1 1936, Penser avec les mains (1972). Première partie. La commune mesure — VII. Sur le déclin du Moyen Âge
1 s aisément vérifiable du latin, entre l’époque de Dante et celle d’Érasme. ⁂ Qu’est-ce que le latin, au xiiie siècle, pour l
2 la sagesse et toutes les passions de son temps ? Dante répond admirablement à cette question par son traité De vulgari eloqu
3 adition culturelle commune. Tous les nombres, dit Dante , sont mesurés par l’unité et ils sont dits grands ou petits selon qu’
4 nent — ainsi le jaune est plus clair que le vert. Dante estime qu’il en va de même pour les qualités et substances, et qu’en
5 ’éthique des Latins25. Il importe de préciser que Dante est très loin de considérer la langue latine en soi, et telle que la
6 diomes vulgaires et garantissent leur régularité. Dante appelle langage vulgaire « celui que les enfants reçoivent de leur mi
7 truments de régulation. Or il est essentiel, pour Dante , que les outils que nous manions n’imposent pas leurs conditions à l’
8 jours, de tous les hommes. Ce vigoureux traité de Dante marque un sommet. À l’apogée du Moyen Âge, il signale le suprême degr
9 ns doute l’approche même de la menace qui donne à Dante cette conscience aiguë de la mesure à sauvegarder. Déjà s’avance le t
10 remier, invertit la hiérarchie vivante, celle que Dante avait exprimée en qualifiant de nobilior l’idiome vivant. À partir de
11 ractérise très bien cette attitude : c’est, selon Dante , la spécialisation des travaux, nécessitée par la démesure de l’entre
12 s velim. » (Seniles, XIII, 10.) 28. À quel point Dante est peu l’érudit et le clerc o distingué » que Pétrarque se vantera d
13 qu. II, vi.) Aussi le latin spontané et vivant de Dante a-t-il beaucoup plus de virlù romaine que le néo-latin classique de P