1 1970, Lettre ouverte aux Européens. Lettre ouverte
1 , vous êtes déjà là, vous êtes tous là depuis des siècles , et qu’il s’agit seulement de le reconnaître ! Ceux donc qui disent q
2 otifs, l’un déclaré, l’autre réel, sont repris au siècle suivant par Georges Podiebrad, roi de Bohême, et par son adversaire l
2 1970, Lettre ouverte aux Européens. I. L’unité de culture
3 a discussion générale qui dure depuis un quart de siècle au sujet de l’union nécessaire, une même question revient sans cesse 
4 d’exister dans les meilleurs esprits de tous ces siècles . Limites ? — Mais les sceptiques nous demandent alors où elle s’arrê
5 es de l’Europe n’ont cessé de varier au cours des siècles , surtout à l’Est, où elles se sont déplacées selon les poussées asiat
6 en France surtout, s’y soient efforcées depuis un siècle  : or personne n’a jamais attendu rien de pareil d’un État fédéral eur
7 leur temps, mais vérifiables après plus de quinze siècles . L’incarnation. — Dieu a choisi de se manifester non point par des v
8 uences immenses, qui devaient se nommer, dans les siècles à venir, sciences physiques et naturelles, puis techniques. Le cosmos
9 de synthèse. Au carrefour hasardeux des premiers siècles de notre ère, ce n’est pas une fusion organique ou logique qui s’est
10 ent prévisibles ne s’étaient opérées au cours des siècles . J’en indique rapidement trois exemples. a) Le phénomène communautai
11 ’amour nourrit toutes nos littératures depuis des siècles — depuis les troubadours et le roman breton —, et grâce à la littérat
12 e. Tout l’effort de l’artiste européen, depuis un siècle , tend à « faire du neuf » d’une manière personnelle. C’est même cela
13 hui d’en douter. Les plus grands esprits de notre siècle , un Paul Valéry, un Eliot, un Toynbee, un Bergson l’ont fait ; et la
14 is. Certes, nous pouvons railler les illusions du siècle des Lumières et du siècle bourgeois capitaliste ; nous pouvons répéte
15 ailler les illusions du siècle des Lumières et du siècle bourgeois capitaliste ; nous pouvons répéter que notre industrie abou
16 t les énergies. Et si l’Europe a été pendant cinq siècles « la perle de la sphère et le cerveau d’un vaste corps12 », si « cett
17 ui a fait la force et la grandeur de l’Europe. Au siècle qui les a vus naître et s’imposer, le xixe , tout ce qui compte pour
18 de l’annexion de Colmar à la France près de trois siècles après sa mort. Qu’il s’agisse de musique, de peinture, d’architecture
19 s seulement faire de l’histoire honnête, après un siècle de falsification nationaliste des perspectives, c’est aussi faire l’E
20 est plutôt à cause de Racine qu’on parle du Grand Siècle , pour désigner une période des plus sombres de notre histoire occiden
21 enne. Elle embrasse donc une période de vingt-six siècles (d’Homère à Goethe)… Elle constitue une « unité intelligible », qui s
22 Et, à partir de ces condensations prodigieuses de siècles et de continents, ils ont élaboré les préalables d’une science compar
23 C’est l’une des tâches cruciales de cette fin de siècle . Et c’est sans doute la première fois dans toute l’Histoire qu’un mêm
24 evenir « mortelle », comme l’ont prédit depuis un siècle à peu près tous nos grands penseurs ? 23. Les prophètes de la déca
25 et que, d’autre part, les plus grands esprits du siècle précédent n’ont cessé d’annoncer les catastrophes qui ont fondu de no
26 n qui enfièvre et ruine l’Europe depuis plus d’un siècle et demi, et que nous refusons de prendre au tragique, quand elle atte
3 1970, Lettre ouverte aux Européens. II. L’union fédérale
27 . » Dans quelle voie sommes-nous engagés après un siècle  ? Celle des fédérations et de l’harmonie des peuples, ou celle d’une
28 union de l’Europe est l’entreprise capitale de ce siècle , et s’il est vraisemblable que cette union sera fédérale ou ne sera p
29 ntends, après avoir valu pour la Grèce des grands siècles avec sa dialectique de l’individu et de la cité conciliée dans la not
4 1970, Lettre ouverte aux Européens. III. La puissance ou la liberté
30 r le droit, mais par les circonstances réelles du siècle , techniques, économiques et politiques. Il en résulte que la souverai
31 ictimes, de s’adapter aux réalités changeantes du siècle , et même de les apercevoir. D’où la prise qu’ils offrent aux manœuvre
32 l’un des plus stables du monde, depuis plus d’un siècle . Ce que l’on ignore généralement, c’est la manière dont ce régime féd
33 t-là, que les alliances qui existaient depuis des siècles entre les cantons souverains étaient trop lâches : elles ne permettai
5 1970, Lettre ouverte aux Européens. IV. Vers une fédération des régions
34 ateur ! héros de l’Europe des régions ! 39. Le siècle des nations ? Zurich, le 16 septembre 1946 : Avec une poignante él
35 tions sont redevenues le phénomène fondamental du siècle . L’évolution a joué et joue incontestablement dans le sens de la nati
36 tiquement, et que cette « réalité fondamentale du siècle  », que serait la nation, est précisément celle qui fait obstacle à ce
37 e l’Internationale, comme Marx l’avait dit, ni le siècle des fédérations, comme Proudhon l’avait prévu, mais bien le siècle de
38 tions, comme Proudhon l’avait prévu, mais bien le siècle des nations, est-ce qu’on s’en félicite, ou bien est-ce que l’on dit
39 n s’en félicite, ou bien est-ce que l’on dit « le siècle des nations » comme on dirait « l’année de mon infarctus » ? Autre ch
40 era vain, à l’Empire condamné et bafoué. Les cinq siècles suivants verront se renforcer et se sacraliser de plus en plus l’idée
41 vique que la nation, telle que nous l’a léguée le siècle dernier : la région31. 46. Invention de la région au xxe siècle
42 endre forme au seuil de ce dernier tiers de notre siècle , comme un visage dont les traits se composent et s’illuminent peu à p
43 e. Et l’on sait que la polis devint en moins d’un siècle l’unité de base de toute vie sociale et publique en Grèce. Elle donna
44 articipation civique intense, s’opposa durant des siècles à la monarchie autoritaire et belliqueuse, créant ainsi la première c
45 à réfuter cette croyance. Bien sûr, dès la fin du siècle dernier, Ernest Renan s’était écrié dans un discours célèbre à la Sor
46 lesquelles ont vécu tous nos ancêtres depuis des siècles , et que nous ont inculquées tous les classiques de la philosophie pol
47 ais d’un ensemble de réflexes conditionnés par un siècle et demi d’éducation stato-nationaliste gratuite et obligatoire : unif
48 oïstes, du complexe stato-national sécrété par le siècle dernier. Tous ces réactionnaires butés et volontiers grandiloquents,
49 ouverains étant demeurée nulle depuis un quart de siècle , il serait difficile de ne pas faire mieux. La construction fédérale
50 que l’école (aux trois degrés) a imposé depuis un siècle et demi. L’homme d’aujourd’hui, formé par les manuels, croit, sans la
51 r du Xe millénaire avant notre ère). Au cours des siècles de l’histoire moderne, ce sont les guerres qui ont servi de prétexte
52 n et mon accent : à ce canton (qui fut durant des siècles une principauté souveraine) va donc mon allégeance patriotique. Neuch
53 onaux à l’Europe des réalités Dès le milieu du siècle dernier, un homme avait prévu très exactement l’évolution de l’État-n