1
erche d’une unité vivante. Or, je constate que de
nos
jours, le phénomène religieux au sens large est tenu pour suspect non
2
de dans le cadre théologique de mes essais, je le
dois
sans nul doute à Karl Barth. Toutefois, l’homme ne vit pas de discipl
3
elui qui est entré dans la quête spirituelle, qui
doit
inventer sa personne et qui découvre sa vocation. Je ne dis pas cela
4
lus radicale encore, et que seule imaginent parmi
nous
les intuitions de rares esprits aventureux, assez mal vus. Barth nous
5
de rares esprits aventureux, assez mal vus. Barth
nous
a convaincus que la dogmatique chrétienne ne devait pas se lier à une
6
nous a convaincus que la dogmatique chrétienne ne
devait
pas se lier à une philosophie, par définition transitoire et plus pet
7
ons fondées dans un avenir encore inexistant pour
nous
, et qui seraient absurdes aujourd’hui. Le fait que toutes nos langues
8
seraient absurdes aujourd’hui. Le fait que toutes
nos
langues sont transitoires, qu’elles évoluent et qu’elles passeront un
9
t qu’elles passeront un jour ne saurait justifier
nos
fautes de syntaxe ou de vocabulaire. Et le fait que nos modes actuels
10
utes de syntaxe ou de vocabulaire. Et le fait que
nos
modes actuels de pensée restent liés à la vieille logique grecque, pa
11
logique grecque, par exemple, ne saurait excuser
nos
sophismes ou nos étourderies. Mais ce serait une erreur dès maintenan
12
par exemple, ne saurait excuser nos sophismes ou
nos
étourderies. Mais ce serait une erreur dès maintenant que de lier l’a
13
rreur dès maintenant que de lier l’absolu divin à
nos
formulations les plus « fidèles », et d’exclure ainsi par avance tout
14
de incompréhensible de la part des chrétiens, qui
devraient
savoir que l’existence de Dieu n’est pas affectée par une polémique l
15
mais toute la pensée du type occidental. Gardons-
nous
d’admettre — ce serait leur faire injure — qu’ils aient voulu dire si
16
un anti-évangile (evangelos : la bonne nouvelle).
Nous
voici donc contraints d’examiner premièrement les sources et, seconde
17
r alors la responsabilité de l’homme en pâtirait.
Nous
sommes donc en présence d’une morale fanatique, c’est-à-dire d’une mo
18
petit-bourgeois.e Ce rapide examen des sources
nous
ramène à des prises de position peu compliquées. Sartre annonçant que
19
u compliquées. Sartre annonçant que Dieu est mort
nous
dit seulement que l’homme doit refuser Dieu tel que Sartre l’imagine
20
que Dieu est mort nous dit seulement que l’homme
doit
refuser Dieu tel que Sartre l’imagine : gênant pour l’homme. Il n’en
21
tianisme, de l’islam et de bien des religions que
nous
nommons païennes.) Voyons maintenant la crédibilité de la nouvelle. (
22
l’Évangile, que dire de la révélation inverse que
nous
apportent ces deux hommes ? Nous sommes en pleine absurdité. La crédi
23
tion inverse que nous apportent ces deux hommes ?
Nous
sommes en pleine absurdité. La crédibilité de la nouvelle est nulle.
24
omniscient et omniprésent apparaît à beaucoup de
nos
contemporains comme aussi incroyable et absurde que toutes les absurd
25
yau de l’atome, dans ce cœur du réel physique. Si
nos
savants s’étaient bornés à considérer des paysages, des villes, la me
26
ns la nature » ou dans l’Histoire, ou encore dans
nos
préoccupations politiques, économiques et sociales. Puisqu’il n’est s
27
titude, c’est celle de la très grande majorité de
nos
contemporains qui ne croient pas en une transcendance. C’est l’athéis
28
« siècle des siècles »i. Quelle est la forme que
doit
revêtir l’évangélisation de notre époque ? Comment parler à tous ces
29
est la forme que doit revêtir l’évangélisation de
notre
époque ? Comment parler à tous ces gens autour de nous qui ont décidé
30
époque ? Comment parler à tous ces gens autour de
nous
qui ont décidé que le mot Dieu n’a plus de sens ? Et qui semblent per
31
umes, théoriquement athée dans ses doctrines, que
devons
-nous dire et faire si nous sommes des chrétiens ? La question ainsi s
32
héoriquement athée dans ses doctrines, que devons-
nous
dire et faire si nous sommes des chrétiens ? La question ainsi simpli
33
s ses doctrines, que devons-nous dire et faire si
nous
sommes des chrétiens ? La question ainsi simplifiée paraît proprement
34
s et pour l’information d’aucun homme existant de
nos
jours. En cependant chacun de nous se voit bien forcé d’y répondre. L
35
mme existant de nos jours. En cependant chacun de
nous
se voit bien forcé d’y répondre. La situation du chrétien aujourd’hui
36
i est vraiment folle, si l’on songe que chacun de
nous
est contraint de vivre et de penser selon sa foi dans un monde où tou
37
situation à peu près impossible et intenable que
nous
devons cependant parler. Je voudrais bien que dans les réflexions qui
38
ation à peu près impossible et intenable que nous
devons
cependant parler. Je voudrais bien que dans les réflexions qui suiven
39
usage de cette maladie qu’est le siècle, et dont
nous
sommes tous les victimes. Un siècle qui se limite à lui-même Com
40
écrire la maladie. La plupart des descriptions de
notre
temps faites par des analystes chrétiens partent de l’idée banale que
41
nce, ces descriptions ressemblent beaucoup plus à
nos
craintes et à nos ressentiments qu’au siècle lui-même, dans sa forme
42
ons ressemblent beaucoup plus à nos craintes et à
nos
ressentiments qu’au siècle lui-même, dans sa forme réelle. J’essaiera
43
ns du sacré et perte du sens de la transcendance.
Nous
assistons aux dernières phases d’une longue dégradation, ou même d’un
44
iècle tend à éliminer les formes et les rites que
nos
ancêtres considéraient comme sacrés. Les chefs d’État démocratique ne
45
t tirée de l’agriculture (le semeur, le grain qui
doit
nourrir, le cep et les sarments, les figuiers stériles, etc.). Ce lan
46
en conclure que c’est le langage de l’Église qui
doit
être modernisé ? Nous aurons à revenir à des dilemmes fort analogues,
47
le langage de l’Église qui doit être modernisé ?
Nous
aurons à revenir à des dilemmes fort analogues, un peu plus tard, et
48
xistence, peut être un bien autant qu’un mal pour
notre
foi. Elle peut être un mal si elle prive les hommes du sens du mystèr
49
perte du sens de la transcendance. C’est ici que
notre
analyse doit s’appliquer. Dans son ensemble, l’humanité du xxe siècl
50
de la transcendance. C’est ici que notre analyse
doit
s’appliquer. Dans son ensemble, l’humanité du xxe siècle ne croit pl
51
politique et la dernière dans la religion même de
nos
Églises.k Philosophie La philosophie du xxe siècle proclame à
52
e pense qu’il faut être content qu’il y ait parmi
nous
un mouvement existentialiste, et qu’il pose aussi franchement les vra
53
s plus efficace et réaliste des choix que l’homme
doit
faire, des risques qu’il doit assumer. Je ne vais pas entreprendre un
54
s choix que l’homme doit faire, des risques qu’il
doit
assumer. Je ne vais pas entreprendre une discussion de l’existentiali
55
à celle de cet homme athée. En effet, le chrétien
doit
choisir lui aussi ; il engage lui aussi par son choix tout le destin
56
choisit mal, alors tout est faux, sans recours. «
Nous
sommes seuls, sans excuses », dit un existentialiste. Le chrétien lui
57
ins réelle que celle du chrétien. Car le chrétien
doit
vraiment répondre à Dieu, répondre de ses actes devant Dieu. Mais l’a
58
l’athée, devant qui sera-t-il responsable ? À qui
doit
-il rendre des comptes ? Au futur qui décidera seul, dit l’existential
59
donnés. Ainsi la description de l’homme athée que
nous
donne la philosophie séculariste est à la fois exacte et privée de se
60
ne vocation met en question et somme de répondre.
Nous
pourrions nous livrer à des critiques du même genre au sujet d’un gra
61
en question et somme de répondre. Nous pourrions
nous
livrer à des critiques du même genre au sujet d’un grand nombre de no
62
de conversion individuelle.p Politique Si
nous
passons maintenant au plan de la politique, nous allons voir les résu
63
nous passons maintenant au plan de la politique,
nous
allons voir les résultats concrets de cette notion de l’homme sans Di
64
ues les plus brutales. Disons-le avec eux et sans
nous
faire d’illusions : l’État totalitaire est l’organisation normale de
65
ions des libéraux, des libertaires et contre tous
nos
goûts et préjugés individuels. Ils sont les seuls à prendre vraiment
66
pas d’éternité. De même que les existentialistes
nous
donnent une description exacte de l’homme sans Dieu, les totalitaires
67
ion exacte de l’homme sans Dieu, les totalitaires
nous
donnent une application exacte de la politique sans Dieu. Et ici enco
68
’attitude séculariste a pénétré profondément dans
nos
Églises, et que nous faisons tous partie, à quelque degré, de la cinq
69
e a pénétré profondément dans nos Églises, et que
nous
faisons tous partie, à quelque degré, de la cinquième colonne. Je vou
70
ous en donner quelques exemples rapides. D’abord,
nos
Églises et la plupart de leurs fidèles sont pratiquement des clubs de
71
an, je prie tous les matins pour savoir ce que je
dois
faire dans la journée. » Et la vieille dame, inquiète de voir des tra
72
oi, de déranger le bon Dieu pour savoir ce que je
dois
faire ! » Cette excellente dame traduisait fidèlement l’attitude de b
73
lément nécessaire, ou un ornement traditionnel de
notre
civilisation. J’affirme pour ma part que la « note religieuse » est l
74
lemme Voici donc le dilemme qui se pose devant
nous
, au xxe siècle. D’une part, le siècle a pris conscience de lui-même.
75
uation, apparemment si compromise, aucun motif de
nous
décourager. Car si les Églises redeviennent de vraies Églises, elles
76
ularisme, même triomphant. Or il ne dépend que de
nous
qu’elles redeviennent de vraies Églises. Et le défi parfaitement net
77
Églises. Et le défi parfaitement net et clair que
nous
portent les doctrines du siècle nous offre une chance inespérée, peut
78
et clair que nous portent les doctrines du siècle
nous
offre une chance inespérée, peut-être la plus grande de toute l’histo
79
’immanence. C’est-à-dire qu’il ne s’agit pas pour
nous
d’opposer au siècle un transcendant verbal, pur et isolé, mais au con
80
croyait lui-même, quoiqu’aussi plus modeste. Ceci
doit
dominer nos réflexions.s Si quelqu’un maintenant pose la question su
81
ême, quoiqu’aussi plus modeste. Ceci doit dominer
nos
réflexions.s Si quelqu’un maintenant pose la question suivante : — P
82
ivante : — Pour agir sur ce siècle athée, faut-il
nous
séculariser à notre tour, nous adapter, ou au contraire faut-il nous
83
r sur ce siècle athée, faut-il nous séculariser à
notre
tour, nous adapter, ou au contraire faut-il nous affirmer comme le pa
84
cle athée, faut-il nous séculariser à notre tour,
nous
adapter, ou au contraire faut-il nous affirmer comme le parti du sacr
85
notre tour, nous adapter, ou au contraire faut-il
nous
affirmer comme le parti du sacré et de la transcendance ? Je répondra
86
et en général, d’une manière inverse de celle que
nous
pratiquons aujourd’hui. Devant ce siècle et dans ce siècle athée, nou
87
rd’hui. Devant ce siècle et dans ce siècle athée,
nous
avons à dresser des églises où l’on adore en fait la transcendance, e
88
dore en fait la transcendance, et où l’on parle à
notre
temps de ses problèmes, mais au nom de ce qui les transcende. Or nous
89
oblèmes, mais au nom de ce qui les transcende. Or
nous
sommes très loin de cela. Ce que l’on trouve en fait dans la plupart
90
la. Ce que l’on trouve en fait dans la plupart de
nos
églises, c’est un mauvais mélange de sécularisme et de piétisme, l’un
91
estant presque toujours là où c’est l’autre qu’on
devait
attendre. Je disais tout à l’heure que la plupart des sermons qu’on e
92
tion des idées. Or c’est exactement l’inverse que
nous
devons attendre de la prédication : une réflexion non séculière, bibl
93
des idées. Or c’est exactement l’inverse que nous
devons
attendre de la prédication : une réflexion non séculière, biblique, c
94
, mais exprimée dans le langage le plus naturel à
notre
temps. J’insiste encore : un nouveau venu dans nos églises y trouve u
95
re temps. J’insiste encore : un nouveau venu dans
nos
églises y trouve une pensée séculière prêchée en termes sentencieux,
96
élange est doublement inefficace, primo parce que
nos
contemporains répugnent à ce langage-là, qui met une barrière d’un de
97
Vous pensez peut-être que je suis bien dur. Mais
nos
contemporains le sont encore plus que moi, quand ils entrent en conta
98
e plus que moi, quand ils entrent en contact avec
nos
cultes. Je voudrais pour ma part que tous les sermons soient introdui
99
inité. Et je voudrais aussi que les vérités qu’on
nous
déclare, soient déclarées avec sérieux, ou avec joie, avec sobriété o
100
lle vérité simple habillée de la sorte.t Quant à
nos
lieux de culte, également, il me semble qu’on les a sécularisés là où
101
nd il fallait les rendre publics. Je voudrais que
nos
églises protestantes cessent d’être des lieux totalement séculiers pa
102
son de Dieu », écrit l’apôtre Pierre. De plus, si
nous
voulons agir sur le siècle, il nous faut d’abord commencer par existe
103
. De plus, si nous voulons agir sur le siècle, il
nous
faut d’abord commencer par exister, et un chrétien n’existe vraiment
104
en tant que tel que dans l’église. Maintenant, si
nous
sortons du sanctuaire où nous venons d’adorer ensemble le transcendan
105
ise. Maintenant, si nous sortons du sanctuaire où
nous
venons d’adorer ensemble le transcendant, celui qui juge et sauve le
106
transcendant, celui qui juge et sauve le siècle,
nous
voici dans la rue ou sur la place, dans le siècle qui nie qu’aucun Di
107
e le juge, qui nie qu’aucun Dieu ne le sauve, qui
nous
met au défi d’y croire et qui attend avec une certaine anxiété inavou
108
ce défi. Comment manifester devant ce siècle, que
nous
croyons au siècle des siècles ? J’en suis arrivé à penser que le témo
109
sé et abusé depuis vingt ans. Je ne pense pas que
nous
devions essayer de rivaliser avec le siècle sur ce plan-là. Je pense
110
abusé depuis vingt ans. Je ne pense pas que nous
devions
essayer de rivaliser avec le siècle sur ce plan-là. Je pense que nous
111
liser avec le siècle sur ce plan-là. Je pense que
nous
avons au contraire à énoncer simplement ce que nous croyons, avec sob
112
us avons au contraire à énoncer simplement ce que
nous
croyons, avec sobriété, et sans accepter de discussion sur l’existenc
113
nce ou la non-existence de l’objet et du sujet de
notre
foi. Dison : — C’est ainsi, je crois cela parce que c’est ainsi, et v
114
qui ne conviennent pas à la certitude. Et si l’on
nous
demande ce que nous croyons, récitons simplement le Credo. Et ensuite
115
as à la certitude. Et si l’on nous demande ce que
nous
croyons, récitons simplement le Credo. Et ensuite, passons à la forme
116
ntes bâtit ou laisse se bâtir peu à peu autour de
nous
tout un monde de « nécessités », qui à leur tour tendent à exclure la
117
té même du doute, — ou du miracle. Aussi donc, si
nous
croyons au transcendant, nous douterons de ces nécessités que le sièc
118
cle. Aussi donc, si nous croyons au transcendant,
nous
douterons de ces nécessités que le siècle vénère sous le nom de lois,
119
ratiques entièrement et consciemment sécularistes
nous
donnent une chance très grande de faire face aux vrais dilemmes, aux
120
la première possibilité concrète de détruire par
nos
mains ce siècle et l’ici-bas. Je parle de la bombe atomique. À peine
121
et la mort de l’homme. À peine avaient-ils dit :
nous
ne croyons qu’à ce monde-ci, voilà qu’ils se voient confrontés avec l
122
teinte. : ce n’est rien d’autre que la liberté de
nous
détruire en une seconde. Ainsi se pose, à l’homme d’aujourd’hui, d’un
123
là, d’un en-face, de quelque chose qui transcende
nos
folies — ou au contraire d’un grand saut collectif dans le néant. Ain
124
grand saut collectif dans le néant. Ainsi sommes-
nous
entrés dans l’ère des risques et des choix décisifs, globaux, totaux.
125
globaux, totaux. C’est la chance de grandeur de
notre
temps, et nous devons l’affronter d’un cœur libre et confiant. Libre
126
. C’est la chance de grandeur de notre temps, et
nous
devons l’affronter d’un cœur libre et confiant. Libre parce que nous
127
est la chance de grandeur de notre temps, et nous
devons
l’affronter d’un cœur libre et confiant. Libre parce que nous ne somm
128
nter d’un cœur libre et confiant. Libre parce que
nous
ne sommes pas liés totalement, comme les incroyants, à la forme prése
129
plutôt à sa transformation. Et confiant parce que
nous
savons que quoi qu’il arrive à ce monde, et même s’il doit sauter un
130
ns que quoi qu’il arrive à ce monde, et même s’il
doit
sauter un de ces jours, le drame des temps est déjà joué, la vérité e
131
que de la défensive est terminée pour elles, dans
notre
temps, c’est poser aux Églises chrétiennes un dilemme très net : il n
132
ns de la communauté vivante, que le gigantisme de
nos
machines administratives, le règne de l’argent, le nomadisme industri
133
nte, laissant celle-ci désorientée. Il s’agit que
nos
théologiens adoptent une politique d’intervention, et non de vertueus
134
Hélas, elle en est bien sortie ! Il est temps que
nous
sortions à sa recherche pour la ramener ! 3° Que l’Église cesse de dé
135
spécifiquement chrétienne. « Soyez bien sages »,
nous
disaient les prédicateurs depuis deux siècles. « Soyez fous ! », dit
136
bal » comme disent les Américains, s’instaure sur
notre
planète, ce ne sera qu’au nom de ce qui transcende nos attachements n
137
lanète, ce ne sera qu’au nom de ce qui transcende
nos
attachements nationaux, politiques et raciaux. Et c’est pourquoi le m
138
ique revêt une importance politique capitale dans
notre
siècle : il peut offrir le modèle même d’une union mondiale dans le r
139
iversités nationales. Que dis-je, il peut ! Il le
doit
, et de toute urgence ! S’il y échoue, je ne vois aucune raison d’atte
140
Third Hour, New York, Issue III, 1947, p. 19-23).
Nous
avons repris pour cette édition le texte de la parution française. w
141
ins complète de toute activité intellectuelle. Il
nous
faut donc prévoir un abaissement général du niveau d’instruction, une
142
aussi une extrême simplification intellectuelle.
Nous
avons vu apparaître quelque chose d’analogue en Europe après la Premi
143
it toutes les éternelles illusions de l’humanité.
Nous
avons des raisons de craindre, au contraire, qu’elles ne trouvent une
144
tions expéditives d’allures totalitaires.ac Le
devoir
des Églises Si les Églises chrétiennes ne donnent pas cette direct
145
ervenir dans le développement de la culture, elle
doit
être fondée sur une doctrine ferme, sur une théologie qui soit en mêm
146
’elle est attentive à préserver les droits et les
devoirs
de la critique théologique sur tous les plans et pas seulement d’une
147
ion d’un ordre culturel dans le chaos de demain ?
Nous
proposons une réponse simple. Les Églises pourront agir et inspirer s
148
que celui dans lequel l’entend Rome). L’Évangile
nous
apprend que chaque homme est susceptible de recevoir une vocation, un
149
ligieux et sociaux). Il placera les droits et les
devoirs
de l’individu (c’est-à-dire de l’individu chargé d’une vocation) avan
150
du chargé d’une vocation) avant les droits et les
devoirs
de l’État (l’organisme dont le devoir est d’assurer la liberté de l’i
151
its et les devoirs de l’État (l’organisme dont le
devoir
est d’assurer la liberté de l’individu au point de vue matériel).
152
on des individus, mettra toujours l’accent sur le
devoir
plutôt que sur les droits. Prenons l’exemple de l’armée : les règleme
153
pas les droits d’un capitaine mais seulement ses
devoirs
et ses fonctions. Il va sans dire que l’organisation de l’armée est t
154
apitaine aura toujours les moyens d’accomplir son
devoir
: c’est là sa liberté, il n’en a pas d’autres. Or l’Ecclesia militans
155
ixant les droits de l’individu indépendamment des
devoirs
de sa charge. 2. Une doctrine chrétienne qui prend au sérieux le fait
156
’intérêt national ou la prospérité économique. Le
devoir
des Églises est de repenser toutes ces catégories et de les critiquer
157
uer d’un point de vue spécifiquement chrétien. Il
doit
y avoir, par exemple, une redéfinition des « quatre libertés » dans l
158
ois distinction et intégration. Ces deux éléments
devraient
être conciliés et sauvegardés avec vigilance — l’élément d’universali
159
n’est qu’en apprenant à connaître les autres que
nous
en venons à nous connaître nous-mêmes, comme ce n’est qu’en nous comp
160
enant à connaître les autres que nous en venons à
nous
connaître nous-mêmes, comme ce n’est qu’en nous comprenant nous-mêmes
161
à nous connaître nous-mêmes, comme ce n’est qu’en
nous
comprenant nous-mêmes que nous parvenons à connaître les autres. L’at
162
mme ce n’est qu’en nous comprenant nous-mêmes que
nous
parvenons à connaître les autres. L’attitude générale serait alors d’
163
Sur ce plan tout reste à créer. Et quelque chose
doit
être créé si nous voulons éviter que la culture de demain se développ
164
reste à créer. Et quelque chose doit être créé si
nous
voulons éviter que la culture de demain se développe selon des voies
165
», Le Semeur, Paris, n° 5, mars 1945, p. 17-25).
Nous
avons repris pour cette édition le texte de la parution française. a
166
es. Mais c’est précisément dans ces dernières que
nous
pouvons le mieux observer le phénomène de restauration liturgique, pa
167
Calvin et sa liturgie de Strasbourg, le Décalogue
doit
être récité après les promesses de grâce.) Notons que les jeunes bart
168
ue dans des élites restreintes. Quelle importance
doit
-on leur attribuer ? Sommes-nous en présence des germes d’une véritabl
169
Quelle importance doit-on leur attribuer ? Sommes-
nous
en présence des germes d’une véritable renaissance liturgique, ou seu
170
ge Tout le monde le sent, beaucoup l’ont dit :
notre
siècle n’a plus de véritables loci communes. Il a perdu cette commune
171
et classique leur grandeur et leur sens unanime.
Nous
vivons par exemple dans une grande confusion de morales contradictoir
172
res, car le fait est que dans une même journée il
nous
arrive de juger tantôt au nom de la conscience, tantôt au nom d’une s
173
bles — qu’il y a de standards d’évaluationag dans
nos
têtes. C’est au point que si la guerre éclate dans un proche avenir,
174
u’ils se mirent à parler des langues différentes.
Notre
situation est pire : nous prononçons tous les mêmes mots, mais en leu
175
s langues différentes. Notre situation est pire :
nous
prononçons tous les mêmes mots, mais en leur donnant des sens différe
176
sente en effet la seule tentative sérieuse, parmi
nous
, pour surmonter l’anarchie sémantique que je viens de définir comme é
177
gne et cause de la dissolution communautaire dont
nous
souffrons. Liturgie et sémantique Liturgie signifie acte public
178
nt accepté : la situation de l’homme qui communie
devrait
être considérée comme le vrai fondement de toute sociologie chrétienn
179
(« Let us attend ! »). Ainsi du verbe croire dans
nos
conversations, et du verbe I believe au début du Credo. Et de même pe
180
-on penser que les mots paix ou liberté, que tous
nos
partis, doctrines et sectes révolutionnaires tirent de leur côté et p
181
rit, paix, justice, vérité, société, bien et mal,
nous
est donné dans notre civilisation occidentale par la Bible. Et la lit
182
vérité, société, bien et mal, nous est donné dans
notre
civilisation occidentale par la Bible. Et la liturgie fait vivre ces
183
iturgies, et qui forment une partie importante de
nos
littératures. Ôtez la Bible et supprimez les liturgies nationales : v
184
uelle mesure le peu de sens commun que conservent
nos
vocabulaires provient-il de souvenirs bibliques et liturgiques ?al
185
questions sur la doctrine de leur Église : lisez
nos
liturgies, ou plutôt prenez partar à nos services. Mais ceci nous con
186
: lisez nos liturgies, ou plutôt prenez partar à
nos
services. Mais ceci nous conduit à un point plus précis. L’anglican q
187
ou plutôt prenez partar à nos services. Mais ceci
nous
conduit à un point plus précis. L’anglican qui assiste au service lut
188
isément que la liturgie offre aux autres Églises.
Nous
voyons maintenant le lien réel, et pas du tout accidentel, qui unit l
189
mesureau d’évaluer beaucoup plus justement ce qui
nous
unit et ce qui est encore irréductible. Ce ne sera sans doute qu’un p
190
la liturgie répond à l’exigence communautaire de
notre
temps, et pourrait nous permettre de rétablir (entre chrétiens d’abor
191
xigence communautaire de notre temps, et pourrait
nous
permettre de rétablir (entre chrétiens d’abord) un langage commun, ce
192
iturgie : or l’Église primitive était liturgique,
nous
le savons aujourd’hui. Tous les retours au passé que nous tentons com
193
savons aujourd’hui. Tous les retours au passé que
nous
tentons comportent des erreurs de ce genre, et dans cette mesure même
194
tout premiers chrétiens avaient une liturgie que
nous
devons en avoir une, mais c’est en vertu des nécessités d’aujourd’hui
195
premiers chrétiens avaient une liturgie que nous
devons
en avoir une, mais c’est en vertu des nécessités d’aujourd’hui, et en
196
cessités d’aujourd’hui, et en vue de l’avenir. Et
nous
ne répondrons pas à ces nécessités en restaurant des rituels archaïqu
197
uvent fort beaux, mais qui probablement n’ont pas
dû
mourir sans raison. N’oublions pas que le gothique était moderne au M
198
as que le gothique était moderne au Moyen Âge. Il
nous
faut un culte moderne. Il nous faut un culte vivant. Et après tant de
199
e au Moyen Âge. Il nous faut un culte moderne. Il
nous
faut un culte vivant. Et après tant de « vénérables » textes, une lit
200
Mais à deux conditions également décisives : elle
doit
rester biblique dans sa source, et elle doit trouver une forme contem
201
elle doit rester biblique dans sa source, et elle
doit
trouver une forme contemporaine. C’est donc dans un effort de créatio
202
C’est donc dans un effort de création, au-delà de
nos
richesses et de nos pauvretés, dans une remise en mouvement générale,
203
ffort de création, au-delà de nos richesses et de
nos
pauvretés, dans une remise en mouvement générale, que nos divisions a
204
retés, dans une remise en mouvement générale, que
nos
divisions actuelles pourront se transformer en diversités convergente
205
des salutations apostoliques et doxologiques que
nos
liturgies tirent des épîtres ont été tirées elles-mêmes par les rédac
206
e le Décalogue est mis en vers français, et qu’il
doit
être chanté, ainsi d’ailleurs que la plupart des prières, le Credo et
207
, New York, vol. XII, n° 3, été 1947, p. 290-298.
Notre
édition est réalisée sur la base du tapuscrit conservé à la Bibliothè
208
u’il consiste uniquement dans sa mission ; ou, si
nous
traduisons littéralement cette expression, à vrai dire très courante
209
uée : « Il se lève et il tombe avec sa mission. »
Nous
ne savons rien du reste de sa vie, et n’avons nul besoin d’en rien co
210
aphiques, économiques, etc.), ou formulables dans
notre
langage plus ou moins naïvement positiviste. Que nous apprend une sci
211
langage plus ou moins naïvement positiviste. Que
nous
apprend une science de cet ordre sur le destin auquel étaient promise
212
origines, la nation juive ? Une similitude facile
nous
permet de l’imaginer : l’histoire n’a pas la plus petite raison de su
213
d’une autre sorte que tant de tribus d’Arabie qui
nous
offrent encore aujourd’hui, avec une persistance bien remarquable tou
214
ques de la coutume pastorale des temps d’Abraham.
Nous
ne possédons pas un renseignement d’ordre profane, qui nous explique
215
ssédons pas un renseignement d’ordre profane, qui
nous
explique pourquoi cette tribu-là échappa au destin monotone, exceptio
216
ceptionnellement conservateur, qui a pesé jusqu’à
nos
jours sur les habitants du désert. Désignée entre mille, sans raison.
217
ente aux conditions médiocres des Hébreux. Ce que
nous
connaissons de leur « histoire » — mais le mot prend ici un sens nouv
218
u conflit séculaire que décrit l’Ancien Testament
nous
ramène avec une insistance innombrable et vraiment grandiose à cette
219
Dieu et son service. Ainsi l’Arche de l’Alliance
nous
apparaît comme l’exemple à peu près idéal de ce que l’on peut nommer
220
es et spirituelles9. L’histoire des civilisations
nous
offre certes d’autres exemples assez grandioses de communes mesures r
221
t l’esprit. Et c’est à cette ultime tentation que
devaient
succomber les plus grands rigoristes, les savants docteurs de la Loi,
222
nd des historiens profanes des Juifs : Josèphe. «
Notre
législateur (Moïse), écrit-il dans sa Réponse à Appion, a été le seul
223
onnues de tous. Cette connaissance produit parmi
nous
une admirable conformité, parce que rien n’est si capable de la faire
224
les mêmes coutumes ; car on n’entend point parmi
nous
parler diversement de Dieu, comme il arrive parmi les autres peuples,
225
vient dans l’esprit ; mais entre les philosophes…
Nous
croyons que Dieu voit tout ce qui se passe dans le monde. Nos femmes
226
que Dieu voit tout ce qui se passe dans le monde.
Nos
femmes et nos serviteurs en sont persuadés comme nous : on peut appre
227
tout ce qui se passe dans le monde. Nos femmes et
nos
serviteurs en sont persuadés comme nous : on peut apprendre de leur b
228
femmes et nos serviteurs en sont persuadés comme
nous
: on peut apprendre de leur bouche les règles de la conduite de notre
229
endre de leur bouche les règles de la conduite de
notre
vie, et que toutes nos actions doivent avoir pour objet de plaire à D
230
règles de la conduite de notre vie, et que toutes
nos
actions doivent avoir pour objet de plaire à Dieu.11 Une culture
231
conduite de notre vie, et que toutes nos actions
doivent
avoir pour objet de plaire à Dieu.11 Une culture pauvre, mais fi
232
nge-t-il, que d’inventions négligées, méprisées !
Nous
adorons la vie et le progrès, le foisonnement et la diversité, et tou
233
ment et la diversité, et toute mesure ne serait à
nos
yeux qu’une occasion de dépassement… Oui, la richesse est notre derni
234
une occasion de dépassement… Oui, la richesse est
notre
dernier dieu, et c’est peut-être le secret de l’expansion, mais aussi
235
e l’expansion, mais aussi de l’anarchie finale de
notre
culture moderne. Culture dont les éléments progressivement désunis, p
236
civilisation, et d’une manière très urgente à la
nôtre
, est assez clairement défini par la comparaison que l’on peut faire d
237
défini par la comparaison que l’on peut faire de
notre
richesse anarchique, et rendue presque vaine par ses excès, avec la p
238
er à une « mesure », voilà ce dont l’exemple juif
nous
permettra mieux que tout autre de juger. Que devient en effet la cult
239
proclamait que la justice à l’ancienne manière ne
devait
jamais être sacrifiée.12 Ainsi toute tentative de culture profane s
240
mercial et industriel. » Que reste-t-il de ce que
nous
nommons culture ? Philosophie, beaux-arts, fictions écrites, science,
241
trouve sauver et garantir la possession de ce que
notre
Occident lui-même a défini comme le bien souverain : l’harmonie dans
242
Revenons encore à Josèphe : Quant à ce que l’on
nous
reproche comme un grand défaut, de ne nous point étudier à inventer d
243
e l’on nous reproche comme un grand défaut, de ne
nous
point étudier à inventer des choses nouvelles, soit dans les arts, ou
244
e louange d’y apporter de continuels changements,
nous
attribuons au contraire à vertu et prudence, de demeurer constamment
245
nt dans l’observation des lois et des coutumes de
nos
ancêtres, parce que c’est une preuve qu’elles ont été parfaitement bi
246
le besoin d’en corriger les défauts. Ainsi, comme
nous
ne doutons point que ce ne soit Dieu qui nous a donné ces lois par l’
247
mme nous ne doutons point que ce ne soit Dieu qui
nous
a donné ces lois par l’entremise de Moïse, pourrions-nous, sans impié
248
onné ces lois par l’entremise de Moïse, pourrions-
nous
, sans impiété, ne nous pas efforcer de les observer très religieuseme
249
remise de Moïse, pourrions-nous, sans impiété, ne
nous
pas efforcer de les observer très religieusement ? Et quelle conduite
250
gouvernement peut donc être plus parfaite que la
nôtre
, et quels plus grands honneurs peut-on rendre à Dieu, puisque nous so
251
us grands honneurs peut-on rendre à Dieu, puisque
nous
sommes toujours préparés à nous acquitter du culte que nous lui devon
252
e à Dieu, puisque nous sommes toujours préparés à
nous
acquitter du culte que nous lui devons ; que nos Sacrificateurs sont
253
s toujours préparés à nous acquitter du culte que
nous
lui devons ; que nos Sacrificateurs sont établis pour veiller sans ce
254
s préparés à nous acquitter du culte que nous lui
devons
; que nos Sacrificateurs sont établis pour veiller sans cesse à ce qu
255
nous acquitter du culte que nous lui devons ; que
nos
Sacrificateurs sont établis pour veiller sans cesse à ce qu’il ne se
256
fête solennelle, qu’elles le sont toujours parmi
nous
? Chute d’Israël Tout était suspendu à la Loi, qui était elle-
257
de cette notion de la mesure « totalitaire » qui
devait
assurer la grandeur de l’Église — mais dont les déviations et pervers
258
cela vit encore dans les Églises évangéliques de
nos
jours ? Dès les bancs de « l’école du dimanche », tout jeune protesta
259
et par la charge du Seigneur qui est venu, et qui
doit
revenir. Telle est sans doute la racine authentique du puritanisme qu
260
ient d’ailleurs toutes les nuances qu’on imagine,
nous
amènent au problème central que pose à la pensée d’un protestant, et
261
dépend ainsi de la conversion des Juifs. Et ceci
nous
révèle la plus profonde raison des sentiments « ambivalents », comme
262
vertu d’un décret de Dieu, mais encore qu’elle se
doit
de juger Israël autrement que ne fait « le monde ». Ce n’est pas au n
263
e ». Ce n’est pas au nom d’intérêts passagers que
nous
avons à prendre position, mais au nom des promesses de la foi, et dan
264
e est bien plus vaste que ne peuvent le concevoir
nos
polémiques. Et son issue ne dépend ni de nous seuls, ni d’eux seuls.
265
voir nos polémiques. Et son issue ne dépend ni de
nous
seuls, ni d’eux seuls. On dit : les Juifs sont ceci, les Juifs sont c
266
ceci, les Juifs sont cela, ils se sont emparés de
nos
richesses, etc. Mais de quels biens se préoccupe le croyant ? Leur fa
267
ter des races tout mélange avec d’autres, puisque
nos
sacrificateurs peuvent, par des pièces si authentiques, prouver leur
268
glise, par son culte, est la mère de presque tous
nos
arts. La musique est née dans le chœur des églises et des chapelles d
269
ns les nefs, et autour des architectures sacrées.
Nos
premiers rythmes poétiques ont été propagés par le latin d’Église. Et
270
de telles origines. Or le lien de filiation entre
nos
disciplines de pensée et la théologie, pour être moins généralement r
271
s du jeune Marx sur la dialectique hégélienne. De
nos
jours, le vocabulaire technique s’est transformé, les références aux
272
» leurs sermons. Ce n’est pas la littérature qui
doit
prêter secours à la Parole de Dieu, mais c’est le contraire. S’il arr
273
ériques depuis longtemps colonisées. Qui voudrait
nous
écrire une histoire des principales écoles modernes d’un point de vue
274
de vue strictement théologique ? Une histoire qui
nous
montrerait non seulement ce que les écrivains, à leur insu, doivent à
275
non seulement ce que les écrivains, à leur insu,
doivent
à l’atmosphère religieuse de leur époque, mais surtout comment ils pâ
276
auteurs du Tristan, d’où sont issus presque tous
nos
romans, étaient nourris de l’hérésie manichéenne, et l’ont ainsi fait
277
ie manichéenne, et l’ont ainsi fait vivre jusqu’à
nous
et parmi nous, bien que vulgarisée et déprimée au point d’en devenir
278
, et l’ont ainsi fait vivre jusqu’à nous et parmi
nous
, bien que vulgarisée et déprimée au point d’en devenir méconnaissable
279
et tant à dire sur la renaissance endémique, dans
nos
écoles d’avant-garde, des déviations les plus connues du mysticisme,
280
jouent, aux yeux de beaucoup et des meilleurs de
nos
contemporains, le rôle d’une spiritualité ardente et courageuse. Pour
281
le théâtre et le lyrisme élisabéthains ; et parmi
nous
, la renaissance notable d’une poésie d’inspiration religieuse en Fran
282
e. 10. Une critique théologique de la littérature
devra
mettre en garde son public contre l’illusion courante qui consiste à
283
mais ceux qui font la volonté de mon Père… » que
nous
devons prendre au sérieux. Faire la volonté de Dieu, en écrivant, ce
284
ceux qui font la volonté de mon Père… » que nous
devons
prendre au sérieux. Faire la volonté de Dieu, en écrivant, ce n’est p
285
estants , Lausanne, n° 3, mars 1946, p. 140-150).
Nous
avons repris pour cette édition le texte paru en volume. bb. La dern
286
juscule est une de ces allégories officielles que
nous
avons héritées du xixe siècle, et du romantisme avec l’admiration de
287
avec l’admiration de Wagner et de Baudelaire, que
nos
ancêtres condamnaient, et frappaient d’amendes… Cette allégorie signa
288
s, préraphaélites, symbolistes, et qui a perdu de
nos
jours sa virulence sacrée, mais qui subsiste sous la forme d’un préju
289
semble à s’y méprendre à l’idée que la plupart de
nos
contemporains se font de la religion chrétienne. Ce n’est pas sérieux
290
de leurs structures et de leurs rapports. Bornons-
nous
donc au terme classique de « composition », en parlant des œuvres d’a
291
lant des œuvres d’art. Ceci posé — et maintenu —,
nous
chercherons à savoir, aujourd’hui, quelle est la mission — s’ils en o
292
tes, savants, législateurs et artisans. Demandons-
nous
quelle différence il y a entre l’homme qui fait un poème, une partiti
293
les artistes font des objets inutiles (ou, comme
nous
le disons en français : gratuits), et que les autres font des objets
294
et les autres produits sont des nécessités. Toute
notre
éducation nous porte à croire cela, et s’il faut justifier cette croy
295
oduits sont des nécessités. Toute notre éducation
nous
porte à croire cela, et s’il faut justifier cette croyance habituelle
296
et s’il faut justifier cette croyance habituelle,
nos
professeurs recourent à certaines interprétations de Kant selon lesqu
297
inconsistants, et absolument superficiels. Ils ne
nous
apprennent rien sur la nature de l’œuvre d’art. Mais ils nous apprenn
298
ent rien sur la nature de l’œuvre d’art. Mais ils
nous
apprennent quelque chose sur la nature et l’attitude de la société qu
299
manière, sont infiniment plus « utiles » que pour
nous
un rasoir électrique. Ces objets sont tenus pour éminemment utiles, p
300
voir sacré, sont des choses sérieuses, tandis que
nous
considérons comme sérieux, donc utile, ce qui permet d’aller plus vit
301
if et vers quel but. Le fait que même en théorie,
nous
tenons l’œuvre d’art pour dépourvue d’utilité directe, ce fait prouve
302
lle utile ce dont on a besoin ; et qu’il ne croit
devoir
le respecter qu’en vertu d’une espèce de préjugé. D’où l’on pourrait
303
encontre des conceptions classiques autant que de
nos
idées courantes et banales. Celles-ci veulent, en effet, que le but d
304
e au débat sans juger. Les principaux artistes de
notre
époque, que ce soit Picasso ou Braque, Joyce ou Kafka, Stravinsky, T.
305
est pas une notion ni un terne biblique. La Bible
nous
parle de vérité, de justice, de liberté, et d’amour, mais peu ou poin
306
et d’amour, mais peu ou point de beauté. Elle ne
nous
dit pas que Dieu est beauté, nais que Dieu est amour. Le Christ ne di
307
aissance ? Ou faut-il au contraire se demander si
notre
notion de la beauté n’est pas sujette à de sérieuses révisions ? Enfi
308
s sont bien la nature et le but de l’œuvre d’art,
nous
pouvons nous demander maintenant à quelles conditions un artiste peut
309
a nature et le but de l’œuvre d’art, nous pouvons
nous
demander maintenant à quelles conditions un artiste peut remplir sa m
310
u romantisme et de ses sous-produits, ils ont cru
devoir
se mettre, comme ils disent, « à l’école de la Nature », et ne plus a
311
t. Telles étant les deux conditions qu’un artiste
doit
remplir pour être égal à sa mission, il devient clair que la critique
312
r que la critique, l’évaluation des œuvres d’art,
doit
porter d’une part sur le métier et les moyens, d’autre part sur le se
313
vélées par ces moyens. C’est dire que la critique
devrait
être à la fois technique d’une part, et d’autre part métaphysique ou
314
asser le stade de totale inculture théologique où
nous
les voyons aujourd’hui. C’est dans cette perspective que je vais me r
315
nts qu’on porte sur les œuvres d’art, et cela, en
nous
rendant plus attentifs à la situation spirituelle de l’artiste. Que f
316
’artiste, en vérité ? Dans le langage exagéré que
nous
avons hérité du romantisme, sans réfléchir du tout à la portée des mo
317
et ses limites ou sa relativité. En second lieu,
nous
avons vu que l’artiste en composant une œuvre d’art tend à signifier
318
iler ce qui est exprimé, tout en le manifestant à
nos
sens. Car ce qui est exprimé n’est pas séparable des moyens de l’expr
319
pourquoi ceux-là et pas d’autres ? — et pourtant
nous
ne saurions rien d’elle sans eux… Je n’insiste pas, je dois me borner
320
urions rien d’elle sans eux… Je n’insiste pas, je
dois
me borner ici à indiquer le point de départ possible d’une dialectiqu
321
ordre de la Création, pour mieux l’aimer, et pour
nous
restaurer nous-mêmes en lui. L’art apparaît alors comme une invocatio
322
porated, 1957. Edited by Stanley Romaine Hopper).
Notre
édition est réalisée sur la base de deux tapuscrits et d’un manuscrit
323
famille. Cette éventualité n’est pas imaginaire :
notre
société actuelle est bien près de la réaliser. La crise du couple, qu
324
e monde occidental depuis des siècles, atteint de
nos
jours une phase aiguë qu’un seul chiffre suffit à caractériser : il s
325
odifications notables de statut familial. Mais de
nos
jours, une révolution beaucoup plus profonde s’opère sans bruit. Ses
326
ions. Dans toutes les autres civilisations, et la
nôtre
jusqu’à l’époque moderne, le choix mutuel des époux dépendait largeme
327
ne lui vient pas à l’esprit qu’on puisse ou qu’on
doive
se marier pour une douzaine de raisons différentes, hétérogènes mais
328
riages de raison, de convention ou de convenance.
Nous
sommes libres, et cela signifie que nous épousons la femme ou l’homme
329
venance. Nous sommes libres, et cela signifie que
nous
épousons la femme ou l’homme que nous aimons, pour cela seul, advienn
330
ignifie que nous épousons la femme ou l’homme que
nous
aimons, pour cela seul, advienne que pourra. La seule chose important
331
cité et les women’s clubs, que la romance peut et
doit
vaincre tous les obstacles, on est cependant bien forcé de reconnaîtr
332
On peut donc affirmer que dans l’état présent de
nos
mœurs occidentales, dans l’atmosphère morale où baignent l’immense ma
333
mosphère morale où baignent l’immense majorité de
nos
contemporains, le mariage (et donc la famille) se voit systématiqueme
334
ombre des divorces et de sa constante croissance.
Nous
sommes en train d’essayer — et de rater — l’une des expériences les p
335
motifs de mariage que je résumais tout à l’heure,
nous
ne gardons pratiquement que le plus instable, disons même le plus vol
336
un ordre social solide, l’amour ou la romance ne
doive
jouer un rôle, mais je dirai que c’est alors le rôle mineur et décisi
337
e fois la combinaison opérée grâce à sa présence.
Nous
voyons au contraire toute une littérature de magazines pour-les-famil
338
certaine espèce d’amour qui est celle que cultive
notre
époque, et qu’elle prend trop souvent pour l’amour même. La romance,
339
ue décrivent et qu’exaltent la grande majorité de
nos
romans à succès et tous nos films, représente un type (pattern) très
340
la grande majorité de nos romans à succès et tous
nos
films, représente un type (pattern) très particulier de relations ent
341
opérée par les troubadours au xiie siècle qu’il
nous
faut donc remonter pour trouver le thème romanesque dans toute sa pur
342
e sera d’abord le mari légitime (le roi Marc), et
nous
avons le fameux triangle. Puis l’obstacle deviendra la loi féodale ch
343
e occidental la contagion de l’amor de lonh, d’où
devaient
sortir pendant des siècles tous nos poèmes et nos romans, combattait
344
nh, d’où devaient sortir pendant des siècles tous
nos
poèmes et nos romans, combattait le mariage, ouvertement. En termes d
345
ent sortir pendant des siècles tous nos poèmes et
nos
romans, combattait le mariage, ouvertement. En termes de morale coura
346
e grand secret de la crise moderne du mariage, il
nous
suffira maintenant de marquer que la romance parmi nous n’est que le
347
uffira maintenant de marquer que la romance parmi
nous
n’est que le sous-produit vulgarisé de la passion illustrée par Trist
348
rait subsister dans l’odeur de cuisine qui baigne
nos
trois petites pièces… Et Sally pense de son côté qu’elle vaut mieux q
349
. Cette situation est devenue la plus banale dans
notre
société. À tel point que nos contemporains sont convaincus que « la v
350
a plus banale dans notre société. À tel point que
nos
contemporains sont convaincus que « la vie va ainsi », qu’elle l’a to
351
non reconnue mais mieux suivie, ennemie jurée de
nos
institutions matrimoniales, et qui bénéficie de la propagande constan
352
s, et qui bénéficie de la propagande constante de
nos
littératures, aujourd’hui de nos films. Et secundo, il est fort peu p
353
nde constante de nos littératures, aujourd’hui de
nos
films. Et secundo, il est fort peu probable que si « la vie est ainsi
354
re le romantismebf Au seuil de l’anarchie qui
nous
menace, il ne serait que trop facile d’énumérer les « remèdes » ou le
355
d’un retour à certaines des vertus qu’affirmaient
nos
ancêtres, ce ne serait pas à la suite des conseils que quelques sages
356
ce point : la famille, cette cellule sociale, ne
doit
plus être exposée aux atteintes du plus antisocial des sentiments : l
357
er comme un être réel et autonome, avec lequel il
devra
composer pratiquement, et dont il devra respecter les initiatives. Un
358
lequel il devra composer pratiquement, et dont il
devra
respecter les initiatives. Un tel être se prête assez mal à la projec
359
otable, c’est la commercialisation de la romance.
Nous
avons vu qu’il est de l’essence de la passion de s’exalter dans la ré
360
e page des magazines et à chaque pas dans la rue.
Nous
touchons aujourd’hui au point où la romance, loin d’être un état d’ex
361
ux s’ils n’avaient pas entendu parler d’amour ? »
Nous
pouvons nous demander combien d’hommes auront encore l’idée de tomber
362
aient pas entendu parler d’amour ? » Nous pouvons
nous
demander combien d’hommes auront encore l’idée de tomber amoureux qua
363
ien en est le meilleur exemple.) Or il semble que
nous
entrions dans une période de mœurs sexuelles faciles ou relâchées, co
364
femme dont il n’est pas sûr qu’il l’aimerait s’il
devait
partager son existence ; elle apparaît dans notre histoire comme un é
365
evait partager son existence ; elle apparaît dans
notre
histoire comme un élan vers la beauté et l’amour infini, mais c’est a
366
e et déprime à la fois ses victimes ; elle a créé
notre
littérature aux dépens de notre morale ; et aujourd’hui, sous sa form
367
mes ; elle a créé notre littérature aux dépens de
notre
morale ; et aujourd’hui, sous sa forme bénigne, édulcorée, vulgarisée
368
atérale. Si, par suite d’un réflexe de défense de
notre
société menacée d’anarchie, la romance se voit refoulée pour faire pl
369
ts entre l’homme et la femme, il est probable que
nos
descendants s’ennuieront. Ils éprouveront un manque dans leur vie, un
370
que dans leur vie, un vide dans leur cœur. Pour «
nous
modernes », il faut bien l’avouer, gens de petite foi et de peu de re
371
», et de rendre Agapè plus exaltant qu’Éros. Mais
nous
n’avons pas le droit de compter sur un miracle collectif… De fait, no
372
oit de compter sur un miracle collectif… De fait,
nous
ne pouvons agir sur l’évolution que j’ai décrite que par une prise de
373
somme la méthode de la psychanalyse.) Cela fait,
nous
pouvons alors proposer de nouvelles orientations pour l’éducation de
374
meurt lorsqu’elle est universellement approuvée.
Nous
pourrions limiter ses qualités dangereuses beaucoup plus efficacement
375
s n’est pas un acte de courage mais de stupidité.
Nous
ferions sans doute bien de ne pas être aussi sévères à l’égard des fi
376
étonnamment, même les jeunes les plus sceptiques.
Nous
devrions également demander à nos romanciers d’abandonner pour un tem
377
amment, même les jeunes les plus sceptiques. Nous
devrions
également demander à nos romanciers d’abandonner pour un temps leurs
378
us sceptiques. Nous devrions également demander à
nos
romanciers d’abandonner pour un temps leurs triangles romantiques et
379
r pour un temps leurs triangles romantiques et de
nous
montrer un type de mariage moderne, qui ne soit plus basé uniquement
380
x rêves, mais sur l’alliance jurée de deux égaux.
Nous
ne pouvons peser sur la moralité qu’en modifiant ou en inversant cert
381
pas. L’apport de Freud réside dans le fait qu’il
nous
a permis de discuter de l’inconscient et de la sexualité. Les troubad
382
à la mode. Les films et la littérature bon marché
nous
affectent en prolongeant la soif de romance, même si elle est condamn
383
nouvelles réalités sociales. Ceux qui parlent de
notre
époque seraient utiles s’ils exprimaient des valeurs qui corresponden
384
Incorporated, 1949. Edited by Ruth Nanda Anshen).
Notre
édition est réalisée sur la base du manuscrit conservé à la Bibliothè
385
communisme c’est cela, s’il se confond, comme on
nous
l’affirmait, avec ses effets historiques. On vous répond que vous vou
386
tomber aussitôt dans les pièges grossiers qu’elle
nous
tend. (Pièges dans lesquels tombent les neuf dixièmes des adversaires
387
l’argument frappant d’un matérialisme polémique :
nous
l’appellerons matérialisme dialectique, pour indiquer qu’il n’est que
388
r qu’il n’est que provisoire, instrumental, qu’il
doit
servir au bout du compte la vérité — laquelle contient aussi l’« es
389
e tactique. Faisons de nécessité vertu. Proposons-
nous
de changer les choses et leurs rapports, de changer « le monde », c’e
390
dire les rapports économiques et sociaux. Et s’il
nous
reste encore du temps, nous changerons l’homme. D’ailleurs, peut-être
391
s et sociaux. Et s’il nous reste encore du temps,
nous
changerons l’homme. D’ailleurs, peut-être suffit-il de changer le cad
392
rit le danger. « Marx et moi — écrit-il en 1890 —
nous
sommes peut-être responsables de ce que parfois nos disciples ont ins
393
s sommes peut-être responsables de ce que parfois
nos
disciples ont insisté plus qu’il ne convenait sur les facteurs économ
394
qu’il ne convenait sur les facteurs économiques.
Nous
étions forcés d’insister sur leur caractère fondamental, par oppositi
395
sur leur caractère fondamental, par opposition à
nos
adversaires qui le niaient, et nous n’eûmes pas toujours le temps ni
396
r opposition à nos adversaires qui le niaient, et
nous
n’eûmes pas toujours le temps ni l’occasion de rendre justice aux aut
397
issement inévitable au rang de doctrine du parti,
devait
sortir la « vérité » tactique du matérialisme vulgaire, celui que la
398
pas conscient, et pourtant il en est responsable,
nous
reviendrons plus tard sur ce point.) Le peuple — et la bourgeoisie do
399
x : la seule radicale. Et toutes les autres, dans
notre
Occident troublé par un message qu’il méconnaît, ne sont que les refl
400
s, où serait son refus ? Et quelle preuve aurions-
nous
de sa transformation ? Une mauvaise humeur résignée ? Une simple réti
401
omme. Leur ignorance ou leur aveuglement quant au
devoir
, et au pouvoir, de l’homme transformé par la foi. L’homme nouveau, se
402
erait pas l’effet d’une conversion des hommes, ne
doit
être aux yeux du chrétien, qu’une réforme sans grande portée. Voilà q
403
sa pensée, de sa vie corporelle ! Précisons, car
nous
ne parlons pas de vérités « purement théologiques » comme le dirait u
404
spont. C’est ce préjugé infantile que le marxisme
devait
consolider dans la conscience prolétarienne. Déviation grossière, dir
405
et non pas dictateur. C’est pourquoi son message
nous
est encore prêché. Il annonçait aux hommes non pas la haine et le cyn
406
pas les effets d’une telle foi dans l’histoire de
notre
Occident33. Si je n’ai pas votre foi, je ne les vois pas. Je vois une
407
a guerre, qui change le monde ! Il faut le dire à
notre
honte, à nous chrétiens : ces reproches apparaissent justifiés à la g
408
hange le monde ! Il faut le dire à notre honte, à
nous
chrétiens : ces reproches apparaissent justifiés à la grande masse de
409
ante et bouleversante. C’est que l’« esprit » qui
devait
être l’agent du changement total, perpétuel et seul réel, est devenu
410
reste qu’en doctrine, et indépendamment de toutes
nos
fautes, l’objection marxiste ne vaut rien, alors que l’objection chré
411
te que ce n’est pas sa faute, à ce marxiste, mais
notre
faute, et tout d’abord la mienne.) Par contre, quand je reproche au m
412
ières : Royaume de Dieu ou paradis terrestre ?
Nous
arrivons maintenant, toute équivoque grossière dissipée en principe,
413
par là même peut être immédiatement présent dans
notre
cœur37 alors que l’eschaton marxiste, temporel, s’enfuit dans un futu
414
ternelle, va-t-elle maintenant se manifester dans
notre
siècle ? Le phénomène de la « conversion » le fait bien voir. Un homm
415
rétien qui tienne, et tous les moyens du chrétien
doivent
être aussi purs que sa fin. Tout autre est le cas du marxiste. N’ayan
416
suspect. Tout cela repose sur un fait unique, que
nous
pouvons formuler simplement : la fin dernière du chrétien est présent
417
que l’avenir socialiste, la société sans classes,
doit
supprimer ! Le marxiste croit que le bien sort du mal ; le chrétien s
418
loin41. La déviation matérialiste du marxisme ne
doit
pas seulement nous inciter à des condamnations toutes théoriques : el
419
on matérialiste du marxisme ne doit pas seulement
nous
inciter à des condamnations toutes théoriques : elle doit nous averti
420
iter à des condamnations toutes théoriques : elle
doit
nous avertir de corriger sans trêve la déviation spiritualiste qui me
421
à des condamnations toutes théoriques : elle doit
nous
avertir de corriger sans trêve la déviation spiritualiste qui menace
422
sans trêve la déviation spiritualiste qui menace
notre
vie chrétienne, et qui est la cause certaine des succès du marxisme.
423
ue les chrétiens ne comprendront pas que leur foi
doit
se manifester sur tous les plans de l’activité humaine, y compris le
424
esquelles, et de les préparer consciemment. Sinon
nous
laisserons le champ libre à toutes les entreprises désespérées qui pa
425
qui est une forme de la charité. Parfois aussi le
devoir
chrétien peut apparaître plus historiquement défini et localisé : je
426
ciste ou soviétique : c’est la « mise au pas » de
nos
vies et de tous les aspects de nos vies, tant spirituels que matériel
427
se au pas » de nos vies et de tous les aspects de
nos
vies, tant spirituels que matériels, au service de l’État déifié. Cet
428
romain au premier âge du christianisme, telle que
nous
l’évoquions plus haut. Toutefois, l’un des facteurs au moins s’est mo
429
s’opposent aux commandements du Décalogue, et au
devoir
d’amour chrétien. Le conflit est inévitable. Suffira-t-il dès lors de
430
-t-il dès lors de se laisser persécuter ? N’avons-
nous
rien à faire qu’à subir le martyre ? Ou qu’à revêtir vis-à-vis de l’É
431
une attitude d’objecteurs de conscience ? N’avons-
nous
rien que nous-mêmes à sauver, alors que nos erreurs passées sont pour
432
vons-nous rien que nous-mêmes à sauver, alors que
nos
erreurs passées sont pour une part, peut-être capitale, dans le malhe
433
t ? Un protestant, et je précise : un calviniste,
doit
être ici en mesure de répondre. De toutes les Églises chrétiennes, l’
434
ors, par principe, un régime fédéraliste. Mais si
nous
remontons plus haut, jusqu’au règne de François Ier, c’est-à-dire jus
435
e pu s’affirmer comme elle le fit sous Louis XIV,
nous
constatons que la première discipline que se donnent les Églises calv
436
’Église de Rome. Le grand souci d’œcuménisme, que
nous
voyons gagner toutes les Églises, est une promesse à laquelle nous de
437
r toutes les Églises, est une promesse à laquelle
nous
devons croire de toute la force de notre foi. Aussi ne veux-je tirer
438
tes les Églises, est une promesse à laquelle nous
devons
croire de toute la force de notre foi. Aussi ne veux-je tirer de mon
439
laquelle nous devons croire de toute la force de
notre
foi. Aussi ne veux-je tirer de mon exemple qu’une conclusion que je c
440
out chrétien, à quelque Église qu’il appartienne.
Nous
avons tous reçu de Dieu un appel strictement personnel, un « charisme
441
appel strictement personnel, un « charisme » dont
nous
sommes responsables. Nous ne pouvons donc pas approuver une forme d’É
442
l, un « charisme » dont nous sommes responsables.
Nous
ne pouvons donc pas approuver une forme d’État qui, par définition, c
443
spirituelle au sein de la communauté. Il y va de
notre
tout, personnel, mais aussi de la valeur de la communauté pour tous l
444
linisme : une guerre de religions qui ne sont pas
les nôtres
. Je prends ici parti contre une telle entreprise, pour les mêmes rais
445
ent prendre parti contre le régime communiste. On
nous
donne à choisir entre deux sortes de matérialisme. Mais le communisme
446
er le monde… Contre les arguments démagogiques de
nos
croisés, je répète, après Berdiaev, après Gide : la « vérité » du com
447
théocratiques ou séculières. Si la culture et si
nos
libertés civiques sont brimées, par le fait d’une doctrine et d’un Ét
448
t d’un État « matérialistes », il faut savoir que
nous
en sommes les responsables, dans la mesure où nous cultivons un espri
449
ous en sommes les responsables, dans la mesure où
nous
cultivons un esprit détaché du réel, une liberté abstentionniste et i
450
bstentionniste et inféconde. Tout le mal vient de
notre
esprit. C’est à lui de faire pénitence, car c’était lui qui devait té
451
est à lui de faire pénitence, car c’était lui qui
devait
témoigner de sa primauté salutaire. Mais il faut aussi repartir. La t
452
u mensonge spiritualiste, la vérité du spirituel.
Nous
n’avons pas à nous dresser contre la « vérité » déviée de Marx, contr
453
liste, la vérité du spirituel. Nous n’avons pas à
nous
dresser contre la « vérité » déviée de Marx, contre une vérité orphel
454
haient en Dieu à ses fins et à ses origines. Mais
nous
devons proclamer la vérité parfaite dont nous avons, nous les premier
455
t en Dieu à ses fins et à ses origines. Mais nous
devons
proclamer la vérité parfaite dont nous avons, nous les premiers, dévi
456
ais nous devons proclamer la vérité parfaite dont
nous
avons, nous les premiers, dévié. « Malheur à moi si je n’évangélise !
457
ons proclamer la vérité parfaite dont nous avons,
nous
les premiers, dévié. « Malheur à moi si je n’évangélise ! », disait l
458
cace contre le matérialisme, c’est la lutte qu’il
nous
faut mener contre la tentation spiritualiste. 22. « Le communisme
459
ritualiste. 22. « Le communisme n’est pas pour
nous
un état qui doive être créé, un idéal… Nous appelons communisme le mo
460
. « Le communisme n’est pas pour nous un état qui
doive
être créé, un idéal… Nous appelons communisme le mouvement effectif q
461
pour nous un état qui doive être créé, un idéal…
Nous
appelons communisme le mouvement effectif qui supprimera la réalité p
462
te situation » (Marx, Deutsche Ideologie). 23. «
Nous
sommes tous membres les uns des autres » (Rom., 12, 5). D’autre part,
463
Dieu » chrétien. 26. « Dans la pratique, l’homme
doit
prouver la vérité de sa pensée, c’est-à-dire sa réalité et sa puissan
464
! Mais combien oubliée par le communiste moyen de
nos
jours ! 30. Selon Karl Barth, par exemple, la dogmatique n’est qu’un
465
38. Je parle ici, l’on m’entend bien, de ce que
doit
être un chrétien conséquent. Il est trop clair que nous restons, tous
466
tre un chrétien conséquent. Il est trop clair que
nous
restons, tous tant que nous sommes, bien en arrière de notre vocation
467
Il est trop clair que nous restons, tous tant que
nous
sommes, bien en arrière de notre vocation. La plupart de nos trahison
468
ns, tous tant que nous sommes, bien en arrière de
notre
vocation. La plupart de nos trahisons viennent de ceci : que nous n’a
469
bien en arrière de notre vocation. La plupart de
nos
trahisons viennent de ceci : que nous n’acceptons pas de tout soumett
470
a plupart de nos trahisons viennent de ceci : que
nous
n’acceptons pas de tout soumettre aux volontés de Dieu. Nous réservon
471
ptons pas de tout soumettre aux volontés de Dieu.
Nous
réservons certaines activités, celles-là précisément dont le marxisme
472
tivités, celles-là précisément dont le marxisme a
dû
faire sa spécialité, en vertu de notre carence : la politique, nos af
473
le marxisme a dû faire sa spécialité, en vertu de
notre
carence : la politique, nos affaires, nos intérêts dits matériels, et
474
ialité, en vertu de notre carence : la politique,
nos
affaires, nos intérêts dits matériels, et ceux des autres ! Exemple t
475
tu de notre carence : la politique, nos affaires,
nos
intérêts dits matériels, et ceux des autres ! Exemple typique : l’aut
476
st pas le sens jésuite courant : que la fin seule
doit
indiquer les moyens justes qui la préparent. Et non pas justifier des
477
l en puissance. Les communistes représentent chez
nous
, en général, l’élite de leur classe. Je ne les traite pas de menteurs
478
ils lui demandèrent : « Qu’as-tu ? — J’ai faim. —
Nous
t’avons donné toute la nourriture du pays. — Quand vous m’aurez donné
479
qu’on peut avoir ou même savoir : au-delà même de
notre
angoisse fondamentale devant la vie, le monde et l’inconnu. Et c’est
480
le monde pendant des siècles. Elle est encore, à
notre
époque, celle qu’on imite partout, même quand on la combat. Elle est
481
us de sécurité et beaucoup moins de problèmes que
nos
libres démocraties. (C’est là tout le secret du succès provisoire des
482
ils offrent et imposent des certitudes massives.)
Nous
, au contraire, en Occident, et en Europe bien plus qu’en Amérique, no
483
Occident, et en Europe bien plus qu’en Amérique,
nous
souffrons d’une espèce d’inquiétude générale. Nous ne cessons de parl
484
ous souffrons d’une espèce d’inquiétude générale.
Nous
ne cessons de parler du « désarroi de l’époque ». Nous avons l’impres
485
ne cessons de parler du « désarroi de l’époque ».
Nous
avons l’impression de vivre dans un chaos sans cesse croissant, dans
486
pense même qu’ils remontent aux sources vives de
notre
civilisation, et qu’ils en sont inséparables. Je les rattache à nos p
487
et qu’ils en sont inséparables. Je les rattache à
nos
plus grandes traditions : le christianisme et l’esprit scientifique.
488
ions : le christianisme et l’esprit scientifique.
Notre
inquiétude provient de notre foi, et nos incertitudes sont créées par
489
esprit scientifique. Notre inquiétude provient de
notre
foi, et nos incertitudes sont créées par la nature même de nos certit
490
fique. Notre inquiétude provient de notre foi, et
nos
incertitudes sont créées par la nature même de nos certitudes. Ce par
491
os incertitudes sont créées par la nature même de
nos
certitudes. Ce paradoxe s’explique d’une manière assez simple. Prenon
492
s un juste, pas même un seul » et que pourtant il
devrait
être saint. Il sait que le péché consiste à être séparé de la Vérité
493
e par les deux forces principales qui ont produit
notre
civilisation, — voilà ce qui définit le mieux l’Europe. Et c’est par
494
rre, pour les convertir et les dominer, alors que
nous
Européens, n’avons jamais été découverts par personne, notez-le bien.
495
ècle, à la technique. Or quel est le but final de
notre
effort technique, considéré dans son ensemble ? Déjà l’on nous fait e
496
echnique, considéré dans son ensemble ? Déjà l’on
nous
fait entrevoir que les applications de l’énergie nucléaire et solaire
497
technique et son progrès constant qui a permis à
notre
continent, simple « cap de l’Asie » comme on sait, de dominer toute l
498
e. C’est la technique et son progrès constant qui
doit
maintenir nos positions, devant la concurrence croissante des empires
499
hnique et son progrès constant qui doit maintenir
nos
positions, devant la concurrence croissante des empires neufs qui ont
500
nte des empires neufs qui ont adopté et développé
nos
procédés et nos méthodes. Mais le progrès de la technique dépend de l
501
neufs qui ont adopté et développé nos procédés et
nos
méthodes. Mais le progrès de la technique dépend de la recherche pure
502
tour de tout l’ensemble culturel et spirituel de
notre
civilisation. Rien ne serait donc plus faux ni plus dangereux pour no
503
n ne serait donc plus faux ni plus dangereux pour
nous
que de maintenir des cloisons étanches entre la culture en général et
504
pure, la recherche pure, est l’origine réelle de
nos
progrès techniques. Et là-dessus une petite histoire vraie. C’était i
505
piétisme, il pensait que sa science abstraite ne
devait
pas l’empêcher de se rendre utile aux hommes. Aussi dessina-t-il, à t
506
vec force et autorité aux questions politiques de
notre
temps. Qu’il le pressente, qu’il ait au moins une sorte de conscience
507
rconstances à leur dessein. Dans un certain sens,
nous
dirons qu’ils partaient sans cesse d’eux-mêmes, de leur foi ou de leu
508
e. Si le mouvement œcuménique veut agir, et il le
doit
, il faut qu’il reconnaisse d’abord cette loi fondamentale de l’action
509
sirables, mais au contraire sa position politique
doit
exprimer d’une façon nécessaire sa nature même. Ses déclarations doiv
510
façon nécessaire sa nature même. Ses déclarations
doivent
traduire en termes d’organisation pratique les principes qui sont imp
511
ussi avec une inflexible conséquence.bn Résumons-
nous
: il ne s’agit pas d’adopter une politique accidentellement ou indire
512
ins conflits permanents de l’histoire ont pris de
nos
jours un caractère de violence sans précédent. À travers les complexi
513
précédent. À travers les complexités infinies de
nos
difficultés économiques, sociales, politiques et religieuses, ils se
514
alisme. La santé religieuse s’appelle œcuménisme.
Nous
allons définir ces trois termes en insistant sur leur liaison fondame
515
n fondamentale et sur leur nécessaire hiérarchie.
Notre
thèse étant la suivante : la théologie de l’œcuménisme implique une p
516
rd le malentendu que pourrait suggérer ce titre :
nous
ne voulons pas parler d’une « théologie œcuménique », synthèse utopiq
517
ble avec aucune des théologies existantes. Ce qui
nous
intéresse ici, c’est la doctrine concernant l’Église universelle, imp
518
r le fait même qu’il existe un effort œcuménique.
Nous
supposons cette doctrine, dès lors que nous prononçons : « Je crois l
519
ique. Nous supposons cette doctrine, dès lors que
nous
prononçons : « Je crois la sainte Église universelle. » Et nous nous
520
s : « Je crois la sainte Église universelle. » Et
nous
nous bornerons ici à en souligner quelques traits qui importent à not
521
Je crois la sainte Église universelle. » Et nous
nous
bornerons ici à en souligner quelques traits qui importent à notre en
522
ci à en souligner quelques traits qui importent à
notre
entreprise. Le principal est celui-ci : la théologie de l’œcuménisme
523
a doctrine positive de l’union au nom de laquelle
doit
être condamnée l’hérésie unitaire. Doctrine de la multiplicité des do
524
ns-là aux docteurs de l’Église. Mais voici ce que
nous
devons affirmer dès maintenant : la théologie de l’œcuménisme considè
525
aux docteurs de l’Église. Mais voici ce que nous
devons
affirmer dès maintenant : la théologie de l’œcuménisme considère que
526
me. Un deuxième trait, complémentaire d’ailleurs,
doit
être au moins rappelé ici : la théologie de l’œcuménisme ne vise pas
527
urs ou d’appel possibles de la part du fidèle. Il
doit
se soumettre ou sortir. S’il se soumet, il court le risque d’obéir au
528
mbres, assurée par l’appartenance à un même chef.
Nous
retrouverons plus loin, et à plusieurs reprises, ce thème de l’harmon
529
ale. Le poumon n’a pas à « tolérer » le cœur ! Il
doit
être un vrai poumon, et dans cette mesure même, il aidera le cœur à ê
530
e de la personne Les positions œcuméniques que
nous
venons d’esquisser enveloppent une doctrine de l’homme. Au conflit qu
531
lle centrale qui fonde l’union dans la diversité,
nous
avons à chercher la position philosophique centrale qui fonde la comm
532
mun et les contrats. Tous les membres de la tribu
devaient
agir de la même manière, minutieusement prescrite par les usages, et
533
l’État reprend sa puissance. C’est Rome alors qui
nous
donnera le symbole éternel de la réaction collective. La victoire de
534
on sociale, un « soldat politique », dirait-on de
nos
jours. Et l’esprit périclite, faute de liberté. La Grèce individualis
535
se primitive, dans la perspective sociologique où
nous
nous plaçons ici ? Une communauté spirituelle formée de communautés l
536
imitive, dans la perspective sociologique où nous
nous
plaçons ici ? Une communauté spirituelle formée de communautés locale
537
rnel conflit entre la liberté individuelle et les
devoirs
vis-à-vis de la collectivité. C’est le même Dieu qui, par la vocation
538
sa fidélité à l’Éternel. Ainsi les droits et les
devoirs
du particulier ont le même fondement que les droits et les devoirs de
539
ulier ont le même fondement que les droits et les
devoirs
de l’ensemble. Ils ne sont plus contradictoires. Ce qui libère un hom
540
même coup par la formule : à chacun sa vocation.
Nous
avons retrouvé, dans cette doctrine de l’homme, les mêmes structures
541
liberté, mais là aussi est la vraie communion. Il
nous
reste à développer maintenant les implications politiques de cette th
542
cette philosophie. Politique du fédéralisme
Nous
en avons assez dit pour qu’il soit désormais facile de voir qu’à l’at
543
nit la paix comme « l’harmonie des âmes fortes ».
Nous
pourrions pareillement définir l’œcuménisme et le fédéralisme en remp
544
t « âmes » par « Églises » et par « régions ».bo
Notre
objet était d’établir les relations suivantes : l’œcuménisme, le pers
545
me et le mouvement œcuméniquebp Et maintenant
nous
voici dans le drame de la lutte entre l’Est et l’Ouestbq. Nous consta
546
ns le drame de la lutte entre l’Est et l’Ouestbq.
Nous
constatons que le conflit en cours est insoluble dans son plan. Si le
547
épondre, il faut qu’elles comprennent qu’elles le
doivent
. Mais les deux termes ne se confondent-ils pas dans la réalité de la
548
ons de croire que l’Église peut agir, raisons que
nous
allons énumérer, sont-elles moins destinées à combattre des doutes qu
549
des volontés. 1. L’histoire du monde christianisé
nous
montre que les structures ecclésiastiques ont souvent précédé et préd
550
t pas strictement établie par la loi. De même les
devoirs
de la vocation personnelle ont toujours été mis au-dessus des devoirs
551
on personnelle ont toujours été mis au-dessus des
devoirs
envers le Pouvoir politique. Lors donc que la foi s’est affaiblie dan
552
dres et les rites anciens, jugés utilisables. Or,
nous
voyons ce processus ecclésiastique se répéter de nos jours dans ces m
553
voyons ce processus ecclésiastique se répéter de
nos
jours dans ces mêmes pays, cette fois-ci dans l’ordre politique et so
554
es qui se réclamaient de sa réforme. L’Una Sancta
nous
apparaît ici-bas, selon ses propres termes, dans la diversité « des É
555
es Églises et des personnes particulières ». Elle
doit
donc s’organiser en fédération de paroisses et de provinces, par syno
556
par synodes. Ce type de relations ecclésiastiques
devait
trouver sa traduction politique dans un fédéralisme plus ou moins acc
557
que l’action, que le mouvement œcuménique peut et
doit
exercer sur ces processus religieux, préparera le terrain pour une ac
558
u monde. (La « religion de l’homme » que certains
nous
proposent est une contradiction dans les termes, à moins qu’elle ne s
559
d’éléments traditionnels, condensant tout ce que
nous
avons d’expérience de la paix, elles convoient et contiennent en même
560
pond exactement aux besoins les plus légitimes de
notre
temps. Il nous rend les vraies formules de la communauté vivante, cel
561
aux besoins les plus légitimes de notre temps. Il
nous
rend les vraies formules de la communauté vivante, celle qui rassembl
562
alitaires. Ceci résulte, théoriquement, de ce que
nous
avons exposé aux chapitres 1-3. Le mouvement œcuménique est donc seul
563
is avec une pathétique sincérité.) Le tableau que
nous
venons d’esquisser est ambitieux. Il veut l’être, parce qu’il doit l’
564
uisser est ambitieux. Il veut l’être, parce qu’il
doit
l’être. L’action du chrétien n’est jamais partie de la prudente consi
565
manifestera dans une action risquée. De même que
nous
avons vu les Églises nées des missions en terre païenne se placer à l
566
placer à l’avant-garde du mouvement vers l’union,
nous
ne verrons l’œcuménisme se réaliser avec puissance que dans l’épreuve
567
ue dans l’épreuve missionnaire universelle, qu’il
doit
affronter maintenant. 46. Le paragraphe qui suit a été supprimé da
568
Paris, n° 6, septembre-octobre 1946, p. 621-639).
Nous
avons repris pour cette édition la version française, à l’exception d
569
es coupes conservées de l’édition américaine, que
nous
mentionnons en note. bn. La dernière phrase absente de l’édition amé
570
été supprimé dans l’édition américaine : « Enfin
nous
ne devons pas hésiter à compléter notre tableau en indiquant au moins
571
primé dans l’édition américaine : « Enfin nous ne
devons
pas hésiter à compléter notre tableau en indiquant au moins ceci : qu
572
: « Enfin nous ne devons pas hésiter à compléter
notre
tableau en indiquant au moins ceci : que le fédéralisme implique dans
573
iste à la fois) d’un régime coopératif. Mais ceci
nous
entraînerait dans un exposé qui déborde le cadre de ce schéma doctrin
574
. bq. Le texte de 1946 indique : « Et maintenant
nous
voici dans le drame de l’année 1941 », et précise en note : « Je n’ai
575
omique, idéologique et social sans précédent dans
notre
histoire. » bt. L’édition américaine a supprimé les passages qui sui
576
ngroise.) Cinquante ans d’analyses pessimistes de
notre
société et de son destin ont culminé dans l’utopie de George Orwell 1
577
e fut assez pour justifier le scepticisme amer de
nos
élites à l’égard de l’idée de progrès. Croire « encore » au progrès d
578
au nom de la réaction ou de la révolution, ils ne
nous
parlaient plus que d’une Crise de l’Esprit, d’une Décadence de l’Occi
579
pessimisme européen, par cette lettre fameuse qui
nous
rappelle d’abord que notre civilisation est mortelle comme les autres
580
ette lettre fameuse qui nous rappelle d’abord que
notre
civilisation est mortelle comme les autres et prédit à la fin que nou
581
mortelle comme les autres et prédit à la fin que
nous
allons vers la « parfaite et définitive fourmilière » ? On pourrait
582
. À partir de 1919, les influences dominantes sur
nos
élites créatrices sont celles de Nietzsche, de Rimbaud, de Kierkegaar
583
gine que son heure est passée, que le Prolétariat
doit
la déposséder, comme elle avait elle-même dépossédé les nobles, qu’il
584
amer et quelque peu sadique. Ce succès n’est pas
dû
à la lecture de leurs œuvres ardues et complexes, mais à l’intention
585
es salons, et c’étaient le sexe et l’argent. Tout
devait
avoir l’air de se passer dans le monde comme si ces choses n’existaie
586
ient puissamment modelé le xxe siècle et modifié
notre
approche du réel. Cependant les déterminismes qu’ils croyaient avoir
587
utôt leur influence qui allait les instaurer dans
nos
esprits, se voient aujourd’hui démentis. L’élargissement de la consci
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« mouvement de l’histoire » un mauvais alibi pour
nos
démissions personnelles. Le droit d’opposition redevient créateur. Et
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ntelligentsia à confondre ce rêve d’angoisse avec
notre
avenir historique, à tenir cette logique démente pour l’annonce d’une
590
iser le cours de cette fatalité et pour renverser
nos
destins ? Le traumatisme provoqué par la brève tragédie hongroise et
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nées. Un certain déterminisme économique semblait
nous
conduire sans merci vers le triomphe du plan total, ordonnant toute l
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n’empêche que l’URSS est l’avenir ! », répéteront
nos
maniaques de l’Histoire. Drôle d’avenir, qui s’essouffle à rejoindre
593
tuante est sa prochaine étape. Un Pouvoir fédéral
devrait
en résulter, car tout l’appelle et sa nécessité est inscrite dans les
594
ans l’esprit des nationalistes attardés. Aucun de
nos
États ne peut se défendre seul. Aucun ne peut faire la guerre sans le
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commencera un purgatoire de mille ans. » Au fait,
nous
en sommes là, ce n’est plus une hypothèse. L’Histoire dépend de nouve
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hypothèse. L’Histoire dépend de nouveau de ce que
nous
en ferons, et non plus d’une courbe mythique, d’une Évolution bien tr
597
chercher le sens de l’Histoire, alibi du refus de
notre
vocation ; apprenons à le décider. Troisième illusion fataliste : «
598
s à le décider. Troisième illusion fataliste : «
Nous
allons vers le règne des robots ». Les machines envahissent nos vies,
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s le règne des robots ». Les machines envahissent
nos
vies, nous allons devenir leurs esclaves. Elles asservissent déjà nos
600
des robots ». Les machines envahissent nos vies,
nous
allons devenir leurs esclaves. Elles asservissent déjà nos corps, dic
601
s devenir leurs esclaves. Elles asservissent déjà
nos
corps, dictent nos gestes et le rythme de nos journées. Encore un peu
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laves. Elles asservissent déjà nos corps, dictent
nos
gestes et le rythme de nos journées. Encore un peu, et les cerveaux é
603
éjà nos corps, dictent nos gestes et le rythme de
nos
journées. Encore un peu, et les cerveaux électroniques dicteront nos
604
e un peu, et les cerveaux électroniques dicteront
nos
pensées par radio. Adieu Nature, flânerie, méditation sans but ! La m
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tion sans but ! La monotonie mécanique va dominer
nos
existences disciplinées. C’en sera fait de la liberté, et du droit d’
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lettre, et donc fautive. Les machines envahissent
nos
vies ? Si seulement ! Car elles sont très chères. Mais jamais une Tal
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uriosité. Le règne des machines, à vous entendre,
nous
isolerait de la Nature ? Mais je vois au contraire que l’express et l
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’on ne leur ait prescrit. Qu’ils travaillent pour
nous
, c’est tant mieux. Mais si vous me dites qu’ils vont penser pour vous
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de la légende déchaînait une force inconnue. Mais
nos
savants font tout le contraire : ils domestiquent des énergies décelé
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le. Tout retour en arrière étant exclu, le remède
devait
être cherché dans l’automatisme total, libérant l’ouvrier non seuleme
611
Le problème de la liberté. Le problème du sens de
nos
vies… Je propose à nos philosophes du déclin de la bourgeoisie, du d
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é. Le problème du sens de nos vies… Je propose à
nos
philosophes du déclin de la bourgeoisie, du déclin de l’Occident, du
613
le de rumination pessimiste, longtemps justifiée,
nous
le savons, mais qui court désormais le danger de survivre aux dangers
614
ropose une idée renouvelée du Progrès, au-delà de
nos
illusions, mais aussi de nos scepticismes. Ce n’est pas l’accroisseme
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Progrès, au-delà de nos illusions, mais aussi de
nos
scepticismes. Ce n’est pas l’accroissement de nos biens, ni la soluti
616
nos scepticismes. Ce n’est pas l’accroissement de
nos
biens, ni la solution de nos maux, car toute solution concevable sera
617
s l’accroissement de nos biens, ni la solution de
nos
maux, car toute solution concevable serait la fin de notre liberté. J
618
x, car toute solution concevable serait la fin de
notre
liberté. J’imagine au contraire le progrès véritable dans l’accroisse
619
End of Pessimism », Réalités, n° 81, août 1957).
Nous
avons repris la version française pour cette édition.
620
uiétude religieuse dépende de l’insatisfaction de
nos
besoins matériels, sociaux et psychologiques ? Faut-il prévoir par su
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ïque (médiéval) permettant de prendre en patience
nos
maux inévitables, mais aucun apaisant n’est préférable à la paix réel
622
rs, dans l’hypothèse où le progrès réussirait, où
nos
besoins terrestres se tiendraient pour comblés, ce n’est pas seulemen
623
la fonction de la religion n’est pas de compenser
nos
maux ou de nous les faire oublier, mais d’orienter tout l’être vers l
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la religion n’est pas de compenser nos maux ou de
nous
les faire oublier, mais d’orienter tout l’être vers la vérité, et d’a
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être vers la vérité, et d’affirmer une vérité qui
nous
transcende. Et la fonction du christianisme, qui se distingue en cela
626
ques sont seuls comblés. (Sinon, les occupants de
nos
prisons modernes « vivraient » mieux que les deux tiers du genre huma
627
es de son énergie s’affaibliraient. Pratiquement,
nos
deux utopistes prévoient l’intervention d’un groupe humain qui rester
628
ngt-cinq pour l’autre, deux instants au regard de
notre
histoire — nous rassure quant aux chances de l’homme contemporain. Il
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utre, deux instants au regard de notre histoire —
nous
rassure quant aux chances de l’homme contemporain. Il n’est plus, pou
630
mitive. Le danger véritable n’est pas là. Mais si
nous
admettons que le phénomène de la « mort de Dieu » reste localisé dans
631
s religieux de l’immense majorité des hommes ; si
nous
admettons au surplus que les loisirs accrus par la technique favorise
632
que la projection dans un avenir an-historique de
nos
désirs et de nos craintes : c’est une image de compensation qui n’app
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dans un avenir an-historique de nos désirs et de
nos
craintes : c’est une image de compensation qui n’apprend rien sur un
634
r possible mais décrit seulement, en l’inversant,
notre
vision partielle du présent, vidé de toutes les connexions et interre
635
rgence est-elle seulement souhaitable, ou pouvons-
nous
en déceler dans les faits les premiers signes positifs ? Sur le premi
636
rsonnalisme chrétien, doctrine centrale commune à
nos
deux confessions. Sur le second point, j’ai relevé, au cours des préc
637
ence de l’Europe et de ses conquêtes. Au seuil où
nous
voici, d’une histoire du monde presque subitement unifiée par les eff
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onde presque subitement unifiée par les effets de
nos
techniques et la diffusion de nos valeurs, cette étroite cohérence du
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r les effets de nos techniques et la diffusion de
nos
valeurs, cette étroite cohérence du christianisme et de la culture né
640
umain. Dans la mesure (beaucoup plus profonde que
nos
contemporains ne le croient) où le christianisme a suscité, catalysé
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faire sienne, avec des succès inégaux. Avides de
nos
produits immédiatement utiles, et généralement inconscients de ce qui
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alement inconscients de ce qui lie ces produits à
nos
valeurs, religieuses et morales à l’origine, les peuples récemment pr
643
mps de force spirituels que transportent chez eux
nos
machines. Si jamais religion eut des chances de s’imposer par son con
644
mondiale… Mais ceci n’épuise pas la question que
nous
pose l’imprégnation occidentale du christianisme en tant que phénomèn
645
) et au régime monarchique romano-germain. Elle a
dû
peu à peu se dissocier de ces formes historiques, récusées successive
646
els, empruntés à la civilisation méditerranéenne,
doivent
être traduits, eux aussi, en termes de réalités correspondant aux aut
647
emble donc certain que le mouvement œcuménique ne
devra
pas s’arrêter au premier succès que représenterait pour lui l’union f
648
hrétiennes. Au Japon, l’essor du parti socialiste
doit
beaucoup à l’évangéliste Kagawa. En Afrique, ce sont des leaders éduq