1 1963, L’Opportunité chrétienne. Préface
1 pour confirmer ses partis pris, mais à tous ceux, chrétiens ou non, pour qui la religion est une réalité, ou du moins un problème
2 ignés de tout dogme, pour peu qu’il se donne pour chrétien  ; enfin des Occidentaux les plus conscients de leurs valeurs à certai
3 al vus. Barth nous a convaincus que la dogmatique chrétienne ne devait pas se lier à une philosophie, par définition transitoire e
2 1963, L’Opportunité chrétienne. Première partie. L’opportunité chrétienne dans un monde sécularisé — 1. Une fausse nouvelle : « Dieu est mort »
4 ravité : attitude incompréhensible de la part des chrétiens , qui devraient savoir que l’existence de Dieu n’est pas affectée par
3 1963, L’Opportunité chrétienne. Première partie. L’opportunité chrétienne dans un monde sécularisé — 2. Sécularisme
5 sécularisme » est devenu courant dans les cercles chrétiens germaniques ou anglo-saxonsg. Pour les Français, il n’évoquerait que
6 ntologique, pose des questions très concrètes aux chrétiens . Comment affronter ce siècle qui veut se limiter à lui-même et ne cro
7 que devons-nous dire et faire si nous sommes des chrétiens  ? La question ainsi simplifiée paraît proprement écrasante, démesurée
8 se voit bien forcé d’y répondre. La situation du chrétien aujourd’hui est vraiment folle, si l’on songe que chacun de nous est
9 criptions de notre temps faites par des analystes chrétiens partent de l’idée banale que ce siècle est très spécialement mauvais,
10 est très spécialement mauvais, et qu’il est moins chrétien que d’autres, mettons que ceux du Moyen Âge. En conséquence, ces desc
11 ’éveiller la méfiance des Apôtres et des premiers chrétiens . Il tend à se reformer spontanément chaque fois qu’une société ou une
12 té nouvelle s’établit. C’est ainsi que la société chrétienne du Moyen Âge a reconstitué une notion sacrale de la vie. Et c’est ain
13 ut cela ressemble à s’y méprendre à la conception chrétienne de l’homme plongé dans le monde du péché, d’un péché qui existait ava
14 s privilégié. En effet, il use d’une terminologie chrétienne dans sa source — et cela permet une confrontation exacte, terme à ter
15 ntation exacte, terme à terme, avec les positions chrétiennes . Mais en même temps, du fait qu’il ne croit pas en Dieu et à Sa trans
16 e, l’existentialisme déforme et vide de leur sens chrétien les mots-clés qu’il emploie sans cesse, et qu’il sécularise, au sens
17 araîtra que par la suite des temps. L’angoisse du chrétien ressemble extérieurement à celle de cet homme athée. En effet, le chr
18 eurement à celle de cet homme athée. En effet, le chrétien doit choisir lui aussi ; il engage lui aussi par son choix tout le de
19 qui est sa foi. Mais voici la différence : si le chrétien choisit mal, à cause du péché, il sait que cela n’affecte pas la véri
20 seuls, sans excuses », dit un existentialiste. Le chrétien lui aussi sait qu’il est sans excuses — mais non point sans pardon. S
21 de l’athée est beaucoup moins réelle que celle du chrétien . Car le chrétien doit vraiment répondre à Dieu, répondre de ses actes
22 aucoup moins réelle que celle du chrétien. Car le chrétien doit vraiment répondre à Dieu, répondre de ses actes devant Dieu. Mai
23 même genre au sujet d’un grand nombre de notions chrétiennes que les modernes ont sécularisées. Je n’en indiquerai que deux. Le dé
24 au collectif, est une sécularisation de la notion chrétienne de conversion individuelle.p Politique Si nous passons mainten
25 Tant que les rois et les États se disaient encore chrétiens , le citoyen pouvait se révolter contre eux au nom de Dieu, supérieur
26 t tout, dit le totalitaire. Que vont répondre les chrétiens  ? L’Église Ils vont répondre que ces prétentions sont abusives,
27 e traduisait fidèlement l’attitude de beaucoup de chrétiens actuels : ils n’ont pas besoin de Dieu, puisqu’ils ont la morale. Mai
28 onance qui ait jamais percé le tympan d’un homme, chrétien ou non. Le dilemme Voici donc le dilemme qui se pose devant nou
29 f que le siècle attend de l’Église.q Réponses chrétiennes au sécularisme Quand les questions sont sérieuses et totalesr, com
30 il nous faut d’abord commencer par exister, et un chrétien n’existe vraiment en tant que tel que dans l’église. Maintenant, si n
31 J’en suis arrivé à penser que le témoignage d’un chrétien hors de l’église, c’est-à-dire là où il s’agit non plus d’adorer Dieu
32 r de s’avouer responsable. Ne l’oublions pas : le chrétien est celui qui croit au transcendant, donc aussi celui qui doute des f
4 1963, L’Opportunité chrétienne. Première partie. L’opportunité chrétienne dans un monde sécularisé — 3. L’opportunité chrétienne
33 lles : sans le savoir, sans oser se l’avouer, les chrétiens devenaient, en Europe comme ailleurs, une minorité doucement persécut
34 ’il a brusquement mis à nu l’État minoritaire des chrétiens  ; qu’il les a attaqués de front au nom des principes non chrétiens (c
35 les a attaqués de front au nom des principes non chrétiens (comme le nationalisme) qu’ils croyaient pouvoir tolérer ; qu’il a ét
36 ttre en doute la vérité et la validité des dogmes chrétiens . L’ère des argumentations « scientifiques » contre la Genèse, la Créa
37 t enfin un fait que les trois grandes confessions chrétiennes ont retrouvé depuis une ou deux décades le courage de réaffirmer leur
38 elles, dans notre temps, c’est poser aux Églises chrétiennes un dilemme très net : il ne leur reste plus qu’à s’endormir, ou bien
39 jamais règles de vie. Je voudrais une sociologie chrétienne pour le siècle. 2° Que l’Église offre un type de relations culturelle
40 ficace moralité bourgeoise, avec laquelle trop de chrétiens confondent aujourd’hui la vertu ; et qu’elle restaure chez les fidèle
41 nelle, seul fondement d’une morale spécifiquement chrétienne . « Soyez bien sages », nous disaient les prédicateurs depuis deux siè
42 au xxe siècle, resterait une pure utopie si les chrétiens s’en remettaient aux Églises pour le réaliser. Les Églises comme corp
43 isés ne peuvent que soutenir et encadrer l’action chrétienne . Celle-ci se fera, comme elle s’est toujours faite, par des personnes
44 te initialement paru en français (« L’opportunité chrétienne  », La Troisième heure, New York, fasc. II, 1947, p. 12-15) et en angl
5 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 4. La responsabilité culturelle de l’Église
45 res.ac Le devoir des Églises Si les Églises chrétiennes ne donnent pas cette direction ferme et vraiment catholique (embrassa
46 mença à s’ouvrir entre l’Église et la culture. Un chrétien du xixe ou du xxe siècle, par exemple, pouvait croire aux doctrines
47 dentale est née de la théologie et de la liturgie chrétienne  ; soit en se soumettant au code chrétien, soit en se révoltant contre
48 turgie chrétienne ; soit en se soumettant au code chrétien , soit en se révoltant contre lui. (Les grandes philosophies modernes,
49 devient difficile à intégrer dans une conception chrétienne du monde. Ceci est particulièrement frappant dans les pays protestant
50 mental de tout ordre social que l’on peut appeler chrétien . On peut aussi accepter l’idée d’une vocation générale ou collective,
51 sont, par conséquent, incompatibles avec l’ordre chrétien qui présuppose l’union dans la diversité. Toutes les doctrines unitar
52 doctrines sont par là incompatibles avec l’ordre chrétien , qui implique l’union et non l’uniformité et qui respecte la diversit
53 de Dieu. Un ordre social ne peut être qualifié de chrétien à moins qu’il ne soit fondé sur le respect de la vocation, et qu’il n
54 on divine, unique et inaliénable. Un ordre social chrétien sera ainsi œcuménique plutôt qu’unitarien. Il sera fédéral plutôt que
55 uences sociales de la vocation 1. Une doctrine chrétienne , centrée sur l’idée de la vocation des individus, mettra toujours l’a
56 damment des devoirs de sa charge. 2. Une doctrine chrétienne qui prend au sérieux le fait de la vocation divine d’un homme ou d’un
57 de les critiquer d’un point de vue spécifiquement chrétien . Il doit y avoir, par exemple, une redéfinition des « quatre libertés
58 s les conditions de fonctionnement d’une doctrine chrétienne de la vocation. (Être libre à l’abri de la nécessité, ne signifie pas
59 s et pour des buts qui ne sont pas nécessairement chrétiens . Les conséquences culturelles Deux dangers menacent la culture
60 , à côté d’établissements laïques, neutres ou non chrétiens , et que tout l’enseignement, dans chaque matière, y soit dominé par l
61 qui s’éloignent de plus en plus d’une conception chrétienne du monde. z. Texte paru initialement en anglais (« The Cultural Re
6 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 5. Un langage commun
62 osant des institutions plus conformes à la notion chrétienne de l’homme ; d’autre part, par un souci d’action sur l’Église même, q
63 attitude spirituelle. En effet, si d’une part les chrétiens sociaux cherchent à christianiser la société hors des Églises, si d’a
64 dérée comme le vrai fondement de toute sociologie chrétienne  ; 2. la liturgie est un langage en phrases et gestes coordonnés ; ell
65 iques ou politiques des trois grandes confessions chrétiennes , et de trouver un terrain d’entente. Mais de ces discussions chacun s
66 e éprouvéap. Il en va bien différemment lorsqu’un chrétien assiste ou participe à la liturgie d’une autre confession. Alors qu’u
67 ps, et pourrait nous permettre de rétablir (entre chrétiens d’abord) un langage commun, ce n’est pas en appeler au passé, mais au
68 . Ce n’est donc point parce que les tout premiers chrétiens avaient une liturgie que nous devons en avoir une, mais c’est en vert
7 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 6. Vocation et destin d’Israël
69 ndeur poétique inégalée. (La poésie de l’Occident chrétien sera grande dans la mesure où elle sera biblique ou grecque, sublime
70 t de la solidarité sociale qui distingua l’Église chrétienne des religions à mystères et des autres cultes orientaux de cette époq
71 le sens que prend l’héritage d’Israël pour la foi chrétienne protestante. On sait le rôle joué dans la Réforme par le retour à l’A
72 comme dirait Freud, qu’ont eus de tout temps les chrétiens à l’égard du peuple d’Israël. Tout dépend de lui, et il refuse ! D’où
8 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 7. Théologie et littérature
73 et littératureba 1. Il faut tenir la théologie chrétienne pour la mère de la pensée occidentale, de même que l’Église, par son
74 a radio sur les masses, tandis que la prédication chrétienne semble réduite, dans la cité, aux proportions d’un chuchotement inter
75 et principal de formuler et de critiquer le dogme chrétien dans l’Église, elle est en droit de laisser à d’autres le soin d’appl
76 ste à ne prendre en considération comme auteurs «  chrétiens  » ou « religieux » que ceux qui parlent de Dieu et traitent de sujets
9 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 8. La mission de l’artiste
77 ue ce titre, dès lors qu’il était proposé par des chrétiens précisément, et non par de vagues humanistes, méritait une sérieuse m
78 upart de nos contemporains se font de la religion chrétienne . Ce n’est pas sérieux si l’on admet avec Talleyrand que « tout ce qui
79 rait venu combler, en s’amalgamant à la tradition chrétienne — quitte à s’en distinguer de nouveau à l’époque de la Renaissance ?
80 abuse partout — et pas seulement dans les milieux chrétiens —, qu’il est impossible de « délivrer un message » (comme on le dit e
81 n de compte théologique. Plan d’une méditation chrétienne sur l’activité de l’artiste Je sens bien qu’en parlant d’une criti
82 borne à soumettre cette idée : que la méditation chrétienne sur l’acte et l’œuvre de l’artiste semble pouvoir s’approfondir, s’in
83 t le mystère de la Trinité ; et que la méditation chrétienne trouvera dans le vocabulaire et les arguments dialectiques employés d
10 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 9. La crise moderne du mariage
84 mariages. Ainsi, pour la première fois dans l’ère chrétienne , la famille se voit sérieusement menacée. Elle avait échappé jusqu’ic
85 allèle à celle de la sexualité qui, avec l’époque chrétienne , se détache en partie de l’inconscient collectif, s’affranchit des ri
86 riangle. Puis l’obstacle deviendra la loi féodale chrétienne  ; ou bien il sera symbolisé tout simplement par la séparation dans l’
11 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 10. Le défi du marxisme
87 e la doctrine communistebi Opposez les dogmes chrétiens aux axiomes de Marx et d’Engels, les communistes vous répondront, non
88 ent présente, dans sa forme, avec le mouvement du chrétien (qui est sa lutte contre le péché) les plus frappantes analogies ? Su
89 le monde d’abord ? Le marxiste, tout comme le chrétien , a reconnu que l’homme n’existe pas isolément, qu’il est un être « en
90 t lié à une société23. Mais encore, à l’instar du chrétien , le marxiste croit que la société présente n’a pas le droit de déterm
91 itif, correspond formellement, dans le diagnostic chrétien , la reconnaissance d’une corruption fondamentale, qui est le péché or
92 suit que pour le marxiste, aussi bien que pour le chrétien , l’homme ne pourra trouver sa plénitude et se « regagner totalement »
93 lable — toujours dans sa forme — dressera donc le chrétien et le marxiste contre toute espèce de statisme, contre toute spéculat
94 if pour l’homme et pour sa liberté. L’attitude chrétienne devant le « monde » On parle avec raison de « doctrine » marxiste,
95 même sens d’une « doctrine » du christianisme. Le chrétien , et surtout le protestant, répugne absolument à concevoir que les dog
96 i par les caricatures séculières de la révolution chrétienne .) La vie et la pensée chrétiennes, en effet, se réfèrent à chaque ins
97 de la révolution chrétienne.) La vie et la pensée chrétiennes , en effet, se réfèrent à chaque instant à ce qui détermine le tout de
98 : son origine, sa fin, et sa mission présente. Le chrétien sait qu’il vient de Dieu, le Créateur ; qu’il va vers le Royaume de D
99 oyez transformés… » Cela ne signifie pas, pour un chrétien , que « le monde » soit abandonné. Cela ne signifie pas qu’une fois op
100 tion personnelle que l’on nomme la conversion, le chrétien n’ait plus qu’à attendre, et à subir en gémissant les lois d’un monde
101 duire, si elle s’est faite, que par une action du chrétien  : contre le monde dans sa forme présente, et pour le monde restauré d
102 e conversion des hommes, ne doit être aux yeux du chrétien , qu’une réforme sans grande portée. Voilà qui paraîtra plus scandaleu
103 yant. Que servirait à l’homme, tel que le voit le chrétien , de sauver sa vie matérielle et morale, d’échapper à la guerre, à la
104 mes. Reproches réciproques que s’adressent les chrétiens et les marxistes Telle étant donc la conception chrétienne de l’ho
105 t les marxistes Telle étant donc la conception chrétienne de l’homme, seul responsable du mal qui est dans le monde, on compren
106 gne pas sa destruction comme premier objectif aux chrétiens . Pourtant l’Empire leur ôte toute liberté, et bientôt leur ôtera la v
107 que l’on dit réaliste, à supposer que le « parti chrétien  » eût triomphé, rien ne l’eût empêché de subir le sort fatal des révo
108 ela ! Trop beau pour être vrai, dit le marxiste. ( Chrétien , changé, je suis encore assez « vieil homme » pour le comprendre.) Su
109 le monde ! Il faut le dire à notre honte, à nous chrétiens  : ces reproches apparaissent justifiés à la grande masse des travaill
110 sme, aux yeux des masses, n’a plus osé se montrer chrétien . C’est que le sel a perdu sa saveur, et son amertume salutaire. C’est
111 cher que les foules le considèrent comme tel. Les chrétiens sont bien plus responsables des succès de Marx auprès des foules, que
112 erne. C’est pourquoi les reproches du marxiste au chrétien sont humainement bien plus valables que ceux du chrétien au marxiste.
113 n sont humainement bien plus valables que ceux du chrétien au marxiste. En gros : si Marx se trompe et réussit, c’est parce que
114 ples (que ce soit en paroles ou en actes). Si les chrétiens gardaient une conscience plus fidèle, partant plus douloureuse de ce
115 tion marxiste ne vaut rien, alors que l’objection chrétienne est imparable. Quand un marxiste me reproche de me contenter d’un cha
116 me reproches, c’est, en fait, de n’être pas assez chrétien  ! Tu m’incites donc à le devenir davantage, quand tu croyais réfuter
117 aventure, pour un dialecticien ! Si tu dis que le chrétien est celui qui ne fait rien, tu prouves simplement que tu ignores tout
118 s indiscutables que présentent la volonté du vrai chrétien et celle du communiste militant, ont tenté la synthèse pratique des d
119 ique, historique, etc.36 Et je ne vois pas que le chrétien comme tel ait des lumières particulières sur ces sujets, qui exigent
120 tre la croyance marxiste et la foi personnelle du chrétien suffit à expliquer tout le reste. Le communisme prépare un paradis te
121 s maux que l’on endure au nom du but dernier. (Le chrétien chante sur son bûcher, le komsomol accepte un salaire de famine s’il
122 il faut cela pour sauver l’URSS.) Mais l’eschaton chrétien est au-delà de ce temps, est éternel, et par là même peut être immédi
123 eur du fait accompli d’une révolution humaine. Le chrétien converti commence donc par la fin que visait l’espérance communiste.
124 ’est le marxiste qui est l’utopiste ; et c’est le chrétien qui est le réaliste. (J’entends bien : le chrétien véritable…) Le mar
125 hrétien qui est le réaliste. (J’entends bien : le chrétien véritable…) Le marxiste dit : « Je ne table pas sur une foi dans l’in
126 tre différence, non moins radicale et urgente. Le chrétien converti a déjà l’essentiel : par là même, il se voit contraint à cha
127 ui ce qui s’oppose à son bien souverain. S’il est chrétien , il sait qu’il est membre d’un corps qui porte toutes les marques du
128 ù le marxisme le maintient. Moyens d’action du chrétien et du marxiste Préparer le royaume de l’homme, ou témoigner par de
129 les moyens39. La fin, ou le télos de l’action du chrétien , c’est le royaume de justice et d’amour. Tout acte qui contredirait,
130 s’il était commis au nom des intérêts de l’Église chrétienne , détruirait en fait cette Église en tant qu’elle vit dans chacun de s
131 as dans un ciel abstrait. Car le gage de l’action chrétienne n’est pas futur, mais éternel et donc présent. Si, pour sauver le fut
132 son retour. Il n’est donc pas d’» opportunisme » chrétien qui tienne, et tous les moyens du chrétien doivent être aussi purs qu
133 isme » chrétien qui tienne, et tous les moyens du chrétien doivent être aussi purs que sa fin. Tout autre est le cas du marxiste
134 ctiquement utiles. Imaginez maintenant qu’un vrai chrétien juge bon de s’inscrire au parti communiste ou de militer en sa faveur
135 le communisme ; ou bien il tâche de n’agir qu’en chrétien  ; mais alors il devient un opposant, un « trotzkyste » ou un « sabote
136 pouvons formuler simplement : la fin dernière du chrétien est présente en chacun de ses actes, ou bien n’est pas ; tandis que l
137 u’en dépit du langage, la transcendance de la foi chrétienne se manifeste ici et maintenant et engage le tout de l’homme ; tandis
138  ! Le marxiste croit que le bien sort du mal ; le chrétien sait que le bien naît du parfait. D’une conséquence politique de l
139 tique de la foi Je m’adresserai maintenant aux chrétiens déclarés. J’en vois beaucoup qui estiment que la transformation de l’
140 ntérêts humains très chers. Mais je demande à ces chrétiens « changés » s’ils ont un souci suffisant des suites sociales et polit
141 e la déviation spiritualiste qui menace notre vie chrétienne , et qui est la cause certaine des succès du marxisme. Tant que les ch
142 use certaine des succès du marxisme. Tant que les chrétiens ne comprendront pas que leur foi doit se manifester sur tous les plan
143 ifié pour autant. Je ne crois pas à une politique chrétienne , déduite une fois pour toutes de la théologie. Mais je crois que le c
144 une forme de la charité. Parfois aussi le devoir chrétien peut apparaître plus historiquement défini et localisé : je n’en donn
145 facteurs au moins s’est modifié notablement : les chrétiens ne forment plus des groupuscules obscurs, ils ont constitué des Églis
146 rganisées). On parle, à tort ou à raison, d’États chrétiens , ou de nations, de forces, de civilisation chrétiennes. Tout cela se
147 étiens, ou de nations, de forces, de civilisation chrétiennes . Tout cela se trouve mis au défi par l’exigence totalitaire, comme le
148 commandements du Décalogue, et au devoir d’amour chrétien . Le conflit est inévitable. Suffira-t-il dès lors de se laisser persé
149 urs. Mais alors, quel point de vue constructif le chrétien peut-il soutenir, s’il ne veut pas rester l’objecteur que j’ai dit ?
150 ici en mesure de répondre. De toutes les Églises chrétiennes , l’Église calviniste est en effet la plus antitotalitaire par essence
151 qu’une conclusion que je crois valable pour tout chrétien , à quelque Église qu’il appartienne. Nous avons tous reçu de Dieu un
152 son — et j’en ai mentionné plusieurs autres —, un chrétien ne peut pas approuver, comme chrétien, la forme politique du communis
153 utres —, un chrétien ne peut pas approuver, comme chrétien , la forme politique du communisme44. Il lui faut donc en préparer une
154 re et le fédéralisme libre. Responsabilité des chrétiens vis-à-vis des marxistes On connaît la « croisade antimarxiste » qu
155 isme sont autant d’essais de sauvetage de vérités chrétiennes égarées, déformées, ou « mises sous le boisseau par les chrétiens ».
156 s, déformées, ou « mises sous le boisseau par les chrétiens  ». Cela est vrai même de l’aspiration totalitaire, qui est monstrueus
157 re, obscurément, l’aspiration d’un Occident jadis chrétien , vers une économie sauvée : le Royaume où Dieu est « tout en tous ».
158 aume où Dieu est « tout en tous ». Si les Églises chrétiennes ont à souffrir demain par le fait d’un État tyrannique, il faut qu’el
159 ans classes » de Marx, que le « Royaume de Dieu » chrétien . 26. « Dans la pratique, l’homme doit prouver la vérité de sa pensée
160 » (Marx, 2e thèse sur Feuerbach). De même pour le chrétien , la foi sans les œuvres n’est pas la foi (Jacq., 2, 26). Et Luther mê
161 rait maintenant d’appliquer. En bref, la doctrine chrétienne , si l’on veut établir un parallèle — sans doute dangereux — ce serait
162 stoire de l’Occident, sont sorties de la religion chrétienne . Toute autre cause est secondaire. » Et Henri de Man : « Je crois qu’
163 tentative révolutionnaire qui n’ait été d’origine chrétienne . S’il n’y a pas de socialisme en Asie, cela tient à l’absence du chri
164 ouvement syndicaliste au Japon a été fondé par un chrétien , Kagawa. 34. Je ne dis pas « les conditions physiques et spirituelle
165 au congrès mondial de la Fédération des étudiants chrétiens . (Cf. Student World, automne 1933.) 36. Telle que l’ont opérée par e
166 e ici, l’on m’entend bien, de ce que doit être un chrétien conséquent. Il est trop clair que nous restons, tous tant que nous so
167 vie ou changer l’homme ? », Le Communisme et les chrétiens , Paris, Plon, 1937, p. 203-233. bi. « Variations du communisme » dan
12 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 11. La baleine qui avait faim
168 anière assez simple. Prenons l’exemple de l’homme chrétien . Il peut lire dans les Écritures « qu’il n’y a pas un juste, pas même
13 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 12. Le mouvement œcuménique et le fédéralisme
169 conformément à des principes indiscutés de morale chrétienne et naturelle. Or le réformisme moral n’a jamais pu influencer le cour
170 une politique accidentellement ou indirectement «  chrétienne  », mais il s’agit d’actualiser la politique impliquée dès le début da
171 me subsiste et tombe avec la foi dans l’union des chrétiens en Christ, cette foi pouvant être connotée par le rejet de l’hérésie
172 e même terme qui servira aux premiers philosophes chrétiens à désigner la réalité de l’homme dans un monde christianisé. Car cet
173 ale qu’il désigne, sont bel et bien des créations chrétiennes , ou pour mieux dire, des créations de l’Église chrétienne. Dans la pe
174 es, ou pour mieux dire, des créations de l’Église chrétienne . Dans la personne ainsi définie se résout l’éternel conflit entre la
175 e. Mais la liberté et l’engagement de la personne chrétienne se définissent du même coup par la formule : à chacun sa vocation. No
176 veut l’être, parce qu’il doit l’être. L’action du chrétien n’est jamais partie de la prudente considération des forces dont il c
14 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 14. Sur l’avenir du christianisme
177 t de bonnes âmes très attachées à leurs croyances chrétiennes et que mon optimisme trouble comme étant par trop “séculier” : Si le
178 ’Occident, croyant ou non, a tirées de l’attitude chrétienne devant le monde. D’autre part, la nature de l’homme diffère de celle
179 rtis » frères et à gagner à lui seul le monde non chrétien . Des différentes confessions historiques, seuls le catholicisme et le
180 défendable que le magisme catholique, et pas plus chrétien au sens strict. Si le sacralisme d’origine païenne est la tentation n
181 dans le monde occidental comme dans le monde non chrétien résident dans une convergence œcuménique des vertus propres à chacune
182 qui sont les déviations typiques du personnalisme chrétien , doctrine centrale commune à nos deux confessions. Sur le second poin
183 ce contexte51, c’est donc une civilisation sinon chrétienne , du moins christianisée dès sa genèse, que l’ensemble du genre humain
184 ion de la vie soit dérivée du christianisme, soit chrétienne  : nouvel aspect de l’opportunité chrétienne. Cependant, si l’on admet
185 soit chrétienne : nouvel aspect de l’opportunité chrétienne . Cependant, si l’on admet qu’en fait l’extension de la civilisation o
186 lam, sans leur substituer pour autant les valeurs chrétiennes d’origine, oubliées au cours du transport. Je me résume : une machine
187 un bien réel, humain, il faudra que la conception chrétienne du monde qui a formé la civilisation dont cette machine-outil est le
188 rigine et de finalité, qui unissent la conception chrétienne du monde et la civilisation occidentale. C’est aux chrétiens unis qu’
189 u monde et la civilisation occidentale. C’est aux chrétiens unis qu’il appartiendra désormais de prendre conscience de ces liens
190 missionnaire tout nouveau qui se trouve exigé des chrétiens d’aujourd’hui, et dont la plupart sont très loin de soupçonner l’ampl
191 d’une part, il s’agit de montrer aux peuples non chrétiens , fascinés et trop aisément convaincus par le progrès occidental, que
192 , et qu’il reste impensable hors d’une conception chrétienne du monde, d’autre part, il n’est pas moins nécessaire de montrer aux
193 art, il n’est pas moins nécessaire de montrer aux chrétiens que la vérité de leur religion transcende les formes historiques revê
194 e de Jésus, il faudra bien dissocier le « message chrétien  » de ses liens accidentels avec les conditions et les coutumes des pe
195 qui entouraient la Méditerranée quand la doctrine chrétienne s’y est formée, ainsi que des peuples nordiques qui, par la suite, ad
196 saires. 1. L’Église médiévale avait lié la vérité chrétienne à la cosmologie de Ptolémée, à la philosophie d’Aristote, à la hiérar
197 , qu’un Rousseau se réclamaient de principes plus chrétiens à leur sens que ceux auxquels l’Église s’était attachée et au nom des
198 gement de cette « réforme permanente » du message chrétien , dans cet effort pour le purifier toujours plus profondément de ses a
199 de remarquer ici que les théologiens et penseurs chrétiens occidentaux n’ont pas attendu pour entreprendre cette tâche immense l
200 din, d’un Louis Massignon pour libérer le message chrétien de tout ce qui pourrait nuire à sa communication authentique aux spir
201 ilisations. Les vêtements sacerdotaux des prêtres chrétiens se trouvent être ceux que portaient les prêtres du culte impérial rom
202 ique noire l’ignorent. Quel parti le missionnaire chrétien peut-il tirer des nombreuses paraboles sur la vigne, le cep et les sa
203 ur lui l’union fédérale de toutes les confessions chrétiennes . Il faudra que cette union, à son tour, renoue au moins le dialogue a
204 udaïsme et l’islam. Et il faudra que les penseurs chrétiens de demain recherchent, en dialoguant avec les penseurs hindouistes et
205 e avait subi, comme on sait, de fortes influences chrétiennes . Au Japon, l’essor du parti socialiste doit beaucoup à l’évangéliste
206 ce sont des leaders éduqués en Europe, et devenus chrétiens , qui prennent la tête des partis progressistes dans la plupart des Ét
207 ate) ». bx. Les premiers schismes nés d’hérésies chrétiennes datent des iiie et ive siècles : le manichéisme, l’arianisme, le do