1 1970, L’Un et le Divers ou la Cité européenne. I. Pour une nouvelle définition du fédéralisme
1 1 En 1863 paraissait le dernier grand ouvrage de Proudhon, Du Principe fédératif, où l’on pouvait lire cette phrase de
2 nd ouvrage de Proudhon, Du Principe fédératif, où l’ on pouvait lire cette phrase devenue célèbre : « Le xxe siècle ouvrir
3 ’on pouvait lire cette phrase devenue célèbre : «  Le xxe siècle ouvrira l’ère des fédérations, ou l’humanité recommencera
4 phrase devenue célèbre : « Le xxe siècle ouvrira l’ ère des fédérations, ou l’humanité recommencera un purgatoire de mille
5  Le xxe siècle ouvrira l’ère des fédérations, ou l’ humanité recommencera un purgatoire de mille ans. » Dans quelle voie s
6 rations, ou l’humanité recommencera un purgatoire de mille ans. » Dans quelle voie sommes-nous engagés après un siècle ? C
7 ngagés après un siècle ? Celle des fédérations et de l’harmonie des peuples, ou celle d’une renaissance des particularisme
8 gés après un siècle ? Celle des fédérations et de l’ harmonie des peuples, ou celle d’une renaissance des particularismes n
9 édérations et de l’harmonie des peuples, ou celle d’ une renaissance des particularismes nationaux ? Je répondrai : dans le
10 s particularismes nationaux ? Je répondrai : dans les deux à la fois, et cela n’est pas contradictoire. Un phénomène très g
11 est pas contradictoire. Un phénomène très général de convergence inspire les mouvements d’union continentale qui créent le
12 Un phénomène très général de convergence inspire les mouvements d’union continentale qui créent le Conseil de l’Europe et
13 rès général de convergence inspire les mouvements d’ union continentale qui créent le Conseil de l’Europe et le Marché comm
14 re les mouvements d’union continentale qui créent le Conseil de l’Europe et le Marché commun, puis leurs contreparties plu
15 continentale qui créent le Conseil de l’Europe et le Marché commun, puis leurs contreparties plus ou moins réussies dans l
16 s leurs contreparties plus ou moins réussies dans l’ empire communiste d’Europe, dans le monde arabe, en Afrique et en Amér
17 s plus ou moins réussies dans l’empire communiste d’ Europe, dans le monde arabe, en Afrique et en Amérique latine, cependa
18 réussies dans l’empire communiste d’Europe, dans le monde arabe, en Afrique et en Amérique latine, cependant qu’une volon
19 e et en Amérique latine, cependant qu’une volonté d’ union mondiale anime les Nations unies et l’Unesco, le Conseil œcuméni
20 lonté d’union mondiale anime les Nations unies et l’ Unesco, le Conseil œcuménique des Églises et Vatican II. Simultanément
21 ion mondiale anime les Nations unies et l’Unesco, le Conseil œcuménique des Églises et Vatican II. Simultanément, mais en
22 en sens inverse, un phénomène tout aussi général d’ affirmation des diversités, des autonomies et des volontés d’indépenda
23 on des diversités, des autonomies et des volontés d’ indépendance, inspire les mouvements de résurgences communalistes, rég
24 utonomies et des volontés d’indépendance, inspire les mouvements de résurgences communalistes, régionalistes et nationalist
25 s volontés d’indépendance, inspire les mouvements de résurgences communalistes, régionalistes et nationalistes, qu’on voit
26 qu’on voit partout en plein essor, qu’il s’agisse de Nations en instance de divorce avec l’OTAN ou avec le Pacte de Varsov
27 lein essor, qu’il s’agisse de Nations en instance de divorce avec l’OTAN ou avec le Pacte de Varsovie, ou de nations au se
28 l s’agisse de Nations en instance de divorce avec l’ OTAN ou avec le Pacte de Varsovie, ou de nations au sens ancien du mot
29 ations en instance de divorce avec l’OTAN ou avec le Pacte de Varsovie, ou de nations au sens ancien du mot, régions ou et
30 instance de divorce avec l’OTAN ou avec le Pacte de Varsovie, ou de nations au sens ancien du mot, régions ou ethnies en
31 orce avec l’OTAN ou avec le Pacte de Varsovie, ou de nations au sens ancien du mot, régions ou ethnies en révolte plus ou
32 u ethnies en révolte plus ou moins ouverte contre le contrat étatique (inégal à leurs yeux) que jadis ou naguère leur impo
33 al à leurs yeux) que jadis ou naguère leur imposa l’ élément formateur ou hégémonique de chacun de nos États unitaires. Ren
34 re leur imposa l’élément formateur ou hégémonique de chacun de nos États unitaires. Renaissance donc des micro-nationalism
35 posa l’élément formateur ou hégémonique de chacun de nos États unitaires. Renaissance donc des micro-nationalismes locaux,
36 evendiquent leur autonomie au nom de leur langue, de leurs coutumes, ou des nécessités économiques nouvelles, et qui enfiè
37 nomiques nouvelles, et qui enfièvrent tour à tour la Bretagne, les Flandres ou le Pays basque. Convergences et diversifica
38 elles, et qui enfièvrent tour à tour la Bretagne, les Flandres ou le Pays basque. Convergences et diversification, exigence
39 fièvrent tour à tour la Bretagne, les Flandres ou le Pays basque. Convergences et diversification, exigence simultanée de
40 entraînent des effets complémentaires, j’entends le dépassement de l’État-nation à la fois par en haut et par en bas, d’u
41 effets complémentaires, j’entends le dépassement de l’État-nation à la fois par en haut et par en bas, d’une part, vers d
42 fets complémentaires, j’entends le dépassement de l’ État-nation à la fois par en haut et par en bas, d’une part, vers des
43 s et, d’autre part, vers un fédéralisme régional. La victime de ce double mouvement contradictoire, c’est en effet l’État-
44 re part, vers un fédéralisme régional. La victime de ce double mouvement contradictoire, c’est en effet l’État-nation, tel
45 e double mouvement contradictoire, c’est en effet l’ État-nation, tel qu’il est né de la Révolution et du Premier Empire, p
46 e, c’est en effet l’État-nation, tel qu’il est né de la Révolution et du Premier Empire, produit de la confiscation d’une
47 c’est en effet l’État-nation, tel qu’il est né de la Révolution et du Premier Empire, produit de la confiscation d’une mys
48 né de la Révolution et du Premier Empire, produit de la confiscation d’une mystique — la Nation — par un appareil administ
49 de la Révolution et du Premier Empire, produit de la confiscation d’une mystique — la Nation — par un appareil administrat
50 et du Premier Empire, produit de la confiscation d’ une mystique — la Nation — par un appareil administratif et policier —
51 pire, produit de la confiscation d’une mystique —  la Nation — par un appareil administratif et policier — l’État. Un État
52 ion — par un appareil administratif et policier —  l’ État. Un État plus ou moins nationalisé ou une nation étatisée, modèle
53 oins nationalisé ou une nation étatisée, modèle : la France, bientôt imitée par presque toute l’Europe — et au xxe siècle
54 èle : la France, bientôt imitée par presque toute l’ Europe — et au xxe siècle, par une centaine de Nations nouvelles. Cen
55 te l’Europe — et au xxe siècle, par une centaine de Nations nouvelles. Centralisé, atomisé et trituré par les dynamismes
56 ons nouvelles. Centralisé, atomisé et trituré par les dynamismes contraires du xxe siècle, l’État-nation européen nous app
57 uré par les dynamismes contraires du xxe siècle, l’ État-nation européen nous apparaît, tel que les accidents de l’Histoir
58 le, l’État-nation européen nous apparaît, tel que les accidents de l’Histoire nous l’ont laissé, à la fois trop petit et tr
59 ion européen nous apparaît, tel que les accidents de l’Histoire nous l’ont laissé, à la fois trop petit et trop grand. Il
60 européen nous apparaît, tel que les accidents de l’ Histoire nous l’ont laissé, à la fois trop petit et trop grand. Il est
61 pparaît, tel que les accidents de l’Histoire nous l’ ont laissé, à la fois trop petit et trop grand. Il est trop petit pour
62 endance et sa souveraineté absolue : car nul pays de notre Europe n’est plus en mesure de jouer un rôle mondial, d’assurer
63 car nul pays de notre Europe n’est plus en mesure de jouer un rôle mondial, d’assurer seul sa défense, de se nourrir seul,
64 pe n’est plus en mesure de jouer un rôle mondial, d’ assurer seul sa défense, de se nourrir seul, au spirituel comme au phy
65 jouer un rôle mondial, d’assurer seul sa défense, de se nourrir seul, au spirituel comme au physique. Et en même temps, pr
66 temps, presque tous nos États centralisés — dans la mesure même où ils sont centralisés — se révèlent trop grands pour an
67 centralisés — se révèlent trop grands pour animer la vie économique, culturelle et surtout civique de leurs régions : cell
68 la vie économique, culturelle et surtout civique de leurs régions : celles-ci se sentent exploitées par l’État, ses burea
69 urs régions : celles-ci se sentent exploitées par l’ État, ses bureaux ou sa capitale, et les accusent de colonialisme. Il
70 oitées par l’État, ses bureaux ou sa capitale, et les accusent de colonialisme. Il est certain que la prétention à une poli
71 État, ses bureaux ou sa capitale, et les accusent de colonialisme. Il est certain que la prétention à une politique indépe
72 les accusent de colonialisme. Il est certain que la prétention à une politique indépendante, au plein sens du terme, ne s
73 u plein sens du terme, ne saurait être soutenue à la rigueur que par la Chine, l’URSS et surtout les USA, s’ils acceptaien
74 me, ne saurait être soutenue à la rigueur que par la Chine, l’URSS et surtout les USA, s’ils acceptaient toutefois d’en pa
75 rait être soutenue à la rigueur que par la Chine, l’ URSS et surtout les USA, s’ils acceptaient toutefois d’en payer le pri
76 à la rigueur que par la Chine, l’URSS et surtout les USA, s’ils acceptaient toutefois d’en payer le prix, lequel serait ce
77 S et surtout les USA, s’ils acceptaient toutefois d’ en payer le prix, lequel serait celui d’une autarcie presque totale ou
78 t les USA, s’ils acceptaient toutefois d’en payer le prix, lequel serait celui d’une autarcie presque totale ou d’une sort
79 toutefois d’en payer le prix, lequel serait celui d’ une autarcie presque totale ou d’une sorte d’isolation paranoïaque. En
80 uel serait celui d’une autarcie presque totale ou d’ une sorte d’isolation paranoïaque. En fait, les États-Unis, quoique de
81 elui d’une autarcie presque totale ou d’une sorte d’ isolation paranoïaque. En fait, les États-Unis, quoique de loin les pl
82 ou d’une sorte d’isolation paranoïaque. En fait, les États-Unis, quoique de loin les plus forts, dépendent autant de l’opi
83 ion paranoïaque. En fait, les États-Unis, quoique de loin les plus forts, dépendent autant de l’opinion mondiale que celle
84 noïaque. En fait, les États-Unis, quoique de loin les plus forts, dépendent autant de l’opinion mondiale que celle-ci du do
85 quoique de loin les plus forts, dépendent autant de l’opinion mondiale que celle-ci du dollar ou de la télévision. Une in
86 oique de loin les plus forts, dépendent autant de l’ opinion mondiale que celle-ci du dollar ou de la télévision. Une inter
87 t de l’opinion mondiale que celle-ci du dollar ou de la télévision. Une interdépendance universelle dans tous les ordres t
88 e l’opinion mondiale que celle-ci du dollar ou de la télévision. Une interdépendance universelle dans tous les ordres tend
89 vision. Une interdépendance universelle dans tous les ordres tend à réduire l’indépendance d’un État à une certaine liberté
90 e universelle dans tous les ordres tend à réduire l’ indépendance d’un État à une certaine liberté dans le choix de ses dép
91 ans tous les ordres tend à réduire l’indépendance d’ un État à une certaine liberté dans le choix de ses dépendances, à un
92 ndépendance d’un État à une certaine liberté dans le choix de ses dépendances, à un certain jeu dans l’aménagement de ses
93 ce d’un État à une certaine liberté dans le choix de ses dépendances, à un certain jeu dans l’aménagement de ses réseaux d
94 e choix de ses dépendances, à un certain jeu dans l’ aménagement de ses réseaux de relations plus ou moins contraignantes.
95 dépendances, à un certain jeu dans l’aménagement de ses réseaux de relations plus ou moins contraignantes. Au surplus, je
96 un certain jeu dans l’aménagement de ses réseaux de relations plus ou moins contraignantes. Au surplus, je ne vois guère
97 oins contraignantes. Au surplus, je ne vois guère d’ État-nation de type unitaire que ce double mouvement de convergence mo
98 antes. Au surplus, je ne vois guère d’État-nation de type unitaire que ce double mouvement de convergence mondiale et de d
99 t-nation de type unitaire que ce double mouvement de convergence mondiale et de diversification locale ne mette en crise p
100 ue ce double mouvement de convergence mondiale et de diversification locale ne mette en crise permanente : 855 votes en qu
101 crise permanente : 855 votes en quelques années à la Chambre italienne sur le règlement du statut des régions autonomes. R
102 tes en quelques années à la Chambre italienne sur le règlement du statut des régions autonomes. Risques d’éclatement de la
103 èglement du statut des régions autonomes. Risques d’ éclatement de la Belgique. En France, floraison de projets officiels o
104 tatut des régions autonomes. Risques d’éclatement de la Belgique. En France, floraison de projets officiels ou révolutionn
105 ut des régions autonomes. Risques d’éclatement de la Belgique. En France, floraison de projets officiels ou révolutionnair
106 d’éclatement de la Belgique. En France, floraison de projets officiels ou révolutionnaires tendant à régionaliser l’Hexago
107 iciels ou révolutionnaires tendant à régionaliser l’ Hexagone. Succès spectaculaires, aux dernières élections, des autonomi
108 e mais profonde. Plasticages à Saint-Brieuc, dans le Tyrol du Sud, à Louvain et dans le Jura bernois. Mais en même temps,
109 t-Brieuc, dans le Tyrol du Sud, à Louvain et dans le Jura bernois. Mais en même temps, multiplication des jumelages europé
110 iplication des jumelages européens entre communes de ces mêmes régions, créations d’organismes de coopérations multination
111 ns entre communes de ces mêmes régions, créations d’ organismes de coopérations multinationales du type de la Regio Basilie
112 unes de ces mêmes régions, créations d’organismes de coopérations multinationales du type de la Regio Basiliensis, unions
113 rganismes de coopérations multinationales du type de la Regio Basiliensis, unions professionnelles et industrielles tendan
114 nismes de coopérations multinationales du type de la Regio Basiliensis, unions professionnelles et industrielles tendant à
115 sionnelles et industrielles tendant à dévaloriser les frontières… À tous les coups, c’est donc l’État-nation qui perd. Il n
116 lles tendant à dévaloriser les frontières… À tous les coups, c’est donc l’État-nation qui perd. Il ne correspond plus ni au
117 iser les frontières… À tous les coups, c’est donc l’ État-nation qui perd. Il ne correspond plus ni aux conditions de liber
118 qui perd. Il ne correspond plus ni aux conditions de liberté et de participation civique, apanage des petites communautés
119 e correspond plus ni aux conditions de liberté et de participation civique, apanage des petites communautés ou cités libre
120 tites communautés ou cités libres, comme Rousseau l’ avait si bien vu ; ni aux conditions de développement, de rentabilité
121 e Rousseau l’avait si bien vu ; ni aux conditions de développement, de rentabilité et de sécurité, auxquelles ne peuvent r
122 si bien vu ; ni aux conditions de développement, de rentabilité et de sécurité, auxquelles ne peuvent répondre que de gra
123 ux conditions de développement, de rentabilité et de sécurité, auxquelles ne peuvent répondre que de grands espaces économ
124 t de sécurité, auxquelles ne peuvent répondre que de grands espaces économiques constitués à la mesure des possibilités et
125 re que de grands espaces économiques constitués à la mesure des possibilités et des besoins de l’ère scientifico-technique
126 itués à la mesure des possibilités et des besoins de l’ère scientifico-technique. Cet échec de la politique centralisatric
127 és à la mesure des possibilités et des besoins de l’ ère scientifico-technique. Cet échec de la politique centralisatrice e
128 besoins de l’ère scientifico-technique. Cet échec de la politique centralisatrice et unitaire, secrètement obsédée par un
129 oins de l’ère scientifico-technique. Cet échec de la politique centralisatrice et unitaire, secrètement obsédée par un rêv
130 rice et unitaire, secrètement obsédée par un rêve d’ autarcie, et cette mise en question, voire en accusation, de la formul
131 , et cette mise en question, voire en accusation, de la formule stato-nationale élaborée par le xixe siècle, nous renvoie
132 t cette mise en question, voire en accusation, de la formule stato-nationale élaborée par le xixe siècle, nous renvoient
133 ation, de la formule stato-nationale élaborée par le xixe siècle, nous renvoient l’un comme l’autre à des formules de typ
134 nous renvoient l’un comme l’autre à des formules de type fédéraliste. À la question que je me posais sur la prophétie pro
135 mme l’autre à des formules de type fédéraliste. À la question que je me posais sur la prophétie proudhonienne, voici donc
136 e fédéraliste. À la question que je me posais sur la prophétie proudhonienne, voici donc une première réponse : oui, nous
137 e réponse : oui, nous sommes bel et bien au seuil d’ une ère potentiellement fédéraliste. Peut-on dire plus ? Sur les quel
138 ntiellement fédéraliste. Peut-on dire plus ? Sur les quelque cent-trente nations souveraines qui divisent notre humanité,
139 e humanité, je ne compte guère que deux douzaines d’ États fédératifs, mais ils regroupent 40 % de la population du globe,
140 ines d’États fédératifs, mais ils regroupent 40 % de la population du globe, et il est frappant de constater qu’on trouve
141 s d’États fédératifs, mais ils regroupent 40 % de la population du globe, et il est frappant de constater qu’on trouve par
142 0 % de la population du globe, et il est frappant de constater qu’on trouve parmi eux les plus grands États des cinq conti
143 est frappant de constater qu’on trouve parmi eux les plus grands États des cinq continents et les plus modernes — ainsi le
144 eux les plus grands États des cinq continents et les plus modernes — ainsi les États-Unis, le Mexique et le Brésil pour le
145 des cinq continents et les plus modernes — ainsi les États-Unis, le Mexique et le Brésil pour les trois Amériques, le Nige
146 ents et les plus modernes — ainsi les États-Unis, le Mexique et le Brésil pour les trois Amériques, le Nigeria en Afrique,
147 us modernes — ainsi les États-Unis, le Mexique et le Brésil pour les trois Amériques, le Nigeria en Afrique, l’Allemagne p
148 insi les États-Unis, le Mexique et le Brésil pour les trois Amériques, le Nigeria en Afrique, l’Allemagne pour l’Europe de
149 le Mexique et le Brésil pour les trois Amériques, le Nigeria en Afrique, l’Allemagne pour l’Europe de l’Ouest et la Yougos
150 pour les trois Amériques, le Nigeria en Afrique, l’ Allemagne pour l’Europe de l’Ouest et la Yougoslavie pour celle de l’E
151 mériques, le Nigeria en Afrique, l’Allemagne pour l’ Europe de l’Ouest et la Yougoslavie pour celle de l’Est, et au-delà, l
152 Afrique, l’Allemagne pour l’Europe de l’Ouest et la Yougoslavie pour celle de l’Est, et au-delà, l’URSS, l’Inde et l’Aust
153 l’Europe de l’Ouest et la Yougoslavie pour celle de l’Est, et au-delà, l’URSS, l’Inde et l’Australie. Voilà qui réfute le
154 Europe de l’Ouest et la Yougoslavie pour celle de l’ Est, et au-delà, l’URSS, l’Inde et l’Australie. Voilà qui réfute le cl
155 t la Yougoslavie pour celle de l’Est, et au-delà, l’ URSS, l’Inde et l’Australie. Voilà qui réfute le cliché du fédéralisme
156 goslavie pour celle de l’Est, et au-delà, l’URSS, l’ Inde et l’Australie. Voilà qui réfute le cliché du fédéralisme « désue
157 our celle de l’Est, et au-delà, l’URSS, l’Inde et l’ Australie. Voilà qui réfute le cliché du fédéralisme « désuet ». Mais
158 , l’URSS, l’Inde et l’Australie. Voilà qui réfute le cliché du fédéralisme « désuet ». Mais l’étiquette fédérale couvre de
159 réfute le cliché du fédéralisme « désuet ». Mais l’ étiquette fédérale couvre des marchandises de qualités pour le moins d
160 Mais l’étiquette fédérale couvre des marchandises de qualités pour le moins diverses selon qu’il s’agit par exemple de l’e
161 fédérale couvre des marchandises de qualités pour le moins diverses selon qu’il s’agit par exemple de l’empire soviétique,
162 le moins diverses selon qu’il s’agit par exemple de l’empire soviétique, du Nigeria, ou de la Confédération suisse. Car l
163 moins diverses selon qu’il s’agit par exemple de l’ empire soviétique, du Nigeria, ou de la Confédération suisse. Car la d
164 ar exemple de l’empire soviétique, du Nigeria, ou de la Confédération suisse. Car la double exigence antinomique de la con
165 exemple de l’empire soviétique, du Nigeria, ou de la Confédération suisse. Car la double exigence antinomique de la conver
166 e, du Nigeria, ou de la Confédération suisse. Car la double exigence antinomique de la convergence et de la diversificatio
167 ration suisse. Car la double exigence antinomique de la convergence et de la diversification n’est pas tellement mieux sat
168 ion suisse. Car la double exigence antinomique de la convergence et de la diversification n’est pas tellement mieux satisf
169 double exigence antinomique de la convergence et de la diversification n’est pas tellement mieux satisfaite dans ces troi
170 uble exigence antinomique de la convergence et de la diversification n’est pas tellement mieux satisfaite dans ces trois É
171 es trois États officiellement fédératifs que dans les nations unitaires : en URSS, ce sont les autonomies régionales et les
172 que dans les nations unitaires : en URSS, ce sont les autonomies régionales et les diversités religieuses et politiques qui
173 s : en URSS, ce sont les autonomies régionales et les diversités religieuses et politiques qui sont opprimées par l’État ce
174 religieuses et politiques qui sont opprimées par l’ État central dont un Parti unique s’est emparé ; au Nigeria, c’est au
175 s qui s’érige en État unitaire ; en Suisse, c’est le régime fédératif lui-même qui se voit invoqué (non sans paradoxe d’ai
176 oqué (non sans paradoxe d’ailleurs), pour refuser de se laisser entraîner par des mouvements de convergence européenne et
177 efuser de se laisser entraîner par des mouvements de convergence européenne et mondiale, même s’ils disent s’inspirer du p
178 e, même s’ils disent s’inspirer du propre exemple de la fédération des cantons suisses ! Il est certain que dans ces trois
179 même s’ils disent s’inspirer du propre exemple de la fédération des cantons suisses ! Il est certain que dans ces trois ca
180 l est certain que dans ces trois cas, c’est moins le fédéralisme qu’on est en droit d’incriminer que sa trahison pure et s
181 as, c’est moins le fédéralisme qu’on est en droit d’ incriminer que sa trahison pure et simple, ou son usage mal compris, o
182 mal compris, ou son blocage délibéré aux limites d’ un État fédéral. Il ne s’agit pas d’un défaut du fédéralisme, mais d’u
183 é aux limites d’un État fédéral. Il ne s’agit pas d’ un défaut du fédéralisme, mais d’un défaut de fédéralisme. Et l’on est
184 Il ne s’agit pas d’un défaut du fédéralisme, mais d’ un défaut de fédéralisme. Et l’on est en droit de penser que l’applica
185 pas d’un défaut du fédéralisme, mais d’un défaut de fédéralisme. Et l’on est en droit de penser que l’application correct
186 fédéralisme, mais d’un défaut de fédéralisme. Et l’ on est en droit de penser que l’application correcte de la méthode féd
187 d’un défaut de fédéralisme. Et l’on est en droit de penser que l’application correcte de la méthode fédéraliste rétablira
188 e fédéralisme. Et l’on est en droit de penser que l’ application correcte de la méthode fédéraliste rétablirait bientôt ce
189 est en droit de penser que l’application correcte de la méthode fédéraliste rétablirait bientôt ce double mouvement de dia
190 en droit de penser que l’application correcte de la méthode fédéraliste rétablirait bientôt ce double mouvement de diasto
191 déraliste rétablirait bientôt ce double mouvement de diastole et de systole, vers des autonomies plus locales et vers des
192 lirait bientôt ce double mouvement de diastole et de systole, vers des autonomies plus locales et vers des unions plus vas
193 s locales et vers des unions plus vastes, qui est le battement même du cœur d’un régime sain, j’entends immunisé contre le
194 ns plus vastes, qui est le battement même du cœur d’ un régime sain, j’entends immunisé contre le virus totalitaire. Mais s
195 cœur d’un régime sain, j’entends immunisé contre le virus totalitaire. Mais si le fédéralisme apparaît bien comme le remè
196 nds immunisé contre le virus totalitaire. Mais si le fédéralisme apparaît bien comme le remède spécifique au stato-nationa
197 taire. Mais si le fédéralisme apparaît bien comme le remède spécifique au stato-nationalisme, il faudrait, avant de le pre
198 ique au stato-nationalisme, il faudrait, avant de le prescrire, être très sûr de sa formule. Or je ne vois pas de terme du
199 il faudrait, avant de le prescrire, être très sûr de sa formule. Or je ne vois pas de terme du langage politique qui prête
200 e, être très sûr de sa formule. Or je ne vois pas de terme du langage politique qui prête à pires malentendus ! Un Françai
201 us ! Un Français cultivé qui demande à son Littré le sens du mot fédéralisme trouve ceci : « Fédéralisme : s. m. Néologism
202  fédération », c’est simplement « union politique d’ États » (mais on a soin de préciser qu’en vers, cela fait cinq syllabe
203 ement « union politique d’États » (mais on a soin de préciser qu’en vers, cela fait cinq syllabes). Cette définition est a
204 te définition est assurément moins éclairante que les deux citations qui l’illustrent : 1) « Le fédéralisme était une des f
205 ément moins éclairante que les deux citations qui l’ illustrent : 1) « Le fédéralisme était une des formes politiques les p
206 te que les deux citations qui l’illustrent : 1) «  Le fédéralisme était une des formes politiques les plus communes employé
207 « Le fédéralisme était une des formes politiques les plus communes employées par les sauvages. » Chateaubriand, Amérique,
208 formes politiques les plus communes employées par les sauvages. » Chateaubriand, Amérique, Gouvernement. 2) « Pendant la Ré
209 ateaubriand, Amérique, Gouvernement. 2) « Pendant la Révolution, projet attribué aux girondins de rompre l’unité nationale
210 dant la Révolution, projet attribué aux girondins de rompre l’unité nationale et de transformer la France en une fédératio
211 volution, projet attribué aux girondins de rompre l’ unité nationale et de transformer la France en une fédération de petit
212 ibué aux girondins de rompre l’unité nationale et de transformer la France en une fédération de petits États. » Pour le Fr
213 ins de rompre l’unité nationale et de transformer la France en une fédération de petits États. » Pour le Français cultivé,
214 ale et de transformer la France en une fédération de petits États. » Pour le Français cultivé, donc, la cause est jugée. I
215 France en une fédération de petits États. » Pour le Français cultivé, donc, la cause est jugée. Il s’agit d’un système qu
216 e petits États. » Pour le Français cultivé, donc, la cause est jugée. Il s’agit d’un système qui est bon pour les sauvages
217 çais cultivé, donc, la cause est jugée. Il s’agit d’ un système qui est bon pour les sauvages, et qui semble n’avoir été pr
218 st jugée. Il s’agit d’un système qui est bon pour les sauvages, et qui semble n’avoir été préconisé que par des traîtres à
219 mble n’avoir été préconisé que par des traîtres à la République… Il est vrai que mon Littré date de 1865 : « fédéralisme »
220 à la République… Il est vrai que mon Littré date de 1865 : « fédéralisme » y est encore qualifié de néologisme ». C’était
221 e de 1865 : « fédéralisme » y est encore qualifié de néologisme ». C’était deux ans après le livre de Proudhon. Depuis lor
222 qualifié de néologisme ». C’était deux ans après le livre de Proudhon. Depuis lors, les centaines d’études et de gros vol
223 de néologisme ». C’était deux ans après le livre de Proudhon. Depuis lors, les centaines d’études et de gros volumes paru
224 deux ans après le livre de Proudhon. Depuis lors, les centaines d’études et de gros volumes parus sur le sujet auraient dû
225 le livre de Proudhon. Depuis lors, les centaines d’ études et de gros volumes parus sur le sujet auraient dû suffire, semb
226 Proudhon. Depuis lors, les centaines d’études et de gros volumes parus sur le sujet auraient dû suffire, semble-t-il, à c
227 s centaines d’études et de gros volumes parus sur le sujet auraient dû suffire, semble-t-il, à clarifier un terme que le p
228 dû suffire, semble-t-il, à clarifier un terme que le problème européen et nos situations nationales nous amènent à utilise
229 nt à utiliser quotidiennement. Mais pas du tout : le malheur congénital du fédéralisme reste d’être un concept dialectique
230 tout : le malheur congénital du fédéralisme reste d’ être un concept dialectique, ambigu, et qui autorise — ou incite en to
231 quelques années, je suggérai au comité directeur d’ un congrès européen qu’une journée fût réservée à des travaux sur le f
232 éen qu’une journée fût réservée à des travaux sur le fédéralisme. Le représentant du Conseil de l’Europe tint à déclarer a
233 ée fût réservée à des travaux sur le fédéralisme. Le représentant du Conseil de l’Europe tint à déclarer aussitôt que le t
234 Conseil de l’Europe tint à déclarer aussitôt que le terme de fédéralisme étant tabou à Strasbourg, il se verrait obligé d
235 de l’Europe tint à déclarer aussitôt que le terme de fédéralisme étant tabou à Strasbourg, il se verrait obligé de quitter
236 me étant tabou à Strasbourg, il se verrait obligé de quitter le comité si l’on adoptait ma proposition. Je compris par la
237 bou à Strasbourg, il se verrait obligé de quitter le comité si l’on adoptait ma proposition. Je compris par la suite que c
238 urg, il se verrait obligé de quitter le comité si l’ on adoptait ma proposition. Je compris par la suite que ce haut foncti
239 é si l’on adoptait ma proposition. Je compris par la suite que ce haut fonctionnaire tenait le fédéralisme pour un système
240 ris par la suite que ce haut fonctionnaire tenait le fédéralisme pour un système d’unification intégrale, sans respect pou
241 nctionnaire tenait le fédéralisme pour un système d’ unification intégrale, sans respect pour les diversités et les autonom
242 ystème d’unification intégrale, sans respect pour les diversités et les autonomies des pays membres, c’est-à-dire très exac
243 on intégrale, sans respect pour les diversités et les autonomies des pays membres, c’est-à-dire très exactement le contrair
244 es des pays membres, c’est-à-dire très exactement le contraire de ce qu’il est. À l’inverse, le fédéralisme est assimilé p
245 embres, c’est-à-dire très exactement le contraire de ce qu’il est. À l’inverse, le fédéralisme est assimilé par beaucoup à
246 e très exactement le contraire de ce qu’il est. À l’ inverse, le fédéralisme est assimilé par beaucoup à une attitude de su
247 tement le contraire de ce qu’il est. À l’inverse, le fédéralisme est assimilé par beaucoup à une attitude de suspicion env
248 éralisme est assimilé par beaucoup à une attitude de suspicion envers tout pouvoir central, et à la défense ombrageuse des
249 de de suspicion envers tout pouvoir central, et à la défense ombrageuse des autonomies locales ou régionales. C’est ainsi
250 uropéen, écrivait récemment : « Ce n’est pas dans le fédéralisme, ce n’est pas en se repliant sur elle-même que la Walloni
251 me, ce n’est pas en se repliant sur elle-même que la Wallonie trouvera son salut. » Plus étonnant encore, en Suisse même,
252 sse même, il y a quelques années, on put entendre le recteur d’une de nos universités cantonales condamner le principe d’u
253 l y a quelques années, on put entendre le recteur d’ une de nos universités cantonales condamner le principe d’une subventi
254 quelques années, on put entendre le recteur d’une de nos universités cantonales condamner le principe d’une subvention féd
255 eur d’une de nos universités cantonales condamner le principe d’une subvention fédérale « parce qu’ici, disait-il, nous so
256 nos universités cantonales condamner le principe d’ une subvention fédérale « parce qu’ici, disait-il, nous sommes fédéral
257 mmes fédéralistes ! » Si pareils malentendus sont le fait d’Européens professionnels ou de gardiens jaloux des traditions
258 éralistes ! » Si pareils malentendus sont le fait d’ Européens professionnels ou de gardiens jaloux des traditions helvètes
259 tendus sont le fait d’Européens professionnels ou de gardiens jaloux des traditions helvètes, que sera-ce ailleurs ? Le fé
260 x des traditions helvètes, que sera-ce ailleurs ? Le fédéralisme n’étant ni ceci, ni cela, mais la coexistence en tension
261 s ? Le fédéralisme n’étant ni ceci, ni cela, mais la coexistence en tension de ceci et de cela, il semble que le danger d’
262 ni ceci, ni cela, mais la coexistence en tension de ceci et de cela, il semble que le danger d’interprétations partielles
263 i cela, mais la coexistence en tension de ceci et de cela, il semble que le danger d’interprétations partielles, donc ruin
264 ence en tension de ceci et de cela, il semble que le danger d’interprétations partielles, donc ruineuses dans son cas, lui
265 nsion de ceci et de cela, il semble que le danger d’ interprétations partielles, donc ruineuses dans son cas, lui soit pour
266 pour ainsi dire congénital. Or s’il est vrai que l’ Union de l’Europe est l’entreprise capitale de ce siècle, et s’il est
267 nsi dire congénital. Or s’il est vrai que l’Union de l’Europe est l’entreprise capitale de ce siècle, et s’il est vraisemb
268 dire congénital. Or s’il est vrai que l’Union de l’ Europe est l’entreprise capitale de ce siècle, et s’il est vraisemblab
269 tal. Or s’il est vrai que l’Union de l’Europe est l’ entreprise capitale de ce siècle, et s’il est vraisemblable que cette
270 que l’Union de l’Europe est l’entreprise capitale de ce siècle, et s’il est vraisemblable que cette union sera fédérale ou
271 union sera fédérale ou ne sera pas, on sent tous les dangers qu’entraînent en fait les malentendus que j’ai dits, et par s
272 s, on sent tous les dangers qu’entraînent en fait les malentendus que j’ai dits, et par suite l’importance pratique de tout
273 fait les malentendus que j’ai dits, et par suite l’ importance pratique de tout effort de clarification des concepts de fé
274 que j’ai dits, et par suite l’importance pratique de tout effort de clarification des concepts de fédération et de fédéral
275 et par suite l’importance pratique de tout effort de clarification des concepts de fédération et de fédéralisme. Pour ma p
276 ique de tout effort de clarification des concepts de fédération et de fédéralisme. Pour ma part, je voudrais maintenant pr
277 rt de clarification des concepts de fédération et de fédéralisme. Pour ma part, je voudrais maintenant proposer quelques d
278 is maintenant proposer quelques définitions, puis les relier à des situations contemporaines choisies dans les domaines les
279 ier à des situations contemporaines choisies dans les domaines les plus variés et les moins politiques au sens étroit du mo
280 uations contemporaines choisies dans les domaines les plus variés et les moins politiques au sens étroit du mot. ⁂ Tout d’a
281 nes choisies dans les domaines les plus variés et les moins politiques au sens étroit du mot. ⁂ Tout d’abord, trois définit
282 ot. ⁂ Tout d’abord, trois définitions. Je propose d’ appeler problème fédéraliste une situation dans laquelle s’affrontent
283 antinomiques mais également valables et vitales, de telle sorte que la solution ne puisse être cherchée ni dans la réduct
284 également valables et vitales, de telle sorte que la solution ne puisse être cherchée ni dans la réduction de l’un des ter
285 e que la solution ne puisse être cherchée ni dans la réduction de l’un des termes, ni dans la subordination de l’un à l’au
286 tion ne puisse être cherchée ni dans la réduction de l’un des termes, ni dans la subordination de l’un à l’autre, mais seu
287 ni dans la réduction de l’un des termes, ni dans la subordination de l’un à l’autre, mais seulement dans une création qui
288 tion de l’un des termes, ni dans la subordination de l’un à l’autre, mais seulement dans une création qui englobe, satisfa
289 ne création qui englobe, satisfasse et transcende les exigences de l’un et de l’autre. J’appellerai donc solution fédéralis
290 i englobe, satisfasse et transcende les exigences de l’un et de l’autre. J’appellerai donc solution fédéraliste toute solu
291 satisfasse et transcende les exigences de l’un et de l’autre. J’appellerai donc solution fédéraliste toute solution qui pr
292 n fédéraliste toute solution qui prend pour règle de respecter les deux termes antinomiques en conflit tout en les composa
293 toute solution qui prend pour règle de respecter les deux termes antinomiques en conflit tout en les composant de telle ma
294 r les deux termes antinomiques en conflit tout en les composant de telle manière que la résultante de leur tension soit pos
295 mes antinomiques en conflit tout en les composant de telle manière que la résultante de leur tension soit positive. (On di
296 onflit tout en les composant de telle manière que la résultante de leur tension soit positive. (On dirait, dans le langage
297 les composant de telle manière que la résultante de leur tension soit positive. (On dirait, dans le langage de la théorie
298 e de leur tension soit positive. (On dirait, dans le langage de la théorie des jeux de von Neumann et Morgenstern, qu’il s
299 ension soit positive. (On dirait, dans le langage de la théorie des jeux de von Neumann et Morgenstern, qu’il s’agit de dé
300 ion soit positive. (On dirait, dans le langage de la théorie des jeux de von Neumann et Morgenstern, qu’il s’agit de déter
301 On dirait, dans le langage de la théorie des jeux de von Neumann et Morgenstern, qu’il s’agit de déterminer l’optimum en l
302 jeux de von Neumann et Morgenstern, qu’il s’agit de déterminer l’optimum en lequel se concilient deux maxima contradictoi
303 eumann et Morgenstern, qu’il s’agit de déterminer l’ optimum en lequel se concilient deux maxima contradictoires, — comme l
304 e concilient deux maxima contradictoires, — comme l’ offre et la demande dans un prix.) L’ensemble des problèmes et des sol
305 t deux maxima contradictoires, — comme l’offre et la demande dans un prix.) L’ensemble des problèmes et des solutions ains
306 res, — comme l’offre et la demande dans un prix.) L’ ensemble des problèmes et des solutions ainsi définis constitue ce que
307 utions ainsi définis constitue ce que je nommerai la politique fédéraliste, au sens le plus large du terme. Avant de cherc
308 que je nommerai la politique fédéraliste, au sens le plus large du terme. Avant de chercher à quel type d’homme correspond
309 lus large du terme. Avant de chercher à quel type d’ homme correspond une telle politique, et quel type d’homme elle entend
310 omme correspond une telle politique, et quel type d’ homme elle entend préparer ou éduquer, constatons qu’elle traduit une
311 ou éduquer, constatons qu’elle traduit une forme de pensée, une structure de relations bipolaires dont le « modèle » nous
312 u’elle traduit une forme de pensée, une structure de relations bipolaires dont le « modèle » nous est connu : c’est celui
313 ensée, une structure de relations bipolaires dont le « modèle » nous est connu : c’est celui qu’ont élaboré les fondateurs
314 èle » nous est connu : c’est celui qu’ont élaboré les fondateurs de la philosophie occidentale dans le dialogue opposant le
315 connu : c’est celui qu’ont élaboré les fondateurs de la philosophie occidentale dans le dialogue opposant les éléates aux
316 nu : c’est celui qu’ont élaboré les fondateurs de la philosophie occidentale dans le dialogue opposant les éléates aux ion
317 les fondateurs de la philosophie occidentale dans le dialogue opposant les éléates aux ioniens au sujet de l’antinomie fon
318 philosophie occidentale dans le dialogue opposant les éléates aux ioniens au sujet de l’antinomie fondamentale de l’Un et d
319 ogue opposant les éléates aux ioniens au sujet de l’ antinomie fondamentale de l’Un et du Divers, ou encore de la permanenc
320 aux ioniens au sujet de l’antinomie fondamentale de l’Un et du Divers, ou encore de la permanence et du changement. Paral
321 omie fondamentale de l’Un et du Divers, ou encore de la permanence et du changement. Parallèlement se constituaient les pr
322 e fondamentale de l’Un et du Divers, ou encore de la permanence et du changement. Parallèlement se constituaient les premi
323 lement se constituaient les premières définitions de l’homme comme individu distinct, et de la cité ou auto-nomie (littéra
324 ent se constituaient les premières définitions de l’ homme comme individu distinct, et de la cité ou auto-nomie (littéralem
325 éfinitions de l’homme comme individu distinct, et de la cité ou auto-nomie (littéralement auto-réglage) comme cellule de b
326 nitions de l’homme comme individu distinct, et de la cité ou auto-nomie (littéralement auto-réglage) comme cellule de base
327 -nomie (littéralement auto-réglage) comme cellule de base des ligues et fédérations. Voilà qui est proprement occidental :
328 t proprement occidental : devant ce même problème de l’un et du divers, les métaphysiques orientales prennent le parti de
329 l : devant ce même problème de l’un et du divers, les métaphysiques orientales prennent le parti de supprimer le conflit en
330 du divers, les métaphysiques orientales prennent le parti de supprimer le conflit en réduisant l’un de ses termes — le Di
331 s, les métaphysiques orientales prennent le parti de supprimer le conflit en réduisant l’un de ses termes — le Divers — au
332 ysiques orientales prennent le parti de supprimer le conflit en réduisant l’un de ses termes — le Divers — au prix d’une l
333 e parti de supprimer le conflit en réduisant l’un de ses termes — le Divers — au prix d’une longue ascèse exténuante. Pour
334 imer le conflit en réduisant l’un de ses termes —  le Divers — au prix d’une longue ascèse exténuante. Pour le brahmane, po
335 éduisant l’un de ses termes — le Divers — au prix d’ une longue ascèse exténuante. Pour le brahmane, pour le bouddhiste, le
336 rs — au prix d’une longue ascèse exténuante. Pour le brahmane, pour le bouddhiste, le but est d’effacer l’individu, la dif
337 longue ascèse exténuante. Pour le brahmane, pour le bouddhiste, le but est d’effacer l’individu, la différence, de tout f
338 exténuante. Pour le brahmane, pour le bouddhiste, le but est d’effacer l’individu, la différence, de tout fondre dans l’Un
339 Pour le brahmane, pour le bouddhiste, le but est d’ effacer l’individu, la différence, de tout fondre dans l’Un sans disti
340 rahmane, pour le bouddhiste, le but est d’effacer l’ individu, la différence, de tout fondre dans l’Un sans distinction. Ma
341 r le bouddhiste, le but est d’effacer l’individu, la différence, de tout fondre dans l’Un sans distinction. Mais l’Occiden
342 , le but est d’effacer l’individu, la différence, de tout fondre dans l’Un sans distinction. Mais l’Occident, dès l’aube g
343 , de tout fondre dans l’Un sans distinction. Mais l’ Occident, dès l’aube grecque, cherche à maintenir les deux termes non
344 dans l’Un sans distinction. Mais l’Occident, dès l’ aube grecque, cherche à maintenir les deux termes non pas en équilibre
345 Occident, dès l’aube grecque, cherche à maintenir les deux termes non pas en équilibre neutre, mais bien en tension créatri
346 neutre, mais bien en tension créatrice, et c’est le succès de cet effort toujours renouvelé et toujours menacé, qui dénot
347 ais bien en tension créatrice, et c’est le succès de cet effort toujours renouvelé et toujours menacé, qui dénote la santé
348 toujours renouvelé et toujours menacé, qui dénote la santé de la pensée européenne, sa justesse, sa mesure conquise sur le
349 renouvelé et toujours menacé, qui dénote la santé de la pensée européenne, sa justesse, sa mesure conquise sur le chaos de
350 ouvelé et toujours menacé, qui dénote la santé de la pensée européenne, sa justesse, sa mesure conquise sur le chaos de la
351 e européenne, sa justesse, sa mesure conquise sur le chaos de la masse indistincte autant que sur l’anarchie des individus
352 nne, sa justesse, sa mesure conquise sur le chaos de la masse indistincte autant que sur l’anarchie des individus isolés,
353 , sa justesse, sa mesure conquise sur le chaos de la masse indistincte autant que sur l’anarchie des individus isolés, qu’
354 r le chaos de la masse indistincte autant que sur l’ anarchie des individus isolés, qu’il s’agisse des réalités métaphysiqu
355 es ou physiques, esthétiques ou politiques. C’est de la lutte des contraires que procède la plus belle harmonie, dit un fr
356 ou physiques, esthétiques ou politiques. C’est de la lutte des contraires que procède la plus belle harmonie, dit un fragm
357 ues. C’est de la lutte des contraires que procède la plus belle harmonie, dit un fragment célèbre d’Héraclite. L’art et la
358 e la plus belle harmonie, dit un fragment célèbre d’ Héraclite. L’art et la science de cette mise en tension, de cette comp
359 le harmonie, dit un fragment célèbre d’Héraclite. L’ art et la science de cette mise en tension, de cette composition de ré
360 ie, dit un fragment célèbre d’Héraclite. L’art et la science de cette mise en tension, de cette composition de réalités co
361 fragment célèbre d’Héraclite. L’art et la science de cette mise en tension, de cette composition de réalités contraires ma
362 te. L’art et la science de cette mise en tension, de cette composition de réalités contraires mais également valables, voi
363 ce de cette mise en tension, de cette composition de réalités contraires mais également valables, voilà je crois ce qui dé
364 également valables, voilà je crois ce qui définit l’ apport original et spécifique de la pensée occidentale ; or cette défi
365 is ce qui définit l’apport original et spécifique de la pensée occidentale ; or cette définition vaut également et intégra
366 ce qui définit l’apport original et spécifique de la pensée occidentale ; or cette définition vaut également et intégralem
367 e définition vaut également et intégralement pour le fédéralisme, du moins tel que je l’entends, après avoir valu pour la
368 ralement pour le fédéralisme, du moins tel que je l’ entends, après avoir valu pour la Grèce des grands siècles avec sa dia
369 moins tel que je l’entends, après avoir valu pour la Grèce des grands siècles avec sa dialectique de l’individu et de la c
370 r la Grèce des grands siècles avec sa dialectique de l’individu et de la cité, conciliée dans la notion de citoyen. Mais l
371 a Grèce des grands siècles avec sa dialectique de l’ individu et de la cité, conciliée dans la notion de citoyen. Mais le m
372 ands siècles avec sa dialectique de l’individu et de la cité, conciliée dans la notion de citoyen. Mais le moment crucial
373 s siècles avec sa dialectique de l’individu et de la cité, conciliée dans la notion de citoyen. Mais le moment crucial de
374 tique de l’individu et de la cité, conciliée dans la notion de citoyen. Mais le moment crucial de toute l’évolution spécif
375 ’individu et de la cité, conciliée dans la notion de citoyen. Mais le moment crucial de toute l’évolution spécifiquement o
376 a cité, conciliée dans la notion de citoyen. Mais le moment crucial de toute l’évolution spécifiquement occidentale vers l
377 dans la notion de citoyen. Mais le moment crucial de toute l’évolution spécifiquement occidentale vers l’approfondissement
378 otion de citoyen. Mais le moment crucial de toute l’ évolution spécifiquement occidentale vers l’approfondissement et l’exp
379 toute l’évolution spécifiquement occidentale vers l’ approfondissement et l’expansion du modèle des contraires en tension c
380 fiquement occidentale vers l’approfondissement et l’ expansion du modèle des contraires en tension créatrice, nous le trouv
381 modèle des contraires en tension créatrice, nous le trouvons dans le christianisme des grands conciles. À Nicée, puis à C
382 aires en tension créatrice, nous le trouvons dans le christianisme des grands conciles. À Nicée, puis à Chalcédoine, plusi
383 À Nicée, puis à Chalcédoine, plusieurs centaines d’ évêques et de docteurs se mettent d’accord pour définir en grec la nat
384 s à Chalcédoine, plusieurs centaines d’évêques et de docteurs se mettent d’accord pour définir en grec la nature à la fois
385 docteurs se mettent d’accord pour définir en grec la nature à la fois triple et une du Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, et
386 ple et une du Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, et la personne à la fois une et double de Jésus-Christ. Et ils écrivent : N
387 nt-Esprit, et la personne à la fois une et double de Jésus-Christ. Et ils écrivent : Nous enseignons un seul et même Seign
388 en deux natures, sans confusion (ni) séparation. L’ union n’a pas supprimé la différence des natures, mais plutôt elle a s
389 nfusion (ni) séparation. L’union n’a pas supprimé la différence des natures, mais plutôt elle a sauvegardé les propriétés
390 érence des natures, mais plutôt elle a sauvegardé les propriétés de chaque nature, qui se rencontrent dans une seule person
391 res, mais plutôt elle a sauvegardé les propriétés de chaque nature, qui se rencontrent dans une seule personne… Abstracti
392 trent dans une seule personne… Abstraction faite de la foi que l’on accorde ou non à la substance de ces énoncés, je reti
393 nt dans une seule personne… Abstraction faite de la foi que l’on accorde ou non à la substance de ces énoncés, je retiens
394 seule personne… Abstraction faite de la foi que l’ on accorde ou non à la substance de ces énoncés, je retiens que leurs
395 raction faite de la foi que l’on accorde ou non à la substance de ces énoncés, je retiens que leurs formes et structures p
396 de la foi que l’on accorde ou non à la substance de ces énoncés, je retiens que leurs formes et structures posent un cert
397 leurs formes et structures posent un certain type de relations, posent donc une société et une politique. De même que le m
398 nt donc une société et une politique. De même que le modèle trinitaire des conciles sera utilisé par Kepler dans ses spécu
399 sera utilisé par Kepler dans ses spéculations sur le cercle et leurs applications à l’astronomie, ou par Hegel dans sa dia
400 péculations sur le cercle et leurs applications à l’ astronomie, ou par Hegel dans sa dialectique ternaire et ses applicati
401 u devenir historico-politique — source principale de la méthode marxienne — de même le modèle de la coexistence des deux n
402 evenir historico-politique — source principale de la méthode marxienne — de même le modèle de la coexistence des deux natu
403 urce principale de la méthode marxienne — de même le modèle de la coexistence des deux natures sans confusion ni séparatio
404 ipale de la méthode marxienne — de même le modèle de la coexistence des deux natures sans confusion ni séparation et de l’
405 le de la méthode marxienne — de même le modèle de la coexistence des deux natures sans confusion ni séparation et de l’uni
406 des deux natures sans confusion ni séparation et de l’union qui loin de supprimer la différence des natures sauvegarde le
407 s deux natures sans confusion ni séparation et de l’ union qui loin de supprimer la différence des natures sauvegarde leurs
408 ni séparation et de l’union qui loin de supprimer la différence des natures sauvegarde leurs propriétés 2, sera repris par
409 uvegarde leurs propriétés 2, sera repris par tous les penseurs occidentaux respectueux du réel et des conditions de la vie,
410 occidentaux respectueux du réel et des conditions de la vie, qui sont : antinomies, oppositions, lutte des contraires « d’
411 identaux respectueux du réel et des conditions de la vie, qui sont : antinomies, oppositions, lutte des contraires « d’où
412 : antinomies, oppositions, lutte des contraires «  d’ où procède la plus belle harmonie ». Je pense d’abord, bien sûr, aux e
413 oppositions, lutte des contraires « d’où procède la plus belle harmonie ». Je pense d’abord, bien sûr, aux esprits dialec
414 ville et Proudhon, mais aussi aux écoles récentes de physiciens et de logiciens pour lesquels la complémentarité de phénom
415 , mais aussi aux écoles récentes de physiciens et de logiciens pour lesquels la complémentarité de phénomènes, définis com
416 entes de physiciens et de logiciens pour lesquels la complémentarité de phénomènes, définis comme exclusifs l’un de l’autr
417 et de logiciens pour lesquels la complémentarité de phénomènes, définis comme exclusifs l’un de l’autre, a cessé d’être u
418 arité de phénomènes, définis comme exclusifs l’un de l’autre, a cessé d’être un scandale, est même devenu principe fondame
419 définis comme exclusifs l’un de l’autre, a cessé d’ être un scandale, est même devenu principe fondamental d’interprétatio
420 un scandale, est même devenu principe fondamental d’ interprétation du réel. (Je pense notamment aux théories de L. de Brog
421 étation du réel. (Je pense notamment aux théories de L. de Broglie sur la lumière, faite de vrais corpuscules mais aussi d
422 n du réel. (Je pense notamment aux théories de L. de Broglie sur la lumière, faite de vrais corpuscules mais aussi de vrai
423 pense notamment aux théories de L. de Broglie sur la lumière, faite de vrais corpuscules mais aussi de vraies ondes…) ⁂ No
424 x théories de L. de Broglie sur la lumière, faite de vrais corpuscules mais aussi de vraies ondes…) ⁂ Notre modèle de pens
425 la lumière, faite de vrais corpuscules mais aussi de vraies ondes…) ⁂ Notre modèle de pensée fédéraliste ainsi posé à la c
426 cules mais aussi de vraies ondes…) ⁂ Notre modèle de pensée fédéraliste ainsi posé à la clé de l’histoire européenne, il r
427 ⁂ Notre modèle de pensée fédéraliste ainsi posé à la clé de l’histoire européenne, il reste à repérer les principaux domai
428 modèle de pensée fédéraliste ainsi posé à la clé de l’histoire européenne, il reste à repérer les principaux domaines de
429 dèle de pensée fédéraliste ainsi posé à la clé de l’ histoire européenne, il reste à repérer les principaux domaines de la
430 clé de l’histoire européenne, il reste à repérer les principaux domaines de la réalité moderne où l’on retrouve les struct
431 éenne, il reste à repérer les principaux domaines de la réalité moderne où l’on retrouve les structures typiques d’un prob
432 ne, il reste à repérer les principaux domaines de la réalité moderne où l’on retrouve les structures typiques d’un problèm
433 les principaux domaines de la réalité moderne où l’ on retrouve les structures typiques d’un problème fédéraliste. À la ba
434 x domaines de la réalité moderne où l’on retrouve les structures typiques d’un problème fédéraliste. À la base de notre ana
435 moderne où l’on retrouve les structures typiques d’ un problème fédéraliste. À la base de notre analyse, plaçons une conce
436 structures typiques d’un problème fédéraliste. À la base de notre analyse, plaçons une conception de l’homme analogue au
437 res typiques d’un problème fédéraliste. À la base de notre analyse, plaçons une conception de l’homme analogue au modèle b
438 la base de notre analyse, plaçons une conception de l’homme analogue au modèle bipolaire posé par le concile de Chalcédoi
439 base de notre analyse, plaçons une conception de l’ homme analogue au modèle bipolaire posé par le concile de Chalcédoine.
440 de l’homme analogue au modèle bipolaire posé par le concile de Chalcédoine. La personne humaine, notion déduite des dogme
441 analogue au modèle bipolaire posé par le concile de Chalcédoine. La personne humaine, notion déduite des dogmes relatifs
442 èle bipolaire posé par le concile de Chalcédoine. La personne humaine, notion déduite des dogmes relatifs aux trois Person
443 divines, et surtout à la deuxième, va nous servir de module. La personne humaine, c’est l’homme considéré dans sa double r
444 surtout à la deuxième, va nous servir de module. La personne humaine, c’est l’homme considéré dans sa double réalité d’in
445 nous servir de module. La personne humaine, c’est l’ homme considéré dans sa double réalité d’individu distinct et de citoy
446 e, c’est l’homme considéré dans sa double réalité d’ individu distinct et de citoyen engagé dans la société. Pourvu de libe
447 éré dans sa double réalité d’individu distinct et de citoyen engagé dans la société. Pourvu de libertés mais de responsabi
448 ité d’individu distinct et de citoyen engagé dans la société. Pourvu de libertés mais de responsabilités, solitaire et sol
449 inct et de citoyen engagé dans la société. Pourvu de libertés mais de responsabilités, solitaire et solidaire (selon le mo
450 n engagé dans la société. Pourvu de libertés mais de responsabilités, solitaire et solidaire (selon le mot de Victor Hugo
451 de responsabilités, solitaire et solidaire (selon le mot de Victor Hugo repris par Camus), distingué du troupeau par cette
452 onsabilités, solitaire et solidaire (selon le mot de Victor Hugo repris par Camus), distingué du troupeau par cette vocati
453 istingué du troupeau par cette vocation même dont l’ exercice le relie à la communauté, cet homme se constitue dans la dial
454 troupeau par cette vocation même dont l’exercice le relie à la communauté, cet homme se constitue dans la dialectique des
455 ar cette vocation même dont l’exercice le relie à la communauté, cet homme se constitue dans la dialectique des contraires
456 elie à la communauté, cet homme se constitue dans la dialectique des contraires. Et ce caractère va se transmettre à tous
457 traires. Et ce caractère va se transmettre à tous les groupes qu’il formera avec d’autres hommes, ses semblables. Ces group
458 l’un n’ira pas sans l’autre, bien mieux : l’un —  la solidarité — sera la garantie de l’autre — l’autonomie. Quelques exem
459 l’autre, bien mieux : l’un — la solidarité — sera la garantie de l’autre — l’autonomie. Quelques exemples : 1. Le problème
460 n mieux : l’un — la solidarité — sera la garantie de l’autre — l’autonomie. Quelques exemples : 1. Le problème des univers
461 n — la solidarité — sera la garantie de l’autre —  l’ autonomie. Quelques exemples : 1. Le problème des universités résulte
462 de l’autre — l’autonomie. Quelques exemples : 1. Le problème des universités résulte d’un couple d’exigences contradictoi
463 exemples : 1. Le problème des universités résulte d’ un couple d’exigences contradictoires, qui paraissent exclusives l’une
464 . Le problème des universités résulte d’un couple d’ exigences contradictoires, qui paraissent exclusives l’une de l’autre
465 contradictoires, qui paraissent exclusives l’une de l’autre quoique indispensables l’une à l’autre : la spécialisation et
466 l’autre quoique indispensables l’une à l’autre : la spécialisation et la culture générale. 2. Les problèmes actuels de l
467 spensables l’une à l’autre : la spécialisation et la culture générale. 2. Les problèmes actuels de l’habitat et de l’urba
468 e : la spécialisation et la culture générale. 2. Les problèmes actuels de l’habitat et de l’urbanisme résultent de la croi
469 et la culture générale. 2. Les problèmes actuels de l’habitat et de l’urbanisme résultent de la croissante difficulté de
470 la culture générale. 2. Les problèmes actuels de l’ habitat et de l’urbanisme résultent de la croissante difficulté de sat
471 nérale. 2. Les problèmes actuels de l’habitat et de l’urbanisme résultent de la croissante difficulté de satisfaire les e
472 ale. 2. Les problèmes actuels de l’habitat et de l’ urbanisme résultent de la croissante difficulté de satisfaire les exig
473 actuels de l’habitat et de l’urbanisme résultent de la croissante difficulté de satisfaire les exigences, également valab
474 tuels de l’habitat et de l’urbanisme résultent de la croissante difficulté de satisfaire les exigences, également valables
475 l’urbanisme résultent de la croissante difficulté de satisfaire les exigences, également valables mais également frustrées
476 sultent de la croissante difficulté de satisfaire les exigences, également valables mais également frustrées dans les grand
477 également valables mais également frustrées dans les grands ensembles, de solitude et de sociabilité, de recueillement et
478 is également frustrées dans les grands ensembles, de solitude et de sociabilité, de recueillement et de communication avec
479 ustrées dans les grands ensembles, de solitude et de sociabilité, de recueillement et de communication avec les autres. 3.
480 grands ensembles, de solitude et de sociabilité, de recueillement et de communication avec les autres. 3. Au niveau de la
481 e solitude et de sociabilité, de recueillement et de communication avec les autres. 3. Au niveau de la vie civique et poli
482 bilité, de recueillement et de communication avec les autres. 3. Au niveau de la vie civique et politique, tout le problème
483 de communication avec les autres. 3. Au niveau de la vie civique et politique, tout le problème revient à concilier les be
484 3. Au niveau de la vie civique et politique, tout le problème revient à concilier les besoins contraires mais vitaux d’aut
485 t politique, tout le problème revient à concilier les besoins contraires mais vitaux d’autonomie locale et de grands espace
486 nt à concilier les besoins contraires mais vitaux d’ autonomie locale et de grands espaces communs, de participation effica
487 oins contraires mais vitaux d’autonomie locale et de grands espaces communs, de participation efficace à la vie d’un group
488 d’autonomie locale et de grands espaces communs, de participation efficace à la vie d’un groupe concret et d’horizons ouv
489 ands espaces communs, de participation efficace à la vie d’un groupe concret et d’horizons ouverts, d’adhésion à des commu
490 paces communs, de participation efficace à la vie d’ un groupe concret et d’horizons ouverts, d’adhésion à des communautés
491 cipation efficace à la vie d’un groupe concret et d’ horizons ouverts, d’adhésion à des communautés plus vastes et de cadre
492 la vie d’un groupe concret et d’horizons ouverts, d’ adhésion à des communautés plus vastes et de cadres qui rassurent, d’e
493 erts, d’adhésion à des communautés plus vastes et de cadres qui rassurent, d’enracinement et de mobilité… La situation de
494 mmunautés plus vastes et de cadres qui rassurent, d’ enracinement et de mobilité… La situation de l’homme qui veut à la foi
495 tes et de cadres qui rassurent, d’enracinement et de mobilité… La situation de l’homme qui veut à la fois sa vie privée et
496 res qui rassurent, d’enracinement et de mobilité… La situation de l’homme qui veut à la fois sa vie privée et une vie soci
497 rent, d’enracinement et de mobilité… La situation de l’homme qui veut à la fois sa vie privée et une vie sociale est homol
498 t, d’enracinement et de mobilité… La situation de l’ homme qui veut à la fois sa vie privée et une vie sociale est homologu
499 sa vie privée et une vie sociale est homologue à la situation de la région qui veut à la fois son autonomie et sa partici
500 e et une vie sociale est homologue à la situation de la région qui veut à la fois son autonomie et sa participation à un p
501 t une vie sociale est homologue à la situation de la région qui veut à la fois son autonomie et sa participation à un plus
502 un plus grand ensemble, en association. 4. Enfin, le problème général de l’œcuménisme n’est-il pas le même en sa forme que
503 le, en association. 4. Enfin, le problème général de l’œcuménisme n’est-il pas le même en sa forme que ceux que nous venon
504 en association. 4. Enfin, le problème général de l’ œcuménisme n’est-il pas le même en sa forme que ceux que nous venons d
505 le problème général de l’œcuménisme n’est-il pas le même en sa forme que ceux que nous venons d’évoquer, puisqu’il consis
506 pas le même en sa forme que ceux que nous venons d’ évoquer, puisqu’il consiste à concilier des confessions distinctes dan
507 siste à concilier des confessions distinctes dans l’ unité de l’Église, c’est-à-dire, en dernière analyse, des vocations pa
508 concilier des confessions distinctes dans l’unité de l’Église, c’est-à-dire, en dernière analyse, des vocations particuliè
509 cilier des confessions distinctes dans l’unité de l’ Église, c’est-à-dire, en dernière analyse, des vocations particulières
510 e analyse, des vocations particulières au sein de l’ Être même de l’Universel, source et fin de toute communauté. Dans tous
511 es vocations particulières au sein de l’Être même de l’Universel, source et fin de toute communauté. Dans tous ces domaine
512 vocations particulières au sein de l’Être même de l’ Universel, source et fin de toute communauté. Dans tous ces domaines d
513 sein de l’Être même de l’Universel, source et fin de toute communauté. Dans tous ces domaines d’existence, quels seront le
514 t fin de toute communauté. Dans tous ces domaines d’ existence, quels seront les principes de méthode dictés par le souci f
515 Dans tous ces domaines d’existence, quels seront les principes de méthode dictés par le souci fédéraliste de respect des d
516 domaines d’existence, quels seront les principes de méthode dictés par le souci fédéraliste de respect des diversités, de
517 quels seront les principes de méthode dictés par le souci fédéraliste de respect des diversités, des conditions contradic
518 ncipes de méthode dictés par le souci fédéraliste de respect des diversités, des conditions contradictoires de la vie, com
519 ct des diversités, des conditions contradictoires de la vie, comme la liberté des personnes et la force de la communauté ?
520 des diversités, des conditions contradictoires de la vie, comme la liberté des personnes et la force de la communauté ? L’
521 , des conditions contradictoires de la vie, comme la liberté des personnes et la force de la communauté ? L’analyse fédéra
522 ires de la vie, comme la liberté des personnes et la force de la communauté ? L’analyse fédéraliste d’une situation part d
523 a vie, comme la liberté des personnes et la force de la communauté ? L’analyse fédéraliste d’une situation part du concret
524 ie, comme la liberté des personnes et la force de la communauté ? L’analyse fédéraliste d’une situation part du concret, e
525 erté des personnes et la force de la communauté ? L’ analyse fédéraliste d’une situation part du concret, en ce sens que d’
526 la force de la communauté ? L’analyse fédéraliste d’ une situation part du concret, en ce sens que d’abord elle considère l
527 du concret, en ce sens que d’abord elle considère la nature d’une tâche ou d’une fonction particulière dont on aura reconn
528 , en ce sens que d’abord elle considère la nature d’ une tâche ou d’une fonction particulière dont on aura reconnu la néces
529 e d’abord elle considère la nature d’une tâche ou d’ une fonction particulière dont on aura reconnu la nécessité ou l’agrém
530 d’une fonction particulière dont on aura reconnu la nécessité ou l’agrément. Deuxième étape : elle évalue les dimensions
531 particulière dont on aura reconnu la nécessité ou l’ agrément. Deuxième étape : elle évalue les dimensions optima de l’aire
532 ssité ou l’agrément. Deuxième étape : elle évalue les dimensions optima de l’aire d’exécution requise, et elle le fait en f
533 euxième étape : elle évalue les dimensions optima de l’aire d’exécution requise, et elle le fait en fonction des trois fac
534 ième étape : elle évalue les dimensions optima de l’ aire d’exécution requise, et elle le fait en fonction des trois facteu
535 ape : elle évalue les dimensions optima de l’aire d’ exécution requise, et elle le fait en fonction des trois facteurs suiv
536 ons optima de l’aire d’exécution requise, et elle le fait en fonction des trois facteurs suivants : possibilités de partic
537 nction des trois facteurs suivants : possibilités de participation (civique, intellectuelle, économique), efficacité, écon
538 e étape : une fois déterminées cette dimension et l’ unité correspondante (communale, régionale, nationale, continentale ou
539 onale, nationale, continentale ou mondiale, selon les cas), il ne reste qu’à désigner le niveau de compétence où seront pri
540 ndiale, selon les cas), il ne reste qu’à désigner le niveau de compétence où seront prises les décisions relatives à cette
541 lon les cas), il ne reste qu’à désigner le niveau de compétence où seront prises les décisions relatives à cette tâche. Il
542 désigner le niveau de compétence où seront prises les décisions relatives à cette tâche. Il peut y avoir d’ailleurs plusieu
543 che. Il peut y avoir d’ailleurs plusieurs niveaux de décisions, hiérarchisés. Séparer les pouvoirs, les disperser, les rép
544 ieurs niveaux de décisions, hiérarchisés. Séparer les pouvoirs, les disperser, les répartir selon le bon sens, voilà le pro
545 de décisions, hiérarchisés. Séparer les pouvoirs, les disperser, les répartir selon le bon sens, voilà le programme proudho
546 iérarchisés. Séparer les pouvoirs, les disperser, les répartir selon le bon sens, voilà le programme proudhonien de divisio
547 r les pouvoirs, les disperser, les répartir selon le bon sens, voilà le programme proudhonien de division fédéraliste de l
548 disperser, les répartir selon le bon sens, voilà le programme proudhonien de division fédéraliste de l’État, inverse exac
549 selon le bon sens, voilà le programme proudhonien de division fédéraliste de l’État, inverse exact de l’utopie totalitaire
550 le programme proudhonien de division fédéraliste de l’État, inverse exact de l’utopie totalitaire. De plus, les aires d’o
551 programme proudhonien de division fédéraliste de l’ État, inverse exact de l’utopie totalitaire. De plus, les aires d’opér
552 de division fédéraliste de l’État, inverse exact de l’utopie totalitaire. De plus, les aires d’opération peuvent et doive
553 division fédéraliste de l’État, inverse exact de l’ utopie totalitaire. De plus, les aires d’opération peuvent et doivent
554 , inverse exact de l’utopie totalitaire. De plus, les aires d’opération peuvent et doivent différer selon les tâches, j’ent
555 exact de l’utopie totalitaire. De plus, les aires d’ opération peuvent et doivent différer selon les tâches, j’entends selo
556 res d’opération peuvent et doivent différer selon les tâches, j’entends selon qu’elles intéressent tous les hommes de toute
557 tâches, j’entends selon qu’elles intéressent tous les hommes de toutes les régions, certains hommes de toutes les régions,
558 ntends selon qu’elles intéressent tous les hommes de toutes les régions, certains hommes de toutes les régions, certains h
559 on qu’elles intéressent tous les hommes de toutes les régions, certains hommes de toutes les régions, certains hommes de ce
560 les hommes de toutes les régions, certains hommes de toutes les régions, certains hommes de certaines régions, tous les ho
561 de toutes les régions, certains hommes de toutes les régions, certains hommes de certaines régions, tous les hommes de que
562 ins hommes de toutes les régions, certains hommes de certaines régions, tous les hommes de quelques régions, ou d’une seul
563 gions, certains hommes de certaines régions, tous les hommes de quelques régions, ou d’une seule. Je conviendrai que le nom
564 ains hommes de certaines régions, tous les hommes de quelques régions, ou d’une seule. Je conviendrai que le nombre des co
565 régions, tous les hommes de quelques régions, ou d’ une seule. Je conviendrai que le nombre des combinaisons auxquelles pe
566 lques régions, ou d’une seule. Je conviendrai que le nombre des combinaisons auxquelles peut conduire cette méthode a de q
567 inaisons auxquelles peut conduire cette méthode a de quoi donner le vertige aux fonctionnaires de tradition unitaire. Mais
568 lles peut conduire cette méthode a de quoi donner le vertige aux fonctionnaires de tradition unitaire. Mais les ordinateur
569 de a de quoi donner le vertige aux fonctionnaires de tradition unitaire. Mais les ordinateurs vont prendre la relève. Léni
570 ge aux fonctionnaires de tradition unitaire. Mais les ordinateurs vont prendre la relève. Lénine disait que la révolution c
571 ition unitaire. Mais les ordinateurs vont prendre la relève. Lénine disait que la révolution communiste, c’était les sovie
572 nateurs vont prendre la relève. Lénine disait que la révolution communiste, c’était les soviets plus l’électricité. Pour m
573 nine disait que la révolution communiste, c’était les soviets plus l’électricité. Pour moi, le fédéralisme, c’est l’autonom
574 a révolution communiste, c’était les soviets plus l’ électricité. Pour moi, le fédéralisme, c’est l’autonomie des régions p
575 c’était les soviets plus l’électricité. Pour moi, le fédéralisme, c’est l’autonomie des régions plus les ordinateurs, c’es
576 us l’électricité. Pour moi, le fédéralisme, c’est l’ autonomie des régions plus les ordinateurs, c’est-à-dire le respect du
577 e fédéralisme, c’est l’autonomie des régions plus les ordinateurs, c’est-à-dire le respect du réel et de ses infinies compl
578 ie des régions plus les ordinateurs, c’est-à-dire le respect du réel et de ses infinies complexités enfin rendu possible p
579 s ordinateurs, c’est-à-dire le respect du réel et de ses infinies complexités enfin rendu possible par la technique modern
580 ses infinies complexités enfin rendu possible par la technique moderne. (Ce débat n’est pas d’aujourd’hui. Aux projets de
581 ble par la technique moderne. (Ce débat n’est pas d’ aujourd’hui. Aux projets de découpage géométrique de la France en carr
582 e. (Ce débat n’est pas d’aujourd’hui. Aux projets de découpage géométrique de la France en carrés réguliers de dix-huit li
583 aujourd’hui. Aux projets de découpage géométrique de la France en carrés réguliers de dix-huit lieues de côté, comme le pr
584 ourd’hui. Aux projets de découpage géométrique de la France en carrés réguliers de dix-huit lieues de côté, comme le propo
585 page géométrique de la France en carrés réguliers de dix-huit lieues de côté, comme le proposait Sieyès sous prétexte de s
586 la France en carrés réguliers de dix-huit lieues de côté, comme le proposait Sieyès sous prétexte de simplifier les contr
587 arrés réguliers de dix-huit lieues de côté, comme le proposait Sieyès sous prétexte de simplifier les contrôles administra
588 e le proposait Sieyès sous prétexte de simplifier les contrôles administratifs, Mirabeau répondait déjà par cette grande ph
589 Mirabeau répondait déjà par cette grande phrase : Le but de la société n’est pas que l’administration soit facile, mais qu
590 u répondait déjà par cette grande phrase : Le but de la société n’est pas que l’administration soit facile, mais qu’elle s
591 épondait déjà par cette grande phrase : Le but de la société n’est pas que l’administration soit facile, mais qu’elle soit
592 rande phrase : Le but de la société n’est pas que l’ administration soit facile, mais qu’elle soit juste et éclairée.) Nou
593 irée.) Nous allons voir, enfin, que nos critères d’ évaluation des dimensions et d’attribution des niveaux décisionnels — 
594 , que nos critères d’évaluation des dimensions et d’ attribution des niveaux décisionnels — la participation, l’efficacité
595 sions et d’attribution des niveaux décisionnels —  la participation, l’efficacité et l’économie des moyens — sont en interd
596 tion des niveaux décisionnels — la participation, l’ efficacité et l’économie des moyens — sont en interdépendance générale
597 décisionnels — la participation, l’efficacité et l’ économie des moyens — sont en interdépendance générale. Prenons l’exem
598 oyens — sont en interdépendance générale. Prenons l’ exemple de l’habitat : le gigantisme des villes, l’entassement dans le
599 nt en interdépendance générale. Prenons l’exemple de l’habitat : le gigantisme des villes, l’entassement dans les grands e
600 en interdépendance générale. Prenons l’exemple de l’ habitat : le gigantisme des villes, l’entassement dans les grands ense
601 ndance générale. Prenons l’exemple de l’habitat : le gigantisme des villes, l’entassement dans les grands ensembles conçus
602 ’exemple de l’habitat : le gigantisme des villes, l’ entassement dans les grands ensembles conçus pour rapporter, ont produ
603 at : le gigantisme des villes, l’entassement dans les grands ensembles conçus pour rapporter, ont produit une situation de
604 conçus pour rapporter, ont produit une situation de crise dont l’acuité se mesure notamment par le chiffre élevé des suic
605 apporter, ont produit une situation de crise dont l’ acuité se mesure notamment par le chiffre élevé des suicides. L’homme
606 on de crise dont l’acuité se mesure notamment par le chiffre élevé des suicides. L’homme des ensembles à bon marché, trop
607 sure notamment par le chiffre élevé des suicides. L’ homme des ensembles à bon marché, trop serré avec d’autres chez soi, e
608 t qui voudrait être enfin seul, sort et se mêle à la foule anonyme… Mais c’est une mauvaise solitude, née de l’absence de
609 le anonyme… Mais c’est une mauvaise solitude, née de l’absence de communication avec ceux que l’on côtoie comme s’ils n’ét
610 anonyme… Mais c’est une mauvaise solitude, née de l’ absence de communication avec ceux que l’on côtoie comme s’ils n’étaie
611 ais c’est une mauvaise solitude, née de l’absence de communication avec ceux que l’on côtoie comme s’ils n’étaient pas là.
612 , née de l’absence de communication avec ceux que l’ on côtoie comme s’ils n’étaient pas là. La solution consisterait à rec
613 eux que l’on côtoie comme s’ils n’étaient pas là. La solution consisterait à recréer les conditions de communauté, et tout
614 taient pas là. La solution consisterait à recréer les conditions de communauté, et tout d’abord certaines dimensions et str
615 La solution consisterait à recréer les conditions de communauté, et tout d’abord certaines dimensions et structures archit
616 nsions et structures architecturales : des unités d’ habitation de 5000 à 25 000 habitants, dotées non seulement d’espaces
617 uctures architecturales : des unités d’habitation de 5000 à 25 000 habitants, dotées non seulement d’espaces verts mais de
618 de 5000 à 25 000 habitants, dotées non seulement d’ espaces verts mais de rues réservées aux seuls piétons et d’une place
619 itants, dotées non seulement d’espaces verts mais de rues réservées aux seuls piétons et d’une place remplissant la foncti
620 verts mais de rues réservées aux seuls piétons et d’ une place remplissant la fonction de l’agora ou du forum dans la cité
621 vées aux seuls piétons et d’une place remplissant la fonction de l’agora ou du forum dans la cité antique : place délimité
622 ls piétons et d’une place remplissant la fonction de l’agora ou du forum dans la cité antique : place délimitée par tous l
623 piétons et d’une place remplissant la fonction de l’ agora ou du forum dans la cité antique : place délimitée par tous les
624 mplissant la fonction de l’agora ou du forum dans la cité antique : place délimitée par tous les bâtiments symboliques de
625 m dans la cité antique : place délimitée par tous les bâtiments symboliques de la vie communautaire, églises, mairie, march
626 lace délimitée par tous les bâtiments symboliques de la vie communautaire, églises, mairie, marchés, cafés, lieu de rencon
627 e délimitée par tous les bâtiments symboliques de la vie communautaire, églises, mairie, marchés, cafés, lieu de rencontre
628 munautaire, églises, mairie, marchés, cafés, lieu de rencontres, d’intrigues, de flirts, de criée des journaux et de manif
629 ises, mairie, marchés, cafés, lieu de rencontres, d’ intrigues, de flirts, de criée des journaux et de manifestations. La p
630 marchés, cafés, lieu de rencontres, d’intrigues, de flirts, de criée des journaux et de manifestations. La possibilité ph
631 afés, lieu de rencontres, d’intrigues, de flirts, de criée des journaux et de manifestations. La possibilité physique et m
632 d’intrigues, de flirts, de criée des journaux et de manifestations. La possibilité physique et morale de participation à
633 irts, de criée des journaux et de manifestations. La possibilité physique et morale de participation à la vie communale dé
634 manifestations. La possibilité physique et morale de participation à la vie communale dépend de tels aménagements. Les dim
635 possibilité physique et morale de participation à la vie communale dépend de tels aménagements. Les dimensions d’ailleurs,
636 morale de participation à la vie communale dépend de tels aménagements. Les dimensions d’ailleurs, peuvent être numériques
637 n à la vie communale dépend de tels aménagements. Les dimensions d’ailleurs, peuvent être numériques aussi bien qu’architec
638 numériques aussi bien qu’architecturales : prenez les conflits actuels dans l’université, en tous pays et tous régimes poli
639 rchitecturales : prenez les conflits actuels dans l’ université, en tous pays et tous régimes politico-économiques. Ils ont
640 politico-économiques. Ils ont pour motif profond l’ antinomie entre la culture générale au sens traditionnel et l’acquisit
641 ues. Ils ont pour motif profond l’antinomie entre la culture générale au sens traditionnel et l’acquisition d’un savoir pr
642 entre la culture générale au sens traditionnel et l’ acquisition d’un savoir professionnel souvent d’autant plus rentable q
643 re générale au sens traditionnel et l’acquisition d’ un savoir professionnel souvent d’autant plus rentable qu’il est plus
644 t l’acquisition d’un savoir professionnel souvent d’ autant plus rentable qu’il est plus étroitement spécialisé ; mais la r
645 able qu’il est plus étroitement spécialisé ; mais la révolte actuelle des étudiants, sorte de tourbillon dans l’égarement,
646 é ; mais la révolte actuelle des étudiants, sorte de tourbillon dans l’égarement, est aussi le résultat mécanique de l’exp
647 actuelle des étudiants, sorte de tourbillon dans l’ égarement, est aussi le résultat mécanique de l’explosion des effectif
648 , sorte de tourbillon dans l’égarement, est aussi le résultat mécanique de l’explosion des effectifs. Multipliez par dix l
649 dans l’égarement, est aussi le résultat mécanique de l’explosion des effectifs. Multipliez par dix les dimensions des marc
650 s l’égarement, est aussi le résultat mécanique de l’ explosion des effectifs. Multipliez par dix les dimensions des marches
651 de l’explosion des effectifs. Multipliez par dix les dimensions des marches d’un escalier, il devient impraticable. De mêm
652 fs. Multipliez par dix les dimensions des marches d’ un escalier, il devient impraticable. De même, le décuplement des effe
653 d’un escalier, il devient impraticable. De même, le décuplement des effectifs estudiantins transforme en acrobatie toute
654 nsforme en acrobatie toute participation réelle à la recherche et compromet l’efficacité de l’enseignement. Remède fédéral
655 participation réelle à la recherche et compromet l’ efficacité de l’enseignement. Remède fédéraliste : commencer par rééva
656 n réelle à la recherche et compromet l’efficacité de l’enseignement. Remède fédéraliste : commencer par réévaluer les dime
657 éelle à la recherche et compromet l’efficacité de l’ enseignement. Remède fédéraliste : commencer par réévaluer les dimensi
658 ent. Remède fédéraliste : commencer par réévaluer les dimensions d’une université digne du nom, ménageant des possibilités
659 éraliste : commencer par réévaluer les dimensions d’ une université digne du nom, ménageant des possibilités de recherches
660 iversité digne du nom, ménageant des possibilités de recherches très spécialisées et de travail interdisciplinaire. L’anal
661 s possibilités de recherches très spécialisées et de travail interdisciplinaire. L’analyse conduit à souhaiter l’adoption,
662 ès spécialisées et de travail interdisciplinaire. L’ analyse conduit à souhaiter l’adoption, comme module, de petits groupe
663 interdisciplinaire. L’analyse conduit à souhaiter l’ adoption, comme module, de petits groupes ou unités de base de douze à
664 yse conduit à souhaiter l’adoption, comme module, de petits groupes ou unités de base de douze à quinze étudiants autour d
665 option, comme module, de petits groupes ou unités de base de douze à quinze étudiants autour d’un enseignant (c’étaient le
666 comme module, de petits groupes ou unités de base de douze à quinze étudiants autour d’un enseignant (c’étaient les dimens
667 unités de base de douze à quinze étudiants autour d’ un enseignant (c’étaient les dimensions d’un studium de la Sorbonne au
668 uinze étudiants autour d’un enseignant (c’étaient les dimensions d’un studium de la Sorbonne au xiiie siècle) puis une féd
669 autour d’un enseignant (c’étaient les dimensions d’ un studium de la Sorbonne au xiiie siècle) puis une fédération de ces
670 enseignant (c’étaient les dimensions d’un studium de la Sorbonne au xiiie siècle) puis une fédération de ces petites unit
671 eignant (c’étaient les dimensions d’un studium de la Sorbonne au xiiie siècle) puis une fédération de ces petites unités
672 la Sorbonne au xiiie siècle) puis une fédération de ces petites unités en départements, et je retrouve ici les solutions
673 etites unités en départements, et je retrouve ici les solutions préconisées lors du fameux colloque de Caen, en 1966, mais
674 les solutions préconisées lors du fameux colloque de Caen, en 1966, mais aussi les conclusions de mon discours de Göttinge
675 s du fameux colloque de Caen, en 1966, mais aussi les conclusions de mon discours de Göttingen aux recteurs européens en 19
676 oque de Caen, en 1966, mais aussi les conclusions de mon discours de Göttingen aux recteurs européens en 1964.3 L’univers
677 1966, mais aussi les conclusions de mon discours de Göttingen aux recteurs européens en 1964.3 L’université fut une comm
678 rs de Göttingen aux recteurs européens en 1964.3 L’ université fut une commune libre au Moyen Âge. Toute vie civique, depu
679 une libre au Moyen Âge. Toute vie civique, depuis la cité grecque, est communale d’abord, municipale. C’est au niveau de l
680 communale d’abord, municipale. C’est au niveau de la vie civique et politique — c’est le même mot, selon l’étymologie — qu
681 au niveau de la vie civique et politique — c’est le même mot, selon l’étymologie — que nous allons enfin retrouver le pro
682 e civique et politique — c’est le même mot, selon l’ étymologie — que nous allons enfin retrouver le problème classique du
683 on l’étymologie — que nous allons enfin retrouver le problème classique du fédéralisme : comment assurer la cohésion d’un
684 oblème classique du fédéralisme : comment assurer la cohésion d’un ensemble assez vaste pour pouvoir se charger de tâches
685 ique du fédéralisme : comment assurer la cohésion d’ un ensemble assez vaste pour pouvoir se charger de tâches communes (te
686 d’un ensemble assez vaste pour pouvoir se charger de tâches communes (telles que la défense, les affaires étrangères et la
687 pouvoir se charger de tâches communes (telles que la défense, les affaires étrangères et la politique économique, ou certa
688 harger de tâches communes (telles que la défense, les affaires étrangères et la politique économique, ou certaines recherch
689 telles que la défense, les affaires étrangères et la politique économique, ou certaines recherches scientifiques) sans lés
690 ou certaines recherches scientifiques) sans léser les droits essentiels et l’autonomie des unités de base ? Comment devenir
691 cientifiques) sans léser les droits essentiels et l’ autonomie des unités de base ? Comment devenir assez grand pour être f
692 r les droits essentiels et l’autonomie des unités de base ? Comment devenir assez grand pour être fort, tout en restant as
693 estant assez petit pour être libre ? Ce n’est pas le vote d’une constitution, de type plus ou moins fédéral, qui peut réso
694 ssez petit pour être libre ? Ce n’est pas le vote d’ une constitution, de type plus ou moins fédéral, qui peut résoudre une
695 libre ? Ce n’est pas le vote d’une constitution, de type plus ou moins fédéral, qui peut résoudre une fois pour toutes ce
696 elle que j’ai dite : sans cesse évaluer à nouveau la dimension des tâches à entreprendre, répartir en conséquence les pouv
697 es tâches à entreprendre, répartir en conséquence les pouvoirs de décision, opérer les concentrations de forces proportionn
698 ntreprendre, répartir en conséquence les pouvoirs de décision, opérer les concentrations de forces proportionnées à la pui
699 r en conséquence les pouvoirs de décision, opérer les concentrations de forces proportionnées à la puissance que l’on veut
700 s pouvoirs de décision, opérer les concentrations de forces proportionnées à la puissance que l’on veut obtenir et en même
701 rer les concentrations de forces proportionnées à la puissance que l’on veut obtenir et en même temps multiplier les petit
702 tions de forces proportionnées à la puissance que l’ on veut obtenir et en même temps multiplier les petites unités de base
703 que l’on veut obtenir et en même temps multiplier les petites unités de base, de manière à maintenir ou renforcer les possi
704 ir et en même temps multiplier les petites unités de base, de manière à maintenir ou renforcer les possibilités de partici
705 ités de base, de manière à maintenir ou renforcer les possibilités de participation civiques, intellectuelles et affectives
706 manière à maintenir ou renforcer les possibilités de participation civiques, intellectuelles et affectives. C’est dans ce
707 fectives. C’est dans ce double dynamisme créateur d’ unions plus vastes à proportion de tâches nouvelles, mais aussi de com
708 amisme créateur d’unions plus vastes à proportion de tâches nouvelles, mais aussi de communautés plus petites correspondan
709 stes à proportion de tâches nouvelles, mais aussi de communautés plus petites correspondant aux exigences de l’habitat, de
710 munautés plus petites correspondant aux exigences de l’habitat, de la formation des esprits et de l’exercice du civisme, c
711 autés plus petites correspondant aux exigences de l’ habitat, de la formation des esprits et de l’exercice du civisme, c’es
712 petites correspondant aux exigences de l’habitat, de la formation des esprits et de l’exercice du civisme, c’est dans cett
713 ites correspondant aux exigences de l’habitat, de la formation des esprits et de l’exercice du civisme, c’est dans cette d
714 nces de l’habitat, de la formation des esprits et de l’exercice du civisme, c’est dans cette dialectique concrète que sont
715 s de l’habitat, de la formation des esprits et de l’ exercice du civisme, c’est dans cette dialectique concrète que sont en
716 train de se former sous nos yeux, en Europe, plus d’ une centaine de régions à métropole destinées à devenir — à plus ou mo
717 mer sous nos yeux, en Europe, plus d’une centaine de régions à métropole destinées à devenir — à plus ou moins long terme 
718 estinées à devenir — à plus ou moins long terme — les unités de base de la future fédération continentale, en lieu et place
719 devenir — à plus ou moins long terme — les unités de base de la future fédération continentale, en lieu et place des États
720 — à plus ou moins long terme — les unités de base de la future fédération continentale, en lieu et place des États-nations
721 plus ou moins long terme — les unités de base de la future fédération continentale, en lieu et place des États-nations co
722 stitués au xixe siècle. On s’aperçoit alors que le fédéralisme politique (intra- ou interétatique), seul pris en considé
723 ou interétatique), seul pris en considération par les auteurs classiques, n’était en réalité qu’un cas particulier d’une co
724 ssiques, n’était en réalité qu’un cas particulier d’ une conception beaucoup plus large des relations humaines dans la cité
725 n beaucoup plus large des relations humaines dans la cité, des relations publiques en général. C’est ce qu’avait bien vu l
726 s publiques en général. C’est ce qu’avait bien vu le regretté Pierre Duclos, lorsqu’il relevait que « le fédéralisme vit d
727 regretté Pierre Duclos, lorsqu’il relevait que «  le fédéralisme vit d’une vie que la forme institutionnelle dénommée État
728 clos, lorsqu’il relevait que « le fédéralisme vit d’ une vie que la forme institutionnelle dénommée État ne suffit pas à qu
729 l relevait que « le fédéralisme vit d’une vie que la forme institutionnelle dénommée État ne suffit pas à qualifier et moi
730 r et moins encore à épuiser »… Et il ajoutait : «  Le fédéralisme est autre chose qu’une simple recette juridique ou politi
731 ridique ou politique : il est un des grands types d’ aménagement du rapport politique et peut-être plus encore, un des gran
732 ue et peut-être plus encore, un des grands styles de vie et de civilisation capable, au même titre que le libéralisme, le
733 -être plus encore, un des grands styles de vie et de civilisation capable, au même titre que le libéralisme, le socialisme
734 vie et de civilisation capable, au même titre que le libéralisme, le socialisme ou la démocratie, d’alimenter la pensée de
735 sation capable, au même titre que le libéralisme, le socialisme ou la démocratie, d’alimenter la pensée des sociétés et de
736 u même titre que le libéralisme, le socialisme ou la démocratie, d’alimenter la pensée des sociétés et de dicter aux homme
737 e le libéralisme, le socialisme ou la démocratie, d’ alimenter la pensée des sociétés et de dicter aux hommes ces “images d
738 isme, le socialisme ou la démocratie, d’alimenter la pensée des sociétés et de dicter aux hommes ces “images de comporteme
739 démocratie, d’alimenter la pensée des sociétés et de dicter aux hommes ces “images de comportement” dont Bertrand de Jouve
740 des sociétés et de dicter aux hommes ces “images de comportement” dont Bertrand de Jouvenel a si justement mis en vedette
741 ertrand de Jouvenel a si justement mis en vedette l’ importance historique4. » Nous voici loin de la forme politique bonne
742 e l’importance historique4. » Nous voici loin de la forme politique bonne pour les sauvages dont parlait Littré. Mais loi
743 Nous voici loin de la forme politique bonne pour les sauvages dont parlait Littré. Mais loin aussi des définitions étroite
744 es et constitutionnelles du xixe . Nous voici sur le seuil de l’ère des grandes unions et des petites unités fonctionnelle
745 stitutionnelles du xixe . Nous voici sur le seuil de l’ère des grandes unions et des petites unités fonctionnelles, et l’o
746 tutionnelles du xixe . Nous voici sur le seuil de l’ ère des grandes unions et des petites unités fonctionnelles, et l’on v
747 s unions et des petites unités fonctionnelles, et l’ on va peut-être trouver, dans les techniques avancées, le moyen de leu
748 onctionnelles, et l’on va peut-être trouver, dans les techniques avancées, le moyen de leur composition. En tant que méthod
749 peut-être trouver, dans les techniques avancées, le moyen de leur composition. En tant que méthode générale d’aménagement
750 e trouver, dans les techniques avancées, le moyen de leur composition. En tant que méthode générale d’aménagement des rela
751 de leur composition. En tant que méthode générale d’ aménagement des relations humaines, le fédéralisme tel que j’ai tenté
752 de générale d’aménagement des relations humaines, le fédéralisme tel que j’ai tenté de le définir ne fait que commencer. I
753 tions humaines, le fédéralisme tel que j’ai tenté de le définir ne fait que commencer. Il n’est pas matière historique, ma
754 ns humaines, le fédéralisme tel que j’ai tenté de le définir ne fait que commencer. Il n’est pas matière historique, mais
755 s matière historique, mais prospective. Il a plus d’ avenir que de passé. 1. Texte d’une communication à l’Académie des s
756 torique, mais prospective. Il a plus d’avenir que de passé. 1. Texte d’une communication à l’Académie des sciences moral
757 tive. Il a plus d’avenir que de passé. 1. Texte d’ une communication à l’Académie des sciences morales et politiques, Par
758 ir que de passé. 1. Texte d’une communication à l’ Académie des sciences morales et politiques, Paris, mars 1969. 2. Pie
759 ec Henri Brugmans Le Fédéralisme contemporain : «  Le fédéralisme est présence au pouvoir global des éléments particuliers
760 nt distincts et reconnaissables — dont se compose la fédération. Il est une symbiose sans confusion ni disparition des spé
761 ificités. » 3. « Université et universalité », La Revue de Paris , n° 11, novembre 1965, p. 1-13 [NdE] On trouvera dans
762  » 3. « Université et universalité », La Revue de Paris , n° 11, novembre 1965, p. 1-13 [NdE] On trouvera dans notre éd
763 -13 [NdE] On trouvera dans notre édition en ligne la version publiée dans le Bulletin du Centre européen de la culture en
764 ns notre édition en ligne la version publiée dans le Bulletin du Centre européen de la culture en décembre 1964. 4. H. B
765 en décembre 1964. 4. H. Brugmans et P. Duclos, Le Fédéralisme contemporain, Paris, 1963, p. 151.
2 1970, L’Un et le Divers ou la Cité européenne. II. La Cité européenne
766 II. La Cité européenne5 L’Europe, avant d’être une alliance militaire ou
767 II. La Cité européenne5 L’ Europe, avant d’être une alliance militaire ou une entité économique,
768 II. La Cité européenne5 L’Europe, avant d’ être une alliance militaire ou une entité économique, doit être une co
769 économique, doit être une communauté culturelle. L’ unité de l’Europe ne se fera ni uniquement ni principalement par des i
770 que, doit être une communauté culturelle. L’unité de l’Europe ne se fera ni uniquement ni principalement par des instituti
771 , doit être une communauté culturelle. L’unité de l’ Europe ne se fera ni uniquement ni principalement par des institutions
772 s institutions européennes ; leur création suivra le cheminement des esprits. Robert Schuman, Pour l’Europe. Je pense, a
773 le cheminement des esprits. Robert Schuman, Pour l’ Europe. Je pense, avec Robert Schuman, qu’il est possible d’unir nos
774 Je pense, avec Robert Schuman, qu’il est possible d’ unir nos pays pour cette raison littéralement fondamentale qu’une unit
775 te raison littéralement fondamentale qu’une unité de base existe, sur laquelle fonder cette union. Il s’agit de l’unité d
776 iste, sur laquelle fonder cette union. Il s’agit de l’unité d’une culture, de laquelle participent tous les Européens, qu
777 e, sur laquelle fonder cette union. Il s’agit de l’ unité d’une culture, de laquelle participent tous les Européens, qu’il
778 aquelle fonder cette union. Il s’agit de l’unité d’ une culture, de laquelle participent tous les Européens, qu’ils soient
779 cette union. Il s’agit de l’unité d’une culture, de laquelle participent tous les Européens, qu’ils soient d’ailleurs « c
780 unité d’une culture, de laquelle participent tous les Européens, qu’ils soient d’ailleurs « cultivés » ou non, conscients o
781 d’ailleurs « cultivés » ou non, conscients ou non de ce qu’ils doivent, en fait, à la culture. Unité non pas homogène et q
782 onscients ou non de ce qu’ils doivent, en fait, à la culture. Unité non pas homogène et qui ne résulte pas d’un processus
783 ure. Unité non pas homogène et qui ne résulte pas d’ un processus forcé d’uniformisation, de nivellement et d’exclusion de
784 mogène et qui ne résulte pas d’un processus forcé d’ uniformisation, de nivellement et d’exclusion de ce qui diffère, mais
785 ésulte pas d’un processus forcé d’uniformisation, de nivellement et d’exclusion de ce qui diffère, mais qui au contraire e
786 ocessus forcé d’uniformisation, de nivellement et d’ exclusion de ce qui diffère, mais qui au contraire englobe, et compose
787 é d’uniformisation, de nivellement et d’exclusion de ce qui diffère, mais qui au contraire englobe, et compose largement,
788 des valeurs bien souvent antinomiques, provenant d’ origines multiples, dont les contrastes et les combinaisons entretienn
789 ntinomiques, provenant d’origines multiples, dont les contrastes et les combinaisons entretiennent des tensions renouvelées
790 nant d’origines multiples, dont les contrastes et les combinaisons entretiennent des tensions renouvelées sans répit. Et de
791 etiennent des tensions renouvelées sans répit. Et de là vient l’irrépressible dynamisme qui a porté la civilisation europé
792 s tensions renouvelées sans répit. Et de là vient l’ irrépressible dynamisme qui a porté la civilisation européenne sur tou
793 de là vient l’irrépressible dynamisme qui a porté la civilisation européenne sur tous les continents découverts tour à tou
794 e qui a porté la civilisation européenne sur tous les continents découverts tour à tour, conquis par nos aventuriers puis l
795 illés, mis en mouvement, fût‑ce contre nous, pour le meilleur et pour le pire. Et de là viennent aussi nos divisions morte
796 ent, fût‑ce contre nous, pour le meilleur et pour le pire. Et de là viennent aussi nos divisions mortelles, nos efforts po
797 contre nous, pour le meilleur et pour le pire. Et de là viennent aussi nos divisions mortelles, nos efforts pour les surmo
798 t aussi nos divisions mortelles, nos efforts pour les surmonter par le recours à des instances universelles, et toutes les
799 ons mortelles, nos efforts pour les surmonter par le recours à des instances universelles, et toutes les créations qui ne
800 e recours à des instances universelles, et toutes les créations qui ne cessent de jaillir de cette discorde permanente. Dès
801 verselles, et toutes les créations qui ne cessent de jaillir de cette discorde permanente. Dès l’aube de la philosophie oc
802 et toutes les créations qui ne cessent de jaillir de cette discorde permanente. Dès l’aube de la philosophie occidentale,
803 sent de jaillir de cette discorde permanente. Dès l’ aube de la philosophie occidentale, dans l’une de ces cités d’Ionie où
804 jaillir de cette discorde permanente. Dès l’aube de la philosophie occidentale, dans l’une de ces cités d’Ionie où prit n
805 illir de cette discorde permanente. Dès l’aube de la philosophie occidentale, dans l’une de ces cités d’Ionie où prit nais
806 l’aube de la philosophie occidentale, dans l’une de ces cités d’Ionie où prit naissance la dialectique de notre histoire,
807 philosophie occidentale, dans l’une de ces cités d’ Ionie où prit naissance la dialectique de notre histoire, Héraclite éc
808 dans l’une de ces cités d’Ionie où prit naissance la dialectique de notre histoire, Héraclite écrivait cette phrase décisi
809 es cités d’Ionie où prit naissance la dialectique de notre histoire, Héraclite écrivait cette phrase décisive, qu’il faut
810 vait cette phrase décisive, qu’il faut tenir pour la formule même d’une unité spécifiquement européenne : Ce qui s’oppose
811 e décisive, qu’il faut tenir pour la formule même d’ une unité spécifiquement européenne : Ce qui s’oppose coopère, et de l
812 iquement européenne : Ce qui s’oppose coopère, et de la lutte des contraires procède la plus belle harmonie. De ce temps
813 ement européenne : Ce qui s’oppose coopère, et de la lutte des contraires procède la plus belle harmonie. De ce temps ju
814 se coopère, et de la lutte des contraires procède la plus belle harmonie. De ce temps jusqu’au nôtre, tout concourt à no
815 des contraires procède la plus belle harmonie. De ce temps jusqu’au nôtre, tout concourt à nourrir ce paradoxe qui para
816 ncourt à nourrir ce paradoxe qui paraît bien être la loi constitutive de notre histoire et le ressort de notre pensée : l’
817 paradoxe qui paraît bien être la loi constitutive de notre histoire et le ressort de notre pensée : l’antinomie de l’Un et
818 ien être la loi constitutive de notre histoire et le ressort de notre pensée : l’antinomie de l’Un et du Divers, l’Unité d
819 loi constitutive de notre histoire et le ressort de notre pensée : l’antinomie de l’Un et du Divers, l’Unité dans la Dive
820 de notre histoire et le ressort de notre pensée : l’ antinomie de l’Un et du Divers, l’Unité dans la Diversité, et la coexi
821 toire et le ressort de notre pensée : l’antinomie de l’Un et du Divers, l’Unité dans la Diversité, et la coexistence fécon
822 notre pensée : l’antinomie de l’Un et du Divers, l’ Unité dans la Diversité, et la coexistence féconde des contraires. La
823  : l’antinomie de l’Un et du Divers, l’Unité dans la Diversité, et la coexistence féconde des contraires. La Grèce invente
824 l’Un et du Divers, l’Unité dans la Diversité, et la coexistence féconde des contraires. La Grèce invente la cité et la fo
825 ersité, et la coexistence féconde des contraires. La Grèce invente la cité et la fonde sur le paradoxe des citoyens à la f
826 xistence féconde des contraires. La Grèce invente la cité et la fonde sur le paradoxe des citoyens à la fois libres et res
827 conde des contraires. La Grèce invente la cité et la fonde sur le paradoxe des citoyens à la fois libres et responsables,
828 traires. La Grèce invente la cité et la fonde sur le paradoxe des citoyens à la fois libres et responsables, mais elle inv
829 s libres et responsables, mais elle invente aussi l’ analyse critique, elle la conduit à ses dernières conséquences, découv
830 mais elle invente aussi l’analyse critique, elle la conduit à ses dernières conséquences, découvre ainsi l’idée de l’atom
831 duit à ses dernières conséquences, découvre ainsi l’ idée de l’atome et celle de l’individu, d’où les excès de l’individual
832 ses dernières conséquences, découvre ainsi l’idée de l’atome et celle de l’individu, d’où les excès de l’individualisme he
833 dernières conséquences, découvre ainsi l’idée de l’ atome et celle de l’individu, d’où les excès de l’individualisme hellé
834 uences, découvre ainsi l’idée de l’atome et celle de l’individu, d’où les excès de l’individualisme hellénistique qui ne m
835 ces, découvre ainsi l’idée de l’atome et celle de l’ individu, d’où les excès de l’individualisme hellénistique qui ne manq
836 e ainsi l’idée de l’atome et celle de l’individu, d’ où les excès de l’individualisme hellénistique qui ne manqueront pas d
837 si l’idée de l’atome et celle de l’individu, d’où les excès de l’individualisme hellénistique qui ne manqueront pas d’appel
838 de l’atome et celle de l’individu, d’où les excès de l’individualisme hellénistique qui ne manqueront pas d’appeler la tyr
839 l’atome et celle de l’individu, d’où les excès de l’ individualisme hellénistique qui ne manqueront pas d’appeler la tyrann
840 ndividualisme hellénistique qui ne manqueront pas d’ appeler la tyrannie. Rome, en réponse à ce défi de l’anarchie, invente
841 sme hellénistique qui ne manqueront pas d’appeler la tyrannie. Rome, en réponse à ce défi de l’anarchie, invente l’État et
842 d’appeler la tyrannie. Rome, en réponse à ce défi de l’anarchie, invente l’État et les institutions centralisées : elle po
843 ppeler la tyrannie. Rome, en réponse à ce défi de l’ anarchie, invente l’État et les institutions centralisées : elle pouss
844 Rome, en réponse à ce défi de l’anarchie, invente l’ État et les institutions centralisées : elle poussera l’ordre et la st
845 éponse à ce défi de l’anarchie, invente l’État et les institutions centralisées : elle poussera l’ordre et la stabilité dan
846 et les institutions centralisées : elle poussera l’ ordre et la stabilité dans l’uniformité universelle jusqu’à l’irrémédi
847 titutions centralisées : elle poussera l’ordre et la stabilité dans l’uniformité universelle jusqu’à l’irrémédiable et dan
848 sées : elle poussera l’ordre et la stabilité dans l’ uniformité universelle jusqu’à l’irrémédiable et dangereux Ennui, jusq
849 a stabilité dans l’uniformité universelle jusqu’à l’ irrémédiable et dangereux Ennui, jusqu’à ce vide de l’âme inoccupée qu
850 ’irrémédiable et dangereux Ennui, jusqu’à ce vide de l’âme inoccupée qui appelle les tempêtes et les révolutions. Le chris
851 rémédiable et dangereux Ennui, jusqu’à ce vide de l’ âme inoccupée qui appelle les tempêtes et les révolutions. Le christia
852 i, jusqu’à ce vide de l’âme inoccupée qui appelle les tempêtes et les révolutions. Le christianisme apporte alors un troisi
853 de de l’âme inoccupée qui appelle les tempêtes et les révolutions. Le christianisme apporte alors un troisième monde de val
854 upée qui appelle les tempêtes et les révolutions. Le christianisme apporte alors un troisième monde de valeurs, assez mal
855 Le christianisme apporte alors un troisième monde de valeurs, assez mal conciliables avec celles de la sagesse grecque, et
856 de de valeurs, assez mal conciliables avec celles de la sagesse grecque, et totalement contraires à celles de Rome. À la m
857 de valeurs, assez mal conciliables avec celles de la sagesse grecque, et totalement contraires à celles de Rome. À la mora
858 agesse grecque, et totalement contraires à celles de Rome. À la morale de la mesure et de la raison utilitaire, il oppose
859 que, et totalement contraires à celles de Rome. À la morale de la mesure et de la raison utilitaire, il oppose les élans d
860 talement contraires à celles de Rome. À la morale de la mesure et de la raison utilitaire, il oppose les élans de l’amour
861 ement contraires à celles de Rome. À la morale de la mesure et de la raison utilitaire, il oppose les élans de l’amour san
862 res à celles de Rome. À la morale de la mesure et de la raison utilitaire, il oppose les élans de l’amour sans calcul, au
863 à celles de Rome. À la morale de la mesure et de la raison utilitaire, il oppose les élans de l’amour sans calcul, au dro
864 e la mesure et de la raison utilitaire, il oppose les élans de l’amour sans calcul, au droit de la force, le service du pro
865 e et de la raison utilitaire, il oppose les élans de l’amour sans calcul, au droit de la force, le service du prochain, au
866 t de la raison utilitaire, il oppose les élans de l’ amour sans calcul, au droit de la force, le service du prochain, au cu
867 ose les élans de l’amour sans calcul, au droit de la force, le service du prochain, au culte du succès le sens du sacrific
868 ans de l’amour sans calcul, au droit de la force, le service du prochain, au culte du succès le sens du sacrifice, et à la
869 force, le service du prochain, au culte du succès le sens du sacrifice, et à la chance aveugle la vocation secrète. Bien p
870 in, au culte du succès le sens du sacrifice, et à la chance aveugle la vocation secrète. Bien plus, il porte la contradict
871 ccès le sens du sacrifice, et à la chance aveugle la vocation secrète. Bien plus, il porte la contradiction au cœur de l’Ê
872 aveugle la vocation secrète. Bien plus, il porte la contradiction au cœur de l’Être, et la traduit dans l’énoncé de ses d
873 ète. Bien plus, il porte la contradiction au cœur de l’Être, et la traduit dans l’énoncé de ses dogmes fondamentaux : la T
874 . Bien plus, il porte la contradiction au cœur de l’ Être, et la traduit dans l’énoncé de ses dogmes fondamentaux : la Trin
875 , il porte la contradiction au cœur de l’Être, et la traduit dans l’énoncé de ses dogmes fondamentaux : la Trinité transpo
876 ntradiction au cœur de l’Être, et la traduit dans l’ énoncé de ses dogmes fondamentaux : la Trinité transporte en Dieu lui-
877 on au cœur de l’Être, et la traduit dans l’énoncé de ses dogmes fondamentaux : la Trinité transporte en Dieu lui-même le p
878 raduit dans l’énoncé de ses dogmes fondamentaux : la Trinité transporte en Dieu lui-même le paradoxe de l’Un et du Divers,
879 amentaux : la Trinité transporte en Dieu lui-même le paradoxe de l’Un et du Divers, tandis que l’Incarnation porte à l’ext
880 a Trinité transporte en Dieu lui-même le paradoxe de l’Un et du Divers, tandis que l’Incarnation porte à l’extrême la coex
881 même le paradoxe de l’Un et du Divers, tandis que l’ Incarnation porte à l’extrême la coexistence des contraires, l’impensa
882 Un et du Divers, tandis que l’Incarnation porte à l’ extrême la coexistence des contraires, l’impensable définition de la P
883 ivers, tandis que l’Incarnation porte à l’extrême la coexistence des contraires, l’impensable définition de la Personne de
884 porte à l’extrême la coexistence des contraires, l’ impensable définition de la Personne de Jésus‑Christ comme « vrai Dieu
885 existence des contraires, l’impensable définition de la Personne de Jésus‑Christ comme « vrai Dieu et vrai homme » à la fo
886 stence des contraires, l’impensable définition de la Personne de Jésus‑Christ comme « vrai Dieu et vrai homme » à la fois,
887 ontraires, l’impensable définition de la Personne de Jésus‑Christ comme « vrai Dieu et vrai homme » à la fois, selon les f
888 omme « vrai Dieu et vrai homme » à la fois, selon les formules conciliaires de Nicée et de Chalcédoine. Or, ces valeurs gre
889 omme » à la fois, selon les formules conciliaires de Nicée et de Chalcédoine. Or, ces valeurs grecques, romaines et chréti
890 fois, selon les formules conciliaires de Nicée et de Chalcédoine. Or, ces valeurs grecques, romaines et chrétiennes, qui s
891 entre leurs triomphes alternés, elles durent dans l’ ombre de l’histoire, dans la tradition, dans les livres, et dans l’inc
892 urs triomphes alternés, elles durent dans l’ombre de l’histoire, dans la tradition, dans les livres, et dans l’inconscient
893 triomphes alternés, elles durent dans l’ombre de l’ histoire, dans la tradition, dans les livres, et dans l’inconscient co
894 és, elles durent dans l’ombre de l’histoire, dans la tradition, dans les livres, et dans l’inconscient collectif. Elles ag
895 ns l’ombre de l’histoire, dans la tradition, dans les livres, et dans l’inconscient collectif. Elles agissent toutes, sans
896 oire, dans la tradition, dans les livres, et dans l’ inconscient collectif. Elles agissent toutes, sans exception, dans la
897 ctif. Elles agissent toutes, sans exception, dans la vie des hommes d’aujourd’hui. Un seul exemple : le dogme de la Trinit
898 nt toutes, sans exception, dans la vie des hommes d’ aujourd’hui. Un seul exemple : le dogme de la Trinité, hors de la trad
899 a vie des hommes d’aujourd’hui. Un seul exemple : le dogme de la Trinité, hors de la tradition ecclésiastique, a fourni le
900 hommes d’aujourd’hui. Un seul exemple : le dogme de la Trinité, hors de la tradition ecclésiastique, a fourni le modèle d
901 mmes d’aujourd’hui. Un seul exemple : le dogme de la Trinité, hors de la tradition ecclésiastique, a fourni le modèle de l
902 Un seul exemple : le dogme de la Trinité, hors de la tradition ecclésiastique, a fourni le modèle de la dialectique hégéli
903 té, hors de la tradition ecclésiastique, a fourni le modèle de la dialectique hégélienne, repris par Marx, puis par Lénine
904 e la tradition ecclésiastique, a fourni le modèle de la dialectique hégélienne, repris par Marx, puis par Lénine avec les
905 a tradition ecclésiastique, a fourni le modèle de la dialectique hégélienne, repris par Marx, puis par Lénine avec les con
906 hégélienne, repris par Marx, puis par Lénine avec les conséquences que l’on sait jusque dans l’existence quotidienne de 700
907 r Marx, puis par Lénine avec les conséquences que l’ on sait jusque dans l’existence quotidienne de 700 millions de Chinois
908 e avec les conséquences que l’on sait jusque dans l’ existence quotidienne de 700 millions de Chinois qui se croyaient conf
909 que l’on sait jusque dans l’existence quotidienne de 700 millions de Chinois qui se croyaient confucianistes, bouddhistes,
910 sque dans l’existence quotidienne de 700 millions de Chinois qui se croyaient confucianistes, bouddhistes, ou sans croyanc
911 ans croyance aucune… Mais ce n’est pas tout. Avec les trois sources classiques d’Athènes, de Rome et de Jérusalem, viennent
912 n’est pas tout. Avec les trois sources classiques d’ Athènes, de Rome et de Jérusalem, viennent confluer dans le haut Moyen
913 out. Avec les trois sources classiques d’Athènes, de Rome et de Jérusalem, viennent confluer dans le haut Moyen Âge la sou
914 es trois sources classiques d’Athènes, de Rome et de Jérusalem, viennent confluer dans le haut Moyen Âge la source germani
915 , de Rome et de Jérusalem, viennent confluer dans le haut Moyen Âge la source germanique et la source celtique, la premièr
916 rusalem, viennent confluer dans le haut Moyen Âge la source germanique et la source celtique, la première apportant notamm
917 er dans le haut Moyen Âge la source germanique et la source celtique, la première apportant notamment le droit communautai
918 source celtique, la première apportant notamment le droit communautaire et personnel, et les valeurs d’honneur et de fidé
919 notamment le droit communautaire et personnel, et les valeurs d’honneur et de fidélité, la seconde apportant le sens du rêv
920 droit communautaire et personnel, et les valeurs d’ honneur et de fidélité, la seconde apportant le sens du rêve et le gra
921 autaire et personnel, et les valeurs d’honneur et de fidélité, la seconde apportant le sens du rêve et le grand thème de l
922 rs d’honneur et de fidélité, la seconde apportant le sens du rêve et le grand thème de la Quête aventureuse d’un Lancelot
923 fidélité, la seconde apportant le sens du rêve et le grand thème de la Quête aventureuse d’un Lancelot et d’un Perceval ou
924 conde apportant le sens du rêve et le grand thème de la Quête aventureuse d’un Lancelot et d’un Perceval ou d’un Tristan,
925 de apportant le sens du rêve et le grand thème de la Quête aventureuse d’un Lancelot et d’un Perceval ou d’un Tristan, sym
926 du rêve et le grand thème de la Quête aventureuse d’ un Lancelot et d’un Perceval ou d’un Tristan, symbole mystique. Faut‑i
927 nd thème de la Quête aventureuse d’un Lancelot et d’ un Perceval ou d’un Tristan, symbole mystique. Faut‑il enfin rappeler
928 ête aventureuse d’un Lancelot et d’un Perceval ou d’ un Tristan, symbole mystique. Faut‑il enfin rappeler l’apport arabe, q
929 Tristan, symbole mystique. Faut‑il enfin rappeler l’ apport arabe, qui ne se limite pas au « retour d’Aristote », ni au zér
930 l’apport arabe, qui ne se limite pas au « retour d’ Aristote », ni au zéro, ni à la suite des chiffres « arabes », mais qu
931 te pas au « retour d’Aristote », ni au zéro, ni à la suite des chiffres « arabes », mais qui est l’une des sources princip
932 bes », mais qui est l’une des sources principales de la poésie amoureuse, donc de l’amour tel qu’on le parle et qu’on croi
933  », mais qui est l’une des sources principales de la poésie amoureuse, donc de l’amour tel qu’on le parle et qu’on croit l
934 sources principales de la poésie amoureuse, donc de l’amour tel qu’on le parle et qu’on croit le sentir en Occident ; l’a
935 urces principales de la poésie amoureuse, donc de l’ amour tel qu’on le parle et qu’on croit le sentir en Occident ; l’appo
936 de la poésie amoureuse, donc de l’amour tel qu’on le parle et qu’on croit le sentir en Occident ; l’apport slave dès le mi
937 donc de l’amour tel qu’on le parle et qu’on croit le sentir en Occident ; l’apport slave dès le milieu du xixe , l’anarchi
938 n le parle et qu’on croit le sentir en Occident ; l’ apport slave dès le milieu du xixe , l’anarchie, la démesure religieus
939 croit le sentir en Occident ; l’apport slave dès le milieu du xixe , l’anarchie, la démesure religieuse, le réalisme tota
940 Occident ; l’apport slave dès le milieu du xixe , l’ anarchie, la démesure religieuse, le réalisme total, puis la peinture
941 ’apport slave dès le milieu du xixe , l’anarchie, la démesure religieuse, le réalisme total, puis la peinture abstraite ;
942 ieu du xixe , l’anarchie, la démesure religieuse, le réalisme total, puis la peinture abstraite ; l’art africain et le jaz
943 , la démesure religieuse, le réalisme total, puis la peinture abstraite ; l’art africain et le jazz négro‑américain au xxe
944 , le réalisme total, puis la peinture abstraite ; l’ art africain et le jazz négro‑américain au xxe siècle ? Tout cela dur
945 l, puis la peinture abstraite ; l’art africain et le jazz négro‑américain au xxe siècle ? Tout cela dure, agit et vit en
946 xxe siècle ? Tout cela dure, agit et vit en nous de mille manières. Tout cela se combine en figures et en structures vari
947 se combine en figures et en structures variées à l’ infini, mais dont la plus fréquente, de très loin, est le couple d’ant
948 es et en structures variées à l’infini, mais dont la plus fréquente, de très loin, est le couple d’antinomies inséparables
949 variées à l’infini, mais dont la plus fréquente, de très loin, est le couple d’antinomies inséparables : autorité et libe
950 i, mais dont la plus fréquente, de très loin, est le couple d’antinomies inséparables : autorité et liberté, personne et c
951 nt la plus fréquente, de très loin, est le couple d’ antinomies inséparables : autorité et liberté, personne et communauté,
952 ence, hérésie créatrice et saine doctrine, besoin de sécurité et goût du risque, conformité qui maintient les valeurs et o
953 urité et goût du risque, conformité qui maintient les valeurs et originalité qui les conteste et les rénove. Tout cela préf
954 mité qui maintient les valeurs et originalité qui les conteste et les rénove. Tout cela préforme, dès avant notre naissance
955 nt les valeurs et originalité qui les conteste et les rénove. Tout cela préforme, dès avant notre naissance, nos sensibilit
956 n question ces déterminations, et nous en fournit les moyens. Enfin tout cela dénote l’Europe comme patrie de la diversité.
957 ous en fournit les moyens. Enfin tout cela dénote l’ Europe comme patrie de la diversité. L’Européen moyen déclare parfois
958 ens. Enfin tout cela dénote l’Europe comme patrie de la diversité. L’Européen moyen déclare parfois et pense toujours : « 
959 . Enfin tout cela dénote l’Europe comme patrie de la diversité. L’Européen moyen déclare parfois et pense toujours : « Que
960 ela dénote l’Europe comme patrie de la diversité. L’ Européen moyen déclare parfois et pense toujours : « Quelle est ma rai
961 arfois et pense toujours : « Quelle est ma raison d’ être, si je suis comme tout le monde ? » À ses yeux — et cela peut ser
962 t le monde ? » À ses yeux — et cela peut servir à le définir — « se distinguer » ou « être distingué » est synonyme d’honn
963 e distinguer » ou « être distingué » est synonyme d’ honneur mérité ou reçu, non pas d’impardonnable faute de goût, de tent
964  » est synonyme d’honneur mérité ou reçu, non pas d’ impardonnable faute de goût, de tentative déviationniste, ou de blasph
965 é ou reçu, non pas d’impardonnable faute de goût, de tentative déviationniste, ou de blasphème, comme ce serait le cas dan
966 le faute de goût, de tentative déviationniste, ou de blasphème, comme ce serait le cas dans les sociétés primitives, dans
967 déviationniste, ou de blasphème, comme ce serait le cas dans les sociétés primitives, dans les États totalitaires, ou dan
968 ste, ou de blasphème, comme ce serait le cas dans les sociétés primitives, dans les États totalitaires, ou dans l’Inde reli
969 serait le cas dans les sociétés primitives, dans les États totalitaires, ou dans l’Inde religieuse. Le goût de différer, s
970 primitives, dans les États totalitaires, ou dans l’ Inde religieuse. Le goût de différer, si peu que ce soit, est si cher
971 es États totalitaires, ou dans l’Inde religieuse. Le goût de différer, si peu que ce soit, est si cher aux Européens qu’il
972 totalitaires, ou dans l’Inde religieuse. Le goût de différer, si peu que ce soit, est si cher aux Européens qu’il les por
973 peu que ce soit, est si cher aux Européens qu’il les porte à exagérer d’une manière tout à fait extravagante l’importance
974 si cher aux Européens qu’il les porte à exagérer d’ une manière tout à fait extravagante l’importance de ce qui les distin
975 à exagérer d’une manière tout à fait extravagante l’ importance de ce qui les distingue. C’est ainsi qu’ils en viennent à p
976 une manière tout à fait extravagante l’importance de ce qui les distingue. C’est ainsi qu’ils en viennent à penser sincère
977 e tout à fait extravagante l’importance de ce qui les distingue. C’est ainsi qu’ils en viennent à penser sincèrement qu’ils
978 ement qu’ils ne pourront jamais s’unir, même s’il le faut, du fait qu’ils n’ont en somme rien de commun ! Un jour, tandis
979 s’il le faut, du fait qu’ils n’ont en somme rien de commun ! Un jour, tandis que je présidais une table ronde du Conseil
980 ronde du Conseil de l’Europe, irrité par ce genre d’ objections à l’union, j’écrivis sur une page de bloc‑notes « à faire c
981 l de l’Europe, irrité par ce genre d’objections à l’ union, j’écrivis sur une page de bloc‑notes « à faire circuler » autou
982 re d’objections à l’union, j’écrivis sur une page de bloc‑notes « à faire circuler » autour du tapis vert l’essai de défin
983 c‑notes « à faire circuler » autour du tapis vert l’ essai de définition suivant : L’Européen ne serait‑il pas cet homme é
984 « à faire circuler » autour du tapis vert l’essai de définition suivant : L’Européen ne serait‑il pas cet homme étrange q
985 ur du tapis vert l’essai de définition suivant : L’ Européen ne serait‑il pas cet homme étrange qui se manifeste comme Eur
986 omme étrange qui se manifeste comme Européen dans la mesure précise où il doute qu’il le soit, et prétend au contraire s’i
987 Européen dans la mesure précise où il doute qu’il le soit, et prétend au contraire s’identifier soit avec l’homme universe
988 t, et prétend au contraire s’identifier soit avec l’ homme universel, soit avec l’homme d’une seule nation de cette Europe
989 identifier soit avec l’homme universel, soit avec l’ homme d’une seule nation de cette Europe dont il révèle ainsi qu’il fa
990 er soit avec l’homme universel, soit avec l’homme d’ une seule nation de cette Europe dont il révèle ainsi qu’il fait parti
991 e universel, soit avec l’homme d’une seule nation de cette Europe dont il révèle ainsi qu’il fait partie, par le seul fait
992 urope dont il révèle ainsi qu’il fait partie, par le seul fait qu’il le conteste ? On ne changera pas cela, ce ne serait
993 e ainsi qu’il fait partie, par le seul fait qu’il le conteste ? On ne changera pas cela, ce ne serait plus l’Europe. Le g
994 ste ? On ne changera pas cela, ce ne serait plus l’ Europe. Le goût furieux de différer, par lequel nous nous ressemblons
995 ne changera pas cela, ce ne serait plus l’Europe. Le goût furieux de différer, par lequel nous nous ressemblons tous, c’es
996 cela, ce ne serait plus l’Europe. Le goût furieux de différer, par lequel nous nous ressemblons tous, c’est notre mal et n
997 c’est là-dessus qu’il faut bâtir notre union, si l’ on veut qu’elle mérite le nom d’Europe. ⁂ Si l’on me demande maintena
998 ut bâtir notre union, si l’on veut qu’elle mérite le nom d’Europe. ⁂ Si l’on me demande maintenant comment on peut tradui
999 r notre union, si l’on veut qu’elle mérite le nom d’ Europe. ⁂ Si l’on me demande maintenant comment on peut traduire en t
1000 i l’on veut qu’elle mérite le nom d’Europe. ⁂ Si l’ on me demande maintenant comment on peut traduire en termes de structu
1001 re en termes de structures politiques cette unité de culture non unitaire et si hautement diversifiée, je répondrai que la
1002 ire et si hautement diversifiée, je répondrai que la solution se trouve dans les termes mêmes du problème ainsi formulé :
1003 fiée, je répondrai que la solution se trouve dans les termes mêmes du problème ainsi formulé : car l’unité différenciée se
1004 les termes mêmes du problème ainsi formulé : car l’ unité différenciée se traduit tout naturellement par l’union dans la d
1005 té différenciée se traduit tout naturellement par l’ union dans la diversité, et cette forme d’union porte un nom bien conn
1006 ée se traduit tout naturellement par l’union dans la diversité, et cette forme d’union porte un nom bien connu dans l’hist
1007 ent par l’union dans la diversité, et cette forme d’ union porte un nom bien connu dans l’histoire des régimes politiques,
1008 cette forme d’union porte un nom bien connu dans l’ histoire des régimes politiques, c’est de toute évidence : fédéralisme
1009 nnu dans l’histoire des régimes politiques, c’est de toute évidence : fédéralisme. Je ne vois pas d’autre forme d’union q
1010 de toute évidence : fédéralisme. Je ne vois pas d’ autre forme d’union qui réponde à la double exigence du respect des di
1011 ence : fédéralisme. Je ne vois pas d’autre forme d’ union qui réponde à la double exigence du respect des diversités et de
1012 e ne vois pas d’autre forme d’union qui réponde à la double exigence du respect des diversités et de l’instauration d’une
1013 à la double exigence du respect des diversités et de l’instauration d’une force suffisante pour garantir leur concurrence
1014 a double exigence du respect des diversités et de l’ instauration d’une force suffisante pour garantir leur concurrence féc
1015 ce du respect des diversités et de l’instauration d’ une force suffisante pour garantir leur concurrence féconde, dans la p
1016 ante pour garantir leur concurrence féconde, dans la paix. Je ne vois pas d’autre réponse imaginable au défi que l’Histoir
1017 concurrence féconde, dans la paix. Je ne vois pas d’ autre réponse imaginable au défi que l’Histoire nous pose dans les ter
1018 e vois pas d’autre réponse imaginable au défi que l’ Histoire nous pose dans les termes les plus précis et sans échappatoir
1019 imaginable au défi que l’Histoire nous pose dans les termes les plus précis et sans échappatoire possible désormais : s’un
1020 au défi que l’Histoire nous pose dans les termes les plus précis et sans échappatoire possible désormais : s’unir, au‑delà
1021 échappatoire possible désormais : s’unir, au‑delà de nos fausses souverainetés, pour préserver nos vraies diversités — cré
1022 vraies diversités — créer un pouvoir fédéral pour la sauvegarde de nos autonomies. Car ces autonomies seront perdues une à
1023 tés — créer un pouvoir fédéral pour la sauvegarde de nos autonomies. Car ces autonomies seront perdues une à une, si nous
1024 nomies seront perdues une à une, si nous refusons l’ union qui ferait leur force ; mais en retour, cette union ne saurait ê
1025 ’elle est censée servir. Rien de plus limpide que la déduction qui fait toute ma thèse : étant donné que la base de notre
1026 duction qui fait toute ma thèse : étant donné que la base de notre unité est une culture pluraliste, on ne peut fonder sur
1027 qui fait toute ma thèse : étant donné que la base de notre unité est une culture pluraliste, on ne peut fonder sur elle qu
1028 déclare, avec Churchill dans son fameux discours de Zurich — qu’il n’y a pas une minute à perdre ! Quel est l’obstacle ap
1029 — qu’il n’y a pas une minute à perdre ! Quel est l’ obstacle apparemment insurmontable à cette union que tout indique, que
1030 t que pourtant personne ne fait ? Eh bien, chacun le sait, rien n’est moins mystérieux : l’obstacle à toute union possible
1031 en, chacun le sait, rien n’est moins mystérieux : l’ obstacle à toute union possible de l’Europe (donc à toute union fédéra
1032 ns mystérieux : l’obstacle à toute union possible de l’Europe (donc à toute union fédérale) n’est autre que l’État‑nation,
1033 mystérieux : l’obstacle à toute union possible de l’ Europe (donc à toute union fédérale) n’est autre que l’État‑nation, te
1034 ope (donc à toute union fédérale) n’est autre que l’ État‑nation, tel que Napoléon en a posé le modèle, intégralement centr
1035 tre que l’État‑nation, tel que Napoléon en a posé le modèle, intégralement centralisé en vue de la guerre. C’est ce modèle
1036 osé le modèle, intégralement centralisé en vue de la guerre. C’est ce modèle que tous les peuples de l’Europe, grands et p
1037 isé en vue de la guerre. C’est ce modèle que tous les peuples de l’Europe, grands et petits, ont imité l’un après l’autre t
1038 e la guerre. C’est ce modèle que tous les peuples de l’Europe, grands et petits, ont imité l’un après l’autre tout au long
1039 a guerre. C’est ce modèle que tous les peuples de l’ Europe, grands et petits, ont imité l’un après l’autre tout au long du
1040 près l’autre tout au long du xixe siècle, suivis de nos jours par le reste du monde, notamment par le tiers-monde, mal dé
1041 au long du xixe siècle, suivis de nos jours par le reste du monde, notamment par le tiers-monde, mal décolonisé à cet ég
1042 de nos jours par le reste du monde, notamment par le tiers-monde, mal décolonisé à cet égard… Qu’est‑ce en somme qu’instit
1043  ? C’est soumettre toute une nation, ou un groupe de nations conquises par l’une d’entre elles, aux pouvoirs absolus de l’
1044 ses par l’une d’entre elles, aux pouvoirs absolus de l’État. C’est vouloir faire coïncider sur un même territoire, défini
1045 par l’une d’entre elles, aux pouvoirs absolus de l’ État. C’est vouloir faire coïncider sur un même territoire, défini par
1046 aire coïncider sur un même territoire, défini par le sort des guerres et du coup baptisé « sol sacré de la patrie », des r
1047 e sort des guerres et du coup baptisé « sol sacré de la patrie », des réalités absolument hétérogènes, qui n’ont aucune ra
1048 ort des guerres et du coup baptisé « sol sacré de la patrie », des réalités absolument hétérogènes, qui n’ont aucune raiso
1049 s absolument hétérogènes, qui n’ont aucune raison d’ avoir les mêmes frontières, comme la langue et l’économie, l’état civi
1050 ment hétérogènes, qui n’ont aucune raison d’avoir les mêmes frontières, comme la langue et l’économie, l’état civil et l’ex
1051 aucune raison d’avoir les mêmes frontières, comme la langue et l’économie, l’état civil et l’exploitation du sous-sol, ou
1052 d’avoir les mêmes frontières, comme la langue et l’ économie, l’état civil et l’exploitation du sous-sol, ou pire encore,
1053 mêmes frontières, comme la langue et l’économie, l’ état civil et l’exploitation du sous-sol, ou pire encore, les idéologi
1054 s, comme la langue et l’économie, l’état civil et l’ exploitation du sous-sol, ou pire encore, les idéologies ou les religi
1055 il et l’exploitation du sous-sol, ou pire encore, les idéologies ou les religions, sommées de s’arrêter sur une ligne de ba
1056 on du sous-sol, ou pire encore, les idéologies ou les religions, sommées de s’arrêter sur une ligne de barbelés électrifiés
1057 encore, les idéologies ou les religions, sommées de s’arrêter sur une ligne de barbelés électrifiés. C’est livrer sans re
1058 les religions, sommées de s’arrêter sur une ligne de barbelés électrifiés. C’est livrer sans recours toute l’existence hum
1059 elés électrifiés. C’est livrer sans recours toute l’ existence humaine aux seules décisions de bureaux installés dans une s
1060 rs toute l’existence humaine aux seules décisions de bureaux installés dans une seule capitale, et interdire toute allégea
1061 nce des citoyens à des entités plus petites comme les régions ou plus vastes comme une fédération continentale. À l’intérie
1062 , qu’il déclare naturelles contre toute évidence, l’ État-nation n’admet aucune autonomie, aucune diversité réelle. À l’ext
1063 dmet aucune autonomie, aucune diversité réelle. À l’ extérieur, il refuse toute union, alléguant une indépendance et une so
1064 siècle. Rien donc de plus hostile à toute espèce d’ union tant soit peu sérieuse ou sincère, que cet État-nation qui, par
1065 tat-nation qui, par ailleurs, se révèle incapable de répondre aux exigences concrètes de notre temps, puisqu’il est à la f
1066 èle incapable de répondre aux exigences concrètes de notre temps, puisqu’il est à la fois trop petit pour agir à l’échelle
1067 s, puisqu’il est à la fois trop petit pour agir à l’ échelle mondiale ; trop grand pour permettre une participation civique
1068 identelle avec aucun espace économique défini par la nature des choses ou par un projet rationnel. Or voici l’ironie tragi
1069 e des choses ou par un projet rationnel. Or voici l’ ironie tragique de notre Histoire : c’est sur la base de cet obstacle
1070 r un projet rationnel. Or voici l’ironie tragique de notre Histoire : c’est sur la base de cet obstacle radical à toute un
1071 i l’ironie tragique de notre Histoire : c’est sur la base de cet obstacle radical à toute union que l’on s’efforce depuis
1072 ie tragique de notre Histoire : c’est sur la base de cet obstacle radical à toute union que l’on s’efforce depuis vingt-ci
1073 la base de cet obstacle radical à toute union que l’ on s’efforce depuis vingt-cinq ans d’unir l’Europe ! Voilà qui expliqu
1074 te union que l’on s’efforce depuis vingt-cinq ans d’ unir l’Europe ! Voilà qui explique suffisamment, je crois, pourquoi l’
1075 n que l’on s’efforce depuis vingt-cinq ans d’unir l’ Europe ! Voilà qui explique suffisamment, je crois, pourquoi l’on n’a
1076 ilà qui explique suffisamment, je crois, pourquoi l’ on n’a pas avancé d’un mètre en direction de notre union politique. En
1077 fisamment, je crois, pourquoi l’on n’a pas avancé d’ un mètre en direction de notre union politique. Entre l’union de l’Eur
1078 rquoi l’on n’a pas avancé d’un mètre en direction de notre union politique. Entre l’union de l’Europe et les États-nations
1079 ètre en direction de notre union politique. Entre l’ union de l’Europe et les États-nations sacralisés, entre une nécessité
1080 direction de notre union politique. Entre l’union de l’Europe et les États-nations sacralisés, entre une nécessité humaine
1081 ection de notre union politique. Entre l’union de l’ Europe et les États-nations sacralisés, entre une nécessité humaine de
1082 tre union politique. Entre l’union de l’Europe et les États-nations sacralisés, entre une nécessité humaine des plus concrè
1083 entre une nécessité humaine des plus concrètes et le culte prolongé d’un mythe, il faut choisir. Pour la première fois da
1084 é humaine des plus concrètes et le culte prolongé d’ un mythe, il faut choisir. Pour la première fois dans son histoire, l
1085 hoisir. Pour la première fois dans son histoire, l’ homme se voit aujourd’hui en situation de choisir librement son avenir
1086 istoire, l’homme se voit aujourd’hui en situation de choisir librement son avenir. Jusqu’à nous, point de choix économique
1087 choisir librement son avenir. Jusqu’à nous, point de choix économiques ni même peut-être politiques longuement délibérés,
1088 fallait se battre pour survivre. Aujourd’hui que le nécessaire est assuré, on se bat pour le contrôle de zones d’influenc
1089 ’hui que le nécessaire est assuré, on se bat pour le contrôle de zones d’influence plus idéologiques que commerciales (voi
1090 nécessaire est assuré, on se bat pour le contrôle de zones d’influence plus idéologiques que commerciales (voir le Vietnam
1091 e est assuré, on se bat pour le contrôle de zones d’ influence plus idéologiques que commerciales (voir le Vietnam) et l’on
1092 nfluence plus idéologiques que commerciales (voir le Vietnam) et l’on travaille pour le profit, qui est en somme du superf
1093 déologiques que commerciales (voir le Vietnam) et l’ on travaille pour le profit, qui est en somme du superflu. Mais dès l
1094 erciales (voir le Vietnam) et l’on travaille pour le profit, qui est en somme du superflu. Mais dès lors que ce choix de
1095 en somme du superflu. Mais dès lors que ce choix de notre avenir est libre, nous voici contraints de le faire, à nos risq
1096 de notre avenir est libre, nous voici contraints de le faire, à nos risques et périls ! Nous voici contraints de nous dem
1097 notre avenir est libre, nous voici contraints de le faire, à nos risques et périls ! Nous voici contraints de nous demand
1098 , à nos risques et périls ! Nous voici contraints de nous demander ce que nous attendons de notre vie et de la Société, ce
1099 contraints de nous demander ce que nous attendons de notre vie et de la Société, ce que nous voulons réellement, principal
1100 us demander ce que nous attendons de notre vie et de la Société, ce que nous voulons réellement, principalement, et contra
1101 demander ce que nous attendons de notre vie et de la Société, ce que nous voulons réellement, principalement, et contraint
1102 voulons réellement, principalement, et contraints de tirer des plans en conséquence. Voulons-nous par exemple à tout prix
1103 ualitatif ? Voulons-nous contribuer à tout prix à l’ accroissement indéfini du PNB (Produit National Brut) — ou plutôt recr
1104 t quel prix sommes-nous prêts à payer pour cela ? Le prix de certaines libertés, ou le prix d’un confort toujours accru ?
1105 rix sommes-nous prêts à payer pour cela ? Le prix de certaines libertés, ou le prix d’un confort toujours accru ? Ces dile
1106 yer pour cela ? Le prix de certaines libertés, ou le prix d’un confort toujours accru ? Ces dilemmes se posent aujourd’hui
1107 cela ? Le prix de certaines libertés, ou le prix d’ un confort toujours accru ? Ces dilemmes se posent aujourd’hui à tous
1108 accru ? Ces dilemmes se posent aujourd’hui à tous les peuples avancés sous le rapport de l’industrie et de la technique. Et
1109 hui à tous les peuples avancés sous le rapport de l’ industrie et de la technique. Et ils les forcent à reposer des questio
1110 peuples avancés sous le rapport de l’industrie et de la technique. Et ils les forcent à reposer des questions difficiles,
1111 ples avancés sous le rapport de l’industrie et de la technique. Et ils les forcent à reposer des questions difficiles, voi
1112 rapport de l’industrie et de la technique. Et ils les forcent à reposer des questions difficiles, voire angoissantes sur le
1113 des questions difficiles, voire angoissantes sur le sens même de la vie… D’une façon plus précise, en Europe, il nous fa
1114 s difficiles, voire angoissantes sur le sens même de la vie… D’une façon plus précise, en Europe, il nous faut décider si
1115 ifficiles, voire angoissantes sur le sens même de la vie… D’une façon plus précise, en Europe, il nous faut décider si no
1116 , voire angoissantes sur le sens même de la vie… D’ une façon plus précise, en Europe, il nous faut décider si notre union
1117 il nous faut décider si notre union aura pour but la Puissance collective ou la Liberté des personnes. Il nous faut le déc
1118 re union aura pour but la Puissance collective ou la Liberté des personnes. Il nous faut le décider, en toute conscience,
1119 lective ou la Liberté des personnes. Il nous faut le décider, en toute conscience, et vite, car le choix de la fin impliqu
1120 aut le décider, en toute conscience, et vite, car le choix de la fin implique évidemment celui des moyens adéquats ; mais
1121 cider, en toute conscience, et vite, car le choix de la fin implique évidemment celui des moyens adéquats ; mais à l’inver
1122 er, en toute conscience, et vite, car le choix de la fin implique évidemment celui des moyens adéquats ; mais à l’inverse,
1123 que évidemment celui des moyens adéquats ; mais à l’ inverse, si vous vous trompez de moyens, ils risquent bien de vous con
1124 adéquats ; mais à l’inverse, si vous vous trompez de moyens, ils risquent bien de vous conduire où vous ne vouliez pas all
1125 si vous vous trompez de moyens, ils risquent bien de vous conduire où vous ne vouliez pas aller… Voici donc le dilemme pré
1126 conduire où vous ne vouliez pas aller… Voici donc le dilemme présent : Si nous attribuons pour finalité à la Cité européen
1127 emme présent : Si nous attribuons pour finalité à la Cité européenne de demain la Puissance, c’est‑à‑dire la puissance ind
1128 ous attribuons pour finalité à la Cité européenne de demain la Puissance, c’est‑à‑dire la puissance industrielle et milita
1129 uons pour finalité à la Cité européenne de demain la Puissance, c’est‑à‑dire la puissance industrielle et militaire massiv
1130 é européenne de demain la Puissance, c’est‑à‑dire la puissance industrielle et militaire massive d’une sorte de Troisième
1131 re la puissance industrielle et militaire massive d’ une sorte de Troisième Grand préoccupé principalement de tenir tête au
1132 nce industrielle et militaire massive d’une sorte de Troisième Grand préoccupé principalement de tenir tête aux deux autre
1133 sorte de Troisième Grand préoccupé principalement de tenir tête aux deux autres, alors il faut créer un super État-nation
1134 nental, uniformisé, centralisé et agressif, comme la France de Napoléon, et faire de nos États autant de départements. Il
1135 t agressif, comme la France de Napoléon, et faire de nos États autant de départements. Il faut tout unifier par des lois i
1136 France de Napoléon, et faire de nos États autant de départements. Il faut tout unifier par des lois inflexibles, sans éga
1137 diversités ethniques et régionales, et soumettre la production industrielle au seul impératif de l’élévation perpétuelle
1138 ttre la production industrielle au seul impératif de l’élévation perpétuelle du PNB — cette tour de Babel du xxe siècle !
1139 e la production industrielle au seul impératif de l’ élévation perpétuelle du PNB — cette tour de Babel du xxe siècle ! Un
1140 if de l’élévation perpétuelle du PNB — cette tour de Babel du xxe siècle ! Une politique européenne de ce type, simple tr
1141 e Babel du xxe siècle ! Une politique européenne de ce type, simple transposition de la formule d’État-nation à l’échelle
1142 tique européenne de ce type, simple transposition de la formule d’État-nation à l’échelle continentale, serait capable san
1143 ue européenne de ce type, simple transposition de la formule d’État-nation à l’échelle continentale, serait capable sans n
1144 ne de ce type, simple transposition de la formule d’ État-nation à l’échelle continentale, serait capable sans nul doute de
1145 imple transposition de la formule d’État-nation à l’ échelle continentale, serait capable sans nul doute de créer une Europ
1146 helle continentale, serait capable sans nul doute de créer une Europe très forte, mais qui serait très peu européenne. San
1147 n ne pourrait être imposé à tous nos peuples qu’à la faveur d’une guerre générale selon la loi de formation de l’État-nati
1148 ait être imposé à tous nos peuples qu’à la faveur d’ une guerre générale selon la loi de formation de l’État-nation dès ses
1149 euples qu’à la faveur d’une guerre générale selon la loi de formation de l’État-nation dès ses débuts. Il s’agit donc d’un
1150 qu’à la faveur d’une guerre générale selon la loi de formation de l’État-nation dès ses débuts. Il s’agit donc d’une utopi
1151 r d’une guerre générale selon la loi de formation de l’État-nation dès ses débuts. Il s’agit donc d’une utopie catastrophi
1152 ’une guerre générale selon la loi de formation de l’ État-nation dès ses débuts. Il s’agit donc d’une utopie catastrophique
1153 n de l’État-nation dès ses débuts. Il s’agit donc d’ une utopie catastrophique, mais dont la réalisation ne saurait être ex
1154 ’agit donc d’une utopie catastrophique, mais dont la réalisation ne saurait être exclue pour autant. Au contraire, si nous
1155 nt. Au contraire, si nous donnons pour finalité à la Cité européenne la liberté, c’est-à-dire les plus grandes possibilité
1156 i nous donnons pour finalité à la Cité européenne la liberté, c’est-à-dire les plus grandes possibilités d’épanouissement
1157 ité à la Cité européenne la liberté, c’est-à-dire les plus grandes possibilités d’épanouissement des personnes, de particip
1158 berté, c’est-à-dire les plus grandes possibilités d’ épanouissement des personnes, de participation des citoyens et d’auton
1159 ndes possibilités d’épanouissement des personnes, de participation des citoyens et d’autonomie des communautés (la product
1160 t des personnes, de participation des citoyens et d’ autonomie des communautés (la production industrielle n’étant qu’un de
1161 tion des citoyens et d’autonomie des communautés ( la production industrielle n’étant qu’un des moyens de ces libertés), al
1162 production industrielle n’étant qu’un des moyens de ces libertés), alors il faut reconnaître que l’État-nation n’est pas
1163 s de ces libertés), alors il faut reconnaître que l’ État-nation n’est pas seulement un modèle périmé, mais qu’il est en fa
1164 n fait aujourd’hui radicalement incompatible avec les fins de l’Europe et de la liberté. Il faut adopter sans délai les mét
1165 jourd’hui radicalement incompatible avec les fins de l’Europe et de la liberté. Il faut adopter sans délai les méthodes le
1166 rd’hui radicalement incompatible avec les fins de l’ Europe et de la liberté. Il faut adopter sans délai les méthodes les p
1167 alement incompatible avec les fins de l’Europe et de la liberté. Il faut adopter sans délai les méthodes les plus propres
1168 ment incompatible avec les fins de l’Europe et de la liberté. Il faut adopter sans délai les méthodes les plus propres à r
1169 rope et de la liberté. Il faut adopter sans délai les méthodes les plus propres à réduire l’obstruction des stato-nationali
1170 liberté. Il faut adopter sans délai les méthodes les plus propres à réduire l’obstruction des stato-nationalismes, et se c
1171 ans délai les méthodes les plus propres à réduire l’ obstruction des stato-nationalismes, et se consacrer sérieusement à la
1172 ato-nationalismes, et se consacrer sérieusement à la tâche de construire des modèles neufs pour une cité rendue à l’usage
1173 nalismes, et se consacrer sérieusement à la tâche de construire des modèles neufs pour une cité rendue à l’usage de l’homm
1174 nstruire des modèles neufs pour une cité rendue à l’ usage de l’homme. Il faut mettre en commun à l’échelle fédérale contin
1175 des modèles neufs pour une cité rendue à l’usage de l’homme. Il faut mettre en commun à l’échelle fédérale continentale,
1176 s modèles neufs pour une cité rendue à l’usage de l’ homme. Il faut mettre en commun à l’échelle fédérale continentale, tou
1177 à l’usage de l’homme. Il faut mettre en commun à l’ échelle fédérale continentale, tout ce qui est nécessaire pour garanti
1178 nentale, tout ce qui est nécessaire pour garantir les autonomies de tous ordres, régionales, communales et personnelles, ma
1179 e qui est nécessaire pour garantir les autonomies de tous ordres, régionales, communales et personnelles, mais rien de plu
1180 personnelles, mais rien de plus. Il faut admettre la pluralité des allégeances, civiques, politiques, culturelles, idéolog
1181 culturelles, idéologiques et religieuses, contre la prétention de l’État-nation à leur monopole absolu. Il faut distribue
1182 idéologiques et religieuses, contre la prétention de l’État-nation à leur monopole absolu. Il faut distribuer les pouvoirs
1183 ologiques et religieuses, contre la prétention de l’ État-nation à leur monopole absolu. Il faut distribuer les pouvoirs ét
1184 nation à leur monopole absolu. Il faut distribuer les pouvoirs étatiques aux différents niveaux de décision — le communal,
1185 uer les pouvoirs étatiques aux différents niveaux de décision — le communal, le régional, le fédéral — indiqués par la nat
1186 rs étatiques aux différents niveaux de décision —  le communal, le régional, le fédéral — indiqués par la nature des tâches
1187 aux différents niveaux de décision — le communal, le régional, le fédéral — indiqués par la nature des tâches, leurs dimen
1188 s niveaux de décision — le communal, le régional, le fédéral — indiqués par la nature des tâches, leurs dimensions et cell
1189 communal, le régional, le fédéral — indiqués par la nature des tâches, leurs dimensions et celles de la communauté la plu
1190 la nature des tâches, leurs dimensions et celles de la communauté la plus apte à les administrer. En un mot, il faut appl
1191 nature des tâches, leurs dimensions et celles de la communauté la plus apte à les administrer. En un mot, il faut appliqu
1192 ches, leurs dimensions et celles de la communauté la plus apte à les administrer. En un mot, il faut appliquer la méthode
1193 ensions et celles de la communauté la plus apte à les administrer. En un mot, il faut appliquer la méthode du fédéralisme.
1194 e à les administrer. En un mot, il faut appliquer la méthode du fédéralisme. Puissance ou liberté : ces deux finalités com
1195 é : ces deux finalités commandent deux politiques d’ union, dont je crains bien qu’on ne puisse pas impunément continuer à
1196 qu’on ne puisse pas impunément continuer à mêler les moyens. On ne manquera pas de m’objecter en ce point que la politique
1197 continuer à mêler les moyens. On ne manquera pas de m’objecter en ce point que la politique a toujours eu pour fin réelle
1198 On ne manquera pas de m’objecter en ce point que la politique a toujours eu pour fin réelle la puissance et je vois bien
1199 nt que la politique a toujours eu pour fin réelle la puissance et je vois bien que toutes les civilisations que nous conna
1200 in réelle la puissance et je vois bien que toutes les civilisations que nous connaissons ont choisi la puissance comme seul
1201 les civilisations que nous connaissons ont choisi la puissance comme seul but réaliste de la société politique ; le reste
1202 s ont choisi la puissance comme seul but réaliste de la société politique ; le reste — la justice, la paix, la liberté — é
1203 nt choisi la puissance comme seul but réaliste de la société politique ; le reste — la justice, la paix, la liberté — étan
1204 comme seul but réaliste de la société politique ; le reste — la justice, la paix, la liberté — étant manières de parler pl
1205 but réaliste de la société politique ; le reste —  la justice, la paix, la liberté — étant manières de parler plus ou moins
1206 de la société politique ; le reste — la justice, la paix, la liberté — étant manières de parler plus ou moins nobles, ou
1207 ciété politique ; le reste — la justice, la paix, la liberté — étant manières de parler plus ou moins nobles, ou pure et s
1208  la justice, la paix, la liberté — étant manières de parler plus ou moins nobles, ou pure et simple captatio démagogique.
1209 péens, rares mais exemplaires, ont osé proclamer, d’ Aristote à Rousseau et de William Penn à Proudhon, que les libertés pe
1210 ires, ont osé proclamer, d’Aristote à Rousseau et de William Penn à Proudhon, que les libertés personnelles et les communa
1211 ote à Rousseau et de William Penn à Proudhon, que les libertés personnelles et les communautés autonomes valent mieux que l
1212 Penn à Proudhon, que les libertés personnelles et les communautés autonomes valent mieux que la puissance collective. L’Eur
1213 les et les communautés autonomes valent mieux que la puissance collective. L’Europe unie sera seule capable de réaliser le
1214 tonomes valent mieux que la puissance collective. L’ Europe unie sera seule capable de réaliser leur vision. On me dira peu
1215 ance collective. L’Europe unie sera seule capable de réaliser leur vision. On me dira peut‑être aussi que je radicalise in
1216 e dira peut‑être aussi que je radicalise indûment l’ antithèse État-nation / fédération, ramenée au dilemme Puissance ou Li
1217 e au dilemme Puissance ou Liberté comme finalités de l’union. Mais je ne crois pas qu’il y ait un tiers parti tenable. Je
1218 u dilemme Puissance ou Liberté comme finalités de l’ union. Mais je ne crois pas qu’il y ait un tiers parti tenable. Je ne
1219 s à cette « imposante Confédération » qu’évoquait le général de Gaulle, et qui serait formée d’États-nations conservant ja
1220 oquait le général de Gaulle, et qui serait formée d’ États-nations conservant jalousement leurs prétentions à la souveraine
1221 ations conservant jalousement leurs prétentions à la souveraineté absolue. Je ne crois pas à cette amicale des misanthrope
1222 pas à cette amicale des misanthropes. Je crois à la nécessité de défaire nos États‑nations. Ou plutôt, de les dépasser, d
1223 amicale des misanthropes. Je crois à la nécessité de défaire nos États‑nations. Ou plutôt, de les dépasser, de démystifier
1224 écessité de défaire nos États‑nations. Ou plutôt, de les dépasser, de démystifier leur sacré, de percer leurs frontières c
1225 ssité de défaire nos États‑nations. Ou plutôt, de les dépasser, de démystifier leur sacré, de percer leurs frontières comme
1226 re nos États‑nations. Ou plutôt, de les dépasser, de démystifier leur sacré, de percer leurs frontières comme des écumoire
1227 utôt, de les dépasser, de démystifier leur sacré, de percer leurs frontières comme des écumoires, de narguer ces frontière
1228 , de percer leurs frontières comme des écumoires, de narguer ces frontières sur terre, sous terre et dans les airs, et de
1229 guer ces frontières sur terre, sous terre et dans les airs, et de ne pas perdre une occasion de faire voir à quel point ell
1230 tières sur terre, sous terre et dans les airs, et de ne pas perdre une occasion de faire voir à quel point elles sont absu
1231 t dans les airs, et de ne pas perdre une occasion de faire voir à quel point elles sont absurdes. Elles sont encore effica
1232 il est vrai, pour gêner ce qu’il faudrait aider : les échanges culturels, les mouvements de personnes, la concertation rati
1233 ce qu’il faudrait aider : les échanges culturels, les mouvements de personnes, la concertation rationnelle des productions
1234 it aider : les échanges culturels, les mouvements de personnes, la concertation rationnelle des productions industrielles
1235 échanges culturels, les mouvements de personnes, la concertation rationnelle des productions industrielles et agricoles.
1236 ent absolument à rien pour arrêter ce qui devrait l’ être : les tempêtes et les épidémies, la pollution de l’air et des fle
1237 ument à rien pour arrêter ce qui devrait l’être : les tempêtes et les épidémies, la pollution de l’air et des fleuves, les
1238 r arrêter ce qui devrait l’être : les tempêtes et les épidémies, la pollution de l’air et des fleuves, les attaques aérienn
1239 i devrait l’être : les tempêtes et les épidémies, la pollution de l’air et des fleuves, les attaques aériennes, les ondes
1240 tre : les tempêtes et les épidémies, la pollution de l’air et des fleuves, les attaques aériennes, les ondes de la propaga
1241  : les tempêtes et les épidémies, la pollution de l’ air et des fleuves, les attaques aériennes, les ondes de la propagande
1242 épidémies, la pollution de l’air et des fleuves, les attaques aériennes, les ondes de la propagande et les grandes contagi
1243 de l’air et des fleuves, les attaques aériennes, les ondes de la propagande et les grandes contagions dites idéologiques.
1244 et des fleuves, les attaques aériennes, les ondes de la propagande et les grandes contagions dites idéologiques. Elles emp
1245 des fleuves, les attaques aériennes, les ondes de la propagande et les grandes contagions dites idéologiques. Elles empêch
1246 attaques aériennes, les ondes de la propagande et les grandes contagions dites idéologiques. Elles empêchent simplement de
1247 ns dites idéologiques. Elles empêchent simplement de bien traiter ces problèmes. Ce statut des frontières, doublement défi
1248 tières, doublement déficient, est caractéristique de tout ce qui touche à l’État-nation : néfaste dans la mesure où il est
1249 ient, est caractéristique de tout ce qui touche à l’ État-nation : néfaste dans la mesure où il est encore réel, inexistant
1250 tout ce qui touche à l’État-nation : néfaste dans la mesure où il est encore réel, inexistant quand on voudrait compter su
1251 entités économiques intelligibles. Je ne sais si les problèmes profonds que pose leur balance commerciale (laquelle ne sau
1252 saurait être positive, me semble-t-il, dans tous les pays à la fois…) ne sont pas le type même de faux problèmes, résultan
1253 -t-il, dans tous les pays à la fois…) ne sont pas le type même de faux problèmes, résultant de la seule fiction d’économie
1254 ous les pays à la fois…) ne sont pas le type même de faux problèmes, résultant de la seule fiction d’économies dites natio
1255 ont pas le type même de faux problèmes, résultant de la seule fiction d’économies dites nationales, qui ne correspondent à
1256 pas le type même de faux problèmes, résultant de la seule fiction d’économies dites nationales, qui ne correspondent à ri
1257 de faux problèmes, résultant de la seule fiction d’ économies dites nationales, qui ne correspondent à rien d’économique.
1258 ies dites nationales, qui ne correspondent à rien d’ économique. Mais ce que je sais de science certaine, c’est que les Éta
1259 spondent à rien d’économique. Mais ce que je sais de science certaine, c’est que les États-nations n’existent pas dans l’h
1260 ais ce que je sais de science certaine, c’est que les États-nations n’existent pas dans l’histoire de la culture, et que le
1261 , c’est que les États-nations n’existent pas dans l’ histoire de la culture, et que le « cheminement des esprits » dont par
1262 les États-nations n’existent pas dans l’histoire de la culture, et que le « cheminement des esprits » dont parlait Robert
1263 s États-nations n’existent pas dans l’histoire de la culture, et que le « cheminement des esprits » dont parlait Robert Sc
1264 xistent pas dans l’histoire de la culture, et que le « cheminement des esprits » dont parlait Robert Schuman traverse leur
1265 ait Robert Schuman traverse leurs frontières sans les apercevoir : dans ce plan, elles n’existent pas. Il n’y a pas de « cu
1266 dans ce plan, elles n’existent pas. Il n’y a pas de « cultures nationales », en dépit des manuels scolaires, il n’y a que
1267 ivisions tout arbitraires opérées après coup dans l’ ensemble vivant de la culture européenne. Et les diversités que nous d
1268 traires opérées après coup dans l’ensemble vivant de la culture européenne. Et les diversités que nous devons respecter ne
1269 ires opérées après coup dans l’ensemble vivant de la culture européenne. Et les diversités que nous devons respecter ne so
1270 ns l’ensemble vivant de la culture européenne. Et les diversités que nous devons respecter ne sont pas celles de ces États-
1271 ités que nous devons respecter ne sont pas celles de ces États-nations nés d’hier : elles les traversent et les divisent t
1272 ecter ne sont pas celles de ces États-nations nés d’ hier : elles les traversent et les divisent tous également, et ne coïn
1273 as celles de ces États-nations nés d’hier : elles les traversent et les divisent tous également, et ne coïncident jamais av
1274 tats-nations nés d’hier : elles les traversent et les divisent tous également, et ne coïncident jamais avec aucune frontièr
1275 aucune frontière. Nos États-nations, obsédés par l’ idée de « se faire respecter », oublient qu’ils n’y arriveraient qu’en
1276 frontière. Nos États-nations, obsédés par l’idée de « se faire respecter », oublient qu’ils n’y arriveraient qu’en se ren
1277 endant utiles. Ils exigent, depuis Louis XIV, que l’ on s’incline devant la « majesté de l’État ». Mais non ! l’État n’est
1278 gent, depuis Louis XIV, que l’on s’incline devant la « majesté de l’État ». Mais non ! l’État n’est pas un Dieu, ce n’est
1279 cline devant la « majesté de l’État ». Mais non ! l’ État n’est pas un Dieu, ce n’est qu’un appareil plus ou moins efficace
1280 ace, qui doit être mis au service des citoyens et de leurs cités ; et non l’inverse. Cessez donc, Messieurs les ministres,
1281 u service des citoyens et de leurs cités ; et non l’ inverse. Cessez donc, Messieurs les ministres, d’essayer d’apaiser les
1282 cités ; et non l’inverse. Cessez donc, Messieurs les ministres, d’essayer d’apaiser les ennemis de l’union en jurant de ne
1283 l’inverse. Cessez donc, Messieurs les ministres, d’ essayer d’apaiser les ennemis de l’union en jurant de ne jamais touche
1284 . Cessez donc, Messieurs les ministres, d’essayer d’ apaiser les ennemis de l’union en jurant de ne jamais toucher aux droi
1285 onc, Messieurs les ministres, d’essayer d’apaiser les ennemis de l’union en jurant de ne jamais toucher aux droits sacrés d
1286 rs les ministres, d’essayer d’apaiser les ennemis de l’union en jurant de ne jamais toucher aux droits sacrés de vos États
1287 les ministres, d’essayer d’apaiser les ennemis de l’ union en jurant de ne jamais toucher aux droits sacrés de vos États-na
1288 ssayer d’apaiser les ennemis de l’union en jurant de ne jamais toucher aux droits sacrés de vos États-nations ! Vous savez
1289 en jurant de ne jamais toucher aux droits sacrés de vos États-nations ! Vous savez bien que vous ne pourrez pas unir l’Eu
1290 ns ! Vous savez bien que vous ne pourrez pas unir l’ Europe en proclamant votre attachement aux causes mêmes de sa division
1291 en proclamant votre attachement aux causes mêmes de sa division ! Pourquoi ne pas le dire ouvertement ? Tous les sondages
1292 aux causes mêmes de sa division ! Pourquoi ne pas le dire ouvertement ? Tous les sondages d’opinion le montrent : on vous
1293 sion ! Pourquoi ne pas le dire ouvertement ? Tous les sondages d’opinion le montrent : on vous suivrait, si vous osiez marc
1294 oi ne pas le dire ouvertement ? Tous les sondages d’ opinion le montrent : on vous suivrait, si vous osiez marcher. Il faut
1295 le dire ouvertement ? Tous les sondages d’opinion le montrent : on vous suivrait, si vous osiez marcher. Il faut défaire e
1296 i vous osiez marcher. Il faut défaire et dépasser l’ État-nation. En instaurant les régions en deçà, et la fédération au-de
1297 défaire et dépasser l’État-nation. En instaurant les régions en deçà, et la fédération au-delà. Il faut distribuer et répa
1298 tat-nation. En instaurant les régions en deçà, et la fédération au-delà. Il faut distribuer et répartir l’État aux différe
1299 édération au-delà. Il faut distribuer et répartir l’ État aux différents niveaux de décision où il peut servir une entité v
1300 tribuer et répartir l’État aux différents niveaux de décision où il peut servir une entité vivante, civique, économique ou
1301 e, économique ou culturelle, et être contrôlé par l’ usager, distribuer et répartir l’État de la commune et de l’entreprise
1302 tre contrôlé par l’usager, distribuer et répartir l’ État de la commune et de l’entreprise à la région et aux groupements d
1303 trôlé par l’usager, distribuer et répartir l’État de la commune et de l’entreprise à la région et aux groupements de régio
1304 lé par l’usager, distribuer et répartir l’État de la commune et de l’entreprise à la région et aux groupements de régions
1305 r, distribuer et répartir l’État de la commune et de l’entreprise à la région et aux groupements de régions jusqu’au nivea
1306 distribuer et répartir l’État de la commune et de l’ entreprise à la région et aux groupements de régions jusqu’au niveau e
1307 épartir l’État de la commune et de l’entreprise à la région et aux groupements de régions jusqu’au niveau européen ; là, d
1308 et de l’entreprise à la région et aux groupements de régions jusqu’au niveau européen ; là, des Agences fédérales, du type
1309 eau européen ; là, des Agences fédérales, du type de la Communauté de Bruxelles, seront chargées de la concertation des gr
1310 européen ; là, des Agences fédérales, du type de la Communauté de Bruxelles, seront chargées de la concertation des grand
1311 , des Agences fédérales, du type de la Communauté de Bruxelles, seront chargées de la concertation des grandes tâches d’in
1312 pe de la Communauté de Bruxelles, seront chargées de la concertation des grandes tâches d’intérêt public, tâches politique
1313 de la Communauté de Bruxelles, seront chargées de la concertation des grandes tâches d’intérêt public, tâches politiques a
1314 nt chargées de la concertation des grandes tâches d’ intérêt public, tâches politiques au sens originel du mot : l’économie
1315 blic, tâches politiques au sens originel du mot : l’ économie, l’écologie et l’habitat, la recherche scientifique, les tran
1316 politiques au sens originel du mot : l’économie, l’ écologie et l’habitat, la recherche scientifique, les transports, les
1317 sens originel du mot : l’économie, l’écologie et l’ habitat, la recherche scientifique, les transports, les relations glob
1318 nel du mot : l’économie, l’écologie et l’habitat, la recherche scientifique, les transports, les relations globales avec d
1319 écologie et l’habitat, la recherche scientifique, les transports, les relations globales avec d’autres fédérations continen
1320 bitat, la recherche scientifique, les transports, les relations globales avec d’autres fédérations continentales. Et vous n
1321 ontinentales. Et vous noterez que je ne parle pas de relations ou d’affaires étrangères : c’est un mot qu’il nous faut ban
1322 vous noterez que je ne parle pas de relations ou d’ affaires étrangères : c’est un mot qu’il nous faut bannir du vocabulai
1323 laire politique dans une Europe fédérée, au seuil de l’ère du monde uni. Voilà donc le modèle fédéraliste de la Cité europ
1324 re politique dans une Europe fédérée, au seuil de l’ ère du monde uni. Voilà donc le modèle fédéraliste de la Cité européen
1325 dérée, au seuil de l’ère du monde uni. Voilà donc le modèle fédéraliste de la Cité européenne : la complexité des régions
1326 re du monde uni. Voilà donc le modèle fédéraliste de la Cité européenne : la complexité des régions rendra justice à ses f
1327 du monde uni. Voilà donc le modèle fédéraliste de la Cité européenne : la complexité des régions rendra justice à ses féco
1328 onc le modèle fédéraliste de la Cité européenne : la complexité des régions rendra justice à ses fécondes diversités, et l
1329 ions rendra justice à ses fécondes diversités, et l’ ampleur de la fédération exprimera l’unité millénaire de sa culture. D
1330 a justice à ses fécondes diversités, et l’ampleur de la fédération exprimera l’unité millénaire de sa culture. Dira-t-on q
1331 ustice à ses fécondes diversités, et l’ampleur de la fédération exprimera l’unité millénaire de sa culture. Dira-t-on que
1332 versités, et l’ampleur de la fédération exprimera l’ unité millénaire de sa culture. Dira-t-on que ce programme est révolut
1333 eur de la fédération exprimera l’unité millénaire de sa culture. Dira-t-on que ce programme est révolutionnaire ? Il l’est
1334 ra-t-on que ce programme est révolutionnaire ? Il l’ est, bien sûr : on ne fera pas l’Europe sans casser des œufs, nous le
1335 lutionnaire ? Il l’est, bien sûr : on ne fera pas l’ Europe sans casser des œufs, nous le voyons depuis vingt-cinq ans. Mai
1336 n ne fera pas l’Europe sans casser des œufs, nous le voyons depuis vingt-cinq ans. Mais il l’est moins parce qu’il demande
1337 fs, nous le voyons depuis vingt-cinq ans. Mais il l’ est moins parce qu’il demande qu’on dépasse les États-nations que parc
1338 il l’est moins parce qu’il demande qu’on dépasse les États-nations que parce qu’il pose une hiérarchie nouvelle des finali
1339 elle des finalités politiques. Donner comme but à la Cité européenne la Liberté non la Puissance, un mode de vie qualitati
1340 politiques. Donner comme but à la Cité européenne la Liberté non la Puissance, un mode de vie qualitatif, non pas un « niv
1341 ner comme but à la Cité européenne la Liberté non la Puissance, un mode de vie qualitatif, non pas un « niveau de vie » dé
1342  niveau de vie » déterminé en termes de profit et de PNB, c’est passer du matérialisme capitaliste et communiste à la mise
1343 asser du matérialisme capitaliste et communiste à la mise en question du sens même de nos vies, et des vrais buts de nos a
1344 et communiste à la mise en question du sens même de nos vies, et des vrais buts de nos activités communautaires et person
1345 stion du sens même de nos vies, et des vrais buts de nos activités communautaires et personnelles. Si sérieux que soient l
1346 unautaires et personnelles. Si sérieux que soient les problèmes de prix du lait, du blé ou même du vin, il est clair que l’
1347 personnelles. Si sérieux que soient les problèmes de prix du lait, du blé ou même du vin, il est clair que l’Europe des ma
1348 du lait, du blé ou même du vin, il est clair que l’ Europe des marchandages entre économies étatiques ne peut pas entraîne
1349 s entre économies étatiques ne peut pas entraîner d’ adhésions enthousiastes. Les jeunes gens d’aujourd’hui ne seront pas c
1350 ne peut pas entraîner d’adhésions enthousiastes. Les jeunes gens d’aujourd’hui ne seront pas convaincus par des avantages
1351 raîner d’adhésions enthousiastes. Les jeunes gens d’ aujourd’hui ne seront pas convaincus par des avantages matériels : ils
1352 t presque comblés à cet égard. Ce qui leur manque le plus durement, c’est un but transcendant, c’est un sens de la vie, ma
1353 urement, c’est un but transcendant, c’est un sens de la vie, maintenant que la guerre n’est plus leur exutoire, l’alibi de
1354 ment, c’est un but transcendant, c’est un sens de la vie, maintenant que la guerre n’est plus leur exutoire, l’alibi des r
1355 scendant, c’est un sens de la vie, maintenant que la guerre n’est plus leur exutoire, l’alibi des raisons de vivre inexist
1356 aintenant que la guerre n’est plus leur exutoire, l’ alibi des raisons de vivre inexistantes. La réponse à la contestation
1357 rre n’est plus leur exutoire, l’alibi des raisons de vivre inexistantes. La réponse à la contestation de la jeunesse, dans
1358 toire, l’alibi des raisons de vivre inexistantes. La réponse à la contestation de la jeunesse, dans le monde entier, ne re
1359 i des raisons de vivre inexistantes. La réponse à la contestation de la jeunesse, dans le monde entier, ne relève pas de l
1360 vivre inexistantes. La réponse à la contestation de la jeunesse, dans le monde entier, ne relève pas de l’économie, et en
1361 vre inexistantes. La réponse à la contestation de la jeunesse, dans le monde entier, ne relève pas de l’économie, et encor
1362 La réponse à la contestation de la jeunesse, dans le monde entier, ne relève pas de l’économie, et encore moins de la poli
1363 la jeunesse, dans le monde entier, ne relève pas de l’économie, et encore moins de la politique au sens étroit et partisa
1364 jeunesse, dans le monde entier, ne relève pas de l’ économie, et encore moins de la politique au sens étroit et partisan d
1365 ier, ne relève pas de l’économie, et encore moins de la politique au sens étroit et partisan du terme. Elle exige la recré
1366 , ne relève pas de l’économie, et encore moins de la politique au sens étroit et partisan du terme. Elle exige la recréati
1367 e au sens étroit et partisan du terme. Elle exige la recréation de communautés véritables. Et la Cité européenne — Res pub
1368 it et partisan du terme. Elle exige la recréation de communautés véritables. Et la Cité européenne — Res publica europaea
1369 exige la recréation de communautés véritables. Et la Cité européenne — Res publica europaea — fondée sur les communes et l
1370 té européenne — Res publica europaea — fondée sur les communes et les régions librement fédérées du continent, peut en offr
1371 Res publica europaea — fondée sur les communes et les régions librement fédérées du continent, peut en offrir le modèle. Si
1372 s librement fédérées du continent, peut en offrir le modèle. Si l’on me dit maintenant que c’est une utopie que de vouloir
1373 dérées du continent, peut en offrir le modèle. Si l’ on me dit maintenant que c’est une utopie que de vouloir dépasser l’Ét
1374 i l’on me dit maintenant que c’est une utopie que de vouloir dépasser l’État‑nation, je réponds que c’est au contraire la
1375 nant que c’est une utopie que de vouloir dépasser l’ État‑nation, je réponds que c’est au contraire la grande tâche politiq
1376 l’État‑nation, je réponds que c’est au contraire la grande tâche politique de notre temps. Précisons : des vingt ans qui
1377 que c’est au contraire la grande tâche politique de notre temps. Précisons : des vingt ans qui viennent. Car à ce prix se
1378 qui viennent. Car à ce prix seulement nous ferons l’ Europe, et nous la ferons pour toute l’humanité, nous lui devons cela.
1379 à ce prix seulement nous ferons l’Europe, et nous la ferons pour toute l’humanité, nous lui devons cela. Une Europe qui ne
1380 ous ferons l’Europe, et nous la ferons pour toute l’ humanité, nous lui devons cela. Une Europe qui ne sera pas nécessairem
1381 s cela. Une Europe qui ne sera pas nécessairement la plus puissante ou la plus riche, mais bien ce coin de la planète indi
1382 i ne sera pas nécessairement la plus puissante ou la plus riche, mais bien ce coin de la planète indispensable au monde de
1383 lus puissante ou la plus riche, mais bien ce coin de la planète indispensable au monde de demain, et où les hommes pourron
1384 puissante ou la plus riche, mais bien ce coin de la planète indispensable au monde de demain, et où les hommes pourront t
1385 bien ce coin de la planète indispensable au monde de demain, et où les hommes pourront trouver non pas le plus de bonheur,
1386 a planète indispensable au monde de demain, et où les hommes pourront trouver non pas le plus de bonheur, peut‑être, mais l
1387 demain, et où les hommes pourront trouver non pas le plus de bonheur, peut‑être, mais le plus de saveur, le plus de sens à
1388 et où les hommes pourront trouver non pas le plus de bonheur, peut‑être, mais le plus de saveur, le plus de sens à la vie.
1389 ouver non pas le plus de bonheur, peut‑être, mais le plus de saveur, le plus de sens à la vie. 5. Discours prononcé à l’
1390 n pas le plus de bonheur, peut‑être, mais le plus de saveur, le plus de sens à la vie. 5. Discours prononcé à l’Universi
1391 us de bonheur, peut‑être, mais le plus de saveur, le plus de sens à la vie. 5. Discours prononcé à l’Université de Bonn,
1392 nheur, peut‑être, mais le plus de saveur, le plus de sens à la vie. 5. Discours prononcé à l’Université de Bonn, le 15 a
1393 t‑être, mais le plus de saveur, le plus de sens à la vie. 5. Discours prononcé à l’Université de Bonn, le 15 avril 1970,
1394 e plus de sens à la vie. 5. Discours prononcé à l’ Université de Bonn, le 15 avril 1970, pour la réception du prix Robert
1395 s à la vie. 5. Discours prononcé à l’Université de Bonn, le 15 avril 1970, pour la réception du prix Robert Schumann déc
1396 e. 5. Discours prononcé à l’Université de Bonn, le 15 avril 1970, pour la réception du prix Robert Schumann décerné par
1397 cé à l’Université de Bonn, le 15 avril 1970, pour la réception du prix Robert Schumann décerné par la fondation FVS.
1398 la réception du prix Robert Schumann décerné par la fondation FVS.