1
1 En 1863 paraissait le dernier grand ouvrage
de
Proudhon, Du Principe fédératif, où l’on pouvait lire cette phrase de
2
rations, ou l’humanité recommencera un purgatoire
de
mille ans. » Dans quelle voie sommes-nous engagés après un siècle ? C
3
ngagés après un siècle ? Celle des fédérations et
de
l’harmonie des peuples, ou celle d’une renaissance des particularisme
4
édérations et de l’harmonie des peuples, ou celle
d’
une renaissance des particularismes nationaux ? Je répondrai : dans le
5
est pas contradictoire. Un phénomène très général
de
convergence inspire les mouvements d’union continentale qui créent le
6
rès général de convergence inspire les mouvements
d’
union continentale qui créent le Conseil de l’Europe et le Marché comm
7
s plus ou moins réussies dans l’empire communiste
d’
Europe, dans le monde arabe, en Afrique et en Amérique latine, cependa
8
plus ou moins réussies dans l’empire communiste d’
Europe
, dans le monde arabe, en Afrique et en Amérique latine, cependant qu’
9
e et en Amérique latine, cependant qu’une volonté
d’
union mondiale anime les Nations unies et l’Unesco, le Conseil œcuméni
10
en sens inverse, un phénomène tout aussi général
d’
affirmation des diversités, des autonomies et des volontés d’indépenda
11
on des diversités, des autonomies et des volontés
d’
indépendance, inspire les mouvements de résurgences communalistes, rég
12
s volontés d’indépendance, inspire les mouvements
de
résurgences communalistes, régionalistes et nationalistes, qu’on voit
13
qu’on voit partout en plein essor, qu’il s’agisse
de
Nations en instance de divorce avec l’OTAN ou avec le Pacte de Varsov
14
lein essor, qu’il s’agisse de Nations en instance
de
divorce avec l’OTAN ou avec le Pacte de Varsovie, ou de nations au se
15
instance de divorce avec l’OTAN ou avec le Pacte
de
Varsovie, ou de nations au sens ancien du mot, régions ou ethnies en
16
orce avec l’OTAN ou avec le Pacte de Varsovie, ou
de
nations au sens ancien du mot, régions ou ethnies en révolte plus ou
17
re leur imposa l’élément formateur ou hégémonique
de
chacun de nos États unitaires. Renaissance donc des micro-nationalism
18
posa l’élément formateur ou hégémonique de chacun
de
nos États unitaires. Renaissance donc des micro-nationalismes locaux,
19
evendiquent leur autonomie au nom de leur langue,
de
leurs coutumes, ou des nécessités économiques nouvelles, et qui enfiè
20
effets complémentaires, j’entends le dépassement
de
l’État-nation à la fois par en haut et par en bas, d’une part, vers d
21
re part, vers un fédéralisme régional. La victime
de
ce double mouvement contradictoire, c’est en effet l’État-nation, tel
22
e, c’est en effet l’État-nation, tel qu’il est né
de
la Révolution et du Premier Empire, produit de la confiscation d’une
23
né de la Révolution et du Premier Empire, produit
de
la confiscation d’une mystique — la Nation — par un appareil administ
24
et du Premier Empire, produit de la confiscation
d’
une mystique — la Nation — par un appareil administratif et policier —
25
e : la France, bientôt imitée par presque toute l’
Europe
— et au xxe siècle, par une centaine de Nations nouvelles. Centralis
26
te l’Europe — et au xxe siècle, par une centaine
de
Nations nouvelles. Centralisé, atomisé et trituré par les dynamismes
27
namismes contraires du xxe siècle, l’État-nation
européen
nous apparaît, tel que les accidents de l’Histoire nous l’ont laissé,
28
ion européen nous apparaît, tel que les accidents
de
l’Histoire nous l’ont laissé, à la fois trop petit et trop grand. Il
29
endance et sa souveraineté absolue : car nul pays
de
notre Europe n’est plus en mesure de jouer un rôle mondial, d’assurer
30
t sa souveraineté absolue : car nul pays de notre
Europe
n’est plus en mesure de jouer un rôle mondial, d’assurer seul sa défe
31
car nul pays de notre Europe n’est plus en mesure
de
jouer un rôle mondial, d’assurer seul sa défense, de se nourrir seul,
32
pe n’est plus en mesure de jouer un rôle mondial,
d’
assurer seul sa défense, de se nourrir seul, au spirituel comme au phy
33
jouer un rôle mondial, d’assurer seul sa défense,
de
se nourrir seul, au spirituel comme au physique. Et en même temps, pr
34
la vie économique, culturelle et surtout civique
de
leurs régions : celles-ci se sentent exploitées par l’État, ses burea
35
État, ses bureaux ou sa capitale, et les accusent
de
colonialisme. Il est certain que la prétention à une politique indépe
36
S et surtout les USA, s’ils acceptaient toutefois
d’
en payer le prix, lequel serait celui d’une autarcie presque totale ou
37
toutefois d’en payer le prix, lequel serait celui
d’
une autarcie presque totale ou d’une sorte d’isolation paranoïaque. En
38
uel serait celui d’une autarcie presque totale ou
d’
une sorte d’isolation paranoïaque. En fait, les États-Unis, quoique de
39
elui d’une autarcie presque totale ou d’une sorte
d’
isolation paranoïaque. En fait, les États-Unis, quoique de loin les pl
40
ion paranoïaque. En fait, les États-Unis, quoique
de
loin les plus forts, dépendent autant de l’opinion mondiale que celle
41
quoique de loin les plus forts, dépendent autant
de
l’opinion mondiale que celle-ci du dollar ou de la télévision. Une in
42
t de l’opinion mondiale que celle-ci du dollar ou
de
la télévision. Une interdépendance universelle dans tous les ordres t
43
ans tous les ordres tend à réduire l’indépendance
d’
un État à une certaine liberté dans le choix de ses dépendances, à un
44
ce d’un État à une certaine liberté dans le choix
de
ses dépendances, à un certain jeu dans l’aménagement de ses réseaux d
45
dépendances, à un certain jeu dans l’aménagement
de
ses réseaux de relations plus ou moins contraignantes. Au surplus, je
46
un certain jeu dans l’aménagement de ses réseaux
de
relations plus ou moins contraignantes. Au surplus, je ne vois guère
47
oins contraignantes. Au surplus, je ne vois guère
d’
État-nation de type unitaire que ce double mouvement de convergence mo
48
antes. Au surplus, je ne vois guère d’État-nation
de
type unitaire que ce double mouvement de convergence mondiale et de d
49
t-nation de type unitaire que ce double mouvement
de
convergence mondiale et de diversification locale ne mette en crise p
50
ue ce double mouvement de convergence mondiale et
de
diversification locale ne mette en crise permanente : 855 votes en qu
51
èglement du statut des régions autonomes. Risques
d’
éclatement de la Belgique. En France, floraison de projets officiels o
52
tatut des régions autonomes. Risques d’éclatement
de
la Belgique. En France, floraison de projets officiels ou révolutionn
53
d’éclatement de la Belgique. En France, floraison
de
projets officiels ou révolutionnaires tendant à régionaliser l’Hexago
54
Mais en même temps, multiplication des jumelages
européens
entre communes de ces mêmes régions, créations d’organismes de coopér
55
iplication des jumelages européens entre communes
de
ces mêmes régions, créations d’organismes de coopérations multination
56
ns entre communes de ces mêmes régions, créations
d’
organismes de coopérations multinationales du type de la Regio Basilie
57
unes de ces mêmes régions, créations d’organismes
de
coopérations multinationales du type de la Regio Basiliensis, unions
58
rganismes de coopérations multinationales du type
de
la Regio Basiliensis, unions professionnelles et industrielles tendan
59
qui perd. Il ne correspond plus ni aux conditions
de
liberté et de participation civique, apanage des petites communautés
60
e correspond plus ni aux conditions de liberté et
de
participation civique, apanage des petites communautés ou cités libre
61
e Rousseau l’avait si bien vu ; ni aux conditions
de
développement, de rentabilité et de sécurité, auxquelles ne peuvent r
62
si bien vu ; ni aux conditions de développement,
de
rentabilité et de sécurité, auxquelles ne peuvent répondre que de gra
63
ux conditions de développement, de rentabilité et
de
sécurité, auxquelles ne peuvent répondre que de grands espaces économ
64
t de sécurité, auxquelles ne peuvent répondre que
de
grands espaces économiques constitués à la mesure des possibilités et
65
itués à la mesure des possibilités et des besoins
de
l’ère scientifico-technique. Cet échec de la politique centralisatric
66
besoins de l’ère scientifico-technique. Cet échec
de
la politique centralisatrice et unitaire, secrètement obsédée par un
67
rice et unitaire, secrètement obsédée par un rêve
d’
autarcie, et cette mise en question, voire en accusation, de la formul
68
, et cette mise en question, voire en accusation,
de
la formule stato-nationale élaborée par le xixe siècle, nous renvoie
69
nous renvoient l’un comme l’autre à des formules
de
type fédéraliste. À la question que je me posais sur la prophétie pro
70
e réponse : oui, nous sommes bel et bien au seuil
d’
une ère potentiellement fédéraliste. Peut-on dire plus ? Sur les quel
71
e humanité, je ne compte guère que deux douzaines
d’
États fédératifs, mais ils regroupent 40 % de la population du globe,
72
ines d’États fédératifs, mais ils regroupent 40 %
de
la population du globe, et il est frappant de constater qu’on trouve
73
0 % de la population du globe, et il est frappant
de
constater qu’on trouve parmi eux les plus grands États des cinq conti
74
l’Europe de l’Ouest et la Yougoslavie pour celle
de
l’Est, et au-delà, l’URSS, l’Inde et l’Australie. Voilà qui réfute le
75
Mais l’étiquette fédérale couvre des marchandises
de
qualités pour le moins diverses selon qu’il s’agit par exemple de l’e
76
le moins diverses selon qu’il s’agit par exemple
de
l’empire soviétique, du Nigeria, ou de la Confédération suisse. Car l
77
ar exemple de l’empire soviétique, du Nigeria, ou
de
la Confédération suisse. Car la double exigence antinomique de la con
78
ration suisse. Car la double exigence antinomique
de
la convergence et de la diversification n’est pas tellement mieux sat
79
double exigence antinomique de la convergence et
de
la diversification n’est pas tellement mieux satisfaite dans ces troi
80
oqué (non sans paradoxe d’ailleurs), pour refuser
de
se laisser entraîner par des mouvements de convergence européenne et
81
efuser de se laisser entraîner par des mouvements
de
convergence européenne et mondiale, même s’ils disent s’inspirer du p
82
isser entraîner par des mouvements de convergence
européenne
et mondiale, même s’ils disent s’inspirer du propre exemple de la féd
83
e, même s’ils disent s’inspirer du propre exemple
de
la fédération des cantons suisses ! Il est certain que dans ces trois
84
as, c’est moins le fédéralisme qu’on est en droit
d’
incriminer que sa trahison pure et simple, ou son usage mal compris, o
85
mal compris, ou son blocage délibéré aux limites
d’
un État fédéral. Il ne s’agit pas d’un défaut du fédéralisme, mais d’u
86
é aux limites d’un État fédéral. Il ne s’agit pas
d’
un défaut du fédéralisme, mais d’un défaut de fédéralisme. Et l’on est
87
Il ne s’agit pas d’un défaut du fédéralisme, mais
d’
un défaut de fédéralisme. Et l’on est en droit de penser que l’applica
88
pas d’un défaut du fédéralisme, mais d’un défaut
de
fédéralisme. Et l’on est en droit de penser que l’application correct
89
d’un défaut de fédéralisme. Et l’on est en droit
de
penser que l’application correcte de la méthode fédéraliste rétablira
90
est en droit de penser que l’application correcte
de
la méthode fédéraliste rétablirait bientôt ce double mouvement de dia
91
déraliste rétablirait bientôt ce double mouvement
de
diastole et de systole, vers des autonomies plus locales et vers des
92
lirait bientôt ce double mouvement de diastole et
de
systole, vers des autonomies plus locales et vers des unions plus vas
93
ns plus vastes, qui est le battement même du cœur
d’
un régime sain, j’entends immunisé contre le virus totalitaire. Mais s
94
il faudrait, avant de le prescrire, être très sûr
de
sa formule. Or je ne vois pas de terme du langage politique qui prête
95
e, être très sûr de sa formule. Or je ne vois pas
de
terme du langage politique qui prête à pires malentendus ! Un Françai
96
fédération », c’est simplement « union politique
d’
États » (mais on a soin de préciser qu’en vers, cela fait cinq syllabe
97
ement « union politique d’États » (mais on a soin
de
préciser qu’en vers, cela fait cinq syllabes). Cette définition est a
98
dant la Révolution, projet attribué aux girondins
de
rompre l’unité nationale et de transformer la France en une fédératio
99
ibué aux girondins de rompre l’unité nationale et
de
transformer la France en une fédération de petits États. » Pour le Fr
100
ale et de transformer la France en une fédération
de
petits États. » Pour le Français cultivé, donc, la cause est jugée. I
101
çais cultivé, donc, la cause est jugée. Il s’agit
d’
un système qui est bon pour les sauvages, et qui semble n’avoir été pr
102
à la République… Il est vrai que mon Littré date
de
1865 : « fédéralisme » y est encore qualifié de néologisme ». C’était
103
e de 1865 : « fédéralisme » y est encore qualifié
de
néologisme ». C’était deux ans après le livre de Proudhon. Depuis lor
104
de néologisme ». C’était deux ans après le livre
de
Proudhon. Depuis lors, les centaines d’études et de gros volumes paru
105
le livre de Proudhon. Depuis lors, les centaines
d’
études et de gros volumes parus sur le sujet auraient dû suffire, semb
106
Proudhon. Depuis lors, les centaines d’études et
de
gros volumes parus sur le sujet auraient dû suffire, semble-t-il, à c
107
semble-t-il, à clarifier un terme que le problème
européen
et nos situations nationales nous amènent à utiliser quotidiennement.
108
tout : le malheur congénital du fédéralisme reste
d’
être un concept dialectique, ambigu, et qui autorise — ou incite en to
109
quelques années, je suggérai au comité directeur
d’
un congrès européen qu’une journée fût réservée à des travaux sur le f
110
ées, je suggérai au comité directeur d’un congrès
européen
qu’une journée fût réservée à des travaux sur le fédéralisme. Le repr
111
de l’Europe tint à déclarer aussitôt que le terme
de
fédéralisme étant tabou à Strasbourg, il se verrait obligé de quitter
112
me étant tabou à Strasbourg, il se verrait obligé
de
quitter le comité si l’on adoptait ma proposition. Je compris par la
113
nctionnaire tenait le fédéralisme pour un système
d’
unification intégrale, sans respect pour les diversités et les autonom
114
embres, c’est-à-dire très exactement le contraire
de
ce qu’il est. À l’inverse, le fédéralisme est assimilé par beaucoup à
115
éralisme est assimilé par beaucoup à une attitude
de
suspicion envers tout pouvoir central, et à la défense ombrageuse des
116
ainsi qu’un illustre homme d’État belge, et grand
Européen
, écrivait récemment : « Ce n’est pas dans le fédéralisme, ce n’est pa
117
l y a quelques années, on put entendre le recteur
d’
une de nos universités cantonales condamner le principe d’une subventi
118
quelques années, on put entendre le recteur d’une
de
nos universités cantonales condamner le principe d’une subvention féd
119
nos universités cantonales condamner le principe
d’
une subvention fédérale « parce qu’ici, disait-il, nous sommes fédéral
120
éralistes ! » Si pareils malentendus sont le fait
d’
Européens professionnels ou de gardiens jaloux des traditions helvètes
121
alistes ! » Si pareils malentendus sont le fait d’
Européens
professionnels ou de gardiens jaloux des traditions helvètes, que ser
122
tendus sont le fait d’Européens professionnels ou
de
gardiens jaloux des traditions helvètes, que sera-ce ailleurs ? Le fé
123
ni ceci, ni cela, mais la coexistence en tension
de
ceci et de cela, il semble que le danger d’interprétations partielles
124
i cela, mais la coexistence en tension de ceci et
de
cela, il semble que le danger d’interprétations partielles, donc ruin
125
nsion de ceci et de cela, il semble que le danger
d’
interprétations partielles, donc ruineuses dans son cas, lui soit pour
126
nsi dire congénital. Or s’il est vrai que l’Union
de
l’Europe est l’entreprise capitale de ce siècle, et s’il est vraisemb
127
ire congénital. Or s’il est vrai que l’Union de l’
Europe
est l’entreprise capitale de ce siècle, et s’il est vraisemblable que
128
que l’Union de l’Europe est l’entreprise capitale
de
ce siècle, et s’il est vraisemblable que cette union sera fédérale ou
129
que j’ai dits, et par suite l’importance pratique
de
tout effort de clarification des concepts de fédération et de fédéral
130
et par suite l’importance pratique de tout effort
de
clarification des concepts de fédération et de fédéralisme. Pour ma p
131
ique de tout effort de clarification des concepts
de
fédération et de fédéralisme. Pour ma part, je voudrais maintenant pr
132
rt de clarification des concepts de fédération et
de
fédéralisme. Pour ma part, je voudrais maintenant proposer quelques d
133
ot. ⁂ Tout d’abord, trois définitions. Je propose
d’
appeler problème fédéraliste une situation dans laquelle s’affrontent
134
antinomiques mais également valables et vitales,
de
telle sorte que la solution ne puisse être cherchée ni dans la réduct
135
tion ne puisse être cherchée ni dans la réduction
de
l’un des termes, ni dans la subordination de l’un à l’autre, mais seu
136
tion de l’un des termes, ni dans la subordination
de
l’un à l’autre, mais seulement dans une création qui englobe, satisfa
137
i englobe, satisfasse et transcende les exigences
de
l’un et de l’autre. J’appellerai donc solution fédéraliste toute solu
138
satisfasse et transcende les exigences de l’un et
de
l’autre. J’appellerai donc solution fédéraliste toute solution qui pr
139
n fédéraliste toute solution qui prend pour règle
de
respecter les deux termes antinomiques en conflit tout en les composa
140
mes antinomiques en conflit tout en les composant
de
telle manière que la résultante de leur tension soit positive. (On di
141
les composant de telle manière que la résultante
de
leur tension soit positive. (On dirait, dans le langage de la théorie
142
ension soit positive. (On dirait, dans le langage
de
la théorie des jeux de von Neumann et Morgenstern, qu’il s’agit de dé
143
On dirait, dans le langage de la théorie des jeux
de
von Neumann et Morgenstern, qu’il s’agit de déterminer l’optimum en l
144
jeux de von Neumann et Morgenstern, qu’il s’agit
de
déterminer l’optimum en lequel se concilient deux maxima contradictoi
145
lus large du terme. Avant de chercher à quel type
d’
homme correspond une telle politique, et quel type d’homme elle entend
146
omme correspond une telle politique, et quel type
d’
homme elle entend préparer ou éduquer, constatons qu’elle traduit une
147
ou éduquer, constatons qu’elle traduit une forme
de
pensée, une structure de relations bipolaires dont le « modèle » nous
148
u’elle traduit une forme de pensée, une structure
de
relations bipolaires dont le « modèle » nous est connu : c’est celui
149
connu : c’est celui qu’ont élaboré les fondateurs
de
la philosophie occidentale dans le dialogue opposant les éléates aux
150
aux ioniens au sujet de l’antinomie fondamentale
de
l’Un et du Divers, ou encore de la permanence et du changement. Paral
151
omie fondamentale de l’Un et du Divers, ou encore
de
la permanence et du changement. Parallèlement se constituaient les pr
152
lement se constituaient les premières définitions
de
l’homme comme individu distinct, et de la cité ou auto-nomie (littéra
153
éfinitions de l’homme comme individu distinct, et
de
la cité ou auto-nomie (littéralement auto-réglage) comme cellule de b
154
-nomie (littéralement auto-réglage) comme cellule
de
base des ligues et fédérations. Voilà qui est proprement occidental :
155
t proprement occidental : devant ce même problème
de
l’un et du divers, les métaphysiques orientales prennent le parti de
156
s, les métaphysiques orientales prennent le parti
de
supprimer le conflit en réduisant l’un de ses termes — le Divers — au
157
e parti de supprimer le conflit en réduisant l’un
de
ses termes — le Divers — au prix d’une longue ascèse exténuante. Pour
158
éduisant l’un de ses termes — le Divers — au prix
d’
une longue ascèse exténuante. Pour le brahmane, pour le bouddhiste, le
159
Pour le brahmane, pour le bouddhiste, le but est
d’
effacer l’individu, la différence, de tout fondre dans l’Un sans disti
160
, le but est d’effacer l’individu, la différence,
de
tout fondre dans l’Un sans distinction. Mais l’Occident, dès l’aube g
161
ais bien en tension créatrice, et c’est le succès
de
cet effort toujours renouvelé et toujours menacé, qui dénote la santé
162
renouvelé et toujours menacé, qui dénote la santé
de
la pensée européenne, sa justesse, sa mesure conquise sur le chaos de
163
toujours menacé, qui dénote la santé de la pensée
européenne
, sa justesse, sa mesure conquise sur le chaos de la masse indistincte
164
nne, sa justesse, sa mesure conquise sur le chaos
de
la masse indistincte autant que sur l’anarchie des individus isolés,
165
es ou physiques, esthétiques ou politiques. C’est
de
la lutte des contraires que procède la plus belle harmonie, dit un fr
166
e la plus belle harmonie, dit un fragment célèbre
d’
Héraclite. L’art et la science de cette mise en tension, de cette comp
167
fragment célèbre d’Héraclite. L’art et la science
de
cette mise en tension, de cette composition de réalités contraires ma
168
te. L’art et la science de cette mise en tension,
de
cette composition de réalités contraires mais également valables, voi
169
ce de cette mise en tension, de cette composition
de
réalités contraires mais également valables, voilà je crois ce qui dé
170
is ce qui définit l’apport original et spécifique
de
la pensée occidentale ; or cette définition vaut également et intégra
171
r la Grèce des grands siècles avec sa dialectique
de
l’individu et de la cité, conciliée dans la notion de citoyen. Mais l
172
ands siècles avec sa dialectique de l’individu et
de
la cité, conciliée dans la notion de citoyen. Mais le moment crucial
173
’individu et de la cité, conciliée dans la notion
de
citoyen. Mais le moment crucial de toute l’évolution spécifiquement o
174
dans la notion de citoyen. Mais le moment crucial
de
toute l’évolution spécifiquement occidentale vers l’approfondissement
175
À Nicée, puis à Chalcédoine, plusieurs centaines
d’
évêques et de docteurs se mettent d’accord pour définir en grec la nat
176
s à Chalcédoine, plusieurs centaines d’évêques et
de
docteurs se mettent d’accord pour définir en grec la nature à la fois
177
nt-Esprit, et la personne à la fois une et double
de
Jésus-Christ. Et ils écrivent : Nous enseignons un seul et même Seign
178
res, mais plutôt elle a sauvegardé les propriétés
de
chaque nature, qui se rencontrent dans une seule personne… Abstracti
179
trent dans une seule personne… Abstraction faite
de
la foi que l’on accorde ou non à la substance de ces énoncés, je reti
180
de la foi que l’on accorde ou non à la substance
de
ces énoncés, je retiens que leurs formes et structures posent un cert
181
leurs formes et structures posent un certain type
de
relations, posent donc une société et une politique. De même que le m
182
u devenir historico-politique — source principale
de
la méthode marxienne — de même le modèle de la coexistence des deux n
183
ipale de la méthode marxienne — de même le modèle
de
la coexistence des deux natures sans confusion ni séparation et de l’
184
des deux natures sans confusion ni séparation et
de
l’union qui loin de supprimer la différence des natures sauvegarde le
185
occidentaux respectueux du réel et des conditions
de
la vie, qui sont : antinomies, oppositions, lutte des contraires « d’
186
: antinomies, oppositions, lutte des contraires «
d’
où procède la plus belle harmonie ». Je pense d’abord, bien sûr, aux e
187
ville et Proudhon, mais aussi aux écoles récentes
de
physiciens et de logiciens pour lesquels la complémentarité de phénom
188
, mais aussi aux écoles récentes de physiciens et
de
logiciens pour lesquels la complémentarité de phénomènes, définis com
189
et de logiciens pour lesquels la complémentarité
de
phénomènes, définis comme exclusifs l’un de l’autre, a cessé d’être u
190
arité de phénomènes, définis comme exclusifs l’un
de
l’autre, a cessé d’être un scandale, est même devenu principe fondame
191
définis comme exclusifs l’un de l’autre, a cessé
d’
être un scandale, est même devenu principe fondamental d’interprétatio
192
un scandale, est même devenu principe fondamental
d’
interprétation du réel. (Je pense notamment aux théories de L. de Brog
193
étation du réel. (Je pense notamment aux théories
de
L. de Broglie sur la lumière, faite de vrais corpuscules mais aussi d
194
n du réel. (Je pense notamment aux théories de L.
de
Broglie sur la lumière, faite de vrais corpuscules mais aussi de vrai
195
x théories de L. de Broglie sur la lumière, faite
de
vrais corpuscules mais aussi de vraies ondes…) ⁂ Notre modèle de pens
196
la lumière, faite de vrais corpuscules mais aussi
de
vraies ondes…) ⁂ Notre modèle de pensée fédéraliste ainsi posé à la c
197
cules mais aussi de vraies ondes…) ⁂ Notre modèle
de
pensée fédéraliste ainsi posé à la clé de l’histoire européenne, il r
198
modèle de pensée fédéraliste ainsi posé à la clé
de
l’histoire européenne, il reste à repérer les principaux domaines de
199
sée fédéraliste ainsi posé à la clé de l’histoire
européenne
, il reste à repérer les principaux domaines de la réalité moderne où
200
éenne, il reste à repérer les principaux domaines
de
la réalité moderne où l’on retrouve les structures typiques d’un prob
201
moderne où l’on retrouve les structures typiques
d’
un problème fédéraliste. À la base de notre analyse, plaçons une conce
202
res typiques d’un problème fédéraliste. À la base
de
notre analyse, plaçons une conception de l’homme analogue au modèle b
203
la base de notre analyse, plaçons une conception
de
l’homme analogue au modèle bipolaire posé par le concile de Chalcédoi
204
analogue au modèle bipolaire posé par le concile
de
Chalcédoine. La personne humaine, notion déduite des dogmes relatifs
205
divines, et surtout à la deuxième, va nous servir
de
module. La personne humaine, c’est l’homme considéré dans sa double r
206
e, c’est l’homme considéré dans sa double réalité
d’
individu distinct et de citoyen engagé dans la société. Pourvu de libe
207
éré dans sa double réalité d’individu distinct et
de
citoyen engagé dans la société. Pourvu de libertés mais de responsabi
208
inct et de citoyen engagé dans la société. Pourvu
de
libertés mais de responsabilités, solitaire et solidaire (selon le mo
209
n engagé dans la société. Pourvu de libertés mais
de
responsabilités, solitaire et solidaire (selon le mot de Victor Hugo
210
onsabilités, solitaire et solidaire (selon le mot
de
Victor Hugo repris par Camus), distingué du troupeau par cette vocati
211
n mieux : l’un — la solidarité — sera la garantie
de
l’autre — l’autonomie. Quelques exemples : 1. Le problème des univers
212
exemples : 1. Le problème des universités résulte
d’
un couple d’exigences contradictoires, qui paraissent exclusives l’une
213
. Le problème des universités résulte d’un couple
d’
exigences contradictoires, qui paraissent exclusives l’une de l’autre
214
contradictoires, qui paraissent exclusives l’une
de
l’autre quoique indispensables l’une à l’autre : la spécialisation et
215
et la culture générale. 2. Les problèmes actuels
de
l’habitat et de l’urbanisme résultent de la croissante difficulté de
216
nérale. 2. Les problèmes actuels de l’habitat et
de
l’urbanisme résultent de la croissante difficulté de satisfaire les e
217
actuels de l’habitat et de l’urbanisme résultent
de
la croissante difficulté de satisfaire les exigences, également valab
218
l’urbanisme résultent de la croissante difficulté
de
satisfaire les exigences, également valables mais également frustrées
219
is également frustrées dans les grands ensembles,
de
solitude et de sociabilité, de recueillement et de communication avec
220
ustrées dans les grands ensembles, de solitude et
de
sociabilité, de recueillement et de communication avec les autres. 3.
221
grands ensembles, de solitude et de sociabilité,
de
recueillement et de communication avec les autres. 3. Au niveau de la
222
e solitude et de sociabilité, de recueillement et
de
communication avec les autres. 3. Au niveau de la vie civique et poli
223
nt à concilier les besoins contraires mais vitaux
d’
autonomie locale et de grands espaces communs, de participation effica
224
oins contraires mais vitaux d’autonomie locale et
de
grands espaces communs, de participation efficace à la vie d’un group
225
d’autonomie locale et de grands espaces communs,
de
participation efficace à la vie d’un groupe concret et d’horizons ouv
226
paces communs, de participation efficace à la vie
d’
un groupe concret et d’horizons ouverts, d’adhésion à des communautés
227
cipation efficace à la vie d’un groupe concret et
d’
horizons ouverts, d’adhésion à des communautés plus vastes et de cadre
228
la vie d’un groupe concret et d’horizons ouverts,
d’
adhésion à des communautés plus vastes et de cadres qui rassurent, d’e
229
erts, d’adhésion à des communautés plus vastes et
de
cadres qui rassurent, d’enracinement et de mobilité… La situation de
230
mmunautés plus vastes et de cadres qui rassurent,
d’
enracinement et de mobilité… La situation de l’homme qui veut à la foi
231
tes et de cadres qui rassurent, d’enracinement et
de
mobilité… La situation de l’homme qui veut à la fois sa vie privée et
232
rent, d’enracinement et de mobilité… La situation
de
l’homme qui veut à la fois sa vie privée et une vie sociale est homol
233
e et une vie sociale est homologue à la situation
de
la région qui veut à la fois son autonomie et sa participation à un p
234
le, en association. 4. Enfin, le problème général
de
l’œcuménisme n’est-il pas le même en sa forme que ceux que nous venon
235
pas le même en sa forme que ceux que nous venons
d’
évoquer, puisqu’il consiste à concilier des confessions distinctes dan
236
concilier des confessions distinctes dans l’unité
de
l’Église, c’est-à-dire, en dernière analyse, des vocations particuliè
237
es vocations particulières au sein de l’Être même
de
l’Universel, source et fin de toute communauté. Dans tous ces domaine
238
sein de l’Être même de l’Universel, source et fin
de
toute communauté. Dans tous ces domaines d’existence, quels seront le
239
t fin de toute communauté. Dans tous ces domaines
d’
existence, quels seront les principes de méthode dictés par le souci f
240
domaines d’existence, quels seront les principes
de
méthode dictés par le souci fédéraliste de respect des diversités, de
241
ncipes de méthode dictés par le souci fédéraliste
de
respect des diversités, des conditions contradictoires de la vie, com
242
ct des diversités, des conditions contradictoires
de
la vie, comme la liberté des personnes et la force de la communauté ?
243
a vie, comme la liberté des personnes et la force
de
la communauté ? L’analyse fédéraliste d’une situation part du concret
244
la force de la communauté ? L’analyse fédéraliste
d’
une situation part du concret, en ce sens que d’abord elle considère l
245
, en ce sens que d’abord elle considère la nature
d’
une tâche ou d’une fonction particulière dont on aura reconnu la néces
246
e d’abord elle considère la nature d’une tâche ou
d’
une fonction particulière dont on aura reconnu la nécessité ou l’agrém
247
euxième étape : elle évalue les dimensions optima
de
l’aire d’exécution requise, et elle le fait en fonction des trois fac
248
ape : elle évalue les dimensions optima de l’aire
d’
exécution requise, et elle le fait en fonction des trois facteurs suiv
249
nction des trois facteurs suivants : possibilités
de
participation (civique, intellectuelle, économique), efficacité, écon
250
lon les cas), il ne reste qu’à désigner le niveau
de
compétence où seront prises les décisions relatives à cette tâche. Il
251
che. Il peut y avoir d’ailleurs plusieurs niveaux
de
décisions, hiérarchisés. Séparer les pouvoirs, les disperser, les rép
252
selon le bon sens, voilà le programme proudhonien
de
division fédéraliste de l’État, inverse exact de l’utopie totalitaire
253
le programme proudhonien de division fédéraliste
de
l’État, inverse exact de l’utopie totalitaire. De plus, les aires d’o
254
de division fédéraliste de l’État, inverse exact
de
l’utopie totalitaire. De plus, les aires d’opération peuvent et doive
255
exact de l’utopie totalitaire. De plus, les aires
d’
opération peuvent et doivent différer selon les tâches, j’entends selo
256
ntends selon qu’elles intéressent tous les hommes
de
toutes les régions, certains hommes de toutes les régions, certains h
257
les hommes de toutes les régions, certains hommes
de
toutes les régions, certains hommes de certaines régions, tous les ho
258
ins hommes de toutes les régions, certains hommes
de
certaines régions, tous les hommes de quelques régions, ou d’une seul
259
ains hommes de certaines régions, tous les hommes
de
quelques régions, ou d’une seule. Je conviendrai que le nombre des co
260
régions, tous les hommes de quelques régions, ou
d’
une seule. Je conviendrai que le nombre des combinaisons auxquelles pe
261
inaisons auxquelles peut conduire cette méthode a
de
quoi donner le vertige aux fonctionnaires de tradition unitaire. Mais
262
de a de quoi donner le vertige aux fonctionnaires
de
tradition unitaire. Mais les ordinateurs vont prendre la relève. Léni
263
s ordinateurs, c’est-à-dire le respect du réel et
de
ses infinies complexités enfin rendu possible par la technique modern
264
ble par la technique moderne. (Ce débat n’est pas
d’
aujourd’hui. Aux projets de découpage géométrique de la France en carr
265
e. (Ce débat n’est pas d’aujourd’hui. Aux projets
de
découpage géométrique de la France en carrés réguliers de dix-huit li
266
aujourd’hui. Aux projets de découpage géométrique
de
la France en carrés réguliers de dix-huit lieues de côté, comme le pr
267
page géométrique de la France en carrés réguliers
de
dix-huit lieues de côté, comme le proposait Sieyès sous prétexte de s
268
la France en carrés réguliers de dix-huit lieues
de
côté, comme le proposait Sieyès sous prétexte de simplifier les contr
269
u répondait déjà par cette grande phrase : Le but
de
la société n’est pas que l’administration soit facile, mais qu’elle s
270
irée.) Nous allons voir, enfin, que nos critères
d’
évaluation des dimensions et d’attribution des niveaux décisionnels —
271
, que nos critères d’évaluation des dimensions et
d’
attribution des niveaux décisionnels — la participation, l’efficacité
272
nt en interdépendance générale. Prenons l’exemple
de
l’habitat : le gigantisme des villes, l’entassement dans les grands e
273
conçus pour rapporter, ont produit une situation
de
crise dont l’acuité se mesure notamment par le chiffre élevé des suic
274
le anonyme… Mais c’est une mauvaise solitude, née
de
l’absence de communication avec ceux que l’on côtoie comme s’ils n’ét
275
ais c’est une mauvaise solitude, née de l’absence
de
communication avec ceux que l’on côtoie comme s’ils n’étaient pas là.
276
La solution consisterait à recréer les conditions
de
communauté, et tout d’abord certaines dimensions et structures archit
277
nsions et structures architecturales : des unités
d’
habitation de 5000 à 25 000 habitants, dotées non seulement d’espaces
278
uctures architecturales : des unités d’habitation
de
5000 à 25 000 habitants, dotées non seulement d’espaces verts mais de
279
de 5000 à 25 000 habitants, dotées non seulement
d’
espaces verts mais de rues réservées aux seuls piétons et d’une place
280
itants, dotées non seulement d’espaces verts mais
de
rues réservées aux seuls piétons et d’une place remplissant la foncti
281
verts mais de rues réservées aux seuls piétons et
d’
une place remplissant la fonction de l’agora ou du forum dans la cité
282
ls piétons et d’une place remplissant la fonction
de
l’agora ou du forum dans la cité antique : place délimitée par tous l
283
lace délimitée par tous les bâtiments symboliques
de
la vie communautaire, églises, mairie, marchés, cafés, lieu de rencon
284
munautaire, églises, mairie, marchés, cafés, lieu
de
rencontres, d’intrigues, de flirts, de criée des journaux et de manif
285
ises, mairie, marchés, cafés, lieu de rencontres,
d’
intrigues, de flirts, de criée des journaux et de manifestations. La p
286
marchés, cafés, lieu de rencontres, d’intrigues,
de
flirts, de criée des journaux et de manifestations. La possibilité ph
287
afés, lieu de rencontres, d’intrigues, de flirts,
de
criée des journaux et de manifestations. La possibilité physique et m
288
d’intrigues, de flirts, de criée des journaux et
de
manifestations. La possibilité physique et morale de participation à
289
manifestations. La possibilité physique et morale
de
participation à la vie communale dépend de tels aménagements. Les dim
290
morale de participation à la vie communale dépend
de
tels aménagements. Les dimensions d’ailleurs, peuvent être numériques
291
re générale au sens traditionnel et l’acquisition
d’
un savoir professionnel souvent d’autant plus rentable qu’il est plus
292
t l’acquisition d’un savoir professionnel souvent
d’
autant plus rentable qu’il est plus étroitement spécialisé ; mais la r
293
é ; mais la révolte actuelle des étudiants, sorte
de
tourbillon dans l’égarement, est aussi le résultat mécanique de l’exp
294
dans l’égarement, est aussi le résultat mécanique
de
l’explosion des effectifs. Multipliez par dix les dimensions des marc
295
fs. Multipliez par dix les dimensions des marches
d’
un escalier, il devient impraticable. De même, le décuplement des effe
296
n réelle à la recherche et compromet l’efficacité
de
l’enseignement. Remède fédéraliste : commencer par réévaluer les dime
297
éraliste : commencer par réévaluer les dimensions
d’
une université digne du nom, ménageant des possibilités de recherches
298
iversité digne du nom, ménageant des possibilités
de
recherches très spécialisées et de travail interdisciplinaire. L’anal
299
s possibilités de recherches très spécialisées et
de
travail interdisciplinaire. L’analyse conduit à souhaiter l’adoption,
300
yse conduit à souhaiter l’adoption, comme module,
de
petits groupes ou unités de base de douze à quinze étudiants autour d
301
option, comme module, de petits groupes ou unités
de
base de douze à quinze étudiants autour d’un enseignant (c’étaient le
302
comme module, de petits groupes ou unités de base
de
douze à quinze étudiants autour d’un enseignant (c’étaient les dimens
303
unités de base de douze à quinze étudiants autour
d’
un enseignant (c’étaient les dimensions d’un studium de la Sorbonne au
304
autour d’un enseignant (c’étaient les dimensions
d’
un studium de la Sorbonne au xiiie siècle) puis une fédération de ces
305
enseignant (c’étaient les dimensions d’un studium
de
la Sorbonne au xiiie siècle) puis une fédération de ces petites unit
306
la Sorbonne au xiiie siècle) puis une fédération
de
ces petites unités en départements, et je retrouve ici les solutions
307
les solutions préconisées lors du fameux colloque
de
Caen, en 1966, mais aussi les conclusions de mon discours de Göttinge
308
oque de Caen, en 1966, mais aussi les conclusions
de
mon discours de Göttingen aux recteurs européens en 1964.3 L’univers
309
1966, mais aussi les conclusions de mon discours
de
Göttingen aux recteurs européens en 1964.3 L’université fut une comm
310
lusions de mon discours de Göttingen aux recteurs
européens
en 1964.3 L’université fut une commune libre au Moyen Âge. Toute vie
311
ique du fédéralisme : comment assurer la cohésion
d’
un ensemble assez vaste pour pouvoir se charger de tâches communes (te
312
d’un ensemble assez vaste pour pouvoir se charger
de
tâches communes (telles que la défense, les affaires étrangères et la
313
r les droits essentiels et l’autonomie des unités
de
base ? Comment devenir assez grand pour être fort, tout en restant as
314
ssez petit pour être libre ? Ce n’est pas le vote
d’
une constitution, de type plus ou moins fédéral, qui peut résoudre une
315
libre ? Ce n’est pas le vote d’une constitution,
de
type plus ou moins fédéral, qui peut résoudre une fois pour toutes ce
316
ntreprendre, répartir en conséquence les pouvoirs
de
décision, opérer les concentrations de forces proportionnées à la pui
317
s pouvoirs de décision, opérer les concentrations
de
forces proportionnées à la puissance que l’on veut obtenir et en même
318
ir et en même temps multiplier les petites unités
de
base, de manière à maintenir ou renforcer les possibilités de partici
319
manière à maintenir ou renforcer les possibilités
de
participation civiques, intellectuelles et affectives. C’est dans ce
320
fectives. C’est dans ce double dynamisme créateur
d’
unions plus vastes à proportion de tâches nouvelles, mais aussi de com
321
amisme créateur d’unions plus vastes à proportion
de
tâches nouvelles, mais aussi de communautés plus petites correspondan
322
stes à proportion de tâches nouvelles, mais aussi
de
communautés plus petites correspondant aux exigences de l’habitat, de
323
munautés plus petites correspondant aux exigences
de
l’habitat, de la formation des esprits et de l’exercice du civisme, c
324
petites correspondant aux exigences de l’habitat,
de
la formation des esprits et de l’exercice du civisme, c’est dans cett
325
nces de l’habitat, de la formation des esprits et
de
l’exercice du civisme, c’est dans cette dialectique concrète que sont
326
que sont en train de se former sous nos yeux, en
Europe
, plus d’une centaine de régions à métropole destinées à devenir — à p
327
train de se former sous nos yeux, en Europe, plus
d’
une centaine de régions à métropole destinées à devenir — à plus ou mo
328
mer sous nos yeux, en Europe, plus d’une centaine
de
régions à métropole destinées à devenir — à plus ou moins long terme
329
devenir — à plus ou moins long terme — les unités
de
base de la future fédération continentale, en lieu et place des États
330
— à plus ou moins long terme — les unités de base
de
la future fédération continentale, en lieu et place des États-nations
331
ssiques, n’était en réalité qu’un cas particulier
d’
une conception beaucoup plus large des relations humaines dans la cité
332
clos, lorsqu’il relevait que « le fédéralisme vit
d’
une vie que la forme institutionnelle dénommée État ne suffit pas à qu
333
ridique ou politique : il est un des grands types
d’
aménagement du rapport politique et peut-être plus encore, un des gran
334
ue et peut-être plus encore, un des grands styles
de
vie et de civilisation capable, au même titre que le libéralisme, le
335
-être plus encore, un des grands styles de vie et
de
civilisation capable, au même titre que le libéralisme, le socialisme
336
e le libéralisme, le socialisme ou la démocratie,
d’
alimenter la pensée des sociétés et de dicter aux hommes ces “images d
337
démocratie, d’alimenter la pensée des sociétés et
de
dicter aux hommes ces “images de comportement” dont Bertrand de Jouve
338
des sociétés et de dicter aux hommes ces “images
de
comportement” dont Bertrand de Jouvenel a si justement mis en vedette
339
stitutionnelles du xixe . Nous voici sur le seuil
de
l’ère des grandes unions et des petites unités fonctionnelles, et l’o
340
e trouver, dans les techniques avancées, le moyen
de
leur composition. En tant que méthode générale d’aménagement des rela
341
de leur composition. En tant que méthode générale
d’
aménagement des relations humaines, le fédéralisme tel que j’ai tenté
342
tions humaines, le fédéralisme tel que j’ai tenté
de
le définir ne fait que commencer. Il n’est pas matière historique, ma
343
s matière historique, mais prospective. Il a plus
d’
avenir que de passé. 1. Texte d’une communication à l’Académie des s
344
torique, mais prospective. Il a plus d’avenir que
de
passé. 1. Texte d’une communication à l’Académie des sciences moral
345
tive. Il a plus d’avenir que de passé. 1. Texte
d’
une communication à l’Académie des sciences morales et politiques, Par
346
» 3. « Université et universalité », La Revue
de
Paris , n° 11, novembre 1965, p. 1-13 [NdE] On trouvera dans notre éd