1 1963, L’Opportunité chrétienne. Préface
1 ut affirmer sans un orgueil borné qu’au cours des siècles , des millénaires ou des millions d’années à venir, il ne changera pas
2 1963, L’Opportunité chrétienne. Première partie. L’opportunité chrétienne dans un monde sécularisé — 2. Sécularisme
2 rès concrètes aux chrétiens. Comment affronter ce siècle qui veut se limiter à lui-même et ne croit plus au « siècle des siècl
3 veut se limiter à lui-même et ne croit plus au «  siècle des siècles »i. Quelle est la forme que doit revêtir l’évangélisation
4 miter à lui-même et ne croit plus au « siècle des siècles  »i. Quelle est la forme que doit revêtir l’évangélisation de notre ép
5 ries, ou de fuites devant la réalité ? En face du siècle pratiquement athée dans ses coutumes, théoriquement athée dans ses do
6 demander le bon usage de cette maladie qu’est le siècle , et dont nous sommes tous les victimes. Un siècle qui se limite à l
7 ècle, et dont nous sommes tous les victimes. Un siècle qui se limite à lui-même Commençons par décrire la maladie. La plu
8 alystes chrétiens partent de l’idée banale que ce siècle est très spécialement mauvais, et qu’il est moins chrétien que d’autr
9 plus à nos craintes et à nos ressentiments qu’au siècle lui-même, dans sa forme réelle. J’essaierai d’éviter ce travers autan
10 ’humanité du xxe siècle ne croit plus qu’au seul siècle présent, à l’ici-bas limité à lui-même. Elle supprime donc la dimensi
11 croyance, ou plutôt l’incroyance fondamentale du siècle ait trouvé une formulation aussi cohérente. Il faut y voir un grand p
12 s à prendre vraiment au sérieux les conditions du siècle , s’il n’y a pas d’éternité. De même que les existentialistes nous don
13 ions longuement entretenues entre les intérêts du siècle et les prétextes pieux ont disparu. Si Dieu n’est pas, tout m’est per
14 tendent dans l’adoration et la prière la venue du siècle des siècles. Et la morale que ces Églises et leurs fidèles défendent
15 s l’adoration et la prière la venue du siècle des siècles . Et la morale que ces Églises et leurs fidèles défendent est celle de
16 nt. C’est une morale tournée tout entière vers le siècle — vers le xixe siècle spécialement ! – et qui ne semble plus faire d
17 ils ont la morale. Mais cette morale est celle du siècle , en fait, et je le répète : du xixe siècle bourgeois. Autre exemple 
18 istianisme est le meilleur système de vie dans le siècle , celui qui peut empêcher les grèves, maintenir la santé, et favoriser
19 de collaborationnistes. Car après avoir flatté le siècle , par toute leur attitude et par la forme même de leur pensée, lorsqu’
20 pose devant nous, au xxe siècle. D’une part, le siècle a pris conscience de lui-même. Il a osé tirer les conséquences de son
21 part, les Églises se trouvent placées, devant ce siècle , dans une position à la fois absurde et faible. Absurde parce que tou
22 vaise foi par les systèmes qui triomphent dans le siècle . Faible, parce qu’elles agissent comme si la transcendance n’était pa
23 nt net et clair que nous portent les doctrines du siècle nous offre une chance inespérée, peut-être la plus grande de toute l’
24 individuelle, à l’énorme travail collectif que le siècle attend de l’Église.q Réponses chrétiennes au sécularisme Quand
25 à-dire qu’il ne s’agit pas pour nous d’opposer au siècle un transcendant verbal, pur et isolé, mais au contraire un transcenda
26 nt pose la question suivante : — Pour agir sur ce siècle athée, faut-il nous séculariser à notre tour, nous adapter, ou au con
27 celle que nous pratiquons aujourd’hui. Devant ce siècle et dans ce siècle athée, nous avons à dresser des églises où l’on ado
28 atiquons aujourd’hui. Devant ce siècle et dans ce siècle athée, nous avons à dresser des églises où l’on adore en fait la tran
29 ôtre Pierre. De plus, si nous voulons agir sur le siècle , il nous faut d’abord commencer par exister, et un chrétien n’existe
30 emble le transcendant, celui qui juge et sauve le siècle , nous voici dans la rue ou sur la place, dans le siècle qui nie qu’au
31 , nous voici dans la rue ou sur la place, dans le siècle qui nie qu’aucun Dieu ne le juge, qui nie qu’aucun Dieu ne le sauve, 
32 sérieuse à ce défi. Comment manifester devant ce siècle , que nous croyons au siècle des siècles ? J’en suis arrivé à penser q
33 manifester devant ce siècle, que nous croyons au siècle des siècles ? J’en suis arrivé à penser que le témoignage d’un chréti
34 devant ce siècle, que nous croyons au siècle des siècles  ? J’en suis arrivé à penser que le témoignage d’un chrétien hors de l
35 pas que nous devions essayer de rivaliser avec le siècle sur ce plan-là. Je pense que nous avons au contraire à énoncer simple
36 persuasion du plus grand nombre. Laissons donc au siècle ses méthodes de propagande, qui ne conviennent pas à la certitude. Et
37 sens, à mettre en doute les pseudo-certitudes du siècle . Car là où la transcendance est niée, comme chez les totalitaires, il
38 scendant, nous douterons de ces nécessités que le siècle vénère sous le nom de lois, et qu’il a fabriquées lui-même, pour évit
39 donc aussi celui qui doute des faux absolus de ce siècle . Il est celui qui doute au nom de sa foi. J’ai décrit rapidement quel
40 premiers régimes limitant l’homme totalement à ce siècle et à l’ici-bas, sont apparus presque en même temps que la première po
41 possibilité concrète de détruire par nos mains ce siècle et l’ici-bas. Je parle de la bombe atomique. À peine les hommes avaie
3 1963, L’Opportunité chrétienne. Première partie. L’opportunité chrétienne dans un monde sécularisé — 3. L’opportunité chrétienne
42 3. L’opportunité chrétiennev Depuis des siècles , depuis la Renaissance, le christianisme a vécu sur la défensive. Les
43 moins en moins — et non de plus en plus, comme au siècle passé — à mettre en doute la vérité et la validité des dogmes chrétie
44 relations humaines viables, comme elle le fit aux siècles sombres, avant la floraison du Moyen Âge, qui fut son œuvre. Il s’agi
45 ie. Je voudrais une sociologie chrétienne pour le siècle . 2° Que l’Église offre un type de relations culturelles viables ; qu’
46 ges », nous disaient les prédicateurs depuis deux siècles . « Soyez fous ! », dit saint Paul aux Corinthiens. « Osez être l’invr
47 evêt une importance politique capitale dans notre siècle  : il peut offrir le modèle même d’une union mondiale dans le respect
4 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 4. La responsabilité culturelle de l’Église
48 perd ses moyens les plus efficaces d’agir sur le siècle , de transformer ses croyances en action créatrice. Les forces de créa
5 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 5. Un langage commun
49 liturgie originale, après avoir subi depuis deux siècles un appauvrissement parfois comparable à celui des Églises calvinistes
50 Tout le monde le sent, beaucoup l’ont dit : notre siècle n’a plus de véritables loci communes. Il a perdu cette commune mesure
51 tion liturgique semble presque arrêtée depuis des siècles . La messe romaine a été subitement fixée après le concile de Trente,
52 esponsable dans l’innovation. Le vrai problème du siècle est celui de la communauté. Il est lié à celui d’un langage commun. L
6 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 6. Vocation et destin d’Israël
53 ques fortement développées dans leur race par des siècles d’attente du Messie, sont les plus susceptibles de déformer leur prop
54 puissance abstraite (les fondateurs des trusts au siècle dernier), d’autre part en utilitarisme platement moralisant ; l’une e
7 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 7. Théologie et littérature
55 t cependant comment en nier l’importance, dans un siècle où la littérature exerce sur le public cultivé un empire comparable à
56 va-t-on laisser certaine élite intellectuelle du siècle sans nul secours ? Va-t-on lui tourner le dos parce qu’elle est tapag
57 cés », et ne tolère que le mauvais art du dernier siècle  ? Au lecteur convaincu comme moi de la nécessité de rétablir des pont
58 formé la langue des poètes depuis près de quatre siècles , et dont le rôle dans l’histoire des lettres anglaises s’avère capita
8 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 8. La mission de l’artiste
59 lier, un produit chimique, une photo. Depuis deux siècles environ, on a coutume de répondre à cette question d’une manière simp
60 uments dialectiques employés depuis près de vingt siècles par les théologiens de la Trinité, toute une problématique dont je re
9 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 9. La crise moderne du mariage
61 l’état larvé dans le monde occidental depuis des siècles , atteint de nos jours une phase aiguë qu’un seul chiffre suffit à car
62 tan et Iseut, un peu plus tard, va fixer pour des siècles le modèle de presque tous les romans d’amour en Occident : un homme,
63 l’amor de lonh, d’où devaient sortir pendant des siècles tous nos poèmes et nos romans, combattait le mariage, ouvertement. En
64 l. Je vois deux de ces réflexes s’amorcer dans ce siècle . 1. La réaction totalitaire On pourrait l’appeler aussi : réacti
65 antisme. Tout concourt donc, vers le milieu de ce siècle , à miner le goût de la romance, au moment où celle-ci s’est répandue
66 constituent le véritable style et l’excellence du siècle , et peut-être même son héroïsme. 21. Voir sur cette distinction qu
10 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 10. Le défi du marxisme
67 aux Romains (12, 2) : Ne vous conformez pas à ce siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre sens,
68 ation des volontés de Dieu, contrariant celles du siècle , — soit la pensée, par une action26 qui ne peut être que révolutionna
69 érive vers le néant. « Ne vous conformez pas à ce siècle présent, mais soyez transformés… » Cela ne signifie pas, pour un chré
70 le, va-t-elle maintenant se manifester dans notre siècle  ? Le phénomène de la « conversion » le fait bien voir. Un homme qui s
11 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 11. La baleine qui avait faim
71 i est née en Europe a dominé le monde pendant des siècles . Elle est encore, à notre époque, celle qu’on imite partout, même qua
72 nt que les meilleurs esprits déplorent depuis des siècles  ? Je ne pense pas que cette inquiétude et ce désordre soient accident
73 cléaire et solaire permettront, vers la fin de ce siècle , de réduire le travail des ouvriers à quelques dizaines d’heures par
12 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 12. Le mouvement œcuménique et le fédéralisme
74 pecter les vocations individuelles. La liberté du siècle présent se réclame du slogan utopique : à chacun sa chance. Mais la l
13 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 13. La fin du pessimisme
75 . Il y eut d’abord ce titre subversif à l’aube du siècle  : Les Illusions du progrès, de Georges Sorel. Puis on se mit à citer
76 isi l’exil en soi. Tous les autres sont contre le siècle , d’une manière encore plus évidente, soit qu’ils attaquent avec achar
77 aard et de Dostoïevski. Il est remarquable que ce siècle n’ait retenu du précédent que les génies antisociaux, les héros du re
78 é lui. Curieux pouvoir des pessimistes de l’autre siècle sur les héritiers de leurs ennemis ! La bourgeoisie du xixe fut opti
79 la technique, ce ne sont pas les bourgeois de ce siècle , ni leurs penseurs, mais bien les ouvriers du xixe et les travailleu
14 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 14. Sur l’avenir du christianisme
80 ychanalyse réussissent à résoudre, à la fin de ce siècle , les grands problèmes matériels et moraux, individuels et collectifs,
81 s démocratiques, qui l’obligent à ne rejoindre le siècle qu’en y entrant à reculons, tardivement et à coup de concessions arra
82 aient l’un et l’autre abondamment cédé depuis des siècles . Il résulte de cette rapide analyse que les meilleures chances du chr
83 de l’Empire romain d’Occident. Au cours des seize siècles qui ont suivi, sa reconnaissance officielle par l’empereur Constantin
84 interdit, les mystiques soufis des ixe au xiie siècles ont tiré les symboles de leur lyrisme ésotérique… Je me contente d’in
85 s d’hérésies chrétiennes datent des iiie et ive siècles  : le manichéisme, l’arianisme, le donatisme, le monophysisme, etc., e