1 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Avant-propos
1 tations — des prises de conscience successives de notre unité de culture, des temps homériques à nos jours. Au cours de ces t
2 de notre unité de culture, des temps homériques à nos jours. Au cours de ces trois millénaires, combien d’auteurs ont-ils é
3 combien d’auteurs ont-ils écrit sur le sujet qui nous occupe ? On en trouve nommés près de 2.000 dans l’index d’un ouvrage
4 époque, soit en tant que témoins des origines de notre civilisation ou de l’apparition de ses problèmes cruciaux au niveau d
5 champions des plans d’union fédérative qui, sous nos yeux, commencent à prendre corps. De cette évolution, qui va du Mythe
6 en sauvant du même coup ce qui reste valable dans nos fécondes diversités. 2. L’Europe a exercé dès sa naissance une foncti
7 s, adjectif signifiant « qui voit très loin ». 4. Nous ne trouverons l’Europe qu’en la faisant, comme l’enseigne le mythe de
8 a première idée de cette anthologie, et auquel je dois une bonne part des recherches bibliographiques qu’elle impliquait. Pa
2 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Première partie. Les Origines d’Hésiode à Charlemagne, (du ixe siècle av. J.-C. au xie siècle de notre ère)
9 magne (du ixe siècle av. J.-C. au xie siècle de notre ère) D’où vient le nom ? Quel est son sens ? Depuis quand parle-t-o
10 uis le congrès de La Haye, au mois de mai 1948 ?) Nous avons cherché la réponse ou plutôt les réponses à ces questions, en r
11 lippe le Bel, premier auteur d’un plan d’union de nos États, au début du xive siècle. Nous avons décidé d’aller beaucoup p
12 n d’union de nos États, au début du xive siècle. Nous avons décidé d’aller beaucoup plus haut. Cette recherche nous a condu
13 écidé d’aller beaucoup plus haut. Cette recherche nous a conduit vers des confins étranges et des temps fabuleux. Le premier
14 , c’est Hésiode, qui apparaît vers l’an 900 avant notre ère1. Et le premier qui l’ait décrite en la comparant à l’Asie, c’est
15 i la défendent, ne remonte qu’au viiie siècle de notre ère, après la bataille de Poitiers, qui eut lieu en 732. L’empire car
16 ers des guerres et des querelles d’investitures : notre enquête sur les Origines se termine donc au xie siècle de notre ère.
17 ur les Origines se termine donc au xie siècle de notre ère. 1.Protohistoire d’un continent sans nom La quatrième périod
18 rtour de la Méditerranée, pour remonter de là sur notre continent et pénétrer profondément dans sa forêt centrale, au-delà de
19 Angleterre. Vers la fin du iiie millénaire avant notre ère, la métallurgie et ses techniques inventées dans le Proche-Orient
20 et bronze) se répand dans tout le continent. Ici nous cédons la parole à M. André Varagnac, l’un de nos meilleurs guides da
21 ous cédons la parole à M. André Varagnac, l’un de nos meilleurs guides dans la protohistoire du continent : Avec cette mé
22 , dès la première moitié du iie millénaire avant notre ère, un système d’échanges maritimes associant à la Méditerranée cett
23 che.2 Aux approches du dernier millénaire avant notre ère, il semble bien qu’une sorte de civilisation commune se soit éten
24 a tiré ce nom ni qui le lui a donné, à moins que nous ne disions qu’elle l’a pris d’Europe de Tyr, car, auparavant, ainsi q
25 es fleuves, nourrissent la jeunesse des hommes », nous dit Hésiode. À ce poète qui vécut en Béotie vers l’an 900 avant J.-C.
26 te qui vécut en Béotie vers l’an 900 avant J.-C., nous devons la première mention connue du nom d’Europe, au vers 357 de sa
27 i vécut en Béotie vers l’an 900 avant J.-C., nous devons la première mention connue du nom d’Europe, au vers 357 de sa Théogon
28 son, première épouse de Zeus. Beaucoup plus tard, nous retrouvons Europe non plus déesse mais femme légendaire. Agénor, roi
29 up d’œuvres perdues de poètes antérieurs, et dont nous parlent Hérodote et Thucydide entre autres, nous possédons une versio
30 nous parlent Hérodote et Thucydide entre autres, nous possédons une version grecque tardive : la célèbre « Idylle » de Mosc
31 dylle » de Moschos, qui date du iie siècle avant notre ère, en pleine littérature alexandrine. Il est probable que Moschos,
32 vases décorés ou pierres gravées. Il a fixé pour nous le décor printanier où les poètes, sculpteurs et peintres de vingt si
33 mi les Charites la déesse née de l’écume. Elle ne devait pas longtemps prendre plaisir à ces fleurs, ni conserver intacte sa c
34 chères compagnes, compagnes de mon âge, asseyons- nous sur ce taureau, pour notre divertissement ; à coup sûr, il nous recev
35 es de mon âge, asseyons-nous sur ce taureau, pour notre divertissement ; à coup sûr, il nous recevra toutes sur son dos étalé
36 ureau, pour notre divertissement ; à coup sûr, il nous recevra toutes sur son dos étalé, tant il a l’air paisible et doux, e
37 le songe du début de l’Idylle qui contient, pour nous tout au moins, la véritable signification du mythe ; ces deux terres
38 e gâteau rituel aux dieux préservateurs à qui est l’hommage : et j’aperçois alors un aigle qui fuit vers l’autel bas de
39 et plus anciennes d’un millénaire au moins, comme nous le verrons, que symbolise l’Idylle de Moschos, si tardive qu’elle soi
40 de noms de dieux et de lieux grecs. Et tout cela nous renvoie, historiquement, à des événements situés au xvie siècle avan
41 nt, à des événements situés au xvie siècle avant notre ère, selon les anciennes chroniques grecques, méprisées par le xixe
42 tal, qui va prendre le nom de sa précieuse proie. Nous ne donnerons pas ici d’autres versions fameuses de l’Enlèvement, cell
43 elles ne font qu’imiter le modèle de Moschos, que nous avons tenu à citer en entier parce qu’il figure en quelque sorte l’ét
44 religieux chrétien, un peu comme Simone Weil, de nos jours, le fera pour d’autres mythes, celui de Prométhée notamment. En
45 porelle en prenant l’humaine chair. Comme l’un de nous il vint demeurer en ce monde terrestre plein de tribulations… l’âme d
46 nde terrestre plein de tribulations… l’âme dévote doit le suivre et se tenir à lui comme à un très ferme appui. Pour le gé
47 ymbolise et l’Europe naissant à l’histoire. Un de nos grands historiens contemporains, G. de Reynold, nous y aidera mieux q
48 s grands historiens contemporains, G. de Reynold, nous y aidera mieux que personne : Europe nous est venue d’Asie, mère de
49 ynold, nous y aidera mieux que personne : Europe nous est venue d’Asie, mère de toutes les grandes religions, génératrice d
50 nifestation secondaire. Comment va-t-il évoluer ? Nous verrons ce culte monter vers le nord, se répandre peu à peu dans l’He
51 echniques, c’est à un autre mythe, moins connu de nos jours, que nous devons attribuer la persistance d’un concept de l’Eur
52 t à un autre mythe, moins connu de nos jours, que nous devons attribuer la persistance d’un concept de l’Europe comme contin
53 n autre mythe, moins connu de nos jours, que nous devons attribuer la persistance d’un concept de l’Europe comme continent dis
54 Église, qu’entend remonter, dès le ive siècle de notre ère, cette tradition indépendante de la Grèce : nous l’appellerons le
55 e ère, cette tradition indépendante de la Grèce : nous l’appellerons le Mythe de Japhet. Selon saint Jérôme (346-420) dans s
56 lequel insistent tous ces exégètes est celui que nous avons souligné dans le verset 27 cité : dilatet selon la Vulgate. Jap
57 ien l’état du continent dans la seconde moitié de notre premier millénaire : ce mélange originellement « indifférent » (à l’é
58 celle de la chrétienté, la logique eût voulu que notre continent fût nommé Japhétie plutôt qu’Europe. Ainsi Guillaume Postel
59 he : là où cette vache tombera de fatigue, Cadmus devra bâtir une ville. Il achète donc une vache marquée d’une pleine lune b
60 réalités historiques que sa thèse « phénicienne » nous rend intelligibles : Les Phéniciens, dans la Méditerranée anté-homér
61 e d’une Terre occidentale, qu’en leur langue, ils devaient nommer la « terre du Couchant », Eréba. Ils tenaient de leurs maîtres
62 était effondrée dans ces eaux, où quelques-uns de nos navigateurs modernes ont pensé la retrouver, où certains de nos géogr
63 s modernes ont pensé la retrouver, où certains de nos géographes et géologues s’entêtent encore à l’entrevoir.17 Mais la
64 e confirment cette date. Par la Crète, l’alphabet nous vient des Phéniciens ; ceux-ci colonisèrent la Béotie et y firent sou
65 est demeuré célèbre sous le nom fameux d’Iapet. Nous allons voir comment s’explique cette apparente confusion. 5.Les ét
66 5.Les étymologies L’étymologie, trop souvent, nous est donnée pour science par ceux qui la pratiquent sans art. À traver
67 elle que le nom d’Europe vient de l’hébreu et que notre continent fut la part de Japhet. (Il s’agit donc, comme on l’a vu plu
68 les Prophètes.) Goropius écrit, selon Mercator : Nous voyons qu’à Japhet est promise dilatation, ou, comme d’autres l’inter
69 comme d’autres l’interprètent, joie, laquelle il devait obtenir lorsque le Christ nous aurait rachetés par sa mort. E donc si
70 oie, laquelle il devait obtenir lorsque le Christ nous aurait rachetés par sa mort. E donc signifie un mariage légitime ; Ur
71 e soleil se couche. De leur côté, la lumière ; du nôtre , l’obscurité, les ténèbres, l’Arip, mot que l’on doit mettre à côté d
72 , l’obscurité, les ténèbres, l’Arip, mot que l’on doit mettre à côté du sombre Érèbe de la mythologie grecque. En effet, ne
73 de Reynold, qui tient pour l’étymologie grecque, nous signale toutefois une raison supplémentaire en faveur de l’origine sé
74 lien indirect, et c’est encore la mythologie qui nous l’explique : Erebos, en mythologie, c’est le fils du Chaos et le frè
75 ndirectement, du sémitique ereb, soir. d) Reste notre nom grec, celui de la fille d’Agénor. Ici, nous invoquerons de nouvea
76 notre nom grec, celui de la fille d’Agénor. Ici, nous invoquerons de nouveau G. de Reynold21 : Europe est dans son premier
77 bien comme accusatif. Régulièrement, le nominatif devrait être : euruopès, ou euruops ; mais ces deux formes sont hypothétiques
78 clinaison. Quant à l’étymologie, elle est facile. Nous avons là des composés de deux autres mots grecs : l’adjectif eurus, l
79 pour devenir lui-même un substantif. Et voilà qui nous oblige à consulter la mythologie. e) Ces précisions épuisent-elles
80 ues. Mais ce parallèle entre l’Europe et la Grèce doit être étendu à des rapports plus nobles que ceux de la nature corporel
81 Monde cesse… De Carthage, colonie de Tyr (fondée nous l’avons vu, par Phœnix, l’un des frères d’Europe), Hannon était allé
82 tait allé jusqu’au Sénégal dès le Ve siècle avant notre ère. C’est un autre amiral carthaginois, Himilco, qui, selon Pline, r
83 Un poète de la décadence, Rufius Festus Avenius, devait mettre en vers latin, vers 370, le récit du périple d’Himilco : Au-d
84 les Océanides. Hippias vivait au ve siècle avant notre ère. Avant lui, Hécathée de Milet, né vers 540 av. J.-C., avait écrit
85 de là, tous les auteurs antiques jusqu’à Strabon nous donnent la même définition : l’Europe va des Colonnes d’Hercule (c’es
86 plus convaincu que la terre est très vaste et que nous qui habitons du Phase aux Colonnes d’Hercule, nous n’en habitons qu’u
87 ous qui habitons du Phase aux Colonnes d’Hercule, nous n’en habitons qu’une petite partie, vivant tout autour de la mer, com
88 mmes braves et courageux, la nature de leurs lois doit s’ajouter à la répugnance de donner essor à leur courage. § 23… Ce qu
89 n appelle Grecs plutôt les gens qui participent à notre éducation que ceux qui ont une même origine que nous.34 Reprenons m
90 e éducation que ceux qui ont une même origine que nous .34 Reprenons maintenant la généalogie des descriptions géographique
91 ster : L’Ister est le plus grand des fleuves que nous connaissions… On ne doit pas s’étonner que l’Ister reçoive tant de ri
92 us grand des fleuves que nous connaissions… On ne doit pas s’étonner que l’Ister reçoive tant de rivières puisqu’il traverse
93 écrivant sous les règnes d’Auguste et de Tibère, nous donne un premier grand tableau géographique de l’Europe, continent su
94 de l’Europe, continent supérieur aux deux autres, nous dit-il, à cause des conditions éminemment favorables dans lesquelles
95 antité de bétail et fort peu de bêtes féroces, et nous aurons achevé de donner de la nature de ce continent une idée général
96 quatre nations. Sautons de là au xive siècle de notre ère. Dans son Commento alla Comedia 36, Giovanni Boccace (1313-1375)
97 nciens se plurent à diviser le monde habitable de notre hémisphère supérieur en trois parties, qu’ils nommèrent l’Asie, l’Eur
98 mer Méditerranée, qui se continue par la mer que nous appelâmes Africaine ; et ainsi les géographes la nommèrent Européenne
99 e continent, elle a pourtant des avantages qui la doivent faire préférer aux autres. L’air y est extrêmement tempéré, et les pr
100 ris en 1816 : En sortant des mains de la nature, notre partie du monde n’avait reçu aucun titre à cette glorieuse prééminenc
101 qui possède le moins de richesses territoriales… nous ne sommes riches que d’emprunts. Tel est néanmoins le pouvoir de l’es
102 humain. Ainsi d’Hérodote et d’Hippocrate jusqu’à nos jours, l’Europe physique n’a pas cessé d’être conçue comme un ensembl
103 rps ». C’est tout cela que résume l’historien que nous avons pris pour guide dans ce dédale crétois, Gonzague de Reynold :
104 ue de la nature. L’Europe, c’est le continent qui doit se projeter hors de soi-même, celui de l’expansion et de la conquête,
105 la représentaient comme une femme assise. Postel, nous dit Moreri à l’article Europe, la représente ainsi en l’honneur de Ch
106 de la réalité qu’on ne l’imagine généralement de nos jours. Mais la conscience politico-historique d’une entité européenne
107 , et enfin par tous les auteurs européens jusqu’à nos jours qui déclarent s’inspirer de « la Tradition », D. de Rougemont d
108 terprétation, uniquement favorable à l’Orient, de nos deux termes symboliques ne peut manquer d’impressionner. On ne saurai
109 traduit presque toujours par oriens des mots que nos versions modernes rendront par « ciel » ou « soleil levant », voire p
110 ogètes. Il faut attendre le début du Ve siècle de notre ère pour voir reparaître — et c’est la première fois depuis Hérodote4
111 um barbara Peuce Nutrierat…44 Au iie siècle de notre ère — donc 200 ans après l’inscription de Philae : notons ce long sil
112 omie du salut », et c’est à ses saints qu’elle le doit . Sulpice Sévère est en effet le biographe de saint Martin de Tours, q
113 pa circuita. C’est donc à ses saints que l’Europe doit de se distinguer enfin de « l’Occident » — si mal vu par les spiritue
114 le terme d’Européens, pour la première fois dans notre ère, désigne une communauté continentale, celle qui englobe dans un m
115 Le recul de l’islam à partir de cette date serait à une crise intérieure du monde arabe, et surtout à la défaite subie
116 l pour que Poitiers marque une date décisive dans notre histoire. La preuve est là, qu’au viiie siècle, ceux qui défendent c
117 hors de Rome, à domination franque incontestée —  nous dirions franco-germanique. Ce n’est donc plus seulement l’une des tro
118 et papauté, dans les siècles à venir, qui seront notre Moyen Âge, vont remplir les chroniques de leurs luttes, refoulant le
119 du ixe et de tout le xe siècle, Jürgen Fischer nous cite plusieurs dizaines d’auteurs qui parlent encore de l’Europe, mai
120 emonte vers les Allemagnes, accompagné seulement, nous dit le récit de l’époque52, par très peu de soldats, c’est-à-dire :
121 hrétienté, l’idée de l’Europe. Ici donc prend fin notre enquête sur les origines attestées. 1. Selon la démonstration de V
122 4. Hérodote : livre IV, dédié à Melpomène. 5. Nous empruntons la traduction de l’Idylle au précieux petit livre d’Alfred
123 formation de l’Europe, I, p. 112, 110, 111. 11. Nous suivons ici la démonstration de Jürgen Fischer, op. cit., p. 10 à 19 
124  ; à l’ouest l’Europe. 32. Dans une lettre qu’il nous adresse au sujet de cette Anthologie. 33. Traduction de Delavaud, ch
3 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Deuxième partie. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — 1. Sur plusieurs siècles de silence « européen »
125 son « toit », dit l’un d’entre eux — ces temps où nos ancêtres n’ont manifesté nulle conscience de former une Europe ? Cett
126 e absent que chez trois des auteurs marquants que nous citerons : chez Dante, surtout préoccupé de faire triompher le princi
4 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Deuxième partie. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — 2. Premiers plans d’union
127 comme la Lune reçoit du Soleil la lumière qu’elle nous renvoie. De lui viennent l’autorité (un prince païen ne saurait être
128 nt aux huit autres. Nul chef ne commande sans lui devoir son autorité. Cependant, l’empereur est la cause première de l’ordre
129 paix du genre humain. Et le monarque, l’empereur doit dominer les hommes au nom de l’intelligence supérieure qui lui est im
130 le est le meilleur de tous les moyens qui peuvent nous procurer le bonheur…57 Si nous considérons le village, dont la fin e
131 oyens qui peuvent nous procurer le bonheur…57 Si nous considérons le village, dont la fin est le concours agréable des pers
132 minence, il est complètement détruit. Ensuite, si nous considérons la cité, dont la fin est le bien-vivre et le mieux-vivre,
133 ranquillité les bienfaits de la cité, un seul roi doit régner et gouverner ; autrement, non seulement les membres du royaume
134 ’un seul commande, qu’un seul dirige ; et ce chef doit être appelé monarque ou empereur. Donc il est évident que la bonne ex
135 sur son égal aucun pouvoir), un troisième prince doit exister, d’une juridiction plus ample, et qui tienne les deux princes
136 e genre humain peut être gouverné par un seul, ne doit pas être entendue au sens que les plus minimes règlements d’une ville
137 es plus minimes règlements d’une ville quelconque doivent émaner directement du prince suprême ; souvent en effet les lois muni
138 et villes possèdent des qualités différentes, qui doivent être dirigées par des lois différentes. La loi est une règle de direc
139 est une règle de direction pour la vie. Autrement doivent être dirigés les Scythes qui vivent hors le septième climat, ils subi
140 s points communs qui intéressent tous les hommes, doit être gouverné par un seul monarque, et doit être orienté vers la paix
141 mmes, doit être gouverné par un seul monarque, et doit être orienté vers la paix par une seule loi. Cette règle ou loi, les
142 loi. Cette règle ou loi, les princes particuliers doivent la recevoir du monarque ; ainsi l’intellect pratique reçoit de l’inte
143 s principes universels.60 Si, depuis la chute de nos premiers parents, cause de toutes nos erreurs, nous considérons les m
144 la chute de nos premiers parents, cause de toutes nos erreurs, nous considérons les mœurs des hommes et les événements, nou
145 os premiers parents, cause de toutes nos erreurs, nous considérons les mœurs des hommes et les événements, nous ne trouveron
146 nsidérons les mœurs des hommes et les événements, nous ne trouverons nulle part le monde universellement en paix, sauf sous
147 èrent leur plénitude, car aucune fonction utile à notre bonheur ne resta sans titulaire. Comment se comporta le monde, commen
148 uture fut déchirée par les ongles de la cupidité, nous pouvons le lire chez les historiens, puissions-nous ne pas le revoir.
149 us pouvons le lire chez les historiens, puissions- nous ne pas le revoir. Ô genre humain, de quelles luttes et querelles, de
150 e quelles luttes et querelles, de quels naufrages dois -tu être agité ! Tu es devenu un monstre aux multiples têtes, et tu te
151 ra d’agir sur la conscience des meilleurs jusqu’à nous  — voici la description étonnamment précise pour l’époque, d’une Europ
152 éographique mais déjà « culturelle » comme dirait notre siècle. Son unité dans la diversité est illustrée par l’exemple des l
153 confusion des langues dont on vient de parler62, nous avons de sérieuses raisons de penser qu’alors pour la première fois l
154 fut plantée aux rivages de l’Orient, et que de là notre race s’est propagée des deux côtés en multiples rameaux pour s’étendr
155 gion septentrionale ; et le troisième groupe, que nous appelons maintenant les Grecs, occupa une partie de l’Europe et une p
156 erses langues vulgaires ont pris naissance, comme nous le montrerons ci-dessous. En effet, tout ce qui, des bouches du Danub
157 s. (D’ailleurs en vain.) C’est à Ernest Renan que nous devons la résurrection de ce projet, enterré pendant cinq siècles dan
158 ’ailleurs en vain.) C’est à Ernest Renan que nous devons la résurrection de ce projet, enterré pendant cinq siècles dans la pa
159 cléricales s’étaient arrogées jusque-là. En 1300, nous trouvons Pierre Dubois exerçant à Coutances les fonctions d’avocat de
160 s du gouvernement. En effet, le premier écrit qui nous reste de lui, le Traité sur l’abrègement des guerres et des procès, d
161 léricales. Pendant toute la durée de cette lutte, nous le voyons à côté du roi, recevant ses inspirations, lui fournissant d
162 nérale de la chrétienté au roi de France. En 1307 nous trouvons de nouveau Dubois en Normandie. En l’année 1308, il paraît a
163 ent lié à celui de « l’abréviation des guerres ». Nous suivrons donc ici l’analyse proposée par Chr. L. Lange dans son ouvra
164 e que dans les choses spirituelles, il peut et il doit y avoir un seul prince qui, quant au spirituel, gouvernerait et dirig
165 . Fort de l’autorité gagnée par ce moyen, le pape devrait prendre l’initiative de la convocation d’un concile qui établirait la
166 locales, désirent ouvrir des conflits, devant qui doivent -ils plaider ?… On peut répondre que le concile doit statuer que des a
167 nt-ils plaider ?… On peut répondre que le concile doit statuer que des arbitres ecclésiastiques ou autres seraient désignés,
168 pas contente de la sentence, les juges eux-mêmes doivent renvoyer tout le procès, accompagné des sentences, devant le siège ap
169 uverain Pontife, si cela est juste ; si non elles doivent être confirmées et enregistrées dans les archives de l’Église ad perp
170 ’affirmation absolue de la souveraineté de l’État doit , poussée à fond, amener l’établissement de l’anarchie dans les relati
171 ’est le même problème qui se pose toujours devant notre époque comme devant celle de Philippe le Bel et de Boniface VIII. Pie
172 rit plus loin ; toute la Gaule, limite extrême de notre continent, et la Grande-Bretagne, projetée hors du continent, sont fr
173 sûr. … Qui eût jamais pensé que le roi des Gaules dût vivre en une geôle britannique, et peut-être y mourir ? Et voici que
174 britannique, et peut-être y mourir ? Et voici que nous sommes maintenant certains qu’il est en cette geôle et nous craignons
175 s maintenant certains qu’il est en cette geôle et nous craignons qu’il y meure. Qui eût imaginé que l’armée des Anglais s’av
176 e roi appelle Antoine carbonista, charbonnier. On doit supposer que c’est cet esprit aventureux, riche en ressources, qui a
177 texte fort long, redondant et fleuri comme il se devait à l’époque, nous traduirons ici d’amples extraits : il nous paraît qu
178 edondant et fleuri comme il se devait à l’époque, nous traduirons ici d’amples extraits : il nous paraît que le justifient l
179 poque, nous traduirons ici d’amples extraits : il nous paraît que le justifient les nombreux rapprochements que cette lectur
180 e cette lecture suggère avec les circonstances de notre temps. Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, Nous, Georges, roi de
181 avec les circonstances de notre temps. Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, Nous, Georges, roi de Bohême, faisons savoir à
182 re temps. Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, Nous , Georges, roi de Bohême, faisons savoir à tous et à chacun, pour qu’o
183 u’en examinant les écrits des anciens historiens, nous constatons que la chrétienté fut autrefois extrêmement florissante et
184 omination des chrétiens. Maintenant, en revanche, nous voyons tous combien elle est déchirée, réduite, affaiblie, dépouillée
185 gloire ? Que t’ont servi tant de victoires, si tu devais si vite être menée au triomphe de tes vainqueurs ? À quoi bon avoir r
186 enté au point que des cent-dix-sept royaumes dont nous avons parlé, il n’en a subsisté que seize ? Il est peut-être certains
187 re certains péchés que Dieu veut punir, ainsi que nous lisons dans l’Ancien Testament que cela s’est produit quelquefois. Au
188 que cela s’est produit quelquefois. Aussi croyons- nous devoir nous examiner attentivement, afin que, si une faute a été comm
189 ela s’est produit quelquefois. Aussi croyons-nous devoir nous examiner attentivement, afin que, si une faute a été commise, el
190 st produit quelquefois. Aussi croyons-nous devoir nous examiner attentivement, afin que, si une faute a été commise, elle so
191 la ruine de Constantinople et d’autres provinces, nous devons pourtant, si nous sommes avides de gloire, souhaiter cette occ
192 ine de Constantinople et d’autres provinces, nous devons pourtant, si nous sommes avides de gloire, souhaiter cette occasion q
193 e et d’autres provinces, nous devons pourtant, si nous sommes avides de gloire, souhaiter cette occasion qui peut nous réser
194 ides de gloire, souhaiter cette occasion qui peut nous réserver l’honneur d’être appelés défenseurs et mainteneurs du nom ch
195 mainteneurs du nom chrétien. C’est pourquoi, dans notre désir de voir cesser et disparaître entièrement ces guerres, rapines,
196 tièrement ces guerres, rapines, désordres (etc.), nous nous sommes décidés, en toute connaissance de cause, après mûre délib
197 ment ces guerres, rapines, désordres (etc.), nous nous sommes décidés, en toute connaissance de cause, après mûre délibérati
198 rélats, des princes, des grands, des nobles et de nos docteurs en droit divin et humain, à cet acte d’alliance, de paix, de
199 du respect de Dieu et du maintien de la foi, pour nous , nos héritiers et nos futurs successeurs, à perpétuité. Les trois pr
200 pect de Dieu et du maintien de la foi, pour nous, nos héritiers et nos futurs successeurs, à perpétuité. Les trois premier
201 u maintien de la foi, pour nous, nos héritiers et nos futurs successeurs, à perpétuité. Les trois premiers articles du tra
202 et de l’arbitrage international : Quatrièmement, nous voulons que si par hasard quelqu’un ou quelques-uns, en dehors de cet
203 uns, en dehors de cette convention qui réclame de nous amour et fraternité, et sans avoir été attaqués ou provoqués, ouvrent
204 provoqués, ouvrent les hostilités contre l’un de nous , ou qu’il arrivât qu’elles fussent ouvertes (ce qui paraît fort peu à
205 à craindre étant donné cette amitié et charité), notre Assemblée ci-dessous désignée doit, au nom de tous ceux qui figurent
206 et charité), notre Assemblée ci-dessous désignée doit , au nom de tous ceux qui figurent dans ce traité, envoyer immédiateme
207 traité, envoyer immédiatement des ambassadeurs à nos frais communs et sans même en être requise par notre collègue attaqué
208 os frais communs et sans même en être requise par notre collègue attaqué, pour apaiser les litiges et rétablir la paix, à un
209 ar l’un des moyens susdits, tous les autres parmi nous , d’un accord unanime, voulons secourir notre allié attaqué ou contrai
210 parmi nous, d’un accord unanime, voulons secourir notre allié attaqué ou contraint de se défendre en lui procurant chaque ann
211 ocurant chaque année pour sa défense les dîmes de notre royaume, ainsi que les revenus, gains ou émoluments de nos gens et de
212 me, ainsi que les revenus, gains ou émoluments de nos gens et de nos sujets, qu’ils auront versé à proportion de trois jour
213 es revenus, gains ou émoluments de nos gens et de nos sujets, qu’ils auront versé à proportion de trois jours par année pou
214 tivée sans la justice ni la justice sans la paix… nous avons prévu d’abord d’organiser une sorte de Consistoire général qui
215 a qualité des personnes et des statuts, selon que notre Assemblée ci-dessous désignée ou la majorité de celle-ci l’aura arrêt
216 xé aux procès pour éviter qu’ils ne s’éternisent, nous voulons que le juge lui-même et ses assesseurs rendent leur jugement
217 portionnellement les forces et les ressources qui nous sont communes ; et pour accomplir et exécuter cette tâche, nous paier
218 unes ; et pour accomplir et exécuter cette tâche, nous paierons et donnerons toutes les dîmes qui sont données et versées au
219 glises, aux ecclésiastiques et aux religieux dans nos royaumes, principautés et seigneuries avec nos revenus, profits et ém
220 ns nos royaumes, principautés et seigneuries avec nos revenus, profits et émoluments et ceux de nos sujets, à fournir, comm
221 vec nos revenus, profits et émoluments et ceux de nos sujets, à fournir, comme il est dit, à raison de trois jours par an t
222 e fortune ne finisse par accabler l’imprévoyance, nous décidons que, d’un commun accord de toute notre Assemblée ou de la ma
223 e, nous décidons que, d’un commun accord de toute notre Assemblée ou de la majeure partie de celle-ci, on fixera à quel momen
224 ployer, à quel endroit toutes les armées de terre devront se réunir pour poursuivre leur marche contre les Turcs. Mais voici c
225 semble et le détail, mis à exécution comme il est , nous promettons et prenons l’engagement de la manière susdite que ch
226 le et le détail, mis à exécution comme il est dû, nous promettons et prenons l’engagement de la manière susdite que chacun d
227 l’engagement de la manière susdite que chacun de nous assemblera ses ambassadeurs, gens notables et jouissant d’une grande
228 immédiatement suivants sans interruption, et, en notre nom et au nom des autres membres incorporés ou à incorporer, fassent,
229 semblée elle-même ou la majorité de celle-ci juge devoir en ordonner et disposer autrement, l’Assemblée elle-même ait un seul
230 ul président X en soit le père et la tête, et que nous autres rois et princes de la chrétienté en soyons les membres ; que l
231 ons les membres ; que ledit Collège ait aussi sur nous tous, sur nos sujets et sur ceux qui l’auront prorogé, juridiction gr
232  ; que ledit Collège ait aussi sur nous tous, sur nos sujets et sur ceux qui l’auront prorogé, juridiction gracieuse et con
233 chaque pays conserve intacts ses propres droits, nous décidons que, dans quelque nation que l’Assemblée elle-même se trouve
234 prennent les coutumes et les mœurs. D’autre part, nous disons et voulons que nous, roi de France, avec les autres rois et pr
235 s mœurs. D’autre part, nous disons et voulons que nous , roi de France, avec les autres rois et princes de la Gaule, ayons un
236 Gaule, ayons une voix dans l’Assemblée elle-même, nous , rois et princes de Germanie, une autre, et nous, doge de Venise, ave
237 nous, rois et princes de Germanie, une autre, et nous , doge de Venise, avec les princes et communes d’Italie, une troisième
238 ’autres rois et princes d’Espagne se joignaient à notre union, amitié et fraternité, ils aient eux-mêmes semblablement une vo
239 contraires sont donnés et émis sur quelque sujet, nous décidons que ce qui aura été fait et conclu par la majorité sera main
240 . Pour Æneas Silvius, l’Europe est identifiée à «  notre patrie, notre maison », car tout y participe d’un même destin menacé 
241 ilvius, l’Europe est identifiée à « notre patrie, notre maison », car tout y participe d’un même destin menacé : Maintenant,
242 intenant, c’est en Europe même, c’est-à-dire dans notre patrie, dans notre propre maison, dans notre siège, que nous sommes a
243 Europe même, c’est-à-dire dans notre patrie, dans notre propre maison, dans notre siège, que nous sommes attaqués et tués.72
244 dans notre patrie, dans notre propre maison, dans notre siège, que nous sommes attaqués et tués.72 Vers la fin de sa vie, i
245 , dans notre propre maison, dans notre siège, que nous sommes attaqués et tués.72 Vers la fin de sa vie, il avait entrepri
246 ques, ecclésiastiques, économiques et sociales, —  nous dirions la culture, en un mot. « Personne ne connaissait l’Europe aus
247 e de véritables chrétiens en dehors de l’Europe. Nous ne pouvons croire que tu sois assez ignorant de ce qui nous concerne
248 uvons croire que tu sois assez ignorant de ce qui nous concerne pour ne pas voir quelle est la puissance du peuple chrétien,
249 l prie pour le succès des croisés, il dit : Donne- nous la victoire sur tes ennemis pour que, ayant enfin recouvré la Grèce,
250 ennemis pour que, ayant enfin recouvré la Grèce, nous puissions chanter tes louanges par toute l’Europe. Relevons la triad
251 rope » : première esquisse de cette définition de notre culture par ses trois sources principales, Athènes, Rome et Jérusalem
252 es plus tard, sous le coup de cette déception. Ne devait -il pas, cependant, l’avoir prévue, lui qui avait écrit dix ans plus t
253 Souverain Pontife ni à l’empereur on ne rend leur . Il n’est plus de respect ni d’obéissance. Nous regardons le pape et
254 eur dû. Il n’est plus de respect ni d’obéissance. Nous regardons le pape et l’empereur comme des noms, des fictions. Chaque
5 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Deuxième partie. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — 3. Le problème de la guerre et l’essor des États (xvie siècle)
255 e raison, une mise en question de l’excellence de notre civilisation, qu’elles paraissent au contraire confirmer. Elles inaug
256 tinental. Elles déplacent les foyers créateurs de notre civilisation vers les rivages atlantiques. Elles créent les bases du
257 divisant l’Europe, mais seulement la chrétienté. ( Nos jugements modernes, sur ce point, sont donc frappés d’anachronisme.)
258 étant ainsi, veuillez voir, ô hommes de bien, si nos guerres sont au profit de l’Espagne, ou de la France, ou de l’Italie
259 es princes ont recours aux armes et aux traités. Nous voici donc ramenés à la seule réalité sérieuse, celle des États et de
260 mmense production intellectuelle du xvie siècle, nous n’avons donc trouvé que peu de pages témoignant d’une conscience euro
261 ce sens qu’elle ne cesse de comparer entre elles nos diverses nations comme parties d’un tout implicite. Mais ils montrent
262 prisonniers sont libérés facilement. Les villes, dussent -elles se révolter mille fois, n’ont plus à craindre qu’on les détruis
263 t, bien entendu, que se limite « l’Asie » dont on nous parle ici.) Érasme (1466-1536) En contraste éclatant avec l’aute
264 presque un motif légitime de guerre. En effet, si nous voulons être justes, quelle autre cause a poussé et pousse encore mai
265 qui est la chose la plus dangereuse qui soit, ne doit être faite qu’avec le consentement de toute la nation. Il faut suppri
266 ser le Christ, le conciliateur de toute chose. Et nous considérons cette dissemblance de noms communs à chaque pays, comme u
267 s forces collectives et régressives dont l’avenir devait révéler qu’elles ne pourraient que dévaster l’Europe par des guerres
268 ustav Vasa, et le premier pasteur de Stockholm : Nos chroniques suédoises font grand honneur à nos ancêtres des hauts fait
269  : Nos chroniques suédoises font grand honneur à nos ancêtres des hauts faits qu’ils ont accomplis en pays étrangers. Mais
270 l’honneur par l’incendie, le meurtre et la guerre devrait pouvoir se réclamer d’une juste cause, sinon l’on verra que c’est une
271 s-Quint. Ch. supra p. 43. 76. Seule exception, à notre connaissance : Tommaso Campanella (1568-1639) considère à la fin du s
272 eut plus résister aux Turcs, et que la chrétienté devra se transporter dans cette Amérique du salut découverte grâce au « roi
6 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Deuxième partie. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — 4. « Têtes de Turcs »
273 4.« Têtes de Turcs » Nous avons dit, au reste, que le xvie siècle n’apporte rien de neuf quant
274 dans le monde chrétien : les victoires des Turcs nous ont porté dans un péril extrême : et vous voulez vous quereller ! Que
275 fatigante de la Nature et des causes des choses, nous ont tous confirmé que la race la plus vigoureuse, la plus courageuse
276 vidité et de l’ambition. Quelle redoute pourrions- nous encore lui opposer s’il s’emparait de l’Allemagne ? Tout autre obstac
7 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Deuxième partie. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — 5. Les grands desseins du xviie siècle
277 e, qui semble bien avoir été la devise du siècle. Nous leur découvrons, après coup, plusieurs traits de ressemblance assez p
278 is « œcuméniques », au sens qu’a pris ce mot dans notre siècle, impliquant le rapprochement des confessions chrétiennes vers
279 imagination des créateurs d’institutions, jusqu’à nos jours. Nous les citerons ici selon la chronologie : Crucé, 1623 ; Sul
280 des créateurs d’institutions, jusqu’à nos jours. Nous les citerons ici selon la chronologie : Crucé, 1623 ; Sully, 1638 ; C
281 rope chrétienne mais le monde entier alors connu, nous savons peu. Il naquit dans le troisième quart du xvie siècle et mour
282 en chapitres, et seulement deux alinéas en tout ! Nous en respecterons l’orthographe savoureuse. La paix est un subject tri
283 te idée de statu quo à conserver, chère à Érasme, nous l’avons vu. La guerre est « sans proffit » parce qu’elle ébranle les
284 rselle. Inutile d’insister sur le parallèle avec nos « deux blocs » actuels. La plus sûre prévention de la guerre, Crucé l
285 : Auparavant que de venir aux armes (les princes devraient )… se rapporter à l’arbitrage des Potentats et Seigneurs souverains :
286 virait grandement rassemblée generale de laquelle nous parlerons cy-après… Comments est-il possible, dira quelqu’un, d’accor
287 et consequemment indissoluble. La même tolérance doit s’étendre au domaine de la religion : Qu’est-il besoin de se faire l
288 nclure au mespris des ceremonies, mais je dis que nous ne devons pas persécuter ceux qui ne veulent pas embrasser les nostre
289 u mespris des ceremonies, mais je dis que nous ne devons pas persécuter ceux qui ne veulent pas embrasser les nostres… La piet
290 re pour produire de si mauvais fruits. Tandis que nous taschons de gagner le ciel par l’ingredient de la religion, gardons-n
291 le ciel par l’ingredient de la religion, gardons- nous de tomber en une stupidité et inhumanité brutale… Toutes ces Religion
292 t publiée en plein theatre du monde : Que sçavons- nous si la postérité en voudra emologuer les articles ? Les volontez sont
293 autres monarques tant des Indes que d’Afrique, ne doivent pas estre aux derniers rangs, tous braves princes, qui se maintiennen
294 prescripts par la generale assemblée de laquelle nous avons parlé. Ce poinct estant gaigné, il faudra aduiser à ce que les
295 soit plus capable de cela que le pape. C’est son devoir de moyenner une concorde générale entre les princes chrestiens. Et po
296 et le congrès de La Haye et les grands débats de notre temps. Le Grand Dessein du duc de Sully Tout le monde, depuis
297 s de pages des Mémoires de Sully, dont au surplus nous possédons plusieurs versions : les deux premières parties datées de 1
298 ssinat du roi. Les états successifs du plan qu’il nous révèle (sous forme de lettres apocryphes ou de discours) défient la c
299 près midi du lendemain. Vous fûtes reçu, comme il nous semble, par le comte Derby, et conduit vers le roi d’Angleterre, lequ
300 vantageuses pour tous ses associés en icelui, que nous y adjoindrons le duc de Savoie, eu égard à son naturel volage et à so
301 ’adhésion de princes catholiques et même du pape. Nous en donnerons ici l’exposé magistral que l’historien Carl J. Burckhard
302 Par leur superficie et leurs richesses, ces États devront être d’importance à peu près égale, pour assurer entre eux le plus ha
303 . Le Conseil de l’Europe a les compétences et les devoirs d’un Sénat, ses membres étant à réélire tous les trois ans. Les décis
304 lire tous les trois ans. Les décisions du Conseil devront être considérées par tous les États comme exécutoires et définitives.
305 , deux dispositions : d’une part leurs souverains devront être élus par un collège composé de huit souverains : le pape, l’empe
306 autre part ces huit souverains seront obligés par devoir d’alliance à défendre ces royaumes contre toute agression. Arbitrage
307 s par le roi d’Espagne et les cantons suisses. Le devoir d’alliance des huit souverains joue également pour Venise et le royau
308 raineté du pape. La Russie enfin, selon Sully, ne devra pas être admise comme membre de la Communauté chrétienne. C. J. Burc
309 ères moraves) autant que son action de pédagogue, devaient trouver leur couronnement et l’expression de leur unité profonde dans
310 Elbing en 1645, et qui ne fut publiée qu’en 1666, devait être l’introduction à cette grande œuvre « pansophique ». Elle porte
311 anegersia, il parle — le premier peut-être ? — de notre patrie européenne : Afin que nous cessions de dissimuler nos projets
312 t-être ? — de notre patrie européenne : Afin que nous cessions de dissimuler nos projets et nos efforts, et de travailler c
313 uropéenne : Afin que nous cessions de dissimuler nos projets et nos efforts, et de travailler chacun pour soi, je vais pay
314 in que nous cessions de dissimuler nos projets et nos efforts, et de travailler chacun pour soi, je vais payer d’exemple :
315 oncer le Christ à tous les peuples. Cette Lumière doit être apportée aux autres peuples au nom de notre patrie européenne ;
316 e doit être apportée aux autres peuples au nom de notre patrie européenne ; et c’est pourquoi nous devons tout d’abord nous u
317 om de notre patrie européenne ; et c’est pourquoi nous devons tout d’abord nous unir entre nous ; car, nous autres Européens
318 notre patrie européenne ; et c’est pourquoi nous devons tout d’abord nous unir entre nous ; car, nous autres Européens, nous
319 enne ; et c’est pourquoi nous devons tout d’abord nous unir entre nous ; car, nous autres Européens, nous devons être consid
320 pourquoi nous devons tout d’abord nous unir entre nous  ; car, nous autres Européens, nous devons être considérés comme des v
321 s devons tout d’abord nous unir entre nous ; car, nous autres Européens, nous devons être considérés comme des voyageurs emb
322 ous unir entre nous ; car, nous autres Européens, nous devons être considérés comme des voyageurs embarqués sur un seul et m
323 nir entre nous ; car, nous autres Européens, nous devons être considérés comme des voyageurs embarqués sur un seul et même nav
324 cette action par les efforts qui se produisent de notre temps, en Europe plus qu’ailleurs, et qui portent en eux la pro messe
325 ommes ; c’est le Christ, la sagesse étemelle, qui nous y invite dans ce célèbre passage, Matth. 23, 8-10, en ordonnant de ne
326 ler maître, père, ou conducteur, appellations qui doivent être réservées aux lettrés ecclésiastiques et aux politiques. Ce qui
327 troduire autre chose que l’enseignement commun de nous tous, unis par des liens fraternels, que l’assujettissement de nous t
328 r des liens fraternels, que l’assujettissement de nous tous au seul Père dans les cieux et au Christ qui nous a été donné co
329 tous au seul Père dans les cieux et au Christ qui nous a été donné comme seul Maître et Conducteur. § 10. Dans chacun des tr
330 nable des hommes paisibles ». La IVe section, que nous allons citer, introduit un projet de fédération de princes, qui rappe
331 la partie lésée ainsi qu’aux souverainetés ayant intervenir…, alors certainement, l’Europe obtiendrait par ce moyen la
332 mpire… Le lieu de la première session de la Diète devrait être au centre de l’Europe, autant que possible, et ensuite comme ell
333 à leur tour, les fonctions de président à qui on devra s’adresser pour obtenir la parole ; ce président dirigera les débats
334 es débats et mettra les questions au vote, lequel devrait avoir lieu, selon moi, au bulletin secret, d’après la prudente et rec
335 du à cela dans ma réponse à la seconde objection. Nous aurons plus de commerçants et de cultivateurs ou d’ingénieux naturali
336 le bien-être présent et immédiat de chaque pays, doit être la préoccupation et l’art du gouvernement. Car la prochaine géné
337 très grosse portion du budget dans certains pays. Notre quatrième avantage est que les villes, cités et pays qui sont mis à s
338 omain a été divisé en tant de souverainetés. Mais nous pouvons aisément concevoir la commodité et l’avantage de pouvoir voya
339 pour leur intérêt historique, sinon intrinsèque, nous donnerons ci-après quelques fragments de la Préface et des XII Articl
340 je ne trouvai pas plus de difficultez à former de nos jours le Corps Européen, qu’on en trouva autrefois à former le Corps
341 u Territoire qu’il possède actuellement, ou qu’il doit posséder par le Traité ci-joint… Les Souverains ne pourront entr’eux
342 nt, aux fins de « commencer » l’union européenne… Nous avons dit que le Projet devait surtout sa célébrité au concert de rai
343 l’union européenne… Nous avons dit que le Projet devait surtout sa célébrité au concert de railleries qu’il provoqua : c’est
344 t permis de faire des romans, pourquoi trouverons- nous sa fiction mauvaise, qui nous ramènerait le siècle d’or. Rousseau,
345 pourquoi trouverons-nous sa fiction mauvaise, qui nous ramènerait le siècle d’or. Rousseau, dans son Extrait du Projet :
346 Grecs l’ont identifié avec leur dieu Hermès. 97. Nos citations sont extraites de l’Essai pour la paix présente et future d
347 tome XIV, p. 247. 100. Lettre à Grimarest, 1712. Nous la citerons plus au long, p. 119. 101. La Rochefoucauld : « C’est un
8 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Deuxième partie. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — 6. En marge des grands plans, l’utopie prolifère
348 unité, mais il y faudrait trop de pages. Bornons- nous à quelques exemples choisis aux quatre coins du continent. En 1614, a
349 partager l’Empire ottoman102. La paix perpétuelle devait être assurée « par une armée de 40.000 Suisses équipée et maintenue s
350 à Rotterdam. Le Projet de l’abbé de Saint-Pierre devait donner lieu à une série d’ouvrages plus ou moins analogues, tout au l
351 s Turcs : car il faut au contraire les avoir avec nous et les aider… contre les Russes ! Sans une ferme organisation europée
352 sses ! Sans une ferme organisation européenne, on doit tout craindre de l’influence russe : Si on réfléchit sur l’étonnante
9 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Troisième partie. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — 1. Perspectives élargies
353 : tout connaître, tout unir. Utique enim delectat nos varietas, sed in unitatem reducta : la variété du monde est délectabl
354 la ramène à l’unité. Il a vécu dans la plupart de nos pays, il souffre de leurs dissensions, il veut l’union de l’Europe da
355 avec Bossuet : œcuménisme. Européen conscient de nos valeurs spécifiques, il voit le monde s’agrandir et s’en réjouit : un
356 es en latin, en allemand et en français. Limitons- nous à quelques thèmes spécifiquement européens, qu’il a traités dans sa c
357 ain repose sur cette base, il s’ensuit qu’elle ne doit pas être contestée, mais défendue par nos princes… Si on agit donc co
358 lle ne doit pas être contestée, mais défendue par nos princes… Si on agit donc conformément au droit, l’empereur doit être
359 Si on agit donc conformément au droit, l’empereur doit être investi, dans une grande partie de l’Europe, d’un pouvoir, ainsi
360 ondant à celle de l’Église ; et de même que, dans notre Empire, en vue du maintien de la paix universelle, des contributions
361 fait régner la justice entre les princes, de même nous savons que l’Église universelle tranche les différends entre les prin
362 t permis de faire des romans, pourquoi trouverons- nous sa fiction mauvaise, qui nous ramènerait le siècle d’or.110 Au suje
363 pourquoi trouverons-nous sa fiction mauvaise, qui nous ramènerait le siècle d’or.110 Au sujet de l’abbé de Saint-Pierre, L
364 re le Grand, considérait que le rôle de la Russie devait être celui d’un trait d’union chrétien entre l’Europe et la Chine, en
365 n Seigneur des Russes et presque de tout le Nord, nous apprenons que Cam-hi, Amalogdo-Chan, monarque de la Chine et des Tart
366 assent de beaucoup ceux de leurs ancestres, comme nous apprenons tant par les relations nouvelles de la Chine, où le christi
367 s arts et les bonnes manières particulièrement de notre Europe, et ils se peuvent prester la main et obliger mutuellement à c
368 e que cette mission est la plus grande affaire de notre temps, tant pour la gloire de Dieu et la propagation de la religion c
369 et l’accroissement des Sciences et des Arts, chez nous aussi bien que chez les Chinois ; car c’est un commerce de lumière qu
370 es Chinois ; car c’est un commerce de lumière qui nous peut donner d’un seul coup leurs travaux de quelques milliers d’année
371 s milliers d’années… et doubler, pour ainsi dire, nos véritables richesses de part et d’autre.113 Enfin ce trait final :
372 Miguel de Cervantès (1547-1616) : Je sortis de notre nation pour entrer en France, et quoique nous y fussions bien accueil
373 de notre nation pour entrer en France, et quoique nous y fussions bien accueillis, je désirai voir tout le reste. Je passai
374 psychologie des peuples qui ont subsisté jusqu’à nos jours : On dit que les Français sont polis, adroits, généreux, mais
375 les génies différents des peuples qui l’habitent. Nous devons encore ajouter aux avantages de l’Europe, celui qu’elle a d’êt
376 énies différents des peuples qui l’habitent. Nous devons encore ajouter aux avantages de l’Europe, celui qu’elle a d’être pres
377 lture Paul Hazard a décrit mieux que personne, de nos jours, ce phénomène de découverte de l’Europe par elle-même117 : Qua
378 Racine et Boileau, furent bien gênés, lorsqu’ils durent suivre le roi dans ses expéditions. Bossuet n’alla jamais à Rome ; ni
379 eur manie ; impossible de les retenir chez eux. «  Nous voyageons de père en fils, sans qu’aucune affaire nous en empêche jam
380 voyageons de père en fils, sans qu’aucune affaire nous en empêche jamais », dit l’Allemand que Saint-Évremond met en scène d
381 cosmopolite, Sir Politick Wouldbe : « Si tôt que nous avons appris la langue latine, nous nous préparons au voyage ; la pre
382 « Si tôt que nous avons appris la langue latine, nous nous préparons au voyage ; la première chose dont on se fournit, c’es
383 tôt que nous avons appris la langue latine, nous nous préparons au voyage ; la première chose dont on se fournit, c’est d’u
384 d ce qu’il y a de curieux en chaque pays. Lorsque nos voyageurs sont gens de lettres, ils se munissent en partant de chez e
385 le pistoles effectives. » C’est Gregorio Leti qui nous le dit, aventurier et migrateur : Gregorio Leti119, qui eut au moins
386 sur lesquelles reposait la philosophie ancienne, doit provoquer une nouvelle conception des choses. Cette idée, qui d’abord
387 ’est à son œuvre principale, la Scienza Nuova que nous empruntons cette « Description du Monde Moderne », très caractéristiq
388 uvait prendre un grand esprit de cette époque. À notre époque la civilisation se trouve répandue dans toutes les nations et
389 ture. Pour commencer par les pays froids du Nord, nous rencontrons le tsar de Moscovie, prince chrétien sans doute mais qui
390 rfait, le christianisme qui fait de la charité un devoir envers tous les hommes, domine partout en Europe ; là de puissantes m
391 s évoluées. Sans doute trouvera-t-on au nord — de nos jours en Pologne et en Angleterre comme ce fut le cas il y a quelque
392 et de crainte propres à ces sortes d’états comme nous l’avons déjà montré. C’est là la forme ultime des sociétés politiques
393 de marquer la fin des choses.120 Pour revenir à notre sujet, nous dirons qu’on ne trouve de nos jours en Europe que cinq ar
394 a fin des choses.120 Pour revenir à notre sujet, nous dirons qu’on ne trouve de nos jours en Europe que cinq aristocraties,
395 nir à notre sujet, nous dirons qu’on ne trouve de nos jours en Europe que cinq aristocraties, Venise, Gênes et Lucques en I
396  ; ces avantages c’est au christianisme qu’on les doit car d’une part cette religion enseigne des vérités si sublimes que le
397 enfin l’océan pour passer dans le Nouveau-Monde ; nous pouvons être sûrs que ces Américains auraient connu la même évolution
398 s Américains auraient connu la même évolution que nous venons de retracer, si les Européens n’avaient fait leur découverte.1
399 la conscience européenne, 1680-1715, Paris, 1935. Nous citons des extraits des pages 5 à 11. 118. Giovanni Paolo Marana, Le
400 agent le mieux ; parce qu’étant moins avancés que nous dans nos recherches frivoles, & moins occupés des objets de notre
401 ieux ; parce qu’étant moins avancés que nous dans nos recherches frivoles, & moins occupés des objets de notre vaine cu
402 rches frivoles, & moins occupés des objets de notre vaine curiosité, ils donnent toute leur attention à ce qui est vérita
10 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Troisième partie. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — 2. L’Europe des lumières
403 taire de cette immense littérature qui aboutit de nos jours à la science-fiction. Au Sixième Soir de ses promenades avec un
404  ; mais les Chinois y ont gagné à être séparés de nous par un long espace de terre, comme les Grecs et les Romains à être sé
405 ite de siècles ; tout éloignement est en droit de nous en imposer. En vérité, je crois toujours de plus en plus qu’il y a un
406 un certain génie qui n’a point encore été hors de notre Europe, ou qui du moins ne s’en est beaucoup éloigné. Peut-être qu’il
407 es bornes assez étroites. Jouissons-en tandis que nous le possédons ; ce qu’il y a de meilleur, c’est qu’il ne se renferme p
408 agrément, sur lesquelles je doute qu’aucun peuple nous égale.122 Montesquieu (1689-1755) Charles-Louis de Secondât, b
409 ultats de cette méthode. Sur l’interdépendance de nos nations : Un prince croit qu’il sera plus grand par la ruine d’un ét
410 l sur ce qui se passe actuellement dans le monde, nous verrons que, pour la même raison que l’Europe domine sur les autres p
411 les sont ensevelies dans une épaisse nuit. Que si nous voulons jeter les yeux sur l’Europe, nous verrons que les États où le
412 Que si nous voulons jeter les yeux sur l’Europe, nous verrons que les États où les lettres sont les plus cultivées ont auss
413 e celui de toute l’Europe. Cela pourrait être, si notre commerce extérieur n’augmentait pas l’intérieur. L’Europe fait le com
414 ndinavie, a parlé de cette grande prérogative qui doit mettre les nations qui l’habitent au-dessus de tous les peuples du mo
415 s n’ont jamais pu subsister. C’est que l’Asie que nous connaissons a de plus grandes plaines ; elle est coupée en de plus gr
416 ceaux par les montagnes et les mers… La puissance doit donc être toujours despotique en Asie ; car, si la servitude n’y étai
417 en Pologne, en Russie, et que les découvertes de notre grand Newton soient devenues le catéchisme de la noblesse de Moscou e
418 qu’à s’en aller aux Orcades : ils y vivront comme nous vivions à Londres du temps de César ; ils mangeront du pain d’avoine,
419 s sauvages qui corrompent la nature, et que c’est nous qui la suivons ? C. — Vous m’étonnez ; quoi ! c’est suivre la nature
420 et le jugement, ces deux fils aînés de la nature, nous enseignent à chercher en tout notre bien-être, et à procurer celui de
421 de la nature, nous enseignent à chercher en tout notre bien-être, et à procurer celui des autres, quand leur bien-être fait
422 curer celui des autres, quand leur bien-être fait le nôtre évidemment ? N’est-il pas vrai que si deux vieux cardinaux se rencont
423 turelle aura été en effet observée. Donc, lorsque nous convenons de payer trois schellings en commun par livre sterling, pou
424 s sûrement des dix-sept autres schellings ; quand nous convenons de choisir un Allemand pour être, sous le nom de roi, le co
425 pour être, sous le nom de roi, le conservateur de notre liberté, l’arbitre entre les lords et les communes, le chef de la rép
426 et les communes, le chef de la république ; quand nous n’épousons qu’une seule femme par économie, et pour avoir la paix dan
427 mie, et pour avoir la paix dans la maison ; quand nous tolérons (parce que nous sommes riches) qu’un archevêque de Cantorbér
428 x dans la maison ; quand nous tolérons (parce que nous sommes riches) qu’un archevêque de Cantorbéry ait douze mille pièces
429 ur entretenir la paix dans le clergé, etc., etc., nous faisons plus que de perfectionner la loi naturelle, nous allons au-de
430 isons plus que de perfectionner la loi naturelle, nous allons au-delà du but ; mais le sauvage isolé et brut (s’il y a de te
431 tivés. C’est donc l’Europe de la culture — comme nous dirions aujourd’hui — la société des esprits libérés qui lui paraît c
432 été des esprits libérés qui lui paraît constituer notre plus louable unité. Pour le reste, il faut se contenter du peu de civ
433 lles, par l’union des intérêts, par le rapport de nos maximes, par la conformité des coutumes, ou par d’autres circonstance
434 té : c’est à l’Empire puis à l’Église de Rome que nous devons une sorte de « société étroite entre les nations de l’Europe »
435 c’est à l’Empire puis à l’Église de Rome que nous devons une sorte de « société étroite entre les nations de l’Europe ». Mais
436 ant asile des sciences et des arts ; à considérer nos beaux discours et nos procédés horribles, tant d’humanité dans les ma
437 et des arts ; à considérer nos beaux discours et nos procédés horribles, tant d’humanité dans les maximes et de cruauté da
438 s, toute union formée ou maintenue par le hasard, doit nécessairement dégénérer en querelle et en dissension à la première c
439 es nations : Il se forme de temps en temps parmi nous des espèces de diètes générales sous le nom de congrès, où l’on se re
440 rès dignes assurément d’occuper les politiques du nôtre . Il se peut faire que les membres d’une de ces assemblées soient une
441 s’ils consultaient leurs vrais intérêts : car on doit bien remarquer que nous n’avons point supposé les hommes tels qu’ils
442 s vrais intérêts : car on doit bien remarquer que nous n’avons point supposé les hommes tels qu’ils devraient être, bons, gé
443 nous n’avons point supposé les hommes tels qu’ils devraient être, bons, généreux, désintéressés, et aimant le bien public par hum
444 sans quelque inquiétude : C’est l’éducation qui doit donner aux âmes la forme nationale, et diriger tellement leurs opinio
445 n, par nécessité. Un enfant, en ouvrant les yeux, doit voir la patrie, et jusqu’à la mort ne doit plus voir qu’elle. Tout vr
446 yeux, doit voir la patrie, et jusqu’à la mort ne doit plus voir qu’elle. Tout vrai républicain suça avec le lait de sa mère
447 re pour la servitude. À vingt ans, un Polonais ne doit pas être un autre homme ; il doit être un Polonais. Je veux qu’en app
448 un Polonais ne doit pas être un autre homme ; il doit être un Polonais. Je veux qu’en apprenant à lire il lise des choses d
449 nt il ne puisse rendre compte à l’instant… La loi doit régler la matière, l’ordre et la forme de leurs études… Tous, étant é
450 Tous, étant égaux par la constitution de l’état, doivent être élevés ensemble et de la même manière ; et si l’on ne peut établ
451 u pense à tout autre chose qu’à ce qu’évoque pour nous cet adjectif. Il pense à une cité restreinte, à un petit État, le plu
452  ? Partagera-t-on l’autorité souveraine ? ou bien doit -on la concentrer dans une seule ville et assujettir tout le reste ? J
453 et assujettir tout le reste ? Je réponds qu’on ne doit faire ni l’un ni l’autre. Premièrement, l’autorité souveraine est sim
454 iste, avant d’entrer dans une carrière civile qui devait faire de lui l’un des plus grands ministres de Louis XVI. En 1750, pr
455 et un despotisme brutal établis sur leurs ruines. Notre Europe n’a-t-elle donc pas été aussi la proie des barbares du Nord ?
456 ux extrémités du Nord. Elle seule a transmis dans nos mains ces ouvrages immortels où nous puisons encore les préceptes et
457 transmis dans nos mains ces ouvrages immortels où nous puisons encore les préceptes et les exemples du goût le plus pur, et
458 e plus pur, et qui, à la renaissance des lettres, nous ont du moins épargné l’excessive lenteur des premiers pas. Par elle s
459 e sont alliées en Europe, a fait la perfection de notre race. Les Chinois ne se sont abrutis que par la non-mixtion ; et depu
460 s scandaleux dans la presse, n’est guère connu de nos jours que par son Discours sur l’Universalité de la langue française,
461 es hommes. C’est avec les sujets de l’Afrique que nous cultivons l’Amérique & c’est avec les richesses de l’Amérique que
462 & c’est avec les richesses de l’Amérique que nous trafiquons en Asie. L’Univers n’offrit jamais un tel spectacle. L’Eur
463 évoir la fin, & cependant la Langue Française doit encore lui survivre. Les États se renverseront, & cette Langue se
11 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Troisième partie. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — 3. Évolution : vers le progrès ou vers la décadence ?
464 remière vue qu’à toute ascension vers la grandeur doit succéder une décadence, comme à toute maturité une vieillesse et la m
465 ence européenne un doute anxieux sur le destin de notre civilisation : d’où la naissance exactement simultanée des idées de P
466 ont, de justesse, optimistes. Mais le problème de notre décadence n’en demeure pas moins posé, dès ce moment. Condorcet le vo
467 ions et les événemens que j’ai décrits sembloient devoir donner les mêmes mœurs aux habitans de l’Europe, en les conduisant de
468 tion par le titre de l’ouvrage monumental dont il nous dit aux dernières lignes qu’il a « occupé et amusé vingt années de sa
469 romain. Son exemple n’a cessé d’inspirer jusqu’à nos jours les auteurs de grandes synthèses de l’histoire des civilisation
470 rait aisé de renverser, au nom des expériences de notre siècle, les prévisions qu’il fondait sur l’observation du sien. Mais
471 n. Mais s’il était trop optimiste, il se peut que nous soyons trop pessimistes, ces deux erreurs d’appréciation ne changeant
472 us d’une fois traversé l’Atlantique… Un patriote doit sans doute préférer et chercher exclusivement l’intérêt et la gloire
473 nt d’une puissance à l’autre, et la prospérité de notre patrie ou des royaumes voisins peut alternativement s’accroître ou di
474 nemis communs de toutes les sociétés civilisées ; nous allons examiner si l’Europe peut craindre encore une répétition des c
475 issant empire, et celles qui motivent aujourd’hui notre sécurité. I. Les Romains ignoraient l’étendue de leur danger et le no
476 e d’Europe. Cependant cette sécurité apparente ne doit pas nous faire oublier qu’un peuple obscur, à peine visible sur la ca
477 e. Cependant cette sécurité apparente ne doit pas nous faire oublier qu’un peuple obscur, à peine visible sur la carte du mo
478 scur, à peine visible sur la carte du monde, peut nous présenter de nouveaux ennemis et des dangers imprévus. Les Arabes ou
479 de la coopération scientifique internationale139. Nous citerons les pages de l’Esquisse où il prévoit avec lucidité (mais ré
480 problèmes que créera dans le monde l’expansion de nos concepts et techniques, ou comme il dit « des lumières et de la raiso
481 et de la raison en Europe ». Toutes les nations doivent -elles se rapprocher un jour de l’état de civilisation où sont parvenu
482 euplades africaines, de l’ignorance des sauvages, doit -elle peu à peu s’évanouir ? Y a-t-il sur le globe des contrées dont l
483 ou aux imperfections actuelles de l’art social ? doit -elle continuellement s’affaiblir pour faire place à cette égalité de
484 n, ni appauvrissement ? … Enfin, l’espèce humaine doit -elle s’améliorer, soit par des nouvelles découvertes dans les science
485 de l’homme ? En répondant à ces trois questions, nous trouverons… les motifs les plus forts de croire que la nature n’a mis
486 rts de croire que la nature n’a mis aucun terme à nos espérances. Si nous jetons un coup d’œil sur l’état actuel du globe,
487 a nature n’a mis aucun terme à nos espérances. Si nous jetons un coup d’œil sur l’état actuel du globe, nous verrons d’abord
488 jetons un coup d’œil sur l’état actuel du globe, nous verrons d’abord que, dans l’Europe, les principes de la constitution
489 çaise sont déjà ceux de tous les hommes éclairés. Nous les y verrons trop répandus, et trop hautement professés, pour que le
490 oissements rapides sur cet immense territoire, ne doit -elle pas civiliser ou faire disparaître, même sans conquête, les nati
491 core de vastes contrées ? Parcourez l’histoire de nos entreprises, de nos établissements en Afrique et ou en Asie, vous ver
492 ées ? Parcourez l’histoire de nos entreprises, de nos établissements en Afrique et ou en Asie, vous verrez nos monopoles de
493 blissements en Afrique et ou en Asie, vous verrez nos monopoles de commerce, nos trahisons, notre mépris sanguinaire pour l
494 u en Asie, vous verrez nos monopoles de commerce, nos trahisons, notre mépris sanguinaire pour les hommes d’une autre coule
495 verrez nos monopoles de commerce, nos trahisons, notre mépris sanguinaire pour les hommes d’une autre couleur ou d’une autre
496 e couleur ou d’une autre croyance, l’insolence de nos usurpations, l’extravagant prosélytisme ou les intrigues de nos prêtr
497 s, l’extravagant prosélytisme ou les intrigues de nos prêtres, détruire ces sentiments de respect et de bienveillance que l
498 respect et de bienveillance que la supériorité de nos lumières et les avantages de notre commerce avaient d’abord obtenu. M
499 a supériorité de nos lumières et les avantages de notre commerce avaient d’abord obtenu. Mais l’instant approche sans doute o
500 e leur montrer que des corrupteurs ou des tyrans, nous deviendrons pour eux des instruments utiles, ou des généreux libérate
501 sénateur et pair de France sous la Restauration, dut sa célébrité à un ouvrage Les Ruines (publié en 1791) qui fit pleurer
502 es dessinaient les places publiques. Là, pour les devoirs respectables de son culte, pour les soins touchans de sa subsistance,
503 e dis-je, si tel ne sera pas un jour l’abandon de nos propres contrées ? Qui sait si sur les rives de la Seine, de la Tamis
504 e des arts et des sciences particulières, progrès dus au génie inventif, à l’industrie, au zèle opiniâtre, à l’esprit de co
505 nquille et opiniâtre, inébranlablement fidèle aux devoirs qu’elle s’est fixés ; révolution qui ne sera pas non plus causée par
506 ritable intérêt, quels sont leurs droits et leurs devoirs , quel est le but de leur existence et quels sont les moyens qui perme
507 action de cet essai, d’une manière telle que tous nos concitoyens ne peuvent plus guère considérer l’homme comme plus sage
508 les peuples d’Europe ne parviendraient-ils, avec nous ou indépendamment de nous, s’ils renonçaient définitivement à tous ce
509 arviendraient-ils, avec nous ou indépendamment de nous , s’ils renonçaient définitivement à tous ces résidus honteux de la vi
510 nheur étranger qu’on veut assurer au détriment du nôtre à toutes ces ruses d’épicier et tours de coupeur de bourse que l’on n
12 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Troisième partie. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — 4. Pendant ce temps, l’Amérique du Nord…
511 à ses compatriotes : Toute l’Europe est gagnée à notre cause (la création de l’Union des États indépendants américains), ell
512 États indépendants américains), elle applaudit à nos efforts et nous accompagne de ses vœux. Les hommes qui vivent sous le
513 ants américains), elle applaudit à nos efforts et nous accompagne de ses vœux. Les hommes qui vivent sous le joug du pouvoir
514 établissement de constitutions indépendantes dans notre continent. On rencontre partout d’innombrables personnes qui envisage
515 alement escompter que les émigrations de l’Europe nous vaudront un surcroît de puissance, de richesse et de science. L’idée
516 anniques qui se maintiennent au pouvoir en Europe devront s’assouplir et accorder plus de libertés aux peuples, s’ils veulent d
517 r. On pense ici dans presque tous les milieux que notre cause est la cause de tout le genre humain, et qu’en défendant notre
518 cause de tout le genre humain, et qu’en défendant notre liberté, nous combattons pour la sienne. C’est une tâche merveilleuse
519 e genre humain, et qu’en défendant notre liberté, nous combattons pour la sienne. C’est une tâche merveilleuse que nous a as
520 pour la sienne. C’est une tâche merveilleuse que nous a assignée la Providence, et je ne puis donc qu’espérer fermement qu’
521 , et je ne puis donc qu’espérer fermement qu’elle nous aura accordé aussi la force et le courage nécessaires pour la remplir
522 nécessaires pour la remplir et qu’elle couronnera nos efforts de succès.141 Et tandis que l’Europe intellectuelle, néglig
523 osaient à l’Europe que les principes formulés par nos propres élites, mais ces principes étaient refusés en fait par tous n
524 is ces principes étaient refusés en fait par tous nos États souverains. C’est pourquoi l’Anglais Penn, s’il n’a pu faire l’
525 son. Son autorité est restée considérable jusqu’à nos jours. Les publicistes d’Amérique, les professeurs et les étudiants,
526 s monuments de la science politique. Le texte que nous citons est de Hamilton, et il est extrait du chapitre XI : Le monde
527 d’aboyer, après avoir respiré quelque temps dans notre atmosphère. Les faits ont trop longtemps appuyé ces arrogantes préten
528 ces arrogantes prétentions des Européens. C’est à nous à relever l’honneur de la race humaine et à faire connaître la modéra
529 e la modération à ces frères usurpateurs. L’Union nous en rendra capables. La désunion préparerait une nouvelle victime à so
13 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Quatrième Partie. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — 1. La Révolution française et l’Europe
530 elle n’aura plus d’ennemis ? Il n’est pas loin de nous peut-être, ce moment où la liberté, régnant sans rivale sur les deux
531 erelles sanglantes les nœuds de la fraternité qui doivent unir tous les gouvernements et tous les hommes ; alors se consommera
532 ne peuvent pas seules, dans ce moment, déterminer notre conduite. Les considérations plus immédiates qui déterminent la Révo
533 ation française, parce que c’est de la France que doit partir la liberté et le bonheur du monde. Il faut donc protéger par
534 comme de Bordeaux à Strasbourg, sans que rien ne nous arrête, ni barrières, ni murailles, ni commis, ni chasseurs. Il n’y a
535 il ajoute, dans le même sens, le 26 avril 1793 : Nous ne sommes pas libres, si un seul obstacle moral arrête notre marche p
536 mmes pas libres, si un seul obstacle moral arrête notre marche physique sur un seul point du globe. Les droits de l’homme s’é
537 aire. Cloots poursuit en effet dans ces termes : Nous ne voulons pas d’autre maître que l’expression de la volonté générale
538 ipe lumineux et immuable, sera reçu de droit dans notre association fraternelle, dans la République des Hommes, des Germains,
539 in d’examiner l’humanité sous tous les rapports : nous ne sommes pas les représentants du genre humain. Je veux donc que le
540 veux cette espèce d’égoïsme national sans lequel nous trahirons nos devoirs, sans lequel nous stipulerons ici pour ceux qui
541 èce d’égoïsme national sans lequel nous trahirons nos devoirs, sans lequel nous stipulerons ici pour ceux qui ne nous ont p
542 d’égoïsme national sans lequel nous trahirons nos devoirs , sans lequel nous stipulerons ici pour ceux qui ne nous ont pas commi
543 ns lequel nous trahirons nos devoirs, sans lequel nous stipulerons ici pour ceux qui ne nous ont pas commis, et non en faveu
544 sans lequel nous stipulerons ici pour ceux qui ne nous ont pas commis, et non en faveur de ceux au profit desquels nous pouv
545 mmis, et non en faveur de ceux au profit desquels nous pouvons stipuler. J’aime tous les hommes ; j’aime particulièrement to
546 élire d’unité universelle nivelée et centralisée, devait conduire la Révolution, par une nécessité concrète, à la négation mêm
14 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Quatrième Partie. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — 2. Plans d’union européenne contemporains de la Révolution
547 ionalisation » du sentiment patriotique dans tous nos peuples. Le « qui veut faire l’ange fait la bête » de Pascal se tradu
548 armée ». Dès 1790, Camille Desmoulins écrivait : Nous avons arraché les haies de division qui séparaient les Français entre
549 ités régionales, préconisé par cette déclaration, doit nécessairement supprimer la réalité européenne. Il est vrai qu’en par
550 s ne sont pas mûrs : moins ils le sont, plus vite nous devons entreprendre ce qui peut les faire mûrir. Un plan de cette nat
551 sont pas mûrs : moins ils le sont, plus vite nous devons entreprendre ce qui peut les faire mûrir. Un plan de cette nature est
552 pacification, des traités généraux et permanents devraient être conclus, limitant les effectifs des troupes entretenues. XIII. Q
553 le cas des premières ? Comment, ensuite, pourrons- nous concentrer l’approbation des peuples et obvier à leurs préventions ?
554 e montant de cette réduction, pour chaque nation, devrait être stipulé par le Traité ; et même, avant sa signature, des lois de
555 le Traité ; et même, avant sa signature, des lois devraient être préparées à cet effet dans chaque nation et présentées à toutes
556 à l’occasion comme substitut. Toutes les séances devraient être publiques. Les pouvoirs du Congrès ou Diète consisteraient : 1,
557 s de fixer le contingent que les différents États devraient fournir pour donner force aux décrets du Tribunal. Mais la nécessité
558 us les journaux parlent le même langage : « C’est nous qui avons toujours raison, et il est impossible qu’il en soit autreme
559 il est impossible qu’il en soit autrement. Contre nous , les autres nations n’ont aucun droit. Si nous avons raison, selon le
560 re nous, les autres nations n’ont aucun droit. Si nous avons raison, selon les lois qui règlent les rapports entre individus
561 qui règlent les rapports entre individus, — alors nous avons raison selon la justice : sinon, nous avons raison selon le pat
562 alors nous avons raison selon la justice : sinon, nous avons raison selon le patriotisme, qui est une plus grande vertu que
563 ns, et à ces opinions, il va de soi que les faits doivent se plier. Qui rougirait de les fausser, quand les fausser est une ver
564 justice et de la monarchie. Non, Européens, que notre enfance, notre ignorance et notre stupidité trouvent une fin ! Que ce
565 la monarchie. Non, Européens, que notre enfance, notre ignorance et notre stupidité trouvent une fin ! Que ces injustes mona
566 Européens, que notre enfance, notre ignorance et notre stupidité trouvent une fin ! Que ces injustes monarchistes respectent
567  ! Que ces injustes monarchistes respectent enfin nos droits ! Et s’ils conservent leur système pervers et cruel, que la co
568 ère universelle s’abatte sur la tête branlante de nos persécuteurs, que les vicissitudes d’une guerre sanglante touchent no
569 les vicissitudes d’une guerre sanglante touchent nos seuls ennemis ! Et que les nations, s’unissant et se libérant, soient
570 a été redécouvert que par des érudits italiens de notre siècle143. Beaucoup plus célèbre sera dès 1795 le plan de Kant, et be
571 ne dégradation brutale de l’humanité, dès lors ne devrions -nous pas penser que les peuples civilisés (dont chacun forme un État
572 ation brutale de l’humanité, dès lors ne devrions- nous pas penser que les peuples civilisés (dont chacun forme un État disti
573 es civilisés (dont chacun forme un État distinct) devraient se hâter de sortir au plus tôt d’un état si abject ? Au lieu de cela,
574 réalité objective) cette idée de fédération, qui doit s’étendre progressivement à tous les États, et les conduire ainsi à l
575 se constituât en une république (qui, par nature, doit incliner à la paix perpétuelle), il y aurait ainsi un centre d’allian
576 t-Pierre (grâce à l’édition des Œconomies royales due à l’abbé de l’Écluse en 1745, et à l’Extrait publié par Rousseau en 1
577 toute envie d’être un Européen. » Ce qui retient notre attention dans son essai de 1800 intitulé Über den ewigen Frieden, c’
578 partie des terres fermes de la planète » qui n’a qu’à sa culture de dominer le monde. Cette hégémonie durera-t-elle ?
579 t-elle pas la lui disputer ? Faut-il mêler toutes nos diversités en un seul État continental ? Gentz ne peut y croire. Mais
580 t de proposer l’année même : la transformation de nos États en autarcies commerciales, politiques et culturelles (voir plus
581 e réalisée parce que les dirigeants des États qui devraient en faire partie, ne souscriraient jamais à une constitution les empêc
582 serait assez pour la faire durer éternellement », nous ne devrions pas laisser s’évanouir l’espoir de la voir se réaliser. I
583 ssez pour la faire durer éternellement », nous ne devrions pas laisser s’évanouir l’espoir de la voir se réaliser. Il s’est trou
584 cès incertain des guerres ; un tel moment peut et doit se retrouver et tout ce qui, parmi les hommes, dépend d’une décision
585 n d’autres termes, que si la paix, que ce contrat devrait assurer, peut aussi durer sans lui. C’est donc à un retour au systèm
586 Gentz — « une éternelle chimère », car : 1. Elle devrait , pour réaliser l’idéal de la paix éternelle, pouvoir régir la terre e
587 ivé, la bonne exécution des décisions du Tribunal devrait être assurée par des mesures coercitives. Or, les mesures coercitives
588 er au destin hostile que ces sombres perspectives nous promettent. Dans le bouleversement des guerres, une nouvelle Constitu
589 imple possibilité de la paix est très éloignée de nous  ; la guerre est notre destin sur terre, et si des changements et révo
590 la paix est très éloignée de nous ; la guerre est notre destin sur terre, et si des changements et révolutions extraordinaire
591 jurer ce mauvais sort, elle sera longtemps encore notre destin sur terre. On ne saurait crier assez fort et assez souvent cet
592 ine. Héritier de Montesquieu, maître de Gentz, il nous apparaît comme le précurseur des modérés, dont la basse continue va t
593 in France (1790), il définit ainsi l’Europe : … nos Nations, notre civilisation, et toutes les autres valeurs qui se trou
594 790), il définit ainsi l’Europe : … nos Nations, notre civilisation, et toutes les autres valeurs qui se trouvent liées aux
595 uvent liées aux unes ou à l’autre, découlent dans notre monde européen de deux principes : … de l’esprit chevaleresque (spiri
596 cours de guerres longues et sanglantes. La cause doit en être cherchée dans la similitude des religions, des lois et des mœ
597 pouvait se regarder comme un exilé dans aucun de nos pays. Il n’y trouvait rien d’autre qu’une plaisante variété, récréant
15 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Quatrième Partie. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — 3. Synthèses historico-philosophiques (I)
598 sence de relations régulières et d’échanges entre nos divers peuples. Dans un fragment sur les Croisades de son Universalhi
599 le, qui avaient dans l’ensemble le même caractère à la souche unique dont elles étaient issues, qui se trouvaient, lors
600 eu près dans la même situation, l’Occident aurait offrir à ses nouveaux habitants un habitacle très varié, ce qui aurai
601 ion romaine dans les régions méridionales et ceux dus à l’influence des Arabes cultivés dans les pays du Sud-Ouest, le sièg
602 s peuples, si grands les changements qui auraient s’opérer ou qui se sont réellement opérés à l’intérieur de ces pays,
603 re réellement pour la première fois quel bienfait nous est échu d’être nés en Europe. Il est véritablement incompréhensible
604 vivre sur cette partie du globe, même si l’Europe doit connaître encore plus de remous. Johann Gottlieb Fichte (1762-1814)
605 nd Weltbürgerrechts, 1796. La raison et la morale doivent faire triompher dans le monde entier les conditions de la liberté pop
606 ssaient d’eux-mêmes… Les citoyens d’un même État doivent tous trafiquer entre eux. L’Europe chrétienne formant un tout, le com
607 mant un tout, le commerce des Européens entre eux devait être libre. Il est facile de faire l’application à l’état actuel des
608 ent le commerce de toutes les parties entre elles doit rester libre, comme il l’était à l’origine. Si elle est au contraire
609 n plusieurs États sous divers gouvernements, elle doit être divisée de même en plusieurs États commerciaux complètement ferm
610 plusieurs États commerciaux complètement fermés. Nous voici parvenus à la source de la plus grande partie des abus qui exis
611 ons de propriété où on le trouve. On a négligé le devoir plus profond de l’État qui consiste à établir d’abord chacun dans la
612 st la théorie de l’autarcie absolue qui naît sous nos yeux. C’est d’un processus exactement inverse de celui du Marché comm
613 s déterminé… Tous les ans l’importation étrangère doit diminuer. D’une année à l’autre le public a moins besoin de ces march
614 lacées par des succédanés dans le pays, puisqu’il doit s’en déshabituer entièrement, entraîné d’ailleurs activement à cela p
615 nue également si elles-mêmes ou leurs succédanés, doivent désormais être produits dans le pays, car la production et la fabrica
616 par ceux de l’intérieur. L’exportation également doit diminuer… Car, suivant le plan, le gouvernement diminue le nombre des
617 e voyager hors de l’État commercial fermé : il ne doit pas être permis plus longtemps à une vaine curiosité et à la recherch
618 de l’État ; loin de les empêcher, le gouvernement devrait même les encourager et faire voyager aux frais de l’État savants et a
619 e en est véritablement la création… Un seul lien devra subsister entre les peuples : celui de la science. Grâce à elle, mai
620 les hommes s’uniront de manière durable et ils le doivent , quand pour tout le reste, leur division en peuples divers sera achev
621 vouer que celle de Fichte, pour délirante qu’elle nous paraisse, se trouve avoir le mieux correspondu aux réalités historiqu
622 moment où le genre humain tout entier, qui habite notre globe, sera réuni par les institutions de l’unique République univers
623 e par la Science et libérée de tout impérialisme. Nous n’en sommes pas si loin, dans cette seconde moitié du xxe siècle … C
624 ’Orient en précurseur des philosophes modernes de notre « décadence fatale ». Tantôt il voit l’Europe à la tête du progrès mo
625 perçoit et l’homme d’État utilise. C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous arrêter, alors que les choses suivent leur cours 
626 ’État utilise. C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous arrêter, alors que les choses suivent leur cours : nous poursuivons l
627 rrêter, alors que les choses suivent leur cours : nous poursuivons l’image magique d’une Science suprême et d’une Connaissan
628 ce suprême et d’une Connaissance universelle, que nous n’atteindrons jamais, mais qui nous maintient en mouvement, aussi lon
629 verselle, que nous n’atteindrons jamais, mais qui nous maintient en mouvement, aussi longtemps que durera la Constitution po
630 ution anticolonialiste et nationaliste à laquelle nous assistons au xxe siècle. Déjà dans ses Idées pour une Philosophie de
631 ntinents se retourneraient un jour contre elle : Nous autres Européens… sommes en train de forger les chaînes avec lesquell
632 train de forger les chaînes avec lesquelles vous nous traînerez, quand votre tour viendra !157 Aux yeux de Herder — et à
633 mains des Européens une jauge et une balance. Ils doivent mesurer, ils doivent peser. Mais s’ils mesurent tout à leur aune part
634 ne jauge et une balance. Ils doivent mesurer, ils doivent peser. Mais s’ils mesurent tout à leur aune particulière uniquement p
635 e. Il le dit en une phrase décisive, dont Hegel a se souvenir : On peut considérer l’existence d’un État en soi ou par
636 t huit siècles depuis la ruine de l’Empire romain nous avons vu l’Orient toujours semblable à lui-même ; un empire, aussi pr
637 e des Orientaux plus de cette énergie momentanée. Nous sommes au milieu du Drame qu’ont ouvert les Géans du Nord, les destru
638 entier ! Frères, au-delà des étoiles Un bon Père doit habiter. 149. Traduction française par J. Gibelin, Paris, 1940. 15
16 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Quatrième Partie. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — 4. Napoléon et l’Europe
639 ensée et de la main de l’empereur. Or on y lit : Nous avions alors pour but d’organiser un grand système fédératif européen
640 rganiser un grand système fédératif européen, que nous avions adopté comme conforme à l’esprit du siècle, et favorable aux p
641 et toute la stabilité dont il était susceptible, nous avions ajourné l’établissement de plusieurs institutions intérieures,
642 olées. Dans cette réunion de tous les souverains, nous eussions traité de nos intérêts en famille, et compté de clerc à maît
643 n de tous les souverains, nous eussions traité de nos intérêts en famille, et compté de clerc à maître avec les peuples. L
644 nne, redressant, pour tous, les erreurs, comme la nôtre redresse chez nous celles de nos tribunaux. Une même monnaie sous des
645 r tous, les erreurs, comme la nôtre redresse chez nous celles de nos tribunaux. Une même monnaie sous des coins différents ;
646 eurs, comme la nôtre redresse chez nous celles de nos tribunaux. Une même monnaie sous des coins différents ; les mêmes poi
17 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Quatrième Partie. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — 5. L’Europe des adversaires de l’empereur
647 ux intérêts, aux mœurs, aux coutumes de localité, nos soi-disant patriotes ont déclaré la guerre à toutes ces choses. Ils o
648 broyer et réduire en poudre les matériaux qu’ils devaient employer. Peu s’en est fallu qu’ils ne désignassent par des chiffres
649 même tenir compte de l’influence que Saint-Simon devait exercer par la suite sur l’historiographie par Augustin Thierry, sur
650 s par Enfantin, Fourier et les phalanstériens, on doit reconnaître à son plan européen deux qualités majeures : 1° il rompt
651 u lieu des intérêts nationaux, sera pour ceux qui doivent former le parlement européen, un fruit nécessaire de son établissemen
652 d’arriver bientôt à cette généralité de vues qui doit être l’esprit de corps, à cet intérêt général qui doit être l’intérêt
653 être l’esprit de corps, à cet intérêt général qui doit être l’intérêt de corps du parlement européen. Des négocians, des sav
654 des savans, des magistrats et des administrateurs doivent être appelés seuls à composer la chambre des députés du grand parleme
655 illion d’hommes sachant lire et écrire en Europe, devra députer à la chambre des communes du grand parlement un négociant, un
656 ever entre les Gouvememens. Le parlement européen devra avoir en propriété et souveraineté exclusive une ville et son territo
657 à l’entreprise par laquelle le parlement européen devra continuellement exercer l’activité de l’Europe, et la tenir toujours
658 seul duquel on puisse apercevoir et les maux qui nous menacent et les moyens d’éviter ces maux. Que ceux qui dirigent les a
659 ’apaiser, les guerres à s’éteindre ; c’est là que nous tendons sans cesse, c’est là que le cours de l’esprit humain nous emp
660 s cesse, c’est là que le cours de l’esprit humain nous emporte ! mais lequel est le plus digne de la prudence de l’homme ou
661 oute. Depuis les temps primitifs jusqu’à ceux que nous voyons, toujours elle a dit à un homme : Faites tout ce que vous voud
662 mme : Faites tout ce que vous voudrez, et lorsque nous serons las, nous vous égorgerons. Du reste, elle n’a jamais pu ni vou
663 ce que vous voudrez, et lorsque nous serons las, nous vous égorgerons. Du reste, elle n’a jamais pu ni voulu comprendre ce
664 privilèges, à toutes ces lois fondamentales, dont nous sommes si fiers. Chez elle, l’homme le plus riche et le plus maître d
665 pendant au malheur de mourir d’ennui au milieu de nous . Personne sans doute n’imaginera de conseiller à l’Europe le droit pu
666 orté ; puisqu’il n’y a rien de si insupportable à notre orgueil que le gouvernement despotique, le plus grand problème europé
667 ’autre celui d’examiner. L’une de ces facultés ne doit pas être satisfaite aux dépens de l’autre : le protestantisme et le c
668 les hommes qui ont un cœur et qui lui obéissent, doivent se respecter mutuellement… Au reste, cette même religion chrétienne
669 s siècles à l’accomplissement de ses desseins, et notre existence passagère s’en irrite et s’en étonne ; mais enfin les vainq
670 actes diplomatiques de l’époque : Il faut, dans nos temps modernes, avoir l’esprit européen. … Les nations doivent se ser
671 modernes, avoir l’esprit européen. … Les nations doivent se servir de guide les unes aux autres, et toutes auraient tort de se
18 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Quatrième Partie. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — 6. Goethe
672 s sur les avantages respectifs de l’ancienneté de notre culture et de la nouveauté de l’american way of life. On ne saurait s
673 De là, pour les gens cultivés et pour l’élite, le devoir d’exercer sur les relations entre les peuples une influence pacifiant
674 ns étroites entre Français, Anglais et Allemands, nous ayons la possibilité de nous corriger l’un l’autre. Tel est le grand
675 nglais et Allemands, nous ayons la possibilité de nous corriger l’un l’autre. Tel est le grand profit qu’apporte une littéra
676 ionale ne signifie plus grand-chose aujourd’hui ; nous allons vers une littérature universelle et chacun doit s’employer à h
677 allons vers une littérature universelle et chacun doit s’employer à hâter la venue de cette époque. Mais en estimant ainsi c
678 oque. Mais en estimant ainsi ce qui est étranger, nous ne devons pas nous attacher à quelque chose de particulier et vouloir
679 is en estimant ainsi ce qui est étranger, nous ne devons pas nous attacher à quelque chose de particulier et vouloir le consid
680 ant ainsi ce qui est étranger, nous ne devons pas nous attacher à quelque chose de particulier et vouloir le considérer comm
681 e ce soit Calderon ou les Nibelungen ; mais quand nous avons besoin d’un modèle, il nous faut sans cesse retourner vers les
682 en ; mais quand nous avons besoin d’un modèle, il nous faut sans cesse retourner vers les anciens Grecs dont les œuvres repr
683 œuvres représentent toujours l’homme harmonieux. Nous devons considérer tout le reste uniquement sous l’aspect historique e
684 es représentent toujours l’homme harmonieux. Nous devons considérer tout le reste uniquement sous l’aspect historique et nous
685 t le reste uniquement sous l’aspect historique et nous approprier dans la mesure du possible ce qui s’y trouve de bon.174 I
686 le malheur de la nation voisine comme si c’était le nôtre . Ce degré de culture répondait à ma nature et je m’y étais solidement
687 ubliques qui ait jamais existé, et sa ruine a été due au fait qu’une de ses parties a voulu devenir ce qu’était le tout, à
688 voir la France, qui voulut devenir République177. Nous parlâmes de l’unité de l’Allemagne et dîmes en quel sens elle est pos
689 dit Goethe, que l’Allemagne ne devienne pas une ; nos bonnes routes et nos chemins de fer feront le reste. … Qu’elle soit u
690 emagne ne devienne pas une ; nos bonnes routes et nos chemins de fer feront le reste. … Qu’elle soit une dans l’affection d
691 il exprime son irritation devant la complexité de nos relations humaines et leur absence de cordialité ; ainsi : Du reste,
692 t leur absence de cordialité ; ainsi : Du reste, nous autres vieux Européens, nous nous portons tous plutôt mal. Nos condit
693 ; ainsi : Du reste, nous autres vieux Européens, nous nous portons tous plutôt mal. Nos conditions de vie sont trop artific
694 si : Du reste, nous autres vieux Européens, nous nous portons tous plutôt mal. Nos conditions de vie sont trop artificielle
695 eux Européens, nous nous portons tous plutôt mal. Nos conditions de vie sont trop artificielles et trop compliquées, notre
696 vie sont trop artificielles et trop compliquées, notre nourriture et notre genre de vie sont trop éloignés de la saine natur
697 icielles et trop compliquées, notre nourriture et notre genre de vie sont trop éloignés de la saine nature et nos relations s
698 e de vie sont trop éloignés de la saine nature et nos relations sociales manquent de charité et de bienveillance. Chacun es
699 des sentiments naturels, est mal à sa place parmi nous . Souvent on souhaiterait d’être un de ces soi-disant sauvages nés dan
700 locifère » qui « ne laisse rien mûrir » et qui va nous obliger « à vivre au jour le jour sans jamais rien mettre sur pied ».
701 endre aux limites des terres habitées. Le père de notre vieillard s’y était fait lui-même un établissement considérable. Mais
702 rs 1828. 181. « Amérique, à toi le meilleur Sur notre continent, l’ancien. Tu n’as pas de châteaux en ruines Pas de basalte
19 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Quatrième Partie. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — 7. Synthèses historico-philosophiques (II)
703 », l’agape, la Fête de la paix. Les fragments que nous citons restituent la succession des arguments ou thèmes lyriques évoq
704 ndre à la troupe des disciples nouveaux… Tournons- nous à présent vers le spectacle politique de notre temps. Le monde ancien
705 ons-nous à présent vers le spectacle politique de notre temps. Le monde ancien et le monde nouveau sont en lutte, l’insuffisa
706 squ’alors sommeillante ne va pas se réveiller, si nous n’allons pas nous trouver en face d’un État des États, d’une Doctrine
707 ante ne va pas se réveiller, si nous n’allons pas nous trouver en face d’un État des États, d’une Doctrine de la Science app
708 nt qu’on n’aura pas saisi la palme que seule peut nous tendre une puissance spirituelle. Le sang coulera à flots en Europe j
709 e et devenir concitoyens du Royaume des cieux. Ne devrait -il pas y avoir bientôt de nouveau en Europe une foule d’esprits vraim
710 es véritables membres de la famille religieuse ne devraient -ils pas aspirer ardemment à voir le Royaume des cieux s’établir sur t
711 le à citer pour tout dire, il tient une place qui doit être marquée dans cet ouvrage, ne fût-ce que par un aperçu de ses thè
712 colonie de l’Europe » qui va s’ouvrir librement à notre culture, mais bien l’Asie et l’Amérique… Franz von Baader (1765-1841)
713 enne », et depuis lors, tout n’est que décadence. Nous ne sommes pas encore au bas de la courbe, en ce début du xixe siècle
714 la courbe, en ce début du xixe siècle. Pourtant nous aurions tort de désespérer de l’Europe, car elle reste la terre décis
715 r la terre avec le mal, et que c’est donc ici que doit être scellé le sort de l’Humanité… La véritable Europe doit d’abord v
716 scellé le sort de l’Humanité… La véritable Europe doit d’abord voir le jour.184 Semblables déclarations de foi dans l’aven
717 principes religieux qu’on cherchait la force qui devait unir et soutenir tout ce grand corps. Sitôt que cette force cessa d’a
718 itôt que cette force cessa d’agir, tout l’édifice dut nécessairement s’écrouler. Aussi dans les conflits des siècles plus r
719 iberté ; après celui de l’Unité, voici l’éloge de nos diversités : Si les invasions barbares n’avaient pas eu lieu, si les
720 , revêtir un aspect si différent de l’état auquel nous sommes accoutumés. Avant que cette propension à la domination du mond
721 moins presque toutes un bien très important, que nous sacrifions le plus souvent à nos autres avantages, — la liberté. Cett
722 important, que nous sacrifions le plus souvent à nos autres avantages, — la liberté. Cette liberté était favorisée et cons
723 tits États et peuplades. Cette liberté originelle doit être considérée, par opposition à l’Asie, comme le caractère distinct
724 omme le caractère distinctif de l’Europe. En Asie nous trouvons dès le commencement de grandes quantités d’États et de natio
725 nformément au Système qu’il a élaboré, l’Histoire doit donc se diviser en trois périodes, qui correspondent en termes théolo
726 a su que quelques-uns étaient libres, — mais que nous savons que tous les hommes sont libres, que l’homme en tant qu’homme
727 issance de la Liberté constituent la division que nous ferons dans l’Histoire universelle et selon laquelle nous l’étudieron
728 ons dans l’Histoire universelle et selon laquelle nous l’étudierons… L’Histoire universelle va de l’est à l’ouest, car l’Eur
729 losophes romantiques. Avec la fin de sa carrière, nous voyons se fermer les cycles inaugurés par Herder, Kant et Novalis, et
730 és par Herder, Kant et Novalis, et c’est pourquoi nous le plaçons ici, quoique son « Système » porte la même date que « l’Ét
731 e révélation continue et progressive de l’absolu. Nous pouvons distinguer trois périodes dans cette manifestation et, par co
732 t de plus noble. Cette période de l’histoire, que nous pouvons appeler tragique, est celle de la décadence de la splendeur e
733 s’est à peine conservé et dont les ruines seules nous font présumer la grandeur : la décadence de l’humanité la plus noble
734 u’imparfaitement. Quand cette période commencera, nous ne pouvons le dire. Mais quand cette période sera, Dieu aussi sera. O
735 s de grands systèmes historico-philosophiques que nous venons de citer. Mais il ne se rattache de près ni de loin à aucun d’
736 me, du rôle privilégié et redoutable que l’Europe doit jouer pour toute l’humanité, avec laquelle, d’ailleurs, elle finira p
737 expliqué en traitant de la méthode sociologique. Notre exploration historique devra donc être presque uniquement réduite à l
738 éthode sociologique. Notre exploration historique devra donc être presque uniquement réduite à l’élite ou l’avant-garde de l’
739 de la race blanche ou des nations européennes, en nous bornant même, pour plus de précision, surtout dans les temps modernes
740 eux caractérisée, à l’éclaircissement de laquelle doivent être constamment subordonnées toutes les observations collatérales re
741 ent d’ailleurs offrir, leur appréciation spéciale doit être systématiquement ajournée jusqu’au moment où, les lois principal
742 ifications plus ou moins importantes qu’elles ont subir chez les populations qui, à divers titres, sont restées plus ou
743 rigée, qui tend aujourd’hui à entraver l’étude de notre évolution sociale par le vicieux mélange de l’histoire des population
744 e l’Inde, de la Chine, etc., n’ont pu exercer sur notre passé aucune véritable influence, devra être hautement signalé comme
745 ercer sur notre passé aucune véritable influence, devra être hautement signalé comme une source inextricable de confusion rad
746 fondamentale et toutes les modifications diverses devraient être ainsi simultanément considérées, ce qui, à mon gré, rendrait le
747 nt d’esprits antiphilosophiques, et vers laquelle nous ramène aujourd’hui essentiellement l’analyse approfondie de la marche
20 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Cinquième Partie. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — 1. De l’harmonie entre les nations libérées à l’anarchie des États souverains
748 la balance de ces masses entre elles, que l’homme doit à présent s’occuper.191 Jouffroy pensait avec les romantiques, Hege
749 ergies créatrices. En changeant France en Prusse, nous avons du Hegel. Pourquoi ce beau système d’évolution globale vers l’
750 ies uniformément pessimistes, quant à l’avenir de notre civilisation. Voici les textes qui jalonnent, de Heine à Georges Sore
751 ées et des faits, en divergence vertigineuse, qui devait nous mener à 1914. Citons d’abord une page très caractéristique de la
752 des faits, en divergence vertigineuse, qui devait nous mener à 1914. Citons d’abord une page très caractéristique de la révo
753 tique de la révolution qui s’est opérée dans tous nos pays, entre 1789 et 1848, et qui s’annonçait dans l’œuvre de Herder.
754 onalitaire. Nicolas Grundtvig (1783-1872), auquel nous empruntons cette page, fut à la fois le grand pionnier de l’éducation
755 , lorsqu’il se met à choyer l’idée que, parce que nous sommes tous des hommes, peu importe à quel peuple nous appartenons et
756 sommes tous des hommes, peu importe à quel peuple nous appartenons et quelle langue nous parlons ; qu’aucun peuple ne surpas
757 e à quel peuple nous appartenons et quelle langue nous parlons ; qu’aucun peuple ne surpasse l’autre ou ne s’en distingue pa
758 rait rien imaginer au monde de plus faux, car sur notre Terre où nulle feuille n’est pareille à une autre et où l’on ne peut
759 voire l’homme de la femme. Mais la vraie culture doit s’en tenir à ceci : de même que la vie s’est développée dès l’origine
760 allemande de la « Jeune Europe » de Mazzini dont nous aurons à reparler. Point de pensée européenne systématique, chez Hein
761 rique : Tous les peuples de l’Europe et du monde devront traverser cette agonie, pour que la vie surgisse de la mort et pour q
762 nationalisme germanique au libéralisme universel, nous l’avons déjà constatée chez Herder et la plupart des romantiques alle
763 a Rothschild. Ce nivellement mortel, qui rendrait notre monde invivable, serait l’issue fatale d’une grande guerre franco-all
764 é et les coups, beaucoup de coups. Je conseille à nos petits-enfants de venir au monde avec la peau du dos fort épaisse.197
765 ulle de savon qu’un souffle anéantit, mais en lui nous épie une possibilité terrible, pétrifiante comme la tête de Méduse. Q
766 tous égards, y compris la paralysie politique de nos États, demeurés pratiquement insensibles au soulèvement de l’opinion
767 combattre… Liberté, que ton regard s’abaisse sur nous , Reconnais-nous ! Reconnais ton peuple ! Alors que d’autres n’osent m
768 rté, que ton regard s’abaisse sur nous, Reconnais- nous  ! Reconnais ton peuple ! Alors que d’autres n’osent même pas verser d
769 s que d’autres n’osent même pas verser des larmes Nous les Magyars, nous versons notre sang. Te faut-il encore plus, ô Liber
770 sent même pas verser des larmes Nous les Magyars, nous versons notre sang. Te faut-il encore plus, ô Liberté, Pour que ta gr
771 verser des larmes Nous les Magyars, nous versons notre sang. Te faut-il encore plus, ô Liberté, Pour que ta grâce daigne sur
772 ore plus, ô Liberté, Pour que ta grâce daigne sur nous descendre ? Quant au grand poète polonais réfugié à Paris, Adam Mick
773 ranger comme à une enclume sourde : Ô despotisme, nous t’avons servi, adoucis-toi, ouvre-toi, pour que nous nous cachions du
774 s t’avons servi, adoucis-toi, ouvre-toi, pour que nous nous cachions du marteau. Et il vous présentera un dos dur et froid,
775 vons servi, adoucis-toi, ouvre-toi, pour que nous nous cachions du marteau. Et il vous présentera un dos dur et froid, et la
776 ses yeux, l’Italie (« cet Orient de l’Occident ») devait jouer pour l’Europe le rôle de nation-guide, sous la haute direction
777 par les Grecs, véritables ancêtres, selon lui, de notre « idée européenne » : L’Europe est la première partie du monde parce
778 otégés naturellement aussi bien que pour ceux qui doivent se vêtir artificiellement, passablement plus douce que celle d’autres
779 national fortement constitué et qui ne veut rien devoir à personne ? Les deux cas sont très différents. Car la France de 1848
780 quels elle a à traiter et à se tenir en harmonie… Nous avons donné au monde européen, politique, social, religieux, une seco
781 et (1798-1874) exaltait « l’intime harmonie » qui devait unir toutes les parties constituantes de l’Europe, et tous les patrio
782 ous dirai la vérité, messieurs. La vérité est que nous sommes aujourd’hui ce que nous étions hier, ce que nous sommes depuis
783 La vérité est que nous sommes aujourd’hui ce que nous étions hier, ce que nous sommes depuis la révolution de février. Depu
784 ommes aujourd’hui ce que nous étions hier, ce que nous sommes depuis la révolution de février. Depuis cette révolution de fo
785 ra se promener tranquillement l’arme au bras dans notre patrie ; alors le monde assistera au plus grand châtiment qu’ait enre
21 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Cinquième Partie. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — 2. Un idéal de compensation : les États-Unis d’Europe
786 end pas la suite des plans de paix européenne que nous avons cités plus haut, de Pierre Dubois à Saint-Simon. Il essaie plut
787 la logique idéale d’une construction à la Hegel. Nous assistons avec lui à la découverte empirique d’une réalité européenne
788 efois, Cattaneo n’envisage pas une unification de nos diversités de tous ordres. La variété, la multiplicité, l’individuali
789 faits économiques autant que celle de l’histoire, nous conduisent inévitablement vers une intégration fédérale progressive :
790 es terres qui sont restées telles quelles jusqu’à nos jours. L’Européen trouva l’Amérique et l’Australie dans le même état
791 ope. Là aussi, bien avant les grandes nations, il dut y avoir de petits peuples, et avant ces peuples, des tribus divisées.
792 lande ceinte de marais et entrecoupée de fleuves, dut vivre d’abord en vase clos, chacune ayant son propre idiome et sa faç
793 ystérieuse unité de langage qui a sa source, pour notre plus grand émerveillement, aux Indes et en Perse. Et c’est cette unit
794 iant toujours davantage, donna naissance à ce que nous appelons les souches celte, germanique et slave. S’il y a en Europe u
795 se, puis la Jeune France. La charte qu’on va lire doit sceller l’union de ces groupements nationaux et républicains : JEUNE
796 E Liberté — Égalité — Humanité ACTE DE FRATERNITÉ Nous soussignés, hommes de Progrès et de Liberté, croyant : Dans l’Église
797 un essentiellement, si les principes généraux qui doivent diriger les familles humaines dans leur voyage vers ce but, sont iden
798 fin : Que l’association des hommes et des peuples doit réunir la protection du libre exercice de la mission individuelle à l
799 u développement de la mission générale ; Forts de nos droits d’hommes et de citoyens, forts de notre conscience et du manda
800 s de nos droits d’hommes et de citoyens, forts de notre conscience et du mandat que Dieu et l’Humanité confient à ceux qui ve
801 ur vie à la sainte cause du progrès des peuples ; Nous étant auparavant constitués en Associations nationales libres et indé
802 énérale, le 15 avril 1834, la main sur le cœur et nous portant garants de l’avenir, nous avons décidé ce qui suit : I La Jeu
803 sur le cœur et nous portant garants de l’avenir, nous avons décidé ce qui suit : I La Jeune Allemagne, la Jeune Pologne et
804 Chacun d’eux accomplira vis-à-vis des autres les devoirs de la fraternité. VII La Congrega de la Jeune Europe choisira un symb
805 peuple qui voudrait participer aux droits et aux devoirs de la fraternité établie entre les trois peuples fédérés par cet acte
806 d’organiser en mouvement : Oui, la cause est en nous , elle est dans notre manque d’organisation, dans le fractionnement qu
807 ement : Oui, la cause est en nous, elle est dans notre manque d’organisation, dans le fractionnement que des systèmes, quelq
808 l’acharnement de l’intolérance, ont produit dans nos rangs. Elle est dans nos défiances, dans nos mesquines vanités perpét
809 érance, ont produit dans nos rangs. Elle est dans nos défiances, dans nos mesquines vanités perpétuelles, dans le manque ab
810 dans nos rangs. Elle est dans nos défiances, dans nos mesquines vanités perpétuelles, dans le manque absolu de cet esprit d
811 mplit les grandes choses, dans l’éparpillement de nos forces en une multitude de petits foyers, de groupes, de sectes, de c
812 s qui s’est peu à peu substitué sur le drapeau de nos écoles à l’adoration des saintes idées, au grand problème éducationne
813 ées, au grand problème éducationnel qui seul rend nos efforts légitimes, au sentiment de la Vie et de sa mission. Elle est
814 que la cause des peuples est une ; que la patrie doit s’appuyer sur l’humanité ; que toute révolution qui n’est pas explici
815 ment envers tous ceux qui souffrent et combattent doit se consumer en un cercle et tomber ; que la Sainte-Alliance des natio
816 que la Sainte-Alliance des nations est le but de nos luttes, la seule force qui puisse terrasser la ligue des pouvoirs iss
817 rivilège ou de l’égoïsme des intérêts. Et quant à nos ennemis, ils sont à la merci de notre travail. Ils ne sont forts que
818 s. Et quant à nos ennemis, ils sont à la merci de notre travail. Ils ne sont forts que par nos fautes, à nous. Nous marchons
819 merci de notre travail. Ils ne sont forts que par nos fautes, à nous. Nous marchons sous l’orage ; mais au-delà est le sole
820 travail. Ils ne sont forts que par nos fautes, à nous . Nous marchons sous l’orage ; mais au-delà est le soleil, le soleil d
821 il. Ils ne sont forts que par nos fautes, à nous. Nous marchons sous l’orage ; mais au-delà est le soleil, le soleil de Dieu
822 tal fut vaincu pour toujours ; la liberté baptisa notre sol ; l’Europe marcha. Elle marche encore ; et ce n’est pas par quelq
823 a à chacun : Là finit ton droit, ici commence ton devoir . Bas les armes ! vivez en paix… ! Si quelqu’un eût dit cela à cette é
824 agne, la Bourgogne, la Lorraine, l’Alsace, toutes nos provinces se sont fondues dans la France. Un jour viendra où il n’y a
825 1870 a remis la civilisation en question. Allons- nous vers l’Europe cosaque, l’Europe vandale, l’Europe empire ou l’Europe
826 r, cette chose immense, la République européenne, nous l’aurons. Nous aurons ces grands États-Unis d’Europe, qui couronneron
827 immense, la République européenne, nous l’aurons. Nous aurons ces grands États-Unis d’Europe, qui couronneront le vieux mond
828 les États-Unis d’Amérique couronnent le nouveau. Nous aurons l’esprit de conquête transfiguré en esprit de découverte ; nou
829 de conquête transfiguré en esprit de découverte ; nous aurons la généreuse fraternité des nations au lieu de la fraternité f
830 s au lieu de la fraternité féroce des empereurs ; nous aurons la patrie sans la frontière, le budget sans le parasitisme, le
831 Budapest ont tragiquement actualisé l’accent dans notre siècle : Il devient nécessaire d’appeler l’attention des gouvernemen
832 humain regarde avec un autre œil, la conscience. Nous allons étonner les gouvernements européens en leur apprenant une chos
833 t que, s’il existe un gouvernement bête fauve, il doit être traité en bête fauve ; c’est qu’à l’heure qu’il est, tout près d
834 auve ; c’est qu’à l’heure qu’il est, tout près de nous , là, sous nos yeux, on massacre, on incendie, on pille, on extermine,
835 ’à l’heure qu’il est, tout près de nous, là, sous nos yeux, on massacre, on incendie, on pille, on extermine, on égorge les
836 morts renvoient la peste, ce qui est bien fait ; nous apprenons aux gouvernements d’Europe ceci, c’est qu’on ouvre les femm
837 aire de Marx a fait l’URSS et domine la moitié de notre monde. Il y a sans doute erreur sur la doctrine dans les deux cas, ma
838 nce littéralement posthume : ils sont écrits pour notre siècle. Pour que le contrat politique reste avantageux et commode à
839 sa propre folie. … Après la révolution des idées doit arriver, comme sa conséquence légitime, la révolution des intérêts. L
840 suisse, ni le diplomate prussien ne semblent rien devoir au socialiste français ; ils tirent tout de leur expérience nationale
841 préciser certaines distinctions fondamentales qui devaient presque nécessairement échapper aux héritiers français et italiens du
842 orde-t-il le problème de la « nationalité », dont nous avons vu les ambiguïtés pervertir tout l’élan de 1848. Comment concev
843 e pays où règne la paix, ont la possibilité et le devoir d’aborder, par eux-mêmes, suivant leur disposition naturelle, toutes
844 peuple suisse aspire à remplir courageusement ces devoirs et à poursuivre ces idéals, il ne verra pas son appartenance européen
845 cette raison la nationalité politique des Suisses doit conserver un caractère international dans le domaine des rapports cul
846 la nationalité suisse de caractère international devra s’incorporer à la communauté de la Grande Europe. De cette façon elle
847 constitution de la communauté des États européens doit trouver sa solution, la condition principale qu’il faudra remplir ser
848 souveraineté et à se soustraire à toute influence due à la suprématie d’un autre État. Ils peuvent bien coopérer entre eux
849 n unique, auquel les États jusqu’alors souverains devraient s’incorporer, est irréalisable. Bluntschli propose alors une Union d
850 ute réorganisation prévue pour une certaine durée devra nécessairement être soumise à l’approbation du Sénat. Parmi les affai
851 unitaire est proche. Il n’est pas impossible que nous soyons les témoins de cette transformation ; mais supposons l’État un
852 qu’on lui aurait mise. Ceci est un des termes de notre alternative. En revanche, si nous voulons échapper à l’actuel courant
853 des termes de notre alternative. En revanche, si nous voulons échapper à l’actuel courant unitaire, nous n’en devrons pas m
854 ous voulons échapper à l’actuel courant unitaire, nous n’en devrons pas moins changer l’état de choses présent. Tertium non
855 s échapper à l’actuel courant unitaire, nous n’en devrons pas moins changer l’état de choses présent. Tertium non datur… Si un
856 e fédération d’Europe Centrale. Et chaque pas que nous ferions dans cette direction nous assurerait d’un double gain : en ef
857 chaque pas que nous ferions dans cette direction nous assurerait d’un double gain : en effet, non seulement cette fédératio
858 système de 1866, créé le militarisme européen qui nous suce notre propre sang. Si grandes que soient les difficultés réelles
859 1866, créé le militarisme européen qui nous suce notre propre sang. Si grandes que soient les difficultés réelles qui s’oppo
860 fondation de la fédération d’Europe Centrale — et nous sommes les derniers à nous bercer d’illusions —, elles pourraient trè
861 d’Europe Centrale — et nous sommes les derniers à nous bercer d’illusions —, elles pourraient très bien être surmontées grâc
862 t le préalable d’un tel processus. Par alliances, nous entendons des associations conclues temporairement et dans un but dét
863 ppelé « Concert européen des grandes puissances » nous vient immédiatement à l’esprit. Pris dans son sens propre, ce mot, à
864 n « asystème ». Et maintenant la tâche importante nous incombe de créer un nouveau système, c’est-à-dire un ordre fondé sur
865 politique, que toute l’évolution du temps exige, devra se fonder sur le modèle de l’union allemande, qui exclut toute hégémo
866 urée d’une « mission européenne » de l’Allemagne. Nous connaissons maintenant le processus pour l’avoir illustré par des tex
867 identaux, il conviendrait que ce pays se fasse un devoir de participer activement au rétablissement de cette communauté et de
868 trie ! N’est-ce pas l’inspiration patriotique qui nous a donné le courage d’entreprendre cet immense travail ? N’avons-nous
869 rage d’entreprendre cet immense travail ? N’avons- nous pas voulu la ceindre d’une couronne d’éléments qui saluassent sa prem
870 ys scandinaves, Belgique et Hollande. Une entente devait être conclue avec l’Angleterre pour la politique extérieure. 218. To
22 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Cinquième Partie. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — 3. Un problème séculaire : la Russie et l’Europe
871 est, — ces progrès à la fois jalousés et honnis ? Notre propos dans cet ouvrage étant de présenter des textes afin de les mie
872 nter des textes afin de les mieux laisser parler, nous rappellerons d’abord les opinions contradictoires de l’Ouest sur la R
873 péennes sur la Russie, de Voltaire à Karl Marx Nous avons vu Sully exclure la Russie de son grand dessein, Leibniz tenter
874 plus grands que lui ne feront que répéter jusqu’à nos jours : Deux empires se partageront […] tous les avantages de la civ
875 côté de l’orient, et l’Amérique, devenue libre de nos jours, du côté de l’occident, et nous autres, peuples du noyau, nous
876 nue libre de nos jours, du côté de l’occident, et nous autres, peuples du noyau, nous serons trop dégradés, trop avilis, pou
877 de l’occident, et nous autres, peuples du noyau, nous serons trop dégradés, trop avilis, pour savoir autrement que par une
878 nt que par une vague et stupide tradition, ce que nous avons été. Dès ce moment, l’Amérique et la Russie vont obséder l’ima
879 ême temps, et dans le même sens, Tocqueville (que nous citerons tout à l’heure plus longuement) : Lorsque je considère l’ét
880 le d’avance sur la Russie, et l’Europe de l’Ouest devra marcher derrière nous pendant une centaine d’années, avant que la Rus
881 ie, et l’Europe de l’Ouest devra marcher derrière nous pendant une centaine d’années, avant que la Russie puisse étendre son
882 oudrais nommer le mythe européen des deux grands, nous la trouvons dans La Démocratie en Amérique publiée en 1856 par le com
883 s innombrables qui, de la fin du xviiie siècle à nos jours, ont supputé l’avenir de notre continent : le seul fait qu’ils
884 iiie siècle à nos jours, ont supputé l’avenir de notre continent : le seul fait qu’ils s’expriment pour ou contre l’un des j
885 n plutôt qu’une angoisse immédiate, sans horizon. Nous avons vu plus haut Turgot, Gibbon et Condorcet, puis Goethe, puis Sch
886  matérialisme » ne cessera de s’amplifier jusqu’à nos jours, où elle deviendra le lieu commun des nationalistes d’extrême g
887 ualité d’un juste châtiment fondant de Moscou sur nos démocraties… Plus sobre et plus serein, à sa coutume, Leopold von Ran
888 e l’on trouve là-bas n’est qu’un développement de nos races et de notre genre de vie : en fait, New York et Lima nous impor
889 -bas n’est qu’un développement de nos races et de notre genre de vie : en fait, New York et Lima nous importent davantage que
890 de notre genre de vie : en fait, New York et Lima nous importent davantage que Kiev et Smolensk. Certes, les Russes, selon
891 ope une proie qui lui sera livrée tôt ou tard par nos dissensions ; elle fomente chez nous l’anarchie dans l’espoir de prof
892 t ou tard par nos dissensions ; elle fomente chez nous l’anarchie dans l’espoir de profiter d’une corruption favorisée par e
893 elle s’énerve par un libéralisme vain, tandis que nous restons puissants, précisément parce que nous ne sommes pas libres :
894 que nous restons puissants, précisément parce que nous ne sommes pas libres : patientons sous le joug, nous ferons payer aux
895 s ne sommes pas libres : patientons sous le joug, nous ferons payer aux autres notre honte. » Le plan que je vous révèle ici
896 entons sous le joug, nous ferons payer aux autres notre honte. » Le plan que je vous révèle ici peut paraître chimérique à de
897 lle sans pitié, mais par le seul prolétariat, qui devait triompher d’abord en France : La chute de la bourgeoisie en France,
898  ». Au reste, Marx considérait que les États-Unis devaient former part intégrante de l’Occident et intervenir en Europe. Il écri
899 Salué par les uns, rejeté par les autres, le fait doit être admis par tous. À Beirouth, les Américains viennent d’arracher u
900 nt de 1789 lui ait opposé un puissant adversaire. Nous entendons la révolution européenne, la force explosive de ses idées d
901 donna au New York Herald Tribune de 1851 à 1861, nous trouvons les lignes suivantes, parues le 31 décembre 1853 : Les peup
902 du français en russe). Toutes les ambiguïtés que nous retrouverons chez ses amis, ennemis et successeurs russes sont en ger
903 it. Faites vous-même le parallèle et voyez ce que nous pouvons recueillir ainsi dans le simple commerce d’idées élémentaires
904 ans le simple commerce d’idées élémentaires, pour nous en servir tant bien que mal à nous diriger dans la vie ? Et remarquez
905 entaires, pour nous en servir tant bien que mal à nous diriger dans la vie ? Et remarquez qu’il ne s’agit ici ni d’étude ni
906 ir qu’elles sont ces idées ? Ce sont les idées de devoir , de justice, de droit, d’ordre. Elles dérivent des événements mêmes q
907 pe. Qu’avez-vous à mettre à la place de cela chez nous  ? Toutes les nations de l’Europe se tenaient par la main en avançant
908 rien donné au monde : Solitaires dans le monde, nous n’avons rien donné au monde, nous n’avons rien appris au monde ; nous
909 dans le monde, nous n’avons rien donné au monde, nous n’avons rien appris au monde ; nous n’avons pas versé une seule idée
910 nné au monde, nous n’avons rien appris au monde ; nous n’avons pas versé une seule idée dans la masse des idées humaines ; n
911 une seule idée dans la masse des idées humaines ; nous n’avons en rien contribué au progrès de l’esprit humain, et tout ce q
912 bué au progrès de l’esprit humain, et tout ce qui nous est revenu de ce progrès, nous l’avons défiguré. Nous ne nous sommes
913 in, et tout ce qui nous est revenu de ce progrès, nous l’avons défiguré. Nous ne nous sommes donné la peine de rien imaginer
914 est revenu de ce progrès, nous l’avons défiguré. Nous ne nous sommes donné la peine de rien imaginer nous-mêmes, et, de tou
915 enu de ce progrès, nous l’avons défiguré. Nous ne nous sommes donné la peine de rien imaginer nous-mêmes, et, de tout ce que
916 mêmes, et, de tout ce que les autres ont imaginé, nous n’avons emprunté que des apparences trompeuses et le luxe inutile.232
917 re européenne : Il ne s’agit donc nullement pour nous de courir après les autres ; il s’agit de nous apprécier franchement,
918 ur nous de courir après les autres ; il s’agit de nous apprécier franchement, de nous concevoir tels que nous sommes, de sor
919 res ; il s’agit de nous apprécier franchement, de nous concevoir tels que nous sommes, de sortir du mensonge, et de nous pla
920 apprécier franchement, de nous concevoir tels que nous sommes, de sortir du mensonge, et de nous placer dans la vérité. Aprè
921 els que nous sommes, de sortir du mensonge, et de nous placer dans la vérité. Après cela, nous avancerons, et nous avanceron
922 ge, et de nous placer dans la vérité. Après cela, nous avancerons, et nous avancerons plus rapidement que les autres, parce
923 r dans la vérité. Après cela, nous avancerons, et nous avancerons plus rapidement que les autres, parce que nous sommes venu
924 ncerons plus rapidement que les autres, parce que nous sommes venus après eux, parce que nous avons toute leur expérience et
925 parce que nous sommes venus après eux, parce que nous avons toute leur expérience et tout le travail des siècles qui nous o
926 eur expérience et tout le travail des siècles qui nous ont précédés. Les gens de l’Europe se méprennent étrangement sur notr
927 es gens de l’Europe se méprennent étrangement sur notre compte. Voilà M. Jouffroy, par exemple, qui nous apprend que nous som
928 notre compte. Voilà M. Jouffroy, par exemple, qui nous apprend que nous sommes destinés à civiliser l’Asie. C’est fort bien 
929 là M. Jouffroy, par exemple, qui nous apprend que nous sommes destinés à civiliser l’Asie. C’est fort bien ; mais demandez-l
930 e vous prie, quels sont les peuples de l’Asie que nous avons civilisés ? Apparemment les mastodontes et les autres populatio
931 rie, seules races d’êtres, à ma connaissance, que nous ayons tirés de l’obscurité, et cela encore grâce aux Pallas et Fische
932 re grâce aux Pallas et Fischer. Ils s’obstinent à nous livrer l’Orient ; par une sorte d’instinct de nationalité européenne,
933 e sorte d’instinct de nationalité européenne, ils nous refoulent en Orient pour ne plus nous rencontrer en Occident. Ne soyo
934 péenne, ils nous refoulent en Orient pour ne plus nous rencontrer en Occident. Ne soyons pas dupes de leur artifice involont
935 e involontaire ; cherchons nous-mêmes à découvrir notre avenir, et ne demandons pas aux autres ce que nous avons à faire. L’O
936 tre avenir, et ne demandons pas aux autres ce que nous avons à faire. L’Orient est aux maîtres de la mer, cela est évident,
937 ient est aux maîtres de la mer, cela est évident, nous en sommes beaucoup plus éloignés que les Anglais, et nous ne sommes p
938 sommes beaucoup plus éloignés que les Anglais, et nous ne sommes plus au temps où toutes les révolutions de l’Orient partaie
939 ateur de l’Asie. C’est l’Europe au contraire, que nous sommes destinés à instruire sur une infinité de choses qu’elle ne sau
940 e c’est mon intime conviction. Un jour viendra où nous nous placerons au milieu de l’Europe politique, plus puissants alors
941 st mon intime conviction. Un jour viendra où nous nous placerons au milieu de l’Europe politique, plus puissants alors par n
942 u de l’Europe politique, plus puissants alors par notre intelligence que nous sommes aujourd’hui par notre force matérielle.
943 , plus puissants alors par notre intelligence que nous sommes aujourd’hui par notre force matérielle. Tel sera le résultat l
944 otre intelligence que nous sommes aujourd’hui par notre force matérielle. Tel sera le résultat logique de notre longue solitu
945 force matérielle. Tel sera le résultat logique de notre longue solitude : toujours les grandes choses sont venues du désert.
946 rvira singulièrement à hâter l’accomplissement de nos destinées. Frappée de stupeur et d’épouvante, l’Europe nous a repouss
947 nées. Frappée de stupeur et d’épouvante, l’Europe nous a repoussés avec colère ; la page fatale de notre histoire, écrite de
948 nous a repoussés avec colère ; la page fatale de notre histoire, écrite de la main de Pierre le Grand, est déchirée : grâce
949 de Pierre le Grand, est déchirée : grâce à Dieu, nous ne sommes plus de l’Europe ; dès ce jour donc notre mission universel
950 ous ne sommes plus de l’Europe ; dès ce jour donc notre mission universelle a commencé. Tchaadaïev est ici tout près des adv
951 qui serait restée le privilège des Russes et que nos pays de l’Ouest auraient perdue ; mais cette notion se trouve emprunt
952 ne pourra se faire qu’avec l’aide de l’Europe… … notre nationalité a été jusqu’ici une nationalité barbare, grossière, immob
953 ne influence étrangère ; et comme jusqu’ici toute notre civilisation s’inspire de l’étranger ce n’est que de l’étranger que n
954 pire de l’étranger ce n’est que de l’étranger que nous pourrons la recevoir jusqu’au moment où nous égalerons le reste de l’
955 que nous pourrons la recevoir jusqu’au moment où nous égalerons le reste de l’Europe. Alors, quand la civilisation commune
956 civilisation commune de l’Europe coïncidera avec le nôtre propre, naîtra une civilisation vraiment russe, expression de la vie
957 Sans doute, y a-t-il là une lacune, un défaut qui doit les faire tomber dans la confusion ou dans l’erreur, mais c’est aussi
958 ogisme étrange : « L’homme descend du singe, donc nous devons nous aimer les uns les autres. » On comprend que Léon Tolstoï
959 e étrange : « L’homme descend du singe, donc nous devons nous aimer les uns les autres. » On comprend que Léon Tolstoï (1828-
960 ge : « L’homme descend du singe, donc nous devons nous aimer les uns les autres. » On comprend que Léon Tolstoï (1828-1910)
961 cette progression soit un bien… Le peuple russe doit non se prolétariser, à l’imitation de l’Europe et de l’Amérique, mais
962 l’Europe et de l’Amérique, mais au contraire, il doit résoudre chez lui le problème agraire en supprimant la propriété fonc
963 la « civilisation » elle-même ? C’est bien ce que nous suggère un des plus grands poètes lyriques de la Russie, Fiodor Ivan
964 lorsqu’il écrit : Un bien grand inconvénient de notre position, c’est cette obligation où nous sommes d’appeler du nom d’Eu
965 ient de notre position, c’est cette obligation où nous sommes d’appeler du nom d’Europe un fait qui ne devrait jamais s’appe
966 s sommes d’appeler du nom d’Europe un fait qui ne devrait jamais s’appeler que par son propre nom : Civilisation. C. Dostoï
967 Toutes ces contradictions, apparentes ou réelles, nous allons les retrouver, pressées en rangs serrés, fiévreuses et exaltée
968 pérément ambiguë. Il ne manque pas d’Européens de nos jours pour protester contre une prétendue « exclusion de la Russie »
969 forces qui tendaient à l’union, et sur lesquelles nous comptions tant nous-mêmes, ne se sont pas évanouies comme un triste m
970 ation ne s’y font pas sentir plus encore que chez nous  ? Voilà une question qui ne peut échapper à l’homme russe. Où donc es
971 ravaillée, et par autant d’éléments hostiles qu’à notre époque. On dirait que tout est sapé, miné par en dessous et que l’on
972 lus que la première étincelle… Qu’est-ce que cela nous fait, à nous, puisque cela se passe en Europe et non en Russie ? Mais
973 emière étincelle… Qu’est-ce que cela nous fait, à nous , puisque cela se passe en Europe et non en Russie ? Mais c’est que l’
974 on en Russie ? Mais c’est que l’Europe frappera à notre porte et nous criera de venir la sauver quand viendra l’heure dernièr
975 Mais c’est que l’Europe frappera à notre porte et nous criera de venir la sauver quand viendra l’heure dernière et que l’ord
976 es choses actuel sera sur le point de finir. Elle nous demandera notre aide, non sans quelque droit, elle l’exigera, nous or
977 l sera sur le point de finir. Elle nous demandera notre aide, non sans quelque droit, elle l’exigera, nous ordonnant de la lu
978 tre aide, non sans quelque droit, elle l’exigera, nous ordonnant de la lui accorder ; elle nous dira que nous faisons partie
979 exigera, nous ordonnant de la lui accorder ; elle nous dira que nous faisons partie d’elle-même, que par conséquent le même
980 ordonnant de la lui accorder ; elle nous dira que nous faisons partie d’elle-même, que par conséquent le même ordre de chose
981 nséquent le même ordre de choses se retrouve chez nous comme chez elle, que ce n’est pas en vain que pendant deux-cents ans
982 e ce n’est pas en vain que pendant deux-cents ans nous l’avons imitée et nous sommes vantés d’être des Européens, donc en la
983 que pendant deux-cents ans nous l’avons imitée et nous sommes vantés d’être des Européens, donc en la sauvant nous nous sauv
984 s vantés d’être des Européens, donc en la sauvant nous nous sauverons nous-mêmes… Mais quand l’Europe viendra réellement fra
985 tés d’être des Européens, donc en la sauvant nous nous sauverons nous-mêmes… Mais quand l’Europe viendra réellement frapper
986 is quand l’Europe viendra réellement frapper chez nous pour que nous nous levions et allions chez elle sauver l’Ordre, peut-
987 ope viendra réellement frapper chez nous pour que nous nous levions et allions chez elle sauver l’Ordre, peut-être alors, po
988 iendra réellement frapper chez nous pour que nous nous levions et allions chez elle sauver l’Ordre, peut-être alors, pour la
989 t-être alors, pour la première fois, comprendrons- nous subitement à quel point nous avons toujours été dissemblables de l’Eu
990 e fois, comprendrons-nous subitement à quel point nous avons toujours été dissemblables de l’Europe, en dépit de notre désir
991 ujours été dissemblables de l’Europe, en dépit de notre désir deux fois séculaire d’appartenir à l’Europe, désir et rêve qui
992 ulaire d’appartenir à l’Europe, désir et rêve qui nous ont poussés à des actes si forcenés. Il se peut aussi que nous ne le
993 sés à des actes si forcenés. Il se peut aussi que nous ne le comprenions point, car il sera bien tard. Et s’il en est ainsi,
994 int, car il sera bien tard. Et s’il en est ainsi, nous ne comprendrons certainement pas ce que l’Europe attend de nous, ce q
995 ndrons certainement pas ce que l’Europe attend de nous , ce qu’elle nous demande, et en quoi nous pourrions alors lui être ut
996 nt pas ce que l’Europe attend de nous, ce qu’elle nous demande, et en quoi nous pourrions alors lui être utiles. N’irions-no
997 tend de nous, ce qu’elle nous demande, et en quoi nous pourrions alors lui être utiles. N’irions-nous pas, au contraire, met
998 oi nous pourrions alors lui être utiles. N’irions- nous pas, au contraire, mettre à la raison l’ennemi de l’Europe et de son
999 e le prince de Bismarck ? C’est alors, certes, si nous accomplissons cet exploit, que nous pourrons hardiment nous féliciter
1000 s, certes, si nous accomplissons cet exploit, que nous pourrons hardiment nous féliciter d’être tout à fait des Européens !2
1001 plissons cet exploit, que nous pourrons hardiment nous féliciter d’être tout à fait des Européens !235 Dostoïevski pense d
1002 digents. Voilà qui ne saurait arriver en Russie : notre Démos est satisfait, et plus ça ira, plus il sera satisfait, car tout
1003 revient sans doute au même dans son esprit. […] Nous autres Russes nous avons deux patries : notre Russie et l’Europe, qua
1004 au même dans son esprit. […] Nous autres Russes nous avons deux patries : notre Russie et l’Europe, quand bien même nous n
1005 […] Nous autres Russes nous avons deux patries : notre Russie et l’Europe, quand bien même nous nous appellerions slavophile
1006 tries : notre Russie et l’Europe, quand bien même nous nous appellerions slavophiles, et daignent ceux-ci ne pas s’en offusq
1007  : notre Russie et l’Europe, quand bien même nous nous appellerions slavophiles, et daignent ceux-ci ne pas s’en offusquer !
1008 able. La plus haute parmi les hautes missions que nous autres Russes nous sentons devoir un jour assumer, c’est la mission d
1009 parmi les hautes missions que nous autres Russes nous sentons devoir un jour assumer, c’est la mission de grouper l’humanit
1010 utes missions que nous autres Russes nous sentons devoir un jour assumer, c’est la mission de grouper l’humanité en un seul fa
1011 on de grouper l’humanité en un seul faisceau, car nous , ce n’est pas seulement la Russie, le panslavisme, c’est l’humanité t
1012 le panslavisme, c’est l’humanité tout entière que nous servons… Beaucoup de ce que nous avons emprunté à l’Europe et transpl
1013 tout entière que nous servons… Beaucoup de ce que nous avons emprunté à l’Europe et transplanté chez nous n’a pas été servil
1014 ous avons emprunté à l’Europe et transplanté chez nous n’a pas été servilement imité par nous, mais se trouve désormais en n
1015 lanté chez nous n’a pas été servilement imité par nous , mais se trouve désormais en nous, amalgamé à notre chair et à notre
1016 ement imité par nous, mais se trouve désormais en nous , amalgamé à notre chair et à notre sang… La Convention française de 1
1017 ous, mais se trouve désormais en nous, amalgamé à notre chair et à notre sang… La Convention française de 1793, tout en décer
1018 ve désormais en nous, amalgamé à notre chair et à notre sang… La Convention française de 1793, tout en décernant un brevet de
1019 l a presque marqué une période dans l’histoire de notre civilisation. Cette façon à nous de considérer la littérature univers
1020 s l’histoire de notre civilisation. Cette façon à nous de considérer la littérature universelle est un phénomène à peu près
1021 usses en les qualifiant de révolutionnaires : car nous sommes des révolutionnaires non seulement pour détruire là où nous n’
1022 évolutionnaires non seulement pour détruire là où nous n’avons rien construit, comme des Huns et des Tartares, mais en vue d
1023 Tartares, mais en vue de quelque autre chose, que nous ignorons encore il est vrai (ceux qui connaissent le secret le garden
1024 issent le secret le gardent pour eux). En un mot, nous sommes révolutionnaires, par nécessité personnelle si l’on peut dire,
1025 e par conservatisme […]238 Ils ne savent pas que nous sommes invincibles, que si nous pouvons fort bien perdre des bataille
1026 ne savent pas que nous sommes invincibles, que si nous pouvons fort bien perdre des batailles, nous n’en resterons pas moins
1027 e si nous pouvons fort bien perdre des batailles, nous n’en resterons pas moins invincibles, justement grâce à l’unité de no
1028 s moins invincibles, justement grâce à l’unité de notre esprit national et de notre conscience nationale. Nous ne sommes pas
1029 nt grâce à l’unité de notre esprit national et de notre conscience nationale. Nous ne sommes pas la France qui est tout entiè
1030 esprit national et de notre conscience nationale. Nous ne sommes pas la France qui est tout entière dans Paris, nous ne somm
1031 es pas la France qui est tout entière dans Paris, nous ne sommes pas l’Europe qui tout entière dépend des Bourses de sa bour
1032 rsécutés, quand bien même ce serait aux dépens de nos intérêts actuels. Nous n’en croirons que plus fortement à la véritabl
1033 ême ce serait aux dépens de nos intérêts actuels. Nous n’en croirons que plus fortement à la véritable mission de la Russie,
1034 , et à l’homme ridicule du Journal d’un écrivain. Nous en donnons ici la version tirée de L’Adolescent 240, la plus complète
1035 mpréhensible : ils ne sont pas libres, tandis que nous sommes libres. Moi seul en Europe, avec mon ennui russe, étais alors
1036 r l’Anglais et l’Allemand. Seul, le Russe, même à notre époque, c’est-à-dire bien avant qu’ait été dressé le bilan général, a
1037 la distinction nationale la plus essentielle qui nous sépare de tous les autres, et, à cet égard, nous ne sommes comme pers
1038 nous sépare de tous les autres, et, à cet égard, nous ne sommes comme personne […] Oh ! ce n’est pas seulement le sang qui
1039 ne sont pas même les Tuileries, mais tout ce qui devait suivre. Ils étaient condamnés à se battre encore longtemps, parce qu’
1040 e et chère à son cœur. L’Europe n’était pas moins notre patrie que la Russie. Davantage même !… et, reconnais-le, mon ami, c’
1041 son siècle comme l’œil à la tombe de Caïn. C’est notre temps qui l’a compris. Où le classer ? Tout l’existentialisme vient d
1042 circulation en Europe était interrompue, si l’on devait nager dans le sang, si tous les ministres perdaient le sommeil à forc
1043 el prétend expliquer à la manière du monde ce qui doit rester une énigme dans le temps, et ce que l’éternel seul peut expliq
1044 . Seuls les Russes sont des Européens universels. Nous avons deux patries, notre Russie et l’Europe. » Rousseau, dans le Gou
1045 es Européens universels. Nous avons deux patries, notre Russie et l’Europe. » Rousseau, dans le Gouvernement de la Pologne, d
23 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Cinquième Partie. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — 4. De l’historisme au pessimisme
1046 t non pas déchirements catastrophiques ; elles ne doivent pas empêcher l’historien fidèle aux faits de constater … que le comp
1047 r … que le complexe des États chrétiens d’Europe doit être considéré comme un ensemble, en quelque sorte comme un État. Ce
1048 de l’Europe, summum bonum de l’humanité. Élevons notre pensée, non par l’imagination, mais par une considération rigoureuse
1049 histoire universelle… Si variés que puissent être nos déchirements intérieurs, si différentes et souvent même hostiles nos
1050 térieurs, si différentes et souvent même hostiles nos tendances, nous n’en formons pas moins, par rapport au reste du monde
1051 fférentes et souvent même hostiles nos tendances, nous n’en formons pas moins, par rapport au reste du monde, une unité. Aut
1052 ; et pourtant ces dangers sont maintenant loin de nous … L’Empire ottoman est écrasé, traversé de tous côtés par le fait chré
1053 étien. Disons-le tout net : par « fait chrétien » nous n’entendons pas exclusivement la religion ; les mots « culture » et «
1054 algré la diversité de leurs passions. Cet esprit, nous le voyons accomplir des progrès énormes. Il a conquis l’Amérique, l’e
1055 age que de l’Europe, qui a blâmé la guerre et qui doit vouloir qu’aucun des membres de la famille européenne ne soit trop af
1056 tique, ainsi qu’une partie de l’Allemagne du Sud. Nous ne concluons pas de là que l’Allemagne du Sud doive être française ;
1057 ous ne concluons pas de là que l’Allemagne du Sud doive être française ; mais qu’on ne vienne pas non plus soutenir que, par
1058 outenir que, par droit ancien, Metz et Luxembourg doivent être allemands. Nul ne peut dire où cette archéologie s’arrêterait. P
1059 eux de l’Allemagne réclament un droit germanique, nous pourrions réclamer un droit celtique antérieur, et avant la période c
1060 er pour leur faire changer de langue ou de patrie nous paraît tout aussi mal… Ce qui constitue une nation, ce n’est pas de p
1061 elles que Sparte et Rome, pouvaient s’appliquer à nos grandes nations de trente à quarante millions d’âmes. De nos jours, o
1062 nations de trente à quarante millions d’âmes. De nos jours, on commet une erreur plus grave : on confond la race avec la n
1063 oduire à la fin les plus funestes erreurs. Ce que nous allons faire est délicat ; c’est presque de la vivisection ; nous all
1064 e est délicat ; c’est presque de la vivisection ; nous allons traiter les vivants comme d’ordinaire on traite les morts. Nou
1065 es vivants comme d’ordinaire on traite les morts. Nous y mettrons la froideur, l’impartialité la plus absolue… L’Europe s’e
1066 de l’empire de Charlemagne, l’Europe occidentale nous apparaît divisée en nations, dont quelques-unes, à certaines époques,
1067 s empires ; elle n’eut guère la nation au sens où nous la comprenons. Athènes, Sparte, Sidon, Tyr sont de petits centres d’a
1068 es prendre à la gorge en leur disant : — Tu es de notre sang tu nous appartiens !… … Ce que nous venons de dire de la race, i
1069 a gorge en leur disant : — Tu es de notre sang tu nous appartiens !… … Ce que nous venons de dire de la race, il faut le dir
1070 u es de notre sang tu nous appartiens !… … Ce que nous venons de dire de la race, il faut le dire de la langue. La langue in
1071 i, en somme, est la plus haute réalité idéale que nous atteignions. Isolées, elles ont leurs parties faibles. Je me dis souv
1072 hine. Pour ce qui est des Indes également, seules nous concernent les époques très reculées, celles d’abord où vécurent les
1073 Assyriens, Perses, Macédoniens et autres peuples. Notre objet d’étude se circonscrit donc au seul passé qui ait un rapport di
1074 ns, une très grande importance : c’est à elle que nous devons notre conception de l’État ; elle vit naître nos religions et
1075 ne très grande importance : c’est à elle que nous devons notre conception de l’État ; elle vit naître nos religions et est enc
1076 grande importance : c’est à elle que nous devons notre conception de l’État ; elle vit naître nos religions et est encore au
1077 vons notre conception de l’État ; elle vit naître nos religions et est encore aujourd’hui l’élément le plus durable de notr
1078 t encore aujourd’hui l’élément le plus durable de notre civilisation. Ses créations, dans le domaine des arts plastiques et l
1079 inégalés. Son héritage compte, autant par ce que nous avons en commun avec elle que par ce qui nous oppose à elle… Et même
1080 que nous avons en commun avec elle que par ce qui nous oppose à elle… Et même si nous sommes issus de peuples qui, encore en
1081 lle que par ce qui nous oppose à elle… Et même si nous sommes issus de peuples qui, encore en leur enfance, sommeillèrent à
1082 côté des grands peuples civilisés de l’Antiquité, nous ne nous sentons pas moins les descendants de ceux-ci, parce que leur
1083 grands peuples civilisés de l’Antiquité, nous ne nous sentons pas moins les descendants de ceux-ci, parce que leur âme a pa
1084 endants de ceux-ci, parce que leur âme a passé en nous et que leur labeur, leur vocation et leur destin revivent en nous.249
1085 labeur, leur vocation et leur destin revivent en nous .249 Mais l’Europe des vingt siècles qui suivent, qui est-ce qui la
1086 te et la moins discutable : Il est une chose que nous n’avons pas à désirer, puisque nous l’avons à notre disposition (on p
1087 une chose que nous n’avons pas à désirer, puisque nous l’avons à notre disposition (on peut s’en réjouir ou le déplorer, peu
1088 ous n’avons pas à désirer, puisque nous l’avons à notre disposition (on peut s’en réjouir ou le déplorer, peu importe), c’est
1089 oint de vue suffisamment élevé et lointain, comme doit le faire l’historien, on constate que les cloches sonnent en harmonie
1090 du passé, le désir constant d’anéantir l’ennemi, nous ne pourrions, nous autres tard-venus de l’humanité, tenir pour un par
1091 constant d’anéantir l’ennemi, nous ne pourrions, nous autres tard-venus de l’humanité, tenir pour un parti, même s’il s’agi
1092 parti, même s’il s’agit de celui qu’en nous-mêmes nous croyons être le nôtre.251 « Nous autres tards-venus de l’humanité »
1093 ’agit de celui qu’en nous-mêmes nous croyons être le nôtre .251 « Nous autres tards-venus de l’humanité »… Cette incidente (qui
1094 ’en nous-mêmes nous croyons être le nôtre.251 «  Nous autres tards-venus de l’humanité »… Cette incidente (qui fait penser
1095 el elle n’aurait « aucune façon ». Entre-temps on nous laisse en paix et nous pouvons alors nous livrer à nos pensées. … Un
1096 ne façon ». Entre-temps on nous laisse en paix et nous pouvons alors nous livrer à nos pensées. … Un destin des plus étrange
1097 emps on nous laisse en paix et nous pouvons alors nous livrer à nos pensées. … Un destin des plus étranges attend les travai
1098 aisse en paix et nous pouvons alors nous livrer à nos pensées. … Un destin des plus étranges attend les travailleurs. La vi
1099 is je ne peux m’en débarrasser : l’état militaire doit devenir un fabricant en gros. Ces amas d’humains dans les usines ne d
1100 nt en gros. Ces amas d’humains dans les usines ne doivent pas éternellement être abandonnés à leur misère et à leurs envies. Un
1101 erminée par un roulement de tambour, voilà ce qui devrait logiquement se produire. (Mais j’en connais assez en histoire pour me
1102 en chair et en os et je vous les décrirai, quand nous serons, en septembre, devant un demi. … De temps à autre je suppute c
1103 temps à autre je suppute ce que pourront devenir notre érudition et nos recherches quelque peu byzantines, quand ces choses
1104 uppute ce que pourront devenir notre érudition et nos recherches quelque peu byzantines, quand ces choses n’en seront encor
1105 nettes, sans mélange. Quant au chaos moderne, il nous conduit au pire, mais il se peut que « l’esprit finisse par y trouver
1106 La période « plébéienne » et « demi-barbare » que notre civilisation doit traverser — qui sait si elle ne va pas favoriser, p
1107 enne » et « demi-barbare » que notre civilisation doit traverser — qui sait si elle ne va pas favoriser, par une réaction in
1108 déguisé en patriotisme « jovial et solennel » : Nous autres « bons Européens », nous aussi nous avons des heures où nous n
1109 et solennel » : Nous autres « bons Européens », nous aussi nous avons des heures où nous nous permettons un patriotisme pl
1110 l » : Nous autres « bons Européens », nous aussi nous avons des heures où nous nous permettons un patriotisme plein de cour
1111 Européens », nous aussi nous avons des heures où nous nous permettons un patriotisme plein de courage, un bond et un retour
1112 péens », nous aussi nous avons des heures où nous nous permettons un patriotisme plein de courage, un bond et un retour à de
1113 , des heures où bien d’autres sentiments antiques nous submergent. Des esprits plus lourds que nous mettront plus de temps à
1114 ques nous submergent. Des esprits plus lourds que nous mettront plus de temps à en finir avec ce qui chez nous n’occupe que
1115 ettront plus de temps à en finir avec ce qui chez nous n’occupe que quelques heures et se passe en quelques heures : pour le
1116 gurer des races épaisses et hésitantes, qui, dans notre Europe hâtive, auraient besoin de demi-siècles pour surmonter de tels
1117 chanté sa dernière chanson : — quel bonheur pour nous , que son rococo ait encore un sens pour nous, que ce qu’il a de « bon
1118 pour nous, que son rococo ait encore un sens pour nous , que ce qu’il a de « bonne compagnie », de tendres ardeurs, de goût e
1119 l, de foi au Midi, que tout cela trouve encore en nous quelque chose qui l’entende ! Hélas ! le temps viendra où tout cela s
1120 omme tous ces sentiments pâlissent vite, comme il nous est difficile déjà de les comprendre, comme elle est lointaine et étr
1121 lus en plus intemporels : Ce sens historique que nous autres Européens revendiquons comme notre spécialité, nous est venu à
1122 ique que nous autres Européens revendiquons comme notre spécialité, nous est venu à la suite de l’ensorcelante et folle demi-
1123 es Européens revendiquons comme notre spécialité, nous est venu à la suite de l’ensorcelante et folle demi-barbarie où l’Eur
1124 tres, les unes sur les autres, font invasion dans nos « âmes modernes », grâce à cette confusion. Nos instincts se disperse
1125 s nos « âmes modernes », grâce à cette confusion. Nos instincts se dispersent maintenant de tous côtés, nous sommes nous-mê
1126 instincts se dispersent maintenant de tous côtés, nous sommes nous-mêmes une sorte de chaos ; enfin « l’esprit », je le répè
1127 par y trouver son profit. Par la demi-barbarie de notre âme et de nos désirs, nous avons des échappées secrètes de toutes esp
1128 n profit. Par la demi-barbarie de notre âme et de nos désirs, nous avons des échappées secrètes de toutes espèces, telles q
1129 r la demi-barbarie de notre âme et de nos désirs, nous avons des échappées secrètes de toutes espèces, telles qu’une époque
1130 tre clairement que c’est un sens sans noblesse. … Nous autres hommes du « sens historique », nous avons comme tels nos vertu
1131 sse. … Nous autres hommes du « sens historique », nous avons comme tels nos vertus, ce n’est pas contestable. Nous sommes sa
1132 mes du « sens historique », nous avons comme tels nos vertus, ce n’est pas contestable. Nous sommes sans prétentions, désin
1133 comme tels nos vertus, ce n’est pas contestable. Nous sommes sans prétentions, désintéressés, modestes, endurants, pleineme
1134 ssés, modestes, endurants, pleinement capables de nous dominer nous-mêmes, pleins d’abandon, très reconnaissants, très patie
1135 très patients, très accueillants. Avec tout cela nous n’avons peut-être pas beaucoup de goût. Avouons-le en fin de compte :
1136 goût. Avouons-le en fin de compte : ce qui, pour nous autres hommes du « sens historique », est le plus difficile à saisir,
1137 ir, à sentir, à goûter, à aimer, ce qui, au fond, nous trouve prévenus et presque hostiles, c’est précisément le point de pe
1138 e à se vouloir une, dont la Russie va profiter : Notre Europe contemporaine, ce foyer d’un effort soudain et irréfléchi pour
1139 jeune pour savoir encore ce qu’elle veut, et qui devra d’ailleurs montrer d’abord ce qu’elle peut vouloir. — Mais la volonté
1140 l’Inde, ni aux complications en Asie que l’Europe devrait demander de la protéger contre le danger le plus sérieux qui la menac
1141 plaisance à se considérer comme un « péril » Mais nous , nous qui ne sommes ni jésuites, ni démocrates, ni même assez Alleman
1142 nce à se considérer comme un « péril » Mais nous, nous qui ne sommes ni jésuites, ni démocrates, ni même assez Allemands, no
1143 jésuites, ni démocrates, ni même assez Allemands, nous autres bons Européens et esprits libres, très libres esprits — nous s
1144 uropéens et esprits libres, très libres esprits —  nous sentons encore en nous tout le péril de l’intelligence et toute la te
1145 res, très libres esprits — nous sentons encore en nous tout le péril de l’intelligence et toute la tension de son arc ! Et p
1146 1 C’est à l’historien suédois Harald Hjärne que nous emprunterons nos conclusions sur le xixe siècle, considéré comme « S
1147 orien suédois Harald Hjärne que nous emprunterons nos conclusions sur le xixe siècle, considéré comme « Siècle du national
1148 nant avec d’autres forces, anciennes et modernes, nous conduit irrésistiblement vers de nouvelles catastrophes, qui ne seron
1149 ier n’aurait-il pas dit : « Ce que je suis, je le dois à Sorel. » ?) Pourtant Sorel ne voulait être qu’un « théoricien désin
1150 aré, que le plaisir d’humilier le voisin.264 Il nous plaît de citer ici cette page de l’un des rares auteurs français viva
1151 es ruines de sa dernière grande guerre civile. Et nous allons voir les prophètes de sa décadence finale controuvés par les f
1152 n : les petits États de l’Europe — j’entends tous nos empires et États actuels — deviendront économiquement intenables, à b
24 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Sixième Partie. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — 1. « Tout s’est senti périr »
1153 és en Asie, en Australie et en Afrique. Appelés à nous tirer de nos décombres, ils le firent, librement ou non, puis s’en re
1154 Australie et en Afrique. Appelés à nous tirer de nos décombres, ils le firent, librement ou non, puis s’en retournèrent ch
1155 rnèrent chez eux, sans insister, mais édifiés sur notre compte. D’une expérience durement acquise de la réalité européenne, l
1156 nclurent qu’ils pourraient désormais s’approprier nos forces matérielles et certains de nos principes politiques, quitte à
1157 ’approprier nos forces matérielles et certains de nos principes politiques, quitte à les retourner contre nous profitant de
1158 incipes politiques, quitte à les retourner contre nous profitant de nos faiblesses morales et de nos désunions passionnées :
1159 , quitte à les retourner contre nous profitant de nos faiblesses morales et de nos désunions passionnées : ainsi pensèrent
1160 re nous profitant de nos faiblesses morales et de nos désunions passionnées : ainsi pensèrent aussi les Soviétiques ; d’aut
1161 d’autres conclurent que le nationalisme, cause de nos ruines, devait être enfin surmonté, mais à l’échelle de l’arbitrage m
1162 clurent que le nationalisme, cause de nos ruines, devait être enfin surmonté, mais à l’échelle de l’arbitrage mondial, c’est-à
1163 our y répondre, donc loin de mesurer l’ampleur de notre crise, ils marquèrent leur « victoire » par des Traités qui devaient
1164 marquèrent leur « victoire » par des Traités qui devaient aggraver les causes du mal. L’Europe ne comptait en 1914 pas moins de
1165 s et du succès des entreprises totalitaires, d’où devait résulter la Deuxième Guerre mondiale. Paul Valéry les juge ainsi :
1166 léon semble être le seul qui ait pressenti ce qui devait se produire et ce qui pourrait s’entreprendre. Mais il venait trop tô
1167 orale et de la politique, ils tentaient d’estimer nos chances. Ils les jugeaient avec raison fort compromises. Et comme ils
1168 s 1912 : Le Déclin de l’Occident. Le sentiment de notre décadence aura donc précédé chez les meilleurs esprits cet événement
1169 cédé chez les meilleurs esprits cet événement que nos hommes politiques, même après coup, ne surent pas enregistrer. C’est
1170 t pas enregistrer. C’est à ce titre que Spengler doit le plus clair de sa célébrité, dans un public immense qui souvent ne
1171 ui sait que Spengler est célèbre et qu’il prévoit notre déclin. Qu’en est-il, en réalité, de ce livre qui a fait époque ? Par
1172 es, surtout quand il les tire d’une actualité que nous voyons déjà périmée. (Il déclare, en 1917, que la peinture de plein a
1173 nations, selon Hegel, les cultures selon Spengler doivent réaliser leur idée formatrice, épanouir leur vocation, puis disparaît
1174 brisent — elle devient civilisation. C’est ce que nous sentons et entendons par les mots égyptianisme, byzantinisme, mandari
1175 de « l’antiquité », s’étale à grands traits sous nos yeux, tandis qu’en nous et autour de nous, nous suivons clairement à
1176 étale à grands traits sous nos yeux, tandis qu’en nous et autour de nous, nous suivons clairement à la trace les premiers sy
1177 its sous nos yeux, tandis qu’en nous et autour de nous , nous suivons clairement à la trace les premiers symptômes de notre é
1178 us nos yeux, tandis qu’en nous et autour de nous, nous suivons clairement à la trace les premiers symptômes de notre événeme
1179 s clairement à la trace les premiers symptômes de notre événement, absolument semblable au premier par son cours et sa durée
1180 e, plus sûre d’elle-même, le droit à l’existence, dût -il ne pas être un droit pour l’être éveillé ; et elle a toujours sacr
1181 rnelle circulation, une seule et même chose. Mais nous , qu’un destin a placés dans cette culture, et à ce moment de son deve
1182 he doucement et irrésistiblement, la direction de notre vouloir et de notre devoir — hors desquels la vie n’a pas de sens — e
1183 sistiblement, la direction de notre vouloir et de notre devoir — hors desquels la vie n’a pas de sens — est par là même tracé
1184 lement, la direction de notre vouloir et de notre devoir — hors desquels la vie n’a pas de sens — est par là même tracée dans
1185 me tracée dans un cercle étroitement circonscrit. Nous n’avons pas la liberté de choisir le point à atteindre, mais celle de
1186 Et un problème que la nécessité historique a posé doit se résoudre par l’individu ou contre lui. Ducunt fata volentem, nolen
1187 on, dresse un premier bilan du désastre subi : … nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortell
1188 du désastre subi : … nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parl
1189 autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout
1190 nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coul
1191 rs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que l
1192 de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous apercevions à travers l’épaisseur de l’histoire, les fantômes d’immen
1193 vires qui furent chargés de richesse et d’esprit. Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, après tout, n’étaien
1194 er. Mais ces naufrages, après tout, n’étaient pas notre affaire. Elam, Ninive, Babylone étaient de beaux noms vagues, et la
1195 ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence même. Mais France, Angleterre, Russie… ce seraient
1196 e beaux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que l’abîme de l’histoire est assez grand pour tout
1197 de l’histoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. Les circo
1198 es vérités. Il a pour fantômes tous les objets de nos controverses ; il a pour remords tous les titres de notre gloire ; il
1199 ntroverses ; il a pour remords tous les titres de notre gloire ; il est accablé sous le poids des découvertes, des connaissan
1200 précisément servi les intentions de l’inventeur : nous savons que l’homme volant monté sur son grand cygne (il grande uccell
1201 ello sopra del dosso del suo magnio cecero) a, de nos jours, d’autres emplois que d’aller prendre de la neige à la cime des
1202 es savants mélanges ? Faut-il laisser de côté mes devoirs difficiles et mes ambitions transcendantes ? Dois-je suivre le mouvem
1203 oirs difficiles et mes ambitions transcendantes ? Dois -je suivre le mouvement et faire comme Polonius, qui dirige maintenant
1204 ais encore un peu de temps et tout s’éclaircira ; nous verrons enfin apparaître le miracle d’une société animale, une parfai
1205 ve plus dans la même situation qu’autrefois, dans notre monde multiplement sectionné, chez nos contemporains élevés à l’école
1206 is, dans notre monde multiplement sectionné, chez nos contemporains élevés à l’école du « mais-aussi-en-outre ». Tout est i
1207 lair, qui auraient pu entraver ce processus. Chez nous , en Suisse ? Chez nous, il existe un sentiment persistant des affinit
1208 ntraver ce processus. Chez nous, en Suisse ? Chez nous , il existe un sentiment persistant des affinités avec l’Allemagne, à
1209 ien, vraiment un concert magnifique. Et avec cela nous sommes depuis longtemps dans la situation des Grecs après les premièr
1210 premières victoires romaines, peut-être subirons- nous aussi quelque jour l’occupation. Encore une guerre européenne fratric
1211 uropéenne fratricide, et l’on en sera au point où nous ne pourrons plus que contaminer le reste du monde avec nos miasmes. S
1212 urrons plus que contaminer le reste du monde avec nos miasmes. Sont-ils donc si peu nombreux, les gens capables de lire l’i
1213 bles de lire l’inscription sur le mur que tracent notre art et notre musique actuels ? Si peu nombreux, les gens capables de
1214 l’inscription sur le mur que tracent notre art et notre musique actuels ? Si peu nombreux, les gens capables de méditer sur l
1215 éral, tandis que les autres y voient la source de nos maux. Si nous ne sauvons pas les valeurs de liberté, de tolérance et
1216 que les autres y voient la source de nos maux. Si nous ne sauvons pas les valeurs de liberté, de tolérance et de libre exame
1217 , de tolérance et de libre examen, dit l’un, — si nous ne sauvons pas, au contraire, les valeurs passionnelles, dit l’autre 
1218 aire, les valeurs passionnelles, dit l’autre — si nous ne restaurons pas des disciplines rigoureuses et la fixité des doctri
1219 rtaines circonstances, lui devenir fatal. Ce dont nous aurions besoin aujourd’hui, ce serait un humanisme militant, un human
1220 ion purement géographique et historique. Et il ne nous restera plus qu’à chercher dès maintenant un refuge hors du temps et
1221 se résume l’ensemble de ce que l’on demande pour notre pays. Ces deux mots sont européen et moderne. « Nous devons être euro
1222 e pays. Ces deux mots sont européen et moderne. «  Nous devons être européens », « nous devons être modernes », « il faut se
1223 s. Ces deux mots sont européen et moderne. « Nous devons être européens », « nous devons être modernes », « il faut se moderni
1224 éen et moderne. « Nous devons être européens », «  nous devons être modernes », « il faut se moderniser », « il faut marcher
1225 t moderne. « Nous devons être européens », « nous devons être modernes », « il faut se moderniser », « il faut marcher avec le
1226 r la bouche et les mots sortir comme ils veulent. Nous autres Espagnols, dit-on, nous sommes des charlatans fantaisistes, qu
1227 comme ils veulent. Nous autres Espagnols, dit-on, nous sommes des charlatans fantaisistes, qui farcissons de rhétorique les
1228 ancien ; Tertullien aussi. Et pourquoi ne dirions- nous pas : « Il faut s’africaniser à l’ancienne » ou « il faut s’ancianise
1229  ? » … Avant tout, et pour ce qui me concerne, je dois avouer que plus j’y réfléchis, plus je découvre la profonde répugnanc
1230 ont la science et la vie. Et l’une et l’autre, je dois avouer, me sont antipathiques. … L’unique moyen d’entrer en relation
1231 on véritable et intime de l’Espagne, c’est-à-dire notre digestion de cette partie de l’esprit européen qui peut devenir notre
1232 ette partie de l’esprit européen qui peut devenir notre esprit, ne commencera que quand nous aurons essayé de nous imposer à
1233 eut devenir notre esprit, ne commencera que quand nous aurons essayé de nous imposer à l’ordre spirituel de l’Europe, de lui
1234 it, ne commencera que quand nous aurons essayé de nous imposer à l’ordre spirituel de l’Europe, de lui faire avaler ce qui e
1235 ituel de l’Europe, de lui faire avaler ce qui est nôtre , essentiellement nôtre, en échange de ce qui est sien, quand nous aur
1236 ui faire avaler ce qui est nôtre, essentiellement nôtre , en échange de ce qui est sien, quand nous aurons essayé d’espagnolis
1237 ement nôtre, en échange de ce qui est sien, quand nous aurons essayé d’espagnoliser l’Europe.272 Ce n’est pas un nationali
1238 d’une vie nouvelle. C’est l’Église catholique qui nous a faits, qui nous a donné notre unité et toute notre philosophie de l
1239 . C’est l’Église catholique qui nous a faits, qui nous a donné notre unité et toute notre philosophie de la vie, et qui a fo
1240 ise catholique qui nous a faits, qui nous a donné notre unité et toute notre philosophie de la vie, et qui a formé la nature
1241 us a faits, qui nous a donné notre unité et toute notre philosophie de la vie, et qui a formé la nature du monde blanc. Ce mo
1242 e siècles, mais surtout au xiiie siècle : alors nous fûmes vraiment nous-mêmes et jamais notre civilisation ne fut mieux a
1243  : alors nous fûmes vraiment nous-mêmes et jamais notre civilisation ne fut mieux assurée. Mais pour des causes variées (dont
1244 ita rapidement durant le xve siècle. La Foi dont nous vivons fut de plus en plus mise en doute, et l’autorité morale dont t
1245 sa vie dépendait ayant été affaibli et dénaturé, notre culture devint une maison divisée contre elle-même. Cette mauvaise fo
1246 t l’inverse de ce qui s’était produit au début de notre civilisation : alors, notre religion avait sauvé le monde ancien à l’
1247 t produit au début de notre civilisation : alors, notre religion avait sauvé le monde ancien à l’instant de périr, et formé u
1248 arts et de la vie matérielle. L’accroissement de notre savoir extérieur et de notre pouvoir sur la nature ne fit rien pour a
1249 . L’accroissement de notre savoir extérieur et de notre pouvoir sur la nature ne fit rien pour apaiser les tensions internes
1250 ser les tensions internes déchirant toujours plus notre monde. Le conflit entre pauvres et riches, le conflit entre idolâtrie
1251 res et de doctrines invariables les garantissant, nous conduisit, aux débuts du xxe siècle, jusqu’au bord du chaos et à des
1252 auration de la foi catholique, ou l’extinction de notre culture.274 Cependant, un autre philosophe catholique, Jacques Mari
1253 oi invincible. Si les démocraties occidentales ne doivent pas être emportées, et une nuit de plusieurs siècles s’étendre sur la
1254 sme, en retrouvant Dieu. Au crépuscule du soir où nous sommes, quelques signes donnent à penser que se mêlent déjà les lueur
1255 ituel qui s’accomplit depuis quelques années dans notre pays importe à tout l’avenir de la civilisation. Et aussi le développ
1256 er et Huxley) ou des grands Utopistes (de Bacon à notre science-fiction, en passant par Thomas Moore, Campanella, Cyrano de B
1257 Verne et H. G. Wells) la notion même de prévision doit être sérieusement revue. Karl Jaspers, dans un des ouvrages les plus
1258 l’entre-deux-guerres, La Situation spirituelle de notre époque (paru en 1931), a senti cette nécessité, devant le déchaînemen
1259 e tout est perdu, rétablissons les proportions de notre drame dans la relativité de l’Histoire humaine : … Comparés aux mill
1260 mille ans, il est vrai, constituent par rapport à notre existence très limitée une période très longue. Le souvenir nous donn
1261 très limitée une période très longue. Le souvenir nous donne évidemment la conscience de notre vieillesse, nous avons l’impr
1262 e souvenir nous donne évidemment la conscience de notre vieillesse, nous avons l’impression — aujourd’hui comme il y a deux-m
1263 nne évidemment la conscience de notre vieillesse, nous avons l’impression — aujourd’hui comme il y a deux-mille ans — que la
1264 volues. Mais à considérer l’histoire de la terre, nous prenons conscience de ce que notre entreprise est encore très limitée
1265 re de la terre, nous prenons conscience de ce que notre entreprise est encore très limitée et de ce que notre situation n’est
1266 e entreprise est encore très limitée et de ce que notre situation n’est que celle d’un premier commencement ; tout se trouve
1267 commencement ; tout se trouve encore en avant de nous  ; la rapidité des découvertes techniques qui se succèdent de décade e
1268 de paraît en fournir une preuve infaillible. Mais nous pouvons finalement nous demander si l’histoire tout entière est autre
1269 preuve infaillible. Mais nous pouvons finalement nous demander si l’histoire tout entière est autre chose qu’un épisode pas
1270 de durée indéterminée. Tout est possible, devant nous  : l’épuisement de nos ressources énergétiques, le refroidissement mor
1271 Tout est possible, devant nous : l’épuisement de nos ressources énergétiques, le refroidissement mortel de la Terre, ou ai
1272 d’une ère de développement ininterrompu. Certes, nous sommes frappés par les signes négatifs, et nous croyons pouvoir en dé
1273 , nous sommes frappés par les signes négatifs, et nous croyons pouvoir en déduire une loi : … N’existe-t-il pas une loi obs
1274 e l’histoire humaine tout entière ? Ne consommons- nous pas lentement une substance qui nous a été léguée par le passé ? La d
1275 e consommons-nous pas lentement une substance qui nous a été léguée par le passé ? La décadence de l’art, de la poésie, de l
1276 ce est déjà presque consommée ? Sans doute savons- nous encore quel est l’enjeu de la perte que nous éprouvons au moment même
1277 vons-nous encore quel est l’enjeu de la perte que nous éprouvons au moment même où nous la subissons. Mais dans un proche av
1278 de la perte que nous éprouvons au moment même où nous la subissons. Mais dans un proche avenir les hommes ne le saurons mêm
1279 ions et toutes les réponses qu’on peut y faire ne nous font cependant nullement connaître la direction dans laquelle s’engag
1280 Prévoir à partir de tels signes, ou à partir de nos doctrines militantes, peut être une démission de l’esprit mais peut ê
1281 ne démission de l’esprit mais peut être aussi, et doit être, une décision existentielle : … Cette prévision descriptive de
1282 commence avec l’action intérieure de l’individu. Nous nous laissons éblouir par le « théâtre de l’histoire du monde » et pa
1283 ence avec l’action intérieure de l’individu. Nous nous laissons éblouir par le « théâtre de l’histoire du monde » et par les
1284 u’il s’agisse du marxisme, pour lequel le progrès doit conduire à une société sans classe — ou de la morphologie de la cultu
25 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Sixième Partie. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — 2. Crépuscule ou nouvelle aurore ?
1285 l’esprit devant les lois réputées « fatales » de notre décadence.) Les nombreux « retours à l’orthodoxie » qui animent le dé
1286 ntellectuel, entre les deux guerres, et qui nient nos fatalités, sont dans ce sens autant de signes d’une vitalité neuve, d
1287 ui ont fait, depuis les origines, le dynamisme de notre culture. Mais ils ne se réfèrent à l’Europe que comme au cadre nature
1288 ucune date déterminée. … Le spectacle frivole que nous présentent les petits pays est déplorable. Pour la seule raison que l
1289 ibrionique panorama de « nationalismes » que l’on nous offre de tous côtés… Il est vraiment comique de contempler telle ou t
1290 ratifs européens existaient seuls. … Voilà ce que nous avons à (Ère à tous ceux qui, avec une inconscience enfantine, nous a
1291 à tous ceux qui, avec une inconscience enfantine, nous annoncent que l’Europe ne commande déjà plus. Commander c’est imposer
1292 t quelqu’un qui fût capable de la remplacer. Mais nous ne voyons pas même l’ombre d’un remplaçant. New York et Moscou ne son
1293 stoire byzantine. Telles seraient les raisons de notre décadence. Mais voici les formules de notre renaissance : … Les Euro
1294 ns de notre décadence. Mais voici les formules de notre renaissance : … Les Européens ne savent pas vivre s’ils ne sont enga
1295 avilissent, s’amollissent, leur âme se désagrège. Nous avons aujourd’hui un commencement de désagrégation sous nos yeux. Les
1296 aujourd’hui un commencement de désagrégation sous nos yeux. Les cercles qui, jusqu’à nos jours, se sont appelés nations, pa
1297 grégation sous nos yeux. Les cercles qui, jusqu’à nos jours, se sont appelés nations, parvinrent, il y a un siècle ou à peu
1298 alourdit. Avec plus de liberté vitale que jamais, nous sentons tous que l’air est irrespirable à l’intérieur de chaque peupl
1299  intérieur ». Dans la super-nation européenne que nous imaginons, la pluralité actuelle ne peut, ni ne doit disparaître. Alo
1300 s imaginons, la pluralité actuelle ne peut, ni ne doit disparaître. Alors que l’État antique annulait la différence entre le
1301 ui s’offre pour éluder le pouvoir d’invention, le devoir de grandes entreprises. D’ailleurs, la simplicité des moyens avec les
1302 outes se signent dans ce cri de l’une d’elles : «  Nous sommes d’abord vénitiens, ensuite chrétiens… » Enfin, avec le xixe s
1303 posé dans sa captivité pendant la guerre de 1914, nous exposent l’histoire des différentes parties de l’Europe, de leurs dév
1304 Un éminent historien anglais, Christopher Dawson, nous fait voir toutes les nations du Moyen Âge plus ou moins façonnées par
1305 e moderne est née du christianisme. » Accordons à notre historien qu’au début de l’Europe cette communauté de civilisation ai
1306 upart des plus petites cours allemandes parlaient notre langue, lisaient nos livres, adoptaient nos modes. Le fait d’une cert
1307 cours allemandes parlaient notre langue, lisaient nos livres, adoptaient nos modes. Le fait d’une certaine communauté spiri
1308 ent notre langue, lisaient nos livres, adoptaient nos modes. Le fait d’une certaine communauté spirituelle européenne a don
1309 idiome de ce qu’il pouvait avoir de non national… Nous allons pourtant voir apparaître dans ce passé une époque qui a vraime
1310 aux Européens, l’idée d’Europe apparaît. Mais ne nous berçons pas d’illusions ; n’allons pas croire que cette idée va triom
1311 oète autrichien Hugo von Hofmannsthal (1874-1929) nous invite moins à les combattre qu’à les dépasser, par une prise de cons
1312 dépasser, par une prise de conscience nouvelle de nos grandeurs spirituelles : Nul doute que le concept d’« Europe », comm
1313 it devenu problématique, — nul doute non plus que notre survie spirituelle dépende de sa restauration. On ne le trouvera jama
1314 tions sentimentales. Vers ce grand concept, l’âme doit s’élever par tous ses meilleurs moyens : l’expérience vécue, l’expéri
1315 onde du passé est européenne. (Et de quoi aurions- nous davantage besoin, que d’une vision profonde, totalement renouvelée et
1316 ement renouvelée et purifiée, de la non-Europe !) Notre époque est une époque de rétablissement, — bien que jamais l’expressi
1317 iront s’anéantir, selon la nécessité ; car elles doivent payer réparation et subir jugement pour leur injustice, selon l’ordre
1318 nce d’Anaximandre a-t-elle encore quelque chose à nous dire ? Par quelle autorité parlerait-elle ? Suffirait-il qu’elle soit
1319 si la sentence est la plus ancienne de celles qui nous ont été transmises, nous n’en ignorons pas moins si elle est à sa man
1320 s ancienne de celles qui nous ont été transmises, nous n’en ignorons pas moins si elle est à sa manière la sentence la plus
1321 tence la plus primitive de la pensée occidentale. Nous ne pouvons le supposer que pour autant que nous pensons l’essence de
1322 . Nous ne pouvons le supposer que pour autant que nous pensons l’essence de l’Occident à partir de cela même dont parle la s
1323 . Mais de quel droit ce qui vient en premier lieu nous parlerait-il, à nous autres qui sommes sans doute les plus tardifs de
1324 ce qui vient en premier lieu nous parlerait-il, à nous autres qui sommes sans doute les plus tardifs des tard-venus de la ph
1325 tardifs des tard-venus de la philosophie ? Sommes- nous les tard-venus d’une Histoire qui parvient aujourd’hui à sa fin, qui
1326 ’informulé, qui parlerait à ce qui vient ? Sommes- nous donc à la veille de la transformation la plus inouïe de toute la Terr
1327 toute la Terre et du temps de l’Histoire ? Sommes- nous devant le crépuscule d’une nuit qui prépare une autre aube ? Surgisso
1328 ’une nuit qui prépare une autre aube ? Surgissons- nous précisément pour envahir cette terre historique du Couchant ? Le pays
1329 des commencements de l’Histoire à venir ? Sommes- nous déjà, nous les hommes d’aujourd’hui, occidentaux dans un sens qui se
1330 cements de l’Histoire à venir ? Sommes-nous déjà, nous les hommes d’aujourd’hui, occidentaux dans un sens qui se révélera d’
1331 ns un sens qui se révélera d’abord à la faveur de notre entrée dans la nuit universelle ? […] Sommes-nous vraiment les tard-v
1332 otre entrée dans la nuit universelle ? […] Sommes- nous vraiment les tard-venus que nous sommes ? Mais ne sommes-nous pas en
1333 lle ? […] Sommes-nous vraiment les tard-venus que nous sommes ? Mais ne sommes-nous pas en même temps les précurseurs du mat
1334 t les tard-venus que nous sommes ? Mais ne sommes- nous pas en même temps les précurseurs du matin d’une autre ère du monde,
1335 tre ère du monde, qui aurait laissé derrière elle nos représentations actuelles de l’Histoire ? Nietzsche, de la philosophi
26 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Septième Partie. L’Ère des fédérations. De l’Unité de culture à l’union politique
1336 esque simultanément — pour cette partie finale de notre ouvrage. Le choix des textes sera fonction d’un plan dont voici le tr
1337 s-témoins des prises de conscience renouvelées de nos diverses origines, au stade présent de notre évolution. À chaque époq
1338 ées de nos diverses origines, au stade présent de notre évolution. À chaque époque de son histoire, l’Europe s’est en effet r
1339 ou refusait — dans ses Antiquités diverses. Et de nos jours, il semble bien que le choix proposé dès 1922 par Paul Valéry 2
1340 quelque chose à la figure de l’Européen : Ce que nous devons à la Grèce est peut-être ce qui nous a distingués le plus prof
1341 ue chose à la figure de l’Européen : Ce que nous devons à la Grèce est peut-être ce qui nous a distingués le plus profondémen
1342 e que nous devons à la Grèce est peut-être ce qui nous a distingués le plus profondément du reste de l’humanité. Nous lui de
1343 gués le plus profondément du reste de l’humanité. Nous lui devons la discipline de l’Esprit, l’exemple extraordinaire de la
1344 lus profondément du reste de l’humanité. Nous lui devons la discipline de l’Esprit, l’exemple extraordinaire de la perfection
1345 aordinaire de la perfection dans tous les ordres. Nous lui devons une méthode de penser qui tend à rapporter toutes choses à
1346 e de la perfection dans tous les ordres. Nous lui devons une méthode de penser qui tend à rapporter toutes choses à l’homme, à
1347 ême le système de références auquel toutes choses doivent enfin pouvoir s’appliquer. Il doit donc développer toutes les parties
1348 utes choses doivent enfin pouvoir s’appliquer. Il doit donc développer toutes les parties de son être et les maintenir dans
1349 e, et même aussi apparente qu’il est possible. Il doit développer son corps et son esprit. Quant à l’esprit même, il se défe
1350 Hésiode. Ainsi la source biblique rejaillit parmi nous mêlée à la source hellénique la plus ancienne et la plus vive. D’une
1351 les prototypes de l’esprit révolutionnaire. Mais, nous dit André Siegfried : Notre conception spirituelle, et non plus seul
1352 évolutionnaire. Mais, nous dit André Siegfried : Notre conception spirituelle, et non plus seulement intellectuelle, de l’ho
1353 ive, magnifiquement épanouie dans l’Évangile, que nous la devons. Les prophètes d’Israël, ces démagogues fulgurants et divin
1354 nifiquement épanouie dans l’Évangile, que nous la devons . Les prophètes d’Israël, ces démagogues fulgurants et divins, ont dép
1355 démagogues fulgurants et divins, ont déposé dans notre esprit cette soif révolutionnaire de la justice qui distingue sociale
1356 a le sens suivant : Le monde étant créé par Dieu doit être bon dans son essence. C’est, pourquoi tout ce qui est mérite d’ê
1357 rdu leur force. La source hébraïque, on le voit, nous réserve encore des surprises — même en dehors des découvertes archéol
1358 peut irriguer que les couches intellectuelles de nos pays, elle apparaît décidément en crue, aux dépens de la source romai
1359 ux dépens de la source romaine. La renaissance de notre intérêt pour les choses grecques se traduit au xxe siècle par les si
1360 s titres de la tragédie grecque par la plupart de nos dramaturges, poètes et compositeurs (les Choéphores et les Euménides
1361 , pour ne citer qu’un seul exemple, recréent pour nous le frisson sacré du drame antique, dont un Racine n’avait guère reten
1362 problème de la vitalité de la source grecque dans notre temps : L’homme — celui de l’Occident du moins — travaille avec cons
1363 t comme il ne peut rien vouloir dans le bleu mais doit s’en tenir à des données réelles, il s’oriente d’après son passé. La
1364 tion : « Que suis-je et qu’ai-je été ? »… Si donc nous voulons devenir des Européens (et c’est bien ce que nous voulons, au
1365 ulons devenir des Européens (et c’est bien ce que nous voulons, au fond, quand nous désirons lire ou écrire, et plus pleinem
1366 et c’est bien ce que nous voulons, au fond, quand nous désirons lire ou écrire, et plus pleinement encore, quand nous voulon
1367 lire ou écrire, et plus pleinement encore, quand nous voulons maintenir la science, la technique et la philosophie) cette q
1368 ue et la philosophie) cette question devient pour nous brûlante : que furent les Grecs ? Au surplus, lorsque nous éprouvons
1369 ante : que furent les Grecs ? Au surplus, lorsque nous éprouvons les nombreuses insuffisances de la culture européenne moder
1370 s insuffisances de la culture européenne moderne, nous nous demandons d’autant plus instamment : que fut donc cette culture
1371 uffisances de la culture européenne moderne, nous nous demandons d’autant plus instamment : que fut donc cette culture aux t
1372 siècle, dans sa situation historique déterminée, doit et peut attendre de l’hellénisme : Vers le milieu du xxe siècle, a
1373 en Europe, certains doutes se manifestèrent chez nous  : les formes anciennes de l’humanisme n’avaient-elles pas fait leur t
1374 ique et cicéronien. Toutefois, il n’entendait pas nous ramener à Isocrate et à Cicéron, mais à l’Antiquité dans son ensemble
1375 Grecs de la manière dont cet Ordre se manifeste à notre connaissance comme Loi, à notre sentiment comme Beauté, et à notre ac
1376 re se manifeste à notre connaissance comme Loi, à notre sentiment comme Beauté, et à notre activité comme Droit. Croire à l’e
1377 e comme Loi, à notre sentiment comme Beauté, et à notre activité comme Droit. Croire à l’existence de la Vérité, de la Beauté
1378 manifestations n’apparaissent qu’obscurcies dans notre monde, tel est l’héritage des Grecs. Il n’est pas perdu, et conserve
1379 lysse. Un philosophe des Sciences, Louis Rougier, nous montre un Prométhée européen282 : Toynbee prétend qu’il y a toujours
1380 nèse d’une civilisation. Ce mythe, pour celle qui nous occupe, n’est pas difficile à découvrir : c’est le mythe de Prométhée
1381 x de l’un des hommes auxquels l’union de l’Europe devra le plus, le comte Richard Coudenhove-Kalergi, c’est Ulysse bien plutô
1382 tôt comme un authentique Européen du xxe siècle. Nous pouvons très bien nous le représenter sous la figure trapue d’un Chur
1383 e Européen du xxe siècle. Nous pouvons très bien nous le représenter sous la figure trapue d’un Churchill, avec son grand f
1384 s, anglais, allemand, italien… S’il renaissait de nos jours, il pourrait être le fils de n’importe laquelle de ces nations.
1385 venir : du chevalier médiéval et du gentleman de notre époque. Son port royal contredit le proverbe à bon marché qui dit que
1386 n être celle qui a survécu aux siècles et qui, de nos jours, passionne encore la jeunesse européenne, par sa fraîcheur dire
1387 , mais qui a porté au plus profond de beaucoup de nos meilleurs esprits, la voix de Simone Weil (1909-1943), qui fut, pour
1388 me la plus naturellement grecque et chrétienne de notre temps. Jugeant, et avec quelle intransigeance, du seul point de vue d
1389 de tout autre bien « le royaume et la justice de notre Père céleste », mais aussi en ce que la misère humaine y est exposée,
1390 celles-ci. Il est temps que T. S. Eliot vienne nous rappeler que l’Empire ne fut pas seulement la lourde réalité esclavag
1391 out empire simplement temporel. Dans la mesure où nous héritons la civilisation de l’Europe, nous sommes encore tous citoyen
1392 ure où nous héritons la civilisation de l’Europe, nous sommes encore tous citoyens de l’Empire romain, et le temps n’a pas e
1393 t la relation entre Virgile et le monde chrétien. Nous voyons que le monde de Virgile, comparé à celui d’Homère, est une app
1394 uels ils vécurent… Il se peut que tout simplement nous en sachions plus sur le monde de Virgile et le comprenions mieux ; et
1395 de Virgile et le comprenions mieux ; et qu’ainsi nous voyions plus clairement ce qui, dans l’idéal romain selon Virgile, es
1396 nt ce qui, dans l’idéal romain selon Virgile, est à l’esprit philosophique de Virgile lui-même. Car, au sens où un poèt
1397 e du christianisme que la civilisation d’Homère ; nous sommes en droit de dire que Virgile, parmi les poètes classiques et l
1398 orm, fait sentir la valeur affective que garde en nous l’image de la Pax Romana : Fontaine de la présente histoire européen
1399 t et bénissant la Ville et le Monde. Mais gardons- nous de fuir dans les rêves de peuples souffrants, ce ne serait pas confor
1400 ute l’histoire du monde. Et si l’Europe existe en nous , dans la plénitude de ses diversités contradictoires et de sa mission
1401 cette figure ne s’instaure pas dans l’intimité de notre être, dans la vie de notre vie et le cœur de notre cœur, comme dit Ha
1402 pas dans l’intimité de notre être, dans la vie de notre vie et le cœur de notre cœur, comme dit Hamlet à Horatio, alors l’Eur
1403 otre être, dans la vie de notre vie et le cœur de notre cœur, comme dit Hamlet à Horatio, alors l’Europe n’existe plus, — et
1404 . Il ne croit pas que l’humanisme et la technique nous sauveront seuls. Mais il ne décrète pas non plus, qu’hors d’un « reto
1405 i servit de base à la seconde phase de son unité. Nous ressentons une fois de plus le besoin d’une unité spirituelle, ou tou
1406 ’une unité spirituelle, ou tout au moins morale ; nous comprenons qu’une culture purement humaniste et occidentale ne nous c
1407 ’une culture purement humaniste et occidentale ne nous convient plus ; nous ne pouvons nous satisfaire plus longtemps d’une
1408 humaniste et occidentale ne nous convient plus ; nous ne pouvons nous satisfaire plus longtemps d’une civilisation aristocr
1409 cidentale ne nous convient plus ; nous ne pouvons nous satisfaire plus longtemps d’une civilisation aristocratique qui trouv
1410 a nature spirituelle de l’homme. Et en même temps nous n’avons plus la même foi en la supériorité innée de la civilisation o
1411 n occidentale et en son droit à dominer le monde. Nous avons conscience des droits des races et des civilisations sujettes,
1412 roits des races et des civilisations sujettes, et nous ressentons à la fois le besoin de nous protéger contre les forces ins
1413 jettes, et nous ressentons à la fois le besoin de nous protéger contre les forces insurgées du monde oriental et d’entrer en
1414 roit avec ses traditions spirituelles. Comment il nous faut satisfaire ces besoins, ou même s’il nous est possible de les sa
1415 il nous faut satisfaire ces besoins, ou même s’il nous est possible de les satisfaire, nous ne pouvons à l’heure présente qu
1416 ou même s’il nous est possible de les satisfaire, nous ne pouvons à l’heure présente que le conjecturer. Mais il est bon de
1417 Mais il est bon de ne pas oublier que l’unité de notre civilisation ne repose pas entièrement sur la culture laïque et les p
1418 rope possède des traditions plus profondes, et il nous faut remonter au-delà de l’humanisme et des triomphes superficiels de
1419 mphes superficiels de la civilisation moderne, si nous tenons à découvrir les forces sociales et spirituelles qui ont abouti
1420 … Au début du xiiie siècle, César de Heisterbach nous livre ce proverbe dont tant de bouches reprendront les variantes jusq
1421 ti — biographie d’un évêque othonien de Cologne — nous conte l’histoire de ce pauvre qui court les rues de la Sainte Cologne
1422 tuel. Ainsi, jusque bien après la Réformation, le Notre Père, l’Ave Maria et le Credo constituent la seule doctrine transmise
1423 l IV en 1559. « Charles-Quint sur son lit de mort doit solliciter de l’Inquisition la permission de lire l’Évangile en franç
1424 plus rudes divergences et oppositions, ce fait ne doit pas obscurcir à nos yeux la conscience des liens intimes — soit posit
1425 s et oppositions, ce fait ne doit pas obscurcir à nos yeux la conscience des liens intimes — soit positifs, soit négatifs —
1426 t même, en Hongrie, la langue des chancelleries). Notre tâche est maintenant de montrer comment cette unité millénaire s’est
1427 urce grecque et source chrétienne sont restées de nos jours les deux plus vives. Simone Weil essayait de les confondre. Un
1428 humaniste libéral, Salvador de Madariaga, préfère nous les montrer complémentaires. Il reprend et rénove un thème classique,
1429 éen trahit l’Europe et sa propre nature profonde. Nous entendons par esprit socratique, un esprit ouvert aux faits, au servi
1430 En profondeur, l’histoire intérieure de l’Europe doit être comprise comme un effort pour atteindre ce style socratique dans
1431 rope après ces deux grandes morts auxquelles elle doit la vie, mais seulement comme des négations de son être foncier. L’ind
1432 tradition puissante qui a renforcé de son esprit notre individualisme actif, le christianisme a apporté à l’Europe un systèm
1433 o Bruno et de Galilée, pendant laquelle Descartes devait surveiller ses propos et même conserver certains de ses manuscrits. L
1434 inhumaine de la recherche socratique. Instruisons- nous , bien entendu, par tous les moyens et par toutes les méthodes possibl
1435 de compte, utiles à l’esprit humain, et à ce que nous n’oublions jamais que nous n’avons pas le droit de faire d’un être hu
1436 it humain, et à ce que nous n’oublions jamais que nous n’avons pas le droit de faire d’un être humain un simple outil, sans
1437 nnes Tel étant l’héritage européen, que sommes- nous décidés à en tirer, nous les Européens du xxe siècle ? Depuis un tie
1438 age européen, que sommes-nous décidés à en tirer, nous les Européens du xxe siècle ? Depuis un tiers de siècle, l’Europe in
1439 oger sur ses vrais buts, sur ceux qu’elle peut et doit donner à ses rêves et à sa volonté. Quelles sont nos valeurs spécifiq
1440 donner à ses rêves et à sa volonté. Quelles sont nos valeurs spécifiques, celles qui manqueraient au monde et à l’humanité
1441 etc., et n’ont-ils pas reçu leurs enseignements ? Nous possédons aujourd’hui une masse de travaux sur les philosophies indie
1442 Cependant, la simple généralité morphologique ne doit pas nous cacher l’intentionalité profonde et nous aveugler sur les di
1443 t, la simple généralité morphologique ne doit pas nous cacher l’intentionalité profonde et nous aveugler sur les différences
1444 doit pas nous cacher l’intentionalité profonde et nous aveugler sur les différences tout à fait essentielles et de principe.
1445 incipe. Ce n’est en effet que chez les Grecs que nous trouvons cette attitude nouvelle à l’égard de la « théorie » qui les
1446 rand péril de l’Europe réside dans la fatigue. Si nous combattons ce danger des dangers, en « bons Européens », avec une bra
1447 nce, d’une nouvelle nationalité (parce que, comme nous l’avons vu déjà, les nations ne sont pas des données naturelles, mais
1448 lle comprend la valeur suprême de l’inutile… Pour nous , Européens, la vie est un processus créateur qui se poursuit avec cha
1449 et qu’il est bon qu’il en soit ainsi ; car, s’il devait choisir (même librement) selon des critères empruntés à d’autres, cel
1450 ce qu’elles ont de plus puissant et de meilleur. Nous pouvons imaginer cet « esprit humain » comme une sphère symbolique do
1451 hématiques, Newton et Leibniz, et ainsi de suite. Nous admettons instinctivement que chaque individu, à l’intérieur de cette
1452 nues, mais susceptible de croître. Les degrés que nous observons dans cette croissance et dans la direction particulière qu’
1453 ction particulière qu’elle emprunte, c’est ce que nous appelons qualité. Nous autres, Européens, insistons sur la liberté pa
1454 lle emprunte, c’est ce que nous appelons qualité. Nous autres, Européens, insistons sur la liberté parce que nous croyons en
1455 es, Européens, insistons sur la liberté parce que nous croyons en la qualité. La qualité est aussi inséparable de l’individu
1456 out vrai pour la qualité, car la qualité est pour nous Européens, l’essence même de la vie. Toute vie est qualitative et c’e
1457 vie est qualitative et c’est pourquoi en Europe, nous devons nous tenir en garde contre les deux dangers qui menacent notre
1458 est qualitative et c’est pourquoi en Europe, nous devons nous tenir en garde contre les deux dangers qui menacent notre vie, l
1459 litative et c’est pourquoi en Europe, nous devons nous tenir en garde contre les deux dangers qui menacent notre vie, les de
1460 nir en garde contre les deux dangers qui menacent notre vie, les deux antipodes de la qualité : la quantité et l’égalité. Not
1461 tipodes de la qualité : la quantité et l’égalité. Notre répugnance pour ces deux concepts s’exprime sans ambage dans le sage
1462 e clé d’une culture restée en arrêt. Car, lorsque nous exécutons un acte utile, c’est par définition, pour servir un but uti
1463 est probablement la cause de cette intuition que nous avons de l’unité des Européens. Tout cela est évidemment très relatif
1464 a est évidemment très relatif et très ample et ne doit pas être compris comme si ce mélange d’esprit et de volonté était un
1465 nié aux personnes nées dans tout autre Continent. Nous prétendons simplement que la qualité essentielle qui caractérise les
1466 les facultés les plus individualisées de l’homme… Notre continent est sans conteste le plus individualiste de tous. En Asie,
1467 ots : liberté, histoire, science. Sur la science, nous l’avons cité. Sur la liberté et l’histoire, il nous dit quelque chose
1468 us l’avons cité. Sur la liberté et l’histoire, il nous dit quelque chose de neuf : c’est que l’une ne serait pas concevable
1469 cide avec la nécessité du vrai, cela signifie que notre liberté reste toujours fragmentaire parce que nous ne sommes jamais s
1470 tre liberté reste toujours fragmentaire parce que nous ne sommes jamais sûrs du vrai dans sa totalité et de façon définitive
1471 du vrai dans sa totalité et de façon définitive. Notre liberté reste relative à autre chose, elle n’est pas causa sui. Si el
1472 ible d’être pour soi-même un don. L’existence que nous pouvons être n’est réelle qu’unie à la transcendance qui nous fait êt
1473 être n’est réelle qu’unie à la transcendance qui nous fait être. Lorsque l’existence s’assure d’elle-même, elle s’assure du
1474 é. Ainsi le besoin de liberté produit l’histoire. Notre histoire n’est pas faite de simple changement, de la chute et du réta
1475 de la liberté politique.299 Quant à la science, nous l’avons vu, Jaspers lui donne pour origines le respect de la vérité e
1476 aux yeux de l’Asie traditionnelle, avoir produit notre technique. On peut juger qu’il s’agit là d’une illusion, mais elle s’
1477 est un mythe grec, et ce n’est pas des Grecs que nous vient la technique. Platon : Entre l’exercice d’une profession mécani
1478 Entre l’exercice d’une profession mécanique et le devoir des citoyens, il y a incompatibilité radicale. Et Aristote : L’esclav
1479 fait l’éloge de la Technique qui transforme, pour notre commodité, le visage de la terre. Jérôme Cardan, au grand scandale d’
1480 astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers méti
1481 rps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions em
1482 tement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages
1483 s connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils s
1484 us les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ». C’est l’idée du C
1485 de la culture (1949), Carlo Schmid ramène toutes nos valeurs à ce refus créateur de l’Europe : le refus de la fatalité :
1486 es ! Et cependant il existe certaines données qui nous permettent de pressentir de quel côté à peu près nous devrions cherch
1487 permettent de pressentir de quel côté à peu près nous devrions chercher pour distinguer, ne fût-ce que les ombres de cette
1488 ettent de pressentir de quel côté à peu près nous devrions chercher pour distinguer, ne fût-ce que les ombres de cette réalité q
1489 rtunés de son histoire, il sut user de la mesure. Nous appelons ces moments heureux les époques classiques. Prométhée est au
1490 ar les grands peintres du xixe siècle, voire par nos peintres contemporains, qui nous semblent souvent si exotiques et qui
1491 siècle, voire par nos peintres contemporains, qui nous semblent souvent si exotiques et qui pourtant ne font que recomposer
1492 ar ce qui n’est que nature, histoire, société. Il doit se justifier devant le tribunal de sa conscience et de la raison (qui
1493 ue la conscience individuelle sécularisée). Or si nous demandons à la société qu’elle respecte les décisions de notre consci
1494 ns à la société qu’elle respecte les décisions de notre conscience à nous, nous sommes obligés de respecter la dignité de la
1495 elle respecte les décisions de notre conscience à nous , nous sommes obligés de respecter la dignité de la conscience de tout
1496 especte les décisions de notre conscience à nous, nous sommes obligés de respecter la dignité de la conscience de tout autre
1497 ut autre être humain. Voici l’une des raisons qui nous ont contraint à rechercher, par-delà les vérités des individus (pour
1498 longe l’une de ses racines les plus profondes. Et nous aurions passé sous silence une des plus pures gloires de l’Europe si,
1499 s gloires de l’Europe si, dans cet ordre d’idées, nous avions oublié de nommer la musique. N’oublions pas non plus que c’est
1500 liberté spirituelle, politique et sociale. C’est notre continent qui a fait germer partout sur terre la volonté de ne pas ac
1501 , la volonté de modifier les facteurs décisifs de notre existence temporelle jusque dans leur substance, afin de permettre à
1502 hiavel l’a dit — les vertus initiales, celles que nous reconnaissons chez Socrate, dans la république de Cicéron, dans le ag
1503 : Ce sont eux qui ont gagné la guerre et non pas nous . Ce sont eux qui ont repris en charge le progrès et la foi au progrès
1504 rgissait sur tous les autres continents. L’Europe nous semblait donc plus grande qu’elle n’était. D’où l’effet de choc que p
1505 n’était. D’où l’effet de choc que produisit dans nos esprits, au lendemain de l’autre guerre, la phrase fameuse de Valéry
1506 , moralement refermée sur elle-même. Il y a plus. Nous voyons l’Europe comme vidée, au profit de ces deux empires, de certai
1507 sol, et qui semblaient parfois définir son génie. Notre rêve du progrès par exemple semble avoir évacué l’Europe pour émigrer
1508 ns, et sans retour possible, à vues humaines. Que nous reste-t-il donc en propre ? Un monopole unique : celui de la culture
1509 main résultant de tensions innombrables. Cela, on nous le laisse encore, et à vrai dire, c’est le plus difficile à prendre !
1510 ’est parfaitement adapté. L’homme exemplaire pour nous , c’est l’homme exceptionnel, c’est le grand homme ; pour eux, c’est a
1511 ommon man, base ou produit des statistiques. Pour nous , l’homme exemplaire, c’est le plus haut exemple ; pour eux, c’est l’e
1512 ple ; pour eux, c’est l’exemplaire de série… Pour nous , la vie résulte d’un conflit permanent, et son but n’est pas le bonhe
1513 l’échec. Ils visent à l’inconscience heureuse, et nous à la conscience à n’importe quel prix. Ils veulent la vie, nous des r
1514 cience à n’importe quel prix. Ils veulent la vie, nous des raisons de vivre, même mortelles. Voilà pourquoi l’Européen typiq
1515 ux filles parfois ingrates du plus grand Occident nous suggère une formule de l’homme typiquement européen : c’est l’homme d
1516 ontradiction, l’homme dialectique par excellence. Nous le voyons dans ses plus purs modèles, crucifié entre ces contraires q
1517 Et c’est pour cette raison qu’elle prévient parmi nous les entreprises et les plans gigantesques que nous voyons proliférer
1518 ous les entreprises et les plans gigantesques que nous voyons proliférer ailleurs. D’autre part, elle a pour effet de concen
1519 re actuelle, que sont les valeurs de l’Occident ? Nous en avons assez vu pour savoir que ce n’est certainement ni le rationa
1520 . Il y a un humanisme possible, mais il faut bien nous dire, et clairement, que c’est un humanisme tragique. Nous sommes en
1521 , et clairement, que c’est un humanisme tragique. Nous sommes en face d’un monde inconnu ; nous l’affrontons avec conscience
1522 ragique. Nous sommes en face d’un monde inconnu ; nous l’affrontons avec conscience. Et ceci, nous sommes seuls à le vouloir
1523 nnu ; nous l’affrontons avec conscience. Et ceci, nous sommes seuls à le vouloir. Ne nous y méprenons pas : les volontés de
1524 ence. Et ceci, nous sommes seuls à le vouloir. Ne nous y méprenons pas : les volontés de conscience et de découverte, comme
1525 b savait mieux d’où il partait qu’où il irait. Et nous ne pouvons fonder une attitude humaine que sur le tragique parce que
1526 e qu’il sait d’où il part et où est sa volonté… … Nous sommes au point crucial où la volonté européenne doit se souvenir que
1527 sommes au point crucial où la volonté européenne doit se souvenir que tout grand héritier ignore ou dilapide les objets de
1528 ritage de l’Europe, c’est l’humanisme tragique. … Nous avons fait un certain nombre d’images qui valent qu’on en parle, non
1529 r. Des plus hautes solitudes, même celle en Dieu, nous avons fait des moissons : qui donc sur la terre, sinon nous, a invent
1530 fait des moissons : qui donc sur la terre, sinon nous , a inventé la fertilité du saint et du héros ? Le héros assyrien est
1531 au monde ? Mais la justice et la liberté seules, nous venons de le voir du reste, sont vite menacées. Et ce qui les dépasse
1532 rre de la bataille de Londres, disons : « Si ceci doit mourir, puissent toutes les cultures mourantes avoir une aussi belle
1533 t à s’étendre sur lui : « De vous comme du reste, nous nous servirons, une fois de plus, pour tirer l’homme de l’argile. »30
1534 ’étendre sur lui : « De vous comme du reste, nous nous servirons, une fois de plus, pour tirer l’homme de l’argile. »303
1535 ’argile. »303 3.L’Europe et le Monde Pour nous connaître mieux, comparons-nous. Nul moins que nous, Européens, ne sa
1536 le Monde Pour nous connaître mieux, comparons- nous . Nul moins que nous, Européens, ne saurait se soustraire à ce risque,
1537 us connaître mieux, comparons-nous. Nul moins que nous , Européens, ne saurait se soustraire à ce risque, mais il faut se gar
1538 enquête sur les jugements que le Monde porte sur nous , c’est tout d’abord la haine que nous rencontrerons, et d’aveuglantes
1539 e porte sur nous, c’est tout d’abord la haine que nous rencontrerons, et d’aveuglantes raisons de douter de nous-mêmes. Le g
1540 L’Occidental qui désire s’attaquer à ce problème doit essayer de sortir, pour un instant, de sa peau d’Occidental et consid
1541 hoqués et peinés par ce réquisitoire… Voici donc notre Europe sommée de confesser devant le monde une culpabilité sans précé
1542 sie et la Chine ont renversé les rôles, c’est que nous entamons un nouveau chapitre de cette histoire, chapitre qui ne comme
1543 noises contre l’Occident, prouvent bien que, pour nous Occidentaux, c’est une expérience toute nouvelle que de subir de la p
1544 ances ? Toynbee taxe d’orgueil cette objection : Nous Occidentaux, parce qu’humains, avons tendance à croire que tout ce qu
1545 ’humains, avons tendance à croire que tout ce que nous avons fait dans le monde, pendant ces derniers siècles, est sans comm
1546 s commune mesure avec tout ce qui a précédé. Pour nous guérir de cette illusion occidentale qui est la nôtre, il suffit de j
1547 s guérir de cette illusion occidentale qui est la nôtre , il suffit de jeter un regard en arrière sur ce qu’accomplirent les G
1548 Romains dans le monde, il n’y a pas si longtemps. Nous verrons qu’eux aussi, à leur époque, ont dominé le monde et qu’ils s’
1549 fut rédigé le Nouveau Testament, au Ier siècle de notre ère, était parlé et compris de Travancore à Marseille. À la même époq
1550 emps, sur le monde antique aussi largement que de nos jours la culture occidentale. À une époque où la civilisation indigèn
1551 apparition, les Grecs pouvaient se vanter, comme nous pouvons le faire aujourd’hui, d’avoir atteint et pénétré par le rayon
1552 de un choc aussi considérable que la rencontre de notre civilisation occidentale moderne, depuis le xve siècle de notre ère.
1553 ion occidentale moderne, depuis le xve siècle de notre ère. Et la nature humaine n’ayant guère changé depuis cette époque, i
1554 Naturellement, je ne veux pas insinuer par là que nous pouvons lire notre horoscope en observant ce qui est arrivé dans l’hi
1555 ne veux pas insinuer par là que nous pouvons lire notre horoscope en observant ce qui est arrivé dans l’histoire gréco-romain
1556 toire gréco-romaine, au-delà du point où s’arrête notre propre expérience, et en transposant littéralement les données gréco-
1557 as automatiquement et tout ce que peut faire pour nous l’oracle gréco-romain c’est de nous révéler, parmi beaucoup d’autres,
1558 ut faire pour nous l’oracle gréco-romain c’est de nous révéler, parmi beaucoup d’autres, un des dénouements possibles de not
1559 eaucoup d’autres, un des dénouements possibles de notre drame personnel. Dans notre cas, il se peut très bien que les choses
1560 ouements possibles de notre drame personnel. Dans notre cas, il se peut très bien que les choses se terminent tout autrement
1561 s l’histoire gréco-romaine. En scrutant l’avenir, nous tâtonnons dans l’obscurité et devons nous garder de croire que nous p
1562 tant l’avenir, nous tâtonnons dans l’obscurité et devons nous garder de croire que nous pourrons tracer l’itinéraire à suivre.
1563 avenir, nous tâtonnons dans l’obscurité et devons nous garder de croire que nous pourrons tracer l’itinéraire à suivre. Tout
1564 s l’obscurité et devons nous garder de croire que nous pourrons tracer l’itinéraire à suivre. Tout de même ce serait de la f
1565 de ne pas tenir compte de la lueur qui s’offre à nous , car la lumière projetée sur notre avenir par le miroir du passé gréc
1566 r qui s’offre à nous, car la lumière projetée sur notre avenir par le miroir du passé gréco-romain est en tout cas de celles
1567 celles qui peuvent le mieux éclairer ce qui pour nous reste encore dans l’ombre…304 Ces textes appellent plusieurs répons
1568 re Anglais, le poète et critique Stephen Spender, nous rappeler que les torts de l’Europe, bien réels, ne lui ôtent pourtant
1569 en réels, ne lui ôtent pourtant ni le droit ni le devoir d’affirmer sa fonction culturelle dans le monde : De bien des manièr
1570 culturelle dans le monde : De bien des manières, nous autres Occidentaux, nous nous sommes rendus moralement incapables de
1571 : De bien des manières, nous autres Occidentaux, nous nous sommes rendus moralement incapables de riposter à nos adversaire
1572 bien des manières, nous autres Occidentaux, nous nous sommes rendus moralement incapables de riposter à nos adversaires. En
1573 sommes rendus moralement incapables de riposter à nos adversaires. En partie parce que nous sommes coupables d’avoir recour
1574 e riposter à nos adversaires. En partie parce que nous sommes coupables d’avoir recouru dans le passé à des méthodes brutale
1575 méthodes brutales, mais en partie aussi parce que nous avons réellement atteint un niveau de civilisation qui nous porte à é
1576 réellement atteint un niveau de civilisation qui nous porte à éviter la franchise brutale. Culpabilité, respect d’autrui et
1577 e. Culpabilité, respect d’autrui et conscience de notre histoire concourent ainsi à nous désarmer. Ce goût de l’autocritique
1578 t conscience de notre histoire concourent ainsi à nous désarmer. Ce goût de l’autocritique ne tirerait pas à conséquence si
1579 e l’autocritique ne tirerait pas à conséquence si nous étions certains que ceux qui ne nous aiment pas et qui entendent bien
1580 nséquence si nous étions certains que ceux qui ne nous aiment pas et qui entendent bien nous remplacer, sont meilleurs que n
1581 ceux qui ne nous aiment pas et qui entendent bien nous remplacer, sont meilleurs que nous. Mais semblables aux parents qui,
1582 entendent bien nous remplacer, sont meilleurs que nous . Mais semblables aux parents qui, par crainte de paraître tyranniques
1583 ques, se laissent détruire par les jeunes Œdipes, nous courons le danger de sacrifier notre passé et notre présent à un aven
1584 eunes Œdipes, nous courons le danger de sacrifier notre passé et notre présent à un avenir plus tyrannique et plus brutal que
1585 ous courons le danger de sacrifier notre passé et notre présent à un avenir plus tyrannique et plus brutal que ne le fut notr
1586 enir plus tyrannique et plus brutal que ne le fut notre propre histoire. Au stade où nous voici, pleins de remords quant à no
1587 que ne le fut notre propre histoire. Au stade où nous voici, pleins de remords quant à notre passé colonialiste, et conscie
1588 Au stade où nous voici, pleins de remords quant à notre passé colonialiste, et conscients de tant d’insuffisances actuelles,
1589 tant d’insuffisances actuelles, — la question que nous devons nous poser est moins de savoir si nous sommes meilleurs que le
1590 d’insuffisances actuelles, — la question que nous devons nous poser est moins de savoir si nous sommes meilleurs que les autre
1591 fisances actuelles, — la question que nous devons nous poser est moins de savoir si nous sommes meilleurs que les autres, qu
1592 que nous devons nous poser est moins de savoir si nous sommes meilleurs que les autres, que de savoir si les autres ne sont
1593 que de savoir si les autres ne sont pas pires que nous . Car s’ils sont pires, notre devoir est alors de vivre pour nos valeu
1594 ne sont pas pires que nous. Car s’ils sont pires, notre devoir est alors de vivre pour nos valeurs et de les affirmer. … Il n
1595 t pas pires que nous. Car s’ils sont pires, notre devoir est alors de vivre pour nos valeurs et de les affirmer. … Il n’est ce
1596 sont pires, notre devoir est alors de vivre pour nos valeurs et de les affirmer. … Il n’est certes pas facile de reconnaît
1597 é de comparaison et de mesure. Il est évident que nous ne pouvons plus établir notre supériorité en arguant de notre peau bl
1598 . Il est évident que nous ne pouvons plus établir notre supériorité en arguant de notre peau blanche ou de notre glorieux pas
1599 vons plus établir notre supériorité en arguant de notre peau blanche ou de notre glorieux passé, des cathédrales gothiques ou
1600 upériorité en arguant de notre peau blanche ou de notre glorieux passé, des cathédrales gothiques ou de la peinture de la Ren
1601 es gothiques ou de la peinture de la Renaissance. Nous ne pouvons que nous demander si de tous ces facteurs, et de beaucoup
1602 a peinture de la Renaissance. Nous ne pouvons que nous demander si de tous ces facteurs, et de beaucoup d’autres encore, ne
1603 ontinue pas de résulter un potentiel qui légitime notre réalité présente ; si, privé de ces traditions européennes que nous n
1604 nte ; si, privé de ces traditions européennes que nous nous devons de gérer, le monde ne serait pas dans un état pire encore
1605 si, privé de ces traditions européennes que nous nous devons de gérer, le monde ne serait pas dans un état pire encore ; et
1606 privé de ces traditions européennes que nous nous devons de gérer, le monde ne serait pas dans un état pire encore ; et si, en
1607 upés, et continuent même d’être fréquentés. On ne doit pas se lasser de le répéter : notre vieille Europe est la seule parti
1608 quentés. On ne doit pas se lasser de le répéter : notre vieille Europe est la seule partie du monde où nul fossé ne sépare au
1609 d’aujourd’hui n’a plus rien de commun avec ce que nous connaissons de la peinture chinoise. Non seulement les révolutions as
1610 elles s’opposent délibérément à la tradition. Que nous soyons capables de constater ces faits et d’en tirer des conclusions
1611 de millions de bouteilles de Coca-Cola. L’Europe doit vivre et continuer de vivre. Mais elle ne le pourra que sur la base d
1612 quelques grands faits incontestables demeurent et doivent être remémorés : 1° Ce sont les Européens qui ont découvert la Terre
1613 nde gréco-romain. Cet exemple est-il valable pour nous  ? La civilisation européenne est-elle une civilisation comme les autr
1614 n ne voit pas de candidats sérieux à la Relève de notre civilisation devenue mondiale. On ne voit pas qui saurait mieux qu’el
1615 torien espagnol Luis Diez del Corral a beaucoup à nous dire, et l’a bien dit, dans un ouvrage intitulé Le Rapt de l’Europe,
1616 uffrances, les plus douloureuses sont celles dont nous sommes les auteurs. Créatrice par excellence, l’Europe s’est créé aus
1617 er, ne peut manquer de tenter l’esprit fébrile de nos contemporains comme une promesse de repos. La vérité est que la sit
1618 a « polis » grecque. Mais, dans la perspective où nous le voyons maintenant, le moment où s’emboîtent l’époque hellène et l’
1619 uples du Proche-Orient contre l’hellénisation. Si nous . Européens, avons un reproche à faire aux peuples asiatiques, c’est l
1620 prodigieuses découvertes réalisées hors d’Europe. Nous n’en voulons, pour exemple, que la physique nucléaire, dont la découv
1621 atiques en ont été réalisées ailleurs. Nulle part notre phénomène de rapt n’offre de traits mieux discernables. Mais ce phén
1622 Mais ce phénomène est si neuf et si soudain que nous ne savons quelles conséquences il entraînera à la longue sous de nouv
1623 érissable de l’humanisme antique et chrétien. Ses devoirs envers l’avenir ont pu se réduire sur quelques points ; mais ils se s
1624 des autres, mais pour le bien de tous. … Bornons- nous donc à montrer dans quel sens l’Europe, en tant qu’ensemble, doit cha
1625 rer dans quel sens l’Europe, en tant qu’ensemble, doit changer d’orientation et en quoi elle doit voir sa tâche véritable po
1626 emble, doit changer d’orientation et en quoi elle doit voir sa tâche véritable pour continuer d’être un facteur positif dans
1627 entôt fin. Peut-être même le centre industriel de notre planète se transportera-t-il en Asie. L’invention est difficile, mais
1628 singe même est capable d’imitation. Bientôt toute notre capacité technique sera le bien commun de l’humanité entière. Bientôt
1629 era le bien commun de l’humanité entière. Bientôt nous , Européens, si nous nous vantons de nos conquêtes scientifiques, nous
1630 e l’humanité entière. Bientôt nous, Européens, si nous nous vantons de nos conquêtes scientifiques, nous serons regardés com
1631 umanité entière. Bientôt nous, Européens, si nous nous vantons de nos conquêtes scientifiques, nous serons regardés comme le
1632 Bientôt nous, Européens, si nous nous vantons de nos conquêtes scientifiques, nous serons regardés comme le serait Cornéli
1633 nous nous vantons de nos conquêtes scientifiques, nous serons regardés comme le serait Cornélius Népos s’il se présentait pa
1634 e serait Cornélius Népos s’il se présentait parmi nous revendiquant un droit à la vénération universelle : nous sommes deven
1635 vendiquant un droit à la vénération universelle : nous sommes devenus nos propres classiques. Ainsi notre prestige, le plus
1636 à la vénération universelle : nous sommes devenus nos propres classiques. Ainsi notre prestige, le plus important de tous l
1637 nous sommes devenus nos propres classiques. Ainsi notre prestige, le plus important de tous les facteurs de puissance, est pé
1638 conquêtes sociales des dernières décennies minent notre puissance matérielle. Dans ces circonstances, le simple esprit de con
1639 t lui ravir. C’est-à-dire sur sa spiritualité. … Nous ne serions pas les porteurs qualifiés de la spiritualité intellectuel
1640 fiés de la spiritualité intellectuelle sur terre, nous ne serions pas les mains de Dieu, si chez nous l’accent significatif
1641 e, nous ne serions pas les mains de Dieu, si chez nous l’accent significatif ne reposait pas exclusivement sur l’esprit. La
1642 e l’Europe puisse remplir cette mission, cela est à ce que son entrée dans le monde qui naît, et son entrée à elle seul
1643 ucture psychique. Ainsi le socialisme n’est, pour nous , qu’une conséquence entre d’autres du christianisme ; il remonte dire
1644 nds ensembles, les données du problème crucial de notre temps : celui que pose la diffusion mondiale d’une technique séparée
1645 de l’Europe : Le monde est en train de prendre à notre Europe ses armes, ses méthodes et, pense-t-il, jusqu’à son esprit. Ce
1646 que shakespearien, vraiment apocalyptique, auquel nous assistons. L’enjeu en sera demain l’existence même de notre continent
1647 stons. L’enjeu en sera demain l’existence même de notre continent. Nous mesurons la différence qui sépare la civilisation eur
1648 sera demain l’existence même de notre continent. Nous mesurons la différence qui sépare la civilisation européenne de la ci
1649 ité de l’Occident ne soit plus en Europe, et ceci nous invite à analyser les traits essentiels qui marquent la civilisation
1650 isation proprement européenne. À pareille analyse nous n’avions pas beaucoup pensé avant que la Première Guerre mondiale n’e
1651 re mondiale n’eût compromis la solidité et ce que nous avions cru être l’intangibilité de notre puissance. Il suffisait à no
1652 et ce que nous avions cru être l’intangibilité de notre puissance. Il suffisait à nos yeux que l’Europe existât, irrésistible
1653 ’intangibilité de notre puissance. Il suffisait à nos yeux que l’Europe existât, irrésistible, éclatante comme le soleil, m
1654 ât, irrésistible, éclatante comme le soleil, mais nous ne nous demandions pas ce qu’elle était, où résidait le secret ressor
1655 sistible, éclatante comme le soleil, mais nous ne nous demandions pas ce qu’elle était, où résidait le secret ressort de son
1656 dé dans la puissance industrielle et technique de notre continent. Mais le secret de cette puissance industrielle, où se cach
1657 ue, car celle-ci avait discerné déjà l’essence de nos méthodes scientifiques modernes ; mais elle ne s’en était servie que
1658 marxisme se mue en instrument de revanche contre nous . Tel que pratiqué en Russie, puis en Asie, il apparaît tout autant re
1659 e l’Europe ! Mais que fera le « tiers-monde » de nos techniques, s’il ignore les secrets de leur origine et de leur vraie
1660 ure. La discussion est essentielle, parce qu’elle nous invite à déterminer ce qui, dans notre conception européenne, est pri
1661 rce qu’elle nous invite à déterminer ce qui, dans notre conception européenne, est primordial, intransmissible. La révolution
1662 esprit logique et de son application pratique, ne nous y trompons pas, c’est chose jusqu’ici exclusivement européenne, occid
1663 uveler et l’industrie s’étiole si elle croit tout devoir à l’atelier, rien à la pensée pure. Quand le monde emprunte à l’Europ
1664 rté de l’esprit est typiquement européenne, et si nous y renoncions, nous ne serions plus nous-mêmes. Mais elle n’est nullem
1665 typiquement européenne, et si nous y renoncions, nous ne serions plus nous-mêmes. Mais elle n’est nullement le fait de ces
1666 il y a dans l’Europe une destinée contradictoire, due au caractère contradictoire de son génie. Pour renouveler le monde, i
1667 assage dans l’histoire ? De ce fait commence sous nos yeux une période nouvelle de l’évolution humaine, faisant suite à la
1668 fficacité, prime l’individu. Il semble que ce que nous avons estimé essentiel doive lui manquer. On pourrait, dans ce contra
1669 Il semble que ce que nous avons estimé essentiel doive lui manquer. On pourrait, dans ce contraste, trouver la base d’un pro
1670 rticulière de l’Europe dans le Monde réveillé par nos œuvres, deux conclusions générales en résultent : 1° l’union politiqu
1671 générales en résultent : 1° l’union politique de nos peuples est désormais la condition non seulement de leur survie mais
1672 ercice de leur fonction mondiale ; 2° cette union doit prendre la forme que dictent les structures historiques et vivantes d
1673 historiques et vivantes du complexe organisme de notre culture : donc une forme fédéraliste. L’union politique suppose une
1674 its de la civilisation orientale et où nous-mêmes nous perdons notre confiance dans la supériorité de nos traditions. Perso
1675 ilisation orientale et où nous-mêmes nous perdons notre confiance dans la supériorité de nos traditions. Personne, malheureu
1676 us perdons notre confiance dans la supériorité de nos traditions. Personne, malheureusement, n’a la charge de plaider la c
1677 est-elle d’avance perdue, par défaut. Si pourtant notre civilisation doit survivre, il est essentiel qu’elle atteigne à une c
1678 erdue, par défaut. Si pourtant notre civilisation doit survivre, il est essentiel qu’elle atteigne à une conscience européen
1679 e et les sociétés non européennes. L’Oriental qui nous en veut de notre arrogante prétention à affirmer que notre civilisati
1680 s non européennes. L’Oriental qui nous en veut de notre arrogante prétention à affirmer que notre civilisation est la seule q
1681 veut de notre arrogante prétention à affirmer que notre civilisation est la seule qui compte, regardera celle-ci, sans aucun
1682 Quant à l’unité culturelle de base, sur laquelle devra s’édifier notre fédération, il s’agit de la retrouver et de la restit
1683 culturelle de base, sur laquelle devra s’édifier notre fédération, il s’agit de la retrouver et de la restituer, en deçà et
1684 des derniers siècles : … Seulement, avant qu’il nous soit possible de donner à la culture européenne la place qui lui revi
1685 ns la société internationale de l’avenir, il faut nous défaire des fausses représentations du passé qui ont gagné du terrain
1686 e sens historique de la tradition européenne ; il nous faut récrire notre histoire du point de vue européen et nous donner,
1687 de la tradition européenne ; il nous faut récrire notre histoire du point de vue européen et nous donner, pour comprendre l’u
1688 écrire notre histoire du point de vue européen et nous donner, pour comprendre l’unité de notre civilisation commune, autant
1689 ropéen et nous donner, pour comprendre l’unité de notre civilisation commune, autant de peine que nous en avons pris pour étu
1690 e notre civilisation commune, autant de peine que nous en avons pris pour étudier nos individualités nationales. … Le fait q
1691 tant de peine que nous en avons pris pour étudier nos individualités nationales. … Le fait que cette vérité n’est pas génér
1692 ue cette vérité n’est pas généralement admise est avant tout à ce qu’on a d’ordinaire écrit l’histoire moderne du point
1693 elle dépasse les nations. Les vrais fondements de notre culture sont non pas l’État national, mais l’unité européenne.310 C
1694 , c’est-à-dire sur les périodes pré-nationales de notre histoire. Le plus récent d’entre eux, Henri Brugmans, résume en quelq
1695 ipes qui leur sont communs : L’éternel national nous semble un concept à manier avec prudence… L’histoire européenne ne s’
1696 opéenne et son destin forment la toile de fond de notre histoire. … Civilisation incomparablement dynamique, l’Europe réinter
1697 tribué au xxe siècle à la prise de conscience de notre unité de culture, la conçoivent comme unité dans la diversité. Mais q
1698 irait-il d’abord et surtout de la multiplicité de nos nations actuelles, comme on le croit trop facilement ? Non, la divers
1699 européenne est plus organique et profonde, comme nous le rappelle Ortega : Lorsque Guizot, par exemple, oppose la civilisa
1700 us une forme absolue et que c’est à cela que sont dus son développement permanent et son caractère progressif, nous ne pouv
1701 eloppement permanent et son caractère progressif, nous ne pouvons nous empêcher de dresser l’oreille. Cet homme sait ce qu’i
1702 nent et son caractère progressif, nous ne pouvons nous empêcher de dresser l’oreille. Cet homme sait ce qu’il dit… La libert
1703 pas cette « essence permanente », ne traduit pas nos vraies diversités régionales, religieuses, idéologiques, linguistique
1704 e décadence qui a régné sur la première moitié de notre siècle312 : La seule chose qui apparaisse (et sans grande précision)
1705 ent, mais dans ce que la forme de vie publique où doivent se mouvoir les capacités économiques, n’est pas en rapport avec leur
1706 nationalité comme une limitation absolue… Si l’on nous réduisait — expérience purement imaginaire — à vivre uniquement de ce
1707 urement imaginaire — à vivre uniquement de ce que nous sommes, en tant que « nationaux », et que, par un artifice quelconque
1708 On ne voit guère quelle autre chose d’importance nous pourrions bien faire, nous qui existons de ce côté de la planète, si
1709 tre chose d’importance nous pourrions bien faire, nous qui existons de ce côté de la planète, si ce n’est de réaliser la pro
1710 l’idée de nation en tant que passé. On va voir de nos jours si les Européens sont eux aussi les enfants de la femme de Loth
1711 nécessité de l’union politique est inscrite dans nos réalités présentes : L’unité de l’Europe n’est pas une fantaisie. E
1712 terme apparaît ici pour la première fois, croyons- nous ) ne doit cependant pas entraîner l’uniformisation de nos peuples. D’u
1713 araît ici pour la première fois, croyons-nous) ne doit cependant pas entraîner l’uniformisation de nos peuples. D’une part,
1714 doit cependant pas entraîner l’uniformisation de nos peuples. D’une part, face aux autres cultures, nos oppositions intern
1715 os peuples. D’une part, face aux autres cultures, nos oppositions internes se verront relativisées ; d’autre part, au sein
1716 L’Européen, et avec lui l’Europe, se constitue, nous l’avons vu, par nécessité naturelle. Il se constitue comme produit de
1717 de ce qui les unit sur ce qui les sépare. Or, si notre voyage spirituel à travers l’Europe nous a appris quelque chose, c’es
1718 Or, si notre voyage spirituel à travers l’Europe nous a appris quelque chose, c’est bien la variété et la division extraord
1719 dans leur plan, s’excluaient mutuellement.314 Nous observions plus haut que les diversités fécondes de l’Europe existent
1720 ger imagine qu’une future Constitution européenne devrait soigneusement tenir compte des deux principes maintenus en tension :
1721 pes maintenus en tension : l’unité d’organisation devrait régner sur l’économie, la technique, le commerce, etc., tandis que la
1722 erait devenu trop étroit. Au libre déploiement de nos moyens s’opposent les frontières et les structures nationales et écon
1723 se manifeste. Et c’est aussi pourquoi la guérison doit commencer ici. L’Europe doit devenir la partenaire des grands empires
1724 pourquoi la guérison doit commencer ici. L’Europe doit devenir la partenaire des grands empires qui s’édifient sur la planèt
1725 e et cherchent encore leur forme définitive. Elle doit participer à la liberté supérieure qui déjà, a été regagnée sur l’esp
1726 e sens. Mais il est deux principes supérieurs qui doivent s’exprimer dans la Constitution, quelle que soit sa structure. Ces pr
1727 es sont l’Unité et la Diversité. Le nouvel empire doit être uni dans tous ses membres, tout en respectant leur nature partic
1728 deux tendances qui se partagent la démocratie de notre temps, celle de l’État libéral et celle de l’État autoritaire. Les de
1729 echniquement organisables. En revanche la liberté doit régner là où une vie organique plus profonde est à l’œuvre… Doit être
1730 où une vie organique plus profonde est à l’œuvre… Doit être organisé d’une manière uniforme tout ce qui relève de la techniq
1731 esures, et de la défense… La liberté au contraire doit régner dans le multiple et le divers, dans tout ce qui différencie le
1732 uleurs sur la palette. La Constitution européenne doit donc distinguer et séparer avec art, comme cadre et tableau, ce qui r
1733 our mieux les réunir au bénéfice de l’homme. Elle doit créer un espace politique unifié en tenant compte des diversités hist
1734 e nation affecte sa culture, et inversement. Mais nos divers pays aujourd’hui s’intéressent trop à la politique intérieure
1735 sienne propre, et lui donner le sentiment qu’elle doit ou détruire ou refaçonner toutes les cultures avoisinantes. Une des e
1736 is la culture est autre chose : quelque chose qui doit pousser comme une plante. Vous ne pouvez construire un arbre, vous ne
1737 ons. Il importe d’être bien clair sur le sens que nous donnons à ce mot de « culture », de manière à faire clairement ressor
1738 divers pays sont ramenés à un état d’uniformité. Nous avons besoin de diversité dans l’unité ; non pas dans l’unité d’organ
1739 qui ne respecterait pas la nature particulière de notre unité culturelle317 : Le monde occidental tient son unité propre de
1740 et d’Israël, dont deux millénaires de chrétienté nous ont tous faits les héritiers… C’est cette unité définie par des donné
1741 es communes qui constitue le véritable lien entre nous tous. Aucune organisation politique ou économique, quelles que soient
1742 t elle bénéficierait, ne saurait remplacer ce que nous donne cette unité fondamentale de culture. Si nous dissipons ou si no
1743 ous donne cette unité fondamentale de culture. Si nous dissipons ou si nous aliénons ce commun patrimoine culturel, nulle or
1744 fondamentale de culture. Si nous dissipons ou si nous aliénons ce commun patrimoine culturel, nulle organisation, nul « pla
1745 l’œuvre des esprits les plus ingénieux, ne pourra nous tirer d’affaire ou nous rapprocher les uns des autres. Cette unité cu
1746 plus ingénieux, ne pourra nous tirer d’affaire ou nous rapprocher les uns des autres. Cette unité culturelle, contrairement
1747 ’unité qu’institue une organisation politique, ne nous oblige nullement à ne plus avoir qu’une seule allégeance commune ; el
1748 es allégeances. Il est faux de penser que le seul devoir de l’individu serait son devoir envers l’État ; et il est exorbitant
1749 enser que le seul devoir de l’individu serait son devoir envers l’État ; et il est exorbitant de considérer comme le devoir su
1750 tat ; et il est exorbitant de considérer comme le devoir suprême de l’individu celui qui le lierait à quelque super-État. Qua
1751 Quant à cette unité de culture toute nourrie de nos diversités, T. S. Eliot en donne un exemple d’autant plus frappant qu
1752 prunté au domaine de la poésie, que le romantisme nous faisait considérer comme le plus « typiquement national » et le plus
1753 nne est un sujet très vaste, en vérité, et nul ne devrait l’aborder qu’à partir de quelque connaissance ou expérience particuli
1754 germanique… Puis un important apport scandinave, à la conquête danoise. Puis l’élément franco-normand après la conquêt
1755 ster sur ce point précis : que chaque littérature doit avoir des sources qui lui soient propres et qui remontent du fond de
1756 moins égale m’apparaissent les sources auxquelles nous puisons en commun, les littératures de Rome, de la Grèce et d’Israël.
1757 des autres arts… Dans la pratique de chacun d’eux nous découvrons les trois mêmes éléments : la tradition locale, la traditi
1758 plus grand « comparatiste » de la littérature de notre temps : Ernst Robert Curtius. Dans l’introduction de son dernier ouvr
1759 siste sur l’impossibilité d’interpréter aucune de nos « littératures nationales » en l’isolant artificiellement des autres,
1760 artificiellement des autres, comme le font encore nos manuels : L’Europe n’est qu’un nom, « un terme géographique » (comme
1761 que. C’est ce que l’histoire à l’ancienne mode de nos manuels ne peut nous montrer : pour elle, l’histoire générale de l’Eu
1762 histoire à l’ancienne mode de nos manuels ne peut nous montrer : pour elle, l’histoire générale de l’Europe n’existe pas ; c
1763  L’européanisation du tableau historique », qu’il nous faut entreprendre aujourd’hui doit s’étendre également à la littératu
1764 rique », qu’il nous faut entreprendre aujourd’hui doit s’étendre également à la littérature… La littérature européenne est c
1765 higénie de Racine et dans celle de Goethe. Ou, de nos jours, les Mille et Une Nuits et Calderon dans Hofmannsthal, l’Odyssé
1766 sait, en 1949320, les conditions d’une défense de nos diversités culturelles : il les voyait, lui aussi, dans une intégrati
1767 le ? À cela, je réponds simplement : non. … Avons- nous donc un autre moyen de sauver les éléments essentiels de cette cultur
1768 ne culture hollandaise ou suisse ou allemande. Si nous voulons que la culture française reste, il faut qu’elle soit intégrée
1769 ent pas d’intérêt, seraient inefficaces parce que nous aurions alors une superstructure, l’unité culturelle, qui ne correspo
1770 t en visant à une unité de culture européenne que nous sauverons la culture française ; mais cette unité de culture n’aura a
1771 sa traduction dans le temps, et il rejoint ainsi notre plus proche actualité : Une continuité aussi essentielle soutenant d
1772 , et le rythme de cette évolution est de nature à nous inquiéter sérieusement. Il ne m’a fallu que trois heures pour venir d
1773 bourg et dans les institutions analogues visant à nous unir, rappelle plutôt celle d’un char à bœufs grec peinant dans la bo
1774 aucun peuple sans la défigurer et l’affaiblir. Or notre génie d’invention est intact. Nos méthodes critiques doivent à leurs
1775 affaiblir. Or notre génie d’invention est intact. Nos méthodes critiques doivent à leurs principes mêmes de pouvoir toujour
1776 ie d’invention est intact. Nos méthodes critiques doivent à leurs principes mêmes de pouvoir toujours s’adapter aux circonstanc
1777 nstances imprévues. Une égale passion de l’effort nous anime encore, de l’effort qui conquiert, qui utilise, et surtout qui
1778 ert, qui utilise, et surtout qui transfigure. Car notre plus grande possibilité réside peut-être dans notre capacité de renou
1779 tre plus grande possibilité réside peut-être dans notre capacité de renouvellement. Je dirai mieux : notre capacité de résurr
1780 otre capacité de renouvellement. Je dirai mieux : notre capacité de résurrection. À force d’imagination et de courage, nos rê
1781 ésurrection. À force d’imagination et de courage, nos rêves ne se perdent pas dans une extase somnolente : ils sont actifs.
1782 e sur Nietzsche et le christianisme. Le texte que nous citons, résumant les développements du chapitre III de ce livre, est
1783 40, Plon, Paris, 1937. 290. Cette expression que nous avons citée plus haut (rex pater Europæ) n’est pas seulement symboliq
1784 ement en vie ! 291. The Making of Europe, 1932. Nous citons d’après l’édition de Meridian Books, New York, 1958, p. 16-17.
27 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Appendice. Manifestes pour l’union européenne, (de 1922 à 1960)
1785 En 1924 paraissait le Manifeste paneuropéen, dont nous extrayons les passages suivants : Européens ! Européennes ! L’heure
1786 t vit dans la peur continuelle de ses voisins, il doit s’assurer de sa subsistance autonome en temps de guerre, comme une pl
1787 s Européens. Vivant dans des États démocratiques, nous sommes co-responsables de la politique de nos gouvernements. Nous n’a
1788 s, nous sommes co-responsables de la politique de nos gouvernements. Nous n’avons pas le droit de nous borner à la critique
1789 esponsables de la politique de nos gouvernements. Nous n’avons pas le droit de nous borner à la critique, nous avons le devo
1790 e nos gouvernements. Nous n’avons pas le droit de nous borner à la critique, nous avons le devoir de contribuer à l’élaborat
1791 ’avons pas le droit de nous borner à la critique, nous avons le devoir de contribuer à l’élaboration de nos destins politiqu
1792 droit de nous borner à la critique, nous avons le devoir de contribuer à l’élaboration de nos destins politiques. Si les peupl
1793 avons le devoir de contribuer à l’élaboration de nos destins politiques. Si les peuples de l’Europe le veulent, la Paneuro
1794 phiquement groupés comme les peuples d’Europe, il doit exister une sorte de lien fédéral […]. C’est ce lien que je voudrais
1795 barrières douanières) que les Traités de paix ont créer pour faire droit, en Europe, aux aspirations nationales… C’est
1796 bsolue et de l’entière indépendance politique que doit être réalisée l’entente entre Nations européennes. […] Avec les droit
1797 irment que la vie des peuples qu’ils représentent doit être fondée sur le respect de la personne, la sécurité, la justice so
1798 cours de ces dernières années. … L’Union fédérale devra posséder essentiellement : 1. Un gouvernement responsable non pas en
1799 mbres, mais envers leurs peuples, par lesquels il devra pouvoir exercer une juridiction directe dans les limites de ses attri
1800 édéralistes qui se constituent dès lors dans tous nos pays, et qui vont tenir à Montreux, en septembre 1947, leur premier g
1801 noncent en faveur d’une « union plus étroite » de nos peuples. Les militants travaillent, écrivent et organisent ; les mini
1802 nationalistes qui, par deux fois dans le temps de nos vies, sont venues briser la paix et obscurcir l’avenir de toute l’hum
1803 temps sombres du Moyen Âge seraient revenus parmi nous , avec toute leur cruauté et leur misère. Ils peuvent encore revenir.
1804 er la famille européenne, dans toute la mesure où nous le pouvons encore, et de l’assurer d’une structure à l’abri de laquel
1805 aquelle elle puisse vivre en paix et en sécurité. Nous devons construire une sorte d’États-Unis d’Europe. Ainsi seulement, d
1806 le elle puisse vivre en paix et en sécurité. Nous devons construire une sorte d’États-Unis d’Europe. Ainsi seulement, des cent
1807 e réunit à La Haye le 7 mai 1948. Le document que nous citons, discuté phrase à phrase, jusqu’à la dernière minute, par les
1808 circuler, mais qui ne sauraient plus la protéger, notre Europe désunie marche à sa fin. Aucun de nos pays ne peut prétendre,
1809 r, notre Europe désunie marche à sa fin. Aucun de nos pays ne peut prétendre, seul, à une défense sérieuse de son indépenda
1810 ne défense sérieuse de son indépendance. Aucun de nos pays ne peut résoudre, seul, les problèmes que lui pose l’économie mo
1811 oderne. À défaut d’une union librement consentie, notre anarchie présente nous exposera demain à l’unification forcée, soit p
1812 nion librement consentie, notre anarchie présente nous exposera demain à l’unification forcée, soit par l’intervention d’un
1813 oit à la mesure du danger. Tous ensemble, demain, nous pouvons édifier avec les peuples d’outre-mer associés à nos destinées
1814 s édifier avec les peuples d’outre-mer associés à nos destinées, la plus grande formation politique et le plus vaste ensemb
1815 politique et le plus vaste ensemble économique de notre temps. Jamais l’histoire du monde n’aura connu un si puissant rassemb
1816 défense et pour l’illustration des droits et des devoirs de la personne humaine, dont malgré toute ses infidélités, l’Europe d
1817 rce est dans la liberté. Tel est l’enjeu final de notre lutte. C’est pour sauver nos libertés acquises, mais aussi pour en él
1818 t l’enjeu final de notre lutte. C’est pour sauver nos libertés acquises, mais aussi pour en élargir le bénéfice à tous les
1819 our en élargir le bénéfice à tous les hommes, que nous voulons l’union de notre continent. Sur cette union l’Europe joue son
1820 ce à tous les hommes, que nous voulons l’union de notre continent. Sur cette union l’Europe joue son destin et celui de la pa
1821 de la paix du monde. Soit donc notoire à tous que nous , Européens, rassemblés pour donner une voix à tous les peuples de ce
1822 peuples de ce continent, déclarons solennellement notre commune volonté dans les cinq articles suivants, qui résument les rés
1823 ivants, qui résument les résolutions adoptées par notre Congrès : 1° Nous voulons une Europe unie, rendue dans toute son éten
1824 t les résolutions adoptées par notre Congrès : 1° Nous voulons une Europe unie, rendue dans toute son étendue à la libre cir
1825 irculation des hommes, des idées et des biens. 2° Nous voulons une Charte des droits de l’homme, garantissant les libertés d
1826 le libre exercice d’une opposition politique. 3° Nous voulons une Cour de justice capable d’appliquer les sanctions nécessa
1827 nécessaires pour que soit respectée la Charte. 4° Nous voulons une Assemblée européenne, où soient représentées les forces v
1828 où soient représentées les forces vives de toutes nos nations. 5° Et nous prenons de bonne foi l’engagement d’appuyer de to
1829 ées les forces vives de toutes nos nations. 5° Et nous prenons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans
1830 enons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans nos foyers et en public, dans nos partis, dans nos égli
1831 l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans nos foyers et en public, dans nos partis, dans nos églises, dans nos mili
1832 s nos efforts, dans nos foyers et en public, dans nos partis, dans nos églises, dans nos milieux professionnels et syndicau
1833 ns nos foyers et en public, dans nos partis, dans nos églises, dans nos milieux professionnels et syndicaux, les hommes et
1834 n public, dans nos partis, dans nos églises, dans nos milieux professionnels et syndicaux, les hommes et les gouvernements
1835 des membres aux travaux du Conseil de l’Europe ne doit pas altérer leur contribution à l’œuvre des Nations unies et des autr