1 1962, Les Chances de l’Europe. I. L’aventure mondiale des Européens
1 expansion planétaire. Vues dans le raccourci des siècles , elles évoquent les mouvements de systole et de diastole d’un cœur hu
2 conomique ou politique, enfin la colonisation. De siècle en siècle, les continents découverts et régis par l’Europe se sont li
3 ou politique, enfin la colonisation. De siècle en siècle , les continents découverts et régis par l’Europe se sont libérés de s
4 e cours, et de l’esprit qui a soutenu pendant des siècles l’étonnant dynamisme occidental. Il me semble qu’un des héros de la p
5 ure l’idéal missionnaire qui sera, quinze à vingt siècles plus tard, celui de l’Église primitive, envoyant ses évangélistes jus
6 9. Sur l’étymologie d’Europe, cf. mes Vingt-huit siècles d’Europe , Payot, Paris, 1961, p. 28 à 33. La vérité historique de la
2 1962, Les Chances de l’Europe. II. Secret du dynamisme européen
7 a beaucoup mis en garde, depuis les débuts de ce siècle (et récemment encore, Toynbee), contre l’illusion provinciale qui nou
8 ut créé par des Européens dès les xvie et xviie siècles , on l’oublie trop souvent, à partir du droit maritime, avec Hugo Grot
9 lace ni le despote — qui ont aménagé au cours des siècles ces espaces mesurés par l’usage. Les dictatures ne font que de la géo
10 es censures de l’absolutisme, et qui préparent le siècle des Lumières et la Révolution française. C’est dans les tavernes angl
11 e. Elle a survécu, tant bien que mal, à plus d’un siècle d’empiètements de l’État et de centralisation systématique dans l’ens
12 simple me rappelle l’équation la plus célèbre du siècle , qui est celle d’Einstein : E = mc2 où E signifie l’énergie, m la ma
13 parlait pas, et ses effets se sont étalés sur un siècle .) Mais en développant la technique par la science, en humanisant son
3 1962, Les Chances de l’Europe. III. L’Europe s’unit
14 à deux reprises dans la première moitié de notre siècle . Et c’est aussi ce mal, disséminé par nous sur plusieurs continents n
15 fs soient demeurés presque les mêmes au cours des siècles . Ce qui est en passe de se réaliser sous nos yeux, d’une manière enco
16 que préconisaient en vain, depuis exactement six siècles et demi, des poètes visionnaires et de grands philosophes et quelques
17 et commentés dans un ouvrage récent —  Vingt-huit siècles d’Europe 21 —, les motifs impérieux de l’union européenne se ramènen
18 volution des motifs que l’on observe au cours des siècles , et qu’il n’est pas sans intérêt de retracer. Je passerai donc rapide
19 qui ne cessera de hanter les esprits pendant des siècles , s’oppose l’empirisme sans vergogne de l’avocat normand, Pierre Duboi
20 ison, que nous sommes attaqués et tués. »26 Deux siècles passent, et la face de l’Europe a changé : les grandes découvertes, l
21 êts communs et les engagements solides ». Mais le siècle , une fois de plus, n’est pas assez réaliste pour comprendre un messag
22 Elle s’appellera l’Europe au xxe siècle et, aux siècles suivants, plus transfigurée encore, elle s’appellera l’Humanité. L’Hu
23 tique et chauvin, puis autarcique. Vers la fin du siècle , tous les bons observateurs de cette évolution, Jacob Burckhardt, mai
24 « chez tous les esprits étendus et profonds de ce siècle , l’œuvre commune de l’âme consiste à préparer et à anticiper cette no
25 mmédiates une attente frustrée depuis plus de six siècles . Le temps des plans qui n’ont pas eu de suite est révolu. Désormais,
26 té de vous rappeler, par mon survol rapide de six siècles et demi de frustration, les origines lointaines et les motifs constan
4 1962, Les Chances de l’Europe. IV. Les nouvelles chances de l’Europe
27 me temps des peuples entiers, habitués depuis des siècles aux plus cruels régimes d’oppression autochtone. C’est tout cela que
28 vilisation répondant à l’ampleur des exigences du siècle et de nos responsabilités mondiales. La question qui se pose est dès
29 es qui en sont l’aboutissement logique dans notre siècle , c’est l’attitude et la pratique fédéraliste : l’union dans la divers
30 s, note de 1847. On trouvera dans mes Vingt-huit siècles d’Europe des prophéties analogues de Jean de Müller en 1797, de Napo
5 1962, Les Chances de l’Europe. Appendice : Sartre contre l’Europe
31 à grands cris son lavage de cerveau. « Voici des siècles qu’au nom d’une prétendue aventure spirituelle l’Europe étouffe la qu
32 La colonisation par les Blancs n’a pas duré « des siècles  » en Afrique, mais environ, et en moyenne, quatre-vingts ans — de 188
33 qui prennent sous nos yeux leur essor, après des siècles d’immobilité ou de continuelle décadence. Qu’est-ce que l’Europe a « 
34 artre derrière lui, ont grand tort de crier aux «  siècles d’oppression ». Avant de leur laisser faire l’histoire, on leur conse
35 r les Européens, lesquels n’ont occupé, plusieurs siècles plus tard et pendant soixante-dix ans, que les restes de ces États pr