1
tations — des prises de conscience successives de
notre
unité de culture, des temps homériques à nos jours. Au cours de ces t
2
de notre unité de culture, des temps homériques à
nos
jours. Au cours de ces trois millénaires, combien d’auteurs ont-ils é
3
combien d’auteurs ont-ils écrit sur le sujet qui
nous
occupe ? On en trouve nommés près de 2.000 dans l’index d’un ouvrage
4
époque, soit en tant que témoins des origines de
notre
civilisation ou de l’apparition de ses problèmes cruciaux au niveau d
5
champions des plans d’union fédérative qui, sous
nos
yeux, commencent à prendre corps. De cette évolution, qui va du Mythe
6
en sauvant du même coup ce qui reste valable dans
nos
fécondes diversités. 2. L’Europe a exercé dès sa naissance une foncti
7
s, adjectif signifiant « qui voit très loin ». 4.
Nous
ne trouverons l’Europe qu’en la faisant, comme l’enseigne le mythe de
8
a première idée de cette anthologie, et auquel je
dois
une bonne part des recherches bibliographiques qu’elle impliquait. Pa
9
magne (du ixe siècle av. J.-C. au xie siècle de
notre
ère) D’où vient le nom ? Quel est son sens ? Depuis quand parle-t-o
10
uis le congrès de La Haye, au mois de mai 1948 ?)
Nous
avons cherché la réponse ou plutôt les réponses à ces questions, en r
11
lippe le Bel, premier auteur d’un plan d’union de
nos
États, au début du xive siècle. Nous avons décidé d’aller beaucoup p
12
n d’union de nos États, au début du xive siècle.
Nous
avons décidé d’aller beaucoup plus haut. Cette recherche nous a condu
13
écidé d’aller beaucoup plus haut. Cette recherche
nous
a conduit vers des confins étranges et des temps fabuleux. Le premier
14
, c’est Hésiode, qui apparaît vers l’an 900 avant
notre
ère1. Et le premier qui l’ait décrite en la comparant à l’Asie, c’est
15
i la défendent, ne remonte qu’au viiie siècle de
notre
ère, après la bataille de Poitiers, qui eut lieu en 732. L’empire car
16
ers des guerres et des querelles d’investitures :
notre
enquête sur les Origines se termine donc au xie siècle de notre ère.
17
ur les Origines se termine donc au xie siècle de
notre
ère. 1.Protohistoire d’un continent sans nom La quatrième périod
18
rtour de la Méditerranée, pour remonter de là sur
notre
continent et pénétrer profondément dans sa forêt centrale, au-delà de
19
Angleterre. Vers la fin du iiie millénaire avant
notre
ère, la métallurgie et ses techniques inventées dans le Proche-Orient
20
et bronze) se répand dans tout le continent. Ici
nous
cédons la parole à M. André Varagnac, l’un de nos meilleurs guides da
21
ous cédons la parole à M. André Varagnac, l’un de
nos
meilleurs guides dans la protohistoire du continent : Avec cette mé
22
, dès la première moitié du iie millénaire avant
notre
ère, un système d’échanges maritimes associant à la Méditerranée cett
23
che.2 Aux approches du dernier millénaire avant
notre
ère, il semble bien qu’une sorte de civilisation commune se soit éten
24
a tiré ce nom ni qui le lui a donné, à moins que
nous
ne disions qu’elle l’a pris d’Europe de Tyr, car, auparavant, ainsi q
25
es fleuves, nourrissent la jeunesse des hommes »,
nous
dit Hésiode. À ce poète qui vécut en Béotie vers l’an 900 avant J.-C.
26
te qui vécut en Béotie vers l’an 900 avant J.-C.,
nous
devons la première mention connue du nom d’Europe, au vers 357 de sa
27
i vécut en Béotie vers l’an 900 avant J.-C., nous
devons
la première mention connue du nom d’Europe, au vers 357 de sa Théogon
28
son, première épouse de Zeus. Beaucoup plus tard,
nous
retrouvons Europe non plus déesse mais femme légendaire. Agénor, roi
29
up d’œuvres perdues de poètes antérieurs, et dont
nous
parlent Hérodote et Thucydide entre autres, nous possédons une versio
30
nous parlent Hérodote et Thucydide entre autres,
nous
possédons une version grecque tardive : la célèbre « Idylle » de Mosc
31
dylle » de Moschos, qui date du iie siècle avant
notre
ère, en pleine littérature alexandrine. Il est probable que Moschos,
32
vases décorés ou pierres gravées. Il a fixé pour
nous
le décor printanier où les poètes, sculpteurs et peintres de vingt si
33
mi les Charites la déesse née de l’écume. Elle ne
devait
pas longtemps prendre plaisir à ces fleurs, ni conserver intacte sa c
34
chères compagnes, compagnes de mon âge, asseyons-
nous
sur ce taureau, pour notre divertissement ; à coup sûr, il nous recev
35
es de mon âge, asseyons-nous sur ce taureau, pour
notre
divertissement ; à coup sûr, il nous recevra toutes sur son dos étalé
36
ureau, pour notre divertissement ; à coup sûr, il
nous
recevra toutes sur son dos étalé, tant il a l’air paisible et doux, e
37
le songe du début de l’Idylle qui contient, pour
nous
tout au moins, la véritable signification du mythe ; ces deux terres
38
e gâteau rituel aux dieux préservateurs à qui est
dû
l’hommage : et j’aperçois alors un aigle qui fuit vers l’autel bas de
39
et plus anciennes d’un millénaire au moins, comme
nous
le verrons, que symbolise l’Idylle de Moschos, si tardive qu’elle soi
40
de noms de dieux et de lieux grecs. Et tout cela
nous
renvoie, historiquement, à des événements situés au xvie siècle avan
41
nt, à des événements situés au xvie siècle avant
notre
ère, selon les anciennes chroniques grecques, méprisées par le xixe
42
tal, qui va prendre le nom de sa précieuse proie.
Nous
ne donnerons pas ici d’autres versions fameuses de l’Enlèvement, cell
43
elles ne font qu’imiter le modèle de Moschos, que
nous
avons tenu à citer en entier parce qu’il figure en quelque sorte l’ét
44
religieux chrétien, un peu comme Simone Weil, de
nos
jours, le fera pour d’autres mythes, celui de Prométhée notamment. En
45
porelle en prenant l’humaine chair. Comme l’un de
nous
il vint demeurer en ce monde terrestre plein de tribulations… l’âme d
46
nde terrestre plein de tribulations… l’âme dévote
doit
le suivre et se tenir à lui comme à un très ferme appui. Pour le gé
47
ymbolise et l’Europe naissant à l’histoire. Un de
nos
grands historiens contemporains, G. de Reynold, nous y aidera mieux q
48
s grands historiens contemporains, G. de Reynold,
nous
y aidera mieux que personne : Europe nous est venue d’Asie, mère de
49
ynold, nous y aidera mieux que personne : Europe
nous
est venue d’Asie, mère de toutes les grandes religions, génératrice d
50
nifestation secondaire. Comment va-t-il évoluer ?
Nous
verrons ce culte monter vers le nord, se répandre peu à peu dans l’He
51
echniques, c’est à un autre mythe, moins connu de
nos
jours, que nous devons attribuer la persistance d’un concept de l’Eur
52
t à un autre mythe, moins connu de nos jours, que
nous
devons attribuer la persistance d’un concept de l’Europe comme contin
53
n autre mythe, moins connu de nos jours, que nous
devons
attribuer la persistance d’un concept de l’Europe comme continent dis
54
Église, qu’entend remonter, dès le ive siècle de
notre
ère, cette tradition indépendante de la Grèce : nous l’appellerons le
55
e ère, cette tradition indépendante de la Grèce :
nous
l’appellerons le Mythe de Japhet. Selon saint Jérôme (346-420) dans s
56
lequel insistent tous ces exégètes est celui que
nous
avons souligné dans le verset 27 cité : dilatet selon la Vulgate. Jap
57
ien l’état du continent dans la seconde moitié de
notre
premier millénaire : ce mélange originellement « indifférent » (à l’é
58
celle de la chrétienté, la logique eût voulu que
notre
continent fût nommé Japhétie plutôt qu’Europe. Ainsi Guillaume Postel
59
he : là où cette vache tombera de fatigue, Cadmus
devra
bâtir une ville. Il achète donc une vache marquée d’une pleine lune b
60
réalités historiques que sa thèse « phénicienne »
nous
rend intelligibles : Les Phéniciens, dans la Méditerranée anté-homér
61
e d’une Terre occidentale, qu’en leur langue, ils
devaient
nommer la « terre du Couchant », Eréba. Ils tenaient de leurs maîtres
62
était effondrée dans ces eaux, où quelques-uns de
nos
navigateurs modernes ont pensé la retrouver, où certains de nos géogr
63
s modernes ont pensé la retrouver, où certains de
nos
géographes et géologues s’entêtent encore à l’entrevoir.17 Mais la
64
e confirment cette date. Par la Crète, l’alphabet
nous
vient des Phéniciens ; ceux-ci colonisèrent la Béotie et y firent sou
65
est demeuré célèbre sous le nom fameux d’Iapet.
Nous
allons voir comment s’explique cette apparente confusion. 5.Les ét
66
5.Les étymologies L’étymologie, trop souvent,
nous
est donnée pour science par ceux qui la pratiquent sans art. À traver
67
elle que le nom d’Europe vient de l’hébreu et que
notre
continent fut la part de Japhet. (Il s’agit donc, comme on l’a vu plu
68
les Prophètes.) Goropius écrit, selon Mercator :
Nous
voyons qu’à Japhet est promise dilatation, ou, comme d’autres l’inter
69
comme d’autres l’interprètent, joie, laquelle il
devait
obtenir lorsque le Christ nous aurait rachetés par sa mort. E donc si
70
oie, laquelle il devait obtenir lorsque le Christ
nous
aurait rachetés par sa mort. E donc signifie un mariage légitime ; Ur
71
e soleil se couche. De leur côté, la lumière ; du
nôtre
, l’obscurité, les ténèbres, l’Arip, mot que l’on doit mettre à côté d
72
, l’obscurité, les ténèbres, l’Arip, mot que l’on
doit
mettre à côté du sombre Érèbe de la mythologie grecque. En effet, ne
73
de Reynold, qui tient pour l’étymologie grecque,
nous
signale toutefois une raison supplémentaire en faveur de l’origine sé
74
lien indirect, et c’est encore la mythologie qui
nous
l’explique : Erebos, en mythologie, c’est le fils du Chaos et le frè
75
ndirectement, du sémitique ereb, soir. d) Reste
notre
nom grec, celui de la fille d’Agénor. Ici, nous invoquerons de nouvea
76
notre nom grec, celui de la fille d’Agénor. Ici,
nous
invoquerons de nouveau G. de Reynold21 : Europe est dans son premier
77
bien comme accusatif. Régulièrement, le nominatif
devrait
être : euruopès, ou euruops ; mais ces deux formes sont hypothétiques
78
clinaison. Quant à l’étymologie, elle est facile.
Nous
avons là des composés de deux autres mots grecs : l’adjectif eurus, l
79
pour devenir lui-même un substantif. Et voilà qui
nous
oblige à consulter la mythologie. e) Ces précisions épuisent-elles
80
ues. Mais ce parallèle entre l’Europe et la Grèce
doit
être étendu à des rapports plus nobles que ceux de la nature corporel
81
Monde cesse… De Carthage, colonie de Tyr (fondée
nous
l’avons vu, par Phœnix, l’un des frères d’Europe), Hannon était allé
82
tait allé jusqu’au Sénégal dès le Ve siècle avant
notre
ère. C’est un autre amiral carthaginois, Himilco, qui, selon Pline, r
83
Un poète de la décadence, Rufius Festus Avenius,
devait
mettre en vers latin, vers 370, le récit du périple d’Himilco : Au-d
84
les Océanides. Hippias vivait au ve siècle avant
notre
ère. Avant lui, Hécathée de Milet, né vers 540 av. J.-C., avait écrit
85
de là, tous les auteurs antiques jusqu’à Strabon
nous
donnent la même définition : l’Europe va des Colonnes d’Hercule (c’es
86
plus convaincu que la terre est très vaste et que
nous
qui habitons du Phase aux Colonnes d’Hercule, nous n’en habitons qu’u
87
ous qui habitons du Phase aux Colonnes d’Hercule,
nous
n’en habitons qu’une petite partie, vivant tout autour de la mer, com
88
mmes braves et courageux, la nature de leurs lois
doit
s’ajouter à la répugnance de donner essor à leur courage. § 23… Ce qu
89
n appelle Grecs plutôt les gens qui participent à
notre
éducation que ceux qui ont une même origine que nous.34 Reprenons m
90
e éducation que ceux qui ont une même origine que
nous
.34 Reprenons maintenant la généalogie des descriptions géographique
91
ster : L’Ister est le plus grand des fleuves que
nous
connaissions… On ne doit pas s’étonner que l’Ister reçoive tant de ri
92
us grand des fleuves que nous connaissions… On ne
doit
pas s’étonner que l’Ister reçoive tant de rivières puisqu’il traverse
93
écrivant sous les règnes d’Auguste et de Tibère,
nous
donne un premier grand tableau géographique de l’Europe, continent su
94
de l’Europe, continent supérieur aux deux autres,
nous
dit-il, à cause des conditions éminemment favorables dans lesquelles
95
antité de bétail et fort peu de bêtes féroces, et
nous
aurons achevé de donner de la nature de ce continent une idée général
96
quatre nations. Sautons de là au xive siècle de
notre
ère. Dans son Commento alla Comedia 36, Giovanni Boccace (1313-1375)
97
nciens se plurent à diviser le monde habitable de
notre
hémisphère supérieur en trois parties, qu’ils nommèrent l’Asie, l’Eur
98
mer Méditerranée, qui se continue par la mer que
nous
appelâmes Africaine ; et ainsi les géographes la nommèrent Européenne
99
e continent, elle a pourtant des avantages qui la
doivent
faire préférer aux autres. L’air y est extrêmement tempéré, et les pr
100
ris en 1816 : En sortant des mains de la nature,
notre
partie du monde n’avait reçu aucun titre à cette glorieuse prééminenc
101
qui possède le moins de richesses territoriales…
nous
ne sommes riches que d’emprunts. Tel est néanmoins le pouvoir de l’es
102
humain. Ainsi d’Hérodote et d’Hippocrate jusqu’à
nos
jours, l’Europe physique n’a pas cessé d’être conçue comme un ensembl
103
rps ». C’est tout cela que résume l’historien que
nous
avons pris pour guide dans ce dédale crétois, Gonzague de Reynold :
104
ue de la nature. L’Europe, c’est le continent qui
doit
se projeter hors de soi-même, celui de l’expansion et de la conquête,
105
la représentaient comme une femme assise. Postel,
nous
dit Moreri à l’article Europe, la représente ainsi en l’honneur de Ch
106
de la réalité qu’on ne l’imagine généralement de
nos
jours. Mais la conscience politico-historique d’une entité européenne
107
, et enfin par tous les auteurs européens jusqu’à
nos
jours qui déclarent s’inspirer de « la Tradition », D. de Rougemont d
108
terprétation, uniquement favorable à l’Orient, de
nos
deux termes symboliques ne peut manquer d’impressionner. On ne saurai
109
traduit presque toujours par oriens des mots que
nos
versions modernes rendront par « ciel » ou « soleil levant », voire p
110
ogètes. Il faut attendre le début du Ve siècle de
notre
ère pour voir reparaître — et c’est la première fois depuis Hérodote4
111
um barbara Peuce Nutrierat…44 Au iie siècle de
notre
ère — donc 200 ans après l’inscription de Philae : notons ce long sil
112
omie du salut », et c’est à ses saints qu’elle le
doit
. Sulpice Sévère est en effet le biographe de saint Martin de Tours, q
113
pa circuita. C’est donc à ses saints que l’Europe
doit
de se distinguer enfin de « l’Occident » — si mal vu par les spiritue
114
le terme d’Européens, pour la première fois dans
notre
ère, désigne une communauté continentale, celle qui englobe dans un m
115
Le recul de l’islam à partir de cette date serait
dû
à une crise intérieure du monde arabe, et surtout à la défaite subie
116
l pour que Poitiers marque une date décisive dans
notre
histoire. La preuve est là, qu’au viiie siècle, ceux qui défendent c
117
hors de Rome, à domination franque incontestée —
nous
dirions franco-germanique. Ce n’est donc plus seulement l’une des tro
118
et papauté, dans les siècles à venir, qui seront
notre
Moyen Âge, vont remplir les chroniques de leurs luttes, refoulant le
119
du ixe et de tout le xe siècle, Jürgen Fischer
nous
cite plusieurs dizaines d’auteurs qui parlent encore de l’Europe, mai
120
emonte vers les Allemagnes, accompagné seulement,
nous
dit le récit de l’époque52, par très peu de soldats, c’est-à-dire :
121
hrétienté, l’idée de l’Europe. Ici donc prend fin
notre
enquête sur les origines attestées. 1. Selon la démonstration de V
122
4. Hérodote : livre IV, dédié à Melpomène. 5.
Nous
empruntons la traduction de l’Idylle au précieux petit livre d’Alfred
123
formation de l’Europe, I, p. 112, 110, 111. 11.
Nous
suivons ici la démonstration de Jürgen Fischer, op. cit., p. 10 à 19
124
; à l’ouest l’Europe. 32. Dans une lettre qu’il
nous
adresse au sujet de cette Anthologie. 33. Traduction de Delavaud, ch
125
son « toit », dit l’un d’entre eux — ces temps où
nos
ancêtres n’ont manifesté nulle conscience de former une Europe ? Cett
126
e absent que chez trois des auteurs marquants que
nous
citerons : chez Dante, surtout préoccupé de faire triompher le princi
127
comme la Lune reçoit du Soleil la lumière qu’elle
nous
renvoie. De lui viennent l’autorité (un prince païen ne saurait être
128
nt aux huit autres. Nul chef ne commande sans lui
devoir
son autorité. Cependant, l’empereur est la cause première de l’ordre
129
paix du genre humain. Et le monarque, l’empereur
doit
dominer les hommes au nom de l’intelligence supérieure qui lui est im
130
le est le meilleur de tous les moyens qui peuvent
nous
procurer le bonheur…57 Si nous considérons le village, dont la fin e
131
oyens qui peuvent nous procurer le bonheur…57 Si
nous
considérons le village, dont la fin est le concours agréable des pers
132
minence, il est complètement détruit. Ensuite, si
nous
considérons la cité, dont la fin est le bien-vivre et le mieux-vivre,
133
ranquillité les bienfaits de la cité, un seul roi
doit
régner et gouverner ; autrement, non seulement les membres du royaume
134
’un seul commande, qu’un seul dirige ; et ce chef
doit
être appelé monarque ou empereur. Donc il est évident que la bonne ex
135
sur son égal aucun pouvoir), un troisième prince
doit
exister, d’une juridiction plus ample, et qui tienne les deux princes
136
e genre humain peut être gouverné par un seul, ne
doit
pas être entendue au sens que les plus minimes règlements d’une ville
137
es plus minimes règlements d’une ville quelconque
doivent
émaner directement du prince suprême ; souvent en effet les lois muni
138
et villes possèdent des qualités différentes, qui
doivent
être dirigées par des lois différentes. La loi est une règle de direc
139
est une règle de direction pour la vie. Autrement
doivent
être dirigés les Scythes qui vivent hors le septième climat, ils subi
140
s points communs qui intéressent tous les hommes,
doit
être gouverné par un seul monarque, et doit être orienté vers la paix
141
mmes, doit être gouverné par un seul monarque, et
doit
être orienté vers la paix par une seule loi. Cette règle ou loi, les
142
loi. Cette règle ou loi, les princes particuliers
doivent
la recevoir du monarque ; ainsi l’intellect pratique reçoit de l’inte
143
s principes universels.60 Si, depuis la chute de
nos
premiers parents, cause de toutes nos erreurs, nous considérons les m
144
la chute de nos premiers parents, cause de toutes
nos
erreurs, nous considérons les mœurs des hommes et les événements, nou
145
os premiers parents, cause de toutes nos erreurs,
nous
considérons les mœurs des hommes et les événements, nous ne trouveron
146
nsidérons les mœurs des hommes et les événements,
nous
ne trouverons nulle part le monde universellement en paix, sauf sous
147
èrent leur plénitude, car aucune fonction utile à
notre
bonheur ne resta sans titulaire. Comment se comporta le monde, commen
148
uture fut déchirée par les ongles de la cupidité,
nous
pouvons le lire chez les historiens, puissions-nous ne pas le revoir.
149
us pouvons le lire chez les historiens, puissions-
nous
ne pas le revoir. Ô genre humain, de quelles luttes et querelles, de
150
e quelles luttes et querelles, de quels naufrages
dois
-tu être agité ! Tu es devenu un monstre aux multiples têtes, et tu te
151
ra d’agir sur la conscience des meilleurs jusqu’à
nous
— voici la description étonnamment précise pour l’époque, d’une Europ
152
éographique mais déjà « culturelle » comme dirait
notre
siècle. Son unité dans la diversité est illustrée par l’exemple des l
153
confusion des langues dont on vient de parler62,
nous
avons de sérieuses raisons de penser qu’alors pour la première fois l
154
fut plantée aux rivages de l’Orient, et que de là
notre
race s’est propagée des deux côtés en multiples rameaux pour s’étendr
155
gion septentrionale ; et le troisième groupe, que
nous
appelons maintenant les Grecs, occupa une partie de l’Europe et une p
156
erses langues vulgaires ont pris naissance, comme
nous
le montrerons ci-dessous. En effet, tout ce qui, des bouches du Danub
157
s. (D’ailleurs en vain.) C’est à Ernest Renan que
nous
devons la résurrection de ce projet, enterré pendant cinq siècles dan
158
’ailleurs en vain.) C’est à Ernest Renan que nous
devons
la résurrection de ce projet, enterré pendant cinq siècles dans la pa
159
cléricales s’étaient arrogées jusque-là. En 1300,
nous
trouvons Pierre Dubois exerçant à Coutances les fonctions d’avocat de
160
s du gouvernement. En effet, le premier écrit qui
nous
reste de lui, le Traité sur l’abrègement des guerres et des procès, d
161
léricales. Pendant toute la durée de cette lutte,
nous
le voyons à côté du roi, recevant ses inspirations, lui fournissant d
162
nérale de la chrétienté au roi de France. En 1307
nous
trouvons de nouveau Dubois en Normandie. En l’année 1308, il paraît a
163
ent lié à celui de « l’abréviation des guerres ».
Nous
suivrons donc ici l’analyse proposée par Chr. L. Lange dans son ouvra
164
e que dans les choses spirituelles, il peut et il
doit
y avoir un seul prince qui, quant au spirituel, gouvernerait et dirig
165
. Fort de l’autorité gagnée par ce moyen, le pape
devrait
prendre l’initiative de la convocation d’un concile qui établirait la
166
locales, désirent ouvrir des conflits, devant qui
doivent
-ils plaider ?… On peut répondre que le concile doit statuer que des a
167
nt-ils plaider ?… On peut répondre que le concile
doit
statuer que des arbitres ecclésiastiques ou autres seraient désignés,
168
pas contente de la sentence, les juges eux-mêmes
doivent
renvoyer tout le procès, accompagné des sentences, devant le siège ap
169
uverain Pontife, si cela est juste ; si non elles
doivent
être confirmées et enregistrées dans les archives de l’Église ad perp
170
’affirmation absolue de la souveraineté de l’État
doit
, poussée à fond, amener l’établissement de l’anarchie dans les relati
171
’est le même problème qui se pose toujours devant
notre
époque comme devant celle de Philippe le Bel et de Boniface VIII. Pie
172
rit plus loin ; toute la Gaule, limite extrême de
notre
continent, et la Grande-Bretagne, projetée hors du continent, sont fr
173
sûr. … Qui eût jamais pensé que le roi des Gaules
dût
vivre en une geôle britannique, et peut-être y mourir ? Et voici que
174
britannique, et peut-être y mourir ? Et voici que
nous
sommes maintenant certains qu’il est en cette geôle et nous craignons
175
s maintenant certains qu’il est en cette geôle et
nous
craignons qu’il y meure. Qui eût imaginé que l’armée des Anglais s’av
176
e roi appelle Antoine carbonista, charbonnier. On
doit
supposer que c’est cet esprit aventureux, riche en ressources, qui a
177
texte fort long, redondant et fleuri comme il se
devait
à l’époque, nous traduirons ici d’amples extraits : il nous paraît qu
178
edondant et fleuri comme il se devait à l’époque,
nous
traduirons ici d’amples extraits : il nous paraît que le justifient l
179
poque, nous traduirons ici d’amples extraits : il
nous
paraît que le justifient les nombreux rapprochements que cette lectur
180
e cette lecture suggère avec les circonstances de
notre
temps. Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, Nous, Georges, roi de
181
avec les circonstances de notre temps. Au nom de
notre
Seigneur Jésus-Christ, Nous, Georges, roi de Bohême, faisons savoir à
182
re temps. Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ,
Nous
, Georges, roi de Bohême, faisons savoir à tous et à chacun, pour qu’o
183
u’en examinant les écrits des anciens historiens,
nous
constatons que la chrétienté fut autrefois extrêmement florissante et
184
omination des chrétiens. Maintenant, en revanche,
nous
voyons tous combien elle est déchirée, réduite, affaiblie, dépouillée
185
gloire ? Que t’ont servi tant de victoires, si tu
devais
si vite être menée au triomphe de tes vainqueurs ? À quoi bon avoir r
186
enté au point que des cent-dix-sept royaumes dont
nous
avons parlé, il n’en a subsisté que seize ? Il est peut-être certains
187
re certains péchés que Dieu veut punir, ainsi que
nous
lisons dans l’Ancien Testament que cela s’est produit quelquefois. Au
188
que cela s’est produit quelquefois. Aussi croyons-
nous
devoir nous examiner attentivement, afin que, si une faute a été comm
189
ela s’est produit quelquefois. Aussi croyons-nous
devoir
nous examiner attentivement, afin que, si une faute a été commise, el
190
st produit quelquefois. Aussi croyons-nous devoir
nous
examiner attentivement, afin que, si une faute a été commise, elle so
191
la ruine de Constantinople et d’autres provinces,
nous
devons pourtant, si nous sommes avides de gloire, souhaiter cette occ
192
ine de Constantinople et d’autres provinces, nous
devons
pourtant, si nous sommes avides de gloire, souhaiter cette occasion q
193
e et d’autres provinces, nous devons pourtant, si
nous
sommes avides de gloire, souhaiter cette occasion qui peut nous réser
194
ides de gloire, souhaiter cette occasion qui peut
nous
réserver l’honneur d’être appelés défenseurs et mainteneurs du nom ch
195
mainteneurs du nom chrétien. C’est pourquoi, dans
notre
désir de voir cesser et disparaître entièrement ces guerres, rapines,
196
tièrement ces guerres, rapines, désordres (etc.),
nous
nous sommes décidés, en toute connaissance de cause, après mûre délib
197
ment ces guerres, rapines, désordres (etc.), nous
nous
sommes décidés, en toute connaissance de cause, après mûre délibérati
198
rélats, des princes, des grands, des nobles et de
nos
docteurs en droit divin et humain, à cet acte d’alliance, de paix, de
199
du respect de Dieu et du maintien de la foi, pour
nous
, nos héritiers et nos futurs successeurs, à perpétuité. Les trois pr
200
pect de Dieu et du maintien de la foi, pour nous,
nos
héritiers et nos futurs successeurs, à perpétuité. Les trois premier
201
u maintien de la foi, pour nous, nos héritiers et
nos
futurs successeurs, à perpétuité. Les trois premiers articles du tra
202
et de l’arbitrage international : Quatrièmement,
nous
voulons que si par hasard quelqu’un ou quelques-uns, en dehors de cet
203
uns, en dehors de cette convention qui réclame de
nous
amour et fraternité, et sans avoir été attaqués ou provoqués, ouvrent
204
provoqués, ouvrent les hostilités contre l’un de
nous
, ou qu’il arrivât qu’elles fussent ouvertes (ce qui paraît fort peu à
205
à craindre étant donné cette amitié et charité),
notre
Assemblée ci-dessous désignée doit, au nom de tous ceux qui figurent
206
et charité), notre Assemblée ci-dessous désignée
doit
, au nom de tous ceux qui figurent dans ce traité, envoyer immédiateme
207
traité, envoyer immédiatement des ambassadeurs à
nos
frais communs et sans même en être requise par notre collègue attaqué
208
os frais communs et sans même en être requise par
notre
collègue attaqué, pour apaiser les litiges et rétablir la paix, à un
209
ar l’un des moyens susdits, tous les autres parmi
nous
, d’un accord unanime, voulons secourir notre allié attaqué ou contrai
210
parmi nous, d’un accord unanime, voulons secourir
notre
allié attaqué ou contraint de se défendre en lui procurant chaque ann
211
ocurant chaque année pour sa défense les dîmes de
notre
royaume, ainsi que les revenus, gains ou émoluments de nos gens et de
212
me, ainsi que les revenus, gains ou émoluments de
nos
gens et de nos sujets, qu’ils auront versé à proportion de trois jour
213
es revenus, gains ou émoluments de nos gens et de
nos
sujets, qu’ils auront versé à proportion de trois jours par année pou
214
tivée sans la justice ni la justice sans la paix…
nous
avons prévu d’abord d’organiser une sorte de Consistoire général qui
215
a qualité des personnes et des statuts, selon que
notre
Assemblée ci-dessous désignée ou la majorité de celle-ci l’aura arrêt
216
xé aux procès pour éviter qu’ils ne s’éternisent,
nous
voulons que le juge lui-même et ses assesseurs rendent leur jugement
217
portionnellement les forces et les ressources qui
nous
sont communes ; et pour accomplir et exécuter cette tâche, nous paier
218
unes ; et pour accomplir et exécuter cette tâche,
nous
paierons et donnerons toutes les dîmes qui sont données et versées au
219
glises, aux ecclésiastiques et aux religieux dans
nos
royaumes, principautés et seigneuries avec nos revenus, profits et ém
220
ns nos royaumes, principautés et seigneuries avec
nos
revenus, profits et émoluments et ceux de nos sujets, à fournir, comm
221
vec nos revenus, profits et émoluments et ceux de
nos
sujets, à fournir, comme il est dit, à raison de trois jours par an t
222
e fortune ne finisse par accabler l’imprévoyance,
nous
décidons que, d’un commun accord de toute notre Assemblée ou de la ma
223
e, nous décidons que, d’un commun accord de toute
notre
Assemblée ou de la majeure partie de celle-ci, on fixera à quel momen
224
ployer, à quel endroit toutes les armées de terre
devront
se réunir pour poursuivre leur marche contre les Turcs. Mais voici c
225
semble et le détail, mis à exécution comme il est
dû
, nous promettons et prenons l’engagement de la manière susdite que ch
226
le et le détail, mis à exécution comme il est dû,
nous
promettons et prenons l’engagement de la manière susdite que chacun d
227
l’engagement de la manière susdite que chacun de
nous
assemblera ses ambassadeurs, gens notables et jouissant d’une grande
228
immédiatement suivants sans interruption, et, en
notre
nom et au nom des autres membres incorporés ou à incorporer, fassent,
229
semblée elle-même ou la majorité de celle-ci juge
devoir
en ordonner et disposer autrement, l’Assemblée elle-même ait un seul
230
ul président X en soit le père et la tête, et que
nous
autres rois et princes de la chrétienté en soyons les membres ; que l
231
ons les membres ; que ledit Collège ait aussi sur
nous
tous, sur nos sujets et sur ceux qui l’auront prorogé, juridiction gr
232
; que ledit Collège ait aussi sur nous tous, sur
nos
sujets et sur ceux qui l’auront prorogé, juridiction gracieuse et con
233
chaque pays conserve intacts ses propres droits,
nous
décidons que, dans quelque nation que l’Assemblée elle-même se trouve
234
prennent les coutumes et les mœurs. D’autre part,
nous
disons et voulons que nous, roi de France, avec les autres rois et pr
235
s mœurs. D’autre part, nous disons et voulons que
nous
, roi de France, avec les autres rois et princes de la Gaule, ayons un
236
Gaule, ayons une voix dans l’Assemblée elle-même,
nous
, rois et princes de Germanie, une autre, et nous, doge de Venise, ave
237
nous, rois et princes de Germanie, une autre, et
nous
, doge de Venise, avec les princes et communes d’Italie, une troisième
238
’autres rois et princes d’Espagne se joignaient à
notre
union, amitié et fraternité, ils aient eux-mêmes semblablement une vo
239
contraires sont donnés et émis sur quelque sujet,
nous
décidons que ce qui aura été fait et conclu par la majorité sera main
240
. Pour Æneas Silvius, l’Europe est identifiée à «
notre
patrie, notre maison », car tout y participe d’un même destin menacé
241
ilvius, l’Europe est identifiée à « notre patrie,
notre
maison », car tout y participe d’un même destin menacé : Maintenant,
242
intenant, c’est en Europe même, c’est-à-dire dans
notre
patrie, dans notre propre maison, dans notre siège, que nous sommes a
243
Europe même, c’est-à-dire dans notre patrie, dans
notre
propre maison, dans notre siège, que nous sommes attaqués et tués.72
244
dans notre patrie, dans notre propre maison, dans
notre
siège, que nous sommes attaqués et tués.72 Vers la fin de sa vie, i
245
, dans notre propre maison, dans notre siège, que
nous
sommes attaqués et tués.72 Vers la fin de sa vie, il avait entrepri
246
ques, ecclésiastiques, économiques et sociales, —
nous
dirions la culture, en un mot. « Personne ne connaissait l’Europe aus
247
e de véritables chrétiens en dehors de l’Europe.
Nous
ne pouvons croire que tu sois assez ignorant de ce qui nous concerne
248
uvons croire que tu sois assez ignorant de ce qui
nous
concerne pour ne pas voir quelle est la puissance du peuple chrétien,
249
l prie pour le succès des croisés, il dit : Donne-
nous
la victoire sur tes ennemis pour que, ayant enfin recouvré la Grèce,
250
ennemis pour que, ayant enfin recouvré la Grèce,
nous
puissions chanter tes louanges par toute l’Europe. Relevons la triad
251
rope » : première esquisse de cette définition de
notre
culture par ses trois sources principales, Athènes, Rome et Jérusalem
252
es plus tard, sous le coup de cette déception. Ne
devait
-il pas, cependant, l’avoir prévue, lui qui avait écrit dix ans plus t
253
Souverain Pontife ni à l’empereur on ne rend leur
dû
. Il n’est plus de respect ni d’obéissance. Nous regardons le pape et
254
eur dû. Il n’est plus de respect ni d’obéissance.
Nous
regardons le pape et l’empereur comme des noms, des fictions. Chaque
255
e raison, une mise en question de l’excellence de
notre
civilisation, qu’elles paraissent au contraire confirmer. Elles inaug
256
tinental. Elles déplacent les foyers créateurs de
notre
civilisation vers les rivages atlantiques. Elles créent les bases du
257
divisant l’Europe, mais seulement la chrétienté. (
Nos
jugements modernes, sur ce point, sont donc frappés d’anachronisme.)
258
étant ainsi, veuillez voir, ô hommes de bien, si
nos
guerres sont au profit de l’Espagne, ou de la France, ou de l’Italie
259
es princes ont recours aux armes et aux traités.
Nous
voici donc ramenés à la seule réalité sérieuse, celle des États et de
260
mmense production intellectuelle du xvie siècle,
nous
n’avons donc trouvé que peu de pages témoignant d’une conscience euro
261
ce sens qu’elle ne cesse de comparer entre elles
nos
diverses nations comme parties d’un tout implicite. Mais ils montrent
262
prisonniers sont libérés facilement. Les villes,
dussent
-elles se révolter mille fois, n’ont plus à craindre qu’on les détruis
263
t, bien entendu, que se limite « l’Asie » dont on
nous
parle ici.) Érasme (1466-1536) En contraste éclatant avec l’aute
264
presque un motif légitime de guerre. En effet, si
nous
voulons être justes, quelle autre cause a poussé et pousse encore mai
265
qui est la chose la plus dangereuse qui soit, ne
doit
être faite qu’avec le consentement de toute la nation. Il faut suppri
266
ser le Christ, le conciliateur de toute chose. Et
nous
considérons cette dissemblance de noms communs à chaque pays, comme u
267
s forces collectives et régressives dont l’avenir
devait
révéler qu’elles ne pourraient que dévaster l’Europe par des guerres
268
ustav Vasa, et le premier pasteur de Stockholm :
Nos
chroniques suédoises font grand honneur à nos ancêtres des hauts fait
269
: Nos chroniques suédoises font grand honneur à
nos
ancêtres des hauts faits qu’ils ont accomplis en pays étrangers. Mais
270
l’honneur par l’incendie, le meurtre et la guerre
devrait
pouvoir se réclamer d’une juste cause, sinon l’on verra que c’est une
271
s-Quint. Ch. supra p. 43. 76. Seule exception, à
notre
connaissance : Tommaso Campanella (1568-1639) considère à la fin du s
272
eut plus résister aux Turcs, et que la chrétienté
devra
se transporter dans cette Amérique du salut découverte grâce au « roi
273
4.« Têtes de Turcs »
Nous
avons dit, au reste, que le xvie siècle n’apporte rien de neuf quant
274
dans le monde chrétien : les victoires des Turcs
nous
ont porté dans un péril extrême : et vous voulez vous quereller ! Que
275
fatigante de la Nature et des causes des choses,
nous
ont tous confirmé que la race la plus vigoureuse, la plus courageuse
276
vidité et de l’ambition. Quelle redoute pourrions-
nous
encore lui opposer s’il s’emparait de l’Allemagne ? Tout autre obstac
277
e, qui semble bien avoir été la devise du siècle.
Nous
leur découvrons, après coup, plusieurs traits de ressemblance assez p
278
is « œcuméniques », au sens qu’a pris ce mot dans
notre
siècle, impliquant le rapprochement des confessions chrétiennes vers
279
imagination des créateurs d’institutions, jusqu’à
nos
jours. Nous les citerons ici selon la chronologie : Crucé, 1623 ; Sul
280
des créateurs d’institutions, jusqu’à nos jours.
Nous
les citerons ici selon la chronologie : Crucé, 1623 ; Sully, 1638 ; C
281
rope chrétienne mais le monde entier alors connu,
nous
savons peu. Il naquit dans le troisième quart du xvie siècle et mour
282
en chapitres, et seulement deux alinéas en tout !
Nous
en respecterons l’orthographe savoureuse. La paix est un subject tri
283
te idée de statu quo à conserver, chère à Érasme,
nous
l’avons vu. La guerre est « sans proffit » parce qu’elle ébranle les
284
rselle. Inutile d’insister sur le parallèle avec
nos
« deux blocs » actuels. La plus sûre prévention de la guerre, Crucé l
285
: Auparavant que de venir aux armes (les princes
devraient
)… se rapporter à l’arbitrage des Potentats et Seigneurs souverains :
286
virait grandement rassemblée generale de laquelle
nous
parlerons cy-après… Comments est-il possible, dira quelqu’un, d’accor
287
et consequemment indissoluble. La même tolérance
doit
s’étendre au domaine de la religion : Qu’est-il besoin de se faire l
288
nclure au mespris des ceremonies, mais je dis que
nous
ne devons pas persécuter ceux qui ne veulent pas embrasser les nostre
289
u mespris des ceremonies, mais je dis que nous ne
devons
pas persécuter ceux qui ne veulent pas embrasser les nostres… La piet
290
re pour produire de si mauvais fruits. Tandis que
nous
taschons de gagner le ciel par l’ingredient de la religion, gardons-n
291
le ciel par l’ingredient de la religion, gardons-
nous
de tomber en une stupidité et inhumanité brutale… Toutes ces Religion
292
t publiée en plein theatre du monde : Que sçavons-
nous
si la postérité en voudra emologuer les articles ? Les volontez sont
293
autres monarques tant des Indes que d’Afrique, ne
doivent
pas estre aux derniers rangs, tous braves princes, qui se maintiennen
294
prescripts par la generale assemblée de laquelle
nous
avons parlé. Ce poinct estant gaigné, il faudra aduiser à ce que les
295
soit plus capable de cela que le pape. C’est son
devoir
de moyenner une concorde générale entre les princes chrestiens. Et po
296
et le congrès de La Haye et les grands débats de
notre
temps. Le Grand Dessein du duc de Sully Tout le monde, depuis
297
s de pages des Mémoires de Sully, dont au surplus
nous
possédons plusieurs versions : les deux premières parties datées de 1
298
ssinat du roi. Les états successifs du plan qu’il
nous
révèle (sous forme de lettres apocryphes ou de discours) défient la c
299
près midi du lendemain. Vous fûtes reçu, comme il
nous
semble, par le comte Derby, et conduit vers le roi d’Angleterre, lequ
300
vantageuses pour tous ses associés en icelui, que
nous
y adjoindrons le duc de Savoie, eu égard à son naturel volage et à so
301
’adhésion de princes catholiques et même du pape.
Nous
en donnerons ici l’exposé magistral que l’historien Carl J. Burckhard
302
Par leur superficie et leurs richesses, ces États
devront
être d’importance à peu près égale, pour assurer entre eux le plus ha
303
. Le Conseil de l’Europe a les compétences et les
devoirs
d’un Sénat, ses membres étant à réélire tous les trois ans. Les décis
304
lire tous les trois ans. Les décisions du Conseil
devront
être considérées par tous les États comme exécutoires et définitives.
305
, deux dispositions : d’une part leurs souverains
devront
être élus par un collège composé de huit souverains : le pape, l’empe
306
autre part ces huit souverains seront obligés par
devoir
d’alliance à défendre ces royaumes contre toute agression. Arbitrage
307
s par le roi d’Espagne et les cantons suisses. Le
devoir
d’alliance des huit souverains joue également pour Venise et le royau
308
raineté du pape. La Russie enfin, selon Sully, ne
devra
pas être admise comme membre de la Communauté chrétienne. C. J. Burc
309
ères moraves) autant que son action de pédagogue,
devaient
trouver leur couronnement et l’expression de leur unité profonde dans
310
Elbing en 1645, et qui ne fut publiée qu’en 1666,
devait
être l’introduction à cette grande œuvre « pansophique ». Elle porte
311
anegersia, il parle — le premier peut-être ? — de
notre
patrie européenne : Afin que nous cessions de dissimuler nos projets
312
t-être ? — de notre patrie européenne : Afin que
nous
cessions de dissimuler nos projets et nos efforts, et de travailler c
313
uropéenne : Afin que nous cessions de dissimuler
nos
projets et nos efforts, et de travailler chacun pour soi, je vais pay
314
in que nous cessions de dissimuler nos projets et
nos
efforts, et de travailler chacun pour soi, je vais payer d’exemple :
315
oncer le Christ à tous les peuples. Cette Lumière
doit
être apportée aux autres peuples au nom de notre patrie européenne ;
316
e doit être apportée aux autres peuples au nom de
notre
patrie européenne ; et c’est pourquoi nous devons tout d’abord nous u
317
om de notre patrie européenne ; et c’est pourquoi
nous
devons tout d’abord nous unir entre nous ; car, nous autres Européens
318
notre patrie européenne ; et c’est pourquoi nous
devons
tout d’abord nous unir entre nous ; car, nous autres Européens, nous
319
enne ; et c’est pourquoi nous devons tout d’abord
nous
unir entre nous ; car, nous autres Européens, nous devons être consid
320
pourquoi nous devons tout d’abord nous unir entre
nous
; car, nous autres Européens, nous devons être considérés comme des v
321
s devons tout d’abord nous unir entre nous ; car,
nous
autres Européens, nous devons être considérés comme des voyageurs emb
322
ous unir entre nous ; car, nous autres Européens,
nous
devons être considérés comme des voyageurs embarqués sur un seul et m
323
nir entre nous ; car, nous autres Européens, nous
devons
être considérés comme des voyageurs embarqués sur un seul et même nav
324
cette action par les efforts qui se produisent de
notre
temps, en Europe plus qu’ailleurs, et qui portent en eux la pro messe
325
ommes ; c’est le Christ, la sagesse étemelle, qui
nous
y invite dans ce célèbre passage, Matth. 23, 8-10, en ordonnant de ne
326
ler maître, père, ou conducteur, appellations qui
doivent
être réservées aux lettrés ecclésiastiques et aux politiques. Ce qui
327
troduire autre chose que l’enseignement commun de
nous
tous, unis par des liens fraternels, que l’assujettissement de nous t
328
r des liens fraternels, que l’assujettissement de
nous
tous au seul Père dans les cieux et au Christ qui nous a été donné co
329
tous au seul Père dans les cieux et au Christ qui
nous
a été donné comme seul Maître et Conducteur. § 10. Dans chacun des tr
330
nable des hommes paisibles ». La IVe section, que
nous
allons citer, introduit un projet de fédération de princes, qui rappe
331
la partie lésée ainsi qu’aux souverainetés ayant
dû
intervenir…, alors certainement, l’Europe obtiendrait par ce moyen la
332
mpire… Le lieu de la première session de la Diète
devrait
être au centre de l’Europe, autant que possible, et ensuite comme ell
333
à leur tour, les fonctions de président à qui on
devra
s’adresser pour obtenir la parole ; ce président dirigera les débats
334
es débats et mettra les questions au vote, lequel
devrait
avoir lieu, selon moi, au bulletin secret, d’après la prudente et rec
335
du à cela dans ma réponse à la seconde objection.
Nous
aurons plus de commerçants et de cultivateurs ou d’ingénieux naturali
336
le bien-être présent et immédiat de chaque pays,
doit
être la préoccupation et l’art du gouvernement. Car la prochaine géné
337
très grosse portion du budget dans certains pays.
Notre
quatrième avantage est que les villes, cités et pays qui sont mis à s
338
omain a été divisé en tant de souverainetés. Mais
nous
pouvons aisément concevoir la commodité et l’avantage de pouvoir voya
339
pour leur intérêt historique, sinon intrinsèque,
nous
donnerons ci-après quelques fragments de la Préface et des XII Articl
340
je ne trouvai pas plus de difficultez à former de
nos
jours le Corps Européen, qu’on en trouva autrefois à former le Corps
341
u Territoire qu’il possède actuellement, ou qu’il
doit
posséder par le Traité ci-joint… Les Souverains ne pourront entr’eux
342
nt, aux fins de « commencer » l’union européenne…
Nous
avons dit que le Projet devait surtout sa célébrité au concert de rai
343
l’union européenne… Nous avons dit que le Projet
devait
surtout sa célébrité au concert de railleries qu’il provoqua : c’est
344
t permis de faire des romans, pourquoi trouverons-
nous
sa fiction mauvaise, qui nous ramènerait le siècle d’or. Rousseau,
345
pourquoi trouverons-nous sa fiction mauvaise, qui
nous
ramènerait le siècle d’or. Rousseau, dans son Extrait du Projet :
346
Grecs l’ont identifié avec leur dieu Hermès. 97.
Nos
citations sont extraites de l’Essai pour la paix présente et future d
347
tome XIV, p. 247. 100. Lettre à Grimarest, 1712.
Nous
la citerons plus au long, p. 119. 101. La Rochefoucauld : « C’est un
348
unité, mais il y faudrait trop de pages. Bornons-
nous
à quelques exemples choisis aux quatre coins du continent. En 1614, a
349
partager l’Empire ottoman102. La paix perpétuelle
devait
être assurée « par une armée de 40.000 Suisses équipée et maintenue s
350
à Rotterdam. Le Projet de l’abbé de Saint-Pierre
devait
donner lieu à une série d’ouvrages plus ou moins analogues, tout au l
351
s Turcs : car il faut au contraire les avoir avec
nous
et les aider… contre les Russes ! Sans une ferme organisation europée
352
sses ! Sans une ferme organisation européenne, on
doit
tout craindre de l’influence russe : Si on réfléchit sur l’étonnante
353
: tout connaître, tout unir. Utique enim delectat
nos
varietas, sed in unitatem reducta : la variété du monde est délectabl
354
la ramène à l’unité. Il a vécu dans la plupart de
nos
pays, il souffre de leurs dissensions, il veut l’union de l’Europe da
355
avec Bossuet : œcuménisme. Européen conscient de
nos
valeurs spécifiques, il voit le monde s’agrandir et s’en réjouit : un
356
es en latin, en allemand et en français. Limitons-
nous
à quelques thèmes spécifiquement européens, qu’il a traités dans sa c
357
ain repose sur cette base, il s’ensuit qu’elle ne
doit
pas être contestée, mais défendue par nos princes… Si on agit donc co
358
lle ne doit pas être contestée, mais défendue par
nos
princes… Si on agit donc conformément au droit, l’empereur doit être
359
Si on agit donc conformément au droit, l’empereur
doit
être investi, dans une grande partie de l’Europe, d’un pouvoir, ainsi
360
ondant à celle de l’Église ; et de même que, dans
notre
Empire, en vue du maintien de la paix universelle, des contributions
361
fait régner la justice entre les princes, de même
nous
savons que l’Église universelle tranche les différends entre les prin
362
t permis de faire des romans, pourquoi trouverons-
nous
sa fiction mauvaise, qui nous ramènerait le siècle d’or.110 Au suje
363
pourquoi trouverons-nous sa fiction mauvaise, qui
nous
ramènerait le siècle d’or.110 Au sujet de l’abbé de Saint-Pierre, L
364
re le Grand, considérait que le rôle de la Russie
devait
être celui d’un trait d’union chrétien entre l’Europe et la Chine, en
365
n Seigneur des Russes et presque de tout le Nord,
nous
apprenons que Cam-hi, Amalogdo-Chan, monarque de la Chine et des Tart
366
assent de beaucoup ceux de leurs ancestres, comme
nous
apprenons tant par les relations nouvelles de la Chine, où le christi
367
s arts et les bonnes manières particulièrement de
notre
Europe, et ils se peuvent prester la main et obliger mutuellement à c
368
e que cette mission est la plus grande affaire de
notre
temps, tant pour la gloire de Dieu et la propagation de la religion c
369
et l’accroissement des Sciences et des Arts, chez
nous
aussi bien que chez les Chinois ; car c’est un commerce de lumière qu
370
es Chinois ; car c’est un commerce de lumière qui
nous
peut donner d’un seul coup leurs travaux de quelques milliers d’année
371
s milliers d’années… et doubler, pour ainsi dire,
nos
véritables richesses de part et d’autre.113 Enfin ce trait final :
372
Miguel de Cervantès (1547-1616) : Je sortis de
notre
nation pour entrer en France, et quoique nous y fussions bien accueil
373
de notre nation pour entrer en France, et quoique
nous
y fussions bien accueillis, je désirai voir tout le reste. Je passai
374
psychologie des peuples qui ont subsisté jusqu’à
nos
jours : On dit que les Français sont polis, adroits, généreux, mais
375
les génies différents des peuples qui l’habitent.
Nous
devons encore ajouter aux avantages de l’Europe, celui qu’elle a d’êt
376
énies différents des peuples qui l’habitent. Nous
devons
encore ajouter aux avantages de l’Europe, celui qu’elle a d’être pres
377
lture Paul Hazard a décrit mieux que personne, de
nos
jours, ce phénomène de découverte de l’Europe par elle-même117 : Qua
378
Racine et Boileau, furent bien gênés, lorsqu’ils
durent
suivre le roi dans ses expéditions. Bossuet n’alla jamais à Rome ; ni
379
eur manie ; impossible de les retenir chez eux. «
Nous
voyageons de père en fils, sans qu’aucune affaire nous en empêche jam
380
voyageons de père en fils, sans qu’aucune affaire
nous
en empêche jamais », dit l’Allemand que Saint-Évremond met en scène d
381
cosmopolite, Sir Politick Wouldbe : « Si tôt que
nous
avons appris la langue latine, nous nous préparons au voyage ; la pre
382
« Si tôt que nous avons appris la langue latine,
nous
nous préparons au voyage ; la première chose dont on se fournit, c’es
383
tôt que nous avons appris la langue latine, nous
nous
préparons au voyage ; la première chose dont on se fournit, c’est d’u
384
d ce qu’il y a de curieux en chaque pays. Lorsque
nos
voyageurs sont gens de lettres, ils se munissent en partant de chez e
385
le pistoles effectives. » C’est Gregorio Leti qui
nous
le dit, aventurier et migrateur : Gregorio Leti119, qui eut au moins
386
sur lesquelles reposait la philosophie ancienne,
doit
provoquer une nouvelle conception des choses. Cette idée, qui d’abord
387
’est à son œuvre principale, la Scienza Nuova que
nous
empruntons cette « Description du Monde Moderne », très caractéristiq
388
uvait prendre un grand esprit de cette époque. À
notre
époque la civilisation se trouve répandue dans toutes les nations et
389
ture. Pour commencer par les pays froids du Nord,
nous
rencontrons le tsar de Moscovie, prince chrétien sans doute mais qui
390
rfait, le christianisme qui fait de la charité un
devoir
envers tous les hommes, domine partout en Europe ; là de puissantes m
391
s évoluées. Sans doute trouvera-t-on au nord — de
nos
jours en Pologne et en Angleterre comme ce fut le cas il y a quelque
392
et de crainte propres à ces sortes d’états comme
nous
l’avons déjà montré. C’est là la forme ultime des sociétés politiques
393
de marquer la fin des choses.120 Pour revenir à
notre
sujet, nous dirons qu’on ne trouve de nos jours en Europe que cinq ar
394
a fin des choses.120 Pour revenir à notre sujet,
nous
dirons qu’on ne trouve de nos jours en Europe que cinq aristocraties,
395
nir à notre sujet, nous dirons qu’on ne trouve de
nos
jours en Europe que cinq aristocraties, Venise, Gênes et Lucques en I
396
; ces avantages c’est au christianisme qu’on les
doit
car d’une part cette religion enseigne des vérités si sublimes que le
397
enfin l’océan pour passer dans le Nouveau-Monde ;
nous
pouvons être sûrs que ces Américains auraient connu la même évolution
398
s Américains auraient connu la même évolution que
nous
venons de retracer, si les Européens n’avaient fait leur découverte.1
399
la conscience européenne, 1680-1715, Paris, 1935.
Nous
citons des extraits des pages 5 à 11. 118. Giovanni Paolo Marana, Le
400
agent le mieux ; parce qu’étant moins avancés que
nous
dans nos recherches frivoles, & moins occupés des objets de notre
401
ieux ; parce qu’étant moins avancés que nous dans
nos
recherches frivoles, & moins occupés des objets de notre vaine cu
402
rches frivoles, & moins occupés des objets de
notre
vaine curiosité, ils donnent toute leur attention à ce qui est vérita
403
taire de cette immense littérature qui aboutit de
nos
jours à la science-fiction. Au Sixième Soir de ses promenades avec un
404
; mais les Chinois y ont gagné à être séparés de
nous
par un long espace de terre, comme les Grecs et les Romains à être sé
405
ite de siècles ; tout éloignement est en droit de
nous
en imposer. En vérité, je crois toujours de plus en plus qu’il y a un
406
un certain génie qui n’a point encore été hors de
notre
Europe, ou qui du moins ne s’en est beaucoup éloigné. Peut-être qu’il
407
es bornes assez étroites. Jouissons-en tandis que
nous
le possédons ; ce qu’il y a de meilleur, c’est qu’il ne se renferme p
408
agrément, sur lesquelles je doute qu’aucun peuple
nous
égale.122 Montesquieu (1689-1755) Charles-Louis de Secondât, b
409
ultats de cette méthode. Sur l’interdépendance de
nos
nations : Un prince croit qu’il sera plus grand par la ruine d’un ét
410
l sur ce qui se passe actuellement dans le monde,
nous
verrons que, pour la même raison que l’Europe domine sur les autres p
411
les sont ensevelies dans une épaisse nuit. Que si
nous
voulons jeter les yeux sur l’Europe, nous verrons que les États où le
412
Que si nous voulons jeter les yeux sur l’Europe,
nous
verrons que les États où les lettres sont les plus cultivées ont auss
413
e celui de toute l’Europe. Cela pourrait être, si
notre
commerce extérieur n’augmentait pas l’intérieur. L’Europe fait le com
414
ndinavie, a parlé de cette grande prérogative qui
doit
mettre les nations qui l’habitent au-dessus de tous les peuples du mo
415
s n’ont jamais pu subsister. C’est que l’Asie que
nous
connaissons a de plus grandes plaines ; elle est coupée en de plus gr
416
ceaux par les montagnes et les mers… La puissance
doit
donc être toujours despotique en Asie ; car, si la servitude n’y étai
417
en Pologne, en Russie, et que les découvertes de
notre
grand Newton soient devenues le catéchisme de la noblesse de Moscou e
418
qu’à s’en aller aux Orcades : ils y vivront comme
nous
vivions à Londres du temps de César ; ils mangeront du pain d’avoine,
419
s sauvages qui corrompent la nature, et que c’est
nous
qui la suivons ? C. — Vous m’étonnez ; quoi ! c’est suivre la nature
420
et le jugement, ces deux fils aînés de la nature,
nous
enseignent à chercher en tout notre bien-être, et à procurer celui de
421
de la nature, nous enseignent à chercher en tout
notre
bien-être, et à procurer celui des autres, quand leur bien-être fait
422
curer celui des autres, quand leur bien-être fait
le nôtre
évidemment ? N’est-il pas vrai que si deux vieux cardinaux se rencont
423
turelle aura été en effet observée. Donc, lorsque
nous
convenons de payer trois schellings en commun par livre sterling, pou
424
s sûrement des dix-sept autres schellings ; quand
nous
convenons de choisir un Allemand pour être, sous le nom de roi, le co
425
pour être, sous le nom de roi, le conservateur de
notre
liberté, l’arbitre entre les lords et les communes, le chef de la rép
426
et les communes, le chef de la république ; quand
nous
n’épousons qu’une seule femme par économie, et pour avoir la paix dan
427
mie, et pour avoir la paix dans la maison ; quand
nous
tolérons (parce que nous sommes riches) qu’un archevêque de Cantorbér
428
x dans la maison ; quand nous tolérons (parce que
nous
sommes riches) qu’un archevêque de Cantorbéry ait douze mille pièces
429
ur entretenir la paix dans le clergé, etc., etc.,
nous
faisons plus que de perfectionner la loi naturelle, nous allons au-de
430
isons plus que de perfectionner la loi naturelle,
nous
allons au-delà du but ; mais le sauvage isolé et brut (s’il y a de te
431
tivés. C’est donc l’Europe de la culture — comme
nous
dirions aujourd’hui — la société des esprits libérés qui lui paraît c
432
été des esprits libérés qui lui paraît constituer
notre
plus louable unité. Pour le reste, il faut se contenter du peu de civ
433
lles, par l’union des intérêts, par le rapport de
nos
maximes, par la conformité des coutumes, ou par d’autres circonstance
434
té : c’est à l’Empire puis à l’Église de Rome que
nous
devons une sorte de « société étroite entre les nations de l’Europe »
435
c’est à l’Empire puis à l’Église de Rome que nous
devons
une sorte de « société étroite entre les nations de l’Europe ». Mais
436
ant asile des sciences et des arts ; à considérer
nos
beaux discours et nos procédés horribles, tant d’humanité dans les ma
437
et des arts ; à considérer nos beaux discours et
nos
procédés horribles, tant d’humanité dans les maximes et de cruauté da
438
s, toute union formée ou maintenue par le hasard,
doit
nécessairement dégénérer en querelle et en dissension à la première c
439
es nations : Il se forme de temps en temps parmi
nous
des espèces de diètes générales sous le nom de congrès, où l’on se re
440
rès dignes assurément d’occuper les politiques du
nôtre
. Il se peut faire que les membres d’une de ces assemblées soient une
441
s’ils consultaient leurs vrais intérêts : car on
doit
bien remarquer que nous n’avons point supposé les hommes tels qu’ils
442
s vrais intérêts : car on doit bien remarquer que
nous
n’avons point supposé les hommes tels qu’ils devraient être, bons, gé
443
nous n’avons point supposé les hommes tels qu’ils
devraient
être, bons, généreux, désintéressés, et aimant le bien public par hum
444
sans quelque inquiétude : C’est l’éducation qui
doit
donner aux âmes la forme nationale, et diriger tellement leurs opinio
445
n, par nécessité. Un enfant, en ouvrant les yeux,
doit
voir la patrie, et jusqu’à la mort ne doit plus voir qu’elle. Tout vr
446
yeux, doit voir la patrie, et jusqu’à la mort ne
doit
plus voir qu’elle. Tout vrai républicain suça avec le lait de sa mère
447
re pour la servitude. À vingt ans, un Polonais ne
doit
pas être un autre homme ; il doit être un Polonais. Je veux qu’en app
448
un Polonais ne doit pas être un autre homme ; il
doit
être un Polonais. Je veux qu’en apprenant à lire il lise des choses d
449
nt il ne puisse rendre compte à l’instant… La loi
doit
régler la matière, l’ordre et la forme de leurs études… Tous, étant é
450
Tous, étant égaux par la constitution de l’état,
doivent
être élevés ensemble et de la même manière ; et si l’on ne peut établ
451
u pense à tout autre chose qu’à ce qu’évoque pour
nous
cet adjectif. Il pense à une cité restreinte, à un petit État, le plu
452
? Partagera-t-on l’autorité souveraine ? ou bien
doit
-on la concentrer dans une seule ville et assujettir tout le reste ? J
453
et assujettir tout le reste ? Je réponds qu’on ne
doit
faire ni l’un ni l’autre. Premièrement, l’autorité souveraine est sim
454
iste, avant d’entrer dans une carrière civile qui
devait
faire de lui l’un des plus grands ministres de Louis XVI. En 1750, pr
455
et un despotisme brutal établis sur leurs ruines.
Notre
Europe n’a-t-elle donc pas été aussi la proie des barbares du Nord ?
456
ux extrémités du Nord. Elle seule a transmis dans
nos
mains ces ouvrages immortels où nous puisons encore les préceptes et
457
transmis dans nos mains ces ouvrages immortels où
nous
puisons encore les préceptes et les exemples du goût le plus pur, et
458
e plus pur, et qui, à la renaissance des lettres,
nous
ont du moins épargné l’excessive lenteur des premiers pas. Par elle s
459
e sont alliées en Europe, a fait la perfection de
notre
race. Les Chinois ne se sont abrutis que par la non-mixtion ; et depu
460
s scandaleux dans la presse, n’est guère connu de
nos
jours que par son Discours sur l’Universalité de la langue française,
461
es hommes. C’est avec les sujets de l’Afrique que
nous
cultivons l’Amérique & c’est avec les richesses de l’Amérique que
462
& c’est avec les richesses de l’Amérique que
nous
trafiquons en Asie. L’Univers n’offrit jamais un tel spectacle. L’Eur
463
évoir la fin, & cependant la Langue Française
doit
encore lui survivre. Les États se renverseront, & cette Langue se
464
remière vue qu’à toute ascension vers la grandeur
doit
succéder une décadence, comme à toute maturité une vieillesse et la m
465
ence européenne un doute anxieux sur le destin de
notre
civilisation : d’où la naissance exactement simultanée des idées de P
466
ont, de justesse, optimistes. Mais le problème de
notre
décadence n’en demeure pas moins posé, dès ce moment. Condorcet le vo
467
ions et les événemens que j’ai décrits sembloient
devoir
donner les mêmes mœurs aux habitans de l’Europe, en les conduisant de
468
tion par le titre de l’ouvrage monumental dont il
nous
dit aux dernières lignes qu’il a « occupé et amusé vingt années de sa
469
romain. Son exemple n’a cessé d’inspirer jusqu’à
nos
jours les auteurs de grandes synthèses de l’histoire des civilisation
470
rait aisé de renverser, au nom des expériences de
notre
siècle, les prévisions qu’il fondait sur l’observation du sien. Mais
471
n. Mais s’il était trop optimiste, il se peut que
nous
soyons trop pessimistes, ces deux erreurs d’appréciation ne changeant
472
us d’une fois traversé l’Atlantique… Un patriote
doit
sans doute préférer et chercher exclusivement l’intérêt et la gloire
473
nt d’une puissance à l’autre, et la prospérité de
notre
patrie ou des royaumes voisins peut alternativement s’accroître ou di
474
nemis communs de toutes les sociétés civilisées ;
nous
allons examiner si l’Europe peut craindre encore une répétition des c
475
issant empire, et celles qui motivent aujourd’hui
notre
sécurité. I. Les Romains ignoraient l’étendue de leur danger et le no
476
e d’Europe. Cependant cette sécurité apparente ne
doit
pas nous faire oublier qu’un peuple obscur, à peine visible sur la ca
477
e. Cependant cette sécurité apparente ne doit pas
nous
faire oublier qu’un peuple obscur, à peine visible sur la carte du mo
478
scur, à peine visible sur la carte du monde, peut
nous
présenter de nouveaux ennemis et des dangers imprévus. Les Arabes ou
479
de la coopération scientifique internationale139.
Nous
citerons les pages de l’Esquisse où il prévoit avec lucidité (mais ré
480
problèmes que créera dans le monde l’expansion de
nos
concepts et techniques, ou comme il dit « des lumières et de la raiso
481
et de la raison en Europe ». Toutes les nations
doivent
-elles se rapprocher un jour de l’état de civilisation où sont parvenu
482
euplades africaines, de l’ignorance des sauvages,
doit
-elle peu à peu s’évanouir ? Y a-t-il sur le globe des contrées dont l
483
ou aux imperfections actuelles de l’art social ?
doit
-elle continuellement s’affaiblir pour faire place à cette égalité de
484
n, ni appauvrissement ? … Enfin, l’espèce humaine
doit
-elle s’améliorer, soit par des nouvelles découvertes dans les science
485
de l’homme ? En répondant à ces trois questions,
nous
trouverons… les motifs les plus forts de croire que la nature n’a mis
486
rts de croire que la nature n’a mis aucun terme à
nos
espérances. Si nous jetons un coup d’œil sur l’état actuel du globe,
487
a nature n’a mis aucun terme à nos espérances. Si
nous
jetons un coup d’œil sur l’état actuel du globe, nous verrons d’abord
488
jetons un coup d’œil sur l’état actuel du globe,
nous
verrons d’abord que, dans l’Europe, les principes de la constitution
489
çaise sont déjà ceux de tous les hommes éclairés.
Nous
les y verrons trop répandus, et trop hautement professés, pour que le
490
oissements rapides sur cet immense territoire, ne
doit
-elle pas civiliser ou faire disparaître, même sans conquête, les nati
491
core de vastes contrées ? Parcourez l’histoire de
nos
entreprises, de nos établissements en Afrique et ou en Asie, vous ver
492
ées ? Parcourez l’histoire de nos entreprises, de
nos
établissements en Afrique et ou en Asie, vous verrez nos monopoles de
493
blissements en Afrique et ou en Asie, vous verrez
nos
monopoles de commerce, nos trahisons, notre mépris sanguinaire pour l
494
u en Asie, vous verrez nos monopoles de commerce,
nos
trahisons, notre mépris sanguinaire pour les hommes d’une autre coule
495
verrez nos monopoles de commerce, nos trahisons,
notre
mépris sanguinaire pour les hommes d’une autre couleur ou d’une autre
496
e couleur ou d’une autre croyance, l’insolence de
nos
usurpations, l’extravagant prosélytisme ou les intrigues de nos prêtr
497
s, l’extravagant prosélytisme ou les intrigues de
nos
prêtres, détruire ces sentiments de respect et de bienveillance que l
498
respect et de bienveillance que la supériorité de
nos
lumières et les avantages de notre commerce avaient d’abord obtenu. M
499
a supériorité de nos lumières et les avantages de
notre
commerce avaient d’abord obtenu. Mais l’instant approche sans doute o
500
e leur montrer que des corrupteurs ou des tyrans,
nous
deviendrons pour eux des instruments utiles, ou des généreux libérate
501
sénateur et pair de France sous la Restauration,
dut
sa célébrité à un ouvrage Les Ruines (publié en 1791) qui fit pleurer
502
es dessinaient les places publiques. Là, pour les
devoirs
respectables de son culte, pour les soins touchans de sa subsistance,
503
e dis-je, si tel ne sera pas un jour l’abandon de
nos
propres contrées ? Qui sait si sur les rives de la Seine, de la Tamis
504
e des arts et des sciences particulières, progrès
dus
au génie inventif, à l’industrie, au zèle opiniâtre, à l’esprit de co
505
nquille et opiniâtre, inébranlablement fidèle aux
devoirs
qu’elle s’est fixés ; révolution qui ne sera pas non plus causée par
506
ritable intérêt, quels sont leurs droits et leurs
devoirs
, quel est le but de leur existence et quels sont les moyens qui perme
507
action de cet essai, d’une manière telle que tous
nos
concitoyens ne peuvent plus guère considérer l’homme comme plus sage
508
les peuples d’Europe ne parviendraient-ils, avec
nous
ou indépendamment de nous, s’ils renonçaient définitivement à tous ce
509
arviendraient-ils, avec nous ou indépendamment de
nous
, s’ils renonçaient définitivement à tous ces résidus honteux de la vi
510
nheur étranger qu’on veut assurer au détriment du
nôtre
à toutes ces ruses d’épicier et tours de coupeur de bourse que l’on n
511
à ses compatriotes : Toute l’Europe est gagnée à
notre
cause (la création de l’Union des États indépendants américains), ell
512
États indépendants américains), elle applaudit à
nos
efforts et nous accompagne de ses vœux. Les hommes qui vivent sous le
513
ants américains), elle applaudit à nos efforts et
nous
accompagne de ses vœux. Les hommes qui vivent sous le joug du pouvoir
514
établissement de constitutions indépendantes dans
notre
continent. On rencontre partout d’innombrables personnes qui envisage
515
alement escompter que les émigrations de l’Europe
nous
vaudront un surcroît de puissance, de richesse et de science. L’idée
516
anniques qui se maintiennent au pouvoir en Europe
devront
s’assouplir et accorder plus de libertés aux peuples, s’ils veulent d
517
r. On pense ici dans presque tous les milieux que
notre
cause est la cause de tout le genre humain, et qu’en défendant notre
518
cause de tout le genre humain, et qu’en défendant
notre
liberté, nous combattons pour la sienne. C’est une tâche merveilleuse
519
e genre humain, et qu’en défendant notre liberté,
nous
combattons pour la sienne. C’est une tâche merveilleuse que nous a as
520
pour la sienne. C’est une tâche merveilleuse que
nous
a assignée la Providence, et je ne puis donc qu’espérer fermement qu’
521
, et je ne puis donc qu’espérer fermement qu’elle
nous
aura accordé aussi la force et le courage nécessaires pour la remplir
522
nécessaires pour la remplir et qu’elle couronnera
nos
efforts de succès.141 Et tandis que l’Europe intellectuelle, néglig
523
osaient à l’Europe que les principes formulés par
nos
propres élites, mais ces principes étaient refusés en fait par tous n
524
is ces principes étaient refusés en fait par tous
nos
États souverains. C’est pourquoi l’Anglais Penn, s’il n’a pu faire l’
525
son. Son autorité est restée considérable jusqu’à
nos
jours. Les publicistes d’Amérique, les professeurs et les étudiants,
526
s monuments de la science politique. Le texte que
nous
citons est de Hamilton, et il est extrait du chapitre XI : Le monde
527
d’aboyer, après avoir respiré quelque temps dans
notre
atmosphère. Les faits ont trop longtemps appuyé ces arrogantes préten
528
ces arrogantes prétentions des Européens. C’est à
nous
à relever l’honneur de la race humaine et à faire connaître la modéra
529
e la modération à ces frères usurpateurs. L’Union
nous
en rendra capables. La désunion préparerait une nouvelle victime à so
530
elle n’aura plus d’ennemis ? Il n’est pas loin de
nous
peut-être, ce moment où la liberté, régnant sans rivale sur les deux
531
erelles sanglantes les nœuds de la fraternité qui
doivent
unir tous les gouvernements et tous les hommes ; alors se consommera
532
ne peuvent pas seules, dans ce moment, déterminer
notre
conduite. Les considérations plus immédiates qui déterminent la Révo
533
ation française, parce que c’est de la France que
doit
partir la liberté et le bonheur du monde. Il faut donc protéger par
534
comme de Bordeaux à Strasbourg, sans que rien ne
nous
arrête, ni barrières, ni murailles, ni commis, ni chasseurs. Il n’y a
535
il ajoute, dans le même sens, le 26 avril 1793 :
Nous
ne sommes pas libres, si un seul obstacle moral arrête notre marche p
536
mmes pas libres, si un seul obstacle moral arrête
notre
marche physique sur un seul point du globe. Les droits de l’homme s’é
537
aire. Cloots poursuit en effet dans ces termes :
Nous
ne voulons pas d’autre maître que l’expression de la volonté générale
538
ipe lumineux et immuable, sera reçu de droit dans
notre
association fraternelle, dans la République des Hommes, des Germains,
539
in d’examiner l’humanité sous tous les rapports :
nous
ne sommes pas les représentants du genre humain. Je veux donc que le
540
veux cette espèce d’égoïsme national sans lequel
nous
trahirons nos devoirs, sans lequel nous stipulerons ici pour ceux qui
541
èce d’égoïsme national sans lequel nous trahirons
nos
devoirs, sans lequel nous stipulerons ici pour ceux qui ne nous ont p
542
d’égoïsme national sans lequel nous trahirons nos
devoirs
, sans lequel nous stipulerons ici pour ceux qui ne nous ont pas commi
543
ns lequel nous trahirons nos devoirs, sans lequel
nous
stipulerons ici pour ceux qui ne nous ont pas commis, et non en faveu
544
sans lequel nous stipulerons ici pour ceux qui ne
nous
ont pas commis, et non en faveur de ceux au profit desquels nous pouv
545
mmis, et non en faveur de ceux au profit desquels
nous
pouvons stipuler. J’aime tous les hommes ; j’aime particulièrement to
546
élire d’unité universelle nivelée et centralisée,
devait
conduire la Révolution, par une nécessité concrète, à la négation mêm
547
ionalisation » du sentiment patriotique dans tous
nos
peuples. Le « qui veut faire l’ange fait la bête » de Pascal se tradu
548
armée ». Dès 1790, Camille Desmoulins écrivait :
Nous
avons arraché les haies de division qui séparaient les Français entre
549
ités régionales, préconisé par cette déclaration,
doit
nécessairement supprimer la réalité européenne. Il est vrai qu’en par
550
s ne sont pas mûrs : moins ils le sont, plus vite
nous
devons entreprendre ce qui peut les faire mûrir. Un plan de cette nat
551
sont pas mûrs : moins ils le sont, plus vite nous
devons
entreprendre ce qui peut les faire mûrir. Un plan de cette nature est
552
pacification, des traités généraux et permanents
devraient
être conclus, limitant les effectifs des troupes entretenues. XIII. Q
553
le cas des premières ? Comment, ensuite, pourrons-
nous
concentrer l’approbation des peuples et obvier à leurs préventions ?
554
e montant de cette réduction, pour chaque nation,
devrait
être stipulé par le Traité ; et même, avant sa signature, des lois de
555
le Traité ; et même, avant sa signature, des lois
devraient
être préparées à cet effet dans chaque nation et présentées à toutes
556
à l’occasion comme substitut. Toutes les séances
devraient
être publiques. Les pouvoirs du Congrès ou Diète consisteraient : 1,
557
s de fixer le contingent que les différents États
devraient
fournir pour donner force aux décrets du Tribunal. Mais la nécessité
558
us les journaux parlent le même langage : « C’est
nous
qui avons toujours raison, et il est impossible qu’il en soit autreme
559
il est impossible qu’il en soit autrement. Contre
nous
, les autres nations n’ont aucun droit. Si nous avons raison, selon le
560
re nous, les autres nations n’ont aucun droit. Si
nous
avons raison, selon les lois qui règlent les rapports entre individus
561
qui règlent les rapports entre individus, — alors
nous
avons raison selon la justice : sinon, nous avons raison selon le pat
562
alors nous avons raison selon la justice : sinon,
nous
avons raison selon le patriotisme, qui est une plus grande vertu que
563
ns, et à ces opinions, il va de soi que les faits
doivent
se plier. Qui rougirait de les fausser, quand les fausser est une ver
564
justice et de la monarchie. Non, Européens, que
notre
enfance, notre ignorance et notre stupidité trouvent une fin ! Que ce
565
la monarchie. Non, Européens, que notre enfance,
notre
ignorance et notre stupidité trouvent une fin ! Que ces injustes mona
566
Européens, que notre enfance, notre ignorance et
notre
stupidité trouvent une fin ! Que ces injustes monarchistes respectent
567
! Que ces injustes monarchistes respectent enfin
nos
droits ! Et s’ils conservent leur système pervers et cruel, que la co
568
ère universelle s’abatte sur la tête branlante de
nos
persécuteurs, que les vicissitudes d’une guerre sanglante touchent no
569
les vicissitudes d’une guerre sanglante touchent
nos
seuls ennemis ! Et que les nations, s’unissant et se libérant, soient
570
a été redécouvert que par des érudits italiens de
notre
siècle143. Beaucoup plus célèbre sera dès 1795 le plan de Kant, et be
571
ne dégradation brutale de l’humanité, dès lors ne
devrions
-nous pas penser que les peuples civilisés (dont chacun forme un État
572
ation brutale de l’humanité, dès lors ne devrions-
nous
pas penser que les peuples civilisés (dont chacun forme un État disti
573
es civilisés (dont chacun forme un État distinct)
devraient
se hâter de sortir au plus tôt d’un état si abject ? Au lieu de cela,
574
réalité objective) cette idée de fédération, qui
doit
s’étendre progressivement à tous les États, et les conduire ainsi à l
575
se constituât en une république (qui, par nature,
doit
incliner à la paix perpétuelle), il y aurait ainsi un centre d’allian
576
t-Pierre (grâce à l’édition des Œconomies royales
due
à l’abbé de l’Écluse en 1745, et à l’Extrait publié par Rousseau en 1
577
toute envie d’être un Européen. » Ce qui retient
notre
attention dans son essai de 1800 intitulé Über den ewigen Frieden, c’
578
partie des terres fermes de la planète » qui n’a
dû
qu’à sa culture de dominer le monde. Cette hégémonie durera-t-elle ?
579
t-elle pas la lui disputer ? Faut-il mêler toutes
nos
diversités en un seul État continental ? Gentz ne peut y croire. Mais
580
t de proposer l’année même : la transformation de
nos
États en autarcies commerciales, politiques et culturelles (voir plus
581
e réalisée parce que les dirigeants des États qui
devraient
en faire partie, ne souscriraient jamais à une constitution les empêc
582
serait assez pour la faire durer éternellement »,
nous
ne devrions pas laisser s’évanouir l’espoir de la voir se réaliser. I
583
ssez pour la faire durer éternellement », nous ne
devrions
pas laisser s’évanouir l’espoir de la voir se réaliser. Il s’est trou
584
cès incertain des guerres ; un tel moment peut et
doit
se retrouver et tout ce qui, parmi les hommes, dépend d’une décision
585
n d’autres termes, que si la paix, que ce contrat
devrait
assurer, peut aussi durer sans lui. C’est donc à un retour au systèm
586
Gentz — « une éternelle chimère », car : 1. Elle
devrait
, pour réaliser l’idéal de la paix éternelle, pouvoir régir la terre e
587
ivé, la bonne exécution des décisions du Tribunal
devrait
être assurée par des mesures coercitives. Or, les mesures coercitives
588
er au destin hostile que ces sombres perspectives
nous
promettent. Dans le bouleversement des guerres, une nouvelle Constitu
589
imple possibilité de la paix est très éloignée de
nous
; la guerre est notre destin sur terre, et si des changements et révo
590
la paix est très éloignée de nous ; la guerre est
notre
destin sur terre, et si des changements et révolutions extraordinaire
591
jurer ce mauvais sort, elle sera longtemps encore
notre
destin sur terre. On ne saurait crier assez fort et assez souvent cet
592
ine. Héritier de Montesquieu, maître de Gentz, il
nous
apparaît comme le précurseur des modérés, dont la basse continue va t
593
in France (1790), il définit ainsi l’Europe : …
nos
Nations, notre civilisation, et toutes les autres valeurs qui se trou
594
790), il définit ainsi l’Europe : … nos Nations,
notre
civilisation, et toutes les autres valeurs qui se trouvent liées aux
595
uvent liées aux unes ou à l’autre, découlent dans
notre
monde européen de deux principes : … de l’esprit chevaleresque (spiri
596
cours de guerres longues et sanglantes. La cause
doit
en être cherchée dans la similitude des religions, des lois et des mœ
597
pouvait se regarder comme un exilé dans aucun de
nos
pays. Il n’y trouvait rien d’autre qu’une plaisante variété, récréant
598
sence de relations régulières et d’échanges entre
nos
divers peuples. Dans un fragment sur les Croisades de son Universalhi
599
le, qui avaient dans l’ensemble le même caractère
dû
à la souche unique dont elles étaient issues, qui se trouvaient, lors
600
eu près dans la même situation, l’Occident aurait
dû
offrir à ses nouveaux habitants un habitacle très varié, ce qui aurai
601
ion romaine dans les régions méridionales et ceux
dus
à l’influence des Arabes cultivés dans les pays du Sud-Ouest, le sièg
602
s peuples, si grands les changements qui auraient
dû
s’opérer ou qui se sont réellement opérés à l’intérieur de ces pays,
603
re réellement pour la première fois quel bienfait
nous
est échu d’être nés en Europe. Il est véritablement incompréhensible
604
vivre sur cette partie du globe, même si l’Europe
doit
connaître encore plus de remous. Johann Gottlieb Fichte (1762-1814)
605
nd Weltbürgerrechts, 1796. La raison et la morale
doivent
faire triompher dans le monde entier les conditions de la liberté pop
606
ssaient d’eux-mêmes… Les citoyens d’un même État
doivent
tous trafiquer entre eux. L’Europe chrétienne formant un tout, le com
607
mant un tout, le commerce des Européens entre eux
devait
être libre. Il est facile de faire l’application à l’état actuel des
608
ent le commerce de toutes les parties entre elles
doit
rester libre, comme il l’était à l’origine. Si elle est au contraire
609
n plusieurs États sous divers gouvernements, elle
doit
être divisée de même en plusieurs États commerciaux complètement ferm
610
plusieurs États commerciaux complètement fermés.
Nous
voici parvenus à la source de la plus grande partie des abus qui exis
611
ons de propriété où on le trouve. On a négligé le
devoir
plus profond de l’État qui consiste à établir d’abord chacun dans la
612
st la théorie de l’autarcie absolue qui naît sous
nos
yeux. C’est d’un processus exactement inverse de celui du Marché comm
613
s déterminé… Tous les ans l’importation étrangère
doit
diminuer. D’une année à l’autre le public a moins besoin de ces march
614
lacées par des succédanés dans le pays, puisqu’il
doit
s’en déshabituer entièrement, entraîné d’ailleurs activement à cela p
615
nue également si elles-mêmes ou leurs succédanés,
doivent
désormais être produits dans le pays, car la production et la fabrica
616
par ceux de l’intérieur. L’exportation également
doit
diminuer… Car, suivant le plan, le gouvernement diminue le nombre des
617
e voyager hors de l’État commercial fermé : il ne
doit
pas être permis plus longtemps à une vaine curiosité et à la recherch
618
de l’État ; loin de les empêcher, le gouvernement
devrait
même les encourager et faire voyager aux frais de l’État savants et a
619
e en est véritablement la création… Un seul lien
devra
subsister entre les peuples : celui de la science. Grâce à elle, mai
620
les hommes s’uniront de manière durable et ils le
doivent
, quand pour tout le reste, leur division en peuples divers sera achev
621
vouer que celle de Fichte, pour délirante qu’elle
nous
paraisse, se trouve avoir le mieux correspondu aux réalités historiqu
622
moment où le genre humain tout entier, qui habite
notre
globe, sera réuni par les institutions de l’unique République univers
623
e par la Science et libérée de tout impérialisme.
Nous
n’en sommes pas si loin, dans cette seconde moitié du xxe siècle … C
624
’Orient en précurseur des philosophes modernes de
notre
« décadence fatale ». Tantôt il voit l’Europe à la tête du progrès mo
625
perçoit et l’homme d’État utilise. C’est pourquoi
nous
ne pouvons pas nous arrêter, alors que les choses suivent leur cours
626
’État utilise. C’est pourquoi nous ne pouvons pas
nous
arrêter, alors que les choses suivent leur cours : nous poursuivons l
627
rrêter, alors que les choses suivent leur cours :
nous
poursuivons l’image magique d’une Science suprême et d’une Connaissan
628
ce suprême et d’une Connaissance universelle, que
nous
n’atteindrons jamais, mais qui nous maintient en mouvement, aussi lon
629
verselle, que nous n’atteindrons jamais, mais qui
nous
maintient en mouvement, aussi longtemps que durera la Constitution po
630
ution anticolonialiste et nationaliste à laquelle
nous
assistons au xxe siècle. Déjà dans ses Idées pour une Philosophie de
631
ntinents se retourneraient un jour contre elle :
Nous
autres Européens… sommes en train de forger les chaînes avec lesquell
632
train de forger les chaînes avec lesquelles vous
nous
traînerez, quand votre tour viendra !157 Aux yeux de Herder — et à
633
mains des Européens une jauge et une balance. Ils
doivent
mesurer, ils doivent peser. Mais s’ils mesurent tout à leur aune part
634
ne jauge et une balance. Ils doivent mesurer, ils
doivent
peser. Mais s’ils mesurent tout à leur aune particulière uniquement p
635
e. Il le dit en une phrase décisive, dont Hegel a
dû
se souvenir : On peut considérer l’existence d’un État en soi ou par
636
t huit siècles depuis la ruine de l’Empire romain
nous
avons vu l’Orient toujours semblable à lui-même ; un empire, aussi pr
637
e des Orientaux plus de cette énergie momentanée.
Nous
sommes au milieu du Drame qu’ont ouvert les Géans du Nord, les destru
638
entier ! Frères, au-delà des étoiles Un bon Père
doit
habiter. 149. Traduction française par J. Gibelin, Paris, 1940. 15
639
ensée et de la main de l’empereur. Or on y lit :
Nous
avions alors pour but d’organiser un grand système fédératif européen
640
rganiser un grand système fédératif européen, que
nous
avions adopté comme conforme à l’esprit du siècle, et favorable aux p
641
et toute la stabilité dont il était susceptible,
nous
avions ajourné l’établissement de plusieurs institutions intérieures,
642
olées. Dans cette réunion de tous les souverains,
nous
eussions traité de nos intérêts en famille, et compté de clerc à maît
643
n de tous les souverains, nous eussions traité de
nos
intérêts en famille, et compté de clerc à maître avec les peuples. L
644
nne, redressant, pour tous, les erreurs, comme la
nôtre
redresse chez nous celles de nos tribunaux. Une même monnaie sous des
645
r tous, les erreurs, comme la nôtre redresse chez
nous
celles de nos tribunaux. Une même monnaie sous des coins différents ;
646
eurs, comme la nôtre redresse chez nous celles de
nos
tribunaux. Une même monnaie sous des coins différents ; les mêmes poi
647
ux intérêts, aux mœurs, aux coutumes de localité,
nos
soi-disant patriotes ont déclaré la guerre à toutes ces choses. Ils o
648
broyer et réduire en poudre les matériaux qu’ils
devaient
employer. Peu s’en est fallu qu’ils ne désignassent par des chiffres
649
même tenir compte de l’influence que Saint-Simon
devait
exercer par la suite sur l’historiographie par Augustin Thierry, sur
650
s par Enfantin, Fourier et les phalanstériens, on
doit
reconnaître à son plan européen deux qualités majeures : 1° il rompt
651
u lieu des intérêts nationaux, sera pour ceux qui
doivent
former le parlement européen, un fruit nécessaire de son établissemen
652
d’arriver bientôt à cette généralité de vues qui
doit
être l’esprit de corps, à cet intérêt général qui doit être l’intérêt
653
être l’esprit de corps, à cet intérêt général qui
doit
être l’intérêt de corps du parlement européen. Des négocians, des sav
654
des savans, des magistrats et des administrateurs
doivent
être appelés seuls à composer la chambre des députés du grand parleme
655
illion d’hommes sachant lire et écrire en Europe,
devra
députer à la chambre des communes du grand parlement un négociant, un
656
ever entre les Gouvememens. Le parlement européen
devra
avoir en propriété et souveraineté exclusive une ville et son territo
657
à l’entreprise par laquelle le parlement européen
devra
continuellement exercer l’activité de l’Europe, et la tenir toujours
658
seul duquel on puisse apercevoir et les maux qui
nous
menacent et les moyens d’éviter ces maux. Que ceux qui dirigent les a
659
’apaiser, les guerres à s’éteindre ; c’est là que
nous
tendons sans cesse, c’est là que le cours de l’esprit humain nous emp
660
s cesse, c’est là que le cours de l’esprit humain
nous
emporte ! mais lequel est le plus digne de la prudence de l’homme ou
661
oute. Depuis les temps primitifs jusqu’à ceux que
nous
voyons, toujours elle a dit à un homme : Faites tout ce que vous voud
662
mme : Faites tout ce que vous voudrez, et lorsque
nous
serons las, nous vous égorgerons. Du reste, elle n’a jamais pu ni vou
663
ce que vous voudrez, et lorsque nous serons las,
nous
vous égorgerons. Du reste, elle n’a jamais pu ni voulu comprendre ce
664
privilèges, à toutes ces lois fondamentales, dont
nous
sommes si fiers. Chez elle, l’homme le plus riche et le plus maître d
665
pendant au malheur de mourir d’ennui au milieu de
nous
. Personne sans doute n’imaginera de conseiller à l’Europe le droit pu
666
orté ; puisqu’il n’y a rien de si insupportable à
notre
orgueil que le gouvernement despotique, le plus grand problème europé
667
’autre celui d’examiner. L’une de ces facultés ne
doit
pas être satisfaite aux dépens de l’autre : le protestantisme et le c
668
les hommes qui ont un cœur et qui lui obéissent,
doivent
se respecter mutuellement… Au reste, cette même religion chrétienne
669
s siècles à l’accomplissement de ses desseins, et
notre
existence passagère s’en irrite et s’en étonne ; mais enfin les vainq
670
actes diplomatiques de l’époque : Il faut, dans
nos
temps modernes, avoir l’esprit européen. … Les nations doivent se ser
671
modernes, avoir l’esprit européen. … Les nations
doivent
se servir de guide les unes aux autres, et toutes auraient tort de se
672
s sur les avantages respectifs de l’ancienneté de
notre
culture et de la nouveauté de l’american way of life. On ne saurait s
673
De là, pour les gens cultivés et pour l’élite, le
devoir
d’exercer sur les relations entre les peuples une influence pacifiant
674
ns étroites entre Français, Anglais et Allemands,
nous
ayons la possibilité de nous corriger l’un l’autre. Tel est le grand
675
nglais et Allemands, nous ayons la possibilité de
nous
corriger l’un l’autre. Tel est le grand profit qu’apporte une littéra
676
ionale ne signifie plus grand-chose aujourd’hui ;
nous
allons vers une littérature universelle et chacun doit s’employer à h
677
allons vers une littérature universelle et chacun
doit
s’employer à hâter la venue de cette époque. Mais en estimant ainsi c
678
oque. Mais en estimant ainsi ce qui est étranger,
nous
ne devons pas nous attacher à quelque chose de particulier et vouloir
679
is en estimant ainsi ce qui est étranger, nous ne
devons
pas nous attacher à quelque chose de particulier et vouloir le consid
680
ant ainsi ce qui est étranger, nous ne devons pas
nous
attacher à quelque chose de particulier et vouloir le considérer comm
681
e ce soit Calderon ou les Nibelungen ; mais quand
nous
avons besoin d’un modèle, il nous faut sans cesse retourner vers les
682
en ; mais quand nous avons besoin d’un modèle, il
nous
faut sans cesse retourner vers les anciens Grecs dont les œuvres repr
683
œuvres représentent toujours l’homme harmonieux.
Nous
devons considérer tout le reste uniquement sous l’aspect historique e
684
es représentent toujours l’homme harmonieux. Nous
devons
considérer tout le reste uniquement sous l’aspect historique et nous
685
t le reste uniquement sous l’aspect historique et
nous
approprier dans la mesure du possible ce qui s’y trouve de bon.174 I
686
le malheur de la nation voisine comme si c’était
le nôtre
. Ce degré de culture répondait à ma nature et je m’y étais solidement
687
ubliques qui ait jamais existé, et sa ruine a été
due
au fait qu’une de ses parties a voulu devenir ce qu’était le tout, à
688
voir la France, qui voulut devenir République177.
Nous
parlâmes de l’unité de l’Allemagne et dîmes en quel sens elle est pos
689
dit Goethe, que l’Allemagne ne devienne pas une ;
nos
bonnes routes et nos chemins de fer feront le reste. … Qu’elle soit u
690
emagne ne devienne pas une ; nos bonnes routes et
nos
chemins de fer feront le reste. … Qu’elle soit une dans l’affection d
691
il exprime son irritation devant la complexité de
nos
relations humaines et leur absence de cordialité ; ainsi : Du reste,
692
t leur absence de cordialité ; ainsi : Du reste,
nous
autres vieux Européens, nous nous portons tous plutôt mal. Nos condit
693
; ainsi : Du reste, nous autres vieux Européens,
nous
nous portons tous plutôt mal. Nos conditions de vie sont trop artific
694
si : Du reste, nous autres vieux Européens, nous
nous
portons tous plutôt mal. Nos conditions de vie sont trop artificielle
695
eux Européens, nous nous portons tous plutôt mal.
Nos
conditions de vie sont trop artificielles et trop compliquées, notre
696
vie sont trop artificielles et trop compliquées,
notre
nourriture et notre genre de vie sont trop éloignés de la saine natur
697
icielles et trop compliquées, notre nourriture et
notre
genre de vie sont trop éloignés de la saine nature et nos relations s
698
e de vie sont trop éloignés de la saine nature et
nos
relations sociales manquent de charité et de bienveillance. Chacun es
699
des sentiments naturels, est mal à sa place parmi
nous
. Souvent on souhaiterait d’être un de ces soi-disant sauvages nés dan
700
locifère » qui « ne laisse rien mûrir » et qui va
nous
obliger « à vivre au jour le jour sans jamais rien mettre sur pied ».
701
endre aux limites des terres habitées. Le père de
notre
vieillard s’y était fait lui-même un établissement considérable. Mais
702
rs 1828. 181. « Amérique, à toi le meilleur Sur
notre
continent, l’ancien. Tu n’as pas de châteaux en ruines Pas de basalte
703
», l’agape, la Fête de la paix. Les fragments que
nous
citons restituent la succession des arguments ou thèmes lyriques évoq
704
ndre à la troupe des disciples nouveaux… Tournons-
nous
à présent vers le spectacle politique de notre temps. Le monde ancien
705
ons-nous à présent vers le spectacle politique de
notre
temps. Le monde ancien et le monde nouveau sont en lutte, l’insuffisa
706
squ’alors sommeillante ne va pas se réveiller, si
nous
n’allons pas nous trouver en face d’un État des États, d’une Doctrine
707
ante ne va pas se réveiller, si nous n’allons pas
nous
trouver en face d’un État des États, d’une Doctrine de la Science app
708
nt qu’on n’aura pas saisi la palme que seule peut
nous
tendre une puissance spirituelle. Le sang coulera à flots en Europe j
709
e et devenir concitoyens du Royaume des cieux. Ne
devrait
-il pas y avoir bientôt de nouveau en Europe une foule d’esprits vraim
710
es véritables membres de la famille religieuse ne
devraient
-ils pas aspirer ardemment à voir le Royaume des cieux s’établir sur t
711
le à citer pour tout dire, il tient une place qui
doit
être marquée dans cet ouvrage, ne fût-ce que par un aperçu de ses thè
712
colonie de l’Europe » qui va s’ouvrir librement à
notre
culture, mais bien l’Asie et l’Amérique… Franz von Baader (1765-1841)
713
enne », et depuis lors, tout n’est que décadence.
Nous
ne sommes pas encore au bas de la courbe, en ce début du xixe siècle
714
la courbe, en ce début du xixe siècle. Pourtant
nous
aurions tort de désespérer de l’Europe, car elle reste la terre décis
715
r la terre avec le mal, et que c’est donc ici que
doit
être scellé le sort de l’Humanité… La véritable Europe doit d’abord v
716
scellé le sort de l’Humanité… La véritable Europe
doit
d’abord voir le jour.184 Semblables déclarations de foi dans l’aven
717
principes religieux qu’on cherchait la force qui
devait
unir et soutenir tout ce grand corps. Sitôt que cette force cessa d’a
718
itôt que cette force cessa d’agir, tout l’édifice
dut
nécessairement s’écrouler. Aussi dans les conflits des siècles plus r
719
iberté ; après celui de l’Unité, voici l’éloge de
nos
diversités : Si les invasions barbares n’avaient pas eu lieu, si les
720
, revêtir un aspect si différent de l’état auquel
nous
sommes accoutumés. Avant que cette propension à la domination du mond
721
moins presque toutes un bien très important, que
nous
sacrifions le plus souvent à nos autres avantages, — la liberté. Cett
722
important, que nous sacrifions le plus souvent à
nos
autres avantages, — la liberté. Cette liberté était favorisée et cons
723
tits États et peuplades. Cette liberté originelle
doit
être considérée, par opposition à l’Asie, comme le caractère distinct
724
omme le caractère distinctif de l’Europe. En Asie
nous
trouvons dès le commencement de grandes quantités d’États et de natio
725
nformément au Système qu’il a élaboré, l’Histoire
doit
donc se diviser en trois périodes, qui correspondent en termes théolo
726
a su que quelques-uns étaient libres, — mais que
nous
savons que tous les hommes sont libres, que l’homme en tant qu’homme
727
issance de la Liberté constituent la division que
nous
ferons dans l’Histoire universelle et selon laquelle nous l’étudieron
728
ons dans l’Histoire universelle et selon laquelle
nous
l’étudierons… L’Histoire universelle va de l’est à l’ouest, car l’Eur
729
losophes romantiques. Avec la fin de sa carrière,
nous
voyons se fermer les cycles inaugurés par Herder, Kant et Novalis, et
730
és par Herder, Kant et Novalis, et c’est pourquoi
nous
le plaçons ici, quoique son « Système » porte la même date que « l’Ét
731
e révélation continue et progressive de l’absolu.
Nous
pouvons distinguer trois périodes dans cette manifestation et, par co
732
t de plus noble. Cette période de l’histoire, que
nous
pouvons appeler tragique, est celle de la décadence de la splendeur e
733
s’est à peine conservé et dont les ruines seules
nous
font présumer la grandeur : la décadence de l’humanité la plus noble
734
u’imparfaitement. Quand cette période commencera,
nous
ne pouvons le dire. Mais quand cette période sera, Dieu aussi sera. O
735
s de grands systèmes historico-philosophiques que
nous
venons de citer. Mais il ne se rattache de près ni de loin à aucun d’
736
me, du rôle privilégié et redoutable que l’Europe
doit
jouer pour toute l’humanité, avec laquelle, d’ailleurs, elle finira p
737
expliqué en traitant de la méthode sociologique.
Notre
exploration historique devra donc être presque uniquement réduite à l
738
éthode sociologique. Notre exploration historique
devra
donc être presque uniquement réduite à l’élite ou l’avant-garde de l’
739
de la race blanche ou des nations européennes, en
nous
bornant même, pour plus de précision, surtout dans les temps modernes
740
eux caractérisée, à l’éclaircissement de laquelle
doivent
être constamment subordonnées toutes les observations collatérales re
741
ent d’ailleurs offrir, leur appréciation spéciale
doit
être systématiquement ajournée jusqu’au moment où, les lois principal
742
ifications plus ou moins importantes qu’elles ont
dû
subir chez les populations qui, à divers titres, sont restées plus ou
743
rigée, qui tend aujourd’hui à entraver l’étude de
notre
évolution sociale par le vicieux mélange de l’histoire des population
744
e l’Inde, de la Chine, etc., n’ont pu exercer sur
notre
passé aucune véritable influence, devra être hautement signalé comme
745
ercer sur notre passé aucune véritable influence,
devra
être hautement signalé comme une source inextricable de confusion rad
746
fondamentale et toutes les modifications diverses
devraient
être ainsi simultanément considérées, ce qui, à mon gré, rendrait le
747
nt d’esprits antiphilosophiques, et vers laquelle
nous
ramène aujourd’hui essentiellement l’analyse approfondie de la marche
748
la balance de ces masses entre elles, que l’homme
doit
à présent s’occuper.191 Jouffroy pensait avec les romantiques, Hege
749
ergies créatrices. En changeant France en Prusse,
nous
avons du Hegel. Pourquoi ce beau système d’évolution globale vers l’
750
ies uniformément pessimistes, quant à l’avenir de
notre
civilisation. Voici les textes qui jalonnent, de Heine à Georges Sore
751
ées et des faits, en divergence vertigineuse, qui
devait
nous mener à 1914. Citons d’abord une page très caractéristique de la
752
des faits, en divergence vertigineuse, qui devait
nous
mener à 1914. Citons d’abord une page très caractéristique de la révo
753
tique de la révolution qui s’est opérée dans tous
nos
pays, entre 1789 et 1848, et qui s’annonçait dans l’œuvre de Herder.
754
onalitaire. Nicolas Grundtvig (1783-1872), auquel
nous
empruntons cette page, fut à la fois le grand pionnier de l’éducation
755
, lorsqu’il se met à choyer l’idée que, parce que
nous
sommes tous des hommes, peu importe à quel peuple nous appartenons et
756
sommes tous des hommes, peu importe à quel peuple
nous
appartenons et quelle langue nous parlons ; qu’aucun peuple ne surpas
757
e à quel peuple nous appartenons et quelle langue
nous
parlons ; qu’aucun peuple ne surpasse l’autre ou ne s’en distingue pa
758
rait rien imaginer au monde de plus faux, car sur
notre
Terre où nulle feuille n’est pareille à une autre et où l’on ne peut
759
voire l’homme de la femme. Mais la vraie culture
doit
s’en tenir à ceci : de même que la vie s’est développée dès l’origine
760
allemande de la « Jeune Europe » de Mazzini dont
nous
aurons à reparler. Point de pensée européenne systématique, chez Hein
761
rique : Tous les peuples de l’Europe et du monde
devront
traverser cette agonie, pour que la vie surgisse de la mort et pour q
762
nationalisme germanique au libéralisme universel,
nous
l’avons déjà constatée chez Herder et la plupart des romantiques alle
763
a Rothschild. Ce nivellement mortel, qui rendrait
notre
monde invivable, serait l’issue fatale d’une grande guerre franco-all
764
é et les coups, beaucoup de coups. Je conseille à
nos
petits-enfants de venir au monde avec la peau du dos fort épaisse.197
765
ulle de savon qu’un souffle anéantit, mais en lui
nous
épie une possibilité terrible, pétrifiante comme la tête de Méduse. Q
766
tous égards, y compris la paralysie politique de
nos
États, demeurés pratiquement insensibles au soulèvement de l’opinion
767
combattre… Liberté, que ton regard s’abaisse sur
nous
, Reconnais-nous ! Reconnais ton peuple ! Alors que d’autres n’osent m
768
rté, que ton regard s’abaisse sur nous, Reconnais-
nous
! Reconnais ton peuple ! Alors que d’autres n’osent même pas verser d
769
s que d’autres n’osent même pas verser des larmes
Nous
les Magyars, nous versons notre sang. Te faut-il encore plus, ô Liber
770
sent même pas verser des larmes Nous les Magyars,
nous
versons notre sang. Te faut-il encore plus, ô Liberté, Pour que ta gr
771
verser des larmes Nous les Magyars, nous versons
notre
sang. Te faut-il encore plus, ô Liberté, Pour que ta grâce daigne sur
772
ore plus, ô Liberté, Pour que ta grâce daigne sur
nous
descendre ? Quant au grand poète polonais réfugié à Paris, Adam Mick
773
ranger comme à une enclume sourde : Ô despotisme,
nous
t’avons servi, adoucis-toi, ouvre-toi, pour que nous nous cachions du
774
s t’avons servi, adoucis-toi, ouvre-toi, pour que
nous
nous cachions du marteau. Et il vous présentera un dos dur et froid,
775
vons servi, adoucis-toi, ouvre-toi, pour que nous
nous
cachions du marteau. Et il vous présentera un dos dur et froid, et la
776
ses yeux, l’Italie (« cet Orient de l’Occident »)
devait
jouer pour l’Europe le rôle de nation-guide, sous la haute direction
777
par les Grecs, véritables ancêtres, selon lui, de
notre
« idée européenne » : L’Europe est la première partie du monde parce
778
otégés naturellement aussi bien que pour ceux qui
doivent
se vêtir artificiellement, passablement plus douce que celle d’autres
779
national fortement constitué et qui ne veut rien
devoir
à personne ? Les deux cas sont très différents. Car la France de 1848
780
quels elle a à traiter et à se tenir en harmonie…
Nous
avons donné au monde européen, politique, social, religieux, une seco
781
et (1798-1874) exaltait « l’intime harmonie » qui
devait
unir toutes les parties constituantes de l’Europe, et tous les patrio
782
ous dirai la vérité, messieurs. La vérité est que
nous
sommes aujourd’hui ce que nous étions hier, ce que nous sommes depuis
783
La vérité est que nous sommes aujourd’hui ce que
nous
étions hier, ce que nous sommes depuis la révolution de février. Depu
784
ommes aujourd’hui ce que nous étions hier, ce que
nous
sommes depuis la révolution de février. Depuis cette révolution de fo
785
ra se promener tranquillement l’arme au bras dans
notre
patrie ; alors le monde assistera au plus grand châtiment qu’ait enre
786
end pas la suite des plans de paix européenne que
nous
avons cités plus haut, de Pierre Dubois à Saint-Simon. Il essaie plut
787
la logique idéale d’une construction à la Hegel.
Nous
assistons avec lui à la découverte empirique d’une réalité européenne
788
efois, Cattaneo n’envisage pas une unification de
nos
diversités de tous ordres. La variété, la multiplicité, l’individuali
789
faits économiques autant que celle de l’histoire,
nous
conduisent inévitablement vers une intégration fédérale progressive :
790
es terres qui sont restées telles quelles jusqu’à
nos
jours. L’Européen trouva l’Amérique et l’Australie dans le même état
791
ope. Là aussi, bien avant les grandes nations, il
dut
y avoir de petits peuples, et avant ces peuples, des tribus divisées.
792
lande ceinte de marais et entrecoupée de fleuves,
dut
vivre d’abord en vase clos, chacune ayant son propre idiome et sa faç
793
ystérieuse unité de langage qui a sa source, pour
notre
plus grand émerveillement, aux Indes et en Perse. Et c’est cette unit
794
iant toujours davantage, donna naissance à ce que
nous
appelons les souches celte, germanique et slave. S’il y a en Europe u
795
se, puis la Jeune France. La charte qu’on va lire
doit
sceller l’union de ces groupements nationaux et républicains : JEUNE
796
E Liberté — Égalité — Humanité ACTE DE FRATERNITÉ
Nous
soussignés, hommes de Progrès et de Liberté, croyant : Dans l’Église
797
un essentiellement, si les principes généraux qui
doivent
diriger les familles humaines dans leur voyage vers ce but, sont iden
798
fin : Que l’association des hommes et des peuples
doit
réunir la protection du libre exercice de la mission individuelle à l
799
u développement de la mission générale ; Forts de
nos
droits d’hommes et de citoyens, forts de notre conscience et du manda
800
s de nos droits d’hommes et de citoyens, forts de
notre
conscience et du mandat que Dieu et l’Humanité confient à ceux qui ve
801
ur vie à la sainte cause du progrès des peuples ;
Nous
étant auparavant constitués en Associations nationales libres et indé
802
énérale, le 15 avril 1834, la main sur le cœur et
nous
portant garants de l’avenir, nous avons décidé ce qui suit : I La Jeu
803
sur le cœur et nous portant garants de l’avenir,
nous
avons décidé ce qui suit : I La Jeune Allemagne, la Jeune Pologne et
804
Chacun d’eux accomplira vis-à-vis des autres les
devoirs
de la fraternité. VII La Congrega de la Jeune Europe choisira un symb
805
peuple qui voudrait participer aux droits et aux
devoirs
de la fraternité établie entre les trois peuples fédérés par cet acte
806
d’organiser en mouvement : Oui, la cause est en
nous
, elle est dans notre manque d’organisation, dans le fractionnement qu
807
ement : Oui, la cause est en nous, elle est dans
notre
manque d’organisation, dans le fractionnement que des systèmes, quelq
808
l’acharnement de l’intolérance, ont produit dans
nos
rangs. Elle est dans nos défiances, dans nos mesquines vanités perpét
809
érance, ont produit dans nos rangs. Elle est dans
nos
défiances, dans nos mesquines vanités perpétuelles, dans le manque ab
810
dans nos rangs. Elle est dans nos défiances, dans
nos
mesquines vanités perpétuelles, dans le manque absolu de cet esprit d
811
mplit les grandes choses, dans l’éparpillement de
nos
forces en une multitude de petits foyers, de groupes, de sectes, de c
812
s qui s’est peu à peu substitué sur le drapeau de
nos
écoles à l’adoration des saintes idées, au grand problème éducationne
813
ées, au grand problème éducationnel qui seul rend
nos
efforts légitimes, au sentiment de la Vie et de sa mission. Elle est
814
que la cause des peuples est une ; que la patrie
doit
s’appuyer sur l’humanité ; que toute révolution qui n’est pas explici
815
ment envers tous ceux qui souffrent et combattent
doit
se consumer en un cercle et tomber ; que la Sainte-Alliance des natio
816
que la Sainte-Alliance des nations est le but de
nos
luttes, la seule force qui puisse terrasser la ligue des pouvoirs iss
817
rivilège ou de l’égoïsme des intérêts. Et quant à
nos
ennemis, ils sont à la merci de notre travail. Ils ne sont forts que
818
s. Et quant à nos ennemis, ils sont à la merci de
notre
travail. Ils ne sont forts que par nos fautes, à nous. Nous marchons
819
merci de notre travail. Ils ne sont forts que par
nos
fautes, à nous. Nous marchons sous l’orage ; mais au-delà est le sole
820
travail. Ils ne sont forts que par nos fautes, à
nous
. Nous marchons sous l’orage ; mais au-delà est le soleil, le soleil d
821
il. Ils ne sont forts que par nos fautes, à nous.
Nous
marchons sous l’orage ; mais au-delà est le soleil, le soleil de Dieu
822
tal fut vaincu pour toujours ; la liberté baptisa
notre
sol ; l’Europe marcha. Elle marche encore ; et ce n’est pas par quelq
823
a à chacun : Là finit ton droit, ici commence ton
devoir
. Bas les armes ! vivez en paix… ! Si quelqu’un eût dit cela à cette é
824
agne, la Bourgogne, la Lorraine, l’Alsace, toutes
nos
provinces se sont fondues dans la France. Un jour viendra où il n’y a
825
1870 a remis la civilisation en question. Allons-
nous
vers l’Europe cosaque, l’Europe vandale, l’Europe empire ou l’Europe
826
r, cette chose immense, la République européenne,
nous
l’aurons. Nous aurons ces grands États-Unis d’Europe, qui couronneron
827
immense, la République européenne, nous l’aurons.
Nous
aurons ces grands États-Unis d’Europe, qui couronneront le vieux mond
828
les États-Unis d’Amérique couronnent le nouveau.
Nous
aurons l’esprit de conquête transfiguré en esprit de découverte ; nou
829
de conquête transfiguré en esprit de découverte ;
nous
aurons la généreuse fraternité des nations au lieu de la fraternité f
830
s au lieu de la fraternité féroce des empereurs ;
nous
aurons la patrie sans la frontière, le budget sans le parasitisme, le
831
Budapest ont tragiquement actualisé l’accent dans
notre
siècle : Il devient nécessaire d’appeler l’attention des gouvernemen
832
humain regarde avec un autre œil, la conscience.
Nous
allons étonner les gouvernements européens en leur apprenant une chos
833
t que, s’il existe un gouvernement bête fauve, il
doit
être traité en bête fauve ; c’est qu’à l’heure qu’il est, tout près d
834
auve ; c’est qu’à l’heure qu’il est, tout près de
nous
, là, sous nos yeux, on massacre, on incendie, on pille, on extermine,
835
’à l’heure qu’il est, tout près de nous, là, sous
nos
yeux, on massacre, on incendie, on pille, on extermine, on égorge les
836
morts renvoient la peste, ce qui est bien fait ;
nous
apprenons aux gouvernements d’Europe ceci, c’est qu’on ouvre les femm
837
aire de Marx a fait l’URSS et domine la moitié de
notre
monde. Il y a sans doute erreur sur la doctrine dans les deux cas, ma
838
nce littéralement posthume : ils sont écrits pour
notre
siècle. Pour que le contrat politique reste avantageux et commode à
839
sa propre folie. … Après la révolution des idées
doit
arriver, comme sa conséquence légitime, la révolution des intérêts. L
840
suisse, ni le diplomate prussien ne semblent rien
devoir
au socialiste français ; ils tirent tout de leur expérience nationale
841
préciser certaines distinctions fondamentales qui
devaient
presque nécessairement échapper aux héritiers français et italiens du
842
orde-t-il le problème de la « nationalité », dont
nous
avons vu les ambiguïtés pervertir tout l’élan de 1848. Comment concev
843
e pays où règne la paix, ont la possibilité et le
devoir
d’aborder, par eux-mêmes, suivant leur disposition naturelle, toutes
844
peuple suisse aspire à remplir courageusement ces
devoirs
et à poursuivre ces idéals, il ne verra pas son appartenance européen
845
cette raison la nationalité politique des Suisses
doit
conserver un caractère international dans le domaine des rapports cul
846
la nationalité suisse de caractère international
devra
s’incorporer à la communauté de la Grande Europe. De cette façon elle
847
constitution de la communauté des États européens
doit
trouver sa solution, la condition principale qu’il faudra remplir ser
848
souveraineté et à se soustraire à toute influence
due
à la suprématie d’un autre État. Ils peuvent bien coopérer entre eux
849
n unique, auquel les États jusqu’alors souverains
devraient
s’incorporer, est irréalisable. Bluntschli propose alors une Union d
850
ute réorganisation prévue pour une certaine durée
devra
nécessairement être soumise à l’approbation du Sénat. Parmi les affai
851
unitaire est proche. Il n’est pas impossible que
nous
soyons les témoins de cette transformation ; mais supposons l’État un
852
qu’on lui aurait mise. Ceci est un des termes de
notre
alternative. En revanche, si nous voulons échapper à l’actuel courant
853
des termes de notre alternative. En revanche, si
nous
voulons échapper à l’actuel courant unitaire, nous n’en devrons pas m
854
ous voulons échapper à l’actuel courant unitaire,
nous
n’en devrons pas moins changer l’état de choses présent. Tertium non
855
s échapper à l’actuel courant unitaire, nous n’en
devrons
pas moins changer l’état de choses présent. Tertium non datur… Si un
856
e fédération d’Europe Centrale. Et chaque pas que
nous
ferions dans cette direction nous assurerait d’un double gain : en ef
857
chaque pas que nous ferions dans cette direction
nous
assurerait d’un double gain : en effet, non seulement cette fédératio
858
système de 1866, créé le militarisme européen qui
nous
suce notre propre sang. Si grandes que soient les difficultés réelles
859
1866, créé le militarisme européen qui nous suce
notre
propre sang. Si grandes que soient les difficultés réelles qui s’oppo
860
fondation de la fédération d’Europe Centrale — et
nous
sommes les derniers à nous bercer d’illusions —, elles pourraient trè
861
d’Europe Centrale — et nous sommes les derniers à
nous
bercer d’illusions —, elles pourraient très bien être surmontées grâc
862
t le préalable d’un tel processus. Par alliances,
nous
entendons des associations conclues temporairement et dans un but dét
863
ppelé « Concert européen des grandes puissances »
nous
vient immédiatement à l’esprit. Pris dans son sens propre, ce mot, à
864
n « asystème ». Et maintenant la tâche importante
nous
incombe de créer un nouveau système, c’est-à-dire un ordre fondé sur
865
politique, que toute l’évolution du temps exige,
devra
se fonder sur le modèle de l’union allemande, qui exclut toute hégémo
866
urée d’une « mission européenne » de l’Allemagne.
Nous
connaissons maintenant le processus pour l’avoir illustré par des tex
867
identaux, il conviendrait que ce pays se fasse un
devoir
de participer activement au rétablissement de cette communauté et de
868
trie ! N’est-ce pas l’inspiration patriotique qui
nous
a donné le courage d’entreprendre cet immense travail ? N’avons-nous
869
rage d’entreprendre cet immense travail ? N’avons-
nous
pas voulu la ceindre d’une couronne d’éléments qui saluassent sa prem
870
ys scandinaves, Belgique et Hollande. Une entente
devait
être conclue avec l’Angleterre pour la politique extérieure. 218. To
871
est, — ces progrès à la fois jalousés et honnis ?
Notre
propos dans cet ouvrage étant de présenter des textes afin de les mie
872
nter des textes afin de les mieux laisser parler,
nous
rappellerons d’abord les opinions contradictoires de l’Ouest sur la R
873
péennes sur la Russie, de Voltaire à Karl Marx
Nous
avons vu Sully exclure la Russie de son grand dessein, Leibniz tenter
874
plus grands que lui ne feront que répéter jusqu’à
nos
jours : Deux empires se partageront […] tous les avantages de la civ
875
côté de l’orient, et l’Amérique, devenue libre de
nos
jours, du côté de l’occident, et nous autres, peuples du noyau, nous
876
nue libre de nos jours, du côté de l’occident, et
nous
autres, peuples du noyau, nous serons trop dégradés, trop avilis, pou
877
de l’occident, et nous autres, peuples du noyau,
nous
serons trop dégradés, trop avilis, pour savoir autrement que par une
878
nt que par une vague et stupide tradition, ce que
nous
avons été. Dès ce moment, l’Amérique et la Russie vont obséder l’ima
879
ême temps, et dans le même sens, Tocqueville (que
nous
citerons tout à l’heure plus longuement) : Lorsque je considère l’ét
880
le d’avance sur la Russie, et l’Europe de l’Ouest
devra
marcher derrière nous pendant une centaine d’années, avant que la Rus
881
ie, et l’Europe de l’Ouest devra marcher derrière
nous
pendant une centaine d’années, avant que la Russie puisse étendre son
882
oudrais nommer le mythe européen des deux grands,
nous
la trouvons dans La Démocratie en Amérique publiée en 1856 par le com
883
s innombrables qui, de la fin du xviiie siècle à
nos
jours, ont supputé l’avenir de notre continent : le seul fait qu’ils
884
iiie siècle à nos jours, ont supputé l’avenir de
notre
continent : le seul fait qu’ils s’expriment pour ou contre l’un des j
885
n plutôt qu’une angoisse immédiate, sans horizon.
Nous
avons vu plus haut Turgot, Gibbon et Condorcet, puis Goethe, puis Sch
886
matérialisme » ne cessera de s’amplifier jusqu’à
nos
jours, où elle deviendra le lieu commun des nationalistes d’extrême g
887
ualité d’un juste châtiment fondant de Moscou sur
nos
démocraties… Plus sobre et plus serein, à sa coutume, Leopold von Ran
888
e l’on trouve là-bas n’est qu’un développement de
nos
races et de notre genre de vie : en fait, New York et Lima nous impor
889
-bas n’est qu’un développement de nos races et de
notre
genre de vie : en fait, New York et Lima nous importent davantage que
890
de notre genre de vie : en fait, New York et Lima
nous
importent davantage que Kiev et Smolensk. Certes, les Russes, selon
891
ope une proie qui lui sera livrée tôt ou tard par
nos
dissensions ; elle fomente chez nous l’anarchie dans l’espoir de prof
892
t ou tard par nos dissensions ; elle fomente chez
nous
l’anarchie dans l’espoir de profiter d’une corruption favorisée par e
893
elle s’énerve par un libéralisme vain, tandis que
nous
restons puissants, précisément parce que nous ne sommes pas libres :
894
que nous restons puissants, précisément parce que
nous
ne sommes pas libres : patientons sous le joug, nous ferons payer aux
895
s ne sommes pas libres : patientons sous le joug,
nous
ferons payer aux autres notre honte. » Le plan que je vous révèle ici
896
entons sous le joug, nous ferons payer aux autres
notre
honte. » Le plan que je vous révèle ici peut paraître chimérique à de
897
lle sans pitié, mais par le seul prolétariat, qui
devait
triompher d’abord en France : La chute de la bourgeoisie en France,
898
». Au reste, Marx considérait que les États-Unis
devaient
former part intégrante de l’Occident et intervenir en Europe. Il écri
899
Salué par les uns, rejeté par les autres, le fait
doit
être admis par tous. À Beirouth, les Américains viennent d’arracher u
900
nt de 1789 lui ait opposé un puissant adversaire.
Nous
entendons la révolution européenne, la force explosive de ses idées d
901
donna au New York Herald Tribune de 1851 à 1861,
nous
trouvons les lignes suivantes, parues le 31 décembre 1853 : Les peup
902
du français en russe). Toutes les ambiguïtés que
nous
retrouverons chez ses amis, ennemis et successeurs russes sont en ger
903
it. Faites vous-même le parallèle et voyez ce que
nous
pouvons recueillir ainsi dans le simple commerce d’idées élémentaires
904
ans le simple commerce d’idées élémentaires, pour
nous
en servir tant bien que mal à nous diriger dans la vie ? Et remarquez
905
entaires, pour nous en servir tant bien que mal à
nous
diriger dans la vie ? Et remarquez qu’il ne s’agit ici ni d’étude ni
906
ir qu’elles sont ces idées ? Ce sont les idées de
devoir
, de justice, de droit, d’ordre. Elles dérivent des événements mêmes q
907
pe. Qu’avez-vous à mettre à la place de cela chez
nous
? Toutes les nations de l’Europe se tenaient par la main en avançant
908
rien donné au monde : Solitaires dans le monde,
nous
n’avons rien donné au monde, nous n’avons rien appris au monde ; nous
909
dans le monde, nous n’avons rien donné au monde,
nous
n’avons rien appris au monde ; nous n’avons pas versé une seule idée
910
nné au monde, nous n’avons rien appris au monde ;
nous
n’avons pas versé une seule idée dans la masse des idées humaines ; n
911
une seule idée dans la masse des idées humaines ;
nous
n’avons en rien contribué au progrès de l’esprit humain, et tout ce q
912
bué au progrès de l’esprit humain, et tout ce qui
nous
est revenu de ce progrès, nous l’avons défiguré. Nous ne nous sommes
913
in, et tout ce qui nous est revenu de ce progrès,
nous
l’avons défiguré. Nous ne nous sommes donné la peine de rien imaginer
914
est revenu de ce progrès, nous l’avons défiguré.
Nous
ne nous sommes donné la peine de rien imaginer nous-mêmes, et, de tou
915
enu de ce progrès, nous l’avons défiguré. Nous ne
nous
sommes donné la peine de rien imaginer nous-mêmes, et, de tout ce que
916
mêmes, et, de tout ce que les autres ont imaginé,
nous
n’avons emprunté que des apparences trompeuses et le luxe inutile.232
917
re européenne : Il ne s’agit donc nullement pour
nous
de courir après les autres ; il s’agit de nous apprécier franchement,
918
ur nous de courir après les autres ; il s’agit de
nous
apprécier franchement, de nous concevoir tels que nous sommes, de sor
919
res ; il s’agit de nous apprécier franchement, de
nous
concevoir tels que nous sommes, de sortir du mensonge, et de nous pla
920
apprécier franchement, de nous concevoir tels que
nous
sommes, de sortir du mensonge, et de nous placer dans la vérité. Aprè
921
els que nous sommes, de sortir du mensonge, et de
nous
placer dans la vérité. Après cela, nous avancerons, et nous avanceron
922
ge, et de nous placer dans la vérité. Après cela,
nous
avancerons, et nous avancerons plus rapidement que les autres, parce
923
r dans la vérité. Après cela, nous avancerons, et
nous
avancerons plus rapidement que les autres, parce que nous sommes venu
924
ncerons plus rapidement que les autres, parce que
nous
sommes venus après eux, parce que nous avons toute leur expérience et
925
parce que nous sommes venus après eux, parce que
nous
avons toute leur expérience et tout le travail des siècles qui nous o
926
eur expérience et tout le travail des siècles qui
nous
ont précédés. Les gens de l’Europe se méprennent étrangement sur notr
927
es gens de l’Europe se méprennent étrangement sur
notre
compte. Voilà M. Jouffroy, par exemple, qui nous apprend que nous som
928
notre compte. Voilà M. Jouffroy, par exemple, qui
nous
apprend que nous sommes destinés à civiliser l’Asie. C’est fort bien
929
là M. Jouffroy, par exemple, qui nous apprend que
nous
sommes destinés à civiliser l’Asie. C’est fort bien ; mais demandez-l
930
e vous prie, quels sont les peuples de l’Asie que
nous
avons civilisés ? Apparemment les mastodontes et les autres populatio
931
rie, seules races d’êtres, à ma connaissance, que
nous
ayons tirés de l’obscurité, et cela encore grâce aux Pallas et Fische
932
re grâce aux Pallas et Fischer. Ils s’obstinent à
nous
livrer l’Orient ; par une sorte d’instinct de nationalité européenne,
933
e sorte d’instinct de nationalité européenne, ils
nous
refoulent en Orient pour ne plus nous rencontrer en Occident. Ne soyo
934
péenne, ils nous refoulent en Orient pour ne plus
nous
rencontrer en Occident. Ne soyons pas dupes de leur artifice involont
935
e involontaire ; cherchons nous-mêmes à découvrir
notre
avenir, et ne demandons pas aux autres ce que nous avons à faire. L’O
936
tre avenir, et ne demandons pas aux autres ce que
nous
avons à faire. L’Orient est aux maîtres de la mer, cela est évident,
937
ient est aux maîtres de la mer, cela est évident,
nous
en sommes beaucoup plus éloignés que les Anglais, et nous ne sommes p
938
sommes beaucoup plus éloignés que les Anglais, et
nous
ne sommes plus au temps où toutes les révolutions de l’Orient partaie
939
ateur de l’Asie. C’est l’Europe au contraire, que
nous
sommes destinés à instruire sur une infinité de choses qu’elle ne sau
940
e c’est mon intime conviction. Un jour viendra où
nous
nous placerons au milieu de l’Europe politique, plus puissants alors
941
st mon intime conviction. Un jour viendra où nous
nous
placerons au milieu de l’Europe politique, plus puissants alors par n
942
u de l’Europe politique, plus puissants alors par
notre
intelligence que nous sommes aujourd’hui par notre force matérielle.
943
, plus puissants alors par notre intelligence que
nous
sommes aujourd’hui par notre force matérielle. Tel sera le résultat l
944
otre intelligence que nous sommes aujourd’hui par
notre
force matérielle. Tel sera le résultat logique de notre longue solitu
945
force matérielle. Tel sera le résultat logique de
notre
longue solitude : toujours les grandes choses sont venues du désert.
946
rvira singulièrement à hâter l’accomplissement de
nos
destinées. Frappée de stupeur et d’épouvante, l’Europe nous a repouss
947
nées. Frappée de stupeur et d’épouvante, l’Europe
nous
a repoussés avec colère ; la page fatale de notre histoire, écrite de
948
nous a repoussés avec colère ; la page fatale de
notre
histoire, écrite de la main de Pierre le Grand, est déchirée : grâce
949
de Pierre le Grand, est déchirée : grâce à Dieu,
nous
ne sommes plus de l’Europe ; dès ce jour donc notre mission universel
950
ous ne sommes plus de l’Europe ; dès ce jour donc
notre
mission universelle a commencé. Tchaadaïev est ici tout près des adv
951
qui serait restée le privilège des Russes et que
nos
pays de l’Ouest auraient perdue ; mais cette notion se trouve emprunt
952
ne pourra se faire qu’avec l’aide de l’Europe… …
notre
nationalité a été jusqu’ici une nationalité barbare, grossière, immob
953
ne influence étrangère ; et comme jusqu’ici toute
notre
civilisation s’inspire de l’étranger ce n’est que de l’étranger que n
954
pire de l’étranger ce n’est que de l’étranger que
nous
pourrons la recevoir jusqu’au moment où nous égalerons le reste de l’
955
que nous pourrons la recevoir jusqu’au moment où
nous
égalerons le reste de l’Europe. Alors, quand la civilisation commune
956
civilisation commune de l’Europe coïncidera avec
le nôtre
propre, naîtra une civilisation vraiment russe, expression de la vie
957
Sans doute, y a-t-il là une lacune, un défaut qui
doit
les faire tomber dans la confusion ou dans l’erreur, mais c’est aussi
958
ogisme étrange : « L’homme descend du singe, donc
nous
devons nous aimer les uns les autres. » On comprend que Léon Tolstoï
959
e étrange : « L’homme descend du singe, donc nous
devons
nous aimer les uns les autres. » On comprend que Léon Tolstoï (1828-
960
ge : « L’homme descend du singe, donc nous devons
nous
aimer les uns les autres. » On comprend que Léon Tolstoï (1828-1910)
961
cette progression soit un bien… Le peuple russe
doit
non se prolétariser, à l’imitation de l’Europe et de l’Amérique, mais
962
l’Europe et de l’Amérique, mais au contraire, il
doit
résoudre chez lui le problème agraire en supprimant la propriété fonc
963
la « civilisation » elle-même ? C’est bien ce que
nous
suggère un des plus grands poètes lyriques de la Russie, Fiodor Ivan
964
lorsqu’il écrit : Un bien grand inconvénient de
notre
position, c’est cette obligation où nous sommes d’appeler du nom d’Eu
965
ient de notre position, c’est cette obligation où
nous
sommes d’appeler du nom d’Europe un fait qui ne devrait jamais s’appe
966
s sommes d’appeler du nom d’Europe un fait qui ne
devrait
jamais s’appeler que par son propre nom : Civilisation. C. Dostoï
967
Toutes ces contradictions, apparentes ou réelles,
nous
allons les retrouver, pressées en rangs serrés, fiévreuses et exaltée
968
pérément ambiguë. Il ne manque pas d’Européens de
nos
jours pour protester contre une prétendue « exclusion de la Russie »
969
forces qui tendaient à l’union, et sur lesquelles
nous
comptions tant nous-mêmes, ne se sont pas évanouies comme un triste m
970
ation ne s’y font pas sentir plus encore que chez
nous
? Voilà une question qui ne peut échapper à l’homme russe. Où donc es
971
ravaillée, et par autant d’éléments hostiles qu’à
notre
époque. On dirait que tout est sapé, miné par en dessous et que l’on
972
lus que la première étincelle… Qu’est-ce que cela
nous
fait, à nous, puisque cela se passe en Europe et non en Russie ? Mais
973
emière étincelle… Qu’est-ce que cela nous fait, à
nous
, puisque cela se passe en Europe et non en Russie ? Mais c’est que l’
974
on en Russie ? Mais c’est que l’Europe frappera à
notre
porte et nous criera de venir la sauver quand viendra l’heure dernièr
975
Mais c’est que l’Europe frappera à notre porte et
nous
criera de venir la sauver quand viendra l’heure dernière et que l’ord
976
es choses actuel sera sur le point de finir. Elle
nous
demandera notre aide, non sans quelque droit, elle l’exigera, nous or
977
l sera sur le point de finir. Elle nous demandera
notre
aide, non sans quelque droit, elle l’exigera, nous ordonnant de la lu
978
tre aide, non sans quelque droit, elle l’exigera,
nous
ordonnant de la lui accorder ; elle nous dira que nous faisons partie
979
exigera, nous ordonnant de la lui accorder ; elle
nous
dira que nous faisons partie d’elle-même, que par conséquent le même
980
ordonnant de la lui accorder ; elle nous dira que
nous
faisons partie d’elle-même, que par conséquent le même ordre de chose
981
nséquent le même ordre de choses se retrouve chez
nous
comme chez elle, que ce n’est pas en vain que pendant deux-cents ans
982
e ce n’est pas en vain que pendant deux-cents ans
nous
l’avons imitée et nous sommes vantés d’être des Européens, donc en la
983
que pendant deux-cents ans nous l’avons imitée et
nous
sommes vantés d’être des Européens, donc en la sauvant nous nous sauv
984
s vantés d’être des Européens, donc en la sauvant
nous
nous sauverons nous-mêmes… Mais quand l’Europe viendra réellement fra
985
tés d’être des Européens, donc en la sauvant nous
nous
sauverons nous-mêmes… Mais quand l’Europe viendra réellement frapper
986
is quand l’Europe viendra réellement frapper chez
nous
pour que nous nous levions et allions chez elle sauver l’Ordre, peut-
987
ope viendra réellement frapper chez nous pour que
nous
nous levions et allions chez elle sauver l’Ordre, peut-être alors, po
988
iendra réellement frapper chez nous pour que nous
nous
levions et allions chez elle sauver l’Ordre, peut-être alors, pour la
989
t-être alors, pour la première fois, comprendrons-
nous
subitement à quel point nous avons toujours été dissemblables de l’Eu
990
e fois, comprendrons-nous subitement à quel point
nous
avons toujours été dissemblables de l’Europe, en dépit de notre désir
991
ujours été dissemblables de l’Europe, en dépit de
notre
désir deux fois séculaire d’appartenir à l’Europe, désir et rêve qui
992
ulaire d’appartenir à l’Europe, désir et rêve qui
nous
ont poussés à des actes si forcenés. Il se peut aussi que nous ne le
993
sés à des actes si forcenés. Il se peut aussi que
nous
ne le comprenions point, car il sera bien tard. Et s’il en est ainsi,
994
int, car il sera bien tard. Et s’il en est ainsi,
nous
ne comprendrons certainement pas ce que l’Europe attend de nous, ce q
995
ndrons certainement pas ce que l’Europe attend de
nous
, ce qu’elle nous demande, et en quoi nous pourrions alors lui être ut
996
nt pas ce que l’Europe attend de nous, ce qu’elle
nous
demande, et en quoi nous pourrions alors lui être utiles. N’irions-no
997
tend de nous, ce qu’elle nous demande, et en quoi
nous
pourrions alors lui être utiles. N’irions-nous pas, au contraire, met
998
oi nous pourrions alors lui être utiles. N’irions-
nous
pas, au contraire, mettre à la raison l’ennemi de l’Europe et de son
999
e le prince de Bismarck ? C’est alors, certes, si
nous
accomplissons cet exploit, que nous pourrons hardiment nous féliciter
1000
s, certes, si nous accomplissons cet exploit, que
nous
pourrons hardiment nous féliciter d’être tout à fait des Européens !2
1001
plissons cet exploit, que nous pourrons hardiment
nous
féliciter d’être tout à fait des Européens !235 Dostoïevski pense d
1002
digents. Voilà qui ne saurait arriver en Russie :
notre
Démos est satisfait, et plus ça ira, plus il sera satisfait, car tout
1003
revient sans doute au même dans son esprit. […]
Nous
autres Russes nous avons deux patries : notre Russie et l’Europe, qua
1004
au même dans son esprit. […] Nous autres Russes
nous
avons deux patries : notre Russie et l’Europe, quand bien même nous n
1005
[…] Nous autres Russes nous avons deux patries :
notre
Russie et l’Europe, quand bien même nous nous appellerions slavophile
1006
tries : notre Russie et l’Europe, quand bien même
nous
nous appellerions slavophiles, et daignent ceux-ci ne pas s’en offusq
1007
: notre Russie et l’Europe, quand bien même nous
nous
appellerions slavophiles, et daignent ceux-ci ne pas s’en offusquer !
1008
able. La plus haute parmi les hautes missions que
nous
autres Russes nous sentons devoir un jour assumer, c’est la mission d
1009
parmi les hautes missions que nous autres Russes
nous
sentons devoir un jour assumer, c’est la mission de grouper l’humanit
1010
utes missions que nous autres Russes nous sentons
devoir
un jour assumer, c’est la mission de grouper l’humanité en un seul fa
1011
on de grouper l’humanité en un seul faisceau, car
nous
, ce n’est pas seulement la Russie, le panslavisme, c’est l’humanité t
1012
le panslavisme, c’est l’humanité tout entière que
nous
servons… Beaucoup de ce que nous avons emprunté à l’Europe et transpl
1013
tout entière que nous servons… Beaucoup de ce que
nous
avons emprunté à l’Europe et transplanté chez nous n’a pas été servil
1014
ous avons emprunté à l’Europe et transplanté chez
nous
n’a pas été servilement imité par nous, mais se trouve désormais en n
1015
lanté chez nous n’a pas été servilement imité par
nous
, mais se trouve désormais en nous, amalgamé à notre chair et à notre
1016
ement imité par nous, mais se trouve désormais en
nous
, amalgamé à notre chair et à notre sang… La Convention française de 1
1017
ous, mais se trouve désormais en nous, amalgamé à
notre
chair et à notre sang… La Convention française de 1793, tout en décer
1018
ve désormais en nous, amalgamé à notre chair et à
notre
sang… La Convention française de 1793, tout en décernant un brevet de
1019
l a presque marqué une période dans l’histoire de
notre
civilisation. Cette façon à nous de considérer la littérature univers
1020
s l’histoire de notre civilisation. Cette façon à
nous
de considérer la littérature universelle est un phénomène à peu près
1021
usses en les qualifiant de révolutionnaires : car
nous
sommes des révolutionnaires non seulement pour détruire là où nous n’
1022
évolutionnaires non seulement pour détruire là où
nous
n’avons rien construit, comme des Huns et des Tartares, mais en vue d
1023
Tartares, mais en vue de quelque autre chose, que
nous
ignorons encore il est vrai (ceux qui connaissent le secret le garden
1024
issent le secret le gardent pour eux). En un mot,
nous
sommes révolutionnaires, par nécessité personnelle si l’on peut dire,
1025
e par conservatisme […]238 Ils ne savent pas que
nous
sommes invincibles, que si nous pouvons fort bien perdre des bataille
1026
ne savent pas que nous sommes invincibles, que si
nous
pouvons fort bien perdre des batailles, nous n’en resterons pas moins
1027
e si nous pouvons fort bien perdre des batailles,
nous
n’en resterons pas moins invincibles, justement grâce à l’unité de no
1028
s moins invincibles, justement grâce à l’unité de
notre
esprit national et de notre conscience nationale. Nous ne sommes pas
1029
nt grâce à l’unité de notre esprit national et de
notre
conscience nationale. Nous ne sommes pas la France qui est tout entiè
1030
esprit national et de notre conscience nationale.
Nous
ne sommes pas la France qui est tout entière dans Paris, nous ne somm
1031
es pas la France qui est tout entière dans Paris,
nous
ne sommes pas l’Europe qui tout entière dépend des Bourses de sa bour
1032
rsécutés, quand bien même ce serait aux dépens de
nos
intérêts actuels. Nous n’en croirons que plus fortement à la véritabl
1033
ême ce serait aux dépens de nos intérêts actuels.
Nous
n’en croirons que plus fortement à la véritable mission de la Russie,
1034
, et à l’homme ridicule du Journal d’un écrivain.
Nous
en donnons ici la version tirée de L’Adolescent 240, la plus complète
1035
mpréhensible : ils ne sont pas libres, tandis que
nous
sommes libres. Moi seul en Europe, avec mon ennui russe, étais alors
1036
r l’Anglais et l’Allemand. Seul, le Russe, même à
notre
époque, c’est-à-dire bien avant qu’ait été dressé le bilan général, a
1037
la distinction nationale la plus essentielle qui
nous
sépare de tous les autres, et, à cet égard, nous ne sommes comme pers
1038
nous sépare de tous les autres, et, à cet égard,
nous
ne sommes comme personne […] Oh ! ce n’est pas seulement le sang qui
1039
ne sont pas même les Tuileries, mais tout ce qui
devait
suivre. Ils étaient condamnés à se battre encore longtemps, parce qu’
1040
e et chère à son cœur. L’Europe n’était pas moins
notre
patrie que la Russie. Davantage même !… et, reconnais-le, mon ami, c’
1041
son siècle comme l’œil à la tombe de Caïn. C’est
notre
temps qui l’a compris. Où le classer ? Tout l’existentialisme vient d
1042
circulation en Europe était interrompue, si l’on
devait
nager dans le sang, si tous les ministres perdaient le sommeil à forc
1043
el prétend expliquer à la manière du monde ce qui
doit
rester une énigme dans le temps, et ce que l’éternel seul peut expliq
1044
. Seuls les Russes sont des Européens universels.
Nous
avons deux patries, notre Russie et l’Europe. » Rousseau, dans le Gou
1045
es Européens universels. Nous avons deux patries,
notre
Russie et l’Europe. » Rousseau, dans le Gouvernement de la Pologne, d
1046
t non pas déchirements catastrophiques ; elles ne
doivent
pas empêcher l’historien fidèle aux faits de constater … que le comp
1047
r … que le complexe des États chrétiens d’Europe
doit
être considéré comme un ensemble, en quelque sorte comme un État. Ce
1048
de l’Europe, summum bonum de l’humanité. Élevons
notre
pensée, non par l’imagination, mais par une considération rigoureuse
1049
histoire universelle… Si variés que puissent être
nos
déchirements intérieurs, si différentes et souvent même hostiles nos
1050
térieurs, si différentes et souvent même hostiles
nos
tendances, nous n’en formons pas moins, par rapport au reste du monde
1051
fférentes et souvent même hostiles nos tendances,
nous
n’en formons pas moins, par rapport au reste du monde, une unité. Aut
1052
; et pourtant ces dangers sont maintenant loin de
nous
… L’Empire ottoman est écrasé, traversé de tous côtés par le fait chré
1053
étien. Disons-le tout net : par « fait chrétien »
nous
n’entendons pas exclusivement la religion ; les mots « culture » et «
1054
algré la diversité de leurs passions. Cet esprit,
nous
le voyons accomplir des progrès énormes. Il a conquis l’Amérique, l’e
1055
age que de l’Europe, qui a blâmé la guerre et qui
doit
vouloir qu’aucun des membres de la famille européenne ne soit trop af
1056
tique, ainsi qu’une partie de l’Allemagne du Sud.
Nous
ne concluons pas de là que l’Allemagne du Sud doive être française ;
1057
ous ne concluons pas de là que l’Allemagne du Sud
doive
être française ; mais qu’on ne vienne pas non plus soutenir que, par
1058
outenir que, par droit ancien, Metz et Luxembourg
doivent
être allemands. Nul ne peut dire où cette archéologie s’arrêterait. P
1059
eux de l’Allemagne réclament un droit germanique,
nous
pourrions réclamer un droit celtique antérieur, et avant la période c
1060
er pour leur faire changer de langue ou de patrie
nous
paraît tout aussi mal… Ce qui constitue une nation, ce n’est pas de p
1061
elles que Sparte et Rome, pouvaient s’appliquer à
nos
grandes nations de trente à quarante millions d’âmes. De nos jours, o
1062
nations de trente à quarante millions d’âmes. De
nos
jours, on commet une erreur plus grave : on confond la race avec la n
1063
oduire à la fin les plus funestes erreurs. Ce que
nous
allons faire est délicat ; c’est presque de la vivisection ; nous all
1064
e est délicat ; c’est presque de la vivisection ;
nous
allons traiter les vivants comme d’ordinaire on traite les morts. Nou
1065
es vivants comme d’ordinaire on traite les morts.
Nous
y mettrons la froideur, l’impartialité la plus absolue… L’Europe s’e
1066
de l’empire de Charlemagne, l’Europe occidentale
nous
apparaît divisée en nations, dont quelques-unes, à certaines époques,
1067
s empires ; elle n’eut guère la nation au sens où
nous
la comprenons. Athènes, Sparte, Sidon, Tyr sont de petits centres d’a
1068
es prendre à la gorge en leur disant : — Tu es de
notre
sang tu nous appartiens !… … Ce que nous venons de dire de la race, i
1069
a gorge en leur disant : — Tu es de notre sang tu
nous
appartiens !… … Ce que nous venons de dire de la race, il faut le dir
1070
u es de notre sang tu nous appartiens !… … Ce que
nous
venons de dire de la race, il faut le dire de la langue. La langue in
1071
i, en somme, est la plus haute réalité idéale que
nous
atteignions. Isolées, elles ont leurs parties faibles. Je me dis souv
1072
hine. Pour ce qui est des Indes également, seules
nous
concernent les époques très reculées, celles d’abord où vécurent les
1073
Assyriens, Perses, Macédoniens et autres peuples.
Notre
objet d’étude se circonscrit donc au seul passé qui ait un rapport di
1074
ns, une très grande importance : c’est à elle que
nous
devons notre conception de l’État ; elle vit naître nos religions et
1075
ne très grande importance : c’est à elle que nous
devons
notre conception de l’État ; elle vit naître nos religions et est enc
1076
grande importance : c’est à elle que nous devons
notre
conception de l’État ; elle vit naître nos religions et est encore au
1077
vons notre conception de l’État ; elle vit naître
nos
religions et est encore aujourd’hui l’élément le plus durable de notr
1078
t encore aujourd’hui l’élément le plus durable de
notre
civilisation. Ses créations, dans le domaine des arts plastiques et l
1079
inégalés. Son héritage compte, autant par ce que
nous
avons en commun avec elle que par ce qui nous oppose à elle… Et même
1080
que nous avons en commun avec elle que par ce qui
nous
oppose à elle… Et même si nous sommes issus de peuples qui, encore en
1081
lle que par ce qui nous oppose à elle… Et même si
nous
sommes issus de peuples qui, encore en leur enfance, sommeillèrent à
1082
côté des grands peuples civilisés de l’Antiquité,
nous
ne nous sentons pas moins les descendants de ceux-ci, parce que leur
1083
grands peuples civilisés de l’Antiquité, nous ne
nous
sentons pas moins les descendants de ceux-ci, parce que leur âme a pa
1084
endants de ceux-ci, parce que leur âme a passé en
nous
et que leur labeur, leur vocation et leur destin revivent en nous.249
1085
labeur, leur vocation et leur destin revivent en
nous
.249 Mais l’Europe des vingt siècles qui suivent, qui est-ce qui la
1086
te et la moins discutable : Il est une chose que
nous
n’avons pas à désirer, puisque nous l’avons à notre disposition (on p
1087
une chose que nous n’avons pas à désirer, puisque
nous
l’avons à notre disposition (on peut s’en réjouir ou le déplorer, peu
1088
ous n’avons pas à désirer, puisque nous l’avons à
notre
disposition (on peut s’en réjouir ou le déplorer, peu importe), c’est
1089
oint de vue suffisamment élevé et lointain, comme
doit
le faire l’historien, on constate que les cloches sonnent en harmonie
1090
du passé, le désir constant d’anéantir l’ennemi,
nous
ne pourrions, nous autres tard-venus de l’humanité, tenir pour un par
1091
constant d’anéantir l’ennemi, nous ne pourrions,
nous
autres tard-venus de l’humanité, tenir pour un parti, même s’il s’agi
1092
parti, même s’il s’agit de celui qu’en nous-mêmes
nous
croyons être le nôtre.251 « Nous autres tards-venus de l’humanité »
1093
’agit de celui qu’en nous-mêmes nous croyons être
le nôtre
.251 « Nous autres tards-venus de l’humanité »… Cette incidente (qui
1094
’en nous-mêmes nous croyons être le nôtre.251 «
Nous
autres tards-venus de l’humanité »… Cette incidente (qui fait penser
1095
el elle n’aurait « aucune façon ». Entre-temps on
nous
laisse en paix et nous pouvons alors nous livrer à nos pensées. … Un
1096
ne façon ». Entre-temps on nous laisse en paix et
nous
pouvons alors nous livrer à nos pensées. … Un destin des plus étrange
1097
emps on nous laisse en paix et nous pouvons alors
nous
livrer à nos pensées. … Un destin des plus étranges attend les travai
1098
aisse en paix et nous pouvons alors nous livrer à
nos
pensées. … Un destin des plus étranges attend les travailleurs. La vi
1099
is je ne peux m’en débarrasser : l’état militaire
doit
devenir un fabricant en gros. Ces amas d’humains dans les usines ne d
1100
nt en gros. Ces amas d’humains dans les usines ne
doivent
pas éternellement être abandonnés à leur misère et à leurs envies. Un
1101
erminée par un roulement de tambour, voilà ce qui
devrait
logiquement se produire. (Mais j’en connais assez en histoire pour me
1102
en chair et en os et je vous les décrirai, quand
nous
serons, en septembre, devant un demi. … De temps à autre je suppute c
1103
temps à autre je suppute ce que pourront devenir
notre
érudition et nos recherches quelque peu byzantines, quand ces choses
1104
uppute ce que pourront devenir notre érudition et
nos
recherches quelque peu byzantines, quand ces choses n’en seront encor
1105
nettes, sans mélange. Quant au chaos moderne, il
nous
conduit au pire, mais il se peut que « l’esprit finisse par y trouver
1106
La période « plébéienne » et « demi-barbare » que
notre
civilisation doit traverser — qui sait si elle ne va pas favoriser, p
1107
enne » et « demi-barbare » que notre civilisation
doit
traverser — qui sait si elle ne va pas favoriser, par une réaction in
1108
déguisé en patriotisme « jovial et solennel » :
Nous
autres « bons Européens », nous aussi nous avons des heures où nous n
1109
et solennel » : Nous autres « bons Européens »,
nous
aussi nous avons des heures où nous nous permettons un patriotisme pl
1110
l » : Nous autres « bons Européens », nous aussi
nous
avons des heures où nous nous permettons un patriotisme plein de cour
1111
Européens », nous aussi nous avons des heures où
nous
nous permettons un patriotisme plein de courage, un bond et un retour
1112
péens », nous aussi nous avons des heures où nous
nous
permettons un patriotisme plein de courage, un bond et un retour à de
1113
, des heures où bien d’autres sentiments antiques
nous
submergent. Des esprits plus lourds que nous mettront plus de temps à
1114
ques nous submergent. Des esprits plus lourds que
nous
mettront plus de temps à en finir avec ce qui chez nous n’occupe que
1115
ettront plus de temps à en finir avec ce qui chez
nous
n’occupe que quelques heures et se passe en quelques heures : pour le
1116
gurer des races épaisses et hésitantes, qui, dans
notre
Europe hâtive, auraient besoin de demi-siècles pour surmonter de tels
1117
chanté sa dernière chanson : — quel bonheur pour
nous
, que son rococo ait encore un sens pour nous, que ce qu’il a de « bon
1118
pour nous, que son rococo ait encore un sens pour
nous
, que ce qu’il a de « bonne compagnie », de tendres ardeurs, de goût e
1119
l, de foi au Midi, que tout cela trouve encore en
nous
quelque chose qui l’entende ! Hélas ! le temps viendra où tout cela s
1120
omme tous ces sentiments pâlissent vite, comme il
nous
est difficile déjà de les comprendre, comme elle est lointaine et étr
1121
lus en plus intemporels : Ce sens historique que
nous
autres Européens revendiquons comme notre spécialité, nous est venu à
1122
ique que nous autres Européens revendiquons comme
notre
spécialité, nous est venu à la suite de l’ensorcelante et folle demi-
1123
es Européens revendiquons comme notre spécialité,
nous
est venu à la suite de l’ensorcelante et folle demi-barbarie où l’Eur
1124
tres, les unes sur les autres, font invasion dans
nos
« âmes modernes », grâce à cette confusion. Nos instincts se disperse
1125
s nos « âmes modernes », grâce à cette confusion.
Nos
instincts se dispersent maintenant de tous côtés, nous sommes nous-mê
1126
instincts se dispersent maintenant de tous côtés,
nous
sommes nous-mêmes une sorte de chaos ; enfin « l’esprit », je le répè
1127
par y trouver son profit. Par la demi-barbarie de
notre
âme et de nos désirs, nous avons des échappées secrètes de toutes esp
1128
n profit. Par la demi-barbarie de notre âme et de
nos
désirs, nous avons des échappées secrètes de toutes espèces, telles q
1129
r la demi-barbarie de notre âme et de nos désirs,
nous
avons des échappées secrètes de toutes espèces, telles qu’une époque
1130
tre clairement que c’est un sens sans noblesse. …
Nous
autres hommes du « sens historique », nous avons comme tels nos vertu
1131
sse. … Nous autres hommes du « sens historique »,
nous
avons comme tels nos vertus, ce n’est pas contestable. Nous sommes sa
1132
mes du « sens historique », nous avons comme tels
nos
vertus, ce n’est pas contestable. Nous sommes sans prétentions, désin
1133
comme tels nos vertus, ce n’est pas contestable.
Nous
sommes sans prétentions, désintéressés, modestes, endurants, pleineme
1134
ssés, modestes, endurants, pleinement capables de
nous
dominer nous-mêmes, pleins d’abandon, très reconnaissants, très patie
1135
très patients, très accueillants. Avec tout cela
nous
n’avons peut-être pas beaucoup de goût. Avouons-le en fin de compte :
1136
goût. Avouons-le en fin de compte : ce qui, pour
nous
autres hommes du « sens historique », est le plus difficile à saisir,
1137
ir, à sentir, à goûter, à aimer, ce qui, au fond,
nous
trouve prévenus et presque hostiles, c’est précisément le point de pe
1138
e à se vouloir une, dont la Russie va profiter :
Notre
Europe contemporaine, ce foyer d’un effort soudain et irréfléchi pour
1139
jeune pour savoir encore ce qu’elle veut, et qui
devra
d’ailleurs montrer d’abord ce qu’elle peut vouloir. — Mais la volonté
1140
l’Inde, ni aux complications en Asie que l’Europe
devrait
demander de la protéger contre le danger le plus sérieux qui la menac
1141
plaisance à se considérer comme un « péril » Mais
nous
, nous qui ne sommes ni jésuites, ni démocrates, ni même assez Alleman
1142
nce à se considérer comme un « péril » Mais nous,
nous
qui ne sommes ni jésuites, ni démocrates, ni même assez Allemands, no
1143
jésuites, ni démocrates, ni même assez Allemands,
nous
autres bons Européens et esprits libres, très libres esprits — nous s
1144
uropéens et esprits libres, très libres esprits —
nous
sentons encore en nous tout le péril de l’intelligence et toute la te
1145
res, très libres esprits — nous sentons encore en
nous
tout le péril de l’intelligence et toute la tension de son arc ! Et p
1146
1 C’est à l’historien suédois Harald Hjärne que
nous
emprunterons nos conclusions sur le xixe siècle, considéré comme « S
1147
orien suédois Harald Hjärne que nous emprunterons
nos
conclusions sur le xixe siècle, considéré comme « Siècle du national
1148
nant avec d’autres forces, anciennes et modernes,
nous
conduit irrésistiblement vers de nouvelles catastrophes, qui ne seron
1149
ier n’aurait-il pas dit : « Ce que je suis, je le
dois
à Sorel. » ?) Pourtant Sorel ne voulait être qu’un « théoricien désin
1150
aré, que le plaisir d’humilier le voisin.264 Il
nous
plaît de citer ici cette page de l’un des rares auteurs français viva
1151
es ruines de sa dernière grande guerre civile. Et
nous
allons voir les prophètes de sa décadence finale controuvés par les f
1152
n : les petits États de l’Europe — j’entends tous
nos
empires et États actuels — deviendront économiquement intenables, à b
1153
és en Asie, en Australie et en Afrique. Appelés à
nous
tirer de nos décombres, ils le firent, librement ou non, puis s’en re
1154
Australie et en Afrique. Appelés à nous tirer de
nos
décombres, ils le firent, librement ou non, puis s’en retournèrent ch
1155
rnèrent chez eux, sans insister, mais édifiés sur
notre
compte. D’une expérience durement acquise de la réalité européenne, l
1156
nclurent qu’ils pourraient désormais s’approprier
nos
forces matérielles et certains de nos principes politiques, quitte à
1157
’approprier nos forces matérielles et certains de
nos
principes politiques, quitte à les retourner contre nous profitant de
1158
incipes politiques, quitte à les retourner contre
nous
profitant de nos faiblesses morales et de nos désunions passionnées :
1159
, quitte à les retourner contre nous profitant de
nos
faiblesses morales et de nos désunions passionnées : ainsi pensèrent
1160
re nous profitant de nos faiblesses morales et de
nos
désunions passionnées : ainsi pensèrent aussi les Soviétiques ; d’aut
1161
d’autres conclurent que le nationalisme, cause de
nos
ruines, devait être enfin surmonté, mais à l’échelle de l’arbitrage m
1162
clurent que le nationalisme, cause de nos ruines,
devait
être enfin surmonté, mais à l’échelle de l’arbitrage mondial, c’est-à
1163
our y répondre, donc loin de mesurer l’ampleur de
notre
crise, ils marquèrent leur « victoire » par des Traités qui devaient
1164
marquèrent leur « victoire » par des Traités qui
devaient
aggraver les causes du mal. L’Europe ne comptait en 1914 pas moins de
1165
s et du succès des entreprises totalitaires, d’où
devait
résulter la Deuxième Guerre mondiale. Paul Valéry les juge ainsi :
1166
léon semble être le seul qui ait pressenti ce qui
devait
se produire et ce qui pourrait s’entreprendre. Mais il venait trop tô
1167
orale et de la politique, ils tentaient d’estimer
nos
chances. Ils les jugeaient avec raison fort compromises. Et comme ils
1168
s 1912 : Le Déclin de l’Occident. Le sentiment de
notre
décadence aura donc précédé chez les meilleurs esprits cet événement
1169
cédé chez les meilleurs esprits cet événement que
nos
hommes politiques, même après coup, ne surent pas enregistrer. C’est
1170
t pas enregistrer. C’est à ce titre que Spengler
doit
le plus clair de sa célébrité, dans un public immense qui souvent ne
1171
ui sait que Spengler est célèbre et qu’il prévoit
notre
déclin. Qu’en est-il, en réalité, de ce livre qui a fait époque ? Par
1172
es, surtout quand il les tire d’une actualité que
nous
voyons déjà périmée. (Il déclare, en 1917, que la peinture de plein a
1173
nations, selon Hegel, les cultures selon Spengler
doivent
réaliser leur idée formatrice, épanouir leur vocation, puis disparaît
1174
brisent — elle devient civilisation. C’est ce que
nous
sentons et entendons par les mots égyptianisme, byzantinisme, mandari
1175
de « l’antiquité », s’étale à grands traits sous
nos
yeux, tandis qu’en nous et autour de nous, nous suivons clairement à
1176
étale à grands traits sous nos yeux, tandis qu’en
nous
et autour de nous, nous suivons clairement à la trace les premiers sy
1177
its sous nos yeux, tandis qu’en nous et autour de
nous
, nous suivons clairement à la trace les premiers symptômes de notre é
1178
us nos yeux, tandis qu’en nous et autour de nous,
nous
suivons clairement à la trace les premiers symptômes de notre événeme
1179
s clairement à la trace les premiers symptômes de
notre
événement, absolument semblable au premier par son cours et sa durée
1180
e, plus sûre d’elle-même, le droit à l’existence,
dût
-il ne pas être un droit pour l’être éveillé ; et elle a toujours sacr
1181
rnelle circulation, une seule et même chose. Mais
nous
, qu’un destin a placés dans cette culture, et à ce moment de son deve
1182
he doucement et irrésistiblement, la direction de
notre
vouloir et de notre devoir — hors desquels la vie n’a pas de sens — e
1183
sistiblement, la direction de notre vouloir et de
notre
devoir — hors desquels la vie n’a pas de sens — est par là même tracé
1184
lement, la direction de notre vouloir et de notre
devoir
— hors desquels la vie n’a pas de sens — est par là même tracée dans
1185
me tracée dans un cercle étroitement circonscrit.
Nous
n’avons pas la liberté de choisir le point à atteindre, mais celle de
1186
Et un problème que la nécessité historique a posé
doit
se résoudre par l’individu ou contre lui. Ducunt fata volentem, nolen
1187
on, dresse un premier bilan du désastre subi : …
nous
autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortell
1188
du désastre subi : … nous autres, civilisations,
nous
savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parl
1189
autres, civilisations, nous savons maintenant que
nous
sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout
1190
nous savons maintenant que nous sommes mortelles.
Nous
avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coul
1191
rs critiques et les critiques de leurs critiques.
Nous
savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que l
1192
de cendres, que la cendre signifie quelque chose.
Nous
apercevions à travers l’épaisseur de l’histoire, les fantômes d’immen
1193
vires qui furent chargés de richesse et d’esprit.
Nous
ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, après tout, n’étaien
1194
er. Mais ces naufrages, après tout, n’étaient pas
notre
affaire. Elam, Ninive, Babylone étaient de beaux noms vagues, et la
1195
ces mondes avait aussi peu de signification pour
nous
que leur existence même. Mais France, Angleterre, Russie… ce seraient
1196
e beaux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et
nous
voyons maintenant que l’abîme de l’histoire est assez grand pour tout
1197
de l’histoire est assez grand pour tout le monde.
Nous
sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. Les circo
1198
es vérités. Il a pour fantômes tous les objets de
nos
controverses ; il a pour remords tous les titres de notre gloire ; il
1199
ntroverses ; il a pour remords tous les titres de
notre
gloire ; il est accablé sous le poids des découvertes, des connaissan
1200
précisément servi les intentions de l’inventeur :
nous
savons que l’homme volant monté sur son grand cygne (il grande uccell
1201
ello sopra del dosso del suo magnio cecero) a, de
nos
jours, d’autres emplois que d’aller prendre de la neige à la cime des
1202
es savants mélanges ? Faut-il laisser de côté mes
devoirs
difficiles et mes ambitions transcendantes ? Dois-je suivre le mouvem
1203
oirs difficiles et mes ambitions transcendantes ?
Dois
-je suivre le mouvement et faire comme Polonius, qui dirige maintenant
1204
ais encore un peu de temps et tout s’éclaircira ;
nous
verrons enfin apparaître le miracle d’une société animale, une parfai
1205
ve plus dans la même situation qu’autrefois, dans
notre
monde multiplement sectionné, chez nos contemporains élevés à l’école
1206
is, dans notre monde multiplement sectionné, chez
nos
contemporains élevés à l’école du « mais-aussi-en-outre ». Tout est i
1207
lair, qui auraient pu entraver ce processus. Chez
nous
, en Suisse ? Chez nous, il existe un sentiment persistant des affinit
1208
ntraver ce processus. Chez nous, en Suisse ? Chez
nous
, il existe un sentiment persistant des affinités avec l’Allemagne, à
1209
ien, vraiment un concert magnifique. Et avec cela
nous
sommes depuis longtemps dans la situation des Grecs après les premièr
1210
premières victoires romaines, peut-être subirons-
nous
aussi quelque jour l’occupation. Encore une guerre européenne fratric
1211
uropéenne fratricide, et l’on en sera au point où
nous
ne pourrons plus que contaminer le reste du monde avec nos miasmes. S
1212
urrons plus que contaminer le reste du monde avec
nos
miasmes. Sont-ils donc si peu nombreux, les gens capables de lire l’i
1213
bles de lire l’inscription sur le mur que tracent
notre
art et notre musique actuels ? Si peu nombreux, les gens capables de
1214
l’inscription sur le mur que tracent notre art et
notre
musique actuels ? Si peu nombreux, les gens capables de méditer sur l
1215
éral, tandis que les autres y voient la source de
nos
maux. Si nous ne sauvons pas les valeurs de liberté, de tolérance et
1216
que les autres y voient la source de nos maux. Si
nous
ne sauvons pas les valeurs de liberté, de tolérance et de libre exame
1217
, de tolérance et de libre examen, dit l’un, — si
nous
ne sauvons pas, au contraire, les valeurs passionnelles, dit l’autre
1218
aire, les valeurs passionnelles, dit l’autre — si
nous
ne restaurons pas des disciplines rigoureuses et la fixité des doctri
1219
rtaines circonstances, lui devenir fatal. Ce dont
nous
aurions besoin aujourd’hui, ce serait un humanisme militant, un human
1220
ion purement géographique et historique. Et il ne
nous
restera plus qu’à chercher dès maintenant un refuge hors du temps et
1221
se résume l’ensemble de ce que l’on demande pour
notre
pays. Ces deux mots sont européen et moderne. « Nous devons être euro
1222
e pays. Ces deux mots sont européen et moderne. «
Nous
devons être européens », « nous devons être modernes », « il faut se
1223
s. Ces deux mots sont européen et moderne. « Nous
devons
être européens », « nous devons être modernes », « il faut se moderni
1224
éen et moderne. « Nous devons être européens », «
nous
devons être modernes », « il faut se moderniser », « il faut marcher
1225
t moderne. « Nous devons être européens », « nous
devons
être modernes », « il faut se moderniser », « il faut marcher avec le
1226
r la bouche et les mots sortir comme ils veulent.
Nous
autres Espagnols, dit-on, nous sommes des charlatans fantaisistes, qu
1227
comme ils veulent. Nous autres Espagnols, dit-on,
nous
sommes des charlatans fantaisistes, qui farcissons de rhétorique les
1228
ancien ; Tertullien aussi. Et pourquoi ne dirions-
nous
pas : « Il faut s’africaniser à l’ancienne » ou « il faut s’ancianise
1229
? » … Avant tout, et pour ce qui me concerne, je
dois
avouer que plus j’y réfléchis, plus je découvre la profonde répugnanc
1230
ont la science et la vie. Et l’une et l’autre, je
dois
avouer, me sont antipathiques. … L’unique moyen d’entrer en relation
1231
on véritable et intime de l’Espagne, c’est-à-dire
notre
digestion de cette partie de l’esprit européen qui peut devenir notre
1232
ette partie de l’esprit européen qui peut devenir
notre
esprit, ne commencera que quand nous aurons essayé de nous imposer à
1233
eut devenir notre esprit, ne commencera que quand
nous
aurons essayé de nous imposer à l’ordre spirituel de l’Europe, de lui
1234
it, ne commencera que quand nous aurons essayé de
nous
imposer à l’ordre spirituel de l’Europe, de lui faire avaler ce qui e
1235
ituel de l’Europe, de lui faire avaler ce qui est
nôtre
, essentiellement nôtre, en échange de ce qui est sien, quand nous aur
1236
ui faire avaler ce qui est nôtre, essentiellement
nôtre
, en échange de ce qui est sien, quand nous aurons essayé d’espagnolis
1237
ement nôtre, en échange de ce qui est sien, quand
nous
aurons essayé d’espagnoliser l’Europe.272 Ce n’est pas un nationali
1238
d’une vie nouvelle. C’est l’Église catholique qui
nous
a faits, qui nous a donné notre unité et toute notre philosophie de l
1239
. C’est l’Église catholique qui nous a faits, qui
nous
a donné notre unité et toute notre philosophie de la vie, et qui a fo
1240
ise catholique qui nous a faits, qui nous a donné
notre
unité et toute notre philosophie de la vie, et qui a formé la nature
1241
us a faits, qui nous a donné notre unité et toute
notre
philosophie de la vie, et qui a formé la nature du monde blanc. Ce mo
1242
e siècles, mais surtout au xiiie siècle : alors
nous
fûmes vraiment nous-mêmes et jamais notre civilisation ne fut mieux a
1243
: alors nous fûmes vraiment nous-mêmes et jamais
notre
civilisation ne fut mieux assurée. Mais pour des causes variées (dont
1244
ita rapidement durant le xve siècle. La Foi dont
nous
vivons fut de plus en plus mise en doute, et l’autorité morale dont t
1245
sa vie dépendait ayant été affaibli et dénaturé,
notre
culture devint une maison divisée contre elle-même. Cette mauvaise fo
1246
t l’inverse de ce qui s’était produit au début de
notre
civilisation : alors, notre religion avait sauvé le monde ancien à l’
1247
t produit au début de notre civilisation : alors,
notre
religion avait sauvé le monde ancien à l’instant de périr, et formé u
1248
arts et de la vie matérielle. L’accroissement de
notre
savoir extérieur et de notre pouvoir sur la nature ne fit rien pour a
1249
. L’accroissement de notre savoir extérieur et de
notre
pouvoir sur la nature ne fit rien pour apaiser les tensions internes
1250
ser les tensions internes déchirant toujours plus
notre
monde. Le conflit entre pauvres et riches, le conflit entre idolâtrie
1251
res et de doctrines invariables les garantissant,
nous
conduisit, aux débuts du xxe siècle, jusqu’au bord du chaos et à des
1252
auration de la foi catholique, ou l’extinction de
notre
culture.274 Cependant, un autre philosophe catholique, Jacques Mari
1253
oi invincible. Si les démocraties occidentales ne
doivent
pas être emportées, et une nuit de plusieurs siècles s’étendre sur la
1254
sme, en retrouvant Dieu. Au crépuscule du soir où
nous
sommes, quelques signes donnent à penser que se mêlent déjà les lueur
1255
ituel qui s’accomplit depuis quelques années dans
notre
pays importe à tout l’avenir de la civilisation. Et aussi le développ
1256
er et Huxley) ou des grands Utopistes (de Bacon à
notre
science-fiction, en passant par Thomas Moore, Campanella, Cyrano de B
1257
Verne et H. G. Wells) la notion même de prévision
doit
être sérieusement revue. Karl Jaspers, dans un des ouvrages les plus
1258
l’entre-deux-guerres, La Situation spirituelle de
notre
époque (paru en 1931), a senti cette nécessité, devant le déchaînemen
1259
e tout est perdu, rétablissons les proportions de
notre
drame dans la relativité de l’Histoire humaine : … Comparés aux mill
1260
mille ans, il est vrai, constituent par rapport à
notre
existence très limitée une période très longue. Le souvenir nous donn
1261
très limitée une période très longue. Le souvenir
nous
donne évidemment la conscience de notre vieillesse, nous avons l’impr
1262
e souvenir nous donne évidemment la conscience de
notre
vieillesse, nous avons l’impression — aujourd’hui comme il y a deux-m
1263
nne évidemment la conscience de notre vieillesse,
nous
avons l’impression — aujourd’hui comme il y a deux-mille ans — que la
1264
volues. Mais à considérer l’histoire de la terre,
nous
prenons conscience de ce que notre entreprise est encore très limitée
1265
re de la terre, nous prenons conscience de ce que
notre
entreprise est encore très limitée et de ce que notre situation n’est
1266
e entreprise est encore très limitée et de ce que
notre
situation n’est que celle d’un premier commencement ; tout se trouve
1267
commencement ; tout se trouve encore en avant de
nous
; la rapidité des découvertes techniques qui se succèdent de décade e
1268
de paraît en fournir une preuve infaillible. Mais
nous
pouvons finalement nous demander si l’histoire tout entière est autre
1269
preuve infaillible. Mais nous pouvons finalement
nous
demander si l’histoire tout entière est autre chose qu’un épisode pas
1270
de durée indéterminée. Tout est possible, devant
nous
: l’épuisement de nos ressources énergétiques, le refroidissement mor
1271
Tout est possible, devant nous : l’épuisement de
nos
ressources énergétiques, le refroidissement mortel de la Terre, ou ai
1272
d’une ère de développement ininterrompu. Certes,
nous
sommes frappés par les signes négatifs, et nous croyons pouvoir en dé
1273
, nous sommes frappés par les signes négatifs, et
nous
croyons pouvoir en déduire une loi : … N’existe-t-il pas une loi obs
1274
e l’histoire humaine tout entière ? Ne consommons-
nous
pas lentement une substance qui nous a été léguée par le passé ? La d
1275
e consommons-nous pas lentement une substance qui
nous
a été léguée par le passé ? La décadence de l’art, de la poésie, de l
1276
ce est déjà presque consommée ? Sans doute savons-
nous
encore quel est l’enjeu de la perte que nous éprouvons au moment même
1277
vons-nous encore quel est l’enjeu de la perte que
nous
éprouvons au moment même où nous la subissons. Mais dans un proche av
1278
de la perte que nous éprouvons au moment même où
nous
la subissons. Mais dans un proche avenir les hommes ne le saurons mêm
1279
ions et toutes les réponses qu’on peut y faire ne
nous
font cependant nullement connaître la direction dans laquelle s’engag
1280
Prévoir à partir de tels signes, ou à partir de
nos
doctrines militantes, peut être une démission de l’esprit mais peut ê
1281
ne démission de l’esprit mais peut être aussi, et
doit
être, une décision existentielle : … Cette prévision descriptive de
1282
commence avec l’action intérieure de l’individu.
Nous
nous laissons éblouir par le « théâtre de l’histoire du monde » et pa
1283
ence avec l’action intérieure de l’individu. Nous
nous
laissons éblouir par le « théâtre de l’histoire du monde » et par les
1284
u’il s’agisse du marxisme, pour lequel le progrès
doit
conduire à une société sans classe — ou de la morphologie de la cultu
1285
l’esprit devant les lois réputées « fatales » de
notre
décadence.) Les nombreux « retours à l’orthodoxie » qui animent le dé
1286
ntellectuel, entre les deux guerres, et qui nient
nos
fatalités, sont dans ce sens autant de signes d’une vitalité neuve, d
1287
ui ont fait, depuis les origines, le dynamisme de
notre
culture. Mais ils ne se réfèrent à l’Europe que comme au cadre nature
1288
ucune date déterminée. … Le spectacle frivole que
nous
présentent les petits pays est déplorable. Pour la seule raison que l
1289
ibrionique panorama de « nationalismes » que l’on
nous
offre de tous côtés… Il est vraiment comique de contempler telle ou t
1290
ratifs européens existaient seuls. … Voilà ce que
nous
avons à (Ère à tous ceux qui, avec une inconscience enfantine, nous a
1291
à tous ceux qui, avec une inconscience enfantine,
nous
annoncent que l’Europe ne commande déjà plus. Commander c’est imposer
1292
t quelqu’un qui fût capable de la remplacer. Mais
nous
ne voyons pas même l’ombre d’un remplaçant. New York et Moscou ne son
1293
stoire byzantine. Telles seraient les raisons de
notre
décadence. Mais voici les formules de notre renaissance : … Les Euro
1294
ns de notre décadence. Mais voici les formules de
notre
renaissance : … Les Européens ne savent pas vivre s’ils ne sont enga
1295
avilissent, s’amollissent, leur âme se désagrège.
Nous
avons aujourd’hui un commencement de désagrégation sous nos yeux. Les
1296
aujourd’hui un commencement de désagrégation sous
nos
yeux. Les cercles qui, jusqu’à nos jours, se sont appelés nations, pa
1297
grégation sous nos yeux. Les cercles qui, jusqu’à
nos
jours, se sont appelés nations, parvinrent, il y a un siècle ou à peu
1298
alourdit. Avec plus de liberté vitale que jamais,
nous
sentons tous que l’air est irrespirable à l’intérieur de chaque peupl
1299
intérieur ». Dans la super-nation européenne que
nous
imaginons, la pluralité actuelle ne peut, ni ne doit disparaître. Alo
1300
s imaginons, la pluralité actuelle ne peut, ni ne
doit
disparaître. Alors que l’État antique annulait la différence entre le
1301
ui s’offre pour éluder le pouvoir d’invention, le
devoir
de grandes entreprises. D’ailleurs, la simplicité des moyens avec les
1302
outes se signent dans ce cri de l’une d’elles : «
Nous
sommes d’abord vénitiens, ensuite chrétiens… » Enfin, avec le xixe s
1303
posé dans sa captivité pendant la guerre de 1914,
nous
exposent l’histoire des différentes parties de l’Europe, de leurs dév
1304
Un éminent historien anglais, Christopher Dawson,
nous
fait voir toutes les nations du Moyen Âge plus ou moins façonnées par
1305
e moderne est née du christianisme. » Accordons à
notre
historien qu’au début de l’Europe cette communauté de civilisation ai
1306
upart des plus petites cours allemandes parlaient
notre
langue, lisaient nos livres, adoptaient nos modes. Le fait d’une cert
1307
cours allemandes parlaient notre langue, lisaient
nos
livres, adoptaient nos modes. Le fait d’une certaine communauté spiri
1308
ent notre langue, lisaient nos livres, adoptaient
nos
modes. Le fait d’une certaine communauté spirituelle européenne a don
1309
idiome de ce qu’il pouvait avoir de non national…
Nous
allons pourtant voir apparaître dans ce passé une époque qui a vraime
1310
aux Européens, l’idée d’Europe apparaît. Mais ne
nous
berçons pas d’illusions ; n’allons pas croire que cette idée va triom
1311
oète autrichien Hugo von Hofmannsthal (1874-1929)
nous
invite moins à les combattre qu’à les dépasser, par une prise de cons
1312
dépasser, par une prise de conscience nouvelle de
nos
grandeurs spirituelles : Nul doute que le concept d’« Europe », comm
1313
it devenu problématique, — nul doute non plus que
notre
survie spirituelle dépende de sa restauration. On ne le trouvera jama
1314
tions sentimentales. Vers ce grand concept, l’âme
doit
s’élever par tous ses meilleurs moyens : l’expérience vécue, l’expéri
1315
onde du passé est européenne. (Et de quoi aurions-
nous
davantage besoin, que d’une vision profonde, totalement renouvelée et
1316
ement renouvelée et purifiée, de la non-Europe !)
Notre
époque est une époque de rétablissement, — bien que jamais l’expressi
1317
iront s’anéantir, selon la nécessité ; car elles
doivent
payer réparation et subir jugement pour leur injustice, selon l’ordre
1318
nce d’Anaximandre a-t-elle encore quelque chose à
nous
dire ? Par quelle autorité parlerait-elle ? Suffirait-il qu’elle soit
1319
si la sentence est la plus ancienne de celles qui
nous
ont été transmises, nous n’en ignorons pas moins si elle est à sa man
1320
s ancienne de celles qui nous ont été transmises,
nous
n’en ignorons pas moins si elle est à sa manière la sentence la plus
1321
tence la plus primitive de la pensée occidentale.
Nous
ne pouvons le supposer que pour autant que nous pensons l’essence de
1322
. Nous ne pouvons le supposer que pour autant que
nous
pensons l’essence de l’Occident à partir de cela même dont parle la s
1323
. Mais de quel droit ce qui vient en premier lieu
nous
parlerait-il, à nous autres qui sommes sans doute les plus tardifs de
1324
ce qui vient en premier lieu nous parlerait-il, à
nous
autres qui sommes sans doute les plus tardifs des tard-venus de la ph
1325
tardifs des tard-venus de la philosophie ? Sommes-
nous
les tard-venus d’une Histoire qui parvient aujourd’hui à sa fin, qui
1326
’informulé, qui parlerait à ce qui vient ? Sommes-
nous
donc à la veille de la transformation la plus inouïe de toute la Terr
1327
toute la Terre et du temps de l’Histoire ? Sommes-
nous
devant le crépuscule d’une nuit qui prépare une autre aube ? Surgisso
1328
’une nuit qui prépare une autre aube ? Surgissons-
nous
précisément pour envahir cette terre historique du Couchant ? Le pays
1329
des commencements de l’Histoire à venir ? Sommes-
nous
déjà, nous les hommes d’aujourd’hui, occidentaux dans un sens qui se
1330
cements de l’Histoire à venir ? Sommes-nous déjà,
nous
les hommes d’aujourd’hui, occidentaux dans un sens qui se révélera d’
1331
ns un sens qui se révélera d’abord à la faveur de
notre
entrée dans la nuit universelle ? […] Sommes-nous vraiment les tard-v
1332
otre entrée dans la nuit universelle ? […] Sommes-
nous
vraiment les tard-venus que nous sommes ? Mais ne sommes-nous pas en
1333
lle ? […] Sommes-nous vraiment les tard-venus que
nous
sommes ? Mais ne sommes-nous pas en même temps les précurseurs du mat
1334
t les tard-venus que nous sommes ? Mais ne sommes-
nous
pas en même temps les précurseurs du matin d’une autre ère du monde,
1335
tre ère du monde, qui aurait laissé derrière elle
nos
représentations actuelles de l’Histoire ? Nietzsche, de la philosophi
1336
esque simultanément — pour cette partie finale de
notre
ouvrage. Le choix des textes sera fonction d’un plan dont voici le tr
1337
s-témoins des prises de conscience renouvelées de
nos
diverses origines, au stade présent de notre évolution. À chaque époq
1338
ées de nos diverses origines, au stade présent de
notre
évolution. À chaque époque de son histoire, l’Europe s’est en effet r
1339
ou refusait — dans ses Antiquités diverses. Et de
nos
jours, il semble bien que le choix proposé dès 1922 par Paul Valéry 2
1340
quelque chose à la figure de l’Européen : Ce que
nous
devons à la Grèce est peut-être ce qui nous a distingués le plus prof
1341
ue chose à la figure de l’Européen : Ce que nous
devons
à la Grèce est peut-être ce qui nous a distingués le plus profondémen
1342
e que nous devons à la Grèce est peut-être ce qui
nous
a distingués le plus profondément du reste de l’humanité. Nous lui de
1343
gués le plus profondément du reste de l’humanité.
Nous
lui devons la discipline de l’Esprit, l’exemple extraordinaire de la
1344
lus profondément du reste de l’humanité. Nous lui
devons
la discipline de l’Esprit, l’exemple extraordinaire de la perfection
1345
aordinaire de la perfection dans tous les ordres.
Nous
lui devons une méthode de penser qui tend à rapporter toutes choses à
1346
e de la perfection dans tous les ordres. Nous lui
devons
une méthode de penser qui tend à rapporter toutes choses à l’homme, à
1347
ême le système de références auquel toutes choses
doivent
enfin pouvoir s’appliquer. Il doit donc développer toutes les parties
1348
utes choses doivent enfin pouvoir s’appliquer. Il
doit
donc développer toutes les parties de son être et les maintenir dans
1349
e, et même aussi apparente qu’il est possible. Il
doit
développer son corps et son esprit. Quant à l’esprit même, il se défe
1350
Hésiode. Ainsi la source biblique rejaillit parmi
nous
mêlée à la source hellénique la plus ancienne et la plus vive. D’une
1351
les prototypes de l’esprit révolutionnaire. Mais,
nous
dit André Siegfried : Notre conception spirituelle, et non plus seul
1352
évolutionnaire. Mais, nous dit André Siegfried :
Notre
conception spirituelle, et non plus seulement intellectuelle, de l’ho
1353
ive, magnifiquement épanouie dans l’Évangile, que
nous
la devons. Les prophètes d’Israël, ces démagogues fulgurants et divin
1354
nifiquement épanouie dans l’Évangile, que nous la
devons
. Les prophètes d’Israël, ces démagogues fulgurants et divins, ont dép
1355
démagogues fulgurants et divins, ont déposé dans
notre
esprit cette soif révolutionnaire de la justice qui distingue sociale
1356
a le sens suivant : Le monde étant créé par Dieu
doit
être bon dans son essence. C’est, pourquoi tout ce qui est mérite d’ê
1357
rdu leur force. La source hébraïque, on le voit,
nous
réserve encore des surprises — même en dehors des découvertes archéol
1358
peut irriguer que les couches intellectuelles de
nos
pays, elle apparaît décidément en crue, aux dépens de la source romai
1359
ux dépens de la source romaine. La renaissance de
notre
intérêt pour les choses grecques se traduit au xxe siècle par les si
1360
s titres de la tragédie grecque par la plupart de
nos
dramaturges, poètes et compositeurs (les Choéphores et les Euménides
1361
, pour ne citer qu’un seul exemple, recréent pour
nous
le frisson sacré du drame antique, dont un Racine n’avait guère reten
1362
problème de la vitalité de la source grecque dans
notre
temps : L’homme — celui de l’Occident du moins — travaille avec cons
1363
t comme il ne peut rien vouloir dans le bleu mais
doit
s’en tenir à des données réelles, il s’oriente d’après son passé. La
1364
tion : « Que suis-je et qu’ai-je été ? »… Si donc
nous
voulons devenir des Européens (et c’est bien ce que nous voulons, au
1365
ulons devenir des Européens (et c’est bien ce que
nous
voulons, au fond, quand nous désirons lire ou écrire, et plus pleinem
1366
et c’est bien ce que nous voulons, au fond, quand
nous
désirons lire ou écrire, et plus pleinement encore, quand nous voulon
1367
lire ou écrire, et plus pleinement encore, quand
nous
voulons maintenir la science, la technique et la philosophie) cette q
1368
ue et la philosophie) cette question devient pour
nous
brûlante : que furent les Grecs ? Au surplus, lorsque nous éprouvons
1369
ante : que furent les Grecs ? Au surplus, lorsque
nous
éprouvons les nombreuses insuffisances de la culture européenne moder
1370
s insuffisances de la culture européenne moderne,
nous
nous demandons d’autant plus instamment : que fut donc cette culture
1371
uffisances de la culture européenne moderne, nous
nous
demandons d’autant plus instamment : que fut donc cette culture aux t
1372
siècle, dans sa situation historique déterminée,
doit
et peut attendre de l’hellénisme : Vers le milieu du xxe siècle, a
1373
en Europe, certains doutes se manifestèrent chez
nous
: les formes anciennes de l’humanisme n’avaient-elles pas fait leur t
1374
ique et cicéronien. Toutefois, il n’entendait pas
nous
ramener à Isocrate et à Cicéron, mais à l’Antiquité dans son ensemble
1375
Grecs de la manière dont cet Ordre se manifeste à
notre
connaissance comme Loi, à notre sentiment comme Beauté, et à notre ac
1376
re se manifeste à notre connaissance comme Loi, à
notre
sentiment comme Beauté, et à notre activité comme Droit. Croire à l’e
1377
e comme Loi, à notre sentiment comme Beauté, et à
notre
activité comme Droit. Croire à l’existence de la Vérité, de la Beauté
1378
manifestations n’apparaissent qu’obscurcies dans
notre
monde, tel est l’héritage des Grecs. Il n’est pas perdu, et conserve
1379
lysse. Un philosophe des Sciences, Louis Rougier,
nous
montre un Prométhée européen282 : Toynbee prétend qu’il y a toujours
1380
nèse d’une civilisation. Ce mythe, pour celle qui
nous
occupe, n’est pas difficile à découvrir : c’est le mythe de Prométhée
1381
x de l’un des hommes auxquels l’union de l’Europe
devra
le plus, le comte Richard Coudenhove-Kalergi, c’est Ulysse bien plutô
1382
tôt comme un authentique Européen du xxe siècle.
Nous
pouvons très bien nous le représenter sous la figure trapue d’un Chur
1383
e Européen du xxe siècle. Nous pouvons très bien
nous
le représenter sous la figure trapue d’un Churchill, avec son grand f
1384
s, anglais, allemand, italien… S’il renaissait de
nos
jours, il pourrait être le fils de n’importe laquelle de ces nations.
1385
venir : du chevalier médiéval et du gentleman de
notre
époque. Son port royal contredit le proverbe à bon marché qui dit que
1386
n être celle qui a survécu aux siècles et qui, de
nos
jours, passionne encore la jeunesse européenne, par sa fraîcheur dire
1387
, mais qui a porté au plus profond de beaucoup de
nos
meilleurs esprits, la voix de Simone Weil (1909-1943), qui fut, pour
1388
me la plus naturellement grecque et chrétienne de
notre
temps. Jugeant, et avec quelle intransigeance, du seul point de vue d
1389
de tout autre bien « le royaume et la justice de
notre
Père céleste », mais aussi en ce que la misère humaine y est exposée,
1390
celles-ci. Il est temps que T. S. Eliot vienne
nous
rappeler que l’Empire ne fut pas seulement la lourde réalité esclavag
1391
out empire simplement temporel. Dans la mesure où
nous
héritons la civilisation de l’Europe, nous sommes encore tous citoyen
1392
ure où nous héritons la civilisation de l’Europe,
nous
sommes encore tous citoyens de l’Empire romain, et le temps n’a pas e
1393
t la relation entre Virgile et le monde chrétien.
Nous
voyons que le monde de Virgile, comparé à celui d’Homère, est une app
1394
uels ils vécurent… Il se peut que tout simplement
nous
en sachions plus sur le monde de Virgile et le comprenions mieux ; et
1395
de Virgile et le comprenions mieux ; et qu’ainsi
nous
voyions plus clairement ce qui, dans l’idéal romain selon Virgile, es
1396
nt ce qui, dans l’idéal romain selon Virgile, est
dû
à l’esprit philosophique de Virgile lui-même. Car, au sens où un poèt
1397
e du christianisme que la civilisation d’Homère ;
nous
sommes en droit de dire que Virgile, parmi les poètes classiques et l
1398
orm, fait sentir la valeur affective que garde en
nous
l’image de la Pax Romana : Fontaine de la présente histoire européen
1399
t et bénissant la Ville et le Monde. Mais gardons-
nous
de fuir dans les rêves de peuples souffrants, ce ne serait pas confor
1400
ute l’histoire du monde. Et si l’Europe existe en
nous
, dans la plénitude de ses diversités contradictoires et de sa mission
1401
cette figure ne s’instaure pas dans l’intimité de
notre
être, dans la vie de notre vie et le cœur de notre cœur, comme dit Ha
1402
pas dans l’intimité de notre être, dans la vie de
notre
vie et le cœur de notre cœur, comme dit Hamlet à Horatio, alors l’Eur
1403
otre être, dans la vie de notre vie et le cœur de
notre
cœur, comme dit Hamlet à Horatio, alors l’Europe n’existe plus, — et
1404
. Il ne croit pas que l’humanisme et la technique
nous
sauveront seuls. Mais il ne décrète pas non plus, qu’hors d’un « reto
1405
i servit de base à la seconde phase de son unité.
Nous
ressentons une fois de plus le besoin d’une unité spirituelle, ou tou
1406
’une unité spirituelle, ou tout au moins morale ;
nous
comprenons qu’une culture purement humaniste et occidentale ne nous c
1407
’une culture purement humaniste et occidentale ne
nous
convient plus ; nous ne pouvons nous satisfaire plus longtemps d’une
1408
humaniste et occidentale ne nous convient plus ;
nous
ne pouvons nous satisfaire plus longtemps d’une civilisation aristocr
1409
cidentale ne nous convient plus ; nous ne pouvons
nous
satisfaire plus longtemps d’une civilisation aristocratique qui trouv
1410
a nature spirituelle de l’homme. Et en même temps
nous
n’avons plus la même foi en la supériorité innée de la civilisation o
1411
n occidentale et en son droit à dominer le monde.
Nous
avons conscience des droits des races et des civilisations sujettes,
1412
roits des races et des civilisations sujettes, et
nous
ressentons à la fois le besoin de nous protéger contre les forces ins
1413
jettes, et nous ressentons à la fois le besoin de
nous
protéger contre les forces insurgées du monde oriental et d’entrer en
1414
roit avec ses traditions spirituelles. Comment il
nous
faut satisfaire ces besoins, ou même s’il nous est possible de les sa
1415
il nous faut satisfaire ces besoins, ou même s’il
nous
est possible de les satisfaire, nous ne pouvons à l’heure présente qu
1416
ou même s’il nous est possible de les satisfaire,
nous
ne pouvons à l’heure présente que le conjecturer. Mais il est bon de
1417
Mais il est bon de ne pas oublier que l’unité de
notre
civilisation ne repose pas entièrement sur la culture laïque et les p
1418
rope possède des traditions plus profondes, et il
nous
faut remonter au-delà de l’humanisme et des triomphes superficiels de
1419
mphes superficiels de la civilisation moderne, si
nous
tenons à découvrir les forces sociales et spirituelles qui ont abouti
1420
… Au début du xiiie siècle, César de Heisterbach
nous
livre ce proverbe dont tant de bouches reprendront les variantes jusq
1421
ti — biographie d’un évêque othonien de Cologne —
nous
conte l’histoire de ce pauvre qui court les rues de la Sainte Cologne
1422
tuel. Ainsi, jusque bien après la Réformation, le
Notre
Père, l’Ave Maria et le Credo constituent la seule doctrine transmise
1423
l IV en 1559. « Charles-Quint sur son lit de mort
doit
solliciter de l’Inquisition la permission de lire l’Évangile en franç
1424
plus rudes divergences et oppositions, ce fait ne
doit
pas obscurcir à nos yeux la conscience des liens intimes — soit posit
1425
s et oppositions, ce fait ne doit pas obscurcir à
nos
yeux la conscience des liens intimes — soit positifs, soit négatifs —
1426
t même, en Hongrie, la langue des chancelleries).
Notre
tâche est maintenant de montrer comment cette unité millénaire s’est
1427
urce grecque et source chrétienne sont restées de
nos
jours les deux plus vives. Simone Weil essayait de les confondre. Un
1428
humaniste libéral, Salvador de Madariaga, préfère
nous
les montrer complémentaires. Il reprend et rénove un thème classique,
1429
éen trahit l’Europe et sa propre nature profonde.
Nous
entendons par esprit socratique, un esprit ouvert aux faits, au servi
1430
En profondeur, l’histoire intérieure de l’Europe
doit
être comprise comme un effort pour atteindre ce style socratique dans
1431
rope après ces deux grandes morts auxquelles elle
doit
la vie, mais seulement comme des négations de son être foncier. L’ind
1432
tradition puissante qui a renforcé de son esprit
notre
individualisme actif, le christianisme a apporté à l’Europe un systèm
1433
o Bruno et de Galilée, pendant laquelle Descartes
devait
surveiller ses propos et même conserver certains de ses manuscrits. L
1434
inhumaine de la recherche socratique. Instruisons-
nous
, bien entendu, par tous les moyens et par toutes les méthodes possibl
1435
de compte, utiles à l’esprit humain, et à ce que
nous
n’oublions jamais que nous n’avons pas le droit de faire d’un être hu
1436
it humain, et à ce que nous n’oublions jamais que
nous
n’avons pas le droit de faire d’un être humain un simple outil, sans
1437
nnes Tel étant l’héritage européen, que sommes-
nous
décidés à en tirer, nous les Européens du xxe siècle ? Depuis un tie
1438
age européen, que sommes-nous décidés à en tirer,
nous
les Européens du xxe siècle ? Depuis un tiers de siècle, l’Europe in
1439
oger sur ses vrais buts, sur ceux qu’elle peut et
doit
donner à ses rêves et à sa volonté. Quelles sont nos valeurs spécifiq
1440
donner à ses rêves et à sa volonté. Quelles sont
nos
valeurs spécifiques, celles qui manqueraient au monde et à l’humanité
1441
etc., et n’ont-ils pas reçu leurs enseignements ?
Nous
possédons aujourd’hui une masse de travaux sur les philosophies indie
1442
Cependant, la simple généralité morphologique ne
doit
pas nous cacher l’intentionalité profonde et nous aveugler sur les di
1443
t, la simple généralité morphologique ne doit pas
nous
cacher l’intentionalité profonde et nous aveugler sur les différences
1444
doit pas nous cacher l’intentionalité profonde et
nous
aveugler sur les différences tout à fait essentielles et de principe.
1445
incipe. Ce n’est en effet que chez les Grecs que
nous
trouvons cette attitude nouvelle à l’égard de la « théorie » qui les
1446
rand péril de l’Europe réside dans la fatigue. Si
nous
combattons ce danger des dangers, en « bons Européens », avec une bra
1447
nce, d’une nouvelle nationalité (parce que, comme
nous
l’avons vu déjà, les nations ne sont pas des données naturelles, mais
1448
lle comprend la valeur suprême de l’inutile… Pour
nous
, Européens, la vie est un processus créateur qui se poursuit avec cha
1449
et qu’il est bon qu’il en soit ainsi ; car, s’il
devait
choisir (même librement) selon des critères empruntés à d’autres, cel
1450
ce qu’elles ont de plus puissant et de meilleur.
Nous
pouvons imaginer cet « esprit humain » comme une sphère symbolique do
1451
hématiques, Newton et Leibniz, et ainsi de suite.
Nous
admettons instinctivement que chaque individu, à l’intérieur de cette
1452
nues, mais susceptible de croître. Les degrés que
nous
observons dans cette croissance et dans la direction particulière qu’
1453
ction particulière qu’elle emprunte, c’est ce que
nous
appelons qualité. Nous autres, Européens, insistons sur la liberté pa
1454
lle emprunte, c’est ce que nous appelons qualité.
Nous
autres, Européens, insistons sur la liberté parce que nous croyons en
1455
es, Européens, insistons sur la liberté parce que
nous
croyons en la qualité. La qualité est aussi inséparable de l’individu
1456
out vrai pour la qualité, car la qualité est pour
nous
Européens, l’essence même de la vie. Toute vie est qualitative et c’e
1457
vie est qualitative et c’est pourquoi en Europe,
nous
devons nous tenir en garde contre les deux dangers qui menacent notre
1458
est qualitative et c’est pourquoi en Europe, nous
devons
nous tenir en garde contre les deux dangers qui menacent notre vie, l
1459
litative et c’est pourquoi en Europe, nous devons
nous
tenir en garde contre les deux dangers qui menacent notre vie, les de
1460
nir en garde contre les deux dangers qui menacent
notre
vie, les deux antipodes de la qualité : la quantité et l’égalité. Not
1461
tipodes de la qualité : la quantité et l’égalité.
Notre
répugnance pour ces deux concepts s’exprime sans ambage dans le sage
1462
e clé d’une culture restée en arrêt. Car, lorsque
nous
exécutons un acte utile, c’est par définition, pour servir un but uti
1463
est probablement la cause de cette intuition que
nous
avons de l’unité des Européens. Tout cela est évidemment très relatif
1464
a est évidemment très relatif et très ample et ne
doit
pas être compris comme si ce mélange d’esprit et de volonté était un
1465
nié aux personnes nées dans tout autre Continent.
Nous
prétendons simplement que la qualité essentielle qui caractérise les
1466
les facultés les plus individualisées de l’homme…
Notre
continent est sans conteste le plus individualiste de tous. En Asie,
1467
ots : liberté, histoire, science. Sur la science,
nous
l’avons cité. Sur la liberté et l’histoire, il nous dit quelque chose
1468
us l’avons cité. Sur la liberté et l’histoire, il
nous
dit quelque chose de neuf : c’est que l’une ne serait pas concevable
1469
cide avec la nécessité du vrai, cela signifie que
notre
liberté reste toujours fragmentaire parce que nous ne sommes jamais s
1470
tre liberté reste toujours fragmentaire parce que
nous
ne sommes jamais sûrs du vrai dans sa totalité et de façon définitive
1471
du vrai dans sa totalité et de façon définitive.
Notre
liberté reste relative à autre chose, elle n’est pas causa sui. Si el
1472
ible d’être pour soi-même un don. L’existence que
nous
pouvons être n’est réelle qu’unie à la transcendance qui nous fait êt
1473
être n’est réelle qu’unie à la transcendance qui
nous
fait être. Lorsque l’existence s’assure d’elle-même, elle s’assure du
1474
é. Ainsi le besoin de liberté produit l’histoire.
Notre
histoire n’est pas faite de simple changement, de la chute et du réta
1475
de la liberté politique.299 Quant à la science,
nous
l’avons vu, Jaspers lui donne pour origines le respect de la vérité e
1476
aux yeux de l’Asie traditionnelle, avoir produit
notre
technique. On peut juger qu’il s’agit là d’une illusion, mais elle s’
1477
est un mythe grec, et ce n’est pas des Grecs que
nous
vient la technique. Platon : Entre l’exercice d’une profession mécani
1478
Entre l’exercice d’une profession mécanique et le
devoir
des citoyens, il y a incompatibilité radicale. Et Aristote : L’esclav
1479
fait l’éloge de la Technique qui transforme, pour
notre
commodité, le visage de la terre. Jérôme Cardan, au grand scandale d’
1480
astres, des cieux et de tous les autres corps qui
nous
environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers méti
1481
rps qui nous environnent, aussi distinctement que
nous
connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions em
1482
tement que nous connaissons les divers métiers de
nos
artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages
1483
s connaissons les divers métiers de nos artisans,
nous
les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils s
1484
us les usages auxquels ils sont propres, et ainsi
nous
rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ». C’est l’idée du C
1485
de la culture (1949), Carlo Schmid ramène toutes
nos
valeurs à ce refus créateur de l’Europe : le refus de la fatalité :
1486
es ! Et cependant il existe certaines données qui
nous
permettent de pressentir de quel côté à peu près nous devrions cherch
1487
permettent de pressentir de quel côté à peu près
nous
devrions chercher pour distinguer, ne fût-ce que les ombres de cette
1488
ettent de pressentir de quel côté à peu près nous
devrions
chercher pour distinguer, ne fût-ce que les ombres de cette réalité q
1489
rtunés de son histoire, il sut user de la mesure.
Nous
appelons ces moments heureux les époques classiques. Prométhée est au
1490
ar les grands peintres du xixe siècle, voire par
nos
peintres contemporains, qui nous semblent souvent si exotiques et qui
1491
siècle, voire par nos peintres contemporains, qui
nous
semblent souvent si exotiques et qui pourtant ne font que recomposer
1492
ar ce qui n’est que nature, histoire, société. Il
doit
se justifier devant le tribunal de sa conscience et de la raison (qui
1493
ue la conscience individuelle sécularisée). Or si
nous
demandons à la société qu’elle respecte les décisions de notre consci
1494
ns à la société qu’elle respecte les décisions de
notre
conscience à nous, nous sommes obligés de respecter la dignité de la
1495
elle respecte les décisions de notre conscience à
nous
, nous sommes obligés de respecter la dignité de la conscience de tout
1496
especte les décisions de notre conscience à nous,
nous
sommes obligés de respecter la dignité de la conscience de tout autre
1497
ut autre être humain. Voici l’une des raisons qui
nous
ont contraint à rechercher, par-delà les vérités des individus (pour
1498
longe l’une de ses racines les plus profondes. Et
nous
aurions passé sous silence une des plus pures gloires de l’Europe si,
1499
s gloires de l’Europe si, dans cet ordre d’idées,
nous
avions oublié de nommer la musique. N’oublions pas non plus que c’est
1500
liberté spirituelle, politique et sociale. C’est
notre
continent qui a fait germer partout sur terre la volonté de ne pas ac
1501
, la volonté de modifier les facteurs décisifs de
notre
existence temporelle jusque dans leur substance, afin de permettre à
1502
hiavel l’a dit — les vertus initiales, celles que
nous
reconnaissons chez Socrate, dans la république de Cicéron, dans le ag
1503
: Ce sont eux qui ont gagné la guerre et non pas
nous
. Ce sont eux qui ont repris en charge le progrès et la foi au progrès
1504
rgissait sur tous les autres continents. L’Europe
nous
semblait donc plus grande qu’elle n’était. D’où l’effet de choc que p
1505
n’était. D’où l’effet de choc que produisit dans
nos
esprits, au lendemain de l’autre guerre, la phrase fameuse de Valéry
1506
, moralement refermée sur elle-même. Il y a plus.
Nous
voyons l’Europe comme vidée, au profit de ces deux empires, de certai
1507
sol, et qui semblaient parfois définir son génie.
Notre
rêve du progrès par exemple semble avoir évacué l’Europe pour émigrer
1508
ns, et sans retour possible, à vues humaines. Que
nous
reste-t-il donc en propre ? Un monopole unique : celui de la culture
1509
main résultant de tensions innombrables. Cela, on
nous
le laisse encore, et à vrai dire, c’est le plus difficile à prendre !
1510
’est parfaitement adapté. L’homme exemplaire pour
nous
, c’est l’homme exceptionnel, c’est le grand homme ; pour eux, c’est a
1511
ommon man, base ou produit des statistiques. Pour
nous
, l’homme exemplaire, c’est le plus haut exemple ; pour eux, c’est l’e
1512
ple ; pour eux, c’est l’exemplaire de série… Pour
nous
, la vie résulte d’un conflit permanent, et son but n’est pas le bonhe
1513
l’échec. Ils visent à l’inconscience heureuse, et
nous
à la conscience à n’importe quel prix. Ils veulent la vie, nous des r
1514
cience à n’importe quel prix. Ils veulent la vie,
nous
des raisons de vivre, même mortelles. Voilà pourquoi l’Européen typiq
1515
ux filles parfois ingrates du plus grand Occident
nous
suggère une formule de l’homme typiquement européen : c’est l’homme d
1516
ontradiction, l’homme dialectique par excellence.
Nous
le voyons dans ses plus purs modèles, crucifié entre ces contraires q
1517
Et c’est pour cette raison qu’elle prévient parmi
nous
les entreprises et les plans gigantesques que nous voyons proliférer
1518
ous les entreprises et les plans gigantesques que
nous
voyons proliférer ailleurs. D’autre part, elle a pour effet de concen
1519
re actuelle, que sont les valeurs de l’Occident ?
Nous
en avons assez vu pour savoir que ce n’est certainement ni le rationa
1520
. Il y a un humanisme possible, mais il faut bien
nous
dire, et clairement, que c’est un humanisme tragique. Nous sommes en
1521
, et clairement, que c’est un humanisme tragique.
Nous
sommes en face d’un monde inconnu ; nous l’affrontons avec conscience
1522
ragique. Nous sommes en face d’un monde inconnu ;
nous
l’affrontons avec conscience. Et ceci, nous sommes seuls à le vouloir
1523
nnu ; nous l’affrontons avec conscience. Et ceci,
nous
sommes seuls à le vouloir. Ne nous y méprenons pas : les volontés de
1524
ence. Et ceci, nous sommes seuls à le vouloir. Ne
nous
y méprenons pas : les volontés de conscience et de découverte, comme
1525
b savait mieux d’où il partait qu’où il irait. Et
nous
ne pouvons fonder une attitude humaine que sur le tragique parce que
1526
e qu’il sait d’où il part et où est sa volonté… …
Nous
sommes au point crucial où la volonté européenne doit se souvenir que
1527
sommes au point crucial où la volonté européenne
doit
se souvenir que tout grand héritier ignore ou dilapide les objets de
1528
ritage de l’Europe, c’est l’humanisme tragique. …
Nous
avons fait un certain nombre d’images qui valent qu’on en parle, non
1529
r. Des plus hautes solitudes, même celle en Dieu,
nous
avons fait des moissons : qui donc sur la terre, sinon nous, a invent
1530
fait des moissons : qui donc sur la terre, sinon
nous
, a inventé la fertilité du saint et du héros ? Le héros assyrien est
1531
au monde ? Mais la justice et la liberté seules,
nous
venons de le voir du reste, sont vite menacées. Et ce qui les dépasse
1532
rre de la bataille de Londres, disons : « Si ceci
doit
mourir, puissent toutes les cultures mourantes avoir une aussi belle
1533
t à s’étendre sur lui : « De vous comme du reste,
nous
nous servirons, une fois de plus, pour tirer l’homme de l’argile. »30
1534
’étendre sur lui : « De vous comme du reste, nous
nous
servirons, une fois de plus, pour tirer l’homme de l’argile. »303
1535
’argile. »303 3.L’Europe et le Monde Pour
nous
connaître mieux, comparons-nous. Nul moins que nous, Européens, ne sa
1536
le Monde Pour nous connaître mieux, comparons-
nous
. Nul moins que nous, Européens, ne saurait se soustraire à ce risque,
1537
us connaître mieux, comparons-nous. Nul moins que
nous
, Européens, ne saurait se soustraire à ce risque, mais il faut se gar
1538
enquête sur les jugements que le Monde porte sur
nous
, c’est tout d’abord la haine que nous rencontrerons, et d’aveuglantes
1539
e porte sur nous, c’est tout d’abord la haine que
nous
rencontrerons, et d’aveuglantes raisons de douter de nous-mêmes. Le g
1540
L’Occidental qui désire s’attaquer à ce problème
doit
essayer de sortir, pour un instant, de sa peau d’Occidental et consid
1541
hoqués et peinés par ce réquisitoire… Voici donc
notre
Europe sommée de confesser devant le monde une culpabilité sans précé
1542
sie et la Chine ont renversé les rôles, c’est que
nous
entamons un nouveau chapitre de cette histoire, chapitre qui ne comme
1543
noises contre l’Occident, prouvent bien que, pour
nous
Occidentaux, c’est une expérience toute nouvelle que de subir de la p
1544
ances ? Toynbee taxe d’orgueil cette objection :
Nous
Occidentaux, parce qu’humains, avons tendance à croire que tout ce qu
1545
’humains, avons tendance à croire que tout ce que
nous
avons fait dans le monde, pendant ces derniers siècles, est sans comm
1546
s commune mesure avec tout ce qui a précédé. Pour
nous
guérir de cette illusion occidentale qui est la nôtre, il suffit de j
1547
s guérir de cette illusion occidentale qui est la
nôtre
, il suffit de jeter un regard en arrière sur ce qu’accomplirent les G
1548
Romains dans le monde, il n’y a pas si longtemps.
Nous
verrons qu’eux aussi, à leur époque, ont dominé le monde et qu’ils s’
1549
fut rédigé le Nouveau Testament, au Ier siècle de
notre
ère, était parlé et compris de Travancore à Marseille. À la même époq
1550
emps, sur le monde antique aussi largement que de
nos
jours la culture occidentale. À une époque où la civilisation indigèn
1551
apparition, les Grecs pouvaient se vanter, comme
nous
pouvons le faire aujourd’hui, d’avoir atteint et pénétré par le rayon
1552
de un choc aussi considérable que la rencontre de
notre
civilisation occidentale moderne, depuis le xve siècle de notre ère.
1553
ion occidentale moderne, depuis le xve siècle de
notre
ère. Et la nature humaine n’ayant guère changé depuis cette époque, i
1554
Naturellement, je ne veux pas insinuer par là que
nous
pouvons lire notre horoscope en observant ce qui est arrivé dans l’hi
1555
ne veux pas insinuer par là que nous pouvons lire
notre
horoscope en observant ce qui est arrivé dans l’histoire gréco-romain
1556
toire gréco-romaine, au-delà du point où s’arrête
notre
propre expérience, et en transposant littéralement les données gréco-
1557
as automatiquement et tout ce que peut faire pour
nous
l’oracle gréco-romain c’est de nous révéler, parmi beaucoup d’autres,
1558
ut faire pour nous l’oracle gréco-romain c’est de
nous
révéler, parmi beaucoup d’autres, un des dénouements possibles de not
1559
eaucoup d’autres, un des dénouements possibles de
notre
drame personnel. Dans notre cas, il se peut très bien que les choses
1560
ouements possibles de notre drame personnel. Dans
notre
cas, il se peut très bien que les choses se terminent tout autrement
1561
s l’histoire gréco-romaine. En scrutant l’avenir,
nous
tâtonnons dans l’obscurité et devons nous garder de croire que nous p
1562
tant l’avenir, nous tâtonnons dans l’obscurité et
devons
nous garder de croire que nous pourrons tracer l’itinéraire à suivre.
1563
avenir, nous tâtonnons dans l’obscurité et devons
nous
garder de croire que nous pourrons tracer l’itinéraire à suivre. Tout
1564
s l’obscurité et devons nous garder de croire que
nous
pourrons tracer l’itinéraire à suivre. Tout de même ce serait de la f
1565
de ne pas tenir compte de la lueur qui s’offre à
nous
, car la lumière projetée sur notre avenir par le miroir du passé gréc
1566
r qui s’offre à nous, car la lumière projetée sur
notre
avenir par le miroir du passé gréco-romain est en tout cas de celles
1567
celles qui peuvent le mieux éclairer ce qui pour
nous
reste encore dans l’ombre…304 Ces textes appellent plusieurs répons
1568
re Anglais, le poète et critique Stephen Spender,
nous
rappeler que les torts de l’Europe, bien réels, ne lui ôtent pourtant
1569
en réels, ne lui ôtent pourtant ni le droit ni le
devoir
d’affirmer sa fonction culturelle dans le monde : De bien des manièr
1570
culturelle dans le monde : De bien des manières,
nous
autres Occidentaux, nous nous sommes rendus moralement incapables de
1571
: De bien des manières, nous autres Occidentaux,
nous
nous sommes rendus moralement incapables de riposter à nos adversaire
1572
bien des manières, nous autres Occidentaux, nous
nous
sommes rendus moralement incapables de riposter à nos adversaires. En
1573
sommes rendus moralement incapables de riposter à
nos
adversaires. En partie parce que nous sommes coupables d’avoir recour
1574
e riposter à nos adversaires. En partie parce que
nous
sommes coupables d’avoir recouru dans le passé à des méthodes brutale
1575
méthodes brutales, mais en partie aussi parce que
nous
avons réellement atteint un niveau de civilisation qui nous porte à é
1576
réellement atteint un niveau de civilisation qui
nous
porte à éviter la franchise brutale. Culpabilité, respect d’autrui et
1577
e. Culpabilité, respect d’autrui et conscience de
notre
histoire concourent ainsi à nous désarmer. Ce goût de l’autocritique
1578
t conscience de notre histoire concourent ainsi à
nous
désarmer. Ce goût de l’autocritique ne tirerait pas à conséquence si
1579
e l’autocritique ne tirerait pas à conséquence si
nous
étions certains que ceux qui ne nous aiment pas et qui entendent bien
1580
nséquence si nous étions certains que ceux qui ne
nous
aiment pas et qui entendent bien nous remplacer, sont meilleurs que n
1581
ceux qui ne nous aiment pas et qui entendent bien
nous
remplacer, sont meilleurs que nous. Mais semblables aux parents qui,
1582
entendent bien nous remplacer, sont meilleurs que
nous
. Mais semblables aux parents qui, par crainte de paraître tyranniques
1583
ques, se laissent détruire par les jeunes Œdipes,
nous
courons le danger de sacrifier notre passé et notre présent à un aven
1584
eunes Œdipes, nous courons le danger de sacrifier
notre
passé et notre présent à un avenir plus tyrannique et plus brutal que
1585
ous courons le danger de sacrifier notre passé et
notre
présent à un avenir plus tyrannique et plus brutal que ne le fut notr
1586
enir plus tyrannique et plus brutal que ne le fut
notre
propre histoire. Au stade où nous voici, pleins de remords quant à no
1587
que ne le fut notre propre histoire. Au stade où
nous
voici, pleins de remords quant à notre passé colonialiste, et conscie
1588
Au stade où nous voici, pleins de remords quant à
notre
passé colonialiste, et conscients de tant d’insuffisances actuelles,
1589
tant d’insuffisances actuelles, — la question que
nous
devons nous poser est moins de savoir si nous sommes meilleurs que le
1590
d’insuffisances actuelles, — la question que nous
devons
nous poser est moins de savoir si nous sommes meilleurs que les autre
1591
fisances actuelles, — la question que nous devons
nous
poser est moins de savoir si nous sommes meilleurs que les autres, qu
1592
que nous devons nous poser est moins de savoir si
nous
sommes meilleurs que les autres, que de savoir si les autres ne sont
1593
que de savoir si les autres ne sont pas pires que
nous
. Car s’ils sont pires, notre devoir est alors de vivre pour nos valeu
1594
ne sont pas pires que nous. Car s’ils sont pires,
notre
devoir est alors de vivre pour nos valeurs et de les affirmer. … Il n
1595
t pas pires que nous. Car s’ils sont pires, notre
devoir
est alors de vivre pour nos valeurs et de les affirmer. … Il n’est ce
1596
sont pires, notre devoir est alors de vivre pour
nos
valeurs et de les affirmer. … Il n’est certes pas facile de reconnaît
1597
é de comparaison et de mesure. Il est évident que
nous
ne pouvons plus établir notre supériorité en arguant de notre peau bl
1598
. Il est évident que nous ne pouvons plus établir
notre
supériorité en arguant de notre peau blanche ou de notre glorieux pas
1599
vons plus établir notre supériorité en arguant de
notre
peau blanche ou de notre glorieux passé, des cathédrales gothiques ou
1600
upériorité en arguant de notre peau blanche ou de
notre
glorieux passé, des cathédrales gothiques ou de la peinture de la Ren
1601
es gothiques ou de la peinture de la Renaissance.
Nous
ne pouvons que nous demander si de tous ces facteurs, et de beaucoup
1602
a peinture de la Renaissance. Nous ne pouvons que
nous
demander si de tous ces facteurs, et de beaucoup d’autres encore, ne
1603
ontinue pas de résulter un potentiel qui légitime
notre
réalité présente ; si, privé de ces traditions européennes que nous n
1604
nte ; si, privé de ces traditions européennes que
nous
nous devons de gérer, le monde ne serait pas dans un état pire encore
1605
si, privé de ces traditions européennes que nous
nous
devons de gérer, le monde ne serait pas dans un état pire encore ; et
1606
privé de ces traditions européennes que nous nous
devons
de gérer, le monde ne serait pas dans un état pire encore ; et si, en
1607
upés, et continuent même d’être fréquentés. On ne
doit
pas se lasser de le répéter : notre vieille Europe est la seule parti
1608
quentés. On ne doit pas se lasser de le répéter :
notre
vieille Europe est la seule partie du monde où nul fossé ne sépare au
1609
d’aujourd’hui n’a plus rien de commun avec ce que
nous
connaissons de la peinture chinoise. Non seulement les révolutions as
1610
elles s’opposent délibérément à la tradition. Que
nous
soyons capables de constater ces faits et d’en tirer des conclusions
1611
de millions de bouteilles de Coca-Cola. L’Europe
doit
vivre et continuer de vivre. Mais elle ne le pourra que sur la base d
1612
quelques grands faits incontestables demeurent et
doivent
être remémorés : 1° Ce sont les Européens qui ont découvert la Terre
1613
nde gréco-romain. Cet exemple est-il valable pour
nous
? La civilisation européenne est-elle une civilisation comme les autr
1614
n ne voit pas de candidats sérieux à la Relève de
notre
civilisation devenue mondiale. On ne voit pas qui saurait mieux qu’el
1615
torien espagnol Luis Diez del Corral a beaucoup à
nous
dire, et l’a bien dit, dans un ouvrage intitulé Le Rapt de l’Europe,
1616
uffrances, les plus douloureuses sont celles dont
nous
sommes les auteurs. Créatrice par excellence, l’Europe s’est créé aus
1617
er, ne peut manquer de tenter l’esprit fébrile de
nos
contemporains comme une promesse de repos. La vérité est que la sit
1618
a « polis » grecque. Mais, dans la perspective où
nous
le voyons maintenant, le moment où s’emboîtent l’époque hellène et l’
1619
uples du Proche-Orient contre l’hellénisation. Si
nous
. Européens, avons un reproche à faire aux peuples asiatiques, c’est l
1620
prodigieuses découvertes réalisées hors d’Europe.
Nous
n’en voulons, pour exemple, que la physique nucléaire, dont la découv
1621
atiques en ont été réalisées ailleurs. Nulle part
notre
phénomène de rapt n’offre de traits mieux discernables. Mais ce phén
1622
Mais ce phénomène est si neuf et si soudain que
nous
ne savons quelles conséquences il entraînera à la longue sous de nouv
1623
érissable de l’humanisme antique et chrétien. Ses
devoirs
envers l’avenir ont pu se réduire sur quelques points ; mais ils se s
1624
des autres, mais pour le bien de tous. … Bornons-
nous
donc à montrer dans quel sens l’Europe, en tant qu’ensemble, doit cha
1625
rer dans quel sens l’Europe, en tant qu’ensemble,
doit
changer d’orientation et en quoi elle doit voir sa tâche véritable po
1626
emble, doit changer d’orientation et en quoi elle
doit
voir sa tâche véritable pour continuer d’être un facteur positif dans
1627
entôt fin. Peut-être même le centre industriel de
notre
planète se transportera-t-il en Asie. L’invention est difficile, mais
1628
singe même est capable d’imitation. Bientôt toute
notre
capacité technique sera le bien commun de l’humanité entière. Bientôt
1629
era le bien commun de l’humanité entière. Bientôt
nous
, Européens, si nous nous vantons de nos conquêtes scientifiques, nous
1630
e l’humanité entière. Bientôt nous, Européens, si
nous
nous vantons de nos conquêtes scientifiques, nous serons regardés com
1631
umanité entière. Bientôt nous, Européens, si nous
nous
vantons de nos conquêtes scientifiques, nous serons regardés comme le
1632
Bientôt nous, Européens, si nous nous vantons de
nos
conquêtes scientifiques, nous serons regardés comme le serait Cornéli
1633
nous nous vantons de nos conquêtes scientifiques,
nous
serons regardés comme le serait Cornélius Népos s’il se présentait pa
1634
e serait Cornélius Népos s’il se présentait parmi
nous
revendiquant un droit à la vénération universelle : nous sommes deven
1635
vendiquant un droit à la vénération universelle :
nous
sommes devenus nos propres classiques. Ainsi notre prestige, le plus
1636
à la vénération universelle : nous sommes devenus
nos
propres classiques. Ainsi notre prestige, le plus important de tous l
1637
nous sommes devenus nos propres classiques. Ainsi
notre
prestige, le plus important de tous les facteurs de puissance, est pé
1638
conquêtes sociales des dernières décennies minent
notre
puissance matérielle. Dans ces circonstances, le simple esprit de con
1639
t lui ravir. C’est-à-dire sur sa spiritualité. …
Nous
ne serions pas les porteurs qualifiés de la spiritualité intellectuel
1640
fiés de la spiritualité intellectuelle sur terre,
nous
ne serions pas les mains de Dieu, si chez nous l’accent significatif
1641
e, nous ne serions pas les mains de Dieu, si chez
nous
l’accent significatif ne reposait pas exclusivement sur l’esprit. La
1642
e l’Europe puisse remplir cette mission, cela est
dû
à ce que son entrée dans le monde qui naît, et son entrée à elle seul
1643
ucture psychique. Ainsi le socialisme n’est, pour
nous
, qu’une conséquence entre d’autres du christianisme ; il remonte dire
1644
nds ensembles, les données du problème crucial de
notre
temps : celui que pose la diffusion mondiale d’une technique séparée
1645
de l’Europe : Le monde est en train de prendre à
notre
Europe ses armes, ses méthodes et, pense-t-il, jusqu’à son esprit. Ce
1646
que shakespearien, vraiment apocalyptique, auquel
nous
assistons. L’enjeu en sera demain l’existence même de notre continent
1647
stons. L’enjeu en sera demain l’existence même de
notre
continent. Nous mesurons la différence qui sépare la civilisation eur
1648
sera demain l’existence même de notre continent.
Nous
mesurons la différence qui sépare la civilisation européenne de la ci
1649
ité de l’Occident ne soit plus en Europe, et ceci
nous
invite à analyser les traits essentiels qui marquent la civilisation
1650
isation proprement européenne. À pareille analyse
nous
n’avions pas beaucoup pensé avant que la Première Guerre mondiale n’e
1651
re mondiale n’eût compromis la solidité et ce que
nous
avions cru être l’intangibilité de notre puissance. Il suffisait à no
1652
et ce que nous avions cru être l’intangibilité de
notre
puissance. Il suffisait à nos yeux que l’Europe existât, irrésistible
1653
’intangibilité de notre puissance. Il suffisait à
nos
yeux que l’Europe existât, irrésistible, éclatante comme le soleil, m
1654
ât, irrésistible, éclatante comme le soleil, mais
nous
ne nous demandions pas ce qu’elle était, où résidait le secret ressor
1655
sistible, éclatante comme le soleil, mais nous ne
nous
demandions pas ce qu’elle était, où résidait le secret ressort de son
1656
dé dans la puissance industrielle et technique de
notre
continent. Mais le secret de cette puissance industrielle, où se cach
1657
ue, car celle-ci avait discerné déjà l’essence de
nos
méthodes scientifiques modernes ; mais elle ne s’en était servie que
1658
marxisme se mue en instrument de revanche contre
nous
. Tel que pratiqué en Russie, puis en Asie, il apparaît tout autant re
1659
e l’Europe ! Mais que fera le « tiers-monde » de
nos
techniques, s’il ignore les secrets de leur origine et de leur vraie
1660
ure. La discussion est essentielle, parce qu’elle
nous
invite à déterminer ce qui, dans notre conception européenne, est pri
1661
rce qu’elle nous invite à déterminer ce qui, dans
notre
conception européenne, est primordial, intransmissible. La révolution
1662
esprit logique et de son application pratique, ne
nous
y trompons pas, c’est chose jusqu’ici exclusivement européenne, occid
1663
uveler et l’industrie s’étiole si elle croit tout
devoir
à l’atelier, rien à la pensée pure. Quand le monde emprunte à l’Europ
1664
rté de l’esprit est typiquement européenne, et si
nous
y renoncions, nous ne serions plus nous-mêmes. Mais elle n’est nullem
1665
typiquement européenne, et si nous y renoncions,
nous
ne serions plus nous-mêmes. Mais elle n’est nullement le fait de ces
1666
il y a dans l’Europe une destinée contradictoire,
due
au caractère contradictoire de son génie. Pour renouveler le monde, i
1667
assage dans l’histoire ? De ce fait commence sous
nos
yeux une période nouvelle de l’évolution humaine, faisant suite à la
1668
fficacité, prime l’individu. Il semble que ce que
nous
avons estimé essentiel doive lui manquer. On pourrait, dans ce contra
1669
Il semble que ce que nous avons estimé essentiel
doive
lui manquer. On pourrait, dans ce contraste, trouver la base d’un pro
1670
rticulière de l’Europe dans le Monde réveillé par
nos
œuvres, deux conclusions générales en résultent : 1° l’union politiqu
1671
générales en résultent : 1° l’union politique de
nos
peuples est désormais la condition non seulement de leur survie mais
1672
ercice de leur fonction mondiale ; 2° cette union
doit
prendre la forme que dictent les structures historiques et vivantes d
1673
historiques et vivantes du complexe organisme de
notre
culture : donc une forme fédéraliste. L’union politique suppose une
1674
its de la civilisation orientale et où nous-mêmes
nous
perdons notre confiance dans la supériorité de nos traditions. Perso
1675
ilisation orientale et où nous-mêmes nous perdons
notre
confiance dans la supériorité de nos traditions. Personne, malheureu
1676
us perdons notre confiance dans la supériorité de
nos
traditions. Personne, malheureusement, n’a la charge de plaider la c
1677
est-elle d’avance perdue, par défaut. Si pourtant
notre
civilisation doit survivre, il est essentiel qu’elle atteigne à une c
1678
erdue, par défaut. Si pourtant notre civilisation
doit
survivre, il est essentiel qu’elle atteigne à une conscience européen
1679
e et les sociétés non européennes. L’Oriental qui
nous
en veut de notre arrogante prétention à affirmer que notre civilisati
1680
s non européennes. L’Oriental qui nous en veut de
notre
arrogante prétention à affirmer que notre civilisation est la seule q
1681
veut de notre arrogante prétention à affirmer que
notre
civilisation est la seule qui compte, regardera celle-ci, sans aucun
1682
Quant à l’unité culturelle de base, sur laquelle
devra
s’édifier notre fédération, il s’agit de la retrouver et de la restit
1683
culturelle de base, sur laquelle devra s’édifier
notre
fédération, il s’agit de la retrouver et de la restituer, en deçà et
1684
des derniers siècles : … Seulement, avant qu’il
nous
soit possible de donner à la culture européenne la place qui lui revi
1685
ns la société internationale de l’avenir, il faut
nous
défaire des fausses représentations du passé qui ont gagné du terrain
1686
e sens historique de la tradition européenne ; il
nous
faut récrire notre histoire du point de vue européen et nous donner,
1687
de la tradition européenne ; il nous faut récrire
notre
histoire du point de vue européen et nous donner, pour comprendre l’u
1688
écrire notre histoire du point de vue européen et
nous
donner, pour comprendre l’unité de notre civilisation commune, autant
1689
ropéen et nous donner, pour comprendre l’unité de
notre
civilisation commune, autant de peine que nous en avons pris pour étu
1690
e notre civilisation commune, autant de peine que
nous
en avons pris pour étudier nos individualités nationales. … Le fait q
1691
tant de peine que nous en avons pris pour étudier
nos
individualités nationales. … Le fait que cette vérité n’est pas génér
1692
ue cette vérité n’est pas généralement admise est
dû
avant tout à ce qu’on a d’ordinaire écrit l’histoire moderne du point
1693
elle dépasse les nations. Les vrais fondements de
notre
culture sont non pas l’État national, mais l’unité européenne.310 C
1694
, c’est-à-dire sur les périodes pré-nationales de
notre
histoire. Le plus récent d’entre eux, Henri Brugmans, résume en quelq
1695
ipes qui leur sont communs : L’éternel national
nous
semble un concept à manier avec prudence… L’histoire européenne ne s’
1696
opéenne et son destin forment la toile de fond de
notre
histoire. … Civilisation incomparablement dynamique, l’Europe réinter
1697
tribué au xxe siècle à la prise de conscience de
notre
unité de culture, la conçoivent comme unité dans la diversité. Mais q
1698
irait-il d’abord et surtout de la multiplicité de
nos
nations actuelles, comme on le croit trop facilement ? Non, la divers
1699
européenne est plus organique et profonde, comme
nous
le rappelle Ortega : Lorsque Guizot, par exemple, oppose la civilisa
1700
us une forme absolue et que c’est à cela que sont
dus
son développement permanent et son caractère progressif, nous ne pouv
1701
eloppement permanent et son caractère progressif,
nous
ne pouvons nous empêcher de dresser l’oreille. Cet homme sait ce qu’i
1702
nent et son caractère progressif, nous ne pouvons
nous
empêcher de dresser l’oreille. Cet homme sait ce qu’il dit… La libert
1703
pas cette « essence permanente », ne traduit pas
nos
vraies diversités régionales, religieuses, idéologiques, linguistique
1704
e décadence qui a régné sur la première moitié de
notre
siècle312 : La seule chose qui apparaisse (et sans grande précision)
1705
ent, mais dans ce que la forme de vie publique où
doivent
se mouvoir les capacités économiques, n’est pas en rapport avec leur
1706
nationalité comme une limitation absolue… Si l’on
nous
réduisait — expérience purement imaginaire — à vivre uniquement de ce
1707
urement imaginaire — à vivre uniquement de ce que
nous
sommes, en tant que « nationaux », et que, par un artifice quelconque
1708
On ne voit guère quelle autre chose d’importance
nous
pourrions bien faire, nous qui existons de ce côté de la planète, si
1709
tre chose d’importance nous pourrions bien faire,
nous
qui existons de ce côté de la planète, si ce n’est de réaliser la pro
1710
l’idée de nation en tant que passé. On va voir de
nos
jours si les Européens sont eux aussi les enfants de la femme de Loth
1711
nécessité de l’union politique est inscrite dans
nos
réalités présentes : L’unité de l’Europe n’est pas une fantaisie. E
1712
terme apparaît ici pour la première fois, croyons-
nous
) ne doit cependant pas entraîner l’uniformisation de nos peuples. D’u
1713
araît ici pour la première fois, croyons-nous) ne
doit
cependant pas entraîner l’uniformisation de nos peuples. D’une part,
1714
doit cependant pas entraîner l’uniformisation de
nos
peuples. D’une part, face aux autres cultures, nos oppositions intern
1715
os peuples. D’une part, face aux autres cultures,
nos
oppositions internes se verront relativisées ; d’autre part, au sein
1716
L’Européen, et avec lui l’Europe, se constitue,
nous
l’avons vu, par nécessité naturelle. Il se constitue comme produit de
1717
de ce qui les unit sur ce qui les sépare. Or, si
notre
voyage spirituel à travers l’Europe nous a appris quelque chose, c’es
1718
Or, si notre voyage spirituel à travers l’Europe
nous
a appris quelque chose, c’est bien la variété et la division extraord
1719
dans leur plan, s’excluaient mutuellement.314
Nous
observions plus haut que les diversités fécondes de l’Europe existent
1720
ger imagine qu’une future Constitution européenne
devrait
soigneusement tenir compte des deux principes maintenus en tension :
1721
pes maintenus en tension : l’unité d’organisation
devrait
régner sur l’économie, la technique, le commerce, etc., tandis que la
1722
erait devenu trop étroit. Au libre déploiement de
nos
moyens s’opposent les frontières et les structures nationales et écon
1723
se manifeste. Et c’est aussi pourquoi la guérison
doit
commencer ici. L’Europe doit devenir la partenaire des grands empires
1724
pourquoi la guérison doit commencer ici. L’Europe
doit
devenir la partenaire des grands empires qui s’édifient sur la planèt
1725
e et cherchent encore leur forme définitive. Elle
doit
participer à la liberté supérieure qui déjà, a été regagnée sur l’esp
1726
e sens. Mais il est deux principes supérieurs qui
doivent
s’exprimer dans la Constitution, quelle que soit sa structure. Ces pr
1727
es sont l’Unité et la Diversité. Le nouvel empire
doit
être uni dans tous ses membres, tout en respectant leur nature partic
1728
deux tendances qui se partagent la démocratie de
notre
temps, celle de l’État libéral et celle de l’État autoritaire. Les de
1729
echniquement organisables. En revanche la liberté
doit
régner là où une vie organique plus profonde est à l’œuvre… Doit être
1730
où une vie organique plus profonde est à l’œuvre…
Doit
être organisé d’une manière uniforme tout ce qui relève de la techniq
1731
esures, et de la défense… La liberté au contraire
doit
régner dans le multiple et le divers, dans tout ce qui différencie le
1732
uleurs sur la palette. La Constitution européenne
doit
donc distinguer et séparer avec art, comme cadre et tableau, ce qui r
1733
our mieux les réunir au bénéfice de l’homme. Elle
doit
créer un espace politique unifié en tenant compte des diversités hist
1734
e nation affecte sa culture, et inversement. Mais
nos
divers pays aujourd’hui s’intéressent trop à la politique intérieure
1735
sienne propre, et lui donner le sentiment qu’elle
doit
ou détruire ou refaçonner toutes les cultures avoisinantes. Une des e
1736
is la culture est autre chose : quelque chose qui
doit
pousser comme une plante. Vous ne pouvez construire un arbre, vous ne
1737
ons. Il importe d’être bien clair sur le sens que
nous
donnons à ce mot de « culture », de manière à faire clairement ressor
1738
divers pays sont ramenés à un état d’uniformité.
Nous
avons besoin de diversité dans l’unité ; non pas dans l’unité d’organ
1739
qui ne respecterait pas la nature particulière de
notre
unité culturelle317 : Le monde occidental tient son unité propre de
1740
et d’Israël, dont deux millénaires de chrétienté
nous
ont tous faits les héritiers… C’est cette unité définie par des donné
1741
es communes qui constitue le véritable lien entre
nous
tous. Aucune organisation politique ou économique, quelles que soient
1742
t elle bénéficierait, ne saurait remplacer ce que
nous
donne cette unité fondamentale de culture. Si nous dissipons ou si no
1743
ous donne cette unité fondamentale de culture. Si
nous
dissipons ou si nous aliénons ce commun patrimoine culturel, nulle or
1744
fondamentale de culture. Si nous dissipons ou si
nous
aliénons ce commun patrimoine culturel, nulle organisation, nul « pla
1745
l’œuvre des esprits les plus ingénieux, ne pourra
nous
tirer d’affaire ou nous rapprocher les uns des autres. Cette unité cu
1746
plus ingénieux, ne pourra nous tirer d’affaire ou
nous
rapprocher les uns des autres. Cette unité culturelle, contrairement
1747
’unité qu’institue une organisation politique, ne
nous
oblige nullement à ne plus avoir qu’une seule allégeance commune ; el
1748
es allégeances. Il est faux de penser que le seul
devoir
de l’individu serait son devoir envers l’État ; et il est exorbitant
1749
enser que le seul devoir de l’individu serait son
devoir
envers l’État ; et il est exorbitant de considérer comme le devoir su
1750
tat ; et il est exorbitant de considérer comme le
devoir
suprême de l’individu celui qui le lierait à quelque super-État. Qua
1751
Quant à cette unité de culture toute nourrie de
nos
diversités, T. S. Eliot en donne un exemple d’autant plus frappant qu
1752
prunté au domaine de la poésie, que le romantisme
nous
faisait considérer comme le plus « typiquement national » et le plus
1753
nne est un sujet très vaste, en vérité, et nul ne
devrait
l’aborder qu’à partir de quelque connaissance ou expérience particuli
1754
germanique… Puis un important apport scandinave,
dû
à la conquête danoise. Puis l’élément franco-normand après la conquêt
1755
ster sur ce point précis : que chaque littérature
doit
avoir des sources qui lui soient propres et qui remontent du fond de
1756
moins égale m’apparaissent les sources auxquelles
nous
puisons en commun, les littératures de Rome, de la Grèce et d’Israël.
1757
des autres arts… Dans la pratique de chacun d’eux
nous
découvrons les trois mêmes éléments : la tradition locale, la traditi
1758
plus grand « comparatiste » de la littérature de
notre
temps : Ernst Robert Curtius. Dans l’introduction de son dernier ouvr
1759
siste sur l’impossibilité d’interpréter aucune de
nos
« littératures nationales » en l’isolant artificiellement des autres,
1760
artificiellement des autres, comme le font encore
nos
manuels : L’Europe n’est qu’un nom, « un terme géographique » (comme
1761
que. C’est ce que l’histoire à l’ancienne mode de
nos
manuels ne peut nous montrer : pour elle, l’histoire générale de l’Eu
1762
histoire à l’ancienne mode de nos manuels ne peut
nous
montrer : pour elle, l’histoire générale de l’Europe n’existe pas ; c
1763
L’européanisation du tableau historique », qu’il
nous
faut entreprendre aujourd’hui doit s’étendre également à la littératu
1764
rique », qu’il nous faut entreprendre aujourd’hui
doit
s’étendre également à la littérature… La littérature européenne est c
1765
higénie de Racine et dans celle de Goethe. Ou, de
nos
jours, les Mille et Une Nuits et Calderon dans Hofmannsthal, l’Odyssé
1766
sait, en 1949320, les conditions d’une défense de
nos
diversités culturelles : il les voyait, lui aussi, dans une intégrati
1767
le ? À cela, je réponds simplement : non. … Avons-
nous
donc un autre moyen de sauver les éléments essentiels de cette cultur
1768
ne culture hollandaise ou suisse ou allemande. Si
nous
voulons que la culture française reste, il faut qu’elle soit intégrée
1769
ent pas d’intérêt, seraient inefficaces parce que
nous
aurions alors une superstructure, l’unité culturelle, qui ne correspo
1770
t en visant à une unité de culture européenne que
nous
sauverons la culture française ; mais cette unité de culture n’aura a
1771
sa traduction dans le temps, et il rejoint ainsi
notre
plus proche actualité : Une continuité aussi essentielle soutenant d
1772
, et le rythme de cette évolution est de nature à
nous
inquiéter sérieusement. Il ne m’a fallu que trois heures pour venir d
1773
bourg et dans les institutions analogues visant à
nous
unir, rappelle plutôt celle d’un char à bœufs grec peinant dans la bo
1774
aucun peuple sans la défigurer et l’affaiblir. Or
notre
génie d’invention est intact. Nos méthodes critiques doivent à leurs
1775
affaiblir. Or notre génie d’invention est intact.
Nos
méthodes critiques doivent à leurs principes mêmes de pouvoir toujour
1776
ie d’invention est intact. Nos méthodes critiques
doivent
à leurs principes mêmes de pouvoir toujours s’adapter aux circonstanc
1777
nstances imprévues. Une égale passion de l’effort
nous
anime encore, de l’effort qui conquiert, qui utilise, et surtout qui
1778
ert, qui utilise, et surtout qui transfigure. Car
notre
plus grande possibilité réside peut-être dans notre capacité de renou
1779
tre plus grande possibilité réside peut-être dans
notre
capacité de renouvellement. Je dirai mieux : notre capacité de résurr
1780
otre capacité de renouvellement. Je dirai mieux :
notre
capacité de résurrection. À force d’imagination et de courage, nos rê
1781
ésurrection. À force d’imagination et de courage,
nos
rêves ne se perdent pas dans une extase somnolente : ils sont actifs.
1782
e sur Nietzsche et le christianisme. Le texte que
nous
citons, résumant les développements du chapitre III de ce livre, est
1783
40, Plon, Paris, 1937. 290. Cette expression que
nous
avons citée plus haut (rex pater Europæ) n’est pas seulement symboliq
1784
ement en vie ! 291. The Making of Europe, 1932.
Nous
citons d’après l’édition de Meridian Books, New York, 1958, p. 16-17.
1785
En 1924 paraissait le Manifeste paneuropéen, dont
nous
extrayons les passages suivants : Européens ! Européennes ! L’heure
1786
t vit dans la peur continuelle de ses voisins, il
doit
s’assurer de sa subsistance autonome en temps de guerre, comme une pl
1787
s Européens. Vivant dans des États démocratiques,
nous
sommes co-responsables de la politique de nos gouvernements. Nous n’a
1788
s, nous sommes co-responsables de la politique de
nos
gouvernements. Nous n’avons pas le droit de nous borner à la critique
1789
esponsables de la politique de nos gouvernements.
Nous
n’avons pas le droit de nous borner à la critique, nous avons le devo
1790
e nos gouvernements. Nous n’avons pas le droit de
nous
borner à la critique, nous avons le devoir de contribuer à l’élaborat
1791
’avons pas le droit de nous borner à la critique,
nous
avons le devoir de contribuer à l’élaboration de nos destins politiqu
1792
droit de nous borner à la critique, nous avons le
devoir
de contribuer à l’élaboration de nos destins politiques. Si les peupl
1793
avons le devoir de contribuer à l’élaboration de
nos
destins politiques. Si les peuples de l’Europe le veulent, la Paneuro
1794
phiquement groupés comme les peuples d’Europe, il
doit
exister une sorte de lien fédéral […]. C’est ce lien que je voudrais
1795
barrières douanières) que les Traités de paix ont
dû
créer pour faire droit, en Europe, aux aspirations nationales… C’est
1796
bsolue et de l’entière indépendance politique que
doit
être réalisée l’entente entre Nations européennes. […] Avec les droit
1797
irment que la vie des peuples qu’ils représentent
doit
être fondée sur le respect de la personne, la sécurité, la justice so
1798
cours de ces dernières années. … L’Union fédérale
devra
posséder essentiellement : 1. Un gouvernement responsable non pas en
1799
mbres, mais envers leurs peuples, par lesquels il
devra
pouvoir exercer une juridiction directe dans les limites de ses attri
1800
édéralistes qui se constituent dès lors dans tous
nos
pays, et qui vont tenir à Montreux, en septembre 1947, leur premier g
1801
noncent en faveur d’une « union plus étroite » de
nos
peuples. Les militants travaillent, écrivent et organisent ; les mini
1802
nationalistes qui, par deux fois dans le temps de
nos
vies, sont venues briser la paix et obscurcir l’avenir de toute l’hum
1803
temps sombres du Moyen Âge seraient revenus parmi
nous
, avec toute leur cruauté et leur misère. Ils peuvent encore revenir.
1804
er la famille européenne, dans toute la mesure où
nous
le pouvons encore, et de l’assurer d’une structure à l’abri de laquel
1805
aquelle elle puisse vivre en paix et en sécurité.
Nous
devons construire une sorte d’États-Unis d’Europe. Ainsi seulement, d
1806
le elle puisse vivre en paix et en sécurité. Nous
devons
construire une sorte d’États-Unis d’Europe. Ainsi seulement, des cent
1807
e réunit à La Haye le 7 mai 1948. Le document que
nous
citons, discuté phrase à phrase, jusqu’à la dernière minute, par les
1808
circuler, mais qui ne sauraient plus la protéger,
notre
Europe désunie marche à sa fin. Aucun de nos pays ne peut prétendre,
1809
r, notre Europe désunie marche à sa fin. Aucun de
nos
pays ne peut prétendre, seul, à une défense sérieuse de son indépenda
1810
ne défense sérieuse de son indépendance. Aucun de
nos
pays ne peut résoudre, seul, les problèmes que lui pose l’économie mo
1811
oderne. À défaut d’une union librement consentie,
notre
anarchie présente nous exposera demain à l’unification forcée, soit p
1812
nion librement consentie, notre anarchie présente
nous
exposera demain à l’unification forcée, soit par l’intervention d’un
1813
oit à la mesure du danger. Tous ensemble, demain,
nous
pouvons édifier avec les peuples d’outre-mer associés à nos destinées
1814
s édifier avec les peuples d’outre-mer associés à
nos
destinées, la plus grande formation politique et le plus vaste ensemb
1815
politique et le plus vaste ensemble économique de
notre
temps. Jamais l’histoire du monde n’aura connu un si puissant rassemb
1816
défense et pour l’illustration des droits et des
devoirs
de la personne humaine, dont malgré toute ses infidélités, l’Europe d
1817
rce est dans la liberté. Tel est l’enjeu final de
notre
lutte. C’est pour sauver nos libertés acquises, mais aussi pour en él
1818
t l’enjeu final de notre lutte. C’est pour sauver
nos
libertés acquises, mais aussi pour en élargir le bénéfice à tous les
1819
our en élargir le bénéfice à tous les hommes, que
nous
voulons l’union de notre continent. Sur cette union l’Europe joue son
1820
ce à tous les hommes, que nous voulons l’union de
notre
continent. Sur cette union l’Europe joue son destin et celui de la pa
1821
de la paix du monde. Soit donc notoire à tous que
nous
, Européens, rassemblés pour donner une voix à tous les peuples de ce
1822
peuples de ce continent, déclarons solennellement
notre
commune volonté dans les cinq articles suivants, qui résument les rés
1823
ivants, qui résument les résolutions adoptées par
notre
Congrès : 1° Nous voulons une Europe unie, rendue dans toute son éten
1824
t les résolutions adoptées par notre Congrès : 1°
Nous
voulons une Europe unie, rendue dans toute son étendue à la libre cir
1825
irculation des hommes, des idées et des biens. 2°
Nous
voulons une Charte des droits de l’homme, garantissant les libertés d
1826
le libre exercice d’une opposition politique. 3°
Nous
voulons une Cour de justice capable d’appliquer les sanctions nécessa
1827
nécessaires pour que soit respectée la Charte. 4°
Nous
voulons une Assemblée européenne, où soient représentées les forces v
1828
où soient représentées les forces vives de toutes
nos
nations. 5° Et nous prenons de bonne foi l’engagement d’appuyer de to
1829
ées les forces vives de toutes nos nations. 5° Et
nous
prenons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans
1830
enons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous
nos
efforts, dans nos foyers et en public, dans nos partis, dans nos égli
1831
l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans
nos
foyers et en public, dans nos partis, dans nos églises, dans nos mili
1832
s nos efforts, dans nos foyers et en public, dans
nos
partis, dans nos églises, dans nos milieux professionnels et syndicau
1833
ns nos foyers et en public, dans nos partis, dans
nos
églises, dans nos milieux professionnels et syndicaux, les hommes et
1834
n public, dans nos partis, dans nos églises, dans
nos
milieux professionnels et syndicaux, les hommes et les gouvernements
1835
des membres aux travaux du Conseil de l’Europe ne
doit
pas altérer leur contribution à l’œuvre des Nations unies et des autr