1
I. « Toute culture est création
de
diversité » J’aime beaucoup les anniversaires. Ils nous invitent à
2
ure est création de diversité » J’aime beaucoup
les
anniversaires. Ils nous invitent à déclarer des sentiments d’amitié t
3
ires. Ils nous invitent à déclarer des sentiments
d’
amitié trop souvent tacites, qui vont sans dire mais qui vont tellemen
4
i vont sans dire mais qui vont tellement mieux en
les
disant. Et ils invitent aussi à des retours sur le passé de ceux que
5
s disant. Et ils invitent aussi à des retours sur
le
passé de ceux que l’on fête, à des prises de conscience renouvelées d
6
Et ils invitent aussi à des retours sur le passé
de
ceux que l’on fête, à des prises de conscience renouvelées de ce qu’i
7
tent aussi à des retours sur le passé de ceux que
l’
on fête, à des prises de conscience renouvelées de ce qu’ils ont été e
8
sur le passé de ceux que l’on fête, à des prises
de
conscience renouvelées de ce qu’ils ont été et de ce que l’on attend
9
l’on fête, à des prises de conscience renouvelées
de
ce qu’ils ont été et de ce que l’on attend d’eux. L’anniversaire qui
10
de conscience renouvelées de ce qu’ils ont été et
de
ce que l’on attend d’eux. L’anniversaire qui nous réunit aujourd’hui
11
nce renouvelées de ce qu’ils ont été et de ce que
l’
on attend d’eux. L’anniversaire qui nous réunit aujourd’hui me touche
12
ées de ce qu’ils ont été et de ce que l’on attend
d’
eux. L’anniversaire qui nous réunit aujourd’hui me touche d’autant plu
13
ce qu’ils ont été et de ce que l’on attend d’eux.
L’
anniversaire qui nous réunit aujourd’hui me touche d’autant plus perso
14
nniversaire qui nous réunit aujourd’hui me touche
d’
autant plus personnellement qu’il m’offre l’occasion — et l’honneur, a
15
ouche d’autant plus personnellement qu’il m’offre
l’
occasion — et l’honneur, auquel je suis très sensible — de vous entret
16
lus personnellement qu’il m’offre l’occasion — et
l’
honneur, auquel je suis très sensible — de vous entretenir d’un sujet
17
on — et l’honneur, auquel je suis très sensible —
de
vous entretenir d’un sujet qui depuis bien des années m’a beaucoup oc
18
auquel je suis très sensible — de vous entretenir
d’
un sujet qui depuis bien des années m’a beaucoup occupé, dans tous les
19
is bien des années m’a beaucoup occupé, dans tous
les
sens de l’expression, qui peut sembler par ses prolongements européen
20
es années m’a beaucoup occupé, dans tous les sens
de
l’expression, qui peut sembler par ses prolongements européens voire
21
années m’a beaucoup occupé, dans tous les sens de
l’
expression, qui peut sembler par ses prolongements européens voire mon
22
uropéens voire mondiaux, m’avoir beaucoup éloigné
de
mes sources neuchâteloises, et qui au contraire m’y ramène, non seule
23
en ce jour, mais par sa nature même, telle que je
la
conçois. Je voudrais donc saisir cette heureuse occasion pour essayer
24
donc saisir cette heureuse occasion pour essayer
de
vous dire et de vous faire sentir comment je crois voir converger le
25
te heureuse occasion pour essayer de vous dire et
de
vous faire sentir comment je crois voir converger le rôle d’un instit
26
vous faire sentir comment je crois voir converger
le
rôle d’un institut régional tel que celui que nous célébrons, et les
27
re sentir comment je crois voir converger le rôle
d’
un institut régional tel que celui que nous célébrons, et les efforts
28
tut régional tel que celui que nous célébrons, et
les
efforts de ceux qui ont entrepris d’élargir la formule fédéraliste au
29
tel que celui que nous célébrons, et les efforts
de
ceux qui ont entrepris d’élargir la formule fédéraliste aux dimension
30
lébrons, et les efforts de ceux qui ont entrepris
d’
élargir la formule fédéraliste aux dimensions de l’Europe entière. Nou
31
t les efforts de ceux qui ont entrepris d’élargir
la
formule fédéraliste aux dimensions de l’Europe entière. Nous vivons à
32
s d’élargir la formule fédéraliste aux dimensions
de
l’Europe entière. Nous vivons à l’heure de l’Europe, de son union sou
33
’élargir la formule fédéraliste aux dimensions de
l’
Europe entière. Nous vivons à l’heure de l’Europe, de son union souhai
34
aux dimensions de l’Europe entière. Nous vivons à
l’
heure de l’Europe, de son union souhaitée par tous et commencée par qu
35
nsions de l’Europe entière. Nous vivons à l’heure
de
l’Europe, de son union souhaitée par tous et commencée par quelques-u
36
ons de l’Europe entière. Nous vivons à l’heure de
l’
Europe, de son union souhaitée par tous et commencée par quelques-uns.
37
urope entière. Nous vivons à l’heure de l’Europe,
de
son union souhaitée par tous et commencée par quelques-uns. Mais beau
38
ques-uns. Mais beaucoup craignent que cette union
de
l’Europe ne soit acquise qu’au prix d’une uniformisation de nos cultu
39
s-uns. Mais beaucoup craignent que cette union de
l’
Europe ne soit acquise qu’au prix d’une uniformisation de nos cultures
40
ette union de l’Europe ne soit acquise qu’au prix
d’
une uniformisation de nos cultures diverses et de nos originalités rég
41
e ne soit acquise qu’au prix d’une uniformisation
de
nos cultures diverses et de nos originalités régionales ou locales. I
42
d’une uniformisation de nos cultures diverses et
de
nos originalités régionales ou locales. Ils redoutent, comme le profe
43
lités régionales ou locales. Ils redoutent, comme
le
professeur Röpke, dans une brochure que je viens de recevoir — et je
44
ans une brochure que je viens de recevoir — et je
le
cite — « la grande pâte d’une Europe une et indivisible, une Europe j
45
hure que je viens de recevoir — et je le cite — «
la
grande pâte d’une Europe une et indivisible, une Europe jacobine, sai
46
ns de recevoir — et je le cite — « la grande pâte
d’
une Europe une et indivisible, une Europe jacobine, saint-simonienne,
47
uleau compresseur écrasant sur son passage toutes
les
particularités politiques spirituelles et morales ». Je ne partage au
48
morales ». Je ne partage aucunement ces craintes.
L’
image du rouleau compresseur qui angoisse le professeur Röpke ne corre
49
ntes. L’image du rouleau compresseur qui angoisse
le
professeur Röpke ne correspond à rien de réel en Europe. À supposer q
50
angoisse le professeur Röpke ne correspond à rien
de
réel en Europe. À supposer que le Marché commun ait jamais eu cette i
51
rrespond à rien de réel en Europe. À supposer que
le
Marché commun ait jamais eu cette intention délibérée qu’on lui prête
52
délibérée qu’on lui prête vraiment sans justice,
d’
« écraser toutes nos particularités spirituelles et morales », on ne v
53
larités spirituelles et morales », on ne voit pas
de
quels moyens il disposerait pour arriver à ces fins criminelles, qui
54
es, qui étaient plutôt si je ne me trompe, celles
d’
un Staline, ou d’un Hitler, avec lesquels rien n’autorise à confondre
55
lutôt si je ne me trompe, celles d’un Staline, ou
d’
un Hitler, avec lesquels rien n’autorise à confondre des hommes tels q
56
e à confondre des hommes tels que Robert Schuman,
De
Gasperi, Adenauer, ni même le général de Gaulle. Il me paraît tout à
57
que Robert Schuman, De Gasperi, Adenauer, ni même
le
général de Gaulle. Il me paraît tout à fait évident qu’une Europe uni
58
ifiée et uniformisée « une et indivisible » selon
la
formule jacobine reprise par les cinq Républiques françaises successi
59
divisible » selon la formule jacobine reprise par
les
cinq Républiques françaises successives, non seulement n’a jamais été
60
é proposée par personne, par aucun des promoteurs
de
l’union de nos pays, mais encore n’aurait pas la moindre chance de se
61
roposée par personne, par aucun des promoteurs de
l’
union de nos pays, mais encore n’aurait pas la moindre chance de se ré
62
par personne, par aucun des promoteurs de l’union
de
nos pays, mais encore n’aurait pas la moindre chance de se réaliser j
63
de l’union de nos pays, mais encore n’aurait pas
la
moindre chance de se réaliser jamais sur l’initiative d’Européens sai
64
pays, mais encore n’aurait pas la moindre chance
de
se réaliser jamais sur l’initiative d’Européens sains d’esprit, et pa
65
t pas la moindre chance de se réaliser jamais sur
l’
initiative d’Européens sains d’esprit, et par le libre consentement no
66
dre chance de se réaliser jamais sur l’initiative
d’
Européens sains d’esprit, et par le libre consentement nos peuples. Éc
67
éaliser jamais sur l’initiative d’Européens sains
d’
esprit, et par le libre consentement nos peuples. Écartons ce fantôme
68
r l’initiative d’Européens sains d’esprit, et par
le
libre consentement nos peuples. Écartons ce fantôme lugubre. Restent
69
ons ce fantôme lugubre. Restent deux possibilités
de
réaliser notre union : l’une c’est l’Europe des États, l’autre c’est
70
ossibilités de réaliser notre union : l’une c’est
l’
Europe des États, l’autre c’est l’Europe fédérée. L’Europe des États (
71
n : l’une c’est l’Europe des États, l’autre c’est
l’
Europe fédérée. L’Europe des États (vrai nom de « l’Europe des patries
72
Europe des États, l’autre c’est l’Europe fédérée.
L’
Europe des États (vrai nom de « l’Europe des patries »), ce serait pra
73
st l’Europe fédérée. L’Europe des États (vrai nom
de
« l’Europe des patries »), ce serait pratiquement un système d’allian
74
Europe fédérée. L’Europe des États (vrai nom de «
l’
Europe des patries »), ce serait pratiquement un système d’alliances e
75
des patries »), ce serait pratiquement un système
d’
alliances entre les grands pays qui se disent encore absolument souver
76
serait pratiquement un système d’alliances entre
les
grands pays qui se disent encore absolument souverains. Ce système, n
77
notoirement insuffisant pour assurer notre unité
d’
action à l’échelle mondiale, aboutirait au surplus a une Europe dominé
78
t insuffisant pour assurer notre unité d’action à
l’
échelle mondiale, aboutirait au surplus a une Europe dominée par les g
79
e, aboutirait au surplus a une Europe dominée par
les
grandes nations au détriment des petites, pratiquement satellisées, e
80
ent satellisées, et j’ajouterai : au détriment de
la
culture. Car ces nations qui se disent encore « grandes », sont en ré
81
is qu’elles sont trop grandes pour assurer encore
la
vitalité culturelle de leurs régions : ce sont elles que l’on peut ac
82
randes pour assurer encore la vitalité culturelle
de
leurs régions : ce sont elles que l’on peut accuser, à bon droit, d’a
83
é culturelle de leurs régions : ce sont elles que
l’
on peut accuser, à bon droit, d’avoir délibérément uniformisé les « pa
84
ce sont elles que l’on peut accuser, à bon droit,
d’
avoir délibérément uniformisé les « particularités politiques, spiritu
85
ser, à bon droit, d’avoir délibérément uniformisé
les
« particularités politiques, spirituelles et morales » des régions qu
86
s, unifiées et privées plus ou moins complètement
de
leurs anciennes autonomies. En revanche, la formule fédéraliste a pou
87
ement de leurs anciennes autonomies. En revanche,
la
formule fédéraliste a pour fin et pour règle principale de préserver
88
e fédéraliste a pour fin et pour règle principale
de
préserver les particularités, les autonomies politiques ou culturelle
89
a pour fin et pour règle principale de préserver
les
particularités, les autonomies politiques ou culturelles, et de les p
90
règle principale de préserver les particularités,
les
autonomies politiques ou culturelles, et de les préserver par le moye
91
tés, les autonomies politiques ou culturelles, et
de
les préserver par le moyen d’une union à la fois forte et limitée, j’
92
, les autonomies politiques ou culturelles, et de
les
préserver par le moyen d’une union à la fois forte et limitée, j’ente
93
olitiques ou culturelles, et de les préserver par
le
moyen d’une union à la fois forte et limitée, j’entends : plus forte
94
ou culturelles, et de les préserver par le moyen
d’
une union à la fois forte et limitée, j’entends : plus forte que la so
95
fois forte et limitée, j’entends : plus forte que
la
somme de ses parties, mais strictement limitée par le contrat libreme
96
e et limitée, j’entends : plus forte que la somme
de
ses parties, mais strictement limitée par le contrat librement conclu
97
omme de ses parties, mais strictement limitée par
le
contrat librement conclu entre ses membres. Ainsi la Suisse a préserv
98
contrat librement conclu entre ses membres. Ainsi
la
Suisse a préservé l’autonomie de ses vingt-deux cantons, qui étaient
99
clu entre ses membres. Ainsi la Suisse a préservé
l’
autonomie de ses vingt-deux cantons, qui étaient et sont encore, selon
100
s membres. Ainsi la Suisse a préservé l’autonomie
de
ses vingt-deux cantons, qui étaient et sont encore, selon la Constitu
101
t-deux cantons, qui étaient et sont encore, selon
la
Constitution, vingt-deux États souverains ; ils se sont librement féd
102
s pour créer une force commune, après des siècles
de
dissensions et de guerres civiles. Ils ont été sauvés par leur union,
103
orce commune, après des siècles de dissensions et
de
guerres civiles. Ils ont été sauvés par leur union, et non pas unifor
104
s États européens, qui se trouvent être au nombre
de
vingt-cinq, comme nos cantons et demi-cantons, cette forme d’union fé
105
q, comme nos cantons et demi-cantons, cette forme
d’
union fédérale, forte mais limitée, me paraît la seule praticable dans
106
e d’union fédérale, forte mais limitée, me paraît
la
seule praticable dans un avenir pas trop lointain — le système des al
107
ule praticable dans un avenir pas trop lointain —
le
système des alliances restant insuffisant, et l’union totale, inconce
108
le système des alliances restant insuffisant, et
l’
union totale, inconcevable. Mais il y a plus : la cause du fédéralisme
109
l’union totale, inconcevable. Mais il y a plus :
la
cause du fédéralisme, en Europe, me paraît liée à la cause de la cult
110
cause du fédéralisme, en Europe, me paraît liée à
la
cause de la culture. Car la culture européenne a dépendu pendant des
111
fédéralisme, en Europe, me paraît liée à la cause
de
la culture. Car la culture européenne a dépendu pendant des siècles d
112
éralisme, en Europe, me paraît liée à la cause de
la
culture. Car la culture européenne a dépendu pendant des siècles de l
113
ope, me paraît liée à la cause de la culture. Car
la
culture européenne a dépendu pendant des siècles de l’existence et de
114
culture européenne a dépendu pendant des siècles
de
l’existence et de la vitalité d’un certain nombre de foyers locaux de
115
lture européenne a dépendu pendant des siècles de
l’
existence et de la vitalité d’un certain nombre de foyers locaux de cr
116
e a dépendu pendant des siècles de l’existence et
de
la vitalité d’un certain nombre de foyers locaux de création — qu’il
117
dépendu pendant des siècles de l’existence et de
la
vitalité d’un certain nombre de foyers locaux de création — qu’il s’a
118
dant des siècles de l’existence et de la vitalité
d’
un certain nombre de foyers locaux de création — qu’il s’agisse de pet
119
l’existence et de la vitalité d’un certain nombre
de
foyers locaux de création — qu’il s’agisse de petites cités comme cel
120
la vitalité d’un certain nombre de foyers locaux
de
création — qu’il s’agisse de petites cités comme celles qui ont fait
121
bre de foyers locaux de création — qu’il s’agisse
de
petites cités comme celles qui ont fait la Renaissance, ou de villes
122
agisse de petites cités comme celles qui ont fait
la
Renaissance, ou de villes comme Paris, Vienne, Milan ou Göttingen, co
123
ités comme celles qui ont fait la Renaissance, ou
de
villes comme Paris, Vienne, Milan ou Göttingen, considérées en tant q
124
lan ou Göttingen, considérées en tant que centres
d’
art et de recherches scientifiques ; de régions comme l’Ombrie, les Fl
125
ttingen, considérées en tant que centres d’art et
de
recherches scientifiques ; de régions comme l’Ombrie, les Flandres, l
126
ue centres d’art et de recherches scientifiques ;
de
régions comme l’Ombrie, les Flandres, la Provence ; de très petits Ét
127
et de recherches scientifiques ; de régions comme
l’
Ombrie, les Flandres, la Provence ; de très petits États comme Venise,
128
erches scientifiques ; de régions comme l’Ombrie,
les
Flandres, la Provence ; de très petits États comme Venise, ou Mantoue
129
fiques ; de régions comme l’Ombrie, les Flandres,
la
Provence ; de très petits États comme Venise, ou Mantoue, Genève ou W
130
gions comme l’Ombrie, les Flandres, la Provence ;
de
très petits États comme Venise, ou Mantoue, Genève ou Weimar ; ou enc
131
ou encore des universités autonomes, comme elles
l’
étaient toutes aux origines de notre culture commune, Padoue, Bologne,
132
onomes, comme elles l’étaient toutes aux origines
de
notre culture commune, Padoue, Bologne, la Sorbonne, Oxford, Coimbra
133
igines de notre culture commune, Padoue, Bologne,
la
Sorbonne, Oxford, Coimbra ou Cracovie. Or s’il est vrai que la vitali
134
Oxford, Coimbra ou Cracovie. Or s’il est vrai que
la
vitalité de notre culture dépend de celle de ces foyers locaux de cré
135
bra ou Cracovie. Or s’il est vrai que la vitalité
de
notre culture dépend de celle de ces foyers locaux de création, on ne
136
est vrai que la vitalité de notre culture dépend
de
celle de ces foyers locaux de création, on ne peut la maintenir aujou
137
que la vitalité de notre culture dépend de celle
de
ces foyers locaux de création, on ne peut la maintenir aujourd’hui qu
138
otre culture dépend de celle de ces foyers locaux
de
création, on ne peut la maintenir aujourd’hui qu’en mettant ces foyer
139
elle de ces foyers locaux de création, on ne peut
la
maintenir aujourd’hui qu’en mettant ces foyers au double bénéfice de
140
d’hui qu’en mettant ces foyers au double bénéfice
de
l’autonomie politique et de la liberté des échanges ; je voudrais dir
141
ui qu’en mettant ces foyers au double bénéfice de
l’
autonomie politique et de la liberté des échanges ; je voudrais dire :
142
rs au double bénéfice de l’autonomie politique et
de
la liberté des échanges ; je voudrais dire : en rendant ces foyers «
143
au double bénéfice de l’autonomie politique et de
la
liberté des échanges ; je voudrais dire : en rendant ces foyers « imm
144
udrais dire : en rendant ces foyers « immédiats à
l’
Europe »: donc en les libérant de l’emprise de l’État national. C’est
145
dant ces foyers « immédiats à l’Europe »: donc en
les
libérant de l’emprise de l’État national. C’est cela précisément que
146
rs « immédiats à l’Europe »: donc en les libérant
de
l’emprise de l’État national. C’est cela précisément que revendiquent
147
« immédiats à l’Europe »: donc en les libérant de
l’
emprise de l’État national. C’est cela précisément que revendiquent le
148
s à l’Europe »: donc en les libérant de l’emprise
de
l’État national. C’est cela précisément que revendiquent les fédérali
149
l’Europe »: donc en les libérant de l’emprise de
l’
État national. C’est cela précisément que revendiquent les fédéraliste
150
national. C’est cela précisément que revendiquent
les
fédéralistes modernes. Alors que la nation centralisée souffre au xxe
151
revendiquent les fédéralistes modernes. Alors que
la
nation centralisée souffre au xxe siècle du double désavantage d’êtr
152
isée souffre au xxe siècle du double désavantage
d’
être à la fois trop petite et trop grande, la formule fédérale offrira
153
tage d’être à la fois trop petite et trop grande,
la
formule fédérale offrirait à nos divers pays, dans l’Europe unie, le
154
ormule fédérale offrirait à nos divers pays, dans
l’
Europe unie, le double avantage de participer à un grand ensemble tout
155
offrirait à nos divers pays, dans l’Europe unie,
le
double avantage de participer à un grand ensemble tout en conservant
156
vers pays, dans l’Europe unie, le double avantage
de
participer à un grand ensemble tout en conservant les bénéfices socia
157
participer à un grand ensemble tout en conservant
les
bénéfices sociaux et culturels qui sont ceux du petit État. Elle offr
158
s. En effet, dans une Europe fédérée — disons sur
le
modèle suisse — à mesure que les frontières nationales seront dévalor
159
érée — disons sur le modèle suisse — à mesure que
les
frontières nationales seront dévalorisées (comme elles le sont déjà,
160
ières nationales seront dévalorisées (comme elles
le
sont déjà, progressivement, entre les Six du Marché commun), les régi
161
(comme elles le sont déjà, progressivement, entre
les
Six du Marché commun), les régions se verront immédiatement revaloris
162
progressivement, entre les Six du Marché commun),
les
régions se verront immédiatement revalorisées ; et alors le jeu de le
163
se verront immédiatement revalorisées ; et alors
le
jeu de leurs échanges et de leurs affinités réciproques pourra de nou
164
ront immédiatement revalorisées ; et alors le jeu
de
leurs échanges et de leurs affinités réciproques pourra de nouveau s’
165
valorisées ; et alors le jeu de leurs échanges et
de
leurs affinités réciproques pourra de nouveau s’exercer librement san
166
bitraires posées au xixe siècle physiquement par
les
douanes et moralement par les allégeances nationales absolues. Déjà,
167
le physiquement par les douanes et moralement par
les
allégeances nationales absolues. Déjà, l’on peut observer dans un pay
168
nt par les allégeances nationales absolues. Déjà,
l’
on peut observer dans un pays aussi unitaire et centralisé que la Fran
169
ver dans un pays aussi unitaire et centralisé que
la
France une tendance très marquée vers la création de « métropoles rég
170
lisé que la France une tendance très marquée vers
la
création de « métropoles régionales », prenant pour foyer une grande
171
France une tendance très marquée vers la création
de
« métropoles régionales », prenant pour foyer une grande ville ou un
172
mme Aix-Marseille-Étang de Berre), et s’efforçant
de
retrouver une autonomie à la fois économique, administrative et cultu
173
n phénomène du même ordre s’observe en Italie, où
l’
on a vu, au cours des quinze dernières années, le Val d’Aoste, la Sard
174
l’on a vu, au cours des quinze dernières années,
le
Val d’Aoste, la Sardaigne et la Sicile obtenir des statuts d’autonomi
175
vu, au cours des quinze dernières années, le Val
d’
Aoste, la Sardaigne et la Sicile obtenir des statuts d’autonomie parti
176
ours des quinze dernières années, le Val d’Aoste,
la
Sardaigne et la Sicile obtenir des statuts d’autonomie partielle. Cec
177
dernières années, le Val d’Aoste, la Sardaigne et
la
Sicile obtenir des statuts d’autonomie partielle. Ceci me paraît impo
178
te, la Sardaigne et la Sicile obtenir des statuts
d’
autonomie partielle. Ceci me paraît important du point de vue de la cu
179
rtielle. Ceci me paraît important du point de vue
de
la culture en Europe. Car toute culture est création de diversité, de
180
elle. Ceci me paraît important du point de vue de
la
culture en Europe. Car toute culture est création de diversité, de di
181
culture en Europe. Car toute culture est création
de
diversité, de différences de niveau, toute culture est lutte permanen
182
ope. Car toute culture est création de diversité,
de
différences de niveau, toute culture est lutte permanente contre ce q
183
culture est création de diversité, de différences
de
niveau, toute culture est lutte permanente contre ce que les physicie
184
toute culture est lutte permanente contre ce que
les
physiciens ont baptisé la loi de l’entropie, loi de l’égalisation cro
185
rmanente contre ce que les physiciens ont baptisé
la
loi de l’entropie, loi de l’égalisation croissante des différences de
186
e contre ce que les physiciens ont baptisé la loi
de
l’entropie, loi de l’égalisation croissante des différences de potent
187
ontre ce que les physiciens ont baptisé la loi de
l’
entropie, loi de l’égalisation croissante des différences de potentiel
188
physiciens ont baptisé la loi de l’entropie, loi
de
l’égalisation croissante des différences de potentiel, de la dégradat
189
ysiciens ont baptisé la loi de l’entropie, loi de
l’
égalisation croissante des différences de potentiel, de la dégradation
190
, loi de l’égalisation croissante des différences
de
potentiel, de la dégradation croissante et irréversible des énergies
191
lisation croissante des différences de potentiel,
de
la dégradation croissante et irréversible des énergies les plus haute
192
ation croissante des différences de potentiel, de
la
dégradation croissante et irréversible des énergies les plus hautes e
193
gradation croissante et irréversible des énergies
les
plus hautes en simple chaleur, qui est la forme la plus basse de l’én
194
ergies les plus hautes en simple chaleur, qui est
la
forme la plus basse de l’énergie, et qui entraîne ainsi le cosmos tou
195
s plus hautes en simple chaleur, qui est la forme
la
plus basse de l’énergie, et qui entraîne ainsi le cosmos tout entier
196
en simple chaleur, qui est la forme la plus basse
de
l’énergie, et qui entraîne ainsi le cosmos tout entier vers « la mort
197
simple chaleur, qui est la forme la plus basse de
l’
énergie, et qui entraîne ainsi le cosmos tout entier vers « la mort ti
198
la plus basse de l’énergie, et qui entraîne ainsi
le
cosmos tout entier vers « la mort tiède », vers un état d’indifférenc
199
t qui entraîne ainsi le cosmos tout entier vers «
la
mort tiède », vers un état d’indifférence générale annonciateur de la
200
tout entier vers « la mort tiède », vers un état
d’
indifférence générale annonciateur de la fin. Toute culture digne de c
201
vers un état d’indifférence générale annonciateur
de
la fin. Toute culture digne de ce nom est une victoire sur l’entropie
202
s un état d’indifférence générale annonciateur de
la
fin. Toute culture digne de ce nom est une victoire sur l’entropie, s
203
érale annonciateur de la fin. Toute culture digne
de
ce nom est une victoire sur l’entropie, sur l’uniformité des goûts et
204
oute culture digne de ce nom est une victoire sur
l’
entropie, sur l’uniformité des goûts et des couleurs ; toute culture c
205
ne de ce nom est une victoire sur l’entropie, sur
l’
uniformité des goûts et des couleurs ; toute culture consiste à mainte
206
ure consiste à maintenir ou à recréer des centres
d’
énergie plus élevée que la moyenne, plus éclairante, plus rayonnante.
207
u à recréer des centres d’énergie plus élevée que
la
moyenne, plus éclairante, plus rayonnante. Il faut bien reconnaître q
208
ante. Il faut bien reconnaître qu’au xxe siècle,
les
forces qui tendent à uniformiser nos mœurs et coutumes ont reçu un pu
209
nos mœurs et coutumes ont reçu un puissant appui
de
la technique. Si vous songez que dans nos grands pays — et pas seulem
210
s mœurs et coutumes ont reçu un puissant appui de
la
technique. Si vous songez que dans nos grands pays — et pas seulement
211
rique — chaque soir, dix millions, vingt millions
d’
hommes, de femmes et d’enfants subissent à la même heure le même spect
212
aque soir, dix millions, vingt millions d’hommes,
de
femmes et d’enfants subissent à la même heure le même spectacle, les
213
x millions, vingt millions d’hommes, de femmes et
d’
enfants subissent à la même heure le même spectacle, les mêmes émotion
214
ions d’hommes, de femmes et d’enfants subissent à
la
même heure le même spectacle, les mêmes émotions télécommandées, et c
215
de femmes et d’enfants subissent à la même heure
le
même spectacle, les mêmes émotions télécommandées, et cela quels que
216
ants subissent à la même heure le même spectacle,
les
mêmes émotions télécommandées, et cela quels que soient leur milieu,
217
tion, leurs croyances, leur condition sociale, ou
le
lieu où ils vivent — cette simultanéité sans précédent des émotions p
218
multanéité sans précédent des émotions provoquées
de
l’extérieur vous donnera une petite idée des forces de malaxage moral
219
tanéité sans précédent des émotions provoquées de
l’
extérieur vous donnera une petite idée des forces de malaxage moral et
220
extérieur vous donnera une petite idée des forces
de
malaxage moral et affectif qui sont à l’œuvre dans notre société occi
221
s forces de malaxage moral et affectif qui sont à
l’
œuvre dans notre société occidentale. Ah certes ! ce n’est pas le Marc
222
tre société occidentale. Ah certes ! ce n’est pas
le
Marché commun qui aura jamais un tel pouvoir sur nos désirs, nos imag
223
rait d’ailleurs tout à fait vain — des moyens que
la
technique moderne met au service de la culture des masses : TV, radio
224
es moyens que la technique moderne met au service
de
la culture des masses : TV, radio et cinéma, voyages à bon marché, li
225
moyens que la technique moderne met au service de
la
culture des masses : TV, radio et cinéma, voyages à bon marché, livre
226
TV, radio et cinéma, voyages à bon marché, livres
de
poche vendus par millions ; je m’en réjouis, bien au contraire, pour
227
llions ; je m’en réjouis, bien au contraire, pour
les
millions de jeunes gens qui trouvent ainsi l’occasion d’accéder à la
228
’en réjouis, bien au contraire, pour les millions
de
jeunes gens qui trouvent ainsi l’occasion d’accéder à la culture. Mai
229
ur les millions de jeunes gens qui trouvent ainsi
l’
occasion d’accéder à la culture. Mais d’autre part, je ne puis pas oub
230
ions de jeunes gens qui trouvent ainsi l’occasion
d’
accéder à la culture. Mais d’autre part, je ne puis pas oublier qu’il
231
es gens qui trouvent ainsi l’occasion d’accéder à
la
culture. Mais d’autre part, je ne puis pas oublier qu’il s’agit là se
232
je ne puis pas oublier qu’il s’agit là seulement
de
moyens de diffusion, répandant au hasard les produits culturels les p
233
s pas oublier qu’il s’agit là seulement de moyens
de
diffusion, répandant au hasard les produits culturels les plus hétéro
234
ement de moyens de diffusion, répandant au hasard
les
produits culturels les plus hétéroclites — et non pas de culture grad
235
usion, répandant au hasard les produits culturels
les
plus hétéroclites — et non pas de culture graduellement enseignée et
236
uits culturels les plus hétéroclites — et non pas
de
culture graduellement enseignée et assimilée, moins encore de culture
237
raduellement enseignée et assimilée, moins encore
de
culture créatrice. Cette culture de masse peut devenir un danger dans
238
moins encore de culture créatrice. Cette culture
de
masse peut devenir un danger dans la mesure où elle habituera des cen
239
ette culture de masse peut devenir un danger dans
la
mesure où elle habituera des centaines de millions d’Européens à gobe
240
er dans la mesure où elle habituera des centaines
de
millions d’Européens à gober passivement les mêmes nourritures, sans
241
esure où elle habituera des centaines de millions
d’
Européens à gober passivement les mêmes nourritures, sans rapports (ou
242
aines de millions d’Européens à gober passivement
les
mêmes nourritures, sans rapports (ou seulement par hasard) avec leurs
243
indifférenciée, uniformisante, il me paraît vital
d’
opposer une demande toujours plus exigeante et sélective, toujours plu
244
qui sont locales, nécessairement, ou régionales.
La
TV actuellement au service des États joue en somme le même rôle unifo
245
V actuellement au service des États joue en somme
le
même rôle uniformisant que l’instruction publique au xixe siècle, et
246
États joue en somme le même rôle uniformisant que
l’
instruction publique au xixe siècle, et que la propagande dans les an
247
ue l’instruction publique au xixe siècle, et que
la
propagande dans les années de triomphes totalitaires : elle joue le m
248
blique au xixe siècle, et que la propagande dans
les
années de triomphes totalitaires : elle joue le même rôle que l’État
249
ixe siècle, et que la propagande dans les années
de
triomphes totalitaires : elle joue le même rôle que l’État français i
250
les années de triomphes totalitaires : elle joue
le
même rôle que l’État français imposant de Paris les mêmes slogans nat
251
iomphes totalitaires : elle joue le même rôle que
l’
État français imposant de Paris les mêmes slogans nationalistes à tout
252
le joue le même rôle que l’État français imposant
de
Paris les mêmes slogans nationalistes à toutes les provinces, voire a
253
e même rôle que l’État français imposant de Paris
les
mêmes slogans nationalistes à toutes les provinces, voire aux colonie
254
de Paris les mêmes slogans nationalistes à toutes
les
provinces, voire aux colonies africaines où les petits nègres apprena
255
s les provinces, voire aux colonies africaines où
les
petits nègres apprenaient dans les manuels parisiens que leurs ancêtr
256
africaines où les petits nègres apprenaient dans
les
manuels parisiens que leurs ancêtres étaient gaulois et blonds. Et l’
257
que leurs ancêtres étaient gaulois et blonds. Et
l’
on sait ce qu’a produit ce système : le titre du livre fameux d’un soc
258
blonds. Et l’on sait ce qu’a produit ce système :
le
titre du livre fameux d’un sociologue contemporain, J.-F. Gravier, le
259
u’a produit ce système : le titre du livre fameux
d’
un sociologue contemporain, J.-F. Gravier, le résume d’une manière fra
260
meux d’un sociologue contemporain, J.-F. Gravier,
le
résume d’une manière frappante : Paris et le désert français. Les rég
261
sociologue contemporain, J.-F. Gravier, le résume
d’
une manière frappante : Paris et le désert français. Les régions, jadi
262
ier, le résume d’une manière frappante : Paris et
le
désert français. Les régions, jadis créatrices, sont devenues la prov
263
manière frappante : Paris et le désert français.
Les
régions, jadis créatrices, sont devenues la province, synonyme de l’e
264
ais. Les régions, jadis créatrices, sont devenues
la
province, synonyme de l’ennui et de la médiocrité sans espoir. Il fau
265
s créatrices, sont devenues la province, synonyme
de
l’ennui et de la médiocrité sans espoir. Il faut donc, plus que jamai
266
réatrices, sont devenues la province, synonyme de
l’
ennui et de la médiocrité sans espoir. Il faut donc, plus que jamais,
267
sont devenues la province, synonyme de l’ennui et
de
la médiocrité sans espoir. Il faut donc, plus que jamais, ranimer les
268
t devenues la province, synonyme de l’ennui et de
la
médiocrité sans espoir. Il faut donc, plus que jamais, ranimer les fo
269
ns espoir. Il faut donc, plus que jamais, ranimer
les
foyers de la culture régionale et locale. Il faut que chaque cité viv
270
Il faut donc, plus que jamais, ranimer les foyers
de
la culture régionale et locale. Il faut que chaque cité vivante redev
271
faut donc, plus que jamais, ranimer les foyers de
la
culture régionale et locale. Il faut que chaque cité vivante redevien
272
ut que chaque cité vivante redevienne comme jadis
la
capitale d’une région bien typique, bien intégrée — peu importe ses d
273
e cité vivante redevienne comme jadis la capitale
d’
une région bien typique, bien intégrée — peu importe ses dimensions, o
274
u mieux vaut qu’elles ne soient pas trop vastes —
d’
une région qui possède, comme le dit Valéry dans un beau vers : « Cett
275
pas trop vastes — d’une région qui possède, comme
le
dit Valéry dans un beau vers : « Cette inimitable saveur que l’on ne
276
dans un beau vers : « Cette inimitable saveur que
l’
on ne trouve qu’à soi-même. » Voici donc ma thèse principale : dans le
277
soi-même. » Voici donc ma thèse principale : dans
les
perspectives ouvertes par une Europe en train de s’unir, et devant le
278
rtes par une Europe en train de s’unir, et devant
les
promesses mais aussi les dangers de la culture de masse, il importe p
279
ain de s’unir, et devant les promesses mais aussi
les
dangers de la culture de masse, il importe plus que jamais de mainten
280
r, et devant les promesses mais aussi les dangers
de
la culture de masse, il importe plus que jamais de maintenir ou de cr
281
et devant les promesses mais aussi les dangers de
la
culture de masse, il importe plus que jamais de maintenir ou de créer
282
es promesses mais aussi les dangers de la culture
de
masse, il importe plus que jamais de maintenir ou de créer des foyers
283
e la culture de masse, il importe plus que jamais
de
maintenir ou de créer des foyers régionaux de culture vécue, assimilé
284
masse, il importe plus que jamais de maintenir ou
de
créer des foyers régionaux de culture vécue, assimilée par une commun
285
ais de maintenir ou de créer des foyers régionaux
de
culture vécue, assimilée par une communauté bien liée et consciente d
286
imilée par une communauté bien liée et consciente
de
ses valeurs. C’est dire le rôle vital qui incombe aujourd’hui à des i
287
ien liée et consciente de ses valeurs. C’est dire
le
rôle vital qui incombe aujourd’hui à des instituts comme le vôtre — c
288
II. « Devenons nous-mêmes ! » Après
la
thèse, l’antithèse. Tous les instituts régionaux ou locaux qui se mul
289
II. « Devenons nous-mêmes ! » Après la thèse,
l’
antithèse. Tous les instituts régionaux ou locaux qui se multiplient s
290
ous-mêmes ! » Après la thèse, l’antithèse. Tous
les
instituts régionaux ou locaux qui se multiplient si heureusement dans
291
nos divers pays, courent un risque majeur : celui
de
se refermer sur eux-mêmes, d’adopter une attitude défensive et craint
292
sque majeur : celui de se refermer sur eux-mêmes,
d’
adopter une attitude défensive et craintive, voire réactionnaire, de l
293
tude défensive et craintive, voire réactionnaire,
de
livrer un combat d’arrière-garde contre le siècle — et cela, au nom d
294
aintive, voire réactionnaire, de livrer un combat
d’
arrière-garde contre le siècle — et cela, au nom de certaines devises
295
naire, de livrer un combat d’arrière-garde contre
le
siècle — et cela, au nom de certaines devises mises à la mode par le
296
le — et cela, au nom de certaines devises mises à
la
mode par le xixe siècle romantique et nationaliste, telles que : con
297
, au nom de certaines devises mises à la mode par
le
xixe siècle romantique et nationaliste, telles que : conserver ses r
298
ste, telles que : conserver ses racines, cultiver
le
génie du lieu, ou encore : rester soi-même. Certes, ces devises polit
299
itico-littéraires expriment des volontés saines à
l’
origine. Mais en les répétant trop facilement, en les transformant en
300
xpriment des volontés saines à l’origine. Mais en
les
répétant trop facilement, en les transformant en slogans, et finaleme
301
origine. Mais en les répétant trop facilement, en
les
transformant en slogans, et finalement en les prenant trop à la lettr
302
en les transformant en slogans, et finalement en
les
prenant trop à la lettre, on en fait les devises d’une certaine facil
303
t en slogans, et finalement en les prenant trop à
la
lettre, on en fait les devises d’une certaine facilité ou paresse d’e
304
ement en les prenant trop à la lettre, on en fait
les
devises d’une certaine facilité ou paresse d’esprit, d’un certain con
305
prenant trop à la lettre, on en fait les devises
d’
une certaine facilité ou paresse d’esprit, d’un certain conservatisme
306
it les devises d’une certaine facilité ou paresse
d’
esprit, d’un certain conservatisme qui risque bien de ne rien conserve
307
ises d’une certaine facilité ou paresse d’esprit,
d’
un certain conservatisme qui risque bien de ne rien conserver de valab
308
sprit, d’un certain conservatisme qui risque bien
de
ne rien conserver de valable. Il me paraît utile, pour nous tous — ca
309
onservatisme qui risque bien de ne rien conserver
de
valable. Il me paraît utile, pour nous tous — car nous sommes tous fé
310
mmes tous fédéralistes, je pense, tout au moins à
l’
échelle du canton et de la Suisse — de rester bien conscients de cette
311
je pense, tout au moins à l’échelle du canton et
de
la Suisse — de rester bien conscients de cette tentation permanente d
312
pense, tout au moins à l’échelle du canton et de
la
Suisse — de rester bien conscients de cette tentation permanente du r
313
au moins à l’échelle du canton et de la Suisse —
de
rester bien conscients de cette tentation permanente du régionalisme
314
anton et de la Suisse — de rester bien conscients
de
cette tentation permanente du régionalisme contre laquelle, je m’empr
315
te du régionalisme contre laquelle, je m’empresse
de
le dire, l’Institut neuchâtelois me paraît avoir fort bien résisté, d
316
du régionalisme contre laquelle, je m’empresse de
le
dire, l’Institut neuchâtelois me paraît avoir fort bien résisté, dès
317
alisme contre laquelle, je m’empresse de le dire,
l’
Institut neuchâtelois me paraît avoir fort bien résisté, dès ses début
318
ort bien résisté, dès ses débuts. Prenons d’abord
l’
expression de l’enracinement local, des racines que tout individu sera
319
sté, dès ses débuts. Prenons d’abord l’expression
de
l’enracinement local, des racines que tout individu serait censé plon
320
, dès ses débuts. Prenons d’abord l’expression de
l’
enracinement local, des racines que tout individu serait censé plonger
321
l incolore ou subversif, dévirilisé, pauvre jouet
de
toutes les idéologies. C’est Maurice Barrès, comme on sait, qui a fa
322
ou subversif, dévirilisé, pauvre jouet de toutes
les
idéologies. C’est Maurice Barrès, comme on sait, qui a fait la fortu
323
C’est Maurice Barrès, comme on sait, qui a fait
la
fortune de ce terme. Barrès écrivait en un temps où les nationalismes
324
rice Barrès, comme on sait, qui a fait la fortune
de
ce terme. Barrès écrivait en un temps où les nationalismes se faisaie
325
rtune de ce terme. Barrès écrivait en un temps où
les
nationalismes se faisaient doctrinaires, et où la civilisation indust
326
es nationalismes se faisaient doctrinaires, et où
la
civilisation industrielle commençait à manifester son pouvoir inquiét
327
le commençait à manifester son pouvoir inquiétant
de
transformer les paysans attachés à la glèbe en ouvriers citadins et n
328
manifester son pouvoir inquiétant de transformer
les
paysans attachés à la glèbe en ouvriers citadins et nomades, déplacés
329
inquiétant de transformer les paysans attachés à
la
glèbe en ouvriers citadins et nomades, déplacés d’une usine ou d’une
330
a glèbe en ouvriers citadins et nomades, déplacés
d’
une usine ou d’une ville à l’autre par la loi de l’offre et de la dema
331
iers citadins et nomades, déplacés d’une usine ou
d’
une ville à l’autre par la loi de l’offre et de la demande. Toute une
332
déplacés d’une usine ou d’une ville à l’autre par
la
loi de l’offre et de la demande. Toute une littérature s’est développ
333
s d’une usine ou d’une ville à l’autre par la loi
de
l’offre et de la demande. Toute une littérature s’est développée auto
334
’une usine ou d’une ville à l’autre par la loi de
l’
offre et de la demande. Toute une littérature s’est développée autour
335
ou d’une ville à l’autre par la loi de l’offre et
de
la demande. Toute une littérature s’est développée autour de cette no
336
d’une ville à l’autre par la loi de l’offre et de
la
demande. Toute une littérature s’est développée autour de cette notio
337
ttérature s’est développée autour de cette notion
de
racines, d’enracinement, et contre les « déracinés », titre du plus f
338
est développée autour de cette notion de racines,
d’
enracinement, et contre les « déracinés », titre du plus fameux roman
339
ette notion de racines, d’enracinement, et contre
les
« déracinés », titre du plus fameux roman de Barrès. Je reviendrai su
340
tre les « déracinés », titre du plus fameux roman
de
Barrès. Je reviendrai sur ce qu’il y a de vrai dans cette image. Pour
341
x roman de Barrès. Je reviendrai sur ce qu’il y a
de
vrai dans cette image. Pour l’instant, je voudrais signaler ses dange
342
i sur ce qu’il y a de vrai dans cette image. Pour
l’
instant, je voudrais signaler ses dangers. Tout d’abord, une observati
343
bservation tout à fait simple : s’il est vrai que
la
culture au sens actuel dérive son nom de l’agriculture, c’est-à-dire
344
vrai que la culture au sens actuel dérive son nom
de
l’agriculture, c’est-à-dire de la culture des produits de la terre, i
345
i que la culture au sens actuel dérive son nom de
l’
agriculture, c’est-à-dire de la culture des produits de la terre, il n
346
uel dérive son nom de l’agriculture, c’est-à-dire
de
la culture des produits de la terre, il n’en est pas moins vrai que s
347
dérive son nom de l’agriculture, c’est-à-dire de
la
culture des produits de la terre, il n’en est pas moins vrai que son
348
iculture, c’est-à-dire de la culture des produits
de
la terre, il n’en est pas moins vrai que son progrès consiste à dépas
349
lture, c’est-à-dire de la culture des produits de
la
terre, il n’en est pas moins vrai que son progrès consiste à dépasser
350
e son progrès consiste à dépasser ce stade humain
de
la fixation d’un clan dans une clairière, conquête de l’âge néolithiq
351
on progrès consiste à dépasser ce stade humain de
la
fixation d’un clan dans une clairière, conquête de l’âge néolithique.
352
onsiste à dépasser ce stade humain de la fixation
d’
un clan dans une clairière, conquête de l’âge néolithique. Un excellen
353
a fixation d’un clan dans une clairière, conquête
de
l’âge néolithique. Un excellent essayiste contemporain, le Roumain de
354
ixation d’un clan dans une clairière, conquête de
l’
âge néolithique. Un excellent essayiste contemporain, le Roumain de Pa
355
néolithique. Un excellent essayiste contemporain,
le
Roumain de Paris Cioran, prétend que les voies de la civilisation con
356
. Un excellent essayiste contemporain, le Roumain
de
Paris Cioran, prétend que les voies de la civilisation conduisent les
357
emporain, le Roumain de Paris Cioran, prétend que
les
voies de la civilisation conduisent les Européens « de l’agriculture
358
le Roumain de Paris Cioran, prétend que les voies
de
la civilisation conduisent les Européens « de l’agriculture au parado
359
Roumain de Paris Cioran, prétend que les voies de
la
civilisation conduisent les Européens « de l’agriculture au paradoxe
360
étend que les voies de la civilisation conduisent
les
Européens « de l’agriculture au paradoxe ». Sans aller jusqu’au parad
361
ies de la civilisation conduisent les Européens «
de
l’agriculture au paradoxe ». Sans aller jusqu’au paradoxe, je crois q
362
de la civilisation conduisent les Européens « de
l’
agriculture au paradoxe ». Sans aller jusqu’au paradoxe, je crois qu’i
363
er jusqu’au paradoxe, je crois qu’il est loisible
d’
affirmer que nous ne tenons pas nos valeurs culturelles de la terre, d
364
er que nous ne tenons pas nos valeurs culturelles
de
la terre, du terroir natal, mais plutôt de la circulation d’idées, vo
365
que nous ne tenons pas nos valeurs culturelles de
la
terre, du terroir natal, mais plutôt de la circulation d’idées, voire
366
relles de la terre, du terroir natal, mais plutôt
de
la circulation d’idées, voire de modes nées dans des esprits ou dans
367
les de la terre, du terroir natal, mais plutôt de
la
circulation d’idées, voire de modes nées dans des esprits ou dans des
368
, du terroir natal, mais plutôt de la circulation
d’
idées, voire de modes nées dans des esprits ou dans des cours « étrang
369
tal, mais plutôt de la circulation d’idées, voire
de
modes nées dans des esprits ou dans des cours « étrangers », le plus
370
dans des esprits ou dans des cours « étrangers »,
le
plus souvent très loin de notre lieu de naissance. Le christianisme p
371
angers », le plus souvent très loin de notre lieu
de
naissance. Le christianisme par exemple, ou l’humanisme, ou les scien
372
lus souvent très loin de notre lieu de naissance.
Le
christianisme par exemple, ou l’humanisme, ou les sciences, ou les st
373
eu de naissance. Le christianisme par exemple, ou
l’
humanisme, ou les sciences, ou les styles majeurs de nos arts, ne sont
374
Le christianisme par exemple, ou l’humanisme, ou
les
sciences, ou les styles majeurs de nos arts, ne sont pas des produits
375
par exemple, ou l’humanisme, ou les sciences, ou
les
styles majeurs de nos arts, ne sont pas des produits tirés de notre s
376
humanisme, ou les sciences, ou les styles majeurs
de
nos arts, ne sont pas des produits tirés de notre sol par le moyen de
377
jeurs de nos arts, ne sont pas des produits tirés
de
notre sol par le moyen de racines imaginaires ou symboliques. Ils nou
378
, ne sont pas des produits tirés de notre sol par
le
moyen de racines imaginaires ou symboliques. Ils nous sont venus de l
379
pas des produits tirés de notre sol par le moyen
de
racines imaginaires ou symboliques. Ils nous sont venus de loin, port
380
boliques. Ils nous sont venus de loin, portés par
de
grands vents qui ont fait le tour du continent, et parfois de la terr
381
de loin, portés par de grands vents qui ont fait
le
tour du continent, et parfois de la terre entière. L’homme est un ani
382
nts qui ont fait le tour du continent, et parfois
de
la terre entière. L’homme est un animal, et non pas un légume ! Il es
383
qui ont fait le tour du continent, et parfois de
la
terre entière. L’homme est un animal, et non pas un légume ! Il est n
384
our du continent, et parfois de la terre entière.
L’
homme est un animal, et non pas un légume ! Il est nomade, depuis Adam
385
s Adam, c’est sa nature, « errant et voyageur sur
la
terre », qui est à la fois le lieu de son exil et sa patrie partout o
386
ant et voyageur sur la terre », qui est à la fois
le
lieu de son exil et sa patrie partout où il ira, comme disait le pape
387
oyageur sur la terre », qui est à la fois le lieu
de
son exil et sa patrie partout où il ira, comme disait le pape Urbain
388
exil et sa patrie partout où il ira, comme disait
le
pape Urbain II dans son appel à la première croisade. Et d’ailleurs,
389
el à la première croisade. Et d’ailleurs, même si
l’
on admet l’image de l’enracinement, en tant qu’image, on fera bien de
390
mière croisade. Et d’ailleurs, même si l’on admet
l’
image de l’enracinement, en tant qu’image, on fera bien de ne jamais o
391
oisade. Et d’ailleurs, même si l’on admet l’image
de
l’enracinement, en tant qu’image, on fera bien de ne jamais oublier q
392
ade. Et d’ailleurs, même si l’on admet l’image de
l’
enracinement, en tant qu’image, on fera bien de ne jamais oublier que
393
de l’enracinement, en tant qu’image, on fera bien
de
ne jamais oublier que le légume qui a la plus grosse racine, qui est
394
t qu’image, on fera bien de ne jamais oublier que
le
légume qui a la plus grosse racine, qui est tout racine, pourrait-on
395
era bien de ne jamais oublier que le légume qui a
la
plus grosse racine, qui est tout racine, pourrait-on dire, est justem
396
cine, pourrait-on dire, est justement celui qui a
la
pire réputation en littérature : le navet. La culture, les valeurs cr
397
t celui qui a la pire réputation en littérature :
le
navet. La culture, les valeurs créatrices, se transmettent comme des
398
i a la pire réputation en littérature : le navet.
La
culture, les valeurs créatrices, se transmettent comme des graines ai
399
réputation en littérature : le navet. La culture,
les
valeurs créatrices, se transmettent comme des graines ailées, voyagea
400
nsmettent comme des graines ailées, voyageant sur
la
face de la terre. Et certes il faut qu’une graine se pose quelque par
401
t comme des graines ailées, voyageant sur la face
de
la terre. Et certes il faut qu’une graine se pose quelque part pour y
402
omme des graines ailées, voyageant sur la face de
la
terre. Et certes il faut qu’une graine se pose quelque part pour y ré
403
es idées, des concepts, des valeurs, des procédés
de
l’art, germer et fleurir subitement dans les petites cités républicai
404
idées, des concepts, des valeurs, des procédés de
l’
art, germer et fleurir subitement dans les petites cités républicaines
405
cédés de l’art, germer et fleurir subitement dans
les
petites cités républicaines ou ducales de l’Italie du xve siècle, et
406
t dans les petites cités républicaines ou ducales
de
l’Italie du xve siècle, et donner lieu à la Renaissance. Idées nomad
407
ans les petites cités républicaines ou ducales de
l’
Italie du xve siècle, et donner lieu à la Renaissance. Idées nomades,
408
ales de l’Italie du xve siècle, et donner lieu à
la
Renaissance. Idées nomades, trouvant leur lieu privilégié au croiseme
409
ades, trouvant leur lieu privilégié au croisement
de
divers courants, dans un milieu qui les attend, qui les accueille. Se
410
croisement de divers courants, dans un milieu qui
les
attend, qui les accueille. Serait-ce à cause de la nature de son sol
411
vers courants, dans un milieu qui les attend, qui
les
accueille. Serait-ce à cause de la nature de son sol et de son terroi
412
s attend, qui les accueille. Serait-ce à cause de
la
nature de son sol et de son terroir ? Non, c’est à cause d’une certai
413
qui les accueille. Serait-ce à cause de la nature
de
son sol et de son terroir ? Non, c’est à cause d’une certaine soif la
414
lle. Serait-ce à cause de la nature de son sol et
de
son terroir ? Non, c’est à cause d’une certaine soif latente, d’une c
415
de son sol et de son terroir ? Non, c’est à cause
d’
une certaine soif latente, d’une certaine clientèle en puissance, et d
416
? Non, c’est à cause d’une certaine soif latente,
d’
une certaine clientèle en puissance, et d’une attitude collective créé
417
atente, d’une certaine clientèle en puissance, et
d’
une attitude collective créée peut-être par un prince ou par des maîtr
418
ar un groupe ou des institutions. On évoquera ici
le
génie du lieu. La région de Sienne, dira-t-on, est un paysage qui por
419
s institutions. On évoquera ici le génie du lieu.
La
région de Sienne, dira-t-on, est un paysage qui porte à peindre. Mais
420
ions. On évoquera ici le génie du lieu. La région
de
Sienne, dira-t-on, est un paysage qui porte à peindre. Mais si l’une
421
e qui porte à peindre. Mais si l’une des couleurs
de
la palette porte en effet le nom de terre de Sienne, c’est bien moins
422
ui porte à peindre. Mais si l’une des couleurs de
la
palette porte en effet le nom de terre de Sienne, c’est bien moins à
423
i l’une des couleurs de la palette porte en effet
le
nom de terre de Sienne, c’est bien moins à la terre du pays qu’elle l
424
des couleurs de la palette porte en effet le nom
de
terre de Sienne, c’est bien moins à la terre du pays qu’elle le doit
425
eurs de la palette porte en effet le nom de terre
de
Sienne, c’est bien moins à la terre du pays qu’elle le doit — on trou
426
fet le nom de terre de Sienne, c’est bien moins à
la
terre du pays qu’elle le doit — on trouve la même ailleurs, en Proven
427
enne, c’est bien moins à la terre du pays qu’elle
le
doit — on trouve la même ailleurs, en Provence, par exemple — qu’aux
428
ns à la terre du pays qu’elle le doit — on trouve
la
même ailleurs, en Provence, par exemple — qu’aux génies qui ont illus
429
lustré cette petite ville, et qui ne sont pas nés
d’
un paysage, mais de la rencontre de maîtres errants, d’influences byza
430
ville, et qui ne sont pas nés d’un paysage, mais
de
la rencontre de maîtres errants, d’influences byzantines orientales,
431
lle, et qui ne sont pas nés d’un paysage, mais de
la
rencontre de maîtres errants, d’influences byzantines orientales, et
432
e sont pas nés d’un paysage, mais de la rencontre
de
maîtres errants, d’influences byzantines orientales, et d’une ville a
433
paysage, mais de la rencontre de maîtres errants,
d’
influences byzantines orientales, et d’une ville aristocratique, puis
434
s errants, d’influences byzantines orientales, et
d’
une ville aristocratique, puis commerçante, qui passait des commandes
435
i passait des commandes et qui exigeait beaucoup.
Les
maîtres de l’école de Sienne, de Duccio aux Lorenzetti en passant par
436
s commandes et qui exigeait beaucoup. Les maîtres
de
l’école de Sienne, de Duccio aux Lorenzetti en passant par Simone Mar
437
ommandes et qui exigeait beaucoup. Les maîtres de
l’
école de Sienne, de Duccio aux Lorenzetti en passant par Simone Martin
438
et qui exigeait beaucoup. Les maîtres de l’école
de
Sienne, de Duccio aux Lorenzetti en passant par Simone Martini, n’ont
439
geait beaucoup. Les maîtres de l’école de Sienne,
de
Duccio aux Lorenzetti en passant par Simone Martini, n’ont jamais pen
440
nsé construire du gothique : c’est après coup que
le
terme est apparu, pour désigner (d’ailleurs en dérision) l’admirable
441
st apparu, pour désigner (d’ailleurs en dérision)
l’
admirable école française du Moyen Âge, et c’est au xxe siècle qu’à N
442
deux immenses cathédrales en gothique neuf, quand
Le
Corbusier fait Ronchamp. La diffusion européenne, puis mondiale, des
443
gothique neuf, quand Le Corbusier fait Ronchamp.
La
diffusion européenne, puis mondiale, des grandes écoles d’architectur
444
ion européenne, puis mondiale, des grandes écoles
d’
architecture, de peinture, de musique et de littérature, du style roma
445
puis mondiale, des grandes écoles d’architecture,
de
peinture, de musique et de littérature, du style roman au baroque, et
446
, des grandes écoles d’architecture, de peinture,
de
musique et de littérature, du style roman au baroque, et de là aux ab
447
écoles d’architecture, de peinture, de musique et
de
littérature, du style roman au baroque, et de là aux abstraits, rédui
448
et de littérature, du style roman au baroque, et
de
là aux abstraits, réduit à fort peu de choses ou presque à rien le rô
449
ts, réduit à fort peu de choses ou presque à rien
le
rôle du « génie du lieu » dans la création artistique. Et si l’on me
450
presque à rien le rôle du « génie du lieu » dans
la
création artistique. Et si l’on me cite le cas d’Aix-en-Provence, qui
451
énie du lieu » dans la création artistique. Et si
l’
on me cite le cas d’Aix-en-Provence, qui a la réputation d’offrir aux
452
» dans la création artistique. Et si l’on me cite
le
cas d’Aix-en-Provence, qui a la réputation d’offrir aux peintres un «
453
la création artistique. Et si l’on me cite le cas
d’
Aix-en-Provence, qui a la réputation d’offrir aux peintres un « génie
454
t si l’on me cite le cas d’Aix-en-Provence, qui a
la
réputation d’offrir aux peintres un « génie du lieu » favorable, j’ob
455
ite le cas d’Aix-en-Provence, qui a la réputation
d’
offrir aux peintres un « génie du lieu » favorable, j’observerai qu’Ai
456
le, et un seul grand peintre, Cézanne, tandis que
les
van Loo, avant lui, étaient venus de la Hollande par accident, et ne
457
ndis que les van Loo, avant lui, étaient venus de
la
Hollande par accident, et ne se fixèrent pas à Aix, mais émigrèrent p
458
tout où ils trouvaient des clients, cependant que
les
nombreux peintres qui vivent près d’Aix de nos jours y sont attirés p
459
pendant que les nombreux peintres qui vivent près
d’
Aix de nos jours y sont attirés par le souvenir de Cézanne, et par le
460
t que les nombreux peintres qui vivent près d’Aix
de
nos jours y sont attirés par le souvenir de Cézanne, et par le climat
461
vivent près d’Aix de nos jours y sont attirés par
le
souvenir de Cézanne, et par le climat. Et puis, la peinture hollandai
462
d’Aix de nos jours y sont attirés par le souvenir
de
Cézanne, et par le climat. Et puis, la peinture hollandaise doit plus
463
y sont attirés par le souvenir de Cézanne, et par
le
climat. Et puis, la peinture hollandaise doit plus au ciel et à sa lu
464
e souvenir de Cézanne, et par le climat. Et puis,
la
peinture hollandaise doit plus au ciel et à sa lumière humide, qu’à l
465
se doit plus au ciel et à sa lumière humide, qu’à
la
terre des Pays-Bas, et bien plus encore à la Bible et aux dissidents
466
qu’à la terre des Pays-Bas, et bien plus encore à
la
Bible et aux dissidents calvinistes, dans le cas typique de Rembrandt
467
re à la Bible et aux dissidents calvinistes, dans
le
cas typique de Rembrandt. Ce n’est pas dans la terre, dans les racine
468
t aux dissidents calvinistes, dans le cas typique
de
Rembrandt. Ce n’est pas dans la terre, dans les racines, ni dans les
469
ns le cas typique de Rembrandt. Ce n’est pas dans
la
terre, dans les racines, ni dans les éléments physiques, géographique
470
ue de Rembrandt. Ce n’est pas dans la terre, dans
les
racines, ni dans les éléments physiques, géographiques, qu’il faut ch
471
’est pas dans la terre, dans les racines, ni dans
les
éléments physiques, géographiques, qu’il faut chercher les justificat
472
nts physiques, géographiques, qu’il faut chercher
les
justifications d’une culture régionale, ni même ses véritables origin
473
raphiques, qu’il faut chercher les justifications
d’
une culture régionale, ni même ses véritables origines. Des analyses d
474
le, ni même ses véritables origines. Des analyses
de
ce type, faciles à multiplier, auraient vite fait de nous montrer que
475
ce type, faciles à multiplier, auraient vite fait
de
nous montrer que les foyers d’art et de pensée qui ont illustré notre
476
ultiplier, auraient vite fait de nous montrer que
les
foyers d’art et de pensée qui ont illustré notre culture européenne s
477
auraient vite fait de nous montrer que les foyers
d’
art et de pensée qui ont illustré notre culture européenne sont tous n
478
vite fait de nous montrer que les foyers d’art et
de
pensée qui ont illustré notre culture européenne sont tous nés aux po
479
notre culture européenne sont tous nés aux points
d’
intersection de grands courants européens et de conditions locales, d’
480
uropéenne sont tous nés aux points d’intersection
de
grands courants européens et de conditions locales, d’ordre social, c
481
ts d’intersection de grands courants européens et
de
conditions locales, d’ordre social, créées et entretenues par certain
482
ands courants européens et de conditions locales,
d’
ordre social, créées et entretenues par certains groupes humains. Le c
483
éées et entretenues par certains groupes humains.
Le
classicisme, le romantisme, le symbolisme et l’existentialisme sont d
484
ues par certains groupes humains. Le classicisme,
le
romantisme, le symbolisme et l’existentialisme sont des phénomènes in
485
s groupes humains. Le classicisme, le romantisme,
le
symbolisme et l’existentialisme sont des phénomènes internationaux pa
486
. Le classicisme, le romantisme, le symbolisme et
l’
existentialisme sont des phénomènes internationaux par excellence, com
487
s phénomènes internationaux par excellence, comme
le
gothique ou le baroque. Le nationalisme lui-même n’est pas lié au fai
488
ternationaux par excellence, comme le gothique ou
le
baroque. Le nationalisme lui-même n’est pas lié au fait national, pui
489
par excellence, comme le gothique ou le baroque.
Le
nationalisme lui-même n’est pas lié au fait national, puisqu’il a sév
490
ait national, puisqu’il a sévi en même temps dans
les
plus vieilles nations du continent, comme la France et l’Espagne, et
491
ans les plus vieilles nations du continent, comme
la
France et l’Espagne, et dans les plus jeunes, comme l’Allemagne et l’
492
vieilles nations du continent, comme la France et
l’
Espagne, et dans les plus jeunes, comme l’Allemagne et l’Italie (qui o
493
continent, comme la France et l’Espagne, et dans
les
plus jeunes, comme l’Allemagne et l’Italie (qui ont à peine cent ans)
494
ance et l’Espagne, et dans les plus jeunes, comme
l’
Allemagne et l’Italie (qui ont à peine cent ans), de même que nous le
495
ne, et dans les plus jeunes, comme l’Allemagne et
l’
Italie (qui ont à peine cent ans), de même que nous le voyons porter s
496
alie (qui ont à peine cent ans), de même que nous
le
voyons porter sa contagion dans les pays tout neufs et à peine finis
497
même que nous le voyons porter sa contagion dans
les
pays tout neufs et à peine finis du tiers-monde. Or ce sont bel et bi
498
monde. Or ce sont bel et bien ces grands courants
d’
idées qui ont nourri la vie culturelle de nos régions, dans la mesure
499
t bien ces grands courants d’idées qui ont nourri
la
vie culturelle de nos régions, dans la mesure où ces régions ont su f
500
courants d’idées qui ont nourri la vie culturelle
de
nos régions, dans la mesure où ces régions ont su fixer ces courants
501
ont nourri la vie culturelle de nos régions, dans
la
mesure où ces régions ont su fixer ces courants au passage et leur do
502
ines époques. Qu’en est-il, dans ces conditions,
de
l’expression devenue courante : Rester soi-même ? La question qui se
503
s époques. Qu’en est-il, dans ces conditions, de
l’
expression devenue courante : Rester soi-même ? La question qui se pos
504
l’expression devenue courante : Rester soi-même ?
La
question qui se pose ici est si simple qu’elle est difficile à résoud
505
qu’elle est difficile à résoudre : à quel moment
de
l’histoire serions-nous devenus « nous-mêmes » une fois pour toutes ?
506
’elle est difficile à résoudre : à quel moment de
l’
histoire serions-nous devenus « nous-mêmes » une fois pour toutes ? Qu
507
es des Helvètes. Alors, où faut-il s’arrêter avec
l’
intention de nous y tenir ? Aux nobles troubadours de Grandson et de N
508
tes. Alors, où faut-il s’arrêter avec l’intention
de
nous y tenir ? Aux nobles troubadours de Grandson et de Neuchâtel ? À
509
ntention de nous y tenir ? Aux nobles troubadours
de
Grandson et de Neuchâtel ? À Guillaume Tell, qui est très probablemen
510
s y tenir ? Aux nobles troubadours de Grandson et
de
Neuchâtel ? À Guillaume Tell, qui est très probablement un personnage
511
un personnage mythique, et qui n’est sûrement pas
de
nos ancêtres ? À la chronique apocryphe dite des Chanoines ? Au grand
512
ue, et qui n’est sûrement pas de nos ancêtres ? À
la
chronique apocryphe dite des Chanoines ? Au grand Osterwald, qu’on ne
513
erwald, qu’on ne lit plus, merveilleux traducteur
de
la Bible, et que Newton qualifiait de vir omnium christianissimus, ho
514
ald, qu’on ne lit plus, merveilleux traducteur de
la
Bible, et que Newton qualifiait de vir omnium christianissimus, homme
515
traducteur de la Bible, et que Newton qualifiait
de
vir omnium christianissimus, homme le plus chrétien de tous ? À Léopo
516
qualifiait de vir omnium christianissimus, homme
le
plus chrétien de tous ? À Léopold Robert ? À Alexis-Marie Piaget ? À
517
r omnium christianissimus, homme le plus chrétien
de
tous ? À Léopold Robert ? À Alexis-Marie Piaget ? À Philippe Godet ?
518
Voilà qui pose beaucoup de questions… Je passe à
la
limite du raisonnement : un auteur qui partirait dans la vie et pour
519
te du raisonnement : un auteur qui partirait dans
la
vie et pour son œuvre avec la seule idée de « rester soi-même »… ne d
520
qui partirait dans la vie et pour son œuvre avec
la
seule idée de « rester soi-même »… ne deviendrait rien, en principe.
521
dans la vie et pour son œuvre avec la seule idée
de
« rester soi-même »… ne deviendrait rien, en principe. Car à partir d
522
s ? 25 ans ? 60 ans ? On loue parfois un écrivain
de
rester fidèle à sa ligne : encore faut-il qu’à un certain moment il s
523
ême. Mais était-ce alors suffisant ? N’a-t-il pas
le
droit et le devoir d’aller plus loin ? Et de corriger ses erreurs, d’
524
ait-ce alors suffisant ? N’a-t-il pas le droit et
le
devoir d’aller plus loin ? Et de corriger ses erreurs, d’intégrer d’a
525
rs suffisant ? N’a-t-il pas le droit et le devoir
d’
aller plus loin ? Et de corriger ses erreurs, d’intégrer d’autres véri
526
pas le droit et le devoir d’aller plus loin ? Et
de
corriger ses erreurs, d’intégrer d’autres vérités, de mûrir, de deven
527
r d’aller plus loin ? Et de corriger ses erreurs,
d’
intégrer d’autres vérités, de mûrir, de devenir chaque jour, un peu mo
528
orriger ses erreurs, d’intégrer d’autres vérités,
de
mûrir, de devenir chaque jour, un peu moins mal, ce qu’il peut être ?
529
s erreurs, d’intégrer d’autres vérités, de mûrir,
de
devenir chaque jour, un peu moins mal, ce qu’il peut être ? S’il ne b
530
l se répète, qu’il est « fini ». Ainsi en va-t-il
d’
une culture — nationale, régionale, cantonale ou locale. Des hommes en
531
le, cantonale ou locale. Des hommes entreprenants
l’
ont créée autrefois et non sans risques. Si l’on pense que rester soi-
532
nts l’ont créée autrefois et non sans risques. Si
l’
on pense que rester soi-même signifie simplement imiter ses ancêtres e
533
et leurs caractères spécifiques, sans même courir
le
risque de les renouveler, on réduit rapidement la culture au folklore
534
aractères spécifiques, sans même courir le risque
de
les renouveler, on réduit rapidement la culture au folklore, l’Écosse
535
ctères spécifiques, sans même courir le risque de
les
renouveler, on réduit rapidement la culture au folklore, l’Écosse aux
536
le risque de les renouveler, on réduit rapidement
la
culture au folklore, l’Écosse aux cornemuses et la Bretagne aux coiff
537
ler, on réduit rapidement la culture au folklore,
l’
Écosse aux cornemuses et la Bretagne aux coiffes, l’Espagne aux castag
538
a culture au folklore, l’Écosse aux cornemuses et
la
Bretagne aux coiffes, l’Espagne aux castagnettes et la Suisse aux yod
539
Écosse aux cornemuses et la Bretagne aux coiffes,
l’
Espagne aux castagnettes et la Suisse aux yodleurs. Imiter une traditi
540
etagne aux coiffes, l’Espagne aux castagnettes et
la
Suisse aux yodleurs. Imiter une tradition arbitrairement fixée dans s
541
e par exemple — c’est refuser son geste créateur.
Le
vrai moyen de lui rester fidèle, c’est de la prolonger et non de la s
542
— c’est refuser son geste créateur. Le vrai moyen
de
lui rester fidèle, c’est de la prolonger et non de la singer. Elle a
543
éateur. Le vrai moyen de lui rester fidèle, c’est
de
la prolonger et non de la singer. Elle a été créée ? Il faut créer pl
544
eur. Le vrai moyen de lui rester fidèle, c’est de
la
prolonger et non de la singer. Elle a été créée ? Il faut créer plus
545
e lui rester fidèle, c’est de la prolonger et non
de
la singer. Elle a été créée ? Il faut créer plus loin. La vraie quest
546
ui rester fidèle, c’est de la prolonger et non de
la
singer. Elle a été créée ? Il faut créer plus loin. La vraie question
547
nger. Elle a été créée ? Il faut créer plus loin.
La
vraie question qui se pose aux créateurs de la culture et de ses moye
548
loin. La vraie question qui se pose aux créateurs
de
la culture et de ses moyens, ce n’est donc pas de rester nous-mêmes,
549
n. La vraie question qui se pose aux créateurs de
la
culture et de ses moyens, ce n’est donc pas de rester nous-mêmes, mai
550
estion qui se pose aux créateurs de la culture et
de
ses moyens, ce n’est donc pas de rester nous-mêmes, mais bien de deve
551
de la culture et de ses moyens, ce n’est donc pas
de
rester nous-mêmes, mais bien de devenir nous-mêmes, selon la grande f
552
ce n’est donc pas de rester nous-mêmes, mais bien
de
devenir nous-mêmes, selon la grande formule d’origine grecque, et si
553
ous-mêmes, mais bien de devenir nous-mêmes, selon
la
grande formule d’origine grecque, et si goethéenne, de Nietzsche : We
554
en de devenir nous-mêmes, selon la grande formule
d’
origine grecque, et si goethéenne, de Nietzsche : Werde, was du bist !
555
ande formule d’origine grecque, et si goethéenne,
de
Nietzsche : Werde, was du bist ! Deviens ce que tu es. Avec quoi nous
556
ressions et des devises dont je viens de signaler
les
dangers. À la maxime : Restons nous-mêmes ! j’ai opposé : Devenons no
557
devises dont je viens de signaler les dangers. À
la
maxime : Restons nous-mêmes ! j’ai opposé : Devenons nous-mêmes ! Et
558
-mêmes ! j’ai opposé : Devenons nous-mêmes ! Et à
l’
image des racines, j’oppose celle de l’implantation, qui est une actio
559
-mêmes ! Et à l’image des racines, j’oppose celle
de
l’implantation, qui est une action délibérée de l’homme, et non pas u
560
mes ! Et à l’image des racines, j’oppose celle de
l’
implantation, qui est une action délibérée de l’homme, et non pas un d
561
e de l’implantation, qui est une action délibérée
de
l’homme, et non pas un destin subi. On peut s’implanter n’importe où,
562
e l’implantation, qui est une action délibérée de
l’
homme, et non pas un destin subi. On peut s’implanter n’importe où, en
563
où, encore faut-il s’implanter quelque part, dans
le
concert d’une communauté, d’abord très limitée, puis élargie à des al
564
faut-il s’implanter quelque part, dans le concert
d’
une communauté, d’abord très limitée, puis élargie à des allégeances m
565
ultiples. C’est ainsi que pour devenir un citoyen
de
la Confédération, il faut d’abord devenir un citoyen d’une commune et
566
iples. C’est ainsi que pour devenir un citoyen de
la
Confédération, il faut d’abord devenir un citoyen d’une commune et c’
567
Confédération, il faut d’abord devenir un citoyen
d’
une commune et c’est un trait fondamental de notre État fédéraliste. É
568
toyen d’une commune et c’est un trait fondamental
de
notre État fédéraliste. Étant citoyen d’une commune après une bonne d
569
damental de notre État fédéraliste. Étant citoyen
d’
une commune après une bonne douzaine d’années de séjour on l’est du mê
570
nt citoyen d’une commune après une bonne douzaine
d’
années de séjour on l’est du même coup d’un canton, c’est-à-dire d’un
571
n d’une commune après une bonne douzaine d’années
de
séjour on l’est du même coup d’un canton, c’est-à-dire d’un État souv
572
ne après une bonne douzaine d’années de séjour on
l’
est du même coup d’un canton, c’est-à-dire d’un État souverain, membre
573
douzaine d’années de séjour on l’est du même coup
d’
un canton, c’est-à-dire d’un État souverain, membre de la Confédératio
574
r on l’est du même coup d’un canton, c’est-à-dire
d’
un État souverain, membre de la Confédération. Alors seulement, on reç
575
canton, c’est-à-dire d’un État souverain, membre
de
la Confédération. Alors seulement, on reçoit un passeport suisse. Sur
576
nton, c’est-à-dire d’un État souverain, membre de
la
Confédération. Alors seulement, on reçoit un passeport suisse. Sur le
577
ement, on reçoit un passeport suisse. Sur le plan
de
la culture, cet exemple précis me paraît plein d’enseignement. Celui
578
nt, on reçoit un passeport suisse. Sur le plan de
la
culture, cet exemple précis me paraît plein d’enseignement. Celui qui
579
de la culture, cet exemple précis me paraît plein
d’
enseignement. Celui qui veut participer de la culture européenne doit
580
t plein d’enseignement. Celui qui veut participer
de
la culture européenne doit s’intégrer d’abord à une communauté, qui a
581
lein d’enseignement. Celui qui veut participer de
la
culture européenne doit s’intégrer d’abord à une communauté, qui a tr
582
mis cette culture et qui lui donne ses conditions
de
réalité, de création, de signification. Le but final de la culture es
583
lture et qui lui donne ses conditions de réalité,
de
création, de signification. Le but final de la culture est, en effet,
584
lui donne ses conditions de réalité, de création,
de
signification. Le but final de la culture est, en effet, de donner un
585
itions de réalité, de création, de signification.
Le
but final de la culture est, en effet, de donner un sens à la vie, pl
586
lité, de création, de signification. Le but final
de
la culture est, en effet, de donner un sens à la vie, plus de sens à
587
é, de création, de signification. Le but final de
la
culture est, en effet, de donner un sens à la vie, plus de sens à la
588
cation. Le but final de la culture est, en effet,
de
donner un sens à la vie, plus de sens à la vie de plus d’hommes, et d
589
de la culture est, en effet, de donner un sens à
la
vie, plus de sens à la vie de plus d’hommes, et d’abord de chacun de
590
e est, en effet, de donner un sens à la vie, plus
de
sens à la vie de plus d’hommes, et d’abord de chacun de nous, et ce s
591
effet, de donner un sens à la vie, plus de sens à
la
vie de plus d’hommes, et d’abord de chacun de nous, et ce sens ne peu
592
r un sens à la vie, plus de sens à la vie de plus
d’
hommes, et d’abord de chacun de nous, et ce sens ne peut être abstrait
593
lus de sens à la vie de plus d’hommes, et d’abord
de
chacun de nous, et ce sens ne peut être abstrait. De même que l’on ne
594
s à la vie de plus d’hommes, et d’abord de chacun
de
nous, et ce sens ne peut être abstrait. De même que l’on ne peut deve
595
us, et ce sens ne peut être abstrait. De même que
l’
on ne peut devenir un Suisse en général, mais seulement si l’on est d’
596
t devenir un Suisse en général, mais seulement si
l’
on est d’une commune, de même on ne saurait être un bon Européen, un b
597
un Suisse en général, mais seulement si l’on est
d’
une commune, de même on ne saurait être un bon Européen, un bon partic
598
saurait être un bon Européen, un bon participant
de
cette unité grandiose dans la richesse de ses diversités qu’est la cu
599
un bon participant de cette unité grandiose dans
la
richesse de ses diversités qu’est la culture européenne, si l’on n’es
600
icipant de cette unité grandiose dans la richesse
de
ses diversités qu’est la culture européenne, si l’on n’est pas d’abor
601
andiose dans la richesse de ses diversités qu’est
la
culture européenne, si l’on n’est pas d’abord de quelque part. Tout d
602
e ses diversités qu’est la culture européenne, si
l’
on n’est pas d’abord de quelque part. Tout de même qu’il faut produire
603
la culture européenne, si l’on n’est pas d’abord
de
quelque part. Tout de même qu’il faut produire quelque chose de concr
604
t. Tout de même qu’il faut produire quelque chose
de
concret, de vendable et de bien défini si l’on veut tenir sa place su
605
ême qu’il faut produire quelque chose de concret,
de
vendable et de bien défini si l’on veut tenir sa place sur le marché.
606
produire quelque chose de concret, de vendable et
de
bien défini si l’on veut tenir sa place sur le marché. Tout de même q
607
hose de concret, de vendable et de bien défini si
l’
on veut tenir sa place sur le marché. Tout de même qu’il faut trouver
608
et de bien défini si l’on veut tenir sa place sur
le
marché. Tout de même qu’il faut trouver sa vocation si l’on veut deve
609
é. Tout de même qu’il faut trouver sa vocation si
l’
on veut devenir une personne et pas un simple numéro d’état civil, int
610
veut devenir une personne et pas un simple numéro
d’
état civil, interchangeable. C’est au sein de la personne, au plus int
611
o d’état civil, interchangeable. C’est au sein de
la
personne, au plus intime de l’être de chaque individu qu’inquiète une
612
ble. C’est au sein de la personne, au plus intime
de
l’être de chaque individu qu’inquiète une vocation — il l’entrevoit,
613
. C’est au sein de la personne, au plus intime de
l’
être de chaque individu qu’inquiète une vocation — il l’entrevoit, il
614
au sein de la personne, au plus intime de l’être
de
chaque individu qu’inquiète une vocation — il l’entrevoit, il la rech
615
de chaque individu qu’inquiète une vocation — il
l’
entrevoit, il la recherche avec angoisse, il la découvre ou l’invente
616
idu qu’inquiète une vocation — il l’entrevoit, il
la
recherche avec angoisse, il la découvre ou l’invente comme à tâtons —
617
il l’entrevoit, il la recherche avec angoisse, il
la
découvre ou l’invente comme à tâtons — c’est au plus secret de chacun
618
il la recherche avec angoisse, il la découvre ou
l’
invente comme à tâtons — c’est au plus secret de chacun que se noue l’
619
u l’invente comme à tâtons — c’est au plus secret
de
chacun que se noue l’acte créateur, que se dévoile peu à peu le sens
620
tons — c’est au plus secret de chacun que se noue
l’
acte créateur, que se dévoile peu à peu le sens d’une vie, et que l’on
621
se noue l’acte créateur, que se dévoile peu à peu
le
sens d’une vie, et que l’on touche par instants l’universel. C’est le
622
l’acte créateur, que se dévoile peu à peu le sens
d’
une vie, et que l’on touche par instants l’universel. C’est le particu
623
ue se dévoile peu à peu le sens d’une vie, et que
l’
on touche par instants l’universel. C’est le particulier, bien saisi e
624
e sens d’une vie, et que l’on touche par instants
l’
universel. C’est le particulier, bien saisi et vécu, qui mène seul au
625
t que l’on touche par instants l’universel. C’est
le
particulier, bien saisi et vécu, qui mène seul au Tout, et au Réel en
626
our, après une longue conversation avec Ramuz sur
les
mérites comparés de la concentration sur un seul lieu, et de la circu
627
conversation avec Ramuz sur les mérites comparés
de
la concentration sur un seul lieu, et de la circulation mondiale des
628
nversation avec Ramuz sur les mérites comparés de
la
concentration sur un seul lieu, et de la circulation mondiale des inf
629
comparés de la concentration sur un seul lieu, et
de
la circulation mondiale des influences, je lui ai cité une phrase de
630
parés de la concentration sur un seul lieu, et de
la
circulation mondiale des influences, je lui ai cité une phrase de Spi
631
ondiale des influences, je lui ai cité une phrase
de
Spinoza qui a scellé notre accord profond — et je la trouve, non sans
632
Spinoza qui a scellé notre accord profond — et je
la
trouve, non sans émotion, reproduite dans ses Cahiers. C’est une phra
633
on, reproduite dans ses Cahiers. C’est une phrase
de
l’Éthique — une des grandes phrases qui définissent le génie occident
634
reproduite dans ses Cahiers. C’est une phrase de
l’
Éthique — une des grandes phrases qui définissent le génie occidental
635
Éthique — une des grandes phrases qui définissent
le
génie occidental : « D’autant plus nous connaissons les choses partic
636
s phrases qui définissent le génie occidental : «
D’
autant plus nous connaissons les choses particulières, d’autant plus n
637
nie occidental : « D’autant plus nous connaissons
les
choses particulières, d’autant plus nous connaissons Dieu. » Avec cel
638
t plus nous connaissons les choses particulières,
d’
autant plus nous connaissons Dieu. » Avec cela, je pourrais dire que t
639
e pourrais dire que tout est dit. Baissons un peu
le
ton, rapprochons-nous des humbles conditions de notre action, mais sa
640
u le ton, rapprochons-nous des humbles conditions
de
notre action, mais sans perdre de vue ses fins dernières. L’originali
641
bles conditions de notre action, mais sans perdre
de
vue ses fins dernières. L’originalité d’une existence culturelle loca
642
tion, mais sans perdre de vue ses fins dernières.
L’
originalité d’une existence culturelle locale n’est pas un but en soi,
643
s perdre de vue ses fins dernières. L’originalité
d’
une existence culturelle locale n’est pas un but en soi, et ne saurait
644
tre une préoccupation première. On ne peut exiger
de
chaque petite cité des œuvres comparables à celles des plus grandes —
645
s des plus grandes — qui étaient plus petites par
le
nombre — Florence, Sienne, Assise, Bruges, Gand, Nuremberg, Barcelone
646
d, Nuremberg, Barcelone, Oxford, Leyde ou Prague.
L’
originalité d’une culture ne vient pas seulement des grandes œuvres, c
647
Barcelone, Oxford, Leyde ou Prague. L’originalité
d’
une culture ne vient pas seulement des grandes œuvres, celles qui font
648
ent des grandes œuvres, celles qui font prime sur
le
marché mondial. Je crois qu’elle tient bien plus encore à la densité
649
ondial. Je crois qu’elle tient bien plus encore à
la
densité culturelle, aux facultés d’accueil et de curiosité et d’assim
650
plus encore à la densité culturelle, aux facultés
d’
accueil et de curiosité et d’assimilation d’une communauté. Avant les
651
la densité culturelle, aux facultés d’accueil et
de
curiosité et d’assimilation d’une communauté. Avant les œuvres qui se
652
urelle, aux facultés d’accueil et de curiosité et
d’
assimilation d’une communauté. Avant les œuvres qui se vendent, ce qui
653
ultés d’accueil et de curiosité et d’assimilation
d’
une communauté. Avant les œuvres qui se vendent, ce qui importe, c’est
654
riosité et d’assimilation d’une communauté. Avant
les
œuvres qui se vendent, ce qui importe, c’est de communiquer aux homme
655
les œuvres qui se vendent, ce qui importe, c’est
de
communiquer aux hommes d’une cité, d’une région, d’une vallée, d’un c
656
, ce qui importe, c’est de communiquer aux hommes
d’
une cité, d’une région, d’une vallée, d’un canton, un certain sens de
657
orte, c’est de communiquer aux hommes d’une cité,
d’
une région, d’une vallée, d’un canton, un certain sens de la vie. Plus
658
communiquer aux hommes d’une cité, d’une région,
d’
une vallée, d’un canton, un certain sens de la vie. Plus de sens pour
659
ux hommes d’une cité, d’une région, d’une vallée,
d’
un canton, un certain sens de la vie. Plus de sens pour un plus grand
660
égion, d’une vallée, d’un canton, un certain sens
de
la vie. Plus de sens pour un plus grand nombre, qu’il s’agit d’intégr
661
on, d’une vallée, d’un canton, un certain sens de
la
vie. Plus de sens pour un plus grand nombre, qu’il s’agit d’intégrer
662
lée, d’un canton, un certain sens de la vie. Plus
de
sens pour un plus grand nombre, qu’il s’agit d’intégrer dans un group
663
s de sens pour un plus grand nombre, qu’il s’agit
d’
intégrer dans un groupe en croissance, de faire participer à l’esprit
664
l s’agit d’intégrer dans un groupe en croissance,
de
faire participer à l’esprit de ce groupe, de naturaliser culturelleme
665
ns un groupe en croissance, de faire participer à
l’
esprit de ce groupe, de naturaliser culturellement. Et Neuchâtel, comm
666
upe en croissance, de faire participer à l’esprit
de
ce groupe, de naturaliser culturellement. Et Neuchâtel, comme toute l
667
nce, de faire participer à l’esprit de ce groupe,
de
naturaliser culturellement. Et Neuchâtel, comme toute la Suisse, vous
668
raliser culturellement. Et Neuchâtel, comme toute
la
Suisse, vous le savez, doublera sa population d’ici trente ou quarant
669
lement. Et Neuchâtel, comme toute la Suisse, vous
le
savez, doublera sa population d’ici trente ou quarante ans, selon les
670
sa population d’ici trente ou quarante ans, selon
les
plus savants statisticiens. Avant toute œuvre célébrée, il y a donc l
671
sticiens. Avant toute œuvre célébrée, il y a donc
la
vie culturelle. C’est par là que nos cités suisses se distinguent si
672
que nos cités suisses se distinguent si nettement
de
tant de villes ayant un nombre comparable d’habitants, dans l’un ou l
673
ment de tant de villes ayant un nombre comparable
d’
habitants, dans l’un ou l’autre des pays qui nous entourent. Nous avon
674
cela, nous possédons cette densité exceptionnelle
de
lecteurs, de chercheurs, d’inquiets, d’originaux, d’individus entrepr
675
ssédons cette densité exceptionnelle de lecteurs,
de
chercheurs, d’inquiets, d’originaux, d’individus entreprenants en tou
676
ensité exceptionnelle de lecteurs, de chercheurs,
d’
inquiets, d’originaux, d’individus entreprenants en tous domaines, et
677
tionnelle de lecteurs, de chercheurs, d’inquiets,
d’
originaux, d’individus entreprenants en tous domaines, et souvent à to
678
lecteurs, de chercheurs, d’inquiets, d’originaux,
d’
individus entreprenants en tous domaines, et souvent à tous risques, f
679
us risques, fût-ce au risque majeur qui est celui
d’
être désintéressé. Ce sont les conditions de base d’une vraie culture.
680
majeur qui est celui d’être désintéressé. Ce sont
les
conditions de base d’une vraie culture. Que faut-il pour les réaliser
681
celui d’être désintéressé. Ce sont les conditions
de
base d’une vraie culture. Que faut-il pour les réaliser ? Il faut des
682
être désintéressé. Ce sont les conditions de base
d’
une vraie culture. Que faut-il pour les réaliser ? Il faut des maîtres
683
ons de base d’une vraie culture. Que faut-il pour
les
réaliser ? Il faut des maîtres, tout d’abord. Des maîtres comme ceux
684
ord. Des maîtres comme ceux dont j’ai pu suivre à
l’
Université de Neuchâtel l’enseignement direct (car nous étions très pe
685
res comme ceux dont j’ai pu suivre à l’Université
de
Neuchâtel l’enseignement direct (car nous étions très peu nombreux) :
686
x dont j’ai pu suivre à l’Université de Neuchâtel
l’
enseignement direct (car nous étions très peu nombreux) : un Max Niede
687
elle pléiade, assurément ! Il faut savoir attirer
de
tels maîtres, et les retenir ! Il faut pour cela un milieu qui répond
688
ment ! Il faut savoir attirer de tels maîtres, et
les
retenir ! Il faut pour cela un milieu qui réponde, qui ménage une cer
689
nce aux innovations, voire aux excès, aux erreurs
de
ceux qui créent et qui ne se contentent pas de protester, ou de décla
690
rs de ceux qui créent et qui ne se contentent pas
de
protester, ou de déclarer qu’ils se libèrent… d’on ne sait quoi. Il f
691
éent et qui ne se contentent pas de protester, ou
de
déclarer qu’ils se libèrent… d’on ne sait quoi. Il faut enfin, pour l
692
de protester, ou de déclarer qu’ils se libèrent…
d’
on ne sait quoi. Il faut enfin, pour les artistes, des commandes. Je c
693
libèrent… d’on ne sait quoi. Il faut enfin, pour
les
artistes, des commandes. Je crois à la valeur créatrice de la command
694
fin, pour les artistes, des commandes. Je crois à
la
valeur créatrice de la commande très précise, j’en ai fait l’expérien
695
es, des commandes. Je crois à la valeur créatrice
de
la commande très précise, j’en ai fait l’expérience et je la dois mêm
696
des commandes. Je crois à la valeur créatrice de
la
commande très précise, j’en ai fait l’expérience et je la dois même a
697
éatrice de la commande très précise, j’en ai fait
l’
expérience et je la dois même au premier président de cet Institut, le
698
nde très précise, j’en ai fait l’expérience et je
la
dois même au premier président de cet Institut, le professeur et colo
699
xpérience et je la dois même au premier président
de
cet Institut, le professeur et colonel Claude DuPasquier. Il n’a pas
700
a dois même au premier président de cet Institut,
le
professeur et colonel Claude DuPasquier. Il n’a pas hésité à me deman
701
me demander, à moi qui n’avais jamais écrit pour
le
théâtre, le texte du spectacle neuchâtelois pour l’Exposition nationa
702
, à moi qui n’avais jamais écrit pour le théâtre,
le
texte du spectacle neuchâtelois pour l’Exposition nationale de 1939,
703
théâtre, le texte du spectacle neuchâtelois pour
l’
Exposition nationale de 1939, celle qui fut interrompue par la guerre.
704
pectacle neuchâtelois pour l’Exposition nationale
de
1939, celle qui fut interrompue par la guerre. Mon ami Arthur Honegge
705
nationale de 1939, celle qui fut interrompue par
la
guerre. Mon ami Arthur Honegger, sur ma demande, en écrivit la musiqu
706
n ami Arthur Honegger, sur ma demande, en écrivit
la
musique et le succès de la pièce lui appartient. Mais votre président
707
onegger, sur ma demande, en écrivit la musique et
le
succès de la pièce lui appartient. Mais votre président avait pris un
708
ur ma demande, en écrivit la musique et le succès
de
la pièce lui appartient. Mais votre président avait pris un grand ris
709
ma demande, en écrivit la musique et le succès de
la
pièce lui appartient. Mais votre président avait pris un grand risque
710
otre président avait pris un grand risque : celui
de
créer, sans aucune garantie, une occasion de création. Point de vie c
711
elui de créer, sans aucune garantie, une occasion
de
création. Point de vie culturelle sans risque assumé : c’est la leçon
712
aucune garantie, une occasion de création. Point
de
vie culturelle sans risque assumé : c’est la leçon que je retiens de
713
oint de vie culturelle sans risque assumé : c’est
la
leçon que je retiens de ces débuts de l’Institut. On peut bâtir ou a
714
ans risque assumé : c’est la leçon que je retiens
de
ces débuts de l’Institut. On peut bâtir ou agrandir une ville qui, s
715
umé : c’est la leçon que je retiens de ces débuts
de
l’Institut. On peut bâtir ou agrandir une ville qui, selon les meill
716
: c’est la leçon que je retiens de ces débuts de
l’
Institut. On peut bâtir ou agrandir une ville qui, selon les meilleur
717
. On peut bâtir ou agrandir une ville qui, selon
les
meilleurs calculs, « rapportera », au mépris de la beauté. Mais la vi
718
les meilleurs calculs, « rapportera », au mépris
de
la beauté. Mais la ville qui aura gagné en fin de compte, comme les p
719
s meilleurs calculs, « rapportera », au mépris de
la
beauté. Mais la ville qui aura gagné en fin de compte, comme les peti
720
uls, « rapportera », au mépris de la beauté. Mais
la
ville qui aura gagné en fin de compte, comme les petites cités de la
721
s la ville qui aura gagné en fin de compte, comme
les
petites cités de la Renaissance, c’est la ville qui aura su se rendre
722
a gagné en fin de compte, comme les petites cités
de
la Renaissance, c’est la ville qui aura su se rendre bien plus et bie
723
agné en fin de compte, comme les petites cités de
la
Renaissance, c’est la ville qui aura su se rendre bien plus et bien m
724
comme les petites cités de la Renaissance, c’est
la
ville qui aura su se rendre bien plus et bien mieux que rentable : mé
725
le : mémorable et inoubliable, non seulement pour
l’
Europe et le monde mais pour ses propres citoyens d’abord, et je dis b
726
le et inoubliable, non seulement pour l’Europe et
le
monde mais pour ses propres citoyens d’abord, et je dis bien pour les
727
ses propres citoyens d’abord, et je dis bien pour
les
plus humbles, ceux que l’on touche par le cœur, par la sagesse du cœu
728
d, et je dis bien pour les plus humbles, ceux que
l’
on touche par le cœur, par la sagesse du cœur, qui est la vraie cultur
729
n pour les plus humbles, ceux que l’on touche par
le
cœur, par la sagesse du cœur, qui est la vraie culture.
730
us humbles, ceux que l’on touche par le cœur, par
la
sagesse du cœur, qui est la vraie culture.
731
uche par le cœur, par la sagesse du cœur, qui est
la
vraie culture.