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ersité » J’aime beaucoup les anniversaires. Ils
nous
invitent à déclarer des sentiments d’amitié trop souvent tacites, qui
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t de ce que l’on attend d’eux. L’anniversaire qui
nous
réunit aujourd’hui me touche d’autant plus personnellement qu’il m’of
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le rôle d’un institut régional tel que celui que
nous
célébrons, et les efforts de ceux qui ont entrepris d’élargir la form
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e fédéraliste aux dimensions de l’Europe entière.
Nous
vivons à l’heure de l’Europe, de son union souhaitée par tous et comm
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e soit acquise qu’au prix d’une uniformisation de
nos
cultures diverses et de nos originalités régionales ou locales. Ils r
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une uniformisation de nos cultures diverses et de
nos
originalités régionales ou locales. Ils redoutent, comme le professeu
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i prête vraiment sans justice, d’« écraser toutes
nos
particularités spirituelles et morales », on ne voit pas de quels moy
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personne, par aucun des promoteurs de l’union de
nos
pays, mais encore n’aurait pas la moindre chance de se réaliser jamai
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éens sains d’esprit, et par le libre consentement
nos
peuples. Écartons ce fantôme lugubre. Restent deux possibilités de ré
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me lugubre. Restent deux possibilités de réaliser
notre
union : l’une c’est l’Europe des États, l’autre c’est l’Europe fédéré
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Ce système, notoirement insuffisant pour assurer
notre
unité d’action à l’échelle mondiale, aboutirait au surplus a une Euro
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leur union, et non pas uniformisés. Eh bien, pour
nos
États européens, qui se trouvent être au nombre de vingt-cinq, comme
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i se trouvent être au nombre de vingt-cinq, comme
nos
cantons et demi-cantons, cette forme d’union fédérale, forte mais lim
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mes, comme elles l’étaient toutes aux origines de
notre
culture commune, Padoue, Bologne, la Sorbonne, Oxford, Coimbra ou Cra
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ou Cracovie. Or s’il est vrai que la vitalité de
notre
culture dépend de celle de ces foyers locaux de création, on ne peut
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e et trop grande, la formule fédérale offrirait à
nos
divers pays, dans l’Europe unie, le double avantage de participer à u
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i sont ceux du petit État. Elle offrirait ainsi à
nos
régions et foyers focaux des perspectives toutes nouvelles. En effet,
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xxe siècle, les forces qui tendent à uniformiser
nos
mœurs et coutumes ont reçu un puissant appui de la technique. Si vous
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nt appui de la technique. Si vous songez que dans
nos
grands pays — et pas seulement en Amérique — chaque soir, dix million
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alaxage moral et affectif qui sont à l’œuvre dans
notre
société occidentale. Ah certes ! ce n’est pas le Marché commun qui au
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Marché commun qui aura jamais un tel pouvoir sur
nos
désirs, nos imaginations et nos réflexes ! Et notez bien que je ne me
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un qui aura jamais un tel pouvoir sur nos désirs,
nos
imaginations et nos réflexes ! Et notez bien que je ne me plains pas
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n tel pouvoir sur nos désirs, nos imaginations et
nos
réflexes ! Et notez bien que je ne me plains pas — ce serait d’ailleu
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ujourd’hui à des instituts comme le vôtre — comme
le nôtre
dirai-je, car j’en suis membre.
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ou locaux qui se multiplient si heureusement dans
nos
divers pays, courent un risque majeur : celui de se refermer sur eux-
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en conserver de valable. Il me paraît utile, pour
nous
tous — car nous sommes tous fédéralistes, je pense, tout au moins à l
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valable. Il me paraît utile, pour nous tous — car
nous
sommes tous fédéralistes, je pense, tout au moins à l’échelle du cant
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adoxe, je crois qu’il est loisible d’affirmer que
nous
ne tenons pas nos valeurs culturelles de la terre, du terroir natal,
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il est loisible d’affirmer que nous ne tenons pas
nos
valeurs culturelles de la terre, du terroir natal, mais plutôt de la
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cours « étrangers », le plus souvent très loin de
notre
lieu de naissance. Le christianisme par exemple, ou l’humanisme, ou l
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anisme, ou les sciences, ou les styles majeurs de
nos
arts, ne sont pas des produits tirés de notre sol par le moyen de rac
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rs de nos arts, ne sont pas des produits tirés de
notre
sol par le moyen de racines imaginaires ou symboliques. Ils nous sont
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moyen de racines imaginaires ou symboliques. Ils
nous
sont venus de loin, portés par de grands vents qui ont fait le tour d
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mmunautés civiques, qu’elle germera. Ainsi voyons-
nous
des idées, des concepts, des valeurs, des procédés de l’art, germer e
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e, c’est bien moins à la terre du pays qu’elle le
doit
— on trouve la même ailleurs, en Provence, par exemple — qu’aux génie
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ue les nombreux peintres qui vivent près d’Aix de
nos
jours y sont attirés par le souvenir de Cézanne, et par le climat. Et
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t par le climat. Et puis, la peinture hollandaise
doit
plus au ciel et à sa lumière humide, qu’à la terre des Pays-Bas, et b
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type, faciles à multiplier, auraient vite fait de
nous
montrer que les foyers d’art et de pensée qui ont illustré notre cult
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ue les foyers d’art et de pensée qui ont illustré
notre
culture européenne sont tous nés aux points d’intersection de grands
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l’Italie (qui ont à peine cent ans), de même que
nous
le voyons porter sa contagion dans les pays tout neufs et à peine fin
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rants d’idées qui ont nourri la vie culturelle de
nos
régions, dans la mesure où ces régions ont su fixer ces courants au p
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à résoudre : à quel moment de l’histoire serions-
nous
devenus « nous-mêmes » une fois pour toutes ? Quel nous-mêmes, entre
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e fois pour toutes ? Quel nous-mêmes, entre tant,
devons
-nous conserver ? Personne, je crois, n’a jamais demandé que nous rest
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pour toutes ? Quel nous-mêmes, entre tant, devons-
nous
conserver ? Personne, je crois, n’a jamais demandé que nous restions
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rver ? Personne, je crois, n’a jamais demandé que
nous
restions fidèles aux mœurs des lacustres, ni même à celles des Helvèt
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. Alors, où faut-il s’arrêter avec l’intention de
nous
y tenir ? Aux nobles troubadours de Grandson et de Neuchâtel ? À Guil
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personnage mythique, et qui n’est sûrement pas de
nos
ancêtres ? À la chronique apocryphe dite des Chanoines ? Au grand Ost
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-ce alors suffisant ? N’a-t-il pas le droit et le
devoir
d’aller plus loin ? Et de corriger ses erreurs, d’intégrer d’autres v
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de, was du bist ! Deviens ce que tu es. Avec quoi
nous
passons aux aspects positifs et créateurs des expressions et des devi
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en d’une commune et c’est un trait fondamental de
notre
État fédéraliste. Étant citoyen d’une commune après une bonne douzain
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elui qui veut participer de la culture européenne
doit
s’intégrer d’abord à une communauté, qui a transmis cette culture et
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la vie de plus d’hommes, et d’abord de chacun de
nous
, et ce sens ne peut être abstrait. De même que l’on ne peut devenir u
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je lui ai cité une phrase de Spinoza qui a scellé
notre
accord profond — et je la trouve, non sans émotion, reproduite dans s
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définissent le génie occidental : « D’autant plus
nous
connaissons les choses particulières, d’autant plus nous connaissons
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nnaissons les choses particulières, d’autant plus
nous
connaissons Dieu. » Avec cela, je pourrais dire que tout est dit. Bai
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tout est dit. Baissons un peu le ton, rapprochons-
nous
des humbles conditions de notre action, mais sans perdre de vue ses f
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e ton, rapprochons-nous des humbles conditions de
notre
action, mais sans perdre de vue ses fins dernières. L’originalité d’u
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, il y a donc la vie culturelle. C’est par là que
nos
cités suisses se distinguent si nettement de tant de villes ayant un
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le d’habitants, dans l’un ou l’autre des pays qui
nous
entourent. Nous avons cela, nous possédons cette densité exceptionnel
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dans l’un ou l’autre des pays qui nous entourent.
Nous
avons cela, nous possédons cette densité exceptionnelle de lecteurs,
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tre des pays qui nous entourent. Nous avons cela,
nous
possédons cette densité exceptionnelle de lecteurs, de chercheurs, d’
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niversité de Neuchâtel l’enseignement direct (car
nous
étions très peu nombreux) : un Max Niedermann, un Arnold Reymond, un
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très précise, j’en ai fait l’expérience et je la
dois
même au premier président de cet Institut, le professeur et colonel C