1 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Avertissement
1 Avertissement J’ai appelé « livres » les différentes parties de cet ouvrage, parce que chacune esquisse le con
2 J’ai appelé « livres » les différentes parties de cet ouvrage, parce que chacune esquisse le contenu d’un volume de dim
3 arties de cet ouvrage, parce que chacune esquisse le contenu d’un volume de dimensions ordinaires. Le grand nombre des fai
4 et ouvrage, parce que chacune esquisse le contenu d’ un volume de dimensions ordinaires. Le grand nombre des faits et des t
5 parce que chacune esquisse le contenu d’un volume de dimensions ordinaires. Le grand nombre des faits et des textes cités,
6 le contenu d’un volume de dimensions ordinaires. Le grand nombre des faits et des textes cités, le jeu des « leitmotive »
7 s. Le grand nombre des faits et des textes cités, le jeu des « leitmotive » entrelacés, risqueraient d’égarer certains lec
8 e jeu des « leitmotive » entrelacés, risqueraient d’ égarer certains lecteurs si je ne donnais ici la clef de ma compositio
9 t d’égarer certains lecteurs si je ne donnais ici la clef de ma composition. Le premier livre expose le contenu caché de l
10 er certains lecteurs si je ne donnais ici la clef de ma composition. Le premier livre expose le contenu caché de la légend
11 a clef de ma composition. Le premier livre expose le contenu caché de la légende ou du mythe de Tristan. C’est une descent
12 osition. Le premier livre expose le contenu caché de la légende ou du mythe de Tristan. C’est une descente aux cercles suc
13 tion. Le premier livre expose le contenu caché de la légende ou du mythe de Tristan. C’est une descente aux cercles succes
14 expose le contenu caché de la légende ou du mythe de Tristan. C’est une descente aux cercles successifs de la passion. Le
15 ristan. C’est une descente aux cercles successifs de la passion. Le dernier livre indique une attitude humaine diamétralem
16 tan. C’est une descente aux cercles successifs de la passion. Le dernier livre indique une attitude humaine diamétralement
17 maine diamétralement opposée, et par là il achève la description de la passion, car on ne connaît que les choses dépassées
18 ement opposée, et par là il achève la description de la passion, car on ne connaît que les choses dépassées, ou du moins c
19 nt opposée, et par là il achève la description de la passion, car on ne connaît que les choses dépassées, ou du moins cell
20 description de la passion, car on ne connaît que les choses dépassées, ou du moins celles dont on a pu toucher, fût-ce mêm
21 ins celles dont on a pu toucher, fût-ce même sans les franchir, les limites. Quant aux livres intermédiaires : le deuxième
22 t on a pu toucher, fût-ce même sans les franchir, les limites. Quant aux livres intermédiaires : le deuxième tente de remon
23 ant aux livres intermédiaires : le deuxième tente de remonter aux origines religieuses du mythe, tandis que les suivants d
24 ter aux origines religieuses du mythe, tandis que les suivants décrivent ses effets dans les domaines les plus divers : mys
25 tandis que les suivants décrivent ses effets dans les domaines les plus divers : mystique, littérature, art de la guerre, m
26 s suivants décrivent ses effets dans les domaines les plus divers : mystique, littérature, art de la guerre, morale du mari
27 ines les plus divers : mystique, littérature, art de la guerre, morale du mariage. ⁂ L’agrément de parler des choses de l’
28 s les plus divers : mystique, littérature, art de la guerre, morale du mariage. ⁂ L’agrément de parler des choses de l’amo
29 ttérature, art de la guerre, morale du mariage. ⁂ L’ agrément de parler des choses de l’amour est un prétexte assez peu con
30 art de la guerre, morale du mariage. ⁂ L’agrément de parler des choses de l’amour est un prétexte assez peu convaincant, l
31 ale du mariage. ⁂ L’agrément de parler des choses de l’amour est un prétexte assez peu convaincant, lorsqu’il s’agit d’un
32 du mariage. ⁂ L’agrément de parler des choses de l’ amour est un prétexte assez peu convaincant, lorsqu’il s’agit d’un vol
33 prétexte assez peu convaincant, lorsqu’il s’agit d’ un volume aussi dense. Douteux avantage d’ailleurs : on rougirait de l
34 dense. Douteux avantage d’ailleurs : on rougirait de le partager avec tant d’auteurs à succès. Aussi me suis-je donné quel
35 se. Douteux avantage d’ailleurs : on rougirait de le partager avec tant d’auteurs à succès. Aussi me suis-je donné quelque
36 ’ailleurs : on rougirait de le partager avec tant d’ auteurs à succès. Aussi me suis-je donné quelques difficultés. Je n’ai
37 oulu flatter ni déprécier ce que Stendhal nommait l’ amour-passion, mais j’ai tenté de le décrire comme un phénomène histor
38 Stendhal nommait l’amour-passion, mais j’ai tenté de le décrire comme un phénomène historique, d’origine proprement religi
39 ndhal nommait l’amour-passion, mais j’ai tenté de le décrire comme un phénomène historique, d’origine proprement religieus
40 enté de le décrire comme un phénomène historique, d’ origine proprement religieuse. Or les hommes, et les femmes, tolèrent
41 e historique, d’origine proprement religieuse. Or les hommes, et les femmes, tolèrent fort bien que l’on parle d’amour, et
42 ’origine proprement religieuse. Or les hommes, et les femmes, tolèrent fort bien que l’on parle d’amour, et même ils ne s’e
43 les hommes, et les femmes, tolèrent fort bien que l’ on parle d’amour, et même ils ne s’en lassent jamais, si commun que so
44 et les femmes, tolèrent fort bien que l’on parle d’ amour, et même ils ne s’en lassent jamais, si commun que soit le disco
45 me ils ne s’en lassent jamais, si commun que soit le discours ; mais ils redoutent que l’on définisse la passion, pour peu
46 mun que soit le discours ; mais ils redoutent que l’ on définisse la passion, pour peu de rigueur que l’on y apporte. La pl
47 discours ; mais ils redoutent que l’on définisse la passion, pour peu de rigueur que l’on y apporte. La plupart, estime L
48 ’on définisse la passion, pour peu de rigueur que l’ on y apporte. La plupart, estime Laclos, « renonceraient même à leurs
49 même à leurs plaisirs, s’il devait leur en coûter la fatigue d’une réflexion ». Il s’ensuit que ce livre montrera sa néces
50 s plaisirs, s’il devait leur en coûter la fatigue d’ une réflexion ». Il s’ensuit que ce livre montrera sa nécessité dans l
51 s’ensuit que ce livre montrera sa nécessité dans la mesure où d’abord il déplaira ; et il n’aura d’utilité que s’il conva
52 s la mesure où d’abord il déplaira ; et il n’aura d’ utilité que s’il convainc ceux qui auront pris conscience, en le lisan
53 s’il convainc ceux qui auront pris conscience, en le lisant, des raisons qu’ils pouvaient avoir de le trouver d’abord dépl
54 en le lisant, des raisons qu’ils pouvaient avoir de le trouver d’abord déplaisant. Cette manière me vaudra bien des repro
55 le lisant, des raisons qu’ils pouvaient avoir de le trouver d’abord déplaisant. Cette manière me vaudra bien des reproche
56 sant. Cette manière me vaudra bien des reproches. Les amoureux me tiendront pour cynique, et ceux qui n’ont jamais connu la
57 ront pour cynique, et ceux qui n’ont jamais connu la vraie passion s’étonneront de m’y voir consacrer tout un livre. Les u
58 n’ont jamais connu la vraie passion s’étonneront de m’y voir consacrer tout un livre. Les uns diront qu’à définir l’amour
59 s’étonneront de m’y voir consacrer tout un livre. Les uns diront qu’à définir l’amour, on le perd ; les autres, qu’on y per
60 sacrer tout un livre. Les uns diront qu’à définir l’ amour, on le perd ; les autres, qu’on y perd son temps. À qui plairai-
61 un livre. Les uns diront qu’à définir l’amour, on le perd ; les autres, qu’on y perd son temps. À qui plairai-je ? À ceux
62 Les uns diront qu’à définir l’amour, on le perd ; les autres, qu’on y perd son temps. À qui plairai-je ? À ceux qui veulent
63 voir, peut-être, ou même guérir ? ⁂ Je suis parti d’ un type de la passion telle que la vivent les Occidentaux, d’une forme
64 -être, ou même guérir ? ⁂ Je suis parti d’un type de la passion telle que la vivent les Occidentaux, d’une forme extrême,
65 re, ou même guérir ? ⁂ Je suis parti d’un type de la passion telle que la vivent les Occidentaux, d’une forme extrême, exc
66 ⁂ Je suis parti d’un type de la passion telle que la vivent les Occidentaux, d’une forme extrême, exceptionnelle en appare
67 parti d’un type de la passion telle que la vivent les Occidentaux, d’une forme extrême, exceptionnelle en apparence : le my
68 e la passion telle que la vivent les Occidentaux, d’ une forme extrême, exceptionnelle en apparence : le mythe de Tristan e
69 ’une forme extrême, exceptionnelle en apparence : le mythe de Tristan et Iseut. Il nous faut ce repère fabuleux, cet exemp
70 e extrême, exceptionnelle en apparence : le mythe de Tristan et Iseut. Il nous faut ce repère fabuleux, cet exemple éclata
71 cet exemple éclatant et « banal » — comme on dit d’ un four qu’il est banal, donc unique — si nous voulons comprendre dans
72 unique — si nous voulons comprendre dans nos vies le sens et la fin de la passion. Il est donc entendu que j’ai simplifié.
73 nous voulons comprendre dans nos vies le sens et la fin de la passion. Il est donc entendu que j’ai simplifié. Pourquoi p
74 oulons comprendre dans nos vies le sens et la fin de la passion. Il est donc entendu que j’ai simplifié. Pourquoi perdre s
75 ons comprendre dans nos vies le sens et la fin de la passion. Il est donc entendu que j’ai simplifié. Pourquoi perdre son
76 son temps et son style à expliquer sans cesse que la réalité est plus complexe que tout ce qu’on peut en dire ? Que la vie
77 lus complexe que tout ce qu’on peut en dire ? Que la vie soit confuse ne saurait signifier qu’une œuvre écrite doit l’imit
78 use ne saurait signifier qu’une œuvre écrite doit l’ imiter. Si j’ai parfois dogmatisé, je n’en demanderai pardon qu’à ceux
79 is dogmatisé, je n’en demanderai pardon qu’à ceux de mes lecteurs qui estimeront que mes stylisations font tort au sens pr
80 raîné par mes analyses dans des domaines réservés d’ ordinaire aux « spécialistes », j’ai profité autant que je l’ai pu des
81 aux « spécialistes », j’ai profité autant que je l’ ai pu des travaux réputés classiques, et de quelques autres ; et si je
82 que je l’ai pu des travaux réputés classiques, et de quelques autres ; et si je n’en ai cité qu’un nombre assez restreint,
83 n’est pas toujours par ignorance, mais par souci de m’en tenir à l’essentiel. Les spécialistes me pardonneront-ils d’avoi
84 urs par ignorance, mais par souci de m’en tenir à l’ essentiel. Les spécialistes me pardonneront-ils d’avoir tenté un effor
85 ance, mais par souci de m’en tenir à l’essentiel. Les spécialistes me pardonneront-ils d’avoir tenté un effort de synthèse
86 l’essentiel. Les spécialistes me pardonneront-ils d’ avoir tenté un effort de synthèse que toute leur formation technique c
87 istes me pardonneront-ils d’avoir tenté un effort de synthèse que toute leur formation technique condamne ? À défaut d’une
88 oute leur formation technique condamne ? À défaut d’ une science universelle qu’il faudrait plusieurs vies pour maîtriser,
89 qu’il n’était besoin, et n’ai livré qu’un résumé de mes recherches. Ce compromis m’expose à un double péril. J’aurais peu
90 ais pas donné des preuves. Et je me serais acquis l’ estime des spécialistes si je n’avais pas tiré de leurs travaux des co
91 l’estime des spécialistes si je n’avais pas tiré de leurs travaux des conclusions… Dans cette situation fâcheuse, il ne m
92 ion fâcheuse, il ne me reste qu’un espoir : celui d’ instruire les lectrices tout en amusant les savants. ⁂ J’ai vécu ce li
93 , il ne me reste qu’un espoir : celui d’instruire les lectrices tout en amusant les savants. ⁂ J’ai vécu ce livre pendant t
94 : celui d’instruire les lectrices tout en amusant les savants. ⁂ J’ai vécu ce livre pendant toute mon adolescence et ma jeu
95 pendant toute mon adolescence et ma jeunesse ; je l’ ai conçu sous forme d’œuvre écrite, et nourri de quelques lectures, de
96 escence et ma jeunesse ; je l’ai conçu sous forme d’ œuvre écrite, et nourri de quelques lectures, depuis deux ans ; enfin
97 e l’ai conçu sous forme d’œuvre écrite, et nourri de quelques lectures, depuis deux ans ; enfin je l’ai rédigé en quatre m
98 de quelques lectures, depuis deux ans ; enfin je l’ ai rédigé en quatre mois. Ceci me rappelle le mot de Vernet, à propos
99 n je l’ai rédigé en quatre mois. Ceci me rappelle le mot de Vernet, à propos d’un tableau qu’il vendait assez cher : « Il
100 ai rédigé en quatre mois. Ceci me rappelle le mot de Vernet, à propos d’un tableau qu’il vendait assez cher : « Il m’a dem
101 l vendait assez cher : « Il m’a demandé une heure de travail, et toute la vie. » D. de R. 21 juin 1938.
102 : « Il m’a demandé une heure de travail, et toute la vie. » D. de R. 21 juin 1938.
103 mandé une heure de travail, et toute la vie. » D. de R. 21 juin 1938.
2 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Préface à l’édition de 1956
104 Préface à l’ édition de 1956 C’est à la suggestion de mon éditeur anglais — qui p
105 Préface à l’édition de 1956 C’est à la suggestion de mon éditeur anglais — qui par une cha
106 Préface à l’édition de 1956 C’est à la suggestion de mon éditeur anglais — qui par une chance dont je m’hono
107 éface à l’édition de 1956 C’est à la suggestion de mon éditeur anglais — qui par une chance dont je m’honore se trouve ê
108 m’honore se trouve être T. S. Eliot — que je dois d’ avoir entrepris la révision de cet ouvrage. Trois lustres ont passé de
109 être T. S. Eliot — que je dois d’avoir entrepris la révision de cet ouvrage. Trois lustres ont passé depuis sa parution,
110 Eliot — que je dois d’avoir entrepris la révision de cet ouvrage. Trois lustres ont passé depuis sa parution, une guerre a
111 , dans cette nouvelle version, quelques outrances de plume par quelques analyses dont je sens qu’elles aggravent mon cas.
112 analyses dont je sens qu’elles aggravent mon cas. Les historiens ont déploré mon insistance sur les relations troublantes q
113 as. Les historiens ont déploré mon insistance sur les relations troublantes que j’observais entre cathares et troubadours :
114 de « preuves » suffisantes. Plusieurs théologiens de tradition romaine ou grecque m’ont amicalement reproché de contraster
115 ion romaine ou grecque m’ont amicalement reproché de contraster l’Éros et l’Agapè d’une manière trop irrémédiable1, et qui
116 grecque m’ont amicalement reproché de contraster l’ Éros et l’Agapè d’une manière trop irrémédiable1, et qui ne laisse poi
117 ’ont amicalement reproché de contraster l’Éros et l’ Agapè d’une manière trop irrémédiable1, et qui ne laisse point de plac
118 calement reproché de contraster l’Éros et l’Agapè d’ une manière trop irrémédiable1, et qui ne laisse point de place aux fo
119 anière trop irrémédiable1, et qui ne laisse point de place aux formes de passage sans lesquelles nous ne saurions vivre. A
120 able1, et qui ne laisse point de place aux formes de passage sans lesquelles nous ne saurions vivre. Aux historiens, je ré
121 historiens, je répondrai simplement que j’étais à la recherche d’un sens existentiel. Je ne songeais donc nullement à chas
122 e répondrai simplement que j’étais à la recherche d’ un sens existentiel. Je ne songeais donc nullement à chasser sur leurs
123 ngeais donc nullement à chasser sur leurs terres. Les documents que je cite, les rapprochements que je suggère, sont beauco
124 sser sur leurs terres. Les documents que je cite, les rapprochements que je suggère, sont beaucoup moins des preuves que de
125 rgement profité pour récrire à peu près en entier le livre II, traitant du xiie siècle, du catharisme, des troubadours, e
126 xiie siècle, du catharisme, des troubadours, et de Tristan. C’est là le principal de cette nouvelle version. Pour ceux d
127 harisme, des troubadours, et de Tristan. C’est là le principal de cette nouvelle version. Pour ceux dont la critique s’att
128 troubadours, et de Tristan. C’est là le principal de cette nouvelle version. Pour ceux dont la critique s’attachait au sen
129 incipal de cette nouvelle version. Pour ceux dont la critique s’attachait au sens même que j’ai cru pouvoir dégager, je su
130 même que j’ai cru pouvoir dégager, je suis tenté de leur donner raison sur plus d’un point : j’avais à déblayer le terrai
131 ger, je suis tenté de leur donner raison sur plus d’ un point : j’avais à déblayer le terrain, à marquer les contrastes, et
132 r raison sur plus d’un point : j’avais à déblayer le terrain, à marquer les contrastes, et je n’ai pas toujours su nuancer
133 point : j’avais à déblayer le terrain, à marquer les contrastes, et je n’ai pas toujours su nuancer le tableau. Un chapitr
134 es contrastes, et je n’ai pas toujours su nuancer le tableau. Un chapitre ajouté au livre VI, et d’innombrables correction
135 er le tableau. Un chapitre ajouté au livre VI, et d’ innombrables corrections de détail, témoignent, je l’espère, d’un réal
136 ajouté au livre VI, et d’innombrables corrections de détail, témoignent, je l’espère, d’un réalisme accru. Décrire le conf
137 nnombrables corrections de détail, témoignent, je l’ espère, d’un réalisme accru. Décrire le conflit nécessaire de la passi
138 s corrections de détail, témoignent, je l’espère, d’ un réalisme accru. Décrire le conflit nécessaire de la passion et du m
139 ignent, je l’espère, d’un réalisme accru. Décrire le conflit nécessaire de la passion et du mariage en Occident, tel était
140 ’un réalisme accru. Décrire le conflit nécessaire de la passion et du mariage en Occident, tel était mon dessein central ;
141 réalisme accru. Décrire le conflit nécessaire de la passion et du mariage en Occident, tel était mon dessein central ; et
142 it mon dessein central ; et cela reste à mes yeux le vrai sujet, la vraie thèse de mon livre tel qu’il est devenu. Quant à
143 central ; et cela reste à mes yeux le vrai sujet, la vraie thèse de mon livre tel qu’il est devenu. Quant à l’actualité de
144 la reste à mes yeux le vrai sujet, la vraie thèse de mon livre tel qu’il est devenu. Quant à l’actualité de ma recherche,
145 thèse de mon livre tel qu’il est devenu. Quant à l’ actualité de ma recherche, après la Deuxième Guerre mondiale, je ne la
146 n livre tel qu’il est devenu. Quant à l’actualité de ma recherche, après la Deuxième Guerre mondiale, je ne la crois nulle
147 cherche, après la Deuxième Guerre mondiale, je ne la crois nullement modifiée. Je mentionnais à la fin du livre V, en part
148 ne la crois nullement modifiée. Je mentionnais à la fin du livre V, en particulier, l’éventualité d’un conflit qui mettra
149 mentionnais à la fin du livre V, en particulier, l’ éventualité d’un conflit qui mettrait fin aux problèmes que j’étudiais
150 la fin du livre V, en particulier, l’éventualité d’ un conflit qui mettrait fin aux problèmes que j’étudiais. Cette craint
151 bien failli se voir justifiée, et je ne puis que la reporter sur les résultats prévisibles d’une guerre atomique intercon
152 voir justifiée, et je ne puis que la reporter sur les résultats prévisibles d’une guerre atomique intercontinentale. De plu
153 uis que la reporter sur les résultats prévisibles d’ une guerre atomique intercontinentale. De plus, un séjour de sept ans
154 re atomique intercontinentale. De plus, un séjour de sept ans en Amérique m’a fait voir que le mythe de la Passion — dégra
155 séjour de sept ans en Amérique m’a fait voir que le mythe de la Passion — dégradée en simple romance — n’est pas près d’é
156 e sept ans en Amérique m’a fait voir que le mythe de la Passion — dégradée en simple romance — n’est pas près d’épuiser se
157 ept ans en Amérique m’a fait voir que le mythe de la Passion — dégradée en simple romance — n’est pas près d’épuiser ses e
158 ion — dégradée en simple romance — n’est pas près d’ épuiser ses effets ; le cinéma les propage au monde entier, et les sta
159 e romance — n’est pas près d’épuiser ses effets ; le cinéma les propage au monde entier, et les statistiques de divorce pe
160 — n’est pas près d’épuiser ses effets ; le cinéma les propage au monde entier, et les statistiques de divorce permettent d’
161 ffets ; le cinéma les propage au monde entier, et les statistiques de divorce permettent d’en mesurer l’ampleur. Si notre c
162 les propage au monde entier, et les statistiques de divorce permettent d’en mesurer l’ampleur. Si notre civilisation doit
163 entier, et les statistiques de divorce permettent d’ en mesurer l’ampleur. Si notre civilisation doit subsister, il faudra
164 s statistiques de divorce permettent d’en mesurer l’ ampleur. Si notre civilisation doit subsister, il faudra qu’elle opère
165 e une grande révolution ; qu’elle reconnaisse que le mariage, dont dépend sa structure sociale, est plus grave que l’amour
166 t dépend sa structure sociale, est plus grave que l’ amour qu’elle cultive, et veut d’autres fondements qu’une belle fièvre
167 et veut d’autres fondements qu’une belle fièvre. Les voies de cette révolution nous sont encore imprévisibles ; je m’en ex
168 ’autres fondements qu’une belle fièvre. Les voies de cette révolution nous sont encore imprévisibles ; je m’en explique au
169 au livre VI. Mon ambition se borne à sensibiliser l’ attention de mes lecteurs à la présence du mythe ; par suite, à les me
170 Mon ambition se borne à sensibiliser l’attention de mes lecteurs à la présence du mythe ; par suite, à les mettre en mesu
171 orne à sensibiliser l’attention de mes lecteurs à la présence du mythe ; par suite, à les mettre en mesure de détecter ses
172 es lecteurs à la présence du mythe ; par suite, à les mettre en mesure de détecter ses radiations dans la vie comme dans l’
173 ence du mythe ; par suite, à les mettre en mesure de détecter ses radiations dans la vie comme dans l’œuvre d’art. Amener
174 mettre en mesure de détecter ses radiations dans la vie comme dans l’œuvre d’art. Amener quelques esprits à cette prise d
175 de détecter ses radiations dans la vie comme dans l’ œuvre d’art. Amener quelques esprits à cette prise de conscience ne pe
176 ter ses radiations dans la vie comme dans l’œuvre d’ art. Amener quelques esprits à cette prise de conscience ne peut être
177 peut être tout à fait vain. Car s’il est vrai que les mutations du cœur se préparent et s’opèrent dans l’inconscient, elles
178 mutations du cœur se préparent et s’opèrent dans l’ inconscient, elles datent en fait de leur épiphanie dans l’expression
179 ’opèrent dans l’inconscient, elles datent en fait de leur épiphanie dans l’expression écrite, plastique ou picturale — com
180 ient, elles datent en fait de leur épiphanie dans l’ expression écrite, plastique ou picturale — comme un amour de son prem
181 n écrite, plastique ou picturale — comme un amour de son premier aveu. D. de R. 1. Voir en particulier le bel ouvrage du
182 icturale — comme un amour de son premier aveu. D. de R. 1. Voir en particulier le bel ouvrage du P. M. C. d’Arcy S. J.,
183 n premier aveu. D. de R. 1. Voir en particulier le bel ouvrage du P. M. C. d’Arcy S. J., The Mind and Heart of Love, Lon
184 eart of Love, Londres, 1945, largement consacré à l’ exposé critique des points de vue représentés par Anders Nygren (Éros
3 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Livre premier. Le mythe de Tristan
185 Livre premierLe mythe de Tristan 1.Triomphe du roman, et ce qu’il cache « Seigneurs, vo
186 , et ce qu’il cache « Seigneurs, vous plaît-il d’ entendre un beau conte d’amour et de mort ?… » Rien au monde ne saurai
187 Seigneurs, vous plaît-il d’entendre un beau conte d’ amour et de mort ?… » Rien au monde ne saurait nous plaire davantage.
188 vous plaît-il d’entendre un beau conte d’amour et de mort ?… » Rien au monde ne saurait nous plaire davantage. À tel point
189 ue ce début du Tristan de Bédier doit passer pour le type idéal de la première phrase d’un roman. C’est le trait d’un art
190 Tristan de Bédier doit passer pour le type idéal de la première phrase d’un roman. C’est le trait d’un art infaillible qu
191 t passer pour le type idéal de la première phrase d’ un roman. C’est le trait d’un art infaillible qui nous jette dès le se
192 ype idéal de la première phrase d’un roman. C’est le trait d’un art infaillible qui nous jette dès le seuil du conte dans
193 de la première phrase d’un roman. C’est le trait d’ un art infaillible qui nous jette dès le seuil du conte dans l’état pa
194 le trait d’un art infaillible qui nous jette dès le seuil du conte dans l’état passionné d’attente où naît l’illusion rom
195 illible qui nous jette dès le seuil du conte dans l’ état passionné d’attente où naît l’illusion romanesque. D’où vient ce
196 jette dès le seuil du conte dans l’état passionné d’ attente où naît l’illusion romanesque. D’où vient ce charme ? Et quell
197 du conte dans l’état passionné d’attente où naît l’ illusion romanesque. D’où vient ce charme ? Et quelles complicités cet
198 assionné d’attente où naît l’illusion romanesque. D’ où vient ce charme ? Et quelles complicités cet artifice de « rhétoriq
199 t ce charme ? Et quelles complicités cet artifice de « rhétorique profonde » sait-il rejoindre dans nos cœurs ? Que l’acco
200 profonde » sait-il rejoindre dans nos cœurs ? Que l’ accord d’amour et de mort soit celui qui émeuve en nous les résonances
201 » sait-il rejoindre dans nos cœurs ? Que l’accord d’ amour et de mort soit celui qui émeuve en nous les résonances les plus
202 ejoindre dans nos cœurs ? Que l’accord d’amour et de mort soit celui qui émeuve en nous les résonances les plus profondes,
203 d’amour et de mort soit celui qui émeuve en nous les résonances les plus profondes, c’est un fait qu’établit à première vu
204 mort soit celui qui émeuve en nous les résonances les plus profondes, c’est un fait qu’établit à première vue le succès pro
205 rofondes, c’est un fait qu’établit à première vue le succès prodigieux du roman. Il est d’autres raisons, plus secrètes, d
206 du roman. Il est d’autres raisons, plus secrètes, d’ y voir comme une définition de la conscience occidentale… Amour et mor
207 ons, plus secrètes, d’y voir comme une définition de la conscience occidentale… Amour et mort, amour mortel : si ce n’est
208 , plus secrètes, d’y voir comme une définition de la conscience occidentale… Amour et mort, amour mortel : si ce n’est pas
209 our et mort, amour mortel : si ce n’est pas toute la poésie, c’est du moins tout ce qu’il y a de populaire, tout ce qu’il
210 toute la poésie, c’est du moins tout ce qu’il y a de populaire, tout ce qu’il y a d’universellement émouvant dans nos litt
211 tout ce qu’il y a de populaire, tout ce qu’il y a d’ universellement émouvant dans nos littératures ; et dans nos plus viei
212 illes légendes, et dans nos plus belles chansons. L’ amour heureux n’a pas d’histoire. Il n’est de roman que de l’amour mor
213 nos plus belles chansons. L’amour heureux n’a pas d’ histoire. Il n’est de roman que de l’amour mortel, c’est-à-dire de l’a
214 ons. L’amour heureux n’a pas d’histoire. Il n’est de roman que de l’amour mortel, c’est-à-dire de l’amour menacé et condam
215 heureux n’a pas d’histoire. Il n’est de roman que de l’amour mortel, c’est-à-dire de l’amour menacé et condamné par la vie
216 reux n’a pas d’histoire. Il n’est de roman que de l’ amour mortel, c’est-à-dire de l’amour menacé et condamné par la vie mê
217 ’est de roman que de l’amour mortel, c’est-à-dire de l’amour menacé et condamné par la vie même. Ce qui exalte le lyrisme
218 t de roman que de l’amour mortel, c’est-à-dire de l’ amour menacé et condamné par la vie même. Ce qui exalte le lyrisme occ
219 l, c’est-à-dire de l’amour menacé et condamné par la vie même. Ce qui exalte le lyrisme occidental, ce n’est pas le plaisi
220 menacé et condamné par la vie même. Ce qui exalte le lyrisme occidental, ce n’est pas le plaisir des sens, ni la paix féco
221 Ce qui exalte le lyrisme occidental, ce n’est pas le plaisir des sens, ni la paix féconde du couple. C’est moins l’amour c
222 occidental, ce n’est pas le plaisir des sens, ni la paix féconde du couple. C’est moins l’amour comblé que la passion d’a
223 s sens, ni la paix féconde du couple. C’est moins l’ amour comblé que la passion d’amour. Et passion signifie souffrance. V
224 féconde du couple. C’est moins l’amour comblé que la passion d’amour. Et passion signifie souffrance. Voilà le fait fondam
225 couple. C’est moins l’amour comblé que la passion d’ amour. Et passion signifie souffrance. Voilà le fait fondamental. Mais
226 on d’amour. Et passion signifie souffrance. Voilà le fait fondamental. Mais l’enthousiasme que nous montrons pour le roman
227 nifie souffrance. Voilà le fait fondamental. Mais l’ enthousiasme que nous montrons pour le roman, et pour le film né du ro
228 ental. Mais l’enthousiasme que nous montrons pour le roman, et pour le film né du roman ; l’érotisme idéalisé diffus dans
229 ousiasme que nous montrons pour le roman, et pour le film né du roman ; l’érotisme idéalisé diffus dans toute notre cultur
230 rons pour le roman, et pour le film né du roman ; l’ érotisme idéalisé diffus dans toute notre culture, dans notre éducatio
231 s toute notre culture, dans notre éducation, dans les images qui font le décor de nos vies ; enfin le besoin d’évasion exas
232 e, dans notre éducation, dans les images qui font le décor de nos vies ; enfin le besoin d’évasion exaspéré par l’ennui mé
233 otre éducation, dans les images qui font le décor de nos vies ; enfin le besoin d’évasion exaspéré par l’ennui mécanique,
234 les images qui font le décor de nos vies ; enfin le besoin d’évasion exaspéré par l’ennui mécanique, tout en nous et auto
235 s qui font le décor de nos vies ; enfin le besoin d’ évasion exaspéré par l’ennui mécanique, tout en nous et autour de nous
236 nos vies ; enfin le besoin d’évasion exaspéré par l’ ennui mécanique, tout en nous et autour de nous glorifie à tel point l
237 ut en nous et autour de nous glorifie à tel point la passion que nous en sommes venus à voir en elle une promesse de vie p
238 nous en sommes venus à voir en elle une promesse de vie plus vivante, une puissance qui transfigure, quelque chose qui se
239 e, quelque chose qui serait au-delà du bonheur et de la souffrance, une béatitude ardente. Dans « passion » nous ne senton
240 quelque chose qui serait au-delà du bonheur et de la souffrance, une béatitude ardente. Dans « passion » nous ne sentons p
241 e » mais « ce qui est passionnant ». Et pourtant, la passion d’amour signifie, de fait, un malheur. La société où nous viv
242 ce qui est passionnant ». Et pourtant, la passion d’ amour signifie, de fait, un malheur. La société où nous vivons et dont
243 nant ». Et pourtant, la passion d’amour signifie, de fait, un malheur. La société où nous vivons et dont les mœurs n’ont g
244 la passion d’amour signifie, de fait, un malheur. La société où nous vivons et dont les mœurs n’ont guère changé, sous ce
245 it, un malheur. La société où nous vivons et dont les mœurs n’ont guère changé, sous ce rapport, depuis des siècles, réduit
246 angé, sous ce rapport, depuis des siècles, réduit l’ amour-passion, neuf fois sur dix, à revêtir la forme de l’adultère. Et
247 uit l’amour-passion, neuf fois sur dix, à revêtir la forme de l’adultère. Et j’entends bien que les amants invoqueront tou
248 ur-passion, neuf fois sur dix, à revêtir la forme de l’adultère. Et j’entends bien que les amants invoqueront tous les cas
249 passion, neuf fois sur dix, à revêtir la forme de l’ adultère. Et j’entends bien que les amants invoqueront tous les cas d’
250 tir la forme de l’adultère. Et j’entends bien que les amants invoqueront tous les cas d’exception, mais la statistique est
251 Et j’entends bien que les amants invoqueront tous les cas d’exception, mais la statistique est cruelle : elle réfute notre
252 ends bien que les amants invoqueront tous les cas d’ exception, mais la statistique est cruelle : elle réfute notre poésie.
253 amants invoqueront tous les cas d’exception, mais la statistique est cruelle : elle réfute notre poésie. Vivons-nous dans
254 us exalte à ce qui semblerait combler notre idéal de vie harmonieuse ? Serrons de plus près cette contradiction, par un ef
255 squ’il tend à détruire une illusion. Affirmer que l’ amour-passion signifie, de fait, l’adultère, c’est insister sur la réa
256 illusion. Affirmer que l’amour-passion signifie, de fait, l’adultère, c’est insister sur la réalité que notre culte de l’
257 . Affirmer que l’amour-passion signifie, de fait, l’ adultère, c’est insister sur la réalité que notre culte de l’amour mas
258 signifie, de fait, l’adultère, c’est insister sur la réalité que notre culte de l’amour masque et transfigure à la fois ;
259 re, c’est insister sur la réalité que notre culte de l’amour masque et transfigure à la fois ; c’est mettre au jour ce que
260 c’est insister sur la réalité que notre culte de l’ amour masque et transfigure à la fois ; c’est mettre au jour ce que ce
261 our ce que ce culte dissimule, refoule, et refuse de nommer pour nous permettre un abandon ardent à ce que nous n’osions p
262 on ardent à ce que nous n’osions pas revendiquer. La résistance même qu’éprouvera le lecteur à reconnaître que passion et
263 pas revendiquer. La résistance même qu’éprouvera le lecteur à reconnaître que passion et adultère se confondent le plus s
264 reconnaître que passion et adultère se confondent le plus souvent dans la société qui est la nôtre, n’est-ce pas une premi
265 on et adultère se confondent le plus souvent dans la société qui est la nôtre, n’est-ce pas une première preuve de ce fait
266 onfondent le plus souvent dans la société qui est la nôtre, n’est-ce pas une première preuve de ce fait paradoxal : que no
267 ui est la nôtre, n’est-ce pas une première preuve de ce fait paradoxal : que nous voulons la passion et le malheur à condi
268 re preuve de ce fait paradoxal : que nous voulons la passion et le malheur à condition de ne jamais avouer que nous les vo
269 e fait paradoxal : que nous voulons la passion et le malheur à condition de ne jamais avouer que nous les voulons en tant
270 malheur à condition de ne jamais avouer que nous les voulons en tant que tels ? ⁂ Pour qui nous jugerait sur nos littératu
271  ? ⁂ Pour qui nous jugerait sur nos littératures, l’ adultère paraîtrait l’une des occupations les plus remarquables auxque
272 ures, l’adultère paraîtrait l’une des occupations les plus remarquables auxquelles se livrent les Occidentaux. On aurait vi
273 tions les plus remarquables auxquelles se livrent les Occidentaux. On aurait vite dressé la liste des romans qui n’y font a
274 se livrent les Occidentaux. On aurait vite dressé la liste des romans qui n’y font aucune allusion ; et le succès remporté
275 iste des romans qui n’y font aucune allusion ; et le succès remporté par les autres, les complaisances qu’ils éveillent, l
276 font aucune allusion ; et le succès remporté par les autres, les complaisances qu’ils éveillent, la passion même qu’on app
277 allusion ; et le succès remporté par les autres, les complaisances qu’ils éveillent, la passion même qu’on apporte à les c
278 r les autres, les complaisances qu’ils éveillent, la passion même qu’on apporte à les condamner quelquefois, tout cela dit
279 qu’ils éveillent, la passion même qu’on apporte à les condamner quelquefois, tout cela dit assez à quoi rêvent les couples,
280 er quelquefois, tout cela dit assez à quoi rêvent les couples, sous un régime qui a fait du mariage un devoir et une commod
281 fait du mariage un devoir et une commodité. Sans l’ adultère, que seraient toutes nos littératures ? Elles vivent de la « 
282 e seraient toutes nos littératures ? Elles vivent de la « crise du mariage ». Il est probable aussi qu’elles l’entretienne
283 eraient toutes nos littératures ? Elles vivent de la « crise du mariage ». Il est probable aussi qu’elles l’entretiennent,
284 rise du mariage ». Il est probable aussi qu’elles l’ entretiennent, soit qu’elles « chantent » en prose et en vers ce que l
285 qu’elles « chantent » en prose et en vers ce que la religion tient pour un crime, et la loi pour une contravention, soit
286 n vers ce que la religion tient pour un crime, et la loi pour une contravention, soit au contraire qu’elles s’en amusent,
287 , et qu’elles en tirent un répertoire inépuisable de situations comiques ou cyniques. Droit divin de la passion, psycholog
288 e de situations comiques ou cyniques. Droit divin de la passion, psychologie mondaine, succès du trio au théâtre — soit qu
289 e situations comiques ou cyniques. Droit divin de la passion, psychologie mondaine, succès du trio au théâtre — soit qu’on
290 ilise, ou ironise, que fait-on si ce n’est trahir le tourment innombrable et obsédant de l’amour en rupture de loi ? Ne se
291 n’est trahir le tourment innombrable et obsédant de l’amour en rupture de loi ? Ne serait-ce pas qu’on cherche à s’évader
292 est trahir le tourment innombrable et obsédant de l’ amour en rupture de loi ? Ne serait-ce pas qu’on cherche à s’évader de
293 ent innombrable et obsédant de l’amour en rupture de loi ? Ne serait-ce pas qu’on cherche à s’évader de son affreuse réali
294 e loi ? Ne serait-ce pas qu’on cherche à s’évader de son affreuse réalité ? Tourner la situation en mystique ou en farce,
295 rche à s’évader de son affreuse réalité ? Tourner la situation en mystique ou en farce, c’est toujours avouer qu’elle est
296 ou trompés ; que ce soit en fait ou en rêve, dans le remords ou dans la crainte, dans le plaisir de la révolte ou l’anxiét
297 soit en fait ou en rêve, dans le remords ou dans la crainte, dans le plaisir de la révolte ou l’anxiété de la tentation,
298 en rêve, dans le remords ou dans la crainte, dans le plaisir de la révolte ou l’anxiété de la tentation, il est peu d’homm
299 ns le remords ou dans la crainte, dans le plaisir de la révolte ou l’anxiété de la tentation, il est peu d’hommes qui ne s
300 le remords ou dans la crainte, dans le plaisir de la révolte ou l’anxiété de la tentation, il est peu d’hommes qui ne se r
301 dans la crainte, dans le plaisir de la révolte ou l’ anxiété de la tentation, il est peu d’hommes qui ne se reconnaissent d
302 ainte, dans le plaisir de la révolte ou l’anxiété de la tentation, il est peu d’hommes qui ne se reconnaissent dans l’une
303 te, dans le plaisir de la révolte ou l’anxiété de la tentation, il est peu d’hommes qui ne se reconnaissent dans l’une au
304 révolte ou l’anxiété de la tentation, il est peu d’ hommes qui ne se reconnaissent dans l’une au moins de ces catégories.
305 ommes qui ne se reconnaissent dans l’une au moins de ces catégories. Renoncements, compromis, ruptures, neurasthénies, con
306 neurasthénies, confusions irritantes et mesquines de rêves, d’obligations, de complaisances secrètes — la moitié du malheu
307 ies, confusions irritantes et mesquines de rêves, d’ obligations, de complaisances secrètes — la moitié du malheur humain s
308 irritantes et mesquines de rêves, d’obligations, de complaisances secrètes — la moitié du malheur humain se résume dans l
309 rêves, d’obligations, de complaisances secrètes —  la moitié du malheur humain se résume dans le mot d’adultère. Malgré tou
310 ètes — la moitié du malheur humain se résume dans le mot d’adultère. Malgré toutes nos littératures — ou peut-être à cause
311 la moitié du malheur humain se résume dans le mot d’ adultère. Malgré toutes nos littératures — ou peut-être à cause d’elle
312 ré toutes nos littératures — ou peut-être à cause d’ elles justement — il peut sembler parfois qu’on n’ait encore rien dit
313 t sembler parfois qu’on n’ait encore rien dit sur la réalité de ce malheur. Et que certaines questions des plus naïves, e
314 arfois qu’on n’ait encore rien dit sur la réalité de ce malheur. Et que certaines questions des plus naïves, en ce domain
315 té plus souvent résolues que posées… Par exemple, le mal constaté, faut-il en rejeter la faute sur l’institution du mariag
316 Par exemple, le mal constaté, faut-il en rejeter la faute sur l’institution du mariage, ou au contraire, sur « quelque ch
317 le mal constaté, faut-il en rejeter la faute sur l’ institution du mariage, ou au contraire, sur « quelque chose » qui la
318 riage, ou au contraire, sur « quelque chose » qui la ruine au cœur même de nos ambitions ? Est-ce vraiment, comme beaucoup
319 , sur « quelque chose » qui la ruine au cœur même de nos ambitions ? Est-ce vraiment, comme beaucoup le pensent, la concep
320 e nos ambitions ? Est-ce vraiment, comme beaucoup le pensent, la conception dite « chrétienne » du mariage qui cause tout
321 ons ? Est-ce vraiment, comme beaucoup le pensent, la conception dite « chrétienne » du mariage qui cause tout notre tourme
322 tourment, ou au contraire, est-ce une conception de l’amour dont on n’a peut-être pas vu qu’elle rend ce lien, dès le pri
323 urment, ou au contraire, est-ce une conception de l’ amour dont on n’a peut-être pas vu qu’elle rend ce lien, dès le princi
324 on n’a peut-être pas vu qu’elle rend ce lien, dès le principe, insupportable ? Je constate que l’Occidental aime au moins
325 dès le principe, insupportable ? Je constate que l’ Occidental aime au moins autant ce qui détruit que ce qui assure « le
326 u moins autant ce qui détruit que ce qui assure «  le bonheur des époux ». D’où peut venir une telle contradiction ? Si le
327 truit que ce qui assure « le bonheur des époux ». D’ où peut venir une telle contradiction ? Si le secret de la crise du ma
328 x ». D’où peut venir une telle contradiction ? Si le secret de la crise du mariage est simplement l’attrait de l’interdit,
329 peut venir une telle contradiction ? Si le secret de la crise du mariage est simplement l’attrait de l’interdit, d’où nous
330 t venir une telle contradiction ? Si le secret de la crise du mariage est simplement l’attrait de l’interdit, d’où nous vi
331 i le secret de la crise du mariage est simplement l’ attrait de l’interdit, d’où nous vient ce goût du malheur ? Quelle idé
332 t de la crise du mariage est simplement l’attrait de l’interdit, d’où nous vient ce goût du malheur ? Quelle idée de l’amo
333 e la crise du mariage est simplement l’attrait de l’ interdit, d’où nous vient ce goût du malheur ? Quelle idée de l’amour
334 u mariage est simplement l’attrait de l’interdit, d’ où nous vient ce goût du malheur ? Quelle idée de l’amour trahit-il ?
335 d’où nous vient ce goût du malheur ? Quelle idée de l’amour trahit-il ? Quel secret de notre existence, de notre esprit,
336 où nous vient ce goût du malheur ? Quelle idée de l’ amour trahit-il ? Quel secret de notre existence, de notre esprit, de
337  ? Quelle idée de l’amour trahit-il ? Quel secret de notre existence, de notre esprit, de notre histoire peut-être ? 2.
338 amour trahit-il ? Quel secret de notre existence, de notre esprit, de notre histoire peut-être ? 2.Le mythe Il exist
339 Quel secret de notre existence, de notre esprit, de notre histoire peut-être ? 2.Le mythe Il existe un grand mythe
340 2.Le mythe Il existe un grand mythe européen de l’adultère : le Roman de Tristan et Iseut. Au travers du désordre ext
341 .Le mythe Il existe un grand mythe européen de l’ adultère : le Roman de Tristan et Iseut. Au travers du désordre extrêm
342 Il existe un grand mythe européen de l’adultère : le Roman de Tristan et Iseut. Au travers du désordre extrême de nos mœur
343 un grand mythe européen de l’adultère : le Roman de Tristan et Iseut. Au travers du désordre extrême de nos mœurs, dans l
344 Tristan et Iseut. Au travers du désordre extrême de nos mœurs, dans la confusion des morales et des immoralismes qui en v
345 Au travers du désordre extrême de nos mœurs, dans la confusion des morales et des immoralismes qui en vivent, aux moments
346 es et des immoralismes qui en vivent, aux moments les plus purs d’un drame, il arrive qu’on voie transparaître en filigrane
347 ralismes qui en vivent, aux moments les plus purs d’ un drame, il arrive qu’on voie transparaître en filigrane cette forme
348 e. Comme une grande image simple, comme une sorte de type primitif de nos tourments les plus complexes. Et de même que pou
349 de image simple, comme une sorte de type primitif de nos tourments les plus complexes. Et de même que pour se tirer des co
350 comme une sorte de type primitif de nos tourments les plus complexes. Et de même que pour se tirer des confusions de notre
351 exes. Et de même que pour se tirer des confusions de notre langue, les poètes ont coutume de rapporter les mots à leurs or
352 que pour se tirer des confusions de notre langue, les poètes ont coutume de rapporter les mots à leurs origines lointaines,
353 onfusions de notre langue, les poètes ont coutume de rapporter les mots à leurs origines lointaines, c’est-à-dire à la cho
354 notre langue, les poètes ont coutume de rapporter les mots à leurs origines lointaines, c’est-à-dire à la chose ou à l’acte
355 mots à leurs origines lointaines, c’est-à-dire à la chose ou à l’acte qu’on pense qu’ils désignaient d’abord, je voudrais
356 origines lointaines, c’est-à-dire à la chose ou à l’ acte qu’on pense qu’ils désignaient d’abord, je voudrais rapporter à c
357 oudrais rapporter à ce mythe certaines confusions de nos mœurs. Étymologie des passions, moins décevante que celle des mot
358 ion. ⁂ Mais d’abord, dira-t-on, est-il exact que le roman de Tristan soit un mythe ? Et dans ce cas, n’est-ce pas détruir
359 ais d’abord, dira-t-on, est-il exact que le roman de Tristan soit un mythe ? Et dans ce cas, n’est-ce pas détruire son cha
360 dans ce cas, n’est-ce pas détruire son charme que d’ essayer de l’analyser ? Nous n’en sommes plus à croire que mythe est s
361 s, n’est-ce pas détruire son charme que d’essayer de l’analyser ? Nous n’en sommes plus à croire que mythe est synonyme d’
362 n’est-ce pas détruire son charme que d’essayer de l’ analyser ? Nous n’en sommes plus à croire que mythe est synonyme d’irr
363 n’en sommes plus à croire que mythe est synonyme d’ irréalité ou d’illusion. Trop de mythes manifestent parmi nous une pui
364 us à croire que mythe est synonyme d’irréalité ou d’ illusion. Trop de mythes manifestent parmi nous une puissance trop inc
365 ythe est synonyme d’irréalité ou d’illusion. Trop de mythes manifestent parmi nous une puissance trop incontestable. Mais
366 parmi nous une puissance trop incontestable. Mais l’ abus que l’on fait du mot oblige à le redéfinir. On pourrait dire d’un
367 une puissance trop incontestable. Mais l’abus que l’ on fait du mot oblige à le redéfinir. On pourrait dire d’une manière g
368 stable. Mais l’abus que l’on fait du mot oblige à le redéfinir. On pourrait dire d’une manière générale qu’un mythe est un
369 it du mot oblige à le redéfinir. On pourrait dire d’ une manière générale qu’un mythe est une histoire, une fable symboliqu
370 e, simple et frappante, résumant un nombre infini de situations plus ou moins analogues. Le mythe permet de saisir d’un co
371 bre infini de situations plus ou moins analogues. Le mythe permet de saisir d’un coup d’œil certains types de relations co
372 tuations plus ou moins analogues. Le mythe permet de saisir d’un coup d’œil certains types de relations constantes, et de
373 lus ou moins analogues. Le mythe permet de saisir d’ un coup d’œil certains types de relations constantes, et de les dégage
374 e permet de saisir d’un coup d’œil certains types de relations constantes, et de les dégager du fouillis des apparences qu
375 d’œil certains types de relations constantes, et de les dégager du fouillis des apparences quotidiennes. Dans un sens plu
376 œil certains types de relations constantes, et de les dégager du fouillis des apparences quotidiennes. Dans un sens plus ét
377 pparences quotidiennes. Dans un sens plus étroit, les mythes traduisent les règles de conduite d’un groupe social ou religi
378 . Dans un sens plus étroit, les mythes traduisent les règles de conduite d’un groupe social ou religieux. Ils procèdent don
379 ens plus étroit, les mythes traduisent les règles de conduite d’un groupe social ou religieux. Ils procèdent donc de l’élé
380 oit, les mythes traduisent les règles de conduite d’ un groupe social ou religieux. Ils procèdent donc de l’élément sacré a
381 un groupe social ou religieux. Ils procèdent donc de l’élément sacré autour duquel s’est constitué le groupe. (Récits symb
382 groupe social ou religieux. Ils procèdent donc de l’ élément sacré autour duquel s’est constitué le groupe. (Récits symboli
383 de l’élément sacré autour duquel s’est constitué le groupe. (Récits symboliques de la vie et de la mort des dieux, légend
384 el s’est constitué le groupe. (Récits symboliques de la vie et de la mort des dieux, légendes expliquant les sacrifices ou
385 s’est constitué le groupe. (Récits symboliques de la vie et de la mort des dieux, légendes expliquant les sacrifices ou l’
386 titué le groupe. (Récits symboliques de la vie et de la mort des dieux, légendes expliquant les sacrifices ou l’origine de
387 ué le groupe. (Récits symboliques de la vie et de la mort des dieux, légendes expliquant les sacrifices ou l’origine des t
388 vie et de la mort des dieux, légendes expliquant les sacrifices ou l’origine des tabous, etc.) On l’a remarqué souvent : u
389 des dieux, légendes expliquant les sacrifices ou l’ origine des tabous, etc.) On l’a remarqué souvent : un mythe n’a pas d
390 les sacrifices ou l’origine des tabous, etc.) On l’ a remarqué souvent : un mythe n’a pas d’auteur. Son origine doit être
391 etc.) On l’a remarqué souvent : un mythe n’a pas d’ auteur. Son origine doit être obscure. Et son sens même l’est en parti
392 . Son origine doit être obscure. Et son sens même l’ est en partie. Il se présente comme l’expression tout anonyme de réali
393 n sens même l’est en partie. Il se présente comme l’ expression tout anonyme de réalités collectives, ou plus exactement :
394 e. Il se présente comme l’expression tout anonyme de réalités collectives, ou plus exactement : communes. L’œuvre d’art — 
395 lités collectives, ou plus exactement : communes. L’ œuvre d’art — poème, conte ou roman — se distingue donc radicalement d
396 mythe. Sa valeur ne relève en effet que du talent de son créateur. Ce qui importe en elle, c’est justement ce qui n’import
397 n elle, c’est justement ce qui n’importe pas dans le cas du mythe : sa « beauté », ou sa « vraisemblance », et toutes ses
398 , ou sa « vraisemblance », et toutes ses qualités de réussite singulière (originalité, habileté, style, etc.). Mais le ca
399 lière (originalité, habileté, style, etc.). Mais le caractère le plus profond du mythe, c’est le pouvoir qu’il prend sur
400 alité, habileté, style, etc.). Mais le caractère le plus profond du mythe, c’est le pouvoir qu’il prend sur nous, général
401 Mais le caractère le plus profond du mythe, c’est le pouvoir qu’il prend sur nous, généralement à notre insu. Ce qui fait
402 mme telle, n’a pas à proprement parler un pouvoir de contrainte sur le public. Si belle et puissante qu’elle soit, on peut
403 à proprement parler un pouvoir de contrainte sur le public. Si belle et puissante qu’elle soit, on peut toujours la criti
404 belle et puissante qu’elle soit, on peut toujours la critiquer, ou la goûter pour des raisons individuelles. Il n’en va pa
405 e qu’elle soit, on peut toujours la critiquer, ou la goûter pour des raisons individuelles. Il n’en va pas de même pour le
406 aisons individuelles. Il n’en va pas de même pour le mythe : son énoncé désarme toute critique, réduit au silence la raiso
407 énoncé désarme toute critique, réduit au silence la raison, ou tout au moins, la rend inefficace. Or je me propose d’envi
408 e, réduit au silence la raison, ou tout au moins, la rend inefficace. Or je me propose d’envisager Tristan non point comme
409 ut au moins, la rend inefficace. Or je me propose d’ envisager Tristan non point comme œuvre littéraire, mais comme type de
410 e œuvre littéraire, mais comme type des relations de l’homme et de la femme dans un groupe historique donné : l’élite soci
411 uvre littéraire, mais comme type des relations de l’ homme et de la femme dans un groupe historique donné : l’élite sociale
412 aire, mais comme type des relations de l’homme et de la femme dans un groupe historique donné : l’élite sociale, la sociét
413 e, mais comme type des relations de l’homme et de la femme dans un groupe historique donné : l’élite sociale, la société c
414 et de la femme dans un groupe historique donné : l’ élite sociale, la société courtoise et pénétrée de chevalerie du xiie
415 ans un groupe historique donné : l’élite sociale, la société courtoise et pénétrée de chevalerie du xiie et du xiiie siè
416 l’élite sociale, la société courtoise et pénétrée de chevalerie du xiie et du xiiie siècle. Ce groupe est à vrai dire di
417 ngtemps. Pourtant ses lois sont encore les nôtres d’ une manière secrète et diffuse. Profanées et reniées par nos codes off
418 iées par nos codes officiels, elles sont devenues d’ autant plus contraignantes qu’elles n’ont plus de pouvoir que sur nos
419 d’autant plus contraignantes qu’elles n’ont plus de pouvoir que sur nos rêves. ⁂ Bien des traits de la légende de Tristan
420 s de pouvoir que sur nos rêves. ⁂ Bien des traits de la légende de Tristan sont de ceux qui signalent un mythe. Et d’abord
421 e pouvoir que sur nos rêves. ⁂ Bien des traits de la légende de Tristan sont de ceux qui signalent un mythe. Et d’abord le
422 ue sur nos rêves. ⁂ Bien des traits de la légende de Tristan sont de ceux qui signalent un mythe. Et d’abord le fait que l
423 . ⁂ Bien des traits de la légende de Tristan sont de ceux qui signalent un mythe. Et d’abord le fait que l’auteur — à supp
424 n sont de ceux qui signalent un mythe. Et d’abord le fait que l’auteur — à supposer qu’il y en eût un, et un seul — nous e
425 ux qui signalent un mythe. Et d’abord le fait que l’ auteur — à supposer qu’il y en eût un, et un seul — nous est totalemen
426 eût un, et un seul — nous est totalement inconnu. Les cinq versions « originales » qui nous restent sont des remaniements a
427 ui nous restent sont des remaniements artistiques d’ un archétype dont on n’a pu trouver la moindre trace. Un autre aspect
428 artistiques d’un archétype dont on n’a pu trouver la moindre trace. Un autre aspect mythique de la légende de Tristan, c’e
429 rouver la moindre trace. Un autre aspect mythique de la légende de Tristan, c’est l’élément sacré qu’elle utilise (Appendi
430 ver la moindre trace. Un autre aspect mythique de la légende de Tristan, c’est l’élément sacré qu’elle utilise (Appendice
431 dre trace. Un autre aspect mythique de la légende de Tristan, c’est l’élément sacré qu’elle utilise (Appendice 1). Le prog
432 e aspect mythique de la légende de Tristan, c’est l’ élément sacré qu’elle utilise (Appendice 1). Le progrès de l’action, e
433 st l’élément sacré qu’elle utilise (Appendice 1). Le progrès de l’action, et les effets qu’elle devait exercer sur l’audit
434 t sacré qu’elle utilise (Appendice 1). Le progrès de l’action, et les effets qu’elle devait exercer sur l’auditeur, dépend
435 acré qu’elle utilise (Appendice 1). Le progrès de l’ action, et les effets qu’elle devait exercer sur l’auditeur, dépendent
436 utilise (Appendice 1). Le progrès de l’action, et les effets qu’elle devait exercer sur l’auditeur, dépendent dans une cert
437 ’action, et les effets qu’elle devait exercer sur l’ auditeur, dépendent dans une certaine mesure (que nous aurons à précis
438 une certaine mesure (que nous aurons à préciser) d’ un ensemble de règles et de cérémonies qui n’est autre que la coutume
439 mesure (que nous aurons à préciser) d’un ensemble de règles et de cérémonies qui n’est autre que la coutume de la chevaler
440 ous aurons à préciser) d’un ensemble de règles et de cérémonies qui n’est autre que la coutume de la chevalerie médiévale.
441 le de règles et de cérémonies qui n’est autre que la coutume de la chevalerie médiévale. Or les « ordres » de chevalerie f
442 s et de cérémonies qui n’est autre que la coutume de la chevalerie médiévale. Or les « ordres » de chevalerie furent souve
443 t de cérémonies qui n’est autre que la coutume de la chevalerie médiévale. Or les « ordres » de chevalerie furent souvent
444 tre que la coutume de la chevalerie médiévale. Or les « ordres » de chevalerie furent souvent appelés « religions ». Chaste
445 ume de la chevalerie médiévale. Or les « ordres » de chevalerie furent souvent appelés « religions ». Chastellain, chroniq
446 t appelés « religions ». Chastellain, chroniqueur de la Bourgogne, nomme ainsi l’ordre de la Toison d’or (dernier en date)
447 ppelés « religions ». Chastellain, chroniqueur de la Bourgogne, nomme ainsi l’ordre de la Toison d’or (dernier en date), e
448 tellain, chroniqueur de la Bourgogne, nomme ainsi l’ ordre de la Toison d’or (dernier en date), et il en parle comme d’un m
449 chroniqueur de la Bourgogne, nomme ainsi l’ordre de la Toison d’or (dernier en date), et il en parle comme d’un mystère s
450 roniqueur de la Bourgogne, nomme ainsi l’ordre de la Toison d’or (dernier en date), et il en parle comme d’un mystère sacr
451 de la Bourgogne, nomme ainsi l’ordre de la Toison d’ or (dernier en date), et il en parle comme d’un mystère sacré, en un s
452 ison d’or (dernier en date), et il en parle comme d’ un mystère sacré, en un siècle où pourtant la chevalerie n’était plus
453 omme d’un mystère sacré, en un siècle où pourtant la chevalerie n’était plus guère qu’une survivance (Appendice 2). Enfin
454 plus guère qu’une survivance (Appendice 2). Enfin la nature même de l’obscurité que nous découvrirons dans la légende, dén
455 ne survivance (Appendice 2). Enfin la nature même de l’obscurité que nous découvrirons dans la légende, dénote sa parenté
456 survivance (Appendice 2). Enfin la nature même de l’ obscurité que nous découvrirons dans la légende, dénote sa parenté pro
457 re même de l’obscurité que nous découvrirons dans la légende, dénote sa parenté profonde avec le mythe. L’obscurité du myt
458 dans la légende, dénote sa parenté profonde avec le mythe. L’obscurité du mythe en général ne réside pas dans sa forme d’
459 égende, dénote sa parenté profonde avec le mythe. L’ obscurité du mythe en général ne réside pas dans sa forme d’expression
460 é du mythe en général ne réside pas dans sa forme d’ expression. (Ce serait ici le langage du poème : or on sait qu’il est
461 de pas dans sa forme d’expression. (Ce serait ici le langage du poème : or on sait qu’il est des plus simples.) Elle tient
462 s plus simples.) Elle tient d’une part au mystère de son origine, et d’autre part à l’importance vitale des faits que le m
463 part au mystère de son origine, et d’autre part à l’ importance vitale des faits que le mythe symbolise. Si ces faits n’éta
464 d’autre part à l’importance vitale des faits que le mythe symbolise. Si ces faits n’étaient pas obscurs, ou s’il n’y avai
465 érêt à obscurcir leur origine et leur portée pour les soustraire à la critique, il n’y aurait pas besoin de mythe. On pourr
466 leur origine et leur portée pour les soustraire à la critique, il n’y aurait pas besoin de mythe. On pourrait se contenter
467 oustraire à la critique, il n’y aurait pas besoin de mythe. On pourrait se contenter d’une loi, d’un traité de morale, ou
468 ait pas besoin de mythe. On pourrait se contenter d’ une loi, d’un traité de morale, ou même d’une historiette jouant le rô
469 oin de mythe. On pourrait se contenter d’une loi, d’ un traité de morale, ou même d’une historiette jouant le rôle de résum
470 . On pourrait se contenter d’une loi, d’un traité de morale, ou même d’une historiette jouant le rôle de résumé mnémotechn
471 ntenter d’une loi, d’un traité de morale, ou même d’ une historiette jouant le rôle de résumé mnémotechnique. Point de myth
472 raité de morale, ou même d’une historiette jouant le rôle de résumé mnémotechnique. Point de mythe tant qu’il est loisible
473 morale, ou même d’une historiette jouant le rôle de résumé mnémotechnique. Point de mythe tant qu’il est loisible de s’en
474 te jouant le rôle de résumé mnémotechnique. Point de mythe tant qu’il est loisible de s’en tenir aux évidences et de les e
475 technique. Point de mythe tant qu’il est loisible de s’en tenir aux évidences et de les exprimer d’une manière manifeste o
476 qu’il est loisible de s’en tenir aux évidences et de les exprimer d’une manière manifeste ou directe. Au contraire, le myt
477 il est loisible de s’en tenir aux évidences et de les exprimer d’une manière manifeste ou directe. Au contraire, le mythe p
478 le de s’en tenir aux évidences et de les exprimer d’ une manière manifeste ou directe. Au contraire, le mythe paraît lorsqu
479 d’une manière manifeste ou directe. Au contraire, le mythe paraît lorsqu’il serait dangereux ou impossible d’avouer claire
480 e paraît lorsqu’il serait dangereux ou impossible d’ avouer clairement un certain nombre de faits sociaux ou religieux, ou
481 impossible d’avouer clairement un certain nombre de faits sociaux ou religieux, ou de relations affectives, que l’on tien
482 certain nombre de faits sociaux ou religieux, ou de relations affectives, que l’on tient cependant à conserver, ou qu’il
483 aux ou religieux, ou de relations affectives, que l’ on tient cependant à conserver, ou qu’il est impossible de détruire. N
484 nt cependant à conserver, ou qu’il est impossible de détruire. Nous n’avons plus besoin de mythes, par exemple, pour expri
485 impossible de détruire. Nous n’avons plus besoin de mythes, par exemple, pour exprimer les vérités de la science : nous l
486 plus besoin de mythes, par exemple, pour exprimer les vérités de la science : nous les considérons en effet d’une manière p
487 de mythes, par exemple, pour exprimer les vérités de la science : nous les considérons en effet d’une manière parfaitement
488 mythes, par exemple, pour exprimer les vérités de la science : nous les considérons en effet d’une manière parfaitement « 
489 e, pour exprimer les vérités de la science : nous les considérons en effet d’une manière parfaitement « profane », et elles
490 tés de la science : nous les considérons en effet d’ une manière parfaitement « profane », et elles ont donc tout à gagner
491 nt « profane », et elles ont donc tout à gagner à la critique individuelle. Mais nous avons besoin d’un mythe pour exprime
492 la critique individuelle. Mais nous avons besoin d’ un mythe pour exprimer le fait obscur et inavouable que la passion est
493 . Mais nous avons besoin d’un mythe pour exprimer le fait obscur et inavouable que la passion est liée à la mort, et qu’el
494 he pour exprimer le fait obscur et inavouable que la passion est liée à la mort, et qu’elle entraîne la destruction pour c
495 it obscur et inavouable que la passion est liée à la mort, et qu’elle entraîne la destruction pour ceux qui s’y abandonnen
496 a passion est liée à la mort, et qu’elle entraîne la destruction pour ceux qui s’y abandonnent de toutes leurs forces. C’e
497 aîne la destruction pour ceux qui s’y abandonnent de toutes leurs forces. C’est que nous voulons sauver cette passion, et
498 ndant que nos morales officielles et notre raison les condamnent. L’obscurité du mythe nous met donc en mesure d’accueillir
499 rales officielles et notre raison les condamnent. L’ obscurité du mythe nous met donc en mesure d’accueillir son contenu dé
500 ent. L’obscurité du mythe nous met donc en mesure d’ accueillir son contenu déguisé et d’en jouir par l’imagination, sans e
501 onc en mesure d’accueillir son contenu déguisé et d’ en jouir par l’imagination, sans en prendre toutefois une conscience a
502 ’accueillir son contenu déguisé et d’en jouir par l’ imagination, sans en prendre toutefois une conscience assez claire pou
503 tefois une conscience assez claire pour qu’éclate la contradiction. Ainsi se trouvent mises à l’abri de la critique certai
504 clate la contradiction. Ainsi se trouvent mises à l’ abri de la critique certaines réalités humaines que nous sentons ou pr
505 a contradiction. Ainsi se trouvent mises à l’abri de la critique certaines réalités humaines que nous sentons ou pressento
506 ontradiction. Ainsi se trouvent mises à l’abri de la critique certaines réalités humaines que nous sentons ou pressentons
507 es que nous sentons ou pressentons fondamentales. Le mythe exprime ces réalités, dans la mesure où notre instinct l’exige,
508 ondamentales. Le mythe exprime ces réalités, dans la mesure où notre instinct l’exige, mais il les voile aussi dans la mes
509 me ces réalités, dans la mesure où notre instinct l’ exige, mais il les voile aussi dans la mesure où le grand jour de la r
510 dans la mesure où notre instinct l’exige, mais il les voile aussi dans la mesure où le grand jour de la raison les menacera
511 re instinct l’exige, mais il les voile aussi dans la mesure où le grand jour de la raison les menacerait2. ⁂ D’origine inc
512 ’exige, mais il les voile aussi dans la mesure où le grand jour de la raison les menacerait2. ⁂ D’origine inconnue ou mal
513 l les voile aussi dans la mesure où le grand jour de la raison les menacerait2. ⁂ D’origine inconnue ou mal connue — de ca
514 es voile aussi dans la mesure où le grand jour de la raison les menacerait2. ⁂ D’origine inconnue ou mal connue — de carac
515 ussi dans la mesure où le grand jour de la raison les menacerait2. ⁂ D’origine inconnue ou mal connue — de caractère primit
516 où le grand jour de la raison les menacerait2. ⁂ D’ origine inconnue ou mal connue — de caractère primitivement sacré — vo
517 menacerait2. ⁂ D’origine inconnue ou mal connue —  de caractère primitivement sacré — voilant le secret qu’il exprime, le r
518 nnue — de caractère primitivement sacré — voilant le secret qu’il exprime, le roman mythique de Tristan posséderait-il au
519 tivement sacré — voilant le secret qu’il exprime, le roman mythique de Tristan posséderait-il au même degré les qualités c
520 oilant le secret qu’il exprime, le roman mythique de Tristan posséderait-il au même degré les qualités contraignantes d’un
521 mythique de Tristan posséderait-il au même degré les qualités contraignantes d’un vrai mythe ? Cette question ne peut être
522 rait-il au même degré les qualités contraignantes d’ un vrai mythe ? Cette question ne peut être esquivée. Elle nous porte
523 esquivée. Elle nous porte au cœur du problème et de son actualité. Précisons que les règles chevaleresques qui jouaient b
524 ur du problème et de son actualité. Précisons que les règles chevaleresques qui jouaient bel et bien au xiiie siècle un rô
525 qui jouaient bel et bien au xiiie siècle un rôle de contrainte absolue, n’interviennent dans le roman qu’à titre d’obstac
526 rôle de contrainte absolue, n’interviennent dans le roman qu’à titre d’obstacle mythique et de figures rituelles de rhéto
527 absolue, n’interviennent dans le roman qu’à titre d’ obstacle mythique et de figures rituelles de rhétorique. Sans elles, l
528 t dans le roman qu’à titre d’obstacle mythique et de figures rituelles de rhétorique. Sans elles, la fable n’aurait pas tr
529 titre d’obstacle mythique et de figures rituelles de rhétorique. Sans elles, la fable n’aurait pas trouvé ses prétextes à
530 t de figures rituelles de rhétorique. Sans elles, la fable n’aurait pas trouvé ses prétextes à rebondissements, et surtout
531 r que ces « cérémonies » sociales sont des moyens de faire admettre un contenu antisocial, qui est la passion. Le mot « co
532 de faire admettre un contenu antisocial, qui est la passion. Le mot « contenu » prend ici toute sa force : la passion de
533 mettre un contenu antisocial, qui est la passion. Le mot « contenu » prend ici toute sa force : la passion de Tristan et d
534 on. Le mot « contenu » prend ici toute sa force : la passion de Tristan et d’Iseut est littéralement « contenue » par les
535 « contenu » prend ici toute sa force : la passion de Tristan et d’Iseut est littéralement « contenue » par les règles de l
536 end ici toute sa force : la passion de Tristan et d’ Iseut est littéralement « contenue » par les règles de la chevalerie.
537 tan et d’Iseut est littéralement « contenue » par les règles de la chevalerie. C’est à cette condition seulement qu’elle po
538 eut est littéralement « contenue » par les règles de la chevalerie. C’est à cette condition seulement qu’elle pourra s’exp
539 est littéralement « contenue » par les règles de la chevalerie. C’est à cette condition seulement qu’elle pourra s’exprim
540 ondition seulement qu’elle pourra s’exprimer dans le demi-jour du mythe. Car en tant que passion qui veut la Nuit et qui t
541 i-jour du mythe. Car en tant que passion qui veut la Nuit et qui triomphe dans une Mort transfigurante, elle représente po
542 e menace violemment intolérable. Il faut donc que les groupes constitués soient capables de lui opposer une structure forte
543 t donc que les groupes constitués soient capables de lui opposer une structure fortement charpentée, pour qu’elle trouve l
544 ructure fortement charpentée, pour qu’elle trouve l’ occasion de s’extérioriser sans causer les pires dégâts. Que, par la s
545 tement charpentée, pour qu’elle trouve l’occasion de s’extérioriser sans causer les pires dégâts. Que, par la suite, le li
546 e trouve l’occasion de s’extérioriser sans causer les pires dégâts. Que, par la suite, le lien social vienne à faiblir, ou
547 térioriser sans causer les pires dégâts. Que, par la suite, le lien social vienne à faiblir, ou que le groupe soit dissoci
548 sans causer les pires dégâts. Que, par la suite, le lien social vienne à faiblir, ou que le groupe soit dissocié, le myth
549 la suite, le lien social vienne à faiblir, ou que le groupe soit dissocié, le mythe cessera d’être un mythe au sens strict
550 vienne à faiblir, ou que le groupe soit dissocié, le mythe cessera d’être un mythe au sens strict. Mais ce qu’il aura perd
551 ou que le groupe soit dissocié, le mythe cessera d’ être un mythe au sens strict. Mais ce qu’il aura perdu en force contra
552 il aura perdu en force contraignante et en moyens de se communiquer sous une forme voilée et admissible, il le retrouvera
553 mmuniquer sous une forme voilée et admissible, il le retrouvera en influence souterraine et en violence anarchisante. À me
554 erraine et en violence anarchisante. À mesure que la chevalerie, même sous sa forme profanée de savoir-vivre — les usages
555 re que la chevalerie, même sous sa forme profanée de savoir-vivre — les usages qu’il faut observer si l’on veut être un ge
556 ie, même sous sa forme profanée de savoir-vivre —  les usages qu’il faut observer si l’on veut être un gentleman — perdra se
557 savoir-vivre — les usages qu’il faut observer si l’ on veut être un gentleman — perdra ses dernières vertus, la passion « 
558 être un gentleman — perdra ses dernières vertus, la passion « contenue » dans le mythe primitif se répandra dans la vie q
559 es dernières vertus, la passion « contenue » dans le mythe primitif se répandra dans la vie quotidienne, envahira le subco
560 ontenue » dans le mythe primitif se répandra dans la vie quotidienne, envahira le subconscient, appellera de nouvelles con
561 tif se répandra dans la vie quotidienne, envahira le subconscient, appellera de nouvelles contraintes, se les inventera au
562 quotidienne, envahira le subconscient, appellera de nouvelles contraintes, se les inventera au besoin… Car nous verrons q
563 conscient, appellera de nouvelles contraintes, se les inventera au besoin… Car nous verrons que ce n’est pas seulement la n
564 soin… Car nous verrons que ce n’est pas seulement la nature de la société, mais l’ardeur même de la sombre passion qui exi
565 nous verrons que ce n’est pas seulement la nature de la société, mais l’ardeur même de la sombre passion qui exige un aveu
566 s verrons que ce n’est pas seulement la nature de la société, mais l’ardeur même de la sombre passion qui exige un aveu ma
567 n’est pas seulement la nature de la société, mais l’ ardeur même de la sombre passion qui exige un aveu masqué. Le mythe, a
568 ement la nature de la société, mais l’ardeur même de la sombre passion qui exige un aveu masqué. Le mythe, au sens strict
569 nt la nature de la société, mais l’ardeur même de la sombre passion qui exige un aveu masqué. Le mythe, au sens strict du
570 me de la sombre passion qui exige un aveu masqué. Le mythe, au sens strict du terme, se constitua au xiie siècle, c’est-à
571 au xiie siècle, c’est-à-dire dans une période où les élites faisaient un vaste effort de mise en ordre sociale et morale.
572 e période où les élites faisaient un vaste effort de mise en ordre sociale et morale. Il s’agissait de « contenir », préci
573 de mise en ordre sociale et morale. Il s’agissait de « contenir », précisément, les poussées de l’instinct destructeur : c
574 rale. Il s’agissait de « contenir », précisément, les poussées de l’instinct destructeur : car la religion, en l’attaquant,
575 issait de « contenir », précisément, les poussées de l’instinct destructeur : car la religion, en l’attaquant, l’exaspérai
576 ait de « contenir », précisément, les poussées de l’ instinct destructeur : car la religion, en l’attaquant, l’exaspérait.
577 ent, les poussées de l’instinct destructeur : car la religion, en l’attaquant, l’exaspérait. Les chroniqueurs, les sermons
578 s de l’instinct destructeur : car la religion, en l’ attaquant, l’exaspérait. Les chroniqueurs, les sermons et les satires
579 ct destructeur : car la religion, en l’attaquant, l’ exaspérait. Les chroniqueurs, les sermons et les satires de ce siècle
580  : car la religion, en l’attaquant, l’exaspérait. Les chroniqueurs, les sermons et les satires de ce siècle nous révèlent q
581 , en l’attaquant, l’exaspérait. Les chroniqueurs, les sermons et les satires de ce siècle nous révèlent qu’il connut une pr
582 t, l’exaspérait. Les chroniqueurs, les sermons et les satires de ce siècle nous révèlent qu’il connut une première « crise
583 ait. Les chroniqueurs, les sermons et les satires de ce siècle nous révèlent qu’il connut une première « crise du mariage 
584 se du mariage ». Elle appelait une réaction vive. Le succès du Roman de Tristan fut donc d’ordonner la passion dans un cad
585 le appelait une réaction vive. Le succès du Roman de Tristan fut donc d’ordonner la passion dans un cadre où elle pût s’ex
586 tion vive. Le succès du Roman de Tristan fut donc d’ ordonner la passion dans un cadre où elle pût s’exprimer en satisfacti
587 Le succès du Roman de Tristan fut donc d’ordonner la passion dans un cadre où elle pût s’exprimer en satisfactions symboli
588 t s’exprimer en satisfactions symboliques. (Ainsi l’ Église avait « compris » le paganisme dans ses rites.) Or si ce cadre
589 ns symboliques. (Ainsi l’Église avait « compris » le paganisme dans ses rites.) Or si ce cadre disparaît, cette passion n’
590 as moins. Elle est toujours aussi dangereuse pour la vie de la société. Elle tend toujours à provoquer, de la part de la s
591 s. Elle est toujours aussi dangereuse pour la vie de la société. Elle tend toujours à provoquer, de la part de la société,
592 Elle est toujours aussi dangereuse pour la vie de la société. Elle tend toujours à provoquer, de la part de la société, un
593 té. Elle tend toujours à provoquer, de la part de la société, une mise en ordre équivalente. D’où la permanence historique
594 art de la société, une mise en ordre équivalente. D’ où la permanence historique non point du mythe sous sa forme première,
595 e la société, une mise en ordre équivalente. D’où la permanence historique non point du mythe sous sa forme première, mais
596 e non point du mythe sous sa forme première, mais de l’exigence mythique à laquelle répondait le Roman. Élargissant notre
597 on point du mythe sous sa forme première, mais de l’ exigence mythique à laquelle répondait le Roman. Élargissant notre déf
598 mais de l’exigence mythique à laquelle répondait le Roman. Élargissant notre définition, nous appellerons mythe, désormai
599 us appellerons mythe, désormais, cette permanence d’ un type de relations et des réactions qu’il provoque. Le mythe de Tris
600 rons mythe, désormais, cette permanence d’un type de relations et des réactions qu’il provoque. Le mythe de Tristan et Ise
601 ype de relations et des réactions qu’il provoque. Le mythe de Tristan et Iseut, ce ne sera plus seulement le Roman, mais l
602 lations et des réactions qu’il provoque. Le mythe de Tristan et Iseut, ce ne sera plus seulement le Roman, mais le phénomè
603 he de Tristan et Iseut, ce ne sera plus seulement le Roman, mais le phénomène qu’il illustre, et dont l’influence n’a pas
604 t Iseut, ce ne sera plus seulement le Roman, mais le phénomène qu’il illustre, et dont l’influence n’a pas cessé de s’éten
605 Roman, mais le phénomène qu’il illustre, et dont l’ influence n’a pas cessé de s’étendre jusqu’à nos jours. Passion de la
606 qu’il illustre, et dont l’influence n’a pas cessé de s’étendre jusqu’à nos jours. Passion de la nature obscure, dynamisme
607 pas cessé de s’étendre jusqu’à nos jours. Passion de la nature obscure, dynamisme excité par l’esprit, possibilité préform
608 cessé de s’étendre jusqu’à nos jours. Passion de la nature obscure, dynamisme excité par l’esprit, possibilité préformée
609 assion de la nature obscure, dynamisme excité par l’ esprit, possibilité préformée à la recherche d’une contrainte qui l’ex
610 isme excité par l’esprit, possibilité préformée à la recherche d’une contrainte qui l’exalte, charme, terreur ou idéal : t
611 ar l’esprit, possibilité préformée à la recherche d’ une contrainte qui l’exalte, charme, terreur ou idéal : tel est le myt
612 ité préformée à la recherche d’une contrainte qui l’ exalte, charme, terreur ou idéal : tel est le mythe qui nous tourmente
613 qui l’exalte, charme, terreur ou idéal : tel est le mythe qui nous tourmente. Qu’il ait perdu sa forme primitive voilà pr
614 perdu sa forme primitive voilà précisément ce qui le rend si dangereux. Les mythes déchus deviennent vénéneux comme les vé
615 ve voilà précisément ce qui le rend si dangereux. Les mythes déchus deviennent vénéneux comme les vérités mortes dont parle
616 reux. Les mythes déchus deviennent vénéneux comme les vérités mortes dont parle Nietzsche. 3.Actualité du mythe ; raison
617 arle Nietzsche. 3.Actualité du mythe ; raisons de notre analyse Nul besoin d’avoir lu le Tristan de Béroul, ou celui
618 du mythe ; raisons de notre analyse Nul besoin d’ avoir lu le Tristan de Béroul, ou celui de M. Bédier, ni d’avoir enten
619 raisons de notre analyse Nul besoin d’avoir lu le Tristan de Béroul, ou celui de M. Bédier, ni d’avoir entendu l’opéra
620 besoin d’avoir lu le Tristan de Béroul, ou celui de M. Bédier, ni d’avoir entendu l’opéra de Wagner, pour subir dans la v
621 u le Tristan de Béroul, ou celui de M. Bédier, ni d’ avoir entendu l’opéra de Wagner, pour subir dans la vie quotidienne l’
622 Béroul, ou celui de M. Bédier, ni d’avoir entendu l’ opéra de Wagner, pour subir dans la vie quotidienne l’empire nostalgiq
623 ou celui de M. Bédier, ni d’avoir entendu l’opéra de Wagner, pour subir dans la vie quotidienne l’empire nostalgique d’un
624 ’avoir entendu l’opéra de Wagner, pour subir dans la vie quotidienne l’empire nostalgique d’un tel mythe. Il se trahit dan
625 éra de Wagner, pour subir dans la vie quotidienne l’ empire nostalgique d’un tel mythe. Il se trahit dans la plupart de nos
626 ubir dans la vie quotidienne l’empire nostalgique d’ un tel mythe. Il se trahit dans la plupart de nos romans et de nos fil
627 he. Il se trahit dans la plupart de nos romans et de nos films, dans leurs succès auprès des masses, dans les complaisance
628 films, dans leurs succès auprès des masses, dans les complaisances qu’ils réveillent au cœur des bourgeois, des poètes, de
629 poètes, des mal mariés, des midinettes qui rêvent d’ amours miraculeuses. Le mythe agit partout où la passion est rêvée com
630 des midinettes qui rêvent d’amours miraculeuses. Le mythe agit partout où la passion est rêvée comme un idéal, non point
631 t d’amours miraculeuses. Le mythe agit partout où la passion est rêvée comme un idéal, non point redoutée comme une fièvre
632 rophe, et non point comme une catastrophe. Il vit de la vie même de ceux qui croient que l’amour est une destinée (c’était
633 he, et non point comme une catastrophe. Il vit de la vie même de ceux qui croient que l’amour est une destinée (c’était le
634 oint comme une catastrophe. Il vit de la vie même de ceux qui croient que l’amour est une destinée (c’était le philtre du
635 he. Il vit de la vie même de ceux qui croient que l’ amour est une destinée (c’était le philtre du Roman) ; qu’il fond sur
636 qui croient que l’amour est une destinée (c’était le philtre du Roman) ; qu’il fond sur l’homme impuissant et ravi pour le
637 ée (c’était le philtre du Roman) ; qu’il fond sur l’ homme impuissant et ravi pour le consumer d’un feu pur ; et qu’il est
638  ; qu’il fond sur l’homme impuissant et ravi pour le consumer d’un feu pur ; et qu’il est plus fort et plus vrai que le bo
639 d sur l’homme impuissant et ravi pour le consumer d’ un feu pur ; et qu’il est plus fort et plus vrai que le bonheur, la so
640 feu pur ; et qu’il est plus fort et plus vrai que le bonheur, la société et la morale. Il vit de la vie même du romantisme
641 qu’il est plus fort et plus vrai que le bonheur, la société et la morale. Il vit de la vie même du romantisme en nous ; i
642 s fort et plus vrai que le bonheur, la société et la morale. Il vit de la vie même du romantisme en nous ; il est le grand
643 i que le bonheur, la société et la morale. Il vit de la vie même du romantisme en nous ; il est le grand mystère de cette
644 ue le bonheur, la société et la morale. Il vit de la vie même du romantisme en nous ; il est le grand mystère de cette rel
645 vit de la vie même du romantisme en nous ; il est le grand mystère de cette religion dont les poètes du siècle passé se fi
646 e du romantisme en nous ; il est le grand mystère de cette religion dont les poètes du siècle passé se firent les prêtres
647  ; il est le grand mystère de cette religion dont les poètes du siècle passé se firent les prêtres et les inspirés. De cett
648 eligion dont les poètes du siècle passé se firent les prêtres et les inspirés. De cette influence et de sa nature mythique,
649 s poètes du siècle passé se firent les prêtres et les inspirés. De cette influence et de sa nature mythique, la preuve est
650 ècle passé se firent les prêtres et les inspirés. De cette influence et de sa nature mythique, la preuve est d’ailleurs im
651 es prêtres et les inspirés. De cette influence et de sa nature mythique, la preuve est d’ailleurs immédiate. Elle nous ser
652 rés. De cette influence et de sa nature mythique, la preuve est d’ailleurs immédiate. Elle nous sera donnée ici même par u
653 ine répugnance du lecteur à envisager mon projet. Le Roman de Tristan nous est « sacré » dans la mesure exacte où l’on est
654 nance du lecteur à envisager mon projet. Le Roman de Tristan nous est « sacré » dans la mesure exacte où l’on estimera que
655 ojet. Le Roman de Tristan nous est « sacré » dans la mesure exacte où l’on estimera que je commets un « sacrilège » en ten
656 istan nous est « sacré » dans la mesure exacte où l’ on estimera que je commets un « sacrilège » en tentant de l’analyser.
657 timera que je commets un « sacrilège » en tentant de l’analyser. Certes, ce reproche de sacrilège revêt alors un sens bien
658 era que je commets un « sacrilège » en tentant de l’ analyser. Certes, ce reproche de sacrilège revêt alors un sens bien an
659 e » en tentant de l’analyser. Certes, ce reproche de sacrilège revêt alors un sens bien anodin, si l’on songe qu’il se tra
660 de sacrilège revêt alors un sens bien anodin, si l’ on songe qu’il se traduisait, dans les sociétés primitives, non par ce
661 n anodin, si l’on songe qu’il se traduisait, dans les sociétés primitives, non par cette répugnance que je prévois, mais pa
662 non par cette répugnance que je prévois, mais par la mise à mort du coupable. Le sacré qui entre ici en jeu n’est plus qu’
663 je prévois, mais par la mise à mort du coupable. Le sacré qui entre ici en jeu n’est plus qu’une survivance obscure et dé
664 nce obscure et déprimée. Je ne courrai donc guère d’ autre risque que celui de voir le lecteur fermer le volume à cette pag
665 Je ne courrai donc guère d’autre risque que celui de voir le lecteur fermer le volume à cette page. (Et certes, le sens in
666 urrai donc guère d’autre risque que celui de voir le lecteur fermer le volume à cette page. (Et certes, le sens inconscien
667 ’autre risque que celui de voir le lecteur fermer le volume à cette page. (Et certes, le sens inconscient d’un tel geste n
668 ecteur fermer le volume à cette page. (Et certes, le sens inconscient d’un tel geste n’est rien moins que la mise à mort d
669 ume à cette page. (Et certes, le sens inconscient d’ un tel geste n’est rien moins que la mise à mort de l’auteur. Pourtant
670 s inconscient d’un tel geste n’est rien moins que la mise à mort de l’auteur. Pourtant il demeure sans effet). Mais si tu
671 ’un tel geste n’est rien moins que la mise à mort de l’auteur. Pourtant il demeure sans effet). Mais si tu m’épargnes, ô l
672 tel geste n’est rien moins que la mise à mort de l’ auteur. Pourtant il demeure sans effet). Mais si tu m’épargnes, ô lect
673 ô lecteur ! faut-il croire que cela signifie que la passion n’est point sacrée pour toi ? Ou simplement que les hommes d’
674 n n’est point sacrée pour toi ? Ou simplement que les hommes d’aujourd’hui ne sont pas moins débiles dans leurs passions qu
675 nt sacrée pour toi ? Ou simplement que les hommes d’ aujourd’hui ne sont pas moins débiles dans leurs passions que dans leu
676 débiles dans leurs passions que dans leurs gestes de réprobation ? À défaut d’ennemis déclarés, où sera le courage que l’o
677 s que dans leurs gestes de réprobation ? À défaut d’ ennemis déclarés, où sera le courage que l’on réclame des écrivains ?
678 éprobation ? À défaut d’ennemis déclarés, où sera le courage que l’on réclame des écrivains ? Faudra-t-il qu’ils l’exercen
679 défaut d’ennemis déclarés, où sera le courage que l’ on réclame des écrivains ? Faudra-t-il qu’ils l’exercent contre eux-mê
680 e l’on réclame des écrivains ? Faudra-t-il qu’ils l’ exercent contre eux-mêmes ? Et ne peut-on vraiment livrer bataille qu’
681 mes ? Et ne peut-on vraiment livrer bataille qu’à l’ adversaire qu’on porte en soi ? J’avoue que j’ai moi-même éprouvé du d
682 me éprouvé du dépit à voir l’un des commentateurs de la légende de Tristan la définir « une épopée de l’adultère ». La for
683 éprouvé du dépit à voir l’un des commentateurs de la légende de Tristan la définir « une épopée de l’adultère ». La formul
684 dépit à voir l’un des commentateurs de la légende de Tristan la définir « une épopée de l’adultère ». La formule est sans
685 r l’un des commentateurs de la légende de Tristan la définir « une épopée de l’adultère ». La formule est sans doute exact
686 de la légende de Tristan la définir « une épopée de l’adultère ». La formule est sans doute exacte, si l’on se borne à co
687 la légende de Tristan la définir « une épopée de l’ adultère ». La formule est sans doute exacte, si l’on se borne à consi
688 Tristan la définir « une épopée de l’adultère ». La formule est sans doute exacte, si l’on se borne à considérer la donné
689 ’adultère ». La formule est sans doute exacte, si l’ on se borne à considérer la donnée sèche du Roman. Elle n’en paraît pa
690 sans doute exacte, si l’on se borne à considérer la donnée sèche du Roman. Elle n’en paraît pas moins vexante et « prosaï
691 prosaïquement » restrictive. Peut-on soutenir que la faute morale est le vrai sujet de la légende ? Le Tristan de Wagner p
692 rictive. Peut-on soutenir que la faute morale est le vrai sujet de la légende ? Le Tristan de Wagner par exemple, ne serai
693 on soutenir que la faute morale est le vrai sujet de la légende ? Le Tristan de Wagner par exemple, ne serait-il qu’un opé
694 soutenir que la faute morale est le vrai sujet de la légende ? Le Tristan de Wagner par exemple, ne serait-il qu’un opéra
695 la faute morale est le vrai sujet de la légende ? Le Tristan de Wagner par exemple, ne serait-il qu’un opéra de l’adultère
696 n de Wagner par exemple, ne serait-il qu’un opéra de l’adultère ? Et l’adultère, enfin, n’est-ce que cela ? Un vilain mot 
697 e Wagner par exemple, ne serait-il qu’un opéra de l’ adultère ? Et l’adultère, enfin, n’est-ce que cela ? Un vilain mot ? U
698 mple, ne serait-il qu’un opéra de l’adultère ? Et l’ adultère, enfin, n’est-ce que cela ? Un vilain mot ? Une rupture de co
699 , n’est-ce que cela ? Un vilain mot ? Une rupture de contrat ? C’est cela aussi, ce n’est que cela dans trop de cas ; mais
700 t ? C’est cela aussi, ce n’est que cela dans trop de cas ; mais c’est souvent bien davantage : une atmosphère tragique et
701 : une atmosphère tragique et passionnée, par-delà le bien et le mal, un beau drame ou un drame affreux… Enfin, c’est un dr
702 phère tragique et passionnée, par-delà le bien et le mal, un beau drame ou un drame affreux… Enfin, c’est un drame, un rom
703 un drame, un roman. Et romantisme vient de roman… Le problème s’élargit magnifiquement — et mon cas empire d’autant. Je di
704 lème s’élargit magnifiquement — et mon cas empire d’ autant. Je dirai mes raisons de persévérer, et l’on jugera si elles so
705  et mon cas empire d’autant. Je dirai mes raisons de persévérer, et l’on jugera si elles sont diaboliques. La première est
706 d’autant. Je dirai mes raisons de persévérer, et l’ on jugera si elles sont diaboliques. La première est que nous sommes p
707 La première est que nous sommes parvenus au point de désordre social où l’immoralisme se révèle plus exténuant que les mor
708 us sommes parvenus au point de désordre social où l’ immoralisme se révèle plus exténuant que les morales anciennes. Le cul
709 ial où l’immoralisme se révèle plus exténuant que les morales anciennes. Le culte de l’amour-passion s’est tellement démocr
710 révèle plus exténuant que les morales anciennes. Le culte de l’amour-passion s’est tellement démocratisé qu’il perd ses v
711 lus exténuant que les morales anciennes. Le culte de l’amour-passion s’est tellement démocratisé qu’il perd ses vertus est
712 exténuant que les morales anciennes. Le culte de l’ amour-passion s’est tellement démocratisé qu’il perd ses vertus esthét
713 sé qu’il perd ses vertus esthétiques et sa valeur de tragédie spirituelle. Reste une confuse et diffuse souffrance, quelqu
714 une confuse et diffuse souffrance, quelque chose d’ impur et de triste, dont il me semble qu’on ne perdra rien à profaner
715 e et diffuse souffrance, quelque chose d’impur et de triste, dont il me semble qu’on ne perdra rien à profaner les causes
716 dont il me semble qu’on ne perdra rien à profaner les causes faussement sacrées : cette littérature de la passion, cette pu
717 les causes faussement sacrées : cette littérature de la passion, cette publicité qu’on lui fait, cette « vogue » d’allure
718 causes faussement sacrées : cette littérature de la passion, cette publicité qu’on lui fait, cette « vogue » d’allure com
719 , cette publicité qu’on lui fait, cette « vogue » d’ allure commerciale de ce qui fut un secret religieux… Il faut s’attaqu
720 on lui fait, cette « vogue » d’allure commerciale de ce qui fut un secret religieux… Il faut s’attaquer à tout cela, fût-c
721 t s’attaquer à tout cela, fût-ce même pour sauver le mythe des abus de son extrême vulgarisation. Et tant pis pour le sacr
722 t cela, fût-ce même pour sauver le mythe des abus de son extrême vulgarisation. Et tant pis pour le sacrilège. La poésie a
723 us de son extrême vulgarisation. Et tant pis pour le sacrilège. La poésie a d’autres chances. Ma seconde raison n’est pas
724 ême vulgarisation. Et tant pis pour le sacrilège. La poésie a d’autres chances. Ma seconde raison n’est pas d’un défenseur
725 e a d’autres chances. Ma seconde raison n’est pas d’ un défenseur de la beauté, même maudite, mais d’un homme qui a le goût
726 ances. Ma seconde raison n’est pas d’un défenseur de la beauté, même maudite, mais d’un homme qui a le goût d’y voir clair
727 es. Ma seconde raison n’est pas d’un défenseur de la beauté, même maudite, mais d’un homme qui a le goût d’y voir clair, d
728 s d’un défenseur de la beauté, même maudite, mais d’ un homme qui a le goût d’y voir clair, de prendre conscience de sa vie
729 de la beauté, même maudite, mais d’un homme qui a le goût d’y voir clair, de prendre conscience de sa vie et de la vie de
730 auté, même maudite, mais d’un homme qui a le goût d’ y voir clair, de prendre conscience de sa vie et de la vie de ses cont
731 te, mais d’un homme qui a le goût d’y voir clair, de prendre conscience de sa vie et de la vie de ses contemporains. Si je
732 i a le goût d’y voir clair, de prendre conscience de sa vie et de la vie de ses contemporains. Si je m’attache au mythe de
733 ’y voir clair, de prendre conscience de sa vie et de la vie de ses contemporains. Si je m’attache au mythe de Tristan, c’e
734 voir clair, de prendre conscience de sa vie et de la vie de ses contemporains. Si je m’attache au mythe de Tristan, c’est
735 air, de prendre conscience de sa vie et de la vie de ses contemporains. Si je m’attache au mythe de Tristan, c’est qu’il p
736 ie de ses contemporains. Si je m’attache au mythe de Tristan, c’est qu’il permet de dégager une raison simple de notre con
737 m’attache au mythe de Tristan, c’est qu’il permet de dégager une raison simple de notre confusion présente. C’est qu’il pe
738 , c’est qu’il permet de dégager une raison simple de notre confusion présente. C’est qu’il permet aussi de formuler certai
739 otre confusion présente. C’est qu’il permet aussi de formuler certaines relations permanentes noyées sous les vulgarités m
740 muler certaines relations permanentes noyées sous les vulgarités minutieuses de nos psychologies. C’est enfin qu’il permet
741 ermanentes noyées sous les vulgarités minutieuses de nos psychologies. C’est enfin qu’il permet de mettre à nu certain dil
742 ses de nos psychologies. C’est enfin qu’il permet de mettre à nu certain dilemme dont notre vie hâtive, notre culture et l
743 n dilemme dont notre vie hâtive, notre culture et le ronron de nos morales sont en passe de nous faire oublier la sévère r
744 dont notre vie hâtive, notre culture et le ronron de nos morales sont en passe de nous faire oublier la sévère réalité. Dr
745 culture et le ronron de nos morales sont en passe de nous faire oublier la sévère réalité. Dresser le mythe de la passion
746 e nos morales sont en passe de nous faire oublier la sévère réalité. Dresser le mythe de la passion dans sa violence primi
747 de nous faire oublier la sévère réalité. Dresser le mythe de la passion dans sa violence primitive et sacrée, dans sa pur
748 faire oublier la sévère réalité. Dresser le mythe de la passion dans sa violence primitive et sacrée, dans sa pureté monum
749 re oublier la sévère réalité. Dresser le mythe de la passion dans sa violence primitive et sacrée, dans sa pureté monument
750 sur notre impuissance à choisir vaillamment entre la Norme du Jour et la Passion de la Nuit ; dresser cette figure de la M
751 e à choisir vaillamment entre la Norme du Jour et la Passion de la Nuit ; dresser cette figure de la Mort des Amants qu’ex
752 vaillamment entre la Norme du Jour et la Passion de la Nuit ; dresser cette figure de la Mort des Amants qu’exalte l’ango
753 illamment entre la Norme du Jour et la Passion de la Nuit ; dresser cette figure de la Mort des Amants qu’exalte l’angoiss
754 r et la Passion de la Nuit ; dresser cette figure de la Mort des Amants qu’exalte l’angoissant et vampirique crescendo du
755 t la Passion de la Nuit ; dresser cette figure de la Mort des Amants qu’exalte l’angoissant et vampirique crescendo du sec
756 sser cette figure de la Mort des Amants qu’exalte l’ angoissant et vampirique crescendo du second acte de Wagner, tel est l
757 angoissant et vampirique crescendo du second acte de Wagner, tel est le premier objet de cet ouvrage ; et le succès qu’il
758 u second acte de Wagner, tel est le premier objet de cet ouvrage ; et le succès qu’il ambitionne, c’est d’amener un lecteu
759 ner, tel est le premier objet de cet ouvrage ; et le succès qu’il ambitionne, c’est d’amener un lecteur au seuil du choix 
760 et ouvrage ; et le succès qu’il ambitionne, c’est d’ amener un lecteur au seuil du choix : « J’ai voulu cela ! » ou bien :
761 « Que Dieu m’en garde ! » Je ne suis pas sûr que la conscience claire soit utile d’une manière générale, et en soi. Ni qu
762 suis pas sûr que la conscience claire soit utile d’ une manière générale, et en soi. Ni que les vérités utiles soient avou
763 t utile d’une manière générale, et en soi. Ni que les vérités utiles soient avouables sur la place. Mais quelle que soit « 
764 i. Ni que les vérités utiles soient avouables sur la place. Mais quelle que soit « l’utilité » de mon entreprise, notre so
765 nt avouables sur la place. Mais quelle que soit «  l’ utilité » de mon entreprise, notre sort n’en demeure pas moins, à nous
766 sur la place. Mais quelle que soit « l’utilité » de mon entreprise, notre sort n’en demeure pas moins, à nous autres Occi
767 ’en demeure pas moins, à nous autres Occidentaux, de devenir de plus en plus conscients des illusions dont nous vivons. Et
768 des illusions dont nous vivons. Et peut-être que la fonction du philosophe, du moraliste, du créateur de formes idéales,
769 fonction du philosophe, du moraliste, du créateur de formes idéales, est simplement d’accroître la conscience, donc la mau
770 te, du créateur de formes idéales, est simplement d’ accroître la conscience, donc la mauvaise conscience des hommes. Qui s
771 eur de formes idéales, est simplement d’accroître la conscience, donc la mauvaise conscience des hommes. Qui sait où cela
772 s, est simplement d’accroître la conscience, donc la mauvaise conscience des hommes. Qui sait où cela peut nous mener ? L
773 ù cela peut nous mener ? Là-dessus, il est temps de passer à l’opération annoncée. La condition de sa réussite est sans d
774 nous mener ? Là-dessus, il est temps de passer à l’ opération annoncée. La condition de sa réussite est sans doute une cer
775 s, il est temps de passer à l’opération annoncée. La condition de sa réussite est sans doute une certaine froideur avec la
776 ps de passer à l’opération annoncée. La condition de sa réussite est sans doute une certaine froideur avec laquelle nous l
777 ns doute une certaine froideur avec laquelle nous la mènerons. Sourds et aveugles aux « charmes » du récit, essayons de ré
778 ds et aveugles aux « charmes » du récit, essayons de résumer « objectivement » les faits qu’il nous rapporte et les raison
779 » du récit, essayons de résumer « objectivement » les faits qu’il nous rapporte et les raisons qu’il en propose, ou qu’il o
780  objectivement » les faits qu’il nous rapporte et les raisons qu’il en propose, ou qu’il omet très curieusement de nous ind
781 qu’il en propose, ou qu’il omet très curieusement de nous indiquer. 4.Le contenu manifeste du Roman de Tristan3 Amo
782 nous indiquer. 4.Le contenu manifeste du Roman de Tristan3 Amors par force vos demeine ! Béroul. Tristan naît d
783 force vos demeine ! Béroul. Tristan naît dans le malheur. Son père vient de mourir, et sa mère Blanchefleur ne survit
784 a mère Blanchefleur ne survit pas à sa naissance. D’ où le nom du héros, la couleur sombre de sa vie, et le ciel d’orage qu
785 e Blanchefleur ne survit pas à sa naissance. D’où le nom du héros, la couleur sombre de sa vie, et le ciel d’orage qui cou
786 survit pas à sa naissance. D’où le nom du héros, la couleur sombre de sa vie, et le ciel d’orage qui couvre la légende. L
787 aissance. D’où le nom du héros, la couleur sombre de sa vie, et le ciel d’orage qui couvre la légende. Le roi Marc de Corn
788 le nom du héros, la couleur sombre de sa vie, et le ciel d’orage qui couvre la légende. Le roi Marc de Cornouailles, frèr
789 du héros, la couleur sombre de sa vie, et le ciel d’ orage qui couvre la légende. Le roi Marc de Cornouailles, frère de Bla
790 r sombre de sa vie, et le ciel d’orage qui couvre la légende. Le roi Marc de Cornouailles, frère de Blanchefleur, prend l’
791 sa vie, et le ciel d’orage qui couvre la légende. Le roi Marc de Cornouailles, frère de Blanchefleur, prend l’orphelin à s
792 arc de Cornouailles, frère de Blanchefleur, prend l’ orphelin à sa cour et l’éduque. Première prouesse ou performance : la
793 re de Blanchefleur, prend l’orphelin à sa cour et l’ éduque. Première prouesse ou performance : la victoire de Tristan sur
794 r et l’éduque. Première prouesse ou performance : la victoire de Tristan sur le Morholt. Ce géant irlandais vient, comme l
795 e. Première prouesse ou performance : la victoire de Tristan sur le Morholt. Ce géant irlandais vient, comme le Minotaure,
796 uesse ou performance : la victoire de Tristan sur le Morholt. Ce géant irlandais vient, comme le Minotaure, exiger son tri
797 n sur le Morholt. Ce géant irlandais vient, comme le Minotaure, exiger son tribut de jeunes filles ou de jeunes gens de Co
798 dais vient, comme le Minotaure, exiger son tribut de jeunes filles ou de jeunes gens de Cornouailles. Tristan obtient la p
799 Minotaure, exiger son tribut de jeunes filles ou de jeunes gens de Cornouailles. Tristan obtient la permission de le comb
800 ger son tribut de jeunes filles ou de jeunes gens de Cornouailles. Tristan obtient la permission de le combattre, au momen
801 u de jeunes gens de Cornouailles. Tristan obtient la permission de le combattre, au moment où il pourrait être armé cheval
802 ns de Cornouailles. Tristan obtient la permission de le combattre, au moment où il pourrait être armé chevalier, donc peu
803 de Cornouailles. Tristan obtient la permission de le combattre, au moment où il pourrait être armé chevalier, donc peu apr
804 tre armé chevalier, donc peu après sa puberté. Il le tue, mais il en a reçu un coup d’épée empoisonnée. Sans espoir de sur
805 en a reçu un coup d’épée empoisonnée. Sans espoir de survivre à son mal, Tristan s’embarque à l’aventure dans un bateau sa
806 spoir de survivre à son mal, Tristan s’embarque à l’ aventure dans un bateau sans voile ni rames, emportant son épée et sa
807 épée et sa harpe. Il aborde au rivage irlandais. La reine d’Irlande détient seule le secret du remède qui peut le sauver.
808 ivage irlandais. La reine d’Irlande détient seule le secret du remède qui peut le sauver. Mais le géant Morholt était le f
809 rlande détient seule le secret du remède qui peut le sauver. Mais le géant Morholt était le frère de cette reine, aussi Tr
810 eule le secret du remède qui peut le sauver. Mais le géant Morholt était le frère de cette reine, aussi Tristan se garde-t
811 e qui peut le sauver. Mais le géant Morholt était le frère de cette reine, aussi Tristan se garde-t-il d’avouer son nom et
812 t le sauver. Mais le géant Morholt était le frère de cette reine, aussi Tristan se garde-t-il d’avouer son nom et l’origin
813 frère de cette reine, aussi Tristan se garde-t-il d’ avouer son nom et l’origine de son mal. Iseut, princesse royale, le so
814 , aussi Tristan se garde-t-il d’avouer son nom et l’ origine de son mal. Iseut, princesse royale, le soigne et le guérit. C
815 istan se garde-t-il d’avouer son nom et l’origine de son mal. Iseut, princesse royale, le soigne et le guérit. C’est le Pr
816 et l’origine de son mal. Iseut, princesse royale, le soigne et le guérit. C’est le Prologue. Quelques années plus tard, le
817 de son mal. Iseut, princesse royale, le soigne et le guérit. C’est le Prologue. Quelques années plus tard, le roi Marc déc
818 , princesse royale, le soigne et le guérit. C’est le Prologue. Quelques années plus tard, le roi Marc décide d’épouser la
819 it. C’est le Prologue. Quelques années plus tard, le roi Marc décide d’épouser la femme dont un oiseau lui apporta un chev
820 ue. Quelques années plus tard, le roi Marc décide d’ épouser la femme dont un oiseau lui apporta un cheveu d’or. C’est Tris
821 es années plus tard, le roi Marc décide d’épouser la femme dont un oiseau lui apporta un cheveu d’or. C’est Tristan qu’il
822 ser la femme dont un oiseau lui apporta un cheveu d’ or. C’est Tristan qu’il envoie à la « quête » de l’inconnue. Une tempê
823 orta un cheveu d’or. C’est Tristan qu’il envoie à la « quête » de l’inconnue. Une tempête rejette le héros vers l’Irlande.
824 u d’or. C’est Tristan qu’il envoie à la « quête » de l’inconnue. Une tempête rejette le héros vers l’Irlande. Là, il comba
825 ’or. C’est Tristan qu’il envoie à la « quête » de l’ inconnue. Une tempête rejette le héros vers l’Irlande. Là, il combat e
826 à la « quête » de l’inconnue. Une tempête rejette le héros vers l’Irlande. Là, il combat et tue un dragon qui menaçait la
827 de l’inconnue. Une tempête rejette le héros vers l’ Irlande. Là, il combat et tue un dragon qui menaçait la capitale. (C’e
828 ande. Là, il combat et tue un dragon qui menaçait la capitale. (C’est le motif consacré de la vierge délivrée par un jeune
829 et tue un dragon qui menaçait la capitale. (C’est le motif consacré de la vierge délivrée par un jeune paladin.) Blessé pa
830 ui menaçait la capitale. (C’est le motif consacré de la vierge délivrée par un jeune paladin.) Blessé par le monstre, Tris
831 menaçait la capitale. (C’est le motif consacré de la vierge délivrée par un jeune paladin.) Blessé par le monstre, Tristan
832 vierge délivrée par un jeune paladin.) Blessé par le monstre, Tristan est soigné de nouveau par Iseut. Un jour, cette prin
833 par Iseut. Un jour, cette princesse découvre que le blessé n’est autre que le meurtrier de son oncle. Elle saisit l’épée
834 princesse découvre que le blessé n’est autre que le meurtrier de son oncle. Elle saisit l’épée de Tristan et menace de le
835 couvre que le blessé n’est autre que le meurtrier de son oncle. Elle saisit l’épée de Tristan et menace de le tuer dans so
836 autre que le meurtrier de son oncle. Elle saisit l’ épée de Tristan et menace de le tuer dans son bain. Alors, il lui révè
837 que le meurtrier de son oncle. Elle saisit l’épée de Tristan et menace de le tuer dans son bain. Alors, il lui révèle la m
838 on oncle. Elle saisit l’épée de Tristan et menace de le tuer dans son bain. Alors, il lui révèle la mission dont le roi Ma
839 oncle. Elle saisit l’épée de Tristan et menace de le tuer dans son bain. Alors, il lui révèle la mission dont le roi Marc
840 ce de le tuer dans son bain. Alors, il lui révèle la mission dont le roi Marc l’a chargé. Et Iseut lui fait grâce, car ell
841 ns son bain. Alors, il lui révèle la mission dont le roi Marc l’a chargé. Et Iseut lui fait grâce, car elle veut être rein
842 Alors, il lui révèle la mission dont le roi Marc l’ a chargé. Et Iseut lui fait grâce, car elle veut être reine. (Selon ce
843 elon certains auteurs, c’est aussi qu’elle admire la beauté du jeune homme, à ce moment.) Tristan et la princesse voguent
844 a beauté du jeune homme, à ce moment.) Tristan et la princesse voguent vers les terres de Marc. En haute mer, le vent tomb
845 ce moment.) Tristan et la princesse voguent vers les terres de Marc. En haute mer, le vent tombe, la chaleur est pesante.
846 ) Tristan et la princesse voguent vers les terres de Marc. En haute mer, le vent tombe, la chaleur est pesante. Ils ont so
847 se voguent vers les terres de Marc. En haute mer, le vent tombe, la chaleur est pesante. Ils ont soif. La servante Brangie
848 les terres de Marc. En haute mer, le vent tombe, la chaleur est pesante. Ils ont soif. La servante Brangien leur donne à
849 vent tombe, la chaleur est pesante. Ils ont soif. La servante Brangien leur donne à boire. Mais elle leur verse par erreur
850 donne à boire. Mais elle leur verse par erreur «  le vin herbé » destiné aux époux, et qu’avait préparé la mère d’Iseut. I
851 in herbé » destiné aux époux, et qu’avait préparé la mère d’Iseut. Ils le boivent. Les voici entrés dans les voies d’une d
852 x époux, et qu’avait préparé la mère d’Iseut. Ils le boivent. Les voici entrés dans les voies d’une destinée « qui jamais
853 qu’avait préparé la mère d’Iseut. Ils le boivent. Les voici entrés dans les voies d’une destinée « qui jamais ne leur fauld
854 re d’Iseut. Ils le boivent. Les voici entrés dans les voies d’une destinée « qui jamais ne leur fauldra jour de leurs vies,
855 . Ils le boivent. Les voici entrés dans les voies d’ une destinée « qui jamais ne leur fauldra jour de leurs vies, car ils
856 d’une destinée « qui jamais ne leur fauldra jour de leurs vies, car ils ont beu leur destruction et leur mort ». Ils s’av
857 ouent leur amour et ils y cèdent. (Notons ici que le texte primitif, suivi par le seul Béroul, limitait l’efficacité du ph
858 ent. (Notons ici que le texte primitif, suivi par le seul Béroul, limitait l’efficacité du philtre à trois ans : A conbie
859 exte primitif, suivi par le seul Béroul, limitait l’ efficacité du philtre à trois ans : A conbien fu determinez Li lovend
860 ien fu determinez Li lovendrincs, li vin herbez : La mere Yseut, qui le bollit, A trois anz d’amistié le fist. Thomas, im
861 i lovendrincs, li vin herbez : La mere Yseut, qui le bollit, A trois anz d’amistié le fist. Thomas, imbu de fine psycholo
862 erbez : La mere Yseut, qui le bollit, A trois anz d’ amistié le fist. Thomas, imbu de fine psychologie, et plein de méfian
863 mere Yseut, qui le bollit, A trois anz d’amistié le fist. Thomas, imbu de fine psychologie, et plein de méfiance pour le
864 lit, A trois anz d’amistié le fist. Thomas, imbu de fine psychologie, et plein de méfiance pour le merveilleux, qu’il jug
865 fist. Thomas, imbu de fine psychologie, et plein de méfiance pour le merveilleux, qu’il juge grossier, réduit autant que
866 bu de fine psychologie, et plein de méfiance pour le merveilleux, qu’il juge grossier, réduit autant que possible l’import
867 , qu’il juge grossier, réduit autant que possible l’ importance du philtre, et présente l’amour de Tristan et d’Iseut comme
868 que possible l’importance du philtre, et présente l’ amour de Tristan et d’Iseut comme une affection spontanée, apparue dès
869 ible l’importance du philtre, et présente l’amour de Tristan et d’Iseut comme une affection spontanée, apparue dès la scèn
870 nce du philtre, et présente l’amour de Tristan et d’ Iseut comme une affection spontanée, apparue dès la scène du bain. Eil
871 ’Iseut comme une affection spontanée, apparue dès la scène du bain. Eilhart, Gottfried et la plupart des autres accordent
872 e plus significatif que ces variantes, comme nous le verrons.) La faute est donc consommée. Mais Tristan reste lié par la
873 icatif que ces variantes, comme nous le verrons.) La faute est donc consommée. Mais Tristan reste lié par la mission qu’il
874 te est donc consommée. Mais Tristan reste lié par la mission qu’il a reçue du roi. Il conduit donc Iseut à Marc, malgré le
875 par ruse, passera la première nuit nuptiale avec le roi, sauvant ainsi sa maîtresse du déshonneur, tout en expiant l’erre
876 ainsi sa maîtresse du déshonneur, tout en expiant l’ erreur fatale qu’elle a commise. Cependant des barons « félons » dénon
877 Cependant des barons « félons » dénoncent au roi l’ amour de Tristan et d’Iseut. Tristan est banni. Mais à la faveur d’une
878 nt des barons « félons » dénoncent au roi l’amour de Tristan et d’Iseut. Tristan est banni. Mais à la faveur d’une nouvell
879 « félons » dénoncent au roi l’amour de Tristan et d’ Iseut. Tristan est banni. Mais à la faveur d’une nouvelle ruse (scène
880 de Tristan et d’Iseut. Tristan est banni. Mais à la faveur d’une nouvelle ruse (scène du verger), il convainc Marc de son
881 n et d’Iseut. Tristan est banni. Mais à la faveur d’ une nouvelle ruse (scène du verger), il convainc Marc de son innocence
882 nouvelle ruse (scène du verger), il convainc Marc de son innocence et revient à la cour. Le nain Frocine, complice des bar
883 ), il convainc Marc de son innocence et revient à la cour. Le nain Frocine, complice des barons, cherche à surprendre les
884 vainc Marc de son innocence et revient à la cour. Le nain Frocine, complice des barons, cherche à surprendre les amants et
885 rocine, complice des barons, cherche à surprendre les amants et leur tend un piège. Entre le lit de Tristan et celui de la
886 urprendre les amants et leur tend un piège. Entre le lit de Tristan et celui de la reine, il sème de la « fleur de blé ».
887 re les amants et leur tend un piège. Entre le lit de Tristan et celui de la reine, il sème de la « fleur de blé ». Tristan
888 r tend un piège. Entre le lit de Tristan et celui de la reine, il sème de la « fleur de blé ». Tristan, que Marc a chargé
889 end un piège. Entre le lit de Tristan et celui de la reine, il sème de la « fleur de blé ». Tristan, que Marc a chargé d’u
890 e le lit de Tristan et celui de la reine, il sème de la « fleur de blé ». Tristan, que Marc a chargé d’une nouvelle missio
891 e lit de Tristan et celui de la reine, il sème de la « fleur de blé ». Tristan, que Marc a chargé d’une nouvelle mission,
892 istan et celui de la reine, il sème de la « fleur de blé ». Tristan, que Marc a chargé d’une nouvelle mission, veut rejoin
893 e la « fleur de blé ». Tristan, que Marc a chargé d’ une nouvelle mission, veut rejoindre une dernière fois son amie, penda
894 eut rejoindre une dernière fois son amie, pendant la nuit qui précède son départ. Il franchit d’un saut l’espace qui sépar
895 ndant la nuit qui précède son départ. Il franchit d’ un saut l’espace qui sépare les deux lits. Mais une blessure récente q
896 uit qui précède son départ. Il franchit d’un saut l’ espace qui sépare les deux lits. Mais une blessure récente qu’il a reç
897 départ. Il franchit d’un saut l’espace qui sépare les deux lits. Mais une blessure récente qu’il a reçue à la jambe se rouv
898 x lits. Mais une blessure récente qu’il a reçue à la jambe se rouvre par l’effort. Marc et les barons, alertés par le nain
899 re récente qu’il a reçue à la jambe se rouvre par l’ effort. Marc et les barons, alertés par le nain, font irruption dans l
900 reçue à la jambe se rouvre par l’effort. Marc et les barons, alertés par le nain, font irruption dans le dortoir. Ils voie
901 vre par l’effort. Marc et les barons, alertés par le nain, font irruption dans le dortoir. Ils voient des traces de sang s
902 barons, alertés par le nain, font irruption dans le dortoir. Ils voient des traces de sang sur la fleur de blé. La preuve
903 irruption dans le dortoir. Ils voient des traces de sang sur la fleur de blé. La preuve de l’adultère est ainsi faite. Is
904 ans le dortoir. Ils voient des traces de sang sur la fleur de blé. La preuve de l’adultère est ainsi faite. Iseut sera liv
905 rtoir. Ils voient des traces de sang sur la fleur de blé. La preuve de l’adultère est ainsi faite. Iseut sera livrée à une
906 ls voient des traces de sang sur la fleur de blé. La preuve de l’adultère est ainsi faite. Iseut sera livrée à une troupe
907 des traces de sang sur la fleur de blé. La preuve de l’adultère est ainsi faite. Iseut sera livrée à une troupe de lépreux
908 traces de sang sur la fleur de blé. La preuve de l’ adultère est ainsi faite. Iseut sera livrée à une troupe de lépreux et
909 e est ainsi faite. Iseut sera livrée à une troupe de lépreux et Tristan condamné à mort. Il s’évade (scène de la chapelle)
910 eux et Tristan condamné à mort. Il s’évade (scène de la chapelle). Il délivre Iseut, et avec elle s’enfonce dans la forêt
911 et Tristan condamné à mort. Il s’évade (scène de la chapelle). Il délivre Iseut, et avec elle s’enfonce dans la forêt de
912 e). Il délivre Iseut, et avec elle s’enfonce dans la forêt de Morois. Trois ans durant, ils y mènent une vie « aspre et du
913 livre Iseut, et avec elle s’enfonce dans la forêt de Morois. Trois ans durant, ils y mènent une vie « aspre et dure ». Un
914 y mènent une vie « aspre et dure ». Un jour, Marc les surprend endormis. Mais il se trouve que Tristan a déposé entre leurs
915 on épée nue. Ému par ce qu’il prend pour un signe de chasteté, le roi les épargne. Sans les réveiller, il prend l’épée de
916 Ému par ce qu’il prend pour un signe de chasteté, le roi les épargne. Sans les réveiller, il prend l’épée de Tristan et dé
917 ce qu’il prend pour un signe de chasteté, le roi les épargne. Sans les réveiller, il prend l’épée de Tristan et dépose à s
918 ur un signe de chasteté, le roi les épargne. Sans les réveiller, il prend l’épée de Tristan et dépose à sa place l’épée roy
919 le roi les épargne. Sans les réveiller, il prend l’ épée de Tristan et dépose à sa place l’épée royale. Les trois ans éco
920 les épargne. Sans les réveiller, il prend l’épée de Tristan et dépose à sa place l’épée royale. Les trois ans écoulés, l
921 , il prend l’épée de Tristan et dépose à sa place l’ épée royale. Les trois ans écoulés, le philtre cesse d’agir (selon Bé
922 e de Tristan et dépose à sa place l’épée royale. Les trois ans écoulés, le philtre cesse d’agir (selon Béroul et l’ancêtre
923 à sa place l’épée royale. Les trois ans écoulés, le philtre cesse d’agir (selon Béroul et l’ancêtre commun des cinq versi
924 royale. Les trois ans écoulés, le philtre cesse d’ agir (selon Béroul et l’ancêtre commun des cinq versions). Alors seule
925 écoulés, le philtre cesse d’agir (selon Béroul et l’ ancêtre commun des cinq versions). Alors seulement Tristan se repent,
926 ement Tristan se repent, Iseut se met à regretter la cour… Ils vont trouver l’ermite Ogrin, par l’entremise duquel Tristan
927 seut se met à regretter la cour… Ils vont trouver l’ ermite Ogrin, par l’entremise duquel Tristan offre au roi de lui rendr
928 ter la cour… Ils vont trouver l’ermite Ogrin, par l’ entremise duquel Tristan offre au roi de lui rendre sa femme. Marc pro
929 grin, par l’entremise duquel Tristan offre au roi de lui rendre sa femme. Marc promet son pardon. Les amants se séparent à
930 i de lui rendre sa femme. Marc promet son pardon. Les amants se séparent à l’approche du cortège royal. Iseut supplie encor
931 Marc promet son pardon. Les amants se séparent à l’ approche du cortège royal. Iseut supplie encore Tristan de demeurer da
932 he du cortège royal. Iseut supplie encore Tristan de demeurer dans le pays jusqu’à ce qu’il soit certain que Marc la trait
933 al. Iseut supplie encore Tristan de demeurer dans le pays jusqu’à ce qu’il soit certain que Marc la traite bien. Puis, par
934 ns le pays jusqu’à ce qu’il soit certain que Marc la traite bien. Puis, par une dernière ruse féminine, exploitant cette c
935 nière ruse féminine, exploitant cette concession, la reine déclare qu’elle rejoindra le chevalier au premier signal de sa
936 te concession, la reine déclare qu’elle rejoindra le chevalier au premier signal de sa part, et sans que rien puisse la re
937 qu’elle rejoindra le chevalier au premier signal de sa part, et sans que rien puisse la retenir, « ni tour, ni mur, ni fo
938 remier signal de sa part, et sans que rien puisse la retenir, « ni tour, ni mur, ni fort chastel ». Chez Orri le forestier
939 , « ni tour, ni mur, ni fort chastel ». Chez Orri le forestier, ils ont plusieurs rendez-vous clandestins. Mais les barons
940 , ils ont plusieurs rendez-vous clandestins. Mais les barons félons veillent sur la vertu de la reine. Celle-ci demande et
941 clandestins. Mais les barons félons veillent sur la vertu de la reine. Celle-ci demande et obtient un « jugement de Dieu 
942 ins. Mais les barons félons veillent sur la vertu de la reine. Celle-ci demande et obtient un « jugement de Dieu » pour pr
943 . Mais les barons félons veillent sur la vertu de la reine. Celle-ci demande et obtient un « jugement de Dieu » pour prouv
944 reine. Celle-ci demande et obtient un « jugement de Dieu » pour prouver son innocence. Grâce à un subterfuge, elle triomp
945 n innocence. Grâce à un subterfuge, elle triomphe de l’épreuve : avant de saisir le fer rouge qui laisse intacte la main d
946 nnocence. Grâce à un subterfuge, elle triomphe de l’ épreuve : avant de saisir le fer rouge qui laisse intacte la main de q
947 uge, elle triomphe de l’épreuve : avant de saisir le fer rouge qui laisse intacte la main de qui n’a pas menti, elle jure
948 : avant de saisir le fer rouge qui laisse intacte la main de qui n’a pas menti, elle jure n’avoir jamais été dans les bras
949 de saisir le fer rouge qui laisse intacte la main de qui n’a pas menti, elle jure n’avoir jamais été dans les bras d’aucun
950 n’a pas menti, elle jure n’avoir jamais été dans les bras d’aucun homme, hors ceux du roi son maître et du manant qui vien
951 menti, elle jure n’avoir jamais été dans les bras d’ aucun homme, hors ceux du roi son maître et du manant qui vient de l’a
952 ceux du roi son maître et du manant qui vient de l’ aider à descendre de sa barque. Le manant, c’est Tristan déguisé… Mais
953 tre et du manant qui vient de l’aider à descendre de sa barque. Le manant, c’est Tristan déguisé… Mais de nouvelles aventu
954 nt qui vient de l’aider à descendre de sa barque. Le manant, c’est Tristan déguisé… Mais de nouvelles aventures entraînent
955 sa barque. Le manant, c’est Tristan déguisé… Mais de nouvelles aventures entraînent au loin le chevalier. Il croit que la
956 é… Mais de nouvelles aventures entraînent au loin le chevalier. Il croit que la reine a cessé de l’aimer. C’est alors qu’i
957 res entraînent au loin le chevalier. Il croit que la reine a cessé de l’aimer. C’est alors qu’il consent à épouser, au-del
958 loin le chevalier. Il croit que la reine a cessé de l’aimer. C’est alors qu’il consent à épouser, au-delà de la mer, « po
959 in le chevalier. Il croit que la reine a cessé de l’ aimer. C’est alors qu’il consent à épouser, au-delà de la mer, « pour
960 mer. C’est alors qu’il consent à épouser, au-delà de la mer, « pour son nom et pour sa beauté »4 une autre Iseut, l’Iseut
961 . C’est alors qu’il consent à épouser, au-delà de la mer, « pour son nom et pour sa beauté »4 une autre Iseut, l’Iseut « a
962 our son nom et pour sa beauté »4 une autre Iseut, l’ Iseut « aux blanches mains ». Et en effet, Tristan la laissera vierge,
963 seut « aux blanches mains ». Et en effet, Tristan la laissera vierge, car il regrette « Iseut la bloie ». Enfin, blessé à
964 istan la laissera vierge, car il regrette « Iseut la bloie ». Enfin, blessé à mort, et de nouveau empoisonné par cette ble
965 poisonné par cette blessure, Tristan fait appeler la reine de Cornouailles, la seule qui puisse encore le guérir. Elle vie
966 e, Tristan fait appeler la reine de Cornouailles, la seule qui puisse encore le guérir. Elle vient, et son vaisseau arbore
967 reine de Cornouailles, la seule qui puisse encore le guérir. Elle vient, et son vaisseau arbore une voile blanche, signe d
968 , et son vaisseau arbore une voile blanche, signe d’ espoir. Iseut aux blanches mains guettait son arrivée. Tourmentée par
969 anches mains guettait son arrivée. Tourmentée par la jalousie, elle s’en vient au lit de Tristan et lui annonce que la voi
970 ourmentée par la jalousie, elle s’en vient au lit de Tristan et lui annonce que la voile est noire. Tristan meurt. Iseut l
971 e s’en vient au lit de Tristan et lui annonce que la voile est noire. Tristan meurt. Iseut la blonde débarque à cet instan
972 once que la voile est noire. Tristan meurt. Iseut la blonde débarque à cet instant, monte au château, embrasse le corps de
973 ébarque à cet instant, monte au château, embrasse le corps de son amant, et meurt. 5.Énigmes Résumé de la sorte, et
974 cet instant, monte au château, embrasse le corps de son amant, et meurt. 5.Énigmes Résumé de la sorte, et tout « ch
975 ps de son amant, et meurt. 5.Énigmes Résumé de la sorte, et tout « charme » détruit, à considérer froidement le plus
976 de son amant, et meurt. 5.Énigmes Résumé de la sorte, et tout « charme » détruit, à considérer froidement le plus en
977 tout « charme » détruit, à considérer froidement le plus envoûtant des poèmes, on s’aperçoit que sa donnée ni son progrès
978 it que sa donnée ni son progrès ne sont dépourvus d’ équivoque. J’ai passé quantité d’épisodes accessoires, mais aucun des
979 e sont dépourvus d’équivoque. J’ai passé quantité d’ épisodes accessoires, mais aucun des motifs allégués de l’action centr
980 sodes accessoires, mais aucun des motifs allégués de l’action centrale du Roman. Et je les ai même soulignés. On a pu voir
981 es accessoires, mais aucun des motifs allégués de l’ action centrale du Roman. Et je les ai même soulignés. On a pu voir qu
982 ifs allégués de l’action centrale du Roman. Et je les ai même soulignés. On a pu voir qu’ils se réduisent à fort peu de cho
983 stan conduit Iseut au roi parce qu’il est lié par la fidélité du chevalier ; — les amants se séparent, au terme des trois
984 ce qu’il est lié par la fidélité du chevalier ; —  les amants se séparent, au terme des trois années dans la forêt, parce qu
985 mants se séparent, au terme des trois années dans la forêt, parce que le philtre cesse d’agir ; — Tristan épouse Iseut aux
986 u terme des trois années dans la forêt, parce que le philtre cesse d’agir ; — Tristan épouse Iseut aux blanches mains « po
987 années dans la forêt, parce que le philtre cesse d’ agir ; — Tristan épouse Iseut aux blanches mains « pour son nom et pou
988 enant, ces « raisons » mises à part — nous aurons l’ occasion d’y revenir — on s’aperçoit que le Roman repose sur une série
989 « raisons » mises à part — nous aurons l’occasion d’ y revenir — on s’aperçoit que le Roman repose sur une série de contrad
990 aurons l’occasion d’y revenir — on s’aperçoit que le Roman repose sur une série de contradictions énigmatiques. Une premiè
991 — on s’aperçoit que le Roman repose sur une série de contradictions énigmatiques. Une première remarque m’a frappé, faite
992 é, faite en passant par l’un des éditeurs récents de la légende : tout au long du Roman, Tristan paraît physiquement supér
993 faite en passant par l’un des éditeurs récents de la légende : tout au long du Roman, Tristan paraît physiquement supérieu
994 , au roi. Aucune force extérieure ne saurait donc l’ empêcher d’enlever Iseut et d’obéir à son destin. Les mœurs du temps s
995 ucune force extérieure ne saurait donc l’empêcher d’ enlever Iseut et d’obéir à son destin. Les mœurs du temps sanctionnent
996 ure ne saurait donc l’empêcher d’enlever Iseut et d’ obéir à son destin. Les mœurs du temps sanctionnent le droit du plus f
997 empêcher d’enlever Iseut et d’obéir à son destin. Les mœurs du temps sanctionnent le droit du plus fort, elles le divinisen
998 éir à son destin. Les mœurs du temps sanctionnent le droit du plus fort, elles le divinisent même sans le moindre scrupule
999 u temps sanctionnent le droit du plus fort, elles le divinisent même sans le moindre scrupule ; et surtout s’il s’agit du
1000 droit du plus fort, elles le divinisent même sans le moindre scrupule ; et surtout s’il s’agit du droit d’un homme sur une
1001 oindre scrupule ; et surtout s’il s’agit du droit d’ un homme sur une femme : c’est l’enjeu habituel des tournois. Pourquoi
1002 s’agit du droit d’un homme sur une femme : c’est l’ enjeu habituel des tournois. Pourquoi Tristan n’use-t-il pas de ce dro
1003 uel des tournois. Pourquoi Tristan n’use-t-il pas de ce droit ? Mise en éveil par cette première question, notre méfiance
1004 igmes, non moins curieuses et obscures. Pourquoi l’ épée de chasteté entre les corps dans la forêt ? Les amants ont déjà p
1005 non moins curieuses et obscures. Pourquoi l’épée de chasteté entre les corps dans la forêt ? Les amants ont déjà péché ;
1006 s et obscures. Pourquoi l’épée de chasteté entre les corps dans la forêt ? Les amants ont déjà péché ; ils refusent de se
1007 Pourquoi l’épée de chasteté entre les corps dans la forêt ? Les amants ont déjà péché ; ils refusent de se repentir, à ce
1008 ’épée de chasteté entre les corps dans la forêt ? Les amants ont déjà péché ; ils refusent de se repentir, à ce moment-là ;
1009 forêt ? Les amants ont déjà péché ; ils refusent de se repentir, à ce moment-là ; enfin ils ne prévoient nullement que le
1010 moment-là ; enfin ils ne prévoient nullement que le roi pourrait les surprendre. Or on ne trouve ni un vers ni un mot, da
1011 in ils ne prévoient nullement que le roi pourrait les surprendre. Or on ne trouve ni un vers ni un mot, dans les différente
1012 endre. Or on ne trouve ni un vers ni un mot, dans les différentes versions, qui donne la raison de cet acte5. Pourquoi Tri
1013 un mot, dans les différentes versions, qui donne la raison de cet acte5. Pourquoi Tristan rend-il la reine à Marc, et ce
1014 ans les différentes versions, qui donne la raison de cet acte5. Pourquoi Tristan rend-il la reine à Marc, et cela même da
1015 la raison de cet acte5. Pourquoi Tristan rend-il la reine à Marc, et cela même dans les versions où le philtre continue d
1016 ristan rend-il la reine à Marc, et cela même dans les versions où le philtre continue d’agir ? Si, comme certains le disent
1017 a reine à Marc, et cela même dans les versions où le philtre continue d’agir ? Si, comme certains le disent, c’est une rep
1018 ela même dans les versions où le philtre continue d’ agir ? Si, comme certains le disent, c’est une repentance sincère qui
1019 ù le philtre continue d’agir ? Si, comme certains le disent, c’est une repentance sincère qui motive la séparation, pourqu
1020 e disent, c’est une repentance sincère qui motive la séparation, pourquoi se promettent-ils de se revoir au moment même où
1021 motive la séparation, pourquoi se promettent-ils de se revoir au moment même où ils acceptent de se quitter ? Pourquoi Tr
1022 -ils de se revoir au moment même où ils acceptent de se quitter ? Pourquoi Tristan s’éloigne-t-il ensuite pour courir de n
1023 urquoi Tristan s’éloigne-t-il ensuite pour courir de nouvelles aventures, alors qu’ils ont un rendez-vous dans la forêt ?
1024 s aventures, alors qu’ils ont un rendez-vous dans la forêt ? Pourquoi la reine coupable propose-t-elle un « jugement de Di
1025 u’ils ont un rendez-vous dans la forêt ? Pourquoi la reine coupable propose-t-elle un « jugement de Dieu » ? Elle sait bie
1026 oi la reine coupable propose-t-elle un « jugement de Dieu » ? Elle sait bien que cette épreuve doit la perdre. Elle n’en t
1027 de Dieu » ? Elle sait bien que cette épreuve doit la perdre. Elle n’en triomphe que par une ruse improvisée in extremis, e
1028 est donnée comme trompant Dieu lui-même, puisque le miracle s’opère6 ! Enfin, ce jugement étant acquis, la reine passe po
1029 racle s’opère6 ! Enfin, ce jugement étant acquis, la reine passe pour innocente. Tristan l’est donc aussi, et l’on ne voit
1030 nt acquis, la reine passe pour innocente. Tristan l’ est donc aussi, et l’on ne voit plus du tout ce qui s’opposerait à son
1031 asse pour innocente. Tristan l’est donc aussi, et l’ on ne voit plus du tout ce qui s’opposerait à son retour auprès du roi
1032 pposerait à son retour auprès du roi, donc auprès d’ Iseut… D’autre part, n’est-il pas fort étrange que les poètes du xiie
1033 seut… D’autre part, n’est-il pas fort étrange que les poètes du xiie siècle, si exigeants dès qu’il s’agit d’honneur, de f
1034 es du xiie siècle, si exigeants dès qu’il s’agit d’ honneur, de fidélité au suzerain, laissent passer sans un mot de comme
1035 siècle, si exigeants dès qu’il s’agit d’honneur, de fidélité au suzerain, laissent passer sans un mot de commentaire tant
1036 fidélité au suzerain, laissent passer sans un mot de commentaire tant d’actions aussi peu défendables ? Comment peuvent-il
1037 , laissent passer sans un mot de commentaire tant d’ actions aussi peu défendables ? Comment peuvent-ils nous présenter tel
1038 Comment peuvent-ils nous présenter tel un modèle de chevalerie ce Tristan qui a trompé son roi par les ruses les plus cyn
1039 de chevalerie ce Tristan qui a trompé son roi par les ruses les plus cyniques ; ou telle une vertueuse dame cette épouse ad
1040 rie ce Tristan qui a trompé son roi par les ruses les plus cyniques ; ou telle une vertueuse dame cette épouse adultère, et
1041 Pourquoi traitent-ils au contraire de « félons » les barons qui défendent l’honneur de Marc ? Même si la jalousie meut ces
1042 contraire de « félons » les barons qui défendent l’ honneur de Marc ? Même si la jalousie meut ces barons, ils n’ont du mo
1043 de « félons » les barons qui défendent l’honneur de Marc ? Même si la jalousie meut ces barons, ils n’ont du moins ni men
1044 barons qui défendent l’honneur de Marc ? Même si la jalousie meut ces barons, ils n’ont du moins ni menti ni trompé, et c
1045 ’ont du moins ni menti ni trompé, et ce n’est pas le cas de Tristan… Enfin l’on en vient à douter de la valeur même des ra
1046 moins ni menti ni trompé, et ce n’est pas le cas de Tristan… Enfin l’on en vient à douter de la valeur même des rares mot
1047 trompé, et ce n’est pas le cas de Tristan… Enfin l’ on en vient à douter de la valeur même des rares motifs allégués. En e
1048 s le cas de Tristan… Enfin l’on en vient à douter de la valeur même des rares motifs allégués. En effet, si la morale de l
1049 e cas de Tristan… Enfin l’on en vient à douter de la valeur même des rares motifs allégués. En effet, si la morale de la f
1050 leur même des rares motifs allégués. En effet, si la morale de la fidélité au suzerain exige que Tristan livre à Marc la f
1051 des rares motifs allégués. En effet, si la morale de la fidélité au suzerain exige que Tristan livre à Marc la fiancée qu’
1052 rares motifs allégués. En effet, si la morale de la fidélité au suzerain exige que Tristan livre à Marc la fiancée qu’il
1053 délité au suzerain exige que Tristan livre à Marc la fiancée qu’il alla quérir — et qu’il avait conquise de plein droit po
1054 ancée qu’il alla quérir — et qu’il avait conquise de plein droit pour lui-même en la délivrant du dragon, comme ne manque
1055 il avait conquise de plein droit pour lui-même en la délivrant du dragon, comme ne manque pas de le souligner Thomas — on
1056 me en la délivrant du dragon, comme ne manque pas de le souligner Thomas — on ne peut s’empêcher de penser que ces scrupul
1057 en la délivrant du dragon, comme ne manque pas de le souligner Thomas — on ne peut s’empêcher de penser que ces scrupules
1058 as de le souligner Thomas — on ne peut s’empêcher de penser que ces scrupules sont bien tardifs et peu sincères, puisque T
1059 bien tardifs et peu sincères, puisque Tristan n’a de cesse qu’il ne rentre à la cour, auprès d’Iseut… Et ce philtre qui ce
1060 s, puisque Tristan n’a de cesse qu’il ne rentre à la cour, auprès d’Iseut… Et ce philtre qui cesse d’agir, n’était-il pas
1061 an n’a de cesse qu’il ne rentre à la cour, auprès d’ Iseut… Et ce philtre qui cesse d’agir, n’était-il pas destiné aux épou
1062 la cour, auprès d’Iseut… Et ce philtre qui cesse d’ agir, n’était-il pas destiné aux époux ? Alors, pourquoi limiter sa du
1063 limiter sa durée ? Trois ans, ce n’est guère pour le bonheur d’un couple. Et quand Tristan épouse l’autre Iseut « pour son
1064 durée ? Trois ans, ce n’est guère pour le bonheur d’ un couple. Et quand Tristan épouse l’autre Iseut « pour son nom et pou
1065 « pour son nom et pour sa beauté » mais cependant la laisse vierge, n’est-il pas évident que rien ne l’oblige à ce mariage
1066 a laisse vierge, n’est-il pas évident que rien ne l’ oblige à ce mariage et à cette chasteté injurieuse, et qu’il se met da
1067 ieuse, et qu’il se met dans une situation qui n’a d’ autre issue que la mort ? 6.Chevalerie contre Mariage Un moderne
1068 met dans une situation qui n’a d’autre issue que la mort ? 6.Chevalerie contre Mariage Un moderne commentateur du R
1069 ontre Mariage Un moderne commentateur du Roman de Tristan et Iseut veut y voir un « conflit cornélien entre l’amour et
1070 et Iseut veut y voir un « conflit cornélien entre l’ amour et le devoir ». Cette interprétation classique est d’un aimable
1071 ut y voir un « conflit cornélien entre l’amour et le devoir ». Cette interprétation classique est d’un aimable anachronism
1072 t le devoir ». Cette interprétation classique est d’ un aimable anachronisme. Outre qu’elle abuse de Corneille, elle paraît
1073 st d’un aimable anachronisme. Outre qu’elle abuse de Corneille, elle paraît ignorer l’un de ces faits dont l’envergure éch
1074 elle abuse de Corneille, elle paraît ignorer l’un de ces faits dont l’envergure échappe souvent aux prises de l’érudition
1075 eille, elle paraît ignorer l’un de ces faits dont l’ envergure échappe souvent aux prises de l’érudition scrupuleuse. Je ve
1076 faits dont l’envergure échappe souvent aux prises de l’érudition scrupuleuse. Je veux parler de l’opposition qui se manife
1077 ts dont l’envergure échappe souvent aux prises de l’ érudition scrupuleuse. Je veux parler de l’opposition qui se manifeste
1078 prises de l’érudition scrupuleuse. Je veux parler de l’opposition qui se manifeste dès la seconde moitié du xiie siècle e
1079 ses de l’érudition scrupuleuse. Je veux parler de l’ opposition qui se manifeste dès la seconde moitié du xiie siècle entr
1080 feste dès la seconde moitié du xiie siècle entre la règle chevaleresque et les coutumes féodales. Peut-être n’a-t-on pas
1081 é du xiie siècle entre la règle chevaleresque et les coutumes féodales. Peut-être n’a-t-on pas assez marqué à quel point l
1082 Peut-être n’a-t-on pas assez marqué à quel point les romans bretons la reflètent et la cultivent. Il est probable que la c
1083 pas assez marqué à quel point les romans bretons la reflètent et la cultivent. Il est probable que la chevalerie courtois
1084 é à quel point les romans bretons la reflètent et la cultivent. Il est probable que la chevalerie courtoise ne fut guère q
1085 la reflètent et la cultivent. Il est probable que la chevalerie courtoise ne fut guère qu’un idéal. Les premiers auteurs q
1086 un idéal. Les premiers auteurs qui en parlent ont l’ habitude de déplorer sa décadence : mais ils oublient que, telle qu’il
1087 es premiers auteurs qui en parlent ont l’habitude de déplorer sa décadence : mais ils oublient que, telle qu’ils la souhai
1088 a décadence : mais ils oublient que, telle qu’ils la souhaitent, elle vient à peine de naître dans leurs rêves. N’est-il p
1089 à peine de naître dans leurs rêves. N’est-il pas de l’essence d’un idéal que l’on déplore sa décadence à l’instant même o
1090 peine de naître dans leurs rêves. N’est-il pas de l’ essence d’un idéal que l’on déplore sa décadence à l’instant même où i
1091 aître dans leurs rêves. N’est-il pas de l’essence d’ un idéal que l’on déplore sa décadence à l’instant même où il essaie m
1092 s rêves. N’est-il pas de l’essence d’un idéal que l’ on déplore sa décadence à l’instant même où il essaie maladroitement d
1093 ence à l’instant même où il essaie maladroitement de se réaliser ? D’autre part, la chance du roman n’est-elle pas d’oppos
1094 aie maladroitement de se réaliser ? D’autre part, la chance du roman n’est-elle pas d’opposer la fiction d’un certain idéa
1095 ? D’autre part, la chance du roman n’est-elle pas d’ opposer la fiction d’un certain idéal de vie aux réalités tyranniques 
1096 part, la chance du roman n’est-elle pas d’opposer la fiction d’un certain idéal de vie aux réalités tyranniques ? Plus d’u
1097 ance du roman n’est-elle pas d’opposer la fiction d’ un certain idéal de vie aux réalités tyranniques ? Plus d’une énigme q
1098 -elle pas d’opposer la fiction d’un certain idéal de vie aux réalités tyranniques ? Plus d’une énigme que nous pose le Rom
1099 tain idéal de vie aux réalités tyranniques ? Plus d’ une énigme que nous pose le Roman nous incite à chercher de ce côté le
1100 tés tyranniques ? Plus d’une énigme que nous pose le Roman nous incite à chercher de ce côté les éléments d’une première s
1101 gme que nous pose le Roman nous incite à chercher de ce côté les éléments d’une première solution. Si l’on admet que l’ave
1102 s pose le Roman nous incite à chercher de ce côté les éléments d’une première solution. Si l’on admet que l’aventure de Tri
1103 an nous incite à chercher de ce côté les éléments d’ une première solution. Si l’on admet que l’aventure de Tristan devait
1104 ce côté les éléments d’une première solution. Si l’ on admet que l’aventure de Tristan devait servir à illustrer le confli
1105 éments d’une première solution. Si l’on admet que l’ aventure de Tristan devait servir à illustrer le conflit de la chevale
1106 e première solution. Si l’on admet que l’aventure de Tristan devait servir à illustrer le conflit de la chevalerie et de l
1107 e l’aventure de Tristan devait servir à illustrer le conflit de la chevalerie et de la société féodale — donc le conflit d
1108 e de Tristan devait servir à illustrer le conflit de la chevalerie et de la société féodale — donc le conflit de deux devo
1109 e Tristan devait servir à illustrer le conflit de la chevalerie et de la société féodale — donc le conflit de deux devoirs
1110 servir à illustrer le conflit de la chevalerie et de la société féodale — donc le conflit de deux devoirs ou même, nous l’
1111 vir à illustrer le conflit de la chevalerie et de la société féodale — donc le conflit de deux devoirs ou même, nous l’avo
1112 de la chevalerie et de la société féodale — donc le conflit de deux devoirs ou même, nous l’avons vu page 21, le conflit
1113 alerie et de la société féodale — donc le conflit de deux devoirs ou même, nous l’avons vu page 21, le conflit de deux « r
1114 e — donc le conflit de deux devoirs ou même, nous l’ avons vu page 21, le conflit de deux « religions » —, l’on s’aperçoit
1115 de deux devoirs ou même, nous l’avons vu page 21, le conflit de deux « religions » —, l’on s’aperçoit que bien des épisode
1116 oirs ou même, nous l’avons vu page 21, le conflit de deux « religions » —, l’on s’aperçoit que bien des épisodes s’éclaire
1117 s vu page 21, le conflit de deux « religions » —, l’ on s’aperçoit que bien des épisodes s’éclairent, et qu’en tout cas, si
1118 n des épisodes s’éclairent, et qu’en tout cas, si l’ hypothèse ne résout point toutes les difficultés, elle en repousse la
1119 n tout cas, si l’hypothèse ne résout point toutes les difficultés, elle en repousse la solution d’une manière significative
1120 ut point toutes les difficultés, elle en repousse la solution d’une manière significative. En quoi le roman breton se dist
1121 tes les difficultés, elle en repousse la solution d’ une manière significative. En quoi le roman breton se distingue-t-il d
1122 la solution d’une manière significative. En quoi le roman breton se distingue-t-il de la chanson de geste, qu’il supplant
1123 cative. En quoi le roman breton se distingue-t-il de la chanson de geste, qu’il supplanta dès la seconde moitié du xiie s
1124 ive. En quoi le roman breton se distingue-t-il de la chanson de geste, qu’il supplanta dès la seconde moitié du xiie sièc
1125 i le roman breton se distingue-t-il de la chanson de geste, qu’il supplanta dès la seconde moitié du xiie siècle avec une
1126 ec une étonnante rapidité ? En ceci qu’il donne à la femme le rôle qui revenait précédemment au suzerain. Le chevalier bre
1127 onnante rapidité ? En ceci qu’il donne à la femme le rôle qui revenait précédemment au suzerain. Le chevalier breton, tout
1128 me le rôle qui revenait précédemment au suzerain. Le chevalier breton, tout comme le troubadour méridional, se reconnaît l
1129 ment au suzerain. Le chevalier breton, tout comme le troubadour méridional, se reconnaît le vassal d’une Dame élue. Mais e
1130 tout comme le troubadour méridional, se reconnaît le vassal d’une Dame élue. Mais en fait, il demeure le vassal d’un seign
1131 le troubadour méridional, se reconnaît le vassal d’ une Dame élue. Mais en fait, il demeure le vassal d’un seigneur. D’où
1132 vassal d’une Dame élue. Mais en fait, il demeure le vassal d’un seigneur. D’où naîtront des conflits de droit, dont le Ro
1133 une Dame élue. Mais en fait, il demeure le vassal d’ un seigneur. D’où naîtront des conflits de droit, dont le Roman offre
1134 Mais en fait, il demeure le vassal d’un seigneur. D’ où naîtront des conflits de droit, dont le Roman offre plus d’un exemp
1135 vassal d’un seigneur. D’où naîtront des conflits de droit, dont le Roman offre plus d’un exemple. Reprenons l’épisode des
1136 igneur. D’où naîtront des conflits de droit, dont le Roman offre plus d’un exemple. Reprenons l’épisode des trois barons «
1137 t des conflits de droit, dont le Roman offre plus d’ un exemple. Reprenons l’épisode des trois barons « félons ». Selon la
1138 dont le Roman offre plus d’un exemple. Reprenons l’ épisode des trois barons « félons ». Selon la morale féodale, le vassa
1139 nons l’épisode des trois barons « félons ». Selon la morale féodale, le vassal est tenu de dénoncer au seigneur tout ce qu
1140 trois barons « félons ». Selon la morale féodale, le vassal est tenu de dénoncer au seigneur tout ce qui lèse son droit ou
1141 ns ». Selon la morale féodale, le vassal est tenu de dénoncer au seigneur tout ce qui lèse son droit ou son honneur : il e
1142 n droit ou son honneur : il est « félon » s’il ne le fait pas. Or, dans Tristan, les barons dénoncent Iseut au roi Marc :
1143 « félon » s’il ne le fait pas. Or, dans Tristan, les barons dénoncent Iseut au roi Marc : ils devraient donc passer pour «
1144 aient donc passer pour « féaux » et loyaux. Et si l’ auteur les traite cependant de félons, c’est en vertu d’un autre code
1145 c passer pour « féaux » et loyaux. Et si l’auteur les traite cependant de félons, c’est en vertu d’un autre code évidemment
1146  » et loyaux. Et si l’auteur les traite cependant de félons, c’est en vertu d’un autre code évidemment, qui ne peut être q
1147 autre code évidemment, qui ne peut être que celui de la chevalerie du Midi. La décision des cours d’amour de la Gascogne e
1148 re code évidemment, qui ne peut être que celui de la chevalerie du Midi. La décision des cours d’amour de la Gascogne est
1149 ne peut être que celui de la chevalerie du Midi. La décision des cours d’amour de la Gascogne est bien connue : félon ser
1150 i de la chevalerie du Midi. La décision des cours d’ amour de la Gascogne est bien connue : félon sera celui qui révèle les
1151 chevalerie du Midi. La décision des cours d’amour de la Gascogne est bien connue : félon sera celui qui révèle les secrets
1152 valerie du Midi. La décision des cours d’amour de la Gascogne est bien connue : félon sera celui qui révèle les secrets de
1153 gne est bien connue : félon sera celui qui révèle les secrets de l’amour courtois. Ce seul exemple suffirait à démontrer qu
1154 connue : félon sera celui qui révèle les secrets de l’amour courtois. Ce seul exemple suffirait à démontrer que les auteu
1155 nnue : félon sera celui qui révèle les secrets de l’ amour courtois. Ce seul exemple suffirait à démontrer que les auteurs
1156 urtois. Ce seul exemple suffirait à démontrer que les auteurs du Roman avaient choisi en toute conscience pour la chevaleri
1157 du Roman avaient choisi en toute conscience pour la chevalerie « courtoise » contre le droit féodal. Mais nous avons d’au
1158 onscience pour la chevalerie « courtoise » contre le droit féodal. Mais nous avons d’autres raisons de le croire. La conce
1159 le droit féodal. Mais nous avons d’autres raisons de le croire. La conception de la fidélité et du mariage, selon l’amour
1160 droit féodal. Mais nous avons d’autres raisons de le croire. La conception de la fidélité et du mariage, selon l’amour cou
1161 l. Mais nous avons d’autres raisons de le croire. La conception de la fidélité et du mariage, selon l’amour courtois, est
1162 vons d’autres raisons de le croire. La conception de la fidélité et du mariage, selon l’amour courtois, est seule capable
1163 s d’autres raisons de le croire. La conception de la fidélité et du mariage, selon l’amour courtois, est seule capable d’e
1164 La conception de la fidélité et du mariage, selon l’ amour courtois, est seule capable d’expliquer certaines contradictions
1165 ariage, selon l’amour courtois, est seule capable d’ expliquer certaines contradictions frappantes du récit. Selon la thèse
1166 rtaines contradictions frappantes du récit. Selon la thèse officiellement admise, l’amour courtois est né d’une réaction à
1167 s du récit. Selon la thèse officiellement admise, l’ amour courtois est né d’une réaction à l’anarchie brutale des mœurs fé
1168 se officiellement admise, l’amour courtois est né d’ une réaction à l’anarchie brutale des mœurs féodales. On sait que le m
1169 admise, l’amour courtois est né d’une réaction à l’ anarchie brutale des mœurs féodales. On sait que le mariage, au xiie
1170 ’anarchie brutale des mœurs féodales. On sait que le mariage, au xiie siècle, était devenu pour les seigneurs une pure et
1171 ue le mariage, au xiie siècle, était devenu pour les seigneurs une pure et simple occasion de s’enrichir, et d’annexer des
1172 nu pour les seigneurs une pure et simple occasion de s’enrichir, et d’annexer des terres données en dot ou espérées en hér
1173 urs une pure et simple occasion de s’enrichir, et d’ annexer des terres données en dot ou espérées en héritage. Quand l’« a
1174 res données en dot ou espérées en héritage. Quand l’ « affaire » tournait mal, on répudiait sa femme. Le prétexte de l’ince
1175 ’« affaire » tournait mal, on répudiait sa femme. Le prétexte de l’inceste, curieusement exploité, trouvait l’Église sans
1176 tournait mal, on répudiait sa femme. Le prétexte de l’inceste, curieusement exploité, trouvait l’Église sans résistance :
1177 urnait mal, on répudiait sa femme. Le prétexte de l’ inceste, curieusement exploité, trouvait l’Église sans résistance : il
1178 xte de l’inceste, curieusement exploité, trouvait l’ Église sans résistance : il suffisait d’alléguer sans trop de preuves
1179 trouvait l’Église sans résistance : il suffisait d’ alléguer sans trop de preuves une parenté au quatrième degré, pour obt
1180 ns résistance : il suffisait d’alléguer sans trop de preuves une parenté au quatrième degré, pour obtenir l’annulation. À
1181 uves une parenté au quatrième degré, pour obtenir l’ annulation. À ces abus, générateurs de querelles infinies et de guerre
1182 our obtenir l’annulation. À ces abus, générateurs de querelles infinies et de guerres, l’amour courtois oppose une fidélit
1183 À ces abus, générateurs de querelles infinies et de guerres, l’amour courtois oppose une fidélité indépendante du mariage
1184 générateurs de querelles infinies et de guerres, l’ amour courtois oppose une fidélité indépendante du mariage légal et fo
1185 élité indépendante du mariage légal et fondée sur le seul amour. Il en vient même à déclarer que l’amour et le mariage ne
1186 ur le seul amour. Il en vient même à déclarer que l’ amour et le mariage ne sont pas compatibles : c’est le fameux jugement
1187 amour. Il en vient même à déclarer que l’amour et le mariage ne sont pas compatibles : c’est le fameux jugement d’une cour
1188 our et le mariage ne sont pas compatibles : c’est le fameux jugement d’une cour d’amour tenue chez la comtesse de Champagn
1189 e sont pas compatibles : c’est le fameux jugement d’ une cour d’amour tenue chez la comtesse de Champagne. (Appendice 3.) S
1190 compatibles : c’est le fameux jugement d’une cour d’ amour tenue chez la comtesse de Champagne. (Appendice 3.) Si Tristan,
1191 le fameux jugement d’une cour d’amour tenue chez la comtesse de Champagne. (Appendice 3.) Si Tristan, et l’auteur du Roma
1192 tesse de Champagne. (Appendice 3.) Si Tristan, et l’ auteur du Roman, partagent une telle manière de voir, la félonie et l’
1193 et l’auteur du Roman, partagent une telle manière de voir, la félonie et l’adultère sont excusés, et plus qu’excusés, magn
1194 ur du Roman, partagent une telle manière de voir, la félonie et l’adultère sont excusés, et plus qu’excusés, magnifiés com
1195 artagent une telle manière de voir, la félonie et l’ adultère sont excusés, et plus qu’excusés, magnifiés comme exprimant u
1196 agnifiés comme exprimant une intrépide fidélité à la loi supérieure du donnoi, c’est-à-dire de l’amour courtois. (Donnoi,
1197 élité à la loi supérieure du donnoi, c’est-à-dire de l’amour courtois. (Donnoi, ou domnei en provençal, désigne la relatio
1198 té à la loi supérieure du donnoi, c’est-à-dire de l’ amour courtois. (Donnoi, ou domnei en provençal, désigne la relation d
1199 ourtois. (Donnoi, ou domnei en provençal, désigne la relation de vasselage institué entre l’amant-chevalier et sa Dame, ou
1200 nnoi, ou domnei en provençal, désigne la relation de vasselage institué entre l’amant-chevalier et sa Dame, ou domina.) Fi
1201 , désigne la relation de vasselage institué entre l’ amant-chevalier et sa Dame, ou domina.) Fidélité incompatible avec cel
1202 ) Fidélité incompatible avec celle du mariage, on l’ a vu. Le Roman ne manque pas une occasion de rabaisser l’institution s
1203 té incompatible avec celle du mariage, on l’a vu. Le Roman ne manque pas une occasion de rabaisser l’institution sociale,
1204 e, on l’a vu. Le Roman ne manque pas une occasion de rabaisser l’institution sociale, d’humilier le mari — roi aux oreille
1205 Le Roman ne manque pas une occasion de rabaisser l’ institution sociale, d’humilier le mari — roi aux oreilles de cheval,
1206 une occasion de rabaisser l’institution sociale, d’ humilier le mari — roi aux oreilles de cheval, toujours si facilement
1207 on de rabaisser l’institution sociale, d’humilier le mari — roi aux oreilles de cheval, toujours si facilement dupé — et d
1208 on sociale, d’humilier le mari — roi aux oreilles de cheval, toujours si facilement dupé — et de glorifier la vertu de ceu
1209 illes de cheval, toujours si facilement dupé — et de glorifier la vertu de ceux qui s’aiment hors du mariage et contre lui
1210 al, toujours si facilement dupé — et de glorifier la vertu de ceux qui s’aiment hors du mariage et contre lui. Mais cette
1211 urs si facilement dupé — et de glorifier la vertu de ceux qui s’aiment hors du mariage et contre lui. Mais cette fidélité
1212 curieux : elle s’oppose, autant qu’au mariage, à la « satisfaction » de l’amour. « Il ne sait de donnoi vraiment rien, ce
1213 pose, autant qu’au mariage, à la « satisfaction » de l’amour. « Il ne sait de donnoi vraiment rien, celui qui désire l’ent
1214 e, autant qu’au mariage, à la « satisfaction » de l’ amour. « Il ne sait de donnoi vraiment rien, celui qui désire l’entièr
1215 e, à la « satisfaction » de l’amour. « Il ne sait de donnoi vraiment rien, celui qui désire l’entière possession de sa dam
1216 ne sait de donnoi vraiment rien, celui qui désire l’ entière possession de sa dame. Cela n’est plus amour, qui tourne à réa
1217 iment rien, celui qui désire l’entière possession de sa dame. Cela n’est plus amour, qui tourne à réalité. »7 Voilà qui no
1218 , qui tourne à réalité. »7 Voilà qui nous met sur la voie d’une première explication d’épisodes tels que ceux de l’épée de
1219 urne à réalité. »7 Voilà qui nous met sur la voie d’ une première explication d’épisodes tels que ceux de l’épée de chastet
1220 i nous met sur la voie d’une première explication d’ épisodes tels que ceux de l’épée de chasteté, du retour d’Iseut à son
1221 une première explication d’épisodes tels que ceux de l’épée de chasteté, du retour d’Iseut à son mari après la retraite da
1222 première explication d’épisodes tels que ceux de l’ épée de chasteté, du retour d’Iseut à son mari après la retraite dans
1223 re explication d’épisodes tels que ceux de l’épée de chasteté, du retour d’Iseut à son mari après la retraite dans le Moro
1224 es tels que ceux de l’épée de chasteté, du retour d’ Iseut à son mari après la retraite dans le Morois, ou même du mariage
1225 e de chasteté, du retour d’Iseut à son mari après la retraite dans le Morois, ou même du mariage blanc de Tristan. En effe
1226 retour d’Iseut à son mari après la retraite dans le Morois, ou même du mariage blanc de Tristan. En effet, le « droit de
1227 retraite dans le Morois, ou même du mariage blanc de Tristan. En effet, le « droit de la passion », au sens où l’entendent
1228 s, ou même du mariage blanc de Tristan. En effet, le « droit de la passion », au sens où l’entendent les modernes, permett
1229 du mariage blanc de Tristan. En effet, le « droit de la passion », au sens où l’entendent les modernes, permettrait à Tris
1230 mariage blanc de Tristan. En effet, le « droit de la passion », au sens où l’entendent les modernes, permettrait à Tristan
1231 En effet, le « droit de la passion », au sens où l’ entendent les modernes, permettrait à Tristan d’enlever Iseut, après q
1232 e « droit de la passion », au sens où l’entendent les modernes, permettrait à Tristan d’enlever Iseut, après qu’ils ont bu
1233 ù l’entendent les modernes, permettrait à Tristan d’ enlever Iseut, après qu’ils ont bu le philtre. Cependant il la livre à
1234 it à Tristan d’enlever Iseut, après qu’ils ont bu le philtre. Cependant il la livre à Marc : c’est que la règle de l’amour
1235 eut, après qu’ils ont bu le philtre. Cependant il la livre à Marc : c’est que la règle de l’amour courtois s’oppose à ce q
1236 philtre. Cependant il la livre à Marc : c’est que la règle de l’amour courtois s’oppose à ce qu’une telle passion « tourne
1237 Cependant il la livre à Marc : c’est que la règle de l’amour courtois s’oppose à ce qu’une telle passion « tourne à réalit
1238 endant il la livre à Marc : c’est que la règle de l’ amour courtois s’oppose à ce qu’une telle passion « tourne à réalité »
1239 on « tourne à réalité », c’est-à-dire aboutisse à l’ « entière possession de sa dame ». Tristan choisira donc, dans ce cas,
1240 , c’est-à-dire aboutisse à l’« entière possession de sa dame ». Tristan choisira donc, dans ce cas, d’observer la fidélité
1241 de sa dame ». Tristan choisira donc, dans ce cas, d’ observer la fidélité féodale, masque et complice énigmatique de la fid
1242 ». Tristan choisira donc, dans ce cas, d’observer la fidélité féodale, masque et complice énigmatique de la fidélité court
1243 fidélité féodale, masque et complice énigmatique de la fidélité courtoise. Il choisit en toute liberté, car nous avons ma
1244 délité féodale, masque et complice énigmatique de la fidélité courtoise. Il choisit en toute liberté, car nous avons marqu
1245 ous avons marqué plus haut qu’étant plus fort que le roi et les barons, il pourrait, dans le plan féodal qu’il adopte, fai
1246 marqué plus haut qu’étant plus fort que le roi et les barons, il pourrait, dans le plan féodal qu’il adopte, faire valoir l
1247 fort que le roi et les barons, il pourrait, dans le plan féodal qu’il adopte, faire valoir le droit de la force… Étrange
1248 t, dans le plan féodal qu’il adopte, faire valoir le droit de la force… Étrange amour, va-t-on penser, qui se conforme aux
1249 e plan féodal qu’il adopte, faire valoir le droit de la force… Étrange amour, va-t-on penser, qui se conforme aux lois qui
1250 lan féodal qu’il adopte, faire valoir le droit de la force… Étrange amour, va-t-on penser, qui se conforme aux lois qui le
1251 our, va-t-on penser, qui se conforme aux lois qui le condamnent, afin de mieux se conserver ! D’où peut venir cette préfér
1252 s qui le condamnent, afin de mieux se conserver ! D’ où peut venir cette préférence pour ce qui entrave la passion, pour ce
1253 ù peut venir cette préférence pour ce qui entrave la passion, pour ce qui empêche le « bonheur » des amants, les sépare et
1254 ur ce qui entrave la passion, pour ce qui empêche le « bonheur » des amants, les sépare et les martyrise ? Répondre : ains
1255 n, pour ce qui empêche le « bonheur » des amants, les sépare et les martyrise ? Répondre : ainsi le veut l’amour courtois,
1256 empêche le « bonheur » des amants, les sépare et les martyrise ? Répondre : ainsi le veut l’amour courtois, ce n’est pas e
1257 s, les sépare et les martyrise ? Répondre : ainsi le veut l’amour courtois, ce n’est pas encore répondre sur le fond, car
1258 épare et les martyrise ? Répondre : ainsi le veut l’ amour courtois, ce n’est pas encore répondre sur le fond, car il s’agi
1259 ’amour courtois, ce n’est pas encore répondre sur le fond, car il s’agit de savoir pourquoi l’on préfère cet amour à l’aut
1260 st pas encore répondre sur le fond, car il s’agit de savoir pourquoi l’on préfère cet amour à l’autre, à celui qui se « ré
1261 dre sur le fond, car il s’agit de savoir pourquoi l’ on préfère cet amour à l’autre, à celui qui se « réalise », à celui qu
1262 e », à celui qui se « satisfait ». En recourant à l’ hypothèse, fort vraisemblable, que le Roman illustre un conflit de « r
1263 recourant à l’hypothèse, fort vraisemblable, que le Roman illustre un conflit de « religions », nous avons pu préciser et
1264 t vraisemblable, que le Roman illustre un conflit de « religions », nous avons pu préciser et cerner les principales diffi
1265 e « religions », nous avons pu préciser et cerner les principales difficultés de l’intrigue : mais en fin de compte, la sol
1266 pu préciser et cerner les principales difficultés de l’intrigue : mais en fin de compte, la solution se trouve simplement
1267 préciser et cerner les principales difficultés de l’ intrigue : mais en fin de compte, la solution se trouve simplement rec
1268 ifficultés de l’intrigue : mais en fin de compte, la solution se trouve simplement reculée. 7.L’amour du roman Si l’
1269 e simplement reculée. 7.L’amour du roman Si l’ on se reporte à notre résumé de la légende, on ne peut manquer d’être
1270 our du roman Si l’on se reporte à notre résumé de la légende, on ne peut manquer d’être frappé de ce fait : les deux lo
1271 du roman Si l’on se reporte à notre résumé de la légende, on ne peut manquer d’être frappé de ce fait : les deux lois
1272 à notre résumé de la légende, on ne peut manquer d’ être frappé de ce fait : les deux lois qui entrent en jeu, chevalerie
1273 é de la légende, on ne peut manquer d’être frappé de ce fait : les deux lois qui entrent en jeu, chevalerie et morale féod
1274 de, on ne peut manquer d’être frappé de ce fait : les deux lois qui entrent en jeu, chevalerie et morale féodale, ne sont o
1275 evalerie et morale féodale, ne sont observées par l’ auteur que dans les seules situations où elles permettent au roman de
1276 féodale, ne sont observées par l’auteur que dans les seules situations où elles permettent au roman de rebondir 8. Cette r
1277 es seules situations où elles permettent au roman de rebondir 8. Cette remarque à son tour ne saurait constituer par elle-
1278 nstituer par elle-même une explication. À chacune de nos questions, il serait évidemment facile de répondre : les choses s
1279 une de nos questions, il serait évidemment facile de répondre : les choses se passent ainsi parce qu’autrement il n’y aura
1280 stions, il serait évidemment facile de répondre : les choses se passent ainsi parce qu’autrement il n’y aurait plus de roma
1281 ssent ainsi parce qu’autrement il n’y aurait plus de roman. Mais cette réponse ne paraît convaincante qu’en vertu d’une co
1282 convaincante qu’en vertu d’une coutume paresseuse de notre critique littéraire. En vérité, elle ne répond à rien. Elle nou
1283 n roman ? Et ce roman, précisément ? Question que l’ on dira naïve, non sans une inconsciente sagesse : c’est qu’on pressen
1284 t pas sans danger. Elle nous met en effet au cœur de tout le problème — et sa portée dépasse sans aucun doute le cas parti
1285 ns danger. Elle nous met en effet au cœur de tout le problème — et sa portée dépasse sans aucun doute le cas particulier d
1286 problème — et sa portée dépasse sans aucun doute le cas particulier de notre mythe. Pour qui se place, par un effort d’ab
1287 ortée dépasse sans aucun doute le cas particulier de notre mythe. Pour qui se place, par un effort d’abstraction, à l’exté
1288 de notre mythe. Pour qui se place, par un effort d’ abstraction, à l’extérieur du phénomène commun au romancier et au lect
1289 Pour qui se place, par un effort d’abstraction, à l’ extérieur du phénomène commun au romancier et au lecteur, pour qui ass
1290 aît qu’une convention tacite, ou mieux, une sorte de complicité les lie : la volonté que le roman continue, ou comme on di
1291 vention tacite, ou mieux, une sorte de complicité les lie : la volonté que le roman continue, ou comme on dit, qu’il rebond
1292 cite, ou mieux, une sorte de complicité les lie : la volonté que le roman continue, ou comme on dit, qu’il rebondisse. Sup
1293 une sorte de complicité les lie : la volonté que le roman continue, ou comme on dit, qu’il rebondisse. Supprimez cette vo
1294 ndisse. Supprimez cette volonté, il n’y aura plus de vraisemblance qui tienne : c’est ce qui se passe dans le cas de l’His
1295 semblance qui tienne : c’est ce qui se passe dans le cas de l’Histoire scientifique. (Le lecteur d’un ouvrage « sérieux »
1296 ce qui tienne : c’est ce qui se passe dans le cas de l’Histoire scientifique. (Le lecteur d’un ouvrage « sérieux » sera d’
1297 qui tienne : c’est ce qui se passe dans le cas de l’ Histoire scientifique. (Le lecteur d’un ouvrage « sérieux » sera d’aut
1298 se passe dans le cas de l’Histoire scientifique. ( Le lecteur d’un ouvrage « sérieux » sera d’autant plus exigeant qu’il sa
1299 ns le cas de l’Histoire scientifique. (Le lecteur d’ un ouvrage « sérieux » sera d’autant plus exigeant qu’il sait que le d
1300 ifique. (Le lecteur d’un ouvrage « sérieux » sera d’ autant plus exigeant qu’il sait que le déroulement des faits ne doit d
1301 ieux » sera d’autant plus exigeant qu’il sait que le déroulement des faits ne doit dépendre ni de son désir ni des fantais
1302 que le déroulement des faits ne doit dépendre ni de son désir ni des fantaisies de l’auteur.) Supposez au contraire cette
1303 e doit dépendre ni de son désir ni des fantaisies de l’auteur.) Supposez au contraire cette volonté toute pure, il n’y aur
1304 oit dépendre ni de son désir ni des fantaisies de l’ auteur.) Supposez au contraire cette volonté toute pure, il n’y aura p
1305 traire cette volonté toute pure, il n’y aura plus d’ invraisemblance possible : c’est le cas du conte. Entre ces deux extrê
1306 n’y aura plus d’invraisemblance possible : c’est le cas du conte. Entre ces deux extrêmes, il est autant de niveaux de vr
1307 du conte. Entre ces deux extrêmes, il est autant de niveaux de vraisemblance que de sujets. Ou si l’on veut : la vraisemb
1308 Entre ces deux extrêmes, il est autant de niveaux de vraisemblance que de sujets. Ou si l’on veut : la vraisemblance dépen
1309 es, il est autant de niveaux de vraisemblance que de sujets. Ou si l’on veut : la vraisemblance dépend, pour un ouvrage ro
1310 de niveaux de vraisemblance que de sujets. Ou si l’ on veut : la vraisemblance dépend, pour un ouvrage romanesque donné, d
1311 de vraisemblance que de sujets. Ou si l’on veut : la vraisemblance dépend, pour un ouvrage romanesque donné, de la nature
1312 mblance dépend, pour un ouvrage romanesque donné, de la nature des passions qu’il veut flatter. C’est dire que l’on accept
1313 ance dépend, pour un ouvrage romanesque donné, de la nature des passions qu’il veut flatter. C’est dire que l’on acceptera
1314 e des passions qu’il veut flatter. C’est dire que l’ on acceptera le « coup de pouce » du créateur, et les entorses qu’il f
1315 qu’il veut flatter. C’est dire que l’on acceptera le « coup de pouce » du créateur, et les entorses qu’il fait subir à la
1316 flatter. C’est dire que l’on acceptera le « coup de pouce » du créateur, et les entorses qu’il fait subir à la « logique 
1317 on acceptera le « coup de pouce » du créateur, et les entorses qu’il fait subir à la « logique » d’observation courante, da
1318 » du créateur, et les entorses qu’il fait subir à la « logique » d’observation courante, dans la mesure exacte où ces lice
1319 et les entorses qu’il fait subir à la « logique » d’ observation courante, dans la mesure exacte où ces licences fourniront
1320 bir à la « logique » d’observation courante, dans la mesure exacte où ces licences fourniront les prétextes nécessaires à
1321 dans la mesure exacte où ces licences fourniront les prétextes nécessaires à la passion que l’on désire éprouver. Ainsi, l
1322 s licences fourniront les prétextes nécessaires à la passion que l’on désire éprouver. Ainsi, le vrai sujet d’une œuvre es
1323 niront les prétextes nécessaires à la passion que l’ on désire éprouver. Ainsi, le vrai sujet d’une œuvre est révélé par la
1324 res à la passion que l’on désire éprouver. Ainsi, le vrai sujet d’une œuvre est révélé par la nature des « trucs » que l’a
1325 on que l’on désire éprouver. Ainsi, le vrai sujet d’ une œuvre est révélé par la nature des « trucs » que l’auteur fait int
1326 . Ainsi, le vrai sujet d’une œuvre est révélé par la nature des « trucs » que l’auteur fait intervenir, et qu’on pardonne
1327 œuvre est révélé par la nature des « trucs » que l’ auteur fait intervenir, et qu’on pardonne dans la mesure exacte où l’o
1328 l’auteur fait intervenir, et qu’on pardonne dans la mesure exacte où l’on partage ses intentions. Nous avons vu que les o
1329 venir, et qu’on pardonne dans la mesure exacte où l’ on partage ses intentions. Nous avons vu que les obstacles extérieurs
1330 où l’on partage ses intentions. Nous avons vu que les obstacles extérieurs qui s’opposent à l’amour de Tristan sont dans un
1331 vu que les obstacles extérieurs qui s’opposent à l’ amour de Tristan sont dans un certain sens gratuits, c’est-à-dire qu’i
1332 les obstacles extérieurs qui s’opposent à l’amour de Tristan sont dans un certain sens gratuits, c’est-à-dire qu’ils ne so
1333 dre, que des artifices romanesques. Or il résulte de nos remarques au sujet de la vraisemblance, que la gratuité même des
1334 sques. Or il résulte de nos remarques au sujet de la vraisemblance, que la gratuité même des obstacles invoqués peut révél
1335 e nos remarques au sujet de la vraisemblance, que la gratuité même des obstacles invoqués peut révéler le vrai sujet d’une
1336 gratuité même des obstacles invoqués peut révéler le vrai sujet d’une œuvre, la vraie nature de la passion qu’elle met en
1337 des obstacles invoqués peut révéler le vrai sujet d’ une œuvre, la vraie nature de la passion qu’elle met en jeu. Il faut s
1338 invoqués peut révéler le vrai sujet d’une œuvre, la vraie nature de la passion qu’elle met en jeu. Il faut sentir qu’ici
1339 évéler le vrai sujet d’une œuvre, la vraie nature de la passion qu’elle met en jeu. Il faut sentir qu’ici tout est symbole
1340 ler le vrai sujet d’une œuvre, la vraie nature de la passion qu’elle met en jeu. Il faut sentir qu’ici tout est symbole, t
1341 pose à la manière d’un rêve, et non point à celle de nos vies : les prétextes du romancier, les actions de ses deux héros,
1342 ère d’un rêve, et non point à celle de nos vies : les prétextes du romancier, les actions de ses deux héros, et les préfére
1343 à celle de nos vies : les prétextes du romancier, les actions de ses deux héros, et les préférences secrètes qu’il suppose
1344 os vies : les prétextes du romancier, les actions de ses deux héros, et les préférences secrètes qu’il suppose chez son le
1345 s du romancier, les actions de ses deux héros, et les préférences secrètes qu’il suppose chez son lecteur. Les « faits » ne
1346 férences secrètes qu’il suppose chez son lecteur. Les « faits » ne sont que les images ou les projections d’un désir, de ce
1347 ppose chez son lecteur. Les « faits » ne sont que les images ou les projections d’un désir, de ce qui s’y oppose, de ce qui
1348 lecteur. Les « faits » ne sont que les images ou les projections d’un désir, de ce qui s’y oppose, de ce qui peut l’exalte
1349 faits » ne sont que les images ou les projections d’ un désir, de ce qui s’y oppose, de ce qui peut l’exalter, ou simplemen
1350 ont que les images ou les projections d’un désir, de ce qui s’y oppose, de ce qui peut l’exalter, ou simplement le faire d
1351 les projections d’un désir, de ce qui s’y oppose, de ce qui peut l’exalter, ou simplement le faire durer. Tout manifeste,
1352 d’un désir, de ce qui s’y oppose, de ce qui peut l’ exalter, ou simplement le faire durer. Tout manifeste, dans le comport
1353 y oppose, de ce qui peut l’exalter, ou simplement le faire durer. Tout manifeste, dans le comportement du chevalier et de
1354 u simplement le faire durer. Tout manifeste, dans le comportement du chevalier et de la princesse, une exigence ignorée d’
1355 t manifeste, dans le comportement du chevalier et de la princesse, une exigence ignorée d’eux — et peut-être du romancier 
1356 anifeste, dans le comportement du chevalier et de la princesse, une exigence ignorée d’eux — et peut-être du romancier — m
1357 hevalier et de la princesse, une exigence ignorée d’ eux — et peut-être du romancier — mais plus profonde que celle de leur
1358 -être du romancier — mais plus profonde que celle de leur bonheur. Pas un des obstacles qu’ils rencontrent ne se révèle, o
1359 ! On peut dire qu’ils ne perdent pas une occasion de se séparer. Quand il n’y a pas d’obstacle, ils en inventent : l’épée
1360 as une occasion de se séparer. Quand il n’y a pas d’ obstacle, ils en inventent : l’épée nue, le mariage de Tristan. Ils en
1361 Quand il n’y a pas d’obstacle, ils en inventent : l’ épée nue, le mariage de Tristan. Ils en inventent comme à plaisir, — b
1362 a pas d’obstacle, ils en inventent : l’épée nue, le mariage de Tristan. Ils en inventent comme à plaisir, — bien qu’ils e
1363 stacle, ils en inventent : l’épée nue, le mariage de Tristan. Ils en inventent comme à plaisir, — bien qu’ils en souffrent
1364 — bien qu’ils en souffrent. Serait-ce alors pour le plaisir du romancier et du lecteur ? Mais c’est tout un, car le démon
1365 romancier et du lecteur ? Mais c’est tout un, car le démon de l’amour courtois qui inspire au cœur des amants les ruses d’
1366 et du lecteur ? Mais c’est tout un, car le démon de l’amour courtois qui inspire au cœur des amants les ruses d’où naît l
1367 du lecteur ? Mais c’est tout un, car le démon de l’ amour courtois qui inspire au cœur des amants les ruses d’où naît leur
1368 e l’amour courtois qui inspire au cœur des amants les ruses d’où naît leur souffrance, c’est le démon même du roman tel que
1369 courtois qui inspire au cœur des amants les ruses d’ où naît leur souffrance, c’est le démon même du roman tel que l’aiment
1370 amants les ruses d’où naît leur souffrance, c’est le démon même du roman tel que l’aiment les Occidentaux. Quel est le vr
1371 souffrance, c’est le démon même du roman tel que l’ aiment les Occidentaux. Quel est le vrai sujet de la légende ? La sép
1372 ce, c’est le démon même du roman tel que l’aiment les Occidentaux. Quel est le vrai sujet de la légende ? La séparation de
1373 roman tel que l’aiment les Occidentaux. Quel est le vrai sujet de la légende ? La séparation des amants ? Oui, mais au no
1374 l’aiment les Occidentaux. Quel est le vrai sujet de la légende ? La séparation des amants ? Oui, mais au nom de la passio
1375 iment les Occidentaux. Quel est le vrai sujet de la légende ? La séparation des amants ? Oui, mais au nom de la passion,
1376 identaux. Quel est le vrai sujet de la légende ? La séparation des amants ? Oui, mais au nom de la passion, et pour l’amo
1377  ? La séparation des amants ? Oui, mais au nom de la passion, et pour l’amour de l’amour même qui les tourmente, pour l’ex
1378 amants ? Oui, mais au nom de la passion, et pour l’ amour de l’amour même qui les tourmente, pour l’exalter, pour le trans
1379 ? Oui, mais au nom de la passion, et pour l’amour de l’amour même qui les tourmente, pour l’exalter, pour le transfigurer
1380 ui, mais au nom de la passion, et pour l’amour de l’ amour même qui les tourmente, pour l’exalter, pour le transfigurer — a
1381 e la passion, et pour l’amour de l’amour même qui les tourmente, pour l’exalter, pour le transfigurer — au détriment de leu
1382 r l’amour de l’amour même qui les tourmente, pour l’ exalter, pour le transfigurer — au détriment de leur bonheur et de leu
1383 mour même qui les tourmente, pour l’exalter, pour le transfigurer — au détriment de leur bonheur et de leur vie même… ⁂ No
1384 le transfigurer — au détriment de leur bonheur et de leur vie même… ⁂ Nous commençons à distinguer le sens secret et inqui
1385 de leur vie même… ⁂ Nous commençons à distinguer le sens secret et inquiétant du mythe : le danger qu’il exprime et voile
1386 istinguer le sens secret et inquiétant du mythe : le danger qu’il exprime et voile, cette passion qui ressemble au vertige
1387 sion qui ressemble au vertige… Mais ce n’est plus l’ heure de se détourner. Nous sommes atteints, nous subissons le charme,
1388 ressemble au vertige… Mais ce n’est plus l’heure de se détourner. Nous sommes atteints, nous subissons le charme, nous co
1389 e détourner. Nous sommes atteints, nous subissons le charme, nous co-naissons au « tourment délicieux ». Toute condamnatio
1390 te condamnation serait vaine : on ne condamne pas le vertige. Mais la passion du philosophe n’est-elle point de méditer da
1391 erait vaine : on ne condamne pas le vertige. Mais la passion du philosophe n’est-elle point de méditer dans le vertige ? I
1392 e. Mais la passion du philosophe n’est-elle point de méditer dans le vertige ? Il se peut que la connaissance ne soit rien
1393 on du philosophe n’est-elle point de méditer dans le vertige ? Il se peut que la connaissance ne soit rien d’autre que l’e
1394 point de méditer dans le vertige ? Il se peut que la connaissance ne soit rien d’autre que l’effort d’un esprit qui résist
1395 ige ? Il se peut que la connaissance ne soit rien d’ autre que l’effort d’un esprit qui résiste à la chute, et qui se défen
1396 peut que la connaissance ne soit rien d’autre que l’ effort d’un esprit qui résiste à la chute, et qui se défend au sein de
1397 la connaissance ne soit rien d’autre que l’effort d’ un esprit qui résiste à la chute, et qui se défend au sein de la tenta
1398 en d’autre que l’effort d’un esprit qui résiste à la chute, et qui se défend au sein de la tentation… 8.L’amour de l’am
1399 i résiste à la chute, et qui se défend au sein de la tentation… 8.L’amour de l’amour De tous les maux, le mien diffè
1400 i se défend au sein de la tentation… 8.L’amour de l’amour De tous les maux, le mien diffère ; il me plaît ; je me ré
1401 e défend au sein de la tentation… 8.L’amour de l’ amour De tous les maux, le mien diffère ; il me plaît ; je me réjou
1402 sein de la tentation… 8.L’amour de l’amour De tous les maux, le mien diffère ; il me plaît ; je me réjouis de lui ;
1403 la tentation… 8.L’amour de l’amour De tous les maux, le mien diffère ; il me plaît ; je me réjouis de lui ; mon mal
1404 ux, le mien diffère ; il me plaît ; je me réjouis de lui ; mon mal est ce que je veux et ma douleur est ma santé. Je ne vo
1405 x et ma douleur est ma santé. Je ne vois donc pas de quoi je me plains, car mon mal me vient de ma volonté ; c’est mon vou
1406 mon vouloir qui devient mon mal ; mais j’ai tant d’ aise à vouloir ainsi que je souffre agréablement, et tant de joie dans
1407 avec délices. Chrétien de Troyes. Il faut avoir l’ audace de poser la question : Tristan aime-t-il Iseut ? Est-il aimé pa
1408 ces. Chrétien de Troyes. Il faut avoir l’audace de poser la question : Tristan aime-t-il Iseut ? Est-il aimé par elle ?
1409 aime-t-il Iseut ? Est-il aimé par elle ? (Seules les questions « stupides » peuvent nous instruire, et tout ce qui passe p
1410 qui passe pour évident cache quelque chose qui ne l’ est point, comme l’a dit à peu près Valéry.) Rien d’humain ne paraît r
1411 ent cache quelque chose qui ne l’est point, comme l’ a dit à peu près Valéry.) Rien d’humain ne paraît rapprocher nos amant
1412 est point, comme l’a dit à peu près Valéry.) Rien d’ humain ne paraît rapprocher nos amants, bien au contraire. Lors de leu
1413 ur première rencontre, ils n’ont que des rapports de politesse conventionnelle. Et quand Tristan revient en quête d’Iseut,
1414 onventionnelle. Et quand Tristan revient en quête d’ Iseut, on se souvient que cette politesse fait place à la plus franche
1415 , on se souvient que cette politesse fait place à la plus franche hostilité. Tout porte à croire que librement ils ne se f
1416 ils ne se fussent jamais choisis. Mais ils ont bu le philtre, et voici la passion. Une tendresse va-t-elle naître et les u
1417 ais choisis. Mais ils ont bu le philtre, et voici la passion. Une tendresse va-t-elle naître et les unir, à la faveur de c
1418 ici la passion. Une tendresse va-t-elle naître et les unir, à la faveur de ce destin magique ? Dans tout le Roman, dans ces
1419 on. Une tendresse va-t-elle naître et les unir, à la faveur de ce destin magique ? Dans tout le Roman, dans ces milliers d
1420 ndresse va-t-elle naître et les unir, à la faveur de ce destin magique ? Dans tout le Roman, dans ces milliers de vers, je
1421 nir, à la faveur de ce destin magique ? Dans tout le Roman, dans ces milliers de vers, je n’en ai trouvé qu’une seule trac
1422 n magique ? Dans tout le Roman, dans ces milliers de vers, je n’en ai trouvé qu’une seule trace. C’est quand ils vivent da
1423 é qu’une seule trace. C’est quand ils vivent dans la forêt de Morois, après l’évasion de Tristan. Aspre vie meinent et du
1424 seule trace. C’est quand ils vivent dans la forêt de Morois, après l’évasion de Tristan. Aspre vie meinent et dure : Tant
1425 t quand ils vivent dans la forêt de Morois, après l’ évasion de Tristan. Aspre vie meinent et dure : Tant s’entr’aiment de
1426 s vivent dans la forêt de Morois, après l’évasion de Tristan. Aspre vie meinent et dure : Tant s’entr’aiment de bonne amo
1427 . Aspre vie meinent et dure : Tant s’entr’aiment de bonne amor L’un par l’autre ne sent dolor. Dira-t-on que les poètes
1428 or L’un par l’autre ne sent dolor. Dira-t-on que les poètes de cette époque furent moins sentimentaux que nous ne le somme
1429 l’autre ne sent dolor. Dira-t-on que les poètes de cette époque furent moins sentimentaux que nous ne le sommes devenus,
1430 ette époque furent moins sentimentaux que nous ne le sommes devenus, et qu’ils n’éprouvaient pas le besoin d’insister sur
1431 ne le sommes devenus, et qu’ils n’éprouvaient pas le besoin d’insister sur ce qui va de soi ? Qu’on lise alors, attentivem
1432 es devenus, et qu’ils n’éprouvaient pas le besoin d’ insister sur ce qui va de soi ? Qu’on lise alors, attentivement, le ré
1433 qui va de soi ? Qu’on lise alors, attentivement, le récit des trois ans dans la forêt. Ses deux scènes les plus belles, q
1434 alors, attentivement, le récit des trois ans dans la forêt. Ses deux scènes les plus belles, qui sont peut-être aussi les
1435 écit des trois ans dans la forêt. Ses deux scènes les plus belles, qui sont peut-être aussi les plus profondes de la légend
1436 scènes les plus belles, qui sont peut-être aussi les plus profondes de la légende, ce sont les deux visites que les amants
1437 lles, qui sont peut-être aussi les plus profondes de la légende, ce sont les deux visites que les amants font à l’ermite O
1438 s, qui sont peut-être aussi les plus profondes de la légende, ce sont les deux visites que les amants font à l’ermite Ogri
1439 e aussi les plus profondes de la légende, ce sont les deux visites que les amants font à l’ermite Ogrin. La première fois,
1440 ondes de la légende, ce sont les deux visites que les amants font à l’ermite Ogrin. La première fois, c’est pour se confess
1441 e, ce sont les deux visites que les amants font à l’ ermite Ogrin. La première fois, c’est pour se confesser. Mais au lieu
1442 se confesser. Mais au lieu d’avouer leur péché et de demander l’absolution, ils s’efforcent de démontrer qu’ils n’ont aucu
1443 . Mais au lieu d’avouer leur péché et de demander l’ absolution, ils s’efforcent de démontrer qu’ils n’ont aucune responsab
1444 éché et de demander l’absolution, ils s’efforcent de démontrer qu’ils n’ont aucune responsabilité dans l’aventure, puisqu’
1445 démontrer qu’ils n’ont aucune responsabilité dans l’ aventure, puisqu’en somme ils ne s’aiment pas ! Q’el m’aime, c’est pa
1446 mme ils ne s’aiment pas ! Q’el m’aime, c’est par la poison Ge ne me pus de lié partir, N’ele de moi… Ainsi parle Tristan
1447  ! Q’el m’aime, c’est par la poison Ge ne me pus de lié partir, N’ele de moi… Ainsi parle Tristan. Et Iseut après lui :
1448 t par la poison Ge ne me pus de lié partir, N’ele de moi… Ainsi parle Tristan. Et Iseut après lui : Sire, por Dieu omnip
1449 herbé dont je bui Et il en but : ce fu pechiez. La situation dans laquelle ils se trouvent est donc passionnément contra
1450 même implorer leur pardon… En vérité, comme tous les grands amants, ils se sentent ravis « par-delà le bien et le mal », d
1451 es grands amants, ils se sentent ravis « par-delà le bien et le mal », dans une sorte de transcendance de nos communes con
1452 mants, ils se sentent ravis « par-delà le bien et le mal », dans une sorte de transcendance de nos communes conditions, da
1453 is « par-delà le bien et le mal », dans une sorte de transcendance de nos communes conditions, dans un absolu indicible, i
1454 bien et le mal », dans une sorte de transcendance de nos communes conditions, dans un absolu indicible, incompatible avec
1455 ions, dans un absolu indicible, incompatible avec les lois du monde, mais qu’ils éprouvent comme plus réel que ce monde. La
1456 is qu’ils éprouvent comme plus réel que ce monde. La fatalité qui les presse, et à laquelle ils s’abandonnent en gémissant
1457 ent comme plus réel que ce monde. La fatalité qui les presse, et à laquelle ils s’abandonnent en gémissant, supprime l’oppo
1458 laquelle ils s’abandonnent en gémissant, supprime l’ opposition du bien et du mal ; elle les conduit même au-delà de l’orig
1459 t, supprime l’opposition du bien et du mal ; elle les conduit même au-delà de l’origine de toutes valeurs morales, au-delà
1460 du bien et du mal ; elle les conduit même au-delà de l’origine de toutes valeurs morales, au-delà du plaisir et de la souf
1461 bien et du mal ; elle les conduit même au-delà de l’ origine de toutes valeurs morales, au-delà du plaisir et de la souffra
1462 mal ; elle les conduit même au-delà de l’origine de toutes valeurs morales, au-delà du plaisir et de la souffrance, au-de
1463 de toutes valeurs morales, au-delà du plaisir et de la souffrance, au-delà du domaine où l’on distingue, et où les contra
1464 toutes valeurs morales, au-delà du plaisir et de la souffrance, au-delà du domaine où l’on distingue, et où les contraire
1465 laisir et de la souffrance, au-delà du domaine où l’ on distingue, et où les contraires s’excluent. L’aveu n’en est pas moi
1466 ance, au-delà du domaine où l’on distingue, et où les contraires s’excluent. L’aveu n’en est pas moins formel : « Il ne m’a
1467 l’on distingue, et où les contraires s’excluent. L’ aveu n’en est pas moins formel : « Il ne m’aime pas, ne je lui. » Tout
1468 as, comme s’ils ne se reconnaissaient pas. Ce qui les rive au « tourment délicieux » n’appartient ni à l’un ni à l’autre, m
1469 n’appartient ni à l’un ni à l’autre, mais relève d’ une puissance étrangère, indépendante de leurs qualités, de leurs dési
1470 is relève d’une puissance étrangère, indépendante de leurs qualités, de leurs désirs, au moins conscients, et de leur être
1471 ssance étrangère, indépendante de leurs qualités, de leurs désirs, au moins conscients, et de leur être tel qu’ils le conn
1472 ualités, de leurs désirs, au moins conscients, et de leur être tel qu’ils le connaissent. Les traits physiques et psycholo
1473 , au moins conscients, et de leur être tel qu’ils le connaissent. Les traits physiques et psychologiques de cet homme et d
1474 ients, et de leur être tel qu’ils le connaissent. Les traits physiques et psychologiques de cet homme et de cette femme son
1475 nnaissent. Les traits physiques et psychologiques de cet homme et de cette femme sont parfaitement conventionnels et rhéto
1476 raits physiques et psychologiques de cet homme et de cette femme sont parfaitement conventionnels et rhétoriques. Lui, c’e
1477 ement conventionnels et rhétoriques. Lui, c’est «  le plus fort » ; elle, « la plus belle ». Lui, le chevalier ; elle, la p
1478 hétoriques. Lui, c’est « le plus fort » ; elle, «  la plus belle ». Lui, le chevalier ; elle, la princesse, etc. Comment co
1479 « le plus fort » ; elle, « la plus belle ». Lui, le chevalier ; elle, la princesse, etc. Comment concevoir une affection
1480 lle, « la plus belle ». Lui, le chevalier ; elle, la princesse, etc. Comment concevoir une affection humaine entre deux ty
1481 humaine entre deux types à ce point simplifiés ? L’ « amistié » dont il est question à propos de la durée du philtre est l
1482  ? L’« amistié » dont il est question à propos de la durée du philtre est le contraire d’une amitié réelle. Bien plus, si
1483 est question à propos de la durée du philtre est le contraire d’une amitié réelle. Bien plus, si l’amitié morale se fait
1484 à propos de la durée du philtre est le contraire d’ une amitié réelle. Bien plus, si l’amitié morale se fait jour, ce n’es
1485 t le contraire d’une amitié réelle. Bien plus, si l’ amitié morale se fait jour, ce n’est qu’au moment où la passion faibli
1486 tié morale se fait jour, ce n’est qu’au moment où la passion faiblit. Et le premier effet de cette amitié naissante n’est
1487 moment où la passion faiblit. Et le premier effet de cette amitié naissante n’est pas du tout d’unir davantage les amants,
1488 effet de cette amitié naissante n’est pas du tout d’ unir davantage les amants, mais au contraire de leur montrer qu’ils on
1489 itié naissante n’est pas du tout d’unir davantage les amants, mais au contraire de leur montrer qu’ils ont tout intérêt à s
1490 ls ont tout intérêt à se quitter. Voyons ce point d’ un peu plus près. L’endemain de la saint Jehan Aconpli furent li tro
1491 se quitter. Voyons ce point d’un peu plus près. L’ endemain de la saint Jehan Aconpli furent li troi an. Tristan chassai
1492 Voyons ce point d’un peu plus près. L’endemain de la saint Jehan Aconpli furent li troi an. Tristan chassait dans la f
1493 yons ce point d’un peu plus près. L’endemain de la saint Jehan Aconpli furent li troi an. Tristan chassait dans la forê
1494 Aconpli furent li troi an. Tristan chassait dans la forêt. Soudain, il se souvient du monde. Il revoit la cour du roi Mar
1495 orêt. Soudain, il se souvient du monde. Il revoit la cour du roi Marc. Il regrette « le vair et le gris » et l’apparat de
1496 nde. Il revoit la cour du roi Marc. Il regrette «  le vair et le gris » et l’apparat de chevalerie, et le haut rang qu’il p
1497 oit la cour du roi Marc. Il regrette « le vair et le gris » et l’apparat de chevalerie, et le haut rang qu’il pourrait occ
1498 u roi Marc. Il regrette « le vair et le gris » et l’ apparat de chevalerie, et le haut rang qu’il pourrait occuper parmi le
1499 . Il regrette « le vair et le gris » et l’apparat de chevalerie, et le haut rang qu’il pourrait occuper parmi les barons d
1500 vair et le gris » et l’apparat de chevalerie, et le haut rang qu’il pourrait occuper parmi les barons de son oncle. Il so
1501 rie, et le haut rang qu’il pourrait occuper parmi les barons de son oncle. Il songe aussi à son amie, — pour la première fo
1502 haut rang qu’il pourrait occuper parmi les barons de son oncle. Il songe aussi à son amie, — pour la première fois semble-
1503 lle pourrait être « en beles chambres… portendues de dras de soie ». Iseut de son côté, à la même heure, conçoit les mêmes
1504 rait être « en beles chambres… portendues de dras de soie ». Iseut de son côté, à la même heure, conçoit les mêmes regrets
1505 les chambres… portendues de dras de soie ». Iseut de son côté, à la même heure, conçoit les mêmes regrets. Le soir venu, i
1506 ortendues de dras de soie ». Iseut de son côté, à la même heure, conçoit les mêmes regrets. Le soir venu, ils se retrouven
1507 ie ». Iseut de son côté, à la même heure, conçoit les mêmes regrets. Le soir venu, ils se retrouvent, et avouent leur nouve
1508 côté, à la même heure, conçoit les mêmes regrets. Le soir venu, ils se retrouvent, et avouent leur nouveau tourment : « En
1509 nouveau tourment : « En mal uson notre jovente »… La décision de se séparer est bientôt prise. Tristan propose de « gerpir
1510 ment : « En mal uson notre jovente »… La décision de se séparer est bientôt prise. Tristan propose de « gerpir » en Bretag
1511 de se séparer est bientôt prise. Tristan propose de « gerpir » en Bretagne. Auparavant, ils iront voir Ogrin l’ermite pou
1512 r » en Bretagne. Auparavant, ils iront voir Ogrin l’ ermite pour obtenir son pardon — et celui du roi Marc pour Iseut. Ici
1513 n — et celui du roi Marc pour Iseut. Ici se place le court dialogue si dramatique entre l’ermite et les deux repentants :
1514 ci se place le court dialogue si dramatique entre l’ ermite et les deux repentants : Amors par force vos demeine ! Combien
1515 le court dialogue si dramatique entre l’ermite et les deux repentants : Amors par force vos demeine ! Combien durra vostre
1516 a vostre folie ? Trop avez mené ceste vie. Ainsi les admoneste Ogrin. Tristan li dist : or escoutez Si longuement l’avons
1517 rin. Tristan li dist : or escoutez Si longuement l’ avons menée Itel fu nostre destinée. (Amors par force vos demeine ! C
1518 e ! Comment ne s’arrêterait-on point pour admirer la plus poignante définition qu’un poète ait jamais donnée de la passion
1519 oignante définition qu’un poète ait jamais donnée de la passion ! À lui seul, ce vers exprime tout, et avec une force de l
1520 nante définition qu’un poète ait jamais donnée de la passion ! À lui seul, ce vers exprime tout, et avec une force de lang
1521 lui seul, ce vers exprime tout, et avec une force de langage qui fait pâlir le romantisme tout entier ! Qui nous rendra ce
1522 tout, et avec une force de langage qui fait pâlir le romantisme tout entier ! Qui nous rendra ce dur « patois du cœur ? »)
1523 ur ? ») Un dernier trait : lorsque Tristan reçoit la réponse favorable du roi acceptant de reprendre Iseut : Dex ! dist T
1524 stan reçoit la réponse favorable du roi acceptant de reprendre Iseut : Dex ! dist Tristan, quel départie ! Mot est dolenz
1525 du roi qu’auprès de son ami ; plus heureuse dans le malheur d’amour que dans leur vie commune du Morois… ⁂ On sait d’aill
1526 auprès de son ami ; plus heureuse dans le malheur d’ amour que dans leur vie commune du Morois… ⁂ On sait d’ailleurs que pa
1527 e commune du Morois… ⁂ On sait d’ailleurs que par la suite, et bien que le philtre n’agisse plus, les amants seront repris
1528 On sait d’ailleurs que par la suite, et bien que le philtre n’agisse plus, les amants seront repris par la passion, jusqu
1529 r la suite, et bien que le philtre n’agisse plus, les amants seront repris par la passion, jusqu’au point qu’ils en perdron
1530 iltre n’agisse plus, les amants seront repris par la passion, jusqu’au point qu’ils en perdront la vie, « lui par elle, el
1531 par la passion, jusqu’au point qu’ils en perdront la vie, « lui par elle, elle par lui… » L’égoïsme apparent d’un tel amou
1532 perdront la vie, « lui par elle, elle par lui… » L’ égoïsme apparent d’un tel amour expliquerait à lui seul bien des « has
1533  lui par elle, elle par lui… » L’égoïsme apparent d’ un tel amour expliquerait à lui seul bien des « hasards », bien des ma
1534 ui s’opposent au bonheur des amants. Mais comment l’ expliquer lui-même, dans sa profonde ambiguïté ? Tout égoïsme, dit-on,
1535 profonde ambiguïté ? Tout égoïsme, dit-on, mène à la mort, mais c’est par une ultime défaite. Celui-ci au contraire veut l
1536 ar une ultime défaite. Celui-ci au contraire veut la mort comme son accomplissement parfait, comme son triomphe… Une seule
1537 e du mythe. Tristan et Iseut ne s’aiment pas, ils l’ ont dit et tout le confirme. Ce qu’ils aiment, c’est l’amour, c’est le
1538 n et Iseut ne s’aiment pas, ils l’ont dit et tout le confirme. Ce qu’ils aiment, c’est l’amour, c’est le fait même d’aimer
1539 dit et tout le confirme. Ce qu’ils aiment, c’est l’ amour, c’est le fait même d’aimer. Et ils agissent comme s’ils avaient
1540 confirme. Ce qu’ils aiment, c’est l’amour, c’est le fait même d’aimer. Et ils agissent comme s’ils avaient compris que to
1541 qu’ils aiment, c’est l’amour, c’est le fait même d’ aimer. Et ils agissent comme s’ils avaient compris que tout ce qui s’o
1542 s’ils avaient compris que tout ce qui s’oppose à l’ amour le garantit et le consacre dans leur cœur, pour l’exalter à l’in
1543 vaient compris que tout ce qui s’oppose à l’amour le garantit et le consacre dans leur cœur, pour l’exalter à l’infini dan
1544 que tout ce qui s’oppose à l’amour le garantit et le consacre dans leur cœur, pour l’exalter à l’infini dans l’instant de
1545 r le garantit et le consacre dans leur cœur, pour l’ exalter à l’infini dans l’instant de l’obstacle absolu, qui est la mor
1546 t et le consacre dans leur cœur, pour l’exalter à l’ infini dans l’instant de l’obstacle absolu, qui est la mort. Tristan a
1547 re dans leur cœur, pour l’exalter à l’infini dans l’ instant de l’obstacle absolu, qui est la mort. Tristan aime se sentir
1548 ur cœur, pour l’exalter à l’infini dans l’instant de l’obstacle absolu, qui est la mort. Tristan aime se sentir aimer, bie
1549 cœur, pour l’exalter à l’infini dans l’instant de l’ obstacle absolu, qui est la mort. Tristan aime se sentir aimer, bien p
1550 fini dans l’instant de l’obstacle absolu, qui est la mort. Tristan aime se sentir aimer, bien plus qu’il n’aime Iseut la B
1551 . Et Iseut ne fait rien pour retenir Tristan près d’ elle : il lui suffit d’un rêve passionné. Ils ont besoin l’un de l’aut
1552 pour retenir Tristan près d’elle : il lui suffit d’ un rêve passionné. Ils ont besoin l’un de l’autre pour brûler, mais no
1553 i suffit d’un rêve passionné. Ils ont besoin l’un de l’autre pour brûler, mais non de l’autre tel qu’il est ; et non de la
1554 ont besoin l’un de l’autre pour brûler, mais non de l’autre tel qu’il est ; et non de la présence de l’autre, mais bien p
1555 rûler, mais non de l’autre tel qu’il est ; et non de la présence de l’autre, mais bien plutôt de son absence ! La séparati
1556 er, mais non de l’autre tel qu’il est ; et non de la présence de l’autre, mais bien plutôt de son absence ! La séparation
1557 de l’autre tel qu’il est ; et non de la présence de l’autre, mais bien plutôt de son absence ! La séparation des amants r
1558 t non de la présence de l’autre, mais bien plutôt de son absence ! La séparation des amants résulte ainsi de leur passion
1559 nce de l’autre, mais bien plutôt de son absence ! La séparation des amants résulte ainsi de leur passion même, et de l’amo
1560 absence ! La séparation des amants résulte ainsi de leur passion même, et de l’amour qu’ils portent à leur passion plutôt
1561 des amants résulte ainsi de leur passion même, et de l’amour qu’ils portent à leur passion plutôt qu’à son contentement, p
1562 amants résulte ainsi de leur passion même, et de l’ amour qu’ils portent à leur passion plutôt qu’à son contentement, plut
1563 à son contentement, plutôt qu’à son vivant objet. D’ où les obstacles multipliés par le Roman ; d’où l’indifférence étonnan
1564 contentement, plutôt qu’à son vivant objet. D’où les obstacles multipliés par le Roman ; d’où l’indifférence étonnante de
1565 n vivant objet. D’où les obstacles multipliés par le Roman ; d’où l’indifférence étonnante de ces complices d’un même rêve
1566 jet. D’où les obstacles multipliés par le Roman ; d’ où l’indifférence étonnante de ces complices d’un même rêve au sein du
1567 D’où les obstacles multipliés par le Roman ; d’où l’ indifférence étonnante de ces complices d’un même rêve au sein duquel
1568 liés par le Roman ; d’où l’indifférence étonnante de ces complices d’un même rêve au sein duquel chacun d’eux reste seul ;
1569  ; d’où l’indifférence étonnante de ces complices d’ un même rêve au sein duquel chacun d’eux reste seul ; d’où le crescend
1570 es complices d’un même rêve au sein duquel chacun d’ eux reste seul ; d’où le crescendo romanesque et la mortelle apothéose
1571 ême rêve au sein duquel chacun d’eux reste seul ; d’ où le crescendo romanesque et la mortelle apothéose. Dualité irrémédia
1572 êve au sein duquel chacun d’eux reste seul ; d’où le crescendo romanesque et la mortelle apothéose. Dualité irrémédiable e
1573 ’eux reste seul ; d’où le crescendo romanesque et la mortelle apothéose. Dualité irrémédiable et désirée ! « Mot est dolen
1574 , soupire Tristan. Pourtant il sent déjà, au fond de la nuit qui vient, poindre la flamme secrète, ravivée par l’absence.
1575 oupire Tristan. Pourtant il sent déjà, au fond de la nuit qui vient, poindre la flamme secrète, ravivée par l’absence.
1576 sent déjà, au fond de la nuit qui vient, poindre la flamme secrète, ravivée par l’absence. 9.L’amour de la Mort Mai
1577 qui vient, poindre la flamme secrète, ravivée par l’ absence. 9.L’amour de la Mort Mais il nous faut pousser plus loi
1578 amme secrète, ravivée par l’absence. 9.L’amour de la Mort Mais il nous faut pousser plus loin : l’amabam amare d’Aug
1579 e secrète, ravivée par l’absence. 9.L’amour de la Mort Mais il nous faut pousser plus loin : l’amabam amare d’August
1580 la Mort Mais il nous faut pousser plus loin : l’ amabam amare d’Augustin est une émouvante formule dont lui-même ne s’e
1581 s il nous faut pousser plus loin : l’amabam amare d’ Augustin est une émouvante formule dont lui-même ne s’est pas satisfai
1582 te formule dont lui-même ne s’est pas satisfait. L’ obstacle dont nous avons souvent parlé, et la création de l’obstacle p
1583 it. L’obstacle dont nous avons souvent parlé, et la création de l’obstacle par la passion des deux héros (confondant ici
1584 cle dont nous avons souvent parlé, et la création de l’obstacle par la passion des deux héros (confondant ici ses effets a
1585 dont nous avons souvent parlé, et la création de l’ obstacle par la passion des deux héros (confondant ici ses effets avec
1586 s souvent parlé, et la création de l’obstacle par la passion des deux héros (confondant ici ses effets avec ceux de l’exig
1587 s deux héros (confondant ici ses effets avec ceux de l’exigence romanesque et de l’attente du lecteur) — cet obstacle n’es
1588 eux héros (confondant ici ses effets avec ceux de l’ exigence romanesque et de l’attente du lecteur) — cet obstacle n’est-i
1589 ses effets avec ceux de l’exigence romanesque et de l’attente du lecteur) — cet obstacle n’est-il qu’un prétexte, nécessa
1590 s effets avec ceux de l’exigence romanesque et de l’ attente du lecteur) — cet obstacle n’est-il qu’un prétexte, nécessaire
1591 le n’est-il qu’un prétexte, nécessaire au progrès de la passion, ou n’est-il pas lié à la passion d’une manière beaucoup p
1592 n’est-il qu’un prétexte, nécessaire au progrès de la passion, ou n’est-il pas lié à la passion d’une manière beaucoup plus
1593 e au progrès de la passion, ou n’est-il pas lié à la passion d’une manière beaucoup plus profonde ? N’est-il pas l’objet m
1594 s de la passion, ou n’est-il pas lié à la passion d’ une manière beaucoup plus profonde ? N’est-il pas l’objet même de la p
1595 une manière beaucoup plus profonde ? N’est-il pas l’ objet même de la passion, — si l’on descend au fond du mythe ? ⁂ Nous
1596 eaucoup plus profonde ? N’est-il pas l’objet même de la passion, — si l’on descend au fond du mythe ? ⁂ Nous avons vu que
1597 coup plus profonde ? N’est-il pas l’objet même de la passion, — si l’on descend au fond du mythe ? ⁂ Nous avons vu que le
1598 e ? N’est-il pas l’objet même de la passion, — si l’ on descend au fond du mythe ? ⁂ Nous avons vu que le progrès du roman
1599 on descend au fond du mythe ? ⁂ Nous avons vu que le progrès du roman a pour principe les séparations et les revoirs succe
1600 avons vu que le progrès du roman a pour principe les séparations et les revoirs successifs des amants9. Or les causes de s
1601 ogrès du roman a pour principe les séparations et les revoirs successifs des amants9. Or les causes de séparation sont de d
1602 rations et les revoirs successifs des amants9. Or les causes de séparation sont de deux sortes : circonstances extérieures
1603 les revoirs successifs des amants9. Or les causes de séparation sont de deux sortes : circonstances extérieures adverses,
1604 ifs des amants9. Or les causes de séparation sont de deux sortes : circonstances extérieures adverses, entraves inventées
1605 ventées par Tristan. Tristan ne se comportera pas de la même manière dans les deux cas. Et il n’est pas sans intérêt de dé
1606 tées par Tristan. Tristan ne se comportera pas de la même manière dans les deux cas. Et il n’est pas sans intérêt de dégag
1607 stan ne se comportera pas de la même manière dans les deux cas. Et il n’est pas sans intérêt de dégager cette dialectique d
1608 e dans les deux cas. Et il n’est pas sans intérêt de dégager cette dialectique de l’obstacle dans le Roman. Lorsque ce son
1609 est pas sans intérêt de dégager cette dialectique de l’obstacle dans le Roman. Lorsque ce sont les circonstances sociales
1610 pas sans intérêt de dégager cette dialectique de l’ obstacle dans le Roman. Lorsque ce sont les circonstances sociales qui
1611 t de dégager cette dialectique de l’obstacle dans le Roman. Lorsque ce sont les circonstances sociales qui menacent les am
1612 ique de l’obstacle dans le Roman. Lorsque ce sont les circonstances sociales qui menacent les amants (présence de Marc, méf
1613 e ce sont les circonstances sociales qui menacent les amants (présence de Marc, méfiance des barons, jugement de Dieu, etc.
1614 tances sociales qui menacent les amants (présence de Marc, méfiance des barons, jugement de Dieu, etc.), Tristan bondit pa
1615 (présence de Marc, méfiance des barons, jugement de Dieu, etc.), Tristan bondit par-dessus l’obstacle (le saut d’un lit à
1616 ugement de Dieu, etc.), Tristan bondit par-dessus l’ obstacle (le saut d’un lit à l’autre en est le symbole). Quitte à souf
1617 ieu, etc.), Tristan bondit par-dessus l’obstacle ( le saut d’un lit à l’autre en est le symbole). Quitte à souffrir (sa ble
1618 .), Tristan bondit par-dessus l’obstacle (le saut d’ un lit à l’autre en est le symbole). Quitte à souffrir (sa blessure se
1619 sus l’obstacle (le saut d’un lit à l’autre en est le symbole). Quitte à souffrir (sa blessure se rouvre) et à risquer sa v
1620 uvre) et à risquer sa vie (il se sait épié). Mais la passion est alors si violente, si animale pourrait-on dire, qu’il oub
1621 olente, si animale pourrait-on dire, qu’il oublie la douleur et le danger dans l’ivresse de son « déduit ». Pourtant, le s
1622 male pourrait-on dire, qu’il oublie la douleur et le danger dans l’ivresse de son « déduit ». Pourtant, le sang de sa bles
1623 n dire, qu’il oublie la douleur et le danger dans l’ ivresse de son « déduit ». Pourtant, le sang de sa blessure le trahit.
1624 ’il oublie la douleur et le danger dans l’ivresse de son « déduit ». Pourtant, le sang de sa blessure le trahit. C’est la
1625 anger dans l’ivresse de son « déduit ». Pourtant, le sang de sa blessure le trahit. C’est la « marque rouge » qui met le r
1626 ns l’ivresse de son « déduit ». Pourtant, le sang de sa blessure le trahit. C’est la « marque rouge » qui met le roi sur l
1627 son « déduit ». Pourtant, le sang de sa blessure le trahit. C’est la « marque rouge » qui met le roi sur la trace de l’ad
1628 Pourtant, le sang de sa blessure le trahit. C’est la « marque rouge » qui met le roi sur la trace de l’adultère. Quant à n
1629 sure le trahit. C’est la « marque rouge » qui met le roi sur la trace de l’adultère. Quant à nous, elle nous met sur la tr
1630 hit. C’est la « marque rouge » qui met le roi sur la trace de l’adultère. Quant à nous, elle nous met sur la trace du dess
1631 t la « marque rouge » qui met le roi sur la trace de l’adultère. Quant à nous, elle nous met sur la trace du dessein secre
1632 a « marque rouge » qui met le roi sur la trace de l’ adultère. Quant à nous, elle nous met sur la trace du dessein secret d
1633 ce de l’adultère. Quant à nous, elle nous met sur la trace du dessein secret des amants : leur recherche du péril pour lui
1634 r recherche du péril pour lui-même. Mais tant que le péril n’est qu’une menace tout extérieure, la prouesse par laquelle T
1635 que le péril n’est qu’une menace tout extérieure, la prouesse par laquelle Tristan le surmonte est une affirmation de la v
1636 tout extérieure, la prouesse par laquelle Tristan le surmonte est une affirmation de la vie. En tout cela, Tristan n’obéit
1637 laquelle Tristan le surmonte est une affirmation de la vie. En tout cela, Tristan n’obéit qu’à la coutume féodale des che
1638 quelle Tristan le surmonte est une affirmation de la vie. En tout cela, Tristan n’obéit qu’à la coutume féodale des cheval
1639 ion de la vie. En tout cela, Tristan n’obéit qu’à la coutume féodale des chevaliers : il s’agit de faire preuve de « valeu
1640 u’à la coutume féodale des chevaliers : il s’agit de faire preuve de « valeur », il s’agit d’être le plus fort, ou le plus
1641 éodale des chevaliers : il s’agit de faire preuve de « valeur », il s’agit d’être le plus fort, ou le plus rusé. Nous avon
1642 l s’agit de faire preuve de « valeur », il s’agit d’ être le plus fort, ou le plus rusé. Nous avons vu que cela le conduira
1643 t de faire preuve de « valeur », il s’agit d’être le plus fort, ou le plus rusé. Nous avons vu que cela le conduirait à en
1644 de « valeur », il s’agit d’être le plus fort, ou le plus rusé. Nous avons vu que cela le conduirait à enlever la reine à
1645 lus fort, ou le plus rusé. Nous avons vu que cela le conduirait à enlever la reine à son roi. Et que le droit établi n’est
1646 é. Nous avons vu que cela le conduirait à enlever la reine à son roi. Et que le droit établi n’est soudain respecté, à ce
1647 e conduirait à enlever la reine à son roi. Et que le droit établi n’est soudain respecté, à ce moment, que parce qu’il fou
1648 parce qu’il fournit un prétexte à faire rebondir le roman. Tout autre est l’attitude du chevalier lorsque rien d’extérieu
1649 rétexte à faire rebondir le roman. Tout autre est l’ attitude du chevalier lorsque rien d’extérieur à eux-mêmes ne sépare p
1650 ut autre est l’attitude du chevalier lorsque rien d’ extérieur à eux-mêmes ne sépare plus les amants. C’est même l’inverse
1651 rsque rien d’extérieur à eux-mêmes ne sépare plus les amants. C’est même l’inverse qui se produit alors : l’épée nue déposé
1652 à eux-mêmes ne sépare plus les amants. C’est même l’ inverse qui se produit alors : l’épée nue déposée par Tristan entre le
1653 ants. C’est même l’inverse qui se produit alors : l’ épée nue déposée par Tristan entre leurs corps demeurés vêtus, c’est e
1654 leurs corps demeurés vêtus, c’est encore occasion de prouesse, mais cette fois-ci contre lui-même, à ses dépens. Puisqu’il
1655 lui-même, à ses dépens. Puisqu’il en est lui-même le fauteur, c’est un obstacle qu’il ne peut plus vaincre ! N’oublions pa
1656 e qu’il ne peut plus vaincre ! N’oublions pas que la hiérarchie des faits contés traduit exactement la hiérarchie des préf
1657 la hiérarchie des faits contés traduit exactement la hiérarchie des préférences du conteur et de son lecteur. L’obstacle l
1658 ement la hiérarchie des préférences du conteur et de son lecteur. L’obstacle le plus grave, c’est donc celui que l’on préf
1659 hie des préférences du conteur et de son lecteur. L’ obstacle le plus grave, c’est donc celui que l’on préfère par-dessus t
1660 férences du conteur et de son lecteur. L’obstacle le plus grave, c’est donc celui que l’on préfère par-dessus tout. C’est
1661 r. L’obstacle le plus grave, c’est donc celui que l’ on préfère par-dessus tout. C’est le plus propre à grandir la passion.
1662 onc celui que l’on préfère par-dessus tout. C’est le plus propre à grandir la passion. Notons aussi qu’en cette extrémité,
1663 e par-dessus tout. C’est le plus propre à grandir la passion. Notons aussi qu’en cette extrémité, la volonté de se séparer
1664 r la passion. Notons aussi qu’en cette extrémité, la volonté de se séparer revêt une valeur affective plus forte que la pa
1665 n. Notons aussi qu’en cette extrémité, la volonté de se séparer revêt une valeur affective plus forte que la passion même.
1666 séparer revêt une valeur affective plus forte que la passion même. La mort, qui est le but de la passion, la tue. Mais l’é
1667 valeur affective plus forte que la passion même. La mort, qui est le but de la passion, la tue. Mais l’épée nue n’est pas
1668 plus forte que la passion même. La mort, qui est le but de la passion, la tue. Mais l’épée nue n’est pas encore l’express
1669 orte que la passion même. La mort, qui est le but de la passion, la tue. Mais l’épée nue n’est pas encore l’expression déc
1670 e que la passion même. La mort, qui est le but de la passion, la tue. Mais l’épée nue n’est pas encore l’expression décisi
1671 sion même. La mort, qui est le but de la passion, la tue. Mais l’épée nue n’est pas encore l’expression décisive du désir
1672 mort, qui est le but de la passion, la tue. Mais l’ épée nue n’est pas encore l’expression décisive du désir sombre, de la
1673 passion, la tue. Mais l’épée nue n’est pas encore l’ expression décisive du désir sombre, de la fin même de la passion (au
1674 pas encore l’expression décisive du désir sombre, de la fin même de la passion (au double sens du mot fin). L’admirable ép
1675 encore l’expression décisive du désir sombre, de la fin même de la passion (au double sens du mot fin). L’admirable épiso
1676 pression décisive du désir sombre, de la fin même de la passion (au double sens du mot fin). L’admirable épisode des épées
1677 ssion décisive du désir sombre, de la fin même de la passion (au double sens du mot fin). L’admirable épisode des épées éc
1678 n même de la passion (au double sens du mot fin). L’ admirable épisode des épées échangées le fait voir. Quand le roi vient
1679 mot fin). L’admirable épisode des épées échangées le fait voir. Quand le roi vient surprendre les amants, l’on se rappelle
1680 e épisode des épées échangées le fait voir. Quand le roi vient surprendre les amants, l’on se rappelle qu’il substitue son
1681 ngées le fait voir. Quand le roi vient surprendre les amants, l’on se rappelle qu’il substitue son arme à celle de son riva
1682 t voir. Quand le roi vient surprendre les amants, l’ on se rappelle qu’il substitue son arme à celle de son rival. Cela sig
1683 l’on se rappelle qu’il substitue son arme à celle de son rival. Cela signifie qu’à l’obstacle désiré et librement créé par
1684 son arme à celle de son rival. Cela signifie qu’à l’ obstacle désiré et librement créé par les amants, il substitue le sign
1685 ifie qu’à l’obstacle désiré et librement créé par les amants, il substitue le signe de son pouvoir social, l’obstacle légal
1686 ré et librement créé par les amants, il substitue le signe de son pouvoir social, l’obstacle légal, objectif. Tristan relè
1687 rement créé par les amants, il substitue le signe de son pouvoir social, l’obstacle légal, objectif. Tristan relève ce déf
1688 nts, il substitue le signe de son pouvoir social, l’ obstacle légal, objectif. Tristan relève ce défi : d’où le rebondissem
1689 bstacle légal, objectif. Tristan relève ce défi : d’ où le rebondissement de l’action. Et ici le mot prend un sens symboliq
1690 le légal, objectif. Tristan relève ce défi : d’où le rebondissement de l’action. Et ici le mot prend un sens symbolique :
1691 . Tristan relève ce défi : d’où le rebondissement de l’action. Et ici le mot prend un sens symbolique : l’action empêche l
1692 ristan relève ce défi : d’où le rebondissement de l’ action. Et ici le mot prend un sens symbolique : l’action empêche la «
1693 défi : d’où le rebondissement de l’action. Et ici le mot prend un sens symbolique : l’action empêche la « passion » d’être
1694 ’action. Et ici le mot prend un sens symbolique : l’ action empêche la « passion » d’être totale, car la passion, c’est « c
1695 e mot prend un sens symbolique : l’action empêche la « passion » d’être totale, car la passion, c’est « ce que l’on subit 
1696 sens symbolique : l’action empêche la « passion » d’ être totale, car la passion, c’est « ce que l’on subit » — à la limite
1697 ’action empêche la « passion » d’être totale, car la passion, c’est « ce que l’on subit » — à la limite, c’est la mort. En
1698 n » d’être totale, car la passion, c’est « ce que l’ on subit » — à la limite, c’est la mort. En d’autres termes cette acti
1699 , car la passion, c’est « ce que l’on subit » — à la limite, c’est la mort. En d’autres termes cette action est un nouveau
1700 c’est « ce que l’on subit » — à la limite, c’est la mort. En d’autres termes cette action est un nouveau délai de la pass
1701 d’autres termes cette action est un nouveau délai de la passion, c’est-à-dire un retard de la Mort. ⁂ On retrouvera la mêm
1702 utres termes cette action est un nouveau délai de la passion, c’est-à-dire un retard de la Mort. ⁂ On retrouvera la même d
1703 uveau délai de la passion, c’est-à-dire un retard de la Mort. ⁂ On retrouvera la même dialectique entre les deux mariages
1704 au délai de la passion, c’est-à-dire un retard de la Mort. ⁂ On retrouvera la même dialectique entre les deux mariages du
1705 ’est-à-dire un retard de la Mort. ⁂ On retrouvera la même dialectique entre les deux mariages du Roman : celui d’Iseut la
1706 a Mort. ⁂ On retrouvera la même dialectique entre les deux mariages du Roman : celui d’Iseut la Blonde avec le roi, et celu
1707 lectique entre les deux mariages du Roman : celui d’ Iseut la Blonde avec le roi, et celui d’Iseut aux blanches mains avec
1708 mariages du Roman : celui d’Iseut la Blonde avec le roi, et celui d’Iseut aux blanches mains avec Tristan. Le premier de
1709 n : celui d’Iseut la Blonde avec le roi, et celui d’ Iseut aux blanches mains avec Tristan. Le premier de ces mariages est
1710 Iseut aux blanches mains avec Tristan. Le premier de ces mariages est l’obstacle de fait. Il est symbolisé par l’existence
1711 ains avec Tristan. Le premier de ces mariages est l’ obstacle de fait. Il est symbolisé par l’existence concrète du mari, m
1712 ristan. Le premier de ces mariages est l’obstacle de fait. Il est symbolisé par l’existence concrète du mari, méprisé par
1713 ages est l’obstacle de fait. Il est symbolisé par l’ existence concrète du mari, méprisé par l’amour courtois. Occasion de
1714 isé par l’existence concrète du mari, méprisé par l’ amour courtois. Occasion de prouesse classique et de rebondissements f
1715 e du mari, méprisé par l’amour courtois. Occasion de prouesse classique et de rebondissements faciles. L’existence du mari
1716 amour courtois. Occasion de prouesse classique et de rebondissements faciles. L’existence du mari, l’obstacle de l’adultèr
1717 prouesse classique et de rebondissements faciles. L’ existence du mari, l’obstacle de l’adultère, c’est le premier prétexte
1718 de rebondissements faciles. L’existence du mari, l’ obstacle de l’adultère, c’est le premier prétexte venu, le plus nature
1719 ssements faciles. L’existence du mari, l’obstacle de l’adultère, c’est le premier prétexte venu, le plus naturellement ima
1720 ments faciles. L’existence du mari, l’obstacle de l’ adultère, c’est le premier prétexte venu, le plus naturellement imagin
1721 le de l’adultère, c’est le premier prétexte venu, le plus naturellement imaginable, le plus conforme à l’expérience quotid
1722 prétexte venu, le plus naturellement imaginable, le plus conforme à l’expérience quotidienne. (Le romantisme en trouvera
1723 plus naturellement imaginable, le plus conforme à l’ expérience quotidienne. (Le romantisme en trouvera de plus fins.) Il f
1724 le, le plus conforme à l’expérience quotidienne. ( Le romantisme en trouvera de plus fins.) Il faut voir comme Tristan le b
1725 rouvera de plus fins.) Il faut voir comme Tristan le bouscule, et comme il s’en joue à plaisir ! Sans le mari, je ne donne
1726 bouscule, et comme il s’en joue à plaisir ! Sans le mari, je ne donne pas plus de trois ans à l’amour de Tristan et Iseut
1727 ue à plaisir ! Sans le mari, je ne donne pas plus de trois ans à l’amour de Tristan et Iseut. Et en effet, la grande sages
1728 Sans le mari, je ne donne pas plus de trois ans à l’ amour de Tristan et Iseut. Et en effet, la grande sagesse du vieux Bér
1729 mari, je ne donne pas plus de trois ans à l’amour de Tristan et Iseut. Et en effet, la grande sagesse du vieux Béroul, c’e
1730 s ans à l’amour de Tristan et Iseut. Et en effet, la grande sagesse du vieux Béroul, c’est d’avoir limité à cette durée l’
1731 n effet, la grande sagesse du vieux Béroul, c’est d’ avoir limité à cette durée l’action du philtre : « La mère Iseut qui l
1732 vieux Béroul, c’est d’avoir limité à cette durée l’ action du philtre : « La mère Iseut qui le bollit. — À trois anz d’ami
1733 voir limité à cette durée l’action du philtre : «  La mère Iseut qui le bollit. — À trois anz d’amistié le fist. » Sans le
1734 e durée l’action du philtre : « La mère Iseut qui le bollit. — À trois anz d’amistié le fist. » Sans le mari, il ne rester
1735 re : « La mère Iseut qui le bollit. — À trois anz d’ amistié le fist. » Sans le mari, il ne resterait aux deux amants qu’à
1736 mère Iseut qui le bollit. — À trois anz d’amistié le fist. » Sans le mari, il ne resterait aux deux amants qu’à se marier.
1737 e bollit. — À trois anz d’amistié le fist. » Sans le mari, il ne resterait aux deux amants qu’à se marier. Or on ne conçoi
1738 que Tristan puisse jamais épouser Iseut. Elle est le type de femme qu’on n’épouse point, car alors on cesserait de l’aimer
1739 tan puisse jamais épouser Iseut. Elle est le type de femme qu’on n’épouse point, car alors on cesserait de l’aimer, puisqu
1740 emme qu’on n’épouse point, car alors on cesserait de l’aimer, puisqu’elle cesserait d’être ce qu’elle est. Imaginez cela :
1741 e qu’on n’épouse point, car alors on cesserait de l’ aimer, puisqu’elle cesserait d’être ce qu’elle est. Imaginez cela : Ma
1742 rs on cesserait de l’aimer, puisqu’elle cesserait d’ être ce qu’elle est. Imaginez cela : Madame Tristan ! C’est la négatio
1743 ’elle est. Imaginez cela : Madame Tristan ! C’est la négation de la passion, au moins de celle dont nous nous occupons. L’
1744 maginez cela : Madame Tristan ! C’est la négation de la passion, au moins de celle dont nous nous occupons. L’ardeur amour
1745 inez cela : Madame Tristan ! C’est la négation de la passion, au moins de celle dont nous nous occupons. L’ardeur amoureus
1746 istan ! C’est la négation de la passion, au moins de celle dont nous nous occupons. L’ardeur amoureuse spontanée, couronné
1747 ssion, au moins de celle dont nous nous occupons. L’ ardeur amoureuse spontanée, couronnée et non combattue, est par essenc
1748 ble. C’est une flambée qui ne peut pas survivre à l’ éclat de sa consommation. Mais sa brûlure demeure inoubliable, et c’es
1749 st une flambée qui ne peut pas survivre à l’éclat de sa consommation. Mais sa brûlure demeure inoubliable, et c’est elle q
1750 sa brûlure demeure inoubliable, et c’est elle que les amants veulent prolonger et renouveler à l’infini. D’où les périls no
1751 que les amants veulent prolonger et renouveler à l’ infini. D’où les périls nouveaux qu’ils vont défier. Mais la valeur du
1752 mants veulent prolonger et renouveler à l’infini. D’ où les périls nouveaux qu’ils vont défier. Mais la valeur du chevalier
1753 veulent prolonger et renouveler à l’infini. D’où les périls nouveaux qu’ils vont défier. Mais la valeur du chevalier est t
1754 D’où les périls nouveaux qu’ils vont défier. Mais la valeur du chevalier est telle qu’il les aura bientôt tous surmontés.
1755 fier. Mais la valeur du chevalier est telle qu’il les aura bientôt tous surmontés. C’est alors qu’il s’éloigne, en quête d’
1756 surmontés. C’est alors qu’il s’éloigne, en quête d’ aventures plus secrètes et plus profondes, l’on dirait même : plus int
1757 uête d’aventures plus secrètes et plus profondes, l’ on dirait même : plus intérieures. Lorsque Tristan soupire à voix bass
1758 eures. Lorsque Tristan soupire à voix basse après l’ Iseut perdue, le frère d’Iseut aux blanches mains croit son ami amoure
1759 ristan soupire à voix basse après l’Iseut perdue, le frère d’Iseut aux blanches mains croit son ami amoureux de sa sœur. C
1760 d’Iseut aux blanches mains croit son ami amoureux de sa sœur. Cette erreur provoquée par le nom des deux femmes — est la s
1761 i amoureux de sa sœur. Cette erreur provoquée par le nom des deux femmes — est la seule « raison » du mariage de Tristan.
1762 erreur provoquée par le nom des deux femmes — est la seule « raison » du mariage de Tristan. L’on voit qu’il lui serait ai
1763 deux femmes — est la seule « raison » du mariage de Tristan. L’on voit qu’il lui serait aisé de s’expliquer. Mais une foi
1764 — est la seule « raison » du mariage de Tristan. L’ on voit qu’il lui serait aisé de s’expliquer. Mais une fois de plus, l
1765 riage de Tristan. L’on voit qu’il lui serait aisé de s’expliquer. Mais une fois de plus, l’honneur interviendra, et au seu
1766 erait aisé de s’expliquer. Mais une fois de plus, l’ honneur interviendra, et au seul titre de prétexte, pour empêcher Tris
1767 de plus, l’honneur interviendra, et au seul titre de prétexte, pour empêcher Tristan de se dédire. C’est que l’amant press
1768 au seul titre de prétexte, pour empêcher Tristan de se dédire. C’est que l’amant pressent, dans cette nouvelle épreuve qu
1769 te, pour empêcher Tristan de se dédire. C’est que l’ amant pressent, dans cette nouvelle épreuve qu’il s’impose, l’occasion
1770 sent, dans cette nouvelle épreuve qu’il s’impose, l’ occasion d’un progrès décisif. Ce mariage blanc avec une femme qu’il t
1771 cette nouvelle épreuve qu’il s’impose, l’occasion d’ un progrès décisif. Ce mariage blanc avec une femme qu’il trouve belle
1772 ge blanc avec une femme qu’il trouve belle, c’est l’ obstacle qu’il ne peut surmonter que par une victoire sur lui-même (au
1773 par une victoire sur lui-même (aussi bien que sur le mariage, qu’il ruine ainsi par l’intérieur). Prouesse dont il est la
1774 si bien que sur le mariage, qu’il ruine ainsi par l’ intérieur). Prouesse dont il est la victime ! La chasteté du chevalier
1775 uine ainsi par l’intérieur). Prouesse dont il est la victime ! La chasteté du chevalier marié répond à la déposition de l’
1776 r l’intérieur). Prouesse dont il est la victime ! La chasteté du chevalier marié répond à la déposition de l’épée nue entr
1777 victime ! La chasteté du chevalier marié répond à la déposition de l’épée nue entre les corps. Mais une chasteté volontair
1778 hasteté du chevalier marié répond à la déposition de l’épée nue entre les corps. Mais une chasteté volontaire, c’est un su
1779 teté du chevalier marié répond à la déposition de l’ épée nue entre les corps. Mais une chasteté volontaire, c’est un suici
1780 marié répond à la déposition de l’épée nue entre les corps. Mais une chasteté volontaire, c’est un suicide symbolique — (o
1781 taire, c’est un suicide symbolique — (on voit ici le sens caché de l’épée). C’est une victoire de l’idéal courtois sur la
1782 n suicide symbolique — (on voit ici le sens caché de l’épée). C’est une victoire de l’idéal courtois sur la robuste tradit
1783 uicide symbolique — (on voit ici le sens caché de l’ épée). C’est une victoire de l’idéal courtois sur la robuste tradition
1784 ici le sens caché de l’épée). C’est une victoire de l’idéal courtois sur la robuste tradition celtique qui affirmait l’or
1785 i le sens caché de l’épée). C’est une victoire de l’ idéal courtois sur la robuste tradition celtique qui affirmait l’orgue
1786 épée). C’est une victoire de l’idéal courtois sur la robuste tradition celtique qui affirmait l’orgueil de vivre. C’est un
1787 s sur la robuste tradition celtique qui affirmait l’ orgueil de vivre. C’est une manière de purification de ce qui subsista
1788 obuste tradition celtique qui affirmait l’orgueil de vivre. C’est une manière de purification de ce qui subsistait, dans l
1789 i affirmait l’orgueil de vivre. C’est une manière de purification de ce qui subsistait, dans le désir, de spontané, d’anim
1790 gueil de vivre. C’est une manière de purification de ce qui subsistait, dans le désir, de spontané, d’animal et d’actif. V
1791 anière de purification de ce qui subsistait, dans le désir, de spontané, d’animal et d’actif. Victoire de la « passion » s
1792 purification de ce qui subsistait, dans le désir, de spontané, d’animal et d’actif. Victoire de la « passion » sur le dési
1793 de ce qui subsistait, dans le désir, de spontané, d’ animal et d’actif. Victoire de la « passion » sur le désir. Triomphe d
1794 bsistait, dans le désir, de spontané, d’animal et d’ actif. Victoire de la « passion » sur le désir. Triomphe de la mort su
1795 désir, de spontané, d’animal et d’actif. Victoire de la « passion » sur le désir. Triomphe de la mort sur la vie. ⁂ Ainsi
1796 ir, de spontané, d’animal et d’actif. Victoire de la « passion » sur le désir. Triomphe de la mort sur la vie. ⁂ Ainsi don
1797 animal et d’actif. Victoire de la « passion » sur le désir. Triomphe de la mort sur la vie. ⁂ Ainsi donc cette préférence
1798 Victoire de la « passion » sur le désir. Triomphe de la mort sur la vie. ⁂ Ainsi donc cette préférence accordée à l’obstac
1799 toire de la « passion » sur le désir. Triomphe de la mort sur la vie. ⁂ Ainsi donc cette préférence accordée à l’obstacle
1800 « passion » sur le désir. Triomphe de la mort sur la vie. ⁂ Ainsi donc cette préférence accordée à l’obstacle voulu, c’éta
1801 la vie. ⁂ Ainsi donc cette préférence accordée à l’ obstacle voulu, c’était l’affirmation de la mort, c’était un progrès v
1802 e préférence accordée à l’obstacle voulu, c’était l’ affirmation de la mort, c’était un progrès vers la Mort ! Mais vers un
1803 ccordée à l’obstacle voulu, c’était l’affirmation de la mort, c’était un progrès vers la Mort ! Mais vers une mort d’amour
1804 rdée à l’obstacle voulu, c’était l’affirmation de la mort, c’était un progrès vers la Mort ! Mais vers une mort d’amour, v
1805 l’affirmation de la mort, c’était un progrès vers la Mort ! Mais vers une mort d’amour, vers une mort volontaire au terme
1806 tait un progrès vers la Mort ! Mais vers une mort d’ amour, vers une mort volontaire au terme d’une série d’épreuves dont T
1807 e mort d’amour, vers une mort volontaire au terme d’ une série d’épreuves dont Tristan sortira purifié ; vers une mort qui
1808 ur, vers une mort volontaire au terme d’une série d’ épreuves dont Tristan sortira purifié ; vers une mort qui soit une tra
1809 non pas un hasard brutal. Il s’agit donc toujours de ramener la fatalité extérieure à une fatalité interne, librement assu
1810 hasard brutal. Il s’agit donc toujours de ramener la fatalité extérieure à une fatalité interne, librement assumée par les
1811 ure à une fatalité interne, librement assumée par les amants. C’est le rachat de leur destin qu’ils accomplissent en mouran
1812 interne, librement assumée par les amants. C’est le rachat de leur destin qu’ils accomplissent en mourant par amour ; c’e
1813 librement assumée par les amants. C’est le rachat de leur destin qu’ils accomplissent en mourant par amour ; c’est une rev
1814 ent en mourant par amour ; c’est une revanche sur le philtre. Et l’on assiste, in extremis, au renversement de la dialecti
1815 par amour ; c’est une revanche sur le philtre. Et l’ on assiste, in extremis, au renversement de la dialectique passion-obs
1816 re. Et l’on assiste, in extremis, au renversement de la dialectique passion-obstacle. Vraiment ce n’est plus l’obstacle qu
1817 Et l’on assiste, in extremis, au renversement de la dialectique passion-obstacle. Vraiment ce n’est plus l’obstacle qui e
1818 lectique passion-obstacle. Vraiment ce n’est plus l’ obstacle qui est au service de la passion fatale, mais au contraire il
1819 iment ce n’est plus l’obstacle qui est au service de la passion fatale, mais au contraire il est devenu le but, la fin dés
1820 nt ce n’est plus l’obstacle qui est au service de la passion fatale, mais au contraire il est devenu le but, la fin désiré
1821 a passion fatale, mais au contraire il est devenu le but, la fin désirée pour elle-même. Et la passion n’a donc joué qu’un
1822 n fatale, mais au contraire il est devenu le but, la fin désirée pour elle-même. Et la passion n’a donc joué qu’un rôle d’
1823 devenu le but, la fin désirée pour elle-même. Et la passion n’a donc joué qu’un rôle d’épreuve purificatrice, on dirait p
1824 elle-même. Et la passion n’a donc joué qu’un rôle d’ épreuve purificatrice, on dirait presque de pénitence au service de ce
1825 n rôle d’épreuve purificatrice, on dirait presque de pénitence au service de cette mort qui transfigure. Nous touchons au
1826 atrice, on dirait presque de pénitence au service de cette mort qui transfigure. Nous touchons au secret dernier. L’amour
1827 qui transfigure. Nous touchons au secret dernier. L’ amour de l’amour même dissimulait une passion beaucoup plus terrible,
1828 sfigure. Nous touchons au secret dernier. L’amour de l’amour même dissimulait une passion beaucoup plus terrible, une volo
1829 gure. Nous touchons au secret dernier. L’amour de l’ amour même dissimulait une passion beaucoup plus terrible, une volonté
1830 que se « trahir » par des symboles tels que celui de l’épée nue ou de la périlleuse chasteté. Sans le savoir, les amants m
1831 se « trahir » par des symboles tels que celui de l’ épée nue ou de la périlleuse chasteté. Sans le savoir, les amants malg
1832 par des symboles tels que celui de l’épée nue ou de la périlleuse chasteté. Sans le savoir, les amants malgré eux n’ont j
1833 r des symboles tels que celui de l’épée nue ou de la périlleuse chasteté. Sans le savoir, les amants malgré eux n’ont jama
1834 de l’épée nue ou de la périlleuse chasteté. Sans le savoir, les amants malgré eux n’ont jamais désiré que la mort ! Sans
1835 nue ou de la périlleuse chasteté. Sans le savoir, les amants malgré eux n’ont jamais désiré que la mort ! Sans le savoir, e
1836 ir, les amants malgré eux n’ont jamais désiré que la mort ! Sans le savoir, en se trompant passionnément, ils n’ont jamais
1837 malgré eux n’ont jamais désiré que la mort ! Sans le savoir, en se trompant passionnément, ils n’ont jamais cherché que le
1838 mpant passionnément, ils n’ont jamais cherché que le rachat et la revanche de « ce qu’ils subissaient » — la passion initi
1839 nément, ils n’ont jamais cherché que le rachat et la revanche de « ce qu’ils subissaient » — la passion initiée par le phi
1840 n’ont jamais cherché que le rachat et la revanche de « ce qu’ils subissaient » — la passion initiée par le philtre. Au fon
1841 hat et la revanche de « ce qu’ils subissaient » —  la passion initiée par le philtre. Au fond le plus secret de leur cœur,
1842  ce qu’ils subissaient » — la passion initiée par le philtre. Au fond le plus secret de leur cœur, c’était la volonté de l
1843 nt » — la passion initiée par le philtre. Au fond le plus secret de leur cœur, c’était la volonté de la mort, la passion a
1844 on initiée par le philtre. Au fond le plus secret de leur cœur, c’était la volonté de la mort, la passion active de la Nui
1845 tre. Au fond le plus secret de leur cœur, c’était la volonté de la mort, la passion active de la Nuit qui leur dictait ses
1846 d le plus secret de leur cœur, c’était la volonté de la mort, la passion active de la Nuit qui leur dictait ses décisions
1847 e plus secret de leur cœur, c’était la volonté de la mort, la passion active de la Nuit qui leur dictait ses décisions fat
1848 cret de leur cœur, c’était la volonté de la mort, la passion active de la Nuit qui leur dictait ses décisions fatales.
1849 c’était la volonté de la mort, la passion active de la Nuit qui leur dictait ses décisions fatales. 10.Le philtre E
1850 était la volonté de la mort, la passion active de la Nuit qui leur dictait ses décisions fatales. 10.Le philtre Et v
1851 10.Le philtre Et voici que s’entre-dévoile la raison constituante du mythe, la nécessité même qui l’a créé. Le sens
1852 s’entre-dévoile la raison constituante du mythe, la nécessité même qui l’a créé. Le sens réel de la passion est tellement
1853 ison constituante du mythe, la nécessité même qui l’ a créé. Le sens réel de la passion est tellement effrayant et inavouab
1854 ituante du mythe, la nécessité même qui l’a créé. Le sens réel de la passion est tellement effrayant et inavouable, que no
1855 the, la nécessité même qui l’a créé. Le sens réel de la passion est tellement effrayant et inavouable, que non seulement c
1856 , la nécessité même qui l’a créé. Le sens réel de la passion est tellement effrayant et inavouable, que non seulement ceux
1857 frayant et inavouable, que non seulement ceux qui la vivent ne sauraient prendre aucune conscience de sa fin, mais que ceu
1858 la vivent ne sauraient prendre aucune conscience de sa fin, mais que ceux qui la veulent dépeindre dans sa merveilleuse v
1859 re aucune conscience de sa fin, mais que ceux qui la veulent dépeindre dans sa merveilleuse violence se voient contraints
1860 ans sa merveilleuse violence se voient contraints de recourir au langage trompeur des symboles. Laissons de côté, pour le
1861 courir au langage trompeur des symboles. Laissons de côté, pour le moment, la question de savoir si les auteurs des cinq p
1862 age trompeur des symboles. Laissons de côté, pour le moment, la question de savoir si les auteurs des cinq poèmes primitif
1863 r des symboles. Laissons de côté, pour le moment, la question de savoir si les auteurs des cinq poèmes primitifs étaient o
1864 es. Laissons de côté, pour le moment, la question de savoir si les auteurs des cinq poèmes primitifs étaient ou non consci
1865 de côté, pour le moment, la question de savoir si les auteurs des cinq poèmes primitifs étaient ou non conscients de la por
1866 s cinq poèmes primitifs étaient ou non conscients de la portée de leur œuvre. En tout état de cause, il convient de précis
1867 inq poèmes primitifs étaient ou non conscients de la portée de leur œuvre. En tout état de cause, il convient de préciser
1868 primitifs étaient ou non conscients de la portée de leur œuvre. En tout état de cause, il convient de préciser le sens du
1869 nscients de la portée de leur œuvre. En tout état de cause, il convient de préciser le sens du mot « trompeur » que nous v
1870 de leur œuvre. En tout état de cause, il convient de préciser le sens du mot « trompeur » que nous venons d’utiliser. La v
1871 e. En tout état de cause, il convient de préciser le sens du mot « trompeur » que nous venons d’utiliser. La vulgarisation
1872 ciser le sens du mot « trompeur » que nous venons d’ utiliser. La vulgarisation de la psychanalyse nous habitue à concevoir
1873 s du mot « trompeur » que nous venons d’utiliser. La vulgarisation de la psychanalyse nous habitue à concevoir qu’un désir
1874 ur » que nous venons d’utiliser. La vulgarisation de la psychanalyse nous habitue à concevoir qu’un désir refoulé « s’expr
1875 » que nous venons d’utiliser. La vulgarisation de la psychanalyse nous habitue à concevoir qu’un désir refoulé « s’exprime
1876 « s’exprime » toujours, mais de manière à égarer le jugement. La passion interdite, l’amour inavouable, se créent un syst
1877 » toujours, mais de manière à égarer le jugement. La passion interdite, l’amour inavouable, se créent un système de symbol
1878 nière à égarer le jugement. La passion interdite, l’ amour inavouable, se créent un système de symboles, un langage hiérogl
1879 terdite, l’amour inavouable, se créent un système de symboles, un langage hiéroglyphique, dont la conscience n’a pas la cl
1880 tème de symboles, un langage hiéroglyphique, dont la conscience n’a pas la clé. Langage ambigu par essence, car il « trahi
1881 angage hiéroglyphique, dont la conscience n’a pas la clé. Langage ambigu par essence, car il « trahit » au double sens du
1882 » au double sens du terme ce qu’il veut dire sans le dire. Il lui arrive de composer en un seul geste ou une seule métapho
1883 me ce qu’il veut dire sans le dire. Il lui arrive de composer en un seul geste ou une seule métaphore à la fois l’expressi
1884 en un seul geste ou une seule métaphore à la fois l’ expression de l’objet désiré et l’expression de ce qui condamne ce dés
1885 ste ou une seule métaphore à la fois l’expression de l’objet désiré et l’expression de ce qui condamne ce désir. Ainsi l’i
1886 ou une seule métaphore à la fois l’expression de l’ objet désiré et l’expression de ce qui condamne ce désir. Ainsi l’inte
1887 phore à la fois l’expression de l’objet désiré et l’ expression de ce qui condamne ce désir. Ainsi l’interdiction reste aff
1888 is l’expression de l’objet désiré et l’expression de ce qui condamne ce désir. Ainsi l’interdiction reste affirmée, et l’o
1889 t l’expression de ce qui condamne ce désir. Ainsi l’ interdiction reste affirmée, et l’objet reste inavoué, mais tout de mê
1890 ce désir. Ainsi l’interdiction reste affirmée, et l’ objet reste inavoué, mais tout de même il y est fait allusion, et par
1891 ibles se voient du même coup satisfaites : besoin de parler de ce qu’on aime et besoin de le soustraire au jugement, amour
1892 oient du même coup satisfaites : besoin de parler de ce qu’on aime et besoin de le soustraire au jugement, amour du risque
1893 tes : besoin de parler de ce qu’on aime et besoin de le soustraire au jugement, amour du risque et instinct de prudence. I
1894  : besoin de parler de ce qu’on aime et besoin de le soustraire au jugement, amour du risque et instinct de prudence. Inte
1895 ustraire au jugement, amour du risque et instinct de prudence. Interrogez celui qui use d’un tel langage, demandez-lui rai
1896 et instinct de prudence. Interrogez celui qui use d’ un tel langage, demandez-lui raison de sa prédilection, pour telle ou
1897 lui qui use d’un tel langage, demandez-lui raison de sa prédilection, pour telle ou telle image d’apparence bizarre, il ré
1898 son de sa prédilection, pour telle ou telle image d’ apparence bizarre, il répondra que « c’est tout naturel », « qu’il n’e
1899 « qu’il n’en sait rien », « qu’il n’y attache pas d’ importance ». S’il est poète, il parlera d’inspiration, ou au contrair
1900 he pas d’importance ». S’il est poète, il parlera d’ inspiration, ou au contraire de rhétorique. Il ne sera jamais à court
1901 ontraire de rhétorique. Il ne sera jamais à court de bonnes raisons pour démontrer qu’il n’est responsable de rien… Imagin
1902 es raisons pour démontrer qu’il n’est responsable de rien… Imaginons maintenant le problème qui se posait à l’auteur du Ro
1903 l n’est responsable de rien… Imaginons maintenant le problème qui se posait à l’auteur du Roman primitif. De quel matériel
1904 Imaginons maintenant le problème qui se posait à l’ auteur du Roman primitif. De quel matériel symbolique — apte à cacher
1905 blème qui se posait à l’auteur du Roman primitif. De quel matériel symbolique — apte à cacher ce qu’il fallait traduire —
1906 fallait traduire — disposait-il au xiie siècle ? De la magie et de la rhétorique chevaleresque. L’avantage de ces modes d
1907 lait traduire — disposait-il au xiie siècle ? De la magie et de la rhétorique chevaleresque. L’avantage de ces modes d’ex
1908 e — disposait-il au xiie siècle ? De la magie et de la rhétorique chevaleresque. L’avantage de ces modes d’expression sau
1909 disposait-il au xiie siècle ? De la magie et de la rhétorique chevaleresque. L’avantage de ces modes d’expression saute
1910  ? De la magie et de la rhétorique chevaleresque. L’ avantage de ces modes d’expression saute aux yeux. La magie persuade s
1911 gie et de la rhétorique chevaleresque. L’avantage de ces modes d’expression saute aux yeux. La magie persuade sans donner
1912 rhétorique chevaleresque. L’avantage de ces modes d’ expression saute aux yeux. La magie persuade sans donner de raisons, v
1913 vantage de ces modes d’expression saute aux yeux. La magie persuade sans donner de raisons, voire dans la mesure où elle n
1914 ion saute aux yeux. La magie persuade sans donner de raisons, voire dans la mesure où elle n’en donne point. Et la rhétori
1915 magie persuade sans donner de raisons, voire dans la mesure où elle n’en donne point. Et la rhétorique chevaleresque, comm
1916 voire dans la mesure où elle n’en donne point. Et la rhétorique chevaleresque, comme d’ailleurs toute rhétorique, est le m
1917 aleresque, comme d’ailleurs toute rhétorique, est le moyen de faire passer pour « naturelles » les plus obscures propositi
1918 , comme d’ailleurs toute rhétorique, est le moyen de faire passer pour « naturelles » les plus obscures propositions. Masq
1919 est le moyen de faire passer pour « naturelles » les plus obscures propositions. Masque idéal ! Garantie de secret, mais a
1920 us obscures propositions. Masque idéal ! Garantie de secret, mais aussi garantie d’approbation sans condition de la part d
1921 e idéal ! Garantie de secret, mais aussi garantie d’ approbation sans condition de la part du lecteur de roman. La chevaler
1922 ’approbation sans condition de la part du lecteur de roman. La chevalerie, c’est la règle sociale que les élites du siècle
1923 on sans condition de la part du lecteur de roman. La chevalerie, c’est la règle sociale que les élites du siècle rêvent d’
1924 la part du lecteur de roman. La chevalerie, c’est la règle sociale que les élites du siècle rêvent d’opposer aux pires « f
1925 roman. La chevalerie, c’est la règle sociale que les élites du siècle rêvent d’opposer aux pires « folies » dont elles se
1926 la règle sociale que les élites du siècle rêvent d’ opposer aux pires « folies » dont elles se sentent menacées. La coutum
1927 pires « folies » dont elles se sentent menacées. La coutume de la chevalerie fournira donc le cadre du Roman. Et nous avo
1928 lies » dont elles se sentent menacées. La coutume de la chevalerie fournira donc le cadre du Roman. Et nous avons marqué,
1929 s » dont elles se sentent menacées. La coutume de la chevalerie fournira donc le cadre du Roman. Et nous avons marqué, en
1930 nacées. La coutume de la chevalerie fournira donc le cadre du Roman. Et nous avons marqué, en maint endroit, le caractère
1931 du Roman. Et nous avons marqué, en maint endroit, le caractère de « prétexte rêvé » des interdictions qu’elle impose. Pour
1932 nous avons marqué, en maint endroit, le caractère de « prétexte rêvé » des interdictions qu’elle impose. Pour la magie, vo
1933 xte rêvé » des interdictions qu’elle impose. Pour la magie, voici quel sera son rôle. Il s’agit de dépeindre une passion d
1934 our la magie, voici quel sera son rôle. Il s’agit de dépeindre une passion dont la violence fascinante ne peut être accept
1935 son rôle. Il s’agit de dépeindre une passion dont la violence fascinante ne peut être acceptée sans scrupule. Elle apparaî
1936 t barbare dans ses effets. Elle est proscrite par l’ Église comme un péché ; par la raison comme un excès morbide. On ne po
1937 e est proscrite par l’Église comme un péché ; par la raison comme un excès morbide. On ne pourra donc l’admirer qu’en tant
1938 raison comme un excès morbide. On ne pourra donc l’ admirer qu’en tant qu’on l’aura libérée de toute espèce de lien visibl
1939 ide. On ne pourra donc l’admirer qu’en tant qu’on l’ aura libérée de toute espèce de lien visible avec l’humaine responsabi
1940 ra donc l’admirer qu’en tant qu’on l’aura libérée de toute espèce de lien visible avec l’humaine responsabilité. L’interve
1941 r qu’en tant qu’on l’aura libérée de toute espèce de lien visible avec l’humaine responsabilité. L’intervention du philtre
1942 aura libérée de toute espèce de lien visible avec l’ humaine responsabilité. L’intervention du philtre, agissant d’une mani
1943 ce de lien visible avec l’humaine responsabilité. L’ intervention du philtre, agissant d’une manière fatale, et mieux encor
1944 sponsabilité. L’intervention du philtre, agissant d’ une manière fatale, et mieux encore bu par erreur, se révèle désormais
1945 rmais nécessaire. (Thomas, qui cherche à diminuer le rôle de cette « emprise » magique, se verra condamné à rendre la pass
1946 cessaire. (Thomas, qui cherche à diminuer le rôle de cette « emprise » magique, se verra condamné à rendre la passion moin
1947 e « emprise » magique, se verra condamné à rendre la passion moins inhumaine plus acceptable aux yeux du moraliste. Inféri
1948 en ceci à Béroul, il sera le premier responsable de la dégradation du mythe.) Qu’est-ce alors que le philtre ? C’est l’al
1949 ceci à Béroul, il sera le premier responsable de la dégradation du mythe.) Qu’est-ce alors que le philtre ? C’est l’alibi
1950 de la dégradation du mythe.) Qu’est-ce alors que le philtre ? C’est l’alibi de la passion. C’est ce qui permet aux malheu
1951 du mythe.) Qu’est-ce alors que le philtre ? C’est l’ alibi de la passion. C’est ce qui permet aux malheureux amants de dire
1952 .) Qu’est-ce alors que le philtre ? C’est l’alibi de la passion. C’est ce qui permet aux malheureux amants de dire : « Vou
1953 Qu’est-ce alors que le philtre ? C’est l’alibi de la passion. C’est ce qui permet aux malheureux amants de dire : « Vous v
1954 assion. C’est ce qui permet aux malheureux amants de dire : « Vous voyez que je n’y suis pour rien, vous voyez que c’est p
1955 rt que moi. » Et cependant, nous voyons bien qu’à la faveur de cette fatalité trompeuse, tous leurs actes sont orientés ve
1956 . » Et cependant, nous voyons bien qu’à la faveur de cette fatalité trompeuse, tous leurs actes sont orientés vers le dest
1957 té trompeuse, tous leurs actes sont orientés vers le destin mortel qu’ils aiment, avec une sorte d’astucieuse résolution,
1958 rs le destin mortel qu’ils aiment, avec une sorte d’ astucieuse résolution, avec une ruse d’autant plus infaillible qu’elle
1959 une sorte d’astucieuse résolution, avec une ruse d’ autant plus infaillible qu’elle peut agir à l’abri du jugement. Nos ac
1960 use d’autant plus infaillible qu’elle peut agir à l’ abri du jugement. Nos actions les moins calculées sont parfois les plu
1961 ’elle peut agir à l’abri du jugement. Nos actions les moins calculées sont parfois les plus efficaces. La pierre qu’on lanc
1962 ent. Nos actions les moins calculées sont parfois les plus efficaces. La pierre qu’on lance « sans viser » va droit au but.
1963 moins calculées sont parfois les plus efficaces. La pierre qu’on lance « sans viser » va droit au but. En vérité, c’est q
1964 u but. En vérité, c’est qu’on visait ce but, mais la conscience n’a pas eu le temps d’intervenir et de gauchir le geste sp
1965 u’on visait ce but, mais la conscience n’a pas eu le temps d’intervenir et de gauchir le geste spontané. Et c’est pourquoi
1966 it ce but, mais la conscience n’a pas eu le temps d’ intervenir et de gauchir le geste spontané. Et c’est pourquoi les plus
1967 la conscience n’a pas eu le temps d’intervenir et de gauchir le geste spontané. Et c’est pourquoi les plus belles scènes d
1968 ce n’a pas eu le temps d’intervenir et de gauchir le geste spontané. Et c’est pourquoi les plus belles scènes du Roman son
1969 t de gauchir le geste spontané. Et c’est pourquoi les plus belles scènes du Roman sont celles que les auteurs n’ont pas su
1970 i les plus belles scènes du Roman sont celles que les auteurs n’ont pas su commenter, et qu’ils décrivent comme en toute in
1971 ent comme en toute innocence. ⁂ Il n’y aurait pas de mythe, il n’y aurait pas de roman, si Tristan et Iseut pouvaient dire
1972 . ⁂ Il n’y aurait pas de mythe, il n’y aurait pas de roman, si Tristan et Iseut pouvaient dire quelle est la fin qu’ils se
1973 an, si Tristan et Iseut pouvaient dire quelle est la fin qu’ils se préparent de toute leur volonté profonde, et plus que p
1974 vaient dire quelle est la fin qu’ils se préparent de toute leur volonté profonde, et plus que profonde, abyssale. Qui donc
1975 nde, abyssale. Qui donc oserait avouer qu’il veut la Mort ? qu’il déteste le Jour qui l’offusque ? et qu’il attend de tout
1976 oserait avouer qu’il veut la Mort ? qu’il déteste le Jour qui l’offusque ? et qu’il attend de tout son être l’anéantisseme
1977 er qu’il veut la Mort ? qu’il déteste le Jour qui l’ offusque ? et qu’il attend de tout son être l’anéantissement de son êt
1978 déteste le Jour qui l’offusque ? et qu’il attend de tout son être l’anéantissement de son être ? Certains poètes, beaucou
1979 qui l’offusque ? et qu’il attend de tout son être l’ anéantissement de son être ? Certains poètes, beaucoup plus tard, ont
1980 et qu’il attend de tout son être l’anéantissement de son être ? Certains poètes, beaucoup plus tard, ont osé cet aveu supr
1981 eaucoup plus tard, ont osé cet aveu suprême. Mais la foule dit : ce sont des fous. Et la passion que le romancier désire f
1982 suprême. Mais la foule dit : ce sont des fous. Et la passion que le romancier désire flatter chez l’auditeur paraît, d’ord
1983 a foule dit : ce sont des fous. Et la passion que le romancier désire flatter chez l’auditeur paraît, d’ordinaire, plus dé
1984 t la passion que le romancier désire flatter chez l’ auditeur paraît, d’ordinaire, plus débile. Il y a peu de chance qu’ell
1985 romancier désire flatter chez l’auditeur paraît, d’ ordinaire, plus débile. Il y a peu de chance qu’elle soit jamais pouss
1986 vouer par son excès indubitable, par une mort qui la manifeste au-delà de tout repentir possible ! Certains mystiques ont
1987 ndubitable, par une mort qui la manifeste au-delà de tout repentir possible ! Certains mystiques ont fait plus qu’avouer :
1988 u et se sont expliqués. Mais s’ils ont affronté «  la Nuit obscure » avec la plus sévère et lucide passion, c’est qu’ils av
1989 Mais s’ils ont affronté « la Nuit obscure » avec la plus sévère et lucide passion, c’est qu’ils avaient le gage, par la f
1990 us sévère et lucide passion, c’est qu’ils avaient le gage, par la foi, qu’une Volonté toute personnelle et « lumineuse » s
1991 lucide passion, c’est qu’ils avaient le gage, par la foi, qu’une Volonté toute personnelle et « lumineuse » se substituera
1992 e personnelle et « lumineuse » se substituerait à la leur. Ce n’était pas le dieu sans nom du philtre, une force aveugle o
1993 euse » se substituerait à la leur. Ce n’était pas le dieu sans nom du philtre, une force aveugle ou le Néant, qui s’empara
1994 le dieu sans nom du philtre, une force aveugle ou le Néant, qui s’emparaient de leur secret vouloir, mais le Dieu qui prom
1995 , une force aveugle ou le Néant, qui s’emparaient de leur secret vouloir, mais le Dieu qui promet sa grâce, et la « vive f
1996 nt, qui s’emparaient de leur secret vouloir, mais le Dieu qui promet sa grâce, et la « vive flamme d’amour » éclose aux « 
1997 ret vouloir, mais le Dieu qui promet sa grâce, et la « vive flamme d’amour » éclose aux « déserts » de la Nuit. Tristan, l
1998 le Dieu qui promet sa grâce, et la « vive flamme d’ amour » éclose aux « déserts » de la Nuit. Tristan, lui, ne peut rien
1999 la « vive flamme d’amour » éclose aux « déserts » de la Nuit. Tristan, lui, ne peut rien avouer. Il veut comme s’il ne vou
2000 « vive flamme d’amour » éclose aux « déserts » de la Nuit. Tristan, lui, ne peut rien avouer. Il veut comme s’il ne voulai
2001 able, injustifiable, dont il rejette avec horreur la connaissance. Il tient son excuse toute prête, et elle le trompe mieu
2002 issance. Il tient son excuse toute prête, et elle le trompe mieux que quiconque : c’est le poison qui le « demeine par for
2003 te, et elle le trompe mieux que quiconque : c’est le poison qui le « demeine par force ». Et cependant, qu’il ait choisi c
2004 trompe mieux que quiconque : c’est le poison qui le « demeine par force ». Et cependant, qu’il ait choisi cette destinée,
2005 cependant, qu’il ait choisi cette destinée, qu’il l’ ait voulue et accueillie par un obscur et souverain assentiment, tout
2006 llie par un obscur et souverain assentiment, tout le trahit dans son action, et jusque dans sa fuite désespérée, dans la s
2007 action, et jusque dans sa fuite désespérée, dans la sublime coquetterie de sa fuite ! Et qu’il l’ignore, c’est essentiel
2008 sa fuite désespérée, dans la sublime coquetterie de sa fuite ! Et qu’il l’ignore, c’est essentiel à la grandeur exemplair
2009 ans la sublime coquetterie de sa fuite ! Et qu’il l’ ignore, c’est essentiel à la grandeur exemplaire de sa vie. Les raison
2010 e sa fuite ! Et qu’il l’ignore, c’est essentiel à la grandeur exemplaire de sa vie. Les raisons de la Nuit ne sont pas cel
2011 ’ignore, c’est essentiel à la grandeur exemplaire de sa vie. Les raisons de la Nuit ne sont pas celles du Jour, elles ne s
2012 est essentiel à la grandeur exemplaire de sa vie. Les raisons de la Nuit ne sont pas celles du Jour, elles ne sont pas comm
2013 l à la grandeur exemplaire de sa vie. Les raisons de la Nuit ne sont pas celles du Jour, elles ne sont pas communicables a
2014 la grandeur exemplaire de sa vie. Les raisons de la Nuit ne sont pas celles du Jour, elles ne sont pas communicables au J
2015 elles ne sont pas communicables au Jour10. Elles le méprisent. Tristan s’est fait prisonnier d’un délire auprès duquel pâ
2016 Elles le méprisent. Tristan s’est fait prisonnier d’ un délire auprès duquel pâlissent toute sagesse, toute « vérité », et
2017 uel pâlissent toute sagesse, toute « vérité », et la vie même. Il est au-delà de nos bonheurs, de nos souffrances. Il s’él
2018 toute « vérité », et la vie même. Il est au-delà de nos bonheurs, de nos souffrances. Il s’élance vers l’instant suprême
2019 , et la vie même. Il est au-delà de nos bonheurs, de nos souffrances. Il s’élance vers l’instant suprême où la totale joui
2020 os bonheurs, de nos souffrances. Il s’élance vers l’ instant suprême où la totale jouissance est de sombrer. ⁂ Les mots du
2021 ouffrances. Il s’élance vers l’instant suprême où la totale jouissance est de sombrer. ⁂ Les mots du Jour ne peuvent décri
2022 ers l’instant suprême où la totale jouissance est de sombrer. ⁂ Les mots du Jour ne peuvent décrire la Nuit, mais la « mus
2023 suprême où la totale jouissance est de sombrer. ⁂ Les mots du Jour ne peuvent décrire la Nuit, mais la « musique savante »
2024 de sombrer. ⁂ Les mots du Jour ne peuvent décrire la Nuit, mais la « musique savante » n’a pas manqué à ce désir dont elle
2025 Les mots du Jour ne peuvent décrire la Nuit, mais la « musique savante » n’a pas manqué à ce désir dont elle procède. Leve
2026 sir dont elle procède. Levez-vous, orages sonores de la mort de Tristan et d’Isolde ! Vieille et grave mélodie, dit le hé
2027 dont elle procède. Levez-vous, orages sonores de la mort de Tristan et d’Isolde ! Vieille et grave mélodie, dit le héros
2028 le procède. Levez-vous, orages sonores de la mort de Tristan et d’Isolde ! Vieille et grave mélodie, dit le héros, tes so
2029 vez-vous, orages sonores de la mort de Tristan et d’ Isolde ! Vieille et grave mélodie, dit le héros, tes sons lamentables
2030 stan et d’Isolde ! Vieille et grave mélodie, dit le héros, tes sons lamentables parvenaient jusqu’à moi sur les vents du
2031 tes sons lamentables parvenaient jusqu’à moi sur les vents du soir, lorsqu’en un temps lointain la mort du père fut annonc
2032 ur les vents du soir, lorsqu’en un temps lointain la mort du père fut annoncée au fils. Dans l’aube sinistre, tu me cherch
2033 intain la mort du père fut annoncée au fils. Dans l’ aube sinistre, tu me cherchais, de plus en plus inquiète, lorsque le f
2034 u me cherchais, de plus en plus inquiète, lorsque le fils apprit le sort de la mère… Quand mon père m’engendra et mourut,
2035 de plus en plus inquiète, lorsque le fils apprit le sort de la mère… Quand mon père m’engendra et mourut, quand ma mère m
2036 en plus inquiète, lorsque le fils apprit le sort de la mère… Quand mon père m’engendra et mourut, quand ma mère me donna
2037 plus inquiète, lorsque le fils apprit le sort de la mère… Quand mon père m’engendra et mourut, quand ma mère me donna le
2038 père m’engendra et mourut, quand ma mère me donna le jour en expirant, la vieille mélodie arrivait aussi à leurs oreilles,
2039 urut, quand ma mère me donna le jour en expirant, la vieille mélodie arrivait aussi à leurs oreilles, languissante et tris
2040 Pour quel destin suis-je né ? Pour quel destin ? La vieille mélodie me répète : —Pour désirer et pour mourir ! Pour mouri
2041 pète : —Pour désirer et pour mourir ! Pour mourir de désirer ! Il peut maudire ses astres, sa naissance, mais la musique
2042 ! Il peut maudire ses astres, sa naissance, mais la musique est savante, vraiment, et elle nous chante immensément le bea
2043 avante, vraiment, et elle nous chante immensément le beau secret : c’est lui qui a voulu son destin : Ce terrible philtre
2044 me condamne au supplice, c’est moi, moi-même qui l’ ai composé… Et je l’ai bu à longs traits de délice !… 11.L’amour r
2045 lice, c’est moi, moi-même qui l’ai composé… Et je l’ ai bu à longs traits de délice !… 11.L’amour réciproque malheureux
2046 me qui l’ai composé… Et je l’ai bu à longs traits de délice !… 11.L’amour réciproque malheureux Passion veut dire s
2047 ffrance, chose subie, prépondérance du destin sur la personne libre et responsable. Aimer l’amour plus que l’objet de l’am
2048 estin sur la personne libre et responsable. Aimer l’ amour plus que l’objet de l’amour, aimer la passion pour elle-même, de
2049 onne libre et responsable. Aimer l’amour plus que l’ objet de l’amour, aimer la passion pour elle-même, de l’amabam amare d
2050 re et responsable. Aimer l’amour plus que l’objet de l’amour, aimer la passion pour elle-même, de l’amabam amare d’Augusti
2051 et responsable. Aimer l’amour plus que l’objet de l’ amour, aimer la passion pour elle-même, de l’amabam amare d’Augustin j
2052 Aimer l’amour plus que l’objet de l’amour, aimer la passion pour elle-même, de l’amabam amare d’Augustin jusqu’au romanti
2053 bjet de l’amour, aimer la passion pour elle-même, de l’amabam amare d’Augustin jusqu’au romantisme moderne, c’est aimer et
2054 t de l’amour, aimer la passion pour elle-même, de l’ amabam amare d’Augustin jusqu’au romantisme moderne, c’est aimer et ch
2055 imer la passion pour elle-même, de l’amabam amare d’ Augustin jusqu’au romantisme moderne, c’est aimer et chercher la souff
2056 qu’au romantisme moderne, c’est aimer et chercher la souffrance. Amour-passion : désir de ce qui nous blesse, et nous anéa
2057 et chercher la souffrance. Amour-passion : désir de ce qui nous blesse, et nous anéantit par son triomphe. C’est un secre
2058 s anéantit par son triomphe. C’est un secret dont l’ Occident n’a jamais toléré l’aveu, et qu’il n’a pas cessé de refouler,
2059 C’est un secret dont l’Occident n’a jamais toléré l’ aveu, et qu’il n’a pas cessé de refouler, — de préserver ! Il en est p
2060 n’a jamais toléré l’aveu, et qu’il n’a pas cessé de refouler, — de préserver ! Il en est peu de plus tragiques, et sa per
2061 éré l’aveu, et qu’il n’a pas cessé de refouler, —  de préserver ! Il en est peu de plus tragiques, et sa persistance nous i
2062 iques, et sa persistance nous invite à porter sur l’ avenir de l’Europe un jugement très pessimiste. Marquons ici une incid
2063 sa persistance nous invite à porter sur l’avenir de l’Europe un jugement très pessimiste. Marquons ici une incidence qui
2064 persistance nous invite à porter sur l’avenir de l’ Europe un jugement très pessimiste. Marquons ici une incidence qui mér
2065 qui méritera plus tard son développement : c’est la liaison ou la complicité de la passion, du goût de la mort qu’elle di
2066 plus tard son développement : c’est la liaison ou la complicité de la passion, du goût de la mort qu’elle dissimule, et d’
2067 développement : c’est la liaison ou la complicité de la passion, du goût de la mort qu’elle dissimule, et d’un certain mod
2068 eloppement : c’est la liaison ou la complicité de la passion, du goût de la mort qu’elle dissimule, et d’un certain mode d
2069 a liaison ou la complicité de la passion, du goût de la mort qu’elle dissimule, et d’un certain mode de connaître qui défi
2070 iaison ou la complicité de la passion, du goût de la mort qu’elle dissimule, et d’un certain mode de connaître qui définir
2071 passion, du goût de la mort qu’elle dissimule, et d’ un certain mode de connaître qui définirait à lui seul notre psyché oc
2072 e la mort qu’elle dissimule, et d’un certain mode de connaître qui définirait à lui seul notre psyché occidentale. Pourquo
2073 ait à lui seul notre psyché occidentale. Pourquoi l’ homme d’Occident veut-il subir cette passion qui le blesse et que tout
2074 i seul notre psyché occidentale. Pourquoi l’homme d’ Occident veut-il subir cette passion qui le blesse et que toute sa rai
2075 ’homme d’Occident veut-il subir cette passion qui le blesse et que toute sa raison condamne ? Pourquoi veut-il cet amour d
2076 raison condamne ? Pourquoi veut-il cet amour dont l’ éclat ne peut être que son suicide ? C’est qu’il se connaît et s’éprou
2077 uicide ? C’est qu’il se connaît et s’éprouve sous le coup de menaces vitales, dans la souffrance et au seuil de la mort. L
2078 C’est qu’il se connaît et s’éprouve sous le coup de menaces vitales, dans la souffrance et au seuil de la mort. Le troisi
2079 t s’éprouve sous le coup de menaces vitales, dans la souffrance et au seuil de la mort. Le troisième acte du drame de Wagn
2080 e menaces vitales, dans la souffrance et au seuil de la mort. Le troisième acte du drame de Wagner décrit bien davantage q
2081 enaces vitales, dans la souffrance et au seuil de la mort. Le troisième acte du drame de Wagner décrit bien davantage qu’u
2082 t au seuil de la mort. Le troisième acte du drame de Wagner décrit bien davantage qu’une catastrophe romanesque : il décri
2083 vantage qu’une catastrophe romanesque : il décrit l’ essentielle catastrophe de notre sadique génie, ce goût réprimé de la
2084 romanesque : il décrit l’essentielle catastrophe de notre sadique génie, ce goût réprimé de la mort, ce goût de se connaî
2085 tastrophe de notre sadique génie, ce goût réprimé de la mort, ce goût de se connaître à la limite, ce goût de la collision
2086 trophe de notre sadique génie, ce goût réprimé de la mort, ce goût de se connaître à la limite, ce goût de la collision ré
2087 adique génie, ce goût réprimé de la mort, ce goût de se connaître à la limite, ce goût de la collision révélatrice qui est
2088 oût réprimé de la mort, ce goût de se connaître à la limite, ce goût de la collision révélatrice qui est sans doute la plu
2089 ort, ce goût de se connaître à la limite, ce goût de la collision révélatrice qui est sans doute la plus inarrachable des
2090 , ce goût de se connaître à la limite, ce goût de la collision révélatrice qui est sans doute la plus inarrachable des rac
2091 ût de la collision révélatrice qui est sans doute la plus inarrachable des racines de l’instinct de la guerre en nous. ⁂ D
2092 i est sans doute la plus inarrachable des racines de l’instinct de la guerre en nous. ⁂ De cette extrémité tragique, illus
2093 st sans doute la plus inarrachable des racines de l’ instinct de la guerre en nous. ⁂ De cette extrémité tragique, illustré
2094 te la plus inarrachable des racines de l’instinct de la guerre en nous. ⁂ De cette extrémité tragique, illustrée, avouée e
2095 la plus inarrachable des racines de l’instinct de la guerre en nous. ⁂ De cette extrémité tragique, illustrée, avouée et c
2096 des racines de l’instinct de la guerre en nous. ⁂ De cette extrémité tragique, illustrée, avouée et constatée par la puret
2097 mité tragique, illustrée, avouée et constatée par la pureté du mythe originel, redescendons à l’expérience de la passion t
2098 e par la pureté du mythe originel, redescendons à l’ expérience de la passion telle que la vivent les hommes d’aujourd’hui.
2099 té du mythe originel, redescendons à l’expérience de la passion telle que la vivent les hommes d’aujourd’hui. Le succès pr
2100 du mythe originel, redescendons à l’expérience de la passion telle que la vivent les hommes d’aujourd’hui. Le succès prodi
2101 descendons à l’expérience de la passion telle que la vivent les hommes d’aujourd’hui. Le succès prodigieux du Roman de Tri
2102 à l’expérience de la passion telle que la vivent les hommes d’aujourd’hui. Le succès prodigieux du Roman de Tristan révèle
2103 ence de la passion telle que la vivent les hommes d’ aujourd’hui. Le succès prodigieux du Roman de Tristan révèle en nous,
2104 ion telle que la vivent les hommes d’aujourd’hui. Le succès prodigieux du Roman de Tristan révèle en nous, que nous le vou
2105 mmes d’aujourd’hui. Le succès prodigieux du Roman de Tristan révèle en nous, que nous le voulions ou non, une préférence i
2106 ieux du Roman de Tristan révèle en nous, que nous le voulions ou non, une préférence intime pour le malheur. Que ce malheu
2107 us le voulions ou non, une préférence intime pour le malheur. Que ce malheur, selon la force de notre âme, soit la « délic
2108 nce intime pour le malheur. Que ce malheur, selon la force de notre âme, soit la « délicieuse tristesse » et le spleen de
2109 e pour le malheur. Que ce malheur, selon la force de notre âme, soit la « délicieuse tristesse » et le spleen de la décade
2110 Que ce malheur, selon la force de notre âme, soit la « délicieuse tristesse » et le spleen de la décadence, ou la souffran
2111 de notre âme, soit la « délicieuse tristesse » et le spleen de la décadence, ou la souffrance qui transfigure, ou le défi
2112 me, soit la « délicieuse tristesse » et le spleen de la décadence, ou la souffrance qui transfigure, ou le défi que l’espr
2113 soit la « délicieuse tristesse » et le spleen de la décadence, ou la souffrance qui transfigure, ou le défi que l’esprit
2114 euse tristesse » et le spleen de la décadence, ou la souffrance qui transfigure, ou le défi que l’esprit jette au monde, c
2115 a décadence, ou la souffrance qui transfigure, ou le défi que l’esprit jette au monde, ce que nous cherchons, c’est ce qui
2116 ou la souffrance qui transfigure, ou le défi que l’ esprit jette au monde, ce que nous cherchons, c’est ce qui peut nous e
2117 xalter jusqu’à nous faire accéder, malgré nous, à la « vraie vie » dont parlent les poètes. Mais cette « vraie vie », c’es
2118 der, malgré nous, à la « vraie vie » dont parlent les poètes. Mais cette « vraie vie », c’est la vie impossible. Ce ciel au
2119 rlent les poètes. Mais cette « vraie vie », c’est la vie impossible. Ce ciel aux nuées exaltées, crépuscule empourpré d’hé
2120 Ce ciel aux nuées exaltées, crépuscule empourpré d’ héroïsme, n’annonce pas le Jour, mais la Nuit ! La « vraie vie est abs
2121 s, crépuscule empourpré d’héroïsme, n’annonce pas le Jour, mais la Nuit ! La « vraie vie est absente », dit Rimbaud. Elle
2122 empourpré d’héroïsme, n’annonce pas le Jour, mais la Nuit ! La « vraie vie est absente », dit Rimbaud. Elle n’est qu’un de
2123 d’héroïsme, n’annonce pas le Jour, mais la Nuit ! La « vraie vie est absente », dit Rimbaud. Elle n’est qu’un des noms de
2124 absente », dit Rimbaud. Elle n’est qu’un des noms de la Mort, le seul nom par lequel nous osions l’appeler — tout en feign
2125 ente », dit Rimbaud. Elle n’est qu’un des noms de la Mort, le seul nom par lequel nous osions l’appeler — tout en feignant
2126 it Rimbaud. Elle n’est qu’un des noms de la Mort, le seul nom par lequel nous osions l’appeler — tout en feignant de la re
2127 ms de la Mort, le seul nom par lequel nous osions l’ appeler — tout en feignant de la repousser. Pourquoi préférons-nous à
2128 r lequel nous osions l’appeler — tout en feignant de la repousser. Pourquoi préférons-nous à tout autre récit celui d’un a
2129 equel nous osions l’appeler — tout en feignant de la repousser. Pourquoi préférons-nous à tout autre récit celui d’un amou
2130 Pourquoi préférons-nous à tout autre récit celui d’ un amour impossible ? C’est que nous aimons la brûlure, et la conscien
2131 lui d’un amour impossible ? C’est que nous aimons la brûlure, et la conscience de ce qui brûle en nous. Liaison profonde d
2132 impossible ? C’est que nous aimons la brûlure, et la conscience de ce qui brûle en nous. Liaison profonde de la souffrance
2133 ’est que nous aimons la brûlure, et la conscience de ce qui brûle en nous. Liaison profonde de la souffrance et du savoir.
2134 science de ce qui brûle en nous. Liaison profonde de la souffrance et du savoir. Complicité de la conscience et de la mort
2135 ence de ce qui brûle en nous. Liaison profonde de la souffrance et du savoir. Complicité de la conscience et de la mort !
2136 rofonde de la souffrance et du savoir. Complicité de la conscience et de la mort ! (Hegel a pu fonder sur elle une explica
2137 onde de la souffrance et du savoir. Complicité de la conscience et de la mort ! (Hegel a pu fonder sur elle une explicatio
2138 ance et du savoir. Complicité de la conscience et de la mort ! (Hegel a pu fonder sur elle une explication générale de not
2139 e et du savoir. Complicité de la conscience et de la mort ! (Hegel a pu fonder sur elle une explication générale de notre
2140 gel a pu fonder sur elle une explication générale de notre esprit et même de notre Histoire.) Je définirais volontiers le
2141 une explication générale de notre esprit et même de notre Histoire.) Je définirais volontiers le romantique occidental co
2142 même de notre Histoire.) Je définirais volontiers le romantique occidental comme un homme pour qui la douleur, et spéciale
2143 le romantique occidental comme un homme pour qui la douleur, et spécialement la douleur amoureuse, est un moyen privilégi
2144 mme un homme pour qui la douleur, et spécialement la douleur amoureuse, est un moyen privilégié de connaissance. Certes, c
2145 ent la douleur amoureuse, est un moyen privilégié de connaissance. Certes, cela vaut pour les meilleurs. Le grand nombre s
2146 rivilégié de connaissance. Certes, cela vaut pour les meilleurs. Le grand nombre se soucie peu de connaître, et de se conna
2147 nnaissance. Certes, cela vaut pour les meilleurs. Le grand nombre se soucie peu de connaître, et de se connaître. Il cherc
2148 s. Le grand nombre se soucie peu de connaître, et de se connaître. Il cherche simplement l’amour le plus sensible. Mais c’
2149 naître, et de se connaître. Il cherche simplement l’ amour le plus sensible. Mais c’est encore l’amour dont quelque entrave
2150 et de se connaître. Il cherche simplement l’amour le plus sensible. Mais c’est encore l’amour dont quelque entrave vient r
2151 ement l’amour le plus sensible. Mais c’est encore l’ amour dont quelque entrave vient retarder l’heureux accomplissement. A
2152 ncore l’amour dont quelque entrave vient retarder l’ heureux accomplissement. Ainsi, soit qu’on désire l’amour le plus cons
2153 heureux accomplissement. Ainsi, soit qu’on désire l’ amour le plus conscient, ou simplement l’amour le plus intense, on dés
2154 accomplissement. Ainsi, soit qu’on désire l’amour le plus conscient, ou simplement l’amour le plus intense, on désire en s
2155 n désire l’amour le plus conscient, ou simplement l’ amour le plus intense, on désire en secret l’obstacle. Au besoin, on l
2156 l’amour le plus conscient, ou simplement l’amour le plus intense, on désire en secret l’obstacle. Au besoin, on le crée,
2157 ment l’amour le plus intense, on désire en secret l’ obstacle. Au besoin, on le crée, on l’imagine. Il me paraît que cela e
2158 se, on désire en secret l’obstacle. Au besoin, on le crée, on l’imagine. Il me paraît que cela explique une bonne partie d
2159 e en secret l’obstacle. Au besoin, on le crée, on l’ imagine. Il me paraît que cela explique une bonne partie de notre psyc
2160 . Il me paraît que cela explique une bonne partie de notre psychologie. Sans traverses à l’amour, point de « roman ». Or c
2161 nne partie de notre psychologie. Sans traverses à l’ amour, point de « roman ». Or c’est le roman qu’on aime, c’est-à-dire
2162 otre psychologie. Sans traverses à l’amour, point de « roman ». Or c’est le roman qu’on aime, c’est-à-dire la conscience,
2163 traverses à l’amour, point de « roman ». Or c’est le roman qu’on aime, c’est-à-dire la conscience, l’intensité, les variat
2164 man ». Or c’est le roman qu’on aime, c’est-à-dire la conscience, l’intensité, les variations et les retards de la passion,
2165 le roman qu’on aime, c’est-à-dire la conscience, l’ intensité, les variations et les retards de la passion, son crescendo
2166 on aime, c’est-à-dire la conscience, l’intensité, les variations et les retards de la passion, son crescendo jusqu’à la cat
2167 ire la conscience, l’intensité, les variations et les retards de la passion, son crescendo jusqu’à la catastrophe — et non
2168 ience, l’intensité, les variations et les retards de la passion, son crescendo jusqu’à la catastrophe — et non point sa ra
2169 ce, l’intensité, les variations et les retards de la passion, son crescendo jusqu’à la catastrophe — et non point sa rapid
2170 les retards de la passion, son crescendo jusqu’à la catastrophe — et non point sa rapide flambée. Considérez notre littér
2171 sa rapide flambée. Considérez notre littérature. Le bonheur des amants ne nous émeut que par l’attente du malheur qui le
2172 ture. Le bonheur des amants ne nous émeut que par l’ attente du malheur qui le guette. Il y faut cette menace de la vie et
2173 ts ne nous émeut que par l’attente du malheur qui le guette. Il y faut cette menace de la vie et des hostiles réalités qui
2174 du malheur qui le guette. Il y faut cette menace de la vie et des hostiles réalités qui l’éloignent dans quelque au-delà.
2175 malheur qui le guette. Il y faut cette menace de la vie et des hostiles réalités qui l’éloignent dans quelque au-delà. La
2176 tte menace de la vie et des hostiles réalités qui l’ éloignent dans quelque au-delà. La nostalgie, le souvenir, et non pas
2177 es réalités qui l’éloignent dans quelque au-delà. La nostalgie, le souvenir, et non pas la présence, nous émeuvent. La pré
2178 i l’éloignent dans quelque au-delà. La nostalgie, le souvenir, et non pas la présence, nous émeuvent. La présence est inex
2179 ue au-delà. La nostalgie, le souvenir, et non pas la présence, nous émeuvent. La présence est inexprimable, elle ne possèd
2180 souvenir, et non pas la présence, nous émeuvent. La présence est inexprimable, elle ne possède aucune durée sensible, ell
2181 e durée sensible, elle ne peut être qu’un instant de grâce — le duo de Don Juan et Zerline. Ou bien l’on tombe dans une id
2182 sible, elle ne peut être qu’un instant de grâce —  le duo de Don Juan et Zerline. Ou bien l’on tombe dans une idylle de car
2183 elle ne peut être qu’un instant de grâce — le duo de Don Juan et Zerline. Ou bien l’on tombe dans une idylle de carte post
2184 de grâce — le duo de Don Juan et Zerline. Ou bien l’ on tombe dans une idylle de carte postale. L’amour heureux n’a pas d’h
2185 an et Zerline. Ou bien l’on tombe dans une idylle de carte postale. L’amour heureux n’a pas d’histoire dans la littérature
2186 bien l’on tombe dans une idylle de carte postale. L’ amour heureux n’a pas d’histoire dans la littérature occidentale. Et l
2187 idylle de carte postale. L’amour heureux n’a pas d’ histoire dans la littérature occidentale. Et l’amour qui n’est pas réc
2188 postale. L’amour heureux n’a pas d’histoire dans la littérature occidentale. Et l’amour qui n’est pas réciproque ne passe
2189 as d’histoire dans la littérature occidentale. Et l’ amour qui n’est pas réciproque ne passe point pour un amour vrai. La g
2190 pas réciproque ne passe point pour un amour vrai. La grande trouvaille des poètes de l’Europe, ce qui les distingue avant
2191 ur un amour vrai. La grande trouvaille des poètes de l’Europe, ce qui les distingue avant tout dans la littérature mondial
2192 un amour vrai. La grande trouvaille des poètes de l’ Europe, ce qui les distingue avant tout dans la littérature mondiale,
2193 grande trouvaille des poètes de l’Europe, ce qui les distingue avant tout dans la littérature mondiale, ce qui exprime le
2194 de l’Europe, ce qui les distingue avant tout dans la littérature mondiale, ce qui exprime le plus profondément l’obsession
2195 tout dans la littérature mondiale, ce qui exprime le plus profondément l’obsession de l’Européen : connaître à travers la
2196 ure mondiale, ce qui exprime le plus profondément l’ obsession de l’Européen : connaître à travers la douleur, c’est le sec
2197 , ce qui exprime le plus profondément l’obsession de l’Européen : connaître à travers la douleur, c’est le secret du mythe
2198 e qui exprime le plus profondément l’obsession de l’ Européen : connaître à travers la douleur, c’est le secret du mythe de
2199 t l’obsession de l’Européen : connaître à travers la douleur, c’est le secret du mythe de Tristan, l’amour-passion à la fo
2200 ’Européen : connaître à travers la douleur, c’est le secret du mythe de Tristan, l’amour-passion à la fois partagé et comb
2201 re à travers la douleur, c’est le secret du mythe de Tristan, l’amour-passion à la fois partagé et combattu, anxieux d’un
2202 la douleur, c’est le secret du mythe de Tristan, l’ amour-passion à la fois partagé et combattu, anxieux d’un bonheur qu’i
2203 ur-passion à la fois partagé et combattu, anxieux d’ un bonheur qu’il repousse, magnifié par sa catastrophe, — l’amour réci
2204 ur qu’il repousse, magnifié par sa catastrophe, —  l’ amour réciproque malheureux. ⁂ Arrêtons-nous sur cette formule du myth
2205 Et il est vrai qu’ils sont, l’un envers l’autre, d’ une fidélité exemplaire. Mais le malheur, c’est que l’amour qui les « 
2206 n envers l’autre, d’une fidélité exemplaire. Mais le malheur, c’est que l’amour qui les « demeine » n’est pas l’amour de l
2207 e fidélité exemplaire. Mais le malheur, c’est que l’ amour qui les « demeine » n’est pas l’amour de l’autre tel qu’il est d
2208 xemplaire. Mais le malheur, c’est que l’amour qui les « demeine » n’est pas l’amour de l’autre tel qu’il est dans sa réalit
2209 , c’est que l’amour qui les « demeine » n’est pas l’ amour de l’autre tel qu’il est dans sa réalité concrète. Ils s’entr’ai
2210 que l’amour qui les « demeine » n’est pas l’amour de l’autre tel qu’il est dans sa réalité concrète. Ils s’entr’aiment, ma
2211 ais chacun n’aime l’autre qu’à partir de soi, non de l’autre. Leur malheur prend ainsi sa source dans une fausse réciproci
2212 nsi sa source dans une fausse réciprocité, masque d’ un double narcissisme. À tel point qu’à certains moments, on sent perc
2213 point qu’à certains moments, on sent percer dans l’ excès de leur passion une espèce de haine de l’aimé. Wagner l’a vue, b
2214 u’à certains moments, on sent percer dans l’excès de leur passion une espèce de haine de l’aimé. Wagner l’a vue, bien avan
2215 nt percer dans l’excès de leur passion une espèce de haine de l’aimé. Wagner l’a vue, bien avant Freud et les modernes psy
2216 dans l’excès de leur passion une espèce de haine de l’aimé. Wagner l’a vue, bien avant Freud et les modernes psychologues
2217 ns l’excès de leur passion une espèce de haine de l’ aimé. Wagner l’a vue, bien avant Freud et les modernes psychologues. «
2218 eur passion une espèce de haine de l’aimé. Wagner l’ a vue, bien avant Freud et les modernes psychologues. « Élu par moi, p
2219 ne de l’aimé. Wagner l’a vue, bien avant Freud et les modernes psychologues. « Élu par moi, perdu par moi ! » chantait Isol
2220 moi ! » chantait Isolde en son amour sauvage. Et la chanson du marinier, du haut du mât, prédit leur sort inévitable : V
2221 haut du mât, prédit leur sort inévitable : Vers l’ Occident erre le regard ; vers l’Orient file le navire. Frais, le vent
2222 édit leur sort inévitable : Vers l’Occident erre le regard ; vers l’Orient file le navire. Frais, le vent souffle vers la
2223 évitable : Vers l’Occident erre le regard ; vers l’ Orient file le navire. Frais, le vent souffle vers la terre natale. Ô
2224 rs l’Occident erre le regard ; vers l’Orient file le navire. Frais, le vent souffle vers la terre natale. Ô fille d’Irland
2225 le regard ; vers l’Orient file le navire. Frais, le vent souffle vers la terre natale. Ô fille d’Irlande, où t’attardes-t
2226 rient file le navire. Frais, le vent souffle vers la terre natale. Ô fille d’Irlande, où t’attardes-tu ? Ce qui gonfle ma
2227 is, le vent souffle vers la terre natale. Ô fille d’ Irlande, où t’attardes-tu ? Ce qui gonfle ma voile, sont-ce tes soupir
2228 le, souffle ô vent ! Malheur, ah ! malheur, fille d’ Irlande, amoureuse et sauvage ! Double malheur de la passion qui fuit
2229 d’Irlande, amoureuse et sauvage ! Double malheur de la passion qui fuit le réel et la Norme du Jour, malheur essentiel de
2230 rlande, amoureuse et sauvage ! Double malheur de la passion qui fuit le réel et la Norme du Jour, malheur essentiel de l’
2231 sauvage ! Double malheur de la passion qui fuit le réel et la Norme du Jour, malheur essentiel de l’amour : ce que l’on
2232 Double malheur de la passion qui fuit le réel et la Norme du Jour, malheur essentiel de l’amour : ce que l’on désire, on
2233 it le réel et la Norme du Jour, malheur essentiel de l’amour : ce que l’on désire, on ne l’a pas encore — c’est la Mort —
2234 le réel et la Norme du Jour, malheur essentiel de l’ amour : ce que l’on désire, on ne l’a pas encore — c’est la Mort — et
2235 me du Jour, malheur essentiel de l’amour : ce que l’ on désire, on ne l’a pas encore — c’est la Mort — et l’on perd ce que
2236 essentiel de l’amour : ce que l’on désire, on ne l’ a pas encore — c’est la Mort — et l’on perd ce que l’on avait — la jou
2237 ce que l’on désire, on ne l’a pas encore — c’est la Mort — et l’on perd ce que l’on avait — la jouissance de la vie. Mais
2238 désire, on ne l’a pas encore — c’est la Mort — et l’ on perd ce que l’on avait — la jouissance de la vie. Mais cette perte
2239 pas encore — c’est la Mort — et l’on perd ce que l’ on avait — la jouissance de la vie. Mais cette perte n’est pas sentie
2240  c’est la Mort — et l’on perd ce que l’on avait —  la jouissance de la vie. Mais cette perte n’est pas sentie comme un appa
2241  — et l’on perd ce que l’on avait — la jouissance de la vie. Mais cette perte n’est pas sentie comme un appauvrissement, b
2242 et l’on perd ce que l’on avait — la jouissance de la vie. Mais cette perte n’est pas sentie comme un appauvrissement, bien
2243 auvrissement, bien au contraire. On s’imagine que l’ on vit davantage, plus dangereusement, plus magnifiquement. C’est que
2244 us dangereusement, plus magnifiquement. C’est que l’ approche de la mort est l’aiguillon de la sensualité. Elle aggrave, au
2245 sement, plus magnifiquement. C’est que l’approche de la mort est l’aiguillon de la sensualité. Elle aggrave, au plein sens
2246 ent, plus magnifiquement. C’est que l’approche de la mort est l’aiguillon de la sensualité. Elle aggrave, au plein sens du
2247 gnifiquement. C’est que l’approche de la mort est l’ aiguillon de la sensualité. Elle aggrave, au plein sens du terme, le d
2248 . C’est que l’approche de la mort est l’aiguillon de la sensualité. Elle aggrave, au plein sens du terme, le désir. Elle l
2249 ’est que l’approche de la mort est l’aiguillon de la sensualité. Elle aggrave, au plein sens du terme, le désir. Elle l’ag
2250 sensualité. Elle aggrave, au plein sens du terme, le désir. Elle l’aggrave même parfois jusqu’au désir de tuer l’autre, ou
2251 e aggrave, au plein sens du terme, le désir. Elle l’ aggrave même parfois jusqu’au désir de tuer l’autre, ou de se tuer, ou
2252 désir. Elle l’aggrave même parfois jusqu’au désir de tuer l’autre, ou de se tuer, ou de sombrer dans un commun naufrage.
2253 e même parfois jusqu’au désir de tuer l’autre, ou de se tuer, ou de sombrer dans un commun naufrage. Ô vents, clamait enc
2254 jusqu’au désir de tuer l’autre, ou de se tuer, ou de sombrer dans un commun naufrage. Ô vents, clamait encore Isolde, sec
2255 aufrage. Ô vents, clamait encore Isolde, secouez la léthargie de cette mer rêveuse, ressuscitez des profondeurs l’implaca
2256 ents, clamait encore Isolde, secouez la léthargie de cette mer rêveuse, ressuscitez des profondeurs l’implacable convoitis
2257 de cette mer rêveuse, ressuscitez des profondeurs l’ implacable convoitise, montrez-lui la proie que je lui offre ! Brisez
2258 profondeurs l’implacable convoitise, montrez-lui la proie que je lui offre ! Brisez le vaisseau, engloutissez les épaves 
2259 e, montrez-lui la proie que je lui offre ! Brisez le vaisseau, engloutissez les épaves ! Tout ce qui palpite et respire, ô
2260 e je lui offre ! Brisez le vaisseau, engloutissez les épaves ! Tout ce qui palpite et respire, ô vents, je vous le donne en
2261 Tout ce qui palpite et respire, ô vents, je vous le donne en récompense ! Attirés par la mort loin de la vie qui les pou
2262 ts, je vous le donne en récompense ! Attirés par la mort loin de la vie qui les pousse, proies voluptueuses de forces con
2263 onne en récompense ! Attirés par la mort loin de la vie qui les pousse, proies voluptueuses de forces contradictoires mai
2264 ompense ! Attirés par la mort loin de la vie qui les pousse, proies voluptueuses de forces contradictoires mais qui les pr
2265 oin de la vie qui les pousse, proies voluptueuses de forces contradictoires mais qui les précipitent au même vertige, les
2266 s voluptueuses de forces contradictoires mais qui les précipitent au même vertige, les amants ne pourront se rejoindre qu’à
2267 ctoires mais qui les précipitent au même vertige, les amants ne pourront se rejoindre qu’à l’instant qui les prive à jamais
2268 mants ne pourront se rejoindre qu’à l’instant qui les prive à jamais de tout espoir humain, de tout amour possible, au sein
2269 e rejoindre qu’à l’instant qui les prive à jamais de tout espoir humain, de tout amour possible, au sein de l’obstacle abs
2270 ant qui les prive à jamais de tout espoir humain, de tout amour possible, au sein de l’obstacle absolu et d’une suprême ex
2271 espoir humain, de tout amour possible, au sein de l’ obstacle absolu et d’une suprême exaltation qui se détruit par son acc
2272 t amour possible, au sein de l’obstacle absolu et d’ une suprême exaltation qui se détruit par son accomplissement. 12.U
2273 nous a fait pressentir certaines contradictions. L’ hypothèse d’une opposition, que l’auteur eût tenté d’illustrer, entre
2274 pressentir certaines contradictions. L’hypothèse d’ une opposition, que l’auteur eût tenté d’illustrer, entre la loi de ch
2275 contradictions. L’hypothèse d’une opposition, que l’ auteur eût tenté d’illustrer, entre la loi de chevalerie et les coutum
2276 ypothèse d’une opposition, que l’auteur eût tenté d’ illustrer, entre la loi de chevalerie et les coutumes féodales, nous a
2277 sition, que l’auteur eût tenté d’illustrer, entre la loi de chevalerie et les coutumes féodales, nous a permis de surprend
2278 que l’auteur eût tenté d’illustrer, entre la loi de chevalerie et les coutumes féodales, nous a permis de surprendre le m
2279 tenté d’illustrer, entre la loi de chevalerie et les coutumes féodales, nous a permis de surprendre le mécanisme de ces co
2280 hevalerie et les coutumes féodales, nous a permis de surprendre le mécanisme de ces contradictions. Alors a commencé notre
2281 es coutumes féodales, nous a permis de surprendre le mécanisme de ces contradictions. Alors a commencé notre recherche du
2282 éodales, nous a permis de surprendre le mécanisme de ces contradictions. Alors a commencé notre recherche du vrai sujet de
2283 s. Alors a commencé notre recherche du vrai sujet de la légende. Derrière la préférence accordée par l’auteur à la règle
2284 Alors a commencé notre recherche du vrai sujet de la légende. Derrière la préférence accordée par l’auteur à la règle de
2285 recherche du vrai sujet de la légende. Derrière la préférence accordée par l’auteur à la règle de chevalerie, il y a le
2286 la légende. Derrière la préférence accordée par l’ auteur à la règle de chevalerie, il y a le goût du romanesque. Derrièr
2287 . Derrière la préférence accordée par l’auteur à la règle de chevalerie, il y a le goût du romanesque. Derrière le goût d
2288 re la préférence accordée par l’auteur à la règle de chevalerie, il y a le goût du romanesque. Derrière le goût du romanes
2289 dée par l’auteur à la règle de chevalerie, il y a le goût du romanesque. Derrière le goût du romanesque, il y a celui de l
2290 hevalerie, il y a le goût du romanesque. Derrière le goût du romanesque, il y a celui de l’amour pour lui-même. Et cela su
2291 que. Derrière le goût du romanesque, il y a celui de l’amour pour lui-même. Et cela suppose une recherche secrète de l’obs
2292 . Derrière le goût du romanesque, il y a celui de l’ amour pour lui-même. Et cela suppose une recherche secrète de l’obstac
2293 r lui-même. Et cela suppose une recherche secrète de l’obstacle favorable à l’amour. Mais ce n’est encore là que le masque
2294 ui-même. Et cela suppose une recherche secrète de l’ obstacle favorable à l’amour. Mais ce n’est encore là que le masque d’
2295 e une recherche secrète de l’obstacle favorable à l’ amour. Mais ce n’est encore là que le masque d’un amour de l’obstacle
2296 favorable à l’amour. Mais ce n’est encore là que le masque d’un amour de l’obstacle en soi. Et l’obstacle suprême, c’est
2297 à l’amour. Mais ce n’est encore là que le masque d’ un amour de l’obstacle en soi. Et l’obstacle suprême, c’est la mort, q
2298 Mais ce n’est encore là que le masque d’un amour de l’obstacle en soi. Et l’obstacle suprême, c’est la mort, qui se révèl
2299 is ce n’est encore là que le masque d’un amour de l’ obstacle en soi. Et l’obstacle suprême, c’est la mort, qui se révèle a
2300 que le masque d’un amour de l’obstacle en soi. Et l’ obstacle suprême, c’est la mort, qui se révèle au terme de l’aventure
2301 e l’obstacle en soi. Et l’obstacle suprême, c’est la mort, qui se révèle au terme de l’aventure comme la vraie fin, le dés
2302 le suprême, c’est la mort, qui se révèle au terme de l’aventure comme la vraie fin, le désir désiré dès le début de la pas
2303 suprême, c’est la mort, qui se révèle au terme de l’ aventure comme la vraie fin, le désir désiré dès le début de la passio
2304 mort, qui se révèle au terme de l’aventure comme la vraie fin, le désir désiré dès le début de la passion, la revanche su
2305 révèle au terme de l’aventure comme la vraie fin, le désir désiré dès le début de la passion, la revanche sur le destin qu
2306 ’aventure comme la vraie fin, le désir désiré dès le début de la passion, la revanche sur le destin qui fut subi et qui es
2307 comme la vraie fin, le désir désiré dès le début de la passion, la revanche sur le destin qui fut subi et qui est enfin r
2308 mme la vraie fin, le désir désiré dès le début de la passion, la revanche sur le destin qui fut subi et qui est enfin rach
2309 fin, le désir désiré dès le début de la passion, la revanche sur le destin qui fut subi et qui est enfin racheté. Cette a
2310 ésiré dès le début de la passion, la revanche sur le destin qui fut subi et qui est enfin racheté. Cette analyse du mythe
2311 yse du mythe primitif livre quelques secrets dont l’ importance est appréciable — mais dont la conscience commune doit reni
2312 ets dont l’importance est appréciable — mais dont la conscience commune doit renier l’intime évidence. Que la sécheresse d
2313 ble — mais dont la conscience commune doit renier l’ intime évidence. Que la sécheresse d’une description réduite à suivre
2314 cience commune doit renier l’intime évidence. Que la sécheresse d’une description réduite à suivre en ses détours la logiq
2315 doit renier l’intime évidence. Que la sécheresse d’ une description réduite à suivre en ses détours la logique interne du
2316 d’une description réduite à suivre en ses détours la logique interne du Roman puisse paraître vaguement injurieuse, je le
2317 du Roman puisse paraître vaguement injurieuse, je le sens bien, et m’en console si les résultats sont exacts ; que certain
2318 t injurieuse, je le sens bien, et m’en console si les résultats sont exacts ; que certaines conjectures soient discutables,
2319 que certaines conjectures soient discutables, je l’ admettrai sans peine devant les preuves ; mais quoi qu’on pense d’une
2320 ent discutables, je l’admettrai sans peine devant les preuves ; mais quoi qu’on pense d’une interprétation que j’ai stylisé
2321 peine devant les preuves ; mais quoi qu’on pense d’ une interprétation que j’ai stylisée à dessein, il demeure qu’elle nou
2322 lisée à dessein, il demeure qu’elle nous a permis de surprendre à l’état naissant quelques relations fondamentales qui sou
2323 il demeure qu’elle nous a permis de surprendre à l’ état naissant quelques relations fondamentales qui sous-tendent nos de
2324 s qui sous-tendent nos destinées. Pour autant que l’ amour-passion rénove le mythe dans nos vies, nous ne pouvons plus igno
2325 destinées. Pour autant que l’amour-passion rénove le mythe dans nos vies, nous ne pouvons plus ignorer, désormais, la cond
2326 os vies, nous ne pouvons plus ignorer, désormais, la condamnation radicale qu’il représente pour le mariage. Nous savons,
2327 s, la condamnation radicale qu’il représente pour le mariage. Nous savons, par la fin du mythe, que la passion est une asc
2328 u’il représente pour le mariage. Nous savons, par la fin du mythe, que la passion est une ascèse. Elle s’oppose à la vie t
2329 le mariage. Nous savons, par la fin du mythe, que la passion est une ascèse. Elle s’oppose à la vie terrestre d’une manièr
2330 e, que la passion est une ascèse. Elle s’oppose à la vie terrestre d’une manière d’autant plus efficace qu’elle prend la f
2331 est une ascèse. Elle s’oppose à la vie terrestre d’ une manière d’autant plus efficace qu’elle prend la forme du désir, et
2332 e. Elle s’oppose à la vie terrestre d’une manière d’ autant plus efficace qu’elle prend la forme du désir, et que ce désir,
2333 ’une manière d’autant plus efficace qu’elle prend la forme du désir, et que ce désir, à son tour, se déguise en fatalité.
2334 amour n’est pas sans lien profond avec notre goût de la guerre. Enfin, s’il est vrai que la passion, et le besoin de la pa
2335 ur n’est pas sans lien profond avec notre goût de la guerre. Enfin, s’il est vrai que la passion, et le besoin de la passi
2336 notre goût de la guerre. Enfin, s’il est vrai que la passion, et le besoin de la passion, sont des aspects de notre mode o
2337 a guerre. Enfin, s’il est vrai que la passion, et le besoin de la passion, sont des aspects de notre mode occidental de co
2338 Enfin, s’il est vrai que la passion, et le besoin de la passion, sont des aspects de notre mode occidental de connaissance
2339 in, s’il est vrai que la passion, et le besoin de la passion, sont des aspects de notre mode occidental de connaissance, i
2340 ion, et le besoin de la passion, sont des aspects de notre mode occidental de connaissance, il faut en venir — au moins so
2341 assion, sont des aspects de notre mode occidental de connaissance, il faut en venir — au moins sous forme de question — à
2342 tion qui se révélera peut-être, en fin de compte, la plus fondamentale de toutes. Connaître à travers la souffrance, n’est
2343 peut-être, en fin de compte, la plus fondamentale de toutes. Connaître à travers la souffrance, n’est-ce pas l’acte même,
2344 plus fondamentale de toutes. Connaître à travers la souffrance, n’est-ce pas l’acte même, et l’audace, de nos mystiques l
2345 . Connaître à travers la souffrance, n’est-ce pas l’ acte même, et l’audace, de nos mystiques les plus lucides ? Érotique a
2346 avers la souffrance, n’est-ce pas l’acte même, et l’ audace, de nos mystiques les plus lucides ? Érotique au sens noble, et
2347 ouffrance, n’est-ce pas l’acte même, et l’audace, de nos mystiques les plus lucides ? Érotique au sens noble, et mystique 
2348 ce pas l’acte même, et l’audace, de nos mystiques les plus lucides ? Érotique au sens noble, et mystique : que l’une de l’a
2349 ? Érotique au sens noble, et mystique : que l’une de l’autre soit cause ou effet, ou qu’elles aient une commune origine — 
2350 ême langage, et chantent peut-être dans notre âme la même « vieille et grave mélodie » orchestrée par le drame de Wagner :
2351 même « vieille et grave mélodie » orchestrée par le drame de Wagner : Elle m’a interrogé un jour, et voici qu’elle me pa
2352 ieille et grave mélodie » orchestrée par le drame de Wagner : Elle m’a interrogé un jour, et voici qu’elle me parle encor
2353 Pour quel destin suis-je né ? Pour quel destin ? La vieille mélodie me répète : — Pour désirer et pour mourir. ⁂ Partant
2354 épète : — Pour désirer et pour mourir. ⁂ Partant d’ un examen « physionomique » des formes et des structures du Roman, nou
2355 et des structures du Roman, nous avons pu saisir le contenu originel du mythe, dans sa pureté fruste et grande. Deux voie
2356 oies nous tentent maintenant : l’une remonte vers les arrière-plans historiques et religieux du mythe, — l’autre descend du
2357 re descend du mythe jusqu’à nos jours. Parcourons- les l’une après l’autre, librement. Nous ferons halte ici ou là pour véri
2358 e des relations que nous venons de dégager. 2. La raison dont je parle ici étant l’activité profanatrice qui s’exerce a
2359 dégager. 2. La raison dont je parle ici étant l’ activité profanatrice qui s’exerce aux dépens du sacré collectif et qu
2360 ce aux dépens du sacré collectif et qui en libère l’ individu. Que le rationalisme soit passé au rang de doctrine officiell
2361 sacré collectif et qui en libère l’individu. Que le rationalisme soit passé au rang de doctrine officielle ne doit pas no
2362 ’individu. Que le rationalisme soit passé au rang de doctrine officielle ne doit pas nous faire oublier son efficacité pro
2363 antisociale, « dissociatrice ». 3. Je résumerai les principaux événements du Roman en m’appuyant, sauf exception, sur la
2364 ments du Roman en m’appuyant, sauf exception, sur la concordance établie par M. Joseph Bédier (dans son étude sur le poème
2365 établie par M. Joseph Bédier (dans son étude sur le poème de Thomas) entre les cinq versions du xiie siècle : Béroul, Th
2366 par M. Joseph Bédier (dans son étude sur le poème de Thomas) entre les cinq versions du xiie siècle : Béroul, Thomas, Eil
2367 ier (dans son étude sur le poème de Thomas) entre les cinq versions du xiie siècle : Béroul, Thomas, Eilhart, la Folie Tri
2368 rsions du xiie siècle : Béroul, Thomas, Eilhart, la Folie Tristan et le Roman en prose. Les versions ultérieures de Gottf
2369 le : Béroul, Thomas, Eilhart, la Folie Tristan et le Roman en prose. Les versions ultérieures de Gottfried de Strasbourg e
2370 , Eilhart, la Folie Tristan et le Roman en prose. Les versions ultérieures de Gottfried de Strasbourg et de tous les imitat
2371 an et le Roman en prose. Les versions ultérieures de Gottfried de Strasbourg et de tous les imitateurs allemands, italiens
2372 ersions ultérieures de Gottfried de Strasbourg et de tous les imitateurs allemands, italiens, danois, russes, tchèques, et
2373 ultérieures de Gottfried de Strasbourg et de tous les imitateurs allemands, italiens, danois, russes, tchèques, etc., se ra
2374 mpte également des travaux critiques plus récents de MM. E. Muret et E. Vinaver. 4. « Pur belté e pur nun d’Isolt » (Thom
2375 E. Muret et E. Vinaver. 4. « Pur belté e pur nun d’ Isolt » (Thomas). 5. Toutefois, dans l’édition Bédier du poème de Tho
2376 e pur nun d’Isolt » (Thomas). 5. Toutefois, dans l’ édition Bédier du poème de Thomas (t. I, p. 240), nous lisons que le v
2377 s). 5. Toutefois, dans l’édition Bédier du poème de Thomas (t. I, p. 240), nous lisons que le veneur du roi, pénétrant da
2378 u poème de Thomas (t. I, p. 240), nous lisons que le veneur du roi, pénétrant dans la retraite des amants « vit Tristan co
2379 nous lisons que le veneur du roi, pénétrant dans la retraite des amants « vit Tristan couché, et de l’autre côté de la gr
2380 s la retraite des amants « vit Tristan couché, et de l’autre côté de la grotte, Isolt. Les amants s’étaient couchés pour s
2381 s amants « vit Tristan couché, et de l’autre côté de la grotte, Isolt. Les amants s’étaient couchés pour se reposer à caus
2382 mants « vit Tristan couché, et de l’autre côté de la grotte, Isolt. Les amants s’étaient couchés pour se reposer à cause d
2383 n couché, et de l’autre côté de la grotte, Isolt. Les amants s’étaient couchés pour se reposer à cause de la forte chaleur,
2384 ants s’étaient couchés pour se reposer à cause de la forte chaleur, et dormaient ainsi séparés l’un de l’autre parce que… 
2385 la forte chaleur, et dormaient ainsi séparés l’un de l’autre parce que… ». Ici le texte est interrompu ! Et Bédier dit en
2386 t ainsi séparés l’un de l’autre parce que… ». Ici le texte est interrompu ! Et Bédier dit en note : « Passage inintelligib
2387 ance maléfique est donc intervenue pour brouiller le seul texte qui pût éclaircir le mystère ? 6. Gottfried de Strasbour
2388 ue pour brouiller le seul texte qui pût éclaircir le mystère ? 6. Gottfried de Strasbourg insiste avec cynisme : « Ce fu
2389 nsi chose manifeste — Et avérée devant tous — Que le très glorieux Christ — Se plie comme une étoffe dont on s’habille — …
2390 e étoffe dont on s’habille — … Il se prête au gré de tous — Soit à la sincérité soit à la tromperie — Il est toujours ce q
2391 s’habille — … Il se prête au gré de tous — Soit à la sincérité soit à la tromperie — Il est toujours ce qu’on veut qu’il s
2392 prête au gré de tous — Soit à la sincérité soit à la tromperie — Il est toujours ce qu’on veut qu’il soit… » 7. Fauriel
2393 qu’on veut qu’il soit… » 7. Fauriel, Histoire de la poésie provençale, I, p. 512. 8. Précisons que : 1° elles sont ob
2394 ’on veut qu’il soit… » 7. Fauriel, Histoire de la poésie provençale, I, p. 512. 8. Précisons que : 1° elles sont obser
2395 tour à tour, en vertu d’un calcul secret ; car si l’ on choisissait l’une d’elles à l’exclusion totale de l’autre, la situa
2396 ’un calcul secret ; car si l’on choisissait l’une d’ elles à l’exclusion totale de l’autre, la situation se dénouerait trop
2397 secret ; car si l’on choisissait l’une d’elles à l’ exclusion totale de l’autre, la situation se dénouerait trop vite ; 2°
2398 on choisissait l’une d’elles à l’exclusion totale de l’autre, la situation se dénouerait trop vite ; 2° elles ne sont pas
2399 it l’une d’elles à l’exclusion totale de l’autre, la situation se dénouerait trop vite ; 2° elles ne sont pas toujours obs
2400 ; 2° elles ne sont pas toujours observées : ainsi le péché consommé dès que les amants ont bu le philtre est un péché aux
2401 jours observées : ainsi le péché consommé dès que les amants ont bu le philtre est un péché aux yeux de l’amour courtois no
2402 ainsi le péché consommé dès que les amants ont bu le philtre est un péché aux yeux de l’amour courtois non moins qu’aux ye
2403 amants ont bu le philtre est un péché aux yeux de l’ amour courtois non moins qu’aux yeux de la morale chrétienne et féodal
2404 yeux de l’amour courtois non moins qu’aux yeux de la morale chrétienne et féodale. Mais sans cette faute initiale, il n’y
2405 Mais sans cette faute initiale, il n’y aurait pas de roman du tout. 9. Rappelons ici ces étapes : Premier séjour de Tris
2406 t. 9. Rappelons ici ces étapes : Premier séjour de Tristan en Irlande. Ils se séparent sans s’aimer. — Second séjour : e
2407 éparent sans s’aimer. — Second séjour : elle veut le tuer. — Navigation et philtre, péché consommé ; Iseut livrée. — Trist
2408 e, péché consommé ; Iseut livrée. — Tristan banni de la cour. Rendez-vous sous l’arbre. — Tristan revient à la cour. Le « 
2409 péché consommé ; Iseut livrée. — Tristan banni de la cour. Rendez-vous sous l’arbre. — Tristan revient à la cour. Le « fla
2410 rée. — Tristan banni de la cour. Rendez-vous sous l’ arbre. — Tristan revient à la cour. Le « flagrant délit ». Ils sont sé
2411 ur. Rendez-vous sous l’arbre. — Tristan revient à la cour. Le « flagrant délit ». Ils sont séparés. — Ils se retrouvent et
2412 z-vous sous l’arbre. — Tristan revient à la cour. Le « flagrant délit ». Ils sont séparés. — Ils se retrouvent et passent
2413 és. — Ils se retrouvent et passent trois ans dans la forêt, puis se séparent. — Rendez-vous chez Orri le forestier ; Trist
2414 forêt, puis se séparent. — Rendez-vous chez Orri le forestier ; Tristan s’éloigne. — Tristan revient déguisé en fou ; s’é
2415 en fou ; s’éloigne. — Longue séparation, mariage de Tristan. — Iseut approche et Tristan meurt. Puis mort d’Iseut. Résumo
2416 tan. — Iseut approche et Tristan meurt. Puis mort d’ Iseut. Résumons encore : une seule longue période de réunion (l’aspre
2417 Iseut. Résumons encore : une seule longue période de réunion (l’aspre vie) à quoi répond la longue période de séparation (
2418 ons encore : une seule longue période de réunion ( l’ aspre vie) à quoi répond la longue période de séparation (le mariage d
2419 ue période de réunion (l’aspre vie) à quoi répond la longue période de séparation (le mariage de Tristan). Auparavant : le
2420 ion (l’aspre vie) à quoi répond la longue période de séparation (le mariage de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fi
2421 e) à quoi répond la longue période de séparation ( le mariage de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin : la double M
2422 épond la longue période de séparation (le mariage de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin : la double Mort ; entre
2423 séparation (le mariage de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin : la double Mort ; entre-temps, de furtives rencon
2424 mariage de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin : la double Mort ; entre-temps, de furtives rencontres. 10. Dan
2425 de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin : la double Mort ; entre-temps, de furtives rencontres. 10. Dans le dram
2426 hiltre ; à la fin : la double Mort ; entre-temps, de furtives rencontres. 10. Dans le drame de Wagner, quand le roi surp
2427 ; entre-temps, de furtives rencontres. 10. Dans le drame de Wagner, quand le roi surprend les amants, Tristan répond à s
2428 emps, de furtives rencontres. 10. Dans le drame de Wagner, quand le roi surprend les amants, Tristan répond à ses questi
2429 rencontres. 10. Dans le drame de Wagner, quand le roi surprend les amants, Tristan répond à ses questions douloureuses 
2430 0. Dans le drame de Wagner, quand le roi surprend les amants, Tristan répond à ses questions douloureuses : « Ce mystère, j
2431 stions douloureuses : « Ce mystère, je ne puis te le révéler. Jamais tu ne pourras connaître ce que tu demandes. » Et plus
2432 réveil. Mais où ai-je fait séjour ? Je ne saurais le dire… C’était là où je fus toujours, et là où j’irai pour toujours :
2433 je fus toujours, et là où j’irai pour toujours : le vaste empire de l’éternelle nuit. Là-bas, une science unique nous est
2434 , et là où j’irai pour toujours : le vaste empire de l’éternelle nuit. Là-bas, une science unique nous est donnée : le div
2435 t là où j’irai pour toujours : le vaste empire de l’ éternelle nuit. Là-bas, une science unique nous est donnée : le divin,
2436 uit. Là-bas, une science unique nous est donnée : le divin, l’éternel, l’originel oubli… Oh ! si je pouvais le dire ! Si t
2437 s, une science unique nous est donnée : le divin, l’ éternel, l’originel oubli… Oh ! si je pouvais le dire ! Si tu pouvais
2438 nce unique nous est donnée : le divin, l’éternel, l’ originel oubli… Oh ! si je pouvais le dire ! Si tu pouvais me comprend
2439 , l’éternel, l’originel oubli… Oh ! si je pouvais le dire ! Si tu pouvais me comprendre ! »
4 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Livre II. Les origines religieuses du mythe
2440 autres héritiers du xixe . Qu’on nous montre dans la nature, ou dans l’instinct, les esquisses grossières de faits « spiri
2441 xixe . Qu’on nous montre dans la nature, ou dans l’ instinct, les esquisses grossières de faits « spirituels », aussitôt n
2442 n nous montre dans la nature, ou dans l’instinct, les esquisses grossières de faits « spirituels », aussitôt nous croyons t
2443 ure, ou dans l’instinct, les esquisses grossières de faits « spirituels », aussitôt nous croyons tenir une explication de
2444 ls », aussitôt nous croyons tenir une explication de ces faits. Le plus bas nous paraît le plus vrai. C’est la superstitio
2445 nous croyons tenir une explication de ces faits. Le plus bas nous paraît le plus vrai. C’est la superstition du temps, la
2446 explication de ces faits. Le plus bas nous paraît le plus vrai. C’est la superstition du temps, la manie de « ramener » le
2447 aits. Le plus bas nous paraît le plus vrai. C’est la superstition du temps, la manie de « ramener » le sublime à l’infime,
2448 aît le plus vrai. C’est la superstition du temps, la manie de « ramener » le sublime à l’infime, l’étrange erreur qui pren
2449 us vrai. C’est la superstition du temps, la manie de « ramener » le sublime à l’infime, l’étrange erreur qui prend pour ca
2450 la superstition du temps, la manie de « ramener » le sublime à l’infime, l’étrange erreur qui prend pour cause suffisante
2451 on du temps, la manie de « ramener » le sublime à l’ infime, l’étrange erreur qui prend pour cause suffisante une condition
2452 s, la manie de « ramener » le sublime à l’infime, l’ étrange erreur qui prend pour cause suffisante une condition simplemen
2453 une condition simplement nécessaire. C’est aussi le scrupule scientifique, nous dit-on. Il fallait cela pour affranchir l
2454 que, nous dit-on. Il fallait cela pour affranchir l’ esprit des illusions spiritualistes. Mais je distingue mal l’intérêt d
2455 s illusions spiritualistes. Mais je distingue mal l’ intérêt d’un affranchissement qui consiste à « expliquer » Dostoïevski
2456 s spiritualistes. Mais je distingue mal l’intérêt d’ un affranchissement qui consiste à « expliquer » Dostoïevski par le ha
2457 ment qui consiste à « expliquer » Dostoïevski par le haut mal, et Nietzsche par la syphilis. Curieuse manière de libérer l
2458 r » Dostoïevski par le haut mal, et Nietzsche par la syphilis. Curieuse manière de libérer l’esprit, qui se « ramène » à l
2459 l, et Nietzsche par la syphilis. Curieuse manière de libérer l’esprit, qui se « ramène » à le nier. Mais j’ai beau dire et
2460 sche par la syphilis. Curieuse manière de libérer l’ esprit, qui se « ramène » à le nier. Mais j’ai beau dire et protester
2461 manière de libérer l’esprit, qui se « ramène » à le nier. Mais j’ai beau dire et protester d’avance : si je constate que
2462 ène » à le nier. Mais j’ai beau dire et protester d’ avance : si je constate que l’instinct et le sexe connaissent une dial
2463 u dire et protester d’avance : si je constate que l’ instinct et le sexe connaissent une dialectique spontanée, analogue à
2464 ester d’avance : si je constate que l’instinct et le sexe connaissent une dialectique spontanée, analogue à certains égard
2465 que spontanée, analogue à certains égards à celle de la passion dans notre mythe, beaucoup penseront que voilà qui suffit…
2466 spontanée, analogue à certains égards à celle de la passion dans notre mythe, beaucoup penseront que voilà qui suffit… Do
2467 que voilà qui suffit… Donnons une page à ce genre d’ objections. ⁂ L’obstacle dont on a vu le jeu au cours de notre analyse
2468 ffit… Donnons une page à ce genre d’objections. ⁂ L’ obstacle dont on a vu le jeu au cours de notre analyse du mythe, n’est
2469 ce genre d’objections. ⁂ L’obstacle dont on a vu le jeu au cours de notre analyse du mythe, n’est-il pas d’origine toute
2470 au cours de notre analyse du mythe, n’est-il pas d’ origine toute naturelle ? Retarder le plaisir, n’est-ce pas la ruse l
2471 ’est-il pas d’origine toute naturelle ? Retarder le plaisir, n’est-ce pas la ruse la plus élémentaire du désir ? Et l’hom
2472 te naturelle ? Retarder le plaisir, n’est-ce pas la ruse la plus élémentaire du désir ? Et l’homme n’est-il pas « ainsi f
2473 elle ? Retarder le plaisir, n’est-ce pas la ruse la plus élémentaire du désir ? Et l’homme n’est-il pas « ainsi fait » qu
2474 -ce pas la ruse la plus élémentaire du désir ? Et l’ homme n’est-il pas « ainsi fait » qu’il s’impose parfois une certaine
2475 l s’impose parfois une certaine continence, quasi d’ instinct, dans l’intérêt même de l’espèce ? Lycurgue, législateur de S
2476 s une certaine continence, quasi d’instinct, dans l’ intérêt même de l’espèce ? Lycurgue, législateur de Sparte, imposait a
2477 continence, quasi d’instinct, dans l’intérêt même de l’espèce ? Lycurgue, législateur de Sparte, imposait aux jeunes marié
2478 tinence, quasi d’instinct, dans l’intérêt même de l’ espèce ? Lycurgue, législateur de Sparte, imposait aux jeunes mariés u
2479 ’intérêt même de l’espèce ? Lycurgue, législateur de Sparte, imposait aux jeunes mariés une abstinence prolongée. « C’est
2480 que — qu’ils soient toujours plus forts et dispos de leur corps, et qu’en ne jouissant pas du plaisir d’aimer à cœur saoul
2481 leur corps, et qu’en ne jouissant pas du plaisir d’ aimer à cœur saoul, leur amour en demeure toujours frais, et que leurs
2482 que leurs enfants en viennent plus robustes. »11 La chevalerie féodale, de même, honorait dans la chasteté un obstacle in
2483 11 La chevalerie féodale, de même, honorait dans la chasteté un obstacle instinctif à l’instinct, ayant pour fin de rendr
2484 onorait dans la chasteté un obstacle instinctif à l’ instinct, ayant pour fin de rendre les guerriers plus valeureux. Or la
2485 obstacle instinctif à l’instinct, ayant pour fin de rendre les guerriers plus valeureux. Or la vertu d’une telle discipli
2486 instinctif à l’instinct, ayant pour fin de rendre les guerriers plus valeureux. Or la vertu d’une telle discipline est rela
2487 ur fin de rendre les guerriers plus valeureux. Or la vertu d’une telle discipline est relative à la vie même, non à l’espr
2488 rendre les guerriers plus valeureux. Or la vertu d’ une telle discipline est relative à la vie même, non à l’esprit. Elle
2489 Or la vertu d’une telle discipline est relative à la vie même, non à l’esprit. Elle cède au succès obtenu. Elle ne cherche
2490 elle discipline est relative à la vie même, non à l’ esprit. Elle cède au succès obtenu. Elle ne cherche rien au-delà. L’eu
2491 e au succès obtenu. Elle ne cherche rien au-delà. L’ eugénisme d’un Lycurgue n’est nullement ascétique, puisqu’il vise au c
2492 obtenu. Elle ne cherche rien au-delà. L’eugénisme d’ un Lycurgue n’est nullement ascétique, puisqu’il vise au contraire à l
2493 ullement ascétique, puisqu’il vise au contraire à la meilleure propagation de l’espèce. On ne saurait voir dans ces proces
2494 u’il vise au contraire à la meilleure propagation de l’espèce. On ne saurait voir dans ces processus vitaux autre chose qu
2495 l vise au contraire à la meilleure propagation de l’ espèce. On ne saurait voir dans ces processus vitaux autre chose que l
2496 it voir dans ces processus vitaux autre chose que le support physiologique de la dialectique passionnelle. Il faut bien qu
2497 s vitaux autre chose que le support physiologique de la dialectique passionnelle. Il faut bien que la passion se serve des
2498 itaux autre chose que le support physiologique de la dialectique passionnelle. Il faut bien que la passion se serve des co
2499 de la dialectique passionnelle. Il faut bien que la passion se serve des corps, et qu’elle utilise leurs lois. Mais la co
2500 ve des corps, et qu’elle utilise leurs lois. Mais la constatation des lois du corps n’explique nullement l’amour d’un Tris
2501 nstatation des lois du corps n’explique nullement l’ amour d’un Tristan, par exemple. Elle rend d’autant plus évidente l’in
2502 on des lois du corps n’explique nullement l’amour d’ un Tristan, par exemple. Elle rend d’autant plus évidente l’interventi
2503 ment l’amour d’un Tristan, par exemple. Elle rend d’ autant plus évidente l’intervention d’un facteur « étranger » seul cap
2504 an, par exemple. Elle rend d’autant plus évidente l’ intervention d’un facteur « étranger » seul capable de détourner l’ins
2505 . Elle rend d’autant plus évidente l’intervention d’ un facteur « étranger » seul capable de détourner l’instinct de son bu
2506 tervention d’un facteur « étranger » seul capable de détourner l’instinct de son but naturel et de transformer le désir en
2507 un facteur « étranger » seul capable de détourner l’ instinct de son but naturel et de transformer le désir en une aspirati
2508 « étranger » seul capable de détourner l’instinct de son but naturel et de transformer le désir en une aspiration indéfini
2509 ble de détourner l’instinct de son but naturel et de transformer le désir en une aspiration indéfinie, c’est-à-dire sans f
2510 r l’instinct de son but naturel et de transformer le désir en une aspiration indéfinie, c’est-à-dire sans fins vitales, vo
2511 ire à ces fins. Ces mêmes remarques vaudront pour les coutumes et les interdictions sacrées chez les peuplades primitives.
2512 Ces mêmes remarques vaudront pour les coutumes et les interdictions sacrées chez les peuplades primitives. C’est un jeu que
2513 ur les coutumes et les interdictions sacrées chez les peuplades primitives. C’est un jeu que de retrouver l’« origine » sac
2514 s chez les peuplades primitives. C’est un jeu que de retrouver l’« origine » sacrée des motifs caractéristiques du Roman.
2515 uplades primitives. C’est un jeu que de retrouver l’ « origine » sacrée des motifs caractéristiques du Roman. La quête de l
2516 ne » sacrée des motifs caractéristiques du Roman. La quête de la fiancée lointaine, par exemple, se rattache au cérémonial
2517 ée des motifs caractéristiques du Roman. La quête de la fiancée lointaine, par exemple, se rattache au cérémonial du rapt
2518 des motifs caractéristiques du Roman. La quête de la fiancée lointaine, par exemple, se rattache au cérémonial du rapt nup
2519 , se rattache au cérémonial du rapt nuptial, chez les tribus exogamiques. La morale de la prouesse est une sublimation non
2520 ial du rapt nuptial, chez les tribus exogamiques. La morale de la prouesse est une sublimation non déguisée de coutumes be
2521 t nuptial, chez les tribus exogamiques. La morale de la prouesse est une sublimation non déguisée de coutumes beaucoup plu
2522 uptial, chez les tribus exogamiques. La morale de la prouesse est une sublimation non déguisée de coutumes beaucoup plus a
2523 e de la prouesse est une sublimation non déguisée de coutumes beaucoup plus anciennes traduisant la nécessité d’une sélect
2524 ée de coutumes beaucoup plus anciennes traduisant la nécessité d’une sélection biologique. Et il n’est pas jusqu’au désir
2525 s beaucoup plus anciennes traduisant la nécessité d’ une sélection biologique. Et il n’est pas jusqu’au désir de la mort qu
2526 ection biologique. Et il n’est pas jusqu’au désir de la mort que l’on ne puisse « ramener » à l’instinct de mort décrit pa
2527 ion biologique. Et il n’est pas jusqu’au désir de la mort que l’on ne puisse « ramener » à l’instinct de mort décrit par F
2528 ue. Et il n’est pas jusqu’au désir de la mort que l’ on ne puisse « ramener » à l’instinct de mort décrit par Freud et par
2529 désir de la mort que l’on ne puisse « ramener » à l’ instinct de mort décrit par Freud et par les plus récents biologistes.
2530 mort que l’on ne puisse « ramener » à l’instinct de mort décrit par Freud et par les plus récents biologistes. Mais on ne
2531 er » à l’instinct de mort décrit par Freud et par les plus récents biologistes. Mais on ne voit pas que tout ceci explique
2532 istes. Mais on ne voit pas que tout ceci explique l’ apparition du mythe, et encore moins sa localisation dans notre histoi
2533 s sa localisation dans notre histoire européenne… L’ antiquité n’a rien connu de semblable à l’amour de Tristan et d’Iseut.
2534 e histoire européenne… L’antiquité n’a rien connu de semblable à l’amour de Tristan et d’Iseut. On sait assez que pour les
2535 péenne… L’antiquité n’a rien connu de semblable à l’ amour de Tristan et d’Iseut. On sait assez que pour les Grecs et les R
2536 L’antiquité n’a rien connu de semblable à l’amour de Tristan et d’Iseut. On sait assez que pour les Grecs et les Romains,
2537 a rien connu de semblable à l’amour de Tristan et d’ Iseut. On sait assez que pour les Grecs et les Romains, l’amour est un
2538 our de Tristan et d’Iseut. On sait assez que pour les Grecs et les Romains, l’amour est une maladie (Ménandre) dans la mesu
2539 n et d’Iseut. On sait assez que pour les Grecs et les Romains, l’amour est une maladie (Ménandre) dans la mesure où il tran
2540 On sait assez que pour les Grecs et les Romains, l’ amour est une maladie (Ménandre) dans la mesure où il transcende la vo
2541 Romains, l’amour est une maladie (Ménandre) dans la mesure où il transcende la volupté qui est sa fin naturelle. C’est un
2542 aladie (Ménandre) dans la mesure où il transcende la volupté qui est sa fin naturelle. C’est une « frénésie », dit Plutarq
2543 ux, il leur faut pardonner comme étant malades… » D’ où vient alors cette glorification de la passion, qui est justement ce
2544 t malades… » D’où vient alors cette glorification de la passion, qui est justement ce qui nous touche dans le Roman ? Parl
2545 alades… » D’où vient alors cette glorification de la passion, qui est justement ce qui nous touche dans le Roman ? Parler
2546 assion, qui est justement ce qui nous touche dans le Roman ? Parler de déviation de l’instinct, c’est ne rien dire puisqu’
2547 stement ce qui nous touche dans le Roman ? Parler de déviation de l’instinct, c’est ne rien dire puisqu’il s’agit de savoi
2548 i nous touche dans le Roman ? Parler de déviation de l’instinct, c’est ne rien dire puisqu’il s’agit de savoir, précisémen
2549 ous touche dans le Roman ? Parler de déviation de l’ instinct, c’est ne rien dire puisqu’il s’agit de savoir, précisément,
2550 e l’instinct, c’est ne rien dire puisqu’il s’agit de savoir, précisément, quel est le facteur qui a pu causer cette déviat
2551 puisqu’il s’agit de savoir, précisément, quel est le facteur qui a pu causer cette déviation. 2.Éros, ou le Désir sans
2552 ur qui a pu causer cette déviation. 2.Éros, ou le Désir sans fin Platonisme, druidisme, manichéisme. Platon nous p
2553 manichéisme. Platon nous parle dans Phèdre et le Banquet d’une fureur qui va du corps à l’âme, pour la troubler d’hume
2554 e. Platon nous parle dans Phèdre et le Banquet d’ une fureur qui va du corps à l’âme, pour la troubler d’humeurs maligne
2555 èdre et le Banquet d’une fureur qui va du corps à l’ âme, pour la troubler d’humeurs malignes. Ce n’est pas l’amour tel qu’
2556 anquet d’une fureur qui va du corps à l’âme, pour la troubler d’humeurs malignes. Ce n’est pas l’amour tel qu’il le loue.
2557 fureur qui va du corps à l’âme, pour la troubler d’ humeurs malignes. Ce n’est pas l’amour tel qu’il le loue. Mais il est
2558 pour la troubler d’humeurs malignes. Ce n’est pas l’ amour tel qu’il le loue. Mais il est une autre espèce de fureur, ou de
2559 ’humeurs malignes. Ce n’est pas l’amour tel qu’il le loue. Mais il est une autre espèce de fureur, ou de délire, qui ne s’
2560 r tel qu’il le loue. Mais il est une autre espèce de fureur, ou de délire, qui ne s’engendre pas sans quelque divinité, ni
2561 loue. Mais il est une autre espèce de fureur, ou de délire, qui ne s’engendre pas sans quelque divinité, ni ne se crée da
2562 dre pas sans quelque divinité, ni ne se crée dans l’ âme au-dedans de nous : c’est une inspiration tout étrangère, un attra
2563 agit du dehors, un emportement, un rapt indéfini de la raison et du sens naturel. On l’appellera donc enthousiasme, ce qu
2564 it du dehors, un emportement, un rapt indéfini de la raison et du sens naturel. On l’appellera donc enthousiasme, ce qui s
2565 rapt indéfini de la raison et du sens naturel. On l’ appellera donc enthousiasme, ce qui signifie « endieusement », car ce
2566 signifie « endieusement », car ce délire procède de la divinité et porte notre élan vers Dieu. Tel est l’amour platonicie
2567 gnifie « endieusement », car ce délire procède de la divinité et porte notre élan vers Dieu. Tel est l’amour platonicien :
2568 a divinité et porte notre élan vers Dieu. Tel est l’ amour platonicien : « délire divin », transport de l’âme, folie et sup
2569 l’amour platonicien : « délire divin », transport de l’âme, folie et suprême raison. Et l’amant est auprès de l’être aimé
2570 mour platonicien : « délire divin », transport de l’ âme, folie et suprême raison. Et l’amant est auprès de l’être aimé « c
2571 , transport de l’âme, folie et suprême raison. Et l’ amant est auprès de l’être aimé « comme dans le ciel », car l’amour es
2572 folie et suprême raison. Et l’amant est auprès de l’ être aimé « comme dans le ciel », car l’amour est la voie qui monte pa
2573 Et l’amant est auprès de l’être aimé « comme dans le ciel », car l’amour est la voie qui monte par degrés d’extase vers l’
2574 auprès de l’être aimé « comme dans le ciel », car l’ amour est la voie qui monte par degrés d’extase vers l’origine unique
2575 être aimé « comme dans le ciel », car l’amour est la voie qui monte par degrés d’extase vers l’origine unique de tout ce q
2576 l », car l’amour est la voie qui monte par degrés d’ extase vers l’origine unique de tout ce qui existe, loin des corps et
2577 ur est la voie qui monte par degrés d’extase vers l’ origine unique de tout ce qui existe, loin des corps et de la matière,
2578 i monte par degrés d’extase vers l’origine unique de tout ce qui existe, loin des corps et de la matière, loin de ce qui d
2579 e unique de tout ce qui existe, loin des corps et de la matière, loin de ce qui divise et distingue, au-delà du malheur d’
2580 nique de tout ce qui existe, loin des corps et de la matière, loin de ce qui divise et distingue, au-delà du malheur d’êtr
2581 de ce qui divise et distingue, au-delà du malheur d’ être soi et d’être deux dans l’amour même. L’Éros, c’est le Désir tota
2582 se et distingue, au-delà du malheur d’être soi et d’ être deux dans l’amour même. L’Éros, c’est le Désir total, c’est l’Asp
2583 au-delà du malheur d’être soi et d’être deux dans l’ amour même. L’Éros, c’est le Désir total, c’est l’Aspiration lumineuse
2584 heur d’être soi et d’être deux dans l’amour même. L’ Éros, c’est le Désir total, c’est l’Aspiration lumineuse, l’élan relig
2585 i et d’être deux dans l’amour même. L’Éros, c’est le Désir total, c’est l’Aspiration lumineuse, l’élan religieux originel
2586 l’amour même. L’Éros, c’est le Désir total, c’est l’ Aspiration lumineuse, l’élan religieux originel porté à sa plus haute
2587 est le Désir total, c’est l’Aspiration lumineuse, l’ élan religieux originel porté à sa plus haute puissance, à l’extrême e
2588 gieux originel porté à sa plus haute puissance, à l’ extrême exigence de pureté qui est l’extrême exigence d’Unité. Mais l’
2589 é à sa plus haute puissance, à l’extrême exigence de pureté qui est l’extrême exigence d’Unité. Mais l’unité dernière est
2590 puissance, à l’extrême exigence de pureté qui est l’ extrême exigence d’Unité. Mais l’unité dernière est négation de l’être
2591 ême exigence de pureté qui est l’extrême exigence d’ Unité. Mais l’unité dernière est négation de l’être actuel, dans sa so
2592 e pureté qui est l’extrême exigence d’Unité. Mais l’ unité dernière est négation de l’être actuel, dans sa souffrante multi
2593 gence d’Unité. Mais l’unité dernière est négation de l’être actuel, dans sa souffrante multiplicité. Ainsi l’élan suprême
2594 ce d’Unité. Mais l’unité dernière est négation de l’ être actuel, dans sa souffrante multiplicité. Ainsi l’élan suprême du
2595 re actuel, dans sa souffrante multiplicité. Ainsi l’ élan suprême du désir aboutit à ce qui est non-désir. La dialectique d
2596 suprême du désir aboutit à ce qui est non-désir. La dialectique d’Éros introduit dans la vie quelque chose de tout étrang
2597 ir aboutit à ce qui est non-désir. La dialectique d’ Éros introduit dans la vie quelque chose de tout étranger aux rythmes
2598 t non-désir. La dialectique d’Éros introduit dans la vie quelque chose de tout étranger aux rythmes de l’attrait sexuel :
2599 ctique d’Éros introduit dans la vie quelque chose de tout étranger aux rythmes de l’attrait sexuel : un désir qui ne retom
2600 la vie quelque chose de tout étranger aux rythmes de l’attrait sexuel : un désir qui ne retombe plus, que plus rien ne peu
2601 vie quelque chose de tout étranger aux rythmes de l’ attrait sexuel : un désir qui ne retombe plus, que plus rien ne peut s
2602 ien ne peut satisfaire, qui repousse même et fuit la tentation de s’accomplir dans notre monde, parce qu’il ne veut embras
2603 atisfaire, qui repousse même et fuit la tentation de s’accomplir dans notre monde, parce qu’il ne veut embrasser que le To
2604 ns notre monde, parce qu’il ne veut embrasser que le Tout. C’est le dépassement infini, l’ascension de l’homme vers son di
2605 parce qu’il ne veut embrasser que le Tout. C’est le dépassement infini, l’ascension de l’homme vers son dieu. Et ce mouve
2606 brasser que le Tout. C’est le dépassement infini, l’ ascension de l’homme vers son dieu. Et ce mouvement est sans retour. ⁂
2607 le Tout. C’est le dépassement infini, l’ascension de l’homme vers son dieu. Et ce mouvement est sans retour. ⁂ Les origine
2608 Tout. C’est le dépassement infini, l’ascension de l’ homme vers son dieu. Et ce mouvement est sans retour. ⁂ Les origines i
2609 vers son dieu. Et ce mouvement est sans retour. ⁂ Les origines iraniennes et orphiques du platonisme sont encore mal connue
2610 core mal connues mais certaines. Et par Plotin et l’ Aréopagite, cette doctrine s’est transmise au monde médiéval. Ainsi l’
2611 doctrine s’est transmise au monde médiéval. Ainsi l’ Orient vint rêver dans nos vies, réveillant de très vieux souvenirs. C
2612 nsi l’Orient vint rêver dans nos vies, réveillant de très vieux souvenirs. Car du fond de notre Occident, la voix des bard
2613 , réveillant de très vieux souvenirs. Car du fond de notre Occident, la voix des bardes celtes lui répondait. Je ne sais s
2614 s vieux souvenirs. Car du fond de notre Occident, la voix des bardes celtes lui répondait. Je ne sais si c’était un écho,
2615 s ou revenues du Proche-Orient — ou simplement si la nature humaine n’est point portée en tous lieux et tous temps à divin
2616 ormes toujours semblables. Je ne sais ce que vaut l’ hypothèse qui assimile jusque dans les détails les plus vieux mythes c
2617 ce que vaut l’hypothèse qui assimile jusque dans les détails les plus vieux mythes celtiques à ceux des Grecs — la quête d
2618 l’hypothèse qui assimile jusque dans les détails les plus vieux mythes celtiques à ceux des Grecs — la quête du Graal à ce
2619 es plus vieux mythes celtiques à ceux des Grecs —  la quête du Graal à celle de la Toison d’or — et les doctrines de Pythag
2620 ques à ceux des Grecs — la quête du Graal à celle de la Toison d’or — et les doctrines de Pythagore sur la transmigration
2621 s à ceux des Grecs — la quête du Graal à celle de la Toison d’or — et les doctrines de Pythagore sur la transmigration des
2622 es Grecs — la quête du Graal à celle de la Toison d’ or — et les doctrines de Pythagore sur la transmigration des âmes à ce
2623  la quête du Graal à celle de la Toison d’or — et les doctrines de Pythagore sur la transmigration des âmes à celles des dr
2624 raal à celle de la Toison d’or — et les doctrines de Pythagore sur la transmigration des âmes à celles des druides sur l’i
2625 a Toison d’or — et les doctrines de Pythagore sur la transmigration des âmes à celles des druides sur l’immortalité. La my
2626 transmigration des âmes à celles des druides sur l’ immortalité. La mythologie comparée est la plus périlleuse des science
2627 des âmes à celles des druides sur l’immortalité. La mythologie comparée est la plus périlleuse des sciences, si l’on exce
2628 des sur l’immortalité. La mythologie comparée est la plus périlleuse des sciences, si l’on excepte l’étymologie dont elle
2629 comparée est la plus périlleuse des sciences, si l’ on excepte l’étymologie dont elle procède bien souvent : l’une et l’au
2630 la plus périlleuse des sciences, si l’on excepte l’ étymologie dont elle procède bien souvent : l’une et l’autre sans cess
2631 cède bien souvent : l’une et l’autre sans cesse à la merci du calembour le plus tentant… Quoi qu’il en soit, certaines con
2632 une et l’autre sans cesse à la merci du calembour le plus tentant… Quoi qu’il en soit, certaines convergences générales se
2633 rales se dégagent des travaux récents, renforçant l’ hypothèse d’une communauté originelle des croyances religieuses en Ori
2634 agent des travaux récents, renforçant l’hypothèse d’ une communauté originelle des croyances religieuses en Orient et en Oc
2635 uses en Orient et en Occident. ⁂ Bien avant Rome, les Celtes avaient conquis une grande partie de l’Europe actuelle. Venus
2636 ome, les Celtes avaient conquis une grande partie de l’Europe actuelle. Venus du Sud-Ouest de la Germanie et du Nord-Est d
2637 , les Celtes avaient conquis une grande partie de l’ Europe actuelle. Venus du Sud-Ouest de la Germanie et du Nord-Est de l
2638 avaient mis à sac Rome et Delphes, et soumis tous les peuples de l’Atlantique à la mer Noire. Ils poussèrent même jusqu’en
2639 à sac Rome et Delphes, et soumis tous les peuples de l’Atlantique à la mer Noire. Ils poussèrent même jusqu’en Ukraine et
2640 ac Rome et Delphes, et soumis tous les peuples de l’ Atlantique à la mer Noire. Ils poussèrent même jusqu’en Ukraine et en
2641 hes, et soumis tous les peuples de l’Atlantique à la mer Noire. Ils poussèrent même jusqu’en Ukraine et en Asie Mineure (G
2642 e Mineure (Galates), préfigurant assez exactement l’ extension de l’Empire romain, — moins les péninsules italienne et grec
2643 alates), préfigurant assez exactement l’extension de l’Empire romain, — moins les péninsules italienne et grecque. Or les
2644 tes), préfigurant assez exactement l’extension de l’ Empire romain, — moins les péninsules italienne et grecque. Or les Cel
2645 xactement l’extension de l’Empire romain, — moins les péninsules italienne et grecque. Or les Celtes n’étaient pas une nati
2646 , — moins les péninsules italienne et grecque. Or les Celtes n’étaient pas une nation. Ils n’avaient pas d’autre « unité »
2647 eltes n’étaient pas une nation. Ils n’avaient pas d’ autre « unité » que celle d’une civilisation, dont le principe spiritu
2648 on. Ils n’avaient pas d’autre « unité » que celle d’ une civilisation, dont le principe spirituel était maintenu par le col
2649 utre « unité » que celle d’une civilisation, dont le principe spirituel était maintenu par le collège sacerdotal des druid
2650 on, dont le principe spirituel était maintenu par le collège sacerdotal des druides. Ce collège à son tour n’était nulleme
2651 druides. Ce collège à son tour n’était nullement l’ émanation des petits peuples ou tribus, mais « une institution en quel
2652 en quelque sorte internationale », commune à tous les peuples d’origine celtique, du fond de la Bretagne et de l’Irlande ju
2653 orte internationale », commune à tous les peuples d’ origine celtique, du fond de la Bretagne et de l’Irlande jusqu’en Ital
2654 ne à tous les peuples d’origine celtique, du fond de la Bretagne et de l’Irlande jusqu’en Italie et en Asie Mineure. Les v
2655 à tous les peuples d’origine celtique, du fond de la Bretagne et de l’Irlande jusqu’en Italie et en Asie Mineure. Les voya
2656 les d’origine celtique, du fond de la Bretagne et de l’Irlande jusqu’en Italie et en Asie Mineure. Les voyages et les renc
2657 d’origine celtique, du fond de la Bretagne et de l’ Irlande jusqu’en Italie et en Asie Mineure. Les voyages et les rencont
2658 de l’Irlande jusqu’en Italie et en Asie Mineure. Les voyages et les rencontres des druides « cimentaient l’union des peupl
2659 usqu’en Italie et en Asie Mineure. Les voyages et les rencontres des druides « cimentaient l’union des peuples celtiques et
2660 yages et les rencontres des druides « cimentaient l’ union des peuples celtiques et le sentiment de leur parenté »12. Les d
2661 es « cimentaient l’union des peuples celtiques et le sentiment de leur parenté »12. Les druides formaient des confréries r
2662 ent l’union des peuples celtiques et le sentiment de leur parenté »12. Les druides formaient des confréries religieuses do
2663 es celtiques et le sentiment de leur parenté »12. Les druides formaient des confréries religieuses douées de pouvoirs très
2664 uides formaient des confréries religieuses douées de pouvoirs très étendus. Ils étaient à la fois devins, magiciens, médec
2665 ecins, prêtres, confesseurs. Ils n’écrivaient pas de livres, mais donnaient un enseignement oral, en vers gnomiques, à des
2666 s gnomiques, à des élèves qu’ils gardaient auprès d’ eux pendant vingt ans13. On a pu rapprocher ce collège sacerdotal d’in
2667 t ans13. On a pu rapprocher ce collège sacerdotal d’ institutions tout à fait identiques chez les autres peuples indo-europ
2668 rdotal d’institutions tout à fait identiques chez les autres peuples indo-européens : mages iraniens, brahmanes de l’Inde,
2669 euples indo-européens : mages iraniens, brahmanes de l’Inde, pontifes et flamines de Rome. Le flamen porte d’ailleurs le m
2670 les indo-européens : mages iraniens, brahmanes de l’ Inde, pontifes et flamines de Rome. Le flamen porte d’ailleurs le même
2671 aniens, brahmanes de l’Inde, pontifes et flamines de Rome. Le flamen porte d’ailleurs le même nom que le brahmane 14. Il e
2672 rahmanes de l’Inde, pontifes et flamines de Rome. Le flamen porte d’ailleurs le même nom que le brahmane 14. Il est certai
2673 s et flamines de Rome. Le flamen porte d’ailleurs le même nom que le brahmane 14. Il est certain que les Celtes croyaient
2674 Rome. Le flamen porte d’ailleurs le même nom que le brahmane 14. Il est certain que les Celtes croyaient à une vie après
2675 e même nom que le brahmane 14. Il est certain que les Celtes croyaient à une vie après la mort. Vie aventureuse, très sembl
2676 certain que les Celtes croyaient à une vie après la mort. Vie aventureuse, très semblable à celle de la terre, mais épuré
2677 la mort. Vie aventureuse, très semblable à celle de la terre, mais épurée, et dont certains héros pouvaient revenir, sous
2678 mort. Vie aventureuse, très semblable à celle de la terre, mais épurée, et dont certains héros pouvaient revenir, sous d’
2679 se mêler aux vivants. Par cette doctrine centrale de la survie des âmes, les Celtes s’apparentent aux Grecs. Mais toute do
2680 mêler aux vivants. Par cette doctrine centrale de la survie des âmes, les Celtes s’apparentent aux Grecs. Mais toute doctr
2681 ar cette doctrine centrale de la survie des âmes, les Celtes s’apparentent aux Grecs. Mais toute doctrine de l’immortalité
2682 ltes s’apparentent aux Grecs. Mais toute doctrine de l’immortalité suppose une préoccupation tragique de la mort. Les Celt
2683 s s’apparentent aux Grecs. Mais toute doctrine de l’ immortalité suppose une préoccupation tragique de la mort. Les Celtes,
2684 l’immortalité suppose une préoccupation tragique de la mort. Les Celtes, écrit Hubert, « ont cultivé certainement la méta
2685 immortalité suppose une préoccupation tragique de la mort. Les Celtes, écrit Hubert, « ont cultivé certainement la métaphy
2686 té suppose une préoccupation tragique de la mort. Les Celtes, écrit Hubert, « ont cultivé certainement la métaphysique de l
2687 Celtes, écrit Hubert, « ont cultivé certainement la métaphysique de la mort… Ils ont beaucoup rêvé sur la mort. C’était u
2688 ubert, « ont cultivé certainement la métaphysique de la mort… Ils ont beaucoup rêvé sur la mort. C’était une compagne fami
2689 rt, « ont cultivé certainement la métaphysique de la mort… Ils ont beaucoup rêvé sur la mort. C’était une compagne familiè
2690 étaphysique de la mort… Ils ont beaucoup rêvé sur la mort. C’était une compagne familière dont ils se sont plu à déguiser
2691 ompagne familière dont ils se sont plu à déguiser le caractère inquiétant ». De même, dans leur mythologie, « l’idée de mo
2692 re inquiétant ». De même, dans leur mythologie, «  l’ idée de mort domine tout, et tout la découvre 15 ». Et cela n’est pas
2693 iétant ». De même, dans leur mythologie, « l’idée de mort domine tout, et tout la découvre 15 ». Et cela n’est pas sans in
2694 mythologie, « l’idée de mort domine tout, et tout la découvre 15 ». Et cela n’est pas sans inciter à des rapprochements tr
2695 iter à des rapprochements très précis avec ce que l’ on a dit plus haut du mythe de Tristan, qui voile et exprime à la fois
2696 précis avec ce que l’on a dit plus haut du mythe de Tristan, qui voile et exprime à la fois le désir de mort. D’autre par
2697 mythe de Tristan, qui voile et exprime à la fois le désir de mort. D’autre part, les dieux celtiques forment deux séries
2698 Tristan, qui voile et exprime à la fois le désir de mort. D’autre part, les dieux celtiques forment deux séries opposées 
2699 exprime à la fois le désir de mort. D’autre part, les dieux celtiques forment deux séries opposées : dieux lumineux et dieu
2700 dieux lumineux et dieux sombres. Il nous importe de souligner ce fait du dualisme fondamental de la religion des druides.
2701 orte de souligner ce fait du dualisme fondamental de la religion des druides. Car c’est ici que se révèle la convergence d
2702 e de souligner ce fait du dualisme fondamental de la religion des druides. Car c’est ici que se révèle la convergence des
2703 religion des druides. Car c’est ici que se révèle la convergence des mythes iraniens, gnostiques, et hindouistes avec la r
2704 mythes iraniens, gnostiques, et hindouistes avec la religion fondamentale de l’Europe. De l’Inde aux rives de l’Atlantiqu
2705 ues, et hindouistes avec la religion fondamentale de l’Europe. De l’Inde aux rives de l’Atlantique, nous retrouvons exprim
2706 , et hindouistes avec la religion fondamentale de l’ Europe. De l’Inde aux rives de l’Atlantique, nous retrouvons exprimé,
2707 uistes avec la religion fondamentale de l’Europe. De l’Inde aux rives de l’Atlantique, nous retrouvons exprimé, dans les f
2708 tes avec la religion fondamentale de l’Europe. De l’ Inde aux rives de l’Atlantique, nous retrouvons exprimé, dans les form
2709 ion fondamentale de l’Europe. De l’Inde aux rives de l’Atlantique, nous retrouvons exprimé, dans les formes les plus diver
2710 fondamentale de l’Europe. De l’Inde aux rives de l’ Atlantique, nous retrouvons exprimé, dans les formes les plus diverses
2711 es de l’Atlantique, nous retrouvons exprimé, dans les formes les plus diverses, ce même mystère du Jour et de la Nuit, et d
2712 antique, nous retrouvons exprimé, dans les formes les plus diverses, ce même mystère du Jour et de la Nuit, et de leur lutt
2713 mes les plus diverses, ce même mystère du Jour et de la Nuit, et de leur lutte mortelle dans l’homme. Il est un dieu de Lu
2714 les plus diverses, ce même mystère du Jour et de la Nuit, et de leur lutte mortelle dans l’homme. Il est un dieu de Lumiè
2715 verses, ce même mystère du Jour et de la Nuit, et de leur lutte mortelle dans l’homme. Il est un dieu de Lumière incréée,
2716 our et de la Nuit, et de leur lutte mortelle dans l’ homme. Il est un dieu de Lumière incréée, intemporelle, et un dieu de
2717 leur lutte mortelle dans l’homme. Il est un dieu de Lumière incréée, intemporelle, et un dieu de Ténèbres, auteur du mal,
2718 dieu de Lumière incréée, intemporelle, et un dieu de Ténèbres, auteur du mal, qui domine toute la Création visible. Des si
2719 dieu de Ténèbres, auteur du mal, qui domine toute la Création visible. Des siècles avant l’apparition de Manès, on peut dé
2720 mine toute la Création visible. Des siècles avant l’ apparition de Manès, on peut déceler la même opposition dans les mytho
2721 Création visible. Des siècles avant l’apparition de Manès, on peut déceler la même opposition dans les mythologies indo-e
2722 cles avant l’apparition de Manès, on peut déceler la même opposition dans les mythologies indo-européennes. Dieux lumineux
2723 de Manès, on peut déceler la même opposition dans les mythologies indo-européennes. Dieux lumineux : l’Ahura-Mazda (ou Ormu
2724 es mythologies indo-européennes. Dieux lumineux : l’ Ahura-Mazda (ou Ormuzd) des Iraniens, l’Apollon grec, l’Abellion celti
2725 umineux : l’Ahura-Mazda (ou Ormuzd) des Iraniens, l’ Apollon grec, l’Abellion celtibère. Dieux sombres : le Dyaus Pitar hin
2726 a-Mazda (ou Ormuzd) des Iraniens, l’Apollon grec, l’ Abellion celtibère. Dieux sombres : le Dyaus Pitar hindou, l’Ahriman i
2727 ollon grec, l’Abellion celtibère. Dieux sombres : le Dyaus Pitar hindou, l’Ahriman iranien, le Jupiter latin, le Dispater
2728 celtibère. Dieux sombres : le Dyaus Pitar hindou, l’ Ahriman iranien, le Jupiter latin, le Dispater gaulois… Bien d’autres
2729 mbres : le Dyaus Pitar hindou, l’Ahriman iranien, le Jupiter latin, le Dispater gaulois… Bien d’autres rapprochements nou
2730 itar hindou, l’Ahriman iranien, le Jupiter latin, le Dispater gaulois… Bien d’autres rapprochements nous tentent, dont l’
2731 tentent, dont l’un au moins intéresse directement l’ objet de ce livre : la conception de la femme chez les Celtes n’est pa
2732 dont l’un au moins intéresse directement l’objet de ce livre : la conception de la femme chez les Celtes n’est pas sans r
2733 moins intéresse directement l’objet de ce livre : la conception de la femme chez les Celtes n’est pas sans rappeler la dia
2734 e directement l’objet de ce livre : la conception de la femme chez les Celtes n’est pas sans rappeler la dialectique plato
2735 irectement l’objet de ce livre : la conception de la femme chez les Celtes n’est pas sans rappeler la dialectique platonic
2736 bjet de ce livre : la conception de la femme chez les Celtes n’est pas sans rappeler la dialectique platonicienne de l’Amou
2737 la femme chez les Celtes n’est pas sans rappeler la dialectique platonicienne de l’Amour. La femme figure aux yeux des dr
2738 st pas sans rappeler la dialectique platonicienne de l’Amour. La femme figure aux yeux des druides un être divin et prophé
2739 pas sans rappeler la dialectique platonicienne de l’ Amour. La femme figure aux yeux des druides un être divin et prophétiq
2740 rappeler la dialectique platonicienne de l’Amour. La femme figure aux yeux des druides un être divin et prophétique. C’est
2741 x des druides un être divin et prophétique. C’est la Velléda des Martyrs, le fantôme lumineux qui apparaît aux regards du
2742 vin et prophétique. C’est la Velléda des Martyrs, le fantôme lumineux qui apparaît aux regards du général romain perdu dan
2743 s-tu que je suis fée ? », dit-elle. Éros a revêtu les apparences de la Femme, symbole de l’au-delà et de cette nostalgie qu
2744 s fée ? », dit-elle. Éros a revêtu les apparences de la Femme, symbole de l’au-delà et de cette nostalgie qui nous fait mé
2745 ée ? », dit-elle. Éros a revêtu les apparences de la Femme, symbole de l’au-delà et de cette nostalgie qui nous fait mépri
2746 Éros a revêtu les apparences de la Femme, symbole de l’au-delà et de cette nostalgie qui nous fait mépriser les joies terr
2747 s a revêtu les apparences de la Femme, symbole de l’ au-delà et de cette nostalgie qui nous fait mépriser les joies terrest
2748 s apparences de la Femme, symbole de l’au-delà et de cette nostalgie qui nous fait mépriser les joies terrestres. Mais sym
2749 delà et de cette nostalgie qui nous fait mépriser les joies terrestres. Mais symbole équivoque puisqu’il tend à confondre l
2750 Mais symbole équivoque puisqu’il tend à confondre l’ attrait du sexe et le Désir sans fin. L’Essylt des légendes sacrées, «
2751 e puisqu’il tend à confondre l’attrait du sexe et le Désir sans fin. L’Essylt des légendes sacrées, « objet de contemplati
2752 confondre l’attrait du sexe et le Désir sans fin. L’ Essylt des légendes sacrées, « objet de contemplation, spectacle mysté
2753 sans fin. L’Essylt des légendes sacrées, « objet de contemplation, spectacle mystérieux », c’était l’invitation à désirer
2754 de contemplation, spectacle mystérieux », c’était l’ invitation à désirer ce qui est au-delà des formes incarnées. Mais ell
2755 able en soi… Et pourtant sa nature est fuyante. «  L’ Éternel féminin nous entraîne », dira Goethe. Et Novalis : « La femme
2756 inin nous entraîne », dira Goethe. Et Novalis : «  La femme est le but de l’homme. » Ainsi l’aspiration vers la lumière pre
2757 raîne », dira Goethe. Et Novalis : « La femme est le but de l’homme. » Ainsi l’aspiration vers la lumière prend pour symbo
2758 , dira Goethe. Et Novalis : « La femme est le but de l’homme. » Ainsi l’aspiration vers la lumière prend pour symbole l’at
2759 ira Goethe. Et Novalis : « La femme est le but de l’ homme. » Ainsi l’aspiration vers la lumière prend pour symbole l’attra
2760 valis : « La femme est le but de l’homme. » Ainsi l’ aspiration vers la lumière prend pour symbole l’attrait nocturne des s
2761 est le but de l’homme. » Ainsi l’aspiration vers la lumière prend pour symbole l’attrait nocturne des sexes. Le grand Jou
2762 i l’aspiration vers la lumière prend pour symbole l’ attrait nocturne des sexes. Le grand Jour incréé, aux yeux de la chair
2763 prend pour symbole l’attrait nocturne des sexes. Le grand Jour incréé, aux yeux de la chair, n’est que la Nuit. Mais notr
2764 urne des sexes. Le grand Jour incréé, aux yeux de la chair, n’est que la Nuit. Mais notre jour, aux yeux du dieu qui résid
2765 rand Jour incréé, aux yeux de la chair, n’est que la Nuit. Mais notre jour, aux yeux du dieu qui réside par-delà les étoil
2766 notre jour, aux yeux du dieu qui réside par-delà les étoiles, c’est le royaume de Dispater, le père des Ombres. Et de même
2767 ux du dieu qui réside par-delà les étoiles, c’est le royaume de Dispater, le père des Ombres. Et de même, le Tristan de Wa
2768 qui réside par-delà les étoiles, c’est le royaume de Dispater, le père des Ombres. Et de même, le Tristan de Wagner veut s
2769 r-delà les étoiles, c’est le royaume de Dispater, le père des Ombres. Et de même, le Tristan de Wagner veut sombrer, mais
2770 aume de Dispater, le père des Ombres. Et de même, le Tristan de Wagner veut sombrer, mais pour renaître en un ciel de Lumi
2771 agner veut sombrer, mais pour renaître en un ciel de Lumière. La « Nuit » qu’il chante, c’est le Jour incréé. Et sa passio
2772 ombrer, mais pour renaître en un ciel de Lumière. La « Nuit » qu’il chante, c’est le Jour incréé. Et sa passion, c’est le
2773 ciel de Lumière. La « Nuit » qu’il chante, c’est le Jour incréé. Et sa passion, c’est le culte d’Éros, le Désir qui mépri
2774 hante, c’est le Jour incréé. Et sa passion, c’est le culte d’Éros, le Désir qui méprise Vénus, même quand il souffre volup
2775 est le Jour incréé. Et sa passion, c’est le culte d’ Éros, le Désir qui méprise Vénus, même quand il souffre volupté, même
2776 our incréé. Et sa passion, c’est le culte d’Éros, le Désir qui méprise Vénus, même quand il souffre volupté, même quand il
2777 même quand il croit aimer un être… On parle trop de nirvana et de bouddhisme à propos de l’opéra wagnérien. Comme si le f
2778 croit aimer un être… On parle trop de nirvana et de bouddhisme à propos de l’opéra wagnérien. Comme si le fond païen de l
2779 arle trop de nirvana et de bouddhisme à propos de l’ opéra wagnérien. Comme si le fond païen de l’Occident n’avait pas pu f
2780 ouddhisme à propos de l’opéra wagnérien. Comme si le fond païen de l’Occident n’avait pas pu fournir au magicien les éléme
2781 opos de l’opéra wagnérien. Comme si le fond païen de l’Occident n’avait pas pu fournir au magicien les éléments les plus a
2782 s de l’opéra wagnérien. Comme si le fond païen de l’ Occident n’avait pas pu fournir au magicien les éléments les plus acti
2783 de l’Occident n’avait pas pu fournir au magicien les éléments les plus actifs de son philtre ! Il est frappant de constate
2784 t n’avait pas pu fournir au magicien les éléments les plus actifs de son philtre ! Il est frappant de constater d’ailleurs
2785 fournir au magicien les éléments les plus actifs de son philtre ! Il est frappant de constater d’ailleurs à quel point le
2786 les plus actifs de son philtre ! Il est frappant de constater d’ailleurs à quel point le celtisme originel de l’Europe a
2787 est frappant de constater d’ailleurs à quel point le celtisme originel de l’Europe a survécu à la conquête romaine et aux
2788 ater d’ailleurs à quel point le celtisme originel de l’Europe a survécu à la conquête romaine et aux invasions germaniques
2789 r d’ailleurs à quel point le celtisme originel de l’ Europe a survécu à la conquête romaine et aux invasions germaniques. «
2790 oint le celtisme originel de l’Europe a survécu à la conquête romaine et aux invasions germaniques. « Les Gallo-Romains so
2791 conquête romaine et aux invasions germaniques. «  Les Gallo-Romains sont restés pour la plupart des Celtes déguisés. Si bie
2792 la plupart des Celtes déguisés. Si bien qu’après les invasions germaniques, on vit reparaître en Gaule des modes et des go
2793 et des goûts qui avaient été ceux des Celtes.16 » L’ art roman et les langues romanes attestent l’importance de l’héritage
2794 i avaient été ceux des Celtes.16 » L’art roman et les langues romanes attestent l’importance de l’héritage celtique. Plus t
2795 16 » L’art roman et les langues romanes attestent l’ importance de l’héritage celtique. Plus tard, ce furent des moines d’I
2796 man et les langues romanes attestent l’importance de l’héritage celtique. Plus tard, ce furent des moines d’Irlande et de
2797 et les langues romanes attestent l’importance de l’ héritage celtique. Plus tard, ce furent des moines d’Irlande et de Bre
2798 éritage celtique. Plus tard, ce furent des moines d’ Irlande et de Bretagne — derniers refuges des légendes bardiques conse
2799 que. Plus tard, ce furent des moines d’Irlande et de Bretagne — derniers refuges des légendes bardiques conservées justeme
2800 s des légendes bardiques conservées justement par les clercs — qui évangélisèrent l’Europe, et la rappelèrent au culte des
2801 ées justement par les clercs — qui évangélisèrent l’ Europe, et la rappelèrent au culte des lettres. Et ceci nous amène aux
2802 par les clercs — qui évangélisèrent l’Europe, et la rappelèrent au culte des lettres. Et ceci nous amène aux abords de l’
2803 culte des lettres. Et ceci nous amène aux abords de l’époque où se forma notre mythe… ⁂ Mais plus près de nous que Platon
2804 lte des lettres. Et ceci nous amène aux abords de l’ époque où se forma notre mythe… ⁂ Mais plus près de nous que Platon et
2805 tre mythe… ⁂ Mais plus près de nous que Platon et les druides, une sorte d’unité mystique du monde indo-européen se dessine
2806 près de nous que Platon et les druides, une sorte d’ unité mystique du monde indo-européen se dessine comme en filigrane à
2807 nde indo-européen se dessine comme en filigrane à l’ arrière-plan des hérésies du Moyen Âge. Si nous embrassons le domaine
2808 lan des hérésies du Moyen Âge. Si nous embrassons le domaine géographique et historique qui va de l’Inde à la Bretagne, no
2809 sons le domaine géographique et historique qui va de l’Inde à la Bretagne, nous constatons qu’une religion s’y est répandu
2810 s le domaine géographique et historique qui va de l’ Inde à la Bretagne, nous constatons qu’une religion s’y est répandue,
2811 ine géographique et historique qui va de l’Inde à la Bretagne, nous constatons qu’une religion s’y est répandue, d’une man
2812 nous constatons qu’une religion s’y est répandue, d’ une manière à vrai dire souterraine, dès le iiie siècle de notre ère,
2813 andue, d’une manière à vrai dire souterraine, dès le iiie siècle de notre ère, syncrétisant l’ensemble des mythes du Jour
2814 ière à vrai dire souterraine, dès le iiie siècle de notre ère, syncrétisant l’ensemble des mythes du Jour et de la Nuit t
2815 e, dès le iiie siècle de notre ère, syncrétisant l’ ensemble des mythes du Jour et de la Nuit tels qu’ils s’étaient élabor
2816 re, syncrétisant l’ensemble des mythes du Jour et de la Nuit tels qu’ils s’étaient élaborés en Perse d’abord, puis dans le
2817 syncrétisant l’ensemble des mythes du Jour et de la Nuit tels qu’ils s’étaient élaborés en Perse d’abord, puis dans les s
2818 ls s’étaient élaborés en Perse d’abord, puis dans les sectes gnostiques et orphiques : et c’est la foi manichéenne. Les dif
2819 ans les sectes gnostiques et orphiques : et c’est la foi manichéenne. Les difficultés mêmes que l’on éprouve de nos jours
2820 iques et orphiques : et c’est la foi manichéenne. Les difficultés mêmes que l’on éprouve de nos jours à définir cette relig
2821 est la foi manichéenne. Les difficultés mêmes que l’ on éprouve de nos jours à définir cette religion ne sont pas sans nous
2822 nichéenne. Les difficultés mêmes que l’on éprouve de nos jours à définir cette religion ne sont pas sans nous renseigner s
2823 t partout persécutée avec une violence inouïe par les pouvoirs ou les orthodoxies. On affecta de voir en elle la pire menac
2824 utée avec une violence inouïe par les pouvoirs ou les orthodoxies. On affecta de voir en elle la pire menace sociale. Ses f
2825 e par les pouvoirs ou les orthodoxies. On affecta de voir en elle la pire menace sociale. Ses fidèles furent massacrés, le
2826 rs ou les orthodoxies. On affecta de voir en elle la pire menace sociale. Ses fidèles furent massacrés, leurs écrits dispe
2827 és, leurs écrits dispersés et brûlés. Si bien que les témoignages sur lesquels elle a été jugée jusqu’à nos jours émanent p
2828 e jusqu’à nos jours émanent presque exclusivement de ses adversaires. Ensuite, il semble bien que la doctrine de Manès (qu
2829 t de ses adversaires. Ensuite, il semble bien que la doctrine de Manès (qui était originaire de l’Iran) a pris, selon les
2830 ersaires. Ensuite, il semble bien que la doctrine de Manès (qui était originaire de l’Iran) a pris, selon les peuples et l
2831 en que la doctrine de Manès (qui était originaire de l’Iran) a pris, selon les peuples et leurs croyances, des formes très
2832 que la doctrine de Manès (qui était originaire de l’ Iran) a pris, selon les peuples et leurs croyances, des formes très di
2833 ès (qui était originaire de l’Iran) a pris, selon les peuples et leurs croyances, des formes très diverses, tantôt chrétien
2834 (Zarathustra ou Zoroastre). De plus il est permis de penser que les survivances celtiques dans le Midi languedocien offrir
2835 u Zoroastre). De plus il est permis de penser que les survivances celtiques dans le Midi languedocien offrirent à certaines
2836 rmis de penser que les survivances celtiques dans le Midi languedocien offrirent à certaines sectes manichéennes un terrai
2837 ichéennes un terrain spécialement favorable. Pour les développements qui suivront, deux faits surtout doivent être retenus 
2838 ont, deux faits surtout doivent être retenus : 1° Le dogme fondamental de toutes les sectes manichéennes, c’est la nature
2839 ut doivent être retenus : 1° Le dogme fondamental de toutes les sectes manichéennes, c’est la nature divine ou angélique d
2840 être retenus : 1° Le dogme fondamental de toutes les sectes manichéennes, c’est la nature divine ou angélique de l’âme, pr
2841 damental de toutes les sectes manichéennes, c’est la nature divine ou angélique de l’âme, prisonnière des formes créées et
2842 manichéennes, c’est la nature divine ou angélique de l’âme, prisonnière des formes créées et de la nuit de la matière. Is
2843 ichéennes, c’est la nature divine ou angélique de l’ âme, prisonnière des formes créées et de la nuit de la matière. Issu
2844 élique de l’âme, prisonnière des formes créées et de la nuit de la matière. Issu de la lumière et des dieux Me voici en e
2845 que de l’âme, prisonnière des formes créées et de la nuit de la matière. Issu de la lumière et des dieux Me voici en exil
2846 ’âme, prisonnière des formes créées et de la nuit de la matière. Issu de la lumière et des dieux Me voici en exil et sépa
2847 e, prisonnière des formes créées et de la nuit de la matière. Issu de la lumière et des dieux Me voici en exil et séparé
2848 formes créées et de la nuit de la matière. Issu de la lumière et des dieux Me voici en exil et séparé d’eux. Je suis un
2849 rmes créées et de la nuit de la matière. Issu de la lumière et des dieux Me voici en exil et séparé d’eux. Je suis un di
2850 a lumière et des dieux Me voici en exil et séparé d’ eux. Je suis un dieu, et né des dieux Mais maintenant réduit à souffr
2851 Mais maintenant réduit à souffrir. Ainsi lamente le Moi spirituel d’un disciple du sauveur Manès, dans l’hymne du Destin
2852 éduit à souffrir. Ainsi lamente le Moi spirituel d’ un disciple du sauveur Manès, dans l’hymne du Destin de l’Âme. L’élan
2853 oi spirituel d’un disciple du sauveur Manès, dans l’ hymne du Destin de l’Âme. L’élan de l’âme vers la Lumière n’est pas sa
2854 disciple du sauveur Manès, dans l’hymne du Destin de l’Âme. L’élan de l’âme vers la Lumière n’est pas sans évoquer d’une p
2855 ciple du sauveur Manès, dans l’hymne du Destin de l’ Âme. L’élan de l’âme vers la Lumière n’est pas sans évoquer d’une part
2856 u sauveur Manès, dans l’hymne du Destin de l’Âme. L’ élan de l’âme vers la Lumière n’est pas sans évoquer d’une part la « r
2857 ur Manès, dans l’hymne du Destin de l’Âme. L’élan de l’âme vers la Lumière n’est pas sans évoquer d’une part la « réminisc
2858 Manès, dans l’hymne du Destin de l’Âme. L’élan de l’ âme vers la Lumière n’est pas sans évoquer d’une part la « réminiscenc
2859 l’hymne du Destin de l’Âme. L’élan de l’âme vers la Lumière n’est pas sans évoquer d’une part la « réminiscence du Beau »
2860 vers la Lumière n’est pas sans évoquer d’une part la « réminiscence du Beau » dont parlent les dialogues platoniciens, et
2861 une part la « réminiscence du Beau » dont parlent les dialogues platoniciens, et d’autre part la nostalgie du héros celte r
2862 rlent les dialogues platoniciens, et d’autre part la nostalgie du héros celte revenu du Ciel sur la terre, et qui se souvi
2863 rt la nostalgie du héros celte revenu du Ciel sur la terre, et qui se souvient de l’île des immortels. Mais cet élan est s
2864 e revenu du Ciel sur la terre, et qui se souvient de l’île des immortels. Mais cet élan est sans cesse entravé par la jalo
2865 evenu du Ciel sur la terre, et qui se souvient de l’ île des immortels. Mais cet élan est sans cesse entravé par la jalousi
2866 mortels. Mais cet élan est sans cesse entravé par la jalousie de Vénus (Dîbat dans le premier hymne cité) qui veut retenir
2867 s cet élan est sans cesse entravé par la jalousie de Vénus (Dîbat dans le premier hymne cité) qui veut retenir dans la som
2868 dans le premier hymne cité) qui veut retenir dans la sombre matière l’amant en proie au lumineux Désir. Tel est le combat
2869 mne cité) qui veut retenir dans la sombre matière l’ amant en proie au lumineux Désir. Tel est le combat de l’amour sexuel
2870 tière l’amant en proie au lumineux Désir. Tel est le combat de l’amour sexuel et de l’Amour, et il exprime l’angoisse fond
2871 ant en proie au lumineux Désir. Tel est le combat de l’amour sexuel et de l’Amour, et il exprime l’angoisse fondamentale d
2872 en proie au lumineux Désir. Tel est le combat de l’ amour sexuel et de l’Amour, et il exprime l’angoisse fondamentale des
2873 eux Désir. Tel est le combat de l’amour sexuel et de l’Amour, et il exprime l’angoisse fondamentale des anges déchus dans
2874 Désir. Tel est le combat de l’amour sexuel et de l’ Amour, et il exprime l’angoisse fondamentale des anges déchus dans des
2875 at de l’amour sexuel et de l’Amour, et il exprime l’ angoisse fondamentale des anges déchus dans des corps trop humains… 2°
2876 ° Il est très important et significatif pour nous de remarquer que la structure de la foi manichéenne « est essentiellemen
2877 ortant et significatif pour nous de remarquer que la structure de la foi manichéenne « est essentiellement lyrique »18. Au
2878 nificatif pour nous de remarquer que la structure de la foi manichéenne « est essentiellement lyrique »18. Autrement dit,
2879 icatif pour nous de remarquer que la structure de la foi manichéenne « est essentiellement lyrique »18. Autrement dit, qu’
2880 ntiellement lyrique »18. Autrement dit, qu’il est de la nature profonde de cette foi de se refuser à toute exposition rati
2881 ellement lyrique »18. Autrement dit, qu’il est de la nature profonde de cette foi de se refuser à toute exposition rationa
2882 8. Autrement dit, qu’il est de la nature profonde de cette foi de se refuser à toute exposition rationaliste, impersonnell
2883 dit, qu’il est de la nature profonde de cette foi de se refuser à toute exposition rationaliste, impersonnelle et « object
2884 is angoissée et enthousiasmante (au sens littéral de ce terme), d’ordre essentiellement poétique. « La « vérité » de la co
2885 t enthousiasmante (au sens littéral de ce terme), d’ ordre essentiellement poétique. « La « vérité » de la cosmogonie et de
2886 de ce terme), d’ordre essentiellement poétique. «  La « vérité » de la cosmogonie et de la théogonie n’apparaît, ne se cons
2887 d’ordre essentiellement poétique. « La « vérité » de la cosmogonie et de la théogonie n’apparaît, ne se constitue que dans
2888 rdre essentiellement poétique. « La « vérité » de la cosmogonie et de la théogonie n’apparaît, ne se constitue que dans la
2889 ent poétique. « La « vérité » de la cosmogonie et de la théogonie n’apparaît, ne se constitue que dans la certitude attest
2890 poétique. « La « vérité » de la cosmogonie et de la théogonie n’apparaît, ne se constitue que dans la certitude attestée
2891 la théogonie n’apparaît, ne se constitue que dans la certitude attestée par le récitatif du psaume. » Et l’on songe au sec
2892 e se constitue que dans la certitude attestée par le récitatif du psaume. » Et l’on songe au secret de Tristan, qu’il ne p
2893 rtitude attestée par le récitatif du psaume. » Et l’ on songe au secret de Tristan, qu’il ne peut « dire » mais seulement c
2894 le récitatif du psaume. » Et l’on songe au secret de Tristan, qu’il ne peut « dire » mais seulement chanter… ⁂ Toute conce
2895 Toute conception dualiste, manichéenne, voit dans la vie des corps le malheur même ; et dans la mort le bien dernier, le r
2896 dualiste, manichéenne, voit dans la vie des corps le malheur même ; et dans la mort le bien dernier, le rachat de la faute
2897 t dans la vie des corps le malheur même ; et dans la mort le bien dernier, le rachat de la faute d’être né, la réintégrati
2898 a vie des corps le malheur même ; et dans la mort le bien dernier, le rachat de la faute d’être né, la réintégration dans
2899 e malheur même ; et dans la mort le bien dernier, le rachat de la faute d’être né, la réintégration dans l’Un et dans la l
2900 même ; et dans la mort le bien dernier, le rachat de la faute d’être né, la réintégration dans l’Un et dans la lumineuse i
2901 e ; et dans la mort le bien dernier, le rachat de la faute d’être né, la réintégration dans l’Un et dans la lumineuse indi
2902 ns la mort le bien dernier, le rachat de la faute d’ être né, la réintégration dans l’Un et dans la lumineuse indistinction
2903 le bien dernier, le rachat de la faute d’être né, la réintégration dans l’Un et dans la lumineuse indistinction. Dès ici-b
2904 ute d’être né, la réintégration dans l’Un et dans la lumineuse indistinction. Dès ici-bas, par une ascension graduelle, pa
2905 on. Dès ici-bas, par une ascension graduelle, par la mort progressive et volontaire que représente l’ascèse (aspect négati
2906 la mort progressive et volontaire que représente l’ ascèse (aspect négatif de l’illumination), nous pouvons accéder à la L
2907 olontaire que représente l’ascèse (aspect négatif de l’illumination), nous pouvons accéder à la Lumière. Mais la fin de l’
2908 ntaire que représente l’ascèse (aspect négatif de l’ illumination), nous pouvons accéder à la Lumière. Mais la fin de l’esp
2909 égatif de l’illumination), nous pouvons accéder à la Lumière. Mais la fin de l’esprit, son but, c’est aussi la fin de la v
2910 ination), nous pouvons accéder à la Lumière. Mais la fin de l’esprit, son but, c’est aussi la fin de la vie limitée, obscu
2911 ), nous pouvons accéder à la Lumière. Mais la fin de l’esprit, son but, c’est aussi la fin de la vie limitée, obscurcie pa
2912 nous pouvons accéder à la Lumière. Mais la fin de l’ esprit, son but, c’est aussi la fin de la vie limitée, obscurcie par l
2913 re. Mais la fin de l’esprit, son but, c’est aussi la fin de la vie limitée, obscurcie par la multiplicité immédiate. Éros,
2914 s la fin de l’esprit, son but, c’est aussi la fin de la vie limitée, obscurcie par la multiplicité immédiate. Éros, notre
2915 a fin de l’esprit, son but, c’est aussi la fin de la vie limitée, obscurcie par la multiplicité immédiate. Éros, notre Dés
2916 est aussi la fin de la vie limitée, obscurcie par la multiplicité immédiate. Éros, notre Désir suprême, n’exalte nos désir
2917 notre Désir suprême, n’exalte nos désirs que pour les sacrifier. L’accomplissement de l’Amour nie tout amour terrestre. Et
2918 rême, n’exalte nos désirs que pour les sacrifier. L’ accomplissement de l’Amour nie tout amour terrestre. Et son Bonheur ni
2919 désirs que pour les sacrifier. L’accomplissement de l’Amour nie tout amour terrestre. Et son Bonheur nie tout bonheur ter
2920 sirs que pour les sacrifier. L’accomplissement de l’ Amour nie tout amour terrestre. Et son Bonheur nie tout bonheur terres
2921 tout bonheur terrestre. Considéré du point de vue de la vie, un tel Amour ne saurait être qu’un malheur total. Tel est le
2922 t bonheur terrestre. Considéré du point de vue de la vie, un tel Amour ne saurait être qu’un malheur total. Tel est le gra
2923 mour ne saurait être qu’un malheur total. Tel est le grand fond du paganisme oriental-occidental sur lequel se détache not
2924 ccidental sur lequel se détache notre mythe. Mais d’ où vient qu’il s’en soit « détaché » justement ? Quelle menace, quelle
2925  ? Quelle menace, quelle interdiction a contraint la doctrine à se voiler, à ne plus s’avouer que par symboles trompeurs —
2926 mboles trompeurs — à ne plus nous séduire que par le charme et la secrète incantation d’un mythe ? 3.Agapè ou l’amour c
2927 urs — à ne plus nous séduire que par le charme et la secrète incantation d’un mythe ? 3.Agapè ou l’amour chrétien Pr
2928 duire que par le charme et la secrète incantation d’ un mythe ? 3.Agapè ou l’amour chrétien Prologue de l’Évangile de
2929 la secrète incantation d’un mythe ? 3.Agapè ou l’ amour chrétien Prologue de l’Évangile de Jean : « Au commencement
2930 ythe ? 3.Agapè ou l’amour chrétien Prologue de l’Évangile de Jean : « Au commencement était la Parole, et la Parole
2931 e ? 3.Agapè ou l’amour chrétien Prologue de l’ Évangile de Jean : « Au commencement était la Parole, et la Parole ét
2932 apè ou l’amour chrétien Prologue de l’Évangile de Jean : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Di
2933 ou l’amour chrétien Prologue de l’Évangile de Jean  : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, e
2934 de l’Évangile de Jean : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu… En ell
2935 de Jean : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu… En elle était la vie
2936 était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu… En elle était la vie et la vie était la lumière de
2937 avec Dieu, et la Parole était Dieu… En elle était la vie et la vie était la lumière des hommes. La lumière lui dans les té
2938 et la Parole était Dieu… En elle était la vie et la vie était la lumière des hommes. La lumière lui dans les ténèbres, et
2939 était Dieu… En elle était la vie et la vie était la lumière des hommes. La lumière lui dans les ténèbres, et les ténèbres
2940 ait la vie et la vie était la lumière des hommes. La lumière lui dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas reçue. »
2941 était la lumière des hommes. La lumière lui dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas reçue. » (I, 1-5.) Est-ce enc
2942 des hommes. La lumière lui dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas reçue. » (I, 1-5.) Est-ce encore le dualisme é
2943 lumière lui dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ ont pas reçue. » (I, 1-5.) Est-ce encore le dualisme éternel, sans ré
2944 es ne l’ont pas reçue. » (I, 1-5.) Est-ce encore le dualisme éternel, sans rémission, l’irrévocable hostilité de la Nuit
2945 st-ce encore le dualisme éternel, sans rémission, l’ irrévocable hostilité de la Nuit terrestre et du Jour transcendant ? N
2946 éternel, sans rémission, l’irrévocable hostilité de la Nuit terrestre et du Jour transcendant ? Non, car voici la suite d
2947 ernel, sans rémission, l’irrévocable hostilité de la Nuit terrestre et du Jour transcendant ? Non, car voici la suite du p
2948 errestre et du Jour transcendant ? Non, car voici la suite du passage : « Et la Parole a été faite chair, et elle a habit
2949 dant ? Non, car voici la suite du passage : « Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâc
2950 faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire co
2951 , et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloir
2952 nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. » (I, 14-15.) L’incarnation de l
2953 loire du Fils unique venu du Père. » (I, 14-15.) L’ incarnation de la Parole dans le monde — de la Lumière dans les Ténèbr
2954 unique venu du Père. » (I, 14-15.) L’incarnation de la Parole dans le monde — de la Lumière dans les Ténèbres —, tel est
2955 que venu du Père. » (I, 14-15.) L’incarnation de la Parole dans le monde — de la Lumière dans les Ténèbres —, tel est l’é
2956 e. » (I, 14-15.) L’incarnation de la Parole dans le monde — de la Lumière dans les Ténèbres —, tel est l’événement inouï
2957 -15.) L’incarnation de la Parole dans le monde —  de la Lumière dans les Ténèbres —, tel est l’événement inouï qui nous dé
2958 .) L’incarnation de la Parole dans le monde — de la Lumière dans les Ténèbres —, tel est l’événement inouï qui nous déliv
2959 n de la Parole dans le monde — de la Lumière dans les Ténèbres —, tel est l’événement inouï qui nous délivre du malheur de
2960 onde — de la Lumière dans les Ténèbres —, tel est l’ événement inouï qui nous délivre du malheur de vivre. Tel est le centr
2961 est l’événement inouï qui nous délivre du malheur de vivre. Tel est le centre de tout le christianisme, et le foyer de l’a
2962 ouï qui nous délivre du malheur de vivre. Tel est le centre de tout le christianisme, et le foyer de l’amour chrétien que
2963 us délivre du malheur de vivre. Tel est le centre de tout le christianisme, et le foyer de l’amour chrétien que l’Écriture
2964 re du malheur de vivre. Tel est le centre de tout le christianisme, et le foyer de l’amour chrétien que l’Écriture nomme A
2965 e. Tel est le centre de tout le christianisme, et le foyer de l’amour chrétien que l’Écriture nomme Agapè. Événement sans
2966 t le centre de tout le christianisme, et le foyer de l’amour chrétien que l’Écriture nomme Agapè. Événement sans précédent
2967 e centre de tout le christianisme, et le foyer de l’ amour chrétien que l’Écriture nomme Agapè. Événement sans précédent, e
2968 hristianisme, et le foyer de l’amour chrétien que l’ Écriture nomme Agapè. Événement sans précédent, et « naturellement » i
2969 s précédent, et « naturellement » incroyable. Car le fait de l’Incarnation est la négation radicale de toute espèce de rel
2970 ent, et « naturellement » incroyable. Car le fait de l’Incarnation est la négation radicale de toute espèce de religion. I
2971 , et « naturellement » incroyable. Car le fait de l’ Incarnation est la négation radicale de toute espèce de religion. Il e
2972 nt » incroyable. Car le fait de l’Incarnation est la négation radicale de toute espèce de religion. Il est le suprême scan
2973 le fait de l’Incarnation est la négation radicale de toute espèce de religion. Il est le suprême scandale, non seulement p
2974 arnation est la négation radicale de toute espèce de religion. Il est le suprême scandale, non seulement pour notre raison
2975 tion radicale de toute espèce de religion. Il est le suprême scandale, non seulement pour notre raison qui n’admet point c
2976 ison qui n’admet point cette impensable confusion de l’infini et du fini, mais surtout pour l’esprit religieux naturel. To
2977 n qui n’admet point cette impensable confusion de l’ infini et du fini, mais surtout pour l’esprit religieux naturel. Toute
2978 nfusion de l’infini et du fini, mais surtout pour l’ esprit religieux naturel. Toutes les religions connues tendent à subli
2979 s surtout pour l’esprit religieux naturel. Toutes les religions connues tendent à sublimer l’homme, et aboutissent à condam
2980 . Toutes les religions connues tendent à sublimer l’ homme, et aboutissent à condamner sa vie « finie ». Le dieu Éros exalt
2981 mme, et aboutissent à condamner sa vie « finie ». Le dieu Éros exalte et sublime nos désirs, les rassemblant dans un Désir
2982 nie ». Le dieu Éros exalte et sublime nos désirs, les rassemblant dans un Désir unique, qui aboutit à les nier. Le but fina
2983 s rassemblant dans un Désir unique, qui aboutit à les nier. Le but final de cette dialectique, c’est la non-vie, la mort du
2984 ant dans un Désir unique, qui aboutit à les nier. Le but final de cette dialectique, c’est la non-vie, la mort du corps. L
2985 ésir unique, qui aboutit à les nier. Le but final de cette dialectique, c’est la non-vie, la mort du corps. La Nuit et le
2986 es nier. Le but final de cette dialectique, c’est la non-vie, la mort du corps. La Nuit et le Jour étant incompatibles, l’
2987 but final de cette dialectique, c’est la non-vie, la mort du corps. La Nuit et le Jour étant incompatibles, l’homme créé q
2988 dialectique, c’est la non-vie, la mort du corps. La Nuit et le Jour étant incompatibles, l’homme créé qui appartient à la
2989 e, c’est la non-vie, la mort du corps. La Nuit et le Jour étant incompatibles, l’homme créé qui appartient à la Nuit, ne p
2990 du corps. La Nuit et le Jour étant incompatibles, l’ homme créé qui appartient à la Nuit, ne peut trouver de salut qu’en ce
2991 tant incompatibles, l’homme créé qui appartient à la Nuit, ne peut trouver de salut qu’en cessant d’être, en se « perdant 
2992 me créé qui appartient à la Nuit, ne peut trouver de salut qu’en cessant d’être, en se « perdant » au sein de la divinité.
2993 à la Nuit, ne peut trouver de salut qu’en cessant d’ être, en se « perdant » au sein de la divinité. Mais le christianisme,
2994 u’en cessant d’être, en se « perdant » au sein de la divinité. Mais le christianisme, par son dogme de l’incarnation du Ch
2995 e, en se « perdant » au sein de la divinité. Mais le christianisme, par son dogme de l’incarnation du Christ dans Jésus, r
2996 la divinité. Mais le christianisme, par son dogme de l’incarnation du Christ dans Jésus, renverse cette dialectique de fon
2997 divinité. Mais le christianisme, par son dogme de l’ incarnation du Christ dans Jésus, renverse cette dialectique de fond e
2998 du Christ dans Jésus, renverse cette dialectique de fond en comble. Au lieu que la mort soit le terme dernier, elle devie
2999 cette dialectique de fond en comble. Au lieu que la mort soit le terme dernier, elle devient la première condition. Ce qu
3000 tique de fond en comble. Au lieu que la mort soit le terme dernier, elle devient la première condition. Ce que l’Évangile
3001 rnier, elle devient la première condition. Ce que l’ Évangile appelle « mort à soi-même », c’est le début d’une vie nouvell
3002 que l’Évangile appelle « mort à soi-même », c’est le début d’une vie nouvelle, dès ici-bas. Ce n’est pas la fuite de l’esp
3003 ngile appelle « mort à soi-même », c’est le début d’ une vie nouvelle, dès ici-bas. Ce n’est pas la fuite de l’esprit hors
3004 but d’une vie nouvelle, dès ici-bas. Ce n’est pas la fuite de l’esprit hors du monde, mais son retour en force au sein du
3005 vie nouvelle, dès ici-bas. Ce n’est pas la fuite de l’esprit hors du monde, mais son retour en force au sein du monde ! U
3006 e nouvelle, dès ici-bas. Ce n’est pas la fuite de l’ esprit hors du monde, mais son retour en force au sein du monde ! Une
3007 nde ! Une recréation immédiate. Une réaffirmation de la vie, non pas certes de la vie ancienne, et non pas de la vie idéal
3008  ! Une recréation immédiate. Une réaffirmation de la vie, non pas certes de la vie ancienne, et non pas de la vie idéale,
3009 iate. Une réaffirmation de la vie, non pas certes de la vie ancienne, et non pas de la vie idéale, mais de la vie présente
3010 e. Une réaffirmation de la vie, non pas certes de la vie ancienne, et non pas de la vie idéale, mais de la vie présente qu
3011 ie, non pas certes de la vie ancienne, et non pas de la vie idéale, mais de la vie présente que l’Esprit ressaisit. Dieu —
3012 non pas certes de la vie ancienne, et non pas de la vie idéale, mais de la vie présente que l’Esprit ressaisit. Dieu — le
3013 a vie ancienne, et non pas de la vie idéale, mais de la vie présente que l’Esprit ressaisit. Dieu — le vrai Dieu — s’est f
3014 ie ancienne, et non pas de la vie idéale, mais de la vie présente que l’Esprit ressaisit. Dieu — le vrai Dieu — s’est fait
3015 pas de la vie idéale, mais de la vie présente que l’ Esprit ressaisit. Dieu — le vrai Dieu — s’est fait homme, et vrai homm
3016 de la vie présente que l’Esprit ressaisit. Dieu —  le vrai Dieu — s’est fait homme, et vrai homme. En la personne de Jésus-
3017 e vrai Dieu — s’est fait homme, et vrai homme. En la personne de Jésus-Christ, les ténèbres vraiment ont « reçu » la lumiè
3018 — s’est fait homme, et vrai homme. En la personne de Jésus-Christ, les ténèbres vraiment ont « reçu » la lumière. Et tout
3019 e, et vrai homme. En la personne de Jésus-Christ, les ténèbres vraiment ont « reçu » la lumière. Et tout homme né de femme
3020 Jésus-Christ, les ténèbres vraiment ont « reçu » la lumière. Et tout homme né de femme qui croit cela, renaît de l’esprit
3021 raiment ont « reçu » la lumière. Et tout homme né de femme qui croit cela, renaît de l’esprit dès maintenant : mort à soi-
3022 Et tout homme né de femme qui croit cela, renaît de l’esprit dès maintenant : mort à soi-même et mort au monde en tant qu
3023 tout homme né de femme qui croit cela, renaît de l’ esprit dès maintenant : mort à soi-même et mort au monde en tant que l
3024 nt : mort à soi-même et mort au monde en tant que le moi et le monde sont pécheurs, mais rendu à soi-même et au monde en t
3025 à soi-même et mort au monde en tant que le moi et le monde sont pécheurs, mais rendu à soi-même et au monde en tant que l’
3026 rs, mais rendu à soi-même et au monde en tant que l’ Esprit veut les sauver. Désormais, l’amour n’est plus fuite et perpétu
3027 à soi-même et au monde en tant que l’Esprit veut les sauver. Désormais, l’amour n’est plus fuite et perpétuel refus de l’a
3028 en tant que l’Esprit veut les sauver. Désormais, l’ amour n’est plus fuite et perpétuel refus de l’acte. Il commence au-de
3029 mais, l’amour n’est plus fuite et perpétuel refus de l’acte. Il commence au-delà de la mort, mais il se retourne vers la v
3030 s, l’amour n’est plus fuite et perpétuel refus de l’ acte. Il commence au-delà de la mort, mais il se retourne vers la vie.
3031 et perpétuel refus de l’acte. Il commence au-delà de la mort, mais il se retourne vers la vie. Et cette conversion de l’am
3032 perpétuel refus de l’acte. Il commence au-delà de la mort, mais il se retourne vers la vie. Et cette conversion de l’amour
3033 ence au-delà de la mort, mais il se retourne vers la vie. Et cette conversion de l’amour fait apparaître le prochain. Pour
3034 s il se retourne vers la vie. Et cette conversion de l’amour fait apparaître le prochain. Pour l’Éros, la créature n’était
3035 l se retourne vers la vie. Et cette conversion de l’ amour fait apparaître le prochain. Pour l’Éros, la créature n’était qu
3036 e. Et cette conversion de l’amour fait apparaître le prochain. Pour l’Éros, la créature n’était qu’un prétexte illusoire,
3037 sion de l’amour fait apparaître le prochain. Pour l’ Éros, la créature n’était qu’un prétexte illusoire, une occasion de s’
3038 l’amour fait apparaître le prochain. Pour l’Éros, la créature n’était qu’un prétexte illusoire, une occasion de s’enflamme
3039 re n’était qu’un prétexte illusoire, une occasion de s’enflammer ; et il fallait aussitôt s’en déprendre, puisque le but é
3040  ; et il fallait aussitôt s’en déprendre, puisque le but était de brûler toujours plus, de brûler jusqu’à en mourir ! L’êt
3041 ait aussitôt s’en déprendre, puisque le but était de brûler toujours plus, de brûler jusqu’à en mourir ! L’être particulie
3042 re, puisque le but était de brûler toujours plus, de brûler jusqu’à en mourir ! L’être particulier n’était guère qu’un déf
3043 ûler toujours plus, de brûler jusqu’à en mourir ! L’ être particulier n’était guère qu’un défaut et un obscurcissement de l
3044 n’était guère qu’un défaut et un obscurcissement de l’Être unique. Comment l’aimer vraiment, tel qu’il était ? Le salut n
3045 était guère qu’un défaut et un obscurcissement de l’ Être unique. Comment l’aimer vraiment, tel qu’il était ? Le salut n’ét
3046 t et un obscurcissement de l’Être unique. Comment l’ aimer vraiment, tel qu’il était ? Le salut n’étant qu’au-delà, l’homme
3047 ique. Comment l’aimer vraiment, tel qu’il était ? Le salut n’étant qu’au-delà, l’homme religieux se détournait des créatur
3048 t, tel qu’il était ? Le salut n’étant qu’au-delà, l’ homme religieux se détournait des créatures ignorées par son dieu. Mai
3049 ournait des créatures ignorées par son dieu. Mais le Dieu des chrétiens — et lui seul, parmi tous les dieux que l’on conna
3050 s le Dieu des chrétiens — et lui seul, parmi tous les dieux que l’on connaît — ne s’est pas détourné, au contraire ; « Il n
3051 chrétiens — et lui seul, parmi tous les dieux que l’ on connaît — ne s’est pas détourné, au contraire ; « Il nous a aimés l
3052 notre forme et nos limitations. Il a été jusqu’à les revêtir. Et revêtant la condition de l’homme pécheur et séparé, mais
3053 ations. Il a été jusqu’à les revêtir. Et revêtant la condition de l’homme pécheur et séparé, mais sans pécher et sans se d
3054 été jusqu’à les revêtir. Et revêtant la condition de l’homme pécheur et séparé, mais sans pécher et sans se diviser, l’Amo
3055 jusqu’à les revêtir. Et revêtant la condition de l’ homme pécheur et séparé, mais sans pécher et sans se diviser, l’Amour
3056 r et séparé, mais sans pécher et sans se diviser, l’ Amour de Dieu nous a ouvert une voie radicalement nouvelle : celle de
3057 aré, mais sans pécher et sans se diviser, l’Amour de Dieu nous a ouvert une voie radicalement nouvelle : celle de la sanct
3058 s a ouvert une voie radicalement nouvelle : celle de la sanctification. Le contraire de la sublimation, qui n’était que fu
3059 ouvert une voie radicalement nouvelle : celle de la sanctification. Le contraire de la sublimation, qui n’était que fuite
3060 dicalement nouvelle : celle de la sanctification. Le contraire de la sublimation, qui n’était que fuite illusoire au-delà
3061 uvelle : celle de la sanctification. Le contraire de la sublimation, qui n’était que fuite illusoire au-delà du concret de
3062 lle : celle de la sanctification. Le contraire de la sublimation, qui n’était que fuite illusoire au-delà du concret de la
3063 ui n’était que fuite illusoire au-delà du concret de la vie. Aimer devient alors une action positive, une action de transf
3064 n’était que fuite illusoire au-delà du concret de la vie. Aimer devient alors une action positive, une action de transform
3065 mer devient alors une action positive, une action de transformation. Éros cherchait le dépassement à l’infini. L’amour chr
3066 ive, une action de transformation. Éros cherchait le dépassement à l’infini. L’amour chrétien est obéissance dans le prése
3067 e transformation. Éros cherchait le dépassement à l’ infini. L’amour chrétien est obéissance dans le présent. Car aimer Die
3068 mation. Éros cherchait le dépassement à l’infini. L’ amour chrétien est obéissance dans le présent. Car aimer Dieu, c’est o
3069 à l’infini. L’amour chrétien est obéissance dans le présent. Car aimer Dieu, c’est obéir à Dieu qui nous ordonne de nous
3070 r aimer Dieu, c’est obéir à Dieu qui nous ordonne de nous aimer les uns les autres. Que signifie : Aimez vos ennemis ? C’e
3071 c’est obéir à Dieu qui nous ordonne de nous aimer les uns les autres. Que signifie : Aimez vos ennemis ? C’est l’abandon de
3072 éir à Dieu qui nous ordonne de nous aimer les uns les autres. Que signifie : Aimez vos ennemis ? C’est l’abandon de l’égoïs
3073 autres. Que signifie : Aimez vos ennemis ? C’est l’ abandon de l’égoïsme, du moi de désir et d’angoisse, c’est une mort de
3074 ue signifie : Aimez vos ennemis ? C’est l’abandon de l’égoïsme, du moi de désir et d’angoisse, c’est une mort de l’homme i
3075 signifie : Aimez vos ennemis ? C’est l’abandon de l’ égoïsme, du moi de désir et d’angoisse, c’est une mort de l’homme isol
3076 os ennemis ? C’est l’abandon de l’égoïsme, du moi de désir et d’angoisse, c’est une mort de l’homme isolé, mais c’est auss
3077 C’est l’abandon de l’égoïsme, du moi de désir et d’ angoisse, c’est une mort de l’homme isolé, mais c’est aussi la naissan
3078 me, du moi de désir et d’angoisse, c’est une mort de l’homme isolé, mais c’est aussi la naissance du prochain. À ceux qui
3079 du moi de désir et d’angoisse, c’est une mort de l’ homme isolé, mais c’est aussi la naissance du prochain. À ceux qui lui
3080 c’est une mort de l’homme isolé, mais c’est aussi la naissance du prochain. À ceux qui lui demandaient ironiquement : Qui
3081 ent : Qui est mon prochain ? Jésus répond : c’est l’ homme qui a besoin de vous. Tous les rapports humains, dès cet instant
3082 chain ? Jésus répond : c’est l’homme qui a besoin de vous. Tous les rapports humains, dès cet instant, changent de sens. L
3083 répond : c’est l’homme qui a besoin de vous. Tous les rapports humains, dès cet instant, changent de sens. Le nouveau symbo
3084 s les rapports humains, dès cet instant, changent de sens. Le nouveau symbole de l’Amour ce n’est plus la passion infinie
3085 ports humains, dès cet instant, changent de sens. Le nouveau symbole de l’Amour ce n’est plus la passion infinie de l’âme
3086 cet instant, changent de sens. Le nouveau symbole de l’Amour ce n’est plus la passion infinie de l’âme en quête de lumière
3087 instant, changent de sens. Le nouveau symbole de l’ Amour ce n’est plus la passion infinie de l’âme en quête de lumière, m
3088 sens. Le nouveau symbole de l’Amour ce n’est plus la passion infinie de l’âme en quête de lumière, mais c’est le mariage d
3089 mbole de l’Amour ce n’est plus la passion infinie de l’âme en quête de lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’Ég
3090 le de l’Amour ce n’est plus la passion infinie de l’ âme en quête de lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’Églis
3091 e n’est plus la passion infinie de l’âme en quête de lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’Église. L’amour huma
3092 infinie de l’âme en quête de lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’Église. L’amour humain lui-même s’en trouve
3093 te de lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’Église. L’amour humain lui-même s’en trouve transformé. Tandis que
3094 de lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’ Église. L’amour humain lui-même s’en trouve transformé. Tandis que les
3095 , mais c’est le mariage du Christ et de l’Église. L’ amour humain lui-même s’en trouve transformé. Tandis que les mystiques
3096 umain lui-même s’en trouve transformé. Tandis que les mystiques païennes le sublimaient jusqu’à en faire un dieu, et en mêm
3097 uve transformé. Tandis que les mystiques païennes le sublimaient jusqu’à en faire un dieu, et en même temps le vouaient à
3098 maient jusqu’à en faire un dieu, et en même temps le vouaient à la mort, le christianisme le replace dans son ordre, et là
3099 en faire un dieu, et en même temps le vouaient à la mort, le christianisme le replace dans son ordre, et là, le sanctifie
3100 un dieu, et en même temps le vouaient à la mort, le christianisme le replace dans son ordre, et là, le sanctifie par le m
3101 ême temps le vouaient à la mort, le christianisme le replace dans son ordre, et là, le sanctifie par le mariage. Un tel am
3102 e christianisme le replace dans son ordre, et là, le sanctifie par le mariage. Un tel amour, étant conçu à l’image de l’am
3103 e replace dans son ordre, et là, le sanctifie par le mariage. Un tel amour, étant conçu à l’image de l’amour du Christ pou
3104 tifie par le mariage. Un tel amour, étant conçu à l’ image de l’amour du Christ pour son Église (Éph., 5, 25), peut être vr
3105 r le mariage. Un tel amour, étant conçu à l’image de l’amour du Christ pour son Église (Éph., 5, 25), peut être vraiment r
3106 e mariage. Un tel amour, étant conçu à l’image de l’ amour du Christ pour son Église (Éph., 5, 25), peut être vraiment réci
3107 r il aime l’autre tel qu’il est — au lieu d’aimer l’ idée de l’amour ou sa mortelle et délicieuse brûlure. (« Il vaut mieux
3108 me l’autre tel qu’il est — au lieu d’aimer l’idée de l’amour ou sa mortelle et délicieuse brûlure. (« Il vaut mieux se mar
3109 l’autre tel qu’il est — au lieu d’aimer l’idée de l’ amour ou sa mortelle et délicieuse brûlure. (« Il vaut mieux se marier
3110 élicieuse brûlure. (« Il vaut mieux se marier que de brûler », écrit saint Paul aux Corinthiens.) De plus, c’est un amour
3111 thiens.) De plus, c’est un amour heureux — malgré les entraves du péché — puisqu’il connaît dès ici-bas, dans l’obéissance,
3112 es du péché — puisqu’il connaît dès ici-bas, dans l’ obéissance, la plénitude de son ordre. ⁂ Le dualisme du Jour et de la
3113 puisqu’il connaît dès ici-bas, dans l’obéissance, la plénitude de son ordre. ⁂ Le dualisme du Jour et de la Nuit, poussé à
3114 naît dès ici-bas, dans l’obéissance, la plénitude de son ordre. ⁂ Le dualisme du Jour et de la Nuit, poussé à son extrême
3115 , dans l’obéissance, la plénitude de son ordre. ⁂ Le dualisme du Jour et de la Nuit, poussé à son extrême logique, aboutis
3116 plénitude de son ordre. ⁂ Le dualisme du Jour et de la Nuit, poussé à son extrême logique, aboutissait, du point de vue d
3117 énitude de son ordre. ⁂ Le dualisme du Jour et de la Nuit, poussé à son extrême logique, aboutissait, du point de vue de l
3118 son extrême logique, aboutissait, du point de vue de la vie, au malheur absolu, qui est la mort. Le christianisme n’est un
3119 extrême logique, aboutissait, du point de vue de la vie, au malheur absolu, qui est la mort. Le christianisme n’est un ma
3120 oint de vue de la vie, au malheur absolu, qui est la mort. Le christianisme n’est un malheur mortel que pour l’homme sépar
3121 ue de la vie, au malheur absolu, qui est la mort. Le christianisme n’est un malheur mortel que pour l’homme séparé de Dieu
3122 Le christianisme n’est un malheur mortel que pour l’ homme séparé de Dieu, mais un malheur recréateur et bienheureux dès ce
3123 e n’est un malheur mortel que pour l’homme séparé de Dieu, mais un malheur recréateur et bienheureux dès cette vie pour le
3124 heur recréateur et bienheureux dès cette vie pour le croyant que « saisit le salut ». 4.Orient et Occident Est-il po
3125 eureux dès cette vie pour le croyant que « saisit le salut ». 4.Orient et Occident Est-il possible de définir l’Orie
3126 lut ». 4.Orient et Occident Est-il possible de définir l’Orient et l’Occident en dehors de la géographie ? En présen
3127 .Orient et Occident Est-il possible de définir l’ Orient et l’Occident en dehors de la géographie ? En présence d’un pro
3128 ccident Est-il possible de définir l’Orient et l’ Occident en dehors de la géographie ? En présence d’un problème aussi
3129 le de définir l’Orient et l’Occident en dehors de la géographie ? En présence d’un problème aussi complexe, et en l’absenc
3130 ? En présence d’un problème aussi complexe, et en l’ absence de toute réponse satisfaisante, c’est l’honnêteté d’un écrivai
3131 nce d’un problème aussi complexe, et en l’absence de toute réponse satisfaisante, c’est l’honnêteté d’un écrivain que de s
3132 n l’absence de toute réponse satisfaisante, c’est l’ honnêteté d’un écrivain que de se borner à déclarer son système person
3133 de toute réponse satisfaisante, c’est l’honnêteté d’ un écrivain que de se borner à déclarer son système personnel de référ
3134 atisfaisante, c’est l’honnêteté d’un écrivain que de se borner à déclarer son système personnel de références. Ce que j’ap
3135 que de se borner à déclarer son système personnel de références. Ce que j’appelle Orient, dans cet ouvrage, c’est une tend
3136 elle Orient, dans cet ouvrage, c’est une tendance de l’esprit humain qui a trouvé du côté de l’Asie ses plus hautes et pur
3137 e Orient, dans cet ouvrage, c’est une tendance de l’ esprit humain qui a trouvé du côté de l’Asie ses plus hautes et pures
3138 ndance de l’esprit humain qui a trouvé du côté de l’ Asie ses plus hautes et pures expressions. J’entends parler d’une form
3139 lus hautes et pures expressions. J’entends parler d’ une forme de mystique à la fois dualiste dans sa vision du monde, et m
3140 t pures expressions. J’entends parler d’une forme de mystique à la fois dualiste dans sa vision du monde, et moniste dans
3141 et moniste dans son accomplissement. À quoi tend l’ ascèse « orientale » ? À la négation du divers, à l’absorption de tous
3142 lissement. À quoi tend l’ascèse « orientale » ? À la négation du divers, à l’absorption de tous en Un, à la fusion totale
3143 ascèse « orientale » ? À la négation du divers, à l’ absorption de tous en Un, à la fusion totale avec le dieu, ou s’il n’y
3144 ntale » ? À la négation du divers, à l’absorption de tous en Un, à la fusion totale avec le dieu, ou s’il n’y a pas de die
3145 gation du divers, à l’absorption de tous en Un, à la fusion totale avec le dieu, ou s’il n’y a pas de dieu, comme dans le
3146 absorption de tous en Un, à la fusion totale avec le dieu, ou s’il n’y a pas de dieu, comme dans le bouddhisme, avec l’Êtr
3147 la fusion totale avec le dieu, ou s’il n’y a pas de dieu, comme dans le bouddhisme, avec l’Être-Un universel. Tout cela s
3148 ec le dieu, ou s’il n’y a pas de dieu, comme dans le bouddhisme, avec l’Être-Un universel. Tout cela suppose une Sagesse,
3149 n’y a pas de dieu, comme dans le bouddhisme, avec l’ Être-Un universel. Tout cela suppose une Sagesse, une technique de l’i
3150 sel. Tout cela suppose une Sagesse, une technique de l’illumination progressive — les yogas par exemple — une montée de l’
3151 . Tout cela suppose une Sagesse, une technique de l’ illumination progressive — les yogas par exemple — une montée de l’ind
3152 se, une technique de l’illumination progressive —  les yogas par exemple — une montée de l’individu vers l’Unité, où il se p
3153 progressive — les yogas par exemple — une montée de l’individu vers l’Unité, où il se perd. Et j’appellerai « occidentale
3154 ogressive — les yogas par exemple — une montée de l’ individu vers l’Unité, où il se perd. Et j’appellerai « occidentale »
3155 yogas par exemple — une montée de l’individu vers l’ Unité, où il se perd. Et j’appellerai « occidentale » une conception r
3156 qu’en Occident : celle qui pose qu’entre Dieu et l’ homme, il existe un abîme essentiel, ou comme le dira Kierkegaard « un
3157 t l’homme, il existe un abîme essentiel, ou comme le dira Kierkegaard « une différence qualitative infinie ». Donc point d
3158  une différence qualitative infinie ». Donc point de fusion possible, ni d’union substantielle. Mais seulement une communi
3159 tive infinie ». Donc point de fusion possible, ni d’ union substantielle. Mais seulement une communion, dont le modèle est
3160 substantielle. Mais seulement une communion, dont le modèle est dans le mariage de l’Église et de son Seigneur. Cela suppo
3161 seulement une communion, dont le modèle est dans le mariage de l’Église et de son Seigneur. Cela suppose une illumination
3162 une communion, dont le modèle est dans le mariage de l’Église et de son Seigneur. Cela suppose une illumination subite, ou
3163 communion, dont le modèle est dans le mariage de l’ Église et de son Seigneur. Cela suppose une illumination subite, ou co
3164 dont le modèle est dans le mariage de l’Église et de son Seigneur. Cela suppose une illumination subite, ou conversion, un
3165 illumination subite, ou conversion, une descente de la Grâce venant de Dieu à l’homme. Ces deux extrêmes ainsi marqués, l
3166 lumination subite, ou conversion, une descente de la Grâce venant de Dieu à l’homme. Ces deux extrêmes ainsi marqués, l’on
3167 e, ou conversion, une descente de la Grâce venant de Dieu à l’homme. Ces deux extrêmes ainsi marqués, l’on n’aura pas de p
3168 ersion, une descente de la Grâce venant de Dieu à l’ homme. Ces deux extrêmes ainsi marqués, l’on n’aura pas de peine à dém
3169 Dieu à l’homme. Ces deux extrêmes ainsi marqués, l’ on n’aura pas de peine à démontrer qu’il existe en Orient de nombreuse
3170 Ces deux extrêmes ainsi marqués, l’on n’aura pas de peine à démontrer qu’il existe en Orient de nombreuses tendances occi
3171 a pas de peine à démontrer qu’il existe en Orient de nombreuses tendances occidentales ; et l’inverse. (Mais je ne fais pa
3172 Orient de nombreuses tendances occidentales ; et l’ inverse. (Mais je ne fais pas ici une histoire des religions.) ⁂ Maint
3173 gions.) ⁂ Maintenant, rappelons-nous qu’Éros veut l’ union, c’est-à-dire la fusion essentielle de l’individu dans le dieu.
3174 rappelons-nous qu’Éros veut l’union, c’est-à-dire la fusion essentielle de l’individu dans le dieu. L’individu distinct — 
3175 veut l’union, c’est-à-dire la fusion essentielle de l’individu dans le dieu. L’individu distinct — cette erreur douloureu
3176 ut l’union, c’est-à-dire la fusion essentielle de l’ individu dans le dieu. L’individu distinct — cette erreur douloureuse
3177 t-à-dire la fusion essentielle de l’individu dans le dieu. L’individu distinct — cette erreur douloureuse — doit s’élever
3178 la fusion essentielle de l’individu dans le dieu. L’ individu distinct — cette erreur douloureuse — doit s’élever jusqu’à s
3179 ouloureuse — doit s’élever jusqu’à se perdre dans la divine perfection. Que l’homme ne s’attache pas aux créatures, puisqu
3180 jusqu’à se perdre dans la divine perfection. Que l’ homme ne s’attache pas aux créatures, puisqu’elles n’ont aucune excell
3181 ticulières, elles ne représentent que des défauts de l’Être. Nous n’avons donc point de prochain. Et l’exaltation de l’Amo
3182 ulières, elles ne représentent que des défauts de l’ Être. Nous n’avons donc point de prochain. Et l’exaltation de l’Amour
3183 ue des défauts de l’Être. Nous n’avons donc point de prochain. Et l’exaltation de l’Amour sera en même temps son ascèse, l
3184 e l’Être. Nous n’avons donc point de prochain. Et l’ exaltation de l’Amour sera en même temps son ascèse, la voie qui mène
3185 s n’avons donc point de prochain. Et l’exaltation de l’Amour sera en même temps son ascèse, la voie qui mène au-delà de la
3186 ’avons donc point de prochain. Et l’exaltation de l’ Amour sera en même temps son ascèse, la voie qui mène au-delà de la vi
3187 ltation de l’Amour sera en même temps son ascèse, la voie qui mène au-delà de la vie. Agapè au contraire ne cherche pas l
3188 n même temps son ascèse, la voie qui mène au-delà de la vie. Agapè au contraire ne cherche pas l’union qui s’opérerait au
3189 ême temps son ascèse, la voie qui mène au-delà de la vie. Agapè au contraire ne cherche pas l’union qui s’opérerait au-de
3190 elà de la vie. Agapè au contraire ne cherche pas l’ union qui s’opérerait au-delà de la vie. « Dieu est au ciel, et toi tu
3191 re ne cherche pas l’union qui s’opérerait au-delà de la vie. « Dieu est au ciel, et toi tu es sur la terre. » Et ton sort
3192 ne cherche pas l’union qui s’opérerait au-delà de la vie. « Dieu est au ciel, et toi tu es sur la terre. » Et ton sort se
3193 à de la vie. « Dieu est au ciel, et toi tu es sur la terre. » Et ton sort se joue ici-bas. Le péché n’est pas d’être né, m
3194 u es sur la terre. » Et ton sort se joue ici-bas. Le péché n’est pas d’être né, mais d’avoir perdu Dieu en devenant autono
3195 » Et ton sort se joue ici-bas. Le péché n’est pas d’ être né, mais d’avoir perdu Dieu en devenant autonome. Or, nous ne tro
3196 joue ici-bas. Le péché n’est pas d’être né, mais d’ avoir perdu Dieu en devenant autonome. Or, nous ne trouverons pas Dieu
3197 e trouverons pas Dieu par une élévation indéfinie de notre désir. Nous aurons beau sublimer notre Éros, il ne sera jamais
3198 re Éros, il ne sera jamais que nous-mêmes ! Point d’ illusions ni d’optimisme humain, dans le christianisme orthodoxe. Mais
3199 sera jamais que nous-mêmes ! Point d’illusions ni d’ optimisme humain, dans le christianisme orthodoxe. Mais alors, c’est l
3200 s ! Point d’illusions ni d’optimisme humain, dans le christianisme orthodoxe. Mais alors, c’est le désespoir ? Ce serait l
3201 ans le christianisme orthodoxe. Mais alors, c’est le désespoir ? Ce serait le désespoir, s’il n’y avait pas la Bonne Nouve
3202 odoxe. Mais alors, c’est le désespoir ? Ce serait le désespoir, s’il n’y avait pas la Bonne Nouvelle ; et cette nouvelle,
3203 poir ? Ce serait le désespoir, s’il n’y avait pas la Bonne Nouvelle ; et cette nouvelle, c’est que Dieu nous cherche. Et i
3204 béissant. Dieu nous cherche et nous a trouvés par l’ amour de son Fils abaissé jusqu’à nous. L’Incarnation est le signe his
3205 . Dieu nous cherche et nous a trouvés par l’amour de son Fils abaissé jusqu’à nous. L’Incarnation est le signe historique
3206 vés par l’amour de son Fils abaissé jusqu’à nous. L’ Incarnation est le signe historique d’une création renouvelée, où le c
3207 son Fils abaissé jusqu’à nous. L’Incarnation est le signe historique d’une création renouvelée, où le croyant se trouve r
3208 squ’à nous. L’Incarnation est le signe historique d’ une création renouvelée, où le croyant se trouve réintégré par l’acte
3209 le signe historique d’une création renouvelée, où le croyant se trouve réintégré par l’acte même de sa foi. Désormais, par
3210 renouvelée, où le croyant se trouve réintégré par l’ acte même de sa foi. Désormais, pardonné et sanctifié, c’est-à-dire ré
3211 où le croyant se trouve réintégré par l’acte même de sa foi. Désormais, pardonné et sanctifié, c’est-à-dire réconcilié, l’
3212 , pardonné et sanctifié, c’est-à-dire réconcilié, l’ homme reste un homme (n’est pas divinisé) mais un homme qui ne vit plu
3213 homme qui ne vit plus pour lui seul. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et ton prochain comme toi-même. » C’est ainsi dans
3214 t ton prochain comme toi-même. » C’est ainsi dans l’ amour du prochain que le chrétien se réalise et s’aime lui-même en vér
3215 -même. » C’est ainsi dans l’amour du prochain que le chrétien se réalise et s’aime lui-même en vérité. Pour l’Agapè, point
3216 ien se réalise et s’aime lui-même en vérité. Pour l’ Agapè, point de fusion ni d’exaltée dissolution du moi en Dieu. L’Amou
3217 et s’aime lui-même en vérité. Pour l’Agapè, point de fusion ni d’exaltée dissolution du moi en Dieu. L’Amour divin est l’o
3218 -même en vérité. Pour l’Agapè, point de fusion ni d’ exaltée dissolution du moi en Dieu. L’Amour divin est l’origine d’une
3219 e fusion ni d’exaltée dissolution du moi en Dieu. L’ Amour divin est l’origine d’une vie nouvelle, dont l’acte créateur s’a
3220 tée dissolution du moi en Dieu. L’Amour divin est l’ origine d’une vie nouvelle, dont l’acte créateur s’appelle la communio
3221 ution du moi en Dieu. L’Amour divin est l’origine d’ une vie nouvelle, dont l’acte créateur s’appelle la communion. Et pour
3222 mour divin est l’origine d’une vie nouvelle, dont l’ acte créateur s’appelle la communion. Et pour qu’il y ait une communio
3223 ’une vie nouvelle, dont l’acte créateur s’appelle la communion. Et pour qu’il y ait une communion réelle, il faut bien qu’
3224 présents l’un à l’autre : donc l’un pour l’autre le prochain. Si l’Agapè reconnaît seule le prochain, et l’aime non plus
3225 l’autre : donc l’un pour l’autre le prochain. Si l’ Agapè reconnaît seule le prochain, et l’aime non plus comme un prétext
3226 r l’autre le prochain. Si l’Agapè reconnaît seule le prochain, et l’aime non plus comme un prétexte à s’exalter, mais tel
3227 chain. Si l’Agapè reconnaît seule le prochain, et l’ aime non plus comme un prétexte à s’exalter, mais tel qu’il est dans l
3228 un prétexte à s’exalter, mais tel qu’il est dans la réalité de sa détresse et de son espérance ; et si l’Éros n’a pas de
3229 e à s’exalter, mais tel qu’il est dans la réalité de sa détresse et de son espérance ; et si l’Éros n’a pas de prochain — 
3230 s tel qu’il est dans la réalité de sa détresse et de son espérance ; et si l’Éros n’a pas de prochain — n’est-on pas en dr
3231 éalité de sa détresse et de son espérance ; et si l’ Éros n’a pas de prochain — n’est-on pas en droit de conclure que cette
3232 tresse et de son espérance ; et si l’Éros n’a pas de prochain — n’est-on pas en droit de conclure que cette forme d’amour
3233 ’Éros n’a pas de prochain — n’est-on pas en droit de conclure que cette forme d’amour nommée passion doit normalement se d
3234 n’est-on pas en droit de conclure que cette forme d’ amour nommée passion doit normalement se développer au sein des peuple
3235 es peuples qui adorent Éros ? Et qu’au contraire, les peuples chrétiens — historiquement les peuples d’Occident — ne devrai
3236 contraire, les peuples chrétiens — historiquement les peuples d’Occident — ne devraient pas connaître la passion, ou tout a
3237 es peuples chrétiens — historiquement les peuples d’ Occident — ne devraient pas connaître la passion, ou tout au moins la
3238 s peuples d’Occident — ne devraient pas connaître la passion, ou tout au moins la traiter d’incroyance ? Or l’Histoire nou
3239 raient pas connaître la passion, ou tout au moins la traiter d’incroyance ? Or l’Histoire nous oblige à le constater : c’e
3240 connaître la passion, ou tout au moins la traiter d’ incroyance ? Or l’Histoire nous oblige à le constater : c’est l’invers
3241 on, ou tout au moins la traiter d’incroyance ? Or l’ Histoire nous oblige à le constater : c’est l’inverse qui s’est réalis
3242 raiter d’incroyance ? Or l’Histoire nous oblige à le constater : c’est l’inverse qui s’est réalisé. Nous voyons qu’en Orie
3243 Or l’Histoire nous oblige à le constater : c’est l’ inverse qui s’est réalisé. Nous voyons qu’en Orient (Appendice 4), et
3244 . Nous voyons qu’en Orient (Appendice 4), et dans la Grèce contemporaine de Platon, l’amour humain est très généralement c
3245 ent (Appendice 4), et dans la Grèce contemporaine de Platon, l’amour humain est très généralement conçu comme le plaisir,
3246 ice 4), et dans la Grèce contemporaine de Platon, l’ amour humain est très généralement conçu comme le plaisir, la simple v
3247 l’amour humain est très généralement conçu comme le plaisir, la simple volupté physique. Et la passion — au sens tragique
3248 ain est très généralement conçu comme le plaisir, la simple volupté physique. Et la passion — au sens tragique et douloure
3249 comme le plaisir, la simple volupté physique. Et la passion — au sens tragique et douloureux — non seulement y est rare,
3250 t rare, mais encore et surtout y est méprisée par la morale courante comme une maladie frénétique. « Aucuns pensent que c’
3251 ous voyons qu’en Occident, au xiie siècle, c’est le mariage qui est en butte au mépris, tandis que la passion est glorifi
3252 le mariage qui est en butte au mépris, tandis que la passion est glorifiée dans la mesure même où elle est déraisonnable,
3253 mépris, tandis que la passion est glorifiée dans la mesure même où elle est déraisonnable, où elle fait souffrir, où elle
3254 où elle exerce ses ravages aux dépens du monde et de soi. L’identification des éléments religieux dont nous avions décelé
3255 exerce ses ravages aux dépens du monde et de soi. L’ identification des éléments religieux dont nous avions décelé la prése
3256 on des éléments religieux dont nous avions décelé la présence dans le mythe nous amène donc à constater une contradiction
3257 eligieux dont nous avions décelé la présence dans le mythe nous amène donc à constater une contradiction flagrante entre l
3258 onc à constater une contradiction flagrante entre les doctrines et les mœurs. Serait-ce alors dans le fait même de cette co
3259 ne contradiction flagrante entre les doctrines et les mœurs. Serait-ce alors dans le fait même de cette contradiction flagr
3260 les doctrines et les mœurs. Serait-ce alors dans le fait même de cette contradiction flagrante que résiderait l’explicati
3261 s et les mœurs. Serait-ce alors dans le fait même de cette contradiction flagrante que résiderait l’explication du mythe ?
3262 e de cette contradiction flagrante que résiderait l’ explication du mythe ? 5.Contrecoup du christianisme dans les mœurs
3263 du mythe ? 5.Contrecoup du christianisme dans les mœurs occidentales Pour introduire plus de clarté dans ce dédale d
3264 ns les mœurs occidentales Pour introduire plus de clarté dans ce dédale dialectique, je proposerai le schéma suivant :
3265 clarté dans ce dédale dialectique, je proposerai le schéma suivant : doctrine application théorique réalisation
3266 rare et méprisée. Christianisme Communion (pas d’ union essentielle). Amour du prochain. (Mariage heureux.) Conflits dou
3267 eureux.) Conflits douloureux, passion exaltée. Le principe d’explication de ce tableau est assez simple. Le platonisme,
3268 flits douloureux, passion exaltée. Le principe d’ explication de ce tableau est assez simple. Le platonisme, au temps de
3269 ux, passion exaltée. Le principe d’explication de ce tableau est assez simple. Le platonisme, au temps de Platon et dur
3270 ipe d’explication de ce tableau est assez simple. Le platonisme, au temps de Platon et durant les siècles suivants, ne fut
3271 mple. Le platonisme, au temps de Platon et durant les siècles suivants, ne fut jamais une doctrine populaire, mais une sage
3272 e ésotérique. Il en alla de même, plus tard, pour les mystères manichéens, et en partie pour ceux des Celtes. Sur quoi le c
3273 éens, et en partie pour ceux des Celtes. Sur quoi le christianisme triompha. La primitive Église fut une communauté de fai
3274 x des Celtes. Sur quoi le christianisme triompha. La primitive Église fut une communauté de faibles et de méprisés. Mais à
3275 triompha. La primitive Église fut une communauté de faibles et de méprisés. Mais à partir de Constantin, puis des empereu
3276 primitive Église fut une communauté de faibles et de méprisés. Mais à partir de Constantin, puis des empereurs carolingien
3277 s empereurs carolingiens, ses doctrines devinrent l’ apanage des princes et des classes dominantes, qui les imposèrent par
3278 panage des princes et des classes dominantes, qui les imposèrent par la force à tous les peuples d’Occident. Dès lors, les
3279 et des classes dominantes, qui les imposèrent par la force à tous les peuples d’Occident. Dès lors, les vieilles croyances
3280 ominantes, qui les imposèrent par la force à tous les peuples d’Occident. Dès lors, les vieilles croyances païennes refoulé
3281 ui les imposèrent par la force à tous les peuples d’ Occident. Dès lors, les vieilles croyances païennes refoulées devinren
3282 la force à tous les peuples d’Occident. Dès lors, les vieilles croyances païennes refoulées devinrent le refuge et l’espéra
3283 s vieilles croyances païennes refoulées devinrent le refuge et l’espérance des tendances naturelles, non converties, et br
3284 oyances païennes refoulées devinrent le refuge et l’ espérance des tendances naturelles, non converties, et brimées par la
3285 dances naturelles, non converties, et brimées par la loi nouvelle. Le mariage, par exemple, n’avait pour les Anciens qu’un
3286 , non converties, et brimées par la loi nouvelle. Le mariage, par exemple, n’avait pour les Anciens qu’une signification u
3287 i nouvelle. Le mariage, par exemple, n’avait pour les Anciens qu’une signification utilitaire, et limitée. Les coutumes per
3288 iens qu’une signification utilitaire, et limitée. Les coutumes permettaient le concubinat19. Tandis que le mariage chrétien
3289 utilitaire, et limitée. Les coutumes permettaient le concubinat19. Tandis que le mariage chrétien, en devenant un sacremen
3290 coutumes permettaient le concubinat19. Tandis que le mariage chrétien, en devenant un sacrement, imposait une fidélité ins
3291 sacrement, imposait une fidélité insupportable à l’ homme naturel. Supposons le cas du converti par force. Engagé malgré l
3292 délité insupportable à l’homme naturel. Supposons le cas du converti par force. Engagé malgré lui dans un cadre chrétien,
3293 ui dans un cadre chrétien, mais privé des secours d’ une foi réelle, un tel homme, fatalement, devait sentir en lui s’exalt
3294 homme, fatalement, devait sentir en lui s’exalter la révolte du sang barbare. Il était prêt à accueillir, sous le couvert
3295 du sang barbare. Il était prêt à accueillir, sous le couvert de formes catholiques, toutes les reviviscences des mystiques
3296 bare. Il était prêt à accueillir, sous le couvert de formes catholiques, toutes les reviviscences des mystiques païennes c
3297 ir, sous le couvert de formes catholiques, toutes les reviviscences des mystiques païennes capables de le « libérer ». C’es
3298 les reviviscences des mystiques païennes capables de le « libérer ». C’est ainsi que les doctrines secrètes, dont nous avo
3299 reviviscences des mystiques païennes capables de le « libérer ». C’est ainsi que les doctrines secrètes, dont nous avons
3300 ennes capables de le « libérer ». C’est ainsi que les doctrines secrètes, dont nous avons rappelé la parenté, ne devinrent
3301 e les doctrines secrètes, dont nous avons rappelé la parenté, ne devinrent largement vivantes en Occident que dans les siè
3302 devinrent largement vivantes en Occident que dans les siècles où elles se virent condamnées par le christianisme officiel.
3303 ans les siècles où elles se virent condamnées par le christianisme officiel. Et c’est ainsi que l’amour-passion, forme ter
3304 par le christianisme officiel. Et c’est ainsi que l’ amour-passion, forme terrestre du culte de l’Éros, envahit la psyché d
3305 nsi que l’amour-passion, forme terrestre du culte de l’Éros, envahit la psyché des élites mal converties et souffrant du m
3306 que l’amour-passion, forme terrestre du culte de l’ Éros, envahit la psyché des élites mal converties et souffrant du mari
3307 sion, forme terrestre du culte de l’Éros, envahit la psyché des élites mal converties et souffrant du mariage. Mais cette
3308 ette ferveur renouvelée pour un dieu condamné par l’ Église ne pouvait s’avouer au grand jour. Elle revêtit des formes ésot
3309 rmes ésotériques, se déguisa en hérésies secrètes d’ apparences plus ou moins orthodoxes. Ces hérésies se propagèrent très
3310 . Ces hérésies se propagèrent très rapidement dès le début du xiie siècle. Elles s’insinuèrent d’une part dans le clergé,
3311 xiie siècle. Elles s’insinuèrent d’une part dans le clergé, où nous les retrouverons un peu plus tard mêlées de la manièr
3312 s’insinuèrent d’une part dans le clergé, où nous les retrouverons un peu plus tard mêlées de la manière la plus complexe à
3313 où nous les retrouverons un peu plus tard mêlées de la manière la plus complexe à la grande renaissance mystique. D’autre
3314 nous les retrouverons un peu plus tard mêlées de la manière la plus complexe à la grande renaissance mystique. D’autre pa
3315 etrouverons un peu plus tard mêlées de la manière la plus complexe à la grande renaissance mystique. D’autre part, elles t
3316 plus tard mêlées de la manière la plus complexe à la grande renaissance mystique. D’autre part, elles trouvaient des compl
3317 elles trouvaient des complaisances profondes dans la mentalité du siècle. Elles pénétrèrent bientôt la société féodale. Ce
3318 la mentalité du siècle. Elles pénétrèrent bientôt la société féodale. Celle-ci ne connaissait pas toujours l’origine et la
3319 été féodale. Celle-ci ne connaissait pas toujours l’ origine et la portée mystique de valeurs qu’elle prenait pour une mode
3320 Celle-ci ne connaissait pas toujours l’origine et la portée mystique de valeurs qu’elle prenait pour une mode et qu’elle a
3321 sait pas toujours l’origine et la portée mystique de valeurs qu’elle prenait pour une mode et qu’elle accommodait à ses pl
3322 laisirs. Elle ne devait pas tarder à matérialiser les préceptes d’une religion qui pourtant s’opposait au christianisme par
3323 ne devait pas tarder à matérialiser les préceptes d’ une religion qui pourtant s’opposait au christianisme par son refus de
3324 ourtant s’opposait au christianisme par son refus de l’Incarnation, précisément ! Je ne donnerai pour l’instant qu’un seul
3325 tant s’opposait au christianisme par son refus de l’ Incarnation, précisément ! Je ne donnerai pour l’instant qu’un seul ex
3326 l’Incarnation, précisément ! Je ne donnerai pour l’ instant qu’un seul exemple de ce processus si typiquement occidental,
3327 Je ne donnerai pour l’instant qu’un seul exemple de ce processus si typiquement occidental, et qui consiste à garder le s
3328 typiquement occidental, et qui consiste à garder le signe matériel d’une religion dont on trahit l’esprit. Platon liait l
3329 ental, et qui consiste à garder le signe matériel d’ une religion dont on trahit l’esprit. Platon liait l’Amour à la Beauté
3330 r le signe matériel d’une religion dont on trahit l’ esprit. Platon liait l’Amour à la Beauté. Mais la Beauté qu’il entenda
3331 ne religion dont on trahit l’esprit. Platon liait l’ Amour à la Beauté. Mais la Beauté qu’il entendait, c’était d’abord l’e
3332 n dont on trahit l’esprit. Platon liait l’Amour à la Beauté. Mais la Beauté qu’il entendait, c’était d’abord l’essence int
3333 l’esprit. Platon liait l’Amour à la Beauté. Mais la Beauté qu’il entendait, c’était d’abord l’essence intellectuelle de l
3334 . Mais la Beauté qu’il entendait, c’était d’abord l’ essence intellectuelle de la perfection incréée : l’idée même de toute
3335 tendait, c’était d’abord l’essence intellectuelle de la perfection incréée : l’idée même de toute excellence. Qu’est deven
3336 dait, c’était d’abord l’essence intellectuelle de la perfection incréée : l’idée même de toute excellence. Qu’est devenue
3337 essence intellectuelle de la perfection incréée : l’ idée même de toute excellence. Qu’est devenue cette doctrine parmi nou
3338 llectuelle de la perfection incréée : l’idée même de toute excellence. Qu’est devenue cette doctrine parmi nous ? « Person
3339 ne saurait dire jusqu’à quelles couches profondes de l’humanité d’Occident ont pénétré les conceptions platoniciennes. L’h
3340 saurait dire jusqu’à quelles couches profondes de l’ humanité d’Occident ont pénétré les conceptions platoniciennes. L’homm
3341 e jusqu’à quelles couches profondes de l’humanité d’ Occident ont pénétré les conceptions platoniciennes. L’homme le plus s
3342 es profondes de l’humanité d’Occident ont pénétré les conceptions platoniciennes. L’homme le plus simple use couramment d’e
3343 ident ont pénétré les conceptions platoniciennes. L’ homme le plus simple use couramment d’expressions et de notions qui re
3344 t pénétré les conceptions platoniciennes. L’homme le plus simple use couramment d’expressions et de notions qui remontent
3345 oniciennes. L’homme le plus simple use couramment d’ expressions et de notions qui remontent à Platon. »20 Mais il en abuse
3346 me le plus simple use couramment d’expressions et de notions qui remontent à Platon. »20 Mais il en abuse dans le sens où
3347 qui remontent à Platon. »20 Mais il en abuse dans le sens où l’incline sa nature d’Occidental. C’est ainsi que le platonis
3348 nt à Platon. »20 Mais il en abuse dans le sens où l’ incline sa nature d’Occidental. C’est ainsi que le platonisme vulgaire
3349 s il en abuse dans le sens où l’incline sa nature d’ Occidental. C’est ainsi que le platonisme vulgaire nous a conduits à u
3350 l’incline sa nature d’Occidental. C’est ainsi que le platonisme vulgaire nous a conduits à une terrible confusion : à cett
3351 duits à une terrible confusion : à cette idée que l’ amour dépend avant tout de la beauté physique — alors qu’en fait cette
3352 sion : à cette idée que l’amour dépend avant tout de la beauté physique — alors qu’en fait cette beauté même n’est que l’a
3353 n : à cette idée que l’amour dépend avant tout de la beauté physique — alors qu’en fait cette beauté même n’est que l’attr
3354 ue — alors qu’en fait cette beauté même n’est que l’ attribut conféré par l’amant à l’objet de son choix d’amour. L’expérie
3355 ette beauté même n’est que l’attribut conféré par l’ amant à l’objet de son choix d’amour. L’expérience quotidienne montre
3356 é même n’est que l’attribut conféré par l’amant à l’ objet de son choix d’amour. L’expérience quotidienne montre bien que «
3357 ’est que l’attribut conféré par l’amant à l’objet de son choix d’amour. L’expérience quotidienne montre bien que « l’amour
3358 tribut conféré par l’amant à l’objet de son choix d’ amour. L’expérience quotidienne montre bien que « l’amour embellit son
3359 nféré par l’amant à l’objet de son choix d’amour. L’ expérience quotidienne montre bien que « l’amour embellit son objet »,
3360 amour. L’expérience quotidienne montre bien que «  l’ amour embellit son objet », et que la beauté « officielle » n’est pas
3361 e bien que « l’amour embellit son objet », et que la beauté « officielle » n’est pas un gage d’être aimé. Mais le platonis
3362 et que la beauté « officielle » n’est pas un gage d’ être aimé. Mais le platonisme dégénéré, qui nous obsède, nous rend ave
3363  officielle » n’est pas un gage d’être aimé. Mais le platonisme dégénéré, qui nous obsède, nous rend aveugles à la réalité
3364 e dégénéré, qui nous obsède, nous rend aveugles à la réalité de l’objet tel qu’il est dans sa vérité — ou bien nous la ren
3365 qui nous obsède, nous rend aveugles à la réalité de l’objet tel qu’il est dans sa vérité — ou bien nous la rend peu aimab
3366 i nous obsède, nous rend aveugles à la réalité de l’ objet tel qu’il est dans sa vérité — ou bien nous la rend peu aimable.
3367 objet tel qu’il est dans sa vérité — ou bien nous la rend peu aimable. Et il nous jette à la poursuite de chimères qui n’e
3368 bien nous la rend peu aimable. Et il nous jette à la poursuite de chimères qui n’existent qu’en nous. Mais encore, d’où vi
3369 rend peu aimable. Et il nous jette à la poursuite de chimères qui n’existent qu’en nous. Mais encore, d’où vient ce succès
3370 chimères qui n’existent qu’en nous. Mais encore, d’ où vient ce succès et cette permanence invincible de l’erreur héritée
3371 où vient ce succès et cette permanence invincible de l’erreur héritée d’un Platon mal compris ? C’est qu’elle trouve dans
3372 vient ce succès et cette permanence invincible de l’ erreur héritée d’un Platon mal compris ? C’est qu’elle trouve dans le
3373 t cette permanence invincible de l’erreur héritée d’ un Platon mal compris ? C’est qu’elle trouve dans le cœur de tout homm
3374 un Platon mal compris ? C’est qu’elle trouve dans le cœur de tout homme — et spécialement de tout Occidental de très obscu
3375 n mal compris ? C’est qu’elle trouve dans le cœur de tout homme — et spécialement de tout Occidental de très obscures comp
3376 ouve dans le cœur de tout homme — et spécialement de tout Occidental de très obscures complicités. Souvenons-nous du culte
3377 e tout homme — et spécialement de tout Occidental de très obscures complicités. Souvenons-nous du culte druidique pour la
3378 mplicités. Souvenons-nous du culte druidique pour la Femme, être prophétique, « éternel féminin », « but de l’homme ». Les
3379 mme, être prophétique, « éternel féminin », « but de l’homme ». Les Celtes, déjà, tendaient donc à matérialiser l’élan div
3380 , être prophétique, « éternel féminin », « but de l’ homme ». Les Celtes, déjà, tendaient donc à matérialiser l’élan divin,
3381 hétique, « éternel féminin », « but de l’homme ». Les Celtes, déjà, tendaient donc à matérialiser l’élan divin, à lui donne
3382 . Les Celtes, déjà, tendaient donc à matérialiser l’ élan divin, à lui donner un support corporel. Mais il y a plus, nous l
3383 onner un support corporel. Mais il y a plus, nous le savons depuis Freud : le « type de femme » que chaque homme porte dan
3384 . Mais il y a plus, nous le savons depuis Freud : le « type de femme » que chaque homme porte dans son cœur et qu’il assim
3385 y a plus, nous le savons depuis Freud : le « type de femme » que chaque homme porte dans son cœur et qu’il assimile d’inst
3386 haque homme porte dans son cœur et qu’il assimile d’ instinct à la définition de la beauté, n’est-ce pas le souvenir de la
3387 orte dans son cœur et qu’il assimile d’instinct à la définition de la beauté, n’est-ce pas le souvenir de la mère « fixé »
3388 cœur et qu’il assimile d’instinct à la définition de la beauté, n’est-ce pas le souvenir de la mère « fixé » dans sa mémoi
3389 r et qu’il assimile d’instinct à la définition de la beauté, n’est-ce pas le souvenir de la mère « fixé » dans sa mémoire
3390 stinct à la définition de la beauté, n’est-ce pas le souvenir de la mère « fixé » dans sa mémoire secrète ? ⁂ Si telles so
3391 définition de la beauté, n’est-ce pas le souvenir de la mère « fixé » dans sa mémoire secrète ? ⁂ Si telles sont bien les
3392 inition de la beauté, n’est-ce pas le souvenir de la mère « fixé » dans sa mémoire secrète ? ⁂ Si telles sont bien les cau
3393 » dans sa mémoire secrète ? ⁂ Si telles sont bien les causes de la curieuse contradiction qui apparaît au xiie siècle entr
3394 émoire secrète ? ⁂ Si telles sont bien les causes de la curieuse contradiction qui apparaît au xiie siècle entre les doct
3395 ire secrète ? ⁂ Si telles sont bien les causes de la curieuse contradiction qui apparaît au xiie siècle entre les doctrin
3396 contradiction qui apparaît au xiie siècle entre les doctrines et les mœurs, une première conclusion peut être formulée dè
3397 i apparaît au xiie siècle entre les doctrines et les mœurs, une première conclusion peut être formulée dès à présent : L’a
3398 ère conclusion peut être formulée dès à présent : L’ amour-passion est apparu en Occident comme l’un des contrecoups du chr
3399 des contrecoups du christianisme (et spécialement de sa doctrine du mariage) dans les âmes où vivait encore un paganisme n
3400 (et spécialement de sa doctrine du mariage) dans les âmes où vivait encore un paganisme naturel ou hérité. Mais tout cela
3401 que et contestable si nous n’étions pas en mesure de retracer les voies et moyens historiques de cette renaissance de l’Ér
3402 stable si nous n’étions pas en mesure de retracer les voies et moyens historiques de cette renaissance de l’Éros. Or nous a
3403 esure de retracer les voies et moyens historiques de cette renaissance de l’Éros. Or nous avons déjà fixé sa date : vers l
3404 voies et moyens historiques de cette renaissance de l’Éros. Or nous avons déjà fixé sa date : vers le début du xiie sièc
3405 ies et moyens historiques de cette renaissance de l’ Éros. Or nous avons déjà fixé sa date : vers le début du xiie siècle.
3406 de l’Éros. Or nous avons déjà fixé sa date : vers le début du xiie siècle. (Date de naissance de l’amour-passion !21). Et
3407 xé sa date : vers le début du xiie siècle. (Date de naissance de l’amour-passion !21). Et nous allons montrer qu’elle por
3408 vers le début du xiie siècle. (Date de naissance de l’amour-passion !21). Et nous allons montrer qu’elle porte un nom par
3409 s le début du xiie siècle. (Date de naissance de l’ amour-passion !21). Et nous allons montrer qu’elle porte un nom par ai
3410 er qu’elle porte un nom par ailleurs bien connu : la cortezia, l’amour courtois. 6.L’amour courtois : troubadours et ca
3411 rte un nom par ailleurs bien connu : la cortezia, l’ amour courtois. 6.L’amour courtois : troubadours et cathares Que
3412 r courtois : troubadours et cathares Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie des troubadours au xiie si
3413 ares Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie des troubadours au xiie siècle, c’est ce dont personne ne
3414 s Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie des troubadours au xiie siècle, c’est ce dont personne ne sau
3415 ont personne ne saurait plus douter. « Oui, entre les xie et xiie siècles, la poésie d’où qu’elle fût (hongroise, espagno
3416 s douter. « Oui, entre les xie et xiie siècles, la poésie d’où qu’elle fût (hongroise, espagnole, portugaise, allemande,
3417 « Oui, entre les xie et xiie siècles, la poésie d’ où qu’elle fût (hongroise, espagnole, portugaise, allemande, sicilienn
3418 ait au préalable languedocienne, c’est-à-dire que le poète, ne pouvant être que troubadour, était tenu de parler — et de l
3419 poète, ne pouvant être que troubadour, était tenu de parler — et de l’apprendre s’il ne le savait pas — le langage du trou
3420 nt être que troubadour, était tenu de parler — et de l’apprendre s’il ne le savait pas — le langage du troubadour, qui n’a
3421 être que troubadour, était tenu de parler — et de l’ apprendre s’il ne le savait pas — le langage du troubadour, qui n’a ja
3422 était tenu de parler — et de l’apprendre s’il ne le savait pas — le langage du troubadour, qui n’a jamais été que le prov
3423 arler — et de l’apprendre s’il ne le savait pas — le langage du troubadour, qui n’a jamais été que le provençal. »22 Qu’e
3424 le langage du troubadour, qui n’a jamais été que le provençal. »22 Qu’est-ce que la poésie des troubadours ? L’exaltatio
3425 a jamais été que le provençal. »22 Qu’est-ce que la poésie des troubadours ? L’exaltation de l’amour malheureux. « Il n’y
3426 l. »22 Qu’est-ce que la poésie des troubadours ? L’ exaltation de l’amour malheureux. « Il n’y a dans toute la lyrique occ
3427 t-ce que la poésie des troubadours ? L’exaltation de l’amour malheureux. « Il n’y a dans toute la lyrique occitane et la l
3428 e que la poésie des troubadours ? L’exaltation de l’ amour malheureux. « Il n’y a dans toute la lyrique occitane et la lyri
3429 tion de l’amour malheureux. « Il n’y a dans toute la lyrique occitane et la lyrique pétrarquesque et dantesque qu’un thème
3430 eux. « Il n’y a dans toute la lyrique occitane et la lyrique pétrarquesque et dantesque qu’un thème : l’amour ; et pas l’a
3431 lyrique pétrarquesque et dantesque qu’un thème : l’ amour ; et pas l’amour heureux, comblé ou satisfait (ce spectacle ne p
3432 esque et dantesque qu’un thème : l’amour ; et pas l’ amour heureux, comblé ou satisfait (ce spectacle ne peut rien engendre
3433 satisfait (ce spectacle ne peut rien engendrer), l’ amour perpétuellement insatisfait au contraire ; enfin, que deux perso
3434 fait au contraire ; enfin, que deux personnages : le poète qui, huit-cents, neuf-cents, mille fois réédite sa plainte, et
3435 plainte, et une belle qui toujours dit non. »23 L’ Europe n’a pas connu de poésie plus profondément rhétorique : non seul
3436 qui toujours dit non. »23 L’Europe n’a pas connu de poésie plus profondément rhétorique : non seulement dans ses formes v
3437 que celle-ci prend sa source dans un système fixe de lois, qui seront codifiées sous le nom de leys d’amors. Mais il faut
3438 n système fixe de lois, qui seront codifiées sous le nom de leys d’amors. Mais il faut dire aussi que jamais rhétorique ne
3439 me fixe de lois, qui seront codifiées sous le nom de leys d’amors. Mais il faut dire aussi que jamais rhétorique ne fut pl
3440 de lois, qui seront codifiées sous le nom de leys d’ amors. Mais il faut dire aussi que jamais rhétorique ne fut plus exalt
3441 s exaltante et fervente. Ce qu’elle exalte, c’est l’ amour hors du mariage, car le mariage ne signifie que l’union des corp
3442 u’elle exalte, c’est l’amour hors du mariage, car le mariage ne signifie que l’union des corps, tandis que l’« Amor », qui
3443 r hors du mariage, car le mariage ne signifie que l’ union des corps, tandis que l’« Amor », qui est l’Éros suprême, est l’
3444 age ne signifie que l’union des corps, tandis que l’ « Amor », qui est l’Éros suprême, est l’élancement de l’âme vers l’uni
3445 l’union des corps, tandis que l’« Amor », qui est l’ Éros suprême, est l’élancement de l’âme vers l’union lumineuse, au-del
3446 andis que l’« Amor », qui est l’Éros suprême, est l’ élancement de l’âme vers l’union lumineuse, au-delà de tout amour poss
3447  Amor », qui est l’Éros suprême, est l’élancement de l’âme vers l’union lumineuse, au-delà de tout amour possible en cette
3448 or », qui est l’Éros suprême, est l’élancement de l’ âme vers l’union lumineuse, au-delà de tout amour possible en cette vi
3449 st l’Éros suprême, est l’élancement de l’âme vers l’ union lumineuse, au-delà de tout amour possible en cette vie. Voilà po
3450 ancement de l’âme vers l’union lumineuse, au-delà de tout amour possible en cette vie. Voilà pourquoi l’Amour suppose la c
3451 tout amour possible en cette vie. Voilà pourquoi l’ Amour suppose la chasteté. E d’amor mou castitaz (d’amour vient chaste
3452 ible en cette vie. Voilà pourquoi l’Amour suppose la chasteté. E d’amor mou castitaz (d’amour vient chasteté) chante le tr
3453 ie. Voilà pourquoi l’Amour suppose la chasteté. E d’ amor mou castitaz (d’amour vient chasteté) chante le troubadour toulou
3454 Amour suppose la chasteté. E d’amor mou castitaz ( d’ amour vient chasteté) chante le troubadour toulousain Guilhem Montanha
3455 amor mou castitaz (d’amour vient chasteté) chante le troubadour toulousain Guilhem Montanhagol. L’amour suppose aussi un r
3456 nte le troubadour toulousain Guilhem Montanhagol. L’ amour suppose aussi un rituel : le domnei ou donnoi, vasselage amoureu
3457 em Montanhagol. L’amour suppose aussi un rituel : le domnei ou donnoi, vasselage amoureux. Le poète a gagné sa dame par la
3458 rituel : le domnei ou donnoi, vasselage amoureux. Le poète a gagné sa dame par la beauté de son hommage musical. Il lui ju
3459 vasselage amoureux. Le poète a gagné sa dame par la beauté de son hommage musical. Il lui jure à genoux une éternelle fid
3460 amoureux. Le poète a gagné sa dame par la beauté de son hommage musical. Il lui jure à genoux une éternelle fidélité, com
3461 le fidélité, comme on fait à un suzerain. En gage d’ amour, la dame donnait à son paladin-poète un anneau d’or, lui enjoign
3462 té, comme on fait à un suzerain. En gage d’amour, la dame donnait à son paladin-poète un anneau d’or, lui enjoignait de se
3463 ur, la dame donnait à son paladin-poète un anneau d’ or, lui enjoignait de se lever, et lui déposait un baiser sur le front
3464 son paladin-poète un anneau d’or, lui enjoignait de se lever, et lui déposait un baiser sur le front. Désormais, ces aman
3465 ignait de se lever, et lui déposait un baiser sur le front. Désormais, ces amants seront liés par les lois de la cortezia 
3466 r le front. Désormais, ces amants seront liés par les lois de la cortezia : le secret, la patience, et la mesure, qui n’est
3467 t. Désormais, ces amants seront liés par les lois de la cortezia : le secret, la patience, et la mesure, qui n’est pas tou
3468 Désormais, ces amants seront liés par les lois de la cortezia : le secret, la patience, et la mesure, qui n’est pas tout à
3469 amants seront liés par les lois de la cortezia : le secret, la patience, et la mesure, qui n’est pas tout à fait synonyme
3470 ont liés par les lois de la cortezia : le secret, la patience, et la mesure, qui n’est pas tout à fait synonyme de la chas
3471 lois de la cortezia : le secret, la patience, et la mesure, qui n’est pas tout à fait synonyme de la chasteté, nous le ve
3472 et la mesure, qui n’est pas tout à fait synonyme de la chasteté, nous le verrons, mais plutôt de la retenue… Et surtout,
3473 la mesure, qui n’est pas tout à fait synonyme de la chasteté, nous le verrons, mais plutôt de la retenue… Et surtout, l’h
3474 est pas tout à fait synonyme de la chasteté, nous le verrons, mais plutôt de la retenue… Et surtout, l’homme sera le serva
3475 nyme de la chasteté, nous le verrons, mais plutôt de la retenue… Et surtout, l’homme sera le servant de la femme. D’où vie
3476 e de la chasteté, nous le verrons, mais plutôt de la retenue… Et surtout, l’homme sera le servant de la femme. D’où vient
3477 e verrons, mais plutôt de la retenue… Et surtout, l’ homme sera le servant de la femme. D’où vient cette conception nouvell
3478 is plutôt de la retenue… Et surtout, l’homme sera le servant de la femme. D’où vient cette conception nouvelle de l’amour
3479 e la retenue… Et surtout, l’homme sera le servant de la femme. D’où vient cette conception nouvelle de l’amour « perpétuel
3480 a retenue… Et surtout, l’homme sera le servant de la femme. D’où vient cette conception nouvelle de l’amour « perpétuellem
3481 Et surtout, l’homme sera le servant de la femme. D’ où vient cette conception nouvelle de l’amour « perpétuellement insati
3482 de la femme. D’où vient cette conception nouvelle de l’amour « perpétuellement insatisfait », et cette louange enthousiast
3483 la femme. D’où vient cette conception nouvelle de l’ amour « perpétuellement insatisfait », et cette louange enthousiaste e
3484 ait », et cette louange enthousiaste et plaintive d’ « une belle qui toujours dit non » ? Et d’où vient ce savant lyrisme q
3485 aintive d’« une belle qui toujours dit non » ? Et d’ où vient ce savant lyrisme qui tout d’un coup se trouve là pour tradui
3486 non » ? Et d’où vient ce savant lyrisme qui tout d’ un coup se trouve là pour traduire la passion nouvelle ? On ne saurait
3487 sme qui tout d’un coup se trouve là pour traduire la passion nouvelle ? On ne saurait trop souligner le caractère miracule
3488 a passion nouvelle ? On ne saurait trop souligner le caractère miraculeux de cette double naissance, si rapide : en l’espa
3489 ne saurait trop souligner le caractère miraculeux de cette double naissance, si rapide : en l’espace d’une vingtaine d’ann
3490 aculeux de cette double naissance, si rapide : en l’ espace d’une vingtaine d’années, naissance d’une vision de la femme en
3491 e cette double naissance, si rapide : en l’espace d’ une vingtaine d’années, naissance d’une vision de la femme entièrement
3492 aissance, si rapide : en l’espace d’une vingtaine d’ années, naissance d’une vision de la femme entièrement contraire aux m
3493 : en l’espace d’une vingtaine d’années, naissance d’ une vision de la femme entièrement contraire aux mœurs traditionnelles
3494 d’une vingtaine d’années, naissance d’une vision de la femme entièrement contraire aux mœurs traditionnelles — la femme s
3495 une vingtaine d’années, naissance d’une vision de la femme entièrement contraire aux mœurs traditionnelles — la femme se v
3496 entièrement contraire aux mœurs traditionnelles —  la femme se voit élevée au-dessus de l’homme, dont elle devient l’idéal
3497 aditionnelles — la femme se voit élevée au-dessus de l’homme, dont elle devient l’idéal nostalgique — et naissance d’une p
3498 tionnelles — la femme se voit élevée au-dessus de l’ homme, dont elle devient l’idéal nostalgique — et naissance d’une poés
3499 it élevée au-dessus de l’homme, dont elle devient l’ idéal nostalgique — et naissance d’une poésie à formes fixes, très com
3500 t elle devient l’idéal nostalgique — et naissance d’ une poésie à formes fixes, très compliquées et raffinées, sans précéde
3501 mpliquées et raffinées, sans précédent dans toute l’ Antiquité ni dans les quelques siècles de culture romane qui succèdent
3502 es, sans précédent dans toute l’Antiquité ni dans les quelques siècles de culture romane qui succèdent à la renaissance car
3503 ns toute l’Antiquité ni dans les quelques siècles de culture romane qui succèdent à la renaissance carolingienne. Ou bien
3504 uelques siècles de culture romane qui succèdent à la renaissance carolingienne. Ou bien tout cela « tombe du ciel », c’est
3505 tout cela « tombe du ciel », c’est-à-dire jaillit d’ une inspiration subite et collective — mais encore faudrait-il expliqu
3506 els lieux bien définis ; ou bien tout cela relève d’ une cause historique précise — mais alors il s’agit de savoir pour que
3507 e cause historique précise — mais alors il s’agit de savoir pour quelles raisons elle est demeurée obscure jusqu’à nos jou
3508 urs. Ce qui est curieux au plus haut point, c’est l’ embarras des romanistes les plus sérieux lorsqu’ils en viennent à reco
3509 plus haut point, c’est l’embarras des romanistes les plus sérieux lorsqu’ils en viennent à reconnaître la question, et la
3510 plus sérieux lorsqu’ils en viennent à reconnaître la question, et la facilité avec laquelle ils décident de n’y point répo
3511 squ’ils en viennent à reconnaître la question, et la facilité avec laquelle ils décident de n’y point répondre. Tout le m
3512 estion, et la facilité avec laquelle ils décident de n’y point répondre. Tout le monde admet aujourd’hui que la poésie pr
3513 nt répondre. Tout le monde admet aujourd’hui que la poésie provençale et les conceptions de l’amour qu’elle illustre, « l
3514 nde admet aujourd’hui que la poésie provençale et les conceptions de l’amour qu’elle illustre, « loin de s’expliquer par le
3515 d’hui que la poésie provençale et les conceptions de l’amour qu’elle illustre, « loin de s’expliquer par les conditions où
3516 ui que la poésie provençale et les conceptions de l’ amour qu’elle illustre, « loin de s’expliquer par les conditions où el
3517 amour qu’elle illustre, « loin de s’expliquer par les conditions où elle naquit, semble en contradiction absolue avec ces c
3518 4. « Il est évident qu’elle ne reflète aucunement la réalité, la condition de la femme n’ayant pas été, dans les instituti
3519 évident qu’elle ne reflète aucunement la réalité, la condition de la femme n’ayant pas été, dans les institutions féodales
3520 le ne reflète aucunement la réalité, la condition de la femme n’ayant pas été, dans les institutions féodales du Midi, moi
3521 ne reflète aucunement la réalité, la condition de la femme n’ayant pas été, dans les institutions féodales du Midi, moins
3522 é, la condition de la femme n’ayant pas été, dans les institutions féodales du Midi, moins humble et dépendante que dans ce
3523 Nord. »25 Or, s’il est à ce point « évident » que les troubadours ne tiraient rien de la réalité sociale, il paraît non moi
3524 « évident » que les troubadours ne tiraient rien de la réalité sociale, il paraît non moins évident que leur conception d
3525 évident » que les troubadours ne tiraient rien de la réalité sociale, il paraît non moins évident que leur conception de l
3526 , il paraît non moins évident que leur conception de l’amour venait d’ailleurs. Quel pouvait être cet ailleurs ? La même q
3527 l paraît non moins évident que leur conception de l’ amour venait d’ailleurs. Quel pouvait être cet ailleurs ? La même ques
3528 nait d’ailleurs. Quel pouvait être cet ailleurs ? La même question se pose pour leur art, j’entends pour leur technique po
3529  », écrit M. Jeanroy (quitte à reprocher à chacun de ces poètes pris à part de n’avoir montré aucune espèce d’originalité
3530 te à reprocher à chacun de ces poètes pris à part de n’avoir montré aucune espèce d’originalité et de s’être borné à raffi
3531 oètes pris à part de n’avoir montré aucune espèce d’ originalité et de s’être borné à raffiner des formes fixes et des lieu
3532 de n’avoir montré aucune espèce d’originalité et de s’être borné à raffiner des formes fixes et des lieux communs : mais
3533 encore fallait-il que l’un d’entre eux, au moins, les eût créés !). Or dès qu’un historien se risque à formuler une hypothè
3534 historien se risque à formuler une hypothèse sur l’ origine de la rhétorique courtoise, les spécialistes l’accablent des p
3535 se risque à formuler une hypothèse sur l’origine de la rhétorique courtoise, les spécialistes l’accablent des plus aigres
3536 risque à formuler une hypothèse sur l’origine de la rhétorique courtoise, les spécialistes l’accablent des plus aigres ir
3537 pothèse sur l’origine de la rhétorique courtoise, les spécialistes l’accablent des plus aigres ironies, en France surtout.
3538 gine de la rhétorique courtoise, les spécialistes l’ accablent des plus aigres ironies, en France surtout. Sismondi faisait
3539 nce surtout. Sismondi faisait remonter aux Arabes le mysticisme du sentiment : on écarte dédaigneusement « cette énormité 
3540 tte énormité »26. Diez a montré des ressemblances de formes (rythmes et coupes) entre la lyrique arabe et la lyrique prove
3541 ressemblances de formes (rythmes et coupes) entre la lyrique arabe et la lyrique provençale : ce n’est pas sérieux, nous d
3542 mes (rythmes et coupes) entre la lyrique arabe et la lyrique provençale : ce n’est pas sérieux, nous dit-on. Brinkmann et
3543 ous dit-on. Brinkmann et d’autres ont supposé que la poésie latine des xie et xiie siècles avait pu fournir des modèles 
3544 les : tout compte fait, cela ne se tient pas, car les troubadours, paraît-il, avaient trop peu de culture pour connaître ce
3545 peu de culture pour connaître cette poésie. Ainsi de chaque réponse proposée : le « sérieux » des savants paraissant consi
3546 cette poésie. Ainsi de chaque réponse proposée : le « sérieux » des savants paraissant consister surtout dans une propens
3547 consister surtout dans une propension à qualifier d’ énormité ou de fantaisie tout ce qui menace de donner un sens au phéno
3548 out dans une propension à qualifier d’énormité ou de fantaisie tout ce qui menace de donner un sens au phénomène qu’ils pa
3549 ier d’énormité ou de fantaisie tout ce qui menace de donner un sens au phénomène qu’ils passent leur vie à étudier. Il est
3550 eux27, a cru pouvoir tout éclaircir en décelant à l’ origine de la lyrique provençale des influences religieuses, néo-plato
3551 ru pouvoir tout éclaircir en décelant à l’origine de la lyrique provençale des influences religieuses, néo-platoniciennes
3552 pouvoir tout éclaircir en décelant à l’origine de la lyrique provençale des influences religieuses, néo-platoniciennes et
3553 ations hardies » ont aussitôt dressé contre elles l’ ensemble de nos érudits. Wechssler s’est vu traiter de « doctrinaire »
3554 ies » ont aussitôt dressé contre elles l’ensemble de nos érudits. Wechssler s’est vu traiter de « doctrinaire » — suprême
3555 semble de nos érudits. Wechssler s’est vu traiter de « doctrinaire » — suprême injure — et plusieurs ont insinué que la qu
3556 » — suprême injure — et plusieurs ont insinué que la qualité d’Allemand de ce professeur les dispensait de réfuter un syst
3557 injure — et plusieurs ont insinué que la qualité d’ Allemand de ce professeur les dispensait de réfuter un système incompa
3558 t plusieurs ont insinué que la qualité d’Allemand de ce professeur les dispensait de réfuter un système incompatible avec
3559 nsinué que la qualité d’Allemand de ce professeur les dispensait de réfuter un système incompatible avec le clair génie de
3560 ualité d’Allemand de ce professeur les dispensait de réfuter un système incompatible avec le clair génie de notre race. Il
3561 ispensait de réfuter un système incompatible avec le clair génie de notre race. Il reste donc d’une part un phénomène étra
3562 futer un système incompatible avec le clair génie de notre race. Il reste donc d’une part un phénomène étrange, et d’autre
3563 d’une part un phénomène étrange, et d’autre part, de fort savantes réfutations de tout ce qui prétend l’expliquer. « Il es
3564 ge, et d’autre part, de fort savantes réfutations de tout ce qui prétend l’expliquer. « Il est également impossible — écri
3565 fort savantes réfutations de tout ce qui prétend l’ expliquer. « Il est également impossible — écrit un de nos professeurs
3566 pliquer. « Il est également impossible — écrit un de nos professeurs — de voir dans ces chansons d’amour, qui forment les
3567 lement impossible — écrit un de nos professeurs — de voir dans ces chansons d’amour, qui forment les trois quarts de la po
3568 un de nos professeurs — de voir dans ces chansons d’ amour, qui forment les trois quarts de la poésie provençale, une image
3569  — de voir dans ces chansons d’amour, qui forment les trois quarts de la poésie provençale, une image fidèle de la réalité
3570 es chansons d’amour, qui forment les trois quarts de la poésie provençale, une image fidèle de la réalité et un pur assemb
3571 chansons d’amour, qui forment les trois quarts de la poésie provençale, une image fidèle de la réalité et un pur assemblag
3572 quarts de la poésie provençale, une image fidèle de la réalité et un pur assemblage de formules vides de sens. » Certes.
3573 arts de la poésie provençale, une image fidèle de la réalité et un pur assemblage de formules vides de sens. » Certes. Mai
3574 e image fidèle de la réalité et un pur assemblage de formules vides de sens. » Certes. Mais là-dessus, l’auteur annonce qu
3575 la réalité et un pur assemblage de formules vides de sens. » Certes. Mais là-dessus, l’auteur annonce qu’« en historien sc
3576 formules vides de sens. » Certes. Mais là-dessus, l’ auteur annonce qu’« en historien scrupuleux », il se garde bien de se
3577 qu’« en historien scrupuleux », il se garde bien de se prononcer. Ce qui revient à dire que la lyrique courtoise dont il
3578 e bien de se prononcer. Ce qui revient à dire que la lyrique courtoise dont il s’occupe reste à ses yeux et jusqu’à plus a
3579 eux et jusqu’à plus ample informé « un assemblage de formules vides de sens ». Excellent « matériel » il est vrai, pour un
3580 s ample informé « un assemblage de formules vides de sens ». Excellent « matériel » il est vrai, pour un philologue qui se
3581 ue qui se respecte et n’entend pas « solliciter » les textes, fût-ce par le moindre essai de les comprendre. Je ne saurais
3582 ’entend pas « solliciter » les textes, fût-ce par le moindre essai de les comprendre. Je ne saurais me contenter, pour ma
3583 liciter » les textes, fût-ce par le moindre essai de les comprendre. Je ne saurais me contenter, pour ma part, d’une hypot
3584 iter » les textes, fût-ce par le moindre essai de les comprendre. Je ne saurais me contenter, pour ma part, d’une hypothèse
3585 rendre. Je ne saurais me contenter, pour ma part, d’ une hypothèse à tel point scrupuleuse. Je me refuse à supposer un seul
3586 euse. Je me refuse à supposer un seul instant que les troubadours furent des faibles d’esprit, tout juste bons à répéter sa
3587 ul instant que les troubadours furent des faibles d’ esprit, tout juste bons à répéter sans se lasser des formules apprises
3588 où. Et je me demande, après Aroux et Péladan, si le secret de toute cette poésie ne devrait pas être cherché beaucoup plu
3589 me demande, après Aroux et Péladan, si le secret de toute cette poésie ne devrait pas être cherché beaucoup plus près d’e
3590 ie ne devrait pas être cherché beaucoup plus près d’ elle qu’on ne l’a fait — tout près : sur place, dans le milieu même où
3591 s être cherché beaucoup plus près d’elle qu’on ne l’ a fait — tout près : sur place, dans le milieu même où elle est née. E
3592 e qu’on ne l’a fait — tout près : sur place, dans le milieu même où elle est née. Et non pas dans le milieu purement « soc
3593 s le milieu même où elle est née. Et non pas dans le milieu purement « social » au sens moderne, mais bien dans l’atmosphè
3594 rement « social » au sens moderne, mais bien dans l’ atmosphère religieuse qui se trouvait déterminer les formes, même soci
3595 ’atmosphère religieuse qui se trouvait déterminer les formes, même sociales, de ce milieu.28 Partant de là, constatons qu’
3596 se trouvait déterminer les formes, même sociales, de ce milieu.28 Partant de là, constatons qu’un grand fait historique d
3597 s formes, même sociales, de ce milieu.28 Partant de là, constatons qu’un grand fait historique domine le xiie siècle pro
3598 là, constatons qu’un grand fait historique domine le xiie siècle provençal : Dans le même temps que le lyrisme du domnei,
3599 istorique domine le xiie siècle provençal : Dans le même temps que le lyrisme du domnei, et dans les mêmes provinces — La
3600 e xiie siècle provençal : Dans le même temps que le lyrisme du domnei, et dans les mêmes provinces — Languedoc, Poitou, R
3601 s le même temps que le lyrisme du domnei, et dans les mêmes provinces — Languedoc, Poitou, Rhénanie, Catalogne, Lombardie —
3602 , Lombardie — une hérésie puissante se répandait. L’ on a pu dire de la religion cathare qu’elle représenta pour l’Église u
3603 ne hérésie puissante se répandait. L’on a pu dire de la religion cathare qu’elle représenta pour l’Église un péril aussi g
3604 hérésie puissante se répandait. L’on a pu dire de la religion cathare qu’elle représenta pour l’Église un péril aussi grav
3605 re de la religion cathare qu’elle représenta pour l’ Église un péril aussi grave que celui de l’arianisme. Certains ne vont
3606 enta pour l’Église un péril aussi grave que celui de l’arianisme. Certains ne vont-ils pas jusqu’à prétendre qu’elle fit e
3607 a pour l’Église un péril aussi grave que celui de l’ arianisme. Certains ne vont-ils pas jusqu’à prétendre qu’elle fit en O
3608 ’à prétendre qu’elle fit en Occident des millions de fidèles secrets, malgré la très sanglante croisade des albigeois, au
3609 Occident des millions de fidèles secrets, malgré la très sanglante croisade des albigeois, au xiiie siècle et jusqu’à la
3610 oisade des albigeois, au xiiie siècle et jusqu’à la Réforme ? L’on peut attribuer pour origine précise à l’hérésie les se
3611 bigeois, au xiiie siècle et jusqu’à la Réforme ? L’ on peut attribuer pour origine précise à l’hérésie les sectes néo-mani
3612 orme ? L’on peut attribuer pour origine précise à l’ hérésie les sectes néo-manichéennes d’Asie Mineure et les églises bogo
3613 n peut attribuer pour origine précise à l’hérésie les sectes néo-manichéennes d’Asie Mineure et les églises bogomiles de Da
3614 e précise à l’hérésie les sectes néo-manichéennes d’ Asie Mineure et les églises bogomiles de Dalmatie et de Bulgarie. Les
3615 sie les sectes néo-manichéennes d’Asie Mineure et les églises bogomiles de Dalmatie et de Bulgarie. Les « purs » ou cathare
3616 ichéennes d’Asie Mineure et les églises bogomiles de Dalmatie et de Bulgarie. Les « purs » ou cathares29 se rattachaient a
3617 e Mineure et les églises bogomiles de Dalmatie et de Bulgarie. Les « purs » ou cathares29 se rattachaient aux grands coura
3618 les églises bogomiles de Dalmatie et de Bulgarie. Les « purs » ou cathares29 se rattachaient aux grands courants gnostiques
3619 ersent le premier millénaire du christianisme. Et l’ on sait assez que la Gnose, de même que les doctrines de Mani ou Manès
3620 llénaire du christianisme. Et l’on sait assez que la Gnose, de même que les doctrines de Mani ou Manès, plonge des racines
3621 sme. Et l’on sait assez que la Gnose, de même que les doctrines de Mani ou Manès, plonge des racines dans la religion duali
3622 ait assez que la Gnose, de même que les doctrines de Mani ou Manès, plonge des racines dans la religion dualiste de l’Iran
3623 ctrines de Mani ou Manès, plonge des racines dans la religion dualiste de l’Iran. Quelle était la doctrine des cathares ?
3624 nès, plonge des racines dans la religion dualiste de l’Iran. Quelle était la doctrine des cathares ? On a répété très long
3625 , plonge des racines dans la religion dualiste de l’ Iran. Quelle était la doctrine des cathares ? On a répété très longtem
3626 dans la religion dualiste de l’Iran. Quelle était la doctrine des cathares ? On a répété très longtemps qu’« on ne le saur
3627 cathares ? On a répété très longtemps qu’« on ne le saurait jamais » et cela pour l’excellente raison que l’Inquisition a
3628 temps qu’« on ne le saurait jamais » et cela pour l’ excellente raison que l’Inquisition avait brûlé tous les livres de cul
3629 ait jamais » et cela pour l’excellente raison que l’ Inquisition avait brûlé tous les livres de culte et traités de doctrin
3630 ellente raison que l’Inquisition avait brûlé tous les livres de culte et traités de doctrine de l’Hérésie, et que les seuls
3631 son que l’Inquisition avait brûlé tous les livres de culte et traités de doctrine de l’Hérésie, et que les seuls témoignag
3632 n avait brûlé tous les livres de culte et traités de doctrine de l’Hérésie, et que les seuls témoignages subsistants étaie
3633 é tous les livres de culte et traités de doctrine de l’Hérésie, et que les seuls témoignages subsistants étaient les inter
3634 ous les livres de culte et traités de doctrine de l’ Hérésie, et que les seuls témoignages subsistants étaient les interrog
3635 culte et traités de doctrine de l’Hérésie, et que les seuls témoignages subsistants étaient les interrogatoires des accusés
3636 et que les seuls témoignages subsistants étaient les interrogatoires des accusés, probablement « sollicités » par les juge
3637 ires des accusés, probablement « sollicités » par les juges et déformés par les greffiers. De fait, la découverte et la pub
3638 ment « sollicités » par les juges et déformés par les greffiers. De fait, la découverte et la publication, en 1939, d’un ou
3639 és » par les juges et déformés par les greffiers. De fait, la découverte et la publication, en 1939, d’un ouvrage théologi
3640 les juges et déformés par les greffiers. De fait, la découverte et la publication, en 1939, d’un ouvrage théologique (tard
3641 rmés par les greffiers. De fait, la découverte et la publication, en 1939, d’un ouvrage théologique (tardif il est vrai) l
3642 e fait, la découverte et la publication, en 1939, d’ un ouvrage théologique (tardif il est vrai) le Livre des deux Principe
3643 39, d’un ouvrage théologique (tardif il est vrai) le Livre des deux Principes 30 s’ajoutant à la restitution d’un Nouveau
3644 vrai) le Livre des deux Principes 30 s’ajoutant à la restitution d’un Nouveau Testament et de rituels utilisés par les Hér
3645 des deux Principes 30 s’ajoutant à la restitution d’ un Nouveau Testament et de rituels utilisés par les Hérétiques31, perm
3646 outant à la restitution d’un Nouveau Testament et de rituels utilisés par les Hérétiques31, permet aujourd’hui de connaîtr
3647 d’un Nouveau Testament et de rituels utilisés par les Hérétiques31, permet aujourd’hui de connaître dans leur ensemble et d
3648 utilisés par les Hérétiques31, permet aujourd’hui de connaître dans leur ensemble et dans certaines de leurs variations, l
3649 de connaître dans leur ensemble et dans certaines de leurs variations, les dogmes de l’« Église d’Amour », nom que l’on a
3650 r ensemble et dans certaines de leurs variations, les dogmes de l’« Église d’Amour », nom que l’on a donné parfois à l’héré
3651 et dans certaines de leurs variations, les dogmes de l’« Église d’Amour », nom que l’on a donné parfois à l’hérésie aussi
3652 dans certaines de leurs variations, les dogmes de l’ « Église d’Amour », nom que l’on a donné parfois à l’hérésie aussi dit
3653 nes de leurs variations, les dogmes de l’« Église d’ Amour », nom que l’on a donné parfois à l’hérésie aussi dite « albigeo
3654 ions, les dogmes de l’« Église d’Amour », nom que l’ on a donné parfois à l’hérésie aussi dite « albigeoise »32. L’origine
3655  Église d’Amour », nom que l’on a donné parfois à l’ hérésie aussi dite « albigeoise »32. L’origine permanente et toujours
3656 parfois à l’hérésie aussi dite « albigeoise »32. L’ origine permanente et toujours tragiquement actuelle de l’attitude cat
3657 gine permanente et toujours tragiquement actuelle de l’attitude cathare, ou d’une manière plus générale du dualisme, dans
3658 e permanente et toujours tragiquement actuelle de l’ attitude cathare, ou d’une manière plus générale du dualisme, dans les
3659 s tragiquement actuelle de l’attitude cathare, ou d’ une manière plus générale du dualisme, dans les religions les plus div
3660 ou d’une manière plus générale du dualisme, dans les religions les plus diverses comme dans la réflexion de millions d’ind
3661 ère plus générale du dualisme, dans les religions les plus diverses comme dans la réflexion de millions d’individus fut et
3662 , dans les religions les plus diverses comme dans la réflexion de millions d’individus fut et demeure le problème du Mal,
3663 ligions les plus diverses comme dans la réflexion de millions d’individus fut et demeure le problème du Mal, tel que l’hom
3664 plus diverses comme dans la réflexion de millions d’ individus fut et demeure le problème du Mal, tel que l’homme spirituel
3665 réflexion de millions d’individus fut et demeure le problème du Mal, tel que l’homme spirituel l’expérimente dans ce mond
3666 ividus fut et demeure le problème du Mal, tel que l’ homme spirituel l’expérimente dans ce monde. Le christianisme apporte
3667 ure le problème du Mal, tel que l’homme spirituel l’ expérimente dans ce monde. Le christianisme apporte au problème du Mal
3668 ue l’homme spirituel l’expérimente dans ce monde. Le christianisme apporte au problème du Mal une réponse dialectique et p
3669 onse dialectique et paradoxale qui se résume dans les mots de liberté et de grâce. Plus pessimiste et d’une logique plus ma
3670 ectique et paradoxale qui se résume dans les mots de liberté et de grâce. Plus pessimiste et d’une logique plus massive, l
3671 adoxale qui se résume dans les mots de liberté et de grâce. Plus pessimiste et d’une logique plus massive, le dualisme sta
3672 s mots de liberté et de grâce. Plus pessimiste et d’ une logique plus massive, le dualisme statue l’existence absolument hé
3673 e. Plus pessimiste et d’une logique plus massive, le dualisme statue l’existence absolument hétérogène du Bien et du Mal,
3674 et d’une logique plus massive, le dualisme statue l’ existence absolument hétérogène du Bien et du Mal, c’est-à-dire de deu
3675 lument hétérogène du Bien et du Mal, c’est-à-dire de deux mondes et de deux créations. En effet : Dieu est Amour, mais le
3676 du Bien et du Mal, c’est-à-dire de deux mondes et de deux créations. En effet : Dieu est Amour, mais le monde est mauvais.
3677 e deux créations. En effet : Dieu est Amour, mais le monde est mauvais. Donc Dieu ne saurait être l’auteur du monde, de se
3678 s le monde est mauvais. Donc Dieu ne saurait être l’ auteur du monde, de ses ténèbres et du péché qui nous enserre. Sa créa
3679 ais. Donc Dieu ne saurait être l’auteur du monde, de ses ténèbres et du péché qui nous enserre. Sa création première dans
3680 péché qui nous enserre. Sa création première dans l’ ordre spirituel, puis animique, a été achevée dans l’ordre matériel pa
3681 rdre spirituel, puis animique, a été achevée dans l’ ordre matériel par l’Ange révolté, le Grand Arrogant, le Démiurge, c’e
3682 animique, a été achevée dans l’ordre matériel par l’ Ange révolté, le Grand Arrogant, le Démiurge, c’est-à-dire Lucifer ou
3683 achevée dans l’ordre matériel par l’Ange révolté, le Grand Arrogant, le Démiurge, c’est-à-dire Lucifer ou Satan. Celui-ci
3684 e matériel par l’Ange révolté, le Grand Arrogant, le Démiurge, c’est-à-dire Lucifer ou Satan. Celui-ci a tenté les âmes ou
3685 , c’est-à-dire Lucifer ou Satan. Celui-ci a tenté les âmes ou anges, en leur disant : « Qu’il leur valait mieux être en bas
3686 valait mieux être en bas, où ils pourraient faire le mal et le bien, qu’en haut, où Dieu ne leur permettait que le bien. »
3687 ux être en bas, où ils pourraient faire le mal et le bien, qu’en haut, où Dieu ne leur permettait que le bien. »33 Pour mi
3688 bien, qu’en haut, où Dieu ne leur permettait que le bien. »33 Pour mieux séduire les âmes, Lucifer leur a montré « une fe
3689 ur permettait que le bien. »33 Pour mieux séduire les âmes, Lucifer leur a montré « une femme d’une beauté éclatante, qui l
3690 duire les âmes, Lucifer leur a montré « une femme d’ une beauté éclatante, qui les a enflammées de désir ». Puis il a quitt
3691 a montré « une femme d’une beauté éclatante, qui les a enflammées de désir ». Puis il a quitté le Ciel avec elle, pour des
3692 emme d’une beauté éclatante, qui les a enflammées de désir ». Puis il a quitté le Ciel avec elle, pour descendre dans la m
3693 qui les a enflammées de désir ». Puis il a quitté le Ciel avec elle, pour descendre dans la matière et dans la manifestati
3694 l a quitté le Ciel avec elle, pour descendre dans la matière et dans la manifestation sensible. Les âmes-Anges, ayant suiv
3695 avec elle, pour descendre dans la matière et dans la manifestation sensible. Les âmes-Anges, ayant suivi Satan et la femme
3696 ans la matière et dans la manifestation sensible. Les âmes-Anges, ayant suivi Satan et la femme d’une beauté éclatante, ont
3697 on sensible. Les âmes-Anges, ayant suivi Satan et la femme d’une beauté éclatante, ont été prises dans des corps matériels
3698 le. Les âmes-Anges, ayant suivi Satan et la femme d’ une beauté éclatante, ont été prises dans des corps matériels, qui leu
3699 me paraît éclairer un sentiment fondamental chez l’ homme, même de nos jours.) L’âme, dès lors, se trouve séparée de son e
3700 airer un sentiment fondamental chez l’homme, même de nos jours.) L’âme, dès lors, se trouve séparée de son esprit, qui res
3701 ent fondamental chez l’homme, même de nos jours.) L’ âme, dès lors, se trouve séparée de son esprit, qui reste au Ciel. Ten
3702 de nos jours.) L’âme, dès lors, se trouve séparée de son esprit, qui reste au Ciel. Tentée par la liberté, elle devient en
3703 arée de son esprit, qui reste au Ciel. Tentée par la liberté, elle devient en fait prisonnière d’un corps aux appétits ter
3704 par la liberté, elle devient en fait prisonnière d’ un corps aux appétits terrestres, soumis aux lois de la procréation et
3705 un corps aux appétits terrestres, soumis aux lois de la procréation et de la mort. Mais le Christ est venu parmi nous, pou
3706 corps aux appétits terrestres, soumis aux lois de la procréation et de la mort. Mais le Christ est venu parmi nous, pour n
3707 terrestres, soumis aux lois de la procréation et de la mort. Mais le Christ est venu parmi nous, pour nous montrer le che
3708 rrestres, soumis aux lois de la procréation et de la mort. Mais le Christ est venu parmi nous, pour nous montrer le chemin
3709 is aux lois de la procréation et de la mort. Mais le Christ est venu parmi nous, pour nous montrer le chemin du retour à l
3710 le Christ est venu parmi nous, pour nous montrer le chemin du retour à la Lumière. Ce Christ, en cela semblable à celui d
3711 rmi nous, pour nous montrer le chemin du retour à la Lumière. Ce Christ, en cela semblable à celui des gnostiques et de Ma
3712 rist, en cela semblable à celui des gnostiques et de Manès, ne s’est pas vraiment incarné : il n’a pris que l’apparence d’
3713 , ne s’est pas vraiment incarné : il n’a pris que l’ apparence d’un homme. C’est ici la grande hérésie docétiste (du grec d
3714 as vraiment incarné : il n’a pris que l’apparence d’ un homme. C’est ici la grande hérésie docétiste (du grec dokesis, appa
3715 il n’a pris que l’apparence d’un homme. C’est ici la grande hérésie docétiste (du grec dokesis, apparence) qui, de Marcion
3716 résie docétiste (du grec dokesis, apparence) qui, de Marcion jusqu’à nos jours, traduit notre refus tout « naturel » d’adm
3717 à nos jours, traduit notre refus tout « naturel » d’ admettre le scandale d’un Dieu-Homme. Les cathares rejettent donc le d
3718 , traduit notre refus tout « naturel » d’admettre le scandale d’un Dieu-Homme. Les cathares rejettent donc le dogme de l’I
3719 tre refus tout « naturel » d’admettre le scandale d’ un Dieu-Homme. Les cathares rejettent donc le dogme de l’Incarnation,
3720 naturel » d’admettre le scandale d’un Dieu-Homme. Les cathares rejettent donc le dogme de l’Incarnation, et a fortiori sa t
3721 dale d’un Dieu-Homme. Les cathares rejettent donc le dogme de l’Incarnation, et a fortiori sa traduction romaine dans le s
3722 Dieu-Homme. Les cathares rejettent donc le dogme de l’Incarnation, et a fortiori sa traduction romaine dans le sacrement
3723 eu-Homme. Les cathares rejettent donc le dogme de l’ Incarnation, et a fortiori sa traduction romaine dans le sacrement de
3724 rnation, et a fortiori sa traduction romaine dans le sacrement de la messe : ils le remplacent par une cène fraternelle, s
3725 fortiori sa traduction romaine dans le sacrement de la messe : ils le remplacent par une cène fraternelle, symbolisant de
3726 rtiori sa traduction romaine dans le sacrement de la messe : ils le remplacent par une cène fraternelle, symbolisant des é
3727 ction romaine dans le sacrement de la messe : ils le remplacent par une cène fraternelle, symbolisant des événements tout
3728 s événements tout spirituels. Ils rejettent aussi le baptême par l’eau, et ne reconnaissent que le baptême par l’Esprit co
3729 ut spirituels. Ils rejettent aussi le baptême par l’ eau, et ne reconnaissent que le baptême par l’Esprit consolateur : ce
3730 ssi le baptême par l’eau, et ne reconnaissent que le baptême par l’Esprit consolateur : ce consolamentum devient le rite m
3731 par l’eau, et ne reconnaissent que le baptême par l’ Esprit consolateur : ce consolamentum devient le rite majeur de leur É
3732 r l’Esprit consolateur : ce consolamentum devient le rite majeur de leur Église. Il se donnait, lors des cérémonies d’init
3733 olateur : ce consolamentum devient le rite majeur de leur Église. Il se donnait, lors des cérémonies d’initiation, aux frè
3734 e leur Église. Il se donnait, lors des cérémonies d’ initiation, aux frères qui acceptaient de renoncer le monde, et s’enga
3735 rémonies d’initiation, aux frères qui acceptaient de renoncer le monde, et s’engageaient solennellement à se consacrer à D
3736 nitiation, aux frères qui acceptaient de renoncer le monde, et s’engageaient solennellement à se consacrer à Dieu seul, à
3737 ne tuer ni manger nul animal, enfin à s’abstenir de tout contact avec leur femme, s’ils étaient mariés. Il semble qu’un j
3738 emme, s’ils étaient mariés. Il semble qu’un jeûne de quarante jours34 précédait l’initiation et qu’un autre d’égale durée
3739 semble qu’un jeûne de quarante jours34 précédait l’ initiation et qu’un autre d’égale durée lui succédait. (Plus tard, au
3740 nte jours34 précédait l’initiation et qu’un autre d’ égale durée lui succédait. (Plus tard, au xive siècle, ce jeûne ritue
3741 endura conduira quelques-uns des « purs » jusqu’à la mort volontaire, mort par amour de Dieu, consommation du détachement
3742 purs » jusqu’à la mort volontaire, mort par amour de Dieu, consommation du détachement suprême de toute loi matérielle.) L
3743 mour de Dieu, consommation du détachement suprême de toute loi matérielle.) Le consolamentum était administré par les évêq
3744 du détachement suprême de toute loi matérielle.) Le consolamentum était administré par les évêques, et comportait l’impos
3745 atérielle.) Le consolamentum était administré par les évêques, et comportait l’imposition des mains, au milieu du cercle de
3746 m était administré par les évêques, et comportait l’ imposition des mains, au milieu du cercle des « purs », puis le baiser
3747 des mains, au milieu du cercle des « purs », puis le baiser de paix échangé par les frères. Après quoi, l’initié devenait
3748 au milieu du cercle des « purs », puis le baiser de paix échangé par les frères. Après quoi, l’initié devenait objet de v
3749 des « purs », puis le baiser de paix échangé par les frères. Après quoi, l’initié devenait objet de vénération pour les si
3750 aiser de paix échangé par les frères. Après quoi, l’ initié devenait objet de vénération pour les simples croyants non enco
3751 r les frères. Après quoi, l’initié devenait objet de vénération pour les simples croyants non encore « consolés » : il ava
3752 quoi, l’initié devenait objet de vénération pour les simples croyants non encore « consolés » : il avait droit au « salut 
3753 nts, c’est-à-dire à trois « révérences ». On a vu le rôle de la Femme, appât du diable pour entraîner les âmes dans les co
3754 st-à-dire à trois « révérences ». On a vu le rôle de la Femme, appât du diable pour entraîner les âmes dans les corps. En
3755 à-dire à trois « révérences ». On a vu le rôle de la Femme, appât du diable pour entraîner les âmes dans les corps. En ret
3756 rôle de la Femme, appât du diable pour entraîner les âmes dans les corps. En retour (en revanche, dirait-on), un principe
3757 mme, appât du diable pour entraîner les âmes dans les corps. En retour (en revanche, dirait-on), un principe féminin, préex
3758 e, dirait-on), un principe féminin, préexistant à la création matérielle, joue dans le catharisme un rôle tout analogue à
3759 , préexistant à la création matérielle, joue dans le catharisme un rôle tout analogue à celui de la Pistis-Sophia chez les
3760 dans le catharisme un rôle tout analogue à celui de la Pistis-Sophia chez les gnostiques. À la Femme instrument de la per
3761 ns le catharisme un rôle tout analogue à celui de la Pistis-Sophia chez les gnostiques. À la Femme instrument de la perdit
3762 le tout analogue à celui de la Pistis-Sophia chez les gnostiques. À la Femme instrument de la perdition des âmes, répond Ma
3763 celui de la Pistis-Sophia chez les gnostiques. À la Femme instrument de la perdition des âmes, répond Marie, symbole de p
3764 Sophia chez les gnostiques. À la Femme instrument de la perdition des âmes, répond Marie, symbole de pure Lumière salvatri
3765 hia chez les gnostiques. À la Femme instrument de la perdition des âmes, répond Marie, symbole de pure Lumière salvatrice,
3766 t de la perdition des âmes, répond Marie, symbole de pure Lumière salvatrice, Mère intacte (immatérielle) de Jésus, et sem
3767 e Lumière salvatrice, Mère intacte (immatérielle) de Jésus, et semble-t-il, Juge plein de douceur des esprits délivrés. Le
3768 mmatérielle) de Jésus, et semble-t-il, Juge plein de douceur des esprits délivrés. Les manichéens connaissaient depuis des
3769 t-il, Juge plein de douceur des esprits délivrés. Les manichéens connaissaient depuis des siècles les mêmes sacrements que
3770 . Les manichéens connaissaient depuis des siècles les mêmes sacrements que les cathares : l’imposition des mains, le baiser
3771 aient depuis des siècles les mêmes sacrements que les cathares : l’imposition des mains, le baiser de paix, et la vénératio
3772 s siècles les mêmes sacrements que les cathares : l’ imposition des mains, le baiser de paix, et la vénération des Élus (ou
3773 ements que les cathares : l’imposition des mains, le baiser de paix, et la vénération des Élus (ou « purs »). Il est impor
3774 les cathares : l’imposition des mains, le baiser de paix, et la vénération des Élus (ou « purs »). Il est important de me
3775 s : l’imposition des mains, le baiser de paix, et la vénération des Élus (ou « purs »). Il est important de mentionner ici
3776 nération des Élus (ou « purs »). Il est important de mentionner ici la vénération manichéenne s’adressant à la « forme de
3777 (ou « purs »). Il est important de mentionner ici la vénération manichéenne s’adressant à la « forme de lumière » qui dans
3778 onner ici la vénération manichéenne s’adressant à la « forme de lumière » qui dans chaque homme représente son propre espr
3779 a vénération manichéenne s’adressant à la « forme de lumière » qui dans chaque homme représente son propre esprit (demeuré
3780 sente son propre esprit (demeuré au Ciel, hors de la manifestation) et qui accueille l’hommage de son âme par un salut et
3781 Ciel, hors de la manifestation) et qui accueille l’ hommage de son âme par un salut et un baiser. L’enfer étant la prison
3782 s de la manifestation) et qui accueille l’hommage de son âme par un salut et un baiser. L’enfer étant la prison de la mati
3783 e l’hommage de son âme par un salut et un baiser. L’ enfer étant la prison de la matière, Lucifer, l’ange révolté, n’y peut
3784 son âme par un salut et un baiser. L’enfer étant la prison de la matière, Lucifer, l’ange révolté, n’y peut régner que po
3785 ar un salut et un baiser. L’enfer étant la prison de la matière, Lucifer, l’ange révolté, n’y peut régner que pour le temp
3786 un salut et un baiser. L’enfer étant la prison de la matière, Lucifer, l’ange révolté, n’y peut régner que pour le temps q
3787 . L’enfer étant la prison de la matière, Lucifer, l’ ange révolté, n’y peut régner que pour le temps que durera « l’erreur 
3788 Lucifer, l’ange révolté, n’y peut régner que pour le temps que durera « l’erreur » des âmes. Au terme du cycle de leurs ép
3789 é, n’y peut régner que pour le temps que durera «  l’ erreur » des âmes. Au terme du cycle de leurs épreuves — comportant pl
3790 e durera « l’erreur » des âmes. Au terme du cycle de leurs épreuves — comportant plusieurs vies, physiques ou autres, pour
3791 portant plusieurs vies, physiques ou autres, pour les hommes non encore illuminés — la création sera réintégrée dans l’unit
3792 ou autres, pour les hommes non encore illuminés — la création sera réintégrée dans l’unité de l’Esprit originel, les péche
3793 core illuminés — la création sera réintégrée dans l’ unité de l’Esprit originel, les pécheurs entraînés par Satan seront sa
3794 uminés — la création sera réintégrée dans l’unité de l’Esprit originel, les pécheurs entraînés par Satan seront sauvés, et
3795 nés — la création sera réintégrée dans l’unité de l’ Esprit originel, les pécheurs entraînés par Satan seront sauvés, et Sa
3796 era réintégrée dans l’unité de l’Esprit originel, les pécheurs entraînés par Satan seront sauvés, et Satan lui-même rentrer
3797 an seront sauvés, et Satan lui-même rentrera dans l’ obéissance du Très-Haut. Le dualisme des cathares se résout donc en un
3798 lui-même rentrera dans l’obéissance du Très-Haut. Le dualisme des cathares se résout donc en un véritable monisme eschatol
3799 n un véritable monisme eschatologique, tandis que l’ orthodoxie chrétienne, décrétant la damnation éternelle du diable et d
3800 ue, tandis que l’orthodoxie chrétienne, décrétant la damnation éternelle du diable et des pécheurs endurcis, aboutit à un
3801 bien qu’à l’encontre du manichéisme elle professe l’ idée d’une création unique, toute divine et toute bonne aux origines.
3802 ’à l’encontre du manichéisme elle professe l’idée d’ une création unique, toute divine et toute bonne aux origines. Notons
3803 nes. Notons enfin ce dernier trait : comme ce fut le cas pour tant de sectes et de religions orientales — jaïnisme, bouddh
3804 rait : comme ce fut le cas pour tant de sectes et de religions orientales — jaïnisme, bouddhisme, essénisme, gnosticisme c
3805 me, bouddhisme, essénisme, gnosticisme chrétien — l’ Église cathare se divisait en deux groupes : les « Parfaits » (perfect
3806  — l’Église cathare se divisait en deux groupes : les « Parfaits » (perfecti)35 qui avaient reçu le consolamentum, et les s
3807  : les « Parfaits » (perfecti)35 qui avaient reçu le consolamentum, et les simples « croyants » (credentes ou imperfecti).
3808 perfecti)35 qui avaient reçu le consolamentum, et les simples « croyants » (credentes ou imperfecti). Seuls les seconds ava
3809 edentes ou imperfecti). Seuls les seconds avaient le droit de se marier et de vivre dans le monde condamné par les purs, s
3810 u imperfecti). Seuls les seconds avaient le droit de se marier et de vivre dans le monde condamné par les purs, sans s’ast
3811 euls les seconds avaient le droit de se marier et de vivre dans le monde condamné par les purs, sans s’astreindre à tous l
3812 ds avaient le droit de se marier et de vivre dans le monde condamné par les purs, sans s’astreindre à tous les préceptes d
3813 se marier et de vivre dans le monde condamné par les purs, sans s’astreindre à tous les préceptes de la morale ésotérique 
3814 e condamné par les purs, sans s’astreindre à tous les préceptes de la morale ésotérique : mortifications corporelles, mépri
3815 les purs, sans s’astreindre à tous les préceptes de la morale ésotérique : mortifications corporelles, mépris de la créat
3816 s purs, sans s’astreindre à tous les préceptes de la morale ésotérique : mortifications corporelles, mépris de la création
3817 e ésotérique : mortifications corporelles, mépris de la création, dissolution de tous les liens mondains. Saint Bernard de
3818 sotérique : mortifications corporelles, mépris de la création, dissolution de tous les liens mondains. Saint Bernard de Cl
3819 s corporelles, mépris de la création, dissolution de tous les liens mondains. Saint Bernard de Clairvaux (cité par Rahn) a
3820 elles, mépris de la création, dissolution de tous les liens mondains. Saint Bernard de Clairvaux (cité par Rahn) a pu dire
3821 a pu dire des cathares, qu’il combattit pourtant de toutes ses forces : « Il n’y a certainement pas de sermons plus chrét
3822 e toutes ses forces : « Il n’y a certainement pas de sermons plus chrétiens que les leurs, et leurs mœurs étaient pures… »
3823 a certainement pas de sermons plus chrétiens que les leurs, et leurs mœurs étaient pures… » Ce jugement rachète en partie
3824 rs étaient pures… » Ce jugement rachète en partie les calomnies de l’Inquisition. Mais on s’étonne de voir ce saint docteur
3825 es… » Ce jugement rachète en partie les calomnies de l’Inquisition. Mais on s’étonne de voir ce saint docteur qualifier de
3826  » Ce jugement rachète en partie les calomnies de l’ Inquisition. Mais on s’étonne de voir ce saint docteur qualifier de « 
3827 les calomnies de l’Inquisition. Mais on s’étonne de voir ce saint docteur qualifier de « chrétienne » une prédication qui
3828 is on s’étonne de voir ce saint docteur qualifier de « chrétienne » une prédication qui nie plusieurs des dogmes fondament
3829 ication qui nie plusieurs des dogmes fondamentaux de son Église. Quant à la pureté de mœurs des cathares, nous avons vu qu
3830 rs des dogmes fondamentaux de son Église. Quant à la pureté de mœurs des cathares, nous avons vu qu’elle traduisait des cr
3831 mes fondamentaux de son Église. Quant à la pureté de mœurs des cathares, nous avons vu qu’elle traduisait des croyances fo
3832 qu’elle traduisait des croyances fort différentes de celles qui fondent la morale chrétienne orthodoxe. La condamnation de
3833 croyances fort différentes de celles qui fondent la morale chrétienne orthodoxe. La condamnation de la chair, où certains
3834 elles qui fondent la morale chrétienne orthodoxe. La condamnation de la chair, où certains croient voir aujourd’hui une ca
3835 t la morale chrétienne orthodoxe. La condamnation de la chair, où certains croient voir aujourd’hui une caractéristique ch
3836 a morale chrétienne orthodoxe. La condamnation de la chair, où certains croient voir aujourd’hui une caractéristique chrét
3837 d’hui une caractéristique chrétienne, est en fait d’ origine manichéenne et « hérétique ». Car il est essentiel de le rappe
3838 anichéenne et « hérétique ». Car il est essentiel de le rappeler ici : la « chair » dont parle saint Paul n’est pas le cor
3839 chéenne et « hérétique ». Car il est essentiel de le rappeler ici : la « chair » dont parle saint Paul n’est pas le corps
3840 ique ». Car il est essentiel de le rappeler ici : la « chair » dont parle saint Paul n’est pas le corps physique, mais le
3841 ci : la « chair » dont parle saint Paul n’est pas le corps physique, mais le tout de l’homme naturel, corps, raison, facul
3842 arle saint Paul n’est pas le corps physique, mais le tout de l’homme naturel, corps, raison, facultés, désirs — donc l’âme
3843 nt Paul n’est pas le corps physique, mais le tout de l’homme naturel, corps, raison, facultés, désirs — donc l’âme aussi.
3844 Paul n’est pas le corps physique, mais le tout de l’ homme naturel, corps, raison, facultés, désirs — donc l’âme aussi. ⁂ L
3845 e naturel, corps, raison, facultés, désirs — donc l’ âme aussi. ⁂ La croisade des albigeois, conduite par l’abbé de Cîteaux
3846 s, raison, facultés, désirs — donc l’âme aussi. ⁂ La croisade des albigeois, conduite par l’abbé de Cîteaux, au commenceme
3847 aussi. ⁂ La croisade des albigeois, conduite par l’ abbé de Cîteaux, au commencement du xiiie siècle, détruisit les cités
3848 eaux, au commencement du xiiie siècle, détruisit les cités des cathares, brûla leurs livres, massacra et brûla les populat
3849 s cathares, brûla leurs livres, massacra et brûla les populations qui les aimaient, viola leurs sanctuaires et leur dernier
3850 urs livres, massacra et brûla les populations qui les aimaient, viola leurs sanctuaires et leur dernier haut lieu, le châte
3851 iola leurs sanctuaires et leur dernier haut lieu, le château-temple de Montségur36 — enfin saccagea brutalement la civilis
3852 ires et leur dernier haut lieu, le château-temple de Montségur36 — enfin saccagea brutalement la civilisation très raffiné
3853 emple de Montségur36 — enfin saccagea brutalement la civilisation très raffinée dont ils avaient été l’âme austère et secr
3854 a civilisation très raffinée dont ils avaient été l’ âme austère et secrète. Et cependant, de cette culture et de ses doctr
3855 aient été l’âme austère et secrète. Et cependant, de cette culture et de ses doctrines fondamentales, nous sommes encore t
3856 ère et secrète. Et cependant, de cette culture et de ses doctrines fondamentales, nous sommes encore tributaires, au-delà
3857 mentales, nous sommes encore tributaires, au-delà de ce que l’on imagine… (Comme j’espère le montrer par ce livre.) 7.H
3858 nous sommes encore tributaires, au-delà de ce que l’ on imagine… (Comme j’espère le montrer par ce livre.) 7.Hérésie et
3859 , au-delà de ce que l’on imagine… (Comme j’espère le montrer par ce livre.) 7.Hérésie et poésie Doit-on considérer l
3860 re.) 7.Hérésie et poésie Doit-on considérer les troubadours comme des « croyants » de l’Église cathare, et comme des
3861 considérer les troubadours comme des « croyants » de l’Église cathare, et comme des chantres de son hérésie ? Cette thèse,
3862 sidérer les troubadours comme des « croyants » de l’ Église cathare, et comme des chantres de son hérésie ? Cette thèse, qu
3863 ants » de l’Église cathare, et comme des chantres de son hérésie ? Cette thèse, que je qualifierai de maxima par contraste
3864 de son hérésie ? Cette thèse, que je qualifierai de maxima par contraste avec celle où je crois pouvoir m’arrêter37, fut
3865 par des esprits aventureux comme Otto Rahn38, qui l’ ont, peut-être, compromise en cherchant à la rendre trop claire sur un
3866 , qui l’ont, peut-être, compromise en cherchant à la rendre trop claire sur un plan historique plutôt que spirituel. Pourt
3867 l. Pourtant, j’en connais peu qui se présentent à l’ esprit comme à la fois plus irritantes et stimulantes : car il semble
3868 t stimulantes : car il semble également difficile de la rejeter et de l’accepter, de la démontrer et de n’y pas croire du
3869 timulantes : car il semble également difficile de la rejeter et de l’accepter, de la démontrer et de n’y pas croire du tou
3870 ar il semble également difficile de la rejeter et de l’accepter, de la démontrer et de n’y pas croire du tout, et cela tie
3871 il semble également difficile de la rejeter et de l’ accepter, de la démontrer et de n’y pas croire du tout, et cela tient
3872 alement difficile de la rejeter et de l’accepter, de la démontrer et de n’y pas croire du tout, et cela tient à l’essence
3873 ment difficile de la rejeter et de l’accepter, de la démontrer et de n’y pas croire du tout, et cela tient à l’essence mêm
3874 e la rejeter et de l’accepter, de la démontrer et de n’y pas croire du tout, et cela tient à l’essence même du phénomène d
3875 rer et de n’y pas croire du tout, et cela tient à l’ essence même du phénomène dont elle essaie de rendre compte : à la foi
3876 nt à l’essence même du phénomène dont elle essaie de rendre compte : à la fois historique et archétypique, psychique et my
3877 ychique et mystique, concret et symbolique, ou si l’ on veut littéraire et religieux. Les données du problème sont, en gros
3878 bolique, ou si l’on veut littéraire et religieux. Les données du problème sont, en gros, les suivantes. D’une part, l’hérés
3879 religieux. Les données du problème sont, en gros, les suivantes. D’une part, l’hérésie cathare et l’amour courtois se dével
3880 roblème sont, en gros, les suivantes. D’une part, l’ hérésie cathare et l’amour courtois se développent simultanément, dans
3881 , les suivantes. D’une part, l’hérésie cathare et l’ amour courtois se développent simultanément, dans le temps (xiie sièc
3882 amour courtois se développent simultanément, dans le temps (xiie siècle) comme dans l’espace (Midi de la France)39. Comme
3883 tanément, dans le temps (xiie siècle) comme dans l’ espace (Midi de la France)39. Comment croire que ces deux mouvements s
3884 t croire que ces deux mouvements soient dépourvus de toute espèce de liens ? S’ils étaient demeurés sans nul rapport, ne s
3885 deux mouvements soient dépourvus de toute espèce de liens ? S’ils étaient demeurés sans nul rapport, ne serait-ce pas plu
3886 trange que tout ? Mais en revanche, quelle espèce de liens peut-on imaginer entre ces noirs cathares, que leur ascétisme c
3887 irs troubadours, joyeux et fous, dit-on, chantant l’ amour, le printemps, l’aube, les vergers fleuris et la Dame ? Tout not
3888 adours, joyeux et fous, dit-on, chantant l’amour, le printemps, l’aube, les vergers fleuris et la Dame ? Tout notre ration
3889 et fous, dit-on, chantant l’amour, le printemps, l’ aube, les vergers fleuris et la Dame ? Tout notre rationalisme moderne
3890 , dit-on, chantant l’amour, le printemps, l’aube, les vergers fleuris et la Dame ? Tout notre rationalisme moderne appuie l
3891 our, le printemps, l’aube, les vergers fleuris et la Dame ? Tout notre rationalisme moderne appuie les savants romanistes
3892 la Dame ? Tout notre rationalisme moderne appuie les savants romanistes dans leur conclusion unanime : rien de commun entr
3893 ts romanistes dans leur conclusion unanime : rien de commun entre cathares et troubadours ! Mais l’irrépressible intuition
3894 en de commun entre cathares et troubadours ! Mais l’ irrépressible intuition des « aventureux » que j’ai cités répond, avec
3895 dans deux mondes absolument étanches, au sein de la grande révolution psychique du xiie siècle ! Le refus de comprendre
3896 la grande révolution psychique du xiie siècle ! Le refus de comprendre l’un par l’autre et par un même mouvement de l’es
3897 e révolution psychique du xiie siècle ! Le refus de comprendre l’un par l’autre et par un même mouvement de l’esprit l’hé
3898 prendre l’un par l’autre et par un même mouvement de l’esprit l’hérésie et l’amour courtois, n’équivaut-il pas au refus de
3899 ndre l’un par l’autre et par un même mouvement de l’ esprit l’hérésie et l’amour courtois, n’équivaut-il pas au refus de le
3900 par l’autre et par un même mouvement de l’esprit l’ hérésie et l’amour courtois, n’équivaut-il pas au refus de les compren
3901 et par un même mouvement de l’esprit l’hérésie et l’ amour courtois, n’équivaut-il pas au refus de les comprendre isolément
3902 e et l’amour courtois, n’équivaut-il pas au refus de les comprendre isolément ? ⁂ Voyons les présomptions en faveur de la
3903 t l’amour courtois, n’équivaut-il pas au refus de les comprendre isolément ? ⁂ Voyons les présomptions en faveur de la thès
3904 s au refus de les comprendre isolément ? ⁂ Voyons les présomptions en faveur de la thèse. Raimon V, comte de Toulouse et su
3905 solément ? ⁂ Voyons les présomptions en faveur de la thèse. Raimon V, comte de Toulouse et suzerain du Languedoc, écrit en
3906 louse et suzerain du Languedoc, écrit en 1177 : «  L’ hérésie a pénétré partout. Elle a jeté la discorde dans toutes les fam
3907 1177 : « L’hérésie a pénétré partout. Elle a jeté la discorde dans toutes les familles, divisant le mari et la femme, le f
3908 étré partout. Elle a jeté la discorde dans toutes les familles, divisant le mari et la femme, le fils et le père, la bru et
3909 té la discorde dans toutes les familles, divisant le mari et la femme, le fils et le père, la bru et la belle-mère. Les pr
3910 rde dans toutes les familles, divisant le mari et la femme, le fils et le père, la bru et la belle-mère. Les prêtres eux-m
3911 outes les familles, divisant le mari et la femme, le fils et le père, la bru et la belle-mère. Les prêtres eux-mêmes cèden
3912 amilles, divisant le mari et la femme, le fils et le père, la bru et la belle-mère. Les prêtres eux-mêmes cèdent à la tent
3913 divisant le mari et la femme, le fils et le père, la bru et la belle-mère. Les prêtres eux-mêmes cèdent à la tentation. Le
3914 e mari et la femme, le fils et le père, la bru et la belle-mère. Les prêtres eux-mêmes cèdent à la tentation. Les églises
3915 mme, le fils et le père, la bru et la belle-mère. Les prêtres eux-mêmes cèdent à la tentation. Les églises sont désertes et
3916 et la belle-mère. Les prêtres eux-mêmes cèdent à la tentation. Les églises sont désertes et tombent en ruine… Les personn
3917 ère. Les prêtres eux-mêmes cèdent à la tentation. Les églises sont désertes et tombent en ruine… Les personnages les plus i
3918 n. Les églises sont désertes et tombent en ruine… Les personnages les plus importants de ma terre se sont laissés corrompre
3919 ont désertes et tombent en ruine… Les personnages les plus importants de ma terre se sont laissés corrompre. La foule a sui
3920 ent en ruine… Les personnages les plus importants de ma terre se sont laissés corrompre. La foule a suivi leur exemple et
3921 importants de ma terre se sont laissés corrompre. La foule a suivi leur exemple et abandonné la foi (catholique), ce qui f
3922 ompre. La foule a suivi leur exemple et abandonné la foi (catholique), ce qui fait que je n’ose ni ne puis rien entreprend
3923 e puis rien entreprendre. » Est-il imaginable que les troubadours aient vécu et chanté dans ce monde-là sans se soucier de
3924 t vécu et chanté dans ce monde-là sans se soucier de ce que pensaient, croyaient et sentaient les seigneurs aux dépens des
3925 ucier de ce que pensaient, croyaient et sentaient les seigneurs aux dépens desquels ils vivaient ? On a rétorqué à cela que
3926 la que les premiers troubadours sont apparus dans le Poitou et le Limousin, tandis que l’hérésie avait son centre plus au
3927 emiers troubadours sont apparus dans le Poitou et le Limousin, tandis que l’hérésie avait son centre plus au sud, dans le
3928 apparus dans le Poitou et le Limousin, tandis que l’ hérésie avait son centre plus au sud, dans le comté de Toulouse. C’est
3929 que l’hérésie avait son centre plus au sud, dans le comté de Toulouse. C’est oublier que l’hérésie est descendue du nord
3930 sud, dans le comté de Toulouse. C’est oublier que l’ hérésie est descendue du nord au sud, par Reims, Orléans, puis Limoges
3931 nord au sud, par Reims, Orléans, puis Limoges et le Poitou, précisément ! On a dit aussi que les cours les plus souvent c
3932 es et le Poitou, précisément ! On a dit aussi que les cours les plus souvent citées par les troubadours comme particulièrem
3933 oitou, précisément ! On a dit aussi que les cours les plus souvent citées par les troubadours comme particulièrement accuei
3934 t aussi que les cours les plus souvent citées par les troubadours comme particulièrement accueillantes, étaient celles des
3935 ervation n’est pas toujours exacte — il s’en faut de beaucoup, comme on va voir ! — et de plus il se peut très bien que le
3936 n va voir ! — et de plus il se peut très bien que le seul fait que les troubadours les fréquentassent révèle tout au contr
3937 de plus il se peut très bien que le seul fait que les troubadours les fréquentassent révèle tout au contraire les tendances
3938 ut très bien que le seul fait que les troubadours les fréquentassent révèle tout au contraire les tendances hérétiques de c
3939 dours les fréquentassent révèle tout au contraire les tendances hérétiques de ces cours. Voici le début d’une chanson de Pe
3940 révèle tout au contraire les tendances hérétiques de ces cours. Voici le début d’une chanson de Peire Vidal : Mon cœur se
3941 aire les tendances hérétiques de ces cours. Voici le début d’une chanson de Peire Vidal : Mon cœur se réjouit à cause du
3942 tendances hérétiques de ces cours. Voici le début d’ une chanson de Peire Vidal : Mon cœur se réjouit à cause du renouveau
3943 tiques de ces cours. Voici le début d’une chanson de Peire Vidal : Mon cœur se réjouit à cause du renouveau si agréable e
3944 eau si agréable et si doux, et à cause du château de Fanjeaux, qui me semble le Paradis ; car amour et joie s’y enferment,
3945 et à cause du château de Fanjeaux, qui me semble le Paradis ; car amour et joie s’y enferment, ainsi que tout ce qui conv
3946 e s’y enferment, ainsi que tout ce qui convient à l’ honneur, et courtoisie sincère et parfaite. Qui oserait dire, ou qui
3947 n son « cathare » ? Mais qu’est-ce que ce château de Fanjeaux ? L’une des maisons-mères des cathares ! Le plus fameux des
3948 Fanjeaux ? L’une des maisons-mères des cathares ! Le plus fameux des évêques hérétiques, Guilabert de Castres, la dirigea
3949 eux des évêques hérétiques, Guilabert de Castres, la dirigea en personne dès 1193 (notre poème pouvant être daté des envir
3950 1193 (notre poème pouvant être daté des environs de 1190) et c’est là qu’Esclarmonde de Foix, la plus grande Dame de l’hé
3951 rons de 1190) et c’est là qu’Esclarmonde de Foix, la plus grande Dame de l’hérésie, recevra le consolamentum ! La seconde
3952 st là qu’Esclarmonde de Foix, la plus grande Dame de l’hérésie, recevra le consolamentum ! La seconde strophe ne parle que
3953 là qu’Esclarmonde de Foix, la plus grande Dame de l’ hérésie, recevra le consolamentum ! La seconde strophe ne parle que de
3954 e Foix, la plus grande Dame de l’hérésie, recevra le consolamentum ! La seconde strophe ne parle que des « dames » : Je n
3955 strophe ne parle que des « dames » : Je n’ai pas d’ ennemi si mortel, dont je ne devienne l’ami loyal, s’il me parle des d
3956 n’ai pas d’ennemi si mortel, dont je ne devienne l’ ami loyal, s’il me parle des dames et m’en dit honneur et louange. Et
3957 je languis. Est-il vraiment possible, se demande le lecteur, d’imaginer que Peire Vidal soit autre chose qu’un galant amu
3958 Est-il vraiment possible, se demande le lecteur, d’ imaginer que Peire Vidal soit autre chose qu’un galant amuseur, un fla
3959 oit autre chose qu’un galant amuseur, un flatteur de femmes riches — celles qui forment son public ? Mais la suite du poèm
3960 mes riches — celles qui forment son public ? Mais la suite du poème est troublante. Peire Vidal énumère les maisons qui l’
3961 uite du poème est troublante. Peire Vidal énumère les maisons qui l’ont bien reçu et les régions qu’hélas il doit quitter p
3962 t troublante. Peire Vidal énumère les maisons qui l’ ont bien reçu et les régions qu’hélas il doit quitter pour aller en Pr
3963 Vidal énumère les maisons qui l’ont bien reçu et les régions qu’hélas il doit quitter pour aller en Provence : ce sont les
3964 il doit quitter pour aller en Provence : ce sont les châteaux de Laurac, de Gaillac, de Saissac et de Montréal ; ce sont l
3965 ter pour aller en Provence : ce sont les châteaux de Laurac, de Gaillac, de Saissac et de Montréal ; ce sont les comtés de
3966 ler en Provence : ce sont les châteaux de Laurac, de Gaillac, de Saissac et de Montréal ; ce sont les comtés de l’Albigeoi
3967 nce : ce sont les châteaux de Laurac, de Gaillac, de Saissac et de Montréal ; ce sont les comtés de l’Albigeois et du Carc
3968 les châteaux de Laurac, de Gaillac, de Saissac et de Montréal ; ce sont les comtés de l’Albigeois et du Carcassès « où les
3969 , de Gaillac, de Saissac et de Montréal ; ce sont les comtés de l’Albigeois et du Carcassès « où les chevaliers et les femm
3970 c, de Saissac et de Montréal ; ce sont les comtés de l’Albigeois et du Carcassès « où les chevaliers et les femmes du pays
3971 de Saissac et de Montréal ; ce sont les comtés de l’ Albigeois et du Carcassès « où les chevaliers et les femmes du pays so
3972 nt les comtés de l’Albigeois et du Carcassès « où les chevaliers et les femmes du pays sont courtois », et c’est aussi « Da
3973 ’Albigeois et du Carcassès « où les chevaliers et les femmes du pays sont courtois », et c’est aussi « Dame Louve, qui m’a
3974 vons que tous ces châteaux sont des foyers connus de l’hérésie, ou même des « maisons d’hérétiques » (sortes de couvents) 
3975 s que tous ces châteaux sont des foyers connus de l’ hérésie, ou même des « maisons d’hérétiques » (sortes de couvents) ; q
3976 foyers connus de l’hérésie, ou même des « maisons d’ hérétiques » (sortes de couvents) ; que ces comtés sont notoirement ca
3977 sie, ou même des « maisons d’hérétiques » (sortes de couvents) ; que ces comtés sont notoirement cathares ; et que cette «
3978 notoirement cathares ; et que cette « Louve » est la comtesse Stéphanie, dite la Loba, qui fait partie du groupe des hérét
3979 e cette « Louve » est la comtesse Stéphanie, dite la Loba, qui fait partie du groupe des hérétiques actives ! Le poème, qu
3980 ui fait partie du groupe des hérétiques actives ! Le poème, qu’une anthologie moderne intitule en toute innocence « remerc
3981 intitule en toute innocence « remerciements pour de gracieuses hospitalités », prend ainsi le caractère imprévu d’une sor
3982 ts pour de gracieuses hospitalités », prend ainsi le caractère imprévu d’une sorte de lettre pastorale ! Et pourtant, je l
3983 hospitalités », prend ainsi le caractère imprévu d’ une sorte de lettre pastorale ! Et pourtant, je le relis et je me frot
3984 s », prend ainsi le caractère imprévu d’une sorte de lettre pastorale ! Et pourtant, je le relis et je me frotte les yeux…
3985 d’une sorte de lettre pastorale ! Et pourtant, je le relis et je me frotte les yeux… Comment croire que ce ton badin, ces
3986 torale ! Et pourtant, je le relis et je me frotte les yeux… Comment croire que ce ton badin, ces potins de milieu littérair
3987 yeux… Comment croire que ce ton badin, ces potins de milieu littéraire… S’agirait-il vraiment de « pures coïncidences » ?
3988 otins de milieu littéraire… S’agirait-il vraiment de « pures coïncidences » ? Ce doute et cette question renaissent à l’in
3989 ences » ? Ce doute et cette question renaissent à l’ infini. Est-ce pure coïncidence, si les troubadours comme les cathares
3990 enaissent à l’infini. Est-ce pure coïncidence, si les troubadours comme les cathares glorifient — sans toujours l’exercer —
3991 Est-ce pure coïncidence, si les troubadours comme les cathares glorifient — sans toujours l’exercer — la vertu de chasteté 
3992 urs comme les cathares glorifient — sans toujours l’ exercer — la vertu de chasteté ? Est-ce pure coïncidence si, comme les
3993 s cathares glorifient — sans toujours l’exercer — la vertu de chasteté ? Est-ce pure coïncidence si, comme les « purs », i
3994 s glorifient — sans toujours l’exercer — la vertu de chasteté ? Est-ce pure coïncidence si, comme les « purs », ils ne reç
3995 u de chasteté ? Est-ce pure coïncidence si, comme les « purs », ils ne reçoivent de leur Dame qu’un seul baiser d’initiatio
3996 ncidence si, comme les « purs », ils ne reçoivent de leur Dame qu’un seul baiser d’initiation ? Et s’ils distinguent deux
3997 , ils ne reçoivent de leur Dame qu’un seul baiser d’ initiation ? Et s’ils distinguent deux degrés dans le domnei (le prega
3998 nitiation ? Et s’ils distinguent deux degrés dans le domnei (le pregaire, ou prière, et l’entendeire) comme on distingue d
3999 Et s’ils distinguent deux degrés dans le domnei ( le pregaire, ou prière, et l’entendeire) comme on distingue dans l’Églis
4000 degrés dans le domnei (le pregaire, ou prière, et l’ entendeire) comme on distingue dans l’Église d’Amour les « croyants »
4001 prière, et l’entendeire) comme on distingue dans l’ Église d’Amour les « croyants » et les « parfaits » ? Et s’ils raillen
4002 et l’entendeire) comme on distingue dans l’Église d’ Amour les « croyants » et les « parfaits » ? Et s’ils raillent les lie
4003 endeire) comme on distingue dans l’Église d’Amour les « croyants » et les « parfaits » ? Et s’ils raillent les liens du mar
4004 stingue dans l’Église d’Amour les « croyants » et les « parfaits » ? Et s’ils raillent les liens du mariage, cette jurata f
4005 royants » et les « parfaits » ? Et s’ils raillent les liens du mariage, cette jurata fornicatio, selon les cathares ? Et s’
4006 liens du mariage, cette jurata fornicatio, selon les cathares ? Et s’ils invectivent les clercs et leurs alliés les féodau
4007 icatio, selon les cathares ? Et s’ils invectivent les clercs et leurs alliés les féodaux ? Et s’ils vivent de préférence à
4008 ? Et s’ils invectivent les clercs et leurs alliés les féodaux ? Et s’ils vivent de préférence à la manière errante des « pu
4009 iés les féodaux ? Et s’ils vivent de préférence à la manière errante des « purs » qui s’en allaient deux par deux sur les
4010 des « purs » qui s’en allaient deux par deux sur les routes ? Et si l’on retrouve, enfin, dans certains de leurs vers, des
4011 ’en allaient deux par deux sur les routes ? Et si l’ on retrouve, enfin, dans certains de leurs vers, des expressions tirée
4012 outes ? Et si l’on retrouve, enfin, dans certains de leurs vers, des expressions tirées de la liturgie cathare ? Il ne ser
4013 ns certains de leurs vers, des expressions tirées de la liturgie cathare ? Il ne serait que trop facile de multiplier ces
4014 certains de leurs vers, des expressions tirées de la liturgie cathare ? Il ne serait que trop facile de multiplier ces que
4015 a liturgie cathare ? Il ne serait que trop facile de multiplier ces questions. Voyons plutôt les arguments adverses. Tous
4016 facile de multiplier ces questions. Voyons plutôt les arguments adverses. Tous les troubadours, dira-t-on, ne furent pas da
4017 tions. Voyons plutôt les arguments adverses. Tous les troubadours, dira-t-on, ne furent pas dans le camp de l’hérésie. Plus
4018 us les troubadours, dira-t-on, ne furent pas dans le camp de l’hérésie. Plusieurs finirent leurs jours dans des couvents.
4019 roubadours, dira-t-on, ne furent pas dans le camp de l’hérésie. Plusieurs finirent leurs jours dans des couvents. Certes,
4020 badours, dira-t-on, ne furent pas dans le camp de l’ hérésie. Plusieurs finirent leurs jours dans des couvents. Certes, et
4021 et même un Folquet de Marseille a pu se joindre à la croisade des albigeois. Mais aussi passa-t-il pour un traître, jusqu’
4022 un traître, jusqu’au jour où il fut accusé devant le pape Innocent III d’avoir causé la mort de cinq-cents personnes ! D’a
4023 jour où il fut accusé devant le pape Innocent III d’ avoir causé la mort de cinq-cents personnes ! D’ailleurs, quand on dém
4024 accusé devant le pape Innocent III d’avoir causé la mort de cinq-cents personnes ! D’ailleurs, quand on démontrerait, à s
4025 devant le pape Innocent III d’avoir causé la mort de cinq-cents personnes ! D’ailleurs, quand on démontrerait, à supposer
4026 oser que ce fût possible en soi, que tels d’entre les troubadours ignoraient les analogies de leur lyrisme et du dogme cath
4027 soi, que tels d’entre les troubadours ignoraient les analogies de leur lyrisme et du dogme cathare, on n’aurait pas encore
4028 d’entre les troubadours ignoraient les analogies de leur lyrisme et du dogme cathare, on n’aurait pas encore démontré que
4029 ogme cathare, on n’aurait pas encore démontré que l’ origine de ce lyrisme n’est pas hérétique. N’oublions pas qu’ils compo
4030 re, on n’aurait pas encore démontré que l’origine de ce lyrisme n’est pas hérétique. N’oublions pas qu’ils composaient leu
4031 composaient leurs coblas et leurs sirventés selon les canons d’une rhétorique admirablement invariable. On peut concevoir u
4032 leurs coblas et leurs sirventés selon les canons d’ une rhétorique admirablement invariable. On peut concevoir une poésie
4033 r une poésie — même très belle — qui serait faite de lieux communs dont le poète ne saurait d’où ils viennent. N’est-ce pa
4034 ès belle — qui serait faite de lieux communs dont le poète ne saurait d’où ils viennent. N’est-ce pas, sauf la beauté, plu
4035 t faite de lieux communs dont le poète ne saurait d’ où ils viennent. N’est-ce pas, sauf la beauté, plutôt courant ? Et si
4036 ne saurait d’où ils viennent. N’est-ce pas, sauf la beauté, plutôt courant ? Et si l’on dit : ces troubadours ne parlent
4037 st-ce pas, sauf la beauté, plutôt courant ? Et si l’ on dit : ces troubadours ne parlent point de leurs croyances dans les
4038 Et si l’on dit : ces troubadours ne parlent point de leurs croyances dans les poésies qui nous restent — il suffit de rapp
4039 ubadours ne parlent point de leurs croyances dans les poésies qui nous restent — il suffit de rappeler que les cathares pro
4040 ces dans les poésies qui nous restent — il suffit de rappeler que les cathares promettaient, lors de l’initiation, de ne j
4041 sies qui nous restent — il suffit de rappeler que les cathares promettaient, lors de l’initiation, de ne jamais trahir leur
4042 e rappeler que les cathares promettaient, lors de l’ initiation, de ne jamais trahir leur foi, et cela quelle que fût la mo
4043 les cathares promettaient, lors de l’initiation, de ne jamais trahir leur foi, et cela quelle que fût la mort dont ils se
4044 ne jamais trahir leur foi, et cela quelle que fût la mort dont ils se verraient menacés. C’est ainsi que les registres de
4045 rt dont ils se verraient menacés. C’est ainsi que les registres de l’Inquisition ne portent pas un seul aveu concernant la
4046 verraient menacés. C’est ainsi que les registres de l’Inquisition ne portent pas un seul aveu concernant la minesola (ou
4047 rraient menacés. C’est ainsi que les registres de l’ Inquisition ne portent pas un seul aveu concernant la minesola (ou mal
4048 nquisition ne portent pas un seul aveu concernant la minesola (ou malisola, ou encore manisola), suprême initiation des « 
4049 ncore manisola), suprême initiation des « purs ». La fréquence même de cette question débattue dans les cours d’amour : « 
4050 uprême initiation des « purs ». La fréquence même de cette question débattue dans les cours d’amour : « Un chevalier peut-
4051 La fréquence même de cette question débattue dans les cours d’amour : « Un chevalier peut-il être à la fois marié et fidèle
4052 ce même de cette question débattue dans les cours d’ amour : « Un chevalier peut-il être à la fois marié et fidèle à sa dam
4053 e à sa dame ? » voilà qui nous donne à penser, si l’ on songe à tous les troubadours qui devaient subir un apparent « maria
4054 ilà qui nous donne à penser, si l’on songe à tous les troubadours qui devaient subir un apparent « mariage » avec l’Église
4055 s qui devaient subir un apparent « mariage » avec l’ Église de Rome dont ils étaient les clercs, tout en servant dans leurs
4056 aient subir un apparent « mariage » avec l’Église de Rome dont ils étaient les clercs, tout en servant dans leurs « pensée
4057  mariage » avec l’Église de Rome dont ils étaient les clercs, tout en servant dans leurs « pensées » une autre Dame, l’Égli
4058 en servant dans leurs « pensées » une autre Dame, l’ Église d’Amour… Bernard Gui, dans son Manuel de l’Inquisiteur, n’affir
4059 t dans leurs « pensées » une autre Dame, l’Église d’ Amour… Bernard Gui, dans son Manuel de l’Inquisiteur, n’affirme-t-il p
4060 n Manuel de l’Inquisiteur, n’affirme-t-il pas que les cathares croyaient bien à la Sainte Vierge, sauf qu’elle représentait
4061 ffirme-t-il pas que les cathares croyaient bien à la Sainte Vierge, sauf qu’elle représentait pour eux non pas une femme d
4062 f qu’elle représentait pour eux non pas une femme de chair, mère de Jésus, mais leur Église ? Mais certains abjurèrent l’h
4063 ésus, mais leur Église ? Mais certains abjurèrent l’ hérésie sans abandonner le « trobar » ? Eh oui ! tout comme tel conver
4064 ais certains abjurèrent l’hérésie sans abandonner le « trobar » ? Eh oui ! tout comme tel converti dans la plus récente po
4065  trobar » ? Eh oui ! tout comme tel converti dans la plus récente poésie voue à la Vierge des images qu’il avait inventées
4066 e tel converti dans la plus récente poésie voue à la Vierge des images qu’il avait inventées pour d’autres. Peire d’Auverg
4067 étique. Mais venons-en aux textes, et considérons- les dans la très pure nudité et transparence de leur rhétorique amoureuse
4068 ais venons-en aux textes, et considérons-les dans la très pure nudité et transparence de leur rhétorique amoureuse. ⁂ Thèm
4069 rons-les dans la très pure nudité et transparence de leur rhétorique amoureuse. ⁂ Thème de la mort, que l’on préfère aux d
4070 ransparence de leur rhétorique amoureuse. ⁂ Thème de la mort, que l’on préfère aux dons du monde : Plus m’agrée donc de m
4071 sparence de leur rhétorique amoureuse. ⁂ Thème de la mort, que l’on préfère aux dons du monde : Plus m’agrée donc de mour
4072 eur rhétorique amoureuse. ⁂ Thème de la mort, que l’ on préfère aux dons du monde : Plus m’agrée donc de mourir Que de joi
4073 on préfère aux dons du monde : Plus m’agrée donc de mourir Que de joie vilaine jouir Car joie qui repaît vilement N’a pou
4074 dons du monde : Plus m’agrée donc de mourir Que de joie vilaine jouir Car joie qui repaît vilement N’a pouvoir ni droit
4075 Car joie qui repaît vilement N’a pouvoir ni droit de me plaire tant. Ainsi chante Aimeric de Belenoi. La « joie vilaine 
4076 e plaire tant. Ainsi chante Aimeric de Belenoi. La « joie vilaine », c’est ce qui le guérirait de son désir, si justemen
4077 ric de Belenoi. La « joie vilaine », c’est ce qui le guérirait de son désir, si justement l’amour sans fin n’était le mal
4078 i. La « joie vilaine », c’est ce qui le guérirait de son désir, si justement l’amour sans fin n’était le mal qu’il aime, l
4079 st ce qui le guérirait de son désir, si justement l’ amour sans fin n’était le mal qu’il aime, la « joy d’amor », le délire
4080 son désir, si justement l’amour sans fin n’était le mal qu’il aime, la « joy d’amor », le délire qui prévaut : … en fait
4081 ement l’amour sans fin n’était le mal qu’il aime, la « joy d’amor », le délire qui prévaut : … en fait, ce fou désir M’oc
4082 mour sans fin n’était le mal qu’il aime, la « joy d’ amor », le délire qui prévaut : … en fait, ce fou désir M’occira, que
4083 fin n’était le mal qu’il aime, la « joy d’amor », le délire qui prévaut : … en fait, ce fou désir M’occira, que je reste
4084 e me plaint … et ce désir Prévaut — bien que fait de délire — Sur tout autre… S’il ne veut pas mourir encore, c’est qu’il
4085 st pas assez détaché du désir, c’est qu’il craint de quitter son corps par désespoir, « mortel péché », enfin, c’est qu’il
4086 c’est qu’il ignore encore à quoi lui peut servir De laisser en extase son âme ravir. La doctrine n’exigeait-elle pas qu’
4087 peut servir De laisser en extase son âme ravir. La doctrine n’exigeait-elle pas qu’on mît fin à sa vie « non par lassitu
4088 ssitude ni par peur ou douleur, mais dans un état de parfait détachement de la matière… »41. Voici le thème de la séparati
4089 douleur, mais dans un état de parfait détachement de la matière… »41. Voici le thème de la séparation, le leitmotiv de tou
4090 leur, mais dans un état de parfait détachement de la matière… »41. Voici le thème de la séparation, le leitmotiv de tout l
4091 de parfait détachement de la matière… »41. Voici le thème de la séparation, le leitmotiv de tout l’amour courtois : Dieu
4092 it détachement de la matière… »41. Voici le thème de la séparation, le leitmotiv de tout l’amour courtois : Dieu ! commen
4093 détachement de la matière… »41. Voici le thème de la séparation, le leitmotiv de tout l’amour courtois : Dieu ! comment s
4094 la matière… »41. Voici le thème de la séparation, le leitmotiv de tout l’amour courtois : Dieu ! comment se peut-il faire
4095 41. Voici le thème de la séparation, le leitmotiv de tout l’amour courtois : Dieu ! comment se peut-il faire Que plus m’e
4096 i le thème de la séparation, le leitmotiv de tout l’ amour courtois : Dieu ! comment se peut-il faire Que plus m’est loin,
4097 omment se peut-il faire Que plus m’est loin, plus la désire ? Et voici Guiraut de Bornheil qui prie la vraie 42 lumière e
4098 a désire ? Et voici Guiraut de Bornheil qui prie la vraie 42 lumière en attendant l’aube du jour terrestre : cette aube q
4099 ornheil qui prie la vraie 42 lumière en attendant l’ aube du jour terrestre : cette aube qui doit le réunir à son « copain 
4100 nt l’aube du jour terrestre : cette aube qui doit le réunir à son « copain » de route, et donc d’épreuves dans le monde. (
4101  : cette aube qui doit le réunir à son « copain » de route, et donc d’épreuves dans le monde. (Ces deux « copains », serai
4102 doit le réunir à son « copain » de route, et donc d’ épreuves dans le monde. (Ces deux « copains », seraient-ce l’âme et le
4103 son « copain » de route, et donc d’épreuves dans le monde. (Ces deux « copains », seraient-ce l’âme et le corps ? L’âme l
4104 dans le monde. (Ces deux « copains », seraient-ce l’ âme et le corps ? L’âme liée au corps, mais désirant l’esprit ? Mais s
4105 onde. (Ces deux « copains », seraient-ce l’âme et le corps ? L’âme liée au corps, mais désirant l’esprit ? Mais souvenons-
4106 deux « copains », seraient-ce l’âme et le corps ? L’ âme liée au corps, mais désirant l’esprit ? Mais souvenons-nous aussi
4107 et le corps ? L’âme liée au corps, mais désirant l’ esprit ? Mais souvenons-nous aussi de la coutume des missionnaires che
4108 ais désirant l’esprit ? Mais souvenons-nous aussi de la coutume des missionnaires cheminant deux par deux) : Roi glorieux
4109 désirant l’esprit ? Mais souvenons-nous aussi de la coutume des missionnaires cheminant deux par deux) : Roi glorieux, l
4110 À mon copain fidèle soit aide et bienvenue Car ne l’ ai plus revu depuis la nuit venue Et bientôt viendra l’aube. Mais à l
4111 it aide et bienvenue Car ne l’ai plus revu depuis la nuit venue Et bientôt viendra l’aube. Mais à la fin de la chanson, l
4112 plus revu depuis la nuit venue Et bientôt viendra l’ aube. Mais à la fin de la chanson, le troubadour a-t-il trahi ses vœu
4113 la nuit venue Et bientôt viendra l’aube. Mais à la fin de la chanson, le troubadour a-t-il trahi ses vœux ? Ou bien a-t-
4114 t venue Et bientôt viendra l’aube. Mais à la fin de la chanson, le troubadour a-t-il trahi ses vœux ? Ou bien a-t-il trou
4115 enue Et bientôt viendra l’aube. Mais à la fin de la chanson, le troubadour a-t-il trahi ses vœux ? Ou bien a-t-il trouvé
4116 tôt viendra l’aube. Mais à la fin de la chanson, le troubadour a-t-il trahi ses vœux ? Ou bien a-t-il trouvé au sein de l
4117 trahi ses vœux ? Ou bien a-t-il trouvé au sein de la nuit la Lumière vraie dont il ne faut se séparer ? Beau doux copain,
4118 s vœux ? Ou bien a-t-il trouvé au sein de la nuit la Lumière vraie dont il ne faut se séparer ? Beau doux copain, tant ri
4119 our Que ne veux jamais plus voir aube ni jour Car la plus belle fille qui de mère naquit La tient dedans mes bras, donc pl
4120 lus voir aube ni jour Car la plus belle fille qui de mère naquit La tient dedans mes bras, donc plus ne me soucie Ni de ja
4121 i jour Car la plus belle fille qui de mère naquit La tient dedans mes bras, donc plus ne me soucie Ni de jaloux ni d’aube.
4122 tient dedans mes bras, donc plus ne me soucie Ni de jaloux ni d’aube. Ce rossignol allègrement vient de lancer le trille
4123 mes bras, donc plus ne me soucie Ni de jaloux ni d’ aube. Ce rossignol allègrement vient de lancer le trille dont Wagner,
4124 d’aube. Ce rossignol allègrement vient de lancer le trille dont Wagner, au deuxième acte de Tristan, fera le cri sublime
4125 de lancer le trille dont Wagner, au deuxième acte de Tristan, fera le cri sublime de Brengaine : « Habet acht ! Habet acht
4126 le dont Wagner, au deuxième acte de Tristan, fera le cri sublime de Brengaine : « Habet acht ! Habet acht ! Schon weicht d
4127 au deuxième acte de Tristan, fera le cri sublime de Brengaine : « Habet acht ! Habet acht ! Schon weicht dem Tag die Nach
4128 acht ! (« Prenez garde ! Prenez garde ! Voici que la nuit cède au jour ! ») Mais Tristan répond, lui aussi : « Qu’éternell
4129 is Tristan répond, lui aussi : « Qu’éternellement la nuit nous enveloppe ! » Tout comme dans ce début d’une autre « aube »
4130 nuit nous enveloppe ! » Tout comme dans ce début d’ une autre « aube »43 anonyme : En un verger, sous une loge d’aubépine
4131 « aube »43 anonyme : En un verger, sous une loge d’ aubépine, la dame a tenu son ami dans ses bras jusqu’à ce que le guett
4132 nonyme : En un verger, sous une loge d’aubépine, la dame a tenu son ami dans ses bras jusqu’à ce que le guetteur ait crié
4133 dame a tenu son ami dans ses bras jusqu’à ce que le guetteur ait crié : Dieu ! c’est l’aube. Qu’elle vient donc vite ! — 
4134 usqu’à ce que le guetteur ait crié : Dieu ! c’est l’ aube. Qu’elle vient donc vite ! — Combien je voudrais, mon Dieu, que l
4135 donc vite ! — Combien je voudrais, mon Dieu, que la nuit ne finît pas, que mon ami pût rester près de moi, et que jamais
4136 que mon ami pût rester près de moi, et que jamais le guetteur n’annonçât le lever de l’aube ! Dieu ! c’est l’aube. Quelle
4137 près de moi, et que jamais le guetteur n’annonçât le lever de l’aube ! Dieu ! c’est l’aube. Quelle vient donc vite ! Mai
4138 oi, et que jamais le guetteur n’annonçât le lever de l’aube ! Dieu ! c’est l’aube. Quelle vient donc vite ! Mais cette «
4139 et que jamais le guetteur n’annonçât le lever de l’ aube ! Dieu ! c’est l’aube. Quelle vient donc vite ! Mais cette « be
4140 teur n’annonçât le lever de l’aube ! Dieu ! c’est l’ aube. Quelle vient donc vite ! Mais cette « belle qui toujours dit n
4141 qui toujours dit non » — encore que bien souvent le doute s’insinue — qui est-elle, femme ou symbole ? Pourquoi sont-ils
4142 sont-ils tous à jurer que jamais ils ne trahiront le secret de leur grande passion — comme s’il s’agissait d’une foi, et d
4143 ous à jurer que jamais ils ne trahiront le secret de leur grande passion — comme s’il s’agissait d’une foi, et d’une foi i
4144 et de leur grande passion — comme s’il s’agissait d’ une foi, et d’une foi initiatique ? Renoncez, je vous le dis, au nom
4145 nde passion — comme s’il s’agissait d’une foi, et d’ une foi initiatique ? Renoncez, je vous le dis, au nom d’Amour et au
4146 oi, et d’une foi initiatique ? Renoncez, je vous le dis, au nom d’Amour et au mien renoncez, perfides délateurs, accompli
4147 est son pays, s’il est loin ou près, car je vous le tiendrai bien caché. Je mourrais plutôt que de faillir en un seul mot
4148 us le tiendrai bien caché. Je mourrais plutôt que de faillir en un seul mot… Quelle est la « dame » qui mériterait ce sac
4149 plutôt que de faillir en un seul mot… Quelle est la « dame » qui mériterait ce sacrifice ? Ou ce cri de Guillaume de Poit
4150 « dame » qui mériterait ce sacrifice ? Ou ce cri de Guillaume de Poitiers : Par elle seule je serai sauvé ! Ou cette in
4151 elle seule je serai sauvé ! Ou cette invocation d’ Uc de Saint-Circ à une Dame sans merci : Je ne désire pas que Dieu m’
4152 ou bonheur, sinon par vous ! S’il ne s’agit que de figures de rhétorique, quel est l’esprit qui leur donna naissance ? E
4153 , sinon par vous ! S’il ne s’agit que de figures de rhétorique, quel est l’esprit qui leur donna naissance ? Et quel Amou
4154 ne s’agit que de figures de rhétorique, quel est l’ esprit qui leur donna naissance ? Et quel Amour en fut l’idée platonic
4155 t qui leur donna naissance ? Et quel Amour en fut l’ idée platonicienne ? Dans sa chanson Du moindre tiers d’Amour — celui
4156 platonicienne ? Dans sa chanson Du moindre tiers d’ Amour — celui des femmes — Guiraut de Calanson dit des deux autres tie
4157  — Guiraut de Calanson dit des deux autres tiers, l’ amour des parents et l’amour divin : Au second tiers conviennent Nobl
4158 dit des deux autres tiers, l’amour des parents et l’ amour divin : Au second tiers conviennent Noblesse et Merci ; et le p
4159 conviennent Noblesse et Merci ; et le premier est de telle élévation qu’au-dessus du ciel plane son pouvoir. Cet Amour un
4160 est du genre féminin) qui chez Dante va « mouvoir le ciel et toutes les étoiles », et dont Guiraut nous dit ici qu’il plan
4161 in) qui chez Dante va « mouvoir le ciel et toutes les étoiles », et dont Guiraut nous dit ici qu’il plane « au-dessus du ci
4162 plane « au-dessus du ciel », n’est-ce point déjà la Divinité en soi des grands mystiques hétérodoxes, le Dieu d’avant la
4163 Divinité en soi des grands mystiques hétérodoxes, le Dieu d’avant la Trinité dont nous parlent la Gnose et Maître Eckhart,
4164 en soi des grands mystiques hétérodoxes, le Dieu d’ avant la Trinité dont nous parlent la Gnose et Maître Eckhart, et plus
4165 des grands mystiques hétérodoxes, le Dieu d’avant la Trinité dont nous parlent la Gnose et Maître Eckhart, et plus précisé
4166 xes, le Dieu d’avant la Trinité dont nous parlent la Gnose et Maître Eckhart, et plus précisément encore, le Dieu « suress
4167 se et Maître Eckhart, et plus précisément encore, le Dieu « suressentiel » qui selon Bernard de Chartres (vers 1150 !) « r
4168  réside au-dessus des cieux », et dont « Noys » —  de Noûs grec — est l’émanation intellectuelle et féminine ? Et d’où vien
4169 es cieux », et dont « Noys » — de Noûs grec — est l’ émanation intellectuelle et féminine ? Et d’où viendrait, sinon, l’inc
4170 — est l’émanation intellectuelle et féminine ? Et d’ où viendrait, sinon, l’incertitude, voire le sentiment d’équivoque don
4171 lectuelle et féminine ? Et d’où viendrait, sinon, l’ incertitude, voire le sentiment d’équivoque dont on ne peut se départi
4172  ? Et d’où viendrait, sinon, l’incertitude, voire le sentiment d’équivoque dont on ne peut se départir à la lecture de ces
4173 endrait, sinon, l’incertitude, voire le sentiment d’ équivoque dont on ne peut se départir à la lecture de ces poèmes amour
4174 ntiment d’équivoque dont on ne peut se départir à la lecture de ces poèmes amoureux ? Il s’agit bien d’une femme réelle44
4175 quivoque dont on ne peut se départir à la lecture de ces poèmes amoureux ? Il s’agit bien d’une femme réelle44 — le prétex
4176 a lecture de ces poèmes amoureux ? Il s’agit bien d’ une femme réelle44 — le prétexte physique est là — mais comme dans le
4177 amoureux ? Il s’agit bien d’une femme réelle44 —  le prétexte physique est là — mais comme dans le Cantique des Cantiques,
4178 4 — le prétexte physique est là — mais comme dans le Cantique des Cantiques, le ton est réellement mystique. Les érudits n
4179 t là — mais comme dans le Cantique des Cantiques, le ton est réellement mystique. Les érudits nous ressassent leur formule
4180 ue des Cantiques, le ton est réellement mystique. Les érudits nous ressassent leur formule : il n’y aurait là, « tout simpl
4181 n’y aurait là, « tout simplement », qu’une manie d’ idéaliser la femme et l’amour naturel. Mais d’où provient donc cette m
4182 là, « tout simplement », qu’une manie d’idéaliser la femme et l’amour naturel. Mais d’où provient donc cette manie ? D’une
4183 implement », qu’une manie d’idéaliser la femme et l’ amour naturel. Mais d’où provient donc cette manie ? D’une « humeur id
4184 nie d’idéaliser la femme et l’amour naturel. Mais d’ où provient donc cette manie ? D’une « humeur idéalisante » ? Lisons p
4185 ur naturel. Mais d’où provient donc cette manie ? D’ une « humeur idéalisante » ? Lisons plutôt ce cantique de Peire de Rog
4186  humeur idéalisante » ? Lisons plutôt ce cantique de Peire de Rogiers : Âpre tourment je dois souffrir Pour chagrin d’ell
4187 rs : Âpre tourment je dois souffrir Pour chagrin d’ elle que j’ai si grand Mon cœur ne s’en doit point défaire Ni jamais j
4188 is rien, car ne sais vouloir qu’ELLE ! Et ce cri de Bernard de Ventadour : Elle m’a pris mon cœur, elle m’a pris moi-mêm
4189 s mon cœur, elle m’a pris moi-même, elle m’a pris le monde, puis elle s’est elle-même dérobée à moi, ne me laissant que mo
4190 ésir et mon cœur assoiffé ! Et ces deux strophes d’ Arnaut Daniel — un noble qui se fit jongleur errant, et dont les roman
4191 el — un noble qui se fit jongleur errant, et dont les romanistes assurent que les poèmes sont « vides de pensée » : n’y tro
4192 gleur errant, et dont les romanistes assurent que les poèmes sont « vides de pensée » : n’y trouve-t-on pas la démarche pré
4193 s romanistes assurent que les poèmes sont « vides de pensée » : n’y trouve-t-on pas la démarche précise de la mystique nég
4194 es sont « vides de pensée » : n’y trouve-t-on pas la démarche précise de la mystique négative, et ses métaphores invariabl
4195 ensée » : n’y trouve-t-on pas la démarche précise de la mystique négative, et ses métaphores invariables ? Je l’aime et l
4196 ée » : n’y trouve-t-on pas la démarche précise de la mystique négative, et ses métaphores invariables ? Je l’aime et la r
4197 que négative, et ses métaphores invariables ? Je l’ aime et la recherche de si grand cœur que, par excès de désir, je croi
4198 ve, et ses métaphores invariables ? Je l’aime et la recherche de si grand cœur que, par excès de désir, je crois que je m
4199 taphores invariables ? Je l’aime et la recherche de si grand cœur que, par excès de désir, je crois que je m’enlèverai to
4200 e et la recherche de si grand cœur que, par excès de désir, je crois que je m’enlèverai tout désir si l’on peut rien perdr
4201 désir, je crois que je m’enlèverai tout désir si l’ on peut rien perdre à force de bien aimer. Car son cœur submerge le mi
4202 aimer. Car son cœur submerge le mien tout entier d’ un flot qui ne s’évapore plus… Je ne veux ni l’Empire de Rome, ni qu’o
4203 er d’un flot qui ne s’évapore plus… Je ne veux ni l’ Empire de Rome, ni qu’on m’en nomme le pape, si je ne dois pas faire r
4204 lot qui ne s’évapore plus… Je ne veux ni l’Empire de Rome, ni qu’on m’en nomme le pape, si je ne dois pas faire retour ver
4205 ne veux ni l’Empire de Rome, ni qu’on m’en nomme le pape, si je ne dois pas faire retour vers elle pour qui mon cœur s’em
4206 e ne guérit pas mon tourment avec un baiser avant le Nouvel An, elle me détruit et elle se damne. ⁂ Il est temps maintena
4207 ruit et elle se damne. ⁂ Il est temps maintenant de pousser à l’extrême l’intuition directrice de cette recherche. Si la
4208 se damne. ⁂ Il est temps maintenant de pousser à l’ extrême l’intuition directrice de cette recherche. Si la Dame n’est pa
4209 ⁂ Il est temps maintenant de pousser à l’extrême l’ intuition directrice de cette recherche. Si la Dame n’est pas simpleme
4210 ant de pousser à l’extrême l’intuition directrice de cette recherche. Si la Dame n’est pas simplement l’Église d’Amour des
4211 ême l’intuition directrice de cette recherche. Si la Dame n’est pas simplement l’Église d’Amour des cathares (comme ont pu
4212 cette recherche. Si la Dame n’est pas simplement l’ Église d’Amour des cathares (comme ont pu le croire Aroux et Péladan),
4213 cherche. Si la Dame n’est pas simplement l’Église d’ Amour des cathares (comme ont pu le croire Aroux et Péladan), ni la Ma
4214 ement l’Église d’Amour des cathares (comme ont pu le croire Aroux et Péladan), ni la Maria-Sophia des hérésies gnostiques
4215 res (comme ont pu le croire Aroux et Péladan), ni la Maria-Sophia des hérésies gnostiques (le Principe féminin de la divin
4216 dan), ni la Maria-Sophia des hérésies gnostiques ( le Principe féminin de la divinité), ne serait-elle pas l’Anima, ou plus
4217 phia des hérésies gnostiques (le Principe féminin de la divinité), ne serait-elle pas l’Anima, ou plus précisément encore 
4218 a des hérésies gnostiques (le Principe féminin de la divinité), ne serait-elle pas l’Anima, ou plus précisément encore : l
4219 ncipe féminin de la divinité), ne serait-elle pas l’ Anima, ou plus précisément encore : la part spirituelle de l’homme, ce
4220 it-elle pas l’Anima, ou plus précisément encore : la part spirituelle de l’homme, celle que son âme emprisonnée dans le co
4221 ou plus précisément encore : la part spirituelle de l’homme, celle que son âme emprisonnée dans le corps appelle d’un amo
4222 plus précisément encore : la part spirituelle de l’ homme, celle que son âme emprisonnée dans le corps appelle d’un amour
4223 le de l’homme, celle que son âme emprisonnée dans le corps appelle d’un amour nostalgique que la mort seule pourra combler
4224 lle que son âme emprisonnée dans le corps appelle d’ un amour nostalgique que la mort seule pourra combler ? Dans les Képha
4225 dans le corps appelle d’un amour nostalgique que la mort seule pourra combler ? Dans les Képhalaïa ou Chapitres de Manès4
4226 stalgique que la mort seule pourra combler ? Dans les Képhalaïa ou Chapitres de Manès45, on peut lire au chapitre X comment
4227 pourra combler ? Dans les Képhalaïa ou Chapitres de Manès45, on peut lire au chapitre X comment l’élu qui a renoncé au mo
4228 es de Manès45, on peut lire au chapitre X comment l’ élu qui a renoncé au monde reçoit l’imposition des mains (ce sera chez
4229 tre X comment l’élu qui a renoncé au monde reçoit l’ imposition des mains (ce sera chez les cathares le consolamentum, géné
4230 monde reçoit l’imposition des mains (ce sera chez les cathares le consolamentum, généralement donné à l’approche de la mort
4231 l’imposition des mains (ce sera chez les cathares le consolamentum, généralement donné à l’approche de la mort) ; comment
4232 s cathares le consolamentum, généralement donné à l’ approche de la mort) ; comment il se voit de la sorte « ordonné » dans
4233 le consolamentum, généralement donné à l’approche de la mort) ; comment il se voit de la sorte « ordonné » dans l’Esprit d
4234 consolamentum, généralement donné à l’approche de la mort) ; comment il se voit de la sorte « ordonné » dans l’Esprit de L
4235 nné à l’approche de la mort) ; comment il se voit de la sorte « ordonné » dans l’Esprit de Lumière ; comment, au moment de
4236 à l’approche de la mort) ; comment il se voit de la sorte « ordonné » dans l’Esprit de Lumière ; comment, au moment de sa
4237 ; comment il se voit de la sorte « ordonné » dans l’ Esprit de Lumière ; comment, au moment de sa mort, la forme de Lumière
4238 il se voit de la sorte « ordonné » dans l’Esprit de Lumière ; comment, au moment de sa mort, la forme de Lumière, qui est
4239 sprit de Lumière ; comment, au moment de sa mort, la forme de Lumière, qui est son Esprit, lui apparaît et le console par
4240 Lumière ; comment, au moment de sa mort, la forme de Lumière, qui est son Esprit, lui apparaît et le console par un baiser
4241 e de Lumière, qui est son Esprit, lui apparaît et le console par un baiser ; comment son ange lui tend la main droite et l
4242 console par un baiser ; comment son ange lui tend la main droite et le salue également d’un baiser d’amour ; comment enfin
4243 ser ; comment son ange lui tend la main droite et le salue également d’un baiser d’amour ; comment enfin l’élu vénère sa p
4244 nge lui tend la main droite et le salue également d’ un baiser d’amour ; comment enfin l’élu vénère sa propre forme de lumi
4245 la main droite et le salue également d’un baiser d’ amour ; comment enfin l’élu vénère sa propre forme de lumière, sa salv
4246 lue également d’un baiser d’amour ; comment enfin l’ élu vénère sa propre forme de lumière, sa salvatrice. Or, qu’attendait
4247 mour ; comment enfin l’élu vénère sa propre forme de lumière, sa salvatrice. Or, qu’attendait de la « Dame de ses pensées 
4248 forme de lumière, sa salvatrice. Or, qu’attendait de la « Dame de ses pensées », inaccessible par essence, toujours placée
4249 me de lumière, sa salvatrice. Or, qu’attendait de la « Dame de ses pensées », inaccessible par essence, toujours placée « 
4250 ère, sa salvatrice. Or, qu’attendait de la « Dame de ses pensées », inaccessible par essence, toujours placée « en trop ha
4251 toujours placée « en trop haut lieu » pour lui46, le troubadour souffrant de l’amour vrai ? Un seul baiser, un seul regard
4252 p haut lieu » pour lui46, le troubadour souffrant de l’amour vrai ? Un seul baiser, un seul regard, un seul salut. Jaufré
4253 aut lieu » pour lui46, le troubadour souffrant de l’ amour vrai ? Un seul baiser, un seul regard, un seul salut. Jaufré Ru
4254 ul regard, un seul salut. Jaufré Rudel, au terme d’ un amour conçu pour une femme qu’il n’a jamais vue, rejoignant enfin c
4255 ’a jamais vue, rejoignant enfin cette image après la traversée d’une mer, meurt dans les bras de la comtesse de Tripoli dè
4256 , rejoignant enfin cette image après la traversée d’ une mer, meurt dans les bras de la comtesse de Tripoli dès qu’il en a
4257 te image après la traversée d’une mer, meurt dans les bras de la comtesse de Tripoli dès qu’il en a reçu un seul baiser de
4258 après la traversée d’une mer, meurt dans les bras de la comtesse de Tripoli dès qu’il en a reçu un seul baiser de paix et
4259 ès la traversée d’une mer, meurt dans les bras de la comtesse de Tripoli dès qu’il en a reçu un seul baiser de paix et le
4260 sse de Tripoli dès qu’il en a reçu un seul baiser de paix et le salut. Il s’agit d’une légende, mais tirée des poèmes qui
4261 oli dès qu’il en a reçu un seul baiser de paix et le salut. Il s’agit d’une légende, mais tirée des poèmes qui chantent be
4262 eçu un seul baiser de paix et le salut. Il s’agit d’ une légende, mais tirée des poèmes qui chantent bel et bien « l’amour
4263 mais tirée des poèmes qui chantent bel et bien «  l’ amour de loin ». Il y eut aussi des dames « réelles »… Mais le furent-
4264 rée des poèmes qui chantent bel et bien « l’amour de loin ». Il y eut aussi des dames « réelles »… Mais le furent-elles, e
4265 oin ». Il y eut aussi des dames « réelles »… Mais le furent-elles, en vérité, plus que cet événement psychique ? De l’énig
4266 es, en vérité, plus que cet événement psychique ? De l’énigme historique, dont plusieurs ont cru voir la solution dans l’h
4267 en vérité, plus que cet événement psychique ? De l’ énigme historique, dont plusieurs ont cru voir la solution dans l’hypo
4268 l’énigme historique, dont plusieurs ont cru voir la solution dans l’hypothèse fort excitante d’une clandestinité de l’Égl
4269 que, dont plusieurs ont cru voir la solution dans l’ hypothèse fort excitante d’une clandestinité de l’Église hérétique, do
4270 voir la solution dans l’hypothèse fort excitante d’ une clandestinité de l’Église hérétique, dont les poètes eussent été l
4271 ns l’hypothèse fort excitante d’une clandestinité de l’Église hérétique, dont les poètes eussent été les agents, nous pass
4272 l’hypothèse fort excitante d’une clandestinité de l’ Église hérétique, dont les poètes eussent été les agents, nous passons
4273 e d’une clandestinité de l’Église hérétique, dont les poètes eussent été les agents, nous passons maintenant au mystère d’u
4274 e l’Église hérétique, dont les poètes eussent été les agents, nous passons maintenant au mystère d’une passion proprement r
4275 té les agents, nous passons maintenant au mystère d’ une passion proprement religieuse, d’une conception mystique fortement
4276 t au mystère d’une passion proprement religieuse, d’ une conception mystique fortement attestée dans la vie même des âmes.
4277 d’une conception mystique fortement attestée dans la vie même des âmes. Essayons à nouveau de repérer, entre les pointes e
4278 tée dans la vie même des âmes. Essayons à nouveau de repérer, entre les pointes et les oscillations extrêmes de cette rech
4279 me des âmes. Essayons à nouveau de repérer, entre les pointes et les oscillations extrêmes de cette recherche, la réalité g
4280 sayons à nouveau de repérer, entre les pointes et les oscillations extrêmes de cette recherche, la réalité généralement int
4281 r, entre les pointes et les oscillations extrêmes de cette recherche, la réalité généralement intermédiaire, donc moins « 
4282 et les oscillations extrêmes de cette recherche, la réalité généralement intermédiaire, donc moins « claire » et moins « 
4283 égagent, presque malgré moi, des conclusions dont l’ importance risque de se mesurer au nombre d’objections qu’elles soulèv
4284 gré moi, des conclusions dont l’importance risque de se mesurer au nombre d’objections qu’elles soulèveront. Je ne songe p
4285 dont l’importance risque de se mesurer au nombre d’ objections qu’elles soulèveront. Je ne songe pas à esquiver des critiq
4286 squiver des critiques que j’espère fécondes. Mais le lecteur me saura gré de tenir compte des doutes qui ont dû s’élever d
4287 e j’espère fécondes. Mais le lecteur me saura gré de tenir compte des doutes qui ont dû s’élever dans son esprit, et d’ind
4288 es doutes qui ont dû s’élever dans son esprit, et d’ indiquer en bref par quelles raisons je crois pouvoir les surmonter. O
4289 quer en bref par quelles raisons je crois pouvoir les surmonter. On a dit et on me dira : 1° que la religion des cathares n
4290 ir les surmonter. On a dit et on me dira : 1° que la religion des cathares nous est encore mal connue et qu’il est donc au
4291 e mal connue et qu’il est donc au moins prématuré d’ y voir la source (ou l’une des sources principales) du lyrisme courtoi
4292 nue et qu’il est donc au moins prématuré d’y voir la source (ou l’une des sources principales) du lyrisme courtois ; 2° qu
4293 sources principales) du lyrisme courtois ; 2° que les troubadours n’ont jamais dit qu’ils suivaient cette religion, ou que
4294 t qu’ils suivaient cette religion, ou que c’était d’ elle qu’ils parlaient ; 3° qu’au contraire l’amour qu’ils exaltent n’e
4295 tait d’elle qu’ils parlaient ; 3° qu’au contraire l’ amour qu’ils exaltent n’est que l’idéalisation ou la sublimation du dé
4296 qu’au contraire l’amour qu’ils exaltent n’est que l’ idéalisation ou la sublimation du désir sexuel ; 4° qu’on distingue ma
4297 amour qu’ils exaltent n’est que l’idéalisation ou la sublimation du désir sexuel ; 4° qu’on distingue mal comment, de la c
4298 du désir sexuel ; 4° qu’on distingue mal comment, de la confuse combinaison de doctrines manichéennes et néo-platonicienne
4299 désir sexuel ; 4° qu’on distingue mal comment, de la confuse combinaison de doctrines manichéennes et néo-platoniciennes,
4300 distingue mal comment, de la confuse combinaison de doctrines manichéennes et néo-platoniciennes, sur un fond de traditio
4301 s manichéennes et néo-platoniciennes, sur un fond de traditions celtibériques, aurait pu naître une rhétorique aussi préci
4302 cise que celle des troubadours. Je répondrai dans l’ ordre à ces critiques. 1. Religion mal connue Si elle n’était pas conn
4303 on mal connue Si elle n’était pas connue du tout, le problème du lyrisme provençal resterait totalement obscur, comme il r
4304 çal resterait totalement obscur, comme il ressort de l’aveu même des romanistes. Or je le répète, je me refuse, pour ma pa
4305 resterait totalement obscur, comme il ressort de l’ aveu même des romanistes. Or je le répète, je me refuse, pour ma part,
4306 e il ressort de l’aveu même des romanistes. Or je le répète, je me refuse, pour ma part, à considérer comme absurde une po
4307 sidérer comme absurde une poétique et une éthique de l’amour d’où sont issues, dans les siècles suivants, les plus belles
4308 érer comme absurde une poétique et une éthique de l’ amour d’où sont issues, dans les siècles suivants, les plus belles œuv
4309 me absurde une poétique et une éthique de l’amour d’ où sont issues, dans les siècles suivants, les plus belles œuvres de l
4310 et une éthique de l’amour d’où sont issues, dans les siècles suivants, les plus belles œuvres de la littérature occidental
4311 mour d’où sont issues, dans les siècles suivants, les plus belles œuvres de la littérature occidentale. D’autre part, ce qu
4312 dans les siècles suivants, les plus belles œuvres de la littérature occidentale. D’autre part, ce que l’on connaît aujourd
4313 s les siècles suivants, les plus belles œuvres de la littérature occidentale. D’autre part, ce que l’on connaît aujourd’hu
4314 la littérature occidentale. D’autre part, ce que l’ on connaît aujourd’hui des croyances et des rites cathares suffit à ét
4315 it à établir sans plus de contestations possibles les origines manichéennes de l’hérésie. Or, si l’on se reporte à ce qui f
4316 contestations possibles les origines manichéennes de l’hérésie. Or, si l’on se reporte à ce qui fut dit plus haut (II, 2)
4317 testations possibles les origines manichéennes de l’ hérésie. Or, si l’on se reporte à ce qui fut dit plus haut (II, 2) sur
4318 es les origines manichéennes de l’hérésie. Or, si l’ on se reporte à ce qui fut dit plus haut (II, 2) sur la nature essenti
4319 se reporte à ce qui fut dit plus haut (II, 2) sur la nature essentiellement lyrique des dogmes manichéens en général, il a
4320 nichéens en général, il apparaît qu’un supplément d’ information, sur telle ou telle nuance ou altération qu’auraient reçue
4321 e ou altération qu’auraient reçue ces dogmes dans l’ Église du Midi, n’apporterait pas grand-chose pour ou contre ma thèse.
4322 lles et exactes du dogme qu’il faut chercher dans la rhétorique courtoise, mais bien le développement lyrique et psalmodiq
4323 chercher dans la rhétorique courtoise, mais bien le développement lyrique et psalmodique des symboles fondamentaux. De mê
4324 entaux. De même, pour prendre un exemple moderne, le « sentiment chrétien » que l’on reconnaît chez un Baudelaire est autr
4325 un exemple moderne, le « sentiment chrétien » que l’ on reconnaît chez un Baudelaire est autre chose qu’une transposition t
4326 lité (même formelle) qui serait inconcevable sans le dogme catholique ; à quoi s’ajoutent des éléments de vocabulaire et d
4327 dogme catholique ; à quoi s’ajoutent des éléments de vocabulaire et de syntaxe dont l’origine est nettement liturgique. On
4328 à quoi s’ajoutent des éléments de vocabulaire et de syntaxe dont l’origine est nettement liturgique. On peut imaginer que
4329 nt des éléments de vocabulaire et de syntaxe dont l’ origine est nettement liturgique. On peut imaginer que les thèmes que
4330 ne est nettement liturgique. On peut imaginer que les thèmes que nous avons relevés chez les poètes provençaux entretiennen
4331 aginer que les thèmes que nous avons relevés chez les poètes provençaux entretiennent avec le néo-manichéisme des relations
4332 vés chez les poètes provençaux entretiennent avec le néo-manichéisme des relations d’un type analogue47. Au surplus, la to
4333 tretiennent avec le néo-manichéisme des relations d’ un type analogue47. Au surplus, la tonalité hérétique des lieux commun
4334 e des relations d’un type analogue47. Au surplus, la tonalité hérétique des lieux communs de la rhétorique courtoise devie
4335 surplus, la tonalité hérétique des lieux communs de la rhétorique courtoise devient sensible dès que l’on compare ces lie
4336 rplus, la tonalité hérétique des lieux communs de la rhétorique courtoise devient sensible dès que l’on compare ces lieux
4337 la rhétorique courtoise devient sensible dès que l’ on compare ces lieux communs à ceux de la poésie cléricale de l’époque
4338 ble dès que l’on compare ces lieux communs à ceux de la poésie cléricale de l’époque. Un spécialiste aussi sceptique que J
4339 dès que l’on compare ces lieux communs à ceux de la poésie cléricale de l’époque. Un spécialiste aussi sceptique que Jean
4340 e ces lieux communs à ceux de la poésie cléricale de l’époque. Un spécialiste aussi sceptique que Jeanroy n’a pas été sans
4341 es lieux communs à ceux de la poésie cléricale de l’ époque. Un spécialiste aussi sceptique que Jeanroy n’a pas été sans le
4342 iste aussi sceptique que Jeanroy n’a pas été sans le remarquer. Parlant de la lyrique abstraite des troubadours du xiiie
4343 ue Jeanroy n’a pas été sans le remarquer. Parlant de la lyrique abstraite des troubadours du xiiie siècle et de la confus
4344 Jeanroy n’a pas été sans le remarquer. Parlant de la lyrique abstraite des troubadours du xiiie siècle et de la confusion
4345 que abstraite des troubadours du xiiie siècle et de la confusion qu’elle favorise, de Dieu et de la Dame des pensées, il
4346 abstraite des troubadours du xiiie siècle et de la confusion qu’elle favorise, de Dieu et de la Dame des pensées, il écr
4347 iiie siècle et de la confusion qu’elle favorise, de Dieu et de la Dame des pensées, il écrit : « Il n’y a là, dira-t-on,
4348 e et de la confusion qu’elle favorise, de Dieu et de la Dame des pensées, il écrit : « Il n’y a là, dira-t-on, que figures
4349 t de la confusion qu’elle favorise, de Dieu et de la Dame des pensées, il écrit : « Il n’y a là, dira-t-on, que figures de
4350 il écrit : « Il n’y a là, dira-t-on, que figures de rhétorique sans conséquences. Soit. Mais les théories que les troubad
4351 gures de rhétorique sans conséquences. Soit. Mais les théories que les troubadours développaient avec une si grave applicat
4352 ue sans conséquences. Soit. Mais les théories que les troubadours développaient avec une si grave application, ne sont-elle
4353 ourquoi n’y a-t-il dans leurs œuvres aucune trace de ce déchirement intérieur, de ce dissidio qui rend si pathétiques cert
4354 œuvres aucune trace de ce déchirement intérieur, de ce dissidio qui rend si pathétiques certains vers de Pétrarque ? »48
4355 ce dissidio qui rend si pathétiques certains vers de Pétrarque ? »48 2. Les troubadours gardent le secret À la thèse du c
4356 pathétiques certains vers de Pétrarque ? »48 2. Les troubadours gardent le secret À la thèse du catharisme secret des tro
4357 rs de Pétrarque ? »48 2. Les troubadours gardent le secret À la thèse du catharisme secret des troubadours, plusieurs aut
4358 que ? »48 2. Les troubadours gardent le secret À la thèse du catharisme secret des troubadours, plusieurs auteurs récents
4359 ecté que jamais un poète courtois n’avait « vendu la mèche » même une fois converti à l’orthodoxie catholique. C’est suppo
4360 avait « vendu la mèche » même une fois converti à l’ orthodoxie catholique. C’est supposer chez l’homme du xiie siècle une
4361 ti à l’orthodoxie catholique. C’est supposer chez l’ homme du xiie siècle une forme de conscience qui ne pouvait être la s
4362 t supposer chez l’homme du xiie siècle une forme de conscience qui ne pouvait être la sienne. Si l’on essaie de se replac
4363 e de conscience qui ne pouvait être la sienne. Si l’ on essaie de se replacer dans l’atmosphère du Moyen Âge, on s’aperçoit
4364 nce qui ne pouvait être la sienne. Si l’on essaie de se replacer dans l’atmosphère du Moyen Âge, on s’aperçoit que l’absen
4365 tre la sienne. Si l’on essaie de se replacer dans l’ atmosphère du Moyen Âge, on s’aperçoit que l’absence de signification
4366 dans l’atmosphère du Moyen Âge, on s’aperçoit que l’ absence de signification symbolique d’une poésie serait un fait beauco
4367 osphère du Moyen Âge, on s’aperçoit que l’absence de signification symbolique d’une poésie serait un fait beaucoup plus sc
4368 perçoit que l’absence de signification symbolique d’ une poésie serait un fait beaucoup plus scandaleux que ne peut l’être
4369 rait un fait beaucoup plus scandaleux que ne peut l’ être à nos yeux, par exemple, le symbolisme de la Dame. Dans l’optique
4370 aleux que ne peut l’être à nos yeux, par exemple, le symbolisme de la Dame. Dans l’optique de l’homme médiéval, toute chos
4371 eut l’être à nos yeux, par exemple, le symbolisme de la Dame. Dans l’optique de l’homme médiéval, toute chose signifie aut
4372 l’être à nos yeux, par exemple, le symbolisme de la Dame. Dans l’optique de l’homme médiéval, toute chose signifie autre
4373 mple, le symbolisme de la Dame. Dans l’optique de l’ homme médiéval, toute chose signifie autre chose, comme dans les rêves
4374 val, toute chose signifie autre chose, comme dans les rêves, et cela sans qu’intervienne aucun effort de traduction concept
4375 s rêves, et cela sans qu’intervienne aucun effort de traduction conceptuelle. En d’autres termes, le médiéval n’a pas beso
4376 t de traduction conceptuelle. En d’autres termes, le médiéval n’a pas besoin de se formuler le sens des symboles qu’il emp
4377 e. En d’autres termes, le médiéval n’a pas besoin de se formuler le sens des symboles qu’il emploie, ni d’en prendre une c
4378 termes, le médiéval n’a pas besoin de se formuler le sens des symboles qu’il emploie, ni d’en prendre une conscience disti
4379 e formuler le sens des symboles qu’il emploie, ni d’ en prendre une conscience distincte. Il est indemne de ce rationalisme
4380 prendre une conscience distincte. Il est indemne de ce rationalisme qui nous permet, à nous autres modernes, d’isoler et
4381 onalisme qui nous permet, à nous autres modernes, d’ isoler et d’abstraire de toute ambiance significative les objets que n
4382 nous permet, à nous autres modernes, d’isoler et d’ abstraire de toute ambiance significative les objets que nous considér
4383 , à nous autres modernes, d’isoler et d’abstraire de toute ambiance significative les objets que nous considérons49. L’un
4384 er et d’abstraire de toute ambiance significative les objets que nous considérons49. L’un des meilleurs historiens des mœur
4385 iques ; celui, entre autres, du mystique Suso : «  La vie de la chrétienté médiévale est, dans toutes ses manifestations, s
4386 celui, entre autres, du mystique Suso : « La vie de la chrétienté médiévale est, dans toutes ses manifestations, saturée
4387 lui, entre autres, du mystique Suso : « La vie de la chrétienté médiévale est, dans toutes ses manifestations, saturée de
4388 vale est, dans toutes ses manifestations, saturée de représentations religieuses. Pas de choses ou d’actions, si ordinaire
4389 ions, saturée de représentations religieuses. Pas de choses ou d’actions, si ordinaires soient-elles, dont on ne cherche c
4390 de représentations religieuses. Pas de choses ou d’ actions, si ordinaires soient-elles, dont on ne cherche constamment à
4391 t-elles, dont on ne cherche constamment à établir le rapport avec la foi. Mais dans cette atmosphère de saturation, la ten
4392 ne cherche constamment à établir le rapport avec la foi. Mais dans cette atmosphère de saturation, la tension religieuse,
4393 e rapport avec la foi. Mais dans cette atmosphère de saturation, la tension religieuse, l’idée transcendantale, l’élan ver
4394 la foi. Mais dans cette atmosphère de saturation, la tension religieuse, l’idée transcendantale, l’élan vers le sublime, n
4395 atmosphère de saturation, la tension religieuse, l’ idée transcendantale, l’élan vers le sublime, ne peuvent être toujours
4396 n, la tension religieuse, l’idée transcendantale, l’ élan vers le sublime, ne peuvent être toujours présents. Viennent-ils
4397 n religieuse, l’idée transcendantale, l’élan vers le sublime, ne peuvent être toujours présents. Viennent-ils à manquer, t
4398 s à manquer, tout ce qui était destiné à stimuler la conscience religieuse dégénère en profane banalité, en choquant matér
4399 banalité, en choquant matérialisme à prétentions d’ au-delà. Même chez un mystique de l’envergure d’un Henri Suso, le subl
4400 me à prétentions d’au-delà. Même chez un mystique de l’envergure d’un Henri Suso, le sublime nous semble parfois frôler le
4401 à prétentions d’au-delà. Même chez un mystique de l’ envergure d’un Henri Suso, le sublime nous semble parfois frôler le ri
4402 s d’au-delà. Même chez un mystique de l’envergure d’ un Henri Suso, le sublime nous semble parfois frôler le ridicule. Il e
4403 chez un mystique de l’envergure d’un Henri Suso, le sublime nous semble parfois frôler le ridicule. Il est sublime quand,
4404 Henri Suso, le sublime nous semble parfois frôler le ridicule. Il est sublime quand, par piété envers la Vierge, il rend h
4405 ridicule. Il est sublime quand, par piété envers la Vierge, il rend hommage à toutes les femmes et marche dans la boue po
4406 piété envers la Vierge, il rend hommage à toutes les femmes et marche dans la boue pour laisser passer une pauvresse. Subl
4407 l rend hommage à toutes les femmes et marche dans la boue pour laisser passer une pauvresse. Sublime encore, quand il suit
4408 sser une pauvresse. Sublime encore, quand il suit les usages de l’amour profane et célèbre le jour de l’an et le premier ma
4409 uvresse. Sublime encore, quand il suit les usages de l’amour profane et célèbre le jour de l’an et le premier mai en offra
4410 esse. Sublime encore, quand il suit les usages de l’ amour profane et célèbre le jour de l’an et le premier mai en offrant
4411 il suit les usages de l’amour profane et célèbre le jour de l’an et le premier mai en offrant une couronne et une chanson
4412 offrant une couronne et une chanson à sa fiancée, la Sagesse éternelle. Mais que penser du reste ? À table, il mange les t
4413 lle. Mais que penser du reste ? À table, il mange les trois quarts d’une pomme en l’honneur de la Trinité, et le dernier qu
4414 ser du reste ? À table, il mange les trois quarts d’ une pomme en l’honneur de la Trinité, et le dernier quart par amour po
4415 À table, il mange les trois quarts d’une pomme en l’ honneur de la Trinité, et le dernier quart par amour pour la Mère céle
4416 l mange les trois quarts d’une pomme en l’honneur de la Trinité, et le dernier quart par amour pour la Mère céleste qui do
4417 ange les trois quarts d’une pomme en l’honneur de la Trinité, et le dernier quart par amour pour la Mère céleste qui donna
4418 de la Trinité, et le dernier quart par amour pour la Mère céleste qui donnait à manger une pomme à son tendre enfant Jésus
4419 son tendre enfant Jésus ; et ce dernier quart, il le mange avec la peau, parce que les petits garçons ne pèlent pas leurs
4420 ant Jésus ; et ce dernier quart, il le mange avec la peau, parce que les petits garçons ne pèlent pas leurs pommes. Après
4421 ernier quart, il le mange avec la peau, parce que les petits garçons ne pèlent pas leurs pommes. Après Noël, au temps où l’
4422 pèlent pas leurs pommes. Après Noël, au temps où l’ Enfant est trop jeune pour manger des fruits, Suso ne mange pas ce der
4423 fruits, Suso ne mange pas ce dernier quart, mais l’ offre à Marie qui le donnera à son fils. Il prend sa boisson en cinq t
4424 ge pas ce dernier quart, mais l’offre à Marie qui le donnera à son fils. Il prend sa boisson en cinq traits pour les cinq
4425 son fils. Il prend sa boisson en cinq traits pour les cinq plaies du Seigneur ; mais il double la cinquième gorgée parce qu
4426 il double la cinquième gorgée parce que, du flanc de Jésus, coula du sang et de l’eau. Voilà la sanctification de la vie p
4427 ée parce que, du flanc de Jésus, coula du sang et de l’eau. Voilà la sanctification de la vie poussée à ses extrêmes limit
4428 parce que, du flanc de Jésus, coula du sang et de l’ eau. Voilà la sanctification de la vie poussée à ses extrêmes limites.
4429 flanc de Jésus, coula du sang et de l’eau. Voilà la sanctification de la vie poussée à ses extrêmes limites. »50 Dira-t-
4430 oula du sang et de l’eau. Voilà la sanctification de la vie poussée à ses extrêmes limites. »50 Dira-t-on que l’on tombe
4431 a du sang et de l’eau. Voilà la sanctification de la vie poussée à ses extrêmes limites. »50 Dira-t-on que l’on tombe ici
4432 oussée à ses extrêmes limites. »50 Dira-t-on que l’ on tombe ici du symbole dans l’allégorie ? Oui, mais par un excès visi
4433 »50 Dira-t-on que l’on tombe ici du symbole dans l’ allégorie ? Oui, mais par un excès visible. Le même auteur remarque un
4434 ans l’allégorie ? Oui, mais par un excès visible. Le même auteur remarque un peu plus loin que « la naïve conscience relig
4435 e. Le même auteur remarque un peu plus loin que «  la naïve conscience religieuse de la multitude n’avait pas besoin de pre
4436 eu plus loin que « la naïve conscience religieuse de la multitude n’avait pas besoin de preuves intellectuelles en matière
4437 plus loin que « la naïve conscience religieuse de la multitude n’avait pas besoin de preuves intellectuelles en matière de
4438 nce religieuse de la multitude n’avait pas besoin de preuves intellectuelles en matière de foi : la seule présence d’une i
4439 in de preuves intellectuelles en matière de foi : la seule présence d’une image visible des choses saintes suffisait à en
4440 llectuelles en matière de foi : la seule présence d’ une image visible des choses saintes suffisait à en démontrer la vérit
4441 sible des choses saintes suffisait à en démontrer la vérité » (p. 199). C’est dire que le « secret » des troubadours était
4442 en démontrer la vérité » (p. 199). C’est dire que le « secret » des troubadours était en somme une évidence symbolique aux
4443 bolique aux yeux des initiés et des sympathisants de l’Église d’Amour. Normalement, il ne serait venu à personne cette idé
4444 ique aux yeux des initiés et des sympathisants de l’ Église d’Amour. Normalement, il ne serait venu à personne cette idée,
4445 yeux des initiés et des sympathisants de l’Église d’ Amour. Normalement, il ne serait venu à personne cette idée, stricteme
4446 u à personne cette idée, strictement moderne, que les symboles, pour être valables, dussent être commentés et expliqués d’u
4447 tre valables, dussent être commentés et expliqués d’ une manière non symbolique… Une objection inverse a été faite : commen
4448 t-il que jamais un cathare converti n’ait dénoncé les troubadours comme propagateurs de l’hérésie ? La réponse me paraît ai
4449 n’ait dénoncé les troubadours comme propagateurs de l’hérésie ? La réponse me paraît aisée. Il est clair que les troubado
4450 ait dénoncé les troubadours comme propagateurs de l’ hérésie ? La réponse me paraît aisée. Il est clair que les troubadours
4451 les troubadours comme propagateurs de l’hérésie ? La réponse me paraît aisée. Il est clair que les troubadours n’étaient n
4452 ie ? La réponse me paraît aisée. Il est clair que les troubadours n’étaient nullement considérés comme des prédicateurs ni
4453 me des « croyants », et plus souvent encore comme de simples sympathisants. Ces distinctions, d’ailleurs, étaient bien moi
4454 illeurs, étaient bien moins tranchées qu’elles ne le seraient de nos jours. Ils chantaient, pour un public en majorité fav
4455 ient bien moins tranchées qu’elles ne le seraient de nos jours. Ils chantaient, pour un public en majorité favorable à l’h
4456 hantaient, pour un public en majorité favorable à l’ hérésie, une forme d’amour qui se trouvait correspondre (et répondre)
4457 blic en majorité favorable à l’hérésie, une forme d’ amour qui se trouvait correspondre (et répondre) à la situation morale
4458 mour qui se trouvait correspondre (et répondre) à la situation morale très difficile résultant à la fois de la condamnatio
4459 tuation morale très difficile résultant à la fois de la condamnation religieuse portée sur la sexualité par les Parfaits,
4460 tion morale très difficile résultant à la fois de la condamnation religieuse portée sur la sexualité par les Parfaits, et
4461 la fois de la condamnation religieuse portée sur la sexualité par les Parfaits, et de la révolte naturelle contre la conc
4462 ndamnation religieuse portée sur la sexualité par les Parfaits, et de la révolte naturelle contre la conception orthodoxe d
4463 euse portée sur la sexualité par les Parfaits, et de la révolte naturelle contre la conception orthodoxe du mariage, récem
4464 e portée sur la sexualité par les Parfaits, et de la révolte naturelle contre la conception orthodoxe du mariage, récemmen
4465 r les Parfaits, et de la révolte naturelle contre la conception orthodoxe du mariage, récemment réaffirmée par la réforme
4466 on orthodoxe du mariage, récemment réaffirmée par la réforme grégorienne. Ils avaient donc à se garder à la fois contre la
4467 ne. Ils avaient donc à se garder à la fois contre la sévérité des Parfaits et contre celle des catholiques. Toutefois, par
4468 re celle des catholiques. Toutefois, par suite de la situation particulière des hérétiques, l’on conçoit que certains d’en
4469 uite de la situation particulière des hérétiques, l’ on conçoit que certains d’entre eux aient voulu indiquer discrètement
4470 leurs poèmes avaient un double sens précis, outre le symbolisme habituel et qui allait de soi. Dans ce cas, le symbole se
4471 lisme habituel et qui allait de soi. Dans ce cas, le symbole se double d’une allégorie, et prend un sens cryptographique.
4472 allait de soi. Dans ce cas, le symbole se double d’ une allégorie, et prend un sens cryptographique. Je veux parler de l’é
4473 et prend un sens cryptographique. Je veux parler de l’école du trobar clus, déjà citée, et que M. Jeanroy définit en ces
4474 prend un sens cryptographique. Je veux parler de l’ école du trobar clus, déjà citée, et que M. Jeanroy définit en ces ter
4475 ces termes : « Un autre moyen (pour « embarrasser le lecteur ») consistait alors à recouvrir une pensée religieuse d’un vê
4476 onsistait alors à recouvrir une pensée religieuse d’ un vêtement profane, à appliquer à l’amour divin les formules consacré
4477 e religieuse d’un vêtement profane, à appliquer à l’ amour divin les formules consacrées par l’usage à l’expression de l’am
4478 ’un vêtement profane, à appliquer à l’amour divin les formules consacrées par l’usage à l’expression de l’amour humain. »51
4479 iquer à l’amour divin les formules consacrées par l’ usage à l’expression de l’amour humain. »51 Le trobar clus ne serait a
4480 amour divin les formules consacrées par l’usage à l’ expression de l’amour humain. »51 Le trobar clus ne serait ainsi qu’un
4481 es formules consacrées par l’usage à l’expression de l’amour humain. »51 Le trobar clus ne serait ainsi qu’un jeu littérai
4482 formules consacrées par l’usage à l’expression de l’ amour humain. »51 Le trobar clus ne serait ainsi qu’un jeu littéraire,
4483 par l’usage à l’expression de l’amour humain. »51 Le trobar clus ne serait ainsi qu’un jeu littéraire, un « tarabiscotage 
4484 avoir d’autres causes », qu’on « ne se flatte pas de débrouiller ». (Op. cit., II, p. 16.) Mais le troubadour Alegret l’a
4485 as de débrouiller ». (Op. cit., II, p. 16.) Mais le troubadour Alegret l’a fort bien dit : « Mon vers (poème) paraîtra in
4486 Op. cit., II, p. 16.) Mais le troubadour Alegret l’ a fort bien dit : « Mon vers (poème) paraîtra insensé au sot s’il n’a
4487 avance et je lui dirai comment il me fut possible d’ y mettre deux (var. trois) mots de sens divers. » Cette manière d’embr
4488 me fut possible d’y mettre deux (var. trois) mots de sens divers. » Cette manière d’embrouiller les sens (entrebescar disa
4489 (var. trois) mots de sens divers. » Cette manière d’ embrouiller les sens (entrebescar disaient les Provençaux : entrelacer
4490 ots de sens divers. » Cette manière d’embrouiller les sens (entrebescar disaient les Provençaux : entrelacer) s’expliquerai
4491 ière d’embrouiller les sens (entrebescar disaient les Provençaux : entrelacer) s’expliquerait-elle par une « intention d’in
4492 trelacer) s’expliquerait-elle par une « intention d’ intriguer l’auditeur et de lui poser une énigme » ? On peut penser que
4493 expliquerait-elle par une « intention d’intriguer l’ auditeur et de lui poser une énigme » ? On peut penser que les troubad
4494 lle par une « intention d’intriguer l’auditeur et de lui poser une énigme » ? On peut penser que les troubadours étaient m
4495 et de lui poser une énigme » ? On peut penser que les troubadours étaient mus par des passions moins puériles… « J’entrelac
4496 ur éclaircir ma parole obscure ». Ici se poserait la plus grave question, mais elle demeure presque insoluble : comment le
4497 on, mais elle demeure presque insoluble : comment les troubadours entendaient-ils leurs propres symboles ? Et d’une manière
4498 dours entendaient-ils leurs propres symboles ? Et d’ une manière plus générale, quelle espèce de conscience avons-nous des
4499 s ? Et d’une manière plus générale, quelle espèce de conscience avons-nous des métaphores que nous utilisons dans nos écri
4500 nos écrits ?52 Il ne faudrait pas oublier ce que l’ on vient de dire sur la mentalité « naïvement » symbolique des médiéva
4501 audrait pas oublier ce que l’on vient de dire sur la mentalité « naïvement » symbolique des médiévaux : leurs symboles n’é
4502 s prosaïques et rationnels. Ce n’est donc que sur le double sens allégorique que devrait porter la question… Et enfin tout
4503 sur le double sens allégorique que devrait porter la question… Et enfin toute cette poésie baignait dans l’atmosphère la p
4504 estion… Et enfin toute cette poésie baignait dans l’ atmosphère la plus chargée de passions. Les actions que nous rapporten
4505 fin toute cette poésie baignait dans l’atmosphère la plus chargée de passions. Les actions que nous rapportent les chroniq
4506 poésie baignait dans l’atmosphère la plus chargée de passions. Les actions que nous rapportent les chroniqueurs du temps s
4507 it dans l’atmosphère la plus chargée de passions. Les actions que nous rapportent les chroniqueurs du temps sont parmi les
4508 rgée de passions. Les actions que nous rapportent les chroniqueurs du temps sont parmi les plus folles, les plus « surréali
4509 s rapportent les chroniqueurs du temps sont parmi les plus folles, les plus « surréalistes » qu’ait connues l’histoire de n
4510 chroniqueurs du temps sont parmi les plus folles, les plus « surréalistes » qu’ait connues l’histoire de nos mœurs… Qu’on s
4511 folles, les plus « surréalistes » qu’ait connues l’ histoire de nos mœurs… Qu’on se rappelle ce seigneur jaloux qui tue le
4512 s plus « surréalistes » qu’ait connues l’histoire de nos mœurs… Qu’on se rappelle ce seigneur jaloux qui tue le troubadour
4513 urs… Qu’on se rappelle ce seigneur jaloux qui tue le troubadour favori de sa femme, et fait servir le cœur de la victime s
4514 e ce seigneur jaloux qui tue le troubadour favori de sa femme, et fait servir le cœur de la victime sur un plat. La dame l
4515 le troubadour favori de sa femme, et fait servir le cœur de la victime sur un plat. La dame le mange sans savoir ce que c
4516 badour favori de sa femme, et fait servir le cœur de la victime sur un plat. La dame le mange sans savoir ce que c’est. Le
4517 our favori de sa femme, et fait servir le cœur de la victime sur un plat. La dame le mange sans savoir ce que c’est. Le se
4518 et fait servir le cœur de la victime sur un plat. La dame le mange sans savoir ce que c’est. Le seigneur le lui ayant dit 
4519 servir le cœur de la victime sur un plat. La dame le mange sans savoir ce que c’est. Le seigneur le lui ayant dit : « Mess
4520 plat. La dame le mange sans savoir ce que c’est. Le seigneur le lui ayant dit : « Messire, répond la dame, vous m’avez do
4521 me le mange sans savoir ce que c’est. Le seigneur le lui ayant dit : « Messire, répond la dame, vous m’avez donné à manger
4522 Le seigneur le lui ayant dit : « Messire, répond la dame, vous m’avez donné à manger mets si savoureux que jamais plus ne
4523 ets si savoureux que jamais plus ne mangerai rien d’ autre ! » et elle se jette par la fenêtre du donjon. On admettra que c
4524 ne mangerai rien d’autre ! » et elle se jette par la fenêtre du donjon. On admettra que cette atmosphère suffisait bien à
4525 pour « colorer » un symbolisme même dogmatique à l’ origine. 3. L’Amour courtois serait une idéalisation de l’amour charne
4526 r » un symbolisme même dogmatique à l’origine. 3. L’ Amour courtois serait une idéalisation de l’amour charnel C’est la thè
4527 gine. 3. L’Amour courtois serait une idéalisation de l’amour charnel C’est la thèse la plus courante. On pourrait se borne
4528 e. 3. L’Amour courtois serait une idéalisation de l’ amour charnel C’est la thèse la plus courante. On pourrait se borner à
4529 serait une idéalisation de l’amour charnel C’est la thèse la plus courante. On pourrait se borner à rappeler que le symbo
4530 ne idéalisation de l’amour charnel C’est la thèse la plus courante. On pourrait se borner à rappeler que le symbolisme méd
4531 us courante. On pourrait se borner à rappeler que le symbolisme médiéval procède généralement de haut en bas — de ciel en
4532 me médiéval procède généralement de haut en bas —  de ciel en terre — ce qui réfute les conclusions modernes déduites du pr
4533 de haut en bas — de ciel en terre — ce qui réfute les conclusions modernes déduites du préjugé matérialiste. Mais il faut a
4534 Contre Wechssler, qui veut voir, lui aussi, dans la lyrique courtoise une expression de sentiments religieux de l’époque5
4535 i aussi, dans la lyrique courtoise une expression de sentiments religieux de l’époque53, Jeanroy écrit : « Dans ces affirm
4536 courtoise une expression de sentiments religieux de l’époque53, Jeanroy écrit : « Dans ces affirmations hardies, il y a d
4537 urtoise une expression de sentiments religieux de l’ époque53, Jeanroy écrit : « Dans ces affirmations hardies, il y a du r
4538 affirmations hardies, il y a du reste une erreur de fait aisée à relever : qu’à la longue, la chanson se soit vidée de so
4539 erreur de fait aisée à relever : qu’à la longue, la chanson se soit vidée de son contenu initial, n’ait plus été qu’un ti
4540 elever : qu’à la longue, la chanson se soit vidée de son contenu initial, n’ait plus été qu’un tissu de formules creuses o
4541 e son contenu initial, n’ait plus été qu’un tissu de formules creuses on le peut admettre. Mais au début et jusqu’à la fin
4542 n’ait plus été qu’un tissu de formules creuses on le peut admettre. Mais au début et jusqu’à la fin du xiie siècle il n’e
4543 ses on le peut admettre. Mais au début et jusqu’à la fin du xiie siècle il n’en était pas ainsi : chez les poètes de cett
4544 in du xiie siècle il n’en était pas ainsi : chez les poètes de cette époque, l’expression du désir charnel est si vive et
4545 siècle il n’en était pas ainsi : chez les poètes de cette époque, l’expression du désir charnel est si vive et parfois si
4546 tait pas ainsi : chez les poètes de cette époque, l’ expression du désir charnel est si vive et parfois si brutale qu’il es
4547 parfois si brutale qu’il est vraiment impossible de se tromper sur la nature de leurs aspirations. » Si c’est le cas, on
4548 e qu’il est vraiment impossible de se tromper sur la nature de leurs aspirations. » Si c’est le cas, on se demande d’où vi
4549 t vraiment impossible de se tromper sur la nature de leurs aspirations. » Si c’est le cas, on se demande d’où vient la gên
4550 er sur la nature de leurs aspirations. » Si c’est le cas, on se demande d’où vient la gêne et l’« agacement » de l’auteur
4551 urs aspirations. » Si c’est le cas, on se demande d’ où vient la gêne et l’« agacement » de l’auteur lorsqu’il est obligé d
4552 ions. » Si c’est le cas, on se demande d’où vient la gêne et l’« agacement » de l’auteur lorsqu’il est obligé de reconnaît
4553 c’est le cas, on se demande d’où vient la gêne et l’ « agacement » de l’auteur lorsqu’il est obligé de reconnaître l’équivo
4554 se demande d’où vient la gêne et l’« agacement » de l’auteur lorsqu’il est obligé de reconnaître l’équivoque des expressi
4555 demande d’où vient la gêne et l’« agacement » de l’ auteur lorsqu’il est obligé de reconnaître l’équivoque des expressions
4556 l’« agacement » de l’auteur lorsqu’il est obligé de reconnaître l’équivoque des expressions courtoises et leurs résonance
4557 » de l’auteur lorsqu’il est obligé de reconnaître l’ équivoque des expressions courtoises et leurs résonances mystiques. « 
4558 ystiques. « II est certain — doit-il avouer — que les idées religieuses d’une époque influent généralement sur la conceptio
4559 tain — doit-il avouer — que les idées religieuses d’ une époque influent généralement sur la conception qu’on se fait de l’
4560 eligieuses d’une époque influent généralement sur la conception qu’on se fait de l’amour, et surtout que le vocabulaire de
4561 uent généralement sur la conception qu’on se fait de l’amour, et surtout que le vocabulaire de la galanterie se règle sur
4562 t généralement sur la conception qu’on se fait de l’ amour, et surtout que le vocabulaire de la galanterie se règle sur cel
4563 nception qu’on se fait de l’amour, et surtout que le vocabulaire de la galanterie se règle sur celui de la dévotion. Du jo
4564 se fait de l’amour, et surtout que le vocabulaire de la galanterie se règle sur celui de la dévotion. Du jour où adorer de
4565 fait de l’amour, et surtout que le vocabulaire de la galanterie se règle sur celui de la dévotion. Du jour où adorer devie
4566 e vocabulaire de la galanterie se règle sur celui de la dévotion. Du jour où adorer devient synonyme d’aimer, cette métaph
4567 ocabulaire de la galanterie se règle sur celui de la dévotion. Du jour où adorer devient synonyme d’aimer, cette métaphore
4568 e la dévotion. Du jour où adorer devient synonyme d’ aimer, cette métaphore en entraîne une quantité d’autres. » Mais alors
4569 es. » Mais alors pourquoi rejeter sans discussion l’ ouvrage de Wechssler, qui soutient que les « théories amoureuses du Mo
4570 alors pourquoi rejeter sans discussion l’ouvrage de Wechssler, qui soutient que les « théories amoureuses du Moyen Âge ne
4571 scussion l’ouvrage de Wechssler, qui soutient que les « théories amoureuses du Moyen Âge ne sont qu’un reflet de ses idées
4572 ries amoureuses du Moyen Âge ne sont qu’un reflet de ses idées religieuses » ? Et pourquoi vouloir à tout prix que les poè
4573 ligieuses » ? Et pourquoi vouloir à tout prix que les poèmes des troubadours comportent des notations « réalistes » et des
4574 ations « réalistes » et des descriptions précises de la Dame aimée, alors qu’ailleurs on leur reproche de ne recourir jama
4575 ons « réalistes » et des descriptions précises de la Dame aimée, alors qu’ailleurs on leur reproche de ne recourir jamais
4576 la Dame aimée, alors qu’ailleurs on leur reproche de ne recourir jamais qu’à des épithètes stéréotypées ? Jaufré Rudel, pr
4577 , dit très nettement que sa Dame est une création de son esprit, et qu’elle s’évanouit avec l’aube. Ailleurs, c’est la « p
4578 réation de son esprit, et qu’elle s’évanouit avec l’ aube. Ailleurs, c’est la « princesse lointaine » qu’il veut aimer. Cep
4579 t qu’elle s’évanouit avec l’aube. Ailleurs, c’est la « princesse lointaine » qu’il veut aimer. Cependant M. Jeanroy s’inqu
4580 qu’il veut aimer. Cependant M. Jeanroy s’inquiète de trouver dans ses poèmes « des détails qui paraissent nous plonger dan
4581 es « des détails qui paraissent nous plonger dans la réalité et que rien n’explique ». Exemples donnés : « Je suis en dout
4582  ». Exemples donnés : « Je suis en doute au sujet d’ une chose et mon cœur est dans l’angoisse : c’est que tout ce que le f
4583 n doute au sujet d’une chose et mon cœur est dans l’ angoisse : c’est que tout ce que le frère me refuse, j’entends la sœur
4584 cœur est dans l’angoisse : c’est que tout ce que le frère me refuse, j’entends la sœur me l’octroyer. » D’autre part, Rud
4585 est que tout ce que le frère me refuse, j’entends la sœur me l’octroyer. » D’autre part, Rudel « décrit » ainsi sa Dame :
4586 t ce que le frère me refuse, j’entends la sœur me l’ octroyer. » D’autre part, Rudel « décrit » ainsi sa Dame : elle a le c
4587 tre part, Rudel « décrit » ainsi sa Dame : elle a le corps « gras, delgat et gen ». Or la première phrase, où Jeanroy veut
4588 ique, détient un sens mystique évident : « Ce que le corps me refuse, l’âme me l’octroie » (par exemple, car il y a d’autr
4589 s mystique évident : « Ce que le corps me refuse, l’ âme me l’octroie » (par exemple, car il y a d’autres sens encore que c
4590 e évident : « Ce que le corps me refuse, l’âme me l’ octroie » (par exemple, car il y a d’autres sens encore que celui-ci,
4591 ns encore que celui-ci, qui est franciscain avant la lettre). Et quant aux épithètes « réalistes » qui décriraient une dam
4592 alistes » qui décriraient une dame « réelle », on les retrouve parfaitement identiques chez une centaine d’autres poètes !
4593 sais plus quel érudit qu’il semblerait que toute la poésie des troubadours fût l’œuvre d’un seul auteur louant une Dame u
4594 emblerait que toute la poésie des troubadours fût l’ œuvre d’un seul auteur louant une Dame unique !) Où est alors cette ex
4595 t que toute la poésie des troubadours fût l’œuvre d’ un seul auteur louant une Dame unique !) Où est alors cette expression
4596 Où est alors cette expression « vive et brutale » d’ un désir évidemment charnel ? Dans la crudité de certains termes ? Mai
4597 et brutale » d’un désir évidemment charnel ? Dans la crudité de certains termes ? Mais elle était courante et naturelle av
4598 » d’un désir évidemment charnel ? Dans la crudité de certains termes ? Mais elle était courante et naturelle avant le puri
4599 mes ? Mais elle était courante et naturelle avant le puritanisme bourgeois. L’argument est anachronique. Voici par contre
4600 ante et naturelle avant le puritanisme bourgeois. L’ argument est anachronique. Voici par contre un document de poids à l’a
4601 nt est anachronique. Voici par contre un document de poids à l’appui de la thèse symboliste. Raimbaut d’Orange écrit un po
4602 oici par contre un document de poids à l’appui de la thèse symboliste. Raimbaut d’Orange écrit un poème sur les femmes. Si
4603 symboliste. Raimbaut d’Orange écrit un poème sur les femmes. Si vous voulez faire leur conquête, dit-il, soyez brutaux, « 
4604 e, dit-il, soyez brutaux, « donnez-leur des coups de poing sur le nez » (est-ce assez « cru » ?), forcez-les : car c’est c
4605 yez brutaux, « donnez-leur des coups de poing sur le nez » (est-ce assez « cru » ?), forcez-les : car c’est cela qu’elles
4606 ing sur le nez » (est-ce assez « cru » ?), forcez- les  : car c’est cela qu’elles aiment. Quant à moi, conclut-il, si je me
4607 comporte autrement, c’est que je ne me soucie pas d’ aimer. Je ne veux pas me gêner pour les femmes, pas plus que si toutes
4608 soucie pas d’aimer. Je ne veux pas me gêner pour les femmes, pas plus que si toutes étaient mes sœurs ; c’est pourquoi je
4609 p parler est pis que péché mortel. Or nous avons de ce même Raimbaut d’Orange d’admirables poèmes à la louange de la Dame
4610 rtel. Or nous avons de ce même Raimbaut d’Orange d’ admirables poèmes à la louange de la Dame. Et nous savons par ailleurs
4611 e ce même Raimbaut d’Orange d’admirables poèmes à la louange de la Dame. Et nous savons par ailleurs que l’anneau (échangé
4612 aimbaut d’Orange d’admirables poèmes à la louange de la Dame. Et nous savons par ailleurs que l’anneau (échangé par Trista
4613 baut d’Orange d’admirables poèmes à la louange de la Dame. Et nous savons par ailleurs que l’anneau (échangé par Tristan e
4614 uange de la Dame. Et nous savons par ailleurs que l’ anneau (échangé par Tristan et Iseut) est le signe d’une fidélité qui
4615 s que l’anneau (échangé par Tristan et Iseut) est le signe d’une fidélité qui justement n’est pas celle des corps. Soulign
4616 nneau (échangé par Tristan et Iseut) est le signe d’ une fidélité qui justement n’est pas celle des corps. Soulignons enfin
4617 des corps. Soulignons enfin ce fait capital : que les vertus de la cortezia : humilité, loyauté, respect et fidélité envers
4618 Soulignons enfin ce fait capital : que les vertus de la cortezia : humilité, loyauté, respect et fidélité envers la Dame,
4619 lignons enfin ce fait capital : que les vertus de la cortezia : humilité, loyauté, respect et fidélité envers la Dame, son
4620 a : humilité, loyauté, respect et fidélité envers la Dame, sont ici rapportées expressément au refus de l’amour physique.
4621 a Dame, sont ici rapportées expressément au refus de l’amour physique. Au surplus, nous verrons plus tard les poèmes de Da
4622 ame, sont ici rapportées expressément au refus de l’ amour physique. Au surplus, nous verrons plus tard les poèmes de Dante
4623 mour physique. Au surplus, nous verrons plus tard les poèmes de Dante être d’autant plus passionnés et « réalistes » dans l
4624 ue. Au surplus, nous verrons plus tard les poèmes de Dante être d’autant plus passionnés et « réalistes » dans leurs image
4625 , nous verrons plus tard les poèmes de Dante être d’ autant plus passionnés et « réalistes » dans leurs images que Béatrice
4626 Béatrice s’élèvera davantage dans une hiérarchie d’ abstractions mystiques, figurant d’abord la philosophie, puis la Scien
4627 archie d’abstractions mystiques, figurant d’abord la philosophie, puis la Science, puis la Science sacrée. Un petit fait e
4628 mystiques, figurant d’abord la philosophie, puis la Science, puis la Science sacrée. Un petit fait encore : deux des plus
4629 ant d’abord la philosophie, puis la Science, puis la Science sacrée. Un petit fait encore : deux des plus ardents parmi le
4630 n petit fait encore : deux des plus ardents parmi les troubadours à louer les beautés de leur Dame, Arnaut Daniel et l’Ital
4631 ux des plus ardents parmi les troubadours à louer les beautés de leur Dame, Arnaut Daniel et l’Italien Guinizelli, sont pla
4632 ardents parmi les troubadours à louer les beautés de leur Dame, Arnaut Daniel et l’Italien Guinizelli, sont placés au chan
4633 louer les beautés de leur Dame, Arnaut Daniel et l’ Italien Guinizelli, sont placés au chant XXIV du Purgatoire dans le ce
4634 lli, sont placés au chant XXIV du Purgatoire dans le cercle des sodomistes !54 Mais tout cela nous amène à reconnaître en
4635 54 Mais tout cela nous amène à reconnaître enfin la réelle complexité d’un problème dont nous avons souligné jusqu’ici, n
4636 us amène à reconnaître enfin la réelle complexité d’ un problème dont nous avons souligné jusqu’ici, non sans une volontair
4637 ntaire partialité, l’un des aspects seulement, et le plus contesté. On a trop longtemps cru que la cortezia était une simp
4638 et le plus contesté. On a trop longtemps cru que la cortezia était une simple idéalisation de l’instinct sexuel. À l’inve
4639 cru que la cortezia était une simple idéalisation de l’instinct sexuel. À l’inverse, il serait excessif de soutenir que l’
4640 que la cortezia était une simple idéalisation de l’ instinct sexuel. À l’inverse, il serait excessif de soutenir que l’idé
4641 t une simple idéalisation de l’instinct sexuel. À l’ inverse, il serait excessif de soutenir que l’idéal mystique sur quoi
4642 ’instinct sexuel. À l’inverse, il serait excessif de soutenir que l’idéal mystique sur quoi elle se fondait à l’origine fû
4643 . À l’inverse, il serait excessif de soutenir que l’ idéal mystique sur quoi elle se fondait à l’origine fût toujours et pa
4644 r que l’idéal mystique sur quoi elle se fondait à l’ origine fût toujours et partout observé ; ou qu’il fût en soi univoque
4645 t partout observé ; ou qu’il fût en soi univoque. L’ exaltation de la chasteté produit presque toujours des excès luxurieux
4646 ervé ; ou qu’il fût en soi univoque. L’exaltation de la chasteté produit presque toujours des excès luxurieux. Sans nous a
4647 é ; ou qu’il fût en soi univoque. L’exaltation de la chasteté produit presque toujours des excès luxurieux. Sans nous atta
4648 cès luxurieux. Sans nous attarder aux accusations de débauche que beaucoup ont portées contre les troubadours — l’on sait
4649 tions de débauche que beaucoup ont portées contre les troubadours — l’on sait au vrai peu de chose de leurs vies — nous rap
4650 que beaucoup ont portées contre les troubadours —  l’ on sait au vrai peu de chose de leurs vies — nous rappellerons l’exemp
4651 les troubadours — l’on sait au vrai peu de chose de leurs vies — nous rappellerons l’exemple de sectes gnostiques, qui co
4652 ai peu de chose de leurs vies — nous rappellerons l’ exemple de sectes gnostiques, qui condamnaient aussi la création, et e
4653 chose de leurs vies — nous rappellerons l’exemple de sectes gnostiques, qui condamnaient aussi la création, et en particul
4654 mple de sectes gnostiques, qui condamnaient aussi la création, et en particulier l’attrait des sexes, mais déduisaient de
4655 condamnaient aussi la création, et en particulier l’ attrait des sexes, mais déduisaient de cette condamnation une morale é
4656 particulier l’attrait des sexes, mais déduisaient de cette condamnation une morale étrangement débridée. Les carpocratiens
4657 tte condamnation une morale étrangement débridée. Les carpocratiens par exemple interdisaient la procréation, mais par aill
4658 idée. Les carpocratiens par exemple interdisaient la procréation, mais par ailleurs divinisaient le sperme.55 Il est prob
4659 nt la procréation, mais par ailleurs divinisaient le sperme.55 Il est probable que des excès de ce genre se produisirent
4660 aient le sperme.55 Il est probable que des excès de ce genre se produisirent aussi chez les cathares, et plus encore chez
4661 des excès de ce genre se produisirent aussi chez les cathares, et plus encore chez leurs disciples peu disciplinés, les tr
4662 plus encore chez leurs disciples peu disciplinés, les troubadours. Des accusations horrifiantes figurent à cet égard dans l
4663 ccusations horrifiantes figurent à cet égard dans les registres de l’Inquisition. Notons toutefois qu’elles sont souvent co
4664 rifiantes figurent à cet égard dans les registres de l’Inquisition. Notons toutefois qu’elles sont souvent contradictoires
4665 iantes figurent à cet égard dans les registres de l’ Inquisition. Notons toutefois qu’elles sont souvent contradictoires. A
4666 fois qu’elles sont souvent contradictoires. Ainsi l’ on affirme tantôt que les cathares tiennent pour innocentes les volupt
4667 nt contradictoires. Ainsi l’on affirme tantôt que les cathares tiennent pour innocentes les voluptés les plus grossières, t
4668 tantôt que les cathares tiennent pour innocentes les voluptés les plus grossières, tantôt qu’ils réprouvent le mariage et
4669 es cathares tiennent pour innocentes les voluptés les plus grossières, tantôt qu’ils réprouvent le mariage et tout commerce
4670 tés les plus grossières, tantôt qu’ils réprouvent le mariage et tout commerce sexuel, licite ou non. Mais des accusations
4671 cusations semblables furent portées contre toutes les religions nouvelles, sans excepter le christianisme primitif. Et il e
4672 tre toutes les religions nouvelles, sans excepter le christianisme primitif. Et il est juste de citer ici le jugement d’un
4673 cepter le christianisme primitif. Et il est juste de citer ici le jugement d’un dominicain qui eut l’occasion de fouiller
4674 istianisme primitif. Et il est juste de citer ici le jugement d’un dominicain qui eut l’occasion de fouiller dans les arch
4675 rimitif. Et il est juste de citer ici le jugement d’ un dominicain qui eut l’occasion de fouiller dans les archives du sain
4676 de citer ici le jugement d’un dominicain qui eut l’ occasion de fouiller dans les archives du saint Office, et qui s’expri
4677 ci le jugement d’un dominicain qui eut l’occasion de fouiller dans les archives du saint Office, et qui s’exprime ainsi au
4678 un dominicain qui eut l’occasion de fouiller dans les archives du saint Office, et qui s’exprime ainsi au sujet des cathare
4679 ice, et qui s’exprime ainsi au sujet des cathares d’ Italie, ou patarins ; « Malgré toutes mes recherches, dans les procédu
4680 u patarins ; « Malgré toutes mes recherches, dans les procédures dressées par nos frères, je n’ai pas trouvé que les héréti
4681 s dressées par nos frères, je n’ai pas trouvé que les hérétiques « consolés » se livrassent en Toscane à des actes énormes
4682 hommes et femmes (?), des excès sensuels. Or, si les religieux ne se sont pas tus par modestie, ce qui ne me paraît pas cr
4683 à tout, leurs erreurs étaient plutôt des erreurs d’ intelligence que de sensualité. »56 Retenons donc ceci, qui nuance n
4684 urs étaient plutôt des erreurs d’intelligence que de sensualité. »56 Retenons donc ceci, qui nuance notre schéma : si le
4685 Retenons donc ceci, qui nuance notre schéma : si les erreurs de la passion — au sens précis que je donne à ce mot — sont d
4686 nc ceci, qui nuance notre schéma : si les erreurs de la passion — au sens précis que je donne à ce mot — sont d’origine re
4687 ceci, qui nuance notre schéma : si les erreurs de la passion — au sens précis que je donne à ce mot — sont d’origine relig
4688 ion — au sens précis que je donne à ce mot — sont d’ origine religieuse et mystique, il est certain qu’elles se trouvent fl
4689 trouvent flatter, par cela même qu’elles veulent le transcender, l’instinct sexuel, ou comme dit Platon dans le Banquet :
4690 r, par cela même qu’elles veulent le transcender, l’ instinct sexuel, ou comme dit Platon dans le Banquet : « l’amour de ga
4691 nder, l’instinct sexuel, ou comme dit Platon dans le Banquet : « l’amour de gauche ». ⁂ Tout ceci m’amène à conclure — que
4692 t sexuel, ou comme dit Platon dans le Banquet : «  l’ amour de gauche ». ⁂ Tout ceci m’amène à conclure — quels qu’aient pu
4693 , ou comme dit Platon dans le Banquet : « l’amour de gauche ». ⁂ Tout ceci m’amène à conclure — quels qu’aient pu être mes
4694 conclure — quels qu’aient pu être mes scrupules à l’ origine — que le lyrisme courtois fut au moins inspiré par l’atmosphèr
4695 qu’aient pu être mes scrupules à l’origine — que le lyrisme courtois fut au moins inspiré par l’atmosphère religieuse du
4696 que le lyrisme courtois fut au moins inspiré par l’ atmosphère religieuse du catharisme57. C’est là une thèse minimum en a
4697 Pour nous faciliter une représentation analogique de ce processus minimum d’inspiration et d’influence, prenons un exemple
4698 représentation analogique de ce processus minimum d’ inspiration et d’influence, prenons un exemple moderne. Un exemple don
4699 alogique de ce processus minimum d’inspiration et d’ influence, prenons un exemple moderne. Un exemple dont je crois pouvoi
4700 oderne. Un exemple dont je crois pouvoir dire que les données sont entièrement énumérables et très profondément connues (au
4701 ment connues (au sens total) par plusieurs hommes de ma génération : je veux parler du surréalisme et de l’influence de Fr
4702 ma génération : je veux parler du surréalisme et de l’influence de Freud sur ce mouvement. Supposons l’historien futur de
4703 génération : je veux parler du surréalisme et de l’ influence de Freud sur ce mouvement. Supposons l’historien futur de no
4704 : je veux parler du surréalisme et de l’influence de Freud sur ce mouvement. Supposons l’historien futur de notre civilisa
4705 l’influence de Freud sur ce mouvement. Supposons l’ historien futur de notre civilisation détruite : il a devant les yeux
4706 eud sur ce mouvement. Supposons l’historien futur de notre civilisation détruite : il a devant les yeux quelques poèmes su
4707 utur de notre civilisation détruite : il a devant les yeux quelques poèmes surréalistes, il a pu les traduire et les dater.
4708 nt les yeux quelques poèmes surréalistes, il a pu les traduire et les dater. Par ailleurs, il n’ignore pas qu’à l’époque du
4709 ques poèmes surréalistes, il a pu les traduire et les dater. Par ailleurs, il n’ignore pas qu’à l’époque du surréalisme flo
4710 et les dater. Par ailleurs, il n’ignore pas qu’à l’ époque du surréalisme florissait une école psychiatrique dont on n’a p
4711 une école psychiatrique dont on n’a pu retrouver les ouvrages : le fascisme, survenu peu après, les ayant tous détruits à
4712 hiatrique dont on n’a pu retrouver les ouvrages : le fascisme, survenu peu après, les ayant tous détruits à cause de leur
4713 er les ouvrages : le fascisme, survenu peu après, les ayant tous détruits à cause de leur inspiration sémite. Du moins sait
4714 de leur inspiration sémite. Du moins sait-on par les pamphlets de ses adversaires que cette école proposait une théorie ér
4715 ration sémite. Du moins sait-on par les pamphlets de ses adversaires que cette école proposait une théorie érotique des rê
4716 cole proposait une théorie érotique des rêves. Or les poèmes surréalistes conservés et traduits ne paraissent présenter auc
4717 t traduits ne paraissent présenter aucun sens, et l’ on se plaint de leur monotonie ; toujours les mêmes images érotiques e
4718 araissent présenter aucun sens, et l’on se plaint de leur monotonie ; toujours les mêmes images érotiques et sanglantes, l
4719 s, et l’on se plaint de leur monotonie ; toujours les mêmes images érotiques et sanglantes, la même rhétorique exaltée, et
4720 oujours les mêmes images érotiques et sanglantes, la même rhétorique exaltée, et ne dirait-on pas qu’ils n’ont qu’un seul
4721 êves ? Peut-être même sont-ils des rêves écrits ? Les spécialistes demeurent sceptiques. Un littérateur « peu sérieux » ima
4722 ues. Un littérateur « peu sérieux » imagine alors l’ hypothèse d’une influence de la psychanalyse sur l’ensemble du surréal
4723 érateur « peu sérieux » imagine alors l’hypothèse d’ une influence de la psychanalyse sur l’ensemble du surréalisme : coïnc
4724 rieux » imagine alors l’hypothèse d’une influence de la psychanalyse sur l’ensemble du surréalisme : coïncidence des dates
4725 ux » imagine alors l’hypothèse d’une influence de la psychanalyse sur l’ensemble du surréalisme : coïncidence des dates, a
4726 ’hypothèse d’une influence de la psychanalyse sur l’ ensemble du surréalisme : coïncidence des dates, analogie de thèmes fo
4727 du surréalisme : coïncidence des dates, analogie de thèmes fondamentaux… Les spécialistes du xxe siècle haussent les épa
4728 dence des dates, analogie de thèmes fondamentaux… Les spécialistes du xxe siècle haussent les épaules : Prouvez cela par d
4729 mentaux… Les spécialistes du xxe siècle haussent les épaules : Prouvez cela par des documents ! — Vous savez bien qu’il n’
4730 u’il n’en existe plus. — Dans ce cas, il convient de surseoir à toute hypothèse cohérente. En attendant, le bon sens suffi
4731 rseoir à toute hypothèse cohérente. En attendant, le bon sens suffit à démontrer : 1° que le peu de choses que nous savons
4732 ttendant, le bon sens suffit à démontrer : 1° que le peu de choses que nous savons de la psychanalyse n’autorise pas à fai
4733 montrer : 1° que le peu de choses que nous savons de la psychanalyse n’autorise pas à faire de cette doctrine la source de
4734 trer : 1° que le peu de choses que nous savons de la psychanalyse n’autorise pas à faire de cette doctrine la source des t
4735 savons de la psychanalyse n’autorise pas à faire de cette doctrine la source des textes connus. (Il semble bien que Freud
4736 hanalyse n’autorise pas à faire de cette doctrine la source des textes connus. (Il semble bien que Freud ait été avant tou
4737 nt tout un savant ; qu’il ait soutenu une théorie de la libido ; et qu’il ait pris une attitude déterministe : or le surré
4738 tout un savant ; qu’il ait soutenu une théorie de la libido ; et qu’il ait pris une attitude déterministe : or le surréali
4739 et qu’il ait pris une attitude déterministe : or le surréalisme fut une école littéraire avant tout ; on ne retrouve le t
4740 une école littéraire avant tout ; on ne retrouve le terme de libido dans aucun des poèmes subsistants ; et ces poèmes son
4741 e littéraire avant tout ; on ne retrouve le terme de libido dans aucun des poèmes subsistants ; et ces poèmes sont de tend
4742 aucun des poèmes subsistants ; et ces poèmes sont de tendance idéaliste-anarchisante) ; 2° que les surréalistes n’ont jama
4743 sont de tendance idéaliste-anarchisante) ; 2° que les surréalistes n’ont jamais dit dans leurs poèmes qu’ils étaient les di
4744 n’ont jamais dit dans leurs poèmes qu’ils étaient les disciples du freudisme ; 3° qu’au contraire la liberté qu’ils exalten
4745 t les disciples du freudisme ; 3° qu’au contraire la liberté qu’ils exaltent est celle que devaient nier tous les psychana
4746 qu’ils exaltent est celle que devaient nier tous les psychanalystes ; 4° qu’enfin l’on distingue mal comment, d’une scienc
4747 vaient nier tous les psychanalystes ; 4° qu’enfin l’ on distingue mal comment, d’une science qui se donnait pour objet l’an
4748 alystes ; 4° qu’enfin l’on distingue mal comment, d’ une science qui se donnait pour objet l’analyse et la cure des névrose
4749 comment, d’une science qui se donnait pour objet l’ analyse et la cure des névroses, aurait pu naître une rhétorique de la
4750 ne science qui se donnait pour objet l’analyse et la cure des névroses, aurait pu naître une rhétorique de la folie, c’est
4751 ure des névroses, aurait pu naître une rhétorique de la folie, c’est-à-dire un défi à toute science en général et à toute
4752 des névroses, aurait pu naître une rhétorique de la folie, c’est-à-dire un défi à toute science en général et à toute sci
4753 es se sont réellement produites ; nous savons que les initiateurs du mouvement surréaliste ont lu Freud et l’ont vénéré ; n
4754 tiateurs du mouvement surréaliste ont lu Freud et l’ ont vénéré ; nous savons que, sans lui, leurs théories et leur lyrisme
4755 poètes n’éprouvaient nul besoin et n’avaient pas la possibilité de parler de libido dans leurs poèmes ; nous savons même
4756 vaient nul besoin et n’avaient pas la possibilité de parler de libido dans leurs poèmes ; nous savons même que c’est à la
4757 besoin et n’avaient pas la possibilité de parler de libido dans leurs poèmes ; nous savons même que c’est à la faveur d’u
4758 dans leurs poèmes ; nous savons même que c’est à la faveur d’une erreur initiale sur la portée exacte de la doctrine de F
4759 s poèmes ; nous savons même que c’est à la faveur d’ une erreur initiale sur la portée exacte de la doctrine de Freud (déte
4760 e que c’est à la faveur d’une erreur initiale sur la portée exacte de la doctrine de Freud (déterministe-positiviste) qu’i
4761 faveur d’une erreur initiale sur la portée exacte de la doctrine de Freud (déterministe-positiviste) qu’ils ont pu en tire
4762 eur d’une erreur initiale sur la portée exacte de la doctrine de Freud (déterministe-positiviste) qu’ils ont pu en tirer l
4763 reur initiale sur la portée exacte de la doctrine de Freud (déterministe-positiviste) qu’ils ont pu en tirer les éléments
4764 (déterministe-positiviste) qu’ils ont pu en tirer les éléments de leur lyrisme (ce dernier trait me paraît capital pour l’a
4765 -positiviste) qu’ils ont pu en tirer les éléments de leur lyrisme (ce dernier trait me paraît capital pour l’analogie que
4766 lyrisme (ce dernier trait me paraît capital pour l’ analogie que je propose) ; et nous savons enfin qu’il a suffi que quel
4767 ns enfin qu’il a suffi que quelques-uns des chefs de cette école lisent Freud : les disciples se sont bornés à imiter la r
4768 lques-uns des chefs de cette école lisent Freud : les disciples se sont bornés à imiter la rhétorique des maîtres… (Appendi
4769 ent Freud : les disciples se sont bornés à imiter la rhétorique des maîtres… (Appendice 6). En outre, on aperçoit, par cet
4770 e 6). En outre, on aperçoit, par cet exemple, que l’ action d’une doctrine sur des poètes s’exerce moins par influence dire
4771 outre, on aperçoit, par cet exemple, que l’action d’ une doctrine sur des poètes s’exerce moins par influence directe qu’à
4772 poètes s’exerce moins par influence directe qu’à la faveur d’une certaine ambiance de scandale, de snobisme et d’intérêt,
4773 exerce moins par influence directe qu’à la faveur d’ une certaine ambiance de scandale, de snobisme et d’intérêt, suscitée
4774 ce directe qu’à la faveur d’une certaine ambiance de scandale, de snobisme et d’intérêt, suscitée par les dogmes centraux.
4775 ’à la faveur d’une certaine ambiance de scandale, de snobisme et d’intérêt, suscitée par les dogmes centraux. Ce qui expli
4776 une certaine ambiance de scandale, de snobisme et d’ intérêt, suscitée par les dogmes centraux. Ce qui explique pas mal d’e
4777 scandale, de snobisme et d’intérêt, suscitée par les dogmes centraux. Ce qui explique pas mal d’erreurs, variations et con
4778 par les dogmes centraux. Ce qui explique pas mal d’ erreurs, variations et contradictions chez les poètes influencés. D’où
4779 mal d’erreurs, variations et contradictions chez les poètes influencés. D’où résulte qu’un surcroît d’informations sur la
4780 ons et contradictions chez les poètes influencés. D’ où résulte qu’un surcroît d’informations sur la nature exacte des théo
4781 es poètes influencés. D’où résulte qu’un surcroît d’ informations sur la nature exacte des théories de Freud, loin de fourn
4782 s. D’où résulte qu’un surcroît d’informations sur la nature exacte des théories de Freud, loin de fournir aux savants futu
4783 d’informations sur la nature exacte des théories de Freud, loin de fournir aux savants futurs les apaisements qu’ils sero
4784 ries de Freud, loin de fournir aux savants futurs les apaisements qu’ils seront en droit d’attendre, paraîtra contredire la
4785 nts futurs les apaisements qu’ils seront en droit d’ attendre, paraîtra contredire la thèse de mon littérateur « peu sérieu
4786 s seront en droit d’attendre, paraîtra contredire la thèse de mon littérateur « peu sérieux ». (Eppur ! C’est lui qui aura
4787 en droit d’attendre, paraîtra contredire la thèse de mon littérateur « peu sérieux ». (Eppur ! C’est lui qui aura raison c
4788 ieux ». (Eppur ! C’est lui qui aura raison contre les « vingtiémistes » chevronnés de son temps.) On a remarqué qu’à l’obje
4789 ra raison contre les « vingtiémistes » chevronnés de son temps.) On a remarqué qu’à l’objection n° 4 je n’ai répondu jusqu
4790 es » chevronnés de son temps.) On a remarqué qu’à l’ objection n° 4 je n’ai répondu jusqu’ici que d’une manière tout indire
4791 ’à l’objection n° 4 je n’ai répondu jusqu’ici que d’ une manière tout indirecte et allusive. C’est qu’elle mérite un traite
4792 au chapitre. 9.Les mystiques arabes Comment de la confuse combinaison de doctrines plus ou moins chrétiennes, manich
4793 chapitre. 9.Les mystiques arabes Comment de la confuse combinaison de doctrines plus ou moins chrétiennes, manichéen
4794 iques arabes Comment de la confuse combinaison de doctrines plus ou moins chrétiennes, manichéennes et néo-platonicienn
4795 e aussi précise que celle des troubadours ? C’est l’ argument que les romanistes ont coutume d’opposer à l’interprétation r
4796 que celle des troubadours ? C’est l’argument que les romanistes ont coutume d’opposer à l’interprétation religieuse de l’a
4797 ? C’est l’argument que les romanistes ont coutume d’ opposer à l’interprétation religieuse de l’art courtois. Or il se trou
4798 gument que les romanistes ont coutume d’opposer à l’ interprétation religieuse de l’art courtois. Or il se trouve que, dès
4799 t coutume d’opposer à l’interprétation religieuse de l’art courtois. Or il se trouve que, dès le ixe siècle, une synthèse
4800 outume d’opposer à l’interprétation religieuse de l’ art courtois. Or il se trouve que, dès le ixe siècle, une synthèse no
4801 ieuse de l’art courtois. Or il se trouve que, dès le ixe siècle, une synthèse non moins « improbable » de manichéisme ira
4802 xe siècle, une synthèse non moins « improbable » de manichéisme iranien, de néo-platonisme et d’islamisme s’était bel et
4803 non moins « improbable » de manichéisme iranien, de néo-platonisme et d’islamisme s’était bel et bien opérée en Arabie, e
4804 le » de manichéisme iranien, de néo-platonisme et d’ islamisme s’était bel et bien opérée en Arabie, et de plus, s’était ex
4805 , s’était exprimée par une poésie religieuse dont les métaphores érotiques offrent les plus frappantes analogies avec les m
4806 religieuse dont les métaphores érotiques offrent les plus frappantes analogies avec les métaphores courtoises. ⁂ Lorsque
4807 tiques offrent les plus frappantes analogies avec les métaphores courtoises. ⁂ Lorsque Sismondi avança l’hypothèse d’une i
4808 métaphores courtoises. ⁂ Lorsque Sismondi avança l’ hypothèse d’une influence arabe sur la lyrique provençale, A. W. Schle
4809 ourtoises. ⁂ Lorsque Sismondi avança l’hypothèse d’ une influence arabe sur la lyrique provençale, A. W. Schlegel lui répo
4810 ondi avança l’hypothèse d’une influence arabe sur la lyrique provençale, A. W. Schlegel lui répondit qu’il fallait ignorer
4811 egel lui répondit qu’il fallait ignorer à la fois la poésie provençale et l’arabe pour soutenir un pareil paradoxe. Mais S
4812 fallait ignorer à la fois la poésie provençale et l’ arabe pour soutenir un pareil paradoxe. Mais Schlegel prouvait de la s
4813 utenir un pareil paradoxe. Mais Schlegel prouvait de la sorte que cette double ignorance était précisément son fait. On l’
4814 nir un pareil paradoxe. Mais Schlegel prouvait de la sorte que cette double ignorance était précisément son fait. On l’exc
4815 e double ignorance était précisément son fait. On l’ excusera d’ailleurs si l’on tient compte de l’état des études arabisan
4816 précisément son fait. On l’excusera d’ailleurs si l’ on tient compte de l’état des études arabisantes à son époque. Des tra
4817 it. On l’excusera d’ailleurs si l’on tient compte de l’état des études arabisantes à son époque. Des travaux plus récents
4818 On l’excusera d’ailleurs si l’on tient compte de l’ état des études arabisantes à son époque. Des travaux plus récents ont
4819 ue. Des travaux plus récents ont décrit en détail l’ histoire et l’œuvre, dès le ixe siècle, dans l’islam, d’une école de
4820 x plus récents ont décrit en détail l’histoire et l’ œuvre, dès le ixe siècle, dans l’islam, d’une école de mystiques poèt
4821 s ont décrit en détail l’histoire et l’œuvre, dès le ixe siècle, dans l’islam, d’une école de mystiques poètes qui devaie
4822 l l’histoire et l’œuvre, dès le ixe siècle, dans l’ islam, d’une école de mystiques poètes qui devaient avoir plus tard po
4823 ire et l’œuvre, dès le ixe siècle, dans l’islam, d’ une école de mystiques poètes qui devaient avoir plus tard pour princi
4824 re, dès le ixe siècle, dans l’islam, d’une école de mystiques poètes qui devaient avoir plus tard pour principales illust
4825 behan de Shiraz et Sohrawardi d’Alep, troubadours de l’Amour suprême, chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé mais
4826 an de Shiraz et Sohrawardi d’Alep, troubadours de l’ Amour suprême, chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé mais en
4827 troubadours de l’Amour suprême, chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé mais en même temps symbole du Désir divin.
4828 ubadours de l’Amour suprême, chantres courtois de l’ Idée voilée, objet aimé mais en même temps symbole du Désir divin. Soh
4829 Platon — qu’il connaissait par Plotin, Proclus et l’ école d’Athènes — un continuateur de Zoroastre. Son néo-platonisme éta
4830  qu’il connaissait par Plotin, Proclus et l’école d’ Athènes — un continuateur de Zoroastre. Son néo-platonisme était par a
4831 n, Proclus et l’école d’Athènes — un continuateur de Zoroastre. Son néo-platonisme était par ailleurs très fortement pénét
4832 tonisme était par ailleurs très fortement pénétré de représentations mythiques iraniennes. En particulier, il empruntait a
4833 ctrines avestiques — dont s’était inspiré Manès — l’ opposition du monde de la Lumière et du monde des Ténèbres, dont on a
4834 ont s’était inspiré Manès — l’opposition du monde de la Lumière et du monde des Ténèbres, dont on a vu qu’elle est fondame
4835 s’était inspiré Manès — l’opposition du monde de la Lumière et du monde des Ténèbres, dont on a vu qu’elle est fondamenta
4836 èbres, dont on a vu qu’elle est fondamentale pour les cathares. Et tout cela se traduisait — tout comme chez les cathares e
4837 res. Et tout cela se traduisait — tout comme chez les cathares encore — par une rhétorique amoureuse et chevaleresque, dont
4838 r une rhétorique amoureuse et chevaleresque, dont les titres de quelques traités mystiques de cette école donnent une idée 
4839 rique amoureuse et chevaleresque, dont les titres de quelques traités mystiques de cette école donnent une idée : le Famil
4840 ue, dont les titres de quelques traités mystiques de cette école donnent une idée : le Familier des Amants, le Roman des S
4841 aités mystiques de cette école donnent une idée : le Familier des Amants, le Roman des Sept Beautés… Il y a plus. À l’occ
4842 école donnent une idée : le Familier des Amants, le Roman des Sept Beautés… Il y a plus. À l’occasion de ces traités, le
4843 mants, le Roman des Sept Beautés… Il y a plus. À l’ occasion de ces traités, les mêmes disputes théologiques se produisire
4844 oman des Sept Beautés… Il y a plus. À l’occasion de ces traités, les mêmes disputes théologiques se produisirent, qui dev
4845 autés… Il y a plus. À l’occasion de ces traités, les mêmes disputes théologiques se produisirent, qui devaient renaître un
4846 rent, qui devaient renaître un peu plus tard dans le Moyen Âge occidental. Elles se compliquent d’ailleurs du fait que l’i
4847 ntal. Elles se compliquent d’ailleurs du fait que l’ islam contestait que l’homme pût aimer Dieu (comme l’ordonne le sommai
4848 ent d’ailleurs du fait que l’islam contestait que l’ homme pût aimer Dieu (comme l’ordonne le sommaire évangélique de la Lo
4849 slam contestait que l’homme pût aimer Dieu (comme l’ ordonne le sommaire évangélique de la Loi). Une créature finie ne peut
4850 stait que l’homme pût aimer Dieu (comme l’ordonne le sommaire évangélique de la Loi). Une créature finie ne peut aimer que
4851 mer Dieu (comme l’ordonne le sommaire évangélique de la Loi). Une créature finie ne peut aimer que le fini. Il en résulta
4852 Dieu (comme l’ordonne le sommaire évangélique de la Loi). Une créature finie ne peut aimer que le fini. Il en résulta que
4853 de la Loi). Une créature finie ne peut aimer que le fini. Il en résulta que les mystiques furent obligés de recourir à de
4854 inie ne peut aimer que le fini. Il en résulta que les mystiques furent obligés de recourir à des symboles dont le sens rest
4855 i. Il en résulta que les mystiques furent obligés de recourir à des symboles dont le sens restait secret. (Ainsi la louang
4856 es furent obligés de recourir à des symboles dont le sens restait secret. (Ainsi la louange du vin, dont l’usage était int
4857 des symboles dont le sens restait secret. (Ainsi la louange du vin, dont l’usage était interdit, devint le symbole de la
4858 ns restait secret. (Ainsi la louange du vin, dont l’ usage était interdit, devint le symbole de la divine ivresse d’amour.)
4859 uange du vin, dont l’usage était interdit, devint le symbole de la divine ivresse d’amour.) Mais compte tenu de cette diff
4860 n, dont l’usage était interdit, devint le symbole de la divine ivresse d’amour.) Mais compte tenu de cette difficulté part
4861 dont l’usage était interdit, devint le symbole de la divine ivresse d’amour.) Mais compte tenu de cette difficulté particu
4862 interdit, devint le symbole de la divine ivresse d’ amour.) Mais compte tenu de cette difficulté particulière — qui n’est
4863 e de la divine ivresse d’amour.) Mais compte tenu de cette difficulté particulière — qui n’est d’ailleurs pas sans rapport
4864 ière — qui n’est d’ailleurs pas sans rapport avec la situation courtoise — nous retrouvons en Occident et dans le Proche-O
4865 n courtoise — nous retrouvons en Occident et dans le Proche-Orient les mêmes problèmes. L’orthodoxie musulmane, pas plus q
4866 s retrouvons en Occident et dans le Proche-Orient les mêmes problèmes. L’orthodoxie musulmane, pas plus que la catholique,
4867 ent et dans le Proche-Orient les mêmes problèmes. L’ orthodoxie musulmane, pas plus que la catholique, ne pouvait admettre
4868 s problèmes. L’orthodoxie musulmane, pas plus que la catholique, ne pouvait admettre qu’il y eût en l’homme une part divin
4869 la catholique, ne pouvait admettre qu’il y eût en l’ homme une part divine dont l’exaltation aboutît à la fusion de l’âme e
4870 ettre qu’il y eût en l’homme une part divine dont l’ exaltation aboutît à la fusion de l’âme et de la Divinité. Or le langa
4871 homme une part divine dont l’exaltation aboutît à la fusion de l’âme et de la Divinité. Or le langage érotico-religieux de
4872 part divine dont l’exaltation aboutît à la fusion de l’âme et de la Divinité. Or le langage érotico-religieux des poètes m
4873 t divine dont l’exaltation aboutît à la fusion de l’ âme et de la Divinité. Or le langage érotico-religieux des poètes myst
4874 dont l’exaltation aboutît à la fusion de l’âme et de la Divinité. Or le langage érotico-religieux des poètes mystiques ten
4875 t l’exaltation aboutît à la fusion de l’âme et de la Divinité. Or le langage érotico-religieux des poètes mystiques tendai
4876 boutît à la fusion de l’âme et de la Divinité. Or le langage érotico-religieux des poètes mystiques tendait à établir cett
4877 tendait à établir cette confusion du Créateur et de la créature. Et l’on accusa ces poètes de manichéisme déguisé, sur la
4878 ndait à établir cette confusion du Créateur et de la créature. Et l’on accusa ces poètes de manichéisme déguisé, sur la fo
4879 cette confusion du Créateur et de la créature. Et l’ on accusa ces poètes de manichéisme déguisé, sur la foi de leur langag
4880 teur et de la créature. Et l’on accusa ces poètes de manichéisme déguisé, sur la foi de leur langage symbolique. Al-Hallaj
4881 ’on accusa ces poètes de manichéisme déguisé, sur la foi de leur langage symbolique. Al-Hallaj et Sohrawardi devaient même
4882 usa ces poètes de manichéisme déguisé, sur la foi de leur langage symbolique. Al-Hallaj et Sohrawardi devaient même payer
4883 ique. Al-Hallaj et Sohrawardi devaient même payer de leur vie cette accusation d’hérésie.58 Il est bien émouvant de const
4884 devaient même payer de leur vie cette accusation d’ hérésie.58 Il est bien émouvant de constater que tous les termes d’un
4885 tte accusation d’hérésie.58 Il est bien émouvant de constater que tous les termes d’une pareille polémique s’appliquent a
4886 ie.58 Il est bien émouvant de constater que tous les termes d’une pareille polémique s’appliquent au cas des troubadours,
4887 st bien émouvant de constater que tous les termes d’ une pareille polémique s’appliquent au cas des troubadours, et plus ta
4888 iquent au cas des troubadours, et plus tard, nous le verrons, mutatis mutandis, au cas des grands mystiques occidentaux, d
4889 utandis, au cas des grands mystiques occidentaux, de Maître Eckhart à Jean de la Croix. ⁂ Une brève revue des thèmes « cou
4890 Croix. ⁂ Une brève revue des thèmes « courtois » de la mystique arabe fera sentir à quelles profondeurs le parallélisme t
4891 oix. ⁂ Une brève revue des thèmes « courtois » de la mystique arabe fera sentir à quelles profondeurs le parallélisme trou
4892 mystique arabe fera sentir à quelles profondeurs le parallélisme trouve ses origines, et jusque dans quels détails il se
4893 uels détails il se poursuit. a) Sohrawardi nomme les amants des Frères de la Vérité, « appellation s’adressant à des amant
4894  » et fondent ainsi une communauté — comparable à l’ Église d’Amour des cathares. b) selon le manichéisme iranien, dont s
4895 dent ainsi une communauté — comparable à l’Église d’ Amour des cathares. b) selon le manichéisme iranien, dont s’inspirai
4896 rable à l’Église d’Amour des cathares. b) selon le manichéisme iranien, dont s’inspiraient les mystiques de l’école illu
4897 selon le manichéisme iranien, dont s’inspiraient les mystiques de l’école illuminative de Sohrawardi, une jeune fille éblo
4898 chéisme iranien, dont s’inspiraient les mystiques de l’école illuminative de Sohrawardi, une jeune fille éblouissante atte
4899 isme iranien, dont s’inspiraient les mystiques de l’ école illuminative de Sohrawardi, une jeune fille éblouissante attend
4900 inspiraient les mystiques de l’école illuminative de Sohrawardi, une jeune fille éblouissante attend le fidèle à la sortie
4901 e Sohrawardi, une jeune fille éblouissante attend le fidèle à la sortie du pont Chinvat et lui déclare : « Je suis toi-mêm
4902 , une jeune fille éblouissante attend le fidèle à la sortie du pont Chinvat et lui déclare : « Je suis toi-même ! » Or sel
4903 e suis toi-même ! » Or selon certains interprètes de la mystique des troubadours, la Dame des pensées ne serait autre que
4904 uis toi-même ! » Or selon certains interprètes de la mystique des troubadours, la Dame des pensées ne serait autre que la
4905 tains interprètes de la mystique des troubadours, la Dame des pensées ne serait autre que la part spirituelle et angélique
4906 ubadours, la Dame des pensées ne serait autre que la part spirituelle et angélique de l’homme, son vrai moi. Ce qui pourra
4907 serait autre que la part spirituelle et angélique de l’homme, son vrai moi. Ce qui pourrait nous orienter vers une compréh
4908 ait autre que la part spirituelle et angélique de l’ homme, son vrai moi. Ce qui pourrait nous orienter vers une compréhens
4909 ait nous orienter vers une compréhension nouvelle de ce que nous appelions le « narcissisme de la passion » (à propos de T
4910 e compréhension nouvelle de ce que nous appelions le « narcissisme de la passion » (à propos de Tristan, chap. VIII du Liv
4911 ouvelle de ce que nous appelions le « narcissisme de la passion » (à propos de Tristan, chap. VIII du Livre Ier ). c) Le
4912 elle de ce que nous appelions le « narcissisme de la passion » (à propos de Tristan, chap. VIII du Livre Ier ). c) Le Fam
4913 propos de Tristan, chap. VIII du Livre Ier ). c) Le Familier des Amants est construit sur l’allégorie du « Château de l’Â
4914 r ). c) Le Familier des Amants est construit sur l’ allégorie du « Château de l’Âme » et de ses différents étages et loges
4915 Amants est construit sur l’allégorie du « Château de l’Âme » et de ses différents étages et loges. Dans l’une de ces loges
4916 nts est construit sur l’allégorie du « Château de l’ Âme » et de ses différents étages et loges. Dans l’une de ces loges ha
4917 struit sur l’allégorie du « Château de l’Âme » et de ses différents étages et loges. Dans l’une de ces loges habite un per
4918 et de ses différents étages et loges. Dans l’une de ces loges habite un personnage qui se nomme l’Idée voilée. Elle « con
4919 ne de ces loges habite un personnage qui se nomme l’ Idée voilée. Elle « connaît les secrets qui guérissent et c’est d’elle
4920 onnage qui se nomme l’Idée voilée. Elle « connaît les secrets qui guérissent et c’est d’elle que l’on apprend la magie ». (
4921 lle « connaît les secrets qui guérissent et c’est d’ elle que l’on apprend la magie ». (L’Iseut celtique était aussi une ma
4922 ît les secrets qui guérissent et c’est d’elle que l’ on apprend la magie ». (L’Iseut celtique était aussi une magicienne, «
4923 s qui guérissent et c’est d’elle que l’on apprend la magie ». (L’Iseut celtique était aussi une magicienne, « objet de con
4924 ent et c’est d’elle que l’on apprend la magie ». ( L’ Iseut celtique était aussi une magicienne, « objet de contemplation, s
4925 seut celtique était aussi une magicienne, « objet de contemplation, spectacle mystérieux ».) Dans le Château de l’Âme habi
4926 t de contemplation, spectacle mystérieux ».) Dans le Château de l’Âme habitent d’autres personnages allégoriques, tels que
4927 plation, spectacle mystérieux ».) Dans le Château de l’Âme habitent d’autres personnages allégoriques, tels que Beauté, Dé
4928 tion, spectacle mystérieux ».) Dans le Château de l’ Âme habitent d’autres personnages allégoriques, tels que Beauté, Désir
4929 allégoriques, tels que Beauté, Désir et Angoisse, le Renseigné, le Probateur, le Bien connu : comment ne pas songer au Rom
4930 tels que Beauté, Désir et Angoisse, le Renseigné, le Probateur, le Bien connu : comment ne pas songer au Roman de la Rose 
4931 é, Désir et Angoisse, le Renseigné, le Probateur, le Bien connu : comment ne pas songer au Roman de la Rose ? Et le symbol
4932 r, le Bien connu : comment ne pas songer au Roman de la Rose ? Et le symbolisme chevaleresque se retrouve dans l’ouvrage d
4933 le Bien connu : comment ne pas songer au Roman de la Rose ? Et le symbolisme chevaleresque se retrouve dans l’ouvrage de N
4934  : comment ne pas songer au Roman de la Rose ? Et le symbolisme chevaleresque se retrouve dans l’ouvrage de Nizami de Ganj
4935 ? Et le symbolisme chevaleresque se retrouve dans l’ ouvrage de Nizami de Ganja : le Roman des Sept Beautés, qui conte les
4936 mbolisme chevaleresque se retrouve dans l’ouvrage de Nizami de Ganja : le Roman des Sept Beautés, qui conte les aventures
4937 e se retrouve dans l’ouvrage de Nizami de Ganja : le Roman des Sept Beautés, qui conte les aventures de sept jeunes filles
4938 i de Ganja : le Roman des Sept Beautés, qui conte les aventures de sept jeunes filles vêtues aux couleurs des planètes et q
4939 e Roman des Sept Beautés, qui conte les aventures de sept jeunes filles vêtues aux couleurs des planètes et que visite un
4940 et que visite un roi-chevalier. Nous retrouverons le Château de l’Âme parmi les symboles préférés d’un Ruysbroek et d’une
4941 te un roi-chevalier. Nous retrouverons le Château de l’Âme parmi les symboles préférés d’un Ruysbroek et d’une sainte Thér
4942 un roi-chevalier. Nous retrouverons le Château de l’ Âme parmi les symboles préférés d’un Ruysbroek et d’une sainte Thérèse
4943 lier. Nous retrouverons le Château de l’Âme parmi les symboles préférés d’un Ruysbroek et d’une sainte Thérèse… d) Dans un
4944 s le Château de l’Âme parmi les symboles préférés d’ un Ruysbroek et d’une sainte Thérèse… d) Dans un poème du « sultan de
4945 Âme parmi les symboles préférés d’un Ruysbroek et d’ une sainte Thérèse… d) Dans un poème du « sultan des amoureux », Omar
4946 Al Faridh — pour prendre un exemple entre cent — l’ auteur décrit la passion terrible qui l’envoûte : Mes concitoyens, ét
4947 r prendre un exemple entre cent — l’auteur décrit la passion terrible qui l’envoûte : Mes concitoyens, étonnés de me voir
4948 re cent — l’auteur décrit la passion terrible qui l’ envoûte : Mes concitoyens, étonnés de me voir esclave, ont dit : Pour
4949 errible qui l’envoûte : Mes concitoyens, étonnés de me voir esclave, ont dit : Pourquoi ce jeune homme a-t-il été pris de
4950 ont dit : Pourquoi ce jeune homme a-t-il été pris de folie ? Et que peuvent-ils dire de moi, sinon que je m’occupe de Nou’
4951 -t-il été pris de folie ? Et que peuvent-ils dire de moi, sinon que je m’occupe de Nou’m ? Oui, en vérité, je m’occupe de
4952 ue peuvent-ils dire de moi, sinon que je m’occupe de Nou’m ? Oui, en vérité, je m’occupe de Nou’m. Quand Nou’m me gratifie
4953 e m’occupe de Nou’m ? Oui, en vérité, je m’occupe de Nou’m. Quand Nou’m me gratifie d’un regard, cela m’est égal que Sou’d
4954 té, je m’occupe de Nou’m. Quand Nou’m me gratifie d’ un regard, cela m’est égal que Sou’da ne soit pas complaisante.59 «
4955 u’da ne soit pas complaisante.59 « Nou’m » est le nom conventionnel de la femme aimée, et signifie ici Dieu. Or les tro
4956 laisante.59 « Nou’m » est le nom conventionnel de la femme aimée, et signifie ici Dieu. Or les troubadours nommaient au
4957 sante.59 « Nou’m » est le nom conventionnel de la femme aimée, et signifie ici Dieu. Or les troubadours nommaient aussi
4958 onnel de la femme aimée, et signifie ici Dieu. Or les troubadours nommaient aussi la Dame de leurs pensées d’un nom convent
4959 ifie ici Dieu. Or les troubadours nommaient aussi la Dame de leurs pensées d’un nom conventionnel ou senhal, derrière lequ
4960 Dieu. Or les troubadours nommaient aussi la Dame de leurs pensées d’un nom conventionnel ou senhal, derrière lequel nos é
4961 ubadours nommaient aussi la Dame de leurs pensées d’ un nom conventionnel ou senhal, derrière lequel nos érudits s’épuisent
4962 sent à retrouver des personnages historiques… e) La salutation est le salut que l’initié voulait donner au Sage, mais que
4963 es personnages historiques… e) La salutation est le salut que l’initié voulait donner au Sage, mais que celui-ci, prévena
4964 s historiques… e) La salutation est le salut que l’ initié voulait donner au Sage, mais que celui-ci, prévenant, donne le
4965 lui-ci, prévenant, donne le premier (Sohrawardi : le Bruissement de l’aile de Gabriel), c’est un des thèmes constants du l
4966 nt, donne le premier (Sohrawardi : le Bruissement de l’aile de Gabriel), c’est un des thèmes constants du lyrisme des trou
4967 donne le premier (Sohrawardi : le Bruissement de l’ aile de Gabriel), c’est un des thèmes constants du lyrisme des troubad
4968 le premier (Sohrawardi : le Bruissement de l’aile de Gabriel), c’est un des thèmes constants du lyrisme des troubadours, p
4969 thèmes constants du lyrisme des troubadours, puis de Dante et enfin de Pétrarque. Tous ces poètes attachent au « salut » d
4970 u lyrisme des troubadours, puis de Dante et enfin de Pétrarque. Tous ces poètes attachent au « salut » de la Dame une impo
4971 Pétrarque. Tous ces poètes attachent au « salut » de la Dame une importance apparemment démesurée, mais qui s’explique for
4972 rarque. Tous ces poètes attachent au « salut » de la Dame une importance apparemment démesurée, mais qui s’explique fort b
4973 mment démesurée, mais qui s’explique fort bien si l’ on prend garde au sens liturgique du salut. f) Les mystiques arabes i
4974 l’on prend garde au sens liturgique du salut. f) Les mystiques arabes insistent sur la nécessité de garder le secret de l’
4975 du salut. f) Les mystiques arabes insistent sur la nécessité de garder le secret de l’Amour divin. Ils dénoncent sans re
4976 ) Les mystiques arabes insistent sur la nécessité de garder le secret de l’Amour divin. Ils dénoncent sans relâche les ind
4977 iques arabes insistent sur la nécessité de garder le secret de l’Amour divin. Ils dénoncent sans relâche les indiscrets qu
4978 es insistent sur la nécessité de garder le secret de l’Amour divin. Ils dénoncent sans relâche les indiscrets qui voudraie
4979 insistent sur la nécessité de garder le secret de l’ Amour divin. Ils dénoncent sans relâche les indiscrets qui voudraient
4980 cret de l’Amour divin. Ils dénoncent sans relâche les indiscrets qui voudraient s’enquérir des mystères sans y participer d
4981 draient s’enquérir des mystères sans y participer de toute leur foi. À l’interrogation d’un impatient : « Qu’est-ce que le
4982 s mystères sans y participer de toute leur foi. À l’ interrogation d’un impatient : « Qu’est-ce que le soufisme ? » Al-Hall
4983 y participer de toute leur foi. À l’interrogation d’ un impatient : « Qu’est-ce que le soufisme ? » Al-Hallaj répond : « Ne
4984 l’interrogation d’un impatient : « Qu’est-ce que le soufisme ? » Al-Hallaj répond : « Ne t’attaque pas à Nous, regarde no
4985 egarde notre doigt que nous avons déjà teint dans le sang des amants. » De plus, les indiscrets sont soupçonnés d’intentio
4986 ns déjà teint dans le sang des amants. » De plus, les indiscrets sont soupçonnés d’intentions mauvaises : ce sont eux qui d
4987 amants. » De plus, les indiscrets sont soupçonnés d’ intentions mauvaises : ce sont eux qui dénoncent les amants à l’autori
4988 ’intentions mauvaises : ce sont eux qui dénoncent les amants à l’autorité orthodoxe, c’est-à-dire qui révèlent à la censure
4989 auvaises : ce sont eux qui dénoncent les amants à l’ autorité orthodoxe, c’est-à-dire qui révèlent à la censure dogmatique
4990 l’autorité orthodoxe, c’est-à-dire qui révèlent à la censure dogmatique le sens secret des allégories. Or dans la plupart
4991 c’est-à-dire qui révèlent à la censure dogmatique le sens secret des allégories. Or dans la plupart des poèmes provençaux
4992 provençaux apparaissent des personnages qualifiés de losengiers (médisants, indiscrets, espions) et que le troubadour couv
4993 osengiers (médisants, indiscrets, espions) et que le troubadour couvre d’invectives. Nos savants commentateurs ne savent t
4994 indiscrets, espions) et que le troubadour couvre d’ invectives. Nos savants commentateurs ne savent trop que faire de ces
4995 os savants commentateurs ne savent trop que faire de ces encombrants losengiers, et tentent de s’en débarrasser en affirma
4996 e faire de ces encombrants losengiers, et tentent de s’en débarrasser en affirmant que les amants du xiie siècle tenaient
4997 , et tentent de s’en débarrasser en affirmant que les amants du xiie siècle tenaient énormément au secret de leurs liaison
4998 nts du xiie siècle tenaient énormément au secret de leurs liaisons (ce qui les distinguerait, sans doute, des amants de t
4999 nt énormément au secret de leurs liaisons (ce qui les distinguerait, sans doute, des amants de tous les autres siècles ?).
5000 (ce qui les distinguerait, sans doute, des amants de tous les autres siècles ?). g) Enfin, la louange de la mort d’amour
5001 les distinguerait, sans doute, des amants de tous les autres siècles ?). g) Enfin, la louange de la mort d’amour est le le
5002 amants de tous les autres siècles ?). g) Enfin, la louange de la mort d’amour est le leitmotiv du lyrisme mystique des A
5003 tous les autres siècles ?). g) Enfin, la louange de la mort d’amour est le leitmotiv du lyrisme mystique des Arabes. Ibn
5004 s les autres siècles ?). g) Enfin, la louange de la mort d’amour est le leitmotiv du lyrisme mystique des Arabes. Ibn Al
5005 tres siècles ?). g) Enfin, la louange de la mort d’ amour est le leitmotiv du lyrisme mystique des Arabes. Ibn Al Faridh :
5006  ?). g) Enfin, la louange de la mort d’amour est le leitmotiv du lyrisme mystique des Arabes. Ibn Al Faridh : Le repos d
5007 du lyrisme mystique des Arabes. Ibn Al Faridh : Le repos de l’amour est une fatigue, son commencement une maladie, sa fi
5008 me mystique des Arabes. Ibn Al Faridh : Le repos de l’amour est une fatigue, son commencement une maladie, sa fin la mort
5009 mystique des Arabes. Ibn Al Faridh : Le repos de l’ amour est une fatigue, son commencement une maladie, sa fin la mort.
5010 une fatigue, son commencement une maladie, sa fin la mort. Pour moi cependant la mort par amour est une vie ; je rends gr
5011 une maladie, sa fin la mort. Pour moi cependant la mort par amour est une vie ; je rends grâce à ma Bien-aimée de me l’a
5012 mour est une vie ; je rends grâce à ma Bien-aimée de me l’avoir offerte. Celui qui ne meurt pas de son amour ne peut en v
5013 st une vie ; je rends grâce à ma Bien-aimée de me l’ avoir offerte. Celui qui ne meurt pas de son amour ne peut en vivre.
5014 ée de me l’avoir offerte. Celui qui ne meurt pas de son amour ne peut en vivre. C’est ici le cri même de la mystique occ
5015 urt pas de son amour ne peut en vivre. C’est ici le cri même de la mystique occidentale mais aussi du lyrisme provençal e
5016 on amour ne peut en vivre. C’est ici le cri même de la mystique occidentale mais aussi du lyrisme provençal et de Tristan
5017 amour ne peut en vivre. C’est ici le cri même de la mystique occidentale mais aussi du lyrisme provençal et de Tristan. C
5018 ue occidentale mais aussi du lyrisme provençal et de Tristan. C’est l’oraison jaculatoire de sainte Thérèse : Je meurs de
5019 s aussi du lyrisme provençal et de Tristan. C’est l’ oraison jaculatoire de sainte Thérèse : Je meurs de ne pas mourir ! Al
5020 vençal et de Tristan. C’est l’oraison jaculatoire de sainte Thérèse : Je meurs de ne pas mourir ! Al-Hallaj disait : En m
5021 ’oraison jaculatoire de sainte Thérèse : Je meurs de ne pas mourir ! Al-Hallaj disait : En me tuant vous me ferez vivre,
5022 ous me ferez vivre, car pour moi c’est mourir que de vivre, et vivre que de mourir. La vie, c’est en effet le jour terres
5023 pour moi c’est mourir que de vivre, et vivre que de mourir. La vie, c’est en effet le jour terrestre des êtres contingen
5024 est mourir que de vivre, et vivre que de mourir. La vie, c’est en effet le jour terrestre des êtres contingents et le tou
5025 , et vivre que de mourir. La vie, c’est en effet le jour terrestre des êtres contingents et le tourment de la matière ; m
5026 effet le jour terrestre des êtres contingents et le tourment de la matière ; mais la mort, c’est la nuit de l’illuminatio
5027 ur terrestre des êtres contingents et le tourment de la matière ; mais la mort, c’est la nuit de l’illumination, l’évanoui
5028 terrestre des êtres contingents et le tourment de la matière ; mais la mort, c’est la nuit de l’illumination, l’évanouisse
5029 s contingents et le tourment de la matière ; mais la mort, c’est la nuit de l’illumination, l’évanouissement des formes il
5030 t le tourment de la matière ; mais la mort, c’est la nuit de l’illumination, l’évanouissement des formes illusoires, l’uni
5031 rment de la matière ; mais la mort, c’est la nuit de l’illumination, l’évanouissement des formes illusoires, l’union de l’
5032 nt de la matière ; mais la mort, c’est la nuit de l’ illumination, l’évanouissement des formes illusoires, l’union de l’Âme
5033  ; mais la mort, c’est la nuit de l’illumination, l’ évanouissement des formes illusoires, l’union de l’Âme et de l’Aimé, l
5034 mination, l’évanouissement des formes illusoires, l’ union de l’Âme et de l’Aimé, la communion avec l’Être absolu. Aussi Mo
5035 , l’évanouissement des formes illusoires, l’union de l’Âme et de l’Aimé, la communion avec l’Être absolu. Aussi Moïse est-
5036 ’évanouissement des formes illusoires, l’union de l’ Âme et de l’Aimé, la communion avec l’Être absolu. Aussi Moïse est-il
5037 sement des formes illusoires, l’union de l’Âme et de l’Aimé, la communion avec l’Être absolu. Aussi Moïse est-il pour les
5038 ent des formes illusoires, l’union de l’Âme et de l’ Aimé, la communion avec l’Être absolu. Aussi Moïse est-il pour les mys
5039 formes illusoires, l’union de l’Âme et de l’Aimé, la communion avec l’Être absolu. Aussi Moïse est-il pour les mystiques a
5040 l’union de l’Âme et de l’Aimé, la communion avec l’ Être absolu. Aussi Moïse est-il pour les mystiques arabes le symbole d
5041 union avec l’Être absolu. Aussi Moïse est-il pour les mystiques arabes le symbole du plus grand Amant, puisqu’en exprimant
5042 olu. Aussi Moïse est-il pour les mystiques arabes le symbole du plus grand Amant, puisqu’en exprimant le désir de voir Die
5043 symbole du plus grand Amant, puisqu’en exprimant le désir de voir Dieu sur le Sinaï, il exprima le désir de sa mort. Et l
5044 du plus grand Amant, puisqu’en exprimant le désir de voir Dieu sur le Sinaï, il exprima le désir de sa mort. Et l’on conço
5045 nt, puisqu’en exprimant le désir de voir Dieu sur le Sinaï, il exprima le désir de sa mort. Et l’on conçoit que le terme n
5046 nt le désir de voir Dieu sur le Sinaï, il exprima le désir de sa mort. Et l’on conçoit que le terme nécessaire de la voie
5047 ir de voir Dieu sur le Sinaï, il exprima le désir de sa mort. Et l’on conçoit que le terme nécessaire de la voie illuminat
5048 sur le Sinaï, il exprima le désir de sa mort. Et l’ on conçoit que le terme nécessaire de la voie illuminative d’un Sohraw
5049 exprima le désir de sa mort. Et l’on conçoit que le terme nécessaire de la voie illuminative d’un Sohrawardi, d’un Hallaj
5050 sa mort. Et l’on conçoit que le terme nécessaire de la voie illuminative d’un Sohrawardi, d’un Hallaj, ait été le martyre
5051 mort. Et l’on conçoit que le terme nécessaire de la voie illuminative d’un Sohrawardi, d’un Hallaj, ait été le martyre re
5052 t que le terme nécessaire de la voie illuminative d’ un Sohrawardi, d’un Hallaj, ait été le martyre religieux au sommet de
5053 cessaire de la voie illuminative d’un Sohrawardi, d’ un Hallaj, ait été le martyre religieux au sommet de la joy d’amour :
5054 lluminative d’un Sohrawardi, d’un Hallaj, ait été le martyre religieux au sommet de la joy d’amour : Al-Hallaj se rendait
5055 un Hallaj, ait été le martyre religieux au sommet de la joy d’amour : Al-Hallaj se rendait au supplice en riant. Je lui d
5056 Hallaj, ait été le martyre religieux au sommet de la joy d’amour : Al-Hallaj se rendait au supplice en riant. Je lui dis 
5057 ait été le martyre religieux au sommet de la joy d’ amour : Al-Hallaj se rendait au supplice en riant. Je lui dis : Maîtr
5058 is : Maître qu’est cela ? Il répondit : Telle est la coquetterie de la Beauté attirant à elle les amoureux.60 ⁂ On sait
5059 est cela ? Il répondit : Telle est la coquetterie de la Beauté attirant à elle les amoureux.60 ⁂ On sait enfin que l’amo
5060 cela ? Il répondit : Telle est la coquetterie de la Beauté attirant à elle les amoureux.60 ⁂ On sait enfin que l’amour
5061 e est la coquetterie de la Beauté attirant à elle les amoureux.60 ⁂ On sait enfin que l’amour platonique fut révéré par u
5062 rant à elle les amoureux.60 ⁂ On sait enfin que l’ amour platonique fut révéré par une tribu dont le prestige était grand
5063 l’amour platonique fut révéré par une tribu dont le prestige était grand dans le monde arabe, celle des Banou Odrah où l’
5064 é par une tribu dont le prestige était grand dans le monde arabe, celle des Banou Odrah où l’on mourait d’amour à force d’
5065 and dans le monde arabe, celle des Banou Odrah où l’ on mourait d’amour à force d’exalter le désir chaste, selon le verset
5066 onde arabe, celle des Banou Odrah où l’on mourait d’ amour à force d’exalter le désir chaste, selon le verset du Coran : « 
5067 e des Banou Odrah où l’on mourait d’amour à force d’ exalter le désir chaste, selon le verset du Coran : «  Celui qui aime,
5068 u Odrah où l’on mourait d’amour à force d’exalter le désir chaste, selon le verset du Coran : «  Celui qui aime, qui s’abs
5069 d’amour à force d’exalter le désir chaste, selon le verset du Coran : «  Celui qui aime, qui s’abstient de tout ce qui es
5070 rset du Coran : «  Celui qui aime, qui s’abstient de tout ce qui est interdit, qui garde son amour secret, et qui meurt de
5071 nterdit, qui garde son amour secret, et qui meurt de son secret, celui-là meurt martyr. » « L’amour odrih » devint, jusqu’
5072 i meurt de son secret, celui-là meurt martyr. » «  L’ amour odrih » devint, jusqu’en Andalousie, le nom même de l’amour qui
5073  » « L’amour odrih » devint, jusqu’en Andalousie, le nom même de l’amour qui va s’appeler courtois dans le Midi, puis remo
5074 odrih » devint, jusqu’en Andalousie, le nom même de l’amour qui va s’appeler courtois dans le Midi, puis remonter vers le
5075 rih » devint, jusqu’en Andalousie, le nom même de l’ amour qui va s’appeler courtois dans le Midi, puis remonter vers le no
5076 om même de l’amour qui va s’appeler courtois dans le Midi, puis remonter vers le nord celtique, à la rencontre de Tristan…
5077 appeler courtois dans le Midi, puis remonter vers le nord celtique, à la rencontre de Tristan… ⁂ Peut-on prouver que la p
5078 s le Midi, puis remonter vers le nord celtique, à la rencontre de Tristan… ⁂ Peut-on prouver que la poétique arabe a réel
5079 is remonter vers le nord celtique, à la rencontre de Tristan… ⁂ Peut-on prouver que la poétique arabe a réellement influe
5080 à la rencontre de Tristan… ⁂ Peut-on prouver que la poétique arabe a réellement influencé la cortezia ? Renan écrit en 18
5081 uver que la poétique arabe a réellement influencé la cortezia ? Renan écrit en 1863 : « Un abîme sépare la forme et l’espr
5082 ortezia ? Renan écrit en 1863 : « Un abîme sépare la forme et l’esprit de la poésie romane de la forme et de l’esprit de l
5083 nan écrit en 1863 : « Un abîme sépare la forme et l’ esprit de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie ara
5084 en 1863 : « Un abîme sépare la forme et l’esprit de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un
5085 1863 : « Un abîme sépare la forme et l’esprit de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un aut
5086 e sépare la forme et l’esprit de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un autre savant, Dozy,
5087 épare la forme et l’esprit de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un autre savant, Dozy, déc
5088 me et l’esprit de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un autre savant, Dozy, déclare à cette
5089 et l’esprit de la poésie romane de la forme et de l’ esprit de la poésie arabe. » Un autre savant, Dozy, déclare à cette ép
5090 it de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un autre savant, Dozy, déclare à cette époque qu’o
5091 de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un autre savant, Dozy, déclare à cette époque qu’on n
5092 Dozy, déclare à cette époque qu’on n’a pas prouvé l’ influence arabe sur les troubadours, « et qu’on ne la prouvera pas ».
5093 époque qu’on n’a pas prouvé l’influence arabe sur les troubadours, « et qu’on ne la prouvera pas ». Ce ton péremptoire fait
5094 nfluence arabe sur les troubadours, « et qu’on ne la prouvera pas ». Ce ton péremptoire fait sourire. De Bagdad à l’Andalo
5095 prouvera pas ». Ce ton péremptoire fait sourire. De Bagdad à l’Andalousie, la poésie arabe est une, par la langue et l’éc
5096 s ». Ce ton péremptoire fait sourire. De Bagdad à l’ Andalousie, la poésie arabe est une, par la langue et l’échange contin
5097 remptoire fait sourire. De Bagdad à l’Andalousie, la poésie arabe est une, par la langue et l’échange continu. L’Andalousi
5098 gdad à l’Andalousie, la poésie arabe est une, par la langue et l’échange continu. L’Andalousie touche aux royaumes espagno
5099 lousie, la poésie arabe est une, par la langue et l’ échange continu. L’Andalousie touche aux royaumes espagnols, dont les
5100 rabe est une, par la langue et l’échange continu. L’ Andalousie touche aux royaumes espagnols, dont les souverains se mêlen
5101 L’Andalousie touche aux royaumes espagnols, dont les souverains se mêlent à ceux du Languedoc et du Poitou. L’épanouisseme
5102 rains se mêlent à ceux du Languedoc et du Poitou. L’ épanouissement du lyrisme andalou aux xe et xie siècles nous est auj
5103 et xie siècles nous est aujourd’hui bien connu. La prosodie précise du zadjal est celle-là même que reproduit le premier
5104 llaume de Poitiers, dans cinq sur onze des poèmes de lui qui nous restent. Les « preuves » de l’influence andalouse sur le
5105 cinq sur onze des poèmes de lui qui nous restent. Les « preuves » de l’influence andalouse sur les poètes courtois ne sont
5106 s poèmes de lui qui nous restent. Les « preuves » de l’influence andalouse sur les poètes courtois ne sont plus à faire61.
5107 oèmes de lui qui nous restent. Les « preuves » de l’ influence andalouse sur les poètes courtois ne sont plus à faire61. Et
5108 ent. Les « preuves » de l’influence andalouse sur les poètes courtois ne sont plus à faire61. Et je pourrais ici remplir de
5109 s à faire61. Et je pourrais ici remplir des pages de citations d’Arabes et de Provençaux dont nos grands spécialistes de «
5110 Et je pourrais ici remplir des pages de citations d’ Arabes et de Provençaux dont nos grands spécialistes de « l’abîme qui
5111 is ici remplir des pages de citations d’Arabes et de Provençaux dont nos grands spécialistes de « l’abîme qui sépare » aur
5112 bes et de Provençaux dont nos grands spécialistes de « l’abîme qui sépare » auraient parfois peine à deviner de quel côté
5113 t de Provençaux dont nos grands spécialistes de «  l’ abîme qui sépare » auraient parfois peine à deviner de quel côté des P
5114 îme qui sépare » auraient parfois peine à deviner de quel côté des Pyrénées elles furent écrites. La cause est entendue. M
5115 r de quel côté des Pyrénées elles furent écrites. La cause est entendue. Mais voici ce qui m’importe. L’on assiste au xiie
5116 cause est entendue. Mais voici ce qui m’importe. L’ on assiste au xiie siècle dans le Languedoc comme dans le Limousin, à
5117 qui m’importe. L’on assiste au xiie siècle dans le Languedoc comme dans le Limousin, à l’une des plus extraordinaires co
5118 iste au xiie siècle dans le Languedoc comme dans le Limousin, à l’une des plus extraordinaires confluences spirituelles d
5119 des plus extraordinaires confluences spirituelles de l’Histoire. D’une part, un grand courant religieux manichéen, qui ava
5120 plus extraordinaires confluences spirituelles de l’ Histoire. D’une part, un grand courant religieux manichéen, qui avait
5121 en, qui avait pris sa source en Iran, remonte par l’ Asie Mineure et les Balkans jusqu’à l’Italie et la France, apportant s
5122 sa source en Iran, remonte par l’Asie Mineure et les Balkans jusqu’à l’Italie et la France, apportant sa doctrine ésotériq
5123 remonte par l’Asie Mineure et les Balkans jusqu’à l’ Italie et la France, apportant sa doctrine ésotérique de la Sophia-Mar
5124 l’Asie Mineure et les Balkans jusqu’à l’Italie et la France, apportant sa doctrine ésotérique de la Sophia-Maria et de l’a
5125 ie et la France, apportant sa doctrine ésotérique de la Sophia-Maria et de l’amour pour la « forme de lumière ». D’autre p
5126 et la France, apportant sa doctrine ésotérique de la Sophia-Maria et de l’amour pour la « forme de lumière ». D’autre part
5127 tant sa doctrine ésotérique de la Sophia-Maria et de l’amour pour la « forme de lumière ». D’autre part, une rhétorique ha
5128 t sa doctrine ésotérique de la Sophia-Maria et de l’ amour pour la « forme de lumière ». D’autre part, une rhétorique haute
5129 ésotérique de la Sophia-Maria et de l’amour pour la « forme de lumière ». D’autre part, une rhétorique hautement raffinée
5130 de la Sophia-Maria et de l’amour pour la « forme de lumière ». D’autre part, une rhétorique hautement raffinée, avec ses
5131 aux mêmes endroits, son symbolisme enfin, remonte de l’Irak des soufis platonisants et manichéisants jusqu’à l’Espagne ara
5132 mêmes endroits, son symbolisme enfin, remonte de l’ Irak des soufis platonisants et manichéisants jusqu’à l’Espagne arabe,
5133 des soufis platonisants et manichéisants jusqu’à l’ Espagne arabe, et passant par-dessus les Pyrénées, trouve au Midi de l
5134 ts jusqu’à l’Espagne arabe, et passant par-dessus les Pyrénées, trouve au Midi de la France une société qui, semble-t-il, n
5135 qui, semble-t-il, n’attendait plus que ces moyens de langage pour dire ce qu’elle n’osait et ne pouvait avouer ni dans la
5136 e ce qu’elle n’osait et ne pouvait avouer ni dans la langue des clercs, ni dans le parler vulgaire. La poésie courtoise es
5137 vait avouer ni dans la langue des clercs, ni dans le parler vulgaire. La poésie courtoise est née de cette rencontre. Et
5138 la langue des clercs, ni dans le parler vulgaire. La poésie courtoise est née de cette rencontre. Et c’est ainsi qu’au de
5139 s le parler vulgaire. La poésie courtoise est née de cette rencontre. Et c’est ainsi qu’au dernier confluent des « hérési
5140 st ainsi qu’au dernier confluent des « hérésies » de l’âme et de celles du désir, venues du même Orient par les deux rives
5141 ainsi qu’au dernier confluent des « hérésies » de l’ âme et de celles du désir, venues du même Orient par les deux rives de
5142 au dernier confluent des « hérésies » de l’âme et de celles du désir, venues du même Orient par les deux rives de la mer c
5143 et de celles du désir, venues du même Orient par les deux rives de la mer civilisatrice, naquit le grand modèle occidental
5144 u désir, venues du même Orient par les deux rives de la mer civilisatrice, naquit le grand modèle occidental du langage de
5145 ésir, venues du même Orient par les deux rives de la mer civilisatrice, naquit le grand modèle occidental du langage de l’
5146 ar les deux rives de la mer civilisatrice, naquit le grand modèle occidental du langage de l’amour-passion. 10.Vue d’en
5147 ice, naquit le grand modèle occidental du langage de l’amour-passion. 10.Vue d’ensemble du phénomène courtois Revena
5148 , naquit le grand modèle occidental du langage de l’ amour-passion. 10.Vue d’ensemble du phénomène courtois Revenant
5149 cidental du langage de l’amour-passion. 10.Vue d’ ensemble du phénomène courtois Revenant après de longues années sur
5150 ’ensemble du phénomène courtois Revenant après de longues années sur les problèmes soulevés par les pages qui précèdent
5151 courtois Revenant après de longues années sur les problèmes soulevés par les pages qui précèdent, j’éprouve le besoin d
5152 de longues années sur les problèmes soulevés par les pages qui précèdent, j’éprouve le besoin de rassembler ici tout un fa
5153 s soulevés par les pages qui précèdent, j’éprouve le besoin de rassembler ici tout un faisceau d’observations nouvelles. L
5154 par les pages qui précèdent, j’éprouve le besoin de rassembler ici tout un faisceau d’observations nouvelles. Le lecteur
5155 ouve le besoin de rassembler ici tout un faisceau d’ observations nouvelles. Le lecteur va juger si elles infirment, ou si
5156 er ici tout un faisceau d’observations nouvelles. Le lecteur va juger si elles infirment, ou si au contraire elles élargis
5157 , ou si au contraire elles élargissent pour mieux l’ asseoir ma thèse originelle que je réitère : sur la liaison profonde e
5158 ’asseoir ma thèse originelle que je réitère : sur la liaison profonde entre la cortezia et l’atmosphère religieuse du cath
5159 le que je réitère : sur la liaison profonde entre la cortezia et l’atmosphère religieuse du catharisme. On aura sans doute
5160 re : sur la liaison profonde entre la cortezia et l’ atmosphère religieuse du catharisme. On aura sans doute remarqué que j
5161 ué que je n’indiquais plus haut que par analogies la nature des relations possibles entre une mystique, une conception rel
5162 conception religieuse, ou simplement une théorie de l’homme — et une forme lyrique déterminée. (Rapports entre le soufism
5163 nception religieuse, ou simplement une théorie de l’ homme — et une forme lyrique déterminée. (Rapports entre le soufisme e
5164  et une forme lyrique déterminée. (Rapports entre le soufisme et la poésie courtoise des Arabes ; influence de Freud sur l
5165 yrique déterminée. (Rapports entre le soufisme et la poésie courtoise des Arabes ; influence de Freud sur l’école surréali
5166 sme et la poésie courtoise des Arabes ; influence de Freud sur l’école surréaliste.) Les polémiques parfois fort vives pro
5167 sie courtoise des Arabes ; influence de Freud sur l’ école surréaliste.) Les polémiques parfois fort vives provoquées par m
5168 es ; influence de Freud sur l’école surréaliste.) Les polémiques parfois fort vives provoquées par ma thèse, plus ou moins
5169 uées par ma thèse, plus ou moins bien comprise62, les découvertes multipliées depuis quinze ans par les spécialistes de l’a
5170 les découvertes multipliées depuis quinze ans par les spécialistes de l’amour courtois, du catharisme et du manichéisme, et
5171 ultipliées depuis quinze ans par les spécialistes de l’amour courtois, du catharisme et du manichéisme, et peut-être l’exp
5172 ipliées depuis quinze ans par les spécialistes de l’ amour courtois, du catharisme et du manichéisme, et peut-être l’expéri
5173 is, du catharisme et du manichéisme, et peut-être l’ expérience vécue autant que de nouvelles recherches personnelles, tout
5174 éisme, et peut-être l’expérience vécue autant que de nouvelles recherches personnelles, tout cela m’amène aujourd’hui à un
5175 s, tout cela m’amène aujourd’hui à une conception de la cortezia à peine moins « historique » que celle que j’esquissais p
5176 tout cela m’amène aujourd’hui à une conception de la cortezia à peine moins « historique » que celle que j’esquissais plus
5177 mais sans doute plus psychologique. Je rappelais la relation de fait (lieux et dates remarquablement identiques) entre ca
5178 oute plus psychologique. Je rappelais la relation de fait (lieux et dates remarquablement identiques) entre cathares et tr
5179 me risquais à dire : il y a là quelque chose, et l’ absence de rapports entre ces gens me paraîtrait plus étonnante encore
5180 is à dire : il y a là quelque chose, et l’absence de rapports entre ces gens me paraîtrait plus étonnante encore que n’imp
5181 mporte quelle hypothèse, « sérieuse » ou non, sur la nature de ces rapports. Mais je me gardais de démontrer le détail pré
5182 lle hypothèse, « sérieuse » ou non, sur la nature de ces rapports. Mais je me gardais de démontrer le détail précis des in
5183 sur la nature de ces rapports. Mais je me gardais de démontrer le détail précis des influences, à la manière de beaucoup d
5184 de ces rapports. Mais je me gardais de démontrer le détail précis des influences, à la manière de beaucoup d’historiens p
5185 l précis des influences, à la manière de beaucoup d’ historiens pour qui le réel n’est défini que par des documents écrits.
5186 s, à la manière de beaucoup d’historiens pour qui le réel n’est défini que par des documents écrits. J’irai maintenant un
5187 nt un peu plus loin, mais dans mon sens, non dans le leur. Je ne prétends pas fonder sur pièces une de ces solutions textu
5188 le leur. Je ne prétends pas fonder sur pièces une de ces solutions textuelles et « scientifiques » après quoi, comme le di
5189 textuelles et « scientifiques » après quoi, comme le dit Jaspers, « la question ne s’arrête plus devant le mystère et perd
5190 ientifiques » après quoi, comme le dit Jaspers, «  la question ne s’arrête plus devant le mystère et perd stupidement son e
5191 it Jaspers, « la question ne s’arrête plus devant le mystère et perd stupidement son existence dans la réponse ». Je voudr
5192 le mystère et perd stupidement son existence dans la réponse ». Je voudrais au contraire approfondir, tout en la précisant
5193  ». Je voudrais au contraire approfondir, tout en la précisant autant qu’il est possible, la problématique de l’amour cour
5194 , tout en la précisant autant qu’il est possible, la problématique de l’amour courtois — parce que je la crois vitale pour
5195 isant autant qu’il est possible, la problématique de l’amour courtois — parce que je la crois vitale pour l’Occident moder
5196 nt autant qu’il est possible, la problématique de l’ amour courtois — parce que je la crois vitale pour l’Occident moderne,
5197 problématique de l’amour courtois — parce que je la crois vitale pour l’Occident moderne, et pour notre conduite morale e
5198 mour courtois — parce que je la crois vitale pour l’ Occident moderne, et pour notre conduite morale et religieuse. Je vais
5199 lques faits, comme un piège. J’éviterai à la fois d’ indiquer des relations de cause à effet, et de formuler expressément d
5200 ge. J’éviterai à la fois d’indiquer des relations de cause à effet, et de formuler expressément des conclusions que l’on p
5201 ois d’indiquer des relations de cause à effet, et de formuler expressément des conclusions que l’on pourrait citer hors du
5202 , et de formuler expressément des conclusions que l’ on pourrait citer hors du contexte — accords sans clé — et sur lesquel
5203 « Des preuves ! » ou « Comme c’est vrai ! » ⁂ 1.  La Révolution psychique du xiie siècle. — Une hérésie néo-manichéenne,
5204 résie néo-manichéenne, venue du Proche-Orient par l’ Arménie et la Bulgarie bogomile, celle des « bonshommes » ou cathares,
5205 ichéenne, venue du Proche-Orient par l’Arménie et la Bulgarie bogomile, celle des « bonshommes » ou cathares, ascètes cond
5206 es « bonshommes » ou cathares, ascètes condamnant le mariage mais fondant une « Église d’Amour », opposée à l’Église de Ro
5207 s condamnant le mariage mais fondant une « Église d’ Amour », opposée à l’Église de Rome63, envahit rapidement la France, d
5208 ge mais fondant une « Église d’Amour », opposée à l’ Église de Rome63, envahit rapidement la France, de Reims au Nord et de
5209 ondant une « Église d’Amour », opposée à l’Église de Rome63, envahit rapidement la France, de Reims au Nord et des confins
5210 opposée à l’Église de Rome63, envahit rapidement la France, de Reims au Nord et des confins de l’Italie jusqu’à l’Espagne
5211 l’Église de Rome63, envahit rapidement la France, de Reims au Nord et des confins de l’Italie jusqu’à l’Espagne, pour rayo
5212 dement la France, de Reims au Nord et des confins de l’Italie jusqu’à l’Espagne, pour rayonner de là sur toute l’Europe. D
5213 ent la France, de Reims au Nord et des confins de l’ Italie jusqu’à l’Espagne, pour rayonner de là sur toute l’Europe. Dans
5214 Reims au Nord et des confins de l’Italie jusqu’à l’ Espagne, pour rayonner de là sur toute l’Europe. Dans le même temps, d
5215 fins de l’Italie jusqu’à l’Espagne, pour rayonner de là sur toute l’Europe. Dans le même temps, d’autres mouvements hétéro
5216 jusqu’à l’Espagne, pour rayonner de là sur toute l’ Europe. Dans le même temps, d’autres mouvements hétérodoxes agitent le
5217 gne, pour rayonner de là sur toute l’Europe. Dans le même temps, d’autres mouvements hétérodoxes agitent le peuple et le c
5218 me temps, d’autres mouvements hétérodoxes agitent le peuple et le clergé. Opposant aux prélats ambitieux et aux pompes sac
5219 utres mouvements hétérodoxes agitent le peuple et le clergé. Opposant aux prélats ambitieux et aux pompes sacrales de l’Ég
5220 sant aux prélats ambitieux et aux pompes sacrales de l’Église un spiritualisme épuré, ils aboutissent parfois, plus ou moi
5221 t aux prélats ambitieux et aux pompes sacrales de l’ Église un spiritualisme épuré, ils aboutissent parfois, plus ou moins
5222 octrines naturalistes et même matérialistes avant la lettre. Le « qui veut faire l’ange fait la bête » semble illustré par
5223 turalistes et même matérialistes avant la lettre. Le « qui veut faire l’ange fait la bête » semble illustré par leurs excè
5224 atérialistes avant la lettre. Le « qui veut faire l’ ange fait la bête » semble illustré par leurs excès ; mais ceux-ci tra
5225 avant la lettre. Le « qui veut faire l’ange fait la bête » semble illustré par leurs excès ; mais ceux-ci traduisent bien
5226 leurs excès ; mais ceux-ci traduisent bien plutôt la nature révolutionnaire des problèmes qui surgissent dans l’époque, l’
5227 révolutionnaire des problèmes qui surgissent dans l’ époque, l’inordinatio profonde du siècle, dont les plus grands saints
5228 naire des problèmes qui surgissent dans l’époque, l’ inordinatio profonde du siècle, dont les plus grands saints et les plu
5229 l’époque, l’inordinatio profonde du siècle, dont les plus grands saints et les plus grands docteurs subissent et souffrent
5230 rofonde du siècle, dont les plus grands saints et les plus grands docteurs subissent et souffrent la passion au moins autan
5231 t les plus grands docteurs subissent et souffrent la passion au moins autant qu’ils ne parviennent à la transmuer en vertu
5232 a passion au moins autant qu’ils ne parviennent à la transmuer en vertus et en vérités théologiques : saint Bernard de Cla
5233 ques : saint Bernard de Clairvaux et Abélard sont les pôles de ce drame dans l’Église, et au niveau de la spéculation. Mais
5234 nt Bernard de Clairvaux et Abélard sont les pôles de ce drame dans l’Église, et au niveau de la spéculation. Mais hors de
5235 irvaux et Abélard sont les pôles de ce drame dans l’ Église, et au niveau de la spéculation. Mais hors de l’Église, dans se
5236 pôles de ce drame dans l’Église, et au niveau de la spéculation. Mais hors de l’Église, dans ses marges, dans le peuple a
5237 ise, et au niveau de la spéculation. Mais hors de l’ Église, dans ses marges, dans le peuple auquel ces disputes paraissent
5238 ion. Mais hors de l’Église, dans ses marges, dans le peuple auquel ces disputes paraissent lointaines ou incompréhensibles
5239 putes paraissent lointaines ou incompréhensibles, les oscillations s’amplifient. D’Henri de Lausanne et Pierre de Bruys jus
5240 incompréhensibles, les oscillations s’amplifient. D’ Henri de Lausanne et Pierre de Bruys jusqu’à un Amaury de Bène et aux
5241 squ’à un Amaury de Bène et aux frères ortliebiens de Strasbourg, tous condamnent le mariage — que par ailleurs, le pape-mo
5242 frères ortliebiens de Strasbourg, tous condamnent le mariage — que par ailleurs, le pape-moine Grégoire VII vient d’interd
5243 g, tous condamnent le mariage — que par ailleurs, le pape-moine Grégoire VII vient d’interdire aux prêtres. En revanche, b
5244 ue par ailleurs, le pape-moine Grégoire VII vient d’ interdire aux prêtres. En revanche, beaucoup professent que l’homme ét
5245 aux prêtres. En revanche, beaucoup professent que l’ homme étant divin, rien de ce qu’il fait avec son corps — cette part d
5246 beaucoup professent que l’homme étant divin, rien de ce qu’il fait avec son corps — cette part du diable — ne saurait enga
5247 corps — cette part du diable — ne saurait engager le salut de son âme : « Point de péché au-dessous du nombril ! » précise
5248 ette part du diable — ne saurait engager le salut de son âme : « Point de péché au-dessous du nombril ! » précise un évêqu
5249 ne saurait engager le salut de son âme : « Point de péché au-dessous du nombril ! » précise un évêque dualiste, excusant
5250 il ! » précise un évêque dualiste, excusant ainsi la licence favorisée ou tolérée par plusieurs sectes. Une forme toute no
5251 ée par plusieurs sectes. Une forme toute nouvelle de poésie naît dans le midi de la France, patrie cathare : elle célèbre
5252 tes. Une forme toute nouvelle de poésie naît dans le midi de la France, patrie cathare : elle célèbre la Dame des pensées,
5253 forme toute nouvelle de poésie naît dans le midi de la France, patrie cathare : elle célèbre la Dame des pensées, l’idée
5254 rme toute nouvelle de poésie naît dans le midi de la France, patrie cathare : elle célèbre la Dame des pensées, l’idée pla
5255 midi de la France, patrie cathare : elle célèbre la Dame des pensées, l’idée platonicienne du principe féminin, le culte
5256 atrie cathare : elle célèbre la Dame des pensées, l’ idée platonicienne du principe féminin, le culte de l’Amour contre le
5257 ensées, l’idée platonicienne du principe féminin, le culte de l’Amour contre le mariage, en même temps que la chasteté. Sa
5258 ’idée platonicienne du principe féminin, le culte de l’Amour contre le mariage, en même temps que la chasteté. Saint Berna
5259 ée platonicienne du principe féminin, le culte de l’ Amour contre le mariage, en même temps que la chasteté. Saint Bernard
5260 e du principe féminin, le culte de l’Amour contre le mariage, en même temps que la chasteté. Saint Bernard de Clairvaux se
5261 e de l’Amour contre le mariage, en même temps que la chasteté. Saint Bernard de Clairvaux se met en campagne pour combattr
5262 rd de Clairvaux se met en campagne pour combattre le catharisme, fonde un ordre ascétique orthodoxe, face à celui des « bo
5263 lui des « bonshommes » ou Parfaits, puis oppose à la cortezia la mystique de l’Amour divin. De nombreux commentaires du Ca
5264 nshommes » ou Parfaits, puis oppose à la cortezia la mystique de l’Amour divin. De nombreux commentaires du Cantique des C
5265 u Parfaits, puis oppose à la cortezia la mystique de l’Amour divin. De nombreux commentaires du Cantique des Cantiques son
5266 arfaits, puis oppose à la cortezia la mystique de l’ Amour divin. De nombreux commentaires du Cantique des Cantiques sont é
5267 ppose à la cortezia la mystique de l’Amour divin. De nombreux commentaires du Cantique des Cantiques sont écrits pour les
5268 taires du Cantique des Cantiques sont écrits pour les nonnes des premiers couvents de femmes, de l’abbaye de Fontevrault si
5269 sont écrits pour les nonnes des premiers couvents de femmes, de l’abbaye de Fontevrault si proche du premier troubadour — 
5270 pour les nonnes des premiers couvents de femmes, de l’abbaye de Fontevrault si proche du premier troubadour — c’est le co
5271 ur les nonnes des premiers couvents de femmes, de l’ abbaye de Fontevrault si proche du premier troubadour — c’est le comte
5272 nnes des premiers couvents de femmes, de l’abbaye de Fontevrault si proche du premier troubadour — c’est le comte Guillaum
5273 ntevrault si proche du premier troubadour — c’est le comte Guillaume de Poitiers — jusqu’au Paraclet d’Héloïse. Cette myst
5274 e comte Guillaume de Poitiers — jusqu’au Paraclet d’ Héloïse. Cette mystique épithalamique se retrouve à la fois chez Berna
5275 es courtois et en lettres, le premier grand roman d’ amour-passion de notre histoire. Jaufré Rudel va mourir dans les bras
5276 n lettres, le premier grand roman d’amour-passion de notre histoire. Jaufré Rudel va mourir dans les bras de la comtesse d
5277 on de notre histoire. Jaufré Rudel va mourir dans les bras de la comtesse de Tripoli, « princesse lointaine » qu’il aime sa
5278 re histoire. Jaufré Rudel va mourir dans les bras de la comtesse de Tripoli, « princesse lointaine » qu’il aime sans l’avo
5279 histoire. Jaufré Rudel va mourir dans les bras de la comtesse de Tripoli, « princesse lointaine » qu’il aime sans l’avoir
5280 Tripoli, « princesse lointaine » qu’il aime sans l’ avoir jamais vue. Et Joachim de Flore annonce que l’Esprit-Saint, dont
5281 avoir jamais vue. Et Joachim de Flore annonce que l’ Esprit-Saint, dont l’ère est imminente, s’incarnera dans une Femme. To
5282 Joachim de Flore annonce que l’Esprit-Saint, dont l’ ère est imminente, s’incarnera dans une Femme. Tout cela se passe dans
5283 incarnera dans une Femme. Tout cela se passe dans la réalité, ou dans les imaginations qui la conforment, aux lieux et au
5284 emme. Tout cela se passe dans la réalité, ou dans les imaginations qui la conforment, aux lieux et au temps où se nouent la
5285 sse dans la réalité, ou dans les imaginations qui la conforment, aux lieux et au temps où se nouent la légende et le mythe
5286 la conforment, aux lieux et au temps où se nouent la légende et le mythe de la passion mortelle : Tristan. À cette montée
5287 aux lieux et au temps où se nouent la légende et le mythe de la passion mortelle : Tristan. À cette montée puissante et c
5288 x et au temps où se nouent la légende et le mythe de la passion mortelle : Tristan. À cette montée puissante et comme univ
5289 t au temps où se nouent la légende et le mythe de la passion mortelle : Tristan. À cette montée puissante et comme univers
5290 an. À cette montée puissante et comme universelle de l’Amour et du culte de la Femme idéalisée, l’Église et le clergé ne p
5291 À cette montée puissante et comme universelle de l’ Amour et du culte de la Femme idéalisée, l’Église et le clergé ne pouv
5292 sante et comme universelle de l’Amour et du culte de la Femme idéalisée, l’Église et le clergé ne pouvaient manquer d’oppo
5293 te et comme universelle de l’Amour et du culte de la Femme idéalisée, l’Église et le clergé ne pouvaient manquer d’opposer
5294 lle de l’Amour et du culte de la Femme idéalisée, l’ Église et le clergé ne pouvaient manquer d’opposer une croyance et un
5295 ur et du culte de la Femme idéalisée, l’Église et le clergé ne pouvaient manquer d’opposer une croyance et un culte qui ré
5296 lisée, l’Église et le clergé ne pouvaient manquer d’ opposer une croyance et un culte qui répondissent au même désir profon
5297 lte qui répondissent au même désir profond, surgi de l’âme collective. Il fallait « convertir » ce désir, tout en se laiss
5298 qui répondissent au même désir profond, surgi de l’ âme collective. Il fallait « convertir » ce désir, tout en se laissant
5299 se laissant porter par lui, mais comme pour mieux le capter dans le courant puissant de l’orthodoxie64. De là les tentativ
5300 ter par lui, mais comme pour mieux le capter dans le courant puissant de l’orthodoxie64. De là les tentatives multipliées,
5301 mme pour mieux le capter dans le courant puissant de l’orthodoxie64. De là les tentatives multipliées, dès le début du xii
5302 pour mieux le capter dans le courant puissant de l’ orthodoxie64. De là les tentatives multipliées, dès le début du xiie
5303 apter dans le courant puissant de l’orthodoxie64. De là les tentatives multipliées, dès le début du xiie siècle, pour ins
5304 dans le courant puissant de l’orthodoxie64. De là les tentatives multipliées, dès le début du xiie siècle, pour instituer
5305 thodoxie64. De là les tentatives multipliées, dès le début du xiie siècle, pour instituer un culte de la Vierge. Marie re
5306 le début du xiie siècle, pour instituer un culte de la Vierge. Marie reçoit généralement, dès cette époque, le titre de r
5307 début du xiie siècle, pour instituer un culte de la Vierge. Marie reçoit généralement, dès cette époque, le titre de regi
5308 rge. Marie reçoit généralement, dès cette époque, le titre de regina coeli, et c’est en Reine désormais que l’art va la re
5309 e reçoit généralement, dès cette époque, le titre de regina coeli, et c’est en Reine désormais que l’art va la représenter
5310 de regina coeli, et c’est en Reine désormais que l’ art va la représenter. À la « Dame des Pensées » de la cortezia, on su
5311 a coeli, et c’est en Reine désormais que l’art va la représenter. À la « Dame des Pensées » de la cortezia, on substituera
5312 en Reine désormais que l’art va la représenter. À la « Dame des Pensées » de la cortezia, on substituera « Notre-Dame ». E
5313 ’art va la représenter. À la « Dame des Pensées » de la cortezia, on substituera « Notre-Dame ». Et les ordres monastiques
5314 t va la représenter. À la « Dame des Pensées » de la cortezia, on substituera « Notre-Dame ». Et les ordres monastiques qu
5315 de la cortezia, on substituera « Notre-Dame ». Et les ordres monastiques qui apparaissent alors sont des répliques aux ordr
5316 rs sont des répliques aux ordres chevaleresques : le moine est « chevalier de Marie ». En 1140, à Lyon, les chanoines étab
5317 ordres chevaleresques : le moine est « chevalier de Marie ». En 1140, à Lyon, les chanoines établissent une fête de l’Imm
5318 oine est « chevalier de Marie ». En 1140, à Lyon, les chanoines établissent une fête de l’Immaculée Conception de Notre-Dam
5319 1140, à Lyon, les chanoines établissent une fête de l’Immaculée Conception de Notre-Dame. Saint Bernard de Clairvaux eut
5320 40, à Lyon, les chanoines établissent une fête de l’ Immaculée Conception de Notre-Dame. Saint Bernard de Clairvaux eut bea
5321 es établissent une fête de l’Immaculée Conception de Notre-Dame. Saint Bernard de Clairvaux eut beau protester dans une le
5322 e lettre fameuse contre « cette fête nouvelle que l’ usage de l’Église ignore, que la raison n’approuve pas, que la traditi
5323 fameuse contre « cette fête nouvelle que l’usage de l’Église ignore, que la raison n’approuve pas, que la tradition n’aut
5324 meuse contre « cette fête nouvelle que l’usage de l’ Église ignore, que la raison n’approuve pas, que la tradition n’autori
5325 fête nouvelle que l’usage de l’Église ignore, que la raison n’approuve pas, que la tradition n’autorise point… et qui intr
5326 ’Église ignore, que la raison n’approuve pas, que la tradition n’autorise point… et qui introduit la nouveauté, sœur de la
5327 e la tradition n’autorise point… et qui introduit la nouveauté, sœur de la superstition, fille de l’inconstance ». Et sain
5328 torise point… et qui introduit la nouveauté, sœur de la superstition, fille de l’inconstance ». Et saint Thomas eut beau,
5329 ise point… et qui introduit la nouveauté, sœur de la superstition, fille de l’inconstance ». Et saint Thomas eut beau, cen
5330 duit la nouveauté, sœur de la superstition, fille de l’inconstance ». Et saint Thomas eut beau, cent ans plus tard, écrire
5331 t la nouveauté, sœur de la superstition, fille de l’ inconstance ». Et saint Thomas eut beau, cent ans plus tard, écrire de
5332 saint Thomas eut beau, cent ans plus tard, écrire de la manière la plus précise : « Si Marie eût été conçue sans péché, el
5333 nt Thomas eut beau, cent ans plus tard, écrire de la manière la plus précise : « Si Marie eût été conçue sans péché, elle
5334 ut beau, cent ans plus tard, écrire de la manière la plus précise : « Si Marie eût été conçue sans péché, elle n’aurait pa
5335 té conçue sans péché, elle n’aurait pas eu besoin d’ être rachetée par Jésus-Christ. » Le culte de la Vierge répondait à un
5336 pas eu besoin d’être rachetée par Jésus-Christ. » Le culte de la Vierge répondait à une nécessité d’ordre vital pour l’Égl
5337 soin d’être rachetée par Jésus-Christ. » Le culte de la Vierge répondait à une nécessité d’ordre vital pour l’Église menac
5338 n d’être rachetée par Jésus-Christ. » Le culte de la Vierge répondait à une nécessité d’ordre vital pour l’Église menacée
5339 » Le culte de la Vierge répondait à une nécessité d’ ordre vital pour l’Église menacée et entraînée… La papauté, plusieurs
5340 erge répondait à une nécessité d’ordre vital pour l’ Église menacée et entraînée… La papauté, plusieurs siècles plus tard,
5341 d’ordre vital pour l’Église menacée et entraînée… La papauté, plusieurs siècles plus tard, ne put que sanctionner un senti
5342 sanctionner un sentiment qui n’avait pas attendu le dogme pour triompher dans tous les arts. Enfin, voici un dernier trai
5343 ait pas attendu le dogme pour triompher dans tous les arts. Enfin, voici un dernier trait dont on verra qu’il est tout impo
5344 ier trait dont on verra qu’il est tout impossible de le rattacher latéralement aux précédents. C’est au xiie siècle que s
5345 trait dont on verra qu’il est tout impossible de le rattacher latéralement aux précédents. C’est au xiie siècle que s’at
5346 tteste en Europe une modification radicale du jeu d’ échecs, originaire de l’Inde. Au lieu des quatre rois qui dominaient l
5347 modification radicale du jeu d’échecs, originaire de l’Inde. Au lieu des quatre rois qui dominaient le jeu primitif, on vo
5348 ification radicale du jeu d’échecs, originaire de l’ Inde. Au lieu des quatre rois qui dominaient le jeu primitif, on voit
5349 de l’Inde. Au lieu des quatre rois qui dominaient le jeu primitif, on voit la Dame (ou Reine) prendre le pas sur toutes le
5350 atre rois qui dominaient le jeu primitif, on voit la Dame (ou Reine) prendre le pas sur toutes les pièces, sauf sur le Roi
5351 jeu primitif, on voit la Dame (ou Reine) prendre le pas sur toutes les pièces, sauf sur le Roi, celui-ci se trouvant d’ai
5352 voit la Dame (ou Reine) prendre le pas sur toutes les pièces, sauf sur le Roi, celui-ci se trouvant d’ailleurs réduit à sa
5353 e) prendre le pas sur toutes les pièces, sauf sur le Roi, celui-ci se trouvant d’ailleurs réduit à sa moindre puissance d’
5354 trouvant d’ailleurs réduit à sa moindre puissance d’ action réelle, tout en demeurant l’enjeu final et le personnage sacré
5355 ndre puissance d’action réelle, tout en demeurant l’ enjeu final et le personnage sacré (Appendice 7). 2. Œdipe et les dieu
5356 action réelle, tout en demeurant l’enjeu final et le personnage sacré (Appendice 7). 2. Œdipe et les dieux. — Freud désign
5357 et le personnage sacré (Appendice 7). 2. Œdipe et les dieux. — Freud désigne du nom d’Œdipe le complexe composé dans l’inco
5358 7). 2. Œdipe et les dieux. — Freud désigne du nom d’ Œdipe le complexe composé dans l’inconscient par l’agressivité du fils
5359 dipe et les dieux. — Freud désigne du nom d’Œdipe le complexe composé dans l’inconscient par l’agressivité du fils contre
5360 d désigne du nom d’Œdipe le complexe composé dans l’ inconscient par l’agressivité du fils contre le père (obstacle à l’amo
5361 ’Œdipe le complexe composé dans l’inconscient par l’ agressivité du fils contre le père (obstacle à l’amour pour la mère) e
5362 ns l’inconscient par l’agressivité du fils contre le père (obstacle à l’amour pour la mère) et par le sentiment de culpabi
5363 l’agressivité du fils contre le père (obstacle à l’ amour pour la mère) et par le sentiment de culpabilité qui en résulte.
5364 é du fils contre le père (obstacle à l’amour pour la mère) et par le sentiment de culpabilité qui en résulte. Le poids de
5365 le père (obstacle à l’amour pour la mère) et par le sentiment de culpabilité qui en résulte. Le poids de l’autorité patri
5366 tacle à l’amour pour la mère) et par le sentiment de culpabilité qui en résulte. Le poids de l’autorité patriarcale réduit
5367 t par le sentiment de culpabilité qui en résulte. Le poids de l’autorité patriarcale réduit le fils au conformisme social
5368 sentiment de culpabilité qui en résulte. Le poids de l’autorité patriarcale réduit le fils au conformisme social et moral 
5369 timent de culpabilité qui en résulte. Le poids de l’ autorité patriarcale réduit le fils au conformisme social et moral ; l
5370 ésulte. Le poids de l’autorité patriarcale réduit le fils au conformisme social et moral ; le poids de l’interdit lié à la
5371 e réduit le fils au conformisme social et moral ; le poids de l’interdit lié à la mère (donc au principe féminin) inhibe l
5372 le fils au conformisme social et moral ; le poids de l’interdit lié à la mère (donc au principe féminin) inhibe l’amour :
5373 fils au conformisme social et moral ; le poids de l’ interdit lié à la mère (donc au principe féminin) inhibe l’amour : tou
5374 me social et moral ; le poids de l’interdit lié à la mère (donc au principe féminin) inhibe l’amour : tout ce qui touche à
5375 t lié à la mère (donc au principe féminin) inhibe l’ amour : tout ce qui touche à la femme reste « impur ». Ce complexe de
5376 pe féminin) inhibe l’amour : tout ce qui touche à la femme reste « impur ». Ce complexe de sentiments œdipiens est d’autan
5377 ui touche à la femme reste « impur ». Ce complexe de sentiments œdipiens est d’autant plus contraignant que la structure s
5378 « impur ». Ce complexe de sentiments œdipiens est d’ autant plus contraignant que la structure sociale est plus solide, la
5379 ments œdipiens est d’autant plus contraignant que la structure sociale est plus solide, la puissance du père plus assurée,
5380 aignant que la structure sociale est plus solide, la puissance du père plus assurée, et le dieu dont le père tient ses pou
5381 lus solide, la puissance du père plus assurée, et le dieu dont le père tient ses pouvoirs plus révéré. Imaginons maintenan
5382 a puissance du père plus assurée, et le dieu dont le père tient ses pouvoirs plus révéré. Imaginons maintenant un état de
5383 ouvoirs plus révéré. Imaginons maintenant un état de la société où le principe de cohésion se relâche ; où la puissance éc
5384 oirs plus révéré. Imaginons maintenant un état de la société où le principe de cohésion se relâche ; où la puissance écono
5385 ré. Imaginons maintenant un état de la société où le principe de cohésion se relâche ; où la puissance économique détenue
5386 s maintenant un état de la société où le principe de cohésion se relâche ; où la puissance économique détenue par le père
5387 ociété où le principe de cohésion se relâche ; où la puissance économique détenue par le père se voit divisée ; où la puis
5388 relâche ; où la puissance économique détenue par le père se voit divisée ; où la puissance divine se divise elle-même, so
5389 onomique détenue par le père se voit divisée ; où la puissance divine se divise elle-même, soit en une pluralité de dieux,
5390 divine se divise elle-même, soit en une pluralité de dieux, comme en Grèce, soit en un couple dieu-déesse, comme en Égypte
5391 eu-déesse, comme en Égypte, soit enfin comme dans le manichéisme, en un Dieu bon qui est pur esprit et un Démiurge qui dom
5392 bon qui est pur esprit et un Démiurge qui domine la matière et la chair. La compulsion qui créait le complexe œdipien fai
5393 ur esprit et un Démiurge qui domine la matière et la chair. La compulsion qui créait le complexe œdipien faiblit d’autant.
5394 et un Démiurge qui domine la matière et la chair. La compulsion qui créait le complexe œdipien faiblit d’autant. La haine
5395 la matière et la chair. La compulsion qui créait le complexe œdipien faiblit d’autant. La haine pour le père se concentre
5396 compulsion qui créait le complexe œdipien faiblit d’ autant. La haine pour le père se concentre sur le démiurge et sur son
5397 qui créait le complexe œdipien faiblit d’autant. La haine pour le père se concentre sur le démiurge et sur son œuvre : ma
5398 complexe œdipien faiblit d’autant. La haine pour le père se concentre sur le démiurge et sur son œuvre : matière, chair,
5399 d’autant. La haine pour le père se concentre sur le démiurge et sur son œuvre : matière, chair, sexualité procréatrice, —
5400 sexualité procréatrice, — tandis qu’un sentiment d’ adoration purifiée peut se porter sur le Dieu-Esprit. En même temps, l
5401 sentiment d’adoration purifiée peut se porter sur le Dieu-Esprit. En même temps, l’amour pour la femme se trouve partielle
5402 peut se porter sur le Dieu-Esprit. En même temps, l’ amour pour la femme se trouve partiellement libéré : il peut enfin s’a
5403 r sur le Dieu-Esprit. En même temps, l’amour pour la femme se trouve partiellement libéré : il peut enfin s’avouer sous la
5404 artiellement libéré : il peut enfin s’avouer sous la forme d’un culte rendu à l’archétype divin de la femme, à condition q
5405 ent libéré : il peut enfin s’avouer sous la forme d’ un culte rendu à l’archétype divin de la femme, à condition que cette
5406 t enfin s’avouer sous la forme d’un culte rendu à l’ archétype divin de la femme, à condition que cette Déesse-Mère ne cess
5407 ous la forme d’un culte rendu à l’archétype divin de la femme, à condition que cette Déesse-Mère ne cesse pas d’être virgi
5408 la forme d’un culte rendu à l’archétype divin de la femme, à condition que cette Déesse-Mère ne cesse pas d’être virginal
5409 e, à condition que cette Déesse-Mère ne cesse pas d’ être virginale, qu’elle échappe donc à l’interdit maintenu sur la femm
5410 esse pas d’être virginale, qu’elle échappe donc à l’ interdit maintenu sur la femme de chair. L’union mystique avec cette d
5411 e, qu’elle échappe donc à l’interdit maintenu sur la femme de chair. L’union mystique avec cette divinité féminine devient
5412 e échappe donc à l’interdit maintenu sur la femme de chair. L’union mystique avec cette divinité féminine devient alors un
5413 donc à l’interdit maintenu sur la femme de chair. L’ union mystique avec cette divinité féminine devient alors une particip
5414 vinité féminine devient alors une participation à la puissance légitime du Dieu lumineux, un « endieusement », c’est-à-dir
5415 littéralement un enthousiasme libérateur unifiant l’ être, le « consolant »65. 3. Une illustration. — Au xiie siècle, l’on
5416 ement un enthousiasme libérateur unifiant l’être, le « consolant »65. 3. Une illustration. — Au xiie siècle, l’on assiste
5417 lant »65. 3. Une illustration. — Au xiie siècle, l’ on assiste dans le Midi de la France à un relâchement notable du lien
5418 llustration. — Au xiie siècle, l’on assiste dans le Midi de la France à un relâchement notable du lien féodal et patriarc
5419 patriarcal (partage égal des domaines entre tous les fils, ou « pariage », d’où perte d’autorité du Suzerain) ; à une sort
5420 des domaines entre tous les fils, ou « pariage », d’ où perte d’autorité du Suzerain) ; à une sorte de pré-Renaissance indi
5421 s entre tous les fils, ou « pariage », d’où perte d’ autorité du Suzerain) ; à une sorte de pré-Renaissance individualiste 
5422 d’où perte d’autorité du Suzerain) ; à une sorte de pré-Renaissance individualiste ; à l’invasion d’une religion dualiste
5423 à une sorte de pré-Renaissance individualiste ; à l’ invasion d’une religion dualiste ; enfin, à cette montée puissante du
5424 de pré-Renaissance individualiste ; à l’invasion d’ une religion dualiste ; enfin, à cette montée puissante du culte de l’
5425 aliste ; enfin, à cette montée puissante du culte de l’Amour, dont je viens de rappeler les manifestations. Nous voici don
5426 ste ; enfin, à cette montée puissante du culte de l’ Amour, dont je viens de rappeler les manifestations. Nous voici donc d
5427 te du culte de l’Amour, dont je viens de rappeler les manifestations. Nous voici donc devant une réalisation (ou épiphanie
5428 ci donc devant une réalisation (ou épiphanie dans l’ Histoire) du phénomène que nous venons d’imaginer au paragraphe précéd
5429 nie dans l’Histoire) du phénomène que nous venons d’ imaginer au paragraphe précédent. Si nous cherchons à nous représenter
5430 e précédent. Si nous cherchons à nous représenter la situation psychique et éthique de l’homme en ce temps-là, nous consta
5431 ous représenter la situation psychique et éthique de l’homme en ce temps-là, nous constatons d’abord qu’il se trouve impli
5432 représenter la situation psychique et éthique de l’ homme en ce temps-là, nous constatons d’abord qu’il se trouve impliqué
5433 ord qu’il se trouve impliqué bon gré mal gré dans la lutte qui divise profondément la société, les pouvoirs, les familles,
5434 gré mal gré dans la lutte qui divise profondément la société, les pouvoirs, les familles, et les individus eux-mêmes : cel
5435 dans la lutte qui divise profondément la société, les pouvoirs, les familles, et les individus eux-mêmes : celle qui oppose
5436 qui divise profondément la société, les pouvoirs, les familles, et les individus eux-mêmes : celle qui oppose l’hérésie par
5437 dément la société, les pouvoirs, les familles, et les individus eux-mêmes : celle qui oppose l’hérésie partout présente et
5438 es, et les individus eux-mêmes : celle qui oppose l’ hérésie partout présente et l’orthodoxie romaine battue en brèche. Du
5439  : celle qui oppose l’hérésie partout présente et l’ orthodoxie romaine battue en brèche. Du côté cathare, le mariage et la
5440 odoxie romaine battue en brèche. Du côté cathare, le mariage et la sexualité sont condamnés sans rémission par les Parfait
5441 battue en brèche. Du côté cathare, le mariage et la sexualité sont condamnés sans rémission par les Parfaits ou « consolé
5442 et la sexualité sont condamnés sans rémission par les Parfaits ou « consolés », mais demeurent tolérés dans le cas des simp
5443 aits ou « consolés », mais demeurent tolérés dans le cas des simples croyants, c’est-à-dire de l’immense majorité des héré
5444 és dans le cas des simples croyants, c’est-à-dire de l’immense majorité des hérétiques. Du côté catholique, le mariage est
5445 dans le cas des simples croyants, c’est-à-dire de l’ immense majorité des hérétiques. Du côté catholique, le mariage est te
5446 ense majorité des hérétiques. Du côté catholique, le mariage est tenu pour sacrement, cependant qu’il repose en fait sur d
5447 ent, cependant qu’il repose en fait sur des bases d’ intérêt matériel et social, et se voit imposé aux époux sans qu’il soi
5448 voit imposé aux époux sans qu’il soit tenu compte de leurs sentiments. En même temps, le relâchement de l’autorité et des
5449 t tenu compte de leurs sentiments. En même temps, le relâchement de l’autorité et des pouvoirs ménage, comme nous l’avons
5450 e leurs sentiments. En même temps, le relâchement de l’autorité et des pouvoirs ménage, comme nous l’avons vu, une possibi
5451 eurs sentiments. En même temps, le relâchement de l’ autorité et des pouvoirs ménage, comme nous l’avons vu, une possibilit
5452 de l’autorité et des pouvoirs ménage, comme nous l’ avons vu, une possibilité nouvelle d’admettre la femme, mais sous le c
5453 , comme nous l’avons vu, une possibilité nouvelle d’ admettre la femme, mais sous le couvert d’une idéalisation, voire d’un
5454 s l’avons vu, une possibilité nouvelle d’admettre la femme, mais sous le couvert d’une idéalisation, voire d’une divinisat
5455 ssibilité nouvelle d’admettre la femme, mais sous le couvert d’une idéalisation, voire d’une divinisation du principe fémi
5456 ouvelle d’admettre la femme, mais sous le couvert d’ une idéalisation, voire d’une divinisation du principe féminin. Ce qui
5457 e, mais sous le couvert d’une idéalisation, voire d’ une divinisation du principe féminin. Ce qui ne peut qu’aviver la cont
5458 ion du principe féminin. Ce qui ne peut qu’aviver la contradiction entre les idéaux (eux-mêmes en conflit !) et la réalité
5459 . Ce qui ne peut qu’aviver la contradiction entre les idéaux (eux-mêmes en conflit !) et la réalité vécue. La psyché et la
5460 tion entre les idéaux (eux-mêmes en conflit !) et la réalité vécue. La psyché et la sensualité naturelles se débattent ent
5461 aux (eux-mêmes en conflit !) et la réalité vécue. La psyché et la sensualité naturelles se débattent entre ces attaques co
5462 s en conflit !) et la réalité vécue. La psyché et la sensualité naturelles se débattent entre ces attaques convergentes, c
5463 ies dans leur fascinante nouveauté… C’est au cœur de cette situation inextricable, c’est comme une résultante de tant de c
5464 ituation inextricable, c’est comme une résultante de tant de confusions qui devaient s’y nouer, qu’apparaît la cortezia, «
5465 de confusions qui devaient s’y nouer, qu’apparaît la cortezia, « religion » littéraire de l’Amour chaste, de la femme idéa
5466 qu’apparaît la cortezia, « religion » littéraire de l’Amour chaste, de la femme idéalisée, avec sa « piété » particulière
5467 ’apparaît la cortezia, « religion » littéraire de l’ Amour chaste, de la femme idéalisée, avec sa « piété » particulière, l
5468 tezia, « religion » littéraire de l’Amour chaste, de la femme idéalisée, avec sa « piété » particulière, la joy d’amors, s
5469 ia, « religion » littéraire de l’Amour chaste, de la femme idéalisée, avec sa « piété » particulière, la joy d’amors, ses
5470 femme idéalisée, avec sa « piété » particulière, la joy d’amors, ses « rites » précis, la rhétorique des troubadours, sa
5471 idéalisée, avec sa « piété » particulière, la joy d’ amors, ses « rites » précis, la rhétorique des troubadours, sa morale
5472 rticulière, la joy d’amors, ses « rites » précis, la rhétorique des troubadours, sa morale de l’hommage et du service, sa
5473 précis, la rhétorique des troubadours, sa morale de l’hommage et du service, sa « théologie » et ses disputes théologique
5474 écis, la rhétorique des troubadours, sa morale de l’ hommage et du service, sa « théologie » et ses disputes théologiques,
5475  » et ses disputes théologiques, ses « initiés », les troubadours, et ses « croyants », le grand public cultivé ou non, qui
5476  initiés », les troubadours, et ses « croyants », le grand public cultivé ou non, qui écoute les troubadours et fait leur
5477 nts », le grand public cultivé ou non, qui écoute les troubadours et fait leur gloire mondaine dans toute l’Europe. Or nous
5478 oubadours et fait leur gloire mondaine dans toute l’ Europe. Or nous voyons cette religion de l’amour ennoblissant célébrée
5479 ans toute l’Europe. Or nous voyons cette religion de l’amour ennoblissant célébrée par les mêmes hommes qui persistent à t
5480 toute l’Europe. Or nous voyons cette religion de l’ amour ennoblissant célébrée par les mêmes hommes qui persistent à teni
5481 tte religion de l’amour ennoblissant célébrée par les mêmes hommes qui persistent à tenir la sexualité pour « vilaine » ; e
5482 ébrée par les mêmes hommes qui persistent à tenir la sexualité pour « vilaine » ; et nous voyons souvent dans le même poèt
5483 té pour « vilaine » ; et nous voyons souvent dans le même poète un adorateur enthousiaste de la Dame, qu’il exalte, et un
5484 vent dans le même poète un adorateur enthousiaste de la Dame, qu’il exalte, et un contempteur de la femme, qu’il rabaisse 
5485 t dans le même poète un adorateur enthousiaste de la Dame, qu’il exalte, et un contempteur de la femme, qu’il rabaisse : q
5486 iaste de la Dame, qu’il exalte, et un contempteur de la femme, qu’il rabaisse : qu’on se rappelle seulement les vers d’un
5487 te de la Dame, qu’il exalte, et un contempteur de la femme, qu’il rabaisse : qu’on se rappelle seulement les vers d’un Mar
5488 mme, qu’il rabaisse : qu’on se rappelle seulement les vers d’un Marcabru ou d’un Raimbaut d’Orange, cités plus haut (au cha
5489 l rabaisse : qu’on se rappelle seulement les vers d’ un Marcabru ou d’un Raimbaut d’Orange, cités plus haut (au chap. 8). C
5490 n se rappelle seulement les vers d’un Marcabru ou d’ un Raimbaut d’Orange, cités plus haut (au chap. 8). Chose curieuse, le
5491 ge, cités plus haut (au chap. 8). Chose curieuse, les troubadours chez lesquels nous constatons cette contradiction ne s’en
5492 s’en plaignent pas ! On dirait qu’ils ont trouvé le secret d’une conciliation vivante des inconciliables. Ils semblent re
5493 gnent pas ! On dirait qu’ils ont trouvé le secret d’ une conciliation vivante des inconciliables. Ils semblent refléter, ma
5494 es inconciliables. Ils semblent refléter, mais en la surmontant, la division des consciences (elle-même productrice de mau
5495 es. Ils semblent refléter, mais en la surmontant, la division des consciences (elle-même productrice de mauvaise conscienc
5496 a division des consciences (elle-même productrice de mauvaise conscience), dans la grande masse d’une société partagée non
5497 le-même productrice de mauvaise conscience), dans la grande masse d’une société partagée non seulement entre la chair et l
5498 ice de mauvaise conscience), dans la grande masse d’ une société partagée non seulement entre la chair et l’esprit, mais en
5499 masse d’une société partagée non seulement entre la chair et l’esprit, mais encore entre l’hérésie et l’orthodoxie, et au
5500 société partagée non seulement entre la chair et l’ esprit, mais encore entre l’hérésie et l’orthodoxie, et au sein même d
5501 ent entre la chair et l’esprit, mais encore entre l’ hérésie et l’orthodoxie, et au sein même de l’hérésie, entre l’exigenc
5502 chair et l’esprit, mais encore entre l’hérésie et l’ orthodoxie, et au sein même de l’hérésie, entre l’exigence des Parfait
5503 entre l’hérésie et l’orthodoxie, et au sein même de l’hérésie, entre l’exigence des Parfaits et la vie réelle des Croyant
5504 tre l’hérésie et l’orthodoxie, et au sein même de l’ hérésie, entre l’exigence des Parfaits et la vie réelle des Croyants…
5505 l’orthodoxie, et au sein même de l’hérésie, entre l’ exigence des Parfaits et la vie réelle des Croyants… Citons là-dessus
5506 me de l’hérésie, entre l’exigence des Parfaits et la vie réelle des Croyants… Citons là-dessus l’un des plus sensibles int
5507 ssus l’un des plus sensibles interprètes modernes de la cortezia, René Nelli : « Presque toutes les dames du Carcassès, du
5508 s l’un des plus sensibles interprètes modernes de la cortezia, René Nelli : « Presque toutes les dames du Carcassès, du To
5509 nes de la cortezia, René Nelli : « Presque toutes les dames du Carcassès, du Toulousain, du Foix, de l’Albigeois étaient « 
5510 s les dames du Carcassès, du Toulousain, du Foix, de l’Albigeois étaient « croyantes » et savaient — bien qu’elles fussent
5511 es dames du Carcassès, du Toulousain, du Foix, de l’ Albigeois étaient « croyantes » et savaient — bien qu’elles fussent ma
5512 et savaient — bien qu’elles fussent mariées — que le mariage était condamné par leur Église. Beaucoup de troubadours —  ce
5513 moins, très au courant des idées qui étaient dans l’ air depuis deux-cents ans. Dans tous les cas, ils chantaient pour des
5514 aient dans l’air depuis deux-cents ans. Dans tous les cas, ils chantaient pour des châtelaines, dont il fallait apaiser par
5515 elaines, dont il fallait apaiser par des chansons la mauvaise conscience, et qui leur demandaient non pas tant une illusio
5516 et qui leur demandaient non pas tant une illusion d’ amour sincère qu’un antipode spirituel au mariage où elles avaient été
5517 el au mariage où elles avaient été contraintes. » Le même auteur ajoute qu’à son avis, « il n’est pas question de voir dan
5518 eur ajoute qu’à son avis, « il n’est pas question de voir dans la chasteté, ainsi feinte, une habitude réelle ni un reflet
5519 ’à son avis, « il n’est pas question de voir dans la chasteté, ainsi feinte, une habitude réelle ni un reflet des mœurs »,
5520 n hommage « religieux » (et formaliste) rendu par l’ imperfection à la perfection », c’est-à-dire par les troubadours et pa
5521 ieux » (et formaliste) rendu par l’imperfection à la perfection », c’est-à-dire par les troubadours et par les croyants in
5522 ’imperfection à la perfection », c’est-à-dire par les troubadours et par les croyants inquiets à la morale des Parfaits. Ma
5523 ection », c’est-à-dire par les troubadours et par les croyants inquiets à la morale des Parfaits. Mais enfin, dit le scepti
5524 ar les troubadours et par les croyants inquiets à la morale des Parfaits. Mais enfin, dit le sceptique d’aujourd’hui, que
5525 nquiets à la morale des Parfaits. Mais enfin, dit le sceptique d’aujourd’hui, que peut bien signifier au concret cette « c
5526 morale des Parfaits. Mais enfin, dit le sceptique d’ aujourd’hui, que peut bien signifier au concret cette « chasteté » prô
5527 » prônée par des jongleurs ? Et comment expliquer le succès si rapide d’une prétendue morale à ce point ambiguë, dans un L
5528 gleurs ? Et comment expliquer le succès si rapide d’ une prétendue morale à ce point ambiguë, dans un Languedoc, une Italie
5529 rmanie rhénane, une Europe tout entière enfin, où les passions « religieuses » et la théologie n’occupaient tout de même pa
5530 entière enfin, où les passions « religieuses » et la théologie n’occupaient tout de même pas le plus clair de la vie, et n
5531 s » et la théologie n’occupaient tout de même pas le plus clair de la vie, et n’avaient tout de même pas supprimé toute es
5532 logie n’occupaient tout de même pas le plus clair de la vie, et n’avaient tout de même pas supprimé toute espèce d’impulsi
5533 ie n’occupaient tout de même pas le plus clair de la vie, et n’avaient tout de même pas supprimé toute espèce d’impulsions
5534 n’avaient tout de même pas supprimé toute espèce d’ impulsions naturelles ? Les modernes, en effet, depuis Rousseau, s’ima
5535 s supprimé toute espèce d’impulsions naturelles ? Les modernes, en effet, depuis Rousseau, s’imaginent qu’il existe une sor
5536 puis Rousseau, s’imaginent qu’il existe une sorte de nature normale, à laquelle la culture et la religion seraient venues
5537 il existe une sorte de nature normale, à laquelle la culture et la religion seraient venues surajouter leurs faux problème
5538 sorte de nature normale, à laquelle la culture et la religion seraient venues surajouter leurs faux problèmes… Cette illus
5539 urs faux problèmes… Cette illusion touchante peut les aider à vivre, mais non pas à comprendre leur vie. Car tous, tant que
5540 re leur vie. Car tous, tant que nous sommes, sans le savoir, menons nos vies de civilisés dans une confusion proprement in
5541 que nous sommes, sans le savoir, menons nos vies de civilisés dans une confusion proprement insensée de religions jamais
5542 civilisés dans une confusion proprement insensée de religions jamais tout à fait mortes, et rarement tout à fait comprise
5543 et rarement tout à fait comprises et pratiquées ; de morales jadis exclusives mais qui se superposent ou se combinent à l’
5544 lusives mais qui se superposent ou se combinent à l’ arrière-plan de nos conduites élémentaires ; de complexes ignorés mais
5545 i se superposent ou se combinent à l’arrière-plan de nos conduites élémentaires ; de complexes ignorés mais d’autant plus
5546 à l’arrière-plan de nos conduites élémentaires ; de complexes ignorés mais d’autant plus actifs ; et d’instincts hérités
5547 onduites élémentaires ; de complexes ignorés mais d’ autant plus actifs ; et d’instincts hérités bien moins de quelque natu
5548 complexes ignorés mais d’autant plus actifs ; et d’ instincts hérités bien moins de quelque nature animale que de coutumes
5549 t plus actifs ; et d’instincts hérités bien moins de quelque nature animale que de coutumes totalement oubliées, devenues
5550 hérités bien moins de quelque nature animale que de coutumes totalement oubliées, devenues traces ou cicatrices mentales,
5551 es ou cicatrices mentales, tout inconscientes et, de ce fait, aisément confondues avec l’instinct. Elles furent tantôt des
5552 scientes et, de ce fait, aisément confondues avec l’ instinct. Elles furent tantôt des artifices cruels, tantôt des rites s
5553 orées par des mystiques lointaines à la fois dans le temps et dans l’espace. 4. Une technique de la « chasteté ». — À part
5554 tiques lointaines à la fois dans le temps et dans l’ espace. 4. Une technique de la « chasteté ». — À partir du vie siècle
5555 dans le temps et dans l’espace. 4. Une technique de la « chasteté ». — À partir du vie siècle se répand rapidement dans
5556 ns le temps et dans l’espace. 4. Une technique de la « chasteté ». — À partir du vie siècle se répand rapidement dans l’I
5557 À partir du vie siècle se répand rapidement dans l’ Inde entière, tant hindouiste que bouddhiste, une école ou mode religi
5558 que bouddhiste, une école ou mode religieuse dont l’ influence s’épanouira pendant des siècles. « Du point de vue formel, l
5559 ra pendant des siècles. « Du point de vue formel, le tantrisme se présente comme une nouvelle manifestation triomphante du
5560 nouvelle manifestation triomphante du shaktisme. La force secrète (shakti) qui anime le cosmos et soutient les dieux (en
5561 du shaktisme. La force secrète (shakti) qui anime le cosmos et soutient les dieux (en premier lieu Shiva et Bouddha)… est
5562 secrète (shakti) qui anime le cosmos et soutient les dieux (en premier lieu Shiva et Bouddha)… est fortement personnifiée 
5563 a et Bouddha)… est fortement personnifiée : c’est la Déesse, Épouse et Mère… Le dynamisme créateur revient à la Déesse… Le
5564 t personnifiée : c’est la Déesse, Épouse et Mère… Le dynamisme créateur revient à la Déesse… Le culte se concentre autour
5565 , Épouse et Mère… Le dynamisme créateur revient à la Déesse… Le culte se concentre autour de ce principe cosmique féminin 
5566 Mère… Le dynamisme créateur revient à la Déesse… Le culte se concentre autour de ce principe cosmique féminin ; la médita
5567 oncentre autour de ce principe cosmique féminin ; la méditation tient compte de ses « pouvoirs », la délivrance devient po
5568 ipe cosmique féminin ; la méditation tient compte de ses « pouvoirs », la délivrance devient possible par la shakti… Dans
5569 ; la méditation tient compte de ses « pouvoirs », la délivrance devient possible par la shakti… Dans certaines sectes tant
5570 « pouvoirs », la délivrance devient possible par la shakti… Dans certaines sectes tantriques, la femme devient elle-même
5571 par la shakti… Dans certaines sectes tantriques, la femme devient elle-même une chose sacrée, une incarnation de la Mère.
5572 vient elle-même une chose sacrée, une incarnation de la Mère. L’apothéose religieuse de la femme est commune d’ailleurs à
5573 nt elle-même une chose sacrée, une incarnation de la Mère. L’apothéose religieuse de la femme est commune d’ailleurs à tou
5574 ême une chose sacrée, une incarnation de la Mère. L’ apothéose religieuse de la femme est commune d’ailleurs à tous les cou
5575 ne incarnation de la Mère. L’apothéose religieuse de la femme est commune d’ailleurs à tous les courants mystiques du Moye
5576 incarnation de la Mère. L’apothéose religieuse de la femme est commune d’ailleurs à tous les courants mystiques du Moyen Â
5577 igieuse de la femme est commune d’ailleurs à tous les courants mystiques du Moyen Âge indien… Le tantrisme est par excellen
5578 tous les courants mystiques du Moyen Âge indien… Le tantrisme est par excellence une technique, bien que fondamentalement
5579 alement il soit une métaphysique et une mystique… La méditation éveille certaines forces occultes qui dorment en chaque ho
5580 ue homme et qui, une fois éveillées, transforment le corps humain en un corps mystique. »66 Il s’agit, par le cérémonial d
5581 s humain en un corps mystique. »66 Il s’agit, par le cérémonial du yoga tantrique (contrôle de la respiration, répétitions
5582 it, par le cérémonial du yoga tantrique (contrôle de la respiration, répétitions de mantras ou formules sacrées, méditatio
5583 par le cérémonial du yoga tantrique (contrôle de la respiration, répétitions de mantras ou formules sacrées, méditation s
5584 antrique (contrôle de la respiration, répétitions de mantras ou formules sacrées, méditation sur des mandatas ou images en
5585 , méditation sur des mandatas ou images enfermant les symboles du monde et des dieux) de transcender la condition humaine.
5586 ges enfermant les symboles du monde et des dieux) de transcender la condition humaine. Le tantrisme bouddhique trouve des
5587 es symboles du monde et des dieux) de transcender la condition humaine. Le tantrisme bouddhique trouve des analogies préci
5588 t des dieux) de transcender la condition humaine. Le tantrisme bouddhique trouve des analogies précises dans le hatha yoga
5589 sme bouddhique trouve des analogies précises dans le hatha yoga hindou, technique du contrôle du corps et de l’énergie vit
5590 ha yoga hindou, technique du contrôle du corps et de l’énergie vitale. C’est ainsi que certaines postures (mudras) décrite
5591 yoga hindou, technique du contrôle du corps et de l’ énergie vitale. C’est ainsi que certaines postures (mudras) décrites p
5592 insi que certaines postures (mudras) décrites par le hatha yoga ont pour but « d’utiliser comme moyen de divinisation et e
5593 mudras) décrites par le hatha yoga ont pour but «  d’ utiliser comme moyen de divinisation et ensuite d’intégration, d’unifi
5594 hatha yoga ont pour but « d’utiliser comme moyen de divinisation et ensuite d’intégration, d’unification finale, la fonct
5595 d’utiliser comme moyen de divinisation et ensuite d’ intégration, d’unification finale, la fonction par excellence humaine,
5596 e moyen de divinisation et ensuite d’intégration, d’ unification finale, la fonction par excellence humaine, celle-là même
5597 n et ensuite d’intégration, d’unification finale, la fonction par excellence humaine, celle-là même qui détermine le cycle
5598 r excellence humaine, celle-là même qui détermine le cycle incessant des naissances et des morts, la fonction sexuelle »67
5599 e le cycle incessant des naissances et des morts, la fonction sexuelle »67. Ainsi parle Shiva68 : « Pour mes dévots, je va
5600 arle Shiva68 : « Pour mes dévots, je vais décrire le geste de l’Éclair (vajroli mudra) qui détruit la Ténèbre du monde et
5601 a68 : « Pour mes dévots, je vais décrire le geste de l’Éclair (vajroli mudra) qui détruit la Ténèbre du monde et doit être
5602  : « Pour mes dévots, je vais décrire le geste de l’ Éclair (vajroli mudra) qui détruit la Ténèbre du monde et doit être te
5603 le geste de l’Éclair (vajroli mudra) qui détruit la Ténèbre du monde et doit être tenu pour le secret des secrets. » Les
5604 étruit la Ténèbre du monde et doit être tenu pour le secret des secrets. » Les précisions données par le texte font allusi
5605 e et doit être tenu pour le secret des secrets. » Les précisions données par le texte font allusion à une technique de l’ac
5606 secret des secrets. » Les précisions données par le texte font allusion à une technique de l’acte sexuel sans consommatio
5607 onnées par le texte font allusion à une technique de l’acte sexuel sans consommation, car « celui qui garde (ou reprend) s
5608 ées par le texte font allusion à une technique de l’ acte sexuel sans consommation, car « celui qui garde (ou reprend) sa s
5609 a semence dans son corps, qu’aurait-il à craindre de la mort ? » comme le dit un upanishad. Dans le tantrisme, la maithuna
5610 emence dans son corps, qu’aurait-il à craindre de la mort ? » comme le dit un upanishad. Dans le tantrisme, la maithuna (u
5611 rps, qu’aurait-il à craindre de la mort ? » comme le dit un upanishad. Dans le tantrisme, la maithuna (union sexuelle céré
5612 re de la mort ? » comme le dit un upanishad. Dans le tantrisme, la maithuna (union sexuelle cérémonielle) devient un exerc
5613 ? » comme le dit un upanishad. Dans le tantrisme, la maithuna (union sexuelle cérémonielle) devient un exercice yogique. M
5614 exercice yogique. Mais la plupart des textes qui la décrivent « sont écrits dans un langage intentionnel, secret, obscur,
5615 ecret, obscur, à double sens, dans lequel un état de conscience est exprimé par un terme érotique »69 — ou l’inverse aussi
5616 cience est exprimé par un terme érotique »69 — ou l’ inverse aussi bien. À tel point « qu’on ne peut jamais préciser si mai
5617 a est un acte réel ou simplement une allégorie ». De toute manière, le but est le « suprême grand bonheur… la joie de l’an
5618 ou simplement une allégorie ». De toute manière, le but est le « suprême grand bonheur… la joie de l’anéantissement du mo
5619 ent une allégorie ». De toute manière, le but est le « suprême grand bonheur… la joie de l’anéantissement du moi ». Et cet
5620 e manière, le but est le « suprême grand bonheur… la joie de l’anéantissement du moi ». Et cette « béatitude érotique », o
5621 e, le but est le « suprême grand bonheur… la joie de l’anéantissement du moi ». Et cette « béatitude érotique », obtenue p
5622 le but est le « suprême grand bonheur… la joie de l’ anéantissement du moi ». Et cette « béatitude érotique », obtenue par
5623 i ». Et cette « béatitude érotique », obtenue par l’ arrêt non du plaisir mais de son effet physique, est utilisée comme ex
5624 otique », obtenue par l’arrêt non du plaisir mais de son effet physique, est utilisée comme expérience immédiate pour obte
5625 utilisée comme expérience immédiate pour obtenir l’ état nirvanique. « Autrement, nous rappellent les textes, le dévot dev
5626 r l’état nirvanique. « Autrement, nous rappellent les textes, le dévot devient la proie de la triste loi karmique, comme n’
5627 vanique. « Autrement, nous rappellent les textes, le dévot devient la proie de la triste loi karmique, comme n’importe que
5628 ent, nous rappellent les textes, le dévot devient la proie de la triste loi karmique, comme n’importe quel débauché. » Mai
5629 rappellent les textes, le dévot devient la proie de la triste loi karmique, comme n’importe quel débauché. » Mais la femm
5630 ppellent les textes, le dévot devient la proie de la triste loi karmique, comme n’importe quel débauché. » Mais la femme,
5631 i karmique, comme n’importe quel débauché. » Mais la femme, dans tout cela ? Elle reste objet d’un culte. Considérée comme
5632 Mais la femme, dans tout cela ? Elle reste objet d’ un culte. Considérée comme « source unique de joie et de repos, l’aman
5633 bjet d’un culte. Considérée comme « source unique de joie et de repos, l’amante synthétise toute la nature féminine, elle
5634 ulte. Considérée comme « source unique de joie et de repos, l’amante synthétise toute la nature féminine, elle est mère, s
5635 idérée comme « source unique de joie et de repos, l’ amante synthétise toute la nature féminine, elle est mère, sœur, épous
5636 ue de joie et de repos, l’amante synthétise toute la nature féminine, elle est mère, sœur, épouse, fille… elle est le chem
5637 ine, elle est mère, sœur, épouse, fille… elle est le chemin du salut »70. Ainsi le tantrisme apporte cette nouveauté qui c
5638 se, fille… elle est le chemin du salut »70. Ainsi le tantrisme apporte cette nouveauté qui consiste à « expérimenter la tr
5639 rte cette nouveauté qui consiste à « expérimenter la transsubstantialisation du corps humain à l’aide de l’acte même qui,
5640 anssubstantialisation du corps humain à l’aide de l’ acte même qui, pour n’importe quel ascétisme, symbolise l’état par exc
5641 ême qui, pour n’importe quel ascétisme, symbolise l’ état par excellence du péché et de la mort : l’acte sexuel »71. Mais l
5642 isme, symbolise l’état par excellence du péché et de la mort : l’acte sexuel »71. Mais l’acte est toujours décrit comme ét
5643 e, symbolise l’état par excellence du péché et de la mort : l’acte sexuel »71. Mais l’acte est toujours décrit comme étant
5644 se l’état par excellence du péché et de la mort : l’ acte sexuel »71. Mais l’acte est toujours décrit comme étant celui de
5645 du péché et de la mort : l’acte sexuel »71. Mais l’ acte est toujours décrit comme étant celui de l’homme. La femme reste
5646 Mais l’acte est toujours décrit comme étant celui de l’homme. La femme reste passive, impersonnelle, pur principe, sans vi
5647 s l’acte est toujours décrit comme étant celui de l’ homme. La femme reste passive, impersonnelle, pur principe, sans visag
5648 est toujours décrit comme étant celui de l’homme. La femme reste passive, impersonnelle, pur principe, sans visage et sans
5649 sans nom. Une école mystique du tantrisme tardif, le Sahajiyâ, « amplifie l’érotique rituelle jusqu’à des proportions éton
5650 ique du tantrisme tardif, le Sahajiyâ, « amplifie l’ érotique rituelle jusqu’à des proportions étonnantes… On y accorde une
5651 On y accorde une grande importance à toute sorte d’ « amour » et le rituel de maithuna apparaît comme le couronnement d’un
5652 ne grande importance à toute sorte d’« amour » et le rituel de maithuna apparaît comme le couronnement d’un lent et diffic
5653 importance à toute sorte d’« amour » et le rituel de maithuna apparaît comme le couronnement d’un lent et difficile appren
5654 « amour » et le rituel de maithuna apparaît comme le couronnement d’un lent et difficile apprentissage ascétique… Le néoph
5655 rituel de maithuna apparaît comme le couronnement d’ un lent et difficile apprentissage ascétique… Le néophyte doit servir
5656 t d’un lent et difficile apprentissage ascétique… Le néophyte doit servir la « femme dévote » pendant les quatre premiers
5657 apprentissage ascétique… Le néophyte doit servir la « femme dévote » pendant les quatre premiers mois, comme un domestiqu
5658 néophyte doit servir la « femme dévote » pendant les quatre premiers mois, comme un domestique, dormir dans la même chambr
5659 e premiers mois, comme un domestique, dormir dans la même chambre qu’elle, puis à ses pieds. Pendant les quatre mois suiva
5660 a même chambre qu’elle, puis à ses pieds. Pendant les quatre mois suivants et tout en continuant à la servir comme avant, i
5661 les quatre mois suivants et tout en continuant à la servir comme avant, il dort dans le même lit, du côté gauche. Pendant
5662 continuant à la servir comme avant, il dort dans le même lit, du côté gauche. Pendant encore quatre mois, il dormira du c
5663 lacés, etc. Tous ces préliminaires ont pour but «  l’ autonomisation » de la volupté — considérée comme l’unique expérience
5664 s préliminaires ont pour but « l’autonomisation » de la volupté — considérée comme l’unique expérience humaine qui peut ré
5665 réliminaires ont pour but « l’autonomisation » de la volupté — considérée comme l’unique expérience humaine qui peut réali
5666 autonomisation » de la volupté — considérée comme l’ unique expérience humaine qui peut réaliser la béatitude nirvanique et
5667 mme l’unique expérience humaine qui peut réaliser la béatitude nirvanique et la maîtrise des sens, i. e. l’arrêt séminal »
5668 aine qui peut réaliser la béatitude nirvanique et la maîtrise des sens, i. e. l’arrêt séminal »72. Des pratiques similaire
5669 atitude nirvanique et la maîtrise des sens, i. e. l’ arrêt séminal »72. Des pratiques similaires sont prescrites par le tao
5670 »72. Des pratiques similaires sont prescrites par le taoïsme, mais en vue de prolonger la jeunesse et la vie en économisan
5671 escrites par le taoïsme, mais en vue de prolonger la jeunesse et la vie en économisant le principe vital73, plutôt que de
5672 taoïsme, mais en vue de prolonger la jeunesse et la vie en économisant le principe vital73, plutôt que de conquérir la li
5673 de prolonger la jeunesse et la vie en économisant le principe vital73, plutôt que de conquérir la liberté spirituelle par
5674 ie en économisant le principe vital73, plutôt que de conquérir la liberté spirituelle par la déification du corps. La « ch
5675 sant le principe vital73, plutôt que de conquérir la liberté spirituelle par la déification du corps. La « chasteté » tant
5676 lutôt que de conquérir la liberté spirituelle par la déification du corps. La « chasteté » tantrique consiste donc à faire
5677 liberté spirituelle par la déification du corps. La « chasteté » tantrique consiste donc à faire l’amour sans le faire, à
5678 . La « chasteté » tantrique consiste donc à faire l’ amour sans le faire, à rechercher l’exaltation mystique et la béatitud
5679 té » tantrique consiste donc à faire l’amour sans le faire, à rechercher l’exaltation mystique et la béatitude à travers u
5680 donc à faire l’amour sans le faire, à rechercher l’ exaltation mystique et la béatitude à travers une Elle qu’il s’agit de
5681 s le faire, à rechercher l’exaltation mystique et la béatitude à travers une Elle qu’il s’agit de « servir » en posture hu
5682 e et la béatitude à travers une Elle qu’il s’agit de « servir » en posture humiliée, mais en gardant cette maîtrise de soi
5683 posture humiliée, mais en gardant cette maîtrise de soi dont la perte pourrait se traduire par un acte de procréation, le
5684 iliée, mais en gardant cette maîtrise de soi dont la perte pourrait se traduire par un acte de procréation, lequel ferait
5685 oi dont la perte pourrait se traduire par un acte de procréation, lequel ferait retomber le chevalier servant dans la réal
5686 ar un acte de procréation, lequel ferait retomber le chevalier servant dans la réalité fatale du Karma. 5. La joie d’amour
5687 lequel ferait retomber le chevalier servant dans la réalité fatale du Karma. 5. La joie d’amour. — En contraste indéniabl
5688 alier servant dans la réalité fatale du Karma. 5.  La joie d’amour. — En contraste indéniable avec ces textes mystiques et
5689 rvant dans la réalité fatale du Karma. 5. La joie d’ amour. — En contraste indéniable avec ces textes mystiques et cette ab
5690 hysiologique, citons maintenant quelques chansons de « légers troubadours méridionaux », grands seigneurs amateurs ou jong
5691 ds seigneurs amateurs ou jongleurs besogneux, que les romanistes unanimes nous décrivent comme de purs « rhétoriqueurs »74.
5692 que les romanistes unanimes nous décrivent comme de purs « rhétoriqueurs »74. D’Amour, je sais qu’il donne aisément gran
5693 ous décrivent comme de purs « rhétoriqueurs »74. D’ Amour, je sais qu’il donne aisément grande joie à celui qui observe se
5694 neuvième duc d’Aquitaine, qui mourut en 1127. Dès le début du xiie siècle, ces « lois d’Amour » sont donc déjà fixées, co
5695 en 1127. Dès le début du xiie siècle, ces « lois d’ Amour » sont donc déjà fixées, comme un rituel. Ce sont Mesure, Servic
5696 teté, Secret et Merci, et ces vertus conduisent à la Joie, qui est signe et garantie de Vray Amor. Voici Mesure et Patienc
5697 s conduisent à la Joie, qui est signe et garantie de Vray Amor. Voici Mesure et Patience : De courtoisie peut se vanter c
5698 arantie de Vray Amor. Voici Mesure et Patience : De courtoisie peut se vanter celui qui sait garder Mesure… Le bien-être
5699 isie peut se vanter celui qui sait garder Mesure… Le bien-être des amoureux consiste en Joie, Patience et Mesure… J’approu
5700 me fasse longtemps attendre et que je n’aie point d’ elle ce qu’elle m’a promis. (Marcabru.) Voici le Service de la Dame :
5701 d’elle ce qu’elle m’a promis. (Marcabru.) Voici le Service de la Dame : Prenez ma vie en hommage, belle de dure merci,
5702 qu’elle m’a promis. (Marcabru.) Voici le Service de la Dame : Prenez ma vie en hommage, belle de dure merci, pourvu que
5703 elle m’a promis. (Marcabru.) Voici le Service de la Dame : Prenez ma vie en hommage, belle de dure merci, pourvu que vou
5704 ice de la Dame : Prenez ma vie en hommage, belle de dure merci, pourvu que vous m’accordiez que par vous au ciel je tende
5705 e m’améliore et me purifie, car je sers et révère la plus gente dame du monde. (Arnaut Daniel.) (De même, le troubadour a
5706 gente dame du monde. (Arnaut Daniel.) (De même, le troubadour arabe Ibn Dawoud disait : « La soumission à l’aimée est la
5707 e même, le troubadour arabe Ibn Dawoud disait : «  La soumission à l’aimée est la marque naturelle d’un homme courtois. »)
5708 adour arabe Ibn Dawoud disait : « La soumission à l’ aimée est la marque naturelle d’un homme courtois. ») Voici la Chastet
5709 Ibn Dawoud disait : « La soumission à l’aimée est la marque naturelle d’un homme courtois. ») Voici la Chasteté : Celui q
5710 « La soumission à l’aimée est la marque naturelle d’ un homme courtois. ») Voici la Chasteté : Celui qui se dispose à aime
5711 la marque naturelle d’un homme courtois. ») Voici la Chasteté : Celui qui se dispose à aimer d’amour sensuel se met en gu
5712 Voici la Chasteté : Celui qui se dispose à aimer d’ amour sensuel se met en guerre avec lui-même, car le sot après avoir v
5713 amour sensuel se met en guerre avec lui-même, car le sot après avoir vidé sa bourse fait triste contenance ! (Marcabru.)
5714 iste contenance ! (Marcabru.) Écoutez ! Sa voix ( d’ Amour) paraîtra douce comme le chant de la lyre, si seulement vous lui
5715 Écoutez ! Sa voix (d’Amour) paraîtra douce comme le chant de la lyre, si seulement vous lui coupez la queue75 (Marcabru.)
5716 ! Sa voix (d’Amour) paraîtra douce comme le chant de la lyre, si seulement vous lui coupez la queue75 (Marcabru.) Chastet
5717 a voix (d’Amour) paraîtra douce comme le chant de la lyre, si seulement vous lui coupez la queue75 (Marcabru.) Chasteté d
5718 le chant de la lyre, si seulement vous lui coupez la queue75 (Marcabru.) Chasteté délivre de la tyrannie du désir en port
5719 i coupez la queue75 (Marcabru.) Chasteté délivre de la tyrannie du désir en portant le Désir (courtois) à l’extrême : Pa
5720 oupez la queue75 (Marcabru.) Chasteté délivre de la tyrannie du désir en portant le Désir (courtois) à l’extrême : Par e
5721 asteté délivre de la tyrannie du désir en portant le Désir (courtois) à l’extrême : Par excès de désir, je crois que je m
5722 yrannie du désir en portant le Désir (courtois) à l’ extrême : Par excès de désir, je crois que je me l’enlèverai, si l’on
5723 tant le Désir (courtois) à l’extrême : Par excès de désir, je crois que je me l’enlèverai, si l’on peut rien perdre à for
5724 extrême : Par excès de désir, je crois que je me l’ enlèverai, si l’on peut rien perdre à force de bien aimer. (Arnaut Dan
5725 xcès de désir, je crois que je me l’enlèverai, si l’ on peut rien perdre à force de bien aimer. (Arnaut Daniel.) (De même,
5726 er. (Arnaut Daniel.) (De même, Ibn Dawoud louait la chasteté pour son pouvoir « d’éterniser le désir ».) C’est au comble
5727 Ibn Dawoud louait la chasteté pour son pouvoir «  d’ éterniser le désir ».) C’est au comble de l’amour (vrai) et de sa « jo
5728 louait la chasteté pour son pouvoir « d’éterniser le désir ».) C’est au comble de l’amour (vrai) et de sa « joie » que Jau
5729 ouvoir « d’éterniser le désir ».) C’est au comble de l’amour (vrai) et de sa « joie » que Jaufré Rudel se sent le plus élo
5730 oir « d’éterniser le désir ».) C’est au comble de l’ amour (vrai) et de sa « joie » que Jaufré Rudel se sent le plus éloign
5731 le désir ».) C’est au comble de l’amour (vrai) et de sa « joie » que Jaufré Rudel se sent le plus éloigné de l’amour coupa
5732 (vrai) et de sa « joie » que Jaufré Rudel se sent le plus éloigné de l’amour coupable et de son « angoisse ». Il va plus l
5733 « joie » que Jaufré Rudel se sent le plus éloigné de l’amour coupable et de son « angoisse ». Il va plus loin dans la libé
5734 oie » que Jaufré Rudel se sent le plus éloigné de l’ amour coupable et de son « angoisse ». Il va plus loin dans la libérat
5735 el se sent le plus éloigné de l’amour coupable et de son « angoisse ». Il va plus loin dans la libération : la présence ph
5736 able et de son « angoisse ». Il va plus loin dans la libération : la présence physique de l’objet aimé lui deviendra bient
5737  angoisse ». Il va plus loin dans la libération : la présence physique de l’objet aimé lui deviendra bientôt indifférente 
5738 us loin dans la libération : la présence physique de l’objet aimé lui deviendra bientôt indifférente : J’ai une amie, mai
5739 loin dans la libération : la présence physique de l’ objet aimé lui deviendra bientôt indifférente : J’ai une amie, mais j
5740 sais qui elle est, car jamais de par ma foi je ne la vis… et je l’aime fort… Nulle joie ne me plaît autant que la possessi
5741 est, car jamais de par ma foi je ne la vis… et je l’ aime fort… Nulle joie ne me plaît autant que la possession de cet amou
5742 je l’aime fort… Nulle joie ne me plaît autant que la possession de cet amour lointain. La « joie d’Amour » n’est pas seul
5743 … Nulle joie ne me plaît autant que la possession de cet amour lointain. La « joie d’Amour » n’est pas seulement libératr
5744 autant que la possession de cet amour lointain. La « joie d’Amour » n’est pas seulement libératrice du désir dominé par
5745 e la possession de cet amour lointain. La « joie d’ Amour » n’est pas seulement libératrice du désir dominé par Mesure et
5746 é par Mesure et Prouesse, elle est aussi fontaine de Jouvence : Je veux garder (ma dame) pour me rafraîchir le cœur et re
5747 ce : Je veux garder (ma dame) pour me rafraîchir le cœur et renouveler mon corps, si bien que je ne puisse vieillir… Celu
5748 … Celui-là vivra cent ans qui réussira à posséder la joie de son amour. (Guillaume de Poitiers.) Je n’ai cité que des poè
5749 là vivra cent ans qui réussira à posséder la joie de son amour. (Guillaume de Poitiers.) Je n’ai cité que des poètes de l
5750 llaume de Poitiers.) Je n’ai cité que des poètes de la première et de la seconde génération des troubadours (1120 à 1180
5751 .) Je n’ai cité que des poètes de la première et de la seconde génération des troubadours (1120 à 1180 environ). Au xiiie
5752 urs (1120 à 1180 environ). Au xiiie siècle, ceux de la dernière génération expliciteront ce que leurs modèles avaient cha
5753 que leurs modèles avaient chanté. « Ce n’est plus de l’amour courtois, si on le matérialise ou si la Dame se rend comme ré
5754 leurs modèles avaient chanté. « Ce n’est plus de l’ amour courtois, si on le matérialise ou si la Dame se rend comme récom
5755 hanté. « Ce n’est plus de l’amour courtois, si on le matérialise ou si la Dame se rend comme récompense », écrit Daude de
5756 s de l’amour courtois, si on le matérialise ou si la Dame se rend comme récompense », écrit Daude de Prades, qui cependant
5757 crit Daude de Prades, qui cependant ne craint pas de donner des précisions sur les gestes érotiques que l’on peut se perme
5758 endant ne craint pas de donner des précisions sur les gestes érotiques que l’on peut se permettre avec cette Dame. Et Guira
5759 onner des précisions sur les gestes érotiques que l’ on peut se permettre avec cette Dame. Et Guiraut de Calanson : Dans l
5760 e avec cette Dame. Et Guiraut de Calanson : Dans le palais où elle siège (la Dame) sont cinq portes : celui qui peut ouvr
5761 raut de Calanson : Dans le palais où elle siège ( la Dame) sont cinq portes : celui qui peut ouvrir les deux premières pas
5762 la Dame) sont cinq portes : celui qui peut ouvrir les deux premières passe aisément les trois autres, mais il lui est diffi
5763 qui peut ouvrir les deux premières passe aisément les trois autres, mais il lui est difficile d’en sortir, il vit dans la j
5764 ément les trois autres, mais il lui est difficile d’ en sortir, il vit dans la joie, celui qui peut y rester. On y accède p
5765 ais il lui est difficile d’en sortir, il vit dans la joie, celui qui peut y rester. On y accède par quatre degrés très dou
5766 vilains ni malotrus, ces gens-là sont logés dans le faubourg, lequel occupe plus de la moitié du monde. Celui que l’on n
5767 à sont logés dans le faubourg, lequel occupe plus de la moitié du monde. Celui que l’on nomme parfois le dernier troubado
5768 ont logés dans le faubourg, lequel occupe plus de la moitié du monde. Celui que l’on nomme parfois le dernier troubadour,
5769 uel occupe plus de la moitié du monde. Celui que l’ on nomme parfois le dernier troubadour, Guiraut Riquier, donnera de ce
5770 s le dernier troubadour, Guiraut Riquier, donnera de ces vers le commentaire suivant : « Les cinq portes sont Désir, Priè
5771 troubadour, Guiraut Riquier, donnera de ces vers le commentaire suivant : « Les cinq portes sont Désir, Prière, Servir,
5772 , donnera de ces vers le commentaire suivant : «  Les cinq portes sont Désir, Prière, Servir, Baiser et Faire, par où Amour
5773 e, Servir, Baiser et Faire, par où Amour périt. » Les quatre degrés sont « honorer, dissimuler, bien servir, patiemment att
5774 des termes qui peuvent éclairer indirectement sur la nature de l’amour vrai ou du moins sur certains de ces aspects. Et to
5775 qui peuvent éclairer indirectement sur la nature de l’amour vrai ou du moins sur certains de ces aspects. Et tout d’abord
5776 i peuvent éclairer indirectement sur la nature de l’ amour vrai ou du moins sur certains de ces aspects. Et tout d’abord, d
5777 a nature de l’amour vrai ou du moins sur certains de ces aspects. Et tout d’abord, dit Marcabru, « Il lie partie avec le d
5778 tout d’abord, dit Marcabru, « Il lie partie avec le diable, celui qui couve Faux Amour ». (Et en effet, le diable n’est-i
5779 able, celui qui couve Faux Amour ». (Et en effet, le diable n’est-il pas le père de la création matérielle… et de la procr
5780 aux Amour ». (Et en effet, le diable n’est-il pas le père de la création matérielle… et de la procréation, selon le cathar
5781 r ». (Et en effet, le diable n’est-il pas le père de la création matérielle… et de la procréation, selon le catharisme ?)
5782 . (Et en effet, le diable n’est-il pas le père de la création matérielle… et de la procréation, selon le catharisme ?) Les
5783 ’est-il pas le père de la création matérielle… et de la procréation, selon le catharisme ?) Les adversaires du vrai Amour
5784 t-il pas le père de la création matérielle… et de la procréation, selon le catharisme ?) Les adversaires du vrai Amour son
5785 création matérielle… et de la procréation, selon le catharisme ?) Les adversaires du vrai Amour sont les « homicides, tra
5786 lle… et de la procréation, selon le catharisme ?) Les adversaires du vrai Amour sont les « homicides, traîtres, simoniaques
5787 catharisme ?) Les adversaires du vrai Amour sont les « homicides, traîtres, simoniaques, enchanteurs, luxurieux, usuriers…
5788 s, simoniaques, enchanteurs, luxurieux, usuriers… les maris trompeurs, les faux juges et les faux témoins, les faux prêtres
5789 nteurs, luxurieux, usuriers… les maris trompeurs, les faux juges et les faux témoins, les faux prêtres, faux abbés, fausses
5790 usuriers… les maris trompeurs, les faux juges et les faux témoins, les faux prêtres, faux abbés, fausses recluses et faux
5791 is trompeurs, les faux juges et les faux témoins, les faux prêtres, faux abbés, fausses recluses et faux reclus »77. Ils se
5792 ble Amour a promis qu’il en serait ainsi, là sera la lamentation des désespérés. Ah ! noble Amour, source de bonté, par qu
5793 entation des désespérés. Ah ! noble Amour, source de bonté, par qui le monde entier est illuminé, je te crie merci. Contre
5794 pérés. Ah ! noble Amour, source de bonté, par qui le monde entier est illuminé, je te crie merci. Contre ces clameurs gémi
5795 ci. Contre ces clameurs gémissantes, défends-moi, de peur que je ne sois retenu là-bas (en enfer) ; en tous lieux je me ti
5796 busaient trop souvent des ambiguïtés ménagées par le « service » d’amour courtois, Cercamon n’hésite pas à écrire en metta
5797 ouvent des ambiguïtés ménagées par le « service » d’ amour courtois, Cercamon n’hésite pas à écrire en mettant les points s
5798 urtois, Cercamon n’hésite pas à écrire en mettant les points sur les i : « Ces troubadours, en mêlant la vérité au mensonge
5799 n n’hésite pas à écrire en mettant les points sur les i : « Ces troubadours, en mêlant la vérité au mensonge, corrompent le
5800 s points sur les i : « Ces troubadours, en mêlant la vérité au mensonge, corrompent les amants, les femmes et les époux. I
5801 ours, en mêlant la vérité au mensonge, corrompent les amants, les femmes et les époux. Ils vous disent qu’Amour va de trave
5802 ant la vérité au mensonge, corrompent les amants, les femmes et les époux. Ils vous disent qu’Amour va de travers, et c’est
5803 au mensonge, corrompent les amants, les femmes et les époux. Ils vous disent qu’Amour va de travers, et c’est pourquoi les
5804 femmes et les époux. Ils vous disent qu’Amour va de travers, et c’est pourquoi les maris deviennent jaloux et les dames s
5805 disent qu’Amour va de travers, et c’est pourquoi les maris deviennent jaloux et les dames sont dans l’angoisse… Ces faux s
5806 et c’est pourquoi les maris deviennent jaloux et les dames sont dans l’angoisse… Ces faux servants font qu’un grand nombre
5807 es maris deviennent jaloux et les dames sont dans l’ angoisse… Ces faux servants font qu’un grand nombre abandonnent Mérite
5808 u’un grand nombre abandonnent Mérite et éloignent d’ eux Jeunesse. » Quelles que soient les réalités ou l’absence de réalit
5809 et éloignent d’eux Jeunesse. » Quelles que soient les réalités ou l’absence de réalités « matérielles » qui aient pu corres
5810 ux Jeunesse. » Quelles que soient les réalités ou l’ absence de réalités « matérielles » qui aient pu correspondre, en ces
5811 e. » Quelles que soient les réalités ou l’absence de réalités « matérielles » qui aient pu correspondre, en ces temps, à d
5812 lles » qui aient pu correspondre, en ces temps, à de telles précisions de langage, la rhétorique courtoise et son système
5813 orrespondre, en ces temps, à de telles précisions de langage, la rhétorique courtoise et son système de vertus, de péchés,
5814 en ces temps, à de telles précisions de langage, la rhétorique courtoise et son système de vertus, de péchés, de louanges
5815 e langage, la rhétorique courtoise et son système de vertus, de péchés, de louanges et d’interdits, demeure un fait patent
5816 la rhétorique courtoise et son système de vertus, de péchés, de louanges et d’interdits, demeure un fait patent : il suffi
5817 ue courtoise et son système de vertus, de péchés, de louanges et d’interdits, demeure un fait patent : il suffit de lire.
5818 son système de vertus, de péchés, de louanges et d’ interdits, demeure un fait patent : il suffit de lire. Elle va servir
5819 t d’interdits, demeure un fait patent : il suffit de lire. Elle va servir aux romanciers du Nord, ceux du cycle d’Arthur,
5820 e va servir aux romanciers du Nord, ceux du cycle d’ Arthur, du Graal, et de Tristan, pour décrire des actions et des drame
5821 ers du Nord, ceux du cycle d’Arthur, du Graal, et de Tristan, pour décrire des actions et des drames, et non plus seulemen
5822 drames, et non plus seulement pour chanter ce que l’ on pourrait encore tenir, chez les troubadours du Midi, pour une pure
5823 r chanter ce que l’on pourrait encore tenir, chez les troubadours du Midi, pour une pure fantasmagorie sentimentale. ] 6. 
5824 ] 6. Excuse aux historiens. — Je ne crois guère à l’ histoire « scientifique » comme critère des réalités qui m’intéressent
5825 qui m’intéressent dans cet ouvrage. Je lui laisse le soin d’affirmer que telle « filiation » reste indémontrable « dans l’
5826 téressent dans cet ouvrage. Je lui laisse le soin d’ affirmer que telle « filiation » reste indémontrable « dans l’état act
5827 iation » reste indémontrable « dans l’état actuel de nos connaissances », reste donc incroyable jusqu’à nouvel avis. Je ch
5828 nement confirmer une thèse quelconque en appelant l’ attention du lecteur sur certains faits que la « science sérieuse » ti
5829 ant l’attention du lecteur sur certains faits que la « science sérieuse » tient aujourd’hui pour établis. Simplement, je l
5830  » tient aujourd’hui pour établis. Simplement, je les crois de nature à nourrir l’imagination. Voici deux de ces faits sur
5831 ujourd’hui pour établis. Simplement, je les crois de nature à nourrir l’imagination. Voici deux de ces faits sur quoi l’on
5832 lis. Simplement, je les crois de nature à nourrir l’ imagination. Voici deux de ces faits sur quoi l’on peut rêver. La Panc
5833 ois de nature à nourrir l’imagination. Voici deux de ces faits sur quoi l’on peut rêver. La Pancha Tantra, recueil de cont
5834 r l’imagination. Voici deux de ces faits sur quoi l’ on peut rêver. La Pancha Tantra, recueil de contes bouddhistes, fut tr
5835 Voici deux de ces faits sur quoi l’on peut rêver. La Pancha Tantra, recueil de contes bouddhistes, fut traduite au vie si
5836 r quoi l’on peut rêver. La Pancha Tantra, recueil de contes bouddhistes, fut traduite au vie siècle du sanscrit en pehlev
5837 ie siècle du sanscrit en pehlevi, par un médecin de Chosroès Ier, roi de Perse. De là, on peut suivre son progrès rapide
5838 vi, par un médecin de Chosroès Ier, roi de Perse. De là, on peut suivre son progrès rapide vers l’Europe à travers une sér
5839 se. De là, on peut suivre son progrès rapide vers l’ Europe à travers une série de traductions en syriaque, en arabe, en la
5840 progrès rapide vers l’Europe à travers une série de traductions en syriaque, en arabe, en latin, en espagnol, etc. Au xvi
5841 be, en latin, en espagnol, etc. Au xviie siècle, La Fontaine la lira en français, dans une nouvelle traduction du persan
5842 , en espagnol, etc. Au xviie siècle, La Fontaine la lira en français, dans une nouvelle traduction du persan faite sur un
5843 n du persan faite sur une ancienne version arabe. Le périple du Roman de Barlaam et Josaphat est encore plus surprenant. S
5844 r une ancienne version arabe. Le périple du Roman de Barlaam et Josaphat est encore plus surprenant. Sous sa forme connue
5845 est encore plus surprenant. Sous sa forme connue de nos jours, c’est l’histoire romancée de l’évolution spirituelle qui c
5846 prenant. Sous sa forme connue de nos jours, c’est l’ histoire romancée de l’évolution spirituelle qui conduit Josaphat, pri
5847 me connue de nos jours, c’est l’histoire romancée de l’évolution spirituelle qui conduit Josaphat, prince indien, à découv
5848 connue de nos jours, c’est l’histoire romancée de l’ évolution spirituelle qui conduit Josaphat, prince indien, à découvrir
5849 t Josaphat, prince indien, à découvrir et adopter le christianisme, dont les mystères lui sont communiqués par le « bonhom
5850 en, à découvrir et adopter le christianisme, dont les mystères lui sont communiqués par le « bonhomme » Barlaam. La version
5851 nisme, dont les mystères lui sont communiqués par le « bonhomme » Barlaam. La version qui nous est restée, en provençal du
5852 lui sont communiqués par le « bonhomme » Barlaam. La version qui nous est restée, en provençal du xive siècle, quoique or
5853 provençal du xive siècle, quoique orthodoxe dans les grandes lignes, porte des traces indiscutables de manichéisme. Selon
5854 es grandes lignes, porte des traces indiscutables de manichéisme. Selon l’école néocathare française, les hérétiques du xi
5855 te des traces indiscutables de manichéisme. Selon l’ école néocathare française, les hérétiques du xiie siècle auraient co
5856 manichéisme. Selon l’école néocathare française, les hérétiques du xiie siècle auraient connu une version non amendée par
5857 siècle auraient connu une version non amendée par les catholiques, et plus proche de l’original. Que cette hypothèse soit u
5858 on amendée par les catholiques, et plus proche de l’ original. Que cette hypothèse soit un jour vérifiée ou non, il n’en re
5859 jour vérifiée ou non, il n’en reste pas moins que l’ origine manichéenne du Roman est attestée par les fragments de son tex
5860 e l’origine manichéenne du Roman est attestée par les fragments de son texte original (en langage ouigour du viiie siècle)
5861 nichéenne du Roman est attestée par les fragments de son texte original (en langage ouigour du viiie siècle) retrouvés da
5862 langage ouigour du viiie siècle) retrouvés dans le Turkestan oriental. Et l’on peut suivre la transformation des noms hi
5863 siècle) retrouvés dans le Turkestan oriental. Et l’ on peut suivre la transformation des noms hindous « Baghavan » et « Bo
5864 s dans le Turkestan oriental. Et l’on peut suivre la transformation des noms hindous « Baghavan » et « Boddisattva » (le B
5865 des noms hindous « Baghavan » et « Boddisattva » ( le Bouddha) en « Barlaam » et « Josaphat », en passant par les formes ar
5866 a) en « Barlaam » et « Josaphat », en passant par les formes arabes « Balawhar va Budhâsaf » (var. Yudhâsaf). Innombrables
5867 va Budhâsaf » (var. Yudhâsaf). Innombrables sont les exemples de relations entre l’Orient et l’Occident médiéval. J’ai cho
5868 » (var. Yudhâsaf). Innombrables sont les exemples de relations entre l’Orient et l’Occident médiéval. J’ai choisi ces deux
5869 Innombrables sont les exemples de relations entre l’ Orient et l’Occident médiéval. J’ai choisi ces deux cas, solidement at
5870 sont les exemples de relations entre l’Orient et l’ Occident médiéval. J’ai choisi ces deux cas, solidement attestés, parc
5871 x cas, solidement attestés, parce qu’ils réfutent le préjugé moderne en vertu duquel toute communication entre le tantrism
5872 moderne en vertu duquel toute communication entre le tantrisme ou le manichéisme bouddhiste et les hérésies du Midi doit a
5873 duquel toute communication entre le tantrisme ou le manichéisme bouddhiste et les hérésies du Midi doit apparaître « haut
5874 ntre le tantrisme ou le manichéisme bouddhiste et les hérésies du Midi doit apparaître « hautement fantaisiste et improbabl
5875 7. En lieu et place de conclusions définitives. —  L’ amour courtois ressemble à l’amour encore chaste — et d’autant plus br
5876 sions définitives. — L’amour courtois ressemble à l’ amour encore chaste — et d’autant plus brûlant — de la première adoles
5877 r courtois ressemble à l’amour encore chaste — et d’ autant plus brûlant — de la première adolescence. Il ressemble aussi à
5878 ’amour encore chaste — et d’autant plus brûlant — de la première adolescence. Il ressemble aussi à l’amour chanté par les
5879 de la première adolescence. Il ressemble aussi à l’ amour chanté par les poètes arabes, homosexuels pour la plupart, comme
5880 lescence. Il ressemble aussi à l’amour chanté par les poètes arabes, homosexuels pour la plupart, comme le furent plusieurs
5881 poètes arabes, homosexuels pour la plupart, comme le furent plusieurs troubadours. Il s’exprime dans des termes qui seront
5882 ans des termes qui seront repris par presque tous les grands mystiques de l’Occident. Il nous semble parfois se réduire à d
5883 ront repris par presque tous les grands mystiques de l’Occident. Il nous semble parfois se réduire à des fadaises sophisti
5884 t repris par presque tous les grands mystiques de l’ Occident. Il nous semble parfois se réduire à des fadaises sophistiqué
5885 ois se réduire à des fadaises sophistiquées, dans le goût des petites cours du Moyen Âge. Il peut être purement rêvé, et b
5886 hose qu’un tournoi verbal. Il peut traduire aussi les réalités précises, mais non moins ambiguës, d’une certaine discipline
5887 i les réalités précises, mais non moins ambiguës, d’ une certaine discipline érotico-mystique dont l’Inde, la Chine et le P
5888 , d’une certaine discipline érotico-mystique dont l’ Inde, la Chine et le Proche-Orient surent les recettes. Tout cela me p
5889 certaine discipline érotico-mystique dont l’Inde, la Chine et le Proche-Orient surent les recettes. Tout cela me paraît vr
5890 cipline érotico-mystique dont l’Inde, la Chine et le Proche-Orient surent les recettes. Tout cela me paraît vraisemblable,
5891 dont l’Inde, la Chine et le Proche-Orient surent les recettes. Tout cela me paraît vraisemblable, tout cela peut être « vr
5892 ai » aux divers sens du mot, et simultanément, et de plusieurs manières. Tout cela nous aide à mieux comprendre — si rien
5893 ous aide à mieux comprendre — si rien ne suffit à l’ « expliquer » — l’amour courtois. Au terme de l’espèce de contre-enquê
5894 omprendre — si rien ne suffit à l’« expliquer » — l’ amour courtois. Au terme de l’espèce de contre-enquête à laquelle je v
5895 it à l’« expliquer » — l’amour courtois. Au terme de l’espèce de contre-enquête à laquelle je viens de me livrer, et compt
5896 à l’« expliquer » — l’amour courtois. Au terme de l’ espèce de contre-enquête à laquelle je viens de me livrer, et compte t
5897 liquer » — l’amour courtois. Au terme de l’espèce de contre-enquête à laquelle je viens de me livrer, et compte tenu des o
5898 viens de me livrer, et compte tenu des objections les plus sensées que firent à ma thèse minima les partisans d’écoles au m
5899 ons les plus sensées que firent à ma thèse minima les partisans d’écoles au moins diverses, me voici ramené par une sorte d
5900 ensées que firent à ma thèse minima les partisans d’ écoles au moins diverses, me voici ramené par une sorte de spirale au-
5901 au moins diverses, me voici ramené par une sorte de spirale au-dessus de mes premières constatations : l’amour courtois e
5902 e voici ramené par une sorte de spirale au-dessus de mes premières constatations : l’amour courtois est né au xiie siècle
5903 pirale au-dessus de mes premières constatations : l’ amour courtois est né au xiie siècle, en pleine révolution de la psyc
5904 tois est né au xiie siècle, en pleine révolution de la psyché occidentale. Il a surgi du même mouvement qui fit remonter
5905 s est né au xiie siècle, en pleine révolution de la psyché occidentale. Il a surgi du même mouvement qui fit remonter au
5906 i du même mouvement qui fit remonter au demi-jour de la conscience et de l’expression lyrique de l’âme, le Principe Fémini
5907 u même mouvement qui fit remonter au demi-jour de la conscience et de l’expression lyrique de l’âme, le Principe Féminin d
5908 qui fit remonter au demi-jour de la conscience et de l’expression lyrique de l’âme, le Principe Féminin de la shakti, le c
5909 fit remonter au demi-jour de la conscience et de l’ expression lyrique de l’âme, le Principe Féminin de la shakti, le cult
5910 -jour de la conscience et de l’expression lyrique de l’âme, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la
5911 ur de la conscience et de l’expression lyrique de l’ âme, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mèr
5912 a conscience et de l’expression lyrique de l’âme, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de l
5913 ’expression lyrique de l’âme, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il partici
5914 pression lyrique de l’âme, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe
5915 rique de l’âme, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe de cette ép
5916 l’âme, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe de cette épiphanie d
5917 me, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe de cette épiphanie de l
5918 ncipe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe de cette épiphanie de l’Anima, qu
5919 pe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe de cette épiphanie de l’Anima, qui f
5920 n de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe de cette épiphanie de l’Anima, qui figure à m
5921 e la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe de cette épiphanie de l’Anima, qui figure à mes
5922 la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe de cette épiphanie de l’Anima, qui figure à mes yeux, dans l’homme occid
5923 re, de la Vierge. Il participe de cette épiphanie de l’Anima, qui figure à mes yeux, dans l’homme occidental, le retour d’
5924 de la Vierge. Il participe de cette épiphanie de l’ Anima, qui figure à mes yeux, dans l’homme occidental, le retour d’un
5925 épiphanie de l’Anima, qui figure à mes yeux, dans l’ homme occidental, le retour d’un Orient symbolique. Il nous devient in
5926 , qui figure à mes yeux, dans l’homme occidental, le retour d’un Orient symbolique. Il nous devient intelligible par certa
5927 re à mes yeux, dans l’homme occidental, le retour d’ un Orient symbolique. Il nous devient intelligible par certaines de se
5928 lique. Il nous devient intelligible par certaines de ses marques historiques : sa relation littéralement congénitale avec
5929 ques : sa relation littéralement congénitale avec l’ hérésie des cathares, et son opposition sournoise ou déclarée au conce
5930 ers des nombreux avatars dont nous allons décrire la procession, une virulence intime, perpétuellement nouvelle. 11.De
5931 ulence intime, perpétuellement nouvelle. 11.De l’ Amour courtois au roman breton Remontons maintenant du Midi vers le
5932 roman breton Remontons maintenant du Midi vers le nord : nous découvrons dans le roman breton — Lancelot, Tristan et to
5933 enant du Midi vers le nord : nous découvrons dans le roman breton — Lancelot, Tristan et tout le cycle arthurien — une tra
5934 dans le roman breton — Lancelot, Tristan et tout le cycle arthurien — une transposition romanesque des règles de l’amour
5935 thurien — une transposition romanesque des règles de l’amour courtois et de sa rhétorique à double sens. « C’est du contac
5936 rien — une transposition romanesque des règles de l’ amour courtois et de sa rhétorique à double sens. « C’est du contact d
5937 tion romanesque des règles de l’amour courtois et de sa rhétorique à double sens. « C’est du contact des légendes exotique
5938 s. « C’est du contact des légendes exotiques avec les idées courtoises que naquit le premier roman courtois », écrit M. E. 
5939 E. Vinaver. Ces légendes « exotiques », c’étaient les vieux mystères sacrés des Celtes, plus qu’à demi oubliés d’ailleurs p
5940 ul ou un Chrétien de Troyes, et quelques éléments de mythologie grecque. On a longtemps polémisé sur l’autonomie relative
5941 e mythologie grecque. On a longtemps polémisé sur l’ autonomie relative des deux littératures du Nord et du Midi. Il semble
5942 ttératures du Nord et du Midi. Il semble bien que la question soit actuellement résolue : c’est bien le Midi roman qui a d
5943 a question soit actuellement résolue : c’est bien le Midi roman qui a donné son style et sa doctrine de l’amour aux « roma
5944 e Midi roman qui a donné son style et sa doctrine de l’amour aux « romanciers » du cycle de la Table ronde. Et l’on peut s
5945 idi roman qui a donné son style et sa doctrine de l’ amour aux « romanciers » du cycle de la Table ronde. Et l’on peut suiv
5946 a doctrine de l’amour aux « romanciers » du cycle de la Table ronde. Et l’on peut suivre les voies de cette transmission d
5947 octrine de l’amour aux « romanciers » du cycle de la Table ronde. Et l’on peut suivre les voies de cette transmission dans
5948 aux « romanciers » du cycle de la Table ronde. Et l’ on peut suivre les voies de cette transmission dans les documents hist
5949 » du cycle de la Table ronde. Et l’on peut suivre les voies de cette transmission dans les documents historiques. Aliénor d
5950 de la Table ronde. Et l’on peut suivre les voies de cette transmission dans les documents historiques. Aliénor de Poitier
5951 peut suivre les voies de cette transmission dans les documents historiques. Aliénor de Poitiers, quittant sa cour d’amour
5952 istoriques. Aliénor de Poitiers, quittant sa cour d’ amour languedocienne, avait épousé Louis VII, puis en l’an 1154, Henri
5953 r languedocienne, avait épousé Louis VII, puis en l’ an 1154, Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre78. Elle emmenait avec
5954 dours. C’est par elle et par eux entre autres que les trouvères anglo-normands reçurent le code et le secret de l’amour cou
5955 autres que les trouvères anglo-normands reçurent le code et le secret de l’amour courtois79. Chrétien de Troyes déclare t
5956 les trouvères anglo-normands reçurent le code et le secret de l’amour courtois79. Chrétien de Troyes déclare tenir le fon
5957 ères anglo-normands reçurent le code et le secret de l’amour courtois79. Chrétien de Troyes déclare tenir le fond et l’esp
5958 s anglo-normands reçurent le code et le secret de l’ amour courtois79. Chrétien de Troyes déclare tenir le fond et l’esprit
5959 mour courtois79. Chrétien de Troyes déclare tenir le fond et l’esprit de ses romans de la comtesse Marie de Champagne, cél
5960 is79. Chrétien de Troyes déclare tenir le fond et l’ esprit de ses romans de la comtesse Marie de Champagne, célèbre par sa
5961 étien de Troyes déclare tenir le fond et l’esprit de ses romans de la comtesse Marie de Champagne, célèbre par sa cour d’a
5962 s déclare tenir le fond et l’esprit de ses romans de la comtesse Marie de Champagne, célèbre par sa cour d’amour où le mar
5963 éclare tenir le fond et l’esprit de ses romans de la comtesse Marie de Champagne, célèbre par sa cour d’amour où le mariag
5964 comtesse Marie de Champagne, célèbre par sa cour d’ amour où le mariage fut condamné. Chrétien avait écrit un Roman de Tri
5965 arie de Champagne, célèbre par sa cour d’amour où le mariage fut condamné. Chrétien avait écrit un Roman de Tristan dont l
5966 riage fut condamné. Chrétien avait écrit un Roman de Tristan dont les manuscrits sont perdus. Béroul était Normand, Thomas
5967 né. Chrétien avait écrit un Roman de Tristan dont les manuscrits sont perdus. Béroul était Normand, Thomas était Anglais. E
5968 tait Normand, Thomas était Anglais. Et en retour, la légende de Tristan se répandit très largement dans le Midi. Cette int
5969 d, Thomas était Anglais. Et en retour, la légende de Tristan se répandit très largement dans le Midi. Cette interaction si
5970 égende de Tristan se répandit très largement dans le Midi. Cette interaction si rapide peut s’expliquer par une ancienne p
5971 e peut s’expliquer par une ancienne parenté entre le Midi précathare et les Celtes gaéliques et bretons. Nous avons vu que
5972 une ancienne parenté entre le Midi précathare et les Celtes gaéliques et bretons. Nous avons vu que la religion druidique,
5973 es Celtes gaéliques et bretons. Nous avons vu que la religion druidique, d’où sont issues les traditions des bardes et fil
5974 bretons. Nous avons vu que la religion druidique, d’ où sont issues les traditions des bardes et filids, enseignait une doc
5975 ns vu que la religion druidique, d’où sont issues les traditions des bardes et filids, enseignait une doctrine dualiste de
5976 ardes et filids, enseignait une doctrine dualiste de l’Univers, et faisait de la femme un symbole du divin. Et c’est dans
5977 es et filids, enseignait une doctrine dualiste de l’ Univers, et faisait de la femme un symbole du divin. Et c’est dans le
5978 it une doctrine dualiste de l’Univers, et faisait de la femme un symbole du divin. Et c’est dans le fonds celtibérique que
5979 une doctrine dualiste de l’Univers, et faisait de la femme un symbole du divin. Et c’est dans le fonds celtibérique que l’
5980 it de la femme un symbole du divin. Et c’est dans le fonds celtibérique que l’hérésie chrétienne des « purs » a puisé cert
5981 du divin. Et c’est dans le fonds celtibérique que l’ hérésie chrétienne des « purs » a puisé certains traits de sa mytholog
5982 e chrétienne des « purs » a puisé certains traits de sa mythologie. Que celle-ci ait revêtu chez les poètes du Nord des co
5983 ts de sa mythologie. Que celle-ci ait revêtu chez les poètes du Nord des couleurs assombries et plus tragiques, c’est natur
5984 supplante Lug, dieu du ciel lumineux. Et bien que la doctrine courtoise rejoignît et fît resurgir d’anciennes traditions a
5985 e la doctrine courtoise rejoignît et fît resurgir d’ anciennes traditions autochtones, elle n’en était pas moins pour les t
5986 tions autochtones, elle n’en était pas moins pour les trouvères une chose apprise : d’où les erreurs qu’ils commirent bien
5987 pas moins pour les trouvères une chose apprise : d’ où les erreurs qu’ils commirent bien souvent. Il est d’ailleurs extrêm
5988 moins pour les trouvères une chose apprise : d’où les erreurs qu’ils commirent bien souvent. Il est d’ailleurs extrêmement
5989 en souvent. Il est d’ailleurs extrêmement délicat de préciser les causes et l’importance exacte de ces erreurs. Est-ce un
5990 Il est d’ailleurs extrêmement délicat de préciser les causes et l’importance exacte de ces erreurs. Est-ce un défaut d’init
5991 urs extrêmement délicat de préciser les causes et l’ importance exacte de ces erreurs. Est-ce un défaut d’initiation ? Est-
5992 cat de préciser les causes et l’importance exacte de ces erreurs. Est-ce un défaut d’initiation ? Est-ce une tradition imp
5993 mportance exacte de ces erreurs. Est-ce un défaut d’ initiation ? Est-ce une tradition imparfaite ? Ou encore une tendance
5994 ite ? Ou encore une tendance hérétique au sein de l’ hérésie même, un essai plus ou moins sincère de retour vers l’orthodox
5995 de l’hérésie même, un essai plus ou moins sincère de retour vers l’orthodoxie80 ? Ou simplement, une « profanation » des t
5996 me, un essai plus ou moins sincère de retour vers l’ orthodoxie80 ? Ou simplement, une « profanation » des thèmes courtois,
5997 ent, une « profanation » des thèmes courtois, que les trouvères auraient utilisés sans grands scrupules à d’autres fins que
5998 tilisés sans grands scrupules à d’autres fins que les troubadours ? Dans l’attente de recherches plus approfondies sur tous
5999 upules à d’autres fins que les troubadours ? Dans l’ attente de recherches plus approfondies sur tous ces points, bornons-n
6000 ’autres fins que les troubadours ? Dans l’attente de recherches plus approfondies sur tous ces points, bornons-nous à rema
6001 sur tous ces points, bornons-nous à remarquer que les romans bretons sont tantôt plus « chrétiens » et tantôt plus « barbar
6002 lus « chrétiens » et tantôt plus « barbares » que les poèmes des troubadours, dont ils sont cependant inspirés de la manièr
6003 des troubadours, dont ils sont cependant inspirés de la manière la plus incontestable. Nous ne savons si Chrétien de Troye
6004 troubadours, dont ils sont cependant inspirés de la manière la plus incontestable. Nous ne savons si Chrétien de Troyes a
6005 s, dont ils sont cependant inspirés de la manière la plus incontestable. Nous ne savons si Chrétien de Troyes a bien compr
6006 us ne savons si Chrétien de Troyes a bien compris les lois d’amour que lui enseignait Marie de Champagne. Nous ne savons da
6007 ons si Chrétien de Troyes a bien compris les lois d’ amour que lui enseignait Marie de Champagne. Nous ne savons dans quell
6008 lu que ses romans fussent des chroniques secrètes de l’Église persécutée (thèse de Rahn, Péladan et Aroux) ou de simples a
6009 que ses romans fussent des chroniques secrètes de l’ Église persécutée (thèse de Rahn, Péladan et Aroux) ou de simples allé
6010 chroniques secrètes de l’Église persécutée (thèse de Rahn, Péladan et Aroux) ou de simples allégories illustrant la morale
6011 e persécutée (thèse de Rahn, Péladan et Aroux) ou de simples allégories illustrant la morale et la mystique courtoise (com
6012 dan et Aroux) ou de simples allégories illustrant la morale et la mystique courtoise (comme j’inclinerais à le penser). To
6013 ou de simples allégories illustrant la morale et la mystique courtoise (comme j’inclinerais à le penser). Toutes les hypo
6014 e et la mystique courtoise (comme j’inclinerais à le penser). Toutes les hypothèses sont permises en l’absence de document
6015 urtoise (comme j’inclinerais à le penser). Toutes les hypothèses sont permises en l’absence de documents dont on voit bien
6016 e penser). Toutes les hypothèses sont permises en l’ absence de documents dont on voit bien pourquoi ils font défaut : trop
6017 Toutes les hypothèses sont permises en l’absence de documents dont on voit bien pourquoi ils font défaut : trop d’intérêt
6018 dont on voit bien pourquoi ils font défaut : trop d’ intérêts se trouvaient ligués contre la diffusion de l’hérésie, sans p
6019 aut : trop d’intérêts se trouvaient ligués contre la diffusion de l’hérésie, sans parler de sa volonté de demeurer ésotéri
6020 intérêts se trouvaient ligués contre la diffusion de l’hérésie, sans parler de sa volonté de demeurer ésotérique. Quoi qu’
6021 érêts se trouvaient ligués contre la diffusion de l’ hérésie, sans parler de sa volonté de demeurer ésotérique. Quoi qu’il
6022 ués contre la diffusion de l’hérésie, sans parler de sa volonté de demeurer ésotérique. Quoi qu’il en soit, Chrétien de Tr
6023 diffusion de l’hérésie, sans parler de sa volonté de demeurer ésotérique. Quoi qu’il en soit, Chrétien de Troyes a notable
6024 en soit, Chrétien de Troyes a notablement déformé la signification des mythes qu’il conte. La légende du Graal, par exempl
6025 déformé la signification des mythes qu’il conte. La légende du Graal, par exemple : Suhtschek y voit un mythe manichéen v
6026 ple : Suhtschek y voit un mythe manichéen venu de l’ Iran ; Otto Rahn une chronique déguisée des cathares. (Parzival, fils
6027 chronique déguisée des cathares. (Parzival, fils d’ Herzeloïde, femme du Castis, chez Wolfram d’Eschenbach, serait le comt
6028 emme du Castis, chez Wolfram d’Eschenbach, serait le comte Ramon Roger Trencavel, fils d’Adélaïde de Carcassonne et d’Alph
6029 bach, serait le comte Ramon Roger Trencavel, fils d’ Adélaïde de Carcassonne et d’Alphonse le Chaste, roi d’Aragon. — Trenc
6030 oger Trencavel, fils d’Adélaïde de Carcassonne et d’ Alphonse le Chaste, roi d’Aragon. — Trencavel signifie : « qui tranche
6031 e : « qui tranche bellement », et Wolfram traduit le nom de Parzival par « Schneid mitten durch » ; « perce bellement ».)
6032 ui tranche bellement », et Wolfram traduit le nom de Parzival par « Schneid mitten durch » ; « perce bellement ».) Ces deu
6033 bien moins qu’elles ne se complètent81. Elles ont l’ avantage décisif de rendre compte de bien des bizarreries de la légend
6034 ne se complètent81. Elles ont l’avantage décisif de rendre compte de bien des bizarreries de la légende et de son attirai
6035 81. Elles ont l’avantage décisif de rendre compte de bien des bizarreries de la légende et de son attirail symbolique. Fau
6036 décisif de rendre compte de bien des bizarreries de la légende et de son attirail symbolique. Faut-il penser, avec un tra
6037 cisif de rendre compte de bien des bizarreries de la légende et de son attirail symbolique. Faut-il penser, avec un transc
6038 e compte de bien des bizarreries de la légende et de son attirail symbolique. Faut-il penser, avec un transcripteur modern
6039 oyes n’était pas instruit du sens païen et secret de ces traits mystérieux qu’il rapportait »82 ? Ou bien se vit-il contra
6040 u’il rapportait »82 ? Ou bien se vit-il contraint de déguiser ce sens, en sorte que seuls les initiés pussent démêler la f
6041 contraint de déguiser ce sens, en sorte que seuls les initiés pussent démêler la fantaisie et la doctrine, l’ornement roman
6042 s, en sorte que seuls les initiés pussent démêler la fantaisie et la doctrine, l’ornement romanesque et la chronique réell
6043 seuls les initiés pussent démêler la fantaisie et la doctrine, l’ornement romanesque et la chronique réelle ? Si ce fut le
6044 tiés pussent démêler la fantaisie et la doctrine, l’ ornement romanesque et la chronique réelle ? Si ce fut le cas, il n’y
6045 antaisie et la doctrine, l’ornement romanesque et la chronique réelle ? Si ce fut le cas, il n’y réussit que trop bien, pu
6046 ent romanesque et la chronique réelle ? Si ce fut le cas, il n’y réussit que trop bien, puisque Robert de Boron, son conti
6047 n, son continuateur, n’hésite pas à christianiser les symboles jusqu’à faire du Graal le vase qui reçut le sang du Christ,
6048 christianiser les symboles jusqu’à faire du Graal le vase qui reçut le sang du Christ, et de la Table ronde une sorte d’au
6049 symboles jusqu’à faire du Graal le vase qui reçut le sang du Christ, et de la Table ronde une sorte d’autel pour la Sainte
6050 du Graal le vase qui reçut le sang du Christ, et de la Table ronde une sorte d’autel pour la Sainte-Cène. Cependant, même
6051 Graal le vase qui reçut le sang du Christ, et de la Table ronde une sorte d’autel pour la Sainte-Cène. Cependant, même da
6052 le sang du Christ, et de la Table ronde une sorte d’ autel pour la Sainte-Cène. Cependant, même dans le grand roman de Lanc
6053 rist, et de la Table ronde une sorte d’autel pour la Sainte-Cène. Cependant, même dans le grand roman de Lancelot (qui dat
6054 d’autel pour la Sainte-Cène. Cependant, même dans le grand roman de Lancelot (qui date de 1225 environ) le symbolisme et l
6055 Sainte-Cène. Cependant, même dans le grand roman de Lancelot (qui date de 1225 environ) le symbolisme et l’allégorie sont
6056 t, même dans le grand roman de Lancelot (qui date de 1225 environ) le symbolisme et l’allégorie sont évidents, si saugrenu
6057 rand roman de Lancelot (qui date de 1225 environ) le symbolisme et l’allégorie sont évidents, si saugrenues que puissent p
6058 celot (qui date de 1225 environ) le symbolisme et l’ allégorie sont évidents, si saugrenues que puissent paraître les inter
6059 ont évidents, si saugrenues que puissent paraître les interprétations que donne l’auteur lui-même, après chaque épisode. Il
6060 e puissent paraître les interprétations que donne l’ auteur lui-même, après chaque épisode. Il est une de ces interprétatio
6061 auteur lui-même, après chaque épisode. Il est une de ces interprétations que je crois utile de citer, car l’origine cathar
6062 est une de ces interprétations que je crois utile de citer, car l’origine cathare y transparaît nettement, malgré l’ignora
6063 interprétations que je crois utile de citer, car l’ origine cathare y transparaît nettement, malgré l’ignorance de l’auteu
6064 l’origine cathare y transparaît nettement, malgré l’ ignorance de l’auteur. Lancelot errant par la haute forêt parvient à u
6065 thare y transparaît nettement, malgré l’ignorance de l’auteur. Lancelot errant par la haute forêt parvient à un carrefour.
6066 re y transparaît nettement, malgré l’ignorance de l’ auteur. Lancelot errant par la haute forêt parvient à un carrefour. Il
6067 lgré l’ignorance de l’auteur. Lancelot errant par la haute forêt parvient à un carrefour. Il hésite entre le chemin de gau
6068 te forêt parvient à un carrefour. Il hésite entre le chemin de gauche et celui de droite Il s’engage dans celui de gauche,
6069 arvient à un carrefour. Il hésite entre le chemin de gauche et celui de droite Il s’engage dans celui de gauche, malgré l’
6070 our. Il hésite entre le chemin de gauche et celui de droite Il s’engage dans celui de gauche, malgré l’avertissement gravé
6071 gauche et celui de droite Il s’engage dans celui de gauche, malgré l’avertissement gravé sur une croix qui se dresse deva
6072 e droite Il s’engage dans celui de gauche, malgré l’ avertissement gravé sur une croix qui se dresse devant lui. Bientôt su
6073 i de gauche, malgré l’avertissement gravé sur une croix qui se dresse devant lui. Bientôt survient un chevalier à l’armure bl
6074 resse devant lui. Bientôt survient un chevalier à l’ armure blanche qui le renverse de son cheval et le dépouille de sa cou
6075 ntôt survient un chevalier à l’armure blanche qui le renverse de son cheval et le dépouille de sa couronne. Lancelot tout
6076 t un chevalier à l’armure blanche qui le renverse de son cheval et le dépouille de sa couronne. Lancelot tout déconfit ren
6077 l’armure blanche qui le renverse de son cheval et le dépouille de sa couronne. Lancelot tout déconfit rencontre un prêtre
6078 che qui le renverse de son cheval et le dépouille de sa couronne. Lancelot tout déconfit rencontre un prêtre et se confess
6079 ncontre un prêtre et se confesse. « Je vous dirai la signifiance de ce qui vous est advenu, dit le prud’homme. La voie de
6080 re et se confesse. « Je vous dirai la signifiance de ce qui vous est advenu, dit le prud’homme. La voie de droite que vous
6081 rai la signifiance de ce qui vous est advenu, dit le prud’homme. La voie de droite que vous avez dédaignée au carrefour ét
6082 nce de ce qui vous est advenu, dit le prud’homme. La voie de droite que vous avez dédaignée au carrefour était celle de la
6083 e qui vous est advenu, dit le prud’homme. La voie de droite que vous avez dédaignée au carrefour était celle de la chevale
6084 que vous avez dédaignée au carrefour était celle de la chevalerie terrienne, où vous avez longtemps triomphé ; celle de g
6085 e vous avez dédaignée au carrefour était celle de la chevalerie terrienne, où vous avez longtemps triomphé ; celle de gauc
6086 errienne, où vous avez longtemps triomphé ; celle de gauche était la voie de la chevalerie célestielle, et il ne s’agit pl
6087 s avez longtemps triomphé ; celle de gauche était la voie de la chevalerie célestielle, et il ne s’agit plus là de tuer de
6088 ongtemps triomphé ; celle de gauche était la voie de la chevalerie célestielle, et il ne s’agit plus là de tuer des hommes
6089 temps triomphé ; celle de gauche était la voie de la chevalerie célestielle, et il ne s’agit plus là de tuer des hommes et
6090 a chevalerie célestielle, et il ne s’agit plus là de tuer des hommes et d’abattre des champions par force d’armes : il s’a
6091 le, et il ne s’agit plus là de tuer des hommes et d’ abattre des champions par force d’armes : il s’agit des choses spiritu
6092 r des hommes et d’abattre des champions par force d’ armes : il s’agit des choses spirituelles. Et vous y prîtes la couronn
6093 s’agit des choses spirituelles. Et vous y prîtes la couronne d’orgueil : c’est pourquoi le chevalier vous renversa si fac
6094 choses spirituelles. Et vous y prîtes la couronne d’ orgueil : c’est pourquoi le chevalier vous renversa si facilement, car
6095 s y prîtes la couronne d’orgueil : c’est pourquoi le chevalier vous renversa si facilement, car il représentait justement
6096 ersa si facilement, car il représentait justement le péché que vous veniez de commettre. »83 Libre après cela aux histori
6097 e commettre. »83 Libre après cela aux historiens de la littérature de parler d’aventures incroyables, de merveilleux faci
6098 ommettre. »83 Libre après cela aux historiens de la littérature de parler d’aventures incroyables, de merveilleux facile,
6099 Libre après cela aux historiens de la littérature de parler d’aventures incroyables, de merveilleux facile, de naïvetés to
6100 s cela aux historiens de la littérature de parler d’ aventures incroyables, de merveilleux facile, de naïvetés touchantes,
6101 la littérature de parler d’aventures incroyables, de merveilleux facile, de naïvetés touchantes, de fraîcheur primitive, e
6102 r d’aventures incroyables, de merveilleux facile, de naïvetés touchantes, de fraîcheur primitive, etc. « Poèmes incohérent
6103 s, de merveilleux facile, de naïvetés touchantes, de fraîcheur primitive, etc. « Poèmes incohérents, personnages sans cara
6104 ages sans caractères ni couleurs, mannequins dont les froides aventures s’enchaînent à l’infini », nous dit de ces légendes
6105 nequins dont les froides aventures s’enchaînent à l’ infini », nous dit de ces légendes l’un de leurs meilleurs adaptateurs
6106 des aventures s’enchaînent à l’infini », nous dit de ces légendes l’un de leurs meilleurs adaptateurs modernes ! Ainsi s’e
6107 înent à l’infini », nous dit de ces légendes l’un de leurs meilleurs adaptateurs modernes ! Ainsi s’est répandue l’opinion
6108 leurs adaptateurs modernes ! Ainsi s’est répandue l’ opinion fort étrange que les poètes bretons n’étaient en somme que des
6109 ! Ainsi s’est répandue l’opinion fort étrange que les poètes bretons n’étaient en somme que des amuseurs un peu niais, dont
6110 ient en somme que des amuseurs un peu niais, dont le succès demeure incompréhensible à notre esprit si pénétrant et averti
6111 notre esprit si pénétrant et averti. Un peu plus de pénétration nous ferait voir au contraire que la vraie barbarie est d
6112 de pénétration nous ferait voir au contraire que la vraie barbarie est dans la conception moderne du roman, photographie
6113 voir au contraire que la vraie barbarie est dans la conception moderne du roman, photographie truquée de faits insignifia
6114 conception moderne du roman, photographie truquée de faits insignifiants, alors que le roman breton procède d’une cohérenc
6115 graphie truquée de faits insignifiants, alors que le roman breton procède d’une cohérence intime dont nous avons perdu jus
6116 insignifiants, alors que le roman breton procède d’ une cohérence intime dont nous avons perdu jusqu’au pressentiment. En
6117 tout est symbole ou délicate allégorie, et seuls les ignorants s’arrêtent à l’apparence puérile du conte, destinée justeme
6118 te allégorie, et seuls les ignorants s’arrêtent à l’ apparence puérile du conte, destinée justement à masquer le sens profo
6119 ce puérile du conte, destinée justement à masquer le sens profond aux regards superficiels, non avertis. Mais quand bien m
6120 s superficiels, non avertis. Mais quand bien même les trouvères seraient inférieurs aux troubadours dans la connaissance my
6121 rouvères seraient inférieurs aux troubadours dans la connaissance mystique, ils n’ont pas introduit dans leurs romans que
6122 s erreurs. Ils ont traité un thème nouveau, celui de l’amour physique, c’est-à-dire de la faute. (Et j’entends bien la fau
6123 rreurs. Ils ont traité un thème nouveau, celui de l’ amour physique, c’est-à-dire de la faute. (Et j’entends bien la faute
6124 nouveau, celui de l’amour physique, c’est-à-dire de la faute. (Et j’entends bien la faute au sens « courtois », non pas a
6125 uveau, celui de l’amour physique, c’est-à-dire de la faute. (Et j’entends bien la faute au sens « courtois », non pas au s
6126 que, c’est-à-dire de la faute. (Et j’entends bien la faute au sens « courtois », non pas au sens de la morale chrétienne.)
6127 en la faute au sens « courtois », non pas au sens de la morale chrétienne.) Les ouvrages de Chrétien de Troyes ne sont pas
6128 la faute au sens « courtois », non pas au sens de la morale chrétienne.) Les ouvrages de Chrétien de Troyes ne sont pas se
6129 tois », non pas au sens de la morale chrétienne.) Les ouvrages de Chrétien de Troyes ne sont pas seulement des poèmes d’amo
6130 as au sens de la morale chrétienne.) Les ouvrages de Chrétien de Troyes ne sont pas seulement des poèmes d’amour, comme on
6131 rétien de Troyes ne sont pas seulement des poèmes d’ amour, comme on le répète, mais de véritables romans. C’est qu’à la di
6132 e sont pas seulement des poèmes d’amour, comme on le répète, mais de véritables romans. C’est qu’à la différence des poème
6133 ment des poèmes d’amour, comme on le répète, mais de véritables romans. C’est qu’à la différence des poèmes provençaux, il
6134 le répète, mais de véritables romans. C’est qu’à la différence des poèmes provençaux, ils s’attachent à décrire les trahi
6135 des poèmes provençaux, ils s’attachent à décrire les trahisons de l’amour, au lieu d’exprimer seulement l’élan de la passi
6136 ovençaux, ils s’attachent à décrire les trahisons de l’amour, au lieu d’exprimer seulement l’élan de la passion dans sa pu
6137 nçaux, ils s’attachent à décrire les trahisons de l’ amour, au lieu d’exprimer seulement l’élan de la passion dans sa puret
6138 rahisons de l’amour, au lieu d’exprimer seulement l’ élan de la passion dans sa pureté mystique. Le point de départ de Lanc
6139 s de l’amour, au lieu d’exprimer seulement l’élan de la passion dans sa pureté mystique. Le point de départ de Lancelot — 
6140 e l’amour, au lieu d’exprimer seulement l’élan de la passion dans sa pureté mystique. Le point de départ de Lancelot — com
6141 ent l’élan de la passion dans sa pureté mystique. Le point de départ de Lancelot — comme de Tristan — c’est le péché contr
6142 n de la passion dans sa pureté mystique. Le point de départ de Lancelot — comme de Tristan — c’est le péché contre l’amour
6143 ssion dans sa pureté mystique. Le point de départ de Lancelot — comme de Tristan — c’est le péché contre l’amour courtois,
6144 mystique. Le point de départ de Lancelot — comme de Tristan — c’est le péché contre l’amour courtois, la possession physi
6145 de départ de Lancelot — comme de Tristan — c’est le péché contre l’amour courtois, la possession physique d’une femme rée
6146 ncelot — comme de Tristan — c’est le péché contre l’ amour courtois, la possession physique d’une femme réelle, la « profan
6147 Tristan — c’est le péché contre l’amour courtois, la possession physique d’une femme réelle, la « profanation » de l’amour
6148 é contre l’amour courtois, la possession physique d’ une femme réelle, la « profanation » de l’amour. Et c’est à cause de c
6149 rtois, la possession physique d’une femme réelle, la « profanation » de l’amour. Et c’est à cause de cette faute initiale
6150 n physique d’une femme réelle, la « profanation » de l’amour. Et c’est à cause de cette faute initiale que Lancelot ne tro
6151 hysique d’une femme réelle, la « profanation » de l’ amour. Et c’est à cause de cette faute initiale que Lancelot ne trouve
6152 cette faute initiale que Lancelot ne trouvera pas le Graal, et sera cent fois humilié quand il errera dans la voie céleste
6153 l, et sera cent fois humilié quand il errera dans la voie céleste. Il a choisi la voie terrienne, il a trahi l’Amour mysti
6154 quand il errera dans la voie céleste. Il a choisi la voie terrienne, il a trahi l’Amour mystique, il n’est pas « pur ». Se
6155 éleste. Il a choisi la voie terrienne, il a trahi l’ Amour mystique, il n’est pas « pur ». Seuls les « purs » et les vrais
6156 ahi l’Amour mystique, il n’est pas « pur ». Seuls les « purs » et les vrais « sauvages » comme Bohor, Perceval et Galaad pa
6157 ique, il n’est pas « pur ». Seuls les « purs » et les vrais « sauvages » comme Bohor, Perceval et Galaad parviendront à l’i
6158  » comme Bohor, Perceval et Galaad parviendront à l’ initiation. Il est clair que la description de ces errements et de leu
6159 aad parviendront à l’initiation. Il est clair que la description de ces errements et de leurs punitions exigeait la forme
6160 t à l’initiation. Il est clair que la description de ces errements et de leurs punitions exigeait la forme du récit, et no
6161 est clair que la description de ces errements et de leurs punitions exigeait la forme du récit, et non plus de la simple
6162 n de ces errements et de leurs punitions exigeait la forme du récit, et non plus de la simple chanson. Dans Tristan, la fa
6163 punitions exigeait la forme du récit, et non plus de la simple chanson. Dans Tristan, la faute initiale est douloureusemen
6164 itions exigeait la forme du récit, et non plus de la simple chanson. Dans Tristan, la faute initiale est douloureusement r
6165 , et non plus de la simple chanson. Dans Tristan, la faute initiale est douloureusement rachetée par une longue pénitence
6166 r une longue pénitence des amants. C’est pourquoi le roman finit « bien » — au sens de la mystique cathare — c’est-à-dire
6167 C’est pourquoi le roman finit « bien » — au sens de la mystique cathare — c’est-à-dire aboutit à la double mort volontair
6168 est pourquoi le roman finit « bien » — au sens de la mystique cathare — c’est-à-dire aboutit à la double mort volontaire.8
6169 s de la mystique cathare — c’est-à-dire aboutit à la double mort volontaire.84 Ainsi s’explique par des raisons spirituel
6170 84 Ainsi s’explique par des raisons spirituelles la formation d’un genre nouveau — le roman — qui ne deviendra proprement
6171 xplique par des raisons spirituelles la formation d’ un genre nouveau — le roman — qui ne deviendra proprement littéraire q
6172 ns spirituelles la formation d’un genre nouveau —  le roman — qui ne deviendra proprement littéraire que par la suite, quan
6173  — qui ne deviendra proprement littéraire que par la suite, quand il se détachera du mythe provisoirement exténué — au déb
6174 s au roman breton Tristan nous apparaît comme le plus purement courtois des romans bretons, en ce sens que la part épi
6175 ement courtois des romans bretons, en ce sens que la part épique — combats et intrigues — y est réduite au minimum, tandis
6176 intrigues — y est réduite au minimum, tandis que le développement tragique de la doctrine religieuse détermine à lui seul
6177 au minimum, tandis que le développement tragique de la doctrine religieuse détermine à lui seul la courbe puissante et si
6178 minimum, tandis que le développement tragique de la doctrine religieuse détermine à lui seul la courbe puissante et simpl
6179 ue de la doctrine religieuse détermine à lui seul la courbe puissante et simple du récit. Mais en même temps, Tristan est
6180 simple du récit. Mais en même temps, Tristan est le plus « breton » des romans courtois, en ce sens qu’on y trouve incorp
6181 ve incorporés des éléments religieux et mythiques d’ origine très nettement celtique, bien plus nombreux et plus exactement
6182 ombreux et plus exactement identifiables que dans les romans de la Table ronde. ⁂ Hubert note très bien à propos de la litt
6183 plus exactement identifiables que dans les romans de la Table ronde. ⁂ Hubert note très bien à propos de la littérature ga
6184 s exactement identifiables que dans les romans de la Table ronde. ⁂ Hubert note très bien à propos de la littérature gallo
6185 Table ronde. ⁂ Hubert note très bien à propos de la littérature galloise que « c’est un miracle qu’elle contienne des élé
6186 « c’est un miracle qu’elle contienne des éléments de religion brittonique : elle s’est formée dans un pays chrétien, roman
6187 ans un pays chrétien, romanisé, puis colonisé par les Irlandais »85. Le miracle est cependant attesté par un grand nombre d
6188 n, romanisé, puis colonisé par les Irlandais »85. Le miracle est cependant attesté par un grand nombre d’incidents mis en
6189 miracle est cependant attesté par un grand nombre d’ incidents mis en œuvre par Béroul et Thomas, et qui ne trouvent d’expl
6190 en œuvre par Béroul et Thomas, et qui ne trouvent d’ explication que dans les récentes découvertes de l’archéologie celtiqu
6191 Thomas, et qui ne trouvent d’explication que dans les récentes découvertes de l’archéologie celtique. À vrai dire, le pouvo
6192 t d’explication que dans les récentes découvertes de l’archéologie celtique. À vrai dire, le pouvoir poétique de ces éléme
6193 ’explication que dans les récentes découvertes de l’ archéologie celtique. À vrai dire, le pouvoir poétique de ces éléments
6194 couvertes de l’archéologie celtique. À vrai dire, le pouvoir poétique de ces éléments religieux était tel qu’on s’explique
6195 ologie celtique. À vrai dire, le pouvoir poétique de ces éléments religieux était tel qu’on s’explique assez bien leur sur
6196 ur survivance, même dans un monde qui avait perdu la foi des druides, et oublié le sens de leurs mystères. Dans le cycle d
6197 nde qui avait perdu la foi des druides, et oublié le sens de leurs mystères. Dans le cycle des légendes irlandaises, nous
6198 avait perdu la foi des druides, et oublié le sens de leurs mystères. Dans le cycle des légendes irlandaises, nous trouvons
6199 ruides, et oublié le sens de leurs mystères. Dans le cycle des légendes irlandaises, nous trouvons un grand nombre de réci
6200 gendes irlandaises, nous trouvons un grand nombre de récits qui racontent le voyage d’un héros au pays des morts. Ce héros
6201 trouvons un grand nombre de récits qui racontent le voyage d’un héros au pays des morts. Ce héros, Bran, Cuchulainn, ou O
6202 un grand nombre de récits qui racontent le voyage d’ un héros au pays des morts. Ce héros, Bran, Cuchulainn, ou Oisin, « es
6203 arvient à une terre merveilleuse. « Il se lasse à la fin de ce séjour, veut revenir. C’est finalement pour mourir »86. Nou
6204 à une terre merveilleuse. « Il se lasse à la fin de ce séjour, veut revenir. C’est finalement pour mourir »86. Nous avons
6205 . C’est finalement pour mourir »86. Nous avons là l’ origine évidente de la première navigation à l’aventure de Tristan mal
6206 pour mourir »86. Nous avons là l’origine évidente de la première navigation à l’aventure de Tristan malade, en quête du ba
6207 là l’origine évidente de la première navigation à l’ aventure de Tristan malade, en quête du baume magique. D’autre part, p
6208 e évidente de la première navigation à l’aventure de Tristan malade, en quête du baume magique. D’autre part, plusieurs ré
6209 du baume magique. D’autre part, plusieurs récits de ce cycle irlandais figurent les prototypes assez exacts des situation
6210 , plusieurs récits de ce cycle irlandais figurent les prototypes assez exacts des situations du Roman de Tristan. Par exemp
6211 s prototypes assez exacts des situations du Roman de Tristan. Par exemple, dans l’idylle tragique de Diarmaid et Grainne,
6212 situations du Roman de Tristan. Par exemple, dans l’ idylle tragique de Diarmaid et Grainne, les deux amants se sauvent dan
6213 n de Tristan. Par exemple, dans l’idylle tragique de Diarmaid et Grainne, les deux amants se sauvent dans la forêt où le m
6214 e, dans l’idylle tragique de Diarmaid et Grainne, les deux amants se sauvent dans la forêt où le mari les poursuit. Dans Ba
6215 rmaid et Grainne, les deux amants se sauvent dans la forêt où le mari les poursuit. Dans Bailé et Aillin, ils se donnent r
6216 inne, les deux amants se sauvent dans la forêt où le mari les poursuit. Dans Bailé et Aillin, ils se donnent rendez-vous e
6217 s deux amants se sauvent dans la forêt où le mari les poursuit. Dans Bailé et Aillin, ils se donnent rendez-vous en un lieu
6218 ils se donnent rendez-vous en un lieu désert, où la mort les précède, empêchant leur réunion « car il était prédit par le
6219 donnent rendez-vous en un lieu désert, où la mort les précède, empêchant leur réunion « car il était prédit par les druides
6220 empêchant leur réunion « car il était prédit par les druides qu’ils ne se rencontreraient pas dans leur vie, mais qu’ils s
6221 ns leur vie, mais qu’ils se rencontreraient après la mort, pour ne jamais se séparer »87. Il serait aisé de multiplier ces
6222 rt, pour ne jamais se séparer »87. Il serait aisé de multiplier ces comparaisons littéraires. Mais certains traits de mœur
6223 es comparaisons littéraires. Mais certains traits de mœurs nous incitent à des rapprochements plus précis. On se rappelle
6224 ts plus précis. On se rappelle que Tristan, après la mort de ses parents, fut élevé à la cour du roi Marc son oncle. Or il
6225 précis. On se rappelle que Tristan, après la mort de ses parents, fut élevé à la cour du roi Marc son oncle. Or il était f
6226 ristan, après la mort de ses parents, fut élevé à la cour du roi Marc son oncle. Or il était fréquent, chez les plus ancie
6227 du roi Marc son oncle. Or il était fréquent, chez les plus anciens Celtes, que l’on confiât les enfants « à la garde d’un p
6228 était fréquent, chez les plus anciens Celtes, que l’ on confiât les enfants « à la garde d’un personnage qualifié dans une
6229 t, chez les plus anciens Celtes, que l’on confiât les enfants « à la garde d’un personnage qualifié dans une grande maison,
6230 anciens Celtes, que l’on confiât les enfants « à la garde d’un personnage qualifié dans une grande maison, la maison des
6231 Celtes, que l’on confiât les enfants « à la garde d’ un personnage qualifié dans une grande maison, la maison des hommes ».
6232 d’un personnage qualifié dans une grande maison, la maison des hommes ». Ils y recevaient l’enseignement d’un druide, et
6233 maison, la maison des hommes ». Ils y recevaient l’ enseignement d’un druide, et se trouvaient mis à l’abri des femmes. « 
6234 son des hommes ». Ils y recevaient l’enseignement d’ un druide, et se trouvaient mis à l’abri des femmes. « Cette instituti
6235 ’enseignement d’un druide, et se trouvaient mis à l’ abri des femmes. « Cette institution qu’on appelle généralement du nom
6236 n qu’on appelle généralement du nom anglo-normand de fosterage s’est maintenue en pays celtique : nous trouvons les enfant
6237 s’est maintenue en pays celtique : nous trouvons les enfants confiés à des parents nourriciers, à l’égard desquels ils con
6238 les enfants confiés à des parents nourriciers, à l’ égard desquels ils contractent de véritables liens de parenté, attesté
6239 s nourriciers, à l’égard desquels ils contractent de véritables liens de parenté, attestés par le fait qu’un certain nombr
6240 gard desquels ils contractent de véritables liens de parenté, attestés par le fait qu’un certain nombre de personnages por
6241 tent de véritables liens de parenté, attestés par le fait qu’un certain nombre de personnages portent dans l’indication de
6242 arenté, attestés par le fait qu’un certain nombre de personnages portent dans l’indication de leur filiation le nom de leu
6243 qu’un certain nombre de personnages portent dans l’ indication de leur filiation le nom de leur père nourricier… On recher
6244 n nombre de personnages portent dans l’indication de leur filiation le nom de leur père nourricier… On recherchait comme p
6245 nages portent dans l’indication de leur filiation le nom de leur père nourricier… On recherchait comme pères nourriciers s
6246 ortent dans l’indication de leur filiation le nom de leur père nourricier… On recherchait comme pères nourriciers soit les
6247 cier… On recherchait comme pères nourriciers soit les membres de la famille maternelle, soit… des druides. »88 Tristan él
6248 herchait comme pères nourriciers soit les membres de la famille maternelle, soit… des druides. »88 Tristan élevé par Mar
6249 chait comme pères nourriciers soit les membres de la famille maternelle, soit… des druides. »88 Tristan élevé par Marc,
6250 e maternel, devient ainsi, en vertu du fosterage, le « fils » du roi. (Les psychanalystes ne manqueront pas de voir dans l
6251 insi, en vertu du fosterage, le « fils » du roi. ( Les psychanalystes ne manqueront pas de voir dans la liaison malheureuse
6252 s » du roi. (Les psychanalystes ne manqueront pas de voir dans la liaison malheureuse de Tristan et d’Iseut le résultat d’
6253 Les psychanalystes ne manqueront pas de voir dans la liaison malheureuse de Tristan et d’Iseut le résultat d’un complexe œ
6254 anqueront pas de voir dans la liaison malheureuse de Tristan et d’Iseut le résultat d’un complexe œdipien : à quoi s’oppos
6255 de voir dans la liaison malheureuse de Tristan et d’ Iseut le résultat d’un complexe œdipien : à quoi s’oppose toutefois le
6256 dans la liaison malheureuse de Tristan et d’Iseut le résultat d’un complexe œdipien : à quoi s’oppose toutefois le fait qu
6257 son malheureuse de Tristan et d’Iseut le résultat d’ un complexe œdipien : à quoi s’oppose toutefois le fait que les « père
6258 d’un complexe œdipien : à quoi s’oppose toutefois le fait que les « pères nourriciers » avaient souvent jusqu’à cinquante
6259 e œdipien : à quoi s’oppose toutefois le fait que les « pères nourriciers » avaient souvent jusqu’à cinquante fils juridiqu
6260 vaient souvent jusqu’à cinquante fils juridiques ( le lien était donc assez faible), et surtout le fait que l’inceste était
6261 ues (le lien était donc assez faible), et surtout le fait que l’inceste était assez bien toléré chez les Celtes, comme l’a
6262 était donc assez faible), et surtout le fait que l’ inceste était assez bien toléré chez les Celtes, comme l’attestent de
6263 e fait que l’inceste était assez bien toléré chez les Celtes, comme l’attestent de nombreux documents.) La coutume du potla
6264 te était assez bien toléré chez les Celtes, comme l’ attestent de nombreux documents.) La coutume du potlatch, don rituel o
6265 ez bien toléré chez les Celtes, comme l’attestent de nombreux documents.) La coutume du potlatch, don rituel ou plutôt éch
6266 Celtes, comme l’attestent de nombreux documents.) La coutume du potlatch, don rituel ou plutôt échange de dons ostentatoir
6267 coutume du potlatch, don rituel ou plutôt échange de dons ostentatoires, accompagné de surenchère, subsiste également dans
6268 plutôt échange de dons ostentatoires, accompagné de surenchère, subsiste également dans Tristan et les romans de la Table
6269 de surenchère, subsiste également dans Tristan et les romans de la Table ronde. On y voit un grand nombre d’aventures début
6270 re, subsiste également dans Tristan et les romans de la Table ronde. On y voit un grand nombre d’aventures débuter par une
6271 subsiste également dans Tristan et les romans de la Table ronde. On y voit un grand nombre d’aventures débuter par une pr
6272 mans de la Table ronde. On y voit un grand nombre d’ aventures débuter par une promesse « en blanc » faite par le roi à que
6273 s débuter par une promesse « en blanc » faite par le roi à quelque damoiselle qui lui demande un don, sans dire lequel. Il
6274 de un don, sans dire lequel. Il s’agit en général d’ un service très périlleux. « Les tournois, note Hubert, font certainem
6275 s’agit en général d’un service très périlleux. «  Les tournois, note Hubert, font certainement partie de ce vaste système d
6276 s tournois, note Hubert, font certainement partie de ce vaste système de concurrence et de surenchère. » (II, p. 234.) Enf
6277 ert, font certainement partie de ce vaste système de concurrence et de surenchère. » (II, p. 234.) Enfin, l’on sait que le
6278 ment partie de ce vaste système de concurrence et de surenchère. » (II, p. 234.) Enfin, l’on sait que les jeunes Celtes au
6279 currence et de surenchère. » (II, p. 234.) Enfin, l’ on sait que les jeunes Celtes au moment de la puberté, donc au sortir
6280 surenchère. » (II, p. 234.) Enfin, l’on sait que les jeunes Celtes au moment de la puberté, donc au sortir de la maison de
6281 fin, l’on sait que les jeunes Celtes au moment de la puberté, donc au sortir de la maison des hommes, devaient accomplir u
6282 Celtes au moment de la puberté, donc au sortir de la maison des hommes, devaient accomplir un exploit (meurtre d’un étrang
6283 es hommes, devaient accomplir un exploit (meurtre d’ un étranger ou chasse glorieuse) pour acquérir le droit de se marier :
6284 d’un étranger ou chasse glorieuse) pour acquérir le droit de se marier : le combat contre le Morholt, dans Tristan, illus
6285 anger ou chasse glorieuse) pour acquérir le droit de se marier : le combat contre le Morholt, dans Tristan, illustre exact
6286 glorieuse) pour acquérir le droit de se marier : le combat contre le Morholt, dans Tristan, illustre exactement cette cou
6287 acquérir le droit de se marier : le combat contre le Morholt, dans Tristan, illustre exactement cette coutume, sans faire
6288 e exactement cette coutume, sans faire d’ailleurs la moindre allusion à son origine sacrée. Tous ces faits rendent vraisem
6289 gine sacrée. Tous ces faits rendent vraisemblable la conclusion d’Hubert : à savoir que la mythologie celtique s’est trans
6290 ous ces faits rendent vraisemblable la conclusion d’ Hubert : à savoir que la mythologie celtique s’est transmise au cycle
6291 aisemblable la conclusion d’Hubert : à savoir que la mythologie celtique s’est transmise au cycle courtois non par des voi
6292 on par des voies proprement religieuses, mais par le culte plus profane des héros et de leurs prouesses, remplaçant peu à
6293 uses, mais par le culte plus profane des héros et de leurs prouesses, remplaçant peu à peu les dieux dans les légendes pop
6294 héros et de leurs prouesses, remplaçant peu à peu les dieux dans les légendes populaires. ⁂ Gaston Paris remarquait avec pr
6295 rs prouesses, remplaçant peu à peu les dieux dans les légendes populaires. ⁂ Gaston Paris remarquait avec profondeur que le
6296 es. ⁂ Gaston Paris remarquait avec profondeur que le roman de Tristan et d’Iseut rend un son particulier, qui ne se trouve
6297 ton Paris remarquait avec profondeur que le roman de Tristan et d’Iseut rend un son particulier, qui ne se trouve guère da
6298 rquait avec profondeur que le roman de Tristan et d’ Iseut rend un son particulier, qui ne se trouve guère dans la littérat
6299 d un son particulier, qui ne se trouve guère dans la littérature du Moyen Âge, et il l’expliquait par l’origine celtique d
6300 uve guère dans la littérature du Moyen Âge, et il l’ expliquait par l’origine celtique de ces poèmes. C’est par Tristan et
6301 littérature du Moyen Âge, et il l’expliquait par l’ origine celtique de ces poèmes. C’est par Tristan et par Arthur que le
6302 en Âge, et il l’expliquait par l’origine celtique de ces poèmes. C’est par Tristan et par Arthur que le plus clair et le p
6303 e ces poèmes. C’est par Tristan et par Arthur que le plus clair et le plus précieux du génie celtique s’est incorporé à l’
6304 st par Tristan et par Arthur que le plus clair et le plus précieux du génie celtique s’est incorporé à l’esprit européen.
6305 plus précieux du génie celtique s’est incorporé à l’ esprit européen. (Hubert, II, p. 336.) Ce « son particulier », que Béd
6306 édier sut faire rendre à sa moderne transcription de la légende, est si nettement sensible à notre cœur qu’il nous met en
6307 er sut faire rendre à sa moderne transcription de la légende, est si nettement sensible à notre cœur qu’il nous met en mes
6308 nt sensible à notre cœur qu’il nous met en mesure d’ isoler l’élément non celtique, donc proprement courtois qui provoqua,
6309 le à notre cœur qu’il nous met en mesure d’isoler l’ élément non celtique, donc proprement courtois qui provoqua, au xiie
6310 roprement courtois qui provoqua, au xiie siècle, la constitution de notre mythe. Qu’on lise l’une après l’autre une légen
6311 is qui provoqua, au xiie siècle, la constitution de notre mythe. Qu’on lise l’une après l’autre une légende irlandaise et
6312 ise l’une après l’autre une légende irlandaise et la légende de Béroul ou de Thomas : et l’on verra que d’un côté, c’est u
6313 près l’autre une légende irlandaise et la légende de Béroul ou de Thomas : et l’on verra que d’un côté, c’est une fatalité
6314 une légende irlandaise et la légende de Béroul ou de Thomas : et l’on verra que d’un côté, c’est une fatalité tout extérie
6315 andaise et la légende de Béroul ou de Thomas : et l’ on verra que d’un côté, c’est une fatalité tout extérieure qui provoqu
6316 égende de Béroul ou de Thomas : et l’on verra que d’ un côté, c’est une fatalité tout extérieure qui provoque la catastroph
6317 , c’est une fatalité tout extérieure qui provoque la catastrophe, tandis que de l’autre, c’est la volonté secrète, mais in
6318 xtérieure qui provoque la catastrophe, tandis que de l’autre, c’est la volonté secrète, mais infaillible, des deux amants
6319 oque la catastrophe, tandis que de l’autre, c’est la volonté secrète, mais infaillible, des deux amants mystiques. Dans le
6320 mais infaillible, des deux amants mystiques. Dans les légendes celtiques, c’est l’élément épique qui commande l’action et l
6321 nts mystiques. Dans les légendes celtiques, c’est l’ élément épique qui commande l’action et le dénouement, tandis que dans
6322 es celtiques, c’est l’élément épique qui commande l’ action et le dénouement, tandis que dans les romans courtois, c’est la
6323 , c’est l’élément épique qui commande l’action et le dénouement, tandis que dans les romans courtois, c’est la tragédie in
6324 mmande l’action et le dénouement, tandis que dans les romans courtois, c’est la tragédie intérieure. Enfin, l’amour celtiqu
6325 ement, tandis que dans les romans courtois, c’est la tragédie intérieure. Enfin, l’amour celtique (en dépit de la sublimat
6326 ns courtois, c’est la tragédie intérieure. Enfin, l’ amour celtique (en dépit de la sublimation religieuse de la femme par
6327 intérieure. Enfin, l’amour celtique (en dépit de la sublimation religieuse de la femme par les druides) est avant tout l’
6328 r celtique (en dépit de la sublimation religieuse de la femme par les druides) est avant tout l’amour sensuel89. Le fait q
6329 eltique (en dépit de la sublimation religieuse de la femme par les druides) est avant tout l’amour sensuel89. Le fait que
6330 épit de la sublimation religieuse de la femme par les druides) est avant tout l’amour sensuel89. Le fait que dans certaines
6331 ieuse de la femme par les druides) est avant tout l’ amour sensuel89. Le fait que dans certaines légendes cet amour s’oppos
6332 ar les druides) est avant tout l’amour sensuel89. Le fait que dans certaines légendes cet amour s’oppose secrètement à l’a
6333 rtaines légendes cet amour s’oppose secrètement à l’ amour religieux orthodoxe, et se voit donc contraint de s’exprimer par
6334 ur religieux orthodoxe, et se voit donc contraint de s’exprimer par des symboles ésotériques, aide à comprendre que le fon
6335 r des symboles ésotériques, aide à comprendre que le fond breton se soit si aisément adapté au symbolisme du roman courtoi
6336 ment formelle. Tout au plus devait-elle favoriser la confusion moderne entre la passion de Tristan et la pure sensualité.
6337 devait-elle favoriser la confusion moderne entre la passion de Tristan et la pure sensualité. Quelques citations de Thoma
6338 e favoriser la confusion moderne entre la passion de Tristan et la pure sensualité. Quelques citations de Thomas, le plus
6339 confusion moderne entre la passion de Tristan et la pure sensualité. Quelques citations de Thomas, le plus conscient des
6340 Tristan et la pure sensualité. Quelques citations de Thomas, le plus conscient des cinq auteurs de la légende primitive, s
6341 la pure sensualité. Quelques citations de Thomas, le plus conscient des cinq auteurs de la légende primitive, suffiront à
6342 ons de Thomas, le plus conscient des cinq auteurs de la légende primitive, suffiront à faire concevoir l’originalité du my
6343 de Thomas, le plus conscient des cinq auteurs de la légende primitive, suffiront à faire concevoir l’originalité du mythe
6344 la légende primitive, suffiront à faire concevoir l’ originalité du mythe courtois. On y trouve exprimé et commenté en term
6345 xprimé et commenté en termes étonnamment modernes le principe de cohésion qu’apporte la mystique courtoise aux éléments re
6346 mmenté en termes étonnamment modernes le principe de cohésion qu’apporte la mystique courtoise aux éléments religieux, soc
6347 mment modernes le principe de cohésion qu’apporte la mystique courtoise aux éléments religieux, sociologiques ou épiques,
6348 hérités du vieux fond breton. Ce principe, c’est l’ amour de la douleur considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des t
6349 du vieux fond breton. Ce principe, c’est l’amour de la douleur considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des troubadou
6350 vieux fond breton. Ce principe, c’est l’amour de la douleur considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des troubadours.
6351 ’amour de la douleur considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des troubadours. Voici Tristan livré au plus cruel confl
6352 istan livré au plus cruel conflit, lorsqu’au soir de ses noces avec Iseut aux blanches mains, il ne peut se résoudre à pos
6353 ns ce nom, quel qu’eût été ce nom sans sa beauté, le désir de Tristan ne s’y fût pas porté. Ainsi Tristan veut se venger d
6354 , quel qu’eût été ce nom sans sa beauté, le désir de Tristan ne s’y fût pas porté. Ainsi Tristan veut se venger de sa doul
6355 e s’y fût pas porté. Ainsi Tristan veut se venger de sa douleur et de ses peines, et contre son mal, il avise un remède do
6356 té. Ainsi Tristan veut se venger de sa douleur et de ses peines, et contre son mal, il avise un remède dont il doublera so
6357 a femme légitime, il ne doit plus et ne peut plus la désirer : Jamais il n’eût méprisé le bien qu’il a, s’il n’eût pas été
6358 ne peut plus la désirer : Jamais il n’eût méprisé le bien qu’il a, s’il n’eût pas été le sien : son cœur ne prend en avers
6359 s été le sien : son cœur ne prend en aversion que le bonheur qu’il est contraint d’avoir. Le lui eût-on refusé, il se sera
6360 nd en aversion que le bonheur qu’il est contraint d’ avoir. Le lui eût-on refusé, il se serait lancé à sa recherche, pensan
6361 rsion que le bonheur qu’il est contraint d’avoir. Le lui eût-on refusé, il se serait lancé à sa recherche, pensant toujour
6362 a !… Ainsi en advient-il à beaucoup de gens. Dans d’ amers déboires d’amour, angoisses, lourdes peines et tourments, ce qu’
6363 ient-il à beaucoup de gens. Dans d’amers déboires d’ amour, angoisses, lourdes peines et tourments, ce qu’ils font pour s’y
6364 r s’y soustraire, s’en affranchir et s’en venger, les asservit d’un lien plus inextricable encore. D’irréalisables désirs,
6365 ire, s’en affranchir et s’en venger, les asservit d’ un lien plus inextricable encore. D’irréalisables désirs, d’impossible
6366 les asservit d’un lien plus inextricable encore. D’ irréalisables désirs, d’impossibles convoitises les conduisent à ne ri
6367 plus inextricable encore. D’irréalisables désirs, d’ impossibles convoitises les conduisent à ne rien faire dans leur détre
6368 D’irréalisables désirs, d’impossibles convoitises les conduisent à ne rien faire dans leur détresse qui n’irrite leur amert
6369 vec son désir.90 (Encontre désir fait volier, dit le texte de Thomas.) ⁂ Un fonds celtique de légendes religieuses — d’ail
6370 ésir.90 (Encontre désir fait volier, dit le texte de Thomas.) ⁂ Un fonds celtique de légendes religieuses — d’ailleurs trè
6371 ier, dit le texte de Thomas.) ⁂ Un fonds celtique de légendes religieuses — d’ailleurs très anciennement commun au Midi la
6372 que et au Nord irlandais et breton ; des coutumes de chevalerie féodale ; des apparences d’orthodoxie chrétienne ; une sen
6373 s coutumes de chevalerie féodale ; des apparences d’ orthodoxie chrétienne ; une sensualité parfois très complaisante ; enf
6374 une sensualité parfois très complaisante ; enfin la fantaisie individuelle des poètes : tels sont donc en fin de compte l
6375 elle des poètes : tels sont donc en fin de compte les éléments sur lesquels la doctrine hérétique de l’Amour, profondément
6376 t donc en fin de compte les éléments sur lesquels la doctrine hérétique de l’Amour, profondément manichéenne dans son espr
6377 e les éléments sur lesquels la doctrine hérétique de l’Amour, profondément manichéenne dans son esprit, opéra ses transmut
6378 es éléments sur lesquels la doctrine hérétique de l’ Amour, profondément manichéenne dans son esprit, opéra ses transmutati
6379 on esprit, opéra ses transmutations. Ainsi naquit le mythe de Tristan. Loin de moi la tentation d’analyser le processus de
6380 , opéra ses transmutations. Ainsi naquit le mythe de Tristan. Loin de moi la tentation d’analyser le processus de cette mé
6381 ns. Ainsi naquit le mythe de Tristan. Loin de moi la tentation d’analyser le processus de cette métamorphose : il nous éch
6382 uit le mythe de Tristan. Loin de moi la tentation d’ analyser le processus de cette métamorphose : il nous échappe doubleme
6383 e de Tristan. Loin de moi la tentation d’analyser le processus de cette métamorphose : il nous échappe doublement, étant p
6384 Loin de moi la tentation d’analyser le processus de cette métamorphose : il nous échappe doublement, étant poétique et my
6385 poétique et mystique. Mais nous savons maintenant d’ où vient le mythe, et où il mène. Et peut-être pressentons-nous — mais
6386 mystique. Mais nous savons maintenant d’où vient le mythe, et où il mène. Et peut-être pressentons-nous — mais alors c’es
6387 du mythe, par un esprit remarquablement conscient de ses implications théologiques, fut le fait de Gottfried de Strasbourg
6388 t conscient de ses implications théologiques, fut le fait de Gottfried de Strasbourg, vers le début du xiiie siècle. Gott
6389 ent de ses implications théologiques, fut le fait de Gottfried de Strasbourg, vers le début du xiiie siècle. Gottfried ét
6390 ues, fut le fait de Gottfried de Strasbourg, vers le début du xiiie siècle. Gottfried était un clerc, qui lisait le franç
6391 iie siècle. Gottfried était un clerc, qui lisait le français (il cite souvent des vers de Thomas dans son texte), et qui
6392 qui lisait le français (il cite souvent des vers de Thomas dans son texte), et qui se passionnait pour les grandes polémi
6393 homas dans son texte), et qui se passionnait pour les grandes polémiques où venaient de s’affronter Bernard de Clairvaux et
6394 ù venaient de s’affronter Bernard de Clairvaux et les cathares, mais aussi Abélard, l’école de Chartres, et plusieurs hérét
6395 de Clairvaux et les cathares, mais aussi Abélard, l’ école de Chartres, et plusieurs hérétiques très dangereusement voisins
6396 vaux et les cathares, mais aussi Abélard, l’école de Chartres, et plusieurs hérétiques très dangereusement voisins de la «
6397 plusieurs hérétiques très dangereusement voisins de la « mystique du cœur ». Théologien, poète, et conscient de ses choix
6398 usieurs hérétiques très dangereusement voisins de la « mystique du cœur ». Théologien, poète, et conscient de ses choix, G
6399 stique du cœur ». Théologien, poète, et conscient de ses choix, Gottfried révèle beaucoup mieux que ses modèles l’importan
6400 , Gottfried révèle beaucoup mieux que ses modèles l’ importance proprement religieuse du mythe dualiste de Tristan. Mais au
6401 mportance proprement religieuse du mythe dualiste de Tristan. Mais aussi, pour la même raison, il avoue mieux que tous les
6402 se du mythe dualiste de Tristan. Mais aussi, pour la même raison, il avoue mieux que tous les autres cet élément fondament
6403 ssi, pour la même raison, il avoue mieux que tous les autres cet élément fondamental du mythe : l’angoisse de la sensualité
6404 ous les autres cet élément fondamental du mythe : l’ angoisse de la sensualité, et l’orgueil, « humaniste » qui la compense
6405 res cet élément fondamental du mythe : l’angoisse de la sensualité, et l’orgueil, « humaniste » qui la compense. Angoisse 
6406 cet élément fondamental du mythe : l’angoisse de la sensualité, et l’orgueil, « humaniste » qui la compense. Angoisse : l
6407 mental du mythe : l’angoisse de la sensualité, et l’ orgueil, « humaniste » qui la compense. Angoisse : l’instinct sexuel e
6408 de la sensualité, et l’orgueil, « humaniste » qui la compense. Angoisse : l’instinct sexuel est ressenti comme un destin c
6409 rgueil, « humaniste » qui la compense. Angoisse : l’ instinct sexuel est ressenti comme un destin cruel, une tyrannie ; org
6410 mme une force divinisante — c’est-à-dire dressant l’ homme contre Dieu — sitôt qu’on aura décidé de lui céder. (Ce paradoxe
6411 ant l’homme contre Dieu — sitôt qu’on aura décidé de lui céder. (Ce paradoxe annonce l’amor fati de Nietzsche.) Quand Béro
6412 on aura décidé de lui céder. (Ce paradoxe annonce l’ amor fati de Nietzsche.) Quand Béroul limitait à trois ans l’action du
6413 dé de lui céder. (Ce paradoxe annonce l’amor fati de Nietzsche.) Quand Béroul limitait à trois ans l’action du philtre, et
6414 de Nietzsche.) Quand Béroul limitait à trois ans l’ action du philtre, et quand Thomas faisait du « vin herbé » un symbole
6415 quand Thomas faisait du « vin herbé » un symbole de l’ivresse amoureuse, Gottfried y voit le signe d’un destin, d’une for
6416 and Thomas faisait du « vin herbé » un symbole de l’ ivresse amoureuse, Gottfried y voit le signe d’un destin, d’une force
6417 symbole de l’ivresse amoureuse, Gottfried y voit le signe d’un destin, d’une force aveugle, étrangère aux personnes, d’un
6418 de l’ivresse amoureuse, Gottfried y voit le signe d’ un destin, d’une force aveugle, étrangère aux personnes, d’une volonté
6419 amoureuse, Gottfried y voit le signe d’un destin, d’ une force aveugle, étrangère aux personnes, d’une volonté de la Déesse
6420 in, d’une force aveugle, étrangère aux personnes, d’ une volonté de la Déesse Minne, reviviscence de la Grande Mère des plu
6421 e aveugle, étrangère aux personnes, d’une volonté de la Déesse Minne, reviviscence de la Grande Mère des plus vieilles rel
6422 veugle, étrangère aux personnes, d’une volonté de la Déesse Minne, reviviscence de la Grande Mère des plus vieilles religi
6423 s, d’une volonté de la Déesse Minne, reviviscence de la Grande Mère des plus vieilles religions de l’humanité. Mais sitôt
6424 d’une volonté de la Déesse Minne, reviviscence de la Grande Mère des plus vieilles religions de l’humanité. Mais sitôt abs
6425 nce de la Grande Mère des plus vieilles religions de l’humanité. Mais sitôt absorbé, le philtre de la passion place ses vi
6426 de la Grande Mère des plus vieilles religions de l’ humanité. Mais sitôt absorbé, le philtre de la passion place ses victi
6427 lles religions de l’humanité. Mais sitôt absorbé, le philtre de la passion place ses victimes dans un au-delà de toute mor
6428 ons de l’humanité. Mais sitôt absorbé, le philtre de la passion place ses victimes dans un au-delà de toute morale, qui ne
6429 de l’humanité. Mais sitôt absorbé, le philtre de la passion place ses victimes dans un au-delà de toute morale, qui ne sa
6430 de la passion place ses victimes dans un au-delà de toute morale, qui ne saurait être que divin. Ainsi le philtre à la fo
6431 oute morale, qui ne saurait être que divin. Ainsi le philtre à la fois rive à la sexualité, qui est une loi de la vie, et
6432 être que divin. Ainsi le philtre à la fois rive à la sexualité, qui est une loi de la vie, et contraint à la dépasser dans
6433 re à la fois rive à la sexualité, qui est une loi de la vie, et contraint à la dépasser dans un hybris libérateur, au-delà
6434 à la fois rive à la sexualité, qui est une loi de la vie, et contraint à la dépasser dans un hybris libérateur, au-delà du
6435 ualité, qui est une loi de la vie, et contraint à la dépasser dans un hybris libérateur, au-delà du seuil mortel de la dua
6436 ans un hybris libérateur, au-delà du seuil mortel de la dualité, de la distinction des personnes. Ce paradoxe essentiellem
6437 un hybris libérateur, au-delà du seuil mortel de la dualité, de la distinction des personnes. Ce paradoxe essentiellement
6438 ibérateur, au-delà du seuil mortel de la dualité, de la distinction des personnes. Ce paradoxe essentiellement manichéen s
6439 rateur, au-delà du seuil mortel de la dualité, de la distinction des personnes. Ce paradoxe essentiellement manichéen sous
6440 . Ce paradoxe essentiellement manichéen sous-tend l’ immense poème du Rhénan. Gottfried copie Thomas, mais il en fait ce qu
6441 fait ce qu’il veut. Il modifie — et nous dressons l’ oreille — trois moments décisifs de l’action : a) il met en relief, n
6442 nous dressons l’oreille — trois moments décisifs de l’action : a) il met en relief, non sans férocité, le caractère évid
6443 us dressons l’oreille — trois moments décisifs de l’ action : a) il met en relief, non sans férocité, le caractère évidemm
6444 action : a) il met en relief, non sans férocité, le caractère évidemment blasphématoire de l’épisode du Jugement par le f
6445 férocité, le caractère évidemment blasphématoire de l’épisode du Jugement par le fer rouge ; b) il remplace la forêt du
6446 rocité, le caractère évidemment blasphématoire de l’ épisode du Jugement par le fer rouge ; b) il remplace la forêt du Mor
6447 mment blasphématoire de l’épisode du Jugement par le fer rouge ; b) il remplace la forêt du Morois par une « Grotte d’Amo
6448 de du Jugement par le fer rouge ; b) il remplace la forêt du Morois par une « Grotte d’Amour », la Minnegrotte, qui lui p
6449 ) il remplace la forêt du Morois par une « Grotte d’ Amour », la Minnegrotte, qui lui permet de comparer l’architecture d’u
6450 ce la forêt du Morois par une « Grotte d’Amour », la Minnegrotte, qui lui permet de comparer l’architecture d’une église c
6451  Grotte d’Amour », la Minnegrotte, qui lui permet de comparer l’architecture d’une église chrétienne et celle du temple de
6452 our », la Minnegrotte, qui lui permet de comparer l’ architecture d’une église chrétienne et celle du temple de l’amour ;
6453 grotte, qui lui permet de comparer l’architecture d’ une église chrétienne et celle du temple de l’amour ; c) il décide qu
6454 ecture d’une église chrétienne et celle du temple de l’amour ; c) il décide que le mariage de Tristan avec Iseut aux blan
6455 ure d’une église chrétienne et celle du temple de l’ amour ; c) il décide que le mariage de Tristan avec Iseut aux blanche
6456 et celle du temple de l’amour ; c) il décide que le mariage de Tristan avec Iseut aux blanches mains ne fut pas « blanc »
6457 temple de l’amour ; c) il décide que le mariage de Tristan avec Iseut aux blanches mains ne fut pas « blanc », mais cons
6458 hevé — il nous en reste près de 19 000 vers, mais la mort des amants, quoique annoncée, ne fut jamais écrite — est à la fo
6459 à la fois plus religieux et plus sensuel que ceux de Béroul et de Thomas. Et surtout, il dit et commente ce que les Breton
6460 s religieux et plus sensuel que ceux de Béroul et de Thomas. Et surtout, il dit et commente ce que les Bretons montraient
6461 de Thomas. Et surtout, il dit et commente ce que les Bretons montraient sans l’expliquer ni même s’en étonner, apparemment
6462 it et commente ce que les Bretons montraient sans l’ expliquer ni même s’en étonner, apparemment. Il développe et révèle ai
6463 r, apparemment. Il développe et révèle ainsi tout le catharisme latent de la légende sans auteur.91 a) Le « jugement de
6464 veloppe et révèle ainsi tout le catharisme latent de la légende sans auteur.91 a) Le « jugement de Dieu » est une coutum
6465 oppe et révèle ainsi tout le catharisme latent de la légende sans auteur.91 a) Le « jugement de Dieu » est une coutume b
6466 tharisme latent de la légende sans auteur.91 a) Le « jugement de Dieu » est une coutume barbare, mais l’Église l’admetta
6467 t de la légende sans auteur.91 a) Le « jugement de Dieu » est une coutume barbare, mais l’Église l’admettait au xiie si
6468  jugement de Dieu » est une coutume barbare, mais l’ Église l’admettait au xiie siècle et venait de l’appliquer, préciséme
6469 de Dieu » est une coutume barbare, mais l’Église l’ admettait au xiie siècle et venait de l’appliquer, précisément, à des
6470 l’Église l’admettait au xiie siècle et venait de l’ appliquer, précisément, à des femmes de Cologne et de Strasbourg, à ju
6471 venait de l’appliquer, précisément, à des femmes de Cologne et de Strasbourg, à juste titre soupçonnées de catharisme. L’
6472 ppliquer, précisément, à des femmes de Cologne et de Strasbourg, à juste titre soupçonnées de catharisme. L’épreuve consis
6473 logne et de Strasbourg, à juste titre soupçonnées de catharisme. L’épreuve consistait à saisir à main nue une barre de fer
6474 asbourg, à juste titre soupçonnées de catharisme. L’ épreuve consistait à saisir à main nue une barre de fer portée au roug
6475 ’épreuve consistait à saisir à main nue une barre de fer portée au rouge : seuls les menteurs ou les parjures étaient brûl
6476 main nue une barre de fer portée au rouge : seuls les menteurs ou les parjures étaient brûlés. On sait qu’Iseut, soupçonnée
6477 re de fer portée au rouge : seuls les menteurs ou les parjures étaient brûlés. On sait qu’Iseut, soupçonnée de trahir sa fi
6478 ures étaient brûlés. On sait qu’Iseut, soupçonnée de trahir sa fidélité au roi Marc, s’offre au jugement par un mouvement
6479 au roi Marc, s’offre au jugement par un mouvement d’ orgueil et de défi démesuré. Elle jure n’avoir jamais été dans les bra
6480 s’offre au jugement par un mouvement d’orgueil et de défi démesuré. Elle jure n’avoir jamais été dans les bras d’un autre
6481 défi démesuré. Elle jure n’avoir jamais été dans les bras d’un autre homme que son mari, si ce n’est, ajoute-t-elle en ria
6482 esuré. Elle jure n’avoir jamais été dans les bras d’ un autre homme que son mari, si ce n’est, ajoute-t-elle en riant, dans
6483 n mari, si ce n’est, ajoute-t-elle en riant, dans les bras du pauvre passeur qui vient de l’aider à franchir une rivière :
6484 ant, dans les bras du pauvre passeur qui vient de l’ aider à franchir une rivière : or c’était Tristan déguisé. Elle sort i
6485 e : or c’était Tristan déguisé. Elle sort intacte de l’épreuve. Gottfried commente : « Ce fut ainsi chose manifeste et avé
6486 or c’était Tristan déguisé. Elle sort intacte de l’ épreuve. Gottfried commente : « Ce fut ainsi chose manifeste et avérée
6487 t ainsi chose manifeste et avérée devant tous que le très vertueux Christ tourne à tout vent comme girouette et se plie co
6488 ple étoffe… Il se prête et s’adapte à tout, selon le cœur de chacun, à la sincérité comme à la tromperie… Il est toujours
6489 fe… Il se prête et s’adapte à tout, selon le cœur de chacun, à la sincérité comme à la tromperie… Il est toujours ce que l
6490 te et s’adapte à tout, selon le cœur de chacun, à la sincérité comme à la tromperie… Il est toujours ce que l’on veut qu’i
6491 , selon le cœur de chacun, à la sincérité comme à la tromperie… Il est toujours ce que l’on veut qu’il soit. »92 L’allusio
6492 rité comme à la tromperie… Il est toujours ce que l’ on veut qu’il soit. »92 L’allusion au « cœur » est nettement dirigée c
6493 Il est toujours ce que l’on veut qu’il soit. »92 L’ allusion au « cœur » est nettement dirigée contre Bernard de Clairvaux
6494 ttement dirigée contre Bernard de Clairvaux, dont les écrits étaient si familiers au poète qu’il imite bien souvent leur di
6495 u poète qu’il imite bien souvent leur dialectique de la souffrance, du désir et de l’extase, quitte à en inverser les conc
6496 oète qu’il imite bien souvent leur dialectique de la souffrance, du désir et de l’extase, quitte à en inverser les conclus
6497 nt leur dialectique de la souffrance, du désir et de l’extase, quitte à en inverser les conclusions : l’extase finale n’ab
6498 leur dialectique de la souffrance, du désir et de l’ extase, quitte à en inverser les conclusions : l’extase finale n’about
6499 ce, du désir et de l’extase, quitte à en inverser les conclusions : l’extase finale n’aboutit point au jour de Dieu mais à
6500 l’extase, quitte à en inverser les conclusions : l’ extase finale n’aboutit point au jour de Dieu mais à la nuit de la pas
6501 lusions : l’extase finale n’aboutit point au jour de Dieu mais à la nuit de la passion, non point au salut de la personne
6502 ase finale n’aboutit point au jour de Dieu mais à la nuit de la passion, non point au salut de la personne mais bien à sa
6503 le n’aboutit point au jour de Dieu mais à la nuit de la passion, non point au salut de la personne mais bien à sa dissolut
6504 n’aboutit point au jour de Dieu mais à la nuit de la passion, non point au salut de la personne mais bien à sa dissolution
6505 mais à la nuit de la passion, non point au salut de la personne mais bien à sa dissolution. Tout le passage cité trahit d
6506 is à la nuit de la passion, non point au salut de la personne mais bien à sa dissolution. Tout le passage cité trahit d’ai
6507 t de la personne mais bien à sa dissolution. Tout le passage cité trahit d’ailleurs un virulent ressentiment contre les do
6508 trahit d’ailleurs un virulent ressentiment contre les doctrines orthodoxes qui « plient le Christ comme une simple étoffe »
6509 ment contre les doctrines orthodoxes qui « plient le Christ comme une simple étoffe » et lui font sanctionner après coup t
6510 ndamnent, aux yeux de Gottfried et des hérétiques de son temps, l’Évangile « pur » et la gnose dualiste : le monde manifes
6511 yeux de Gottfried et des hérétiques de son temps, l’ Évangile « pur » et la gnose dualiste : le monde manifesté, la chair e
6512 es hérétiques de son temps, l’Évangile « pur » et la gnose dualiste : le monde manifesté, la chair en général, et dans ce
6513 temps, l’Évangile « pur » et la gnose dualiste : le monde manifesté, la chair en général, et dans ce monde l’ordre social
6514  pur » et la gnose dualiste : le monde manifesté, la chair en général, et dans ce monde l’ordre social du temps (féodal, c
6515 manifesté, la chair en général, et dans ce monde l’ ordre social du temps (féodal, clérical, et guerrier), et dans cet ord
6516 féodal, clérical, et guerrier), et dans cet ordre le mariage. b) La Minnegrotte nous est décrite comme une église, avec u
6517 , et guerrier), et dans cet ordre le mariage. b) La Minnegrotte nous est décrite comme une église, avec une science réell
6518 ec une science réelle du symbolisme liturgique et de l’architecture gothique naissante. Mais sur le lit substitué à l’aute
6519 une science réelle du symbolisme liturgique et de l’ architecture gothique naissante. Mais sur le lit substitué à l’autel,
6520 et de l’architecture gothique naissante. Mais sur le lit substitué à l’autel, lit consacré à la déesse Minne comme l’autel
6521 e gothique naissante. Mais sur le lit substitué à l’ autel, lit consacré à la déesse Minne comme l’autel catholique au Chri
6522 is sur le lit substitué à l’autel, lit consacré à la déesse Minne comme l’autel catholique au Christ, s’opère le sacrement
6523 é à l’autel, lit consacré à la déesse Minne comme l’ autel catholique au Christ, s’opère le sacrement courtois : les amants
6524 Minne comme l’autel catholique au Christ, s’opère le sacrement courtois : les amants « communient » dans la passion. En li
6525 olique au Christ, s’opère le sacrement courtois : les amants « communient » dans la passion. En lieu et place du miracle eu
6526 crement courtois : les amants « communient » dans la passion. En lieu et place du miracle eucharistique, de la transsubsta
6527 ssion. En lieu et place du miracle eucharistique, de la transsubstantiation des espèces matérielles et de la divinisation
6528 on. En lieu et place du miracle eucharistique, de la transsubstantiation des espèces matérielles et de la divinisation de
6529 la transsubstantiation des espèces matérielles et de la divinisation de celui qui les reçoit, c’est la chair qui se fond a
6530 transsubstantiation des espèces matérielles et de la divinisation de celui qui les reçoit, c’est la chair qui se fond avec
6531 ion des espèces matérielles et de la divinisation de celui qui les reçoit, c’est la chair qui se fond avec l’esprit en uni
6532 es matérielles et de la divinisation de celui qui les reçoit, c’est la chair qui se fond avec l’esprit en unité transcendan
6533 de la divinisation de celui qui les reçoit, c’est la chair qui se fond avec l’esprit en unité transcendantale. Et ce sont
6534 i qui les reçoit, c’est la chair qui se fond avec l’ esprit en unité transcendantale. Et ce sont les amants, non les croyan
6535 vec l’esprit en unité transcendantale. Et ce sont les amants, non les croyants, qui vont être divinisés par la « consommati
6536 unité transcendantale. Et ce sont les amants, non les croyants, qui vont être divinisés par la « consommation » (spirituell
6537 ts, non les croyants, qui vont être divinisés par la « consommation » (spirituelle ou physique ? l’ambiguïté profonde subs
6538 ar la « consommation » (spirituelle ou physique ? l’ ambiguïté profonde subsiste ici encore) de la substance de l’Amour. Or
6539 sique ? l’ambiguïté profonde subsiste ici encore) de la substance de l’Amour. Or cet Amour s’oppose à la ferveur du cœur d
6540 ue ? l’ambiguïté profonde subsiste ici encore) de la substance de l’Amour. Or cet Amour s’oppose à la ferveur du cœur des
6541 ïté profonde subsiste ici encore) de la substance de l’Amour. Or cet Amour s’oppose à la ferveur du cœur des clunisiens da
6542 profonde subsiste ici encore) de la substance de l’ Amour. Or cet Amour s’oppose à la ferveur du cœur des clunisiens dans
6543 la substance de l’Amour. Or cet Amour s’oppose à la ferveur du cœur des clunisiens dans les mêmes termes que l’Éros à l’A
6544 s’oppose à la ferveur du cœur des clunisiens dans les mêmes termes que l’Éros à l’Agapè… Incompatible au reste, faut-il le
6545 du cœur des clunisiens dans les mêmes termes que l’ Éros à l’Agapè… Incompatible au reste, faut-il le préciser, avec cet a
6546 des clunisiens dans les mêmes termes que l’Éros à l’ Agapè… Incompatible au reste, faut-il le préciser, avec cet autre sacr
6547 l’Éros à l’Agapè… Incompatible au reste, faut-il le préciser, avec cet autre sacrement « perverti » par l’orthodoxie qui
6548 éciser, avec cet autre sacrement « perverti » par l’ orthodoxie qui l’a socialisé et matérialisé : le mariage unissant deux
6549 autre sacrement « perverti » par l’orthodoxie qui l’ a socialisé et matérialisé : le mariage unissant deux corps même sans
6550 r l’orthodoxie qui l’a socialisé et matérialisé : le mariage unissant deux corps même sans amour, et que les cathares n’on
6551 riage unissant deux corps même sans amour, et que les cathares n’ont pas cessé de dénoncer comme jurata fornicatio. Il para
6552 e sans amour, et que les cathares n’ont pas cessé de dénoncer comme jurata fornicatio. Il paraît au surplus possible de re
6553 jurata fornicatio. Il paraît au surplus possible de retrouver dans l’épisode de la Minnegrotte toute la dialectique qui s
6554 . Il paraît au surplus possible de retrouver dans l’ épisode de la Minnegrotte toute la dialectique qui sera celle des gran
6555 t au surplus possible de retrouver dans l’épisode de la Minnegrotte toute la dialectique qui sera celle des grands mystiqu
6556 u surplus possible de retrouver dans l’épisode de la Minnegrotte toute la dialectique qui sera celle des grands mystiques
6557 retrouver dans l’épisode de la Minnegrotte toute la dialectique qui sera celle des grands mystiques du xiiie et du xviie
6558 grands mystiques du xiiie et du xviie siècle : les trois voies purgative, illuminative et unitive sont ici très précisém
6559 préfigurées, quoique infléchies ou inverties par l’ attitude dualiste et même gnostique93 de Gottfried. c) Le mariage « c
6560 rties par l’attitude dualiste et même gnostique93 de Gottfried. c) Le mariage « consommé » avec la seconde Iseut rétablit
6561 de dualiste et même gnostique93 de Gottfried. c) Le mariage « consommé » avec la seconde Iseut rétablit le parallèle — év
6562 riage « consommé » avec la seconde Iseut rétablit le parallèle — évité par Thomas — avec le mariage sans amour d’Iseut la
6563 t rétablit le parallèle — évité par Thomas — avec le mariage sans amour d’Iseut la Blonde et du roi Marc. L’un et l’autre
6564 e — évité par Thomas — avec le mariage sans amour d’ Iseut la Blonde et du roi Marc. L’un et l’autre se voient stigmatisés
6565 n et l’autre se voient stigmatisés comme relevant de la nécessité temporelle et physiologique, c’est-à-dire de l’exil des
6566 t l’autre se voient stigmatisés comme relevant de la nécessité temporelle et physiologique, c’est-à-dire de l’exil des âme
6567 cessité temporelle et physiologique, c’est-à-dire de l’exil des âmes captives dans la prison des corps. C’est ici le jugem
6568 sité temporelle et physiologique, c’est-à-dire de l’ exil des âmes captives dans la prison des corps. C’est ici le jugement
6569 ue, c’est-à-dire de l’exil des âmes captives dans la prison des corps. C’est ici le jugement de la morale courtoise, dans
6570 âmes captives dans la prison des corps. C’est ici le jugement de la morale courtoise, dans toute la virulence de son manic
6571 s dans la prison des corps. C’est ici le jugement de la morale courtoise, dans toute la virulence de son manichéisme, qui
6572 ans la prison des corps. C’est ici le jugement de la morale courtoise, dans toute la virulence de son manichéisme, qui tri
6573 ci le jugement de la morale courtoise, dans toute la virulence de son manichéisme, qui triomphe du jugement de l’Église et
6574 t de la morale courtoise, dans toute la virulence de son manichéisme, qui triomphe du jugement de l’Église et du siècle, c
6575 ence de son manichéisme, qui triomphe du jugement de l’Église et du siècle, complices aux yeux de Gottfried et des cathare
6576 e de son manichéisme, qui triomphe du jugement de l’ Église et du siècle, complices aux yeux de Gottfried et des cathares.
6577 thares. Mais ceci jette un jour assez étrange sur la nature de la « consommation » érotico-eucharistique opérée dans la Mi
6578 is ceci jette un jour assez étrange sur la nature de la « consommation » érotico-eucharistique opérée dans la Minnegrotte.
6579 ceci jette un jour assez étrange sur la nature de la « consommation » érotico-eucharistique opérée dans la Minnegrotte. Fa
6580  consommation » érotico-eucharistique opérée dans la Minnegrotte. Faire l’amour sans aimer selon la courtoisie (ici Minne)
6581 o-eucharistique opérée dans la Minnegrotte. Faire l’ amour sans aimer selon la courtoisie (ici Minne), céder à la sensualit
6582 ns la Minnegrotte. Faire l’amour sans aimer selon la courtoisie (ici Minne), céder à la sensualité purement physique, voil
6583 ns aimer selon la courtoisie (ici Minne), céder à la sensualité purement physique, voilà le péché suprême, originel, dans
6584 ), céder à la sensualité purement physique, voilà le péché suprême, originel, dans une vision cathare du monde. Aimer de p
6585 originel, dans une vision cathare du monde. Aimer de passion pure, même sans contact physique (l’épée entre les corps et l
6586 imer de passion pure, même sans contact physique ( l’ épée entre les corps et les séparations), voilà la suprême vertu, et l
6587 on pure, même sans contact physique (l’épée entre les corps et les séparations), voilà la suprême vertu, et la vraie voie d
6588 sans contact physique (l’épée entre les corps et les séparations), voilà la suprême vertu, et la vraie voie divinisante. E
6589 l’épée entre les corps et les séparations), voilà la suprême vertu, et la vraie voie divinisante. Entre ces deux extrêmes
6590 s et les séparations), voilà la suprême vertu, et la vraie voie divinisante. Entre ces deux extrêmes illustrés par le myth
6591 ivinisante. Entre ces deux extrêmes illustrés par le mythe sur l’arrière-plan psychique et religieux du xiie siècle, tout
6592 ntre ces deux extrêmes illustrés par le mythe sur l’ arrière-plan psychique et religieux du xiie siècle, toutes les confus
6593 an psychique et religieux du xiie siècle, toutes les confusions de l’amour deviennent mieux que possibles : inévitables. N
6594 religieux du xiie siècle, toutes les confusions de l’amour deviennent mieux que possibles : inévitables. Nous n’en somme
6595 ligieux du xiie siècle, toutes les confusions de l’ amour deviennent mieux que possibles : inévitables. Nous n’en sommes p
6596 rtis au xxe siècle, sinon ce livre n’aurait plus d’ objet. Mais on peut poser des repères. Il est bien évident que Gottfri
6597 ent que Gottfried de Strasbourg utilise à son gré la « matière de Bretagne », et catharise le mythe de l’amour-pour-la-mor
6598 ried de Strasbourg utilise à son gré la « matière de Bretagne », et catharise le mythe de l’amour-pour-la-mort avec une li
6599 son gré la « matière de Bretagne », et catharise le mythe de l’amour-pour-la-mort avec une liberté dont on ignore encore
6600 la « matière de Bretagne », et catharise le mythe de l’amour-pour-la-mort avec une liberté dont on ignore encore si elle n
6601 « matière de Bretagne », et catharise le mythe de l’ amour-pour-la-mort avec une liberté dont on ignore encore si elle ne l
6602 dont on ignore encore si elle ne lui a pas coûté la vie. Mais il est non moins clair que le cadre du roman, son intrigue
6603 pas coûté la vie. Mais il est non moins clair que le cadre du roman, son intrigue et ses thèmes directeurs se prêtaient au
6604 thèmes directeurs se prêtaient au projet du poète d’ une manière que l’on doit qualifier de proprement congénitale. Dans so
6605 se prêtaient au projet du poète d’une manière que l’ on doit qualifier de proprement congénitale. Dans son essence, dans sa
6606 et du poète d’une manière que l’on doit qualifier de proprement congénitale. Dans son essence, dans sa structure intime, d
6607 ns sa forme, non moins que dans son enseignement, le mythe de Tristan se révèle comme foncièrement hérétique et dualiste.
6608 me, non moins que dans son enseignement, le mythe de Tristan se révèle comme foncièrement hérétique et dualiste. Il n’y a
6609 étique et dualiste. Il n’y a pas place, ici, pour le moindre hasard, ni pour cette suspension des conclusions que certains
6610 ertains érudits, parfois, semblent confondre avec la « science ». Tristan est un roman bien plus profondément et plus ind
6611 ofondément et plus indiscutablement manichéen que la Divine Comédie n’est thomiste. Il reste que Gottfried explicite la l
6612 n’est thomiste. Il reste que Gottfried explicite la légende d’une manière toute nouvelle et grosse de conséquences. Il pr
6613 ste. Il reste que Gottfried explicite la légende d’ une manière toute nouvelle et grosse de conséquences. Il préfigure l’e
6614 la légende d’une manière toute nouvelle et grosse de conséquences. Il préfigure l’espèce de trahison géniale opérée par Wa
6615 nouvelle et grosse de conséquences. Il préfigure l’ espèce de trahison géniale opérée par Wagner six siècles et demi plus
6616 et grosse de conséquences. Il préfigure l’espèce de trahison géniale opérée par Wagner six siècles et demi plus tard. Mêm
6617 par Wagner six siècles et demi plus tard. Même si l’ on ignorait que la source de Wagner fut le poème de Gottfried, la seul
6618 cles et demi plus tard. Même si l’on ignorait que la source de Wagner fut le poème de Gottfried, la seule comparaison des
6619 mi plus tard. Même si l’on ignorait que la source de Wagner fut le poème de Gottfried, la seule comparaison des textes l’é
6620 Même si l’on ignorait que la source de Wagner fut le poème de Gottfried, la seule comparaison des textes l’établirait : le
6621 ’on ignorait que la source de Wagner fut le poème de Gottfried, la seule comparaison des textes l’établirait : les petits
6622 ue la source de Wagner fut le poème de Gottfried, la seule comparaison des textes l’établirait : les petits vers pressés,
6623 ème de Gottfried, la seule comparaison des textes l’ établirait : les petits vers pressés, antithétiques, haletants, du deu
6624 d, la seule comparaison des textes l’établirait : les petits vers pressés, antithétiques, haletants, du deuxième acte de l’
6625 essés, antithétiques, haletants, du deuxième acte de l’opéra imitent Gottfried jusqu’au pastiche94. Le célèbre duo de Tris
6626 és, antithétiques, haletants, du deuxième acte de l’ opéra imitent Gottfried jusqu’au pastiche94. Le célèbre duo de Tristan
6627 de l’opéra imitent Gottfried jusqu’au pastiche94. Le célèbre duo de Tristan et d’Isolde mêlant leurs noms, niant leurs nom
6628 ent Gottfried jusqu’au pastiche94. Le célèbre duo de Tristan et d’Isolde mêlant leurs noms, niant leurs noms, chantant le
6629 jusqu’au pastiche94. Le célèbre duo de Tristan et d’ Isolde mêlant leurs noms, niant leurs noms, chantant le dépassement du
6630 lde mêlant leurs noms, niant leurs noms, chantant le dépassement du moi distinct, du temps, de l’espace et du malheur terr
6631 hantant le dépassement du moi distinct, du temps, de l’espace et du malheur terrestre, est emprunté presque littéralement
6632 tant le dépassement du moi distinct, du temps, de l’ espace et du malheur terrestre, est emprunté presque littéralement à d
6633 oème95. Mais bien plus encore que sa forme, c’est le contenu philosophique et religieux du poème de Gottfried que Wagner v
6634 st le contenu philosophique et religieux du poème de Gottfried que Wagner va ressusciter par l’opération musicale. Le mond
6635 poème de Gottfried que Wagner va ressusciter par l’ opération musicale. Le monde créé appartient au démon. Tout ce qui dép
6636 e Wagner va ressusciter par l’opération musicale. Le monde créé appartient au démon. Tout ce qui dépend de son empire est
6637 onde créé appartient au démon. Tout ce qui dépend de son empire est donc voué à la nécessité, et les corps sont voués au d
6638 Tout ce qui dépend de son empire est donc voué à la nécessité, et les corps sont voués au désir, dont le philtre d’amour
6639 nd de son empire est donc voué à la nécessité, et les corps sont voués au désir, dont le philtre d’amour symbolise l’inéluc
6640 nécessité, et les corps sont voués au désir, dont le philtre d’amour symbolise l’inéluctable tyrannie. L’homme n’est pas l
6641 et les corps sont voués au désir, dont le philtre d’ amour symbolise l’inéluctable tyrannie. L’homme n’est pas libre. Il es
6642 voués au désir, dont le philtre d’amour symbolise l’ inéluctable tyrannie. L’homme n’est pas libre. Il est déterminé par le
6643 philtre d’amour symbolise l’inéluctable tyrannie. L’ homme n’est pas libre. Il est déterminé par le démon. Mais s’il assume
6644 ie. L’homme n’est pas libre. Il est déterminé par le démon. Mais s’il assume son destin de malheur jusqu’à la mort, qui le
6645 terminé par le démon. Mais s’il assume son destin de malheur jusqu’à la mort, qui le libère du corps, il peut atteindre au
6646 n. Mais s’il assume son destin de malheur jusqu’à la mort, qui le libère du corps, il peut atteindre au-delà du temps et d
6647 assume son destin de malheur jusqu’à la mort, qui le libère du corps, il peut atteindre au-delà du temps et de l’espace la
6648 e du corps, il peut atteindre au-delà du temps et de l’espace la réalité de l’Amour, cette fusion de deux « moi » cessant
6649 u corps, il peut atteindre au-delà du temps et de l’ espace la réalité de l’Amour, cette fusion de deux « moi » cessant de
6650 il peut atteindre au-delà du temps et de l’espace la réalité de l’Amour, cette fusion de deux « moi » cessant de souffrir
6651 eindre au-delà du temps et de l’espace la réalité de l’Amour, cette fusion de deux « moi » cessant de souffrir l’amour : l
6652 dre au-delà du temps et de l’espace la réalité de l’ Amour, cette fusion de deux « moi » cessant de souffrir l’amour : la J
6653 t de l’espace la réalité de l’Amour, cette fusion de deux « moi » cessant de souffrir l’amour : la Joie suprême. Ce que Wa
6654 de l’Amour, cette fusion de deux « moi » cessant de souffrir l’amour : la Joie suprême. Ce que Wagner a repris à Gottfrie
6655 cette fusion de deux « moi » cessant de souffrir l’ amour : la Joie suprême. Ce que Wagner a repris à Gottfried, c’est tou
6656 ion de deux « moi » cessant de souffrir l’amour : la Joie suprême. Ce que Wagner a repris à Gottfried, c’est tout ce que l
6657 ue Wagner a repris à Gottfried, c’est tout ce que les Bretons n’avaient pas voulu dire, ou pas su dire, et s’étaient curieu
6658 pas su dire, et s’étaient curieusement contentés d’ illustrer en actions romanesques : la nostalgie religieuse-hérétique d
6659 nt contentés d’illustrer en actions romanesques : la nostalgie religieuse-hérétique d’une évasion hors de ce monde mauvais
6660 s romanesques : la nostalgie religieuse-hérétique d’ une évasion hors de ce monde mauvais, la sensualité condamnée en même
6661 hérétique d’une évasion hors de ce monde mauvais, la sensualité condamnée en même temps que divinisée, l’effort de l’âme p
6662 sensualité condamnée en même temps que divinisée, l’ effort de l’âme pour échapper à l’inordinatio fondamentale du Siècle,
6663 é condamnée en même temps que divinisée, l’effort de l’âme pour échapper à l’inordinatio fondamentale du Siècle, à la cont
6664 ondamnée en même temps que divinisée, l’effort de l’ âme pour échapper à l’inordinatio fondamentale du Siècle, à la contrad
6665 que divinisée, l’effort de l’âme pour échapper à l’ inordinatio fondamentale du Siècle, à la contradiction tragique entre
6666 chapper à l’inordinatio fondamentale du Siècle, à la contradiction tragique entre le Bien — qui ne peut être que l’Amour —
6667 tale du Siècle, à la contradiction tragique entre le Bien — qui ne peut être que l’Amour — et le Mal triomphant dans le mo
6668 ion tragique entre le Bien — qui ne peut être que l’ Amour — et le Mal triomphant dans le monde créé. Ce que Wagner, en som
6669 entre le Bien — qui ne peut être que l’Amour — et le Mal triomphant dans le monde créé. Ce que Wagner, en somme, a repris
6670 peut être que l’Amour — et le Mal triomphant dans le monde créé. Ce que Wagner, en somme, a repris de Gottfried, c’est son
6671 le monde créé. Ce que Wagner, en somme, a repris de Gottfried, c’est son dualisme foncier. Et c’est par là que son œuvre
6672 sidieuse et fascinante pour notre sensibilité que la restauration esthétique d’un Bédier. 14.Premières conclusions C
6673 notre sensibilité que la restauration esthétique d’ un Bédier. 14.Premières conclusions Compte tenu du changement de
6674 remières conclusions Compte tenu du changement de registre qui s’opère dans les expressions poétiques de l’amour courto
6675 e tenu du changement de registre qui s’opère dans les expressions poétiques de l’amour courtois lorsqu’on passe du Midi des
6676 gistre qui s’opère dans les expressions poétiques de l’amour courtois lorsqu’on passe du Midi des troubadours au Nord plus
6677 tre qui s’opère dans les expressions poétiques de l’ amour courtois lorsqu’on passe du Midi des troubadours au Nord plus ba
6678 plus barbare des trouvères, nous sommes en mesure de voir dorénavant dans le chef-d’œuvre de Béroul, Thomas et Gottfried d
6679 es, nous sommes en mesure de voir dorénavant dans le chef-d’œuvre de Béroul, Thomas et Gottfried de Strasbourg, l’aboutiss
6680 en mesure de voir dorénavant dans le chef-d’œuvre de Béroul, Thomas et Gottfried de Strasbourg, l’aboutissement de toutes
6681 vre de Béroul, Thomas et Gottfried de Strasbourg, l’ aboutissement de toutes nos pérégrinations. Les religions antiques, ce
6682 homas et Gottfried de Strasbourg, l’aboutissement de toutes nos pérégrinations. Les religions antiques, certaines mystique
6683 rg, l’aboutissement de toutes nos pérégrinations. Les religions antiques, certaines mystiques du Proche-Orient, l’hérésie q
6684 s antiques, certaines mystiques du Proche-Orient, l’ hérésie qui les fit revivre en Languedoc, le contrecoup de cette hérés
6685 rtaines mystiques du Proche-Orient, l’hérésie qui les fit revivre en Languedoc, le contrecoup de cette hérésie dans la cons
6686 ient, l’hérésie qui les fit revivre en Languedoc, le contrecoup de cette hérésie dans la conscience occidentale et dans le
6687 e qui les fit revivre en Languedoc, le contrecoup de cette hérésie dans la conscience occidentale et dans les coutumes féo
6688 en Languedoc, le contrecoup de cette hérésie dans la conscience occidentale et dans les coutumes féodales, tout cela vient
6689 te hérésie dans la conscience occidentale et dans les coutumes féodales, tout cela vient sourdement retentir dans le mythe.
6690 éodales, tout cela vient sourdement retentir dans le mythe. Nous avons donc rejoint le Roman de Tristan et situé sa nécess
6691 t retentir dans le mythe. Nous avons donc rejoint le Roman de Tristan et situé sa nécessité à telle date, à l’intersection
6692 r dans le mythe. Nous avons donc rejoint le Roman de Tristan et situé sa nécessité à telle date, à l’intersection de telle
6693 de Tristan et situé sa nécessité à telle date, à l’ intersection de telles traditions hérétiques et de telles institutions
6694 situé sa nécessité à telle date, à l’intersection de telles traditions hérétiques et de telles institutions qui les condam
6695 l’intersection de telles traditions hérétiques et de telles institutions qui les condamnaient farouchement, les obligeant
6696 aditions hérétiques et de telles institutions qui les condamnaient farouchement, les obligeant par cette condamnation à s’e
6697 s institutions qui les condamnaient farouchement, les obligeant par cette condamnation à s’exprimer en symboles équivoques
6698 à s’exprimer en symboles équivoques et à revêtir la forme d’un mythe. De l’ensemble de ces convergences, il est temps de
6699 imer en symboles équivoques et à revêtir la forme d’ un mythe. De l’ensemble de ces convergences, il est temps de tirer la
6700 les équivoques et à revêtir la forme d’un mythe. De l’ensemble de ces convergences, il est temps de tirer la conclusion :
6701 équivoques et à revêtir la forme d’un mythe. De l’ ensemble de ces convergences, il est temps de tirer la conclusion : L’
6702 et à revêtir la forme d’un mythe. De l’ensemble de ces convergences, il est temps de tirer la conclusion : L’amour-passi
6703 De l’ensemble de ces convergences, il est temps de tirer la conclusion : L’amour-passion glorifié par le mythe fut réell
6704 semble de ces convergences, il est temps de tirer la conclusion : L’amour-passion glorifié par le mythe fut réellement au
6705 nvergences, il est temps de tirer la conclusion : L’ amour-passion glorifié par le mythe fut réellement au xiie siècle, da
6706 irer la conclusion : L’amour-passion glorifié par le mythe fut réellement au xiie siècle, date de son apparition, une rel
6707 par le mythe fut réellement au xiie siècle, date de son apparition, une religion dans toute la force de ce terme, et spéc
6708 , date de son apparition, une religion dans toute la force de ce terme, et spécialement une hérésie chrétienne historiquem
6709 son apparition, une religion dans toute la force de ce terme, et spécialement une hérésie chrétienne historiquement déter
6710 ne hérésie chrétienne historiquement déterminée . D’ où l’on pourra déduire : 1° que la passion, vulgarisée de nos jours pa
6711 résie chrétienne historiquement déterminée . D’où l’ on pourra déduire : 1° que la passion, vulgarisée de nos jours par les
6712 nt déterminée . D’où l’on pourra déduire : 1° que la passion, vulgarisée de nos jours par les romans et par le film, n’est
6713 on pourra déduire : 1° que la passion, vulgarisée de nos jours par les romans et par le film, n’est rien d’autre que le re
6714  : 1° que la passion, vulgarisée de nos jours par les romans et par le film, n’est rien d’autre que le reflux et l’invasion
6715 on, vulgarisée de nos jours par les romans et par le film, n’est rien d’autre que le reflux et l’invasion anarchique dans
6716 s jours par les romans et par le film, n’est rien d’ autre que le reflux et l’invasion anarchique dans nos vies d’une hérés
6717 les romans et par le film, n’est rien d’autre que le reflux et l’invasion anarchique dans nos vies d’une hérésie spiritual
6718 par le film, n’est rien d’autre que le reflux et l’ invasion anarchique dans nos vies d’une hérésie spiritualiste dont nou
6719 le reflux et l’invasion anarchique dans nos vies d’ une hérésie spiritualiste dont nous avons perdu la clef ; 2° qu’à l’or
6720 d’une hérésie spiritualiste dont nous avons perdu la clef ; 2° qu’à l’origine de notre crise du mariage il n’y a pas moins
6721 itualiste dont nous avons perdu la clef ; 2° qu’à l’ origine de notre crise du mariage il n’y a pas moins que le conflit de
6722 dont nous avons perdu la clef ; 2° qu’à l’origine de notre crise du mariage il n’y a pas moins que le conflit de deux trad
6723 de notre crise du mariage il n’y a pas moins que le conflit de deux traditions religieuses, c’est-à-dire une décision que
6724 rise du mariage il n’y a pas moins que le conflit de deux traditions religieuses, c’est-à-dire une décision que nous preno
6725 esque toujours inconsciemment, en toute ignorance de cause, de fins et de risques encourus, en faveur d’une morale surviva
6726 ours inconsciemment, en toute ignorance de cause, de fins et de risques encourus, en faveur d’une morale survivante que no
6727 ciemment, en toute ignorance de cause, de fins et de risques encourus, en faveur d’une morale survivante que nous ne savon
6728 savons plus justifier. ⁂ Il s’en faut d’ailleurs de beaucoup que la passion et le mythe de la passion n’agissent que dans
6729 tifier. ⁂ Il s’en faut d’ailleurs de beaucoup que la passion et le mythe de la passion n’agissent que dans nos vies privée
6730 ’en faut d’ailleurs de beaucoup que la passion et le mythe de la passion n’agissent que dans nos vies privées. La mystique
6731 d’ailleurs de beaucoup que la passion et le mythe de la passion n’agissent que dans nos vies privées. La mystique d’Occide
6732 illeurs de beaucoup que la passion et le mythe de la passion n’agissent que dans nos vies privées. La mystique d’Occident
6733 la passion n’agissent que dans nos vies privées. La mystique d’Occident est une autre passion dont le langage métaphoriqu
6734 n’agissent que dans nos vies privées. La mystique d’ Occident est une autre passion dont le langage métaphorique est parfoi
6735 La mystique d’Occident est une autre passion dont le langage métaphorique est parfois étrangement semblable à celui de l’a
6736 horique est parfois étrangement semblable à celui de l’amour courtois. Nos grandes littératures sont pour une bonne partie
6737 ique est parfois étrangement semblable à celui de l’ amour courtois. Nos grandes littératures sont pour une bonne partie de
6738 ie des laïcisations du mythe, ou comme je préfère le dire : des « profanations » successives de son contenu et de sa forme
6739 réfère le dire : des « profanations » successives de son contenu et de sa forme. Enfin, la guerre, en Occident, et toutes
6740 es « profanations » successives de son contenu et de sa forme. Enfin, la guerre, en Occident, et toutes les formes militai
6741 successives de son contenu et de sa forme. Enfin, la guerre, en Occident, et toutes les formes militaires, jusque vers 191
6742 a forme. Enfin, la guerre, en Occident, et toutes les formes militaires, jusque vers 1914, ont gardé par le fait de leur or
6743 ormes militaires, jusque vers 1914, ont gardé par le fait de leur origine chevaleresque — et pour d’autres raisons peut-êt
6744 litaires, jusque vers 1914, ont gardé par le fait de leur origine chevaleresque — et pour d’autres raisons peut-être — un
6745 raisons peut-être — un parallélisme constant avec l’ évolution du mythe. C’est de quoi l’on traitera dans les livres qui vi
6746 lélisme constant avec l’évolution du mythe. C’est de quoi l’on traitera dans les livres qui viennent. 11. Traduction d’
6747 constant avec l’évolution du mythe. C’est de quoi l’ on traitera dans les livres qui viennent. 11. Traduction d’Amyot.
6748 lution du mythe. C’est de quoi l’on traitera dans les livres qui viennent. 11. Traduction d’Amyot. 12. H. Hubert, Les
6749 a dans les livres qui viennent. 11. Traduction d’ Amyot. 12. H. Hubert, Les Celtes, II, p. 227, 229, 274. (Le meilleur
6750 nent. 11. Traduction d’Amyot. 12. H. Hubert, Les Celtes, II, p. 227, 229, 274. (Le meilleur ouvrage d’ensemble sur la
6751 2. H. Hubert, Les Celtes, II, p. 227, 229, 274. ( Le meilleur ouvrage d’ensemble sur la civilisation, l’histoire et l’arch
6752 eltes, II, p. 227, 229, 274. (Le meilleur ouvrage d’ ensemble sur la civilisation, l’histoire et l’archéologie celtiques.)
6753 27, 229, 274. (Le meilleur ouvrage d’ensemble sur la civilisation, l’histoire et l’archéologie celtiques.) 13. H. d’Arbo
6754 meilleur ouvrage d’ensemble sur la civilisation, l’ histoire et l’archéologie celtiques.) 13. H. d’Arbois de Jubainville
6755 age d’ensemble sur la civilisation, l’histoire et l’ archéologie celtiques.) 13. H. d’Arbois de Jubainville, Cours de lit
6756 ltiques.) 13. H. d’Arbois de Jubainville, Cours de littérature celtique, I, p. 1-65. 14. J. Vendryès, Mémoires de la s
6757 celtique, I, p. 1-65. 14. J. Vendryès, Mémoires de la société linguistique, XX, 6, 265. 15. Op. cit., I, p. 18, et II,
6758 tique, I, p. 1-65. 14. J. Vendryès, Mémoires de la société linguistique, XX, 6, 265. 15. Op. cit., I, p. 18, et II, p.
6759 16. H. Hubert, op. cit., I, p. 20. Et de même, les dieux gaulois prennent des noms latins sans se transformer autrement.
6760 ggdrasil, 25 août 1937. 18. Henry Corbin, « Pour l’ hymnologie manichéenne. » (Yggdrasil, 25 août 1937.) 19. Droit d’user
6761 ichéenne. » (Yggdrasil, 25 août 1937.) 19. Droit d’ user et d’abuser des esclaves, qui ne sont pas des « personnes » pour
6762 » (Yggdrasil, 25 août 1937.) 19. Droit d’user et d’ abuser des esclaves, qui ne sont pas des « personnes » pour le droit r
6763 esclaves, qui ne sont pas des « personnes » pour le droit romain : persona est sui iuris ; servus non est persona. 20. J
6764 er die Liebe. 21. Ceci n’est pas une boutade, on le verra bien par la suite. Le premier couple d’amants « passionnés » do
6765 Ceci n’est pas une boutade, on le verra bien par la suite. Le premier couple d’amants « passionnés » dont l’histoire soit
6766 on le verra bien par la suite. Le premier couple d’ amants « passionnés » dont l’histoire soit venue jusqu’à nous, c’est H
6767 e. Le premier couple d’amants « passionnés » dont l’ histoire soit venue jusqu’à nous, c’est Héloïse et Abélard dont la ren
6768 venue jusqu’à nous, c’est Héloïse et Abélard dont la rencontre se situe en 1118, très précisément. 22. Charles-Albert Cin
6769 t dire en réalité : limousin, puis toulousain, en l’ occurrence. 23. Id. 24. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubad
6770 in, en l’occurrence. 23. Id. 24. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours, 1934. 25. A. Jeanroy, Introduction
6771 hologie des troubadours, 1927. 26. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours, I, p. 69. 27. E. Wechssler, Das Kul
6772 8. On a tenté quelques explications sociologiques de la courtoisie. Elles se ramènent à des suppositions — souvent contrad
6773 On a tenté quelques explications sociologiques de la courtoisie. Elles se ramènent à des suppositions — souvent contradict
6774 des suppositions — souvent contradictoires — sur la condition de la femme en Languedoc. Vernon Lee, par exemple, dans un
6775 ions — souvent contradictoires — sur la condition de la femme en Languedoc. Vernon Lee, par exemple, dans un essai intitul
6776 s — souvent contradictoires — sur la condition de la femme en Languedoc. Vernon Lee, par exemple, dans un essai intitulé M
6777 n essai intitulé Medieval Love, remarque que dans les cours médiévales il y avait « une énorme prépondérance numérique d’ho
6778 s il y avait « une énorme prépondérance numérique d’ hommes » dont peu pouvaient se marier. D’où l’idéalisation de l’objet
6779 umérique d’hommes » dont peu pouvaient se marier. D’ où l’idéalisation de l’objet d’un désir aussi difficile à satisfaire.
6780 que d’hommes » dont peu pouvaient se marier. D’où l’ idéalisation de l’objet d’un désir aussi difficile à satisfaire. On pe
6781 dont peu pouvaient se marier. D’où l’idéalisation de l’objet d’un désir aussi difficile à satisfaire. On peut tenir compte
6782 t peu pouvaient se marier. D’où l’idéalisation de l’ objet d’un désir aussi difficile à satisfaire. On peut tenir compte du
6783 uvaient se marier. D’où l’idéalisation de l’objet d’ un désir aussi difficile à satisfaire. On peut tenir compte du renseig
6784 u renseignement, mais il n’explique en somme rien de précis quant à la rhétorique courtoise. 29. Cathare vient du grec ca
6785 ais il n’explique en somme rien de précis quant à la rhétorique courtoise. 29. Cathare vient du grec catharoi, purs. 30.
6786 Cathare vient du grec catharoi, purs. 30. Liber de duobus principiis, publié par A. Dondaine, O. P., Rome 1939. Dondaine
6787 ome 1939. Dondaine et Arno Borst datent ce traité de la seconde moitié du xiiie siècle. 31. Cf. La Cène secrète, publié
6788 de la seconde moitié du xiiie siècle. 31. Cf. La Cène secrète, publiée par Döllinger, à Munich, en 1890. 32. Trois ou
6789 nich, en 1890. 32. Trois ouvrages importants sur le catharisme ont paru depuis 1939 : Études manichéennes et cathares, pa
6790 anichéennes et cathares, par Déodat Roché, 1952 ; Le Catharisme, par René Nelli, Charles Bru, chanoine de Lagger, D. Roché
6791 Catharisme, par René Nelli, Charles Bru, chanoine de Lagger, D. Roché, L. Sommariva, 1953 ; Die Katharer par Arno Borst, 1
6792 eur confrontation jette une lumière très vive sur la nature comme sur l’évolution et les complexités de l’hérésie. 33. Cf
6793 tte une lumière très vive sur la nature comme sur l’ évolution et les complexités de l’hérésie. 33. Cf. Prière cathare, ci
6794 très vive sur la nature comme sur l’évolution et les complexités de l’hérésie. 33. Cf. Prière cathare, citée par Döllinge
6795 a nature comme sur l’évolution et les complexités de l’hérésie. 33. Cf. Prière cathare, citée par Döllinger. Notons que l
6796 ature comme sur l’évolution et les complexités de l’ hérésie. 33. Cf. Prière cathare, citée par Döllinger. Notons que la l
6797 . Prière cathare, citée par Döllinger. Notons que la liberté de l’homme, le pouvoir de faire le mal ou le bien, aurait ain
6798 thare, citée par Döllinger. Notons que la liberté de l’homme, le pouvoir de faire le mal ou le bien, aurait ainsi pour ori
6799 re, citée par Döllinger. Notons que la liberté de l’ homme, le pouvoir de faire le mal ou le bien, aurait ainsi pour origin
6800 par Döllinger. Notons que la liberté de l’homme, le pouvoir de faire le mal ou le bien, aurait ainsi pour origine non poi
6801 ger. Notons que la liberté de l’homme, le pouvoir de faire le mal ou le bien, aurait ainsi pour origine non point Dieu, ma
6802 ns que la liberté de l’homme, le pouvoir de faire le mal ou le bien, aurait ainsi pour origine non point Dieu, mais le dia
6803 liberté de l’homme, le pouvoir de faire le mal ou le bien, aurait ainsi pour origine non point Dieu, mais le diable. 34.
6804 n, aurait ainsi pour origine non point Dieu, mais le diable. 34. Ce chiffre est archétypique. Jésus est demeuré quarante
6805 ique. Jésus est demeuré quarante jours au Désert. Les Hébreux ont erré pendant quarante ans entre l’Égypte et la Terre prom
6806 . Les Hébreux ont erré pendant quarante ans entre l’ Égypte et la Terre promise. Le Déluge est provoqué par une pluie de qu
6807 x ont erré pendant quarante ans entre l’Égypte et la Terre promise. Le Déluge est provoqué par une pluie de quarante jours
6808 quarante ans entre l’Égypte et la Terre promise. Le Déluge est provoqué par une pluie de quarante jours. Dans le tantrism
6809 rre promise. Le Déluge est provoqué par une pluie de quarante jours. Dans le tantrisme bouddhique, le « service » de la Fe
6810 st provoqué par une pluie de quarante jours. Dans le tantrisme bouddhique, le « service » de la Femme est divisé en épreuv
6811 de quarante jours. Dans le tantrisme bouddhique, le « service » de la Femme est divisé en épreuves de quarante jours. Les
6812 urs. Dans le tantrisme bouddhique, le « service » de la Femme est divisé en épreuves de quarante jours. Les contagieux son
6813 . Dans le tantrisme bouddhique, le « service » de la Femme est divisé en épreuves de quarante jours. Les contagieux sont m
6814 le « service » de la Femme est divisé en épreuves de quarante jours. Les contagieux sont mis en quarantaine, etc., etc. Qu
6815 a Femme est divisé en épreuves de quarante jours. Les contagieux sont mis en quarantaine, etc., etc. Quarante est le nombre
6816 sont mis en quarantaine, etc., etc. Quarante est le nombre de l’Épreuve. 35. L’expression de « parfaits » ne se trouve d
6817 en quarantaine, etc., etc. Quarante est le nombre de l’Épreuve. 35. L’expression de « parfaits » ne se trouve d’ailleurs
6818 quarantaine, etc., etc. Quarante est le nombre de l’ Épreuve. 35. L’expression de « parfaits » ne se trouve d’ailleurs que
6819 ., etc. Quarante est le nombre de l’Épreuve. 35. L’ expression de « parfaits » ne se trouve d’ailleurs que dans les regist
6820 nte est le nombre de l’Épreuve. 35. L’expression de « parfaits » ne se trouve d’ailleurs que dans les registres de l’Inqu
6821 de « parfaits » ne se trouve d’ailleurs que dans les registres de l’Inquisition. Le terme de bonshommes (ou simplement de
6822  » ne se trouve d’ailleurs que dans les registres de l’Inquisition. Le terme de bonshommes (ou simplement de chrétiens) pa
6823 ne se trouve d’ailleurs que dans les registres de l’ Inquisition. Le terme de bonshommes (ou simplement de chrétiens) paraî
6824 ailleurs que dans les registres de l’Inquisition. Le terme de bonshommes (ou simplement de chrétiens) paraît avoir été uti
6825 que dans les registres de l’Inquisition. Le terme de bonshommes (ou simplement de chrétiens) paraît avoir été utilisé par
6826 nquisition. Le terme de bonshommes (ou simplement de chrétiens) paraît avoir été utilisé par les cathares eux-mêmes, et « 
6827 lement de chrétiens) paraît avoir été utilisé par les cathares eux-mêmes, et « parfaits » serait ironique. 36. Voir l’exce
6828 mêmes, et « parfaits » serait ironique. 36. Voir l’ excellent ouvrage de Fernand Niel, Montségur, la montagne inspirée, 19
6829  » serait ironique. 36. Voir l’excellent ouvrage de Fernand Niel, Montségur, la montagne inspirée, 1955. « Si Montségur n
6830 r l’excellent ouvrage de Fernand Niel, Montségur, la montagne inspirée, 1955. « Si Montségur n’a pas été le château du Gra
6831 ntagne inspirée, 1955. « Si Montségur n’a pas été le château du Graal [comme l’affirmait Rahn] aucun autre en Europe ne s’
6832 Montségur n’a pas été le château du Graal [comme l’ affirmait Rahn] aucun autre en Europe ne s’adapte mieux que lui aux lé
6833 que lui aux légendes graaliques. » Pour F. Niel, la question tranchée par Rahn reste ouverte. J’ajouterai que les adversa
6834 tranchée par Rahn reste ouverte. J’ajouterai que les adversaires les plus virulents de cette hypothèse sont ceux qui n’ont
6835 hn reste ouverte. J’ajouterai que les adversaires les plus virulents de cette hypothèse sont ceux qui n’ont pas vu le site
6836 ’ajouterai que les adversaires les plus virulents de cette hypothèse sont ceux qui n’ont pas vu le site de Montségur. Le c
6837 nts de cette hypothèse sont ceux qui n’ont pas vu le site de Montségur. Le choc émotif profond provoqué par l’apparition f
6838 ette hypothèse sont ceux qui n’ont pas vu le site de Montségur. Le choc émotif profond provoqué par l’apparition formidabl
6839 sont ceux qui n’ont pas vu le site de Montségur. Le choc émotif profond provoqué par l’apparition formidable du pic sacré
6840 de Montségur. Le choc émotif profond provoqué par l’ apparition formidable du pic sacré comporte une évidence d’un tout aut
6841 ion formidable du pic sacré comporte une évidence d’ un tout autre ordre que celle que pourraient proposer des « preuves »
6842 rraient proposer des « preuves » écrites. 37. On la trouvera formulée page 108, et discutée plus amplement au chapitre 10
6843 t au chapitre 10. 38. Otto Rahn, Croisade contre le Graal, trad. franç. 1934. 39. Le premier troubadour, Guillaume de Po
6844 e Poitiers, meurt en 1127. Les premières mentions d’ une Église cathare organisée et publique datent de 1160. Mais dès 1145
6845 d’une Église cathare organisée et publique datent de 1160. Mais dès 1145, selon Borst, le catharisme s’est répandu de la B
6846 lique datent de 1160. Mais dès 1145, selon Borst, le catharisme s’est répandu de la Bulgarie à l’Angleterre ! Le nom appar
6847 ès 1145, selon Borst, le catharisme s’est répandu de la Bulgarie à l’Angleterre ! Le nom apparaît cette année-là en Allema
6848 1145, selon Borst, le catharisme s’est répandu de la Bulgarie à l’Angleterre ! Le nom apparaît cette année-là en Allemagne
6849 rst, le catharisme s’est répandu de la Bulgarie à l’ Angleterre ! Le nom apparaît cette année-là en Allemagne, deux ans plu
6850 sme s’est répandu de la Bulgarie à l’Angleterre ! Le nom apparaît cette année-là en Allemagne, deux ans plus tard en Langu
6851 plus tard en Languedoc. Arno Borst en déduit que le catharisme aurait envahi l’Europe en deux ans ! Il s’en étonne. Je n’
6852 o Borst en déduit que le catharisme aurait envahi l’ Europe en deux ans ! Il s’en étonne. Je n’y crois pas. Sous d’autres n
6853 crois pas. Sous d’autres noms, ou même sans nom, le catharisme existait dans les âmes depuis bien plus longtemps que dans
6854 ms, ou même sans nom, le catharisme existait dans les âmes depuis bien plus longtemps que dans les textes « historiques ».
6855 dans les âmes depuis bien plus longtemps que dans les textes « historiques ». On condamna ses doctrines en France dès le xi
6856 riques ». On condamna ses doctrines en France dès le xie siècle, à Orléans, dans le Poitou, le Périgord et l’Aquitaine, c
6857 nes en France dès le xie siècle, à Orléans, dans le Poitou, le Périgord et l’Aquitaine, c’est-à-dire, notons-le déjà, aux
6858 ce dès le xie siècle, à Orléans, dans le Poitou, le Périgord et l’Aquitaine, c’est-à-dire, notons-le déjà, aux lieux même
6859 siècle, à Orléans, dans le Poitou, le Périgord et l’ Aquitaine, c’est-à-dire, notons-le déjà, aux lieux mêmes où paraissent
6860 le Périgord et l’Aquitaine, c’est-à-dire, notons- le déjà, aux lieux mêmes où paraissent les premiers troubadours ! 40. A
6861 sent les premiers troubadours ! 40. Au point que les Parfaits refusaient de s’asseoir sur un banc que venait de quitter un
6862 dours ! 40. Au point que les Parfaits refusaient de s’asseoir sur un banc que venait de quitter une femme. Et cependant,
6863 quitter une femme. Et cependant, un grand nombre de femmes de la noblesse étaient cathares, et les troubadours leur dédia
6864 ne femme. Et cependant, un grand nombre de femmes de la noblesse étaient cathares, et les troubadours leur dédiaient leurs
6865 femme. Et cependant, un grand nombre de femmes de la noblesse étaient cathares, et les troubadours leur dédiaient leurs ch
6866 bre de femmes de la noblesse étaient cathares, et les troubadours leur dédiaient leurs chansons ! 41. Déodat Roché, l’un d
6867 41. Déodat Roché, l’un des érudits contemporains les plus vitalement intéressés à l’étude du catharisme (voir ses Études m
6868 ts contemporains les plus vitalement intéressés à l’ étude du catharisme (voir ses Études manichéennes et cathares, 1952, e
6869 oir ses Études manichéennes et cathares, 1952, et Le Catharisme, 1938), insiste lui aussi sur « le danger d’une envolée tr
6870 et Le Catharisme, 1938), insiste lui aussi sur «  le danger d’une envolée trop rapide vers le ciel », selon les cathares,
6871 harisme, 1938), insiste lui aussi sur « le danger d’ une envolée trop rapide vers le ciel », selon les cathares, et oppose
6872 si sur « le danger d’une envolée trop rapide vers le ciel », selon les cathares, et oppose le catharisme au bouddhisme sur
6873 r d’une envolée trop rapide vers le ciel », selon les cathares, et oppose le catharisme au bouddhisme sur ce point à vrai d
6874 ide vers le ciel », selon les cathares, et oppose le catharisme au bouddhisme sur ce point à vrai dire capital. 42. L’emp
6875 bouddhisme sur ce point à vrai dire capital. 42. L’ emploi du mot « vraie » devant Dieu, Lumière, Foi, Église, est tenu pa
6876 ns (dont Péladan et Rahn) pour un indice probable de catharisme chez un troubadour. Les cathares s’appliquaient à parler l
6877 indice probable de catharisme chez un troubadour. Les cathares s’appliquaient à parler le langage orthodoxe, moyennant cett
6878 troubadour. Les cathares s’appliquaient à parler le langage orthodoxe, moyennant cette petite correction significative po
6879 ennant cette petite correction significative pour l’ initié. 43. Les « aubes » étaient un genre régulier. On conçoit sa né
6880 tite correction significative pour l’initié. 43. Les « aubes » étaient un genre régulier. On conçoit sa nécessité dans une
6881 sa nécessité dans une vision du monde dominée par l’ hostilité du Jour et de la Nuit. 44. Désignée généralement par un nom
6882 ision du monde dominée par l’hostilité du Jour et de la Nuit. 44. Désignée généralement par un nom symbolique ou senhal,
6883 on du monde dominée par l’hostilité du Jour et de la Nuit. 44. Désignée généralement par un nom symbolique ou senhal, exa
6884 par un nom symbolique ou senhal, exactement comme les mystiques soufis désignent Dieu dans leurs poèmes ! 45. Retrouvés en
6885 en 1935. 46. On sait que l’un des lieux communs de la rhétorique courtoise consiste à se plaindre « d’aimer en lieu trop
6886 1935. 46. On sait que l’un des lieux communs de la rhétorique courtoise consiste à se plaindre « d’aimer en lieu trop él
6887 la rhétorique courtoise consiste à se plaindre «  d’ aimer en lieu trop élevé ». Les érudits commentent : le pauvre troubad
6888 ste à se plaindre « d’aimer en lieu trop élevé ». Les érudits commentent : le pauvre troubadour, de basse extraction social
6889 er en lieu trop élevé ». Les érudits commentent : le pauvre troubadour, de basse extraction sociale en général, s’est épri
6890 ». Les érudits commentent : le pauvre troubadour, de basse extraction sociale en général, s’est épris de la femme d’un hau
6891 basse extraction sociale en général, s’est épris de la femme d’un haut baron, qui le dédaigne. Certes, cela se vérifie da
6892 sse extraction sociale en général, s’est épris de la femme d’un haut baron, qui le dédaigne. Certes, cela se vérifie dans
6893 ction sociale en général, s’est épris de la femme d’ un haut baron, qui le dédaigne. Certes, cela se vérifie dans quelques
6894 ral, s’est épris de la femme d’un haut baron, qui le dédaigne. Certes, cela se vérifie dans quelques cas. Mais comment exp
6895 haut pour lui, c’est évident, s’il ne s’agit que de ce monde. En vérité, la question se ramène à savoir pourquoi le poète
6896 ident, s’il ne s’agit que de ce monde. En vérité, la question se ramène à savoir pourquoi le poète choisit d’aimer si haut
6897 n vérité, la question se ramène à savoir pourquoi le poète choisit d’aimer si haut, choisit l’Inaccessible. 47. On peut a
6898 tion se ramène à savoir pourquoi le poète choisit d’ aimer si haut, choisit l’Inaccessible. 47. On peut aussi penser que d
6899 ourquoi le poète choisit d’aimer si haut, choisit l’ Inaccessible. 47. On peut aussi penser que dans bien des cas, les cor
6900 47. On peut aussi penser que dans bien des cas, les correspondances entre doctrine cathare et poétique courtoise sont pré
6901 s (« Peire Cardenal était-il hérétique ? », Revue d’ Histoire des Religions, juin 1938) va jusqu’à proposer que l’on prenne
6902 des Religions, juin 1938) va jusqu’à proposer que l’ on prenne certains poèmes des troubadours comme sources d’études sur l
6903 nne certains poèmes des troubadours comme sources d’ études sur l’hérésie. Elle cite, à l’appui, des vers de Peire Cardenal
6904 poèmes des troubadours comme sources d’études sur l’ hérésie. Elle cite, à l’appui, des vers de Peire Cardenal qui reprodui
6905 omme sources d’études sur l’hérésie. Elle cite, à l’ appui, des vers de Peire Cardenal qui reproduisent les termes exacts d
6906 des sur l’hérésie. Elle cite, à l’appui, des vers de Peire Cardenal qui reproduisent les termes exacts d’une Prière cathar
6907 ppui, des vers de Peire Cardenal qui reproduisent les termes exacts d’une Prière cathare publiée par Döllinger. Exemple : «
6908 Peire Cardenal qui reproduisent les termes exacts d’ une Prière cathare publiée par Döllinger. Exemple : « Donne-moi de pou
6909 hare publiée par Döllinger. Exemple : « Donne-moi de pouvoir aimer ceux que tu aimes » (Cardenal) et « Donne-nous d’aimer
6910 er ceux que tu aimes » (Cardenal) et « Donne-nous d’ aimer ceux que Tu aimes » (Prière). Mais il faut également relever que
6911 ire Cardenal, vrai cathare, se montre sévère pour la « courtoisie » dans un poème où il dit : « Je ne me livre point à de
6912 ans un poème où il dit : « Je ne me livre point à de stupides exploits… j’ai échappé à l’amour. » Je reviendrai sur la sit
6913 ivre point à de stupides exploits… j’ai échappé à l’ amour. » Je reviendrai sur la situation paradoxale des poètes courtois
6914 oits… j’ai échappé à l’amour. » Je reviendrai sur la situation paradoxale des poètes courtois contraints de louvoyer entre
6915 tuation paradoxale des poètes courtois contraints de louvoyer entre la double condamnation portée contre l’amour sexuel pa
6916 des poètes courtois contraints de louvoyer entre la double condamnation portée contre l’amour sexuel par les Parfaits et
6917 uvoyer entre la double condamnation portée contre l’ amour sexuel par les Parfaits et contre l’amour idéalisé mais « adultè
6918 ble condamnation portée contre l’amour sexuel par les Parfaits et contre l’amour idéalisé mais « adultère » par les catholi
6919 contre l’amour sexuel par les Parfaits et contre l’ amour idéalisé mais « adultère » par les catholiques. 48. Poésie lyr
6920 et contre l’amour idéalisé mais « adultère » par les catholiques. 48. Poésie lyrique des troubadours, II, p. 306. 49. P
6921 ue des troubadours, II, p. 306. 49. Par exemple, le médiéval serait trop « naïf » pour étudier une matière qu’il jugerait
6922 l jugerait absurde, c’est-à-dire qui n’aurait pas de sens religieux et de situation précise dans l’ensemble des valeurs qu
6923 ’est-à-dire qui n’aurait pas de sens religieux et de situation précise dans l’ensemble des valeurs qu’il connaît. 50. J.
6924 as de sens religieux et de situation précise dans l’ ensemble des valeurs qu’il connaît. 50. J. Huizinga, Le Déclin du Mo
6925 ble des valeurs qu’il connaît. 50. J. Huizinga, Le Déclin du Moyen Âge, p. 181-182. 51. « Consacrées par l’usage ? » De
6926 n du Moyen Âge, p. 181-182. 51. « Consacrées par l’ usage ? » Depuis quand ? Rudel utilisait ce procédé, et il est de la p
6927 uis quand ? Rudel utilisait ce procédé, et il est de la première moitié du xiie siècle, c’est-à-dire de la première génér
6928 la première moitié du xiie siècle, c’est-à-dire de la première génération des troubadours ! Donc l’un des inventeurs de
6929 ration des troubadours ! Donc l’un des inventeurs de ces « formules ». Nous tenons ici un bel exemple d’anachronisme tenda
6930 ces « formules ». Nous tenons ici un bel exemple d’ anachronisme tendancieux. On veut à tout prix que le langage des troub
6931 anachronisme tendancieux. On veut à tout prix que le langage des troubadours soit le langage naturel de l’amour humain, tr
6932 t à tout prix que le langage des troubadours soit le langage naturel de l’amour humain, transposé à l’amour divin. Alors q
6933 e langage des troubadours soit le langage naturel de l’amour humain, transposé à l’amour divin. Alors qu’historiquement, c
6934 angage des troubadours soit le langage naturel de l’ amour humain, transposé à l’amour divin. Alors qu’historiquement, c’es
6935 le langage naturel de l’amour humain, transposé à l’ amour divin. Alors qu’historiquement, c’est le contraire qui s’est pro
6936 é à l’amour divin. Alors qu’historiquement, c’est le contraire qui s’est produit. 52. Un amoureux peu lettré qui écrit à
6937 e et authentique ? Ceci pour répondre au reproche d’ insincérité fait aux troubadours par nos érudits — reproche lui-même s
6938 eproche lui-même stéréotypé… 53. Mais catholique d’ origine, non hérétique. 54. Faudrait-il rapprocher ceci du fait que l
6939 que. 54. Faudrait-il rapprocher ceci du fait que le chevalier courtois donnait souvent à sa Dame le titre de seigneur au
6940 e le chevalier courtois donnait souvent à sa Dame le titre de seigneur au masculin : mi dons (mi dominus) et en Espagne :
6941 alier courtois donnait souvent à sa Dame le titre de seigneur au masculin : mi dons (mi dominus) et en Espagne : senhor (n
6942 i dominus) et en Espagne : senhor (non senhora) ? Les troubadours andalous et arabes faisaient de même. Je crois qu’ici enc
6943 aient de même. Je crois qu’ici encore, au moins à l’ origine, tout est symbole religieux ou féodal, autant ou plus que trad
6944 eligieux ou féodal, autant ou plus que traduction de relations humaines. Toutefois, le narcissisme inhérent à tout amour d
6945 que traduction de relations humaines. Toutefois, le narcissisme inhérent à tout amour dit platonique entraîne évidemment,
6946 ut amour dit platonique entraîne évidemment, dans le plan sexuel, des déviations dont il serait difficile de nier que cert
6947 n sexuel, des déviations dont il serait difficile de nier que certains troubadours n’aient pas été victimes. 55. Textes t
6948 toire universelle, t. xi, p. 123. 57. Voir aussi l’ Appendice 5. 58. Voici le chef principal d’accusation, selon Massigno
6949 p. 123. 57. Voir aussi l’Appendice 5. 58. Voici le chef principal d’accusation, selon Massignon (Passion de al-Hallaj, p
6950 aussi l’Appendice 5. 58. Voici le chef principal d’ accusation, selon Massignon (Passion de al-Hallaj, p. 161) : « Adorer
6951 principal d’accusation, selon Massignon (Passion de al-Hallaj, p. 161) : « Adorer Dieu par amour seulement est le crime d
6952 , p. 161) : « Adorer Dieu par amour seulement est le crime des manichéens… (ceux-ci) adorent Dieu par amour physique, par
6953 s… (ceux-ci) adorent Dieu par amour physique, par l’ attraction magnétique du fer pour le fer, et leurs particules de lumiè
6954 physique, par l’attraction magnétique du fer pour le fer, et leurs particules de lumière veulent rejoindre, comme un aiman
6955 agnétique du fer pour le fer, et leurs particules de lumière veulent rejoindre, comme un aimant, le foyer de lumière dont
6956 es de lumière veulent rejoindre, comme un aimant, le foyer de lumière dont elles sont venues. » 59. « C’est lui l’amour… 
6957 ière veulent rejoindre, comme un aimant, le foyer de lumière dont elles sont venues. » 59. « C’est lui l’amour… » trad. D
6958 umière dont elles sont venues. » 59. « C’est lui l’ amour… » trad. Dermenghem, Hermès, décembre 1933. 60. Cf. Massignon e
6959 gnon et Krauss, Akhbar al-Hallaj, texte relatif à la prédication et au supplice de al-Hallaj. 61. Cf. les travaux d’un au
6960 aj, texte relatif à la prédication et au supplice de al-Hallaj. 61. Cf. les travaux d’un auteur américain, A. R. Nykl, sa
6961 prédication et au supplice de al-Hallaj. 61. Cf. les travaux d’un auteur américain, A. R. Nykl, sa traduction du Collier d
6962 et au supplice de al-Hallaj. 61. Cf. les travaux d’ un auteur américain, A. R. Nykl, sa traduction du Collier de la colomb
6963 r américain, A. R. Nykl, sa traduction du Collier de la colombe d’Ibn Hazm — qui est une théorie de l’amour courtois arabe
6964 méricain, A. R. Nykl, sa traduction du Collier de la colombe d’Ibn Hazm — qui est une théorie de l’amour courtois arabe —
6965 . R. Nykl, sa traduction du Collier de la colombe d’ Ibn Hazm — qui est une théorie de l’amour courtois arabe — et son ouvr
6966 er de la colombe d’Ibn Hazm — qui est une théorie de l’amour courtois arabe — et son ouvrage d’ensemble, Hispano-Arabic Po
6967 de la colombe d’Ibn Hazm — qui est une théorie de l’ amour courtois arabe — et son ouvrage d’ensemble, Hispano-Arabic Poetr
6968 héorie de l’amour courtois arabe — et son ouvrage d’ ensemble, Hispano-Arabic Poetry and its relations with the old Provenc
6969 rovencal Troubadours, Baltimore, 1946. Voir aussi les ouvrages de Louis Massignon, d’Henry Pérès, d’Émile Dermenghem, de Me
6970 badours, Baltimore, 1946. Voir aussi les ouvrages de Louis Massignon, d’Henry Pérès, d’Émile Dermenghem, de Menendez Pidal
6971 1946. Voir aussi les ouvrages de Louis Massignon, d’ Henry Pérès, d’Émile Dermenghem, de Menendez Pidal, de Karl Appel, etc
6972 i les ouvrages de Louis Massignon, d’Henry Pérès, d’ Émile Dermenghem, de Menendez Pidal, de Karl Appel, etc. 62. Il faut
6973 uis Massignon, d’Henry Pérès, d’Émile Dermenghem, de Menendez Pidal, de Karl Appel, etc. 62. Il faut avouer que les réfut
6974 nry Pérès, d’Émile Dermenghem, de Menendez Pidal, de Karl Appel, etc. 62. Il faut avouer que les réfutations les plus vir
6975 idal, de Karl Appel, etc. 62. Il faut avouer que les réfutations les plus virulentes qui aient été publiées portaient beau
6976 pel, etc. 62. Il faut avouer que les réfutations les plus virulentes qui aient été publiées portaient beaucoup moins sur c
6977 coup moins sur cette thèse que sur sa réduction à la seule hypothèse que j’avais mentionnée au chapitre 7 de ce Livre, à s
6978 le hypothèse que j’avais mentionnée au chapitre 7 de ce Livre, à savoir que les poèmes des troubadours pouvaient être — se
6979 entionnée au chapitre 7 de ce Livre, à savoir que les poèmes des troubadours pouvaient être — selon Rahn, Aroux et Péladan 
6980 t être — selon Rahn, Aroux et Péladan — une sorte de langage secret du catharisme. Une relecture des chapitres 8 et 9 suff
6981 ables que moi — en dépit de certaines imprudences d’ expression. (Ce sont elles, par malheur, qui ont le plus fait pour ass
6982 ’expression. (Ce sont elles, par malheur, qui ont le plus fait pour assurer le succès de l’ouvrage dans un large public pr
6983 s, par malheur, qui ont le plus fait pour assurer le succès de l’ouvrage dans un large public pressé. Comme il arrive.) 6
6984 heur, qui ont le plus fait pour assurer le succès de l’ouvrage dans un large public pressé. Comme il arrive.) 63. Comme A
6985 r, qui ont le plus fait pour assurer le succès de l’ ouvrage dans un large public pressé. Comme il arrive.) 63. Comme Amor
6986 omme il arrive.) 63. Comme Amor s’oppose à Roma. Les hérétiques reprochaient à l’Église catholique d’avoir inverti le nom
6987 or s’oppose à Roma. Les hérétiques reprochaient à l’ Église catholique d’avoir inverti le nom même du Dieu qui est Amour.
6988 Les hérétiques reprochaient à l’Église catholique d’ avoir inverti le nom même du Dieu qui est Amour. 64. Ce qui n’empêche
6989 eprochaient à l’Église catholique d’avoir inverti le nom même du Dieu qui est Amour. 64. Ce qui n’empêchera pas l’Église
6990 u Dieu qui est Amour. 64. Ce qui n’empêchera pas l’ Église de Rome, en la personne du pape Innocent III qui rêvait de « l’
6991 i est Amour. 64. Ce qui n’empêchera pas l’Église de Rome, en la personne du pape Innocent III qui rêvait de « l’empire du
6992 64. Ce qui n’empêchera pas l’Église de Rome, en la personne du pape Innocent III qui rêvait de « l’empire du monde » et
6993 e, en la personne du pape Innocent III qui rêvait de « l’empire du monde » et ne pouvait tolérer la défection de l’Italie
6994 la personne du pape Innocent III qui rêvait de «  l’ empire du monde » et ne pouvait tolérer la défection de l’Italie du No
6995 it de « l’empire du monde » et ne pouvait tolérer la défection de l’Italie du Nord et du Languedoc, de déclencher en 1209
6996 ire du monde » et ne pouvait tolérer la défection de l’Italie du Nord et du Languedoc, de déclencher en 1209 la croisade c
6997 du monde » et ne pouvait tolérer la défection de l’ Italie du Nord et du Languedoc, de déclencher en 1209 la croisade cont
6998 la défection de l’Italie du Nord et du Languedoc, de déclencher en 1209 la croisade contre les cathares : le premier génoc
6999 ie du Nord et du Languedoc, de déclencher en 1209 la croisade contre les cathares : le premier génocide ou massacre systém
7000 nguedoc, de déclencher en 1209 la croisade contre les cathares : le premier génocide ou massacre systématique d’un peuple,
7001 es : le premier génocide ou massacre systématique d’ un peuple, enregistré par notre histoire « chrétienne » de l’Occident.
7002 ple, enregistré par notre histoire « chrétienne » de l’Occident. 65. Consoler vient de consolari, formée de cum et de so
7003 , enregistré par notre histoire « chrétienne » de l’ Occident. 65. Consoler vient de consolari, formée de cum et de solus
7004 cident. 65. Consoler vient de consolari, formée de cum et de solus (qui veut dire proprement : entier). Consoler signifi
7005 5. Consoler vient de consolari, formée de cum et de solus (qui veut dire proprement : entier). Consoler signifie donc éty
7006 nq sens équivalents pour un seul terme ». 70. L. de La Vallée-Poussin, Bouddhisme, Études et matériaux, 1898. 71. Mircea
7007 sens équivalents pour un seul terme ». 70. L. de La Vallée-Poussin, Bouddhisme, Études et matériaux, 1898. 71. Mircea El
7008 in Ancient China. Leiden, 1961. 74. Je m’excuse de ne pouvoir citer ici que des fragments de chansons — de paroles de ch
7009 ’excuse de ne pouvoir citer ici que des fragments de chansons — de paroles de chansons ! — traduits et privés de leur beau
7010 pouvoir citer ici que des fragments de chansons —  de paroles de chansons ! — traduits et privés de leur beauté rythmique p
7011 er ici que des fragments de chansons — de paroles de chansons ! — traduits et privés de leur beauté rythmique par cette do
7012 s — de paroles de chansons ! — traduits et privés de leur beauté rythmique par cette double trahison. Qu’il soit bien ente
7013 n entendu que je n’épingle ici que des dépouilles de sens… 75. Note du professeur Jeanroy : « C’est-à-dire, si vous parv
7014 r ses conséquences. » 76. Cf. plus haut (p. 129) la description du « service » selon l’école Sahajiyâ. Cette interprétati
7015 haut (p. 129) la description du « service » selon l’ école Sahajiyâ. Cette interprétation de Guiraut Riquier est exacte. On
7016 ce » selon l’école Sahajiyâ. Cette interprétation de Guiraut Riquier est exacte. On peut s’en assurer en lisant Ælius Dona
7017 um, coitus. (Noter que Désir correspond à visus —  le fameux premier regard qui enflamme — et Servir à tactus.) Le thème de
7018 remier regard qui enflamme — et Servir à tactus.) Le thème des Cinq lignes d’amour peut être suivi à travers toute la poés
7019 e — et Servir à tactus.) Le thème des Cinq lignes d’ amour peut être suivi à travers toute la poésie latine du Moyen Âge, j
7020 nq lignes d’amour peut être suivi à travers toute la poésie latine du Moyen Âge, jusqu’à la Renaissance, où on le retrouve
7021 vers toute la poésie latine du Moyen Âge, jusqu’à la Renaissance, où on le retrouve chez Marot et Ronsard. Les variations
7022 atine du Moyen Âge, jusqu’à la Renaissance, où on le retrouve chez Marot et Ronsard. Les variations sont très légères. Mai
7023 issance, où on le retrouve chez Marot et Ronsard. Les variations sont très légères. Mais en 1510, Jean Lemaire de Belges éc
7024 an Lemaire de Belges écrit dans son Illustrations de Gaule : « Les nobles poètes disent que cinq lignes y a en amours… le
7025 Belges écrit dans son Illustrations de Gaule : «  Les nobles poètes disent que cinq lignes y a en amours… le regard, le par
7026 bles poètes disent que cinq lignes y a en amours… le regard, le parler, l’attouchement, le baiser, et le dernier qui est p
7027 disent que cinq lignes y a en amours… le regard, le parler, l’attouchement, le baiser, et le dernier qui est plus désiré,
7028 cinq lignes y a en amours… le regard, le parler, l’ attouchement, le baiser, et le dernier qui est plus désiré, et auquel
7029 en amours… le regard, le parler, l’attouchement, le baiser, et le dernier qui est plus désiré, et auquel tous les autres
7030 et le dernier qui est plus désiré, et auquel tous les autres tendent pour leur finale résolution, c’est celui qu’on nomme p
7031 résolution, c’est celui qu’on nomme par honnêteté le don de mercy. » Le contraste avec l’amour courtois est clair. Et non
7032 ion, c’est celui qu’on nomme par honnêteté le don de mercy. » Le contraste avec l’amour courtois est clair. Et non moins l
7033 elui qu’on nomme par honnêteté le don de mercy. » Le contraste avec l’amour courtois est clair. Et non moins le sens donné
7034 ar honnêteté le don de mercy. » Le contraste avec l’ amour courtois est clair. Et non moins le sens donné à mercy, que plus
7035 ste avec l’amour courtois est clair. Et non moins le sens donné à mercy, que plusieurs auteurs assimilent pour leur part à
7036 que plusieurs auteurs assimilent pour leur part à la Grâce, chez les troubadours… 77. Les cathares condamnaient la guerre
7037 uteurs assimilent pour leur part à la Grâce, chez les troubadours… 77. Les cathares condamnaient la guerre et toute forme
7038 leur part à la Grâce, chez les troubadours… 77. Les cathares condamnaient la guerre et toute forme d’homicide, légal ou n
7039 z les troubadours… 77. Les cathares condamnaient la guerre et toute forme d’homicide, légal ou non. Et en place de faux j
7040 es cathares condamnaient la guerre et toute forme d’ homicide, légal ou non. Et en place de faux juges, faux prêtres, faux
7041 toute forme d’homicide, légal ou non. Et en place de faux juges, faux prêtres, faux reclus, et de maris trompeurs, les Inq
7042 lace de faux juges, faux prêtres, faux reclus, et de maris trompeurs, les Inquisiteurs du siècle suivant n’eussent pas man
7043 faux prêtres, faux reclus, et de maris trompeurs, les Inquisiteurs du siècle suivant n’eussent pas manqué de lire simplemen
7044 quisiteurs du siècle suivant n’eussent pas manqué de lire simplement juges, prêtres, reclus, et maris ! 78. Aliénor d’Aqu
7045 filles Marie de Champagne et Aelis de Blois. 79. Le code « exotérique » le plus complet que nous connaissions fut rédigé
7046 ne et Aelis de Blois. 79. Le code « exotérique » le plus complet que nous connaissions fut rédigé au commencement du xiii
7047 t rédigé au commencement du xiiie siècle : c’est le De arte honeste amandi d’André Le Chapelain. 80. Chez Chrétien de Tr
7048 édigé au commencement du xiiie siècle : c’est le De arte honeste amandi d’André Le Chapelain. 80. Chez Chrétien de Troye
7049 u xiiie siècle : c’est le De arte honeste amandi d’ André Le Chapelain. 80. Chez Chrétien de Troyes en particulier. 81.
7050 avait proposé une autre en 1907 : elle rattachait le Graal aux rites secrets du culte d’Adonis. Ce qui est certain, c’est
7051 le rattachait le Graal aux rites secrets du culte d’ Adonis. Ce qui est certain, c’est qu’un symbole comme celui du roi pêc
7052 oi pêcheur (Amfortas chez Wolfram d’Eschenbach, «  le roi Pescière » chez Chrétien) est commun aux orphiques, aux manichéen
7053 aux manichéens, et même aux premiers chrétiens ; la pierre sacrée du Graal joue un rôle dans les religions hindoue et ira
7054 ens ; la pierre sacrée du Graal joue un rôle dans les religions hindoue et iranienne. La coupe sacrée des Celtes peut se co
7055 un rôle dans les religions hindoue et iranienne. La coupe sacrée des Celtes peut se confondre facilement avec la coupe de
7056 crée des Celtes peut se confondre facilement avec la coupe de la Cène. Et la lance elle-même revêt les significations les
7057 Celtes peut se confondre facilement avec la coupe de la Cène. Et la lance elle-même revêt les significations les plus dive
7058 tes peut se confondre facilement avec la coupe de la Cène. Et la lance elle-même revêt les significations les plus diverse
7059 confondre facilement avec la coupe de la Cène. Et la lance elle-même revêt les significations les plus diverses selon les
7060 la coupe de la Cène. Et la lance elle-même revêt les significations les plus diverses selon les cultes. Je ne pense pas qu
7061 e. Et la lance elle-même revêt les significations les plus diverses selon les cultes. Je ne pense pas qu’on doive s’en teni
7062 revêt les significations les plus diverses selon les cultes. Je ne pense pas qu’on doive s’en tenir à une seule interpréta
7063 interprétation. Il s’est produit toute une série de fusions et de confusions de symboles. 82. Les Romans de la Table ro
7064 n. Il s’est produit toute une série de fusions et de confusions de symboles. 82. Les Romans de la Table ronde, nouvellem
7065 oduit toute une série de fusions et de confusions de symboles. 82. Les Romans de la Table ronde, nouvellement rédigés pa
7066 ie de fusions et de confusions de symboles. 82. Les Romans de la Table ronde, nouvellement rédigés par J. Boulenger, IV,
7067 ns et de confusions de symboles. 82. Les Romans de la Table ronde, nouvellement rédigés par J. Boulenger, IV, p. 238. 8
7068 et de confusions de symboles. 82. Les Romans de la Table ronde, nouvellement rédigés par J. Boulenger, IV, p. 238. 83.
7069 oulenger, IV, p. 238. 83. Dans un autre passage, les chevaliers ayant communié se donnent les uns aux autres le baiser de
7070 passage, les chevaliers ayant communié se donnent les uns aux autres le baiser de paix, selon le rite oriental, que les cat
7071 iers ayant communié se donnent les uns aux autres le baiser de paix, selon le rite oriental, que les cathares paraissent a
7072 communié se donnent les uns aux autres le baiser de paix, selon le rite oriental, que les cathares paraissent avoir repri
7073 nnent les uns aux autres le baiser de paix, selon le rite oriental, que les cathares paraissent avoir repris. — Enfin, M. 
7074 es le baiser de paix, selon le rite oriental, que les cathares paraissent avoir repris. — Enfin, M. Anitchkof a montré que
7075 avoir repris. — Enfin, M. Anitchkof a montré que le « pont évage » que les chevaliers du Graal doivent traverser n’est au
7076 , M. Anitchkof a montré que le « pont évage » que les chevaliers du Graal doivent traverser n’est autre que le pont Chinvat
7077 aliers du Graal doivent traverser n’est autre que le pont Chinvat de la mythologie manichéenne, pont jeté sur la rivière i
7078 doivent traverser n’est autre que le pont Chinvat de la mythologie manichéenne, pont jeté sur la rivière infernale, et que
7079 vent traverser n’est autre que le pont Chinvat de la mythologie manichéenne, pont jeté sur la rivière infernale, et que se
7080 invat de la mythologie manichéenne, pont jeté sur la rivière infernale, et que seuls les élus peuvent franchir. « Il y a l
7081 pont jeté sur la rivière infernale, et que seuls les élus peuvent franchir. « Il y a lieu d’appeler manichéisant le milieu
7082 ue seuls les élus peuvent franchir. « Il y a lieu d’ appeler manichéisant le milieu créateur de la matière de Bretagne », é
7083 nt franchir. « Il y a lieu d’appeler manichéisant le milieu créateur de la matière de Bretagne », écrit Anitchkof (Joachim
7084 a lieu d’appeler manichéisant le milieu créateur de la matière de Bretagne », écrit Anitchkof (Joachim de Flore, p. 291)
7085 lieu d’appeler manichéisant le milieu créateur de la matière de Bretagne », écrit Anitchkof (Joachim de Flore, p. 291) apr
7086 ler manichéisant le milieu créateur de la matière de Bretagne », écrit Anitchkof (Joachim de Flore, p. 291) après avoir in
7087 Joachim de Flore, p. 291) après avoir insisté sur les influences cathares dans tous ces romans. 84. Analysant la « magie
7088 es cathares dans tous ces romans. 84. Analysant la « magie érotique » du cycle du Graal (dans Lumière du Graal, 1951, re
7089 le du Graal (dans Lumière du Graal, 1951, recueil d’ une vingtaine d’études par des auteurs divers), René Nelli formule que
7090 s Lumière du Graal, 1951, recueil d’une vingtaine d’ études par des auteurs divers), René Nelli formule quelques observatio
7091 ions qui seront utilement rapprochées du chap. 10 de ce livre II : « Cette magie érotique avait sa source d’abord dans la
7092 Cette magie érotique avait sa source d’abord dans la croyance que le corps féminin manifestait par sa seule présence des p
7093 ique avait sa source d’abord dans la croyance que le corps féminin manifestait par sa seule présence des pouvoirs surnatur
7094 t par sa seule présence des pouvoirs surnaturels, les mêmes que ceux que l’on prêtait au Graal… (Le Graal rajeunit ceux qui
7095 des pouvoirs surnaturels, les mêmes que ceux que l’ on prêtait au Graal… (Le Graal rajeunit ceux qui le contemplent…) Ensu
7096 s, les mêmes que ceux que l’on prêtait au Graal… ( Le Graal rajeunit ceux qui le contemplent…) Ensuite, dans la foi en une
7097 ’on prêtait au Graal… (Le Graal rajeunit ceux qui le contemplent…) Ensuite, dans la foi en une force occulte qui naissait
7098 rajeunit ceux qui le contemplent…) Ensuite, dans la foi en une force occulte qui naissait de l’élan charnel réprimé… L’am
7099 te, dans la foi en une force occulte qui naissait de l’élan charnel réprimé… L’amour pur, c’est celui qui reste tel dans d
7100 dans la foi en une force occulte qui naissait de l’ élan charnel réprimé… L’amour pur, c’est celui qui reste tel dans des
7101 e occulte qui naissait de l’élan charnel réprimé… L’ amour pur, c’est celui qui reste tel dans des circonstances périlleuse
7102 onstances périlleuses, provoquées, et qui utilise l’ énergie de ce Désir pour des fins plus hautes que l’accouplement. Il a
7103 périlleuses, provoquées, et qui utilise l’énergie de ce Désir pour des fins plus hautes que l’accouplement. Il admettait t
7104 énergie de ce Désir pour des fins plus hautes que l’ accouplement. Il admettait toutes les manœuvres charnelles, sauf « l’a
7105 us hautes que l’accouplement. Il admettait toutes les manœuvres charnelles, sauf « l’acte »… L’amour contenu est bien le mo
7106 admettait toutes les manœuvres charnelles, sauf «  l’ acte »… L’amour contenu est bien le moteur intérieur de cette Quête, q
7107 toutes les manœuvres charnelles, sauf « l’acte »… L’ amour contenu est bien le moteur intérieur de cette Quête, qui a bien
7108 nelles, sauf « l’acte »… L’amour contenu est bien le moteur intérieur de cette Quête, qui a bien tous les caractères d’une
7109 e »… L’amour contenu est bien le moteur intérieur de cette Quête, qui a bien tous les caractères d’une initiation à la Fém
7110 moteur intérieur de cette Quête, qui a bien tous les caractères d’une initiation à la Féminité insaisissable aux sens char
7111 ur de cette Quête, qui a bien tous les caractères d’ une initiation à la Féminité insaisissable aux sens charnels. » L’aute
7112 qui a bien tous les caractères d’une initiation à la Féminité insaisissable aux sens charnels. » L’auteur semble avoir dev
7113 à la Féminité insaisissable aux sens charnels. » L’ auteur semble avoir deviné le caractère « tantrique » que prend l’amou
7114 aux sens charnels. » L’auteur semble avoir deviné le caractère « tantrique » que prend l’amour courtois, dans le cycle bre
7115 avoir deviné le caractère « tantrique » que prend l’ amour courtois, dans le cycle breton plus réellement, je crois, que da
7116 re « tantrique » que prend l’amour courtois, dans le cycle breton plus réellement, je crois, que dans la poésie des trouba
7117 cycle breton plus réellement, je crois, que dans la poésie des troubadours. 85. H. Hubert, Les Celtes, II, p. 286. 86.
7118 e dans la poésie des troubadours. 85. H. Hubert, Les Celtes, II, p. 286. 86. H. Hubert, op. cit., II, p. 298. 87. Hist
7119 H. Hubert, op. cit., II, p. 298. 87. Histoire de Bailé au doux langage, trad. G. Dottin (L’Épopée irlandaise, 1926).
7120 stoire de Bailé au doux langage, trad. G. Dottin ( L’ Épopée irlandaise, 1926). 88. H. Hubert, op. cit., II, p. 243-244. C
7121 ndo-européennes T. II. p. 85 sq., 1969. 89. Voir l’ intéressante étude de M. Alexandre Haggerty-Krappe sur la Légende de «
7122 . p. 85 sq., 1969. 89. Voir l’intéressante étude de M. Alexandre Haggerty-Krappe sur la Légende de « Tannhäuser » (Mercur
7123 essante étude de M. Alexandre Haggerty-Krappe sur la Légende de « Tannhäuser » (Mercure de France, juin 1938). Le Tannhäus
7124 de de M. Alexandre Haggerty-Krappe sur la Légende de « Tannhäuser » (Mercure de France, juin 1938). Le Tannhäuser du xvie
7125 de « Tannhäuser » (Mercure de France, juin 1938). Le Tannhäuser du xvie siècle est une tardive adaptation allemande de lé
7126 xvie siècle est une tardive adaptation allemande de légendes irlando-écossaises ; il ne doit rien aux influences courtois
7127 ises ; il ne doit rien aux influences courtoises. Le Montsalvat des chastes (ou cathares) y est remplacé par le Venusberg 
7128 lvat des chastes (ou cathares) y est remplacé par le Venusberg ! 90. Le Tristan et Iseut de Thomas, traduction française
7129 cathares) y est remplacé par le Venusberg ! 90. Le Tristan et Iseut de Thomas, traduction française par J. Herbomez et R
7130 Beaurieux, 1935. 91. Il faudrait lire à ce sujet les deux gros volumes parus en 1953 de Gottfried Weber, Tristan und die K
7131 re à ce sujet les deux gros volumes parus en 1953 de Gottfried Weber, Tristan und die Krise des Hochmittelalterlichen Welt
7132 nfiniment méticuleux (aux répétitions épuisantes) d’ un savant philologue allemand, apporte sur chacun des points touchés d
7133 emand, apporte sur chacun des points touchés dans le présent chapitre une abondance de « preuves scientifiques » dont je m
7134 ts touchés dans le présent chapitre une abondance de « preuves scientifiques » dont je m’étais fort bien passé en écrivant
7135 s fort bien passé en écrivant la première édition de ce livre, mais qui certes ne gâtent rien ! La comparaison poursuivie
7136 ion de ce livre, mais qui certes ne gâtent rien ! La comparaison poursuivie pendant des centaines de pages entre les conce
7137 ! La comparaison poursuivie pendant des centaines de pages entre les conceptions religieuses de Gottfried et les doctrines
7138 n poursuivie pendant des centaines de pages entre les conceptions religieuses de Gottfried et les doctrines d’Augustin, de
7139 taines de pages entre les conceptions religieuses de Gottfried et les doctrines d’Augustin, de Bernard, d’Hughes de Saint-
7140 entre les conceptions religieuses de Gottfried et les doctrines d’Augustin, de Bernard, d’Hughes de Saint-Victor et d’Abéla
7141 eptions religieuses de Gottfried et les doctrines d’ Augustin, de Bernard, d’Hughes de Saint-Victor et d’Abélard, fait écla
7142 gieuses de Gottfried et les doctrines d’Augustin, de Bernard, d’Hughes de Saint-Victor et d’Abélard, fait éclater le catha
7143 ottfried et les doctrines d’Augustin, de Bernard, d’ Hughes de Saint-Victor et d’Abélard, fait éclater le catharisme profon
7144 Augustin, de Bernard, d’Hughes de Saint-Victor et d’ Abélard, fait éclater le catharisme profond de Gottfried, et son antic
7145 Hughes de Saint-Victor et d’Abélard, fait éclater le catharisme profond de Gottfried, et son anticatholicisme (annonciateu
7146 et d’Abélard, fait éclater le catharisme profond de Gottfried, et son anticatholicisme (annonciateur de la Renaissance pl
7147 Gottfried, et son anticatholicisme (annonciateur de la Renaissance plus que de Luther, à mes yeux). 92. Vers 15733 à 15
7148 ttfried, et son anticatholicisme (annonciateur de la Renaissance plus que de Luther, à mes yeux). 92. Vers 15733 à 15747
7149 olicisme (annonciateur de la Renaissance plus que de Luther, à mes yeux). 92. Vers 15733 à 15747 du poème de Gottfried.
7150 r, à mes yeux). 92. Vers 15733 à 15747 du poème de Gottfried. 93. Gnosticisme de Gottfried : comme les carpocratiens, i
7151 3 à 15747 du poème de Gottfried. 93. Gnosticisme de Gottfried : comme les carpocratiens, il semble croire que la « purgat
7152 Gottfried. 93. Gnosticisme de Gottfried : comme les carpocratiens, il semble croire que la « purgatio » de l’instinct tyr
7153 d : comme les carpocratiens, il semble croire que la « purgatio » de l’instinct tyrannique ne peut être obtenue qu’en céda
7154 rpocratiens, il semble croire que la « purgatio » de l’instinct tyrannique ne peut être obtenue qu’en cédant d’abord à l’i
7155 cratiens, il semble croire que la « purgatio » de l’ instinct tyrannique ne peut être obtenue qu’en cédant d’abord à l’inst
7156 nique ne peut être obtenue qu’en cédant d’abord à l’ instinct, mais en vue d’arriver à l’extase illuminative, qui conduit à
7157 ue qu’en cédant d’abord à l’instinct, mais en vue d’ arriver à l’extase illuminative, qui conduit à l’union essentielle (no
7158 ant d’abord à l’instinct, mais en vue d’arriver à l’ extase illuminative, qui conduit à l’union essentielle (non point épit
7159 d’arriver à l’extase illuminative, qui conduit à l’ union essentielle (non point épithalamique). 94. Et Gottfried n’a-t-i
7160 thalamique). 94. Et Gottfried n’a-t-il pas imité le sic et non d’Abélard ? L’exemple de l’amour du docteur pour la Nonne
7161 94. Et Gottfried n’a-t-il pas imité le sic et non d’ Abélard ? L’exemple de l’amour du docteur pour la Nonne n’a cessé de h
7162 ried n’a-t-il pas imité le sic et non d’Abélard ? L’ exemple de l’amour du docteur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’aute
7163 -il pas imité le sic et non d’Abélard ? L’exemple de l’amour du docteur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’auteur de la p
7164 pas imité le sic et non d’Abélard ? L’exemple de l’ amour du docteur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’auteur de la plus
7165 d’Abélard ? L’exemple de l’amour du docteur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’auteur de la plus théologique des version
7166 ple de l’amour du docteur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’auteur de la plus théologique des versions de Tristan. 95.
7167 mour du docteur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’ auteur de la plus théologique des versions de Tristan. 95. Un seul e
7168 octeur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’auteur de la plus théologique des versions de Tristan. 95. Un seul exemple :
7169 eur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’auteur de la plus théologique des versions de Tristan. 95. Un seul exemple : Got
7170 nter l’auteur de la plus théologique des versions de Tristan. 95. Un seul exemple : Gottfried v. 18352 à 57 « Tristan un
7171 in Tristan und ein Isot » et Wagner, II, 2, toute la fin de la scène : « nicht mehr Tristan !… nicht mehr Isolde ! »
7172 tan und ein Isot » et Wagner, II, 2, toute la fin de la scène : « nicht mehr Tristan !… nicht mehr Isolde ! »
7173 und ein Isot » et Wagner, II, 2, toute la fin de la scène : « nicht mehr Tristan !… nicht mehr Isolde ! »
5 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Livre III. Passion et mystique
7174 1.Position du problème On a souvent tenté d’ expliquer le mysticisme en le « ramenant » à quelque déviation de l’am
7175 ion du problème On a souvent tenté d’expliquer le mysticisme en le « ramenant » à quelque déviation de l’amour humain,
7176 On a souvent tenté d’expliquer le mysticisme en le « ramenant » à quelque déviation de l’amour humain, c’est-à-dire en f
7177 mysticisme en le « ramenant » à quelque déviation de l’amour humain, c’est-à-dire en fin de compte : à la sexualité. Or l’
7178 ticisme en le « ramenant » à quelque déviation de l’ amour humain, c’est-à-dire en fin de compte : à la sexualité. Or l’exa
7179 l’amour humain, c’est-à-dire en fin de compte : à la sexualité. Or l’examen du Roman de Tristan et de ses sources historiq
7180 ’est-à-dire en fin de compte : à la sexualité. Or l’ examen du Roman de Tristan et de ses sources historiques nous a condui
7181 de compte : à la sexualité. Or l’examen du Roman de Tristan et de ses sources historiques nous a conduit à renverser le r
7182 la sexualité. Or l’examen du Roman de Tristan et de ses sources historiques nous a conduit à renverser le rapport. C’est
7183 es sources historiques nous a conduit à renverser le rapport. C’est ici la passion mortelle qu’il faut « ramener » à une m
7184 nous a conduit à renverser le rapport. C’est ici la passion mortelle qu’il faut « ramener » à une mystique, plus ou moins
7185 es conclusions générales. Mais il permet au moins de reposer un problème que le xixe siècle matérialiste s’était cru en m
7186 ais il permet au moins de reposer un problème que le xixe siècle matérialiste s’était cru en mesure de trancher au détrim
7187 e xixe siècle matérialiste s’était cru en mesure de trancher au détriment de la mystique. À vrai dire, je ne suis pas trè
7188 s’était cru en mesure de trancher au détriment de la mystique. À vrai dire, je ne suis pas très sûr que ce problème compor
7189 définitive et simple. Mais il me paraît important de reconnaître au moins, sa position. Qu’on parte de la passion ou de la
7190 de reconnaître au moins, sa position. Qu’on parte de la passion ou de la mystique pour tenter de ramener l’une à l’autre,
7191 reconnaître au moins, sa position. Qu’on parte de la passion ou de la mystique pour tenter de ramener l’une à l’autre, ce
7192 moins, sa position. Qu’on parte de la passion ou de la mystique pour tenter de ramener l’une à l’autre, ce que l’on admet
7193 ins, sa position. Qu’on parte de la passion ou de la mystique pour tenter de ramener l’une à l’autre, ce que l’on admet im
7194 parte de la passion ou de la mystique pour tenter de ramener l’une à l’autre, ce que l’on admet implicitement, c’est l’exi
7195 ue pour tenter de ramener l’une à l’autre, ce que l’ on admet implicitement, c’est l’existence d’un rapport quelconque entr
7196 à l’autre, ce que l’on admet implicitement, c’est l’ existence d’un rapport quelconque entre ces deux réalités. Reste à sav
7197 e que l’on admet implicitement, c’est l’existence d’ un rapport quelconque entre ces deux réalités. Reste à savoir dans que
7198 sure ce rapprochement ne nous est pas suggéré par la seule nature du langage. On a remarqué depuis longtemps l’analogie de
7199 nature du langage. On a remarqué depuis longtemps l’ analogie des métaphores mystiques et amoureuses. Mais d’une entière an
7200 ogie des métaphores mystiques et amoureuses. Mais d’ une entière analogie des mots, peut-on conclure à une entière analogie
7201 sommes-nous pas jusqu’à un certain point victimes d’ une illusion verbale ? d’une sorte de « calembour continué » ? Quand b
7202 n certain point victimes d’une illusion verbale ? d’ une sorte de « calembour continué » ? Quand bien même ce serait le cas
7203 int victimes d’une illusion verbale ? d’une sorte de « calembour continué » ? Quand bien même ce serait le cas, le problèm
7204  calembour continué » ? Quand bien même ce serait le cas, le problème ressurgit ailleurs. Marquons tout de suite ce qui le
7205 ur continué » ? Quand bien même ce serait le cas, le problème ressurgit ailleurs. Marquons tout de suite ce qui le rend in
7206 ressurgit ailleurs. Marquons tout de suite ce qui le rend inévitable à notre sens. S’il n’y avait en jeu, dans le cas de l
7207 vitable à notre sens. S’il n’y avait en jeu, dans le cas de la passion, que des facteurs physiologiques, on ne comprendrai
7208 à notre sens. S’il n’y avait en jeu, dans le cas de la passion, que des facteurs physiologiques, on ne comprendrait plus
7209 notre sens. S’il n’y avait en jeu, dans le cas de la passion, que des facteurs physiologiques, on ne comprendrait plus rie
7210 iologiques, on ne comprendrait plus rien au mythe de Tristan. La sexualité est une faim. Or il est de la nature d’une faim
7211 on ne comprendrait plus rien au mythe de Tristan. La sexualité est une faim. Or il est de la nature d’une faim de chercher
7212 de Tristan. La sexualité est une faim. Or il est de la nature d’une faim de chercher à tout prix l’apaisement. Plus elle
7213 Tristan. La sexualité est une faim. Or il est de la nature d’une faim de chercher à tout prix l’apaisement. Plus elle est
7214 La sexualité est une faim. Or il est de la nature d’ une faim de chercher à tout prix l’apaisement. Plus elle est forte, mo
7215 é est une faim. Or il est de la nature d’une faim de chercher à tout prix l’apaisement. Plus elle est forte, moins elle se
7216 t de la nature d’une faim de chercher à tout prix l’ apaisement. Plus elle est forte, moins elle se montre difficile quant
7217 se montre difficile quant aux objets qui peuvent la rassasier. Mais nous voyons ici une passion dont la nature est justem
7218 rassasier. Mais nous voyons ici une passion dont la nature est justement de refuser tout ce qui pourrait la satisfaire et
7219 yons ici une passion dont la nature est justement de refuser tout ce qui pourrait la satisfaire et la guérir. Nous ne somm
7220 ure est justement de refuser tout ce qui pourrait la satisfaire et la guérir. Nous ne sommes donc pas en présence d’une fa
7221 de refuser tout ce qui pourrait la satisfaire et la guérir. Nous ne sommes donc pas en présence d’une faim, mais bien d’u
7222 sommes donc pas en présence d’une faim, mais bien d’ une intoxication. Et l’on a soutenu récemment, par les preuves les plu
7223 ence d’une faim, mais bien d’une intoxication. Et l’ on a soutenu récemment, par les preuves les plus convaincantes, que to
7224 ne intoxication. Et l’on a soutenu récemment, par les preuves les plus convaincantes, que tout intoxiqué est un mystique qu
7225 ion. Et l’on a soutenu récemment, par les preuves les plus convaincantes, que tout intoxiqué est un mystique qui s’ignore96
7226 t physique, ou morale, toute intoxication suppose l’ intervention d’un agent étranger, que l’instinct livré à lui-même élim
7227 morale, toute intoxication suppose l’intervention d’ un agent étranger, que l’instinct livré à lui-même éliminerait aussi v
7228 n suppose l’intervention d’un agent étranger, que l’ instinct livré à lui-même éliminerait aussi vite que possible. Les ani
7229 é à lui-même éliminerait aussi vite que possible. Les animaux ne s’intoxiquent pas97… Inversement, la mystique à elle seule
7230 Les animaux ne s’intoxiquent pas97… Inversement, la mystique à elle seule, rend-elle compte de la passion ? Il faudrait a
7231 ement, la mystique à elle seule, rend-elle compte de la passion ? Il faudrait alors expliquer pourquoi c’est dans l’amour
7232 nt, la mystique à elle seule, rend-elle compte de la passion ? Il faudrait alors expliquer pourquoi c’est dans l’amour sex
7233 ? Il faudrait alors expliquer pourquoi c’est dans l’ amour sexuel, et non pas dans la respiration ou la nutrition, par exem
7234 urquoi c’est dans l’amour sexuel, et non pas dans la respiration ou la nutrition, par exemple, qu’elle puise ses métaphore
7235 l’amour sexuel, et non pas dans la respiration ou la nutrition, par exemple, qu’elle puise ses métaphores les plus frappan
7236 rition, par exemple, qu’elle puise ses métaphores les plus frappantes. Il faudrait expliquer pourquoi c’est toujours à l’in
7237 . Il faudrait expliquer pourquoi c’est toujours à l’ instinct sexuel que l’on a tenté de « ramener » la mystique, et cela b
7238 r pourquoi c’est toujours à l’instinct sexuel que l’ on a tenté de « ramener » la mystique, et cela bien avant Freud et son
7239 est toujours à l’instinct sexuel que l’on a tenté de « ramener » la mystique, et cela bien avant Freud et son école. Voici
7240 l’instinct sexuel que l’on a tenté de « ramener » la mystique, et cela bien avant Freud et son école. Voici donc le dilemm
7241 et cela bien avant Freud et son école. Voici donc le dilemme que pose l’amour-passion : si l’on n’y voit que de la sexuali
7242 reud et son école. Voici donc le dilemme que pose l’ amour-passion : si l’on n’y voit que de la sexualité, c’est autant dir
7243 ici donc le dilemme que pose l’amour-passion : si l’ on n’y voit que de la sexualité, c’est autant dire que l’on ne sait pa
7244 e que pose l’amour-passion : si l’on n’y voit que de la sexualité, c’est autant dire que l’on ne sait pas de quoi l’on par
7245 ue pose l’amour-passion : si l’on n’y voit que de la sexualité, c’est autant dire que l’on ne sait pas de quoi l’on parle.
7246 y voit que de la sexualité, c’est autant dire que l’ on ne sait pas de quoi l’on parle. Si au contraire on rapporte cet amo
7247 sexualité, c’est autant dire que l’on ne sait pas de quoi l’on parle. Si au contraire on rapporte cet amour à quelque chos
7248 é, c’est autant dire que l’on ne sait pas de quoi l’ on parle. Si au contraire on rapporte cet amour à quelque chose d’étra
7249 u contraire on rapporte cet amour à quelque chose d’ étranger au sexe — il en résulte des choses bizarres, comme disait à p
7250 es, comme disait à peu près Schopenhauer. Prenons le problème tel que nous le pose le mythe, et tel qu’il se posait au xii
7251 ès Schopenhauer. Prenons le problème tel que nous le pose le mythe, et tel qu’il se posait au xiie siècle. C’est en parta
7252 enhauer. Prenons le problème tel que nous le pose le mythe, et tel qu’il se posait au xiie siècle. C’est en partant d’un
7253 qu’il se posait au xiie siècle. C’est en partant d’ un exemple précis et d’une œuvre antérieure à l’essor de la grande mys
7254 siècle. C’est en partant d’un exemple précis et d’ une œuvre antérieure à l’essor de la grande mystique orthodoxe, que no
7255 t d’un exemple précis et d’une œuvre antérieure à l’ essor de la grande mystique orthodoxe, que nous aurons les meilleures
7256 xemple précis et d’une œuvre antérieure à l’essor de la grande mystique orthodoxe, que nous aurons les meilleures chances
7257 ple précis et d’une œuvre antérieure à l’essor de la grande mystique orthodoxe, que nous aurons les meilleures chances de
7258 de la grande mystique orthodoxe, que nous aurons les meilleures chances de surprendre à l’état naissant la dialectique des
7259 orthodoxe, que nous aurons les meilleures chances de surprendre à l’état naissant la dialectique des « choses bizarres »…
7260 ous aurons les meilleures chances de surprendre à l’ état naissant la dialectique des « choses bizarres »… 2.Tristan : u
7261 eilleures chances de surprendre à l’état naissant la dialectique des « choses bizarres »… 2.Tristan : une aventure myst
7262 une aventure mystique Nous avons constaté que le Roman de Tristan est, à bien des égards, une première « profanation »
7263 ture mystique Nous avons constaté que le Roman de Tristan est, à bien des égards, une première « profanation » de la my
7264 , à bien des égards, une première « profanation » de la mystique courtoise et de ses sources (néo-platonisme, manichéisme,
7265 bien des égards, une première « profanation » de la mystique courtoise et de ses sources (néo-platonisme, manichéisme, so
7266 mière « profanation » de la mystique courtoise et de ses sources (néo-platonisme, manichéisme, soufisme). La mythification
7267 sources (néo-platonisme, manichéisme, soufisme). La mythification a trop bien réussi, soit que Béroul, Thomas, et leur pr
7268 prédécesseur n’aient pas toujours très bien saisi l’ enseignement courtois dans sa pureté, soit qu’ils aient été entraînés
7269 ns sa pureté, soit qu’ils aient été entraînés par l’ ardeur proprement « romanesque » (au sens moderne et littéraire du ter
7270 et par des complaisances bien explicables envers le goût de leurs auditeurs, moins policés que ceux du Midi. Le caractère
7271 des complaisances bien explicables envers le goût de leurs auditeurs, moins policés que ceux du Midi. Le caractère distinc
7272 leurs auditeurs, moins policés que ceux du Midi. Le caractère distinctif du Roman est en effet de reposer sur une faute c
7273 di. Le caractère distinctif du Roman est en effet de reposer sur une faute contre les lois d’amour courtois, puisque tout
7274 oman est en effet de reposer sur une faute contre les lois d’amour courtois, puisque tout le drame vient de l’adultère cons
7275 en effet de reposer sur une faute contre les lois d’ amour courtois, puisque tout le drame vient de l’adultère consommé. De
7276 te contre les lois d’amour courtois, puisque tout le drame vient de l’adultère consommé. De là que nous ayons un « roman »
7277 d’amour courtois, puisque tout le drame vient de l’ adultère consommé. De là que nous ayons un « roman » selon la formule
7278 isque tout le drame vient de l’adultère consommé. De là que nous ayons un « roman » selon la formule moderne du genre, et
7279 consommé. De là que nous ayons un « roman » selon la formule moderne du genre, et non pas un simple poème. Il n’en reste p
7280 un simple poème. Il n’en reste pas moins que dans l’ ensemble, et si l’on considère surtout le principe interne de l’action
7281 l n’en reste pas moins que dans l’ensemble, et si l’ on considère surtout le principe interne de l’action, Tristan évoque p
7282 que dans l’ensemble, et si l’on considère surtout le principe interne de l’action, Tristan évoque par la plupart de ses si
7283 et si l’on considère surtout le principe interne de l’action, Tristan évoque par la plupart de ses situations romanesques
7284 si l’on considère surtout le principe interne de l’ action, Tristan évoque par la plupart de ses situations romanesques la
7285 oque par la plupart de ses situations romanesques la progression d’une vie mystique. Certains « moments » relèvent de la p
7286 part de ses situations romanesques la progression d’ une vie mystique. Certains « moments » relèvent de la pure tradition c
7287 d’une vie mystique. Certains « moments » relèvent de la pure tradition cathare, d’autres peuvent être rapprochés d’une exp
7288 ne vie mystique. Certains « moments » relèvent de la pure tradition cathare, d’autres peuvent être rapprochés d’une expéri
7289 adition cathare, d’autres peuvent être rapprochés d’ une expérience mystique plus générale, et qu’on retrouve identique, da
7290 etrouve identique, dans sa forme, aussi bien chez les orthodoxes que chez les dissidents ou les païens (Iraniens et Arabes,
7291 sa forme, aussi bien chez les orthodoxes que chez les dissidents ou les païens (Iraniens et Arabes, voire bouddhistes). En
7292 en chez les orthodoxes que chez les dissidents ou les païens (Iraniens et Arabes, voire bouddhistes). En tout état de cause
7293 niens et Arabes, voire bouddhistes). En tout état de cause, on ne saurait plus parler d’un vulgaire roman d’adultère : l’i
7294 En tout état de cause, on ne saurait plus parler d’ un vulgaire roman d’adultère : l’infidélité d’Iseut, c’est l’hérésie,
7295 se, on ne saurait plus parler d’un vulgaire roman d’ adultère : l’infidélité d’Iseut, c’est l’hérésie, c’est la vertu mysti
7296 rait plus parler d’un vulgaire roman d’adultère : l’ infidélité d’Iseut, c’est l’hérésie, c’est la vertu mystique des « pur
7297 ler d’un vulgaire roman d’adultère : l’infidélité d’ Iseut, c’est l’hérésie, c’est la vertu mystique des « purs », c’est un
7298 re roman d’adultère : l’infidélité d’Iseut, c’est l’ hérésie, c’est la vertu mystique des « purs », c’est une vertu, selon
7299 re : l’infidélité d’Iseut, c’est l’hérésie, c’est la vertu mystique des « purs », c’est une vertu, selon les auteurs de la
7300 rtu mystique des « purs », c’est une vertu, selon les auteurs de la légende. Et la faute n’est pas dans l’amour, mais dans
7301 des « purs », c’est une vertu, selon les auteurs de la légende. Et la faute n’est pas dans l’amour, mais dans sa « réalis
7302 s « purs », c’est une vertu, selon les auteurs de la légende. Et la faute n’est pas dans l’amour, mais dans sa « réalisati
7303 st une vertu, selon les auteurs de la légende. Et la faute n’est pas dans l’amour, mais dans sa « réalisation »… ⁂ Si déli
7304 auteurs de la légende. Et la faute n’est pas dans l’ amour, mais dans sa « réalisation »… ⁂ Si délicate et périlleuse que s
7305 que se révèle toute comparaison entre deux formes de mystique — et d’autant plus qu’ici l’un des termes en présence se tro
7306 te comparaison entre deux formes de mystique — et d’ autant plus qu’ici l’un des termes en présence se trouve dénaturé par
7307 épique — risquons un parallèle très général entre le Roman et l’aventure mystique. Quitte à rectifier par la suite les con
7308 quons un parallèle très général entre le Roman et l’ aventure mystique. Quitte à rectifier par la suite les conclusions tro
7309 an et l’aventure mystique. Quitte à rectifier par la suite les conclusions trop téméraires où nous pourrions induire un le
7310 venture mystique. Quitte à rectifier par la suite les conclusions trop téméraires où nous pourrions induire un lecteur non
7311 nacelle sans gouvernail ni voile, muni seulement de son épée et de sa harpe. Il part à la recherche du baume salutaire qu
7312 ouvernail ni voile, muni seulement de son épée et de sa harpe. Il part à la recherche du baume salutaire qui chassera le p
7313 i seulement de son épée et de sa harpe. Il part à la recherche du baume salutaire qui chassera le poison de son sang. C’es
7314 rt à la recherche du baume salutaire qui chassera le poison de son sang. C’est le type même du départ mystique, de l’aband
7315 cherche du baume salutaire qui chassera le poison de son sang. C’est le type même du départ mystique, de l’abandon à l’ave
7316 lutaire qui chassera le poison de son sang. C’est le type même du départ mystique, de l’abandon à l’aventure surnaturelle.
7317 son sang. C’est le type même du départ mystique, de l’abandon à l’aventure surnaturelle. C’est la quête de l’âme pécheres
7318 n sang. C’est le type même du départ mystique, de l’ abandon à l’aventure surnaturelle. C’est la quête de l’âme pécheresse,
7319 t le type même du départ mystique, de l’abandon à l’ aventure surnaturelle. C’est la quête de l’âme pécheresse, c’est-à-dir
7320 ue, de l’abandon à l’aventure surnaturelle. C’est la quête de l’âme pécheresse, c’est-à-dire blessée mortellement, qui ren
7321 abandon à l’aventure surnaturelle. C’est la quête de l’âme pécheresse, c’est-à-dire blessée mortellement, qui renonce aux
7322 ndon à l’aventure surnaturelle. C’est la quête de l’ âme pécheresse, c’est-à-dire blessée mortellement, qui renonce aux aid
7323 les et visibles, et s’offre à une grâce inconnue. La poésie moderne nous a montré combien d’exemples de ces départs à l’av
7324 inconnue. La poésie moderne nous a montré combien d’ exemples de ces départs à l’aventure, désespérés mais encore éloquents
7325 a poésie moderne nous a montré combien d’exemples de ces départs à l’aventure, désespérés mais encore éloquents ! Rudiment
7326 nous a montré combien d’exemples de ces départs à l’ aventure, désespérés mais encore éloquents ! Rudiments d’une recherche
7327 ure, désespérés mais encore éloquents ! Rudiments d’ une recherche mystique, qui ne laisse oublier ni la lyre ni l’épée sym
7328 ’une recherche mystique, qui ne laisse oublier ni la lyre ni l’épée symbolique du défi à la société constituée ! Est-il be
7329 che mystique, qui ne laisse oublier ni la lyre ni l’ épée symbolique du défi à la société constituée ! Est-il beaucoup de n
7330 oublier ni la lyre ni l’épée symbolique du défi à la société constituée ! Est-il beaucoup de nos poètes qui aient trouvé l
7331 e des visions pittoresques. Presque tous publient le secret… Tristan, lui, a trouvé l’amour. Mais tout d’abord, il n’a pas
7332 e tous publient le secret… Tristan, lui, a trouvé l’ amour. Mais tout d’abord, il n’a pas su le reconnaître. Quand le roi M
7333 trouvé l’amour. Mais tout d’abord, il n’a pas su le reconnaître. Quand le roi Marc — l’autorité constituée — l’envoie che
7334 tout d’abord, il n’a pas su le reconnaître. Quand le roi Marc — l’autorité constituée — l’envoie chercher la princesse loi
7335 il n’a pas su le reconnaître. Quand le roi Marc —  l’ autorité constituée — l’envoie chercher la princesse lointaine qu’il r
7336 ître. Quand le roi Marc — l’autorité constituée — l’ envoie chercher la princesse lointaine qu’il réserve à son seul plaisi
7337 Marc — l’autorité constituée — l’envoie chercher la princesse lointaine qu’il réserve à son seul plaisir, Tristan ignore
7338 il réserve à son seul plaisir, Tristan ignore que l’ aventure pourrait aussi le concerner. Survient l’erreur fatale du phil
7339 sir, Tristan ignore que l’aventure pourrait aussi le concerner. Survient l’erreur fatale du philtre bu. Nous avons vu, par
7340 l’aventure pourrait aussi le concerner. Survient l’ erreur fatale du philtre bu. Nous avons vu, par l’analyse du mythe, qu
7341 l’erreur fatale du philtre bu. Nous avons vu, par l’ analyse du mythe, que cette fatalité joue le rôle d’un alibi : les ama
7342 , par l’analyse du mythe, que cette fatalité joue le rôle d’un alibi : les amants ne se veulent responsables de rien, leur
7343 analyse du mythe, que cette fatalité joue le rôle d’ un alibi : les amants ne se veulent responsables de rien, leur passion
7344 the, que cette fatalité joue le rôle d’un alibi : les amants ne se veulent responsables de rien, leur passion étant inavoua
7345 ’un alibi : les amants ne se veulent responsables de rien, leur passion étant inavouable tant aux yeux de la société (qui
7346 n, leur passion étant inavouable tant aux yeux de la société (qui la réprouve comme un crime) qu’à leurs yeux propres (pui
7347 étant inavouable tant aux yeux de la société (qui la réprouve comme un crime) qu’à leurs yeux propres (puisqu’elle les fai
7348 me un crime) qu’à leurs yeux propres (puisqu’elle les fait mourir). C’est là l’aspect psychologique de l’aventure. Mais voi
7349 x propres (puisqu’elle les fait mourir). C’est là l’ aspect psychologique de l’aventure. Mais voici l’aspect religieux : ce
7350 les fait mourir). C’est là l’aspect psychologique de l’aventure. Mais voici l’aspect religieux : ce hasard aussitôt irrévo
7351 fait mourir). C’est là l’aspect psychologique de l’ aventure. Mais voici l’aspect religieux : ce hasard aussitôt irrévocab
7352 l’aspect psychologique de l’aventure. Mais voici l’ aspect religieux : ce hasard aussitôt irrévocable, mais dont on distin
7353 is dont on distingue après coup que tout semblait le préparer, c’est l’élection d’une âme par l’Amour tout-puissant, la vo
7354 e après coup que tout semblait le préparer, c’est l’ élection d’une âme par l’Amour tout-puissant, la vocation qui la surpr
7355 p que tout semblait le préparer, c’est l’élection d’ une âme par l’Amour tout-puissant, la vocation qui la surprend comme m
7356 blait le préparer, c’est l’élection d’une âme par l’ Amour tout-puissant, la vocation qui la surprend comme malgré elle. Un
7357 t l’élection d’une âme par l’Amour tout-puissant, la vocation qui la surprend comme malgré elle. Une vie nouvelle commence
7358 ne âme par l’Amour tout-puissant, la vocation qui la surprend comme malgré elle. Une vie nouvelle commence ici (Appendice
7359 et décisif appel devrait introduire Tristan dans la voie des macérations et le conduire à l’endura. Mais emporté par la v
7360 ntroduire Tristan dans la voie des macérations et le conduire à l’endura. Mais emporté par la violence de la première révé
7361 tan dans la voie des macérations et le conduire à l’ endura. Mais emporté par la violence de la première révélation, qui pa
7362 tions et le conduire à l’endura. Mais emporté par la violence de la première révélation, qui parfois embrase le sang, il e
7363 conduire à l’endura. Mais emporté par la violence de la première révélation, qui parfois embrase le sang, il enfreint la r
7364 ce de la première révélation, qui parfois embrase le sang, il enfreint la règle des « purs ». Le baiser symbolique, il le
7365 élation, qui parfois embrase le sang, il enfreint la règle des « purs ». Le baiser symbolique, il le ravit par force, il l
7366 brase le sang, il enfreint la règle des « purs ». Le baiser symbolique, il le ravit par force, il le profane. Et voici déc
7367 t la règle des « purs ». Le baiser symbolique, il le ravit par force, il le profane. Et voici déchaînées les puissances ma
7368 . Le baiser symbolique, il le ravit par force, il le profane. Et voici déchaînées les puissances mauvaises. « Souffle, sou
7369 vit par force, il le profane. Et voici déchaînées les puissances mauvaises. « Souffle, souffle ô vent ! Malheur ! ah malheu
7370 le, souffle ô vent ! Malheur ! ah malheur ! fille d’ Irlande, amoureuse et sauvage ! » Toute une vie de pénitence devra mai
7371 d’Irlande, amoureuse et sauvage ! » Toute une vie de pénitence devra maintenant racheter le sacrilège. Mais le malheur ess
7372 te une vie de pénitence devra maintenant racheter le sacrilège. Mais le malheur essentiel de cet amour n’est pas seulement
7373 ence devra maintenant racheter le sacrilège. Mais le malheur essentiel de cet amour n’est pas seulement la rançon du péché
7374 racheter le sacrilège. Mais le malheur essentiel de cet amour n’est pas seulement la rançon du péché. L’ascèse qui rachèt
7375 alheur essentiel de cet amour n’est pas seulement la rançon du péché. L’ascèse qui rachètera la faute commise doit aussi e
7376 cet amour n’est pas seulement la rançon du péché. L’ ascèse qui rachètera la faute commise doit aussi et surtout délivrer l
7377 lement la rançon du péché. L’ascèse qui rachètera la faute commise doit aussi et surtout délivrer l’homme du fait même d’ê
7378 a la faute commise doit aussi et surtout délivrer l’ homme du fait même d’être né dans ce monde de ténèbres. Elle doit cond
7379 it aussi et surtout délivrer l’homme du fait même d’ être né dans ce monde de ténèbres. Elle doit conduire au détachement f
7380 vrer l’homme du fait même d’être né dans ce monde de ténèbres. Elle doit conduire au détachement final et bienheureux, à l
7381 t conduire au détachement final et bienheureux, à la mort volontaire des « parfaits ». Cette pénitence a donc une signific
7382 nitence a donc une signification toute différente de celle du repentir chrétien. Et bien que l’orthodoxie et l’hérésie sem
7383 érente de celle du repentir chrétien. Et bien que l’ orthodoxie et l’hérésie semblent parfois étrangement confondues dans l
7384 du repentir chrétien. Et bien que l’orthodoxie et l’ hérésie semblent parfois étrangement confondues dans le Roman, il est
7385 ésie semblent parfois étrangement confondues dans le Roman, il est toujours possible de reconnaître, à de tels traits, la
7386 onfondues dans le Roman, il est toujours possible de reconnaître, à de tels traits, la tendance réellement dominante — cel
7387 Roman, il est toujours possible de reconnaître, à de tels traits, la tendance réellement dominante — celle qui s’épanouira
7388 ujours possible de reconnaître, à de tels traits, la tendance réellement dominante — celle qui s’épanouira dans la mort de
7389 réellement dominante — celle qui s’épanouira dans la mort des amants. Reprenons par exemple le récit de l’« aspre vie » da
7390 ra dans la mort des amants. Reprenons par exemple le récit de l’« aspre vie » dans la forêt de Morois. « Nous avons perdu
7391 a mort des amants. Reprenons par exemple le récit de l’« aspre vie » dans la forêt de Morois. « Nous avons perdu le monde,
7392 ort des amants. Reprenons par exemple le récit de l’ « aspre vie » dans la forêt de Morois. « Nous avons perdu le monde, et
7393 nons par exemple le récit de l’« aspre vie » dans la forêt de Morois. « Nous avons perdu le monde, et le monde nous », gém
7394 exemple le récit de l’« aspre vie » dans la forêt de Morois. « Nous avons perdu le monde, et le monde nous », gémit Iseut
7395 vie » dans la forêt de Morois. « Nous avons perdu le monde, et le monde nous », gémit Iseut (dans le Roman en prose). Et T
7396 forêt de Morois. « Nous avons perdu le monde, et le monde nous », gémit Iseut (dans le Roman en prose). Et Tristan de rép
7397 u le monde, et le monde nous », gémit Iseut (dans le Roman en prose). Et Tristan de répondre : « Si le monde entier était
7398 gémit Iseut (dans le Roman en prose). Et Tristan de répondre : « Si le monde entier était orendroit avec nous, je ne verr
7399 le Roman en prose). Et Tristan de répondre : « Si le monde entier était orendroit avec nous, je ne verrois fors vous seule
7400 , je ne verrois fors vous seule. » Il s’agit bien d’ une endura. Cette retraite dans la forêt, c’est une de ces périodes de
7401 Il s’agit bien d’une endura. Cette retraite dans la forêt, c’est une de ces périodes de jeûne et de macération dont nous
7402 e endura. Cette retraite dans la forêt, c’est une de ces périodes de jeûne et de macération dont nous connaissons le but c
7403 retraite dans la forêt, c’est une de ces périodes de jeûne et de macération dont nous connaissons le but chez les cathares
7404 s la forêt, c’est une de ces périodes de jeûne et de macération dont nous connaissons le but chez les cathares : l’absorpt
7405 s de jeûne et de macération dont nous connaissons le but chez les cathares : l’absorption de toutes les facultés dans la c
7406 t de macération dont nous connaissons le but chez les cathares : l’absorption de toutes les facultés dans la contemplation
7407 dont nous connaissons le but chez les cathares : l’ absorption de toutes les facultés dans la contemplation de l’amour seu
7408 nnaissons le but chez les cathares : l’absorption de toutes les facultés dans la contemplation de l’amour seul. Un trait p
7409 le but chez les cathares : l’absorption de toutes les facultés dans la contemplation de l’amour seul. Un trait profond de l
7410 thares : l’absorption de toutes les facultés dans la contemplation de l’amour seul. Un trait profond de la passion — et de
7411 tion de toutes les facultés dans la contemplation de l’amour seul. Un trait profond de la passion — et de la mystique en g
7412 n de toutes les facultés dans la contemplation de l’ amour seul. Un trait profond de la passion — et de la mystique en géné
7413 a contemplation de l’amour seul. Un trait profond de la passion — et de la mystique en général — paraît ici. « On est seul
7414 ontemplation de l’amour seul. Un trait profond de la passion — et de la mystique en général — paraît ici. « On est seul av
7415 l’amour seul. Un trait profond de la passion — et de la mystique en général — paraît ici. « On est seul avec tout ce qu’on
7416 mour seul. Un trait profond de la passion — et de la mystique en général — paraît ici. « On est seul avec tout ce qu’on ai
7417 ’on aime », écrira plus tard Novalis, ce mystique de la Nuit et de la Lumière secrète. Cette maxime traduit d’ailleurs, pa
7418 aime », écrira plus tard Novalis, ce mystique de la Nuit et de la Lumière secrète. Cette maxime traduit d’ailleurs, parmi
7419 rira plus tard Novalis, ce mystique de la Nuit et de la Lumière secrète. Cette maxime traduit d’ailleurs, parmi tant d’aut
7420 a plus tard Novalis, ce mystique de la Nuit et de la Lumière secrète. Cette maxime traduit d’ailleurs, parmi tant d’autres
7421 eurs, parmi tant d’autres sens possibles, un fait d’ observation purement psychologique : la passion n’est nullement cette
7422 s, un fait d’observation purement psychologique : la passion n’est nullement cette vie plus riche dont rêvent les adolesce
7423 n’est nullement cette vie plus riche dont rêvent les adolescents ; elle est, bien au contraire, une sorte d’intensité nue
7424 lescents ; elle est, bien au contraire, une sorte d’ intensité nue et dénuante, oui vraiment, un amer dénuement, un appauvr
7425 i vraiment, un amer dénuement, un appauvrissement de la conscience vidée de toute diversité, une obsession de l’imaginatio
7426 raiment, un amer dénuement, un appauvrissement de la conscience vidée de toute diversité, une obsession de l’imagination c
7427 uement, un appauvrissement de la conscience vidée de toute diversité, une obsession de l’imagination concentrée sur une se
7428 onscience vidée de toute diversité, une obsession de l’imagination concentrée sur une seule image, — et dès lors le monde
7429 cience vidée de toute diversité, une obsession de l’ imagination concentrée sur une seule image, — et dès lors le monde s’é
7430 ion concentrée sur une seule image, — et dès lors le monde s’évanouit, « les autres » cessent d’être présents, il n’y a pl
7431 seule image, — et dès lors le monde s’évanouit, «  les autres » cessent d’être présents, il n’y a plus ni prochain ni devoir
7432 lors le monde s’évanouit, « les autres » cessent d’ être présents, il n’y a plus ni prochain ni devoirs, ni liens qui tien
7433 , ni terre ni ciel : on est seul avec tout ce que l’ on aime. « Nous avons perdu le monde, et le monde nous. » C’est l’exta
7434 ul avec tout ce que l’on aime. « Nous avons perdu le monde, et le monde nous. » C’est l’extase, la fuite profonde hors de
7435 ce que l’on aime. « Nous avons perdu le monde, et le monde nous. » C’est l’extase, la fuite profonde hors de toutes les ch
7436 s avons perdu le monde, et le monde nous. » C’est l’ extase, la fuite profonde hors de toutes les choses créées. Vraiment,
7437 rdu le monde, et le monde nous. » C’est l’extase, la fuite profonde hors de toutes les choses créées. Vraiment, comment se
7438 C’est l’extase, la fuite profonde hors de toutes les choses créées. Vraiment, comment se défendre de songer ici aux « dése
7439 les choses créées. Vraiment, comment se défendre de songer ici aux « déserts » de la Nuit obscure que décrit saint Jean d
7440 comment se défendre de songer ici aux « déserts » de la Nuit obscure que décrit saint Jean de la Croix ? « Éloigne les cho
7441 ment se défendre de songer ici aux « déserts » de la Nuit obscure que décrit saint Jean de la Croix ? « Éloigne les choses
7442 ure que décrit saint Jean de la Croix ? « Éloigne les choses, amant ! — Ma voie est fuite. » Et Thérèse d’Avila disait, plu
7443 disait, plusieurs siècles avant Novalis, que dans l’ extase, l’âme doit penser « comme s’il n’y avait que Dieu et elle au m
7444 usieurs siècles avant Novalis, que dans l’extase, l’ âme doit penser « comme s’il n’y avait que Dieu et elle au monde ». A-
7445 ’il n’y avait que Dieu et elle au monde ». A-t-on le droit d’opérer ce rapprochement entre un génie religieux du premier o
7446 vait que Dieu et elle au monde ». A-t-on le droit d’ opérer ce rapprochement entre un génie religieux du premier ordre et u
7447 n génie religieux du premier ordre et un poème où l’ élément mystique revêt les formes les plus rudimentaires ? Certes, ce
7448 ier ordre et un poème où l’élément mystique revêt les formes les plus rudimentaires ? Certes, ce serait une sorte de blasph
7449 t un poème où l’élément mystique revêt les formes les plus rudimentaires ? Certes, ce serait une sorte de blasphème s’il ne
7450 plus rudimentaires ? Certes, ce serait une sorte de blasphème s’il ne s’agissait dans le Roman que d’une passion d’amour
7451 it une sorte de blasphème s’il ne s’agissait dans le Roman que d’une passion d’amour sensuel : mais tout indique que nous
7452 de blasphème s’il ne s’agissait dans le Roman que d’ une passion d’amour sensuel : mais tout indique que nous sommes ici su
7453 ’il ne s’agissait dans le Roman que d’une passion d’ amour sensuel : mais tout indique que nous sommes ici sur la via mysti
7454 nsuel : mais tout indique que nous sommes ici sur la via mystica des « parfaits ». C’est alors le contenu des états d’âme
7455 sur la via mystica des « parfaits ». C’est alors le contenu des états d’âme et leur objet, mais non leur forme, qui diffè
7456 es « parfaits ». C’est alors le contenu des états d’ âme et leur objet, mais non leur forme, qui diffère (Appendice 10). (N
7457 dissiper toute équivoque.) ⁂ Voici un autre point de comparaison. On sait combien les mystiques espagnols ont coutume d’in
7458 ci un autre point de comparaison. On sait combien les mystiques espagnols ont coutume d’insister sur le récit de leurs souf
7459 sait combien les mystiques espagnols ont coutume d’ insister sur le récit de leurs souffrances. Plus la lumière et l’amour
7460 es mystiques espagnols ont coutume d’insister sur le récit de leurs souffrances. Plus la lumière et l’amour divin sont vif
7461 ues espagnols ont coutume d’insister sur le récit de leurs souffrances. Plus la lumière et l’amour divin sont vifs, plus l
7462 ’insister sur le récit de leurs souffrances. Plus la lumière et l’amour divin sont vifs, plus l’âme se voit souillée et mi
7463 le récit de leurs souffrances. Plus la lumière et l’ amour divin sont vifs, plus l’âme se voit souillée et misérable en sor
7464 Plus la lumière et l’amour divin sont vifs, plus l’ âme se voit souillée et misérable en sorte qu’ « elle se figure être p
7465 ssion provoque une souffrance si pénible, puisque l’ âme se croit rejetée par Dieu, qu’elle arracha à Job soumis à une semb
7466 es souffrances corporelles ou morales qu’entraîne la mortification des sens et de la volonté, mais l’âme souffre séparatio
7467 morales qu’entraîne la mortification des sens et de la volonté, mais l’âme souffre séparation et réjection, dans le temps
7468 rales qu’entraîne la mortification des sens et de la volonté, mais l’âme souffre séparation et réjection, dans le temps mê
7469 la mortification des sens et de la volonté, mais l’ âme souffre séparation et réjection, dans le temps même de la plus viv
7470 mais l’âme souffre séparation et réjection, dans le temps même de la plus vive ardeur de son amour. Il y aurait à citer c
7471 uffre séparation et réjection, dans le temps même de la plus vive ardeur de son amour. Il y aurait à citer cent pages où r
7472 re séparation et réjection, dans le temps même de la plus vive ardeur de son amour. Il y aurait à citer cent pages où revi
7473 ection, dans le temps même de la plus vive ardeur de son amour. Il y aurait à citer cent pages où revient la même plainte
7474 amour. Il y aurait à citer cent pages où revient la même plainte de l’âme sur « l’abandon divin, tourment suprême ». Sur
7475 ait à citer cent pages où revient la même plainte de l’âme sur « l’abandon divin, tourment suprême ». Sur « ce vide profon
7476 à citer cent pages où revient la même plainte de l’ âme sur « l’abandon divin, tourment suprême ». Sur « ce vide profond…
7477 t pages où revient la même plainte de l’âme sur «  l’ abandon divin, tourment suprême ». Sur « ce vide profond… cruelle dise
7478 ce vide profond… cruelle disette des trois sortes de biens qui peuvent consoler l’âme, savoir les temporels, les naturels,
7479 te des trois sortes de biens qui peuvent consoler l’ âme, savoir les temporels, les naturels, et les spirituels » ; enfin,
7480 ortes de biens qui peuvent consoler l’âme, savoir les temporels, les naturels, et les spirituels » ; enfin, « sur cette imp
7481 qui peuvent consoler l’âme, savoir les temporels, les naturels, et les spirituels » ; enfin, « sur cette impression de reje
7482 ler l’âme, savoir les temporels, les naturels, et les spirituels » ; enfin, « sur cette impression de rejet qui compte parm
7483 les spirituels » ; enfin, « sur cette impression de rejet qui compte parmi les peines les plus dures de l’état de purific
7484 « sur cette impression de rejet qui compte parmi les peines les plus dures de l’état de purification ». (Ibid.) Tristan n
7485 e impression de rejet qui compte parmi les peines les plus dures de l’état de purification ». (Ibid.) Tristan n’est qu’une
7486 rejet qui compte parmi les peines les plus dures de l’état de purification ». (Ibid.) Tristan n’est qu’une impure et par
7487 jet qui compte parmi les peines les plus dures de l’ état de purification ». (Ibid.) Tristan n’est qu’une impure et parfoi
7488 compte parmi les peines les plus dures de l’état de purification ». (Ibid.) Tristan n’est qu’une impure et parfois équiv
7489 est qu’une impure et parfois équivoque traduction de la mystique courtoise. (Il arrive que les situations les plus apparem
7490 qu’une impure et parfois équivoque traduction de la mystique courtoise. (Il arrive que les situations les plus apparemmen
7491 aduction de la mystique courtoise. (Il arrive que les situations les plus apparemment « mystiques » du Roman doivent être i
7492 mystique courtoise. (Il arrive que les situations les plus apparemment « mystiques » du Roman doivent être interprétées — s
7493 stiques » du Roman doivent être interprétées — si l’ on ne veut pas errer gravement — à partir de l’amour humain, et par vo
7494 si l’on ne veut pas errer gravement — à partir de l’ amour humain, et par voie de sublimation, non par la voie inverse, all
7495 avement — à partir de l’amour humain, et par voie de sublimation, non par la voie inverse, allant de l’Amour divin aux mét
7496 amour humain, et par voie de sublimation, non par la voie inverse, allant de l’Amour divin aux métaphores, qui convient po
7497 e de sublimation, non par la voie inverse, allant de l’Amour divin aux métaphores, qui convient pour les grands mystiques.
7498 e sublimation, non par la voie inverse, allant de l’ Amour divin aux métaphores, qui convient pour les grands mystiques.) C
7499 e l’Amour divin aux métaphores, qui convient pour les grands mystiques.) Ceci dit, nous pouvons retrouver dans le mythe plu
7500 mystiques.) Ceci dit, nous pouvons retrouver dans le mythe plus d’un aspect des souffrances mystiques. On se souvient de l
7501 ci dit, nous pouvons retrouver dans le mythe plus d’ un aspect des souffrances mystiques. On se souvient de la plainte du t
7502 aspect des souffrances mystiques. On se souvient de la plainte du troubadour : Dieu ! comment se peut-il faire Que plus
7503 pect des souffrances mystiques. On se souvient de la plainte du troubadour : Dieu ! comment se peut-il faire Que plus m’e
7504 comment se peut-il faire Que plus m’est loin plus la désire ? Jamais l’amour n’enflamme Tristan si follement que lorsqu’
7505 ire Que plus m’est loin plus la désire ? Jamais l’ amour n’enflamme Tristan si follement que lorsqu’il est séparé de sa «
7506 mme Tristan si follement que lorsqu’il est séparé de sa « dame ». La psychologie la plus simple rendrait compte de ce phén
7507 ollement que lorsqu’il est séparé de sa « dame ». La psychologie la plus simple rendrait compte de ce phénomène. Mais il n
7508 rsqu’il est séparé de sa « dame ». La psychologie la plus simple rendrait compte de ce phénomène. Mais il ne sert ici que
7509  ». La psychologie la plus simple rendrait compte de ce phénomène. Mais il ne sert ici que de prétexte et d’image matériel
7510 t compte de ce phénomène. Mais il ne sert ici que de prétexte et d’image matérielle pour représenter les tourments de l’as
7511 phénomène. Mais il ne sert ici que de prétexte et d’ image matérielle pour représenter les tourments de l’ascèse purificatr
7512 e prétexte et d’image matérielle pour représenter les tourments de l’ascèse purificatrice. Nous avons vu que les séparation
7513 d’image matérielle pour représenter les tourments de l’ascèse purificatrice. Nous avons vu que les séparations des deux am
7514 mage matérielle pour représenter les tourments de l’ ascèse purificatrice. Nous avons vu que les séparations des deux amant
7515 ents de l’ascèse purificatrice. Nous avons vu que les séparations des deux amants, dans le Roman, répondent à une nécessité
7516 vons vu que les séparations des deux amants, dans le Roman, répondent à une nécessité tout intérieure de la passion. Iseut
7517 Roman, répondent à une nécessité tout intérieure de la passion. Iseut est une femme aimée, mais elle est aussi autre chos
7518 man, répondent à une nécessité tout intérieure de la passion. Iseut est une femme aimée, mais elle est aussi autre chose,
7519 une femme aimée, mais elle est aussi autre chose, le symbole de l’Amour lumineux. Quand Tristan erre au loin, il l’aime da
7520 imée, mais elle est aussi autre chose, le symbole de l’Amour lumineux. Quand Tristan erre au loin, il l’aime davantage, et
7521 e, mais elle est aussi autre chose, le symbole de l’ Amour lumineux. Quand Tristan erre au loin, il l’aime davantage, et pl
7522 l’Amour lumineux. Quand Tristan erre au loin, il l’ aime davantage, et plus il aime, plus il endure de souffrances. Mais n
7523 l’aime davantage, et plus il aime, plus il endure de souffrances. Mais nous savons que c’est la souffrance qui est le vrai
7524 endure de souffrances. Mais nous savons que c’est la souffrance qui est le vrai but de la séparation voulue… Nous rejoigno
7525 Mais nous savons que c’est la souffrance qui est le vrai but de la séparation voulue… Nous rejoignons alors la situation
7526 avons que c’est la souffrance qui est le vrai but de la séparation voulue… Nous rejoignons alors la situation mystique (pa
7527 ns que c’est la souffrance qui est le vrai but de la séparation voulue… Nous rejoignons alors la situation mystique (par l
7528 ut de la séparation voulue… Nous rejoignons alors la situation mystique (par l’autre extrême) : plus Tristan aime, et plus
7529 t plus il se veut séparé, c’est-à-dire rejeté par l’ amour. Au point qu’il doutera même de l’« amitié » d’Iseut, qu’il la t
7530 e rejeté par l’amour. Au point qu’il doutera même de l’« amitié » d’Iseut, qu’il la tiendra un temps pour ennemie, et qu’i
7531 ejeté par l’amour. Au point qu’il doutera même de l’ « amitié » d’Iseut, qu’il la tiendra un temps pour ennemie, et qu’il a
7532 mour. Au point qu’il doutera même de l’« amitié » d’ Iseut, qu’il la tiendra un temps pour ennemie, et qu’il acceptera le «
7533 qu’il doutera même de l’« amitié » d’Iseut, qu’il la tiendra un temps pour ennemie, et qu’il acceptera le « mariage blanc 
7534 tiendra un temps pour ennemie, et qu’il acceptera le « mariage blanc » avec l’autre Iseut — l’autre « foi » — l’autre Égli
7535 tre « foi » — l’autre Église dont il doit refuser la communion ! En un seul passage du Roman, l’orthodoxie triomphe provis
7536 fuser la communion ! En un seul passage du Roman, l’ orthodoxie triomphe provisoirement. C’est quand, le philtre ayant cess
7537 ’orthodoxie triomphe provisoirement. C’est quand, le philtre ayant cessé d’agir, Tristan et Iseut vont trouver l’ermite Og
7538 ovisoirement. C’est quand, le philtre ayant cessé d’ agir, Tristan et Iseut vont trouver l’ermite Ogrin dans sa cellule. Re
7539 ayant cessé d’agir, Tristan et Iseut vont trouver l’ ermite Ogrin dans sa cellule. Rencontre de celui qui souffre pour son
7540 trouver l’ermite Ogrin dans sa cellule. Rencontre de celui qui souffre pour son Dieu, et des amants qui souffrent pour un
7541 la première et dernière fois). Iseut va revenir à l’ époux légitime — l’hérésie rentrer au giron. Mais tandis que le roi s’
7542 ière fois). Iseut va revenir à l’époux légitime —  l’ hérésie rentrer au giron. Mais tandis que le roi s’approche avec son c
7543 ime — l’hérésie rentrer au giron. Mais tandis que le roi s’approche avec son cortège de barons, les amants échangent l’ann
7544 ais tandis que le roi s’approche avec son cortège de barons, les amants échangent l’anneau de l’éternelle fidélité et du s
7545 que le roi s’approche avec son cortège de barons, les amants échangent l’anneau de l’éternelle fidélité et du secret. La so
7546 avec son cortège de barons, les amants échangent l’ anneau de l’éternelle fidélité et du secret. La soumission ne sera don
7547 cortège de barons, les amants échangent l’anneau de l’éternelle fidélité et du secret. La soumission ne sera donc qu’appa
7548 rtège de barons, les amants échangent l’anneau de l’ éternelle fidélité et du secret. La soumission ne sera donc qu’apparen
7549 nt l’anneau de l’éternelle fidélité et du secret. La soumission ne sera donc qu’apparente. Et le jugement par le fer rouge
7550 cret. La soumission ne sera donc qu’apparente. Et le jugement par le fer rouge qu’exige la reine, ce sera sa vengeance con
7551 ion ne sera donc qu’apparente. Et le jugement par le fer rouge qu’exige la reine, ce sera sa vengeance contre le Dieu du r
7552 parente. Et le jugement par le fer rouge qu’exige la reine, ce sera sa vengeance contre le Dieu du roi, deux fois trompé.
7553 ge qu’exige la reine, ce sera sa vengeance contre le Dieu du roi, deux fois trompé. ⁂ Pour extérieures et formelles qu’ell
7554 ⁂ Pour extérieures et formelles qu’elles soient, de telles correspondances ne sauraient être, en toute honnêteté, réduite
7555 e honnêteté, réduites à des coïncidences. Mais si les formes sont pareilles, il importe de définir en quoi les contenus res
7556 es. Mais si les formes sont pareilles, il importe de définir en quoi les contenus restent incompatibles, et quelle est la
7557 mes sont pareilles, il importe de définir en quoi les contenus restent incompatibles, et quelle est la nature de l’abus qui
7558 les contenus restent incompatibles, et quelle est la nature de l’abus qui par la suite a voulu les confondre. L’on pourrai
7559 us restent incompatibles, et quelle est la nature de l’abus qui par la suite a voulu les confondre. L’on pourrait tout ram
7560 restent incompatibles, et quelle est la nature de l’ abus qui par la suite a voulu les confondre. L’on pourrait tout ramene
7561 tibles, et quelle est la nature de l’abus qui par la suite a voulu les confondre. L’on pourrait tout ramener à une grossiè
7562 est la nature de l’abus qui par la suite a voulu les confondre. L’on pourrait tout ramener à une grossière confusion du Cr
7563 de l’abus qui par la suite a voulu les confondre. L’ on pourrait tout ramener à une grossière confusion du Créateur et de l
7564 ramener à une grossière confusion du Créateur et de la créature, dans le Roman : la fameuse « divinisation de la femme »
7565 mener à une grossière confusion du Créateur et de la créature, dans le Roman : la fameuse « divinisation de la femme » sel
7566 ère confusion du Créateur et de la créature, dans le Roman : la fameuse « divinisation de la femme » selon la formule des
7567 on du Créateur et de la créature, dans le Roman : la fameuse « divinisation de la femme » selon la formule des manuels. Da
7568 éature, dans le Roman : la fameuse « divinisation de la femme » selon la formule des manuels. Dans le cas où Iseut ne sera
7569 ure, dans le Roman : la fameuse « divinisation de la femme » selon la formule des manuels. Dans le cas où Iseut ne serait
7570 n : la fameuse « divinisation de la femme » selon la formule des manuels. Dans le cas où Iseut ne serait qu’une belle femm
7571 de la femme » selon la formule des manuels. Dans le cas où Iseut ne serait qu’une belle femme — comme le croiront les siè
7572 cas où Iseut ne serait qu’une belle femme — comme le croiront les siècles à venir —, les similitudes mystiques que nous ve
7573 ne serait qu’une belle femme — comme le croiront les siècles à venir —, les similitudes mystiques que nous venons de dégag
7574 femme — comme le croiront les siècles à venir —, les similitudes mystiques que nous venons de dégager ne seraient plus que
7575 s que nous venons de dégager ne seraient plus que de l’ordre du langage, et spécialement de la métaphore. Je ne songe pas
7576 ue nous venons de dégager ne seraient plus que de l’ ordre du langage, et spécialement de la métaphore. Je ne songe pas à n
7577 t plus que de l’ordre du langage, et spécialement de la métaphore. Je ne songe pas à nier cet aspect du problème, il sera
7578 lus que de l’ordre du langage, et spécialement de la métaphore. Je ne songe pas à nier cet aspect du problème, il sera tra
7579 Car s’il n’y avait que cela, ce serait alors tout l’ arrière-plan religieux de la légende qu’il faudrait nier ou négliger,
7580 la, ce serait alors tout l’arrière-plan religieux de la légende qu’il faudrait nier ou négliger, en dépit de l’évidence hi
7581 ce serait alors tout l’arrière-plan religieux de la légende qu’il faudrait nier ou négliger, en dépit de l’évidence histo
7582 ende qu’il faudrait nier ou négliger, en dépit de l’ évidence historique. On reviendrait donc à zéro pour ce qui est du sen
7583 donc à zéro pour ce qui est du sens du mythe, et le Roman cesserait d’être un roman courtois ; ou bien l’amour courtois c
7584 e qui est du sens du mythe, et le Roman cesserait d’ être un roman courtois ; ou bien l’amour courtois cesserait d’être ce
7585 oman cesserait d’être un roman courtois ; ou bien l’ amour courtois cesserait d’être ce qu’il fut, pour se mettre à ressemb
7586 man courtois ; ou bien l’amour courtois cesserait d’ être ce qu’il fut, pour se mettre à ressembler à ce que nos érudits co
7587 ore une fois, ce qui se trouve en question, c’est la passion d’amour, et non l’amour purement profane et naturel. Voici, m
7588 s, ce qui se trouve en question, c’est la passion d’ amour, et non l’amour purement profane et naturel. Voici, me semble-t-
7589 uve en question, c’est la passion d’amour, et non l’ amour purement profane et naturel. Voici, me semble-t-il, le principe
7590 rement profane et naturel. Voici, me semble-t-il, le principe véritable de l’opposition des deux mystiques. L’orthodoxe ab
7591 rel. Voici, me semble-t-il, le principe véritable de l’opposition des deux mystiques. L’orthodoxe aboutit au « mariage spi
7592 . Voici, me semble-t-il, le principe véritable de l’ opposition des deux mystiques. L’orthodoxe aboutit au « mariage spirit
7593 ipe véritable de l’opposition des deux mystiques. L’ orthodoxe aboutit au « mariage spirituel » de Dieu et de l’âme, dès ce
7594 ues. L’orthodoxe aboutit au « mariage spirituel » de Dieu et de l’âme, dès cette vie, tandis que l’hérétique espère l’unio
7595 odoxe aboutit au « mariage spirituel » de Dieu et de l’âme, dès cette vie, tandis que l’hérétique espère l’union et la fus
7596 xe aboutit au « mariage spirituel » de Dieu et de l’ âme, dès cette vie, tandis que l’hérétique espère l’union et la fusion
7597  » de Dieu et de l’âme, dès cette vie, tandis que l’ hérétique espère l’union et la fusion totale, mais au-delà de la mort
7598 âme, dès cette vie, tandis que l’hérétique espère l’ union et la fusion totale, mais au-delà de la mort des corps. Pour les
7599 tte vie, tandis que l’hérétique espère l’union et la fusion totale, mais au-delà de la mort des corps. Pour les cathares,
7600 espère l’union et la fusion totale, mais au-delà de la mort des corps. Pour les cathares, il n’y avait pas de rachat poss
7601 père l’union et la fusion totale, mais au-delà de la mort des corps. Pour les cathares, il n’y avait pas de rachat possibl
7602 n totale, mais au-delà de la mort des corps. Pour les cathares, il n’y avait pas de rachat possible de ce monde. Il s’ensui
7603 rt des corps. Pour les cathares, il n’y avait pas de rachat possible de ce monde. Il s’ensuivait — théoriquement — que l’a
7604 les cathares, il n’y avait pas de rachat possible de ce monde. Il s’ensuivait — théoriquement — que l’amour profane était
7605 de ce monde. Il s’ensuivait — théoriquement — que l’ amour profane était le malheur absolu, l’attachement impossible et con
7606 ivait — théoriquement — que l’amour profane était le malheur absolu, l’attachement impossible et condamnable à la créature
7607 nt — que l’amour profane était le malheur absolu, l’ attachement impossible et condamnable à la créature imparfaite ; tandi
7608 absolu, l’attachement impossible et condamnable à la créature imparfaite ; tandis que pour le chrétien l’amour divin est u
7609 mnable à la créature imparfaite ; tandis que pour le chrétien l’amour divin est un malheur recréateur. Loin de nier l’amou
7610 créature imparfaite ; tandis que pour le chrétien l’ amour divin est un malheur recréateur. Loin de nier l’amour profane, i
7611 our divin est un malheur recréateur. Loin de nier l’ amour profane, il aboutit à le sanctifier par le mariage. Les amants m
7612 ateur. Loin de nier l’amour profane, il aboutit à le sanctifier par le mariage. Les amants mystiques du Roman chercheront
7613 r l’amour profane, il aboutit à le sanctifier par le mariage. Les amants mystiques du Roman chercheront donc l’intensité d
7614 ofane, il aboutit à le sanctifier par le mariage. Les amants mystiques du Roman chercheront donc l’intensité de la passion
7615 e. Les amants mystiques du Roman chercheront donc l’ intensité de la passion et non son apaisement heureux. Plus leur passi
7616 s mystiques du Roman chercheront donc l’intensité de la passion et non son apaisement heureux. Plus leur passion est vive
7617 ystiques du Roman chercheront donc l’intensité de la passion et non son apaisement heureux. Plus leur passion est vive et
7618 heureux. Plus leur passion est vive et plus elle les détache des choses créées, et plus facilement ils parviennent à la mo
7619 oses créées, et plus facilement ils parviennent à la mort volontaire dans l’endura. Au contraire, les mystiques chrétiens
7620 ilement ils parviennent à la mort volontaire dans l’ endura. Au contraire, les mystiques chrétiens voient dans les actes et
7621 à la mort volontaire dans l’endura. Au contraire, les mystiques chrétiens voient dans les actes et les œuvres qui découlent
7622 Au contraire, les mystiques chrétiens voient dans les actes et les œuvres qui découlent de l’état mystique les critères de
7623 les mystiques chrétiens voient dans les actes et les œuvres qui découlent de l’état mystique les critères de sa vérité99.
7624 voient dans les actes et les œuvres qui découlent de l’état mystique les critères de sa vérité99. C’est du moins le mouvem
7625 ent dans les actes et les œuvres qui découlent de l’ état mystique les critères de sa vérité99. C’est du moins le mouvement
7626 es et les œuvres qui découlent de l’état mystique les critères de sa vérité99. C’est du moins le mouvement constant de ceux
7627 res qui découlent de l’état mystique les critères de sa vérité99. C’est du moins le mouvement constant de ceux qui ont con
7628 tique les critères de sa vérité99. C’est du moins le mouvement constant de ceux qui ont concentré leur oraison sur le Chri
7629 sa vérité99. C’est du moins le mouvement constant de ceux qui ont concentré leur oraison sur le Christ incarné réellement.
7630 nstant de ceux qui ont concentré leur oraison sur le Christ incarné réellement. Mais les « parfaits » ne croyaient pas l’I
7631 ur oraison sur le Christ incarné réellement. Mais les « parfaits » ne croyaient pas l’Incarnation, et ne pouvaient connaîtr
7632 éellement. Mais les « parfaits » ne croyaient pas l’ Incarnation, et ne pouvaient connaître ce retour de l’âme à une vie ré
7633 ’Incarnation, et ne pouvaient connaître ce retour de l’âme à une vie rénovée. « Je meurs de ne pas mourir », dit sainte Th
7634 carnation, et ne pouvaient connaître ce retour de l’ âme à une vie rénovée. « Je meurs de ne pas mourir », dit sainte Thérè
7635 ce retour de l’âme à une vie rénovée. « Je meurs de ne pas mourir », dit sainte Thérèse, mais c’est de ne pas mourir asse
7636 e ne pas mourir », dit sainte Thérèse, mais c’est de ne pas mourir assez pour vivre toute la vie nouvelle, et pour obéir s
7637 ais c’est de ne pas mourir assez pour vivre toute la vie nouvelle, et pour obéir sans tourments. Je ne trouve rien, dans T
7638 ts. Je ne trouve rien, dans Tristan, qui rappelle le « rejet des dons » dont parlent Eckhart et saint Jean de la Croix. Le
7639 » dont parlent Eckhart et saint Jean de la Croix. Les amants se plaignent parfois de leur passion et maudissent le poison f
7640 Jean de la Croix. Les amants se plaignent parfois de leur passion et maudissent le poison fatal, cause de leurs terribles
7641 e plaignent parfois de leur passion et maudissent le poison fatal, cause de leurs terribles souffrances. « Amor par force
7642 leur passion et maudissent le poison fatal, cause de leurs terribles souffrances. « Amor par force les demeine. » Mais fin
7643 de leurs terribles souffrances. « Amor par force les demeine. » Mais finalement, c’est la passion totale qu’ils accueiller
7644 r par force les demeine. » Mais finalement, c’est la passion totale qu’ils accueilleront comme la révélation dernière, dan
7645 ’est la passion totale qu’ils accueilleront comme la révélation dernière, dans la mort. Ainsi de leur attitude envers les
7646 accueilleront comme la révélation dernière, dans la mort. Ainsi de leur attitude envers les créatures : ils ne les retrou
7647 comme la révélation dernière, dans la mort. Ainsi de leur attitude envers les créatures : ils ne les retrouvent pas au-del
7648 ière, dans la mort. Ainsi de leur attitude envers les créatures : ils ne les retrouvent pas au-delà de leur passion et de s
7649 si de leur attitude envers les créatures : ils ne les retrouvent pas au-delà de leur passion et de son ascèse. Ils ignorent
7650 les créatures : ils ne les retrouvent pas au-delà de leur passion et de son ascèse. Ils ignorent ce mouvement de retour au
7651 ne les retrouvent pas au-delà de leur passion et de son ascèse. Ils ignorent ce mouvement de retour au monde si caractéri
7652 ssion et de son ascèse. Ils ignorent ce mouvement de retour au monde si caractéristique du christianisme. Jean de la Croix
7653 aît un détachement parfait : « Lorsqu’on mortifie les passions, l’âme ne reçoit plus d’aliment des créatures ; et de cette
7654 ment parfait : « Lorsqu’on mortifie les passions, l’ âme ne reçoit plus d’aliment des créatures ; et de cette façon, elle e
7655 qu’on mortifie les passions, l’âme ne reçoit plus d’ aliment des créatures ; et de cette façon, elle est remplie d’obscurit
7656 l’âme ne reçoit plus d’aliment des créatures ; et de cette façon, elle est remplie d’obscurité, et destituée des objets qu
7657 s créatures ; et de cette façon, elle est remplie d’ obscurité, et destituée des objets que les passions lui présentaient. 
7658 remplie d’obscurité, et destituée des objets que les passions lui présentaient. » (Nuit obscure, III.) (Et l’on peut certe
7659 ions lui présentaient. » (Nuit obscure, III.) (Et l’ on peut certes rapprocher ce passage de l’admirable cri de Ventadour :
7660 III.) (Et l’on peut certes rapprocher ce passage de l’admirable cri de Ventadour : « Elle m’a pris le cœur, elle m’a pris
7661 I.) (Et l’on peut certes rapprocher ce passage de l’ admirable cri de Ventadour : « Elle m’a pris le cœur, elle m’a pris mo
7662 t certes rapprocher ce passage de l’admirable cri de Ventadour : « Elle m’a pris le cœur, elle m’a pris moi-même, elle m’a
7663 de l’admirable cri de Ventadour : « Elle m’a pris le cœur, elle m’a pris moi-même, elle m’a pris le monde, puis s’est elle
7664 is le cœur, elle m’a pris moi-même, elle m’a pris le monde, puis s’est elle-même dérobée à moi, ne me laissant rien que mo
7665 e mon désir et mon cœur assoiffé. ») Au-delà même de cet état, Jean de la Croix connut la viduité totale, où non seulement
7666 Au-delà même de cet état, Jean de la Croix connut la viduité totale, où non seulement le monde et le prochain, et l’amour
7667 Croix connut la viduité totale, où non seulement le monde et le prochain, et l’amour avec son objet, mais jusqu’au désir
7668 t la viduité totale, où non seulement le monde et le prochain, et l’amour avec son objet, mais jusqu’au désir de l’amour s
7669 ale, où non seulement le monde et le prochain, et l’ amour avec son objet, mais jusqu’au désir de l’amour semblent se dérob
7670 n, et l’amour avec son objet, mais jusqu’au désir de l’amour semblent se dérober au comble de l’élan : « Vide de toute con
7671 et l’amour avec son objet, mais jusqu’au désir de l’ amour semblent se dérober au comble de l’élan : « Vide de toute convoi
7672 au désir de l’amour semblent se dérober au comble de l’élan : « Vide de toute convoitise, rien ne le pousse vers le haut,
7673 désir de l’amour semblent se dérober au comble de l’ élan : « Vide de toute convoitise, rien ne le pousse vers le haut, et
7674 semblent se dérober au comble de l’élan : « Vide de toute convoitise, rien ne le pousse vers le haut, et rien ne l’attire
7675 e de l’élan : « Vide de toute convoitise, rien ne le pousse vers le haut, et rien ne l’attire vers le bas… » (Maximes.) Le
7676  Vide de toute convoitise, rien ne le pousse vers le haut, et rien ne l’attire vers le bas… » (Maximes.) Le troubadour Arn
7677 itise, rien ne le pousse vers le haut, et rien ne l’ attire vers le bas… » (Maximes.) Le troubadour Arnaut Daniel parlait a
7678 le pousse vers le haut, et rien ne l’attire vers le bas… » (Maximes.) Le troubadour Arnaut Daniel parlait aussi de cet « 
7679 ut, et rien ne l’attire vers le bas… » (Maximes.) Le troubadour Arnaut Daniel parlait aussi de cet « excès de désir » qui
7680 ximes.) Le troubadour Arnaut Daniel parlait aussi de cet « excès de désir » qui enlève « tout désir ». Mais cet état théop
7681 badour Arnaut Daniel parlait aussi de cet « excès de désir » qui enlève « tout désir ». Mais cet état théopathique n’about
7682 opathique n’aboutit point chez Jean de la Croix à la condamnation des créatures. Maître Eckhart, que l’on tient cependant
7683 a condamnation des créatures. Maître Eckhart, que l’ on tient cependant — à tort peut-être — pour platonicien, sait dire en
7684 platonicien, sait dire en termes magnifiques que l’ âme pure est le lieu de rédemption des créatures dénaturées par le péc
7685 ait dire en termes magnifiques que l’âme pure est le lieu de rédemption des créatures dénaturées par le péché. « Toutes le
7686 en termes magnifiques que l’âme pure est le lieu de rédemption des créatures dénaturées par le péché. « Toutes les créatu
7687 e lieu de rédemption des créatures dénaturées par le péché. « Toutes les créatures passent de leur vie à leur être. Toutes
7688 n des créatures dénaturées par le péché. « Toutes les créatures passent de leur vie à leur être. Toutes les créatures se po
7689 rées par le péché. « Toutes les créatures passent de leur vie à leur être. Toutes les créatures se portent dans ma raison
7690 créatures passent de leur vie à leur être. Toutes les créatures se portent dans ma raison afin d’être en moi raisonnables.
7691 e en moi raisonnables. Moi seul, je ramène toutes les créatures à Dieu. » C’est ce mouvement qui fait défaut, théoriquement
7692 éfaut, théoriquement, à toute mystique fondée sur l’ Éros lumineux. Mais il faut indiquer la dernière limite, qui est celle
7693 l faut indiquer la dernière limite, qui est celle de l’humilité. Et là encore, la clé de l’opposition est dans le mystère
7694 aut indiquer la dernière limite, qui est celle de l’ humilité. Et là encore, la clé de l’opposition est dans le mystère de
7695 imite, qui est celle de l’humilité. Et là encore, la clé de l’opposition est dans le mystère de l’Incarnation. Le Roman es
7696 qui est celle de l’humilité. Et là encore, la clé de l’opposition est dans le mystère de l’Incarnation. Le Roman est baign
7697 est celle de l’humilité. Et là encore, la clé de l’ opposition est dans le mystère de l’Incarnation. Le Roman est baigné p
7698 té. Et là encore, la clé de l’opposition est dans le mystère de l’Incarnation. Le Roman est baigné par l’atmosphère celtiq
7699 ncore, la clé de l’opposition est dans le mystère de l’Incarnation. Le Roman est baigné par l’atmosphère celtique de l’org
7700 re, la clé de l’opposition est dans le mystère de l’ Incarnation. Le Roman est baigné par l’atmosphère celtique de l’orguei
7701 ’opposition est dans le mystère de l’Incarnation. Le Roman est baigné par l’atmosphère celtique de l’orgueil chevaleresque
7702 mystère de l’Incarnation. Le Roman est baigné par l’ atmosphère celtique de l’orgueil chevaleresque : c’est le désir de la
7703 on. Le Roman est baigné par l’atmosphère celtique de l’orgueil chevaleresque : c’est le désir de la prouesse qui est le mo
7704 Le Roman est baigné par l’atmosphère celtique de l’ orgueil chevaleresque : c’est le désir de la prouesse qui est le moteu
7705 phère celtique de l’orgueil chevaleresque : c’est le désir de la prouesse qui est le moteur des hauts faits de Tristan. Co
7706 tique de l’orgueil chevaleresque : c’est le désir de la prouesse qui est le moteur des hauts faits de Tristan. Comme tous
7707 ue de l’orgueil chevaleresque : c’est le désir de la prouesse qui est le moteur des hauts faits de Tristan. Comme tous les
7708 aleresque : c’est le désir de la prouesse qui est le moteur des hauts faits de Tristan. Comme tous les passionnés, il aime
7709 de la prouesse qui est le moteur des hauts faits de Tristan. Comme tous les passionnés, il aime avec témérité la sensatio
7710 le moteur des hauts faits de Tristan. Comme tous les passionnés, il aime avec témérité la sensation de puissance qu’il épr
7711 Comme tous les passionnés, il aime avec témérité la sensation de puissance qu’il éprouve dans le risque. D’où le désir fi
7712 es passionnés, il aime avec témérité la sensation de puissance qu’il éprouve dans le risque. D’où le désir final du risque
7713 rité la sensation de puissance qu’il éprouve dans le risque. D’où le désir final du risque pour lui-même, la passion de la
7714 sation de puissance qu’il éprouve dans le risque. D’ où le désir final du risque pour lui-même, la passion de la passion sa
7715 n de puissance qu’il éprouve dans le risque. D’où le désir final du risque pour lui-même, la passion de la passion sans te
7716 que. D’où le désir final du risque pour lui-même, la passion de la passion sans terme, la volonté de la mort sans retour.
7717 e désir final du risque pour lui-même, la passion de la passion sans terme, la volonté de la mort sans retour. L’on s’aper
7718 ésir final du risque pour lui-même, la passion de la passion sans terme, la volonté de la mort sans retour. L’on s’aperçoi
7719 ur lui-même, la passion de la passion sans terme, la volonté de la mort sans retour. L’on s’aperçoit, à cette limite, que
7720 , la passion de la passion sans terme, la volonté de la mort sans retour. L’on s’aperçoit, à cette limite, que la prouesse
7721 a passion de la passion sans terme, la volonté de la mort sans retour. L’on s’aperçoit, à cette limite, que la prouesse ét
7722 on sans terme, la volonté de la mort sans retour. L’ on s’aperçoit, à cette limite, que la prouesse était le signe matériel
7723 sans retour. L’on s’aperçoit, à cette limite, que la prouesse était le signe matériel d’un processus de divinisation. Les
7724 s’aperçoit, à cette limite, que la prouesse était le signe matériel d’un processus de divinisation. Les vrais mystiques, t
7725 e limite, que la prouesse était le signe matériel d’ un processus de divinisation. Les vrais mystiques, tout au contraire,
7726 a prouesse était le signe matériel d’un processus de divinisation. Les vrais mystiques, tout au contraire, sont la prudenc
7727 le signe matériel d’un processus de divinisation. Les vrais mystiques, tout au contraire, sont la prudence même, la rigueur
7728 ion. Les vrais mystiques, tout au contraire, sont la prudence même, la rigueur même, l’obéissance même dans la lucidité. S
7729 tiques, tout au contraire, sont la prudence même, la rigueur même, l’obéissance même dans la lucidité. Si « la mort m’est
7730 ontraire, sont la prudence même, la rigueur même, l’ obéissance même dans la lucidité. Si « la mort m’est un gain », c’est
7731 nce même, la rigueur même, l’obéissance même dans la lucidité. Si « la mort m’est un gain », c’est que « Christ est ma vie
7732 ur même, l’obéissance même dans la lucidité. Si «  la mort m’est un gain », c’est que « Christ est ma vie », et Christ s’es
7733 Christ s’est incarné, c’est-à-dire abaissé. Ainsi le chrétien ne se jette pas dans l’illusion d’une mort d’amour transfigu
7734 e abaissé. Ainsi le chrétien ne se jette pas dans l’ illusion d’une mort d’amour transfigurante, mais au contraire accepte
7735 Ainsi le chrétien ne se jette pas dans l’illusion d’ une mort d’amour transfigurante, mais au contraire accepte les limites
7736 rétien ne se jette pas dans l’illusion d’une mort d’ amour transfigurante, mais au contraire accepte les limites de sa terr
7737 d’amour transfigurante, mais au contraire accepte les limites de sa terrestre vocation. « Rien ne le pousse vers le haut, e
7738 sfigurante, mais au contraire accepte les limites de sa terrestre vocation. « Rien ne le pousse vers le haut, et rien ne l
7739 e les limites de sa terrestre vocation. « Rien ne le pousse vers le haut, et rien ne l’attire vers le bas », disait saint
7740 e sa terrestre vocation. « Rien ne le pousse vers le haut, et rien ne l’attire vers le bas », disait saint Jean de la Croi
7741 ion. « Rien ne le pousse vers le haut, et rien ne l’ attire vers le bas », disait saint Jean de la Croix, et cela « parce q
7742 le pousse vers le haut, et rien ne l’attire vers le bas », disait saint Jean de la Croix, et cela « parce qu’il se tient
7743 a Croix, et cela « parce qu’il se tient au centre de son humilité ». 3.Transpositions curieuses, mais inévitables To
7744 anspositions curieuses, mais inévitables Toute la poésie d’Occident procède de l’amour courtois et du roman breton qui
7745 ns curieuses, mais inévitables Toute la poésie d’ Occident procède de l’amour courtois et du roman breton qui en dérive.
7746 inévitables Toute la poésie d’Occident procède de l’amour courtois et du roman breton qui en dérive. C’est à cette orig
7747 vitables Toute la poésie d’Occident procède de l’ amour courtois et du roman breton qui en dérive. C’est à cette origine
7748 seudo-mystique ; et c’est dans ce vocabulaire que les amoureux d’aujourd’hui puisent encore, en toute inconscience, leurs m
7749 e ; et c’est dans ce vocabulaire que les amoureux d’ aujourd’hui puisent encore, en toute inconscience, leurs métaphores le
7750 t encore, en toute inconscience, leurs métaphores les plus courantes. Mais de même que le mythe romanesque avait utilisé un
7751 s métaphores les plus courantes. Mais de même que le mythe romanesque avait utilisé un « matériel » d’images, de noms et d
7752 le mythe romanesque avait utilisé un « matériel » d’ images, de noms et de situations tiré du fonds religieux des Celtes, d
7753 omanesque avait utilisé un « matériel » d’images, de noms et de situations tiré du fonds religieux des Celtes, donc d’une
7754 vait utilisé un « matériel » d’images, de noms et de situations tiré du fonds religieux des Celtes, donc d’une religion dé
7755 tuations tiré du fonds religieux des Celtes, donc d’ une religion déjà morte, de même notre littérature et nos passions uti
7756 ature et nos passions utilisent par abus, et sans le savoir, un langage dont la seule mystique définissait le sens valable
7757 sent par abus, et sans le savoir, un langage dont la seule mystique définissait le sens valable. Plus d’une fois, l’ambigu
7758 ir, un langage dont la seule mystique définissait le sens valable. Plus d’une fois, l’ambiguïté du mythe nous a fait hésit
7759 seule mystique définissait le sens valable. Plus d’ une fois, l’ambiguïté du mythe nous a fait hésiter en présence de tel
7760 que définissait le sens valable. Plus d’une fois, l’ ambiguïté du mythe nous a fait hésiter en présence de tel épisode : s’
7761 ésiter en présence de tel épisode : s’agissait-il d’ amour profane — selon la lettre du Roman — ou d’un symbole de l’Éros l
7762 l épisode : s’agissait-il d’amour profane — selon la lettre du Roman — ou d’un symbole de l’Éros lumineux, voire de l’Égli
7763 l d’amour profane — selon la lettre du Roman — ou d’ un symbole de l’Éros lumineux, voire de l’Église d’Amour ? On conçoit
7764 fane — selon la lettre du Roman — ou d’un symbole de l’Éros lumineux, voire de l’Église d’Amour ? On conçoit donc que, par
7765 e — selon la lettre du Roman — ou d’un symbole de l’ Éros lumineux, voire de l’Église d’Amour ? On conçoit donc que, par la
7766 Roman — ou d’un symbole de l’Éros lumineux, voire de l’Église d’Amour ? On conçoit donc que, par la suite, le lecteur igno
7767 an — ou d’un symbole de l’Éros lumineux, voire de l’ Église d’Amour ? On conçoit donc que, par la suite, le lecteur ignoran
7768 ’un symbole de l’Éros lumineux, voire de l’Église d’ Amour ? On conçoit donc que, par la suite, le lecteur ignorant des mys
7769 re de l’Église d’Amour ? On conçoit donc que, par la suite, le lecteur ignorant des mystères fut presque fatalement amené
7770 lise d’Amour ? On conçoit donc que, par la suite, le lecteur ignorant des mystères fut presque fatalement amené à transpos
7771 s ces allégories trop bien voilées. Il est facile d’ imaginer le processus. Saint Augustin écrit cette prière : « Je te che
7772 ories trop bien voilées. Il est facile d’imaginer le processus. Saint Augustin écrit cette prière : « Je te cherchais hors
7773 , parce que tu étais en moi. » Il parle à Dieu, à l’ amour éternel. Mais supposez qu’un troubadour ait exprimé la même priè
7774 ernel. Mais supposez qu’un troubadour ait exprimé la même prière en feignant de l’adresser à sa Dame. L’amant habitué aux
7775 troubadour ait exprimé la même prière en feignant de l’adresser à sa Dame. L’amant habitué aux métaphores mystiques, qu’il
7776 ubadour ait exprimé la même prière en feignant de l’ adresser à sa Dame. L’amant habitué aux métaphores mystiques, qu’il en
7777 même prière en feignant de l’adresser à sa Dame. L’ amant habitué aux métaphores mystiques, qu’il entend à leur sens profa
7778 ues, qu’il entend à leur sens profane, sera tenté de voir dans cette même phrase l’expression de la passion qu’il aime : c
7779 rofane, sera tenté de voir dans cette même phrase l’ expression de la passion qu’il aime : celle qu’on goûte et savoure en
7780 tenté de voir dans cette même phrase l’expression de la passion qu’il aime : celle qu’on goûte et savoure en soi, dans une
7781 té de voir dans cette même phrase l’expression de la passion qu’il aime : celle qu’on goûte et savoure en soi, dans une so
7782 lle qu’on goûte et savoure en soi, dans une sorte d’ indifférence à son objet vivant et extérieur. Ainsi nous avons vu que
7783 s sa réalité, mais en tant qu’elle éveille en lui la brûlure délicieuse du désir. L’amour-passion tend à se confondre avec
7784 le éveille en lui la brûlure délicieuse du désir. L’ amour-passion tend à se confondre avec l’exaltation d’un narcissisme…
7785 u désir. L’amour-passion tend à se confondre avec l’ exaltation d’un narcissisme… Dans cette transposition objectivement ma
7786 our-passion tend à se confondre avec l’exaltation d’ un narcissisme… Dans cette transposition objectivement mais non pas co
7787 lasphématoire, et qui ne s’est accomplie qu’après le xiie siècle, la conscience moderne a cru voir une donnée première. E
7788 qui ne s’est accomplie qu’après le xiie siècle, la conscience moderne a cru voir une donnée première. Elle a cru pouvoir
7789 donnée première. Elle a cru pouvoir « expliquer » le plus élevé par le plus bas, la mystique pure par la passion humaine.
7790 lle a cru pouvoir « expliquer » le plus élevé par le plus bas, la mystique pure par la passion humaine. Elle a fondé cette
7791 voir « expliquer » le plus élevé par le plus bas, la mystique pure par la passion humaine. Elle a fondé cette « science »
7792 plus élevé par le plus bas, la mystique pure par la passion humaine. Elle a fondé cette « science » nouvelle sur l’observ
7793 aine. Elle a fondé cette « science » nouvelle sur l’ observation du langage, et spécialement sur la similitude des métaphor
7794 sur l’observation du langage, et spécialement sur la similitude des métaphores utilisées dans les deux cas. Or d’où venaie
7795 t sur la similitude des métaphores utilisées dans les deux cas. Or d’où venaient ces métaphores ? D’une mystique, comme nou
7796 de des métaphores utilisées dans les deux cas. Or d’ où venaient ces métaphores ? D’une mystique, comme nous l’avons vu — m
7797 s les deux cas. Or d’où venaient ces métaphores ? D’ une mystique, comme nous l’avons vu — mais déguisée, persécutée, puis
7798 aient ces métaphores ? D’une mystique, comme nous l’ avons vu — mais déguisée, persécutée, puis oubliée. À tel point oublié
7799 À tel point oubliée comme hérésie, et passée dans les mœurs comme poésie, que les mystiques chrétiens utiliseront ses métap
7800 résie, et passée dans les mœurs comme poésie, que les mystiques chrétiens utiliseront ses métaphores devenues profanes comm
7801 nce » reste donc valable à condition qu’on change le signe de chacune de ses propositions. Par exemple, là où la science p
7802 te donc valable à condition qu’on change le signe de chacune de ses propositions. Par exemple, là où la science proclame q
7803 able à condition qu’on change le signe de chacune de ses propositions. Par exemple, là où la science proclame que la mysti
7804 e chacune de ses propositions. Par exemple, là où la science proclame que la mystique résulte d’une sublimation de l’insti
7805 tions. Par exemple, là où la science proclame que la mystique résulte d’une sublimation de l’instinct, il suffira de chang
7806 là où la science proclame que la mystique résulte d’ une sublimation de l’instinct, il suffira de changer le sens de la rel
7807 roclame que la mystique résulte d’une sublimation de l’instinct, il suffira de changer le sens de la relation constatée, e
7808 lame que la mystique résulte d’une sublimation de l’ instinct, il suffira de changer le sens de la relation constatée, et d
7809 sulte d’une sublimation de l’instinct, il suffira de changer le sens de la relation constatée, et d’écrire que « l’instinc
7810 sublimation de l’instinct, il suffira de changer le sens de la relation constatée, et d’écrire que « l’instinct » en ques
7811 tion de l’instinct, il suffira de changer le sens de la relation constatée, et d’écrire que « l’instinct » en question rés
7812 n de l’instinct, il suffira de changer le sens de la relation constatée, et d’écrire que « l’instinct » en question résult
7813 a de changer le sens de la relation constatée, et d’ écrire que « l’instinct » en question résulte d’une profanation de la
7814 sens de la relation constatée, et d’écrire que «  l’ instinct » en question résulte d’une profanation de la mystique primit
7815 t d’écrire que « l’instinct » en question résulte d’ une profanation de la mystique primitive. ⁂ Cependant, la conscience m
7816 ’instinct » en question résulte d’une profanation de la mystique primitive. ⁂ Cependant, la conscience moderne montre une
7817 stinct » en question résulte d’une profanation de la mystique primitive. ⁂ Cependant, la conscience moderne montre une si
7818 rofanation de la mystique primitive. ⁂ Cependant, la conscience moderne montre une si grande répugnance à opérer ce renver
7819 épugnance à opérer ce renversement, qu’il est bon d’ entrer plus avant dans le mécanisme des transpositions, et même de rec
7820 versement, qu’il est bon d’entrer plus avant dans le mécanisme des transpositions, et même de reconnaître la valeur de cer
7821 ant dans le mécanisme des transpositions, et même de reconnaître la valeur de certaines objections courantes. Car enfin, d
7822 anisme des transpositions, et même de reconnaître la valeur de certaines objections courantes. Car enfin, dira-t-on, la my
7823 transpositions, et même de reconnaître la valeur de certaines objections courantes. Car enfin, dira-t-on, la mystique, au
7824 aines objections courantes. Car enfin, dira-t-on, la mystique, au moins dans une de ses tendances, ne s’est-elle pas prêté
7825 enfin, dira-t-on, la mystique, au moins dans une de ses tendances, ne s’est-elle pas prêtée à toutes les confusions ? N’a
7826 ses tendances, ne s’est-elle pas prêtée à toutes les confusions ? N’a-t-elle pas abusé la première du langage de l’Éros pa
7827 ons ? N’a-t-elle pas abusé la première du langage de l’Éros païen ? 4.Les Mystiques orthodoxes et le langage de la pass
7828  ? N’a-t-elle pas abusé la première du langage de l’ Éros païen ? 4.Les Mystiques orthodoxes et le langage de la passion
7829 e l’Éros païen ? 4.Les Mystiques orthodoxes et le langage de la passion Le fait central de toute vie religieuse de f
7830 ïen ? 4.Les Mystiques orthodoxes et le langage de la passion Le fait central de toute vie religieuse de forme et de
7831  ? 4.Les Mystiques orthodoxes et le langage de la passion Le fait central de toute vie religieuse de forme et de con
7832 stiques orthodoxes et le langage de la passion Le fait central de toute vie religieuse de forme et de contenu chrétiens
7833 es et le langage de la passion Le fait central de toute vie religieuse de forme et de contenu chrétiens, c’est l’événem
7834 assion Le fait central de toute vie religieuse de forme et de contenu chrétiens, c’est l’événement de l’Incarnation. Dè
7835 fait central de toute vie religieuse de forme et de contenu chrétiens, c’est l’événement de l’Incarnation. Dès que l’on s
7836 eligieuse de forme et de contenu chrétiens, c’est l’ événement de l’Incarnation. Dès que l’on s’écarte un tant soit peu de
7837 forme et de contenu chrétiens, c’est l’événement de l’Incarnation. Dès que l’on s’écarte un tant soit peu de ce foyer, l’
7838 rme et de contenu chrétiens, c’est l’événement de l’ Incarnation. Dès que l’on s’écarte un tant soit peu de ce foyer, l’on
7839 iens, c’est l’événement de l’Incarnation. Dès que l’ on s’écarte un tant soit peu de ce foyer, l’on encourt le double péril
7840 s que l’on s’écarte un tant soit peu de ce foyer, l’ on encourt le double péril de l’humanisme et de l’idéalisme. L’hérési
7841 écarte un tant soit peu de ce foyer, l’on encourt le double péril de l’humanisme et de l’idéalisme. L’hérésie des cathare
7842 oit peu de ce foyer, l’on encourt le double péril de l’humanisme et de l’idéalisme. L’hérésie des cathares consistait à i
7843 peu de ce foyer, l’on encourt le double péril de l’ humanisme et de l’idéalisme. L’hérésie des cathares consistait à idéa
7844 r, l’on encourt le double péril de l’humanisme et de l’idéalisme. L’hérésie des cathares consistait à idéaliser tout l’Év
7845 l’on encourt le double péril de l’humanisme et de l’ idéalisme. L’hérésie des cathares consistait à idéaliser tout l’Évang
7846 e double péril de l’humanisme et de l’idéalisme. L’ hérésie des cathares consistait à idéaliser tout l’Évangile, et à rega
7847 ’hérésie des cathares consistait à idéaliser tout l’ Évangile, et à regarder l’amour sous toutes ses formes comme un élan h
7848 istait à idéaliser tout l’Évangile, et à regarder l’ amour sous toutes ses formes comme un élan hors du monde créé. Cette f
7849 omme un élan hors du monde créé. Cette fuite dans le divin — ou « enthousiasme » — cette transgression des limites de l’hu
7850  enthousiasme » — cette transgression des limites de l’humain, finalement irréalisable, devait se traduire, et se trahir d
7851 thousiasme » — cette transgression des limites de l’ humain, finalement irréalisable, devait se traduire, et se trahir d’un
7852 nt irréalisable, devait se traduire, et se trahir d’ une manière fatale, par une exaltation en termes divins de l’amour sex
7853 nière fatale, par une exaltation en termes divins de l’amour sexuel. À l’inverse, on peut observer chez les mystiques les
7854 re fatale, par une exaltation en termes divins de l’ amour sexuel. À l’inverse, on peut observer chez les mystiques les plu
7855 exaltation en termes divins de l’amour sexuel. À l’ inverse, on peut observer chez les mystiques les plus « christocentriq
7856 ’amour sexuel. À l’inverse, on peut observer chez les mystiques les plus « christocentriques » une propension à s’adresser
7857 À l’inverse, on peut observer chez les mystiques les plus « christocentriques » une propension à s’adresser à Dieu dans le
7858 triques » une propension à s’adresser à Dieu dans le langage des affections humaines : attrait sexuel, faim et soif, volon
7859 im et soif, volonté. Exaltation en termes humains de l’amour de Dieu. Ainsi se dessinent deux grands courants que nous ret
7860 et soif, volonté. Exaltation en termes humains de l’ amour de Dieu. Ainsi se dessinent deux grands courants que nous retrou
7861 volonté. Exaltation en termes humains de l’amour de Dieu. Ainsi se dessinent deux grands courants que nous retrouverons d
7862 t deux grands courants que nous retrouverons dans la mystique universelle. Ils seront d’ailleurs rarement purs dans telle
7863 purs dans telle ou telle œuvre donnée. Même chez les représentants les plus typiques de l’une et de l’autre tendance, ils
7864 u telle œuvre donnée. Même chez les représentants les plus typiques de l’une et de l’autre tendance, ils coexistent presque
7865 ée. Même chez les représentants les plus typiques de l’une et de l’autre tendance, ils coexistent presque toujours, ne fût
7866 z les représentants les plus typiques de l’une et de l’autre tendance, ils coexistent presque toujours, ne fût-ce qu’à la
7867 , ils coexistent presque toujours, ne fût-ce qu’à la manière dont la tentation coexiste avec la volonté d’obéissance chez
7868 presque toujours, ne fût-ce qu’à la manière dont la tentation coexiste avec la volonté d’obéissance chez le croyant. Hist
7869 e qu’à la manière dont la tentation coexiste avec la volonté d’obéissance chez le croyant. Historiquement parlant, il est
7870 anière dont la tentation coexiste avec la volonté d’ obéissance chez le croyant. Historiquement parlant, il est donc malais
7871 tation coexiste avec la volonté d’obéissance chez le croyant. Historiquement parlant, il est donc malaisé de les isoler. M
7872 yant. Historiquement parlant, il est donc malaisé de les isoler. Mais théologiquement, la chose est claire. Le premier cou
7873 t. Historiquement parlant, il est donc malaisé de les isoler. Mais théologiquement, la chose est claire. Le premier courant
7874 donc malaisé de les isoler. Mais théologiquement, la chose est claire. Le premier courant est celui de la mystique unitive
7875 la chose est claire. Le premier courant est celui de la mystique unitive : il tend à la fusion totale de l’âme et de la di
7876 chose est claire. Le premier courant est celui de la mystique unitive : il tend à la fusion totale de l’âme et de la divin
7877 rant est celui de la mystique unitive : il tend à la fusion totale de l’âme et de la divinité. Le second courant peut être
7878 la mystique unitive : il tend à la fusion totale de l’âme et de la divinité. Le second courant peut être appelé celui de
7879 mystique unitive : il tend à la fusion totale de l’ âme et de la divinité. Le second courant peut être appelé celui de la
7880 unitive : il tend à la fusion totale de l’âme et de la divinité. Le second courant peut être appelé celui de la mystique
7881 itive : il tend à la fusion totale de l’âme et de la divinité. Le second courant peut être appelé celui de la mystique épi
7882 ivinité. Le second courant peut être appelé celui de la mystique épithalamique : il tend au mariage de l’âme et de Dieu, e
7883 nité. Le second courant peut être appelé celui de la mystique épithalamique : il tend au mariage de l’âme et de Dieu, et s
7884 de la mystique épithalamique : il tend au mariage de l’âme et de Dieu, et suppose donc qu’une distinction d’essence est ma
7885 la mystique épithalamique : il tend au mariage de l’ âme et de Dieu, et suppose donc qu’une distinction d’essence est maint
7886 ue épithalamique : il tend au mariage de l’âme et de Dieu, et suppose donc qu’une distinction d’essence est maintenue entr
7887 me et de Dieu, et suppose donc qu’une distinction d’ essence est maintenue entre la créature et le Créateur. Quelques exemp
7888 qu’une distinction d’essence est maintenue entre la créature et le Créateur. Quelques exemples individuels — les seuls va
7889 tion d’essence est maintenue entre la créature et le Créateur. Quelques exemples individuels — les seuls valables en ce do
7890 e et le Créateur. Quelques exemples individuels —  les seuls valables en ce domaine100 — nous permettront de préciser tout c
7891 euls valables en ce domaine100 — nous permettront de préciser tout cela sans excessives simplifications. Ils nous permettr
7892 excessives simplifications. Ils nous permettront d’ entrevoir les raisons de ce curieux phénomène : « l’abus » du langage
7893 simplifications. Ils nous permettront d’entrevoir les raisons de ce curieux phénomène : « l’abus » du langage amoureux en r
7894 ons. Ils nous permettront d’entrevoir les raisons de ce curieux phénomène : « l’abus » du langage amoureux en religion doi
7895 entrevoir les raisons de ce curieux phénomène : «  l’ abus » du langage amoureux en religion doit être rattaché, historiquem
7896 on doit être rattaché, historiquement, au courant le plus orthodoxe. J’emprunterai mon premier exemple à l’ouvrage de Rudo
7897 us orthodoxe. J’emprunterai mon premier exemple à l’ ouvrage de Rudolf Otto intitulé Mystique occidentale-orientale 101. L’
7898 xe. J’emprunterai mon premier exemple à l’ouvrage de Rudolf Otto intitulé Mystique occidentale-orientale 101. L’auteur com
7899 Otto intitulé Mystique occidentale-orientale 101. L’ auteur compare, puis oppose le fondateur de la mystique allemande au x
7900 tale-orientale 101. L’auteur compare, puis oppose le fondateur de la mystique allemande au xive siècle. Maître Eckhart, e
7901 e 101. L’auteur compare, puis oppose le fondateur de la mystique allemande au xive siècle. Maître Eckhart, et le mystique
7902 01. L’auteur compare, puis oppose le fondateur de la mystique allemande au xive siècle. Maître Eckhart, et le mystique hi
7903 que allemande au xive siècle. Maître Eckhart, et le mystique hindou Sankara. Ce qui est intéressant pour notre objet, c’e
7904 pour notre objet, c’est que Rudolf Otto distingue l’ Orient de l’Occident en ramenant leurs mystiques respectives à l’Éros
7905 e objet, c’est que Rudolf Otto distingue l’Orient de l’Occident en ramenant leurs mystiques respectives à l’Éros et à l’Ag
7906 bjet, c’est que Rudolf Otto distingue l’Orient de l’ Occident en ramenant leurs mystiques respectives à l’Éros et à l’Agapè
7907 ccident en ramenant leurs mystiques respectives à l’ Éros et à l’Agapè, d’une manière assez analogue à celle que nous propo
7908 amenant leurs mystiques respectives à l’Éros et à l’ Agapè, d’une manière assez analogue à celle que nous proposions ci-des
7909 eurs mystiques respectives à l’Éros et à l’Agapè, d’ une manière assez analogue à celle que nous proposions ci-dessus (voir
7910 proposions ci-dessus (voir II, 4). Sankara refuse le monde et le condamne sans appel : le nirvana ne peut accueillir le sa
7911 i-dessus (voir II, 4). Sankara refuse le monde et le condamne sans appel : le nirvana ne peut accueillir le samsara (qui e
7912 nkara refuse le monde et le condamne sans appel : le nirvana ne peut accueillir le samsara (qui est la vie diverse, infini
7913 ndamne sans appel : le nirvana ne peut accueillir le samsara (qui est la vie diverse, infiniment mouvante). Au contraire,
7914 le nirvana ne peut accueillir le samsara (qui est la vie diverse, infiniment mouvante). Au contraire, Eckhart verra Dieu p
7915 contraire, Eckhart verra Dieu présent dans toutes les créatures, en tant que, par l’âme du croyant, elles « passent de leur
7916 ésent dans toutes les créatures, en tant que, par l’ âme du croyant, elles « passent de leur vie à leur être ». La confront
7917 n tant que, par l’âme du croyant, elles « passent de leur vie à leur être ». La confrontation est rendue possible par le f
7918 oyant, elles « passent de leur vie à leur être ». La confrontation est rendue possible par le fait qu’il existe au Moyen Â
7919 être ». La confrontation est rendue possible par le fait qu’il existe au Moyen Âge une tradition mystique parallèle à cel
7920 oyen Âge une tradition mystique parallèle à celle de Sankara. « Mystique de l’ivresse sentimentale — écrit Otto — à la fav
7921 mystique parallèle à celle de Sankara. « Mystique de l’ivresse sentimentale — écrit Otto — à la faveur de laquelle le Je e
7922 tique parallèle à celle de Sankara. « Mystique de l’ ivresse sentimentale — écrit Otto — à la faveur de laquelle le Je et l
7923 stique de l’ivresse sentimentale — écrit Otto — à la faveur de laquelle le Je et le Tu des êtres unis par une forte émotio
7924 l’ivresse sentimentale — écrit Otto — à la faveur de laquelle le Je et le Tu des êtres unis par une forte émotion coulent
7925 ntimentale — écrit Otto — à la faveur de laquelle le Je et le Tu des êtres unis par une forte émotion coulent l’un dans l’
7926 e — écrit Otto — à la faveur de laquelle le Je et le Tu des êtres unis par une forte émotion coulent l’un dans l’autre, do
7927 l’un dans l’autre, donnant naissance à une unité d’ être. Eckhart ne connaît ni cette ivresse ni cet amour « pathologique 
7928 t ni cette ivresse ni cet amour « pathologique ». L’ amour, pour lui, c’est la vertu chrétienne de l’Agapè, forte comme la
7929 amour « pathologique ». L’amour, pour lui, c’est la vertu chrétienne de l’Agapè, forte comme la mort, mais non point ivre
7930 e ». L’amour, pour lui, c’est la vertu chrétienne de l’Agapè, forte comme la mort, mais non point ivre ; intime, mais humb
7931 . L’amour, pour lui, c’est la vertu chrétienne de l’ Agapè, forte comme la mort, mais non point ivre ; intime, mais humble
7932 c’est la vertu chrétienne de l’Agapè, forte comme la mort, mais non point ivre ; intime, mais humble à l’extrême, et en mê
7933 mort, mais non point ivre ; intime, mais humble à l’ extrême, et en même temps volontaire et active comme le kantien « amou
7934 rême, et en même temps volontaire et active comme le kantien « amour pratique ». C’est par ce trait, tout particulièrement
7935 , tout particulièrement, que Eckhart se distingue d’ une manière radicale de Plotin, dont on persiste à faire son maître. P
7936 , que Eckhart se distingue d’une manière radicale de Plotin, dont on persiste à faire son maître. Plotin lui aussi prêche
7937 siste à faire son maître. Plotin lui aussi prêche l’ amour mystique, mais l’amour plotinien n’est nullement l’Agapè chrétie
7938 e. Plotin lui aussi prêche l’amour mystique, mais l’ amour plotinien n’est nullement l’Agapè chrétienne ; c’est l’Éros grec
7939 mystique, mais l’amour plotinien n’est nullement l’ Agapè chrétienne ; c’est l’Éros grec, qui est jouissance, et jouissanc
7940 tinien n’est nullement l’Agapè chrétienne ; c’est l’ Éros grec, qui est jouissance, et jouissance d’une naturelle et surnat
7941 st l’Éros grec, qui est jouissance, et jouissance d’ une naturelle et surnaturelle Beauté… gardant jusqu’en ses plus subtil
7942 u’en ses plus subtiles sublimations quelque chose de l’Éros du Symposium platonicien, grand Daimon qui, de la ferveur de l
7943 n ses plus subtiles sublimations quelque chose de l’ Éros du Symposium platonicien, grand Daimon qui, de la ferveur de l’in
7944 ’Éros du Symposium platonicien, grand Daimon qui, de la ferveur de l’instinct de procréation, s’élève en se purifiant à la
7945 os du Symposium platonicien, grand Daimon qui, de la ferveur de l’instinct de procréation, s’élève en se purifiant à la fe
7946 sium platonicien, grand Daimon qui, de la ferveur de l’instinct de procréation, s’élève en se purifiant à la ferveur divin
7947 m platonicien, grand Daimon qui, de la ferveur de l’ instinct de procréation, s’élève en se purifiant à la ferveur divine,
7948 en, grand Daimon qui, de la ferveur de l’instinct de procréation, s’élève en se purifiant à la ferveur divine, mais n’en c
7949 nstinct de procréation, s’élève en se purifiant à la ferveur divine, mais n’en conserve pas moins les éléments de l’homme
7950 à la ferveur divine, mais n’en conserve pas moins les éléments de l’homme fervent. » Pour Eckhart, la vraie voie mystique n
7951 divine, mais n’en conserve pas moins les éléments de l’homme fervent. » Pour Eckhart, la vraie voie mystique n’est pas cel
7952 ine, mais n’en conserve pas moins les éléments de l’ homme fervent. » Pour Eckhart, la vraie voie mystique n’est pas celle
7953 les éléments de l’homme fervent. » Pour Eckhart, la vraie voie mystique n’est pas celle qui, s’élevant d’un état de senti
7954 raie voie mystique n’est pas celle qui, s’élevant d’ un état de sentiment, mènerait à une union suprême, au sommet d’un éla
7955 mystique n’est pas celle qui, s’élevant d’un état de sentiment, mènerait à une union suprême, au sommet d’un élan d’amour 
7956 entiment, mènerait à une union suprême, au sommet d’ un élan d’amour : L’amour n’unit point, écrit-il. Il unit bien à une œ
7957 mènerait à une union suprême, au sommet d’un élan d’ amour : L’amour n’unit point, écrit-il. Il unit bien à une œuvre, non
7958 une union suprême, au sommet d’un élan d’amour : L’ amour n’unit point, écrit-il. Il unit bien à une œuvre, non à une esse
7959 l unit bien à une œuvre, non à une essence.102 «  L’ union lui apparaît plutôt comme fournissant d’abord la possibilité d’u
7960 ion lui apparaît plutôt comme fournissant d’abord la possibilité d’une Agapè authentique. Non seulement son Agapè n’a pas
7961 t plutôt comme fournissant d’abord la possibilité d’ une Agapè authentique. Non seulement son Agapè n’a pas le moindre trai
7962 gapè authentique. Non seulement son Agapè n’a pas le moindre trait commun avec l’Éros platonicien ou plotinien, mais encor
7963 nt son Agapè n’a pas le moindre trait commun avec l’ Éros platonicien ou plotinien, mais encore elle figure la pureté même
7964 platonicien ou plotinien, mais encore elle figure la pureté même du sentiment chrétien dans sa chasteté et sa simplicité é
7965 simplicité élémentaires, sans exaltation ni ajout d’ aucune sorte. » Et de cette union résultent « la confiance, la foi, l’
7966 es, sans exaltation ni ajout d’aucune sorte. » Et de cette union résultent « la confiance, la foi, l’abandon, le service »
7967 t d’aucune sorte. » Et de cette union résultent «  la confiance, la foi, l’abandon, le service ». Il s’agit donc plutôt, me
7968 te. » Et de cette union résultent « la confiance, la foi, l’abandon, le service ». Il s’agit donc plutôt, me semble-t-il,
7969 de cette union résultent « la confiance, la foi, l’ abandon, le service ». Il s’agit donc plutôt, me semble-t-il, d’une co
7970 nion résultent « la confiance, la foi, l’abandon, le service ». Il s’agit donc plutôt, me semble-t-il, d’une communion que
7971 service ». Il s’agit donc plutôt, me semble-t-il, d’ une communion que d’une union, puisque, comme l’écrit ailleurs Eckhart
7972 donc plutôt, me semble-t-il, d’une communion que d’ une union, puisque, comme l’écrit ailleurs Eckhart, l’âme reste l’âme,
7973 , d’une communion que d’une union, puisque, comme l’ écrit ailleurs Eckhart, l’âme reste l’âme, et Dieu reste Dieu103. L’ac
7974 e union, puisque, comme l’écrit ailleurs Eckhart, l’ âme reste l’âme, et Dieu reste Dieu103. L’acte d’amour spirituel est i
7975 sque, comme l’écrit ailleurs Eckhart, l’âme reste l’ âme, et Dieu reste Dieu103. L’acte d’amour spirituel est initial, et n
7976 ckhart, l’âme reste l’âme, et Dieu reste Dieu103. L’ acte d’amour spirituel est initial, et non final. Pour le chrétien, la
7977 l’âme reste l’âme, et Dieu reste Dieu103. L’acte d’ amour spirituel est initial, et non final. Pour le chrétien, la mort à
7978 d’amour spirituel est initial, et non final. Pour le chrétien, la mort à soi-même est le début d’une vie plus réelle ici-b
7979 tuel est initial, et non final. Pour le chrétien, la mort à soi-même est le début d’une vie plus réelle ici-bas, non la ca
7980 n final. Pour le chrétien, la mort à soi-même est le début d’une vie plus réelle ici-bas, non la catastrophe de ce monde.
7981 Pour le chrétien, la mort à soi-même est le début d’ une vie plus réelle ici-bas, non la catastrophe de ce monde. D’ailleur
7982 e est le début d’une vie plus réelle ici-bas, non la catastrophe de ce monde. D’ailleurs Otto cite un passage d’Eckhart où
7983 d’une vie plus réelle ici-bas, non la catastrophe de ce monde. D’ailleurs Otto cite un passage d’Eckhart où il est questio
7984 ophe de ce monde. D’ailleurs Otto cite un passage d’ Eckhart où il est question non plus d’union mais bien d’égalité de l’â
7985 un passage d’Eckhart où il est question non plus d’ union mais bien d’égalité de l’âme et de Dieu : « Et cette égalité de
7986 art où il est question non plus d’union mais bien d’ égalité de l’âme et de Dieu : « Et cette égalité de l’un dans l’un et
7987 est question non plus d’union mais bien d’égalité de l’âme et de Dieu : « Et cette égalité de l’un dans l’un et avec l’un
7988 question non plus d’union mais bien d’égalité de l’ âme et de Dieu : « Et cette égalité de l’un dans l’un et avec l’un est
7989 non plus d’union mais bien d’égalité de l’âme et de Dieu : « Et cette égalité de l’un dans l’un et avec l’un est source e
7990 ’égalité de l’âme et de Dieu : « Et cette égalité de l’un dans l’un et avec l’un est source et origine du fleurissant resp
7991 ant amour. »104 Ce n’est donc pas, conclut Otto, la plus haute joie mystique qui figure pour Eckhart l’expression authent
7992 plus haute joie mystique qui figure pour Eckhart l’ expression authentique de l’union divine, mais bien l’Agapè, dont ne p
7993 qui figure pour Eckhart l’expression authentique de l’union divine, mais bien l’Agapè, dont ne parlent et que ne connaiss
7994 i figure pour Eckhart l’expression authentique de l’ union divine, mais bien l’Agapè, dont ne parlent et que ne connaissent
7995 pression authentique de l’union divine, mais bien l’ Agapè, dont ne parlent et que ne connaissent ni Plotin ni Sankara. » V
7996 ni Sankara. » Voici donc, semble-t-il, deux pôles de la mystique universelle très nettement caractérisés. L’Orient (c’est-
7997 Sankara. » Voici donc, semble-t-il, deux pôles de la mystique universelle très nettement caractérisés. L’Orient (c’est-à-d
7998 mystique universelle très nettement caractérisés. L’ Orient (c’est-à-dire Sankara, Platon, Plotin) et l’Occident (ici figur
7999 ’Orient (c’est-à-dire Sankara, Platon, Plotin) et l’ Occident (ici figuré par Eckhart) s’opposeraient dans les termes mêmes
8000 dent (ici figuré par Eckhart) s’opposeraient dans les termes mêmes par lesquels nous avons tenté de distinguer la mystique
8001 ns les termes mêmes par lesquels nous avons tenté de distinguer la mystique des cathares et la doctrine chrétienne de l’am
8002 mêmes par lesquels nous avons tenté de distinguer la mystique des cathares et la doctrine chrétienne de l’amour. ⁂ Mais Ec
8003 s tenté de distinguer la mystique des cathares et la doctrine chrétienne de l’amour. ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en odeur de
8004 a mystique des cathares et la doctrine chrétienne de l’amour. ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en odeur de sainteté. Le pape Jean
8005 ystique des cathares et la doctrine chrétienne de l’ amour. ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en odeur de sainteté. Le pape Jean XX
8006 ne de l’amour. ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en odeur de sainteté. Le pape Jean XXII condamna même ses thèses les plus hardies
8007 . ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en odeur de sainteté. Le pape Jean XXII condamna même ses thèses les plus hardies dans une bul
8008 nteté. Le pape Jean XXII condamna même ses thèses les plus hardies dans une bulle de 1329. L’une des thèses condamnées, la
8009 a même ses thèses les plus hardies dans une bulle de 1329. L’une des thèses condamnées, la dixième, est ainsi reproduite d
8010 condamnées, la dixième, est ainsi reproduite dans la bulle : « Nous nous métamorphosons totalement en Dieu et nous nous co
8011 alement en Dieu et nous nous convertissons en lui de la même manière que le pain dans le sacrement se change en corps du C
8012 ment en Dieu et nous nous convertissons en lui de la même manière que le pain dans le sacrement se change en corps du Chri
8013 nous convertissons en lui de la même manière que le pain dans le sacrement se change en corps du Christ : je suis ainsi c
8014 issons en lui de la même manière que le pain dans le sacrement se change en corps du Christ : je suis ainsi changé en lui
8015 e me fait être sien. Unité et non similitude. Par le Dieu vivant, il est vrai qu’il n’y a plus là aucune distinction. » Ce
8016 e distinction. » Cette thèse, extraite des œuvres d’ Eckhart, paraît contredire formellement l’interprétation précédente. E
8017 œuvres d’Eckhart, paraît contredire formellement l’ interprétation précédente. Elle rejette Maître Eckhart du côté de « l’
8018 cédente. Elle rejette Maître Eckhart du côté de «  l’ Orient », c’est-à-dire du côté d’une mystique essentiellement unitive,
8019 art du côté de « l’Orient », c’est-à-dire du côté d’ une mystique essentiellement unitive, et par cela même hérétique… Ce q
8020 Ce qui est certain, c’est que Maître Eckhart est le dialecticien par excellence, et qu’il est trop facile d’extraire de s
8021 ecticien par excellence, et qu’il est trop facile d’ extraire de ses œuvres les vérités les plus contradictoires. Chez lui,
8022 r excellence, et qu’il est trop facile d’extraire de ses œuvres les vérités les plus contradictoires. Chez lui, a-t-on pu
8023 et qu’il est trop facile d’extraire de ses œuvres les vérités les plus contradictoires. Chez lui, a-t-on pu dire, « négatio
8024 trop facile d’extraire de ses œuvres les vérités les plus contradictoires. Chez lui, a-t-on pu dire, « négation et affirma
8025 e, « négation et affirmation forment à elles deux la vérité. L’une n’est pas vraie sans l’autre, et ne se peut concevoir q
8026 mation et négation sont inséparables, n’étant que les deux aspects d’une même vérité »105. Il n’en est pas moins significat
8027 n sont inséparables, n’étant que les deux aspects d’ une même vérité »105. Il n’en est pas moins significatif de constater
8028 e vérité »105. Il n’en est pas moins significatif de constater que Eckhart souleva dans la mystique flamande une oppositio
8029 ignificatif de constater que Eckhart souleva dans la mystique flamande une opposition très violente, et sur les chefs préc
8030 que flamande une opposition très violente, et sur les chefs précis dont Otto le montre adversaire : savoir l’union essentie
8031 très violente, et sur les chefs précis dont Otto le montre adversaire : savoir l’union essentielle et l’abandon des œuvre
8032 fs précis dont Otto le montre adversaire : savoir l’ union essentielle et l’abandon des œuvres. On est toujours à l’Orient
8033 montre adversaire : savoir l’union essentielle et l’ abandon des œuvres. On est toujours à l’Orient de quelqu’un ! C’est ai
8034 tielle et l’abandon des œuvres. On est toujours à l’ Orient de quelqu’un ! C’est ainsi que Maître Eckhart figura l’hérésie
8035 l’abandon des œuvres. On est toujours à l’Orient de quelqu’un ! C’est ainsi que Maître Eckhart figura l’hérésie que j’app
8036 quelqu’un ! C’est ainsi que Maître Eckhart figura l’ hérésie que j’appelle « orientale » aux yeux de Ruysbroek l’Admirable.
8037 uant à ces gens qui ne veulent pas seulement être les égaux de Dieu, mais Dieu lui-même, ils sont plus méchants et plus mau
8038 gens qui ne veulent pas seulement être les égaux de Dieu, mais Dieu lui-même, ils sont plus méchants et plus maudits que
8039 i désirer, ni posséder… Voilà ce qu’ils appellent la parfaite pauvreté d’esprit… Mais ceux qui sont nés du Saint-Esprit et
8040 r… Voilà ce qu’ils appellent la parfaite pauvreté d’ esprit… Mais ceux qui sont nés du Saint-Esprit et chantent ses louange
8041 sprit et chantent ses louanges, pratiquent toutes les vertus. Ils connaissent et ils aiment ; ils cherchent ; ils trouvent…
8042 herchent ; ils trouvent… » Bref, ils agissent. On le voit : Ruysbroek accuse Eckhart de quiétisme. Il revendique contre lu
8043 s agissent. On le voit : Ruysbroek accuse Eckhart de quiétisme. Il revendique contre lui un certain activisme de l’amour.
8044 me. Il revendique contre lui un certain activisme de l’amour. C’est qu’il ne croit nullement que toute distinction entre l
8045 Il revendique contre lui un certain activisme de l’ amour. C’est qu’il ne croit nullement que toute distinction entre l’âm
8046 il ne croit nullement que toute distinction entre l’ âme et Dieu puisse être abolie : l’âme ne peut se faire divine, mais s
8047 tinction entre l’âme et Dieu puisse être abolie : l’ âme ne peut se faire divine, mais seulement semblable à Dieu. Elle con
8048 lement semblable à Dieu. Elle contemple Dieu dans le miroir d’un esprit entièrement purifié. « Nous contemplons ce que nou
8049 blable à Dieu. Elle contemple Dieu dans le miroir d’ un esprit entièrement purifié. « Nous contemplons ce que nous sommes e
8050 contemplons ; car notre essence, sans rien perdre de sa propre personnalité, est unie à la vérité divine qui respecte la d
8051 rien perdre de sa propre personnalité, est unie à la vérité divine qui respecte la distinction. » Et ailleurs : « L’abîme
8052 nnalité, est unie à la vérité divine qui respecte la distinction. » Et ailleurs : « L’abîme qui nous sépare de Dieu est pe
8053 ne qui respecte la distinction. » Et ailleurs : «  L’ abîme qui nous sépare de Dieu est perçu de nous au lieu le plus secret
8054 nction. » Et ailleurs : « L’abîme qui nous sépare de Dieu est perçu de nous au lieu le plus secret de nous-mêmes. Il est l
8055 urs : « L’abîme qui nous sépare de Dieu est perçu de nous au lieu le plus secret de nous-mêmes. Il est la distance essenti
8056 qui nous sépare de Dieu est perçu de nous au lieu le plus secret de nous-mêmes. Il est la distance essentielle… » ⁂ Or voi
8057 de Dieu est perçu de nous au lieu le plus secret de nous-mêmes. Il est la distance essentielle… » ⁂ Or voici le point qu’
8058 nous au lieu le plus secret de nous-mêmes. Il est la distance essentielle… » ⁂ Or voici le point qu’il importait de mettre
8059 mes. Il est la distance essentielle… » ⁂ Or voici le point qu’il importait de mettre en lumière. Si l’âme peut s’unir esse
8060 ssentielle… » ⁂ Or voici le point qu’il importait de mettre en lumière. Si l’âme peut s’unir essentiellement à Dieu, l’amo
8061 le point qu’il importait de mettre en lumière. Si l’ âme peut s’unir essentiellement à Dieu, l’amour de l’âme pour Dieu est
8062 ère. Si l’âme peut s’unir essentiellement à Dieu, l’ amour de l’âme pour Dieu est un amour heureux. On peut prévoir qu’il n
8063 l’âme peut s’unir essentiellement à Dieu, l’amour de l’âme pour Dieu est un amour heureux. On peut prévoir qu’il ne sera p
8064 me peut s’unir essentiellement à Dieu, l’amour de l’ âme pour Dieu est un amour heureux. On peut prévoir qu’il ne sera pas
8065 primer en termes de passion. Et c’est bien ce que l’ Histoire démontre. « Chez les mystiques eckhartiens — écrit l’abbé Paq
8066 Et c’est bien ce que l’Histoire démontre. « Chez les mystiques eckhartiens — écrit l’abbé Paquier106 —, je ne sais si l’on
8067 émontre. « Chez les mystiques eckhartiens — écrit l’ abbé Paquier106 —, je ne sais si l’on rencontre jamais le langage de l
8068 rtiens — écrit l’abbé Paquier106 —, je ne sais si l’ on rencontre jamais le langage de l’amour humain. » À l’inverse, si l’
8069 Paquier106 —, je ne sais si l’on rencontre jamais le langage de l’amour humain. » À l’inverse, si l’âme ne peut s’unir ess
8070 —, je ne sais si l’on rencontre jamais le langage de l’amour humain. » À l’inverse, si l’âme ne peut s’unir essentiellemen
8071 je ne sais si l’on rencontre jamais le langage de l’ amour humain. » À l’inverse, si l’âme ne peut s’unir essentiellement à
8072 encontre jamais le langage de l’amour humain. » À l’ inverse, si l’âme ne peut s’unir essentiellement à Dieu, comme le sout
8073 s le langage de l’amour humain. » À l’inverse, si l’ âme ne peut s’unir essentiellement à Dieu, comme le soutient l’orthodo
8074 ’âme ne peut s’unir essentiellement à Dieu, comme le soutient l’orthodoxie chrétienne, il en résulte que l’amour de l’âme
8075 s’unir essentiellement à Dieu, comme le soutient l’ orthodoxie chrétienne, il en résulte que l’amour de l’âme pour Dieu es
8076 utient l’orthodoxie chrétienne, il en résulte que l’ amour de l’âme pour Dieu est, dans ce sens précis, un amour réciproque
8077 ’orthodoxie chrétienne, il en résulte que l’amour de l’âme pour Dieu est, dans ce sens précis, un amour réciproque malheur
8078 thodoxie chrétienne, il en résulte que l’amour de l’ âme pour Dieu est, dans ce sens précis, un amour réciproque malheureux
8079 peut alors prévoir que cet amour s’exprimera dans le langage passionnel, c’est-à-dire dans le langage de l’hérésie cathare
8080 era dans le langage passionnel, c’est-à-dire dans le langage de l’hérésie cathare « profanisé » par la littérature et adop
8081 langage passionnel, c’est-à-dire dans le langage de l’hérésie cathare « profanisé » par la littérature et adopté par les
8082 ngage passionnel, c’est-à-dire dans le langage de l’ hérésie cathare « profanisé » par la littérature et adopté par les pas
8083 le langage de l’hérésie cathare « profanisé » par la littérature et adopté par les passions humaines. Car c’est sa rhétori
8084 re « profanisé » par la littérature et adopté par les passions humaines. Car c’est sa rhétorique qui se trouve être la plus
8085 aines. Car c’est sa rhétorique qui se trouve être la plus apte à traduire et à communiquer l’essence tout ineffable du sen
8086 uve être la plus apte à traduire et à communiquer l’ essence tout ineffable du sentiment que l’on vit. Là encore, les texte
8087 uniquer l’essence tout ineffable du sentiment que l’ on vit. Là encore, les textes confirment l’exactitude de notre schéma.
8088 t ineffable du sentiment que l’on vit. Là encore, les textes confirment l’exactitude de notre schéma. C’est bien avec Ruysb
8089 nt que l’on vit. Là encore, les textes confirment l’ exactitude de notre schéma. C’est bien avec Ruysbroek et sa doctrine d
8090 it. Là encore, les textes confirment l’exactitude de notre schéma. C’est bien avec Ruysbroek et sa doctrine de la distinct
8091 schéma. C’est bien avec Ruysbroek et sa doctrine de la distinction essentielle qu’apparaît, dans la mystique du Nord, le
8092 héma. C’est bien avec Ruysbroek et sa doctrine de la distinction essentielle qu’apparaît, dans la mystique du Nord, le lan
8093 e de la distinction essentielle qu’apparaît, dans la mystique du Nord, le langage « épithalamique ». « Voici donc venu l’i
8094 ssentielle qu’apparaît, dans la mystique du Nord, le langage « épithalamique ». « Voici donc venu l’irrésistible désir. S’
8095 , le langage « épithalamique ». « Voici donc venu l’ irrésistible désir. S’efforcer continuellement de saisir l’insaisissab
8096 l’irrésistible désir. S’efforcer continuellement de saisir l’insaisissable… Et l’objet du désir ne peut être ni abandonné
8097 tible désir. S’efforcer continuellement de saisir l’ insaisissable… Et l’objet du désir ne peut être ni abandonné ni saisi1
8098 cer continuellement de saisir l’insaisissable… Et l’ objet du désir ne peut être ni abandonné ni saisi107. L’abandonner est
8099 t du désir ne peut être ni abandonné ni saisi107. L’ abandonner est chose intolérable, et il est impossible de le conserver
8100 onner est chose intolérable, et il est impossible de le conserver. Le silence même n’a pas assez de force pour l’étreindre
8101 er est chose intolérable, et il est impossible de le conserver. Le silence même n’a pas assez de force pour l’étreindre de
8102 ntolérable, et il est impossible de le conserver. Le silence même n’a pas assez de force pour l’étreindre de ses mains. »
8103 le de le conserver. Le silence même n’a pas assez de force pour l’étreindre de ses mains. » Et toutes les métaphores de l’
8104 rver. Le silence même n’a pas assez de force pour l’ étreindre de ses mains. » Et toutes les métaphores de l’amour-passion
8105 ence même n’a pas assez de force pour l’étreindre de ses mains. » Et toutes les métaphores de l’amour-passion se déversent
8106 force pour l’étreindre de ses mains. » Et toutes les métaphores de l’amour-passion se déversent dans la prose enflammée de
8107 treindre de ses mains. » Et toutes les métaphores de l’amour-passion se déversent dans la prose enflammée de Ruysbroek : i
8108 indre de ses mains. » Et toutes les métaphores de l’ amour-passion se déversent dans la prose enflammée de Ruysbroek : imme
8109 s métaphores de l’amour-passion se déversent dans la prose enflammée de Ruysbroek : immersion dans l’amour, défaillements,
8110 mour-passion se déversent dans la prose enflammée de Ruysbroek : immersion dans l’amour, défaillements, embrassements, our
8111 la prose enflammée de Ruysbroek : immersion dans l’ amour, défaillements, embrassements, ouragans de l’impatience, brûlure
8112 s l’amour, défaillements, embrassements, ouragans de l’impatience, brûlure d’amour qui dévore nuit et jour, orgie d’amour,
8113 ’amour, défaillements, embrassements, ouragans de l’ impatience, brûlure d’amour qui dévore nuit et jour, orgie d’amour, dé
8114 embrassements, ouragans de l’impatience, brûlure d’ amour qui dévore nuit et jour, orgie d’amour, délices ruisselantes, iv
8115 e, brûlure d’amour qui dévore nuit et jour, orgie d’ amour, délices ruisselantes, ivresses, meurtrissures… « Il m’a bu l’es
8116 uisselantes, ivresses, meurtrissures… « Il m’a bu l’ esprit et le cœur », fait dire Ruysbroek à l’une de ses béguines parla
8117 ivresses, meurtrissures… « Il m’a bu l’esprit et le cœur », fait dire Ruysbroek à l’une de ses béguines parlant du Christ
8118 ’esprit et le cœur », fait dire Ruysbroek à l’une de ses béguines parlant du Christ. « Je me suis perdue dans sa bouche »,
8119 uche », dit une autre. Et une troisième : « Boire les regards de l’amour et s’y engloutir enivrée… » Je me suis arrêté à l’
8120 une autre. Et une troisième : « Boire les regards de l’amour et s’y engloutir enivrée… » Je me suis arrêté à l’exemple de
8121 autre. Et une troisième : « Boire les regards de l’ amour et s’y engloutir enivrée… » Je me suis arrêté à l’exemple de Ruy
8122 » Je me suis arrêté à l’exemple de Ruysbroek pour la commodité de l’exposé : le fait historique que Maître Eckhart et son
8123 arrêté à l’exemple de Ruysbroek pour la commodité de l’exposé : le fait historique que Maître Eckhart et son disciple se s
8124 êté à l’exemple de Ruysbroek pour la commodité de l’ exposé : le fait historique que Maître Eckhart et son disciple se soie
8125 mple de Ruysbroek pour la commodité de l’exposé : le fait historique que Maître Eckhart et son disciple se soient opposés
8126 tre Eckhart et son disciple se soient opposés sur le point précis de l’union divine, rendait possible une confrontation. M
8127 on disciple se soient opposés sur le point précis de l’union divine, rendait possible une confrontation. Mais la lecture d
8128 disciple se soient opposés sur le point précis de l’ union divine, rendait possible une confrontation. Mais la lecture des
8129 divine, rendait possible une confrontation. Mais la lecture des mystiques franciscains, dès le xiiie siècle, nous eût fo
8130 . Mais la lecture des mystiques franciscains, dès le xiiie siècle, nous eût fourni un autre exemple non moins frappant de
8131 us eût fourni un autre exemple non moins frappant de l’usage des thèmes courtois. On sait que saint François d’Assise avai
8132 eût fourni un autre exemple non moins frappant de l’ usage des thèmes courtois. On sait que saint François d’Assise avait a
8133 On sait que saint François d’Assise avait appris le français dans sa jeunesse et qu’il faisait ses délices de nos romans
8134 ais dans sa jeunesse et qu’il faisait ses délices de nos romans de chevalerie. Il rêvait de devenir le « meilleur chevalie
8135 unesse et qu’il faisait ses délices de nos romans de chevalerie. Il rêvait de devenir le « meilleur chevalier du monde » o
8136 es délices de nos romans de chevalerie. Il rêvait de devenir le « meilleur chevalier du monde » ou, selon ses propres paro
8137 de nos romans de chevalerie. Il rêvait de devenir le « meilleur chevalier du monde » ou, selon ses propres paroles, « un g
8138 , « un grand baron adoré du monde entier »108. Et l’ on sait d’autre part de quelle manière il inaugura son ministère : sur
8139 é du monde entier »108. Et l’on sait d’autre part de quelle manière il inaugura son ministère : sur la grande place d’Assi
8140 de quelle manière il inaugura son ministère : sur la grande place d’Assise, en présence de l’évêque et d’une foule immense
8141 e il inaugura son ministère : sur la grande place d’ Assise, en présence de l’évêque et d’une foule immense, il se dépouill
8142 re : sur la grande place d’Assise, en présence de l’ évêque et d’une foule immense, il se dépouilla de tous ses vêtements e
8143 grande place d’Assise, en présence de l’évêque et d’ une foule immense, il se dépouilla de tous ses vêtements et se dressan
8144 l’évêque et d’une foule immense, il se dépouilla de tous ses vêtements et se dressant tout nu devant son père richement h
8145 éclara que désormais Dieu seul serait son Père. «  L’ évêque lui jeta sur les épaules son propre manteau, et François s’enfu
8146 ieu seul serait son Père. « L’évêque lui jeta sur les épaules son propre manteau, et François s’enfuit dans la campagne, ch
8147 les son propre manteau, et François s’enfuit dans la campagne, chantant à pleine voix des vers français… Le parfait dénuem
8148 mpagne, chantant à pleine voix des vers français… Le parfait dénuement avait fait de son corps l’humble serviteur de son â
8149 es vers français… Le parfait dénuement avait fait de son corps l’humble serviteur de son âme ; plus d’obstacles à ses élan
8150 ais… Le parfait dénuement avait fait de son corps l’ humble serviteur de son âme ; plus d’obstacles à ses élans vers le Sou
8151 uement avait fait de son corps l’humble serviteur de son âme ; plus d’obstacles à ses élans vers le Souverain Bien !… Se s
8152 de son corps l’humble serviteur de son âme ; plus d’ obstacles à ses élans vers le Souverain Bien !… Se souvenant des roman
8153 ur de son âme ; plus d’obstacles à ses élans vers le Souverain Bien !… Se souvenant des romans français, François fit de l
8154 !… Se souvenant des romans français, François fit de la Pauvreté sa « Dame », et s’honora d’être son « chevalier »109. Cet
8155 Se souvenant des romans français, François fit de la Pauvreté sa « Dame », et s’honora d’être son « chevalier »109. Cette
8156 nçois fit de la Pauvreté sa « Dame », et s’honora d’ être son « chevalier »109. Cette forme de « dénuement », physique mais
8157 s’honora d’être son « chevalier »109. Cette forme de « dénuement », physique mais symbolique, est encore pratiquée de nos
8158 », physique mais symbolique, est encore pratiquée de nos jours par la secte des Doukhobors (« combattants spirituels ») do
8159 symbolique, est encore pratiquée de nos jours par la secte des Doukhobors (« combattants spirituels ») dont les croyances
8160 des Doukhobors (« combattants spirituels ») dont les croyances sont liées à celles des cathares et gnostiques. En 1929, l
8161 es à celles des cathares et gnostiques. En 1929, les Doukhobors réfugiés au Canada, voulant protester contre l’obligation
8162 bors réfugiés au Canada, voulant protester contre l’ obligation de faire élever leurs enfants à l’école d’État, « parcourur
8163 au Canada, voulant protester contre l’obligation de faire élever leurs enfants à l’école d’État, « parcoururent les campa
8164 ntre l’obligation de faire élever leurs enfants à l’ école d’État, « parcoururent les campagnes complètement dévêtus et cha
8165 bligation de faire élever leurs enfants à l’école d’ État, « parcoururent les campagnes complètement dévêtus et chantant de
8166 er leurs enfants à l’école d’État, « parcoururent les campagnes complètement dévêtus et chantant des hymnes religieux »110.
8167 dévêtus et chantant des hymnes religieux »110. On les accusa naturellement d’exhibitionnisme et de communisme sexuel. Au xi
8168 ymnes religieux »110. On les accusa naturellement d’ exhibitionnisme et de communisme sexuel. Au xiiie siècle, on était mo
8169 On les accusa naturellement d’exhibitionnisme et de communisme sexuel. Au xiiie siècle, on était moins obtus. La chevale
8170 e sexuel. Au xiiie siècle, on était moins obtus. La chevalerie errante des Franciscains se répandit en Italie comme les t
8171 ante des Franciscains se répandit en Italie comme les troubadours s’étaient répandus dans le Midi de la France : par les ro
8172 lie comme les troubadours s’étaient répandus dans le Midi de la France : par les routes, sur les places, de village en châ
8173 ’étaient répandus dans le Midi de la France : par les routes, sur les places, de village en château. Les poèmes de Jacopone
8174 s dans le Midi de la France : par les routes, sur les places, de village en château. Les poèmes de Jacopone da Todi, « jong
8175 di de la France : par les routes, sur les places, de village en château. Les poèmes de Jacopone da Todi, « jongleur de Die
8176 es routes, sur les places, de village en château. Les poèmes de Jacopone da Todi, « jongleur de Dieu », les laudes de ses i
8177 sur les places, de village en château. Les poèmes de Jacopone da Todi, « jongleur de Dieu », les laudes de ses imitateurs,
8178 âteau. Les poèmes de Jacopone da Todi, « jongleur de Dieu », les laudes de ses imitateurs, les lettres de sainte Catherine
8179 poèmes de Jacopone da Todi, « jongleur de Dieu », les laudes de ses imitateurs, les lettres de sainte Catherine de Sienne,
8180 acopone da Todi, « jongleur de Dieu », les laudes de ses imitateurs, les lettres de sainte Catherine de Sienne, le Livre d
8181 jongleur de Dieu », les laudes de ses imitateurs, les lettres de sainte Catherine de Sienne, le Livre de la bienheureuse An
8182 Dieu », les laudes de ses imitateurs, les lettres de sainte Catherine de Sienne, le Livre de la bienheureuse Angèle de Fol
8183 teurs, les lettres de sainte Catherine de Sienne, le Livre de la bienheureuse Angèle de Foligno, et tant de récits des Fio
8184 s lettres de sainte Catherine de Sienne, le Livre de la bienheureuse Angèle de Foligno, et tant de récits des Fioretti 111
8185 ettres de sainte Catherine de Sienne, le Livre de la bienheureuse Angèle de Foligno, et tant de récits des Fioretti 111, a
8186 et tant de récits des Fioretti 111, attestent que la rhétorique des troubadours et des romans courtois sont les sources di
8187 rique des troubadours et des romans courtois sont les sources directes du lyrisme franciscain, lequel à son tour devait inf
8188 quel à son tour devait influencer si profondément le langage mystique des siècles suivants. Souviens-toi, ô créature, que
8189 res en cette boue, tu devras rester toujours dans les ténèbres. lit-on dans une des laudes attribuée à Jacopone da Todi ou
8190 ou à son entourage, et cet « angélisme » rappelle d’ une manière précise celui des cathares. D’autres laudes, pour être plu
8191 res laudes, pour être plus évidemment catholiques d’ inspiration, n’en sont que plus « érotiques » ou « courtoises » de lan
8192 ’en sont que plus « érotiques » ou « courtoises » de langage : Mon cœur se fond comme la glace au feu lorsque étroitement
8193 courtoises » de langage : Mon cœur se fond comme la glace au feu lorsque étroitement j’embrasse mon Seigneur, criant : l’
8194 que étroitement j’embrasse mon Seigneur, criant : l’ amour de l’Amour me consume, je m’unis à l’Amour, enivré d’amour. Dans
8195 itement j’embrasse mon Seigneur, criant : l’amour de l’Amour me consume, je m’unis à l’Amour, enivré d’amour. Dans les fla
8196 ment j’embrasse mon Seigneur, criant : l’amour de l’ Amour me consume, je m’unis à l’Amour, enivré d’amour. Dans les flamme
8197 iant : l’amour de l’Amour me consume, je m’unis à l’ Amour, enivré d’amour. Dans les flammes, je brûle et je languis, en cr
8198 e l’Amour me consume, je m’unis à l’Amour, enivré d’ amour. Dans les flammes, je brûle et je languis, en criant ; en vivant
8199 onsume, je m’unis à l’Amour, enivré d’amour. Dans les flammes, je brûle et je languis, en criant ; en vivant, je meurs, et
8200 , je vis. Pourtant, je n’aime pas, mais j’ai soif d’ aimer, et j’ai faim de m’unir à l’Amour.112 5.La Rhétorique court
8201 n’aime pas, mais j’ai soif d’aimer, et j’ai faim de m’unir à l’Amour.112 5.La Rhétorique courtoise chez les mystique
8202 mais j’ai soif d’aimer, et j’ai faim de m’unir à l’ Amour.112 5.La Rhétorique courtoise chez les mystiques espagnols
8203 à l’Amour.112 5.La Rhétorique courtoise chez les mystiques espagnols Si maintenant nous parcourons les textes des g
8204 tiques espagnols Si maintenant nous parcourons les textes des grands mystiques espagnols, sainte Thérèse et saint Jean d
8205 iècle, nous y retrouvons, jusque dans ses nuances les plus précieuses, la rhétorique entière de l’amour courtois. À défaut
8206 ons, jusque dans ses nuances les plus précieuses, la rhétorique entière de l’amour courtois. À défaut d’une anthologie qui
8207 uances les plus précieuses, la rhétorique entière de l’amour courtois. À défaut d’une anthologie qui tiendrait décidément
8208 ces les plus précieuses, la rhétorique entière de l’ amour courtois. À défaut d’une anthologie qui tiendrait décidément tro
8209 rhétorique entière de l’amour courtois. À défaut d’ une anthologie qui tiendrait décidément trop de place113, bornons-nous
8210 ut d’une anthologie qui tiendrait décidément trop de place113, bornons-nous à énumérer les principaux thèmes communs aux t
8211 idément trop de place113, bornons-nous à énumérer les principaux thèmes communs aux troubadours et aux mystiques orthodoxes
8212 oubadours et aux mystiques orthodoxes : « Mourir de ne pas mourir. »114 La « brûlure suave ». Le « dard d’amour » qui bl
8213 es orthodoxes : « Mourir de ne pas mourir. »114 La « brûlure suave ». Le « dard d’amour » qui blesse sans tuer. Le « sal
8214 rir de ne pas mourir. »114 La « brûlure suave ». Le « dard d’amour » qui blesse sans tuer. Le « salut » de l’amour. La pa
8215 pas mourir. »114 La « brûlure suave ». Le « dard d’ amour » qui blesse sans tuer. Le « salut » de l’amour. La passion qui
8216 uave ». Le « dard d’amour » qui blesse sans tuer. Le « salut » de l’amour. La passion qui « isole » du monde et des êtres.
8217 dard d’amour » qui blesse sans tuer. Le « salut » de l’amour. La passion qui « isole » du monde et des êtres. La passion q
8218 d d’amour » qui blesse sans tuer. Le « salut » de l’ amour. La passion qui « isole » du monde et des êtres. La passion qui
8219  » qui blesse sans tuer. Le « salut » de l’amour. La passion qui « isole » du monde et des êtres. La passion qui décolore
8220 . La passion qui « isole » du monde et des êtres. La passion qui décolore tout autre amour. Se plaindre d’un mal que l’on
8221 assion qui décolore tout autre amour. Se plaindre d’ un mal que l’on préfère cependant à toute joie et à tout bien terrestr
8222 colore tout autre amour. Se plaindre d’un mal que l’ on préfère cependant à toute joie et à tout bien terrestre. Déplorer q
8223 toute joie et à tout bien terrestre. Déplorer que les mots trahissent le sentiment « ineffable » et qu’il faut pourtant dir
8224 bien terrestre. Déplorer que les mots trahissent le sentiment « ineffable » et qu’il faut pourtant dire. L’amour qui puri
8225 timent « ineffable » et qu’il faut pourtant dire. L’ amour qui purifie et chasse toute pensée vile. Le vouloir de l’amour s
8226 L’amour qui purifie et chasse toute pensée vile. Le vouloir de l’amour se substituant au vouloir propre. Le « combat » d’
8227 i purifie et chasse toute pensée vile. Le vouloir de l’amour se substituant au vouloir propre. Le « combat » d’amour, dont
8228 urifie et chasse toute pensée vile. Le vouloir de l’ amour se substituant au vouloir propre. Le « combat » d’amour, dont il
8229 loir de l’amour se substituant au vouloir propre. Le « combat » d’amour, dont il faut sortir vaincu. Le symbolisme des « c
8230 r se substituant au vouloir propre. Le « combat » d’ amour, dont il faut sortir vaincu. Le symbolisme des « châteaux », hav
8231 e « combat » d’amour, dont il faut sortir vaincu. Le symbolisme des « châteaux », havres de l’amour. Le symbolisme du « mi
8232 ir vaincu. Le symbolisme des « châteaux », havres de l’amour. Le symbolisme du « miroir », amour imparfait renvoyant à l’a
8233 vaincu. Le symbolisme des « châteaux », havres de l’ amour. Le symbolisme du « miroir », amour imparfait renvoyant à l’amou
8234 e symbolisme des « châteaux », havres de l’amour. Le symbolisme du « miroir », amour imparfait renvoyant à l’amour parfait
8235 olisme du « miroir », amour imparfait renvoyant à l’ amour parfait. Le « cœur volé », l’« entendement ravi », le « rapt »
8236  », amour imparfait renvoyant à l’amour parfait. Le « cœur volé », l’« entendement ravi », le « rapt » d’amour. L’amour c
8237 t renvoyant à l’amour parfait. Le « cœur volé », l’ « entendement ravi », le « rapt » d’amour. L’amour considéré comme « c
8238 rfait. Le « cœur volé », l’« entendement ravi », le « rapt » d’amour. L’amour considéré comme « connaissance » suprême (c
8239  cœur volé », l’« entendement ravi », le « rapt » d’ amour. L’amour considéré comme « connaissance » suprême (canoscenza en
8240 é », l’« entendement ravi », le « rapt » d’amour. L’ amour considéré comme « connaissance » suprême (canoscenza en provença
8241 ce » suprême (canoscenza en provençal). Sur quoi le psychologue matérialiste (cela va de Voltaire à Freud) conclut avec u
8242 ). Sur quoi le psychologue matérialiste (cela va de Voltaire à Freud) conclut avec une bizarre assurance, et sur la foi d
8243 Freud) conclut avec une bizarre assurance, et sur la foi du seul langage, que tout cela relève d’une déviation sexuelle. E
8244 sur la foi du seul langage, que tout cela relève d’ une déviation sexuelle. Et l’on sait que les conclusions des savants d
8245 que tout cela relève d’une déviation sexuelle. Et l’ on sait que les conclusions des savants du xixe siècle sont devenues
8246 relève d’une déviation sexuelle. Et l’on sait que les conclusions des savants du xixe siècle sont devenues nos préjugés co
8247 nues nos préjugés courants. Mais sans compter que le jugement matérialiste sur les mystiques est plus révélateur de l’obse
8248 ais sans compter que le jugement matérialiste sur les mystiques est plus révélateur de l’obsession de ceux qui le portent q
8249 atérialiste sur les mystiques est plus révélateur de l’obsession de ceux qui le portent que de l’objet sur lequel on le po
8250 rialiste sur les mystiques est plus révélateur de l’ obsession de ceux qui le portent que de l’objet sur lequel on le porte
8251 les mystiques est plus révélateur de l’obsession de ceux qui le portent que de l’objet sur lequel on le porte, il repose
8252 es est plus révélateur de l’obsession de ceux qui le portent que de l’objet sur lequel on le porte, il repose sur une doub
8253 élateur de l’obsession de ceux qui le portent que de l’objet sur lequel on le porte, il repose sur une double erreur histo
8254 teur de l’obsession de ceux qui le portent que de l’ objet sur lequel on le porte, il repose sur une double erreur historiq
8255 ceux qui le portent que de l’objet sur lequel on le porte, il repose sur une double erreur historique et psychologique. C
8256 uble erreur historique et psychologique. Car : 1° le langage de la passion — tel qu’on le retrouve chez les mystiques — n’
8257 historique et psychologique. Car : 1° le langage de la passion — tel qu’on le retrouve chez les mystiques — n’est pas, à
8258 storique et psychologique. Car : 1° le langage de la passion — tel qu’on le retrouve chez les mystiques — n’est pas, à l’o
8259 ue. Car : 1° le langage de la passion — tel qu’on le retrouve chez les mystiques — n’est pas, à l’origine, celui des sens
8260 angage de la passion — tel qu’on le retrouve chez les mystiques — n’est pas, à l’origine, celui des sens et de la nature, m
8261 ’on le retrouve chez les mystiques — n’est pas, à l’ origine, celui des sens et de la nature, mais il est au contraire la r
8262 iques — n’est pas, à l’origine, celui des sens et de la nature, mais il est au contraire la rhétorique d’une ascèse étroit
8263 es — n’est pas, à l’origine, celui des sens et de la nature, mais il est au contraire la rhétorique d’une ascèse étroiteme
8264 es sens et de la nature, mais il est au contraire la rhétorique d’une ascèse étroitement liée à l’hérésie méridionale du x
8265 la nature, mais il est au contraire la rhétorique d’ une ascèse étroitement liée à l’hérésie méridionale du xiie siècle ;
8266 ire la rhétorique d’une ascèse étroitement liée à l’ hérésie méridionale du xiie siècle ; 2° des génies comme saint Jean d
8267 e étaient mieux avertis que quiconque des dangers de la « luxure spirituelle ». (C’est l’expression de saint Jean de la Cr
8268 taient mieux avertis que quiconque des dangers de la « luxure spirituelle ». (C’est l’expression de saint Jean de la Croix
8269 des dangers de la « luxure spirituelle ». (C’est l’ expression de saint Jean de la Croix.) Or tous les deux en parlent ave
8270 de la « luxure spirituelle ». (C’est l’expression de saint Jean de la Croix.) Or tous les deux en parlent avec une liberté
8271 l’expression de saint Jean de la Croix.) Or tous les deux en parlent avec une liberté telle que l’on ne voit plus ce que p
8272 us les deux en parlent avec une liberté telle que l’ on ne voit plus ce que pourrait signifier, dans leur cas, le soupçon h
8273 it plus ce que pourrait signifier, dans leur cas, le soupçon habituel de « refoulement ». ⁂ Reprenons ces deux arguments.
8274 ait signifier, dans leur cas, le soupçon habituel de « refoulement ». ⁂ Reprenons ces deux arguments. Et tout d’abord, sou
8275 x arguments. Et tout d’abord, soulignons bien que le langage des mystiques ne saurait être confondu avec la nature profond
8276 ngage des mystiques ne saurait être confondu avec la nature profonde de l’expérience qu’ils ont vécue. J. Baruzi écrit de
8277 ne saurait être confondu avec la nature profonde de l’expérience qu’ils ont vécue. J. Baruzi écrit de sainte Thérèse : « 
8278 saurait être confondu avec la nature profonde de l’ expérience qu’ils ont vécue. J. Baruzi écrit de sainte Thérèse : « On
8279 de l’expérience qu’ils ont vécue. J. Baruzi écrit de sainte Thérèse : « On a démêlé les sources de nombre de ses images… M
8280 J. Baruzi écrit de sainte Thérèse : « On a démêlé les sources de nombre de ses images… Mais trouverait-on aussi sûrement le
8281 rit de sainte Thérèse : « On a démêlé les sources de nombre de ses images… Mais trouverait-on aussi sûrement les origines
8282 nte Thérèse : « On a démêlé les sources de nombre de ses images… Mais trouverait-on aussi sûrement les origines de ce lang
8283 de ses images… Mais trouverait-on aussi sûrement les origines de ce langage psychologique où se traduit sans doute, le plu
8284 s… Mais trouverait-on aussi sûrement les origines de ce langage psychologique où se traduit sans doute, le plus purement,
8285 e langage psychologique où se traduit sans doute, le plus purement, sa nature ? »115 Tous les mystiques, et sainte Thérèse
8286 ns doute, le plus purement, sa nature ? »115 Tous les mystiques, et sainte Thérèse la première, se plaignent de n’avoir pas
8287 ques, et sainte Thérèse la première, se plaignent de n’avoir pas de mots nouveaux (nuevas palabras) pour louer les œuvres
8288 Thérèse la première, se plaignent de n’avoir pas de mots nouveaux (nuevas palabras) pour louer les œuvres de Dieu telles
8289 pas de mots nouveaux (nuevas palabras) pour louer les œuvres de Dieu telles qu’ils les vivent dans leur âme. Et leurs silen
8290 nouveaux (nuevas palabras) pour louer les œuvres de Dieu telles qu’ils les vivent dans leur âme. Et leurs silences furent
8291 bras) pour louer les œuvres de Dieu telles qu’ils les vivent dans leur âme. Et leurs silences furent plus réels que leurs p
8292 ls que leurs paroles. Il ne s’agit donc, ici, que de tenir compte des éléments hérités de leur langage littéraire. Or s’il
8293 nc, ici, que de tenir compte des éléments hérités de leur langage littéraire. Or s’il faut se borner à un exemple qui est
8294 ’il faut se borner à un exemple qui est à la fois le plus fameux, le mieux connu, et celui qui a le plus égaré nos savants
8295 er à un exemple qui est à la fois le plus fameux, le mieux connu, et celui qui a le plus égaré nos savants, le fait est qu
8296 is le plus fameux, le mieux connu, et celui qui a le plus égaré nos savants, le fait est que sainte Thérèse utilise consta
8297 connu, et celui qui a le plus égaré nos savants, le fait est que sainte Thérèse utilise constamment, et même raffine la r
8298 inte Thérèse utilise constamment, et même raffine la rhétorique courtoise. S’agit-il d’influences littéraires ? Ou de cour
8299 t même raffine la rhétorique courtoise. S’agit-il d’ influences littéraires ? Ou de courants hérétiques souterrains ? Ou d’
8300 ourtoise. S’agit-il d’influences littéraires ? Ou de courants hérétiques souterrains ? Ou d’une recréation autonome, qui p
8301 ires ? Ou de courants hérétiques souterrains ? Ou d’ une recréation autonome, qui pourrait s’expliquer en partie sur la bas
8302 autonome, qui pourrait s’expliquer en partie sur la base des remarques que nous faisions au précédent chapitre ? « Commen
8303 recomposée ? »116 Je ne pense pas que personne, de nos jours, soit en mesure de trancher toutes ces questions. Les spéci
8304 se pas que personne, de nos jours, soit en mesure de trancher toutes ces questions. Les spécialistes les mieux informés hé
8305 soit en mesure de trancher toutes ces questions. Les spécialistes les mieux informés hésitent encore lorsqu’il s’agit d’at
8306 e trancher toutes ces questions. Les spécialistes les mieux informés hésitent encore lorsqu’il s’agit d’attribuer à tel mys
8307 s mieux informés hésitent encore lorsqu’il s’agit d’ attribuer à tel mystique fort bien connu, et orthodoxe par-dessus le m
8308 mystique fort bien connu, et orthodoxe par-dessus le marché (Ruysbroek ou sainte Thérèse par exemple) l’origine de termes
8309 marché (Ruysbroek ou sainte Thérèse par exemple) l’ origine de termes précis dont Jean de la Croix fait usage. Nous pouvon
8310 uysbroek ou sainte Thérèse par exemple) l’origine de termes précis dont Jean de la Croix fait usage. Nous pouvons cependan
8311 uelques sources certaines. « On a souvent signalé le goût des mystiques pour la littérature chevaleresque. Sainte Thérèse
8312 « On a souvent signalé le goût des mystiques pour la littérature chevaleresque. Sainte Thérèse raffolait dans sa jeunesse
8313 nte Thérèse raffolait dans sa jeunesse des romans de chevalerie (voir sa Vie par elle-même, chap II) ; elle eut même, para
8314 r elle-même, chap II) ; elle eut même, paraît-il, l’ idée d’en composer un en collaboration avec son frère Rodrigue. »117 N
8315 même, chap II) ; elle eut même, paraît-il, l’idée d’ en composer un en collaboration avec son frère Rodrigue. »117 Nous sav
8316 frère Rodrigue. »117 Nous savons d’autre part que les auteurs religieux dont elle faisait sa nourriture intellectuelle étai
8317 iture intellectuelle étaient tous fortement imbus de rhétorique courtoise et chevaleresque. La question a d’ailleurs été t
8318 t imbus de rhétorique courtoise et chevaleresque. La question a d’ailleurs été traitée, par un auteur qui offre toutes les
8319 leurs été traitée, par un auteur qui offre toutes les garanties de sérieux et d’information118, et en des termes qui me par
8320 tée, par un auteur qui offre toutes les garanties de sérieux et d’information118, et en des termes qui me paraissent trop
8321 teur qui offre toutes les garanties de sérieux et d’ information118, et en des termes qui me paraissent trop significatifs
8322 paraissent trop significatifs pour que j’hésite à les reproduire : Si l’on se borne à la conception de l’amour dans les ro
8323 ficatifs pour que j’hésite à les reproduire : Si l’ on se borne à la conception de l’amour dans les romans de chevalerie e
8324 e j’hésite à les reproduire : Si l’on se borne à la conception de l’amour dans les romans de chevalerie et dans les trait
8325 es reproduire : Si l’on se borne à la conception de l’amour dans les romans de chevalerie et dans les traités spirituels
8326 reproduire : Si l’on se borne à la conception de l’ amour dans les romans de chevalerie et dans les traités spirituels du
8327 Si l’on se borne à la conception de l’amour dans les romans de chevalerie et dans les traités spirituels du xvie siècle,
8328 borne à la conception de l’amour dans les romans de chevalerie et dans les traités spirituels du xvie siècle, on observe
8329 de l’amour dans les romans de chevalerie et dans les traités spirituels du xvie siècle, on observe d’intéressantes analog
8330 es traités spirituels du xvie siècle, on observe d’ intéressantes analogies de fond et de forme. a) Le noble langage d’Am
8331 vie siècle, on observe d’intéressantes analogies de fond et de forme. a) Le noble langage d’Amadis, ses métaphores éroti
8332 , on observe d’intéressantes analogies de fond et de forme. a) Le noble langage d’Amadis, ses métaphores érotiques, ses s
8333 ’intéressantes analogies de fond et de forme. a) Le noble langage d’Amadis, ses métaphores érotiques, ses subtiles précio
8334 alogies de fond et de forme. a) Le noble langage d’ Amadis, ses métaphores érotiques, ses subtiles préciosités se retrouve
8335 , Bernardino de Laredo et Malou de Chaide [maître de sainte Thérèse], aussi bien que dans les Exclamations et le Château i
8336 e [maître de sainte Thérèse], aussi bien que dans les Exclamations et le Château intérieur. b) En Espagne, les auteurs de
8337 Thérèse], aussi bien que dans les Exclamations et le Château intérieur. b) En Espagne, les auteurs de romans de chevaleri
8338 amations et le Château intérieur. b) En Espagne, les auteurs de romans de chevalerie comme ceux des traités mystiques se c
8339 le Château intérieur. b) En Espagne, les auteurs de romans de chevalerie comme ceux des traités mystiques se caractérisen
8340 intérieur. b) En Espagne, les auteurs de romans de chevalerie comme ceux des traités mystiques se caractérisent par le m
8341 e ceux des traités mystiques se caractérisent par le même réalisme quand ils sacrifient le sentiment du merveilleux à celu
8342 érisent par le même réalisme quand ils sacrifient le sentiment du merveilleux à celui d’une intimité plus familière et plu
8343 ls sacrifient le sentiment du merveilleux à celui d’ une intimité plus familière et plus émouvante, comme ils tendent à met
8344 ère et plus émouvante, comme ils tendent à mettre l’ humain et le divin sur le même plan, soit en contemplant le divin avec
8345 émouvante, comme ils tendent à mettre l’humain et le divin sur le même plan, soit en contemplant le divin avec des yeux pr
8346 mme ils tendent à mettre l’humain et le divin sur le même plan, soit en contemplant le divin avec des yeux profanes, soit
8347 et le divin sur le même plan, soit en contemplant le divin avec des yeux profanes, soit en considérant l’humain sous une i
8348 divin avec des yeux profanes, soit en considérant l’ humain sous une interprétation divine. [C’est moi qui souligne.] c) S
8349 ion divine. [C’est moi qui souligne.] c) Surtout l’ amour courtois et l’amour divin s’exaltent l’un et l’autre dans la mêm
8350 oi qui souligne.] c) Surtout l’amour courtois et l’ amour divin s’exaltent l’un et l’autre dans la même conception héroïqu
8351 et l’amour divin s’exaltent l’un et l’autre dans la même conception héroïque de l’obligation morale, de l’action et de la
8352 l’un et l’autre dans la même conception héroïque de l’obligation morale, de l’action et de la foi. La devise d’Amadis de
8353 un et l’autre dans la même conception héroïque de l’ obligation morale, de l’action et de la foi. La devise d’Amadis de Gau
8354 même conception héroïque de l’obligation morale, de l’action et de la foi. La devise d’Amadis de Gaule et celle de sainte
8355 me conception héroïque de l’obligation morale, de l’ action et de la foi. La devise d’Amadis de Gaule et celle de sainte Th
8356 n héroïque de l’obligation morale, de l’action et de la foi. La devise d’Amadis de Gaule et celle de sainte Thérèse pourra
8357 éroïque de l’obligation morale, de l’action et de la foi. La devise d’Amadis de Gaule et celle de sainte Thérèse pourraien
8358 de l’obligation morale, de l’action et de la foi. La devise d’Amadis de Gaule et celle de sainte Thérèse pourraient être é
8359 ation morale, de l’action et de la foi. La devise d’ Amadis de Gaule et celle de sainte Thérèse pourraient être également «
8360 t de la foi. La devise d’Amadis de Gaule et celle de sainte Thérèse pourraient être également « aimer pour agir ». [Ici, j
8361 r pour agir ». [Ici, je ferai quelques réserves : l’ amour courtois, dans sa pureté première, aime pour souffrir, pour « pâ
8362 souffrir, pour « pâtir »…] d) Ce n’est pas dans les pauvres extravagances des romans de chevalerie mystique (la Gallarda
8363 est pas dans les pauvres extravagances des romans de chevalerie mystique (la Gallarda Espirituel, El divino Escarraman) qu
8364 extravagances des romans de chevalerie mystique ( la Gallarda Espirituel, El divino Escarraman) qu’il faut chercher la syn
8365 rituel, El divino Escarraman) qu’il faut chercher la synthèse de l’amour divin et de l’amour courtois, mais chez les troub
8366 ivino Escarraman) qu’il faut chercher la synthèse de l’amour divin et de l’amour courtois, mais chez les troubadours prove
8367 no Escarraman) qu’il faut chercher la synthèse de l’ amour divin et de l’amour courtois, mais chez les troubadours provença
8368 ’il faut chercher la synthèse de l’amour divin et de l’amour courtois, mais chez les troubadours provençaux du xiie siècl
8369 faut chercher la synthèse de l’amour divin et de l’ amour courtois, mais chez les troubadours provençaux du xiie siècle.
8370 e l’amour divin et de l’amour courtois, mais chez les troubadours provençaux du xiie siècle. Les plus féconds éléments de
8371 chez les troubadours provençaux du xiie siècle. Les plus féconds éléments de leur doctrine, de leur symbolisme et de leur
8372 ençaux du xiie siècle. Les plus féconds éléments de leur doctrine, de leur symbolisme et de leur terminologie passent dan
8373 ècle. Les plus féconds éléments de leur doctrine, de leur symbolisme et de leur terminologie passent dans la mystique du x
8374 éléments de leur doctrine, de leur symbolisme et de leur terminologie passent dans la mystique du xiiie siècle par l’int
8375 r symbolisme et de leur terminologie passent dans la mystique du xiiie siècle par l’intermédiaire de saint François d’Ass
8376 re de saint François d’Assise. En se limitant à l’ évolution de sainte Thérèse, on constate que les romans de chevalerie
8377 François d’Assise. En se limitant à l’évolution de sainte Thérèse, on constate que les romans de chevalerie ont eu sur e
8378 à l’évolution de sainte Thérèse, on constate que les romans de chevalerie ont eu sur elle une influence psychologique, et
8379 ion de sainte Thérèse, on constate que les romans de chevalerie ont eu sur elle une influence psychologique, et une influe
8380 ne influence littéraire qui apparaît surtout dans le symbolisme guerrier du combat spirituel et du Château intérieur. » Ex
8381 intérieur. » Extraordinaire retour et assomption de l’hérésie, par le détour d’une rhétorique qu’elle a créée contre l’Ég
8382 térieur. » Extraordinaire retour et assomption de l’ hérésie, par le détour d’une rhétorique qu’elle a créée contre l’Églis
8383 aordinaire retour et assomption de l’hérésie, par le détour d’une rhétorique qu’elle a créée contre l’Église, et que l’Égl
8384 retour et assomption de l’hérésie, par le détour d’ une rhétorique qu’elle a créée contre l’Église, et que l’Église lui re
8385 le détour d’une rhétorique qu’elle a créée contre l’ Église, et que l’Église lui reprend par ses saints ! Résumons les étap
8386 hétorique qu’elle a créée contre l’Église, et que l’ Église lui reprend par ses saints ! Résumons les étapes de l’aventure 
8387 ue l’Église lui reprend par ses saints ! Résumons les étapes de l’aventure : l’hérésie des « parfaits » descend de l’Éros à
8388 lui reprend par ses saints ! Résumons les étapes de l’aventure : l’hérésie des « parfaits » descend de l’Éros à Vénus, el
8389 i reprend par ses saints ! Résumons les étapes de l’ aventure : l’hérésie des « parfaits » descend de l’Éros à Vénus, elle
8390 ses saints ! Résumons les étapes de l’aventure : l’ hérésie des « parfaits » descend de l’Éros à Vénus, elle va jusqu’à co
8391 e l’aventure : l’hérésie des « parfaits » descend de l’Éros à Vénus, elle va jusqu’à confondre avec la poésie d’un amour q
8392 ’aventure : l’hérésie des « parfaits » descend de l’ Éros à Vénus, elle va jusqu’à confondre avec la poésie d’un amour qui
8393 de l’Éros à Vénus, elle va jusqu’à confondre avec la poésie d’un amour qui serait tout profane ; les confusions qu’elle en
8394 à Vénus, elle va jusqu’à confondre avec la poésie d’ un amour qui serait tout profane ; les confusions qu’elle entretient d
8395 ec la poésie d’un amour qui serait tout profane ; les confusions qu’elle entretient de la sorte flattent trop bien les dési
8396 tout profane ; les confusions qu’elle entretient de la sorte flattent trop bien les désirs naturels ; peu à peu, l’hérési
8397 ut profane ; les confusions qu’elle entretient de la sorte flattent trop bien les désirs naturels ; peu à peu, l’hérésie d
8398 qu’elle entretient de la sorte flattent trop bien les désirs naturels ; peu à peu, l’hérésie disparaît aux yeux des mondain
8399 attent trop bien les désirs naturels ; peu à peu, l’ hérésie disparaît aux yeux des mondains abusés par le charme trompeur
8400 érésie disparaît aux yeux des mondains abusés par le charme trompeur de l’art : ils n’en gardent que la poésie ; et voici
8401 x yeux des mondains abusés par le charme trompeur de l’art : ils n’en gardent que la poésie ; et voici que cent ans et tro
8402 eux des mondains abusés par le charme trompeur de l’ art : ils n’en gardent que la poésie ; et voici que cent ans et trois-
8403 e charme trompeur de l’art : ils n’en gardent que la poésie ; et voici que cent ans et trois-cents ans plus tard, ce vêtem
8404 nt dont on a oublié qu’il cachait autre chose que la nature — c’est la mystique chrétienne qui vient le reprendre pour en
8405 é qu’il cachait autre chose que la nature — c’est la mystique chrétienne qui vient le reprendre pour en revêtir l’Agapè !
8406 a nature — c’est la mystique chrétienne qui vient le reprendre pour en revêtir l’Agapè ! ⁂ Quant à la psychologie dont rel
8407 chrétienne qui vient le reprendre pour en revêtir l’ Agapè ! ⁂ Quant à la psychologie dont relèverait cette préférence pour
8408 le reprendre pour en revêtir l’Agapè ! ⁂ Quant à la psychologie dont relèverait cette préférence pour le langage passionn
8409 psychologie dont relèverait cette préférence pour le langage passionnel, elle a été interprétée généralement selon la supe
8410 ionnel, elle a été interprétée généralement selon la superstition matérialiste119. On a « ramené » tout ce qu’on pouvait —
8411 mené » tout ce qu’on pouvait — et un peu plus — à l’ instinct sexuel « dévoyé ». Le xixe siècle, dans l’ensemble, n’est ja
8412  et un peu plus — à l’instinct sexuel « dévoyé ». Le xixe siècle, dans l’ensemble, n’est jamais plus heureux que lorsqu’i
8413 instinct sexuel « dévoyé ». Le xixe siècle, dans l’ ensemble, n’est jamais plus heureux que lorsqu’il peut « ramener » le
8414 amais plus heureux que lorsqu’il peut « ramener » le supérieur à l’inférieur, le spirituel au matériel, le significatif à
8415 eux que lorsqu’il peut « ramener » le supérieur à l’ inférieur, le spirituel au matériel, le significatif à l’insignifiant.
8416 u’il peut « ramener » le supérieur à l’inférieur, le spirituel au matériel, le significatif à l’insignifiant. Et c’est ce
8417 upérieur à l’inférieur, le spirituel au matériel, le significatif à l’insignifiant. Et c’est ce qu’il appelle « expliquer 
8418 ieur, le spirituel au matériel, le significatif à l’ insignifiant. Et c’est ce qu’il appelle « expliquer ». Que ce soit, la
8419 x des pires dénis du sens critique, je n’ai pas à le montrer ici dans le détail : j’ai dit ailleurs120 qu’à mon avis, cett
8420 sens critique, je n’ai pas à le montrer ici dans le détail : j’ai dit ailleurs120 qu’à mon avis, cette propension moderne
8421 rs120 qu’à mon avis, cette propension moderne est le signe d’un ressentiment profond à l’endroit de la poésie, et en génér
8422 à mon avis, cette propension moderne est le signe d’ un ressentiment profond à l’endroit de la poésie, et en général, de to
8423 le signe d’un ressentiment profond à l’endroit de la poésie, et en général, de toute activité créatrice — donc risquée — d
8424 profond à l’endroit de la poésie, et en général, de toute activité créatrice — donc risquée — de l’esprit. Mais il convie
8425 ral, de toute activité créatrice — donc risquée — de l’esprit. Mais il convient de préciser encore : que pour les hommes d
8426 , de toute activité créatrice — donc risquée — de l’ esprit. Mais il convient de préciser encore : que pour les hommes du x
8427 ce — donc risquée — de l’esprit. Mais il convient de préciser encore : que pour les hommes du xvie siècle, le langage éro
8428 t. Mais il convient de préciser encore : que pour les hommes du xvie siècle, le langage érotique était plus innocent qu’à
8429 ser encore : que pour les hommes du xvie siècle, le langage érotique était plus innocent qu’à nos yeux. C’est nous qui so
8430 vrosés, héritiers du « puritanisme » embourgeoisé d’ un xixe siècle incroyant. Saint Jean de la Croix, qui décrivit en une
8431 de la Croix, qui décrivit en une page remarquable de pénétration psychologique les mouvements de la chair attirée par l’él
8432 une page remarquable de pénétration psychologique les mouvements de la chair attirée par l’élan mystique en ses débuts (Nui
8433 uable de pénétration psychologique les mouvements de la chair attirée par l’élan mystique en ses débuts (Nuit obscure, I,
8434 le de pénétration psychologique les mouvements de la chair attirée par l’élan mystique en ses débuts (Nuit obscure, I, v.
8435 chologique les mouvements de la chair attirée par l’ élan mystique en ses débuts (Nuit obscure, I, v. 3), ne s’exagère pas
8436 cure, I, v. 3), ne s’exagère pas plus qu’il ne se la dissimule la gravité relative de pareils accidents. Réciter ici les f
8437 ), ne s’exagère pas plus qu’il ne se la dissimule la gravité relative de pareils accidents. Réciter ici les formules « sub
8438 plus qu’il ne se la dissimule la gravité relative de pareils accidents. Réciter ici les formules « sublimation » et « refo
8439 ravité relative de pareils accidents. Réciter ici les formules « sublimation » et « refoulement », c’est simplement refuser
8440 on » et « refoulement », c’est simplement refuser de savoir de quoi l’on parle. Où est le refoulement, où est la censure,
8441 refoulement », c’est simplement refuser de savoir de quoi l’on parle. Où est le refoulement, où est la censure, lorsque Th
8442 ent », c’est simplement refuser de savoir de quoi l’ on parle. Où est le refoulement, où est la censure, lorsque Thérèse éc
8443 ment refuser de savoir de quoi l’on parle. Où est le refoulement, où est la censure, lorsque Thérèse écrit à un religieux
8444 de quoi l’on parle. Où est le refoulement, où est la censure, lorsque Thérèse écrit à un religieux qui se plaint de ressen
8445 orsque Thérèse écrit à un religieux qui se plaint de ressentir une émotion des sens chaque fois qu’il entre en oraison : «
8446 oraison : « Je trouve que cela est indifférent à l’ oraison, et que le mieux est de n’y faire aucune attention. » De même,
8447 ouve que cela est indifférent à l’oraison, et que le mieux est de n’y faire aucune attention. » De même, à l’un de ses frè
8448 est indifférent à l’oraison, et que le mieux est de n’y faire aucune attention. » De même, à l’un de ses frères qui ne po
8449 de n’y faire aucune attention. » De même, à l’un de ses frères qui ne pouvait communier sans éprouver l’émoi sexuel, et à
8450 ses frères qui ne pouvait communier sans éprouver l’ émoi sexuel, et à qui l’on avait ordonné en conséquence, de ne plus co
8451 t communier sans éprouver l’émoi sexuel, et à qui l’ on avait ordonné en conséquence, de ne plus communier qu’une fois l’an
8452 xuel, et à qui l’on avait ordonné en conséquence, de ne plus communier qu’une fois l’an, saint Jean de la Croix conseille
8453 en conséquence, de ne plus communier qu’une fois l’ an, saint Jean de la Croix conseille de ne pas s’inquiéter, de recevoi
8454 u’une fois l’an, saint Jean de la Croix conseille de ne pas s’inquiéter, de recevoir le sacrement chaque semaine, quoi qu’
8455 Jean de la Croix conseille de ne pas s’inquiéter, de recevoir le sacrement chaque semaine, quoi qu’il advienne — et le frè
8456 roix conseille de ne pas s’inquiéter, de recevoir le sacrement chaque semaine, quoi qu’il advienne — et le frère se trouve
8457 acrement chaque semaine, quoi qu’il advienne — et le frère se trouve guéri, parce qu’il cesse de craindre à l’excès. S’il
8458 — et le frère se trouve guéri, parce qu’il cesse de craindre à l’excès. S’il faut parler encore de psychanalyse, reconnai
8459 se trouve guéri, parce qu’il cesse de craindre à l’ excès. S’il faut parler encore de psychanalyse, reconnaissons que Jean
8460 se de craindre à l’excès. S’il faut parler encore de psychanalyse, reconnaissons que Jean de la Croix joue ici le rôle du
8461 lyse, reconnaissons que Jean de la Croix joue ici le rôle du médecin, et non du névrosé. « Il vous semblera peut-être, écr
8462 èse, que certaines choses qui se rencontrent dans le Cantique des Cantiques auraient pu s’exprimer d’une autre manière. Vu
8463 le Cantique des Cantiques auraient pu s’exprimer d’ une autre manière. Vu notre grossièreté, je ne serais pas surprise que
8464 é, je ne serais pas surprise que cela nous vînt à l’ esprit. J’ai même entendu dire à certaines personnes qu’elles évitaien
8465 ndu dire à certaines personnes qu’elles évitaient de les entendre. O Dieu ! que notre misère est grande ! Il nous arrive c
8466 dire à certaines personnes qu’elles évitaient de les entendre. O Dieu ! que notre misère est grande ! Il nous arrive comme
8467 i changent en poison tout ce qu’ils mangent… » ⁂ De la comparaison formelle des écrits d’un Eckhart avec ceux d’un Ruysbr
8468 hangent en poison tout ce qu’ils mangent… » ⁂ De la comparaison formelle des écrits d’un Eckhart avec ceux d’un Ruysbroek
8469 ngent… » ⁂ De la comparaison formelle des écrits d’ un Eckhart avec ceux d’un Ruysbroek, d’une Thérèse et d’un Jean de la
8470 raison formelle des écrits d’un Eckhart avec ceux d’ un Ruysbroek, d’une Thérèse et d’un Jean de la Croix, nous pouvons mai
8471 des écrits d’un Eckhart avec ceux d’un Ruysbroek, d’ une Thérèse et d’un Jean de la Croix, nous pouvons maintenant tirer ce
8472 ckhart avec ceux d’un Ruysbroek, d’une Thérèse et d’ un Jean de la Croix, nous pouvons maintenant tirer cette conclusion :
8473 nous pouvons maintenant tirer cette conclusion : la nature des métaphores empruntées au langage courant par les mystiques
8474 des métaphores empruntées au langage courant par les mystiques n’est pas sans d’étroites relations avec leur doctrine de l
8475 langage courant par les mystiques n’est pas sans d’ étroites relations avec leur doctrine de l’union ou leur foi dans l’In
8476 pas sans d’étroites relations avec leur doctrine de l’union ou leur foi dans l’Incarnation. Ruysbroek, Thérèse et Jean de
8477 s sans d’étroites relations avec leur doctrine de l’ union ou leur foi dans l’Incarnation. Ruysbroek, Thérèse et Jean de la
8478 ns avec leur doctrine de l’union ou leur foi dans l’ Incarnation. Ruysbroek, Thérèse et Jean de la Croix sont très nettemen
8479  christocentriques ». Tout chez eux part du drame de la séparation instituée par le péché entre l’homme et son Créateur ;
8480 ristocentriques ». Tout chez eux part du drame de la séparation instituée par le péché entre l’homme et son Créateur ; tou
8481 eux part du drame de la séparation instituée par le péché entre l’homme et son Créateur ; tout aboutit à des instants de
8482 ame de la séparation instituée par le péché entre l’ homme et son Créateur ; tout aboutit à des instants de communion activ
8483 mme et son Créateur ; tout aboutit à des instants de communion active dans la Grâce, et c’est cela qu’ils appellent « mari
8484 t aboutit à des instants de communion active dans la Grâce, et c’est cela qu’ils appellent « mariage » — cette communion d
8485 la qu’ils appellent « mariage » — cette communion de l’âme élue et du Christ époux de l’Église. Mais la voie de l’homme sé
8486 qu’ils appellent « mariage » — cette communion de l’ âme élue et du Christ époux de l’Église. Mais la voie de l’homme sépar
8487  cette communion de l’âme élue et du Christ époux de l’Église. Mais la voie de l’homme séparé, c’est la passion — et la pa
8488 tte communion de l’âme élue et du Christ époux de l’ Église. Mais la voie de l’homme séparé, c’est la passion — et la passi
8489 e l’âme élue et du Christ époux de l’Église. Mais la voie de l’homme séparé, c’est la passion — et la passion est partout
8490 élue et du Christ époux de l’Église. Mais la voie de l’homme séparé, c’est la passion — et la passion est partout dans leu
8491 e et du Christ époux de l’Église. Mais la voie de l’ homme séparé, c’est la passion — et la passion est partout dans leurs
8492 e l’Église. Mais la voie de l’homme séparé, c’est la passion — et la passion est partout dans leurs œuvres, tandis qu’elle
8493 la voie de l’homme séparé, c’est la passion — et la passion est partout dans leurs œuvres, tandis qu’elle est absente de
8494 out dans leurs œuvres, tandis qu’elle est absente de celles d’Eckhart. Voilà pourquoi ce fut la mystique orthodoxe — la mo
8495 eurs œuvres, tandis qu’elle est absente de celles d’ Eckhart. Voilà pourquoi ce fut la mystique orthodoxe — la moins suspec
8496 bsente de celles d’Eckhart. Voilà pourquoi ce fut la mystique orthodoxe — la moins suspecte de troubles complaisances ! — 
8497 rt. Voilà pourquoi ce fut la mystique orthodoxe —  la moins suspecte de troubles complaisances ! — qui se vit portée par l’
8498 ce fut la mystique orthodoxe — la moins suspecte de troubles complaisances ! — qui se vit portée par l’objet même de sa f
8499 troubles complaisances ! — qui se vit portée par l’ objet même de sa foi à user, et parfois à abuser, du langage de l’amou
8500 plaisances ! — qui se vit portée par l’objet même de sa foi à user, et parfois à abuser, du langage de l’amour-passion. Us
8501 de sa foi à user, et parfois à abuser, du langage de l’amour-passion. Usage et abus dont la psychologie moderne devait néc
8502 sa foi à user, et parfois à abuser, du langage de l’ amour-passion. Usage et abus dont la psychologie moderne devait nécess
8503 du langage de l’amour-passion. Usage et abus dont la psychologie moderne devait nécessairement tirer des conclusions confo
8504 bon sens, mais qui me paraissent controuvées par l’ Histoire. 6.Note sur la métaphore Pourtant tout n’est pas expliq
8505 aissent controuvées par l’Histoire. 6.Note sur la métaphore Pourtant tout n’est pas expliqué par ces considérations
8506 dérations historiques. Car on peut reculer encore la question, et dire : le langage passionnel vient d’une littérature cou
8507 Car on peut reculer encore la question, et dire : le langage passionnel vient d’une littérature courtoise née dans l’ambia
8508 a question, et dire : le langage passionnel vient d’ une littérature courtoise née dans l’ambiance d’une certaine hérésie ;
8509 ionnel vient d’une littérature courtoise née dans l’ ambiance d’une certaine hérésie ; mais cette hérésie, à son tour, ne s
8510 t d’une littérature courtoise née dans l’ambiance d’ une certaine hérésie ; mais cette hérésie, à son tour, ne se ramène-t-
8511 sitions physiologiques sublimées ? Rien ne permet de l’affirmer historiquement. En théorie cependant l’objection reste pos
8512 ions physiologiques sublimées ? Rien ne permet de l’ affirmer historiquement. En théorie cependant l’objection reste possib
8513 e l’affirmer historiquement. En théorie cependant l’ objection reste possible, et même inévitable. On connaît le casse-têt
8514 n reste possible, et même inévitable. On connaît le casse-tête philosophique : qui a commencé, la poule ou l’œuf ? La mêm
8515 aît le casse-tête philosophique : qui a commencé, la poule ou l’œuf ? La même question se repose, non moins insoluble, qua
8516 -tête philosophique : qui a commencé, la poule ou l’ œuf ? La même question se repose, non moins insoluble, quand il s’agit
8517 ilosophique : qui a commencé, la poule ou l’œuf ? La même question se repose, non moins insoluble, quand il s’agit de savo
8518 n se repose, non moins insoluble, quand il s’agit de savoir, en fin de compte, si c’est l’« esprit » ou la « matière » qui
8519 d il s’agit de savoir, en fin de compte, si c’est l’ « esprit » ou la « matière » qui sont la cause des phénomènes où tous
8520 avoir, en fin de compte, si c’est l’« esprit » ou la « matière » qui sont la cause des phénomènes où tous les deux sont im
8521 si c’est l’« esprit » ou la « matière » qui sont la cause des phénomènes où tous les deux sont impliqués. Par exemple, da
8522 atière » qui sont la cause des phénomènes où tous les deux sont impliqués. Par exemple, dans le cas du langage mystique : s
8523 ù tous les deux sont impliqués. Par exemple, dans le cas du langage mystique : sommes-nous en présence d’une matérialisati
8524 alisation du spirituel — et celui-ci serait alors la cause première — ou au contraire d’une sublimation de phénomènes phys
8525 serait alors la cause première — ou au contraire d’ une sublimation de phénomènes physiologiques, lesquels seraient à la b
8526 ause première — ou au contraire d’une sublimation de phénomènes physiologiques, lesquels seraient à la base de ce qui se t
8527 de phénomènes physiologiques, lesquels seraient à la base de ce qui se trouve exprimé ? Quelle que soit la réponse qu’on d
8528 mènes physiologiques, lesquels seraient à la base de ce qui se trouve exprimé ? Quelle que soit la réponse qu’on donnera,
8529 ase de ce qui se trouve exprimé ? Quelle que soit la réponse qu’on donnera, une chose demeure certaine : c’est que nous so
8530 n empirique. Mais en fait, personne ne s’y tient. La conscience moderne, par exemple, victime des réflexes que lui a donné
8531 ar exemple, victime des réflexes que lui a donnés la science matérialiste, tranche toujours le débat au bénéfice de ce qui
8532 donnés la science matérialiste, tranche toujours le débat au bénéfice de ce qui est le plus bas. Prenons le cas des métap
8533 térialiste, tranche toujours le débat au bénéfice de ce qui est le plus bas. Prenons le cas des métaphores : on dit d’un g
8534 anche toujours le débat au bénéfice de ce qui est le plus bas. Prenons le cas des métaphores : on dit d’un goût qu’il est
8535 at au bénéfice de ce qui est le plus bas. Prenons le cas des métaphores : on dit d’un goût qu’il est amer mais on dira aus
8536 plus bas. Prenons le cas des métaphores : on dit d’ un goût qu’il est amer mais on dira aussi d’une douleur qu’elle est am
8537 n dit d’un goût qu’il est amer mais on dira aussi d’ une douleur qu’elle est amère. Comment cela peut-il s’expliquer ? Tout
8538 e monde répond, sans hésiter, que lorsqu’on parle d’ une douleur amère, on s’exprime par métaphore, au figuré. Le sens prop
8539 eur amère, on s’exprime par métaphore, au figuré. Le sens propre du mot « amer » serait alors celui qui concerne la sensat
8540 e du mot « amer » serait alors celui qui concerne la sensation physique, tenue pour primitive. Il se peut. Mais d’où le sa
8541 physique, tenue pour primitive. Il se peut. Mais d’ où le sait-on ? Les personnes qui croient cela, le croient-elles pour
8542 ique, tenue pour primitive. Il se peut. Mais d’où le sait-on ? Les personnes qui croient cela, le croient-elles pour des r
8543 our primitive. Il se peut. Mais d’où le sait-on ? Les personnes qui croient cela, le croient-elles pour des raisons qu’elle
8544 d’où le sait-on ? Les personnes qui croient cela, le croient-elles pour des raisons qu’elles seraient capables de donner ?
8545 elles pour des raisons qu’elles seraient capables de donner ? Ont-elles donc recherché si, chronologiquement, le sens « ma
8546 ? Ont-elles donc recherché si, chronologiquement, le sens « matériel » d’un mot précède toujours le « spirituel », qui ne
8547 erché si, chronologiquement, le sens « matériel » d’ un mot précède toujours le « spirituel », qui ne serait qu’une transpo
8548 t, le sens « matériel » d’un mot précède toujours le « spirituel », qui ne serait qu’une transposition, un à-peu-près, une
8549 nne ne se livre à ces recherches : on affirme sur la foi d’un préjugé que l’on baptise bon sens ou évidence. Ce préjugé co
8550 se livre à ces recherches : on affirme sur la foi d’ un préjugé que l’on baptise bon sens ou évidence. Ce préjugé consiste
8551 cherches : on affirme sur la foi d’un préjugé que l’ on baptise bon sens ou évidence. Ce préjugé consiste à croire que le p
8552 ens ou évidence. Ce préjugé consiste à croire que le physique est plus vrai et plus réel que le spirituel ; qu’il est donc
8553 re que le physique est plus vrai et plus réel que le spirituel ; qu’il est donc à la base de tout ; que c’est par lui que
8554 et plus réel que le spirituel ; qu’il est donc à la base de tout ; que c’est par lui que tout s’explique. Le mécanisme de
8555 réel que le spirituel ; qu’il est donc à la base de tout ; que c’est par lui que tout s’explique. Le mécanisme de ce préj
8556 de tout ; que c’est par lui que tout s’explique. Le mécanisme de ce préjugé a été défini et critiqué par le Dr Minkowski1
8557 e c’est par lui que tout s’explique. Le mécanisme de ce préjugé a été défini et critiqué par le Dr Minkowski121 et Arnaud
8558 anisme de ce préjugé a été défini et critiqué par le Dr Minkowski121 et Arnaud Dandieu d’une manière pertinente et nuancée
8559 critiqué par le Dr Minkowski121 et Arnaud Dandieu d’ une manière pertinente et nuancée. Selon ces deux auteurs, le sens dit
8560 re pertinente et nuancée. Selon ces deux auteurs, le sens dit « propre » et le sens dit « figuré » ne sauraient être « ram
8561 Selon ces deux auteurs, le sens dit « propre » et le sens dit « figuré » ne sauraient être « ramenés » l’un à l’autre, car
8562 uraient être « ramenés » l’un à l’autre, car tous les deux traduisent « proprement » dans des domaines différents, une réal
8563 ou spirituels. Sinon comment expliquerait-on que le même mot puisse servir à désigner des phénomènes aussi divers ? En vé
8564 ènes aussi divers ? En vérité, il n’y a pas moins d’ amertume dans la douleur que dans le goût du sel, mais ce que nous dés
8565 s ? En vérité, il n’y a pas moins d’amertume dans la douleur que dans le goût du sel, mais ce que nous désignons dans l’un
8566 y a pas moins d’amertume dans la douleur que dans le goût du sel, mais ce que nous désignons dans l’une et l’autre par le
8567 s ce que nous désignons dans l’une et l’autre par le même mot, c’est une même manière d’être affecté, soit par les sens, s
8568 t l’autre par le même mot, c’est une même manière d’ être affecté, soit par les sens, soit par la pensée, dans la totalité
8569 , c’est une même manière d’être affecté, soit par les sens, soit par la pensée, dans la totalité de notre existence. Ainsi
8570 nière d’être affecté, soit par les sens, soit par la pensée, dans la totalité de notre existence. Ainsi de nos métaphores
8571 ecté, soit par les sens, soit par la pensée, dans la totalité de notre existence. Ainsi de nos métaphores amoureuses. Le m
8572 ar les sens, soit par la pensée, dans la totalité de notre existence. Ainsi de nos métaphores amoureuses. Le moderne n’hés
8573 ensée, dans la totalité de notre existence. Ainsi de nos métaphores amoureuses. Le moderne n’hésite pas à tenir ce raisonn
8574 re existence. Ainsi de nos métaphores amoureuses. Le moderne n’hésite pas à tenir ce raisonnement : « Amour désigne pour m
8575 tenir ce raisonnement : « Amour désigne pour moi l’ attrait sexuel — or sainte Thérèse parle sans cesse d’amour — donc cet
8576 trait sexuel — or sainte Thérèse parle sans cesse d’ amour — donc cette mystique est une érotomane qui s’ignore. » Mais nou
8577 sainte Thérèse n’ignore rien, et qu’au contraire les amants « passionnés » sont sans doute des mystiques qui s’ignorent… A
8578 nt sans doute des mystiques qui s’ignorent… Ainsi les arguments s’annulent. Nous ne savons rien des origines premières. Ce
8579 s. Ce que nous avons pu dégager, c’est uniquement le jeu des deux facteurs dans l’évolution historique. Résumons-le encore
8580 r, c’est uniquement le jeu des deux facteurs dans l’ évolution historique. Résumons-le encore une fois, pour plus de clarté
8581 ux facteurs dans l’évolution historique. Résumons- le encore une fois, pour plus de clarté. Notre langage passionnel nous v
8582 istorique. Résumons-le encore une fois, pour plus de clarté. Notre langage passionnel nous vient de la rhétorique des trou
8583 de clarté. Notre langage passionnel nous vient de la rhétorique des troubadours. Rhétorique ambiguë par excellence : une d
8584 une dogmatique manichéenne y compose des symboles d’ attrait sexuel. Mais peu à peu, cette rhétorique se détachant de la re
8585 el. Mais peu à peu, cette rhétorique se détachant de la religion qui l’a créée, passe dans les mœurs, et devient langage c
8586 Mais peu à peu, cette rhétorique se détachant de la religion qui l’a créée, passe dans les mœurs, et devient langage comm
8587 cette rhétorique se détachant de la religion qui l’ a créée, passe dans les mœurs, et devient langage commun. Maintenant,
8588 étachant de la religion qui l’a créée, passe dans les mœurs, et devient langage commun. Maintenant, quand un mystique veut
8589 imer ses expériences ineffables, il est contraint de se servir de métaphores. Il les prend où il les trouve et telles qu’e
8590 riences ineffables, il est contraint de se servir de métaphores. Il les prend où il les trouve et telles qu’elles sont, qu
8591 , il est contraint de se servir de métaphores. Il les prend où il les trouve et telles qu’elles sont, quitte à les modifier
8592 nt de se servir de métaphores. Il les prend où il les trouve et telles qu’elles sont, quitte à les modifier par la suite. O
8593 ù il les trouve et telles qu’elles sont, quitte à les modifier par la suite. Or à partir du xiie siècle, les métaphores co
8594 t telles qu’elles sont, quitte à les modifier par la suite. Or à partir du xiie siècle, les métaphores courantes sont cel
8595 difier par la suite. Or à partir du xiie siècle, les métaphores courantes sont celles de la rhétorique courtoise. Que les
8596 iie siècle, les métaphores courantes sont celles de la rhétorique courtoise. Que les mystiques s’en emparent sans hésiter
8597 siècle, les métaphores courantes sont celles de la rhétorique courtoise. Que les mystiques s’en emparent sans hésiter ne
8598 antes sont celles de la rhétorique courtoise. Que les mystiques s’en emparent sans hésiter ne signifie donc pas du tout qu’
8599 nt » des passions sensuelles, mais simplement que l’ expression habituelle de ces passions, créée d’ailleurs par une mystiq
8600 lles, mais simplement que l’expression habituelle de ces passions, créée d’ailleurs par une mystique, convient à l’express
8601 ns, créée d’ailleurs par une mystique, convient à l’ expression de l’amour spirituel qu’ils vivent. Et elle convient même d
8602 illeurs par une mystique, convient à l’expression de l’amour spirituel qu’ils vivent. Et elle convient même d’autant mieux
8603 eurs par une mystique, convient à l’expression de l’ amour spirituel qu’ils vivent. Et elle convient même d’autant mieux à
8604 ur spirituel qu’ils vivent. Et elle convient même d’ autant mieux à l’expression des rapports « malheureux » entretenus par
8605 ls vivent. Et elle convient même d’autant mieux à l’ expression des rapports « malheureux » entretenus par l’âme et son Die
8606 ession des rapports « malheureux » entretenus par l’ âme et son Dieu, qu’elle s’est plus complètement humanisée, c’est-à-di
8607 lus complètement humanisée, c’est-à-dire détachée de l’hérésie. Car l’hérésie posait l’union possible de Dieu et de l’âme,
8608 complètement humanisée, c’est-à-dire détachée de l’ hérésie. Car l’hérésie posait l’union possible de Dieu et de l’âme, ce
8609 umanisée, c’est-à-dire détachée de l’hérésie. Car l’ hérésie posait l’union possible de Dieu et de l’âme, ce qui entraînait
8610 -dire détachée de l’hérésie. Car l’hérésie posait l’ union possible de Dieu et de l’âme, ce qui entraînait le bonheur divin
8611 l’hérésie. Car l’hérésie posait l’union possible de Dieu et de l’âme, ce qui entraînait le bonheur divin et le malheur de
8612 Car l’hérésie posait l’union possible de Dieu et de l’âme, ce qui entraînait le bonheur divin et le malheur de tout amour
8613 r l’hérésie posait l’union possible de Dieu et de l’ âme, ce qui entraînait le bonheur divin et le malheur de tout amour hu
8614 n possible de Dieu et de l’âme, ce qui entraînait le bonheur divin et le malheur de tout amour humain ; tandis que l’ortho
8615 t de l’âme, ce qui entraînait le bonheur divin et le malheur de tout amour humain ; tandis que l’orthodoxie pose que l’uni
8616 ce qui entraînait le bonheur divin et le malheur de tout amour humain ; tandis que l’orthodoxie pose que l’union est impo
8617 n et le malheur de tout amour humain ; tandis que l’ orthodoxie pose que l’union est impossible, ce qui entraîne le malheur
8618 t amour humain ; tandis que l’orthodoxie pose que l’ union est impossible, ce qui entraîne le malheur divin et rend l’amour
8619 pose que l’union est impossible, ce qui entraîne le malheur divin et rend l’amour humain possible en ses limites. D’où il
8620 ossible, ce qui entraîne le malheur divin et rend l’ amour humain possible en ses limites. D’où il résulte que le langage d
8621 n et rend l’amour humain possible en ses limites. D’ où il résulte que le langage de la passion humaine selon l’hérésie cor
8622 main possible en ses limites. D’où il résulte que le langage de la passion humaine selon l’hérésie correspond au langage d
8623 le en ses limites. D’où il résulte que le langage de la passion humaine selon l’hérésie correspond au langage de la passio
8624 en ses limites. D’où il résulte que le langage de la passion humaine selon l’hérésie correspond au langage de la passion d
8625 ésulte que le langage de la passion humaine selon l’ hérésie correspond au langage de la passion divine selon l’orthodoxie.
8626 ion humaine selon l’hérésie correspond au langage de la passion divine selon l’orthodoxie. On se trouve donc en présence d
8627 humaine selon l’hérésie correspond au langage de la passion divine selon l’orthodoxie. On se trouve donc en présence d’un
8628 correspond au langage de la passion divine selon l’ orthodoxie. On se trouve donc en présence d’une continuelle interactio
8629 ision tout arbitraire isolerait tel ou tel moment de cette dialectique permanente pour en faire la donnée première. 7.L
8630 ent de cette dialectique permanente pour en faire la donnée première. 7.Libération finale des mystiques Cette décisi
8631 s Cette décision tout arbitraire, il est temps de la prendre ici, et de la prendre en faveur de l’esprit, c’est-à-dire
8632 Cette décision tout arbitraire, il est temps de la prendre ici, et de la prendre en faveur de l’esprit, c’est-à-dire de
8633 ut arbitraire, il est temps de la prendre ici, et de la prendre en faveur de l’esprit, c’est-à-dire de sa primauté. Qu’ell
8634 arbitraire, il est temps de la prendre ici, et de la prendre en faveur de l’esprit, c’est-à-dire de sa primauté. Qu’elle s
8635 de la prendre ici, et de la prendre en faveur de l’ esprit, c’est-à-dire de sa primauté. Qu’elle soit arbitraire en fin de
8636 de la prendre en faveur de l’esprit, c’est-à-dire de sa primauté. Qu’elle soit arbitraire en fin de compte, ou ce qui revi
8637 nt au même, avant tout compte, n’exclut pas qu’on l’ appuie de raisons. J’en marquerai trois. 1° Le langage passionnel me p
8638 e, avant tout compte, n’exclut pas qu’on l’appuie de raisons. J’en marquerai trois. 1° Le langage passionnel me paraît s’e
8639 ’on l’appuie de raisons. J’en marquerai trois. 1° Le langage passionnel me paraît s’expliquer à partir de l’esprit, en cec
8640 gage passionnel me paraît s’expliquer à partir de l’ esprit, en ceci qu’il exprime non pas le triomphe de la nature sur l’e
8641 partir de l’esprit, en ceci qu’il exprime non pas le triomphe de la nature sur l’esprit — comme le font croire des express
8642 esprit, en ceci qu’il exprime non pas le triomphe de la nature sur l’esprit — comme le font croire des expressions courant
8643 rit, en ceci qu’il exprime non pas le triomphe de la nature sur l’esprit — comme le font croire des expressions courantes
8644 u’il exprime non pas le triomphe de la nature sur l’ esprit — comme le font croire des expressions courantes telles que « a
8645 pas le triomphe de la nature sur l’esprit — comme le font croire des expressions courantes telles que « aveuglé par la pas
8646 es expressions courantes telles que « aveuglé par la passion », « fou d’amour » — mais l’excès de l’esprit sur l’instinct.
8647 ntes telles que « aveuglé par la passion », « fou d’ amour » — mais l’excès de l’esprit sur l’instinct. « L’amour existe lo
8648  aveuglé par la passion », « fou d’amour » — mais l’ excès de l’esprit sur l’instinct. « L’amour existe lorsque le désir es
8649 par la passion », « fou d’amour » — mais l’excès de l’esprit sur l’instinct. « L’amour existe lorsque le désir est si gra
8650 r la passion », « fou d’amour » — mais l’excès de l’ esprit sur l’instinct. « L’amour existe lorsque le désir est si grand
8651 », « fou d’amour » — mais l’excès de l’esprit sur l’ instinct. « L’amour existe lorsque le désir est si grand qu’il dépasse
8652 ur » — mais l’excès de l’esprit sur l’instinct. «  L’ amour existe lorsque le désir est si grand qu’il dépasse les limites d
8653 l’esprit sur l’instinct. « L’amour existe lorsque le désir est si grand qu’il dépasse les limites de l’amour naturel », di
8654 xiste lorsque le désir est si grand qu’il dépasse les limites de l’amour naturel », disait le troubadour Guido Cavalcanti,
8655 e le désir est si grand qu’il dépasse les limites de l’amour naturel », disait le troubadour Guido Cavalcanti, au xiiie s
8656 e désir est si grand qu’il dépasse les limites de l’ amour naturel », disait le troubadour Guido Cavalcanti, au xiiie sièc
8657 dépasse les limites de l’amour naturel », disait le troubadour Guido Cavalcanti, au xiiie siècle. Or le fait de dépasser
8658 troubadour Guido Cavalcanti, au xiiie siècle. Or le fait de dépasser les limites de l’instinct, définit l’homme en tant q
8659 ur Guido Cavalcanti, au xiiie siècle. Or le fait de dépasser les limites de l’instinct, définit l’homme en tant qu’esprit
8660 alcanti, au xiiie siècle. Or le fait de dépasser les limites de l’instinct, définit l’homme en tant qu’esprit. C’est ce fa
8661 xiiie siècle. Or le fait de dépasser les limites de l’instinct, définit l’homme en tant qu’esprit. C’est ce fait seul qui
8662 ie siècle. Or le fait de dépasser les limites de l’ instinct, définit l’homme en tant qu’esprit. C’est ce fait seul qui no
8663 it de dépasser les limites de l’instinct, définit l’ homme en tant qu’esprit. C’est ce fait seul qui nous permet de parler.
8664 ant qu’esprit. C’est ce fait seul qui nous permet de parler. Qu’est-ce que le langage en effet ? Le pouvoir de mentir auta
8665 ait seul qui nous permet de parler. Qu’est-ce que le langage en effet ? Le pouvoir de mentir autant que le pouvoir d’expri
8666 et de parler. Qu’est-ce que le langage en effet ? Le pouvoir de mentir autant que le pouvoir d’exprimer ce qui est. Un ani
8667 r. Qu’est-ce que le langage en effet ? Le pouvoir de mentir autant que le pouvoir d’exprimer ce qui est. Un animal est inc
8668 angage en effet ? Le pouvoir de mentir autant que le pouvoir d’exprimer ce qui est. Un animal est incapable de mentir, de
8669 ffet ? Le pouvoir de mentir autant que le pouvoir d’ exprimer ce qui est. Un animal est incapable de mentir, de dire ce que
8670 ir d’exprimer ce qui est. Un animal est incapable de mentir, de dire ce que l’instinct ne fait pas, d’aller au-delà du néc
8671 er ce qui est. Un animal est incapable de mentir, de dire ce que l’instinct ne fait pas, d’aller au-delà du nécessaire et
8672 Un animal est incapable de mentir, de dire ce que l’ instinct ne fait pas, d’aller au-delà du nécessaire et au-delà de la s
8673 de mentir, de dire ce que l’instinct ne fait pas, d’ aller au-delà du nécessaire et au-delà de la satisfaction. La passion,
8674 ait pas, d’aller au-delà du nécessaire et au-delà de la satisfaction. La passion, l’amour de l’amour, c’est au contraire l
8675 pas, d’aller au-delà du nécessaire et au-delà de la satisfaction. La passion, l’amour de l’amour, c’est au contraire l’él
8676 delà du nécessaire et au-delà de la satisfaction. La passion, l’amour de l’amour, c’est au contraire l’élan qui va au-delà
8677 ssaire et au-delà de la satisfaction. La passion, l’ amour de l’amour, c’est au contraire l’élan qui va au-delà de l’instin
8678 t au-delà de la satisfaction. La passion, l’amour de l’amour, c’est au contraire l’élan qui va au-delà de l’instinct et qu
8679 u-delà de la satisfaction. La passion, l’amour de l’ amour, c’est au contraire l’élan qui va au-delà de l’instinct et qui,
8680 a passion, l’amour de l’amour, c’est au contraire l’ élan qui va au-delà de l’instinct et qui, par là, ment à l’instinct. L
8681 l’amour, c’est au contraire l’élan qui va au-delà de l’instinct et qui, par là, ment à l’instinct. Le responsable d’un tel
8682 mour, c’est au contraire l’élan qui va au-delà de l’ instinct et qui, par là, ment à l’instinct. Le responsable d’un tel me
8683 i va au-delà de l’instinct et qui, par là, ment à l’ instinct. Le responsable d’un tel mensonge ne saurait être que « l’esp
8684 de l’instinct et qui, par là, ment à l’instinct. Le responsable d’un tel mensonge ne saurait être que « l’esprit ». (On s
8685 et qui, par là, ment à l’instinct. Le responsable d’ un tel mensonge ne saurait être que « l’esprit ». (On sent ici à quell
8686 sponsable d’un tel mensonge ne saurait être que «  l’ esprit ». (On sent ici à quelle profondeur l’amour-passion, l’expressi
8687 ue « l’esprit ». (On sent ici à quelle profondeur l’ amour-passion, l’expression et le mensonge se trouvent liés. Et n’est-
8688 (On sent ici à quelle profondeur l’amour-passion, l’ expression et le mensonge se trouvent liés. Et n’est-elle pas typique
8689 uelle profondeur l’amour-passion, l’expression et le mensonge se trouvent liés. Et n’est-elle pas typique de toute passion
8690 songe se trouvent liés. Et n’est-elle pas typique de toute passion, cette volonté de s’exprimer, de se décrire comme pour
8691 -elle pas typique de toute passion, cette volonté de s’exprimer, de se décrire comme pour mieux jouir de soi-même ? Mais a
8692 ue de toute passion, cette volonté de s’exprimer, de se décrire comme pour mieux jouir de soi-même ? Mais aussi cette conv
8693 s’exprimer, de se décrire comme pour mieux jouir de soi-même ? Mais aussi cette conviction que les autres ne comprendront
8694 uir de soi-même ? Mais aussi cette conviction que les autres ne comprendront pas, et que s’ils questionnent ou accusent, on
8695 accusent, on ne peut alors que mentir pour sauver l’ essence même de la passion !) 2° Si Jean de la Croix, et même Ruysbroe
8696 peut alors que mentir pour sauver l’essence même de la passion !) 2° Si Jean de la Croix, et même Ruysbroek, et saint Fra
8697 ut alors que mentir pour sauver l’essence même de la passion !) 2° Si Jean de la Croix, et même Ruysbroek, et saint Franço
8698 et saint François, sont évidemment postérieurs à la naissance de l’amour-passion, il n’en reste pas moins que celui-ci es
8699 nçois, sont évidemment postérieurs à la naissance de l’amour-passion, il n’en reste pas moins que celui-ci est postérieur
8700 is, sont évidemment postérieurs à la naissance de l’ amour-passion, il n’en reste pas moins que celui-ci est postérieur à l
8701 ’en reste pas moins que celui-ci est postérieur à la mystique pseudo-chrétienne des cathares. 3° C’est sans doute à tort q
8702 nne des cathares. 3° C’est sans doute à tort qu’à la proposition : « Tout érotomane est un mystique qui s’ignore », on a c
8703 qui s’ignore », on a cru pouvoir répondre : « Ou l’ inverse. » Il se peut que les épigones des grands mystiques122 nous ap
8704 uvoir répondre : « Ou l’inverse. » Il se peut que les épigones des grands mystiques122 nous apparaissent parfois comme des
8705 rotomanes qui s’ignorent. Mais il est certain que l’ érotomanie est une forme d’intoxication, et tout nous prouve que les E
8706 ais il est certain que l’érotomanie est une forme d’ intoxication, et tout nous prouve que les Eckhart, Ruysbroek, Thérèse,
8707 une forme d’intoxication, et tout nous prouve que les Eckhart, Ruysbroek, Thérèse, Jean de la Croix, sont exactement le con
8708 broek, Thérèse, Jean de la Croix, sont exactement le contraire de ce qu’on nomme des intoxiqués. L’intoxiqué est la victim
8709 e, Jean de la Croix, sont exactement le contraire de ce qu’on nomme des intoxiqués. L’intoxiqué est la victime non de sa p
8710 nt le contraire de ce qu’on nomme des intoxiqués. L’ intoxiqué est la victime non de sa passion, mais de l’agent matériel q
8711 de ce qu’on nomme des intoxiqués. L’intoxiqué est la victime non de sa passion, mais de l’agent matériel qu’elle utilise p
8712 me des intoxiqués. L’intoxiqué est la victime non de sa passion, mais de l’agent matériel qu’elle utilise pour s’exalter.
8713 ’intoxiqué est la victime non de sa passion, mais de l’agent matériel qu’elle utilise pour s’exalter. Si l’origine de cett
8714 toxiqué est la victime non de sa passion, mais de l’ agent matériel qu’elle utilise pour s’exalter. Si l’origine de cette p
8715 agent matériel qu’elle utilise pour s’exalter. Si l’ origine de cette passion est un désir, conscient ou non, d’échapper à
8716 riel qu’elle utilise pour s’exalter. Si l’origine de cette passion est un désir, conscient ou non, d’échapper à la conditi
8717 de cette passion est un désir, conscient ou non, d’ échapper à la condition terrestre insupportable, et si l’on est en dro
8718 sion est un désir, conscient ou non, d’échapper à la condition terrestre insupportable, et si l’on est en droit d’y voir l
8719 per à la condition terrestre insupportable, et si l’ on est en droit d’y voir le rudiment d’un appel mystique, il n’en rest
8720 terrestre insupportable, et si l’on est en droit d’ y voir le rudiment d’un appel mystique, il n’en reste pas moins que l’
8721 e insupportable, et si l’on est en droit d’y voir le rudiment d’un appel mystique, il n’en reste pas moins que l’intoxiqué
8722 ble, et si l’on est en droit d’y voir le rudiment d’ un appel mystique, il n’en reste pas moins que l’intoxiqué est avant t
8723 d’un appel mystique, il n’en reste pas moins que l’ intoxiqué est avant tout l’esclave de sa drogue. Psychologiquement, c’
8724 en reste pas moins que l’intoxiqué est avant tout l’ esclave de sa drogue. Psychologiquement, c’est un être déchu, dont les
8725 as moins que l’intoxiqué est avant tout l’esclave de sa drogue. Psychologiquement, c’est un être déchu, dont les sens s’ém
8726 gue. Psychologiquement, c’est un être déchu, dont les sens s’émoussent, dont la lucidité s’affaiblit, et qui finit dans l’i
8727 st un être déchu, dont les sens s’émoussent, dont la lucidité s’affaiblit, et qui finit dans l’idiotie. Les grands mystiqu
8728 , dont la lucidité s’affaiblit, et qui finit dans l’ idiotie. Les grands mystiques, tout au contraire, insistent sur la néc
8729 ucidité s’affaiblit, et qui finit dans l’idiotie. Les grands mystiques, tout au contraire, insistent sur la nécessité de dé
8730 rands mystiques, tout au contraire, insistent sur la nécessité de dépasser l’état de transe, d’accéder à une lucidité touj
8731 es, tout au contraire, insistent sur la nécessité de dépasser l’état de transe, d’accéder à une lucidité toujours plus pur
8732 contraire, insistent sur la nécessité de dépasser l’ état de transe, d’accéder à une lucidité toujours plus pure et audacie
8733 re, insistent sur la nécessité de dépasser l’état de transe, d’accéder à une lucidité toujours plus pure et audacieuse, de
8734 nt sur la nécessité de dépasser l’état de transe, d’ accéder à une lucidité toujours plus pure et audacieuse, de vérifier m
8735 à une lucidité toujours plus pure et audacieuse, de vérifier même les plus hautes grâces par leurs répercussions dans la
8736 oujours plus pure et audacieuse, de vérifier même les plus hautes grâces par leurs répercussions dans la vie quotidienne. S
8737 s plus hautes grâces par leurs répercussions dans la vie quotidienne. Sainte Thérèse ne tenait pour bonnes que les visions
8738 idienne. Sainte Thérèse ne tenait pour bonnes que les visions qui la poussaient à mieux agir, à mieux aimer. Surtout, les g
8739 Thérèse ne tenait pour bonnes que les visions qui la poussaient à mieux agir, à mieux aimer. Surtout, les grands mystiques
8740 poussaient à mieux agir, à mieux aimer. Surtout, les grands mystiques s’accordent à voir le terme de leur ascension dans l
8741 Surtout, les grands mystiques s’accordent à voir le terme de leur ascension dans la liberté souveraine de l’âme. Saint Je
8742 les grands mystiques s’accordent à voir le terme de leur ascension dans la liberté souveraine de l’âme. Saint Jean de la
8743 ’accordent à voir le terme de leur ascension dans la liberté souveraine de l’âme. Saint Jean de la Croix et Maître Eckhart
8744 erme de leur ascension dans la liberté souveraine de l’âme. Saint Jean de la Croix et Maître Eckhart disent en termes diff
8745 e de leur ascension dans la liberté souveraine de l’ âme. Saint Jean de la Croix et Maître Eckhart disent en termes différe
8746 oix et Maître Eckhart disent en termes différents la même chose : il faut que le mystique arrive « à se passer du don », à
8747 en termes différents la même chose : il faut que le mystique arrive « à se passer du don », à ne plus le désirer pour lui
8748 mystique arrive « à se passer du don », à ne plus le désirer pour lui-même. Dans le mariage spirituel, dit Jean de la Croi
8749 u don », à ne plus le désirer pour lui-même. Dans le mariage spirituel, dit Jean de la Croix, l’âme parvient à aimer Dieu
8750 Dans le mariage spirituel, dit Jean de la Croix, l’ âme parvient à aimer Dieu sans plus sentir son amour. C’est un état d’
8751 er Dieu sans plus sentir son amour. C’est un état d’ indifférence parfaite, croirait-on ; en vérité, c’est le point de perf
8752 fférence parfaite, croirait-on ; en vérité, c’est le point de perfection d’un équilibre durement conquis, d’une connaissan
8753 parfaite, croirait-on ; en vérité, c’est le point de perfection d’un équilibre durement conquis, d’une connaissance immédi
8754 rait-on ; en vérité, c’est le point de perfection d’ un équilibre durement conquis, d’une connaissance immédiatement active
8755 nt de perfection d’un équilibre durement conquis, d’ une connaissance immédiatement active. Au-delà des transes et au-delà
8756 édiatement active. Au-delà des transes et au-delà de l’ascèse, l’aventure mystique culmine dans un état d’extrême « désint
8757 atement active. Au-delà des transes et au-delà de l’ ascèse, l’aventure mystique culmine dans un état d’extrême « désintoxi
8758 tive. Au-delà des transes et au-delà de l’ascèse, l’ aventure mystique culmine dans un état d’extrême « désintoxication » d
8759 ’ascèse, l’aventure mystique culmine dans un état d’ extrême « désintoxication » de l’âme. Dans la plus rigoureuse possessi
8760 ulmine dans un état d’extrême « désintoxication » de l’âme. Dans la plus rigoureuse possession de soi-même. Et c’est alors
8761 ine dans un état d’extrême « désintoxication » de l’ âme. Dans la plus rigoureuse possession de soi-même. Et c’est alors qu
8762 état d’extrême « désintoxication » de l’âme. Dans la plus rigoureuse possession de soi-même. Et c’est alors que le mariage
8763 on » de l’âme. Dans la plus rigoureuse possession de soi-même. Et c’est alors que le mariage devient possible, qui signifi
8764 ureuse possession de soi-même. Et c’est alors que le mariage devient possible, qui signifie non plus jouissance de l’Éros,
8765 evient possible, qui signifie non plus jouissance de l’Éros, mais fécondité de l’Agapè. Ainsi la mystique orthodoxe appara
8766 ent possible, qui signifie non plus jouissance de l’ Éros, mais fécondité de l’Agapè. Ainsi la mystique orthodoxe apparaît-
8767 fie non plus jouissance de l’Éros, mais fécondité de l’Agapè. Ainsi la mystique orthodoxe apparaît-elle enfin comme la voi
8768 non plus jouissance de l’Éros, mais fécondité de l’ Agapè. Ainsi la mystique orthodoxe apparaît-elle enfin comme la voie p
8769 sance de l’Éros, mais fécondité de l’Agapè. Ainsi la mystique orthodoxe apparaît-elle enfin comme la voie purgative par ex
8770 i la mystique orthodoxe apparaît-elle enfin comme la voie purgative par excellence, la meilleure discipline qui nous perme
8771 lle enfin comme la voie purgative par excellence, la meilleure discipline qui nous permette de transcender l’amour-passion
8772 llence, la meilleure discipline qui nous permette de transcender l’amour-passion jusque dans ses formes sublimées. Le cycl
8773 leure discipline qui nous permette de transcender l’ amour-passion jusque dans ses formes sublimées. Le cycle de l’ascèse c
8774 l’amour-passion jusque dans ses formes sublimées. Le cycle de l’ascèse chrétienne ramène l’âme à l’obéissance heureuse, c’
8775 assion jusque dans ses formes sublimées. Le cycle de l’ascèse chrétienne ramène l’âme à l’obéissance heureuse, c’est-à-dir
8776 ion jusque dans ses formes sublimées. Le cycle de l’ ascèse chrétienne ramène l’âme à l’obéissance heureuse, c’est-à-dire à
8777 sublimées. Le cycle de l’ascèse chrétienne ramène l’ âme à l’obéissance heureuse, c’est-à-dire à l’acceptation des limites
8778 s. Le cycle de l’ascèse chrétienne ramène l’âme à l’ obéissance heureuse, c’est-à-dire à l’acceptation des limites de la cr
8779 ène l’âme à l’obéissance heureuse, c’est-à-dire à l’ acceptation des limites de la créature, mais dans un esprit renouvelé,
8780 eureuse, c’est-à-dire à l’acceptation des limites de la créature, mais dans un esprit renouvelé, dans une liberté reconqui
8781 euse, c’est-à-dire à l’acceptation des limites de la créature, mais dans un esprit renouvelé, dans une liberté reconquise.
8782 elé, dans une liberté reconquise. 8.Crépuscule de l’amour-passion C’est le dogme de l’Incarnation qui distingue radi
8783 , dans une liberté reconquise. 8.Crépuscule de l’ amour-passion C’est le dogme de l’Incarnation qui distingue radical
8784 uise. 8.Crépuscule de l’amour-passion C’est le dogme de l’Incarnation qui distingue radicalement la mystique orthodo
8785 8.Crépuscule de l’amour-passion C’est le dogme de l’Incarnation qui distingue radicalement la mystique orthodoxe de l’h
8786 répuscule de l’amour-passion C’est le dogme de l’ Incarnation qui distingue radicalement la mystique orthodoxe de l’héré
8787 dogme de l’Incarnation qui distingue radicalement la mystique orthodoxe de l’hérétique. C’est lui qui donne un sens tout d
8788 qui distingue radicalement la mystique orthodoxe de l’hérétique. C’est lui qui donne un sens tout différent au mot amour
8789 i distingue radicalement la mystique orthodoxe de l’ hérétique. C’est lui qui donne un sens tout différent au mot amour dan
8790 ui donne un sens tout différent au mot amour dans les deux cas. Les hérétiques cathares opposent la Nuit au Jour comme le f
8791 ns tout différent au mot amour dans les deux cas. Les hérétiques cathares opposent la Nuit au Jour comme le fait l’Évangile
8792 ns les deux cas. Les hérétiques cathares opposent la Nuit au Jour comme le fait l’Évangile de Jean. Mais la Parole du Jour
8793 érétiques cathares opposent la Nuit au Jour comme le fait l’Évangile de Jean. Mais la Parole du Jour, pour eux, n’a pas re
8794 s cathares opposent la Nuit au Jour comme le fait l’ Évangile de Jean. Mais la Parole du Jour, pour eux, n’a pas revêtu la
8795 opposent la Nuit au Jour comme le fait l’Évangile de Jean. Mais la Parole du Jour, pour eux, n’a pas revêtu la forme de la
8796 osent la Nuit au Jour comme le fait l’Évangile de Jean . Mais la Parole du Jour, pour eux, n’a pas revêtu la forme de la Nuit
8797 it au Jour comme le fait l’Évangile de Jean. Mais la Parole du Jour, pour eux, n’a pas revêtu la forme de la Nuit : elle n
8798 Mais la Parole du Jour, pour eux, n’a pas revêtu la forme de la Nuit : elle n’a pas « été faite chair ». Ils ne veulent p
8799 Parole du Jour, pour eux, n’a pas revêtu la forme de la Nuit : elle n’a pas « été faite chair ». Ils ne veulent pas que le
8800 ole du Jour, pour eux, n’a pas revêtu la forme de la Nuit : elle n’a pas « été faite chair ». Ils ne veulent pas que le Jo
8801 a pas « été faite chair ». Ils ne veulent pas que le Jour parfait se communique à nous au travers de la vie. (Ils ne croie
8802 e Jour parfait se communique à nous au travers de la vie. (Ils ne croient pas l’humanité du Christ.) Ils veulent aller tou
8803 à nous au travers de la vie. (Ils ne croient pas l’ humanité du Christ.) Ils veulent aller tout droit à l’Amour par l’amou
8804 manité du Christ.) Ils veulent aller tout droit à l’ Amour par l’amour, et de la Nuit au Jour sans nul intermédiaire. Sombr
8805 rist.) Ils veulent aller tout droit à l’Amour par l’ amour, et de la Nuit au Jour sans nul intermédiaire. Sombrant alors, c
8806 eulent aller tout droit à l’Amour par l’amour, et de la Nuit au Jour sans nul intermédiaire. Sombrant alors, comme Icare e
8807 ent aller tout droit à l’Amour par l’amour, et de la Nuit au Jour sans nul intermédiaire. Sombrant alors, comme Icare est
8808 mbé. (Celui qui veut aller à Dieu sans passer par le Christ qui est « le chemin », celui-là va au diable, disait énergique
8809 aller à Dieu sans passer par le Christ qui est «  le chemin », celui-là va au diable, disait énergiquement Luther.) Ils pr
8810 disait énergiquement Luther.) Ils pressentent que la Nuit est un mystère du Jour, dont le Jour seul détient le secret dern
8811 ssentent que la Nuit est un mystère du Jour, dont le Jour seul détient le secret dernier123. Mais ils ignorent que la Nuit
8812 est un mystère du Jour, dont le Jour seul détient le secret dernier123. Mais ils ignorent que la Nuit, c’est la Colère de
8813 tient le secret dernier123. Mais ils ignorent que la Nuit, c’est la Colère de Dieu — répondant à notre révolte — et non pa
8814 dernier123. Mais ils ignorent que la Nuit, c’est la Colère de Dieu — répondant à notre révolte — et non pas l’œuvre d’un
8815 3. Mais ils ignorent que la Nuit, c’est la Colère de Dieu — répondant à notre révolte — et non pas l’œuvre d’un obscur dém
8816 de Dieu — répondant à notre révolte — et non pas l’ œuvre d’un obscur démiurge. (Telle est du moins la doctrine de la Bibl
8817 — répondant à notre révolte — et non pas l’œuvre d’ un obscur démiurge. (Telle est du moins la doctrine de la Bible.) Refu
8818 l’œuvre d’un obscur démiurge. (Telle est du moins la doctrine de la Bible.) Refusant que le Jour les enseigne dans cette v
8819 obscur démiurge. (Telle est du moins la doctrine de la Bible.) Refusant que le Jour les enseigne dans cette vie et par le
8820 scur démiurge. (Telle est du moins la doctrine de la Bible.) Refusant que le Jour les enseigne dans cette vie et par le mo
8821 t du moins la doctrine de la Bible.) Refusant que le Jour les enseigne dans cette vie et par le moyen de la « matière », m
8822 ns la doctrine de la Bible.) Refusant que le Jour les enseigne dans cette vie et par le moyen de la « matière », méconnaiss
8823 nt que le Jour les enseigne dans cette vie et par le moyen de la « matière », méconnaissant une Agapè qui sanctifie la cré
8824 Jour les enseigne dans cette vie et par le moyen de la « matière », méconnaissant une Agapè qui sanctifie la créature, ig
8825 ur les enseigne dans cette vie et par le moyen de la « matière », méconnaissant une Agapè qui sanctifie la créature, ignor
8826  matière », méconnaissant une Agapè qui sanctifie la créature, ignorant donc la vraie nature de ce qu’ils tiennent pour le
8827 ne Agapè qui sanctifie la créature, ignorant donc la vraie nature de ce qu’ils tiennent pour le péché, ils courent le risq
8828 ctifie la créature, ignorant donc la vraie nature de ce qu’ils tiennent pour le péché, ils courent le risque de s’y perdre
8829 t donc la vraie nature de ce qu’ils tiennent pour le péché, ils courent le risque de s’y perdre sans retour au moment même
8830 de ce qu’ils tiennent pour le péché, ils courent le risque de s’y perdre sans retour au moment même qu’ils croient lui éc
8831 ils tiennent pour le péché, ils courent le risque de s’y perdre sans retour au moment même qu’ils croient lui échapper. Et
8832 ur au moment même qu’ils croient lui échapper. Et de là vient que la confusion était fatale entre l’Éros divinisant et l’É
8833 e qu’ils croient lui échapper. Et de là vient que la confusion était fatale entre l’Éros divinisant et l’Éros prisonnier d
8834 t de là vient que la confusion était fatale entre l’ Éros divinisant et l’Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la
8835 confusion était fatale entre l’Éros divinisant et l’ Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la passion « enthousias
8836 tale entre l’Éros divinisant et l’Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la passion « enthousiaste », la joy d’amo
8837 e entre l’Éros divinisant et l’Éros prisonnier de l’ instinct. De là vient que la passion « enthousiaste », la joy d’amor d
8838 os divinisant et l’Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la passion « enthousiaste », la joy d’amor des troubadou
8839 l’Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la passion « enthousiaste », la joy d’amor des troubadours, devait fatal
8840 nct. De là vient que la passion « enthousiaste », la joy d’amor des troubadours, devait fatalement aboutir à la passion hu
8841 là vient que la passion « enthousiaste », la joy d’ amor des troubadours, devait fatalement aboutir à la passion humaine m
8842 amor des troubadours, devait fatalement aboutir à la passion humaine malheureuse. Cet amour impossible laissait au cœur de
8843 able, une ardeur vraiment dévorante, une soif que la mort seule pouvait éteindre : ce fut la « torture d’amour » qu’ils se
8844 soif que la mort seule pouvait éteindre : ce fut la « torture d’amour » qu’ils se mirent à aimer pour elle-même. La passi
8845 mort seule pouvait éteindre : ce fut la « torture d’ amour » qu’ils se mirent à aimer pour elle-même. La passion des « parf
8846 ’amour » qu’ils se mirent à aimer pour elle-même. La passion des « parfaits » voulait la mort divinisante. La soif qu’elle
8847 ur elle-même. La passion des « parfaits » voulait la mort divinisante. La soif qu’elle laisse au cœur des hommes sans foi,
8848 ion des « parfaits » voulait la mort divinisante. La soif qu’elle laisse au cœur des hommes sans foi, mais bouleversés par
8849 és par sa brûlante poésie, ne cherchera plus dans la mort que la suprême sensation. Et de même, l’amour de la Dame, dès qu
8850 ûlante poésie, ne cherchera plus dans la mort que la suprême sensation. Et de même, l’amour de la Dame, dès qu’il cessera
8851 ans la mort que la suprême sensation. Et de même, l’ amour de la Dame, dès qu’il cessera d’être un symbole de l’union avec
8852 ort que la suprême sensation. Et de même, l’amour de la Dame, dès qu’il cessera d’être un symbole de l’union avec le Jour
8853 que la suprême sensation. Et de même, l’amour de la Dame, dès qu’il cessera d’être un symbole de l’union avec le Jour inc
8854 Et de même, l’amour de la Dame, dès qu’il cessera d’ être un symbole de l’union avec le Jour incréé, deviendra le symbole d
8855 r de la Dame, dès qu’il cessera d’être un symbole de l’union avec le Jour incréé, deviendra le symbole de l’impossible uni
8856 e la Dame, dès qu’il cessera d’être un symbole de l’ union avec le Jour incréé, deviendra le symbole de l’impossible union
8857 s qu’il cessera d’être un symbole de l’union avec le Jour incréé, deviendra le symbole de l’impossible union avec la femme
8858 symbole de l’union avec le Jour incréé, deviendra le symbole de l’impossible union avec la femme ; gardant de ses origines
8859 l’union avec le Jour incréé, deviendra le symbole de l’impossible union avec la femme ; gardant de ses origines mystiques
8860 nion avec le Jour incréé, deviendra le symbole de l’ impossible union avec la femme ; gardant de ses origines mystiques on
8861 , deviendra le symbole de l’impossible union avec la femme ; gardant de ses origines mystiques on ne sait quoi de divin, d
8862 ole de l’impossible union avec la femme ; gardant de ses origines mystiques on ne sait quoi de divin, de faussement transc
8863 gardant de ses origines mystiques on ne sait quoi de divin, de faussement transcendant — une illusion de gloire libératric
8864 ses origines mystiques on ne sait quoi de divin, de faussement transcendant — une illusion de gloire libératrice dont la
8865 divin, de faussement transcendant — une illusion de gloire libératrice dont la douleur serait encore le signe ! Ainsi s’o
8866 cendant — une illusion de gloire libératrice dont la douleur serait encore le signe ! Ainsi s’opère le renversement tragiq
8867 gloire libératrice dont la douleur serait encore le signe ! Ainsi s’opère le renversement tragique : se dépasser jusqu’à
8868 la douleur serait encore le signe ! Ainsi s’opère le renversement tragique : se dépasser jusqu’à s’unir au transcendant, q
8869 se dépasser jusqu’à s’unir au transcendant, quand le but n’est plus la Lumière, et quand on ignore le « chemin », c’est se
8870 à s’unir au transcendant, quand le but n’est plus la Lumière, et quand on ignore le « chemin », c’est se précipiter dans l
8871 le but n’est plus la Lumière, et quand on ignore le « chemin », c’est se précipiter dans la Nuit. Le dépassement, dès lor
8872 on ignore le « chemin », c’est se précipiter dans la Nuit. Le dépassement, dès lors, n’est plus qu’exaltation du narcissis
8873 le « chemin », c’est se précipiter dans la Nuit. Le dépassement, dès lors, n’est plus qu’exaltation du narcissisme. Il ne
8874 s qu’exaltation du narcissisme. Il ne vise plus à la libération des sens, mais à la douloureuse intensité du sentiment. In
8875 Il ne vise plus à la libération des sens, mais à la douloureuse intensité du sentiment. Intoxication par l’esprit. L’hist
8876 loureuse intensité du sentiment. Intoxication par l’ esprit. L’histoire de la passion d’amour, dans toutes les grandes litt
8877 ntensité du sentiment. Intoxication par l’esprit. L’ histoire de la passion d’amour, dans toutes les grandes littératures,
8878 sentiment. Intoxication par l’esprit. L’histoire de la passion d’amour, dans toutes les grandes littératures, du xiiie s
8879 ntiment. Intoxication par l’esprit. L’histoire de la passion d’amour, dans toutes les grandes littératures, du xiiie sièc
8880 toxication par l’esprit. L’histoire de la passion d’ amour, dans toutes les grandes littératures, du xiiie siècle jusqu’à
8881 it. L’histoire de la passion d’amour, dans toutes les grandes littératures, du xiiie siècle jusqu’à nous, c’est l’histoire
8882 ittératures, du xiiie siècle jusqu’à nous, c’est l’ histoire de la déchéance du mythe courtois dans la vie « profanée ». C
8883 , du xiiie siècle jusqu’à nous, c’est l’histoire de la déchéance du mythe courtois dans la vie « profanée ». C’est le réc
8884 u xiiie siècle jusqu’à nous, c’est l’histoire de la déchéance du mythe courtois dans la vie « profanée ». C’est le récit
8885 l’histoire de la déchéance du mythe courtois dans la vie « profanée ». C’est le récit des tentatives de plus en plus déses
8886 du mythe courtois dans la vie « profanée ». C’est le récit des tentatives de plus en plus désespérées que fait l’Éros, pou
8887 s tentatives de plus en plus désespérées que fait l’ Éros, pour remplacer la transcendance mystique par une intensité émue.
8888 plus désespérées que fait l’Éros, pour remplacer la transcendance mystique par une intensité émue. Mais grandiloquentes o
8889 tensité émue. Mais grandiloquentes ou plaintives, les figures du discours passionné, les « couleurs » de sa rhétorique ne s
8890 ou plaintives, les figures du discours passionné, les « couleurs » de sa rhétorique ne seront jamais que les exaltations d’
8891 s figures du discours passionné, les « couleurs » de sa rhétorique ne seront jamais que les exaltations d’un crépuscule, p
8892  couleurs » de sa rhétorique ne seront jamais que les exaltations d’un crépuscule, promesses de gloire jamais tenues… 96
8893 a rhétorique ne seront jamais que les exaltations d’ un crépuscule, promesses de gloire jamais tenues… 96. Philippe de F
8894 is que les exaltations d’un crépuscule, promesses de gloire jamais tenues… 96. Philippe de Félice, Poisons sacrés, ivre
8895 es divines, essai sur quelques formes inférieures de la mystique, Paris, 1936. 97. Il y a bien l’exemple de la formica sa
8896 divines, essai sur quelques formes inférieures de la mystique, Paris, 1936. 97. Il y a bien l’exemple de la formica sangu
8897 res de la mystique, Paris, 1936. 97. Il y a bien l’ exemple de la formica sanguinea. Cet insecte entretient dans sa fourmi
8898 mystique, Paris, 1936. 97. Il y a bien l’exemple de la formica sanguinea. Cet insecte entretient dans sa fourmilière un p
8899 tique, Paris, 1936. 97. Il y a bien l’exemple de la formica sanguinea. Cet insecte entretient dans sa fourmilière un para
8900 ecte entretient dans sa fourmilière un parasite à la sueur délicieuse, lequel finit par tout détruire. On a voulu comparer
8901 ire. On a voulu comparer cette tendance morbide à l’ alcoolisme. Tant que les fourmis ne parleront pas toutes les hypothèse
8902 r cette tendance morbide à l’alcoolisme. Tant que les fourmis ne parleront pas toutes les hypothèses sont possibles. 98.
8903 sme. Tant que les fourmis ne parleront pas toutes les hypothèses sont possibles. 98. La Nuit obscure, de saint Jean de la
8904 t pas toutes les hypothèses sont possibles. 98. La Nuit obscure, de saint Jean de la Croix, II, i, 1er verset. Trad. Hoo
8905 hypothèses sont possibles. 98. La Nuit obscure, de saint Jean de la Croix, II, i, 1er verset. Trad. Hoornaert. 99. Ce n
8906 ute occasion. « Pour plaire à Dieu, pour recevoir de lui de grandes grâces, il faut, et telle est sa volonté, que ces grâc
8907 asion. « Pour plaire à Dieu, pour recevoir de lui de grandes grâces, il faut, et telle est sa volonté, que ces grâces pass
8908 telle est sa volonté, que ces grâces passent par les mains de cette humanité sacrée en laquelle il a déclaré lui-même pren
8909 sa volonté, que ces grâces passent par les mains de cette humanité sacrée en laquelle il a déclaré lui-même prendre sa co
8910 re sa complaisance. » 100. Nulle part, en effet, les généralisations ne se révèlent plus décevantes que dans l’étude des m
8911 lisations ne se révèlent plus décevantes que dans l’ étude des mystiques. Comme l’a fort bien noté J. Baruzi (Saint Jean de
8912 décevantes que dans l’étude des mystiques. Comme l’ a fort bien noté J. Baruzi (Saint Jean de la Croix, p. 613), si nous t
8913 Saint Jean de la Croix, p. 613), si nous tentions de prendre une vue générale des diverses mystiques connues, « l’expérien
8914 ne vue générale des diverses mystiques connues, «  l’ expérience mystique ne nous semblerait d’un type homogène que dans la
8915 nnues, « l’expérience mystique ne nous semblerait d’ un type homogène que dans la mesure où elle serait banale, dans la mes
8916 ue ne nous semblerait d’un type homogène que dans la mesure où elle serait banale, dans la mesure aussi où nous échouerion
8917 ne que dans la mesure où elle serait banale, dans la mesure aussi où nous échouerions à la saisir ». 101. Gotha 1929. Seu
8918 anale, dans la mesure aussi où nous échouerions à la saisir ». 101. Gotha 1929. Seul le livre célèbre de R. Otto sur le s
8919 échouerions à la saisir ». 101. Gotha 1929. Seul le livre célèbre de R. Otto sur le sacré a paru jusqu’ici en traduction
8920 saisir ». 101. Gotha 1929. Seul le livre célèbre de R. Otto sur le sacré a paru jusqu’ici en traduction française. 102.
8921 Gotha 1929. Seul le livre célèbre de R. Otto sur le sacré a paru jusqu’ici en traduction française. 102. « Minne einiget
8922 en. » 103. Fin du sermon Nisi granum frumenti… «  L’ âme échappe à sa nature, à son être et à sa vie, et naît dans la Divin
8923 à sa nature, à son être et à sa vie, et naît dans la Divinité. C’est là qu’est son devenir. Elle devient si totalement un
8924 ent si totalement un seul être qu’il ne reste pas d’ autre distinction que celle-ci : Lui demeure Dieu et elle demeure âme.
8925 ad. Mayrisch Saint-Hubert.) Il faut bien dire que l’ on se heurte, dans tous les écrits d’Eckhart, à une équivoque sur le s
8926 ) Il faut bien dire que l’on se heurte, dans tous les écrits d’Eckhart, à une équivoque sur le sens qu’il attribue à l’unio
8927 ien dire que l’on se heurte, dans tous les écrits d’ Eckhart, à une équivoque sur le sens qu’il attribue à l’union (Einung)
8928 ns tous les écrits d’Eckhart, à une équivoque sur le sens qu’il attribue à l’union (Einung). Toutefois un tel passage incl
8929 art, à une équivoque sur le sens qu’il attribue à l’ union (Einung). Toutefois un tel passage inclinerait à croire, avec Ot
8930 it à croire, avec Otto, qu’il ne s’agit nullement d’ une fusion essentielle. 104. Und diese Gleichheit aus dem Einen in da
8931 Cité par Baruzi, Saint Jean de la Croix, p. 642. L’ absence du langage « épithalamique » pourrait-elle être proposée comme
8932 e être proposée comme un critère lorsqu’il s’agit de savoir si tel mystique croyait ou non à l’union essentielle ? Dans ce
8933 s’agit de savoir si tel mystique croyait ou non à l’ union essentielle ? Dans ce cas, la remarque de l’abbé Paquier servira
8934 oyait ou non à l’union essentielle ? Dans ce cas, la remarque de l’abbé Paquier servirait d’argument contre la thèse d’Ott
8935 à l’union essentielle ? Dans ce cas, la remarque de l’abbé Paquier servirait d’argument contre la thèse d’Otto, et nous i
8936 l’union essentielle ? Dans ce cas, la remarque de l’ abbé Paquier servirait d’argument contre la thèse d’Otto, et nous indu
8937 s ce cas, la remarque de l’abbé Paquier servirait d’ argument contre la thèse d’Otto, et nous induirait à ranger Maître Eck
8938 que de l’abbé Paquier servirait d’argument contre la thèse d’Otto, et nous induirait à ranger Maître Eckhart parmi les hér
8939 abbé Paquier servirait d’argument contre la thèse d’ Otto, et nous induirait à ranger Maître Eckhart parmi les hérétiques.
8940 , et nous induirait à ranger Maître Eckhart parmi les hérétiques. 107. Un troubadour : « Amour ne me quitte ni bien ne peu
8941 ien ne peut m’avoir. » 108. Th. Labande-Jeanroy, Les Mystiques italiens (introduction à une anthologie). 109. Id., ibid.
8942 thologie). 109. Id., ibid., et P. Sabatier, Vie de saint François d’Assise. 110. B. de Ligt, la Paix créatrice, II, p. 
8943 Vie de saint François d’Assise. 110. B. de Ligt, la Paix créatrice, II, p. 415. 111. Saint François nommait le frère Gil
8944 éatrice, II, p. 415. 111. Saint François nommait le frère Gilles « un paladin de sa Table ronde » et les miracles du sain
8945 int François nommait le frère Gilles « un paladin de sa Table ronde » et les miracles du saint — comme la conversion du lo
8946 frère Gilles « un paladin de sa Table ronde » et les miracles du saint — comme la conversion du loup de Gubbio — se produi
8947 sa Table ronde » et les miracles du saint — comme la conversion du loup de Gubbio — se produisent dans les mêmes circonsta
8948 s miracles du saint — comme la conversion du loup de Gubbio — se produisent dans les mêmes circonstances que les prouesses
8949 conversion du loup de Gubbio — se produisent dans les mêmes circonstances que les prouesses des chevaliers errants. Ils son
8950  — se produisent dans les mêmes circonstances que les prouesses des chevaliers errants. Ils sont d’ailleurs rapportés par l
8951 aliers errants. Ils sont d’ailleurs rapportés par les auteurs des Fioretti sous une forme narrative consacrée, qui devait é
8952 rative consacrée, qui devait évidemment souligner le parallélisme avec la chevalerie, aux yeux des lecteurs du xiiie sièc
8953 devait évidemment souligner le parallélisme avec la chevalerie, aux yeux des lecteurs du xiiie siècle. 112. Ciascun am
8954 rs du xiiie siècle. 112. Ciascun amante, danse de l’amour mystique. Voir aussi l’Appendice 9. 113. On en trouvera d’ai
8955 du xiiie siècle. 112. Ciascun amante, danse de l’ amour mystique. Voir aussi l’Appendice 9. 113. On en trouvera d’aille
8956 cun amante, danse de l’amour mystique. Voir aussi l’ Appendice 9. 113. On en trouvera d’ailleurs quelques éléments aux cha
8957 e II et iii-iv du livre IV. 114. Ce cri célèbre de sainte Thérèse fait écho à celui de la franciscaine Angèle de Foligno
8958 e cri célèbre de sainte Thérèse fait écho à celui de la franciscaine Angèle de Foligno : « Je meurs du désir de mourir. »
8959 ri célèbre de sainte Thérèse fait écho à celui de la franciscaine Angèle de Foligno : « Je meurs du désir de mourir. » 11
8960 nciscaine Angèle de Foligno : « Je meurs du désir de mourir. » 115. J. Baruzi, Introduction à des recherches sur le lang
8961 15. J. Baruzi, Introduction à des recherches sur le langage mystique. (Recherches philosophiques, I, 19.) 116. Saint Je
8962 phiques, I, 19.) 116. Saint Jean de la Croix et l’ expérience mystique, p. 343. 117. Maxime de Montmorand, Psychologie d
8963 catholiques orthodoxes. 118. Gaston Etchegoyen, l’ Amour divin, essai sur les sources de sainte Thérèse, IVe partie : l’E
8964 118. Gaston Etchegoyen, l’Amour divin, essai sur les sources de sainte Thérèse, IVe partie : l’Expression de l’amour divin
8965 Etchegoyen, l’Amour divin, essai sur les sources de sainte Thérèse, IVe partie : l’Expression de l’amour divin. 119. Tra
8966 i sur les sources de sainte Thérèse, IVe partie : l’ Expression de l’amour divin. 119. Travaux de Max Nordau, Krafft-Ebing
8967 rces de sainte Thérèse, IVe partie : l’Expression de l’amour divin. 119. Travaux de Max Nordau, Krafft-Ebing, Murisier, L
8968 s de sainte Thérèse, IVe partie : l’Expression de l’ amour divin. 119. Travaux de Max Nordau, Krafft-Ebing, Murisier, Leub
8969 ie : l’Expression de l’amour divin. 119. Travaux de Max Nordau, Krafft-Ebing, Murisier, Leuba, Freud, pour s’en tenir aux
8970 r E. Minkowski, Vers une cosmologie, chapitre sur la métaphore. 122. Surtout les épigones féminins : une Marguerite-Mari
8971 ologie, chapitre sur la métaphore. 122. Surtout les épigones féminins : une Marguerite-Marie Alacoque au xviie siècle en
8972 uerite-Marie Alacoque au xviie siècle en fournit le plus inquiétant exemple (sa description du lit nuptial et de ce qui s
8973 uiétant exemple (sa description du lit nuptial et de ce qui s’y passe !). 123. Karl Jaspers a magnifiquement exprimé cett
8974 a magnifiquement exprimé cette assomption finale de la Nuit par le Jour dans sa Philosophie. (Cf. trad. française par H. 
8975 magnifiquement exprimé cette assomption finale de la Nuit par le Jour dans sa Philosophie. (Cf. trad. française par H. Cor
8976 nt exprimé cette assomption finale de la Nuit par le Jour dans sa Philosophie. (Cf. trad. française par H. Corbin dans Her
6 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Livre IV. Le mythe dans la littérature
8977 Livre IVLe mythe dans la littérature On reconnaîtra maintenant ce qu’est le péché ou commen
8978 ittérature On reconnaîtra maintenant ce qu’est le péché ou comment procède le péché. C’est lorsque la volonté humaine s
8979 maintenant ce qu’est le péché ou comment procède le péché. C’est lorsque la volonté humaine se sépare de Dieu pour être u
8980 péché ou comment procède le péché. C’est lorsque la volonté humaine se sépare de Dieu pour être une volonté à soi, qu’ell
8981 péché. C’est lorsque la volonté humaine se sépare de Dieu pour être une volonté à soi, qu’elle suscite sa propre ardeur et
8982 à soi, qu’elle suscite sa propre ardeur et brûle de sa propre affection, ardeur qui lui est propre et qui n’a rien à voir
8983 ur qui lui est propre et qui n’a rien à voir avec l’ ardeur divine. Jacob Boehme. 1.D’une influence précise de la littér
8984 ivine. Jacob Boehme. 1.D’une influence précise de la littérature sur les mœurs D’une manière générale, il est bien d
8985 ne. Jacob Boehme. 1.D’une influence précise de la littérature sur les mœurs D’une manière générale, il est bien diff
8986 1.D’une influence précise de la littérature sur les mœurs D’une manière générale, il est bien difficile de vérifier l’
8987 luence précise de la littérature sur les mœurs D’ une manière générale, il est bien difficile de vérifier l’influence de
8988 D’une manière générale, il est bien difficile de vérifier l’influence des arts sur la vie quotidienne d’une époque. « 
8989 nière générale, il est bien difficile de vérifier l’ influence des arts sur la vie quotidienne d’une époque. « La musique a
8990 en difficile de vérifier l’influence des arts sur la vie quotidienne d’une époque. « La musique adoucit les mœurs ? » Je n
8991 ifier l’influence des arts sur la vie quotidienne d’ une époque. « La musique adoucit les mœurs ? » Je n’en sais rien, et p
8992 e des arts sur la vie quotidienne d’une époque. «  La musique adoucit les mœurs ? » Je n’en sais rien, et personne ne saura
8993 ie quotidienne d’une époque. « La musique adoucit les mœurs ? » Je n’en sais rien, et personne ne saurait le démontrer. Et
8994 urs ? » Je n’en sais rien, et personne ne saurait le démontrer. Et la peinture, quelle peut bien être son action ? L’archi
8995 ais rien, et personne ne saurait le démontrer. Et la peinture, quelle peut bien être son action ? L’architecture, au moins
8996 t la peinture, quelle peut bien être son action ? L’ architecture, au moins, nous pouvons l’habiter, mais là n’est pas son
8997 n action ? L’architecture, au moins, nous pouvons l’ habiter, mais là n’est pas son caractère d’art. De même pour telle ou
8998 ouvons l’habiter, mais là n’est pas son caractère d’ art. De même pour telle ou telle philosophie. Mais le cas est tout dif
8999 rt. De même pour telle ou telle philosophie. Mais le cas est tout différent lorsqu’il s’agit d’une littérature dont on peu
9000 . Mais le cas est tout différent lorsqu’il s’agit d’ une littérature dont on peut démontrer, historiquement, qu’elle a donn
9001 trer, historiquement, qu’elle a donné sa langue à la passion. Si la littérature peut se vanter d’avoir agi sur les mœurs d
9002 ement, qu’elle a donné sa langue à la passion. Si la littérature peut se vanter d’avoir agi sur les mœurs de l’Europe, c’e
9003 ue à la passion. Si la littérature peut se vanter d’ avoir agi sur les mœurs de l’Europe, c’est à coup sûr à notre mythe qu
9004 Si la littérature peut se vanter d’avoir agi sur les mœurs de l’Europe, c’est à coup sûr à notre mythe qu’elle le doit. D’
9005 térature peut se vanter d’avoir agi sur les mœurs de l’Europe, c’est à coup sûr à notre mythe qu’elle le doit. D’une maniè
9006 ature peut se vanter d’avoir agi sur les mœurs de l’ Europe, c’est à coup sûr à notre mythe qu’elle le doit. D’une manière
9007 l’Europe, c’est à coup sûr à notre mythe qu’elle le doit. D’une manière plus précise : c’est à la rhétorique du mythe, hé
9008 , c’est à coup sûr à notre mythe qu’elle le doit. D’ une manière plus précise : c’est à la rhétorique du mythe, héritage de
9009 lle le doit. D’une manière plus précise : c’est à la rhétorique du mythe, héritage de l’amour provençal. Il n’est pas néce
9010 récise : c’est à la rhétorique du mythe, héritage de l’amour provençal. Il n’est pas nécessaire de supposer ici quelque po
9011 ise : c’est à la rhétorique du mythe, héritage de l’ amour provençal. Il n’est pas nécessaire de supposer ici quelque pouvo
9012 age de l’amour provençal. Il n’est pas nécessaire de supposer ici quelque pouvoir magique des sons et du langage sur nos a
9013 oir magique des sons et du langage sur nos actes. L’ adoption d’un certain langage conventionnel entraîne et favorise natur
9014 des sons et du langage sur nos actes. L’adoption d’ un certain langage conventionnel entraîne et favorise naturellement l’
9015 conventionnel entraîne et favorise naturellement l’ essor des sentiments latents qui se trouvent les plus aptes à s’exprim
9016 nt l’essor des sentiments latents qui se trouvent les plus aptes à s’exprimer de la sorte. C’est dans ce sens que l’on peut
9017 tents qui se trouvent les plus aptes à s’exprimer de la sorte. C’est dans ce sens que l’on peut se demander, avec La Roche
9018 ts qui se trouvent les plus aptes à s’exprimer de la sorte. C’est dans ce sens que l’on peut se demander, avec La Rochefou
9019 à s’exprimer de la sorte. C’est dans ce sens que l’ on peut se demander, avec La Rochefoucauld : combien d’hommes seraient
9020 ’est dans ce sens que l’on peut se demander, avec La Rochefoucauld : combien d’hommes seraient amoureux s’ils n’avaient ja
9021 peut se demander, avec La Rochefoucauld : combien d’ hommes seraient amoureux s’ils n’avaient jamais entendu parler d’amour
9022 nt amoureux s’ils n’avaient jamais entendu parler d’ amour ? ⁂ Passion et expression ne sont guère séparables. La passion p
9023 ⁂ Passion et expression ne sont guère séparables. La passion prend sa source dans cet élan de l’esprit qui par ailleurs fa
9024 arables. La passion prend sa source dans cet élan de l’esprit qui par ailleurs fait naître le langage. Dès qu’elle dépasse
9025 bles. La passion prend sa source dans cet élan de l’ esprit qui par ailleurs fait naître le langage. Dès qu’elle dépasse l’
9026 cet élan de l’esprit qui par ailleurs fait naître le langage. Dès qu’elle dépasse l’instinct, dès qu’elle devient vraiment
9027 leurs fait naître le langage. Dès qu’elle dépasse l’ instinct, dès qu’elle devient vraiment passion, elle tend du même mouv
9028 pour s’exalter, ou simplement pour s’entretenir. ( Le double sens est significatif.) En ce domaine, il est aisé de vérifier
9029 ens est significatif.) En ce domaine, il est aisé de vérifier. Les sentiments qu’éprouvent l’élite, puis les masses par im
9030 ficatif.) En ce domaine, il est aisé de vérifier. Les sentiments qu’éprouvent l’élite, puis les masses par imitation, sont
9031 est aisé de vérifier. Les sentiments qu’éprouvent l’ élite, puis les masses par imitation, sont des créations littéraires e
9032 rifier. Les sentiments qu’éprouvent l’élite, puis les masses par imitation, sont des créations littéraires en ce sens qu’un
9033 éraires en ce sens qu’une certaine rhétorique est la condition suffisante de leur aveu, donc de leur prise de conscience.
9034 e certaine rhétorique est la condition suffisante de leur aveu, donc de leur prise de conscience. À défaut de cette rhétor
9035 ue est la condition suffisante de leur aveu, donc de leur prise de conscience. À défaut de cette rhétorique, ces sentiment
9036 que, ces sentiments existeraient sans doute, mais d’ une manière accidentelle, non reconnue, à titre d’étrangetés inavouabl
9037 d’une manière accidentelle, non reconnue, à titre d’ étrangetés inavouables, en contrebande. Mais on a toujours vu que l’in
9038 uables, en contrebande. Mais on a toujours vu que l’ invention d’une rhétorique faisait foisonner rapidement certaines puis
9039 ontrebande. Mais on a toujours vu que l’invention d’ une rhétorique faisait foisonner rapidement certaines puissances laten
9040 rapidement certaines puissances latentes du cœur. L’ apparition de Werther par exemple a produit une vague de suicides. Rou
9041 rtaines puissances latentes du cœur. L’apparition de Werther par exemple a produit une vague de suicides. Rousseau fit boi
9042 rition de Werther par exemple a produit une vague de suicides. Rousseau fit boire du lait à toute la cour de France, et Re
9043 e de suicides. Rousseau fit boire du lait à toute la cour de France, et René désola plusieurs générations. C’est que pour
9044 cides. Rousseau fit boire du lait à toute la cour de France, et René désola plusieurs générations. C’est que pour admirer
9045 ola plusieurs générations. C’est que pour admirer la nature simple, pour accepter certaines mélancolies, et même pour se s
9046 t même pour se suicider, il faut être en mesure «  d’ expliquer » à soi-même ou aux autres ce qu’on sent. Plus un homme est
9047 sent. Plus un homme est sentimental, plus il y a de chances qu’il soit verbeux et bien disant. Et de même, plus un homme
9048 de même, plus un homme est passionné, plus il y a de chances qu’il réinvente les figures de la rhétorique ; qu’il redécouv
9049 passionné, plus il y a de chances qu’il réinvente les figures de la rhétorique ; qu’il redécouvre leur nécessité ; qu’il se
9050 lus il y a de chances qu’il réinvente les figures de la rhétorique ; qu’il redécouvre leur nécessité ; qu’il se modèle spo
9051 il y a de chances qu’il réinvente les figures de la rhétorique ; qu’il redécouvre leur nécessité ; qu’il se modèle sponta
9052 e leur nécessité ; qu’il se modèle spontanément à la ressemblance du « sublime » qu’elles ont su rendre inoubliable. C’est
9053 u’elles ont su rendre inoubliable. C’est pourquoi l’ on n’aura pas grand-peine à jalonner l’évolution du mythe courtois dan
9054 t pourquoi l’on n’aura pas grand-peine à jalonner l’ évolution du mythe courtois dans la morale des peuples d’Occident : l’
9055 ine à jalonner l’évolution du mythe courtois dans la morale des peuples d’Occident : l’on peut admettre qu’elle est parall
9056 tion du mythe courtois dans la morale des peuples d’ Occident : l’on peut admettre qu’elle est parallèle à ses métamorphose
9057 courtois dans la morale des peuples d’Occident : l’ on peut admettre qu’elle est parallèle à ses métamorphoses littéraires
9058 rtains retards et simplifications.) En esquissant la courbe de la mystique classique, nous avons pu décrire une assomption
9059 ards et simplifications.) En esquissant la courbe de la mystique classique, nous avons pu décrire une assomption du mythe.
9060 s et simplifications.) En esquissant la courbe de la mystique classique, nous avons pu décrire une assomption du mythe. C’
9061 avons pu décrire une assomption du mythe. C’était la voie montante et elle nous a conduits à une dissolution libératrice d
9062 uits à une dissolution libératrice du « charme ». La littérature, au contraire, est la voie qui descend aux mœurs. C’est d
9063 du « charme ». La littérature, au contraire, est la voie qui descend aux mœurs. C’est donc la vulgarisation du mythe, ou
9064 re, est la voie qui descend aux mœurs. C’est donc la vulgarisation du mythe, ou pour mieux dire : sa « profanation »124 qu
9065 allons décrire maintenant. 2.Les deux roses Le meilleur point de départ nous est donné par le Roman de la Rose, écri
9066 ntenant. 2.Les deux roses Le meilleur point de départ nous est donné par le Roman de la Rose, écrit entre les années
9067 Le meilleur point de départ nous est donné par le Roman de la Rose, écrit entre les années 1237 et 1280 environ. Il y a
9068 lleur point de départ nous est donné par le Roman de la Rose, écrit entre les années 1237 et 1280 environ. Il y a cent ans
9069 ur point de départ nous est donné par le Roman de la Rose, écrit entre les années 1237 et 1280 environ. Il y a cent ans, o
9070 us est donné par le Roman de la Rose, écrit entre les années 1237 et 1280 environ. Il y a cent ans, ou presque, que Béroul
9071 ans, ou presque, que Béroul et Thomas ont composé la légende de Tristan. La croisade des albigeois a saccagé la civilisati
9072 sque, que Béroul et Thomas ont composé la légende de Tristan. La croisade des albigeois a saccagé la civilisation courtois
9073 roul et Thomas ont composé la légende de Tristan. La croisade des albigeois a saccagé la civilisation courtoise du Langued
9074 e de Tristan. La croisade des albigeois a saccagé la civilisation courtoise du Languedoc, dispersant les derniers troubado
9075 a civilisation courtoise du Languedoc, dispersant les derniers troubadours. Que va devenir la tradition d’Amour ? Il semble
9076 spersant les derniers troubadours. Que va devenir la tradition d’Amour ? Il semble bien que, dès le xive siècle, les héré
9077 derniers troubadours. Que va devenir la tradition d’ Amour ? Il semble bien que, dès le xive siècle, les hérétiques répand
9078 ir la tradition d’Amour ? Il semble bien que, dès le xive siècle, les hérétiques répandus désormais dans toute l’Europe,
9079 ’Amour ? Il semble bien que, dès le xive siècle, les hérétiques répandus désormais dans toute l’Europe, où l’Église les tr
9080 cle, les hérétiques répandus désormais dans toute l’ Europe, où l’Église les traque, aient cessé de recourir à l’expression
9081 tiques répandus désormais dans toute l’Europe, où l’ Église les traque, aient cessé de recourir à l’expression littéraire d
9082 pandus désormais dans toute l’Europe, où l’Église les traque, aient cessé de recourir à l’expression littéraire de leur rel
9083 ute l’Europe, où l’Église les traque, aient cessé de recourir à l’expression littéraire de leur religion. Le catharisme se
9084 où l’Église les traque, aient cessé de recourir à l’ expression littéraire de leur religion. Le catharisme se cachera désor
9085 aient cessé de recourir à l’expression littéraire de leur religion. Le catharisme se cachera désormais dans les couches pr
9086 ourir à l’expression littéraire de leur religion. Le catharisme se cachera désormais dans les couches profondes et muettes
9087 religion. Le catharisme se cachera désormais dans les couches profondes et muettes des peuples, là où la vie sociale ne se
9088 s couches profondes et muettes des peuples, là où la vie sociale ne se prête plus aux formes nobles, ne fournit plus les b
9089 se prête plus aux formes nobles, ne fournit plus les beaux symboles de la grande féodalité. Ce mutisme, d’ailleurs, n’arrê
9090 formes nobles, ne fournit plus les beaux symboles de la grande féodalité. Ce mutisme, d’ailleurs, n’arrête pas son progrès
9091 mes nobles, ne fournit plus les beaux symboles de la grande féodalité. Ce mutisme, d’ailleurs, n’arrête pas son progrès.
9092 e mutisme, d’ailleurs, n’arrête pas son progrès. L’ Église d’Amour donnera naissance à d’innombrables sectes plus ou moins
9093 , d’ailleurs, n’arrête pas son progrès. L’Église d’ Amour donnera naissance à d’innombrables sectes plus ou moins secrètes
9094 on progrès. L’Église d’Amour donnera naissance à d’ innombrables sectes plus ou moins secrètes, plus ou moins révolutionna
9095 secrètes, plus ou moins révolutionnaires, et dont les traits constants témoignent d’une origine commune, d’une tradition fi
9096 onnaires, et dont les traits constants témoignent d’ une origine commune, d’une tradition fidèlement conservée. Toutes ces
9097 raits constants témoignent d’une origine commune, d’ une tradition fidèlement conservée. Toutes ces sectes en effet sont ca
9098 par leur spiritualisme exalté ; par leur doctrine de la « joie rayonnante » ; par leur refus des sacrements et du mariage 
9099 leur spiritualisme exalté ; par leur doctrine de la « joie rayonnante » ; par leur refus des sacrements et du mariage ; p
9100 nts et du mariage ; par leur condamnation absolue de toute participation aux guerres ; par leur anticléricalisme ; par leu
9101 erres ; par leur anticléricalisme ; par leur goût de la pauvreté et de l’ascèse (végétarisme) ; enfin par leur esprit égal
9102 es ; par leur anticléricalisme ; par leur goût de la pauvreté et de l’ascèse (végétarisme) ; enfin par leur esprit égalita
9103 nticléricalisme ; par leur goût de la pauvreté et de l’ascèse (végétarisme) ; enfin par leur esprit égalitaire, allant par
9104 cléricalisme ; par leur goût de la pauvreté et de l’ ascèse (végétarisme) ; enfin par leur esprit égalitaire, allant parfoi
9105 un communisme total. Nous retrouvons cet ensemble de traits non seulement chez les frères du Libre-Esprit et les ortliebie
9106 rouvons cet ensemble de traits non seulement chez les frères du Libre-Esprit et les ortliebiens rhénans — qui furent peut-ê
9107 non seulement chez les frères du Libre-Esprit et les ortliebiens rhénans — qui furent peut-être en rapport avec les Vaudoi
9108 ns rhénans — qui furent peut-être en rapport avec les Vaudois, voisins des cathares — non seulement chez les Vaudois eux-mê
9109 audois, voisins des cathares — non seulement chez les Vaudois eux-mêmes, chez les disciples de Joachim de Flore, chez les b
9110  — non seulement chez les Vaudois eux-mêmes, chez les disciples de Joachim de Flore, chez les béguines et les béguards des
9111 nt chez les Vaudois eux-mêmes, chez les disciples de Joachim de Flore, chez les béguines et les béguards des Pays-Bas125,
9112 mes, chez les disciples de Joachim de Flore, chez les béguines et les béguards des Pays-Bas125, chez les lollards anglais,
9113 sciples de Joachim de Flore, chez les béguines et les béguards des Pays-Bas125, chez les lollards anglais, chez les premier
9114 es béguines et les béguards des Pays-Bas125, chez les lollards anglais, chez les premiers frères moraves (sinon chez les hu
9115 ais, chez les premiers frères moraves (sinon chez les hussites), mais aussi chez les hérétiques des Églises réformées : Sch
9116 oraves (sinon chez les hussites), mais aussi chez les hérétiques des Églises réformées : Schwenckfeldt, Weigel, les anabapt
9117 es des Églises réformées : Schwenckfeldt, Weigel, les anabaptistes, les mennonites… Luther, Calvin et Zwingli combattirent
9118 ormées : Schwenckfeldt, Weigel, les anabaptistes, les mennonites… Luther, Calvin et Zwingli combattirent ces dissidents ave
9119 ent ces dissidents avec une violence qui rappelle les procédés de Rome contre ses propres sectes. Mais ils ne purent ou ne
9120 dents avec une violence qui rappelle les procédés de Rome contre ses propres sectes. Mais ils ne purent ou ne voulurent le
9121 ropres sectes. Mais ils ne purent ou ne voulurent les anéantir totalement : de nos jours, on retrouve çà et là des communau
9122 purent ou ne voulurent les anéantir totalement : de nos jours, on retrouve çà et là des communautés mennonites mêlées d’é
9123 trouve çà et là des communautés mennonites mêlées d’ éléments russes — doukhobors et khlystis — au Canada et jusqu’au Parag
9124 — au Canada et jusqu’au Paraguay. Leur conception de l’amour n’a pas varié. Plusieurs auteurs ont supposé qu’une élite clé
9125 u Canada et jusqu’au Paraguay. Leur conception de l’ amour n’a pas varié. Plusieurs auteurs ont supposé qu’une élite cléric
9126 pensent-ils expliquer mieux certaines obscurités de la littérature émanée des cercles franciscains et même parfois domini
9127 nsent-ils expliquer mieux certaines obscurités de la littérature émanée des cercles franciscains et même parfois dominicai
9128 ciscains et même parfois dominicains. J’avoue que l’ extension du langage même des cathares peut induire à des rapprochemen
9129 re à des rapprochements souvent troublants : nous l’ avons vu à propos des mystiques. Mais en l’absence de preuves presque
9130 nous l’avons vu à propos des mystiques. Mais en l’ absence de preuves presque impossibles à établir, je m’en tiendrai à u
9131 ons vu à propos des mystiques. Mais en l’absence de preuves presque impossibles à établir, je m’en tiendrai à un jugement
9132 t certainement vrai pour la plupart des cas : dès le xive siècle, la littérature courtoise s’est détachée de ses racines
9133 ai pour la plupart des cas : dès le xive siècle, la littérature courtoise s’est détachée de ses racines mystiques ; elle
9134 siècle, la littérature courtoise s’est détachée de ses racines mystiques ; elle s’est alors trouvée réduite à une simple
9135 le s’est alors trouvée réduite à une simple forme d’ expression, c’est-à-dire à une rhétorique. Mais automatiquement, cette
9136 matiquement, cette rhétorique tendait à idéaliser les objets tout profanes qu’elle décrivait. Ce procédé, bientôt ressenti
9137 réaction dite « réaliste ». Double mouvement dont le Roman de la Rose nous donne l’illustre témoignage. La Rose de Guillau
9138 dite « réaliste ». Double mouvement dont le Roman de la Rose nous donne l’illustre témoignage. La Rose de Guillaume de Lor
9139 e « réaliste ». Double mouvement dont le Roman de la Rose nous donne l’illustre témoignage. La Rose de Guillaume de Lorris
9140 ble mouvement dont le Roman de la Rose nous donne l’ illustre témoignage. La Rose de Guillaume de Lorris — dans la première
9141 oman de la Rose nous donne l’illustre témoignage. La Rose de Guillaume de Lorris — dans la première partie du roman, dite
9142 première partie du roman, dite courtoise — c’est l’ amour de la femme idéale, vraie femme déjà mais femme inaccessible dan
9143 e partie du roman, dite courtoise — c’est l’amour de la femme idéale, vraie femme déjà mais femme inaccessible dans son ja
9144 artie du roman, dite courtoise — c’est l’amour de la femme idéale, vraie femme déjà mais femme inaccessible dans son jardi
9145 éjà mais femme inaccessible dans son jardin givré d’ allégories. Danger, Male-Bouche et Honte défendent Bel Accueil contre
9146 Male-Bouche et Honte défendent Bel Accueil contre les entreprises des galants. L’obstacle à l’union amoureuse est figuré pa
9147 t Bel Accueil contre les entreprises des galants. L’ obstacle à l’union amoureuse est figuré par l’exigence morale, et non
9148 contre les entreprises des galants. L’obstacle à l’ union amoureuse est figuré par l’exigence morale, et non plus du tout
9149 ts. L’obstacle à l’union amoureuse est figuré par l’ exigence morale, et non plus du tout religieuse : Ce n’est plus une as
9150 est plus une ascèse mystique, mais un raffinement de l’esprit, qui doit amener l’amant à mériter le don. Au contraire, pou
9151 plus une ascèse mystique, mais un raffinement de l’ esprit, qui doit amener l’amant à mériter le don. Au contraire, pour J
9152 mais un raffinement de l’esprit, qui doit amener l’ amant à mériter le don. Au contraire, pour Jean de Meung, qui terminer
9153 nt de l’esprit, qui doit amener l’amant à mériter le don. Au contraire, pour Jean de Meung, qui terminera le Roman, la Ros
9154 . Au contraire, pour Jean de Meung, qui terminera le Roman, la Rose n’est plus que la volupté physique. Le réalisme le plu
9155 aire, pour Jean de Meung, qui terminera le Roman, la Rose n’est plus que la volupté physique. Le réalisme le plus franc su
9156 g, qui terminera le Roman, la Rose n’est plus que la volupté physique. Le réalisme le plus franc succède aux fadaises de L
9157 oman, la Rose n’est plus que la volupté physique. Le réalisme le plus franc succède aux fadaises de Lorris, le sensualisme
9158 e n’est plus que la volupté physique. Le réalisme le plus franc succède aux fadaises de Lorris, le sensualisme au platonis
9159 e. Le réalisme le plus franc succède aux fadaises de Lorris, le sensualisme au platonisme, le cynisme à l’exaltation. La R
9160 sme le plus franc succède aux fadaises de Lorris, le sensualisme au platonisme, le cynisme à l’exaltation. La Rose est emp
9161 fadaises de Lorris, le sensualisme au platonisme, le cynisme à l’exaltation. La Rose est emportée de haute lutte. La Natur
9162 orris, le sensualisme au platonisme, le cynisme à l’ exaltation. La Rose est emportée de haute lutte. La Nature triomphe de
9163 ualisme au platonisme, le cynisme à l’exaltation. La Rose est emportée de haute lutte. La Nature triomphe de l’Esprit, et
9164 , le cynisme à l’exaltation. La Rose est emportée de haute lutte. La Nature triomphe de l’Esprit, et la raison de la passi
9165 ’exaltation. La Rose est emportée de haute lutte. La Nature triomphe de l’Esprit, et la raison de la passion. Chacune de c
9166 e est emportée de haute lutte. La Nature triomphe de l’Esprit, et la raison de la passion. Chacune de ces parties aura sa
9167 st emportée de haute lutte. La Nature triomphe de l’ Esprit, et la raison de la passion. Chacune de ces parties aura sa des
9168 e haute lutte. La Nature triomphe de l’Esprit, et la raison de la passion. Chacune de ces parties aura sa descendance. De
9169 tte. La Nature triomphe de l’Esprit, et la raison de la passion. Chacune de ces parties aura sa descendance. De Lorris, no
9170 . La Nature triomphe de l’Esprit, et la raison de la passion. Chacune de ces parties aura sa descendance. De Lorris, nous
9171 de l’Esprit, et la raison de la passion. Chacune de ces parties aura sa descendance. De Lorris, nous irons par Dante — qu
9172 sion. Chacune de ces parties aura sa descendance. De Lorris, nous irons par Dante — qui peut-être le traduisit — jusqu’à P
9173 . De Lorris, nous irons par Dante — qui peut-être le traduisit — jusqu’à Pétrarque et bien au-delà : jusqu’aux romans allé
9174 jusqu’aux romans allégoriques du xviie , jusqu’à la Nouvelle Héloïse… Et par Jean de Meung, la tradition antique — celle
9175 usqu’à la Nouvelle Héloïse… Et par Jean de Meung, la tradition antique — celle qui condamne la passion comme une « maladie
9176 Meung, la tradition antique — celle qui condamne la passion comme une « maladie de l’âme » — se transmettra aux parties b
9177 celle qui condamne la passion comme une « maladie de l’âme » — se transmettra aux parties basses de la littérature françai
9178 le qui condamne la passion comme une « maladie de l’ âme » — se transmettra aux parties basses de la littérature française 
9179 ie de l’âme » — se transmettra aux parties basses de la littérature française : gauloiserie, gaillardise, rationalisme, po
9180 de l’âme » — se transmettra aux parties basses de la littérature française : gauloiserie, gaillardise, rationalisme, polém
9181 curieusement exaspérée, naturalisme et réduction de l’homme au sexe. C’est la défense normale que l’homme païen oppose au
9182 rieusement exaspérée, naturalisme et réduction de l’ homme au sexe. C’est la défense normale que l’homme païen oppose au my
9183 aturalisme et réduction de l’homme au sexe. C’est la défense normale que l’homme païen oppose au mythe de l’amour malheure
9184 de l’homme au sexe. C’est la défense normale que l’ homme païen oppose au mythe de l’amour malheureux. (Peut-être, pratiqu
9185 défense normale que l’homme païen oppose au mythe de l’amour malheureux. (Peut-être, pratiquement, est-elle bien proche d’
9186 ense normale que l’homme païen oppose au mythe de l’ amour malheureux. (Peut-être, pratiquement, est-elle bien proche d’une
9187 x. (Peut-être, pratiquement, est-elle bien proche d’ une vision chrétienne réaliste. Nous aurons l’occasion d’y revenir.)
9188 che d’une vision chrétienne réaliste. Nous aurons l’ occasion d’y revenir.) 3.Sicile, Italie, Béatrice et Symbole Ale
9189 ision chrétienne réaliste. Nous aurons l’occasion d’ y revenir.) 3.Sicile, Italie, Béatrice et Symbole Alentour de l’
9190 3.Sicile, Italie, Béatrice et Symbole Alentour de l’an 1200, une solide amitié se noue entre Rambaut de Vaqueiras, trou
9191 icile, Italie, Béatrice et Symbole Alentour de l’ an 1200, une solide amitié se noue entre Rambaut de Vaqueiras, troubad
9192 Rambaut de Vaqueiras, troubadour languedocien, et le puissant marquis Alberto Malaspina. Il semble bien qu’un courant très
9193 laspina. Il semble bien qu’un courant très direct d’ échanges « littéraires » — si l’on veut — unisse le Midi de la France
9194 urant très direct d’échanges « littéraires » — si l’ on veut — unisse le Midi de la France à la Lombardo-Vénétie. Une fois
9195 ’échanges « littéraires » — si l’on veut — unisse le Midi de la France à la Lombardo-Vénétie. Une fois de plus, la carte d
9196  » — si l’on veut — unisse le Midi de la France à la Lombardo-Vénétie. Une fois de plus, la carte de l’influence des troub
9197 a France à la Lombardo-Vénétie. Une fois de plus, la carte de l’influence des troubadours se confond avec celle des hérési
9198 à la Lombardo-Vénétie. Une fois de plus, la carte de l’influence des troubadours se confond avec celle des hérésies. Un pe
9199 a Lombardo-Vénétie. Une fois de plus, la carte de l’ influence des troubadours se confond avec celle des hérésies. Un peu p
9200 onfond avec celle des hérésies. Un peu plus tard, le mouvement franciscain naîtra d’une conjonction semblable entre les « 
9201 Un peu plus tard, le mouvement franciscain naîtra d’ une conjonction semblable entre les « spirituels » (mais dans l’Église
9202 nciscain naîtra d’une conjonction semblable entre les « spirituels » (mais dans l’Église) et les poètes. Cependant qu’autou
9203 ion semblable entre les « spirituels » (mais dans l’ Église) et les poètes. Cependant qu’autour de Palerme, où Frédéric II
9204 entre les « spirituels » (mais dans l’Église) et les poètes. Cependant qu’autour de Palerme, où Frédéric II tient sa cour,
9205 de Palerme, où Frédéric II tient sa cour, fleurit l’ école dite des Siciliens. Dans quelle mesure cette poésie courtoise du
9206 urtoise du Sud s’inspira-t-elle des troubadours ? La question est encore obscure. On ne trouve à la cour de Palerme qu’un
9207  ? La question est encore obscure. On ne trouve à la cour de Palerme qu’un seul poète provençal, et Frédéric persécute l’h
9208 estion est encore obscure. On ne trouve à la cour de Palerme qu’un seul poète provençal, et Frédéric persécute l’hérésie.
9209 qu’un seul poète provençal, et Frédéric persécute l’ hérésie. De même, on peut se demander dans quelle mesure les Siciliens
9210 . De même, on peut se demander dans quelle mesure les Siciliens « savaient » encore ce qu’est l’Amour. N’avaient-ils retenu
9211 esure les Siciliens « savaient » encore ce qu’est l’ Amour. N’avaient-ils retenu du trobar clus que le procédé mystifiant ?
9212 l’Amour. N’avaient-ils retenu du trobar clus que le procédé mystifiant ? On serait assez tenté de le croire, lorsqu’on vo
9213 que le procédé mystifiant ? On serait assez tenté de le croire, lorsqu’on voit Dante et son ami Cavalcanti s’élever contre
9214 le procédé mystifiant ? On serait assez tenté de le croire, lorsqu’on voit Dante et son ami Cavalcanti s’élever contre le
9215 d’Arezzo, et railler ses disciples : « Sectateurs de l’ignorance, aveugles qui veulent juger des couleurs, oies essayant d
9216 rezzo, et railler ses disciples : « Sectateurs de l’ ignorance, aveugles qui veulent juger des couleurs, oies essayant de r
9217 les qui veulent juger des couleurs, oies essayant de rivaliser avec l’aigle… » Au Purgatoire, Dante rencontre un de ces pa
9218 ger des couleurs, oies essayant de rivaliser avec l’ aigle… » Au Purgatoire, Dante rencontre un de ces pasticheurs infatiga
9219 avec l’aigle… » Au Purgatoire, Dante rencontre un de ces pasticheurs infatigables, Bonagiunta de Lucques. Bonne occasion d
9220 fatigables, Bonagiunta de Lucques. Bonne occasion de définir le dolce stil nuovo, le style savant et caressant que l’école
9221 Bonagiunta de Lucques. Bonne occasion de définir le dolce stil nuovo, le style savant et caressant que l’école du Nord — 
9222 s. Bonne occasion de définir le dolce stil nuovo, le style savant et caressant que l’école du Nord — novatrice mais qui re
9223 olce stil nuovo, le style savant et caressant que l’ école du Nord — novatrice mais qui revient aux origines valables — opp
9224 nouvelle école, c’est qu’elle rénove consciemment le langage symbolique des troubadours. Les Siciliens étaient tombés dans
9225 nsciemment le langage symbolique des troubadours. Les Siciliens étaient tombés dans un douteux allégorisme : ils parlaient
9226 ombés dans un douteux allégorisme : ils parlaient de la dame comme d’une femme réelle, ce n’était plus que galanterie mais
9227 és dans un douteux allégorisme : ils parlaient de la dame comme d’une femme réelle, ce n’était plus que galanterie mais fr
9228 teux allégorisme : ils parlaient de la dame comme d’ une femme réelle, ce n’était plus que galanterie mais froide et stéréo
9229 et Cavalcanti, d’autres encore, demandaient plus de sincérité et plus de chaleur amoureuse, mais en même temps, ils saven
9230 res encore, demandaient plus de sincérité et plus de chaleur amoureuse, mais en même temps, ils savent et disent (dans ce
9231 ême temps, ils savent et disent (dans ce dire est la nouveauté) que la Dame est purement symbolique. Tel est le secret par
9232 ent et disent (dans ce dire est la nouveauté) que la Dame est purement symbolique. Tel est le secret paradoxal de l’amour
9233 uté) que la Dame est purement symbolique. Tel est le secret paradoxal de l’amour courtois : guindé et froid quand il ne va
9234 purement symbolique. Tel est le secret paradoxal de l’amour courtois : guindé et froid quand il ne vante que la femme, ma
9235 rement symbolique. Tel est le secret paradoxal de l’ amour courtois : guindé et froid quand il ne vante que la femme, mais
9236 courtois : guindé et froid quand il ne vante que la femme, mais tout ardent de sincérité quand il célèbre la Sagesse d’am
9237 quand il ne vante que la femme, mais tout ardent de sincérité quand il célèbre la Sagesse d’amour : c’est là vraiment que
9238 e, mais tout ardent de sincérité quand il célèbre la Sagesse d’amour : c’est là vraiment que bat son cœur. Et Dante n’est
9239 t ardent de sincérité quand il célèbre la Sagesse d’ amour : c’est là vraiment que bat son cœur. Et Dante n’est jamais plus
9240 Dante n’est jamais plus passionné qu’en chantant la Philosophie, si ce n’est quand elle devient la Science sacrée. Sincér
9241 nt la Philosophie, si ce n’est quand elle devient la Science sacrée. Sincérité bien propre aux troubadours, et toute contr
9242 e contraire à celle qu’un moderne imagine ! Dante la définira, dans son Banquet, comme le secret qu’il faut voiler d’un « 
9243 gine ! Dante la définira, dans son Banquet, comme le secret qu’il faut voiler d’un « beau mensonge ». Les cathares savaien
9244 ns son Banquet, comme le secret qu’il faut voiler d’ un « beau mensonge ». Les cathares savaient bien tout cela. Mais noton
9245 secret qu’il faut voiler d’un « beau mensonge ». Les cathares savaient bien tout cela. Mais notons qu’ils ne l’ont jamais
9246 es savaient bien tout cela. Mais notons qu’ils ne l’ ont jamais dit126. C’est parce que Dante et ses amis sont amenés à déf
9247 ir leur art qu’on surprend mieux qu’ailleurs chez les poètes italiens le vrai mystère des troubadours, de même que c’est au
9248 rprend mieux qu’ailleurs chez les poètes italiens le vrai mystère des troubadours, de même que c’est au crépuscule que se
9249 , de même que c’est au crépuscule que se révèlent les sept couleurs dont le grand jour faisait une seule lumière, trompeuse
9250 crépuscule que se révèlent les sept couleurs dont le grand jour faisait une seule lumière, trompeuse à force d’évidence. M
9251 jour faisait une seule lumière, trompeuse à force d’ évidence. Maintenant nous pouvons distinguer les thèmes que le trobar
9252 ce d’évidence. Maintenant nous pouvons distinguer les thèmes que le trobar mêlait dans la naïve transparence de ses symbole
9253 Maintenant nous pouvons distinguer les thèmes que le trobar mêlait dans la naïve transparence de ses symboles. Voici les d
9254 s distinguer les thèmes que le trobar mêlait dans la naïve transparence de ses symboles. Voici les derniers Siciliens. Cet
9255 s que le trobar mêlait dans la naïve transparence de ses symboles. Voici les derniers Siciliens. Cette plainte de Jacques
9256 dans la naïve transparence de ses symboles. Voici les derniers Siciliens. Cette plainte de Jacques de Lentino : Mon cœur s
9257 oles. Voici les derniers Siciliens. Cette plainte de Jacques de Lentino : Mon cœur souvent meurt, et plus douloureusement
9258 n cœur souvent meurt, et plus douloureusement que de mort naturelle, pour vous Dame qu’il désire et aime plus que lui-même
9259 ime plus que lui-même… J’ai en moi un feu, qui je le crois, jamais, jamais ne pourra s’éteindre… Pourquoi ne me consume-t-
9260 te de même : Amour qui, dans ma pensée, me parle de ma Dame avec grand désir, souvent m’entretient de choses telles qu’à
9261 de ma Dame avec grand désir, souvent m’entretient de choses telles qu’à leur sujet mon intelligence s’égare. Son langage r
9262 are. Son langage résonne avec tant de douceur que l’ âme qui l’écoute et l’entend s’écrie : — Malheureuse que je suis ! Je
9263 angage résonne avec tant de douceur que l’âme qui l’ écoute et l’entend s’écrie : — Malheureuse que je suis ! Je ne suis pa
9264 ne avec tant de douceur que l’âme qui l’écoute et l’ entend s’écrie : — Malheureuse que je suis ! Je ne suis pas capable de
9265  Malheureuse que je suis ! Je ne suis pas capable de répéter ce que j’entends dire de ma Dame ! Et qui douterait encore d
9266 suis pas capable de répéter ce que j’entends dire de ma Dame ! Et qui douterait encore de la signification symbolique de
9267 ntends dire de ma Dame ! Et qui douterait encore de la signification symbolique de la Dame, lorsqu’un Guido Guinizelli en
9268 nds dire de ma Dame ! Et qui douterait encore de la signification symbolique de la Dame, lorsqu’un Guido Guinizelli en pa
9269 i douterait encore de la signification symbolique de la Dame, lorsqu’un Guido Guinizelli en parle comme du principe de « n
9270 outerait encore de la signification symbolique de la Dame, lorsqu’un Guido Guinizelli en parle comme du principe de « notr
9271 qu’un Guido Guinizelli en parle comme du principe de « notre foi » : Elle passe par le chemin, si pleine de grâce et de n
9272 me du principe de « notre foi » : Elle passe par le chemin, si pleine de grâce et de noblesse qu’elle abaisse l’orgueil d
9273 otre foi » : Elle passe par le chemin, si pleine de grâce et de noblesse qu’elle abaisse l’orgueil de celui qu’elle salue
9274 Elle passe par le chemin, si pleine de grâce et de noblesse qu’elle abaisse l’orgueil de celui qu’elle salue [auquel ell
9275 si pleine de grâce et de noblesse qu’elle abaisse l’ orgueil de celui qu’elle salue [auquel elle donne son salut] et, s’il
9276 de grâce et de noblesse qu’elle abaisse l’orgueil de celui qu’elle salue [auquel elle donne son salut] et, s’il n’est déjà
9277 [auquel elle donne son salut] et, s’il n’est déjà de notre foi, l’y amène. Faut-il penser que Dante n’est qu’un blasphéma
9278 onne son salut] et, s’il n’est déjà de notre foi, l’ y amène. Faut-il penser que Dante n’est qu’un blasphémateur lorsqu’il
9279 ’est qu’un blasphémateur lorsqu’il écrit au seuil de la Vita Nuova, cette strophe au sublime départ : Un ange crie en l’I
9280 t qu’un blasphémateur lorsqu’il écrit au seuil de la Vita Nuova, cette strophe au sublime départ : Un ange crie en l’Inte
9281 ette strophe au sublime départ : Un ange crie en l’ Intelligence divine et dit : — Seigneur, dans le monde se voit une mer
9282 n l’Intelligence divine et dit : — Seigneur, dans le monde se voit une merveille en l’acte qui procède d’une âme qui jusqu
9283  Seigneur, dans le monde se voit une merveille en l’ acte qui procède d’une âme qui jusqu’ici rayonne. Le Ciel, qui ne manq
9284 monde se voit une merveille en l’acte qui procède d’ une âme qui jusqu’ici rayonne. Le Ciel, qui ne manque que d’une chose
9285 acte qui procède d’une âme qui jusqu’ici rayonne. Le Ciel, qui ne manque que d’une chose — c’est de l’avoir —, à son Seign
9286 qui jusqu’ici rayonne. Le Ciel, qui ne manque que d’ une chose — c’est de l’avoir —, à son Seigneur la demande, et tous les
9287 e. Le Ciel, qui ne manque que d’une chose — c’est de l’avoir —, à son Seigneur la demande, et tous les Saints implorent ce
9288 Le Ciel, qui ne manque que d’une chose — c’est de l’ avoir —, à son Seigneur la demande, et tous les Saints implorent cette
9289 d’une chose — c’est de l’avoir —, à son Seigneur la demande, et tous les Saints implorent cette faveur. Seule, Pitié pren
9290 de l’avoir —, à son Seigneur la demande, et tous les Saints implorent cette faveur. Seule, Pitié prend notre parti, car Di
9291 , Pitié prend notre parti, car Dieu dit, et c’est de ma Dame qu’il entend parler : — Mes bien-aimés, ores souffrez en paix
9292 ure, autant qu’il me plaira, là où se trouve plus d’ un qui s’attend à la perdre et qui dira dans l’enfer : — Ô maudits, j’
9293 plaira, là où se trouve plus d’un qui s’attend à la perdre et qui dira dans l’enfer : — Ô maudits, j’ai vu l’espérance de
9294 us d’un qui s’attend à la perdre et qui dira dans l’ enfer : — Ô maudits, j’ai vu l’espérance des bienheureux ! S’agit-il
9295 e et qui dira dans l’enfer : — Ô maudits, j’ai vu l’ espérance des bienheureux ! S’agit-il donc de Béatrice comme femme ?
9296 vu l’espérance des bienheureux ! S’agit-il donc de Béatrice comme femme ? Est-ce sa présence que tous les saints implore
9297 éatrice comme femme ? Est-ce sa présence que tous les saints implorent et qui serait « l’espérance des bienheureux » ? Ou s
9298 nce que tous les saints implorent et qui serait «  l’ espérance des bienheureux » ? Ou s’agit-il plutôt de l’Esprit saint so
9299 espérance des bienheureux » ? Ou s’agit-il plutôt de l’Esprit saint soutenant son Église par la charité du Christ — (la Pi
9300 érance des bienheureux » ? Ou s’agit-il plutôt de l’ Esprit saint soutenant son Église par la charité du Christ — (la Pitié
9301 plutôt de l’Esprit saint soutenant son Église par la charité du Christ — (la Pitié) — jusqu’à ce que tous aient pu recevoi
9302 soutenant son Église par la charité du Christ — ( la Pitié) — jusqu’à ce que tous aient pu recevoir la Vie nouvelle127 ? C
9303 la Pitié) — jusqu’à ce que tous aient pu recevoir la Vie nouvelle127 ? Ce qui doit paraître ici-bas blasphématoire, c’est
9304 e qui doit paraître ici-bas blasphématoire, c’est l’ équivoque malgré tout maintenue. D’où le débat qui oppose Orlandi et C
9305 matoire, c’est l’équivoque malgré tout maintenue. D’ où le débat qui oppose Orlandi et Cavalcanti : il s’agirait de définir
9306 re, c’est l’équivoque malgré tout maintenue. D’où le débat qui oppose Orlandi et Cavalcanti : il s’agirait de définir enfi
9307 t qui oppose Orlandi et Cavalcanti : il s’agirait de définir enfin ce dont on parle. « Cet Amour est-il vie ou mort ? » de
9308 t le premier. Et le second répond : « Du pouvoir de l’amour provient souvent la mort… L’amour existe lorsque le désir est
9309 e premier. Et le second répond : « Du pouvoir de l’ amour provient souvent la mort… L’amour existe lorsque le désir est si
9310 épond : « Du pouvoir de l’amour provient souvent la mort… L’amour existe lorsque le désir est si grand qu’il dépasse les
9311 « Du pouvoir de l’amour provient souvent la mort… L’ amour existe lorsque le désir est si grand qu’il dépasse les limites d
9312 provient souvent la mort… L’amour existe lorsque le désir est si grand qu’il dépasse les limites de l’amour naturel… Comm
9313 xiste lorsque le désir est si grand qu’il dépasse les limites de l’amour naturel… Comme il ne provient point de la qualité,
9314 e le désir est si grand qu’il dépasse les limites de l’amour naturel… Comme il ne provient point de la qualité, il réfléch
9315 e désir est si grand qu’il dépasse les limites de l’ amour naturel… Comme il ne provient point de la qualité, il réfléchit
9316 es de l’amour naturel… Comme il ne provient point de la qualité, il réfléchit perpétuellement sur lui-même son propre effe
9317 de l’amour naturel… Comme il ne provient point de la qualité, il réfléchit perpétuellement sur lui-même son propre effet.
9318 ontemplation. » Aucun doute ne demeure possible : l’ Amour est la passion mystique. Mais encore faut-il définir le rôle de
9319 . » Aucun doute ne demeure possible : l’Amour est la passion mystique. Mais encore faut-il définir le rôle de l’amour natu
9320 la passion mystique. Mais encore faut-il définir le rôle de l’amour naturel dans cette perspective céleste. C’est ce qu’a
9321 ion mystique. Mais encore faut-il définir le rôle de l’amour naturel dans cette perspective céleste. C’est ce qu’a fait Da
9322 mystique. Mais encore faut-il définir le rôle de l’ amour naturel dans cette perspective céleste. C’est ce qu’a fait Davan
9323 ctive céleste. C’est ce qu’a fait Davanzati, vers la fin du xiiie siècle, exprimant dans une petite fable la vraie nature
9324 du xiiie siècle, exprimant dans une petite fable la vraie nature de l’amour qu’il chante et le danger de s’arrêter aux fo
9325 , exprimant dans une petite fable la vraie nature de l’amour qu’il chante et le danger de s’arrêter aux formes terrestres
9326 xprimant dans une petite fable la vraie nature de l’ amour qu’il chante et le danger de s’arrêter aux formes terrestres qui
9327 fable la vraie nature de l’amour qu’il chante et le danger de s’arrêter aux formes terrestres qui n’en sont qu’un reflet 
9328 vraie nature de l’amour qu’il chante et le danger de s’arrêter aux formes terrestres qui n’en sont qu’un reflet : De même
9329 restres qui n’en sont qu’un reflet : De même que la tigresse, dans sa grande douleur, se soulage en regardant un miroir e
9330 se soulage en regardant un miroir et croit y voir l’ image de ses petits qu’elle va cherchant : par ce plaisir elle oublie
9331 ge en regardant un miroir et croit y voir l’image de ses petits qu’elle va cherchant : par ce plaisir elle oublie le chass
9332 qu’elle va cherchant : par ce plaisir elle oublie le chasseur, et reste là, et ne poursuit point ; de même celui qui est p
9333 ne poursuit point ; de même celui qui est pénétré d’ amour puise la vie dans la contemplation de sa dame, car ainsi il soul
9334 int ; de même celui qui est pénétré d’amour puise la vie dans la contemplation de sa dame, car ainsi il soulage sa grande
9335 e celui qui est pénétré d’amour puise la vie dans la contemplation de sa dame, car ainsi il soulage sa grande peine… Mais
9336 énétré d’amour puise la vie dans la contemplation de sa dame, car ainsi il soulage sa grande peine… Mais la dame n’a point
9337 dame, car ainsi il soulage sa grande peine… Mais la dame n’a point le cœur pitoyable, le jour passe et l’espoir est déçu 
9338 l soulage sa grande peine… Mais la dame n’a point le cœur pitoyable, le jour passe et l’espoir est déçu ! Ici la Dame au
9339 peine… Mais la dame n’a point le cœur pitoyable, le jour passe et l’espoir est déçu ! Ici la Dame au cœur impitoyable es
9340 ame n’a point le cœur pitoyable, le jour passe et l’ espoir est déçu ! Ici la Dame au cœur impitoyable est bien la femme q
9341 oyable, le jour passe et l’espoir est déçu ! Ici la Dame au cœur impitoyable est bien la femme qui détourne l’Amour à son
9342 déçu ! Ici la Dame au cœur impitoyable est bien la femme qui détourne l’Amour à son profit. Dans un Bestiaire moralisé d
9343 u cœur impitoyable est bien la femme qui détourne l’ Amour à son profit. Dans un Bestiaire moralisé de cette époque, je tro
9344 l’Amour à son profit. Dans un Bestiaire moralisé de cette époque, je trouve la même fable, avec cette conclusion : Ce fa
9345 un Bestiaire moralisé de cette époque, je trouve la même fable, avec cette conclusion : Ce fauve, à mon avis, c’est nous
9346  ; ses petits, qu’un chasseur lui a pris, ce sont les vertus, et le chasseur c’est le démon, qui nous fait voir ce qui n’es
9347 qu’un chasseur lui a pris, ce sont les vertus, et le chasseur c’est le démon, qui nous fait voir ce qui n’est pas. De là v
9348 a pris, ce sont les vertus, et le chasseur c’est le démon, qui nous fait voir ce qui n’est pas. De là vient que bien des
9349 st le démon, qui nous fait voir ce qui n’est pas. De là vient que bien des hommes ont péri pour avoir tardé d’aller vers l
9350 ent que bien des hommes ont péri pour avoir tardé d’ aller vers le Seigneur. Le temps venait où les poètes succomberaient
9351 des hommes ont péri pour avoir tardé d’aller vers le Seigneur. Le temps venait où les poètes succomberaient aux charmes d
9352 péri pour avoir tardé d’aller vers le Seigneur. Le temps venait où les poètes succomberaient aux charmes du miroir et de
9353 rdé d’aller vers le Seigneur. Le temps venait où les poètes succomberaient aux charmes du miroir et de la rhétorique profa
9354 es poètes succomberaient aux charmes du miroir et de la rhétorique profanée. Nous allons voir Pétrarque se laisser prendre
9355 poètes succomberaient aux charmes du miroir et de la rhétorique profanée. Nous allons voir Pétrarque se laisser prendre « 
9356 er prendre « à ce qui n’est pas », c’est-à-dire à l’ image de sa Laure, qui trop longtemps — comme il gémit plus tard — le
9357 re « à ce qui n’est pas », c’est-à-dire à l’image de sa Laure, qui trop longtemps — comme il gémit plus tard — le retiendr
9358 , qui trop longtemps — comme il gémit plus tard — le retiendra d’« aller vers le Seigneur ». 4.Pétrarque, ou le rhéteur
9359 ngtemps — comme il gémit plus tard — le retiendra d’ « aller vers le Seigneur ». 4.Pétrarque, ou le rhéteur converti
9360 il gémit plus tard — le retiendra d’« aller vers le Seigneur ». 4.Pétrarque, ou le rhéteur converti « Aimer une cho
9361 d’« aller vers le Seigneur ». 4.Pétrarque, ou le rhéteur converti « Aimer une chose mortelle avec une foi Qui à Die
9362 à lui seul convient… » « Tout le monde, et sur le moindre rocher que trempe la mer, sait qu’un homme a été superlativem
9363 out le monde, et sur le moindre rocher que trempe la mer, sait qu’un homme a été superlativement amoureux et c’est Pétrarq
9364 ment amoureux et c’est Pétrarque. Et ce qu’il y a de mieux, c’est que c’est vrai… Qu’appelle-t-on un homme simplement amou
9365 ’appelle-t-on un homme simplement amoureux ? Rien d’ analogue. Lui l’était d’une façon extraordinaire, incendiaire, solaire
9366 homme simplement amoureux ? Rien d’analogue. Lui l’ était d’une façon extraordinaire, incendiaire, solaire. »128 Voilà ce
9367 implement amoureux ? Rien d’analogue. Lui l’était d’ une façon extraordinaire, incendiaire, solaire. »128 Voilà ce qui doi
9368 inoubliable passion animant pour la première fois les symboles des troubadours d’un souffle parfaitement païen, et non plus
9369 our la première fois les symboles des troubadours d’ un souffle parfaitement païen, et non plus du tout hérétique ! On est
9370 u Dante, mais aussi des rhéteurs qu’il attaquait. Le « secret » dont je parlais plus haut s’est volatilisé : il ne joue pl
9371 ais plus haut s’est volatilisé : il ne joue plus. Le langage de l’Amour est enfin devenu la rhétorique du cœur humain. Cet
9372 ut s’est volatilisé : il ne joue plus. Le langage de l’Amour est enfin devenu la rhétorique du cœur humain. Cette « profan
9373 s’est volatilisé : il ne joue plus. Le langage de l’ Amour est enfin devenu la rhétorique du cœur humain. Cette « profanati
9374 joue plus. Le langage de l’Amour est enfin devenu la rhétorique du cœur humain. Cette « profanation » radicale doit faire
9375 une poésie plus adéquate que nulle autre à servir la mystique orthodoxe. Et cette dernière ne manquera pas d’y puiser ses
9376 ique orthodoxe. Et cette dernière ne manquera pas d’ y puiser ses meilleures métaphores. En vérité, la tentation était trop
9377 d’y puiser ses meilleures métaphores. En vérité, la tentation était trop forte. (On en jugera par quelques exemples mis e
9378 et à vrai dire choisis presque au hasard.) Voici le Sonnet du premier anniversaire de l’amour de Pétrarque pour Laure :
9379 hasard.) Voici le Sonnet du premier anniversaire de l’amour de Pétrarque pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’heur
9380 sard.) Voici le Sonnet du premier anniversaire de l’ amour de Pétrarque pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’heure O
9381 oici le Sonnet du premier anniversaire de l’amour de Pétrarque pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’heure Où si hau
9382 re de l’amour de Pétrarque pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’heure Où si haut visèrent mes yeux, Et je dis : Ô m
9383 mour de Pétrarque pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’heure Où si haut visèrent mes yeux, Et je dis : Ô mon âme, i
9384 trarque pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’ heure Où si haut visèrent mes yeux, Et je dis : Ô mon âme, il te faut
9385 e faut rendre grâce Toi qui fus jugée digne alors d’ un tel honneur. D’Elle te vient cet amoureux penser Qui tant que tu le
9386 e Toi qui fus jugée digne alors d’un tel honneur. D’ Elle te vient cet amoureux penser Qui tant que tu le suis, au plus hau
9387 Elle te vient cet amoureux penser Qui tant que tu le suis, au plus haut Bien te mène Et te fait mépriser ce que l’homme d
9388 lus haut Bien te mène Et te fait mépriser ce que l’ homme désire129. D’Elle te vient la grâce généreuse Qui te pousse au c
9389 ne Et te fait mépriser ce que l’homme désire129. D’ Elle te vient la grâce généreuse Qui te pousse au ciel par un droit se
9390 épriser ce que l’homme désire129. D’Elle te vient la grâce généreuse Qui te pousse au ciel par un droit sentier Et fait qu
9391 l par un droit sentier Et fait que je marche fier de mon espérance. Où Pétrarque triomphe, c’est quand il prend la harpe
9392 Pétrarque triomphe, c’est quand il prend la harpe de Tristan130, c’est dans le cri de la « torture délicieuse », du mal ai
9393 quand il prend la harpe de Tristan130, c’est dans le cri de la « torture délicieuse », du mal aimé, du plaisir qui consume
9394 l prend la harpe de Tristan130, c’est dans le cri de la « torture délicieuse », du mal aimé, du plaisir qui consume : Ô t
9395 rend la harpe de Tristan130, c’est dans le cri de la « torture délicieuse », du mal aimé, du plaisir qui consume : Ô tend
9396 e : Ô tendres, angéliques étincelles, béatitudes De ma vie où s’allume le plaisir Qui doucement me consume et détruit. (L
9397 ques étincelles, béatitudes De ma vie où s’allume le plaisir Qui doucement me consume et détruit. (Les Yeux de ma dame.)
9398 le plaisir Qui doucement me consume et détruit. ( Les Yeux de ma dame.) Ô mort vivante, ô mal délicieux131 Comment as-tu
9399 ir Qui doucement me consume et détruit. (Les Yeux de ma dame.) Ô mort vivante, ô mal délicieux131 Comment as-tu sur moi
9400 pouvoir » dont il se plaint tout en sachant qu’il l’ a voulu fatal : Et pour que mon martyre au port jamais n’arrive Mille
9401 le je nais…132 (Sonnet 164.) Ailleurs, il parle de Laure comme de sa « bien-aimée ennemie », et gémit, tel Tristan se sé
9402 (Sonnet 164.) Ailleurs, il parle de Laure comme de sa « bien-aimée ennemie », et gémit, tel Tristan se séparant d’Iseut
9403 imée ennemie », et gémit, tel Tristan se séparant d’ Iseut lorsqu’il la rend à son époux : Ô dure départie Pourquoi m’as-t
9404 gémit, tel Tristan se séparant d’Iseut lorsqu’il la rend à son époux : Ô dure départie Pourquoi m’as-tu de mon mal éloig
9405 d à son époux : Ô dure départie Pourquoi m’as-tu de mon mal éloigné ? (Sonnet 254.) Car les yeux de Laure présente … al
9406 i m’as-tu de mon mal éloigné ? (Sonnet 254.) Car les yeux de Laure présente … allumés d’une lueur céleste M’enflamment de
9407 de mon mal éloigné ? (Sonnet 254.) Car les yeux de Laure présente … allumés d’une lueur céleste M’enflamment de façon q
9408 254.) Car les yeux de Laure présente … allumés d’ une lueur céleste M’enflamment de façon qu’il me plaît de brûler.133
9409 sente … allumés d’une lueur céleste M’enflamment de façon qu’il me plaît de brûler.133 (Triomphe de l’amour.) Mais prés
9410 ueur céleste M’enflamment de façon qu’il me plaît de brûler.133 (Triomphe de l’amour.) Mais présente ou absente — ici en
9411 de façon qu’il me plaît de brûler.133 (Triomphe de l’amour.) Mais présente ou absente — ici encore —, la femme ne sera
9412 façon qu’il me plaît de brûler.133 (Triomphe de l’ amour.) Mais présente ou absente — ici encore —, la femme ne sera jam
9413 amour.) Mais présente ou absente — ici encore —, la femme ne sera jamais que l’occasion d’une torture qu’il préfère à tou
9414 sente — ici encore —, la femme ne sera jamais que l’ occasion d’une torture qu’il préfère à tout : Je sais, suivant mon fe
9415 encore —, la femme ne sera jamais que l’occasion d’ une torture qu’il préfère à tout : Je sais, suivant mon feu partout o
9416 is, suivant mon feu partout où il me fuit, Brûler de loin — de près geler. Tout l’amour romantique est dans ce dernier ve
9417 t mon feu partout où il me fuit, Brûler de loin —  de près geler. Tout l’amour romantique est dans ce dernier vers. Et le
9418 il me fuit, Brûler de loin — de près geler. Tout l’ amour romantique est dans ce dernier vers. Et le secret de cette mélan
9419 t l’amour romantique est dans ce dernier vers. Et le secret de cette mélancolie, Pétrarque a su l’analyser mieux que les p
9420 romantique est dans ce dernier vers. Et le secret de cette mélancolie, Pétrarque a su l’analyser mieux que les plus lucide
9421 Et le secret de cette mélancolie, Pétrarque a su l’ analyser mieux que les plus lucides victimes de ce que l’on baptisera
9422 e mélancolie, Pétrarque a su l’analyser mieux que les plus lucides victimes de ce que l’on baptisera plus tard le mal du si
9423 su l’analyser mieux que les plus lucides victimes de ce que l’on baptisera plus tard le mal du siècle : Des autres passio
9424 ser mieux que les plus lucides victimes de ce que l’ on baptisera plus tard le mal du siècle : Des autres passions, je res
9425 cides victimes de ce que l’on baptisera plus tard le mal du siècle : Des autres passions, je ressens des assauts fréquent
9426 t ces moments-là, pour moi, ne ressemblent plus à la lumière et à la vie : c’est une nuit infernale et une cruelle mort. E
9427 , pour moi, ne ressemblent plus à la lumière et à la vie : c’est une nuit infernale et une cruelle mort. Et pourtant ! (vo
9428 . Et pourtant ! (voici bien ce qu’on peut appeler le comble des misères !) je me repais de ces peines et de ces douleurs-l
9429 eut appeler le comble des misères !) je me repais de ces peines et de ces douleurs-là avec une sorte de volupté si poignan
9430 mble des misères !) je me repais de ces peines et de ces douleurs-là avec une sorte de volupté si poignante que, si l’on v
9431 e ces peines et de ces douleurs-là avec une sorte de volupté si poignante que, si l’on vient m’en arracher, c’est malgré m
9432 là avec une sorte de volupté si poignante que, si l’ on vient m’en arracher, c’est malgré moi !134 Et saint Augustin, ave
9433 i répond : Tu connais très bien ton mal. Tout à l’ heure, tu en sauras la cause. Dis-moi : qu’est-ce qui te rend triste à
9434 s très bien ton mal. Tout à l’heure, tu en sauras la cause. Dis-moi : qu’est-ce qui te rend triste à ce point ? Est-ce bie
9435 st-ce qui te rend triste à ce point ? Est-ce bien le cours des choses de ce monde ? Est-ce une douleur physique, où bien q
9436 iste à ce point ? Est-ce bien le cours des choses de ce monde ? Est-ce une douleur physique, où bien quelque rigueur injus
9437 douleur physique, où bien quelque rigueur injuste de fortune ? Pétrarque. — Rien de tout cela en particulier. C’est le «
9438 e rigueur injuste de fortune ? Pétrarque. — Rien de tout cela en particulier. C’est le « vague des passions » préromanti
9439 arque. — Rien de tout cela en particulier. C’est le « vague des passions » préromantique. Et voici l’appel à la mort : Q
9440 le « vague des passions » préromantique. Et voici l’ appel à la mort : Que s’ouvre donc la geôle où je suis enfermé Qui me
9441 des passions » préromantique. Et voici l’appel à la mort : Que s’ouvre donc la geôle où je suis enfermé Qui me clôt le c
9442 e. Et voici l’appel à la mort : Que s’ouvre donc la geôle où je suis enfermé Qui me clôt le chemin vers une telle vie ! (
9443 uvre donc la geôle où je suis enfermé Qui me clôt le chemin vers une telle vie ! (Chanson 72.) La « nuit infernale » devi
9444 lôt le chemin vers une telle vie ! (Chanson 72.) La « nuit infernale » devient le Jour, la « cruelle mort » une Vie nouve
9445 ie ! (Chanson 72.) La « nuit infernale » devient le Jour, la « cruelle mort » une Vie nouvelle, et pour qu’à la passion n
9446 nson 72.) La « nuit infernale » devient le Jour, la « cruelle mort » une Vie nouvelle, et pour qu’à la passion ne manque
9447 a « cruelle mort » une Vie nouvelle, et pour qu’à la passion ne manque pas le sublime, voici la divinisation. Pétrarque de
9448 e nouvelle, et pour qu’à la passion ne manque pas le sublime, voici la divinisation. Pétrarque demande comment il se peut
9449 r qu’à la passion ne manque pas le sublime, voici la divinisation. Pétrarque demande comment il se peut faire qu’il vive e
9450 l se peut faire qu’il vive encore, quoique séparé de sa dame : Mais Amour me répond : ne te souvient-il pas que c’est là
9451 ur me répond : ne te souvient-il pas que c’est là le privilège des amants déliés de toutes les qualités de l’homme135 ? ⁂
9452 l pas que c’est là le privilège des amants déliés de toutes les qualités de l’homme135 ? ⁂ Puis il y eut cette fameuse as
9453 c’est là le privilège des amants déliés de toutes les qualités de l’homme135 ? ⁂ Puis il y eut cette fameuse ascension au
9454 rivilège des amants déliés de toutes les qualités de l’homme135 ? ⁂ Puis il y eut cette fameuse ascension au Ventoux, qui
9455 ilège des amants déliés de toutes les qualités de l’ homme135 ? ⁂ Puis il y eut cette fameuse ascension au Ventoux, qui lu
9456 beaucoup à réfléchir. Il y eut surtout, en 1348, la grande peste noire qui ravagea l’Europe : et voilà qui rappelle au po
9457 rtout, en 1348, la grande peste noire qui ravagea l’ Europe : et voilà qui rappelle au poète que ses « qualités d’homme » l
9458 et voilà qui rappelle au poète que ses « qualités d’ homme » le lient de fait à une condition pitoyable. C’est ce qu’il dit
9459 ui rappelle au poète que ses « qualités d’homme » le lient de fait à une condition pitoyable. C’est ce qu’il dit dans sa C
9460 le au poète que ses « qualités d’homme » le lient de fait à une condition pitoyable. C’est ce qu’il dit dans sa Chanson de
9461 ion pitoyable. C’est ce qu’il dit dans sa Chanson de la Grande Peste, chef-d’œuvre inégalé de l’examen de conscience : Je
9462 pitoyable. C’est ce qu’il dit dans sa Chanson de la Grande Peste, chef-d’œuvre inégalé de l’examen de conscience : Je va
9463 Chanson de la Grande Peste, chef-d’œuvre inégalé de l’examen de conscience : Je vais pensant — et en pensant m’assaille
9464 anson de la Grande Peste, chef-d’œuvre inégalé de l’ examen de conscience : Je vais pensant — et en pensant m’assaille une
9465 la Grande Peste, chef-d’œuvre inégalé de l’examen de conscience : Je vais pensant — et en pensant m’assaille une pitié de
9466 vais pensant — et en pensant m’assaille une pitié de moi-même si forte qu’elle me conduit souvent à d’autres pleurs que c
9467 s pleurs que ceux dont j’eus coutume : car voyant la fin chaque jour plus proche, à Dieu mille fois j’ai demandé ces ailes
9468 s j’ai demandé ces ailes avec lesquelles, hors de la mortelle prison, pourrait s’enlever mon esprit au ciel. Mais cela, ju
9469 nds ton parti avec prudence ! Prends ! Et arrache de ton cœur toute racine De ce plaisir qui heureux ne le peut jamais ren
9470 ce ! Prends ! Et arrache de ton cœur toute racine De ce plaisir qui heureux ne le peut jamais rendre… Il n’a que trop lon
9471 on cœur toute racine De ce plaisir qui heureux ne le peut jamais rendre… Il n’a que trop longtemps mis son espoir en « ce
9472 spoir en « cette fausse douceur fugitive » qu’est l’ amour idéalisé. Et je me sens au cœur venir, heure par heure, une bel
9473 out penser secret monte droit à mon front où tous le voient : aimer une chose mortelle, avec une foi qui à Dieu seul est d
9474 à cet amour blasphématoire, à ce besoin dément, d’ un plaisir que l’usage en moi a fait si fort qu’il me donne l’audace d
9475 phématoire, à ce besoin dément, d’un plaisir que l’ usage en moi a fait si fort qu’il me donne l’audace de négocier avec l
9476 que l’usage en moi a fait si fort qu’il me donne l’ audace de négocier avec la mort ! La lucidité même d’un tel cri, où s
9477 age en moi a fait si fort qu’il me donne l’audace de négocier avec la mort ! La lucidité même d’un tel cri, où s’avoue le
9478 si fort qu’il me donne l’audace de négocier avec la mort ! La lucidité même d’un tel cri, où s’avoue le dernier secret d
9479 ’il me donne l’audace de négocier avec la mort ! La lucidité même d’un tel cri, où s’avoue le dernier secret du mythe cou
9480 dace de négocier avec la mort ! La lucidité même d’ un tel cri, où s’avoue le dernier secret du mythe courtois, c’est le s
9481 ’avoue le dernier secret du mythe courtois, c’est le signe d’une grâce reçue. Ce qui peut arracher à l’espoir vain, c’est
9482 dernier secret du mythe courtois, c’est le signe d’ une grâce reçue. Ce qui peut arracher à l’espoir vain, c’est la foi se
9483 e signe d’une grâce reçue. Ce qui peut arracher à l’ espoir vain, c’est la foi seule dans le pardon. Voici la conversion de
9484 eçue. Ce qui peut arracher à l’espoir vain, c’est la foi seule dans le pardon. Voici la conversion de l’espérance qui trou
9485 arracher à l’espoir vain, c’est la foi seule dans le pardon. Voici la conversion de l’espérance qui trouve enfin son objet
9486 ir vain, c’est la foi seule dans le pardon. Voici la conversion de l’espérance qui trouve enfin son objet véritable : Or
9487 la foi seule dans le pardon. Voici la conversion de l’espérance qui trouve enfin son objet véritable : Or lève-toi vers
9488 foi seule dans le pardon. Voici la conversion de l’ espérance qui trouve enfin son objet véritable : Or lève-toi vers un
9489 ve-toi vers un espoir plus heureux en contemplant le ciel qui tourne autour de toi immortel et paré ! S’il est vrai qu’ici
9490 el et paré ! S’il est vrai qu’ici-bas tant joyeux de son mal votre désir s’apaise par un coup d’œil, une parole, une chans
9491 d… quel sera l’autre ! 5.Un idéal à rebours : la gauloiserie Imposer un style à la vie des passions — ce rêve de to
9492 à rebours : la gauloiserie Imposer un style à la vie des passions — ce rêve de tout le Moyen Âge païen tourmenté par l
9493 Imposer un style à la vie des passions — ce rêve de tout le Moyen Âge païen tourmenté par la loi chrétienne —, c’est la s
9494 un style à la vie des passions — ce rêve de tout le Moyen Âge païen tourmenté par la loi chrétienne —, c’est la secrète v
9495  ce rêve de tout le Moyen Âge païen tourmenté par la loi chrétienne —, c’est la secrète volonté qui devait donner naissanc
9496 ge païen tourmenté par la loi chrétienne —, c’est la secrète volonté qui devait donner naissance au mythe. Mais la confusi
9497 olonté qui devait donner naissance au mythe. Mais la confusion de la foi, « qui à Dieu seul est due et à lui seul convient
9498 vait donner naissance au mythe. Mais la confusion de la foi, « qui à Dieu seul est due et à lui seul convient », avec l’am
9499 t donner naissance au mythe. Mais la confusion de la foi, « qui à Dieu seul est due et à lui seul convient », avec l’amour
9500 Dieu seul est due et à lui seul convient », avec l’ amour d’« une chose mortelle », en fut la conséquence inévitable. Et c
9501 ul est due et à lui seul convient », avec l’amour d’ « une chose mortelle », en fut la conséquence inévitable. Et c’est bie
9502  », avec l’amour d’« une chose mortelle », en fut la conséquence inévitable. Et c’est bien de cette confusion — non de la
9503 , en fut la conséquence inévitable. Et c’est bien de cette confusion — non de la doctrine orthodoxe — que devait résulter
9504 névitable. Et c’est bien de cette confusion — non de la doctrine orthodoxe — que devait résulter l’opposition tragique du
9505 itable. Et c’est bien de cette confusion — non de la doctrine orthodoxe — que devait résulter l’opposition tragique du cor
9506 on de la doctrine orthodoxe — que devait résulter l’ opposition tragique du corps et de l’âme. C’est la tendance ascétique,
9507 devait résulter l’opposition tragique du corps et de l’âme. C’est la tendance ascétique, orientale — le monachisme vient d
9508 ait résulter l’opposition tragique du corps et de l’ âme. C’est la tendance ascétique, orientale — le monachisme vient d’Or
9509 l’opposition tragique du corps et de l’âme. C’est la tendance ascétique, orientale — le monachisme vient d’Orient — c’est
9510 e l’âme. C’est la tendance ascétique, orientale —  le monachisme vient d’Orient — c’est la tendance hérétique des « parfait
9511 ndance ascétique, orientale — le monachisme vient d’ Orient — c’est la tendance hérétique des « parfaits » qui inspira la p
9512 orientale — le monachisme vient d’Orient — c’est la tendance hérétique des « parfaits » qui inspira la poésie courtoise.
9513 a tendance hérétique des « parfaits » qui inspira la poésie courtoise. C’est donc bien elle, qui, peu à peu, contamina par
9514 est donc bien elle, qui, peu à peu, contamina par le moyen d’une littérature idéalisante l’élite de la société médiévale.
9515 bien elle, qui, peu à peu, contamina par le moyen d’ une littérature idéalisante l’élite de la société médiévale. D’où la r
9516 tamina par le moyen d’une littérature idéalisante l’ élite de la société médiévale. D’où la réaction « réaliste » qui ne po
9517 ar le moyen d’une littérature idéalisante l’élite de la société médiévale. D’où la réaction « réaliste » qui ne pouvait ma
9518 le moyen d’une littérature idéalisante l’élite de la société médiévale. D’où la réaction « réaliste » qui ne pouvait manqu
9519 ture idéalisante l’élite de la société médiévale. D’ où la réaction « réaliste » qui ne pouvait manquer de s’ensuivre. Elle
9520 idéalisante l’élite de la société médiévale. D’où la réaction « réaliste » qui ne pouvait manquer de s’ensuivre. Elle fut
9521 ù la réaction « réaliste » qui ne pouvait manquer de s’ensuivre. Elle fut surtout sensible dans la bourgeoisie. Dès le déb
9522 uer de s’ensuivre. Elle fut surtout sensible dans la bourgeoisie. Dès le début du xiie siècle, en plein triomphe de l’amo
9523 lle fut surtout sensible dans la bourgeoisie. Dès le début du xiie siècle, en plein triomphe de l’amour courtois, l’on vo
9524 . Dès le début du xiie siècle, en plein triomphe de l’amour courtois, l’on voit paraître cette tendance contraire, celle
9525 ès le début du xiie siècle, en plein triomphe de l’ amour courtois, l’on voit paraître cette tendance contraire, celle qui
9526 e siècle, en plein triomphe de l’amour courtois, l’ on voit paraître cette tendance contraire, celle qui glorifiera la vol
9527 re cette tendance contraire, celle qui glorifiera la volupté avec le même excès, exactement, que l’autre apporte à glorifi
9528 e contraire, celle qui glorifiera la volupté avec le même excès, exactement, que l’autre apporte à glorifier la chasteté.
9529 xcès, exactement, que l’autre apporte à glorifier la chasteté. Fabliaux contre poésie, cynisme contre idéalisme. Le Débat
9530 Fabliaux contre poésie, cynisme contre idéalisme. Le Débat de l’âme et du corps qui date précisément de cette époque est l
9531 contre poésie, cynisme contre idéalisme. Le Débat de l’âme et du corps qui date précisément de cette époque est le premier
9532 tre poésie, cynisme contre idéalisme. Le Débat de l’ âme et du corps qui date précisément de cette époque est le premier té
9533 e Débat de l’âme et du corps qui date précisément de cette époque est le premier témoignage d’un conflit que le mariage ch
9534 isément de cette époque est le premier témoignage d’ un conflit que le mariage chrétien était censé résoudre. On y voit l’â
9535 époque est le premier témoignage d’un conflit que le mariage chrétien était censé résoudre. On y voit l’âme récemment sépa
9536 mariage chrétien était censé résoudre. On y voit l’ âme récemment séparée de son corps adresser à son compagnon les reproc
9537 censé résoudre. On y voit l’âme récemment séparée de son corps adresser à son compagnon les reproches les plus amers : c’e
9538 ent séparée de son corps adresser à son compagnon les reproches les plus amers : c’est lui qui aurait causé sa damnation. M
9539 son corps adresser à son compagnon les reproches les plus amers : c’est lui qui aurait causé sa damnation. Mais le corps l
9540 s : c’est lui qui aurait causé sa damnation. Mais le corps lui retourne l’accusation (il n’a pas tort.) Ainsi vont-ils, ré
9541 it causé sa damnation. Mais le corps lui retourne l’ accusation (il n’a pas tort.) Ainsi vont-ils, récriminant trop tard, a
9542 t trop tard, au-devant du supplice éternel. Issus de ce ressentiment du corps, les fabliaux eurent un immense succès (aupr
9543 plice éternel. Issus de ce ressentiment du corps, les fabliaux eurent un immense succès (auprès du même public, souvent, qu
9544 mense succès (auprès du même public, souvent, que les romans idéalistes). C’étaient des historiettes grivoises colportées e
9545 reprises, avec des variantes infinies, par toute l’ Europe médiévale. Les fabliaux annoncent le roman comique, qui annonce
9546 variantes infinies, par toute l’Europe médiévale. Les fabliaux annoncent le roman comique, qui annonce le roman de mœurs, q
9547 toute l’Europe médiévale. Les fabliaux annoncent le roman comique, qui annonce le roman de mœurs, qui annonce le naturali
9548 fabliaux annoncent le roman comique, qui annonce le roman de mœurs, qui annonce le naturalisme polémique du dernier siècl
9549 annoncent le roman comique, qui annonce le roman de mœurs, qui annonce le naturalisme polémique du dernier siècle. Mais j
9550 mique, qui annonce le roman de mœurs, qui annonce le naturalisme polémique du dernier siècle. Mais je ne crois pas qu’ils
9551 soient engendrés en ligne directe. Chaque moment de cette progression vers le « vrai » se trouve lié, plus étroitement qu
9552 directe. Chaque moment de cette progression vers le « vrai » se trouve lié, plus étroitement qu’au précédent, à un moment
9553 tement qu’au précédent, à un moment correspondant de la progression vers le « précieux », et c’est de cela qu’il naît, par
9554 ent qu’au précédent, à un moment correspondant de la progression vers le « précieux », et c’est de cela qu’il naît, par ré
9555 à un moment correspondant de la progression vers le « précieux », et c’est de cela qu’il naît, par réaction. Charles Sore
9556 de la progression vers le « précieux », et c’est de cela qu’il naît, par réaction. Charles Sorel naît de l’Astrée, non de
9557 cela qu’il naît, par réaction. Charles Sorel naît de l’Astrée, non des fabliaux ; la Marianne de Marivaux naît des comédie
9558 a qu’il naît, par réaction. Charles Sorel naît de l’ Astrée, non des fabliaux ; la Marianne de Marivaux naît des comédies d
9559 harles Sorel naît de l’Astrée, non des fabliaux ; la Marianne de Marivaux naît des comédies de Marivaux, non de Sorel ; et
9560 liaux ; la Marianne de Marivaux naît des comédies de Marivaux, non de Sorel ; et Zola naît de la décomposition du romantis
9561 ne de Marivaux naît des comédies de Marivaux, non de Sorel ; et Zola naît de la décomposition du romantisme, au moins auta
9562 comédies de Marivaux, non de Sorel ; et Zola naît de la décomposition du romantisme, au moins autant, si ce n’est beaucoup
9563 édies de Marivaux, non de Sorel ; et Zola naît de la décomposition du romantisme, au moins autant, si ce n’est beaucoup pl
9564 , au moins autant, si ce n’est beaucoup plus, que de Balzac (considéré alors comme réaliste). Pour en revenir au xiiie si
9565 r en revenir au xiiie siècle, a-t-on bien vu que la littérature sensuelle et volontiers pornographique des fabliaux souff
9566 souffre du même irréalisme, en fin de compte, que l’ idéal des épopées courtoises ? Il me paraît que la « gauloiserie » n’e
9567 l’idéal des épopées courtoises ? Il me paraît que la « gauloiserie » n’est qu’un pétrarquisme à rebours. « On aime à oppos
9568 urs. « On aime à opposer — écrit J. Huizinga136 —  l’ esprit gaulois aux conventions de l’amour courtois et à y voir la conc
9569 J. Huizinga136 — l’esprit gaulois aux conventions de l’amour courtois et à y voir la conception naturaliste de l’amour, en
9570 Huizinga136 — l’esprit gaulois aux conventions de l’ amour courtois et à y voir la conception naturaliste de l’amour, en op
9571 s aux conventions de l’amour courtois et à y voir la conception naturaliste de l’amour, en opposition avec la conception r
9572 ur courtois et à y voir la conception naturaliste de l’amour, en opposition avec la conception romantique. Or la gauloiser
9573 courtois et à y voir la conception naturaliste de l’ amour, en opposition avec la conception romantique. Or la gauloiserie,
9574 eption naturaliste de l’amour, en opposition avec la conception romantique. Or la gauloiserie, aussi bien que la courtoisi
9575 , en opposition avec la conception romantique. Or la gauloiserie, aussi bien que la courtoisie, est une fiction romantique
9576 ion romantique. Or la gauloiserie, aussi bien que la courtoisie, est une fiction romantique. La pensée érotique, pour acqu
9577 en que la courtoisie, est une fiction romantique. La pensée érotique, pour acquérir une valeur de culture, doit être styli
9578 que. La pensée érotique, pour acquérir une valeur de culture, doit être stylisée. Elle doit représenter la réalité complex
9579 ulture, doit être stylisée. Elle doit représenter la réalité complexe et pénible sous une forme simplifiée et illusoire. T
9580 me simplifiée et illusoire. Tout ce qui constitue la gauloiserie : la licence fantaisiste, le dédain de toutes les complic
9581 illusoire. Tout ce qui constitue la gauloiserie : la licence fantaisiste, le dédain de toutes les complications naturelles
9582 onstitue la gauloiserie : la licence fantaisiste, le dédain de toutes les complications naturelles et sociales de l’amour,
9583 a gauloiserie : la licence fantaisiste, le dédain de toutes les complications naturelles et sociales de l’amour, l’indulge
9584 rie : la licence fantaisiste, le dédain de toutes les complications naturelles et sociales de l’amour, l’indulgence pour le
9585 e toutes les complications naturelles et sociales de l’amour, l’indulgence pour les mensonges et les égoïsmes de la vie se
9586 outes les complications naturelles et sociales de l’ amour, l’indulgence pour les mensonges et les égoïsmes de la vie sexue
9587 complications naturelles et sociales de l’amour, l’ indulgence pour les mensonges et les égoïsmes de la vie sexuelle, la v
9588 urelles et sociales de l’amour, l’indulgence pour les mensonges et les égoïsmes de la vie sexuelle, la vision d’une jouissa
9589 es de l’amour, l’indulgence pour les mensonges et les égoïsmes de la vie sexuelle, la vision d’une jouissance infinie, tout
9590 , l’indulgence pour les mensonges et les égoïsmes de la vie sexuelle, la vision d’une jouissance infinie, tout cela ne fai
9591 ’indulgence pour les mensonges et les égoïsmes de la vie sexuelle, la vision d’une jouissance infinie, tout cela ne fait q
9592 les mensonges et les égoïsmes de la vie sexuelle, la vision d’une jouissance infinie, tout cela ne fait que donner satisfa
9593 ges et les égoïsmes de la vie sexuelle, la vision d’ une jouissance infinie, tout cela ne fait que donner satisfaction au b
9594 ne fait que donner satisfaction au besoin humain de substituer à la réalité le rêve d’une vie plus heureuse. C’est encore
9595 ner satisfaction au besoin humain de substituer à la réalité le rêve d’une vie plus heureuse. C’est encore une aspiration
9596 ction au besoin humain de substituer à la réalité le rêve d’une vie plus heureuse. C’est encore une aspiration à la vie su
9597 besoin humain de substituer à la réalité le rêve d’ une vie plus heureuse. C’est encore une aspiration à la vie sublime, t
9598 vie plus heureuse. C’est encore une aspiration à la vie sublime, tout comme l’autre, mais cette fois du côté animal. C’es
9599 du côté animal. C’est un idéal quand même : celui de la luxure. » Ce lien profond de la gauloiserie et de l’amour alambiqu
9600 côté animal. C’est un idéal quand même : celui de la luxure. » Ce lien profond de la gauloiserie et de l’amour alambiqué,
9601 uand même : celui de la luxure. » Ce lien profond de la gauloiserie et de l’amour alambiqué, on le surprend dans une satir
9602 d même : celui de la luxure. » Ce lien profond de la gauloiserie et de l’amour alambiqué, on le surprend dans une satire d
9603 la luxure. » Ce lien profond de la gauloiserie et de l’amour alambiqué, on le surprend dans une satire du xiiie siècle in
9604 luxure. » Ce lien profond de la gauloiserie et de l’ amour alambiqué, on le surprend dans une satire du xiiie siècle intit
9605 ond de la gauloiserie et de l’amour alambiqué, on le surprend dans une satire du xiiie siècle intitulée l’Évangile des fe
9606 rprend dans une satire du xiiie siècle intitulée l’ Évangile des femmes : c’est une suite de quatrains dont les trois prem
9607 intitulée l’Évangile des femmes : c’est une suite de quatrains dont les trois premiers vers exaltent la femme selon le mod
9608 le des femmes : c’est une suite de quatrains dont les trois premiers vers exaltent la femme selon le mode courtois, tandis
9609 e quatrains dont les trois premiers vers exaltent la femme selon le mode courtois, tandis que le quatrième réfute d’un tra
9610 t les trois premiers vers exaltent la femme selon le mode courtois, tandis que le quatrième réfute d’un trait brutal ces é
9611 le mode courtois, tandis que le quatrième réfute d’ un trait brutal ces éloges. Autre complicité : la gauloiserie démolit
9612 d’un trait brutal ces éloges. Autre complicité : la gauloiserie démolit le mariage par en bas, alors que la chevalerie le
9613 éloges. Autre complicité : la gauloiserie démolit le mariage par en bas, alors que la chevalerie le ridiculisait d’en haut
9614 loiserie démolit le mariage par en bas, alors que la chevalerie le ridiculisait d’en haut. Comme on peut le voir, entre au
9615 it le mariage par en bas, alors que la chevalerie le ridiculisait d’en haut. Comme on peut le voir, entre autres, dans le
9616 r en bas, alors que la chevalerie le ridiculisait d’ en haut. Comme on peut le voir, entre autres, dans le Dit de Chiceface
9617 evalerie le ridiculisait d’en haut. Comme on peut le voir, entre autres, dans le Dit de Chiceface. Chiceface est le monstr
9618 n haut. Comme on peut le voir, entre autres, dans le Dit de Chiceface. Chiceface est le monstre fabuleux qui ne se nourrit
9619 Comme on peut le voir, entre autres, dans le Dit de Chiceface. Chiceface est le monstre fabuleux qui ne se nourrit que de
9620 e autres, dans le Dit de Chiceface. Chiceface est le monstre fabuleux qui ne se nourrit que de femmes fidèles, aussi est-i
9621 ace est le monstre fabuleux qui ne se nourrit que de femmes fidèles, aussi est-il d’une maigreur effroyable, tandis que so
9622 ne se nourrit que de femmes fidèles, aussi est-il d’ une maigreur effroyable, tandis que son confrère Bigorne, lequel ne ma
9623 dis que son confrère Bigorne, lequel ne mange que les maris soumis, est d’un embonpoint sans pareil. Parallèlement à ces de
9624 igorne, lequel ne mange que les maris soumis, est d’ un embonpoint sans pareil. Parallèlement à ces deux courants du mythe
9625 Parallèlement à ces deux courants du mythe notons la réaction des clercs : c’est encore le chanoine Pétrarque qui lui mont
9626 ythe notons la réaction des clercs : c’est encore le chanoine Pétrarque qui lui montre la voie, en consacrant ses derniers
9627 c’est encore le chanoine Pétrarque qui lui montre la voie, en consacrant ses derniers chants à la louange de la Vierge Not
9628 ntre la voie, en consacrant ses derniers chants à la louange de la Vierge Notre-Dame opposée à « ma » dame — mais sans var
9629 e, en consacrant ses derniers chants à la louange de la Vierge Notre-Dame opposée à « ma » dame — mais sans varier le moin
9630 en consacrant ses derniers chants à la louange de la Vierge Notre-Dame opposée à « ma » dame — mais sans varier le moins d
9631 tre-Dame opposée à « ma » dame — mais sans varier le moins du monde ses lieux communs de poésie courtoise137. Dante a veng
9632 s sans varier le moins du monde ses lieux communs de poésie courtoise137. Dante a vengé d’avance les troubadours en mettan
9633 eux communs de poésie courtoise137. Dante a vengé d’ avance les troubadours en mettant en Enfer des « chevaliers de Marie »
9634 ns de poésie courtoise137. Dante a vengé d’avance les troubadours en mettant en Enfer des « chevaliers de Marie », moines i
9635 troubadours en mettant en Enfer des « chevaliers de Marie », moines italiens appelés aussi « chevaliers joyeux » à cause
9636 solue, et malgré leur saint patronage. 6.Suite de la chevalerie, jusqu’à Cervantès L’influence du roman breton est a
9637 ue, et malgré leur saint patronage. 6.Suite de la chevalerie, jusqu’à Cervantès L’influence du roman breton est atte
9638 6.Suite de la chevalerie, jusqu’à Cervantès L’ influence du roman breton est attestée par des centaines de textes à t
9639 ce du roman breton est attestée par des centaines de textes à travers les xiiie , xive et xve siècles. Elle couvre la mê
9640 st attestée par des centaines de textes à travers les xiiie , xive et xve siècles. Elle couvre la même étendue que l’infl
9641 rs les xiiie , xive et xve siècles. Elle couvre la même étendue que l’influence des troubadours : l’Europe entière. Les
9642 et xve siècles. Elle couvre la même étendue que l’ influence des troubadours : l’Europe entière. Les minnesänger (chanteu
9643 la même étendue que l’influence des troubadours : l’ Europe entière. Les minnesänger (chanteurs de l’Amour) en Allemagne so
9644 e l’influence des troubadours : l’Europe entière. Les minnesänger (chanteurs de l’Amour) en Allemagne sont nourris de légen
9645 rs : l’Europe entière. Les minnesänger (chanteurs de l’Amour) en Allemagne sont nourris de légendes cathares138 et par ail
9646 : l’Europe entière. Les minnesänger (chanteurs de l’ Amour) en Allemagne sont nourris de légendes cathares138 et par ailleu
9647 (chanteurs de l’Amour) en Allemagne sont nourris de légendes cathares138 et par ailleurs ne font qu’adapter du français l
9648 38 et par ailleurs ne font qu’adapter du français les récits de Chrétien de Troyes. On traduit le Roman de Tristan dans tou
9649 illeurs ne font qu’adapter du français les récits de Chrétien de Troyes. On traduit le Roman de Tristan dans toutes les la
9650 çais les récits de Chrétien de Troyes. On traduit le Roman de Tristan dans toutes les langues d’Occident. L’Anglais Thomas
9651 récits de Chrétien de Troyes. On traduit le Roman de Tristan dans toutes les langues d’Occident. L’Anglais Thomas Malory,
9652 royes. On traduit le Roman de Tristan dans toutes les langues d’Occident. L’Anglais Thomas Malory, à la fin du xve siècle,
9653 aduit le Roman de Tristan dans toutes les langues d’ Occident. L’Anglais Thomas Malory, à la fin du xve siècle, en refait
9654 an de Tristan dans toutes les langues d’Occident. L’ Anglais Thomas Malory, à la fin du xve siècle, en refait une version
9655 es langues d’Occident. L’Anglais Thomas Malory, à la fin du xve siècle, en refait une version en prose. Dante considère l
9656 , en refait une version en prose. Dante considère le cycle épique et romanesque de la France du Nord comme le modèle unive
9657 se. Dante considère le cycle épique et romanesque de la France du Nord comme le modèle universel de toute prose narrative,
9658 Dante considère le cycle épique et romanesque de la France du Nord comme le modèle universel de toute prose narrative, et
9659 e épique et romanesque de la France du Nord comme le modèle universel de toute prose narrative, et Brunetto Latini extrait
9660 ue de la France du Nord comme le modèle universel de toute prose narrative, et Brunetto Latini extrait de Tristan (dans sa
9661 toute prose narrative, et Brunetto Latini extrait de Tristan (dans sa Rhétorique) le portrait de la femme idéale. De là, j
9662 to Latini extrait de Tristan (dans sa Rhétorique) le portrait de la femme idéale. De là, jusqu’au fond de la Norvège, de l
9663 trait de Tristan (dans sa Rhétorique) le portrait de la femme idéale. De là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de
9664 it de Tristan (dans sa Rhétorique) le portrait de la femme idéale. De là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de la
9665 ns sa Rhétorique) le portrait de la femme idéale. De là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de la Hongrie et des E
9666 portrait de la femme idéale. De là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de la Hongrie et des Espagnes, d’innombrabl
9667 trait de la femme idéale. De là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de la Hongrie et des Espagnes, d’innombrables
9668 femme idéale. De là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de la Hongrie et des Espagnes, d’innombrables imitations,
9669 me idéale. De là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de la Hongrie et des Espagnes, d’innombrables imitations, don
9670 De là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de la Hongrie et des Espagnes, d’innombrables imitations, dont les Amadi
9671 là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de la Hongrie et des Espagnes, d’innombrables imitations, dont les Amadis p
9672 ège, de la Russie, de la Hongrie et des Espagnes, d’ innombrables imitations, dont les Amadis portugais puis espagnols, pui
9673 et des Espagnes, d’innombrables imitations, dont les Amadis portugais puis espagnols, puis français, nous offrent le meill
9674 ugais puis espagnols, puis français, nous offrent le meilleur exemple au xve et au xvie siècle. Par un phénomène remarqu
9675 is auquel on pouvait s’attendre, certains auteurs de ces imitations se trouvent amenés à redécouvrir le sens original des
9676 e ces imitations se trouvent amenés à redécouvrir le sens original des légendes mystiques. Mais alors ils ne peuvent se se
9677 ystiques. Mais alors ils ne peuvent se servir que d’ une mythologie toute catholique — soit prudence ou incompréhension — a
9678 dence ou incompréhension — assez incompatible, on l’ a bien vu, avec l’intention primitive. En 1554, en Espagne, paraît un
9679 ension — assez incompatible, on l’a bien vu, avec l’ intention primitive. En 1554, en Espagne, paraît un livre de Hyeronimo
9680 n primitive. En 1554, en Espagne, paraît un livre de Hyeronimo de Sempere portant ce titre flamboyant : Libro de cavalleri
9681 mo de Sempere portant ce titre flamboyant : Libro de cavalleria celestial del pié de la rosa fragrante. Le Christ y devien
9682 lamboyant : Libro de cavalleria celestial del pié de la rosa fragrante. Le Christ y devient le chevalier du Lion, Satan le
9683 boyant : Libro de cavalleria celestial del pié de la rosa fragrante. Le Christ y devient le chevalier du Lion, Satan le ch
9684 avalleria celestial del pié de la rosa fragrante. Le Christ y devient le chevalier du Lion, Satan le chevalier du Serpent,
9685 del pié de la rosa fragrante. Le Christ y devient le chevalier du Lion, Satan le chevalier du Serpent, Jean-Baptiste le ch
9686 . Le Christ y devient le chevalier du Lion, Satan le chevalier du Serpent, Jean-Baptiste le chevalier du Désert, et les ap
9687 ion, Satan le chevalier du Serpent, Jean-Baptiste le chevalier du Désert, et les apôtres, les douze chevaliers de la Table
9688 Serpent, Jean-Baptiste le chevalier du Désert, et les apôtres, les douze chevaliers de la Table ronde. L’ésotérisme maniché
9689 -Baptiste le chevalier du Désert, et les apôtres, les douze chevaliers de la Table ronde. L’ésotérisme manichéisant, toujou
9690 r du Désert, et les apôtres, les douze chevaliers de la Table ronde. L’ésotérisme manichéisant, toujours latent dans le cy
9691 u Désert, et les apôtres, les douze chevaliers de la Table ronde. L’ésotérisme manichéisant, toujours latent dans le cycle
9692 apôtres, les douze chevaliers de la Table ronde. L’ ésotérisme manichéisant, toujours latent dans le cycle breton, renaît
9693 . L’ésotérisme manichéisant, toujours latent dans le cycle breton, renaît en filigrane à travers ces symboles. Cervantès n
9694 e à travers ces symboles. Cervantès ne cite point les très nombreux romans de « chevalerie célestielle » qu’on lisait de so
9695 Cervantès ne cite point les très nombreux romans de « chevalerie célestielle » qu’on lisait de son temps avec passion139.
9696 romans de « chevalerie célestielle » qu’on lisait de son temps avec passion139. Il ne s’en prend, dans son Quichotte, qu’a
9697 ne s’en prend, dans son Quichotte, qu’aux romans d’ aventures profanes. Cette omission est mystérieuse. Elle militerait en
9698 ion est mystérieuse. Elle militerait en faveur de la thèse selon laquelle Cervantès connaissait la signification réelle de
9699 de la thèse selon laquelle Cervantès connaissait la signification réelle de la littérature courtoise, et raillait non san
9700 lle Cervantès connaissait la signification réelle de la littérature courtoise, et raillait non sans désespoir les rêveries
9701 Cervantès connaissait la signification réelle de la littérature courtoise, et raillait non sans désespoir les rêveries de
9702 érature courtoise, et raillait non sans désespoir les rêveries de ses contemporains, adonnés à une illusion dont ils avaien
9703 oise, et raillait non sans désespoir les rêveries de ses contemporains, adonnés à une illusion dont ils avaient perdu le s
9704 ns, adonnés à une illusion dont ils avaient perdu le secret. Don Quichotte ne serait grotesque que parce qu’il veut imiter
9705 uelle il n’est pas initié, et suivre une voie que le malheur des temps rend totalement impraticable. L’Église de Rome a tr
9706 e malheur des temps rend totalement impraticable. L’ Église de Rome a triomphé. Mieux vaut dès lors se mettre du bon côté a
9707 des temps rend totalement impraticable. L’Église de Rome a triomphé. Mieux vaut dès lors se mettre du bon côté avec l’hon
9708 é. Mieux vaut dès lors se mettre du bon côté avec l’ honnête et réaliste Sancho Pança… 7. Roméo et Juliette. — Milton
9709 osse, leurs traditions resteront vivantes jusqu’à l’ époque où Macpherson les transcrira en langage moderne. Et en Irlande,
9710 resteront vivantes jusqu’à l’époque où Macpherson les transcrira en langage moderne. Et en Irlande, elles vivent encore de
9711 ngage moderne. Et en Irlande, elles vivent encore de nos jours. Je ne puis examiner ici le problème des rapports entre ce
9712 vent encore de nos jours. Je ne puis examiner ici le problème des rapports entre ce fonds de légendes celtiques et la litt
9713 miner ici le problème des rapports entre ce fonds de légendes celtiques et la littérature anglaise populaire et savante. M
9714 rapports entre ce fonds de légendes celtiques et la littérature anglaise populaire et savante. Mais il est significatif q
9715 pulaire et savante. Mais il est significatif qu’à la fin du xviie siècle, un bon lettré comme Robert Kirk, théologien et
9716 théologien et humaniste, ait écrit un traité sur les fées, sans trace de scepticisme ou d’ironie. Nous ne savons presque r
9717 ste, ait écrit un traité sur les fées, sans trace de scepticisme ou d’ironie. Nous ne savons presque rien de Shakespeare —
9718 traité sur les fées, sans trace de scepticisme ou d’ ironie. Nous ne savons presque rien de Shakespeare — mais nous avons l
9719 pticisme ou d’ironie. Nous ne savons presque rien de Shakespeare — mais nous avons le Songe d’une Nuit d’été. Et l’on dit
9720 ons presque rien de Shakespeare — mais nous avons le Songe d’une Nuit d’été. Et l’on dit qu’il était catholique — mais nou
9721 ue rien de Shakespeare — mais nous avons le Songe d’ une Nuit d’été. Et l’on dit qu’il était catholique — mais nous avons R
9722 Shakespeare — mais nous avons le Songe d’une Nuit d’ été. Et l’on dit qu’il était catholique — mais nous avons Roméo et Jul
9723 e — mais nous avons le Songe d’une Nuit d’été. Et l’ on dit qu’il était catholique — mais nous avons Roméo et Juliette qui
9724 lique — mais nous avons Roméo et Juliette qui est la seule tragédie courtoise, et la plus belle résurrection du mythe avan
9725 Juliette qui est la seule tragédie courtoise, et la plus belle résurrection du mythe avant le Tristan de Wagner. Tant qu’
9726 ise, et la plus belle résurrection du mythe avant le Tristan de Wagner. Tant qu’on ignore à peu près tout de la vie, voire
9727 stan de Wagner. Tant qu’on ignore à peu près tout de la vie, voire de l’identité de Shakespeare, il est vain de se demande
9728 n de Wagner. Tant qu’on ignore à peu près tout de la vie, voire de l’identité de Shakespeare, il est vain de se demander s
9729 ant qu’on ignore à peu près tout de la vie, voire de l’identité de Shakespeare, il est vain de se demander s’il connaissai
9730 qu’on ignore à peu près tout de la vie, voire de l’ identité de Shakespeare, il est vain de se demander s’il connaissait l
9731 re à peu près tout de la vie, voire de l’identité de Shakespeare, il est vain de se demander s’il connaissait la tradition
9732 , voire de l’identité de Shakespeare, il est vain de se demander s’il connaissait la tradition secrète des troubadours. Ma
9733 eare, il est vain de se demander s’il connaissait la tradition secrète des troubadours. Mais on peut relever ce fait : que
9734 principaux centres du catharisme en Italie. Selon le moine Ranieri Saccone, qui fut dix-sept ans hérétique, il y avait à V
9735 one près de cinq-cents « parfaits », sans compter les « croyants » en beaucoup plus grand nombre… Comment les légendes de c
9736 croyants » en beaucoup plus grand nombre… Comment les légendes de ce temps n’auraient-elles point gardé de traces des lutte
9737 beaucoup plus grand nombre… Comment les légendes de ce temps n’auraient-elles point gardé de traces des luttes violentes
9738 légendes de ce temps n’auraient-elles point gardé de traces des luttes violentes qui opposèrent dans la cité les « patarin
9739 e traces des luttes violentes qui opposèrent dans la cité les « patarins » aux orthodoxes ? ⁂ En marge des luttes religieu
9740 des luttes violentes qui opposèrent dans la cité les « patarins » aux orthodoxes ? ⁂ En marge des luttes religieuses du si
9741 des luttes religieuses du siècle, qui refoulaient les anciennes hérésies dans une obscurité plus profonde que jamais, la tr
9742 sies dans une obscurité plus profonde que jamais, la tragédie des Amants de Vérone, c’est le voile un instant déchiré, ne
9743 plus profonde que jamais, la tragédie des Amants de Vérone, c’est le voile un instant déchiré, ne laissant au souvenir de
9744 e jamais, la tragédie des Amants de Vérone, c’est le voile un instant déchiré, ne laissant au souvenir de nos yeux que l’i
9745 voile un instant déchiré, ne laissant au souvenir de nos yeux que l’image négative d’un éclat, « le soleil noir de la méla
9746 déchiré, ne laissant au souvenir de nos yeux que l’ image négative d’un éclat, « le soleil noir de la mélancolie ». Surgi
9747 sant au souvenir de nos yeux que l’image négative d’ un éclat, « le soleil noir de la mélancolie ». Surgi des profondeurs d
9748 ir de nos yeux que l’image négative d’un éclat, «  le soleil noir de la mélancolie ». Surgi des profondeurs de l’âme avide
9749 que l’image négative d’un éclat, « le soleil noir de la mélancolie ». Surgi des profondeurs de l’âme avide de tortures tra
9750 l’image négative d’un éclat, « le soleil noir de la mélancolie ». Surgi des profondeurs de l’âme avide de tortures transf
9751 il noir de la mélancolie ». Surgi des profondeurs de l’âme avide de tortures transfigurantes, de la nuit abyssale où l’écl
9752 noir de la mélancolie ». Surgi des profondeurs de l’ âme avide de tortures transfigurantes, de la nuit abyssale où l’éclair
9753 élancolie ». Surgi des profondeurs de l’âme avide de tortures transfigurantes, de la nuit abyssale où l’éclair de l’amour
9754 deurs de l’âme avide de tortures transfigurantes, de la nuit abyssale où l’éclair de l’amour illumine parfois une face imm
9755 rs de l’âme avide de tortures transfigurantes, de la nuit abyssale où l’éclair de l’amour illumine parfois une face immobi
9756 tortures transfigurantes, de la nuit abyssale où l’ éclair de l’amour illumine parfois une face immobile et fascinante — c
9757 transfigurantes, de la nuit abyssale où l’éclair de l’amour illumine parfois une face immobile et fascinante — ce nous-mê
9758 ansfigurantes, de la nuit abyssale où l’éclair de l’ amour illumine parfois une face immobile et fascinante — ce nous-même
9759 is une face immobile et fascinante — ce nous-même d’ horreur et de divinité auquel s’adressent nos plus beaux poèmes ; ress
9760 mmobile et fascinante — ce nous-même d’horreur et de divinité auquel s’adressent nos plus beaux poèmes ; ressuscité d’un c
9761 el s’adressent nos plus beaux poèmes ; ressuscité d’ un coup dans sa pleine stature, comme étourdi de sa jeunesse provocant
9762 é d’un coup dans sa pleine stature, comme étourdi de sa jeunesse provocante et enivrée de rhétorique, au seuil du tombeau
9763 omme étourdi de sa jeunesse provocante et enivrée de rhétorique, au seuil du tombeau de Mantoue voici le mythe de nouveau
9764 nte et enivrée de rhétorique, au seuil du tombeau de Mantoue voici le mythe de nouveau qui se dresse, à la lueur d’une tor
9765 rhétorique, au seuil du tombeau de Mantoue voici le mythe de nouveau qui se dresse, à la lueur d’une torche que tient Rom
9766 antoue voici le mythe de nouveau qui se dresse, à la lueur d’une torche que tient Roméo. Juliette repose, endormie par le
9767 ici le mythe de nouveau qui se dresse, à la lueur d’ une torche que tient Roméo. Juliette repose, endormie par le philtre.
9768 he que tient Roméo. Juliette repose, endormie par le philtre. Le fils de Montaigu est entré, et il parle : Combien souven
9769 Roméo. Juliette repose, endormie par le philtre. Le fils de Montaigu est entré, et il parle : Combien souvent les hommes
9770 Juliette repose, endormie par le philtre. Le fils de Montaigu est entré, et il parle : Combien souvent les hommes sur le
9771 ontaigu est entré, et il parle : Combien souvent les hommes sur le point de mourir Se sont sentis joyeux ! Ceux qui veille
9772 entis joyeux ! Ceux qui veillent sur eux Disent : l’ éclair avant la mort. Mais moi pourrai-je Nommer cette mort éclair ? Ô
9773 Ceux qui veillent sur eux Disent : l’éclair avant la mort. Mais moi pourrai-je Nommer cette mort éclair ? Ô mon amour, ma
9774 Nommer cette mort éclair ? Ô mon amour, ma femme, La mort a sucé le miel de ton haleine Et n’a pas eu de prise encor sur t
9775 rt éclair ? Ô mon amour, ma femme, La mort a sucé le miel de ton haleine Et n’a pas eu de prise encor sur ta beauté Et tu
9776 r ? Ô mon amour, ma femme, La mort a sucé le miel de ton haleine Et n’a pas eu de prise encor sur ta beauté Et tu n’es pas
9777 mort a sucé le miel de ton haleine Et n’a pas eu de prise encor sur ta beauté Et tu n’es pas conquise. L’enseigne de beau
9778 rise encor sur ta beauté Et tu n’es pas conquise. L’ enseigne de beauté Est encore cramoisie sur tes lèvres, tes joues, Et
9779 sur ta beauté Et tu n’es pas conquise. L’enseigne de beauté Est encore cramoisie sur tes lèvres, tes joues, Et le pâle dra
9780 st encore cramoisie sur tes lèvres, tes joues, Et le pâle drapeau de la mort n’est pas avancé. … Ah ! chère Juliette Pour
9781 sie sur tes lèvres, tes joues, Et le pâle drapeau de la mort n’est pas avancé. … Ah ! chère Juliette Pourquoi es-tu si be
9782 sur tes lèvres, tes joues, Et le pâle drapeau de la mort n’est pas avancé. … Ah ! chère Juliette Pourquoi es-tu si belle
9783 urquoi es-tu si belle encore ? Dois-je penser Que la mort non substantielle est amoureuse Et que le monstre maigre te cons
9784 ue la mort non substantielle est amoureuse Et que le monstre maigre te conserve Ici pour être ton amant dans la ténèbre ?
9785 e maigre te conserve Ici pour être ton amant dans la ténèbre ? Par crainte de cela je demeure avec toi Et plus jamais de c
9786 rainte de cela je demeure avec toi Et plus jamais de ce palais de la nuit obscure Je ne repartirai ; ici je veux rester Av
9787 a je demeure avec toi Et plus jamais de ce palais de la nuit obscure Je ne repartirai ; ici je veux rester Avec les vers q
9788 e demeure avec toi Et plus jamais de ce palais de la nuit obscure Je ne repartirai ; ici je veux rester Avec les vers qui
9789 bscure Je ne repartirai ; ici je veux rester Avec les vers qui sont tes serviteurs ; ici, ici Je vais fixer mon repos étern
9790 ci, ici Je vais fixer mon repos éternel, Secouer l’ influence des étoiles funestes Et sortir de cette chair lasse du monde
9791 ecouer l’influence des étoiles funestes Et sortir de cette chair lasse du monde. Mes yeux regardez une dernière fois ! Mes
9792 n légitime baiser Scellez un marché sans âge avec la dévorante mort ! Viens amer conducteur. Viens guide repoussant. Toi d
9793 repoussant. Toi désespéré pilote, jette enfin Sur les récifs brisants ta barque épuisée, malade de la mer ! Voilà pour mon
9794 Sur les récifs brisants ta barque épuisée, malade de la mer ! Voilà pour mon amour ! (Il boit.) … Honnête apothicaire Ta d
9795 les récifs brisants ta barque épuisée, malade de la mer ! Voilà pour mon amour ! (Il boit.) … Honnête apothicaire Ta drog
9796 ire Ta drogue est rapide. En un baiser je meurs. Le consolament de la Mort vient de sceller le seul mariage qu’ait jamais
9797 st rapide. En un baiser je meurs. Le consolament de la Mort vient de sceller le seul mariage qu’ait jamais pu vouloir l’É
9798 rapide. En un baiser je meurs. Le consolament de la Mort vient de sceller le seul mariage qu’ait jamais pu vouloir l’Éros
9799 eurs. Le consolament de la Mort vient de sceller le seul mariage qu’ait jamais pu vouloir l’Éros. Voici « l’aube » profan
9800 sceller le seul mariage qu’ait jamais pu vouloir l’ Éros. Voici « l’aube » profane, encore une fois, le monde encore une f
9801 mariage qu’ait jamais pu vouloir l’Éros. Voici «  l’ aube » profane, encore une fois, le monde encore une fois qui recommen
9802 ’Éros. Voici « l’aube » profane, encore une fois, le monde encore une fois qui recommence, et le Prince, rendu à son règne
9803 fois, le monde encore une fois qui recommence, et le Prince, rendu à son règne sévère : Ce matin nous apporte une paix as
9804 sombrie… Séparons-nous pour nous entretenir encor de ces tristesses.140 ⁂ Il est certain que Milton quoique puritain sub
9805 Il est certain que Milton quoique puritain subit l’ influence de doctrines cabalistiques aussi peu « spiritualistes » que
9806 ain que Milton quoique puritain subit l’influence de doctrines cabalistiques aussi peu « spiritualistes » que possible. Ma
9807 s aussi peu « spiritualistes » que possible. Mais la révolte des « puritains » contre la royauté et les évêques mondanisés
9808 ossible. Mais la révolte des « puritains » contre la royauté et les évêques mondanisés, n’évoque-t-elle pas la révolte des
9809 la révolte des « puritains » contre la royauté et les évêques mondanisés, n’évoque-t-elle pas la révolte des « purs » contr
9810 té et les évêques mondanisés, n’évoque-t-elle pas la révolte des « purs » contre la féodalité et le clergé ? Deux poèmes d
9811 ’évoque-t-elle pas la révolte des « purs » contre la féodalité et le clergé ? Deux poèmes de Milton, qu’il écrivit dans sa
9812 as la révolte des « purs » contre la féodalité et le clergé ? Deux poèmes de Milton, qu’il écrivit dans sa jeunesse, l’All
9813  » contre la féodalité et le clergé ? Deux poèmes de Milton, qu’il écrivit dans sa jeunesse, l’Allegro et le Penseroso exp
9814 poèmes de Milton, qu’il écrivit dans sa jeunesse, l’ Allegro et le Penseroso expriment l’opposition du Jour et de la Nuit,
9815 ton, qu’il écrivit dans sa jeunesse, l’Allegro et le Penseroso expriment l’opposition du Jour et de la Nuit, et le choix n
9816 sa jeunesse, l’Allegro et le Penseroso expriment l’ opposition du Jour et de la Nuit, et le choix nécessaire qu’il n’a pas
9817 et le Penseroso expriment l’opposition du Jour et de la Nuit, et le choix nécessaire qu’il n’a pas encore fait. (Il ne le
9818 le Penseroso expriment l’opposition du Jour et de la Nuit, et le choix nécessaire qu’il n’a pas encore fait. (Il ne le fer
9819 expriment l’opposition du Jour et de la Nuit, et le choix nécessaire qu’il n’a pas encore fait. (Il ne le fera sans doute
9820 hoix nécessaire qu’il n’a pas encore fait. (Il ne le fera sans doute jamais : du moins pas sans de telles réticences qu’il
9821 ne le fera sans doute jamais : du moins pas sans de telles réticences qu’il serait vain de conclure sur ce point plus net
9822 s pas sans de telles réticences qu’il serait vain de conclure sur ce point plus nettement qu’il ne l’a voulu.) Avant même
9823 de conclure sur ce point plus nettement qu’il ne l’ a voulu.) Avant même d’embrasser la cause puritaine, Milton cherchant
9824 t plus nettement qu’il ne l’a voulu.) Avant même d’ embrasser la cause puritaine, Milton cherchant un sujet d’épopée avait
9825 ment qu’il ne l’a voulu.) Avant même d’embrasser la cause puritaine, Milton cherchant un sujet d’épopée avait envisagé pa
9826 ser la cause puritaine, Milton cherchant un sujet d’ épopée avait envisagé parfois le thème de la légende celtique d’Arthur
9827 herchant un sujet d’épopée avait envisagé parfois le thème de la légende celtique d’Arthur et des chevaliers de la Table r
9828 un sujet d’épopée avait envisagé parfois le thème de la légende celtique d’Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Dan
9829 sujet d’épopée avait envisagé parfois le thème de la légende celtique d’Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Dans s
9830 envisagé parfois le thème de la légende celtique d’ Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Dans son Penseroso, éloge
9831 de la légende celtique d’Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Dans son Penseroso, éloge de la Mélancolie nocturne,
9832 la légende celtique d’Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Dans son Penseroso, éloge de la Mélancolie nocturne, s’a
9833 iers de la Table ronde. Dans son Penseroso, éloge de la Mélancolie nocturne, s’adressant à cette « Vierge sérieuse », il l
9834 s de la Table ronde. Dans son Penseroso, éloge de la Mélancolie nocturne, s’adressant à cette « Vierge sérieuse », il la p
9835 urne, s’adressant à cette « Vierge sérieuse », il la prie d’évoquer encore l’âme d’Orphée, l’époux de Canacée qui possédai
9836 adressant à cette « Vierge sérieuse », il la prie d’ évoquer encore l’âme d’Orphée, l’époux de Canacée qui possédait la bag
9837 « Vierge sérieuse », il la prie d’évoquer encore l’ âme d’Orphée, l’époux de Canacée qui possédait la bague et les miroirs
9838 rge sérieuse », il la prie d’évoquer encore l’âme d’ Orphée, l’époux de Canacée qui possédait la bague et les miroirs magiq
9839 se », il la prie d’évoquer encore l’âme d’Orphée, l’ époux de Canacée qui possédait la bague et les miroirs magiques, et fi
9840 la prie d’évoquer encore l’âme d’Orphée, l’époux de Canacée qui possédait la bague et les miroirs magiques, et finalement
9841 l’âme d’Orphée, l’époux de Canacée qui possédait la bague et les miroirs magiques, et finalement les « illustres bardes »
9842 hée, l’époux de Canacée qui possédait la bague et les miroirs magiques, et finalement les « illustres bardes » qui chantèr
9843 t la bague et les miroirs magiques, et finalement les « illustres bardes » qui chantèrent d’une voix grave et solennelle t
9844 nalement les « illustres bardes » qui chantèrent d’ une voix grave et solennelle tournois et trophées remportés, forêts, e
9845 emportés, forêts, enchantements terribles et dont le sens dépasse le son. « Where more is meant then meets the ear »… Il
9846 , enchantements terribles et dont le sens dépasse le son. « Where more is meant then meets the ear »… Il avait étudié pou
9847 eets the ear »… Il avait étudié pour son Histoire de Bretagne la chronique arthurienne et ses légendes. Et dans le De doct
9848  »… Il avait étudié pour son Histoire de Bretagne la chronique arthurienne et ses légendes. Et dans le De doctrina christi
9849 la chronique arthurienne et ses légendes. Et dans le De doctrina christiana, il s’était insurgé « contre la puissance créa
9850 chronique arthurienne et ses légendes. Et dans le De doctrina christiana, il s’était insurgé « contre la puissance créatri
9851 doctrina christiana, il s’était insurgé « contre la puissance créatrice de Dieu, contre les dogmes de la Trinité et de l’
9852 l s’était insurgé « contre la puissance créatrice de Dieu, contre les dogmes de la Trinité et de l’Incarnation… répudiant
9853 é « contre la puissance créatrice de Dieu, contre les dogmes de la Trinité et de l’Incarnation… répudiant les définitions t
9854 la puissance créatrice de Dieu, contre les dogmes de la Trinité et de l’Incarnation… répudiant les définitions théologique
9855 puissance créatrice de Dieu, contre les dogmes de la Trinité et de l’Incarnation… répudiant les définitions théologiques t
9856 trice de Dieu, contre les dogmes de la Trinité et de l’Incarnation… répudiant les définitions théologiques traditionnelles
9857 ce de Dieu, contre les dogmes de la Trinité et de l’ Incarnation… répudiant les définitions théologiques traditionnelles qu
9858 gmes de la Trinité et de l’Incarnation… répudiant les définitions théologiques traditionnelles qui ne trouvaient point dans
9859 ques traditionnelles qui ne trouvaient point dans la Bible leur fondement141 ». Mettons à part ce dernier trait, qui malgr
9860 dernier trait, qui malgré tout rattache Milton à la Réforme : n’est-ce point la même et unique hérésie que nous trouvons
9861 out rattache Milton à la Réforme : n’est-ce point la même et unique hérésie que nous trouvons partout et en tous temps à l
9862 ésie que nous trouvons partout et en tous temps à l’ origine du grand lyrisme passionnel ? Quant au « matérialisme » de Mil
9863 nd lyrisme passionnel ? Quant au « matérialisme » de Milton, il s’oppose moins qu’on pourrait le croire à une doctrine « c
9864 sme » de Milton, il s’oppose moins qu’on pourrait le croire à une doctrine « courtoise » de l’amour. Entre un monisme qui
9865 n pourrait le croire à une doctrine « courtoise » de l’amour. Entre un monisme qui assimile l’esprit à la matière (ou l’in
9866 ourrait le croire à une doctrine « courtoise » de l’ amour. Entre un monisme qui assimile l’esprit à la matière (ou l’inver
9867 toise » de l’amour. Entre un monisme qui assimile l’ esprit à la matière (ou l’inverse), et un dualisme qui condamne la mat
9868 l’amour. Entre un monisme qui assimile l’esprit à la matière (ou l’inverse), et un dualisme qui condamne la matière au nom
9869 un monisme qui assimile l’esprit à la matière (ou l’ inverse), et un dualisme qui condamne la matière au nom de l’esprit, l
9870 tière (ou l’inverse), et un dualisme qui condamne la matière au nom de l’esprit, l’histoire des sectes gnostiques et manic
9871 et un dualisme qui condamne la matière au nom de l’ esprit, l’histoire des sectes gnostiques et manichéennes montre bien q
9872 lisme qui condamne la matière au nom de l’esprit, l’ histoire des sectes gnostiques et manichéennes montre bien que l’abîme
9873 sectes gnostiques et manichéennes montre bien que l’ abîme n’est pas infranchissable, surtout sur le plan de l’éthique. L’i
9874 me n’est pas infranchissable, surtout sur le plan de l’éthique. L’idéalisme et le matérialisme ont d’importants présupposé
9875 n’est pas infranchissable, surtout sur le plan de l’ éthique. L’idéalisme et le matérialisme ont d’importants présupposés c
9876 nfranchissable, surtout sur le plan de l’éthique. L’ idéalisme et le matérialisme ont d’importants présupposés communs. L’e
9877 surtout sur le plan de l’éthique. L’idéalisme et le matérialisme ont d’importants présupposés communs. L’extrême de la lu
9878 de l’éthique. L’idéalisme et le matérialisme ont d’ importants présupposés communs. L’extrême de la luxure touche parfois
9879 atérialisme ont d’importants présupposés communs. L’ extrême de la luxure touche parfois l’extrême de la chasteté exaltée.
9880 e ont d’importants présupposés communs. L’extrême de la luxure touche parfois l’extrême de la chasteté exaltée. Et la néga
9881 nt d’importants présupposés communs. L’extrême de la luxure touche parfois l’extrême de la chasteté exaltée. Et la négatio
9882 és communs. L’extrême de la luxure touche parfois l’ extrême de la chasteté exaltée. Et la négation de la mort, chez Milton
9883 . L’extrême de la luxure touche parfois l’extrême de la chasteté exaltée. Et la négation de la mort, chez Milton, le condu
9884 ’extrême de la luxure touche parfois l’extrême de la chasteté exaltée. Et la négation de la mort, chez Milton, le conduit
9885 uche parfois l’extrême de la chasteté exaltée. Et la négation de la mort, chez Milton, le conduit à des conclusions bien p
9886 l’extrême de la chasteté exaltée. Et la négation de la mort, chez Milton, le conduit à des conclusions bien proches de ce
9887 extrême de la chasteté exaltée. Et la négation de la mort, chez Milton, le conduit à des conclusions bien proches de celle
9888 exaltée. Et la négation de la mort, chez Milton, le conduit à des conclusions bien proches de celles des cathares. Comme
9889 Milton, le conduit à des conclusions bien proches de celles des cathares. Comme eux, Milton croit que le bon désir procède
9890 celles des cathares. Comme eux, Milton croit que le bon désir procède des principes intellectuels, et qu’il doit nous pur
9891 rincipes intellectuels, et qu’il doit nous purger de notre mauvais désir, de la sensualité, péché majeur. Et Fludd, son ma
9892 et qu’il doit nous purger de notre mauvais désir, de la sensualité, péché majeur. Et Fludd, son maître en occultisme, ense
9893 qu’il doit nous purger de notre mauvais désir, de la sensualité, péché majeur. Et Fludd, son maître en occultisme, enseign
9894 t Fludd, son maître en occultisme, enseignait que la lumière est la matière divine… Il reste cependant que la doctrine de
9895 ître en occultisme, enseignait que la lumière est la matière divine… Il reste cependant que la doctrine de Milton est bien
9896 ère est la matière divine… Il reste cependant que la doctrine de Milton est bien plus « rationnelle » et sociale que celle
9897 atière divine… Il reste cependant que la doctrine de Milton est bien plus « rationnelle » et sociale que celle des hérétiq
9898 des hérétiques du Midi. (Il considère par exemple le mariage comme un « remède contre l’incontinence ».) Aussi ne devait-e
9899 e par exemple le mariage comme un « remède contre l’ incontinence ».) Aussi ne devait-elle point favoriser les confusions e
9900 ntinence ».) Aussi ne devait-elle point favoriser les confusions extrêmes de la chair et de l’esprit qui ne manquèrent pas
9901 vait-elle point favoriser les confusions extrêmes de la chair et de l’esprit qui ne manquèrent pas de se produire dans les
9902 t-elle point favoriser les confusions extrêmes de la chair et de l’esprit qui ne manquèrent pas de se produire dans les se
9903 favoriser les confusions extrêmes de la chair et de l’esprit qui ne manquèrent pas de se produire dans les sectes néo-man
9904 voriser les confusions extrêmes de la chair et de l’ esprit qui ne manquèrent pas de se produire dans les sectes néo-manich
9905 de la chair et de l’esprit qui ne manquèrent pas de se produire dans les sectes néo-manichéennes. 8. L’Astrée : de la
9906 ’esprit qui ne manquèrent pas de se produire dans les sectes néo-manichéennes. 8. L’Astrée : de la mystique à la psychol
9907 produire dans les sectes néo-manichéennes. 8. L’ Astrée : de la mystique à la psychologie L’histoire du mythe dans l
9908 ans les sectes néo-manichéennes. 8. L’Astrée : de la mystique à la psychologie L’histoire du mythe dans le Roman, au
9909 les sectes néo-manichéennes. 8. L’Astrée : de la mystique à la psychologie L’histoire du mythe dans le Roman, au xv
9910 o-manichéennes. 8. L’Astrée : de la mystique à la psychologie L’histoire du mythe dans le Roman, au xviie siècle fr
9911 8. L’Astrée : de la mystique à la psychologie L’ histoire du mythe dans le Roman, au xviie siècle français, peut se ré
9912 ique à la psychologie L’histoire du mythe dans le Roman, au xviie siècle français, peut se réduire, hélas, en une form
9913 rançais, peut se réduire, hélas, en une formule : la mystique se dégrade en pure psychologie. Le roman devient l’objet d’u
9914 ule : la mystique se dégrade en pure psychologie. Le roman devient l’objet d’une littérature raffinée. D’Urfé, La Calprenè
9915 se dégrade en pure psychologie. Le roman devient l’ objet d’une littérature raffinée. D’Urfé, La Calprenède, Gomberville e
9916 ade en pure psychologie. Le roman devient l’objet d’ une littérature raffinée. D’Urfé, La Calprenède, Gomberville et les Sc
9917 roman devient l’objet d’une littérature raffinée. D’ Urfé, La Calprenède, Gomberville et les Scudéry n’ont plus la moindre
9918 vient l’objet d’une littérature raffinée. D’Urfé, La Calprenède, Gomberville et les Scudéry n’ont plus la moindre idée du
9919 e raffinée. D’Urfé, La Calprenède, Gomberville et les Scudéry n’ont plus la moindre idée du sens ésotérique de la chevaleri
9920 Calprenède, Gomberville et les Scudéry n’ont plus la moindre idée du sens ésotérique de la chevalerie légendaire. La natur
9921 éry n’ont plus la moindre idée du sens ésotérique de la chevalerie légendaire. La nature symbolique des sujets qu’ils repr
9922 n’ont plus la moindre idée du sens ésotérique de la chevalerie légendaire. La nature symbolique des sujets qu’ils reprenn
9923 e du sens ésotérique de la chevalerie légendaire. La nature symbolique des sujets qu’ils reprennent les induit simplement
9924 La nature symbolique des sujets qu’ils reprennent les induit simplement à composer d’interminables romans à clef. Polexandr
9925 u’ils reprennent les induit simplement à composer d’ interminables romans à clef. Polexandre est Louis XIII, Cyrus est le G
9926 mans à clef. Polexandre est Louis XIII, Cyrus est le Grand Condé, Diane est Marie de Médicis, etc. Le sujet du roman demeu
9927 le Grand Condé, Diane est Marie de Médicis, etc. Le sujet du roman demeure les « contrariétés » de l’amour, mais l’obstac
9928 Marie de Médicis, etc. Le sujet du roman demeure les « contrariétés » de l’amour, mais l’obstacle n’est plus la volonté de
9929 c. Le sujet du roman demeure les « contrariétés » de l’amour, mais l’obstacle n’est plus la volonté de mort, si secrète et
9930 Le sujet du roman demeure les « contrariétés » de l’ amour, mais l’obstacle n’est plus la volonté de mort, si secrète et mé
9931 man demeure les « contrariétés » de l’amour, mais l’ obstacle n’est plus la volonté de mort, si secrète et métaphysique dan
9932 rariétés » de l’amour, mais l’obstacle n’est plus la volonté de mort, si secrète et métaphysique dans Tristan : c’est simp
9933 de l’amour, mais l’obstacle n’est plus la volonté de mort, si secrète et métaphysique dans Tristan : c’est simplement le p
9934 e et métaphysique dans Tristan : c’est simplement le point d’honneur, manie sociale. C’est l’héroïne, ici, qui est la plus
9935 physique dans Tristan : c’est simplement le point d’ honneur, manie sociale. C’est l’héroïne, ici, qui est la plus astucieu
9936 mplement le point d’honneur, manie sociale. C’est l’ héroïne, ici, qui est la plus astucieuse lorsqu’il s’agit d’imaginer d
9937 eur, manie sociale. C’est l’héroïne, ici, qui est la plus astucieuse lorsqu’il s’agit d’imaginer des prétextes de séparati
9938 ici, qui est la plus astucieuse lorsqu’il s’agit d’ imaginer des prétextes de séparation. Elle terrorise avec délices son
9939 ucieuse lorsqu’il s’agit d’imaginer des prétextes de séparation. Elle terrorise avec délices son chevaleresque soupirant,
9940 rise avec délices son chevaleresque soupirant, et l’ on voit Polexandre, dans le roman de Gomberville, parcourir comme un f
9941 leresque soupirant, et l’on voit Polexandre, dans le roman de Gomberville, parcourir comme un fou les cinq parties du mond
9942 soupirant, et l’on voit Polexandre, dans le roman de Gomberville, parcourir comme un fou les cinq parties du monde pour ap
9943 s le roman de Gomberville, parcourir comme un fou les cinq parties du monde pour apaiser un regard irrité de sa maîtresse.
9944 nq parties du monde pour apaiser un regard irrité de sa maîtresse. Au dénouement, il est encore à se demander si cette « r
9945 e l’Île inaccessible » ne va pas lui faire couper le cou. Mais tout finit, en général, par un mariage, prévu dès la premiè
9946 ge, prévu dès la première page et retardé jusqu’à la dix-millième lorsque l’auteur est un champion du genre. C’est le roma
9947 e page et retardé jusqu’à la dix-millième lorsque l’ auteur est un champion du genre. C’est le roman allégorique du xviie
9948 lorsque l’auteur est un champion du genre. C’est le roman allégorique du xviie siècle qui inventa le happy ending. Le vr
9949 le roman allégorique du xviie siècle qui inventa le happy ending. Le vrai roman courtois débouchait dans la mort, s’évano
9950 que du xviie siècle qui inventa le happy ending. Le vrai roman courtois débouchait dans la mort, s’évanouissait dans une
9951 py ending. Le vrai roman courtois débouchait dans la mort, s’évanouissait dans une exaltation au-delà du monde… Maintenant
9952 dans une exaltation au-delà du monde… Maintenant, l’ on veut que tout rentre dans l’ordre, c’est la société qui l’emporte,
9953 monde… Maintenant, l’on veut que tout rentre dans l’ ordre, c’est la société qui l’emporte, et dès lors la fin du roman ne
9954 nt, l’on veut que tout rentre dans l’ordre, c’est la société qui l’emporte, et dès lors la fin du roman ne saurait être qu
9955 ue tout rentre dans l’ordre, c’est la société qui l’ emporte, et dès lors la fin du roman ne saurait être qu’un retour à ce
9956 rdre, c’est la société qui l’emporte, et dès lors la fin du roman ne saurait être qu’un retour à ce qui n’est plus le roma
9957 ne saurait être qu’un retour à ce qui n’est plus le roman : au bonheur. Les grands thèmes tragiques du mythe n’éveillent
9958 retour à ce qui n’est plus le roman : au bonheur. Les grands thèmes tragiques du mythe n’éveillent guère dans l’Astrée que
9959 thèmes tragiques du mythe n’éveillent guère dans l’ Astrée que des échos mélancoliques. Il y a bien les douze lois d’Amour
9960 l’Astrée que des échos mélancoliques. Il y a bien les douze lois d’Amour, les séparations ingénieuses, l’éloge de la chaste
9961 s échos mélancoliques. Il y a bien les douze lois d’ Amour, les séparations ingénieuses, l’éloge de la chasteté, voire les
9962 élancoliques. Il y a bien les douze lois d’Amour, les séparations ingénieuses, l’éloge de la chasteté, voire les défis à un
9963 douze lois d’Amour, les séparations ingénieuses, l’ éloge de la chasteté, voire les défis à une mort libératrice. Mais la
9964 ois d’Amour, les séparations ingénieuses, l’éloge de la chasteté, voire les défis à une mort libératrice. Mais la dialecti
9965 d’Amour, les séparations ingénieuses, l’éloge de la chasteté, voire les défis à une mort libératrice. Mais la dialectique
9966 ations ingénieuses, l’éloge de la chasteté, voire les défis à une mort libératrice. Mais la dialectique sauvage de Tristan
9967 eté, voire les défis à une mort libératrice. Mais la dialectique sauvage de Tristan n’est plus ici que coquetterie, et le
9968 une mort libératrice. Mais la dialectique sauvage de Tristan n’est plus ici que coquetterie, et le combat du Jour et de la
9969 age de Tristan n’est plus ici que coquetterie, et le combat du Jour et de la Nuit se ramène à des jeux de pénombre. Entre
9970 plus ici que coquetterie, et le combat du Jour et de la Nuit se ramène à des jeux de pénombre. Entre le corps des deux ama
9971 s ici que coquetterie, et le combat du Jour et de la Nuit se ramène à des jeux de pénombre. Entre le corps des deux amants
9972 combat du Jour et de la Nuit se ramène à des jeux de pénombre. Entre le corps des deux amants plus d’épée nue, mais la hou
9973 e la Nuit se ramène à des jeux de pénombre. Entre le corps des deux amants plus d’épée nue, mais la houlette dorée de Céla
9974 de pénombre. Entre le corps des deux amants plus d’ épée nue, mais la houlette dorée de Céladon ornée d’une faveur de la b
9975 re le corps des deux amants plus d’épée nue, mais la houlette dorée de Céladon ornée d’une faveur de la bergère. Voici un
9976 ux amants plus d’épée nue, mais la houlette dorée de Céladon ornée d’une faveur de la bergère. Voici un trait qui symbolis
9977 épée nue, mais la houlette dorée de Céladon ornée d’ une faveur de la bergère. Voici un trait qui symbolise tout le reste.
9978 s la houlette dorée de Céladon ornée d’une faveur de la bergère. Voici un trait qui symbolise tout le reste. Au cinquième
9979 a houlette dorée de Céladon ornée d’une faveur de la bergère. Voici un trait qui symbolise tout le reste. Au cinquième et
9980 de la bergère. Voici un trait qui symbolise tout le reste. Au cinquième et dernier volume de ce roman que l’on n’ose nomm
9981 ise tout le reste. Au cinquième et dernier volume de ce roman que l’on n’ose nommer un roman-fleuve, puisqu’il n’est parco
9982 e. Au cinquième et dernier volume de ce roman que l’ on n’ose nommer un roman-fleuve, puisqu’il n’est parcouru que par les
9983 un roman-fleuve, puisqu’il n’est parcouru que par les sinuosités d’un modeste ruisseau, le Lignon, Céladon désespéré appell
9984 , puisqu’il n’est parcouru que par les sinuosités d’ un modeste ruisseau, le Lignon, Céladon désespéré appelle la mort ; As
9985 uru que par les sinuosités d’un modeste ruisseau, le Lignon, Céladon désespéré appelle la mort ; Astrée, de son côté conço
9986 te ruisseau, le Lignon, Céladon désespéré appelle la mort ; Astrée, de son côté conçoit la même pensée. Ils vont demander
9987 gnon, Céladon désespéré appelle la mort ; Astrée, de son côté conçoit la même pensée. Ils vont demander la fin de leurs ma
9988 éré appelle la mort ; Astrée, de son côté conçoit la même pensée. Ils vont demander la fin de leurs maux à la Fontaine de
9989 on côté conçoit la même pensée. Ils vont demander la fin de leurs maux à la Fontaine de Vérité, gardée par des lions et de
9990 conçoit la même pensée. Ils vont demander la fin de leurs maux à la Fontaine de Vérité, gardée par des lions et des licor
9991 pensée. Ils vont demander la fin de leurs maux à la Fontaine de Vérité, gardée par des lions et des licornes : cette font
9992 vont demander la fin de leurs maux à la Fontaine de Vérité, gardée par des lions et des licornes : cette fontaine ne sera
9993 rnes : cette fontaine ne sera désenchantée, selon l’ oracle, que par la mort du plus fidèle amant et de la plus fidèle aman
9994 ine ne sera désenchantée, selon l’oracle, que par la mort du plus fidèle amant et de la plus fidèle amante. (Thème de Tris
9995 l’oracle, que par la mort du plus fidèle amant et de la plus fidèle amante. (Thème de Tristan : c’est le rachat de la fata
9996 racle, que par la mort du plus fidèle amant et de la plus fidèle amante. (Thème de Tristan : c’est le rachat de la fatalit
9997 fidèle amant et de la plus fidèle amante. (Thème de Tristan : c’est le rachat de la fatalité du philtre.) Céladon s’avanc
9998 la plus fidèle amante. (Thème de Tristan : c’est le rachat de la fatalité du philtre.) Céladon s’avance, mais ô miracle,
9999 idèle amante. (Thème de Tristan : c’est le rachat de la fatalité du philtre.) Céladon s’avance, mais ô miracle, les lions
10000 le amante. (Thème de Tristan : c’est le rachat de la fatalité du philtre.) Céladon s’avance, mais ô miracle, les lions et
10001 té du philtre.) Céladon s’avance, mais ô miracle, les lions et les licornes se dévorent, le ciel s’obscurcit, le tonnerre g
10002 .) Céladon s’avance, mais ô miracle, les lions et les licornes se dévorent, le ciel s’obscurcit, le tonnerre gronde, le gén
10003 ô miracle, les lions et les licornes se dévorent, le ciel s’obscurcit, le tonnerre gronde, le génie de l’Amour paraît dans
10004 et les licornes se dévorent, le ciel s’obscurcit, le tonnerre gronde, le génie de l’Amour paraît dans un nuage et annonce
10005 évorent, le ciel s’obscurcit, le tonnerre gronde, le génie de l’Amour paraît dans un nuage et annonce la fin de l’enchante
10006 le ciel s’obscurcit, le tonnerre gronde, le génie de l’Amour paraît dans un nuage et annonce la fin de l’enchantement. Ast
10007 ciel s’obscurcit, le tonnerre gronde, le génie de l’ Amour paraît dans un nuage et annonce la fin de l’enchantement. Astrée
10008 génie de l’Amour paraît dans un nuage et annonce la fin de l’enchantement. Astrée et Céladon évanouis (c’est une mort mét
10009 de l’Amour paraît dans un nuage et annonce la fin de l’enchantement. Astrée et Céladon évanouis (c’est une mort métaphoriq
10010 l’Amour paraît dans un nuage et annonce la fin de l’ enchantement. Astrée et Céladon évanouis (c’est une mort métaphorique)
10011 ’est une mort métaphorique) sont transportés chez le druide Adamas où ils se réveillent, puis s’épousent. On a coutume de
10012 ils se réveillent, puis s’épousent. On a coutume de déclarer inexplicable le succès prodigieux de l’Astrée. Pourtant ses
10013 s’épousent. On a coutume de déclarer inexplicable le succès prodigieux de l’Astrée. Pourtant ses charmes ne sont point iné
10014 ume de déclarer inexplicable le succès prodigieux de l’Astrée. Pourtant ses charmes ne sont point inégaux à ceux de nos ré
10015 de déclarer inexplicable le succès prodigieux de l’ Astrée. Pourtant ses charmes ne sont point inégaux à ceux de nos récen
10016 Pourtant ses charmes ne sont point inégaux à ceux de nos récents romans féeriques. Et la psychologie des écrivains françai
10017 négaux à ceux de nos récents romans féeriques. Et la psychologie des écrivains français n’a pas cessé de se complaire dans
10018 psychologie des écrivains français n’a pas cessé de se complaire dans l’élégance allégorique : voir Giraudoux. La Fontain
10019 vains français n’a pas cessé de se complaire dans l’ élégance allégorique : voir Giraudoux. La Fontaine adorait « cette œuv
10020 ire dans l’élégance allégorique : voir Giraudoux. La Fontaine adorait « cette œuvre exquise ». Et Rousseau, de passage à L
10021 ine adorait « cette œuvre exquise ». Et Rousseau, de passage à Lyon, voulut aller visiter le Forez et rechercher sur les r
10022 Rousseau, de passage à Lyon, voulut aller visiter le Forez et rechercher sur les rives du Lignon l’ombre des Dianes et des
10023 , voulut aller visiter le Forez et rechercher sur les rives du Lignon l’ombre des Dianes et des Silvandre. Comme il se rens
10024 er le Forez et rechercher sur les rives du Lignon l’ ombre des Dianes et des Silvandre. Comme il se renseignait auprès de s
10025 nseignait auprès de son hôtesse, elle lui dit que le Forez était un bon pays de forges et qu’on y travaillait fort bien le
10026 esse, elle lui dit que le Forez était un bon pays de forges et qu’on y travaillait fort bien le fer. « Cette bonne femme,
10027 n pays de forges et qu’on y travaillait fort bien le fer. « Cette bonne femme, écrit-il tristement, a dû me prendre pour u
10028 serrurier. » ⁂ En vérité je me sens fort capable d’ entreprendre un éloge de l’Astrée : du point de vue de l’art littérair
10029 é je me sens fort capable d’entreprendre un éloge de l’Astrée : du point de vue de l’art littéraire, c’est une réussite ca
10030 e me sens fort capable d’entreprendre un éloge de l’ Astrée : du point de vue de l’art littéraire, c’est une réussite capit
10031 treprendre un éloge de l’Astrée : du point de vue de l’art littéraire, c’est une réussite capitale. Jamais les ressources
10032 prendre un éloge de l’Astrée : du point de vue de l’ art littéraire, c’est une réussite capitale. Jamais les ressources d’u
10033 t littéraire, c’est une réussite capitale. Jamais les ressources d’une rhétorique plus savante n’ont été à ce point harmoni
10034 ’est une réussite capitale. Jamais les ressources d’ une rhétorique plus savante n’ont été à ce point harmonisées. L’on n’i
10035 ue plus savante n’ont été à ce point harmonisées. L’ on n’imagine pas de roman mieux écrit ; plus strictement réglé, dans s
10036 nt été à ce point harmonisées. L’on n’imagine pas de roman mieux écrit ; plus strictement réglé, dans son progrès, sur les
10037 t ; plus strictement réglé, dans son progrès, sur les lois d’une plus sûre esthétique. L’emploi de « personnages constants 
10038 strictement réglé, dans son progrès, sur les lois d’ une plus sûre esthétique. L’emploi de « personnages constants » — le b
10039 progrès, sur les lois d’une plus sûre esthétique. L’ emploi de « personnages constants » — le berger, la bergère, le volage
10040 sur les lois d’une plus sûre esthétique. L’emploi de « personnages constants » — le berger, la bergère, le volage, la coqu
10041 thétique. L’emploi de « personnages constants » —  le berger, la bergère, le volage, la coquette, le hardi, etc. — donne à
10042 ’emploi de « personnages constants » — le berger, la bergère, le volage, la coquette, le hardi, etc. — donne à la dialecti
10043  personnages constants » — le berger, la bergère, le volage, la coquette, le hardi, etc. — donne à la dialectique des sent
10044 s constants » — le berger, la bergère, le volage, la coquette, le hardi, etc. — donne à la dialectique des sentiments sa m
10045 — le berger, la bergère, le volage, la coquette, le hardi, etc. — donne à la dialectique des sentiments sa meilleure gara
10046 le volage, la coquette, le hardi, etc. — donne à la dialectique des sentiments sa meilleure garantie de précision, et dis
10047 dialectique des sentiments sa meilleure garantie de précision, et disons même de vérité. Ici c’est l’art et non « la vie 
10048 a meilleure garantie de précision, et disons même de vérité. Ici c’est l’art et non « la vie » qui mène le jeu. Nous somme
10049 de précision, et disons même de vérité. Ici c’est l’ art et non « la vie » qui mène le jeu. Nous sommes en face d’une créat
10050 t disons même de vérité. Ici c’est l’art et non «  la vie » qui mène le jeu. Nous sommes en face d’une création de l’esprit
10051 érité. Ici c’est l’art et non « la vie » qui mène le jeu. Nous sommes en face d’une création de l’esprit, et non d’une con
10052 i mène le jeu. Nous sommes en face d’une création de l’esprit, et non d’une confusion de reflets troubles, d’aveux plus ou
10053 ène le jeu. Nous sommes en face d’une création de l’ esprit, et non d’une confusion de reflets troubles, d’aveux plus ou mo
10054 sommes en face d’une création de l’esprit, et non d’ une confusion de reflets troubles, d’aveux plus ou moins indiscrets et
10055 ’une création de l’esprit, et non d’une confusion de reflets troubles, d’aveux plus ou moins indiscrets et de hasards immé
10056 prit, et non d’une confusion de reflets troubles, d’ aveux plus ou moins indiscrets et de hasards immérités (comme sont les
10057 ets troubles, d’aveux plus ou moins indiscrets et de hasards immérités (comme sont les romans d’aujourd’hui). En un mot, l
10058 ns indiscrets et de hasards immérités (comme sont les romans d’aujourd’hui). En un mot, l’Astrée est une œuvre. Elle suppos
10059 ts et de hasards immérités (comme sont les romans d’ aujourd’hui). En un mot, l’Astrée est une œuvre. Elle suppose un métie
10060 (comme sont les romans d’aujourd’hui). En un mot, l’ Astrée est une œuvre. Elle suppose un métier savant, et vingt-cinq ans
10061 Elle suppose un métier savant, et vingt-cinq ans d’ application. Le snobisme qui lui fit un succès était mieux averti que
10062 n métier savant, et vingt-cinq ans d’application. Le snobisme qui lui fit un succès était mieux averti que le nôtre. Mais
10063 ieux averti que le nôtre. Mais aussi ce caractère d’ achèvement nous permet de poser une question nette : que vaut le succè
10064 Mais aussi ce caractère d’achèvement nous permet de poser une question nette : que vaut le succès même de l’effort littér
10065 ous permet de poser une question nette : que vaut le succès même de l’effort littéraire ? Si l’on songe au mythe primitif,
10066 oser une question nette : que vaut le succès même de l’effort littéraire ? Si l’on songe au mythe primitif, dont l’Astrée
10067 r une question nette : que vaut le succès même de l’ effort littéraire ? Si l’on songe au mythe primitif, dont l’Astrée rep
10068 e vaut le succès même de l’effort littéraire ? Si l’ on songe au mythe primitif, dont l’Astrée reprend tous les thèmes, l’o
10069 ittéraire ? Si l’on songe au mythe primitif, dont l’ Astrée reprend tous les thèmes, l’on est frappé de constater que chez
10070 nge au mythe primitif, dont l’Astrée reprend tous les thèmes, l’on est frappé de constater que chez d’Urfé le tragique se d
10071 primitif, dont l’Astrée reprend tous les thèmes, l’ on est frappé de constater que chez d’Urfé le tragique se dégrade en é
10072 l’Astrée reprend tous les thèmes, l’on est frappé de constater que chez d’Urfé le tragique se dégrade en émotion, et le de
10073 les thèmes, l’on est frappé de constater que chez d’ Urfé le tragique se dégrade en émotion, et le destin en machine romane
10074 mes, l’on est frappé de constater que chez d’Urfé le tragique se dégrade en émotion, et le destin en machine romanesque. T
10075 chez d’Urfé le tragique se dégrade en émotion, et le destin en machine romanesque. Tout se réduit à moraliser et à plaire.
10076 éduit à moraliser et à plaire. Faut-il penser que la littérature la plus parfaite, en raison même de sa perfection, n’est
10077 er et à plaire. Faut-il penser que la littérature la plus parfaite, en raison même de sa perfection, n’est qu’un sous-prod
10078 e la littérature la plus parfaite, en raison même de sa perfection, n’est qu’un sous-produit des mystiques créatrices de f
10079 n’est qu’un sous-produit des mystiques créatrices de formes et de mythes ? Et qu’elle suppose, pour fleurir et s’achever e
10080 ous-produit des mystiques créatrices de formes et de mythes ? Et qu’elle suppose, pour fleurir et s’achever en tant qu’œuv
10081 rir et s’achever en tant qu’œuvre d’art autonome, l’ épuisement temporaire des sources profondes ? N’est-ce point pour cett
10082 s profondes ? N’est-ce point pour cette cause que la littérature, si fort qu’elle flatte les passions du cœur, n’offre qu’
10083 cause que la littérature, si fort qu’elle flatte les passions du cœur, n’offre qu’une résistance à peu près nulle aux atta
10084 e qu’une résistance à peu près nulle aux attaques de l’esprit réaliste et de ce qu’on nomme l’intérêt civique — comme il a
10085 u’une résistance à peu près nulle aux attaques de l’ esprit réaliste et de ce qu’on nomme l’intérêt civique — comme il appa
10086 u près nulle aux attaques de l’esprit réaliste et de ce qu’on nomme l’intérêt civique — comme il apparaît de nos jours ? A
10087 ttaques de l’esprit réaliste et de ce qu’on nomme l’ intérêt civique — comme il apparaît de nos jours ? Alors que les mysti
10088 qu’on nomme l’intérêt civique — comme il apparaît de nos jours ? Alors que les mystiques et les religions prennent au cont
10089 ique — comme il apparaît de nos jours ? Alors que les mystiques et les religions prennent au contraire une grande vigueur d
10090 pparaît de nos jours ? Alors que les mystiques et les religions prennent au contraire une grande vigueur dans les réfutatio
10091 ons prennent au contraire une grande vigueur dans les réfutations et railleries qu’on leur oppose ? Ce fut assez d’un décre
10092 ns et railleries qu’on leur oppose ? Ce fut assez d’ un décret de l’officieux Boileau — le court Dialogue sur les Héros de
10093 ries qu’on leur oppose ? Ce fut assez d’un décret de l’officieux Boileau — le court Dialogue sur les Héros de Roman — pour
10094 s qu’on leur oppose ? Ce fut assez d’un décret de l’ officieux Boileau — le court Dialogue sur les Héros de Roman — pour ré
10095 Ce fut assez d’un décret de l’officieux Boileau —  le court Dialogue sur les Héros de Roman — pour réduire au silence et à
10096 et de l’officieux Boileau — le court Dialogue sur les Héros de Roman — pour réduire au silence et à l’oubli, jusque dans le
10097 ficieux Boileau — le court Dialogue sur les Héros de Roman — pour réduire au silence et à l’oubli, jusque dans les manuels
10098 les Héros de Roman — pour réduire au silence et à l’ oubli, jusque dans les manuels de notre siècle, la féerie romanesque n
10099 pour réduire au silence et à l’oubli, jusque dans les manuels de notre siècle, la féerie romanesque née de l’Astrée, et le
10100 au silence et à l’oubli, jusque dans les manuels de notre siècle, la féerie romanesque née de l’Astrée, et le roman comiq
10101 l’oubli, jusque dans les manuels de notre siècle, la féerie romanesque née de l’Astrée, et le roman comique, son parasite1
10102 manuels de notre siècle, la féerie romanesque née de l’Astrée, et le roman comique, son parasite142. Il n’y eut plus qu’un
10103 uels de notre siècle, la féerie romanesque née de l’ Astrée, et le roman comique, son parasite142. Il n’y eut plus qu’une d
10104 siècle, la féerie romanesque née de l’Astrée, et le roman comique, son parasite142. Il n’y eut plus qu’une dernière flamm
10105 une dernière flamme, mince et pure, qui s’appelle la Princesse de Clèves. La mort s’y atténue en séparation volontaire, et
10106 ce et pure, qui s’appelle la Princesse de Clèves. La mort s’y atténue en séparation volontaire, et la chevalerie fait plac
10107 La mort s’y atténue en séparation volontaire, et la chevalerie fait place à la vertu qui conclut en faveur du monde… 9
10108 aration volontaire, et la chevalerie fait place à la vertu qui conclut en faveur du monde… 9.Corneille, ou le mythe com
10109 ui conclut en faveur du monde… 9.Corneille, ou le mythe combattu C’est dans le théâtre classique — donc au cœur même
10110 9.Corneille, ou le mythe combattu C’est dans le théâtre classique — donc au cœur même d’un ordre intolérant — que la
10111 est dans le théâtre classique — donc au cœur même d’ un ordre intolérant — que la passion devait trouver sa revanche la plu
10112 e — donc au cœur même d’un ordre intolérant — que la passion devait trouver sa revanche la plus éclatante. On connaît le c
10113 érant — que la passion devait trouver sa revanche la plus éclatante. On connaît le curieux sujet de la Place royale, coméd
10114 trouver sa revanche la plus éclatante. On connaît le curieux sujet de la Place royale, comédie fort désobligeante. Alidor
10115 he la plus éclatante. On connaît le curieux sujet de la Place royale, comédie fort désobligeante. Alidor amant d’Angélique
10116 la plus éclatante. On connaît le curieux sujet de la Place royale, comédie fort désobligeante. Alidor amant d’Angélique, e
10117 royale, comédie fort désobligeante. Alidor amant d’ Angélique, et aimé d’elle, « se trouve incommodé d’un amour qui l’atta
10118 désobligeante. Alidor amant d’Angélique, et aimé d’ elle, « se trouve incommodé d’un amour qui l’attache trop » et il veut
10119 ’Angélique, et aimé d’elle, « se trouve incommodé d’ un amour qui l’attache trop » et il veut faire en sorte que sa maîtres
10120 aimé d’elle, « se trouve incommodé d’un amour qui l’ attache trop » et il veut faire en sorte que sa maîtresse se donne à s
10121 rte que sa maîtresse se donne à son ami Cléandre. D’ où l’on conclut généralement que Corneille est le premier auteur qui a
10122 ue sa maîtresse se donne à son ami Cléandre. D’où l’ on conclut généralement que Corneille est le premier auteur qui ait vo
10123 lle est le premier auteur qui ait voulu soumettre la passion à la raison, sinon à la morale. Il serait donc le premier qui
10124 emier auteur qui ait voulu soumettre la passion à la raison, sinon à la morale. Il serait donc le premier qui ait échappé
10125 t voulu soumettre la passion à la raison, sinon à la morale. Il serait donc le premier qui ait échappé à l’emprise du myth
10126 rale. Il serait donc le premier qui ait échappé à l’ emprise du mythe. Le cas vaut d’être analysé. Voici comme Alidor se pl
10127 le premier qui ait échappé à l’emprise du mythe. Le cas vaut d’être analysé. Voici comme Alidor se plaint au premier acte
10128 qui ait échappé à l’emprise du mythe. Le cas vaut d’ être analysé. Voici comme Alidor se plaint au premier acte : Ce n’est
10129 m’aimant trop qu’elle me fait mourir ; Un moment de froideur, et je pourrais guérir ; Une mauvaise œillade, un peu de jal
10130 parfaite, et sa perfection N’approche point encor de son affection ; Point de refus pour moi, point d’heures inégales ; Ac
10131 n N’approche point encor de son affection ; Point de refus pour moi, point d’heures inégales ; Accablé de faveurs à mon re
10132 de son affection ; Point de refus pour moi, point d’ heures inégales ; Accablé de faveurs à mon repos fatales… Arrêtons ic
10133 refus pour moi, point d’heures inégales ; Accablé de faveurs à mon repos fatales… Arrêtons ici la tirade : les premiers v
10134 blé de faveurs à mon repos fatales… Arrêtons ici la tirade : les premiers vers suffisent à attirer notre méfiance. Quoi,
10135 s suffisent à attirer notre méfiance. Quoi, c’est le bonheur qui serait fatal au repos de cet étrange amant ? Et le malheu
10136 Quoi, c’est le bonheur qui serait fatal au repos de cet étrange amant ? Et le malheur d’être trahi par Angélique le guéri
10137 i serait fatal au repos de cet étrange amant ? Et le malheur d’être trahi par Angélique le guérirait de son amour ? Cet Al
10138 tal au repos de cet étrange amant ? Et le malheur d’ être trahi par Angélique le guérirait de son amour ? Cet Alidor serait
10139 amant ? Et le malheur d’être trahi par Angélique le guérirait de son amour ? Cet Alidor serait un curieux monstre ! Dison
10140 e malheur d’être trahi par Angélique le guérirait de son amour ? Cet Alidor serait un curieux monstre ! Disons plutôt qu’o
10141 isons plutôt qu’on voit trop bien ce qu’il essaie de nous dissimuler. Lui aussi, il ne veut que « brûler ! » Mais il ne pe
10142 ussi, il ne veut que « brûler ! » Mais il ne peut l’ avouer qu’en affirmant le contraire, en affirmant qu’il veut guérir :
10143 ûler ! » Mais il ne peut l’avouer qu’en affirmant le contraire, en affirmant qu’il veut guérir : car on avoue difficilemen
10144 nt qu’il veut guérir : car on avoue difficilement le goût du malheur, à cette époque. « J’ai honte de souffrir les maux d
10145 le goût du malheur, à cette époque. « J’ai honte de souffrir les maux dont je me plains », dit-il plus bas. C’est donc la
10146 alheur, à cette époque. « J’ai honte de souffrir les maux dont je me plains », dit-il plus bas. C’est donc la honte qui es
10147 dont je me plains », dit-il plus bas. C’est donc la honte qui est cause de son mensonge. En vérité, il souffre de l’absen
10148 it-il plus bas. C’est donc la honte qui est cause de son mensonge. En vérité, il souffre de l’absence d’un obstacle entre
10149 est cause de son mensonge. En vérité, il souffre de l’absence d’un obstacle entre son Angélique, trop fidèle, et lui-même
10150 t cause de son mensonge. En vérité, il souffre de l’ absence d’un obstacle entre son Angélique, trop fidèle, et lui-même. I
10151 son mensonge. En vérité, il souffre de l’absence d’ un obstacle entre son Angélique, trop fidèle, et lui-même. Il manque u
10152 i-même. Il manque un « roi Marc » à ce jeu. C’est la situation des amants au terme des trois ans passés dans la forêt. Tri
10153 ion des amants au terme des trois ans passés dans la forêt. Tristan avait le recours de rendre Iseut à son mari. Alidor es
10154 des trois ans passés dans la forêt. Tristan avait le recours de rendre Iseut à son mari. Alidor est contraint d’inventer u
10155 ns passés dans la forêt. Tristan avait le recours de rendre Iseut à son mari. Alidor est contraint d’inventer un rival. So
10156 de rendre Iseut à son mari. Alidor est contraint d’ inventer un rival. Souffrant de ce que plus rien ne le sépare d’Angéli
10157 idor est contraint d’inventer un rival. Souffrant de ce que plus rien ne le sépare d’Angélique, mais honteux d’avouer cett
10158 venter un rival. Souffrant de ce que plus rien ne le sépare d’Angélique, mais honteux d’avouer cette souffrance, il imagin
10159 rival. Souffrant de ce que plus rien ne le sépare d’ Angélique, mais honteux d’avouer cette souffrance, il imagine de se pl
10160 plus rien ne le sépare d’Angélique, mais honteux d’ avouer cette souffrance, il imagine de se plaindre d’être trop enchaîn
10161 ais honteux d’avouer cette souffrance, il imagine de se plaindre d’être trop enchaîné par cette fidélité — alors qu’on voi
10162 vouer cette souffrance, il imagine de se plaindre d’ être trop enchaîné par cette fidélité — alors qu’on voit tout au contr
10163 lors qu’on voit tout au contraire qu’il désespère de ne point l’être assez. Il proclame un besoin d’être libre qui traduit
10164 oit tout au contraire qu’il désespère de ne point l’ être assez. Il proclame un besoin d’être libre qui traduit un profond
10165 e de ne point l’être assez. Il proclame un besoin d’ être libre qui traduit un profond désir de n’être plus même en état de
10166 besoin d’être libre qui traduit un profond désir de n’être plus même en état de désirer aucune liberté. C’est ce qui se p
10167 duit un profond désir de n’être plus même en état de désirer aucune liberté. C’est ce qui se passerait si Angélique faisai
10168 est ce qui se passerait si Angélique faisait mine de lui échapper. Mais voyez comme il est habile : Cléandre Vit-on jamai
10169 mme il est habile : Cléandre Vit-on jamais amant de la sorte enflammé Qui se tînt malheureux pour être trop aimé ? Alidor
10170 il est habile : Cléandre Vit-on jamais amant de la sorte enflammé Qui se tînt malheureux pour être trop aimé ? Alidor Co
10171 re trop aimé ? Alidor Comptes-tu mon esprit entre les ordinaires ? Penses-tu qu’il s’arrête aux sentiments vulgaires ? Il
10172 -tu qu’il s’arrête aux sentiments vulgaires ? Il le prend de haut : méfions-nous. C’est qu’il se dispose à mentir. Il ne
10173 s’arrête aux sentiments vulgaires ? Il le prend de haut : méfions-nous. C’est qu’il se dispose à mentir. Il ne faut poi
10174 ’il se dispose à mentir. Il ne faut point servir d’ objet qui nous possède ; Il ne faut point nourrir d’amour qui ne nous
10175 objet qui nous possède ; Il ne faut point nourrir d’ amour qui ne nous cède : Je le hais s’il me force : et quand j’aime, j
10176 faut point nourrir d’amour qui ne nous cède : Je le hais s’il me force : et quand j’aime, je veux Que de ma volonté dépen
10177 hais s’il me force : et quand j’aime, je veux Que de ma volonté dépendent tous mes vœux ; Que mon feu m’obéisse, au lieu d
10178 au lieu de me contraindre Que je puisse à mon gré l’ enflammer, et l’éteindre… C’est là le Corneille classique, pensera-t-
10179 ntraindre Que je puisse à mon gré l’enflammer, et l’ éteindre… C’est là le Corneille classique, pensera-t-on : la volonté
10180 e à mon gré l’enflammer, et l’éteindre… C’est là le Corneille classique, pensera-t-on : la volonté triomphant de la passi
10181 C’est là le Corneille classique, pensera-t-on : la volonté triomphant de la passion. Mais la suite de la comédie, même s
10182 e classique, pensera-t-on : la volonté triomphant de la passion. Mais la suite de la comédie, même si nous ignorions les r
10183 lassique, pensera-t-on : la volonté triomphant de la passion. Mais la suite de la comédie, même si nous ignorions les ruse
10184 -t-on : la volonté triomphant de la passion. Mais la suite de la comédie, même si nous ignorions les ruses du mythe, nous
10185 a volonté triomphant de la passion. Mais la suite de la comédie, même si nous ignorions les ruses du mythe, nous ferait bi
10186 olonté triomphant de la passion. Mais la suite de la comédie, même si nous ignorions les ruses du mythe, nous ferait bien
10187 is la suite de la comédie, même si nous ignorions les ruses du mythe, nous ferait bien voir que la vraie volonté du personn
10188 ons les ruses du mythe, nous ferait bien voir que la vraie volonté du personnage est exactement opposée à ces hautaines dé
10189 hautaines déclarations. « Il ne faut point servir d’ objet qui nous possède » signifie en réalité : « Le seul objet qui vai
10190 ’objet qui nous possède » signifie en réalité : «  Le seul objet qui vaille d’être servi, c’est celui qui nous posséderait
10191 signifie en réalité : « Le seul objet qui vaille d’ être servi, c’est celui qui nous posséderait totalement et qui, par sa
10192 e davantage — car c’est là notre gré véritable. » Les deux derniers mots : « … et l’éteindre » étant pur artifice de rhétor
10193 gré véritable. » Les deux derniers mots : « … et l’ éteindre » étant pur artifice de rhétorique, destiné à persuader le le
10194 ers mots : « … et l’éteindre » étant pur artifice de rhétorique, destiné à persuader le lecteur, ou Cléandre, ou Corneille
10195 t pur artifice de rhétorique, destiné à persuader le lecteur, ou Cléandre, ou Corneille lui-même, que c’est la liberté qui
10196 ur, ou Cléandre, ou Corneille lui-même, que c’est la liberté qui est désirée, alors que c’est évidemment le « feu » ; et n
10197 berté qui est désirée, alors que c’est évidemment le « feu » ; et non pas le feu « obéissant »… On s’y trompe aisément, ré
10198 lors que c’est évidemment le « feu » ; et non pas le feu « obéissant »… On s’y trompe aisément, répétons-le. Et Corneille
10199 u « obéissant »… On s’y trompe aisément, répétons- le . Et Corneille a tout fait pour cela. Dans la dédicace de sa pièce, il
10200 tons-le. Et Corneille a tout fait pour cela. Dans la dédicace de sa pièce, il s’adresse en ces termes à un personnage inco
10201 Corneille a tout fait pour cela. Dans la dédicace de sa pièce, il s’adresse en ces termes à un personnage inconnu ; « C’e
10202 en ces termes à un personnage inconnu ; « C’est de vous que j’ai appris que l’amour d’un honnête homme doit être toujour
10203 ge inconnu ; « C’est de vous que j’ai appris que l’ amour d’un honnête homme doit être toujours volontaire ; qu’on ne doit
10204 nu ; « C’est de vous que j’ai appris que l’amour d’ un honnête homme doit être toujours volontaire ; qu’on ne doit jamais
10205 usque-là, c’est une tyrannie dont il faut secouer le joug ; et qu’enfin la personne aimée nous a beaucoup plus d’obligatio
10206 rannie dont il faut secouer le joug ; et qu’enfin la personne aimée nous a beaucoup plus d’obligation de notre amour, alor
10207 t qu’enfin la personne aimée nous a beaucoup plus d’ obligation de notre amour, alors qu’elle est toujours l’effet de notre
10208 personne aimée nous a beaucoup plus d’obligation de notre amour, alors qu’elle est toujours l’effet de notre choix et de
10209 gation de notre amour, alors qu’elle est toujours l’ effet de notre choix et de son mérite, que quand elle vient d’une incl
10210 e notre amour, alors qu’elle est toujours l’effet de notre choix et de son mérite, que quand elle vient d’une inclination
10211 rs qu’elle est toujours l’effet de notre choix et de son mérite, que quand elle vient d’une inclination aveugle, et forcée
10212 otre choix et de son mérite, que quand elle vient d’ une inclination aveugle, et forcée par quelque ascendant de naissance
10213 lination aveugle, et forcée par quelque ascendant de naissance à qui nous ne pouvons résister… On ne donne point ce qu’on
10214 bel et bon. Mais nous n’oublions pas que ce refus de la contrainte fatale, cette liberté qui fait le prix du don, c’est un
10215 et bon. Mais nous n’oublions pas que ce refus de la contrainte fatale, cette liberté qui fait le prix du don, c’est une d
10216 s de la contrainte fatale, cette liberté qui fait le prix du don, c’est une des exigences fondamentales de l’amour courtoi
10217 rix du don, c’est une des exigences fondamentales de l’amour courtois (l’un des articles des Leys d’Amors). Et que cette e
10218 du don, c’est une des exigences fondamentales de l’ amour courtois (l’un des articles des Leys d’Amors). Et que cette exig
10219 que cette exigence est polémique, dirigée contre le mariage. Or Alidor et son amante trop fidèle se trouvent malgré eux d
10220 on amante trop fidèle se trouvent malgré eux dans l’ état de mariés, à quoi notre héros veut échapper non pour l’amour de l
10221 te trop fidèle se trouvent malgré eux dans l’état de mariés, à quoi notre héros veut échapper non pour l’amour de la liber
10222 mariés, à quoi notre héros veut échapper non pour l’ amour de la liberté — qu’il allègue — mais pour l’amour de la passion.
10223 à quoi notre héros veut échapper non pour l’amour de la liberté — qu’il allègue — mais pour l’amour de la passion. À tel
10224 uoi notre héros veut échapper non pour l’amour de la liberté — qu’il allègue — mais pour l’amour de la passion. À tel pri
10225 l’amour de la liberté — qu’il allègue — mais pour l’ amour de la passion. À tel prix que ce soit, il faut rompre mes chaîn
10226 de la liberté — qu’il allègue — mais pour l’amour de la passion. À tel prix que ce soit, il faut rompre mes chaînes De cr
10227 la liberté — qu’il allègue — mais pour l’amour de la passion. À tel prix que ce soit, il faut rompre mes chaînes De crain
10228 tel prix que ce soit, il faut rompre mes chaînes De crainte qu’un hymen, m’en ôtant le pouvoir, Fît d’un amour par force
10229 re mes chaînes De crainte qu’un hymen, m’en ôtant le pouvoir, Fît d’un amour par force un amour par devoir. C’est le plus
10230 e crainte qu’un hymen, m’en ôtant le pouvoir, Fît d’ un amour par force un amour par devoir. C’est le plus pur langage cou
10231 d’un amour par force un amour par devoir. C’est le plus pur langage courtois. Mais voyez la curieuse contradiction ; aup
10232 . C’est le plus pur langage courtois. Mais voyez la curieuse contradiction ; auparavant, il voulait le repos, et maintena
10233 a curieuse contradiction ; auparavant, il voulait le repos, et maintenant il craint le mariage qui lui amènerait le repos…
10234 ant, il voulait le repos, et maintenant il craint le mariage qui lui amènerait le repos… Je la veux offenser pour acquéri
10235 maintenant il craint le mariage qui lui amènerait le repos… Je la veux offenser pour acquérir sa haine Tant que j’aurai c
10236 craint le mariage qui lui amènerait le repos… Je la veux offenser pour acquérir sa haine Tant que j’aurai chez elle encor
10237 cquérir sa haine Tant que j’aurai chez elle encor le moindre accès Mes desseins de guérir n’auront point de succès. Ces «
10238 rai chez elle encor le moindre accès Mes desseins de guérir n’auront point de succès. Ces « desseins de guérir » (entendo
10239 indre accès Mes desseins de guérir n’auront point de succès. Ces « desseins de guérir » (entendons : de brûler ; donc en
10240 guérir n’auront point de succès. Ces « desseins de guérir » (entendons : de brûler ; donc en fait : sa crainte de guérir
10241 succès. Ces « desseins de guérir » (entendons : de brûler ; donc en fait : sa crainte de guérir !) sont en effet couronn
10242 entendons : de brûler ; donc en fait : sa crainte de guérir !) sont en effet couronnés de succès au cinquième acte. Cornei
10243 : sa crainte de guérir !) sont en effet couronnés de succès au cinquième acte. Corneille l’avoue plus tard, tout en feigna
10244 couronnés de succès au cinquième acte. Corneille l’ avoue plus tard, tout en feignant de s’en étonner, comme il se doit, d
10245 te. Corneille l’avoue plus tard, tout en feignant de s’en étonner, comme il se doit, dans un Examen de sa pièce : « Cet a
10246 de s’en étonner, comme il se doit, dans un Examen de sa pièce : « Cet amour de son repos n’empêche point qu’au cinquième
10247 e doit, dans un Examen de sa pièce : « Cet amour de son repos n’empêche point qu’au cinquième acte (Alidor) ne se montre
10248 tre encore passionné pour cette maîtresse, malgré la résolution qu’il avait prise de s’en défaire, et les trahisons qu’il
10249 maîtresse, malgré la résolution qu’il avait prise de s’en défaire, et les trahisons qu’il lui a faites ; de sorte qu’il se
10250 résolution qu’il avait prise de s’en défaire, et les trahisons qu’il lui a faites ; de sorte qu’il semble ne commencer à l
10251 i a faites ; de sorte qu’il semble ne commencer à l’ aimer que quand il lui a donné sujet de le haïr. » L’aveu est complet
10252 ommencer à l’aimer que quand il lui a donné sujet de le haïr. » L’aveu est complet cette fois-ci. Mais dans le plan pureme
10253 encer à l’aimer que quand il lui a donné sujet de le haïr. » L’aveu est complet cette fois-ci. Mais dans le plan purement
10254 imer que quand il lui a donné sujet de le haïr. » L’ aveu est complet cette fois-ci. Mais dans le plan purement psychologiq
10255 ïr. » L’aveu est complet cette fois-ci. Mais dans le plan purement psychologique où Corneille se place, le sens du mythe q
10256 lan purement psychologique où Corneille se place, le sens du mythe qui gouverne cette action ne peut que lui échapper, et
10257 e logique. « Cela fait, conclut-il, une inégalité de mœurs qui est vicieuse. » Ne nous étonnons point de cet aveuglement d
10258 mœurs qui est vicieuse. » Ne nous étonnons point de cet aveuglement de l’auteur sur son dessein réel, pourtant si parfait
10259 euse. » Ne nous étonnons point de cet aveuglement de l’auteur sur son dessein réel, pourtant si parfaitement mené à chef.
10260 e. » Ne nous étonnons point de cet aveuglement de l’ auteur sur son dessein réel, pourtant si parfaitement mené à chef. L’e
10261 ssein réel, pourtant si parfaitement mené à chef. L’ essence du mythe de l’amour malheureux, nous le savons, c’est une pass
10262 t si parfaitement mené à chef. L’essence du mythe de l’amour malheureux, nous le savons, c’est une passion inavouable. L’o
10263 i parfaitement mené à chef. L’essence du mythe de l’ amour malheureux, nous le savons, c’est une passion inavouable. L’orig
10264 f. L’essence du mythe de l’amour malheureux, nous le savons, c’est une passion inavouable. L’originalité de Corneille deme
10265 ux, nous le savons, c’est une passion inavouable. L’ originalité de Corneille demeure d’avoir voulu combattre et nier cette
10266 vons, c’est une passion inavouable. L’originalité de Corneille demeure d’avoir voulu combattre et nier cette passion dont
10267 on inavouable. L’originalité de Corneille demeure d’ avoir voulu combattre et nier cette passion dont il vivait, et ce myth
10268 ent ses deux plus belles tragédies : Polyeucte et le Cid. Il a voulu sauver au moins le principe de la liberté, c’est-à-di
10269 : Polyeucte et le Cid. Il a voulu sauver au moins le principe de la liberté, c’est-à-dire de la personne — sans lui sacrif
10270 et le Cid. Il a voulu sauver au moins le principe de la liberté, c’est-à-dire de la personne — sans lui sacrifier toutefoi
10271 le Cid. Il a voulu sauver au moins le principe de la liberté, c’est-à-dire de la personne — sans lui sacrifier toutefois l
10272 au moins le principe de la liberté, c’est-à-dire de la personne — sans lui sacrifier toutefois les effets délicieux et to
10273 moins le principe de la liberté, c’est-à-dire de la personne — sans lui sacrifier toutefois les effets délicieux et tortu
10274 ire de la personne — sans lui sacrifier toutefois les effets délicieux et torturants du fatal « philtre » (ici métaphorique
10275  » (ici métaphorique). Bien mieux ; cette volonté de liberté est devenue l’agent le plus efficace de la passion qu’elle pr
10276 Bien mieux ; cette volonté de liberté est devenue l’ agent le plus efficace de la passion qu’elle prétendait guérir. D’où l
10277 ux ; cette volonté de liberté est devenue l’agent le plus efficace de la passion qu’elle prétendait guérir. D’où la tensio
10278 é de liberté est devenue l’agent le plus efficace de la passion qu’elle prétendait guérir. D’où la tension inégalée de ce
10279 e liberté est devenue l’agent le plus efficace de la passion qu’elle prétendait guérir. D’où la tension inégalée de ce « t
10280 efficace de la passion qu’elle prétendait guérir. D’ où la tension inégalée de ce « théâtre du devoir » — comme le récitent
10281 ace de la passion qu’elle prétendait guérir. D’où la tension inégalée de ce « théâtre du devoir » — comme le récitent et l
10282 ’elle prétendait guérir. D’où la tension inégalée de ce « théâtre du devoir » — comme le récitent et le réciteront toujour
10283 sion inégalée de ce « théâtre du devoir » — comme le récitent et le réciteront toujours ceux qui ne sont guère capables de
10284 e ce « théâtre du devoir » — comme le récitent et le réciteront toujours ceux qui ne sont guère capables de l’aimer… 10
10285 citeront toujours ceux qui ne sont guère capables de l’aimer… 10.Racine, ou le mythe déchaîné L’opposition classique
10286 eront toujours ceux qui ne sont guère capables de l’ aimer… 10.Racine, ou le mythe déchaîné L’opposition classique de
10287 sont guère capables de l’aimer… 10.Racine, ou le mythe déchaîné L’opposition classique de Racine et de Corneille se
10288 de l’aimer… 10.Racine, ou le mythe déchaîné L’ opposition classique de Racine et de Corneille se réduit à ceci, touch
10289 e, ou le mythe déchaîné L’opposition classique de Racine et de Corneille se réduit à ceci, touchant le mythe : Racine p
10290 e déchaîné L’opposition classique de Racine et de Corneille se réduit à ceci, touchant le mythe : Racine part du philtr
10291 Racine et de Corneille se réduit à ceci, touchant le mythe : Racine part du philtre comme d’un fait indiscutable privant s
10292 touchant le mythe : Racine part du philtre comme d’ un fait indiscutable privant ses victimes de toute espèce de responsab
10293 comme d’un fait indiscutable privant ses victimes de toute espèce de responsabilité ; « C’est Vénus tout entière à sa proi
10294 indiscutable privant ses victimes de toute espèce de responsabilité ; « C’est Vénus tout entière à sa proie attachée », — 
10295 ut y voir qu’ « une tyrannie dont il faut secouer le joug ». D’où l’harmonie voluptueuse de l’un, et la dialectique tendue
10296 u’ « une tyrannie dont il faut secouer le joug ». D’ où l’harmonie voluptueuse de l’un, et la dialectique tendue de l’autre
10297 une tyrannie dont il faut secouer le joug ». D’où l’ harmonie voluptueuse de l’un, et la dialectique tendue de l’autre ; l’
10298 ut secouer le joug ». D’où l’harmonie voluptueuse de l’un, et la dialectique tendue de l’autre ; l’un s’abandonnant au cou
10299 e joug ». D’où l’harmonie voluptueuse de l’un, et la dialectique tendue de l’autre ; l’un s’abandonnant au courant, l’autr
10300 nie voluptueuse de l’un, et la dialectique tendue de l’autre ; l’un s’abandonnant au courant, l’autre lui résistant, bien
10301 n qu’entraîné (ou pour mieux se sentir entraîné…) L’ invitus invitam 143 qui fait le sujet de Bérénice, c’est une formule a
10302 sentir entraîné…) L’invitus invitam 143 qui fait le sujet de Bérénice, c’est une formule antique interprétée par un « mod
10303 ntraîné…) L’invitus invitam 143 qui fait le sujet de Bérénice, c’est une formule antique interprétée par un « moderne » da
10304 rmule antique interprétée par un « moderne » dans la perspective courtoise de l’amour réciproque malheureux. Ainsi devient
10305 par un « moderne » dans la perspective courtoise de l’amour réciproque malheureux. Ainsi devient-elle la formule même de
10306 r un « moderne » dans la perspective courtoise de l’ amour réciproque malheureux. Ainsi devient-elle la formule même de not
10307 l’amour réciproque malheureux. Ainsi devient-elle la formule même de notre mythe. Mais Racine, dans ses premières pièces,
10308 ue malheureux. Ainsi devient-elle la formule même de notre mythe. Mais Racine, dans ses premières pièces, raccourcit la po
10309 ais Racine, dans ses premières pièces, raccourcit la portée du mythe à la mesure d’une psychologie exagérément « admissibl
10310 premières pièces, raccourcit la portée du mythe à la mesure d’une psychologie exagérément « admissible ». « Je n’ai point
10311 pièces, raccourcit la portée du mythe à la mesure d’ une psychologie exagérément « admissible ». « Je n’ai point poussé Bér
10312 on, parce que Bérénice n’ayant pas ici avec Titus les derniers engagements que Didon avait avec Énée, elle n’est pas obligé
10313 it avec Énée, elle n’est pas obligée, comme elle, de renoncer à la vie. » L’on sent tout l’artifice et la faiblesse du « r
10314 elle n’est pas obligée, comme elle, de renoncer à la vie. » L’on sent tout l’artifice et la faiblesse du « raisonnement »
10315 pas obligée, comme elle, de renoncer à la vie. » L’ on sent tout l’artifice et la faiblesse du « raisonnement » qui se voi
10316 omme elle, de renoncer à la vie. » L’on sent tout l’ artifice et la faiblesse du « raisonnement » qui se voit opposé à la p
10317 renoncer à la vie. » L’on sent tout l’artifice et la faiblesse du « raisonnement » qui se voit opposé à la passion de la N
10318 aiblesse du « raisonnement » qui se voit opposé à la passion de la Nuit ! « Ce n’est point une nécessité qu’il y ait du sa
10319 « raisonnement » qui se voit opposé à la passion de la Nuit ! « Ce n’est point une nécessité qu’il y ait du sang et des m
10320 raisonnement » qui se voit opposé à la passion de la Nuit ! « Ce n’est point une nécessité qu’il y ait du sang et des mort
10321 s dans une tragédie, ajoute Racine, il suffit que l’ action en soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les pa
10322 acine, il suffit que l’action en soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et q
10323 grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s’y ressente de cette tristes
10324 sions y soient excitées, et que tout s’y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. 
10325 ente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. » Or cette « tristesse majestueuse qui fait t
10326 te tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. » Or cette « tristesse majestueuse qui fait tout le plai
10327 tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. » Or cette « tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir
10328  » Or cette « tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie », ce n’est que la moitié du mythe, son aspect
10329 « tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie », ce n’est que la moitié du mythe, son aspect diurne, so
10330 tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie », ce n’est que la moitié du mythe, son aspect diurne, son r
10331 it tout le plaisir de la tragédie », ce n’est que la moitié du mythe, son aspect diurne, son reflet moral dans notre vie d
10332 on aspect diurne, son reflet moral dans notre vie de créatures finies. Il y manque l’aspect nocturne, l’épanouissement mys
10333 l dans notre vie de créatures finies. Il y manque l’ aspect nocturne, l’épanouissement mystique dans la vie infinie de la N
10334 créatures finies. Il y manque l’aspect nocturne, l’ épanouissement mystique dans la vie infinie de la Nuit. Il y manque ce
10335 l’aspect nocturne, l’épanouissement mystique dans la vie infinie de la Nuit. Il y manque ce que l’on pourrait appeler, sym
10336 ne, l’épanouissement mystique dans la vie infinie de la Nuit. Il y manque ce que l’on pourrait appeler, symétriquement, « 
10337 l’épanouissement mystique dans la vie infinie de la Nuit. Il y manque ce que l’on pourrait appeler, symétriquement, « cet
10338 ans la vie infinie de la Nuit. Il y manque ce que l’ on pourrait appeler, symétriquement, « cette joie majestueuse qui fait
10339 iquement, « cette joie majestueuse qui fait toute la douleur du Roman ». Car pour l’atteindre ou seulement la pressentir,
10340 se qui fait toute la douleur du Roman ». Car pour l’ atteindre ou seulement la pressentir, il eût fallu pousser jusqu’à la
10341 eur du Roman ». Car pour l’atteindre ou seulement la pressentir, il eût fallu pousser jusqu’à la mort, — cette mort que Ra
10342 ement la pressentir, il eût fallu pousser jusqu’à la mort, — cette mort que Racine ne juge pas nécessaire. La pudeur class
10343 , — cette mort que Racine ne juge pas nécessaire. La pudeur classique, tant vantée, ne va pas, quoi qu’on dise, sans un ap
10344 sans un appauvrissement métaphysique, générateur de confusions incalculables. Car enfin cette « tristesse » racinienne, s
10345  tristesse » racinienne, si « majestueuse » qu’on la veuille, ainsi bornée à soi, sans au-delà ni renversement dans la joi
10346 i bornée à soi, sans au-delà ni renversement dans la joie, acceptée telle qu’elle est dans le monde du jour, et qualifiée
10347 ent dans la joie, acceptée telle qu’elle est dans le monde du jour, et qualifiée néanmoins de « plaisir », l’on ne voit pa
10348 est dans le monde du jour, et qualifiée néanmoins de « plaisir », l’on ne voit pas en quoi ce serait davantage qu’une moro
10349 e du jour, et qualifiée néanmoins de « plaisir », l’ on ne voit pas en quoi ce serait davantage qu’une morosa delectatio. C
10350 erait davantage qu’une morosa delectatio. Certes, l’ on est fondé à contester la vérité dernière de la croyance mystique (m
10351 sa delectatio. Certes, l’on est fondé à contester la vérité dernière de la croyance mystique (manichéenne) qui est à l’ori
10352 es, l’on est fondé à contester la vérité dernière de la croyance mystique (manichéenne) qui est à l’origine de la passion
10353 l’on est fondé à contester la vérité dernière de la croyance mystique (manichéenne) qui est à l’origine de la passion et
10354 e de la croyance mystique (manichéenne) qui est à l’ origine de la passion et de son mythe : du moins faut-il bien reconnaî
10355 oyance mystique (manichéenne) qui est à l’origine de la passion et de son mythe : du moins faut-il bien reconnaître que ce
10356 nce mystique (manichéenne) qui est à l’origine de la passion et de son mythe : du moins faut-il bien reconnaître que cette
10357 manichéenne) qui est à l’origine de la passion et de son mythe : du moins faut-il bien reconnaître que cette croyance donn
10358 amants une justification grandiose. S’ils aiment l’ obstacle et le tourment qui en résulte, c’est que l’obstacle est un ma
10359 stification grandiose. S’ils aiment l’obstacle et le tourment qui en résulte, c’est que l’obstacle est un masque de la mor
10360 obstacle et le tourment qui en résulte, c’est que l’ obstacle est un masque de la mort, et que la mort est le gage d’une tr
10361 ui en résulte, c’est que l’obstacle est un masque de la mort, et que la mort est le gage d’une transfiguration, l’instant
10362 en résulte, c’est que l’obstacle est un masque de la mort, et que la mort est le gage d’une transfiguration, l’instant où
10363 t que l’obstacle est un masque de la mort, et que la mort est le gage d’une transfiguration, l’instant où ce qui était la
10364 acle est un masque de la mort, et que la mort est le gage d’une transfiguration, l’instant où ce qui était la Nuit se révè
10365 un masque de la mort, et que la mort est le gage d’ une transfiguration, l’instant où ce qui était la Nuit se révèle le Jo
10366 et que la mort est le gage d’une transfiguration, l’ instant où ce qui était la Nuit se révèle le Jour absolu. Mais faute d
10367 d’une transfiguration, l’instant où ce qui était la Nuit se révèle le Jour absolu. Mais faute d’atteindre cette limite, u
10368 tion, l’instant où ce qui était la Nuit se révèle le Jour absolu. Mais faute d’atteindre cette limite, un Racine se condam
10369 tait la Nuit se révèle le Jour absolu. Mais faute d’ atteindre cette limite, un Racine se condamne et nous condamne à goûte
10370 condamne et nous condamne à goûter une mélancolie de nature essentiellement trouble. L’Éros courtois voulait nous libérer
10371 une mélancolie de nature essentiellement trouble. L’ Éros courtois voulait nous libérer de la vie matérielle par la mort ;
10372 ent trouble. L’Éros courtois voulait nous libérer de la vie matérielle par la mort ; et l’Agapè chrétienne veut sanctifier
10373 trouble. L’Éros courtois voulait nous libérer de la vie matérielle par la mort ; et l’Agapè chrétienne veut sanctifier la
10374 ois voulait nous libérer de la vie matérielle par la mort ; et l’Agapè chrétienne veut sanctifier la vie ; mais les « pass
10375 ous libérer de la vie matérielle par la mort ; et l’ Agapè chrétienne veut sanctifier la vie ; mais les « passions excitées
10376 r la mort ; et l’Agapè chrétienne veut sanctifier la vie ; mais les « passions excitées » par Racine, cette « tristesse »
10377 l’Agapè chrétienne veut sanctifier la vie ; mais les « passions excitées » par Racine, cette « tristesse » à laquelle il n
10378 sait quel « plaisir », cela révèle en définitive d’ assez morbides complaisances à la défaite de l’esprit, à la résignatio
10379 le en définitive d’assez morbides complaisances à la défaite de l’esprit, à la résignation des sens. Et déjà l’on pressent
10380 itive d’assez morbides complaisances à la défaite de l’esprit, à la résignation des sens. Et déjà l’on pressent que cet ab
10381 ve d’assez morbides complaisances à la défaite de l’ esprit, à la résignation des sens. Et déjà l’on pressent que cet aband
10382 orbides complaisances à la défaite de l’esprit, à la résignation des sens. Et déjà l’on pressent que cet abandon au « mal
10383 e de l’esprit, à la résignation des sens. Et déjà l’ on pressent que cet abandon au « mal du siècle » (sécularisation de la
10384 cet abandon au « mal du siècle » (sécularisation de la passion) ne peut conduire Racine qu’au jansénisme, c’est-à-dire à
10385 t abandon au « mal du siècle » (sécularisation de la passion) ne peut conduire Racine qu’au jansénisme, c’est-à-dire à la
10386 conduire Racine qu’au jansénisme, c’est-à-dire à la forme de mortification morose — d’autopunition dira Freud — qui se tr
10387 Racine qu’au jansénisme, c’est-à-dire à la forme de mortification morose — d’autopunition dira Freud — qui se trouve la m
10388 c’est-à-dire à la forme de mortification morose —  d’ autopunition dira Freud — qui se trouve la mieux adaptée au tempéramen
10389 orose — d’autopunition dira Freud — qui se trouve la mieux adaptée au tempérament romantique. Mais cette conversion-là ne
10390 Mais cette conversion-là ne pourra s’opérer qu’à la faveur d’une crise révélant à Racine lui-même la vraie nature de son
10391 e conversion-là ne pourra s’opérer qu’à la faveur d’ une crise révélant à Racine lui-même la vraie nature de son délire. Ph
10392 la faveur d’une crise révélant à Racine lui-même la vraie nature de son délire. Phèdre est un moment décisif non seulemen
10393 crise révélant à Racine lui-même la vraie nature de son délire. Phèdre est un moment décisif non seulement dans la vie du
10394 . Phèdre est un moment décisif non seulement dans la vie du poète, mais dans l’évolution du mythe à travers l’histoire de
10395 sif non seulement dans la vie du poète, mais dans l’ évolution du mythe à travers l’histoire de l’Europe. 11. Phèdre, ou
10396 u poète, mais dans l’évolution du mythe à travers l’ histoire de l’Europe. 11. Phèdre, ou le mythe « puni » Le thème
10397 is dans l’évolution du mythe à travers l’histoire de l’Europe. 11. Phèdre, ou le mythe « puni » Le thème de la mort
10398 dans l’évolution du mythe à travers l’histoire de l’ Europe. 11. Phèdre, ou le mythe « puni » Le thème de la mort est
10399 travers l’histoire de l’Europe. 11. Phèdre, ou le mythe « puni » Le thème de la mort est écarté dans Bérénice par un
10400 l’Europe. 11. Phèdre, ou le mythe « puni » Le thème de la mort est écarté dans Bérénice par une « censure » morale
10401 . 11. Phèdre, ou le mythe « puni » Le thème de la mort est écarté dans Bérénice par une « censure » morale évidemmen
10402 11. Phèdre, ou le mythe « puni » Le thème de la mort est écarté dans Bérénice par une « censure » morale évidemment c
10403 par une « censure » morale évidemment chrétienne d’ origine. Racine ne peut ni ne veut être pleinement lucide. Car sa luci
10404 i ne veut être pleinement lucide. Car sa lucidité l’ obligerait à condamner ce qu’il n’ose chérir que dans son cœur le plus
10405 condamner ce qu’il n’ose chérir que dans son cœur le plus secret, et sans se l’avouer. Mais la crise de sa passion pour un
10406 érir que dans son cœur le plus secret, et sans se l’ avouer. Mais la crise de sa passion pour une femme qui fut peut-être l
10407 on cœur le plus secret, et sans se l’avouer. Mais la crise de sa passion pour une femme qui fut peut-être la Champmeslé, e
10408 e plus secret, et sans se l’avouer. Mais la crise de sa passion pour une femme qui fut peut-être la Champmeslé, et les pre
10409 se de sa passion pour une femme qui fut peut-être la Champmeslé, et les premières atteintes d’une vraie foi vont le pousse
10410 ut-être la Champmeslé, et les premières atteintes d’ une vraie foi vont le pousser comme malgré lui, et plus qu’il n’espéra
10411 , et les premières atteintes d’une vraie foi vont le pousser comme malgré lui, et plus qu’il n’espérait, aux extrêmes de l
10412 algré lui, et plus qu’il n’espérait, aux extrêmes de l’aveu. Phèdre, c’est la revanche de la mort. Oui, Racine le sait ma
10413 ré lui, et plus qu’il n’espérait, aux extrêmes de l’ aveu. Phèdre, c’est la revanche de la mort. Oui, Racine le sait maint
10414 ’espérait, aux extrêmes de l’aveu. Phèdre, c’est la revanche de la mort. Oui, Racine le sait maintenant, c’est une nécess
10415 ux extrêmes de l’aveu. Phèdre, c’est la revanche de la mort. Oui, Racine le sait maintenant, c’est une nécessité qu’il y
10416 extrêmes de l’aveu. Phèdre, c’est la revanche de la mort. Oui, Racine le sait maintenant, c’est une nécessité qu’il y ait
10417 Phèdre, c’est la revanche de la mort. Oui, Racine le sait maintenant, c’est une nécessité qu’il y ait du sang et des morts
10418 des morts dans une tragédie, si elle a pour sujet l’ amour-passion. Seulement, cette mort, il ne la désire pas comme une tr
10419 jet l’amour-passion. Seulement, cette mort, il ne la désire pas comme une transfiguration : il a pris le parti du jour, la
10420 désire pas comme une transfiguration : il a pris le parti du jour, la mort n’est plus que le châtiment de ses trop longue
10421 une transfiguration : il a pris le parti du jour, la mort n’est plus que le châtiment de ses trop longues complaisances. C
10422 l a pris le parti du jour, la mort n’est plus que le châtiment de ses trop longues complaisances. C’est la passion, c’est
10423 arti du jour, la mort n’est plus que le châtiment de ses trop longues complaisances. C’est la passion, c’est sa propre pas
10424 hâtiment de ses trop longues complaisances. C’est la passion, c’est sa propre passion, qu’il châtie en vouant à la mort la
10425 c’est sa propre passion, qu’il châtie en vouant à la mort la fille de Minos, et sa victime ! Racine, sous le couvert de so
10426 propre passion, qu’il châtie en vouant à la mort la fille de Minos, et sa victime ! Racine, sous le couvert de son sujet
10427 assion, qu’il châtie en vouant à la mort la fille de Minos, et sa victime ! Racine, sous le couvert de son sujet antique,
10428 t la fille de Minos, et sa victime ! Racine, sous le couvert de son sujet antique, se punit doublement dans Phèdre. D’abor
10429 de Minos, et sa victime ! Racine, sous le couvert de son sujet antique, se punit doublement dans Phèdre. D’abord en faisan
10430 punit doublement dans Phèdre. D’abord en faisant de l’obstacle un inceste, c’est-à-dire une entrave qu’il n’est plus admi
10431 nit doublement dans Phèdre. D’abord en faisant de l’ obstacle un inceste, c’est-à-dire une entrave qu’il n’est plus admissi
10432 st-à-dire une entrave qu’il n’est plus admissible de vouloir vaincre. L’opinion — à laquelle Racine se montre si sensible 
10433 e qu’il n’est plus admissible de vouloir vaincre. L’ opinion — à laquelle Racine se montre si sensible — l’opinion est touj
10434 inion — à laquelle Racine se montre si sensible — l’ opinion est toujours avec Tristan contre le roi Marc, avec le séducteu
10435 ible — l’opinion est toujours avec Tristan contre le roi Marc, avec le séducteur contre le mari trompé ; elle n’est jamais
10436 st toujours avec Tristan contre le roi Marc, avec le séducteur contre le mari trompé ; elle n’est jamais avec les amants i
10437 stan contre le roi Marc, avec le séducteur contre le mari trompé ; elle n’est jamais avec les amants incestueux. Ensuite,
10438 ur contre le mari trompé ; elle n’est jamais avec les amants incestueux. Ensuite, Racine se punit par personnes interposées
10439 se punit par personnes interposées en refusant à la passion de Phèdre toute réciprocité de la part d’Hippolyte. Or Phèdre
10440 ar personnes interposées en refusant à la passion de Phèdre toute réciprocité de la part d’Hippolyte. Or Phèdre était écri
10441 r Phèdre était écrite pour Champmeslé, qui y tint le rôle de la reine. Et Hippolyte, c’est Racine tel que maintenant il se
10442 était écrite pour Champmeslé, qui y tint le rôle de la reine. Et Hippolyte, c’est Racine tel que maintenant il se souhait
10443 ait écrite pour Champmeslé, qui y tint le rôle de la reine. Et Hippolyte, c’est Racine tel que maintenant il se souhaite :
10444 insensible au charme mortel… Confondant Phèdre et la femme qu’il aime, il se venge de l’objet de sa passion, et il se démo
10445 ondant Phèdre et la femme qu’il aime, il se venge de l’objet de sa passion, et il se démontre à lui-même que cette passion
10446 ant Phèdre et la femme qu’il aime, il se venge de l’ objet de sa passion, et il se démontre à lui-même que cette passion es
10447 re et la femme qu’il aime, il se venge de l’objet de sa passion, et il se démontre à lui-même que cette passion est condam
10448 cette passion est condamnable sans appel. Mais je l’ ai dit, Racine à l’époque de Phèdre est encore en pleine crise, balanç
10449 ondamnable sans appel. Mais je l’ai dit, Racine à l’ époque de Phèdre est encore en pleine crise, balançant devant la décis
10450 e sans appel. Mais je l’ai dit, Racine à l’époque de Phèdre est encore en pleine crise, balançant devant la décision. D’où
10451 èdre est encore en pleine crise, balançant devant la décision. D’où la duplicité profonde de la pièce. La loi morale, la l
10452 re en pleine crise, balançant devant la décision. D’ où la duplicité profonde de la pièce. La loi morale, la loi du jour qu
10453 pleine crise, balançant devant la décision. D’où la duplicité profonde de la pièce. La loi morale, la loi du jour qu’il v
10454 nt devant la décision. D’où la duplicité profonde de la pièce. La loi morale, la loi du jour qu’il veut servir désormais,
10455 devant la décision. D’où la duplicité profonde de la pièce. La loi morale, la loi du jour qu’il veut servir désormais, obl
10456 décision. D’où la duplicité profonde de la pièce. La loi morale, la loi du jour qu’il veut servir désormais, oblige Racine
10457 la duplicité profonde de la pièce. La loi morale, la loi du jour qu’il veut servir désormais, oblige Racine à rendre le je
10458 ’il veut servir désormais, oblige Racine à rendre le jeune prince insensible à l’amour de Phèdre. Il déclare donc cet amou
10459 lige Racine à rendre le jeune prince insensible à l’ amour de Phèdre. Il déclare donc cet amour incestueux, encore que cett
10460 ine à rendre le jeune prince insensible à l’amour de Phèdre. Il déclare donc cet amour incestueux, encore que cette reine
10461 ur incestueux, encore que cette reine ne soit que la belle-mère d’Hippolyte. Mais le vieil homme, le Racine naturel, cherc
10462 encore que cette reine ne soit que la belle-mère d’ Hippolyte. Mais le vieil homme, le Racine naturel, cherche à tourner c
10463 reine ne soit que la belle-mère d’Hippolyte. Mais le vieil homme, le Racine naturel, cherche à tourner cette loi sévère qu
10464 e la belle-mère d’Hippolyte. Mais le vieil homme, le Racine naturel, cherche à tourner cette loi sévère qui, condamnant l’
10465 herche à tourner cette loi sévère qui, condamnant l’ inceste, rend impossible la passion. Et voici comment il s’y prend : e
10466 sévère qui, condamnant l’inceste, rend impossible la passion. Et voici comment il s’y prend : en rendant Hippolyte amoureu
10467 ment il s’y prend : en rendant Hippolyte amoureux d’ Aricie, dont on va voir qu’elle est une Phèdre déguisée. Le tour est t
10468 dont on va voir qu’elle est une Phèdre déguisée. Le tour est très subtil. « Pour ce qui est du personnage d’Hippolyte, éc
10469 est très subtil. « Pour ce qui est du personnage d’ Hippolyte, écrit-il dans la Préface, j’avais remarqué dans les anciens
10470 qui est du personnage d’Hippolyte, écrit-il dans la Préface, j’avais remarqué dans les anciens qu’on reprochait à Euripid
10471 , écrit-il dans la Préface, j’avais remarqué dans les anciens qu’on reprochait à Euripide de l’avoir représenté comme un ph
10472 rqué dans les anciens qu’on reprochait à Euripide de l’avoir représenté comme un philosophe exempt de toute imperfection :
10473 é dans les anciens qu’on reprochait à Euripide de l’ avoir représenté comme un philosophe exempt de toute imperfection : ce
10474 de l’avoir représenté comme un philosophe exempt de toute imperfection : ce qui faisait que la mort de ce jeune prince ca
10475 exempt de toute imperfection : ce qui faisait que la mort de ce jeune prince causait beaucoup plus d’indignation que de pi
10476 e toute imperfection : ce qui faisait que la mort de ce jeune prince causait beaucoup plus d’indignation que de pitié. J’a
10477 la mort de ce jeune prince causait beaucoup plus d’ indignation que de pitié. J’ai cru lui devoir donner quelque faiblesse
10478 ne prince causait beaucoup plus d’indignation que de pitié. J’ai cru lui devoir donner quelque faiblesse qui le rendrait u
10479 J’ai cru lui devoir donner quelque faiblesse qui le rendrait un peu coupable envers son père, sans pourtant lui rien ôter
10480 able envers son père, sans pourtant lui rien ôter de cette grandeur d’âme avec laquelle il épargne l’honneur de Phèdre, et
10481 re, sans pourtant lui rien ôter de cette grandeur d’ âme avec laquelle il épargne l’honneur de Phèdre, et se laisse opprime
10482 de cette grandeur d’âme avec laquelle il épargne l’ honneur de Phèdre, et se laisse opprimer sans l’accuser. J’appelle fai
10483 grandeur d’âme avec laquelle il épargne l’honneur de Phèdre, et se laisse opprimer sans l’accuser. J’appelle faiblesse la
10484 e l’honneur de Phèdre, et se laisse opprimer sans l’ accuser. J’appelle faiblesse la passion qu’il ressent malgré lui pour
10485 isse opprimer sans l’accuser. J’appelle faiblesse la passion qu’il ressent malgré lui pour Aricie, qui est la fille et la
10486 ion qu’il ressent malgré lui pour Aricie, qui est la fille et la sœur des ennemis mortels de son père. » Ainsi donc, Arici
10487 ssent malgré lui pour Aricie, qui est la fille et la sœur des ennemis mortels de son père. » Ainsi donc, Aricie, c’est « l
10488 , qui est la fille et la sœur des ennemis mortels de son père. » Ainsi donc, Aricie, c’est « l’amour que le Père interdit 
10489 ortels de son père. » Ainsi donc, Aricie, c’est «  l’ amour que le Père interdit » — un substitut voilé de l’amour incestueu
10490 n père. » Ainsi donc, Aricie, c’est « l’amour que le Père interdit » — un substitut voilé de l’amour incestueux144. (La ps
10491 amour que le Père interdit » — un substitut voilé de l’amour incestueux144. (La psychanalyse nous a accoutumés à des dégui
10492 ur que le Père interdit » — un substitut voilé de l’ amour incestueux144. (La psychanalyse nous a accoutumés à des déguisem
10493 » — un substitut voilé de l’amour incestueux144. ( La psychanalyse nous a accoutumés à des déguisements plus savants !) Mai
10494 es déguisements plus savants !) Mais ce n’est pas l’ inceste, c’est la passion qui intéresse — au sens fort — Racine. L’aut
10495 lus savants !) Mais ce n’est pas l’inceste, c’est la passion qui intéresse — au sens fort — Racine. L’autre moyen qu’il a
10496 n parler voluptueusement, tout en se soumettant à la condamnation, c’est l’argument à toute épreuve du philtre. Ici, comme
10497 t, tout en se soumettant à la condamnation, c’est l’ argument à toute épreuve du philtre. Ici, comme dans le mythe, le « De
10498 ument à toute épreuve du philtre. Ici, comme dans le mythe, le « Destin » servira d’alibi à la responsabilité de ceux qui
10499 ute épreuve du philtre. Ici, comme dans le mythe, le « Destin » servira d’alibi à la responsabilité de ceux qui aiment, et
10500 . Ici, comme dans le mythe, le « Destin » servira d’ alibi à la responsabilité de ceux qui aiment, et du même coup, à celle
10501 me dans le mythe, le « Destin » servira d’alibi à la responsabilité de ceux qui aiment, et du même coup, à celle de l’aute
10502 le « Destin » servira d’alibi à la responsabilité de ceux qui aiment, et du même coup, à celle de l’auteur. Ah ! Seigneur
10503 lité de ceux qui aiment, et du même coup, à celle de l’auteur. Ah ! Seigneur ! si notre heure est une fois marquée Le cie
10504 é de ceux qui aiment, et du même coup, à celle de l’ auteur. Ah ! Seigneur ! si notre heure est une fois marquée Le ciel d
10505  ! Seigneur ! si notre heure est une fois marquée Le ciel de nos raisons ne sait point s’informer. (I,1.) Ce n’est pas ce
10506 eur ! si notre heure est une fois marquée Le ciel de nos raisons ne sait point s’informer. (I,1.) Ce n’est pas ce ciel-là
10507 ciel-là qu’eût adoré Corneille ! Ni ces dieux que l’ on dupe, et sur qui l’on rejette la faute : Les dieux m’en sont témoi
10508 orneille ! Ni ces dieux que l’on dupe, et sur qui l’ on rejette la faute : Les dieux m’en sont témoins, ces dieux qui dans
10509 ces dieux que l’on dupe, et sur qui l’on rejette la faute : Les dieux m’en sont témoins, ces dieux qui dans mon flanc On
10510 ue l’on dupe, et sur qui l’on rejette la faute : Les dieux m’en sont témoins, ces dieux qui dans mon flanc Ont allumé le f
10511 témoins, ces dieux qui dans mon flanc Ont allumé le feu fatal à tout mon sang. (II, 3.) Et voici la servante Œnone qui t
10512 le feu fatal à tout mon sang. (II, 3.) Et voici la servante Œnone qui tient à Phèdre le même langage que la servante Bra
10513 .) Et voici la servante Œnone qui tient à Phèdre le même langage que la servante Brangaine à Isolde : Vous aimez. On ne
10514 ante Œnone qui tient à Phèdre le même langage que la servante Brangaine à Isolde : Vous aimez. On ne peut vaincre sa dest
10515 licité, ai-je dit, mais à tel point essentielle à la pièce, constitutive de la crise même d’où elle est née, qu’il serait
10516 à tel point essentielle à la pièce, constitutive de la crise même d’où elle est née, qu’il serait bien vain d’en faire re
10517 tel point essentielle à la pièce, constitutive de la crise même d’où elle est née, qu’il serait bien vain d’en faire repro
10518 ntielle à la pièce, constitutive de la crise même d’ où elle est née, qu’il serait bien vain d’en faire reproche à son aute
10519 se même d’où elle est née, qu’il serait bien vain d’ en faire reproche à son auteur. Il fallait Phèdre. Il fallait cet affl
10520 the au jour. Il fallait cette douloureuse poussée de la volonté de mort cherchant à se délivrer d’elle-même par l’impossib
10521 au jour. Il fallait cette douloureuse poussée de la volonté de mort cherchant à se délivrer d’elle-même par l’impossible
10522 l fallait cette douloureuse poussée de la volonté de mort cherchant à se délivrer d’elle-même par l’impossible aveu, se re
10523 sée de la volonté de mort cherchant à se délivrer d’ elle-même par l’impossible aveu, se retenant, s’avouant enfin à l’inst
10524 é de mort cherchant à se délivrer d’elle-même par l’ impossible aveu, se retenant, s’avouant enfin à l’instant où elle y re
10525 uant enfin à l’instant où elle y renonçait — avec le mouvement même de la reine, à trois reprises145. Il fallait cela pour
10526 tant où elle y renonçait — avec le mouvement même de la reine, à trois reprises145. Il fallait cela pour que l’amour-passi
10527 t où elle y renonçait — avec le mouvement même de la reine, à trois reprises145. Il fallait cela pour que l’amour-passion
10528 ne, à trois reprises145. Il fallait cela pour que l’ amour-passion succombât finalement à la Norme du Jour. Car c’est le jo
10529 a pour que l’amour-passion succombât finalement à la Norme du Jour. Car c’est le jour terrestre qui pour la première fois,
10530 uccombât finalement à la Norme du Jour. Car c’est le jour terrestre qui pour la première fois, depuis l’apparition du myth
10531 jour terrestre qui pour la première fois, depuis l’ apparition du mythe au xiie siècle, triomphe de la mort de l’amante,
10532 s l’apparition du mythe au xiie siècle, triomphe de la mort de l’amante, renversant toute la dialectique de Tristan et de
10533 ’apparition du mythe au xiie siècle, triomphe de la mort de l’amante, renversant toute la dialectique de Tristan et de Ro
10534 ion du mythe au xiie siècle, triomphe de la mort de l’amante, renversant toute la dialectique de Tristan et de Roméo : E
10535 du mythe au xiie siècle, triomphe de la mort de l’ amante, renversant toute la dialectique de Tristan et de Roméo : Et l
10536 triomphe de la mort de l’amante, renversant toute la dialectique de Tristan et de Roméo : Et la mort à mes yeux dérobant
10537 mort de l’amante, renversant toute la dialectique de Tristan et de Roméo : Et la mort à mes yeux dérobant la clarté rend
10538 te, renversant toute la dialectique de Tristan et de Roméo : Et la mort à mes yeux dérobant la clarté rend au jour qu’il
10539 toute la dialectique de Tristan et de Roméo : Et la mort à mes yeux dérobant la clarté rend au jour qu’ils souillaient t
10540 tan et de Roméo : Et la mort à mes yeux dérobant la clarté rend au jour qu’ils souillaient toute sa pureté. — Elle expir
10541 ient toute sa pureté. — Elle expire. Seigneur ! — D’ une action si noire Que ne peut avec elle expirer la mémoire ! Malgr
10542 ne action si noire Que ne peut avec elle expirer la mémoire ! Malgré tout — malgré même ce dernier trait que Racine a su
10543 que je puis assurer, c’est que je n’ai point fait de tragédie où la vertu soit plus mise au jour que dans celle-ci ; les m
10544 urer, c’est que je n’ai point fait de tragédie où la vertu soit plus mise au jour que dans celle-ci ; les moindres fautes
10545 vertu soit plus mise au jour que dans celle-ci ; les moindres fautes y sont sévèrement punies : la seule pensée du crime y
10546  ; les moindres fautes y sont sévèrement punies : la seule pensée du crime y est regardée avec autant d’horreur que le cri
10547 seule pensée du crime y est regardée avec autant d’ horreur que le crime même ; les faiblesses de l’amour y passent pour d
10548 du crime y est regardée avec autant d’horreur que le crime même ; les faiblesses de l’amour y passent pour de vraies faibl
10549 egardée avec autant d’horreur que le crime même ; les faiblesses de l’amour y passent pour de vraies faiblesses ; les passi
10550 tant d’horreur que le crime même ; les faiblesses de l’amour y passent pour de vraies faiblesses ; les passions n’y sont p
10551 t d’horreur que le crime même ; les faiblesses de l’ amour y passent pour de vraies faiblesses ; les passions n’y sont prés
10552 e même ; les faiblesses de l’amour y passent pour de vraies faiblesses ; les passions n’y sont présentées aux yeux que pou
10553 de l’amour y passent pour de vraies faiblesses ; les passions n’y sont présentées aux yeux que pour démontrer tout le déso
10554 sont présentées aux yeux que pour démontrer tout le désordre dont elles sont cause… » On est loin du dessein d’« exciter
10555 e dont elles sont cause… » On est loin du dessein d’ « exciter les passions » pour « plaire » à un besoin de « tristesse ma
10556 sont cause… » On est loin du dessein d’« exciter les passions » pour « plaire » à un besoin de « tristesse majestueuse ».
10557 xciter les passions » pour « plaire » à un besoin de « tristesse majestueuse ». On est tout près de Port-Royal. Racine, co
10558 rès de Port-Royal. Racine, comme Pétrarque, était de la race des troubadours qui trahissent l’Amour pour l’amour : ceux-là
10559 de Port-Royal. Racine, comme Pétrarque, était de la race des troubadours qui trahissent l’Amour pour l’amour : ceux-là fi
10560 , était de la race des troubadours qui trahissent l’ Amour pour l’amour : ceux-là finissent presque toujours en religion. M
10561 race des troubadours qui trahissent l’Amour pour l’ amour : ceux-là finissent presque toujours en religion. Mais notons-le
10562 nissent presque toujours en religion. Mais notons- le  : dans une religion de retraite — dernière injure peut-être au jour i
10563 s en religion. Mais notons-le : dans une religion de retraite — dernière injure peut-être au jour intolérable… 12.Éclip
10564 Malgré Corneille, malgré Racine jusqu’à Phèdre, la fin du xviie siècle français souffre ou bénéficie, comme on voudra,
10565 e français souffre ou bénéficie, comme on voudra, d’ une première éclipse du mythe dans les mœurs et la philosophie. La mis
10566 e on voudra, d’une première éclipse du mythe dans les mœurs et la philosophie. La mise en ordre (pour ne pas dire mise au p
10567 d’une première éclipse du mythe dans les mœurs et la philosophie. La mise en ordre (pour ne pas dire mise au pas) de la so
10568 clipse du mythe dans les mœurs et la philosophie. La mise en ordre (pour ne pas dire mise au pas) de la société féodale pa
10569 . La mise en ordre (pour ne pas dire mise au pas) de la société féodale par l’État-roi entraîne des modifications assez pr
10570 a mise en ordre (pour ne pas dire mise au pas) de la société féodale par l’État-roi entraîne des modifications assez profo
10571 e pas dire mise au pas) de la société féodale par l’ État-roi entraîne des modifications assez profondes dans les relations
10572 i entraîne des modifications assez profondes dans les relations sentimentales et les coutumes. Le mariage redevient l’insti
10573 sez profondes dans les relations sentimentales et les coutumes. Le mariage redevient l’institution de base : il atteint un
10574 dans les relations sentimentales et les coutumes. Le mariage redevient l’institution de base : il atteint un point d’équil
10575 ntimentales et les coutumes. Le mariage redevient l’ institution de base : il atteint un point d’équilibre où les siècles s
10576 les coutumes. Le mariage redevient l’institution de base : il atteint un point d’équilibre où les siècles suivants auront
10577 vient l’institution de base : il atteint un point d’ équilibre où les siècles suivants auront grand-peine à se maintenir, e
10578 tion de base : il atteint un point d’équilibre où les siècles suivants auront grand-peine à se maintenir, et que les siècle
10579 uivants auront grand-peine à se maintenir, et que les siècles précédents n’ont pas connu. Les « alliances » privées se trai
10580 r, et que les siècles précédents n’ont pas connu. Les « alliances » privées se traitent dans les formes, ni plus ni moins q
10581 connu. Les « alliances » privées se traitent dans les formes, ni plus ni moins qu’entre parties diplomatiques. L’inclinatio
10582 ni plus ni moins qu’entre parties diplomatiques. L’ inclination réelle ou supposée n’y ajoute guère qu’un élément d’exquis
10583 réelle ou supposée n’y ajoute guère qu’un élément d’ exquise perfection, de luxe heureux, dernière touche d’une fantaisie q
10584 ajoute guère qu’un élément d’exquise perfection, de luxe heureux, dernière touche d’une fantaisie qui sent presque l’impe
10585 uise perfection, de luxe heureux, dernière touche d’ une fantaisie qui sent presque l’impertinence. (Le xviiie la jugera v
10586 dernière touche d’une fantaisie qui sent presque l’ impertinence. (Le xviiie la jugera vite de mauvais goût.) La convenan
10587 d’une fantaisie qui sent presque l’impertinence. ( Le xviiie la jugera vite de mauvais goût.) La convenance des rangs et l
10588 isie qui sent presque l’impertinence. (Le xviiie la jugera vite de mauvais goût.) La convenance des rangs et la conformit
10589 resque l’impertinence. (Le xviiie la jugera vite de mauvais goût.) La convenance des rangs et la conformité des « qualité
10590 nce. (Le xviiie la jugera vite de mauvais goût.) La convenance des rangs et la conformité des « qualités » deviennent la
10591 vite de mauvais goût.) La convenance des rangs et la conformité des « qualités » deviennent la mesure idéale du bon mariag
10592 angs et la conformité des « qualités » deviennent la mesure idéale du bon mariage : curieuse analogie avec la Chine. Et de
10593 re idéale du bon mariage : curieuse analogie avec la Chine. Et de fait, c’est à partir de ce xviie siècle « rationnel » q
10594 bon mariage : curieuse analogie avec la Chine. Et de fait, c’est à partir de ce xviie siècle « rationnel » que nos mœurs
10595 œurs se séparent des croyances religieuses (comme l’ avait proposé Confucius) et, sans que nul paraisse y prendre garde, se
10596 nul paraisse y prendre garde, se rangent aux lois de la raison du siècle, reniant l’absolu chrétien. Les « mérites » et no
10597 paraisse y prendre garde, se rangent aux lois de la raison du siècle, reniant l’absolu chrétien. Les « mérites » et non p
10598 rangent aux lois de la raison du siècle, reniant l’ absolu chrétien. Les « mérites » et non plus la grâce imprévisible déc
10599 e la raison du siècle, reniant l’absolu chrétien. Les « mérites » et non plus la grâce imprévisible décident désormais d’un
10600 nt l’absolu chrétien. Les « mérites » et non plus la grâce imprévisible décident désormais d’une union, et rendront seuls
10601 non plus la grâce imprévisible décident désormais d’ une union, et rendront seuls « aimable » un parti soigneusement raison
10602 mable » un parti soigneusement raisonné. Triomphe de la morale jésuite. C’est le baroque classique qui vient emprisonner,
10603 le » un parti soigneusement raisonné. Triomphe de la morale jésuite. C’est le baroque classique qui vient emprisonner, dan
10604 nt raisonné. Triomphe de la morale jésuite. C’est le baroque classique qui vient emprisonner, dans l’artifice de ses pompe
10605 le baroque classique qui vient emprisonner, dans l’ artifice de ses pompes, le sentiment. Aussi bien, l’analyse de la pass
10606 classique qui vient emprisonner, dans l’artifice de ses pompes, le sentiment. Aussi bien, l’analyse de la passion telle q
10607 vient emprisonner, dans l’artifice de ses pompes, le sentiment. Aussi bien, l’analyse de la passion telle que la conduit u
10608 artifice de ses pompes, le sentiment. Aussi bien, l’ analyse de la passion telle que la conduit un Descartes, sa réduction
10609 e ses pompes, le sentiment. Aussi bien, l’analyse de la passion telle que la conduit un Descartes, sa réduction à des caté
10610 es pompes, le sentiment. Aussi bien, l’analyse de la passion telle que la conduit un Descartes, sa réduction à des catégor
10611 nt. Aussi bien, l’analyse de la passion telle que la conduit un Descartes, sa réduction à des catégories psychologiques ne
10612 tement distinctes, à des hiérarchies rationnelles de qualités, mérites et facultés, devait-elle aboutir nécessairement à l
10613 et facultés, devait-elle aboutir nécessairement à la dissolution du mythe et de son dynamisme originel. C’est que le mythe
10614 outir nécessairement à la dissolution du mythe et de son dynamisme originel. C’est que le mythe ne déploie son empire que
10615 du mythe et de son dynamisme originel. C’est que le mythe ne déploie son empire que là précisément où s’évanouissent tout
10616 mpire que là précisément où s’évanouissent toutes les catégories morales — par-delà le Bien et le Mal, dans le transport, e
10617 ouissent toutes les catégories morales — par-delà le Bien et le Mal, dans le transport, et dans la transgression du domain
10618 utes les catégories morales — par-delà le Bien et le Mal, dans le transport, et dans la transgression du domaine où vaut l
10619 gories morales — par-delà le Bien et le Mal, dans le transport, et dans la transgression du domaine où vaut la morale. ⁂ L
10620 elà le Bien et le Mal, dans le transport, et dans la transgression du domaine où vaut la morale. ⁂ Le cas de Spinoza mérit
10621 port, et dans la transgression du domaine où vaut la morale. ⁂ Le cas de Spinoza mériterait un chapitre, mais son influenc
10622 la transgression du domaine où vaut la morale. ⁂ Le cas de Spinoza mériterait un chapitre, mais son influence sur les mœu
10623 nsgression du domaine où vaut la morale. ⁂ Le cas de Spinoza mériterait un chapitre, mais son influence sur les mœurs ne s
10624 za mériterait un chapitre, mais son influence sur les mœurs ne s’est guère fait sentir que deux siècles plus tard. (Il a fa
10625 entir que deux siècles plus tard. (Il a fallu que les philosophes de Sturm und Drang le traduisissent en allemand pour les
10626 iècles plus tard. (Il a fallu que les philosophes de Sturm und Drang le traduisissent en allemand pour les poètes, qui l’o
10627 Il a fallu que les philosophes de Sturm und Drang le traduisissent en allemand pour les poètes, qui l’ont traduit en métap
10628 Sturm und Drang le traduisissent en allemand pour les poètes, qui l’ont traduit en métaphores pour les bourgeois sentimenta
10629 le traduisissent en allemand pour les poètes, qui l’ ont traduit en métaphores pour les bourgeois sentimentaux, et cela don
10630 les poètes, qui l’ont traduit en métaphores pour les bourgeois sentimentaux, et cela donne finalement tout un verbiage sur
10631 ux, et cela donne finalement tout un verbiage sur la divinité des impressions champêtres du dimanche.) Spinoza définit l’a
10632 ressions champêtres du dimanche.) Spinoza définit l’ amour : un sentiment de joie accompagné de l’idée d’une cause extérieu
10633 dimanche.) Spinoza définit l’amour : un sentiment de joie accompagné de l’idée d’une cause extérieure. C’est juste en un s
10634 définit l’amour : un sentiment de joie accompagné de l’idée d’une cause extérieure. C’est juste en un seul cas, d’ailleurs
10635 init l’amour : un sentiment de joie accompagné de l’ idée d’une cause extérieure. C’est juste en un seul cas, d’ailleurs le
10636 amour : un sentiment de joie accompagné de l’idée d’ une cause extérieure. C’est juste en un seul cas, d’ailleurs le seul p
10637 xtérieure. C’est juste en un seul cas, d’ailleurs le seul prévu par ce mystique : si la cause extérieure est un Dieu auque
10638 as, d’ailleurs le seul prévu par ce mystique : si la cause extérieure est un Dieu auquel notre âme pourrait s’identifier14
10639 pourrait s’identifier146. Mais Spinoza néglige «  l’ obstacle ». Dans le fait, nos passions humaines sont toujours liées à
10640 ier146. Mais Spinoza néglige « l’obstacle ». Dans le fait, nos passions humaines sont toujours liées à des passions contra
10641 ine, et nos plaisirs à nos douleurs. Il n’est pas de cause isolée qui nous détermine purement. Entre la joie et sa cause e
10642 e cause isolée qui nous détermine purement. Entre la joie et sa cause extérieure il y a toujours quelque séparation et que
10643 toujours quelque séparation et quelque obstacle : la société, le péché, la vertu, notre corps, notre moi distinct. Et de l
10644 lque séparation et quelque obstacle : la société, le péché, la vertu, notre corps, notre moi distinct. Et de là vient l’ar
10645 ation et quelque obstacle : la société, le péché, la vertu, notre corps, notre moi distinct. Et de là vient l’ardeur de la
10646 hé, la vertu, notre corps, notre moi distinct. Et de là vient l’ardeur de la passion. Et de là vient que le désir d’union
10647 , notre corps, notre moi distinct. Et de là vient l’ ardeur de la passion. Et de là vient que le désir d’union totale se li
10648 orps, notre moi distinct. Et de là vient l’ardeur de la passion. Et de là vient que le désir d’union totale se lie indisso
10649 s, notre moi distinct. Et de là vient l’ardeur de la passion. Et de là vient que le désir d’union totale se lie indissolub
10650 stinct. Et de là vient l’ardeur de la passion. Et de là vient que le désir d’union totale se lie indissolublement au désir
10651 vient l’ardeur de la passion. Et de là vient que le désir d’union totale se lie indissolublement au désir de la mort qui
10652 ardeur de la passion. Et de là vient que le désir d’ union totale se lie indissolublement au désir de la mort qui libère. C
10653 r d’union totale se lie indissolublement au désir de la mort qui libère. C’est parce que la passion n’existe pas sans la d
10654 ’union totale se lie indissolublement au désir de la mort qui libère. C’est parce que la passion n’existe pas sans la doul
10655 t au désir de la mort qui libère. C’est parce que la passion n’existe pas sans la douleur qu’elle nous rend désirable notr
10656 ère. C’est parce que la passion n’existe pas sans la douleur qu’elle nous rend désirable notre perte. Écoutons la Religieu
10657 qu’elle nous rend désirable notre perte. Écoutons la Religieuse portugaise, Mariana Alcoforado, comme elle écrit à l’homme
10658 ortugaise, Mariana Alcoforado, comme elle écrit à l’ homme qui l’a séduite : « Je vous rends grâce du fond de mon cœur pour
10659 ariana Alcoforado, comme elle écrit à l’homme qui l’ a séduite : « Je vous rends grâce du fond de mon cœur pour la désespér
10660 e qui l’a séduite : « Je vous rends grâce du fond de mon cœur pour la désespérance où vous m’avez jetée, et méprise le rep
10661  : « Je vous rends grâce du fond de mon cœur pour la désespérance où vous m’avez jetée, et méprise le repos où je vivais,
10662 la désespérance où vous m’avez jetée, et méprise le repos où je vivais, avant de vous avoir connu… Adieu ! Aimez-moi donc
10663 eu ! Aimez-moi donc toujours, faites-moi souffrir de pires douleurs encore ! » Vers la fin du xviiie siècle, c’est une au
10664 es-moi souffrir de pires douleurs encore ! » Vers la fin du xviiie siècle, c’est une autre femme qui dira : « Je vous aim
10665 dira : « Je vous aime comme on doit aimer : dans le désespoir » (Julie de Lespinasse). ⁂ Mais le xviiie siècle avant Rou
10666 dans le désespoir » (Julie de Lespinasse). ⁂ Mais le xviiie siècle avant Rousseau, c’est vraiment l’éclipse totale du Sol
10667 le xviiie siècle avant Rousseau, c’est vraiment l’ éclipse totale du Soleil noir de la Mélancolie. Les « qualités » et le
10668 u, c’est vraiment l’éclipse totale du Soleil noir de la Mélancolie. Les « qualités » et les « mérites » qui rendent « aima
10669 c’est vraiment l’éclipse totale du Soleil noir de la Mélancolie. Les « qualités » et les « mérites » qui rendent « aimable
10670 l’éclipse totale du Soleil noir de la Mélancolie. Les « qualités » et les « mérites » qui rendent « aimable », selon les ro
10671 Soleil noir de la Mélancolie. Les « qualités » et les « mérites » qui rendent « aimable », selon les roués de la Régence et
10672 et les « mérites » qui rendent « aimable », selon les roués de la Régence et du règne de Louis XV, ne sont plus même d’ordr
10673 érites » qui rendent « aimable », selon les roués de la Régence et du règne de Louis XV, ne sont plus même d’ordre moral,
10674 tes » qui rendent « aimable », selon les roués de la Régence et du règne de Louis XV, ne sont plus même d’ordre moral, mai
10675 able », selon les roués de la Régence et du règne de Louis XV, ne sont plus même d’ordre moral, mais intellectuel et physi
10676 égence et du règne de Louis XV, ne sont plus même d’ ordre moral, mais intellectuel et physique. La distinction de l’esprit
10677 ême d’ordre moral, mais intellectuel et physique. La distinction de l’esprit et de la chair, succédant à la séparation de
10678 al, mais intellectuel et physique. La distinction de l’esprit et de la chair, succédant à la séparation de l’esprit et de
10679 mais intellectuel et physique. La distinction de l’ esprit et de la chair, succédant à la séparation de l’esprit et de l’â
10680 ectuel et physique. La distinction de l’esprit et de la chair, succédant à la séparation de l’esprit et de l’âme croyante,
10681 uel et physique. La distinction de l’esprit et de la chair, succédant à la séparation de l’esprit et de l’âme croyante, ab
10682 stinction de l’esprit et de la chair, succédant à la séparation de l’esprit et de l’âme croyante, aboutit à diviser l’être
10683 ’esprit et de la chair, succédant à la séparation de l’esprit et de l’âme croyante, aboutit à diviser l’être en intelligen
10684 prit et de la chair, succédant à la séparation de l’ esprit et de l’âme croyante, aboutit à diviser l’être en intelligence
10685 a chair, succédant à la séparation de l’esprit et de l’âme croyante, aboutit à diviser l’être en intelligence et en sexe.
10686 hair, succédant à la séparation de l’esprit et de l’ âme croyante, aboutit à diviser l’être en intelligence et en sexe. À v
10687 l’esprit et de l’âme croyante, aboutit à diviser l’ être en intelligence et en sexe. À vrai dire, tout obstacle détruit, l
10688 e et en sexe. À vrai dire, tout obstacle détruit, la passion n’a plus où se prendre. Et l’on parle de « passionnettes ». L
10689 le détruit, la passion n’a plus où se prendre. Et l’ on parle de « passionnettes ». Le dieu d’Amour n’est plus un dur desti
10690 la passion n’a plus où se prendre. Et l’on parle de « passionnettes ». Le dieu d’Amour n’est plus un dur destin mais un e
10691 ù se prendre. Et l’on parle de « passionnettes ». Le dieu d’Amour n’est plus un dur destin mais un enfant impertinent. Pre
10692 ndre. Et l’on parle de « passionnettes ». Le dieu d’ Amour n’est plus un dur destin mais un enfant impertinent. Presque plu
10693 ant impertinent. Presque plus rien n’est défendu. De la pudeur, obstacle naturel, on garde ce qu’il faut pour la rhétoriqu
10694 impertinent. Presque plus rien n’est défendu. De la pudeur, obstacle naturel, on garde ce qu’il faut pour la rhétorique d
10695 ur, obstacle naturel, on garde ce qu’il faut pour la rhétorique du désir, mais non plus même pour celle de l’amour. « Bell
10696 hétorique du désir, mais non plus même pour celle de l’amour. « Belle vertu, dit Mme d’Épinay, qu’on s’attache avec des ép
10697 orique du désir, mais non plus même pour celle de l’ amour. « Belle vertu, dit Mme d’Épinay, qu’on s’attache avec des éping
10698 citées par hasard : « Amour vous point », disait la rhétorique. Un peu plus tard, le sang coulera sous la Terreur ; mais
10699 point », disait la rhétorique. Un peu plus tard, le sang coulera sous la Terreur ; mais nous n’en sommes encore qu’à la «
10700 hétorique. Un peu plus tard, le sang coulera sous la Terreur ; mais nous n’en sommes encore qu’à la « guerre en dentelles 
10701 us la Terreur ; mais nous n’en sommes encore qu’à la « guerre en dentelles ».) Or ce siècle de la Volupté n’est pas celui
10702 re qu’à la « guerre en dentelles ».) Or ce siècle de la Volupté n’est pas celui de la santé sensuelle, s’il a cru se guéri
10703 qu’à la « guerre en dentelles ».) Or ce siècle de la Volupté n’est pas celui de la santé sensuelle, s’il a cru se guérir d
10704 es ».) Or ce siècle de la Volupté n’est pas celui de la santé sensuelle, s’il a cru se guérir du mythe. « Les femmes de ce
10705 ».) Or ce siècle de la Volupté n’est pas celui de la santé sensuelle, s’il a cru se guérir du mythe. « Les femmes de ce te
10706 santé sensuelle, s’il a cru se guérir du mythe. «  Les femmes de ce temps n’aiment pas avec le cœur, elles aiment avec la tê
10707 elle, s’il a cru se guérir du mythe. « Les femmes de ce temps n’aiment pas avec le cœur, elles aiment avec la tête », dit
10708 mythe. « Les femmes de ce temps n’aiment pas avec le cœur, elles aiment avec la tête », dit l’abbé Galiani. Des « débauché
10709 emps n’aiment pas avec le cœur, elles aiment avec la tête », dit l’abbé Galiani. Des « débauchées de l’esprit », ajoute Wa
10710 as avec le cœur, elles aiment avec la tête », dit l’ abbé Galiani. Des « débauchées de l’esprit », ajoute Walpole, donnant
10711 c la tête », dit l’abbé Galiani. Des « débauchées de l’esprit », ajoute Walpole, donnant peut-être la meilleure formule du
10712 a tête », dit l’abbé Galiani. Des « débauchées de l’ esprit », ajoute Walpole, donnant peut-être la meilleure formule du do
10713 de l’esprit », ajoute Walpole, donnant peut-être la meilleure formule du don-juanisme féminin. Car c’est la femme qui rêv
10714 lleure formule du don-juanisme féminin. Car c’est la femme qui rêve Don Juan, et s’il se trouve pour incarner ce rêve des
10715 des Richelieu et des Casanova, je suis moins sûr de leur réalité que de celle du désir qui les crée. Ce désir, les Goncou
10716 s Casanova, je suis moins sûr de leur réalité que de celle du désir qui les crée. Ce désir, les Goncourt l’ont très bien a
10717 ins sûr de leur réalité que de celle du désir qui les crée. Ce désir, les Goncourt l’ont très bien aperçu dans leur ouvrage
10718 ité que de celle du désir qui les crée. Ce désir, les Goncourt l’ont très bien aperçu dans leur ouvrage classique sur la fe
10719 lle du désir qui les crée. Ce désir, les Goncourt l’ ont très bien aperçu dans leur ouvrage classique sur la femme au xviii
10720 très bien aperçu dans leur ouvrage classique sur la femme au xviiie siècle : « Au lieu de lui donner les satisfactions d
10721 femme au xviiie siècle : « Au lieu de lui donner les satisfactions de l’amour sensuel et de la fixer dans la volupté, l’am
10722 iècle : « Au lieu de lui donner les satisfactions de l’amour sensuel et de la fixer dans la volupté, l’amour la remplit d’
10723 le : « Au lieu de lui donner les satisfactions de l’ amour sensuel et de la fixer dans la volupté, l’amour la remplit d’inq
10724 ui donner les satisfactions de l’amour sensuel et de la fixer dans la volupté, l’amour la remplit d’inquiétude, la pousse
10725 donner les satisfactions de l’amour sensuel et de la fixer dans la volupté, l’amour la remplit d’inquiétude, la pousse d’e
10726 isfactions de l’amour sensuel et de la fixer dans la volupté, l’amour la remplit d’inquiétude, la pousse d’essai en essai,
10727 e l’amour sensuel et de la fixer dans la volupté, l’ amour la remplit d’inquiétude, la pousse d’essai en essai, de tentativ
10728 r sensuel et de la fixer dans la volupté, l’amour la remplit d’inquiétude, la pousse d’essai en essai, de tentatives en te
10729 t de la fixer dans la volupté, l’amour la remplit d’ inquiétude, la pousse d’essai en essai, de tentatives en tentatives, a
10730 dans la volupté, l’amour la remplit d’inquiétude, la pousse d’essai en essai, de tentatives en tentatives, agitant devant
10731 lupté, l’amour la remplit d’inquiétude, la pousse d’ essai en essai, de tentatives en tentatives, agitant devant elle, à me
10732 remplit d’inquiétude, la pousse d’essai en essai, de tentatives en tentatives, agitant devant elle, à mesure qu’elle fait
10733 t elle, à mesure qu’elle fait un nouveau pas dans la honte, la tentation des corruptions spirituelles, un mensonge d’idéal
10734 mesure qu’elle fait un nouveau pas dans la honte, la tentation des corruptions spirituelles, un mensonge d’idéal, le capri
10735 ntation des corruptions spirituelles, un mensonge d’ idéal, le caprice insaisissable des rêves de la débauche. » Un « menso
10736 es corruptions spirituelles, un mensonge d’idéal, le caprice insaisissable des rêves de la débauche. » Un « mensonge d’idé
10737 songe d’idéal, le caprice insaisissable des rêves de la débauche. » Un « mensonge d’idéal », c’est bien à quoi se résumera
10738 ge d’idéal, le caprice insaisissable des rêves de la débauche. » Un « mensonge d’idéal », c’est bien à quoi se résumera to
10739 issable des rêves de la débauche. » Un « mensonge d’ idéal », c’est bien à quoi se résumera toujours la réaction cynique co
10740 d’idéal », c’est bien à quoi se résumera toujours la réaction cynique contre le mythe. Nous en avons donné plus d’un exemp
10741 i se résumera toujours la réaction cynique contre le mythe. Nous en avons donné plus d’un exemple. Le xviiie est trop pol
10742 cynique contre le mythe. Nous en avons donné plus d’ un exemple. Le xviiie est trop poli pour admettre la gauloiserie : il
10743 le mythe. Nous en avons donné plus d’un exemple. Le xviiie est trop poli pour admettre la gauloiserie : il la remplace p
10744 n exemple. Le xviiie est trop poli pour admettre la gauloiserie : il la remplace par une affectation de facilité voluptue
10745 est trop poli pour admettre la gauloiserie : il la remplace par une affectation de facilité voluptueuse. Cette boutade,
10746 gauloiserie : il la remplace par une affectation de facilité voluptueuse. Cette boutade, qui réduit tout l’amour au conta
10747 ilité voluptueuse. Cette boutade, qui réduit tout l’ amour au contact de deux épidermes j’y vois bien moins l’affirmation d
10748 Cette boutade, qui réduit tout l’amour au contact de deux épidermes j’y vois bien moins l’affirmation d’un matérialisme in
10749 au contact de deux épidermes j’y vois bien moins l’ affirmation d’un matérialisme inhumain qu’une preuve de la secrète per
10750 deux épidermes j’y vois bien moins l’affirmation d’ un matérialisme inhumain qu’une preuve de la secrète persistance du my
10751 irmation d’un matérialisme inhumain qu’une preuve de la secrète persistance du mythe au cœur des hommes du xviiie . Il fal
10752 ation d’un matérialisme inhumain qu’une preuve de la secrète persistance du mythe au cœur des hommes du xviiie . Il fallai
10753 viiie . Il fallait bien que subsistât quelque peu d’ illusion amoureuse et d’idéalisme diffus, pour que Chamfort ait pu jug
10754 que subsistât quelque peu d’illusion amoureuse et d’ idéalisme diffus, pour que Chamfort ait pu juger « piquant » de noter
10755 iffus, pour que Chamfort ait pu juger « piquant » de noter cette maxime et de la publier. Cela pouvait encore étonner. Ce
10756 ait pu juger « piquant » de noter cette maxime et de la publier. Cela pouvait encore étonner. Ce n’était encore, et ce ne
10757 pu juger « piquant » de noter cette maxime et de la publier. Cela pouvait encore étonner. Ce n’était encore, et ce ne ser
10758 13.Don Juan et Sade Comme on voit, en fermant les yeux, une statue noire à la place de la blanche que l’on vient de con
10759 fermant les yeux, une statue noire à la place de la blanche que l’on vient de considérer, l’éclipse du mythe devait faire
10760 ux, une statue noire à la place de la blanche que l’ on vient de considérer, l’éclipse du mythe devait faire apparaître l’a
10761 place de la blanche que l’on vient de considérer, l’ éclipse du mythe devait faire apparaître l’antithèse absolue de Trista
10762 dérer, l’éclipse du mythe devait faire apparaître l’ antithèse absolue de Tristan. Si Don Juan n’est pas, historiquement, u
10763 mythe devait faire apparaître l’antithèse absolue de Tristan. Si Don Juan n’est pas, historiquement, une invention du xvii
10764 ce siècle a-t-il joué par rapport à ce personnage le rôle exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine man
10765 il joué par rapport à ce personnage le rôle exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine manichéenne : c’e
10766 personnage le rôle exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine manichéenne : c’est lui qui a donné sa fig
10767 exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine manichéenne : c’est lui qui a donné sa figure au Tenorio de
10768 imprimé pour toujours ces deux traits si typiques de l’époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfait
10769 rimé pour toujours ces deux traits si typiques de l’ époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfaite d
10770 oujours ces deux traits si typiques de l’époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfaite des deux ver
10771 x traits si typiques de l’époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfaite des deux vertus de l’amour
10772 esse. Antithèse vraiment parfaite des deux vertus de l’amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie. Il me semble que
10773 e. Antithèse vraiment parfaite des deux vertus de l’ amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie. Il me semble que la
10774 rfaite des deux vertus de l’amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie. Il me semble que la fascination qu’exerce s
10775 x vertus de l’amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie. Il me semble que la fascination qu’exerce sur le cœur des
10776 e : la candeur et la courtoisie. Il me semble que la fascination qu’exerce sur le cœur des femmes et sur l’esprit de certa
10777 ie. Il me semble que la fascination qu’exerce sur le cœur des femmes et sur l’esprit de certains hommes le personnage myth
10778 scination qu’exerce sur le cœur des femmes et sur l’ esprit de certains hommes le personnage mythique de Don Juan peut s’ex
10779 qu’exerce sur le cœur des femmes et sur l’esprit de certains hommes le personnage mythique de Don Juan peut s’expliquer p
10780 œur des femmes et sur l’esprit de certains hommes le personnage mythique de Don Juan peut s’expliquer par sa nature infini
10781 ’esprit de certains hommes le personnage mythique de Don Juan peut s’expliquer par sa nature infiniment contradictoire. Do
10782 iniment contradictoire. Don Juan, c’est à la fois l’ espèce pure, la spontanéité de l’instinct, et l’esprit pur dans sa dan
10783 ictoire. Don Juan, c’est à la fois l’espèce pure, la spontanéité de l’instinct, et l’esprit pur dans sa danse éperdue au-d
10784 an, c’est à la fois l’espèce pure, la spontanéité de l’instinct, et l’esprit pur dans sa danse éperdue au-dessus de la mer
10785 c’est à la fois l’espèce pure, la spontanéité de l’ instinct, et l’esprit pur dans sa danse éperdue au-dessus de la mer de
10786 s l’espèce pure, la spontanéité de l’instinct, et l’ esprit pur dans sa danse éperdue au-dessus de la mer des possibles. C’
10787 , et l’esprit pur dans sa danse éperdue au-dessus de la mer des possibles. C’est l’infidélité perpétuelle, mais c’est auss
10788 t l’esprit pur dans sa danse éperdue au-dessus de la mer des possibles. C’est l’infidélité perpétuelle, mais c’est aussi l
10789 éperdue au-dessus de la mer des possibles. C’est l’ infidélité perpétuelle, mais c’est aussi la perpétuelle recherche d’un
10790 C’est l’infidélité perpétuelle, mais c’est aussi la perpétuelle recherche d’une femme unique, jamais rejointe par l’erreu
10791 tuelle, mais c’est aussi la perpétuelle recherche d’ une femme unique, jamais rejointe par l’erreur inlassable du désir. C’
10792 recherche d’une femme unique, jamais rejointe par l’ erreur inlassable du désir. C’est l’insolente avidité d’une jeunesse r
10793 rejointe par l’erreur inlassable du désir. C’est l’ insolente avidité d’une jeunesse renouvelée à chaque rencontre, et c’e
10794 ur inlassable du désir. C’est l’insolente avidité d’ une jeunesse renouvelée à chaque rencontre, et c’est aussi la secrète
10795 sse renouvelée à chaque rencontre, et c’est aussi la secrète faiblesse de celui qui ne peut pas posséder, parce qu’il n’es
10796 ue rencontre, et c’est aussi la secrète faiblesse de celui qui ne peut pas posséder, parce qu’il n’est pas assez pour avoi
10797 mieux réserver pour plus tard147. Considérons ici le Don Juan du théâtre148 comme le reflet inversé de Tristan. Le contras
10798 . Considérons ici le Don Juan du théâtre148 comme le reflet inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’allure ext
10799 le Don Juan du théâtre148 comme le reflet inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’allure extérieure des person
10800 du théâtre148 comme le reflet inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’allure extérieure des personnages, dans
10801 inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’ allure extérieure des personnages, dans leur rythme. On imagine Don Ju
10802 course. Au contraire, Tristan vient en scène avec l’ espèce de lenteur somnambulique de celui qu’hypnotise un objet merveil
10803 u contraire, Tristan vient en scène avec l’espèce de lenteur somnambulique de celui qu’hypnotise un objet merveilleux, don
10804 t en scène avec l’espèce de lenteur somnambulique de celui qu’hypnotise un objet merveilleux, dont il n’aura jamais épuisé
10805 n objet merveilleux, dont il n’aura jamais épuisé la richesse. L’un posséda mille et trois femmes, l’autre une seule femme
10806 trois femmes, l’autre une seule femme. Mais c’est la multiplicité qui est pauvre, tandis que dans un être unique et posséd
10807 uvre, tandis que dans un être unique et possédé à l’ infini se concentre le monde entier. Tristan n’a plus besoin du monde
10808 un être unique et possédé à l’infini se concentre le monde entier. Tristan n’a plus besoin du monde — parce qu’il aime ! T
10809 n, toujours aimé, ne peut jamais aimer en retour. D’ où son angoisse et sa course éperdue. L’un recherche dans l’acte d’amo
10810 ngoisse et sa course éperdue. L’un recherche dans l’ acte d’amour la volupté d’une profanation, l’autre accomplit en restan
10811 et sa course éperdue. L’un recherche dans l’acte d’ amour la volupté d’une profanation, l’autre accomplit en restant chast
10812 ourse éperdue. L’un recherche dans l’acte d’amour la volupté d’une profanation, l’autre accomplit en restant chaste la « p
10813 ue. L’un recherche dans l’acte d’amour la volupté d’ une profanation, l’autre accomplit en restant chaste la « prouesse » d
10814 profanation, l’autre accomplit en restant chaste la « prouesse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et
10815 it en restant chaste la « prouesse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoir
10816 t chaste la « prouesse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoire, il abando
10817 sse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoire, il abandonne le terrain, il
10818 de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoire, il abandonne le terrain, il s’enfuit. Or la règle de l’amou
10819 , et aussitôt remportée la victoire, il abandonne le terrain, il s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol
10820 ictoire, il abandonne le terrain, il s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des cr
10821 il abandonne le terrain, il s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la
10822 abandonne le terrain, il s’enfuit. Or la règle de l’ amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la fél
10823 e de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’hommage un enga
10824 faisait du viol précisément le crime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’hommage un engagement jusqu’à la mor
10825 crime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’hommage un engagement jusqu’à la mort. Mais Don Juan aime le crime
10826 ime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’ hommage un engagement jusqu’à la mort. Mais Don Juan aime le crime en
10827 rémission ; et de l’hommage un engagement jusqu’à la mort. Mais Don Juan aime le crime en soi, et par là se rend tributair
10828 un engagement jusqu’à la mort. Mais Don Juan aime le crime en soi, et par là se rend tributaire de la morale dont il abuse
10829 ime le crime en soi, et par là se rend tributaire de la morale dont il abuse. Il a grand besoin qu’elle existe pour trouve
10830 le crime en soi, et par là se rend tributaire de la morale dont il abuse. Il a grand besoin qu’elle existe pour trouver g
10831 a grand besoin qu’elle existe pour trouver goût à la violer. Tristan, lui, se voit libéré du jeu des règles, des péchés et
10832 du jeu des règles, des péchés et des vertus, par la grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ra
10833 es règles, des péchés et des vertus, par la grâce d’ une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à ce
10834 s vertus, par la grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à cette opposition : Don Juan e
10835 par la grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à cette opposition : Don Juan est le dém
10836 r la grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à cette opposition : Don Juan est le démon
10837 tout se ramène à cette opposition : Don Juan est le démon de l’immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le
10838 ramène à cette opposition : Don Juan est le démon de l’immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de
10839 ène à cette opposition : Don Juan est le démon de l’ immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la
10840 tion : Don Juan est le démon de l’immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus
10841 ence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus en plus décevante et méprisable — quan
10842 le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus en plus décevante et méprisable — quand Tristan
10843 prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus en plus décevante et méprisable — quand Tristan est
10844 plus décevante et méprisable — quand Tristan est le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravisse
10845 e et méprisable — quand Tristan est le prisonnier d’ un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mu
10846 Tristan est le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort
10847 stan est le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. O
10848 le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. On peut no
10849 ier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’ un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. On peut noter encore
10850 martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. On peut noter encore ceci : Don Juan plaisante, rit très haut,
10851 eci : Don Juan plaisante, rit très haut, provoque la mort lorsque le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozar
10852 laisante, rit très haut, provoque la mort lorsque le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozart, rachetant par
10853 , provoque la mort lorsque le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozart, rachetant par cet ultime défi des lâ
10854 e le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozart, rachetant par cet ultime défi des lâchetés qui eussent déshon
10855 ourageux, n’abdique au contraire son orgueil qu’à l’ approche de la mort lumineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun : to
10856 ’abdique au contraire son orgueil qu’à l’approche de la mort lumineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun : tous deux ont
10857 dique au contraire son orgueil qu’à l’approche de la mort lumineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun : tous deux ont l’
10858 e ne leur vois qu’un trait commun : tous deux ont l’ épée à la main. ⁂ De la Régence à Louis XVI, Don Juan a régné sur le r
10859 vois qu’un trait commun : tous deux ont l’épée à la main. ⁂ De la Régence à Louis XVI, Don Juan a régné sur le rêve d’une
10860 trait commun : tous deux ont l’épée à la main. ⁂ De la Régence à Louis XVI, Don Juan a régné sur le rêve d’une aristocrat
10861 ait commun : tous deux ont l’épée à la main. ⁂ De la Régence à Louis XVI, Don Juan a régné sur le rêve d’une aristocratie
10862 ⁂ De la Régence à Louis XVI, Don Juan a régné sur le rêve d’une aristocratie déchue de l’héroïsme féodal. Un Richelieu ou
10863 Régence à Louis XVI, Don Juan a régné sur le rêve d’ une aristocratie déchue de l’héroïsme féodal. Un Richelieu ou un Lauzu
10864 uan a régné sur le rêve d’une aristocratie déchue de l’héroïsme féodal. Un Richelieu ou un Lauzun dans la plus haute socié
10865 a régné sur le rêve d’une aristocratie déchue de l’ héroïsme féodal. Un Richelieu ou un Lauzun dans la plus haute société,
10866 l’héroïsme féodal. Un Richelieu ou un Lauzun dans la plus haute société, un Casanova au niveau de l’aventure scélérate, te
10867 s la plus haute société, un Casanova au niveau de l’ aventure scélérate, tels sont les parangons qui prennent la place de l
10868 nova au niveau de l’aventure scélérate, tels sont les parangons qui prennent la place de l’idéal détruit par le xviie sièc
10869 e scélérate, tels sont les parangons qui prennent la place de l’idéal détruit par le xviie siècle. Ce refoulement du myth
10870 te, tels sont les parangons qui prennent la place de l’idéal détruit par le xviie siècle. Ce refoulement du mythe par l’i
10871 tels sont les parangons qui prennent la place de l’ idéal détruit par le xviie siècle. Ce refoulement du mythe par l’iron
10872 gons qui prennent la place de l’idéal détruit par le xviie siècle. Ce refoulement du mythe par l’ironie universelle, et l
10873 par le xviie siècle. Ce refoulement du mythe par l’ ironie universelle, et le triomphe applaudi des « félons », préparent
10874 refoulement du mythe par l’ironie universelle, et le triomphe applaudi des « félons », préparent les plus étranges retours
10875 et le triomphe applaudi des « félons », préparent les plus étranges retours. Parmi tant de facilités, de raffinements intel
10876 s plus étranges retours. Parmi tant de facilités, de raffinements intellectuels ou voluptueux, de satiétés, l’un des besoi
10877 tés, de raffinements intellectuels ou voluptueux, de satiétés, l’un des besoins les plus profonds de l’homme demeure privé
10878 uels ou voluptueux, de satiétés, l’un des besoins les plus profonds de l’homme demeure privé d’assouvissement, et c’est le
10879 , de satiétés, l’un des besoins les plus profonds de l’homme demeure privé d’assouvissement, et c’est le besoin de souffri
10880 e satiétés, l’un des besoins les plus profonds de l’ homme demeure privé d’assouvissement, et c’est le besoin de souffrir.
10881 esoins les plus profonds de l’homme demeure privé d’ assouvissement, et c’est le besoin de souffrir. Un corps social qui le
10882 l’homme demeure privé d’assouvissement, et c’est le besoin de souffrir. Un corps social qui le cultive, s’alanguit, comme
10883 emeure privé d’assouvissement, et c’est le besoin de souffrir. Un corps social qui le cultive, s’alanguit, comme l’a montr
10884 c’est le besoin de souffrir. Un corps social qui le cultive, s’alanguit, comme l’a montré le déclin du Moyen Âge ; mais u
10885 Un corps social qui le cultive, s’alanguit, comme l’ a montré le déclin du Moyen Âge ; mais un corps social qui l’ignore et
10886 cial qui le cultive, s’alanguit, comme l’a montré le déclin du Moyen Âge ; mais un corps social qui l’ignore et croit pouv
10887 le déclin du Moyen Âge ; mais un corps social qui l’ ignore et croit pouvoir le ridiculiser, se dessèche et s’énerve bien v
10888 ais un corps social qui l’ignore et croit pouvoir le ridiculiser, se dessèche et s’énerve bien vite. L’esprit conçoit en c
10889 e ridiculiser, se dessèche et s’énerve bien vite. L’ esprit conçoit en cruauté active les souffrances qu’il interdit au cœu
10890 rve bien vite. L’esprit conçoit en cruauté active les souffrances qu’il interdit au cœur de subir. Point de bonté chez qui
10891 uté active les souffrances qu’il interdit au cœur de subir. Point de bonté chez qui n’a pas souffert : sa fantaisie perd l
10892 ouffrances qu’il interdit au cœur de subir. Point de bonté chez qui n’a pas souffert : sa fantaisie perd le contact vital,
10893 nté chez qui n’a pas souffert : sa fantaisie perd le contact vital, et tout pouvoir de « sympathie ». La femme n’est plus
10894 fantaisie perd le contact vital, et tout pouvoir de « sympathie ». La femme n’est plus pour l’homme du xviiie qu’un « ob
10895 contact vital, et tout pouvoir de « sympathie ». La femme n’est plus pour l’homme du xviiie qu’un « objet ». Mesurons l’
10896 ouvoir de « sympathie ». La femme n’est plus pour l’ homme du xviiie qu’un « objet ». Mesurons l’un à l’autre ces extrêmes
10897 « objet ». Mesurons l’un à l’autre ces extrêmes : la femme-idéal, pur symbole d’un Amour qui entraîne l’amour au-delà des
10898 ’autre ces extrêmes : la femme-idéal, pur symbole d’ un Amour qui entraîne l’amour au-delà des formes visibles ; et la femm
10899 femme-idéal, pur symbole d’un Amour qui entraîne l’ amour au-delà des formes visibles ; et la femme-objet de plaisir, inst
10900 entraîne l’amour au-delà des formes visibles ; et la femme-objet de plaisir, instrument plus ou moins aimable d’une sensat
10901 r au-delà des formes visibles ; et la femme-objet de plaisir, instrument plus ou moins aimable d’une sensation qui enferme
10902 bjet de plaisir, instrument plus ou moins aimable d’ une sensation qui enferme l’homme en soi… Je distingue dans la contrad
10903 plus ou moins aimable d’une sensation qui enferme l’ homme en soi… Je distingue dans la contradiction de Don Juan et de Tri
10904 ion qui enferme l’homme en soi… Je distingue dans la contradiction de Don Juan et de Tristan, dans la tension insupportabl
10905 ’homme en soi… Je distingue dans la contradiction de Don Juan et de Tristan, dans la tension insupportable de l’esprit qui
10906 Je distingue dans la contradiction de Don Juan et de Tristan, dans la tension insupportable de l’esprit qui vit cette cont
10907 la contradiction de Don Juan et de Tristan, dans la tension insupportable de l’esprit qui vit cette contradiction parce q
10908 Juan et de Tristan, dans la tension insupportable de l’esprit qui vit cette contradiction parce qu’il subit la sensualité
10909 n et de Tristan, dans la tension insupportable de l’ esprit qui vit cette contradiction parce qu’il subit la sensualité et
10910 rit qui vit cette contradiction parce qu’il subit la sensualité et désire l’idéal courtois, les données de l’œuvre de Sade
10911 diction parce qu’il subit la sensualité et désire l’ idéal courtois, les données de l’œuvre de Sade, et les raisons précise
10912 l subit la sensualité et désire l’idéal courtois, les données de l’œuvre de Sade, et les raisons précises de sa révolte. C’
10913 ensualité et désire l’idéal courtois, les données de l’œuvre de Sade, et les raisons précises de sa révolte. C’est dans le
10914 ualité et désire l’idéal courtois, les données de l’ œuvre de Sade, et les raisons précises de sa révolte. C’est dans les C
10915 t désire l’idéal courtois, les données de l’œuvre de Sade, et les raisons précises de sa révolte. C’est dans les Crimes de
10916 déal courtois, les données de l’œuvre de Sade, et les raisons précises de sa révolte. C’est dans les Crimes de l’amour que
10917 nnées de l’œuvre de Sade, et les raisons précises de sa révolte. C’est dans les Crimes de l’amour que Sade nous parle de s
10918 et les raisons précises de sa révolte. C’est dans les Crimes de l’amour que Sade nous parle de son admiration pour la poési
10919 ons précises de sa révolte. C’est dans les Crimes de l’amour que Sade nous parle de son admiration pour la poésie de Pétra
10920 précises de sa révolte. C’est dans les Crimes de l’ amour que Sade nous parle de son admiration pour la poésie de Pétrarqu
10921 st dans les Crimes de l’amour que Sade nous parle de son admiration pour la poésie de Pétrarque. Admiration traditionnelle
10922 ’amour que Sade nous parle de son admiration pour la poésie de Pétrarque. Admiration traditionnelle dans sa famille, depui
10923 Sade nous parle de son admiration pour la poésie de Pétrarque. Admiration traditionnelle dans sa famille, depuis le maria
10924 Admiration traditionnelle dans sa famille, depuis le mariage qui avait uni Hugues de Sade, ancêtre direct du marquis, à la
10925 uni Hugues de Sade, ancêtre direct du marquis, à la Dame de Pétrarque, Laure de Noves149. Pétrarque semblait ignorer simp
10926 e Noves149. Pétrarque semblait ignorer simplement l’ existence du désir et des corps, la réalité d’un « objet ». Sade, qui
10927 rer simplement l’existence du désir et des corps, la réalité d’un « objet ». Sade, qui est un homme du xviiie , connaît tr
10928 ent l’existence du désir et des corps, la réalité d’ un « objet ». Sade, qui est un homme du xviiie , connaît trop bien sa
10929 tone tyrannie. Ce que Pétrarque négligeait, c’est l’ obstacle physique dont il faut se venger. Il n’existe que trop, cet ob
10930 existe que trop, cet objet, c’est lui qui détient le plaisir et le plaisir est une fatalité. Comment s’en libérer, si ce n
10931 p, cet objet, c’est lui qui détient le plaisir et le plaisir est une fatalité. Comment s’en libérer, si ce n’est par l’exc
10932 e fatalité. Comment s’en libérer, si ce n’est par l’ excès, car tout excès vient de l’esprit ! Rien de plus glacialement ra
10933 si ce n’est par l’excès, car tout excès vient de l’ esprit ! Rien de plus glacialement rationaliste que les inventions « v
10934 prit ! Rien de plus glacialement rationaliste que les inventions « voluptueuses » multipliées par la rage du Marquis. Là où
10935 e les inventions « voluptueuses » multipliées par la rage du Marquis. Là où est le plaisir, là sera la souffrance, et la s
10936 s » multipliées par la rage du Marquis. Là où est le plaisir, là sera la souffrance, et la souffrance est le signe d’un ra
10937 la rage du Marquis. Là où est le plaisir, là sera la souffrance, et la souffrance est le signe d’un rachat. Purification p
10938 . Là où est le plaisir, là sera la souffrance, et la souffrance est le signe d’un rachat. Purification par le mal : péchon
10939 isir, là sera la souffrance, et la souffrance est le signe d’un rachat. Purification par le mal : péchons jusqu’à détruire
10940 sera la souffrance, et la souffrance est le signe d’ un rachat. Purification par le mal : péchons jusqu’à détruire les dern
10941 france est le signe d’un rachat. Purification par le mal : péchons jusqu’à détruire les derniers charmes du péché. Au lieu
10942 urification par le mal : péchons jusqu’à détruire les derniers charmes du péché. Au lieu de négliger l’objet, détruisons-le
10943 es derniers charmes du péché. Au lieu de négliger l’ objet, détruisons-le par des tortures d’où nous tirerons encore quelqu
10944 du péché. Au lieu de négliger l’objet, détruisons- le par des tortures d’où nous tirerons encore quelque plaisir, et cela f
10945 négliger l’objet, détruisons-le par des tortures d’ où nous tirerons encore quelque plaisir, et cela fait partie de notre
10946 erons encore quelque plaisir, et cela fait partie de notre ascèse ! Une fureur dialectique s’empare de Sade. Le meurtre se
10947 de notre ascèse ! Une fureur dialectique s’empare de Sade. Le meurtre seul peut rétablir la liberté, mais le meurtre de ce
10948 ascèse ! Une fureur dialectique s’empare de Sade. Le meurtre seul peut rétablir la liberté, mais le meurtre de ce qu’on ai
10949 e s’empare de Sade. Le meurtre seul peut rétablir la liberté, mais le meurtre de ce qu’on aime, puisque c’est cela qui nou
10950 e. Le meurtre seul peut rétablir la liberté, mais le meurtre de ce qu’on aime, puisque c’est cela qui nous enchaîne. On ne
10951 re seul peut rétablir la liberté, mais le meurtre de ce qu’on aime, puisque c’est cela qui nous enchaîne. On ne tue bien q
10952 que son amour, parce que lui seul est souverain. Le crime d’amour impur sauvera la pureté. Lisons maintenant avec cette c
10953 amour, parce que lui seul est souverain. Le crime d’ amour impur sauvera la pureté. Lisons maintenant avec cette clé la déf
10954 eul est souverain. Le crime d’amour impur sauvera la pureté. Lisons maintenant avec cette clé la défense morale du meurtre
10955 uvera la pureté. Lisons maintenant avec cette clé la défense morale du meurtre telle que la présente Dolmancé dans la Phil
10956 cette clé la défense morale du meurtre telle que la présente Dolmancé dans la Philosophie dans le Boudoir : « Eh quoi ! u
10957 le du meurtre telle que la présente Dolmancé dans la Philosophie dans le Boudoir : « Eh quoi ! un souverain ambitieux pour
10958 que la présente Dolmancé dans la Philosophie dans le Boudoir : « Eh quoi ! un souverain ambitieux pourra détruire à son ai
10959 rain ambitieux pourra détruire à son aise et sans le moindre scrupule les ennemis qui nuisent à ses projets de grandeur ?
10960 a détruire à son aise et sans le moindre scrupule les ennemis qui nuisent à ses projets de grandeur ? Des lois cruelles, ar
10961 re scrupule les ennemis qui nuisent à ses projets de grandeur ? Des lois cruelles, arbitraires, impérieuses, pourront de m
10962 ont de même assassiner chaque siècle des millions d’ individus, et nous, faibles et malheureux particuliers, nous ne pourro
10963 à nos vengeances ou à nos caprices ? Est-il rien de si barbare, de si ridiculement étrange, et ne devons-nous pas, sous l
10964 es ou à nos caprices ? Est-il rien de si barbare, de si ridiculement étrange, et ne devons-nous pas, sous le voile du plus
10965 ridiculement étrange, et ne devons-nous pas, sous le voile du plus profond mystère, nous venger amplement de cette ineptie
10966 le du plus profond mystère, nous venger amplement de cette ineptie ? » (C’est moi qui ai souligné.) Si le marquis de Sade
10967 cette ineptie ? » (C’est moi qui ai souligné.) Si le marquis de Sade avait été interrogé sur les mobiles secrets de sa mor
10968 é.) Si le marquis de Sade avait été interrogé sur les mobiles secrets de sa morale, il se fût sans nul doute réfugié derriè
10969 Sade avait été interrogé sur les mobiles secrets de sa morale, il se fût sans nul doute réfugié derrière un verbiage cyni
10970 ont transparents : ils signifient avec exactitude le contraire de leur sens littéral150. Cette glorification du sexe est u
10971 nts : ils signifient avec exactitude le contraire de leur sens littéral150. Cette glorification du sexe est une constante
10972 sexe est une constante et rationnelle profanation de la morale profanée du xviiie . C’est la « voie négative » d’un athée
10973 e est une constante et rationnelle profanation de la morale profanée du xviiie . C’est la « voie négative » d’un athée qui
10974 ofanation de la morale profanée du xviiie . C’est la « voie négative » d’un athée qui désespère d’échapper à ses liens, et
10975 e profanée du xviiie . C’est la « voie négative » d’ un athée qui désespère d’échapper à ses liens, et qui défie l’amour sp
10976 est la « voie négative » d’un athée qui désespère d’ échapper à ses liens, et qui défie l’amour spirituel de se manifester
10977 ui désespère d’échapper à ses liens, et qui défie l’ amour spirituel de se manifester en tuant le criminel151. Car là seule
10978 apper à ses liens, et qui défie l’amour spirituel de se manifester en tuant le criminel151. Car là seulement serait la dél
10979 défie l’amour spirituel de se manifester en tuant le criminel151. Car là seulement serait la délivrance — selon la foi des
10980 en tuant le criminel151. Car là seulement serait la délivrance — selon la foi des troubadours… 14. La Nouvelle Héloïse
10981 51. Car là seulement serait la délivrance — selon la foi des troubadours… 14. La Nouvelle Héloïse Paysan de Genève,
10982 délivrance — selon la foi des troubadours… 14. La Nouvelle Héloïse Paysan de Genève, Rousseau échappe à l’influence
10983 roubadours… 14. La Nouvelle Héloïse Paysan de Genève, Rousseau échappe à l’influence du don-juanisme citadin, mais
10984 Héloïse Paysan de Genève, Rousseau échappe à l’ influence du don-juanisme citadin, mais non pas à une littérature qui
10985 complicités bien profondes et qui n’est autre que le pétrarquisme. Le roman de Rousseau à proprement parler n’est pas une
10986 profondes et qui n’est autre que le pétrarquisme. Le roman de Rousseau à proprement parler n’est pas une renaissance du my
10987 et qui n’est autre que le pétrarquisme. Le roman de Rousseau à proprement parler n’est pas une renaissance du mythe primi
10988 arler n’est pas une renaissance du mythe primitif de Tristan. Il n’a pas la violence sauvage de la légende, et encore moin
10989 aissance du mythe primitif de Tristan. Il n’a pas la violence sauvage de la légende, et encore moins son arrière-plan ésot
10990 imitif de Tristan. Il n’a pas la violence sauvage de la légende, et encore moins son arrière-plan ésotérique. Ce qui revit
10991 tif de Tristan. Il n’a pas la violence sauvage de la légende, et encore moins son arrière-plan ésotérique. Ce qui revit en
10992 rière-plan ésotérique. Ce qui revit en lui, c’est l’ état d’âme créé chez les imitateurs des troubadours par une doctrine q
10993 Ce qui revit en lui, c’est l’état d’âme créé chez les imitateurs des troubadours par une doctrine qu’ils « sécularisaient »
10994 e qu’ils « sécularisaient », n’en connaissant que la rhétorique profane. C’est l’acedia, l’heureuse mélancolie cultivée pa
10995 n’en connaissant que la rhétorique profane. C’est l’ acedia, l’heureuse mélancolie cultivée par l’ermite de Vaucluse. Qu’on
10996 issant que la rhétorique profane. C’est l’acedia, l’ heureuse mélancolie cultivée par l’ermite de Vaucluse. Qu’on relise le
10997 ’est l’acedia, l’heureuse mélancolie cultivée par l’ ermite de Vaucluse. Qu’on relise les sommaires analytiques joints par
10998 edia, l’heureuse mélancolie cultivée par l’ermite de Vaucluse. Qu’on relise les sommaires analytiques joints par un éditeu
10999 e cultivée par l’ermite de Vaucluse. Qu’on relise les sommaires analytiques joints par un éditeur zélé à la troisième éditi
11000 un éditeur zélé à la troisième édition du roman : l’ on y retrouve les situations que prévoyaient les leys de cortezia. C’e
11001 à la troisième édition du roman : l’on y retrouve les situations que prévoyaient les leys de cortezia. C’est le Canzoniere
11002  : l’on y retrouve les situations que prévoyaient les leys de cortezia. C’est le Canzoniere mis en prose — et quelque peu e
11003 retrouve les situations que prévoyaient les leys de cortezia. C’est le Canzoniere mis en prose — et quelque peu embourgeo
11004 tions que prévoyaient les leys de cortezia. C’est le Canzoniere mis en prose — et quelque peu embourgeoisé. (Çà et là une
11005 (Çà et là une citation, une allusion, témoignent de la connaissance que Rousseau avait de Pétrarque, véritable inventeur
11006 à et là une citation, une allusion, témoignent de la connaissance que Rousseau avait de Pétrarque, véritable inventeur du
11007 témoignent de la connaissance que Rousseau avait de Pétrarque, véritable inventeur du sentiment de la nature et du lyrism
11008 it de Pétrarque, véritable inventeur du sentiment de la nature et du lyrisme de la solitude.) Avec d’Urfé, la courtoisie a
11009 de Pétrarque, véritable inventeur du sentiment de la nature et du lyrisme de la solitude.) Avec d’Urfé, la courtoisie avai
11010 inventeur du sentiment de la nature et du lyrisme de la solitude.) Avec d’Urfé, la courtoisie avait tourné en casuistique
11011 enteur du sentiment de la nature et du lyrisme de la solitude.) Avec d’Urfé, la courtoisie avait tourné en casuistique pro
11012 de la nature et du lyrisme de la solitude.) Avec d’ Urfé, la courtoisie avait tourné en casuistique profane. Chez Rousseau
11013 ature et du lyrisme de la solitude.) Avec d’Urfé, la courtoisie avait tourné en casuistique profane. Chez Rousseau, elle d
11014 ue profane. Chez Rousseau, elle devient une sorte de piétisme raffiné. Ici encore, la décadence est manifeste. L’Héloïse
11015 evient une sorte de piétisme raffiné. Ici encore, la décadence est manifeste. L’Héloïse qui vécut au xiie 152 et dont no
11016 raffiné. Ici encore, la décadence est manifeste. L’ Héloïse qui vécut au xiie 152 et dont nous possédons les lettres à Ab
11017 ïse qui vécut au xiie 152 et dont nous possédons les lettres à Abélard, évoque Iseut, Juliette et Mlle de Lespinasse, beau
11018 lus rien du mystique ni du chevalier. Au surplus, le roman n’aboutit à la mort qu’après un renoncement à la passion, et ce
11019 ni du chevalier. Au surplus, le roman n’aboutit à la mort qu’après un renoncement à la passion, et cette mort de Julie est
11020 man n’aboutit à la mort qu’après un renoncement à la passion, et cette mort de Julie est chrétienne — autant qu’il peut dé
11021 ’après un renoncement à la passion, et cette mort de Julie est chrétienne — autant qu’il peut dépendre de Rousseau. (Il in
11022 Julie est chrétienne — autant qu’il peut dépendre de Rousseau. (Il insiste longuement, dans une lettre à son éditeur, sur
11023 re à son éditeur, sur son protestantisme et celui de ses héros : mais malgré sa sincérité, l’on ne peut que suspecter un «
11024 et celui de ses héros : mais malgré sa sincérité, l’ on ne peut que suspecter un « calvinisme » qui parle de l’Être suprême
11025 ne peut que suspecter un « calvinisme » qui parle de l’Être suprême et paraît ignorer le Christ…) Tout cela ne m’empêchera
11026 peut que suspecter un « calvinisme » qui parle de l’ Être suprême et paraît ignorer le Christ…) Tout cela ne m’empêchera po
11027 e » qui parle de l’Être suprême et paraît ignorer le Christ…) Tout cela ne m’empêchera point de confesser un goût très vif
11028 gnorer le Christ…) Tout cela ne m’empêchera point de confesser un goût très vif pour le style de ce roman — seul comparabl
11029 mpêchera point de confesser un goût très vif pour le style de ce roman — seul comparable à l’Astrée sous ce rapport — et u
11030 point de confesser un goût très vif pour le style de ce roman — seul comparable à l’Astrée sous ce rapport — et une admira
11031 vif pour le style de ce roman — seul comparable à l’ Astrée sous ce rapport — et une admiration sérieusement motivée pour s
11032 ur sa lucidité psychologique. On a trop vite jugé le « rousseauisme » moral en attribuant à l’auteur du roman les croyance
11033 te jugé le « rousseauisme » moral en attribuant à l’ auteur du roman les croyances de ses personnages. Si Rousseau fut le p
11034 eauisme » moral en attribuant à l’auteur du roman les croyances de ses personnages. Si Rousseau fut le premier à décrire ce
11035 l en attribuant à l’auteur du roman les croyances de ses personnages. Si Rousseau fut le premier à décrire ces erreurs, c’
11036 qu’il en souffrit plus que d’autres et avec plus de résolution de s’y soustraire. Mais on néglige habituellement les conc
11037 frit plus que d’autres et avec plus de résolution de s’y soustraire. Mais on néglige habituellement les conclusions de l’œ
11038 de s’y soustraire. Mais on néglige habituellement les conclusions de l’œuvre pour ne garder que le souvenir du ton, de l’ém
11039 e. Mais on néglige habituellement les conclusions de l’œuvre pour ne garder que le souvenir du ton, de l’émotion et de cer
11040 Mais on néglige habituellement les conclusions de l’ œuvre pour ne garder que le souvenir du ton, de l’émotion et de certai
11041 ent les conclusions de l’œuvre pour ne garder que le souvenir du ton, de l’émotion et de certaines complaisances qu’entraî
11042 de l’œuvre pour ne garder que le souvenir du ton, de l’émotion et de certaines complaisances qu’entraîne le genre romanesq
11043 l’œuvre pour ne garder que le souvenir du ton, de l’ émotion et de certaines complaisances qu’entraîne le genre romanesque.
11044 ne garder que le souvenir du ton, de l’émotion et de certaines complaisances qu’entraîne le genre romanesque. Il est visib
11045 émotion et de certaines complaisances qu’entraîne le genre romanesque. Il est visible que Rousseau, pas plus que Pétrarque
11046 st visible que Rousseau, pas plus que Pétrarque à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on relise la
11047 ble que Rousseau, pas plus que Pétrarque à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on relise la grande
11048 plus que Pétrarque à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on relise la grande lettre de Julie marié
11049 s que Pétrarque à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on relise la grande lettre de Julie mariée (
11050 à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’ amour. Qu’on relise la grande lettre de Julie mariée (IIIe partie, let
11051 est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on relise la grande lettre de Julie mariée (IIIe partie, lettre XVIII), analysant
11052 religion » d’amour. Qu’on relise la grande lettre de Julie mariée (IIIe partie, lettre XVIII), analysant le passé des aman
11053 lie mariée (IIIe partie, lettre XVIII), analysant le passé des amants : on ne saurait dépister avec plus de rigueur, quoiq
11054 ssé des amants : on ne saurait dépister avec plus de rigueur, quoique féminine, les confusions intéressées de l’Éros et de
11055 dépister avec plus de rigueur, quoique féminine, les confusions intéressées de l’Éros et de l’Agapè. « La vertu est si néc
11056 eur, quoique féminine, les confusions intéressées de l’Éros et de l’Agapè. « La vertu est si nécessaire à nos cœurs que, q
11057 , quoique féminine, les confusions intéressées de l’ Éros et de l’Agapè. « La vertu est si nécessaire à nos cœurs que, quan
11058 féminine, les confusions intéressées de l’Éros et de l’Agapè. « La vertu est si nécessaire à nos cœurs que, quand on a une
11059 inine, les confusions intéressées de l’Éros et de l’ Agapè. « La vertu est si nécessaire à nos cœurs que, quand on a une fo
11060 confusions intéressées de l’Éros et de l’Agapè. «  La vertu est si nécessaire à nos cœurs que, quand on a une fois abandonn
11061 re à nos cœurs que, quand on a une fois abandonné la véritable, on s’en fait ensuite une à sa mode, et l’on y tient plus f
11062 véritable, on s’en fait ensuite une à sa mode, et l’ on y tient plus fortement peut-être, parce qu’elle est de notre choix.
11063 tient plus fortement peut-être, parce qu’elle est de notre choix. » Toutefois, l’on n’a pas tort d’attribuer au « climat »
11064 e, parce qu’elle est de notre choix. » Toutefois, l’ on n’a pas tort d’attribuer au « climat » de la Nouvelle Héloïse, si n
11065 st de notre choix. » Toutefois, l’on n’a pas tort d’ attribuer au « climat » de la Nouvelle Héloïse, si nouveau pour le xvi
11066 fois, l’on n’a pas tort d’attribuer au « climat » de la Nouvelle Héloïse, si nouveau pour le xviiie siècle, une faculté d
11067 s, l’on n’a pas tort d’attribuer au « climat » de la Nouvelle Héloïse, si nouveau pour le xviiie siècle, une faculté de c
11068  climat » de la Nouvelle Héloïse, si nouveau pour le xviiie siècle, une faculté de contagion contre laquelle les conclusi
11069 e, si nouveau pour le xviiie siècle, une faculté de contagion contre laquelle les conclusions de l’auteur ne pouvaient ri
11070 siècle, une faculté de contagion contre laquelle les conclusions de l’auteur ne pouvaient rien. Et là, c’est bien le mythe
11071 ulté de contagion contre laquelle les conclusions de l’auteur ne pouvaient rien. Et là, c’est bien le mythe qui reparaît,
11072 é de contagion contre laquelle les conclusions de l’ auteur ne pouvaient rien. Et là, c’est bien le mythe qui reparaît, ala
11073 de l’auteur ne pouvaient rien. Et là, c’est bien le mythe qui reparaît, alangui, honteux et confus, mais à travers le voi
11074 araît, alangui, honteux et confus, mais à travers le voile des larmes vertueuses, reconnaissable à je ne sais quel frisson
11075 , ce ne sont point ces transports que je regrette le plus : ah non ! retire s’il le faut ces faveurs enivrantes pour lesqu
11076 ts que je regrette le plus : ah non ! retire s’il le faut ces faveurs enivrantes pour lesquelles je donnerais mille vies,
11077 ais rends-moi tout ce qui n’était point elles, et les effaçait mille fois. Rends-moi cette étroite union des âmes… Julie, d
11078 je ne t’aime plus ? Quel doute !… » Il s’effraye de l’équivoque du soupir, mais n’en conclut pas moins avec une sorte de
11079 ne t’aime plus ? Quel doute !… » Il s’effraye de l’ équivoque du soupir, mais n’en conclut pas moins avec une sorte de dép
11080 oupir, mais n’en conclut pas moins avec une sorte de dépit à peine voilé : « J’ai pris pour toi des sentiments plus paisib
11081 les, il est vrai, mais plus affectueux et de plus de différentes espèces… Les douceurs de l’amitié tempèrent les emporteme
11082 lus affectueux et de plus de différentes espèces… Les douceurs de l’amitié tempèrent les emportements de l’amour… » Le Tris
11083 x et de plus de différentes espèces… Les douceurs de l’amitié tempèrent les emportements de l’amour… » Le Tristan qui se r
11084 t de plus de différentes espèces… Les douceurs de l’ amitié tempèrent les emportements de l’amour… » Le Tristan qui se réve
11085 entes espèces… Les douceurs de l’amitié tempèrent les emportements de l’amour… » Le Tristan qui se réveille en lui après la
11086 s douceurs de l’amitié tempèrent les emportements de l’amour… » Le Tristan qui se réveille en lui après la « faute » de la
11087 ouceurs de l’amitié tempèrent les emportements de l’ amour… » Le Tristan qui se réveille en lui après la « faute » de la po
11088 l’amitié tempèrent les emportements de l’amour… » Le Tristan qui se réveille en lui après la « faute » de la possession se
11089 ’amour… » Le Tristan qui se réveille en lui après la « faute » de la possession se passerait bien de ces douceurs paisible
11090 Tristan qui se réveille en lui après la « faute » de la possession se passerait bien de ces douceurs paisibles… Lui aussi
11091 stan qui se réveille en lui après la « faute » de la possession se passerait bien de ces douceurs paisibles… Lui aussi dés
11092 s la « faute » de la possession se passerait bien de ces douceurs paisibles… Lui aussi désirait brûler, et non pas rassasi
11093 pas rassasier son désir. Lui aussi va multiplier les obstacles les plus gratuits, les prétextes de séparation, les situati
11094 son désir. Lui aussi va multiplier les obstacles les plus gratuits, les prétextes de séparation, les situations voluptueus
11095 si va multiplier les obstacles les plus gratuits, les prétextes de séparation, les situations voluptueusement inextricables
11096 er les obstacles les plus gratuits, les prétextes de séparation, les situations voluptueusement inextricables. D’où l’insi
11097 s les plus gratuits, les prétextes de séparation, les situations voluptueusement inextricables. D’où l’insistance pénible e
11098 on, les situations voluptueusement inextricables. D’ où l’insistance pénible et, dès cette date, quelque peu excessive me s
11099 es situations voluptueusement inextricables. D’où l’ insistance pénible et, dès cette date, quelque peu excessive me semble
11100 e date, quelque peu excessive me semble-t-il, sur la roture de Saint-Preux, laquelle est censée interdire toute possibilit
11101 elque peu excessive me semble-t-il, sur la roture de Saint-Preux, laquelle est censée interdire toute possibilité d’union
11102 , laquelle est censée interdire toute possibilité d’ union légale. D’où encore l’assimilation du préjugé social et des exig
11103 ensée interdire toute possibilité d’union légale. D’ où encore l’assimilation du préjugé social et des exigences d’une vert
11104 ire toute possibilité d’union légale. D’où encore l’ assimilation du préjugé social et des exigences d’une vertu déclarée r
11105 l’assimilation du préjugé social et des exigences d’ une vertu déclarée religieuse par opportunité. Mais on distingue les m
11106 rée religieuse par opportunité. Mais on distingue les mobiles inavoués de la confusion. Au xiie siècle, c’était la loi de
11107 portunité. Mais on distingue les mobiles inavoués de la confusion. Au xiie siècle, c’était la loi de courtoisie qui impos
11108 tunité. Mais on distingue les mobiles inavoués de la confusion. Au xiie siècle, c’était la loi de courtoisie qui imposait
11109 navoués de la confusion. Au xiie siècle, c’était la loi de courtoisie qui imposait la chasteté ; ici, c’est la coutume bo
11110 de la confusion. Au xiie siècle, c’était la loi de courtoisie qui imposait la chasteté ; ici, c’est la coutume bourgeois
11111 siècle, c’était la loi de courtoisie qui imposait la chasteté ; ici, c’est la coutume bourgeoise. Mais sous le couvert de
11112 courtoisie qui imposait la chasteté ; ici, c’est la coutume bourgeoise. Mais sous le couvert de l’une et de l’autre, c’es
11113 eté ; ici, c’est la coutume bourgeoise. Mais sous le couvert de l’une et de l’autre, c’est toujours le mythe qui agit. Dan
11114 c’est la coutume bourgeoise. Mais sous le couvert de l’une et de l’autre, c’est toujours le mythe qui agit. Dans la lettre
11115 tume bourgeoise. Mais sous le couvert de l’une et de l’autre, c’est toujours le mythe qui agit. Dans la lettre déjà citée
11116 le couvert de l’une et de l’autre, c’est toujours le mythe qui agit. Dans la lettre déjà citée où elle récapitule leurs ép
11117 e l’autre, c’est toujours le mythe qui agit. Dans la lettre déjà citée où elle récapitule leurs épreuves, Julie appelle « 
11118 e leurs épreuves, Julie appelle « sainte ardeur » l’ amour chaste qui les ravissait — bien qu’il fût dès ce moment condamna
11119 ulie appelle « sainte ardeur » l’amour chaste qui les ravissait — bien qu’il fût dès ce moment condamnable — et « crime »,
11120 « horreurs », « corruption », ce même amour après la possession. La faute qui compte, pour eux, on le voit bien, c’est cel
11121  corruption », ce même amour après la possession. La faute qui compte, pour eux, on le voit bien, c’est celle qui lèse la
11122 la possession. La faute qui compte, pour eux, on le voit bien, c’est celle qui lèse la « courtoisie », non la vertu bourg
11123 , pour eux, on le voit bien, c’est celle qui lèse la « courtoisie », non la vertu bourgeoise trop souvent invoquée. Et ain
11124 bien, c’est celle qui lèse la « courtoisie », non la vertu bourgeoise trop souvent invoquée. Et ainsi de suite : il serait
11125 vertu bourgeoise trop souvent invoquée. Et ainsi de suite : il serait aisé de reprendre, à propos de la Nouvelle Héloïse,
11126 vent invoquée. Et ainsi de suite : il serait aisé de reprendre, à propos de la Nouvelle Héloïse, toute notre exégèse de Tr
11127 suite : il serait aisé de reprendre, à propos de la Nouvelle Héloïse, toute notre exégèse de Tristan, notre dialectique d
11128 ropos de la Nouvelle Héloïse, toute notre exégèse de Tristan, notre dialectique de l’obstacle. Il y a pourtant cette diffé
11129 toute notre exégèse de Tristan, notre dialectique de l’obstacle. Il y a pourtant cette différence capitale que Rousseau ab
11130 te notre exégèse de Tristan, notre dialectique de l’ obstacle. Il y a pourtant cette différence capitale que Rousseau about
11131 , c’est-à-dire au triomphe du monde sanctifié par le christianisme, alors que la légende glorifiait dans la mort l’entière
11132 u monde sanctifié par le christianisme, alors que la légende glorifiait dans la mort l’entière dissolution des liens terre
11133 ristianisme, alors que la légende glorifiait dans la mort l’entière dissolution des liens terrestres. 15.Le romantisme
11134 sme, alors que la légende glorifiait dans la mort l’ entière dissolution des liens terrestres. 15.Le romantisme allemand
11135 15.Le romantisme allemand C’est à partir de l’ état d’âme sentimental — et non mystique153 — des amants de la Nouvell
11136 âme sentimental — et non mystique153 — des amants de la Nouvelle Héloïse que le romantisme va tâcher de rejoindre une myst
11137 sentimental — et non mystique153 — des amants de la Nouvelle Héloïse que le romantisme va tâcher de rejoindre une mystiqu
11138 stique153 — des amants de la Nouvelle Héloïse que le romantisme va tâcher de rejoindre une mystique primitive qu’il ignore
11139 e la Nouvelle Héloïse que le romantisme va tâcher de rejoindre une mystique primitive qu’il ignore, mais dont il redécouvr
11140 ’il ignore, mais dont il redécouvre, par éclairs, la vertu sacrale et mortelle. Du Tristan de Thomas par Pétrarque et l’As
11141 t mortelle. Du Tristan de Thomas par Pétrarque et l’ Astrée jusqu’à la tragédie classique, nous avons vu le mythe se dégrad
11142 istan de Thomas par Pétrarque et l’Astrée jusqu’à la tragédie classique, nous avons vu le mythe se dégrader, s’humaniser,
11143 trée jusqu’à la tragédie classique, nous avons vu le mythe se dégrader, s’humaniser, s’analyser en éléments de moins en mo
11144 se dégrader, s’humaniser, s’analyser en éléments de moins en moins mystérieux ; enfin Racine l’abat, non sans avoir reçu
11145 ments de moins en moins mystérieux ; enfin Racine l’ abat, non sans avoir reçu dans cette lutte avec l’ange mauvais la plus
11146 l’abat, non sans avoir reçu dans cette lutte avec l’ ange mauvais la plus douloureuse blessure. Et Don Juan bondit sur la s
11147 s avoir reçu dans cette lutte avec l’ange mauvais la plus douloureuse blessure. Et Don Juan bondit sur la scène ; de Moliè
11148 plus douloureuse blessure. Et Don Juan bondit sur la scène ; de Molière à Mozart, c’est la grande éclipse du mythe. Mais à
11149 reuse blessure. Et Don Juan bondit sur la scène ; de Molière à Mozart, c’est la grande éclipse du mythe. Mais à partir du
11150 bondit sur la scène ; de Molière à Mozart, c’est la grande éclipse du mythe. Mais à partir du roman de Rousseau, qui naît
11151 a grande éclipse du mythe. Mais à partir du roman de Rousseau, qui naît comme en marge du siècle, nous allons parcourir le
11152 t comme en marge du siècle, nous allons parcourir le même chemin en sens inverse : par Werther, cette réplique d’Héloïse m
11153 min en sens inverse : par Werther, cette réplique d’ Héloïse mais qui finit beaucoup plus mal — se rapprochant du modèle pr
11154 up plus mal — se rapprochant du modèle primitif — l’ on arrive à Jean-Paul, à Hölderlin, à Novalis. Dans la panique de la R
11155 arrive à Jean-Paul, à Hölderlin, à Novalis. Dans la panique de la Révolution, de la Terreur, des guerres européennes, cer
11156 ean-Paul, à Hölderlin, à Novalis. Dans la panique de la Révolution, de la Terreur, des guerres européennes, certains aveux
11157 -Paul, à Hölderlin, à Novalis. Dans la panique de la Révolution, de la Terreur, des guerres européennes, certains aveux de
11158 lin, à Novalis. Dans la panique de la Révolution, de la Terreur, des guerres européennes, certains aveux deviennent possib
11159 , à Novalis. Dans la panique de la Révolution, de la Terreur, des guerres européennes, certains aveux deviennent possibles
11160 certaines souffrances osent enfin dire leur nom. L’ adoration de la Nuit et de la Mort accède pour la première fois au pla
11161 ouffrances osent enfin dire leur nom. L’adoration de la Nuit et de la Mort accède pour la première fois au plan de la cons
11162 frances osent enfin dire leur nom. L’adoration de la Nuit et de la Mort accède pour la première fois au plan de la conscie
11163 nt enfin dire leur nom. L’adoration de la Nuit et de la Mort accède pour la première fois au plan de la conscience lyrique
11164 enfin dire leur nom. L’adoration de la Nuit et de la Mort accède pour la première fois au plan de la conscience lyrique. N
11165 t de la Mort accède pour la première fois au plan de la conscience lyrique. Napoléon à peine vaincu, voici l’envahissement
11166 e la Mort accède pour la première fois au plan de la conscience lyrique. Napoléon à peine vaincu, voici l’envahissement de
11167 onscience lyrique. Napoléon à peine vaincu, voici l’ envahissement de l’Europe par une plus insidieuse tyrannie. Jusqu’au j
11168 e. Napoléon à peine vaincu, voici l’envahissement de l’Europe par une plus insidieuse tyrannie. Jusqu’au jour où Wagner, d
11169 Napoléon à peine vaincu, voici l’envahissement de l’ Europe par une plus insidieuse tyrannie. Jusqu’au jour où Wagner, d’un
11170 Jusqu’au jour où Wagner, d’un seul coup, dressera le mythe dans sa pleine stature et dans sa virulence totale : la musique
11171 s sa pleine stature et dans sa virulence totale : la musique seule pouvait dire l’indicible, elle a forcé le dernier mystè
11172 virulence totale : la musique seule pouvait dire l’ indicible, elle a forcé le dernier mystère de Tristan. Mon propos n’es
11173 dire l’indicible, elle a forcé le dernier mystère de Tristan. Mon propos n’est point de recenser les innombrables manifest
11174 ernier mystère de Tristan. Mon propos n’est point de recenser les innombrables manifestations du mythe dans nos littératur
11175 re de Tristan. Mon propos n’est point de recenser les innombrables manifestations du mythe dans nos littératures, surtout m
11176 os littératures, surtout modernes, mais seulement de poser des jalons et de réduire certaines contradictions tout apparent
11177 t modernes, mais seulement de poser des jalons et de réduire certaines contradictions tout apparentes. On me pardonnera de
11178 contradictions tout apparentes. On me pardonnera de ne point multiplier les preuves de l’évidente renaissance du thème co
11179 parentes. On me pardonnera de ne point multiplier les preuves de l’évidente renaissance du thème courtois — donc de l’amour
11180 me pardonnera de ne point multiplier les preuves de l’évidente renaissance du thème courtois — donc de l’amour réciproque
11181 pardonnera de ne point multiplier les preuves de l’ évidente renaissance du thème courtois — donc de l’amour réciproque ma
11182 e l’évidente renaissance du thème courtois — donc de l’amour réciproque malheureux — chez tous les romantiques allemands s
11183 ’évidente renaissance du thème courtois — donc de l’ amour réciproque malheureux — chez tous les romantiques allemands sans
11184 donc de l’amour réciproque malheureux — chez tous les romantiques allemands sans exception154. Quelques textes choisis entr
11185 extes choisis entre mille en diront plus que tous les commentaires ici possibles, et trop tentants. (Dans leur nudité même,
11186 ur nudité même, je sens trop bien qu’ils risquent de prendre figure d’arguments, à cet endroit de notre voyage, du seul fa
11187 sens trop bien qu’ils risquent de prendre figure d’ arguments, à cet endroit de notre voyage, du seul fait de leur trop pa
11188 uent de prendre figure d’arguments, à cet endroit de notre voyage, du seul fait de leur trop parfaite convenance à nos déf
11189 ents, à cet endroit de notre voyage, du seul fait de leur trop parfaite convenance à nos définitions du mythe…) Lettre de
11190 e convenance à nos définitions du mythe…) Lettre de Diotima à Hölderlin : Hier soir, j’ai longuement réfléchi sur la pas
11191 derlin : Hier soir, j’ai longuement réfléchi sur la passion. Sans doute, la passion de l’amour suprême ne trouve jamais s
11192 i longuement réfléchi sur la passion. Sans doute, la passion de l’amour suprême ne trouve jamais son accomplissement ici-b
11193 t réfléchi sur la passion. Sans doute, la passion de l’amour suprême ne trouve jamais son accomplissement ici-bas ! Compre
11194 éfléchi sur la passion. Sans doute, la passion de l’ amour suprême ne trouve jamais son accomplissement ici-bas ! Comprends
11195 paraît exalté, et pourtant c’est si vrai !) Voilà le seul accomplissement. Mais nous avons des devoirs sacrés en ce bas mo
11196 s en ce bas monde. Il ne nous reste plus rien que la confiance la plus parfaite l’un dans l’autre et la foi dans la toute-
11197 onde. Il ne nous reste plus rien que la confiance la plus parfaite l’un dans l’autre et la foi dans la toute-puissante div
11198 a confiance la plus parfaite l’un dans l’autre et la foi dans la toute-puissante divinité de l’Amour qui à jamais nous gui
11199 la plus parfaite l’un dans l’autre et la foi dans la toute-puissante divinité de l’Amour qui à jamais nous guidera, invisi
11200 ’autre et la foi dans la toute-puissante divinité de l’Amour qui à jamais nous guidera, invisible, et renforcera sans cess
11201 tre et la foi dans la toute-puissante divinité de l’ Amour qui à jamais nous guidera, invisible, et renforcera sans cesse n
11202 cera sans cesse notre union.155 Journal intime de Novalis : Lorsque j’étais sur le tombeau [de sa fiancée] la pensée m
11203 Journal intime de Novalis : Lorsque j’étais sur le tombeau [de sa fiancée] la pensée m’est venue que ma mort donnerait à
11204 ime de Novalis : Lorsque j’étais sur le tombeau [ de sa fiancée] la pensée m’est venue que ma mort donnerait à l’humanité
11205 : Lorsque j’étais sur le tombeau [de sa fiancée] la pensée m’est venue que ma mort donnerait à l’humanité un exemple de f
11206 ée] la pensée m’est venue que ma mort donnerait à l’ humanité un exemple de fidélité éternelle, et qu’elle instaurerait, en
11207 nue que ma mort donnerait à l’humanité un exemple de fidélité éternelle, et qu’elle instaurerait, en quelque sorte, la pos
11208 nelle, et qu’elle instaurerait, en quelque sorte, la possibilité d’aimer comme je l’ai fait. Lorsqu’on fuit la douleur, c’
11209 le instaurerait, en quelque sorte, la possibilité d’ aimer comme je l’ai fait. Lorsqu’on fuit la douleur, c’est qu’on ne ve
11210 en quelque sorte, la possibilité d’aimer comme je l’ ai fait. Lorsqu’on fuit la douleur, c’est qu’on ne veut plus aimer. Ce
11211 bilité d’aimer comme je l’ai fait. Lorsqu’on fuit la douleur, c’est qu’on ne veut plus aimer. Celui qui aime devra ressent
11212 mer. Celui qui aime devra ressentir éternellement le vide qui l’environne, et garder sa blessure ouverte. Que Dieu me cons
11213 ui aime devra ressentir éternellement le vide qui l’ environne, et garder sa blessure ouverte. Que Dieu me conserve cette d
11214 agement n’était pas pris pour ce monde… Maximes de Novalis : Toutes les passions finissent comme une tragédie, tout ce
11215 ris pour ce monde… Maximes de Novalis : Toutes les passions finissent comme une tragédie, tout ce qui est limité finit p
11216 me une tragédie, tout ce qui est limité finit par la mort, toute poésie a quelque chose de tragique. Une union qui est con
11217 é finit par la mort, toute poésie a quelque chose de tragique. Une union qui est conclue même pour la mort est un mariage
11218 de tragique. Une union qui est conclue même pour la mort est un mariage qui nous donne une compagne pour la Nuit. C’est d
11219 t est un mariage qui nous donne une compagne pour la Nuit. C’est dans la mort que l’amour est le plus doux ; pour le vivan
11220 nous donne une compagne pour la Nuit. C’est dans la mort que l’amour est le plus doux ; pour le vivant, la mort est une n
11221 une compagne pour la Nuit. C’est dans la mort que l’ amour est le plus doux ; pour le vivant, la mort est une nuit de noces
11222 pour la Nuit. C’est dans la mort que l’amour est le plus doux ; pour le vivant, la mort est une nuit de noces, un secret
11223 dans la mort que l’amour est le plus doux ; pour le vivant, la mort est une nuit de noces, un secret de doux mystères. L’
11224 rt que l’amour est le plus doux ; pour le vivant, la mort est une nuit de noces, un secret de doux mystères. L’ivresse des
11225 plus doux ; pour le vivant, la mort est une nuit de noces, un secret de doux mystères. L’ivresse des sens appartient peut
11226 vivant, la mort est une nuit de noces, un secret de doux mystères. L’ivresse des sens appartient peut-être à l’amour comm
11227 st une nuit de noces, un secret de doux mystères. L’ ivresse des sens appartient peut-être à l’amour comme le sommeil à la
11228 stères. L’ivresse des sens appartient peut-être à l’ amour comme le sommeil à la vie. Ce n’est pas la plus noble part, et l
11229 sse des sens appartient peut-être à l’amour comme le sommeil à la vie. Ce n’est pas la plus noble part, et l’homme vigoure
11230 appartient peut-être à l’amour comme le sommeil à la vie. Ce n’est pas la plus noble part, et l’homme vigoureux préférera
11231 à l’amour comme le sommeil à la vie. Ce n’est pas la plus noble part, et l’homme vigoureux préférera toujours veiller à do
11232 eil à la vie. Ce n’est pas la plus noble part, et l’ homme vigoureux préférera toujours veiller à dormir. Voici deux texte
11233 n proprement manichéen : On doit séparer Dieu et la Nature. Dieu n’a rien à faire avec la Nature, il est le but de la Nat
11234 rer Dieu et la Nature. Dieu n’a rien à faire avec la Nature, il est le but de la Nature, l’élément avec lequel elle doit u
11235 ure. Dieu n’a rien à faire avec la Nature, il est le but de la Nature, l’élément avec lequel elle doit un jour s’harmonise
11236 eu n’a rien à faire avec la Nature, il est le but de la Nature, l’élément avec lequel elle doit un jour s’harmoniser. Nous
11237 n’a rien à faire avec la Nature, il est le but de la Nature, l’élément avec lequel elle doit un jour s’harmoniser. Nous so
11238 faire avec la Nature, il est le but de la Nature, l’ élément avec lequel elle doit un jour s’harmoniser. Nous sommes des es
11239 jour s’harmoniser. Nous sommes des esprits émanés de Dieu, des germes divins. Un jour nous deviendrons ce que notre Père e
11240 rons ce que notre Père est lui-même.156 Et dans les Hymnes à la Nuit, où l’Éros ténébreux supplie que le matin ne renaiss
11241 otre Père est lui-même.156 Et dans les Hymnes à la Nuit, où l’Éros ténébreux supplie que le matin ne renaisse plus (thèm
11242 t lui-même.156 Et dans les Hymnes à la Nuit, où l’ Éros ténébreux supplie que le matin ne renaisse plus (thème des « aube
11243 Hymnes à la Nuit, où l’Éros ténébreux supplie que le matin ne renaisse plus (thème des « aubes ») : Que ton feu spirituel
11244 ure alors éternellement notre nuit nuptiale ! Et l’ on devrait citer toutes les œuvres de Tieck, définissant l’amour comme
11245 tre nuit nuptiale ! Et l’on devrait citer toutes les œuvres de Tieck, définissant l’amour comme « une maladie du désir, un
11246 ptiale ! Et l’on devrait citer toutes les œuvres de Tieck, définissant l’amour comme « une maladie du désir, une divine l
11247 ait citer toutes les œuvres de Tieck, définissant l’ amour comme « une maladie du désir, une divine langueur… »157. L’exalt
11248  une maladie du désir, une divine langueur… »157. L’ exaltation de la mort volontaire, amoureuse et divinisante, voilà le t
11249 du désir, une divine langueur… »157. L’exaltation de la mort volontaire, amoureuse et divinisante, voilà le thème religieu
11250 désir, une divine langueur… »157. L’exaltation de la mort volontaire, amoureuse et divinisante, voilà le thème religieux l
11251 mort volontaire, amoureuse et divinisante, voilà le thème religieux le plus profond de cette nouvelle hérésie albigeoise
11252 moureuse et divinisante, voilà le thème religieux le plus profond de cette nouvelle hérésie albigeoise que fut le romantis
11253 nisante, voilà le thème religieux le plus profond de cette nouvelle hérésie albigeoise que fut le romantisme allemand. La
11254 fond de cette nouvelle hérésie albigeoise que fut le romantisme allemand. La mort est le but idéal des « hommes élevés » d
11255 érésie albigeoise que fut le romantisme allemand. La mort est le but idéal des « hommes élevés » de la Loge invisible de J
11256 eoise que fut le romantisme allemand. La mort est le but idéal des « hommes élevés » de la Loge invisible de Jean-Paul. El
11257 d. La mort est le but idéal des « hommes élevés » de la Loge invisible de Jean-Paul. Elle se confond avec l’amour chez Nov
11258 La mort est le but idéal des « hommes élevés » de la Loge invisible de Jean-Paul. Elle se confond avec l’amour chez Novali
11259 idéal des « hommes élevés » de la Loge invisible de Jean-Paul. Elle se confond avec l’amour chez Novalis. Elle fut pour K
11260 Loge invisible de Jean-Paul. Elle se confond avec l’ amour chez Novalis. Elle fut pour Kleist « le seul accomplissement » p
11261 avec l’amour chez Novalis. Elle fut pour Kleist «  le seul accomplissement » possible d’une « passion d’amour suprême » à l
11262 pour Kleist « le seul accomplissement » possible d’ une « passion d’amour suprême » à laquelle se refusait son corps. Mais
11263 e seul accomplissement » possible d’une « passion d’ amour suprême » à laquelle se refusait son corps. Mais les poètes ne s
11264 suprême » à laquelle se refusait son corps. Mais les poètes ne sont plus les seuls à tenter l’au-delà nocturne : un philos
11265 refusait son corps. Mais les poètes ne sont plus les seuls à tenter l’au-delà nocturne : un philosophe comme G. von Schube
11266 . Mais les poètes ne sont plus les seuls à tenter l’ au-delà nocturne : un philosophe comme G. von Schubert spécule sur le
11267 : un philosophe comme G. von Schubert spécule sur le « côté nocturne » (Nachtseite) de l’existence. Fichte lui-même donne
11268 ert spécule sur le « côté nocturne » (Nachtseite) de l’existence. Fichte lui-même donne la définition de l’amour-par-essen
11269 spécule sur le « côté nocturne » (Nachtseite) de l’ existence. Fichte lui-même donne la définition de l’amour-par-essence-
11270 Nachtseite) de l’existence. Fichte lui-même donne la définition de l’amour-par-essence-impossible, le vrai amour qui repou
11271 l’existence. Fichte lui-même donne la définition de l’amour-par-essence-impossible, le vrai amour qui repousse tout objet
11272 existence. Fichte lui-même donne la définition de l’ amour-par-essence-impossible, le vrai amour qui repousse tout objet po
11273 la définition de l’amour-par-essence-impossible, le vrai amour qui repousse tout objet pour s’élancer à l’infini. C’est,
11274 ai amour qui repousse tout objet pour s’élancer à l’ infini. C’est, dit-il, « le désir de quelque chose d’entièrement incon
11275 objet pour s’élancer à l’infini. C’est, dit-il, «  le désir de quelque chose d’entièrement inconnu, qui se révèle uniquemen
11276 r s’élancer à l’infini. C’est, dit-il, « le désir de quelque chose d’entièrement inconnu, qui se révèle uniquement par un
11277 nfini. C’est, dit-il, « le désir de quelque chose d’ entièrement inconnu, qui se révèle uniquement par un besoin, par un ma
11278 ent par un besoin, par un malaise, par un vide, à la recherche de ce qui le comblerait, mais ignorant d’où cela peut venir
11279 soin, par un malaise, par un vide, à la recherche de ce qui le comblerait, mais ignorant d’où cela peut venir… ». Hoffmann
11280 un malaise, par un vide, à la recherche de ce qui le comblerait, mais ignorant d’où cela peut venir… ». Hoffmann ne dit pa
11281 recherche de ce qui le comblerait, mais ignorant d’ où cela peut venir… ». Hoffmann ne dit pas autre chose lorsqu’il bapti
11282 t pas autre chose lorsqu’il baptise cet inconnu : la poésie : Et voici que jaillit, pur feu céleste qui réchauffe et écla
11283 ste qui réchauffe et éclaire sans consumer, toute la félicité ineffable de la vie supérieure, germée au plus secret de l’â
11284 claire sans consumer, toute la félicité ineffable de la vie supérieure, germée au plus secret de l’âme. L’esprit déploie m
11285 ire sans consumer, toute la félicité ineffable de la vie supérieure, germée au plus secret de l’âme. L’esprit déploie mill
11286 fable de la vie supérieure, germée au plus secret de l’âme. L’esprit déploie mille antennes toutes vibrantes de désir, tis
11287 le de la vie supérieure, germée au plus secret de l’ âme. L’esprit déploie mille antennes toutes vibrantes de désir, tisse
11288 a vie supérieure, germée au plus secret de l’âme. L’ esprit déploie mille antennes toutes vibrantes de désir, tisse son fil
11289 L’esprit déploie mille antennes toutes vibrantes de désir, tisse son filet autour de celle qui est apparue, et elle est à
11290 t elle est à lui… et elle n’est jamais à lui, car la soif de son aspiration est à jamais insatiable. C’est toute l’aventu
11291 st à lui… et elle n’est jamais à lui, car la soif de son aspiration est à jamais insatiable. C’est toute l’aventure des m
11292 aspiration est à jamais insatiable. C’est toute l’ aventure des mystiques unitives qui de nouveau prend son départ dans l
11293 ues unitives qui de nouveau prend son départ dans la conscience occidentale, c’est, éternelle hérésie passionnelle, la tra
11294 cidentale, c’est, éternelle hérésie passionnelle, la transgression rêvée de toutes limites, et le suprême désir qui nie le
11295 elle hérésie passionnelle, la transgression rêvée de toutes limites, et le suprême désir qui nie le monde. Ainsi revivent
11296 lle, la transgression rêvée de toutes limites, et le suprême désir qui nie le monde. Ainsi revivent de tous côtés et se ra
11297 ée de toutes limites, et le suprême désir qui nie le monde. Ainsi revivent de tous côtés et se rassemblent les éléments ép
11298 le suprême désir qui nie le monde. Ainsi revivent de tous côtés et se rassemblent les éléments épars du mythe, que Wagner
11299 e. Ainsi revivent de tous côtés et se rassemblent les éléments épars du mythe, que Wagner seul osera nommer, mais alors pou
11300 he, que Wagner seul osera nommer, mais alors pour le recréer dans une synthèse définitive. Rien d’étonnant si le premier p
11301 our le recréer dans une synthèse définitive. Rien d’ étonnant si le premier poème inspiré par le souvenir des cathares et d
11302 . Rien d’étonnant si le premier poème inspiré par le souvenir des cathares et de leur mystique fut composé par l’un des pl
11303 ier poème inspiré par le souvenir des cathares et de leur mystique fut composé par l’un des plus purs romantiques : c’est
11304 omposé par l’un des plus purs romantiques : c’est l’ épopée des albigeois de Lenau. On peut y lire ces vers qui sont une so
11305 s purs romantiques : c’est l’épopée des albigeois de Lenau. On peut y lire ces vers qui sont une sorte de profession de fo
11306 Lenau. On peut y lire ces vers qui sont une sorte de profession de foi de la « religion nouvelle » rêvée par Novalis et se
11307 y lire ces vers qui sont une sorte de profession de foi de la « religion nouvelle » rêvée par Novalis et ses amis : Elle
11308 ces vers qui sont une sorte de profession de foi de la « religion nouvelle » rêvée par Novalis et ses amis : Elle aussi,
11309 s vers qui sont une sorte de profession de foi de la « religion nouvelle » rêvée par Novalis et ses amis : Elle aussi, l’
11310 le » rêvée par Novalis et ses amis : Elle aussi, l’ ère du Christ, que Dieu nous voile, Passera, la Nouvelle Alliance sera
11311 i, l’ère du Christ, que Dieu nous voile, Passera, la Nouvelle Alliance sera rompue ; Alors nous concevrons Dieu comme l’E
11312 e sera rompue ; Alors nous concevrons Dieu comme l’ Esprit, Alors se célébrera l’Alliance éternelle. L’Esprit est Dieu !
11313 oncevrons Dieu comme l’Esprit, Alors se célébrera l’ Alliance éternelle. L’Esprit est Dieu ! ce cri puissant retentira Com
11314 Esprit, Alors se célébrera l’Alliance éternelle. L’ Esprit est Dieu ! ce cri puissant retentira Comme un tonnerre de joie
11315 ieu ! ce cri puissant retentira Comme un tonnerre de joie à travers la nuit de printemps ! 16.Intériorisation du mythe
11316 ant retentira Comme un tonnerre de joie à travers la nuit de printemps ! 16.Intériorisation du mythe Le rythme inti
11317 ntira Comme un tonnerre de joie à travers la nuit de printemps ! 16.Intériorisation du mythe Le rythme intime du ro
11318 de printemps ! 16.Intériorisation du mythe Le rythme intime du romantisme allemand, la diastole et la systole de so
11319 mythe Le rythme intime du romantisme allemand, la diastole et la systole de son cœur, c’est l’enthousiasme et la triste
11320 hme intime du romantisme allemand, la diastole et la systole de son cœur, c’est l’enthousiasme et la tristesse métaphysiqu
11321 du romantisme allemand, la diastole et la systole de son cœur, c’est l’enthousiasme et la tristesse métaphysique. C’est la
11322 and, la diastole et la systole de son cœur, c’est l’ enthousiasme et la tristesse métaphysique. C’est la dialectique abyssa
11323 t la systole de son cœur, c’est l’enthousiasme et la tristesse métaphysique. C’est la dialectique abyssale de l’hérésie ma
11324 ’enthousiasme et la tristesse métaphysique. C’est la dialectique abyssale de l’hérésie manichéenne, le renversement perpét
11325 tesse métaphysique. C’est la dialectique abyssale de l’hérésie manichéenne, le renversement perpétuel du jour en Nuit et d
11326 se métaphysique. C’est la dialectique abyssale de l’ hérésie manichéenne, le renversement perpétuel du jour en Nuit et de l
11327 la dialectique abyssale de l’hérésie manichéenne, le renversement perpétuel du jour en Nuit et de la nuit en Jour. Le même
11328 nne, le renversement perpétuel du jour en Nuit et de la nuit en Jour. Le même élan qui portait l’âme vers la lumière et l’
11329 , le renversement perpétuel du jour en Nuit et de la nuit en Jour. Le même élan qui portait l’âme vers la lumière et l’uni
11330 perpétuel du jour en Nuit et de la nuit en Jour. Le même élan qui portait l’âme vers la lumière et l’unité divine, consid
11331 t et de la nuit en Jour. Le même élan qui portait l’ âme vers la lumière et l’unité divine, considéré du point de vue de ce
11332 nuit en Jour. Le même élan qui portait l’âme vers la lumière et l’unité divine, considéré du point de vue de ce monde n’es
11333 Le même élan qui portait l’âme vers la lumière et l’ unité divine, considéré du point de vue de ce monde n’est plus qu’un é
11334 ière et l’unité divine, considéré du point de vue de ce monde n’est plus qu’un élan vers la mort, une séparation essentiel
11335 int de vue de ce monde n’est plus qu’un élan vers la mort, une séparation essentielle. Tel est le tragique de l’Ironie tra
11336 vers la mort, une séparation essentielle. Tel est le tragique de l’Ironie transcendantale, ce mouvement perpétuel du roman
11337 , une séparation essentielle. Tel est le tragique de l’Ironie transcendantale, ce mouvement perpétuel du romantisme, cette
11338 ne séparation essentielle. Tel est le tragique de l’ Ironie transcendantale, ce mouvement perpétuel du romantisme, cette pa
11339 ntisme, cette passion qui ruine sans relâche tous les objets qu’elle peut concevoir et désirer (la nature, l’être aimé, le
11340 ous les objets qu’elle peut concevoir et désirer ( la nature, l’être aimé, le moi), tout ce qui n’est pas l’Unité incréée,
11341 ets qu’elle peut concevoir et désirer (la nature, l’ être aimé, le moi), tout ce qui n’est pas l’Unité incréée, la dissolut
11342 eut concevoir et désirer (la nature, l’être aimé, le moi), tout ce qui n’est pas l’Unité incréée, la dissolution sans reto
11343 ture, l’être aimé, le moi), tout ce qui n’est pas l’ Unité incréée, la dissolution sans retour. Mais cet enthousiasme est r
11344 , le moi), tout ce qui n’est pas l’Unité incréée, la dissolution sans retour. Mais cet enthousiasme est réel, c’est l’« en
11345 ans retour. Mais cet enthousiasme est réel, c’est l’ « endieusement » des troubadours, l’endiosada des mystiques espagnols,
11346 t réel, c’est l’« endieusement » des troubadours, l’ endiosada des mystiques espagnols, la joy d’amor dans son délire diony
11347 troubadours, l’endiosada des mystiques espagnols, la joy d’amor dans son délire dionysiaque. Il en jaillit perpétuellement
11348 ours, l’endiosada des mystiques espagnols, la joy d’ amor dans son délire dionysiaque. Il en jaillit perpétuellement, au po
11349 . Il en jaillit perpétuellement, au point suprême de son élévation, des fantaisies extravagantes. Il y a une gaieté romant
11350 ntique, comme il y a un attendrissement : moments de détente, entre deux élancements contradictoires, retours au monde… C’
11351 ontradictoires, retours au monde… C’est ce moment de joie bizarre, né de l’ironie métaphysique, qui fait défaut au romanti
11352 urs au monde… C’est ce moment de joie bizarre, né de l’ironie métaphysique, qui fait défaut au romantisme français. Ici, l
11353 au monde… C’est ce moment de joie bizarre, né de l’ ironie métaphysique, qui fait défaut au romantisme français. Ici, les
11354 que, qui fait défaut au romantisme français. Ici, les données sont les mêmes mais le rythme est moins ample et l’esprit va
11355 aut au romantisme français. Ici, les données sont les mêmes mais le rythme est moins ample et l’esprit va trop vite au but.
11356 me français. Ici, les données sont les mêmes mais le rythme est moins ample et l’esprit va trop vite au but. La France de
11357 sont les mêmes mais le rythme est moins ample et l’ esprit va trop vite au but. La France de la Révolution et de l’Empire
11358 est moins ample et l’esprit va trop vite au but. La France de la Révolution et de l’Empire n’a plus d’énergie disponible
11359 a trop vite au but. La France de la Révolution et de l’Empire n’a plus d’énergie disponible pour la spéculation spirituell
11360 rop vite au but. La France de la Révolution et de l’ Empire n’a plus d’énergie disponible pour la spéculation spirituelle :
11361 a France de la Révolution et de l’Empire n’a plus d’ énergie disponible pour la spéculation spirituelle : elle n’a point de
11362 et de l’Empire n’a plus d’énergie disponible pour la spéculation spirituelle : elle n’a point de « religion nouvelle », po
11363 pour la spéculation spirituelle : elle n’a point de « religion nouvelle », point de philosophes romantiques158, peu ou po
11364  : elle n’a point de « religion nouvelle », point de philosophes romantiques158, peu ou point de métaphysique, et peu ou p
11365 point de philosophes romantiques158, peu ou point de métaphysique, et peu ou point de fantaisie — cette surabondance de l’
11366 58, peu ou point de métaphysique, et peu ou point de fantaisie — cette surabondance de l’esprit exalté par son propre dram
11367 et peu ou point de fantaisie — cette surabondance de l’esprit exalté par son propre drame. ⁂ Le romantisme en France n’aur
11368 peu ou point de fantaisie — cette surabondance de l’ esprit exalté par son propre drame. ⁂ Le romantisme en France n’aura g
11369 ndance de l’esprit exalté par son propre drame. ⁂ Le romantisme en France n’aura guère débordé le champ de la psychologie
11370 e. ⁂ Le romantisme en France n’aura guère débordé le champ de la psychologie individuelle. Il y gagne une lucidité qui le
11371 omantisme en France n’aura guère débordé le champ de la psychologie individuelle. Il y gagne une lucidité qui le conduit p
11372 ntisme en France n’aura guère débordé le champ de la psychologie individuelle. Il y gagne une lucidité qui le conduit plus
11373 hologie individuelle. Il y gagne une lucidité qui le conduit plus rapidement que les Allemands, dans un domaine plus restr
11374 e une lucidité qui le conduit plus rapidement que les Allemands, dans un domaine plus restreint, à des conclusions désolées
11375 ertes, Chénier décrit comme un vrai romantique : L’ enthousiasme errant, fils de la belle Nuit. Et la célèbre invocation 
11376 un vrai romantique : L’enthousiasme errant, fils de la belle Nuit. Et la célèbre invocation : « Levez-vous vite, orages
11377 vrai romantique : L’enthousiasme errant, fils de la belle Nuit. Et la célèbre invocation : « Levez-vous vite, orages dés
11378 L’enthousiasme errant, fils de la belle Nuit. Et la célèbre invocation : « Levez-vous vite, orages désirés qui devez empo
11379 vite, orages désirés qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie », c’est le chant pur de la passion de la Nui
11380 désirés qui devez emporter René dans les espaces d’ une autre vie », c’est le chant pur de la passion de la Nuit. Mais il
11381 er René dans les espaces d’une autre vie », c’est le chant pur de la passion de la Nuit. Mais il n’est point d’aube mystiq
11382 les espaces d’une autre vie », c’est le chant pur de la passion de la Nuit. Mais il n’est point d’aube mystique à l’horizo
11383 espaces d’une autre vie », c’est le chant pur de la passion de la Nuit. Mais il n’est point d’aube mystique à l’horizon s
11384 une autre vie », c’est le chant pur de la passion de la Nuit. Mais il n’est point d’aube mystique à l’horizon spirituel, n
11385 autre vie », c’est le chant pur de la passion de la Nuit. Mais il n’est point d’aube mystique à l’horizon spirituel, ni d
11386 pur de la passion de la Nuit. Mais il n’est point d’ aube mystique à l’horizon spirituel, ni de véritable joie d’amour au s
11387 de la Nuit. Mais il n’est point d’aube mystique à l’ horizon spirituel, ni de véritable joie d’amour au sommet de ces élanc
11388 t point d’aube mystique à l’horizon spirituel, ni de véritable joie d’amour au sommet de ces élancements. Le moi n’est jam
11389 tique à l’horizon spirituel, ni de véritable joie d’ amour au sommet de ces élancements. Le moi n’est jamais transcendé, il
11390 spirituel, ni de véritable joie d’amour au sommet de ces élancements. Le moi n’est jamais transcendé, il se refuse à l’ill
11391 itable joie d’amour au sommet de ces élancements. Le moi n’est jamais transcendé, il se refuse à l’illusion dernière d’une
11392 s. Le moi n’est jamais transcendé, il se refuse à l’ illusion dernière d’une libération cosmique. Il retombe, désenchanté,
11393 is transcendé, il se refuse à l’illusion dernière d’ une libération cosmique. Il retombe, désenchanté, à l’analyse de sa tr
11394 e libération cosmique. Il retombe, désenchanté, à l’ analyse de sa tristesse et de son impuissance lucide. Romantisme mûri,
11395 on cosmique. Il retombe, désenchanté, à l’analyse de sa tristesse et de son impuissance lucide. Romantisme mûri, désabusé,
11396 ombe, désenchanté, à l’analyse de sa tristesse et de son impuissance lucide. Romantisme mûri, désabusé, l’on serait même t
11397 on impuissance lucide. Romantisme mûri, désabusé, l’ on serait même tenté de dire : trop rigoureux… Auprès de lui, Jean-Pau
11398 Romantisme mûri, désabusé, l’on serait même tenté de dire : trop rigoureux… Auprès de lui, Jean-Paul et Novalis feront tou
11399 lui, Jean-Paul et Novalis feront toujours figure d’ adolescents. Le goût de la mort, chez les Allemands, exalte la saveur
11400 et Novalis feront toujours figure d’adolescents. Le goût de la mort, chez les Allemands, exalte la saveur de vivre : c’es
11401 lis feront toujours figure d’adolescents. Le goût de la mort, chez les Allemands, exalte la saveur de vivre : c’est peut-ê
11402 feront toujours figure d’adolescents. Le goût de la mort, chez les Allemands, exalte la saveur de vivre : c’est peut-être
11403 rs figure d’adolescents. Le goût de la mort, chez les Allemands, exalte la saveur de vivre : c’est peut-être qu’il est plus
11404 s. Le goût de la mort, chez les Allemands, exalte la saveur de vivre : c’est peut-être qu’il est plus « naïf », plus assur
11405 de la mort, chez les Allemands, exalte la saveur de vivre : c’est peut-être qu’il est plus « naïf », plus assuré de la ré
11406 st peut-être qu’il est plus « naïf », plus assuré de la réalité de son au-delà. Voyez-les se reprendre sans cesse aux form
11407 peut-être qu’il est plus « naïf », plus assuré de la réalité de son au-delà. Voyez-les se reprendre sans cesse aux formes
11408 u’il est plus « naïf », plus assuré de la réalité de son au-delà. Voyez-les se reprendre sans cesse aux formes désirables
11409 , plus assuré de la réalité de son au-delà. Voyez- les se reprendre sans cesse aux formes désirables de la terre, oublier, p
11410 les se reprendre sans cesse aux formes désirables de la terre, oublier, plaisanter follement, tout ardents de curiosité ;
11411 se reprendre sans cesse aux formes désirables de la terre, oublier, plaisanter follement, tout ardents de curiosité ; d’u
11412 erre, oublier, plaisanter follement, tout ardents de curiosité ; d’une merveilleuse inconséquence… Ce qui appauvrit le rom
11413 plaisanter follement, tout ardents de curiosité ; d’ une merveilleuse inconséquence… Ce qui appauvrit le romantique françai
11414 ’une merveilleuse inconséquence… Ce qui appauvrit le romantique français, c’est qu’il demeure un sceptique éloquent, c’est
11415 emeure un sceptique éloquent, c’est qu’il redoute la naïveté, la vulgarité foisonnante que les plus purs poètes allemands
11416 eptique éloquent, c’est qu’il redoute la naïveté, la vulgarité foisonnante que les plus purs poètes allemands savaient goû
11417 redoute la naïveté, la vulgarité foisonnante que les plus purs poètes allemands savaient goûter malgré leur nostalgie159.
11418 59. René s’amuse un jour à effeuiller une branche de saule sur un ruisseau, attachant une idée à chaque feuille que le cou
11419 ruisseau, attachant une idée à chaque feuille que le courant entraîne. Il s’intéresse aux accidents qui menacent les débri
11420 traîne. Il s’intéresse aux accidents qui menacent les débris de son rameau… On croit lire un poète allemand, on va retrouve
11421 s’intéresse aux accidents qui menacent les débris de son rameau… On croit lire un poète allemand, on va retrouver la riche
11422 On croit lire un poète allemand, on va retrouver la richesse du monde… Mais déjà l’homme du xviiie se réveille et se jug
11423 , on va retrouver la richesse du monde… Mais déjà l’ homme du xviiie se réveille et se juge ridicule : « Voilà donc à quel
11424 e et se juge ridicule : « Voilà donc à quel degré de puérilité notre superbe raison peut descendre ! » Et c’est la « super
11425 notre superbe raison peut descendre ! » Et c’est la « superbe raison » qui conclut sur une épigramme : « Et encore est-il
11426 n des hommes attachent leur destinée à des choses d’ aussi peu de valeur que mes feuilles de saule. » Le reste de la page,
11427 des choses d’aussi peu de valeur que mes feuilles de saule. » Le reste de la page, admirable, jusqu’aux fameux orages dési
11428 ’aussi peu de valeur que mes feuilles de saule. » Le reste de la page, admirable, jusqu’aux fameux orages désirés160. ⁂ « 
11429 u de valeur que mes feuilles de saule. » Le reste de la page, admirable, jusqu’aux fameux orages désirés160. ⁂ « Pour ces
11430 e valeur que mes feuilles de saule. » Le reste de la page, admirable, jusqu’aux fameux orages désirés160. ⁂ « Pour ces rat
11431 es qui n’arrivent point à croire à leurs chimères les plus consolantes, l’amour ne sera pas longtemps félicité ineffable de
11432 t à croire à leurs chimères les plus consolantes, l’ amour ne sera pas longtemps félicité ineffable de la vie supérieure »
11433 l’amour ne sera pas longtemps félicité ineffable de la vie supérieure » dont parle E. T. A. Hoffmann ; mais plutôt cet am
11434 amour ne sera pas longtemps félicité ineffable de la vie supérieure » dont parle E. T. A. Hoffmann ; mais plutôt cet amour
11435 aciturne et toujours menacé » des plus beaux vers de Vigny. Cette absence d’intérêt naïf pour les formes quotidiennes de l
11436 acé » des plus beaux vers de Vigny. Cette absence d’ intérêt naïf pour les formes quotidiennes de la vie facilitera le déta
11437 vers de Vigny. Cette absence d’intérêt naïf pour les formes quotidiennes de la vie facilitera le détachement de l’esprit,
11438 sence d’intérêt naïf pour les formes quotidiennes de la vie facilitera le détachement de l’esprit, la purification abstrai
11439 ce d’intérêt naïf pour les formes quotidiennes de la vie facilitera le détachement de l’esprit, la purification abstraite
11440 pour les formes quotidiennes de la vie facilitera le détachement de l’esprit, la purification abstraite du sentiment. Les
11441 quotidiennes de la vie facilitera le détachement de l’esprit, la purification abstraite du sentiment. Les êtres et les ch
11442 otidiennes de la vie facilitera le détachement de l’ esprit, la purification abstraite du sentiment. Les êtres et les chose
11443 de la vie facilitera le détachement de l’esprit, la purification abstraite du sentiment. Les êtres et les choses, ces pré
11444 l’esprit, la purification abstraite du sentiment. Les êtres et les choses, ces prétextes, percés par un regard désabusé, ce
11445 purification abstraite du sentiment. Les êtres et les choses, ces prétextes, percés par un regard désabusé, cesseront bient
11446 percés par un regard désabusé, cesseront bientôt d’ être les vrais obstacles. Et le mythe, appauvri de ses formes extérieu
11447 par un regard désabusé, cesseront bientôt d’être les vrais obstacles. Et le mythe, appauvri de ses formes extérieures, dev
11448 cesseront bientôt d’être les vrais obstacles. Et le mythe, appauvri de ses formes extérieures, deviendra ce qu’il est en
11449 d’être les vrais obstacles. Et le mythe, appauvri de ses formes extérieures, deviendra ce qu’il est en son principe : une
11450 ir joui, dit René ; il reste encore des désirs et l’ on n’a plus d’illusions… On habite avec un cœur plein, un monde vide. 
11451 ené ; il reste encore des désirs et l’on n’a plus d’ illusions… On habite avec un cœur plein, un monde vide. » Alors la fem
11452 habite avec un cœur plein, un monde vide. » Alors la femme elle-même cesse d’être le symbole indispensable de la nostalgie
11453 , un monde vide. » Alors la femme elle-même cesse d’ être le symbole indispensable de la nostalgie passionnée. Dans l’Oberm
11454 nde vide. » Alors la femme elle-même cesse d’être le symbole indispensable de la nostalgie passionnée. Dans l’Oberman de S
11455 e elle-même cesse d’être le symbole indispensable de la nostalgie passionnée. Dans l’Oberman de Sénancour, l’« obstacle »
11456 lle-même cesse d’être le symbole indispensable de la nostalgie passionnée. Dans l’Oberman de Sénancour, l’« obstacle » est
11457 le indispensable de la nostalgie passionnée. Dans l’ Oberman de Sénancour, l’« obstacle » est purement intérieur, il est da
11458 ostalgie passionnée. Dans l’Oberman de Sénancour, l’ « obstacle » est purement intérieur, il est dans la dualité du moi qui
11459 ’« obstacle » est purement intérieur, il est dans la dualité du moi qui ne peut ni s’affirmer ni se dissoudre, ni se possé
11460 ait pas Iseut pour elle-même, mais seulement pour l’ amour de l’Amour dont sa beauté lui offrait une image. Lui pourtant l’
11461 Iseut pour elle-même, mais seulement pour l’amour de l’Amour dont sa beauté lui offrait une image. Lui pourtant l’ignorait
11462 ut pour elle-même, mais seulement pour l’amour de l’ Amour dont sa beauté lui offrait une image. Lui pourtant l’ignorait, e
11463 ont sa beauté lui offrait une image. Lui pourtant l’ ignorait, et sa passion était naïve et forte. René et surtout Oberman
11464 et surtout Oberman ne peuvent même plus croire à l’ image : ils ont compris que le drame se passe en eux, entre les lois i
11465 même plus croire à l’image : ils ont compris que le drame se passe en eux, entre les lois inacceptables de la vie terrest
11466 s ont compris que le drame se passe en eux, entre les lois inacceptables de la vie terrestre et finie, et le désir d’une tr
11467 ame se passe en eux, entre les lois inacceptables de la vie terrestre et finie, et le désir d’une transgression de nos lim
11468 se passe en eux, entre les lois inacceptables de la vie terrestre et finie, et le désir d’une transgression de nos limite
11469 is inacceptables de la vie terrestre et finie, et le désir d’une transgression de nos limites, mortelle mais divinisante.
11470 ptables de la vie terrestre et finie, et le désir d’ une transgression de nos limites, mortelle mais divinisante. Rares son
11471 rrestre et finie, et le désir d’une transgression de nos limites, mortelle mais divinisante. Rares sont toutefois les roma
11472 , mortelle mais divinisante. Rares sont toutefois les romantiques français qui atteignirent cette connaissance audacieuse,
11473 , exacte, et plus proche qu’on ne pourrait croire de la mystique négative. La plupart reviendront aux illusions de l’amour
11474 xacte, et plus proche qu’on ne pourrait croire de la mystique négative. La plupart reviendront aux illusions de l’amour hu
11475 ue négative. La plupart reviendront aux illusions de l’amour humain, sans retrouver pourtant la forte naïveté du mythe. Il
11476 négative. La plupart reviendront aux illusions de l’ amour humain, sans retrouver pourtant la forte naïveté du mythe. Ils r
11477 usions de l’amour humain, sans retrouver pourtant la forte naïveté du mythe. Ils raffineront merveilleusement les « prétex
11478 aïveté du mythe. Ils raffineront merveilleusement les « prétextes » traditionnels à la séparation des deux amants : du Lys
11479 erveilleusement les « prétextes » traditionnels à la séparation des deux amants : du Lys dans la vallée (le plus naïf) jus
11480 els à la séparation des deux amants : du Lys dans la vallée (le plus naïf) jusqu’à Adolphe (le plus lucide) c’est tantôt l
11481 paration des deux amants : du Lys dans la vallée ( le plus naïf) jusqu’à Adolphe (le plus lucide) c’est tantôt le mariage e
11482 ys dans la vallée (le plus naïf) jusqu’à Adolphe ( le plus lucide) c’est tantôt le mariage et l’honneur, ou le devoir socia
11483 ïf) jusqu’à Adolphe (le plus lucide) c’est tantôt le mariage et l’honneur, ou le devoir social, ou la vertu, ou le secret
11484 olphe (le plus lucide) c’est tantôt le mariage et l’ honneur, ou le devoir social, ou la vertu, ou le secret mélancolique d
11485 lucide) c’est tantôt le mariage et l’honneur, ou le devoir social, ou la vertu, ou le secret mélancolique de l’amant, ou
11486 le mariage et l’honneur, ou le devoir social, ou la vertu, ou le secret mélancolique de l’amant, ou quelque scrupule reli
11487 t l’honneur, ou le devoir social, ou la vertu, ou le secret mélancolique de l’amant, ou quelque scrupule religieux, enfin
11488 ir social, ou la vertu, ou le secret mélancolique de l’amant, ou quelque scrupule religieux, enfin le narcissisme avoué… I
11489 social, ou la vertu, ou le secret mélancolique de l’ amant, ou quelque scrupule religieux, enfin le narcissisme avoué… Inté
11490 de l’amant, ou quelque scrupule religieux, enfin le narcissisme avoué… Intériorisation progressive du mythe, à mesure que
11491 ntériorisation progressive du mythe, à mesure que l’ obstacle invoqué s’effrite et se dissout dans une critique sceptique,
11492 e dissout dans une critique sceptique, tandis que les morales s’abâtardissent, et que tout élément « sacré » disparaît de l
11493 rdissent, et que tout élément « sacré » disparaît de la vie sociale. 17.Stendhal, ou le fiasco du sublime Homme du x
11494 ssent, et que tout élément « sacré » disparaît de la vie sociale. 17.Stendhal, ou le fiasco du sublime Homme du xvii
11495 » disparaît de la vie sociale. 17.Stendhal, ou le fiasco du sublime Homme du xviiie siècle, ayant subi la « touche 
11496 du sublime Homme du xviiie siècle, ayant subi la « touche » du romantisme, et fréquentant d’ailleurs une société des p
11497 ques, Stendhal nous offre un exemple parfait pour l’ analyse de la profanation du mythe. Voici un homme que le besoin de la
11498 dhal nous offre un exemple parfait pour l’analyse de la profanation du mythe. Voici un homme que le besoin de la passion t
11499 l nous offre un exemple parfait pour l’analyse de la profanation du mythe. Voici un homme que le besoin de la passion tour
11500 se de la profanation du mythe. Voici un homme que le besoin de la passion tourmente : il a découvert dans son « âme », c’e
11501 rofanation du mythe. Voici un homme que le besoin de la passion tourmente : il a découvert dans son « âme », c’est-à-dire
11502 anation du mythe. Voici un homme que le besoin de la passion tourmente : il a découvert dans son « âme », c’est-à-dire dan
11503 vide dont parlait Fichte, cet appel insatiable à l’ inconnu, à l’Inconnue qui pourrait seule le combler. Aimer passionnéme
11504 rlait Fichte, cet appel insatiable à l’inconnu, à l’ Inconnue qui pourrait seule le combler. Aimer passionnément, ce serait
11505 able à l’inconnu, à l’Inconnue qui pourrait seule le combler. Aimer passionnément, ce serait vivre ! Il s’imagine de très
11506 er passionnément, ce serait vivre ! Il s’imagine de très bonne foi qu’un tel besoin relève de la nature physique. (Et il
11507 imagine de très bonne foi qu’un tel besoin relève de la nature physique. (Et il a même là-dessus sa petite explication mat
11508 gine de très bonne foi qu’un tel besoin relève de la nature physique. (Et il a même là-dessus sa petite explication matéri
11509 ait bien si je lui démontrais que ce n’est là que l’ empreinte du mythe dans son esprit, une habitude héritée de la culture
11510 te du mythe dans son esprit, une habitude héritée de la culture, et spécialement de la littérature, puisque mystique et re
11511 du mythe dans son esprit, une habitude héritée de la culture, et spécialement de la littérature, puisque mystique et relig
11512 e habitude héritée de la culture, et spécialement de la littérature, puisque mystique et religion, pour lui, sont mortes.
11513 abitude héritée de la culture, et spécialement de la littérature, puisque mystique et religion, pour lui, sont mortes. Mai
11514 ligion, pour lui, sont mortes. Mais il est obligé de constater que ce désir de passion, et la passion elle-même dans le mo
11515 tes. Mais il est obligé de constater que ce désir de passion, et la passion elle-même dans le monde où il vit, sont condam
11516 t obligé de constater que ce désir de passion, et la passion elle-même dans le monde où il vit, sont condamnés par la rais
11517 ce désir de passion, et la passion elle-même dans le monde où il vit, sont condamnés par la raison et par le scepticisme g
11518 -même dans le monde où il vit, sont condamnés par la raison et par le scepticisme général. D’où le besoin qu’il éprouve de
11519 de où il vit, sont condamnés par la raison et par le scepticisme général. D’où le besoin qu’il éprouve de justifier ce bes
11520 mnés par la raison et par le scepticisme général. D’ où le besoin qu’il éprouve de justifier ce besoin ; d’où son fameux tr
11521 par la raison et par le scepticisme général. D’où le besoin qu’il éprouve de justifier ce besoin ; d’où son fameux traité
11522 scepticisme général. D’où le besoin qu’il éprouve de justifier ce besoin ; d’où son fameux traité De l’Amour. Aux première
11523 le besoin qu’il éprouve de justifier ce besoin ; d’ où son fameux traité De l’Amour. Aux premières lignes de la préface vo
11524 e de justifier ce besoin ; d’où son fameux traité De l’Amour. Aux premières lignes de la préface vous le sentez en pleine
11525 e justifier ce besoin ; d’où son fameux traité De l’ Amour. Aux premières lignes de la préface vous le sentez en pleine pol
11526 on fameux traité De l’Amour. Aux premières lignes de la préface vous le sentez en pleine polémique : « Quoiqu’il traite de
11527 fameux traité De l’Amour. Aux premières lignes de la préface vous le sentez en pleine polémique : « Quoiqu’il traite de l’
11528 l’Amour. Aux premières lignes de la préface vous le sentez en pleine polémique : « Quoiqu’il traite de l’amour, ce petit
11529 e sentez en pleine polémique : « Quoiqu’il traite de l’amour, ce petit volume n’est point un roman, et surtout n’est pas a
11530 entez en pleine polémique : « Quoiqu’il traite de l’ amour, ce petit volume n’est point un roman, et surtout n’est pas amus
11531 ut uniment une description exacte et scientifique d’ une sorte de folie très rare en France… » Stendhal baptise cette folie
11532 ne description exacte et scientifique d’une sorte de folie très rare en France… » Stendhal baptise cette folie : l’amour-p
11533 rare en France… » Stendhal baptise cette folie : l’ amour-passion. ⁂ Tout le monde connaît la thèse du traité. Il y a quat
11534 folie : l’amour-passion. ⁂ Tout le monde connaît la thèse du traité. Il y a quatre amours différents : l’amour-passion, l
11535 hèse du traité. Il y a quatre amours différents : l’ amour-passion, l’amour-goût, l’amour physique et l’amour de vanité. Le
11536 l y a quatre amours différents : l’amour-passion, l’ amour-goût, l’amour physique et l’amour de vanité. Le premier seul tro
11537 mours différents : l’amour-passion, l’amour-goût, l’ amour physique et l’amour de vanité. Le premier seul trouve grâce aux
11538 ’amour-passion, l’amour-goût, l’amour physique et l’ amour de vanité. Le premier seul trouve grâce aux yeux de l’auteur. La
11539 assion, l’amour-goût, l’amour physique et l’amour de vanité. Le premier seul trouve grâce aux yeux de l’auteur. La théorie
11540 de vanité. Le premier seul trouve grâce aux yeux de l’auteur. La théorie de la cristallisation doit l’expliquer. « Ce que
11541 vanité. Le premier seul trouve grâce aux yeux de l’ auteur. La théorie de la cristallisation doit l’expliquer. « Ce que j’
11542 e premier seul trouve grâce aux yeux de l’auteur. La théorie de la cristallisation doit l’expliquer. « Ce que j’appelle cr
11543 eul trouve grâce aux yeux de l’auteur. La théorie de la cristallisation doit l’expliquer. « Ce que j’appelle cristallisati
11544 trouve grâce aux yeux de l’auteur. La théorie de la cristallisation doit l’expliquer. « Ce que j’appelle cristallisation,
11545 e l’auteur. La théorie de la cristallisation doit l’ expliquer. « Ce que j’appelle cristallisation, c’est l’opération de l’
11546 liquer. « Ce que j’appelle cristallisation, c’est l’ opération de l’esprit qui tire de tout ce qui se présente la découvert
11547 que j’appelle cristallisation, c’est l’opération de l’esprit qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l’obje
11548 e j’appelle cristallisation, c’est l’opération de l’ esprit qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l’objet a
11549 llisation, c’est l’opération de l’esprit qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l’objet aimé a de nouvelles
11550 n de l’esprit qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l’objet aimé a de nouvelles perfections. » Ainsi aux m
11551 tire de tout ce qui se présente la découverte que l’ objet aimé a de nouvelles perfections. » Ainsi aux mines de sel de Sal
11552 qui se présente la découverte que l’objet aimé a de nouvelles perfections. » Ainsi aux mines de sel de Salzbourg, lorsqu’
11553 imé a de nouvelles perfections. » Ainsi aux mines de sel de Salzbourg, lorsqu’on jette un rameau dans l’eau profonde, on l
11554 e nouvelles perfections. » Ainsi aux mines de sel de Salzbourg, lorsqu’on jette un rameau dans l’eau profonde, on le retro
11555 sel de Salzbourg, lorsqu’on jette un rameau dans l’ eau profonde, on le retrouve trois mois après « garni d’une infinité d
11556 lorsqu’on jette un rameau dans l’eau profonde, on le retrouve trois mois après « garni d’une infinité de diamants mobiles
11557 profonde, on le retrouve trois mois après « garni d’ une infinité de diamants mobiles et éblouissants ». Tomber amoureux, d
11558 retrouve trois mois après « garni d’une infinité de diamants mobiles et éblouissants ». Tomber amoureux, dans cette théor
11559 e possède nullement. Et pourquoi cela ? Parce que l’ on a besoin d’aimer, et qu’on ne peut aimer que la beauté. Disons plus
11560 ement. Et pourquoi cela ? Parce que l’on a besoin d’ aimer, et qu’on ne peut aimer que la beauté. Disons plus simplement qu
11561 l’on a besoin d’aimer, et qu’on ne peut aimer que la beauté. Disons plus simplement que la cristallisation, c’est le momen
11562 t aimer que la beauté. Disons plus simplement que la cristallisation, c’est le moment où l’on idéalise la femme aimée. Je
11563 ons plus simplement que la cristallisation, c’est le moment où l’on idéalise la femme aimée. Je crois que c’est Ortega qu
11564 lement que la cristallisation, c’est le moment où l’ on idéalise la femme aimée. Je crois que c’est Ortega qui a souligné
11565 cristallisation, c’est le moment où l’on idéalise la femme aimée. Je crois que c’est Ortega qui a souligné le premier161
11566 aimée. Je crois que c’est Ortega qui a souligné le premier161 que cette célèbre théorie revient à faire de l’amour passi
11567 mier161 que cette célèbre théorie revient à faire de l’amour passionné une simple erreur. « Non point que la passion se tr
11568 r161 que cette célèbre théorie revient à faire de l’ amour passionné une simple erreur. « Non point que la passion se tromp
11569 mour passionné une simple erreur. « Non point que la passion se trompe souvent, précise-t-il, mais elle est en soi une err
11570 t, précise-t-il, mais elle est en soi une erreur… Le cas Stendhal n’est pas douteux : il s’agit d’un homme qui n’aimait pa
11571 ur… Le cas Stendhal n’est pas douteux : il s’agit d’ un homme qui n’aimait pas réellement, et qui surtout ne fut pas réelle
11572 an était aimé ; mais celui qui n’a du premier que la nostalgie, et du second que l’inconstance, se voit amené à définir l’
11573 n’a du premier que la nostalgie, et du second que l’ inconstance, se voit amené à définir l’amour comme une maladie de l’es
11574 second que l’inconstance, se voit amené à définir l’ amour comme une maladie de l’esprit — dans la pure tradition antique,
11575 se voit amené à définir l’amour comme une maladie de l’esprit — dans la pure tradition antique, sauf qu’il s’affirme heure
11576 voit amené à définir l’amour comme une maladie de l’ esprit — dans la pure tradition antique, sauf qu’il s’affirme heureux
11577 inir l’amour comme une maladie de l’esprit — dans la pure tradition antique, sauf qu’il s’affirme heureux d’être malade. L
11578 e tradition antique, sauf qu’il s’affirme heureux d’ être malade. Le voici donc dans la situation d’un médecin qui étudie s
11579 ique, sauf qu’il s’affirme heureux d’être malade. Le voici donc dans la situation d’un médecin qui étudie sur lui-même les
11580 affirme heureux d’être malade. Le voici donc dans la situation d’un médecin qui étudie sur lui-même les progrès et les sin
11581 ux d’être malade. Le voici donc dans la situation d’ un médecin qui étudie sur lui-même les progrès et les singularités d’u
11582 la situation d’un médecin qui étudie sur lui-même les progrès et les singularités d’un mal qu’il ne croit pas mortel. Toute
11583 un médecin qui étudie sur lui-même les progrès et les singularités d’un mal qu’il ne croit pas mortel. Toute la différence
11584 udie sur lui-même les progrès et les singularités d’ un mal qu’il ne croit pas mortel. Toute la différence entre la cristal
11585 larités d’un mal qu’il ne croit pas mortel. Toute la différence entre la cristallisation et l’idéalisation courtoise tient
11586 il ne croit pas mortel. Toute la différence entre la cristallisation et l’idéalisation courtoise tient en ceci : Stendhal
11587 . Toute la différence entre la cristallisation et l’ idéalisation courtoise tient en ceci : Stendhal sait qu’il y aura décr
11588 hal sait qu’il y aura décristallisation (retour à la lucidité). Le contrepoison du philtre, pour lui, c’est l’infidélité.
11589 y aura décristallisation (retour à la lucidité). Le contrepoison du philtre, pour lui, c’est l’infidélité. La tragédie to
11590 ité). Le contrepoison du philtre, pour lui, c’est l’ infidélité. La tragédie tourne au vaudeville. Une chose me frappe ; sa
11591 epoison du philtre, pour lui, c’est l’infidélité. La tragédie tourne au vaudeville. Une chose me frappe ; sa description e
11592 ne chose me frappe ; sa description est admirable de vivacité, d’exactitude, parfois de profondeur ; mais elle est totalem
11593 rappe ; sa description est admirable de vivacité, d’ exactitude, parfois de profondeur ; mais elle est totalement pessimist
11594 est admirable de vivacité, d’exactitude, parfois de profondeur ; mais elle est totalement pessimiste — puisque aussi bien
11595 alement pessimiste — puisque aussi bien il s’agit d’ une erreur et dont il se désole d’être tiré. D’où peut provenir ce pes
11596 bien il s’agit d’une erreur et dont il se désole d’ être tiré. D’où peut provenir ce pessimisme incompatible avec la conce
11597 it d’une erreur et dont il se désole d’être tiré. D’ où peut provenir ce pessimisme incompatible avec la conception de la v
11598 ’où peut provenir ce pessimisme incompatible avec la conception de la vie qu’il s’était faite ? C’est la question qu’il ne
11599 nir ce pessimisme incompatible avec la conception de la vie qu’il s’était faite ? C’est la question qu’il ne se pose jamai
11600 ce pessimisme incompatible avec la conception de la vie qu’il s’était faite ? C’est la question qu’il ne se pose jamais.
11601 conception de la vie qu’il s’était faite ? C’est la question qu’il ne se pose jamais. Il note très bien : « Le plaisir ne
11602 on qu’il ne se pose jamais. Il note très bien : «  Le plaisir ne produit pas la moitié autant d’impression que la douleur,
11603 . Il note très bien : « Le plaisir ne produit pas la moitié autant d’impression que la douleur, ensuite, outre ce désagrém
11604 en : « Le plaisir ne produit pas la moitié autant d’ impression que la douleur, ensuite, outre ce désagrément dans la quant
11605 ne produit pas la moitié autant d’impression que la douleur, ensuite, outre ce désagrément dans la quantité d’émotion, la
11606 ue la douleur, ensuite, outre ce désagrément dans la quantité d’émotion, la sympathie est au moins la moitié moins excitée
11607 r, ensuite, outre ce désagrément dans la quantité d’ émotion, la sympathie est au moins la moitié moins excitée par la pein
11608 outre ce désagrément dans la quantité d’émotion, la sympathie est au moins la moitié moins excitée par la peinture du bon
11609 la quantité d’émotion, la sympathie est au moins la moitié moins excitée par la peinture du bonheur que par celle de l’in
11610 ympathie est au moins la moitié moins excitée par la peinture du bonheur que par celle de l’infortune. » Et encore : « Une
11611 excitée par la peinture du bonheur que par celle de l’infortune. » Et encore : « Une âme faite pour les passions sent d’a
11612 citée par la peinture du bonheur que par celle de l’ infortune. » Et encore : « Une âme faite pour les passions sent d’abor
11613 e l’infortune. » Et encore : « Une âme faite pour les passions sent d’abord que cette vie heureuse (le mariage) l’ennuie, e
11614 les passions sent d’abord que cette vie heureuse ( le mariage) l’ennuie, et peut-être aussi qu’elle ne lui donne que des id
11615 sent d’abord que cette vie heureuse (le mariage) l’ ennuie, et peut-être aussi qu’elle ne lui donne que des idées communes
11616 t plus loin : « Il y a peu de peines morales dans la vie qui ne soient rendues chères par l’émotion qu’elles excitent. » V
11617 ales dans la vie qui ne soient rendues chères par l’ émotion qu’elles excitent. » Voilà qui est vrai : nous aimons la doule
11618 lles excitent. » Voilà qui est vrai : nous aimons la douleur, et le bonheur nous ennuie un peu… Cela vous paraît tout natu
11619 » Voilà qui est vrai : nous aimons la douleur, et le bonheur nous ennuie un peu… Cela vous paraît tout naturel ? Et pourta
11620 Un Grec ressuscité ne s’en étonnerait pas moins. D’ où nous viennent donc ce goût et ce dégoût bizarres ? Ne sont-ils pas
11621 ne se pose pas la question, n’étant pas en mesure de la résoudre. En matérialiste grossier — c’est la bonne espèce, la plu
11622 se pose pas la question, n’étant pas en mesure de la résoudre. En matérialiste grossier — c’est la bonne espèce, la plus f
11623 de la résoudre. En matérialiste grossier — c’est la bonne espèce, la plus franche — il supprime simplement tout problème,
11624 En matérialiste grossier — c’est la bonne espèce, la plus franche — il supprime simplement tout problème, grâce à sa théor
11625 rime simplement tout problème, grâce à sa théorie de la cristallisation, donc de l’erreur. Ce qui explique la passion, à s
11626 e simplement tout problème, grâce à sa théorie de la cristallisation, donc de l’erreur. Ce qui explique la passion, à son
11627 e, grâce à sa théorie de la cristallisation, donc de l’erreur. Ce qui explique la passion, à son avis, c’est une erreur fa
11628 grâce à sa théorie de la cristallisation, donc de l’ erreur. Ce qui explique la passion, à son avis, c’est une erreur favor
11629 ristallisation, donc de l’erreur. Ce qui explique la passion, à son avis, c’est une erreur favorable au désir. « Ce phénom
11630 orable au désir. « Ce phénomène, dit-il, vient de la nature qui nous commande d’avoir du plaisir et qui nous envoie le san
11631 ène, dit-il, vient de la nature qui nous commande d’ avoir du plaisir et qui nous envoie le sang au cerveau. » Voilà donc l
11632 us commande d’avoir du plaisir et qui nous envoie le sang au cerveau. » Voilà donc le jugement obscurci, et qui se met à «
11633 qui nous envoie le sang au cerveau. » Voilà donc le jugement obscurci, et qui se met à « cristalliser ». Mais on ne voit
11634 t à « cristalliser ». Mais on ne voit pas comment l’ instinct se déciderait à commettre l’erreur nécessaire à cette opérati
11635 pas comment l’instinct se déciderait à commettre l’ erreur nécessaire à cette opération rusée. (L’instinct seul, livré à l
11636 tre l’erreur nécessaire à cette opération rusée. ( L’ instinct seul, livré à lui-même.) Je crois, comme Ortega, que la solut
11637 l, livré à lui-même.) Je crois, comme Ortega, que la solution stendhalienne est d’abord inexacte, au regard des faits. Il
11638 n amour qui, loin de se tromper, est seul capable de découvrir dans l’être aimé les qualités réelles qui s’y cachent. De p
11639 de se tromper, est seul capable de découvrir dans l’ être aimé les qualités réelles qui s’y cachent. De plus, n’est-ce poin
11640 r, est seul capable de découvrir dans l’être aimé les qualités réelles qui s’y cachent. De plus, n’est-ce point là le type
11641 elles qui s’y cachent. De plus, n’est-ce point là le type d’une solution verbale ? Car dire que la passion est une erreur
11642 i s’y cachent. De plus, n’est-ce point là le type d’ une solution verbale ? Car dire que la passion est une erreur — elle l
11643 là le type d’une solution verbale ? Car dire que la passion est une erreur — elle l’est parfois — ce n’est pas encore exp
11644 e ? Car dire que la passion est une erreur — elle l’ est parfois — ce n’est pas encore expliquer cette erreur. L’instinct o
11645 ois — ce n’est pas encore expliquer cette erreur. L’ instinct ou la nature n’ont pas coutume de se tromper de la sorte… S’i
11646 pas encore expliquer cette erreur. L’instinct ou la nature n’ont pas coutume de se tromper de la sorte… S’il y a erreur,
11647 erreur. L’instinct ou la nature n’ont pas coutume de se tromper de la sorte… S’il y a erreur, elle ne peut venir que de l’
11648 inct ou la nature n’ont pas coutume de se tromper de la sorte… S’il y a erreur, elle ne peut venir que de l’esprit. La vér
11649 t ou la nature n’ont pas coutume de se tromper de la sorte… S’il y a erreur, elle ne peut venir que de l’esprit. La vérité
11650 la sorte… S’il y a erreur, elle ne peut venir que de l’esprit. La vérité, c’est que Stendhal est la victime d’un phénomène
11651 sorte… S’il y a erreur, elle ne peut venir que de l’ esprit. La vérité, c’est que Stendhal est la victime d’un phénomène sp
11652 l y a erreur, elle ne peut venir que de l’esprit. La vérité, c’est que Stendhal est la victime d’un phénomène spirituel qu
11653 ue de l’esprit. La vérité, c’est que Stendhal est la victime d’un phénomène spirituel que ses croyances matérialistes ne s
11654 rit. La vérité, c’est que Stendhal est la victime d’ un phénomène spirituel que ses croyances matérialistes ne sont plus en
11655 es croyances matérialistes ne sont plus en mesure de justifier. Victime heureuse d’ailleurs, et cela suffit à l’empêcher d
11656 er. Victime heureuse d’ailleurs, et cela suffit à l’ empêcher de pousser plus avant son enquête. Qu’est-ce que ce livre qu’
11657 heureuse d’ailleurs, et cela suffit à l’empêcher de pousser plus avant son enquête. Qu’est-ce que ce livre qu’il nous lai
11658 quête. Qu’est-ce que ce livre qu’il nous laisse ? Le témoignage d’une inquiétude qu’éprouve l’esprit lucide devant le myth
11659 ce que ce livre qu’il nous laisse ? Le témoignage d’ une inquiétude qu’éprouve l’esprit lucide devant le mythe : non qu’il
11660 aisse ? Le témoignage d’une inquiétude qu’éprouve l’ esprit lucide devant le mythe : non qu’il désire vraiment s’en libérer
11661 ’une inquiétude qu’éprouve l’esprit lucide devant le mythe : non qu’il désire vraiment s’en libérer, mais il en a perdu la
11662 désire vraiment s’en libérer, mais il en a perdu la clé. Ce n’est pas qu’au cours de sa recherche Stendhal n’ait plusieur
11663 ois « brûlé ». Il consacre deux longs chapitres à l’ amour en Provence au xiie siècle, et reproduit le code d’amour courto
11664 l’amour en Provence au xiie siècle, et reproduit le code d’amour courtois en appendice. (Raynouard et Fauriel venaient de
11665 en Provence au xiie siècle, et reproduit le code d’ amour courtois en appendice. (Raynouard et Fauriel venaient de provoqu
11666 dice. (Raynouard et Fauriel venaient de provoquer la renaissance des études romanes.) « Singulière civilisation », dit-il.
11667 galanterie aimable, spirituelle et conduite entre les deux sexes sur les principes de la justice… » Il finira, bien entendu
11668 spirituelle et conduite entre les deux sexes sur les principes de la justice… » Il finira, bien entendu, par les citer, ce
11669 t conduite entre les deux sexes sur les principes de la justice… » Il finira, bien entendu, par les citer, ces anecdotes.
11670 onduite entre les deux sexes sur les principes de la justice… » Il finira, bien entendu, par les citer, ces anecdotes.
11671 pes de la justice… » Il finira, bien entendu, par les citer, ces anecdotes. 18.Wagner, ou l’achèvement « Délivré du m
11672 u, par les citer, ces anecdotes. 18.Wagner, ou l’ achèvement « Délivré du monde, je te possède enfin, ô toi seule qui
11673 seule qui remplis toute mon âme, suprême volupté d’ amour ! » L’homme qui a écrit cela (dans Tristan et Isolde) savait q
11674 plis toute mon âme, suprême volupté d’amour ! » L’ homme qui a écrit cela (dans Tristan et Isolde) savait que la passion
11675 a écrit cela (dans Tristan et Isolde) savait que la passion est quelque chose de plus que l’erreur : qu’elle est une déci
11676 vait que la passion est quelque chose de plus que l’ erreur : qu’elle est une décision fondamentale de l’être, un choix en
11677 l’erreur : qu’elle est une décision fondamentale de l’être, un choix en faveur de la Mort, si la Mort est la libération d
11678 erreur : qu’elle est une décision fondamentale de l’ être, un choix en faveur de la Mort, si la Mort est la libération d’un
11679 ion fondamentale de l’être, un choix en faveur de la Mort, si la Mort est la libération d’un monde ordonné par le mal. Mai
11680 tale de l’être, un choix en faveur de la Mort, si la Mort est la libération d’un monde ordonné par le mal. Mais l’audace d
11681 re, un choix en faveur de la Mort, si la Mort est la libération d’un monde ordonné par le mal. Mais l’audace de cette œuvr
11682 n faveur de la Mort, si la Mort est la libération d’ un monde ordonné par le mal. Mais l’audace de cette œuvre est de celle
11683 la Mort est la libération d’un monde ordonné par le mal. Mais l’audace de cette œuvre est de celles qui ne peuvent être t
11684 la libération d’un monde ordonné par le mal. Mais l’ audace de cette œuvre est de celles qui ne peuvent être tolérées qu’à
11685 tion d’un monde ordonné par le mal. Mais l’audace de cette œuvre est de celles qui ne peuvent être tolérées qu’à la faveur
11686 onné par le mal. Mais l’audace de cette œuvre est de celles qui ne peuvent être tolérées qu’à la faveur d’une totale mépri
11687 e est de celles qui ne peuvent être tolérées qu’à la faveur d’une totale méprise, organisée et entretenue par une sorte de
11688 elles qui ne peuvent être tolérées qu’à la faveur d’ une totale méprise, organisée et entretenue par une sorte de consensus
11689 le méprise, organisée et entretenue par une sorte de consensus social, d’aveuglement tout à la fois juré et inconscient. À
11690 et entretenue par une sorte de consensus social, d’ aveuglement tout à la fois juré et inconscient. À force de l’entendre
11691 nt tout à la fois juré et inconscient. À force de l’ entendre répéter par les bons juges, on a fini par croire que le Trist
11692 et inconscient. À force de l’entendre répéter par les bons juges, on a fini par croire que le Tristan de Wagner est un dram
11693 éter par les bons juges, on a fini par croire que le Tristan de Wagner est un drame du désir sensuel. Qu’un tel jugement a
11694 es, voilà qui est significatif au plus haut point de la nécessité sociale des mythes. (Mensonges d’autodéfense d’une socié
11695 voilà qui est significatif au plus haut point de la nécessité sociale des mythes. (Mensonges d’autodéfense d’une société
11696 nt de la nécessité sociale des mythes. (Mensonges d’ autodéfense d’une société qui veut sauver sa forme, tandis que les ind
11697 sité sociale des mythes. (Mensonges d’autodéfense d’ une société qui veut sauver sa forme, tandis que les individus qui la
11698 ’une société qui veut sauver sa forme, tandis que les individus qui la composent se prêtent obscurément, sous le couvert d’
11699 eut sauver sa forme, tandis que les individus qui la composent se prêtent obscurément, sous le couvert d’un refus, aux pas
11700 dus qui la composent se prêtent obscurément, sous le couvert d’un refus, aux passions qui tendent à sa perte.) En composan
11701 composent se prêtent obscurément, sous le couvert d’ un refus, aux passions qui tendent à sa perte.) En composant Tristan,
11702 à sa perte.) En composant Tristan, Wagner a violé le tabou : il a tout dit, tout avoué par les paroles de son livret, et p
11703 a violé le tabou : il a tout dit, tout avoué par les paroles de son livret, et plus encore par sa musique. Il a chanté la
11704 tabou : il a tout dit, tout avoué par les paroles de son livret, et plus encore par sa musique. Il a chanté la Nuit de la
11705 ivret, et plus encore par sa musique. Il a chanté la Nuit de la dissolution des formes et des êtres, la libération du dési
11706 t plus encore par sa musique. Il a chanté la Nuit de la dissolution des formes et des êtres, la libération du désir, l’ana
11707 lus encore par sa musique. Il a chanté la Nuit de la dissolution des formes et des êtres, la libération du désir, l’anathè
11708 a Nuit de la dissolution des formes et des êtres, la libération du désir, l’anathème sur le désir, la gloire crépusculaire
11709 des formes et des êtres, la libération du désir, l’ anathème sur le désir, la gloire crépusculaire, immensément plaintive
11710 des êtres, la libération du désir, l’anathème sur le désir, la gloire crépusculaire, immensément plaintive et bienheureuse
11711 la libération du désir, l’anathème sur le désir, la gloire crépusculaire, immensément plaintive et bienheureuse de l’âme
11712 pusculaire, immensément plaintive et bienheureuse de l’âme sauvée par la blessure mortelle du corps. Mais le sens maléfiqu
11713 culaire, immensément plaintive et bienheureuse de l’ âme sauvée par la blessure mortelle du corps. Mais le sens maléfique d
11714 ent plaintive et bienheureuse de l’âme sauvée par la blessure mortelle du corps. Mais le sens maléfique de ce message, il
11715 me sauvée par la blessure mortelle du corps. Mais le sens maléfique de ce message, il fallait le nier pour pouvoir l’accue
11716 lessure mortelle du corps. Mais le sens maléfique de ce message, il fallait le nier pour pouvoir l’accueillir, il fallait
11717 Mais le sens maléfique de ce message, il fallait le nier pour pouvoir l’accueillir, il fallait à tout prix le travestir,
11718 ue de ce message, il fallait le nier pour pouvoir l’ accueillir, il fallait à tout prix le travestir, l’interpréter d’une m
11719 pour pouvoir l’accueillir, il fallait à tout prix le travestir, l’interpréter d’une manière tolérable, c’est-à-dire au nom
11720 ’accueillir, il fallait à tout prix le travestir, l’ interpréter d’une manière tolérable, c’est-à-dire au nom du bon sens.
11721 l fallait à tout prix le travestir, l’interpréter d’ une manière tolérable, c’est-à-dire au nom du bon sens. Du mystère bou
11722 -dire au nom du bon sens. Du mystère bouleversant de la Nuit et de la destruction des corps, l’on a fait la « sublimation 
11723 re au nom du bon sens. Du mystère bouleversant de la Nuit et de la destruction des corps, l’on a fait la « sublimation » d
11724 u bon sens. Du mystère bouleversant de la Nuit et de la destruction des corps, l’on a fait la « sublimation » d’un pauvre
11725 on sens. Du mystère bouleversant de la Nuit et de la destruction des corps, l’on a fait la « sublimation » d’un pauvre sec
11726 ersant de la Nuit et de la destruction des corps, l’ on a fait la « sublimation » d’un pauvre secret du plein jour : l’attr
11727 Nuit et de la destruction des corps, l’on a fait la « sublimation » d’un pauvre secret du plein jour : l’attrait des sexe
11728 ruction des corps, l’on a fait la « sublimation » d’ un pauvre secret du plein jour : l’attrait des sexes, la loi tout anim
11729  sublimation » d’un pauvre secret du plein jour : l’ attrait des sexes, la loi tout animale des corps — ce qu’il faut à la
11730 auvre secret du plein jour : l’attrait des sexes, la loi tout animale des corps — ce qu’il faut à la société pour procréer
11731 , la loi tout animale des corps — ce qu’il faut à la société pour procréer et se consolider, ce qu’il faut au bourgeois po
11732 t et complètement ne saurait d’ailleurs témoigner d’ une vitalité sociale exceptionnelle : c’est plutôt la frivolité du pub
11733 ne vitalité sociale exceptionnelle : c’est plutôt la frivolité du public ordinaire des théâtres, son sentimentalisme lourd
11734 ourd, et pour tout dire sa faculté exceptionnelle de ne pas entendre ce qu’on lui chante, qui ont facilité l’opération. Ai
11735 as entendre ce qu’on lui chante, qui ont facilité l’ opération. Ainsi le Tristan de Wagner peut être impunément repris deva
11736 n lui chante, qui ont facilité l’opération. Ainsi le Tristan de Wagner peut être impunément repris devant des salles émues
11737 des salles émues en toute sécurité ; si forte est la certitude générale que personne ne croira son message. ⁂ Le drame déb
11738 de générale que personne ne croira son message. ⁂ Le drame débute par une évocation monumentale des puissances qui gouvern
11739 ocation monumentale des puissances qui gouvernent le monde du jour : haine, orgueil, et violence barbare de l’honneur féod
11740 nde du jour : haine, orgueil, et violence barbare de l’honneur féodal, jusqu’au crime. Isolde veut venger l’affront subi.
11741 du jour : haine, orgueil, et violence barbare de l’ honneur féodal, jusqu’au crime. Isolde veut venger l’affront subi. Le
11742 onneur féodal, jusqu’au crime. Isolde veut venger l’ affront subi. Le philtre qu’elle offre à Tristan est destiné à le fair
11743 usqu’au crime. Isolde veut venger l’affront subi. Le philtre qu’elle offre à Tristan est destiné à le faire mourir : mais
11744 Le philtre qu’elle offre à Tristan est destiné à le faire mourir : mais d’une mort que l’Amour condamne, d’une mort selon
11745 re à Tristan est destiné à le faire mourir : mais d’ une mort que l’Amour condamne, d’une mort selon les lois du jour et de
11746 t destiné à le faire mourir : mais d’une mort que l’ Amour condamne, d’une mort selon les lois du jour et de la vengeance,
11747 re mourir : mais d’une mort que l’Amour condamne, d’ une mort selon les lois du jour et de la vengeance, brutale, accidente
11748 d’une mort que l’Amour condamne, d’une mort selon les lois du jour et de la vengeance, brutale, accidentelle, privée de sen
11749 ur condamne, d’une mort selon les lois du jour et de la vengeance, brutale, accidentelle, privée de sens mystique. Or la M
11750 condamne, d’une mort selon les lois du jour et de la vengeance, brutale, accidentelle, privée de sens mystique. Or la Minn
11751 et de la vengeance, brutale, accidentelle, privée de sens mystique. Or la Minne suprême inspire à Brangaine l’erreur qui d
11752 rutale, accidentelle, privée de sens mystique. Or la Minne suprême inspire à Brangaine l’erreur qui doit sauver l’Amour. A
11753 mystique. Or la Minne suprême inspire à Brangaine l’ erreur qui doit sauver l’Amour. Au philtre de mort, elle substitue le
11754 rême inspire à Brangaine l’erreur qui doit sauver l’ Amour. Au philtre de mort, elle substitue le breuvage d’initiation. Ai
11755 aine l’erreur qui doit sauver l’Amour. Au philtre de mort, elle substitue le breuvage d’initiation. Ainsi l’étreinte uniqu
11756 auver l’Amour. Au philtre de mort, elle substitue le breuvage d’initiation. Ainsi l’étreinte unique de Tristan et d’Isolde
11757 r. Au philtre de mort, elle substitue le breuvage d’ initiation. Ainsi l’étreinte unique de Tristan et d’Isolde aussitôt qu
11758 t, elle substitue le breuvage d’initiation. Ainsi l’ étreinte unique de Tristan et d’Isolde aussitôt qu’ils ont bu, c’est l
11759 le breuvage d’initiation. Ainsi l’étreinte unique de Tristan et d’Isolde aussitôt qu’ils ont bu, c’est le baiser unique du
11760 initiation. Ainsi l’étreinte unique de Tristan et d’ Isolde aussitôt qu’ils ont bu, c’est le baiser unique du sacrement cat
11761 Tristan et d’Isolde aussitôt qu’ils ont bu, c’est le baiser unique du sacrement cathare, le consolamentum des Purs ! Dès c
11762 bu, c’est le baiser unique du sacrement cathare, le consolamentum des Purs ! Dès cet instant, les lois du jour, la haine,
11763 are, le consolamentum des Purs ! Dès cet instant, les lois du jour, la haine, l’honneur et la vengeance sont devenues sans
11764 tum des Purs ! Dès cet instant, les lois du jour, la haine, l’honneur et la vengeance sont devenues sans force sur leurs c
11765 rs ! Dès cet instant, les lois du jour, la haine, l’ honneur et la vengeance sont devenues sans force sur leurs cœurs. Les
11766 instant, les lois du jour, la haine, l’honneur et la vengeance sont devenues sans force sur leurs cœurs. Les initiés pénèt
11767 ngeance sont devenues sans force sur leurs cœurs. Les initiés pénètrent au monde nocturne de l’extase libératrice. Et le jo
11768 rs cœurs. Les initiés pénètrent au monde nocturne de l’extase libératrice. Et le jour qui revient avec le cortège royal et
11769 cœurs. Les initiés pénètrent au monde nocturne de l’ extase libératrice. Et le jour qui revient avec le cortège royal et se
11770 ent au monde nocturne de l’extase libératrice. Et le jour qui revient avec le cortège royal et ses dissonantes fanfares, l
11771 l’extase libératrice. Et le jour qui revient avec le cortège royal et ses dissonantes fanfares, le jour ne pourra plus les
11772 vec le cortège royal et ses dissonantes fanfares, le jour ne pourra plus les ressaisir : au terme de l’épreuve qu’il va le
11773 ses dissonantes fanfares, le jour ne pourra plus les ressaisir : au terme de l’épreuve qu’il va leur imposer — c’est la pa
11774 , le jour ne pourra plus les ressaisir : au terme de l’épreuve qu’il va leur imposer — c’est la passion — ils ont déjà pre
11775 e jour ne pourra plus les ressaisir : au terme de l’ épreuve qu’il va leur imposer — c’est la passion — ils ont déjà presse
11776 terme de l’épreuve qu’il va leur imposer — c’est la passion — ils ont déjà pressenti l’autre mort, celle qui est le seul
11777 ls ont déjà pressenti l’autre mort, celle qui est le seul accomplissement de leur amour. Le deuxième acte est le chant de
11778 autre mort, celle qui est le seul accomplissement de leur amour. Le deuxième acte est le chant de la passion des âmes pris
11779 complissement de leur amour. Le deuxième acte est le chant de la passion des âmes prisonnières des formes. Tous les obstac
11780 ment de leur amour. Le deuxième acte est le chant de la passion des âmes prisonnières des formes. Tous les obstacles surmo
11781 t de leur amour. Le deuxième acte est le chant de la passion des âmes prisonnières des formes. Tous les obstacles surmonté
11782 la passion des âmes prisonnières des formes. Tous les obstacles surmontés, quand les amants sont seuls enveloppés de ténèbr
11783 s des formes. Tous les obstacles surmontés, quand les amants sont seuls enveloppés de ténèbres, c’est le désir charnel qui
11784 surmontés, quand les amants sont seuls enveloppés de ténèbres, c’est le désir charnel qui les sépare encore. Ils sont ense
11785 s amants sont seuls enveloppés de ténèbres, c’est le désir charnel qui les sépare encore. Ils sont ensemble et pourtant il
11786 nveloppés de ténèbres, c’est le désir charnel qui les sépare encore. Ils sont ensemble et pourtant ils sont deux. Il y a ce
11787 ensemble et pourtant ils sont deux. Il y a ce et de Tristan « et » Isolde qui signifie leur dualité créée. À ce moment la
11788 olde qui signifie leur dualité créée. À ce moment la musique seule peut exprimer la certitude et la substance de cette dou
11789 créée. À ce moment la musique seule peut exprimer la certitude et la substance de cette double nostalgie d’être un. Car se
11790 nt la musique seule peut exprimer la certitude et la substance de cette double nostalgie d’être un. Car seule elle détient
11791 seule peut exprimer la certitude et la substance de cette double nostalgie d’être un. Car seule elle détient le pouvoir d
11792 rtitude et la substance de cette double nostalgie d’ être un. Car seule elle détient le pouvoir d’harmoniser la plainte de
11793 ouble nostalgie d’être un. Car seule elle détient le pouvoir d’harmoniser la plainte de deux voix, et d’en faire une plain
11794 lgie d’être un. Car seule elle détient le pouvoir d’ harmoniser la plainte de deux voix, et d’en faire une plainte unique o
11795 n. Car seule elle détient le pouvoir d’harmoniser la plainte de deux voix, et d’en faire une plainte unique où déjà vibre
11796 e elle détient le pouvoir d’harmoniser la plainte de deux voix, et d’en faire une plainte unique où déjà vibre la réalité
11797 pouvoir d’harmoniser la plainte de deux voix, et d’ en faire une plainte unique où déjà vibre la réalité d’un indicible au
11798 x, et d’en faire une plainte unique où déjà vibre la réalité d’un indicible au-delà d’espérance. Et c’est pourquoi le leit
11799 faire une plainte unique où déjà vibre la réalité d’ un indicible au-delà d’espérance. Et c’est pourquoi le leitmotiv du du
11800 e où déjà vibre la réalité d’un indicible au-delà d’ espérance. Et c’est pourquoi le leitmotiv du duo d’amour est déjà celu
11801 indicible au-delà d’espérance. Et c’est pourquoi le leitmotiv du duo d’amour est déjà celui de la mort. Encore une fois r
11802 ’espérance. Et c’est pourquoi le leitmotiv du duo d’ amour est déjà celui de la mort. Encore une fois revient le jour : le
11803 urquoi le leitmotiv du duo d’amour est déjà celui de la mort. Encore une fois revient le jour : le traître Mélot162 blesse
11804 uoi le leitmotiv du duo d’amour est déjà celui de la mort. Encore une fois revient le jour : le traître Mélot162 blesse Tr
11805 st déjà celui de la mort. Encore une fois revient le jour : le traître Mélot162 blesse Tristan. Mais la passion a désormai
11806 lui de la mort. Encore une fois revient le jour : le traître Mélot162 blesse Tristan. Mais la passion a désormais vaincu,
11807 e jour : le traître Mélot162 blesse Tristan. Mais la passion a désormais vaincu, elle vole au jour son apparente victoire 
11808 aincu, elle vole au jour son apparente victoire : de cette blessure par où la vie s’écoule, elle fait le gage de la suprêm
11809 son apparente victoire : de cette blessure par où la vie s’écoule, elle fait le gage de la suprême guérison, celle que cha
11810 cette blessure par où la vie s’écoule, elle fait le gage de la suprême guérison, celle que chantera Isolde agonisante sur
11811 lessure par où la vie s’écoule, elle fait le gage de la suprême guérison, celle que chantera Isolde agonisante sur le cada
11812 sure par où la vie s’écoule, elle fait le gage de la suprême guérison, celle que chantera Isolde agonisante sur le cadavre
11813 uérison, celle que chantera Isolde agonisante sur le cadavre de Tristan, dans l’extase de la « joie la plus haute ». Initi
11814 lle que chantera Isolde agonisante sur le cadavre de Tristan, dans l’extase de la « joie la plus haute ». Initiation, pass
11815 Isolde agonisante sur le cadavre de Tristan, dans l’ extase de la « joie la plus haute ». Initiation, passion, accomplissem
11816 onisante sur le cadavre de Tristan, dans l’extase de la « joie la plus haute ». Initiation, passion, accomplissement morte
11817 sante sur le cadavre de Tristan, dans l’extase de la « joie la plus haute ». Initiation, passion, accomplissement mortel :
11818 le cadavre de Tristan, dans l’extase de la « joie la plus haute ». Initiation, passion, accomplissement mortel : ces trois
11819 ner, par une géniale simplification, a su réduire les trois actes du drame, exposent la signification profonde du mythe, en
11820 , a su réduire les trois actes du drame, exposent la signification profonde du mythe, encore masquée dans les légendes méd
11821 nification profonde du mythe, encore masquée dans les légendes médiévales par une foule d’éléments épiques et pittoresques.
11822 asquée dans les légendes médiévales par une foule d’ éléments épiques et pittoresques. ⁂ Cependant la forme d’art que Wagne
11823 e d’éléments épiques et pittoresques. ⁂ Cependant la forme d’art que Wagner a choisie n’est pas sans recréer des possibili
11824 nts épiques et pittoresques. ⁂ Cependant la forme d’ art que Wagner a choisie n’est pas sans recréer des possibilités de « 
11825 a choisie n’est pas sans recréer des possibilités de « méprise ». Il fallait que ce fût un opéra, pour deux raisons qui ti
11826 ce fût un opéra, pour deux raisons qui tiennent à l’ essence même du mythe. De même que le péché du premier homme, et de ch
11827 i tiennent à l’essence même du mythe. De même que le péché du premier homme, et de chaque homme, introduit dans le monde l
11828 mythe. De même que le péché du premier homme, et de chaque homme, introduit dans le monde le temps ; de même que la faute
11829 premier homme, et de chaque homme, introduit dans le monde le temps ; de même que la faute des amants légendaires contre l
11830 omme, et de chaque homme, introduit dans le monde le temps ; de même que la faute des amants légendaires contre les lois d
11831 e, introduit dans le monde le temps ; de même que la faute des amants légendaires contre les lois de l’amour chaste transf
11832 e même que la faute des amants légendaires contre les lois de l’amour chaste transforme l’hymne des troubadours en un roman
11833 e la faute des amants légendaires contre les lois de l’amour chaste transforme l’hymne des troubadours en un roman163 — ai
11834 a faute des amants légendaires contre les lois de l’ amour chaste transforme l’hymne des troubadours en un roman163 — ainsi
11835 ires contre les lois de l’amour chaste transforme l’ hymne des troubadours en un roman163 — ainsi les puissances du jour, é
11836 me l’hymne des troubadours en un roman163 — ainsi les puissances du jour, évoquées par le premier acte, introduisent la lut
11837 jour, évoquées par le premier acte, introduisent la lutte et la durée, qui sont les éléments du drame. Mais le drame ne p
11838 ées par le premier acte, introduisent la lutte et la durée, qui sont les éléments du drame. Mais le drame ne peut pas tout
11839 acte, introduisent la lutte et la durée, qui sont les éléments du drame. Mais le drame ne peut pas tout dire, la religion d
11840 et la durée, qui sont les éléments du drame. Mais le drame ne peut pas tout dire, la religion de la passion étant « essent
11841 ts du drame. Mais le drame ne peut pas tout dire, la religion de la passion étant « essentiellement lyrique ». Dès lors la
11842 Mais le drame ne peut pas tout dire, la religion de la passion étant « essentiellement lyrique ». Dès lors la musique seu
11843 is le drame ne peut pas tout dire, la religion de la passion étant « essentiellement lyrique ». Dès lors la musique seule
11844 ssion étant « essentiellement lyrique ». Dès lors la musique seule sera capable d’exprimer la dialectique transcendantale,
11845 lyrique ». Dès lors la musique seule sera capable d’ exprimer la dialectique transcendantale, le caractère éperdument contr
11846 Dès lors la musique seule sera capable d’exprimer la dialectique transcendantale, le caractère éperdument contradictoire,
11847 apable d’exprimer la dialectique transcendantale, le caractère éperdument contradictoire, contrapuntique de la passion de
11848 ractère éperdument contradictoire, contrapuntique de la passion de la Nuit — qui est l’appel au Jour incréé. La définition
11849 tère éperdument contradictoire, contrapuntique de la passion de la Nuit — qui est l’appel au Jour incréé. La définition mê
11850 ment contradictoire, contrapuntique de la passion de la Nuit — qui est l’appel au Jour incréé. La définition même de la mu
11851 t contradictoire, contrapuntique de la passion de la Nuit — qui est l’appel au Jour incréé. La définition même de la musiq
11852 contrapuntique de la passion de la Nuit — qui est l’ appel au Jour incréé. La définition même de la musique occidentale, c’
11853 sion de la Nuit — qui est l’appel au Jour incréé. La définition même de la musique occidentale, c’est l’accord émouvant de
11854 ui est l’appel au Jour incréé. La définition même de la musique occidentale, c’est l’accord émouvant des contraires. Expre
11855 est l’appel au Jour incréé. La définition même de la musique occidentale, c’est l’accord émouvant des contraires. Expressi
11856 définition même de la musique occidentale, c’est l’ accord émouvant des contraires. Expression d’un dualisme douloureux, p
11857 ’est l’accord émouvant des contraires. Expression d’ un dualisme douloureux, permanent au niveau de la vie, mais qui s’évan
11858 d’un dualisme douloureux, permanent au niveau de la vie, mais qui s’évanouit dans la grâce lumineuse au-delà de la mort p
11859 ent au niveau de la vie, mais qui s’évanouit dans la grâce lumineuse au-delà de la mort physique. Or le drame achevé par l
11860 is qui s’évanouit dans la grâce lumineuse au-delà de la mort physique. Or le drame achevé par la musique, c’est l’opéra. A
11861 qui s’évanouit dans la grâce lumineuse au-delà de la mort physique. Or le drame achevé par la musique, c’est l’opéra. Ains
11862 a grâce lumineuse au-delà de la mort physique. Or le drame achevé par la musique, c’est l’opéra. Ainsi, ce n’est point un
11863 -delà de la mort physique. Or le drame achevé par la musique, c’est l’opéra. Ainsi, ce n’est point un hasard si le mythe d
11864 hysique. Or le drame achevé par la musique, c’est l’ opéra. Ainsi, ce n’est point un hasard si le mythe de Tristan et celui
11865 c’est l’opéra. Ainsi, ce n’est point un hasard si le mythe de Tristan et celui de Don Juan n’ont pu recevoir leur expressi
11866 péra. Ainsi, ce n’est point un hasard si le mythe de Tristan et celui de Don Juan n’ont pu recevoir leur expression achevé
11867 t point un hasard si le mythe de Tristan et celui de Don Juan n’ont pu recevoir leur expression achevée que dans la forme
11868 ’ont pu recevoir leur expression achevée que dans la forme de l’opéra. Si Mozart et Wagner nous ont donné les chefs-d’œuvr
11869 ecevoir leur expression achevée que dans la forme de l’opéra. Si Mozart et Wagner nous ont donné les chefs-d’œuvre du dram
11870 voir leur expression achevée que dans la forme de l’ opéra. Si Mozart et Wagner nous ont donné les chefs-d’œuvre du drame m
11871 me de l’opéra. Si Mozart et Wagner nous ont donné les chefs-d’œuvre du drame musical, c’est en vertu de l’affinité originel
11872 chefs-d’œuvre du drame musical, c’est en vertu de l’ affinité originelle de ce mode d’expression et des sujets qu’ils suren
11873 musical, c’est en vertu de l’affinité originelle de ce mode d’expression et des sujets qu’ils surent choisir. La musique
11874 ’est en vertu de l’affinité originelle de ce mode d’ expression et des sujets qu’ils surent choisir. La musique seule peut
11875 d’expression et des sujets qu’ils surent choisir. La musique seule peut bien parler de la tragédie, dont elle est la mère
11876 surent choisir. La musique seule peut bien parler de la tragédie, dont elle est la mère et la fille. Toutefois, dans le ca
11877 ent choisir. La musique seule peut bien parler de la tragédie, dont elle est la mère et la fille. Toutefois, dans le cas d
11878 le peut bien parler de la tragédie, dont elle est la mère et la fille. Toutefois, dans le cas de Tristan, l’élément plasti
11879 n parler de la tragédie, dont elle est la mère et la fille. Toutefois, dans le cas de Tristan, l’élément plastique inhéren
11880 ont elle est la mère et la fille. Toutefois, dans le cas de Tristan, l’élément plastique inhérent à toute mise en scène th
11881 e est la mère et la fille. Toutefois, dans le cas de Tristan, l’élément plastique inhérent à toute mise en scène théâtrale
11882 e et la fille. Toutefois, dans le cas de Tristan, l’ élément plastique inhérent à toute mise en scène théâtrale se trouve r
11883 n scène théâtrale se trouve recréer un obstacle à la compréhension directe du mythe. Les acteurs, les costumes, les décors
11884 un obstacle à la compréhension directe du mythe. Les acteurs, les costumes, les décors164 retiennent l’attention dans le r
11885 à la compréhension directe du mythe. Les acteurs, les costumes, les décors164 retiennent l’attention dans le réel, imposent
11886 sion directe du mythe. Les acteurs, les costumes, les décors164 retiennent l’attention dans le réel, imposent la présence d
11887 s acteurs, les costumes, les décors164 retiennent l’ attention dans le réel, imposent la présence du « jour », contredisent
11888 stumes, les décors164 retiennent l’attention dans le réel, imposent la présence du « jour », contredisent fatalement le se
11889 164 retiennent l’attention dans le réel, imposent la présence du « jour », contredisent fatalement le sens profond de l’ac
11890 la présence du « jour », contredisent fatalement le sens profond de l’action. Tant qu’on regarde la scène, on est victime
11891 « jour », contredisent fatalement le sens profond de l’action. Tant qu’on regarde la scène, on est victime de l’illusion d
11892 our », contredisent fatalement le sens profond de l’ action. Tant qu’on regarde la scène, on est victime de l’illusion des
11893 t le sens profond de l’action. Tant qu’on regarde la scène, on est victime de l’illusion des formes — et des plus ridicule
11894 tion. Tant qu’on regarde la scène, on est victime de l’illusion des formes — et des plus ridicules. Il n’y a là, « visible
11895 n. Tant qu’on regarde la scène, on est victime de l’ illusion des formes — et des plus ridicules. Il n’y a là, « visiblemen
11896 nt guerrier en proie au tourment du désir… Fermez les yeux et aussitôt le drame s’éclaire ! L’orchestre décrit largement le
11897 au tourment du désir… Fermez les yeux et aussitôt le drame s’éclaire ! L’orchestre décrit largement les dimensions d’une t
11898 Fermez les yeux et aussitôt le drame s’éclaire ! L’ orchestre décrit largement les dimensions d’une tragédie tout intérieu
11899 le drame s’éclaire ! L’orchestre décrit largement les dimensions d’une tragédie tout intérieure. La morbidesse bouleversant
11900 ire ! L’orchestre décrit largement les dimensions d’ une tragédie tout intérieure. La morbidesse bouleversante des mélodies
11901 nt les dimensions d’une tragédie tout intérieure. La morbidesse bouleversante des mélodies révèle un monde où le désir cha
11902 sse bouleversante des mélodies révèle un monde où le désir charnel n’est plus qu’une dernière et brûlante langueur dans l’
11903 st plus qu’une dernière et brûlante langueur dans l’ âme qui se guérit de vivre. Seule la lumière douloureuse du troisième
11904 ère et brûlante langueur dans l’âme qui se guérit de vivre. Seule la lumière douloureuse du troisième acte — l’obsession j
11905 langueur dans l’âme qui se guérit de vivre. Seule la lumière douloureuse du troisième acte — l’obsession jaune des fiévreu
11906 Seule la lumière douloureuse du troisième acte —  l’ obsession jaune des fiévreux — peut traduire à ma vue le sens profond
11907 ssion jaune des fiévreux — peut traduire à ma vue le sens profond de l’exil des amants dans l’extase. Par ce qu’il a d’art
11908 fiévreux — peut traduire à ma vue le sens profond de l’exil des amants dans l’extase. Par ce qu’il a d’artificiel, de trop
11909 vreux — peut traduire à ma vue le sens profond de l’ exil des amants dans l’extase. Par ce qu’il a d’artificiel, de trop vi
11910 ma vue le sens profond de l’exil des amants dans l’ extase. Par ce qu’il a d’artificiel, de trop violent, cet éclairage an
11911 e l’exil des amants dans l’extase. Par ce qu’il a d’ artificiel, de trop violent, cet éclairage annonce que le jour meurt,
11912 mants dans l’extase. Par ce qu’il a d’artificiel, de trop violent, cet éclairage annonce que le jour meurt, et que déjà l’
11913 iciel, de trop violent, cet éclairage annonce que le jour meurt, et que déjà l’aube n’est plus qu’un crépuscule vainement
11914 éclairage annonce que le jour meurt, et que déjà l’ aube n’est plus qu’un crépuscule vainement exalté. ⁂ Un second lieu co
11915 puscule vainement exalté. ⁂ Un second lieu commun de la critique — d’ailleurs absolument contradictoire avec celui qui fai
11916 cule vainement exalté. ⁂ Un second lieu commun de la critique — d’ailleurs absolument contradictoire avec celui qui faisai
11917 absolument contradictoire avec celui qui faisait de Tristan la glorification du désir sensuel — c’est le rappel de l’infl
11918 contradictoire avec celui qui faisait de Tristan la glorification du désir sensuel — c’est le rappel de l’influence de Sc
11919 Tristan la glorification du désir sensuel — c’est le rappel de l’influence de Schopenhauer sur Wagner. Quoi qu’en aient pu
11920 glorification du désir sensuel — c’est le rappel de l’influence de Schopenhauer sur Wagner. Quoi qu’en aient pu penser Ni
11921 orification du désir sensuel — c’est le rappel de l’ influence de Schopenhauer sur Wagner. Quoi qu’en aient pu penser Nietz
11922 du désir sensuel — c’est le rappel de l’influence de Schopenhauer sur Wagner. Quoi qu’en aient pu penser Nietzsche, et Wag
11923 e influence est fortement surestimée. Un créateur de la taille de Wagner ne met pas des « idées » en musique. Qu’il ait tr
11924 nfluence est fortement surestimée. Un créateur de la taille de Wagner ne met pas des « idées » en musique. Qu’il ait trouv
11925 st fortement surestimée. Un créateur de la taille de Wagner ne met pas des « idées » en musique. Qu’il ait trouvé chez Sch
11926 chez Schopenhauer quelques formules reprises par le livret, une cohérence intellectuelle justifiant à ses propres yeux ce
11927 minations, voilà sans doute ce qu’il faut retenir de la rencontre, et ce n’est pas d’un immense intérêt. L’ascèse, la néga
11928 ations, voilà sans doute ce qu’il faut retenir de la rencontre, et ce n’est pas d’un immense intérêt. L’ascèse, la négatio
11929 ’il faut retenir de la rencontre, et ce n’est pas d’ un immense intérêt. L’ascèse, la négation du monde créé, l’identificat
11930 rencontre, et ce n’est pas d’un immense intérêt. L’ ascèse, la négation du monde créé, l’identification de l’attrait sexue
11931 , et ce n’est pas d’un immense intérêt. L’ascèse, la négation du monde créé, l’identification de l’attrait sexuel avec le
11932 nse intérêt. L’ascèse, la négation du monde créé, l’ identification de l’attrait sexuel avec le vouloir-vivre obscurcissant
11933 cèse, la négation du monde créé, l’identification de l’attrait sexuel avec le vouloir-vivre obscurcissant la connaissance,
11934 e, la négation du monde créé, l’identification de l’ attrait sexuel avec le vouloir-vivre obscurcissant la connaissance, to
11935 e créé, l’identification de l’attrait sexuel avec le vouloir-vivre obscurcissant la connaissance, toute cette mystique que
11936 ttrait sexuel avec le vouloir-vivre obscurcissant la connaissance, toute cette mystique que l’on s’empresse de qualifier d
11937 cissant la connaissance, toute cette mystique que l’ on s’empresse de qualifier de bouddhiste, Wagner n’avait pas à l’appre
11938 issance, toute cette mystique que l’on s’empresse de qualifier de bouddhiste, Wagner n’avait pas à l’apprendre. C’est parc
11939 e cette mystique que l’on s’empresse de qualifier de bouddhiste, Wagner n’avait pas à l’apprendre. C’est parce qu’il la po
11940 de qualifier de bouddhiste, Wagner n’avait pas à l’ apprendre. C’est parce qu’il la portait vivante en lui qu’il fut le pr
11941 gner n’avait pas à l’apprendre. C’est parce qu’il la portait vivante en lui qu’il fut le premier à retrouver sa trace dans
11942 ui qu’il fut le premier à retrouver sa trace dans les symboles des minnesänger, dans la légende manichéenne de Parsifal, et
11943 sa trace dans les symboles des minnesänger, dans la légende manichéenne de Parsifal, et par-dessous l’imagerie chrétienne
11944 oles des minnesänger, dans la légende manichéenne de Parsifal, et par-dessous l’imagerie chrétienne, dans le Saint-Graal,
11945 a légende manichéenne de Parsifal, et par-dessous l’ imagerie chrétienne, dans le Saint-Graal, la pierre sacrée des Iranien
11946 sifal, et par-dessous l’imagerie chrétienne, dans le Saint-Graal, la pierre sacrée des Iraniens et des cathares, la coupe
11947 ssous l’imagerie chrétienne, dans le Saint-Graal, la pierre sacrée des Iraniens et des cathares, la coupe de Gwyon165, div
11948 l, la pierre sacrée des Iraniens et des cathares, la coupe de Gwyon165, divinité celtique ! ⁂ Que Wagner ait restitué le s
11949 rre sacrée des Iraniens et des cathares, la coupe de Gwyon165, divinité celtique ! ⁂ Que Wagner ait restitué le sens perdu
11950 65, divinité celtique ! ⁂ Que Wagner ait restitué le sens perdu de la légende, dans sa virulence intégrale, ce n’est point
11951 eltique ! ⁂ Que Wagner ait restitué le sens perdu de la légende, dans sa virulence intégrale, ce n’est point là une thèse
11952 ique ! ⁂ Que Wagner ait restitué le sens perdu de la légende, dans sa virulence intégrale, ce n’est point là une thèse à f
11953 n’est point là une thèse à faire admettre, c’est l’ évidence largement déclarée par la musique et les paroles de l’opéra.
11954 admettre, c’est l’évidence largement déclarée par la musique et les paroles de l’opéra. Par l’opéra, le mythe connaît son
11955 t l’évidence largement déclarée par la musique et les paroles de l’opéra. Par l’opéra, le mythe connaît son achèvement. Mai
11956 largement déclarée par la musique et les paroles de l’opéra. Par l’opéra, le mythe connaît son achèvement. Mais ce « term
11957 rgement déclarée par la musique et les paroles de l’ opéra. Par l’opéra, le mythe connaît son achèvement. Mais ce « terme »
11958 rée par la musique et les paroles de l’opéra. Par l’ opéra, le mythe connaît son achèvement. Mais ce « terme » détient deux
11959 a musique et les paroles de l’opéra. Par l’opéra, le mythe connaît son achèvement. Mais ce « terme » détient deux sens con
11960 nt deux sens contradictoires — comme presque tous les termes du vocabulaire de l’existence, décrivant l’être en situation d
11961 es — comme presque tous les termes du vocabulaire de l’existence, décrivant l’être en situation d’agir, non les objets. Ac
11962 — comme presque tous les termes du vocabulaire de l’ existence, décrivant l’être en situation d’agir, non les objets. Achèv
11963 s termes du vocabulaire de l’existence, décrivant l’ être en situation d’agir, non les objets. Achèvement désigne l’express
11964 ire de l’existence, décrivant l’être en situation d’ agir, non les objets. Achèvement désigne l’expression totale d’un être
11965 stence, décrivant l’être en situation d’agir, non les objets. Achèvement désigne l’expression totale d’un être, d’un mythe
11966 uation d’agir, non les objets. Achèvement désigne l’ expression totale d’un être, d’un mythe ou d’une œuvre ; d’autre part,
11967 es objets. Achèvement désigne l’expression totale d’ un être, d’un mythe ou d’une œuvre ; d’autre part, désigne leur mort.
11968 Achèvement désigne l’expression totale d’un être, d’ un mythe ou d’une œuvre ; d’autre part, désigne leur mort. Ainsi le my
11969 igne l’expression totale d’un être, d’un mythe ou d’ une œuvre ; d’autre part, désigne leur mort. Ainsi le mythe « achevé »
11970 ne œuvre ; d’autre part, désigne leur mort. Ainsi le mythe « achevé » par Wagner a vécu. Vixit Tristan ! Et s’ouvre l’ère
11971 é » par Wagner a vécu. Vixit Tristan ! Et s’ouvre l’ ère de ses fantômes. 19.Vulgarisation du mythe Il y eut la voie
11972 r Wagner a vécu. Vixit Tristan ! Et s’ouvre l’ère de ses fantômes. 19.Vulgarisation du mythe Il y eut la voie poétiq
11973 antômes. 19.Vulgarisation du mythe Il y eut la voie poétique du mythe. Edgar Poe engendra Baudelaire, qui engendra l
11974 ythe. Edgar Poe engendra Baudelaire, qui engendra le symbolisme, qui engendra des mandragores, des femmes sans corps, des
11975 jeunes Parques, des apparences à peine féminines de fuites — comme on dit que l’eau fuit d’un bassin : fissures dans le r
11976 es à peine féminines de fuites — comme on dit que l’ eau fuit d’un bassin : fissures dans le réel, fuites de rêves. C’est l
11977 féminines de fuites — comme on dit que l’eau fuit d’ un bassin : fissures dans le réel, fuites de rêves. C’est la tradition
11978 on dit que l’eau fuit d’un bassin : fissures dans le réel, fuites de rêves. C’est la tradition alanguie, intellectualisée,
11979 fuit d’un bassin : fissures dans le réel, fuites de rêves. C’est la tradition alanguie, intellectualisée, sophistiquée. V
11980 n : fissures dans le réel, fuites de rêves. C’est la tradition alanguie, intellectualisée, sophistiquée. Voie décidément t
11981 e s’y engage tout entier : aussi déléguera-t-il à l’ aventure quelques facultés détachées. Ascèse exactement facultative. I
11982 es. Ascèse exactement facultative. Il y eut aussi la voie romanesque du mythe ; mais elle ne tarda guère à déboucher sur u
11983 à déboucher sur une route nationale encombrée, où l’ on se promène le dimanche en famille pour voir passer les belles autos
11984 une route nationale encombrée, où l’on se promène le dimanche en famille pour voir passer les belles autos, et s’indigner
11985 e promène le dimanche en famille pour voir passer les belles autos, et s’indigner des excès de vitesse. Le Lys dans la Val
11986 passer les belles autos, et s’indigner des excès de vitesse. Le Lys dans la Vallée, Adolphe, Dominique, Madame Bovary, T
11987 elles autos, et s’indigner des excès de vitesse. Le Lys dans la Vallée, Adolphe, Dominique, Madame Bovary, Thérèse Raquin
11988 et s’indigner des excès de vitesse. Le Lys dans la Vallée, Adolphe, Dominique, Madame Bovary, Thérèse Raquin, La Porte é
11989 dolphe, Dominique, Madame Bovary, Thérèse Raquin, La Porte étroite, Un Amour de Swann : étapes françaises de la dissociati
11990 ovary, Thérèse Raquin, La Porte étroite, Un Amour de Swann : étapes françaises de la dissociation psychologique, de la dég
11991 te étroite, Un Amour de Swann : étapes françaises de la dissociation psychologique, de la dégradation de « l’obstacle » ex
11992 étroite, Un Amour de Swann : étapes françaises de la dissociation psychologique, de la dégradation de « l’obstacle » extér
11993 apes françaises de la dissociation psychologique, de la dégradation de « l’obstacle » extérieure, et de la reconnaissance
11994 s françaises de la dissociation psychologique, de la dégradation de « l’obstacle » extérieure, et de la reconnaissance luc
11995 la dissociation psychologique, de la dégradation de « l’obstacle » extérieure, et de la reconnaissance lucide — par là mê
11996 issociation psychologique, de la dégradation de «  l’ obstacle » extérieure, et de la reconnaissance lucide — par là même, a
11997 e la dégradation de « l’obstacle » extérieure, et de la reconnaissance lucide — par là même, antiromanesque — de sa nature
11998 a dégradation de « l’obstacle » extérieure, et de la reconnaissance lucide — par là même, antiromanesque — de sa nature pu
11999 nnaissance lucide — par là même, antiromanesque — de sa nature purement intime et subjective. (Religieuse dans le cas de G
12000 e purement intime et subjective. (Religieuse dans le cas de Gide, quasi physique dans celui de Proust.) Parallèlement, il
12001 ent intime et subjective. (Religieuse dans le cas de Gide, quasi physique dans celui de Proust.) Parallèlement, il convien
12002 se dans le cas de Gide, quasi physique dans celui de Proust.) Parallèlement, il convient de citer le Triomphe de la Mort d
12003 dans celui de Proust.) Parallèlement, il convient de citer le Triomphe de la Mort de d’Annunzio — commentaire admirable de
12004 i de Proust.) Parallèlement, il convient de citer le Triomphe de la Mort de d’Annunzio — commentaire admirable de Wagner —
12005 ) Parallèlement, il convient de citer le Triomphe de la Mort de d’Annunzio — commentaire admirable de Wagner — Anna Karéni
12006 arallèlement, il convient de citer le Triomphe de la Mort de d’Annunzio — commentaire admirable de Wagner — Anna Karénine,
12007 ment, il convient de citer le Triomphe de la Mort de d’Annunzio — commentaire admirable de Wagner — Anna Karénine, et pres
12008 t, il convient de citer le Triomphe de la Mort de d’ Annunzio — commentaire admirable de Wagner — Anna Karénine, et presque
12009 de la Mort de d’Annunzio — commentaire admirable de Wagner — Anna Karénine, et presque tous les grands romans de l’ère vi
12010 irable de Wagner — Anna Karénine, et presque tous les grands romans de l’ère victorienne, et surtout Tess des d’Urberville
12011 Anna Karénine, et presque tous les grands romans de l’ère victorienne, et surtout Tess des d’Urberville et Jude l’Obscur 
12012 na Karénine, et presque tous les grands romans de l’ ère victorienne, et surtout Tess des d’Urberville et Jude l’Obscur ; e
12013 romans de l’ère victorienne, et surtout Tess des d’ Urberville et Jude l’Obscur ; et de nos jours les romans platonisants
12014 rtout Tess des d’Urberville et Jude l’Obscur ; et de nos jours les romans platonisants d’un Charles Morgan. ⁂ Mais les che
12015 s d’Urberville et Jude l’Obscur ; et de nos jours les romans platonisants d’un Charles Morgan. ⁂ Mais les chefs-d’œuvre, dé
12016 ’Obscur ; et de nos jours les romans platonisants d’ un Charles Morgan. ⁂ Mais les chefs-d’œuvre, désormais, nous en appren
12017 s romans platonisants d’un Charles Morgan. ⁂ Mais les chefs-d’œuvre, désormais, nous en apprennent moins sur la descente du
12018 -d’œuvre, désormais, nous en apprennent moins sur la descente du mythe dans les mœurs, que les romans de série, le théâtre
12019 en apprennent moins sur la descente du mythe dans les mœurs, que les romans de série, le théâtre à succès, enfin le film. L
12020 oins sur la descente du mythe dans les mœurs, que les romans de série, le théâtre à succès, enfin le film. Le vrai tragique
12021 descente du mythe dans les mœurs, que les romans de série, le théâtre à succès, enfin le film. Le vrai tragique de notre
12022 du mythe dans les mœurs, que les romans de série, le théâtre à succès, enfin le film. Le vrai tragique de notre époque est
12023 e les romans de série, le théâtre à succès, enfin le film. Le vrai tragique de notre époque est diffus dans la médiocrité.
12024 ans de série, le théâtre à succès, enfin le film. Le vrai tragique de notre époque est diffus dans la médiocrité. Le vrai
12025 théâtre à succès, enfin le film. Le vrai tragique de notre époque est diffus dans la médiocrité. Le vrai sérieux dès lors,
12026 Le vrai tragique de notre époque est diffus dans la médiocrité. Le vrai sérieux dès lors, implique la connaissance, le re
12027 ue de notre époque est diffus dans la médiocrité. Le vrai sérieux dès lors, implique la connaissance, le rejet ou l’accept
12028 la médiocrité. Le vrai sérieux dès lors, implique la connaissance, le rejet ou l’acceptation de ce qui meut ou émeut les m
12029 vrai sérieux dès lors, implique la connaissance, le rejet ou l’acceptation de ce qui meut ou émeut les masses, et de l’an
12030 x dès lors, implique la connaissance, le rejet ou l’ acceptation de ce qui meut ou émeut les masses, et de l’anonymat des g
12031 plique la connaissance, le rejet ou l’acceptation de ce qui meut ou émeut les masses, et de l’anonymat des grands courants
12032 le rejet ou l’acceptation de ce qui meut ou émeut les masses, et de l’anonymat des grands courants qui roulent les individu
12033 cceptation de ce qui meut ou émeut les masses, et de l’anonymat des grands courants qui roulent les individus détachés, av
12034 ptation de ce qui meut ou émeut les masses, et de l’ anonymat des grands courants qui roulent les individus détachés, avec
12035 et de l’anonymat des grands courants qui roulent les individus détachés, avec une puissance que l’esprit répugne encore à
12036 nt les individus détachés, avec une puissance que l’ esprit répugne encore à mesurer. L’envahissement de nos littératures,
12037 puissance que l’esprit répugne encore à mesurer. L’ envahissement de nos littératures, tant bourgeoises que « prolétarienn
12038 ’esprit répugne encore à mesurer. L’envahissement de nos littératures, tant bourgeoises que « prolétariennes », par le rom
12039 res, tant bourgeoises que « prolétariennes », par le roman, et le roman d’amour s’entend, traduit exactement l’envahisseme
12040 rgeoises que « prolétariennes », par le roman, et le roman d’amour s’entend, traduit exactement l’envahissement de notre c
12041 que « prolétariennes », par le roman, et le roman d’ amour s’entend, traduit exactement l’envahissement de notre conscience
12042 et le roman d’amour s’entend, traduit exactement l’ envahissement de notre conscience par le contenu totalement profané du
12043 mour s’entend, traduit exactement l’envahissement de notre conscience par le contenu totalement profané du mythe. Celui-ci
12044 xactement l’envahissement de notre conscience par le contenu totalement profané du mythe. Celui-ci cesse d’ailleurs d’être
12045 ement profané du mythe. Celui-ci cesse d’ailleurs d’ être un vrai mythe dès qu’il se trouve privé de son cadre sacral, et q
12046 rs d’être un vrai mythe dès qu’il se trouve privé de son cadre sacral, et que le secret mystique qu’il exprimait en le voi
12047 qu’il se trouve privé de son cadre sacral, et que le secret mystique qu’il exprimait en le voilant se vulgarise et se démo
12048 ral, et que le secret mystique qu’il exprimait en le voilant se vulgarise et se démocratise. Le droit à la passion des rom
12049 ait en le voilant se vulgarise et se démocratise. Le droit à la passion des romantiques devient alors la vague obsession d
12050 oilant se vulgarise et se démocratise. Le droit à la passion des romantiques devient alors la vague obsession de luxe et d
12051 droit à la passion des romantiques devient alors la vague obsession de luxe et d’aventures exotiques que les « romans de
12052 des romantiques devient alors la vague obsession de luxe et d’aventures exotiques que les « romans de gare » suffisent à
12053 iques devient alors la vague obsession de luxe et d’ aventures exotiques que les « romans de gare » suffisent à satisfaire
12054 ue obsession de luxe et d’aventures exotiques que les « romans de gare » suffisent à satisfaire symboliquement. Que cela n’
12055 de luxe et d’aventures exotiques que les « romans de gare » suffisent à satisfaire symboliquement. Que cela n’ait plus auc
12056 symboliquement. Que cela n’ait plus aucune espèce de sens valable, il suffit pour s’en assurer d’imaginer l’impuissance ab
12057 pèce de sens valable, il suffit pour s’en assurer d’ imaginer l’impuissance absolue où se trouvent les clients de cette lit
12058 s valable, il suffit pour s’en assurer d’imaginer l’ impuissance absolue où se trouvent les clients de cette littérature à
12059 r d’imaginer l’impuissance absolue où se trouvent les clients de cette littérature à concevoir une réalité mystique, une as
12060 l’impuissance absolue où se trouvent les clients de cette littérature à concevoir une réalité mystique, une ascèse, un ef
12061 evoir une réalité mystique, une ascèse, un effort de l’esprit pour s’affranchir des liens sensuels : or la passion courtoi
12062 ir une réalité mystique, une ascèse, un effort de l’ esprit pour s’affranchir des liens sensuels : or la passion courtoise
12063 ’esprit pour s’affranchir des liens sensuels : or la passion courtoise n’avait pas d’autre but, et son langage n’avait pas
12064 ns sensuels : or la passion courtoise n’avait pas d’ autre but, et son langage n’avait pas d’autre clé. Perdus et oubliés c
12065 avait pas d’autre but, et son langage n’avait pas d’ autre clé. Perdus et oubliés cette clé et ce but, la passion dont le b
12066 autre clé. Perdus et oubliés cette clé et ce but, la passion dont le besoin revient nous tourmenter n’est plus qu’une mala
12067 s et oubliés cette clé et ce but, la passion dont le besoin revient nous tourmenter n’est plus qu’une maladie de l’instinc
12068 revient nous tourmenter n’est plus qu’une maladie de l’instinct, rarement mortelle, régulièrement toxique et déprimante, t
12069 ient nous tourmenter n’est plus qu’une maladie de l’ instinct, rarement mortelle, régulièrement toxique et déprimante, tout
12070 ussi dégradée et dégradante, par rapport au mythe de Tristan, que le serait par exemple l’alcoolisme par rapport à l’ivres
12071 dégradante, par rapport au mythe de Tristan, que le serait par exemple l’alcoolisme par rapport à l’ivresse divine que ch
12072 rt au mythe de Tristan, que le serait par exemple l’ alcoolisme par rapport à l’ivresse divine que chantaient les mystiques
12073 le serait par exemple l’alcoolisme par rapport à l’ ivresse divine que chantaient les mystiques arabes. L’exemple du théât
12074 sme par rapport à l’ivresse divine que chantaient les mystiques arabes. L’exemple du théâtre « parisien » détient une signi
12075 resse divine que chantaient les mystiques arabes. L’ exemple du théâtre « parisien » détient une signification plus riche p
12076 nt une signification plus riche pour notre objet. La bourgeoisie du Second Empire eut le mérite de faire une dernière tent
12077 notre objet. La bourgeoisie du Second Empire eut le mérite de faire une dernière tentative pour régulariser dans son cadr
12078 et. La bourgeoisie du Second Empire eut le mérite de faire une dernière tentative pour régulariser dans son cadre social l
12079 tentative pour régulariser dans son cadre social l’ influence anarchisante de la passion. Car celle-ci survivait à toute m
12080 er dans son cadre social l’influence anarchisante de la passion. Car celle-ci survivait à toute mystique, par la grâce équ
12081 dans son cadre social l’influence anarchisante de la passion. Car celle-ci survivait à toute mystique, par la grâce équivo
12082 ion. Car celle-ci survivait à toute mystique, par la grâce équivoque du romantisme. L’hérédité — ou ce qu’on nommait ainsi
12083 e mystique, par la grâce équivoque du romantisme. L’ hérédité — ou ce qu’on nommait ainsi — transmettait le virus atténué d
12084 rédité — ou ce qu’on nommait ainsi — transmettait le virus atténué du philtre ; la culture littéraire entretenait, dans un
12085 insi — transmettait le virus atténué du philtre ; la culture littéraire entretenait, dans une certaine jeunesse tout au mo
12086 tenait, dans une certaine jeunesse tout au moins, le besoin d’une brûlure nostalgique ; et tout cela composait une sorte d
12087 ns une certaine jeunesse tout au moins, le besoin d’ une brûlure nostalgique ; et tout cela composait une sorte de complexe
12088 re nostalgique ; et tout cela composait une sorte de complexe que l’on prenait pour la « nature » elle-même, bien qu’il ne
12089 et tout cela composait une sorte de complexe que l’ on prenait pour la « nature » elle-même, bien qu’il ne représentât qu’
12090 osait une sorte de complexe que l’on prenait pour la « nature » elle-même, bien qu’il ne représentât qu’une survivance psy
12091 ne survivance psychologique, voire physiologique. La tentative de normalisation bourgeoise de la passion, visant à recréer
12092 psychologique, voire physiologique. La tentative de normalisation bourgeoise de la passion, visant à recréer une expressi
12093 logique. La tentative de normalisation bourgeoise de la passion, visant à recréer une expression conventionnelle, donc adm
12094 ique. La tentative de normalisation bourgeoise de la passion, visant à recréer une expression conventionnelle, donc admiss
12095 e expression conventionnelle, donc admissible par l’ ordre social — ce fut le théâtre de Dumas à Bataille. La fameuse « piè
12096 elle, donc admissible par l’ordre social — ce fut le théâtre de Dumas à Bataille. La fameuse « pièce à trois personnages »
12097 admissible par l’ordre social — ce fut le théâtre de Dumas à Bataille. La fameuse « pièce à trois personnages », modèle de
12098 e social — ce fut le théâtre de Dumas à Bataille. La fameuse « pièce à trois personnages », modèle de presque tous les aut
12099 La fameuse « pièce à trois personnages », modèle de presque tous les auteurs dramatiques de la Belle Époque, c’est simple
12100 èce à trois personnages », modèle de presque tous les auteurs dramatiques de la Belle Époque, c’est simplement l’adaptation
12101 », modèle de presque tous les auteurs dramatiques de la Belle Époque, c’est simplement l’adaptation du mythe de Tristan à
12102 modèle de presque tous les auteurs dramatiques de la Belle Époque, c’est simplement l’adaptation du mythe de Tristan à la
12103 dramatiques de la Belle Époque, c’est simplement l’ adaptation du mythe de Tristan à la mesure d’une société moderne. Le r
12104 le Époque, c’est simplement l’adaptation du mythe de Tristan à la mesure d’une société moderne. Le roi Marc est devenu le
12105 est simplement l’adaptation du mythe de Tristan à la mesure d’une société moderne. Le roi Marc est devenu le Cocu ; Trista
12106 ment l’adaptation du mythe de Tristan à la mesure d’ une société moderne. Le roi Marc est devenu le Cocu ; Tristan, le jeun
12107 the de Tristan à la mesure d’une société moderne. Le roi Marc est devenu le Cocu ; Tristan, le jeune premier, ou gigolo ;
12108 ure d’une société moderne. Le roi Marc est devenu le Cocu ; Tristan, le jeune premier, ou gigolo ; Iseut, l’épouse insatis
12109 oderne. Le roi Marc est devenu le Cocu ; Tristan, le jeune premier, ou gigolo ; Iseut, l’épouse insatisfaite, oisive et le
12110 u ; Tristan, le jeune premier, ou gigolo ; Iseut, l’ épouse insatisfaite, oisive et lectrice de romans. Ici encore, deux mo
12111 Iseut, l’épouse insatisfaite, oisive et lectrice de romans. Ici encore, deux morales s’affrontent. Les barons félons de l
12112 de romans. Ici encore, deux morales s’affrontent. Les barons félons de la légende sont figurés par les tenants de la morale
12113 ore, deux morales s’affrontent. Les barons félons de la légende sont figurés par les tenants de la morale « conformiste ».
12114 , deux morales s’affrontent. Les barons félons de la légende sont figurés par les tenants de la morale « conformiste ». Il
12115 Les barons félons de la légende sont figurés par les tenants de la morale « conformiste ». Ils défendent le mariage bourge
12116 félons de la légende sont figurés par les tenants de la morale « conformiste ». Ils défendent le mariage bourgeois, l’héri
12117 ons de la légende sont figurés par les tenants de la morale « conformiste ». Ils défendent le mariage bourgeois, l’héritag
12118 nants de la morale « conformiste ». Ils défendent le mariage bourgeois, l’héritage, les convenances et l’Ordre. Ils sont d
12119 onformiste ». Ils défendent le mariage bourgeois, l’ héritage, les convenances et l’Ordre. Ils sont du côté du mari, et don
12120 . Ils défendent le mariage bourgeois, l’héritage, les convenances et l’Ordre. Ils sont du côté du mari, et donc légèrement
12121 mariage bourgeois, l’héritage, les convenances et l’ Ordre. Ils sont du côté du mari, et donc légèrement ridicules. Mais la
12122 côté du mari, et donc légèrement ridicules. Mais la morale contraire triomphe régulièrement — fût-ce au prix d’un coup de
12123 contraire triomphe régulièrement — fût-ce au prix d’ un coup de pistolet. C’est la morale du romantisme, des droits impresc
12124 ent — fût-ce au prix d’un coup de pistolet. C’est la morale du romantisme, des droits imprescriptibles de l’amour, et elle
12125 morale du romantisme, des droits imprescriptibles de l’amour, et elle implique la supériorité « spirituelle » de la maître
12126 ale du romantisme, des droits imprescriptibles de l’ amour, et elle implique la supériorité « spirituelle » de la maîtresse
12127 its imprescriptibles de l’amour, et elle implique la supériorité « spirituelle » de la maîtresse sur l’épouse. Quant au ph
12128 , et elle implique la supériorité « spirituelle » de la maîtresse sur l’épouse. Quant au philtre, alibi de la responsabili
12129 t elle implique la supériorité « spirituelle » de la maîtresse sur l’épouse. Quant au philtre, alibi de la responsabilité,
12130 a supériorité « spirituelle » de la maîtresse sur l’ épouse. Quant au philtre, alibi de la responsabilité, on lui donne le
12131 a maîtresse sur l’épouse. Quant au philtre, alibi de la responsabilité, on lui donne le nom romantique de « fatalité de la
12132 aîtresse sur l’épouse. Quant au philtre, alibi de la responsabilité, on lui donne le nom romantique de « fatalité de la pa
12133 philtre, alibi de la responsabilité, on lui donne le nom romantique de « fatalité de la passion ». Et les tenants du confo
12134 la responsabilité, on lui donne le nom romantique de « fatalité de la passion ». Et les tenants du conformisme n’ont pas t
12135 ité, on lui donne le nom romantique de « fatalité de la passion ». Et les tenants du conformisme n’ont pas tort de l’assim
12136 , on lui donne le nom romantique de « fatalité de la passion ». Et les tenants du conformisme n’ont pas tort de l’assimile
12137 nom romantique de « fatalité de la passion ». Et les tenants du conformisme n’ont pas tort de l’assimiler à la « littératu
12138 n ». Et les tenants du conformisme n’ont pas tort de l’assimiler à la « littérature » en général, terme de mépris vouant à
12139 . Et les tenants du conformisme n’ont pas tort de l’ assimiler à la « littérature » en général, terme de mépris vouant à un
12140 ts du conformisme n’ont pas tort de l’assimiler à la « littérature » en général, terme de mépris vouant à une exécration g
12141 ’assimiler à la « littérature » en général, terme de mépris vouant à une exécration globale les « tendances dissolvantes »
12142 , terme de mépris vouant à une exécration globale les « tendances dissolvantes », l’« anarchie », et les idéaux « impossibl
12143 xécration globale les « tendances dissolvantes », l’ « anarchie », et les idéaux « impossibles ». Bientôt, l’on n’essaiera
12144 es « tendances dissolvantes », l’« anarchie », et les idéaux « impossibles ». Bientôt, l’on n’essaiera plus même de nier la
12145 archie », et les idéaux « impossibles ». Bientôt, l’ on n’essaiera plus même de nier la complaisance que réclame de ses pro
12146 impossibles ». Bientôt, l’on n’essaiera plus même de nier la complaisance que réclame de ses propres victimes l’élaboratio
12147 les ». Bientôt, l’on n’essaiera plus même de nier la complaisance que réclame de ses propres victimes l’élaboration du vie
12148 era plus même de nier la complaisance que réclame de ses propres victimes l’élaboration du vieux philtre. Elle est minutie
12149 complaisance que réclame de ses propres victimes l’ élaboration du vieux philtre. Elle est minutieusement décrite, jusque
12150 ue dans des ruses inconscientes, en des centaines de pages, par Marcel Proust. (Voir surtout Un Amour de Swann.) Littératu
12151 pages, par Marcel Proust. (Voir surtout Un Amour de Swann.) Littérature bourgeoise ai-je dit : ses conclusions régulièrem
12152 ulièrement antibourgeoises font partie intégrante de l’ordre social établi. L’instinct de conservation rend en effet cet o
12153 èrement antibourgeoises font partie intégrante de l’ ordre social établi. L’instinct de conservation rend en effet cet ordr
12154 font partie intégrante de l’ordre social établi. L’ instinct de conservation rend en effet cet ordre tolérant à l’égard de
12155 e intégrante de l’ordre social établi. L’instinct de conservation rend en effet cet ordre tolérant à l’égard de ce qui fei
12156 ffet cet ordre tolérant à l’égard de ce qui feint de le renier, mais qui en vit. Le calcul est très simple, et bien entend
12157 t cet ordre tolérant à l’égard de ce qui feint de le renier, mais qui en vit. Le calcul est très simple, et bien entendu i
12158 rd de ce qui feint de le renier, mais qui en vit. Le calcul est très simple, et bien entendu inconscient. L’idéal glorifié
12159 cul est très simple, et bien entendu inconscient. L’ idéal glorifié par la littérature détourne en rêveries voluptueuses le
12160 et bien entendu inconscient. L’idéal glorifié par la littérature détourne en rêveries voluptueuses les tendances subversiv
12161 la littérature détourne en rêveries voluptueuses les tendances subversives de l’esprit. La morale du mariage en souffre év
12162 n rêveries voluptueuses les tendances subversives de l’esprit. La morale du mariage en souffre évidemment, mais cela n’est
12163 êveries voluptueuses les tendances subversives de l’ esprit. La morale du mariage en souffre évidemment, mais cela n’est pa
12164 luptueuses les tendances subversives de l’esprit. La morale du mariage en souffre évidemment, mais cela n’est pas d’une gr
12165 ariage en souffre évidemment, mais cela n’est pas d’ une gravité urgente, puisqu’on sait bien que l’institution matrimonial
12166 as d’une gravité urgente, puisqu’on sait bien que l’ institution matrimoniale repose sur des bases financières et non plus
12167 et non plus religieuses ou morales. À dire vrai, les seuls écarts considérés comme intolérables sont ceux qui entraînent u
12168 qui entraînent une dilapidation du « patrimoine » de la famille. (Patrimoine ne signifiant plus que fortune et propriétés.
12169 entraînent une dilapidation du « patrimoine » de la famille. (Patrimoine ne signifiant plus que fortune et propriétés.) ⁂
12170 plus que fortune et propriétés.) ⁂ Cette volonté de jouir du mythe mais sans le payer trop cher, on la voit s’exprimer en
12171 tés.) ⁂ Cette volonté de jouir du mythe mais sans le payer trop cher, on la voit s’exprimer en toute naïveté dans le film
12172 e jouir du mythe mais sans le payer trop cher, on la voit s’exprimer en toute naïveté dans le film sentimental. Peu de gen
12173 cher, on la voit s’exprimer en toute naïveté dans le film sentimental. Peu de genres plus strictement conventionnels et rh
12174 lus strictement conventionnels et rhétoriques que le film américain des premières années de l’entre-deux-guerres. C’était
12175 riques que le film américain des premières années de l’entre-deux-guerres. C’était l’époque du happy end : tout devait abo
12176 ues que le film américain des premières années de l’ entre-deux-guerres. C’était l’époque du happy end : tout devait abouti
12177 premières années de l’entre-deux-guerres. C’était l’ époque du happy end : tout devait aboutir au long baiser final sur fon
12178 tout devait aboutir au long baiser final sur fond de roses ou de tentures luxueuses. Or cette figure de style n’est pas sa
12179 aboutir au long baiser final sur fond de roses ou de tentures luxueuses. Or cette figure de style n’est pas sans relations
12180 e roses ou de tentures luxueuses. Or cette figure de style n’est pas sans relations avec le mythe au dernier stade de sa d
12181 tte figure de style n’est pas sans relations avec le mythe au dernier stade de sa déchéance. Elle exprime à la perfection
12182 pas sans relations avec le mythe au dernier stade de sa déchéance. Elle exprime à la perfection la synthèse idéale de deux
12183 au dernier stade de sa déchéance. Elle exprime à la perfection la synthèse idéale de deux désirs contradictoires : désir
12184 ade de sa déchéance. Elle exprime à la perfection la synthèse idéale de deux désirs contradictoires : désir que rien ne s’
12185 . Elle exprime à la perfection la synthèse idéale de deux désirs contradictoires : désir que rien ne s’arrange et désir qu
12186 s’arrange — désir romantique et désir bourgeois. La profonde satisfaction que produit à coup sûr le happy end provient pr
12187 . La profonde satisfaction que produit à coup sûr le happy end provient précisément du fait qu’il libère le public de ses
12188 ppy end provient précisément du fait qu’il libère le public de ses contradictions intimes. En effet : point de roman sans
12189 ovient précisément du fait qu’il libère le public de ses contradictions intimes. En effet : point de roman sans obstacles.
12190 c de ses contradictions intimes. En effet : point de roman sans obstacles. On les multiplie donc, sans souci d’une invrais
12191 mes. En effet : point de roman sans obstacles. On les multiplie donc, sans souci d’une invraisemblance que le désir de roma
12192 sans obstacles. On les multiplie donc, sans souci d’ une invraisemblance que le désir de romantisme rend insensible. Ainsi,
12193 tiplie donc, sans souci d’une invraisemblance que le désir de romantisme rend insensible. Ainsi, pendant une heure ou deux
12194 nc, sans souci d’une invraisemblance que le désir de romantisme rend insensible. Ainsi, pendant une heure ou deux le roman
12195 rend insensible. Ainsi, pendant une heure ou deux le roman pourra rebondir et notre cœur haleter, et c’est ce que nous che
12196 œur haleter, et c’est ce que nous cherchons. Mais l’ obstacle signifie, à la limite, la mort, le renoncement aux biens terr
12197 e que nous cherchons. Mais l’obstacle signifie, à la limite, la mort, le renoncement aux biens terrestres. C’est ce que no
12198 cherchons. Mais l’obstacle signifie, à la limite, la mort, le renoncement aux biens terrestres. C’est ce que nous ne voulo
12199 . Mais l’obstacle signifie, à la limite, la mort, le renoncement aux biens terrestres. C’est ce que nous ne voulons plus,
12200 , dès que cela nous devient clair. Il s’agit donc de supprimer l’obstacle à temps, ce qui amène par définition la fin du r
12201 a nous devient clair. Il s’agit donc de supprimer l’ obstacle à temps, ce qui amène par définition la fin du roman et du fi
12202 r l’obstacle à temps, ce qui amène par définition la fin du roman et du film : « et ils eurent beaucoup d’enfants » signif
12203 in du roman et du film : « et ils eurent beaucoup d’ enfants » signifie qu’il n’y a plus rien à raconter ; ou bien c’est le
12204 qu’il n’y a plus rien à raconter ; ou bien c’est le baiser en gros plan, bouchant l’écran et refermant la fenêtre de l’im
12205  ; ou bien c’est le baiser en gros plan, bouchant l’ écran et refermant la fenêtre de l’imagination. Toutefois, l’on s’effo
12206 aiser en gros plan, bouchant l’écran et refermant la fenêtre de l’imagination. Toutefois, l’on s’efforcera de donner à cet
12207 os plan, bouchant l’écran et refermant la fenêtre de l’imagination. Toutefois, l’on s’efforcera de donner à cette fin une
12208 plan, bouchant l’écran et refermant la fenêtre de l’ imagination. Toutefois, l’on s’efforcera de donner à cette fin une atm
12209 refermant la fenêtre de l’imagination. Toutefois, l’ on s’efforcera de donner à cette fin une atmosphère « poétique » qui d
12210 tre de l’imagination. Toutefois, l’on s’efforcera de donner à cette fin une atmosphère « poétique » qui dissimule le passa
12211 tte fin une atmosphère « poétique » qui dissimule le passage à la vie quotidienne, et compense la déception du romantique
12212 tmosphère « poétique » qui dissimule le passage à la vie quotidienne, et compense la déception du romantique par le soulag
12213 mule le passage à la vie quotidienne, et compense la déception du romantique par le soulagement du bourgeois. Ainsi, dans
12214 ienne, et compense la déception du romantique par le soulagement du bourgeois. Ainsi, dans le théâtre, dans le roman à suc
12215 ique par le soulagement du bourgeois. Ainsi, dans le théâtre, dans le roman à succès et dans le film qui exploitent inlass
12216 gement du bourgeois. Ainsi, dans le théâtre, dans le roman à succès et dans le film qui exploitent inlassablement la formu
12217 , dans le théâtre, dans le roman à succès et dans le film qui exploitent inlassablement la formule du ménage à trois, l’id
12218 cès et dans le film qui exploitent inlassablement la formule du ménage à trois, l’idéalisme tragique du mythe originel n’e
12219 tent inlassablement la formule du ménage à trois, l’ idéalisme tragique du mythe originel n’est plus qu’une nostalgie assez
12220 lus qu’une nostalgie assez vulgaire, idéalisation de désirs anodins, d’ailleurs ramenés vers la jouissance des choses, c’e
12221 sation de désirs anodins, d’ailleurs ramenés vers la jouissance des choses, c’est-à-dire totalement invertis par rapport à
12222 s, c’est-à-dire totalement invertis par rapport à l’ amour courtois. La religion des troubadours se prêtait aux complicités
12223 talement invertis par rapport à l’amour courtois. La religion des troubadours se prêtait aux complicités les plus sournois
12224 ligion des troubadours se prêtait aux complicités les plus sournoises avec l’instinct, qu’elle excitait par sa volonté même
12225 prêtait aux complicités les plus sournoises avec l’ instinct, qu’elle excitait par sa volonté même de le nier. L’ambiguïté
12226 l’instinct, qu’elle excitait par sa volonté même de le nier. L’ambiguïté du langage mystique de l’hérésie devait faire na
12227 instinct, qu’elle excitait par sa volonté même de le nier. L’ambiguïté du langage mystique de l’hérésie devait faire naîtr
12228 qu’elle excitait par sa volonté même de le nier. L’ ambiguïté du langage mystique de l’hérésie devait faire naître, dès le
12229 même de le nier. L’ambiguïté du langage mystique de l’hérésie devait faire naître, dès le xiiie siècle, une rhétorique p
12230 me de le nier. L’ambiguïté du langage mystique de l’ hérésie devait faire naître, dès le xiiie siècle, une rhétorique prof
12231 ge mystique de l’hérésie devait faire naître, dès le xiiie siècle, une rhétorique profane de la passion. Et c’est la diff
12232 tre, dès le xiiie siècle, une rhétorique profane de la passion. Et c’est la diffusion de ce langage par la littérature ro
12233 , dès le xiiie siècle, une rhétorique profane de la passion. Et c’est la diffusion de ce langage par la littérature roman
12234 e, une rhétorique profane de la passion. Et c’est la diffusion de ce langage par la littérature romanesque qui aboutit, au
12235 ique profane de la passion. Et c’est la diffusion de ce langage par la littérature romanesque qui aboutit, au cours du der
12236 passion. Et c’est la diffusion de ce langage par la littérature romanesque qui aboutit, au cours du dernier siècle, à ce
12237 du dernier siècle, à ce renversement des rôles : l’ instinct devenant le vrai support d’une rhétorique dont les figures lu
12238 à ce renversement des rôles : l’instinct devenant le vrai support d’une rhétorique dont les figures lui prêtent désormais
12239 t des rôles : l’instinct devenant le vrai support d’ une rhétorique dont les figures lui prêtent désormais un semblant d’id
12240 ct devenant le vrai support d’une rhétorique dont les figures lui prêtent désormais un semblant d’idéalité. 20.L’instinc
12241 ont les figures lui prêtent désormais un semblant d’ idéalité. 20.L’instinct glorifié Comme à la rose de Guillaume de
12242 d’idéalité. 20.L’instinct glorifié Comme à la rose de Guillaume de Lorris répond la rose de Jean de Meung, comme à
12243 ité. 20.L’instinct glorifié Comme à la rose de Guillaume de Lorris répond la rose de Jean de Meung, comme à la rhéto
12244 Comme à la rose de Guillaume de Lorris répond la rose de Jean de Meung, comme à la rhétorique cristalline de Pétrarque
12245 e à la rose de Guillaume de Lorris répond la rose de Jean de Meung, comme à la rhétorique cristalline de Pétrarque s’oppos
12246 e Lorris répond la rose de Jean de Meung, comme à la rhétorique cristalline de Pétrarque s’oppose la fantasmagorie sensuel
12247 Jean de Meung, comme à la rhétorique cristalline de Pétrarque s’oppose la fantasmagorie sensuelle de Boccace, le romantis
12248 à la rhétorique cristalline de Pétrarque s’oppose la fantasmagorie sensuelle de Boccace, le romantisme a provoqué de nos j
12249 de Pétrarque s’oppose la fantasmagorie sensuelle de Boccace, le romantisme a provoqué de nos jours une révolte qui se veu
12250 e s’oppose la fantasmagorie sensuelle de Boccace, le romantisme a provoqué de nos jours une révolte qui se veut « primitiv
12251 ie sensuelle de Boccace, le romantisme a provoqué de nos jours une révolte qui se veut « primitive ». Ce n’est plus le sen
12252 révolte qui se veut « primitive ». Ce n’est plus le sentiment que l’on idéalise, c’est l’instinct. Je songe à une certain
12253 eut « primitive ». Ce n’est plus le sentiment que l’ on idéalise, c’est l’instinct. Je songe à une certaine école de romanc
12254 n’est plus le sentiment que l’on idéalise, c’est l’ instinct. Je songe à une certaine école de romanciers anglo-américains
12255 , c’est l’instinct. Je songe à une certaine école de romanciers anglo-américains, qui fleurit dans l’entre-deux-guerres, u
12256 de romanciers anglo-américains, qui fleurit dans l’ entre-deux-guerres, un Lawrence, un Caldwell, un Miller et leurs imita
12257 nous disaient ces hommes : « Nous en avons assez de souffrir pour des idées, des idéaux, des petites hypocrisies idéalisé
12258 lles personne ne sait plus croire. Vous avez fait de la femme une espèce de divinité coquette, cruelle et vampirique. Vos
12259 s personne ne sait plus croire. Vous avez fait de la femme une espèce de divinité coquette, cruelle et vampirique. Vos fem
12260 lus croire. Vous avez fait de la femme une espèce de divinité coquette, cruelle et vampirique. Vos femmes fatales, et vos
12261 et vos femmes adultères, et vos femmes desséchées de vertu, nous ont gâté la joie de vivre. Nous nous vengerons de vos « d
12262 et vos femmes desséchées de vertu, nous ont gâté la joie de vivre. Nous nous vengerons de vos « divines ». La femme est d
12263 femmes desséchées de vertu, nous ont gâté la joie de vivre. Nous nous vengerons de vos « divines ». La femme est d’abord u
12264 us ont gâté la joie de vivre. Nous nous vengerons de vos « divines ». La femme est d’abord une femelle. Nous la ferons se
12265 de vivre. Nous nous vengerons de vos « divines ». La femme est d’abord une femelle. Nous la ferons se traîner sur le ventr
12266 divines ». La femme est d’abord une femelle. Nous la ferons se traîner sur le ventre vers le mâle dominateur166. Au lieu d
12267 ’abord une femelle. Nous la ferons se traîner sur le ventre vers le mâle dominateur166. Au lieu de chanter la courtoisie,
12268 lle. Nous la ferons se traîner sur le ventre vers le mâle dominateur166. Au lieu de chanter la courtoisie, nous chanterons
12269 re vers le mâle dominateur166. Au lieu de chanter la courtoisie, nous chanterons les ruses du désir animal, l’emprise tota
12270 Au lieu de chanter la courtoisie, nous chanterons les ruses du désir animal, l’emprise totale du sexe sur l’esprit. Et la g
12271 oisie, nous chanterons les ruses du désir animal, l’ emprise totale du sexe sur l’esprit. Et la grande innocence bestiale n
12272 ses du désir animal, l’emprise totale du sexe sur l’ esprit. Et la grande innocence bestiale nous guérira de votre goût du
12273 animal, l’emprise totale du sexe sur l’esprit. Et la grande innocence bestiale nous guérira de votre goût du péché, cette
12274 rit. Et la grande innocence bestiale nous guérira de votre goût du péché, cette maladie de l’instinct génésique. Ce que vo
12275 ous guérira de votre goût du péché, cette maladie de l’instinct génésique. Ce que vous appelez morale, c’est ce qui nous r
12276 guérira de votre goût du péché, cette maladie de l’ instinct génésique. Ce que vous appelez morale, c’est ce qui nous rend
12277 méchants, tristes et honteux. Ce que vous appelez l’ ordure, voilà ce qui peut nous purifier. Vos tabous sont des sacrilège
12278 s purifier. Vos tabous sont des sacrilèges contre la vraie divinité, qui est la Vie. Et la vie, c’est l’instinct libéré de
12279 des sacrilèges contre la vraie divinité, qui est la Vie. Et la vie, c’est l’instinct libéré de l’esprit, la grande puissa
12280 èges contre la vraie divinité, qui est la Vie. Et la vie, c’est l’instinct libéré de l’esprit, la grande puissance solaire
12281 vraie divinité, qui est la Vie. Et la vie, c’est l’ instinct libéré de l’esprit, la grande puissance solaire qui broie et
12282 ui est la Vie. Et la vie, c’est l’instinct libéré de l’esprit, la grande puissance solaire qui broie et magnifie l’individ
12283 est la Vie. Et la vie, c’est l’instinct libéré de l’ esprit, la grande puissance solaire qui broie et magnifie l’individu f
12284 . Et la vie, c’est l’instinct libéré de l’esprit, la grande puissance solaire qui broie et magnifie l’individu fécond, la
12285 la grande puissance solaire qui broie et magnifie l’ individu fécond, la belle brute déchaînée, etc. » L’un de ces prophète
12286 solaire qui broie et magnifie l’individu fécond, la belle brute déchaînée, etc. » L’un de ces prophètes est allé jusqu’à
12287 idu fécond, la belle brute déchaînée, etc. » L’un de ces prophètes est allé jusqu’à dire : « Je voudrais avoir autant de v
12288 st allé jusqu’à dire : « Je voudrais avoir autant de vitalité qu’une vache. » ⁂ Cette nouvelle mystique de la « Vie » a pu
12289 italité qu’une vache. » ⁂ Cette nouvelle mystique de la « Vie » a pu donner naissance à de belles œuvres littéraires. Mais
12290 lité qu’une vache. » ⁂ Cette nouvelle mystique de la « Vie » a pu donner naissance à de belles œuvres littéraires. Mais je
12291 le mystique de la « Vie » a pu donner naissance à de belles œuvres littéraires. Mais je la retrouve, étrangement identique
12292 naissance à de belles œuvres littéraires. Mais je la retrouve, étrangement identique, aux origines profondes d’un mouvemen
12293 ve, étrangement identique, aux origines profondes d’ un mouvement que nous n’avons plus à étudier ni à convaincre : il nous
12294 erdre sa personnalité morale et se retremper dans le flux cosmique de l’instinct, c’est l’idéal de nos poètes du primitivi
12295 lité morale et se retremper dans le flux cosmique de l’instinct, c’est l’idéal de nos poètes du primitivisme solaire, mais
12296 é morale et se retremper dans le flux cosmique de l’ instinct, c’est l’idéal de nos poètes du primitivisme solaire, mais la
12297 remper dans le flux cosmique de l’instinct, c’est l’ idéal de nos poètes du primitivisme solaire, mais la pratique de cette
12298 ans le flux cosmique de l’instinct, c’est l’idéal de nos poètes du primitivisme solaire, mais la pratique de cette croyanc
12299 idéal de nos poètes du primitivisme solaire, mais la pratique de cette croyance n’est pas de nature à nous tromper un seul
12300 poètes du primitivisme solaire, mais la pratique de cette croyance n’est pas de nature à nous tromper un seul instant : i
12301 ire, mais la pratique de cette croyance n’est pas de nature à nous tromper un seul instant : il n’y a pas de « belles » br
12302 ure à nous tromper un seul instant : il n’y a pas de « belles » brutes, il y a des brutes. L’idée de beauté qu’un Lawrence
12303 ’y a pas de « belles » brutes, il y a des brutes. L’ idée de beauté qu’un Lawrence croit encore consistante, c’est l’hérita
12304 s de « belles » brutes, il y a des brutes. L’idée de beauté qu’un Lawrence croit encore consistante, c’est l’héritage d’un
12305 té qu’un Lawrence croit encore consistante, c’est l’ héritage d’une époque en faillite — une dette que plus personne, là-ba
12306 wrence croit encore consistante, c’est l’héritage d’ une époque en faillite — une dette que plus personne, là-bas, n’est di
12307 là-bas, n’est disposé à reconnaître. On n’a plus de comptes à rendre à cet « esprit » platonicien. Il était cause de tout
12308 ndre à cet « esprit » platonicien. Il était cause de toute la confusion, et il l’a payé de sa vie, voilà qui est clair. Ma
12309 t « esprit » platonicien. Il était cause de toute la confusion, et il l’a payé de sa vie, voilà qui est clair. Mais j’ajou
12310 cien. Il était cause de toute la confusion, et il l’ a payé de sa vie, voilà qui est clair. Mais j’ajouterai ceci, qui est
12311 était cause de toute la confusion, et il l’a payé de sa vie, voilà qui est clair. Mais j’ajouterai ceci, qui est non moins
12312 non moins clair : quand sous prétexte de détruire l’ artificiel — rhétorique idéalisante, éthique et mystique du « parfait 
12313 idéalisante, éthique et mystique du « parfait » — l’ on prétend s’enfoncer dans le flot primitif de l’instinct, dans le lar
12314 que du « parfait » — l’on prétend s’enfoncer dans le flot primitif de l’instinct, dans le larvaire, dans le non-fait, dans
12315 » — l’on prétend s’enfoncer dans le flot primitif de l’instinct, dans le larvaire, dans le non-fait, dans l’« infait », c’
12316 l’on prétend s’enfoncer dans le flot primitif de l’ instinct, dans le larvaire, dans le non-fait, dans l’« infait », c’est
12317 nfoncer dans le flot primitif de l’instinct, dans le larvaire, dans le non-fait, dans l’« infait », c’est-à-dire dans l’in
12318 ot primitif de l’instinct, dans le larvaire, dans le non-fait, dans l’« infait », c’est-à-dire dans l’infect, l’on croit r
12319 nstinct, dans le larvaire, dans le non-fait, dans l’ « infait », c’est-à-dire dans l’infect, l’on croit retrouver l’authent
12320 le non-fait, dans l’« infait », c’est-à-dire dans l’ infect, l’on croit retrouver l’authentique de la vie, et l’on ne fait
12321 t, dans l’« infait », c’est-à-dire dans l’infect, l’ on croit retrouver l’authentique de la vie, et l’on ne fait pourtant q
12322 c’est-à-dire dans l’infect, l’on croit retrouver l’ authentique de la vie, et l’on ne fait pourtant que s’abandonner au to
12323 dans l’infect, l’on croit retrouver l’authentique de la vie, et l’on ne fait pourtant que s’abandonner au torrent des déch
12324 s l’infect, l’on croit retrouver l’authentique de la vie, et l’on ne fait pourtant que s’abandonner au torrent des déchets
12325 l’on croit retrouver l’authentique de la vie, et l’ on ne fait pourtant que s’abandonner au torrent des déchets de l’ancie
12326 pourtant que s’abandonner au torrent des déchets de l’ancienne culture et de ses mythes désagrégés. C’est qu’il n’y a pl
12327 urtant que s’abandonner au torrent des déchets de l’ ancienne culture et de ses mythes désagrégés. C’est qu’il n’y a plus,
12328 r au torrent des déchets de l’ancienne culture et de ses mythes désagrégés. C’est qu’il n’y a plus, dans l’homme d’aujour
12329 mythes désagrégés. C’est qu’il n’y a plus, dans l’ homme d’aujourd’hui, d’authenticité primitive. Ce que l’on appelle hér
12330 désagrégés. C’est qu’il n’y a plus, dans l’homme d’ aujourd’hui, d’authenticité primitive. Ce que l’on appelle hérédité, d
12331 est qu’il n’y a plus, dans l’homme d’aujourd’hui, d’ authenticité primitive. Ce que l’on appelle hérédité, dans le jargon d
12332 e d’aujourd’hui, d’authenticité primitive. Ce que l’ on appelle hérédité, dans le jargon de notre siècle, ce que l’Église a
12333 ité primitive. Ce que l’on appelle hérédité, dans le jargon de notre siècle, ce que l’Église appelle péché originel, cela
12334 ive. Ce que l’on appelle hérédité, dans le jargon de notre siècle, ce que l’Église appelle péché originel, cela désigne la
12335 hérédité, dans le jargon de notre siècle, ce que l’ Église appelle péché originel, cela désigne la perte irrémédiable du c
12336 que l’Église appelle péché originel, cela désigne la perte irrémédiable du contact immédiat avec nos origines. Et dès lors
12337 dessous de nos morales, ce n’est pas nous libérer de leurs interdictions, descendre au-dessous de l’expression créée et ré
12338 r de leurs interdictions, descendre au-dessous de l’ expression créée et réglée par l’esprit (même si l’esprit, comme je le
12339 re au-dessous de l’expression créée et réglée par l’ esprit (même si l’esprit, comme je le crois, nous engageait dans les v
12340 ’expression créée et réglée par l’esprit (même si l’ esprit, comme je le crois, nous engageait dans les voies irréelles), c
12341 t réglée par l’esprit (même si l’esprit, comme je le crois, nous engageait dans les voies irréelles), ce n’est pas revenir
12342 l’esprit, comme je le crois, nous engageait dans les voies irréelles), ce n’est pas revenir au réel, mais s’égarer dans la
12343 ce n’est pas revenir au réel, mais s’égarer dans la zone de terreur et dans les terrains vagues où se sont déversés tous
12344 t pas revenir au réel, mais s’égarer dans la zone de terreur et dans les terrains vagues où se sont déversés tous les rebu
12345 el, mais s’égarer dans la zone de terreur et dans les terrains vagues où se sont déversés tous les rebuts d’une civilisatio
12346 dans les terrains vagues où se sont déversés tous les rebuts d’une civilisation intoxiquée. L’« authentique » dont le désir
12347 rrains vagues où se sont déversés tous les rebuts d’ une civilisation intoxiquée. L’« authentique » dont le désir nous obsè
12348 és tous les rebuts d’une civilisation intoxiquée. L’ « authentique » dont le désir nous obsède, nous ne pourrons pas le ret
12349 e civilisation intoxiquée. L’« authentique » dont le désir nous obsède, nous ne pourrons pas le retrouver. Il n’est pas au
12350 » dont le désir nous obsède, nous ne pourrons pas le retrouver. Il n’est pas au terme d’un mouvement d’abandon à l’instinc
12351 pourrons pas le retrouver. Il n’est pas au terme d’ un mouvement d’abandon à l’instinct énervé et au ressentiment de la ch
12352 e retrouver. Il n’est pas au terme d’un mouvement d’ abandon à l’instinct énervé et au ressentiment de la chair. Il n’est p
12353 Il n’est pas au terme d’un mouvement d’abandon à l’ instinct énervé et au ressentiment de la chair. Il n’est pas caché mai
12354 d’abandon à l’instinct énervé et au ressentiment de la chair. Il n’est pas caché mais perdu. Il ne peut qu’être recréé pa
12355 abandon à l’instinct énervé et au ressentiment de la chair. Il n’est pas caché mais perdu. Il ne peut qu’être recréé par u
12356 ne peut qu’être recréé par un effort contraire à la passion, c’est-à-dire par une action, une mise en ordre, une purifica
12357 une mise en ordre, une purification — un retour à la sobriété. Agir, ce n’est pas s’évader hors d’un monde déclaré diaboli
12358 r à la sobriété. Agir, ce n’est pas s’évader hors d’ un monde déclaré diabolique. Ce n’est pas tuer ce corps gênant. Mais c
12359 s ce n’est pas non plus tirer son revolver contre l’ esprit sous prétexte qu’il nous a trompés.167 Agir, en vérité, c’est
12360 us a trompés.167 Agir, en vérité, c’est accepter les conditions qui nous sont faites, dans le conflit de l’esprit et de la
12361 ccepter les conditions qui nous sont faites, dans le conflit de l’esprit et de la chair ; et c’est tenter de les surmonter
12362 conditions qui nous sont faites, dans le conflit de l’esprit et de la chair ; et c’est tenter de les surmonter non plus e
12363 nditions qui nous sont faites, dans le conflit de l’ esprit et de la chair ; et c’est tenter de les surmonter non plus en d
12364 nous sont faites, dans le conflit de l’esprit et de la chair ; et c’est tenter de les surmonter non plus en détruisant ma
12365 us sont faites, dans le conflit de l’esprit et de la chair ; et c’est tenter de les surmonter non plus en détruisant mais
12366 flit de l’esprit et de la chair ; et c’est tenter de les surmonter non plus en détruisant mais en mariant les deux puissan
12367 t de l’esprit et de la chair ; et c’est tenter de les surmonter non plus en détruisant mais en mariant les deux puissances
12368 surmonter non plus en détruisant mais en mariant les deux puissances antagonistes. Que l’esprit vienne au secours de la ch
12369 en mariant les deux puissances antagonistes. Que l’ esprit vienne au secours de la chair et retrouve en elle son appui, et
12370 nces antagonistes. Que l’esprit vienne au secours de la chair et retrouve en elle son appui, et que la chair se soumette à
12371 s antagonistes. Que l’esprit vienne au secours de la chair et retrouve en elle son appui, et que la chair se soumette à l’
12372 de la chair et retrouve en elle son appui, et que la chair se soumette à l’esprit et retrouve par lui sa paix. Telle est l
12373 en elle son appui, et que la chair se soumette à l’ esprit et retrouve par lui sa paix. Telle est la voie. Éros mortel, Ér
12374 à l’esprit et retrouve par lui sa paix. Telle est la voie. Éros mortel, Éros vital — l’un appelle l’autre, et chacun d’eux
12375 tel, Éros vital — l’un appelle l’autre, et chacun d’ eux n’a pour fin véritable et pour terminaison réelle que l’autre, qu’
12376 on réelle que l’autre, qu’il voulait détruire ! À l’ infini, jusqu’à la consomption de toute vie et de tout esprit. Voilà c
12377 tre, qu’il voulait détruire ! À l’infini, jusqu’à la consomption de toute vie et de tout esprit. Voilà ce que peut faire l
12378 ait détruire ! À l’infini, jusqu’à la consomption de toute vie et de tout esprit. Voilà ce que peut faire l’homme qui se p
12379 l’infini, jusqu’à la consomption de toute vie et de tout esprit. Voilà ce que peut faire l’homme qui se prend pour son di
12380 te vie et de tout esprit. Voilà ce que peut faire l’ homme qui se prend pour son dieu. Voilà le mouvement dernier de la pas
12381 t faire l’homme qui se prend pour son dieu. Voilà le mouvement dernier de la passion, dont l’exaspération s’appelle la gue
12382 e prend pour son dieu. Voilà le mouvement dernier de la passion, dont l’exaspération s’appelle la guerre. 21.La passion
12383 rend pour son dieu. Voilà le mouvement dernier de la passion, dont l’exaspération s’appelle la guerre. 21.La passion da
12384 u. Voilà le mouvement dernier de la passion, dont l’ exaspération s’appelle la guerre. 21.La passion dans tous les domai
12385 nier de la passion, dont l’exaspération s’appelle la guerre. 21.La passion dans tous les domaines Le mythe sacré de
12386 n s’appelle la guerre. 21.La passion dans tous les domaines Le mythe sacré de l’amour courtois, au xiie siècle, avai
12387 uerre. 21.La passion dans tous les domaines Le mythe sacré de l’amour courtois, au xiie siècle, avait eu pour fonct
12388 passion dans tous les domaines Le mythe sacré de l’amour courtois, au xiie siècle, avait eu pour fonction sociale d’o
12389 ssion dans tous les domaines Le mythe sacré de l’ amour courtois, au xiie siècle, avait eu pour fonction sociale d’ordo
12390 , au xiie siècle, avait eu pour fonction sociale d’ ordonner et de purifier les puissances anarchiques de la passion. Une
12391 cle, avait eu pour fonction sociale d’ordonner et de purifier les puissances anarchiques de la passion. Une mystique trans
12392 u pour fonction sociale d’ordonner et de purifier les puissances anarchiques de la passion. Une mystique transcendante orie
12393 rdonner et de purifier les puissances anarchiques de la passion. Une mystique transcendante orientait secrètement, polaris
12394 nner et de purifier les puissances anarchiques de la passion. Une mystique transcendante orientait secrètement, polarisait
12395 nscendante orientait secrètement, polarisait vers l’ au-delà les nostalgies de l’humanité souffrante. C’était sans doute un
12396 orientait secrètement, polarisait vers l’au-delà les nostalgies de l’humanité souffrante. C’était sans doute une hérésie,
12397 ètement, polarisait vers l’au-delà les nostalgies de l’humanité souffrante. C’était sans doute une hérésie, mais pacifique
12398 ment, polarisait vers l’au-delà les nostalgies de l’ humanité souffrante. C’était sans doute une hérésie, mais pacifique, e
12399 oute une hérésie, mais pacifique, et par certains de ses aspects, très favorable à l’équilibre civilisateur. Cependant, du
12400 et par certains de ses aspects, très favorable à l’ équilibre civilisateur. Cependant, du seul fait qu’elle s’opposait à l
12401 eur. Cependant, du seul fait qu’elle s’opposait à la propagation de l’espèce et à la guerre, la société devait la persécut
12402 du seul fait qu’elle s’opposait à la propagation de l’espèce et à la guerre, la société devait la persécuter. Ce fut Rome
12403 seul fait qu’elle s’opposait à la propagation de l’ espèce et à la guerre, la société devait la persécuter. Ce fut Rome qu
12404 elle s’opposait à la propagation de l’espèce et à la guerre, la société devait la persécuter. Ce fut Rome qui porta le fer
12405 sait à la propagation de l’espèce et à la guerre, la société devait la persécuter. Ce fut Rome qui porta le fer et le feu
12406 ion de l’espèce et à la guerre, la société devait la persécuter. Ce fut Rome qui porta le fer et le feu dans les provinces
12407 ciété devait la persécuter. Ce fut Rome qui porta le fer et le feu dans les provinces gagnées à l’hérésie. En détruisant m
12408 it la persécuter. Ce fut Rome qui porta le fer et le feu dans les provinces gagnées à l’hérésie. En détruisant matériellem
12409 uter. Ce fut Rome qui porta le fer et le feu dans les provinces gagnées à l’hérésie. En détruisant matériellement cette rel
12410 rta le fer et le feu dans les provinces gagnées à l’ hérésie. En détruisant matériellement cette religion, l’Église romaine
12411 sie. En détruisant matériellement cette religion, l’ Église romaine la condamnait à se propager sous la forme la plus ambig
12412 t matériellement cette religion, l’Église romaine la condamnait à se propager sous la forme la plus ambiguë et peut-être l
12413 l’Église romaine la condamnait à se propager sous la forme la plus ambiguë et peut-être la plus dangereuse. Traquée, refou
12414 romaine la condamnait à se propager sous la forme la plus ambiguë et peut-être la plus dangereuse. Traquée, refoulée et dé
12415 opager sous la forme la plus ambiguë et peut-être la plus dangereuse. Traquée, refoulée et désorganisée, l’hérésie ne deva
12416 us dangereuse. Traquée, refoulée et désorganisée, l’ hérésie ne devait pas tarder à se dénaturer de mille manières. Les con
12417 ée, l’hérésie ne devait pas tarder à se dénaturer de mille manières. Les confusions qu’elle favorisait malgré elle, cette
12418 vait pas tarder à se dénaturer de mille manières. Les confusions qu’elle favorisait malgré elle, cette glorification de l’a
12419 ’elle favorisait malgré elle, cette glorification de l’amour humain qui était l’envers de sa doctrine, ce langage d’une am
12420 le favorisait malgré elle, cette glorification de l’ amour humain qui était l’envers de sa doctrine, ce langage d’une ambig
12421 , cette glorification de l’amour humain qui était l’ envers de sa doctrine, ce langage d’une ambiguïté à la fois essentiell
12422 lorification de l’amour humain qui était l’envers de sa doctrine, ce langage d’une ambiguïté à la fois essentielle et oppo
12423 ain qui était l’envers de sa doctrine, ce langage d’ une ambiguïté à la fois essentielle et opportune, qui permettait tous
12424 ois essentielle et opportune, qui permettait tous les abus, c’est cela qui allait échapper aux tribunaux de l’Inquisition,
12425 bus, c’est cela qui allait échapper aux tribunaux de l’Inquisition, puis envahir la conscience européenne, même orthodoxe,
12426 , c’est cela qui allait échapper aux tribunaux de l’ Inquisition, puis envahir la conscience européenne, même orthodoxe, et
12427 pper aux tribunaux de l’Inquisition, puis envahir la conscience européenne, même orthodoxe, et par une sorte d’ironie, don
12428 ence européenne, même orthodoxe, et par une sorte d’ ironie, donner sa rhétorique passionnelle au mysticisme des plus grand
12429 lle au mysticisme des plus grands saints. Lorsque les mythes perdent leur caractère ésotérique et leur fonction sacrée, ils
12430 fonction sacrée, ils se résolvent en littérature. Le mythe courtois, mieux que tout autre, se prêtait à ce processus, puis
12431 cessus, puisqu’il n’avait pu se traduire que dans les termes de l’amour humain, bien qu’entendus au sens mystique. Ce sens
12432 squ’il n’avait pu se traduire que dans les termes de l’amour humain, bien qu’entendus au sens mystique. Ce sens évanoui re
12433 ’il n’avait pu se traduire que dans les termes de l’ amour humain, bien qu’entendus au sens mystique. Ce sens évanoui resta
12434 it exprimer nos instincts naturels, mais non sans les dévier, tout insensiblement, vers quelque au-delà de plus en plus mys
12435 u-delà de plus en plus mystérieux, apte à séduire le besoin d’idéal qu’avait laissé dans la conscience une connaissance my
12436 plus en plus mystérieux, apte à séduire le besoin d’ idéal qu’avait laissé dans la conscience une connaissance mystique rép
12437 à séduire le besoin d’idéal qu’avait laissé dans la conscience une connaissance mystique réprouvée, puis perdue. Telle fu
12438 ssance mystique réprouvée, puis perdue. Telle fut la chance de la littérature en Occident ; et cela seul peut expliquer l’
12439 tique réprouvée, puis perdue. Telle fut la chance de la littérature en Occident ; et cela seul peut expliquer l’empire, un
12440 ue réprouvée, puis perdue. Telle fut la chance de la littérature en Occident ; et cela seul peut expliquer l’empire, uniqu
12441 érature en Occident ; et cela seul peut expliquer l’ empire, unique dans l’histoire des cultures, que la littérature a exer
12442 et cela seul peut expliquer l’empire, unique dans l’ histoire des cultures, que la littérature a exercé jusqu’à nos jours s
12443 ’empire, unique dans l’histoire des cultures, que la littérature a exercé jusqu’à nos jours sur l’élite et plus tard sur l
12444 que la littérature a exercé jusqu’à nos jours sur l’ élite et plus tard sur les masses. Toutefois, le classicisme s’efforça
12445 cé jusqu’à nos jours sur l’élite et plus tard sur les masses. Toutefois, le classicisme s’efforça d’imposer tout au moins u
12446 r l’élite et plus tard sur les masses. Toutefois, le classicisme s’efforça d’imposer tout au moins une forme d’art à ces p
12447 r les masses. Toutefois, le classicisme s’efforça d’ imposer tout au moins une forme d’art à ces puissances obscures privée
12448 cisme s’efforça d’imposer tout au moins une forme d’ art à ces puissances obscures privées de leur forme sacrée. C’est à ce
12449 une forme d’art à ces puissances obscures privées de leur forme sacrée. C’est à ces vestiges de rites que s’attaqua le rom
12450 rivées de leur forme sacrée. C’est à ces vestiges de rites que s’attaqua le romantisme. D’où la violente exaltation, dès l
12451 crée. C’est à ces vestiges de rites que s’attaqua le romantisme. D’où la violente exaltation, dès la fin du xviiie siècle
12452 es vestiges de rites que s’attaqua le romantisme. D’ où la violente exaltation, dès la fin du xviiie siècle, de tout ce qu
12453 stiges de rites que s’attaqua le romantisme. D’où la violente exaltation, dès la fin du xviiie siècle, de tout ce qu’avai
12454 a le romantisme. D’où la violente exaltation, dès la fin du xviiie siècle, de tout ce qu’avaient voulu contenir le mythe
12455 iolente exaltation, dès la fin du xviiie siècle, de tout ce qu’avaient voulu contenir le mythe originel de Tristan, puis
12456 iie siècle, de tout ce qu’avaient voulu contenir le mythe originel de Tristan, puis ses substituts littéraires. Le xixe
12457 ut ce qu’avaient voulu contenir le mythe originel de Tristan, puis ses substituts littéraires. Le xixe siècle bourgeois v
12458 inel de Tristan, puis ses substituts littéraires. Le xixe siècle bourgeois vit se répandre dans la conscience profane l’«
12459 s. Le xixe siècle bourgeois vit se répandre dans la conscience profane l’« instinct de mort » longtemps refoulé dans l’in
12460 rgeois vit se répandre dans la conscience profane l’ « instinct de mort » longtemps refoulé dans l’inconscient ou canalisé
12461 répandre dans la conscience profane l’« instinct de mort » longtemps refoulé dans l’inconscient ou canalisé dès sa source
12462 ane l’« instinct de mort » longtemps refoulé dans l’ inconscient ou canalisé dès sa source par un art aristocratique. Et qu
12463 dès sa source par un art aristocratique. Et quand les cadres de la société vinrent à craquer — sous l’effet de poussées d’u
12464 ce par un art aristocratique. Et quand les cadres de la société vinrent à craquer — sous l’effet de poussées d’un tout aut
12465 par un art aristocratique. Et quand les cadres de la société vinrent à craquer — sous l’effet de poussées d’un tout autre
12466 les cadres de la société vinrent à craquer — sous l’ effet de poussées d’un tout autre ordre d’ailleurs — le contenu du myt
12467 es de la société vinrent à craquer — sous l’effet de poussées d’un tout autre ordre d’ailleurs — le contenu du mythe inond
12468 iété vinrent à craquer — sous l’effet de poussées d’ un tout autre ordre d’ailleurs — le contenu du mythe inonda notre vie
12469 et de poussées d’un tout autre ordre d’ailleurs — le contenu du mythe inonda notre vie quotidienne. Nous ne savions plus c
12470 s plus ce que signifiait cette diffuse exaltation de l’amour. Nous la prenions pour un printemps de l’instinct et pour une
12471 lus ce que signifiait cette diffuse exaltation de l’ amour. Nous la prenions pour un printemps de l’instinct et pour une re
12472 nifiait cette diffuse exaltation de l’amour. Nous la prenions pour un printemps de l’instinct et pour une renaissance des
12473 on de l’amour. Nous la prenions pour un printemps de l’instinct et pour une renaissance des forces dionysiaques persécutée
12474 de l’amour. Nous la prenions pour un printemps de l’ instinct et pour une renaissance des forces dionysiaques persécutées p
12475 ersécutées par un soi-disant christianisme. Toute la littérature moderne entonna l’hymne de la « libération ». Mais d’où l
12476 ristianisme. Toute la littérature moderne entonna l’ hymne de la « libération ». Mais d’où lui vient alors ce ton de désesp
12477 sme. Toute la littérature moderne entonna l’hymne de la « libération ». Mais d’où lui vient alors ce ton de désespoir ? Co
12478 . Toute la littérature moderne entonna l’hymne de la « libération ». Mais d’où lui vient alors ce ton de désespoir ? Comme
12479 oderne entonna l’hymne de la « libération ». Mais d’ où lui vient alors ce ton de désespoir ? Comment se fait-il que le rom
12480 « libération ». Mais d’où lui vient alors ce ton de désespoir ? Comment se fait-il que le roman qui triompha pendant tren
12481 lors ce ton de désespoir ? Comment se fait-il que le roman qui triompha pendant trente ans, au xxe siècle, de toutes les
12482 qui triompha pendant trente ans, au xxe siècle, de toutes les autres formes littéraires, aboutisse à cette analyse maréc
12483 pha pendant trente ans, au xxe siècle, de toutes les autres formes littéraires, aboutisse à cette analyse marécageuse de n
12484 ittéraires, aboutisse à cette analyse marécageuse de nos doutes et de notre vide ? Que signifie cette libération qui nous
12485 isse à cette analyse marécageuse de nos doutes et de notre vide ? Que signifie cette libération qui nous laisse tellement
12486 bération qui nous laisse tellement démunis devant la propagande des butors ? Ne voit-on pas, dès les années 1930, que le r
12487 nt la propagande des butors ? Ne voit-on pas, dès les années 1930, que le roman a perdu toute sève ? qu’il ne retrouve une
12488 butors ? Ne voit-on pas, dès les années 1930, que le roman a perdu toute sève ? qu’il ne retrouve une virulence provisoire
12489 virulence provisoire qu’en se mettant au service de mystiques partisanes ? Serait-ce la fin du romantisme ? Le spectacle
12490 nt au service de mystiques partisanes ? Serait-ce la fin du romantisme ? Le spectacle de nos mœurs n’autorise pas cette co
12491 ues partisanes ? Serait-ce la fin du romantisme ? Le spectacle de nos mœurs n’autorise pas cette conclusion. Car la crise
12492 s ? Serait-ce la fin du romantisme ? Le spectacle de nos mœurs n’autorise pas cette conclusion. Car la crise actuelle du m
12493 de nos mœurs n’autorise pas cette conclusion. Car la crise actuelle du mariage bourgeois, c’est le triomphe à retardement,
12494 Car la crise actuelle du mariage bourgeois, c’est le triomphe à retardement, dénaturé tant que l’on voudra, mais tout de m
12495 ’est le triomphe à retardement, dénaturé tant que l’ on voudra, mais tout de même le triomphe d’une passion profanée. Mais
12496 dénaturé tant que l’on voudra, mais tout de même le triomphe d’une passion profanée. Mais bien au-delà du mariage et du d
12497 nt que l’on voudra, mais tout de même le triomphe d’ une passion profanée. Mais bien au-delà du mariage et du domaine de la
12498 fanée. Mais bien au-delà du mariage et du domaine de la sexualité proprement dite, le contenu du mythe et ses fantômes env
12499 ée. Mais bien au-delà du mariage et du domaine de la sexualité proprement dite, le contenu du mythe et ses fantômes envahi
12500 ge et du domaine de la sexualité proprement dite, le contenu du mythe et ses fantômes envahissent les domaines les plus di
12501 , le contenu du mythe et ses fantômes envahissent les domaines les plus divers : politique, lutte des classes, sentiment na
12502 du mythe et ses fantômes envahissent les domaines les plus divers : politique, lutte des classes, sentiment national, tout
12503 iques ». C’est que nous sommes devenus incapables de faire la part du feu, d’ordonner nos désirs, de distinguer leur natur
12504 C’est que nous sommes devenus incapables de faire la part du feu, d’ordonner nos désirs, de distinguer leur nature et leur
12505 ommes devenus incapables de faire la part du feu, d’ ordonner nos désirs, de distinguer leur nature et leur fin, d’imposer
12506 s de faire la part du feu, d’ordonner nos désirs, de distinguer leur nature et leur fin, d’imposer une mesure à leurs diva
12507 os désirs, de distinguer leur nature et leur fin, d’ imposer une mesure à leurs divagations — de les exprimer en figures. L
12508 r fin, d’imposer une mesure à leurs divagations —  de les exprimer en figures. Les dernières formes de l’amour ont été bala
12509 in, d’imposer une mesure à leurs divagations — de les exprimer en figures. Les dernières formes de l’amour ont été balayées
12510 à leurs divagations — de les exprimer en figures. Les dernières formes de l’amour ont été balayées par la guerre. Et j’insi
12511  de les exprimer en figures. Les dernières formes de l’amour ont été balayées par la guerre. Et j’insisterai sur cet exemp
12512 les exprimer en figures. Les dernières formes de l’ amour ont été balayées par la guerre. Et j’insisterai sur cet exemple
12513 dernières formes de l’amour ont été balayées par la guerre. Et j’insisterai sur cet exemple symbolique : nous ne faisons
12514 sur cet exemple symbolique : nous ne faisons plus de « déclarations d’amour » dans le même temps que nous admettons la gue
12515 mbolique : nous ne faisons plus de « déclarations d’ amour » dans le même temps que nous admettons la guerre sans « déclara
12516 ne faisons plus de « déclarations d’amour » dans le même temps que nous admettons la guerre sans « déclaration » préalabl
12517 s d’amour » dans le même temps que nous admettons la guerre sans « déclaration » préalable. Nous revenons au stade du rapt
12518 ous revenons au stade du rapt, du viol, mais sans les rites qui accompagnaient ces actes chez les peuplades polynésiennes.
12519 sans les rites qui accompagnaient ces actes chez les peuplades polynésiennes. Cette progressive profanation du mythe — sa
12520 tion du mythe — sa conversion en rhétorique, puis la dissolution de cette rhétorique et la totale vulgarisation de son con
12521  sa conversion en rhétorique, puis la dissolution de cette rhétorique et la totale vulgarisation de son contenu, l’on peut
12522 rique, puis la dissolution de cette rhétorique et la totale vulgarisation de son contenu, l’on peut en suivre les étapes d
12523 on de cette rhétorique et la totale vulgarisation de son contenu, l’on peut en suivre les étapes dans un domaine en appare
12524 orique et la totale vulgarisation de son contenu, l’ on peut en suivre les étapes dans un domaine en apparence fort étrange
12525 vulgarisation de son contenu, l’on peut en suivre les étapes dans un domaine en apparence fort étranger à ceux que nous ven
12526 ranger à ceux que nous venons de parcourir : dans l’ évolution de la guerre et de ses méthodes en Occident. 124. Je rapp
12527 x que nous venons de parcourir : dans l’évolution de la guerre et de ses méthodes en Occident. 124. Je rappelle que j’e
12528 ue nous venons de parcourir : dans l’évolution de la guerre et de ses méthodes en Occident. 124. Je rappelle que j’empl
12529 s de parcourir : dans l’évolution de la guerre et de ses méthodes en Occident. 124. Je rappelle que j’emploie toujours
12530 elle que j’emploie toujours ce mot au double sens de sacrilège et de laïcisation (ou « sécularisation ») — pour ne pas rec
12531 ie toujours ce mot au double sens de sacrilège et de laïcisation (ou « sécularisation ») — pour ne pas recourir à « profan
12532 ofanisation ». 125. Voir Appendice 12. 126. Sur les influences « hérétiques » qu’aurait subies Dante, voir Appendice 8.
12533 8. 127. Béatrice a certainement existé, et Dante l’ a certainement aimée. C’est donc d’une sublimation qu’il s’agit ici, à
12534 isté, et Dante l’a certainement aimée. C’est donc d’ une sublimation qu’il s’agit ici, à l’inverse de ce qui se passe chez
12535 C’est donc d’une sublimation qu’il s’agit ici, à l’ inverse de ce qui se passe chez de nombreux troubadours. Béatrice devi
12536 c d’une sublimation qu’il s’agit ici, à l’inverse de ce qui se passe chez de nombreux troubadours. Béatrice deviendra succ
12537 l s’agit ici, à l’inverse de ce qui se passe chez de nombreux troubadours. Béatrice deviendra successivement la Philosophi
12538 ux troubadours. Béatrice deviendra successivement la Philosophie, la Sagesse et la Science sacrée qui mène au Paradis et e
12539 Béatrice deviendra successivement la Philosophie, la Sagesse et la Science sacrée qui mène au Paradis et en explique les m
12540 ndra successivement la Philosophie, la Sagesse et la Science sacrée qui mène au Paradis et en explique les mystères. 128.
12541 Science sacrée qui mène au Paradis et en explique les mystères. 128. C. A. Cingria, Pétrarque. 129. Sainte Thérèse : « C
12542 . Sainte Thérèse : « Ces grâces sont accompagnées d’ un entier détachement des créatures, quant à l’esprit… On se sent alor
12543 es d’un entier détachement des créatures, quant à l’ esprit… On se sent alors beaucoup plus étranger aux choses de la terre
12544 n se sent alors beaucoup plus étranger aux choses de la terre » et passim ! 130. Il connaissait le roman et le cite plusi
12545 e sent alors beaucoup plus étranger aux choses de la terre » et passim ! 130. Il connaissait le roman et le cite plusieur
12546 es de la terre » et passim ! 130. Il connaissait le roman et le cite plusieurs fois. Par exemple dans le Triomphe de l’am
12547 re » et passim ! 130. Il connaissait le roman et le cite plusieurs fois. Par exemple dans le Triomphe de l’amour : « Voic
12548 roman et le cite plusieurs fois. Par exemple dans le Triomphe de l’amour : « Voici ceux qui remplissent de rêverie les liv
12549 cite plusieurs fois. Par exemple dans le Triomphe de l’amour : « Voici ceux qui remplissent de rêverie les livres — Trista
12550 e plusieurs fois. Par exemple dans le Triomphe de l’ amour : « Voici ceux qui remplissent de rêverie les livres — Tristan e
12551 riomphe de l’amour : « Voici ceux qui remplissent de rêverie les livres — Tristan et Lancelot et les autres errants — auxq
12552 l’amour : « Voici ceux qui remplissent de rêverie les livres — Tristan et Lancelot et les autres errants — auxquels il faut
12553 nt de rêverie les livres — Tristan et Lancelot et les autres errants — auxquels il faut que le vulgaire errant se plaise ! 
12554 elot et les autres errants — auxquels il faut que le vulgaire errant se plaise ! » 131. Sainte Thérèse : « C’est un marty
12555 is délicieux et cruel. » 132. Sainte Thérèse : «  L’ âme… voudrait ne jamais voir finir son tourment » et : « Une fois livr
12556 supplice, elle voudrait y passer ce qui lui reste de vie. » 133. Saint Jean de la Croix : « Ô brûlure suave ! » et tout
12557 Jean de la Croix : « Ô brûlure suave ! » et tout le commentaire de ce vers dans la Vive flamme d’amour (II, 1). 134. Sai
12558 ix : « Ô brûlure suave ! » et tout le commentaire de ce vers dans la Vive flamme d’amour (II, 1). 134. Sainte Thérèse : «
12559 suave ! » et tout le commentaire de ce vers dans la Vive flamme d’amour (II, 1). 134. Sainte Thérèse : « De ce désir qui
12560 out le commentaire de ce vers dans la Vive flamme d’ amour (II, 1). 134. Sainte Thérèse : « De ce désir qui en un instant
12561 flamme d’amour (II, 1). 134. Sainte Thérèse : «  De ce désir qui en un instant pénètre l’âme entière naît une douleur qui
12562 Thérèse : « De ce désir qui en un instant pénètre l’ âme entière naît une douleur qui la transporte au-dessus d’elle-même e
12563 nstant pénètre l’âme entière naît une douleur qui la transporte au-dessus d’elle-même et de tout le créé. Elle n’aspire qu
12564 ière naît une douleur qui la transporte au-dessus d’ elle-même et de tout le créé. Elle n’aspire qu’à mourir dans cette sol
12565 ouleur qui la transporte au-dessus d’elle-même et de tout le créé. Elle n’aspire qu’à mourir dans cette solitude. Qu’on lu
12566 ui la transporte au-dessus d’elle-même et de tout le créé. Elle n’aspire qu’à mourir dans cette solitude. Qu’on lui parle
12567 e. Qu’on lui parle et qu’elle-même se fasse toute la violence possible pour répondre : peine inutile, elle a beau faire, e
12568 Sainte Thérèse : « Quelle souveraineté que celle d’ une âme qui, portée à cette hauteur par Dieu lui-même, considère toute
12569 s choses sans être enchaînée par aucune. » 136. Le Déclin du Moyen Âge. 137. Selon A. Jeanroy (op. cit., II, p. 130), o
12570 ne trouve aucune poésie spécialement consacrée à la Vierge avant le deuxième tiers du xiiie siècle. 138. Voir la Croisa
12571 nt le deuxième tiers du xiiie siècle. 138. Voir la Croisade du Graal, d’Otto Rahn, pour l’idée ou l’intuition, et Trista
12572 u xiiie siècle. 138. Voir la Croisade du Graal, d’ Otto Rahn, pour l’idée ou l’intuition, et Tristan de Gottfried Weber,
12573 138. Voir la Croisade du Graal, d’Otto Rahn, pour l’ idée ou l’intuition, et Tristan de Gottfried Weber, pour la démonstrat
12574 la Croisade du Graal, d’Otto Rahn, pour l’idée ou l’ intuition, et Tristan de Gottfried Weber, pour la démonstration dans l
12575 l’intuition, et Tristan de Gottfried Weber, pour la démonstration dans le cas précis de Gottfried de Strasbourg. 139. No
12576 an de Gottfried Weber, pour la démonstration dans le cas précis de Gottfried de Strasbourg. 139. Nous avons déjà relevé l
12577 d Weber, pour la démonstration dans le cas précis de Gottfried de Strasbourg. 139. Nous avons déjà relevé l’influence de
12578 fried de Strasbourg. 139. Nous avons déjà relevé l’ influence de cette littérature sur sainte Thérèse et les mystiques esp
12579 asbourg. 139. Nous avons déjà relevé l’influence de cette littérature sur sainte Thérèse et les mystiques espagnols en gé
12580 luence de cette littérature sur sainte Thérèse et les mystiques espagnols en général. 140. La Tragédie de Roméo et Juliet
12581 èse et les mystiques espagnols en général. 140. La Tragédie de Roméo et Juliette, traduction P.-J. Jouve et G. Pitoëff.
12582 ystiques espagnols en général. 140. La Tragédie de Roméo et Juliette, traduction P.-J. Jouve et G. Pitoëff. 141. Floris
12583 1. Floris Delattre, Milton, 1937. (Introduction à l’ Allegro, au Penseroso et à Samson Agonistes.) 142. Charles Sorel, aut
12584 à Samson Agonistes.) 142. Charles Sorel, auteur de Francion, avait écrit l’Anti-Roman ou le Berger extravagant, reprenan
12585 2. Charles Sorel, auteur de Francion, avait écrit l’ Anti-Roman ou le Berger extravagant, reprenant dans le registre burles
12586 , auteur de Francion, avait écrit l’Anti-Roman ou le Berger extravagant, reprenant dans le registre burlesque, dit « réali
12587 ti-Roman ou le Berger extravagant, reprenant dans le registre burlesque, dit « réaliste », toutes les situations conventio
12588 s le registre burlesque, dit « réaliste », toutes les situations conventionnelles de l’Astrée. De même, Scarron, etc. 143.
12589 éaliste », toutes les situations conventionnelles de l’Astrée. De même, Scarron, etc. 143. « Titus, qui aimait passionném
12590 iste », toutes les situations conventionnelles de l’ Astrée. De même, Scarron, etc. 143. « Titus, qui aimait passionnément
12591 et qui même, à ce qu’on croyait, lui avait promis de l’épouser, la renvoya de Rome malgré lui et malgré elle, dès les prem
12592 qui même, à ce qu’on croyait, lui avait promis de l’ épouser, la renvoya de Rome malgré lui et malgré elle, dès les premier
12593 ce qu’on croyait, lui avait promis de l’épouser, la renvoya de Rome malgré lui et malgré elle, dès les premiers jours de
12594 royait, lui avait promis de l’épouser, la renvoya de Rome malgré lui et malgré elle, dès les premiers jours de son empire.
12595 malgré lui et malgré elle, dès les premiers jours de son empire. » (Suétone, traduit par Racine, préface de Bérénice). 14
12596 n empire. » (Suétone, traduit par Racine, préface de Bérénice). 144. Hippolyte parlant d’Aricie, acte Ier, scène 1 : « Do
12597 ne, préface de Bérénice). 144. Hippolyte parlant d’ Aricie, acte Ier, scène 1 : « Dois-je épouser ses droits contre un pèr
12598 pouser ses droits contre un père irrité ? » 145. La confession du premier acte à la nourrice ; celle du deuxième à Hippol
12599 irrité ? » 145. La confession du premier acte à la nourrice ; celle du deuxième à Hippolyte — « Hé bien ! connais donc P
12600 en ! connais donc Phèdre et toute sa fureur… » et l’ aveu de Thésée, au cinquième acte. 146. Nouvelle vérification de ce q
12601 nnais donc Phèdre et toute sa fureur… » et l’aveu de Thésée, au cinquième acte. 146. Nouvelle vérification de ce que nous
12602 e, au cinquième acte. 146. Nouvelle vérification de ce que nous disions à propos d’Eckhart : la mystique unitive ignore l
12603 ation de ce que nous disions à propos d’Eckhart : la mystique unitive ignore la passion divine. 147. Doctrine fabuleus
12604 s à propos d’Eckhart : la mystique unitive ignore la passion divine. 147. Doctrine fabuleuse , 1947, contient un essai
12605 Juan repris dans Comme toi-même , 1961. (Édition de poche : Les Mythes de l’amour, 1967.) 148. Celui de Mozart plutôt qu
12606 dans Comme toi-même , 1961. (Édition de poche : Les Mythes de l’amour, 1967.) 148. Celui de Mozart plutôt que celui de M
12607 e toi-même , 1961. (Édition de poche : Les Mythes de l’amour, 1967.) 148. Celui de Mozart plutôt que celui de Molière, be
12608 oi-même , 1961. (Édition de poche : Les Mythes de l’ amour, 1967.) 148. Celui de Mozart plutôt que celui de Molière, beauc
12609 poche : Les Mythes de l’amour, 1967.) 148. Celui de Mozart plutôt que celui de Molière, beaucoup moins significatif à mon
12610 ur, 1967.) 148. Celui de Mozart plutôt que celui de Molière, beaucoup moins significatif à mon avis, et qui d’ailleurs n’
12611 leurs n’eut aucun succès au xviiie siècle. 149. L’ abbé de Sade, propre oncle du marquis, est l’auteur d’un ouvrage intit
12612 149. L’abbé de Sade, propre oncle du marquis, est l’ auteur d’un ouvrage intitulé : Remarques sur les premiers poètes franç
12613 bé de Sade, propre oncle du marquis, est l’auteur d’ un ouvrage intitulé : Remarques sur les premiers poètes français et le
12614 é : Remarques sur les premiers poètes français et les troubadours, et de trois volumes (anonymes) de mémoires sur Pétrarque
12615 s premiers poètes français et les troubadours, et de trois volumes (anonymes) de mémoires sur Pétrarque. 150. « On a de S
12616 t les troubadours, et de trois volumes (anonymes) de mémoires sur Pétrarque. 150. « On a de Sade : Juliette ou les malheu
12617 anonymes) de mémoires sur Pétrarque. 150. « On a de Sade : Juliette ou les malheurs de la vertu (1791), puis Justine ou l
12618 sur Pétrarque. 150. « On a de Sade : Juliette ou les malheurs de la vertu (1791), puis Justine ou les prospérités du vice.
12619 . 150. « On a de Sade : Juliette ou les malheurs de la vertu (1791), puis Justine ou les prospérités du vice. C’est le co
12620 150. « On a de Sade : Juliette ou les malheurs de la vertu (1791), puis Justine ou les prospérités du vice. C’est le contr
12621 les malheurs de la vertu (1791), puis Justine ou les prospérités du vice. C’est le contraire exactement (donc en psychanal
12622 ), puis Justine ou les prospérités du vice. C’est le contraire exactement (donc en psychanalyse, le contraire aussi de ce
12623 st le contraire exactement (donc en psychanalyse, le contraire aussi de ce contraire, et ainsi de suite) des Remèdes de l’
12624 ctement (donc en psychanalyse, le contraire aussi de ce contraire, et ainsi de suite) des Remèdes de l’une et l’autre fort
12625 yse, le contraire aussi de ce contraire, et ainsi de suite) des Remèdes de l’une et l’autre fortune de Pétrarque. » (C.-A.
12626 i de ce contraire, et ainsi de suite) des Remèdes de l’une et l’autre fortune de Pétrarque. » (C.-A. Cingria, Pétrarque.)
12627 de suite) des Remèdes de l’une et l’autre fortune de Pétrarque. » (C.-A. Cingria, Pétrarque.) 151. Voir Appendice 13. 1
12628 e.) 151. Voir Appendice 13. 152. Rappelons que l’ amour fameux d’Abélard et Héloïse est le premier exemple historique de
12629 Appendice 13. 152. Rappelons que l’amour fameux d’ Abélard et Héloïse est le premier exemple historique de la passion don
12630 lard et Héloïse est le premier exemple historique de la passion dont nous parlons ici. Voici le Chant funèbre d’Héloïse co
12631 d et Héloïse est le premier exemple historique de la passion dont nous parlons ici. Voici le Chant funèbre d’Héloïse compo
12632 orique de la passion dont nous parlons ici. Voici le Chant funèbre d’Héloïse composé (par elle-même ?) en vers latins (cit
12633 ion dont nous parlons ici. Voici le Chant funèbre d’ Héloïse composé (par elle-même ?) en vers latins (cité par Rémusat : A
12634 n vers latins (cité par Rémusat : Abélard, t. I). L’ amante supplie : Soulage-moi de ma croix, Conduis vers la lumière Mon
12635 : Abélard, t. I). L’amante supplie : Soulage-moi de ma croix, Conduis vers la lumière Mon âme délivrée ! Et le chœur des
12636 ard, t. I). L’amante supplie : Soulage-moi de ma croix , Conduis vers la lumière Mon âme délivrée ! Et le chœur des religieu
12637 supplie : Soulage-moi de ma croix, Conduis vers la lumière Mon âme délivrée ! Et le chœur des religieuses reprend : Qu
12638 x, Conduis vers la lumière Mon âme délivrée ! Et le chœur des religieuses reprend : Qu’ils se reposent de leur labeur Et
12639 œur des religieuses reprend : Qu’ils se reposent de leur labeur Et de leur douloureux amour ! Ils demandaient l’union des
12640 s reprend : Qu’ils se reposent de leur labeur Et de leur douloureux amour ! Ils demandaient l’union des habitants des cie
12641 eur Et de leur douloureux amour ! Ils demandaient l’ union des habitants des cieux : Déjà ils sont entrés dans le sanctuair
12642 s habitants des cieux : Déjà ils sont entrés dans le sanctuaire du Sauveur. Abélard répondit assez mal à cette passion. M
12643 hérétique, se rapproche sur des points essentiels de la doctrine spiritualiste des cathares. Et dans ses Lamentations, il
12644 étique, se rapproche sur des points essentiels de la doctrine spiritualiste des cathares. Et dans ses Lamentations, il lai
12645 res. Et dans ses Lamentations, il laisse échapper le grand cri du romantisme et de Tristan : « Amoris impulsio, culpæ just
12646 il laisse échapper le grand cri du romantisme et de Tristan : « Amoris impulsio, culpæ justificatio. » 153. Est-ce la f
12647 ris impulsio, culpæ justificatio. » 153. Est-ce la faute à Rousseau ? Ou plutôt au symbolisme ? Beaucoup de dames d’aujo
12648 eau ? Ou plutôt au symbolisme ? Beaucoup de dames d’ aujourd’hui croient que « mystique » signifie sentimental. Vitraux, pé
12649 tal. Vitraux, pénombre bleue, arpèges, somnolence de l’esprit, rêverie des sens… 154. W. Schlegel commença en 1808 une ré
12650 . Vitraux, pénombre bleue, arpèges, somnolence de l’ esprit, rêverie des sens… 154. W. Schlegel commença en 1808 une rédac
12651 chlegel commença en 1808 une rédaction modernisée de Tristan. Puis Rückert, Immermann, Platen, bien d’autres, esquissèrent
12652 res, esquissèrent des Tristan (poèmes et drames). Le poème de Platen débute ainsi : « Celui dont les yeux ont une fois con
12653 issèrent des Tristan (poèmes et drames). Le poème de Platen débute ainsi : « Celui dont les yeux ont une fois contemplé la
12654 ). Le poème de Platen débute ainsi : « Celui dont les yeux ont une fois contemplé la beauté est déjà voué à la mort… » 155
12655 si : « Celui dont les yeux ont une fois contemplé la beauté est déjà voué à la mort… » 155. Les italiques sont dans le te
12656 ont une fois contemplé la beauté est déjà voué à la mort… » 155. Les italiques sont dans le texte original. 156. Autre
12657 templé la beauté est déjà voué à la mort… » 155. Les italiques sont dans le texte original. 156. Autre vision manichéenne
12658 à voué à la mort… » 155. Les italiques sont dans le texte original. 156. Autre vision manichéenne du monde : la grande œ
12659 iginal. 156. Autre vision manichéenne du monde : la grande œuvre du peintre Otto Runge, les Quatre Saisons, devait représ
12660 du monde : la grande œuvre du peintre Otto Runge, les Quatre Saisons, devait représenter les quatre saisons de l’esprit : l
12661 tto Runge, les Quatre Saisons, devait représenter les quatre saisons de l’esprit : le matin, qui est l’éclairage illimité d
12662 re Saisons, devait représenter les quatre saisons de l’esprit : le matin, qui est l’éclairage illimité de l’univers ; le j
12663 Saisons, devait représenter les quatre saisons de l’ esprit : le matin, qui est l’éclairage illimité de l’univers ; le jour
12664 vait représenter les quatre saisons de l’esprit : le matin, qui est l’éclairage illimité de l’univers ; le jour, forme ill
12665 es quatre saisons de l’esprit : le matin, qui est l’ éclairage illimité de l’univers ; le jour, forme illimitée de la créat
12666 l’esprit : le matin, qui est l’éclairage illimité de l’univers ; le jour, forme illimitée de la créature ; le soir, négati
12667 sprit : le matin, qui est l’éclairage illimité de l’ univers ; le jour, forme illimitée de la créature ; le soir, négation
12668 atin, qui est l’éclairage illimité de l’univers ; le jour, forme illimitée de la créature ; le soir, négation illimitée de
12669 illimité de l’univers ; le jour, forme illimitée de la créature ; le soir, négation illimitée de l’existence à l’origine
12670 limité de l’univers ; le jour, forme illimitée de la créature ; le soir, négation illimitée de l’existence à l’origine de
12671 ivers ; le jour, forme illimitée de la créature ; le soir, négation illimitée de l’existence à l’origine de l’univers ; la
12672 itée de la créature ; le soir, négation illimitée de l’existence à l’origine de l’univers ; la nuit, profondeur illimitée
12673 e de la créature ; le soir, négation illimitée de l’ existence à l’origine de l’univers ; la nuit, profondeur illimitée de
12674 re ; le soir, négation illimitée de l’existence à l’ origine de l’univers ; la nuit, profondeur illimitée de la connaissanc
12675 ir, négation illimitée de l’existence à l’origine de l’univers ; la nuit, profondeur illimitée de la connaissance de Dieu,
12676 négation illimitée de l’existence à l’origine de l’ univers ; la nuit, profondeur illimitée de la connaissance de Dieu, ex
12677 limitée de l’existence à l’origine de l’univers ; la nuit, profondeur illimitée de la connaissance de Dieu, existence abso
12678 gine de l’univers ; la nuit, profondeur illimitée de la connaissance de Dieu, existence absolue. (Cf. Ricarda Huch, Les Ro
12679 e de l’univers ; la nuit, profondeur illimitée de la connaissance de Dieu, existence absolue. (Cf. Ricarda Huch, Les Roman
12680 la nuit, profondeur illimitée de la connaissance de Dieu, existence absolue. (Cf. Ricarda Huch, Les Romantiques allemands
12681 ce de Dieu, existence absolue. (Cf. Ricarda Huch, Les Romantiques allemands, p. 285.) 157. Tieck raconte l’histoire du tro
12682 mantiques allemands, p. 285.) 157. Tieck raconte l’ histoire du troubadour Jaufré Rudel dans Sternbald, et caractérise lon
12683 é Rudel dans Sternbald, et caractérise longuement l’ amour courtois dans le Sabbat des sorcières et dans Phantasus. 158. I
12684 , et caractérise longuement l’amour courtois dans le Sabbat des sorcières et dans Phantasus. 158. Il faudra attendre un s
12685 dre un siècle pour en voir un : Bergson, disciple de Schelling. 159. Voir le Journal de Novalis, et le portrait qu’il don
12686 r un : Bergson, disciple de Schelling. 159. Voir le Journal de Novalis, et le portrait qu’il donne de sa fiancée perdue,
12687 son, disciple de Schelling. 159. Voir le Journal de Novalis, et le portrait qu’il donne de sa fiancée perdue, Sophie von
12688 e Schelling. 159. Voir le Journal de Novalis, et le portrait qu’il donne de sa fiancée perdue, Sophie von Kühn, morte à 1
12689 le Journal de Novalis, et le portrait qu’il donne de sa fiancée perdue, Sophie von Kühn, morte à 16 ans. Il note « ses pla
12690 préférés » et qu’« elle boit volontiers du vin ». Le Français hausse les épaules devant de tels enfantillages. 160. On li
12691 elle boit volontiers du vin ». Le Français hausse les épaules devant de tels enfantillages. 160. On lit dans le Cantique d
12692 s du vin ». Le Français hausse les épaules devant de tels enfantillages. 160. On lit dans le Cantique des Cantiques : « L
12693 s devant de tels enfantillages. 160. On lit dans le Cantique des Cantiques : « Levez-vous, aquilons, venez autans ! souff
12694 t Jean de la Croix : « Viens, Auster qui réveille les amours, — Aspire à travers mon jardin — Et que s’en répandent les ode
12695 pire à travers mon jardin — Et que s’en répandent les odeurs. » (Cantico, XXVI.) 161. José Ortega y Gasset, Über die Liebe
12696 José Ortega y Gasset, Über die Liebe. 162. Mélot le délateur, c’est le personnage constant des poèmes courtois que les tr
12697 t, Über die Liebe. 162. Mélot le délateur, c’est le personnage constant des poèmes courtois que les troubadours nommaient
12698 st le personnage constant des poèmes courtois que les troubadours nommaient le lozengier. 163. Cf.chap. II, livre II. Le r
12699 des poèmes courtois que les troubadours nommaient le lozengier. 163. Cf.chap. II, livre II. Le roman est un poème qui n’e
12700 maient le lozengier. 163. Cf.chap. II, livre II. Le roman est un poème qui n’exprime plus l’instant mais la durée. 164.
12701 ivre II. Le roman est un poème qui n’exprime plus l’ instant mais la durée. 164. Surtout les décors réalistes que nos met
12702 an est un poème qui n’exprime plus l’instant mais la durée. 164. Surtout les décors réalistes que nos metteurs en scène
12703 rime plus l’instant mais la durée. 164. Surtout les décors réalistes que nos metteurs en scène s’obstinent à conserver (l
12704 ue nos metteurs en scène s’obstinent à conserver ( la décoration de la tente au premier acte, le lierre peint sur les murai
12705 s en scène s’obstinent à conserver (la décoration de la tente au premier acte, le lierre peint sur les murailles du burg a
12706 n scène s’obstinent à conserver (la décoration de la tente au premier acte, le lierre peint sur les murailles du burg au d
12707 erver (la décoration de la tente au premier acte, le lierre peint sur les murailles du burg au deuxième !). Il faudrait un
12708 de la tente au premier acte, le lierre peint sur les murailles du burg au deuxième !). Il faudrait un décor simplifié à l’
12709 au deuxième !). Il faudrait un décor simplifié à l’ extrême, abstrait, métaphysique, rêvé. Il faudrait des acteurs hiérati
12710 ques, et non pas cette interminable gesticulation de Tristan essoufflé sur sa couche, d’Isolde entravée par ses voiles… No
12711 gesticulation de Tristan essoufflé sur sa couche, d’ Isolde entravée par ses voiles… Note de 1954 : la mise en scène nouvel
12712 sa couche, d’Isolde entravée par ses voiles… Note de 1954 : la mise en scène nouvelle de Tristan à Bayreuth, œuvre de Wiel
12713 d’Isolde entravée par ses voiles… Note de 1954 : la mise en scène nouvelle de Tristan à Bayreuth, œuvre de Wieland Wagner
12714 voiles… Note de 1954 : la mise en scène nouvelle de Tristan à Bayreuth, œuvre de Wieland Wagner, comble les vœux que j’ex
12715 se en scène nouvelle de Tristan à Bayreuth, œuvre de Wieland Wagner, comble les vœux que j’exprimais dans la première édit
12716 istan à Bayreuth, œuvre de Wieland Wagner, comble les vœux que j’exprimais dans la première édition de ce livre ; elle perm
12717 les vœux que j’exprimais dans la première édition de ce livre ; elle permet d’assister les yeux ouverts au deuxième acte.
12718 ans la première édition de ce livre ; elle permet d’ assister les yeux ouverts au deuxième acte. 165. Gwyon (d’où guyon :
12719 ière édition de ce livre ; elle permet d’assister les yeux ouverts au deuxième acte. 165. Gwyon (d’où guyon : guide, en v
12720 les yeux ouverts au deuxième acte. 165. Gwyon ( d’ où guyon : guide, en vieux français) c’est le Führer qui détient les s
12721 yon (d’où guyon : guide, en vieux français) c’est le Führer qui détient les secrets d’initiation à la voie divinisante. 1
12722 e, en vieux français) c’est le Führer qui détient les secrets d’initiation à la voie divinisante. 166. Scène d’un roman de
12723 français) c’est le Führer qui détient les secrets d’ initiation à la voie divinisante. 166. Scène d’un roman de Caldwell i
12724 le Führer qui détient les secrets d’initiation à la voie divinisante. 166. Scène d’un roman de Caldwell intitulé la Rout
12725 s d’initiation à la voie divinisante. 166. Scène d’ un roman de Caldwell intitulé la Route au tabac. 167. On connaît la p
12726 ion à la voie divinisante. 166. Scène d’un roman de Caldwell intitulé la Route au tabac. 167. On connaît la phrase d’un
12727 ante. 166. Scène d’un roman de Caldwell intitulé la Route au tabac. 167. On connaît la phrase d’un officier hitlérien :
12728 well intitulé la Route au tabac. 167. On connaît la phrase d’un officier hitlérien : « Chaque fois que j’entends prononce
12729 ulé la Route au tabac. 167. On connaît la phrase d’ un officier hitlérien : « Chaque fois que j’entends prononcer le mot “
12730 hitlérien : « Chaque fois que j’entends prononcer le mot “Geist” (esprit), j’arme mon revolver. »
7 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Livre V. Amour et guerre
12731 uerre 1.Parallélisme des formes Du désir à la mort par la passion, telle est la voie du romantisme occidental ; et
12732 Parallélisme des formes Du désir à la mort par la passion, telle est la voie du romantisme occidental ; et nous y somme
12733 s Du désir à la mort par la passion, telle est la voie du romantisme occidental ; et nous y sommes tous engagés pour au
12734 ommes tributaires — inconsciemment bien entendu — d’ un ensemble de mœurs et de coutumes dont la mystique courtoise a créé
12735 res — inconsciemment bien entendu — d’un ensemble de mœurs et de coutumes dont la mystique courtoise a créé les symboles.
12736 ciemment bien entendu — d’un ensemble de mœurs et de coutumes dont la mystique courtoise a créé les symboles. Or passion s
12737 endu — d’un ensemble de mœurs et de coutumes dont la mystique courtoise a créé les symboles. Or passion signifie souffranc
12738 et de coutumes dont la mystique courtoise a créé les symboles. Or passion signifie souffrance. Notre notion de l’amour, en
12739 les. Or passion signifie souffrance. Notre notion de l’amour, enveloppant celle que nous avons de la femme, se trouve donc
12740 . Or passion signifie souffrance. Notre notion de l’ amour, enveloppant celle que nous avons de la femme, se trouve donc li
12741 tion de l’amour, enveloppant celle que nous avons de la femme, se trouve donc liée à une notion de la souffrance féconde q
12742 n de l’amour, enveloppant celle que nous avons de la femme, se trouve donc liée à une notion de la souffrance féconde qui
12743 ons de la femme, se trouve donc liée à une notion de la souffrance féconde qui flatte ou légitime obscurément, au plus sec
12744 de la femme, se trouve donc liée à une notion de la souffrance féconde qui flatte ou légitime obscurément, au plus secret
12745 ui flatte ou légitime obscurément, au plus secret de la conscience occidentale, le goût de la guerre. Cette liaison singul
12746 flatte ou légitime obscurément, au plus secret de la conscience occidentale, le goût de la guerre. Cette liaison singulièr
12747 ent, au plus secret de la conscience occidentale, le goût de la guerre. Cette liaison singulière d’une certaine idée de la
12748 plus secret de la conscience occidentale, le goût de la guerre. Cette liaison singulière d’une certaine idée de la femme e
12749 s secret de la conscience occidentale, le goût de la guerre. Cette liaison singulière d’une certaine idée de la femme et d
12750 e, le goût de la guerre. Cette liaison singulière d’ une certaine idée de la femme et d’une idée correspondante de la guerr
12751 rre. Cette liaison singulière d’une certaine idée de la femme et d’une idée correspondante de la guerre, en Occident, entr
12752 . Cette liaison singulière d’une certaine idée de la femme et d’une idée correspondante de la guerre, en Occident, entraîn
12753 son singulière d’une certaine idée de la femme et d’ une idée correspondante de la guerre, en Occident, entraîne de profond
12754 ine idée de la femme et d’une idée correspondante de la guerre, en Occident, entraîne de profondes conséquences pour la mo
12755 idée de la femme et d’une idée correspondante de la guerre, en Occident, entraîne de profondes conséquences pour la moral
12756 orrespondante de la guerre, en Occident, entraîne de profondes conséquences pour la morale, l’éducation, la politique. Un
12757 Occident, entraîne de profondes conséquences pour la morale, l’éducation, la politique. Un fort gros livre ne serait pas d
12758 ntraîne de profondes conséquences pour la morale, l’ éducation, la politique. Un fort gros livre ne serait pas de trop pour
12759 ofondes conséquences pour la morale, l’éducation, la politique. Un fort gros livre ne serait pas de trop pour en démêler l
12760 n, la politique. Un fort gros livre ne serait pas de trop pour en démêler les aspects. On doit souhaiter que ce livre soit
12761 gros livre ne serait pas de trop pour en démêler les aspects. On doit souhaiter que ce livre soit écrit, mais sans se diss
12762 que ce livre soit écrit, mais sans se dissimuler l’ extrême difficulté de la tâche. Car en effet, pour la mener à bien, il
12763 rit, mais sans se dissimuler l’extrême difficulté de la tâche. Car en effet, pour la mener à bien, il s’agirait de posséde
12764 , mais sans se dissimuler l’extrême difficulté de la tâche. Car en effet, pour la mener à bien, il s’agirait de posséder à
12765 xtrême difficulté de la tâche. Car en effet, pour la mener à bien, il s’agirait de posséder à fond la matière rapidement e
12766 Car en effet, pour la mener à bien, il s’agirait de posséder à fond la matière rapidement explorée dans les pages qui pré
12767 la mener à bien, il s’agirait de posséder à fond la matière rapidement explorée dans les pages qui précèdent, puis une so
12768 sséder à fond la matière rapidement explorée dans les pages qui précèdent, puis une solide culture militaire, enfin la somm
12769 écèdent, puis une solide culture militaire, enfin la somme des recherches psychologiques entreprises depuis le xixe siècl
12770 des recherches psychologiques entreprises depuis le xixe siècle sur la question de l’« instinct combatif » dans ses rela
12771 hologiques entreprises depuis le xixe siècle sur la question de l’« instinct combatif » dans ses relations avec l’instinc
12772 ntreprises depuis le xixe siècle sur la question de l’« instinct combatif » dans ses relations avec l’instinct sexuel168.
12773 eprises depuis le xixe siècle sur la question de l’ « instinct combatif » dans ses relations avec l’instinct sexuel168. Fa
12774 e l’« instinct combatif » dans ses relations avec l’ instinct sexuel168. Faute de quoi, je me bornerai à soulever un certai
12775 ns ses relations avec l’instinct sexuel168. Faute de quoi, je me bornerai à soulever un certain nombre de questions, et su
12776 quoi, je me bornerai à soulever un certain nombre de questions, et surtout à les situer dans la logique du mythe, qui est
12777 ever un certain nombre de questions, et surtout à les situer dans la logique du mythe, qui est mon vrai sujet. On peut pens
12778 nombre de questions, et surtout à les situer dans la logique du mythe, qui est mon vrai sujet. On peut penser d’ailleurs q
12779 est mon vrai sujet. On peut penser d’ailleurs que l’ examen des formes n’est pas moins instructif, en ce domaine, que la re
12780 es n’est pas moins instructif, en ce domaine, que la recherche des causes, et qu’il est certainement moins trompeur. Il n’
12781 ins trompeur. Il n’est pas nécessaire par exemple de recourir aux théories de Freud pour constater que l’instinct de guerr
12782 s nécessaire par exemple de recourir aux théories de Freud pour constater que l’instinct de guerre et l’érotisme sont fond
12783 recourir aux théories de Freud pour constater que l’ instinct de guerre et l’érotisme sont fondamentalement liés : les figu
12784 x théories de Freud pour constater que l’instinct de guerre et l’érotisme sont fondamentalement liés : les figures courant
12785 Freud pour constater que l’instinct de guerre et l’ érotisme sont fondamentalement liés : les figures courantes du langage
12786 guerre et l’érotisme sont fondamentalement liés : les figures courantes du langage le font voir avec plus d’évidence. Laiss
12787 ntalement liés : les figures courantes du langage le font voir avec plus d’évidence. Laissant donc de côté les hypothèses
12788 gures courantes du langage le font voir avec plus d’ évidence. Laissant donc de côté les hypothèses multiples et changeante
12789 le font voir avec plus d’évidence. Laissant donc de côté les hypothèses multiples et changeantes relatives à la genèse de
12790 voir avec plus d’évidence. Laissant donc de côté les hypothèses multiples et changeantes relatives à la genèse des instinc
12791 s hypothèses multiples et changeantes relatives à la genèse des instincts, je m’en tiendrai à quelques rapprochements form
12792 tiendrai à quelques rapprochements formels entre les arts d’aimer et de guerroyer du xiie siècle jusqu’à nos jours. Mon p
12793 à quelques rapprochements formels entre les arts d’ aimer et de guerroyer du xiie siècle jusqu’à nos jours. Mon propos ét
12794 rapprochements formels entre les arts d’aimer et de guerroyer du xiie siècle jusqu’à nos jours. Mon propos étant simplem
12795 le jusqu’à nos jours. Mon propos étant simplement de marquer un parallélisme entre l’évolution du mythe et l’évolution de
12796 étant simplement de marquer un parallélisme entre l’ évolution du mythe et l’évolution de la guerre, sans préjuger d’ailleu
12797 uer un parallélisme entre l’évolution du mythe et l’ évolution de la guerre, sans préjuger d’ailleurs de la priorité de l’u
12798 lélisme entre l’évolution du mythe et l’évolution de la guerre, sans préjuger d’ailleurs de la priorité de l’une ou de l’a
12799 isme entre l’évolution du mythe et l’évolution de la guerre, sans préjuger d’ailleurs de la priorité de l’une ou de l’autr
12800 ’évolution de la guerre, sans préjuger d’ailleurs de la priorité de l’une ou de l’autre. 2.Langage guerrier de l’amour
12801 olution de la guerre, sans préjuger d’ailleurs de la priorité de l’une ou de l’autre. 2.Langage guerrier de l’amour
12802 a guerre, sans préjuger d’ailleurs de la priorité de l’une ou de l’autre. 2.Langage guerrier de l’amour Dès l’Antiqu
12803 ns préjuger d’ailleurs de la priorité de l’une ou de l’autre. 2.Langage guerrier de l’amour Dès l’Antiquité, les poè
12804 ité de l’une ou de l’autre. 2.Langage guerrier de l’amour Dès l’Antiquité, les poètes ont usé de métaphores guerrièr
12805 de l’une ou de l’autre. 2.Langage guerrier de l’ amour Dès l’Antiquité, les poètes ont usé de métaphores guerrières
12806 l’autre. 2.Langage guerrier de l’amour Dès l’ Antiquité, les poètes ont usé de métaphores guerrières pour décrire le
12807 2.Langage guerrier de l’amour Dès l’Antiquité, les poètes ont usé de métaphores guerrières pour décrire les effets de l’
12808 de l’amour Dès l’Antiquité, les poètes ont usé de métaphores guerrières pour décrire les effets de l’amour naturel. Le
12809 tes ont usé de métaphores guerrières pour décrire les effets de l’amour naturel. Le dieu d’amour est un archer qui décoche
12810 de métaphores guerrières pour décrire les effets de l’amour naturel. Le dieu d’amour est un archer qui décoche des flèche
12811 métaphores guerrières pour décrire les effets de l’ amour naturel. Le dieu d’amour est un archer qui décoche des flèches m
12812 ières pour décrire les effets de l’amour naturel. Le dieu d’amour est un archer qui décoche des flèches mortelles. La femm
12813 ur décrire les effets de l’amour naturel. Le dieu d’ amour est un archer qui décoche des flèches mortelles. La femme se ren
12814 est un archer qui décoche des flèches mortelles. La femme se rend à l’homme qui la conquiert parce qu’il est le meilleur
12815 décoche des flèches mortelles. La femme se rend à l’ homme qui la conquiert parce qu’il est le meilleur guerrier. L’enjeu d
12816 flèches mortelles. La femme se rend à l’homme qui la conquiert parce qu’il est le meilleur guerrier. L’enjeu de la guerre
12817 e rend à l’homme qui la conquiert parce qu’il est le meilleur guerrier. L’enjeu de la guerre de Troie est la possession d’
12818 a conquiert parce qu’il est le meilleur guerrier. L’ enjeu de la guerre de Troie est la possession d’une femme. Et l’un des
12819 ert parce qu’il est le meilleur guerrier. L’enjeu de la guerre de Troie est la possession d’une femme. Et l’un des plus an
12820 parce qu’il est le meilleur guerrier. L’enjeu de la guerre de Troie est la possession d’une femme. Et l’un des plus ancie
12821 il est le meilleur guerrier. L’enjeu de la guerre de Troie est la possession d’une femme. Et l’un des plus anciens romans
12822 lleur guerrier. L’enjeu de la guerre de Troie est la possession d’une femme. Et l’un des plus anciens romans que nous poss
12823 . L’enjeu de la guerre de Troie est la possession d’ une femme. Et l’un des plus anciens romans que nous possédions, le Thé
12824 l’un des plus anciens romans que nous possédions, le Théagène et Chariclée d’Héliodore (iiie siècle) parle déjà des « lut
12825 ’Héliodore (iiie siècle) parle déjà des « luttes d’ amour » et de la « délicieuse défaite » de celui « qui tombe sous les
12826 iie siècle) parle déjà des « luttes d’amour » et de la « délicieuse défaite » de celui « qui tombe sous les traits inévit
12827 siècle) parle déjà des « luttes d’amour » et de la « délicieuse défaite » de celui « qui tombe sous les traits inévitabl
12828  luttes d’amour » et de la « délicieuse défaite » de celui « qui tombe sous les traits inévitables d’Éros ». Plutarque fai
12829 « délicieuse défaite » de celui « qui tombe sous les traits inévitables d’Éros ». Plutarque fait voir que la morale sexuel
12830 de celui « qui tombe sous les traits inévitables d’ Éros ». Plutarque fait voir que la morale sexuelle des Spartiates s’or
12831 its inévitables d’Éros ». Plutarque fait voir que la morale sexuelle des Spartiates s’ordonnait au rendement militaire de
12832 des Spartiates s’ordonnait au rendement militaire de ce peuple. L’eugénisme de Lycurgue, et ses lois minutieuses réglant l
12833 s’ordonnait au rendement militaire de ce peuple. L’ eugénisme de Lycurgue, et ses lois minutieuses réglant les relations d
12834 au rendement militaire de ce peuple. L’eugénisme de Lycurgue, et ses lois minutieuses réglant les relations des époux, n’
12835 isme de Lycurgue, et ses lois minutieuses réglant les relations des époux, n’ont d’autre but que d’augmenter l’agressivité
12836 inutieuses réglant les relations des époux, n’ont d’ autre but que d’augmenter l’agressivité des soldats. Tout cela confirm
12837 nt les relations des époux, n’ont d’autre but que d’ augmenter l’agressivité des soldats. Tout cela confirme la liaison nat
12838 ions des époux, n’ont d’autre but que d’augmenter l’ agressivité des soldats. Tout cela confirme la liaison naturelle, c’es
12839 ter l’agressivité des soldats. Tout cela confirme la liaison naturelle, c’est-à-dire physiologique, de l’instinct sexuel e
12840 la liaison naturelle, c’est-à-dire physiologique, de l’instinct sexuel et de l’instinct combatif. Mais il serait vain de c
12841 liaison naturelle, c’est-à-dire physiologique, de l’ instinct sexuel et de l’instinct combatif. Mais il serait vain de cher
12842 est-à-dire physiologique, de l’instinct sexuel et de l’instinct combatif. Mais il serait vain de chercher des ressemblance
12843 -à-dire physiologique, de l’instinct sexuel et de l’ instinct combatif. Mais il serait vain de chercher des ressemblances e
12844 el et de l’instinct combatif. Mais il serait vain de chercher des ressemblances entre la tactique des Anciens et leur conc
12845 l serait vain de chercher des ressemblances entre la tactique des Anciens et leur conception de l’amour. Les deux domaines
12846 entre la tactique des Anciens et leur conception de l’amour. Les deux domaines restent soumis à des lois tout à fait dist
12847 tre la tactique des Anciens et leur conception de l’ amour. Les deux domaines restent soumis à des lois tout à fait distinc
12848 ctique des Anciens et leur conception de l’amour. Les deux domaines restent soumis à des lois tout à fait distinctes, et pr
12849 mis à des lois tout à fait distinctes, et privées de commune mesure. Il n’en va plus de même dans notre histoire à partir
12850 partir des xiie et xiiie siècles. On voit alors le langage amoureux s’enrichir de tournures qui ne désignent plus seulem
12851 les. On voit alors le langage amoureux s’enrichir de tournures qui ne désignent plus seulement les gestes élémentaires du
12852 chir de tournures qui ne désignent plus seulement les gestes élémentaires du guerrier, mais qui sont empruntées d’une façon
12853 lémentaires du guerrier, mais qui sont empruntées d’ une façon très précise à l’art des batailles, à la tactique militaire
12854 is qui sont empruntées d’une façon très précise à l’ art des batailles, à la tactique militaire de l’époque. Il ne s’agit p
12855 d’une façon très précise à l’art des batailles, à la tactique militaire de l’époque. Il ne s’agit plus, désormais, d’une o
12856 se à l’art des batailles, à la tactique militaire de l’époque. Il ne s’agit plus, désormais, d’une origine commune plus ou
12857 à l’art des batailles, à la tactique militaire de l’ époque. Il ne s’agit plus, désormais, d’une origine commune plus ou mo
12858 itaire de l’époque. Il ne s’agit plus, désormais, d’ une origine commune plus ou moins obscurément ressentie, mais bien d’u
12859 ne plus ou moins obscurément ressentie, mais bien d’ un minutieux parallélisme. L’amant fait le siège de sa Dame. Il livre
12860 ressentie, mais bien d’un minutieux parallélisme. L’ amant fait le siège de sa Dame. Il livre d’amoureux assauts à sa vertu
12861 is bien d’un minutieux parallélisme. L’amant fait le siège de sa Dame. Il livre d’amoureux assauts à sa vertu. Il la serre
12862 ’un minutieux parallélisme. L’amant fait le siège de sa Dame. Il livre d’amoureux assauts à sa vertu. Il la serre de près,
12863 lisme. L’amant fait le siège de sa Dame. Il livre d’ amoureux assauts à sa vertu. Il la serre de près, il la poursuit, il c
12864 Dame. Il livre d’amoureux assauts à sa vertu. Il la serre de près, il la poursuit, il cherche à vaincre les dernières déf
12865 livre d’amoureux assauts à sa vertu. Il la serre de près, il la poursuit, il cherche à vaincre les dernières défenses de
12866 ureux assauts à sa vertu. Il la serre de près, il la poursuit, il cherche à vaincre les dernières défenses de sa pudeur, e
12867 rre de près, il la poursuit, il cherche à vaincre les dernières défenses de sa pudeur, et à les tourner par surprise ; enfi
12868 suit, il cherche à vaincre les dernières défenses de sa pudeur, et à les tourner par surprise ; enfin la dame se rend à me
12869 vaincre les dernières défenses de sa pudeur, et à les tourner par surprise ; enfin la dame se rend à merci. Mais alors, par
12870 sa pudeur, et à les tourner par surprise ; enfin la dame se rend à merci. Mais alors, par une curieuse inversion bien typ
12871 is alors, par une curieuse inversion bien typique de la courtoisie, c’est l’amant qui sera son prisonnier en même temps qu
12872 alors, par une curieuse inversion bien typique de la courtoisie, c’est l’amant qui sera son prisonnier en même temps que s
12873 se inversion bien typique de la courtoisie, c’est l’ amant qui sera son prisonnier en même temps que son vainqueur. Il devi
12874 ier en même temps que son vainqueur. Il deviendra le vassal de cette suzeraine, selon la règle des guerres féodales, tout
12875 e temps que son vainqueur. Il deviendra le vassal de cette suzeraine, selon la règle des guerres féodales, tout comme si c
12876 Il deviendra le vassal de cette suzeraine, selon la règle des guerres féodales, tout comme si c’était lui qui avait subi
12877 éodales, tout comme si c’était lui qui avait subi la défaite 169. Il ne lui reste plus qu’à faire la preuve de sa vaillanc
12878 i la défaite 169. Il ne lui reste plus qu’à faire la preuve de sa vaillance, etc. Tout ceci pour le beau langage. Mais l’a
12879 te 169. Il ne lui reste plus qu’à faire la preuve de sa vaillance, etc. Tout ceci pour le beau langage. Mais l’argot solda
12880 re la preuve de sa vaillance, etc. Tout ceci pour le beau langage. Mais l’argot soldatesque et civil nous fournirait une p
12881 llance, etc. Tout ceci pour le beau langage. Mais l’ argot soldatesque et civil nous fournirait une profusion d’exemples d’
12882 oldatesque et civil nous fournirait une profusion d’ exemples d’une verdeur encore plus significative. Et plus tard, l’intr
12883 et civil nous fournirait une profusion d’exemples d’ une verdeur encore plus significative. Et plus tard, l’introduction de
12884 verdeur encore plus significative. Et plus tard, l’ introduction des armes à feu devait donner lieu à d’innombrables plais
12885 introduction des armes à feu devait donner lieu à d’ innombrables plaisanteries à double sens. Ce parallélisme d’ailleurs e
12886 élisme d’ailleurs est complaisamment exploité par les écrivains. C’est un thème de rhétorique inépuisable. « Ô ! trop heure
12887 amment exploité par les écrivains. C’est un thème de rhétorique inépuisable. « Ô ! trop heureux capitaine, écrit Brantôme1
12888 écrit Brantôme170, qui avez combattu et tué tant d’ hommes ennemis de Dieu dans les armées et dans les villes ! Ô ! trop h
12889 0, qui avez combattu et tué tant d’hommes ennemis de Dieu dans les armées et dans les villes ! Ô ! trop heureux encore une
12890 ombattu et tué tant d’hommes ennemis de Dieu dans les armées et dans les villes ! Ô ! trop heureux encore une fois, et plus
12891 d’hommes ennemis de Dieu dans les armées et dans les villes ! Ô ! trop heureux encore une fois, et plus, qui avez combattu
12892 vez combattu et vaincu à tant d’autres assauts et de reprises une si belle Dame entre les pavillons de votre lit ! » Il ne
12893 es assauts et de reprises une si belle Dame entre les pavillons de votre lit ! » Il ne faudra pas s’étonner si les auteurs
12894 de reprises une si belle Dame entre les pavillons de votre lit ! » Il ne faudra pas s’étonner si les auteurs mystiques rep
12895 ns de votre lit ! » Il ne faudra pas s’étonner si les auteurs mystiques reprennent ces métaphores devenues banales, et les
12896 es reprennent ces métaphores devenues banales, et les transposent selon le processus décrit plus haut, dans le domaine de l
12897 phores devenues banales, et les transposent selon le processus décrit plus haut, dans le domaine de l’amour divin. Francis
12898 sposent selon le processus décrit plus haut, dans le domaine de l’amour divin. Francisco de Ossuna (l’un des maîtres de sa
12899 on le processus décrit plus haut, dans le domaine de l’amour divin. Francisco de Ossuna (l’un des maîtres de sainte Thérès
12900 le processus décrit plus haut, dans le domaine de l’ amour divin. Francisco de Ossuna (l’un des maîtres de sainte Thérèse l
12901 mour divin. Francisco de Ossuna (l’un des maîtres de sainte Thérèse les plus imbus de rhétorique courtoise) écrit dans son
12902 sco de Ossuna (l’un des maîtres de sainte Thérèse les plus imbus de rhétorique courtoise) écrit dans son Ley de Amor : « Ne
12903 l’un des maîtres de sainte Thérèse les plus imbus de rhétorique courtoise) écrit dans son Ley de Amor : « Ne pense pas que
12904 ) écrit dans son Ley de Amor : « Ne pense pas que le combat de l’amour soit comme les autres batailles où la fureur et le
12905 ns son Ley de Amor : « Ne pense pas que le combat de l’amour soit comme les autres batailles où la fureur et le fracas d’u
12906 son Ley de Amor : « Ne pense pas que le combat de l’ amour soit comme les autres batailles où la fureur et le fracas d’une
12907  Ne pense pas que le combat de l’amour soit comme les autres batailles où la fureur et le fracas d’une guerre épouvantable
12908 bat de l’amour soit comme les autres batailles où la fureur et le fracas d’une guerre épouvantable sévit des deux côtés, c
12909 r soit comme les autres batailles où la fureur et le fracas d’une guerre épouvantable sévit des deux côtés, car l’amour ne
12910 me les autres batailles où la fureur et le fracas d’ une guerre épouvantable sévit des deux côtés, car l’amour ne combat qu
12911 une guerre épouvantable sévit des deux côtés, car l’ amour ne combat qu’à force de caresses et n’a d’autres menaces que ses
12912 es tendres paroles. Ses flèches et ses coups sont les bienfaits et les dons. Sa rencontre est une offre de grande efficacit
12913 s. Ses flèches et ses coups sont les bienfaits et les dons. Sa rencontre est une offre de grande efficacité. Les soupirs co
12914 bienfaits et les dons. Sa rencontre est une offre de grande efficacité. Les soupirs composent son artillerie. Sa prise de
12915 Sa rencontre est une offre de grande efficacité. Les soupirs composent son artillerie. Sa prise de possession est un embra
12916 é. Les soupirs composent son artillerie. Sa prise de possession est un embrassement. Sa tuerie est de donner la vie pour l
12917 de possession est un embrassement. Sa tuerie est de donner la vie pour l’aimé. » ⁂ On a vu que la rhétorique courtoise tr
12918 sion est un embrassement. Sa tuerie est de donner la vie pour l’aimé. » ⁂ On a vu que la rhétorique courtoise traduit, à l
12919 embrassement. Sa tuerie est de donner la vie pour l’ aimé. » ⁂ On a vu que la rhétorique courtoise traduit, à l’origine, la
12920 est de donner la vie pour l’aimé. » ⁂ On a vu que la rhétorique courtoise traduit, à l’origine, la lutte du Jour et de la
12921 ⁂ On a vu que la rhétorique courtoise traduit, à l’ origine, la lutte du Jour et de la Nuit. La mort y joue un rôle centra
12922 que la rhétorique courtoise traduit, à l’origine, la lutte du Jour et de la Nuit. La mort y joue un rôle central : elle es
12923 urtoise traduit, à l’origine, la lutte du Jour et de la Nuit. La mort y joue un rôle central : elle est la défaite du mond
12924 oise traduit, à l’origine, la lutte du Jour et de la Nuit. La mort y joue un rôle central : elle est la défaite du monde e
12925 uit, à l’origine, la lutte du Jour et de la Nuit. La mort y joue un rôle central : elle est la défaite du monde et la vict
12926 a Nuit. La mort y joue un rôle central : elle est la défaite du monde et la victoire de la vie lumineuse. Amour et mort so
12927 un rôle central : elle est la défaite du monde et la victoire de la vie lumineuse. Amour et mort sont reliés par l’ascèse,
12928 ral : elle est la défaite du monde et la victoire de la vie lumineuse. Amour et mort sont reliés par l’ascèse, comme par l
12929  : elle est la défaite du monde et la victoire de la vie lumineuse. Amour et mort sont reliés par l’ascèse, comme par l’in
12930 e la vie lumineuse. Amour et mort sont reliés par l’ ascèse, comme par l’instinct sont reliés désir et guerre. Mais ni cett
12931 Amour et mort sont reliés par l’ascèse, comme par l’ instinct sont reliés désir et guerre. Mais ni cette origine religieuse
12932 , ni cette complicité physiologique des instincts de combat et de procréation ne suffisent à déterminer l’usage précis des
12933 mplicité physiologique des instincts de combat et de procréation ne suffisent à déterminer l’usage précis des expressions
12934 ombat et de procréation ne suffisent à déterminer l’ usage précis des expressions guerrières dans la littérature érotique d
12935 er l’usage précis des expressions guerrières dans la littérature érotique d’Occident. Ce qui explique tout, c’est l’existe
12936 pressions guerrières dans la littérature érotique d’ Occident. Ce qui explique tout, c’est l’existence au Moyen Âge d’une r
12937 érotique d’Occident. Ce qui explique tout, c’est l’ existence au Moyen Âge d’une règle effectivement commune à l’art d’aim
12938 qui explique tout, c’est l’existence au Moyen Âge d’ une règle effectivement commune à l’art d’aimer et à l’art militaire,
12939 au Moyen Âge d’une règle effectivement commune à l’ art d’aimer et à l’art militaire, et qui s’appelle la chevalerie. 3
12940 yen Âge d’une règle effectivement commune à l’art d’ aimer et à l’art militaire, et qui s’appelle la chevalerie. 3.La ch
12941 règle effectivement commune à l’art d’aimer et à l’ art militaire, et qui s’appelle la chevalerie. 3.La chevalerie, loi
12942 rt d’aimer et à l’art militaire, et qui s’appelle la chevalerie. 3.La chevalerie, loi de l’amour et de la guerre « D
12943 s’appelle la chevalerie. 3.La chevalerie, loi de l’amour et de la guerre « Donner un style à l’amour », telle est,
12944 appelle la chevalerie. 3.La chevalerie, loi de l’ amour et de la guerre « Donner un style à l’amour », telle est, sel
12945 chevalerie. 3.La chevalerie, loi de l’amour et de la guerre « Donner un style à l’amour », telle est, selon J. Huizi
12946 valerie. 3.La chevalerie, loi de l’amour et de la guerre « Donner un style à l’amour », telle est, selon J. Huizinga
12947 de l’amour et de la guerre « Donner un style à l’ amour », telle est, selon J. Huizinga, l’aspiration suprême de la soci
12948 style à l’amour », telle est, selon J. Huizinga, l’ aspiration suprême de la société médiévale dans l’ordre éthique. « C’e
12949 elle est, selon J. Huizinga, l’aspiration suprême de la société médiévale dans l’ordre éthique. « C’est une nécessité soci
12950 e est, selon J. Huizinga, l’aspiration suprême de la société médiévale dans l’ordre éthique. « C’est une nécessité sociale
12951 l’aspiration suprême de la société médiévale dans l’ ordre éthique. « C’est une nécessité sociale, un besoin d’autant plus
12952 éthique. « C’est une nécessité sociale, un besoin d’ autant plus impérieux que les mœurs sont plus féroces. Il faut élever
12953 té sociale, un besoin d’autant plus impérieux que les mœurs sont plus féroces. Il faut élever l’amour à la hauteur d’un rit
12954 x que les mœurs sont plus féroces. Il faut élever l’ amour à la hauteur d’un rite, la violence débordante de la passion l’e
12955 mœurs sont plus féroces. Il faut élever l’amour à la hauteur d’un rite, la violence débordante de la passion l’exige. À mo
12956 plus féroces. Il faut élever l’amour à la hauteur d’ un rite, la violence débordante de la passion l’exige. À moins que les
12957 s. Il faut élever l’amour à la hauteur d’un rite, la violence débordante de la passion l’exige. À moins que les émotions n
12958 ur à la hauteur d’un rite, la violence débordante de la passion l’exige. À moins que les émotions ne se laissent encadrer
12959 à la hauteur d’un rite, la violence débordante de la passion l’exige. À moins que les émotions ne se laissent encadrer dan
12960 r d’un rite, la violence débordante de la passion l’ exige. À moins que les émotions ne se laissent encadrer dans des forme
12961 nce débordante de la passion l’exige. À moins que les émotions ne se laissent encadrer dans des formes et des règles, c’est
12962 ent encadrer dans des formes et des règles, c’est la barbarie. L’Église avait pour tâche de réprimer la brutalité et la li
12963 dans des formes et des règles, c’est la barbarie. L’ Église avait pour tâche de réprimer la brutalité et la licence du peup
12964 les, c’est la barbarie. L’Église avait pour tâche de réprimer la brutalité et la licence du peuple, mais elle n’y suffisai
12965 a barbarie. L’Église avait pour tâche de réprimer la brutalité et la licence du peuple, mais elle n’y suffisait pas. L’ari
12966 lise avait pour tâche de réprimer la brutalité et la licence du peuple, mais elle n’y suffisait pas. L’aristocratie, en de
12967 a licence du peuple, mais elle n’y suffisait pas. L’ aristocratie, en dehors des préceptes de la religion, avait sa culture
12968 sait pas. L’aristocratie, en dehors des préceptes de la religion, avait sa culture à elle, à savoir la courtoisie, et elle
12969 t pas. L’aristocratie, en dehors des préceptes de la religion, avait sa culture à elle, à savoir la courtoisie, et elle y
12970 de la religion, avait sa culture à elle, à savoir la courtoisie, et elle y puisait les normes de sa conduite. »171 (Nous s
12971 à elle, à savoir la courtoisie, et elle y puisait les normes de sa conduite. »171 (Nous savons en effet que la courtoisie n
12972 avoir la courtoisie, et elle y puisait les normes de sa conduite. »171 (Nous savons en effet que la courtoisie non seuleme
12973 es de sa conduite. »171 (Nous savons en effet que la courtoisie non seulement ne devait rien à l’Église, mais s’opposait à
12974 que la courtoisie non seulement ne devait rien à l’ Église, mais s’opposait à sa morale. Voilà qui peut nous inciter à rév
12975 eut nous inciter à réviser bien des jugements sur l’ unité spirituelle de la société médiévale !) Or s’il est vrai que cett
12976 éviser bien des jugements sur l’unité spirituelle de la société médiévale !) Or s’il est vrai que cette morale courtoise n
12977 ser bien des jugements sur l’unité spirituelle de la société médiévale !) Or s’il est vrai que cette morale courtoise ne p
12978 e morale courtoise ne parvint guère à transformer les mœurs privées des hautes classes, qui demeuraient d’ « une rudesse ét
12979 mœurs privées des hautes classes, qui demeuraient d’ « une rudesse étonnante », du moins joua-t-elle le rôle d’un idéal cr
12980 ’ « une rudesse étonnante », du moins joua-t-elle le rôle d’un idéal créateur de belles apparences. Elle triompha dans la
12981 rudesse étonnante », du moins joua-t-elle le rôle d’ un idéal créateur de belles apparences. Elle triompha dans la littérat
12982 du moins joua-t-elle le rôle d’un idéal créateur de belles apparences. Elle triompha dans la littérature. Et par ailleurs
12983 créateur de belles apparences. Elle triompha dans la littérature. Et par ailleurs, elle réussit à s’imposer à la réalité l
12984 ture. Et par ailleurs, elle réussit à s’imposer à la réalité la plus violente du temps, celle de la guerre. Exemple unique
12985 r ailleurs, elle réussit à s’imposer à la réalité la plus violente du temps, celle de la guerre. Exemple unique d’un ars a
12986 ser à la réalité la plus violente du temps, celle de la guerre. Exemple unique d’un ars amandi, qui donne naissance à un a
12987 à la réalité la plus violente du temps, celle de la guerre. Exemple unique d’un ars amandi, qui donne naissance à un ars
12988 ente du temps, celle de la guerre. Exemple unique d’ un ars amandi, qui donne naissance à un ars bellandi. Ce n’est pas seu
12989 ce à un ars bellandi. Ce n’est pas seulement dans le détail des règles de combat individuel que se fait sentir l’action de
12990 Ce n’est pas seulement dans le détail des règles de combat individuel que se fait sentir l’action de l’idéal chevaleresqu
12991 es règles de combat individuel que se fait sentir l’ action de l’idéal chevaleresque, mais dans la conduite même des batail
12992 de combat individuel que se fait sentir l’action de l’idéal chevaleresque, mais dans la conduite même des batailles, et j
12993 combat individuel que se fait sentir l’action de l’ idéal chevaleresque, mais dans la conduite même des batailles, et jusq
12994 ntir l’action de l’idéal chevaleresque, mais dans la conduite même des batailles, et jusque dans la politique. Le formalis
12995 ns la conduite même des batailles, et jusque dans la politique. Le formalisme militaire revêt à cette époque une valeur d’
12996 même des batailles, et jusque dans la politique. Le formalisme militaire revêt à cette époque une valeur d’absolu religie
12997 malisme militaire revêt à cette époque une valeur d’ absolu religieux. Il est fréquent qu’on se laisse tuer pour respecter
12998 ’on se laisse tuer pour respecter des conventions d’ une merveilleuse extravagance. « Les chevaliers de l’ordre de l’Étoile
12999 es conventions d’une merveilleuse extravagance. «  Les chevaliers de l’ordre de l’Étoile jurent que dans le combat ils ne re
13000 d’une merveilleuse extravagance. « Les chevaliers de l’ordre de l’Étoile jurent que dans le combat ils ne reculeront jamai
13001 ne merveilleuse extravagance. « Les chevaliers de l’ ordre de l’Étoile jurent que dans le combat ils ne reculeront jamais d
13002 illeuse extravagance. « Les chevaliers de l’ordre de l’Étoile jurent que dans le combat ils ne reculeront jamais de plus d
13003 euse extravagance. « Les chevaliers de l’ordre de l’ Étoile jurent que dans le combat ils ne reculeront jamais de plus de q
13004 chevaliers de l’ordre de l’Étoile jurent que dans le combat ils ne reculeront jamais de plus de quatre arpents ; sinon ils
13005 e dans le combat ils ne reculeront jamais de plus de quatre arpents ; sinon ils devront mourir ou se rendre. Et cette règl
13006 t mourir ou se rendre. Et cette règle étrange, si l’ on en croit Froissart, coûta la vie, dès le début de l’ordre, à plus d
13007 règle étrange, si l’on en croit Froissart, coûta la vie, dès le début de l’ordre, à plus de quatre-vingts d’entre eux. »
13008 ge, si l’on en croit Froissart, coûta la vie, dès le début de l’ordre, à plus de quatre-vingts d’entre eux. » De même, les
13009 on en croit Froissart, coûta la vie, dès le début de l’ordre, à plus de quatre-vingts d’entre eux. » De même, les nécessit
13010 en croit Froissart, coûta la vie, dès le début de l’ ordre, à plus de quatre-vingts d’entre eux. » De même, les nécessités
13011 rt, coûta la vie, dès le début de l’ordre, à plus de quatre-vingts d’entre eux. » De même, les nécessités de la stratégie
13012 , à plus de quatre-vingts d’entre eux. » De même, les nécessités de la stratégie sont sacrifiées à celles de l’esthétique o
13013 tre-vingts d’entre eux. » De même, les nécessités de la stratégie sont sacrifiées à celles de l’esthétique ou de l’honneur
13014 -vingts d’entre eux. » De même, les nécessités de la stratégie sont sacrifiées à celles de l’esthétique ou de l’honneur co
13015 cessités de la stratégie sont sacrifiées à celles de l’esthétique ou de l’honneur courtois. « En 1415, Henri V d’Angleterr
13016 sités de la stratégie sont sacrifiées à celles de l’ esthétique ou de l’honneur courtois. « En 1415, Henri V d’Angleterre v
13017 tégie sont sacrifiées à celles de l’esthétique ou de l’honneur courtois. « En 1415, Henri V d’Angleterre va à la rencontre
13018 ie sont sacrifiées à celles de l’esthétique ou de l’ honneur courtois. « En 1415, Henri V d’Angleterre va à la rencontre de
13019 ur courtois. « En 1415, Henri V d’Angleterre va à la rencontre des Français avant la bataille d’Azincourt. Par erreur, le
13020 d’Angleterre va à la rencontre des Français avant la bataille d’Azincourt. Par erreur, le soir, il dépasse le village que
13021 va à la rencontre des Français avant la bataille d’ Azincourt. Par erreur, le soir, il dépasse le village que les fourrage
13022 ançais avant la bataille d’Azincourt. Par erreur, le soir, il dépasse le village que les fourrageurs lui ont assigné pour
13023 ille d’Azincourt. Par erreur, le soir, il dépasse le village que les fourrageurs lui ont assigné pour y dormir cette nuit-
13024 t. Par erreur, le soir, il dépasse le village que les fourrageurs lui ont assigné pour y dormir cette nuit-là. Or le roi « 
13025 s lui ont assigné pour y dormir cette nuit-là. Or le roi « comme celuy qui gardoit le plus les cérémonies d’honneur très l
13026 ette nuit-là. Or le roi « comme celuy qui gardoit le plus les cérémonies d’honneur très loable » vient justement d’ordonne
13027 t-là. Or le roi « comme celuy qui gardoit le plus les cérémonies d’honneur très loable » vient justement d’ordonner que les
13028 « comme celuy qui gardoit le plus les cérémonies d’ honneur très loable » vient justement d’ordonner que les chevaliers en
13029 érémonies d’honneur très loable » vient justement d’ ordonner que les chevaliers en reconnaissance abandonnent la cotte d’a
13030 neur très loable » vient justement d’ordonner que les chevaliers en reconnaissance abandonnent la cotte d’armes afin de ne
13031 que les chevaliers en reconnaissance abandonnent la cotte d’armes afin de ne pas être, en revenant, obligés de reculer en
13032 chevaliers en reconnaissance abandonnent la cotte d’ armes afin de ne pas être, en revenant, obligés de reculer en vêtement
13033 d’armes afin de ne pas être, en revenant, obligés de reculer en vêtements guerriers. Maintenant, revêtu de sa cotte d’arme
13034 eculer en vêtements guerriers. Maintenant, revêtu de sa cotte d’armes, il ne peut donc revenir sur ses pas ; il passe la n
13035 tements guerriers. Maintenant, revêtu de sa cotte d’ armes, il ne peut donc revenir sur ses pas ; il passe la nuit dans l’e
13036 s, il ne peut donc revenir sur ses pas ; il passe la nuit dans l’endroit où il est, et fait se ranger l’avant-garde confor
13037 donc revenir sur ses pas ; il passe la nuit dans l’ endroit où il est, et fait se ranger l’avant-garde conformément à ce n
13038 nuit dans l’endroit où il est, et fait se ranger l’ avant-garde conformément à ce nouveau plan. » Les exemples abondent de
13039 r l’avant-garde conformément à ce nouveau plan. » Les exemples abondent de carnages inutiles provoqués par des vœux d’une f
13040 mément à ce nouveau plan. » Les exemples abondent de carnages inutiles provoqués par des vœux d’une folle outrecuidance et
13041 ndent de carnages inutiles provoqués par des vœux d’ une folle outrecuidance et que l’on tente d’accomplir au plus grand de
13042 ués par des vœux d’une folle outrecuidance et que l’ on tente d’accomplir au plus grand des périls possibles. C’est bien le
13043 vœux d’une folle outrecuidance et que l’on tente d’ accomplir au plus grand des périls possibles. C’est bien le péril qu’o
13044 ir au plus grand des périls possibles. C’est bien le péril qu’on recherche pour lui-même, car on n’est pas inapte en d’aut
13045 uver des prétextes pour esquiver ses engagements. La casuistique courtoise en offre d’excellents. Cette casuistique « ne r
13046 es engagements. La casuistique courtoise en offre d’ excellents. Cette casuistique « ne régit pas seulement la morale et le
13047 lents. Cette casuistique « ne régit pas seulement la morale et le droit ; elle s’étend à tous les domaines où le style et
13048 casuistique « ne régit pas seulement la morale et le droit ; elle s’étend à tous les domaines où le style et la forme sont
13049 ement la morale et le droit ; elle s’étend à tous les domaines où le style et la forme sont choses essentielles ; les cérém
13050 et le droit ; elle s’étend à tous les domaines où le style et la forme sont choses essentielles ; les cérémonies, l’étique
13051 ; elle s’étend à tous les domaines où le style et la forme sont choses essentielles ; les cérémonies, l’étiquette, les tou
13052 ù le style et la forme sont choses essentielles ; les cérémonies, l’étiquette, les tournois, la chasse et surtout l’amour »
13053 forme sont choses essentielles ; les cérémonies, l’ étiquette, les tournois, la chasse et surtout l’amour ». Elle a même e
13054 hoses essentielles ; les cérémonies, l’étiquette, les tournois, la chasse et surtout l’amour ». Elle a même exercé une infl
13055 lles ; les cérémonies, l’étiquette, les tournois, la chasse et surtout l’amour ». Elle a même exercé une influence détermi
13056 , l’étiquette, les tournois, la chasse et surtout l’ amour ». Elle a même exercé une influence déterminante sur le droit de
13057 Elle a même exercé une influence déterminante sur le droit des gens à sa naissance. « Droit de butin, droit d’attaque — fi
13058 nte sur le droit des gens à sa naissance. « Droit de butin, droit d’attaque — fidélité à la parole donnée sont régis par d
13059 des gens à sa naissance. « Droit de butin, droit d’ attaque — fidélité à la parole donnée sont régis par des règles sembla
13060 e. « Droit de butin, droit d’attaque — fidélité à la parole donnée sont régis par des règles semblables à celles qui gouve
13061 par des règles semblables à celles qui gouvernent le tournoi et la chasse. » L’Arbre des Batailles d’Honoré Bonet est un t
13062 semblables à celles qui gouvernent le tournoi et la chasse. » L’Arbre des Batailles d’Honoré Bonet est un traité sur le d
13063 celles qui gouvernent le tournoi et la chasse. » L’ Arbre des Batailles d’Honoré Bonet est un traité sur le droit de guerr
13064 le tournoi et la chasse. » L’Arbre des Batailles d’ Honoré Bonet est un traité sur le droit de guerre où l’on trouve discu
13065 re des Batailles d’Honoré Bonet est un traité sur le droit de guerre où l’on trouve discutées pêle-mêle à coups de textes
13066 tailles d’Honoré Bonet est un traité sur le droit de guerre où l’on trouve discutées pêle-mêle à coups de textes bibliques
13067 oré Bonet est un traité sur le droit de guerre où l’ on trouve discutées pêle-mêle à coups de textes bibliques et d’article
13068 guerre où l’on trouve discutées pêle-mêle à coups de textes bibliques et d’articles de droit canonique des questions de ce
13069 iscutées pêle-mêle à coups de textes bibliques et d’ articles de droit canonique des questions de ce genre : « Si l’on perd
13070 le-mêle à coups de textes bibliques et d’articles de droit canonique des questions de ce genre : « Si l’on perd dans la mê
13071 es et d’articles de droit canonique des questions de ce genre : « Si l’on perd dans la mêlée une armure empruntée, est-on
13072 droit canonique des questions de ce genre : « Si l’ on perd dans la mêlée une armure empruntée, est-on tenu de la rendre ?
13073 e des questions de ce genre : « Si l’on perd dans la mêlée une armure empruntée, est-on tenu de la rendre ? — Est-il permi
13074 d dans la mêlée une armure empruntée, est-on tenu de la rendre ? — Est-il permis de livrer bataille un jour de fête ? — Va
13075 ans la mêlée une armure empruntée, est-on tenu de la rendre ? — Est-il permis de livrer bataille un jour de fête ? — Vaut-
13076 untée, est-on tenu de la rendre ? — Est-il permis de livrer bataille un jour de fête ? — Vaut-il mieux se battre après les
13077 ndre ? — Est-il permis de livrer bataille un jour de fête ? — Vaut-il mieux se battre après les repas ou à jeun ? — Dans q
13078 un jour de fête ? — Vaut-il mieux se battre après les repas ou à jeun ? — Dans quels cas peut-on s’évader de captivité ? »
13079 pas ou à jeun ? — Dans quels cas peut-on s’évader de captivité ? » Dans un autre ouvrage, on voit deux capitaines se dispu
13080 deux capitaines se disputer un prisonnier devant le chef : « C’est moi qui l’ai saisi le premier dit l’un, par le bras et
13081 er un prisonnier devant le chef : « C’est moi qui l’ ai saisi le premier dit l’un, par le bras et par la main droite, et lu
13082 C’est moi qui l’ai saisi le premier dit l’un, par le bras et par la main droite, et lui ai arraché le gant. — Mais à moi,
13083 ’ai saisi le premier dit l’un, par le bras et par la main droite, et lui ai arraché le gant. — Mais à moi, dit l’autre, il
13084 le bras et par la main droite, et lui ai arraché le gant. — Mais à moi, dit l’autre, il a donné cette même main avec sa p
13085 t aux idées politiques inspirées au Moyen Âge par la conception chevaleresque, ce sont essentiellement selon Huizinga : la
13086 eresque, ce sont essentiellement selon Huizinga : la lutte pour la paix universelle basée sur l’union des rois, la conquêt
13087 nt essentiellement selon Huizinga : la lutte pour la paix universelle basée sur l’union des rois, la conquête de Jérusalem
13088 nga : la lutte pour la paix universelle basée sur l’ union des rois, la conquête de Jérusalem et l’expulsion des Turcs. Idé
13089 r la paix universelle basée sur l’union des rois, la conquête de Jérusalem et l’expulsion des Turcs. Idées chimériques mai
13090 iverselle basée sur l’union des rois, la conquête de Jérusalem et l’expulsion des Turcs. Idées chimériques mais dont l’emp
13091 sur l’union des rois, la conquête de Jérusalem et l’ expulsion des Turcs. Idées chimériques mais dont l’empire ne cessera d
13092 ’expulsion des Turcs. Idées chimériques mais dont l’ empire ne cessera de s’exercer sur les princes jusqu’au xve siècle, e
13093 . Idées chimériques mais dont l’empire ne cessera de s’exercer sur les princes jusqu’au xve siècle, en dépit des transfor
13094 es mais dont l’empire ne cessera de s’exercer sur les princes jusqu’au xve siècle, en dépit des transformations de tous or
13095 usqu’au xve siècle, en dépit des transformations de tous ordres survenues entre-temps en Europe, et à l’encontre des inté
13096 mps en Europe, et à l’encontre des intérêts réels les plus urgents. C’est ici que se marque le mieux le caractère particuli
13097 s réels les plus urgents. C’est ici que se marque le mieux le caractère particulier de l’idéal courtois, radicalement cont
13098 es plus urgents. C’est ici que se marque le mieux le caractère particulier de l’idéal courtois, radicalement contradictoir
13099 i que se marque le mieux le caractère particulier de l’idéal courtois, radicalement contradictoire avec la « dure réalité 
13100 ue se marque le mieux le caractère particulier de l’ idéal courtois, radicalement contradictoire avec la « dure réalité » d
13101 ’idéal courtois, radicalement contradictoire avec la « dure réalité » de l’époque : il représente un pôle d’attraction pou
13102 icalement contradictoire avec la « dure réalité » de l’époque : il représente un pôle d’attraction pour les aspirations sp
13103 lement contradictoire avec la « dure réalité » de l’ époque : il représente un pôle d’attraction pour les aspirations spiri
13104 ure réalité » de l’époque : il représente un pôle d’ attraction pour les aspirations spirituelles brimées. C’est une forme
13105 ’époque : il représente un pôle d’attraction pour les aspirations spirituelles brimées. C’est une forme d’évasion romantiqu
13106 aspirations spirituelles brimées. C’est une forme d’ évasion romantique, en même temps qu’un frein aux instincts. Le formal
13107 antique, en même temps qu’un frein aux instincts. Le formalisme minutieux de la guerre s’oppose aux violences du sang féod
13108 u’un frein aux instincts. Le formalisme minutieux de la guerre s’oppose aux violences du sang féodal comme le culte de la
13109 n frein aux instincts. Le formalisme minutieux de la guerre s’oppose aux violences du sang féodal comme le culte de la cha
13110 uerre s’oppose aux violences du sang féodal comme le culte de la chasteté, chez les troubadours, s’oppose à l’exaltation é
13111 ppose aux violences du sang féodal comme le culte de la chasteté, chez les troubadours, s’oppose à l’exaltation érotique d
13112 se aux violences du sang féodal comme le culte de la chasteté, chez les troubadours, s’oppose à l’exaltation érotique du x
13113 u sang féodal comme le culte de la chasteté, chez les troubadours, s’oppose à l’exaltation érotique du xiie siècle. « Dans
13114 de la chasteté, chez les troubadours, s’oppose à l’ exaltation érotique du xiie siècle. « Dans la conscience du Moyen Âge
13115 e à l’exaltation érotique du xiie siècle. « Dans la conscience du Moyen Âge, se forment pour ainsi dire l’une à côté de l
13116 nsi dire l’une à côté de l’autre deux conceptions de la vie : la conception pieuse, ascétique, attire à elle tous les sent
13117 dire l’une à côté de l’autre deux conceptions de la vie : la conception pieuse, ascétique, attire à elle tous les sentime
13118 ne à côté de l’autre deux conceptions de la vie : la conception pieuse, ascétique, attire à elle tous les sentiments morau
13119 conception pieuse, ascétique, attire à elle tous les sentiments moraux ; la sensualité, abandonnée au diable, se venge ter
13120 tique, attire à elle tous les sentiments moraux ; la sensualité, abandonnée au diable, se venge terriblement. Que l’un ou
13121 iable, se venge terriblement. Que l’un ou l’autre de ces penchants prédomine, nous avons le saint ou le pécheur ; mais en
13122 ou l’autre de ces penchants prédomine, nous avons le saint ou le pécheur ; mais en général, ils se tiennent en équilibre i
13123 e ces penchants prédomine, nous avons le saint ou le pécheur ; mais en général, ils se tiennent en équilibre instable avec
13124 néral, ils se tiennent en équilibre instable avec d’ énormes écarts de la balance. » 4.Les tournois, ou le mythe en acte
13125 nnent en équilibre instable avec d’énormes écarts de la balance. » 4.Les tournois, ou le mythe en acte II est pourta
13126 nt en équilibre instable avec d’énormes écarts de la balance. » 4.Les tournois, ou le mythe en acte II est pourtant
13127 mes écarts de la balance. » 4.Les tournois, ou le mythe en acte II est pourtant un domaine où s’opère la synthèse à
13128 en acte II est pourtant un domaine où s’opère la synthèse à peu près parfaite des instincts érotiques et guerriers et
13129 parfaite des instincts érotiques et guerriers et de la règle courtoise idéale : c’est le terrain nettement circonscrit de
13130 rfaite des instincts érotiques et guerriers et de la règle courtoise idéale : c’est le terrain nettement circonscrit de la
13131 guerriers et de la règle courtoise idéale : c’est le terrain nettement circonscrit de la lice où se jouent les tournois. L
13132 e idéale : c’est le terrain nettement circonscrit de la lice où se jouent les tournois. Là, les fureurs du sang se donnent
13133 déale : c’est le terrain nettement circonscrit de la lice où se jouent les tournois. Là, les fureurs du sang se donnent li
13134 ain nettement circonscrit de la lice où se jouent les tournois. Là, les fureurs du sang se donnent libre cours mais sous l’
13135 onscrit de la lice où se jouent les tournois. Là, les fureurs du sang se donnent libre cours mais sous l’égide et dans les
13136 fureurs du sang se donnent libre cours mais sous l’ égide et dans les cadres symboliques d’une cérémonie sacrale. C’est un
13137 se donnent libre cours mais sous l’égide et dans les cadres symboliques d’une cérémonie sacrale. C’est un équivalent sport
13138 mais sous l’égide et dans les cadres symboliques d’ une cérémonie sacrale. C’est un équivalent sportif de la fonction myth
13139 ne cérémonie sacrale. C’est un équivalent sportif de la fonction mythique du Tristan telle que nous la définissions : expr
13140 cérémonie sacrale. C’est un équivalent sportif de la fonction mythique du Tristan telle que nous la définissions : exprime
13141 de la fonction mythique du Tristan telle que nous la définissions : exprimer la passion dans toute sa force, mais en la vo
13142 Tristan telle que nous la définissions : exprimer la passion dans toute sa force, mais en la voilant religieusement, de ma
13143 exprimer la passion dans toute sa force, mais en la voilant religieusement, de manière à la rendre acceptable au jugement
13144 , mais en la voilant religieusement, de manière à la rendre acceptable au jugement de la société. Le tournoi « joue » le m
13145 nt, de manière à la rendre acceptable au jugement de la société. Le tournoi « joue » le mythe, physiquement : — « Les tran
13146 de manière à la rendre acceptable au jugement de la société. Le tournoi « joue » le mythe, physiquement : — « Les transpo
13147 à la rendre acceptable au jugement de la société. Le tournoi « joue » le mythe, physiquement : — « Les transports de l’amo
13148 le au jugement de la société. Le tournoi « joue » le mythe, physiquement : — « Les transports de l’amour romanesque ne dev
13149 Le tournoi « joue » le mythe, physiquement : — «  Les transports de l’amour romanesque ne devaient pas seulement être prése
13150 oue » le mythe, physiquement : — « Les transports de l’amour romanesque ne devaient pas seulement être présentés sous form
13151  » le mythe, physiquement : — « Les transports de l’ amour romanesque ne devaient pas seulement être présentés sous forme d
13152 s en spectacle. Ce jeu peut revêtir deux formes : la représentation dramatique et le sport. Celui-ci est, au e, de beaucou
13153 tir deux formes : la représentation dramatique et le sport. Celui-ci est, au e, de beaucoup le plus important. Le drame ne
13154 ation dramatique et le sport. Celui-ci est, au e, de beaucoup le plus important. Le drame ne traitait encore, en général,
13155 ique et le sport. Celui-ci est, au e, de beaucoup le plus important. Le drame ne traitait encore, en général, que la matiè
13156 elui-ci est, au e, de beaucoup le plus important. Le drame ne traitait encore, en général, que la matière sacrée ; l’avent
13157 ant. Le drame ne traitait encore, en général, que la matière sacrée ; l’aventure amoureuse n’y était qu’exceptionnelle. Le
13158 itait encore, en général, que la matière sacrée ; l’ aventure amoureuse n’y était qu’exceptionnelle. Le sport médiéval, au
13159 l’aventure amoureuse n’y était qu’exceptionnelle. Le sport médiéval, au contraire, et surtout le tournoi, était lui-même d
13160 elle. Le sport médiéval, au contraire, et surtout le tournoi, était lui-même dramatique au plus haut point et contenait, e
13161 haut point et contenait, en outre, une forte dose d’ érotisme. Partout et toujours, le sport a associé ces deux facteurs :
13162 , une forte dose d’érotisme. Partout et toujours, le sport a associé ces deux facteurs : dramatiques et amoureux ; mais ta
13163 teurs : dramatiques et amoureux ; mais tandis que les sports modernes sont presque retournés à la simplicité grecque, le to
13164 que les sports modernes sont presque retournés à la simplicité grecque, le tournoi de la fin du Moyen Âge, avec ses riche
13165 s sont presque retournés à la simplicité grecque, le tournoi de la fin du Moyen Âge, avec ses riches ornements et sa mise
13166 que retournés à la simplicité grecque, le tournoi de la fin du Moyen Âge, avec ses riches ornements et sa mise en scène, p
13167 retournés à la simplicité grecque, le tournoi de la fin du Moyen Âge, avec ses riches ornements et sa mise en scène, pouv
13168 es ornements et sa mise en scène, pouvait remplir les fonctions du drame lui-même. »172 Rien ne me paraît plus propre à r
13169  »172 Rien ne me paraît plus propre à restituer l’ atmosphère de rêve du Roman de Tristan que les descriptions de tournoi
13170 ne me paraît plus propre à restituer l’atmosphère de rêve du Roman de Tristan que les descriptions de tournois qu’on peut
13171 propre à restituer l’atmosphère de rêve du Roman de Tristan que les descriptions de tournois qu’on peut lire dans les œuv
13172 tuer l’atmosphère de rêve du Roman de Tristan que les descriptions de tournois qu’on peut lire dans les œuvres de Chastella
13173 de rêve du Roman de Tristan que les descriptions de tournois qu’on peut lire dans les œuvres de Chastellain et les mémoir
13174 les descriptions de tournois qu’on peut lire dans les œuvres de Chastellain et les mémoires d’Olivier de la Marche, tous de
13175 tions de tournois qu’on peut lire dans les œuvres de Chastellain et les mémoires d’Olivier de la Marche, tous deux histori
13176 qu’on peut lire dans les œuvres de Chastellain et les mémoires d’Olivier de la Marche, tous deux historiographes du fastueu
13177 re dans les œuvres de Chastellain et les mémoires d’ Olivier de la Marche, tous deux historiographes du fastueux et chevale
13178 istoriographes du fastueux et chevaleresque duché de Bourgogne au xve siècle. L’amour et la mort s’y marient dans un pays
13179 chevaleresque duché de Bourgogne au xve siècle. L’ amour et la mort s’y marient dans un paysage artificiel et symbolique
13180 que duché de Bourgogne au xve siècle. L’amour et la mort s’y marient dans un paysage artificiel et symbolique de très hau
13181 marient dans un paysage artificiel et symbolique de très haute mélancolie. « L’héroïsme par amour — voilà le motif romane
13182 ificiel et symbolique de très haute mélancolie. «  L’ héroïsme par amour — voilà le motif romanesque qui doit apparaître par
13183 haute mélancolie. « L’héroïsme par amour — voilà le motif romanesque qui doit apparaître partout et toujours. C’est la tr
13184 ue qui doit apparaître partout et toujours. C’est la transformation immédiate du désir sensuel en un sacrifice de soi-même
13185 mation immédiate du désir sensuel en un sacrifice de soi-même qui semble faire partie du domaine de l’éthique… L’expressio
13186 ce de soi-même qui semble faire partie du domaine de l’éthique… L’expression et la satisfaction du désir, qui paraissent t
13187 de soi-même qui semble faire partie du domaine de l’ éthique… L’expression et la satisfaction du désir, qui paraissent tous
13188 qui semble faire partie du domaine de l’éthique… L’ expression et la satisfaction du désir, qui paraissent tous deux impos
13189 e partie du domaine de l’éthique… L’expression et la satisfaction du désir, qui paraissent tous deux impossibles se transf
13190 sibles se transforment en une chose plus élevée : l’ action entreprise par amour. La mort devient alors la seule alternativ
13191 hose plus élevée : l’action entreprise par amour. La mort devient alors la seule alternative à l’accomplissement du désir,
13192 ction entreprise par amour. La mort devient alors la seule alternative à l’accomplissement du désir, et la délivrance est
13193 our. La mort devient alors la seule alternative à l’ accomplissement du désir, et la délivrance est donc de toute manière a
13194 eule alternative à l’accomplissement du désir, et la délivrance est donc de toute manière assurée. » La mise en scène des
13195 complissement du désir, et la délivrance est donc de toute manière assurée. » La mise en scène des tournois emprunte ses i
13196 a délivrance est donc de toute manière assurée. » La mise en scène des tournois emprunte ses idées aux romans de la Table
13197 scène des tournois emprunte ses idées aux romans de la Table ronde. Ainsi, au xve siècle, le Pas d’Armes dit de la Fonta
13198 ène des tournois emprunte ses idées aux romans de la Table ronde. Ainsi, au xve siècle, le Pas d’Armes dit de la Fontaine
13199 romans de la Table ronde. Ainsi, au xve siècle, le Pas d’Armes dit de la Fontaine des Pleurs est basé sur une aventure r
13200 de la Table ronde. Ainsi, au xve siècle, le Pas d’ Armes dit de la Fontaine des Pleurs est basé sur une aventure romanesq
13201 ronde. Ainsi, au xve siècle, le Pas d’Armes dit de la Fontaine des Pleurs est basé sur une aventure romanesque imaginair
13202 nde. Ainsi, au xve siècle, le Pas d’Armes dit de la Fontaine des Pleurs est basé sur une aventure romanesque imaginaire.
13203 st basé sur une aventure romanesque imaginaire. «  La fontaine est construite à cet effet. Pendant une année entière, tous
13204 is, un chevalier anonyme viendra déployer, devant la fontaine, une tente dans laquelle est assise une dame (en effigie nat
13205 e qui porte trois écus. Tout chevalier qui touche l’ écu s’engage à un combat dans les conditions décrites par les « chapit
13206 valier qui touche l’écu s’engage à un combat dans les conditions décrites par les « chapitres » du pas d’armes. C’est à che
13207 gage à un combat dans les conditions décrites par les « chapitres » du pas d’armes. C’est à cheval qu’il faut toucher les b
13208 conditions décrites par les « chapitres » du pas d’ armes. C’est à cheval qu’il faut toucher les boucliers : les chevalier
13209 du pas d’armes. C’est à cheval qu’il faut toucher les boucliers : les chevaliers trouveront toujours des chevaux prêts à ce
13210 C’est à cheval qu’il faut toucher les boucliers : les chevaliers trouveront toujours des chevaux prêts à cet usage. » « Le
13211 eront toujours des chevaux prêts à cet usage. » «  Le chevalier est toujours inconnu ; c’est « le blanc chevalier », « le c
13212 . » « Le chevalier est toujours inconnu ; c’est «  le blanc chevalier », « le chevalier mesconnu », le « chevalier à la pèl
13213 oujours inconnu ; c’est « le blanc chevalier », «  le chevalier mesconnu », le « chevalier à la pèlerine » ; parfois il app
13214  le blanc chevalier », « le chevalier mesconnu », le « chevalier à la pèlerine » ; parfois il apparaît en héros de roman e
13215 er », « le chevalier mesconnu », le « chevalier à la pèlerine » ; parfois il apparaît en héros de roman et s’appelle le ch
13216 er à la pèlerine » ; parfois il apparaît en héros de roman et s’appelle le chevalier au cygne ou porte les armes de Lancel
13217 arfois il apparaît en héros de roman et s’appelle le chevalier au cygne ou porte les armes de Lancelot, de Tristan ou de P
13218 roman et s’appelle le chevalier au cygne ou porte les armes de Lancelot, de Tristan ou de Palamedes… Le plus souvent, un vo
13219 ’appelle le chevalier au cygne ou porte les armes de Lancelot, de Tristan ou de Palamedes… Le plus souvent, un voile de mé
13220 hevalier au cygne ou porte les armes de Lancelot, de Tristan ou de Palamedes… Le plus souvent, un voile de mélancolie est
13221 gne ou porte les armes de Lancelot, de Tristan ou de Palamedes… Le plus souvent, un voile de mélancolie est répandu sur to
13222 es armes de Lancelot, de Tristan ou de Palamedes… Le plus souvent, un voile de mélancolie est répandu sur toute l’action ;
13223 ristan ou de Palamedes… Le plus souvent, un voile de mélancolie est répandu sur toute l’action ; le nom de la Fontaine des
13224 ent, un voile de mélancolie est répandu sur toute l’ action ; le nom de la Fontaine des Pleurs est éminemment suggestif. Le
13225 le de mélancolie est répandu sur toute l’action ; le nom de la Fontaine des Pleurs est éminemment suggestif. Les écus sont
13226 élancolie est répandu sur toute l’action ; le nom de la Fontaine des Pleurs est éminemment suggestif. Les écus sont blancs
13227 ncolie est répandu sur toute l’action ; le nom de la Fontaine des Pleurs est éminemment suggestif. Les écus sont blancs, v
13228 la Fontaine des Pleurs est éminemment suggestif. Les écus sont blancs, violets et noirs, semés de larmes blanches ; on les
13229 if. Les écus sont blancs, violets et noirs, semés de larmes blanches ; on les touche par pitié pour la « Dame des pleurs »
13230 , violets et noirs, semés de larmes blanches ; on les touche par pitié pour la « Dame des pleurs ». À l’emprise du Dragon,
13231 de larmes blanches ; on les touche par pitié pour la « Dame des pleurs ». À l’emprise du Dragon, célébré à l’occasion du d
13232 s touche par pitié pour la « Dame des pleurs ». À l’ emprise du Dragon, célébré à l’occasion du départ de sa fille Margueri
13233 me des pleurs ». À l’emprise du Dragon, célébré à l’ occasion du départ de sa fille Marguerite devenue reine d’Angleterre,
13234 emprise du Dragon, célébré à l’occasion du départ de sa fille Marguerite devenue reine d’Angleterre, le roi René apparaît
13235 e sa fille Marguerite devenue reine d’Angleterre, le roi René apparaît en noir, sur un cheval noir caparaçonné de noir, av
13236 apparaît en noir, sur un cheval noir caparaçonné de noir, avec une lance noire et un écu de sable aux larmes d’argent… Po
13237 paraçonné de noir, avec une lance noire et un écu de sable aux larmes d’argent… Pour l’Arbre Charlemagne, les écus sont no
13238 vec une lance noire et un écu de sable aux larmes d’ argent… Pour l’Arbre Charlemagne, les écus sont noirs et violets aux l
13239 oire et un écu de sable aux larmes d’argent… Pour l’ Arbre Charlemagne, les écus sont noirs et violets aux larmes noires ou
13240 le aux larmes d’argent… Pour l’Arbre Charlemagne, les écus sont noirs et violets aux larmes noires ou or. » L’élément éroti
13241 sont noirs et violets aux larmes noires ou or. » L’ élément érotique du tournoi apparaît encore dans la coutume du chevali
13242 ’élément érotique du tournoi apparaît encore dans la coutume du chevalier de porter le voile ou une pièce du vêtement de s
13243 rnoi apparaît encore dans la coutume du chevalier de porter le voile ou une pièce du vêtement de sa dame, qu’il lui remet
13244 aît encore dans la coutume du chevalier de porter le voile ou une pièce du vêtement de sa dame, qu’il lui remet parfois, a
13245 alier de porter le voile ou une pièce du vêtement de sa dame, qu’il lui remet parfois, après le combat, tout maculé de son
13246 tement de sa dame, qu’il lui remet parfois, après le combat, tout maculé de son sang. (Ainsi fait Lancelot dans les romans
13247 l lui remet parfois, après le combat, tout maculé de son sang. (Ainsi fait Lancelot dans les romans de la Table ronde.) « 
13248 out maculé de son sang. (Ainsi fait Lancelot dans les romans de la Table ronde.) « L’atmosphère de passion qui entourait le
13249 de son sang. (Ainsi fait Lancelot dans les romans de la Table ronde.) « L’atmosphère de passion qui entourait les tournois
13250 son sang. (Ainsi fait Lancelot dans les romans de la Table ronde.) « L’atmosphère de passion qui entourait les tournois ex
13251 it Lancelot dans les romans de la Table ronde.) «  L’ atmosphère de passion qui entourait les tournois explique l’hostilité
13252 ans les romans de la Table ronde.) « L’atmosphère de passion qui entourait les tournois explique l’hostilité de l’Église p
13253 e ronde.) « L’atmosphère de passion qui entourait les tournois explique l’hostilité de l’Église pour ces sports. Ceux-ci pr
13254 re de passion qui entourait les tournois explique l’ hostilité de l’Église pour ces sports. Ceux-ci provoquaient parfois d’
13255 n qui entourait les tournois explique l’hostilité de l’Église pour ces sports. Ceux-ci provoquaient parfois d’éclatants ad
13256 ui entourait les tournois explique l’hostilité de l’ Église pour ces sports. Ceux-ci provoquaient parfois d’éclatants adult
13257 ise pour ces sports. Ceux-ci provoquaient parfois d’ éclatants adultères, comme le témoigne, à propos du tournoi de 1389, l
13258 provoquaient parfois d’éclatants adultères, comme le témoigne, à propos du tournoi de 1389, le Religieux de Saint-Denis et
13259 adultères, comme le témoigne, à propos du tournoi de 1389, le Religieux de Saint-Denis et, sur la foi de celui-ci, Jean Ju
13260 , comme le témoigne, à propos du tournoi de 1389, le Religieux de Saint-Denis et, sur la foi de celui-ci, Jean Juvénal des
13261 moigne, à propos du tournoi de 1389, le Religieux de Saint-Denis et, sur la foi de celui-ci, Jean Juvénal des Ursins. » ⁂
13262 rnoi de 1389, le Religieux de Saint-Denis et, sur la foi de celui-ci, Jean Juvénal des Ursins. » ⁂ Cependant, la grande vo
13263 1389, le Religieux de Saint-Denis et, sur la foi de celui-ci, Jean Juvénal des Ursins. » ⁂ Cependant, la grande vogue des
13264 celui-ci, Jean Juvénal des Ursins. » ⁂ Cependant, la grande vogue des tournois est l’indice d’un déclin de la chevalerie.
13265 . » ⁂ Cependant, la grande vogue des tournois est l’ indice d’un déclin de la chevalerie. Celle-ci se heurte dès le début d
13266 endant, la grande vogue des tournois est l’indice d’ un déclin de la chevalerie. Celle-ci se heurte dès le début du xve si
13267 rande vogue des tournois est l’indice d’un déclin de la chevalerie. Celle-ci se heurte dès le début du xve siècle (batail
13268 de vogue des tournois est l’indice d’un déclin de la chevalerie. Celle-ci se heurte dès le début du xve siècle (bataille
13269 n déclin de la chevalerie. Celle-ci se heurte dès le début du xve siècle (bataille d’Azincourt) à des réalités de plus en
13270 i se heurte dès le début du xve siècle (bataille d’ Azincourt) à des réalités de plus en plus brutales et matérielles qui
13271 lités de plus en plus brutales et matérielles qui la rejettent dans la littérature, les fêtes et les jeux symboliques. « E
13272 lus brutales et matérielles qui la rejettent dans la littérature, les fêtes et les jeux symboliques. « En tant que princip
13273 matérielles qui la rejettent dans la littérature, les fêtes et les jeux symboliques. « En tant que principe militaire, la c
13274 ui la rejettent dans la littérature, les fêtes et les jeux symboliques. « En tant que principe militaire, la chevalerie éta
13275 ux symboliques. « En tant que principe militaire, la chevalerie était devenue insuffisante ; la tactique avait depuis long
13276 taire, la chevalerie était devenue insuffisante ; la tactique avait depuis longtemps renoncé à se conformer à ses règles :
13277 s longtemps renoncé à se conformer à ses règles : la guerre, aux xive et xve siècles, était faite d’approches furtives,
13278 la guerre, aux xive et xve siècles, était faite d’ approches furtives, d’incursions et de raids. » Cependant « vers l’an
13279 t xve siècles, était faite d’approches furtives, d’ incursions et de raids. » Cependant « vers l’an 1400 encore, les cimie
13280 était faite d’approches furtives, d’incursions et de raids. » Cependant « vers l’an 1400 encore, les cimiers et les blason
13281 ves, d’incursions et de raids. » Cependant « vers l’ an 1400 encore, les cimiers et les blasons, les bannières et les cris
13282 et de raids. » Cependant « vers l’an 1400 encore, les cimiers et les blasons, les bannières et les cris de guerre conserven
13283 Cependant « vers l’an 1400 encore, les cimiers et les blasons, les bannières et les cris de guerre conservent aux combats u
13284 ers l’an 1400 encore, les cimiers et les blasons, les bannières et les cris de guerre conservent aux combats un caractère i
13285 ore, les cimiers et les blasons, les bannières et les cris de guerre conservent aux combats un caractère individuel et l’ap
13286 cimiers et les blasons, les bannières et les cris de guerre conservent aux combats un caractère individuel et l’apparence
13287 conservent aux combats un caractère individuel et l’ apparence d’un noble sport ». Mais dans le courant du xve siècle, l’o
13288 ux combats un caractère individuel et l’apparence d’ un noble sport ». Mais dans le courant du xve siècle, l’on se met à c
13289 duel et l’apparence d’un noble sport ». Mais dans le courant du xve siècle, l’on se met à combattre à pied et en rangs. A
13290 ble sport ». Mais dans le courant du xve siècle, l’ on se met à combattre à pied et en rangs. Autre transformation signifi
13291 et en rangs. Autre transformation significative à la fin du siècle : les lansquenets introduisent l’usage du tambour, d’or
13292 transformation significative à la fin du siècle : les lansquenets introduisent l’usage du tambour, d’origine orientale. « A
13293 à la fin du siècle : les lansquenets introduisent l’ usage du tambour, d’origine orientale. « Avec son effet hypnotique et
13294 les lansquenets introduisent l’usage du tambour, d’ origine orientale. « Avec son effet hypnotique et inharmonieux, le tam
13295 ale. « Avec son effet hypnotique et inharmonieux, le tambour symbolise la transition entre l’époque de la chevalerie et ce
13296 hypnotique et inharmonieux, le tambour symbolise la transition entre l’époque de la chevalerie et celle de l’art militair
13297 monieux, le tambour symbolise la transition entre l’ époque de la chevalerie et celle de l’art militaire moderne ; il est u
13298 le tambour symbolise la transition entre l’époque de la chevalerie et celle de l’art militaire moderne ; il est un élément
13299 tambour symbolise la transition entre l’époque de la chevalerie et celle de l’art militaire moderne ; il est un élément da
13300 ansition entre l’époque de la chevalerie et celle de l’art militaire moderne ; il est un élément dans la mécanisation de l
13301 ition entre l’époque de la chevalerie et celle de l’ art militaire moderne ; il est un élément dans la mécanisation de la g
13302 l’art militaire moderne ; il est un élément dans la mécanisation de la guerre. » Enfin le coup de grâce sera porté à la c
13303 moderne ; il est un élément dans la mécanisation de la guerre. » Enfin le coup de grâce sera porté à la chevalerie par l’
13304 derne ; il est un élément dans la mécanisation de la guerre. » Enfin le coup de grâce sera porté à la chevalerie par l’inv
13305 lément dans la mécanisation de la guerre. » Enfin le coup de grâce sera porté à la chevalerie par l’invention de l’artille
13306 ans la mécanisation de la guerre. » Enfin le coup de grâce sera porté à la chevalerie par l’invention de l’artillerie. « E
13307 la guerre. » Enfin le coup de grâce sera porté à la chevalerie par l’invention de l’artillerie. « Et n’est-ce pas une iro
13308 n le coup de grâce sera porté à la chevalerie par l’ invention de l’artillerie. « Et n’est-ce pas une ironie du sort qui fi
13309 grâce sera porté à la chevalerie par l’invention de l’artillerie. « Et n’est-ce pas une ironie du sort qui fit que cette
13310 âce sera porté à la chevalerie par l’invention de l’ artillerie. « Et n’est-ce pas une ironie du sort qui fit que cette fle
13311 qui fit que cette fleur des chevaliers errants à la mode de Bourgogne, Jacques de Lalaing, fut tué par un boulet de canon
13312 que cette fleur des chevaliers errants à la mode de Bourgogne, Jacques de Lalaing, fut tué par un boulet de canon ? » ⁂ I
13313 rgogne, Jacques de Lalaing, fut tué par un boulet de canon ? » ⁂ Il n’en reste pas moins que les conventions de la guerre
13314 boulet de canon ? » ⁂ Il n’en reste pas moins que les conventions de la guerre et de l’amour courtois ont marqué les coutum
13315 ? » ⁂ Il n’en reste pas moins que les conventions de la guerre et de l’amour courtois ont marqué les coutumes occidentales
13316 ⁂ Il n’en reste pas moins que les conventions de la guerre et de l’amour courtois ont marqué les coutumes occidentales d’
13317 ste pas moins que les conventions de la guerre et de l’amour courtois ont marqué les coutumes occidentales d’une empreinte
13318 pas moins que les conventions de la guerre et de l’ amour courtois ont marqué les coutumes occidentales d’une empreinte qu
13319 ns de la guerre et de l’amour courtois ont marqué les coutumes occidentales d’une empreinte qui ne s’effacera guère qu’au x
13320 our courtois ont marqué les coutumes occidentales d’ une empreinte qui ne s’effacera guère qu’au xxe siècle. L’idée de val
13321 reinte qui ne s’effacera guère qu’au xxe siècle. L’ idée de valeur individuelle, ou d’exploit guerrier, représentée par le
13322 qui ne s’effacera guère qu’au xxe siècle. L’idée de valeur individuelle, ou d’exploit guerrier, représentée par le duel e
13323 au xxe siècle. L’idée de valeur individuelle, ou d’ exploit guerrier, représentée par le duel et la « prouesse » (tournoi,
13324 ividuelle, ou d’exploit guerrier, représentée par le duel et la « prouesse » (tournoi, combat singulier des deux chefs en
13325 ou d’exploit guerrier, représentée par le duel et la « prouesse » (tournoi, combat singulier des deux chefs en présence) ;
13326 i, combat singulier des deux chefs en présence) ; l’ idée de régler les batailles d’après un protocole quasi sacral ; la co
13327 at singulier des deux chefs en présence) ; l’idée de régler les batailles d’après un protocole quasi sacral ; la conceptio
13328 er des deux chefs en présence) ; l’idée de régler les batailles d’après un protocole quasi sacral ; la conception ascétique
13329 les batailles d’après un protocole quasi sacral ; la conception ascétique de la vie militaire (jeûnes prolongés avant l’ép
13330 protocole quasi sacral ; la conception ascétique de la vie militaire (jeûnes prolongés avant l’épreuve des armes) ; les c
13331 otocole quasi sacral ; la conception ascétique de la vie militaire (jeûnes prolongés avant l’épreuve des armes) ; les conv
13332 tique de la vie militaire (jeûnes prolongés avant l’ épreuve des armes) ; les conventions permettant de déterminer le vainq
13333 re (jeûnes prolongés avant l’épreuve des armes) ; les conventions permettant de déterminer le vainqueur (c’est par exemple
13334 l’épreuve des armes) ; les conventions permettant de déterminer le vainqueur (c’est par exemple celui qui passe la nuit su
13335 armes) ; les conventions permettant de déterminer le vainqueur (c’est par exemple celui qui passe la nuit sur le champ de
13336 r le vainqueur (c’est par exemple celui qui passe la nuit sur le champ de bataille) ; enfin et surtout le parallélisme exa
13337 ur (c’est par exemple celui qui passe la nuit sur le champ de bataille) ; enfin et surtout le parallélisme exact des symbo
13338 nuit sur le champ de bataille) ; enfin et surtout le parallélisme exact des symboles érotiques et militaires — tout cela n
13339 rotiques et militaires — tout cela ne cessera pas de déterminer les modes de guerroyer à travers les siècles suivants. Si
13340 litaires — tout cela ne cessera pas de déterminer les modes de guerroyer à travers les siècles suivants. Si bien que l’on p
13341  tout cela ne cessera pas de déterminer les modes de guerroyer à travers les siècles suivants. Si bien que l’on pourra con
13342 as de déterminer les modes de guerroyer à travers les siècles suivants. Si bien que l’on pourra considérer tout changement
13343 royer à travers les siècles suivants. Si bien que l’ on pourra considérer tout changement dans la tactique militaire comme
13344 n que l’on pourra considérer tout changement dans la tactique militaire comme relatif à un changement dans les conceptions
13345 ique militaire comme relatif à un changement dans les conceptions de l’amour, ou inversement. 5.Condottieri et canons
13346 omme relatif à un changement dans les conceptions de l’amour, ou inversement. 5.Condottieri et canons « L’Italie n’a
13347 e relatif à un changement dans les conceptions de l’ amour, ou inversement. 5.Condottieri et canons « L’Italie n’avai
13348 , ou inversement. 5.Condottieri et canons «  L’ Italie n’avait jamais été si florissante ni si paisible qu’elle l’étai
13349 jamais été si florissante ni si paisible qu’elle l’ était vers l’année 1490. Une paix profonde régnait dans ses provinces 
13350 i florissante ni si paisible qu’elle l’était vers l’ année 1490. Une paix profonde régnait dans ses provinces : les montagn
13351 0. Une paix profonde régnait dans ses provinces : les montagnes et les plaines étaient également fertiles ; riche, bien peu
13352 nde régnait dans ses provinces : les montagnes et les plaines étaient également fertiles ; riche, bien peuplée et ne reconn
13353 s ; riche, bien peuplée et ne reconnaissant point de domination étrangère, elle tirait encore un nouveau lustre de la magn
13354 n étrangère, elle tirait encore un nouveau lustre de la magnificence de plusieurs de ses Princes, de la beauté d’un grand
13355 trangère, elle tirait encore un nouveau lustre de la magnificence de plusieurs de ses Princes, de la beauté d’un grand nom
13356 irait encore un nouveau lustre de la magnificence de plusieurs de ses Princes, de la beauté d’un grand nombre de villes cé
13357 un nouveau lustre de la magnificence de plusieurs de ses Princes, de la beauté d’un grand nombre de villes célèbres et de
13358 e de la magnificence de plusieurs de ses Princes, de la beauté d’un grand nombre de villes célèbres et de la majesté du Si
13359 e la magnificence de plusieurs de ses Princes, de la beauté d’un grand nombre de villes célèbres et de la majesté du Siège
13360 ficence de plusieurs de ses Princes, de la beauté d’ un grand nombre de villes célèbres et de la majesté du Siège de la Rel
13361 rs de ses Princes, de la beauté d’un grand nombre de villes célèbres et de la majesté du Siège de la Religion. Les Science
13362 la beauté d’un grand nombre de villes célèbres et de la majesté du Siège de la Religion. Les Sciences et les Arts fleuriss
13363 beauté d’un grand nombre de villes célèbres et de la majesté du Siège de la Religion. Les Sciences et les Arts fleurissaie
13364 élèbres et de la majesté du Siège de la Religion. Les Sciences et les Arts fleurissaient dans son sein, elle possédait de g
13365 majesté du Siège de la Religion. Les Sciences et les Arts fleurissaient dans son sein, elle possédait de grands hommes d’É
13366 Arts fleurissaient dans son sein, elle possédait de grands hommes d’État, et même d’excellents capitaines pour ce temps-l
13367 , elle possédait de grands hommes d’État, et même d’ excellents capitaines pour ce temps-là. »173 Ces capitaines, c’étaien
13368 pour ce temps-là. »173 Ces capitaines, c’étaient les condottieri. Soldats de métier au service des Princes et des papes, i
13369 es capitaines, c’étaient les condottieri. Soldats de métier au service des Princes et des papes, ils avaient pour coutume
13370 et des papes, ils avaient pour coutume bien moins de faire la guerre que d’empêcher qu’on y tuât du monde. Ces aventuriers
13371 pes, ils avaient pour coutume bien moins de faire la guerre que d’empêcher qu’on y tuât du monde. Ces aventuriers étaient
13372 nt pour coutume bien moins de faire la guerre que d’ empêcher qu’on y tuât du monde. Ces aventuriers étaient avant tout d’a
13373 tuât du monde. Ces aventuriers étaient avant tout d’ avisés diplomates, d’astucieux commerçants. Ils savaient le prix d’un
13374 enturiers étaient avant tout d’avisés diplomates, d’ astucieux commerçants. Ils savaient le prix d’un soldat. Leur tactique
13375 diplomates, d’astucieux commerçants. Ils savaient le prix d’un soldat. Leur tactique consistait essentiellement à faire de
13376 es, d’astucieux commerçants. Ils savaient le prix d’ un soldat. Leur tactique consistait essentiellement à faire des prison
13377 llement à faire des prisonniers et à désorganiser les corps ennemis. Parfois — c’était leur suprême réussite — ils parvenai
13378 leur suprême réussite — ils parvenaient à battre l’ adversaire d’une manière vraiment radicale : ils détruisaient l’ensemb
13379 réussite — ils parvenaient à battre l’adversaire d’ une manière vraiment radicale : ils détruisaient l’ensemble de ses for
13380 ’une manière vraiment radicale : ils détruisaient l’ ensemble de ses forces en achetant d’un bloc son armée. Quand ils n’y
13381 e vraiment radicale : ils détruisaient l’ensemble de ses forces en achetant d’un bloc son armée. Quand ils n’y arrivaient
13382 détruisaient l’ensemble de ses forces en achetant d’ un bloc son armée. Quand ils n’y arrivaient pas, il fallait se résoudr
13383 n danger : « On combat toujours à cheval, couvert d’ armes et assuré de la vie lorsqu’on se rend prisonnier… La vie des vai
13384 mbat toujours à cheval, couvert d’armes et assuré de la vie lorsqu’on se rend prisonnier… La vie des vaincus et presque to
13385 t toujours à cheval, couvert d’armes et assuré de la vie lorsqu’on se rend prisonnier… La vie des vaincus et presque toujo
13386 et assuré de la vie lorsqu’on se rend prisonnier… La vie des vaincus et presque toujours respectée. Ils ne sont pas longte
13387 temps prisonniers et ils recouvrent très aisément la liberté. Une ville a beau se révolter vingt fois, elle n’est jamais d
13388 révolter vingt fois, elle n’est jamais détruite ; les habitants conservent toutes leurs propriétés ; tout ce qu’ils ont à c
13389 propriétés ; tout ce qu’ils ont à craindre, c’est de payer une contribution. »174 Cet art de guerre exprimait dans son pl
13390 e, c’est de payer une contribution. »174 Cet art de guerre exprimait dans son plan — alors considéré comme inférieur — un
13391 nt humanisée, une « civilisation » profonde, donc le contraire d’une « militarisation ». L’État était devenu une œuvre d’a
13392 une « civilisation » profonde, donc le contraire d’ une « militarisation ». L’État était devenu une œuvre d’art, selon l’e
13393 onde, donc le contraire d’une « militarisation ». L’ État était devenu une œuvre d’art, selon l’expression de Burckhardt. L
13394 ion ». L’État était devenu une œuvre d’art, selon l’ expression de Burckhardt. La guerre elle-même s’était civilisée dans t
13395 était devenu une œuvre d’art, selon l’expression de Burckhardt. La guerre elle-même s’était civilisée dans toute la mesur
13396 ne œuvre d’art, selon l’expression de Burckhardt. La guerre elle-même s’était civilisée dans toute la mesure où le paradox
13397 La guerre elle-même s’était civilisée dans toute la mesure où le paradoxe est soutenable. Le duel des chefs était fort en
13398 le-même s’était civilisée dans toute la mesure où le paradoxe est soutenable. Le duel des chefs était fort en honneur, et
13399 ns toute la mesure où le paradoxe est soutenable. Le duel des chefs était fort en honneur, et suffisait à terminer une cam
13400 mpagne. (Ce n’était plus d’ailleurs un « jugement de Dieu », mais le triomphe d’une personnalité). On réprouvait l’usage d
13401 ait plus d’ailleurs un « jugement de Dieu », mais le triomphe d’une personnalité). On réprouvait l’usage des armes à feu c
13402 illeurs un « jugement de Dieu », mais le triomphe d’ une personnalité). On réprouvait l’usage des armes à feu comme contrai
13403 is le triomphe d’une personnalité). On réprouvait l’ usage des armes à feu comme contraire à la dignité de l’individu. (Le
13404 rouvait l’usage des armes à feu comme contraire à la dignité de l’individu. (Le condottiere Paolo Vitelli fit même crever
13405 sage des armes à feu comme contraire à la dignité de l’individu. (Le condottiere Paolo Vitelli fit même crever les yeux d’
13406 e des armes à feu comme contraire à la dignité de l’ individu. (Le condottiere Paolo Vitelli fit même crever les yeux d’un
13407 feu comme contraire à la dignité de l’individu. ( Le condottiere Paolo Vitelli fit même crever les yeux d’un de ses advers
13408 du. (Le condottiere Paolo Vitelli fit même crever les yeux d’un de ses adversaires parce que le misérable avait osé souteni
13409 ondottiere Paolo Vitelli fit même crever les yeux d’ un de ses adversaires parce que le misérable avait osé soutenir la lég
13410 tiere Paolo Vitelli fit même crever les yeux d’un de ses adversaires parce que le misérable avait osé soutenir la légitimi
13411 crever les yeux d’un de ses adversaires parce que le misérable avait osé soutenir la légitimité de l’emploi des canons.) E
13412 rsaires parce que le misérable avait osé soutenir la légitimité de l’emploi des canons.) Et comment concevait-on l’amour ?
13413 que le misérable avait osé soutenir la légitimité de l’emploi des canons.) Et comment concevait-on l’amour ? Burckhardt in
13414 le misérable avait osé soutenir la légitimité de l’ emploi des canons.) Et comment concevait-on l’amour ? Burckhardt insis
13415 de l’emploi des canons.) Et comment concevait-on l’ amour ? Burckhardt insiste175 sur le fait que les mariages se concluai
13416 concevait-on l’amour ? Burckhardt insiste175 sur le fait que les mariages se concluaient sans drame, après de très courte
13417 n l’amour ? Burckhardt insiste175 sur le fait que les mariages se concluaient sans drame, après de très courtes fiançailles
13418 que les mariages se concluaient sans drame, après de très courtes fiançailles, et que le droit du mari à la fidélité de l’
13419 drame, après de très courtes fiançailles, et que le droit du mari à la fidélité de l’épouse ne revêtait pas ce caractère
13420 ès courtes fiançailles, et que le droit du mari à la fidélité de l’épouse ne revêtait pas ce caractère absolu qu’il avait
13421 iançailles, et que le droit du mari à la fidélité de l’épouse ne revêtait pas ce caractère absolu qu’il avait pris dans le
13422 çailles, et que le droit du mari à la fidélité de l’ épouse ne revêtait pas ce caractère absolu qu’il avait pris dans les p
13423 ait pas ce caractère absolu qu’il avait pris dans les pays nordiques. Les femmes de la haute société recevaient une éducati
13424 absolu qu’il avait pris dans les pays nordiques. Les femmes de la haute société recevaient une éducation aussi complète qu
13425 il avait pris dans les pays nordiques. Les femmes de la haute société recevaient une éducation aussi complète que celle de
13426 avait pris dans les pays nordiques. Les femmes de la haute société recevaient une éducation aussi complète que celle des h
13427 ssi complète que celle des hommes, et jouissaient d’ une entière égalité morale, à l’inverse de ce qui se passait en France
13428 s, et jouissaient d’une entière égalité morale, à l’ inverse de ce qui se passait en France et dans les Allemagnes. Si par
13429 ssaient d’une entière égalité morale, à l’inverse de ce qui se passait en France et dans les Allemagnes. Si par ailleurs,
13430 l’inverse de ce qui se passait en France et dans les Allemagnes. Si par ailleurs, la guerre était devenue diplomatique dan
13431 n France et dans les Allemagnes. Si par ailleurs, la guerre était devenue diplomatique dans les hautes sphères, et vénale
13432 lleurs, la guerre était devenue diplomatique dans les hautes sphères, et vénale dans la pratique, il en allait de même de l
13433 lomatique dans les hautes sphères, et vénale dans la pratique, il en allait de même de l’amour. Semblables aux hétaïres de
13434 et vénale dans la pratique, il en allait de même de l’amour. Semblables aux hétaïres de la Grèce antique, les courtisanes
13435 vénale dans la pratique, il en allait de même de l’ amour. Semblables aux hétaïres de la Grèce antique, les courtisanes jo
13436 llait de même de l’amour. Semblables aux hétaïres de la Grèce antique, les courtisanes jouaient un rôle parfois considérab
13437 it de même de l’amour. Semblables aux hétaïres de la Grèce antique, les courtisanes jouaient un rôle parfois considérable
13438 our. Semblables aux hétaïres de la Grèce antique, les courtisanes jouaient un rôle parfois considérable dans la vie sociale
13439 isanes jouaient un rôle parfois considérable dans la vie sociale. Les plus célèbres se distinguaient par leur culture, réc
13440 un rôle parfois considérable dans la vie sociale. Les plus célèbres se distinguaient par leur culture, récitant et faisant
13441 eur culture, récitant et faisant des vers, jouant d’ un instrument, tenant conversation. Cette paganisation de la vie sexue
13442 strument, tenant conversation. Cette paganisation de la vie sexuelle dénote un recul sensible des influences courtoises, u
13443 ument, tenant conversation. Cette paganisation de la vie sexuelle dénote un recul sensible des influences courtoises, une
13444 s courtoises, une dépréciation du mythe tragique. Le platonisme des petites cours ducales, si bien exprimé par Bembo et pa
13445 à une « mondanité » délicate et toute hédoniste. La « courtoisie » prenait son sens moderne de politesse et de civilité.
13446 niste. La « courtoisie » prenait son sens moderne de politesse et de civilité. Il n’était plus question de condamner la vi
13447 toisie » prenait son sens moderne de politesse et de civilité. Il n’était plus question de condamner la vie. Et « l’instin
13448 olitesse et de civilité. Il n’était plus question de condamner la vie. Et « l’instinct de mort » semblait neutralisé. ⁂ C’
13449 e civilité. Il n’était plus question de condamner la vie. Et « l’instinct de mort » semblait neutralisé. ⁂ C’est sur cette
13450 l n’était plus question de condamner la vie. Et «  l’ instinct de mort » semblait neutralisé. ⁂ C’est sur cette Italie heure
13451 lus question de condamner la vie. Et « l’instinct de mort » semblait neutralisé. ⁂ C’est sur cette Italie heureuse, immora
13452 mmorale et très pacifique176 qu’allaient se jeter les troupes françaises de Charles VIII. Le tonnerre de leurs trente-six c
13453 ue176 qu’allaient se jeter les troupes françaises de Charles VIII. Le tonnerre de leurs trente-six canons de bronze provoq
13454 se jeter les troupes françaises de Charles VIII. Le tonnerre de leurs trente-six canons de bronze provoqua dans la pénins
13455 s troupes françaises de Charles VIII. Le tonnerre de leurs trente-six canons de bronze provoqua dans la péninsule une pani
13456 rles VIII. Le tonnerre de leurs trente-six canons de bronze provoqua dans la péninsule une panique de fin du monde. « Le p
13457 e leurs trente-six canons de bronze provoqua dans la péninsule une panique de fin du monde. « Le passage de ce prince en I
13458 de bronze provoqua dans la péninsule une panique de fin du monde. « Le passage de ce prince en Italie, dit Guichardin, fu
13459 dans la péninsule une panique de fin du monde. «  Le passage de ce prince en Italie, dit Guichardin, fut la source d’une i
13460 ninsule une panique de fin du monde. « Le passage de ce prince en Italie, dit Guichardin, fut la source d’une infinité de
13461 ssage de ce prince en Italie, dit Guichardin, fut la source d’une infinité de maux et de révolutions. Les États changèrent
13462 e prince en Italie, dit Guichardin, fut la source d’ une infinité de maux et de révolutions. Les États changèrent tout à co
13463 lie, dit Guichardin, fut la source d’une infinité de maux et de révolutions. Les États changèrent tout à coup de face, les
13464 ichardin, fut la source d’une infinité de maux et de révolutions. Les États changèrent tout à coup de face, les provinces
13465 source d’une infinité de maux et de révolutions. Les États changèrent tout à coup de face, les provinces furent ravagées,
13466 utions. Les États changèrent tout à coup de face, les provinces furent ravagées, les villes détruites, et tout le pays fut
13467 ut à coup de face, les provinces furent ravagées, les villes détruites, et tout le pays fut inondé de sang… L’Italie apprit
13468 es furent ravagées, les villes détruites, et tout le pays fut inondé de sang… L’Italie apprit aussi une nouvelle mais sang
13469 les villes détruites, et tout le pays fut inondé de sang… L’Italie apprit aussi une nouvelle mais sanglante méthode de fa
13470 es détruites, et tout le pays fut inondé de sang… L’ Italie apprit aussi une nouvelle mais sanglante méthode de faire la gu
13471 apprit aussi une nouvelle mais sanglante méthode de faire la guerre… qui troubla tellement la paix et l’harmonie de nos p
13472 ussi une nouvelle mais sanglante méthode de faire la guerre… qui troubla tellement la paix et l’harmonie de nos provinces
13473 méthode de faire la guerre… qui troubla tellement la paix et l’harmonie de nos provinces qu’il fut depuis impossible d’y r
13474 faire la guerre… qui troubla tellement la paix et l’ harmonie de nos provinces qu’il fut depuis impossible d’y rétablir l’o
13475 erre… qui troubla tellement la paix et l’harmonie de nos provinces qu’il fut depuis impossible d’y rétablir l’ordre et la
13476 onie de nos provinces qu’il fut depuis impossible d’ y rétablir l’ordre et la tranquillité. »177 Ce n’était pas que les It
13477 rovinces qu’il fut depuis impossible d’y rétablir l’ ordre et la tranquillité. »177 Ce n’était pas que les Italiens eussen
13478 ’il fut depuis impossible d’y rétablir l’ordre et la tranquillité. »177 Ce n’était pas que les Italiens eussent ignoré l’
13479 rdre et la tranquillité. »177 Ce n’était pas que les Italiens eussent ignoré l’usage de l’artillerie jusqu’à cette date, m
13480 7 Ce n’était pas que les Italiens eussent ignoré l’ usage de l’artillerie jusqu’à cette date, mais ils la méprisaient, com
13481 était pas que les Italiens eussent ignoré l’usage de l’artillerie jusqu’à cette date, mais ils la méprisaient, comme je l’
13482 it pas que les Italiens eussent ignoré l’usage de l’ artillerie jusqu’à cette date, mais ils la méprisaient, comme je l’ai
13483 sage de l’artillerie jusqu’à cette date, mais ils la méprisaient, comme je l’ai dit, et comme le prouvent encore les invec
13484 u’à cette date, mais ils la méprisaient, comme je l’ ai dit, et comme le prouvent encore les invectives de l’Arioste contre
13485 s ils la méprisaient, comme je l’ai dit, et comme le prouvent encore les invectives de l’Arioste contre les armes à feu. A
13486 t, comme je l’ai dit, et comme le prouvent encore les invectives de l’Arioste contre les armes à feu. Au surplus, « les Fra
13487 i dit, et comme le prouvent encore les invectives de l’Arioste contre les armes à feu. Au surplus, « les Français avaient
13488 it, et comme le prouvent encore les invectives de l’ Arioste contre les armes à feu. Au surplus, « les Français avaient une
13489 rouvent encore les invectives de l’Arioste contre les armes à feu. Au surplus, « les Français avaient une artillerie plus l
13490 e l’Arioste contre les armes à feu. Au surplus, «  les Français avaient une artillerie plus légère, et dont les pièces qu’il
13491 nçais avaient une artillerie plus légère, et dont les pièces qu’ils appelaient canons étaient toutes de bronze… Les décharg
13492 es pièces qu’ils appelaient canons étaient toutes de bronze… Les décharges étaient si fréquentes et si fortes qu’elles fai
13493 u’ils appelaient canons étaient toutes de bronze… Les décharges étaient si fréquentes et si fortes qu’elles faisaient en pe
13494 le qu’humaine était aussi utile aux Français dans les combats que dans les sièges… ». Autre sujet d’effroi pour l’Italie :
13495 ussi utile aux Français dans les combats que dans les sièges… ». Autre sujet d’effroi pour l’Italie : tandis que dans la mi
13496 s les combats que dans les sièges… ». Autre sujet d’ effroi pour l’Italie : tandis que dans la milice des condottieri « la
13497 que dans les sièges… ». Autre sujet d’effroi pour l’ Italie : tandis que dans la milice des condottieri « la plupart des ho
13498 re sujet d’effroi pour l’Italie : tandis que dans la milice des condottieri « la plupart des hommes d’armes étaient ou pay
13499 la milice des condottieri « la plupart des hommes d’ armes étaient ou paysans ou de la lie du peuple, presque toujours suje
13500 plupart des hommes d’armes étaient ou paysans ou de la lie du peuple, presque toujours sujets d’un autre prince que celui
13501 upart des hommes d’armes étaient ou paysans ou de la lie du peuple, presque toujours sujets d’un autre prince que celui po
13502 s ou de la lie du peuple, presque toujours sujets d’ un autre prince que celui pour lequel ils faisaient la guerre », et n’
13503 autre prince que celui pour lequel ils faisaient la guerre », et n’étaient donc animés « ni par aucun sentiment de gloire
13504 et n’étaient donc animés « ni par aucun sentiment de gloire ni par aucun motif extérieur », l’armée française se présentai
13505 ntiment de gloire ni par aucun motif extérieur », l’ armée française se présentait comme une armée nationale : « Les gens d
13506 çaise se présentait comme une armée nationale : «  Les gens d’armes étaient presque tous sujets du Roi et gentilshommes » ce
13507 présentait comme une armée nationale : « Les gens d’ armes étaient presque tous sujets du Roi et gentilshommes » ce qui les
13508 sque tous sujets du Roi et gentilshommes » ce qui les empêchait de « changer de maître par ambition ou par avarice ». On pr
13509 ts du Roi et gentilshommes » ce qui les empêchait de « changer de maître par ambition ou par avarice ». On pressentit dès
13510 gentilshommes » ce qui les empêchait de « changer de maître par ambition ou par avarice ». On pressentit dès lors d’inévit
13511 ambition ou par avarice ». On pressentit dès lors d’ inévitables carnages. Et en effet au combat de Rapallo, tout au début
13512 ors d’inévitables carnages. Et en effet au combat de Rapallo, tout au début de la campagne, sur les 3000 hommes engagés, p
13513 . Et en effet au combat de Rapallo, tout au début de la campagne, sur les 3000 hommes engagés, plus de 100 furent tués : «
13514 t en effet au combat de Rapallo, tout au début de la campagne, sur les 3000 hommes engagés, plus de 100 furent tués : « No
13515 bat de Rapallo, tout au début de la campagne, sur les 3000 hommes engagés, plus de 100 furent tués : « Nombre considérable
13516 de la campagne, sur les 3000 hommes engagés, plus de 100 furent tués : « Nombre considérable par rapport à la manière dont
13517 furent tués : « Nombre considérable par rapport à la manière dont on faisait alors la guerre en Italie », remarque Guichar
13518 le par rapport à la manière dont on faisait alors la guerre en Italie », remarque Guichardin. Et ce n’était vraiment qu’un
13519 ait vraiment qu’un début ! Burckhardt affirme que les dévastations françaises furent peu de chose en comparaison de celles
13520 mparaison de celles commises un peu plus tard par les Espagnols « chez lesquels peut-être un apport de sang non occidental,
13521 les Espagnols « chez lesquels peut-être un apport de sang non occidental, ou peut-être l’habitude des spectacles de l’Inqu
13522 re un apport de sang non occidental, ou peut-être l’ habitude des spectacles de l’Inquisition avaient déchaîné les instinct
13523 ccidental, ou peut-être l’habitude des spectacles de l’Inquisition avaient déchaîné les instincts démoniaques ». Artilleri
13524 dental, ou peut-être l’habitude des spectacles de l’ Inquisition avaient déchaîné les instincts démoniaques ». Artillerie e
13525 des spectacles de l’Inquisition avaient déchaîné les instincts démoniaques ». Artillerie et massacre des civils : la guerr
13526 émoniaques ». Artillerie et massacre des civils : la guerre moderne venait de naître. Elle allait peu à peu transformer le
13527 nait de naître. Elle allait peu à peu transformer les chevaliers exaltés et magnifiques en troupes disciplinées et uniforme
13528 linées et uniformes. Évolution qui devait aboutir de nos jours à l’annihilation de toute passion guerrière, à mesure que l
13529 rmes. Évolution qui devait aboutir de nos jours à l’ annihilation de toute passion guerrière, à mesure que les hommes desse
13530 qui devait aboutir de nos jours à l’annihilation de toute passion guerrière, à mesure que les hommes desservant les machi
13531 hilation de toute passion guerrière, à mesure que les hommes desservant les machines se feraient eux-mêmes des machines, n’
13532 ion guerrière, à mesure que les hommes desservant les machines se feraient eux-mêmes des machines, n’exécutant qu’un petit
13533 êmes des machines, n’exécutant qu’un petit nombre de mouvements automatiques, destinés à donner la mort à grande distance,
13534 bre de mouvements automatiques, destinés à donner la mort à grande distance, sans colère ni pitié. 6.La guerre classiqu
13535 sans colère ni pitié. 6.La guerre classique L’ effort des hommes de guerre, aux xviie et xviiie siècles, sera de do
13536 . 6.La guerre classique L’effort des hommes de guerre, aux xviie et xviiie siècles, sera de dominer le monstre méc
13537 es de guerre, aux xviie et xviiie siècles, sera de dominer le monstre mécanique, afin de sauver autant que possible le c
13538 e, aux xviie et xviiie siècles, sera de dominer le monstre mécanique, afin de sauver autant que possible le caractère hu
13539 tre mécanique, afin de sauver autant que possible le caractère humain de la guerre. On ne peut pas renoncer aux inventions
13540 de sauver autant que possible le caractère humain de la guerre. On ne peut pas renoncer aux inventions techniques, à l’art
13541 sauver autant que possible le caractère humain de la guerre. On ne peut pas renoncer aux inventions techniques, à l’artill
13542 ne peut pas renoncer aux inventions techniques, à l’ artillerie, aux fortifications. Du moins va-t-on multiplier les règles
13543 , aux fortifications. Du moins va-t-on multiplier les règles de la tactique et de la stratégie, afin que l’intelligence, et
13544 fications. Du moins va-t-on multiplier les règles de la tactique et de la stratégie, afin que l’intelligence, et la « vale
13545 ations. Du moins va-t-on multiplier les règles de la tactique et de la stratégie, afin que l’intelligence, et la « valeur 
13546 s va-t-on multiplier les règles de la tactique et de la stratégie, afin que l’intelligence, et la « valeur » des chefs gar
13547 a-t-on multiplier les règles de la tactique et de la stratégie, afin que l’intelligence, et la « valeur » des chefs garden
13548 ègles de la tactique et de la stratégie, afin que l’ intelligence, et la « valeur » des chefs gardent apparemment le premie
13549 e et de la stratégie, afin que l’intelligence, et la « valeur » des chefs gardent apparemment le premier rang parmi les fa
13550 s chefs gardent apparemment le premier rang parmi les facteurs de la lutte. La chevalerie représentait un effort pour donne
13551 nt apparemment le premier rang parmi les facteurs de la lutte. La chevalerie représentait un effort pour donner un style à
13552 apparemment le premier rang parmi les facteurs de la lutte. La chevalerie représentait un effort pour donner un style à l’
13553 t le premier rang parmi les facteurs de la lutte. La chevalerie représentait un effort pour donner un style à l’instinct.
13554 rie représentait un effort pour donner un style à l’ instinct. La guerre classique est un effort pour conserver et recréer
13555 tait un effort pour donner un style à l’instinct. La guerre classique est un effort pour conserver et recréer ce style mal
13556 effort pour conserver et recréer ce style malgré l’ intervention de facteurs inhumains. D’où le formalisme étonnant de l’a
13557 nserver et recréer ce style malgré l’intervention de facteurs inhumains. D’où le formalisme étonnant de l’art militaire de
13558 tyle malgré l’intervention de facteurs inhumains. D’ où le formalisme étonnant de l’art militaire de ces siècles.178 Avec
13559 malgré l’intervention de facteurs inhumains. D’où le formalisme étonnant de l’art militaire de ces siècles.178 Avec Vaub
13560 e facteurs inhumains. D’où le formalisme étonnant de l’art militaire de ces siècles.178 Avec Vauban, le siège d’une plac
13561 acteurs inhumains. D’où le formalisme étonnant de l’ art militaire de ces siècles.178 Avec Vauban, le siège d’une place f
13562 s. D’où le formalisme étonnant de l’art militaire de ces siècles.178 Avec Vauban, le siège d’une place forte devient une
13563 l’art militaire de ces siècles.178 Avec Vauban, le siège d’une place forte devient une sorte d’opération de l’esprit don
13564 itaire de ces siècles.178 Avec Vauban, le siège d’ une place forte devient une sorte d’opération de l’esprit dont les pér
13565 ban, le siège d’une place forte devient une sorte d’ opération de l’esprit dont les péripéties se déroulent, on l’a bien di
13566 e d’une place forte devient une sorte d’opération de l’esprit dont les péripéties se déroulent, on l’a bien dit, comme les
13567 ’une place forte devient une sorte d’opération de l’ esprit dont les péripéties se déroulent, on l’a bien dit, comme les ci
13568 te devient une sorte d’opération de l’esprit dont les péripéties se déroulent, on l’a bien dit, comme les cinq actes d’une
13569 de l’esprit dont les péripéties se déroulent, on l’ a bien dit, comme les cinq actes d’une tragédie classique. « C’est alo
13570 s péripéties se déroulent, on l’a bien dit, comme les cinq actes d’une tragédie classique. « C’est alors que la guerre ress
13571 déroulent, on l’a bien dit, comme les cinq actes d’ une tragédie classique. « C’est alors que la guerre ressemble vraiment
13572 actes d’une tragédie classique. « C’est alors que la guerre ressemble vraiment à une partie d’échecs. Lorsque après des ma
13573 ors que la guerre ressemble vraiment à une partie d’ échecs. Lorsque après des manœuvres compliquées, un des adversaires a
13574 rs pièces — villes ou places fortes — alors vient la grande bataille : du sommet de quelque coteau, où lui apparaît tout l
13575 rtes — alors vient la grande bataille : du sommet de quelque coteau, où lui apparaît tout le terrain du combat, tout l’éch
13576 du sommet de quelque coteau, où lui apparaît tout le terrain du combat, tout l’échiquier, le maréchal fait avancer ou recu
13577 , où lui apparaît tout le terrain du combat, tout l’ échiquier, le maréchal fait avancer ou reculer habilement ses beaux ré
13578 raît tout le terrain du combat, tout l’échiquier, le maréchal fait avancer ou reculer habilement ses beaux régiments… Éche
13579 ler habilement ses beaux régiments… Échec et mat, le perdant range son jeu : on remet les pions dans leur boîte ou les rég
13580 Échec et mat, le perdant range son jeu : on remet les pions dans leur boîte ou les régiments dans leurs quartiers d’hiver,
13581 e son jeu : on remet les pions dans leur boîte ou les régiments dans leurs quartiers d’hiver, et chacun va à ses petites af
13582 leur boîte ou les régiments dans leurs quartiers d’ hiver, et chacun va à ses petites affaires en attendant la partie ou l
13583 et chacun va à ses petites affaires en attendant la partie ou la campagne suivante. »179 Chaque fois que reparaît l’élém
13584 à ses petites affaires en attendant la partie ou la campagne suivante. »179 Chaque fois que reparaît l’élément de jeu da
13585 campagne suivante. »179 Chaque fois que reparaît l’ élément de jeu dans la guerre, on peut en déduire que la société et sa
13586 uivante. »179 Chaque fois que reparaît l’élément de jeu dans la guerre, on peut en déduire que la société et sa culture f
13587 9 Chaque fois que reparaît l’élément de jeu dans la guerre, on peut en déduire que la société et sa culture font un effor
13588 ent de jeu dans la guerre, on peut en déduire que la société et sa culture font un effort pour recréer le mythe de la pass
13589 société et sa culture font un effort pour recréer le mythe de la passion, c’est-à-dire pour rendre à la puissance anarchiq
13590 t sa culture font un effort pour recréer le mythe de la passion, c’est-à-dire pour rendre à la puissance anarchique un cad
13591 a culture font un effort pour recréer le mythe de la passion, c’est-à-dire pour rendre à la puissance anarchique un cadre
13592 e mythe de la passion, c’est-à-dire pour rendre à la puissance anarchique un cadre et des moyens d’expression rituels. Et
13593 à la puissance anarchique un cadre et des moyens d’ expression rituels. Et c’est bien ce qui se vérifie dans le cas du xvi
13594 ion rituels. Et c’est bien ce qui se vérifie dans le cas du xviie siècle : qu’on se reporte à nos chapitres sur l’Astrée
13595 ie siècle : qu’on se reporte à nos chapitres sur l’ Astrée et sur la tragédie classique. ⁂ « C’est ici la matière qu’on sp
13596 on se reporte à nos chapitres sur l’Astrée et sur la tragédie classique. ⁂ « C’est ici la matière qu’on spiritualise, pour
13597 strée et sur la tragédie classique. ⁂ « C’est ici la matière qu’on spiritualise, pour fixer la conduite des combattants, a
13598 est ici la matière qu’on spiritualise, pour fixer la conduite des combattants, animés et pensants malgré tout », écrira Fo
13599 t pensants malgré tout », écrira Foch à propos de la guerre au xviiie siècle.180 Mot étonnant, d’ailleurs repris de von d
13600 viiie siècle.180 Mot étonnant, d’ailleurs repris de von der Goltz, dans un passage qu’il vaut la peine de citer : « L’err
13601 pris de von der Goltz, dans un passage qu’il vaut la peine de citer : « L’erreur (des généraux « formalistes ») consistait
13602 on der Goltz, dans un passage qu’il vaut la peine de citer : « L’erreur (des généraux « formalistes ») consistait à placer
13603 dans un passage qu’il vaut la peine de citer : «  L’ erreur (des généraux « formalistes ») consistait à placer l’objet de l
13604 des généraux « formalistes ») consistait à placer l’ objet de la guerre dans l’exécution de manœuvres finement combinées et
13605 raux « formalistes ») consistait à placer l’objet de la guerre dans l’exécution de manœuvres finement combinées et non dan
13606 x « formalistes ») consistait à placer l’objet de la guerre dans l’exécution de manœuvres finement combinées et non dans l
13607  ») consistait à placer l’objet de la guerre dans l’ exécution de manœuvres finement combinées et non dans l’anéantissement
13608 it à placer l’objet de la guerre dans l’exécution de manœuvres finement combinées et non dans l’anéantissement des forces
13609 ution de manœuvres finement combinées et non dans l’ anéantissement des forces de l’adversaire. Le monde militaire est touj
13610 combinées et non dans l’anéantissement des forces de l’adversaire. Le monde militaire est toujours tombé dans ces erreurs
13611 binées et non dans l’anéantissement des forces de l’ adversaire. Le monde militaire est toujours tombé dans ces erreurs qua
13612 dans l’anéantissement des forces de l’adversaire. Le monde militaire est toujours tombé dans ces erreurs quand il s’est mi
13613 dans ces erreurs quand il s’est mis à abandonner la notion droite et simple des lois de la guerre, à spiritualiser la mat
13614 à abandonner la notion droite et simple des lois de la guerre, à spiritualiser la matière, en négligeant le sens naturel
13615 abandonner la notion droite et simple des lois de la guerre, à spiritualiser la matière, en négligeant le sens naturel des
13616 et simple des lois de la guerre, à spiritualiser la matière, en négligeant le sens naturel des choses et l’influence du c
13617 guerre, à spiritualiser la matière, en négligeant le sens naturel des choses et l’influence du cœur humain sur les résolut
13618 ière, en négligeant le sens naturel des choses et l’ influence du cœur humain sur les résolutions des hommes. » — « Spiritu
13619 urel des choses et l’influence du cœur humain sur les résolutions des hommes. » — « Spiritualiser » est peut-être excessif 
13620 t peut-être excessif : il ne s’agissait guère que de rationaliser. Mais l’expression (méprisante !) est bien typique de la
13621 il ne s’agissait guère que de rationaliser. Mais l’ expression (méprisante !) est bien typique de la psychologie qui appar
13622 Mais l’expression (méprisante !) est bien typique de la psychologie qui apparaîtra dès la Révolution française — ce déchaî
13623 s l’expression (méprisante !) est bien typique de la psychologie qui apparaîtra dès la Révolution française — ce déchaînem
13624 bien typique de la psychologie qui apparaîtra dès la Révolution française — ce déchaînement des instincts collectifs et de
13625 s et des passions catastrophiques. Que reprochent les stratèges modernes aux généraux de Louis XIV et de Louis XV ? C’est d
13626 ue reprochent les stratèges modernes aux généraux de Louis XIV et de Louis XV ? C’est d’avoir essayé de faire la guerre en
13627 s stratèges modernes aux généraux de Louis XIV et de Louis XV ? C’est d’avoir essayé de faire la guerre en tuant le moins
13628 aux généraux de Louis XIV et de Louis XV ? C’est d’ avoir essayé de faire la guerre en tuant le moins d’hommes qu’ils pouv
13629 e Louis XIV et de Louis XV ? C’est d’avoir essayé de faire la guerre en tuant le moins d’hommes qu’ils pouvaient. Or c’éta
13630 IV et de Louis XV ? C’est d’avoir essayé de faire la guerre en tuant le moins d’hommes qu’ils pouvaient. Or c’était là le
13631 C’est d’avoir essayé de faire la guerre en tuant le moins d’hommes qu’ils pouvaient. Or c’était là le triomphe d’une civi
13632 avoir essayé de faire la guerre en tuant le moins d’ hommes qu’ils pouvaient. Or c’était là le triomphe d’une civilisation
13633 le moins d’hommes qu’ils pouvaient. Or c’était là le triomphe d’une civilisation dont tout l’effort tendait à ordonner la
13634 ommes qu’ils pouvaient. Or c’était là le triomphe d’ une civilisation dont tout l’effort tendait à ordonner la Nature, la m
13635 était là le triomphe d’une civilisation dont tout l’ effort tendait à ordonner la Nature, la matière, et leurs fatalités, a
13636 ivilisation dont tout l’effort tendait à ordonner la Nature, la matière, et leurs fatalités, aux lois de la raison humaine
13637 dont tout l’effort tendait à ordonner la Nature, la matière, et leurs fatalités, aux lois de la raison humaine et de l’in
13638 Nature, la matière, et leurs fatalités, aux lois de la raison humaine et de l’intérêt personnel. Illusion si l’on veut, m
13639 ture, la matière, et leurs fatalités, aux lois de la raison humaine et de l’intérêt personnel. Illusion si l’on veut, mais
13640 leurs fatalités, aux lois de la raison humaine et de l’intérêt personnel. Illusion si l’on veut, mais sans laquelle nulle
13641 rs fatalités, aux lois de la raison humaine et de l’ intérêt personnel. Illusion si l’on veut, mais sans laquelle nulle civ
13642 on humaine et de l’intérêt personnel. Illusion si l’ on veut, mais sans laquelle nulle civilisation et nulle culture ne son
13643 e sont proprement concevables. Racine aussi, nous l’ avons vu, croyait qu’on pouvait faire des tragédies sans crime. Le ref
13644 ait qu’on pouvait faire des tragédies sans crime. Le refus de trouver belles les catastrophes, voilà qui peut définir l’âg
13645 pouvait faire des tragédies sans crime. Le refus de trouver belles les catastrophes, voilà qui peut définir l’âge classiq
13646 tragédies sans crime. Le refus de trouver belles les catastrophes, voilà qui peut définir l’âge classique. Certes la guerr
13647 r belles les catastrophes, voilà qui peut définir l’ âge classique. Certes la guerre et la passion demeurent des maux inévi
13648 s, voilà qui peut définir l’âge classique. Certes la guerre et la passion demeurent des maux inévitables, et d’ailleurs se
13649 peut définir l’âge classique. Certes la guerre et la passion demeurent des maux inévitables, et d’ailleurs secrètement dés
13650 itables, et d’ailleurs secrètement désirés ; mais la grandeur de l’homme est de limiter leur champ, de les canaliser et de
13651 d’ailleurs secrètement désirés ; mais la grandeur de l’homme est de limiter leur champ, de les canaliser et de les utilise
13652 illeurs secrètement désirés ; mais la grandeur de l’ homme est de limiter leur champ, de les canaliser et de les utiliser,
13653 ètement désirés ; mais la grandeur de l’homme est de limiter leur champ, de les canaliser et de les utiliser, on dirait mê
13654 la grandeur de l’homme est de limiter leur champ, de les canaliser et de les utiliser, on dirait même de les subordonner à
13655 grandeur de l’homme est de limiter leur champ, de les canaliser et de les utiliser, on dirait même de les subordonner à une
13656 me est de limiter leur champ, de les canaliser et de les utiliser, on dirait même de les subordonner à une diplomatie, art
13657 est de limiter leur champ, de les canaliser et de les utiliser, on dirait même de les subordonner à une diplomatie, art de
13658 les canaliser et de les utiliser, on dirait même de les subordonner à une diplomatie, art de civils. Louis XIV déclare la
13659 s canaliser et de les utiliser, on dirait même de les subordonner à une diplomatie, art de civils. Louis XIV déclare la gue
13660 ait même de les subordonner à une diplomatie, art de civils. Louis XIV déclare la guerre sous des prétextes juridiques et
13661 une diplomatie, art de civils. Louis XIV déclare la guerre sous des prétextes juridiques et personnels, où l’honneur nati
13662 e sous des prétextes juridiques et personnels, où l’ honneur national n’a rien à voir. Querelles de gendre et de beau-père
13663 où l’honneur national n’a rien à voir. Querelles de gendre et de beau-père au sujet de la dot promise. Et c’est de même q
13664 national n’a rien à voir. Querelles de gendre et de beau-père au sujet de la dot promise. Et c’est de même que l’on « tra
13665 . Querelles de gendre et de beau-père au sujet de la dot promise. Et c’est de même que l’on « traite » un mariage : intérê
13666 au sujet de la dot promise. Et c’est de même que l’ on « traite » un mariage : intérêt, convenance des rangs, apports terr
13667 ce des rangs, apports territoriaux et financiers… La passion n’y joue plus le moindre rôle. L’amour lui-même, d’ailleurs,
13668 ritoriaux et financiers… La passion n’y joue plus le moindre rôle. L’amour lui-même, d’ailleurs, va devenir une tactique.
13669 nciers… La passion n’y joue plus le moindre rôle. L’ amour lui-même, d’ailleurs, va devenir une tactique. Il perd son auréo
13670 uréole dramatique. 7.La guerre en dentelles L’ exemple du xviiie siècle est le plus propre à illustrer le parallèle
13671 e en dentelles L’exemple du xviiie siècle est le plus propre à illustrer le parallèle de l’amour et de la guerre. Il s
13672 du xviiie siècle est le plus propre à illustrer le parallèle de l’amour et de la guerre. Il suffira de quelques touches
13673 iècle est le plus propre à illustrer le parallèle de l’amour et de la guerre. Il suffira de quelques touches pour l’indiqu
13674 le est le plus propre à illustrer le parallèle de l’ amour et de la guerre. Il suffira de quelques touches pour l’indiquer.
13675 lus propre à illustrer le parallèle de l’amour et de la guerre. Il suffira de quelques touches pour l’indiquer. Don Juan s
13676 propre à illustrer le parallèle de l’amour et de la guerre. Il suffira de quelques touches pour l’indiquer. Don Juan succ
13677 parallèle de l’amour et de la guerre. Il suffira de quelques touches pour l’indiquer. Don Juan succède à Tristan, la volu
13678 de la guerre. Il suffira de quelques touches pour l’ indiquer. Don Juan succède à Tristan, la volupté perverse à la passion
13679 ches pour l’indiquer. Don Juan succède à Tristan, la volupté perverse à la passion mortelle. Et la guerre en même temps se
13680 Don Juan succède à Tristan, la volupté perverse à la passion mortelle. Et la guerre en même temps se « profanise » : aux J
13681 an, la volupté perverse à la passion mortelle. Et la guerre en même temps se « profanise » : aux Jugements de Dieu, à la c
13682 re en même temps se « profanise » : aux Jugements de Dieu, à la chevalerie sacrée, bardée de fer, ascétique et sanglante,
13683 temps se « profanise » : aux Jugements de Dieu, à la chevalerie sacrée, bardée de fer, ascétique et sanglante, succède une
13684 Jugements de Dieu, à la chevalerie sacrée, bardée de fer, ascétique et sanglante, succède une diplomatie retorse, une armé
13685 n dentelles, libertins et bien décidés à sauver «  la douceur de vivre ». Les légendes épiques et les romans de la Table ro
13686 , libertins et bien décidés à sauver « la douceur de vivre ». Les légendes épiques et les romans de la Table ronde multipl
13687 et bien décidés à sauver « la douceur de vivre ». Les légendes épiques et les romans de la Table ronde multiplient les réci
13688 « la douceur de vivre ». Les légendes épiques et les romans de la Table ronde multiplient les récits de tueries inouïes ;
13689 ur de vivre ». Les légendes épiques et les romans de la Table ronde multiplient les récits de tueries inouïes ; la gloire
13690 de vivre ». Les légendes épiques et les romans de la Table ronde multiplient les récits de tueries inouïes ; la gloire d’u
13691 iques et les romans de la Table ronde multiplient les récits de tueries inouïes ; la gloire d’un chevalier est faite du nom
13692 s romans de la Table ronde multiplient les récits de tueries inouïes ; la gloire d’un chevalier est faite du nombre de ses
13693 ronde multiplient les récits de tueries inouïes ; la gloire d’un chevalier est faite du nombre de ses adversaires pourfend
13694 iplient les récits de tueries inouïes ; la gloire d’ un chevalier est faite du nombre de ses adversaires pourfendus et déca
13695 es ; la gloire d’un chevalier est faite du nombre de ses adversaires pourfendus et décapités, et si possible tranchés en d
13696 dus et décapités, et si possible tranchés en deux de la tête au sexe d’un formidable coup d’épée. Les exagérations sauvage
13697 et décapités, et si possible tranchés en deux de la tête au sexe d’un formidable coup d’épée. Les exagérations sauvages d
13698 t si possible tranchés en deux de la tête au sexe d’ un formidable coup d’épée. Les exagérations sauvages de ces récits ne
13699 x de la tête au sexe d’un formidable coup d’épée. Les exagérations sauvages de ces récits ne laissent pas de doute sur ce q
13700 formidable coup d’épée. Les exagérations sauvages de ces récits ne laissent pas de doute sur ce qui flatte la vraie passio
13701 agérations sauvages de ces récits ne laissent pas de doute sur ce qui flatte la vraie passion de l’homme du Moyen Âge. Glo
13702 récits ne laissent pas de doute sur ce qui flatte la vraie passion de l’homme du Moyen Âge. Gloire du sang ! Mais le xviii
13703 t pas de doute sur ce qui flatte la vraie passion de l’homme du Moyen Âge. Gloire du sang ! Mais le xviiie siècle considé
13704 as de doute sur ce qui flatte la vraie passion de l’ homme du Moyen Âge. Gloire du sang ! Mais le xviiie siècle considéra
13705 on de l’homme du Moyen Âge. Gloire du sang ! Mais le xviiie siècle considéra comme une réussite glorieuse d’avoir pris un
13706 ie siècle considéra comme une réussite glorieuse d’ avoir pris une ville assiégée et ne faisant de part et d’autre que tro
13707 use d’avoir pris une ville assiégée et ne faisant de part et d’autre que trois morts. C’est l’art savant qui est à l’honne
13708 pris une ville assiégée et ne faisant de part et d’ autre que trois morts. C’est l’art savant qui est à l’honneur. Maurice
13709 faisant de part et d’autre que trois morts. C’est l’ art savant qui est à l’honneur. Maurice de Saxe écrit : « Je ne suis p
13710 tre que trois morts. C’est l’art savant qui est à l’ honneur. Maurice de Saxe écrit : « Je ne suis point pour les batailles
13711 . Maurice de Saxe écrit : « Je ne suis point pour les batailles, surtout au début d’une guerre. Je suis persuadé qu’un bon
13712 e suis point pour les batailles, surtout au début d’ une guerre. Je suis persuadé qu’un bon général pourra la faire toute s
13713 guerre. Je suis persuadé qu’un bon général pourra la faire toute sa vie sans s’y voir obligé. » S’il faut cependant en ven
13714 ne bataille « rangée », un siège « en règle », et la tradition chevaleresque dans ce qu’elle a de plus élevé et de plus fo
13715 prestige. Voyez Condé empanaché caracolant parmi les troupes ennemies — en véritable héros de l’Astrée qu’il fut. Et cette
13716 t parmi les troupes ennemies — en véritable héros de l’Astrée qu’il fut. Et cette suprême politesse devant la mort, à Font
13717 armi les troupes ennemies — en véritable héros de l’ Astrée qu’il fut. Et cette suprême politesse devant la mort, à Fonteno
13718 trée qu’il fut. Et cette suprême politesse devant la mort, à Fontenoy. ⁂ Mais voici la totale « profanation » de la guerre
13719 olitesse devant la mort, à Fontenoy. ⁂ Mais voici la totale « profanation » de la guerre et de sa passion sacrée : c’est L
13720 Fontenoy. ⁂ Mais voici la totale « profanation » de la guerre et de sa passion sacrée : c’est Law, le financier de la Rég
13721 ntenoy. ⁂ Mais voici la totale « profanation » de la guerre et de sa passion sacrée : c’est Law, le financier de la Régenc
13722 s voici la totale « profanation » de la guerre et de sa passion sacrée : c’est Law, le financier de la Régence qui la prop
13723 de la guerre et de sa passion sacrée : c’est Law, le financier de la Régence qui la propose, reprenant, et sans doute à so
13724 et de sa passion sacrée : c’est Law, le financier de la Régence qui la propose, reprenant, et sans doute à son insu, la mé
13725 de sa passion sacrée : c’est Law, le financier de la Régence qui la propose, reprenant, et sans doute à son insu, la métho
13726 acrée : c’est Law, le financier de la Régence qui la propose, reprenant, et sans doute à son insu, la méthode des Condotti
13727 la propose, reprenant, et sans doute à son insu, la méthode des Condottieri : « La victoire (lit-on dans ses Œuvres) appa
13728 doute à son insu, la méthode des Condottieri : «  La victoire (lit-on dans ses Œuvres) appartient toujours à celui qui a l
13729 2 milliards pour vingt ans. Nous n’avons pas plus de cinq ans de guerre chaque vingt ans, et cette guerre en outre, nous m
13730 pour vingt ans. Nous n’avons pas plus de cinq ans de guerre chaque vingt ans, et cette guerre en outre, nous met en arrièr
13731 ous en coûte pour guerroyer cinq ans. Quel en est le résultat ? Car le succès définitif est incertain. Avec bien du bonheu
13732 guerroyer cinq ans. Quel en est le résultat ? Car le succès définitif est incertain. Avec bien du bonheur, on peut espérer
13733 incertain. Avec bien du bonheur, on peut espérer de détruire 150 000 ennemis par le feu, le fer, l’eau, la faim, les fati
13734 , on peut espérer de détruire 150 000 ennemis par le feu, le fer, l’eau, la faim, les fatigues, les maladies. Ainsi, la de
13735 t espérer de détruire 150 000 ennemis par le feu, le fer, l’eau, la faim, les fatigues, les maladies. Ainsi, la destructio
13736 r de détruire 150 000 ennemis par le feu, le fer, l’ eau, la faim, les fatigues, les maladies. Ainsi, la destruction direct
13737 truire 150 000 ennemis par le feu, le fer, l’eau, la faim, les fatigues, les maladies. Ainsi, la destruction directe ou in
13738 0 000 ennemis par le feu, le fer, l’eau, la faim, les fatigues, les maladies. Ainsi, la destruction directe ou indirecte d’
13739 par le feu, le fer, l’eau, la faim, les fatigues, les maladies. Ainsi, la destruction directe ou indirecte d’un soldat alle
13740 ’eau, la faim, les fatigues, les maladies. Ainsi, la destruction directe ou indirecte d’un soldat allemand nous coûte 20 0
13741 adies. Ainsi, la destruction directe ou indirecte d’ un soldat allemand nous coûte 20 000 livres sans compter la perte sur
13742 at allemand nous coûte 20 000 livres sans compter la perte sur notre population, qui n’est réparée qu’au bout de vingt-cin
13743 cet attirail dispendieux, incommode et dangereux, d’ une armée permanente, ne vaudrait-il pas mieux en épargner les frais e
13744 permanente, ne vaudrait-il pas mieux en épargner les frais et acheter l’armée ennemie, lorsque l’occasion s’en présenterai
13745 ait-il pas mieux en épargner les frais et acheter l’ armée ennemie, lorsque l’occasion s’en présenterait. Un Anglais estima
13746 ner les frais et acheter l’armée ennemie, lorsque l’ occasion s’en présenterait. Un Anglais estimait un homme 480 livres st
13747 lais estimait un homme 480 livres sterling. C’est la plus forte évaluation, et ils ne sont pas tous aussi chers, comme on
13748 nt, on aurait un homme nouveau, au lieu que, dans le système actuel, on perd celui qu’on avait, sans profiter de celui qu’
13749 actuel, on perd celui qu’on avait, sans profiter de celui qu’on a détruit si dispendieusement. » ⁂ Les Goncourt ont très
13750 de celui qu’on a détruit si dispendieusement. » ⁂ Les Goncourt ont très bien senti l’identité foncière des phénomènes de la
13751 ndieusement. » ⁂ Les Goncourt ont très bien senti l’ identité foncière des phénomènes de la guerre et de l’amour au xviiie
13752 rès bien senti l’identité foncière des phénomènes de la guerre et de l’amour au xviiie . Voici dans quels termes ils décri
13753 bien senti l’identité foncière des phénomènes de la guerre et de l’amour au xviiie . Voici dans quels termes ils décriven
13754 ’identité foncière des phénomènes de la guerre et de l’amour au xviiie . Voici dans quels termes ils décrivent la « tactiq
13755 entité foncière des phénomènes de la guerre et de l’ amour au xviiie . Voici dans quels termes ils décrivent la « tactique 
13756 au xviiie . Voici dans quels termes ils décrivent la « tactique » des roués de l’époque : « C’est dans cette guerre et ce
13757 ls termes ils décrivent la « tactique » des roués de l’époque : « C’est dans cette guerre et ce jeu de l’amour que le sièc
13758 termes ils décrivent la « tactique » des roués de l’ époque : « C’est dans cette guerre et ce jeu de l’amour que le siècle
13759 de l’époque : « C’est dans cette guerre et ce jeu de l’amour que le siècle révèle peut-être ses qualités les plus profonde
13760 l’époque : « C’est dans cette guerre et ce jeu de l’ amour que le siècle révèle peut-être ses qualités les plus profondes,
13761  C’est dans cette guerre et ce jeu de l’amour que le siècle révèle peut-être ses qualités les plus profondes, ses ressourc
13762 amour que le siècle révèle peut-être ses qualités les plus profondes, ses ressources les plus secrètes, et comme un génie d
13763 e ses qualités les plus profondes, ses ressources les plus secrètes, et comme un génie de duplicité tout inattendu du carac
13764 s ressources les plus secrètes, et comme un génie de duplicité tout inattendu du caractère français. Que de grands diploma
13765 plicité tout inattendu du caractère français. Que de grands diplomates, que de grands politiques sans nom, plus habiles qu
13766 caractère français. Que de grands diplomates, que de grands politiques sans nom, plus habiles que Dubois, plus insinuants
13767 s insinuants que Bernis, parmi cette petite bande d’ hommes qui font de la séduction de la femme le but de leurs pensées et
13768 ernis, parmi cette petite bande d’hommes qui font de la séduction de la femme le but de leurs pensées et la grande affaire
13769 is, parmi cette petite bande d’hommes qui font de la séduction de la femme le but de leurs pensées et la grande affaire de
13770 te petite bande d’hommes qui font de la séduction de la femme le but de leurs pensées et la grande affaire de leur vie… Qu
13771 petite bande d’hommes qui font de la séduction de la femme le but de leurs pensées et la grande affaire de leur vie… Que d
13772 nde d’hommes qui font de la séduction de la femme le but de leurs pensées et la grande affaire de leur vie… Que de combina
13773 ommes qui font de la séduction de la femme le but de leurs pensées et la grande affaire de leur vie… Que de combinaisons d
13774 séduction de la femme le but de leurs pensées et la grande affaire de leur vie… Que de combinaisons de romancier et de st
13775 emme le but de leurs pensées et la grande affaire de leur vie… Que de combinaisons de romancier et de stratégiste ! Pas un
13776 urs pensées et la grande affaire de leur vie… Que de combinaisons de romancier et de stratégiste ! Pas un n’attaque une fe
13777 a grande affaire de leur vie… Que de combinaisons de romancier et de stratégiste ! Pas un n’attaque une femme sans avoir f
13778 de leur vie… Que de combinaisons de romancier et de stratégiste ! Pas un n’attaque une femme sans avoir fait ce qu’on app
13779 r fait ce qu’on appelle un plan, sans avoir passé la nuit à se promener et à retourner la position… Et l’attaque commencée
13780 avoir passé la nuit à se promener et à retourner la position… Et l’attaque commencée, ils sont jusqu’au bout des comédien
13781 nuit à se promener et à retourner la position… Et l’ attaque commencée, ils sont jusqu’au bout des comédiens étonnants, par
13782 oit feint ou dissimulé… « N’omettre rien », c’est le précepte de l’un d’eux.181 » Devise de général, que les Soubise, par
13783 dissimulé… « N’omettre rien », c’est le précepte de l’un d’eux.181 » Devise de général, que les Soubise, par malheur, n’o
13784 lé… « N’omettre rien », c’est le précepte de l’un d’ eux.181 » Devise de général, que les Soubise, par malheur, n’oubliaien
13785 n », c’est le précepte de l’un d’eux.181 » Devise de général, que les Soubise, par malheur, n’oubliaient guère que sur le
13786 écepte de l’un d’eux.181 » Devise de général, que les Soubise, par malheur, n’oubliaient guère que sur le champ de bataille
13787 Soubise, par malheur, n’oubliaient guère que sur le champ de bataille. 8.La guerre révolutionnaire Entre Rousseau e
13788 8.La guerre révolutionnaire Entre Rousseau et le romantisme allemand, c’est-à-dire entre le premier réveil du mythe et
13789 il du mythe et son épanouissement orageux, il y a la Révolution française et les campagnes de Bonaparte, c’est-à-dire le r
13790 sement orageux, il y a la Révolution française et les campagnes de Bonaparte, c’est-à-dire le retour dans la guerre de la p
13791 , il y a la Révolution française et les campagnes de Bonaparte, c’est-à-dire le retour dans la guerre de la passion catast
13792 çaise et les campagnes de Bonaparte, c’est-à-dire le retour dans la guerre de la passion catastrophique. Du point de vue p
13793 mpagnes de Bonaparte, c’est-à-dire le retour dans la guerre de la passion catastrophique. Du point de vue proprement milit
13794 Bonaparte, c’est-à-dire le retour dans la guerre de la passion catastrophique. Du point de vue proprement militaire, qu’a
13795 naparte, c’est-à-dire le retour dans la guerre de la passion catastrophique. Du point de vue proprement militaire, qu’appo
13796 u point de vue proprement militaire, qu’apportait la Révolution ? « Un déchaînement de passion inconnu avant elle », répon
13797 e, qu’apportait la Révolution ? « Un déchaînement de passion inconnu avant elle », répond Foch. L’hérésie de l’ancienne éc
13798 ent de passion inconnu avant elle », répond Foch. L’ hérésie de l’ancienne école, précise-t-il, c’était d’avoir voulu « fai
13799 sion inconnu avant elle », répond Foch. L’hérésie de l’ancienne école, précise-t-il, c’était d’avoir voulu « faire de la g
13800 n inconnu avant elle », répond Foch. L’hérésie de l’ ancienne école, précise-t-il, c’était d’avoir voulu « faire de la guer
13801 érésie de l’ancienne école, précise-t-il, c’était d’ avoir voulu « faire de la guerre une science exacte, méconnaissant sa
13802 cole, précise-t-il, c’était d’avoir voulu « faire de la guerre une science exacte, méconnaissant sa nature même de drame e
13803 e, précise-t-il, c’était d’avoir voulu « faire de la guerre une science exacte, méconnaissant sa nature même de drame effr
13804 une science exacte, méconnaissant sa nature même de drame effrayant et passionné (Jomini) ». On sait par ailleurs quelle
13805 (Jomini) ». On sait par ailleurs quelle explosion de sentimentalisme précéda et accompagna la Révolution, phénomène beauco
13806 xplosion de sentimentalisme précéda et accompagna la Révolution, phénomène beaucoup plus passionnel que politique, au sens
13807 sens strict du terme.182 Longtemps contenue dans les formes classiques de la guerre, la violence, après le meurtre du Roi
13808 182 Longtemps contenue dans les formes classiques de la guerre, la violence, après le meurtre du Roi — action sacrée et ri
13809 Longtemps contenue dans les formes classiques de la guerre, la violence, après le meurtre du Roi — action sacrée et ritue
13810 contenue dans les formes classiques de la guerre, la violence, après le meurtre du Roi — action sacrée et rituelle dans le
13811 ormes classiques de la guerre, la violence, après le meurtre du Roi — action sacrée et rituelle dans les sociétés primitiv
13812 e meurtre du Roi — action sacrée et rituelle dans les sociétés primitives — redevient quelque chose d’horrifiant et d’attir
13813 les sociétés primitives — redevient quelque chose d’ horrifiant et d’attirant à la fois. C’est le culte et le mystère sangl
13814 mitives — redevient quelque chose d’horrifiant et d’ attirant à la fois. C’est le culte et le mystère sanglant autour duque
13815 chose d’horrifiant et d’attirant à la fois. C’est le culte et le mystère sanglant autour duquel se crée une communauté nou
13816 ifiant et d’attirant à la fois. C’est le culte et le mystère sanglant autour duquel se crée une communauté nouvelle : la N
13817 t autour duquel se crée une communauté nouvelle : la Nation. Or la Nation, c’est la transposition de la passion sur le pl
13818 se crée une communauté nouvelle : la Nation. Or la Nation, c’est la transposition de la passion sur le plan collectif. À
13819 unauté nouvelle : la Nation. Or la Nation, c’est la transposition de la passion sur le plan collectif. À vrai dire, il es
13820 la Nation. Or la Nation, c’est la transposition de la passion sur le plan collectif. À vrai dire, il est plus facile de
13821 Nation. Or la Nation, c’est la transposition de la passion sur le plan collectif. À vrai dire, il est plus facile de le
13822 e plan collectif. À vrai dire, il est plus facile de le sentir que de l’expliquer rationnellement. Toute passion, dira-t-o
13823 lan collectif. À vrai dire, il est plus facile de le sentir que de l’expliquer rationnellement. Toute passion, dira-t-on,
13824 À vrai dire, il est plus facile de le sentir que de l’expliquer rationnellement. Toute passion, dira-t-on, suppose deux ê
13825 vrai dire, il est plus facile de le sentir que de l’ expliquer rationnellement. Toute passion, dira-t-on, suppose deux être
13826 Toute passion, dira-t-on, suppose deux êtres, et l’ on ne voit pas à qui s’adresse la passion assumée par la Nation… Nous
13827 e deux êtres, et l’on ne voit pas à qui s’adresse la passion assumée par la Nation… Nous savons toutefois que la passion d
13828 e voit pas à qui s’adresse la passion assumée par la Nation… Nous savons toutefois que la passion d’amour, par exemple, es
13829 assumée par la Nation… Nous savons toutefois que la passion d’amour, par exemple, est en son fond un narcissisme, autoexa
13830 r la Nation… Nous savons toutefois que la passion d’ amour, par exemple, est en son fond un narcissisme, autoexaltation de
13831 e, est en son fond un narcissisme, autoexaltation de l’amant, bien plus que relation avec l’aimée. Ce que désire Tristan,
13832 est en son fond un narcissisme, autoexaltation de l’ amant, bien plus que relation avec l’aimée. Ce que désire Tristan, c’e
13833 xaltation de l’amant, bien plus que relation avec l’ aimée. Ce que désire Tristan, c’est la brûlure d’amour plus que la pos
13834 lation avec l’aimée. Ce que désire Tristan, c’est la brûlure d’amour plus que la possession d’Iseut. Car la brûlure intens
13835 l’aimée. Ce que désire Tristan, c’est la brûlure d’ amour plus que la possession d’Iseut. Car la brûlure intense et dévora
13836 désire Tristan, c’est la brûlure d’amour plus que la possession d’Iseut. Car la brûlure intense et dévorante de la passion
13837 , c’est la brûlure d’amour plus que la possession d’ Iseut. Car la brûlure intense et dévorante de la passion le divinise,
13838 ûlure d’amour plus que la possession d’Iseut. Car la brûlure intense et dévorante de la passion le divinise, et comme Wagn
13839 sion d’Iseut. Car la brûlure intense et dévorante de la passion le divinise, et comme Wagner l’a vu, l’égale au monde. « M
13840 n d’Iseut. Car la brûlure intense et dévorante de la passion le divinise, et comme Wagner l’a vu, l’égale au monde. « Mon
13841 Car la brûlure intense et dévorante de la passion le divinise, et comme Wagner l’a vu, l’égale au monde. « Mon regard ravi
13842 orante de la passion le divinise, et comme Wagner l’ a vu, l’égale au monde. « Mon regard ravi s’aveugle… Seul je suis — Mo
13843 e la passion le divinise, et comme Wagner l’a vu, l’ égale au monde. « Mon regard ravi s’aveugle… Seul je suis — Moi le mon
13844 . « Mon regard ravi s’aveugle… Seul je suis — Moi le monde… » La passion veut que le moi devienne plus grand que tout, aus
13845 rd ravi s’aveugle… Seul je suis — Moi le monde… » La passion veut que le moi devienne plus grand que tout, aussi seul et p
13846 eul je suis — Moi le monde… » La passion veut que le moi devienne plus grand que tout, aussi seul et puissant que Dieu. El
13847 aussi seul et puissant que Dieu. Elle veut (sans le savoir) qu’au-delà de cette gloire, sa mort soit véritablement la fin
13848 t que Dieu. Elle veut (sans le savoir) qu’au-delà de cette gloire, sa mort soit véritablement la fin de tout. L’ardeur nat
13849 -delà de cette gloire, sa mort soit véritablement la fin de tout. L’ardeur nationaliste, elle aussi, est une autoexaltatio
13850 e cette gloire, sa mort soit véritablement la fin de tout. L’ardeur nationaliste, elle aussi, est une autoexaltation, un a
13851 loire, sa mort soit véritablement la fin de tout. L’ ardeur nationaliste, elle aussi, est une autoexaltation, un amour narc
13852 rarement comme un amour : presque toujours, c’est la haine qui apparaît en premier lieu, et qu’on proclame. Mais cette hai
13853 premier lieu, et qu’on proclame. Mais cette haine de l’autre, n’est-elle pas toujours présente dans les transports de l’am
13854 de l’autre, n’est-elle pas toujours présente dans les transports de l’amour-passion ? Il n’y a donc qu’un déplacement d’acc
13855 st-elle pas toujours présente dans les transports de l’amour-passion ? Il n’y a donc qu’un déplacement d’accent. Ensuite,
13856 elle pas toujours présente dans les transports de l’ amour-passion ? Il n’y a donc qu’un déplacement d’accent. Ensuite, que
13857 l’amour-passion ? Il n’y a donc qu’un déplacement d’ accent. Ensuite, que veut la passion nationale ? L’exaltation de la fo
13858 onc qu’un déplacement d’accent. Ensuite, que veut la passion nationale ? L’exaltation de la force collective ne peut mener
13859 ’accent. Ensuite, que veut la passion nationale ? L’ exaltation de la force collective ne peut mener qu’à ce dilemme : ou l
13860 ite, que veut la passion nationale ? L’exaltation de la force collective ne peut mener qu’à ce dilemme : ou l’impérialisme
13861 , que veut la passion nationale ? L’exaltation de la force collective ne peut mener qu’à ce dilemme : ou l’impérialisme tr
13862 rce collective ne peut mener qu’à ce dilemme : ou l’ impérialisme triomphe — c’est l’ambition de s’égaler au monde — ou le
13863 à ce dilemme : ou l’impérialisme triomphe — c’est l’ ambition de s’égaler au monde — ou le voisin s’y oppose énergiquement,
13864 e : ou l’impérialisme triomphe — c’est l’ambition de s’égaler au monde — ou le voisin s’y oppose énergiquement, et c’est l
13865 mphe — c’est l’ambition de s’égaler au monde — ou le voisin s’y oppose énergiquement, et c’est la guerre. Or on observe qu
13866 — ou le voisin s’y oppose énergiquement, et c’est la guerre. Or on observe qu’une nation dans son premier essor passionnel
13867 re même sans espoir. Elle manifeste ainsi sans se l’ avouer qu’elle préfère le risque de mort, et la mort même, à l’abandon
13868 manifeste ainsi sans se l’avouer qu’elle préfère le risque de mort, et la mort même, à l’abandon de sa passion. « La libe
13869 ainsi sans se l’avouer qu’elle préfère le risque de mort, et la mort même, à l’abandon de sa passion. « La liberté ou la
13870 se l’avouer qu’elle préfère le risque de mort, et la mort même, à l’abandon de sa passion. « La liberté ou la mort », hurl
13871 lle préfère le risque de mort, et la mort même, à l’ abandon de sa passion. « La liberté ou la mort », hurlaient les jacobi
13872 e le risque de mort, et la mort même, à l’abandon de sa passion. « La liberté ou la mort », hurlaient les jacobins à l’heu
13873 rt, et la mort même, à l’abandon de sa passion. «  La liberté ou la mort », hurlaient les jacobins à l’heure où les forces
13874 même, à l’abandon de sa passion. « La liberté ou la mort », hurlaient les jacobins à l’heure où les forces ennemies parai
13875 sa passion. « La liberté ou la mort », hurlaient les jacobins à l’heure où les forces ennemies paraissaient vingt fois sup
13876 La liberté ou la mort », hurlaient les jacobins à l’ heure où les forces ennemies paraissaient vingt fois supérieures, à l’
13877 ou la mort », hurlaient les jacobins à l’heure où les forces ennemies paraissaient vingt fois supérieures, à l’heure où lib
13878 s ennemies paraissaient vingt fois supérieures, à l’ heure où liberté et mort étaient bien près d’avoir le même sens… Ainsi
13879 s, à l’heure où liberté et mort étaient bien près d’ avoir le même sens… Ainsi la nation et la Guerre sont liées comme l’Am
13880 eure où liberté et mort étaient bien près d’avoir le même sens… Ainsi la nation et la Guerre sont liées comme l’Amour et l
13881 ort étaient bien près d’avoir le même sens… Ainsi la nation et la Guerre sont liées comme l’Amour et la Mort. Désormais le
13882 ien près d’avoir le même sens… Ainsi la nation et la Guerre sont liées comme l’Amour et la Mort. Désormais le fait nationa
13883 ns… Ainsi la nation et la Guerre sont liées comme l’ Amour et la Mort. Désormais le fait national sera le facteur dominant
13884 a nation et la Guerre sont liées comme l’Amour et la Mort. Désormais le fait national sera le facteur dominant de la guerr
13885 re sont liées comme l’Amour et la Mort. Désormais le fait national sera le facteur dominant de la guerre. « Celui qui écri
13886 Amour et la Mort. Désormais le fait national sera le facteur dominant de la guerre. « Celui qui écrit sur la stratégie et
13887 sormais le fait national sera le facteur dominant de la guerre. « Celui qui écrit sur la stratégie et sur la tactique devr
13888 mais le fait national sera le facteur dominant de la guerre. « Celui qui écrit sur la stratégie et sur la tactique devrait
13889 teur dominant de la guerre. « Celui qui écrit sur la stratégie et sur la tactique devrait s’astreindre à n’enseigner qu’un
13890 guerre. « Celui qui écrit sur la stratégie et sur la tactique devrait s’astreindre à n’enseigner qu’une stratégie et une t
13891 e et une tactique nationales, seules susceptibles d’ être profitables à la nation pour laquelle il écrit. » Ainsi s’exprime
13892 ionales, seules susceptibles d’être profitables à la nation pour laquelle il écrit. » Ainsi s’exprime le général von der G
13893 nation pour laquelle il écrit. » Ainsi s’exprime le général von der Goltz, disciple de Clausewitz, lequel n’a cessé d’aff
13894 insi s’exprime le général von der Goltz, disciple de Clausewitz, lequel n’a cessé d’affirmer que toute la théorie prussien
13895 r Goltz, disciple de Clausewitz, lequel n’a cessé d’ affirmer que toute la théorie prussienne de la guerre devait se fonder
13896 Clausewitz, lequel n’a cessé d’affirmer que toute la théorie prussienne de la guerre devait se fonder sur l’expérience des
13897 cessé d’affirmer que toute la théorie prussienne de la guerre devait se fonder sur l’expérience des campagnes de la Révol
13898 ssé d’affirmer que toute la théorie prussienne de la guerre devait se fonder sur l’expérience des campagnes de la Révoluti
13899 orie prussienne de la guerre devait se fonder sur l’ expérience des campagnes de la Révolution et de l’Empire. La bataille
13900 e devait se fonder sur l’expérience des campagnes de la Révolution et de l’Empire. La bataille de Valmy fut gagnée par la
13901 evait se fonder sur l’expérience des campagnes de la Révolution et de l’Empire. La bataille de Valmy fut gagnée par la pas
13902 ur l’expérience des campagnes de la Révolution et de l’Empire. La bataille de Valmy fut gagnée par la passion contre la « 
13903 l’expérience des campagnes de la Révolution et de l’ Empire. La bataille de Valmy fut gagnée par la passion contre la « sci
13904 ce des campagnes de la Révolution et de l’Empire. La bataille de Valmy fut gagnée par la passion contre la « science exact
13905 gnes de la Révolution et de l’Empire. La bataille de Valmy fut gagnée par la passion contre la « science exacte ». C’est a
13906 de l’Empire. La bataille de Valmy fut gagnée par la passion contre la « science exacte ». C’est au cri de Vive la Nation 
13907 ataille de Valmy fut gagnée par la passion contre la « science exacte ». C’est au cri de Vive la Nation ! que les sans-cul
13908 assion contre la « science exacte ». C’est au cri de Vive la Nation ! que les sans-culottes repoussèrent l’armée « classiq
13909 ontre la « science exacte ». C’est au cri de Vive la Nation ! que les sans-culottes repoussèrent l’armée « classique » des
13910 ce exacte ». C’est au cri de Vive la Nation ! que les sans-culottes repoussèrent l’armée « classique » des alliés. On conna
13911 ve la Nation ! que les sans-culottes repoussèrent l’ armée « classique » des alliés. On connaît le mot de Goethe, au soir d
13912 rent l’armée « classique » des alliés. On connaît le mot de Goethe, au soir de la bataille : « De ce lieu, de ce jour, dat
13913 armée « classique » des alliés. On connaît le mot de Goethe, au soir de la bataille : « De ce lieu, de ce jour, date une è
13914 des alliés. On connaît le mot de Goethe, au soir de la bataille : « De ce lieu, de ce jour, date une ère nouvelle dans l’
13915 s alliés. On connaît le mot de Goethe, au soir de la bataille : « De ce lieu, de ce jour, date une ère nouvelle dans l’his
13916 naît le mot de Goethe, au soir de la bataille : «  De ce lieu, de ce jour, date une ère nouvelle dans l’histoire du monde. 
13917 de Goethe, au soir de la bataille : « De ce lieu, de ce jour, date une ère nouvelle dans l’histoire du monde. » Et Foch co
13918 e ce lieu, de ce jour, date une ère nouvelle dans l’ histoire du monde. » Et Foch commente ainsi cette phrase fameuse : « U
13919 es déchaînées parce qu’elles allaient consacrer à la lutte toutes les ressources de la nation ; parce qu’elles allaient se
13920 rce qu’elles allaient consacrer à la lutte toutes les ressources de la nation ; parce qu’elles allaient se donner comme but
13921 laient consacrer à la lutte toutes les ressources de la nation ; parce qu’elles allaient se donner comme but non un intérê
13922 ent consacrer à la lutte toutes les ressources de la nation ; parce qu’elles allaient se donner comme but non un intérêt d
13923 donner comme but non un intérêt dynastique, mais la conquête ou la propagation d’idées philosophiques… d’avantages immaté
13924 ut non un intérêt dynastique, mais la conquête ou la propagation d’idées philosophiques… d’avantages immatériels… parce qu
13925 êt dynastique, mais la conquête ou la propagation d’ idées philosophiques… d’avantages immatériels… parce qu’elles allaient
13926 onquête ou la propagation d’idées philosophiques… d’ avantages immatériels… parce qu’elles allaient mettre en jeu des senti
13927 ntiments, des passions, c’est-à-dire des éléments de force jusqu’alors inexploités. » ⁂ Il serait assez curieux de précise
13928 qu’alors inexploités. » ⁂ Il serait assez curieux de préciser le parallèle entre les amours de Bonaparte puis de Napoléon
13929 xploités. » ⁂ Il serait assez curieux de préciser le parallèle entre les amours de Bonaparte puis de Napoléon d’une part,
13930 rait assez curieux de préciser le parallèle entre les amours de Bonaparte puis de Napoléon d’une part, et les campagnes d’I
13931 curieux de préciser le parallèle entre les amours de Bonaparte puis de Napoléon d’une part, et les campagnes d’Italie puis
13932 r le parallèle entre les amours de Bonaparte puis de Napoléon d’une part, et les campagnes d’Italie puis d’Autriche, d’aut
13933 ours de Bonaparte puis de Napoléon d’une part, et les campagnes d’Italie puis d’Autriche, d’autre part. Un certain type de
13934 rte puis de Napoléon d’une part, et les campagnes d’ Italie puis d’Autriche, d’autre part. Un certain type de bataille corr
13935 poléon d’une part, et les campagnes d’Italie puis d’ Autriche, d’autre part. Un certain type de bataille correspond à la sé
13936 ie puis d’Autriche, d’autre part. Un certain type de bataille correspond à la séduction de Joséphine — c’est le coup d’aud
13937 re part. Un certain type de bataille correspond à la séduction de Joséphine — c’est le coup d’audace de l’inférieur qui je
13938 ertain type de bataille correspond à la séduction de Joséphine — c’est le coup d’audace de l’inférieur qui jette toutes se
13939 le correspond à la séduction de Joséphine — c’est le coup d’audace de l’inférieur qui jette toutes ses forces au point déc
13940 spond à la séduction de Joséphine — c’est le coup d’ audace de l’inférieur qui jette toutes ses forces au point décisif, et
13941 a séduction de Joséphine — c’est le coup d’audace de l’inférieur qui jette toutes ses forces au point décisif, et bluffe ;
13942 éduction de Joséphine — c’est le coup d’audace de l’ inférieur qui jette toutes ses forces au point décisif, et bluffe ; un
13943 orces au point décisif, et bluffe ; un autre type de bataille correspond au mariage dynastique avec l’archiduchesse Marie-
13944 de bataille correspond au mariage dynastique avec l’ archiduchesse Marie-Louise — et c’est la grande partie classique, Wagr
13945 ique avec l’archiduchesse Marie-Louise — et c’est la grande partie classique, Wagram par exemple, combinant une science de
13946 mple, combinant une science devenue rhétorique et la surprise massive, brutale… Et il n’est pas sans intérêt non plus de n
13947 e, brutale… Et il n’est pas sans intérêt non plus de noter que Waterloo fut une bataille perdue par excès de science, peut
13948 er que Waterloo fut une bataille perdue par excès de science, peut-être, ou par défaut d’élan national-révolutionnaire… Ce
13949 ue par excès de science, peut-être, ou par défaut d’ élan national-révolutionnaire… Ce qui est certain, c’est que Napoléon
13950 premier à tenir compte du facteur passionnel dans la conduite des batailles. D’où ce cri d’un des généraux qu’il venait de
13951 acteur passionnel dans la conduite des batailles. D’ où ce cri d’un des généraux qu’il venait de battre en Italie : « Il n’
13952 onnel dans la conduite des batailles. D’où ce cri d’ un des généraux qu’il venait de battre en Italie : « Il n’est pas poss
13953 ait de battre en Italie : « Il n’est pas possible de méconnaître, comme ce Bonaparte, les principes les plus élémentaires
13954 pas possible de méconnaître, comme ce Bonaparte, les principes les plus élémentaires de l’art de guerre. » 9.La guerre
13955 de méconnaître, comme ce Bonaparte, les principes les plus élémentaires de l’art de guerre. » 9.La guerre nationale À
13956 ce Bonaparte, les principes les plus élémentaires de l’art de guerre. » 9.La guerre nationale À partir de la Révolut
13957 Bonaparte, les principes les plus élémentaires de l’ art de guerre. » 9.La guerre nationale À partir de la Révolution
13958 rte, les principes les plus élémentaires de l’art de guerre. » 9.La guerre nationale À partir de la Révolution, l’on
13959 guerre. » 9.La guerre nationale À partir de la Révolution, l’on va se battre « avec le cœur des soldats » c’est-à-di
13960 La guerre nationale À partir de la Révolution, l’ on va se battre « avec le cœur des soldats » c’est-à-dire d’une façon
13961 partir de la Révolution, l’on va se battre « avec le cœur des soldats » c’est-à-dire d’une façon « farouche et tragique »
13962 battre « avec le cœur des soldats » c’est-à-dire d’ une façon « farouche et tragique » (Foch). Il faudrait préciser : ce n
13963 que » (Foch). Il faudrait préciser : ce n’est pas le cœur de chaque soldat considéré comme un héros qui décidera du sort d
13964 och). Il faudrait préciser : ce n’est pas le cœur de chaque soldat considéré comme un héros qui décidera du sort d’une gue
13965 dat considéré comme un héros qui décidera du sort d’ une guerre, mais bien le cœur collectif, si l’on ose dire, la puissanc
13966 éros qui décidera du sort d’une guerre, mais bien le cœur collectif, si l’on ose dire, la puissance passionnelle de la Nat
13967 ort d’une guerre, mais bien le cœur collectif, si l’ on ose dire, la puissance passionnelle de la Nation. Les poètes romant
13968 e, mais bien le cœur collectif, si l’on ose dire, la puissance passionnelle de la Nation. Les poètes romantiques jouèrent
13969 ctif, si l’on ose dire, la puissance passionnelle de la Nation. Les poètes romantiques jouèrent un rôle notable dans les g
13970 f, si l’on ose dire, la puissance passionnelle de la Nation. Les poètes romantiques jouèrent un rôle notable dans les guer
13971 ose dire, la puissance passionnelle de la Nation. Les poètes romantiques jouèrent un rôle notable dans les guerres de libér
13972 poètes romantiques jouèrent un rôle notable dans les guerres de libération que mena la Prusse contre Napoléon. Et les phil
13973 ntiques jouèrent un rôle notable dans les guerres de libération que mena la Prusse contre Napoléon. Et les philosophies d’
13974 e notable dans les guerres de libération que mena la Prusse contre Napoléon. Et les philosophies d’essence passionnelle d’
13975 libération que mena la Prusse contre Napoléon. Et les philosophies d’essence passionnelle d’un Fichte et d’un Hegel, par ex
13976 na la Prusse contre Napoléon. Et les philosophies d’ essence passionnelle d’un Fichte et d’un Hegel, par exemple, furent le
13977 oléon. Et les philosophies d’essence passionnelle d’ un Fichte et d’un Hegel, par exemple, furent les premiers appuis du na
13978 hilosophies d’essence passionnelle d’un Fichte et d’ un Hegel, par exemple, furent les premiers appuis du nationalisme alle
13979 ent les premiers appuis du nationalisme allemand. D’ où le caractère de plus en plus sanglant des guerres du xixe siècle.
13980 es premiers appuis du nationalisme allemand. D’où le caractère de plus en plus sanglant des guerres du xixe siècle. Il ne
13981 nt des guerres du xixe siècle. Il ne s’agit plus d’ intérêts, mais de « religions » antagonistes. Or les religions ne tran
13982 xixe siècle. Il ne s’agit plus d’intérêts, mais de « religions » antagonistes. Or les religions ne transigent point, à l
13983 ’intérêts, mais de « religions » antagonistes. Or les religions ne transigent point, à l’inverse des intérêts : elles préfè
13984 gonistes. Or les religions ne transigent point, à l’ inverse des intérêts : elles préfèrent la mort héroïque. (De tous temp
13985 point, à l’inverse des intérêts : elles préfèrent la mort héroïque. (De tous temps les guerres de religion ont été de beau
13986 des intérêts : elles préfèrent la mort héroïque. ( De tous temps les guerres de religion ont été de beaucoup les plus viole
13987 elles préfèrent la mort héroïque. (De tous temps les guerres de religion ont été de beaucoup les plus violentes.) Ceci vau
13988 rent la mort héroïque. (De tous temps les guerres de religion ont été de beaucoup les plus violentes.) Ceci vaut pour les
13989 e. (De tous temps les guerres de religion ont été de beaucoup les plus violentes.) Ceci vaut pour les trois premiers quart
13990 temps les guerres de religion ont été de beaucoup les plus violentes.) Ceci vaut pour les trois premiers quarts du siècle e
13991 é de beaucoup les plus violentes.) Ceci vaut pour les trois premiers quarts du siècle et particulièrement pour la période q
13992 remiers quarts du siècle et particulièrement pour la période qui va de 1848 à 1870. Après quoi, les passions nationales, p
13993 siècle et particulièrement pour la période qui va de 1848 à 1870. Après quoi, les passions nationales, provisoirement apai
13994 our la période qui va de 1848 à 1870. Après quoi, les passions nationales, provisoirement apaisées, le céderont pendant qua
13995 les passions nationales, provisoirement apaisées, le céderont pendant quarante ans aux entreprises du capitalisme et du co
13996 ns aux entreprises du capitalisme et du commerce. La violence ne cesse pas de s’exercer au nom de la Nation, mais ce sont
13997 italisme et du commerce. La violence ne cesse pas de s’exercer au nom de la Nation, mais ce sont bel et bien des intérêts
13998 . La violence ne cesse pas de s’exercer au nom de la Nation, mais ce sont bel et bien des intérêts qui mènent le jeu, ains
13999 mais ce sont bel et bien des intérêts qui mènent le jeu, ainsi que l’a fort bien marqué le maréchal Foch, dans ses Princi
14000 et bien des intérêts qui mènent le jeu, ainsi que l’ a fort bien marqué le maréchal Foch, dans ses Principes de la guerre :
14001 qui mènent le jeu, ainsi que l’a fort bien marqué le maréchal Foch, dans ses Principes de la guerre : La guerre fut nation
14002 bien marqué le maréchal Foch, dans ses Principes de la guerre : La guerre fut nationale au début pour conquérir et garant
14003 en marqué le maréchal Foch, dans ses Principes de la guerre : La guerre fut nationale au début pour conquérir et garantir
14004 maréchal Foch, dans ses Principes de la guerre : La guerre fut nationale au début pour conquérir et garantir l’indépendan
14005 fut nationale au début pour conquérir et garantir l’ indépendance des peuples : Français de 1792-1793, Espagnols de 1804-18
14006 et garantir l’indépendance des peuples : Français de 1792-1793, Espagnols de 1804-1814, Russes de 1812, Allemands de 1813,
14007 ce des peuples : Français de 1792-1793, Espagnols de 1804-1814, Russes de 1812, Allemands de 1813, Europe de 1814, et comp
14008 çais de 1792-1793, Espagnols de 1804-1814, Russes de 1812, Allemands de 1813, Europe de 1814, et comporta alors ces manife
14009 Espagnols de 1804-1814, Russes de 1812, Allemands de 1813, Europe de 1814, et comporta alors ces manifestations glorieuses
14010 4-1814, Russes de 1812, Allemands de 1813, Europe de 1814, et comporta alors ces manifestations glorieuses et puissantes d
14011 alors ces manifestations glorieuses et puissantes de la passion des peuples qui s’appellent : Valmy, Saragosse, Tarancon,
14012 rs ces manifestations glorieuses et puissantes de la passion des peuples qui s’appellent : Valmy, Saragosse, Tarancon, Mos
14013 con, Moscou, Leipzig, etc. Elle fut nationale par la suite pour conquérir l’unité des races, la nationalité. C’est la thès
14014 c. Elle fut nationale par la suite pour conquérir l’ unité des races, la nationalité. C’est la thèse des Italiens et des Pr
14015 le par la suite pour conquérir l’unité des races, la nationalité. C’est la thèse des Italiens et des Prussiens de 1866, 18
14016 onquérir l’unité des races, la nationalité. C’est la thèse des Italiens et des Prussiens de 1866, 1870. Ce sera la thèse a
14017 ité. C’est la thèse des Italiens et des Prussiens de 1866, 1870. Ce sera la thèse au nom de laquelle le roi de Prusse deve
14018 Italiens et des Prussiens de 1866, 1870. Ce sera la thèse au nom de laquelle le roi de Prusse devenu empereur d’Allemagne
14019 e 1866, 1870. Ce sera la thèse au nom de laquelle le roi de Prusse devenu empereur d’Allemagne, revendiquera les provinces
14020 nom de laquelle le roi de Prusse devenu empereur d’ Allemagne, revendiquera les provinces allemandes de l’Autriche. Mais n
14021 Prusse devenu empereur d’Allemagne, revendiquera les provinces allemandes de l’Autriche. Mais nous la voyons maintenant (1
14022 ’Allemagne, revendiquera les provinces allemandes de l’Autriche. Mais nous la voyons maintenant (1903) encore nationale, e
14023 lemagne, revendiquera les provinces allemandes de l’ Autriche. Mais nous la voyons maintenant (1903) encore nationale, et c
14024 les provinces allemandes de l’Autriche. Mais nous la voyons maintenant (1903) encore nationale, et cela pour conquérir des
14025 conquérir des avantages commerciaux, des traités de commerce avantageux. Après avoir été le moyen violent que les peuples
14026 s traités de commerce avantageux. Après avoir été le moyen violent que les peuples employaient pour se faire une place dan
14027 avantageux. Après avoir été le moyen violent que les peuples employaient pour se faire une place dans le monde en tant que
14028 peuples employaient pour se faire une place dans le monde en tant que nations, elle devient le moyen qu’ils pratiquent en
14029 e dans le monde en tant que nations, elle devient le moyen qu’ils pratiquent encore pour s’enrichir. Trade follows the fl
14030 encore pour s’enrichir. Trade follows the flag, le commerce suit le drapeau, disent les Anglais. Ce fut la période colon
14031 richir. Trade follows the flag, le commerce suit le drapeau, disent les Anglais. Ce fut la période coloniale, la dernière
14032 ows the flag, le commerce suit le drapeau, disent les Anglais. Ce fut la période coloniale, la dernière « paix » méritée pa
14033 merce suit le drapeau, disent les Anglais. Ce fut la période coloniale, la dernière « paix » méritée par l’Europe. On a ma
14034 riode coloniale, la dernière « paix » méritée par l’ Europe. On a marqué plus haut (livre IV, chap. xix) que cette période,
14035 ) que cette période, du point de vue des mœurs et de leur littérature, se définit par une dernière tentative de mythificat
14036 ittérature, se définit par une dernière tentative de mythification de la passion. Réaction que l’on n’oserait pas comparer
14037 finit par une dernière tentative de mythification de la passion. Réaction que l’on n’oserait pas comparer à la chevalerie,
14038 it par une dernière tentative de mythification de la passion. Réaction que l’on n’oserait pas comparer à la chevalerie, bi
14039 tive de mythification de la passion. Réaction que l’ on n’oserait pas comparer à la chevalerie, bien qu’elle remplît la mêm
14040 ssion. Réaction que l’on n’oserait pas comparer à la chevalerie, bien qu’elle remplît la même fonction sociale (mais à la
14041 as comparer à la chevalerie, bien qu’elle remplît la même fonction sociale (mais à la mesure de notre société). Ce n’était
14042 qu’elle remplît la même fonction sociale (mais à la mesure de notre société). Ce n’était plus, en effet, un principe spir
14043 emplît la même fonction sociale (mais à la mesure de notre société). Ce n’était plus, en effet, un principe spirituel qui
14044 us, en effet, un principe spirituel qui inspirait les « formes » et les conventions, mais des calculs d’intérêts privés, in
14045 rincipe spirituel qui inspirait les « formes » et les conventions, mais des calculs d’intérêts privés, incapables de fourni
14046 s « formes » et les conventions, mais des calculs d’ intérêts privés, incapables de fournir les bases d’une communauté soli
14047 s, mais des calculs d’intérêts privés, incapables de fournir les bases d’une communauté solide. La nation même que l’on in
14048 calculs d’intérêts privés, incapables de fournir les bases d’une communauté solide. La nation même que l’on invoquait avai
14049 ’intérêts privés, incapables de fournir les bases d’ une communauté solide. La nation même que l’on invoquait avait perdu d
14050 les de fournir les bases d’une communauté solide. La nation même que l’on invoquait avait perdu de son prestige romantique
14051 bases d’une communauté solide. La nation même que l’ on invoquait avait perdu de son prestige romantique : le pavillon couv
14052 de. La nation même que l’on invoquait avait perdu de son prestige romantique : le pavillon couvrait les intérêts de l’État
14053 nvoquait avait perdu de son prestige romantique : le pavillon couvrait les intérêts de l’État, non les passions ou l’honne
14054 de son prestige romantique : le pavillon couvrait les intérêts de l’État, non les passions ou l’honneur des élites. Et l’Ét
14055 ge romantique : le pavillon couvrait les intérêts de l’État, non les passions ou l’honneur des élites. Et l’État ne jouait
14056 romantique : le pavillon couvrait les intérêts de l’ État, non les passions ou l’honneur des élites. Et l’État ne jouait pl
14057 le pavillon couvrait les intérêts de l’État, non les passions ou l’honneur des élites. Et l’État ne jouait plus guère que
14058 vrait les intérêts de l’État, non les passions ou l’ honneur des élites. Et l’État ne jouait plus guère que le rôle honorif
14059 tat, non les passions ou l’honneur des élites. Et l’ État ne jouait plus guère que le rôle honorifique d’un conseil d’admin
14060 ur des élites. Et l’État ne jouait plus guère que le rôle honorifique d’un conseil d’administration, faisant la guerre pou
14061 État ne jouait plus guère que le rôle honorifique d’ un conseil d’administration, faisant la guerre pour des motifs bancair
14062 onorifique d’un conseil d’administration, faisant la guerre pour des motifs bancaires (conquête de Madagascar). La guerre
14063 ant la guerre pour des motifs bancaires (conquête de Madagascar). La guerre coloniale n’est en somme que la continuation d
14064 ur des motifs bancaires (conquête de Madagascar). La guerre coloniale n’est en somme que la continuation de la concurrence
14065 dagascar). La guerre coloniale n’est en somme que la continuation de la concurrence capitaliste par des moyens plus onéreu
14066 erre coloniale n’est en somme que la continuation de la concurrence capitaliste par des moyens plus onéreux pour le pays,
14067 e coloniale n’est en somme que la continuation de la concurrence capitaliste par des moyens plus onéreux pour le pays, sin
14068 ence capitaliste par des moyens plus onéreux pour le pays, sinon pour les grandes compagnies. Vers la fin du xixe siècle,
14069 des moyens plus onéreux pour le pays, sinon pour les grandes compagnies. Vers la fin du xixe siècle, l’amour183 était dev
14070 le pays, sinon pour les grandes compagnies. Vers la fin du xixe siècle, l’amour183 était devenu ; dans les classes bourg
14071 grandes compagnies. Vers la fin du xixe siècle, l’ amour183 était devenu ; dans les classes bourgeoises, un bien bizarre
14072 n du xixe siècle, l’amour183 était devenu ; dans les classes bourgeoises, un bien bizarre mélange de sentimentalisme à fle
14073 les classes bourgeoises, un bien bizarre mélange de sentimentalisme à fleur de nerfs et d’histoires de rentes et de dots 
14074 n bien bizarre mélange de sentimentalisme à fleur de nerfs et d’histoires de rentes et de dots : ce qu’il n’a pas cessé d’
14075 re mélange de sentimentalisme à fleur de nerfs et d’ histoires de rentes et de dots : ce qu’il n’a pas cessé d’être aujourd
14076 e sentimentalisme à fleur de nerfs et d’histoires de rentes et de dots : ce qu’il n’a pas cessé d’être aujourd’hui dans le
14077 isme à fleur de nerfs et d’histoires de rentes et de dots : ce qu’il n’a pas cessé d’être aujourd’hui dans les annonces ma
14078 res de rentes et de dots : ce qu’il n’a pas cessé d’ être aujourd’hui dans les annonces matrimoniales. La sexualité pure n’
14079  : ce qu’il n’a pas cessé d’être aujourd’hui dans les annonces matrimoniales. La sexualité pure n’intervenait que pour « tr
14080 être aujourd’hui dans les annonces matrimoniales. La sexualité pure n’intervenait que pour « troubler » ces petits calculs
14081  » ces petits calculs et ces « beaux sentiments » de série. (Comme une goutte d’eau « trouble » l’absinthe, et c’est pourq
14082 « beaux sentiments » de série. (Comme une goutte d’ eau « trouble » l’absinthe, et c’est pourquoi Jarry dit que l’eau est
14083 s » de série. (Comme une goutte d’eau « trouble » l’ absinthe, et c’est pourquoi Jarry dit que l’eau est impure.) De même l
14084 ble » l’absinthe, et c’est pourquoi Jarry dit que l’ eau est impure.) De même la guerre était un composé d’excitations de l
14085 pourquoi Jarry dit que l’eau est impure.) De même la guerre était un composé d’excitations de l’opinion publique — qu’est-
14086 u est impure.) De même la guerre était un composé d’ excitations de l’opinion publique — qu’est-ce que la « revanche », sin
14087 De même la guerre était un composé d’excitations de l’opinion publique — qu’est-ce que la « revanche », sinon un sentimen
14088 même la guerre était un composé d’excitations de l’ opinion publique — qu’est-ce que la « revanche », sinon un sentimental
14089 excitations de l’opinion publique — qu’est-ce que la « revanche », sinon un sentimentalisme national ? — et de plans comme
14090 anche », sinon un sentimentalisme national ? — et de plans commerciaux ou financiers. L’élément proprement guerrier n’y tr
14091 tional ? — et de plans commerciaux ou financiers. L’ élément proprement guerrier n’y trouvait plus son compte qu’en contreb
14092 r n’y trouvait plus son compte qu’en contrebande. La guerre s’embourgeoisait. Le sang se commercialisait. Le type du milit
14093 te qu’en contrebande. La guerre s’embourgeoisait. Le sang se commercialisait. Le type du militaire apparaissait déjà comme
14094 rre s’embourgeoisait. Le sang se commercialisait. Le type du militaire apparaissait déjà comme une anomalie, aux yeux des
14095 s femmes et des badauds curieux. (C’est ainsi que les démocraties s’excitent sur les mariages princiers.) Et l’on croyait p
14096 . (C’est ainsi que les démocraties s’excitent sur les mariages princiers.) Et l’on croyait pouvoir liquider sans dommages l
14097 raties s’excitent sur les mariages princiers.) Et l’ on croyait pouvoir liquider sans dommages le formidable potentiel de f
14098 .) Et l’on croyait pouvoir liquider sans dommages le formidable potentiel de frénésie et de grandeurs sanglantes qu’avaien
14099 ir liquider sans dommages le formidable potentiel de frénésie et de grandeurs sanglantes qu’avaient accumulé en Occident d
14100 s dommages le formidable potentiel de frénésie et de grandeurs sanglantes qu’avaient accumulé en Occident des siècles de c
14101 antes qu’avaient accumulé en Occident des siècles de culture de la passion. La guerre de 1914 fut l’un des résultats les p
14102 aient accumulé en Occident des siècles de culture de la passion. La guerre de 1914 fut l’un des résultats les plus notable
14103 nt accumulé en Occident des siècles de culture de la passion. La guerre de 1914 fut l’un des résultats les plus notables d
14104 en Occident des siècles de culture de la passion. La guerre de 1914 fut l’un des résultats les plus notables de cette méco
14105 t des siècles de culture de la passion. La guerre de 1914 fut l’un des résultats les plus notables de cette méconnaissance
14106 passion. La guerre de 1914 fut l’un des résultats les plus notables de cette méconnaissance du mythe. 10.La guerre total
14107 de 1914 fut l’un des résultats les plus notables de cette méconnaissance du mythe. 10.La guerre totale À partir de
14108 10.La guerre totale À partir de Verdun, que les Allemands baptisent la Bataille du matériel (Materialschlacht), il se
14109 À partir de Verdun, que les Allemands baptisent la Bataille du matériel (Materialschlacht), il semble que le parallélism
14110 lle du matériel (Materialschlacht), il semble que le parallélisme institué par la chevalerie entre les formes de l’amour e
14111 acht), il semble que le parallélisme institué par la chevalerie entre les formes de l’amour et de la guerre, soit rompu. C
14112 le parallélisme institué par la chevalerie entre les formes de l’amour et de la guerre, soit rompu. Certes, le but concret
14113 lisme institué par la chevalerie entre les formes de l’amour et de la guerre, soit rompu. Certes, le but concret de la gue
14114 me institué par la chevalerie entre les formes de l’ amour et de la guerre, soit rompu. Certes, le but concret de la guerre
14115 par la chevalerie entre les formes de l’amour et de la guerre, soit rompu. Certes, le but concret de la guerre fut toujou
14116 r la chevalerie entre les formes de l’amour et de la guerre, soit rompu. Certes, le but concret de la guerre fut toujours
14117 s de l’amour et de la guerre, soit rompu. Certes, le but concret de la guerre fut toujours de forcer la résistance ennemie
14118 de la guerre, soit rompu. Certes, le but concret de la guerre fut toujours de forcer la résistance ennemie, en détruisant
14119 la guerre, soit rompu. Certes, le but concret de la guerre fut toujours de forcer la résistance ennemie, en détruisant sa
14120 Certes, le but concret de la guerre fut toujours de forcer la résistance ennemie, en détruisant sa force armée. (Forcer l
14121 e but concret de la guerre fut toujours de forcer la résistance ennemie, en détruisant sa force armée. (Forcer la résistan
14122 ce ennemie, en détruisant sa force armée. (Forcer la résistance de la femme par la séduction, c’est la paix ; par le viol,
14123 détruisant sa force armée. (Forcer la résistance de la femme par la séduction, c’est la paix ; par le viol, c’est la guer
14124 truisant sa force armée. (Forcer la résistance de la femme par la séduction, c’est la paix ; par le viol, c’est la guerre.
14125 orce armée. (Forcer la résistance de la femme par la séduction, c’est la paix ; par le viol, c’est la guerre.) Mais pour a
14126 la résistance de la femme par la séduction, c’est la paix ; par le viol, c’est la guerre.) Mais pour autant, l’on ne détru
14127 de la femme par la séduction, c’est la paix ; par le viol, c’est la guerre.) Mais pour autant, l’on ne détruisait pas la n
14128 la séduction, c’est la paix ; par le viol, c’est la guerre.) Mais pour autant, l’on ne détruisait pas la nation même dont
14129 par le viol, c’est la guerre.) Mais pour autant, l’ on ne détruisait pas la nation même dont on voulait se rendre maître :
14130 guerre.) Mais pour autant, l’on ne détruisait pas la nation même dont on voulait se rendre maître : on se bornait à réduir
14131 re ses défenses. Bataille rangée contre une armée de métier, siège des ouvrages fortifiés, capture du chef : un système de
14132 ouvrages fortifiés, capture du chef : un système de règles précises, donc un art, désignait le vainqueur. Et ce vainqueur
14133 ystème de règles précises, donc un art, désignait le vainqueur. Et ce vainqueur triomphait d’un vivant, d’un pays ou d’un
14134 ésignait le vainqueur. Et ce vainqueur triomphait d’ un vivant, d’un pays ou d’un peuple encore désirables. L’intervention
14135 ainqueur. Et ce vainqueur triomphait d’un vivant, d’ un pays ou d’un peuple encore désirables. L’intervention d’une techniq
14136 ce vainqueur triomphait d’un vivant, d’un pays ou d’ un peuple encore désirables. L’intervention d’une technique inhumaine,
14137 vant, d’un pays ou d’un peuple encore désirables. L’ intervention d’une technique inhumaine, qui met en œuvre toutes les fo
14138 ou d’un peuple encore désirables. L’intervention d’ une technique inhumaine, qui met en œuvre toutes les forces d’un État,
14139 ’une technique inhumaine, qui met en œuvre toutes les forces d’un État, changea la face de la guerre à Verdun. Car dès que
14140 que inhumaine, qui met en œuvre toutes les forces d’ un État, changea la face de la guerre à Verdun. Car dès que la guerre
14141 met en œuvre toutes les forces d’un État, changea la face de la guerre à Verdun. Car dès que la guerre devient « totale »
14142 uvre toutes les forces d’un État, changea la face de la guerre à Verdun. Car dès que la guerre devient « totale » — et non
14143 e toutes les forces d’un État, changea la face de la guerre à Verdun. Car dès que la guerre devient « totale » — et non pl
14144 hangea la face de la guerre à Verdun. Car dès que la guerre devient « totale » — et non plus seulement militaire — la dest
14145 nt « totale » — et non plus seulement militaire — la destruction des résistances armées signifie l’anéantissement des forc
14146  — la destruction des résistances armées signifie l’ anéantissement des forces vives de l’ennemi : des ouvriers embrigadés
14147 armées signifie l’anéantissement des forces vives de l’ennemi : des ouvriers embrigadés dans les usines, des mères qui pro
14148 ées signifie l’anéantissement des forces vives de l’ ennemi : des ouvriers embrigadés dans les usines, des mères qui procré
14149 vives de l’ennemi : des ouvriers embrigadés dans les usines, des mères qui procréent des soldats, bref de tous les « moyen
14150 usines, des mères qui procréent des soldats, bref de tous les « moyens de production », choses et personnes assimilées. La
14151 des mères qui procréent des soldats, bref de tous les « moyens de production », choses et personnes assimilées. La guerre n
14152 procréent des soldats, bref de tous les « moyens de production », choses et personnes assimilées. La guerre n’est plus un
14153 de production », choses et personnes assimilées. La guerre n’est plus un viol mais un assassinat de l’objet convoité et h
14154 . La guerre n’est plus un viol mais un assassinat de l’objet convoité et hostile — c’est-à-dire un acte « total », détruis
14155 a guerre n’est plus un viol mais un assassinat de l’ objet convoité et hostile — c’est-à-dire un acte « total », détruisant
14156 emparer. Verdun ne fut d’ailleurs qu’un prodrome de cette guerre nouvelle, puisque le procédé se limita à la destruction
14157 qu’un prodrome de cette guerre nouvelle, puisque le procédé se limita à la destruction méthodique d’un million de soldats
14158 e guerre nouvelle, puisque le procédé se limita à la destruction méthodique d’un million de soldats, non de civils. Mais c
14159 le procédé se limita à la destruction méthodique d’ un million de soldats, non de civils. Mais ce Kriegspiel permit de met
14160 e limita à la destruction méthodique d’un million de soldats, non de civils. Mais ce Kriegspiel permit de mettre au point
14161 struction méthodique d’un million de soldats, non de civils. Mais ce Kriegspiel permit de mettre au point un instrument qu
14162 soldats, non de civils. Mais ce Kriegspiel permit de mettre au point un instrument qui, par la suite, devait se trouver en
14163 permit de mettre au point un instrument qui, par la suite, devait se trouver en mesure d’opérer sur des étendues bien plu
14164 nt qui, par la suite, devait se trouver en mesure d’ opérer sur des étendues bien plus vastes, comme Londres et Berlin ; no
14165 comme Londres et Berlin ; non plus seulement sur de la chair à canon, mais sur la chair qui fabrique les canons, ce qui e
14166 mme Londres et Berlin ; non plus seulement sur de la chair à canon, mais sur la chair qui fabrique les canons, ce qui est
14167 plus seulement sur de la chair à canon, mais sur la chair qui fabrique les canons, ce qui est évidemment plus efficace.
14168 la chair à canon, mais sur la chair qui fabrique les canons, ce qui est évidemment plus efficace. La technique de la mort
14169 les canons, ce qui est évidemment plus efficace. La technique de la mort à grande distance ne trouve son équivalent dans
14170 e qui est évidemment plus efficace. La technique de la mort à grande distance ne trouve son équivalent dans nulle éthique
14171 ui est évidemment plus efficace. La technique de la mort à grande distance ne trouve son équivalent dans nulle éthique im
14172 ouve son équivalent dans nulle éthique imaginable de l’amour. C’est que la guerre échappe à l’homme et à l’instinct ; elle
14173 e son équivalent dans nulle éthique imaginable de l’ amour. C’est que la guerre échappe à l’homme et à l’instinct ; elle se
14174 ns nulle éthique imaginable de l’amour. C’est que la guerre échappe à l’homme et à l’instinct ; elle se retourne contre la
14175 ginable de l’amour. C’est que la guerre échappe à l’ homme et à l’instinct ; elle se retourne contre la passion même dont e
14176 amour. C’est que la guerre échappe à l’homme et à l’ instinct ; elle se retourne contre la passion même dont elle est née.
14177 l’homme et à l’instinct ; elle se retourne contre la passion même dont elle est née. Et c’est cela, non l’envergure des ma
14178 assion même dont elle est née. Et c’est cela, non l’ envergure des massacres, qui est nouveau dans l’histoire du monde. Là-
14179 n l’envergure des massacres, qui est nouveau dans l’ histoire du monde. Là-dessus, trois remarques dont on verra qu’elles n
14180 nt on verra qu’elles ne sont pas sans liens : a) La guerre est née dans les campagnes : elle a même porté leur nom jusqu’
14181 sont pas sans liens : a) La guerre est née dans les campagnes : elle a même porté leur nom jusqu’à nos jours. Mais depuis
14182 rté leur nom jusqu’à nos jours. Mais depuis 1914, l’ on assiste à son urbanisation. Pour une bonne part des masses paysanne
14183 mière Guerre mondiale fut un premier contact avec la civilisation technique. Une sorte de visite dirigée de l’exposition u
14184 contact avec la civilisation technique. Une sorte de visite dirigée de l’exposition universelle des industries et arts app
14185 vilisation technique. Une sorte de visite dirigée de l’exposition universelle des industries et arts appliqués de la mort,
14186 isation technique. Une sorte de visite dirigée de l’ exposition universelle des industries et arts appliqués de la mort, av
14187 tion universelle des industries et arts appliqués de la mort, avec démonstrations quotidiennes sur le vif. b) Cette colle
14188 n universelle des industries et arts appliqués de la mort, avec démonstrations quotidiennes sur le vif. b) Cette collecti
14189 de la mort, avec démonstrations quotidiennes sur le vif. b) Cette collectivisation des moyens destructifs, mécanisés, eu
14190 des moyens destructifs, mécanisés, eut pour effet de neutraliser la passion proprement belliqueuse des combattants. Il ne
14191 ructifs, mécanisés, eut pour effet de neutraliser la passion proprement belliqueuse des combattants. Il ne s’agissait plus
14192 elliqueuse des combattants. Il ne s’agissait plus de violence du sang, mais de brutalité quantitative, de masses lancées l
14193 . Il ne s’agissait plus de violence du sang, mais de brutalité quantitative, de masses lancées les unes contre les autres
14194 violence du sang, mais de brutalité quantitative, de masses lancées les unes contre les autres non plus par des mouvements
14195 mais de brutalité quantitative, de masses lancées les unes contre les autres non plus par des mouvements de délire passionn
14196 é quantitative, de masses lancées les unes contre les autres non plus par des mouvements de délire passionnel, mais bien pa
14197 nes contre les autres non plus par des mouvements de délire passionnel, mais bien par des intelligences calculatrices d’in
14198 el, mais bien par des intelligences calculatrices d’ ingénieurs. Désormais, l’homme n’est plus que le servant du matériel ;
14199 elligences calculatrices d’ingénieurs. Désormais, l’ homme n’est plus que le servant du matériel ; il passe lui-même à l’ét
14200 s d’ingénieurs. Désormais, l’homme n’est plus que le servant du matériel ; il passe lui-même à l’état de matériel, d’autan
14201 que le servant du matériel ; il passe lui-même à l’ état de matériel, d’autant plus efficace qu’il sera moins humain dans
14202 servant du matériel ; il passe lui-même à l’état de matériel, d’autant plus efficace qu’il sera moins humain dans ses réf
14203 atériel ; il passe lui-même à l’état de matériel, d’ autant plus efficace qu’il sera moins humain dans ses réflexes individ
14204 main dans ses réflexes individuels. Ainsi, malgré le dopage entrepris par la propagande, la victoire dépend en fin de comp
14205 ndividuels. Ainsi, malgré le dopage entrepris par la propagande, la victoire dépend en fin de compte des lois de la mécani
14206 si, malgré le dopage entrepris par la propagande, la victoire dépend en fin de compte des lois de la mécanique plutôt que
14207 nde, la victoire dépend en fin de compte des lois de la mécanique plutôt que des prévisions de la psychologie. L’instinct
14208 , la victoire dépend en fin de compte des lois de la mécanique plutôt que des prévisions de la psychologie. L’instinct com
14209 es lois de la mécanique plutôt que des prévisions de la psychologie. L’instinct combatif est déçu. De 1914 à 1918, l’explo
14210 lois de la mécanique plutôt que des prévisions de la psychologie. L’instinct combatif est déçu. De 1914 à 1918, l’explosio
14211 ique plutôt que des prévisions de la psychologie. L’ instinct combatif est déçu. De 1914 à 1918, l’explosion habituelle de
14212 de la psychologie. L’instinct combatif est déçu. De 1914 à 1918, l’explosion habituelle de sexualité qui accompagnait les
14213 ie. L’instinct combatif est déçu. De 1914 à 1918, l’ explosion habituelle de sexualité qui accompagnait les grands conflits
14214 est déçu. De 1914 à 1918, l’explosion habituelle de sexualité qui accompagnait les grands conflits ne s’est guère produit
14215 xplosion habituelle de sexualité qui accompagnait les grands conflits ne s’est guère produite qu’à l’arrière dans les popul
14216 les grands conflits ne s’est guère produite qu’à l’ arrière dans les populations civiles. En dépit des efforts du lyrisme
14217 flits ne s’est guère produite qu’à l’arrière dans les populations civiles. En dépit des efforts du lyrisme officiel, d’une
14218 iviles. En dépit des efforts du lyrisme officiel, d’ une certaine littérature et de l’imagerie populaire, le retour du perm
14219 u lyrisme officiel, d’une certaine littérature et de l’imagerie populaire, le retour du permissionnaire ne ressemble à rie
14220 yrisme officiel, d’une certaine littérature et de l’ imagerie populaire, le retour du permissionnaire ne ressemble à rien m
14221 certaine littérature et de l’imagerie populaire, le retour du permissionnaire ne ressemble à rien moins qu’à la ruée du m
14222 du permissionnaire ne ressemble à rien moins qu’à la ruée du mâle longtemps privé. Des témoignages sans nombre de médecins
14223 mâle longtemps privé. Des témoignages sans nombre de médecins et de soldats prouvent que la guerre du matériel s’est tradu
14224 privé. Des témoignages sans nombre de médecins et de soldats prouvent que la guerre du matériel s’est traduite en réalité
14225 ans nombre de médecins et de soldats prouvent que la guerre du matériel s’est traduite en réalité par une « catastrophe se
14226 e en réalité par une « catastrophe sexuelle »184. L’ impuissance généralisée, ou du moins ses prodromes tels qu’onanisme ch
14227 s qu’onanisme chronique et homosexualité, tel fut le résultat statistique de quatre années passées dans les tranchées. Et
14228 et homosexualité, tel fut le résultat statistique de quatre années passées dans les tranchées. Et de là vient que pour la
14229 ésultat statistique de quatre années passées dans les tranchées. Et de là vient que pour la première fois, l’on ait assisté
14230 e de quatre années passées dans les tranchées. Et de là vient que pour la première fois, l’on ait assisté à une révolte gé
14231 nchées. Et de là vient que pour la première fois, l’ on ait assisté à une révolte généralisée des soldats contre la guerre1
14232 isté à une révolte généralisée des soldats contre la guerre185, celle-ci ne figurant plus l’exutoire des passions, mais un
14233 ts contre la guerre185, celle-ci ne figurant plus l’ exutoire des passions, mais une sorte d’immense castration de l’Europe
14234 rant plus l’exutoire des passions, mais une sorte d’ immense castration de l’Europe. c) La guerre totale suppose la destru
14235 des passions, mais une sorte d’immense castration de l’Europe. c) La guerre totale suppose la destruction de toutes les f
14236 passions, mais une sorte d’immense castration de l’ Europe. c) La guerre totale suppose la destruction de toutes les form
14237 s une sorte d’immense castration de l’Europe. c) La guerre totale suppose la destruction de toutes les formes conventionn
14238 tration de l’Europe. c) La guerre totale suppose la destruction de toutes les formes conventionnelles de la lutte. À part
14239 rope. c) La guerre totale suppose la destruction de toutes les formes conventionnelles de la lutte. À partir de 1920, on
14240 La guerre totale suppose la destruction de toutes les formes conventionnelles de la lutte. À partir de 1920, on ne se soume
14241 destruction de toutes les formes conventionnelles de la lutte. À partir de 1920, on ne se soumettra plus aux « simagrées d
14242 truction de toutes les formes conventionnelles de la lutte. À partir de 1920, on ne se soumettra plus aux « simagrées dipl
14243 se soumettra plus aux « simagrées diplomatiques » de l’ultimatum et de la « déclaration » de guerre. Les traités ne seront
14244 soumettra plus aux « simagrées diplomatiques » de l’ ultimatum et de la « déclaration » de guerre. Les traités ne seront pl
14245 aux « simagrées diplomatiques » de l’ultimatum et de la « déclaration » de guerre. Les traités ne seront plus la solennell
14246 « simagrées diplomatiques » de l’ultimatum et de la « déclaration » de guerre. Les traités ne seront plus la solennelle c
14247 atiques » de l’ultimatum et de la « déclaration » de guerre. Les traités ne seront plus la solennelle conclusion des hosti
14248 e l’ultimatum et de la « déclaration » de guerre. Les traités ne seront plus la solennelle conclusion des hostilités. Les d
14249 claration » de guerre. Les traités ne seront plus la solennelle conclusion des hostilités. Les distinctions arbitraires en
14250 ont plus la solennelle conclusion des hostilités. Les distinctions arbitraires entre villes ouvertes et villes fortifiées,
14251 t villes fortifiées, civils et militaires, moyens de destruction permis ou condamnés, tomberont. D’où résulte que la défai
14252 ns de destruction permis ou condamnés, tomberont. D’ où résulte que la défaite d’un pays ne sera plus symbolique, métaphori
14253 permis ou condamnés, tomberont. D’où résulte que la défaite d’un pays ne sera plus symbolique, métaphorique, c’est-à-dire
14254 condamnés, tomberont. D’où résulte que la défaite d’ un pays ne sera plus symbolique, métaphorique, c’est-à-dire limitée à
14255 certains signes convenus, mais sera concrètement la mort de ce pays. Encore une fois, dès que l’on abandonne l’idée de rè
14256 s signes convenus, mais sera concrètement la mort de ce pays. Encore une fois, dès que l’on abandonne l’idée de règles, la
14257 ment la mort de ce pays. Encore une fois, dès que l’ on abandonne l’idée de règles, la guerre ne traduit plus l’acte du vio
14258 ce pays. Encore une fois, dès que l’on abandonne l’ idée de règles, la guerre ne traduit plus l’acte du viol sur le plan d
14259 s. Encore une fois, dès que l’on abandonne l’idée de règles, la guerre ne traduit plus l’acte du viol sur le plan des nati
14260 ne fois, dès que l’on abandonne l’idée de règles, la guerre ne traduit plus l’acte du viol sur le plan des nations, mais b
14261 donne l’idée de règles, la guerre ne traduit plus l’ acte du viol sur le plan des nations, mais bien l’acte du crime sadiqu
14262 l’acte du viol sur le plan des nations, mais bien l’ acte du crime sadique, la possession d’une victime morte, donc en fait
14263 n des nations, mais bien l’acte du crime sadique, la possession d’une victime morte, donc en fait la non-possession. Elle
14264 mais bien l’acte du crime sadique, la possession d’ une victime morte, donc en fait la non-possession. Elle n’exprime plus
14265 , la possession d’une victime morte, donc en fait la non-possession. Elle n’exprime plus l’instinct sexuel normal, ni même
14266 nc en fait la non-possession. Elle n’exprime plus l’ instinct sexuel normal, ni même la passion qui l’utilise et le transce
14267 n’exprime plus l’instinct sexuel normal, ni même la passion qui l’utilise et le transcende, mais seulement cette perversi
14268 l’instinct sexuel normal, ni même la passion qui l’ utilise et le transcende, mais seulement cette perversion de la passio
14269 exuel normal, ni même la passion qui l’utilise et le transcende, mais seulement cette perversion de la passion — d’ailleur
14270 et le transcende, mais seulement cette perversion de la passion — d’ailleurs fatale, nous l’avons vu ailleurs — qu’est le
14271 le transcende, mais seulement cette perversion de la passion — d’ailleurs fatale, nous l’avons vu ailleurs — qu’est le « c
14272 erversion de la passion — d’ailleurs fatale, nous l’ avons vu ailleurs — qu’est le « complexe de castration ». 11.La pas
14273 illeurs fatale, nous l’avons vu ailleurs — qu’est le « complexe de castration ». 11.La passion transportée dans la poli
14274 , nous l’avons vu ailleurs — qu’est le « complexe de castration ». 11.La passion transportée dans la politique Chass
14275 e castration ». 11.La passion transportée dans la politique Chassée du champ de la guerre chevaleresque, lorsque ce
14276 transportée dans la politique Chassée du champ de la guerre chevaleresque, lorsque ce champ cesse d’être clos comme doi
14277 nsportée dans la politique Chassée du champ de la guerre chevaleresque, lorsque ce champ cesse d’être clos comme doit l
14278 e la guerre chevaleresque, lorsque ce champ cesse d’ être clos comme doit l’être un terrain de jeu, et qu’il n’est plus une
14279 ue, lorsque ce champ cesse d’être clos comme doit l’ être un terrain de jeu, et qu’il n’est plus une lice décorée de symbol
14280 mp cesse d’être clos comme doit l’être un terrain de jeu, et qu’il n’est plus une lice décorée de symboles, mais un secteu
14281 rain de jeu, et qu’il n’est plus une lice décorée de symboles, mais un secteur de bombardement — la passion a cherché et t
14282 lus une lice décorée de symboles, mais un secteur de bombardement — la passion a cherché et trouvé d’autres modes d’expres
14283 ée de symboles, mais un secteur de bombardement —  la passion a cherché et trouvé d’autres modes d’expression en actes. Ell
14284 t — la passion a cherché et trouvé d’autres modes d’ expression en actes. Elle y était d’ailleurs contrainte par la dépréci
14285 en actes. Elle y était d’ailleurs contrainte par la dépréciation des résistances morales et privées, non moins que par la
14286 résistances morales et privées, non moins que par la dénaturation de la guerre. D’une part, dans les pays démocratiques, l
14287 les et privées, non moins que par la dénaturation de la guerre. D’une part, dans les pays démocratiques, les mœurs se sont
14288 et privées, non moins que par la dénaturation de la guerre. D’une part, dans les pays démocratiques, les mœurs se sont as
14289 ar la dénaturation de la guerre. D’une part, dans les pays démocratiques, les mœurs se sont assouplies à tel point qu’elles
14290 guerre. D’une part, dans les pays démocratiques, les mœurs se sont assouplies à tel point qu’elles tendent à n’offrir plus
14291 lies à tel point qu’elles tendent à n’offrir plus d’ obstacles absolus, donc exaltants pour la passion ; d’autre part, dans
14292 rir plus d’obstacles absolus, donc exaltants pour la passion ; d’autre part, dans les pays totalitaires, le dressage des j
14293 nc exaltants pour la passion ; d’autre part, dans les pays totalitaires, le dressage des jeunes par l’État tend à éliminer
14294 ssion ; d’autre part, dans les pays totalitaires, le dressage des jeunes par l’État tend à éliminer de la vie privée toute
14295 les pays totalitaires, le dressage des jeunes par l’ État tend à éliminer de la vie privée toute espèce de tragique intime
14296 le dressage des jeunes par l’État tend à éliminer de la vie privée toute espèce de tragique intime et de problématique sen
14297 dressage des jeunes par l’État tend à éliminer de la vie privée toute espèce de tragique intime et de problématique sentim
14298 tat tend à éliminer de la vie privée toute espèce de tragique intime et de problématique sentimentale. L’anarchie des mœur
14299 la vie privée toute espèce de tragique intime et de problématique sentimentale. L’anarchie des mœurs et l’hygiène autorit
14300 tragique intime et de problématique sentimentale. L’ anarchie des mœurs et l’hygiène autoritaire agissent à peu près dans l
14301 oblématique sentimentale. L’anarchie des mœurs et l’ hygiène autoritaire agissent à peu près dans le même sens : elles déço
14302 et l’hygiène autoritaire agissent à peu près dans le même sens : elles déçoivent le besoin de passion, héréditaire ou acqu
14303 nt à peu près dans le même sens : elles déçoivent le besoin de passion, héréditaire ou acquis par la culture ; elles déten
14304 rès dans le même sens : elles déçoivent le besoin de passion, héréditaire ou acquis par la culture ; elles détendent ses r
14305 t le besoin de passion, héréditaire ou acquis par la culture ; elles détendent ses ressorts intimes et personnels. L’amour
14306 les détendent ses ressorts intimes et personnels. L’ amour, dans l’entre-deux-guerres, fut un curieux mélange d’intellectua
14307 ses ressorts intimes et personnels. L’amour, dans l’ entre-deux-guerres, fut un curieux mélange d’intellectualisme angoissé
14308 dans l’entre-deux-guerres, fut un curieux mélange d’ intellectualisme angoissé (littérature de l’inquiétude et de l’anarchi
14309 mélange d’intellectualisme angoissé (littérature de l’inquiétude et de l’anarchie bourgeoise) et de cynisme matérialiste
14310 lange d’intellectualisme angoissé (littérature de l’ inquiétude et de l’anarchie bourgeoise) et de cynisme matérialiste (Ne
14311 tualisme angoissé (littérature de l’inquiétude et de l’anarchie bourgeoise) et de cynisme matérialiste (Neue Sachlichkeit
14312 lisme angoissé (littérature de l’inquiétude et de l’ anarchie bourgeoise) et de cynisme matérialiste (Neue Sachlichkeit des
14313 e de l’inquiétude et de l’anarchie bourgeoise) et de cynisme matérialiste (Neue Sachlichkeit des Allemands). L’on vit bien
14314 e matérialiste (Neue Sachlichkeit des Allemands). L’ on vit bien que la passion romantique ne trouvait plus de quoi se comp
14315 ue Sachlichkeit des Allemands). L’on vit bien que la passion romantique ne trouvait plus de quoi se composer un mythe ; ne
14316 t bien que la passion romantique ne trouvait plus de quoi se composer un mythe ; ne trouvait plus de résistances choisies
14317 s de quoi se composer un mythe ; ne trouvait plus de résistances choisies au sein d’une atmosphère d’orageuse et secrète d
14318 de résistances choisies au sein d’une atmosphère d’ orageuse et secrète dévotion. La crainte morbide des entraînements « n
14319 d’une atmosphère d’orageuse et secrète dévotion. La crainte morbide des entraînements « naïfs » et des « duperies du cœur
14320 s « duperies du cœur », alliée à un désir fébrile d’ aventure, voilà le climat des principaux romans de cette période. Et c
14321 ur », alliée à un désir fébrile d’aventure, voilà le climat des principaux romans de cette période. Et cela signifie sans
14322 d’aventure, voilà le climat des principaux romans de cette période. Et cela signifie sans équivoque que les relations indi
14323 ette période. Et cela signifie sans équivoque que les relations individuelles des sexes ont cessé d’être le lieu par excell
14324 e les relations individuelles des sexes ont cessé d’ être le lieu par excellence où se réalise la passion. Celle-ci paraît
14325 elations individuelles des sexes ont cessé d’être le lieu par excellence où se réalise la passion. Celle-ci paraît se déta
14326 cessé d’être le lieu par excellence où se réalise la passion. Celle-ci paraît se détacher de son support. Nous sommes entr
14327 e réalise la passion. Celle-ci paraît se détacher de son support. Nous sommes entrés dans l’ère des libidos errantes, en q
14328 détacher de son support. Nous sommes entrés dans l’ ère des libidos errantes, en quête d’un théâtre nouveau. Et le premier
14329 entrés dans l’ère des libidos errantes, en quête d’ un théâtre nouveau. Et le premier qui s’est offert, c’est le théâtre p
14330 re nouveau. Et le premier qui s’est offert, c’est le théâtre politique. La politique de masses, telle qu’on l’a pratiquée
14331 ier qui s’est offert, c’est le théâtre politique. La politique de masses, telle qu’on l’a pratiquée depuis 1917 n’est que
14332 offert, c’est le théâtre politique. La politique de masses, telle qu’on l’a pratiquée depuis 1917 n’est que la continuati
14333 re politique. La politique de masses, telle qu’on l’ a pratiquée depuis 1917 n’est que la continuation de la guerre totale
14334 , telle qu’on l’a pratiquée depuis 1917 n’est que la continuation de la guerre totale par d’autres moyens (pour reprendre
14335 a pratiquée depuis 1917 n’est que la continuation de la guerre totale par d’autres moyens (pour reprendre une fois de plus
14336 ratiquée depuis 1917 n’est que la continuation de la guerre totale par d’autres moyens (pour reprendre une fois de plus, e
14337 utres moyens (pour reprendre une fois de plus, en l’ inversant, la célèbre formule de Clausewitz). Le terme de « fronts » l
14338 (pour reprendre une fois de plus, en l’inversant, la célèbre formule de Clausewitz). Le terme de « fronts » l’indique déjà
14339 fois de plus, en l’inversant, la célèbre formule de Clausewitz). Le terme de « fronts » l’indique déjà. Et par ailleurs,
14340 n l’inversant, la célèbre formule de Clausewitz). Le terme de « fronts » l’indique déjà. Et par ailleurs, l’État totalitai
14341 sant, la célèbre formule de Clausewitz). Le terme de « fronts » l’indique déjà. Et par ailleurs, l’État totalitaire n’est
14342 re formule de Clausewitz). Le terme de « fronts » l’ indique déjà. Et par ailleurs, l’État totalitaire n’est que l’état de
14343 me de « fronts » l’indique déjà. Et par ailleurs, l’ État totalitaire n’est que l’état de guerre prolongé, ou recréé, et en
14344 jà. Et par ailleurs, l’État totalitaire n’est que l’ état de guerre prolongé, ou recréé, et entretenu en permanence dans la
14345 par ailleurs, l’État totalitaire n’est que l’état de guerre prolongé, ou recréé, et entretenu en permanence dans la nation
14346 longé, ou recréé, et entretenu en permanence dans la nation. Mais si la guerre totale anéantit toute possibilité de passio
14347 t entretenu en permanence dans la nation. Mais si la guerre totale anéantit toute possibilité de passion, la politique ne
14348 is si la guerre totale anéantit toute possibilité de passion, la politique ne fait que transposer les passions individuell
14349 rre totale anéantit toute possibilité de passion, la politique ne fait que transposer les passions individuelles au niveau
14350 é de passion, la politique ne fait que transposer les passions individuelles au niveau de l’être collectif. Tout ce que l’é
14351 ransposer les passions individuelles au niveau de l’ être collectif. Tout ce que l’éducation totalitaire refuse aux individ
14352 uelles au niveau de l’être collectif. Tout ce que l’ éducation totalitaire refuse aux individus isolés, elle le reporte sur
14353 ion totalitaire refuse aux individus isolés, elle le reporte sur la nation personnifiée. C’est la nation (ou le Parti) qui
14354 refuse aux individus isolés, elle le reporte sur la nation personnifiée. C’est la nation (ou le Parti) qui a des passions
14355 elle le reporte sur la nation personnifiée. C’est la nation (ou le Parti) qui a des passions. C’est elle (ou lui) qui assu
14356 e sur la nation personnifiée. C’est la nation (ou le Parti) qui a des passions. C’est elle (ou lui) qui assume désormais l
14357 assions. C’est elle (ou lui) qui assume désormais la dialectique de l’obstacle exaltant, de l’ascèse et de la course incon
14358 elle (ou lui) qui assume désormais la dialectique de l’obstacle exaltant, de l’ascèse et de la course inconsciente à la mo
14359 e (ou lui) qui assume désormais la dialectique de l’ obstacle exaltant, de l’ascèse et de la course inconsciente à la mort
14360 désormais la dialectique de l’obstacle exaltant, de l’ascèse et de la course inconsciente à la mort héroïque, divinisante
14361 sormais la dialectique de l’obstacle exaltant, de l’ ascèse et de la course inconsciente à la mort héroïque, divinisante. T
14362 ialectique de l’obstacle exaltant, de l’ascèse et de la course inconsciente à la mort héroïque, divinisante. Tandis qu’à l
14363 ectique de l’obstacle exaltant, de l’ascèse et de la course inconsciente à la mort héroïque, divinisante. Tandis qu’à l’in
14364 ltant, de l’ascèse et de la course inconsciente à la mort héroïque, divinisante. Tandis qu’à l’intérieur et à la base, on
14365 ente à la mort héroïque, divinisante. Tandis qu’à l’ intérieur et à la base, on stérilise les problèmes personnels, à l’ext
14366 roïque, divinisante. Tandis qu’à l’intérieur et à la base, on stérilise les problèmes personnels, à l’extérieur et au somm
14367 andis qu’à l’intérieur et à la base, on stérilise les problèmes personnels, à l’extérieur et au sommet le potentiel de pass
14368 la base, on stérilise les problèmes personnels, à l’ extérieur et au sommet le potentiel de passion s’accroît de jour en jo
14369 problèmes personnels, à l’extérieur et au sommet le potentiel de passion s’accroît de jour en jour. L’eugénisme triomphe
14370 rsonnels, à l’extérieur et au sommet le potentiel de passion s’accroît de jour en jour. L’eugénisme triomphe dans la moral
14371 ur et au sommet le potentiel de passion s’accroît de jour en jour. L’eugénisme triomphe dans la morale qui concerne les ci
14372 e potentiel de passion s’accroît de jour en jour. L’ eugénisme triomphe dans la morale qui concerne les citoyens : et l’eug
14373 ccroît de jour en jour. L’eugénisme triomphe dans la morale qui concerne les citoyens : et l’eugénisme est la négation rat
14374 L’eugénisme triomphe dans la morale qui concerne les citoyens : et l’eugénisme est la négation rationnelle de toute espèce
14375 phe dans la morale qui concerne les citoyens : et l’ eugénisme est la négation rationnelle de toute espèce d’aventure privé
14376 le qui concerne les citoyens : et l’eugénisme est la négation rationnelle de toute espèce d’aventure privée. Mais cela ne
14377 yens : et l’eugénisme est la négation rationnelle de toute espèce d’aventure privée. Mais cela ne peut qu’augmenter la ten
14378 nisme est la négation rationnelle de toute espèce d’ aventure privée. Mais cela ne peut qu’augmenter la tension de l’ensemb
14379 d’aventure privée. Mais cela ne peut qu’augmenter la tension de l’ensemble, personnifié dans la Nation. De 1933 à 1939, l’
14380 privée. Mais cela ne peut qu’augmenter la tension de l’ensemble, personnifié dans la Nation. De 1933 à 1939, l’État-nation
14381 vée. Mais cela ne peut qu’augmenter la tension de l’ ensemble, personnifié dans la Nation. De 1933 à 1939, l’État-nation d’
14382 menter la tension de l’ensemble, personnifié dans la Nation. De 1933 à 1939, l’État-nation d’Hitler dit aux Allemands : Pr
14383 ension de l’ensemble, personnifié dans la Nation. De 1933 à 1939, l’État-nation d’Hitler dit aux Allemands : Procréez ! — 
14384 mble, personnifié dans la Nation. De 1933 à 1939, l’ État-nation d’Hitler dit aux Allemands : Procréez ! — et c’est une nég
14385 ux Allemands : Procréez ! — et c’est une négation de la passion ; mais il dit aux peuples voisins : — Nous sommes trop nom
14386 Allemands : Procréez ! — et c’est une négation de la passion ; mais il dit aux peuples voisins : — Nous sommes trop nombre
14387 s, j’exige donc des terres nouvelles ! — et c’est la nouvelle passion. Ainsi toutes les tensions supprimées à la base vien
14388 es ! — et c’est la nouvelle passion. Ainsi toutes les tensions supprimées à la base viennent s’accumuler au sommet. Or il e
14389 e passion. Ainsi toutes les tensions supprimées à la base viennent s’accumuler au sommet. Or il est clair que ces volontés
14390 muler au sommet. Or il est clair que ces volontés de puissance affrontées — il y a déjà plusieurs États totalitaires — ne
14391 assionnément. Elles deviennent l’une pour l’autre l’ obstacle. Le but réel, tacite, fatal, de ces exaltations totalitaires
14392 . Elles deviennent l’une pour l’autre l’obstacle. Le but réel, tacite, fatal, de ces exaltations totalitaires est donc la
14393 r l’autre l’obstacle. Le but réel, tacite, fatal, de ces exaltations totalitaires est donc la guerre, qui signifie la mort
14394 , fatal, de ces exaltations totalitaires est donc la guerre, qui signifie la mort. Et comme on le voit dans le cas de la p
14395 ons totalitaires est donc la guerre, qui signifie la mort. Et comme on le voit dans le cas de la passion d’amour, ce but e
14396 donc la guerre, qui signifie la mort. Et comme on le voit dans le cas de la passion d’amour, ce but est non seulement nié
14397 e, qui signifie la mort. Et comme on le voit dans le cas de la passion d’amour, ce but est non seulement nié avec vigueur
14398 signifie la mort. Et comme on le voit dans le cas de la passion d’amour, ce but est non seulement nié avec vigueur par les
14399 nifie la mort. Et comme on le voit dans le cas de la passion d’amour, ce but est non seulement nié avec vigueur par les in
14400 rt. Et comme on le voit dans le cas de la passion d’ amour, ce but est non seulement nié avec vigueur par les intéressés, m
14401 ur, ce but est non seulement nié avec vigueur par les intéressés, mais il est réellement inconscient. Personne n’ose dire :
14402 lement inconscient. Personne n’ose dire : je veux la guerre ; non plus que dans l’amour-passion, les amants ne disent : je
14403 ’ose dire : je veux la guerre ; non plus que dans l’ amour-passion, les amants ne disent : je veux la mort. Seulement, tout
14404 ux la guerre ; non plus que dans l’amour-passion, les amants ne disent : je veux la mort. Seulement, tout ce que l’on fait
14405 s l’amour-passion, les amants ne disent : je veux la mort. Seulement, tout ce que l’on fait prépare cette fin. Et tout ce
14406 disent : je veux la mort. Seulement, tout ce que l’ on fait prépare cette fin. Et tout ce que l’on exalte y trouve son sen
14407 e que l’on fait prépare cette fin. Et tout ce que l’ on exalte y trouve son sens réel. Il serait aisé de multiplier les pre
14408 ’on exalte y trouve son sens réel. Il serait aisé de multiplier les preuves de ce nouveau parallélisme entre la politique
14409 rouve son sens réel. Il serait aisé de multiplier les preuves de ce nouveau parallélisme entre la politique et la passion.
14410 ns réel. Il serait aisé de multiplier les preuves de ce nouveau parallélisme entre la politique et la passion. L’ascèse co
14411 lier les preuves de ce nouveau parallélisme entre la politique et la passion. L’ascèse collectivisée, ce sont les restrict
14412 de ce nouveau parallélisme entre la politique et la passion. L’ascèse collectivisée, ce sont les restrictions que l’État
14413 au parallélisme entre la politique et la passion. L’ ascèse collectivisée, ce sont les restrictions que l’État impose au no
14414 ue et la passion. L’ascèse collectivisée, ce sont les restrictions que l’État impose au nom de la grandeur nationale. L’hon
14415 scèse collectivisée, ce sont les restrictions que l’ État impose au nom de la grandeur nationale. L’honneur du chevalier, c
14416 sont les restrictions que l’État impose au nom de la grandeur nationale. L’honneur du chevalier, c’est l’inquiète suscepti
14417 ue l’État impose au nom de la grandeur nationale. L’ honneur du chevalier, c’est l’inquiète susceptibilité des Nations tota
14418 grandeur nationale. L’honneur du chevalier, c’est l’ inquiète susceptibilité des Nations totalitaires. Enfin, je soulignera
14419 je soulignerai un fait assez frappant : c’est que les foules réagissent au dictateur, dans un pays donné, de la même manièr
14420 ules réagissent au dictateur, dans un pays donné, de la même manière que la femme, dans ce pays, réagit aux sollicitations
14421 s réagissent au dictateur, dans un pays donné, de la même manière que la femme, dans ce pays, réagit aux sollicitations de
14422 ateur, dans un pays donné, de la même manière que la femme, dans ce pays, réagit aux sollicitations de l’homme. J’écrivais
14423 la femme, dans ce pays, réagit aux sollicitations de l’homme. J’écrivais en 1938 : « Le Français s’étonne des succès d’Hit
14424 femme, dans ce pays, réagit aux sollicitations de l’ homme. J’écrivais en 1938 : « Le Français s’étonne des succès d’Hitler
14425 sollicitations de l’homme. J’écrivais en 1938 : «  Le Français s’étonne des succès d’Hitler auprès de la masse germanique,
14426 ivais en 1938 : « Le Français s’étonne des succès d’ Hitler auprès de la masse germanique, mais il ne s’étonnerait pas moin
14427 e Français s’étonne des succès d’Hitler auprès de la masse germanique, mais il ne s’étonnerait pas moins des façons qui pl
14428 oins des façons qui plaisent aux Allemandes. Chez les Latins, faire la cour à une femme c’est l’étourdir de paroles flatteu
14429 i plaisent aux Allemandes. Chez les Latins, faire la cour à une femme c’est l’étourdir de paroles flatteuses : ainsi nos h
14430 Chez les Latins, faire la cour à une femme c’est l’ étourdir de paroles flatteuses : ainsi nos hommes politiques quand ils
14431 atins, faire la cour à une femme c’est l’étourdir de paroles flatteuses : ainsi nos hommes politiques quand ils courtisent
14432 il ne persuade pas, il envoûte ; il invoque enfin le destin et affirme qu’il est ce destin… De la sorte, il délivre la fou
14433 e enfin le destin et affirme qu’il est ce destin… De la sorte, il délivre la foule de la responsabilité de ses actes, donc
14434 nfin le destin et affirme qu’il est ce destin… De la sorte, il délivre la foule de la responsabilité de ses actes, donc du
14435 irme qu’il est ce destin… De la sorte, il délivre la foule de la responsabilité de ses actes, donc du sentiment oppressant
14436 l est ce destin… De la sorte, il délivre la foule de la responsabilité de ses actes, donc du sentiment oppressant de sa cu
14437 st ce destin… De la sorte, il délivre la foule de la responsabilité de ses actes, donc du sentiment oppressant de sa culpa
14438 a sorte, il délivre la foule de la responsabilité de ses actes, donc du sentiment oppressant de sa culpabilité morale. Ell
14439 bilité de ses actes, donc du sentiment oppressant de sa culpabilité morale. Elle se rend au sauveur terrible et le nomme s
14440 ilité morale. Elle se rend au sauveur terrible et le nomme son libérateur dans l’instant même qu’il l’enchaîne et la possè
14441 sauveur terrible et le nomme son libérateur dans l’ instant même qu’il l’enchaîne et la possède. N’oublions pas que le ter
14442 le nomme son libérateur dans l’instant même qu’il l’ enchaîne et la possède. N’oublions pas que le terme populaire désignan
14443 ibérateur dans l’instant même qu’il l’enchaîne et la possède. N’oublions pas que le terme populaire désignant en Allemagne
14444 u’il l’enchaîne et la possède. N’oublions pas que le terme populaire désignant en Allemagne l’acte d’épouser, c’est freien
14445 pas que le terme populaire désignant en Allemagne l’ acte d’épouser, c’est freien, verbe qui signifie littéralement : libér
14446 le terme populaire désignant en Allemagne l’acte d’ épouser, c’est freien, verbe qui signifie littéralement : libérer… Hit
14447 erbe qui signifie littéralement : libérer… Hitler le sait peut-être un peu trop bien : Dans sa grande majorité, écrit-il,
14448 u trop bien : Dans sa grande majorité, écrit-il, le peuple se trouve dans une disposition et un état d’esprit à tel point
14449 ns et ses actes sont déterminés beaucoup plus par l’ impression produite sur les sens que par la pure réflexion. La masse e
14450 minés beaucoup plus par l’impression produite sur les sens que par la pure réflexion. La masse est peu accessible aux idées
14451 us par l’impression produite sur les sens que par la pure réflexion. La masse est peu accessible aux idées abstraites. Par
14452 produite sur les sens que par la pure réflexion. La masse est peu accessible aux idées abstraites. Par contre, on l’empoi
14453 u accessible aux idées abstraites. Par contre, on l’ empoignera plus facilement dans le domaine des sentiments… De tous tem
14454 Par contre, on l’empoignera plus facilement dans le domaine des sentiments… De tous temps, la force qui a mis en mouvemen
14455 a plus facilement dans le domaine des sentiments… De tous temps, la force qui a mis en mouvement les révolutions les plus
14456 nt dans le domaine des sentiments… De tous temps, la force qui a mis en mouvement les révolutions les plus violentes a rés
14457 s… De tous temps, la force qui a mis en mouvement les révolutions les plus violentes a résidé bien moins dans la proclamati
14458 , la force qui a mis en mouvement les révolutions les plus violentes a résidé bien moins dans la proclamation d’une idée sc
14459 tions les plus violentes a résidé bien moins dans la proclamation d’une idée scientifique qui s’emparait des foules que da
14460 iolentes a résidé bien moins dans la proclamation d’ une idée scientifique qui s’emparait des foules que dans un fanatisme
14461 isme animateur et dans une véritable hystérie qui les emballait follement. (Mein Kampf.) Oui, « de tous temps » ce fut ain
14462 ui les emballait follement. (Mein Kampf.) Oui, «  de tous temps » ce fut ainsi. Mais la nouveauté de notre temps, c’est qu
14463 ampf.) Oui, « de tous temps » ce fut ainsi. Mais la nouveauté de notre temps, c’est que l’action passionnelle sur les mas
14464 « de tous temps » ce fut ainsi. Mais la nouveauté de notre temps, c’est que l’action passionnelle sur les masses, telle qu
14465 insi. Mais la nouveauté de notre temps, c’est que l’ action passionnelle sur les masses, telle que la définit Hitler, se do
14466 notre temps, c’est que l’action passionnelle sur les masses, telle que la définit Hitler, se double désormais d’une action
14467 e l’action passionnelle sur les masses, telle que la définit Hitler, se double désormais d’une action rationalisante sur l
14468 telle que la définit Hitler, se double désormais d’ une action rationalisante sur les individus. En outre, cette action n’
14469 double désormais d’une action rationalisante sur les individus. En outre, cette action n’est plus exercée par un meneur qu
14470 t plus exercée par un meneur quelconque, mais par le chef qui incarne la Nation. D’où la puissance sans précédent du trans
14471 n meneur quelconque, mais par le chef qui incarne la Nation. D’où la puissance sans précédent du transfert qui s’opère du
14472 elconque, mais par le chef qui incarne la Nation. D’ où la puissance sans précédent du transfert qui s’opère du privé au pu
14473 que, mais par le chef qui incarne la Nation. D’où la puissance sans précédent du transfert qui s’opère du privé au public.
14474 public. Quel Wagner surhumain sera donc en mesure d’ orchestrer la grandiose catastrophe de la passion devenue totalitaire 
14475 Wagner surhumain sera donc en mesure d’orchestrer la grandiose catastrophe de la passion devenue totalitaire ? ⁂ Ceci nous
14476 c en mesure d’orchestrer la grandiose catastrophe de la passion devenue totalitaire ? ⁂ Ceci nous mène au seuil d’une conc
14477 n mesure d’orchestrer la grandiose catastrophe de la passion devenue totalitaire ? ⁂ Ceci nous mène au seuil d’une conclus
14478 n devenue totalitaire ? ⁂ Ceci nous mène au seuil d’ une conclusion que j’étais loin de prévoir en commençant ce livre. Que
14479 étais loin de prévoir en commençant ce livre. Que l’ on suive l’évolution du mythe occidental de la passion dans l’histoire
14480 de prévoir en commençant ce livre. Que l’on suive l’ évolution du mythe occidental de la passion dans l’histoire de la litt
14481 e. Que l’on suive l’évolution du mythe occidental de la passion dans l’histoire de la littérature ou dans l’histoire des m
14482 Que l’on suive l’évolution du mythe occidental de la passion dans l’histoire de la littérature ou dans l’histoire des méth
14483 ’évolution du mythe occidental de la passion dans l’ histoire de la littérature ou dans l’histoire des méthodes de la guerr
14484 du mythe occidental de la passion dans l’histoire de la littérature ou dans l’histoire des méthodes de la guerre, c’est la
14485 mythe occidental de la passion dans l’histoire de la littérature ou dans l’histoire des méthodes de la guerre, c’est la mê
14486 passion dans l’histoire de la littérature ou dans l’ histoire des méthodes de la guerre, c’est la même courbe qui apparaît.
14487 de la littérature ou dans l’histoire des méthodes de la guerre, c’est la même courbe qui apparaît. Et l’on aboutit pareill
14488 la littérature ou dans l’histoire des méthodes de la guerre, c’est la même courbe qui apparaît. Et l’on aboutit pareilleme
14489 dans l’histoire des méthodes de la guerre, c’est la même courbe qui apparaît. Et l’on aboutit pareillement à cet aspect t
14490 la guerre, c’est la même courbe qui apparaît. Et l’ on aboutit pareillement à cet aspect trop ignoré de la crise de notre
14491 ’on aboutit pareillement à cet aspect trop ignoré de la crise de notre époque, qui est la dissolution des formes instituée
14492 aboutit pareillement à cet aspect trop ignoré de la crise de notre époque, qui est la dissolution des formes instituées p
14493 pareillement à cet aspect trop ignoré de la crise de notre époque, qui est la dissolution des formes instituées par la che
14494 trop ignoré de la crise de notre époque, qui est la dissolution des formes instituées par la chevalerie. C’est dans le do
14495 qui est la dissolution des formes instituées par la chevalerie. C’est dans le domaine de la guerre, où toute évolution es
14496 s formes instituées par la chevalerie. C’est dans le domaine de la guerre, où toute évolution est pratiquement irréversibl
14497 stituées par la chevalerie. C’est dans le domaine de la guerre, où toute évolution est pratiquement irréversible — alors q
14498 tuées par la chevalerie. C’est dans le domaine de la guerre, où toute évolution est pratiquement irréversible — alors qu’i
14499 alors qu’il y a des « retours » littéraires — que la nécessité d’une solution nouvelle est apparue en premier lieu. Cette
14500 a des « retours » littéraires — que la nécessité d’ une solution nouvelle est apparue en premier lieu. Cette solution s’ap
14501 apparue en premier lieu. Cette solution s’appelle l’ État totalitaire. C’est la réponse du xxe siècle, né de la guerre, à
14502 ette solution s’appelle l’État totalitaire. C’est la réponse du xxe siècle, né de la guerre, à la menace permanente que l
14503 totalitaire. C’est la réponse du xxe siècle, né de la guerre, à la menace permanente que la passion et l’instinct de mor
14504 talitaire. C’est la réponse du xxe siècle, né de la guerre, à la menace permanente que la passion et l’instinct de mort f
14505 est la réponse du xxe siècle, né de la guerre, à la menace permanente que la passion et l’instinct de mort font peser sur
14506 ècle, né de la guerre, à la menace permanente que la passion et l’instinct de mort font peser sur toute société. La répons
14507 guerre, à la menace permanente que la passion et l’ instinct de mort font peser sur toute société. La réponse du xiie siè
14508 la menace permanente que la passion et l’instinct de mort font peser sur toute société. La réponse du xiie siècle avait é
14509 l’instinct de mort font peser sur toute société. La réponse du xiie siècle avait été la chevalerie courtoise, son éthiqu
14510 ute société. La réponse du xiie siècle avait été la chevalerie courtoise, son éthique et ses mythes romanesques. La répon
14511 courtoise, son éthique et ses mythes romanesques. La réponse du xviie siècle a pour symbole la tragédie classique186. La
14512 sques. La réponse du xviie siècle a pour symbole la tragédie classique186. La réponse du xviiie fut le cynisme de Don Ju
14513 siècle a pour symbole la tragédie classique186. La réponse du xviiie fut le cynisme de Don Juan et l’ironie rationalist
14514 tragédie classique186. La réponse du xviiie fut le cynisme de Don Juan et l’ironie rationaliste. Mais le romantisme ne f
14515 lassique186. La réponse du xviiie fut le cynisme de Don Juan et l’ironie rationaliste. Mais le romantisme ne fut pas une
14516 réponse du xviiie fut le cynisme de Don Juan et l’ ironie rationaliste. Mais le romantisme ne fut pas une réponse, à moin
14517 ynisme de Don Juan et l’ironie rationaliste. Mais le romantisme ne fut pas une réponse, à moins que l’on admette — et c’es
14518 le romantisme ne fut pas une réponse, à moins que l’ on admette — et c’est possible — que son éloquent abandon aux puissanc
14519 ces nocturnes du mythe n’ait été un dernier moyen de le déprimer par un excès voulu. Quoi qu’il en soit, cette défense éta
14520 nocturnes du mythe n’ait été un dernier moyen de le déprimer par un excès voulu. Quoi qu’il en soit, cette défense était
14521 défense était faible en regard du péril déchaîné. Les forces antivitales longtemps contenues par le mythe se répandirent da
14522 é. Les forces antivitales longtemps contenues par le mythe se répandirent dans les domaines les plus divers, d’où résulta
14523 gtemps contenues par le mythe se répandirent dans les domaines les plus divers, d’où résulta une dissociation, au sens préc
14524 ues par le mythe se répandirent dans les domaines les plus divers, d’où résulta une dissociation, au sens précis de relâche
14525 se répandirent dans les domaines les plus divers, d’ où résulta une dissociation, au sens précis de relâchement des liens s
14526 rs, d’où résulta une dissociation, au sens précis de relâchement des liens sociaux. La première guerre européenne fut le j
14527 liens sociaux. La première guerre européenne fut le jugement d’un monde qui avait cru pouvoir abandonner les formes, et l
14528 ux. La première guerre européenne fut le jugement d’ un monde qui avait cru pouvoir abandonner les formes, et libérer d’une
14529 ement d’un monde qui avait cru pouvoir abandonner les formes, et libérer d’une manière anarchique le « contenu » mortel du
14530 ait cru pouvoir abandonner les formes, et libérer d’ une manière anarchique le « contenu » mortel du mythe. Cependant, je n
14531 r les formes, et libérer d’une manière anarchique le « contenu » mortel du mythe. Cependant, je ne pense pas que le draina
14532 » mortel du mythe. Cependant, je ne pense pas que le drainage de toute passion par la nation soit autre chose qu’une mesur
14533 mythe. Cependant, je ne pense pas que le drainage de toute passion par la nation soit autre chose qu’une mesure de détress
14534 ne pense pas que le drainage de toute passion par la nation soit autre chose qu’une mesure de détresse. C’est repousser la
14535 sion par la nation soit autre chose qu’une mesure de détresse. C’est repousser la menace immédiate, mais l’aggraver alors
14536 chose qu’une mesure de détresse. C’est repousser la menace immédiate, mais l’aggraver alors en la faisant peser sur la vi
14537 tresse. C’est repousser la menace immédiate, mais l’ aggraver alors en la faisant peser sur la vie même des peuples ainsi c
14538 ser la menace immédiate, mais l’aggraver alors en la faisant peser sur la vie même des peuples ainsi constitués en blocs.
14539 te, mais l’aggraver alors en la faisant peser sur la vie même des peuples ainsi constitués en blocs. L’État totalitaire es
14540 a vie même des peuples ainsi constitués en blocs. L’ État totalitaire est bien une forme recréée, mais une forme trop vaste
14541 trique pour modeler et organiser dans ses limites la vie complexe des hommes, même militarisés. Des mesures de police ne f
14542 omplexe des hommes, même militarisés. Des mesures de police ne font pas une culture, des slogans ne font pas une morale. E
14543 ulture, des slogans ne font pas une morale. Entre le cadre artificiel des grands États et la vie quotidienne des hommes, i
14544 le. Entre le cadre artificiel des grands États et la vie quotidienne des hommes, il subsiste encore trop de jeu, trop d’an
14545 e quotidienne des hommes, il subsiste encore trop de jeu, trop d’angoisse et trop de possible. Rien n’est réellement résol
14546 des hommes, il subsiste encore trop de jeu, trop d’ angoisse et trop de possible. Rien n’est réellement résolu. Dès lors :
14547 siste encore trop de jeu, trop d’angoisse et trop de possible. Rien n’est réellement résolu. Dès lors : Ou bien ce sera la
14548 est réellement résolu. Dès lors : Ou bien ce sera la guerre atomique totale, la désintégration physique et morale, et le p
14549 lors : Ou bien ce sera la guerre atomique totale, la désintégration physique et morale, et le problème de la passion sera
14550 totale, la désintégration physique et morale, et le problème de la passion sera supprimé avec la civilisation qui l’a fai
14551 désintégration physique et morale, et le problème de la passion sera supprimé avec la civilisation qui l’a fait naître ; O
14552 intégration physique et morale, et le problème de la passion sera supprimé avec la civilisation qui l’a fait naître ; Ou b
14553 , et le problème de la passion sera supprimé avec la civilisation qui l’a fait naître ; Ou bien ce sera la paix, et le pro
14554 la passion sera supprimé avec la civilisation qui l’ a fait naître ; Ou bien ce sera la paix, et le problème renaîtra dans
14555 ivilisation qui l’a fait naître ; Ou bien ce sera la paix, et le problème renaîtra dans les pays totalitaires, comme il ne
14556 qui l’a fait naître ; Ou bien ce sera la paix, et le problème renaîtra dans les pays totalitaires, comme il ne cesse de no
14557 ien ce sera la paix, et le problème renaîtra dans les pays totalitaires, comme il ne cesse de nous travailler dans nos soci
14558 tra dans les pays totalitaires, comme il ne cesse de nous travailler dans nos sociétés libérales. C’est l’éventualité de l
14559 ous travailler dans nos sociétés libérales. C’est l’ éventualité de la paix que j’envisageai dans les deux livres terminaux
14560 dans nos sociétés libérales. C’est l’éventualité de la paix que j’envisageai dans les deux livres terminaux : le premier
14561 ns nos sociétés libérales. C’est l’éventualité de la paix que j’envisageai dans les deux livres terminaux : le premier sit
14562 st l’éventualité de la paix que j’envisageai dans les deux livres terminaux : le premier situant le conflit du mythe et du
14563 ns les deux livres terminaux : le premier situant le conflit du mythe et du mariage dans nos mœurs, le second décrivant un
14564 crivant une attitude que je donne bien moins pour la réponse décisive, que pour mon choix particulier. 168. On en aura
14565 rticulier. 168. On en aura un aperçu en lisant les ouvrages de Freud, et l’Instinct combatif de Pierre Bovet. 169. Déf
14566 168. On en aura un aperçu en lisant les ouvrages de Freud, et l’Instinct combatif de Pierre Bovet. 169. Défaite se dit
14567 ura un aperçu en lisant les ouvrages de Freud, et l’ Instinct combatif de Pierre Bovet. 169. Défaite se dit en allemand N
14568 ant les ouvrages de Freud, et l’Instinct combatif de Pierre Bovet. 169. Défaite se dit en allemand Niederlage, littérale
14569 en allemand Niederlage, littéralement : position de qui gît à terre, de qui est couché au-dessous. (Cf. l’expression « av
14570 age, littéralement : position de qui gît à terre, de qui est couché au-dessous. (Cf. l’expression « avoir le dessous ».) R
14571 i gît à terre, de qui est couché au-dessous. (Cf. l’ expression « avoir le dessous ».) Rappelons aussi le symbolisme de la
14572 est couché au-dessous. (Cf. l’expression « avoir le dessous ».) Rappelons aussi le symbolisme de la Tour assiégée dans le
14573 expression « avoir le dessous ».) Rappelons aussi le symbolisme de la Tour assiégée dans le Roman de la Rose, et l’express
14574 voir le dessous ».) Rappelons aussi le symbolisme de la Tour assiégée dans le Roman de la Rose, et l’expression « se faire
14575 r le dessous ».) Rappelons aussi le symbolisme de la Tour assiégée dans le Roman de la Rose, et l’expression « se faire de
14576 lons aussi le symbolisme de la Tour assiégée dans le Roman de la Rose, et l’expression « se faire des alliés dans la place
14577 i le symbolisme de la Tour assiégée dans le Roman de la Rose, et l’expression « se faire des alliés dans la place ». 170.
14578 e symbolisme de la Tour assiégée dans le Roman de la Rose, et l’expression « se faire des alliés dans la place ». 170. R
14579 de la Tour assiégée dans le Roman de la Rose, et l’ expression « se faire des alliés dans la place ». 170. Rodomontades
14580 Rose, et l’expression « se faire des alliés dans la place ». 170. Rodomontades espagnoles. 171. Le Déclin du Moyen Âg
14581 a place ». 170. Rodomontades espagnoles. 171. Le Déclin du Moyen Âge par J. Huizinga. Cet ouvrage admirable par son in
14582 rage admirable par son information autant que par l’ intelligence et la fécondité de ses vues critiques renouvelle notre co
14583 son information autant que par l’intelligence et la fécondité de ses vues critiques renouvelle notre conception du Moyen
14584 ion autant que par l’intelligence et la fécondité de ses vues critiques renouvelle notre conception du Moyen Âge en nous f
14585 e en nous faisant pénétrer par mille chemins dans la vie quotidienne des bourgeois et des nobles de l’époque. Les passages
14586 ns la vie quotidienne des bourgeois et des nobles de l’époque. Les passages entre guillemets de ce chapitre et du suivant
14587 la vie quotidienne des bourgeois et des nobles de l’ époque. Les passages entre guillemets de ce chapitre et du suivant son
14588 tidienne des bourgeois et des nobles de l’époque. Les passages entre guillemets de ce chapitre et du suivant sont des citat
14589 nobles de l’époque. Les passages entre guillemets de ce chapitre et du suivant sont des citations de la traduction françai
14590 s de ce chapitre et du suivant sont des citations de la traduction française. (Paris, 1932.) 172. Je serais assez tenté d
14591 e ce chapitre et du suivant sont des citations de la traduction française. (Paris, 1932.) 172. Je serais assez tenté de v
14592 çaise. (Paris, 1932.) 172. Je serais assez tenté de voir dans la fonction dramatique du tournoi l’une des origines de la
14593 , 1932.) 172. Je serais assez tenté de voir dans la fonction dramatique du tournoi l’une des origines de la tragédie mode
14594 fonction dramatique du tournoi l’une des origines de la tragédie moderne. Celle-ci s’est constituée précisément à l’époque
14595 ction dramatique du tournoi l’une des origines de la tragédie moderne. Celle-ci s’est constituée précisément à l’époque où
14596 moderne. Celle-ci s’est constituée précisément à l’ époque où les tournois passaient de mode, et où se dissociaient leurs
14597 lle-ci s’est constituée précisément à l’époque où les tournois passaient de mode, et où se dissociaient leurs éléments guer
14598 précisément à l’époque où les tournois passaient de mode, et où se dissociaient leurs éléments guerrier, sportif et théât
14599 ent leurs éléments guerrier, sportif et théâtral. La tragédie serait ainsi une « action » privée du risque physique que co
14600 action » privée du risque physique que comportait le tournoi mais satisfaisant d’autant mieux le besoin d’émotion sentimen
14601 sique que comportait le tournoi mais satisfaisant d’ autant mieux le besoin d’émotion sentimentale et spirituelle. 173. G
14602 rtait le tournoi mais satisfaisant d’autant mieux le besoin d’émotion sentimentale et spirituelle. 173. Guichardin, Hist
14603 ournoi mais satisfaisant d’autant mieux le besoin d’ émotion sentimentale et spirituelle. 173. Guichardin, Histoire des g
14604 rituelle. 173. Guichardin, Histoire des guerres d’ Italie, I, p. 2. 174. Cité par Fred Bérence, Raphaël ou la puissance
14605 I, p. 2. 174. Cité par Fred Bérence, Raphaël ou la puissance de l’esprit. 175. J. Burckhardt, Die Kultur der Renaissan
14606 . Cité par Fred Bérence, Raphaël ou la puissance de l’esprit. 175. J. Burckhardt, Die Kultur der Renaissance, VI, p. 1.
14607 Cité par Fred Bérence, Raphaël ou la puissance de l’ esprit. 175. J. Burckhardt, Die Kultur der Renaissance, VI, p. 1. 1
14608 naissance, VI, p. 1. 176. Il est juste toutefois de rappeler qu’on tuait facilement dans ce pays. Mais le meurtre y resta
14609 appeler qu’on tuait facilement dans ce pays. Mais le meurtre y restait individuel. Alors que dans le monde militarisé, l’i
14610 s le meurtre y restait individuel. Alors que dans le monde militarisé, l’individu se voit privé de cette possibilité passi
14611 t individuel. Alors que dans le monde militarisé, l’ individu se voit privé de cette possibilité passionnelle, transférée à
14612 ans le monde militarisé, l’individu se voit privé de cette possibilité passionnelle, transférée à la seule collectivité. C
14613 é de cette possibilité passionnelle, transférée à la seule collectivité. Cf. La Défense du crime par Sade, p. 205. 177.
14614 ionnelle, transférée à la seule collectivité. Cf. La Défense du crime par Sade, p. 205. 177. Guichardin, op. cit., I, 37
14615 . 177. Guichardin, op. cit., I, 37-39. Id. pour les citations qui suivent. 178. G. Ferrero, dans La Fin des aventures,
14616 es citations qui suivent. 178. G. Ferrero, dans La Fin des aventures, note à juste titre qu’à la suite des dévastations
14617 ans La Fin des aventures, note à juste titre qu’à la suite des dévastations qui marquèrent la guerre de Trente Ans, les ar
14618 tre qu’à la suite des dévastations qui marquèrent la guerre de Trente Ans, les armées s’imposèrent « des règles et des lim
14619 a suite des dévastations qui marquèrent la guerre de Trente Ans, les armées s’imposèrent « des règles et des limites qui r
14620 astations qui marquèrent la guerre de Trente Ans, les armées s’imposèrent « des règles et des limites qui répondaient en mê
14621 oral et à une nécessité pratique ». Il s’agissait d’ éviter des dépenses excessives — les hommes coûtant cher — et de ne pa
14622 Il s’agissait d’éviter des dépenses excessives —  les hommes coûtant cher — et de ne pas effrayer les peuples au point de r
14623 épenses excessives — les hommes coûtant cher — et de ne pas effrayer les peuples au point de rendre impossible tout recrut
14624 — les hommes coûtant cher — et de ne pas effrayer les peuples au point de rendre impossible tout recrutement des volontaire
14625 cher — et de ne pas effrayer les peuples au point de rendre impossible tout recrutement des volontaires… 179. J. Bouleng
14626 recrutement des volontaires… 179. J. Boulenger, Le Grand Siècle. 180. F. Foch, DesPrincipes de la guerre (1903, réédit
14627 er, Le Grand Siècle. 180. F. Foch, DesPrincipes de la guerre (1903, réédité en 1929). 181. E. et J. de Concourt, La Fem
14628 Le Grand Siècle. 180. F. Foch, DesPrincipes de la guerre (1903, réédité en 1929). 181. E. et J. de Concourt, La Femme
14629 03, réédité en 1929). 181. E. et J. de Concourt, La Femme au xviiie siècle. 182. Sur le sentimentalisme humanitaire qui
14630 e Concourt, La Femme au xviiie siècle. 182. Sur le sentimentalisme humanitaire qui accompagna la Terreur, voir le très c
14631 Sur le sentimentalisme humanitaire qui accompagna la Terreur, voir le très curieux ouvrage d’André Monglond, Le Préromanti
14632 lisme humanitaire qui accompagna la Terreur, voir le très curieux ouvrage d’André Monglond, Le Préromantisme français. 18
14633 compagna la Terreur, voir le très curieux ouvrage d’ André Monglond, Le Préromantisme français. 183. Je parle de cette cho
14634 r, voir le très curieux ouvrage d’André Monglond, Le Préromantisme français. 183. Je parle de cette chose abstraite et fr
14635 nglond, Le Préromantisme français. 183. Je parle de cette chose abstraite et frappante, irréelle mais signifiante, qu’est
14636 e et frappante, irréelle mais signifiante, qu’est la moyenne des expressions typiques de l’amour à une époque donnée — aus
14637 iante, qu’est la moyenne des expressions typiques de l’amour à une époque donnée — aussi irréelle et aussi signifiante dan
14638 te, qu’est la moyenne des expressions typiques de l’ amour à une époque donnée — aussi irréelle et aussi signifiante dans l
14639 donnée — aussi irréelle et aussi signifiante dans le laid que dans le beau, pour le vice que pour la vertu. Il est des « s
14640 réelle et aussi signifiante dans le laid que dans le beau, pour le vice que pour la vertu. Il est des « signes » qui ne so
14641 i signifiante dans le laid que dans le beau, pour le vice que pour la vertu. Il est des « signes » qui ne sont pas toute l
14642 s le laid que dans le beau, pour le vice que pour la vertu. Il est des « signes » qui ne sont pas toute l’époque — dans ch
14643 ertu. Il est des « signes » qui ne sont pas toute l’ époque — dans chacune il y a de tout — mais qui sont d’une époque plut
14644 ne sont pas toute l’époque — dans chacune il y a de tout — mais qui sont d’une époque plutôt que d’une autre. 184. Concl
14645 que — dans chacune il y a de tout — mais qui sont d’ une époque plutôt que d’une autre. 184. Conclusion de l’enquête menée
14646 a de tout — mais qui sont d’une époque plutôt que d’ une autre. 184. Conclusion de l’enquête menée sous la conduite de Mag
14647 e époque plutôt que d’une autre. 184. Conclusion de l’enquête menée sous la conduite de Magnus Hirschfeld par une douzain
14648 poque plutôt que d’une autre. 184. Conclusion de l’ enquête menée sous la conduite de Magnus Hirschfeld par une douzaine d
14649 e autre. 184. Conclusion de l’enquête menée sous la conduite de Magnus Hirschfeld par une douzaine de savants allemands e
14650 4. Conclusion de l’enquête menée sous la conduite de Magnus Hirschfeld par une douzaine de savants allemands et autrichien
14651 la conduite de Magnus Hirschfeld par une douzaine de savants allemands et autrichiens, et publiée sous le titre de Sitteng
14652 savants allemands et autrichiens, et publiée sous le titre de Sittengeschichte des Weltkriegs (Histoire des mœurs pendant
14653 llemands et autrichiens, et publiée sous le titre de Sittengeschichte des Weltkriegs (Histoire des mœurs pendant la guerre
14654 hichte des Weltkriegs (Histoire des mœurs pendant la guerre mondiale). 185. Le lansquenet moderne, éprouvant que la guerr
14655 oire des mœurs pendant la guerre mondiale). 185. Le lansquenet moderne, éprouvant que la guerre totale est une négation d
14656 iale). 185. Le lansquenet moderne, éprouvant que la guerre totale est une négation de la passion guerrière, se jette alor
14657 , éprouvant que la guerre totale est une négation de la passion guerrière, se jette alors dans des aventures absurdes, qu’
14658 prouvant que la guerre totale est une négation de la passion guerrière, se jette alors dans des aventures absurdes, qu’il
14659 recherche en tant qu’absurdes et inhumaines (voir La Guerre notre mère d’Ernst Jünger et Les Réprouvés d’Ernst von Salomon
14660 ines (voir La Guerre notre mère d’Ernst Jünger et Les Réprouvés d’Ernst von Salomon). On va se battre pour le plaisir, ou p
14661 Guerre notre mère d’Ernst Jünger et Les Réprouvés d’ Ernst von Salomon). On va se battre pour le plaisir, ou plutôt pour le
14662 rouvés d’Ernst von Salomon). On va se battre pour le plaisir, ou plutôt pour le désespoir, contre n’importe qui. Prolétari
14663 . On va se battre pour le plaisir, ou plutôt pour le désespoir, contre n’importe qui. Prolétariat guerrier des « volontair
14664 « volontaires » (Baltikum, Espagne, Chine). C’est la débauche désespérée et vénale de celui qu’a déçu la passion. Revanche
14665 e, Chine). C’est la débauche désespérée et vénale de celui qu’a déçu la passion. Revanche sadique. 186. Bachofen (auteur
14666 débauche désespérée et vénale de celui qu’a déçu la passion. Revanche sadique. 186. Bachofen (auteur du Mutterrecht : le
14667 sadique. 186. Bachofen (auteur du Mutterrecht : le Matriarcat) expose une théorie analogue à propos de la tragédie grecq
14668 triarcat) expose une théorie analogue à propos de la tragédie grecque, considérée comme l’Auseinandersetzung (la discussio
14669 à propos de la tragédie grecque, considérée comme l’ Auseinandersetzung (la discussion, l’affrontement, l’explication) entr
14670 e grecque, considérée comme l’Auseinandersetzung ( la discussion, l’affrontement, l’explication) entre la communauté et les
14671 idérée comme l’Auseinandersetzung (la discussion, l’ affrontement, l’explication) entre la communauté et les puissances du
14672 useinandersetzung (la discussion, l’affrontement, l’ explication) entre la communauté et les puissances du mythe.
14673 discussion, l’affrontement, l’explication) entre la communauté et les puissances du mythe.
14674 frontement, l’explication) entre la communauté et les puissances du mythe.
8 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Livre VI. Le mythe contre le mariage
14675 Livre VILe mythe contre le mariage 1.Crise moderne du mariage Deux morales s’affrontaient
14676 Deux morales s’affrontaient au Moyen Âge : celle de la société christianisée, et celle de la courtoisie hérétique. L’une
14677 ux morales s’affrontaient au Moyen Âge : celle de la société christianisée, et celle de la courtoisie hérétique. L’une imp
14678 Âge : celle de la société christianisée, et celle de la courtoisie hérétique. L’une impliquait le mariage, dont elle fit m
14679  : celle de la société christianisée, et celle de la courtoisie hérétique. L’une impliquait le mariage, dont elle fit même
14680 elle de la courtoisie hérétique. L’une impliquait le mariage, dont elle fit même un sacrement ; l’autre exaltait un ensemb
14681 même un sacrement ; l’autre exaltait un ensemble de valeurs d’où résultait — en principe tout au moins — la condamnation
14682 crement ; l’autre exaltait un ensemble de valeurs d’ où résultait — en principe tout au moins — la condamnation du mariage.
14683 eurs d’où résultait — en principe tout au moins — la condamnation du mariage. Le jugement porté sur l’adultère, dans l’une
14684 ncipe tout au moins — la condamnation du mariage. Le jugement porté sur l’adultère, dans l’une et l’autre perspective, car
14685 la condamnation du mariage. Le jugement porté sur l’ adultère, dans l’une et l’autre perspective, caractérise fort bien l’o
14686 une et l’autre perspective, caractérise fort bien l’ opposition. Aux yeux de l’Église, l’adultère était tout à la fois un s
14687 , caractérise fort bien l’opposition. Aux yeux de l’ Église, l’adultère était tout à la fois un sacrilège, un crime contre
14688 ise fort bien l’opposition. Aux yeux de l’Église, l’ adultère était tout à la fois un sacrilège, un crime contre l’ordre na
14689 tait tout à la fois un sacrilège, un crime contre l’ ordre naturel et un crime contre l’ordre social. Car le sacrement unis
14690 n crime contre l’ordre naturel et un crime contre l’ ordre social. Car le sacrement unissait tout à la fois deux âmes fidèl
14691 re naturel et un crime contre l’ordre social. Car le sacrement unissait tout à la fois deux âmes fidèles, deux corps aptes
14692 sonnes juridiques. Il se trouvait donc sanctifier les intérêts fondamentaux de l’espèce et les intérêts de la cité. Celui q
14693 rouvait donc sanctifier les intérêts fondamentaux de l’espèce et les intérêts de la cité. Celui qui contrevenait à ce trip
14694 vait donc sanctifier les intérêts fondamentaux de l’ espèce et les intérêts de la cité. Celui qui contrevenait à ce triple
14695 nctifier les intérêts fondamentaux de l’espèce et les intérêts de la cité. Celui qui contrevenait à ce triple engagement ne
14696 intérêts fondamentaux de l’espèce et les intérêts de la cité. Celui qui contrevenait à ce triple engagement ne se rendait
14697 érêts fondamentaux de l’espèce et les intérêts de la cité. Celui qui contrevenait à ce triple engagement ne se rendait pas
14698 as « intéressant », mais pitoyable ou méprisable. La synthèse catholique s’efforçait de marier l’eau et le feu, car on pou
14699 ou méprisable. La synthèse catholique s’efforçait de marier l’eau et le feu, car on pouvait tirer des Écritures et des Pèr
14700 ble. La synthèse catholique s’efforçait de marier l’ eau et le feu, car on pouvait tirer des Écritures et des Pères les thè
14701 ynthèse catholique s’efforçait de marier l’eau et le feu, car on pouvait tirer des Écritures et des Pères les thèses les p
14702 , car on pouvait tirer des Écritures et des Pères les thèses les plus contradictoires sur la sainteté de la procréation — l
14703 uvait tirer des Écritures et des Pères les thèses les plus contradictoires sur la sainteté de la procréation — loi de l’esp
14704 des Pères les thèses les plus contradictoires sur la sainteté de la procréation — loi de l’espèce — et sur la sainteté de
14705 s thèses les plus contradictoires sur la sainteté de la procréation — loi de l’espèce — et sur la sainteté de la virginité
14706 hèses les plus contradictoires sur la sainteté de la procréation — loi de l’espèce — et sur la sainteté de la virginité — 
14707 dictoires sur la sainteté de la procréation — loi de l’espèce — et sur la sainteté de la virginité — loi de l’esprit. Pour
14708 toires sur la sainteté de la procréation — loi de l’ espèce — et sur la sainteté de la virginité — loi de l’esprit. Pour l’
14709 teté de la procréation — loi de l’espèce — et sur la sainteté de la virginité — loi de l’esprit. Pour l’Ancien Testament,
14710 rocréation — loi de l’espèce — et sur la sainteté de la virginité — loi de l’esprit. Pour l’Ancien Testament, par exemple,
14711 réation — loi de l’espèce — et sur la sainteté de la virginité — loi de l’esprit. Pour l’Ancien Testament, par exemple, un
14712 espèce — et sur la sainteté de la virginité — loi de l’esprit. Pour l’Ancien Testament, par exemple, une descendance nombr
14713 èce — et sur la sainteté de la virginité — loi de l’ esprit. Pour l’Ancien Testament, par exemple, une descendance nombreus
14714 sainteté de la virginité — loi de l’esprit. Pour l’ Ancien Testament, par exemple, une descendance nombreuse est signe d’é
14715 par exemple, une descendance nombreuse est signe d’ élection tandis que pour saint Paul, celui qui reste vierge « fait mie
14716 ux » que celui qui se marie, même chrétiennement. L’ hérésie liée dès l’origine à la cortezia du Midi s’opposait au mariage
14717 se marie, même chrétiennement. L’hérésie liée dès l’ origine à la cortezia du Midi s’opposait au mariage catholique sur les
14718 me chrétiennement. L’hérésie liée dès l’origine à la cortezia du Midi s’opposait au mariage catholique sur les trois chefs
14719 ezia du Midi s’opposait au mariage catholique sur les trois chefs que l’on vient de rappeler. Elle niait tout d’abord le sa
14720 ait au mariage catholique sur les trois chefs que l’ on vient de rappeler. Elle niait tout d’abord le sacrement, comme n’ét
14721 e l’on vient de rappeler. Elle niait tout d’abord le sacrement, comme n’étant établi par aucun texte univoque de l’Évangil
14722 nt, comme n’étant établi par aucun texte univoque de l’Évangile187. Elle condamnait la procréation comme relevant de la lo
14723 comme n’étant établi par aucun texte univoque de l’ Évangile187. Elle condamnait la procréation comme relevant de la loi d
14724 texte univoque de l’Évangile187. Elle condamnait la procréation comme relevant de la loi du Prince des ténèbres, c’est-à-
14725 87. Elle condamnait la procréation comme relevant de la loi du Prince des ténèbres, c’est-à-dire du Démiurge auteur du mon
14726 Elle condamnait la procréation comme relevant de la loi du Prince des ténèbres, c’est-à-dire du Démiurge auteur du monde
14727 truire un ordre social qui permettait et exigeait la guerre, comme expression du vouloir-vivre collectif188. Mais le fonde
14728 me expression du vouloir-vivre collectif188. Mais le fondement de ces trois refus était en vérité la doctrine de l’Amour,
14729 du vouloir-vivre collectif188. Mais le fondement de ces trois refus était en vérité la doctrine de l’Amour, c’est-à-dire
14730 s le fondement de ces trois refus était en vérité la doctrine de l’Amour, c’est-à-dire de l’Éros divinisant, en conflit ét
14731 nt de ces trois refus était en vérité la doctrine de l’Amour, c’est-à-dire de l’Éros divinisant, en conflit éternel et ang
14732 de ces trois refus était en vérité la doctrine de l’ Amour, c’est-à-dire de l’Éros divinisant, en conflit éternel et angois
14733 it en vérité la doctrine de l’Amour, c’est-à-dire de l’Éros divinisant, en conflit éternel et angoissé avec la créature de
14734 en vérité la doctrine de l’Amour, c’est-à-dire de l’ Éros divinisant, en conflit éternel et angoissé avec la créature de ch
14735 s divinisant, en conflit éternel et angoissé avec la créature de chair et ses instincts asservissants. L’apparition de la
14736 , en conflit éternel et angoissé avec la créature de chair et ses instincts asservissants. L’apparition de la passion d’Am
14737 créature de chair et ses instincts asservissants. L’ apparition de la passion d’Amour devait donc transformer radicalement
14738 hair et ses instincts asservissants. L’apparition de la passion d’Amour devait donc transformer radicalement le jugement p
14739 r et ses instincts asservissants. L’apparition de la passion d’Amour devait donc transformer radicalement le jugement port
14740 stincts asservissants. L’apparition de la passion d’ Amour devait donc transformer radicalement le jugement porté sur l’adu
14741 sion d’Amour devait donc transformer radicalement le jugement porté sur l’adultère. Certes, la pure doctrine cathare ne pr
14742 nc transformer radicalement le jugement porté sur l’ adultère. Certes, la pure doctrine cathare ne prétendait pas légitimer
14743 alement le jugement porté sur l’adultère. Certes, la pure doctrine cathare ne prétendait pas légitimer la faute en soi, pu
14744 pure doctrine cathare ne prétendait pas légitimer la faute en soi, puisque au contraire elle ordonnait la chasteté. Mais n
14745 faute en soi, puisque au contraire elle ordonnait la chasteté. Mais nous avons montré que le symbole courtois de l’amour p
14746 ordonnait la chasteté. Mais nous avons montré que le symbole courtois de l’amour pour une Dame (spirituelle), amour évidem
14747 é. Mais nous avons montré que le symbole courtois de l’amour pour une Dame (spirituelle), amour évidemment incompatible av
14748 Mais nous avons montré que le symbole courtois de l’ amour pour une Dame (spirituelle), amour évidemment incompatible avec
14749 (spirituelle), amour évidemment incompatible avec le mariage dans la chair, devait amener des confusions inextricables. Po
14750 mour évidemment incompatible avec le mariage dans la chair, devait amener des confusions inextricables. Pour l’amateur non
14751 devait amener des confusions inextricables. Pour l’ amateur non initié des poèmes provençaux et des romans bretons, l’adul
14752 itié des poèmes provençaux et des romans bretons, l’ adultère de Tristan reste une faute189, mais il se trouve revêtir en m
14753 èmes provençaux et des romans bretons, l’adultère de Tristan reste une faute189, mais il se trouve revêtir en même temps l
14754 faute189, mais il se trouve revêtir en même temps l’ aspect d’une aventure plus belle que la morale. Ce qui, pour le croyan
14755 mais il se trouve revêtir en même temps l’aspect d’ une aventure plus belle que la morale. Ce qui, pour le croyant maniché
14756 même temps l’aspect d’une aventure plus belle que la morale. Ce qui, pour le croyant manichéen, était l’expression dramati
14757 e aventure plus belle que la morale. Ce qui, pour le croyant manichéen, était l’expression dramatique du combat de la foi
14758 morale. Ce qui, pour le croyant manichéen, était l’ expression dramatique du combat de la foi et du monde, devient alors p
14759 anichéen, était l’expression dramatique du combat de la foi et du monde, devient alors pour le lecteur une « poésie » équi
14760 chéen, était l’expression dramatique du combat de la foi et du monde, devient alors pour le lecteur une « poésie » équivoq
14761 combat de la foi et du monde, devient alors pour le lecteur une « poésie » équivoque et brûlante. Poésie toute profane d’
14762 sie » équivoque et brûlante. Poésie toute profane d’ apparences, dont la puissance de séduction s’accroît encore du fait qu
14763 brûlante. Poésie toute profane d’apparences, dont la puissance de séduction s’accroît encore du fait que l’on ignore la si
14764 sie toute profane d’apparences, dont la puissance de séduction s’accroît encore du fait que l’on ignore la signification m
14765 issance de séduction s’accroît encore du fait que l’ on ignore la signification mystique de ses symboles, et que ceux-ci ne
14766 éduction s’accroît encore du fait que l’on ignore la signification mystique de ses symboles, et que ceux-ci ne paraissent
14767 du fait que l’on ignore la signification mystique de ses symboles, et que ceux-ci ne paraissent plus révélateurs que d’un
14768 et que ceux-ci ne paraissent plus révélateurs que d’ un mystère vague et flatteur. Comment expliquer autrement qu’à partir
14769 ent qu’à partir du xiie siècle, celui qui commet l’ adultère devienne soudain un personnage intéressant ? Le roi David en
14770 tère devienne soudain un personnage intéressant ? Le roi David en volant Bethsabée commet un crime et se rend méprisable.
14771 t donner lieu qu’à des commentaires édifiants sur le danger de pécher et le remords, devient soudain vertu mystique (dans
14772 ieu qu’à des commentaires édifiants sur le danger de pécher et le remords, devient soudain vertu mystique (dans le symbole
14773 commentaires édifiants sur le danger de pécher et le remords, devient soudain vertu mystique (dans le symbole), puis se dé
14774 le remords, devient soudain vertu mystique (dans le symbole), puis se dégrade (dans la littérature) en aventure troublant
14775 mystique (dans le symbole), puis se dégrade (dans la littérature) en aventure troublante et attirante. ⁂ Je n’entends pas
14776 attirante. ⁂ Je n’entends pas ramener directement la crise actuelle du mariage au conflit de l’orthodoxie et d’une hérésie
14777 rectement la crise actuelle du mariage au conflit de l’orthodoxie et d’une hérésie médiévale. Car cette dernière, comme te
14778 tement la crise actuelle du mariage au conflit de l’ orthodoxie et d’une hérésie médiévale. Car cette dernière, comme telle
14779 actuelle du mariage au conflit de l’orthodoxie et d’ une hérésie médiévale. Car cette dernière, comme telle, n’existe plus 
14780 ette dernière, comme telle, n’existe plus ; et si l’ orthodoxie existe encore, il faut avouer qu’elle ne joue plus un rôle
14781 t avouer qu’elle ne joue plus un rôle direct dans la vie de nos sociétés, qu’elle a tant contribué à former. Ce qui expliq
14782 r qu’elle ne joue plus un rôle direct dans la vie de nos sociétés, qu’elle a tant contribué à former. Ce qui explique, à m
14783 contribué à former. Ce qui explique, à mon sens, l’ état présent de dé-moralisation générale, c’est la confuse dissension,
14784 rmer. Ce qui explique, à mon sens, l’état présent de dé-moralisation générale, c’est la confuse dissension, au sein de laq
14785 l’état présent de dé-moralisation générale, c’est la confuse dissension, au sein de laquelle nous vivons, de deux morales,
14786 fuse dissension, au sein de laquelle nous vivons, de deux morales, dont l’une est héritée de l’orthodoxie religieuse, mais
14787 s vivons, de deux morales, dont l’une est héritée de l’orthodoxie religieuse, mais ne s’appuie plus sur une foi vivante, e
14788 ivons, de deux morales, dont l’une est héritée de l’ orthodoxie religieuse, mais ne s’appuie plus sur une foi vivante, et d
14789 plus sur une foi vivante, et dont l’autre dérive d’ une hérésie dont l’expression, « essentiellement lyrique » aux origine
14790 ivante, et dont l’autre dérive d’une hérésie dont l’ expression, « essentiellement lyrique » aux origines, nous parvient to
14791 otalement profanée, et par suite dénaturée. Voici les forces en présence : d’une part, une morale de l’espèce et de la soci
14792 i les forces en présence : d’une part, une morale de l’espèce et de la société en général, mais plus ou moins empreinte de
14793 es forces en présence : d’une part, une morale de l’ espèce et de la société en général, mais plus ou moins empreinte de re
14794 présence : d’une part, une morale de l’espèce et de la société en général, mais plus ou moins empreinte de religion — c’e
14795 ésence : d’une part, une morale de l’espèce et de la société en général, mais plus ou moins empreinte de religion — c’est
14796 société en général, mais plus ou moins empreinte de religion — c’est ce que l’on nomme la morale bourgeoise ; d’autre par
14797 lus ou moins empreinte de religion — c’est ce que l’ on nomme la morale bourgeoise ; d’autre part, une morale inspirée par
14798 s empreinte de religion — c’est ce que l’on nomme la morale bourgeoise ; d’autre part, une morale inspirée par l’ambiance
14799 ourgeoise ; d’autre part, une morale inspirée par l’ ambiance culturelle, littéraire, artistique — c’est la morale passionn
14800 biance culturelle, littéraire, artistique — c’est la morale passionnelle ou romanesque. Tous les adolescents de la bourgeo
14801  c’est la morale passionnelle ou romanesque. Tous les adolescents de la bourgeoisie occidentale sont élevés dans l’idée du
14802 passionnelle ou romanesque. Tous les adolescents de la bourgeoisie occidentale sont élevés dans l’idée du mariage, mais e
14803 ssionnelle ou romanesque. Tous les adolescents de la bourgeoisie occidentale sont élevés dans l’idée du mariage, mais en m
14804 ts de la bourgeoisie occidentale sont élevés dans l’ idée du mariage, mais en même temps se trouvent baignés dans une atmos
14805 ère romantique entretenue par leurs lectures, par les spectacles, et par mille allusions quotidiennes, dont le sous-entendu
14806 tacles, et par mille allusions quotidiennes, dont le sous-entendu est à peu près : que la passion est l’épreuve suprême, q
14807 iennes, dont le sous-entendu est à peu près : que la passion est l’épreuve suprême, que tout homme doit un jour la connaît
14808 sous-entendu est à peu près : que la passion est l’ épreuve suprême, que tout homme doit un jour la connaître, et que la v
14809 st l’épreuve suprême, que tout homme doit un jour la connaître, et que la vie ne saurait être à plein vécue que par ceux q
14810 que tout homme doit un jour la connaître, et que la vie ne saurait être à plein vécue que par ceux qui « ont passé par là
14811 n vécue que par ceux qui « ont passé par là ». Or la passion et le mariage sont par essence incompatibles. Leurs origines
14812 r ceux qui « ont passé par là ». Or la passion et le mariage sont par essence incompatibles. Leurs origines et leurs final
14813 es. Leurs origines et leurs finalités s’excluent. De leur coexistence dans nos vies surgissent sans fin des problèmes inso
14814 « sécurités » sociales. En d’autres temps, ce fut la fonction du mythe que d’ordonner cette anarchie latente et de la comp
14815 n d’autres temps, ce fut la fonction du mythe que d’ ordonner cette anarchie latente et de la composer symboliquement dans
14816 du mythe que d’ordonner cette anarchie latente et de la composer symboliquement dans nos catégories morales. Rôle d’exutoi
14817 mythe que d’ordonner cette anarchie latente et de la composer symboliquement dans nos catégories morales. Rôle d’exutoire,
14818 symboliquement dans nos catégories morales. Rôle d’ exutoire, rôle civilisateur. Mais le mythe s’est déprimé et profané en
14819 morales. Rôle d’exutoire, rôle civilisateur. Mais le mythe s’est déprimé et profané en même temps que les formes sociales
14820 mythe s’est déprimé et profané en même temps que les formes sociales dont il tirait ses éléments plastiques. Si maintenant
14821 ses éléments plastiques. Si maintenant il tentait de se recomposer, on pressent qu’il ne trouverait plus de résistances as
14822 recomposer, on pressent qu’il ne trouverait plus de résistances assez solides pour lui servir de masque et de prétexte. U
14823 plus de résistances assez solides pour lui servir de masque et de prétexte. Une immense littérature paraît chaque mois sur
14824 tances assez solides pour lui servir de masque et de prétexte. Une immense littérature paraît chaque mois sur la « crise d
14825 e. Une immense littérature paraît chaque mois sur la « crise du mariage ». Mais je doute fort qu’il en résulte aucune espè
14826 Mais je doute fort qu’il en résulte aucune espèce de solution pratique : car seul le mythe, c’est-à-dire l’inconscience, p
14827 lte aucune espèce de solution pratique : car seul le mythe, c’est-à-dire l’inconscience, pourrait fournir à la passion une
14828 lution pratique : car seul le mythe, c’est-à-dire l’ inconscience, pourrait fournir à la passion une espèce de modus vivend
14829 , c’est-à-dire l’inconscience, pourrait fournir à la passion une espèce de modus vivendi, et tous ces livres, aggravant au
14830 science, pourrait fournir à la passion une espèce de modus vivendi, et tous ces livres, aggravant au contraire notre consc
14831 raire notre conscience du problème, contribuent à le rendre insoluble. Ils sont les signes de la crise, mais aussi de notr
14832 lème, contribuent à le rendre insoluble. Ils sont les signes de la crise, mais aussi de notre impuissance à la réduire dans
14833 ibuent à le rendre insoluble. Ils sont les signes de la crise, mais aussi de notre impuissance à la réduire dans les cadre
14834 ent à le rendre insoluble. Ils sont les signes de la crise, mais aussi de notre impuissance à la réduire dans les cadres a
14835 uble. Ils sont les signes de la crise, mais aussi de notre impuissance à la réduire dans les cadres actuels. L’institution
14836 es de la crise, mais aussi de notre impuissance à la réduire dans les cadres actuels. L’institution matrimoniale se fondai
14837 mais aussi de notre impuissance à la réduire dans les cadres actuels. L’institution matrimoniale se fondait en effet sur tr
14838 impuissance à la réduire dans les cadres actuels. L’ institution matrimoniale se fondait en effet sur trois groupes de vale
14839 atrimoniale se fondait en effet sur trois groupes de valeurs qui lui fournissaient ses « contraintes » — et c’est précisém
14840 t ses « contraintes » — et c’est précisément dans le jeu de ces contraintes que le mythe puisait ses moyens d’expression (
14841  contraintes » — et c’est précisément dans le jeu de ces contraintes que le mythe puisait ses moyens d’expression (comme o
14842 st précisément dans le jeu de ces contraintes que le mythe puisait ses moyens d’expression (comme on l’a vu au livre I). O
14843 e ces contraintes que le mythe puisait ses moyens d’ expression (comme on l’a vu au livre I). Or voici que ces contraintes
14844 e mythe puisait ses moyens d’expression (comme on l’ a vu au livre I). Or voici que ces contraintes ou se relâchent, ou dis
14845 t, ou disparaissent : 1. — Contraintes sacrées. —  Le mariage, chez les peuples païens, s’est toujours entouré d’un rituel
14846 nt : 1. — Contraintes sacrées. — Le mariage, chez les peuples païens, s’est toujours entouré d’un rituel dont nos instituti
14847 , chez les peuples païens, s’est toujours entouré d’ un rituel dont nos institutions gardèrent longtemps les éléments : rit
14848 rituel dont nos institutions gardèrent longtemps les éléments : rites de l’achat, du rapt, de la quête et de l’exorcisme.
14849 itutions gardèrent longtemps les éléments : rites de l’achat, du rapt, de la quête et de l’exorcisme. Mais de nos jours, l
14850 tions gardèrent longtemps les éléments : rites de l’ achat, du rapt, de la quête et de l’exorcisme. Mais de nos jours, la d
14851 ngtemps les éléments : rites de l’achat, du rapt, de la quête et de l’exorcisme. Mais de nos jours, la dot perd de son imp
14852 emps les éléments : rites de l’achat, du rapt, de la quête et de l’exorcisme. Mais de nos jours, la dot perd de son import
14853 ments : rites de l’achat, du rapt, de la quête et de l’exorcisme. Mais de nos jours, la dot perd de son importance, par su
14854 ts : rites de l’achat, du rapt, de la quête et de l’ exorcisme. Mais de nos jours, la dot perd de son importance, par suite
14855 hat, du rapt, de la quête et de l’exorcisme. Mais de nos jours, la dot perd de son importance, par suite de l’instabilité
14856 de la quête et de l’exorcisme. Mais de nos jours, la dot perd de son importance, par suite de l’instabilité économique. Le
14857 et de l’exorcisme. Mais de nos jours, la dot perd de son importance, par suite de l’instabilité économique. Les coutumes r
14858 ours, la dot perd de son importance, par suite de l’ instabilité économique. Les coutumes rappelant le rapt nuptial n’exist
14859 mportance, par suite de l’instabilité économique. Les coutumes rappelant le rapt nuptial n’existent plus que sous forme de
14860 l’instabilité économique. Les coutumes rappelant le rapt nuptial n’existent plus que sous forme de plaisanteries paysanne
14861 t plus que sous forme de plaisanteries paysannes. La demande en mariage, avec échange de visites en haut de forme et « déc
14862 es paysannes. La demande en mariage, avec échange de visites en haut de forme et « déclaration » officielle, est aussi dém
14863 mande en mariage, avec échange de visites en haut de forme et « déclaration » officielle, est aussi démodée que le corset.
14864 « déclaration » officielle, est aussi démodée que le corset. Et la majorité des couples n’éprouve plus même le besoin « su
14865 » officielle, est aussi démodée que le corset. Et la majorité des couples n’éprouve plus même le besoin « superstitieux »
14866 t. Et la majorité des couples n’éprouve plus même le besoin « superstitieux » d’aller se faire bénir par un prêtre. 2. — C
14867 s n’éprouve plus même le besoin « superstitieux » d’ aller se faire bénir par un prêtre. 2. — Contraintes sociales. — Les q
14868 bénir par un prêtre. 2. — Contraintes sociales. —  Les questions de rang, de sang, d’intérêts familiaux et même d’argent, so
14869 rêtre. 2. — Contraintes sociales. — Les questions de rang, de sang, d’intérêts familiaux et même d’argent, sont en train d
14870 — Contraintes sociales. — Les questions de rang, de sang, d’intérêts familiaux et même d’argent, sont en train de passer
14871 intes sociales. — Les questions de rang, de sang, d’ intérêts familiaux et même d’argent, sont en train de passer au second
14872 ns de rang, de sang, d’intérêts familiaux et même d’ argent, sont en train de passer au second plan dans les pays démocrati
14873 gent, sont en train de passer au second plan dans les pays démocratiques, et par suite les problèmes individuels déterminen
14874 nd plan dans les pays démocratiques, et par suite les problèmes individuels déterminent de plus en plus le choix réciproque
14875 problèmes individuels déterminent de plus en plus le choix réciproque des conjoints. D’où le nombre croissant des divorces
14876 e plus en plus le choix réciproque des conjoints. D’ où le nombre croissant des divorces. En même temps, les cérémonies épi
14877 s en plus le choix réciproque des conjoints. D’où le nombre croissant des divorces. En même temps, les cérémonies épithala
14878 le nombre croissant des divorces. En même temps, les cérémonies épithalamiques se simplifient ou disparaissent. Il est cur
14879 s se simplifient ou disparaissent. Il est curieux de noter que des coutumes d’origine lointaine et sacrée telles que la « 
14880 aissent. Il est curieux de noter que des coutumes d’ origine lointaine et sacrée telles que la « quasi-publicité du lit nup
14881 coutumes d’origine lointaine et sacrée telles que la « quasi-publicité du lit nuptial » (Huizinga) subsistèrent au moins d
14882 t nuptial » (Huizinga) subsistèrent au moins dans les provinces, jusqu’en plein xviie siècle : on avait oublié les mystère
14883 s, jusqu’en plein xviie siècle : on avait oublié les mystères originels, mais les rites gardaient pour effet de socialiser
14884 le : on avait oublié les mystères originels, mais les rites gardaient pour effet de socialiser l’acte du mariage, de l’inté
14885 es originels, mais les rites gardaient pour effet de socialiser l’acte du mariage, de l’intégrer dans l’existence communau
14886 mais les rites gardaient pour effet de socialiser l’ acte du mariage, de l’intégrer dans l’existence communautaire. À parti
14887 aient pour effet de socialiser l’acte du mariage, de l’intégrer dans l’existence communautaire. À partir du xviiie siècle
14888 nt pour effet de socialiser l’acte du mariage, de l’ intégrer dans l’existence communautaire. À partir du xviiie siècle, l
14889 socialiser l’acte du mariage, de l’intégrer dans l’ existence communautaire. À partir du xviiie siècle, le thème du « Cou
14890 stence communautaire. À partir du xviiie siècle, le thème du « Coucher de la mariée » n’est plus qu’une occasion d’anodin
14891 À partir du xviiie siècle, le thème du « Coucher de la mariée » n’est plus qu’une occasion d’anodines galanteries pictura
14892 artir du xviiie siècle, le thème du « Coucher de la mariée » n’est plus qu’une occasion d’anodines galanteries picturales
14893 Coucher de la mariée » n’est plus qu’une occasion d’ anodines galanteries picturales. De nos jours enfin, le « voyage de no
14894 u’une occasion d’anodines galanteries picturales. De nos jours enfin, le « voyage de noces », pour autant qu’il subsiste e
14895 dines galanteries picturales. De nos jours enfin, le « voyage de noces », pour autant qu’il subsiste et garde une signific
14896 eries picturales. De nos jours enfin, le « voyage de noces », pour autant qu’il subsiste et garde une signification, repré
14897 signification, représente bien plutôt une volonté de s’évader de l’ambiance sociale et de souligner le caractère privé de
14898 n, représente bien plutôt une volonté de s’évader de l’ambiance sociale et de souligner le caractère privé de ce qu’on app
14899 représente bien plutôt une volonté de s’évader de l’ ambiance sociale et de souligner le caractère privé de ce qu’on appell
14900 une volonté de s’évader de l’ambiance sociale et de souligner le caractère privé de ce qu’on appelle le bonheur des époux
14901 de s’évader de l’ambiance sociale et de souligner le caractère privé de ce qu’on appelle le bonheur des époux. 3. — Contra
14902 biance sociale et de souligner le caractère privé de ce qu’on appelle le bonheur des époux. 3. — Contraintes religieuses.
14903 souligner le caractère privé de ce qu’on appelle le bonheur des époux. 3. — Contraintes religieuses. — Dans la mesure où
14904 r des époux. 3. — Contraintes religieuses. — Dans la mesure où la conscience moderne comme telle sait encore distinguer le
14905 3. — Contraintes religieuses. — Dans la mesure où la conscience moderne comme telle sait encore distinguer le christianism
14906 cience moderne comme telle sait encore distinguer le christianisme des contraintes sacrées et sociales, elle le repousse a
14907 ianisme des contraintes sacrées et sociales, elle le repousse avec horreur. Car l’engagement religieux est pris « pour le
14908 s et sociales, elle le repousse avec horreur. Car l’ engagement religieux est pris « pour le temps et l’éternité », c’est-à
14909 rreur. Car l’engagement religieux est pris « pour le temps et l’éternité », c’est-à-dire qu’il ne tient aucun compte des v
14910 ’engagement religieux est pris « pour le temps et l’ éternité », c’est-à-dire qu’il ne tient aucun compte des variations de
14911 à-dire qu’il ne tient aucun compte des variations de tempérament, de caractère, de goûts et de conditions externes qui ne
14912 tient aucun compte des variations de tempérament, de caractère, de goûts et de conditions externes qui ne manqueront pas d
14913 mpte des variations de tempérament, de caractère, de goûts et de conditions externes qui ne manqueront pas de se produire
14914 iations de tempérament, de caractère, de goûts et de conditions externes qui ne manqueront pas de se produire un jour ou l
14915 s et de conditions externes qui ne manqueront pas de se produire un jour ou l’autre dans la vie du couple. Or c’est de tou
14916 ueront pas de se produire un jour ou l’autre dans la vie du couple. Or c’est de tout cela, justement, que les modernes fon
14917 n jour ou l’autre dans la vie du couple. Or c’est de tout cela, justement, que les modernes font dépendre leur « bonheur »
14918 du couple. Or c’est de tout cela, justement, que les modernes font dépendre leur « bonheur » (nous reviendrons tout à l’he
14919 épendre leur « bonheur » (nous reviendrons tout à l’ heure sur cette notion centrale). Cette dépréciation générale des obst
14920 des obstacles institutionnels entraîne une chute de tension morale d’où résulte une immense confusion. L’adultère devient
14921 titutionnels entraîne une chute de tension morale d’ où résulte une immense confusion. L’adultère devient un sujet de délic
14922 ension morale d’où résulte une immense confusion. L’ adultère devient un sujet de délicates analyses psychologiques, ou de
14923 ne immense confusion. L’adultère devient un sujet de délicates analyses psychologiques, ou de plaisanteries vaudevillesque
14924 un sujet de délicates analyses psychologiques, ou de plaisanteries vaudevillesques. La fidélité dans le mariage paraît lég
14925 chologiques, ou de plaisanteries vaudevillesques. La fidélité dans le mariage paraît légèrement ridicule : elle prend figu
14926 e plaisanteries vaudevillesques. La fidélité dans le mariage paraît légèrement ridicule : elle prend figure de conformisme
14927 ge paraît légèrement ridicule : elle prend figure de conformisme. Il n’y a plus, à proprement parler, conflit de deux mora
14928 isme. Il n’y a plus, à proprement parler, conflit de deux morales hostiles — et par suite plus de mythe possible — mais on
14929 flit de deux morales hostiles — et par suite plus de mythe possible — mais on approche d’un état de neutralisation mutuell
14930 r suite plus de mythe possible — mais on approche d’ un état de neutralisation mutuelle au terme de la consomption des viei
14931 us de mythe possible — mais on approche d’un état de neutralisation mutuelle au terme de la consomption des vieilles valeu
14932 che d’un état de neutralisation mutuelle au terme de la consomption des vieilles valeurs non transcendées mais déprimées.
14933 d’un état de neutralisation mutuelle au terme de la consomption des vieilles valeurs non transcendées mais déprimées.
14934 s mais déprimées. 2.Idée moderne du bonheur Le mariage cessant d’être garanti par un système de contraintes sociales
14935 2.Idée moderne du bonheur Le mariage cessant d’ être garanti par un système de contraintes sociales ne peut plus se fo
14936 Le mariage cessant d’être garanti par un système de contraintes sociales ne peut plus se fonder, désormais, que sur des d
14937 it sur une idée individuelle du bonheur, idée que l’ on suppose commune aux deux conjoints dans le cas le plus favorable. O
14938 que l’on suppose commune aux deux conjoints dans le cas le plus favorable. Or s’il est assez difficile de définir en géné
14939 on suppose commune aux deux conjoints dans le cas le plus favorable. Or s’il est assez difficile de définir en général le
14940 as le plus favorable. Or s’il est assez difficile de définir en général le bonheur, le problème devient insoluble dès que
14941 Or s’il est assez difficile de définir en général le bonheur, le problème devient insoluble dès que s’y ajoute la volonté
14942 assez difficile de définir en général le bonheur, le problème devient insoluble dès que s’y ajoute la volonté moderne d’êt
14943 le problème devient insoluble dès que s’y ajoute la volonté moderne d’être le maître de son bonheur, ou ce qui revient pe
14944 t insoluble dès que s’y ajoute la volonté moderne d’ être le maître de son bonheur, ou ce qui revient peut-être au même, de
14945 uble dès que s’y ajoute la volonté moderne d’être le maître de son bonheur, ou ce qui revient peut-être au même, de sentir
14946 ue s’y ajoute la volonté moderne d’être le maître de son bonheur, ou ce qui revient peut-être au même, de sentir de quoi i
14947 son bonheur, ou ce qui revient peut-être au même, de sentir de quoi il est fait, de l’analyser et de le goûter afin de pou
14948 r, ou ce qui revient peut-être au même, de sentir de quoi il est fait, de l’analyser et de le goûter afin de pouvoir l’amé
14949 peut-être au même, de sentir de quoi il est fait, de l’analyser et de le goûter afin de pouvoir l’améliorer par des retouc
14950 t-être au même, de sentir de quoi il est fait, de l’ analyser et de le goûter afin de pouvoir l’améliorer par des retouches
14951 , de sentir de quoi il est fait, de l’analyser et de le goûter afin de pouvoir l’améliorer par des retouches bien calculée
14952 e sentir de quoi il est fait, de l’analyser et de le goûter afin de pouvoir l’améliorer par des retouches bien calculées.
14953 it, de l’analyser et de le goûter afin de pouvoir l’ améliorer par des retouches bien calculées. Votre bonheur, répètent le
14954 retouches bien calculées. Votre bonheur, répètent les prêches des magazines, dépend de ceci, exige cela — et ceci ou cela,
14955 nheur, répètent les prêches des magazines, dépend de ceci, exige cela — et ceci ou cela, c’est toujours quelque chose qu’i
14956 t toujours quelque chose qu’il faut acquérir, par de l’argent le plus souvent. Le résultat de cette propagande est à la fo
14957 oujours quelque chose qu’il faut acquérir, par de l’ argent le plus souvent. Le résultat de cette propagande est à la fois
14958 uelque chose qu’il faut acquérir, par de l’argent le plus souvent. Le résultat de cette propagande est à la fois de nous o
14959 l faut acquérir, par de l’argent le plus souvent. Le résultat de cette propagande est à la fois de nous obséder par l’idée
14960 rir, par de l’argent le plus souvent. Le résultat de cette propagande est à la fois de nous obséder par l’idée d’un bonheu
14961 nt. Le résultat de cette propagande est à la fois de nous obséder par l’idée d’un bonheur facile, et du même coup de nous
14962 ette propagande est à la fois de nous obséder par l’ idée d’un bonheur facile, et du même coup de nous rendre inaptes à le
14963 opagande est à la fois de nous obséder par l’idée d’ un bonheur facile, et du même coup de nous rendre inaptes à le posséde
14964 r par l’idée d’un bonheur facile, et du même coup de nous rendre inaptes à le posséder. Car tout ce qu’on nous propose nou
14965 facile, et du même coup de nous rendre inaptes à le posséder. Car tout ce qu’on nous propose nous introduit dans le monde
14966 ar tout ce qu’on nous propose nous introduit dans le monde de la comparaison, où nul bonheur ne saurait s’établir, tant qu
14967 e qu’on nous propose nous introduit dans le monde de la comparaison, où nul bonheur ne saurait s’établir, tant que l’homme
14968 u’on nous propose nous introduit dans le monde de la comparaison, où nul bonheur ne saurait s’établir, tant que l’homme ne
14969 on, où nul bonheur ne saurait s’établir, tant que l’ homme ne sera pas Dieu. Le bonheur est une Eurydice : on l’a perdu dès
14970 ait s’établir, tant que l’homme ne sera pas Dieu. Le bonheur est une Eurydice : on l’a perdu dès qu’on veut le saisir. Il
14971 e sera pas Dieu. Le bonheur est une Eurydice : on l’ a perdu dès qu’on veut le saisir. Il ne peut vivre que dans l’acceptat
14972 ur est une Eurydice : on l’a perdu dès qu’on veut le saisir. Il ne peut vivre que dans l’acceptation, et meurt dans la rev
14973 s qu’on veut le saisir. Il ne peut vivre que dans l’ acceptation, et meurt dans la revendication. C’est qu’il dépend de l’ê
14974 peut vivre que dans l’acceptation, et meurt dans la revendication. C’est qu’il dépend de l’être et non de l’avoir : les m
14975 t meurt dans la revendication. C’est qu’il dépend de l’être et non de l’avoir : les moralistes de tous les temps l’ont rép
14976 eurt dans la revendication. C’est qu’il dépend de l’ être et non de l’avoir : les moralistes de tous les temps l’ont répété
14977 evendication. C’est qu’il dépend de l’être et non de l’avoir : les moralistes de tous les temps l’ont répété, et notre tem
14978 ndication. C’est qu’il dépend de l’être et non de l’ avoir : les moralistes de tous les temps l’ont répété, et notre temps
14979 C’est qu’il dépend de l’être et non de l’avoir : les moralistes de tous les temps l’ont répété, et notre temps n’apporte r
14980 pend de l’être et non de l’avoir : les moralistes de tous les temps l’ont répété, et notre temps n’apporte rien qui doive
14981 l’être et non de l’avoir : les moralistes de tous les temps l’ont répété, et notre temps n’apporte rien qui doive nous fair
14982 non de l’avoir : les moralistes de tous les temps l’ ont répété, et notre temps n’apporte rien qui doive nous faire changer
14983 temps n’apporte rien qui doive nous faire changer d’ avis. Tout bonheur que l’on veut sentir, que l’on veut tenir à sa merc
14984 doive nous faire changer d’avis. Tout bonheur que l’ on veut sentir, que l’on veut tenir à sa merci — au lieu d’y être comm
14985 er d’avis. Tout bonheur que l’on veut sentir, que l’ on veut tenir à sa merci — au lieu d’y être comme par grâce — se trans
14986 stantanément en une absence insupportable. Fonder le mariage sur un pareil « bonheur » suppose de la part des modernes une
14987 ur » suppose de la part des modernes une capacité d’ ennui presque morbide — ou l’intention secrète de tricher. Il est prob
14988 odernes une capacité d’ennui presque morbide — ou l’ intention secrète de tricher. Il est probable que cette intention ou c
14989 d’ennui presque morbide — ou l’intention secrète de tricher. Il est probable que cette intention ou cet espoir expliquent
14990 ette intention ou cet espoir expliquent en partie la facilité avec laquelle on se marie encore « sans y croire ». Le rêve
14991 ec laquelle on se marie encore « sans y croire ». Le rêve de la passion possible agit comme une distraction permanente, an
14992 lle on se marie encore « sans y croire ». Le rêve de la passion possible agit comme une distraction permanente, anesthésia
14993 on se marie encore « sans y croire ». Le rêve de la passion possible agit comme une distraction permanente, anesthésiant
14994 it comme une distraction permanente, anesthésiant les révoltes de l’ennui. On n’ignore pas que la passion serait un malheur
14995 distraction permanente, anesthésiant les révoltes de l’ennui. On n’ignore pas que la passion serait un malheur — mais on p
14996 traction permanente, anesthésiant les révoltes de l’ ennui. On n’ignore pas que la passion serait un malheur — mais on pres
14997 iant les révoltes de l’ennui. On n’ignore pas que la passion serait un malheur — mais on pressent que ce serait un malheur
14998 erait un malheur plus beau et plus « vivant » que la vie normale, plus exaltant que son « petit bonheur »… Ou l’ennui rési
14999 male, plus exaltant que son « petit bonheur »… Ou l’ ennui résigné ou la passion : tel est le dilemme qu’introduit dans nos
15000 que son « petit bonheur »… Ou l’ennui résigné ou la passion : tel est le dilemme qu’introduit dans nos vies l’idée modern
15001 eur »… Ou l’ennui résigné ou la passion : tel est le dilemme qu’introduit dans nos vies l’idée moderne du bonheur. Cela va
15002 n : tel est le dilemme qu’introduit dans nos vies l’ idée moderne du bonheur. Cela va de toute manière à la ruine du mariag
15003 dans nos vies l’idée moderne du bonheur. Cela va de toute manière à la ruine du mariage en tant qu’institution sociale dé
15004 ée moderne du bonheur. Cela va de toute manière à la ruine du mariage en tant qu’institution sociale définie par la stabil
15005 ariage en tant qu’institution sociale définie par la stabilité. 3.« Aimer, c’est vivre ! » Dès le xiie siècle prove
15006 a stabilité. 3.« Aimer, c’est vivre ! » Dès le xiie siècle provençal, l’amour était considéré comme noble. Non seul
15007 c’est vivre ! » Dès le xiie siècle provençal, l’ amour était considéré comme noble. Non seulement il ennoblissait mais
15008 ment il ennoblissait mais encore il anoblissait : les troubadours accédaient socialement au niveau de l’aristocratie qui le
15009 s troubadours accédaient socialement au niveau de l’ aristocratie qui les traitait comme des égaux. C’est peut-être de là q
15010 aient socialement au niveau de l’aristocratie qui les traitait comme des égaux. C’est peut-être de là que nous vient, par l
15011 qui les traitait comme des égaux. C’est peut-être de là que nous vient, par le canal de la littérature, cette idée toute m
15012 égaux. C’est peut-être de là que nous vient, par le canal de la littérature, cette idée toute moderne et romantique que l
15013 ’est peut-être de là que nous vient, par le canal de la littérature, cette idée toute moderne et romantique que la passion
15014 t peut-être de là que nous vient, par le canal de la littérature, cette idée toute moderne et romantique que la passion es
15015 ature, cette idée toute moderne et romantique que la passion est une noblesse morale, qu’elle nous met au-dessus des lois
15016 u-dessus des lois et des coutumes. Celui qui aime de passion accède à une humanité plus haute, où les barrières sociales s
15017 e de passion accède à une humanité plus haute, où les barrières sociales s’évanouissent. Le Tzigane peut enlever la princes
15018 haute, où les barrières sociales s’évanouissent. Le Tzigane peut enlever la princesse, le mécano épouser l’héritière190.
15019 sociales s’évanouissent. Le Tzigane peut enlever la princesse, le mécano épouser l’héritière190. De même, le Prix de Beau
15020 anouissent. Le Tzigane peut enlever la princesse, le mécano épouser l’héritière190. De même, le Prix de Beauté a quelque c
15021 gane peut enlever la princesse, le mécano épouser l’ héritière190. De même, le Prix de Beauté a quelque chance de devenir c
15022 cesse, le mécano épouser l’héritière190. De même, le Prix de Beauté a quelque chance de devenir comtesse ou milliardaire.
15023 e mécano épouser l’héritière190. De même, le Prix de Beauté a quelque chance de devenir comtesse ou milliardaire. C’est un
15024 e190. De même, le Prix de Beauté a quelque chance de devenir comtesse ou milliardaire. C’est une « adaptation » moderne — 
15025 e. C’est une « adaptation » moderne — pour parler le langage du cinéma, seul adéquat en l’occurrence — de la primauté de l
15026 pour parler le langage du cinéma, seul adéquat en l’ occurrence — de la primauté de l’amour sur l’ordre social établi. Que
15027 langage du cinéma, seul adéquat en l’occurrence — de la primauté de l’amour sur l’ordre social établi. Que la passion prof
15028 gage du cinéma, seul adéquat en l’occurrence — de la primauté de l’amour sur l’ordre social établi. Que la passion profane
15029 ma, seul adéquat en l’occurrence — de la primauté de l’amour sur l’ordre social établi. Que la passion profane soit en réa
15030 seul adéquat en l’occurrence — de la primauté de l’ amour sur l’ordre social établi. Que la passion profane soit en réalit
15031 t en l’occurrence — de la primauté de l’amour sur l’ ordre social établi. Que la passion profane soit en réalité une forme
15032 rimauté de l’amour sur l’ordre social établi. Que la passion profane soit en réalité une forme d’intoxication, une « malad
15033 Que la passion profane soit en réalité une forme d’ intoxication, une « maladie de l’âme », comme pensaient les Anciens, t
15034 n réalité une forme d’intoxication, une « maladie de l’âme », comme pensaient les Anciens, tout le monde est prêt à le rec
15035 éalité une forme d’intoxication, une « maladie de l’ âme », comme pensaient les Anciens, tout le monde est prêt à le reconn
15036 cation, une « maladie de l’âme », comme pensaient les Anciens, tout le monde est prêt à le reconnaître, c’est un des lieux
15037 e pensaient les Anciens, tout le monde est prêt à le reconnaître, c’est un des lieux communs les plus usés des moralistes 
15038 prêt à le reconnaître, c’est un des lieux communs les plus usés des moralistes : mais personne ne peut plus le croire, à l’
15039 usés des moralistes : mais personne ne peut plus le croire, à l’âge du film et du roman — nous sommes tous plus ou moins
15040 alistes : mais personne ne peut plus le croire, à l’ âge du film et du roman — nous sommes tous plus ou moins intoxiqués —
15041 moins intoxiqués — et cette nuance est décisive. Le moderne, l’homme de la passion, attend de l’amour fatal quelque révél
15042 iqués — et cette nuance est décisive. Le moderne, l’ homme de la passion, attend de l’amour fatal quelque révélation, sur l
15043 et cette nuance est décisive. Le moderne, l’homme de la passion, attend de l’amour fatal quelque révélation, sur lui-même
15044 cette nuance est décisive. Le moderne, l’homme de la passion, attend de l’amour fatal quelque révélation, sur lui-même ou
15045 cisive. Le moderne, l’homme de la passion, attend de l’amour fatal quelque révélation, sur lui-même ou la vie en général :
15046 ive. Le moderne, l’homme de la passion, attend de l’ amour fatal quelque révélation, sur lui-même ou la vie en général : de
15047 l’amour fatal quelque révélation, sur lui-même ou la vie en général : dernier relent de la mystique primitive. De la poési
15048 ur lui-même ou la vie en général : dernier relent de la mystique primitive. De la poésie à l’anecdote piquante, la passion
15049 lui-même ou la vie en général : dernier relent de la mystique primitive. De la poésie à l’anecdote piquante, la passion c’
15050 énéral : dernier relent de la mystique primitive. De la poésie à l’anecdote piquante, la passion c’est toujours l’aventure
15051 ral : dernier relent de la mystique primitive. De la poésie à l’anecdote piquante, la passion c’est toujours l’aventure. C
15052 r relent de la mystique primitive. De la poésie à l’ anecdote piquante, la passion c’est toujours l’aventure. C’est ce qui
15053 ue primitive. De la poésie à l’anecdote piquante, la passion c’est toujours l’aventure. C’est ce qui va changer ma vie, l’
15054 à l’anecdote piquante, la passion c’est toujours l’ aventure. C’est ce qui va changer ma vie, l’enrichir d’imprévu, de ris
15055 jours l’aventure. C’est ce qui va changer ma vie, l’ enrichir d’imprévu, de risques exaltants, de jouissances toujours plus
15056 nture. C’est ce qui va changer ma vie, l’enrichir d’ imprévu, de risques exaltants, de jouissances toujours plus violentes
15057 t ce qui va changer ma vie, l’enrichir d’imprévu, de risques exaltants, de jouissances toujours plus violentes ou flatteus
15058 vie, l’enrichir d’imprévu, de risques exaltants, de jouissances toujours plus violentes ou flatteuses. C’est tout le poss
15059 toujours plus violentes ou flatteuses. C’est tout le possible qui s’ouvre, un destin qui acquiesce au désir ! Je vais y en
15060 je vais y monter, je vais y être « transporté » ! La sempiternelle illusion, la plus naïve et — j’ai beau dire ! — la plus
15061 être « transporté » ! La sempiternelle illusion, la plus naïve et — j’ai beau dire ! — la plus « naturelle » pensera-t-on
15062 e illusion, la plus naïve et — j’ai beau dire ! —  la plus « naturelle » pensera-t-on… Illusion de liberté. Et illusion de
15063  ! — la plus « naturelle » pensera-t-on… Illusion de liberté. Et illusion de plénitude. Je nommerai libre un homme qui se
15064  » pensera-t-on… Illusion de liberté. Et illusion de plénitude. Je nommerai libre un homme qui se possède. Mais l’homme de
15065 . Je nommerai libre un homme qui se possède. Mais l’ homme de la passion cherche au contraire à être possédé, dépossédé, je
15066 merai libre un homme qui se possède. Mais l’homme de la passion cherche au contraire à être possédé, dépossédé, jeté hors
15067 ai libre un homme qui se possède. Mais l’homme de la passion cherche au contraire à être possédé, dépossédé, jeté hors de
15068 à être possédé, dépossédé, jeté hors de soi, dans l’ extase. Et de fait, c’est déjà sa nostalgie qui le « démeine » — dont
15069 é, dépossédé, jeté hors de soi, dans l’extase. Et de fait, c’est déjà sa nostalgie qui le « démeine » — dont il ignore l’o
15070 l’extase. Et de fait, c’est déjà sa nostalgie qui le « démeine » — dont il ignore l’origine et la fin. Son illusion de lib
15071 sa nostalgie qui le « démeine » — dont il ignore l’ origine et la fin. Son illusion de liberté repose sur cette double ign
15072 qui le « démeine » — dont il ignore l’origine et la fin. Son illusion de liberté repose sur cette double ignorance. Le pa
15073  dont il ignore l’origine et la fin. Son illusion de liberté repose sur cette double ignorance. Le passionné, c’est l’homm
15074 ion de liberté repose sur cette double ignorance. Le passionné, c’est l’homme qui veut trouver son « type de femme » et n’
15075 e sur cette double ignorance. Le passionné, c’est l’ homme qui veut trouver son « type de femme » et n’aimer qu’elle. Souve
15076 sionné, c’est l’homme qui veut trouver son « type de femme » et n’aimer qu’elle. Souvenez-vous du rêve de Nerval, l’appari
15077 n’aimer qu’elle. Souvenez-vous du rêve de Nerval, l’ apparition d’une noble Dame dans le paysage des souvenirs d’enfance :
15078 le. Souvenez-vous du rêve de Nerval, l’apparition d’ une noble Dame dans le paysage des souvenirs d’enfance : Blonde, aux
15079 êve de Nerval, l’apparition d’une noble Dame dans le paysage des souvenirs d’enfance : Blonde, aux yeux noirs, en ses hab
15080 on d’une noble Dame dans le paysage des souvenirs d’ enfance : Blonde, aux yeux noirs, en ses habits anciens Que dans une
15081 tre J’ai déjà vue, et dont je me souviens… Image de la Mère, sans nul doute, et la psychanalyse nous apprend quels empêch
15082 J’ai déjà vue, et dont je me souviens… Image de la Mère, sans nul doute, et la psychanalyse nous apprend quels empêcheme
15083 e souviens… Image de la Mère, sans nul doute, et la psychanalyse nous apprend quels empêchements tragiques cela peut sign
15084 empêchements tragiques cela peut signifier. Mais l’ exemple d’un poète ne vaut rien ou vaut trop. J’entends décrire une il
15085 nts tragiques cela peut signifier. Mais l’exemple d’ un poète ne vaut rien ou vaut trop. J’entends décrire une illusion app
15086 trop. J’entends décrire une illusion apprise par la majorité des hommes du xxe siècle : or plus encore que l’image de la
15087 té des hommes du xxe siècle : or plus encore que l’ image de la Mère, ce qui les tyrannise, c’est la « beauté standard ».
15088 ommes du xxe siècle : or plus encore que l’image de la Mère, ce qui les tyrannise, c’est la « beauté standard ». De nos j
15089 es du xxe siècle : or plus encore que l’image de la Mère, ce qui les tyrannise, c’est la « beauté standard ». De nos jour
15090 e : or plus encore que l’image de la Mère, ce qui les tyrannise, c’est la « beauté standard ». De nos jours — et ce n’est q
15091 e l’image de la Mère, ce qui les tyrannise, c’est la « beauté standard ». De nos jours — et ce n’est qu’un début — un homm
15092 qui les tyrannise, c’est la « beauté standard ». De nos jours — et ce n’est qu’un début — un homme qui se prend de passio
15093 — et ce n’est qu’un début — un homme qui se prend de passion pour une femme qu’il est seul à voir belle, est un névrosé qu
15094 , est un névrosé qui s’ignore. (Dans x années, on le fera soigner.) Certes, la standardisation des types de femmes admis p
15095 ore. (Dans x années, on le fera soigner.) Certes, la standardisation des types de femmes admis pour « beaux » se produit n
15096 ra soigner.) Certes, la standardisation des types de femmes admis pour « beaux » se produit normalement dans chaque généra
15097 dans chaque génération, de même que chaque époque de la mode préfère soit la tête, soit le buste, soit la croupe, soit la
15098 s chaque génération, de même que chaque époque de la mode préfère soit la tête, soit le buste, soit la croupe, soit la lig
15099 de même que chaque époque de la mode préfère soit la tête, soit le buste, soit la croupe, soit la ligne sportive. Mais le
15100 aque époque de la mode préfère soit la tête, soit le buste, soit la croupe, soit la ligne sportive. Mais le panurgisme est
15101 la mode préfère soit la tête, soit le buste, soit la croupe, soit la ligne sportive. Mais le panurgisme esthétique atteint
15102 soit la tête, soit le buste, soit la croupe, soit la ligne sportive. Mais le panurgisme esthétique atteint de nos jours un
15103 ste, soit la croupe, soit la ligne sportive. Mais le panurgisme esthétique atteint de nos jours une puissance inconnue, dé
15104 e sportive. Mais le panurgisme esthétique atteint de nos jours une puissance inconnue, développée par tous les moyens tech
15105 jours une puissance inconnue, développée par tous les moyens techniques, et parfois politiques, en sorte que le choix d’un
15106 s techniques, et parfois politiques, en sorte que le choix d’un type de femme échappe de plus en plus au mystère personnel
15107 ues, et parfois politiques, en sorte que le choix d’ un type de femme échappe de plus en plus au mystère personnel, et se t
15108 rfois politiques, en sorte que le choix d’un type de femme échappe de plus en plus au mystère personnel, et se trouve déte
15109 et se trouve déterminé par « Hollywood » — ou par l’ État. Double influence de la beauté-standard : elle définit d’avance l
15110 r « Hollywood » — ou par l’État. Double influence de la beauté-standard : elle définit d’avance l’objet de la passion — dé
15111  Hollywood » — ou par l’État. Double influence de la beauté-standard : elle définit d’avance l’objet de la passion — déper
15112 le influence de la beauté-standard : elle définit d’ avance l’objet de la passion — dépersonnalisé dans cette mesure — et d
15113 nce de la beauté-standard : elle définit d’avance l’ objet de la passion — dépersonnalisé dans cette mesure — et disqualifi
15114 a beauté-standard : elle définit d’avance l’objet de la passion — dépersonnalisé dans cette mesure — et disqualifie le mar
15115 eauté-standard : elle définit d’avance l’objet de la passion — dépersonnalisé dans cette mesure — et disqualifie le mariag
15116 dépersonnalisé dans cette mesure — et disqualifie le mariage, si l’épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. Ai
15117 dans cette mesure — et disqualifie le mariage, si l’ épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. Ainsi la « libert
15118 alifie le mariage, si l’épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. Ainsi la « liberté » de la passion relève des
15119 e mariage, si l’épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. Ainsi la « liberté » de la passion relève des statist
15120 ressemble pas à la star la plus obsédante. Ainsi la « liberté » de la passion relève des statistiques publicitaires. L’ho
15121 à la star la plus obsédante. Ainsi la « liberté » de la passion relève des statistiques publicitaires. L’homme qui croit d
15122 a star la plus obsédante. Ainsi la « liberté » de la passion relève des statistiques publicitaires. L’homme qui croit dési
15123 la passion relève des statistiques publicitaires. L’ homme qui croit désirer « son » type de femme se trouve intimement dét
15124 icitaires. L’homme qui croit désirer « son » type de femme se trouve intimement déterminé par des facteurs de mode ou de c
15125 e se trouve intimement déterminé par des facteurs de mode ou de commerce, c’est-à-dire par la nouveauté. 4.Épouser Iseu
15126 intimement déterminé par des facteurs de mode ou de commerce, c’est-à-dire par la nouveauté. 4.Épouser Iseut ? Supp
15127 facteurs de mode ou de commerce, c’est-à-dire par la nouveauté. 4.Épouser Iseut ? Supposons maintenant que, malgré t
15128 Iseut ? Supposons maintenant que, malgré tout, l’ homme parvienne à se fixer sur un type, compromis entre ce qu’il aime
15129 un type, compromis entre ce qu’il aime et ce que le film le persuade d’aimer Il rencontre cette femme, il la reconnaît. C
15130 , compromis entre ce qu’il aime et ce que le film le persuade d’aimer Il rencontre cette femme, il la reconnaît. C’est ell
15131 entre ce qu’il aime et ce que le film le persuade d’ aimer Il rencontre cette femme, il la reconnaît. C’est elle, la femme
15132 le persuade d’aimer Il rencontre cette femme, il la reconnaît. C’est elle, la femme de son désir et de sa plus secrète no
15133 ncontre cette femme, il la reconnaît. C’est elle, la femme de son désir et de sa plus secrète nostalgie, l’Iseut du rêve19
15134 ette femme, il la reconnaît. C’est elle, la femme de son désir et de sa plus secrète nostalgie, l’Iseut du rêve191 ; elle
15135 a reconnaît. C’est elle, la femme de son désir et de sa plus secrète nostalgie, l’Iseut du rêve191 ; elle est mariée, natu
15136 mme de son désir et de sa plus secrète nostalgie, l’ Iseut du rêve191 ; elle est mariée, naturellement. Qu’elle divorce, et
15137 est mariée, naturellement. Qu’elle divorce, et il l’ épousera ! Avec elle, ce sera la « vraie vie », ce sera l’épanouisseme
15138 le divorce, et il l’épousera ! Avec elle, ce sera la « vraie vie », ce sera l’épanouissement de ce Tristan qu’il porte en
15139 ra ! Avec elle, ce sera la « vraie vie », ce sera l’ épanouissement de ce Tristan qu’il porte en soi comme son génie caché 
15140 e sera la « vraie vie », ce sera l’épanouissement de ce Tristan qu’il porte en soi comme son génie caché ! Et plus rien ne
15141 génie caché ! Et plus rien ne compte en regard de la révélation mythique. (Pas même la couronne s’il est roi.) Voilà le vr
15142 te en regard de la révélation mythique. (Pas même la couronne s’il est roi.) Voilà le vrai « mariage d’amour » moderne : l
15143 hique. (Pas même la couronne s’il est roi.) Voilà le vrai « mariage d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais
15144 a couronne s’il est roi.) Voilà le vrai « mariage d’ amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît un
15145 roi.) Voilà le vrai « mariage d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’ent
15146 rai « mariage d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’entourage (ou le pu
15147 a passion ! Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’ entourage (ou le public) : l’amant comblé va-t-il encore aimer cette I
15148 aussitôt paraît une anxiété dans l’entourage (ou le public) : l’amant comblé va-t-il encore aimer cette Iseut une fois ép
15149 aît une anxiété dans l’entourage (ou le public) : l’ amant comblé va-t-il encore aimer cette Iseut une fois épousée ? Une n
15150 cette Iseut une fois épousée ? Une nostalgie que l’ on chérissait est-elle encore désirable une fois rejointe ? Car Iseut,
15151 ble une fois rejointe ? Car Iseut, c’est toujours l’ étrangère, l’étrangeté même de la femme, et tout ce qu’il y a d’éterne
15152 rejointe ? Car Iseut, c’est toujours l’étrangère, l’ étrangeté même de la femme, et tout ce qu’il y a d’éternellement fuyan
15153 eut, c’est toujours l’étrangère, l’étrangeté même de la femme, et tout ce qu’il y a d’éternellement fuyant, évanouissant e
15154 , c’est toujours l’étrangère, l’étrangeté même de la femme, et tout ce qu’il y a d’éternellement fuyant, évanouissant et p
15155 ’étrangeté même de la femme, et tout ce qu’il y a d’ éternellement fuyant, évanouissant et presque hostile dans un être, ce
15156 sque hostile dans un être, cela même qui invite à la poursuite et qui éveille l’avidité de posséder, plus délicieuse que t
15157 ela même qui invite à la poursuite et qui éveille l’ avidité de posséder, plus délicieuse que toute possession au cœur de l
15158 ui invite à la poursuite et qui éveille l’avidité de posséder, plus délicieuse que toute possession au cœur de l’homme en
15159 der, plus délicieuse que toute possession au cœur de l’homme en proie au mythe. C’est la femme-dont-on-est-séparé : on la
15160 , plus délicieuse que toute possession au cœur de l’ homme en proie au mythe. C’est la femme-dont-on-est-séparé : on la per
15161 ssion au cœur de l’homme en proie au mythe. C’est la femme-dont-on-est-séparé : on la perd en la possédant. Alors commence
15162 au mythe. C’est la femme-dont-on-est-séparé : on la perd en la possédant. Alors commence une « passion » nouvelle. On s’i
15163 C’est la femme-dont-on-est-séparé : on la perd en la possédant. Alors commence une « passion » nouvelle. On s’ingénie à re
15164 e « passion » nouvelle. On s’ingénie à renouveler l’ obstacle et le combat. On imagine différente la femme que l’on tient d
15165 nouvelle. On s’ingénie à renouveler l’obstacle et le combat. On imagine différente la femme que l’on tient dans ses bras,
15166 er l’obstacle et le combat. On imagine différente la femme que l’on tient dans ses bras, on la déguise et on l’éloigne en
15167 et le combat. On imagine différente la femme que l’ on tient dans ses bras, on la déguise et on l’éloigne en rêve, on s’ac
15168 férente la femme que l’on tient dans ses bras, on la déguise et on l’éloigne en rêve, on s’acharne à dépayser les sentimen
15169 que l’on tient dans ses bras, on la déguise et on l’ éloigne en rêve, on s’acharne à dépayser les sentiments qui sont en tr
15170 et on l’éloigne en rêve, on s’acharne à dépayser les sentiments qui sont en train de se nouer dans une durée étale et trop
15171 désirer et pour exalter ce désir aux proportions d’ une passion consciente, intense, infiniment intéressante… Or c’est la
15172 iente, intense, infiniment intéressante… Or c’est la douleur seule qui rend consciente la passion, et c’est pourquoi l’on
15173 te… Or c’est la douleur seule qui rend consciente la passion, et c’est pourquoi l’on aime souffrir, et faire souffrir. Lor
15174 qui rend consciente la passion, et c’est pourquoi l’ on aime souffrir, et faire souffrir. Lorsque Tristan emmène Iseut dans
15175 faire souffrir. Lorsque Tristan emmène Iseut dans la forêt, où plus rien ne s’oppose à leur union, le génie de la passion
15176 la forêt, où plus rien ne s’oppose à leur union, le génie de la passion dépose entre leurs corps une épée nue. Descendons
15177 , où plus rien ne s’oppose à leur union, le génie de la passion dépose entre leurs corps une épée nue. Descendons quelques
15178 ù plus rien ne s’oppose à leur union, le génie de la passion dépose entre leurs corps une épée nue. Descendons quelques si
15179 ne épée nue. Descendons quelques siècles et toute l’ échelle qui va de l’héroïsme religieux à la confusion sans grandeur où
15180 endons quelques siècles et toute l’échelle qui va de l’héroïsme religieux à la confusion sans grandeur où se débattent les
15181 ons quelques siècles et toute l’échelle qui va de l’ héroïsme religieux à la confusion sans grandeur où se débattent les ho
15182 toute l’échelle qui va de l’héroïsme religieux à la confusion sans grandeur où se débattent les hommes du temps profane :
15183 ieux à la confusion sans grandeur où se débattent les hommes du temps profane : au lieu de l’épée du chevalier, entre le bo
15184 ébattent les hommes du temps profane : au lieu de l’ épée du chevalier, entre le bourgeois et sa femme, voici le rêve sourn
15185 s profane : au lieu de l’épée du chevalier, entre le bourgeois et sa femme, voici le rêve sournois du mari qui ne peut plu
15186 chevalier, entre le bourgeois et sa femme, voici le rêve sournois du mari qui ne peut plus désirer sa femme qu’en l’imagi
15187 s du mari qui ne peut plus désirer sa femme qu’en l’ imaginant sa maîtresse. (Balzac déjà donne la recette, dans sa Physiol
15188 u’en l’imaginant sa maîtresse. (Balzac déjà donne la recette, dans sa Physiologie du mariage.) Une innombrable et écœurant
15189 romanesque nous peint ce type du mari qui redoute la « platitude », le train-train des liens légitimes où la femme perd so
15190 int ce type du mari qui redoute la « platitude », le train-train des liens légitimes où la femme perd son « attrait », par
15191 latitude », le train-train des liens légitimes où la femme perd son « attrait », parce qu’il n’est plus d’obstacles entre
15192 emme perd son « attrait », parce qu’il n’est plus d’ obstacles entre elle et lui. Pitoyables victimes d’un mythe dont l’hor
15193 ’obstacles entre elle et lui. Pitoyables victimes d’ un mythe dont l’horizon mystique s’est refermé depuis longtemps. Pour
15194 elle et lui. Pitoyables victimes d’un mythe dont l’ horizon mystique s’est refermé depuis longtemps. Pour Tristan, Iseut f
15195 mé depuis longtemps. Pour Tristan, Iseut figurait le symbole du Désir lumineux : son au-delà, c’était la mort divinisante,
15196 symbole du Désir lumineux : son au-delà, c’était la mort divinisante, libératrice des liens terrestres. Il fallait donc q
15197 es liens terrestres. Il fallait donc qu’Iseut fût l’ Impossible, car tout amour possible nous ramène à ces liens, nous rédu
15198 ramène à ces liens, nous réduit aux limites dans l’ espace et le temps sans lesquelles il n’est point de « créatures » — a
15199 s liens, nous réduit aux limites dans l’espace et le temps sans lesquelles il n’est point de « créatures » — alors que le
15200 espace et le temps sans lesquelles il n’est point de « créatures » — alors que le seul But de l’amour infini ne peut être
15201 elles il n’est point de « créatures » — alors que le seul But de l’amour infini ne peut être que le divin : Dieu, notre id
15202 st point de « créatures » — alors que le seul But de l’amour infini ne peut être que le divin : Dieu, notre idée de Dieu,
15203 point de « créatures » — alors que le seul But de l’ amour infini ne peut être que le divin : Dieu, notre idée de Dieu, ou
15204 ue le seul But de l’amour infini ne peut être que le divin : Dieu, notre idée de Dieu, ou le Moi déifié. Mais pour celui q
15205 fini ne peut être que le divin : Dieu, notre idée de Dieu, ou le Moi déifié. Mais pour celui que le mythe vient tourmenter
15206 être que le divin : Dieu, notre idée de Dieu, ou le Moi déifié. Mais pour celui que le mythe vient tourmenter sans lui ré
15207 ée de Dieu, ou le Moi déifié. Mais pour celui que le mythe vient tourmenter sans lui révéler son secret, il n’est au-delà
15208 ter sans lui révéler son secret, il n’est au-delà de la passion que dans une passion nouvelle — dans le tourment nouveau d
15209 sans lui révéler son secret, il n’est au-delà de la passion que dans une passion nouvelle — dans le tourment nouveau de l
15210 e la passion que dans une passion nouvelle — dans le tourment nouveau de la poursuite d’apparences toujours plus fugitives
15211 s une passion nouvelle — dans le tourment nouveau de la poursuite d’apparences toujours plus fugitives. Il était de la nat
15212 ne passion nouvelle — dans le tourment nouveau de la poursuite d’apparences toujours plus fugitives. Il était de la nature
15213 uvelle — dans le tourment nouveau de la poursuite d’ apparences toujours plus fugitives. Il était de la nature essentielle
15214 te d’apparences toujours plus fugitives. Il était de la nature essentielle de la passion mystique d’être sans fin — et c’e
15215 d’apparences toujours plus fugitives. Il était de la nature essentielle de la passion mystique d’être sans fin — et c’est
15216 plus fugitives. Il était de la nature essentielle de la passion mystique d’être sans fin — et c’est par là que cette passi
15217 s fugitives. Il était de la nature essentielle de la passion mystique d’être sans fin — et c’est par là que cette passion
15218 t de la nature essentielle de la passion mystique d’ être sans fin — et c’est par là que cette passion se détachait des ryt
15219 s du désir charnel ; mais tandis que pour Tristan l’ infini, c’est l’éternité sans retour où s’évanouit la conscience doulo
15220 el ; mais tandis que pour Tristan l’infini, c’est l’ éternité sans retour où s’évanouit la conscience douloureuse — pour le
15221 nfini, c’est l’éternité sans retour où s’évanouit la conscience douloureuse — pour le moderne, ce n’est plus que le retour
15222 ur où s’évanouit la conscience douloureuse — pour le moderne, ce n’est plus que le retour sempiternel d’une ardeur constam
15223 douloureuse — pour le moderne, ce n’est plus que le retour sempiternel d’une ardeur constamment déçue. Le mythe décrivait
15224 moderne, ce n’est plus que le retour sempiternel d’ une ardeur constamment déçue. Le mythe décrivait une fatalité dont ses
15225 etour sempiternel d’une ardeur constamment déçue. Le mythe décrivait une fatalité dont ses victimes ne pouvaient se délivr
15226 t se délivrer qu’en échappant au monde fini. Mais la passion dite « fatale » — c’est l’alibi —, où se complaisent les mode
15227 nde fini. Mais la passion dite « fatale » — c’est l’ alibi —, où se complaisent les modernes, ne sait plus même être fidèle
15228 e « fatale » — c’est l’alibi —, où se complaisent les modernes, ne sait plus même être fidèle, puisqu’elle n’a plus pour fi
15229 s même être fidèle, puisqu’elle n’a plus pour fin la transcendance. Elle épuise l’une après l’autre les illusions que lui
15230 la transcendance. Elle épuise l’une après l’autre les illusions que lui proposent divers objets, trop faciles à saisir. Au
15231 objets, trop faciles à saisir. Au lieu de mener à la mort, elle se dénoue en infidélité. Qui ne sent la dégradation d’un T
15232 a mort, elle se dénoue en infidélité. Qui ne sent la dégradation d’un Tristan qui a plusieurs Iseut ? Pourtant ce n’est pa
15233 dénoue en infidélité. Qui ne sent la dégradation d’ un Tristan qui a plusieurs Iseut ? Pourtant ce n’est pas lui qu’il con
15234 Iseut ? Pourtant ce n’est pas lui qu’il convient d’ accuser, mais il est la victime d’un ordre social où les obstacles se
15235 est pas lui qu’il convient d’accuser, mais il est la victime d’un ordre social où les obstacles se sont dégradés. Ils cède
15236 qu’il convient d’accuser, mais il est la victime d’ un ordre social où les obstacles se sont dégradés. Ils cèdent trop vit
15237 user, mais il est la victime d’un ordre social où les obstacles se sont dégradés. Ils cèdent trop vite, ils cèdent avant qu
15238 radés. Ils cèdent trop vite, ils cèdent avant que l’ expérience ait abouti. Sans cesse, il faut recommencer cette ascension
15239 . Sans cesse, il faut recommencer cette ascension de l’âme dressée contre le monde. Mais alors le Tristan moderne glisse v
15240 ans cesse, il faut recommencer cette ascension de l’ âme dressée contre le monde. Mais alors le Tristan moderne glisse vers
15241 commencer cette ascension de l’âme dressée contre le monde. Mais alors le Tristan moderne glisse vers le type contraire du
15242 sion de l’âme dressée contre le monde. Mais alors le Tristan moderne glisse vers le type contraire du Don Juan, de l’homme
15243 monde. Mais alors le Tristan moderne glisse vers le type contraire du Don Juan, de l’homme aux amours successives. Les ca
15244 oderne glisse vers le type contraire du Don Juan, de l’homme aux amours successives. Les catégories se détruisent, l’avent
15245 rne glisse vers le type contraire du Don Juan, de l’ homme aux amours successives. Les catégories se détruisent, l’aventure
15246 e du Don Juan, de l’homme aux amours successives. Les catégories se détruisent, l’aventure n’est plus même exemplaire. Seul
15247 amours successives. Les catégories se détruisent, l’ aventure n’est plus même exemplaire. Seul, le Don Juan mythique échapp
15248 ent, l’aventure n’est plus même exemplaire. Seul, le Don Juan mythique échappait à cette consomption. Mais Don Juan ne con
15249 à cette consomption. Mais Don Juan ne connaît pas d’ Iseut, ni de passion inaccessible, ni de passé ni d’avenir, ni de déch
15250 omption. Mais Don Juan ne connaît pas d’Iseut, ni de passion inaccessible, ni de passé ni d’avenir, ni de déchirements vol
15251 nnaît pas d’Iseut, ni de passion inaccessible, ni de passé ni d’avenir, ni de déchirements voluptueux. Il vit toujours dan
15252 Iseut, ni de passion inaccessible, ni de passé ni d’ avenir, ni de déchirements voluptueux. Il vit toujours dans l’immédiat
15253 passion inaccessible, ni de passé ni d’avenir, ni de déchirements voluptueux. Il vit toujours dans l’immédiat, il n’a jama
15254 de déchirements voluptueux. Il vit toujours dans l’ immédiat, il n’a jamais le temps d’aimer — d’attendre et de se souveni
15255 x. Il vit toujours dans l’immédiat, il n’a jamais le temps d’aimer — d’attendre et de se souvenir — et rien de ce qu’il dé
15256 toujours dans l’immédiat, il n’a jamais le temps d’ aimer — d’attendre et de se souvenir — et rien de ce qu’il désire ne l
15257 dans l’immédiat, il n’a jamais le temps d’aimer —  d’ attendre et de se souvenir — et rien de ce qu’il désire ne lui résiste
15258 t, il n’a jamais le temps d’aimer — d’attendre et de se souvenir — et rien de ce qu’il désire ne lui résiste, puisqu’il n’
15259 d’aimer — d’attendre et de se souvenir — et rien de ce qu’il désire ne lui résiste, puisqu’il n’aime pas ce qui lui résis
15260 l n’aime pas ce qui lui résiste. ⁂ Aimer, au sens de la passion, c’est alors le contraire de vivre ! C’est un appauvrissem
15261 ’aime pas ce qui lui résiste. ⁂ Aimer, au sens de la passion, c’est alors le contraire de vivre ! C’est un appauvrissement
15262 iste. ⁂ Aimer, au sens de la passion, c’est alors le contraire de vivre ! C’est un appauvrissement de l’être, une ascèse s
15263 , au sens de la passion, c’est alors le contraire de vivre ! C’est un appauvrissement de l’être, une ascèse sans au-delà,
15264 le contraire de vivre ! C’est un appauvrissement de l’être, une ascèse sans au-delà, une impuissance à aimer le présent s
15265 contraire de vivre ! C’est un appauvrissement de l’ être, une ascèse sans au-delà, une impuissance à aimer le présent sans
15266 une ascèse sans au-delà, une impuissance à aimer le présent sans l’imaginer comme absent, une fuite sans fin devant la po
15267 au-delà, une impuissance à aimer le présent sans l’ imaginer comme absent, une fuite sans fin devant la possession. Aimer
15268 ’imaginer comme absent, une fuite sans fin devant la possession. Aimer d’amour-passion signifiait « vivre » pour Tristan,
15269 t, une fuite sans fin devant la possession. Aimer d’ amour-passion signifiait « vivre » pour Tristan, car la vraie vie qu’i
15270 ur-passion signifiait « vivre » pour Tristan, car la vraie vie qu’il appelait, c’était la mort transfigurante. Mais nous a
15271 Tristan, car la vraie vie qu’il appelait, c’était la mort transfigurante. Mais nous avons perdu la transcendance. La mort
15272 ait la mort transfigurante. Mais nous avons perdu la transcendance. La mort n’est plus qu’une lente consomption. À cette
15273 igurante. Mais nous avons perdu la transcendance. La mort n’est plus qu’une lente consomption. À cette lumière, que jette
15274 À cette lumière, que jette sur nos psychologies la connaissance du mythe primitif, les succès du roman et du film appara
15275 s psychologies la connaissance du mythe primitif, les succès du roman et du film apparaissent comme les signes certains d’u
15276 les succès du roman et du film apparaissent comme les signes certains d’une décadence de la personne chez les modernes, et
15277 et du film apparaissent comme les signes certains d’ une décadence de la personne chez les modernes, et d’une espèce de mal
15278 aissent comme les signes certains d’une décadence de la personne chez les modernes, et d’une espèce de maladie de l’être.
15279 sent comme les signes certains d’une décadence de la personne chez les modernes, et d’une espèce de maladie de l’être. Pre
15280 gnes certains d’une décadence de la personne chez les modernes, et d’une espèce de maladie de l’être. Presque toutes les co
15281 ne décadence de la personne chez les modernes, et d’ une espèce de maladie de l’être. Presque toutes les complications qui
15282 de la personne chez les modernes, et d’une espèce de maladie de l’être. Presque toutes les complications qui servent d’int
15283 nne chez les modernes, et d’une espèce de maladie de l’être. Presque toutes les complications qui servent d’intrigues à no
15284 chez les modernes, et d’une espèce de maladie de l’ être. Presque toutes les complications qui servent d’intrigues à nos a
15285 d’une espèce de maladie de l’être. Presque toutes les complications qui servent d’intrigues à nos auteurs se ramènent au sc
15286 tre. Presque toutes les complications qui servent d’ intrigues à nos auteurs se ramènent au schéma monotone des ruses de la
15287 auteurs se ramènent au schéma monotone des ruses de la passion pour s’« entretenir », — des ruses d’une passion débile po
15288 teurs se ramènent au schéma monotone des ruses de la passion pour s’« entretenir », — des ruses d’une passion débile pour
15289 de la passion pour s’« entretenir », — des ruses d’ une passion débile pour s’inventer de plus secrets obstacles. Je songe
15290 s’inventer de plus secrets obstacles. Je songe à la psychologie de la jalousie, qui envahit nos analyses : jalousie désir
15291 plus secrets obstacles. Je songe à la psychologie de la jalousie, qui envahit nos analyses : jalousie désirée, provoquée,
15292 s secrets obstacles. Je songe à la psychologie de la jalousie, qui envahit nos analyses : jalousie désirée, provoquée, sou
15293 t favorisée, et non plus chez l’autre seulement —  la coquetterie est un peu simple — mais on en vient à désirer que l’être
15294 st un peu simple — mais on en vient à désirer que l’ être aimé soit infidèle pour qu’on puisse de nouveau le poursuivre et
15295 e aimé soit infidèle pour qu’on puisse de nouveau le poursuivre et « ressentir » l’amour en soi… Tout cela signifie, une f
15296 puisse de nouveau le poursuivre et « ressentir » l’ amour en soi… Tout cela signifie, une fois de plus, que le mythe des a
15297 en soi… Tout cela signifie, une fois de plus, que le mythe des amants « ravis » s’est dégradé en perdant sa mystique. Le r
15298 s « ravis » s’est dégradé en perdant sa mystique. Le ravissement n’est plus qu’une sensation — n’aboutit pas. On retombe s
15299 n — n’aboutit pas. On retombe sans cesse au monde de la comparaison, qui est le monde de la jalousie. « Hommes et femmes d
15300  n’aboutit pas. On retombe sans cesse au monde de la comparaison, qui est le monde de la jalousie. « Hommes et femmes dès
15301 be sans cesse au monde de la comparaison, qui est le monde de la jalousie. « Hommes et femmes dès qu’ils passent leur seui
15302 esse au monde de la comparaison, qui est le monde de la jalousie. « Hommes et femmes dès qu’ils passent leur seuil souffre
15303 e au monde de la comparaison, qui est le monde de la jalousie. « Hommes et femmes dès qu’ils passent leur seuil souffrent
15304 et femmes dès qu’ils passent leur seuil souffrent de jalousie », dit un poème tibétain192. C’est que, passant « leur seuil
15305 in192. C’est que, passant « leur seuil », sortant de leur être propre et du présent tel qu’il leur est donné, incapables d
15306 t du présent tel qu’il leur est donné, incapables d’ accepter l’autre tel qu’il est, parce qu’il faudrait tout d’abord s’ac
15307 r, qualités dont ils se sentent privés, et motifs de comparaisons qui toujours tournent à leur détriment. Le mari souffre
15308 paraisons qui toujours tournent à leur détriment. Le mari souffre des beautés qu’il aperçoit à d’autres femmes, et dont la
15309 et dont la sienne se trouve privée (même si tous la jugent la plus belle). C’est qu’il ne sait plus posséder, ni plus aim
15310 a sienne se trouve privée (même si tous la jugent la plus belle). C’est qu’il ne sait plus posséder, ni plus aimer ce qu’i
15311 sait plus posséder, ni plus aimer ce qu’il a dans le réel. Il a perdu la seule chose nécessaire : le sens de la fidélité.
15312 ni plus aimer ce qu’il a dans le réel. Il a perdu la seule chose nécessaire : le sens de la fidélité. Car voici la fidélit
15313 s le réel. Il a perdu la seule chose nécessaire : le sens de la fidélité. Car voici la fidélité : c’est l’acceptation déci
15314 l. Il a perdu la seule chose nécessaire : le sens de la fidélité. Car voici la fidélité : c’est l’acceptation décisive d’u
15315 Il a perdu la seule chose nécessaire : le sens de la fidélité. Car voici la fidélité : c’est l’acceptation décisive d’un ê
15316 se nécessaire : le sens de la fidélité. Car voici la fidélité : c’est l’acceptation décisive d’un être en soi, limité et r
15317 ens de la fidélité. Car voici la fidélité : c’est l’ acceptation décisive d’un être en soi, limité et réel, que l’on choisi
15318 voici la fidélité : c’est l’acceptation décisive d’ un être en soi, limité et réel, que l’on choisit non comme prétexte à
15319 on décisive d’un être en soi, limité et réel, que l’ on choisit non comme prétexte à s’exalter, ou comme « objet de contemp
15320 non comme prétexte à s’exalter, ou comme « objet de contemplation », mais comme une existence incomparable et autonome à
15321 incomparable et autonome à son côté, une exigence d’ amour actif. ⁂ Je n’entends pas ici attaquer la passion : je me borne
15322 ce d’amour actif. ⁂ Je n’entends pas ici attaquer la passion : je me borne à la décrire et à la « réciter » comme dit Mont
15323 tends pas ici attaquer la passion : je me borne à la décrire et à la « réciter » comme dit Montaigne, sachant fort bien qu
15324 taquer la passion : je me borne à la décrire et à la « réciter » comme dit Montaigne, sachant fort bien que je ne convainc
15325 comment cette passion développe un certain nombre de fatalités psychologiques dont les effets ne sont plus contestables. Q
15326 n certain nombre de fatalités psychologiques dont les effets ne sont plus contestables. Que l’on soit partisan de l’une ou
15327 es dont les effets ne sont plus contestables. Que l’ on soit partisan de l’une ou de l’autre, il faut admettre que la passi
15328 ne sont plus contestables. Que l’on soit partisan de l’une ou de l’autre, il faut admettre que la passion ruine l’idée mêm
15329 contestables. Que l’on soit partisan de l’une ou de l’autre, il faut admettre que la passion ruine l’idée même du mariage
15330 isan de l’une ou de l’autre, il faut admettre que la passion ruine l’idée même du mariage dans une époque où l’on tente la
15331 de l’autre, il faut admettre que la passion ruine l’ idée même du mariage dans une époque où l’on tente la gageure de fonde
15332 n ruine l’idée même du mariage dans une époque où l’ on tente la gageure de fonder le mariage, précisément, sur les valeurs
15333 dée même du mariage dans une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage, précisément, sur les valeurs élaborées
15334 mariage dans une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage, précisément, sur les valeurs élaborées par une éth
15335 ans une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage, précisément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la
15336 la gageure de fonder le mariage, précisément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion. Certes, il serait ex
15337 sément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion. Certes, il serait excessif d’estimer que la plupart de no
15338 ent, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion. Certes, il serait excessif d’estimer que la plupart de nos c
15339 éthique de la passion. Certes, il serait excessif d’ estimer que la plupart de nos contemporains sont en proie au délire de
15340 part de nos contemporains sont en proie au délire de Tristan. Bien peu ont assez soif pour boire le philtre, et j’en vois
15341 re de Tristan. Bien peu ont assez soif pour boire le philtre, et j’en vois moins encore être élus par le sort pour succomb
15342 philtre, et j’en vois moins encore être élus par le sort pour succomber au tourment exemplaire. Mais tous ou presque tous
15343 êvassent. Et si brouillée, et défraîchie que soit l’ empreinte du mythe primitif, c’est pourtant là qu’est le secret de l’i
15344 einte du mythe primitif, c’est pourtant là qu’est le secret de l’inquiétude qui tourmente aujourd’hui les couples. Rien ne
15345 ythe primitif, c’est pourtant là qu’est le secret de l’inquiétude qui tourmente aujourd’hui les couples. Rien ne répugne a
15346 e primitif, c’est pourtant là qu’est le secret de l’ inquiétude qui tourmente aujourd’hui les couples. Rien ne répugne auta
15347 secret de l’inquiétude qui tourmente aujourd’hui les couples. Rien ne répugne autant à un esprit moderne que l’idée d’une
15348 s. Rien ne répugne autant à un esprit moderne que l’ idée d’une limitation volontairement assumée ; et rien ne le flatte da
15349 ne répugne autant à un esprit moderne que l’idée d’ une limitation volontairement assumée ; et rien ne le flatte davantage
15350 ne limitation volontairement assumée ; et rien ne le flatte davantage que le mirage d’infini dépassement entretenu par le
15351 ment assumée ; et rien ne le flatte davantage que le mirage d’infini dépassement entretenu par le souvenir du mythe. Essay
15352 ée ; et rien ne le flatte davantage que le mirage d’ infini dépassement entretenu par le souvenir du mythe. Essayer de pren
15353 que le mirage d’infini dépassement entretenu par le souvenir du mythe. Essayer de prendre conscience de la nature du phén
15354 ement entretenu par le souvenir du mythe. Essayer de prendre conscience de la nature du phénomène, c’est à quoi se résume
15355 souvenir du mythe. Essayer de prendre conscience de la nature du phénomène, c’est à quoi se résume l’ambition des analyse
15356 uvenir du mythe. Essayer de prendre conscience de la nature du phénomène, c’est à quoi se résume l’ambition des analyses q
15357 de la nature du phénomène, c’est à quoi se résume l’ ambition des analyses qui précèdent ; mais je sens bien qu’elles m’ont
15358 trop nos illusions pour souffrir même qu’on nous les nomme… 5.De l’anarchie à l’eugénisme Cependant, l’anarchie perm
15359 pour souffrir même qu’on nous les nomme… 5.De l’ anarchie à l’eugénisme Cependant, l’anarchie permanente que représe
15360 r même qu’on nous les nomme… 5.De l’anarchie à l’ eugénisme Cependant, l’anarchie permanente que représente le mariag
15361 e… 5.De l’anarchie à l’eugénisme Cependant, l’ anarchie permanente que représente le mariage moderne fondé — par anti
15362 Cependant, l’anarchie permanente que représente le mariage moderne fondé — par antiphrase — sur les débris du mythe, ent
15363 e le mariage moderne fondé — par antiphrase — sur les débris du mythe, entraîne des menaces évidemment intolérables pour to
15364 le même pas du danger spirituel que fait courir à la personne l’éthique de l’évasion, qui est née du mythe.) D’où les mult
15365 du danger spirituel que fait courir à la personne l’ éthique de l’évasion, qui est née du mythe.) D’où les multiples tentat
15366 spirituel que fait courir à la personne l’éthique de l’évasion, qui est née du mythe.) D’où les multiples tentatives de « 
15367 rituel que fait courir à la personne l’éthique de l’ évasion, qui est née du mythe.) D’où les multiples tentatives de « res
15368 ne l’éthique de l’évasion, qui est née du mythe.) D’ où les multiples tentatives de « restauration » du mariage auxquelles
15369 éthique de l’évasion, qui est née du mythe.) D’où les multiples tentatives de « restauration » du mariage auxquelles nous a
15370 est née du mythe.) D’où les multiples tentatives de « restauration » du mariage auxquelles nous avons assisté depuis la P
15371 assisté depuis la Première Guerre mondiale, début de l’ère totalitaire. Les Églises font un honorable effort de redéfiniti
15372 isté depuis la Première Guerre mondiale, début de l’ ère totalitaire. Les Églises font un honorable effort de redéfinition
15373 ière Guerre mondiale, début de l’ère totalitaire. Les Églises font un honorable effort de redéfinition de l’institution et
15374 totalitaire. Les Églises font un honorable effort de redéfinition de l’institution et des devoirs moraux qu’elle implique1
15375 Églises font un honorable effort de redéfinition de l’institution et des devoirs moraux qu’elle implique193. Les humanist
15376 lises font un honorable effort de redéfinition de l’ institution et des devoirs moraux qu’elle implique193. Les humanistes
15377 tution et des devoirs moraux qu’elle implique193. Les humanistes reprennent les arguments d’un Goethe ou d’un Engels en fav
15378 ux qu’elle implique193. Les humanistes reprennent les arguments d’un Goethe ou d’un Engels en faveur du mariage : selon le
15379 lique193. Les humanistes reprennent les arguments d’ un Goethe ou d’un Engels en faveur du mariage : selon le premier, il f
15380 umanistes reprennent les arguments d’un Goethe ou d’ un Engels en faveur du mariage : selon le premier, il faut y voir la g
15381 eur du mariage : selon le premier, il faut y voir la grande conquête de la culture occidentale, et le fondement solide de
15382 lon le premier, il faut y voir la grande conquête de la culture occidentale, et le fondement solide de toute vie personnel
15383 le premier, il faut y voir la grande conquête de la culture occidentale, et le fondement solide de toute vie personnelle 
15384 la grande conquête de la culture occidentale, et le fondement solide de toute vie personnelle ; selon le second, l’union
15385 de la culture occidentale, et le fondement solide de toute vie personnelle ; selon le second, l’union monogamique serait l
15386 olide de toute vie personnelle ; selon le second, l’ union monogamique serait la forme la plus rationnelle des relations en
15387 lle ; selon le second, l’union monogamique serait la forme la plus rationnelle des relations entre les sexes, dans une soc
15388 on le second, l’union monogamique serait la forme la plus rationnelle des relations entre les sexes, dans une société libé
15389 la forme la plus rationnelle des relations entre les sexes, dans une société libérée des contraintes de classes et d’argen
15390 s sexes, dans une société libérée des contraintes de classes et d’argent. D’autres enfin s’efforcent de fonder une science
15391 une société libérée des contraintes de classes et d’ argent. D’autres enfin s’efforcent de fonder une science des rapports
15392 e classes et d’argent. D’autres enfin s’efforcent de fonder une science des rapports conjugaux. Jung analyse le « conflit
15393 une science des rapports conjugaux. Jung analyse le « conflit psychologique » et les « névroses » qui seraient à l’origin
15394 aux. Jung analyse le « conflit psychologique » et les « névroses » qui seraient à l’origine du mal (d’où l’on déduit que la
15395 sychologique » et les « névroses » qui seraient à l’ origine du mal (d’où l’on déduit que la médecine mentale guérirait tou
15396 les « névroses » qui seraient à l’origine du mal ( d’ où l’on déduit que la médecine mentale guérirait tout). Van de Velde o
15397  névroses » qui seraient à l’origine du mal (d’où l’ on déduit que la médecine mentale guérirait tout). Van de Velde ou Hir
15398 seraient à l’origine du mal (d’où l’on déduit que la médecine mentale guérirait tout). Van de Velde ou Hirschfeld, Kinsey
15399 e et largement vulgarisée des phénomènes sexuels. L’ abondance même de ces recherches194 et de ces recettes me rend sceptiq
15400 lgarisée des phénomènes sexuels. L’abondance même de ces recherches194 et de ces recettes me rend sceptique quant à leur e
15401 sexuels. L’abondance même de ces recherches194 et de ces recettes me rend sceptique quant à leur efficacité : elle révèle
15402 d sceptique quant à leur efficacité : elle révèle l’ étendue du désastre, sans apporter les éléments d’une révolution à sa
15403 elle révèle l’étendue du désastre, sans apporter les éléments d’une révolution à sa mesure. En outre, il est frappant de c
15404 l’étendue du désastre, sans apporter les éléments d’ une révolution à sa mesure. En outre, il est frappant de constater que
15405 révolution à sa mesure. En outre, il est frappant de constater que presque tous ces sages auteurs donnent quelques lignes
15406 tous ces sages auteurs donnent quelques lignes à la louange de la passion, ou tout au moins affectent de la tolérer : pou
15407 ages auteurs donnent quelques lignes à la louange de la passion, ou tout au moins affectent de la tolérer : pour des raiso
15408 s auteurs donnent quelques lignes à la louange de la passion, ou tout au moins affectent de la tolérer : pour des raisons
15409 louange de la passion, ou tout au moins affectent de la tolérer : pour des raisons trop faciles à concevoir, on craint d’a
15410 ange de la passion, ou tout au moins affectent de la tolérer : pour des raisons trop faciles à concevoir, on craint d’atta
15411 r des raisons trop faciles à concevoir, on craint d’ attaquer le lecteur dans ses croyances les plus intimes et les plus so
15412 ns trop faciles à concevoir, on craint d’attaquer le lecteur dans ses croyances les plus intimes et les plus solidement an
15413 n craint d’attaquer le lecteur dans ses croyances les plus intimes et les plus solidement ancrées. On a peur de paraître « 
15414 le lecteur dans ses croyances les plus intimes et les plus solidement ancrées. On a peur de paraître « puritain ». On s’eff
15415 intimes et les plus solidement ancrées. On a peur de paraître « puritain ». On s’efforce de faire la part du feu, et l’on
15416 On a peur de paraître « puritain ». On s’efforce de faire la part du feu, et l’on va même parfois jusqu’à ce paradoxe de
15417 r de paraître « puritain ». On s’efforce de faire la part du feu, et l’on va même parfois jusqu’à ce paradoxe de présenter
15418 itain ». On s’efforce de faire la part du feu, et l’ on va même parfois jusqu’à ce paradoxe de présenter la passion amoureu
15419 feu, et l’on va même parfois jusqu’à ce paradoxe de présenter la passion amoureuse comme le couronnement d’un hymen idéal
15420 va même parfois jusqu’à ce paradoxe de présenter la passion amoureuse comme le couronnement d’un hymen idéalement réalisé
15421 paradoxe de présenter la passion amoureuse comme le couronnement d’un hymen idéalement réalisé (d’après les recettes). Pe
15422 senter la passion amoureuse comme le couronnement d’ un hymen idéalement réalisé (d’après les recettes). Personne, que je s
15423 uronnement d’un hymen idéalement réalisé (d’après les recettes). Personne, que je sache, n’a encore osé dire que l’amour te
15424 . Personne, que je sache, n’a encore osé dire que l’ amour tel qu’on l’imagine de nos jours est la négation pure et simple
15425 sache, n’a encore osé dire que l’amour tel qu’on l’ imagine de nos jours est la négation pure et simple du mariage que l’o
15426 a encore osé dire que l’amour tel qu’on l’imagine de nos jours est la négation pure et simple du mariage que l’on prétend
15427 que l’amour tel qu’on l’imagine de nos jours est la négation pure et simple du mariage que l’on prétend fonder sur lui. C
15428 urs est la négation pure et simple du mariage que l’ on prétend fonder sur lui. C’est qu’on ne sait pas au juste ce qu’est
15429 r lui. C’est qu’on ne sait pas au juste ce qu’est l’ amour-passion, ni d’où il vient, ni où il va. On sent bien qu’il y a l
15430 e sait pas au juste ce qu’est l’amour-passion, ni d’ où il vient, ni où il va. On sent bien qu’il y a là quelque chose d’in
15431 où il va. On sent bien qu’il y a là quelque chose d’ inquiétant, mais on a peur, en le combattant, de parler comme un phili
15432 là quelque chose d’inquiétant, mais on a peur, en le combattant, de parler comme un philistin. (Ce qui se produirait fatal
15433 e d’inquiétant, mais on a peur, en le combattant, de parler comme un philistin. (Ce qui se produirait fatalement !) Ainsi
15434 listin. (Ce qui se produirait fatalement !) Ainsi l’ on passe avec une feinte légèreté à côté du problème fondamental. « Il
15435 me fondamental. « Il faut se faire lire et gagner la confiance ; on ne remonte pas le courant de toute l’époque ; la passi
15436 e lire et gagner la confiance ; on ne remonte pas le courant de toute l’époque ; la passion a toujours existé, elle existe
15437 agner la confiance ; on ne remonte pas le courant de toute l’époque ; la passion a toujours existé, elle existera donc tou
15438 confiance ; on ne remonte pas le courant de toute l’ époque ; la passion a toujours existé, elle existera donc toujours, et
15439 on ne remonte pas le courant de toute l’époque ; la passion a toujours existé, elle existera donc toujours, et nous ne so
15440 rs, et nous ne sommes pas des Don Quichotte… » Je le crois bien ! C’est même à cause de cela que vous ne ferez rien de sér
15441 C’est même à cause de cela que vous ne ferez rien de sérieux. Et comme il faut pourtant que quelque chose se fasse, la seu
15442 omme il faut pourtant que quelque chose se fasse, la seule question qui se pose à l’historien, au sociologue, c’est de sav
15443 e chose se fasse, la seule question qui se pose à l’ historien, au sociologue, c’est de savoir quel mécanisme va se déclenc
15444 n qui se pose à l’historien, au sociologue, c’est de savoir quel mécanisme va se déclencher pour rétablir la situation — o
15445 oir quel mécanisme va se déclencher pour rétablir la situation — ou quel réflexe collectif. Deux exemples de grande enverg
15446 uation — ou quel réflexe collectif. Deux exemples de grande envergure nous indiquent un type de réponse, une solution peut
15447 emples de grande envergure nous indiquent un type de réponse, une solution peut-être inévitable. La Russie de la Révolutio
15448 pe de réponse, une solution peut-être inévitable. La Russie de la Révolution connut un « déchaînement » sexuel de la jeune
15449 e la Révolution connut un « déchaînement » sexuel de la jeunesse que l’on serait tenté de juger sans précédent dans notre
15450 a Révolution connut un « déchaînement » sexuel de la jeunesse que l’on serait tenté de juger sans précédent dans notre his
15451 nut un « déchaînement » sexuel de la jeunesse que l’ on serait tenté de juger sans précédent dans notre histoire européenne
15452 ent » sexuel de la jeunesse que l’on serait tenté de juger sans précédent dans notre histoire européenne195. Quant au mari
15453 uant au mariage, il fut en principe balayé durant la période des Soviets. La morale des intellectuels nihilistes ou romant
15454 en principe balayé durant la période des Soviets. La morale des intellectuels nihilistes ou romantiques, qui inspirait les
15455 lectuels nihilistes ou romantiques, qui inspirait les jeunes chefs bolchéviques, se traduisit dans la réalité par une génér
15456 les jeunes chefs bolchéviques, se traduisit dans la réalité par une généralisation de l’union libre, de l’avortement, de
15457 traduisit dans la réalité par une généralisation de l’union libre, de l’avortement, de l’abandon des enfants, bref de tou
15458 aduisit dans la réalité par une généralisation de l’ union libre, de l’avortement, de l’abandon des enfants, bref de tout c
15459 réalité par une généralisation de l’union libre, de l’avortement, de l’abandon des enfants, bref de tout ce qu’on croyait
15460 alité par une généralisation de l’union libre, de l’ avortement, de l’abandon des enfants, bref de tout ce qu’on croyait co
15461 généralisation de l’union libre, de l’avortement, de l’abandon des enfants, bref de tout ce qu’on croyait contraire aux pr
15462 éralisation de l’union libre, de l’avortement, de l’ abandon des enfants, bref de tout ce qu’on croyait contraire aux préju
15463 , de l’avortement, de l’abandon des enfants, bref de tout ce qu’on croyait contraire aux préjugés réactionnaires, qu’on se
15464 s, qu’on se figurait, bien à tort, entretenus par le capitalisme. Dans une lettre fameuse adressée par Lénine à la camarad
15465 me. Dans une lettre fameuse adressée par Lénine à la camarade Zetkin, le chef décrit ce désastre des mœurs, et il proteste
15466 fameuse adressée par Lénine à la camarade Zetkin, le chef décrit ce désastre des mœurs, et il proteste avec toute l’énergi
15467 ce désastre des mœurs, et il proteste avec toute l’ énergie d’un « révolutionnaire professionnel » — donc puritain — contr
15468 re des mœurs, et il proteste avec toute l’énergie d’ un « révolutionnaire professionnel » — donc puritain — contre cette an
15469 n — contre cette anarchie sexuelle qu’il qualifie de « petite-bourgeoise ». (On n’ignore pas le sens marxiste de l’express
15470 alifie de « petite-bourgeoise ». (On n’ignore pas le sens marxiste de l’expression.) Vingt ans plus tard, le « redressemen
15471 e-bourgeoise ». (On n’ignore pas le sens marxiste de l’expression.) Vingt ans plus tard, le « redressement des mœurs » s’e
15472 ourgeoise ». (On n’ignore pas le sens marxiste de l’ expression.) Vingt ans plus tard, le « redressement des mœurs » s’est
15473 s marxiste de l’expression.) Vingt ans plus tard, le « redressement des mœurs » s’est opéré, non par quelque sursaut vertu
15474 opéré, non par quelque sursaut vertueux, non par l’ initiative d’une ligue philanthropique, mais par les soins d’une dicta
15475 ar quelque sursaut vertueux, non par l’initiative d’ une ligue philanthropique, mais par les soins d’une dictature exacteme
15476 ’initiative d’une ligue philanthropique, mais par les soins d’une dictature exactement consciente des conditions de sa duré
15477 e d’une ligue philanthropique, mais par les soins d’ une dictature exactement consciente des conditions de sa durée. Stalin
15478 ne dictature exactement consciente des conditions de sa durée. Staline s’est assigné pour but prochain de refaire des cadr
15479 sa durée. Staline s’est assigné pour but prochain de refaire des cadres à sa nation. Car sans cadres, l’économie périclita
15480 refaire des cadres à sa nation. Car sans cadres, l’ économie périclitait, et la « défense nationale » ne pouvait pas s’org
15481 tion. Car sans cadres, l’économie périclitait, et la « défense nationale » ne pouvait pas s’organiser sans un constant rec
15482 ouvait pas s’organiser sans un constant recours à la passion des premiers révolutionnaires : or c’était cette passion préc
15483 naires : or c’était cette passion précisément que l’ on entendait « liquider ». D’où l’absolue nécessité de restaurer les b
15484 sion précisément que l’on entendait « liquider ». D’ où l’absolue nécessité de restaurer les bases sociales, c’est-à-dire l
15485 précisément que l’on entendait « liquider ». D’où l’ absolue nécessité de restaurer les bases sociales, c’est-à-dire l’élém
15486 entendait « liquider ». D’où l’absolue nécessité de restaurer les bases sociales, c’est-à-dire l’élément statique et stab
15487 liquider ». D’où l’absolue nécessité de restaurer les bases sociales, c’est-à-dire l’élément statique et stabilisateur au p
15488 ité de restaurer les bases sociales, c’est-à-dire l’ élément statique et stabilisateur au premier chef qu’est la famille. C
15489 statique et stabilisateur au premier chef qu’est la famille. Ce fut le mécanisme de la dictature productiviste qui contra
15490 isateur au premier chef qu’est la famille. Ce fut le mécanisme de la dictature productiviste qui contraignit l’État dit so
15491 emier chef qu’est la famille. Ce fut le mécanisme de la dictature productiviste qui contraignit l’État dit socialiste à éd
15492 er chef qu’est la famille. Ce fut le mécanisme de la dictature productiviste qui contraignit l’État dit socialiste à édict
15493 sme de la dictature productiviste qui contraignit l’ État dit socialiste à édicter une série de lois contre le divorce (qu’
15494 raignit l’État dit socialiste à édicter une série de lois contre le divorce (qu’on rendit beaucoup plus onéreux), contre l
15495 dit socialiste à édicter une série de lois contre le divorce (qu’on rendit beaucoup plus onéreux), contre l’avortement et
15496 orce (qu’on rendit beaucoup plus onéreux), contre l’ avortement et contre l’abandon des enfants nés hors mariage. La rigueu
15497 coup plus onéreux), contre l’avortement et contre l’ abandon des enfants nés hors mariage. La rigueur subite de ces lois, l
15498 et contre l’abandon des enfants nés hors mariage. La rigueur subite de ces lois, le choc psychologique qu’elles provoquère
15499 n des enfants nés hors mariage. La rigueur subite de ces lois, le choc psychologique qu’elles provoquèrent, la propagande,
15500 nés hors mariage. La rigueur subite de ces lois, le choc psychologique qu’elles provoquèrent, la propagande, et les mesur
15501 ois, le choc psychologique qu’elles provoquèrent, la propagande, et les mesures de contrôle policier de la vie privée, cha
15502 ologique qu’elles provoquèrent, la propagande, et les mesures de contrôle policier de la vie privée, changèrent notablement
15503 elles provoquèrent, la propagande, et les mesures de contrôle policier de la vie privée, changèrent notablement l’ambiance
15504 a propagande, et les mesures de contrôle policier de la vie privée, changèrent notablement l’ambiance morale de la Russie
15505 ropagande, et les mesures de contrôle policier de la vie privée, changèrent notablement l’ambiance morale de la Russie dan
15506 policier de la vie privée, changèrent notablement l’ ambiance morale de la Russie dans les années 1930. Le mariage se trouv
15507 privée, changèrent notablement l’ambiance morale de la Russie dans les années 1930. Le mariage se trouva restauré sur des
15508 ivée, changèrent notablement l’ambiance morale de la Russie dans les années 1930. Le mariage se trouva restauré sur des ba
15509 t notablement l’ambiance morale de la Russie dans les années 1930. Le mariage se trouva restauré sur des bases strictement
15510 mbiance morale de la Russie dans les années 1930. Le mariage se trouva restauré sur des bases strictement utilitaires, col
15511 tivistes et eugéniques, et dans une atmosphère où les problèmes individuels tendaient à perdre toute espèce de dignité, de
15512 lèmes individuels tendaient à perdre toute espèce de dignité, de légitimité, de virulence anarchisante. L’Allemagne d’avan
15513 duels tendaient à perdre toute espèce de dignité, de légitimité, de virulence anarchisante. L’Allemagne d’avant Hitler att
15514 à perdre toute espèce de dignité, de légitimité, de virulence anarchisante. L’Allemagne d’avant Hitler atteignit-elle un
15515 ignité, de légitimité, de virulence anarchisante. L’ Allemagne d’avant Hitler atteignit-elle un stade d’anarchie sexuelle c
15516 égitimité, de virulence anarchisante. L’Allemagne d’ avant Hitler atteignit-elle un stade d’anarchie sexuelle comparable à
15517 ’Allemagne d’avant Hitler atteignit-elle un stade d’ anarchie sexuelle comparable à celui de la Russie jusqu’à Staline ? Le
15518 e un stade d’anarchie sexuelle comparable à celui de la Russie jusqu’à Staline ? Le processus de ruine des obstacles socia
15519 n stade d’anarchie sexuelle comparable à celui de la Russie jusqu’à Staline ? Le processus de ruine des obstacles sociaux,
15520 comparable à celui de la Russie jusqu’à Staline ? Le processus de ruine des obstacles sociaux, pour s’y être développé san
15521 celui de la Russie jusqu’à Staline ? Le processus de ruine des obstacles sociaux, pour s’y être développé sans violences e
15522 nces extérieures, n’avait que plus gravement miné l’ éthique matrimoniale de la jeunesse. La décadence du mythe de la passi
15523 it que plus gravement miné l’éthique matrimoniale de la jeunesse. La décadence du mythe de la passion dans la patrie du ro
15524 que plus gravement miné l’éthique matrimoniale de la jeunesse. La décadence du mythe de la passion dans la patrie du roman
15525 ement miné l’éthique matrimoniale de la jeunesse. La décadence du mythe de la passion dans la patrie du romantisme entraîn
15526 atrimoniale de la jeunesse. La décadence du mythe de la passion dans la patrie du romantisme entraînait d’autre part des c
15527 imoniale de la jeunesse. La décadence du mythe de la passion dans la patrie du romantisme entraînait d’autre part des cons
15528 eunesse. La décadence du mythe de la passion dans la patrie du romantisme entraînait d’autre part des conséquences bien pl
15529 onséquences bien plus complexes que chez nous, et d’ apparences fort hétéroclites. Le cynisme morbide de l’après-guerre all
15530 que chez nous, et d’apparences fort hétéroclites. Le cynisme morbide de l’après-guerre allemande, la Neue Sachlichkeit des
15531 ’apparences fort hétéroclites. Le cynisme morbide de l’après-guerre allemande, la Neue Sachlichkeit des avant-gardes litté
15532 parences fort hétéroclites. Le cynisme morbide de l’ après-guerre allemande, la Neue Sachlichkeit des avant-gardes littérai
15533 . Le cynisme morbide de l’après-guerre allemande, la Neue Sachlichkeit des avant-gardes littéraires et artistiques, l’homo
15534 keit des avant-gardes littéraires et artistiques, l’ homosexualité très générale dans les associations secrètes qui préludè
15535 t artistiques, l’homosexualité très générale dans les associations secrètes qui préludèrent à l’hitlérisme, le déchaînement
15536 dans les associations secrètes qui préludèrent à l’ hitlérisme, le déchaînement sadique des corps francs dans les pays bal
15537 ciations secrètes qui préludèrent à l’hitlérisme, le déchaînement sadique des corps francs dans les pays baltes, les crime
15538 me, le déchaînement sadique des corps francs dans les pays baltes, les crimes dits « politiques » exécutés par des ligues d
15539 nt sadique des corps francs dans les pays baltes, les crimes dits « politiques » exécutés par des ligues de jeunes gens, ce
15540 rimes dits « politiques » exécutés par des ligues de jeunes gens, certaines formes de naturisme, les « fiançailles d’essai
15541 s par des ligues de jeunes gens, certaines formes de naturisme, les « fiançailles d’essai » élevées au rang de coutume nor
15542 es de jeunes gens, certaines formes de naturisme, les « fiançailles d’essai » élevées au rang de coutume normale parmi les
15543 certaines formes de naturisme, les « fiançailles d’ essai » élevées au rang de coutume normale parmi les étudiants, le sér
15544 isme, les « fiançailles d’essai » élevées au rang de coutume normale parmi les étudiants, le sérieux accordé aux conflits
15545 ’essai » élevées au rang de coutume normale parmi les étudiants, le sérieux accordé aux conflits passionnels « à trois » ou
15546 s au rang de coutume normale parmi les étudiants, le sérieux accordé aux conflits passionnels « à trois » ou « à quatre »
15547 sionnels « à trois » ou « à quatre » — renouvelés de la Lucinde de Schlegel — autant de signes de la panique sexuelle prov
15548 nnels « à trois » ou « à quatre » — renouvelés de la Lucinde de Schlegel — autant de signes de la panique sexuelle provoqu
15549 » — renouvelés de la Lucinde de Schlegel — autant de signes de la panique sexuelle provoquée par la double décadence des c
15550 elés de la Lucinde de Schlegel — autant de signes de la panique sexuelle provoquée par la double décadence des contraintes
15551 s de la Lucinde de Schlegel — autant de signes de la panique sexuelle provoquée par la double décadence des contraintes ma
15552 nt de signes de la panique sexuelle provoquée par la double décadence des contraintes matrimoniales et du mythe de l’amour
15553 cadence des contraintes matrimoniales et du mythe de l’amour mortel. Déjà l’on voyait affleurer le fond du désespoir et d’
15554 ence des contraintes matrimoniales et du mythe de l’ amour mortel. Déjà l’on voyait affleurer le fond du désespoir et d’ana
15555 matrimoniales et du mythe de l’amour mortel. Déjà l’ on voyait affleurer le fond du désespoir et d’anarchie intime que supp
15556 the de l’amour mortel. Déjà l’on voyait affleurer le fond du désespoir et d’anarchie intime que suppose toute morale du « 
15557 éjà l’on voyait affleurer le fond du désespoir et d’ anarchie intime que suppose toute morale du « bonheur » strictement in
15558 orale du « bonheur » strictement individuelle. Or la dictature hitlérienne, du fait qu’elle prétendait se fonder sur une b
15559 t militaire, devait se donner pour première tâche de surmonter cette crise de mœurs. On commença par opposer à l’idéal ant
15560 nner pour première tâche de surmonter cette crise de mœurs. On commença par opposer à l’idéal antisocial de « bonheur » et
15561 r cette crise de mœurs. On commença par opposer à l’ idéal antisocial de « bonheur » et de « vie dangereuse » un idéal coll
15562 urs. On commença par opposer à l’idéal antisocial de « bonheur » et de « vie dangereuse » un idéal collectiviste. Gemeinnu
15563 ar opposer à l’idéal antisocial de « bonheur » et de « vie dangereuse » un idéal collectiviste. Gemeinnutz geht vor Eigenn
15564 l collectiviste. Gemeinnutz geht vor Eigennutz ! ( Le bien commun prime l’intérêt particulier.) Et par tous les moyens spec
15565 innutz geht vor Eigennutz ! (Le bien commun prime l’ intérêt particulier.) Et par tous les moyens spectaculaires, pédagogiq
15566 commun prime l’intérêt particulier.) Et par tous les moyens spectaculaires, pédagogiques, voire religieux, on opéra cet én
15567 e à donner pour seul objet légitime et possible à la passion l’idée de nation symbolisée par le Führer. D’abord on priva l
15568 pour seul objet légitime et possible à la passion l’ idée de nation symbolisée par le Führer. D’abord on priva la femme de
15569 ul objet légitime et possible à la passion l’idée de nation symbolisée par le Führer. D’abord on priva la femme de son aur
15570 ible à la passion l’idée de nation symbolisée par le Führer. D’abord on priva la femme de son auréole romantique : on la r
15571 nation symbolisée par le Führer. D’abord on priva la femme de son auréole romantique : on la réduisit à sa fonction matrim
15572 mbolisée par le Führer. D’abord on priva la femme de son auréole romantique : on la réduisit à sa fonction matrimoniale :
15573 on priva la femme de son auréole romantique : on la réduisit à sa fonction matrimoniale : faire des enfants, puis les éle
15574 a fonction matrimoniale : faire des enfants, puis les élever jusqu’au moment où le Parti s’en chargera (c’est-à-dire pendan
15575 e des enfants, puis les élever jusqu’au moment où le Parti s’en chargera (c’est-à-dire pendant quatre ou cinq ans). Puis o
15576 uatre ou cinq ans). Puis on en vint à des mesures d’ ordre eugénique. On ouvrit une « école de fiancées » pour les futures
15577 mesures d’ordre eugénique. On ouvrit une « école de fiancées » pour les futures femmes des SS (Schütz Staffeln : escouade
15578 génique. On ouvrit une « école de fiancées » pour les futures femmes des SS (Schütz Staffeln : escouades de protection du r
15579 utures femmes des SS (Schütz Staffeln : escouades de protection du régime, troupe sélectionnée incarnant l’idéal racial).
15580 otection du régime, troupe sélectionnée incarnant l’ idéal racial). Ces femmes devaient être blondes, de sang aryen, et mes
15581 ’idéal racial). Ces femmes devaient être blondes, de sang aryen, et mesurer au moins 1 m 73. Ainsi le « type de femme » se
15582 de sang aryen, et mesurer au moins 1 m 73. Ainsi le « type de femme » se trouva prescrit non par les souvenirs inconscien
15583 ryen, et mesurer au moins 1 m 73. Ainsi le « type de femme » se trouva prescrit non par les souvenirs inconscients, ni par
15584 i le « type de femme » se trouva prescrit non par les souvenirs inconscients, ni par des modes étrangères mais par la secti
15585 nconscients, ni par des modes étrangères mais par la section scientifique du ministère de la propagande. En 1938, on insti
15586 res mais par la section scientifique du ministère de la propagande. En 1938, on institua des écoles analogues pour toutes
15587 mais par la section scientifique du ministère de la propagande. En 1938, on institua des écoles analogues pour toutes les
15588 938, on institua des écoles analogues pour toutes les femmes allemandes. Et l’on décréta que les mariages seraient contract
15589 s analogues pour toutes les femmes allemandes. Et l’ on décréta que les mariages seraient contractés dorénavant « au nom de
15590 toutes les femmes allemandes. Et l’on décréta que les mariages seraient contractés dorénavant « au nom de l’État ». Le but
15591 riages seraient contractés dorénavant « au nom de l’ État ». Le but dernier de l’entreprise ne faisait pas de doute : on en
15592 aient contractés dorénavant « au nom de l’État ». Le but dernier de l’entreprise ne faisait pas de doute : on en viendrait
15593 s dorénavant « au nom de l’État ». Le but dernier de l’entreprise ne faisait pas de doute : on en viendrait à n’autoriser
15594 orénavant « au nom de l’État ». Le but dernier de l’ entreprise ne faisait pas de doute : on en viendrait à n’autoriser plu
15595  ». Le but dernier de l’entreprise ne faisait pas de doute : on en viendrait à n’autoriser plus que les unions contractées
15596 de doute : on en viendrait à n’autoriser plus que les unions contractées sur une base eugénique, selon certains critères st
15597 dividuels, donc des passions. À chacun sa « fiche de mariage ». Alors la science matrimoniale eût trouvé sa juste applicat
15598 passions. À chacun sa « fiche de mariage ». Alors la science matrimoniale eût trouvé sa juste application dans l’esprit de
15599 matrimoniale eût trouvé sa juste application dans l’ esprit de Lycurgue et de Sparte : on en eût fait l’un des chapitres de
15600 ale eût trouvé sa juste application dans l’esprit de Lycurgue et de Sparte : on en eût fait l’un des chapitres de la prépa
15601 sa juste application dans l’esprit de Lycurgue et de Sparte : on en eût fait l’un des chapitres de la préparation militair
15602 et de Sparte : on en eût fait l’un des chapitres de la préparation militaire. L’expérience stalinienne n’a qu’à moitié ré
15603 de Sparte : on en eût fait l’un des chapitres de la préparation militaire. L’expérience stalinienne n’a qu’à moitié réuss
15604 t l’un des chapitres de la préparation militaire. L’ expérience stalinienne n’a qu’à moitié réussi si l’on en croit les des
15605 ’expérience stalinienne n’a qu’à moitié réussi si l’ on en croit les descriptions de l’état présent des mœurs de la jeuness
15606 alinienne n’a qu’à moitié réussi si l’on en croit les descriptions de l’état présent des mœurs de la jeunesse en URSS. Le n
15607 à moitié réussi si l’on en croit les descriptions de l’état présent des mœurs de la jeunesse en URSS. Le nazisme appartien
15608 oitié réussi si l’on en croit les descriptions de l’ état présent des mœurs de la jeunesse en URSS. Le nazisme appartient a
15609 roit les descriptions de l’état présent des mœurs de la jeunesse en URSS. Le nazisme appartient au passé. Pourtant la tent
15610 t les descriptions de l’état présent des mœurs de la jeunesse en URSS. Le nazisme appartient au passé. Pourtant la tentati
15611 l’état présent des mœurs de la jeunesse en URSS. Le nazisme appartient au passé. Pourtant la tentation totalitaire subsis
15612 en URSS. Le nazisme appartient au passé. Pourtant la tentation totalitaire subsiste. Il n’est pas interdit d’imaginer qu’u
15613 ation totalitaire subsiste. Il n’est pas interdit d’ imaginer qu’un jour nos démocraties y succombent, au nom d’une « scien
15614 craties y succombent, au nom d’une « science » ou d’ une hygiène sociologique. La pratique forcée de l’eugénisme peut réuss
15615 d’une « science » ou d’une hygiène sociologique. La pratique forcée de l’eugénisme peut réussir, là où toutes nos morales
15616 ou d’une hygiène sociologique. La pratique forcée de l’eugénisme peut réussir, là où toutes nos morales échouent, entraîna
15617 d’une hygiène sociologique. La pratique forcée de l’ eugénisme peut réussir, là où toutes nos morales échouent, entraînant
15618 ir, là où toutes nos morales échouent, entraînant l’ effective abolition du besoin « spirituel », et donc artificiel, de la
15619 tion du besoin « spirituel », et donc artificiel, de la passion. Alors le cycle de l’amour courtois sera fermé. L’Europe d
15620 n du besoin « spirituel », et donc artificiel, de la passion. Alors le cycle de l’amour courtois sera fermé. L’Europe de l
15621 ituel », et donc artificiel, de la passion. Alors le cycle de l’amour courtois sera fermé. L’Europe de la passion aura véc
15622 et donc artificiel, de la passion. Alors le cycle de l’amour courtois sera fermé. L’Europe de la passion aura vécu. Un Occ
15623 donc artificiel, de la passion. Alors le cycle de l’ amour courtois sera fermé. L’Europe de la passion aura vécu. Un Occide
15624 n. Alors le cycle de l’amour courtois sera fermé. L’ Europe de la passion aura vécu. Un Occident nouveau, imprévisible, naî
15625 le cycle de l’amour courtois sera fermé. L’Europe de la passion aura vécu. Un Occident nouveau, imprévisible, naîtra dans
15626 cycle de l’amour courtois sera fermé. L’Europe de la passion aura vécu. Un Occident nouveau, imprévisible, naîtra dans les
15627 u. Un Occident nouveau, imprévisible, naîtra dans les laboratoires. 6.Sens de la crise Pour mieux voir notre état, re
15628 évisible, naîtra dans les laboratoires. 6.Sens de la crise Pour mieux voir notre état, regardons l’Amérique — cette
15629 sible, naîtra dans les laboratoires. 6.Sens de la crise Pour mieux voir notre état, regardons l’Amérique — cette Eur
15630 la crise Pour mieux voir notre état, regardons l’ Amérique — cette Europe délivrée de ses routines, mais aussi de ses fr
15631 tat, regardons l’Amérique — cette Europe délivrée de ses routines, mais aussi de ses freins traditionnels. Nulle autre civ
15632 cette Europe délivrée de ses routines, mais aussi de ses freins traditionnels. Nulle autre civilisation connue, depuis prè
15633 pt-mille ans qu’elles se succèdent, n’a donné à «  l’ amour » nommé romance 196 cette publicité quotidienne : par l’écran, p
15634 mmé romance 196 cette publicité quotidienne : par l’ écran, par l’affiche, par le texte et les annonces des magazines, par
15635 96 cette publicité quotidienne : par l’écran, par l’ affiche, par le texte et les annonces des magazines, par les chansons
15636 ité quotidienne : par l’écran, par l’affiche, par le texte et les annonces des magazines, par les chansons et les images,
15637 nne : par l’écran, par l’affiche, par le texte et les annonces des magazines, par les chansons et les images, par la morale
15638 , par le texte et les annonces des magazines, par les chansons et les images, par la morale courante et ce qui la défie. Nu
15639 t les annonces des magazines, par les chansons et les images, par la morale courante et ce qui la défie. Nulle autre non pl
15640 es magazines, par les chansons et les images, par la morale courante et ce qui la défie. Nulle autre non plus n’a tenté av
15641 s et les images, par la morale courante et ce qui la défie. Nulle autre non plus n’a tenté avec cette naïve assurance l’en
15642 tre non plus n’a tenté avec cette naïve assurance l’ entreprise périlleuse de faire coïncider le mariage et « l’amour » ain
15643 vec cette naïve assurance l’entreprise périlleuse de faire coïncider le mariage et « l’amour » ainsi compris, et de baser
15644 urance l’entreprise périlleuse de faire coïncider le mariage et « l’amour » ainsi compris, et de baser le premier sur le s
15645 ise périlleuse de faire coïncider le mariage et «  l’ amour » ainsi compris, et de baser le premier sur le second. Pendant u
15646 cider le mariage et « l’amour » ainsi compris, et de baser le premier sur le second. Pendant une grève des téléphones, en
15647 econd. Pendant une grève des téléphones, en 1947, les opératrices de la petite ville de White Plains reçurent l’appel suiva
15648 ne grève des téléphones, en 1947, les opératrices de la petite ville de White Plains reçurent l’appel suivant : « Mon amie
15649 grève des téléphones, en 1947, les opératrices de la petite ville de White Plains reçurent l’appel suivant : « Mon amie et
15650 ones, en 1947, les opératrices de la petite ville de White Plains reçurent l’appel suivant : « Mon amie et moi voulons nou
15651 rices de la petite ville de White Plains reçurent l’ appel suivant : « Mon amie et moi voulons nous marier. Nous essayons d
15652 on amie et moi voulons nous marier. Nous essayons de trouver un juge de paix. N’est-ce pas une urgence »197 ? Les opératri
15653 un juge de paix. N’est-ce pas une urgence »197 ? Les opératrices décidèrent aussitôt que c’en était une. Et le journal qui
15654 trices décidèrent aussitôt que c’en était une. Et le journal qui rapportait l’histoire l’intitula : L’Amour est classé par
15655 que c’en était une. Et le journal qui rapportait l’ histoire l’intitula : L’Amour est classé parmi les cas d’urgence. Ce p
15656 tait une. Et le journal qui rapportait l’histoire l’ intitula : L’Amour est classé parmi les cas d’urgence. Ce petit fait b
15657 le journal qui rapportait l’histoire l’intitula : L’ Amour est classé parmi les cas d’urgence. Ce petit fait banal illustre
15658 l’histoire l’intitula : L’Amour est classé parmi les cas d’urgence. Ce petit fait banal illustre des croyances toutes natu
15659 ire l’intitula : L’Amour est classé parmi les cas d’ urgence. Ce petit fait banal illustre des croyances toutes naturelles
15660 c’est par là qu’il nous intéresse. Il montre que les termes d’« amour » et de mariage sont pratiquement équivalents ; que
15661 là qu’il nous intéresse. Il montre que les termes d’ « amour » et de mariage sont pratiquement équivalents ; que si l’on « 
15662 ntéresse. Il montre que les termes d’« amour » et de mariage sont pratiquement équivalents ; que si l’on « aime » il faut
15663 de mariage sont pratiquement équivalents ; que si l’ on « aime » il faut se marier sur l’heure ; qu’enfin « l’amour » doit
15664 ents ; que si l’on « aime » il faut se marier sur l’ heure ; qu’enfin « l’amour » doit normalement triompher de tous les ob
15665 aime » il faut se marier sur l’heure ; qu’enfin «  l’ amour » doit normalement triompher de tous les obstacles, ainsi que le
15666 ; qu’enfin « l’amour » doit normalement triompher de tous les obstacles, ainsi que le font voir journellement films, roman
15667 in « l’amour » doit normalement triompher de tous les obstacles, ainsi que le font voir journellement films, romans et band
15668 lement triompher de tous les obstacles, ainsi que le font voir journellement films, romans et bandes dessinées. De fait, s
15669 journellement films, romans et bandes dessinées. De fait, si l’amour romanesque triomphe d’une quantité d’obstacles, il e
15670 nt films, romans et bandes dessinées. De fait, si l’ amour romanesque triomphe d’une quantité d’obstacles, il en est un con
15671 essinées. De fait, si l’amour romanesque triomphe d’ une quantité d’obstacles, il en est un contre lequel il se brisera pre
15672 it, si l’amour romanesque triomphe d’une quantité d’ obstacles, il en est un contre lequel il se brisera presque toujours :
15673 tre lequel il se brisera presque toujours : c’est la durée. Or le mariage est une institution faite pour durer — ou n’a pa
15674 se brisera presque toujours : c’est la durée. Or le mariage est une institution faite pour durer — ou n’a pas de sens. Vo
15675 est une institution faite pour durer — ou n’a pas de sens. Voilà le premier secret de la crise actuelle, crise qui peut se
15676 rer — ou n’a pas de sens. Voilà le premier secret de la crise actuelle, crise qui peut se mesurer simplement par les stati
15677 — ou n’a pas de sens. Voilà le premier secret de la crise actuelle, crise qui peut se mesurer simplement par les statisti
15678 ctuelle, crise qui peut se mesurer simplement par les statistiques de divorce, où l’Amérique tient le premier rang. Vouloir
15679 i peut se mesurer simplement par les statistiques de divorce, où l’Amérique tient le premier rang. Vouloir fonder le maria
15680 er simplement par les statistiques de divorce, où l’ Amérique tient le premier rang. Vouloir fonder le mariage sur une form
15681 l’Amérique tient le premier rang. Vouloir fonder le mariage sur une forme d’amour instable par définition, c’est travaill
15682 ier rang. Vouloir fonder le mariage sur une forme d’ amour instable par définition, c’est travailler en fait pour l’État de
15683 ble par définition, c’est travailler en fait pour l’ État de Nevada. Exiger de n’importe quel film, fût-il sur la bombe ato
15684 travailler en fait pour l’État de Nevada. Exiger de n’importe quel film, fût-il sur la bombe atomique, qu’il tienne une c
15685 Nevada. Exiger de n’importe quel film, fût-il sur la bombe atomique, qu’il tienne une certaine dose de la drogue romanesqu
15686 la bombe atomique, qu’il tienne une certaine dose de la drogue romanesque (plus encore qu’érotique) nommée love interest,
15687 bombe atomique, qu’il tienne une certaine dose de la drogue romanesque (plus encore qu’érotique) nommée love interest, c’e
15688 re qu’érotique) nommée love interest, c’est faire de la publicité pour le virus, non pour le remède, de la maladie du mari
15689 qu’érotique) nommée love interest, c’est faire de la publicité pour le virus, non pour le remède, de la maladie du mariage
15690 e love interest, c’est faire de la publicité pour le virus, non pour le remède, de la maladie du mariage. La romance se no
15691 est faire de la publicité pour le virus, non pour le remède, de la maladie du mariage. La romance se nourrit d’obstacles,
15692 e la publicité pour le virus, non pour le remède, de la maladie du mariage. La romance se nourrit d’obstacles, de brèves e
15693 a publicité pour le virus, non pour le remède, de la maladie du mariage. La romance se nourrit d’obstacles, de brèves exci
15694 us, non pour le remède, de la maladie du mariage. La romance se nourrit d’obstacles, de brèves excitations et de séparatio
15695 , de la maladie du mariage. La romance se nourrit d’ obstacles, de brèves excitations et de séparations ; le mariage, au co
15696 ie du mariage. La romance se nourrit d’obstacles, de brèves excitations et de séparations ; le mariage, au contraire, est
15697 se nourrit d’obstacles, de brèves excitations et de séparations ; le mariage, au contraire, est fait d’accoutumance, de p
15698 tacles, de brèves excitations et de séparations ; le mariage, au contraire, est fait d’accoutumance, de proximité quotidie
15699 séparations ; le mariage, au contraire, est fait d’ accoutumance, de proximité quotidienne. La romance veut « l’amour de l
15700 e mariage, au contraire, est fait d’accoutumance, de proximité quotidienne. La romance veut « l’amour de loin » des trouba
15701 st fait d’accoutumance, de proximité quotidienne. La romance veut « l’amour de loin » des troubadours ; le mariage, l’amou
15702 ance, de proximité quotidienne. La romance veut «  l’ amour de loin » des troubadours ; le mariage, l’amour du « prochain ».
15703 proximité quotidienne. La romance veut « l’amour de loin » des troubadours ; le mariage, l’amour du « prochain ». Si donc
15704 omance veut « l’amour de loin » des troubadours ; le mariage, l’amour du « prochain ». Si donc l’on s’est marié à cause d’
15705 « l’amour de loin » des troubadours ; le mariage, l’ amour du « prochain ». Si donc l’on s’est marié à cause d’une romance,
15706 rs ; le mariage, l’amour du « prochain ». Si donc l’ on s’est marié à cause d’une romance, une fois celle-ci évaporée, il e
15707 du « prochain ». Si donc l’on s’est marié à cause d’ une romance, une fois celle-ci évaporée, il est normal qu’à la premièr
15708 orée, il est normal qu’à la première constatation d’ un conflit de caractères ou de goûts, l’on se demande : pourquoi suis-
15709 normal qu’à la première constatation d’un conflit de caractères ou de goûts, l’on se demande : pourquoi suis-je marié ? Et
15710 emière constatation d’un conflit de caractères ou de goûts, l’on se demande : pourquoi suis-je marié ? Et il est non moins
15711 statation d’un conflit de caractères ou de goûts, l’ on se demande : pourquoi suis-je marié ? Et il est non moins naturel q
15712 marié ? Et il est non moins naturel qu’obsédé par la propagande universelle pour la romance, l’on admette la première occa
15713 urel qu’obsédé par la propagande universelle pour la romance, l’on admette la première occasion de tomber amoureux de quel
15714 dé par la propagande universelle pour la romance, l’ on admette la première occasion de tomber amoureux de quelqu’un d’autr
15715 our la romance, l’on admette la première occasion de tomber amoureux de quelqu’un d’autre. Et il est parfaitement logique
15716 n admette la première occasion de tomber amoureux de quelqu’un d’autre. Et il est parfaitement logique qu’on décide aussit
15717 première occasion de tomber amoureux de quelqu’un d’ autre. Et il est parfaitement logique qu’on décide aussitôt de divorce
15718 il est parfaitement logique qu’on décide aussitôt de divorcer pour trouver dans le nouvel « amour », qui entraîne un nouve
15719 ’on décide aussitôt de divorcer pour trouver dans le nouvel « amour », qui entraîne un nouveau mariage, une nouvelle prome
15720 ntraîne un nouveau mariage, une nouvelle promesse de bonheur ; les trois mots étant synonymes. Ainsi, guérissant son ennui
15721 uveau mariage, une nouvelle promesse de bonheur ; les trois mots étant synonymes. Ainsi, guérissant son ennui par une fièvr
15722 pour la deuxième fois, elle pour la quatrième », l’ Américain cherche l’ajustement. Il ne le cherche pas à l’intérieur de
15723 is, elle pour la quatrième », l’Américain cherche l’ ajustement. Il ne le cherche pas à l’intérieur de l’ancienne situation
15724 trième », l’Américain cherche l’ajustement. Il ne le cherche pas à l’intérieur de l’ancienne situation cependant garantie
15725 ajustement. Il ne le cherche pas à l’intérieur de l’ ancienne situation cependant garantie « pour le meilleur et pour le pi
15726 de l’ancienne situation cependant garantie « pour le meilleur et pour le pire » par un serment. Il le cherche au contraire
15727 ion cependant garantie « pour le meilleur et pour le pire » par un serment. Il le cherche au contraire par le moyen d’une
15728 le meilleur et pour le pire » par un serment. Il le cherche au contraire par le moyen d’une nouvelle « expérience », cons
15729  » par un serment. Il le cherche au contraire par le moyen d’une nouvelle « expérience », considérée comme telle, et d’ail
15730 serment. Il le cherche au contraire par le moyen d’ une nouvelle « expérience », considérée comme telle, et d’ailleurs aff
15731 onsidérée comme telle, et d’ailleurs affectée dès le départ des mêmes motifs d’échec que celles qui ont précédé. C’est pou
15732 ’ailleurs affectée dès le départ des mêmes motifs d’ échec que celles qui ont précédé. C’est pourquoi le divorce revêt en A
15733 ’échec que celles qui ont précédé. C’est pourquoi le divorce revêt en Amérique un caractère moins désastreux et même plus
15734 ésastreux et même plus normal qu’en Europe. Là où l’ Européen voit surtout une rupture créant un désordre social, et la per
15735 surtout une rupture créant un désordre social, et la perte d’un patrimoine de souvenirs et d’expériences communes, l’Améri
15736 ne rupture créant un désordre social, et la perte d’ un patrimoine de souvenirs et d’expériences communes, l’Américain a pl
15737 t un désordre social, et la perte d’un patrimoine de souvenirs et d’expériences communes, l’Américain a plutôt l’impressio
15738 cial, et la perte d’un patrimoine de souvenirs et d’ expériences communes, l’Américain a plutôt l’impression qu’il met de l
15739 atrimoine de souvenirs et d’expériences communes, l’ Américain a plutôt l’impression qu’il met de l’ordre dans sa vie et qu
15740 s et d’expériences communes, l’Américain a plutôt l’ impression qu’il met de l’ordre dans sa vie et qu’il s’ouvre un nouvel
15741 unes, l’Américain a plutôt l’impression qu’il met de l’ordre dans sa vie et qu’il s’ouvre un nouvel avenir. L’économie de
15742 s, l’Américain a plutôt l’impression qu’il met de l’ ordre dans sa vie et qu’il s’ouvre un nouvel avenir. L’économie de l’é
15743 re dans sa vie et qu’il s’ouvre un nouvel avenir. L’ économie de l’épargne, une fois de plus, s’oppose ici à celle du gaspi
15744 vie et qu’il s’ouvre un nouvel avenir. L’économie de l’épargne, une fois de plus, s’oppose ici à celle du gaspillage, comm
15745 et qu’il s’ouvre un nouvel avenir. L’économie de l’ épargne, une fois de plus, s’oppose ici à celle du gaspillage, comme l
15746 e plus, s’oppose ici à celle du gaspillage, comme le souci de préserver le passé à celui de faire table rase pour construi
15747 ’oppose ici à celle du gaspillage, comme le souci de préserver le passé à celui de faire table rase pour construire quelqu
15748 celle du gaspillage, comme le souci de préserver le passé à celui de faire table rase pour construire quelque chose de pl
15749 age, comme le souci de préserver le passé à celui de faire table rase pour construire quelque chose de plus net, sans comp
15750 uelque chose de plus net, sans compromis. Mais si l’ on est ennemi des compromis, il est contradictoire de se marier. Et si
15751 n est ennemi des compromis, il est contradictoire de se marier. Et si l’on veut tirer une traite sur son avenir, il est fo
15752 promis, il est contradictoire de se marier. Et si l’ on veut tirer une traite sur son avenir, il est fort imprudent de sugg
15753 une traite sur son avenir, il est fort imprudent de suggérer d’avance qu’on se réserve le droit de ne point l’honorer ; c
15754 sur son avenir, il est fort imprudent de suggérer d’ avance qu’on se réserve le droit de ne point l’honorer ; comme le fit
15755 t imprudent de suggérer d’avance qu’on se réserve le droit de ne point l’honorer ; comme le fit cette jeune milliardaire d
15756 nt de suggérer d’avance qu’on se réserve le droit de ne point l’honorer ; comme le fit cette jeune milliardaire disant aux
15757 er d’avance qu’on se réserve le droit de ne point l’ honorer ; comme le fit cette jeune milliardaire disant aux journaliste
15758 se réserve le droit de ne point l’honorer ; comme le fit cette jeune milliardaire disant aux journalistes, la veille de so
15759 cette jeune milliardaire disant aux journalistes, la veille de son mariage : « C’est merveilleux de se marier pour la prem
15760 e milliardaire disant aux journalistes, la veille de son mariage : « C’est merveilleux de se marier pour la première fois 
15761 s, la veille de son mariage : « C’est merveilleux de se marier pour la première fois ! » (Un an plus tard, elle divorçait.
15762 d, elle divorçait.) Sur quoi, plusieurs proposent d’ interdire le divorce, ou de le rendre au moins très difficile. Mais c’
15763 rçait.) Sur quoi, plusieurs proposent d’interdire le divorce, ou de le rendre au moins très difficile. Mais c’est le maria
15764 i, plusieurs proposent d’interdire le divorce, ou de le rendre au moins très difficile. Mais c’est le mariage, à mon avis,
15765 plusieurs proposent d’interdire le divorce, ou de le rendre au moins très difficile. Mais c’est le mariage, à mon avis, qu
15766 de le rendre au moins très difficile. Mais c’est le mariage, à mon avis, que l’on a rendu trop facile, en acceptant que «
15767 difficile. Mais c’est le mariage, à mon avis, que l’ on a rendu trop facile, en acceptant que « l’amour » suffise pour le c
15768 que l’on a rendu trop facile, en acceptant que «  l’ amour » suffise pour le conclure, au dédain des convenances démodées d
15769 facile, en acceptant que « l’amour » suffise pour le conclure, au dédain des convenances démodées de milieu social et reli
15770 r le conclure, au dédain des convenances démodées de milieu social et religieux, d’éducation et de fortune. On pourrait ce
15771 nvenances démodées de milieu social et religieux, d’ éducation et de fortune. On pourrait certes imaginer de nouvelles cond
15772 ées de milieu social et religieux, d’éducation et de fortune. On pourrait certes imaginer de nouvelles conditions à rempli
15773 cation et de fortune. On pourrait certes imaginer de nouvelles conditions à remplir par les candidats au mariage — cette v
15774 es imaginer de nouvelles conditions à remplir par les candidats au mariage — cette vraie « coexistence » durable, pacifique
15775 e à toute alliance humaine ses meilleures chances de durer : buts et rythmes de vie, vocations comparées, caractères et te
15776 ses meilleures chances de durer : buts et rythmes de vie, vocations comparées, caractères et tempéraments. Si l’on veut le
15777 cations comparées, caractères et tempéraments. Si l’ on veut le mariage, c’est-à-dire la durée, il serait normal d’en assur
15778 mparées, caractères et tempéraments. Si l’on veut le mariage, c’est-à-dire la durée, il serait normal d’en assurer les con
15779 mpéraments. Si l’on veut le mariage, c’est-à-dire la durée, il serait normal d’en assurer les conditions. Mais ces réforme
15780 mariage, c’est-à-dire la durée, il serait normal d’ en assurer les conditions. Mais ces réformes n’auraient que peu d’effe
15781 st-à-dire la durée, il serait normal d’en assurer les conditions. Mais ces réformes n’auraient que peu d’effet dans un mond
15782 conditions. Mais ces réformes n’auraient que peu d’ effet dans un monde qui a gardé, sinon la vraie passion, du moins la n
15783 que peu d’effet dans un monde qui a gardé, sinon la vraie passion, du moins la nostalgie de la passion, devenue congénita
15784 nde qui a gardé, sinon la vraie passion, du moins la nostalgie de la passion, devenue congénitale à l’homme occidental. Le
15785 dé, sinon la vraie passion, du moins la nostalgie de la passion, devenue congénitale à l’homme occidental. Le mariage qui
15786 sinon la vraie passion, du moins la nostalgie de la passion, devenue congénitale à l’homme occidental. Le mariage qui se
15787 la nostalgie de la passion, devenue congénitale à l’ homme occidental. Le mariage qui se fondait sur les convenances social
15788 assion, devenue congénitale à l’homme occidental. Le mariage qui se fondait sur les convenances sociales, donc du point de
15789 l’homme occidental. Le mariage qui se fondait sur les convenances sociales, donc du point de vue de l’individu, sur le hasa
15790 ur les convenances sociales, donc du point de vue de l’individu, sur le hasard, avait au moins autant de chances que le ma
15791 les convenances sociales, donc du point de vue de l’ individu, sur le hasard, avait au moins autant de chances que le maria
15792 sociales, donc du point de vue de l’individu, sur le hasard, avait au moins autant de chances que le mariage fondé sur « l
15793 l’individu, sur le hasard, avait au moins autant de chances que le mariage fondé sur « l’amour » seul. Mais toute l’évolu
15794 r le hasard, avait au moins autant de chances que le mariage fondé sur « l’amour » seul. Mais toute l’évolution de l’Occid
15795 oins autant de chances que le mariage fondé sur «  l’ amour » seul. Mais toute l’évolution de l’Occident va de la sagesse tr
15796 le mariage fondé sur « l’amour » seul. Mais toute l’ évolution de l’Occident va de la sagesse tribale au risque individuel 
15797 ondé sur « l’amour » seul. Mais toute l’évolution de l’Occident va de la sagesse tribale au risque individuel ; elle est i
15798 é sur « l’amour » seul. Mais toute l’évolution de l’ Occident va de la sagesse tribale au risque individuel ; elle est irré
15799 r » seul. Mais toute l’évolution de l’Occident va de la sagesse tribale au risque individuel ; elle est irréversible et il
15800 seul. Mais toute l’évolution de l’Occident va de la sagesse tribale au risque individuel ; elle est irréversible et il fa
15801 que individuel ; elle est irréversible et il faut l’ approuver, dans la mesure où elle tend à ordonner le destin collectif
15802 lle est irréversible et il faut l’approuver, dans la mesure où elle tend à ordonner le destin collectif ou natif à la déci
15803 approuver, dans la mesure où elle tend à ordonner le destin collectif ou natif à la décision personnelle. ⁂ Il est clair q
15804 le tend à ordonner le destin collectif ou natif à la décision personnelle. ⁂ Il est clair que la crise présente du mariage
15805 tif à la décision personnelle. ⁂ Il est clair que la crise présente du mariage, en Europe comme en Amérique, résulte d’une
15806 du mariage, en Europe comme en Amérique, résulte d’ une pluralité de causes profondes ou prochaines, dont le culte de la r
15807 Europe comme en Amérique, résulte d’une pluralité de causes profondes ou prochaines, dont le culte de la romance n’est qu’
15808 pluralité de causes profondes ou prochaines, dont le culte de la romance n’est qu’un exemple. (Mais je me devais de le sou
15809 de causes profondes ou prochaines, dont le culte de la romance n’est qu’un exemple. (Mais je me devais de le souligner da
15810 causes profondes ou prochaines, dont le culte de la romance n’est qu’un exemple. (Mais je me devais de le souligner dans
15811 a romance n’est qu’un exemple. (Mais je me devais de le souligner dans cet ouvrage.) La recherche du bonheur individuel pr
15812 omance n’est qu’un exemple. (Mais je me devais de le souligner dans cet ouvrage.) La recherche du bonheur individuel prima
15813 s je me devais de le souligner dans cet ouvrage.) La recherche du bonheur individuel primant sur la stabilité sociale, et
15814 .) La recherche du bonheur individuel primant sur la stabilité sociale, et le respect de l’évolution psychologique primant
15815 r individuel primant sur la stabilité sociale, et le respect de l’évolution psychologique primant sur le sens du serment,
15816 l primant sur la stabilité sociale, et le respect de l’évolution psychologique primant sur le sens du serment, peuvent êtr
15817 rimant sur la stabilité sociale, et le respect de l’ évolution psychologique primant sur le sens du serment, peuvent être r
15818 respect de l’évolution psychologique primant sur le sens du serment, peuvent être rattachés au complexe romanesque. Mais
15819 et dans d’autres domaines, ou à d’autres niveaux de la réalité, tantôt sociale, tantôt psychique. L’émancipation de la fe
15820 dans d’autres domaines, ou à d’autres niveaux de la réalité, tantôt sociale, tantôt psychique. L’émancipation de la femme
15821 de la réalité, tantôt sociale, tantôt psychique. L’ émancipation de la femme (son entrée dans la vie professionnelle et sa
15822 tantôt sociale, tantôt psychique. L’émancipation de la femme (son entrée dans la vie professionnelle et sa revendication
15823 ntôt sociale, tantôt psychique. L’émancipation de la femme (son entrée dans la vie professionnelle et sa revendication d’é
15824 ique. L’émancipation de la femme (son entrée dans la vie professionnelle et sa revendication d’égalité) est un facteur non
15825 e dans la vie professionnelle et sa revendication d’ égalité) est un facteur non négligeable de la crise. La vulgarisation
15826 ication d’égalité) est un facteur non négligeable de la crise. La vulgarisation des connaissances psychologiques en est un
15827 tion d’égalité) est un facteur non négligeable de la crise. La vulgarisation des connaissances psychologiques en est un au
15828 lité) est un facteur non négligeable de la crise. La vulgarisation des connaissances psychologiques en est un autre : l’ho
15829 es connaissances psychologiques en est un autre : l’ homme et la femme du xxe siècle, même très sommairement informés de l
15830 ances psychologiques en est un autre : l’homme et la femme du xxe siècle, même très sommairement informés de l’existence
15831 e du xxe siècle, même très sommairement informés de l’existence des complexes freudiens, du jeu des refoulements et de l’
15832 u xxe siècle, même très sommairement informés de l’ existence des complexes freudiens, du jeu des refoulements et de l’ori
15833 s complexes freudiens, du jeu des refoulements et de l’origine des névroses, sont portés à plus d’exigence que leurs ancêt
15834 omplexes freudiens, du jeu des refoulements et de l’ origine des névroses, sont portés à plus d’exigence que leurs ancêtres
15835 et de l’origine des névroses, sont portés à plus d’ exigence que leurs ancêtres quant au mariage et à la vie matrimoniale.
15836 exigence que leurs ancêtres quant au mariage et à la vie matrimoniale. Ces exigences iront croissant avec la diffusion des
15837 matrimoniale. Ces exigences iront croissant avec la diffusion des « sciences humaines », dont les premiers balbutiements
15838 dont les premiers balbutiements ont déjà modifié d’ une manière perceptible la conscience de l’Occident. Enfin, certains s
15839 ements ont déjà modifié d’une manière perceptible la conscience de l’Occident. Enfin, certains signes annoncent un phénomè
15840 à modifié d’une manière perceptible la conscience de l’Occident. Enfin, certains signes annoncent un phénomène plus profon
15841 odifié d’une manière perceptible la conscience de l’ Occident. Enfin, certains signes annoncent un phénomène plus profond,
15842 profond, peut-être comparable à celui qui envahit la psyché collective du xiie siècle, et que je qualifiais au livre II d
15843 du xiie siècle, et que je qualifiais au livre II de « remontée de la shakti ». Le puissant renouveau de la mariologie dan
15844 e, et que je qualifiais au livre II de « remontée de la shakti ». Le puissant renouveau de la mariologie dans l’Église cat
15845 et que je qualifiais au livre II de « remontée de la shakti ». Le puissant renouveau de la mariologie dans l’Église cathol
15846 lifiais au livre II de « remontée de la shakti ». Le puissant renouveau de la mariologie dans l’Église catholique et ses m
15847 « remontée de la shakti ». Le puissant renouveau de la mariologie dans l’Église catholique et ses masses populaires ; les
15848 remontée de la shakti ». Le puissant renouveau de la mariologie dans l’Église catholique et ses masses populaires ; les tr
15849 ti ». Le puissant renouveau de la mariologie dans l’ Église catholique et ses masses populaires ; les travaux tout récents
15850 ns l’Église catholique et ses masses populaires ; les travaux tout récents de C. G. Jung et de son école sur la Sophia, Sag
15851 ses masses populaires ; les travaux tout récents de C. G. Jung et de son école sur la Sophia, Sagesse et Vierge-Mère éter
15852 aires ; les travaux tout récents de C. G. Jung et de son école sur la Sophia, Sagesse et Vierge-Mère éternelle198 ; et par
15853 ux tout récents de C. G. Jung et de son école sur la Sophia, Sagesse et Vierge-Mère éternelle198 ; et par ailleurs (vraime
15854 e198 ; et par ailleurs (vraiment ailleurs !) dans l’ avant-garde de la littérature européenne, le regain d’intérêt pour le
15855 ailleurs (vraiment ailleurs !) dans l’avant-garde de la littérature européenne, le regain d’intérêt pour le catharisme, l’
15856 leurs (vraiment ailleurs !) dans l’avant-garde de la littérature européenne, le regain d’intérêt pour le catharisme, l’exa
15857 dans l’avant-garde de la littérature européenne, le regain d’intérêt pour le catharisme, l’exaltation de la « Femme-Enfan
15858 ant-garde de la littérature européenne, le regain d’ intérêt pour le catharisme, l’exaltation de la « Femme-Enfant » salvat
15859 littérature européenne, le regain d’intérêt pour le catharisme, l’exaltation de la « Femme-Enfant » salvatrice de l’homme
15860 ropéenne, le regain d’intérêt pour le catharisme, l’ exaltation de la « Femme-Enfant » salvatrice de l’homme rationnel, ou
15861 regain d’intérêt pour le catharisme, l’exaltation de la « Femme-Enfant » salvatrice de l’homme rationnel, ou l’annonce rép
15862 ain d’intérêt pour le catharisme, l’exaltation de la « Femme-Enfant » salvatrice de l’homme rationnel, ou l’annonce répété
15863 e, l’exaltation de la « Femme-Enfant » salvatrice de l’homme rationnel, ou l’annonce répétée d’une revanche imminente du p
15864 l’exaltation de la « Femme-Enfant » salvatrice de l’ homme rationnel, ou l’annonce répétée d’une revanche imminente du prin
15865 emme-Enfant » salvatrice de l’homme rationnel, ou l’ annonce répétée d’une revanche imminente du principe féminin sur le pa
15866 atrice de l’homme rationnel, ou l’annonce répétée d’ une revanche imminente du principe féminin sur le patriarcat199 — tout
15867 d’une revanche imminente du principe féminin sur le patriarcat199 — tout cela fait pressentir la possibilité d’une vaste
15868 sur le patriarcat199 — tout cela fait pressentir la possibilité d’une vaste évolution de la psyché moderne, dont le princ
15869 cat199 — tout cela fait pressentir la possibilité d’ une vaste évolution de la psyché moderne, dont le principe et le sens
15870 t pressentir la possibilité d’une vaste évolution de la psyché moderne, dont le principe et le sens nous demeurent cachés,
15871 ressentir la possibilité d’une vaste évolution de la psyché moderne, dont le principe et le sens nous demeurent cachés, ma
15872 d’une vaste évolution de la psyché moderne, dont le principe et le sens nous demeurent cachés, mais qui donnera peut-être
15873 olution de la psyché moderne, dont le principe et le sens nous demeurent cachés, mais qui donnera peut-être aux historiens
15874 mais qui donnera peut-être aux historiens futurs de notre société occidentale, la clé d’une crise dont nous ne voyons enc
15875 x historiens futurs de notre société occidentale, la clé d’une crise dont nous ne voyons encore que des symptômes superfic
15876 riens futurs de notre société occidentale, la clé d’ une crise dont nous ne voyons encore que des symptômes superficiels, s
15877 vaine toute tentative actuelle pour « résoudre » les contradictions qu’endurent tant d’hommes et de femmes dans leur maria
15878 « résoudre » les contradictions qu’endurent tant d’ hommes et de femmes dans leur mariage. Des synthèses se préparent, peu
15879 » les contradictions qu’endurent tant d’hommes et de femmes dans leur mariage. Des synthèses se préparent, peut-être, obsc
15880 bscurément. Elles échappent encore, par nature, à la conscience individuelle. Toute solution que je serais tenté de propos
15881 individuelle. Toute solution que je serais tenté de proposer, fût-elle jugée « la bonne » par le siècle à venir, serait a
15882 que je serais tenté de proposer, fût-elle jugée «  la bonne » par le siècle à venir, serait aujourd’hui frappée d’inefficac
15883 enté de proposer, fût-elle jugée « la bonne » par le siècle à venir, serait aujourd’hui frappée d’inefficacité, ou si elle
15884 par le siècle à venir, serait aujourd’hui frappée d’ inefficacité, ou si elle pouvait agir, ferait plus de mal que de bien.
15885 nefficacité, ou si elle pouvait agir, ferait plus de mal que de bien. Si je l’avais trouvée, et si j’avais le pouvoir de l
15886 , ou si elle pouvait agir, ferait plus de mal que de bien. Si je l’avais trouvée, et si j’avais le pouvoir de l’imposer à
15887 uvait agir, ferait plus de mal que de bien. Si je l’ avais trouvée, et si j’avais le pouvoir de l’imposer à mes contemporai
15888 que de bien. Si je l’avais trouvée, et si j’avais le pouvoir de l’imposer à mes contemporains, je me garderais d’en rien f
15889 . Si je l’avais trouvée, et si j’avais le pouvoir de l’imposer à mes contemporains, je me garderais d’en rien faire. C’est
15890 i je l’avais trouvée, et si j’avais le pouvoir de l’ imposer à mes contemporains, je me garderais d’en rien faire. C’est qu
15891 de l’imposer à mes contemporains, je me garderais d’ en rien faire. C’est qu’une crise de cet ordre n’est pas un accident.
15892 me garderais d’en rien faire. C’est qu’une crise de cet ordre n’est pas un accident. Tenter de la couper, comme on le fai
15893 crise de cet ordre n’est pas un accident. Tenter de la couper, comme on le fait d’une fièvre, serait bien moins la guérir
15894 ise de cet ordre n’est pas un accident. Tenter de la couper, comme on le fait d’une fièvre, serait bien moins la guérir qu
15895 st pas un accident. Tenter de la couper, comme on le fait d’une fièvre, serait bien moins la guérir que nous priver de nos
15896 n accident. Tenter de la couper, comme on le fait d’ une fièvre, serait bien moins la guérir que nous priver de nos chances
15897 comme on le fait d’une fièvre, serait bien moins la guérir que nous priver de nos chances d’en comprendre un jour le secr
15898 èvre, serait bien moins la guérir que nous priver de nos chances d’en comprendre un jour le secret. Et ce serait en même t
15899 en moins la guérir que nous priver de nos chances d’ en comprendre un jour le secret. Et ce serait en même temps une sorte
15900 ous priver de nos chances d’en comprendre un jour le secret. Et ce serait en même temps une sorte de tricherie, soit que l
15901 r le secret. Et ce serait en même temps une sorte de tricherie, soit que la solution n’apporte en vérité qu’un essai de re
15902 it en même temps une sorte de tricherie, soit que la solution n’apporte en vérité qu’un essai de retour à l’équilibre anci
15903 t que la solution n’apporte en vérité qu’un essai de retour à l’équilibre ancien, dont la crise même dénonce toute la préc
15904 ution n’apporte en vérité qu’un essai de retour à l’ équilibre ancien, dont la crise même dénonce toute la précarité ; soit
15905 qu’un essai de retour à l’équilibre ancien, dont la crise même dénonce toute la précarité ; soit qu’elle projette sur l’a
15906 quilibre ancien, dont la crise même dénonce toute la précarité ; soit qu’elle projette sur l’avenir collectif une théorie
15907 ce toute la précarité ; soit qu’elle projette sur l’ avenir collectif une théorie ou des préceptes raisonnables, mais dont
15908 théorie ou des préceptes raisonnables, mais dont les effets lointains ne sauraient être évalués tant que le sens général d
15909 fets lointains ne sauraient être évalués tant que le sens général de la crise nous échappe. Il s’agit bien plutôt de déchi
15910 e sauraient être évalués tant que le sens général de la crise nous échappe. Il s’agit bien plutôt de déchiffrer le message
15911 auraient être évalués tant que le sens général de la crise nous échappe. Il s’agit bien plutôt de déchiffrer le message et
15912 l de la crise nous échappe. Il s’agit bien plutôt de déchiffrer le message et de décoder patiemment les nouvelles ambiguës
15913 nous échappe. Il s’agit bien plutôt de déchiffrer le message et de décoder patiemment les nouvelles ambiguës que la crise
15914 Il s’agit bien plutôt de déchiffrer le message et de décoder patiemment les nouvelles ambiguës que la crise nous apporte s
15915 de déchiffrer le message et de décoder patiemment les nouvelles ambiguës que la crise nous apporte sur nous-mêmes, sur nos
15916 de décoder patiemment les nouvelles ambiguës que la crise nous apporte sur nous-mêmes, sur nos vœux secrets, sur la tenda
15917 apporte sur nous-mêmes, sur nos vœux secrets, sur la tendance réelle, peut-être créatrice, que traduisent parfois nos révo
15918 voltes, nos illusions naïves, nos péchés. Essayer de résoudre notre crise du mariage par des mesures morales, sociales ou
15919 sociales ou scientifiques, déduites du seul désir d’ arrêter les dégâts, ne serait-ce pas lui dénier arbitrairement le cara
15920 u scientifiques, déduites du seul désir d’arrêter les dégâts, ne serait-ce pas lui dénier arbitrairement le caractère qu’el
15921 égâts, ne serait-ce pas lui dénier arbitrairement le caractère qu’elle semble avoir : celui de la recherche, presque aveug
15922 irement le caractère qu’elle semble avoir : celui de la recherche, presque aveugle encore, d’un nouvel équilibre du couple
15923 ment le caractère qu’elle semble avoir : celui de la recherche, presque aveugle encore, d’un nouvel équilibre du couple. É
15924  : celui de la recherche, presque aveugle encore, d’ un nouvel équilibre du couple. Équilibre tendu entre les exigences tou
15925 nouvel équilibre du couple. Équilibre tendu entre les exigences toujours simultanées, contraires et légitimes, de la stabil
15926 es toujours simultanées, contraires et légitimes, de la stabilité et de l’évolution, de l’espèce et de l’individu, enfin d
15927 toujours simultanées, contraires et légitimes, de la stabilité et de l’évolution, de l’espèce et de l’individu, enfin de l
15928 nées, contraires et légitimes, de la stabilité et de l’évolution, de l’espèce et de l’individu, enfin de l’accomplissement
15929 s, contraires et légitimes, de la stabilité et de l’ évolution, de l’espèce et de l’individu, enfin de l’accomplissement de
15930 et légitimes, de la stabilité et de l’évolution, de l’espèce et de l’individu, enfin de l’accomplissement de la personne
15931 légitimes, de la stabilité et de l’évolution, de l’ espèce et de l’individu, enfin de l’accomplissement de la personne et
15932 de la stabilité et de l’évolution, de l’espèce et de l’individu, enfin de l’accomplissement de la personne et de l’Absolu
15933 la stabilité et de l’évolution, de l’espèce et de l’ individu, enfin de l’accomplissement de la personne et de l’Absolu qui
15934 l’évolution, de l’espèce et de l’individu, enfin de l’accomplissement de la personne et de l’Absolu qui seul la suscite e
15935 évolution, de l’espèce et de l’individu, enfin de l’ accomplissement de la personne et de l’Absolu qui seul la suscite et l
15936 pèce et de l’individu, enfin de l’accomplissement de la personne et de l’Absolu qui seul la suscite et la juge. 187. Vo
15937 e et de l’individu, enfin de l’accomplissement de la personne et de l’Absolu qui seul la suscite et la juge. 187. Voir
15938 idu, enfin de l’accomplissement de la personne et de l’Absolu qui seul la suscite et la juge. 187. Voir sur ce point :
15939 , enfin de l’accomplissement de la personne et de l’ Absolu qui seul la suscite et la juge. 187. Voir sur ce point : R. 
15940 plissement de la personne et de l’Absolu qui seul la suscite et la juge. 187. Voir sur ce point : R. P. Lavaud, « L’idé
15941 la personne et de l’Absolu qui seul la suscite et la juge. 187. Voir sur ce point : R. P. Lavaud, « L’idée divine du ma
15942 juge. 187. Voir sur ce point : R. P. Lavaud, «  L’ idée divine du mariage », Études carmélitaines, avril 1938, p. 186. Le
15943 iage », Études carmélitaines, avril 1938, p. 186. Le sacrement catholique se justifierait soit par le récit du miracle de
15944 Le sacrement catholique se justifierait soit par le récit du miracle de Cana (« simple hypothèse », dit l’auteur) ; soit
15945 ique se justifierait soit par le récit du miracle de Cana (« simple hypothèse », dit l’auteur) ; soit par le passage où Jé
15946 cit du miracle de Cana (« simple hypothèse », dit l’ auteur) ; soit par le passage où Jésus proclame que l’homme ne doit pa
15947 a (« simple hypothèse », dit l’auteur) ; soit par le passage où Jésus proclame que l’homme ne doit pas séparer ce que Dieu
15948 teur) ; soit par le passage où Jésus proclame que l’ homme ne doit pas séparer ce que Dieu a uni ; soit par des entretiens
15949 parer ce que Dieu a uni ; soit par des entretiens de Jésus ressuscité et de ses disciples « que les Évangélistes et les Ac
15950  ; soit par des entretiens de Jésus ressuscité et de ses disciples « que les Évangélistes et les Actes mentionnent sans le
15951 ens de Jésus ressuscité et de ses disciples « que les Évangélistes et les Actes mentionnent sans les rapporter en détail ».
15952 ité et de ses disciples « que les Évangélistes et les Actes mentionnent sans les rapporter en détail ». L’auteur n’indique
15953 ue les Évangélistes et les Actes mentionnent sans les rapporter en détail ». L’auteur n’indique rien de plus précis que ces
15954 Actes mentionnent sans les rapporter en détail ». L’ auteur n’indique rien de plus précis que ces trois « hypothèses » huma
15955 « hypothèses » humaines pour fonder bibliquement le dogme traditionnel. 188. Les gnostiques ont souvent exprimé cette op
15956 fonder bibliquement le dogme traditionnel. 188. Les gnostiques ont souvent exprimé cette opinion : « Les crimes sont un t
15957 gnostiques ont souvent exprimé cette opinion : «  Les crimes sont un tribut payé à la vie. » (Carpocrate, cf. Schultz, Doku
15958 ette opinion : « Les crimes sont un tribut payé à la vie. » (Carpocrate, cf. Schultz, Dokumente der Gnosis.) 189. Encore
15959 Schultz, Dokumente der Gnosis.) 189. Encore que la faute soit alors considérée moins par rapport à la morale en soi, que
15960 a faute soit alors considérée moins par rapport à la morale en soi, que sous l’aspect du risque et du danger qu’elle fait
15961 ée moins par rapport à la morale en soi, que sous l’ aspect du risque et du danger qu’elle fait courir à celui qui la comme
15962 sque et du danger qu’elle fait courir à celui qui la commet. Tandis que du point de vue des vrais cathares, nous l’avons v
15963 ndis que du point de vue des vrais cathares, nous l’ avons vu, la véritable faute, c’est d’avoir « consommé » dans la chair
15964 point de vue des vrais cathares, nous l’avons vu, la véritable faute, c’est d’avoir « consommé » dans la chair cet adultèr
15965 hares, nous l’avons vu, la véritable faute, c’est d’ avoir « consommé » dans la chair cet adultère. 190. L’aventure fameus
15966 véritable faute, c’est d’avoir « consommé » dans la chair cet adultère. 190. L’aventure fameuse de la princesse de C… do
15967 ir « consommé » dans la chair cet adultère. 190. L’ aventure fameuse de la princesse de C… donna lieu au début du siècle à
15968 s la chair cet adultère. 190. L’aventure fameuse de la princesse de C… donna lieu au début du siècle à toute une littérat
15969 a chair cet adultère. 190. L’aventure fameuse de la princesse de C… donna lieu au début du siècle à toute une littérature
15970 toute une littérature romanesque. Quant au thème de l’ouvrier ou du chauffeur qui « mérite » la fille du patron, il fut a
15971 ute une littérature romanesque. Quant au thème de l’ ouvrier ou du chauffeur qui « mérite » la fille du patron, il fut abon
15972 thème de l’ouvrier ou du chauffeur qui « mérite » la fille du patron, il fut abondamment exploité par le film allemand, so
15973 fille du patron, il fut abondamment exploité par le film allemand, sous l’hitlérisme. 191. Le titre d’un roman de Max Br
15974 t abondamment exploité par le film allemand, sous l’ hitlérisme. 191. Le titre d’un roman de Max Brod, Die Frau nach der m
15975 té par le film allemand, sous l’hitlérisme. 191. Le titre d’un roman de Max Brod, Die Frau nach der man sich sehnt (la fe
15976 film allemand, sous l’hitlérisme. 191. Le titre d’ un roman de Max Brod, Die Frau nach der man sich sehnt (la femme que l
15977 and, sous l’hitlérisme. 191. Le titre d’un roman de Max Brod, Die Frau nach der man sich sehnt (la femme que l’on désire,
15978 an de Max Brod, Die Frau nach der man sich sehnt ( la femme que l’on désire, la femme de notre nostalgie), est la meilleure
15979 d, Die Frau nach der man sich sehnt (la femme que l’ on désire, la femme de notre nostalgie), est la meilleure définition d
15980 ach der man sich sehnt (la femme que l’on désire, la femme de notre nostalgie), est la meilleure définition d’Iseut. L’amo
15981 an sich sehnt (la femme que l’on désire, la femme de notre nostalgie), est la meilleure définition d’Iseut. L’amour-passio
15982 ue l’on désire, la femme de notre nostalgie), est la meilleure définition d’Iseut. L’amour-passion veut « la Princesse loi
15983 de notre nostalgie), est la meilleure définition d’ Iseut. L’amour-passion veut « la Princesse lointaine » tandis que l’am
15984 nostalgie), est la meilleure définition d’Iseut. L’ amour-passion veut « la Princesse lointaine » tandis que l’amour chrét
15985 lleure définition d’Iseut. L’amour-passion veut «  la Princesse lointaine » tandis que l’amour chrétien s’adresse au « proc
15986 assion veut « la Princesse lointaine » tandis que l’ amour chrétien s’adresse au « prochain ». 192. Le Dict de Padma. 1
15987 amour chrétien s’adresse au « prochain ». 192. Le Dict de Padma. 193. L’encyclique Casti connubii a répondu à la décis
15988 au « prochain ». 192. Le Dict de Padma. 193. L’ encyclique Casti connubii a répondu à la décision des évêques anglican
15989 ma. 193. L’encyclique Casti connubii a répondu à la décision des évêques anglicans dite de Lambeth. Les Congrès œcuméniqu
15990 répondu à la décision des évêques anglicans dite de Lambeth. Les Congrès œcuméniques de Stockholm et d’Oxford (toutes les
15991 a décision des évêques anglicans dite de Lambeth. Les Congrès œcuméniques de Stockholm et d’Oxford (toutes les Églises non
15992 nglicans dite de Lambeth. Les Congrès œcuméniques de Stockholm et d’Oxford (toutes les Églises non romaines) ont également
15993 Lambeth. Les Congrès œcuméniques de Stockholm et d’ Oxford (toutes les Églises non romaines) ont également touché le probl
15994 grès œcuméniques de Stockholm et d’Oxford (toutes les Églises non romaines) ont également touché le problème. Vatican II a
15995 es les Églises non romaines) ont également touché le problème. Vatican II a reconnu que l’amour sexuel pouvait avoir un au
15996 ment touché le problème. Vatican II a reconnu que l’ amour sexuel pouvait avoir un autre but que de concourir à l’explosion
15997 que l’amour sexuel pouvait avoir un autre but que de concourir à l’explosion démographique. 194. Il serait curieux de r
15998 uel pouvait avoir un autre but que de concourir à l’ explosion démographique. 194. Il serait curieux de retrouver quel e
15999 xplosion démographique. 194. Il serait curieux de retrouver quel est l’auteur — évidemment moderne — qui a parlé le pre
16000 . 194. Il serait curieux de retrouver quel est l’ auteur — évidemment moderne — qui a parlé le premier d’un « problème s
16001 eur — évidemment moderne — qui a parlé le premier d’ un « problème sexuel ». Fourier peut-être ? Ou Proudhon ? Cela doit se
16002 aux environs des années 1820-1830, pour une série de raisons sociologiques et économiques que je ne saurais exposer ici.
16003 économiques que je ne saurais exposer ici. Note de 1970. Fourier, étonnant précurseur de Freud, parle beaucoup d’instinc
16004 ici. Note de 1970. Fourier, étonnant précurseur de Freud, parle beaucoup d’instinct, de passion, d’érotisme et d’amour «
16005 ier, étonnant précurseur de Freud, parle beaucoup d’ instinct, de passion, d’érotisme et d’amour « matériel » ou « tact »,
16006 t précurseur de Freud, parle beaucoup d’instinct, de passion, d’érotisme et d’amour « matériel » ou « tact », mais jamais
16007 de Freud, parle beaucoup d’instinct, de passion, d’ érotisme et d’amour « matériel » ou « tact », mais jamais de « sexuali
16008 le beaucoup d’instinct, de passion, d’érotisme et d’ amour « matériel » ou « tact », mais jamais de « sexualité » ou de « s
16009 et d’amour « matériel » ou « tact », mais jamais de « sexualité » ou de « sexuel » — termes auxquels recourt souvent Prou
16010 el » ou « tact », mais jamais de « sexualité » ou de « sexuel » — termes auxquels recourt souvent Proudhon dans La Pornocr
16011 » — termes auxquels recourt souvent Proudhon dans La Pornocratie et dans La Justice, l’Amour, le Mariage. En revanche, Kie
16012 ourt souvent Proudhon dans La Pornocratie et dans La Justice, l’Amour, le Mariage. En revanche, Kierkegaard discute longue
16013 Proudhon dans La Pornocratie et dans La Justice, l’ Amour, le Mariage. En revanche, Kierkegaard discute longuement les cat
16014 dans La Pornocratie et dans La Justice, l’Amour, le Mariage. En revanche, Kierkegaard discute longuement les catégories d
16015 iage. En revanche, Kierkegaard discute longuement les catégories de « sensualité » et « sexualité » (synonymes pour lui) do
16016 he, Kierkegaard discute longuement les catégories de « sensualité » et « sexualité » (synonymes pour lui) dont il montre l
16017 « sexualité » (synonymes pour lui) dont il montre les liens étroits avec le christianisme, dans Ou bien… ou bien… (« Les Ét
16018 s pour lui) dont il montre les liens étroits avec le christianisme, dans Ou bien… ou bien… (« Les Étapes érotiques spontan
16019 avec le christianisme, dans Ou bien… ou bien… («  Les Étapes érotiques spontanées », écrit en 1841). 195. En réalité, des
16020 rent certaines jeunesses des pays bourgeois après la guerre. La différence est qu’en Russie on affichait des principes « é
16021 nes jeunesses des pays bourgeois après la guerre. La différence est qu’en Russie on affichait des principes « émancipés »
16022 icile à traduire, bien qu’il rappelle précisément les origines romanes (troubadours et trouvères) du sentiment qu’il désign
16023 désigne. C’est une combinaison à doses variables de sentimentalisme et de sexualité, de jeu et de tragique à bon marché,
16024 mbinaison à doses variables de sentimentalisme et de sexualité, de jeu et de tragique à bon marché, de glamour et de désir
16025 ses variables de sentimentalisme et de sexualité, de jeu et de tragique à bon marché, de glamour et de désir instinctif, d
16026 les de sentimentalisme et de sexualité, de jeu et de tragique à bon marché, de glamour et de désir instinctif, de morale c
16027 de sexualité, de jeu et de tragique à bon marché, de glamour et de désir instinctif, de morale conformiste et d’aventure p
16028 de jeu et de tragique à bon marché, de glamour et de désir instinctif, de morale conformiste et d’aventure personnelle. C’
16029 à bon marché, de glamour et de désir instinctif, de morale conformiste et d’aventure personnelle. C’est Hollywood. 197.
16030 et de désir instinctif, de morale conformiste et d’ aventure personnelle. C’est Hollywood. 197. My girl and I want to ge
16031 ocate a Justice of peace. Is it an emergency ? Et le titre : Love is classified as an emergency. 198. Cf. Antwort auf Hi
16032 ied as an emergency. 198. Cf. Antwort auf Hiob, de C. G. Jung (1952), ouvrage dans lequel l’auteur n’hésite pas à écrire
16033 f Hiob, de C. G. Jung (1952), ouvrage dans lequel l’ auteur n’hésite pas à écrire que la proclamation en 1950 du dogme de l
16034 ge dans lequel l’auteur n’hésite pas à écrire que la proclamation en 1950 du dogme de l’Assomption de la Vierge marque l’é
16035 pas à écrire que la proclamation en 1950 du dogme de l’Assomption de la Vierge marque l’événement religieux le plus import
16036 à écrire que la proclamation en 1950 du dogme de l’ Assomption de la Vierge marque l’événement religieux le plus important
16037 la proclamation en 1950 du dogme de l’Assomption de la Vierge marque l’événement religieux le plus important depuis la Ré
16038 proclamation en 1950 du dogme de l’Assomption de la Vierge marque l’événement religieux le plus important depuis la Réfor
16039 1950 du dogme de l’Assomption de la Vierge marque l’ événement religieux le plus important depuis la Réforme. Voir aussi l’
16040 omption de la Vierge marque l’événement religieux le plus important depuis la Réforme. Voir aussi l’étude d’Henry Corbin s
16041 ue l’événement religieux le plus important depuis la Réforme. Voir aussi l’étude d’Henry Corbin sur la Sophia éternelle, i
16042 x le plus important depuis la Réforme. Voir aussi l’ étude d’Henry Corbin sur la Sophia éternelle, in Revue de culture euro
16043 s important depuis la Réforme. Voir aussi l’étude d’ Henry Corbin sur la Sophia éternelle, in Revue de culture européenne,
16044 la Réforme. Voir aussi l’étude d’Henry Corbin sur la Sophia éternelle, in Revue de culture européenne, 5, 1953. 199. Voir
16045 d’Henry Corbin sur la Sophia éternelle, in Revue de culture européenne, 5, 1953. 199. Voir notamment, outre les ouvrages
16046 européenne, 5, 1953. 199. Voir notamment, outre les ouvrages cités plus haut sur le catharisme et l’amour courtois, des l
16047 notamment, outre les ouvrages cités plus haut sur le catharisme et l’amour courtois, des livres comme Arcane 17 d’André Br
16048 les ouvrages cités plus haut sur le catharisme et l’ amour courtois, des livres comme Arcane 17 d’André Breton, les romans
16049 e et l’amour courtois, des livres comme Arcane 17 d’ André Breton, les romans lyriques de Julien Gracq, les recherches de R
16050 rtois, des livres comme Arcane 17 d’André Breton, les romans lyriques de Julien Gracq, les recherches de Robert Graves sur
16051 mme Arcane 17 d’André Breton, les romans lyriques de Julien Gracq, les recherches de Robert Graves sur la Grande Déesse, e
16052 ndré Breton, les romans lyriques de Julien Gracq, les recherches de Robert Graves sur la Grande Déesse, et d’Adrian Turel s
16053 s romans lyriques de Julien Gracq, les recherches de Robert Graves sur la Grande Déesse, et d’Adrian Turel sur le matriarc
16054 Julien Gracq, les recherches de Robert Graves sur la Grande Déesse, et d’Adrian Turel sur le matriarcat.
16055 herches de Robert Graves sur la Grande Déesse, et d’ Adrian Turel sur le matriarcat.
16056 raves sur la Grande Déesse, et d’Adrian Turel sur le matriarcat.
9 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Livre VII. L’amour action, ou de la fidélité
16057 Livre VIIL’amour action, ou de la fidélité 1.Nécessité d’un parti pris À l’heure où cet ouvra
16058 Livre VIIL’amour action, ou de la fidélité 1.Nécessité d’un parti pris À l’heure où cet ouvrage
16059 L’amour action, ou de la fidélité 1.Nécessité d’ un parti pris À l’heure où cet ouvrage touche à sa conclusion, il m
16060 la fidélité 1.Nécessité d’un parti pris À l’ heure où cet ouvrage touche à sa conclusion, il me semble que son dess
16061 che à sa conclusion, il me semble que son dessein le plus secret m’échappe encore. L’aveu sera jugé insolite. Mais je pres
16062 que son dessein le plus secret m’échappe encore. L’ aveu sera jugé insolite. Mais je pressens d’assez profondes raisons de
16063 core. L’aveu sera jugé insolite. Mais je pressens d’ assez profondes raisons de le consentir. J’ai voulu décrire la passion
16064 olite. Mais je pressens d’assez profondes raisons de le consentir. J’ai voulu décrire la passion comme une entité historiq
16065 te. Mais je pressens d’assez profondes raisons de le consentir. J’ai voulu décrire la passion comme une entité historique,
16066 ondes raisons de le consentir. J’ai voulu décrire la passion comme une entité historique, née dans un temps et dans des li
16067 ns un temps et dans des lieux déterminés, et sous les astres dont le cours est calculable. J’ai cru cerner le secret du myt
16068 ans des lieux déterminés, et sous les astres dont le cours est calculable. J’ai cru cerner le secret du mythe. La découver
16069 res dont le cours est calculable. J’ai cru cerner le secret du mythe. La découverte n’est pas négligeable. Mais peut-on dé
16070 t calculable. J’ai cru cerner le secret du mythe. La découverte n’est pas négligeable. Mais peut-on décrire la passion ? O
16071 verte n’est pas négligeable. Mais peut-on décrire la passion ? On ne décrit pas une forme d’existence sans y participer, f
16072 n décrire la passion ? On ne décrit pas une forme d’ existence sans y participer, fût-ce même par une révolte contre la déc
16073 y participer, fût-ce même par une révolte contre la décision dont elle est née. Et pour tout dire, j’ignore encore si cel
16074 si cela peut avoir un sens : approuver ou rejeter la passion. Combien serait vaine l’attitude intellectuelle qui se défini
16075 ouver ou rejeter la passion. Combien serait vaine l’ attitude intellectuelle qui se définirait elle-même comme une condamna
16076 ui se définirait elle-même comme une condamnation de la passion : il suffit, pour l’apercevoir, d’observer que la passion,
16077 se définirait elle-même comme une condamnation de la passion : il suffit, pour l’apercevoir, d’observer que la passion, qu
16078 une condamnation de la passion : il suffit, pour l’ apercevoir, d’observer que la passion, quelle qu’elle soit, ne peut ni
16079 ion de la passion : il suffit, pour l’apercevoir, d’ observer que la passion, quelle qu’elle soit, ne peut ni ne veut « avo
16080 on : il suffit, pour l’apercevoir, d’observer que la passion, quelle qu’elle soit, ne peut ni ne veut « avoir raison ». Co
16081 raison ». Contre elle, on a toujours raison, dès l’ instant qu’on parle raison. Car l’homme de la passion est justement ce
16082 urs raison, dès l’instant qu’on parle raison. Car l’ homme de la passion est justement celui qui choisit d’être dans son to
16083 on, dès l’instant qu’on parle raison. Car l’homme de la passion est justement celui qui choisit d’être dans son tort, aux
16084 dès l’instant qu’on parle raison. Car l’homme de la passion est justement celui qui choisit d’être dans son tort, aux yeu
16085 mme de la passion est justement celui qui choisit d’ être dans son tort, aux yeux du monde — et dans ce tort majeur, irrévo
16086 et dans ce tort majeur, irrévocable, que signifie le choix de la mort contre la vie. Et comment échapper au démon que l’on
16087 e tort majeur, irrévocable, que signifie le choix de la mort contre la vie. Et comment échapper au démon que l’on fixe d’u
16088 ort majeur, irrévocable, que signifie le choix de la mort contre la vie. Et comment échapper au démon que l’on fixe d’un œ
16089 évocable, que signifie le choix de la mort contre la vie. Et comment échapper au démon que l’on fixe d’un œil fasciné ? Po
16090 t contre la vie. Et comment échapper au démon que l’ on fixe d’un œil fasciné ? Pour attaquer la passion dans l’amour il fa
16091 a vie. Et comment échapper au démon que l’on fixe d’ un œil fasciné ? Pour attaquer la passion dans l’amour il faudrait dév
16092 on que l’on fixe d’un œil fasciné ? Pour attaquer la passion dans l’amour il faudrait développer une violence spirituelle
16093 d’un œil fasciné ? Pour attaquer la passion dans l’ amour il faudrait développer une violence spirituelle qui tuât mieux q
16094 opper une violence spirituelle qui tuât mieux que la passion d’amour : celle au moins de l’orthodoxie contre l’hérésie pri
16095 iolence spirituelle qui tuât mieux que la passion d’ amour : celle au moins de l’orthodoxie contre l’hérésie primitive, mai
16096 uât mieux que la passion d’amour : celle au moins de l’orthodoxie contre l’hérésie primitive, mais encore plus agressive,
16097 mieux que la passion d’amour : celle au moins de l’ orthodoxie contre l’hérésie primitive, mais encore plus agressive, san
16098 n d’amour : celle au moins de l’orthodoxie contre l’ hérésie primitive, mais encore plus agressive, sans doute, puisqu’il n
16099 ns doute, puisqu’il n’est plus question pour nous de recourir au bras séculier. (Sans compter que la Croisade, au total, f
16100 s de recourir au bras séculier. (Sans compter que la Croisade, au total, fut un échec dont la passion sut profiter.) C’est
16101 pter que la Croisade, au total, fut un échec dont la passion sut profiter.) C’est qu’avant tout et après tout, à l’origine
16102 t profiter.) C’est qu’avant tout et après tout, à l’ origine et à la fin de la passion, il n’y a pas une « erreur » sur l’h
16103 est qu’avant tout et après tout, à l’origine et à la fin de la passion, il n’y a pas une « erreur » sur l’homme ou Dieu — 
16104 avant tout et après tout, à l’origine et à la fin de la passion, il n’y a pas une « erreur » sur l’homme ou Dieu — a forti
16105 nt tout et après tout, à l’origine et à la fin de la passion, il n’y a pas une « erreur » sur l’homme ou Dieu — a fortiori
16106 in de la passion, il n’y a pas une « erreur » sur l’ homme ou Dieu — a fortiori pas une erreur « morale » — mais une décisi
16107 rreur « morale » — mais une décision fondamentale de l’homme, qui veut être lui-même son dieu200. La passion brûle dans no
16108 ur « morale » — mais une décision fondamentale de l’ homme, qui veut être lui-même son dieu200. La passion brûle dans notre
16109 e de l’homme, qui veut être lui-même son dieu200. La passion brûle dans notre cœur sitôt que le serpent au sang-froid — le
16110 eu200. La passion brûle dans notre cœur sitôt que le serpent au sang-froid — le cynique pur — insinue sa promesse éternell
16111 s notre cœur sitôt que le serpent au sang-froid —  le cynique pur — insinue sa promesse éternellement trahie : eritis sicut
16112 nie naïveté du moraliste qui prétendait détourner l’ homme de cette voie mortelle, divinisante, en lui « prouvant » qu’elle
16113 eté du moraliste qui prétendait détourner l’homme de cette voie mortelle, divinisante, en lui « prouvant » qu’elle débouch
16114 le débouche dans sa perte, en lui opposant toutes les raisons de la terre, et les conseils de tous nos arts de vivre, quand
16115 dans sa perte, en lui opposant toutes les raisons de la terre, et les conseils de tous nos arts de vivre, quand c’est la t
16116 s sa perte, en lui opposant toutes les raisons de la terre, et les conseils de tous nos arts de vivre, quand c’est la terr
16117 n lui opposant toutes les raisons de la terre, et les conseils de tous nos arts de vivre, quand c’est la terre qui est mépr
16118 t toutes les raisons de la terre, et les conseils de tous nos arts de vivre, quand c’est la terre qui est méprisée, et la
16119 ons de la terre, et les conseils de tous nos arts de vivre, quand c’est la terre qui est méprisée, et la vie qui est la fa
16120 s conseils de tous nos arts de vivre, quand c’est la terre qui est méprisée, et la vie qui est la faute à racheter ! Mais
16121 vivre, quand c’est la terre qui est méprisée, et la vie qui est la faute à racheter ! Mais tuer l’homme avant qu’il ne se
16122 ’est la terre qui est méprisée, et la vie qui est la faute à racheter ! Mais tuer l’homme avant qu’il ne se tue, et le tue
16123 et la vie qui est la faute à racheter ! Mais tuer l’ homme avant qu’il ne se tue, et le tuer autrement qu’il ne veut l’être
16124 ter ! Mais tuer l’homme avant qu’il ne se tue, et le tuer autrement qu’il ne veut l’être, c’est bien de cela, de cela seul
16125 ’il ne se tue, et le tuer autrement qu’il ne veut l’ être, c’est bien de cela, de cela seul qu’il s’agit, pour qui veut sur
16126 e tuer autrement qu’il ne veut l’être, c’est bien de cela, de cela seul qu’il s’agit, pour qui veut surpasser la passion.
16127 trement qu’il ne veut l’être, c’est bien de cela, de cela seul qu’il s’agit, pour qui veut surpasser la passion. Quant à s
16128 e cela seul qu’il s’agit, pour qui veut surpasser la passion. Quant à stériliser le milieu culturel où la passion plonge s
16129 qui veut surpasser la passion. Quant à stériliser le milieu culturel où la passion plonge ses racines, il est probable que
16130 passion. Quant à stériliser le milieu culturel où la passion plonge ses racines, il est probable que l’État s’en chargera,
16131 a passion plonge ses racines, il est probable que l’ État s’en chargera, c’est son hygiène. Il y a toutes les raisons de le
16132 t s’en chargera, c’est son hygiène. Il y a toutes les raisons de le prévoir, dans une époque où l’on confond thérapeutique
16133 era, c’est son hygiène. Il y a toutes les raisons de le prévoir, dans une époque où l’on confond thérapeutique et sotériol
16134 , c’est son hygiène. Il y a toutes les raisons de le prévoir, dans une époque où l’on confond thérapeutique et sotériologi
16135 tes les raisons de le prévoir, dans une époque où l’ on confond thérapeutique et sotériologie (lois de l’hygiène et doctrin
16136 l’on confond thérapeutique et sotériologie (lois de l’hygiène et doctrine du salut). À vues humaines, la guérison de nos
16137 on confond thérapeutique et sotériologie (lois de l’ hygiène et doctrine du salut). À vues humaines, la guérison de nos pas
16138 l’hygiène et doctrine du salut). À vues humaines, la guérison de nos passions viendra de l’État, ce Sauveur anonyme qui as
16139 doctrine du salut). À vues humaines, la guérison de nos passions viendra de l’État, ce Sauveur anonyme qui assumera le po
16140 humaines, la guérison de nos passions viendra de l’ État, ce Sauveur anonyme qui assumera le poids de toutes nos fautes, e
16141 iendra de l’État, ce Sauveur anonyme qui assumera le poids de toutes nos fautes, et de la faute initiale de vivre, pour le
16142 l’État, ce Sauveur anonyme qui assumera le poids de toutes nos fautes, et de la faute initiale de vivre, pour les glorifi
16143 me qui assumera le poids de toutes nos fautes, et de la faute initiale de vivre, pour les glorifier dans la guerre au nom
16144 qui assumera le poids de toutes nos fautes, et de la faute initiale de vivre, pour les glorifier dans la guerre au nom de
16145 ids de toutes nos fautes, et de la faute initiale de vivre, pour les glorifier dans la guerre au nom de l’innocence du Peu
16146 os fautes, et de la faute initiale de vivre, pour les glorifier dans la guerre au nom de l’innocence du Peuple ! Mais pour
16147 faute initiale de vivre, pour les glorifier dans la guerre au nom de l’innocence du Peuple ! Mais pour moi, ici et mainte
16148 ivre, pour les glorifier dans la guerre au nom de l’ innocence du Peuple ! Mais pour moi, ici et maintenant, le problème ne
16149 nce du Peuple ! Mais pour moi, ici et maintenant, le problème ne comporte pas d’échappatoire dans le temps à venir. S’il n
16150 i, ici et maintenant, le problème ne comporte pas d’ échappatoire dans le temps à venir. S’il n’est peut-être pas possible
16151 , le problème ne comporte pas d’échappatoire dans le temps à venir. S’il n’est peut-être pas possible à l’homme — à un hom
16152 emps à venir. S’il n’est peut-être pas possible à l’ homme — à un homme déterminé — de connaître ses propres désirs et de s
16153 e pas possible à l’homme — à un homme déterminé — de connaître ses propres désirs et de sonder en vérité ses préférences l
16154 me déterminé — de connaître ses propres désirs et de sonder en vérité ses préférences les plus secrètes, du moins peut-il
16155 res désirs et de sonder en vérité ses préférences les plus secrètes, du moins peut-il connaître ses actions, et reconnaître
16156 naître ses actions, et reconnaître à leurs effets les décisions qu’il a risquées. C’est donc un parti pris tout personnel q
16157 c un parti pris tout personnel que je vais tenter de définir maintenant, et après coup, tel que je le reconnais dans ma vi
16158 de définir maintenant, et après coup, tel que je le reconnais dans ma vie. Et ce n’est à aucun degré une solution que je
16159 : on ne se décide jamais que pour son compte — et le reste est indiscrétion. Mais je ne pouvais écrire un livre entier sur
16160 on. Mais je ne pouvais écrire un livre entier sur la passion sans achever ma description par ce trait qui enfin la situe,
16161 ans achever ma description par ce trait qui enfin la situe, non dans l’abstrait où la passion ne peut exister — et alors e
16162 ription par ce trait qui enfin la situe, non dans l’ abstrait où la passion ne peut exister — et alors en parler n’est qu’u
16163 trait qui enfin la situe, non dans l’abstrait où la passion ne peut exister — et alors en parler n’est qu’un jeu — mais d
16164 — et alors en parler n’est qu’un jeu — mais dans le choix qui détermine une existence. 2.Critique du mariage Si je
16165 ce. 2.Critique du mariage Si je ne vois pas de raison qui tienne contre la passion véritable, il m’apparaît en secon
16166 Si je ne vois pas de raison qui tienne contre la passion véritable, il m’apparaît en second lieu que la raison n’est g
16167 ssion véritable, il m’apparaît en second lieu que la raison n’est guère plus efficace pour légitimer le mariage ; et que l
16168 a raison n’est guère plus efficace pour légitimer le mariage ; et que les arguments les plus divers que lui opposent les m
16169 plus efficace pour légitimer le mariage ; et que les arguments les plus divers que lui opposent les meilleurs esprits deme
16170 pour légitimer le mariage ; et que les arguments les plus divers que lui opposent les meilleurs esprits demeurent absolume
16171 ue les arguments les plus divers que lui opposent les meilleurs esprits demeurent absolument valables. De tout temps, les r
16172 meilleurs esprits demeurent absolument valables. De tout temps, les raisons du philistin ont eu mauvaise conscience devan
16173 its demeurent absolument valables. De tout temps, les raisons du philistin ont eu mauvaise conscience devant les ironies du
16174 ns du philistin ont eu mauvaise conscience devant les ironies du romantique. Mais elles sont mises en pleine déroute par la
16175 ique. Mais elles sont mises en pleine déroute par la simple véracité. La fameuse « paix du foyer » n’existe guère qu’au ni
16176 t mises en pleine déroute par la simple véracité. La fameuse « paix du foyer » n’existe guère qu’au niveau d’une certaine
16177 use « paix du foyer » n’existe guère qu’au niveau d’ une certaine éloquence moyenne, politicienne, bourgeoise ou édifiante.
16178 iticienne, bourgeoise ou édifiante. Tolstoï, lui, la décrit comme un « enfer ». Et je lui fais un plus large crédit ! Étan
16179 e lui fais un plus large crédit ! Étant donné que les humains des deux sexes, pris un à un, sont généralement des coquins —
16180 ent-ils des anges une fois appariés ? Ignore-t-on la réalité, ou n’a-t-on rien à dire de plus sérieux ? Poussez la premièr
16181 Poussez la première porte venue ! Ce silence que l’ épouse est censée ménager autour du vaillant travailleur qui rentre le
16182 ménager autour du vaillant travailleur qui rentre le soir, harassé, se retremper dans la paix familiale, vous verrez que c
16183 ur qui rentre le soir, harassé, se retremper dans la paix familiale, vous verrez que cela va, neuf fois sur dix, de l’agit
16184 iale, vous verrez que cela va, neuf fois sur dix, de l’agitation des petits soins à la criaillerie délirante. Enregistrez
16185 e, vous verrez que cela va, neuf fois sur dix, de l’ agitation des petits soins à la criaillerie délirante. Enregistrez sur
16186 f fois sur dix, de l’agitation des petits soins à la criaillerie délirante. Enregistrez sur disque, au hasard, un de ces e
16187 délirante. Enregistrez sur disque, au hasard, un de ces entretiens « paisibles » qui agrémentent le « foyer domestique »
16188 n de ces entretiens « paisibles » qui agrémentent le « foyer domestique » d’un bourgeois ou d’un ouvrier : la censure pour
16189 isibles » qui agrémentent le « foyer domestique » d’ un bourgeois ou d’un ouvrier : la censure pour un coup trouverait à se
16190 mentent le « foyer domestique » d’un bourgeois ou d’ un ouvrier : la censure pour un coup trouverait à se justifier. Oui, l
16191 yer domestique » d’un bourgeois ou d’un ouvrier : la censure pour un coup trouverait à se justifier. Oui, les romantiques
16192 sure pour un coup trouverait à se justifier. Oui, les romantiques ont raison ; et les réalistes ont raison ; et les clercs
16193 e justifier. Oui, les romantiques ont raison ; et les réalistes ont raison ; et les clercs aussi ont raison, quand ils décl
16194 ues ont raison ; et les réalistes ont raison ; et les clercs aussi ont raison, quand ils déclarent au nom de leur vocation
16195 larent au nom de leur vocation qu’il faut choisir de faire des livres ou des enfants : aut liberi aut libri disait Nietzsc
16196 a raison plus qu’eux tous, lui qui d’abord exalte la passion, comme étant la suprême valeur du « stade esthétique » de la
16197 s, lui qui d’abord exalte la passion, comme étant la suprême valeur du « stade esthétique » de la vie ; puis la surmonte e
16198 e étant la suprême valeur du « stade esthétique » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le mariage, suprême valeur du «
16199 tant la suprême valeur du « stade esthétique » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le mariage, suprême valeur du « st
16200 e valeur du « stade esthétique » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le mariage, suprême valeur du « stade éthique »
16201 étique » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le mariage, suprême valeur du « stade éthique » (c’est la « plénitude du
16202 riage, suprême valeur du « stade éthique » (c’est la « plénitude du temps ») ; puis condamne enfin ce mariage, suprême obs
16203 , puisqu’il nous lie au temps, précisément, quand la foi veut l’éternité ! Que répondre à cet homme qu’il n’ait déjà mieux
16204 nous lie au temps, précisément, quand la foi veut l’ éternité ! Que répondre à cet homme qu’il n’ait déjà mieux dit ? Il a
16205 homme qu’il n’ait déjà mieux dit ? Il a su louer le philistin et le romantique, et leur donner raison au point de leur fa
16206 it déjà mieux dit ? Il a su louer le philistin et le romantique, et leur donner raison au point de leur faire honte d’avoi
16207 et le romantique, et leur donner raison au point de leur faire honte d’avoir parfois douté d’eux-mêmes ; mais à la fin, i
16208 t leur donner raison au point de leur faire honte d’ avoir parfois douté d’eux-mêmes ; mais à la fin, il n’écrase pas seule
16209 u point de leur faire honte d’avoir parfois douté d’ eux-mêmes ; mais à la fin, il n’écrase pas seulement ce philistin qui
16210 honte d’avoir parfois douté d’eux-mêmes ; mais à la fin, il n’écrase pas seulement ce philistin qui se contente d’épouser
16211 écrase pas seulement ce philistin qui se contente d’ épouser la veuve du brasseur, ou ce jeune fou qui aime la fille du roi
16212 seulement ce philistin qui se contente d’épouser la veuve du brasseur, ou ce jeune fou qui aime la fille du roi, mais l’h
16213 er la veuve du brasseur, ou ce jeune fou qui aime la fille du roi, mais l’homme pieux qui estimait que la religion devait
16214 r, ou ce jeune fou qui aime la fille du roi, mais l’ homme pieux qui estimait que la religion devait être un amour heureux,
16215 fille du roi, mais l’homme pieux qui estimait que la religion devait être un amour heureux, un mariage avec sa vertu. Car
16216 e un amour heureux, un mariage avec sa vertu. Car l’ amour du pécheur pour Dieu est « essentiellement malheureux », et cett
16217 ent malheureux », et cette passion chrétienne est la seule vérité, et tous nos « devoirs » humains (dont le bonheur) ne pe
16218 ule vérité, et tous nos « devoirs » humains (dont le bonheur) ne peuvent que nous en détourner. Kierkegaard condamna d’abo
16219 e nous en détourner. Kierkegaard condamna d’abord les pasteurs qui refusaient le célibat ; puis Luther et Calvin, tous deux
16220 aard condamna d’abord les pasteurs qui refusaient le célibat ; puis Luther et Calvin, tous deux mariés ; puis les Pères po
16221  ; puis Luther et Calvin, tous deux mariés ; puis les Pères pour avoir loué le mariage ; enfin saint Paul, pour l’avoir tol
16222 tous deux mariés ; puis les Pères pour avoir loué le mariage ; enfin saint Paul, pour l’avoir toléré… (Seul le Christ a vé
16223 ur avoir loué le mariage ; enfin saint Paul, pour l’ avoir toléré… (Seul le Christ a vécu en chrétien !) Et comment réfuter
16224 ge ; enfin saint Paul, pour l’avoir toléré… (Seul le Christ a vécu en chrétien !) Et comment réfuter ce furieux ? Les incr
16225 cu en chrétien !) Et comment réfuter ce furieux ? Les incroyants sont renvoyés aux arguments des romantiques, qui valent co
16226 omantiques, qui valent contre leur moralisme ; et les croyants aux arguments de saint Paul, qui valent contre leur humanism
16227 re leur moralisme ; et les croyants aux arguments de saint Paul, qui valent contre leur humanisme. Que dit l’Apôtre ? Je
16228 t Paul, qui valent contre leur humanisme. Que dit l’ Apôtre ? Je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de
16229 Que dit l’Apôtre ? Je pense qu’il est bon pour l’ homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicit
16230 l’Apôtre ? Je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que c
16231 se qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme,
16232 ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’ impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari…
16233 n ait sa femme, et que chaque femme ait son mari… La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et
16234 n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps
16235 opre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. Ne v
16236 n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. Ne vous privez pas l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun ac
16237 rps, mais c’est la femme. Ne vous privez pas l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord pour un temps, afin de vaquer
16238 . Ne vous privez pas l’un de l’autre, si ce n’est d’ un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière ; puis reto
16239 ’un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière ; puis retournez ensemble de peur que Satan ne vous tente par
16240 n de vaquer à la prière ; puis retournez ensemble de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence. Je dis cela par
16241 ais pas un ordre… Car il vaut mieux se marier que de brûler… Que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite,
16242 se marier que de brûler… Que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu…
16243 ue de brûler… Que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu… Que chacun,
16244 selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l’ appel qu’il a reçu de Dieu… Que chacun, frères, demeure devant Dieu da
16245 Seigneur lui a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu… Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l’état où il était
16246 ieu… Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l’ état où il était lorsqu’il a été appelé (vierge ou marié)… usant du mo
16247 marié)… usant du monde comme n’en usant pas, car la figure de ce monde passe. (I, Cor., 7, 1-32.) Et voici le coup de gr
16248 sant du monde comme n’en usant pas, car la figure de ce monde passe. (I, Cor., 7, 1-32.) Et voici le coup de grâce ; Cel
16249 de ce monde passe. (I, Cor., 7, 1-32.) Et voici le coup de grâce ; Celui qui n’est pas marié s’inquiète des choses du S
16250 onde passe. (I, Cor., 7, 1-32.) Et voici le coup de grâce ; Celui qui n’est pas marié s’inquiète des choses du Seigneur,
16251 rié s’inquiète des choses du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur, et celui qui est marié s’inquiète des choses du m
16252 marié s’inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme (v. 32). ⁂ Tout ce qu’on peut dire contre le maria
16253 femme (v. 32). ⁂ Tout ce qu’on peut dire contre le mariage est vrai, par conséquent doit être dit, soit du point de vue
16254 re dit, soit du point de vue des romantiques — si l’ on croit à Iseut — soit du point de vue du clerc parfait — si l’on cro
16255 seut — soit du point de vue du clerc parfait — si l’ on croit à son œuvre — soit du point de vue spirituel pur, pour ceux q
16256 r, pour ceux qui croient. Il n’est possible alors d’ affirmer le mariage qu’au-delà des deux premières critiques et en chem
16257 x qui croient. Il n’est possible alors d’affirmer le mariage qu’au-delà des deux premières critiques et en chemin vers la
16258 e, c’est-à-dire en maintenant sans cesse présente l’ exigence inhumaine de perfection, comme une question perpétuelle, un a
16259 intenant sans cesse présente l’exigence inhumaine de perfection, comme une question perpétuelle, un aiguillon qui empêche
16260 ne question perpétuelle, un aiguillon qui empêche de retomber sous le coup des objections humaines. Si j’oublie cet au-del
16261 tuelle, un aiguillon qui empêche de retomber sous le coup des objections humaines. Si j’oublie cet au-delà du mariage, mai
16262 s. Si j’oublie cet au-delà du mariage, mais aussi de tout ordre humain, qui s’appelle le Royaume de Dieu (« Il n’y aura pl
16263 e, mais aussi de tout ordre humain, qui s’appelle le Royaume de Dieu (« Il n’y aura plus ni hommes ni femmes »), je borne
16264 si de tout ordre humain, qui s’appelle le Royaume de Dieu (« Il n’y aura plus ni hommes ni femmes »), je borne ma vision e
16265 vision et mon espoir à une perfection relative, à l’ équilibre dans l’imperfection que représente le mariage. Alors, si je
16266 oir à une perfection relative, à l’équilibre dans l’ imperfection que représente le mariage. Alors, si je ne puis l’atteind
16267 à l’équilibre dans l’imperfection que représente le mariage. Alors, si je ne puis l’atteindre, il ne me reste que la révo
16268 n que représente le mariage. Alors, si je ne puis l’ atteindre, il ne me reste que la révolte contre ma condition de créatu
16269 rs, si je ne puis l’atteindre, il ne me reste que la révolte contre ma condition de créature. ; et au contraire, si je l’a
16270 il ne me reste que la révolte contre ma condition de créature. ; et au contraire, si je l’atteins trop aisément, je devien
16271 a condition de créature. ; et au contraire, si je l’ atteins trop aisément, je deviendrai le philistin que dénoncent les ro
16272 ire, si je l’atteins trop aisément, je deviendrai le philistin que dénoncent les romantiques, ou l’homme moral pris dans l
16273 isément, je deviendrai le philistin que dénoncent les romantiques, ou l’homme moral pris dans les rets sociaux, et incapabl
16274 ai le philistin que dénoncent les romantiques, ou l’ homme moral pris dans les rets sociaux, et incapable désormais de conc
16275 ncent les romantiques, ou l’homme moral pris dans les rets sociaux, et incapable désormais de concevoir les vérités « cruel
16276 ris dans les rets sociaux, et incapable désormais de concevoir les vérités « cruelles » de l’esprit, dont parle Nietzsche.
16277 rets sociaux, et incapable désormais de concevoir les vérités « cruelles » de l’esprit, dont parle Nietzsche. Mais si je sa
16278 e désormais de concevoir les vérités « cruelles » de l’esprit, dont parle Nietzsche. Mais si je sais que l’Apôtre a raison
16279 ésormais de concevoir les vérités « cruelles » de l’ esprit, dont parle Nietzsche. Mais si je sais que l’Apôtre a raison, e
16280 esprit, dont parle Nietzsche. Mais si je sais que l’ Apôtre a raison, et si je l’accepte, je considère alors l’équilibre im
16281 . Mais si je sais que l’Apôtre a raison, et si je l’ accepte, je considère alors l’équilibre imparfait du mariage dans une
16282 a raison, et si je l’accepte, je considère alors l’ équilibre imparfait du mariage dans une perspective ouverte et dans l’
16283 t du mariage dans une perspective ouverte et dans l’ attente — heureuse ou malheureuse — du parfait. Je sais que je tente u
16284 e (et en même temps toute naturelle !) pour vivre le parfait dans l’imparfait. Mais je sais néanmoins que cet effort porte
16285 mps toute naturelle !) pour vivre le parfait dans l’ imparfait. Mais je sais néanmoins que cet effort porte en lui-même une
16286 e excellent. 3.Le mariage comme décision Si l’ on songe à ce que signifie le choix d’une femme pour toute la vie, l’o
16287 comme décision Si l’on songe à ce que signifie le choix d’une femme pour toute la vie, l’on en vient à cette conclusion
16288 ision Si l’on songe à ce que signifie le choix d’ une femme pour toute la vie, l’on en vient à cette conclusion : choisi
16289 à ce que signifie le choix d’une femme pour toute la vie, l’on en vient à cette conclusion : choisir une femme, c’est pari
16290 signifie le choix d’une femme pour toute la vie, l’ on en vient à cette conclusion : choisir une femme, c’est parier. Or l
16291 conclusion : choisir une femme, c’est parier. Or la sagesse populaire et bourgeoise recommande au jeune homme de « réfléc
16292 populaire et bourgeoise recommande au jeune homme de « réfléchir » avant de prendre une décision : elle l’entretient ainsi
16293  réfléchir » avant de prendre une décision : elle l’ entretient ainsi dans l’illusion que le choix d’une femme dépend d’un
16294 endre une décision : elle l’entretient ainsi dans l’ illusion que le choix d’une femme dépend d’un certain nombre de raison
16295 ion : elle l’entretient ainsi dans l’illusion que le choix d’une femme dépend d’un certain nombre de raisons qu’il serait
16296 e l’entretient ainsi dans l’illusion que le choix d’ une femme dépend d’un certain nombre de raisons qu’il serait possible
16297 i dans l’illusion que le choix d’une femme dépend d’ un certain nombre de raisons qu’il serait possible de peser. Cette err
16298 e le choix d’une femme dépend d’un certain nombre de raisons qu’il serait possible de peser. Cette erreur du bon sens est
16299 n certain nombre de raisons qu’il serait possible de peser. Cette erreur du bon sens est tout à fait grossière. Vous aurez
16300 est tout à fait grossière. Vous aurez beau tenter de mettre au départ toutes les chances de votre côté — et je suppose que
16301 Vous aurez beau tenter de mettre au départ toutes les chances de votre côté — et je suppose que la vie vous laisse le temps
16302 eau tenter de mettre au départ toutes les chances de votre côté — et je suppose que la vie vous laisse le temps de calcule
16303 tes les chances de votre côté — et je suppose que la vie vous laisse le temps de calculer — jamais vous ne pourrez prévoir
16304 votre côté — et je suppose que la vie vous laisse le temps de calculer — jamais vous ne pourrez prévoir votre future évolu
16305 é — et je suppose que la vie vous laisse le temps de calculer — jamais vous ne pourrez prévoir votre future évolution, et
16306 oir votre future évolution, et encore moins celle de l’épouse choisie, encore bien moins celle du couple formé. Les facteu
16307 votre future évolution, et encore moins celle de l’ épouse choisie, encore bien moins celle du couple formé. Les facteurs
16308 choisie, encore bien moins celle du couple formé. Les facteurs mis en jeu sont trop hétéroclites. À supposer que vous puiss
16309 t trop hétéroclites. À supposer que vous puissiez les calculer dans le présent (comme si leur nombre était fini) et que vou
16310 s. À supposer que vous puissiez les calculer dans le présent (comme si leur nombre était fini) et que vous disposiez d’une
16311 si leur nombre était fini) et que vous disposiez d’ une telle science de l’humain que leurs valeurs vous soient connues et
16312 t fini) et que vous disposiez d’une telle science de l’humain que leurs valeurs vous soient connues et leur hiérarchie évi
16313 ini) et que vous disposiez d’une telle science de l’ humain que leurs valeurs vous soient connues et leur hiérarchie éviden
16314 érarchie évidente, encore ne sauriez-vous prévoir la fin d’une union faite en connaissance de causes. Il a fallu, dit-on,
16315 e évidente, encore ne sauriez-vous prévoir la fin d’ une union faite en connaissance de causes. Il a fallu, dit-on, plusieu
16316 prévoir la fin d’une union faite en connaissance de causes. Il a fallu, dit-on, plusieurs milliers de millénaires à la na
16317 de causes. Il a fallu, dit-on, plusieurs milliers de millénaires à la nature pour sélectionner les espèces qui nous parais
16318 allu, dit-on, plusieurs milliers de millénaires à la nature pour sélectionner les espèces qui nous paraissent adaptées. Et
16319 iers de millénaires à la nature pour sélectionner les espèces qui nous paraissent adaptées. Et nous aurions la prétention d
16320 ces qui nous paraissent adaptées. Et nous aurions la prétention de résoudre d’un coup, en une seule vie, le problème de l’
16321 araissent adaptées. Et nous aurions la prétention de résoudre d’un coup, en une seule vie, le problème de l’adaptation de
16322 aptées. Et nous aurions la prétention de résoudre d’ un coup, en une seule vie, le problème de l’adaptation de deux êtres p
16323 étention de résoudre d’un coup, en une seule vie, le problème de l’adaptation de deux êtres physiques et moraux des plus h
16324 résoudre d’un coup, en une seule vie, le problème de l’adaptation de deux êtres physiques et moraux des plus hautement org
16325 oudre d’un coup, en une seule vie, le problème de l’ adaptation de deux êtres physiques et moraux des plus hautement organi
16326 up, en une seule vie, le problème de l’adaptation de deux êtres physiques et moraux des plus hautement organisés ! (C’est
16327 és ! (C’est pourtant à cette utopie qu’obéit sans le savoir le mal marié, lorsqu’il se persuade qu’un second ou qu’un troi
16328 t pourtant à cette utopie qu’obéit sans le savoir le mal marié, lorsqu’il se persuade qu’un second ou qu’un troisième essa
16329 se persuade qu’un second ou qu’un troisième essai le rapprochera sensiblement de son « bonheur ». Alors que tout nous mont
16330 qu’un troisième essai le rapprochera sensiblement de son « bonheur ». Alors que tout nous montre que cent-mille essais ne
16331 remiers éléments, tout balbutiants et empiriques, d’ une science du « mariage heureux ».) Il faut le reconnaître honnêtemen
16332 s, d’une science du « mariage heureux ».) Il faut le reconnaître honnêtement : le problème qui nous est posé par la nécess
16333 heureux ».) Il faut le reconnaître honnêtement : le problème qui nous est posé par la nécessité pratique du mariage appar
16334 e honnêtement : le problème qui nous est posé par la nécessité pratique du mariage apparaît d’autant plus insoluble que l’
16335 osé par la nécessité pratique du mariage apparaît d’ autant plus insoluble que l’on tient davantage à le « résoudre » au se
16336 e du mariage apparaît d’autant plus insoluble que l’ on tient davantage à le « résoudre » au sens rationnel de ce terme. Ce
16337 ’autant plus insoluble que l’on tient davantage à le « résoudre » au sens rationnel de ce terme. Certes, il y a du sophism
16338 ent davantage à le « résoudre » au sens rationnel de ce terme. Certes, il y a du sophisme dans mon raisonnement : car tout
16339 ophisme dans mon raisonnement : car tout se passe d’ ordinaire comme si le bonheur des époux dépendait en réalité d’un nomb
16340 onnement : car tout se passe d’ordinaire comme si le bonheur des époux dépendait en réalité d’un nombre fini de facteurs :
16341 omme si le bonheur des époux dépendait en réalité d’ un nombre fini de facteurs : caractère, physique, fortune, rang social
16342 r des époux dépendait en réalité d’un nombre fini de facteurs : caractère, physique, fortune, rang social… Mais pour peu q
16343 tune, rang social… Mais pour peu que se précisent les exigences individuelles201, ces données extérieures perdent en import
16344 ces données extérieures perdent en importance, et les impondérables deviennent décisifs. Le sophisme est alors du côté du b
16345 rtance, et les impondérables deviennent décisifs. Le sophisme est alors du côté du bon sens, qui recommandait un choix mûr
16346 es critères impersonnels. Mais enfin ce n’est pas l’ erreur logique qui est grave, c’est l’erreur morale qu’elle suppose. L
16347 e n’est pas l’erreur logique qui est grave, c’est l’ erreur morale qu’elle suppose. Lorsqu’on incite les jeunes fiancés à c
16348 l’erreur morale qu’elle suppose. Lorsqu’on incite les jeunes fiancés à calculer leurs chances de bonheur, on détourne leur
16349 ncite les jeunes fiancés à calculer leurs chances de bonheur, on détourne leur attention du problème proprement éthique. E
16350 ention du problème proprement éthique. En tentant de réduire ou de dissimuler le caractère de pari que revêt objectivement
16351 lème proprement éthique. En tentant de réduire ou de dissimuler le caractère de pari que revêt objectivement un choix de c
16352 t éthique. En tentant de réduire ou de dissimuler le caractère de pari que revêt objectivement un choix de cet ordre, on d
16353 tentant de réduire ou de dissimuler le caractère de pari que revêt objectivement un choix de cet ordre, on donne à croire
16354 aractère de pari que revêt objectivement un choix de cet ordre, on donne à croire que tout se ramène à une sagesse, à un s
16355 e qu’imparfait, et provisoire, devrait se doubler d’ une garantie. Et la seule garantie concevable est dans la force de la
16356 provisoire, devrait se doubler d’une garantie. Et la seule garantie concevable est dans la force de la décision en vertu d
16357 arantie. Et la seule garantie concevable est dans la force de la décision en vertu de laquelle on s’engage pour toute la v
16358 Et la seule garantie concevable est dans la force de la décision en vertu de laquelle on s’engage pour toute la vie « advi
16359 la seule garantie concevable est dans la force de la décision en vertu de laquelle on s’engage pour toute la vie « advienn
16360 ision en vertu de laquelle on s’engage pour toute la vie « advienne que pourra ». Mais justement cette décision comme tell
16361 n comme telle paraît secondaire ou superflue dans la mesure où l’on se persuade qu’il s’agit avant tout de calcul. D’où je
16362 paraît secondaire ou superflue dans la mesure où l’ on se persuade qu’il s’agit avant tout de calcul. D’où je conclus qu’i
16363 esure où l’on se persuade qu’il s’agit avant tout de calcul. D’où je conclus qu’il serait plus conforme à l’essence du mar
16364 on se persuade qu’il s’agit avant tout de calcul. D’ où je conclus qu’il serait plus conforme à l’essence du mariage, et au
16365 cul. D’où je conclus qu’il serait plus conforme à l’ essence du mariage, et au réel, d’enseigner aux jeunes gens que leur c
16366 plus conforme à l’essence du mariage, et au réel, d’ enseigner aux jeunes gens que leur choix relève toujours d’une sorte d
16367 er aux jeunes gens que leur choix relève toujours d’ une sorte d’arbitraire, dont ils s’engagent à assumer les suites, heur
16368 s gens que leur choix relève toujours d’une sorte d’ arbitraire, dont ils s’engagent à assumer les suites, heureuses ou non
16369 sorte d’arbitraire, dont ils s’engagent à assumer les suites, heureuses ou non. Ce n’est pas là un éloge du « coup de tête 
16370 reuses ou non. Ce n’est pas là un éloge du « coup de tête » : car tant que l’on peut calculer, j’admets qu’il est stupide
16371 as là un éloge du « coup de tête » : car tant que l’ on peut calculer, j’admets qu’il est stupide de s’en priver. Mais je d
16372 ue l’on peut calculer, j’admets qu’il est stupide de s’en priver. Mais je dis que la garantie d’une union raisonnable dans
16373 qu’il est stupide de s’en priver. Mais je dis que la garantie d’une union raisonnable dans les apparences n’est jamais dan
16374 upide de s’en priver. Mais je dis que la garantie d’ une union raisonnable dans les apparences n’est jamais dans ces appare
16375 dis que la garantie d’une union raisonnable dans les apparences n’est jamais dans ces apparences. Elle est dans l’événemen
16376 s n’est jamais dans ces apparences. Elle est dans l’ événement irrationnel d’une décision prise en dépit de tout, et qui fo
16377 apparences. Elle est dans l’événement irrationnel d’ une décision prise en dépit de tout, et qui fonde une nouvelle existen
16378 use, ce n’est pas dire à Mlle Untel : « Vous êtes l’ idéal de mes rêves, vous comblez et au-delà tous mes désirs, vous êtes
16379 n’est pas dire à Mlle Untel : « Vous êtes l’idéal de mes rêves, vous comblez et au-delà tous mes désirs, vous êtes l’Iseut
16380 ous comblez et au-delà tous mes désirs, vous êtes l’ Iseut toute belle et désirable — et munie d’une dot adéquate — dont je
16381 êtes l’Iseut toute belle et désirable — et munie d’ une dot adéquate — dont je veux être le Tristan. » Car ce serait là me
16382 — et munie d’une dot adéquate — dont je veux être le Tristan. » Car ce serait là mentir et l’on ne peut rien fonder qui du
16383 eux être le Tristan. » Car ce serait là mentir et l’ on ne peut rien fonder qui dure sur le mensonge. Il n’y a personne au
16384 à mentir et l’on ne peut rien fonder qui dure sur le mensonge. Il n’y a personne au monde qui puisse me combler : à peine
16385 ous que je choisis pour partager ma vie, et voilà la seule preuve que je vous aime. (Vraiment, pour dire : Ce n’est que ce
16386 Vraiment, pour dire : Ce n’est que cela ! — comme le diront beaucoup de jeunes gens qui s’attendent, en vertu du mythe, à
16387 il faut n’avoir connu que peu de solitude et peu d’ angoisse, très peu de solitaire angoisse.) Seule une décision de cet o
16388 ès peu de solitaire angoisse.) Seule une décision de cet ordre, irrationnelle mais non sentimentale, sobre mais sans aucun
16389 ntale, sobre mais sans aucun cynisme, peut servir de point de départ à une fidélité réelle ; et je ne dis pas à une fidéli
16390 bre mais sans aucun cynisme, peut servir de point de départ à une fidélité réelle ; et je ne dis pas à une fidélité qui so
16391 je ne dis pas à une fidélité qui soit une recette de « bonheur », mais bien à une fidélité qui soit possible, n’étant pas
16392 n germe par un calcul forcément inexact. 4.Sur la fidélité On fausse l’éthique du mariage en faisant de la promesse
16393 cément inexact. 4.Sur la fidélité On fausse l’ éthique du mariage en faisant de la promesse de fidélité un problème,
16394 lité On fausse l’éthique du mariage en faisant de la promesse de fidélité un problème, alors que le problème ne devrait
16395 é On fausse l’éthique du mariage en faisant de la promesse de fidélité un problème, alors que le problème ne devrait se
16396 se l’éthique du mariage en faisant de la promesse de fidélité un problème, alors que le problème ne devrait se poser qu’à
16397 de la promesse de fidélité un problème, alors que le problème ne devrait se poser qu’à partir de cette promesse, considéré
16398 rtir de cette promesse, considérée comme absolue. La problématique du mariage n’est pas du cur, mais du quomodo. « L’éthiq
16399 e du mariage n’est pas du cur, mais du quomodo. «  L’ éthique ne commence pas, dit Kierkegaard, dans une ignorance qu’il fau
16400 n savoir qui exige sa réalisation. » Ce n’est pas l’ engagement qui est problématique, mais les conséquences qu’il entraîne
16401 ’est pas l’engagement qui est problématique, mais les conséquences qu’il entraîne. (De même on fausse la théologie en parta
16402 s conséquences qu’il entraîne. (De même on fausse la théologie en partant du « problème de Dieu » — exactement comme si l’
16403 e on fausse la théologie en partant du « problème de Dieu » — exactement comme si l’on ne croyait pas — alors que le seul
16404 ant du « problème de Dieu » — exactement comme si l’ on ne croyait pas — alors que le seul vrai problème est de savoir comm
16405 actement comme si l’on ne croyait pas — alors que le seul vrai problème est de savoir comment Lui obéir.) Car la fidélité
16406 croyait pas — alors que le seul vrai problème est de savoir comment Lui obéir.) Car la fidélité est sans raisons — ou elle
16407 ai problème est de savoir comment Lui obéir.) Car la fidélité est sans raisons — ou elle n’est pas — comme tout ce qui por
16408 le n’est pas — comme tout ce qui porte une chance de grandeur. (Comme la passion !) Les moralistes et certains sociologues
16409 tout ce qui porte une chance de grandeur. (Comme la passion !) Les moralistes et certains sociologues ont essayé de prouv
16410 orte une chance de grandeur. (Comme la passion !) Les moralistes et certains sociologues ont essayé de prouver que la monog
16411 Les moralistes et certains sociologues ont essayé de prouver que la monogamie est naturelle, et de plus qu’elle est saluta
16412 et certains sociologues ont essayé de prouver que la monogamie est naturelle, et de plus qu’elle est salutaire. Cela se di
16413 de plus qu’elle est salutaire. Cela se discute à l’ infini. Et cela nous sera des plus utiles dès que les hommes se régler
16414 infini. Et cela nous sera des plus utiles dès que les hommes se régleront sur la raison et l’intérêt : quand ils n’auront p
16415 s plus utiles dès que les hommes se régleront sur la raison et l’intérêt : quand ils n’auront plus de passions, quand ils
16416 dès que les hommes se régleront sur la raison et l’ intérêt : quand ils n’auront plus de passions, quand ils cesseront de
16417 la raison et l’intérêt : quand ils n’auront plus de passions, quand ils cesseront de préférer l’erreur comme telle, quand
16418 ls n’auront plus de passions, quand ils cesseront de préférer l’erreur comme telle, quand ils cesseront de mériter cet inq
16419 plus de passions, quand ils cesseront de préférer l’ erreur comme telle, quand ils cesseront de mériter cet inquiétant nom
16420 référer l’erreur comme telle, quand ils cesseront de mériter cet inquiétant nom d’homme, au sens actuel. Car pour ceux du
16421 quand ils cesseront de mériter cet inquiétant nom d’ homme, au sens actuel. Car pour ceux du siècle présent, je pense que l
16422 el. Car pour ceux du siècle présent, je pense que la fidélité se définit comme la moins naturelle des vertus, et la plus d
16423 résent, je pense que la fidélité se définit comme la moins naturelle des vertus, et la plus désavantageuse pour le « Bonhe
16424 e définit comme la moins naturelle des vertus, et la plus désavantageuse pour le « Bonheur ». À leurs yeux et dans leur la
16425 urelle des vertus, et la plus désavantageuse pour le « Bonheur ». À leurs yeux et dans leur langage, la fidélité conjugale
16426 e « Bonheur ». À leurs yeux et dans leur langage, la fidélité conjugale est le succès d’un effort « inhumain ». Leur reven
16427 x et dans leur langage, la fidélité conjugale est le succès d’un effort « inhumain ». Leur revendication fondamentale, leu
16428 leur langage, la fidélité conjugale est le succès d’ un effort « inhumain ». Leur revendication fondamentale, leur religion
16429 ». Leur revendication fondamentale, leur religion de la Vie, s’y oppose diamétralement. Ils considèrent la fidélité comme
16430 Leur revendication fondamentale, leur religion de la Vie, s’y oppose diamétralement. Ils considèrent la fidélité comme une
16431 a Vie, s’y oppose diamétralement. Ils considèrent la fidélité comme une discipline imposée (aux humeurs et désirs spontané
16432 e une abstention prudente… Ou encore ils y voient l’ effet d’une impuissance à vivre largement ; d’un goût mesquin pour le
16433 stention prudente… Ou encore ils y voient l’effet d’ une impuissance à vivre largement ; d’un goût mesquin pour le confort
16434 ent l’effet d’une impuissance à vivre largement ; d’ un goût mesquin pour le confort et le conforme ; d’un défaut d’imagina
16435 ssance à vivre largement ; d’un goût mesquin pour le confort et le conforme ; d’un défaut d’imagination ; d’une timidité m
16436 largement ; d’un goût mesquin pour le confort et le conforme ; d’un défaut d’imagination ; d’une timidité méprisable ; d’
16437 ’un goût mesquin pour le confort et le conforme ; d’ un défaut d’imagination ; d’une timidité méprisable ; d’un calcul d’in
16438 quin pour le confort et le conforme ; d’un défaut d’ imagination ; d’une timidité méprisable ; d’un calcul d’intérêt sordid
16439 fort et le conforme ; d’un défaut d’imagination ; d’ une timidité méprisable ; d’un calcul d’intérêt sordide… L’habitude de
16440 éfaut d’imagination ; d’une timidité méprisable ; d’ un calcul d’intérêt sordide… L’habitude des modernes, leur nature acqu
16441 ination ; d’une timidité méprisable ; d’un calcul d’ intérêt sordide… L’habitude des modernes, leur nature acquise, c’est d
16442 idité méprisable ; d’un calcul d’intérêt sordide… L’ habitude des modernes, leur nature acquise, c’est d’exploiter chaque s
16443 habitude des modernes, leur nature acquise, c’est d’ exploiter chaque situation au maximum et pour elle-même, sans plus se
16444 se référer à rien qui « juge » et qui « mesure » la jouissance qu’on en tire. Seul un respect acquis de l’ordre social so
16445 jouissance qu’on en tire. Seul un respect acquis de l’ordre social soutient encore, en fait, l’idée de fidélité. Mais l’o
16446 uissance qu’on en tire. Seul un respect acquis de l’ ordre social soutient encore, en fait, l’idée de fidélité. Mais l’obst
16447 cquis de l’ordre social soutient encore, en fait, l’ idée de fidélité. Mais l’obstacle n’est pas sérieux, on le tourne de t
16448 e l’ordre social soutient encore, en fait, l’idée de fidélité. Mais l’obstacle n’est pas sérieux, on le tourne de tous les
16449 outient encore, en fait, l’idée de fidélité. Mais l’ obstacle n’est pas sérieux, on le tourne de tous les côtés. Voyez les
16450 e fidélité. Mais l’obstacle n’est pas sérieux, on le tourne de tous les côtés. Voyez les excuses invoquées par le mari qui
16451 . Mais l’obstacle n’est pas sérieux, on le tourne de tous les côtés. Voyez les excuses invoquées par le mari qui trompe sa
16452 ’obstacle n’est pas sérieux, on le tourne de tous les côtés. Voyez les excuses invoquées par le mari qui trompe sa femme ;
16453 as sérieux, on le tourne de tous les côtés. Voyez les excuses invoquées par le mari qui trompe sa femme ; il dit tantôt : «
16454 e tous les côtés. Voyez les excuses invoquées par le mari qui trompe sa femme ; il dit tantôt : « Cela n’a pas d’importanc
16455 trompe sa femme ; il dit tantôt : « Cela n’a pas d’ importance, cela ne change rien à nos rapports, c’est une passade, une
16456 rtant que toutes vos petites morales et garanties de bonheur bourgeois ! » Du cynisme au tragique romantique, il n’y a pas
16457 » Du cynisme au tragique romantique, il n’y a pas de contradiction profonde, nous l’avons vu, la gauloiserie n’étant pas m
16458 que, il n’y a pas de contradiction profonde, nous l’ avons vu, la gauloiserie n’étant pas moins que la passion une évasion
16459 a pas de contradiction profonde, nous l’avons vu, la gauloiserie n’étant pas moins que la passion une évasion hors du réel
16460 l’avons vu, la gauloiserie n’étant pas moins que la passion une évasion hors du réel, une façon de l’idéaliser. Dans les
16461 ue la passion une évasion hors du réel, une façon de l’idéaliser. Dans les deux cas, il s’agit de s’évader hors de tout en
16462 la passion une évasion hors du réel, une façon de l’ idéaliser. Dans les deux cas, il s’agit de s’évader hors de tout engag
16463 sion hors du réel, une façon de l’idéaliser. Dans les deux cas, il s’agit de s’évader hors de tout engagement concret consi
16464 açon de l’idéaliser. Dans les deux cas, il s’agit de s’évader hors de tout engagement concret considéré comme une odieuse
16465 gie rationaliste ou hédoniste, je ne parlerai que d’ une fidélité observée en vertu de l’absurde, parce qu’on s’y est engag
16466 parlerai que d’une fidélité observée en vertu de l’ absurde, parce qu’on s’y est engagé, simplement, et que c’est un fait
16467 t, et que c’est un fait absolu, sur quoi se fonde la personne des époux. Il faut bien voir que cette fidélité est à contre
16468 rd’hui vénérées par presque tous. Elle représente le plus profond non-conformisme. Elle nie la croyance commune en la vale
16469 résente le plus profond non-conformisme. Elle nie la croyance commune en la valeur révélatrice du spontané et de la multip
16470 non-conformisme. Elle nie la croyance commune en la valeur révélatrice du spontané et de la multiplicité des expériences.
16471 e commune en la valeur révélatrice du spontané et de la multiplicité des expériences. Elle nie que l’être aimé doive réuni
16472 ommune en la valeur révélatrice du spontané et de la multiplicité des expériences. Elle nie que l’être aimé doive réunir,
16473 de la multiplicité des expériences. Elle nie que l’ être aimé doive réunir, pour être ou pour rester aimable, le plus gran
16474 é doive réunir, pour être ou pour rester aimable, le plus grand nombre de qualités possible. Elle nie que le but de la fid
16475 être ou pour rester aimable, le plus grand nombre de qualités possible. Elle nie que le but de la fidélité soit le bonheur
16476 s grand nombre de qualités possible. Elle nie que le but de la fidélité soit le bonheur. Elle affirme scandaleusement que
16477 nombre de qualités possible. Elle nie que le but de la fidélité soit le bonheur. Elle affirme scandaleusement que c’est a
16478 mbre de qualités possible. Elle nie que le but de la fidélité soit le bonheur. Elle affirme scandaleusement que c’est avan
16479 possible. Elle nie que le but de la fidélité soit le bonheur. Elle affirme scandaleusement que c’est avant tout l’obéissan
16480 Elle affirme scandaleusement que c’est avant tout l’ obéissance à une Vérité que l’on croit, et en second lieu la volonté d
16481 ue c’est avant tout l’obéissance à une Vérité que l’ on croit, et en second lieu la volonté de faire une œuvre. Car la fidé
16482 ce à une Vérité que l’on croit, et en second lieu la volonté de faire une œuvre. Car la fidélité n’est pas du tout une esp
16483 rité que l’on croit, et en second lieu la volonté de faire une œuvre. Car la fidélité n’est pas du tout une espèce de cons
16484 en second lieu la volonté de faire une œuvre. Car la fidélité n’est pas du tout une espèce de conservatisme. Elle est plut
16485 vre. Car la fidélité n’est pas du tout une espèce de conservatisme. Elle est plutôt une construction. « Absurde » au moins
16486 une construction. « Absurde » au moins autant que la passion, elle se distingue de la passion par un refus constant de sub
16487 au moins autant que la passion, elle se distingue de la passion par un refus constant de subir ses rêves, par un besoin co
16488 moins autant que la passion, elle se distingue de la passion par un refus constant de subir ses rêves, par un besoin const
16489 se distingue de la passion par un refus constant de subir ses rêves, par un besoin constant d’agir pour l’être aimé, par
16490 nstant de subir ses rêves, par un besoin constant d’ agir pour l’être aimé, par une constante prise sur le réel, qu’elle ch
16491 bir ses rêves, par un besoin constant d’agir pour l’ être aimé, par une constante prise sur le réel, qu’elle cherche à domi
16492 gir pour l’être aimé, par une constante prise sur le réel, qu’elle cherche à dominer, non pas à fuir. Je dis qu’une telle
16493 on pas à fuir. Je dis qu’une telle fidélité fonde la personne. Car la personne se manifeste comme une œuvre, au sens le pl
16494 dis qu’une telle fidélité fonde la personne. Car la personne se manifeste comme une œuvre, au sens le plus large du terme
16495 la personne se manifeste comme une œuvre, au sens le plus large du terme. Elle s’édifie à la manière d’une œuvre, à la fav
16496 terme. Elle s’édifie à la manière d’une œuvre, à la faveur d’une œuvre, et aux mêmes conditions, dont la première est la
16497 le s’édifie à la manière d’une œuvre, à la faveur d’ une œuvre, et aux mêmes conditions, dont la première est la fidélité à
16498 re, et aux mêmes conditions, dont la première est la fidélité à quelque chose qui n’était pas, mais que l’on crée. Personn
16499 idélité à quelque chose qui n’était pas, mais que l’ on crée. Personne, œuvre et fidélité : les trois mots ne sont point sé
16500 mais que l’on crée. Personne, œuvre et fidélité : les trois mots ne sont point séparables ou concevables isolément. Et tous
16501 oint séparables ou concevables isolément. Et tous les trois supposent un parti pris, ou mieux, une prise de parti, au sens
16502 rois supposent un parti pris, ou mieux, une prise de parti, au sens actif de l’expression, une attitude fondamentale de cr
16503 pris, ou mieux, une prise de parti, au sens actif de l’expression, une attitude fondamentale de créateur. Ainsi, dans la p
16504 s, ou mieux, une prise de parti, au sens actif de l’ expression, une attitude fondamentale de créateur. Ainsi, dans la plus
16505 actif de l’expression, une attitude fondamentale de créateur. Ainsi, dans la plus humble vie, la promesse de fidélité int
16506 ne attitude fondamentale de créateur. Ainsi, dans la plus humble vie, la promesse de fidélité introduit une chance de fair
16507 tale de créateur. Ainsi, dans la plus humble vie, la promesse de fidélité introduit une chance de faire œuvre, et de s’éle
16508 teur. Ainsi, dans la plus humble vie, la promesse de fidélité introduit une chance de faire œuvre, et de s’élever au plan
16509 vie, la promesse de fidélité introduit une chance de faire œuvre, et de s’élever au plan de la personne. (À condition bien
16510 fidélité introduit une chance de faire œuvre, et de s’élever au plan de la personne. (À condition bien entendu que cette
16511 une chance de faire œuvre, et de s’élever au plan de la personne. (À condition bien entendu que cette promesse ne soit pas
16512 chance de faire œuvre, et de s’élever au plan de la personne. (À condition bien entendu que cette promesse ne soit pas fa
16513 omesse ne soit pas faite pour des « raisons » que l’ on se réserve de répudier un jour, quand elles cesseront de paraître r
16514 as faite pour des « raisons » que l’on se réserve de répudier un jour, quand elles cesseront de paraître raisonnables ! Si
16515 éserve de répudier un jour, quand elles cesseront de paraître raisonnables ! Si la promesse du mariage est le type même de
16516 and elles cesseront de paraître raisonnables ! Si la promesse du mariage est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la
16517 ître raisonnables ! Si la promesse du mariage est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est faite u
16518 bles ! Si la promesse du mariage est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est faite une fois pour
16519 s ! Si la promesse du mariage est le type même de l’ acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est faite une fois pour tou
16520 ge est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est faite une fois pour toutes. Seul l’irrévocable est
16521 sure où elle est faite une fois pour toutes. Seul l’ irrévocable est sérieux.) Toute vie, fût-elle la plus déshéritée, déti
16522 l l’irrévocable est sérieux.) Toute vie, fût-elle la plus déshéritée, détient sa chance immédiate de grandeur, et c’est da
16523 e la plus déshéritée, détient sa chance immédiate de grandeur, et c’est dans la fidélité « absurde » qu’elle pourra la réa
16524 nt sa chance immédiate de grandeur, et c’est dans la fidélité « absurde » qu’elle pourra la réaliser : quand il y aurait t
16525 c’est dans la fidélité « absurde » qu’elle pourra la réaliser : quand il y aurait toutes les raisons du monde de dire oui
16526 lle pourra la réaliser : quand il y aurait toutes les raisons du monde de dire oui à cette passion éblouissante, — dire non
16527 r : quand il y aurait toutes les raisons du monde de dire oui à cette passion éblouissante, — dire non en vertu de l’absur
16528 ette passion éblouissante, — dire non en vertu de l’ absurde, en vertu d’une promesse ancienne, d’une déraison humaine, d’u
16529 u de l’absurde, en vertu d’une promesse ancienne, d’ une déraison humaine, d’une raison de foi, d’une promesse faite à Dieu
16530 d’une promesse ancienne, d’une déraison humaine, d’ une raison de foi, d’une promesse faite à Dieu, gagée par Dieu… (Et pe
16531 se ancienne, d’une déraison humaine, d’une raison de foi, d’une promesse faite à Dieu, gagée par Dieu… (Et peut-être, plus
16532 nne, d’une déraison humaine, d’une raison de foi, d’ une promesse faite à Dieu, gagée par Dieu… (Et peut-être, plus tard, a
16533 e par Dieu… (Et peut-être, plus tard, après coup, l’ homme découvre que la folie du sacrifice consenti était la plus grande
16534 être, plus tard, après coup, l’homme découvre que la folie du sacrifice consenti était la plus grande sagesse ; et que le
16535 découvre que la folie du sacrifice consenti était la plus grande sagesse ; et que le bonheur qu’il a renoncé lui est rendu
16536 ce consenti était la plus grande sagesse ; et que le bonheur qu’il a renoncé lui est rendu, comme Isaac fut rendu à Abraha
16537 it pas ! Et il se peut aussi que rien ne compense la perte : nous sommes ici dans un ordre de grandeur où nos mesures et n
16538 compense la perte : nous sommes ici dans un ordre de grandeur où nos mesures et nos équivalences n’ont plus cours.) Mais s
16539 -nous encore imaginer une grandeur qui n’ait rien de romantique ? Et qui soit le contraire d’une ardeur exaltée ? La fidél
16540 andeur qui n’ait rien de romantique ? Et qui soit le contraire d’une ardeur exaltée ? La fidélité dont je parle est une fo
16541 ait rien de romantique ? Et qui soit le contraire d’ une ardeur exaltée ? La fidélité dont je parle est une folie, mais la
16542 ? Et qui soit le contraire d’une ardeur exaltée ? La fidélité dont je parle est une folie, mais la plus sobre et quotidien
16543 e ? La fidélité dont je parle est une folie, mais la plus sobre et quotidienne. Une folie de sobriété qui mime assez bien
16544 lie, mais la plus sobre et quotidienne. Une folie de sobriété qui mime assez bien la raison — et qui n’est pas un héroïsme
16545 dienne. Une folie de sobriété qui mime assez bien la raison — et qui n’est pas un héroïsme, ni un défi, mais une patiente
16546 èle. (Pour ne rien dire des successives fidélités de nos « liaisons », et de tous ces Tristans qui ne sont au vrai que des
16547 des successives fidélités de nos « liaisons », et de tous ces Tristans qui ne sont au vrai que des Don Juan au ralenti.) O
16548 u vrai que des Don Juan au ralenti.) Où est alors la différence ? Et le mari fidèle, ne serait-ce pas simplement celui qui
16549 Juan au ralenti.) Où est alors la différence ? Et le mari fidèle, ne serait-ce pas simplement celui qui a reconnu dans sa
16550 i qui a reconnu dans sa femme une Iseut ? Lorsque l’ amant de la légende manichéenne a traversé les grandes épreuves d’init
16551 reconnu dans sa femme une Iseut ? Lorsque l’amant de la légende manichéenne a traversé les grandes épreuves d’initiation,
16552 onnu dans sa femme une Iseut ? Lorsque l’amant de la légende manichéenne a traversé les grandes épreuves d’initiation, sou
16553 sque l’amant de la légende manichéenne a traversé les grandes épreuves d’initiation, souvenez-vous de la « jeune fille éblo
16554 gende manichéenne a traversé les grandes épreuves d’ initiation, souvenez-vous de la « jeune fille éblouissante » qui l’acc
16555 les grandes épreuves d’initiation, souvenez-vous de la « jeune fille éblouissante » qui l’accueille par ces paroles : « J
16556 s grandes épreuves d’initiation, souvenez-vous de la « jeune fille éblouissante » qui l’accueille par ces paroles : « Je s
16557 venez-vous de la « jeune fille éblouissante » qui l’ accueille par ces paroles : « Je suis toi-même ! » Ainsi de la fidélit
16558 le par ces paroles : « Je suis toi-même ! » Ainsi de la fidélité du mythe, et de Tristan. C’est un narcissisme mystique, m
16559 par ces paroles : « Je suis toi-même ! » Ainsi de la fidélité du mythe, et de Tristan. C’est un narcissisme mystique, mais
16560 is toi-même ! » Ainsi de la fidélité du mythe, et de Tristan. C’est un narcissisme mystique, mais qui s’ignore, naturellem
16561 nt, et qui croit être un vrai amour pour l’autre. L’ analyse des légendes courtoises nous a révélé que Tristan n’aime pas I
16562 s nous a révélé que Tristan n’aime pas Iseut mais l’ amour même, et au-delà de cet amour, la mort, c’est-à-dire la seule dé
16563 an n’aime pas Iseut mais l’amour même, et au-delà de cet amour, la mort, c’est-à-dire la seule délivrance du moi coupable
16564 Iseut mais l’amour même, et au-delà de cet amour, la mort, c’est-à-dire la seule délivrance du moi coupable et asservi. Tr
16565 e, et au-delà de cet amour, la mort, c’est-à-dire la seule délivrance du moi coupable et asservi. Tristan n’est pas fidèle
16566 seut, mais à sa plus profonde et secrète passion. Le mythe s’empare de l’« instinct de mort » inséparable de toute vie cré
16567 us profonde et secrète passion. Le mythe s’empare de l’« instinct de mort » inséparable de toute vie créée, et il le trans
16568 profonde et secrète passion. Le mythe s’empare de l’ « instinct de mort » inséparable de toute vie créée, et il le transfig
16569 ecrète passion. Le mythe s’empare de l’« instinct de mort » inséparable de toute vie créée, et il le transfigure en lui do
16570 he s’empare de l’« instinct de mort » inséparable de toute vie créée, et il le transfigure en lui donnant un but essentiel
16571 t de mort » inséparable de toute vie créée, et il le transfigure en lui donnant un but essentiellement spirituel. Se détru
16572 re, mépriser son bonheur, c’est alors une manière de se sauver et d’accéder à une vie supérieure, la « joie suprême » d’Is
16573 bonheur, c’est alors une manière de se sauver et d’ accéder à une vie supérieure, la « joie suprême » d’Isolde agonisante.
16574 e de se sauver et d’accéder à une vie supérieure, la « joie suprême » d’Isolde agonisante. Fidélité qui consume la vie, ma
16575 accéder à une vie supérieure, la « joie suprême » d’ Isolde agonisante. Fidélité qui consume la vie, mais qui consume aussi
16576 prême » d’Isolde agonisante. Fidélité qui consume la vie, mais qui consume aussi la faute, et divinise un moi purifié, « i
16577 délité qui consume la vie, mais qui consume aussi la faute, et divinise un moi purifié, « innocent » ! De ces origines mys
16578 faute, et divinise un moi purifié, « innocent » ! De ces origines mystiques, la « fidélité passionnée » n’a gardé parmi no
16579 urifié, « innocent » ! De ces origines mystiques, la « fidélité passionnée » n’a gardé parmi nous que l’illusion d’accéder
16580 « fidélité passionnée » n’a gardé parmi nous que l’ illusion d’accéder à une vie plus ardente. Mais l’empire de cette illu
16581 passionnée » n’a gardé parmi nous que l’illusion d’ accéder à une vie plus ardente. Mais l’empire de cette illusion trahit
16582 l’illusion d’accéder à une vie plus ardente. Mais l’ empire de cette illusion trahit encore l’obscure survivance de la reli
16583 n d’accéder à une vie plus ardente. Mais l’empire de cette illusion trahit encore l’obscure survivance de la religion prim
16584 te. Mais l’empire de cette illusion trahit encore l’ obscure survivance de la religion primitive. Religion antérieure à not
16585 cette illusion trahit encore l’obscure survivance de la religion primitive. Religion antérieure à notre « instinct » moder
16586 te illusion trahit encore l’obscure survivance de la religion primitive. Religion antérieure à notre « instinct » moderne,
16587 eure à notre « instinct » moderne, et qui détient l’ intime secret de la passion, au-delà de ce que les psychologues peuven
16588 nstinct » moderne, et qui détient l’intime secret de la passion, au-delà de ce que les psychologues peuvent y lire. « Notr
16589 inct » moderne, et qui détient l’intime secret de la passion, au-delà de ce que les psychologues peuvent y lire. « Notre e
16590 ui détient l’intime secret de la passion, au-delà de ce que les psychologues peuvent y lire. « Notre engagement n’était pa
16591 l’intime secret de la passion, au-delà de ce que les psychologues peuvent y lire. « Notre engagement n’était pas pris pour
16592 ivait Novalis songeant à sa fiancée perdue. C’est l’ émouvante formule de la fidélité courtoise ; une négation sans retour
16593 nt à sa fiancée perdue. C’est l’émouvante formule de la fidélité courtoise ; une négation sans retour de la vie. Mais la f
16594 à sa fiancée perdue. C’est l’émouvante formule de la fidélité courtoise ; une négation sans retour de la vie. Mais la fidé
16595 la fidélité courtoise ; une négation sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariage est au contraire un engageme
16596 fidélité courtoise ; une négation sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariage est au contraire un engagement
16597 rtoise ; une négation sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariage est au contraire un engagement pris pour ce
16598 tion sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariage est au contraire un engagement pris pour ce monde. Partant d’
16599 ntraire un engagement pris pour ce monde. Partant d’ une déraison « mystique » (si l’on veut), indifférente, sinon hostile
16600 ce monde. Partant d’une déraison « mystique » (si l’ on veut), indifférente, sinon hostile au bonheur et à l’instinct vital
16601 eut), indifférente, sinon hostile au bonheur et à l’ instinct vital, elle exige un retour au monde réel, tandis que la fidé
16602 l, elle exige un retour au monde réel, tandis que la fidélité courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le mariage, c’e
16603 lité courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le mariage, c’est à l’autre, en même temps qu’à son vrai moi, que celui
16604 ue celui qui aime voue sa fidélité. Et tandis que la fidélité de Tristan était un perpétuel refus, une volonté d’exclure e
16605 aime voue sa fidélité. Et tandis que la fidélité de Tristan était un perpétuel refus, une volonté d’exclure et de nier la
16606 de Tristan était un perpétuel refus, une volonté d’ exclure et de nier la création dans sa diversité, d’empêcher le monde
16607 tait un perpétuel refus, une volonté d’exclure et de nier la création dans sa diversité, d’empêcher le monde d’envahir l’â
16608 perpétuel refus, une volonté d’exclure et de nier la création dans sa diversité, d’empêcher le monde d’envahir l’âme, la f
16609 exclure et de nier la création dans sa diversité, d’ empêcher le monde d’envahir l’âme, la fidélité des époux est l’accueil
16610 de nier la création dans sa diversité, d’empêcher le monde d’envahir l’âme, la fidélité des époux est l’accueil de la créa
16611 a création dans sa diversité, d’empêcher le monde d’ envahir l’âme, la fidélité des époux est l’accueil de la créature, la
16612 dans sa diversité, d’empêcher le monde d’envahir l’ âme, la fidélité des époux est l’accueil de la créature, la volonté d’
16613 a diversité, d’empêcher le monde d’envahir l’âme, la fidélité des époux est l’accueil de la créature, la volonté d’accepte
16614 monde d’envahir l’âme, la fidélité des époux est l’ accueil de la créature, la volonté d’accepter l’autre tel qu’il est, d
16615 nvahir l’âme, la fidélité des époux est l’accueil de la créature, la volonté d’accepter l’autre tel qu’il est, dans son in
16616 hir l’âme, la fidélité des époux est l’accueil de la créature, la volonté d’accepter l’autre tel qu’il est, dans son intim
16617 fidélité des époux est l’accueil de la créature, la volonté d’accepter l’autre tel qu’il est, dans son intime singularité
16618 es époux est l’accueil de la créature, la volonté d’ accepter l’autre tel qu’il est, dans son intime singularité. Insistons
16619 ’il est, dans son intime singularité. Insistons : la fidélité dans le mariage ne peut pas être cette attitude négative qu’
16620 intime singularité. Insistons : la fidélité dans le mariage ne peut pas être cette attitude négative qu’on imagine habitu
16621 t ; elle ne peut être qu’une action. Se contenter de ne pas tromper sa femme serait une preuve d’indigence et non d’amour.
16622 nter de ne pas tromper sa femme serait une preuve d’ indigence et non d’amour. La fidélité veut bien plus : elle veut le bi
16623 per sa femme serait une preuve d’indigence et non d’ amour. La fidélité veut bien plus : elle veut le bien de l’être aimé,
16624 mme serait une preuve d’indigence et non d’amour. La fidélité veut bien plus : elle veut le bien de l’être aimé, et lorsqu
16625 n d’amour. La fidélité veut bien plus : elle veut le bien de l’être aimé, et lorsqu’elle agit pour ce bien, elle crée deva
16626 r. La fidélité veut bien plus : elle veut le bien de l’être aimé, et lorsqu’elle agit pour ce bien, elle crée devant elle
16627 La fidélité veut bien plus : elle veut le bien de l’ être aimé, et lorsqu’elle agit pour ce bien, elle crée devant elle le
16628 squ’elle agit pour ce bien, elle crée devant elle le prochain. Et c’est alors par ce détour, à travers l’autre, que le moi
16629 c’est alors par ce détour, à travers l’autre, que le moi rejoint sa personne — au-delà de son propre bonheur. Ainsi la per
16630 l’autre, que le moi rejoint sa personne — au-delà de son propre bonheur. Ainsi la personne des époux est une mutuelle créa
16631 a personne — au-delà de son propre bonheur. Ainsi la personne des époux est une mutuelle création, elle est le double abou
16632 nne des époux est une mutuelle création, elle est le double aboutissement de « l’amour-action ». Ce qui niait l’individu e
16633 tuelle création, elle est le double aboutissement de « l’amour-action ». Ce qui niait l’individu et son naturel égoïsme, c
16634 e création, elle est le double aboutissement de «  l’ amour-action ». Ce qui niait l’individu et son naturel égoïsme, c’est
16635 aboutissement de « l’amour-action ». Ce qui niait l’ individu et son naturel égoïsme, c’est cela qui édifie la personne. À
16636 idu et son naturel égoïsme, c’est cela qui édifie la personne. À ce terme, on découvrira que la fidélité dans le mariage e
16637 édifie la personne. À ce terme, on découvrira que la fidélité dans le mariage est la loi d’une vie nouvelle ; et non point
16638 e. À ce terme, on découvrira que la fidélité dans le mariage est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie nature
16639 on découvrira que la fidélité dans le mariage est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce serait
16640 uvrira que la fidélité dans le mariage est la loi d’ une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce serait la poly
16641 iage est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce serait la polygamie) — et non plus de la vie pou
16642 e est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce serait la polygamie) — et non plus de la vie pour l
16643 lle ; et non point de la vie naturelle (ce serait la polygamie) — et non plus de la vie pour la mort (c’était la passion d
16644 naturelle (ce serait la polygamie) — et non plus de la vie pour la mort (c’était la passion de Tristan). L’amour de Trist
16645 turelle (ce serait la polygamie) — et non plus de la vie pour la mort (c’était la passion de Tristan). L’amour de Tristan
16646 serait la polygamie) — et non plus de la vie pour la mort (c’était la passion de Tristan). L’amour de Tristan et d’Iseut c
16647 ie) — et non plus de la vie pour la mort (c’était la passion de Tristan). L’amour de Tristan et d’Iseut c’était l’angoisse
16648 n plus de la vie pour la mort (c’était la passion de Tristan). L’amour de Tristan et d’Iseut c’était l’angoisse d’être deu
16649 vie pour la mort (c’était la passion de Tristan). L’ amour de Tristan et d’Iseut c’était l’angoisse d’être deux\ et son abo
16650 la mort (c’était la passion de Tristan). L’amour de Tristan et d’Iseut c’était l’angoisse d’être deux\ et son aboutisseme
16651 ait la passion de Tristan). L’amour de Tristan et d’ Iseut c’était l’angoisse d’être deux\ et son aboutissement suprême, c’
16652 e Tristan). L’amour de Tristan et d’Iseut c’était l’ angoisse d’être deux\ et son aboutissement suprême, c’était la chute d
16653 L’amour de Tristan et d’Iseut c’était l’angoisse d’ être deux\ et son aboutissement suprême, c’était la chute dans l’illim
16654 ’être deux\ et son aboutissement suprême, c’était la chute dans l’illimité, au sein de la Nuit où s’effacent les formes, l
16655 son aboutissement suprême, c’était la chute dans l’ illimité, au sein de la Nuit où s’effacent les formes, les visages, le
16656 ême, c’était la chute dans l’illimité, au sein de la Nuit où s’effacent les formes, les visages, les destins singuliers :
16657 dans l’illimité, au sein de la Nuit où s’effacent les formes, les visages, les destins singuliers : « Non plus d’Isolde, pl
16658 ité, au sein de la Nuit où s’effacent les formes, les visages, les destins singuliers : « Non plus d’Isolde, plus de Trista
16659 de la Nuit où s’effacent les formes, les visages, les destins singuliers : « Non plus d’Isolde, plus de Tristan, plus aucun
16660 les visages, les destins singuliers : « Non plus d’ Isolde, plus de Tristan, plus aucun nom qui nous sépare ! » Il faut qu
16661 es destins singuliers : « Non plus d’Isolde, plus de Tristan, plus aucun nom qui nous sépare ! » Il faut que l’autre cesse
16662 nom qui nous sépare ! » Il faut que l’autre cesse d’ être l’autre, donc ne soit plus, pour qu’il cesse de me faire souffrir
16663 être l’autre, donc ne soit plus, pour qu’il cesse de me faire souffrir, et qu’il n’y ait plus que « moi-le-monde » ! Mais
16664 et qu’il n’y ait plus que « moi-le-monde » ! Mais l’ amour du mariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être lim
16665 ue « moi-le-monde » ! Mais l’amour du mariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce qu’il m
16666 i-le-monde » ! Mais l’amour du mariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce qu’il m’appell
16667 e-monde » ! Mais l’amour du mariage est la fin de l’ angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce qu’il m’appelle à
16668 Mais l’amour du mariage est la fin de l’angoisse, l’ acceptation de l’être limité, aimé parce qu’il m’appelle à le créer, e
16669 u mariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce qu’il m’appelle à le créer, et qu’il se tou
16670 ariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’ être limité, aimé parce qu’il m’appelle à le créer, et qu’il se tourne
16671 on de l’être limité, aimé parce qu’il m’appelle à le créer, et qu’il se tourne avec moi vers le jour afin d’attester notre
16672 elle à le créer, et qu’il se tourne avec moi vers le jour afin d’attester notre alliance. ⁂ Une vie qui m’est alliée — pou
16673 alliance. ⁂ Une vie qui m’est alliée — pour toute la vie, voilà le miracle du mariage. Une vie qui veut mon bien autant qu
16674 e vie qui m’est alliée — pour toute la vie, voilà le miracle du mariage. Une vie qui veut mon bien autant que le sien, par
16675 nfondu avec le sien : et si ce n’était pour toute la vie, ce serait encore une menace. (Il y a toujours une telle menace d
16676 ne menace. (Il y a toujours une telle menace dans l’ échange de plaisir d’une « liaison »). Mais combien d’hommes savent-il
16677 (Il y a toujours une telle menace dans l’échange de plaisir d’une « liaison »). Mais combien d’hommes savent-ils la diffé
16678 ujours une telle menace dans l’échange de plaisir d’ une « liaison »). Mais combien d’hommes savent-ils la différence entre
16679 hange de plaisir d’une « liaison »). Mais combien d’ hommes savent-ils la différence entre une obsession que l’on subit et
16680 ne « liaison »). Mais combien d’hommes savent-ils la différence entre une obsession que l’on subit et un destin que l’on a
16681 savent-ils la différence entre une obsession que l’ on subit et un destin que l’on assume ? Il faut donc la marquer par un
16682 tre une obsession que l’on subit et un destin que l’ on assume ? Il faut donc la marquer par un exemple simple. Être amour
16683 subit et un destin que l’on assume ? Il faut donc la marquer par un exemple simple. Être amoureux n’est pas nécessairemen
16684 te. On subit un état, mais on décide un acte. Or, l’ engagement que signifie le mariage ne saurait honnêtement s’appliquer
16685 on décide un acte. Or, l’engagement que signifie le mariage ne saurait honnêtement s’appliquer à l’avenir d’un état où l’
16686 e le mariage ne saurait honnêtement s’appliquer à l’ avenir d’un état où l’on se trouve aujourd’hui ; mais il peut et il do
16687 age ne saurait honnêtement s’appliquer à l’avenir d’ un état où l’on se trouve aujourd’hui ; mais il peut et il doit impliq
16688 t honnêtement s’appliquer à l’avenir d’un état où l’ on se trouve aujourd’hui ; mais il peut et il doit impliquer l’avenir
16689 e aujourd’hui ; mais il peut et il doit impliquer l’ avenir d’actes conscients que l’on assume : aimer, rester fidèle, éduq
16690 ’hui ; mais il peut et il doit impliquer l’avenir d’ actes conscients que l’on assume : aimer, rester fidèle, éduquer ses e
16691 il doit impliquer l’avenir d’actes conscients que l’ on assume : aimer, rester fidèle, éduquer ses enfants. On voit ici com
16692 ses enfants. On voit ici combien sont différents les sens du mot aimer dans le monde de l’Éros et dans le monde de l’Agapè
16693 ombien sont différents les sens du mot aimer dans le monde de l’Éros et dans le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore
16694 nt différents les sens du mot aimer dans le monde de l’Éros et dans le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore si l’on c
16695 différents les sens du mot aimer dans le monde de l’ Éros et dans le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore si l’on cons
16696 sens du mot aimer dans le monde de l’Éros et dans le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore si l’on constate que le Die
16697 ot aimer dans le monde de l’Éros et dans le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore si l’on constate que le Dieu de l’Éc
16698 aimer dans le monde de l’Éros et dans le monde de l’ Agapè. On le voit mieux encore si l’on constate que le Dieu de l’Écrit
16699 e monde de l’Éros et dans le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore si l’on constate que le Dieu de l’Écriture nous ord
16700 s le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore si l’ on constate que le Dieu de l’Écriture nous ordonne d’aimer. Le premier
16701 apè. On le voit mieux encore si l’on constate que le Dieu de l’Écriture nous ordonne d’aimer. Le premier commandant du Déc
16702 n constate que le Dieu de l’Écriture nous ordonne d’ aimer. Le premier commandant du Décalogue : « Tu aimeras le Seigneur t
16703 Le premier commandant du Décalogue : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta p
16704 du Décalogue : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée » ne saurait co
16705 Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée » ne saurait concerner que des ac
16706 ur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée » ne saurait concerner que des actes. Il serait total
16707 erner que des actes. Il serait totalement absurde d’ exiger de l’homme un état de sentiment. L’impératif : « Aime Dieu et t
16708 des actes. Il serait totalement absurde d’exiger de l’homme un état de sentiment. L’impératif : « Aime Dieu et ton procha
16709 s actes. Il serait totalement absurde d’exiger de l’ homme un état de sentiment. L’impératif : « Aime Dieu et ton prochain
16710 it totalement absurde d’exiger de l’homme un état de sentiment. L’impératif : « Aime Dieu et ton prochain comme toi-même »
16711 absurde d’exiger de l’homme un état de sentiment. L’ impératif : « Aime Dieu et ton prochain comme toi-même » crée des stru
16712 ton prochain comme toi-même » crée des structures de relations actives. L’impératif : « Sois amoureux ! » serait vide de s
16713 -même » crée des structures de relations actives. L’ impératif : « Sois amoureux ! » serait vide de sens ; ou s’il était ré
16714 es. L’impératif : « Sois amoureux ! » serait vide de sens ; ou s’il était réalisable, priverait l’homme de sa liberté.
16715 ide de sens ; ou s’il était réalisable, priverait l’ homme de sa liberté. 5.Éros sauvé par Agapè Alors l’amour de cha
16716 ens ; ou s’il était réalisable, priverait l’homme de sa liberté. 5.Éros sauvé par Agapè Alors l’amour de charité, l’
16717 de sa liberté. 5.Éros sauvé par Agapè Alors l’ amour de charité, l’amour chrétien, qui est Agapè, paraît enfin dans s
16718 berté. 5.Éros sauvé par Agapè Alors l’amour de charité, l’amour chrétien, qui est Agapè, paraît enfin dans sa pleine
16719 Éros sauvé par Agapè Alors l’amour de charité, l’ amour chrétien, qui est Agapè, paraît enfin dans sa pleine stature : i
16720 apè, paraît enfin dans sa pleine stature : il est l’ affirmation de l’être en acte. Et c’est Éros, l’amour-passion, l’amour
16721 fin dans sa pleine stature : il est l’affirmation de l’être en acte. Et c’est Éros, l’amour-passion, l’amour païen, qui a
16722 dans sa pleine stature : il est l’affirmation de l’ être en acte. Et c’est Éros, l’amour-passion, l’amour païen, qui a rép
16723 t l’affirmation de l’être en acte. Et c’est Éros, l’ amour-passion, l’amour païen, qui a répandu dans notre monde occidenta
16724 e l’être en acte. Et c’est Éros, l’amour-passion, l’ amour païen, qui a répandu dans notre monde occidental le poison de l’
16725 païen, qui a répandu dans notre monde occidental le poison de l’ascèse idéaliste — tout ce qu’un Nietzsche injustement re
16726 i a répandu dans notre monde occidental le poison de l’ascèse idéaliste — tout ce qu’un Nietzsche injustement reproche au
16727 répandu dans notre monde occidental le poison de l’ ascèse idéaliste — tout ce qu’un Nietzsche injustement reproche au chr
16728 , et non pas Agapè, qui a glorifié notre instinct de mort, et qui a voulu l’« idéaliser ». Mais Agapè se venge d’Éros en l
16729 a glorifié notre instinct de mort, et qui a voulu l’ « idéaliser ». Mais Agapè se venge d’Éros en le sauvant. Car Agapè ne
16730 qui a voulu l’« idéaliser ». Mais Agapè se venge d’ Éros en le sauvant. Car Agapè ne sait pas détruire et ne veut même pas
16731 lu l’« idéaliser ». Mais Agapè se venge d’Éros en le sauvant. Car Agapè ne sait pas détruire et ne veut même pas détruire
16732 même pas détruire ce qui détruit. Je ne veux pas la mort du pécheur, mais sa vie. ⁂ Éros s’asservit à la mort parce qu’i
16733 ort du pécheur, mais sa vie. ⁂ Éros s’asservit à la mort parce qu’il veut exalter la vie au-dessus de notre condition fin
16734 ros s’asservit à la mort parce qu’il veut exalter la vie au-dessus de notre condition finie et limitée de créatures. Ainsi
16735 la mort parce qu’il veut exalter la vie au-dessus de notre condition finie et limitée de créatures. Ainsi le même mouvemen
16736 vie au-dessus de notre condition finie et limitée de créatures. Ainsi le même mouvement qui fait que nous adorons la vie n
16737 re condition finie et limitée de créatures. Ainsi le même mouvement qui fait que nous adorons la vie nous précipite dans s
16738 Ainsi le même mouvement qui fait que nous adorons la vie nous précipite dans sa négation. C’est la profonde misère, le dés
16739 ons la vie nous précipite dans sa négation. C’est la profonde misère, le désespoir d’Éros, sa servitude inexprimable : — e
16740 ipite dans sa négation. C’est la profonde misère, le désespoir d’Éros, sa servitude inexprimable : — en l’exprimant, Agapè
16741 négation. C’est la profonde misère, le désespoir d’ Éros, sa servitude inexprimable : — en l’exprimant, Agapè l’en délivre
16742 ésespoir d’Éros, sa servitude inexprimable : — en l’ exprimant, Agapè l’en délivre. Agapè sait que la vie terrestre et temp
16743 servitude inexprimable : — en l’exprimant, Agapè l’ en délivre. Agapè sait que la vie terrestre et temporelle ne mérite pa
16744 n l’exprimant, Agapè l’en délivre. Agapè sait que la vie terrestre et temporelle ne mérite pas d’être adorée, ni même tuée
16745 que la vie terrestre et temporelle ne mérite pas d’ être adorée, ni même tuée, mais peut être acceptée dans l’obéissance à
16746 dorée, ni même tuée, mais peut être acceptée dans l’ obéissance à l’Éternel. Car après tout c’est ici-bas que notre sort se
16747 tuée, mais peut être acceptée dans l’obéissance à l’ Éternel. Car après tout c’est ici-bas que notre sort se joue. C’est su
16748 t c’est ici-bas que notre sort se joue. C’est sur la terre qu’il faut aimer. Au-delà, il n’y aura pas la Nuit divinisante,
16749 terre qu’il faut aimer. Au-delà, il n’y aura pas la Nuit divinisante, mais le jugement du Créateur. L’homme naturel ne po
16750 u-delà, il n’y aura pas la Nuit divinisante, mais le jugement du Créateur. L’homme naturel ne pouvait pas l’imaginer. Il é
16751 a Nuit divinisante, mais le jugement du Créateur. L’ homme naturel ne pouvait pas l’imaginer. Il était condamné à croire Ér
16752 ement du Créateur. L’homme naturel ne pouvait pas l’ imaginer. Il était condamné à croire Éros, à se confier dans son désir
16753 ndamné à croire Éros, à se confier dans son désir le plus puissant, à lui demander la délivrance. Et l’Éros ne pouvait le
16754 r dans son désir le plus puissant, à lui demander la délivrance. Et l’Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’hom
16755 e plus puissant, à lui demander la délivrance. Et l’ Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’homme qui croit à la
16756 lui demander la délivrance. Et l’Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’homme qui croit à la révélation de l’Ag
16757 délivrance. Et l’Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’homme qui croit à la révélation de l’Agapè voit soudain
16758 l’Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’ homme qui croit à la révélation de l’Agapè voit soudain le cercle s’ou
16759 e conduire qu’à la mort. Mais l’homme qui croit à la révélation de l’Agapè voit soudain le cercle s’ouvrir : il est délivr
16760 à la mort. Mais l’homme qui croit à la révélation de l’Agapè voit soudain le cercle s’ouvrir : il est délivré par la foi d
16761 a mort. Mais l’homme qui croit à la révélation de l’ Agapè voit soudain le cercle s’ouvrir : il est délivré par la foi de s
16762 qui croit à la révélation de l’Agapè voit soudain le cercle s’ouvrir : il est délivré par la foi de sa religion naturelle.
16763 t soudain le cercle s’ouvrir : il est délivré par la foi de sa religion naturelle. Il peut maintenant espérer autre chose,
16764 in le cercle s’ouvrir : il est délivré par la foi de sa religion naturelle. Il peut maintenant espérer autre chose, il sai
16765 l est une autre délivrance du péché. Et voici que l’ Éros à son tour se voit relevé de sa fonction mortelle et délivré de s
16766 hé. Et voici que l’Éros à son tour se voit relevé de sa fonction mortelle et délivré de son destin. Dès qu’il cesse d’être
16767 se voit relevé de sa fonction mortelle et délivré de son destin. Dès qu’il cesse d’être un dieu, il cesse d’être un démon
16768 ortelle et délivré de son destin. Dès qu’il cesse d’ être un dieu, il cesse d’être un démon 202. Et il retrouve sa juste pl
16769 destin. Dès qu’il cesse d’être un dieu, il cesse d’ être un démon 202. Et il retrouve sa juste place dans l’économie provi
16770 un démon 202. Et il retrouve sa juste place dans l’ économie provisoire de la Création, de l’humain. Le païen ne pouvait a
16771 etrouve sa juste place dans l’économie provisoire de la Création, de l’humain. Le païen ne pouvait autrement que de faire
16772 ouve sa juste place dans l’économie provisoire de la Création, de l’humain. Le païen ne pouvait autrement que de faire un
16773 place dans l’économie provisoire de la Création, de l’humain. Le païen ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’Éro
16774 ace dans l’économie provisoire de la Création, de l’ humain. Le païen ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’Éros :
16775 ’économie provisoire de la Création, de l’humain. Le païen ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’Éros : c’était s
16776 n, de l’humain. Le païen ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’Éros : c’était son pouvoir le plus fort, le plus d
16777 e païen ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’Éros : c’était son pouvoir le plus fort, le plus dangereux et le pl
16778 aïen ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’ Éros : c’était son pouvoir le plus fort, le plus dangereux et le plus
16779 de faire un dieu de l’Éros : c’était son pouvoir le plus fort, le plus dangereux et le plus mystérieux, le plus profondém
16780 ieu de l’Éros : c’était son pouvoir le plus fort, le plus dangereux et le plus mystérieux, le plus profondément lié au fai
16781 it son pouvoir le plus fort, le plus dangereux et le plus mystérieux, le plus profondément lié au fait de vivre. Toutes le
16782 us fort, le plus dangereux et le plus mystérieux, le plus profondément lié au fait de vivre. Toutes les religions païennes
16783 plus mystérieux, le plus profondément lié au fait de vivre. Toutes les religions païennes divinisent le Désir. Toutes cher
16784 le plus profondément lié au fait de vivre. Toutes les religions païennes divinisent le Désir. Toutes cherchent un appui et
16785 e vivre. Toutes les religions païennes divinisent le Désir. Toutes cherchent un appui et un salut dans le Désir, qui devie
16786 Désir. Toutes cherchent un appui et un salut dans le Désir, qui devient aussitôt, et par là même, le pire ennemi de la vie
16787 s le Désir, qui devient aussitôt, et par là même, le pire ennemi de la vie, la séduction du Rien. Mais dès lors que le Ver
16788 devient aussitôt, et par là même, le pire ennemi de la vie, la séduction du Rien. Mais dès lors que le Verbe s’est fait c
16789 vient aussitôt, et par là même, le pire ennemi de la vie, la séduction du Rien. Mais dès lors que le Verbe s’est fait chai
16790 ssitôt, et par là même, le pire ennemi de la vie, la séduction du Rien. Mais dès lors que le Verbe s’est fait chair et qu’
16791 e la vie, la séduction du Rien. Mais dès lors que le Verbe s’est fait chair et qu’il nous a parlé en mots humains, nous av
16792 , nous avons appris cette nouvelle : ce n’est pas l’ homme qui doit se délivrer lui-même, c’est Dieu qui l’a aimé le premie
16793 mme qui doit se délivrer lui-même, c’est Dieu qui l’ a aimé le premier, et qui s’est approché de lui. Le salut n’est plus a
16794 eu qui l’a aimé le premier, et qui s’est approché de lui. Le salut n’est plus au-delà, toujours plus haut dans l’ascension
16795 ’a aimé le premier, et qui s’est approché de lui. Le salut n’est plus au-delà, toujours plus haut dans l’ascension intermi
16796 salut n’est plus au-delà, toujours plus haut dans l’ ascension interminable du Désir qui consume la vie, mais ici-bas, dans
16797 ans l’ascension interminable du Désir qui consume la vie, mais ici-bas, dans l’obéissance à la Parole. ⁂ Et qu’aurions-nou
16798 e du Désir qui consume la vie, mais ici-bas, dans l’ obéissance à la Parole. ⁂ Et qu’aurions-nous alors à craindre du désir
16799 consume la vie, mais ici-bas, dans l’obéissance à la Parole. ⁂ Et qu’aurions-nous alors à craindre du désir ? Il perd sa p
16800 ? Il perd sa puissance absolue quand nous cessons de le diviniser. C’est ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le
16801 l perd sa puissance absolue quand nous cessons de le diviniser. C’est ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le ma
16802 nous cessons de le diviniser. C’est ce qu’atteste l’ expérience de la fidélité dans le mariage. Car cette fidélité se fonde
16803 de le diviniser. C’est ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le mariage. Car cette fidélité se fonde justement su
16804 le diviniser. C’est ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le mariage. Car cette fidélité se fonde justement sur l
16805 st ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le mariage. Car cette fidélité se fonde justement sur le refus initial e
16806 ariage. Car cette fidélité se fonde justement sur le refus initial et juré de « cultiver » les illusions de la passion, de
16807 é se fonde justement sur le refus initial et juré de « cultiver » les illusions de la passion, de leur rendre un culte sec
16808 ment sur le refus initial et juré de « cultiver » les illusions de la passion, de leur rendre un culte secret, et d’en atte
16809 fus initial et juré de « cultiver » les illusions de la passion, de leur rendre un culte secret, et d’en attendre un mysté
16810 initial et juré de « cultiver » les illusions de la passion, de leur rendre un culte secret, et d’en attendre un mystérie
16811 juré de « cultiver » les illusions de la passion, de leur rendre un culte secret, et d’en attendre un mystérieux surcroît
16812 de la passion, de leur rendre un culte secret, et d’ en attendre un mystérieux surcroît de vie. J’essaierai de le faire con
16813 e secret, et d’en attendre un mystérieux surcroît de vie. J’essaierai de le faire concevoir par l’examen d’un fait connu.
16814 tendre un mystérieux surcroît de vie. J’essaierai de le faire concevoir par l’examen d’un fait connu. Le christianisme a p
16815 dre un mystérieux surcroît de vie. J’essaierai de le faire concevoir par l’examen d’un fait connu. Le christianisme a proc
16816 oît de vie. J’essaierai de le faire concevoir par l’ examen d’un fait connu. Le christianisme a proclamé l’égalité parfaite
16817 e. J’essaierai de le faire concevoir par l’examen d’ un fait connu. Le christianisme a proclamé l’égalité parfaite des sexe
16818 le faire concevoir par l’examen d’un fait connu. Le christianisme a proclamé l’égalité parfaite des sexes, et cela de la
16819 amen d’un fait connu. Le christianisme a proclamé l’ égalité parfaite des sexes, et cela de la manière la plus précise : L
16820 a proclamé l’égalité parfaite des sexes, et cela de la manière la plus précise : La femme n’a pas autorité sur son propr
16821 proclamé l’égalité parfaite des sexes, et cela de la manière la plus précise : La femme n’a pas autorité sur son propre c
16822 égalité parfaite des sexes, et cela de la manière la plus précise : La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais
16823 s sexes, et cela de la manière la plus précise : La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et
16824 n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement le mari n’a pas autorité sur son propre corps,
16825 ropre corps, mais c’est le mari ; et pareillement le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. (I.
16826 n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. (I. Cor., 7.) La femme étant l’égale de l’homme, elle ne peut
16827 propre corps, mais c’est la femme. (I. Cor., 7.) La femme étant l’égale de l’homme, elle ne peut donc être « le but de l’
16828 ais c’est la femme. (I. Cor., 7.) La femme étant l’ égale de l’homme, elle ne peut donc être « le but de l’homme » comme l
16829 t la femme. (I. Cor., 7.) La femme étant l’égale de l’homme, elle ne peut donc être « le but de l’homme » comme le croira
16830 a femme. (I. Cor., 7.) La femme étant l’égale de l’ homme, elle ne peut donc être « le but de l’homme » comme le croira ce
16831 tant l’égale de l’homme, elle ne peut donc être «  le but de l’homme » comme le croira cependant Novalis, renouvelant la my
16832 égale de l’homme, elle ne peut donc être « le but de l’homme » comme le croira cependant Novalis, renouvelant la mystique
16833 le de l’homme, elle ne peut donc être « le but de l’ homme » comme le croira cependant Novalis, renouvelant la mystique cou
16834 lle ne peut donc être « le but de l’homme » comme le croira cependant Novalis, renouvelant la mystique courtoise et les vi
16835  » comme le croira cependant Novalis, renouvelant la mystique courtoise et les vieilles traditions celtiques. En même temp
16836 ant Novalis, renouvelant la mystique courtoise et les vieilles traditions celtiques. En même temps, elle échappe à l’abaiss
16837 aditions celtiques. En même temps, elle échappe à l’ abaissement bestial qui tôt ou tard est la rançon d’une divinisation d
16838 happe à l’abaissement bestial qui tôt ou tard est la rançon d’une divinisation de la créature. Mais cette égalité ne doit
16839 abaissement bestial qui tôt ou tard est la rançon d’ une divinisation de la créature. Mais cette égalité ne doit pas être e
16840 qui tôt ou tard est la rançon d’une divinisation de la créature. Mais cette égalité ne doit pas être entendue au sens mod
16841 i tôt ou tard est la rançon d’une divinisation de la créature. Mais cette égalité ne doit pas être entendue au sens modern
16842 moderne et revendicateur. Elle procède du mystère de l’amour. Elle n’est que le signe et la démonstration du triomphe d’Ag
16843 erne et revendicateur. Elle procède du mystère de l’ amour. Elle n’est que le signe et la démonstration du triomphe d’Agapè
16844 lle procède du mystère de l’amour. Elle n’est que le signe et la démonstration du triomphe d’Agapè sur Éros. Car l’amour r
16845 du mystère de l’amour. Elle n’est que le signe et la démonstration du triomphe d’Agapè sur Éros. Car l’amour réellement ré
16846 ’est que le signe et la démonstration du triomphe d’ Agapè sur Éros. Car l’amour réellement réciproque exige et crée l’égal
16847 a démonstration du triomphe d’Agapè sur Éros. Car l’ amour réellement réciproque exige et crée l’égalité de ceux qui s’aime
16848 . Car l’amour réellement réciproque exige et crée l’ égalité de ceux qui s’aiment. Dieu manifeste son amour pour l’homme en
16849 our réellement réciproque exige et crée l’égalité de ceux qui s’aiment. Dieu manifeste son amour pour l’homme en exigeant
16850 ceux qui s’aiment. Dieu manifeste son amour pour l’ homme en exigeant que l’homme soit saint comme Dieu est saint. Et l’ho
16851 manifeste son amour pour l’homme en exigeant que l’ homme soit saint comme Dieu est saint. Et l’homme témoigne de son amou
16852 t que l’homme soit saint comme Dieu est saint. Et l’ homme témoigne de son amour pour une femme en la traitant comme une pe
16853 t saint comme Dieu est saint. Et l’homme témoigne de son amour pour une femme en la traitant comme une personne humaine to
16854 t l’homme témoigne de son amour pour une femme en la traitant comme une personne humaine totale — non comme une fée de la
16855 e une personne humaine totale — non comme une fée de la légende, mi-déesse mi-bacchante, rêve et sexe. Mais remontons de c
16856 ne personne humaine totale — non comme une fée de la légende, mi-déesse mi-bacchante, rêve et sexe. Mais remontons de ces
16857 déesse mi-bacchante, rêve et sexe. Mais remontons de ces prémisses générales à la psychologie la plus concrète de la relat
16858 sexe. Mais remontons de ces prémisses générales à la psychologie la plus concrète de la relation des égaux. L’exercice de
16859 ntons de ces prémisses générales à la psychologie la plus concrète de la relation des égaux. L’exercice de la fidélité env
16860 isses générales à la psychologie la plus concrète de la relation des égaux. L’exercice de la fidélité envers une femme acc
16861 es générales à la psychologie la plus concrète de la relation des égaux. L’exercice de la fidélité envers une femme accout
16862 ologie la plus concrète de la relation des égaux. L’ exercice de la fidélité envers une femme accoutume à considérer les au
16863 lus concrète de la relation des égaux. L’exercice de la fidélité envers une femme accoutume à considérer les autres femmes
16864 concrète de la relation des égaux. L’exercice de la fidélité envers une femme accoutume à considérer les autres femmes d’
16865 fidélité envers une femme accoutume à considérer les autres femmes d’une manière tout à fait nouvelle, inconnue du monde d
16866 ne femme accoutume à considérer les autres femmes d’ une manière tout à fait nouvelle, inconnue du monde de l’Éros : comme
16867 e manière tout à fait nouvelle, inconnue du monde de l’Éros : comme des personnes, non plus comme des reflets ou des objet
16868 anière tout à fait nouvelle, inconnue du monde de l’ Éros : comme des personnes, non plus comme des reflets ou des objets.
16869 xercice spirituel » développe des facultés neuves de jugement, de possession de soi et de respect203. Au contraire de l’ho
16870 tuel » développe des facultés neuves de jugement, de possession de soi et de respect203. Au contraire de l’homme érotique,
16871 pe des facultés neuves de jugement, de possession de soi et de respect203. Au contraire de l’homme érotique, l’homme de la
16872 ultés neuves de jugement, de possession de soi et de respect203. Au contraire de l’homme érotique, l’homme de la fidélité
16873 ssession de soi et de respect203. Au contraire de l’ homme érotique, l’homme de la fidélité ne cherche plus à voir dans une
16874 de respect203. Au contraire de l’homme érotique, l’ homme de la fidélité ne cherche plus à voir dans une femme seulement c
16875 ect203. Au contraire de l’homme érotique, l’homme de la fidélité ne cherche plus à voir dans une femme seulement ce corps
16876 203. Au contraire de l’homme érotique, l’homme de la fidélité ne cherche plus à voir dans une femme seulement ce corps int
16877 sion fascinante, mais il pressent, à peine tenté, le mystère difficile et grave d’une existence autonome, étrangère, d’une
16878 ent, à peine tenté, le mystère difficile et grave d’ une existence autonome, étrangère, d’une vie totale dont il n’a désiré
16879 ile et grave d’une existence autonome, étrangère, d’ une vie totale dont il n’a désiré vraiment qu’un illusoire ou fugitif
16880 ct, projeté peut-être par sa seule rêverie. Ainsi la tentative se dissipe, déconcertée, au lieu de se faire obsédante, et
16881 e, déconcertée, au lieu de se faire obsédante, et la fidélité se garantit par la lucidité qu’elle développe. L’empire du m
16882 e faire obsédante, et la fidélité se garantit par la lucidité qu’elle développe. L’empire du mythe faiblit d’autant ; et s
16883 té se garantit par la lucidité qu’elle développe. L’ empire du mythe faiblit d’autant ; et s’il reste improbable qu’il s’ab
16884 dité qu’elle développe. L’empire du mythe faiblit d’ autant ; et s’il reste improbable qu’il s’abolisse jamais sans laisser
16885 e improbable qu’il s’abolisse jamais sans laisser de traces dans le cœur d’un homme moderne, intoxiqué d’images — du moins
16886 ’il s’abolisse jamais sans laisser de traces dans le cœur d’un homme moderne, intoxiqué d’images — du moins perd-il son ef
16887 olisse jamais sans laisser de traces dans le cœur d’ un homme moderne, intoxiqué d’images — du moins perd-il son efficace :
16888 traces dans le cœur d’un homme moderne, intoxiqué d’ images — du moins perd-il son efficace : ce n’est plus lui qui détermi
16889 il son efficace : ce n’est plus lui qui détermine la personne. En d’autres termes, on pourrait dire que la fidélité se gar
16890 ersonne. En d’autres termes, on pourrait dire que la fidélité se garantit elle-même contre l’infidélité du simple fait qu’
16891 dire que la fidélité se garantit elle-même contre l’ infidélité du simple fait qu’elle habitue à ne plus séparer le désir e
16892 du simple fait qu’elle habitue à ne plus séparer le désir et l’amour. Car si le désir va vite et n’importe où, l’amour es
16893 ait qu’elle habitue à ne plus séparer le désir et l’ amour. Car si le désir va vite et n’importe où, l’amour est lent et di
16894 tue à ne plus séparer le désir et l’amour. Car si le désir va vite et n’importe où, l’amour est lent et difficile, il enga
16895 l’amour. Car si le désir va vite et n’importe où, l’ amour est lent et difficile, il engage vraiment toute une vie, et il n
16896 agement pour révéler sa vérité. Et c’est pourquoi l’ homme qui croit au mariage ne peut plus croire sérieusement au « coup
16897 eusement au « coup de foudre », et encore moins à la « fatalité » de la passion. Le « coup de foudre » est sans doute une
16898 up de foudre », et encore moins à la « fatalité » de la passion. Le « coup de foudre » est sans doute une légende accrédit
16899 de foudre », et encore moins à la « fatalité » de la passion. Le « coup de foudre » est sans doute une légende accréditée
16900 et encore moins à la « fatalité » de la passion. Le « coup de foudre » est sans doute une légende accréditée par Don Juan
16901 doute une légende accréditée par Don Juan, comme la « fatalité » de la passion est accréditée par Tristan. Excuse et alib
16902 de accréditée par Don Juan, comme la « fatalité » de la passion est accréditée par Tristan. Excuse et alibi qui ne peuvent
16903 accréditée par Don Juan, comme la « fatalité » de la passion est accréditée par Tristan. Excuse et alibi qui ne peuvent tr
16904 rompé, parce qu’il y trouve son intérêt ; figures de rhétorique romanesque, et acceptables à ce titre, mais qu’il serait a
16905 ables à ce titre, mais qu’il serait assez absurde de confondre avec des vérités psychologiques. Notre analyse du mythe nou
16906 Notre analyse du mythe nous a fait voir pourquoi l’ on aime croire à la fatalité, qui est l’alibi de la culpabilité : « Ce
16907 ythe nous a fait voir pourquoi l’on aime croire à la fatalité, qui est l’alibi de la culpabilité : « Ce n’est pas moi qui
16908 pourquoi l’on aime croire à la fatalité, qui est l’ alibi de la culpabilité : « Ce n’est pas moi qui ai commis la faute, j
16909 i l’on aime croire à la fatalité, qui est l’alibi de la culpabilité : « Ce n’est pas moi qui ai commis la faute, je n’y ét
16910 ’on aime croire à la fatalité, qui est l’alibi de la culpabilité : « Ce n’est pas moi qui ai commis la faute, je n’y étais
16911 la culpabilité : « Ce n’est pas moi qui ai commis la faute, je n’y étais pas, c’est cette puissance fatale qui agissait en
16912 ce de ma personne. » Pieux mensonge204 du servant d’ Éros. Mais de combien de complaisances secrètes se compose une « fatal
16913 onne. » Pieux mensonge204 du servant d’Éros. Mais de combien de complaisances secrètes se compose une « fatalité » ! Quant
16914 ux mensonge204 du servant d’Éros. Mais de combien de complaisances secrètes se compose une « fatalité » ! Quant au coup de
16915 ! Quant au coup de foudre, il est censé justifier les écarts de Don Juan. Toute la littérature nous engage à y voir la preu
16916 coup de foudre, il est censé justifier les écarts de Don Juan. Toute la littérature nous engage à y voir la preuve d’une t
16917 est censé justifier les écarts de Don Juan. Toute la littérature nous engage à y voir la preuve d’une très puissante natur
16918 n Juan. Toute la littérature nous engage à y voir la preuve d’une très puissante nature sensuelle. Don Juan, l’homme des c
16919 ute la littérature nous engage à y voir la preuve d’ une très puissante nature sensuelle. Don Juan, l’homme des coups de fo
16920 d’une très puissante nature sensuelle. Don Juan, l’ homme des coups de foudre et de la vie « orageuse », serait une sorte
16921 nte nature sensuelle. Don Juan, l’homme des coups de foudre et de la vie « orageuse », serait une sorte de surhomme, de su
16922 nsuelle. Don Juan, l’homme des coups de foudre et de la vie « orageuse », serait une sorte de surhomme, de surmâle. Mythe
16923 elle. Don Juan, l’homme des coups de foudre et de la vie « orageuse », serait une sorte de surhomme, de surmâle. Mythe d’u
16924 oudre et de la vie « orageuse », serait une sorte de surhomme, de surmâle. Mythe d’une puissance indéfinie et qui domine l
16925 a vie « orageuse », serait une sorte de surhomme, de surmâle. Mythe d’une puissance indéfinie et qui domine les contingenc
16926 , serait une sorte de surhomme, de surmâle. Mythe d’ une puissance indéfinie et qui domine les contingences morales. Mais a
16927 le. Mythe d’une puissance indéfinie et qui domine les contingences morales. Mais alors, on peut être certain qu’un pareil m
16928 s, on peut être certain qu’un pareil mythe est né de rêves compensateurs — soit d’une fidélité contrainte et détestée, soi
16929 pareil mythe est né de rêves compensateurs — soit d’ une fidélité contrainte et détestée, soit d’une jalousie masochiste, s
16930  soit d’une fidélité contrainte et détestée, soit d’ une jalousie masochiste, soit enfin d’un début d’impuissance. Et en ef
16931 estée, soit d’une jalousie masochiste, soit enfin d’ un début d’impuissance. Et en effet, la conduite de Don Juan est bien
16932 d’une jalousie masochiste, soit enfin d’un début d’ impuissance. Et en effet, la conduite de Don Juan est bien typique d’u
16933 soit enfin d’un début d’impuissance. Et en effet, la conduite de Don Juan est bien typique d’une certaine déficience sexue
16934 ’un début d’impuissance. Et en effet, la conduite de Don Juan est bien typique d’une certaine déficience sexuelle. C’est d
16935 n effet, la conduite de Don Juan est bien typique d’ une certaine déficience sexuelle. C’est dans l’état de fatigue général
16936 ue d’une certaine déficience sexuelle. C’est dans l’ état de fatigue générale, et sexuellement localisée, que le corps se v
16937 e certaine déficience sexuelle. C’est dans l’état de fatigue générale, et sexuellement localisée, que le corps se voit por
16938 fatigue générale, et sexuellement localisée, que le corps se voit porté à ces brusques écarts, comparables aux calembours
16939 iots. Par contre, dans un état normal du corps et de l’esprit, le risque de coup de foudre est à peu près éliminé. Il appa
16940 s. Par contre, dans un état normal du corps et de l’ esprit, le risque de coup de foudre est à peu près éliminé. Il apparaî
16941 tre, dans un état normal du corps et de l’esprit, le risque de coup de foudre est à peu près éliminé. Il apparaît ainsi qu
16942 un état normal du corps et de l’esprit, le risque de coup de foudre est à peu près éliminé. Il apparaît ainsi que la monog
16943 dre est à peu près éliminé. Il apparaît ainsi que la monogamie, normalisant les rapports sexuels, est la meilleure garanti
16944 . Il apparaît ainsi que la monogamie, normalisant les rapports sexuels, est la meilleure garantie du plaisir, c’est-à-dire
16945 monogamie, normalisant les rapports sexuels, est la meilleure garantie du plaisir, c’est-à-dire de l’Éros purement charne
16946 st la meilleure garantie du plaisir, c’est-à-dire de l’Éros purement charnel, et non du tout divinisé. Je répète toutefois
16947 la meilleure garantie du plaisir, c’est-à-dire de l’ Éros purement charnel, et non du tout divinisé. Je répète toutefois qu
16948 et non du tout divinisé. Je répète toutefois que le mariage ne saurait être fondé sur des « arguments » de ce genre. Il s
16949 riage ne saurait être fondé sur des « arguments » de ce genre. Il s’agit ici, simplement, d’un fait d’observation qui réfu
16950 guments » de ce genre. Il s’agit ici, simplement, d’ un fait d’observation qui réfute les croyances courantes, nées du myth
16951 de ce genre. Il s’agit ici, simplement, d’un fait d’ observation qui réfute les croyances courantes, nées du mythe de Trist
16952 i, simplement, d’un fait d’observation qui réfute les croyances courantes, nées du mythe de Tristan et de son négatif donju
16953 qui réfute les croyances courantes, nées du mythe de Tristan et de son négatif donjuanesque. Mais cette « raison » est tou
16954 croyances courantes, nées du mythe de Tristan et de son négatif donjuanesque. Mais cette « raison » est tout à fait ineff
16955 st tout à fait inefficace aux yeux de qui préfère le mythe et veut croire aux révélations de la passion. On objecte alors
16956 i préfère le mythe et veut croire aux révélations de la passion. On objecte alors que le mariage ne serait plus que le « 
16957 réfère le mythe et veut croire aux révélations de la passion. On objecte alors que le mariage ne serait plus que le « tom
16958 révélations de la passion. On objecte alors que le mariage ne serait plus que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est enco
16959 n objecte alors que le mariage ne serait plus que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est encore le mythe, naturellement, qu
16960 rs que le mariage ne serait plus que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est encore le mythe, naturellement, qui nous le fai
16961 que le mariage ne serait plus que le « tombeau de l’ amour ». Mais c’est encore le mythe, naturellement, qui nous le fait c
16962 que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est encore le mythe, naturellement, qui nous le fait croire, avec son obsession de
16963 is c’est encore le mythe, naturellement, qui nous le fait croire, avec son obsession de l’amour contrarié. Il serait plus
16964 ment, qui nous le fait croire, avec son obsession de l’amour contrarié. Il serait plus vrai de dire après Benedetto Croce
16965 t, qui nous le fait croire, avec son obsession de l’ amour contrarié. Il serait plus vrai de dire après Benedetto Croce que
16966 session de l’amour contrarié. Il serait plus vrai de dire après Benedetto Croce que « le mariage est le tombeau de l’amour
16967 ait plus vrai de dire après Benedetto Croce que «  le mariage est le tombeau de l’amour sauvage »205 (et plus communément d
16968 e dire après Benedetto Croce que « le mariage est le tombeau de l’amour sauvage »205 (et plus communément du sentimentalis
16969 s Benedetto Croce que « le mariage est le tombeau de l’amour sauvage »205 (et plus communément du sentimentalisme). L’amou
16970 enedetto Croce que « le mariage est le tombeau de l’ amour sauvage »205 (et plus communément du sentimentalisme). L’amour s
16971 ge »205 (et plus communément du sentimentalisme). L’ amour sauvage et naturel se manifeste par le viol, preuve d’amour chez
16972 sme). L’amour sauvage et naturel se manifeste par le viol, preuve d’amour chez tous les barbares. Mais le viol, comme la p
16973 uvage et naturel se manifeste par le viol, preuve d’ amour chez tous les barbares. Mais le viol, comme la polygamie, révèle
16974 e manifeste par le viol, preuve d’amour chez tous les barbares. Mais le viol, comme la polygamie, révèle que l’homme n’est
16975 viol, preuve d’amour chez tous les barbares. Mais le viol, comme la polygamie, révèle que l’homme n’est pas encore en mesu
16976 amour chez tous les barbares. Mais le viol, comme la polygamie, révèle que l’homme n’est pas encore en mesure de concevoir
16977 res. Mais le viol, comme la polygamie, révèle que l’ homme n’est pas encore en mesure de concevoir la réalité de la personn
16978 ie, révèle que l’homme n’est pas encore en mesure de concevoir la réalité de la personne chez la femme. C’est autant dire
16979 e l’homme n’est pas encore en mesure de concevoir la réalité de la personne chez la femme. C’est autant dire qu’il ne sait
16980 ’est pas encore en mesure de concevoir la réalité de la personne chez la femme. C’est autant dire qu’il ne sait pas encore
16981 t pas encore en mesure de concevoir la réalité de la personne chez la femme. C’est autant dire qu’il ne sait pas encore ai
16982 esure de concevoir la réalité de la personne chez la femme. C’est autant dire qu’il ne sait pas encore aimer. Le viol et l
16983 C’est autant dire qu’il ne sait pas encore aimer. Le viol et la polygamie privent la femme de sa qualité d’égale — en la r
16984 t dire qu’il ne sait pas encore aimer. Le viol et la polygamie privent la femme de sa qualité d’égale — en la réduisant à
16985 pas encore aimer. Le viol et la polygamie privent la femme de sa qualité d’égale — en la réduisant à son sexe. L’amour sau
16986 e aimer. Le viol et la polygamie privent la femme de sa qualité d’égale — en la réduisant à son sexe. L’amour sauvage dépe
16987 ol et la polygamie privent la femme de sa qualité d’ égale — en la réduisant à son sexe. L’amour sauvage dépersonnalise les
16988 gamie privent la femme de sa qualité d’égale — en la réduisant à son sexe. L’amour sauvage dépersonnalise les relations hu
16989 sa qualité d’égale — en la réduisant à son sexe. L’ amour sauvage dépersonnalise les relations humaines. Par contre, l’hom
16990 uisant à son sexe. L’amour sauvage dépersonnalise les relations humaines. Par contre, l’homme qui se domine, ce n’est pas f
16991 épersonnalise les relations humaines. Par contre, l’ homme qui se domine, ce n’est pas faute de « passion » (au sens de tem
16992 omine, ce n’est pas faute de « passion » (au sens de tempérament) mais c’est qu’il aime, justement, et qu’en vertu de cet
16993 justement, et qu’en vertu de cet amour, il refuse de s’imposer, il se refuse à une violence qui nie et détruit la personne
16994 r, il se refuse à une violence qui nie et détruit la personne. Il prouve ainsi qu’il veut d’abord le bien de l’autre. Son
16995 t la personne. Il prouve ainsi qu’il veut d’abord le bien de l’autre. Son égoïsme passe par l’autre. On admettra que c’est
16996 sonne. Il prouve ainsi qu’il veut d’abord le bien de l’autre. Son égoïsme passe par l’autre. On admettra que c’est une rév
16997 on sérieuse. Et nous pourrons maintenant dépasser la formule toute négative et privative de Croce, et définir enfin le mar
16998 t dépasser la formule toute négative et privative de Croce, et définir enfin le mariage comme cette institution qui contie
16999 négative et privative de Croce, et définir enfin le mariage comme cette institution qui contient la passion non plus par
17000 n le mariage comme cette institution qui contient la passion non plus par la morale, mais par l’amour. 6.Les paradoxes
17001 institution qui contient la passion non plus par la morale, mais par l’amour. 6.Les paradoxes de l’Occident Ces que
17002 tient la passion non plus par la morale, mais par l’ amour. 6.Les paradoxes de l’Occident Ces quelques remarques sur
17003 r la morale, mais par l’amour. 6.Les paradoxes de l’Occident Ces quelques remarques sur la passion et le mariage met
17004 a morale, mais par l’amour. 6.Les paradoxes de l’ Occident Ces quelques remarques sur la passion et le mariage metten
17005 doxes de l’Occident Ces quelques remarques sur la passion et le mariage mettent en lumière l’opposition fondamentale de
17006 ident Ces quelques remarques sur la passion et le mariage mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de
17007 s sur la passion et le mariage mettent en lumière l’ opposition fondamentale de l’Éros et de l’Agapè, c’est-à-dire des deux
17008 iage mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de l’Agapè, c’est-à-dire des deux religions qui se disputen
17009 e mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’ Éros et de l’Agapè, c’est-à-dire des deux religions qui se disputent n
17010 en lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de l’Agapè, c’est-à-dire des deux religions qui se disputent notre Occid
17011 lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de l’ Agapè, c’est-à-dire des deux religions qui se disputent notre Occident
17012 deux religions qui se disputent notre Occident. La connaissance de ce conflit, de ses origines historiques et psychologi
17013 qui se disputent notre Occident. La connaissance de ce conflit, de ses origines historiques et psychologiques, de son enj
17014 t notre Occident. La connaissance de ce conflit, de ses origines historiques et psychologiques, de son enjeu spirituel, m
17015 t, de ses origines historiques et psychologiques, de son enjeu spirituel, me paraît devoir entraîner la révision d’un cert
17016 e son enjeu spirituel, me paraît devoir entraîner la révision d’un certain nombre de jugements courants, dans le domaine d
17017 spirituel, me paraît devoir entraîner la révision d’ un certain nombre de jugements courants, dans le domaine de l’éthique
17018 devoir entraîner la révision d’un certain nombre de jugements courants, dans le domaine de l’éthique d’abord, mais aussi
17019 n d’un certain nombre de jugements courants, dans le domaine de l’éthique d’abord, mais aussi dans celui de la culture et
17020 ain nombre de jugements courants, dans le domaine de l’éthique d’abord, mais aussi dans celui de la culture et de sa philo
17021 nombre de jugements courants, dans le domaine de l’ éthique d’abord, mais aussi dans celui de la culture et de sa philosop
17022 maine de l’éthique d’abord, mais aussi dans celui de la culture et de sa philosophie. Au terme de cet ouvrage, il suffira
17023 ne de l’éthique d’abord, mais aussi dans celui de la culture et de sa philosophie. Au terme de cet ouvrage, il suffira san
17024 e d’abord, mais aussi dans celui de la culture et de sa philosophie. Au terme de cet ouvrage, il suffira sans doute de dég
17025 elui de la culture et de sa philosophie. Au terme de cet ouvrage, il suffira sans doute de dégager le principe de correcti
17026 e. Au terme de cet ouvrage, il suffira sans doute de dégager le principe de correction que nos recherches sur la passion p
17027 de cet ouvrage, il suffira sans doute de dégager le principe de correction que nos recherches sur la passion peuvent étab
17028 age, il suffira sans doute de dégager le principe de correction que nos recherches sur la passion peuvent établir. ⁂ Les O
17029 le principe de correction que nos recherches sur la passion peuvent établir. ⁂ Les Orientaux caractérisent l’Europe par l
17030 nos recherches sur la passion peuvent établir. ⁂ Les Orientaux caractérisent l’Europe par l’importance qu’elle donne aux f
17031 on peuvent établir. ⁂ Les Orientaux caractérisent l’ Europe par l’importance qu’elle donne aux forces passionnelles. Ils y
17032 ablir. ⁂ Les Orientaux caractérisent l’Europe par l’ importance qu’elle donne aux forces passionnelles. Ils y voient l’héri
17033 elle donne aux forces passionnelles. Ils y voient l’ héritage du christianisme et le secret de notre dynamisme. Et il est v
17034 lles. Ils y voient l’héritage du christianisme et le secret de notre dynamisme. Et il est vrai que ces trois termes : chri
17035 y voient l’héritage du christianisme et le secret de notre dynamisme. Et il est vrai que ces trois termes : christianisme,
17036 namisme, correspondent aux trois traits dominants de la psyché occidentale. De là vient l’impression d’évidence qu’entraîn
17037 isme, correspondent aux trois traits dominants de la psyché occidentale. De là vient l’impression d’évidence qu’entraînent
17038 trois traits dominants de la psyché occidentale. De là vient l’impression d’évidence qu’entraînent de pareils jugements.
17039 s dominants de la psyché occidentale. De là vient l’ impression d’évidence qu’entraînent de pareils jugements. Cependant, s
17040 e la psyché occidentale. De là vient l’impression d’ évidence qu’entraînent de pareils jugements. Cependant, si les conclus
17041 De là vient l’impression d’évidence qu’entraînent de pareils jugements. Cependant, si les conclusions de notre examen du m
17042 qu’entraînent de pareils jugements. Cependant, si les conclusions de notre examen du mythe courtois sont justes, il faudra
17043 pareils jugements. Cependant, si les conclusions de notre examen du mythe courtois sont justes, il faudra corriger sensib
17044 justes, il faudra corriger sensiblement ce schéma de l’Occident chrétien. Tout d’abord : ce n’est pas le christianisme qui
17045 tes, il faudra corriger sensiblement ce schéma de l’ Occident chrétien. Tout d’abord : ce n’est pas le christianisme qui a
17046 l’Occident chrétien. Tout d’abord : ce n’est pas le christianisme qui a fait naître la passion, mais c’est une hérésie d’
17047 : ce n’est pas le christianisme qui a fait naître la passion, mais c’est une hérésie d’origine orientale. Cette hérésie s’
17048 a fait naître la passion, mais c’est une hérésie d’ origine orientale. Cette hérésie s’est répandue d’abord dans les contr
17049 entale. Cette hérésie s’est répandue d’abord dans les contrées les moins christianisées, précisément, là où les religions p
17050 hérésie s’est répandue d’abord dans les contrées les moins christianisées, précisément, là où les religions païennes menai
17051 rées les moins christianisées, précisément, là où les religions païennes menaient encore une vie secrète. L’amour-passion n
17052 ligions païennes menaient encore une vie secrète. L’ amour-passion n’est pas l’amour chrétien, ni même le « sous-produit du
17053 encore une vie secrète. L’amour-passion n’est pas l’ amour chrétien, ni même le « sous-produit du christianisme » ou le « c
17054 amour-passion n’est pas l’amour chrétien, ni même le « sous-produit du christianisme » ou le « changement d’adresse d’une
17055 , ni même le « sous-produit du christianisme » ou le « changement d’adresse d’une force que le christianisme a réveillée e
17056 ous-produit du christianisme » ou le « changement d’ adresse d’une force que le christianisme a réveillée et orientée vers
17057 t du christianisme » ou le « changement d’adresse d’ une force que le christianisme a réveillée et orientée vers Dieu »206.
17058 me » ou le « changement d’adresse d’une force que le christianisme a réveillée et orientée vers Dieu »206. Il est plutôt l
17059 veillée et orientée vers Dieu »206. Il est plutôt le sous-produit de la religion manichéenne. Plus exactement, il est né d
17060 tée vers Dieu »206. Il est plutôt le sous-produit de la religion manichéenne. Plus exactement, il est né de la complicité
17061 vers Dieu »206. Il est plutôt le sous-produit de la religion manichéenne. Plus exactement, il est né de la complicité de
17062 religion manichéenne. Plus exactement, il est né de la complicité de cette religion avec nos plus vieilles croyances, et
17063 ligion manichéenne. Plus exactement, il est né de la complicité de cette religion avec nos plus vieilles croyances, et du
17064 enne. Plus exactement, il est né de la complicité de cette religion avec nos plus vieilles croyances, et du conflit de l’h
17065 n avec nos plus vieilles croyances, et du conflit de l’hérésie qui en résulta avec l’orthodoxie chrétienne. Première corre
17066 vec nos plus vieilles croyances, et du conflit de l’ hérésie qui en résulta avec l’orthodoxie chrétienne. Première correcti
17067 s, et du conflit de l’hérésie qui en résulta avec l’ orthodoxie chrétienne. Première correction d’importance. Ensuite, il
17068 avec l’orthodoxie chrétienne. Première correction d’ importance. Ensuite, il est urgent de rappeler que le fameux « dynami
17069 correction d’importance. Ensuite, il est urgent de rappeler que le fameux « dynamisme occidental » procède de deux sourc
17070 portance. Ensuite, il est urgent de rappeler que le fameux « dynamisme occidental » procède de deux sources distinctes. S
17071 er que le fameux « dynamisme occidental » procède de deux sources distinctes. Si c’est notre délire guerrier que l’on ente
17072 es distinctes. Si c’est notre délire guerrier que l’ on entend désigner par ce terme, nous avons vu qu’il se rattache de la
17073 ner par ce terme, nous avons vu qu’il se rattache de la manière la plus précise, historiquement, à la passion. Comme la pa
17074 par ce terme, nous avons vu qu’il se rattache de la manière la plus précise, historiquement, à la passion. Comme la passi
17075 me, nous avons vu qu’il se rattache de la manière la plus précise, historiquement, à la passion. Comme la passion, le goût
17076 de la manière la plus précise, historiquement, à la passion. Comme la passion, le goût de la guerre procède d’une concept
17077 plus précise, historiquement, à la passion. Comme la passion, le goût de la guerre procède d’une conception de la vie arde
17078 , historiquement, à la passion. Comme la passion, le goût de la guerre procède d’une conception de la vie ardente qui est
17079 iquement, à la passion. Comme la passion, le goût de la guerre procède d’une conception de la vie ardente qui est un masqu
17080 ement, à la passion. Comme la passion, le goût de la guerre procède d’une conception de la vie ardente qui est un masque d
17081 n. Comme la passion, le goût de la guerre procède d’ une conception de la vie ardente qui est un masque du désir de mort. D
17082 on, le goût de la guerre procède d’une conception de la vie ardente qui est un masque du désir de mort. Dynamisme inverti,
17083 le goût de la guerre procède d’une conception de la vie ardente qui est un masque du désir de mort. Dynamisme inverti, et
17084 tion de la vie ardente qui est un masque du désir de mort. Dynamisme inverti, et autodestructeur. Mais l’autre aspect du d
17085 chnique, ne saurait être un seul instant ramené à la passion. L’attitude humaine qu’il révèle est l’antithèse exacte de la
17086 saurait être un seul instant ramené à la passion. L’ attitude humaine qu’il révèle est l’antithèse exacte de la passion : c
17087 à la passion. L’attitude humaine qu’il révèle est l’ antithèse exacte de la passion : c’est une affirmation de la valeur de
17088 itude humaine qu’il révèle est l’antithèse exacte de la passion : c’est une affirmation de la valeur des choses créées, de
17089 de humaine qu’il révèle est l’antithèse exacte de la passion : c’est une affirmation de la valeur des choses créées, de la
17090 hèse exacte de la passion : c’est une affirmation de la valeur des choses créées, de la matière, et une application de l’e
17091 e exacte de la passion : c’est une affirmation de la valeur des choses créées, de la matière, et une application de l’espr
17092 t une affirmation de la valeur des choses créées, de la matière, et une application de l’esprit au monde visible. La passi
17093 ne affirmation de la valeur des choses créées, de la matière, et une application de l’esprit au monde visible. La passion
17094 choses créées, de la matière, et une application de l’esprit au monde visible. La passion ni la foi hérétique dont elle e
17095 oses créées, de la matière, et une application de l’ esprit au monde visible. La passion ni la foi hérétique dont elle est
17096 et une application de l’esprit au monde visible. La passion ni la foi hérétique dont elle est née ne sauraient proposer c
17097 ation de l’esprit au monde visible. La passion ni la foi hérétique dont elle est née ne sauraient proposer comme but à not
17098 t née ne sauraient proposer comme but à notre vie la maîtrise de la Nature, puisque c’est là le but et la fonction origine
17099 raient proposer comme but à notre vie la maîtrise de la Nature, puisque c’est là le but et la fonction originelle du Démiu
17100 ent proposer comme but à notre vie la maîtrise de la Nature, puisque c’est là le but et la fonction originelle du Démiurge
17101 re vie la maîtrise de la Nature, puisque c’est là le but et la fonction originelle du Démiurge, et puisque le salut est ju
17102 maîtrise de la Nature, puisque c’est là le but et la fonction originelle du Démiurge, et puisque le salut est justement d’
17103 et la fonction originelle du Démiurge, et puisque le salut est justement d’échapper à sa loi démoniaque207. Faut-il voir à
17104 le du Démiurge, et puisque le salut est justement d’ échapper à sa loi démoniaque207. Faut-il voir à la source de cet aspec
17105 d’échapper à sa loi démoniaque207. Faut-il voir à la source de cet aspect le plus réel de l’activisme européen une sorte d
17106 à sa loi démoniaque207. Faut-il voir à la source de cet aspect le plus réel de l’activisme européen une sorte de tempéram
17107 niaque207. Faut-il voir à la source de cet aspect le plus réel de l’activisme européen une sorte de tempérament continenta
17108 ut-il voir à la source de cet aspect le plus réel de l’activisme européen une sorte de tempérament continental ? Ou quelqu
17109 il voir à la source de cet aspect le plus réel de l’ activisme européen une sorte de tempérament continental ? Ou quelque i
17110 ct le plus réel de l’activisme européen une sorte de tempérament continental ? Ou quelque influence indirecte de l’ambitio
17111 ment continental ? Ou quelque influence indirecte de l’ambition chrétienne définie par l’Apôtre (Romains, 8), et qui tendr
17112 t continental ? Ou quelque influence indirecte de l’ ambition chrétienne définie par l’Apôtre (Romains, 8), et qui tendrait
17113 ce indirecte de l’ambition chrétienne définie par l’ Apôtre (Romains, 8), et qui tendrait à restaurer le Cosmos dans sa loi
17114 ’Apôtre (Romains, 8), et qui tendrait à restaurer le Cosmos dans sa loi primitive, troublée par le péché ? La volonté chré
17115 rer le Cosmos dans sa loi primitive, troublée par le péché ? La volonté chrétienne de transformer le pécheur dans son âme
17116 os dans sa loi primitive, troublée par le péché ? La volonté chrétienne de transformer le pécheur dans son âme et dans sa
17117 ve, troublée par le péché ? La volonté chrétienne de transformer le pécheur dans son âme et dans sa conduite a entraîné en
17118 r le péché ? La volonté chrétienne de transformer le pécheur dans son âme et dans sa conduite a entraîné en Occident l’idé
17119 on âme et dans sa conduite a entraîné en Occident l’ idée de transformer le milieu humain (d’où le mythe de la révolution),
17120 et dans sa conduite a entraîné en Occident l’idée de transformer le milieu humain (d’où le mythe de la révolution), et l’i
17121 uite a entraîné en Occident l’idée de transformer le milieu humain (d’où le mythe de la révolution), et l’idée de transfor
17122 Occident l’idée de transformer le milieu humain ( d’ où le mythe de la révolution), et l’idée de transformer le milieu natu
17123 dent l’idée de transformer le milieu humain (d’où le mythe de la révolution), et l’idée de transformer le milieu naturel (
17124 ée de transformer le milieu humain (d’où le mythe de la révolution), et l’idée de transformer le milieu naturel (d’où la t
17125 de transformer le milieu humain (d’où le mythe de la révolution), et l’idée de transformer le milieu naturel (d’où la tech
17126 ilieu humain (d’où le mythe de la révolution), et l’ idée de transformer le milieu naturel (d’où la technique). Reste à sav
17127 umain (d’où le mythe de la révolution), et l’idée de transformer le milieu naturel (d’où la technique). Reste à savoir si
17128 mythe de la révolution), et l’idée de transformer le milieu naturel (d’où la technique). Reste à savoir si le christianism
17129 ion), et l’idée de transformer le milieu naturel ( d’ où la technique). Reste à savoir si le christianisme, accueilli par le
17130 et l’idée de transformer le milieu naturel (d’où la technique). Reste à savoir si le christianisme, accueilli par les Ind
17131 eu naturel (d’où la technique). Reste à savoir si le christianisme, accueilli par les Indes ou la Chine, y eût produit les
17132 Reste à savoir si le christianisme, accueilli par les Indes ou la Chine, y eût produit les mêmes effets. Mais la réponse n’
17133 r si le christianisme, accueilli par les Indes ou la Chine, y eût produit les mêmes effets. Mais la réponse n’importe pas
17134 ccueilli par les Indes ou la Chine, y eût produit les mêmes effets. Mais la réponse n’importe pas ici : il nous suffit de m
17135 ou la Chine, y eût produit les mêmes effets. Mais la réponse n’importe pas ici : il nous suffit de marquer que les élément
17136 ais la réponse n’importe pas ici : il nous suffit de marquer que les éléments occidentaux-chrétiens (c’est-à-dire créateur
17137 n’importe pas ici : il nous suffit de marquer que les éléments occidentaux-chrétiens (c’est-à-dire créateurs) du dynamisme
17138 ntés par une volonté exactement contraire à celle de la passion. Ce qui peut induire en erreur, et ce qui a introduit de f
17139 s par une volonté exactement contraire à celle de la passion. Ce qui peut induire en erreur, et ce qui a introduit de fait
17140 qui peut induire en erreur, et ce qui a introduit de fait une fatale erreur dans l’activisme moderne, c’est la collusion d
17141 ce qui a introduit de fait une fatale erreur dans l’ activisme moderne, c’est la collusion de la guerre et de notre génie t
17142 une fatale erreur dans l’activisme moderne, c’est la collusion de la guerre et de notre génie technique. À partir de la Ré
17143 reur dans l’activisme moderne, c’est la collusion de la guerre et de notre génie technique. À partir de la Révolution, la
17144 r dans l’activisme moderne, c’est la collusion de la guerre et de notre génie technique. À partir de la Révolution, la gue
17145 visme moderne, c’est la collusion de la guerre et de notre génie technique. À partir de la Révolution, la guerre devenant
17146 a guerre et de notre génie technique. À partir de la Révolution, la guerre devenant « nationale » exige la collaboration d
17147 notre génie technique. À partir de la Révolution, la guerre devenant « nationale » exige la collaboration de toutes les fo
17148 évolution, la guerre devenant « nationale » exige la collaboration de toutes les forces créatrices, et en particulier de l
17149 rre devenant « nationale » exige la collaboration de toutes les forces créatrices, et en particulier de la technique. C’es
17150 nt « nationale » exige la collaboration de toutes les forces créatrices, et en particulier de la technique. C’est alors la
17151 e toutes les forces créatrices, et en particulier de la technique. C’est alors la passion (guerrière) qui va devenir le pr
17152 outes les forces créatrices, et en particulier de la technique. C’est alors la passion (guerrière) qui va devenir le princ
17153 s, et en particulier de la technique. C’est alors la passion (guerrière) qui va devenir le principal moteur de la recherch
17154 C’est alors la passion (guerrière) qui va devenir le principal moteur de la recherche mécanique : on l’a bien vu depuis 19
17155 on (guerrière) qui va devenir le principal moteur de la recherche mécanique : on l’a bien vu depuis 1915. Mais cette union
17156 (guerrière) qui va devenir le principal moteur de la recherche mécanique : on l’a bien vu depuis 1915. Mais cette union to
17157 e principal moteur de la recherche mécanique : on l’ a bien vu depuis 1915. Mais cette union tout à fait monstrueuse des fo
17158 is cette union tout à fait monstrueuse des forces de mort et des forces créatrices va dénaturer à la fois la guerre et le
17159 t et des forces créatrices va dénaturer à la fois la guerre et le génie technique. La guerre mécanisée évacue la passion,
17160 es créatrices va dénaturer à la fois la guerre et le génie technique. La guerre mécanisée évacue la passion, et la techniq
17161 aturer à la fois la guerre et le génie technique. La guerre mécanisée évacue la passion, et la technique en devenant morte
17162 et le génie technique. La guerre mécanisée évacue la passion, et la technique en devenant mortelle, trahit les ambitions d
17163 hnique. La guerre mécanisée évacue la passion, et la technique en devenant mortelle, trahit les ambitions dont elle est né
17164 ion, et la technique en devenant mortelle, trahit les ambitions dont elle est née. Il se peut que l’Occident succombe à ce
17165 t les ambitions dont elle est née. Il se peut que l’ Occident succombe à ce destin qu’il s’est forgé. Mais il est clair que
17166 l s’est forgé. Mais il est clair que ce n’est pas le christianisme — comme le répètent tant de publicistes — qui est respo
17167 t clair que ce n’est pas le christianisme — comme le répètent tant de publicistes — qui est responsable de la catastrophe.
17168 épètent tant de publicistes — qui est responsable de la catastrophe. L’esprit catastrophique de l’Occident n’est pas chrét
17169 tent tant de publicistes — qui est responsable de la catastrophe. L’esprit catastrophique de l’Occident n’est pas chrétien
17170 licistes — qui est responsable de la catastrophe. L’ esprit catastrophique de l’Occident n’est pas chrétien208. Il est tout
17171 nsable de la catastrophe. L’esprit catastrophique de l’Occident n’est pas chrétien208. Il est tout au contraire manichéen.
17172 ble de la catastrophe. L’esprit catastrophique de l’ Occident n’est pas chrétien208. Il est tout au contraire manichéen. C’
17173 st ce qu’ignorent communément ceux qui assimilent le christianisme et l’Occident, comme si tout l’Occident était chrétien.
17174 mmunément ceux qui assimilent le christianisme et l’ Occident, comme si tout l’Occident était chrétien. Si donc l’Europe su
17175 ent le christianisme et l’Occident, comme si tout l’ Occident était chrétien. Si donc l’Europe succombe à son mauvais génie
17176 comme si tout l’Occident était chrétien. Si donc l’ Europe succombe à son mauvais génie, ce sera pour avoir trop longtemps
17177 génie, ce sera pour avoir trop longtemps cultivé la religion para ou même antichrétienne de la passion. ⁂ Faut-il conclur
17178 s cultivé la religion para ou même antichrétienne de la passion. ⁂ Faut-il conclure que la passion serait la tentation ori
17179 ultivé la religion para ou même antichrétienne de la passion. ⁂ Faut-il conclure que la passion serait la tentation orient
17180 ichrétienne de la passion. ⁂ Faut-il conclure que la passion serait la tentation orientale de l’Occident ? S’il est vrai q
17181 passion. ⁂ Faut-il conclure que la passion serait la tentation orientale de l’Occident ? S’il est vrai qu’elle ne s’est dé
17182 lure que la passion serait la tentation orientale de l’Occident ? S’il est vrai qu’elle ne s’est développée dans notre his
17183 e que la passion serait la tentation orientale de l’ Occident ? S’il est vrai qu’elle ne s’est développée dans notre histoi
17184 s qu’à partir des xiie et xiiie siècles, et par l’ impulsion décisive de l’hérésie méridionale, il apparaît que c’est du
17185 e et xiiie siècles, et par l’impulsion décisive de l’hérésie méridionale, il apparaît que c’est du Proche-Orient et de l
17186 et xiiie siècles, et par l’impulsion décisive de l’ hérésie méridionale, il apparaît que c’est du Proche-Orient et de l’Ir
17187 ionale, il apparaît que c’est du Proche-Orient et de l’Iran, sources certaines de l’hérésie, que nous sont venues nos « mo
17188 ale, il apparaît que c’est du Proche-Orient et de l’ Iran, sources certaines de l’hérésie, que nous sont venues nos « morte
17189 du Proche-Orient et de l’Iran, sources certaines de l’hérésie, que nous sont venues nos « mortelles » croyances. Mais dir
17190 Proche-Orient et de l’Iran, sources certaines de l’ hérésie, que nous sont venues nos « mortelles » croyances. Mais dira-t
17191 dira-t-on, ces mêmes croyances n’ont pas produit les mêmes effets parmi les peuples de l’Orient ? C’est qu’elles n’y ont p
17192 royances n’ont pas produit les mêmes effets parmi les peuples de l’Orient ? C’est qu’elles n’y ont pas trouvé les mêmes obs
17193 nt pas produit les mêmes effets parmi les peuples de l’Orient ? C’est qu’elles n’y ont pas trouvé les mêmes obstacles. Ai
17194 pas produit les mêmes effets parmi les peuples de l’ Orient ? C’est qu’elles n’y ont pas trouvé les mêmes obstacles. Ainsi
17195 s de l’Orient ? C’est qu’elles n’y ont pas trouvé les mêmes obstacles. Ainsi notre chance dramatique est d’avoir résisté à
17196 mes obstacles. Ainsi notre chance dramatique est d’ avoir résisté à la passion par des moyens prédestinés à l’exalter. Tel
17197 nsi notre chance dramatique est d’avoir résisté à la passion par des moyens prédestinés à l’exalter. Telle fut la tentatio
17198 résisté à la passion par des moyens prédestinés à l’ exalter. Telle fut la tentation permanente d’où jaillirent nos plus be
17199 par des moyens prédestinés à l’exalter. Telle fut la tentation permanente d’où jaillirent nos plus belles créations. Mais
17200 és à l’exalter. Telle fut la tentation permanente d’ où jaillirent nos plus belles créations. Mais ce qui produit la vie pr
17201 nt nos plus belles créations. Mais ce qui produit la vie produit aussi la mort. Il suffit qu’un accent se déplace pour que
17202 éations. Mais ce qui produit la vie produit aussi la mort. Il suffit qu’un accent se déplace pour que le dynamisme change
17203 mort. Il suffit qu’un accent se déplace pour que le dynamisme change de signe. ⁂ C’est en fin de compte dans l’attitude r
17204 un accent se déplace pour que le dynamisme change de signe. ⁂ C’est en fin de compte dans l’attitude religieuse des Occide
17205 me change de signe. ⁂ C’est en fin de compte dans l’ attitude religieuse des Occidentaux, et dans l’institution la plus typ
17206 ns l’attitude religieuse des Occidentaux, et dans l’ institution la plus typique de leur morale : le mariage, qu’il sera dé
17207 religieuse des Occidentaux, et dans l’institution la plus typique de leur morale : le mariage, qu’il sera désormais possib
17208 ccidentaux, et dans l’institution la plus typique de leur morale : le mariage, qu’il sera désormais possible de repérer av
17209 ns l’institution la plus typique de leur morale : le mariage, qu’il sera désormais possible de repérer avec assez de préci
17210 orale : le mariage, qu’il sera désormais possible de repérer avec assez de précision ce déplacement d’accent dont tout dép
17211 ’il sera désormais possible de repérer avec assez de précision ce déplacement d’accent dont tout dépend. Il est certain qu
17212 de repérer avec assez de précision ce déplacement d’ accent dont tout dépend. Il est certain que l’Occidental christianisé
17213 ent d’accent dont tout dépend. Il est certain que l’ Occidental christianisé se distingue de l’Oriental par son pouvoir d’a
17214 ertain que l’Occidental christianisé se distingue de l’Oriental par son pouvoir d’approfondir l’être créé dans ce qu’il a
17215 ain que l’Occidental christianisé se distingue de l’ Oriental par son pouvoir d’approfondir l’être créé dans ce qu’il a de
17216 ianisé se distingue de l’Oriental par son pouvoir d’ approfondir l’être créé dans ce qu’il a de particulier. C’est tout le
17217 ingue de l’Oriental par son pouvoir d’approfondir l’ être créé dans ce qu’il a de particulier. C’est tout le secret de notr
17218 pouvoir d’approfondir l’être créé dans ce qu’il a de particulier. C’est tout le secret de notre fidélité. La sagesse orien
17219 e créé dans ce qu’il a de particulier. C’est tout le secret de notre fidélité. La sagesse orientale cherche la connaissanc
17220 s ce qu’il a de particulier. C’est tout le secret de notre fidélité. La sagesse orientale cherche la connaissance dans l’a
17221 ticulier. C’est tout le secret de notre fidélité. La sagesse orientale cherche la connaissance dans l’abolition progressiv
17222 t de notre fidélité. La sagesse orientale cherche la connaissance dans l’abolition progressive du divers. Nous, nous cherc
17223 La sagesse orientale cherche la connaissance dans l’ abolition progressive du divers. Nous, nous cherchons la densité de l’
17224 ition progressive du divers. Nous, nous cherchons la densité de l’être dans la personne distincte, sans cesse approfondie
17225 essive du divers. Nous, nous cherchons la densité de l’être dans la personne distincte, sans cesse approfondie comme telle
17226 ive du divers. Nous, nous cherchons la densité de l’ être dans la personne distincte, sans cesse approfondie comme telle. «
17227 s. Nous, nous cherchons la densité de l’être dans la personne distincte, sans cesse approfondie comme telle. « D’autant pl
17228 distincte, sans cesse approfondie comme telle. «  D’ autant plus nous connaissons les choses particulières, d’autant plus n
17229 die comme telle. « D’autant plus nous connaissons les choses particulières, d’autant plus nous connaissons Dieu », dit Spin
17230 t plus nous connaissons les choses particulières, d’ autant plus nous connaissons Dieu », dit Spinoza. Cette attitude, qui
17231 , qui définit mon Occident, définit en même temps les conditions profondes de la fidélité, de la personne, du mariage — et
17232 t, définit en même temps les conditions profondes de la fidélité, de la personne, du mariage — et du refus de la passion.
17233 définit en même temps les conditions profondes de la fidélité, de la personne, du mariage — et du refus de la passion. Ell
17234 me temps les conditions profondes de la fidélité, de la personne, du mariage — et du refus de la passion. Elle suppose l’a
17235 temps les conditions profondes de la fidélité, de la personne, du mariage — et du refus de la passion. Elle suppose l’acce
17236 idélité, de la personne, du mariage — et du refus de la passion. Elle suppose l’acceptation du différent, et donc de l’inc
17237 lité, de la personne, du mariage — et du refus de la passion. Elle suppose l’acceptation du différent, et donc de l’incomp
17238 mariage — et du refus de la passion. Elle suppose l’ acceptation du différent, et donc de l’incomplet, la prise sur le conc
17239 Elle suppose l’acceptation du différent, et donc de l’incomplet, la prise sur le concret dans ses limitations. Le chrétie
17240 le suppose l’acceptation du différent, et donc de l’ incomplet, la prise sur le concret dans ses limitations. Le chrétien p
17241 acceptation du différent, et donc de l’incomplet, la prise sur le concret dans ses limitations. Le chrétien prend le monde
17242 u différent, et donc de l’incomplet, la prise sur le concret dans ses limitations. Le chrétien prend le monde tel qu’il es
17243 et, la prise sur le concret dans ses limitations. Le chrétien prend le monde tel qu’il est, et non point tel qu’il peut le
17244 e concret dans ses limitations. Le chrétien prend le monde tel qu’il est, et non point tel qu’il peut le rêver. Son activi
17245 monde tel qu’il est, et non point tel qu’il peut le rêver. Son activité « créatrice » consiste alors à retrouver en profo
17246  » consiste alors à retrouver en profondeur toute la diversité du monde créé ; et c’est ainsi que la Renaissance définit l
17247 e la diversité du monde créé ; et c’est ainsi que la Renaissance définit l’homme : un microcosme. Tout ce qui détruit cett
17248 créé ; et c’est ainsi que la Renaissance définit l’ homme : un microcosme. Tout ce qui détruit cette volonté centrale, ou
17249 it cette volonté centrale, ou en dévie, compromet la fidélité et donne des chances nouvelles à la passion. C’est notre vie
17250 omet la fidélité et donne des chances nouvelles à la passion. C’est notre vie et notre mort. Et c’est pourquoi la crise mo
17251 C’est notre vie et notre mort. Et c’est pourquoi la crise moderne du mariage est le signe le moins trompeur d’une décaden
17252 Et c’est pourquoi la crise moderne du mariage est le signe le moins trompeur d’une décadence occidentale. Il est en d’autr
17253 pourquoi la crise moderne du mariage est le signe le moins trompeur d’une décadence occidentale. Il est en d’autres, certe
17254 moderne du mariage est le signe le moins trompeur d’ une décadence occidentale. Il est en d’autres, certes, dans les domain
17255 nce occidentale. Il est en d’autres, certes, dans les domaines les plus divers : le culte du nombre, la poésie de l’évasion
17256 le. Il est en d’autres, certes, dans les domaines les plus divers : le culte du nombre, la poésie de l’évasion, l’envahisse
17257 tres, certes, dans les domaines les plus divers : le culte du nombre, la poésie de l’évasion, l’envahissement de la cultur
17258 es domaines les plus divers : le culte du nombre, la poésie de l’évasion, l’envahissement de la culture par les passions n
17259 s les plus divers : le culte du nombre, la poésie de l’évasion, l’envahissement de la culture par les passions nationalist
17260 es plus divers : le culte du nombre, la poésie de l’ évasion, l’envahissement de la culture par les passions nationalistes 
17261 ers : le culte du nombre, la poésie de l’évasion, l’ envahissement de la culture par les passions nationalistes : tout ce q
17262 u nombre, la poésie de l’évasion, l’envahissement de la culture par les passions nationalistes : tout ce qui tend à ruiner
17263 ombre, la poésie de l’évasion, l’envahissement de la culture par les passions nationalistes : tout ce qui tend à ruiner la
17264 e de l’évasion, l’envahissement de la culture par les passions nationalistes : tout ce qui tend à ruiner la personne. Mais
17265 assions nationalistes : tout ce qui tend à ruiner la personne. Mais ce sont là des phénomènes complexes et collectifs, qui
17266 , qui échappent souvent aux prises individuelles. Le signe de la crise du mariage nous parle et nous avertit mieux : aucun
17267 appent souvent aux prises individuelles. Le signe de la crise du mariage nous parle et nous avertit mieux : aucun n’est pl
17268 ent souvent aux prises individuelles. Le signe de la crise du mariage nous parle et nous avertit mieux : aucun n’est plus
17269 otidien, plus intimement vérifiable. 7.Au-delà de la tragédie Cet ouvrage, à bien des égards, peut apparaître comme
17270 dien, plus intimement vérifiable. 7.Au-delà de la tragédie Cet ouvrage, à bien des égards, peut apparaître comme le
17271 ouvrage, à bien des égards, peut apparaître comme le bilan d’une décadence : mythe dégradé, mariage en crise, formes et co
17272 à bien des égards, peut apparaître comme le bilan d’ une décadence : mythe dégradé, mariage en crise, formes et conventions
17273 lire passionnel aux domaines où il peut entraîner la destruction de notre civilisation. Tout cela est, tout cela nous mena
17274 aux domaines où il peut entraîner la destruction de notre civilisation. Tout cela est, tout cela nous menace, et d’autant
17275 isation. Tout cela est, tout cela nous menace, et d’ autant plus qu’on voudrait le nier. Cependant, à plusieurs reprises, l
17276 cela nous menace, et d’autant plus qu’on voudrait le nier. Cependant, à plusieurs reprises, la connaissance de ces périls
17277 oudrait le nier. Cependant, à plusieurs reprises, la connaissance de ces périls nous a fait entrevoir des possibilités de
17278 Cependant, à plusieurs reprises, la connaissance de ces périls nous a fait entrevoir des possibilités de les surmonter. P
17279 ces périls nous a fait entrevoir des possibilités de les surmonter. Par exemple, il se peut que l’Europe, après une crise
17280 périls nous a fait entrevoir des possibilités de les surmonter. Par exemple, il se peut que l’Europe, après une crise tota
17281 tés de les surmonter. Par exemple, il se peut que l’ Europe, après une crise totalitaire (et supposé qu’elle n’y succombe p
17282 (et supposé qu’elle n’y succombe point), retrouve le sens d’une fidélité gagée au moins sur des institutions solides, à la
17283 osé qu’elle n’y succombe point), retrouve le sens d’ une fidélité gagée au moins sur des institutions solides, à la mesure
17284 té gagée au moins sur des institutions solides, à la mesure de la personne. Il se peut que les excès mêmes de la passion p
17285 u moins sur des institutions solides, à la mesure de la personne. Il se peut que les excès mêmes de la passion provoquent
17286 oins sur des institutions solides, à la mesure de la personne. Il se peut que les excès mêmes de la passion provoquent des
17287 lides, à la mesure de la personne. Il se peut que les excès mêmes de la passion provoquent des résistances, c’est-à-dire de
17288 re de la personne. Il se peut que les excès mêmes de la passion provoquent des résistances, c’est-à-dire des formes nouvel
17289 de la personne. Il se peut que les excès mêmes de la passion provoquent des résistances, c’est-à-dire des formes nouvelles
17290 ais après tout, n’est-ce pas encore une tentation de la passion que ce souci des lendemains qui obsède aujourd’hui tant de
17291 après tout, n’est-ce pas encore une tentation de la passion que ce souci des lendemains qui obsède aujourd’hui tant de fr
17292 ui tant de fronts ? Notre vie ne se joue pas dans l’ au-delà temporel, mais dans les décisions toujours actuelles qui fonde
17293 ne se joue pas dans l’au-delà temporel, mais dans les décisions toujours actuelles qui fondent notre fidélité. Quoi qu’il a
17294 tre fidélité. Quoi qu’il arrive, heur ou malheur, le sort du monde nous importe bien moins que la connaissance de nos devo
17295 eur, le sort du monde nous importe bien moins que la connaissance de nos devoirs présents. Car « la figure de ce monde pas
17296 monde nous importe bien moins que la connaissance de nos devoirs présents. Car « la figure de ce monde passe », mais notre
17297 ue la connaissance de nos devoirs présents. Car «  la figure de ce monde passe », mais notre vocation est toujours hic et n
17298 aissance de nos devoirs présents. Car « la figure de ce monde passe », mais notre vocation est toujours hic et nunc, dans
17299 ais notre vocation est toujours hic et nunc, dans l’ acte de l’Éternel où notre espoir se fonde. ⁂ Deux thèmes de réflexion
17300 re vocation est toujours hic et nunc, dans l’acte de l’Éternel où notre espoir se fonde. ⁂ Deux thèmes de réflexions, amor
17301 vocation est toujours hic et nunc, dans l’acte de l’ Éternel où notre espoir se fonde. ⁂ Deux thèmes de réflexions, amorcés
17302 l’Éternel où notre espoir se fonde. ⁂ Deux thèmes de réflexions, amorcés çà et là dans ces pages, pourront en constituer l
17303 s çà et là dans ces pages, pourront en constituer la conclusion ouverte. J’ai tenté de débrouiller certains problèmes posé
17304 t en constituer la conclusion ouverte. J’ai tenté de débrouiller certains problèmes posés en termes d’histoire et de psych
17305 certains problèmes posés en termes d’histoire et de psychologie : mais les constatations tout objectives auxquelles je me
17306 sés en termes d’histoire et de psychologie : mais les constatations tout objectives auxquelles je me suis vu conduit ne son
17307 le, et qui n’est pas toujours aussi simpliste que le dilemme passion-fidélité peut nous le faire croire. De fait, on ne co
17308 mpliste que le dilemme passion-fidélité peut nous le faire croire. De fait, on ne connaît jamais que les problèmes dont on
17309 lemme passion-fidélité peut nous le faire croire. De fait, on ne connaît jamais que les problèmes dont on pressent au moin
17310 e faire croire. De fait, on ne connaît jamais que les problèmes dont on pressent au moins la solution, le dépassement. Or l
17311 amais que les problèmes dont on pressent au moins la solution, le dépassement. Or le moyen de dépasser notre dilemme ne sa
17312 problèmes dont on pressent au moins la solution, le dépassement. Or le moyen de dépasser notre dilemme ne saurait être la
17313 pressent au moins la solution, le dépassement. Or le moyen de dépasser notre dilemme ne saurait être la pure et simple nég
17314 au moins la solution, le dépassement. Or le moyen de dépasser notre dilemme ne saurait être la pure et simple négation de
17315 e moyen de dépasser notre dilemme ne saurait être la pure et simple négation de l’un de ses termes. Je l’ai dit et j’y ins
17316 ilemme ne saurait être la pure et simple négation de l’un de ses termes. Je l’ai dit et j’y insiste encore : condamner la
17317 e saurait être la pure et simple négation de l’un de ses termes. Je l’ai dit et j’y insiste encore : condamner la passion
17318 pure et simple négation de l’un de ses termes. Je l’ ai dit et j’y insiste encore : condamner la passion en principe, ce se
17319 es. Je l’ai dit et j’y insiste encore : condamner la passion en principe, ce serait vouloir supprimer l’un des pôles de no
17320 ncipe, ce serait vouloir supprimer l’un des pôles de notre tension créatrice. De fait cela n’est pas possible. Le philisti
17321 primer l’un des pôles de notre tension créatrice. De fait cela n’est pas possible. Le philistin qui « condamne » de la sor
17322 nsion créatrice. De fait cela n’est pas possible. Le philistin qui « condamne » de la sorte et à priori toute passion, c’e
17323 n’est pas possible. Le philistin qui « condamne » de la sorte et à priori toute passion, c’est qu’il n’en a connu aucune,
17324 st pas possible. Le philistin qui « condamne » de la sorte et à priori toute passion, c’est qu’il n’en a connu aucune, et
17325 t qu’il est en deçà du conflit. Pour cet homme-là le seul progrès concevable est dans la crise de sa sécurité, c’est-à-dir
17326 cet homme-là le seul progrès concevable est dans la crise de sa sécurité, c’est-à-dire dans le drame passionnel209. Mais
17327 e-là le seul progrès concevable est dans la crise de sa sécurité, c’est-à-dire dans le drame passionnel209. Mais au-delà d
17328 t dans la crise de sa sécurité, c’est-à-dire dans le drame passionnel209. Mais au-delà de la passion vécue jusqu’à l’impas
17329 -à-dire dans le drame passionnel209. Mais au-delà de la passion vécue jusqu’à l’impasse mortelle, que pouvons-nous désorma
17330 dire dans le drame passionnel209. Mais au-delà de la passion vécue jusqu’à l’impasse mortelle, que pouvons-nous désormais
17331 nnel209. Mais au-delà de la passion vécue jusqu’à l’ impasse mortelle, que pouvons-nous désormais entrevoir ? Les deux thèm
17332 mortelle, que pouvons-nous désormais entrevoir ? Les deux thèmes que je vais esquisser indiquent deux voies de dépassement
17333 thèmes que je vais esquisser indiquent deux voies de dépassement, dans la ligne de cet ouvrage, mais au-delà du schématism
17334 quisser indiquent deux voies de dépassement, dans la ligne de cet ouvrage, mais au-delà du schématisme inhérent à tout exp
17335 ndiquent deux voies de dépassement, dans la ligne de cet ouvrage, mais au-delà du schématisme inhérent à tout exposé. ⁂ Le
17336 être situé par rapport à un drame personnel dont les données biographiques nous sont suffisamment connues. On sait que l’é
17337 iques nous sont suffisamment connues. On sait que l’ événement qui devint pour Kierkegaard le point de départ de toute sa r
17338 sait que l’événement qui devint pour Kierkegaard le point de départ de toute sa réflexion, fut la rupture de ses fiançail
17339 l’événement qui devint pour Kierkegaard le point de départ de toute sa réflexion, fut la rupture de ses fiançailles avec
17340 nt qui devint pour Kierkegaard le point de départ de toute sa réflexion, fut la rupture de ses fiançailles avec Régine. La
17341 ard le point de départ de toute sa réflexion, fut la rupture de ses fiançailles avec Régine. La cause intime de cette rupt
17342 t de départ de toute sa réflexion, fut la rupture de ses fiançailles avec Régine. La cause intime de cette rupture nous de
17343 n, fut la rupture de ses fiançailles avec Régine. La cause intime de cette rupture nous demeure en partie mystérieuse : c’
17344 e de ses fiançailles avec Régine. La cause intime de cette rupture nous demeure en partie mystérieuse : c’est « le secret 
17345 ture nous demeure en partie mystérieuse : c’est «  le secret » essentiellement impartageable et indicible, qui s’opposait a
17346 ux yeux de Kierkegaard à un mariage heureux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à la passion est d’une nature à t
17347 rkegaard à un mariage heureux selon le monde. Ici l’ obstacle indispensable à la passion est d’une nature à tel point subje
17348 ux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à la passion est d’une nature à tel point subjective, singulière et incomp
17349 de. Ici l’obstacle indispensable à la passion est d’ une nature à tel point subjective, singulière et incomparable, qu’on n
17350 e et incomparable, qu’on ne saurait en pressentir la gravité sans invoquer la foi de Kierkegaard. Selon lui, l’homme fini
17351 ne saurait en pressentir la gravité sans invoquer la foi de Kierkegaard. Selon lui, l’homme fini et pécheur ne saurait ent
17352 ait en pressentir la gravité sans invoquer la foi de Kierkegaard. Selon lui, l’homme fini et pécheur ne saurait entretenir
17353 é sans invoquer la foi de Kierkegaard. Selon lui, l’ homme fini et pécheur ne saurait entretenir avec son Dieu — qui est l’
17354 eur ne saurait entretenir avec son Dieu — qui est l’ Éternel et le Saint — que des relations d’amour mortellement malheureu
17355 t entretenir avec son Dieu — qui est l’Éternel et le Saint — que des relations d’amour mortellement malheureux. « Dieu cré
17356 qui est l’Éternel et le Saint — que des relations d’ amour mortellement malheureux. « Dieu crée tout ex nihilo » et celui q
17357 ui que Dieu élit par son amour, « il commence par le réduire à néant ». Du point de vue du monde et de la vie naturelle, D
17358 le réduire à néant ». Du point de vue du monde et de la vie naturelle, Dieu apparaît alors comme « mon ennemi mortel ». No
17359 réduire à néant ». Du point de vue du monde et de la vie naturelle, Dieu apparaît alors comme « mon ennemi mortel ». Nous
17360 e « mon ennemi mortel ». Nous nous heurtons ici à l’ extrême limite, à l’origine pure de la passion — mais du même coup nou
17361 l ». Nous nous heurtons ici à l’extrême limite, à l’ origine pure de la passion — mais du même coup nous sommes jetés au cœ
17362 heurtons ici à l’extrême limite, à l’origine pure de la passion — mais du même coup nous sommes jetés au cœur même de la f
17363 rtons ici à l’extrême limite, à l’origine pure de la passion — mais du même coup nous sommes jetés au cœur même de la foi
17364  mais du même coup nous sommes jetés au cœur même de la foi chrétienne ! Car voici : cet homme mort au monde, tué par l’am
17365 is du même coup nous sommes jetés au cœur même de la foi chrétienne ! Car voici : cet homme mort au monde, tué par l’amour
17366 ne ! Car voici : cet homme mort au monde, tué par l’ amour infini, devra marcher maintenant et vivre dans le monde comme s’
17367 ur infini, devra marcher maintenant et vivre dans le monde comme s’il n’avait pas d’autre tâche ni plus urgente ni plus ha
17368 ant et vivre dans le monde comme s’il n’avait pas d’ autre tâche ni plus urgente ni plus haute. Ce « chevalier de la foi »,
17369 che ni plus urgente ni plus haute. Ce « chevalier de la foi », quand on le rencontre, n’a l’air de rien de surhumain : « i
17370 ni plus urgente ni plus haute. Ce « chevalier de la foi », quand on le rencontre, n’a l’air de rien de surhumain : « il r
17371 plus haute. Ce « chevalier de la foi », quand on le rencontre, n’a l’air de rien de surhumain : « il ressemble à un perce
17372 ier de la foi », quand on le rencontre, n’a l’air de rien de surhumain : « il ressemble à un percepteur » et se conduit co
17373 a foi », quand on le rencontre, n’a l’air de rien de surhumain : « il ressemble à un percepteur » et se conduit comme n’im
17374 infinie résignation, et s’il a tout ressaisi par la suite, c’est en vertu de l’absurde (c’est-à-dire de la foi). Il fait
17375 l a tout ressaisi par la suite, c’est en vertu de l’ absurde (c’est-à-dire de la foi). Il fait sans cesse le saut dans l’in
17376 suite, c’est en vertu de l’absurde (c’est-à-dire de la foi). Il fait sans cesse le saut dans l’infini, mais avec une tell
17377 ite, c’est en vertu de l’absurde (c’est-à-dire de la foi). Il fait sans cesse le saut dans l’infini, mais avec une telle c
17378 urde (c’est-à-dire de la foi). Il fait sans cesse le saut dans l’infini, mais avec une telle correction et une telle certi
17379 -dire de la foi). Il fait sans cesse le saut dans l’ infini, mais avec une telle correction et une telle certitude qu’il re
17380 une telle certitude qu’il retombe sans cesse dans le fini, et qu’on ne remarque en lui rien que de fini »210… Ainsi l’extr
17381 ans le fini, et qu’on ne remarque en lui rien que de fini »210… Ainsi l’extrême de la passion, la mort d’amour, initie une
17382 n ne remarque en lui rien que de fini »210… Ainsi l’ extrême de la passion, la mort d’amour, initie une vie nouvelle, où la
17383 que en lui rien que de fini »210… Ainsi l’extrême de la passion, la mort d’amour, initie une vie nouvelle, où la passion n
17384 en lui rien que de fini »210… Ainsi l’extrême de la passion, la mort d’amour, initie une vie nouvelle, où la passion ne c
17385 que de fini »210… Ainsi l’extrême de la passion, la mort d’amour, initie une vie nouvelle, où la passion ne cesse d’être
17386 fini »210… Ainsi l’extrême de la passion, la mort d’ amour, initie une vie nouvelle, où la passion ne cesse d’être présente
17387 ion, la mort d’amour, initie une vie nouvelle, où la passion ne cesse d’être présente, mais sous l’incognito le plus jalou
17388 , initie une vie nouvelle, où la passion ne cesse d’ être présente, mais sous l’incognito le plus jaloux : car elle est bie
17389 où la passion ne cesse d’être présente, mais sous l’ incognito le plus jaloux : car elle est bien plus que royale, elle est
17390 n ne cesse d’être présente, mais sous l’incognito le plus jaloux : car elle est bien plus que royale, elle est divine. Et
17391 st bien plus que royale, elle est divine. Et dans l’ analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la passion — quel qu
17392 s que royale, elle est divine. Et dans l’analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la passion — quel que soit l’or
17393 ue royale, elle est divine. Et dans l’analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la passion — quel que soit l’ordre
17394 e, elle est divine. Et dans l’analogie de la foi, l’ on peut alors concevoir que la passion — quel que soit l’ordre où elle
17395 analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la passion — quel que soit l’ordre où elle se manifeste — ne trouve son
17396 ut alors concevoir que la passion — quel que soit l’ ordre où elle se manifeste — ne trouve son au-delà réel, et son salut,
17397 au-delà réel, et son salut, que par cette action d’ obéissance qui est la vie de fidélité. Vivre alors « comme tout le mon
17398 salut, que par cette action d’obéissance qui est la vie de fidélité. Vivre alors « comme tout le monde », mais « en vertu
17399 que par cette action d’obéissance qui est la vie de fidélité. Vivre alors « comme tout le monde », mais « en vertu de l’a
17400 alors « comme tout le monde », mais « en vertu de l’ absurde », c’est une scandaleuse tricherie aux yeux de qui ne croit pa
17401 ndaleuse tricherie aux yeux de qui ne croit pas à l’ absurde ; mais c’est plus qu’une synthèse, et infiniment plus et autre
17402 ion », pour qui croit que Dieu est fidèle, et que l’ amour ne trompe jamais l’aimé. Certes, Kierkegaard ne parvint à « ress
17403 Dieu est fidèle, et que l’amour ne trompe jamais l’ aimé. Certes, Kierkegaard ne parvint à « ressaisir » le monde fini que
17404 é. Certes, Kierkegaard ne parvint à « ressaisir » le monde fini que dans la conscience de sa perte, infiniment féconde pou
17405 ne parvint à « ressaisir » le monde fini que dans la conscience de sa perte, infiniment féconde pour son génie ; il ne rec
17406  ressaisir » le monde fini que dans la conscience de sa perte, infiniment féconde pour son génie ; il ne recouvra pas Régi
17407 ; il ne recouvra pas Régine, mais ne cessa jamais de l’aimer et de lui dédier toute son œuvre. Et c’est peut-être que cett
17408 l ne recouvra pas Régine, mais ne cessa jamais de l’ aimer et de lui dédier toute son œuvre. Et c’est peut-être que cette œ
17409 ra pas Régine, mais ne cessa jamais de l’aimer et de lui dédier toute son œuvre. Et c’est peut-être que cette œuvre était
17410 n œuvre. Et c’est peut-être que cette œuvre était le lieu de sa fidélité la plus réelle. Pourquoi chercher ailleurs que da
17411 Et c’est peut-être que cette œuvre était le lieu de sa fidélité la plus réelle. Pourquoi chercher ailleurs que dans la vo
17412 être que cette œuvre était le lieu de sa fidélité la plus réelle. Pourquoi chercher ailleurs que dans la vocation vraiment
17413 plus réelle. Pourquoi chercher ailleurs que dans la vocation vraiment unique du Solitaire, le secret de son échec humain 
17414 ue dans la vocation vraiment unique du Solitaire, le secret de son échec humain ? D’autres reçoivent une autre vocation, é
17415 vocation vraiment unique du Solitaire, le secret de son échec humain ? D’autres reçoivent une autre vocation, épousent Ré
17416 reçoivent une autre vocation, épousent Régine, et la passion revit dans leur mariage, mais alors « en vertu de l’absurde »
17417 revit dans leur mariage, mais alors « en vertu de l’ absurde ». Et ils s’étonnent chaque jour de leur bonheur. (Ces choses-
17418 rtu de l’absurde ». Et ils s’étonnent chaque jour de leur bonheur. (Ces choses-là sont trop simples et totales pour qu’un
17419 our qu’un discours vienne mettre ses délais entre la question qu’elles nous posent et la réponse de notre vie.) ⁂ Le secon
17420 délais entre la question qu’elles nous posent et la réponse de notre vie.) ⁂ Le second thème que j’esquisserai n’est peut
17421 re la question qu’elles nous posent et la réponse de notre vie.) ⁂ Le second thème que j’esquisserai n’est peut-être pas d
17422 econd thème que j’esquisserai n’est peut-être pas d’ une nature essentiellement hétérogène. Peut-être même doit-il être con
17423 re conçu comme un aspect particulier du mouvement de retour de la passion, tel que l’a décrit Kierkegaard. Au sommet de l’
17424 omme un aspect particulier du mouvement de retour de la passion, tel que l’a décrit Kierkegaard. Au sommet de l’ascension
17425 e un aspect particulier du mouvement de retour de la passion, tel que l’a décrit Kierkegaard. Au sommet de l’ascension spi
17426 ier du mouvement de retour de la passion, tel que l’ a décrit Kierkegaard. Au sommet de l’ascension spirituelle qu’il nous
17427 assion, tel que l’a décrit Kierkegaard. Au sommet de l’ascension spirituelle qu’il nous raconte dans le langage de la plus
17428 ion, tel que l’a décrit Kierkegaard. Au sommet de l’ ascension spirituelle qu’il nous raconte dans le langage de la plus ar
17429 e l’ascension spirituelle qu’il nous raconte dans le langage de la plus ardente passion, saint Jean de la Croix connaît qu
17430 on spirituelle qu’il nous raconte dans le langage de la plus ardente passion, saint Jean de la Croix connaît que l’âme att
17431 spirituelle qu’il nous raconte dans le langage de la plus ardente passion, saint Jean de la Croix connaît que l’âme attein
17432 dente passion, saint Jean de la Croix connaît que l’ âme atteint un état de présence parfaite à l’objet aimant de l’amour,
17433 ean de la Croix connaît que l’âme atteint un état de présence parfaite à l’objet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomm
17434 que l’âme atteint un état de présence parfaite à l’ objet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le mariage mystique.
17435 int un état de présence parfaite à l’objet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le mariage mystique. L’âme se compor
17436 un état de présence parfaite à l’objet aimant de l’ amour, et c’est ce qu’il nomme le mariage mystique. L’âme se comporte
17437 ’objet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le mariage mystique. L’âme se comporte alors à l’endroit de son amour av
17438 our, et c’est ce qu’il nomme le mariage mystique. L’ âme se comporte alors à l’endroit de son amour avec une sorte d’indiff
17439 rte alors à l’endroit de son amour avec une sorte d’ indifférence quasi divine. Elle est au-delà du doute et de la distinct
17440 érence quasi divine. Elle est au-delà du doute et de la distinction ressentie comme un déchirement ; elle ne désire plus r
17441 nce quasi divine. Elle est au-delà du doute et de la distinction ressentie comme un déchirement ; elle ne désire plus rien
17442 son amour ne veuille, elle est une avec lui dans la dualité, qui n’est plus qu’un dialogue de grâce et d’obéissance. Et l
17443 ui dans la dualité, qui n’est plus qu’un dialogue de grâce et d’obéissance. Et le désir de la plus haute passion se voit a
17444 ualité, qui n’est plus qu’un dialogue de grâce et d’ obéissance. Et le désir de la plus haute passion se voit alors comblé
17445 plus qu’un dialogue de grâce et d’obéissance. Et le désir de la plus haute passion se voit alors comblé sans cesse dans l
17446 un dialogue de grâce et d’obéissance. Et le désir de la plus haute passion se voit alors comblé sans cesse dans l’acte mêm
17447 dialogue de grâce et d’obéissance. Et le désir de la plus haute passion se voit alors comblé sans cesse dans l’acte même d
17448 aute passion se voit alors comblé sans cesse dans l’ acte même d’obéir, en sorte qu’il n’est plus en l’âme de brûlure, ni m
17449 se voit alors comblé sans cesse dans l’acte même d’ obéir, en sorte qu’il n’est plus en l’âme de brûlure, ni même de consc
17450 l’acte même d’obéir, en sorte qu’il n’est plus en l’ âme de brûlure, ni même de conscience de l’amour, mais seulement la so
17451 même d’obéir, en sorte qu’il n’est plus en l’âme de brûlure, ni même de conscience de l’amour, mais seulement la sobriété
17452 rte qu’il n’est plus en l’âme de brûlure, ni même de conscience de l’amour, mais seulement la sobriété heureuse de l’agir.
17453 t plus en l’âme de brûlure, ni même de conscience de l’amour, mais seulement la sobriété heureuse de l’agir. Dans l’analog
17454 lus en l’âme de brûlure, ni même de conscience de l’ amour, mais seulement la sobriété heureuse de l’agir. Dans l’analogie
17455 ni même de conscience de l’amour, mais seulement la sobriété heureuse de l’agir. Dans l’analogie de la foi, l’on peut alo
17456 e de l’amour, mais seulement la sobriété heureuse de l’agir. Dans l’analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la p
17457 e l’amour, mais seulement la sobriété heureuse de l’ agir. Dans l’analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la pass
17458 is seulement la sobriété heureuse de l’agir. Dans l’ analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la passion, née du m
17459 t la sobriété heureuse de l’agir. Dans l’analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la passion, née du mortel désir
17460 a sobriété heureuse de l’agir. Dans l’analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la passion, née du mortel désir d’
17461 té heureuse de l’agir. Dans l’analogie de la foi, l’ on peut alors concevoir que la passion, née du mortel désir d’union my
17462 analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la passion, née du mortel désir d’union mystique, ne saurait être dépass
17463 ors concevoir que la passion, née du mortel désir d’ union mystique, ne saurait être dépassée et accomplie que par la renco
17464 ue, ne saurait être dépassée et accomplie que par la rencontre d’un autre, par l’admission de sa vie étrangère, de sa pers
17465 t être dépassée et accomplie que par la rencontre d’ un autre, par l’admission de sa vie étrangère, de sa personne à tout j
17466 et accomplie que par la rencontre d’un autre, par l’ admission de sa vie étrangère, de sa personne à tout jamais distincte,
17467 que par la rencontre d’un autre, par l’admission de sa vie étrangère, de sa personne à tout jamais distincte, mais qui of
17468 d’un autre, par l’admission de sa vie étrangère, de sa personne à tout jamais distincte, mais qui offre une alliance sans
17469 liance sans fin, initiant un dialogue vrai. Alors l’ angoisse comblée par la réponse, la nostalgie comblée par la présence
17470 nt un dialogue vrai. Alors l’angoisse comblée par la réponse, la nostalgie comblée par la présence cessent d’appeler un bo
17471 ue vrai. Alors l’angoisse comblée par la réponse, la nostalgie comblée par la présence cessent d’appeler un bonheur sensib
17472 comblée par la réponse, la nostalgie comblée par la présence cessent d’appeler un bonheur sensible, cessent de souffrir,
17473 nse, la nostalgie comblée par la présence cessent d’ appeler un bonheur sensible, cessent de souffrir, acceptent notre jour
17474 ce cessent d’appeler un bonheur sensible, cessent de souffrir, acceptent notre jour. Et alors le mariage est possible. Nou
17475 ssent de souffrir, acceptent notre jour. Et alors le mariage est possible. Nous sommes deux dans le contentement. Une dern
17476 rs le mariage est possible. Nous sommes deux dans le contentement. Une dernière fois pourtant nous reprendrons un parti de
17477 dernière fois pourtant nous reprendrons un parti de sobriété. Les mariés ne sont pas des saints, et le péché n’est pas co
17478 s pourtant nous reprendrons un parti de sobriété. Les mariés ne sont pas des saints, et le péché n’est pas comme une erreur
17479 e sobriété. Les mariés ne sont pas des saints, et le péché n’est pas comme une erreur à laquelle on renoncerait un beau jo
17480 ité meilleure. Nous sommes sans fin ni cesse dans le combat de la nature et de la grâce. Sans fin ni cesse, malheureux pui
17481 ure. Nous sommes sans fin ni cesse dans le combat de la nature et de la grâce. Sans fin ni cesse, malheureux puis heureux.
17482 . Nous sommes sans fin ni cesse dans le combat de la nature et de la grâce. Sans fin ni cesse, malheureux puis heureux. Ma
17483 sans fin ni cesse dans le combat de la nature et de la grâce. Sans fin ni cesse, malheureux puis heureux. Mais l’horizon
17484 ns fin ni cesse dans le combat de la nature et de la grâce. Sans fin ni cesse, malheureux puis heureux. Mais l’horizon n’e
17485 Sans fin ni cesse, malheureux puis heureux. Mais l’ horizon n’est plus le même. Une fidélité gardée au Nom de ce qui ne ch
17486 alheureux puis heureux. Mais l’horizon n’est plus le même. Une fidélité gardée au Nom de ce qui ne change pas comme nous,
17487 on n’est plus le même. Une fidélité gardée au Nom de ce qui ne change pas comme nous, révèle peu à peu son mystère : c’est
17488 , révèle peu à peu son mystère : c’est qu’au-delà de la tragédie, il y a de nouveau le bonheur. Un bonheur qui ressemble à
17489 évèle peu à peu son mystère : c’est qu’au-delà de la tragédie, il y a de nouveau le bonheur. Un bonheur qui ressemble à l’
17490 ’est qu’au-delà de la tragédie, il y a de nouveau le bonheur. Un bonheur qui ressemble à l’ancien, mais qui n’appartient p
17491 de nouveau le bonheur. Un bonheur qui ressemble à l’ ancien, mais qui n’appartient plus à la forme du monde, car c’est lui
17492 essemble à l’ancien, mais qui n’appartient plus à la forme du monde, car c’est lui qui transforme le monde. 21 février-21
17493 à la forme du monde, car c’est lui qui transforme le monde. 21 février-21 juin 1938. (Révision : 1954.) 200. Je m’en
17494 ion : 1954.) 200. Je m’en tiens au cas-limite de Tristan. Il y a des cas de passion dans le mariage chrétien ; et des
17495 en tiens au cas-limite de Tristan. Il y a des cas de passion dans le mariage chrétien ; et des états de mariage dans la pa
17496 limite de Tristan. Il y a des cas de passion dans le mariage chrétien ; et des états de mariage dans la passion… 201. Plu
17497 e passion dans le mariage chrétien ; et des états de mariage dans la passion… 201. Plus on s’écarte de l’espèce pour se r
17498 e mariage chrétien ; et des états de mariage dans la passion… 201. Plus on s’écarte de l’espèce pour se rapprocher de la
17499 e mariage dans la passion… 201. Plus on s’écarte de l’espèce pour se rapprocher de la personne, plus le choix devient sin
17500 ariage dans la passion… 201. Plus on s’écarte de l’ espèce pour se rapprocher de la personne, plus le choix devient singul
17501 . Plus on s’écarte de l’espèce pour se rapprocher de la personne, plus le choix devient singulier. À cette personnalisatio
17502 lus on s’écarte de l’espèce pour se rapprocher de la personne, plus le choix devient singulier. À cette personnalisation d
17503 l’espèce pour se rapprocher de la personne, plus le choix devient singulier. À cette personnalisation de l’être aimé corr
17504 choix devient singulier. À cette personnalisation de l’être aimé correspond d’ailleurs une spécification croissante de l’i
17505 ix devient singulier. À cette personnalisation de l’ être aimé correspond d’ailleurs une spécification croissante de l’inst
17506 orrespond d’ailleurs une spécification croissante de l’instinct, à mesure que l’homme se virilise : c’est l’argument du Dr
17507 espond d’ailleurs une spécification croissante de l’ instinct, à mesure que l’homme se virilise : c’est l’argument du Dr Ma
17508 cification croissante de l’instinct, à mesure que l’ homme se virilise : c’est l’argument du Dr Marañon en faveur de la mon
17509 nstinct, à mesure que l’homme se virilise : c’est l’ argument du Dr Marañon en faveur de la monogamie. 202. Voir le remarq
17510 ise : c’est l’argument du Dr Marañon en faveur de la monogamie. 202. Voir le remarquable essai de R. de Pury, « Éros et A
17511 Dr Marañon en faveur de la monogamie. 202. Voir le remarquable essai de R. de Pury, « Éros et Agapè » dans le recueil co
17512 de la monogamie. 202. Voir le remarquable essai de R. de Pury, « Éros et Agapè » dans le recueil collectif intitulé Prob
17513 uable essai de R. de Pury, « Éros et Agapè » dans le recueil collectif intitulé Problèmes de la sexualité (collection « Pr
17514 pè » dans le recueil collectif intitulé Problèmes de la sexualité (collection « Présences ») : « Un chrétien peut et doit
17515 » dans le recueil collectif intitulé Problèmes de la sexualité (collection « Présences ») : « Un chrétien peut et doit acc
17516 ement pas en tant qu’Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’Éros. » 203. En quoi consist
17517 n tant qu’Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’Éros. » 203. En quoi consiste le respec
17518 sublimé. Éros n’est pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’Éros. » 203. En quoi consiste le respect, au sens où j
17519 ’est pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’ Éros. » 203. En quoi consiste le respect, au sens où je le prends ici
17520 t la sublimation d’Éros. » 203. En quoi consiste le respect, au sens où je le prends ici ? En ce que l’on reconnaît dans
17521 203. En quoi consiste le respect, au sens où je le prends ici ? En ce que l’on reconnaît dans un être la totalité d’une
17522 respect, au sens où je le prends ici ? En ce que l’ on reconnaît dans un être la totalité d’une personne. La personne, sel
17523 rends ici ? En ce que l’on reconnaît dans un être la totalité d’une personne. La personne, selon la fameuse définition kan
17524 En ce que l’on reconnaît dans un être la totalité d’ une personne. La personne, selon la fameuse définition kantienne, c’es
17525 econnaît dans un être la totalité d’une personne. La personne, selon la fameuse définition kantienne, c’est ce qui ne peut
17526 re la totalité d’une personne. La personne, selon la fameuse définition kantienne, c’est ce qui ne peut être utilisé par l
17527 kantienne, c’est ce qui ne peut être utilisé par l’ homme comme une chose, comme un instrument. 204. Sur la liaison absol
17528 e comme une chose, comme un instrument. 204. Sur la liaison absolument fondamentale de la passion et du mensonge, voir su
17529 ent. 204. Sur la liaison absolument fondamentale de la passion et du mensonge, voir supra chap. 10, livre I. 205. B. Cr
17530 . 204. Sur la liaison absolument fondamentale de la passion et du mensonge, voir supra chap. 10, livre I. 205. B. Croce
17531 Etica e Politica. 206. Leo Ferrero, Désespoirs. Le problème de la passion est admirablement défini par ce petit livre da
17532 tica. 206. Leo Ferrero, Désespoirs. Le problème de la passion est admirablement défini par ce petit livre dans ses donné
17533 a. 206. Leo Ferrero, Désespoirs. Le problème de la passion est admirablement défini par ce petit livre dans ses données
17534 elles psychologiques. (Voir Appendice 4.) 207. «  L’ idée antique du travail indigne de l’homme libre se retrouve dans la c
17535 ice 4.) 207. « L’idée antique du travail indigne de l’homme libre se retrouve dans la chevalerie », écrit Henri Pirenne,
17536 4.) 207. « L’idée antique du travail indigne de l’ homme libre se retrouve dans la chevalerie », écrit Henri Pirenne, His
17537 travail indigne de l’homme libre se retrouve dans la chevalerie », écrit Henri Pirenne, Histoire de l’Europe, p. 113. 208
17538 ns la chevalerie », écrit Henri Pirenne, Histoire de l’Europe, p. 113. 208. Il y a l’Apocalypse, dira-t-on. Mais les cata
17539 la chevalerie », écrit Henri Pirenne, Histoire de l’ Europe, p. 113. 208. Il y a l’Apocalypse, dira-t-on. Mais les catastr
17540 renne, Histoire de l’Europe, p. 113. 208. Il y a l’ Apocalypse, dira-t-on. Mais les catastrophes qu’elle annonce représent
17541 . 113. 208. Il y a l’Apocalypse, dira-t-on. Mais les catastrophes qu’elle annonce représentent notre châtiment et non pas
17542 âtiment et non pas notre délivrance. Ce n’est pas la mort, la désincarnation, qui est le salut ; mais l’acte de la grâce f
17543 t non pas notre délivrance. Ce n’est pas la mort, la désincarnation, qui est le salut ; mais l’acte de la grâce fait par D
17544 Ce n’est pas la mort, la désincarnation, qui est le salut ; mais l’acte de la grâce fait par Dieu. 209. Faut-il aller e
17545 mort, la désincarnation, qui est le salut ; mais l’ acte de la grâce fait par Dieu. 209. Faut-il aller encore plus loin
17546 la désincarnation, qui est le salut ; mais l’acte de la grâce fait par Dieu. 209. Faut-il aller encore plus loin que Kie
17547 désincarnation, qui est le salut ; mais l’acte de la grâce fait par Dieu. 209. Faut-il aller encore plus loin que Kierke
17548 ut-il aller encore plus loin que Kierkegaard dans le dépassement du « stade éthique » ? Il m’arrive de le pressentir, et d
17549 le dépassement du « stade éthique » ? Il m’arrive de le pressentir, et de penser : du point de vue de la foi, il n’y a san
17550 dépassement du « stade éthique » ? Il m’arrive de le pressentir, et de penser : du point de vue de la foi, il n’y a sans d
17551 tade éthique » ? Il m’arrive de le pressentir, et de penser : du point de vue de la foi, il n’y a sans doute aucun profit
17552 de le pressentir, et de penser : du point de vue de la foi, il n’y a sans doute aucun profit au « règlement des mœurs » p
17553 le pressentir, et de penser : du point de vue de la foi, il n’y a sans doute aucun profit au « règlement des mœurs » pour
17554 oute aucun profit au « règlement des mœurs » pour les non-chrétiens. C’est une façon de les mettre, au contraire, à l’abri
17555 s mœurs » pour les non-chrétiens. C’est une façon de les mettre, au contraire, à l’abri du désespoir réel, humain, qui les
17556 œurs » pour les non-chrétiens. C’est une façon de les mettre, au contraire, à l’abri du désespoir réel, humain, qui les con
17557 s. C’est une façon de les mettre, au contraire, à l’ abri du désespoir réel, humain, qui les conduirait à la foi. Une cure
17558 ontraire, à l’abri du désespoir réel, humain, qui les conduirait à la foi. Une cure d’âme comprise non pas au sens d’une hy
17559 i du désespoir réel, humain, qui les conduirait à la foi. Une cure d’âme comprise non pas au sens d’une hygiène morale bou
17560 el, humain, qui les conduirait à la foi. Une cure d’ âme comprise non pas au sens d’une hygiène morale bourgeoise, mais au
17561 à la foi. Une cure d’âme comprise non pas au sens d’ une hygiène morale bourgeoise, mais au sens chrétien — la guérison à o
17562 ygiène morale bourgeoise, mais au sens chrétien —  la guérison à obtenir, c’est que l’infidèle croie — devrait conduire à d
17563 sens chrétien — la guérison à obtenir, c’est que l’ infidèle croie — devrait conduire à désirer pour l’homme non chrétien
17564 ’infidèle croie — devrait conduire à désirer pour l’ homme non chrétien qu’il traverse tout le « bonheur » de la passion. O
17565 rer pour l’homme non chrétien qu’il traverse tout le « bonheur » de la passion. Or on s’efforce de le retenir en deçà. Si
17566 e non chrétien qu’il traverse tout le « bonheur » de la passion. Or on s’efforce de le retenir en deçà. Si bien que le seu
17567 on chrétien qu’il traverse tout le « bonheur » de la passion. Or on s’efforce de le retenir en deçà. Si bien que le seul a
17568 out le « bonheur » de la passion. Or on s’efforce de le retenir en deçà. Si bien que le seul au-delà concret qu’il soit en
17569 le « bonheur » de la passion. Or on s’efforce de le retenir en deçà. Si bien que le seul au-delà concret qu’il soit en ét
17570 r on s’efforce de le retenir en deçà. Si bien que le seul au-delà concret qu’il soit en état de désirer, d’imaginer, c’est
17571 en que le seul au-delà concret qu’il soit en état de désirer, d’imaginer, c’est le « dérèglement des passions ». Mais voil
17572 ul au-delà concret qu’il soit en état de désirer, d’ imaginer, c’est le « dérèglement des passions ». Mais voilà ce qu’il f
17573 qu’il soit en état de désirer, d’imaginer, c’est le « dérèglement des passions ». Mais voilà ce qu’il faut ajouter : l’ho
17574 es passions ». Mais voilà ce qu’il faut ajouter : l’ homme livré à ses dérèglements conçoit un désespoir dont le remède peu
17575 ivré à ses dérèglements conçoit un désespoir dont le remède peut très bien lui apparaître : la loi. Or ce n’est que le ren
17576 ir dont le remède peut très bien lui apparaître : la loi. Or ce n’est que le renoncement à la loi ainsi comprise qui peut
17577 rès bien lui apparaître : la loi. Or ce n’est que le renoncement à la loi ainsi comprise qui peut nous conduire à la foi.
17578 raître : la loi. Or ce n’est que le renoncement à la loi ainsi comprise qui peut nous conduire à la foi. 210. Crainte e
17579 à la loi ainsi comprise qui peut nous conduire à la foi. 210. Crainte et Tremblement, traduit d’après la version allem
17580 . 210. Crainte et Tremblement, traduit d’après la version allemande de E. Geismar et R. Marx.
17581 Tremblement, traduit d’après la version allemande de E. Geismar et R. Marx.
10 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Appendices
17582 Appendices 1.Caractère sacré de la légende Pour éviter tout malentendu, je préciserai ici que mon
17583 Appendices 1.Caractère sacré de la légende Pour éviter tout malentendu, je préciserai ici que mon ana
17584 ndu, je préciserai ici que mon analyse se borne à la légende écrite de Tristan. C’est d’elle seule que je parle quand je p
17585 ici que mon analyse se borne à la légende écrite de Tristan. C’est d’elle seule que je parle quand je parle du mythe « pr
17586 se se borne à la légende écrite de Tristan. C’est d’ elle seule que je parle quand je parle du mythe « primitif ». Il serai
17587 nd je parle du mythe « primitif ». Il serait aisé de se prévaloir du caractère sacré que certains auteurs du siècle dernie
17588 dernier ont cru pouvoir attribuer aux personnages de Tristan et d’Iseut (ou Essylt) dans la mythologie celtique. Dès le vi
17589 u pouvoir attribuer aux personnages de Tristan et d’ Iseut (ou Essylt) dans la mythologie celtique. Dès le viie siècle, Tr
17590 ersonnages de Tristan et d’Iseut (ou Essylt) dans la mythologie celtique. Dès le viie siècle, Tristan aurait été un demi-
17591 seut (ou Essylt) dans la mythologie celtique. Dès le viie siècle, Tristan aurait été un demi-dieu, le héraut symbolique d
17592 le viie siècle, Tristan aurait été un demi-dieu, le héraut symbolique des mystères, le « gardien des marcassins sacrés »,
17593 un demi-dieu, le héraut symbolique des mystères, le « gardien des marcassins sacrés », c’est-à-dire des élèves des druide
17594 rés », c’est-à-dire des élèves des druides, rival de son oncle Markh, le roi-cheval, et amant d’Essylt, dont on a pu suppo
17595 des élèves des druides, rival de son oncle Markh, le roi-cheval, et amant d’Essylt, dont on a pu supposer que le nom signi
17596 rival de son oncle Markh, le roi-cheval, et amant d’ Essylt, dont on a pu supposer que le nom signifiait « spectacle mystér
17597 val, et amant d’Essylt, dont on a pu supposer que le nom signifiait « spectacle mystérieux, objet de contemplation », fée
17598 e le nom signifiait « spectacle mystérieux, objet de contemplation », fée irlandaise, cavale aux crins blancs, ou encore f
17599 se, cavale aux crins blancs, ou encore figuration de l’eau de la chaudière de Cerridwen, qui donne l’inspiration aux barde
17600 cavale aux crins blancs, ou encore figuration de l’ eau de la chaudière de Cerridwen, qui donne l’inspiration aux bardes,
17601 e aux crins blancs, ou encore figuration de l’eau de la chaudière de Cerridwen, qui donne l’inspiration aux bardes, guérit
17602 ux crins blancs, ou encore figuration de l’eau de la chaudière de Cerridwen, qui donne l’inspiration aux bardes, guérit et
17603 cs, ou encore figuration de l’eau de la chaudière de Cerridwen, qui donne l’inspiration aux bardes, guérit et ressuscite,
17604 de l’eau de la chaudière de Cerridwen, qui donne l’ inspiration aux bardes, guérit et ressuscite, c’est-à-dire élève l’ini
17605 bardes, guérit et ressuscite, c’est-à-dire élève l’ initié à la vie de l’esprit. Tout cela est vraisemblable, et contesté.
17606 érit et ressuscite, c’est-à-dire élève l’initié à la vie de l’esprit. Tout cela est vraisemblable, et contesté. Dans les M
17607 ressuscite, c’est-à-dire élève l’initié à la vie de l’esprit. Tout cela est vraisemblable, et contesté. Dans les Mabinogi
17608 ssuscite, c’est-à-dire élève l’initié à la vie de l’ esprit. Tout cela est vraisemblable, et contesté. Dans les Mabinogion,
17609 t. Tout cela est vraisemblable, et contesté. Dans les Mabinogion, recueil des légendes galloises, on ne trouve que cette se
17610 trouve que cette seule indication très brève sur la légende originelle : « Drystan, fils de Tallwch, gardien des porcs de
17611 brève sur la légende originelle : « Drystan, fils de Tallwch, gardien des porcs de Markh, amant d’Essylt. » (C’est dans un
17612 e : « Drystan, fils de Tallwch, gardien des porcs de Markh, amant d’Essylt. » (C’est dans une énumération des amants fameu
17613 ils de Tallwch, gardien des porcs de Markh, amant d’ Essylt. » (C’est dans une énumération des amants fameux de la Bretagne
17614 . » (C’est dans une énumération des amants fameux de la Bretagne.) On a voulu voir également dans la rivalité de Tristan e
17615 (C’est dans une énumération des amants fameux de la Bretagne.) On a voulu voir également dans la rivalité de Tristan et d
17616 x de la Bretagne.) On a voulu voir également dans la rivalité de Tristan et de Marc le symbole de la lutte entre les Breto
17617 agne.) On a voulu voir également dans la rivalité de Tristan et de Marc le symbole de la lutte entre les Bretons armoricai
17618 ulu voir également dans la rivalité de Tristan et de Marc le symbole de la lutte entre les Bretons armoricains et les Gall
17619 également dans la rivalité de Tristan et de Marc le symbole de la lutte entre les Bretons armoricains et les Gallo-Francs
17620 dans la rivalité de Tristan et de Marc le symbole de la lutte entre les Bretons armoricains et les Gallo-Francs. Il est in
17621 s la rivalité de Tristan et de Marc le symbole de la lutte entre les Bretons armoricains et les Gallo-Francs. Il est incon
17622 e Tristan et de Marc le symbole de la lutte entre les Bretons armoricains et les Gallo-Francs. Il est incontestable que mai
17623 bole de la lutte entre les Bretons armoricains et les Gallo-Francs. Il est incontestable que maints éléments de la traditio
17624 -Francs. Il est incontestable que maints éléments de la tradition bardique (orale) sont incorporés dans la légende. (Cf. l
17625 ancs. Il est incontestable que maints éléments de la tradition bardique (orale) sont incorporés dans la légende. (Cf. livr
17626 a tradition bardique (orale) sont incorporés dans la légende. (Cf. livre II, chap. 11.) Mais il est non moins certain que
17627 st non moins certain que Béroul, Thomas, Eilhart, l’ auteur du Roman en prose et celui de la Folie Tristan n’étaient pas in
17628 mas, Eilhart, l’auteur du Roman en prose et celui de la Folie Tristan n’étaient pas initiés à cette tradition. Ils ignorai
17629 , Eilhart, l’auteur du Roman en prose et celui de la Folie Tristan n’étaient pas initiés à cette tradition. Ils ignoraient
17630 ent pas initiés à cette tradition. Ils ignoraient le sens primitivement sacré et symbolique des personnages dont ils nous
17631 symbolique des personnages dont ils nous content les amours. Et les traces qui subsistent, dans leur texte, d’anciennes pr
17632 personnages dont ils nous content les amours. Et les traces qui subsistent, dans leur texte, d’anciennes pratiques de magi
17633 s. Et les traces qui subsistent, dans leur texte, d’ anciennes pratiques de magie montrent bien que l’usage de ces dernière
17634 ubsistent, dans leur texte, d’anciennes pratiques de magie montrent bien que l’usage de ces dernières est oublié, à l’époq
17635 d’anciennes pratiques de magie montrent bien que l’ usage de ces dernières est oublié, à l’époque et dans les pays où ils
17636 nnes pratiques de magie montrent bien que l’usage de ces dernières est oublié, à l’époque et dans les pays où ils écrivent
17637 t bien que l’usage de ces dernières est oublié, à l’ époque et dans les pays où ils écrivent. Tout cela n’est plus qu’ornem
17638 e de ces dernières est oublié, à l’époque et dans les pays où ils écrivent. Tout cela n’est plus qu’ornements d’art, pittor
17639 ù ils écrivent. Tout cela n’est plus qu’ornements d’ art, pittoresque, anecdotes interprétées par la fantaisie individuelle
17640 ts d’art, pittoresque, anecdotes interprétées par la fantaisie individuelle du poète. Les faits que nous décrit l’auteur d
17641 erprétées par la fantaisie individuelle du poète. Les faits que nous décrit l’auteur de la Folie Tristan étaient sans doute
17642 individuelle du poète. Les faits que nous décrit l’ auteur de la Folie Tristan étaient sans doute à l’origine tout autre c
17643 elle du poète. Les faits que nous décrit l’auteur de la Folie Tristan étaient sans doute à l’origine tout autre chose qu’u
17644 e du poète. Les faits que nous décrit l’auteur de la Folie Tristan étaient sans doute à l’origine tout autre chose qu’une
17645 l’auteur de la Folie Tristan étaient sans doute à l’ origine tout autre chose qu’une suite d’extravagances. Chaque parole e
17646 s doute à l’origine tout autre chose qu’une suite d’ extravagances. Chaque parole et chaque geste du héros devaient corresp
17647 devaient correspondre à des symboles déterminés. La maison de verre par exemple, dans laquelle Tristan fou veut emmener I
17648 correspondre à des symboles déterminés. La maison de verre par exemple, dans laquelle Tristan fou veut emmener Iseut, étai
17649 quelle Tristan fou veut emmener Iseut, était dans la mythologie druidique le vaisseau de la mort qui s’en va par-delà les
17650 emmener Iseut, était dans la mythologie druidique le vaisseau de la mort qui s’en va par-delà les nuages jusqu’au cercle c
17651 t, était dans la mythologie druidique le vaisseau de la mort qui s’en va par-delà les nuages jusqu’au cercle céleste du Gw
17652 était dans la mythologie druidique le vaisseau de la mort qui s’en va par-delà les nuages jusqu’au cercle céleste du Gwynf
17653 dique le vaisseau de la mort qui s’en va par-delà les nuages jusqu’au cercle céleste du Gwynfyd. Dans la Folie Tristan, la
17654 s nuages jusqu’au cercle céleste du Gwynfyd. Dans la Folie Tristan, la maison de verre n’est plus qu’une image émouvante n
17655 cercle céleste du Gwynfyd. Dans la Folie Tristan, la maison de verre n’est plus qu’une image émouvante née de la fantaisie
17656 este du Gwynfyd. Dans la Folie Tristan, la maison de verre n’est plus qu’une image émouvante née de la fantaisie poétique
17657 on de verre n’est plus qu’une image émouvante née de la fantaisie poétique de l’amoureux. De même, chez Thomas, le départ
17658 de verre n’est plus qu’une image émouvante née de la fantaisie poétique de l’amoureux. De même, chez Thomas, le départ de
17659 ’une image émouvante née de la fantaisie poétique de l’amoureux. De même, chez Thomas, le départ de Tristan pour la Bretag
17660 e image émouvante née de la fantaisie poétique de l’ amoureux. De même, chez Thomas, le départ de Tristan pour la Bretagne
17661 sie poétique de l’amoureux. De même, chez Thomas, le départ de Tristan pour la Bretagne n’a plus aucun sens « historique »
17662 ue de l’amoureux. De même, chez Thomas, le départ de Tristan pour la Bretagne n’a plus aucun sens « historique » défini ;
17663 . De même, chez Thomas, le départ de Tristan pour la Bretagne n’a plus aucun sens « historique » défini ; etc. C’est pour
17664 ons que je ne tiens compte, dans mon analyse, que de la légende rédigée, et réinventée quant au sens, par les poètes du xi
17665 que je ne tiens compte, dans mon analyse, que de la légende rédigée, et réinventée quant au sens, par les poètes du xiie
17666 légende rédigée, et réinventée quant au sens, par les poètes du xiie siècle ; elle seule agit encore sur nous, en tant que
17667 lle seule agit encore sur nous, en tant que mythe de l’amour-passion. 2.Chevalerie sacrée La pensée médiévale en gé
17668 seule agit encore sur nous, en tant que mythe de l’ amour-passion. 2.Chevalerie sacrée La pensée médiévale en génér
17669 he de l’amour-passion. 2.Chevalerie sacrée La pensée médiévale en général est saturée de conceptions religieuses. D
17670 ée La pensée médiévale en général est saturée de conceptions religieuses. De la même manière, dans une sphère plus res
17671 n général est saturée de conceptions religieuses. De la même manière, dans une sphère plus restreinte, la pensée de tous c
17672 énéral est saturée de conceptions religieuses. De la même manière, dans une sphère plus restreinte, la pensée de tous ceux
17673 la même manière, dans une sphère plus restreinte, la pensée de tous ceux qui vivent dans les cercles de la cour et de la n
17674 nière, dans une sphère plus restreinte, la pensée de tous ceux qui vivent dans les cercles de la cour et de la noblesse es
17675 estreinte, la pensée de tous ceux qui vivent dans les cercles de la cour et de la noblesse est imprégnée de l’idéal chevale
17676 a pensée de tous ceux qui vivent dans les cercles de la cour et de la noblesse est imprégnée de l’idéal chevaleresque. Cet
17677 ensée de tous ceux qui vivent dans les cercles de la cour et de la noblesse est imprégnée de l’idéal chevaleresque. Cette
17678 us ceux qui vivent dans les cercles de la cour et de la noblesse est imprégnée de l’idéal chevaleresque. Cette conception
17679 ceux qui vivent dans les cercles de la cour et de la noblesse est imprégnée de l’idéal chevaleresque. Cette conception env
17680 ercles de la cour et de la noblesse est imprégnée de l’idéal chevaleresque. Cette conception envahit même le domaine de la
17681 les de la cour et de la noblesse est imprégnée de l’ idéal chevaleresque. Cette conception envahit même le domaine de la re
17682 déal chevaleresque. Cette conception envahit même le domaine de la religion : la prouesse de l’archange saint Michel était
17683 eresque. Cette conception envahit même le domaine de la religion : la prouesse de l’archange saint Michel était « la premi
17684 sque. Cette conception envahit même le domaine de la religion : la prouesse de l’archange saint Michel était « la première
17685 nception envahit même le domaine de la religion : la prouesse de l’archange saint Michel était « la première milicie et pr
17686 ahit même le domaine de la religion : la prouesse de l’archange saint Michel était « la première milicie et prouesse cheva
17687 t même le domaine de la religion : la prouesse de l’ archange saint Michel était « la première milicie et prouesse chevaleu
17688 ureuse qui oncques fut mise en exploict » ; c’est de là que procède la chevalerie qui, en tant que « milicie terrienne et
17689 fut mise en exploict » ; c’est de là que procède la chevalerie qui, en tant que « milicie terrienne et chevalerie humaine
17690 ne imitation des chœurs des anges autour du trône de Dieu. Le poète espagnol Juan Manuel l’appelle une espèce de sacrement
17691 ion des chœurs des anges autour du trône de Dieu. Le poète espagnol Juan Manuel l’appelle une espèce de sacrement, qu’il c
17692 r du trône de Dieu. Le poète espagnol Juan Manuel l’ appelle une espèce de sacrement, qu’il compare au Baptême et au Mariag
17693 e poète espagnol Juan Manuel l’appelle une espèce de sacrement, qu’il compare au Baptême et au Mariage. (J. Huizinga, Le D
17694 l compare au Baptême et au Mariage. (J. Huizinga, Le Déclin du Moyen Âge, p. 78.) La conception chevaleresque constituait
17695 ge. (J. Huizinga, Le Déclin du Moyen Âge, p. 78.) La conception chevaleresque constituait pour l’esprit superficiel de ces
17696 78.) La conception chevaleresque constituait pour l’ esprit superficiel de ces auteurs [Froissart, Monstrelet, Chastellain,
17697 evaleresque constituait pour l’esprit superficiel de ces auteurs [Froissart, Monstrelet, Chastellain, La Marche…] une clef
17698 ces auteurs [Froissart, Monstrelet, Chastellain, La Marche…] une clef magique à l’aide de laquelle ils s’expliquaient les
17699 f magique à l’aide de laquelle ils s’expliquaient les événements contemporains. En réalité, les guerres, tout comme la poli
17700 quaient les événements contemporains. En réalité, les guerres, tout comme la politique de leur temps, étaient extrêmement i
17701 ontemporains. En réalité, les guerres, tout comme la politique de leur temps, étaient extrêmement informes, et apparemment
17702 En réalité, les guerres, tout comme la politique de leur temps, étaient extrêmement informes, et apparemment incohérentes
17703 xtrêmement informes, et apparemment incohérentes. La guerre était un état chronique d’escarmouches isolées s’étendant sur
17704 t incohérentes. La guerre était un état chronique d’ escarmouches isolées s’étendant sur un vaste domaine ; la diplomatie,
17705 mouches isolées s’étendant sur un vaste domaine ; la diplomatie, un instrument compliqué et défectueux, dominé d’une part
17706 es, et d’autre part, par un ensemble inextricable de questions de droit isolées et mesquines. L’histoire, n’étant pas en m
17707 e part, par un ensemble inextricable de questions de droit isolées et mesquines. L’histoire, n’étant pas en mesure de disc
17708 cable de questions de droit isolées et mesquines. L’ histoire, n’étant pas en mesure de discerner un réel développement soc
17709 s et mesquines. L’histoire, n’étant pas en mesure de discerner un réel développement social, se servait de la fiction de l
17710 iscerner un réel développement social, se servait de la fiction de l’idéal chevaleresque à l’aide de laquelle elle réduisa
17711 erner un réel développement social, se servait de la fiction de l’idéal chevaleresque à l’aide de laquelle elle réduisait
17712 el développement social, se servait de la fiction de l’idéal chevaleresque à l’aide de laquelle elle réduisait le monde au
17713 développement social, se servait de la fiction de l’ idéal chevaleresque à l’aide de laquelle elle réduisait le monde aux p
17714 chevaleresque à l’aide de laquelle elle réduisait le monde aux proportions d’une belle image d’honneur princier et de vert
17715 laquelle elle réduisait le monde aux proportions d’ une belle image d’honneur princier et de vertu courtoise, et créait l’
17716 uisait le monde aux proportions d’une belle image d’ honneur princier et de vertu courtoise, et créait l’illusion de l’ordr
17717 oportions d’une belle image d’honneur princier et de vertu courtoise, et créait l’illusion de l’ordre. (Ibid., p. 80.)
17718 honneur princier et de vertu courtoise, et créait l’ illusion de l’ordre. (Ibid., p. 80.) 3.Chansons de geste et romans
17719 ncier et de vertu courtoise, et créait l’illusion de l’ordre. (Ibid., p. 80.) 3.Chansons de geste et romans courtois
17720 er et de vertu courtoise, et créait l’illusion de l’ ordre. (Ibid., p. 80.) 3.Chansons de geste et romans courtois L
17721 lusion de l’ordre. (Ibid., p. 80.) 3.Chansons de geste et romans courtois Les chansons de geste sont nées au xie s
17722 0.) 3.Chansons de geste et romans courtois Les chansons de geste sont nées au xie siècle, et pas avant comme l’a mo
17723 nsons de geste et romans courtois Les chansons de geste sont nées au xie siècle, et pas avant comme l’a montré Joseph
17724 este sont nées au xie siècle, et pas avant comme l’ a montré Joseph Bédier. Elles furent composées, pour la plupart, par d
17725 sorte des poèmes publicitaires destinés à attirer la gloire et la foule à tel pèlerinage ou abbaye en magnifiant ses reliq
17726 mes publicitaires destinés à attirer la gloire et la foule à tel pèlerinage ou abbaye en magnifiant ses reliques miraculeu
17727 ondateurs. Il est compréhensible que ces chansons de clercs parlent très peu ou point d’amour. Une seule, la Légende de Gi
17728 ces chansons de clercs parlent très peu ou point d’ amour. Une seule, la Légende de Girard de Roussillon (composée entre 1
17729 rcs parlent très peu ou point d’amour. Une seule, la Légende de Girard de Roussillon (composée entre 1150 et 1180 selon Bé
17730 très peu ou point d’amour. Une seule, la Légende de Girard de Roussillon (composée entre 1150 et 1180 selon Bédier) conti
17731 re 1150 et 1180 selon Bédier) contient un épisode d’ amour courtois. Elle est écrite dans un dialecte intermédiaire entre l
17732 e est écrite dans un dialecte intermédiaire entre le français et le provençal. À tous égards, elle marque la transition de
17733 ns un dialecte intermédiaire entre le français et le provençal. À tous égards, elle marque la transition de l’épopée franç
17734 nçais et le provençal. À tous égards, elle marque la transition de l’épopée française au « roman » proprement dit. L’épiso
17735 ovençal. À tous égards, elle marque la transition de l’épopée française au « roman » proprement dit. L’épisode d’amour nou
17736 nçal. À tous égards, elle marque la transition de l’ épopée française au « roman » proprement dit. L’épisode d’amour nous i
17737 e l’épopée française au « roman » proprement dit. L’ épisode d’amour nous intéresse d’autant plus qu’il décrit une situatio
17738 française au « roman » proprement dit. L’épisode d’ amour nous intéresse d’autant plus qu’il décrit une situation fort ana
17739 proprement dit. L’épisode d’amour nous intéresse d’ autant plus qu’il décrit une situation fort analogue — dans sa forme —
17740 fort analogue — dans sa forme — à celle du Roman de Tristan. Or il est évident que cette situation ne peut être qu’une in
17741 e invention courtoise (elle tranche nettement sur le reste de la légende qui est cléricale et féodale). Cette analogie ave
17742 on courtoise (elle tranche nettement sur le reste de la légende qui est cléricale et féodale). Cette analogie avec Tristan
17743 courtoise (elle tranche nettement sur le reste de la légende qui est cléricale et féodale). Cette analogie avec Tristan no
17744 avec Tristan nous donne un repère pour apprécier la transformation que les Béroul et les Thomas firent subir au vieux myt
17745 ne un repère pour apprécier la transformation que les Béroul et les Thomas firent subir au vieux mythe celtique. Elle nous
17746 our apprécier la transformation que les Béroul et les Thomas firent subir au vieux mythe celtique. Elle nous permet de mesu
17747 t subir au vieux mythe celtique. Elle nous permet de mesurer l’influence décisive de l’amour courtois sur les auteurs du c
17748 vieux mythe celtique. Elle nous permet de mesurer l’ influence décisive de l’amour courtois sur les auteurs du cycle breton
17749 Elle nous permet de mesurer l’influence décisive de l’amour courtois sur les auteurs du cycle breton. Voici la donnée : l
17750 le nous permet de mesurer l’influence décisive de l’ amour courtois sur les auteurs du cycle breton. Voici la donnée : le d
17751 urer l’influence décisive de l’amour courtois sur les auteurs du cycle breton. Voici la donnée : le duc Girard de Roussillo
17752 r courtois sur les auteurs du cycle breton. Voici la donnée : le duc Girard de Roussillon a été quérir une fiancée pour Ch
17753 ur les auteurs du cycle breton. Voici la donnée : le duc Girard de Roussillon a été quérir une fiancée pour Charles le Cha
17754 mpagné du page, il va à Constantinople demander à l’ empereur ses deux filles : l’aînée, Berthe, épousera Charles, la cadet
17755 antinople demander à l’empereur ses deux filles : l’ aînée, Berthe, épousera Charles, la cadette, Elissent, sera la femme d
17756 deux filles : l’aînée, Berthe, épousera Charles, la cadette, Elissent, sera la femme de Girard. Lorsque Charles voit les
17757 the, épousera Charles, la cadette, Elissent, sera la femme de Girard. Lorsque Charles voit les deux princesses, il s’épren
17758 sera Charles, la cadette, Elissent, sera la femme de Girard. Lorsque Charles voit les deux princesses, il s’éprend d’Eliss
17759 nt, sera la femme de Girard. Lorsque Charles voit les deux princesses, il s’éprend d’Elissent, déjà fiancée à Girard. Après
17760 que Charles voit les deux princesses, il s’éprend d’ Elissent, déjà fiancée à Girard. Après un long débat, Girard consent à
17761 consent à céder Elissent, à condition qu’il cesse d’ être vassal du roi. Il épouse Berthe, tandis qu’Elissent devient reine
17762 the, tandis qu’Elissent devient reine. Au jour où les deux couples se séparent, Girard prend à part deux témoins, ainsi que
17763 part deux témoins, ainsi que Berthe sa femme, et la reine. Femme de roi, dit-il, que pensez-vous de l’échange que j’ai f
17764 s, ainsi que Berthe sa femme, et la reine. Femme de roi, dit-il, que pensez-vous de l’échange que j’ai fait de vous ? Je
17765 la reine. Femme de roi, dit-il, que pensez-vous de l’échange que j’ai fait de vous ? Je sais bien que vous me tenez pour
17766 reine. Femme de roi, dit-il, que pensez-vous de l’ échange que j’ai fait de vous ? Je sais bien que vous me tenez pour mé
17767 it-il, que pensez-vous de l’échange que j’ai fait de vous ? Je sais bien que vous me tenez pour méprisable. — Non, Seigneu
17768 r méprisable. — Non, Seigneur, mais pour un homme de valeur et de prix. Vous m’avez faite reine, et ma sœur, vous l’avez é
17769 — Non, Seigneur, mais pour un homme de valeur et de prix. Vous m’avez faite reine, et ma sœur, vous l’avez épousée pour l
17770 e prix. Vous m’avez faite reine, et ma sœur, vous l’ avez épousée pour l’amour de moi. Écoutez-moi, vous, comtes Bertolai e
17771 faite reine, et ma sœur, vous l’avez épousée pour l’ amour de moi. Écoutez-moi, vous, comtes Bertolai et Gervais. Et vous,
17772 ine, et ma sœur, vous l’avez épousée pour l’amour de moi. Écoutez-moi, vous, comtes Bertolai et Gervais. Et vous, ma chère
17773 ai et Gervais. Et vous, ma chère sœur, recevez-en la confidence, et vous surtout, Jésus mon rédempteur, je vous prends pou
17774 ne à jamais mon amour au duc Girard. Je lui donne de mon oscle la fleur, parce que je l’aime plus que mon père et plus que
17775 on amour au duc Girard. Je lui donne de mon oscle la fleur, parce que je l’aime plus que mon père et plus que mon mari ; e
17776 Je lui donne de mon oscle la fleur, parce que je l’ aime plus que mon père et plus que mon mari ; et le voyant partir, je
17777 ’aime plus que mon père et plus que mon mari ; et le voyant partir, je ne puis me défendre de pleurer… » Dès ce moment, aj
17778 ari ; et le voyant partir, je ne puis me défendre de pleurer… » Dès ce moment, ajoute le poète, « dura toujours l’amour de
17779 s me défendre de pleurer… » Dès ce moment, ajoute le poète, « dura toujours l’amour de Girard et d’Elissent, pur de tout r
17780 » Dès ce moment, ajoute le poète, « dura toujours l’ amour de Girard et d’Elissent, pur de tout reproche, sans qu’il y eût
17781 moment, ajoute le poète, « dura toujours l’amour de Girard et d’Elissent, pur de tout reproche, sans qu’il y eût entre eu
17782 te le poète, « dura toujours l’amour de Girard et d’ Elissent, pur de tout reproche, sans qu’il y eût entre eux autre chose
17783 ura toujours l’amour de Girard et d’Elissent, pur de tout reproche, sans qu’il y eût entre eux autre chose que bon vouloir
17784 alousie que, pour un autre grief dont il chargera le duc, il se montra farouche et irrité. Ils en firent bataille par les
17785 ra farouche et irrité. Ils en firent bataille par les plaines herbues… L’analogie avec Tristan est très frappante. Il s’ag
17786 Ils en firent bataille par les plaines herbues… L’ analogie avec Tristan est très frappante. Il s’agit dans les deux cas 
17787 e avec Tristan est très frappante. Il s’agit dans les deux cas : D’un vassal puissant chargé de la « quête » d’une fiancée
17788 est très frappante. Il s’agit dans les deux cas : D’ un vassal puissant chargé de la « quête » d’une fiancée lointaine — d’
17789 t dans les deux cas : D’un vassal puissant chargé de la « quête » d’une fiancée lointaine — d’une rivalité entre le vassal
17790 ans les deux cas : D’un vassal puissant chargé de la « quête » d’une fiancée lointaine — d’une rivalité entre le vassal et
17791 cas : D’un vassal puissant chargé de la « quête » d’ une fiancée lointaine — d’une rivalité entre le vassal et son suzerain
17792 chargé de la « quête » d’une fiancée lointaine —  d’ une rivalité entre le vassal et son suzerain ; — d’un conflit entre l’
17793  » d’une fiancée lointaine — d’une rivalité entre le vassal et son suzerain ; — d’un conflit entre l’hommage dû au suzerai
17794 ’une rivalité entre le vassal et son suzerain ; —  d’ un conflit entre l’hommage dû au suzerain et l’hommage donné à la femm
17795 le vassal et son suzerain ; — d’un conflit entre l’ hommage dû au suzerain et l’hommage donné à la femme ; — d’un mariage
17796 — d’un conflit entre l’hommage dû au suzerain et l’ hommage donné à la femme ; — d’un mariage de consolation du vassal (ic
17797 tre l’hommage dû au suzerain et l’hommage donné à la femme ; — d’un mariage de consolation du vassal (ici avec la sœur de
17798 dû au suzerain et l’hommage donné à la femme ; —  d’ un mariage de consolation du vassal (ici avec la sœur de son amie, là
17799 in et l’hommage donné à la femme ; — d’un mariage de consolation du vassal (ici avec la sœur de son amie, là avec son homo
17800 — d’un mariage de consolation du vassal (ici avec la sœur de son amie, là avec son homonyme) — enfin dans les deux légende
17801 ariage de consolation du vassal (ici avec la sœur de son amie, là avec son homonyme) — enfin dans les deux légendes, l’amo
17802 r de son amie, là avec son homonyme) — enfin dans les deux légendes, l’amour courtois et sa fidélité triomphent idéalement
17803 vec son homonyme) — enfin dans les deux légendes, l’ amour courtois et sa fidélité triomphent idéalement du mariage et de s
17804 t sa fidélité triomphent idéalement du mariage et de sa fidélité, en même temps que des liens féodaux. Mais les différence
17805 délité, en même temps que des liens féodaux. Mais les différences ne sont pas moins significatives. Dans Tristan, c’est la
17806 ont pas moins significatives. Dans Tristan, c’est la jalousie d’Iseut aux blanches mains qui provoque la catastrophe, tand
17807 s significatives. Dans Tristan, c’est la jalousie d’ Iseut aux blanches mains qui provoque la catastrophe, tandis que dans
17808 jalousie d’Iseut aux blanches mains qui provoque la catastrophe, tandis que dans Girard, c’est la jalousie du suzerain. A
17809 que la catastrophe, tandis que dans Girard, c’est la jalousie du suzerain. Ainsi dans le premier cas, la situation trouve
17810 jalousie du suzerain. Ainsi dans le premier cas, la situation trouve un dénouement romanesque, tandis que dans le second,
17811 ndis que dans le second, il est épique. Là, c’est l’ amour qui conduit à la mort ; ici, ce sont les intérêts féodaux qui en
17812 d, il est épique. Là, c’est l’amour qui conduit à la mort ; ici, ce sont les intérêts féodaux qui entraînent à des guerres
17813 ’est l’amour qui conduit à la mort ; ici, ce sont les intérêts féodaux qui entraînent à des guerres sans fin. — Voici deux
17814 extes « courtois ». Ils nous permettent également de concevoir que Béroul et Thomas n’ont gardé du mythe druidique guère d
17815 ’ont gardé du mythe druidique guère davantage que les noms et le support matériel de l’action. 1. Sur le mariage en généra
17816 u mythe druidique guère davantage que les noms et le support matériel de l’action. 1. Sur le mariage en général : Jugemen
17817 ère davantage que les noms et le support matériel de l’action. 1. Sur le mariage en général : Jugement de la comtesse de
17818 davantage que les noms et le support matériel de l’ action. 1. Sur le mariage en général : Jugement de la comtesse de Cha
17819 noms et le support matériel de l’action. 1. Sur le mariage en général : Jugement de la comtesse de Champagne : Par la
17820 ’action. 1. Sur le mariage en général : Jugement de la comtesse de Champagne : Par la teneur des présentes, nous disons
17821 tion. 1. Sur le mariage en général : Jugement de la comtesse de Champagne : Par la teneur des présentes, nous disons et
17822 al : Jugement de la comtesse de Champagne : Par la teneur des présentes, nous disons et soutenons que l’amour ne peut ét
17823 eneur des présentes, nous disons et soutenons que l’ amour ne peut étendre ses droits entre mari et femme. Les amants s’acc
17824 r ne peut étendre ses droits entre mari et femme. Les amants s’accordent toute chose réciproquement et gratuitement, sans a
17825 roquement et gratuitement, sans aucune obligation de nécessité, tandis que les époux sont tenus par devoir à toutes les vo
17826 , sans aucune obligation de nécessité, tandis que les époux sont tenus par devoir à toutes les volontés l’un de l’autre. Qu
17827 ndis que les époux sont tenus par devoir à toutes les volontés l’un de l’autre. Que ce jugement que nous prononçons avec un
17828 sont tenus par devoir à toutes les volontés l’un de l’autre. Que ce jugement que nous prononçons avec une extrême maturit
17829 sser pour vérité constante et irréfragable. Donné l’ an 1174, le troisième des calendes de mai, indiction VII. 2. À rappro
17830 gable. Donné l’an 1174, le troisième des calendes de mai, indiction VII. 2. À rapprocher du mariage blanc de Tristan : Ju
17831 indiction VII. 2. À rapprocher du mariage blanc de Tristan : Jugement de la reine Eléonore : Demande. Un amant heureux
17832 rapprocher du mariage blanc de Tristan : Jugement de la reine Eléonore : Demande. Un amant heureux avait demandé à sa da
17833 procher du mariage blanc de Tristan : Jugement de la reine Eléonore : Demande. Un amant heureux avait demandé à sa dame
17834 Demande. Un amant heureux avait demandé à sa dame la permission d’offrir ses hommages à une autre : il y fut autorisé et c
17835 ant heureux avait demandé à sa dame la permission d’ offrir ses hommages à une autre : il y fut autorisé et cessa de sentir
17836 hommages à une autre : il y fut autorisé et cessa de sentir pour sa première amie la tendresse qu’il lui avait portée d’ab
17837 autorisé et cessa de sentir pour sa première amie la tendresse qu’il lui avait portée d’abord. Après un mois, il revient à
17838 abord. Après un mois, il revient à elle, proteste de ne pas s’être épris ailleurs, et de n’avoir pris aucune liberté avec
17839 lle, proteste de ne pas s’être épris ailleurs, et de n’avoir pris aucune liberté avec l’autre dame, mais d’avoir voulu seu
17840 avoir pris aucune liberté avec l’autre dame, mais d’ avoir voulu seulement mettre à l’épreuve la constance de sa maîtresse.
17841 autre dame, mais d’avoir voulu seulement mettre à l’ épreuve la constance de sa maîtresse. Celle-ci l’a privé de son amour,
17842 , mais d’avoir voulu seulement mettre à l’épreuve la constance de sa maîtresse. Celle-ci l’a privé de son amour, disant qu
17843 r voulu seulement mettre à l’épreuve la constance de sa maîtresse. Celle-ci l’a privé de son amour, disant qu’il s’en est
17844 l’épreuve la constance de sa maîtresse. Celle-ci l’ a privé de son amour, disant qu’il s’en est rendu indigne en implorant
17845 la constance de sa maîtresse. Celle-ci l’a privé de son amour, disant qu’il s’en est rendu indigne en implorant et en acc
17846 mplorant et en acceptant pareille licence. Arrêt de la reine Éléonore. Telle est la nature de l’amour : les amants feigne
17847 orant et en acceptant pareille licence. Arrêt de la reine Éléonore. Telle est la nature de l’amour : les amants feignent
17848 e licence. Arrêt de la reine Éléonore. Telle est la nature de l’amour : les amants feignent souvent de souhaiter d’autres
17849 Arrêt de la reine Éléonore. Telle est la nature de l’amour : les amants feignent souvent de souhaiter d’autres nœuds, po
17850 rrêt de la reine Éléonore. Telle est la nature de l’ amour : les amants feignent souvent de souhaiter d’autres nœuds, pour
17851 reine Éléonore. Telle est la nature de l’amour : les amants feignent souvent de souhaiter d’autres nœuds, pour s’assurer d
17852 a nature de l’amour : les amants feignent souvent de souhaiter d’autres nœuds, pour s’assurer davantage de la fidélité et
17853 ouhaiter d’autres nœuds, pour s’assurer davantage de la fidélité et de la constance de la personne aimée. C’est léser le d
17854 aiter d’autres nœuds, pour s’assurer davantage de la fidélité et de la constance de la personne aimée. C’est léser le droi
17855 nœuds, pour s’assurer davantage de la fidélité et de la constance de la personne aimée. C’est léser le droit des amants qu
17856 ds, pour s’assurer davantage de la fidélité et de la constance de la personne aimée. C’est léser le droit des amants que d
17857 surer davantage de la fidélité et de la constance de la personne aimée. C’est léser le droit des amants que de refuser, so
17858 er davantage de la fidélité et de la constance de la personne aimée. C’est léser le droit des amants que de refuser, sous
17859 de la constance de la personne aimée. C’est léser le droit des amants que de refuser, sous un prétexte semblable, ses embr
17860 rsonne aimée. C’est léser le droit des amants que de refuser, sous un prétexte semblable, ses embrassements ou sa tendress
17861 blable, ses embrassements ou sa tendresse, hormis le cas où il y aurait certitude que l’amant eût manqué à ses devoirs et
17862 resse, hormis le cas où il y aurait certitude que l’ amant eût manqué à ses devoirs et à la foi promise. Or on n’a pas oub
17863 rtitude que l’amant eût manqué à ses devoirs et à la foi promise. Or on n’a pas oublié que Tristan épouse la seconde Iseu
17864 a seconde Iseut alors qu’il croit que la première le néglige. Ce n’est point tant la constance de son amie que la sienne p
17865 t que la première le néglige. Ce n’est point tant la constance de son amie que la sienne propre qu’il veut mettre à l’épre
17866 ière le néglige. Ce n’est point tant la constance de son amie que la sienne propre qu’il veut mettre à l’épreuve. À cette
17867 son amie que la sienne propre qu’il veut mettre à l’ épreuve. À cette variante près — c’est plutôt un « transfert » au sens
17868  c’est plutôt un « transfert » au sens freudien — la situation juridique est bien du même ordre. 4.Conceptions oriental
17869 t bien du même ordre. 4.Conceptions orientales de l’amour Il est bien entendu que j’appelle Orient une certaine atti
17870 ien du même ordre. 4.Conceptions orientales de l’ amour Il est bien entendu que j’appelle Orient une certaine attitud
17871 que j’appelle Orient une certaine attitude totale de l’homme qui s’est manifestée principalement chez les peuples et dans
17872 j’appelle Orient une certaine attitude totale de l’ homme qui s’est manifestée principalement chez les peuples et dans les
17873 l’homme qui s’est manifestée principalement chez les peuples et dans les religions de l’Asie. L’Iran, l’islam, l’Arabie et
17874 anifestée principalement chez les peuples et dans les religions de l’Asie. L’Iran, l’islam, l’Arabie et le judaïsme ne sont
17875 cipalement chez les peuples et dans les religions de l’Asie. L’Iran, l’islam, l’Arabie et le judaïsme ne sont pas cet Orie
17876 alement chez les peuples et dans les religions de l’ Asie. L’Iran, l’islam, l’Arabie et le judaïsme ne sont pas cet Orient-
17877 chez les peuples et dans les religions de l’Asie. L’ Iran, l’islam, l’Arabie et le judaïsme ne sont pas cet Orient-là, et s
17878 peuples et dans les religions de l’Asie. L’Iran, l’ islam, l’Arabie et le judaïsme ne sont pas cet Orient-là, et se rattac
17879 et dans les religions de l’Asie. L’Iran, l’islam, l’ Arabie et le judaïsme ne sont pas cet Orient-là, et se rattachent dire
17880 religions de l’Asie. L’Iran, l’islam, l’Arabie et le judaïsme ne sont pas cet Orient-là, et se rattachent directement (Liv
17881 x occidentaux. Il en va tout autrement des Indes, de la Chine, du Tibet, sinon peut-être du Japon médiéval (voir le célèbr
17882 ccidentaux. Il en va tout autrement des Indes, de la Chine, du Tibet, sinon peut-être du Japon médiéval (voir le célèbre r
17883 du Tibet, sinon peut-être du Japon médiéval (voir le célèbre roman Gengi), du Japon. Dans un très beau recueil posthume de
17884 gi), du Japon. Dans un très beau recueil posthume de poèmes et d’essais de Léo Ferrero : Désespoirs, je trouve cette relat
17885 . Dans un très beau recueil posthume de poèmes et d’ essais de Léo Ferrero : Désespoirs, je trouve cette relation d’un entr
17886 très beau recueil posthume de poèmes et d’essais de Léo Ferrero : Désespoirs, je trouve cette relation d’un entretien qu’
17887 éo Ferrero : Désespoirs, je trouve cette relation d’ un entretien qu’a eu l’auteur avec un jeune Chinois : Le concept d’am
17888 , je trouve cette relation d’un entretien qu’a eu l’ auteur avec un jeune Chinois : Le concept d’amour » n’existe pas en C
17889 tretien qu’a eu l’auteur avec un jeune Chinois : Le concept d’amour » n’existe pas en Chine. Le verbe « aimer » est emplo
17890 a eu l’auteur avec un jeune Chinois : Le concept d’ amour » n’existe pas en Chine. Le verbe « aimer » est employé seulemen
17891 is : Le concept d’amour » n’existe pas en Chine. Le verbe « aimer » est employé seulement pour définir les rapports entre
17892 erbe « aimer » est employé seulement pour définir les rapports entre la mère et les fils. Le mari n’aime pas la femme : « i
17893 employé seulement pour définir les rapports entre la mère et les fils. Le mari n’aime pas la femme : « il a de l’affection
17894 lement pour définir les rapports entre la mère et les fils. Le mari n’aime pas la femme : « il a de l’affection pour elle »
17895 r définir les rapports entre la mère et les fils. Le mari n’aime pas la femme : « il a de l’affection pour elle », plus ou
17896 rts entre la mère et les fils. Le mari n’aime pas la femme : « il a de l’affection pour elle », plus ou moins. Quant aux r
17897 et les fils. Le mari n’aime pas la femme : « il a de l’affection pour elle », plus ou moins. Quant aux rapports entre la f
17898 les fils. Le mari n’aime pas la femme : « il a de l’ affection pour elle », plus ou moins. Quant aux rapports entre la femm
17899 r elle », plus ou moins. Quant aux rapports entre la femme et l’amant on dit : « It is romance » ; mais Daj n’a pas trouvé
17900 us ou moins. Quant aux rapports entre la femme et l’ amant on dit : « It is romance » ; mais Daj n’a pas trouvé le verbe av
17901 dit : « It is romance » ; mais Daj n’a pas trouvé le verbe avec lequel ils définissent leurs sentiments. La philosophie de
17902 rbe avec lequel ils définissent leurs sentiments. La philosophie de Motse (taoïste) — la seule un peu chrétienne, qui a po
17903 ils définissent leurs sentiments. La philosophie de Motse (taoïste) — la seule un peu chrétienne, qui a pour fondement qu
17904 s sentiments. La philosophie de Motse (taoïste) —  la seule un peu chrétienne, qui a pour fondement quelque chose qui se ra
17905 mot « amour », est oubliée tout de suite pendant la dynastie Han. Les Chinois sont mariés très jeunes par leurs parents,
17906 st oubliée tout de suite pendant la dynastie Han. Les Chinois sont mariés très jeunes par leurs parents, et le problème de
17907 ois sont mariés très jeunes par leurs parents, et le problème de l’amour ne se pose pas. Ils n’ont pas à poursuivre toute
17908 iés très jeunes par leurs parents, et le problème de l’amour ne se pose pas. Ils n’ont pas à poursuivre toute la vie cette
17909 très jeunes par leurs parents, et le problème de l’ amour ne se pose pas. Ils n’ont pas à poursuivre toute la vie cette om
17910 ne se pose pas. Ils n’ont pas à poursuivre toute la vie cette ombre : l’amour, ce sentiment aussi vague, incertain, indéf
17911 n’ont pas à poursuivre toute la vie cette ombre : l’ amour, ce sentiment aussi vague, incertain, indéfini que tous les autr
17912 ntiment aussi vague, incertain, indéfini que tous les autres, et dont nous voulons être sûrs. L’attitude de l’Européen qui
17913 tous les autres, et dont nous voulons être sûrs. L’ attitude de l’Européen qui se demande toute sa vie : « Est-ce de l’amo
17914 utres, et dont nous voulons être sûrs. L’attitude de l’Européen qui se demande toute sa vie : « Est-ce de l’amour ou non ?
17915 es, et dont nous voulons être sûrs. L’attitude de l’ Européen qui se demande toute sa vie : « Est-ce de l’amour ou non ? Es
17916 l’Européen qui se demande toute sa vie : « Est-ce de l’amour ou non ? Est-ce que j’aime vraiment cette femme, ou est-ce qu
17917 uropéen qui se demande toute sa vie : « Est-ce de l’ amour ou non ? Est-ce que j’aime vraiment cette femme, ou est-ce que j
17918 e j’aime vraiment cette femme, ou est-ce que j’ai de l’affection pour elle ? Est-ce que j’aime Dieu ou est-ce que j’ai seu
17919 ’aime vraiment cette femme, ou est-ce que j’ai de l’ affection pour elle ? Est-ce que j’aime Dieu ou est-ce que j’ai seulem
17920 ue j’aime Dieu ou est-ce que j’ai seulement envie de l’aimer ? Est-ce que j’aime cet être ou est-ce que j’aime l’amour ? »
17921 j’aime Dieu ou est-ce que j’ai seulement envie de l’ aimer ? Est-ce que j’aime cet être ou est-ce que j’aime l’amour ? », e
17922 ? Est-ce que j’aime cet être ou est-ce que j’aime l’ amour ? », etc., son désespoir quand il découvre après une analyse ach
17923 il n’aime pas cette femme ; il a seulement envie de l’aimer — cette attitude pourrait être considérée par un psychiatre c
17924 n’aime pas cette femme ; il a seulement envie de l’ aimer — cette attitude pourrait être considérée par un psychiatre chin
17925 dérée par un psychiatre chinois comme un symptôme de folie. « Nous sommes fous sans nous en rendre compte ; toute notre vi
17926 en rendre compte ; toute notre vie est fondée sur la passion, et nous voulons la paix, la tranquillité ! Je suis moi-même
17927 re vie est fondée sur la passion, et nous voulons la paix, la tranquillité ! Je suis moi-même le plus fou de tous les fous
17928 t fondée sur la passion, et nous voulons la paix, la tranquillité ! Je suis moi-même le plus fou de tous les fous, hélas !
17929 ulons la paix, la tranquillité ! Je suis moi-même le plus fou de tous les fous, hélas ! Mais au moins maintenant je le sai
17930 x, la tranquillité ! Je suis moi-même le plus fou de tous les fous, hélas ! Mais au moins maintenant je le sais. Et encor
17931 anquillité ! Je suis moi-même le plus fou de tous les fous, hélas ! Mais au moins maintenant je le sais. Et encore : La c
17932 ous les fous, hélas ! Mais au moins maintenant je le sais. Et encore : La civilisation chinoise est fondée sur la famill
17933 ais au moins maintenant je le sais. Et encore : La civilisation chinoise est fondée sur la famille, et la famille sur l’
17934 encore : La civilisation chinoise est fondée sur la famille, et la famille sur l’absence d’amour. Les traditions chinoise
17935 vilisation chinoise est fondée sur la famille, et la famille sur l’absence d’amour. Les traditions chinoises insistent sur
17936 oise est fondée sur la famille, et la famille sur l’ absence d’amour. Les traditions chinoises insistent sur ce point. Tout
17937 ondée sur la famille, et la famille sur l’absence d’ amour. Les traditions chinoises insistent sur ce point. Toute manifest
17938 la famille, et la famille sur l’absence d’amour. Les traditions chinoises insistent sur ce point. Toute manifestation de t
17939 oises insistent sur ce point. Toute manifestation de tendresse entre mari et femme est jugée inconvenante. (Ces lignes da
17940 femme est jugée inconvenante. (Ces lignes datent de 1933. Elles sont entièrement confirmées par tout ce que j’ai pu lire
17941 onfirmées par tout ce que j’ai pu lire depuis sur l’ érotique chinoise, de Sylvain Lévi et Tuccé à Filliozat, Maspero et Va
17942 que j’ai pu lire depuis sur l’érotique chinoise, de Sylvain Lévi et Tuccé à Filliozat, Maspero et Van Gulik.) (Note de 19
17943 t Tuccé à Filliozat, Maspero et Van Gulik.) (Note de 1971.) 5.Mystique et amour courtois Dans un appendice à son bea
17944 ourtois Dans un appendice à son beau livre sur la Théologie mystique de saint Bernard (Paris, 1934, p. 193 à 216), M. É
17945 endice à son beau livre sur la Théologie mystique de saint Bernard (Paris, 1934, p. 193 à 216), M. Étienne Gilson examine
17946 s, 1934, p. 193 à 216), M. Étienne Gilson examine le problème d’une influence possible de la mystique cistercienne sur les
17947 193 à 216), M. Étienne Gilson examine le problème d’ une influence possible de la mystique cistercienne sur les troubadours
17948 lson examine le problème d’une influence possible de la mystique cistercienne sur les troubadours. En effet, « chronologiq
17949 n examine le problème d’une influence possible de la mystique cistercienne sur les troubadours. En effet, « chronologiquem
17950 nfluence possible de la mystique cistercienne sur les troubadours. En effet, « chronologiquement parlant, les deux mouvemen
17951 oubadours. En effet, « chronologiquement parlant, les deux mouvements sont à peu près contemporains ». On a donc supposé un
17952 ilson réfute cette hypothèse en montrant : 1° que l’ objet de l’amour n’est pas le même pour saint Bernard et pour les trou
17953 fute cette hypothèse en montrant : 1° que l’objet de l’amour n’est pas le même pour saint Bernard et pour les troubadours,
17954 e cette hypothèse en montrant : 1° que l’objet de l’ amour n’est pas le même pour saint Bernard et pour les troubadours, ce
17955 en montrant : 1° que l’objet de l’amour n’est pas le même pour saint Bernard et pour les troubadours, ces derniers exaltan
17956 mour n’est pas le même pour saint Bernard et pour les troubadours, ces derniers exaltant, selon lui, la sensualité naturell
17957 es troubadours, ces derniers exaltant, selon lui, la sensualité naturelle ; 2° que la nature de l’amour est très différent
17958 tant, selon lui, la sensualité naturelle ; 2° que la nature de l’amour est très différente dans les deux cas, malgré d’app
17959 n lui, la sensualité naturelle ; 2° que la nature de l’amour est très différente dans les deux cas, malgré d’apparentes an
17960 ui, la sensualité naturelle ; 2° que la nature de l’ amour est très différente dans les deux cas, malgré d’apparentes analo
17961 que la nature de l’amour est très différente dans les deux cas, malgré d’apparentes analogies d’expression. M. Gilson concl
17962 our est très différente dans les deux cas, malgré d’ apparentes analogies d’expression. M. Gilson conclut qu’il ne peut don
17963 dans les deux cas, malgré d’apparentes analogies d’ expression. M. Gilson conclut qu’il ne peut donc s’agir que « de deux
17964 M. Gilson conclut qu’il ne peut donc s’agir que «  de deux produits indépendants de la civilisation du xiie siècle », ayan
17965 t donc s’agir que « de deux produits indépendants de la civilisation du xiie siècle », ayant tout au plus en commun quelq
17966 onc s’agir que « de deux produits indépendants de la civilisation du xiie siècle », ayant tout au plus en commun quelques
17967  », ayant tout au plus en commun quelques figures de langage. Je souscris sans réserve à ce jugement. Mais je le rejoins p
17968 . Je souscris sans réserve à ce jugement. Mais je le rejoins par de tout autres voies. Car l’opposition évidente entre la
17969 ans réserve à ce jugement. Mais je le rejoins par de tout autres voies. Car l’opposition évidente entre la courtoisie et l
17970 Mais je le rejoins par de tout autres voies. Car l’ opposition évidente entre la courtoisie et la mystique de saint Bernar
17971 out autres voies. Car l’opposition évidente entre la courtoisie et la mystique de saint Bernard n’est pas seulement, comme
17972 Car l’opposition évidente entre la courtoisie et la mystique de saint Bernard n’est pas seulement, comme l’a vu M. Gilson
17973 ition évidente entre la courtoisie et la mystique de saint Bernard n’est pas seulement, comme l’a vu M. Gilson, celle de l
17974 tique de saint Bernard n’est pas seulement, comme l’ a vu M. Gilson, celle de la « chair » et de l’« esprit » au sens pauli
17975 ’est pas seulement, comme l’a vu M. Gilson, celle de la « chair » et de l’« esprit » au sens paulinien de ces termes, mais
17976 t pas seulement, comme l’a vu M. Gilson, celle de la « chair » et de l’« esprit » au sens paulinien de ces termes, mais su
17977 comme l’a vu M. Gilson, celle de la « chair » et de l’« esprit » au sens paulinien de ces termes, mais surtout celle de l
17978 mme l’a vu M. Gilson, celle de la « chair » et de l’ « esprit » au sens paulinien de ces termes, mais surtout celle de l’hé
17979 la « chair » et de l’« esprit » au sens paulinien de ces termes, mais surtout celle de l’hérésie et de l’orthodoxie. Cepen
17980 sens paulinien de ces termes, mais surtout celle de l’hérésie et de l’orthodoxie. Cependant certains arguments invoqués p
17981 ns paulinien de ces termes, mais surtout celle de l’ hérésie et de l’orthodoxie. Cependant certains arguments invoqués par
17982 de ces termes, mais surtout celle de l’hérésie et de l’orthodoxie. Cependant certains arguments invoqués par M. Gilson me
17983 ces termes, mais surtout celle de l’hérésie et de l’ orthodoxie. Cependant certains arguments invoqués par M. Gilson me par
17984 ) « On ne peut hésiter — écrit notre auteur — sur l’ objet et la nature de l’amour mystique tel que le conçoit saint Bernar
17985 eut hésiter — écrit notre auteur — sur l’objet et la nature de l’amour mystique tel que le conçoit saint Bernard : c’est u
17986 r — écrit notre auteur — sur l’objet et la nature de l’amour mystique tel que le conçoit saint Bernard : c’est un amour sp
17987  écrit notre auteur — sur l’objet et la nature de l’ amour mystique tel que le conçoit saint Bernard : c’est un amour spiri
17988 l’objet et la nature de l’amour mystique tel que le conçoit saint Bernard : c’est un amour spirituel, par opposition à to
17989 , par opposition à tout amour charnel » (p. 195). L’ amour courtois serait au contraire « l’expression poétique de la concu
17990 (p. 195). L’amour courtois serait au contraire «  l’ expression poétique de la concupiscence » (p. 200). Certes, une opinio
17991 rtois serait au contraire « l’expression poétique de la concupiscence » (p. 200). Certes, une opinion assez répandue prête
17992 is serait au contraire « l’expression poétique de la concupiscence » (p. 200). Certes, une opinion assez répandue prête au
17993 rs une attitude idéaliste du même genre que celle de saint Bernard. Pour dissiper cette illusion, M. Gilson — après M. Jea
17994 illusion, M. Gilson — après M. Jeanroy — invoque le langage « d’une crudité intraduisible » d’un Marcabru et même d’un Ru
17995  Gilson — après M. Jeanroy — invoque le langage «  d’ une crudité intraduisible » d’un Marcabru et même d’un Rudel. Mais tir
17996 nvoque le langage « d’une crudité intraduisible » d’ un Marcabru et même d’un Rudel. Mais tirer argument de cette crudité e
17997 une crudité intraduisible » d’un Marcabru et même d’ un Rudel. Mais tirer argument de cette crudité en faveur de la thèse s
17998 Marcabru et même d’un Rudel. Mais tirer argument de cette crudité en faveur de la thèse sensualiste et contre la symbolis
17999 Mais tirer argument de cette crudité en faveur de la thèse sensualiste et contre la symboliste, c’est flatter un « bon sen
18000 udité en faveur de la thèse sensualiste et contre la symboliste, c’est flatter un « bon sens » des modernes qui n’est sans
18001  bon sens » des modernes qui n’est sans doute que le résidu de préjugés scientifiques dépassés. Il se pourrait que nous te
18002 » des modernes qui n’est sans doute que le résidu de préjugés scientifiques dépassés. Il se pourrait que nous tenions là u
18003 Il se pourrait que nous tenions là un bel exemple d’ anachronisme. A-t-on seulement remarqué que les siècles passés usaient
18004 ple d’anachronisme. A-t-on seulement remarqué que les siècles passés usaient très couramment d’un langage plus « grossier »
18005 ué que les siècles passés usaient très couramment d’ un langage plus « grossier » que le nôtre — signe d’une sensibilité se
18006 un langage plus « grossier » que le nôtre — signe d’ une sensibilité sexuelle peu énervée — tandis que notre langage décolo
18007 œurs des troubadours, ma déduction serait inverse de celle des savants modernes. Marcabru n’hésite pas à nommer un chat un
18008 t non du tout qu’il est un débauché. Ayant choisi le symbolisme amoureux, il joue le jeu le plus naturel, selon la coutume
18009 ché. Ayant choisi le symbolisme amoureux, il joue le jeu le plus naturel, selon la coutume de son temps. Ou si l’on tient
18010 ant choisi le symbolisme amoureux, il joue le jeu le plus naturel, selon la coutume de son temps. Ou si l’on tient que le
18011 e amoureux, il joue le jeu le plus naturel, selon la coutume de son temps. Ou si l’on tient que le langage érotique tradui
18012 il joue le jeu le plus naturel, selon la coutume de son temps. Ou si l’on tient que le langage érotique traduit nécessair
18013 lus naturel, selon la coutume de son temps. Ou si l’ on tient que le langage érotique traduit nécessairement une sensualité
18014 lon la coutume de son temps. Ou si l’on tient que le langage érotique traduit nécessairement une sensualité déchaînée, que
18015 rement une sensualité déchaînée, que pensera-t-on d’ une sainte Thérèse, d’un Ruysbroek ! b) « On n’a jamais entendu saint
18016 déchaînée, que pensera-t-on d’une sainte Thérèse, d’ un Ruysbroek ! b) « On n’a jamais entendu saint Bernard souhaiter d’êt
18017 ) « On n’a jamais entendu saint Bernard souhaiter d’ être débarrassé de l’amour de Dieu. » Or les troubadours gémissent sou
18018 entendu saint Bernard souhaiter d’être débarrassé de l’amour de Dieu. » Or les troubadours gémissent sous le joug de l’Amo
18019 endu saint Bernard souhaiter d’être débarrassé de l’ amour de Dieu. » Or les troubadours gémissent sous le joug de l’Amour.
18020 nt Bernard souhaiter d’être débarrassé de l’amour de Dieu. » Or les troubadours gémissent sous le joug de l’Amour. Donc ce
18021 haiter d’être débarrassé de l’amour de Dieu. » Or les troubadours gémissent sous le joug de l’Amour. Donc cet amour n’est p
18022 mour de Dieu. » Or les troubadours gémissent sous le joug de l’Amour. Donc cet amour n’est pas spirituel. — Mais plus tard
18023 Dieu. » Or les troubadours gémissent sous le joug de l’Amour. Donc cet amour n’est pas spirituel. — Mais plus tard, d’autr
18024 u. » Or les troubadours gémissent sous le joug de l’ Amour. Donc cet amour n’est pas spirituel. — Mais plus tard, d’autres
18025 t saint Jean de la Croix, reprendront bel et bien les expressions des troubadours, et souhaiteront d’être libérés des tourm
18026 les expressions des troubadours, et souhaiteront d’ être libérés des tourments de l’amour divin : c’est là bien entendu, c
18027 urs, et souhaiteront d’être libérés des tourments de l’amour divin : c’est là bien entendu, comme chez les troubadours, un
18028 , et souhaiteront d’être libérés des tourments de l’ amour divin : c’est là bien entendu, comme chez les troubadours, une m
18029 l’amour divin : c’est là bien entendu, comme chez les troubadours, une manière d’exprimer la violence de leur passion, une
18030 entendu, comme chez les troubadours, une manière d’ exprimer la violence de leur passion, une sorte d’antiphrase. Mais enc
18031 omme chez les troubadours, une manière d’exprimer la violence de leur passion, une sorte d’antiphrase. Mais encore une foi
18032 s troubadours, une manière d’exprimer la violence de leur passion, une sorte d’antiphrase. Mais encore une fois, si l’on v
18033 d’exprimer la violence de leur passion, une sorte d’ antiphrase. Mais encore une fois, si l’on veut déduire d’un tel « refu
18034 une sorte d’antiphrase. Mais encore une fois, si l’ on veut déduire d’un tel « refus » que l’Amour courtois était purement
18035 hrase. Mais encore une fois, si l’on veut déduire d’ un tel « refus » que l’Amour courtois était purement sensuel, la déduc
18036 fois, si l’on veut déduire d’un tel « refus » que l’ Amour courtois était purement sensuel, la déduction vaudrait aussi pou
18037 us » que l’Amour courtois était purement sensuel, la déduction vaudrait aussi pour sainte Thérèse ; ce dont M. Gilson ne s
18038 se ; ce dont M. Gilson ne saurait se réjouir. c) Les troubadours chantent l’amour malheureux. Mais l’amour divin des ciste
18039 saurait se réjouir. c) Les troubadours chantent l’ amour malheureux. Mais l’amour divin des cisterciens obtient au contra
18040 Les troubadours chantent l’amour malheureux. Mais l’ amour divin des cisterciens obtient au contraire sa récompense. « On l
18041 t au contraire sa récompense. « On lui est uni (à la Béatitude) du fait même qu’on t’aime. » — Or M. Gilson dit fort bien,
18042 est immanent sans être transcendant, il n’y a pas de problème mystique au sens où les chrétiens l’entendent. Ce qu’ils ont
18043 ant, il n’y a pas de problème mystique au sens où les chrétiens l’entendent. Ce qu’ils ont à expérimenter… c’est l’immanenc
18044 pas de problème mystique au sens où les chrétiens l’ entendent. Ce qu’ils ont à expérimenter… c’est l’immanence d’un Dieu q
18045 l’entendent. Ce qu’ils ont à expérimenter… c’est l’ immanence d’un Dieu qui est et reste transcendant. » Mais alors, lorsq
18046 . Ce qu’ils ont à expérimenter… c’est l’immanence d’ un Dieu qui est et reste transcendant. » Mais alors, lorsqu’une créatu
18047  » Mais alors, lorsqu’une créature aime son Dieu, l’ obstacle de la transcendance introduit dans l’amour un malheur essenti
18048 rs, lorsqu’une créature aime son Dieu, l’obstacle de la transcendance introduit dans l’amour un malheur essentiel (quoi qu
18049 lorsqu’une créature aime son Dieu, l’obstacle de la transcendance introduit dans l’amour un malheur essentiel (quoi qu’en
18050 eu, l’obstacle de la transcendance introduit dans l’ amour un malheur essentiel (quoi qu’en ait dit tout à l’heure M. Gilso
18051 r un malheur essentiel (quoi qu’en ait dit tout à l’ heure M. Gilson). On retrouve donc la situation du troubadour vis-à-vi
18052 t dit tout à l’heure M. Gilson). On retrouve donc la situation du troubadour vis-à-vis de l’amour des êtres. Certes : « la
18053 ouve donc la situation du troubadour vis-à-vis de l’ amour des êtres. Certes : « la pureté de l’amour courtois sépare les a
18054 badour vis-à-vis de l’amour des êtres. Certes : «  la pureté de l’amour courtois sépare les amants, au lieu que celle de l’
18055 -à-vis de l’amour des êtres. Certes : « la pureté de l’amour courtois sépare les amants, au lieu que celle de l’amour myst
18056 vis de l’amour des êtres. Certes : « la pureté de l’ amour courtois sépare les amants, au lieu que celle de l’amour mystiqu
18057 . Certes : « la pureté de l’amour courtois sépare les amants, au lieu que celle de l’amour mystique les unit ». Mais il fau
18058 our courtois sépare les amants, au lieu que celle de l’amour mystique les unit ». Mais il faut voir que les amants courtoi
18059 courtois sépare les amants, au lieu que celle de l’ amour mystique les unit ». Mais il faut voir que les amants courtois n
18060 les amants, au lieu que celle de l’amour mystique les unit ». Mais il faut voir que les amants courtois ne sont séparés sur
18061 ’amour mystique les unit ». Mais il faut voir que les amants courtois ne sont séparés sur la terre qu’en vertu de cet amour
18062 voir que les amants courtois ne sont séparés sur la terre qu’en vertu de cet amour mystique qui les unit à la divinité !
18063 ur la terre qu’en vertu de cet amour mystique qui les unit à la divinité ! Au contraire, l’amour mystique orthodoxe n’unit
18064 qu’en vertu de cet amour mystique qui les unit à la divinité ! Au contraire, l’amour mystique orthodoxe n’unit pas de cet
18065 stique qui les unit à la divinité ! Au contraire, l’ amour mystique orthodoxe n’unit pas de cette façon, mais fait seulemen
18066 contraire, l’amour mystique orthodoxe n’unit pas de cette façon, mais fait seulement communier. d) Pour démontrer que l’
18067 fait seulement communier. d) Pour démontrer que l’ amour courtois est sensuel, M. Gilson cite encore une strophe de Thiba
18068 is est sensuel, M. Gilson cite encore une strophe de Thibaut de Champagne : Douce dame, s’il vos plesoit un soir M’avriez
18069 dame, s’il vos plesoit un soir M’avriez vos plus de joie doné C’onques Tristans, qui en fist son pouvoir N’en pust avoir
18070 , qui en fist son pouvoir N’en pust avoir nul jor de son ané. Et il commente : « À moins de réformer sérieusement notre c
18071 r nul jor de son ané. Et il commente : « À moins de réformer sérieusement notre conception des amours d’Iseut et de Trist
18072 réformer sérieusement notre conception des amours d’ Iseut et de Tristan, nous ne pouvons avoir de doutes sur la nature des
18073 rieusement notre conception des amours d’Iseut et de Tristan, nous ne pouvons avoir de doutes sur la nature des sentiments
18074 ours d’Iseut et de Tristan, nous ne pouvons avoir de doutes sur la nature des sentiments dont Thibaut est animé. » Précisé
18075 t de Tristan, nous ne pouvons avoir de doutes sur la nature des sentiments dont Thibaut est animé. » Précisément, l’objet
18076 sentiments dont Thibaut est animé. » Précisément, l’ objet de mon ouvrage est, entre autres, de « réformer sérieusement not
18077 ts dont Thibaut est animé. » Précisément, l’objet de mon ouvrage est, entre autres, de « réformer sérieusement notre conce
18078 sément, l’objet de mon ouvrage est, entre autres, de « réformer sérieusement notre conception des amours d’Iseut et de Tri
18079 réformer sérieusement notre conception des amours d’ Iseut et de Tristan »… 6.Freud et les surréalistes Sur les relat
18080 rieusement notre conception des amours d’Iseut et de Tristan »… 6.Freud et les surréalistes Sur les relations entre
18081 des amours d’Iseut et de Tristan »… 6.Freud et les surréalistes Sur les relations entre Freud et les surréalistes, vo
18082 Tristan »… 6.Freud et les surréalistes Sur les relations entre Freud et les surréalistes, voir dans Les Pas perdus d
18083 surréalistes Sur les relations entre Freud et les surréalistes, voir dans Les Pas perdus d’André Breton la relation de
18084 ations entre Freud et les surréalistes, voir dans Les Pas perdus d’André Breton la relation de sa courte et décevante visit
18085 eud et les surréalistes, voir dans Les Pas perdus d’ André Breton la relation de sa courte et décevante visite à Freud (Vie
18086 éalistes, voir dans Les Pas perdus d’André Breton la relation de sa courte et décevante visite à Freud (Vienne, 1921), pui
18087 ir dans Les Pas perdus d’André Breton la relation de sa courte et décevante visite à Freud (Vienne, 1921), puis dans le Ma
18088 écevante visite à Freud (Vienne, 1921), puis dans le Manifeste du surréalisme, 1924, et Les Vases communicants, 1932, les
18089 , puis dans le Manifeste du surréalisme, 1924, et Les Vases communicants, 1932, les pages sur le rêve, sa nécessaire revalo
18090 rréalisme, 1924, et Les Vases communicants, 1932, les pages sur le rêve, sa nécessaire revalorisation à la suite de Freud,
18091 4, et Les Vases communicants, 1932, les pages sur le rêve, sa nécessaire revalorisation à la suite de Freud, mais aussi le
18092 re revalorisation à la suite de Freud, mais aussi les limites de l’interprétation freudienne ; d’autre part, les déclaratio
18093 ation à la suite de Freud, mais aussi les limites de l’interprétation freudienne ; d’autre part, les déclarations de Freud
18094 on à la suite de Freud, mais aussi les limites de l’ interprétation freudienne ; d’autre part, les déclarations de Freud su
18095 es de l’interprétation freudienne ; d’autre part, les déclarations de Freud sur un mouvement littéraire qu’il jugeait aussi
18096 ation freudienne ; d’autre part, les déclarations de Freud sur un mouvement littéraire qu’il jugeait aussi sévèrement que
18097 ire qu’il jugeait aussi sévèrement que C. G. Jung la peinture contemporaine. Dans une lettre à Stefan Zweig datée du 20 ju
18098 Stefan Zweig datée du 20 juillet 1938, qui relate la visite de Salvador Dali, Freud écrit : Jusqu’alors, j’étais tenté de
18099 ig datée du 20 juillet 1938, qui relate la visite de Salvador Dali, Freud écrit : Jusqu’alors, j’étais tenté de tenir les
18100 or Dali, Freud écrit : Jusqu’alors, j’étais tenté de tenir les surréalistes, qui apparemment m’ont choisi comme saint patr
18101 Freud écrit : Jusqu’alors, j’étais tenté de tenir les surréalistes, qui apparemment m’ont choisi comme saint patron, pour d
18102 on, pour des fous intégraux (disons à 95 %, comme l’ alcool absolu). Le jeune Espagnol, avec ses candides yeux de fanatique
18103 intégraux (disons à 95 %, comme l’alcool absolu). Le jeune Espagnol, avec ses candides yeux de fanatique et son indéniable
18104 bsolu). Le jeune Espagnol, avec ses candides yeux de fanatique et son indéniable maîtrise technique, m’a incité à reconsid
18105 mon opinion. Il serait en effet très intéressant d’ étudier analytiquement la genèse d’un tableau de ce genre. Du point de
18106 n effet très intéressant d’étudier analytiquement la genèse d’un tableau de ce genre. Du point de vue critique, cependant,
18107 ès intéressant d’étudier analytiquement la genèse d’ un tableau de ce genre. Du point de vue critique, cependant, on pourra
18108 t d’étudier analytiquement la genèse d’un tableau de ce genre. Du point de vue critique, cependant, on pourrait toujours d
18109 ritique, cependant, on pourrait toujours dire que la notion d’art se refuse à toute extension lorsque le rapport quantitat
18110 ependant, on pourrait toujours dire que la notion d’ art se refuse à toute extension lorsque le rapport quantitatif entre l
18111 notion d’art se refuse à toute extension lorsque le rapport quantitatif entre le matériel inconscient et l’élaboration pr
18112 te extension lorsque le rapport quantitatif entre le matériel inconscient et l’élaboration préconsciente ne se maintient p
18113 port quantitatif entre le matériel inconscient et l’ élaboration préconsciente ne se maintient pas dans des limites détermi
18114 pas dans des limites déterminées.  7.Avènement de la Dame au jeu d’échecs On a tenté d’expliquer la transformation d
18115 dans des limites déterminées.  7.Avènement de la Dame au jeu d’échecs On a tenté d’expliquer la transformation du j
18116 es déterminées.  7.Avènement de la Dame au jeu d’ échecs On a tenté d’expliquer la transformation du jeu par l’avènem
18117 vènement de la Dame au jeu d’échecs On a tenté d’ expliquer la transformation du jeu par l’avènement de la Dame ou Reine
18118 la Dame au jeu d’échecs On a tenté d’expliquer la transformation du jeu par l’avènement de la Dame ou Reine, qui survin
18119 a tenté d’expliquer la transformation du jeu par l’ avènement de la Dame ou Reine, qui survint dès l’introduction des éche
18120 xpliquer la transformation du jeu par l’avènement de la Dame ou Reine, qui survint dès l’introduction des échecs en Europe
18121 iquer la transformation du jeu par l’avènement de la Dame ou Reine, qui survint dès l’introduction des échecs en Europe, e
18122 l’avènement de la Dame ou Reine, qui survint dès l’ introduction des échecs en Europe, en imaginant une série de mutations
18123 tion des échecs en Europe, en imaginant une série de mutations phoniques à partir du nom de la pièce originelle. Dans le s
18124 une série de mutations phoniques à partir du nom de la pièce originelle. Dans le shatranj (persan pour chaturanga, qui si
18125 e série de mutations phoniques à partir du nom de la pièce originelle. Dans le shatranj (persan pour chaturanga, qui signi
18126 ques à partir du nom de la pièce originelle. Dans le shatranj (persan pour chaturanga, qui signifie les quatre angas ou ar
18127 le shatranj (persan pour chaturanga, qui signifie les quatre angas ou armes : les fantassins, les cavaliers, les chars et l
18128 turanga, qui signifie les quatre angas ou armes : les fantassins, les cavaliers, les chars et les éléphants) la pièce se no
18129 nifie les quatre angas ou armes : les fantassins, les cavaliers, les chars et les éléphants) la pièce se nommant firz ou fa
18130 e angas ou armes : les fantassins, les cavaliers, les chars et les éléphants) la pièce se nommant firz ou farz ou farzin, d
18131 mes : les fantassins, les cavaliers, les chars et les éléphants) la pièce se nommant firz ou farz ou farzin, désignant un c
18132 ssins, les cavaliers, les chars et les éléphants) la pièce se nommant firz ou farz ou farzin, désignant un conseiller, min
18133 désignant un conseiller, ministre ou un général. Le mot aurait été latinisé en fercia, puis altéré par les Français en fi
18134 ot aurait été latinisé en fercia, puis altéré par les Français en fierce, d’où selon certains : Vierge. En Russie au contra
18135 n fercia, puis altéré par les Français en fierce, d’ où selon certains : Vierge. En Russie au contraire, le mot firz aurait
18136 selon certains : Vierge. En Russie au contraire, le mot firz aurait à peine changé, donnant fers, avec le sens de Premier
18137 ot firz aurait à peine changé, donnant fers, avec le sens de Premier ministre. Mais voilà qui recule simplement la difficu
18138 aurait à peine changé, donnant fers, avec le sens de Premier ministre. Mais voilà qui recule simplement la difficulté. Le
18139 remier ministre. Mais voilà qui recule simplement la difficulté. Le passage de « firz » à « fercia » n’apparaît pas plus c
18140 . Mais voilà qui recule simplement la difficulté. Le passage de « firz » à « fercia » n’apparaît pas plus convaincant que
18141 à qui recule simplement la difficulté. Le passage de « firz » à « fercia » n’apparaît pas plus convaincant que celui de « 
18142 ercia » n’apparaît pas plus convaincant que celui de « fercia » à « vierge » (latin « virgo »). La déviation du son est au
18143 lui de « fercia » à « vierge » (latin « virgo »). La déviation du son est aussi prononcée que celle du sens. Il s’agit en
18144 rononcée que celle du sens. Il s’agit en tout cas d’ une erreur, qui eût aussi bien pu être toute différente, ou ne pas êtr
18145 u être toute différente, ou ne pas être, comme on le voit en Russie, où la pièce reste masculine. Ensuite, le passage de V
18146 e, ou ne pas être, comme on le voit en Russie, où la pièce reste masculine. Ensuite, le passage de Vierge à Dame ou Reine
18147 en Russie, où la pièce reste masculine. Ensuite, le passage de Vierge à Dame ou Reine ne va pas de soi, mais constitue, p
18148 où la pièce reste masculine. Ensuite, le passage de Vierge à Dame ou Reine ne va pas de soi, mais constitue, précisément
18149 — s’il s’est vraiment produit — un signe de plus de la révolution psychique du Moyen Âge. C’est l’erreur sur le sens d’ab
18150 s’il s’est vraiment produit — un signe de plus de la révolution psychique du Moyen Âge. C’est l’erreur sur le sens d’abord
18151 us de la révolution psychique du Moyen Âge. C’est l’ erreur sur le sens d’abord, puis la tendance révélée par l’erreur qui
18152 lution psychique du Moyen Âge. C’est l’erreur sur le sens d’abord, puis la tendance révélée par l’erreur qui m’intéresse,
18153 yen Âge. C’est l’erreur sur le sens d’abord, puis la tendance révélée par l’erreur qui m’intéresse, qui signifie et qui aj
18154 sur le sens d’abord, puis la tendance révélée par l’ erreur qui m’intéresse, qui signifie et qui ajoute un trait remarquabl
18155 t remarquable à mon tableau du xiie siècle, dans la mesure où cela « n’explique » rien, mais manifeste une attraction vis
18156 , mais manifeste une attraction visible, un champ de force mesurable. 8.Dante hérétique Tout à fait indépendamment d
18157 ut à fait indépendamment des travaux très sérieux d’ un Asin Palacios sur une possible influence de la mystique soufiste da
18158 eux d’un Asin Palacios sur une possible influence de la mystique soufiste dans la Comédie, il peut être intéressant de men
18159 d’un Asin Palacios sur une possible influence de la mystique soufiste dans la Comédie, il peut être intéressant de mentio
18160 e possible influence de la mystique soufiste dans la Comédie, il peut être intéressant de mentionner la thèse hardie et qu
18161 oufiste dans la Comédie, il peut être intéressant de mentionner la thèse hardie et quelque peu aventureuse de deux auteurs
18162 a Comédie, il peut être intéressant de mentionner la thèse hardie et quelque peu aventureuse de deux auteurs du siècle der
18163 ionner la thèse hardie et quelque peu aventureuse de deux auteurs du siècle dernier : Eugène Aroux et, à sa suite, Péladan
18164 ugène Aroux et, à sa suite, Péladan. Aroux expose le résultat de ses inductions dans un ouvrage aujourd’hui presque introu
18165 et, à sa suite, Péladan. Aroux expose le résultat de ses inductions dans un ouvrage aujourd’hui presque introuvable intitu
18166 aliste (1854). Non seulement Dante faisait partie de l’ordre des Templiers, mais encore cet ordre aurait été lié à l’hérés
18167 ste (1854). Non seulement Dante faisait partie de l’ ordre des Templiers, mais encore cet ordre aurait été lié à l’hérésie
18168 Templiers, mais encore cet ordre aurait été lié à l’ hérésie cathare — en dépit de certaines apparences — comme le bras séc
18169 athare — en dépit de certaines apparences — comme le bras séculier à l’autorité spirituelle. Dès lors, toute la Comédie, l
18170 e certaines apparences — comme le bras séculier à l’ autorité spirituelle. Dès lors, toute la Comédie, le Convito, et même
18171 éculier à l’autorité spirituelle. Dès lors, toute la Comédie, le Convito, et même le De vulgari eloquentia devraient être
18172 autorité spirituelle. Dès lors, toute la Comédie, le Convito, et même le De vulgari eloquentia devraient être interprétés
18173 . Dès lors, toute la Comédie, le Convito, et même le De vulgari eloquentia devraient être interprétés symboliquement. Dans
18174 ès lors, toute la Comédie, le Convito, et même le De vulgari eloquentia devraient être interprétés symboliquement. Dans un
18175 ule postérieur, Aroux précise son interprétation. La brochure porte un titre significatif : Clef de la Comédie anticatholi
18176 n. La brochure porte un titre significatif : Clef de la Comédie anticatholique de Dante Alighieri, pasteur de l’Église alb
18177 La brochure porte un titre significatif : Clef de la Comédie anticatholique de Dante Alighieri, pasteur de l’Église albige
18178 significatif : Clef de la Comédie anticatholique de Dante Alighieri, pasteur de l’Église albigeoise de la ville de Floren
18179 omédie anticatholique de Dante Alighieri, pasteur de l’Église albigeoise de la ville de Florence, affilié à l’ordre du Tem
18180 die anticatholique de Dante Alighieri, pasteur de l’ Église albigeoise de la ville de Florence, affilié à l’ordre du Temple
18181 e Dante Alighieri, pasteur de l’Église albigeoise de la ville de Florence, affilié à l’ordre du Temple — donnant l’explica
18182 ante Alighieri, pasteur de l’Église albigeoise de la ville de Florence, affilié à l’ordre du Temple — donnant l’explicatio
18183 hieri, pasteur de l’Église albigeoise de la ville de Florence, affilié à l’ordre du Temple — donnant l’explication du lang
18184 ise albigeoise de la ville de Florence, affilié à l’ ordre du Temple — donnant l’explication du langage symbolique des fidè
18185 e Florence, affilié à l’ordre du Temple — donnant l’ explication du langage symbolique des fidèles d’Amour dans les composi
18186 t l’explication du langage symbolique des fidèles d’ Amour dans les compositions lyriques, romans et épopées chevaleresques
18187 on du langage symbolique des fidèles d’Amour dans les compositions lyriques, romans et épopées chevaleresques des troubadou
18188 des troubadours (1856). C’est un lexique donnant la traduction d’environ 500 termes, comme par exemple : « Arbres morts »
18189 rs (1856). C’est un lexique donnant la traduction d’ environ 500 termes, comme par exemple : « Arbres morts ». — Les cathol
18190 0 termes, comme par exemple : « Arbres morts ». —  Les catholiques. Les troubadours traitaient les membres du clergé catholi
18191 ar exemple : « Arbres morts ». — Les catholiques. Les troubadours traitaient les membres du clergé catholique d’arbres auto
18192  ». — Les catholiques. Les troubadours traitaient les membres du clergé catholique d’arbres automnals morts. « Albigéisme,
18193 dours traitaient les membres du clergé catholique d’ arbres automnals morts. « Albigéisme, albigeois ». — Mots introuvables
18194 Albigéisme, albigeois ». — Mots introuvables dans la Comédie, quand l’idée est partout présente. « Dames ». — Les initiés
18195 ois ». — Mots introuvables dans la Comédie, quand l’ idée est partout présente. « Dames ». — Les initiés du templarisme alb
18196 , quand l’idée est partout présente. « Dames ». —  Les initiés du templarisme albigeois, qui par un dédoublement mystique de
18197 risme albigeois, qui par un dédoublement mystique de l’âme et du corps, étaient censés avoir les deux sexes, hommes en tan
18198 me albigeois, qui par un dédoublement mystique de l’ âme et du corps, étaient censés avoir les deux sexes, hommes en tant q
18199 stique de l’âme et du corps, étaient censés avoir les deux sexes, hommes en tant que corps et forme matérielle, et femmes e
18200 en tant qu’intelligence et pensée libre des liens de la matière. « Lancelot ». — … Il faut toute la préoccupation de la le
18201 tant qu’intelligence et pensée libre des liens de la matière. « Lancelot ». — … Il faut toute la préoccupation de la lettr
18202 ns de la matière. « Lancelot ». — … Il faut toute la préoccupation de la lettre, chez les déchiffreurs de vieux manuscrits
18203 « Lancelot ». — … Il faut toute la préoccupation de la lettre, chez les déchiffreurs de vieux manuscrits, pour qu’une lit
18204 Lancelot ». — … Il faut toute la préoccupation de la lettre, chez les déchiffreurs de vieux manuscrits, pour qu’une littér
18205 Il faut toute la préoccupation de la lettre, chez les déchiffreurs de vieux manuscrits, pour qu’une littérature entière soi
18206 préoccupation de la lettre, chez les déchiffreurs de vieux manuscrits, pour qu’une littérature entière soit passée sous le
18207 out, obtenant une vogue européenne, et des amours d’ une pureté angélique à servir de modèle aux races futures ! (On dirait
18208 ne, et des amours d’une pureté angélique à servir de modèle aux races futures ! (On dirait que Rimbaud a lu cela…) Je ne p
18209 ntes, souvent très arbitraires. Mais il reste que l’ histoire littéraire et religieuse n’a fait que confirmer, plus tard, l
18210 et religieuse n’a fait que confirmer, plus tard, l’ exactitude de bien des vues d’Aroux. (Gaston Paris établissant vers 18
18211 e n’a fait que confirmer, plus tard, l’exactitude de bien des vues d’Aroux. (Gaston Paris établissant vers 1880 la filiati
18212 nfirmer, plus tard, l’exactitude de bien des vues d’ Aroux. (Gaston Paris établissant vers 1880 la filiation troubadours-tr
18213 vues d’Aroux. (Gaston Paris établissant vers 1880 la filiation troubadours-trouvères-roman breton ; Asin Palacios et Luigi
18214 n breton ; Asin Palacios et Luigi Valli reprenant la question de l’hérésie chez Dante, etc.) 9.« Coup de foudre » et co
18215 sin Palacios et Luigi Valli reprenant la question de l’hérésie chez Dante, etc.) 9.« Coup de foudre » et conversion
18216 Palacios et Luigi Valli reprenant la question de l’ hérésie chez Dante, etc.) 9.« Coup de foudre » et conversion Le
18217 estion de l’hérésie chez Dante, etc.) 9.« Coup de foudre » et conversion Le premier regard des amants, qui va change
18218 r toute leur vie, correspond à la première touche de l’amour divin, à la conversion du chrétien. Gottfried de Strasbourg p
18219 oute leur vie, correspond à la première touche de l’ amour divin, à la conversion du chrétien. Gottfried de Strasbourg peig
18220 rrespond à la première touche de l’amour divin, à la conversion du chrétien. Gottfried de Strasbourg peignant l’amour de R
18221 ion du chrétien. Gottfried de Strasbourg peignant l’ amour de Rivalen pour Blanchefleur (ce sont les parents de Tristan) ac
18222 hrétien. Gottfried de Strasbourg peignant l’amour de Rivalen pour Blanchefleur (ce sont les parents de Tristan) accumule l
18223 ant l’amour de Rivalen pour Blanchefleur (ce sont les parents de Tristan) accumule les expressions religieuses les plus ins
18224 de Rivalen pour Blanchefleur (ce sont les parents de Tristan) accumule les expressions religieuses les plus insistantes :
18225 hefleur (ce sont les parents de Tristan) accumule les expressions religieuses les plus insistantes : Alors la vraie Minne
18226 de Tristan) accumule les expressions religieuses les plus insistantes : Alors la vraie Minne La fougueuse déesse Le pénét
18227 essions religieuses les plus insistantes : Alors la vraie Minne La fougueuse déesse Le pénétra de ses ardeurs Et son cœur
18228 uses les plus insistantes : Alors la vraie Minne La fougueuse déesse Le pénétra de ses ardeurs Et son cœur brûlant Lui ré
18229 antes : Alors la vraie Minne La fougueuse déesse Le pénétra de ses ardeurs Et son cœur brûlant Lui révéla la source Des p
18230 ors la vraie Minne La fougueuse déesse Le pénétra de ses ardeurs Et son cœur brûlant Lui révéla la source Des peines dont
18231 tra de ses ardeurs Et son cœur brûlant Lui révéla la source Des peines dont il souffrait. Alors commença pour lui une autr
18232 omme. Tout ce qu’il faisait Était comme entremêlé de folie Et frappé d’aveuglement. Ses sens étaient troublés Égarés par l
18233 faisait Était comme entremêlé de folie Et frappé d’ aveuglement. Ses sens étaient troublés Égarés par la Minne Et comme dé
18234 aveuglement. Ses sens étaient troublés Égarés par la Minne Et comme délivrés De leur frein naturel. Sa vie se consumait. (
18235 nt troublés Égarés par la Minne Et comme délivrés De leur frein naturel. Sa vie se consumait. (Traduction Bossert.) Les t
18236 urel. Sa vie se consumait. (Traduction Bossert.) Les trois derniers vers sont une parfaite confirmation de ma définition d
18237 rois derniers vers sont une parfaite confirmation de ma définition de la passion opposée à l’amour naturel. 10.Passion
18238 s sont une parfaite confirmation de ma définition de la passion opposée à l’amour naturel. 10.Passion et Ascèse Dans
18239 ont une parfaite confirmation de ma définition de la passion opposée à l’amour naturel. 10.Passion et Ascèse Dans le
18240 irmation de ma définition de la passion opposée à l’ amour naturel. 10.Passion et Ascèse Dans le Tristan de Gottfried
18241 l’amour naturel. 10.Passion et Ascèse Dans le Tristan de Gottfried de Strasbourg, la grotte où se réfugient les ama
18242 se Dans le Tristan de Gottfried de Strasbourg, la grotte où se réfugient les amants (correspondant à la forêt de Morois
18243 ottfried de Strasbourg, la grotte où se réfugient les amants (correspondant à la forêt de Morois chez Béroul) est décrite e
18244 rotte où se réfugient les amants (correspondant à la forêt de Morois chez Béroul) est décrite en détail, et chaque détail
18245 se réfugient les amants (correspondant à la forêt de Morois chez Béroul) est décrite en détail, et chaque détail comporte
18246 e détail comporte un sens symbolique commenté par l’ auteur. La « fossure » a été construite par des géants. C’est une voût
18247 omporte un sens symbolique commenté par l’auteur. La « fossure » a été construite par des géants. C’est une voûte dont la
18248 é construite par des géants. C’est une voûte dont la clef est faite de pierres précieuses. Au milieu trône un lit de crist
18249 es géants. C’est une voûte dont la clef est faite de pierres précieuses. Au milieu trône un lit de cristal, etc. Mais voic
18250 ite de pierres précieuses. Au milieu trône un lit de cristal, etc. Mais voici ce qui nous intéresse : Ce n’est pas sans r
18251 ui nous intéresse : Ce n’est pas sans raison Que la fossure est reléguée Dans cette contrée sauvage. Cela veut dire Que l
18252 ée Dans cette contrée sauvage. Cela veut dire Que le lieu de l’amour N’est pas dans les routes battues Ni autour des habit
18253 cette contrée sauvage. Cela veut dire Que le lieu de l’amour N’est pas dans les routes battues Ni autour des habitations h
18254 te contrée sauvage. Cela veut dire Que le lieu de l’ amour N’est pas dans les routes battues Ni autour des habitations huma
18255 a veut dire Que le lieu de l’amour N’est pas dans les routes battues Ni autour des habitations humaines. Il hante les déser
18256 tues Ni autour des habitations humaines. Il hante les déserts. Le chemin qui conduit à sa retraite Est dur et pénible. (Tra
18257 r des habitations humaines. Il hante les déserts. Le chemin qui conduit à sa retraite Est dur et pénible. (Traduction Boss
18258 n Bossert.) Pour qui conserverait des doutes sur la nature de l’amour en question, précisons que Gottfried confesse qu’il
18259 ) Pour qui conserverait des doutes sur la nature de l’amour en question, précisons que Gottfried confesse qu’il a, lui au
18260 Pour qui conserverait des doutes sur la nature de l’ amour en question, précisons que Gottfried confesse qu’il a, lui aussi
18261 lui aussi, erré au désert, mais sans y rencontrer la « récompense » de ses peines. (Il n’est pas devenu Parfait) : J’ai c
18262 désert, mais sans y rencontrer la « récompense » de ses peines. (Il n’est pas devenu Parfait) : J’ai connu la fossure Qu
18263 ines. (Il n’est pas devenu Parfait) : J’ai connu la fossure Quand je n’avais que 11 ans Mais je ne suis jamais allé en Co
18264 allé en Cornouailles. Comment pourrait-il s’agir d’ amour physique ? Et le dernier vers indique bien que la « fossure » es
18265 ur physique ? Et le dernier vers indique bien que la « fossure » est purement symbolique, puisqu’elle peut exister ailleur
18266 er ailleurs qu’en Cornouailles. (Temple ou grotte d’ hérétiques ?) 11.Saint François d’Assise et les cathares Paul Sa
18267 d’hérétiques ?) 11.Saint François d’Assise et les cathares Paul Sabatier, dans sa fameuse biographie de saint Franço
18268 ares Paul Sabatier, dans sa fameuse biographie de saint François, se pose la question d’une influence possible de l’hér
18269 biographie de saint François, se pose la question d’ une influence possible de l’hérésie courtoise sur la mystique francisc
18270 ois, se pose la question d’une influence possible de l’hérésie courtoise sur la mystique franciscaine. Il commence par nie
18271 , se pose la question d’une influence possible de l’ hérésie courtoise sur la mystique franciscaine. Il commence par nier t
18272 une influence possible de l’hérésie courtoise sur la mystique franciscaine. Il commence par nier toute communication direc
18273 Il commence par nier toute communication directe de l’une à l’autre. (L’argument avancé me convainc peu : l’hérésie était
18274 toute communication directe de l’une à l’autre. ( L’ argument avancé me convainc peu : l’hérésie était de nature dogmatique
18275 e à l’autre. (L’argument avancé me convainc peu : l’ hérésie était de nature dogmatique, et saint François ne s’occupait pa
18276 argument avancé me convainc peu : l’hérésie était de nature dogmatique, et saint François ne s’occupait pas de doctrine… M
18277 e dogmatique, et saint François ne s’occupait pas de doctrine… Mais croit-on que tous les cathares dogmatisaient ? Il y a
18278 ’occupait pas de doctrine… Mais croit-on que tous les cathares dogmatisaient ? Il y a de plus sérieuses raisons de nier l’h
18279 dogmatisaient ? Il y a de plus sérieuses raisons de nier l’hérésie du saint.) Cependant, il décrit fort bien l’ambiance c
18280 saient ? Il y a de plus sérieuses raisons de nier l’ hérésie du saint.) Cependant, il décrit fort bien l’ambiance cathare d
18281 hérésie du saint.) Cependant, il décrit fort bien l’ ambiance cathare de l’Italie au temps de la jeunesse de François. Les
18282 Cependant, il décrit fort bien l’ambiance cathare de l’Italie au temps de la jeunesse de François. Les hérétiques, baptisé
18283 endant, il décrit fort bien l’ambiance cathare de l’ Italie au temps de la jeunesse de François. Les hérétiques, baptisés G
18284 t bien l’ambiance cathare de l’Italie au temps de la jeunesse de François. Les hérétiques, baptisés Gazzari en Italie (Bul
18285 iance cathare de l’Italie au temps de la jeunesse de François. Les hérétiques, baptisés Gazzari en Italie (Bulgares ou Bou
18286 de l’Italie au temps de la jeunesse de François. Les hérétiques, baptisés Gazzari en Italie (Bulgares ou Bougres dans les
18287 tisés Gazzari en Italie (Bulgares ou Bougres dans les pays du Nord), s’étaient emparés du gouvernement de plusieurs municip
18288 pays du Nord), s’étaient emparés du gouvernement de plusieurs municipalités. Le podestat d’Assise était un hérétique, ava
18289 parés du gouvernement de plusieurs municipalités. Le podestat d’Assise était un hérétique, avant 1204 ! Dans les cités avo
18290 vernement de plusieurs municipalités. Le podestat d’ Assise était un hérétique, avant 1204 ! Dans les cités avoisinantes, i
18291 at d’Assise était un hérétique, avant 1204 ! Dans les cités avoisinantes, il y eut de nombreux soulèvements et émeutes occa
18292 vant 1204 ! Dans les cités avoisinantes, il y eut de nombreux soulèvements et émeutes occasionnés par le conflit religieux
18293 nombreux soulèvements et émeutes occasionnés par le conflit religieux. D’autre part, on sait bien que saint François avai
18294 e part, on sait bien que saint François avait été le disciple enthousiaste des poètes français (d’où son nom même). Il par
18295 été le disciple enthousiaste des poètes français ( d’ où son nom même). Il partageait l’engouement des Italiens pour les tro
18296 oètes français (d’où son nom même). Il partageait l’ engouement des Italiens pour les troubadours qui séjournaient fréquemm
18297 me). Il partageait l’engouement des Italiens pour les troubadours qui séjournaient fréquemment parmi eux (tels Peire Vidal,
18298 mbaut de Vaqueiras, Bernard de Ventadour). Enfin, l’ influence de Joachim de Flore sur saint François ne saurait faire de d
18299 ueiras, Bernard de Ventadour). Enfin, l’influence de Joachim de Flore sur saint François ne saurait faire de doute. Ce fam
18300 chim de Flore sur saint François ne saurait faire de doute. Ce fameux ermite annonçait le règne de l’Esprit, l’approche de
18301 aurait faire de doute. Ce fameux ermite annonçait le règne de l’Esprit, l’approche de la troisième période de l’humanité,
18302 ire de doute. Ce fameux ermite annonçait le règne de l’Esprit, l’approche de la troisième période de l’humanité, le régime
18303 de doute. Ce fameux ermite annonçait le règne de l’ Esprit, l’approche de la troisième période de l’humanité, le régime de
18304 Ce fameux ermite annonçait le règne de l’Esprit, l’ approche de la troisième période de l’humanité, le régime de la grâce
18305 ermite annonçait le règne de l’Esprit, l’approche de la troisième période de l’humanité, le régime de la grâce et de l’Amo
18306 e de l’Esprit, l’approche de la troisième période de l’humanité, le régime de la grâce et de l’Amour. Certains troubadours
18307 e l’Esprit, l’approche de la troisième période de l’ humanité, le régime de la grâce et de l’Amour. Certains troubadours le
18308 l’approche de la troisième période de l’humanité, le régime de la grâce et de l’Amour. Certains troubadours le connurent.
18309 de la troisième période de l’humanité, le régime de la grâce et de l’Amour. Certains troubadours le connurent. (Richard C
18310 la troisième période de l’humanité, le régime de la grâce et de l’Amour. Certains troubadours le connurent. (Richard Cœur
18311 e période de l’humanité, le régime de la grâce et de l’Amour. Certains troubadours le connurent. (Richard Cœur de Lion par
18312 ériode de l’humanité, le régime de la grâce et de l’ Amour. Certains troubadours le connurent. (Richard Cœur de Lion par ex
18313 e de la grâce et de l’Amour. Certains troubadours le connurent. (Richard Cœur de Lion par exemple.) Les deux doctrines ont
18314 le connurent. (Richard Cœur de Lion par exemple.) Les deux doctrines ont certains points de ressemblance. Il reste que sain
18315 exemple.) Les deux doctrines ont certains points de ressemblance. Il reste que saint François, s’il fut influencé par l’a
18316 reste que saint François, s’il fut influencé par l’ atmosphère de la religion d’Amour, en transporta toute la passion dans
18317 int François, s’il fut influencé par l’atmosphère de la religion d’Amour, en transporta toute la passion dans l’Église et
18318 François, s’il fut influencé par l’atmosphère de la religion d’Amour, en transporta toute la passion dans l’Église et l’o
18319 ’il fut influencé par l’atmosphère de la religion d’ Amour, en transporta toute la passion dans l’Église et l’orthodoxie, a
18320 phère de la religion d’Amour, en transporta toute la passion dans l’Église et l’orthodoxie, auxquelles il demeura toujours
18321 gion d’Amour, en transporta toute la passion dans l’ Église et l’orthodoxie, auxquelles il demeura toujours fidèle. Et Saba
18322 , en transporta toute la passion dans l’Église et l’ orthodoxie, auxquelles il demeura toujours fidèle. Et Sabatier remarqu
18323 e. Et Sabatier remarque, non sans profondeur, que la charité franciscaine obtint sans faire couler le sang la résorption d
18324 la charité franciscaine obtint sans faire couler le sang la résorption de l’hérésie en Italie, alors que la brutalité des
18325 ité franciscaine obtint sans faire couler le sang la résorption de l’hérésie en Italie, alors que la brutalité des clérica
18326 ne obtint sans faire couler le sang la résorption de l’hérésie en Italie, alors que la brutalité des cléricaux dans le Mid
18327 obtint sans faire couler le sang la résorption de l’ hérésie en Italie, alors que la brutalité des cléricaux dans le Midi n
18328 g la résorption de l’hérésie en Italie, alors que la brutalité des cléricaux dans le Midi n’y parvint — et en apparence —
18329 Italie, alors que la brutalité des cléricaux dans le Midi n’y parvint — et en apparence — qu’au prix d’effroyables massacr
18330 e Midi n’y parvint — et en apparence — qu’au prix d’ effroyables massacres. Seule Agapè peut triompher d’Éros. Mars déchaîn
18331 effroyables massacres. Seule Agapè peut triompher d’ Éros. Mars déchaîné, même contre Éros, n’est guère qu’un autre aspect
18332 lus barbare. 12.Les béguines : du catharisme à la mystique chrétienne par la poétique courtoise « À la fin du xiie
18333 ines : du catharisme à la mystique chrétienne par la poétique courtoise « À la fin du xiie siècle et au début du xiiie
18334 tique chrétienne par la poétique courtoise « À la fin du xiie siècle et au début du xiiie , nous voyons se multiplier
18335 et au début du xiiie , nous voyons se multiplier les témoignages qui attestent à la fois le nombre et l’enthousiasme des f
18336 ultiplier les témoignages qui attestent à la fois le nombre et l’enthousiasme des femmes pieuses, souvent affectées de phé
18337 témoignages qui attestent à la fois le nombre et l’ enthousiasme des femmes pieuses, souvent affectées de phénomènes extat
18338 nthousiasme des femmes pieuses, souvent affectées de phénomènes extatiques, vivant hors des cloîtres… mais finissant par c
18339 hors des cloîtres… mais finissant par constituer de nouvelles communautés religieuses. » Elles sont nombreuses — des cent
18340 igieuses. » Elles sont nombreuses — des centaines de mille, selon le pape Jean xxii, en 1321 — dans tout le Nord-Ouest de
18341 s sont nombreuses — des centaines de mille, selon le pape Jean xxii, en 1321 — dans tout le Nord-Ouest de l’Europe, et spé
18342 ombreuses — des centaines de mille, selon le pape Jean xxii, en 1321 — dans tout le Nord-Ouest de l’Europe, et spécialement
18343 lle, selon le pape Jean xxii, en 1321 — dans tout le Nord-Ouest de l’Europe, et spécialement en Brabant. Leur mouvement es
18344 ment en Brabant. Leur mouvement est né « au point de rencontre de deux courants généraux » : le catharisme et les hérésies
18345 nt. Leur mouvement est né « au point de rencontre de deux courants généraux » : le catharisme et les hérésies voisines d’u
18346 point de rencontre de deux courants généraux » : le catharisme et les hérésies voisines d’une part, le franciscanisme et
18347 re de deux courants généraux » : le catharisme et les hérésies voisines d’une part, le franciscanisme et la mystique du cœu
18348 e catharisme et les hérésies voisines d’une part, le franciscanisme et la mystique du cœur de saint Bernard de Clairvaux d
18349 érésies voisines d’une part, le franciscanisme et la mystique du cœur de saint Bernard de Clairvaux d’autre part. Le nom d
18350 ne part, le franciscanisme et la mystique du cœur de saint Bernard de Clairvaux d’autre part. Le nom de « béguine » provie
18351 cœur de saint Bernard de Clairvaux d’autre part. Le nom de « béguine » provient du catharisme : on le dérive tantôt de « 
18352 e saint Bernard de Clairvaux d’autre part. Le nom de « béguine » provient du catharisme : on le dérive tantôt de « béguin 
18353 Le nom de « béguine » provient du catharisme : on le dérive tantôt de « béguin », désignant le bonnet de laine que portaie
18354 ne » provient du catharisme : on le dérive tantôt de « béguin », désignant le bonnet de laine que portaient les ascètes er
18355 me : on le dérive tantôt de « béguin », désignant le bonnet de laine que portaient les ascètes errants, tantôt de albigens
18356 dérive tantôt de « béguin », désignant le bonnet de laine que portaient les ascètes errants, tantôt de albigenses. (L’exp
18357 uin », désignant le bonnet de laine que portaient les ascètes errants, tantôt de albigenses. (L’expression « avoir un bégui
18358 e laine que portaient les ascètes errants, tantôt de albigenses. (L’expression « avoir un béguin » signifie en français mo
18359 aient les ascètes errants, tantôt de albigenses. ( L’ expression « avoir un béguin » signifie en français moderne « être coi
18360 guin » signifie en français moderne « être coiffé de quelqu’un », être amoureux.) Les béguines, confondues avec les cathar
18361 rne « être coiffé de quelqu’un », être amoureux.) Les béguines, confondues avec les cathares au début, furent souvent persé
18362  », être amoureux.) Les béguines, confondues avec les cathares au début, furent souvent persécutées par l’Église. L’une fut
18363 cathares au début, furent souvent persécutées par l’ Église. L’une fut même brûlée vive en 1236, et plusieurs furent soumis
18364 ûlée vive en 1236, et plusieurs furent soumises à l’ ordalie. L’époque où apparaissent les béguines « est non pas celle de
18365 n 1236, et plusieurs furent soumises à l’ordalie. L’ époque où apparaissent les béguines « est non pas celle de l’affranchi
18366 nt soumises à l’ordalie. L’époque où apparaissent les béguines « est non pas celle de l’affranchissement de la femme, mais
18367 où apparaissent les béguines « est non pas celle de l’affranchissement de la femme, mais celle où commence le règne de la
18368 apparaissent les béguines « est non pas celle de l’ affranchissement de la femme, mais celle où commence le règne de la Da
18369 éguines « est non pas celle de l’affranchissement de la femme, mais celle où commence le règne de la Dame, qui devait en v
18370 ines « est non pas celle de l’affranchissement de la femme, mais celle où commence le règne de la Dame, qui devait en véri
18371 ranchissement de la femme, mais celle où commence le règne de la Dame, qui devait en vérité former l’âme de l’Occident et
18372 ment de la femme, mais celle où commence le règne de la Dame, qui devait en vérité former l’âme de l’Occident et fixer déf
18373 t de la femme, mais celle où commence le règne de la Dame, qui devait en vérité former l’âme de l’Occident et fixer défini
18374 le règne de la Dame, qui devait en vérité former l’ âme de l’Occident et fixer définitivement les traits de sa culture ».
18375 gne de la Dame, qui devait en vérité former l’âme de l’Occident et fixer définitivement les traits de sa culture ». Leur m
18376 de la Dame, qui devait en vérité former l’âme de l’ Occident et fixer définitivement les traits de sa culture ». Leur mouv
18377 ormer l’âme de l’Occident et fixer définitivement les traits de sa culture ». Leur mouvement devait « emprunter ses express
18378 de l’Occident et fixer définitivement les traits de sa culture ». Leur mouvement devait « emprunter ses expressions, dans
18379 nter ses expressions, dans une curieuse mesure, à la littérature courtoise ». Leurs poèmes d’amour divin sont connus, publ
18380 esure, à la littérature courtoise ». Leurs poèmes d’ amour divin sont connus, publiés et traduits aujourd’hui en plusieurs
18381 iés et traduits aujourd’hui en plusieurs langues. L’ inspiration cathare et cistercienne s’y manifeste dans les formes rhét
18382 ration cathare et cistercienne s’y manifeste dans les formes rhétoriques du lyrisme courtois, et cette littérature influenc
18383 era Maître Eckhart, puis Ruysbroeck, puis Suso et les autres mystiques flamands et rhénans. Les poèmes de la béguine Hadewy
18384 Suso et les autres mystiques flamands et rhénans. Les poèmes de la béguine Hadewych d’Anvers (milieu du xiiie siècle) ont
18385 autres mystiques flamands et rhénans. Les poèmes de la béguine Hadewych d’Anvers (milieu du xiiie siècle) ont été tradui
18386 tres mystiques flamands et rhénans. Les poèmes de la béguine Hadewych d’Anvers (milieu du xiiie siècle) ont été traduits
18387 ançais, annotés et remarquablement introduits par le Frère J.-B. P…, en 1954. (C’est à cette introduction que j’emprunte t
18388 (C’est à cette introduction que j’emprunte toutes les citations de cet Appendice.) « Le recueil de Hadewych est par sa date
18389 introduction que j’emprunte toutes les citations de cet Appendice.) « Le recueil de Hadewych est par sa date comme par so
18390 mprunte toutes les citations de cet Appendice.) «  Le recueil de Hadewych est par sa date comme par son style, un témoin pr
18391 tes les citations de cet Appendice.) « Le recueil de Hadewych est par sa date comme par son style, un témoin privilégié :
18392 il fait plus que trahir une influence, il importe les thèmes, les mètres, les expressions de l’amour courtois… Parfois, le
18393 que trahir une influence, il importe les thèmes, les mètres, les expressions de l’amour courtois… Parfois, le premier vers
18394 une influence, il importe les thèmes, les mètres, les expressions de l’amour courtois… Parfois, le premier vers semble trad
18395 l importe les thèmes, les mètres, les expressions de l’amour courtois… Parfois, le premier vers semble traduit d’un poème
18396 mporte les thèmes, les mètres, les expressions de l’ amour courtois… Parfois, le premier vers semble traduit d’un poème pro
18397 courtois… Parfois, le premier vers semble traduit d’ un poème provençal ou français… À la lisière des Flandres se trouvaien
18398 emble traduit d’un poème provençal ou français… À la lisière des Flandres se trouvaient alors en effet des centres importa
18399 trouvaient alors en effet des centres importants de rhétorique et de poésie amoureuse : nous sommes à l’époque où la Prov
18400 en effet des centres importants de rhétorique et de poésie amoureuse : nous sommes à l’époque où la Provence vaincue ache
18401 rhétorique et de poésie amoureuse : nous sommes à l’ époque où la Provence vaincue achevait la conquête esthétique du Nord
18402 t de poésie amoureuse : nous sommes à l’époque où la Provence vaincue achevait la conquête esthétique du Nord de l’Europe.
18403 sommes à l’époque où la Provence vaincue achevait la conquête esthétique du Nord de l’Europe. » Ajoutons enfin ce trait im
18404 ons enfin ce trait impressionnant : « On sait que la thèse selon laquelle Jeanne d’Arc aurait été tertiaire franciscaine s
18405 tertiaire franciscaine s’appuie exclusivement sur le fait qu’un document contemporain (Chronique de Morosini, 1429) la déc
18406 ur le fait qu’un document contemporain (Chronique de Morosini, 1429) la déclare expressément béguine. » Est-il besoin de s
18407 cument contemporain (Chronique de Morosini, 1429) la déclare expressément béguine. » Est-il besoin de souligner que la seu
18408 la déclare expressément béguine. » Est-il besoin de souligner que la seule existence des poèmes des béguines réduit à néa
18409 ssément béguine. » Est-il besoin de souligner que la seule existence des poèmes des béguines réduit à néant les raisonneme
18410 existence des poèmes des béguines réduit à néant les raisonnements des historiens qui s’efforçaient de démontrer, contre m
18411 es raisonnements des historiens qui s’efforçaient de démontrer, contre ma thèse, qu’un « abîme sépare » le catharisme, l’a
18412 émontrer, contre ma thèse, qu’un « abîme sépare » le catharisme, l’amour courtois, et la mystique européenne ? 13.Sur l
18413 e ma thèse, qu’un « abîme sépare » le catharisme, l’ amour courtois, et la mystique européenne ? 13.Sur le sadisme Je
18414 bîme sépare » le catharisme, l’amour courtois, et la mystique européenne ? 13.Sur le sadisme Je trouve une confirmat
18415 r courtois, et la mystique européenne ? 13.Sur le sadisme Je trouve une confirmation de mon analyse du crime sadique
18416 13.Sur le sadisme Je trouve une confirmation de mon analyse du crime sadique dans deux études remarquables de Pierre
18417 se du crime sadique dans deux études remarquables de Pierre Klossowski : le Mal et la négation d’autrui dans la philosophi
18418 s deux études remarquables de Pierre Klossowski : le Mal et la négation d’autrui dans la philosophie de D. A. F. de Sade e
18419 des remarquables de Pierre Klossowski : le Mal et la négation d’autrui dans la philosophie de D. A. F. de Sade et Temps et
18420 bles de Pierre Klossowski : le Mal et la négation d’ autrui dans la philosophie de D. A. F. de Sade et Temps et Agressivité
18421 Klossowski : le Mal et la négation d’autrui dans la philosophie de D. A. F. de Sade et Temps et Agressivité. (Recherches
18422 e Mal et la négation d’autrui dans la philosophie de D. A. F. de Sade et Temps et Agressivité. (Recherches philosophiques,
18423 vité. (Recherches philosophiques, tomes IV et V.) L’ auteur montre que, pour Sade, le mal est l’unique élément de la Nature
18424 , tomes IV et V.) L’auteur montre que, pour Sade, le mal est l’unique élément de la Nature. On lit dans la Nouvelle Justin
18425 et V.) L’auteur montre que, pour Sade, le mal est l’ unique élément de la Nature. On lit dans la Nouvelle Justine : « Oui,
18426 ontre que, pour Sade, le mal est l’unique élément de la Nature. On lit dans la Nouvelle Justine : « Oui, j’abhorre la Natu
18427 re que, pour Sade, le mal est l’unique élément de la Nature. On lit dans la Nouvelle Justine : « Oui, j’abhorre la Nature 
18428 al est l’unique élément de la Nature. On lit dans la Nouvelle Justine : « Oui, j’abhorre la Nature : et c’est parce que je
18429 n lit dans la Nouvelle Justine : « Oui, j’abhorre la Nature : et c’est parce que je la connais trop bien que je la déteste
18430  Oui, j’abhorre la Nature : et c’est parce que je la connais trop bien que je la déteste : instruit de ses affreux secrets
18431 et c’est parce que je la connais trop bien que je la déteste : instruit de ses affreux secrets… j’ai éprouvé une sorte de
18432 la connais trop bien que je la déteste : instruit de ses affreux secrets… j’ai éprouvé une sorte de plaisir à copier ses n
18433 it de ses affreux secrets… j’ai éprouvé une sorte de plaisir à copier ses noirceurs. » (D’où le désir sadique de se libére
18434 é une sorte de plaisir à copier ses noirceurs. » ( D’ où le désir sadique de se libérer des tyrannies sensuelles par l’excès
18435 sorte de plaisir à copier ses noirceurs. » (D’où le désir sadique de se libérer des tyrannies sensuelles par l’excès de d
18436 à copier ses noirceurs. » (D’où le désir sadique de se libérer des tyrannies sensuelles par l’excès de débauche.) Autre c
18437 adique de se libérer des tyrannies sensuelles par l’ excès de débauche.) Autre condamnation vraiment manichéenne de la Créa
18438 e se libérer des tyrannies sensuelles par l’excès de débauche.) Autre condamnation vraiment manichéenne de la Création : «
18439 ébauche.) Autre condamnation vraiment manichéenne de la Création : « Le principe de vie dans tous les êtres n’est autre qu
18440 uche.) Autre condamnation vraiment manichéenne de la Création : « Le principe de vie dans tous les êtres n’est autre que c
18441 damnation vraiment manichéenne de la Création : «  Le principe de vie dans tous les êtres n’est autre que celui de la mort 
18442 aiment manichéenne de la Création : « Le principe de vie dans tous les êtres n’est autre que celui de la mort ; nous les r
18443 e de la Création : « Le principe de vie dans tous les êtres n’est autre que celui de la mort ; nous les recevons et les nou
18444 de vie dans tous les êtres n’est autre que celui de la mort ; nous les recevons et les nourrissons dans nous tous deux à
18445 vie dans tous les êtres n’est autre que celui de la mort ; nous les recevons et les nourrissons dans nous tous deux à la
18446 les êtres n’est autre que celui de la mort ; nous les recevons et les nourrissons dans nous tous deux à la fois. » P. Kloss
18447 autre que celui de la mort ; nous les recevons et les nourrissons dans nous tous deux à la fois. » P. Klossowski oppose cet
18448 x à la fois. » P. Klossowski oppose cette opinion de Sade à celle de Freud, qui voit une antithèse entre l’instinct de mor
18449 . Klossowski oppose cette opinion de Sade à celle de Freud, qui voit une antithèse entre l’instinct de mort et Éros. L’ana
18450 de à celle de Freud, qui voit une antithèse entre l’ instinct de mort et Éros. L’analyse du mythe nous a montré que cette a
18451 de Freud, qui voit une antithèse entre l’instinct de mort et Éros. L’analyse du mythe nous a montré que cette antithèse es
18452 t une antithèse entre l’instinct de mort et Éros. L’ analyse du mythe nous a montré que cette antithèse est purement appare
18453 e cette antithèse est purement apparente. Mais si la vie et la Nature créée ne sont que noirceurs et cruauté, il faut alor
18454 tithèse est purement apparente. Mais si la vie et la Nature créée ne sont que noirceurs et cruauté, il faut alors pour s’e
18455 noirceurs. Il n’y a qu’une alternative : exercer la cruauté sur soi ou sur le prochain. Sade choisit le prochain : il veu
18456 e alternative : exercer la cruauté sur soi ou sur le prochain. Sade choisit le prochain : il veut être criminel plutôt que
18457 cruauté sur soi ou sur le prochain. Sade choisit le prochain : il veut être criminel plutôt que victime. Ainsi la conscie
18458 : il veut être criminel plutôt que victime. Ainsi la conscience sadique est l’inverse de la conscience romantique. Le roma
18459 utôt que victime. Ainsi la conscience sadique est l’ inverse de la conscience romantique. Le romantique (Pétrarque) se chât
18460 ictime. Ainsi la conscience sadique est l’inverse de la conscience romantique. Le romantique (Pétrarque) se châtie pour co
18461 ime. Ainsi la conscience sadique est l’inverse de la conscience romantique. Le romantique (Pétrarque) se châtie pour conse
18462 adique est l’inverse de la conscience romantique. Le romantique (Pétrarque) se châtie pour conserver l’objet aimé, tandis
18463 e romantique (Pétrarque) se châtie pour conserver l’ objet aimé, tandis que Sade veut le tuer.
18464 pour conserver l’objet aimé, tandis que Sade veut le tuer.
11 1972, L’Amour et l’Occident (1972). Post-scriptum
18465 livre écrit en peu de mois à 32 ans n’a pas fini de me poser des questions. Trente-deux ans plus tard j’y reviens, pour c
18466 eux ans plus tard j’y reviens, pour constater que les problèmes qu’il abordait restent, pour moi du moins, aussi nouveaux q
18467 t, pour moi du moins, aussi nouveaux qu’alors. On le verra bien en lisant L’Amour III, que je prépare. Ici, je ne veux que
18468 ssi nouveaux qu’alors. On le verra bien en lisant L’ Amour III, que je prépare. Ici, je ne veux que répondre à quelques-uns
18469 pare. Ici, je ne veux que répondre à quelques-uns de mes critiques, et redresser quelques erreurs, qui ne sont pas toutes
18470 edresser quelques erreurs, qui ne sont pas toutes de leur côté, comme on s’en doute. Au plus haut point polyvalent et incl
18471 te. Au plus haut point polyvalent et inclassable, d’ une transdisciplinarité sauvage (comme certaines grèves), mon ouvrage
18472 certaines grèves), mon ouvrage ne pouvait manquer de provoquer des réactions contradictoires et difficilement comparables.
18473 et difficilement comparables. Traité tour à tour de « bel amusement » et de « livre le plus important de tous ceux qu’on
18474 ables. Traité tour à tour de « bel amusement » et de « livre le plus important de tous ceux qu’on a écrits et publiés sur
18475 té tour à tour de « bel amusement » et de « livre le plus important de tous ceux qu’on a écrits et publiés sur l’amour »,
18476 « bel amusement » et de « livre le plus important de tous ceux qu’on a écrits et publiés sur l’amour », de « fragile autor
18477 ortant de tous ceux qu’on a écrits et publiés sur l’ amour », de « fragile autorité » et de « bible du genre », il n’a cess
18478 ous ceux qu’on a écrits et publiés sur l’amour », de « fragile autorité » et de « bible du genre », il n’a cessé d’influen
18479 publiés sur l’amour », de « fragile autorité » et de « bible du genre », il n’a cessé d’influencer durant les trois derniè
18480 autorité » et de « bible du genre », il n’a cessé d’ influencer durant les trois dernières décennies nombre de romanciers,
18481 ible du genre », il n’a cessé d’influencer durant les trois dernières décennies nombre de romanciers, poètes et cinéastes,
18482 encer durant les trois dernières décennies nombre de romanciers, poètes et cinéastes, mais de choquer la plupart des érudi
18483 s nombre de romanciers, poètes et cinéastes, mais de choquer la plupart des érudits. C’est sans doute qu’il voulait décele
18484 omènes spirituels et affectifs qu’un certain type de spécialistes éminents sera toujours tenté de considérer comme autant
18485 type de spécialistes éminents sera toujours tenté de considérer comme autant de « difficultés », obscurités ou incongruité
18486 ts sera toujours tenté de considérer comme autant de « difficultés », obscurités ou incongruités dans la « position du pro
18487 « difficultés », obscurités ou incongruités dans la « position du problème », incompatibles avec le sérieux du travail et
18488 s la « position du problème », incompatibles avec le sérieux du travail et le découpage du monde par Facultés. La contrad
18489 me », incompatibles avec le sérieux du travail et le découpage du monde par Facultés. La contradiction de plus en plus fl
18490 u travail et le découpage du monde par Facultés. La contradiction de plus en plus flagrante entre l’influence sans cesse
18491 La contradiction de plus en plus flagrante entre l’ influence sans cesse élargie et la validité toujours contestée de mes
18492 flagrante entre l’influence sans cesse élargie et la validité toujours contestée de mes thèses m’interdirait à elle seule
18493 s cesse élargie et la validité toujours contestée de mes thèses m’interdirait à elle seule de me désintéresser des conséqu
18494 ontestée de mes thèses m’interdirait à elle seule de me désintéresser des conséquences de l’ouvrage et de passer tranquill
18495 à elle seule de me désintéresser des conséquences de l’ouvrage et de passer tranquillement à l’ordre du jour. Il m’arrive
18496 lle seule de me désintéresser des conséquences de l’ ouvrage et de passer tranquillement à l’ordre du jour. Il m’arrive aus
18497 me désintéresser des conséquences de l’ouvrage et de passer tranquillement à l’ordre du jour. Il m’arrive aussi d’éprouver
18498 uences de l’ouvrage et de passer tranquillement à l’ ordre du jour. Il m’arrive aussi d’éprouver un vif besoin de me défoul
18499 anquillement à l’ordre du jour. Il m’arrive aussi d’ éprouver un vif besoin de me défouler en ne laissant pas plus longtemp
18500 jour. Il m’arrive aussi d’éprouver un vif besoin de me défouler en ne laissant pas plus longtemps impunies certaines inso
18501 es certaines insolences critiques. Je saisis donc le prétexte d’une réédition en grand format pour alourdir mon livre d’un
18502 insolences critiques. Je saisis donc le prétexte d’ une réédition en grand format pour alourdir mon livre d’un post-script
18503 réédition en grand format pour alourdir mon livre d’ un post-scriptum tout à la fois technique et polémique, par lequel, co
18504 fois technique et polémique, par lequel, comme on le dit en termes juridiques, j’entends bien renouveler ma responsabilité
18505 lité. Ambiguïté des influences Si j’en crois les confidences de quelques écrivains et les écrits de leurs commentateur
18506 é des influences Si j’en crois les confidences de quelques écrivains et les écrits de leurs commentateurs, mais plus en
18507 en crois les confidences de quelques écrivains et les écrits de leurs commentateurs, mais plus encore les textes mêmes, c’e
18508 s confidences de quelques écrivains et les écrits de leurs commentateurs, mais plus encore les textes mêmes, c’est surtout
18509 s écrits de leurs commentateurs, mais plus encore les textes mêmes, c’est surtout dans le monde anglo-saxon que L’Amour et
18510 plus encore les textes mêmes, c’est surtout dans le monde anglo-saxon que L’Amour et l’Occident semble avoir influencé de
18511 êmes, c’est surtout dans le monde anglo-saxon que L’ Amour et l’Occident semble avoir influencé des œuvres de poètes et de
18512 surtout dans le monde anglo-saxon que L’Amour et l’ Occident semble avoir influencé des œuvres de poètes et de romanciers,
18513 r et l’Occident semble avoir influencé des œuvres de poètes et de romanciers, tandis que, sur le continent, des films, des
18514 nt semble avoir influencé des œuvres de poètes et de romanciers, tandis que, sur le continent, des films, des ballets et d
18515 uvres de poètes et de romanciers, tandis que, sur le continent, des films, des ballets et des compositions musicales manif
18516 manifestaient diverses « lectures » assez libres de mon ouvrage. Voilà qui pourrait être vérifié — et l’a été sur quelque
18517 mon ouvrage. Voilà qui pourrait être vérifié — et l’ a été sur quelques points — à l’occasion de diplômes et de thèses. Il
18518 être vérifié — et l’a été sur quelques points — à l’ occasion de diplômes et de thèses. Il est malaisé, en revanche, d’esti
18519 é — et l’a été sur quelques points — à l’occasion de diplômes et de thèses. Il est malaisé, en revanche, d’estimer les inf
18520 sur quelques points — à l’occasion de diplômes et de thèses. Il est malaisé, en revanche, d’estimer les influences dialect
18521 plômes et de thèses. Il est malaisé, en revanche, d’ estimer les influences dialectiques, obliques ou négatives d’un livre,
18522 de thèses. Il est malaisé, en revanche, d’estimer les influences dialectiques, obliques ou négatives d’un livre, même si l’
18523 es influences dialectiques, obliques ou négatives d’ un livre, même si l’on se borne à l’examen des seules œuvres écrites o
18524 tiques, obliques ou négatives d’un livre, même si l’ on se borne à l’examen des seules œuvres écrites ou plastiques. Ainsi,
18525 ou négatives d’un livre, même si l’on se borne à l’ examen des seules œuvres écrites ou plastiques. Ainsi, de jeunes roman
18526 n des seules œuvres écrites ou plastiques. Ainsi, de jeunes romanciers m’ont fait savoir qu’ils renonçaient à tel ouvrage
18527 qu’ils étaient en train de faire. Enfin, certains de mes thèmes, explicités ou non, tels que le mariage comme facteur de n
18528 rtains de mes thèmes, explicités ou non, tels que le mariage comme facteur de néguentropie sociale, ou le respect de l’aut
18529 licités ou non, tels que le mariage comme facteur de néguentropie sociale, ou le respect de l’autre en tant que différent,
18530 mariage comme facteur de néguentropie sociale, ou le respect de l’autre en tant que différent, sont invoqués avec une fréq
18531 me facteur de néguentropie sociale, ou le respect de l’autre en tant que différent, sont invoqués avec une fréquence crois
18532 et quelques urbanistes américains comptant parmi les plus réellement novateurs, et me reviennent comme autant d’échos appr
18533 ellement novateurs, et me reviennent comme autant d’ échos approbateurs renvoyés par les nouvelles générations et par certa
18534 nt comme autant d’échos approbateurs renvoyés par les nouvelles générations et par certains de leurs gourous. Des influence
18535 yés par les nouvelles générations et par certains de leurs gourous. Des influences produites dans la vie de mes lecteurs,
18536 s de leurs gourous. Des influences produites dans la vie de mes lecteurs, je ne puis rien dire, hors la correspondance où
18537 urs gourous. Des influences produites dans la vie de mes lecteurs, je ne puis rien dire, hors la correspondance où elles m
18538 a vie de mes lecteurs, je ne puis rien dire, hors la correspondance où elles m’entraînent parfois nolens volens. Dénué de
18539 ù elles m’entraînent parfois nolens volens. Dénué de l’autorité du confesseur, je n’en partage pas moins avec lui l’obliga
18540 lles m’entraînent parfois nolens volens. Dénué de l’ autorité du confesseur, je n’en partage pas moins avec lui l’obligatio
18541 du confesseur, je n’en partage pas moins avec lui l’ obligation du secret. Mais le phénomène le plus ample dont mon livre a
18542 e pas moins avec lui l’obligation du secret. Mais le phénomène le plus ample dont mon livre ait été le catalyseur — je ne
18543 vec lui l’obligation du secret. Mais le phénomène le plus ample dont mon livre ait été le catalyseur — je ne dis pas un in
18544 le phénomène le plus ample dont mon livre ait été le catalyseur — je ne dis pas un instant la cause —, c’est peut-être la
18545 ait été le catalyseur — je ne dis pas un instant la cause —, c’est peut-être la vogue actuelle du catharisme, toujours li
18546 ne dis pas un instant la cause —, c’est peut-être la vogue actuelle du catharisme, toujours liée à l’évocation de l’amour
18547 la vogue actuelle du catharisme, toujours liée à l’ évocation de l’amour courtois. La renaissance cathare au xxe siècl
18548 tuelle du catharisme, toujours liée à l’évocation de l’amour courtois. La renaissance cathare au xxe siècle J’obser
18549 lle du catharisme, toujours liée à l’évocation de l’ amour courtois. La renaissance cathare au xxe siècle J’observe
18550 ujours liée à l’évocation de l’amour courtois. La renaissance cathare au xxe siècle J’observe ici que ceux qui nien
18551 que ceux qui nient mes hypothèses jusqu’au point de supprimer toute mention de mon livre dans les leurs ne sont pas les d
18552 othèses jusqu’au point de supprimer toute mention de mon livre dans les leurs ne sont pas les derniers à s’ébattre sur le
18553 oint de supprimer toute mention de mon livre dans les leurs ne sont pas les derniers à s’ébattre sur le terrain que j’avais
18554 e mention de mon livre dans les leurs ne sont pas les derniers à s’ébattre sur le terrain que j’avais jalonné : la rencontr
18555 es leurs ne sont pas les derniers à s’ébattre sur le terrain que j’avais jalonné : la rencontre dans les mêmes lieux et le
18556 à s’ébattre sur le terrain que j’avais jalonné : la rencontre dans les mêmes lieux et les mêmes temps de la poésie des tr
18557 e terrain que j’avais jalonné : la rencontre dans les mêmes lieux et les mêmes temps de la poésie des troubadours et du vas
18558 is jalonné : la rencontre dans les mêmes lieux et les mêmes temps de la poésie des troubadours et du vaste complexe d’hérés
18559 rencontre dans les mêmes lieux et les mêmes temps de la poésie des troubadours et du vaste complexe d’hérésies que symboli
18560 contre dans les mêmes lieux et les mêmes temps de la poésie des troubadours et du vaste complexe d’hérésies que symbolise
18561 de la poésie des troubadours et du vaste complexe d’ hérésies que symbolise le nom de catharisme. Tout commence avec la pub
18562 urs et du vaste complexe d’hérésies que symbolise le nom de catharisme. Tout commence avec la publication en 1937 de La Cr
18563 du vaste complexe d’hérésies que symbolise le nom de catharisme. Tout commence avec la publication en 1937 de La Croisade
18564 ymbolise le nom de catharisme. Tout commence avec la publication en 1937 de La Croisade contre le Graal d’Otto Rahn, jeune
18565 arisme. Tout commence avec la publication en 1937 de La Croisade contre le Graal d’Otto Rahn, jeune Allemand fasciné par M
18566 sme. Tout commence avec la publication en 1937 de La Croisade contre le Graal d’Otto Rahn, jeune Allemand fasciné par Mont
18567 avec la publication en 1937 de La Croisade contre le Graal d’Otto Rahn, jeune Allemand fasciné par Montségur, où il croit
18568 ublication en 1937 de La Croisade contre le Graal d’ Otto Rahn, jeune Allemand fasciné par Montségur, où il croit reconnaît
18569 nd fasciné par Montségur, où il croit reconnaître le château du Graal, et qui mourra mystérieusement dans un désert alpest
18570 usement dans un désert alpestre, tout près du nid d’ aigle d’Hitler. Ses deux thèses extrêmes sont reprises d’Eugène Aroux
18571 dans un désert alpestre, tout près du nid d’aigle d’ Hitler. Ses deux thèses extrêmes sont reprises d’Eugène Aroux et du Sâ
18572 d’Hitler. Ses deux thèses extrêmes sont reprises d’ Eugène Aroux et du Sâr Péladan : a) « tous les troubadours étaient cat
18573 ises d’Eugène Aroux et du Sâr Péladan : a) « tous les troubadours étaient cathares, tous les cathares étaient troubadours »
18574 a) « tous les troubadours étaient cathares, tous les cathares étaient troubadours » ; et b) la rhétorique courtoise fut le
18575 , tous les cathares étaient troubadours » ; et b) la rhétorique courtoise fut le langage secret de l’hérésie. Voilà qui es
18576 troubadours » ; et b) la rhétorique courtoise fut le langage secret de l’hérésie. Voilà qui est insoutenable en faculté, m
18577 b) la rhétorique courtoise fut le langage secret de l’hérésie. Voilà qui est insoutenable en faculté, mais qui éveille da
18578 la rhétorique courtoise fut le langage secret de l’ hérésie. Voilà qui est insoutenable en faculté, mais qui éveille dans
18579 st insoutenable en faculté, mais qui éveille dans l’ esprit une obscure évidence : l’impression que l’on vient de toucher,
18580 qui éveille dans l’esprit une obscure évidence : l’ impression que l’on vient de toucher, fût-ce à tâtons, le cœur du prob
18581 l’esprit une obscure évidence : l’impression que l’ on vient de toucher, fût-ce à tâtons, le cœur du problème, et que d’un
18582 ssion que l’on vient de toucher, fût-ce à tâtons, le cœur du problème, et que d’une manière ou d’une autre, dans la réalit
18583 her, fût-ce à tâtons, le cœur du problème, et que d’ une manière ou d’une autre, dans la réalité fondamentale qui est celle
18584 ons, le cœur du problème, et que d’une manière ou d’ une autre, dans la réalité fondamentale qui est celle du symbole, on b
18585 oblème, et que d’une manière ou d’une autre, dans la réalité fondamentale qui est celle du symbole, on brûle. De fait, les
18586 fondamentale qui est celle du symbole, on brûle. De fait, les erreurs manifestes d’Otto Rahn vont se révéler plus féconde
18587 tale qui est celle du symbole, on brûle. De fait, les erreurs manifestes d’Otto Rahn vont se révéler plus fécondes pour la
18588 ymbole, on brûle. De fait, les erreurs manifestes d’ Otto Rahn vont se révéler plus fécondes pour la compréhension de l’amo
18589 es d’Otto Rahn vont se révéler plus fécondes pour la compréhension de l’amour courtois dans sa genèse socioreligieuse que
18590 nt se révéler plus fécondes pour la compréhension de l’amour courtois dans sa genèse socioreligieuse que la masse des trav
18591 se révéler plus fécondes pour la compréhension de l’ amour courtois dans sa genèse socioreligieuse que la masse des travaux
18592 amour courtois dans sa genèse socioreligieuse que la masse des travaux tenus pour « sérieux » qui jusqu’alors avaient conc
18593 conclu régulièrement au très peu de signification de leur objet. Partant de là, et de quelque autre chose qui répond, au s
18594 très peu de signification de leur objet. Partant de là, et de quelque autre chose qui répond, au secret de moi-même, à ce
18595 de signification de leur objet. Partant de là, et de quelque autre chose qui répond, au secret de moi-même, à ce qu’il y a
18596 , et de quelque autre chose qui répond, au secret de moi-même, à ce qu’il y a justement de délirant dans la thèse d’Otto R
18597 , au secret de moi-même, à ce qu’il y a justement de délirant dans la thèse d’Otto Rahn — j’indique seulement cette sensat
18598 i-même, à ce qu’il y a justement de délirant dans la thèse d’Otto Rahn — j’indique seulement cette sensation de reconnaiss
18599 ce qu’il y a justement de délirant dans la thèse d’ Otto Rahn — j’indique seulement cette sensation de reconnaissance enfi
18600 d’Otto Rahn — j’indique seulement cette sensation de reconnaissance enfiévrée qui m’a toujours saisi devant les ruines de
18601 naissance enfiévrée qui m’a toujours saisi devant les ruines de certains châteaux du Midi dans un ciel d’aube, horizon spir
18602 nfiévrée qui m’a toujours saisi devant les ruines de certains châteaux du Midi dans un ciel d’aube, horizon spirituel de t
18603 ruines de certains châteaux du Midi dans un ciel d’ aube, horizon spirituel de tout l’amour courtois — j’écris pour une re
18604 ux du Midi dans un ciel d’aube, horizon spirituel de tout l’amour courtois — j’écris pour une revue de jeunes une esquisse
18605 di dans un ciel d’aube, horizon spirituel de tout l’ amour courtois — j’écris pour une revue de jeunes une esquisse de l’op
18606 de tout l’amour courtois — j’écris pour une revue de jeunes une esquisse de l’opposition passion-mariage. Daniel-Rops m’a
18607 s — j’écris pour une revue de jeunes une esquisse de l’opposition passion-mariage. Daniel-Rops m’a proposé, pour une colle
18608 j’écris pour une revue de jeunes une esquisse de l’ opposition passion-mariage. Daniel-Rops m’a proposé, pour une collecti
18609 ps m’a proposé, pour une collection qu’il dirige, de développer le sujet en un livre. Mais au jour dit pour la remise du m
18610 , pour une collection qu’il dirige, de développer le sujet en un livre. Mais au jour dit pour la remise du manuscrit, dont
18611 opper le sujet en un livre. Mais au jour dit pour la remise du manuscrit, dont pas une ligne n’est encore écrite, Rops me
18612 as une ligne n’est encore écrite, Rops me supplie de céder mon tour dans la série à un jeune lieutenant-colonel qui vient
18613 re écrite, Rops me supplie de céder mon tour dans la série à un jeune lieutenant-colonel qui vient d’écrire la France et s
18614 la série à un jeune lieutenant-colonel qui vient d’ écrire la France et son armée, livre très urgent, semble-t-il211. Soul
18615 à un jeune lieutenant-colonel qui vient d’écrire la France et son armée, livre très urgent, semble-t-il211. Soulagé, je m
18616 lagé, je me mets au travail, et puisque j’ai tout le temps, j’écris très vite. Après trois mois vécus dans un état de tran
18617 is très vite. Après trois mois vécus dans un état de transe et d’allégresse quotidienne de découvrir ou d’inventer, le liv
18618 Après trois mois vécus dans un état de transe et d’ allégresse quotidienne de découvrir ou d’inventer, le livre est termin
18619 ans un état de transe et d’allégresse quotidienne de découvrir ou d’inventer, le livre est terminé pour le solstice d’été,
18620 ranse et d’allégresse quotidienne de découvrir ou d’ inventer, le livre est terminé pour le solstice d’été, triomphe du Jou
18621 llégresse quotidienne de découvrir ou d’inventer, le livre est terminé pour le solstice d’été, triomphe du Jour, et le soi
18622 écouvrir ou d’inventer, le livre est terminé pour le solstice d’été, triomphe du Jour, et le soir même je vais à l’Opéra,
18623 d’inventer, le livre est terminé pour le solstice d’ été, triomphe du Jour, et le soir même je vais à l’Opéra, où l’on donn
18624 miné pour le solstice d’été, triomphe du Jour, et le soir même je vais à l’Opéra, où l’on donne Tristan, cette revanche de
18625 ’été, triomphe du Jour, et le soir même je vais à l’ Opéra, où l’on donne Tristan, cette revanche de la Nuit. Habet Acht !
18626 he du Jour, et le soir même je vais à l’Opéra, où l’ on donne Tristan, cette revanche de la Nuit. Habet Acht ! Habet Acht 
18627 à l’Opéra, où l’on donne Tristan, cette revanche de la Nuit. Habet Acht ! Habet Acht ! Schon weicht dem Tag die Nacht !2
18628 l’Opéra, où l’on donne Tristan, cette revanche de la Nuit. Habet Acht ! Habet Acht ! Schon weicht dem Tag die Nacht !212
18629 cht dem Tag die Nacht !212 chante Brangaine sur la tour de l’aube, au point sublime du IIe Acte, et je ne l’entendrai pl
18630 Tag die Nacht !212 chante Brangaine sur la tour de l’aube, au point sublime du IIe Acte, et je ne l’entendrai plus jamai
18631 die Nacht !212 chante Brangaine sur la tour de l’ aube, au point sublime du IIe Acte, et je ne l’entendrai plus jamais s
18632 de l’aube, au point sublime du IIe Acte, et je ne l’ entendrai plus jamais sans pleurer — je me ferais honte. Tôt après la
18633 mais sans pleurer — je me ferais honte. Tôt après la publication, au printemps de 1939, je reçois plusieurs lettres de Joë
18634 ais honte. Tôt après la publication, au printemps de 1939, je reçois plusieurs lettres de Joë Bousquet, le poète paralysé
18635 au printemps de 1939, je reçois plusieurs lettres de Joë Bousquet, le poète paralysé de Carcassonne, dont le prestige inve
18636 939, je reçois plusieurs lettres de Joë Bousquet, le poète paralysé de Carcassonne, dont le prestige investit profondément
18637 sieurs lettres de Joë Bousquet, le poète paralysé de Carcassonne, dont le prestige investit profondément le groupe des Cah
18638 Bousquet, le poète paralysé de Carcassonne, dont le prestige investit profondément le groupe des Cahiers du Sud. Sans dou
18639 rcassonne, dont le prestige investit profondément le groupe des Cahiers du Sud. Sans doute l’avais-je consulté, pendant qu
18640 ondément le groupe des Cahiers du Sud. Sans doute l’ avais-je consulté, pendant que j’écrivais mon livre. Dans une lettre s
18641 e j’écrivais mon livre. Dans une lettre sans date de 1938, il m’écrit en effet : « Je suis trop près de la question qui vo
18642 938, il m’écrit en effet : « Je suis trop près de la question qui vous occupe pour la saisir d’un coup d’œil. D’autre part
18643 uis trop près de la question qui vous occupe pour la saisir d’un coup d’œil. D’autre part, elle n’est qu’accessoirement po
18644 rès de la question qui vous occupe pour la saisir d’ un coup d’œil. D’autre part, elle n’est qu’accessoirement pour moi mat
18645 rt, elle n’est qu’accessoirement pour moi matière d’ érudition… Je veux dire que la question cathare m’a intéressé en expli
18646 nt pour moi matière d’érudition… Je veux dire que la question cathare m’a intéressé en expliquant la direction donnée à mo
18647 e la question cathare m’a intéressé en expliquant la direction donnée à mon expérience poétique. » (Cette dernière phrase
18648 ère phrase suffit à m’assurer que nous sommes sur la même longueur d’onde.) Puis, le livre paru, 25 mars 1939, nouvelle le
18649 à m’assurer que nous sommes sur la même longueur d’ onde.) Puis, le livre paru, 25 mars 1939, nouvelle lettre : Mon cher
18650 e nous sommes sur la même longueur d’onde.) Puis, le livre paru, 25 mars 1939, nouvelle lettre : Mon cher camarade, Je p
18651 pare une note importante sur votre livre213. Mais la question n’est pas là. Je prépare une entreprise qui risque de donner
18652 ’est pas là. Je prépare une entreprise qui risque de donner beaucoup de retentissement à votre travail. Comme elle ne se f
18653 mme elle ne se fera pas sans vous, il importe que la part que vous y prendrez vous aide à classer votre livre, à en dépass
18654 ez vous aide à classer votre livre, à en dépasser les conclusions autant qu’à les éclairer… C’est presque un manifeste que
18655 livre, à en dépasser les conclusions autant qu’à les éclairer… C’est presque un manifeste que je vous demande… Un peu plu
18656 manifeste que je vous demande… Un peu plus tard, le 12 avril, le critique littéraire Jean Fourès m’envoie un communiqué,
18657 je vous demande… Un peu plus tard, le 12 avril, le critique littéraire Jean Fourès m’envoie un communiqué, qu’il me dit
18658 voir préparé avec Joë Bousquet et qui a paru dans la presse régionale : Nous signalons un événement littéraire qui intére
18659 ement littéraire qui intéresse au plus haut point la vie intellectuelle de notre région. Denis de Rougemont vient de publi
18660 ntéresse au plus haut point la vie intellectuelle de notre région. Denis de Rougemont vient de publier une thèse d’une hau
18661 on. Denis de Rougemont vient de publier une thèse d’ une haute tenue spiritualiste, où il soutient que toute la poésie euro
18662 ute tenue spiritualiste, où il soutient que toute la poésie européenne est sortie du Languedoc et qu’il n’est pas un poète
18663 ois, anglais, etc. qui ne doive son inspiration à la tradition littéraire et religieuse issue aux xiie et xiiie siècles
18664 dours languedociens. Ce livre, qui a pour titre «  L’ Amour et l’Occident », est (…) plein de références à des faits inconnu
18665 edociens. Ce livre, qui a pour titre « L’Amour et l’ Occident », est (…) plein de références à des faits inconnus et souven
18666 ur titre « L’Amour et l’Occident », est (…) plein de références à des faits inconnus et souvent appuyées sur la haute auto
18667 nces à des faits inconnus et souvent appuyées sur la haute autorité de notre éminent compatriote Déodat Roché, d’Arques, n
18668 nconnus et souvent appuyées sur la haute autorité de notre éminent compatriote Déodat Roché, d’Arques, naguère encore magi
18669 torité de notre éminent compatriote Déodat Roché, d’ Arques, naguère encore magistrat à Carcassonne : il apporte une suite
18670 re magistrat à Carcassonne : il apporte une suite de révélations exaltantes à tous ceux qui se sont interrogés sur l’atmos
18671 exaltantes à tous ceux qui se sont interrogés sur l’ atmosphère poétique, morale et religieuse de notre pays à travers les
18672 s sur l’atmosphère poétique, morale et religieuse de notre pays à travers les siècles. Mais la guerre va suspendre tôt ap
18673 que, morale et religieuse de notre pays à travers les siècles. Mais la guerre va suspendre tôt après notre correspondance
18674 gieuse de notre pays à travers les siècles. Mais la guerre va suspendre tôt après notre correspondance et, j’imagine, le
18675 dre tôt après notre correspondance et, j’imagine, le projet de numéro spécial composé à partir de mon livre ou autour de l
18676 rès notre correspondance et, j’imagine, le projet de numéro spécial composé à partir de mon livre ou autour de lui. Ce n’e
18677 livre ou autour de lui. Ce n’est qu’à mon retour d’ Amérique que j’apprendrai que le Génie d’Oc a bel et bien paru, en 194
18678 t qu’à mon retour d’Amérique que j’apprendrai que le Génie d’Oc a bel et bien paru, en 1943, qu’il a même initié la renais
18679 n retour d’Amérique que j’apprendrai que le Génie d’ Oc a bel et bien paru, en 1943, qu’il a même initié la renaissance d’u
18680 a bel et bien paru, en 1943, qu’il a même initié la renaissance d’une mystique occitane autour de Montségur, d’une « aven
18681 paru, en 1943, qu’il a même initié la renaissance d’ une mystique occitane autour de Montségur, d’une « aventure nouvelle »
18682 ance d’une mystique occitane autour de Montségur, d’ une « aventure nouvelle » (selon Robert Lafont) et qu’avec les études
18683 nture nouvelle » (selon Robert Lafont) et qu’avec les études de Simone Weil (signées alors Émile Novis) il explique que le
18684 lle » (selon Robert Lafont) et qu’avec les études de Simone Weil (signées alors Émile Novis) il explique que le catharisme
18685 Weil (signées alors Émile Novis) il explique que le catharisme soit soudain devenu l’un des thèmes favoris de journaux co
18686 risme soit soudain devenu l’un des thèmes favoris de journaux comme Combat, qui lancent les modes intellectuelles dans le
18687 mes favoris de journaux comme Combat, qui lancent les modes intellectuelles dans le Paris de la Libération. Je lis enfin le
18688 ombat, qui lancent les modes intellectuelles dans le Paris de la Libération. Je lis enfin le numéro fameux : ma thèse y es
18689 lles dans le Paris de la Libération. Je lis enfin le numéro fameux : ma thèse y est partout diffuse et implicite, en filig
18690 ilà qui est normal, puisqu’il est, m’assure-t-on, de la nature d’un catalyseur de disparaître des combinaisons qu’il amorç
18691 qui est normal, puisqu’il est, m’assure-t-on, de la nature d’un catalyseur de disparaître des combinaisons qu’il amorça.
18692 ormal, puisqu’il est, m’assure-t-on, de la nature d’ un catalyseur de disparaître des combinaisons qu’il amorça. L’ambivale
18693 est, m’assure-t-on, de la nature d’un catalyseur de disparaître des combinaisons qu’il amorça. L’ambivalence d’un tel com
18694 eur de disparaître des combinaisons qu’il amorça. L’ ambivalence d’un tel comportement — que je retrouve dans la plupart de
18695 ître des combinaisons qu’il amorça. L’ambivalence d’ un tel comportement — que je retrouve dans la plupart des livres consa
18696 re, en haine des croisés envahisseurs, et lié par la langue aux troubadours, mais qui n’aime guère qu’un étranger vienne s
18697 s qui n’aime guère qu’un étranger vienne se mêler de cette immense et sombre affaire passionnelle — fût-ce en fervent ami
18698 mbre affaire passionnelle — fût-ce en fervent ami de la cause occitane —, je doute qu’il soit bien juste de le rationalise
18699 e affaire passionnelle — fût-ce en fervent ami de la cause occitane —, je doute qu’il soit bien juste de le rationaliser,
18700 cause occitane —, je doute qu’il soit bien juste de le rationaliser, comme on tend à le faire aujourd’hui en invoquant le
18701 use occitane —, je doute qu’il soit bien juste de le rationaliser, comme on tend à le faire aujourd’hui en invoquant le « 
18702 it bien juste de le rationaliser, comme on tend à le faire aujourd’hui en invoquant le « complexe du colonisé ». N’y aurai
18703 comme on tend à le faire aujourd’hui en invoquant le « complexe du colonisé ». N’y aurait-il pas plutôt chez l’Occitan, an
18704 lexe du colonisé ». N’y aurait-il pas plutôt chez l’ Occitan, antérieurement aux épreuves historiques qu’il a subies, une s
18705 ux épreuves historiques qu’il a subies, une sorte de conduite d’échec ? On en trouve en tout cas trois motifs allégués par
18706 historiques qu’il a subies, une sorte de conduite d’ échec ? On en trouve en tout cas trois motifs allégués par Joë Bousque
18707 Bousquet, dans son beau texte liminaire du Génie d’ Oc : Les hommes d’Oc sont les héritiers d’une civilisation déchue… La
18708 t, dans son beau texte liminaire du Génie d’Oc : Les hommes d’Oc sont les héritiers d’une civilisation déchue… La religion
18709 beau texte liminaire du Génie d’Oc : Les hommes d’ Oc sont les héritiers d’une civilisation déchue… La religion de ces ho
18710 e liminaire du Génie d’Oc : Les hommes d’Oc sont les héritiers d’une civilisation déchue… La religion de ces hommes [i.e.
18711 Génie d’Oc : Les hommes d’Oc sont les héritiers d’ une civilisation déchue… La religion de ces hommes [i.e. le catharisme
18712 ’Oc sont les héritiers d’une civilisation déchue… La religion de ces hommes [i.e. le catharisme] était, comme leur philoso
18713 héritiers d’une civilisation déchue… La religion de ces hommes [i.e. le catharisme] était, comme leur philosophie, une ép
18714 ilisation déchue… La religion de ces hommes [i.e. le catharisme] était, comme leur philosophie, une épopée de la chute. On
18715 arisme] était, comme leur philosophie, une épopée de la chute. On dirait que le temps devait partager leur délire et faire
18716 sme] était, comme leur philosophie, une épopée de la chute. On dirait que le temps devait partager leur délire et faire en
18717 hilosophie, une épopée de la chute. On dirait que le temps devait partager leur délire et faire entrer dans l’histoire le
18718 devait partager leur délire et faire entrer dans l’ histoire le drame de leur esprit… Il est assez naturel que l’échec d’u
18719 tager leur délire et faire entrer dans l’histoire le drame de leur esprit… Il est assez naturel que l’échec d’une doctrine
18720 r délire et faire entrer dans l’histoire le drame de leur esprit… Il est assez naturel que l’échec d’une doctrine de salut
18721 le drame de leur esprit… Il est assez naturel que l’ échec d’une doctrine de salut engage le salut poétique de cette doctri
18722 de leur esprit… Il est assez naturel que l’échec d’ une doctrine de salut engage le salut poétique de cette doctrine. En s
18723 … Il est assez naturel que l’échec d’une doctrine de salut engage le salut poétique de cette doctrine. En se brisant contr
18724 aturel que l’échec d’une doctrine de salut engage le salut poétique de cette doctrine. En se brisant contre les circonstan
18725 d’une doctrine de salut engage le salut poétique de cette doctrine. En se brisant contre les circonstances extérieures, e
18726 poétique de cette doctrine. En se brisant contre les circonstances extérieures, en se heurtant à la raison d’État, la reli
18727 e les circonstances extérieures, en se heurtant à la raison d’État, la religion d’oc, plutôt que de se mutiler, devait s’i
18728 onstances extérieures, en se heurtant à la raison d’ État, la religion d’oc, plutôt que de se mutiler, devait s’idéaliser d
18729 s extérieures, en se heurtant à la raison d’État, la religion d’oc, plutôt que de se mutiler, devait s’idéaliser dans le d
18730 s, en se heurtant à la raison d’État, la religion d’ oc, plutôt que de se mutiler, devait s’idéaliser dans le domaine de la
18731 à la raison d’État, la religion d’oc, plutôt que de se mutiler, devait s’idéaliser dans le domaine de la pensée pure et f
18732 plutôt que de se mutiler, devait s’idéaliser dans le domaine de la pensée pure et fabulatrice… Cette religion devait trans
18733 de se mutiler, devait s’idéaliser dans le domaine de la pensée pure et fabulatrice… Cette religion devait transformer la p
18734 se mutiler, devait s’idéaliser dans le domaine de la pensée pure et fabulatrice… Cette religion devait transformer la poés
18735 et fabulatrice… Cette religion devait transformer la poésie qui avait été longtemps sa sœur siamoise. À quoi, dans Les Ce
18736 ait été longtemps sa sœur siamoise. À quoi, dans Les Celtes et la civilisation celtique, Jean Markale semblera faire écho 
18737 mps sa sœur siamoise. À quoi, dans Les Celtes et la civilisation celtique, Jean Markale semblera faire écho : On a l’imp
18738 eltique, Jean Markale semblera faire écho : On a l’ impression que les Celtes ont une affection particulière pour les hist
18739 kale semblera faire écho : On a l’impression que les Celtes ont une affection particulière pour les histoires qui se termi
18740 ue les Celtes ont une affection particulière pour les histoires qui se terminent mal… La Queste du Graal se termine par la
18741 iculière pour les histoires qui se terminent mal… La Queste du Graal se termine par la mort des découvreurs Galaad et Perc
18742 terminent mal… La Queste du Graal se termine par la mort des découvreurs Galaad et Perceval… L’aventure de la Table ronde
18743 e par la mort des découvreurs Galaad et Perceval… L’ aventure de la Table ronde finit aussi par un échec complet… (p. 89).
18744 rt des découvreurs Galaad et Perceval… L’aventure de la Table ronde finit aussi par un échec complet… (p. 89). L’instinct
18745 des découvreurs Galaad et Perceval… L’aventure de la Table ronde finit aussi par un échec complet… (p. 89). L’instinct de
18746 ronde finit aussi par un échec complet… (p. 89). L’ instinct de mort et de sexualité se trouve illustré dans la poésie gaé
18747 t aussi par un échec complet… (p. 89). L’instinct de mort et de sexualité se trouve illustré dans la poésie gaélique bien
18748 un échec complet… (p. 89). L’instinct de mort et de sexualité se trouve illustré dans la poésie gaélique bien avant Freud
18749 t de mort et de sexualité se trouve illustré dans la poésie gaélique bien avant Freud et son école… (p. 192) D’autre part,
18750 avant Freud et son école… (p. 192) D’autre part, l’ affabulation, la mythification étant le propre de l’esprit celtique, i
18751 son école… (p. 192) D’autre part, l’affabulation, la mythification étant le propre de l’esprit celtique, il s’est produit
18752 utre part, l’affabulation, la mythification étant le propre de l’esprit celtique, il s’est produit une sorte de transfert 
18753 l’affabulation, la mythification étant le propre de l’esprit celtique, il s’est produit une sorte de transfert : tout ce
18754 affabulation, la mythification étant le propre de l’ esprit celtique, il s’est produit une sorte de transfert : tout ce qui
18755 de l’esprit celtique, il s’est produit une sorte de transfert : tout ce qui était défaite s’est transformé en une aventur
18756 s’est transformé en une aventure merveilleuse, où l’ écroulement de la société celtique ne peut être dû qu’à des circonstan
18757 mé en une aventure merveilleuse, où l’écroulement de la société celtique ne peut être dû qu’à des circonstances plus ou mo
18758 en une aventure merveilleuse, où l’écroulement de la société celtique ne peut être dû qu’à des circonstances plus ou moins
18759 constances plus ou moins magiques (p. 253) Quoi de commun à ces deux vieilles nations annexées au Domaine par la force e
18760 ces deux vieilles nations annexées au Domaine par la force et la ruse ? Outre le fait d’avoir été soumises par les Saxons
18761 illes nations annexées au Domaine par la force et la ruse ? Outre le fait d’avoir été soumises par les Saxons au nord, les
18762 nexées au Domaine par la force et la ruse ? Outre le fait d’avoir été soumises par les Saxons au nord, les Wisigoths au su
18763 u Domaine par la force et la ruse ? Outre le fait d’ avoir été soumises par les Saxons au nord, les Wisigoths au sud, bien
18764 la ruse ? Outre le fait d’avoir été soumises par les Saxons au nord, les Wisigoths au sud, bien avant d’être « mises en an
18765 fait d’avoir été soumises par les Saxons au nord, les Wisigoths au sud, bien avant d’être « mises en annexe » par les Franç
18766 Saxons au nord, les Wisigoths au sud, bien avant d’ être « mises en annexe » par les Français, il y a sans doute, dès l’or
18767 au sud, bien avant d’être « mises en annexe » par les Français, il y a sans doute, dès l’origine de la cortezia du Midi et
18768 annexe » par les Français, il y a sans doute, dès l’ origine de la cortezia du Midi et des légendes arthuriennes, cette mêm
18769 ar les Français, il y a sans doute, dès l’origine de la cortezia du Midi et des légendes arthuriennes, cette même nostalgi
18770 les Français, il y a sans doute, dès l’origine de la cortezia du Midi et des légendes arthuriennes, cette même nostalgie e
18771 cette même nostalgie essentielle, cette même soif d’ une revanche idéale sur le réel bien plus encore que sur l’histoire ce
18772 tielle, cette même soif d’une revanche idéale sur le réel bien plus encore que sur l’histoire ce même recours à l’imaginat
18773 anche idéale sur le réel bien plus encore que sur l’ histoire ce même recours à l’imagination transfigurante qui, par-delà
18774 plus encore que sur l’histoire ce même recours à l’ imagination transfigurante qui, par-delà tous nos calculs, vaincra… Je
18775 e qui importe, en fin de compte, ce n’est pas que l’ on soit pour ou contre une thèse, mais que l’on adopte un certain angl
18776 que l’on soit pour ou contre une thèse, mais que l’ on adopte un certain angle de vision qu’elle impliquait et les catégor
18777 une thèse, mais que l’on adopte un certain angle de vision qu’elle impliquait et les catégories qui s’y ordonnent. Ce qui
18778 un certain angle de vision qu’elle impliquait et les catégories qui s’y ordonnent. Ce qui importe, c’est qu’on s’occupe de
18779 y ordonnent. Ce qui importe, c’est qu’on s’occupe de cela qui auparavant n’était pas vu, ne comptait pas, restait refoulé.
18780 vu, ne comptait pas, restait refoulé. C’est moins la décision que le débat, moins l’issue du débat que sa structure et la
18781 pas, restait refoulé. C’est moins la décision que le débat, moins l’issue du débat que sa structure et la nature même du p
18782 oulé. C’est moins la décision que le débat, moins l’ issue du débat que sa structure et la nature même du problème qu’on co
18783 débat, moins l’issue du débat que sa structure et la nature même du problème qu’on convient de considérer. Enfin, ce n’est
18784 ture et la nature même du problème qu’on convient de considérer. Enfin, ce n’est pas de savoir qui gagne, mais à quel jeu
18785 qu’on convient de considérer. Enfin, ce n’est pas de savoir qui gagne, mais à quel jeu l’on est en train de jouer. Ceci m’
18786 ce n’est pas de savoir qui gagne, mais à quel jeu l’ on est en train de jouer. Ceci m’amène à ma longue querelle avec les h
18787 de jouer. Ceci m’amène à ma longue querelle avec les historiens du Moyen Âge. Réplique à mes censeurs Et tout d’abor
18788 is peu, m’attaquant à beaucoup, quand j’entrepris d’ écrire L’Amour et l’Occident. Si j’avais pu mesurer vraiment l’étendue
18789 ’attaquant à beaucoup, quand j’entrepris d’écrire L’ Amour et l’Occident. Si j’avais pu mesurer vraiment l’étendue de mon i
18790 à beaucoup, quand j’entrepris d’écrire L’Amour et l’ Occident. Si j’avais pu mesurer vraiment l’étendue de mon ignorance, i
18791 our et l’Occident. Si j’avais pu mesurer vraiment l’ étendue de mon ignorance, il n’y eût pas eu de livre, c’est certain ;
18792 ccident. Si j’avais pu mesurer vraiment l’étendue de mon ignorance, il n’y eût pas eu de livre, c’est certain ; mais aux i
18793 ent l’étendue de mon ignorance, il n’y eût pas eu de livre, c’est certain ; mais aux innocents les mains pleines. Je crois
18794 s eu de livre, c’est certain ; mais aux innocents les mains pleines. Je crois bien que les deux tiers de mes lectures sur c
18795 ux innocents les mains pleines. Je crois bien que les deux tiers de mes lectures sur cathares et troubadours, depuis que je
18796 s mains pleines. Je crois bien que les deux tiers de mes lectures sur cathares et troubadours, depuis que je travaille le
18797 cathares et troubadours, depuis que je travaille le sujet, je les ai faits après la sortie de l’ouvrage. Cela m’a permis
18798 troubadours, depuis que je travaille le sujet, je les ai faits après la sortie de l’ouvrage. Cela m’a permis de corriger bi
18799 que je travaille le sujet, je les ai faits après la sortie de l’ouvrage. Cela m’a permis de corriger bien des erreurs dan
18800 availle le sujet, je les ai faits après la sortie de l’ouvrage. Cela m’a permis de corriger bien des erreurs dans l’éditio
18801 ille le sujet, je les ai faits après la sortie de l’ ouvrage. Cela m’a permis de corriger bien des erreurs dans l’édition d
18802 its après la sortie de l’ouvrage. Cela m’a permis de corriger bien des erreurs dans l’édition de 1956, et me met en mesure
18803 Cela m’a permis de corriger bien des erreurs dans l’ édition de 1956, et me met en mesure de répondre aux censeurs les plus
18804 ermis de corriger bien des erreurs dans l’édition de 1956, et me met en mesure de répondre aux censeurs les plus péremptoi
18805 reurs dans l’édition de 1956, et me met en mesure de répondre aux censeurs les plus péremptoires de mes hypothèses histori
18806 956, et me met en mesure de répondre aux censeurs les plus péremptoires de mes hypothèses historiques. La querelle au sujet
18807 re de répondre aux censeurs les plus péremptoires de mes hypothèses historiques. La querelle au sujet des rapports entre c
18808 plus péremptoires de mes hypothèses historiques. La querelle au sujet des rapports entre cathares et troubadours — ou mie
18809 ts entre cathares et troubadours — ou mieux entre le complexe des hérésies gnostiques et l’hérésie de l’amour courtois — e
18810 ieux entre le complexe des hérésies gnostiques et l’ hérésie de l’amour courtois — est devenue dans le milieu des érudits q
18811 le complexe des hérésies gnostiques et l’hérésie de l’amour courtois — est devenue dans le milieu des érudits quelque cho
18812 complexe des hérésies gnostiques et l’hérésie de l’ amour courtois — est devenue dans le milieu des érudits quelque chose
18813 l’hérésie de l’amour courtois — est devenue dans le milieu des érudits quelque chose comme une cause célèbre, généralemen
18814 ns. Mais j’espère bien rire le dernier. Reprenons les choses au départ. On a commencé par réduire toute ma thèse à une gros
18815 a thèse à une grossière simplification permettant de l’écarter comme simpliste. Plutôt que de voir où bat le cœur de l’ouv
18816 hèse à une grossière simplification permettant de l’ écarter comme simpliste. Plutôt que de voir où bat le cœur de l’ouvrag
18817 rmettant de l’écarter comme simpliste. Plutôt que de voir où bat le cœur de l’ouvrage : dans le drame entre la Passion de
18818 carter comme simpliste. Plutôt que de voir où bat le cœur de l’ouvrage : dans le drame entre la Passion de la Nuit et la N
18819 omme simpliste. Plutôt que de voir où bat le cœur de l’ouvrage : dans le drame entre la Passion de la Nuit et la Norme du
18820 e simpliste. Plutôt que de voir où bat le cœur de l’ ouvrage : dans le drame entre la Passion de la Nuit et la Norme du Jou
18821 ôt que de voir où bat le cœur de l’ouvrage : dans le drame entre la Passion de la Nuit et la Norme du Jour, entre les stru
18822 où bat le cœur de l’ouvrage : dans le drame entre la Passion de la Nuit et la Norme du Jour, entre les structures essentie
18823 œur de l’ouvrage : dans le drame entre la Passion de la Nuit et la Norme du Jour, entre les structures essentielles du myt
18824 de l’ouvrage : dans le drame entre la Passion de la Nuit et la Norme du Jour, entre les structures essentielles du mythe
18825 ge : dans le drame entre la Passion de la Nuit et la Norme du Jour, entre les structures essentielles du mythe et le choix
18826 la Passion de la Nuit et la Norme du Jour, entre les structures essentielles du mythe et le choix existentiel du mariage,
18827 ur, entre les structures essentielles du mythe et le choix existentiel du mariage, on a cru pouvoir tout ramener à ce qui
18828 , on a cru pouvoir tout ramener à ce qui semblait le plus spectaculaire mais qui était le plus vulnérable : la thèse de Ra
18829 qui semblait le plus spectaculaire mais qui était le plus vulnérable : la thèse de Rahn qui veut que le trobar clus ait jo
18830 spectaculaire mais qui était le plus vulnérable : la thèse de Rahn qui veut que le trobar clus ait joué le rôle d’un langa
18831 aire mais qui était le plus vulnérable : la thèse de Rahn qui veut que le trobar clus ait joué le rôle d’un langage secret
18832 e plus vulnérable : la thèse de Rahn qui veut que le trobar clus ait joué le rôle d’un langage secret de l’hérésie. Voilà
18833 hèse de Rahn qui veut que le trobar clus ait joué le rôle d’un langage secret de l’hérésie. Voilà qui était aussi facile à
18834 Rahn qui veut que le trobar clus ait joué le rôle d’ un langage secret de l’hérésie. Voilà qui était aussi facile à citer d
18835 trobar clus ait joué le rôle d’un langage secret de l’hérésie. Voilà qui était aussi facile à citer dans un écho de journ
18836 obar clus ait joué le rôle d’un langage secret de l’ hérésie. Voilà qui était aussi facile à citer dans un écho de journal
18837 Voilà qui était aussi facile à citer dans un écho de journal qu’à réfuter dans une revue spécialisée, sans toucher à ma th
18838 ors du grand phénomène religieux (psychosocial si l’ on y tient) qui les englobe et qui les porte du xiie au xive siècle.
18839 mène religieux (psychosocial si l’on y tient) qui les englobe et qui les porte du xiie au xive siècle. Et si vous prétend
18840 chosocial si l’on y tient) qui les englobe et qui les porte du xiie au xive siècle. Et si vous prétendez que ces deux mou
18841 ements qui se manifestent aux mêmes dates et dans les mêmes lieux, provinces et châteaux, en butte aux mêmes ennemis jurés,
18842 x mêmes ennemis jurés, et tous deux condamnés par l’ Église, n’ont « rien de commun », c’est à vous de le prouver. Voyons l
18843 et tous deux condamnés par l’Église, n’ont « rien de commun », c’est à vous de le prouver. Voyons les preuves, ou à leur d
18844 l’Église, n’ont « rien de commun », c’est à vous de le prouver. Voyons les preuves, ou à leur défaut les arguments produi
18845 Église, n’ont « rien de commun », c’est à vous de le prouver. Voyons les preuves, ou à leur défaut les arguments produits
18846 n de commun », c’est à vous de le prouver. Voyons les preuves, ou à leur défaut les arguments produits par les uns et les a
18847 le prouver. Voyons les preuves, ou à leur défaut les arguments produits par les uns et les autres. Lorsque parut mon livre
18848 uves, ou à leur défaut les arguments produits par les uns et les autres. Lorsque parut mon livre, en 1939, les professeurs
18849 leur défaut les arguments produits par les uns et les autres. Lorsque parut mon livre, en 1939, les professeurs qui en rend
18850 et les autres. Lorsque parut mon livre, en 1939, les professeurs qui en rendirent compte dans les revues d’histoire littér
18851 939, les professeurs qui en rendirent compte dans les revues d’histoire littéraire crurent que je me trompais de manière em
18852 ofesseurs qui en rendirent compte dans les revues d’ histoire littéraire crurent que je me trompais de manière embarrassant
18853 d’histoire littéraire crurent que je me trompais de manière embarrassante, du seul fait que je semblais ignorer ce qu’il
18854 que je semblais ignorer ce qu’il était admis que l’ on sût ou non, à ce moment-là, au sujet de l’amour courtois. Ils le pr
18855 que l’on sût ou non, à ce moment-là, au sujet de l’ amour courtois. Ils le prirent sur le ton légèrement excédé du spécial
18856 à ce moment-là, au sujet de l’amour courtois. Ils le prirent sur le ton légèrement excédé du spécialiste qui est payé pour
18857 au sujet de l’amour courtois. Ils le prirent sur le ton légèrement excédé du spécialiste qui est payé pour savoir où en e
18858 du spécialiste qui est payé pour savoir où en est l’ affaire, et n’admet pas qu’on vienne lui raconter des fariboles. Ils m
18859 s me reprochaient surtout ce que je m’étais gardé de dire, et passaient à côté de mon apport, lequel intervenait sur un to
18860 quel intervenait sur un tout autre plan que celui de leurs expertises. Tout cela traîne encore dans des bibliographies mai
18861 e dans des bibliographies mais n’empêche plus que les « divagations » dénoncées par les maîtres d’hier soient professées de
18862 mpêche plus que les « divagations » dénoncées par les maîtres d’hier soient professées de nos jours par leurs anciens élève
18863 que les « divagations » dénoncées par les maîtres d’ hier soient professées de nos jours par leurs anciens élèves dans un g
18864 énoncées par les maîtres d’hier soient professées de nos jours par leurs anciens élèves dans un grand nombre d’universités
18865 urs par leurs anciens élèves dans un grand nombre d’ universités. Sans revenir sur ces premières « réfutations », je mentio
18866  », je mentionnerai quelques récents récidivistes d’ une conduite intellectuelle qui n’est peut-être, en somme, que le subs
18867 intellectuelle qui n’est peut-être, en somme, que le substitut laïque de l’argument d’autorité, l’invocation du « sérieux
18868 ’est peut-être, en somme, que le substitut laïque de l’argument d’autorité, l’invocation du « sérieux scientifique », remp
18869 t peut-être, en somme, que le substitut laïque de l’ argument d’autorité, l’invocation du « sérieux scientifique », remplaç
18870 , en somme, que le substitut laïque de l’argument d’ autorité, l’invocation du « sérieux scientifique », remplaçant celle d
18871 que le substitut laïque de l’argument d’autorité, l’ invocation du « sérieux scientifique », remplaçant celle du dogme et d
18872 ieux scientifique », remplaçant celle du dogme et de la tradition. Dans l’Histoire littéraire de la Pléiade214, Régine Per
18873 x scientifique », remplaçant celle du dogme et de la tradition. Dans l’Histoire littéraire de la Pléiade214, Régine Pernou
18874 emplaçant celle du dogme et de la tradition. Dans l’ Histoire littéraire de la Pléiade214, Régine Pernoud écarte avec dédai
18875 me et de la tradition. Dans l’Histoire littéraire de la Pléiade214, Régine Pernoud écarte avec dédain l’idée que la courto
18876 et de la tradition. Dans l’Histoire littéraire de la Pléiade214, Régine Pernoud écarte avec dédain l’idée que la courtoisi
18877 la Pléiade214, Régine Pernoud écarte avec dédain l’ idée que la courtoisie et l’hérésie aient jamais eu rien de commun, mê
18878 214, Régine Pernoud écarte avec dédain l’idée que la courtoisie et l’hérésie aient jamais eu rien de commun, même pas les
18879 ud écarte avec dédain l’idée que la courtoisie et l’ hérésie aient jamais eu rien de commun, même pas les lieux géographiqu
18880 e la courtoisie et l’hérésie aient jamais eu rien de commun, même pas les lieux géographiques. Nous ne mentionnerons que
18881 ’hérésie aient jamais eu rien de commun, même pas les lieux géographiques. Nous ne mentionnerons que pour mémoire une thès
18882 r mémoire une thèse qui a eu un certain écho dans le grand public, et qui a présenté les troubadours et la poésie courtois
18883 tain écho dans le grand public, et qui a présenté les troubadours et la poésie courtoise comme autant d’échos de l’hérésie
18884 rand public, et qui a présenté les troubadours et la poésie courtoise comme autant d’échos de l’hérésie cathare. Hypothèse
18885 s troubadours et la poésie courtoise comme autant d’ échos de l’hérésie cathare. Hypothèse certainement ingénieuse, mais qu
18886 dours et la poésie courtoise comme autant d’échos de l’hérésie cathare. Hypothèse certainement ingénieuse, mais qui a l’in
18887 rs et la poésie courtoise comme autant d’échos de l’ hérésie cathare. Hypothèse certainement ingénieuse, mais qui a l’incon
18888 re. Hypothèse certainement ingénieuse, mais qui a l’ inconvénient d’être entièrement contredite par les faits : lorsque le
18889 ertainement ingénieuse, mais qui a l’inconvénient d’ être entièrement contredite par les faits : lorsque le catharisme comm
18890 l’inconvénient d’être entièrement contredite par les faits : lorsque le catharisme commence à se propager dans les cités c
18891 re entièrement contredite par les faits : lorsque le catharisme commence à se propager dans les cités commerçantes du Midi
18892 lorsque le catharisme commence à se propager dans les cités commerçantes du Midi, aux environs de 1165, la poésie courtoise
18893 dans les cités commerçantes du Midi, aux environs de 1165, la poésie courtoise connaît déjà plus d’un demi-siècle d’existe
18894 cités commerçantes du Midi, aux environs de 1165, la poésie courtoise connaît déjà plus d’un demi-siècle d’existence. Cett
18895 ns de 1165, la poésie courtoise connaît déjà plus d’ un demi-siècle d’existence. Cette théorie repose d’ailleurs sur une ra
18896 ésie courtoise connaît déjà plus d’un demi-siècle d’ existence. Cette théorie repose d’ailleurs sur une radicale méconnaiss
18897 ’ailleurs sur une radicale méconnaissance tant de l’ hérésie cathare elle-même, hérésie de bourgeois et de marchands essent
18898 ance tant de l’hérésie cathare elle-même, hérésie de bourgeois et de marchands essentiellement, que des données de la poés
18899 érésie cathare elle-même, hérésie de bourgeois et de marchands essentiellement, que des données de la poésie courtoise… P
18900 et de marchands essentiellement, que des données de la poésie courtoise… Pour le coup, me voilà tenté de retourner le co
18901 de marchands essentiellement, que des données de la poésie courtoise… Pour le coup, me voilà tenté de retourner le compl
18902 nt, que des données de la poésie courtoise… Pour le coup, me voilà tenté de retourner le compliment à cet éminent histori
18903 a poésie courtoise… Pour le coup, me voilà tenté de retourner le compliment à cet éminent historien de la bourgeoisie. Ca
18904 toise… Pour le coup, me voilà tenté de retourner le compliment à cet éminent historien de la bourgeoisie. Car invoquer en
18905 e retourner le compliment à cet éminent historien de la bourgeoisie. Car invoquer en guise de « fait », d’ailleurs unique,
18906 etourner le compliment à cet éminent historien de la bourgeoisie. Car invoquer en guise de « fait », d’ailleurs unique, et
18907 , d’ailleurs unique, et qui ruinerait ma théorie, la propagation de l’hérésie chez les marchands du Midi vers 1165, c’est
18908 ique, et qui ruinerait ma théorie, la propagation de l’hérésie chez les marchands du Midi vers 1165, c’est méconnaître les
18909 e, et qui ruinerait ma théorie, la propagation de l’ hérésie chez les marchands du Midi vers 1165, c’est méconnaître les do
18910 rait ma théorie, la propagation de l’hérésie chez les marchands du Midi vers 1165, c’est méconnaître les données élémentair
18911 es marchands du Midi vers 1165, c’est méconnaître les données élémentaires de l’hérésie et de la poésie courtoise, j’entend
18912 1165, c’est méconnaître les données élémentaires de l’hérésie et de la poésie courtoise, j’entends leurs dates et leurs a
18913 65, c’est méconnaître les données élémentaires de l’ hérésie et de la poésie courtoise, j’entends leurs dates et leurs aire
18914 onnaître les données élémentaires de l’hérésie et de la poésie courtoise, j’entends leurs dates et leurs aires de diffusio
18915 aître les données élémentaires de l’hérésie et de la poésie courtoise, j’entends leurs dates et leurs aires de diffusion,
18916 e courtoise, j’entends leurs dates et leurs aires de diffusion, tant géographique que sociale. C’est un fait que l’hérésie
18917 tant géographique que sociale. C’est un fait que l’ hérésie s’est répandue chez les marchands des villes méridionales cinq
18918 . C’est un fait que l’hérésie s’est répandue chez les marchands des villes méridionales cinquante ans après les chansons de
18919 hands des villes méridionales cinquante ans après les chansons de Guillaume de Poitiers : c’est le type même du « petit fai
18920 les méridionales cinquante ans après les chansons de Guillaume de Poitiers : c’est le type même du « petit fait vrai », in
18921 rès les chansons de Guillaume de Poitiers : c’est le type même du « petit fait vrai », incontestable et dénué d’intérêt en
18922 me du « petit fait vrai », incontestable et dénué d’ intérêt en l’occurrence. Qui donc, hormis Mme Pernoud, a jamais cru qu
18923 fait vrai », incontestable et dénué d’intérêt en l’ occurrence. Qui donc, hormis Mme Pernoud, a jamais cru que les troubad
18924 e. Qui donc, hormis Mme Pernoud, a jamais cru que les troubadours composaient pour les commerçants de Carcassonne ? L’amour
18925 a jamais cru que les troubadours composaient pour les commerçants de Carcassonne ? L’amour courtois, comme son nom l’indiqu
18926 les troubadours composaient pour les commerçants de Carcassonne ? L’amour courtois, comme son nom l’indique, se chantait
18927 composaient pour les commerçants de Carcassonne ? L’ amour courtois, comme son nom l’indique, se chantait dans les cours, n
18928 de Carcassonne ? L’amour courtois, comme son nom l’ indique, se chantait dans les cours, non dans les magasins. Or, les se
18929 urtois, comme son nom l’indique, se chantait dans les cours, non dans les magasins. Or, les seigneurs, mais surtout leurs é
18930 m l’indique, se chantait dans les cours, non dans les magasins. Or, les seigneurs, mais surtout leurs épouses, étaient géné
18931 antait dans les cours, non dans les magasins. Or, les seigneurs, mais surtout leurs épouses, étaient généralement du côté d
18932 ut leurs épouses, étaient généralement du côté de l’ hérésie, non de l’Église. Et l’hérésie était bien plus ancienne que Mm
18933 s, étaient généralement du côté de l’hérésie, non de l’Église. Et l’hérésie était bien plus ancienne que Mme Pernoud ne ve
18934 étaient généralement du côté de l’hérésie, non de l’ Église. Et l’hérésie était bien plus ancienne que Mme Pernoud ne veut
18935 alement du côté de l’hérésie, non de l’Église. Et l’ hérésie était bien plus ancienne que Mme Pernoud ne veut le croire à s
18936 était bien plus ancienne que Mme Pernoud ne veut le croire à seule fin d’infirmer ma thèse. Pour elle, pas de preuves « s
18937 nne que Mme Pernoud ne veut le croire à seule fin d’ infirmer ma thèse. Pour elle, pas de preuves « sérieuses » que le cath
18938 e à seule fin d’infirmer ma thèse. Pour elle, pas de preuves « sérieuses » que le catharisme ait précédé les premiers trou
18939 hèse. Pour elle, pas de preuves « sérieuses » que le catharisme ait précédé les premiers troubadours ? Hélas, l’Église n’e
18940 sme ait précédé les premiers troubadours ? Hélas, l’ Église n’en demandait pas tant : dès 1017 à Orléans, 1020 à Tours, 102
18941 Dès 1145, saint Bernard de Clairvaux prêche dans le Toulousain et l’Albigeois des missions contre l’hérésie et jette un c
18942 Bernard de Clairvaux prêche dans le Toulousain et l’ Albigeois des missions contre l’hérésie et jette un cri d’alarme angoi
18943 le Toulousain et l’Albigeois des missions contre l’ hérésie et jette un cri d’alarme angoissé — mais par quoi ? Le malheur
18944 ois des missions contre l’hérésie et jette un cri d’ alarme angoissé — mais par quoi ? Le malheureux ignore visiblement que
18945 jette un cri d’alarme angoissé — mais par quoi ? Le malheureux ignore visiblement que le catharisme n’apparaîtra que ving
18946 s par quoi ? Le malheureux ignore visiblement que le catharisme n’apparaîtra que vingt ans plus tard dans ces contrées. À
18947 rtout des « bourgeois » selon Mme Pernoud, mais «  de modestes paysans ou de pauvres artisans » selon M. Yves Dossat, des m
18948 selon Mme Pernoud, mais « de modestes paysans ou de pauvres artisans » selon M. Yves Dossat, des marchands riches et entr
18949 hes et entreprenants selon M. Charles Bru, mais «  de petites gens » selon Belperron, plusieurs de mes critiques déclarent
18950 is « de petites gens » selon Belperron, plusieurs de mes critiques déclarent que ces « humbles origines » excluent tout co
18951 s « humbles origines » excluent tout contact avec la poésie d’oc sortie, elle, « des plus hautes classes de la société » (
18952 s origines » excluent tout contact avec la poésie d’ oc sortie, elle, « des plus hautes classes de la société » (P. Belperr
18953 ésie d’oc sortie, elle, « des plus hautes classes de la société » (P. Belperron, Joie d’Amour, p. 227). Cependant, on ne p
18954 e d’oc sortie, elle, « des plus hautes classes de la société » (P. Belperron, Joie d’Amour, p. 227). Cependant, on ne peut
18955 autes classes de la société » (P. Belperron, Joie d’ Amour, p. 227). Cependant, on ne peut nier que Raimond V de Toulouse a
18956 ral de Cîteaux, pour lui demander son aide contre l’ hérésie qui « a pénétré partout » : « Les personnages les plus importa
18957 de contre l’hérésie qui « a pénétré partout » : «  Les personnages les plus importants de ma terre se sont laissés corrompre
18958 sie qui « a pénétré partout » : « Les personnages les plus importants de ma terre se sont laissés corrompre. La foule a sui
18959 partout » : « Les personnages les plus importants de ma terre se sont laissés corrompre. La foule a suivi leur exemple. »
18960 importants de ma terre se sont laissés corrompre. La foule a suivi leur exemple. » On se rabat alors sur « la basse extrac
18961 e a suivi leur exemple. » On se rabat alors sur «  la basse extraction » des troubadours, pauvres jongleurs et baladins don
18962 ne saurait imaginer qu’ils aient jamais pu parler de pair à égal avec les châtelains du Languedoc ni rien espérer des nobl
18963 qu’ils aient jamais pu parler de pair à égal avec les châtelains du Languedoc ni rien espérer des nobles dames qu’ils céléb
18964 ne s’entendent que pour exclure toute possibilité de rencontre entre cathares et troubadours, me paraissent frappées de la
18965 e cathares et troubadours, me paraissent frappées de la même faiblesse congénitale : elles raisonnent à partir de clichés
18966 athares et troubadours, me paraissent frappées de la même faiblesse congénitale : elles raisonnent à partir de clichés qu’
18967 fin. Même René Nelli se laisse aller à écrire que les troubadours « attendaient que l’Amour leur donnât une valeur qui ne l
18968 er à écrire que les troubadours « attendaient que l’ Amour leur donnât une valeur qui ne leur appartenait pas socialement,
18969 ui ne leur appartenait pas socialement, par droit de naissance », et pour expliquer la soumission à la dame, il reprend la
18970 ment, par droit de naissance », et pour expliquer la soumission à la dame, il reprend la théorie du jongleur qui « aime en
18971 de naissance », et pour expliquer la soumission à la dame, il reprend la théorie du jongleur qui « aime en trop haut lieu 
18972 our expliquer la soumission à la dame, il reprend la théorie du jongleur qui « aime en trop haut lieu ». (C’est le fameux
18973 u jongleur qui « aime en trop haut lieu ». (C’est le fameux « ver de terre amoureux d’une étoile » de V. Hugo). Mais Nelli
18974  aime en trop haut lieu ». (C’est le fameux « ver de terre amoureux d’une étoile » de V. Hugo). Mais Nelli a coutume de no
18975 lieu ». (C’est le fameux « ver de terre amoureux d’ une étoile » de V. Hugo). Mais Nelli a coutume de nous fournir les fai
18976 le fameux « ver de terre amoureux d’une étoile » de V. Hugo). Mais Nelli a coutume de nous fournir les faits qui nous per
18977 d’une étoile » de V. Hugo). Mais Nelli a coutume de nous fournir les faits qui nous permettent de discuter ses propres di
18978 de V. Hugo). Mais Nelli a coutume de nous fournir les faits qui nous permettent de discuter ses propres dires : en l’occurr
18979 ume de nous fournir les faits qui nous permettent de discuter ses propres dires : en l’occurrence, les indications biograp
18980 ous permettent de discuter ses propres dires : en l’ occurrence, les indications biographiques sur les 43 auteurs qu’il cit
18981 de discuter ses propres dires : en l’occurrence, les indications biographiques sur les 43 auteurs qu’il cite dans son anth
18982 n l’occurrence, les indications biographiques sur les 43 auteurs qu’il cite dans son anthologie des Troubadours (Tome II, l
18983 ite dans son anthologie des Troubadours (Tome II, les Poètes). Quelle est la proportion des « jongleurs », des bourgeois où
18984 des Troubadours (Tome II, les Poètes). Quelle est la proportion des « jongleurs », des bourgeois où des chevaliers parmi e
18985 es bourgeois où des chevaliers parmi eux ? Voici le décompte : Origine inconnue 4 jongleurs 3 « Origine très modest
18986 cents troubadours (dont on ne connaît souvent que le nom), et que les jongleurs aient pu former une forte minorité de leur
18987 s (dont on ne connaît souvent que le nom), et que les jongleurs aient pu former une forte minorité de leur cohorte, mais si
18988 les jongleurs aient pu former une forte minorité de leur cohorte, mais si René Nelli a choisi ces 43 là, c’est qu’il les
18989 ais si René Nelli a choisi ces 43 là, c’est qu’il les estimait à la fois les meilleurs et les plus représentatifs. Ce sont
18990 isi ces 43 là, c’est qu’il les estimait à la fois les meilleurs et les plus représentatifs. Ce sont eux qui ont dû donner l
18991 est qu’il les estimait à la fois les meilleurs et les plus représentatifs. Ce sont eux qui ont dû donner le ton, à commence
18992 lus représentatifs. Ce sont eux qui ont dû donner le ton, à commencer par Guillaume IX, qui était « le plus grand prince d
18993 le ton, à commencer par Guillaume IX, qui était «  le plus grand prince de France », et son ami le vicomte Eble de Ventadou
18994 it « le plus grand prince de France », et son ami le vicomte Eble de Ventadour, jusqu’à Jaufré Rudel, prince de Blaye, et
18995 ye, et à Raimbaut, comte d’Orange, en passant par les quatre sires d’Ussel, qui sont peut-être d’une branche des Ventadour2
18996 , comte d’Orange, en passant par les quatre sires d’ Ussel, qui sont peut-être d’une branche des Ventadour215. C’est à un a
18997 par les quatre sires d’Ussel, qui sont peut-être d’ une branche des Ventadour215. C’est à un autre procédé d’intimidation,
18998 ranche des Ventadour215. C’est à un autre procédé d’ intimidation, plus cavalier que pédant, qu’a recours le chanoine Delar
18999 imidation, plus cavalier que pédant, qu’a recours le chanoine Delaruelle, qui, lui aussi, sait tout ce qu’il faut savoir —
19000 rtout ce qu’il faut ignorer — du catharisme. Dans la revue Archeologica (décembre 1967), il affirme que mon livre contient
19001 1967), il affirme que mon livre contient, « dans les passages qui touchent à l’Histoire, une erreur par phrase ». Les écha
19002 ivre contient, « dans les passages qui touchent à l’ Histoire, une erreur par phrase ». Les échantillons qu’il en donne son
19003 i touchent à l’Histoire, une erreur par phrase ». Les échantillons qu’il en donne sont des caricatures où l’erreur vient de
19004 hantillons qu’il en donne sont des caricatures où l’ erreur vient de lui. (Comment aurais-je dit, par exemple, que « l’amou
19005 e lui. (Comment aurais-je dit, par exemple, que «  l’ amour-passion de Tristan n’est rien d’autre que le catharisme » ?) Et
19006 aurais-je dit, par exemple, que « l’amour-passion de Tristan n’est rien d’autre que le catharisme » ?) Et quand il parle d
19007 mple, que « l’amour-passion de Tristan n’est rien d’ autre que le catharisme » ?) Et quand il parle de la Réforme, c’est un
19008 l’amour-passion de Tristan n’est rien d’autre que le catharisme » ?) Et quand il parle de la Réforme, c’est une erreur par
19009 d’autre que le catharisme » ?) Et quand il parle de la Réforme, c’est une erreur par mot que l’on devrait relever216. Mai
19010 autre que le catharisme » ?) Et quand il parle de la Réforme, c’est une erreur par mot que l’on devrait relever216. Mais c
19011 parle de la Réforme, c’est une erreur par mot que l’ on devrait relever216. Mais ce serait peine perdue, car notre auteur a
19012 serait peine perdue, car notre auteur annonce que le dogme aura le dernier mot. Il déclare en effet qu’on ne peut, comme l
19013 ier mot. Il déclare en effet qu’on ne peut, comme l’ a fait l’historien Charles Schmidt, louer la morale des Parfaits si l’
19014 Il déclare en effet qu’on ne peut, comme l’a fait l’ historien Charles Schmidt, louer la morale des Parfaits si l’on désapp
19015 comme l’a fait l’historien Charles Schmidt, louer la morale des Parfaits si l’on désapprouve leur doctrine, car cette dist
19016 Charles Schmidt, louer la morale des Parfaits si l’ on désapprouve leur doctrine, car cette distinction choque « un esprit
19017 ue « un esprit français habitué à rechercher dans les ouvrages qu’il étudie la cohérence intime, et à penser que le dogme c
19018 bitué à rechercher dans les ouvrages qu’il étudie la cohérence intime, et à penser que le dogme commande l’éthique ». Est-
19019 qu’il étudie la cohérence intime, et à penser que le dogme commande l’éthique ». Est-ce au nom de cette « cohérence », ou
19020 hérence intime, et à penser que le dogme commande l’ éthique ». Est-ce au nom de cette « cohérence », ou de l’esprit frança
19021 hique ». Est-ce au nom de cette « cohérence », ou de l’esprit français, ou du dogme, que l’intrépide chanoine n’hésite pas
19022 ue ». Est-ce au nom de cette « cohérence », ou de l’ esprit français, ou du dogme, que l’intrépide chanoine n’hésite pas à
19023 ence », ou de l’esprit français, ou du dogme, que l’ intrépide chanoine n’hésite pas à écrire : « Il n’y a jamais eu de bûc
19024 oine n’hésite pas à écrire : « Il n’y a jamais eu de bûcher à Montségur » ? Voilà une bonne nouvelle, mais elle arrive tro
19025 e bonne nouvelle, mais elle arrive trop tard pour les deux-cents martyrs du sinistre champ des Crématz. Ici encore, ce que
19026 du sinistre champ des Crématz. Ici encore, ce que l’ assurance du ton n’arrive pas à dissimuler, c’est que l’on cherche moi
19027 rance du ton n’arrive pas à dissimuler, c’est que l’ on cherche moins à comprendre qu’à expulser le phénomène (à le refoule
19028 que l’on cherche moins à comprendre qu’à expulser le phénomène (à le refouler, pratiquement), et cela par des moyens d’aut
19029 moins à comprendre qu’à expulser le phénomène (à le refouler, pratiquement), et cela par des moyens d’autorité, par ce do
19030 e refouler, pratiquement), et cela par des moyens d’ autorité, par ce dogme qui « commande l’éthique » et à travers elle, q
19031 es moyens d’autorité, par ce dogme qui « commande l’ éthique » et à travers elle, qui sait, les vérités gênantes de l’histo
19032 commande l’éthique » et à travers elle, qui sait, les vérités gênantes de l’histoire. Messieurs les intégristes de tous les
19033 et à travers elle, qui sait, les vérités gênantes de l’histoire. Messieurs les intégristes de tous les systèmes, si vous c
19034 à travers elle, qui sait, les vérités gênantes de l’ histoire. Messieurs les intégristes de tous les systèmes, si vous croy
19035 it, les vérités gênantes de l’histoire. Messieurs les intégristes de tous les systèmes, si vous croyez possible de fonder l
19036 gênantes de l’histoire. Messieurs les intégristes de tous les systèmes, si vous croyez possible de fonder la cohérence de
19037 de l’histoire. Messieurs les intégristes de tous les systèmes, si vous croyez possible de fonder la cohérence de votre per
19038 tes de tous les systèmes, si vous croyez possible de fonder la cohérence de votre personne sur un dogme qui lui est extéri
19039 s les systèmes, si vous croyez possible de fonder la cohérence de votre personne sur un dogme qui lui est extérieur, et no
19040 s, si vous croyez possible de fonder la cohérence de votre personne sur un dogme qui lui est extérieur, et non sur ses don
19041 vraie foi, voilà qui est bel et bon, mais gardez- le pour vous. Ne brûlez pas les hérétiques qui ont un autre système de c
19042 l et bon, mais gardez-le pour vous. Ne brûlez pas les hérétiques qui ont un autre système de cohérence intime, ou du moins
19043 rûlez pas les hérétiques qui ont un autre système de cohérence intime, ou du moins ne dites pas que votre église, votre pa
19044 que votre église, votre parti, ou votre secte, ne les a pas brûlés du tout. Troisième variante du même système de recours à
19045 rûlés du tout. Troisième variante du même système de recours à l’autorité, que ce soit celle de la Science, de l’Église, d
19046 . Troisième variante du même système de recours à l’ autorité, que ce soit celle de la Science, de l’Église, du Parti, ou d
19047 ystème de recours à l’autorité, que ce soit celle de la Science, de l’Église, du Parti, ou de simples coutumes que l’on ba
19048 ème de recours à l’autorité, que ce soit celle de la Science, de l’Église, du Parti, ou de simples coutumes que l’on bapti
19049 rs à l’autorité, que ce soit celle de la Science, de l’Église, du Parti, ou de simples coutumes que l’on baptise Tradition
19050 à l’autorité, que ce soit celle de la Science, de l’ Église, du Parti, ou de simples coutumes que l’on baptise Tradition :
19051 it celle de la Science, de l’Église, du Parti, ou de simples coutumes que l’on baptise Tradition : elle m’est offerte par
19052 de l’Église, du Parti, ou de simples coutumes que l’ on baptise Tradition : elle m’est offerte par Mme Lot-Borodine. Dès av
19053 lle m’est offerte par Mme Lot-Borodine. Dès avant la sortie de mon livre (dont elle avait lu des bonnes feuilles), elle a
19054 offerte par Mme Lot-Borodine. Dès avant la sortie de mon livre (dont elle avait lu des bonnes feuilles), elle a mené contr
19055 de pieuse indignation. Elle ne peut me pardonner d’ avoir assimilé la Maria de l’hérésie à la Sophia gnostique, et cette M
19056 ation. Elle ne peut me pardonner d’avoir assimilé la Maria de l’hérésie à la Sophia gnostique, et cette Maria-Sophia à l’É
19057 le ne peut me pardonner d’avoir assimilé la Maria de l’hérésie à la Sophia gnostique, et cette Maria-Sophia à l’Église cat
19058 ne peut me pardonner d’avoir assimilé la Maria de l’ hérésie à la Sophia gnostique, et cette Maria-Sophia à l’Église cathar
19059 ardonner d’avoir assimilé la Maria de l’hérésie à la Sophia gnostique, et cette Maria-Sophia à l’Église cathare217. J’ai b
19060 ie à la Sophia gnostique, et cette Maria-Sophia à l’ Église cathare217. J’ai beau plaider que je n’ai rien inventé, que ces
19061 n’ai rien inventé, que ces « horreurs » sont dans les textes218, cette dame n’admet pas que l’on tienne compte d’une vérité
19062 nt dans les textes218, cette dame n’admet pas que l’ on tienne compte d’une vérité aussi choquante. André Gide a pu dire à
19063 18, cette dame n’admet pas que l’on tienne compte d’ une vérité aussi choquante. André Gide a pu dire à Jean Delay que mon
19064 e mon livre lui avait expliqué ce que (sa lecture de ) Freud n’avait pu faire, et Jean Delay consacre à cela vingt-cinq pag
19065 consacre à cela vingt-cinq pages du premier tome de La Jeunesse d’André Gide. Mme Lot-Borodine, aussitôt, avertit le doct
19066 nsacre à cela vingt-cinq pages du premier tome de La Jeunesse d’André Gide. Mme Lot-Borodine, aussitôt, avertit le docteur
19067 a vingt-cinq pages du premier tome de La Jeunesse d’ André Gide. Mme Lot-Borodine, aussitôt, avertit le docteur d’avoir à s
19068 d’André Gide. Mme Lot-Borodine, aussitôt, avertit le docteur d’avoir à se méfier, ce dont — visiblement impressionné — il
19069 e. Mme Lot-Borodine, aussitôt, avertit le docteur d’ avoir à se méfier, ce dont — visiblement impressionné — il fait part a
19070 iblement impressionné — il fait part aux lecteurs de son second tome. André Gide a sans doute eu tort d’imaginer se compre
19071 son second tome. André Gide a sans doute eu tort d’ imaginer se comprendre mieux à travers l’œuvre d’un auteur aussi suspe
19072 eu tort d’imaginer se comprendre mieux à travers l’ œuvre d’un auteur aussi suspect et aussi méchamment ignorant de ce que
19073 d’imaginer se comprendre mieux à travers l’œuvre d’ un auteur aussi suspect et aussi méchamment ignorant de ce que les spé
19074 auteur aussi suspect et aussi méchamment ignorant de ce que les spécialistes orthodoxes ont décidé que l’on doit penser de
19075 si suspect et aussi méchamment ignorant de ce que les spécialistes orthodoxes ont décidé que l’on doit penser de la Vierge.
19076 ce que les spécialistes orthodoxes ont décidé que l’ on doit penser de la Vierge. Mais que penser de quelqu’un qui ne conço
19077 listes orthodoxes ont décidé que l’on doit penser de la Vierge. Mais que penser de quelqu’un qui ne conçoit pas l’identité
19078 tes orthodoxes ont décidé que l’on doit penser de la Vierge. Mais que penser de quelqu’un qui ne conçoit pas l’identité Ma
19079 ue l’on doit penser de la Vierge. Mais que penser de quelqu’un qui ne conçoit pas l’identité Maria-Sophia dans la psycholo
19080 . Mais que penser de quelqu’un qui ne conçoit pas l’ identité Maria-Sophia dans la psychologie religieuse219 parce que, dit
19081 n qui ne conçoit pas l’identité Maria-Sophia dans la psychologie religieuse219 parce que, dit-elle, le dogme marial « excl
19082 la psychologie religieuse219 parce que, dit-elle, le dogme marial « exclut » la Gnose… Un troubadour mystique : Henri S
19083 9 parce que, dit-elle, le dogme marial « exclut » la Gnose… Un troubadour mystique : Henri Suso Ici, l’exemple du gr
19084 e… Un troubadour mystique : Henri Suso Ici, l’ exemple du grand mystique souabe Henri Suso illustrera mieux que tout
19085 souabe Henri Suso illustrera mieux que tout autre la possibilité de mes hypothèses sur la série d’analogies, voire d’assim
19086 so illustrera mieux que tout autre la possibilité de mes hypothèses sur la série d’analogies, voire d’assimilations, entre
19087 e tout autre la possibilité de mes hypothèses sur la série d’analogies, voire d’assimilations, entre Sagesse éternelle — M
19088 tre la possibilité de mes hypothèses sur la série d’ analogies, voire d’assimilations, entre Sagesse éternelle — Marie — Ve
19089 de mes hypothèses sur la série d’analogies, voire d’ assimilations, entre Sagesse éternelle — Marie — Vera Vergena — Sophia
19090 ternelle — Marie — Vera Vergena — Sophia — Église d’ Amour — Dame des pensées ; et sur la rhétorique courtoise comme langag
19091 phia — Église d’Amour — Dame des pensées ; et sur la rhétorique courtoise comme langage congénial de ce culte unique. Dans
19092 r la rhétorique courtoise comme langage congénial de ce culte unique. Dans son excellent petit livre sur Suso et le Minnes
19093 nique. Dans son excellent petit livre sur Suso et le Minnesang 220 J. A. Bizet rappelle d’abord comment « l’Éternelle Sage
19094 nesang 220 J. A. Bizet rappelle d’abord comment «  l’ Éternelle Sagesse » devint pour le jeune Suso (à la suite d’une extase
19095 abord comment « l’Éternelle Sagesse » devint pour le jeune Suso (à la suite d’une extase) « une manière de théophanie subs
19096 ’Éternelle Sagesse » devint pour le jeune Suso (à la suite d’une extase) « une manière de théophanie substituée à la pure
19097 e Sagesse » devint pour le jeune Suso (à la suite d’ une extase) « une manière de théophanie substituée à la pure notion de
19098 eune Suso (à la suite d’une extase) « une manière de théophanie substituée à la pure notion de la divinité ». Dès lors Sus
19099 extase) « une manière de théophanie substituée à la pure notion de la divinité ». Dès lors Suso, dans ses ouvrages, notam
19100 manière de théophanie substituée à la pure notion de la divinité ». Dès lors Suso, dans ses ouvrages, notamment la Vita et
19101 ière de théophanie substituée à la pure notion de la divinité ». Dès lors Suso, dans ses ouvrages, notamment la Vita et l’
19102 té ». Dès lors Suso, dans ses ouvrages, notamment la Vita et l’Horologium sapientae, va célébrer le culte de la Sagesse, s
19103 ors Suso, dans ses ouvrages, notamment la Vita et l’ Horologium sapientae, va célébrer le culte de la Sagesse, sa Dame. « S
19104 nt la Vita et l’Horologium sapientae, va célébrer le culte de la Sagesse, sa Dame. « Sa mystique courtoise… serait bien la
19105 a et l’Horologium sapientae, va célébrer le culte de la Sagesse, sa Dame. « Sa mystique courtoise… serait bien la réplique
19106 t l’Horologium sapientae, va célébrer le culte de la Sagesse, sa Dame. « Sa mystique courtoise… serait bien la réplique en
19107 se, sa Dame. « Sa mystique courtoise… serait bien la réplique en terre germanique de la « piété fleurie » que les derniers
19108 oise… serait bien la réplique en terre germanique de la « piété fleurie » que les derniers troubadours du Languedoc avaien
19109 e… serait bien la réplique en terre germanique de la « piété fleurie » que les derniers troubadours du Languedoc avaient v
19110 e en terre germanique de la « piété fleurie » que les derniers troubadours du Languedoc avaient vouée à la Vierge, ou à cet
19111 derniers troubadours du Languedoc avaient vouée à la Vierge, ou à cette Clémence qui, croit-on, sous le masque de Clémence
19112 a Vierge, ou à cette Clémence qui, croit-on, sous le masque de Clémence Isaure, ne serait qu’une autre personnification dé
19113 ou à cette Clémence qui, croit-on, sous le masque de Clémence Isaure, ne serait qu’une autre personnification dévote » (p.
19114 ’une autre personnification dévote » (p. 139). Et l’ on retrouvera dans ses œuvres de prose poétique non seulement toutes l
19115 te » (p. 139). Et l’on retrouvera dans ses œuvres de prose poétique non seulement toutes les épithètes et images spécifiqu
19116 ses œuvres de prose poétique non seulement toutes les épithètes et images spécifiques, mais tous les lieux communs obligés
19117 es les épithètes et images spécifiques, mais tous les lieux communs obligés de la cortezia : — la quête de l’aimée (inquisi
19118 spécifiques, mais tous les lieux communs obligés de la cortezia : — la quête de l’aimée (inquisicio amoris) où se reconna
19119 écifiques, mais tous les lieux communs obligés de la cortezia : — la quête de l’aimée (inquisicio amoris) où se reconnaît
19120 tous les lieux communs obligés de la cortezia : — la quête de l’aimée (inquisicio amoris) où se reconnaît le thème de la p
19121 lieux communs obligés de la cortezia : — la quête de l’aimée (inquisicio amoris) où se reconnaît le thème de la princesse
19122 ux communs obligés de la cortezia : — la quête de l’ aimée (inquisicio amoris) où se reconnaît le thème de la princesse loi
19123 te de l’aimée (inquisicio amoris) où se reconnaît le thème de la princesse lointaine. — le désir pour une Dame jamais vue,
19124 imée (inquisicio amoris) où se reconnaît le thème de la princesse lointaine. — le désir pour une Dame jamais vue, qu’on ne
19125 e (inquisicio amoris) où se reconnaît le thème de la princesse lointaine. — le désir pour une Dame jamais vue, qu’on ne co
19126 e reconnaît le thème de la princesse lointaine. — le désir pour une Dame jamais vue, qu’on ne connaît pas encore : « Mon D
19127 ore : « Mon Dieu, quand pourrai-je seulement voir la bien-aimée, entendre le son de sa voix ? Quelle est donc la figure de
19128 pourrai-je seulement voir la bien-aimée, entendre le son de sa voix ? Quelle est donc la figure de l’aimée, qui recèle tan
19129 -je seulement voir la bien-aimée, entendre le son de sa voix ? Quelle est donc la figure de l’aimée, qui recèle tant de tr
19130 mée, entendre le son de sa voix ? Quelle est donc la figure de l’aimée, qui recèle tant de trésors charmants ? » (Vita.) —
19131 dre le son de sa voix ? Quelle est donc la figure de l’aimée, qui recèle tant de trésors charmants ? » (Vita.) — le doute
19132 le son de sa voix ? Quelle est donc la figure de l’ aimée, qui recèle tant de trésors charmants ? » (Vita.) — le doute sur
19133 ui recèle tant de trésors charmants ? » (Vita.) — le doute sur la véritable identité ou essence de la Dame : « Est-elle D
19134 t de trésors charmants ? » (Vita.) — le doute sur la véritable identité ou essence de la Dame : « Est-elle Dieu ou créatu
19135 ) — le doute sur la véritable identité ou essence de la Dame : « Est-elle Dieu ou créature humaine, femme ou homme, savoi
19136 le doute sur la véritable identité ou essence de la Dame : « Est-elle Dieu ou créature humaine, femme ou homme, savoir s
19137 (Vita.) (Que n’ai-je connu plus tôt cette phrase de Suso ! Elle eût fait la meilleure épigraphe à mon Livre II.) Mais il
19138 nnu plus tôt cette phrase de Suso ! Elle eût fait la meilleure épigraphe à mon Livre II.) Mais il y a plus étrange dans la
19139 he à mon Livre II.) Mais il y a plus étrange dans la même page, quand il croit voir la Sagesse : Elle était à la fois loi
19140 us étrange dans la même page, quand il croit voir la Sagesse : Elle était à la fois loin et près, en haut et en bas, prés
19141 se laissait entourer, et nul cependant ne pouvait la saisir… Elle étalait sa puissance d’une extrémité à l’autre et pénétr
19142 t ne pouvait la saisir… Elle étalait sa puissance d’ une extrémité à l’autre et pénétrait toutes choses de sa tendresse. Là
19143 ne extrémité à l’autre et pénétrait toutes choses de sa tendresse. Là où il croyait posséder une belle femme il trouvait u
19144 il trouvait un fier adolescent. Elle avait tantôt l’ aspect d’une sage éducatrice, et tantôt se comportait en maîtresse mag
19145 it un fier adolescent. Elle avait tantôt l’aspect d’ une sage éducatrice, et tantôt se comportait en maîtresse magnifique.
19146 tantôt se comportait en maîtresse magnifique. — le thème de l’anneau, gage de l’allégeance du chevalier désormais servit
19147 e comportait en maîtresse magnifique. — le thème de l’anneau, gage de l’allégeance du chevalier désormais serviteur. (« O
19148 omportait en maîtresse magnifique. — le thème de l’ anneau, gage de l’allégeance du chevalier désormais serviteur. (« O be
19149 îtresse magnifique. — le thème de l’anneau, gage de l’allégeance du chevalier désormais serviteur. (« O belle, ô aimable
19150 esse magnifique. — le thème de l’anneau, gage de l’ allégeance du chevalier désormais serviteur. (« O belle, ô aimable Sag
19151 , ô aimable Sagesse… ah ! puisse mon âme recevoir de Vous l’anneau ! ») — aimer le mal d’amour, « le doux mal qui m’agrée 
19152 ble Sagesse… ah ! puisse mon âme recevoir de Vous l’ anneau ! ») — aimer le mal d’amour, « le doux mal qui m’agrée », comme
19153 se mon âme recevoir de Vous l’anneau ! ») — aimer le mal d’amour, « le doux mal qui m’agrée », comme dit un trouvère après
19154 âme recevoir de Vous l’anneau ! ») — aimer le mal d’ amour, « le doux mal qui m’agrée », comme dit un trouvère après tous l
19155 r de Vous l’anneau ! ») — aimer le mal d’amour, «  le doux mal qui m’agrée », comme dit un trouvère après tous les troubado
19156 l qui m’agrée », comme dit un trouvère après tous les troubadours, et Suso : « ein suesses we… ein ellende froede » (une do
19157 … une plaintive joie). — aimer en trop haut lieu, d’ où la nécessité de garder le secret et de se méfier des délateurs ou l
19158 plaintive joie). — aimer en trop haut lieu, d’où la nécessité de garder le secret et de se méfier des délateurs ou lauzen
19159 ie). — aimer en trop haut lieu, d’où la nécessité de garder le secret et de se méfier des délateurs ou lauzengiers (merkae
19160 er en trop haut lieu, d’où la nécessité de garder le secret et de se méfier des délateurs ou lauzengiers (merkaere) ; — le
19161 ut lieu, d’où la nécessité de garder le secret et de se méfier des délateurs ou lauzengiers (merkaere) ; — les ruses de la
19162 éfier des délateurs ou lauzengiers (merkaere) ; — les ruses de la Dame pour retarder le Prix et contrarier la satisfaction
19163 délateurs ou lauzengiers (merkaere) ; — les ruses de la Dame pour retarder le Prix et contrarier la satisfaction amoureuse
19164 ateurs ou lauzengiers (merkaere) ; — les ruses de la Dame pour retarder le Prix et contrarier la satisfaction amoureuse, e
19165 (merkaere) ; — les ruses de la Dame pour retarder le Prix et contrarier la satisfaction amoureuse, et c’est le principe du
19166 es de la Dame pour retarder le Prix et contrarier la satisfaction amoureuse, et c’est le principe du joy d’amors ou joc, d
19167 et contrarier la satisfaction amoureuse, et c’est le principe du joy d’amors ou joc, du minnespil des Allemands — ce ludus
19168 tisfaction amoureuse, et c’est le principe du joy d’ amors ou joc, du minnespil des Allemands — ce ludus amoris qui est à l
19169 t à la fois gaudium et dolor chez Suso ; — enfin, la nostalgie essentielle de toute passion qui s’adresse à l’absolu, à l’
19170 lor chez Suso ; — enfin, la nostalgie essentielle de toute passion qui s’adresse à l’absolu, à l’infini : le senen qui est
19171 lgie essentielle de toute passion qui s’adresse à l’ absolu, à l’infini : le senen qui est le dezirar des troubadours, et q
19172 elle de toute passion qui s’adresse à l’absolu, à l’ infini : le senen qui est le dezirar des troubadours, et qui sera le S
19173 te passion qui s’adresse à l’absolu, à l’infini : le senen qui est le dezirar des troubadours, et qui sera le Sehnen de Wa
19174 adresse à l’absolu, à l’infini : le senen qui est le dezirar des troubadours, et qui sera le Sehnen de Wagner. (Et même le
19175 n qui est le dezirar des troubadours, et qui sera le Sehnen de Wagner. (Et même les « mots crus » ne manquent pas, qui pou
19176 adours, et qui sera le Sehnen de Wagner. (Et même les « mots crus » ne manquent pas, qui pour nos naïfs érudits « prouvaien
19177 uent pas, qui pour nos naïfs érudits « prouvaient la réalité » de la Dame !) Ainsi Suso « tient cette gageure de chanter c
19178 pour nos naïfs érudits « prouvaient la réalité » de la Dame !) Ainsi Suso « tient cette gageure de chanter comme une femm
19179 ur nos naïfs érudits « prouvaient la réalité » de la Dame !) Ainsi Suso « tient cette gageure de chanter comme une femme a
19180  » de la Dame !) Ainsi Suso « tient cette gageure de chanter comme une femme aimée le Bien insaisissable, le Dieu sans mod
19181 nt cette gageure de chanter comme une femme aimée le Bien insaisissable, le Dieu sans mode et sans nom » (p. 54). D’autant
19182 nter comme une femme aimée le Bien insaisissable, le Dieu sans mode et sans nom » (p. 54). D’autant plus le principe divin
19183 issable, le Dieu sans mode et sans nom » (p. 54). D’ autant plus le principe divin devient abstrait, d’autant plus il se fé
19184 eu sans mode et sans nom » (p. 54). D’autant plus le principe divin devient abstrait, d’autant plus il se féminise. Bref,
19185 D’autant plus le principe divin devient abstrait, d’ autant plus il se féminise. Bref, tout ce que nos experts en courtoisi
19186 experts en courtoisie d’une part, et en mystique de l’autre, décrètent depuis toujours et à jamais incompatible, tout est
19187 is ensemble, aussi merveilleusement mêlé que dans la lyrique occitane. Bien entendu, cela ne prouve pas que les troubadour
19188 ue occitane. Bien entendu, cela ne prouve pas que les troubadours parlaient de la Sophia quand ils louaient leur Dame ; mai
19189 cela ne prouve pas que les troubadours parlaient de la Sophia quand ils louaient leur Dame ; mais cela prouve qu’il n’y a
19190 la ne prouve pas que les troubadours parlaient de la Sophia quand ils louaient leur Dame ; mais cela prouve qu’il n’y avai
19191 r Dame ; mais cela prouve qu’il n’y avait là rien d’ impossible, à supposer que leur disposition eût été telle. La thèse ma
19192 e, à supposer que leur disposition eût été telle. La thèse maxima — celle que je ne défends pas — assimilant la Dame des p
19193 maxima — celle que je ne défends pas — assimilant la Dame des pensées à la Santa Gleyzia des cathares, trouve ici un série
19194 ne défends pas — assimilant la Dame des pensées à la Santa Gleyzia des cathares, trouve ici un sérieux argument : la démon
19195 ia des cathares, trouve ici un sérieux argument : la démonstration par le fait que le procédé impliqué par cette thèse est
19196 ve ici un sérieux argument : la démonstration par le fait que le procédé impliqué par cette thèse est possible et réalisab
19197 rieux argument : la démonstration par le fait que le procédé impliqué par cette thèse est possible et réalisable. À ceux q
19198 alisable. À ceux qui reviendront me démontrer que la rhétorique courtoise ne pouvait pas traduire une mystique sapientiale
19199 dominicain très fidèle aux disciplines et dogmes de son ordre ; et que rien ne permet de le relier à l’hérésie, sinon pré
19200 es et dogmes de son ordre ; et que rien ne permet de le relier à l’hérésie, sinon précisément son refus déclaré des thèses
19201 et dogmes de son ordre ; et que rien ne permet de le relier à l’hérésie, sinon précisément son refus déclaré des thèses ex
19202 son ordre ; et que rien ne permet de le relier à l’ hérésie, sinon précisément son refus déclaré des thèses extrêmes des B
19203 sont sans liens spécifiques ni congénialité avec l’ hérésie. Je distingue là, cependant, une pétition de principe quant à
19204 hérésie. Je distingue là, cependant, une pétition de principe quant à l’orthodoxie de Suso. De fait, sans qu’il soit même
19205 e là, cependant, une pétition de principe quant à l’ orthodoxie de Suso. De fait, sans qu’il soit même besoin de rappeler s
19206 nt, une pétition de principe quant à l’orthodoxie de Suso. De fait, sans qu’il soit même besoin de rappeler son influence
19207 étition de principe quant à l’orthodoxie de Suso. De fait, sans qu’il soit même besoin de rappeler son influence sur la se
19208 xie de Suso. De fait, sans qu’il soit même besoin de rappeler son influence sur la secte des Amis de Dieu, nous savons qu’
19209 il soit même besoin de rappeler son influence sur la secte des Amis de Dieu, nous savons qu’il s’est formé dans l’atmosphè
19210 n de rappeler son influence sur la secte des Amis de Dieu, nous savons qu’il s’est formé dans l’atmosphère religieuse de C
19211 Amis de Dieu, nous savons qu’il s’est formé dans l’ atmosphère religieuse de Cologne, « bastion des Béghards hérétiques »
19212 ns qu’il s’est formé dans l’atmosphère religieuse de Cologne, « bastion des Béghards hérétiques » (eux-mêmes héritiers des
19213 (eux-mêmes héritiers des cathares), et aux pieds de Maître Eckhart, où il rencontrait Tauler : tous les deux condamnés pa
19214 e Maître Eckhart, où il rencontrait Tauler : tous les deux condamnés par l’Église, tous les deux défendus par Suso comme fi
19215 rencontrait Tauler : tous les deux condamnés par l’ Église, tous les deux défendus par Suso comme fidèles à l’orthodoxie,
19216 uler : tous les deux condamnés par l’Église, tous les deux défendus par Suso comme fidèles à l’orthodoxie, du moins telle q
19217 , tous les deux défendus par Suso comme fidèles à l’ orthodoxie, du moins telle qu’il la concevait. Et surtout, ce culte de
19218 omme fidèles à l’orthodoxie, du moins telle qu’il la concevait. Et surtout, ce culte de la Sagesse qui est un trait décisi
19219 ns telle qu’il la concevait. Et surtout, ce culte de la Sagesse qui est un trait décisif de sa piété, ne le partage-t-il p
19220 telle qu’il la concevait. Et surtout, ce culte de la Sagesse qui est un trait décisif de sa piété, ne le partage-t-il pas
19221 , ce culte de la Sagesse qui est un trait décisif de sa piété, ne le partage-t-il pas avec les hérétiques ? Faudra-t-il en
19222 Sagesse qui est un trait décisif de sa piété, ne le partage-t-il pas avec les hérétiques ? Faudra-t-il en déduire que Sus
19223 décisif de sa piété, ne le partage-t-il pas avec les hérétiques ? Faudra-t-il en déduire que Suso, en cela, était hérétiqu
19224 o, en cela, était hérétique — ou au contraire que les cathares en cela étaient orthodoxes ? Je retiens qu’ils ont en commun
19225 en commun quelque chose de plus essentiel que ne le feraient croire les jugements globaux d’orthodoxie et d’hérésie ; éti
19226 chose de plus essentiel que ne le feraient croire les jugements globaux d’orthodoxie et d’hérésie ; étiquettes bien vaines
19227 l que ne le feraient croire les jugements globaux d’ orthodoxie et d’hérésie ; étiquettes bien vaines d’ailleurs quand il s
19228 ient croire les jugements globaux d’orthodoxie et d’ hérésie ; étiquettes bien vaines d’ailleurs quand il s’agit de compren
19229 étiquettes bien vaines d’ailleurs quand il s’agit de comprendre un message spirituel. Origines iraniennes du Graal P
19230 uel. Origines iraniennes du Graal Peu après la sortie de L’Amour et l’Occident , Albert Béguin avait écrit de son a
19231 igines iraniennes du Graal Peu après la sortie de L’Amour et l’Occident , Albert Béguin avait écrit de son auteur : « 
19232 es iraniennes du Graal Peu après la sortie de L’ Amour et l’Occident , Albert Béguin avait écrit de son auteur : « Ce q
19233 es du Graal Peu après la sortie de L’Amour et l’ Occident , Albert Béguin avait écrit de son auteur : « Ce qui est rema
19234 L’Amour et l’Occident , Albert Béguin avait écrit de son auteur : « Ce qui est remarquable, c’est que ce virtuose soit en
19235 it en même temps un esprit désintéressé, soucieux de la seule vérité à laquelle il se dévoue »221. Dix ans plus tard, sous
19236 en même temps un esprit désintéressé, soucieux de la seule vérité à laquelle il se dévoue »221. Dix ans plus tard, sous la
19237 quelle il se dévoue »221. Dix ans plus tard, sous la même signature, à propos de la pièce de Julien Gracq intitulée Le Roi
19238 ns plus tard, sous la même signature, à propos de la pièce de Julien Gracq intitulée Le Roi pêcheur, je lis ceci : « Pour
19239 ard, sous la même signature, à propos de la pièce de Julien Gracq intitulée Le Roi pêcheur, je lis ceci : « Pour dénier au
19240 e, à propos de la pièce de Julien Gracq intitulée Le Roi pêcheur, je lis ceci : « Pour dénier aux mythes “bretons” tout ac
19241 vec une épopée chrétienne (J. Gracq) s’appuie sur la fragile autorité de Denis de Rougemont, dont L’Amour et l’Occident es
19242 ienne (J. Gracq) s’appuie sur la fragile autorité de Denis de Rougemont, dont L’Amour et l’Occident est une suite de parad
19243 r la fragile autorité de Denis de Rougemont, dont L’ Amour et l’Occident est une suite de paradoxes suggestifs, mais dénuée
19244 e autorité de Denis de Rougemont, dont L’Amour et l’ Occident est une suite de paradoxes suggestifs, mais dénuée de tout sé
19245 ugemont, dont L’Amour et l’Occident est une suite de paradoxes suggestifs, mais dénuée de tout sérieux historique et se bo
19246 st une suite de paradoxes suggestifs, mais dénuée de tout sérieux historique et se bornant à reprendre sans critique les h
19247 istorique et se bornant à reprendre sans critique les hypothèses aventureuses de Rahn. »222 Les motifs de cette évolution
19248 prendre sans critique les hypothèses aventureuses de Rahn. »222 Les motifs de cette évolution à 180° du remarquable auteu
19249 itique les hypothèses aventureuses de Rahn. »222 Les motifs de cette évolution à 180° du remarquable auteur de L’Âme roman
19250 hypothèses aventureuses de Rahn. »222 Les motifs de cette évolution à 180° du remarquable auteur de L’Âme romantique et l
19251 s de cette évolution à 180° du remarquable auteur de L’Âme romantique et le Rêve tiennent, je crois, davantage à sa biogra
19252 e cette évolution à 180° du remarquable auteur de L’ Âme romantique et le Rêve tiennent, je crois, davantage à sa biographi
19253 180° du remarquable auteur de L’Âme romantique et le Rêve tiennent, je crois, davantage à sa biographie qu’à une relecture
19254 ois, davantage à sa biographie qu’à une relecture de mon livre. Au sujet de la Quête du Graal, « d’inspiration cistercienn
19255 phie qu’à une relecture de mon livre. Au sujet de la Quête du Graal, « d’inspiration cistercienne », il écrit : « La conce
19256 re de mon livre. Au sujet de la Quête du Graal, «  d’ inspiration cistercienne », il écrit : « La conception orthodoxe de l’
19257 aal, « d’inspiration cistercienne », il écrit : «  La conception orthodoxe de l’histoire et d’autre part la hiérarchie des
19258 tercienne », il écrit : « La conception orthodoxe de l’histoire et d’autre part la hiérarchie des états spirituels n’ont j
19259 cienne », il écrit : « La conception orthodoxe de l’ histoire et d’autre part la hiérarchie des états spirituels n’ont jama
19260 onception orthodoxe de l’histoire et d’autre part la hiérarchie des états spirituels n’ont jamais trouvé pour s’exprimer d
19261 ts spirituels n’ont jamais trouvé pour s’exprimer de forme meilleure que celle des aventures du Graal. » Or cette concepti
19262 cette conception du mythe, pour « orthodoxe » que la déclare Béguin, n’en est pas moins ruinée de nos jours : d’un ensembl
19263 que la déclare Béguin, n’en est pas moins ruinée de nos jours : d’un ensemble de travaux menés en toute indépendance les
19264 Béguin, n’en est pas moins ruinée de nos jours : d’ un ensemble de travaux menés en toute indépendance les uns des autres
19265 est pas moins ruinée de nos jours : d’un ensemble de travaux menés en toute indépendance les uns des autres il résulte que
19266 n ensemble de travaux menés en toute indépendance les uns des autres il résulte que le mythe du Graal chez Wolfram d’Eschen
19267 te indépendance les uns des autres il résulte que le mythe du Graal chez Wolfram d’Eschenbach et chez Chrétien de Troyes —
19268 m d’Eschenbach et chez Chrétien de Troyes — comme l’ avait entrevu F. von Suhtschek — est d’origine iranienne attestée, mit
19269 es — comme l’avait entrevu F. von Suhtschek — est d’ origine iranienne attestée, mithriaque, hermétique et en même temps pr
19270 mithriaque, hermétique et en même temps proche de la mystique islamique des soufis. Je ne puis ici que renvoyer au monumen
19271 s soufis. Je ne puis ici que renvoyer au monument de science passionnée que représentent les quatre gros volumes de l’isla
19272 u monument de science passionnée que représentent les quatre gros volumes de l’islam iranien d’Henry Corbin, œuvre aussi ad
19273 ssionnée que représentent les quatre gros volumes de l’islam iranien d’Henry Corbin, œuvre aussi admirable par sa maîtrise
19274 onnée que représentent les quatre gros volumes de l’ islam iranien d’Henry Corbin, œuvre aussi admirable par sa maîtrise te
19275 entent les quatre gros volumes de l’islam iranien d’ Henry Corbin, œuvre aussi admirable par sa maîtrise technique que par
19276 par sa maîtrise technique que par sa consonance à la plus haute poésie mystique223. Il semble démontré que la transmission
19277 haute poésie mystique223. Il semble démontré que la transmission des mythes, du sacerdoce mithriaque au sacerdoce celtiqu
19278 oce mithriaque au sacerdoce celtique, à partir de la Perse antique, s’est opérée par l’hermétisme et le soufisme. Un certa
19279 e, à partir de la Perse antique, s’est opérée par l’ hermétisme et le soufisme. Un certain « Kyot le Provençal » (cité par
19280 a Perse antique, s’est opérée par l’hermétisme et le soufisme. Un certain « Kyot le Provençal » (cité par Wolfram comme sa
19281 it autre que Guilhem ou Guillot de Tudela (et non de Tolède, comme on l’a cru), représente, avec la famille royale des Pla
19282 ou Guillot de Tudela (et non de Tolède, comme on l’ a cru), représente, avec la famille royale des Plantagenêts, le chaîno
19283 on de Tolède, comme on l’a cru), représente, avec la famille royale des Plantagenêts, le chaînon qui permet de relier non
19284 résente, avec la famille royale des Plantagenêts, le chaînon qui permet de relier non seulement les mystiques mais aussi l
19285 le royale des Plantagenêts, le chaînon qui permet de relier non seulement les mystiques mais aussi les chevaleries de l’Ir
19286 ts, le chaînon qui permet de relier non seulement les mystiques mais aussi les chevaleries de l’Iran et de l’Europe médiéva
19287 de relier non seulement les mystiques mais aussi les chevaleries de l’Iran et de l’Europe médiévale, sans oublier « certai
19288 eulement les mystiques mais aussi les chevaleries de l’Iran et de l’Europe médiévale, sans oublier « certaines doctrines c
19289 ement les mystiques mais aussi les chevaleries de l’ Iran et de l’Europe médiévale, sans oublier « certaines doctrines cath
19290 mystiques mais aussi les chevaleries de l’Iran et de l’Europe médiévale, sans oublier « certaines doctrines cathares » qui
19291 tiques mais aussi les chevaleries de l’Iran et de l’ Europe médiévale, sans oublier « certaines doctrines cathares » qui en
19292 n composition dans ce tableau (op. cit., p. 152). Les travaux cités par Henry Corbin et la synthèse qu’il en donne se trouv
19293 ., p. 152). Les travaux cités par Henry Corbin et la synthèse qu’il en donne se trouvent d’ailleurs corroborer pour l’esse
19294 l en donne se trouvent d’ailleurs corroborer pour l’ essentiel une importante étude de Déodat Roché : Le Graal pyrénéen, ca
19295 corroborer pour l’essentiel une importante étude de Déodat Roché : Le Graal pyrénéen, cathares et templiers (reprise dans
19296 ’essentiel une importante étude de Déodat Roché : Le Graal pyrénéen, cathares et templiers (reprise dans Études manichéenn
19297 Études manichéennes et cathares), et qui invoque les mêmes sources hermétiques, mithriaques, manichéennes et soufistes de
19298 rmétiques, mithriaques, manichéennes et soufistes de la légende du Graal, en y ajoutant la source cathare. D. Roché ne dis
19299 tiques, mithriaques, manichéennes et soufistes de la légende du Graal, en y ajoutant la source cathare. D. Roché ne dispos
19300 t soufistes de la légende du Graal, en y ajoutant la source cathare. D. Roché ne disposait pas de la documentation considé
19301 tant la source cathare. D. Roché ne disposait pas de la documentation considérable des Kahane224 et de Coyagee225, mais un
19302 t la source cathare. D. Roché ne disposait pas de la documentation considérable des Kahane224 et de Coyagee225, mais une f
19303 de la documentation considérable des Kahane224 et de Coyagee225, mais une fois de plus, sa saisie intuitive du phénomène s
19304 sie intuitive du phénomène spirituel lui a permis de devancer les érudits. Troubadours et cathares Dans un tout autr
19305 e du phénomène spirituel lui a permis de devancer les érudits. Troubadours et cathares Dans un tout autre climat de c
19306 ubadours et cathares Dans un tout autre climat de compréhension intellectuelle et spirituelle, gagée sur une connaissan
19307 trouve jamais sans plaisir ou profit deux esprits de qualité qui, de manières fort différentes, diffèrent de mes vues, l’u
19308 ns plaisir ou profit deux esprits de qualité qui, de manières fort différentes, diffèrent de mes vues, l’un en les attaqua
19309 lité qui, de manières fort différentes, diffèrent de mes vues, l’un en les attaquant de front avec une pétulance qui ne s’
19310 fort différentes, diffèrent de mes vues, l’un en les attaquant de front avec une pétulance qui ne s’est pas démentie depui
19311 tes, diffèrent de mes vues, l’un en les attaquant de front avec une pétulance qui ne s’est pas démentie depuis trente ans,
19312 nts : Henri Davenson et René Nelli. Voici comment le professeur Henri I. Marrou (c’est le vrai nom de Davenson) résume dan
19313 oici comment le professeur Henri I. Marrou (c’est le vrai nom de Davenson) résume dans son précieux petit livre intitulé L
19314 le professeur Henri I. Marrou (c’est le vrai nom de Davenson) résume dans son précieux petit livre intitulé Les Troubadou
19315 on) résume dans son précieux petit livre intitulé Les Troubadours (1961 et 1971) l’argument de notre « tenson », inauguré p
19316 tit livre intitulé Les Troubadours (1961 et 1971) l’ argument de notre « tenson », inauguré par d’assez vifs assauts dans l
19317 ntitulé Les Troubadours (1961 et 1971) l’argument de notre « tenson », inauguré par d’assez vifs assauts dans la revue Esp
19318 971) l’argument de notre « tenson », inauguré par d’ assez vifs assauts dans la revue Esprit dès 1939 : Je lui reprocherai
19319  tenson », inauguré par d’assez vifs assauts dans la revue Esprit dès 1939 : Je lui reprocherai cette fureur dialectique
19320 Je lui reprocherai cette fureur dialectique dans le creuset de laquelle s’abolissent les contradictoires et toute diversi
19321 rocherai cette fureur dialectique dans le creuset de laquelle s’abolissent les contradictoires et toute diversité se rédui
19322 lectique dans le creuset de laquelle s’abolissent les contradictoires et toute diversité se réduit à l’unité : tout conflue
19323 es contradictoires et toute diversité se réduit à l’ unité : tout conflue, se mêle et se confond, non seulement troubadours
19324 , mais courtoisie occitane et légendes celtiques ( le Midi précathare se révèle apparenté aux Celtes gaéliques et gallois),
19325 évèle apparenté aux Celtes gaéliques et gallois), le courant néo-manichéen et l’influence arabe (tant pis si celle-ci roul
19326 aéliques et gallois), le courant néo-manichéen et l’ influence arabe (tant pis si celle-ci roule les flots contrastés d’al-
19327 et l’influence arabe (tant pis si celle-ci roule les flots contrastés d’al-Hallâj et d’Ibn Dawoud) : tout cela ne vient-il
19328 (tant pis si celle-ci roule les flots contrastés d’ al-Hallâj et d’Ibn Dawoud) : tout cela ne vient-il pas de l’Orient, et
19329 elle-ci roule les flots contrastés d’al-Hallâj et d’ Ibn Dawoud) : tout cela ne vient-il pas de l’Orient, et pour finir rep
19330 llâj et d’Ibn Dawoud) : tout cela ne vient-il pas de l’Orient, et pour finir représente dans l’homme occidental le retour
19331 j et d’Ibn Dawoud) : tout cela ne vient-il pas de l’ Orient, et pour finir représente dans l’homme occidental le retour d’u
19332 il pas de l’Orient, et pour finir représente dans l’ homme occidental le retour d’un Orient symbolique ? Je conteste surtou
19333 et pour finir représente dans l’homme occidental le retour d’un Orient symbolique ? Je conteste surtout la valeur d’une a
19334 inir représente dans l’homme occidental le retour d’ un Orient symbolique ? Je conteste surtout la valeur d’une assimilatio
19335 tour d’un Orient symbolique ? Je conteste surtout la valeur d’une assimilation entre l’amour courtois des troubadours et u
19336 Orient symbolique ? Je conteste surtout la valeur d’ une assimilation entre l’amour courtois des troubadours et une définit
19337 nteste surtout la valeur d’une assimilation entre l’ amour courtois des troubadours et une définition de la « passion » iss
19338 ’amour courtois des troubadours et une définition de la « passion » issue tout entière à travers le Tristan de Wagner et s
19339 our courtois des troubadours et une définition de la « passion » issue tout entière à travers le Tristan de Wagner et son
19340 on de la « passion » issue tout entière à travers le Tristan de Wagner et son Schopenhauer du plus pur romantisme allemand
19341 lé quant au Midi mais un peu plus complet quant à l’ Europe que celui qu’il brosse lui-même (p. 21 à 44), « tout conflue »
19342 et parfois « se mêle » en réalité et rien ne sert d’ ajouter que chez moi « tout se confond » : ce malheur n’ôterait pas le
19343 oi « tout se confond » : ce malheur n’ôterait pas le fait, et s’en distingue. Pour aller tout de suite à l’essentiel : Dav
19344 it, et s’en distingue. Pour aller tout de suite à l’ essentiel : Davenson conteste toute assimilation entre amour courtois
19345 Wagner, et il conclut que « faire des troubadours les chantres de l’amour réciproque malheureux, eux dont le maître mot est
19346 conclut que « faire des troubadours les chantres de l’amour réciproque malheureux, eux dont le maître mot est « Joie », n
19347 nclut que « faire des troubadours les chantres de l’ amour réciproque malheureux, eux dont le maître mot est « Joie », n’es
19348 antres de l’amour réciproque malheureux, eux dont le maître mot est « Joie », n’est qu’un étrange contresens ». Le contres
19349 t est « Joie », n’est qu’un étrange contresens ». Le contresens que je vois est inverse : Joy est le maître mot des trouba
19350 . Le contresens que je vois est inverse : Joy est le maître mot des troubadours et ce n’est pas la joie au sens français d
19351 est le maître mot des troubadours et ce n’est pas la joie au sens français du mot. Je crains que le contraste absolu que l
19352 as la joie au sens français du mot. Je crains que le contraste absolu que l’on peut établir ici entre « nos poètes d’Oc… q
19353 ais du mot. Je crains que le contraste absolu que l’ on peut établir ici entre « nos poètes d’Oc… qui ne cessent de parler
19354 solu que l’on peut établir ici entre « nos poètes d’ Oc… qui ne cessent de parler de lum et de clartaz » et le « sombre apo
19355 ablir ici entre « nos poètes d’Oc… qui ne cessent de parler de lum et de clartaz » et le « sombre apologue nordique » ne r
19356 entre « nos poètes d’Oc… qui ne cessent de parler de lum et de clartaz » et le « sombre apologue nordique » ne repose sur
19357 s poètes d’Oc… qui ne cessent de parler de lum et de clartaz » et le « sombre apologue nordique » ne repose sur un cliché 
19358 ui ne cessent de parler de lum et de clartaz » et le « sombre apologue nordique » ne repose sur un cliché : le joyeux-trou
19359 bre apologue nordique » ne repose sur un cliché : le joyeux-troubadour-exaltant-le-printemps, tandis que les « Bretons »,
19360 yeux-troubadour-exaltant-le-printemps, tandis que les « Bretons », Celtes et autres Germains chantent la Mort. C’est dans l
19361 s « Bretons », Celtes et autres Germains chantent la Mort. C’est dans le grand ouvrage de René Nelli sur L’Érotique des tr
19362 s et autres Germains chantent la Mort. C’est dans le grand ouvrage de René Nelli sur L’Érotique des troubadours (1963) que
19363 ins chantent la Mort. C’est dans le grand ouvrage de René Nelli sur L’Érotique des troubadours (1963) que l’on puisera les
19364 rt. C’est dans le grand ouvrage de René Nelli sur L’ Érotique des troubadours (1963) que l’on puisera les éléments d’une vi
19365 é Nelli sur L’Érotique des troubadours (1963) que l’ on puisera les éléments d’une vision plus authentique. Je cite p. 52 :
19366 ’Érotique des troubadours (1963) que l’on puisera les éléments d’une vision plus authentique. Je cite p. 52 : « L’idée de m
19367 troubadours (1963) que l’on puisera les éléments d’ une vision plus authentique. Je cite p. 52 : « L’idée de mort-par-amou
19368 d’une vision plus authentique. Je cite p. 52 : «  L’ idée de mort-par-amour est l’un des traits qui nous paraissent constit
19369 vision plus authentique. Je cite p. 52 : « L’idée de mort-par-amour est l’un des traits qui nous paraissent constituer la
19370 st l’un des traits qui nous paraissent constituer la commune substance de l’amour arabe et de l’amour provençal. » Et cert
19371 i nous paraissent constituer la commune substance de l’amour arabe et de l’amour provençal. » Et certes, si l’on voit bien
19372 ous paraissent constituer la commune substance de l’ amour arabe et de l’amour provençal. » Et certes, si l’on voit bien qu
19373 nstituer la commune substance de l’amour arabe et de l’amour provençal. » Et certes, si l’on voit bien que « l’amour insat
19374 ituer la commune substance de l’amour arabe et de l’ amour provençal. » Et certes, si l’on voit bien que « l’amour insatisf
19375 ur arabe et de l’amour provençal. » Et certes, si l’ on voit bien que « l’amour insatisfait par essence ne peut s’exprimer
19376 r provençal. » Et certes, si l’on voit bien que «  l’ amour insatisfait par essence ne peut s’exprimer que sous forme d’aspi
19377 ait par essence ne peut s’exprimer que sous forme d’ aspiration à la mort », on peut aussi soutenir que les troubadours « m
19378 ne peut s’exprimer que sous forme d’aspiration à la mort », on peut aussi soutenir que les troubadours « mouraient d’amou
19379 spiration à la mort », on peut aussi soutenir que les troubadours « mouraient d’amour comme nous mourons de soif » (p. 73).
19380 ut aussi soutenir que les troubadours « mouraient d’ amour comme nous mourons de soif » (p. 73). Il n’en reste pas moins qu
19381 roubadours « mouraient d’amour comme nous mourons de soif » (p. 73). Il n’en reste pas moins que l’« amour-trépas des Arab
19382 ns de soif » (p. 73). Il n’en reste pas moins que l’ « amour-trépas des Arabes paraît correspondre à la mort-par-amour de l
19383 l’« amour-trépas des Arabes paraît correspondre à la mort-par-amour de l’érotique occitane » (p. 251), et que pour Guilhem
19384 es Arabes paraît correspondre à la mort-par-amour de l’érotique occitane » (p. 251), et que pour Guilhem Montanhagol « com
19385 Arabes paraît correspondre à la mort-par-amour de l’ érotique occitane » (p. 251), et que pour Guilhem Montanhagol « comme
19386 51), et que pour Guilhem Montanhagol « comme pour les anciens troubadours, le thème de la mort-par-désir — pour conventionn
19387 Montanhagol « comme pour les anciens troubadours, le thème de la mort-par-désir — pour conventionnel qu’il soit — est le r
19388 ol « comme pour les anciens troubadours, le thème de la mort-par-désir — pour conventionnel qu’il soit — est le ressort de
19389 « comme pour les anciens troubadours, le thème de la mort-par-désir — pour conventionnel qu’il soit — est le ressort de Fi
19390 t-par-désir — pour conventionnel qu’il soit — est le ressort de Fin’Amors » (p. 242). Mais il y a plus : mourir d’amour, m
19391 — pour conventionnel qu’il soit — est le ressort de Fin’Amors » (p. 242). Mais il y a plus : mourir d’amour, mourir au se
19392 e Fin’Amors » (p. 242). Mais il y a plus : mourir d’ amour, mourir au service de la Dame et, par ce service à l’extrême, te
19393 s il y a plus : mourir d’amour, mourir au service de la Dame et, par ce service à l’extrême, tendre au salut, aller à Dieu
19394 l y a plus : mourir d’amour, mourir au service de la Dame et, par ce service à l’extrême, tendre au salut, aller à Dieu, n
19395 mourir au service de la Dame et, par ce service à l’ extrême, tendre au salut, aller à Dieu, n’est-ce pas un thème commun a
19396 s, aux mystiques arabes, et sans nul doute à plus d’ une hérésie dualiste ou manichéisante du Moyen Âge ? Prenez ma vie en
19397 te du Moyen Âge ? Prenez ma vie en hommage Belle de dure merci, Pourvu que vous m’accordiez Que par vous au Ciel je tende
19398 al-Hallaj : « Adorer Dieu par amour seulement est le crime des manichéens », et que dans le roman provençal anonyme intitu
19399 lement est le crime des manichéens », et que dans le roman provençal anonyme intitulé Flamenca, obligé de se déguiser en c
19400 roman provençal anonyme intitulé Flamenca, obligé de se déguiser en clerc pour approcher une dame trop bien surveillée, « 
19401 athare (s’apatarine) et il sert Dieu en intention de sa dame », ce qui semble bien signifier (au moins pour l’auteur du ro
19402 me », ce qui semble bien signifier (au moins pour l’ auteur du roman) « que l’hérésie consiste à adorer Dieu à travers la f
19403 signifier (au moins pour l’auteur du roman) « que l’ hérésie consiste à adorer Dieu à travers la femme ».226 S’il en est b
19404 « que l’hérésie consiste à adorer Dieu à travers la femme ».226 S’il en est bien ainsi, ni les cathares ni les troubadou
19405 ravers la femme ».226 S’il en est bien ainsi, ni les cathares ni les troubadours ne sont très loin de l’endura d’amour don
19406 ».226 S’il en est bien ainsi, ni les cathares ni les troubadours ne sont très loin de l’endura d’amour dont meurt Tristan
19407 cathares ni les troubadours ne sont très loin de l’ endura d’amour dont meurt Tristan et où Isolde le rejoint en « joie su
19408 ni les troubadours ne sont très loin de l’endura d’ amour dont meurt Tristan et où Isolde le rejoint en « joie suprême ».
19409 l’endura d’amour dont meurt Tristan et où Isolde le rejoint en « joie suprême ». H. Davenson lui-même indique (p. 41 et s
19410 -même indique (p. 41 et suivantes) à quel point «  le Midi était familiarisé avec la riche matière de Bretagne… la Quête du
19411 es) à quel point « le Midi était familiarisé avec la riche matière de Bretagne… la Quête du Graal, Gauvain, Perceval, la b
19412 « le Midi était familiarisé avec la riche matière de Bretagne… la Quête du Graal, Gauvain, Perceval, la belle histoire de
19413 it familiarisé avec la riche matière de Bretagne… la Quête du Graal, Gauvain, Perceval, la belle histoire de Tristan et Is
19414 e Bretagne… la Quête du Graal, Gauvain, Perceval, la belle histoire de Tristan et Iseut ». Aux exemples qu’il donne (Cerca
19415 te du Graal, Gauvain, Perceval, la belle histoire de Tristan et Iseut ». Aux exemples qu’il donne (Cercamon, Barbezieux, e
19416 ux exemples qu’il donne (Cercamon, Barbezieux, et le roman de Flamenca) on en ajouterait vingt sans se donner trop de mal2
19417 es qu’il donne (Cercamon, Barbezieux, et le roman de Flamenca) on en ajouterait vingt sans se donner trop de mal227. Mais
19418 menca) on en ajouterait vingt sans se donner trop de mal227. Mais jouons la difficulté, qui a nom Bernard de Ventadour. Da
19419 vingt sans se donner trop de mal227. Mais jouons la difficulté, qui a nom Bernard de Ventadour. Dans le poème qu’on tient
19420 difficulté, qui a nom Bernard de Ventadour. Dans le poème qu’on tient pour son chef-d’œuvre et où l’on sent battre le cœu
19421 le poème qu’on tient pour son chef-d’œuvre et où l’ on sent battre le cœur du lyrisme occitan, le canso de l’Alouette, tou
19422 ient pour son chef-d’œuvre et où l’on sent battre le cœur du lyrisme occitan, le canso de l’Alouette, tout est d’abord lum
19423 t où l’on sent battre le cœur du lyrisme occitan, le canso de l’Alouette, tout est d’abord lum et clartaz. Mais c’est préc
19424 sent battre le cœur du lyrisme occitan, le canso de l’Alouette, tout est d’abord lum et clartaz. Mais c’est précisément d
19425 nt battre le cœur du lyrisme occitan, le canso de l’ Alouette, tout est d’abord lum et clartaz. Mais c’est précisément du d
19426 d lum et clartaz. Mais c’est précisément du début de ce chant que Simone Weil écrit merveilleusement : « Quelques vers des
19427 : « Quelques vers des troubadours ont su exprimer la joie d’une manière si pure qu’à travers elle transparaît la douleur p
19428 ques vers des troubadours ont su exprimer la joie d’ une manière si pure qu’à travers elle transparaît la douleur poignante
19429 une manière si pure qu’à travers elle transparaît la douleur poignante, la douleur inconsolable de la créature finie » :
19430 ’à travers elle transparaît la douleur poignante, la douleur inconsolable de la créature finie » : Quand je vois l’alouet
19431 aît la douleur poignante, la douleur inconsolable de la créature finie » : Quand je vois l’alouette mouvoir De joie ses a
19432 la douleur poignante, la douleur inconsolable de la créature finie » : Quand je vois l’alouette mouvoir De joie ses aile
19433 onsolable de la créature finie » : Quand je vois l’ alouette mouvoir De joie ses ailes à contrejour Qui s’oublie et se lai
19434 ature finie » : Quand je vois l’alouette mouvoir De joie ses ailes à contrejour Qui s’oublie et se laisse choir Par la do
19435 à contrejour Qui s’oublie et se laisse choir Par la douceur qu’au cœur lui va…228 (Simone Weil : « Quand ce pays eut ét
19436 (Simone Weil : « Quand ce pays eut été détruit, la poésie anglaise reprit la même note, et rien dans les langues moderne
19437 e pays eut été détruit, la poésie anglaise reprit la même note, et rien dans les langues modernes d’Europe n’a l’équivalen
19438 poésie anglaise reprit la même note, et rien dans les langues modernes d’Europe n’a l’équivalent des délices qu’elle renfer
19439 t la même note, et rien dans les langues modernes d’ Europe n’a l’équivalent des délices qu’elle renferme. ») Mais dès la d
19440 e, et rien dans les langues modernes d’Europe n’a l’ équivalent des délices qu’elle renferme. ») Mais dès la deuxième strop
19441 late ce cri véritablement tristanien, arraché par l’ amour que le poète ne peut s’empêcher d’éprouver pour celle « dont il
19442 véritablement tristanien, arraché par l’amour que le poète ne peut s’empêcher d’éprouver pour celle « dont il n’aura jamai
19443 raché par l’amour que le poète ne peut s’empêcher d’ éprouver pour celle « dont il n’aura jamais rien » : Elle m’a pris le
19444 le « dont il n’aura jamais rien » : Elle m’a pris le cœur, elle m’a pris moi-même, elle m’a pris le monde, puis elle s’est
19445 is le cœur, elle m’a pris moi-même, elle m’a pris le monde, puis elle s’est dérobée elle-même, ne me laissant que mon dési
19446 ant que mon désir et mon cœur assoiffé ! Et voici la passion fatale et son narcissisme avoué : J’ai perdu sur moi-même to
19447 voué : J’ai perdu sur moi-même tout pouvoir, dès le jour où elle m’a laissé voir dans ses yeux, en un miroir qui tant me
19448 ofonds me tuent, et ainsi je me suis perdu, comme le beau Narcisse à la fontaine. Et voici le recours à l’exil, toujours
19449 ainsi je me suis perdu, comme le beau Narcisse à la fontaine. Et voici le recours à l’exil, toujours image de la mort :
19450 , comme le beau Narcisse à la fontaine. Et voici le recours à l’exil, toujours image de la mort : Puisqu’il ne lui agrée
19451 au Narcisse à la fontaine. Et voici le recours à l’ exil, toujours image de la mort : Puisqu’il ne lui agrée point que je
19452 ne. Et voici le recours à l’exil, toujours image de la mort : Puisqu’il ne lui agrée point que je l’aime, jamais ne le d
19453 Et voici le recours à l’exil, toujours image de la mort : Puisqu’il ne lui agrée point que je l’aime, jamais ne le dira
19454 de la mort : Puisqu’il ne lui agrée point que je l’ aime, jamais ne le dirai plus. Ici, je me sépare de mon amour et le re
19455 qu’il ne lui agrée point que je l’aime, jamais ne le dirai plus. Ici, je me sépare de mon amour et le renie. Elle me tue e
19456 ’aime, jamais ne le dirai plus. Ici, je me sépare de mon amour et le renie. Elle me tue et par mort je réponds229. Puisqu’
19457 le dirai plus. Ici, je me sépare de mon amour et le renie. Elle me tue et par mort je réponds229. Puisqu’elle ne me retie
19458 l, ne sais où. Tristan230, vous n’aurez plus rien de moi, car je m’en vais, chétif, je ne sais où. Je renonce aux chansons
19459 chétif, je ne sais où. Je renonce aux chansons et les renie. Loin de Joie et d’Amour, je me cache. Ceci encore, dans un au
19460 enonce aux chansons et les renie. Loin de Joie et d’ Amour, je me cache. Ceci encore, dans un autre canso, qui commence ju
19461 tre canso, qui commence justement par : « Tant ai le cœur plein de joie »… Du souci qui me hante Où m’abriterai-je ? La n
19462 commence justement par : « Tant ai le cœur plein de joie »… Du souci qui me hante Où m’abriterai-je ? La nuit il m’agite
19463 oie »… Du souci qui me hante Où m’abriterai-je ? La nuit il m’agite et jette Sur le bord du lit Je souffre plus d’amour Q
19464 m’abriterai-je ? La nuit il m’agite et jette Sur le bord du lit Je souffre plus d’amour Que l’amoureux Tristan Qui endura
19465 agite et jette Sur le bord du lit Je souffre plus d’ amour Que l’amoureux Tristan Qui endura maints tourments Pour Iseut la
19466 te Sur le bord du lit Je souffre plus d’amour Que l’ amoureux Tristan Qui endura maints tourments Pour Iseut la blonde Ah D
19467 ux Tristan Qui endura maints tourments Pour Iseut la blonde Ah Dieu, que ne suis-je aronde Pour traverser l’air D’un vol p
19468 nde Ah Dieu, que ne suis-je aronde Pour traverser l’ air D’un vol par la nuit profonde Jusque en sa demeure ? Et certes,
19469 Dieu, que ne suis-je aronde Pour traverser l’air D’ un vol par la nuit profonde Jusque en sa demeure ? Et certes, rien n
19470 suis-je aronde Pour traverser l’air D’un vol par la nuit profonde Jusque en sa demeure ? Et certes, rien n’annonce les
19471 usque en sa demeure ? Et certes, rien n’annonce les orages wagnériens dans la pure et dolente mélodie de Bernard, mais l’
19472 certes, rien n’annonce les orages wagnériens dans la pure et dolente mélodie de Bernard, mais l’amour de désir infini, les
19473 orages wagnériens dans la pure et dolente mélodie de Bernard, mais l’amour de désir infini, les tourments endurés, l’exil,
19474 dans la pure et dolente mélodie de Bernard, mais l’ amour de désir infini, les tourments endurés, l’exil, et l’instance ob
19475 pure et dolente mélodie de Bernard, mais l’amour de désir infini, les tourments endurés, l’exil, et l’instance obsédante
19476 mélodie de Bernard, mais l’amour de désir infini, les tourments endurés, l’exil, et l’instance obsédante de la mort ne sont
19477 s l’amour de désir infini, les tourments endurés, l’ exil, et l’instance obsédante de la mort ne sont-ils pas ici, comme da
19478 e désir infini, les tourments endurés, l’exil, et l’ instance obsédante de la mort ne sont-ils pas ici, comme dans Tristan,
19479 ourments endurés, l’exil, et l’instance obsédante de la mort ne sont-ils pas ici, comme dans Tristan, liés par les complic
19480 ments endurés, l’exil, et l’instance obsédante de la mort ne sont-ils pas ici, comme dans Tristan, liés par les complicité
19481 ne sont-ils pas ici, comme dans Tristan, liés par les complicités profondes du vertige ? Le Ciel me garde d’assimiler et d’
19482 , liés par les complicités profondes du vertige ? Le Ciel me garde d’assimiler et d’uniformiser ce qui diffère ! (Ce serai
19483 mplicités profondes du vertige ? Le Ciel me garde d’ assimiler et d’uniformiser ce qui diffère ! (Ce serait contraire à ma
19484 ndes du vertige ? Le Ciel me garde d’assimiler et d’ uniformiser ce qui diffère ! (Ce serait contraire à ma théologie, à mo
19485 ute ma doctrine politique.) Je dis seulement que, de la mort d’amour tenue à grand honneur par les Banou Odrah, tribu bédo
19486 ma doctrine politique.) Je dis seulement que, de la mort d’amour tenue à grand honneur par les Banou Odrah, tribu bédouin
19487 rine politique.) Je dis seulement que, de la mort d’ amour tenue à grand honneur par les Banou Odrah, tribu bédouine, jusqu
19488 que, de la mort d’amour tenue à grand honneur par les Banou Odrah, tribu bédouine, jusqu’aux amants de Cornouailles dont Bé
19489 les Banou Odrah, tribu bédouine, jusqu’aux amants de Cornouailles dont Béroul et Thomas, puis Gottfried et Richard nous ré
19490 nt nés « pour désirer et pour mourir, pour mourir de désirer », en passant par les grands troubadours du xii e siècle et l
19491 mourir, pour mourir de désirer », en passant par les grands troubadours du xii e siècle et les grands romantiques allemand
19492 ant par les grands troubadours du xii e siècle et les grands romantiques allemands, il existe une continuité, qui jamais ne
19493 continuité, qui jamais ne fut « attestée » ni ne le sera par certificats d’origine, manifestes d’école ou expertises nota
19494 ne fut « attestée » ni ne le sera par certificats d’ origine, manifestes d’école ou expertises notariées, mais par l’éviden
19495 ne le sera par certificats d’origine, manifestes d’ école ou expertises notariées, mais par l’évidence des poèmes et la qu
19496 ifestes d’école ou expertises notariées, mais par l’ évidence des poèmes et la qualité de l’émotion par eux transmise ou in
19497 ises notariées, mais par l’évidence des poèmes et la qualité de l’émotion par eux transmise ou inventée. Loin de vouloir q
19498 ées, mais par l’évidence des poèmes et la qualité de l’émotion par eux transmise ou inventée. Loin de vouloir qu’un systèm
19499 , mais par l’évidence des poèmes et la qualité de l’ émotion par eux transmise ou inventée. Loin de vouloir qu’un système d
19500 nsmise ou inventée. Loin de vouloir qu’un système d’ interprétation historique gagne et s’impose, je ne cherche qu’à mieux
19501 endre pour mieux vivre une certaine forme exaltée d’ exister, une certaine aventure de l’âme, un « voyage », diraient-ils,
19502 ne forme exaltée d’exister, une certaine aventure de l’âme, un « voyage », diraient-ils, où nous entraîne le vin herbé du
19503 forme exaltée d’exister, une certaine aventure de l’ âme, un « voyage », diraient-ils, où nous entraîne le vin herbé du Rom
19504 me, un « voyage », diraient-ils, où nous entraîne le vin herbé du Roman primitif, par l’expérience poétique et musicale. C
19505 nous entraîne le vin herbé du Roman primitif, par l’ expérience poétique et musicale. C’est une question d’oreille et non d
19506 périence poétique et musicale. C’est une question d’ oreille et non de preuves écrites ou de sources à vérifier, une questi
19507 et musicale. C’est une question d’oreille et non de preuves écrites ou de sources à vérifier, une question d’intuition et
19508 e question d’oreille et non de preuves écrites ou de sources à vérifier, une question d’intuition et d’accueil, et non pas
19509 es écrites ou de sources à vérifier, une question d’ intuition et d’accueil, et non pas de démonstration. Je lis la Vida de
19510 e sources à vérifier, une question d’intuition et d’ accueil, et non pas de démonstration. Je lis la Vida de Rudel, poète d
19511 une question d’intuition et d’accueil, et non pas de démonstration. Je lis la Vida de Rudel, poète de « l’amour de loin »
19512 et d’accueil, et non pas de démonstration. Je lis la Vida de Rudel, poète de « l’amour de loin » et croisé sans esprit de
19513 de démonstration. Je lis la Vida de Rudel, poète de « l’amour de loin » et croisé sans esprit de retour, dont Pétrarque n
19514 émonstration. Je lis la Vida de Rudel, poète de «  l’ amour de loin » et croisé sans esprit de retour, dont Pétrarque nous d
19515 tion. Je lis la Vida de Rudel, poète de « l’amour de loin » et croisé sans esprit de retour, dont Pétrarque nous dit « qu’
19516 oète de « l’amour de loin » et croisé sans esprit de retour, dont Pétrarque nous dit « qu’il mit la voile et prit les rame
19517 it de retour, dont Pétrarque nous dit « qu’il mit la voile et prit les rames à la recherche de sa mort ». Je lis et je rev
19518 t Pétrarque nous dit « qu’il mit la voile et prit les rames à la recherche de sa mort ». Je lis et je revis l’émotion de Tr
19519 nous dit « qu’il mit la voile et prit les rames à la recherche de sa mort ». Je lis et je revis l’émotion de Tristan. Je p
19520 ’il mit la voile et prit les rames à la recherche de sa mort ». Je lis et je revis l’émotion de Tristan. Je propose que ce
19521 s à la recherche de sa mort ». Je lis et je revis l’ émotion de Tristan. Je propose que cette émotion soit seule arbitre en
19522 herche de sa mort ». Je lis et je revis l’émotion de Tristan. Je propose que cette émotion soit seule arbitre entre nos th
19523 os thèses. Jaufré Rudel de Blaye fut gentilhomme de grande noblesse et prince de Blaye ; et il s’énamoura de la comtesse
19524 de noblesse et prince de Blaye ; et il s’énamoura de la comtesse de Tripoli, sans la voir, pour le bien qu’il en entendit
19525 noblesse et prince de Blaye ; et il s’énamoura de la comtesse de Tripoli, sans la voir, pour le bien qu’il en entendit dir
19526 et il s’énamoura de la comtesse de Tripoli, sans la voir, pour le bien qu’il en entendit dire aux pèlerins qui venaient d
19527 ura de la comtesse de Tripoli, sans la voir, pour le bien qu’il en entendit dire aux pèlerins qui venaient d’Antioche ; et
19528 qu’il en entendit dire aux pèlerins qui venaient d’ Antioche ; et il fit d’elle maintes poésies avec bonne musique et pauv
19529 aux pèlerins qui venaient d’Antioche ; et il fit d’ elle maintes poésies avec bonne musique et pauvres paroles. Et par vol
19530 bonne musique et pauvres paroles. Et par volonté de la voir, il se croisa et prit la mer. Et dans la nef il tomba malade
19531 nne musique et pauvres paroles. Et par volonté de la voir, il se croisa et prit la mer. Et dans la nef il tomba malade et
19532 . Et par volonté de la voir, il se croisa et prit la mer. Et dans la nef il tomba malade et fut conduit à Tripoli, dans un
19533 de la voir, il se croisa et prit la mer. Et dans la nef il tomba malade et fut conduit à Tripoli, dans une auberge, comme
19534 nduit à Tripoli, dans une auberge, comme mort. On le fit savoir à la comtesse, et elle s’en vint près de lui, à son lit, e
19535 dans une auberge, comme mort. On le fit savoir à la comtesse, et elle s’en vint près de lui, à son lit, et le prit dans s
19536 sse, et elle s’en vint près de lui, à son lit, et le prit dans ses bras. Et il sut que c’était la comtesse et aussitôt il
19537 , et le prit dans ses bras. Et il sut que c’était la comtesse et aussitôt il recouvra la vue, l’ouïe et l’odorat ; et il r
19538 t que c’était la comtesse et aussitôt il recouvra la vue, l’ouïe et l’odorat ; et il remercia Dieu d’avoir soutenu sa vie
19539 était la comtesse et aussitôt il recouvra la vue, l’ ouïe et l’odorat ; et il remercia Dieu d’avoir soutenu sa vie jusqu’à
19540 omtesse et aussitôt il recouvra la vue, l’ouïe et l’ odorat ; et il remercia Dieu d’avoir soutenu sa vie jusqu’à ce qu’il l
19541 la vue, l’ouïe et l’odorat ; et il remercia Dieu d’ avoir soutenu sa vie jusqu’à ce qu’il l’eût vue. Et ainsi il mourut en
19542 rcia Dieu d’avoir soutenu sa vie jusqu’à ce qu’il l’ eût vue. Et ainsi il mourut entre ses bras : et elle le fit ensevelir
19543 vue. Et ainsi il mourut entre ses bras : et elle le fit ensevelir à grand honneur dans la maison du Temple. Et puis ce mê
19544 s : et elle le fit ensevelir à grand honneur dans la maison du Temple. Et puis ce même jour, elle se rendit nonne pour la
19545 . Et puis ce même jour, elle se rendit nonne pour la douleur qu’elle eut de sa mort231. Mais comment ne pas songer ici à
19546 elle se rendit nonne pour la douleur qu’elle eut de sa mort231. Mais comment ne pas songer ici à la fin d’une autre Vida
19547 de sa mort231. Mais comment ne pas songer ici à la fin d’une autre Vida, celle de Raimon Jordan, vicomte de Saint-Antoni
19548 mort231. Mais comment ne pas songer ici à la fin d’ une autre Vida, celle de Raimon Jordan, vicomte de Saint-Antonin (xiie
19549 e pas songer ici à la fin d’une autre Vida, celle de Raimon Jordan, vicomte de Saint-Antonin (xiie siècle), « où il nous
19550 d’une autre Vida, celle de Raimon Jordan, vicomte de Saint-Antonin (xiie siècle), « où il nous est conté que la dame de c
19551 ntonin (xiie siècle), « où il nous est conté que la dame de ce troubadour, apprenant qu’il avait été tué dans un combat,
19552 xiie siècle), « où il nous est conté que la dame de ce troubadour, apprenant qu’il avait été tué dans un combat, alla s’e
19553 é dans un combat, alla s’enfermer dans une maison de femmes hérétiques ». Cette histoire, conclut René Nelli, « montre cla
19554 lairement que nul ne trouvait extraordinaire dans la bonne société qu’une dame de haut rang se fît cathare par désespoir d
19555 extraordinaire dans la bonne société qu’une dame de haut rang se fît cathare par désespoir d’amour »232. Pendant des anné
19556 ne dame de haut rang se fît cathare par désespoir d’ amour »232. Pendant des années, après la publication de mon livre, c’e
19557 désespoir d’amour »232. Pendant des années, après la publication de mon livre, c’est dans les ouvrages de René Nelli consa
19558 ur »232. Pendant des années, après la publication de mon livre, c’est dans les ouvrages de René Nelli consacrés tantôt au
19559 es, après la publication de mon livre, c’est dans les ouvrages de René Nelli consacrés tantôt au catharisme233 et tantôt au
19560 publication de mon livre, c’est dans les ouvrages de René Nelli consacrés tantôt au catharisme233 et tantôt aux troubadour
19561 e233 et tantôt aux troubadours234 que j’ai trouvé les plus précises et sensibles confirmations ou corrections de mes hypoth
19562 récises et sensibles confirmations ou corrections de mes hypothèses sur la nature des relations entre troubadours et catha
19563 onfirmations ou corrections de mes hypothèses sur la nature des relations entre troubadours et cathares aux xiie et xiiie
19564 xiiie siècles. Alors que Davenson ne craint pas d’ écrire qu’« aucun document ne permet de saisir la moindre collusion en
19565 craint pas d’écrire qu’« aucun document ne permet de saisir la moindre collusion entre troubadours et cathares » (Op. cit.
19566 d’écrire qu’« aucun document ne permet de saisir la moindre collusion entre troubadours et cathares » (Op. cit., p. 144),
19567 cit., p. 144), René Nelli rappelle non seulement le fait que je soulignais d’entrée de jeu : que « l’amour provençal » s’
19568 rappelle non seulement le fait que je soulignais d’ entrée de jeu : que « l’amour provençal » s’est développé parallèlemen
19569 non seulement le fait que je soulignais d’entrée de jeu : que « l’amour provençal » s’est développé parallèlement au cath
19570 le fait que je soulignais d’entrée de jeu : que «  l’ amour provençal » s’est développé parallèlement au catharisme, dans le
19571 s’est développé parallèlement au catharisme, dans les mêmes régions, et que pendant deux siècles au moins les deux doctrine
19572 mes régions, et que pendant deux siècles au moins les deux doctrines ont coexisté » (L’Érotique des troubadours, p. 228) ;
19573 ècles au moins les deux doctrines ont coexisté » ( L’ Érotique des troubadours, p. 228) ; mais il ajoute ceci qui est non mo
19574 joute ceci qui est non moins évident : « En 1250, le catharisme était définitivement vaincu mais l’Église trouvait encore
19575 0, le catharisme était définitivement vaincu mais l’ Église trouvait encore devant elle cette autre hérésie, « l’Amour » qu
19576 rouvait encore devant elle cette autre hérésie, «  l’ Amour » qu’elle savait bien qui avait toujours fait cause commune avec
19577 urs fait cause commune avec lui » (p. 236). Et si l’ on me dit que l’Église se trompait en faisant un « amalgame » des deux
19578 ommune avec lui » (p. 236). Et si l’on me dit que l’ Église se trompait en faisant un « amalgame » des deux hérésies (je le
19579 en faisant un « amalgame » des deux hérésies (je le pense aussi) et que mes « évidences » ne constituent pas encore les «
19580 t que mes « évidences » ne constituent pas encore les « documents » exigés, je trouve ceci chez René Nelli — outre l’épisod
19581  » exigés, je trouve ceci chez René Nelli — outre l’ épisode que je viens de citer de la Vida de R. Jordan : Les documents
19582 ené Nelli — outre l’épisode que je viens de citer de la Vida de R. Jordan : Les documents du xiiie siècle révèlent que p
19583 Nelli — outre l’épisode que je viens de citer de la Vida de R. Jordan : Les documents du xiiie siècle révèlent que pres
19584 que je viens de citer de la Vida de R. Jordan : Les documents du xiiie siècle révèlent que presque toutes les dames du T
19585 ents du xiiie siècle révèlent que presque toutes les dames du Toulousain, de l’Albigeois, du Carcassès, du Comté de Foix,
19586 èlent que presque toutes les dames du Toulousain, de l’Albigeois, du Carcassès, du Comté de Foix, qui accueillaient et pro
19587 nt que presque toutes les dames du Toulousain, de l’ Albigeois, du Carcassès, du Comté de Foix, qui accueillaient et protég
19588 Comté de Foix, qui accueillaient et protégeaient les troubadours étaient, à la veille de la Croisade, sinon « parfaites »
19589 laient et protégeaient les troubadours étaient, à la veille de la Croisade, sinon « parfaites » du moins « croyantes » (Op
19590 protégeaient les troubadours étaient, à la veille de la Croisade, sinon « parfaites » du moins « croyantes » (Op. cit., p.
19591 tégeaient les troubadours étaient, à la veille de la Croisade, sinon « parfaites » du moins « croyantes » (Op. cit., p. 22
19592 « croyantes » (Op. cit., p. 229). Une quinzaine de troubadours ont été cathares ou à tout le moins « catharisants », par
19593 inzaine de troubadours ont été cathares ou à tout le moins « catharisants », parmi lesquels Raimon de Miraval, Raimon Jord
19594 met qu’on chercherait en vain dans leurs œuvres «  la moindre proposition spécifiquement hérétique » (p. 234), mais ceci es
19595 parlé en son temps. (On chercherait en vain dans Les Fleurs du mal des phrases de catéchisme ou les canons du concile de T
19596 herait en vain dans Les Fleurs du mal des phrases de catéchisme ou les canons du concile de Trente mis en vers.) Chaque tr
19597 ns Les Fleurs du mal des phrases de catéchisme ou les canons du concile de Trente mis en vers.) Chaque troubadour cathare —
19598 es phrases de catéchisme ou les canons du concile de Trente mis en vers.) Chaque troubadour cathare — et peu m’importe leu
19599 ur nombre dès lors qu’il y en a au moins un — est la réfutation vivante des théories multipliées non seulement sur l’absen
19600 ivante des théories multipliées non seulement sur l’ absence factuelle, mais surtout sur l’impossibilité théorique de « la
19601 ulement sur l’absence factuelle, mais surtout sur l’ impossibilité théorique de « la moindre collusion »235. « Les prédicat
19602 uelle, mais surtout sur l’impossibilité théorique de « la moindre collusion »235. « Les prédicateurs cathares aimaient à c
19603 , mais surtout sur l’impossibilité théorique de «  la moindre collusion »235. « Les prédicateurs cathares aimaient à citer
19604 ilité théorique de « la moindre collusion »235. «  Les prédicateurs cathares aimaient à citer le sirventes de Peire Cardenal
19605 235. « Les prédicateurs cathares aimaient à citer le sirventes de Peire Cardenal Clergue si fan pastor » (R. Lavaud, cité
19606 édicateurs cathares aimaient à citer le sirventes de Peire Cardenal Clergue si fan pastor » (R. Lavaud, cité dans E. T. p.
19607 e). Que Peire Cardenal ait été hérétique comme je le crois avec Lucie Varga, ou seulement sympathisant comme le pense Nell
19608 avec Lucie Varga, ou seulement sympathisant comme le pense Nelli, il fut en tout cas troubadour : il y a donc « collusion 
19609 troubadour : il y a donc « collusion » là encore. Le troubadour (tardif et catholique) Matfre Ermengau, dans son Bréviaire
19610 t catholique) Matfre Ermengau, dans son Bréviaire d’ Amour, reprend les derniers cathares qui « par erreur d’hérésie ont co
19611 fre Ermengau, dans son Bréviaire d’Amour, reprend les derniers cathares qui « par erreur d’hérésie ont coutume de blâmer l’
19612 r, reprend les derniers cathares qui « par erreur d’ hérésie ont coutume de blâmer l’ordre matrimonial et d’en médire ». Or
19613 s cathares qui « par erreur d’hérésie ont coutume de blâmer l’ordre matrimonial et d’en médire ». Or c’est ce qu’ont fait
19614 qui « par erreur d’hérésie ont coutume de blâmer l’ ordre matrimonial et d’en médire ». Or c’est ce qu’ont fait tous les g
19615 ésie ont coutume de blâmer l’ordre matrimonial et d’ en médire ». Or c’est ce qu’ont fait tous les grands troubadours. Enfi
19616 al et d’en médire ». Or c’est ce qu’ont fait tous les grands troubadours. Enfin, le roman courtois de Flamenca porte des tr
19617 e qu’ont fait tous les grands troubadours. Enfin, le roman courtois de Flamenca porte des traces certaines de catharisme,
19618 les grands troubadours. Enfin, le roman courtois de Flamenca porte des traces certaines de catharisme, tandis que le Roma
19619 n courtois de Flamenca porte des traces certaines de catharisme, tandis que le Roman de Barlaam et Josaphat représente peu
19620 te des traces certaines de catharisme, tandis que le Roman de Barlaam et Josaphat représente peut-être en son entier une «
19621 aces certaines de catharisme, tandis que le Roman de Barlaam et Josaphat représente peut-être en son entier une « collusio
19622 e peut-être en son entier une « collusion » entre le gnosticisme hérité de ses origines orientales (voir plus haut p. 102)
19623 ier une « collusion » entre le gnosticisme hérité de ses origines orientales (voir plus haut p. 102) et la morale courtois
19624 es origines orientales (voir plus haut p. 102) et la morale courtoise. Mais à propos de Flamenca, précisément, on voit Ren
19625 te retraite par rapport à ses premiers textes sur le catharisme. Il écrit en 1963 : « Nous ne prétendrons pas, ce qui sera
19626 que ce roman trahit une inspiration cathare… Mais le poète y assimile si curieusement l’attitude de Guillem à celle d’un «
19627 cathare… Mais le poète y assimile si curieusement l’ attitude de Guillem à celle d’un « patarin » qu’on est bien obligé de
19628 is le poète y assimile si curieusement l’attitude de Guillem à celle d’un « patarin » qu’on est bien obligé de reconnaître
19629 ile si curieusement l’attitude de Guillem à celle d’ un « patarin » qu’on est bien obligé de reconnaître que, dans son espr
19630 em à celle d’un « patarin » qu’on est bien obligé de reconnaître que, dans son esprit, l’Amour et le catharisme pouvaient
19631 bien obligé de reconnaître que, dans son esprit, l’ Amour et le catharisme pouvaient bien se confondre sur quelques points
19632 é de reconnaître que, dans son esprit, l’Amour et le catharisme pouvaient bien se confondre sur quelques points essentiels
19633 ur quelques points essentiels. » (E. T., p. 237.) De tout ceci résulte que la relation troubadours-cathares, si ardemment
19634 iels. » (E. T., p. 237.) De tout ceci résulte que la relation troubadours-cathares, si ardemment contestée (comme la relat
19635 oubadours-cathares, si ardemment contestée (comme la relation amour courtois-Tristan), présente une sorte d’évidence spiri
19636 ation amour courtois-Tristan), présente une sorte d’ évidence spirituelle qu’aucune méthode dite objective ne parviendra ja
19637 ’impose à René Nelli dès qu’il considère en poète la situation du Midi au xiie siècle, mais il en vient presque à la nier
19638 Midi au xiie siècle, mais il en vient presque à la nier (non sans un peu de masochisme, dirait-on) quand il redevient l’
19639 peu de masochisme, dirait-on) quand il redevient l’ érudit qui écrit sa thèse et qui s’est mis en tête de rivaliser avec l
19640 rudit qui écrit sa thèse et qui s’est mis en tête de rivaliser avec les plus tatillons des « spécialistes »… Certes, il n’
19641 thèse et qui s’est mis en tête de rivaliser avec les plus tatillons des « spécialistes »… Certes, il n’aura jamais la (fau
19642 ns des « spécialistes »… Certes, il n’aura jamais la (fausse) naïveté de constater comme le fait Belperron « qu’aucune sou
19643 s »… Certes, il n’aura jamais la (fausse) naïveté de constater comme le fait Belperron « qu’aucune source ne nous décrit l
19644 ura jamais la (fausse) naïveté de constater comme le fait Belperron « qu’aucune source ne nous décrit la rencontre d’un Pa
19645 fait Belperron « qu’aucune source ne nous décrit la rencontre d’un Parfait et d’un troubadour dans le même château » (La
19646 on « qu’aucune source ne nous décrit la rencontre d’ un Parfait et d’un troubadour dans le même château » (La Croisade cont
19647 ource ne nous décrit la rencontre d’un Parfait et d’ un troubadour dans le même château » (La Croisade contre les albigeois
19648 la rencontre d’un Parfait et d’un troubadour dans le même château » (La Croisade contre les albigeois, p. 60), et que la p
19649 arfait et d’un troubadour dans le même château » ( La Croisade contre les albigeois, p. 60), et que la possibilité même d’u
19650 badour dans le même château » (La Croisade contre les albigeois, p. 60), et que la possibilité même d’une telle rencontre d
19651 (La Croisade contre les albigeois, p. 60), et que la possibilité même d’une telle rencontre doit être exclue, s’agissant d
19652 les albigeois, p. 60), et que la possibilité même d’ une telle rencontre doit être exclue, s’agissant de « deux éléments ét
19653 ’une telle rencontre doit être exclue, s’agissant de « deux éléments étrangers et même antagonistes » (Joie d’Amour, p. 22
19654 x éléments étrangers et même antagonistes » (Joie d’ Amour, p. 220). Il sait bien que des rencontres comme celle que Belper
19655 s ne pas se produire presque quotidiennement dans les châteaux cathares « qui accueillaient et protégeaient les troubadours
19656 eaux cathares « qui accueillaient et protégeaient les troubadours » (E. T., p. 228-229)236. Bien mieux, la rencontre d’un c
19657 troubadours » (E. T., p. 228-229)236. Bien mieux, la rencontre d’un cathare déclaré et d’un troubadour s’est attestée au m
19658 (E. T., p. 228-229)236. Bien mieux, la rencontre d’ un cathare déclaré et d’un troubadour s’est attestée au moins une fois
19659 Bien mieux, la rencontre d’un cathare déclaré et d’ un troubadour s’est attestée au moins une fois dans un même homme, Gui
19660 fois dans un même homme, Guillaume de Durfort, et l’ exemple suffit pour ruiner sans recours « l’impossibilité » trop souve
19661 t, et l’exemple suffit pour ruiner sans recours «  l’ impossibilité » trop souvent invoquée par Belperron comme par Davenson
19662 , René Nelli, à propos de Durfort précisément, et de quelques autres présumés cathares, observe « qu’on chercherait en vai
19663 « qu’on chercherait en vain dans (leurs) cansos… la moindre proposition spécifiquement hérétique… Tous s’en tiennent aux
19664 quement hérétique… Tous s’en tiennent aux données de l’érotique traditionnelle, ou plus exactement : les différences qui l
19665 ment hérétique… Tous s’en tiennent aux données de l’ érotique traditionnelle, ou plus exactement : les différences qui les
19666 e l’érotique traditionnelle, ou plus exactement : les différences qui les séparent des autres troubadours, quand il y en a,
19667 onnelle, ou plus exactement : les différences qui les séparent des autres troubadours, quand il y en a, ne correspondent nu
19668 ectives. Il faudrait admettre, dès lors, que tous les troubadours ont été cathares ou qu’aucun d’eux ne l’a été. Or il est
19669 tous les troubadours ont été cathares ou qu’aucun d’ eux ne l’a été. Or il est évident que tous les troubadours n’ont pas é
19670 troubadours ont été cathares ou qu’aucun d’eux ne l’ a été. Or il est évident que tous les troubadours n’ont pas été cathar
19671 ucun d’eux ne l’a été. Or il est évident que tous les troubadours n’ont pas été cathares. » Nelli en conclut que « leurs id
19672 n’ont eu, pratiquement, aucun retentissement sur le contenu de la lyrique amoureuse ou qu’ils n’ont point voulu qu’elles
19673 pratiquement, aucun retentissement sur le contenu de la lyrique amoureuse ou qu’ils n’ont point voulu qu’elles y parussent
19674 tiquement, aucun retentissement sur le contenu de la lyrique amoureuse ou qu’ils n’ont point voulu qu’elles y parussent da
19675 théorique » (E. T., p. 234-235). Je serais tenté de souscrire à ce raisonnement (qu’il m’est arrivé de me tenir), si je n
19676 e souscrire à ce raisonnement (qu’il m’est arrivé de me tenir), si je ne m’avisais d’un très sérieux défaut dans la symétr
19677 ’il m’est arrivé de me tenir), si je ne m’avisais d’ un très sérieux défaut dans la symétrie qu’il propose : « tous ou aucu
19678 si je ne m’avisais d’un très sérieux défaut dans la symétrie qu’il propose : « tous ou aucun ». Car de fait quelques-uns
19679 a symétrie qu’il propose : « tous ou aucun ». Car de fait quelques-uns furent cathares. Si leur croyance n’a pas modifié l
19680 ique, ne serait-ce pas qu’il n’y avait nul besoin de la modifier pour qu’elle convînt à cette croyance, tant elle lui étai
19681 e, ne serait-ce pas qu’il n’y avait nul besoin de la modifier pour qu’elle convînt à cette croyance, tant elle lui était c
19682 qu’en ce sens on pourrait bien soutenir que tous les troubadours nolens volens furent cathares, comme on peut dire que Vic
19683 ire, Verlaine et Rimbaud furent catholiques. Tous les surréalistes furent anarchistes, encore qu’il soit probable que fort
19684 rent tous influencés par Freud, encore que, selon les sources, seuls Breton et Dali aient jamais rencontré et lu le maître.
19685 seuls Breton et Dali aient jamais rencontré et lu le maître. Or c’est en vain qu’on chercherait dans les poèmes de Tzara o
19686 e maître. Or c’est en vain qu’on chercherait dans les poèmes de Tzara ou d’Éluard « la moindre proposition spécifiquement a
19687 r c’est en vain qu’on chercherait dans les poèmes de Tzara ou d’Éluard « la moindre proposition spécifiquement anarchiste 
19688 ain qu’on chercherait dans les poèmes de Tzara ou d’ Éluard « la moindre proposition spécifiquement anarchiste » (ni d’aill
19689 hercherait dans les poèmes de Tzara ou d’Éluard «  la moindre proposition spécifiquement anarchiste » (ni d’ailleurs spécif
19690 s spécifiquement communiste, quand ils changeront de camp), mais toute leur poésie est anarchie, depuis les « mots en libe
19691 amp), mais toute leur poésie est anarchie, depuis les « mots en liberté » jusqu’à « l’Amour libre ». Et Breton n’a jamais c
19692 narchie, depuis les « mots en liberté » jusqu’à «  l’ Amour libre ». Et Breton n’a jamais cité Freud dans ses poèmes, mais j
19693 et condamnait Jung sommairement pour avoir dévié de la doctrine (encore que sans le savoir ou sans l’admettre il fût plus
19694 condamnait Jung sommairement pour avoir dévié de la doctrine (encore que sans le savoir ou sans l’admettre il fût plus pr
19695 pour avoir dévié de la doctrine (encore que sans le savoir ou sans l’admettre il fût plus proche du second que du premier
19696 de la doctrine (encore que sans le savoir ou sans l’ admettre il fût plus proche du second que du premier par son sens du s
19697 tranche pas davantage que Nelli ; mais, contraint de choisir entre tous et aucun, je serais plus attiré par tous, lui peut
19698 s, lui peut-être à son cœur défendant par aucun ; les deux termes restant également incroyables — ou enfin, presque… D’où
19699 stant également incroyables — ou enfin, presque… D’ où me vient cette ultime réticence ? De quel irréductible parti pris ?
19700 presque… D’où me vient cette ultime réticence ? De quel irréductible parti pris ? Je me sens moins sûr de mes raisons qu
19701 el irréductible parti pris ? Je me sens moins sûr de mes raisons que d’avoir senti juste, je le confesse. Quand Davenson,
19702 ti pris ? Je me sens moins sûr de mes raisons que d’ avoir senti juste, je le confesse. Quand Davenson, à propos de l’« hyp
19703 ns sûr de mes raisons que d’avoir senti juste, je le confesse. Quand Davenson, à propos de l’« hypothèse cathare », reconn
19704 uste, je le confesse. Quand Davenson, à propos de l’ « hypothèse cathare », reconnaît que je ne l’ai pas formellement adopt
19705 s de l’« hypothèse cathare », reconnaît que je ne l’ ai pas formellement adoptée, mais ajoute que mon livre « fallacieux et
19706 e que mon livre « fallacieux et charmeur ne cesse de flirter avec l’idée, si bien qu’elle finit par s’imposer au lecteur c
19707 « fallacieux et charmeur ne cesse de flirter avec l’ idée, si bien qu’elle finit par s’imposer au lecteur comme une tentati
19708 ire voir et sentir qu’il est impossible à la fois de prouver la relation hérésie-courtoisie et de s’en passer, ou de la ni
19709 sentir qu’il est impossible à la fois de prouver la relation hérésie-courtoisie et de s’en passer, ou de la nier. Oui, j’
19710 fois de prouver la relation hérésie-courtoisie et de s’en passer, ou de la nier. Oui, j’aime cette phrase parce que ce n’e
19711 relation hérésie-courtoisie et de s’en passer, ou de la nier. Oui, j’aime cette phrase parce que ce n’est pas seulement au
19712 ation hérésie-courtoisie et de s’en passer, ou de la nier. Oui, j’aime cette phrase parce que ce n’est pas seulement au le
19713 que ce n’est pas seulement au lecteur, mais à moi l’ auteur qu’arrive toujours à neuf ce qu’elle décrit ! (Et c’est cela qu
19714 igi Valli sur Dante, ou Ferdinand de Saussure sur le décodage des vers latins.) Tantrisme et courtoisie Sur un point
19715 orte une importante contribution : je veux parler de l’asag, ou assays, ou essai, c’est-à-dire de l’épreuve que la dame im
19716 e une importante contribution : je veux parler de l’ asag, ou assays, ou essai, c’est-à-dire de l’épreuve que la dame impos
19717 rler de l’asag, ou assays, ou essai, c’est-à-dire de l’épreuve que la dame impose à son soupirant, et dont j’ai parlé p. 1
19718 r de l’asag, ou assays, ou essai, c’est-à-dire de l’ épreuve que la dame impose à son soupirant, et dont j’ai parlé p. 127
19719 u assays, ou essai, c’est-à-dire de l’épreuve que la dame impose à son soupirant, et dont j’ai parlé p. 127 à 136, en la r
19720 on soupirant, et dont j’ai parlé p. 127 à 136, en la rapprochant du tantrisme. Davenson a bien vu chez les Arabes comment
19721 rapprochant du tantrisme. Davenson a bien vu chez les Arabes comment le refus d’accomplir totalement le désir est le moyen
19722 risme. Davenson a bien vu chez les Arabes comment le refus d’accomplir totalement le désir est le moyen le plus « raffiné 
19723 venson a bien vu chez les Arabes comment le refus d’ accomplir totalement le désir est le moyen le plus « raffiné » de l’ét
19724 es Arabes comment le refus d’accomplir totalement le désir est le moyen le plus « raffiné » de l’éterniser. Ainsi, Ibn Daw
19725 ment le refus d’accomplir totalement le désir est le moyen le plus « raffiné » de l’éterniser. Ainsi, Ibn Dawoud : Ah ! n
19726 efus d’accomplir totalement le désir est le moyen le plus « raffiné » de l’éterniser. Ainsi, Ibn Dawoud : Ah ! non, n’acc
19727 alement le désir est le moyen le plus « raffiné » de l’éterniser. Ainsi, Ibn Dawoud : Ah ! non, n’accomplis pas ta promes
19728 ment le désir est le moyen le plus « raffiné » de l’ éterniser. Ainsi, Ibn Dawoud : Ah ! non, n’accomplis pas ta promesse
19729 n Dawoud : Ah ! non, n’accomplis pas ta promesse de m’aimer de peur que vienne l’oubli !… Cependant, il ne veut plus voi
19730 Ah ! non, n’accomplis pas ta promesse de m’aimer de peur que vienne l’oubli !… Cependant, il ne veut plus voir que « mas
19731 lis pas ta promesse de m’aimer de peur que vienne l’ oubli !… Cependant, il ne veut plus voir que « masochisme alambiqué »
19732 me alambiqué », « raffinement morbide, bas calcul d’ une sensibilité détraquée » (p. 149) dans le même phénomène quand il s
19733 alcul d’une sensibilité détraquée » (p. 149) dans le même phénomène quand il s’atteste chez les troubadours, comme Cercamo
19734 9) dans le même phénomène quand il s’atteste chez les troubadours, comme Cercamon (1135-1145) : Rien ne me fait plus envie
19735 omme Matfre Ermengau (fin xiiie , début xive ) : Le plaisir de cet amour se détruit quand le désir trouve son rassasiemen
19736 Ermengau (fin xiiie , début xive ) : Le plaisir de cet amour se détruit quand le désir trouve son rassasiement. En reva
19737 ive ) : Le plaisir de cet amour se détruit quand le désir trouve son rassasiement. En revanche, René Nelli, au lieu de f
19738 ement. En revanche, René Nelli, au lieu de faire de l’indignation morale, cherche à comprendre la nature et la fonction d
19739 nt. En revanche, René Nelli, au lieu de faire de l’ indignation morale, cherche à comprendre la nature et la fonction de l
19740 ire de l’indignation morale, cherche à comprendre la nature et la fonction de l’asag dans la conduite courtoise, et il se
19741 gnation morale, cherche à comprendre la nature et la fonction de l’asag dans la conduite courtoise, et il se voit amené à
19742 le, cherche à comprendre la nature et la fonction de l’asag dans la conduite courtoise, et il se voit amené à en deviner l
19743 cherche à comprendre la nature et la fonction de l’ asag dans la conduite courtoise, et il se voit amené à en deviner le s
19744 omprendre la nature et la fonction de l’asag dans la conduite courtoise, et il se voit amené à en deviner le secret dans l
19745 duite courtoise, et il se voit amené à en deviner le secret dans la « Joie d’amour » elle-même. Suivons le trajet de cette
19746 , et il se voit amené à en deviner le secret dans la « Joie d’amour » elle-même. Suivons le trajet de cette recherche dans
19747 voit amené à en deviner le secret dans la « Joie d’ amour » elle-même. Suivons le trajet de cette recherche dans L’Érotiqu
19748 ecret dans la « Joie d’amour » elle-même. Suivons le trajet de cette recherche dans L’Érotique des troubadours. La Joie d’
19749 la « Joie d’amour » elle-même. Suivons le trajet de cette recherche dans L’Érotique des troubadours. La Joie d’amour, ou
19750 e-même. Suivons le trajet de cette recherche dans L’ Érotique des troubadours. La Joie d’amour, ou Joy d’amors en occitan,
19751 cette recherche dans L’Érotique des troubadours. La Joie d’amour, ou Joy d’amors en occitan, est un mot masculin dont le
19752 echerche dans L’Érotique des troubadours. La Joie d’ amour, ou Joy d’amors en occitan, est un mot masculin dont le sens var
19753 Érotique des troubadours. La Joie d’amour, ou Joy d’ amors en occitan, est un mot masculin dont le sens varie non seulement
19754 Joy d’amors en occitan, est un mot masculin dont le sens varie non seulement selon les époques — de Guillaume IX à Montan
19755 t masculin dont le sens varie non seulement selon les époques — de Guillaume IX à Montanhagol —, mais chez un même auteur s
19756 t le sens varie non seulement selon les époques —  de Guillaume IX à Montanhagol —, mais chez un même auteur selon la tonal
19757 X à Montanhagol —, mais chez un même auteur selon la tonalité du poème. C’est d’abord et généralement : l’exaltation qui a
19758 onalité du poème. C’est d’abord et généralement : l’ exaltation qui a pour cause la femme aimée et pour objet l’amour lui-m
19759 d et généralement : l’exaltation qui a pour cause la femme aimée et pour objet l’amour lui-même. C’est parfois tout simple
19760 ion qui a pour cause la femme aimée et pour objet l’ amour lui-même. C’est parfois tout simplement la joie de vivre en aima
19761 t l’amour lui-même. C’est parfois tout simplement la joie de vivre en aimant, ou c’est un jeu — flirt ou « petting ». Mais
19762 r lui-même. C’est parfois tout simplement la joie de vivre en aimant, ou c’est un jeu — flirt ou « petting ». Mais déjà ch
19763 lirt ou « petting ». Mais déjà chez Guillaume IX, le joy est donné par l’Amour « à celui qui observe ses lois » ; et cette
19764 Mais déjà chez Guillaume IX, le joy est donné par l’ Amour « à celui qui observe ses lois » ; et cette joie est dite « pure
19765 cette joie est dite « pure » parce qu’elle dépend d’ un bien que l’on désire sans l’avoir (encore) obtenu : joie de désirer
19766 dite « pure » parce qu’elle dépend d’un bien que l’ on désire sans l’avoir (encore) obtenu : joie de désirer. Le sens de j
19767 rce qu’elle dépend d’un bien que l’on désire sans l’ avoir (encore) obtenu : joie de désirer. Le sens de joy oscille donc e
19768 e l’on désire sans l’avoir (encore) obtenu : joie de désirer. Le sens de joy oscille donc entre plaisir d’être amoureux et
19769 e sans l’avoir (encore) obtenu : joie de désirer. Le sens de joy oscille donc entre plaisir d’être amoureux et vœu d’étern
19770 ’avoir (encore) obtenu : joie de désirer. Le sens de joy oscille donc entre plaisir d’être amoureux et vœu d’éterniser le
19771 ésirer. Le sens de joy oscille donc entre plaisir d’ être amoureux et vœu d’éterniser le désir, comme chez les Arabes. Chez
19772 oscille donc entre plaisir d’être amoureux et vœu d’ éterniser le désir, comme chez les Arabes. Chez Guillaume IX, le joy d
19773 entre plaisir d’être amoureux et vœu d’éterniser le désir, comme chez les Arabes. Chez Guillaume IX, le joy devient aussi
19774 amoureux et vœu d’éterniser le désir, comme chez les Arabes. Chez Guillaume IX, le joy devient aussi un influx mystérieux
19775 désir, comme chez les Arabes. Chez Guillaume IX, le joy devient aussi un influx mystérieux qui émane de la présence et de
19776 joy devient aussi un influx mystérieux qui émane de la présence et des yeux de la dame : Toute la joie du monde est nôtr
19777 y devient aussi un influx mystérieux qui émane de la présence et des yeux de la dame : Toute la joie du monde est nôtre D
19778 x mystérieux qui émane de la présence et des yeux de la dame : Toute la joie du monde est nôtre Dame, si l’un l’autre nou
19779 ystérieux qui émane de la présence et des yeux de la dame : Toute la joie du monde est nôtre Dame, si l’un l’autre nous a
19780 ne de la présence et des yeux de la dame : Toute la joie du monde est nôtre Dame, si l’un l’autre nous aimons. et ses ef
19781 aimons. et ses effets bénéfiques s’exercent sur le corps autant que sur le cœur de l’amant : Par sa joie elle peut guér
19782 bénéfiques s’exercent sur le corps autant que sur le cœur de l’amant : Par sa joie elle peut guérir le malade Et par sa c
19783 es s’exercent sur le corps autant que sur le cœur de l’amant : Par sa joie elle peut guérir le malade Et par sa colère le
19784 s’exercent sur le corps autant que sur le cœur de l’ amant : Par sa joie elle peut guérir le malade Et par sa colère le tu
19785 e cœur de l’amant : Par sa joie elle peut guérir le malade Et par sa colère le tuer Pour mon profit je la veux retenir A
19786 joie elle peut guérir le malade Et par sa colère le tuer Pour mon profit je la veux retenir Afin de rafraîchir mon cœur
19787 lade Et par sa colère le tuer Pour mon profit je la veux retenir Afin de rafraîchir mon cœur Et de renouveler mon corps S
19788 je la veux retenir Afin de rafraîchir mon cœur Et de renouveler mon corps Si bien qu’il ne puisse vieillir ou encore : E
19789 sse vieillir ou encore : Et un homme vivra plus de cent ans S’il peut saisir la joie de son amour c’est-à-dire si cet
19790 un homme vivra plus de cent ans S’il peut saisir la joie de son amour c’est-à-dire si cet homme parvient à maîtriser le
19791 e vivra plus de cent ans S’il peut saisir la joie de son amour c’est-à-dire si cet homme parvient à maîtriser les lois d
19792 c’est-à-dire si cet homme parvient à maîtriser les lois du désir, exalté par la retenue même que lui impose la dame : N
19793 arvient à maîtriser les lois du désir, exalté par la retenue même que lui impose la dame : Nul ne peut être assuré de tri
19794 désir, exalté par la retenue même que lui impose la dame : Nul ne peut être assuré de triompher de l’amour, s’il ne se s
19795 que lui impose la dame : Nul ne peut être assuré de triompher de l’amour, s’il ne se soumet en tout à sa volonté. Mais l
19796 e la dame : Nul ne peut être assuré de triompher de l’amour, s’il ne se soumet en tout à sa volonté. Mais le thème de la
19797 a dame : Nul ne peut être assuré de triompher de l’ amour, s’il ne se soumet en tout à sa volonté. Mais le thème de la so
19798 ur, s’il ne se soumet en tout à sa volonté. Mais le thème de la soumission à la dame conduit à celui de l’épreuve qu’elle
19799 ne se soumet en tout à sa volonté. Mais le thème de la soumission à la dame conduit à celui de l’épreuve qu’elle fait sub
19800 se soumet en tout à sa volonté. Mais le thème de la soumission à la dame conduit à celui de l’épreuve qu’elle fait subir
19801 t à sa volonté. Mais le thème de la soumission à la dame conduit à celui de l’épreuve qu’elle fait subir à son soupirant 
19802 thème de la soumission à la dame conduit à celui de l’épreuve qu’elle fait subir à son soupirant : Ma dame me met à l’es
19803 ème de la soumission à la dame conduit à celui de l’ épreuve qu’elle fait subir à son soupirant : Ma dame me met à l’essai
19804 le fait subir à son soupirant : Ma dame me met à l’ essai et m’éprouve Pour savoir en quelle guise je l’aime. Cet essai,
19805 essai et m’éprouve Pour savoir en quelle guise je l’ aime. Cet essai, assay ou asag, deviendra au xiiie siècle, expressém
19806 iendra au xiiie siècle, expressément cette fois, l’ épreuve héroïsante de la chasteté gardée « au lit », nudus cum nuda, d
19807 le, expressément cette fois, l’épreuve héroïsante de la chasteté gardée « au lit », nudus cum nuda, dont Mircea Eliade a d
19808 expressément cette fois, l’épreuve héroïsante de la chasteté gardée « au lit », nudus cum nuda, dont Mircea Eliade a décr
19809 it », nudus cum nuda, dont Mircea Eliade a décrit les modalités dans le tantrisme (voir plus haut p. 87 à 89). L’asag appar
19810 a, dont Mircea Eliade a décrit les modalités dans le tantrisme (voir plus haut p. 87 à 89). L’asag apparaît alors comme un
19811 és dans le tantrisme (voir plus haut p. 87 à 89). L’ asag apparaît alors comme une sorte de technique du joy, ou encore : l
19812 . 87 à 89). L’asag apparaît alors comme une sorte de technique du joy, ou encore : le joy devient le jeu érotique par exce
19813 comme une sorte de technique du joy, ou encore : le joy devient le jeu érotique par excellence, qui suppose l’amor imperf
19814 e de technique du joy, ou encore : le joy devient le jeu érotique par excellence, qui suppose l’amor imperfectus comme con
19815 vient le jeu érotique par excellence, qui suppose l’ amor imperfectus comme condition non seulement de fin’amors mais de jo
19816 l’amor imperfectus comme condition non seulement de fin’amors mais de joie « pure », c’est-à-dire de plaisir sans procréa
19817 s comme condition non seulement de fin’amors mais de joie « pure », c’est-à-dire de plaisir sans procréation. De là les in
19818 de fin’amors mais de joie « pure », c’est-à-dire de plaisir sans procréation. De là les innombrables scènes décrites dans
19819 pure », c’est-à-dire de plaisir sans procréation. De là les innombrables scènes décrites dans les deux grands romans court
19820 , c’est-à-dire de plaisir sans procréation. De là les innombrables scènes décrites dans les deux grands romans courtois, Fl
19821 tion. De là les innombrables scènes décrites dans les deux grands romans courtois, Flamenca et Jaufré, dans les romans de l
19822 grands romans courtois, Flamenca et Jaufré, dans les romans de la Table ronde et dans le Parzifal de Wolfram d’Eschenbach,
19823 ans courtois, Flamenca et Jaufré, dans les romans de la Table ronde et dans le Parzifal de Wolfram d’Eschenbach, où les am
19824 courtois, Flamenca et Jaufré, dans les romans de la Table ronde et dans le Parzifal de Wolfram d’Eschenbach, où les amant
19825 Jaufré, dans les romans de la Table ronde et dans le Parzifal de Wolfram d’Eschenbach, où les amants se couchent ensemble
19826 e et dans le Parzifal de Wolfram d’Eschenbach, où les amants se couchent ensemble nus, mais séparés par une épée, ou un agn
19827 u, ou un enfant ; et s’ils cèdent au désir, c’est la preuve qu’ils ne s’aiment pas de fin’amors, de vrai amour. Peut-être
19828 au désir, c’est la preuve qu’ils ne s’aiment pas de fin’amors, de vrai amour. Peut-être croyait-on, comme Hindous et Chin
19829 st la preuve qu’ils ne s’aiment pas de fin’amors, de vrai amour. Peut-être croyait-on, comme Hindous et Chinois, que le dé
19830 ut-être croyait-on, comme Hindous et Chinois, que le désir exalté par le retard du plaisir exerçait une puissance magique.
19831 comme Hindous et Chinois, que le désir exalté par le retard du plaisir exerçait une puissance magique. « La chasteté — à c
19832 tard du plaisir exerçait une puissance magique. «  La chasteté — à condition que les esprits animaux eussent été au préalab
19833 uissance magique. « La chasteté — à condition que les esprits animaux eussent été au préalable excités — devenait une force
19834 rit René Nelli, qui ajoute en note, avec un point d’ interrogation qui est bien dans sa manière : « Théorie gnostique répan
19835 ie gnostique répandue peut-être, en Occident, par les cathares ? » On sait, d’autre part, que le catharisme s’est infiltré
19836 , par les cathares ? » On sait, d’autre part, que le catharisme s’est infiltré chez les béguines et les béguins de saint F
19837 autre part, que le catharisme s’est infiltré chez les béguines et les béguins de saint François, dès le xiiie siècle. (Cf.
19838 le catharisme s’est infiltré chez les béguines et les béguins de saint François, dès le xiiie siècle. (Cf. supra, p. 254,
19839 e s’est infiltré chez les béguines et les béguins de saint François, dès le xiiie siècle. (Cf. supra, p. 254, 255.) Au su
19840 es béguines et les béguins de saint François, dès le xiiie siècle. (Cf. supra, p. 254, 255.) Au sujet de l’asag considéré
19841 ie siècle. (Cf. supra, p. 254, 255.) Au sujet de l’ asag considéré comme « magie érotique fondée sur la mise en réserve du
19842 ’asag considéré comme « magie érotique fondée sur la mise en réserve du principe vital sexuel », René Nelli écrit : « La d
19843 du principe vital sexuel », René Nelli écrit : «  La déposition de Guillaume Roux dans le Liber sententiarum inquisitionis
19844 ital sexuel », René Nelli écrit : « La déposition de Guillaume Roux dans le Liber sententiarum inquisitionis Tholosonae ne
19845 li écrit : « La déposition de Guillaume Roux dans le Liber sententiarum inquisitionis Tholosonae ne laisse aucun doute sur
19846 nquisitionis Tholosonae ne laisse aucun doute sur l’ existence réelle et la diffusion parmi les béguins d’une semblable rec
19847 e ne laisse aucun doute sur l’existence réelle et la diffusion parmi les béguins d’une semblable recherche de la tentation
19848 oute sur l’existence réelle et la diffusion parmi les béguins d’une semblable recherche de la tentation « méritoire » et « 
19849 xistence réelle et la diffusion parmi les béguins d’ une semblable recherche de la tentation « méritoire » et « salutaire »
19850 usion parmi les béguins d’une semblable recherche de la tentation « méritoire » et « salutaire ». G. Roux déclare en effet
19851 on parmi les béguins d’une semblable recherche de la tentation « méritoire » et « salutaire ». G. Roux déclare en effet qu
19852 « salutaire ». G. Roux déclare en effet que selon les béguins nul ne doit être déclaré vertueux (ou vertueuse) nisi se poss
19853 et tamen non perficerent actum carnalem. (Cité in L’ Érotique des troubadours, p. 272.) (« S’ils se révèlent incapables de
19854 badours, p. 272.) (« S’ils se révèlent incapables de se coucher dans un lit, nu contre nue, sans accomplir l’acte charnel.
19855 oucher dans un lit, nu contre nue, sans accomplir l’ acte charnel. ») J’ai deux raisons également importantes d’insister su
19856 arnel. ») J’ai deux raisons également importantes d’ insister sur l’asag et sa liaison essentielle avec le joy courtois. 1°
19857 deux raisons également importantes d’insister sur l’ asag et sa liaison essentielle avec le joy courtois. 1° C’est dans et
19858 nsister sur l’asag et sa liaison essentielle avec le joy courtois. 1° C’est dans et par l’asag que la rencontre de la cort
19859 tielle avec le joy courtois. 1° C’est dans et par l’ asag que la rencontre de la cortezia des troubadours et du gnosticisme
19860 le joy courtois. 1° C’est dans et par l’asag que la rencontre de la cortezia des troubadours et du gnosticisme des cathar
19861 ois. 1° C’est dans et par l’asag que la rencontre de la cortezia des troubadours et du gnosticisme des cathares s’avère no
19862 . 1° C’est dans et par l’asag que la rencontre de la cortezia des troubadours et du gnosticisme des cathares s’avère non s
19863 nt possible, mais à peu près inévitable, bien que les motifs, on l’a vu, soient différents de part et d’autre : chez les tr
19864 is à peu près inévitable, bien que les motifs, on l’ a vu, soient différents de part et d’autre : chez les troubadours, exa
19865 bien que les motifs, on l’a vu, soient différents de part et d’autre : chez les troubadours, exalter le désir ; chez les g
19866 s motifs, on l’a vu, soient différents de part et d’ autre : chez les troubadours, exalter le désir ; chez les gnostiques,
19867 a vu, soient différents de part et d’autre : chez les troubadours, exalter le désir ; chez les gnostiques, en triompher (as
19868 e part et d’autre : chez les troubadours, exalter le désir ; chez les gnostiques, en triompher (ascétisme des parfaits), o
19869 e : chez les troubadours, exalter le désir ; chez les gnostiques, en triompher (ascétisme des parfaits), ou encore ne le pe
19870 triompher (ascétisme des parfaits), ou encore ne le permettre qu’en évitant ses suites procréatrices. (La retenue imposée
19871 ermettre qu’en évitant ses suites procréatrices. ( La retenue imposée aux amants par des dames croyantes combine d’une mani
19872 mposée aux amants par des dames croyantes combine d’ une manière exemplaire les deux motifs !) Et c’est bien cela que j’ent
19873 dames croyantes combine d’une manière exemplaire les deux motifs !) Et c’est bien cela que j’entendais aussi lorsque je dé
19874 tendais aussi lorsque je définissais Éros comme «  le désir sans fin ». On voit ici comment l’amour courtois et le catharis
19875 comme « le désir sans fin ». On voit ici comment l’ amour courtois et le catharisme, tout en restant des hérésies distinct
19876 ns fin ». On voit ici comment l’amour courtois et le catharisme, tout en restant des hérésies distinctes — et j’admets ent
19877 tinctes — et j’admets entièrement sur ce chapitre les conclusions de René Nelli —, ne pouvaient guère manquer d’entrer en s
19878 dmets entièrement sur ce chapitre les conclusions de René Nelli —, ne pouvaient guère manquer d’entrer en symbiose dans ma
19879 sions de René Nelli —, ne pouvaient guère manquer d’ entrer en symbiose dans maints domaines de conduite pratique — ce qui
19880 manquer d’entrer en symbiose dans maints domaines de conduite pratique — ce qui s’est produit en effet. 2° L’asag apparaît
19881 uite pratique — ce qui s’est produit en effet. 2° L’ asag apparaît lié dès l’origine aux autres thèmes de la poésie courtoi
19882 ’est produit en effet. 2° L’asag apparaît lié dès l’ origine aux autres thèmes de la poésie courtoise tels que Guillaume de
19883 asag apparaît lié dès l’origine aux autres thèmes de la poésie courtoise tels que Guillaume de Poitiers les « invente » en
19884 g apparaît lié dès l’origine aux autres thèmes de la poésie courtoise tels que Guillaume de Poitiers les « invente » entre
19885 a poésie courtoise tels que Guillaume de Poitiers les « invente » entre 1110 et 1120, mais il est attesté peu de temps aupa
19886 mais il est attesté peu de temps auparavant dans les mêmes lieux, en Poitou, au sein du mouvement religieux conduit par Ro
19887 religieux conduit par Robert d’Arbrissel. Sur l’ invention de l’amour au xiie siècle Dans sa grande étude sur Guill
19888 onduit par Robert d’Arbrissel. Sur l’invention de l’amour au xiie siècle Dans sa grande étude sur Guillaume de Poit
19889 uit par Robert d’Arbrissel. Sur l’invention de l’ amour au xiie siècle Dans sa grande étude sur Guillaume de Poitier
19890 ezzola, auteur des trois volumes fondamentaux sur Les origines et la formation de la littérature courtoise en Occident, se
19891 es trois volumes fondamentaux sur Les origines et la formation de la littérature courtoise en Occident, se pose l’une des
19892 mes fondamentaux sur Les origines et la formation de la littérature courtoise en Occident, se pose l’une des questions les
19893 fondamentaux sur Les origines et la formation de la littérature courtoise en Occident, se pose l’une des questions les pl
19894 ourtoise en Occident, se pose l’une des questions les plus ardues qui soient dans l’histoire des lettres et des mœurs de l’
19895 une des questions les plus ardues qui soient dans l’ histoire des lettres et des mœurs de l’Occident ; celle de l’apparitio
19896 i soient dans l’histoire des lettres et des mœurs de l’Occident ; celle de l’apparition subite, dans cinq ou six chansons
19897 oient dans l’histoire des lettres et des mœurs de l’ Occident ; celle de l’apparition subite, dans cinq ou six chansons de
19898 re des lettres et des mœurs de l’Occident ; celle de l’apparition subite, dans cinq ou six chansons de Guillaume de Poitie
19899 des lettres et des mœurs de l’Occident ; celle de l’ apparition subite, dans cinq ou six chansons de Guillaume de Poitiers,
19900 de l’apparition subite, dans cinq ou six chansons de Guillaume de Poitiers, des thèmes majeurs que vont traiter tous les p
19901 oitiers, des thèmes majeurs que vont traiter tous les poètes d’amour qui suivront — les troubadours — « et après eux, des c
19902 s thèmes majeurs que vont traiter tous les poètes d’ amour qui suivront — les troubadours — « et après eux, des centaines e
19903 nt traiter tous les poètes d’amour qui suivront —  les troubadours — « et après eux, des centaines et des milliers de poètes
19904 s — « et après eux, des centaines et des milliers de poètes de l’Europe entière ». Pourquoi cette création totale (et qui
19905 près eux, des centaines et des milliers de poètes de l’Europe entière ». Pourquoi cette création totale (et qui paraît san
19906 s eux, des centaines et des milliers de poètes de l’ Europe entière ». Pourquoi cette création totale (et qui paraît sans p
19907 s’est-elle produite en ce lieu et à cette date ? Le grand romaniste zurichois Theophil Spoerri, précurseur de l’analyse s
19908 romaniste zurichois Theophil Spoerri, précurseur de l’analyse structurelle des textes, relève au début de son étude sur G
19909 maniste zurichois Theophil Spoerri, précurseur de l’ analyse structurelle des textes, relève au début de son étude sur Guil
19910 ’analyse structurelle des textes, relève au début de son étude sur Guillaume de Poitiers237 les treize systèmes d’explicat
19911 u début de son étude sur Guillaume de Poitiers237 les treize systèmes d’explication de notre énigme, proposés (à la date de
19912 sur Guillaume de Poitiers237 les treize systèmes d’ explication de notre énigme, proposés (à la date de l’étude) par une q
19913 de Poitiers237 les treize systèmes d’explication de notre énigme, proposés (à la date de l’étude) par une quarantaine de
19914 stèmes d’explication de notre énigme, proposés (à la date de l’étude) par une quarantaine de savants. Chacun a vu un, deux
19915 ’explication de notre énigme, proposés (à la date de l’étude) par une quarantaine de savants. Chacun a vu un, deux ou troi
19916 plication de notre énigme, proposés (à la date de l’ étude) par une quarantaine de savants. Chacun a vu un, deux ou trois d
19917 oposés (à la date de l’étude) par une quarantaine de savants. Chacun a vu un, deux ou trois des nombreux aspects littérair
19918 eaucoup de ces thèses s’annulent mutuellement par les exclusives qu’elles posent, et pas une seule n’embrasse le phénomène
19919 ives qu’elles posent, et pas une seule n’embrasse le phénomène dans son ensemble. Or de quoi s’agit-il finalement ? Je rép
19920 ule n’embrasse le phénomène dans son ensemble. Or de quoi s’agit-il finalement ? Je répondrai : d’un processus à la fois h
19921 Or de quoi s’agit-il finalement ? Je répondrai : d’ un processus à la fois historique et psychique de convergence, de coll
19922 d’un processus à la fois historique et psychique de convergence, de collusion, et de mise en tension, voire de confusion
19923 à la fois historique et psychique de convergence, de collusion, et de mise en tension, voire de confusion aux limites (att
19924 que et psychique de convergence, de collusion, et de mise en tension, voire de confusion aux limites (atteintes par certai
19925 gence, de collusion, et de mise en tension, voire de confusion aux limites (atteintes par certaines mystiques) ; processus
19926 es décennies du xii e siècle ; bien localisé dans le Poitou ; et au cours duquel le sentiment de l’amour humain va se décl
19927 bien localisé dans le Poitou ; et au cours duquel le sentiment de l’amour humain va se déclarer et se chanter, à la faveur
19928 dans le Poitou ; et au cours duquel le sentiment de l’amour humain va se déclarer et se chanter, à la faveur de formes et
19929 ns le Poitou ; et au cours duquel le sentiment de l’ amour humain va se déclarer et se chanter, à la faveur de formes et de
19930 de l’amour humain va se déclarer et se chanter, à la faveur de formes et de rythmes empruntés à la liturgie. Et dès lors i
19931 humain va se déclarer et se chanter, à la faveur de formes et de rythmes empruntés à la liturgie. Et dès lors il ne cesse
19932 déclarer et se chanter, à la faveur de formes et de rythmes empruntés à la liturgie. Et dès lors il ne cessera plus de ri
19933 , à la faveur de formes et de rythmes empruntés à la liturgie. Et dès lors il ne cessera plus de rivaliser avec le sentime
19934 tés à la liturgie. Et dès lors il ne cessera plus de rivaliser avec le sentiment religieux. Ce processus unique, d’où naît
19935 Et dès lors il ne cessera plus de rivaliser avec le sentiment religieux. Ce processus unique, d’où naît l’amour courtois,
19936 avec le sentiment religieux. Ce processus unique, d’ où naît l’amour courtois, nous pouvons le suivre à la trace sous deux
19937 ntiment religieux. Ce processus unique, d’où naît l’ amour courtois, nous pouvons le suivre à la trace sous deux de ses asp
19938 unique, d’où naît l’amour courtois, nous pouvons le suivre à la trace sous deux de ses aspects les mieux connus (ou conna
19939 ù naît l’amour courtois, nous pouvons le suivre à la trace sous deux de ses aspects les mieux connus (ou connaissables) so
19940 tois, nous pouvons le suivre à la trace sous deux de ses aspects les mieux connus (ou connaissables) soit par les textes,
19941 ons le suivre à la trace sous deux de ses aspects les mieux connus (ou connaissables) soit par les textes, soit par la chro
19942 ects les mieux connus (ou connaissables) soit par les textes, soit par la chronique : je veux parler de l’évolution des for
19943 (ou connaissables) soit par les textes, soit par la chronique : je veux parler de l’évolution des formes dans la poésie d
19944 es textes, soit par la chronique : je veux parler de l’évolution des formes dans la poésie de Guillaume IX, évolution que
19945 textes, soit par la chronique : je veux parler de l’ évolution des formes dans la poésie de Guillaume IX, évolution que l’o
19946 e : je veux parler de l’évolution des formes dans la poésie de Guillaume IX, évolution que l’on découvre parallèle à certa
19947 x parler de l’évolution des formes dans la poésie de Guillaume IX, évolution que l’on découvre parallèle à certaines circo
19948 mes dans la poésie de Guillaume IX, évolution que l’ on découvre parallèle à certaines circonstances de sa biographie liées
19949 l’on découvre parallèle à certaines circonstances de sa biographie liées à l’abbaye de Fontevrault, c’est-à-dire à la long
19950 certaines circonstances de sa biographie liées à l’ abbaye de Fontevrault, c’est-à-dire à la longue rivalité du comte-duc
19951 s circonstances de sa biographie liées à l’abbaye de Fontevrault, c’est-à-dire à la longue rivalité du comte-duc et du moi
19952 e Robert d’Arbrissel. Ici, c’est Reto Bezzola que l’ on va suivre : nul n’a mieux situé dans son temps et son lieu la perso
19953  : nul n’a mieux situé dans son temps et son lieu la personne fulgurante de Guillaume et le conflit merveilleusement fécon
19954 dans son temps et son lieu la personne fulgurante de Guillaume et le conflit merveilleusement fécond qui opposa le duc au
19955 t son lieu la personne fulgurante de Guillaume et le conflit merveilleusement fécond qui opposa le duc au moine. ⁂ Le Poit
19956 et le conflit merveilleusement fécond qui opposa le duc au moine. ⁂ Le Poitou et Guillaume de Poitiers sont moins à l’ori
19957 eilleusement fécond qui opposa le duc au moine. ⁂ Le Poitou et Guillaume de Poitiers sont moins à l’origine qu’au lieu foc
19958 ⁂ Le Poitou et Guillaume de Poitiers sont moins à l’ origine qu’au lieu focal de l’histoire de l’amour en Occident, et de t
19959 Poitiers sont moins à l’origine qu’au lieu focal de l’histoire de l’amour en Occident, et de toute sa problématique. Derr
19960 itiers sont moins à l’origine qu’au lieu focal de l’ histoire de l’amour en Occident, et de toute sa problématique. Derrièr
19961 moins à l’origine qu’au lieu focal de l’histoire de l’amour en Occident, et de toute sa problématique. Derrière les succè
19962 ins à l’origine qu’au lieu focal de l’histoire de l’ amour en Occident, et de toute sa problématique. Derrière les succès m
19963 eu focal de l’histoire de l’amour en Occident, et de toute sa problématique. Derrière les succès missionnaires de Robert d
19964 Occident, et de toute sa problématique. Derrière les succès missionnaires de Robert d’Arbrissel, il y a l’évolution religi
19965 problématique. Derrière les succès missionnaires de Robert d’Arbrissel, il y a l’évolution religieuse du xie siècle en A
19966 uccès missionnaires de Robert d’Arbrissel, il y a l’ évolution religieuse du xie siècle en Aquitaine, la diffusion secrète
19967 évolution religieuse du xie siècle en Aquitaine, la diffusion secrète puis les « succès » aussi des sectes manichéennes,
19968 e siècle en Aquitaine, la diffusion secrète puis les « succès » aussi des sectes manichéennes, antiromaines, auxquelles l’
19969 des sectes manichéennes, antiromaines, auxquelles l’ arrière-grand-père de Guillaume IX — le VIIe duc, candidat à l’Empire 
19970 es, antiromaines, auxquelles l’arrière-grand-père de Guillaume IX — le VIIe duc, candidat à l’Empire — « s’intéresse très
19971 auxquelles l’arrière-grand-père de Guillaume IX —  le VIIe duc, candidat à l’Empire — « s’intéresse très vivement », dit la
19972 nd-père de Guillaume IX — le VIIe duc, candidat à l’ Empire — « s’intéresse très vivement », dit la chronique vers 1050 — e
19973 t à l’Empire — « s’intéresse très vivement », dit la chronique vers 1050 — et c’est cela qui va s’épanouir cent ans plus t
19974 st cela qui va s’épanouir cent ans plus tard dans le Midi, et qu’on nommera le catharisme. Et derrière les dons poétiques
19975 cent ans plus tard dans le Midi, et qu’on nommera le catharisme. Et derrière les dons poétiques de Guillaume, il y a la sé
19976 Midi, et qu’on nommera le catharisme. Et derrière les dons poétiques de Guillaume, il y a la séculaire tradition littéraire
19977 era le catharisme. Et derrière les dons poétiques de Guillaume, il y a la séculaire tradition littéraire des cours aquitai
19978 derrière les dons poétiques de Guillaume, il y a la séculaire tradition littéraire des cours aquitaines238, de l’évêque F
19979 ire tradition littéraire des cours aquitaines238, de l’évêque Fortunat au vie siècle et de ses lettres galantes à la rein
19980 tradition littéraire des cours aquitaines238, de l’ évêque Fortunat au vie siècle et de ses lettres galantes à la reine R
19981 taines238, de l’évêque Fortunat au vie siècle et de ses lettres galantes à la reine Radegonde, abbesse du monastère de la
19982 tunat au vie siècle et de ses lettres galantes à la reine Radegonde, abbesse du monastère de la Sainte-Croix de Poitiers,
19983 lantes à la reine Radegonde, abbesse du monastère de la Sainte-Croix de Poitiers, jusqu’à la propre tante du duc : Agnès,
19984 tes à la reine Radegonde, abbesse du monastère de la Sainte-Croix de Poitiers, jusqu’à la propre tante du duc : Agnès, fem
19985 monastère de la Sainte-Croix de Poitiers, jusqu’à la propre tante du duc : Agnès, femme de l’empereur Henri III. Elle entr
19986 rs, jusqu’à la propre tante du duc : Agnès, femme de l’empereur Henri III. Elle entretient avec Pierre Damien une correspo
19987 jusqu’à la propre tante du duc : Agnès, femme de l’ empereur Henri III. Elle entretient avec Pierre Damien une corresponda
19988 re « ces âmes raffinées déjà tout près du langage de saint Bernard mais aussi de celui de l’amour courtois dans sa phase l
19989 tout près du langage de saint Bernard mais aussi de celui de l’amour courtois dans sa phase la plus idéalisée »239. Du Po
19990 s du langage de saint Bernard mais aussi de celui de l’amour courtois dans sa phase la plus idéalisée »239. Du Poitevin Gu
19991 u langage de saint Bernard mais aussi de celui de l’ amour courtois dans sa phase la plus idéalisée »239. Du Poitevin Guill
19992 aussi de celui de l’amour courtois dans sa phase la plus idéalisée »239. Du Poitevin Guillaume et de ses proches amis, le
19993 la plus idéalisée »239. Du Poitevin Guillaume et de ses proches amis, les Ventadour et les d’Ussel du Limousin, la poésie
19994 39. Du Poitevin Guillaume et de ses proches amis, les Ventadour et les d’Ussel du Limousin, la poésie nouvelle va se répand
19995 uillaume et de ses proches amis, les Ventadour et les d’Ussel du Limousin, la poésie nouvelle va se répandre vers le sud to
19996 aume et de ses proches amis, les Ventadour et les d’ Ussel du Limousin, la poésie nouvelle va se répandre vers le sud toulo
19997 s amis, les Ventadour et les d’Ussel du Limousin, la poésie nouvelle va se répandre vers le sud toulousain et le sud-est p
19998 Limousin, la poésie nouvelle va se répandre vers le sud toulousain et le sud-est provençal, avec lesquels on confond de n
19999 nouvelle va se répandre vers le sud toulousain et le sud-est provençal, avec lesquels on confond de nos jours les troubado
20000 et le sud-est provençal, avec lesquels on confond de nos jours les troubadours — mais Dante, qui s’y connaît, les nomme « 
20001 provençal, avec lesquels on confond de nos jours les troubadours — mais Dante, qui s’y connaît, les nomme « limousins ». L
20002 rs les troubadours — mais Dante, qui s’y connaît, les nomme « limousins ». La descendance nordique de Poitiers n’est pas mo
20003 Dante, qui s’y connaît, les nomme « limousins ». La descendance nordique de Poitiers n’est pas moins féconde. Aliénor, pe
20004 les nomme « limousins ». La descendance nordique de Poitiers n’est pas moins féconde. Aliénor, petite-fille de Guillaume,
20005 rs n’est pas moins féconde. Aliénor, petite-fille de Guillaume, épousera Louis VII de France, puis Henri II Plantagenêt. D
20006 e Champagne et Aëlis de Blois, qui tiendront cour d’ amour et transmettront les secrets de la courtoisie aux auteurs des « 
20007 lois, qui tiendront cour d’amour et transmettront les secrets de la courtoisie aux auteurs des « romans bretons », dont le
20008 endront cour d’amour et transmettront les secrets de la courtoisie aux auteurs des « romans bretons », dont le plus grand
20009 ront cour d’amour et transmettront les secrets de la courtoisie aux auteurs des « romans bretons », dont le plus grand ser
20010 urtoisie aux auteurs des « romans bretons », dont le plus grand sera leur ami et obligé, Chrétien de Troyes. Guillaume est
20011 ami et obligé, Chrétien de Troyes. Guillaume est le prince le plus puissant sur les terres qu’on nomme France aujourd’hui
20012 ligé, Chrétien de Troyes. Guillaume est le prince le plus puissant sur les terres qu’on nomme France aujourd’hui. Tous ses
20013 yes. Guillaume est le prince le plus puissant sur les terres qu’on nomme France aujourd’hui. Tous ses oncles sont ducs ou r
20014 tantes reines ou impératrices : du Saint-Empire, de l’Angleterre, de la Bourgogne. L’une de ses sœurs épouse le roi Pierr
20015 ntes reines ou impératrices : du Saint-Empire, de l’ Angleterre, de la Bourgogne. L’une de ses sœurs épouse le roi Pierre d
20016 impératrices : du Saint-Empire, de l’Angleterre, de la Bourgogne. L’une de ses sœurs épouse le roi Pierre d’Aragon, l’aut
20017 pératrices : du Saint-Empire, de l’Angleterre, de la Bourgogne. L’une de ses sœurs épouse le roi Pierre d’Aragon, l’autre
20018 t-Empire, de l’Angleterre, de la Bourgogne. L’une de ses sœurs épouse le roi Pierre d’Aragon, l’autre le roi Alfonse de Ca
20019 terre, de la Bourgogne. L’une de ses sœurs épouse le roi Pierre d’Aragon, l’autre le roi Alfonse de Castille. Lui-même épo
20020 ses sœurs épouse le roi Pierre d’Aragon, l’autre le roi Alfonse de Castille. Lui-même épousera d’abord Ermengarde d’Anjou
20021 ient duchesse de Bretagne, puis en secondes noces la jeune veuve du roi Sanche d’Aragon, Philippa de Toulouse. Les chroniq
20022 uve du roi Sanche d’Aragon, Philippa de Toulouse. Les chroniqueurs du temps, prolixes sur son compte, le décrivent comme « 
20023 s chroniqueurs du temps, prolixes sur son compte, le décrivent comme « prodigue et coureur d’aventures », « enragé amateur
20024 compte, le décrivent comme « prodigue et coureur d’ aventures », « enragé amateur de femmes », « ennemi de toute pudeur et
20025 odigue et coureur d’aventures », « enragé amateur de femmes », « ennemi de toute pudeur et sainteté », à tel point « qu’on
20026 entures », « enragé amateur de femmes », « ennemi de toute pudeur et sainteté », à tel point « qu’on aurait pensé qu’il cr
20027 té », à tel point « qu’on aurait pensé qu’il crût le monde gouverné par le hasard, non par la Providence »240, mais avec c
20028 ’on aurait pensé qu’il crût le monde gouverné par le hasard, non par la Providence »240, mais avec cela « audacieux, pieux
20029 ’il crût le monde gouverné par le hasard, non par la Providence »240, mais avec cela « audacieux, pieux, et d’un caractère
20030 dence »240, mais avec cela « audacieux, pieux, et d’ un caractère extrêmement joyeux ». Deux fois excommunié ; la seconde f
20031 seconde fois à cause de sa liaison affichée avec la vicomtesse de Châtellerault, si bellement prénommée Dangereuse, qu’il
20032 à cause de sa liaison affichée avec la vicomtesse de Châtellerault, si bellement prénommée Dangereuse, qu’il installa dans
20033 rénommée Dangereuse, qu’il installa dans une tour de son château. Avec cela, et avant tout, il est poète. Ses premiers « v
20034 s » (ou cansos) « chantent ses aventures galantes d’ une manière grivoise, obscène même » pour un auditoire de « gais compa
20035 anière grivoise, obscène même » pour un auditoire de « gais compagnons de débauche » (p. 152). Principal événement de sa v
20036 ène même » pour un auditoire de « gais compagnons de débauche » (p. 152). Principal événement de sa vie : il se croise au
20037 gnons de débauche » (p. 152). Principal événement de sa vie : il se croise au printemps de 1101, subit une écrasante défai
20038 l événement de sa vie : il se croise au printemps de 1101, subit une écrasante défaite à Héraclée, et après plusieurs mois
20039 sante défaite à Héraclée, et après plusieurs mois de captivité à la cour de Tancrède et chez les Sarrasins, rentre à Poiti
20040 Héraclée, et après plusieurs mois de captivité à la cour de Tancrède et chez les Sarrasins, rentre à Poitiers, à l’automn
20041 e, et après plusieurs mois de captivité à la cour de Tancrède et chez les Sarrasins, rentre à Poitiers, à l’automne de 110
20042 s mois de captivité à la cour de Tancrède et chez les Sarrasins, rentre à Poitiers, à l’automne de 1102. Entre-temps, Rober
20043 crède et chez les Sarrasins, rentre à Poitiers, à l’ automne de 1102. Entre-temps, Robert d’Arbrissel a fondé l’abbaye de F
20044 hez les Sarrasins, rentre à Poitiers, à l’automne de 1102. Entre-temps, Robert d’Arbrissel a fondé l’abbaye de Fontevrault
20045 de 1102. Entre-temps, Robert d’Arbrissel a fondé l’ abbaye de Fontevrault. Le duel commence. Qui est Robert d’Arbrissel ?
20046 Entre-temps, Robert d’Arbrissel a fondé l’abbaye de Fontevrault. Le duel commence. Qui est Robert d’Arbrissel ? Né vers 1
20047 bert d’Arbrissel a fondé l’abbaye de Fontevrault. Le duel commence. Qui est Robert d’Arbrissel ? Né vers 1050 à l’Arbresse
20048 ence. Qui est Robert d’Arbrissel ? Né vers 1050 à l’ Arbressec, ce Breton fils de prêtre se fait d’abord clerc vagabond, ti
20049 ssel ? Né vers 1050 à l’Arbressec, ce Breton fils de prêtre se fait d’abord clerc vagabond, tient des sermons violents con
20050 clerc vagabond, tient des sermons violents contre le mariage des prêtres, puis se retire en ermite dans la forêt de Craon.
20051 ariage des prêtres, puis se retire en ermite dans la forêt de Craon. Sa soif d’ascétisme et son éloquence ont attiré des d
20052 s prêtres, puis se retire en ermite dans la forêt de Craon. Sa soif d’ascétisme et son éloquence ont attiré des disciples,
20053 retire en ermite dans la forêt de Craon. Sa soif d’ ascétisme et son éloquence ont attiré des disciples, qui le rejoignent
20054 me et son éloquence ont attiré des disciples, qui le rejoignent dans sa retraite. Des communes — dirions-nous — se forment
20055 . Des communes — dirions-nous — se forment autour d’ eux. On leur octroie des terres à cultiver. Mais voici Robert nommé « 
20056 édicateur apostolique » par Urbain II. Il reprend la route, et ses sermons « empreints d’un profond pessimisme » dénoncent
20057 . Il reprend la route, et ses sermons « empreints d’ un profond pessimisme » dénoncent la perversité de ce monde rempli de
20058 s « empreints d’un profond pessimisme » dénoncent la perversité de ce monde rempli de mensonges et d’ignorance dans le peu
20059 d’un profond pessimisme » dénoncent la perversité de ce monde rempli de mensonges et d’ignorance dans le peuple, de meurtr
20060 isme » dénoncent la perversité de ce monde rempli de mensonges et d’ignorance dans le peuple, de meurtres et d’adultères c
20061 la perversité de ce monde rempli de mensonges et d’ ignorance dans le peuple, de meurtres et d’adultères chez les princes,
20062 ce monde rempli de mensonges et d’ignorance dans le peuple, de meurtres et d’adultères chez les princes, de simonie et d’
20063 empli de mensonges et d’ignorance dans le peuple, de meurtres et d’adultères chez les princes, de simonie et d’hypocrisie
20064 ges et d’ignorance dans le peuple, de meurtres et d’ adultères chez les princes, de simonie et d’hypocrisie chez les prêtre
20065 e dans le peuple, de meurtres et d’adultères chez les princes, de simonie et d’hypocrisie chez les prêtres. C’est déjà l’es
20066 ple, de meurtres et d’adultères chez les princes, de simonie et d’hypocrisie chez les prêtres. C’est déjà l’essentiel de l
20067 es et d’adultères chez les princes, de simonie et d’ hypocrisie chez les prêtres. C’est déjà l’essentiel de la prédication
20068 chez les princes, de simonie et d’hypocrisie chez les prêtres. C’est déjà l’essentiel de la prédication antiromaine des cat
20069 onie et d’hypocrisie chez les prêtres. C’est déjà l’ essentiel de la prédication antiromaine des cathares, des Vaudois, et
20070 pocrisie chez les prêtres. C’est déjà l’essentiel de la prédication antiromaine des cathares, des Vaudois, et plus tard de
20071 risie chez les prêtres. C’est déjà l’essentiel de la prédication antiromaine des cathares, des Vaudois, et plus tard des f
20072 t plus tard des fraticelli… À ces vices il oppose la vraie piété, la pauvreté, l’ascèse, le détachement. Des foules se met
20073 fraticelli… À ces vices il oppose la vraie piété, la pauvreté, l’ascèse, le détachement. Des foules se mettent à l’accompa
20074 ces vices il oppose la vraie piété, la pauvreté, l’ ascèse, le détachement. Des foules se mettent à l’accompagner, formées
20075 il oppose la vraie piété, la pauvreté, l’ascèse, le détachement. Des foules se mettent à l’accompagner, formées de millie
20076 l’ascèse, le détachement. Des foules se mettent à l’ accompagner, formées de milliers de jeunes disciples que les chronique
20077 t. Des foules se mettent à l’accompagner, formées de milliers de jeunes disciples que les chroniques nous décrivent tels d
20078 s se mettent à l’accompagner, formées de milliers de jeunes disciples que les chroniques nous décrivent tels des hippies a
20079 gner, formées de milliers de jeunes disciples que les chroniques nous décrivent tels des hippies américains « marchant pied
20080 hippies américains « marchant pieds nus, couverts de vêtements bizarres et lacérés, et remarquables par l’abondance de leu
20081 êtements bizarres et lacérés, et remarquables par l’ abondance de leurs barbes » (barbarum prolixitate notabiles). Les femm
20082 arres et lacérés, et remarquables par l’abondance de leurs barbes » (barbarum prolixitate notabiles). Les femmes quittent
20083 leurs barbes » (barbarum prolixitate notabiles). Les femmes quittent leur mari, les fidèles leur curé pour le suivre. Ses
20084 xitate notabiles). Les femmes quittent leur mari, les fidèles leur curé pour le suivre. Ses amis le mettent en garde contre
20085 es quittent leur mari, les fidèles leur curé pour le suivre. Ses amis le mettent en garde contre la familiarité exagérée e
20086 i, les fidèles leur curé pour le suivre. Ses amis le mettent en garde contre la familiarité exagérée entre les sexes dont
20087 ur le suivre. Ses amis le mettent en garde contre la familiarité exagérée entre les sexes dont on accuse sa communauté amb
20088 ent en garde contre la familiarité exagérée entre les sexes dont on accuse sa communauté ambulante. Si l’on en croit les ru
20089 sexes dont on accuse sa communauté ambulante. Si l’ on en croit les rumeurs du temps, Robert, « suivant l’exemple d’ascète
20090 accuse sa communauté ambulante. Si l’on en croit les rumeurs du temps, Robert, « suivant l’exemple d’ascètes orientaux, su
20091 en croit les rumeurs du temps, Robert, « suivant l’ exemple d’ascètes orientaux, surtout syriens, aurait lui-même provoqué
20092 les rumeurs du temps, Robert, « suivant l’exemple d’ ascètes orientaux, surtout syriens, aurait lui-même provoqué une telle
20093 ne telle promiscuité en permettant aux femmes qui le suivaient d’habiter familièrement avec lui et même de partager sa cou
20094 iscuité en permettant aux femmes qui le suivaient d’ habiter familièrement avec lui et même de partager sa couche — tout ce
20095 uivaient d’habiter familièrement avec lui et même de partager sa couche — tout cela pour expier ses anciens péchés véniels
20096 ns péchés véniels et pour prouver sa résistance à la tentation sensuelle ». À Rouen, il entre dans un bordel « pour se cha
20097 Rouen, il entre dans un bordel « pour se chauffer les pieds », et convertit toutes les prostituées ; elles se prosternent d
20098 pour se chauffer les pieds », et convertit toutes les prostituées ; elles se prosternent devant lui, et il ne tarde pas à l
20099 s se prosternent devant lui, et il ne tarde pas à les conduire dans une contrée déserte pour y mener une sainte vie d’ermit
20100 s une contrée déserte pour y mener une sainte vie d’ ermites. En 1101, il décide de créer pour ses adeptes une colonie de «
20101 ener une sainte vie d’ermites. En 1101, il décide de créer pour ses adeptes une colonie de « cabanes » autour d’une église
20102 , il décide de créer pour ses adeptes une colonie de « cabanes » autour d’une église dédiée — bien entendu — à la Vierge.
20103 our ses adeptes une colonie de « cabanes » autour d’ une église dédiée — bien entendu — à la Vierge. L’ensemble va devenir
20104 s » autour d’une église dédiée — bien entendu — à la Vierge. L’ensemble va devenir l’abbaye de Fontevrault, formée d’un gr
20105 d’une église dédiée — bien entendu — à la Vierge. L’ ensemble va devenir l’abbaye de Fontevrault, formée d’un grand couvent
20106 bien entendu — à la Vierge. L’ensemble va devenir l’ abbaye de Fontevrault, formée d’un grand couvent de femmes jouxtant tr
20107 ndu — à la Vierge. L’ensemble va devenir l’abbaye de Fontevrault, formée d’un grand couvent de femmes jouxtant trois autre
20108 semble va devenir l’abbaye de Fontevrault, formée d’ un grand couvent de femmes jouxtant trois autres maisons d’hommes. L’o
20109 ’abbaye de Fontevrault, formée d’un grand couvent de femmes jouxtant trois autres maisons d’hommes. L’ordre essaimera très
20110 d couvent de femmes jouxtant trois autres maisons d’ hommes. L’ordre essaimera très vite en Bretagne, dans le Limousin, le
20111 de femmes jouxtant trois autres maisons d’hommes. L’ ordre essaimera très vite en Bretagne, dans le Limousin, le Périgord e
20112 es. L’ordre essaimera très vite en Bretagne, dans le Limousin, le Périgord et le Toulousain et comptera jusqu’à trois-mill
20113 ssaimera très vite en Bretagne, dans le Limousin, le Périgord et le Toulousain et comptera jusqu’à trois-mille moines et r
20114 ite en Bretagne, dans le Limousin, le Périgord et le Toulousain et comptera jusqu’à trois-mille moines et religieuses. Let
20115 jusqu’à trois-mille moines et religieuses. Lettre de Robert : « Vous savez comment tout ce que j’ai érigé en ce monde, je
20116 ez comment tout ce que j’ai érigé en ce monde, je l’ ai fait pour les religieuses, et c’est à elles que j’ai offert toute l
20117 ce que j’ai érigé en ce monde, je l’ai fait pour les religieuses, et c’est à elles que j’ai offert toute la force de mes t
20118 ligieuses, et c’est à elles que j’ai offert toute la force de mes talents et ce qui est beaucoup plus encore, je me suis s
20119 , et c’est à elles que j’ai offert toute la force de mes talents et ce qui est beaucoup plus encore, je me suis soumis à e
20120 e suis soumis à elles, moi et mes disciples, pour le bien de nos âmes. » Nouveauté inouïe et qui surpasse encore celle de
20121 oumis à elles, moi et mes disciples, pour le bien de nos âmes. » Nouveauté inouïe et qui surpasse encore celle de donner à
20122 . » Nouveauté inouïe et qui surpasse encore celle de donner à l’abbesse le pouvoir supérieur non seulement sur les religie
20123 é inouïe et qui surpasse encore celle de donner à l’ abbesse le pouvoir supérieur non seulement sur les religieuses (comme
20124 t qui surpasse encore celle de donner à l’abbesse le pouvoir supérieur non seulement sur les religieuses (comme Héloïse l’
20125 l’abbesse le pouvoir supérieur non seulement sur les religieuses (comme Héloïse l’avait au Paraclet dans le même temps) ma
20126 non seulement sur les religieuses (comme Héloïse l’ avait au Paraclet dans le même temps) mais sur les hommes de la commun
20127 ligieuses (comme Héloïse l’avait au Paraclet dans le même temps) mais sur les hommes de la communauté. Très vite, le magné
20128 l’avait au Paraclet dans le même temps) mais sur les hommes de la communauté. Très vite, le magnétisme qui émane de son fo
20129 Paraclet dans le même temps) mais sur les hommes de la communauté. Très vite, le magnétisme qui émane de son fondateur at
20130 raclet dans le même temps) mais sur les hommes de la communauté. Très vite, le magnétisme qui émane de son fondateur attir
20131 mais sur les hommes de la communauté. Très vite, le magnétisme qui émane de son fondateur attire à Fontevrault « les plus
20132 la communauté. Très vite, le magnétisme qui émane de son fondateur attire à Fontevrault « les plus célèbres beautés de l’é
20133 qui émane de son fondateur attire à Fontevrault «  les plus célèbres beautés de l’époque », parmi lesquelles la reine Bertra
20134 attire à Fontevrault « les plus célèbres beautés de l’époque », parmi lesquelles la reine Bertrade de France, et l’on ne
20135 tire à Fontevrault « les plus célèbres beautés de l’ époque », parmi lesquelles la reine Bertrade de France, et l’on ne peu
20136 célèbres beautés de l’époque », parmi lesquelles la reine Bertrade de France, et l’on ne peut imaginer conversion plus re
20137 parmi lesquelles la reine Bertrade de France, et l’ on ne peut imaginer conversion plus retentissante. Car cette Bertrade
20138 plus retentissante. Car cette Bertrade a provoqué le plus grand scandale de l’époque en obligeant son amant, Philippe Ier,
20139 cette Bertrade a provoqué le plus grand scandale de l’époque en obligeant son amant, Philippe Ier, à répudier sa femme po
20140 tte Bertrade a provoqué le plus grand scandale de l’ époque en obligeant son amant, Philippe Ier, à répudier sa femme pour
20141 son amant, Philippe Ier, à répudier sa femme pour l’ épouser, et en attirant ainsi sur le nouveau couple une excommunicatio
20142 sa femme pour l’épouser, et en attirant ainsi sur le nouveau couple une excommunication telle que « toutes les cloches ces
20143 eau couple une excommunication telle que « toutes les cloches cessaient de sonner lorsque le roi et la « reine » entraient
20144 nication telle que « toutes les cloches cessaient de sonner lorsque le roi et la « reine » entraient dans une ville ou dan
20145 « toutes les cloches cessaient de sonner lorsque le roi et la « reine » entraient dans une ville ou dans un château ». Ma
20146 les cloches cessaient de sonner lorsque le roi et la « reine » entraient dans une ville ou dans un château ». Mais voilà l
20147 t dans une ville ou dans un château ». Mais voilà le plus beau ; en 1112, Ermengarde de Bretagne, première femme de Guilla
20148 ; en 1112, Ermengarde de Bretagne, première femme de Guillaume IX, puis en 1115 Philippa de Toulouse, sa seconde femme, ac
20149 ilippa de Toulouse, sa seconde femme, accompagnée de leur fille Audéoude, passent dans le camp du moine, renient Guillaume
20150 accompagnée de leur fille Audéoude, passent dans le camp du moine, renient Guillaume, et prennent le voile à Fontevrault.
20151 le camp du moine, renient Guillaume, et prennent le voile à Fontevrault. Guillaume IX ne semble pas avoir pris au sérieu
20152 Guillaume IX ne semble pas avoir pris au sérieux l’ œuvre de réformateur qui s’attachait, paraît-il, à sauver de l’enfer d
20153 me IX ne semble pas avoir pris au sérieux l’œuvre de réformateur qui s’attachait, paraît-il, à sauver de l’enfer des fille
20154 réformateur qui s’attachait, paraît-il, à sauver de l’enfer des filles débauchées… S’il est exact que Robert d’Arbrissel
20155 formateur qui s’attachait, paraît-il, à sauver de l’ enfer des filles débauchées… S’il est exact que Robert d’Arbrissel pré
20156 éconisait entre religieux et religieuse une sorte d’ assays mystique, destiné à mettre à l’épreuve dans un même lit leurs v
20157 e une sorte d’assays mystique, destiné à mettre à l’ épreuve dans un même lit leurs vertus chrétiennes et leur capacité de
20158 ême lit leurs vertus chrétiennes et leur capacité de continence, on conçoit que Guillaume IX, peu religieux de tempérament
20159 nence, on conçoit que Guillaume IX, peu religieux de tempérament, n’ait vu dans ces manœuvres qu’une aimable et hypocrite
20160 ignes, dont on peut retenir que Robert pratiquait l’ asag avant tous les troubadours, et avant que Guillaume en parle dans
20161 t retenir que Robert pratiquait l’asag avant tous les troubadours, et avant que Guillaume en parle dans un vers, opposons B
20162 duc d’Aquitaine, ait assisté à ce bouleversement de toute l’aristocratie de la région, à cet exode général des nobles dam
20163 uitaine, ait assisté à ce bouleversement de toute l’ aristocratie de la région, à cet exode général des nobles dames, y com
20164 sisté à ce bouleversement de toute l’aristocratie de la région, à cet exode général des nobles dames, y compris sa premièr
20165 té à ce bouleversement de toute l’aristocratie de la région, à cet exode général des nobles dames, y compris sa première e
20166 es, ainsi que sa propre fille, sans s’en émouvoir de la moindre façon ?… Il nous paraît très probable que Guillaume fut vi
20167 ainsi que sa propre fille, sans s’en émouvoir de la moindre façon ?… Il nous paraît très probable que Guillaume fut vivem
20168 bable que Guillaume fut vivement impressionné par le mouvement de Fontevrault et par les succès éclatants qu’il remportait
20169 llaume fut vivement impressionné par le mouvement de Fontevrault et par les succès éclatants qu’il remportait dans son voi
20170 pressionné par le mouvement de Fontevrault et par les succès éclatants qu’il remportait dans son voisinage immédiat (p. 207
20171 n voisinage immédiat (p. 207). Première réaction de Guillaume au défi que lui portent ces « succès éclatants » : le sarca
20172 u défi que lui portent ces « succès éclatants » : le sarcasme et l’énorme plaisanterie. Pour parodier l’abbaye des filles
20173 portent ces « succès éclatants » : le sarcasme et l’ énorme plaisanterie. Pour parodier l’abbaye des filles perdues mais « 
20174 sarcasme et l’énorme plaisanterie. Pour parodier l’ abbaye des filles perdues mais « relevées » par d’Arbrissel, il fonde
20175 l’abbaye des filles perdues mais « relevées » par d’ Arbrissel, il fonde à Niort une colonie de petites maisons, habitacula
20176 s » par d’Arbrissel, il fonde à Niort une colonie de petites maisons, habitacula quaedam quasi monasteriola, imitant les «
20177 s, habitacula quaedam quasi monasteriola, imitant les « cabanes » des débuts de Fontevrault, et il y loge des courtisanes a
20178 monasteriola, imitant les « cabanes » des débuts de Fontevrault, et il y loge des courtisanes aussi peu « relevées » que
20179 evées » que possible, instituant pour « abbesse » la plus experte. Seconde réaction, selon Bezzola : une sourde crise mora
20180 ion, selon Bezzola : une sourde crise morale, qui l’ amène à remettre en question « ce que l’homme désire le plus », comme
20181 rale, qui l’amène à remettre en question « ce que l’ homme désire le plus », comme il le dit dans l’une de ses chansons. « 
20182 ne à remettre en question « ce que l’homme désire le plus », comme il le dit dans l’une de ses chansons. « Ne serait-ce pa
20183 stion « ce que l’homme désire le plus », comme il le dit dans l’une de ses chansons. « Ne serait-ce pas dans cet état de m
20184 omme désire le plus », comme il le dit dans l’une de ses chansons. « Ne serait-ce pas dans cet état de malaise intérieur q
20185 de ses chansons. « Ne serait-ce pas dans cet état de malaise intérieur que naquit en lui le désir d’opposer au mysticisme
20186 s cet état de malaise intérieur que naquit en lui le désir d’opposer au mysticisme ascétique de l’époque un mysticisme mon
20187 t de malaise intérieur que naquit en lui le désir d’ opposer au mysticisme ascétique de l’époque un mysticisme mondain, une
20188 en lui le désir d’opposer au mysticisme ascétique de l’époque un mysticisme mondain, une élévation spirituelle de l’amour
20189 lui le désir d’opposer au mysticisme ascétique de l’ époque un mysticisme mondain, une élévation spirituelle de l’amour du
20190 un mysticisme mondain, une élévation spirituelle de l’amour du chevalier, rivalisant avec l’attraction qu’exerçait sur le
20191 mysticisme mondain, une élévation spirituelle de l’ amour du chevalier, rivalisant avec l’attraction qu’exerçait sur les â
20192 rituelle de l’amour du chevalier, rivalisant avec l’ attraction qu’exerçait sur les âmes l’amour mystique et la soumission
20193 ier, rivalisant avec l’attraction qu’exerçait sur les âmes l’amour mystique et la soumission à la domina que propageait Fon
20194 lisant avec l’attraction qu’exerçait sur les âmes l’ amour mystique et la soumission à la domina que propageait Fontevrault
20195 tion qu’exerçait sur les âmes l’amour mystique et la soumission à la domina que propageait Fontevrault ? » Tout d’un coup,
20196 sur les âmes l’amour mystique et la soumission à la domina que propageait Fontevrault ? » Tout d’un coup, c’est l’efflore
20197 n à la domina que propageait Fontevrault ? » Tout d’ un coup, c’est l’efflorescence lyrique, dans les formes du conductus e
20198 propageait Fontevrault ? » Tout d’un coup, c’est l’ efflorescence lyrique, dans les formes du conductus ecclésiastique, pu
20199 ut d’un coup, c’est l’efflorescence lyrique, dans les formes du conductus ecclésiastique, puis du zadjal arabe, et les gran
20200 onductus ecclésiastique, puis du zadjal arabe, et les grands thèmes de l’amour courtois : la soumission du chevalier par al
20201 tique, puis du zadjal arabe, et les grands thèmes de l’amour courtois : la soumission du chevalier par allégeance d’amour
20202 ue, puis du zadjal arabe, et les grands thèmes de l’ amour courtois : la soumission du chevalier par allégeance d’amour pur
20203 arabe, et les grands thèmes de l’amour courtois : la soumission du chevalier par allégeance d’amour pur à la dame, l’assai
20204 rtois : la soumission du chevalier par allégeance d’ amour pur à la dame, l’assai imposé par la dame comme épreuve de l’amo
20205 mission du chevalier par allégeance d’amour pur à la dame, l’assai imposé par la dame comme épreuve de l’amour vrai, tout
20206 u chevalier par allégeance d’amour pur à la dame, l’ assai imposé par la dame comme épreuve de l’amour vrai, tout cela « po
20207 égeance d’amour pur à la dame, l’assai imposé par la dame comme épreuve de l’amour vrai, tout cela « pour le bien de nos â
20208 la dame, l’assai imposé par la dame comme épreuve de l’amour vrai, tout cela « pour le bien de nos âmes », disait Robert ;
20209 dame, l’assai imposé par la dame comme épreuve de l’ amour vrai, tout cela « pour le bien de nos âmes », disait Robert ; « 
20210 e comme épreuve de l’amour vrai, tout cela « pour le bien de nos âmes », disait Robert ; « pour rafraîchir ma chair et ren
20211 épreuve de l’amour vrai, tout cela « pour le bien de nos âmes », disait Robert ; « pour rafraîchir ma chair et renouveler
20212 corps », traduit Guillaume ; pour notre salut par l’ amour, diront les troubadours classiques… Je me rends, je me livre à
20213 Guillaume ; pour notre salut par l’amour, diront les troubadours classiques… Je me rends, je me livre à Elle ! Grâce pur
20214 ivre à Elle ! Grâce pure, indicible nostalgie. À la naissance du lyrisme occidental, il y a cette conversion non de l’esp
20215 u lyrisme occidental, il y a cette conversion non de l’esprit, ni même de la conscience peut-être, mais de l’âme soudain q
20216 yrisme occidental, il y a cette conversion non de l’ esprit, ni même de la conscience peut-être, mais de l’âme soudain qui
20217 il y a cette conversion non de l’esprit, ni même de la conscience peut-être, mais de l’âme soudain qui s’éveille « à la d
20218 y a cette conversion non de l’esprit, ni même de la conscience peut-être, mais de l’âme soudain qui s’éveille « à la douc
20219 ’esprit, ni même de la conscience peut-être, mais de l’âme soudain qui s’éveille « à la douceur du temps nouveau ». ⁂ C’es
20220 prit, ni même de la conscience peut-être, mais de l’ âme soudain qui s’éveille « à la douceur du temps nouveau ». ⁂ C’est p
20221 eut-être, mais de l’âme soudain qui s’éveille « à la douceur du temps nouveau ». ⁂ C’est par l’étude des formes prosodique
20222 le « à la douceur du temps nouveau ». ⁂ C’est par l’ étude des formes prosodiques que Theophil Spoerri, sur les traces de B
20223 des formes prosodiques que Theophil Spoerri, sur les traces de Bezzola, aborde le même problème, et il nous livre le princ
20224 prosodiques que Theophil Spoerri, sur les traces de Bezzola, aborde le même problème, et il nous livre le principe de sa
20225 eophil Spoerri, sur les traces de Bezzola, aborde le même problème, et il nous livre le principe de sa méthode dans une fo
20226 ezzola, aborde le même problème, et il nous livre le principe de sa méthode dans une formule où je retrouve la lettre de n
20227 de le même problème, et il nous livre le principe de sa méthode dans une formule où je retrouve la lettre de notre maître
20228 ipe de sa méthode dans une formule où je retrouve la lettre de notre maître commun, Rudolf Kassner : « Bewusstwerdung ist
20229 méthode dans une formule où je retrouve la lettre de notre maître commun, Rudolf Kassner : « Bewusstwerdung ist identisch
20230 identisch mit Formwerdung ». Ce qui veut dire que la prise de conscience d’une réalité psychique est inséparable de sa mis
20231 ng ». Ce qui veut dire que la prise de conscience d’ une réalité psychique est inséparable de sa mise en forme (plastique o
20232 onscience d’une réalité psychique est inséparable de sa mise en forme (plastique ou poétique), ou encore qu’on ne peut uti
20233 : nulle rhétorique n’est innocente pour un poète. Le processus formel qui intervient ici consiste en le passage du vers la
20234 e processus formel qui intervient ici consiste en le passage du vers latin au vers en langue vulgaire, d’oïl ou d’oc. Et l
20235 passage du vers latin au vers en langue vulgaire, d’ oïl ou d’oc. Et l’on découvre que ce passage s’est opéré par le moyen
20236 u vers latin au vers en langue vulgaire, d’oïl ou d’ oc. Et l’on découvre que ce passage s’est opéré par le moyen des forme
20237 tin au vers en langue vulgaire, d’oïl ou d’oc. Et l’ on découvre que ce passage s’est opéré par le moyen des formes liturgi
20238 . Et l’on découvre que ce passage s’est opéré par le moyen des formes liturgiques, de l’hymne ambrosien et de la séquence
20239 s’est opéré par le moyen des formes liturgiques, de l’hymne ambrosien et de la séquence convergeant dans les tropes de No
20240 est opéré par le moyen des formes liturgiques, de l’ hymne ambrosien et de la séquence convergeant dans les tropes de Notke
20241 n des formes liturgiques, de l’hymne ambrosien et de la séquence convergeant dans les tropes de Notker, puis dans le condu
20242 es formes liturgiques, de l’hymne ambrosien et de la séquence convergeant dans les tropes de Notker, puis dans le conduit
20243 ymne ambrosien et de la séquence convergeant dans les tropes de Notker, puis dans le conduit (conductus) bientôt autonomisé
20244 ien et de la séquence convergeant dans les tropes de Notker, puis dans le conduit (conductus) bientôt autonomisé sous form
20245 convergeant dans les tropes de Notker, puis dans le conduit (conductus) bientôt autonomisé sous forme de vers (versus) ou
20246 bientôt autonomisé sous forme de vers (versus) ou de chanson (canso) : cette évolution séculaire vient culminer entre 1100
20247 séculaire vient culminer entre 1100 et 1150 dans le prestigieux répertoire d’un des hauts lieux de la musique médiévale,
20248 entre 1100 et 1150 dans le prestigieux répertoire d’ un des hauts lieux de la musique médiévale, l’abbaye Saint-Martial de
20249 ns le prestigieux répertoire d’un des hauts lieux de la musique médiévale, l’abbaye Saint-Martial de Limoges. Or il se tro
20250 le prestigieux répertoire d’un des hauts lieux de la musique médiévale, l’abbaye Saint-Martial de Limoges. Or il se trouve
20251 ire d’un des hauts lieux de la musique médiévale, l’ abbaye Saint-Martial de Limoges. Or il se trouve que « l’abbé laïque »
20252 e Saint-Martial de Limoges. Or il se trouve que «  l’ abbé laïque » de Saint-Martial n’est autre que Guillaume, septième com
20253 de Limoges. Or il se trouve que « l’abbé laïque » de Saint-Martial n’est autre que Guillaume, septième comte du Poitou, ne
20254 , neuvième duc d’Aquitaine, et premier troubadour d’ Europe. Guillaume commence par imiter, dans une intention parodique — 
20255 par imiter, dans une intention parodique — contre l’ ambiance de religiosité toujours plus exaltée qu’entretient Fontevraul
20256 dans une intention parodique — contre l’ambiance de religiosité toujours plus exaltée qu’entretient Fontevrault — les for
20257 toujours plus exaltée qu’entretient Fontevrault — les formes de l’hymne ambrosien, de la séquence et du conduit. Il met en
20258 us exaltée qu’entretient Fontevrault — les formes de l’hymne ambrosien, de la séquence et du conduit. Il met en forme d’hy
20259 exaltée qu’entretient Fontevrault — les formes de l’ hymne ambrosien, de la séquence et du conduit. Il met en forme d’hymne
20260 nt Fontevrault — les formes de l’hymne ambrosien, de la séquence et du conduit. Il met en forme d’hymne liturgique ses déc
20261 Fontevrault — les formes de l’hymne ambrosien, de la séquence et du conduit. Il met en forme d’hymne liturgique ses déclar
20262 en, de la séquence et du conduit. Il met en forme d’ hymne liturgique ses déclarations d’amour profane241. Mais voici que p
20263 met en forme d’hymne liturgique ses déclarations d’ amour profane241. Mais voici que peu à peu, par la magie précise des r
20264 d’amour profane241. Mais voici que peu à peu, par la magie précise des rythmes de la mélodie et du verbe, ces formes se me
20265 i que peu à peu, par la magie précise des rythmes de la mélodie et du verbe, ces formes se mettent à gagner sur la matière
20266 ue peu à peu, par la magie précise des rythmes de la mélodie et du verbe, ces formes se mettent à gagner sur la matière du
20267 e et du verbe, ces formes se mettent à gagner sur la matière du poème. Elles agissent sur le poète à son insu et le transf
20268 agner sur la matière du poème. Elles agissent sur le poète à son insu et le transforment. Guillaume découvre que l’amour,
20269 poème. Elles agissent sur le poète à son insu et le transforment. Guillaume découvre que l’amour, c’est beaucoup plus que
20270 n insu et le transforment. Guillaume découvre que l’ amour, c’est beaucoup plus que faire faire l’amour. Tant qu’à la fin,
20271 que l’amour, c’est beaucoup plus que faire faire l’ amour. Tant qu’à la fin, il fera passer le mouvement même de l’esprit
20272 beaucoup plus que faire faire l’amour. Tant qu’à la fin, il fera passer le mouvement même de l’esprit dans la louange de
20273 e faire l’amour. Tant qu’à la fin, il fera passer le mouvement même de l’esprit dans la louange de la chair, la ferveur de
20274 ant qu’à la fin, il fera passer le mouvement même de l’esprit dans la louange de la chair, la ferveur de l’élan vers l’au-
20275 qu’à la fin, il fera passer le mouvement même de l’ esprit dans la louange de la chair, la ferveur de l’élan vers l’au-del
20276 il fera passer le mouvement même de l’esprit dans la louange de la chair, la ferveur de l’élan vers l’au-delà (exprimé par
20277 ser le mouvement même de l’esprit dans la louange de la chair, la ferveur de l’élan vers l’au-delà (exprimé par les formes
20278 le mouvement même de l’esprit dans la louange de la chair, la ferveur de l’élan vers l’au-delà (exprimé par les formes li
20279 ent même de l’esprit dans la louange de la chair, la ferveur de l’élan vers l’au-delà (exprimé par les formes liturgiques)
20280 l’esprit dans la louange de la chair, la ferveur de l’élan vers l’au-delà (exprimé par les formes liturgiques) dans la « 
20281 esprit dans la louange de la chair, la ferveur de l’ élan vers l’au-delà (exprimé par les formes liturgiques) dans la « dou
20282 la louange de la chair, la ferveur de l’élan vers l’ au-delà (exprimé par les formes liturgiques) dans la « douceur » de l’
20283 la ferveur de l’élan vers l’au-delà (exprimé par les formes liturgiques) dans la « douceur » de l’élan amoureux vers l’ici
20284 au-delà (exprimé par les formes liturgiques) dans la « douceur » de l’élan amoureux vers l’ici-bas. Origine de la poésie o
20285 é par les formes liturgiques) dans la « douceur » de l’élan amoureux vers l’ici-bas. Origine de la poésie occidentale ! Et
20286 ar les formes liturgiques) dans la « douceur » de l’ élan amoureux vers l’ici-bas. Origine de la poésie occidentale ! Et Sp
20287 ques) dans la « douceur » de l’élan amoureux vers l’ ici-bas. Origine de la poésie occidentale ! Et Spoerri nous fait suivr
20288 ceur » de l’élan amoureux vers l’ici-bas. Origine de la poésie occidentale ! Et Spoerri nous fait suivre dans le détail de
20289 r » de l’élan amoureux vers l’ici-bas. Origine de la poésie occidentale ! Et Spoerri nous fait suivre dans le détail de la
20290 ie occidentale ! Et Spoerri nous fait suivre dans le détail de la métrique des chansons I à IX la dialectique de cette con
20291 tale ! Et Spoerri nous fait suivre dans le détail de la métrique des chansons I à IX la dialectique de cette contamination
20292 e ! Et Spoerri nous fait suivre dans le détail de la métrique des chansons I à IX la dialectique de cette contamination et
20293 dans le détail de la métrique des chansons I à IX la dialectique de cette contamination et les progrès d’une sorte de spir
20294 de la métrique des chansons I à IX la dialectique de cette contamination et les progrès d’une sorte de spiritualité séculi
20295 s I à IX la dialectique de cette contamination et les progrès d’une sorte de spiritualité séculière, absolument originale :
20296 dialectique de cette contamination et les progrès d’ une sorte de spiritualité séculière, absolument originale : il s’agit
20297 de cette contamination et les progrès d’une sorte de spiritualité séculière, absolument originale : il s’agit d’un profond
20298 alité séculière, absolument originale : il s’agit d’ un profond mouvement de transfert des élans de l’amour divin exprimés
20299 ment originale : il s’agit d’un profond mouvement de transfert des élans de l’amour divin exprimés dans la liturgie, à ceu
20300 git d’un profond mouvement de transfert des élans de l’amour divin exprimés dans la liturgie, à ceux de l’amour le plus fr
20301 d’un profond mouvement de transfert des élans de l’ amour divin exprimés dans la liturgie, à ceux de l’amour le plus franc
20302 ransfert des élans de l’amour divin exprimés dans la liturgie, à ceux de l’amour le plus franchement, le plus insolemment
20303 e l’amour divin exprimés dans la liturgie, à ceux de l’amour le plus franchement, le plus insolemment humain. Sécularisati
20304 ’amour divin exprimés dans la liturgie, à ceux de l’ amour le plus franchement, le plus insolemment humain. Sécularisation
20305 ivin exprimés dans la liturgie, à ceux de l’amour le plus franchement, le plus insolemment humain. Sécularisation de l’ent
20306 liturgie, à ceux de l’amour le plus franchement, le plus insolemment humain. Sécularisation de l’enthousiasme (au sens li
20307 ement, le plus insolemment humain. Sécularisation de l’enthousiasme (au sens littéral « d’endieusement ») qui découvre la
20308 nt, le plus insolemment humain. Sécularisation de l’ enthousiasme (au sens littéral « d’endieusement ») qui découvre la plé
20309 ularisation de l’enthousiasme (au sens littéral «  d’ endieusement ») qui découvre la plénitude et le « salut » dans l’amour
20310 au sens littéral « d’endieusement ») qui découvre la plénitude et le « salut » dans l’amour de la femme, le printemps et l
20311 « d’endieusement ») qui découvre la plénitude et le « salut » dans l’amour de la femme, le printemps et l’ivresse de vivr
20312 ») qui découvre la plénitude et le « salut » dans l’ amour de la femme, le printemps et l’ivresse de vivre le temps neuf, c
20313 écouvre la plénitude et le « salut » dans l’amour de la femme, le printemps et l’ivresse de vivre le temps neuf, cet épanc
20314 uvre la plénitude et le « salut » dans l’amour de la femme, le printemps et l’ivresse de vivre le temps neuf, cet épanchem
20315 énitude et le « salut » dans l’amour de la femme, le printemps et l’ivresse de vivre le temps neuf, cet épanchement de la
20316 salut » dans l’amour de la femme, le printemps et l’ ivresse de vivre le temps neuf, cet épanchement de la grâce en la Natu
20317 ns l’amour de la femme, le printemps et l’ivresse de vivre le temps neuf, cet épanchement de la grâce en la Nature. Et voi
20318 r de la femme, le printemps et l’ivresse de vivre le temps neuf, cet épanchement de la grâce en la Nature. Et voici le cha
20319 l’ivresse de vivre le temps neuf, cet épanchement de la grâce en la Nature. Et voici le chant fort et tremblant : Ab la d
20320 vresse de vivre le temps neuf, cet épanchement de la grâce en la Nature. Et voici le chant fort et tremblant : Ab la dolc
20321 vre le temps neuf, cet épanchement de la grâce en la Nature. Et voici le chant fort et tremblant : Ab la dolchor del temp
20322 et épanchement de la grâce en la Nature. Et voici le chant fort et tremblant : Ab la dolchor del temps novel… Par la dou
20323 Nature. Et voici le chant fort et tremblant : Ab la dolchor del temps novel… Par la douceur du temps nouveau Les bois ve
20324 tremblant : Ab la dolchor del temps novel… Par la douceur du temps nouveau Les bois verdissent, les oiseaux Chantent ch
20325 del temps novel… Par la douceur du temps nouveau Les bois verdissent, les oiseaux Chantent chacun en son langage Les verse
20326 la douceur du temps nouveau Les bois verdissent, les oiseaux Chantent chacun en son langage Les versets de leur chanson ne
20327 ssent, les oiseaux Chantent chacun en son langage Les versets de leur chanson neuve : Il faut bien qu’on se mette en quête
20328 iseaux Chantent chacun en son langage Les versets de leur chanson neuve : Il faut bien qu’on se mette en quête De ce qu’ho
20329 nson neuve : Il faut bien qu’on se mette en quête De ce qu’homme désire le plus ! Et plus loin, dans la même chanson, le
20330 ien qu’on se mette en quête De ce qu’homme désire le plus ! Et plus loin, dans la même chanson, les vers célèbres : La
20331 ce qu’homme désire le plus ! Et plus loin, dans la même chanson, les vers célèbres : La nostr’ amor vai enaissi Com la
20332 e le plus ! Et plus loin, dans la même chanson, les vers célèbres : La nostr’ amor vai enaissi Com la branca de l’albesp
20333 loin, dans la même chanson, les vers célèbres : La nostr’ amor vai enaissi Com la branca de l’albespi… Ainsi va-t-il de
20334 s vers célèbres : La nostr’ amor vai enaissi Com la branca de l’albespi… Ainsi va-t-il de notre amour Comme de la branch
20335 èbres : La nostr’ amor vai enaissi Com la branca de l’albespi… Ainsi va-t-il de notre amour Comme de la branche d’aubépi
20336 es : La nostr’ amor vai enaissi Com la branca de l’ albespi… Ainsi va-t-il de notre amour Comme de la branche d’aubépine
20337 naissi Com la branca de l’albespi… Ainsi va-t-il de notre amour Comme de la branche d’aubépine Tant que dure la nuit sur
20338 de l’albespi… Ainsi va-t-il de notre amour Comme de la branche d’aubépine Tant que dure la nuit sur l’arbre, Elle tremble
20339 l’albespi… Ainsi va-t-il de notre amour Comme de la branche d’aubépine Tant que dure la nuit sur l’arbre, Elle tremble à
20340 Ainsi va-t-il de notre amour Comme de la branche d’ aubépine Tant que dure la nuit sur l’arbre, Elle tremble à la pluie, a
20341 mour Comme de la branche d’aubépine Tant que dure la nuit sur l’arbre, Elle tremble à la pluie, au gel. Mais l’endemain le
20342 e la branche d’aubépine Tant que dure la nuit sur l’ arbre, Elle tremble à la pluie, au gel. Mais l’endemain le soleil luit
20343 Tant que dure la nuit sur l’arbre, Elle tremble à la pluie, au gel. Mais l’endemain le soleil luit Sur la feuille et le ra
20344 ur l’arbre, Elle tremble à la pluie, au gel. Mais l’ endemain le soleil luit Sur la feuille et le rameau vert. « Dans les
20345 Elle tremble à la pluie, au gel. Mais l’endemain le soleil luit Sur la feuille et le rameau vert. « Dans les chansons de
20346 pluie, au gel. Mais l’endemain le soleil luit Sur la feuille et le rameau vert. « Dans les chansons de Guillaume IX, conc
20347 Mais l’endemain le soleil luit Sur la feuille et le rameau vert. « Dans les chansons de Guillaume IX, conclut Theophil S
20348 il luit Sur la feuille et le rameau vert. « Dans les chansons de Guillaume IX, conclut Theophil Spoerri, apparaît et prend
20349 a feuille et le rameau vert. « Dans les chansons de Guillaume IX, conclut Theophil Spoerri, apparaît et prend forme ce qu
20350 t et prend forme ce qui va désormais caractériser l’ esprit européen : toute l’ardeur naguère dirigée vers l’Autre monde se
20351 désormais caractériser l’esprit européen : toute l’ ardeur naguère dirigée vers l’Autre monde se porte maintenant sur ce m
20352 tenant sur ce monde et cherche sa transformation. L’ œuvre qui en résulte est finie, mais par sa forme elle rend sensible l
20353 e est finie, mais par sa forme elle rend sensible la tension infinie de la puissance qui transforme, que nul renoncement,
20354 ar sa forme elle rend sensible la tension infinie de la puissance qui transforme, que nul renoncement, nul désastre, ni mê
20355 sa forme elle rend sensible la tension infinie de la puissance qui transforme, que nul renoncement, nul désastre, ni même
20356 forme, que nul renoncement, nul désastre, ni même la mort n’arrêteront plus, et qui au travers de toutes les formes, si im
20357 rt n’arrêteront plus, et qui au travers de toutes les formes, si imparfaites soient-elles, révèle l’attrait de la perfectio
20358 s les formes, si imparfaites soient-elles, révèle l’ attrait de la perfection. » Aux belles analyses de Spoerri, je voudrai
20359 es, si imparfaites soient-elles, révèle l’attrait de la perfection. » Aux belles analyses de Spoerri, je voudrais ajouter
20360 si imparfaites soient-elles, révèle l’attrait de la perfection. » Aux belles analyses de Spoerri, je voudrais ajouter cec
20361 l’attrait de la perfection. » Aux belles analyses de Spoerri, je voudrais ajouter ceci : s’il est vrai que ce qu’il nomme
20362 ci : s’il est vrai que ce qu’il nomme très bien «  la magie opératoire des formes liturgiques » aide à comprendre la naissa
20363 atoire des formes liturgiques » aide à comprendre la naissance du lyrisme courtois dans l’œuvre de Guillaume, il est un se
20364 comprendre la naissance du lyrisme courtois dans l’ œuvre de Guillaume, il est un second facteur formel dont l’action n’a
20365 dre la naissance du lyrisme courtois dans l’œuvre de Guillaume, il est un second facteur formel dont l’action n’a guère ét
20366 e Guillaume, il est un second facteur formel dont l’ action n’a guère été moindre sur la conscience du poète, je veux parle
20367 ur formel dont l’action n’a guère été moindre sur la conscience du poète, je veux parler de la rhétorique arabe et de l’ér
20368 oindre sur la conscience du poète, je veux parler de la rhétorique arabe et de l’érotique si raffinée qu’elle transportait
20369 dre sur la conscience du poète, je veux parler de la rhétorique arabe et de l’érotique si raffinée qu’elle transportait — 
20370 u poète, je veux parler de la rhétorique arabe et de l’érotique si raffinée qu’elle transportait — l’une des sources attes
20371 oète, je veux parler de la rhétorique arabe et de l’ érotique si raffinée qu’elle transportait — l’une des sources attestée
20372 u’elle transportait — l’une des sources attestées de la courtoisie. Guillaume a certainement connu les procédés de composi
20373 lle transportait — l’une des sources attestées de la courtoisie. Guillaume a certainement connu les procédés de compositio
20374 de la courtoisie. Guillaume a certainement connu les procédés de composition lyrique des poètes rencontrés au Proche-Orien
20375 isie. Guillaume a certainement connu les procédés de composition lyrique des poètes rencontrés au Proche-Orient pendant se
20376 ètes rencontrés au Proche-Orient pendant ses mois de captivité, puis en Espagne, aux cours d’Aragon ou de Castille, chez s
20377 ses mois de captivité, puis en Espagne, aux cours d’ Aragon ou de Castille, chez ses beaux-frères — que fréquentaient des l
20378 captivité, puis en Espagne, aux cours d’Aragon ou de Castille, chez ses beaux-frères — que fréquentaient des lettrés andal
20379 fréquentaient des lettrés andalous et des troupes de jongleurs toujours mixtes : chanteurs mauresques et chrétiens mêlés.
20380 tiens mêlés. Il y a mieux : à Saint-Martial même, la musique, la poésie et l’érotique des Arabes étaient fort loin d’être
20381 Il y a mieux : à Saint-Martial même, la musique, la poésie et l’érotique des Arabes étaient fort loin d’être inconnues. O
20382  : à Saint-Martial même, la musique, la poésie et l’ érotique des Arabes étaient fort loin d’être inconnues. On sait qu’en
20383 poésie et l’érotique des Arabes étaient fort loin d’ être inconnues. On sait qu’en 1019, par exemple, vingt esclaves musulm
20384 qu’en 1019, par exemple, vingt esclaves musulmans d’ Espagne sont reçus par l’abbé, qui en retient deux à son service, et c
20385 vingt esclaves musulmans d’Espagne sont reçus par l’ abbé, qui en retient deux à son service, et confie les autres à de gra
20386 bbé, qui en retient deux à son service, et confie les autres à de grands seigneurs du pays auxquels ils servent d’interprèt
20387 etient deux à son service, et confie les autres à de grands seigneurs du pays auxquels ils servent d’interprètes242. (Ces
20388 de grands seigneurs du pays auxquels ils servent d’ interprètes242. (Ces esclaves sont souvent très versés dans les lettre
20389 s242. (Ces esclaves sont souvent très versés dans les lettres, la poésie et la musique.) Voilà qui rend beaucoup moins myst
20390 claves sont souvent très versés dans les lettres, la poésie et la musique.) Voilà qui rend beaucoup moins mystérieuse l’in
20391 ouvent très versés dans les lettres, la poésie et la musique.) Voilà qui rend beaucoup moins mystérieuse l’influence du za
20392 sique.) Voilà qui rend beaucoup moins mystérieuse l’ influence du zadjal si souvent relevée sur cinq des onze chansons de G
20393 jal si souvent relevée sur cinq des onze chansons de Guillaume. Mais encore : dans la lutte à jamais créatrice de toute my
20394 es onze chansons de Guillaume. Mais encore : dans la lutte à jamais créatrice de toute mystique de la littérature jusqu’à
20395 e. Mais encore : dans la lutte à jamais créatrice de toute mystique de la littérature jusqu’à nous, lutte qui opposa le mo
20396 ans la lutte à jamais créatrice de toute mystique de la littérature jusqu’à nous, lutte qui opposa le moine au comte-duc,
20397 la lutte à jamais créatrice de toute mystique de la littérature jusqu’à nous, lutte qui opposa le moine au comte-duc, c’e
20398 de la littérature jusqu’à nous, lutte qui opposa le moine au comte-duc, c’est-à-dire Raspoutine à Don Juan, on ne voit, m
20399 lique, Guillaume est grand seigneur… Pour peu que l’ on renonce aux clichés, il est facile de constater que l’orthodoxe en
20400 r peu que l’on renonce aux clichés, il est facile de constater que l’orthodoxe en cette affaire, du point de vue de l’Égli
20401 nonce aux clichés, il est facile de constater que l’ orthodoxe en cette affaire, du point de vue de l’Église d’alors, c’est
20402 que l’orthodoxe en cette affaire, du point de vue de l’Église d’alors, c’est Guillaume IX, pourtant deux fois excommunié ;
20403 l’orthodoxe en cette affaire, du point de vue de l’ Église d’alors, c’est Guillaume IX, pourtant deux fois excommunié ; ta
20404 oxe en cette affaire, du point de vue de l’Église d’ alors, c’est Guillaume IX, pourtant deux fois excommunié ; tandis que
20405 me IX, pourtant deux fois excommunié ; tandis que le gnostique, déjà cathare dans ses sermons et sa conduite, c’est Robert
20406 sa conduite, c’est Robert d’Arbrissel, honoré par le pape et fondateur d’une vingtaine de couvents. Au surplus, l’hérésie
20407 bert d’Arbrissel, honoré par le pape et fondateur d’ une vingtaine de couvents. Au surplus, l’hérésie cathare n’est pas abs
20408 , honoré par le pape et fondateur d’une vingtaine de couvents. Au surplus, l’hérésie cathare n’est pas absente du Poitou d
20409 ondateur d’une vingtaine de couvents. Au surplus, l’ hérésie cathare n’est pas absente du Poitou dès les débuts de son expa
20410 l’hérésie cathare n’est pas absente du Poitou dès les débuts de son expansion européenne. Elle y parvient à peu près dans l
20411 athare n’est pas absente du Poitou dès les débuts de son expansion européenne. Elle y parvient à peu près dans le même tem
20412 nsion européenne. Elle y parvient à peu près dans le même temps qu’à Orléans, Arras, Liège, Cologne, Reims, Toulouse : pre
20413 siècle. En 1028, Guillaume V, inquiet du progrès de l’hérésie dans ses domaines, réunit un concile à Charroux pour étudie
20414 ècle. En 1028, Guillaume V, inquiet du progrès de l’ hérésie dans ses domaines, réunit un concile à Charroux pour étudier l
20415 maines, réunit un concile à Charroux pour étudier les moyens de combattre les « manichéens ». En 1114, Robert d’Arbrissel p
20416 nit un concile à Charroux pour étudier les moyens de combattre les « manichéens ». En 1114, Robert d’Arbrissel prêche cont
20417 e à Charroux pour étudier les moyens de combattre les « manichéens ». En 1114, Robert d’Arbrissel prêche contre les hérétiq
20418 éens ». En 1114, Robert d’Arbrissel prêche contre les hérétiques à Agen. En 1134, l’hérétique Henri de Lausanne, chassé du
20419 sel prêche contre les hérétiques à Agen. En 1134, l’ hérétique Henri de Lausanne, chassé du Mans, se réfugie à Poitiers ava
20420 sé du Mans, se réfugie à Poitiers avant de gagner la Provence. Ces dates encadrent celles de la vie de Guillaume IX et de
20421 de gagner la Provence. Ces dates encadrent celles de la vie de Guillaume IX et de toute la première génération des troubad
20422 gagner la Provence. Ces dates encadrent celles de la vie de Guillaume IX et de toute la première génération des troubadour
20423 la Provence. Ces dates encadrent celles de la vie de Guillaume IX et de toute la première génération des troubadours, qui
20424 tes encadrent celles de la vie de Guillaume IX et de toute la première génération des troubadours, qui est poitevine, limo
20425 limousine, gasconne et charentaise par Cercamon, les Ventadour, Marcabru et Rudel. Or nous savons que Marcabru, protégé pa
20426 t Rudel. Or nous savons que Marcabru, protégé par le fils de Guillaume IX, fut l’élève des moines de Saint-Martial, et Déo
20427 Or nous savons que Marcabru, protégé par le fils de Guillaume IX, fut l’élève des moines de Saint-Martial, et Déodat Roch
20428 arcabru, protégé par le fils de Guillaume IX, fut l’ élève des moines de Saint-Martial, et Déodat Roché estime qu’il serait
20429 r le fils de Guillaume IX, fut l’élève des moines de Saint-Martial, et Déodat Roché estime qu’il serait « opportun de rech
20430 l, et Déodat Roché estime qu’il serait « opportun de rechercher les rapports de ces moines bénédictins ou cisterciens avec
20431 oché estime qu’il serait « opportun de rechercher les rapports de ces moines bénédictins ou cisterciens avec les cathares,
20432 u’il serait « opportun de rechercher les rapports de ces moines bénédictins ou cisterciens avec les cathares, puisque auss
20433 rts de ces moines bénédictins ou cisterciens avec les cathares, puisque aussi bien c’est de cette abbaye qu’on ferait sorti
20434 ciens avec les cathares, puisque aussi bien c’est de cette abbaye qu’on ferait sortir le Poème sur Boèce dont nous avons m
20435 si bien c’est de cette abbaye qu’on ferait sortir le Poème sur Boèce dont nous avons montré la nette inspiration cathare »
20436 sortir le Poème sur Boèce dont nous avons montré la nette inspiration cathare »243. Je cite ces « faits » pour essayer, u
20437 ite ces « faits » pour essayer, une fois de plus, de faire sentir combien les prises de position devant l’hérésie — hostil
20438 ssayer, une fois de plus, de faire sentir combien les prises de position devant l’hérésie — hostiles, complices, ou positiv
20439 fois de plus, de faire sentir combien les prises de position devant l’hérésie — hostiles, complices, ou positives — compt
20440 aire sentir combien les prises de position devant l’ hérésie — hostiles, complices, ou positives — comptent moins, au total
20441 , en vérité psychique, en dynamique créative, que la mise en tension avec le phénomène, ou le simple fait d’être pris dans
20442 n dynamique créative, que la mise en tension avec le phénomène, ou le simple fait d’être pris dans son champ. Notons aussi
20443 ive, que la mise en tension avec le phénomène, ou le simple fait d’être pris dans son champ. Notons aussi que les grandes
20444 e en tension avec le phénomène, ou le simple fait d’ être pris dans son champ. Notons aussi que les grandes dames de l’Aqui
20445 fait d’être pris dans son champ. Notons aussi que les grandes dames de l’Aquitaine se rallient totalement à Robert, allant
20446 ans son champ. Notons aussi que les grandes dames de l’Aquitaine se rallient totalement à Robert, allant plus loin dans l’
20447 son champ. Notons aussi que les grandes dames de l’ Aquitaine se rallient totalement à Robert, allant plus loin dans l’eng
20448 llient totalement à Robert, allant plus loin dans l’ engagement religieux que n’iront les « croyantes » du catharisme toulo
20449 plus loin dans l’engagement religieux que n’iront les « croyantes » du catharisme toulousain vers la fin de ce xiie siècle
20450 t les « croyantes » du catharisme toulousain vers la fin de ce xiie siècle. C’est aussi que Guillaume n’est pas encore « 
20451  croyantes » du catharisme toulousain vers la fin de ce xiie siècle. C’est aussi que Guillaume n’est pas encore « convert
20452 ssi que Guillaume n’est pas encore « converti » à la courtoisie, et qu’elles ont des raisons de le fuir. Plus tard, un Pei
20453 ti » à la courtoisie, et qu’elles ont des raisons de le fuir. Plus tard, un Peire Vidal sera du même côté que les « croyan
20454 » à la courtoisie, et qu’elles ont des raisons de le fuir. Plus tard, un Peire Vidal sera du même côté que les « croyantes
20455 . Plus tard, un Peire Vidal sera du même côté que les « croyantes », tout en restant peut-être extérieur à la secte, tandis
20456 royantes », tout en restant peut-être extérieur à la secte, tandis qu’un Peire Cardenal condamnera les facilités de l’amou
20457 la secte, tandis qu’un Peire Cardenal condamnera les facilités de l’amour courtois et ridiculisera ses poètes plaintifs « 
20458 dis qu’un Peire Cardenal condamnera les facilités de l’amour courtois et ridiculisera ses poètes plaintifs « qui chantent
20459 qu’un Peire Cardenal condamnera les facilités de l’ amour courtois et ridiculisera ses poètes plaintifs « qui chantent com
20460 ntent comme s’ils avaient mal aux dents ». Autant de poètes, autant de situations différentes et de jugements contradictoi
20461 avaient mal aux dents ». Autant de poètes, autant de situations différentes et de jugements contradictoires sur l’Église,
20462 nt de poètes, autant de situations différentes et de jugements contradictoires sur l’Église, l’hérésie, la courtoisie, leu
20463 s différentes et de jugements contradictoires sur l’ Église, l’hérésie, la courtoisie, leurs luttes ouvertes et leurs liais
20464 tes et de jugements contradictoires sur l’Église, l’ hérésie, la courtoisie, leurs luttes ouvertes et leurs liaisons secrèt
20465 ugements contradictoires sur l’Église, l’hérésie, la courtoisie, leurs luttes ouvertes et leurs liaisons secrètes. Les uns
20466 leurs luttes ouvertes et leurs liaisons secrètes. Les uns sont en relation de rivalité et les autres en consonance. Ce qui
20467 leurs liaisons secrètes. Les uns sont en relation de rivalité et les autres en consonance. Ce qui importe, c’est que ces o
20468 secrètes. Les uns sont en relation de rivalité et les autres en consonance. Ce qui importe, c’est que ces oppositions se ma
20469 ppositions se manifestent et s’entrecroisent dans la même sphère englobante, dans le même jeu de forces psychiques, au sei
20470 ntrecroisent dans la même sphère englobante, dans le même jeu de forces psychiques, au sein du même complexe d’aspirations
20471 dans la même sphère englobante, dans le même jeu de forces psychiques, au sein du même complexe d’aspirations et d’interd
20472 eu de forces psychiques, au sein du même complexe d’ aspirations et d’interdits, d’hérésie libératrice des âmes et d’orthod
20473 hiques, au sein du même complexe d’aspirations et d’ interdits, d’hérésie libératrice des âmes et d’orthodoxie conservatric
20474 in du même complexe d’aspirations et d’interdits, d’ hérésie libératrice des âmes et d’orthodoxie conservatrice de la cité.
20475 et d’interdits, d’hérésie libératrice des âmes et d’ orthodoxie conservatrice de la cité. L’histoire de la naissance d’Amou
20476 ibératrice des âmes et d’orthodoxie conservatrice de la cité. L’histoire de la naissance d’Amour nous en laisse trois exem
20477 ratrice des âmes et d’orthodoxie conservatrice de la cité. L’histoire de la naissance d’Amour nous en laisse trois exemple
20478 es âmes et d’orthodoxie conservatrice de la cité. L’ histoire de la naissance d’Amour nous en laisse trois exemples mémorab
20479 d’orthodoxie conservatrice de la cité. L’histoire de la naissance d’Amour nous en laisse trois exemples mémorables. Dans l
20480 rthodoxie conservatrice de la cité. L’histoire de la naissance d’Amour nous en laisse trois exemples mémorables. Dans le d
20481 servatrice de la cité. L’histoire de la naissance d’ Amour nous en laisse trois exemples mémorables. Dans le duel Robert d’
20482 ur nous en laisse trois exemples mémorables. Dans le duel Robert d’Arbrissel-Guillaume IX, nous voyons bien que les jugeme
20483 rt d’Arbrissel-Guillaume IX, nous voyons bien que les jugements portés sur l’Amour, sur le sens de la retenue dans l’asag,
20484 IX, nous voyons bien que les jugements portés sur l’ Amour, sur le sens de la retenue dans l’asag, sur la soumission et l’a
20485 ns bien que les jugements portés sur l’Amour, sur le sens de la retenue dans l’asag, sur la soumission et l’allégeance de
20486 que les jugements portés sur l’Amour, sur le sens de la retenue dans l’asag, sur la soumission et l’allégeance de l’homme
20487 les jugements portés sur l’Amour, sur le sens de la retenue dans l’asag, sur la soumission et l’allégeance de l’homme à l
20488 ortés sur l’Amour, sur le sens de la retenue dans l’ asag, sur la soumission et l’allégeance de l’homme à la femme, sur la
20489 Amour, sur le sens de la retenue dans l’asag, sur la soumission et l’allégeance de l’homme à la femme, sur la notion même
20490 s de la retenue dans l’asag, sur la soumission et l’ allégeance de l’homme à la femme, sur la notion même de salut, sont so
20491 ue dans l’asag, sur la soumission et l’allégeance de l’homme à la femme, sur la notion même de salut, sont souvent opposés
20492 dans l’asag, sur la soumission et l’allégeance de l’ homme à la femme, sur la notion même de salut, sont souvent opposés, p
20493 g, sur la soumission et l’allégeance de l’homme à la femme, sur la notion même de salut, sont souvent opposés, parfois mal
20494 ission et l’allégeance de l’homme à la femme, sur la notion même de salut, sont souvent opposés, parfois mal comparables,
20495 égeance de l’homme à la femme, sur la notion même de salut, sont souvent opposés, parfois mal comparables, mais consacrent
20496 , mais consacrent et privilégient superlativement les mêmes objets, qui font la nouveauté majeure et fascinante de l’époque
20497 égient superlativement les mêmes objets, qui font la nouveauté majeure et fascinante de l’époque. Concevons un rapport ana
20498 jets, qui font la nouveauté majeure et fascinante de l’époque. Concevons un rapport analogue, mais en tension plus dramati
20499 s, qui font la nouveauté majeure et fascinante de l’ époque. Concevons un rapport analogue, mais en tension plus dramatique
20500 analogue, mais en tension plus dramatique, entre le grand mystique al-Hallaj et le premier des troubadours arabes, Ibn Da
20501 premier des troubadours arabes, Ibn Dawoud, vers la fin du IXe siècle. Tous les deux sont les chantres et comme les inven
20502 abes, Ibn Dawoud, vers la fin du IXe siècle. Tous les deux sont les chantres et comme les inventeurs de l’Amour voilé et se
20503 ud, vers la fin du IXe siècle. Tous les deux sont les chantres et comme les inventeurs de l’Amour voilé et secret, chaste e
20504 siècle. Tous les deux sont les chantres et comme les inventeurs de l’Amour voilé et secret, chaste et brûlant, tourment dé
20505 es deux sont les chantres et comme les inventeurs de l’Amour voilé et secret, chaste et brûlant, tourment délicieux et mal
20506 deux sont les chantres et comme les inventeurs de l’ Amour voilé et secret, chaste et brûlant, tourment délicieux et mal do
20507 guérir, passion salutaire et qui s’épanouit dans la mort, car « celui qui ne meurt pas de son amour ne peut en vivre ». M
20508 anouit dans la mort, car « celui qui ne meurt pas de son amour ne peut en vivre ». Mais pour al-Hallaj, l’Amour s’adresse
20509 on amour ne peut en vivre ». Mais pour al-Hallaj, l’ Amour s’adresse à Dieu (comme à un homme), pour Ibn Dawoud, à un jeune
20510 Ibn Dawoud, à un jeune homme (comme à un dieu) et le poète au nom de l’orthodoxie fera condamner au supplice le mystique c
20511 une homme (comme à un dieu) et le poète au nom de l’ orthodoxie fera condamner au supplice le mystique convaincu d’hérésie…
20512 au nom de l’orthodoxie fera condamner au supplice le mystique convaincu d’hérésie… Les deux n’en sont pas moins liés par c
20513 fera condamner au supplice le mystique convaincu d’ hérésie… Les deux n’en sont pas moins liés par cela même, par leur pro
20514 mner au supplice le mystique convaincu d’hérésie… Les deux n’en sont pas moins liés par cela même, par leur problématique e
20515 un champ spirituel ou poétique244. Enfin, proches de Guillaume dans l’espace et le temps, une troisième paire d’adversaire
20516 ou poétique244. Enfin, proches de Guillaume dans l’ espace et le temps, une troisième paire d’adversaires jurés, l’un et l
20517 244. Enfin, proches de Guillaume dans l’espace et le temps, une troisième paire d’adversaires jurés, l’un et l’autre « ser
20518 me dans l’espace et le temps, une troisième paire d’ adversaires jurés, l’un et l’autre « servants d’Amour », va faire écla
20519 e d’adversaires jurés, l’un et l’autre « servants d’ Amour », va faire éclater sa querelle : Pierre Abélard et Bernard de C
20520 uerelle : Pierre Abélard et Bernard de Clairvaux. Les chansons d’amour d’Abélard pour Héloïse sont presque exactement conte
20521 rre Abélard et Bernard de Clairvaux. Les chansons d’ amour d’Abélard pour Héloïse sont presque exactement contemporaines de
20522 ard et Bernard de Clairvaux. Les chansons d’amour d’ Abélard pour Héloïse sont presque exactement contemporaines des premiè
20523 contemporaines des premières chansons courtoises de Guillaume IX (environ 1110) ; elles sont toutes perdues, en dépit de
20524 es perdues, en dépit de leur immense popularité à l’ époque, mais il nous reste les lettres de ce Tristan châtié et repenti
20525 immense popularité à l’époque, mais il nous reste les lettres de ce Tristan châtié et repenti à cette Iseut devenue abbesse
20526 larité à l’époque, mais il nous reste les lettres de ce Tristan châtié et repenti à cette Iseut devenue abbesse malgré ell
20527 actes, écrit-elle. Bernard de Clairvaux développe de son côté la première mystique chrétienne de l’Amour, sublimant la sen
20528 loppe de son côté la première mystique chrétienne de l’Amour, sublimant la sensualité du Cantique des Cantiques en piété m
20529 pe de son côté la première mystique chrétienne de l’ Amour, sublimant la sensualité du Cantique des Cantiques en piété mari
20530 remière mystique chrétienne de l’Amour, sublimant la sensualité du Cantique des Cantiques en piété mariale, et finalement
20531 ques en piété mariale, et finalement absolutisant l’ amour : amo quia amo, amo ut amem. Sa lutte impitoyable contre la théo
20532 uia amo, amo ut amem. Sa lutte impitoyable contre la théologie d’Abélard (mort en 1142) précédera de peu sa mission dans l
20533 ut amem. Sa lutte impitoyable contre la théologie d’ Abélard (mort en 1142) précédera de peu sa mission dans le Midi contre
20534 e la théologie d’Abélard (mort en 1142) précédera de peu sa mission dans le Midi contre le catharisme (1145) cette hérésie
20535 d (mort en 1142) précédera de peu sa mission dans le Midi contre le catharisme (1145) cette hérésie qui est descendue du N
20536 ) précédera de peu sa mission dans le Midi contre le catharisme (1145) cette hérésie qui est descendue du Nord français (A
20537 due du Nord français (Arras, Reims, Orléans), par le Poitou, vers le comté de Toulouse, le Carcassès et l’Albigeois, dans
20538 çais (Arras, Reims, Orléans), par le Poitou, vers le comté de Toulouse, le Carcassès et l’Albigeois, dans le même temps qu
20539 léans), par le Poitou, vers le comté de Toulouse, le Carcassès et l’Albigeois, dans le même temps qu’y descendait la poési
20540 oitou, vers le comté de Toulouse, le Carcassès et l’ Albigeois, dans le même temps qu’y descendait la poésie courtoise, née
20541 té de Toulouse, le Carcassès et l’Albigeois, dans le même temps qu’y descendait la poésie courtoise, née à Poitiers et dan
20542 t l’Albigeois, dans le même temps qu’y descendait la poésie courtoise, née à Poitiers et dans le Limousin des Ventadour.
20543 ndait la poésie courtoise, née à Poitiers et dans le Limousin des Ventadour. Imprécation finale À la cohorte de mes
20544 imousin des Ventadour. Imprécation finale À la cohorte de mes adversaires, je répondrai maintenant d’une manière col
20545 Ventadour. Imprécation finale À la cohorte de mes adversaires, je répondrai maintenant d’une manière collective che
20546 horte de mes adversaires, je répondrai maintenant d’ une manière collective cherchant à dégager certaines formules d’erreur
20547 collective cherchant à dégager certaines formules d’ erreur qui me paraissent affecter leurs critiques. — Ils croient encor
20548 urs critiques. — Ils croient encore aux relations de cause à effet, chères à nos érudits qui se veulent « scientifiques »,
20549 tifiques », mais abandonnées depuis longtemps par les physiciens nucléaires. De ces relations, je ne faisais pas grand-chos
20550 s depuis longtemps par les physiciens nucléaires. De ces relations, je ne faisais pas grand-chose dans ma première version
20551 s pas grand-chose dans ma première version, et me les suis interdites dans la deuxième. Seules me paraissent signifiantes c
20552 ules me paraissent signifiantes certaines grappes de relations, structures d’interaction, gerbes de forces, bref, certains
20553 iantes certaines grappes de relations, structures d’ interaction, gerbes de forces, bref, certains champs, tels que peuvent
20554 es de relations, structures d’interaction, gerbes de forces, bref, certains champs, tels que peuvent en définir les tensio
20555 ref, certains champs, tels que peuvent en définir les tensions entre Guillaume IX et Robert d’Arbrissel, ou al-Hallaj et Ib
20556 al-Hallaj et Ibn Dawoud, où il s’agit bien moins de savoir qui se donne pour champion de quoi, que de saisir l’homologie
20557 t bien moins de savoir qui se donne pour champion de quoi, que de saisir l’homologie du phénomène avec celui des relations
20558 de savoir qui se donne pour champion de quoi, que de saisir l’homologie du phénomène avec celui des relations entre trouba
20559 qui se donne pour champion de quoi, que de saisir l’ homologie du phénomène avec celui des relations entre troubadours et c
20560 morales et religieuses. — Ils veulent des preuves de type juridique (les preuves scientifiques ou expérimentales étant exc
20561 ses. — Ils veulent des preuves de type juridique ( les preuves scientifiques ou expérimentales étant exclues par la nature d
20562 scientifiques ou expérimentales étant exclues par la nature du phénomène en cause). Vous avez beau rappeler à leur attenti
20563 cause). Vous avez beau rappeler à leur attention les coïncidences spatiales et temporelles de l’hérésie et de la courtoisi
20564 tention les coïncidences spatiales et temporelles de l’hérésie et de la courtoisie, dans les mêmes consciences et les même
20565 tion les coïncidences spatiales et temporelles de l’ hérésie et de la courtoisie, dans les mêmes consciences et les mêmes s
20566 cidences spatiales et temporelles de l’hérésie et de la courtoisie, dans les mêmes consciences et les mêmes situations con
20567 ences spatiales et temporelles de l’hérésie et de la courtoisie, dans les mêmes consciences et les mêmes situations confli
20568 emporelles de l’hérésie et de la courtoisie, dans les mêmes consciences et les mêmes situations conflictuelles, ils ne sont
20569 t de la courtoisie, dans les mêmes consciences et les mêmes situations conflictuelles, ils ne sont pas impressionnés. Ils m
20570 n jugement rendu contre cinq assassins convaincus d’ avoir tué douze personnes : certains détails de l’instruction semblent
20571 us d’avoir tué douze personnes : certains détails de l’instruction semblent donner matière à quelque doute, c’est-à-dire à
20572 d’avoir tué douze personnes : certains détails de l’ instruction semblent donner matière à quelque doute, c’est-à-dire à re
20573 quelque doute, c’est-à-dire à renvoi indéfini. Si les Apôtres s’étaient présentés devant nos historiens nécessiteux de preu
20574 aient présentés devant nos historiens nécessiteux de preuves au soir même de la Pentecôte, ces tabellions eussent exigé un
20575 os historiens nécessiteux de preuves au soir même de la Pentecôte, ces tabellions eussent exigé un reçu notarié du Saint-E
20576 historiens nécessiteux de preuves au soir même de la Pentecôte, ces tabellions eussent exigé un reçu notarié du Saint-Espr
20577 igé un reçu notarié du Saint-Esprit. C’est, osons le dire, que la plupart d’entre eux ignorent tout de la genèse poétique
20578 le dire, que la plupart d’entre eux ignorent tout de la genèse poétique et de la psychologie de l’œuvre que l’on crée. Ils
20579 dire, que la plupart d’entre eux ignorent tout de la genèse poétique et de la psychologie de l’œuvre que l’on crée. Ils ne
20580 ’entre eux ignorent tout de la genèse poétique et de la psychologie de l’œuvre que l’on crée. Ils ne croient qu’à ce qui e
20581 tre eux ignorent tout de la genèse poétique et de la psychologie de l’œuvre que l’on crée. Ils ne croient qu’à ce qui est
20582 t tout de la genèse poétique et de la psychologie de l’œuvre que l’on crée. Ils ne croient qu’à ce qui est « attesté ». Or
20583 out de la genèse poétique et de la psychologie de l’ œuvre que l’on crée. Ils ne croient qu’à ce qui est « attesté ». Or la
20584 nèse poétique et de la psychologie de l’œuvre que l’ on crée. Ils ne croient qu’à ce qui est « attesté ». Or la poésie ne l
20585 e. Ils ne croient qu’à ce qui est « attesté ». Or la poésie ne l’est jamais. Ils ne veulent croire qu’aux sources alléguée
20586 ient qu’à ce qui est « attesté ». Or la poésie ne l’ est jamais. Ils ne veulent croire qu’aux sources alléguées expressémen
20587 sources alléguées expressément par un auteur. Or les vraies sources en général sont inconscientes, ou refoulées, ou délibé
20588 ément dissimulées. — Ils n’ignorent pas seulement les jeux et les ruses de l’amour et de la création, mais a fortiori la sp
20589 ulées. — Ils n’ignorent pas seulement les jeux et les ruses de l’amour et de la création, mais a fortiori la spécificité de
20590 ls n’ignorent pas seulement les jeux et les ruses de l’amour et de la création, mais a fortiori la spécificité des problèm
20591 n’ignorent pas seulement les jeux et les ruses de l’ amour et de la création, mais a fortiori la spécificité des problèmes
20592 pas seulement les jeux et les ruses de l’amour et de la création, mais a fortiori la spécificité des problèmes poétiques,
20593 seulement les jeux et les ruses de l’amour et de la création, mais a fortiori la spécificité des problèmes poétiques, mys
20594 ses de l’amour et de la création, mais a fortiori la spécificité des problèmes poétiques, mystiques et religieux. Ils croi
20595 ls croient que tout a toujours existé, et partout de la même manière. « L’amour, avec des nuances, est le même sous toutes
20596 croient que tout a toujours existé, et partout de la même manière. « L’amour, avec des nuances, est le même sous toutes le
20597 toujours existé, et partout de la même manière. «  L’ amour, avec des nuances, est le même sous toutes les latitudes et à to
20598 la même manière. « L’amour, avec des nuances, est le même sous toutes les latitudes et à toutes les époques, surtout pour
20599 ’amour, avec des nuances, est le même sous toutes les latitudes et à toutes les époques, surtout pour les poètes lyriques »
20600 est le même sous toutes les latitudes et à toutes les époques, surtout pour les poètes lyriques », écrit Belperron. Or, pas
20601 s latitudes et à toutes les époques, surtout pour les poètes lyriques », écrit Belperron. Or, pas une seule des grandes tra
20602 — je veux dire des trente qui nous restent — n’a l’ amour pour sujet. Pas une. Est-ce que vraiment cela ne veut rien dire 
20603 ment cela ne veut rien dire ? — Ils sont victimes d’ une psychologie au moins désuète, linéaire et rationaliste, n’admettan
20604 aliste, n’admettant que des motifs univoques, qui les condamnent presque automatiquement à la crédulité ou à l’incrédulité
20605 ues, qui les condamnent presque automatiquement à la crédulité ou à l’incrédulité à contretemps. Quand ils disent : tel tr
20606 mnent presque automatiquement à la crédulité ou à l’ incrédulité à contretemps. Quand ils disent : tel troubadour a écrit e
20607 nd ils disent : tel troubadour a écrit exactement le contraire de ce qu’un Parfait devait professer, tel gnostique a décla
20608  : tel troubadour a écrit exactement le contraire de ce qu’un Parfait devait professer, tel gnostique a déclaré son aversi
20609 fesser, tel gnostique a déclaré son aversion pour l’ amour et ses suites, tel éloge de la chasteté est conforme à la morale
20610 on aversion pour l’amour et ses suites, tel éloge de la chasteté est conforme à la morale catholique puisqu’il tend à réfr
20611 aversion pour l’amour et ses suites, tel éloge de la chasteté est conforme à la morale catholique puisqu’il tend à réfréne
20612 s suites, tel éloge de la chasteté est conforme à la morale catholique puisqu’il tend à réfréner la concupiscence, ou lui
20613 à la morale catholique puisqu’il tend à réfréner la concupiscence, ou lui est diamétralement opposé puisqu’il tend à exal
20614 st diamétralement opposé puisqu’il tend à exalter le désir, je constate qu’ils n’ont pas compris la nature de l’objet dont
20615 er le désir, je constate qu’ils n’ont pas compris la nature de l’objet dont ils traitent et sa dialectique intrinsèque. Il
20616 r, je constate qu’ils n’ont pas compris la nature de l’objet dont ils traitent et sa dialectique intrinsèque. Ils n’ont pa
20617 je constate qu’ils n’ont pas compris la nature de l’ objet dont ils traitent et sa dialectique intrinsèque. Ils n’ont pas c
20618 sa dialectique intrinsèque. Ils n’ont pas compris l’ essentiel, qui est l’union complémentaire indivisible de certaines réa
20619 sèque. Ils n’ont pas compris l’essentiel, qui est l’ union complémentaire indivisible de certaines réalités antinomiques — 
20620 ntiel, qui est l’union complémentaire indivisible de certaines réalités antinomiques — celles-là, justement, qui m’occupen
20621 tout homme qui se dit catholique, ou cathare, ou de gauche, l’est de ce fait et l’est en tous ses actes et ses dires ; no
20622 qui se dit catholique, ou cathare, ou de gauche, l’ est de ce fait et l’est en tous ses actes et ses dires ; non seulement
20623 e dit catholique, ou cathare, ou de gauche, l’est de ce fait et l’est en tous ses actes et ses dires ; non seulement ils c
20624 ue, ou cathare, ou de gauche, l’est de ce fait et l’ est en tous ses actes et ses dires ; non seulement ils croient à ce qu
20625 ncore ils paraissent tout ignorer des complicités de l’amour et de la haine, de la chasteté et de l’érotisme, du désir et
20626 re ils paraissent tout ignorer des complicités de l’ amour et de la haine, de la chasteté et de l’érotisme, du désir et de
20627 issent tout ignorer des complicités de l’amour et de la haine, de la chasteté et de l’érotisme, du désir et de l’angoisse,
20628 ent tout ignorer des complicités de l’amour et de la haine, de la chasteté et de l’érotisme, du désir et de l’angoisse, de
20629 gnorer des complicités de l’amour et de la haine, de la chasteté et de l’érotisme, du désir et de l’angoisse, de l’attract
20630 rer des complicités de l’amour et de la haine, de la chasteté et de l’érotisme, du désir et de l’angoisse, de l’attraction
20631 ités de l’amour et de la haine, de la chasteté et de l’érotisme, du désir et de l’angoisse, de l’attraction et de la répul
20632 s de l’amour et de la haine, de la chasteté et de l’ érotisme, du désir et de l’angoisse, de l’attraction et de la répulsio
20633 ine, de la chasteté et de l’érotisme, du désir et de l’angoisse, de l’attraction et de la répulsion, de l’indifférence aff
20634 , de la chasteté et de l’érotisme, du désir et de l’ angoisse, de l’attraction et de la répulsion, de l’indifférence affect
20635 teté et de l’érotisme, du désir et de l’angoisse, de l’attraction et de la répulsion, de l’indifférence affectée et de l’a
20636 é et de l’érotisme, du désir et de l’angoisse, de l’ attraction et de la répulsion, de l’indifférence affectée et de l’affe
20637 me, du désir et de l’angoisse, de l’attraction et de la répulsion, de l’indifférence affectée et de l’affectivité refoulée
20638 du désir et de l’angoisse, de l’attraction et de la répulsion, de l’indifférence affectée et de l’affectivité refoulée. I
20639 e l’angoisse, de l’attraction et de la répulsion, de l’indifférence affectée et de l’affectivité refoulée. Ils n’ont pas v
20640 ’angoisse, de l’attraction et de la répulsion, de l’ indifférence affectée et de l’affectivité refoulée. Ils n’ont pas vu q
20641 et de la répulsion, de l’indifférence affectée et de l’affectivité refoulée. Ils n’ont pas vu que l’opposition réelle n’es
20642 de la répulsion, de l’indifférence affectée et de l’ affectivité refoulée. Ils n’ont pas vu que l’opposition réelle n’est p
20643 t de l’affectivité refoulée. Ils n’ont pas vu que l’ opposition réelle n’est pas entre ceux qui exaltent et ceux qui condam
20644 eux qui condamnent tel ou tel élément constitutif de la cortezia, mais entre ceux qui la créent ou la souffrent et ceux qu
20645 qui condamnent tel ou tel élément constitutif de la cortezia, mais entre ceux qui la créent ou la souffrent et ceux qui e
20646 t constitutif de la cortezia, mais entre ceux qui la créent ou la souffrent et ceux qui en font l’objet de leurs dissertat
20647 de la cortezia, mais entre ceux qui la créent ou la souffrent et ceux qui en font l’objet de leurs dissertations. Ceux-là
20648 qui la créent ou la souffrent et ceux qui en font l’ objet de leurs dissertations. Ceux-là seuls croient que l’on peut en t
20649 réent ou la souffrent et ceux qui en font l’objet de leurs dissertations. Ceux-là seuls croient que l’on peut en tel domai
20650 de leurs dissertations. Ceux-là seuls croient que l’ on peut en tel domaine « établir » une explication, comme on fait trio
20651 tablir » une explication, comme on fait triompher la doctrine d’un parti à la simple majorité. Mais seul pourra séduire la
20652 explication, comme on fait triompher la doctrine d’ un parti à la simple majorité. Mais seul pourra séduire la vérité celu
20653 comme on fait triompher la doctrine d’un parti à la simple majorité. Mais seul pourra séduire la vérité celui qui aura co
20654 ti à la simple majorité. Mais seul pourra séduire la vérité celui qui aura conçu le plus haut sens. Inconcevable naïveté d
20655 eul pourra séduire la vérité celui qui aura conçu le plus haut sens. Inconcevable naïveté des érudits qui, prononçant « De
20656 nçant « Descartes ! » comme on se signe, refusent de voir les réalités de l’inconscient et tiennent pour assurée, au-delà
20657 Descartes ! » comme on se signe, refusent de voir les réalités de l’inconscient et tiennent pour assurée, au-delà de toute
20658 comme on se signe, refusent de voir les réalités de l’inconscient et tiennent pour assurée, au-delà de toute critique, l’
20659 mme on se signe, refusent de voir les réalités de l’ inconscient et tiennent pour assurée, au-delà de toute critique, l’inc
20660 e l’inconscient et tiennent pour assurée, au-delà de toute critique, l’incompatibilité de la volonté de vivre et du désir
20661 tiennent pour assurée, au-delà de toute critique, l’ incompatibilité de la volonté de vivre et du désir de mort, pourtant u
20662 rée, au-delà de toute critique, l’incompatibilité de la volonté de vivre et du désir de mort, pourtant unis dans le vertig
20663 , au-delà de toute critique, l’incompatibilité de la volonté de vivre et du désir de mort, pourtant unis dans le vertige ;
20664 e toute critique, l’incompatibilité de la volonté de vivre et du désir de mort, pourtant unis dans le vertige ; des Croisa
20665 ncompatibilité de la volonté de vivre et du désir de mort, pourtant unis dans le vertige ; des Croisades et du commerce sp
20666 de vivre et du désir de mort, pourtant unis dans le vertige ; des Croisades et du commerce spirituel avec l’islam ; des c
20667 ige ; des Croisades et du commerce spirituel avec l’ islam ; des cathares et des troubadours ; de l’ascétisme et du brûlant
20668 avec l’islam ; des cathares et des troubadours ; de l’ascétisme et du brûlant désir ; du mysticisme délirant et de la com
20669 ec l’islam ; des cathares et des troubadours ; de l’ ascétisme et du brûlant désir ; du mysticisme délirant et de la compla
20670 e et du brûlant désir ; du mysticisme délirant et de la complaisante chasteté ! Rien, ils n’ont rien compris à l’objet de
20671 t du brûlant désir ; du mysticisme délirant et de la complaisante chasteté ! Rien, ils n’ont rien compris à l’objet de leu
20672 aisante chasteté ! Rien, ils n’ont rien compris à l’ objet de leur étude, à ces pièges de la poésie, à cette béance de l’hi
20673 chasteté ! Rien, ils n’ont rien compris à l’objet de leur étude, à ces pièges de la poésie, à cette béance de l’histoire,
20674 ien compris à l’objet de leur étude, à ces pièges de la poésie, à cette béance de l’histoire, à ce désir en quête d’un obj
20675 compris à l’objet de leur étude, à ces pièges de la poésie, à cette béance de l’histoire, à ce désir en quête d’un objet,
20676 étude, à ces pièges de la poésie, à cette béance de l’histoire, à ce désir en quête d’un objet, — au xiie siècle, et à l
20677 ude, à ces pièges de la poésie, à cette béance de l’ histoire, à ce désir en quête d’un objet, — au xiie siècle, et à l’am
20678 à cette béance de l’histoire, à ce désir en quête d’ un objet, — au xiie siècle, et à l’amour en général, et à l’amour au
20679 ésir en quête d’un objet, — au xiie siècle, et à l’ amour en général, et à l’amour au xiie siècle. ⁂ — Assez ! s’écrieron
20680 — au xiie siècle, et à l’amour en général, et à l’ amour au xiie siècle. ⁂ — Assez ! s’écrieront en ce point plusieurs l
20681  ! s’écrieront en ce point plusieurs lecteurs que l’ on suppose exaspérés. Après tout, dans votre bouquin, il n’y a pas seu
20682 tout, dans votre bouquin, il n’y a pas seulement les troubadours, et ces cathares qui furent ou non leurs frères. Pourquoi
20683 nt sur tout cela ? Parlez-nous plutôt du mariage, de la morale du couple ou de l’érotisme ! Pourquoi donc, en effet, reven
20684 sur tout cela ? Parlez-nous plutôt du mariage, de la morale du couple ou de l’érotisme ! Pourquoi donc, en effet, revenir
20685 nous plutôt du mariage, de la morale du couple ou de l’érotisme ! Pourquoi donc, en effet, revenir sur tout cela ? Il y a
20686 s plutôt du mariage, de la morale du couple ou de l’ érotisme ! Pourquoi donc, en effet, revenir sur tout cela ? Il y a bie
20687 t cela ? Il y a bien des raisons, et je vais dire la moins bonne en premier lieu. Devant la meute des critiques aboyant à
20688 vais dire la moins bonne en premier lieu. Devant la meute des critiques aboyant à mes trousses dans toutes les revues dit
20689 des critiques aboyant à mes trousses dans toutes les revues dites « scientifiques » par les lettrés, je me suis senti parf
20690 ans toutes les revues dites « scientifiques » par les lettrés, je me suis senti parfois pris d’une sorte d’angoisse, et je
20691  » par les lettrés, je me suis senti parfois pris d’ une sorte d’angoisse, et je me suis sérieusement interrogé : n’avaient
20692 ettrés, je me suis senti parfois pris d’une sorte d’ angoisse, et je me suis sérieusement interrogé : n’avaient-ils pas rai
20693 t-ils pas raison, peut-être ? Sur bien des points de détail, c’était probable, et même certain sur deux ou trois, mais sur
20694 able, et même certain sur deux ou trois, mais sur l’ essentiel, sur le tout ? J’ai repris tous mes raisonnements, et les le
20695 tain sur deux ou trois, mais sur l’essentiel, sur le tout ? J’ai repris tous mes raisonnements, et les leurs, et les texte
20696 le tout ? J’ai repris tous mes raisonnements, et les leurs, et les textes anciens ; et non, vraiment : ils ne peuvent tous
20697 i repris tous mes raisonnements, et les leurs, et les textes anciens ; et non, vraiment : ils ne peuvent tous avoir raison,
20698 tous avoir raison, car une partie d’entre eux dit le contraire de l’autre sur chaque sujet, et ces sujets sont fort nombre
20699 ison, car une partie d’entre eux dit le contraire de l’autre sur chaque sujet, et ces sujets sont fort nombreux, si bien q
20700 ux, si bien que leur consensus, qui est très près d’ être nul, le serait tout à fait n’était ce point unique de leur accord
20701 que leur consensus, qui est très près d’être nul, le serait tout à fait n’était ce point unique de leur accord contre mes
20702 ul, le serait tout à fait n’était ce point unique de leur accord contre mes thèses. Je me suis piqué au jeu, je l’avoue. C
20703 rd contre mes thèses. Je me suis piqué au jeu, je l’ avoue. C’est un jeu fascinant, merveilleusement gratuit. On sait si pe
20704 leusement gratuit. On sait si peu ! Chaque miette d’ information nouvelle et tous les joueurs se précipitent : ça, c’est po
20705 eu ! Chaque miette d’information nouvelle et tous les joueurs se précipitent : ça, c’est pour moi ! Quel desport ! comme di
20706 ça, c’est pour moi ! Quel desport ! comme disait l’ ancien franglais. Quel sport ! dit l’anglo-normand d’aujourd’hui. Mais
20707 comme disait l’ancien franglais. Quel sport ! dit l’ anglo-normand d’aujourd’hui. Mais voici plus sérieux. Certes, il n’y a
20708 ncien franglais. Quel sport ! dit l’anglo-normand d’ aujourd’hui. Mais voici plus sérieux. Certes, il n’y a pas seulement l
20709 oici plus sérieux. Certes, il n’y a pas seulement les troubadours, mais il y eut d’abord les troubadours, parce qu’il y a d
20710 seulement les troubadours, mais il y eut d’abord les troubadours, parce qu’il y a d’abord la poésie, puis le sentiment qu’
20711 d’abord les troubadours, parce qu’il y a d’abord la poésie, puis le sentiment qu’elle a su dire et qu’elle éveille en le
20712 ubadours, parce qu’il y a d’abord la poésie, puis le sentiment qu’elle a su dire et qu’elle éveille en le disant, et c’est
20713 sentiment qu’elle a su dire et qu’elle éveille en le disant, et c’est par là que le drame est arrivé, celui que nous atten
20714 qu’elle éveille en le disant, et c’est par là que le drame est arrivé, celui que nous attendions sans le savoir — mais dès
20715 drame est arrivé, celui que nous attendions sans le savoir — mais dès l’instant qu’il a parlé, nous avons su que c’était
20716 lui que nous attendions sans le savoir — mais dès l’ instant qu’il a parlé, nous avons su que c’était lui que nous attendio
20717 c’était lui que nous attendions. Et après, il y a la morale. (J’y reviendrai.) Il y a d’abord les troubadours parce qu’il
20718 l y a la morale. (J’y reviendrai.) Il y a d’abord les troubadours parce qu’il y a d’abord l’expression, et surtout l’expres
20719 a d’abord les troubadours parce qu’il y a d’abord l’ expression, et surtout l’expression lyrique — au commencement était le
20720 parce qu’il y a d’abord l’expression, et surtout l’ expression lyrique — au commencement était le Chant, qui est le Verbe
20721 tout l’expression lyrique — au commencement était le Chant, qui est le Verbe musical — et cela tient à la nature même de l
20722 lyrique — au commencement était le Chant, qui est le Verbe musical — et cela tient à la nature même de l’amour, de cet amo
20723 Chant, qui est le Verbe musical — et cela tient à la nature même de l’amour, de cet amour-passion que j’ai décrit, et c’en
20724 le Verbe musical — et cela tient à la nature même de l’amour, de cet amour-passion que j’ai décrit, et c’en est une premiè
20725 Verbe musical — et cela tient à la nature même de l’ amour, de cet amour-passion que j’ai décrit, et c’en est une première
20726 ical — et cela tient à la nature même de l’amour, de cet amour-passion que j’ai décrit, et c’en est une première approche.
20727 rrain où mes savants critiques seraient peut-être les mieux armés : je crois avoir plutôt tenté d’approfondir ma conception
20728 tre les mieux armés : je crois avoir plutôt tenté d’ approfondir ma conception de l’amour, seul sujet de ce livre, et vérit
20729 is avoir plutôt tenté d’approfondir ma conception de l’amour, seul sujet de ce livre, et véritable objet de ma dispute ave
20730 avoir plutôt tenté d’approfondir ma conception de l’ amour, seul sujet de ce livre, et véritable objet de ma dispute avec l
20731 ’approfondir ma conception de l’amour, seul sujet de ce livre, et véritable objet de ma dispute avec les érudits. Car ce q
20732 amour, seul sujet de ce livre, et véritable objet de ma dispute avec les érudits. Car ce qui nous sépare en fin de compte,
20733 e ce livre, et véritable objet de ma dispute avec les érudits. Car ce qui nous sépare en fin de compte, dans ces débats que
20734 nous sépare en fin de compte, dans ces débats que l’ on pourrait croire purement techniques, ce ne sont pas nos savoirs dif
20735 e sont pas nos savoirs différents, nos inégalités d’ information, ce sont nos conceptions de l’amour, et plus que cela, nos
20736 inégalités d’information, ce sont nos conceptions de l’amour, et plus que cela, nos expériences différentes de la passion
20737 galités d’information, ce sont nos conceptions de l’ amour, et plus que cela, nos expériences différentes de la passion et
20738 ur, et plus que cela, nos expériences différentes de la passion et de la poésie. Ce que l’on n’a pas cherché, subi, vécu s
20739 et plus que cela, nos expériences différentes de la passion et de la poésie. Ce que l’on n’a pas cherché, subi, vécu soi-
20740 ela, nos expériences différentes de la passion et de la poésie. Ce que l’on n’a pas cherché, subi, vécu soi-même, comment
20741 , nos expériences différentes de la passion et de la poésie. Ce que l’on n’a pas cherché, subi, vécu soi-même, comment fer
20742 différentes de la passion et de la poésie. Ce que l’ on n’a pas cherché, subi, vécu soi-même, comment ferait-on pour le rec
20743 rché, subi, vécu soi-même, comment ferait-on pour le reconnaître, à tant de siècles de distance, chez des hommes qui ne di
20744 ferait-on pour le reconnaître, à tant de siècles de distance, chez des hommes qui ne disaient pas tout comme nous le diri
20745 ez des hommes qui ne disaient pas tout comme nous le dirions, et qui se taisaient autrement ? Il faut entrer en consonance
20746 aisaient autrement ? Il faut entrer en consonance d’ âme, et cela ne se peut que par l’écoute ardente des œuvres où l’âme a
20747 r en consonance d’âme, et cela ne se peut que par l’ écoute ardente des œuvres où l’âme a laissé dans des rythmes quelques
20748 ne se peut que par l’écoute ardente des œuvres où l’ âme a laissé dans des rythmes quelques traces de sa pulsation la plus
20749 ù l’âme a laissé dans des rythmes quelques traces de sa pulsation la plus secrète, et le sillage de ses élans. Malenten
20750 dans des rythmes quelques traces de sa pulsation la plus secrète, et le sillage de ses élans. Malentendus sur la moral
20751 elques traces de sa pulsation la plus secrète, et le sillage de ses élans. Malentendus sur la morale Les thèses mora
20752 es de sa pulsation la plus secrète, et le sillage de ses élans. Malentendus sur la morale Les thèses morales de mon
20753 e, et le sillage de ses élans. Malentendus sur la morale Les thèses morales de mon ouvrage ont soulevé beaucoup moin
20754 age de ses élans. Malentendus sur la morale Les thèses morales de mon ouvrage ont soulevé beaucoup moins d’opposition
20755 Malentendus sur la morale Les thèses morales de mon ouvrage ont soulevé beaucoup moins d’opposition — encore que les
20756 morales de mon ouvrage ont soulevé beaucoup moins d’ opposition — encore que les jugements contradictoires qu’elles motivèr
20757 soulevé beaucoup moins d’opposition — encore que les jugements contradictoires qu’elles motivèrent soient amusants à confr
20758 qu’elles motivèrent soient amusants à confronter. Les catholiques m’ont approuvé à cause de la critique de l’hérésie que se
20759 ronter. Les catholiques m’ont approuvé à cause de la critique de l’hérésie que semblaient impliquer mes mises en garde con
20760 catholiques m’ont approuvé à cause de la critique de l’hérésie que semblaient impliquer mes mises en garde contre la passi
20761 holiques m’ont approuvé à cause de la critique de l’ hérésie que semblaient impliquer mes mises en garde contre la passion 
20762 ue semblaient impliquer mes mises en garde contre la passion ; mais les gnostiques ont bien senti où était mon cœur. Les m
20763 iquer mes mises en garde contre la passion ; mais les gnostiques ont bien senti où était mon cœur. Les magazines féminins m
20764 les gnostiques ont bien senti où était mon cœur. Les magazines féminins m’ont approuvé pour ma défense de la fidélité, tou
20765 azines féminins m’ont approuvé pour ma défense de la fidélité, tout en paraissant regretter que j’exclue la passion du mar
20766 délité, tout en paraissant regretter que j’exclue la passion du mariage (ce que je ne fais pas). Et les hippies m’ont appl
20767 la passion du mariage (ce que je ne fais pas). Et les hippies m’ont applaudi en Amérique pour mes peintures de la passion,
20768 ies m’ont applaudi en Amérique pour mes peintures de la passion, et sans doute des effets du philtre, tout en regrettant q
20769 m’ont applaudi en Amérique pour mes peintures de la passion, et sans doute des effets du philtre, tout en regrettant que
20770 hiltre, tout en regrettant que j’assume sans trop de honte l’essence de ma culture occidentale. Les mal mariés y ont vu le
20771 out en regrettant que j’assume sans trop de honte l’ essence de ma culture occidentale. Les mal mariés y ont vu leur brévia
20772 rettant que j’assume sans trop de honte l’essence de ma culture occidentale. Les mal mariés y ont vu leur bréviaire, comme
20773 rop de honte l’essence de ma culture occidentale. Les mal mariés y ont vu leur bréviaire, comme l’écrivait un philosophe al
20774 le. Les mal mariés y ont vu leur bréviaire, comme l’ écrivait un philosophe allemand ; les bien mariés, leurs abîmes survol
20775 viaire, comme l’écrivait un philosophe allemand ; les bien mariés, leurs abîmes survolés ; les divorcés, leur inutile et am
20776 lemand ; les bien mariés, leurs abîmes survolés ; les divorcés, leur inutile et amère justification. Et enfin, Jean-Paul Sa
20777 justification. Et enfin, Jean-Paul Sartre, après la guerre, s’est servi de mon livre pour illustrer la thèse qu’il attaqu
20778 n, Jean-Paul Sartre, après la guerre, s’est servi de mon livre pour illustrer la thèse qu’il attaquait avant la guerre et
20779 a guerre, s’est servi de mon livre pour illustrer la thèse qu’il attaquait avant la guerre et m’accusait bien à tort de dé
20780 vre pour illustrer la thèse qu’il attaquait avant la guerre et m’accusait bien à tort de défendre. Voici les textes. Renda
20781 taquait avant la guerre et m’accusait bien à tort de défendre. Voici les textes. Rendant compte de mon livre en juin 19392
20782 erre et m’accusait bien à tort de défendre. Voici les textes. Rendant compte de mon livre en juin 1939245, Sartre annonce d
20783 ort de défendre. Voici les textes. Rendant compte de mon livre en juin 1939245, Sartre annonce d’entrée de jeu que l’intér
20784 mpte de mon livre en juin 1939245, Sartre annonce d’ entrée de jeu que l’intérêt de mon ouvrage « réside avant tout en ceci
20785 on livre en juin 1939245, Sartre annonce d’entrée de jeu que l’intérêt de mon ouvrage « réside avant tout en ceci qu’il té
20786 juin 1939245, Sartre annonce d’entrée de jeu que l’ intérêt de mon ouvrage « réside avant tout en ceci qu’il témoigne d’un
20787 245, Sartre annonce d’entrée de jeu que l’intérêt de mon ouvrage « réside avant tout en ceci qu’il témoigne d’un assouplis
20788 uvrage « réside avant tout en ceci qu’il témoigne d’ un assouplissement récent et profond des méthodes historiques sous la
20789 t récent et profond des méthodes historiques sous la triple influence de la psychanalyse, du marxisme et de la sociologie 
20790 des méthodes historiques sous la triple influence de la psychanalyse, du marxisme et de la sociologie ». Puis il se demand
20791 méthodes historiques sous la triple influence de la psychanalyse, du marxisme et de la sociologie ». Puis il se demande s
20792 iple influence de la psychanalyse, du marxisme et de la sociologie ». Puis il se demande si, à l’encontre de ce qu’il tien
20793 e influence de la psychanalyse, du marxisme et de la sociologie ». Puis il se demande si, à l’encontre de ce qu’il tient p
20794 sociologie ». Puis il se demande si, à l’encontre de ce qu’il tient pour ma thèse, la passion réelle « n’aurait pas, en ta
20795 si, à l’encontre de ce qu’il tient pour ma thèse, la passion réelle « n’aurait pas, en tant que phénomène psychologique, s
20796 ropre » et si « certaines structures essentielles de la condition humaine ne pourraient pas se réaliser à travers des cond
20797 re » et si « certaines structures essentielles de la condition humaine ne pourraient pas se réaliser à travers des conditi
20798 pas avoir dit autre chose.) Bref, il me reproche de n’avoir pas vu que la transcendance c’est justement la « structure ex
20799 hose.) Bref, il me reproche de n’avoir pas vu que la transcendance c’est justement la « structure existentielle de l’homme
20800 avoir pas vu que la transcendance c’est justement la « structure existentielle de l’homme ». Le désir « comporte naturelle
20801 ance c’est justement la « structure existentielle de l’homme ». Le désir « comporte naturellement sa contradiction propre,
20802 e c’est justement la « structure existentielle de l’ homme ». Le désir « comporte naturellement sa contradiction propre, so
20803 tement la « structure existentielle de l’homme ». Le désir « comporte naturellement sa contradiction propre, son malheur e
20804 sa dialectique ». Il n’y aurait donc « nul besoin d’ un mythe courtois pour expliquer la passion »246. En somme, pour n’avo
20805 c « nul besoin d’un mythe courtois pour expliquer la passion »246. En somme, pour n’avoir pas reconnu que la dialectique d
20806 sion »246. En somme, pour n’avoir pas reconnu que la dialectique de l’amour est de la nature de l’homme même, mon livre « 
20807 omme, pour n’avoir pas reconnu que la dialectique de l’amour est de la nature de l’homme même, mon livre « ne semblera qu’
20808 e, pour n’avoir pas reconnu que la dialectique de l’ amour est de la nature de l’homme même, mon livre « ne semblera qu’un
20809 oir pas reconnu que la dialectique de l’amour est de la nature de l’homme même, mon livre « ne semblera qu’un bel amusemen
20810 pas reconnu que la dialectique de l’amour est de la nature de l’homme même, mon livre « ne semblera qu’un bel amusement »
20811 nu que la dialectique de l’amour est de la nature de l’homme même, mon livre « ne semblera qu’un bel amusement ». Sept ans
20812 que la dialectique de l’amour est de la nature de l’ homme même, mon livre « ne semblera qu’un bel amusement ». Sept ans pl
20813 t ». Sept ans plus tard, une guerre plus tard, et L’ Être et le Néant ayant paru, tout a changé. Dans sa « Présentation des
20814 ans plus tard, une guerre plus tard, et L’Être et le Néant ayant paru, tout a changé. Dans sa « Présentation des Temps mod
20815 emps modernes » (Situations II), Sartre énumère «  les points essentiels » qui l’opposent à l’esprit d’analyse proustien et
20816 II), Sartre énumère « les points essentiels » qui l’ opposent à l’esprit d’analyse proustien et à la « légende de l’irrespo
20817 numère « les points essentiels » qui l’opposent à l’ esprit d’analyse proustien et à la « légende de l’irresponsabilité du
20818 les points essentiels » qui l’opposent à l’esprit d’ analyse proustien et à la « légende de l’irresponsabilité du poète »,
20819 ui l’opposent à l’esprit d’analyse proustien et à la « légende de l’irresponsabilité du poète », et il écrit : En premier
20820 à l’esprit d’analyse proustien et à la « légende de l’irresponsabilité du poète », et il écrit : En premier lieu, nous n
20821 l’esprit d’analyse proustien et à la « légende de l’ irresponsabilité du poète », et il écrit : En premier lieu, nous n’ac
20822 : En premier lieu, nous n’acceptons pas à priori l’ idée que l’amour-passion soit une affection constitutive de l’esprit h
20823 er lieu, nous n’acceptons pas à priori l’idée que l’ amour-passion soit une affection constitutive de l’esprit humain. Il s
20824 e l’amour-passion soit une affection constitutive de l’esprit humain. Il se pourrait fort bien, comme l’a suggéré247 Denis
20825 ’amour-passion soit une affection constitutive de l’ esprit humain. Il se pourrait fort bien, comme l’a suggéré247 Denis de
20826 l’esprit humain. Il se pourrait fort bien, comme l’ a suggéré247 Denis de Rougemont, qu’il eût une origine historique en c
20827 il eût une origine historique en corrélation avec l’ idéologie chrétienne. D’une façon plus générale, nous estimons qu’un s
20828 rique en corrélation avec l’idéologie chrétienne. D’ une façon plus générale, nous estimons qu’un sentiment est toujours l’
20829 érale, nous estimons qu’un sentiment est toujours l’ expression d’un certain mode de vie et d’une certaine conception du mo
20830 stimons qu’un sentiment est toujours l’expression d’ un certain mode de vie et d’une certaine conception du monde qui sont
20831 toujours l’expression d’un certain mode de vie et d’ une certaine conception du monde qui sont communs à toute une classe o
20832 à toute une époque et que son évolution n’est pas l’ effet de je ne sais quel mécanisme intérieur mais de ces facteurs hist
20833 une époque et que son évolution n’est pas l’effet de je ne sais quel mécanisme intérieur mais de ces facteurs historiques
20834 effet de je ne sais quel mécanisme intérieur mais de ces facteurs historiques et sociaux. Mon livre est donc devenu le pr
20835 Mon livre est donc devenu le premier argument que Les Temps modernes opposeront aux tenants d’une « nature humaine » invari
20836 ent que Les Temps modernes opposeront aux tenants d’ une « nature humaine » invariable et de ses « structures essentielles 
20837 ux tenants d’une « nature humaine » invariable et de ses « structures essentielles » — celles-là mêmes que Sartre me repro
20838 lles » — celles-là mêmes que Sartre me reprochait d’ avoir négligées, dans le tome précédent de Situations. ⁂ Ainsi, l’accu
20839 que Sartre me reprochait d’avoir négligées, dans le tome précédent de Situations. ⁂ Ainsi, l’accueil fait à L’Amour et l’
20840 rochait d’avoir négligées, dans le tome précédent de Situations. ⁂ Ainsi, l’accueil fait à L’Amour et l’Occident par ses l
20841 s, dans le tome précédent de Situations. ⁂ Ainsi, l’ accueil fait à L’Amour et l’Occident par ses lecteurs occidentaux et o
20842 récédent de Situations. ⁂ Ainsi, l’accueil fait à L’ Amour et l’Occident par ses lecteurs occidentaux et orientaux a dépend
20843 Situations. ⁂ Ainsi, l’accueil fait à L’Amour et l’ Occident par ses lecteurs occidentaux et orientaux a dépendu, comme il
20844 identaux et orientaux a dépendu, comme il arrive, d’ une quantité de malentendus, dont je n’aurais au total qu’à me félicit
20845 entaux a dépendu, comme il arrive, d’une quantité de malentendus, dont je n’aurais au total qu’à me féliciter si je m’en t
20846 er si je m’en tenais à leur résultante positive : le livre vit, tant aimé que honni, après un tiers de siècle d’exposition
20847 le livre vit, tant aimé que honni, après un tiers de siècle d’exposition à toute espèce d’intempéries critiques, personnel
20848 it, tant aimé que honni, après un tiers de siècle d’ exposition à toute espèce d’intempéries critiques, personnelles et pub
20849 ès un tiers de siècle d’exposition à toute espèce d’ intempéries critiques, personnelles et publiques, psychologiques et po
20850 et publiques, psychologiques et politiques. Mais le plus grand malentendu consiste à croire que selon moi la passion et l
20851 grand malentendu consiste à croire que selon moi la passion et le mariage sont exclusifs l’un de l’autre, comme l’avaient
20852 ndu consiste à croire que selon moi la passion et le mariage sont exclusifs l’un de l’autre, comme l’avaient décidé les co
20853 moi la passion et le mariage sont exclusifs l’un de l’autre, comme l’avaient décidé les cours d’amour. Cette lecture de m
20854 le mariage sont exclusifs l’un de l’autre, comme l’ avaient décidé les cours d’amour. Cette lecture de mon livre est erron
20855 exclusifs l’un de l’autre, comme l’avaient décidé les cours d’amour. Cette lecture de mon livre est erronée. Qu’on m’en fél
20856 l’un de l’autre, comme l’avaient décidé les cours d’ amour. Cette lecture de mon livre est erronée. Qu’on m’en félicite ou
20857 l’avaient décidé les cours d’amour. Cette lecture de mon livre est erronée. Qu’on m’en félicite ou m’en blâme, ce n’est pa
20858 pas ce que j’ai voulu dire. J’ai voulu souligner les contrastes, renforcer la conscience des antinomies valables, inévitab
20859 e. J’ai voulu souligner les contrastes, renforcer la conscience des antinomies valables, inévitables et qu’il faut assumer
20860 t-sécurité, extases-durée, passion-mariage, rêver l’ Éros et le subir ou vivre l’Agapè et l’agir. Et j’ai pensé qu’une fois
20861 , extases-durée, passion-mariage, rêver l’Éros et le subir ou vivre l’Agapè et l’agir. Et j’ai pensé qu’une fois mieux vue
20862 assion-mariage, rêver l’Éros et le subir ou vivre l’ Agapè et l’agir. Et j’ai pensé qu’une fois mieux vue la nature des ant
20863 age, rêver l’Éros et le subir ou vivre l’Agapè et l’ agir. Et j’ai pensé qu’une fois mieux vue la nature des antinomies, lo
20864 pè et l’agir. Et j’ai pensé qu’une fois mieux vue la nature des antinomies, loin de tenter vainement de les résoudre en él
20865 a nature des antinomies, loin de tenter vainement de les résoudre en éliminant l’un de leurs termes, il fallait décider de
20866 ature des antinomies, loin de tenter vainement de les résoudre en éliminant l’un de leurs termes, il fallait décider de viv
20867 enter vainement de les résoudre en éliminant l’un de leurs termes, il fallait décider de vivre leur drame, et choisir d’ex
20868 liminant l’un de leurs termes, il fallait décider de vivre leur drame, et choisir d’exister dans leur tension toujours cha
20869 l fallait décider de vivre leur drame, et choisir d’ exister dans leur tension toujours changeante et surprenante. Je me fo
20870 te et surprenante. Je me fondais sur cette phrase d’ Héraclite, qui transparaît, citée ou non, dans tous mes livres : « Ce
20871 s tous mes livres : « Ce qui s’oppose coopère, et de la lutte des contraires procède ta plus belle harmonie. » Sur tout ce
20872 ous mes livres : « Ce qui s’oppose coopère, et de la lutte des contraires procède ta plus belle harmonie. » Sur tout cela,
20873 s alliances fédérales, dont le premier modèle est le mariage. Passion et inceste Dans son ouvrage sur la Prohibition
20874 ge. Passion et inceste Dans son ouvrage sur la Prohibition de l’inceste (1905), Durkheim, bien avant Freud (dans Tot
20875 et inceste Dans son ouvrage sur la Prohibition de l’inceste (1905), Durkheim, bien avant Freud (dans Totem et Tabou), s
20876 inceste Dans son ouvrage sur la Prohibition de l’ inceste (1905), Durkheim, bien avant Freud (dans Totem et Tabou), supp
20877 en avant Freud (dans Totem et Tabou), suppose que la culture est née des interdits jetés d’abord sur la femme du père, pui
20878 a culture est née des interdits jetés d’abord sur la femme du père, puis sur l’ensemble des femmes du clan. J’insisterais
20879 dits jetés d’abord sur la femme du père, puis sur l’ ensemble des femmes du clan. J’insisterais davantage, aujourd’hui, sur
20880 u clan. J’insisterais davantage, aujourd’hui, sur le thème de l’inceste dans Tristan, et sur ses aspects œdipiens (indiqué
20881 ’insisterais davantage, aujourd’hui, sur le thème de l’inceste dans Tristan, et sur ses aspects œdipiens (indiqués très ne
20882 sisterais davantage, aujourd’hui, sur le thème de l’ inceste dans Tristan, et sur ses aspects œdipiens (indiqués très nette
20883 lorsqu’il couche par accident avec Iseut, qui est la femme promise de son « père », c’est-à-dire du roi Marc, son oncle ma
20884 par accident avec Iseut, qui est la femme promise de son « père », c’est-à-dire du roi Marc, son oncle maternel, lequel jo
20885 dire du roi Marc, son oncle maternel, lequel joue le rôle du père chez les Celtes, il a commis et consommé l’inceste, mais
20886 oncle maternel, lequel joue le rôle du père chez les Celtes, il a commis et consommé l’inceste, mais en transe, dans le fa
20887 du père chez les Celtes, il a commis et consommé l’ inceste, mais en transe, dans le fantasme et le rêve éveillé provoqués
20888 ommis et consommé l’inceste, mais en transe, dans le fantasme et le rêve éveillé provoqués par le philtre, ce haschich de
20889 mé l’inceste, mais en transe, dans le fantasme et le rêve éveillé provoqués par le philtre, ce haschich de l’époque. Il a
20890 dans le fantasme et le rêve éveillé provoqués par le philtre, ce haschich de l’époque. Il a conquis Iseut de haute lutte.
20891 êve éveillé provoqués par le philtre, ce haschich de l’époque. Il a conquis Iseut de haute lutte. Il aurait droit (selon d
20892 éveillé provoqués par le philtre, ce haschich de l’ époque. Il a conquis Iseut de haute lutte. Il aurait droit (selon d’an
20893 ltre, ce haschich de l’époque. Il a conquis Iseut de haute lutte. Il aurait droit (selon d’anciennes coutumes) à sa posses
20894 quis Iseut de haute lutte. Il aurait droit (selon d’ anciennes coutumes) à sa possession intégrale, et il l’a déjà possédée
20895 iennes coutumes) à sa possession intégrale, et il l’ a déjà possédée, ce qui est juste, puisqu’il s’est montré le plus fort
20896 ossédée, ce qui est juste, puisqu’il s’est montré le plus fort. Il semble qu’il échappe ainsi à la situation œdipienne (où
20897 tré le plus fort. Il semble qu’il échappe ainsi à la situation œdipienne (où l’enfant est toujours le plus faible, et même
20898 qu’il échappe ainsi à la situation œdipienne (où l’ enfant est toujours le plus faible, et même trop faible). Pourtant, pa
20899 la situation œdipienne (où l’enfant est toujours le plus faible, et même trop faible). Pourtant, parce qu’il a besoin d’u
20900 même trop faible). Pourtant, parce qu’il a besoin d’ un père, il choisit d’observer le droit civil, où il redevient le plus
20901 rtant, parce qu’il a besoin d’un père, il choisit d’ observer le droit civil, où il redevient le plus faible, et il choisit
20902 e qu’il a besoin d’un père, il choisit d’observer le droit civil, où il redevient le plus faible, et il choisit de faire d
20903 hoisit d’observer le droit civil, où il redevient le plus faible, et il choisit de faire d’Iseut l’épouse de Marc, son vér
20904 il, où il redevient le plus faible, et il choisit de faire d’Iseut l’épouse de Marc, son véritable « père » coutumier. Du
20905 redevient le plus faible, et il choisit de faire d’ Iseut l’épouse de Marc, son véritable « père » coutumier. Du même coup
20906 nt le plus faible, et il choisit de faire d’Iseut l’ épouse de Marc, son véritable « père » coutumier. Du même coup, il cul
20907 s faible, et il choisit de faire d’Iseut l’épouse de Marc, son véritable « père » coutumier. Du même coup, il culpabilise
20908 urtant légitimé par Courtoisie, laquelle veut que l’ amant s’adresse à une femme mariée. Mais l’inverse du complexe d’Œdipe
20909 ut que l’amant s’adresse à une femme mariée. Mais l’ inverse du complexe d’Œdipe, sa réflexion dans un miroir, n’est pas mo
20910 se à une femme mariée. Mais l’inverse du complexe d’ Œdipe, sa réflexion dans un miroir, n’est pas moins bien décrit par le
20911 n dans un miroir, n’est pas moins bien décrit par le Roman en Prose. On y voit tout d’abord l’adolescent Tristan, âgé de 1
20912 rit par le Roman en Prose. On y voit tout d’abord l’ adolescent Tristan, âgé de 14 ou 15 ans, séjourner chez son oncle le r
20913 On y voit tout d’abord l’adolescent Tristan, âgé de 14 ou 15 ans, séjourner chez son oncle le roi Marc « comme un homme é
20914 an, âgé de 14 ou 15 ans, séjourner chez son oncle le roi Marc « comme un homme étranger, et il fit si bien qu’en peu de te
20915 et il fit si bien qu’en peu de temps il n’y eut à la cour du roi demoiselle que l’on prisât une maille en comparaison de l
20916 temps il n’y eut à la cour du roi demoiselle que l’ on prisât une maille en comparaison de lui ». À ce moment donc, Marc a
20917 a naissance royale. Mais, blessé, il s’en va vers l’ Irlande où il est soigné par Iseut, et lorsqu’il revient à la cour de
20918 ù il est soigné par Iseut, et lorsqu’il revient à la cour de Tintagel « le roi l’établit maître et seigneur de son hôtel e
20919 soigné par Iseut, et lorsqu’il revient à la cour de Tintagel « le roi l’établit maître et seigneur de son hôtel et de tou
20920 eut, et lorsqu’il revient à la cour de Tintagel «  le roi l’établit maître et seigneur de son hôtel et de tout ce qu’il pos
20921 lorsqu’il revient à la cour de Tintagel « le roi l’ établit maître et seigneur de son hôtel et de tout ce qu’il possède ».
20922 de Tintagel « le roi l’établit maître et seigneur de son hôtel et de tout ce qu’il possède ». Or ici, sans la moindre tran
20923 roi l’établit maître et seigneur de son hôtel et de tout ce qu’il possède ». Or ici, sans la moindre transition, le Roman
20924 hôtel et de tout ce qu’il possède ». Or ici, sans la moindre transition, le Roman nous dit : « Le roi Marc prend bientôt T
20925 il possède ». Or ici, sans la moindre transition, le Roman nous dit : « Le roi Marc prend bientôt Tristan en haine, car il
20926 sans la moindre transition, le Roman nous dit : «  Le roi Marc prend bientôt Tristan en haine, car il le craint plus qu’aut
20927 e roi Marc prend bientôt Tristan en haine, car il le craint plus qu’autrefois. » Il envoie donc son neveu à la « queste »
20928 t plus qu’autrefois. » Il envoie donc son neveu à la « queste » d’Iseut, qu’il veut pour femme, sachant bien que Tristan r
20929 efois. » Il envoie donc son neveu à la « queste » d’ Iseut, qu’il veut pour femme, sachant bien que Tristan risque sa vie s
20930 vie s’il retourne au pays du Morholt. Et Tristan le sait aussi : « Quand Tristan entend cette nouvelle, il pense que son
20931 tan entend cette nouvelle, il pense que son oncle l’ envoie en Irlande plutôt pour y mourir que pour avoir Iseut. » Mais il
20932 Marc, substitut du père décédé, est redoublée par le souvenir de sa mère, qu’il a fait mourir en venant au monde.) Conquis
20933 tut du père décédé, est redoublée par le souvenir de sa mère, qu’il a fait mourir en venant au monde.) Conquis par les pro
20934 il a fait mourir en venant au monde.) Conquis par les prouesses de Tristan, le roi d’Irlande lui dit enfin : « Tristan vous
20935 ir en venant au monde.) Conquis par les prouesses de Tristan, le roi d’Irlande lui dit enfin : « Tristan vous avez tant fa
20936 au monde.) Conquis par les prouesses de Tristan, le roi d’Irlande lui dit enfin : « Tristan vous avez tant fait…, je vous
20937 oncle. » Tous ces géants, dragons et traîtres qui le blessent d’une épée empoisonnée, et qu’il tue, ne sont-ils pas les sy
20938 s ces géants, dragons et traîtres qui le blessent d’ une épée empoisonnée, et qu’il tue, ne sont-ils pas les symboles « pat
20939 e épée empoisonnée, et qu’il tue, ne sont-ils pas les symboles « paternels » de l’interdit à surmonter, non sans blessure ?
20940 l tue, ne sont-ils pas les symboles « paternels » de l’interdit à surmonter, non sans blessure ? La vengeance du « père »
20941 ue, ne sont-ils pas les symboles « paternels » de l’ interdit à surmonter, non sans blessure ? La vengeance du « père » éta
20942  » de l’interdit à surmonter, non sans blessure ? La vengeance du « père » étant la castration du fils symbolisée par la s
20943 on sans blessure ? La vengeance du « père » étant la castration du fils symbolisée par la séparation (perte du sein matern
20944 père » étant la castration du fils symbolisée par la séparation (perte du sein maternel, sevrage), on comprend que Tristan
20945 au sens du dürfen allemand, ou permission) que si l’ objet de son amour est éloigné (l’amors de lonh de Jaufré Rudel). Les
20946 du dürfen allemand, ou permission) que si l’objet de son amour est éloigné (l’amors de lonh de Jaufré Rudel). Les principa
20947 mission) que si l’objet de son amour est éloigné ( l’ amors de lonh de Jaufré Rudel). Les principaux moments dialectiques du
20948 que si l’objet de son amour est éloigné (l’amors de lonh de Jaufré Rudel). Les principaux moments dialectiques du complex
20949 l’objet de son amour est éloigné (l’amors de lonh de Jaufré Rudel). Les principaux moments dialectiques du complexe se ret
20950 ur est éloigné (l’amors de lonh de Jaufré Rudel). Les principaux moments dialectiques du complexe se retrouvent donc dans l
20951 dialectiques du complexe se retrouvent donc dans les relations triangulaires entre Tristan, Marc et Iseut. Ces contradicti
20952 seut. Ces contradictions sont illustrées par tous les épisodes du roman, elles font le roman : alternances de séparations n
20953 strées par tous les épisodes du roman, elles font le roman : alternances de séparations nostalgiques et de revoirs extatiq
20954 sodes du roman, elles font le roman : alternances de séparations nostalgiques et de revoirs extatiques, nouvelles séparati
20955 oman : alternances de séparations nostalgiques et de revoirs extatiques, nouvelles séparations pour éviter la faute social
20956 irs extatiques, nouvelles séparations pour éviter la faute sociale, mais aussi pour recréer la situation courtoise d’amour
20957 éviter la faute sociale, mais aussi pour recréer la situation courtoise d’amour de loin (tout vaut mieux que la vie quoti
20958 e, mais aussi pour recréer la situation courtoise d’ amour de loin (tout vaut mieux que la vie quotidienne partagée). Si Tr
20959 aussi pour recréer la situation courtoise d’amour de loin (tout vaut mieux que la vie quotidienne partagée). Si Tristan dé
20960 on courtoise d’amour de loin (tout vaut mieux que la vie quotidienne partagée). Si Tristan décidait de garder Iseut pour l
20961 la vie quotidienne partagée). Si Tristan décidait de garder Iseut pour lui, il violerait le tabou courtois. S’il couchait
20962 n décidait de garder Iseut pour lui, il violerait le tabou courtois. S’il couchait avec elle mariée à Marc, il violerait l
20963 il couchait avec elle mariée à Marc, il violerait le tabou de l’inceste, et tout s’effondrerait — l’ordre social — dans un
20964 it avec elle mariée à Marc, il violerait le tabou de l’inceste, et tout s’effondrerait — l’ordre social — dans une extase
20965 avec elle mariée à Marc, il violerait le tabou de l’ inceste, et tout s’effondrerait — l’ordre social — dans une extase ébl
20966 t le tabou de l’inceste, et tout s’effondrerait —  l’ ordre social — dans une extase éblouissante. Or il respecte l’ordre fé
20967 al — dans une extase éblouissante. Or il respecte l’ ordre féodal, il ne veut pas que tout s’effondre autour de lui. En fai
20968 ndre autour de lui. En fait, il viole tour à tour les deux tabous, c’est bien là son « âpre tourment », soit qu’il retrouve
20969 t », soit qu’il retrouve Iseut ou qu’il se sépare d’ elle ; soit qu’il vive avec elle dans la forêt, ou qu’il la rende volo
20970 se sépare d’elle ; soit qu’il vive avec elle dans la forêt, ou qu’il la rende volontairement au roi. Les effets destructur
20971 soit qu’il vive avec elle dans la forêt, ou qu’il la rende volontairement au roi. Les effets destructurants de l’inceste e
20972 a forêt, ou qu’il la rende volontairement au roi. Les effets destructurants de l’inceste et les effets exaltants de la cour
20973 volontairement au roi. Les effets destructurants de l’inceste et les effets exaltants de la courtoisie convergent vers l’
20974 lontairement au roi. Les effets destructurants de l’ inceste et les effets exaltants de la courtoisie convergent vers l’ext
20975 au roi. Les effets destructurants de l’inceste et les effets exaltants de la courtoisie convergent vers l’extase dans la mo
20976 structurants de l’inceste et les effets exaltants de la courtoisie convergent vers l’extase dans la mort, terme de l’entro
20977 ucturants de l’inceste et les effets exaltants de la courtoisie convergent vers l’extase dans la mort, terme de l’entropie
20978 effets exaltants de la courtoisie convergent vers l’ extase dans la mort, terme de l’entropie passionnelle, chute voluptueu
20979 ts de la courtoisie convergent vers l’extase dans la mort, terme de l’entropie passionnelle, chute voluptueuse dans l’indi
20980 isie convergent vers l’extase dans la mort, terme de l’entropie passionnelle, chute voluptueuse dans l’indifférencié, qui
20981 e convergent vers l’extase dans la mort, terme de l’ entropie passionnelle, chute voluptueuse dans l’indifférencié, qui est
20982 e l’entropie passionnelle, chute voluptueuse dans l’ indifférencié, qui est le néant. Il n’a voulu garder de l’amour que le
20983 , chute voluptueuse dans l’indifférencié, qui est le néant. Il n’a voulu garder de l’amour que les moments éblouissants, c
20984 ifférencié, qui est le néant. Il n’a voulu garder de l’amour que les moments éblouissants, ceux de la passion interdite, e
20985 érencié, qui est le néant. Il n’a voulu garder de l’ amour que les moments éblouissants, ceux de la passion interdite, et l
20986 est le néant. Il n’a voulu garder de l’amour que les moments éblouissants, ceux de la passion interdite, et le temps du dé
20987 der de l’amour que les moments éblouissants, ceux de la passion interdite, et le temps du désir nostalgique où l’on ressen
20988 de l’amour que les moments éblouissants, ceux de la passion interdite, et le temps du désir nostalgique où l’on ressent l
20989 ts éblouissants, ceux de la passion interdite, et le temps du désir nostalgique où l’on ressent le mieux l’amour-en-soi. D
20990 on interdite, et le temps du désir nostalgique où l’ on ressent le mieux l’amour-en-soi. Dès lors l’éblouissement suprême n
20991 et le temps du désir nostalgique où l’on ressent le mieux l’amour-en-soi. Dès lors l’éblouissement suprême ne peut plus ê
20992 mps du désir nostalgique où l’on ressent le mieux l’ amour-en-soi. Dès lors l’éblouissement suprême ne peut plus être que m
20993 où l’on ressent le mieux l’amour-en-soi. Dès lors l’ éblouissement suprême ne peut plus être que mortel : c’est la mort des
20994 ment suprême ne peut plus être que mortel : c’est la mort des Banou Odrah, la tribu légendaire où l’on meurt quand on aime
20995 être que mortel : c’est la mort des Banou Odrah, la tribu légendaire où l’on meurt quand on aime. Freud l’a bien vu : nul
20996 t la mort des Banou Odrah, la tribu légendaire où l’ on meurt quand on aime. Freud l’a bien vu : nulle civilisation ne pour
20997 ibu légendaire où l’on meurt quand on aime. Freud l’ a bien vu : nulle civilisation ne pourrait survivre à la disparition d
20998 en vu : nulle civilisation ne pourrait survivre à la disparition du tabou de l’inceste ; la courtoisie pas davantage, ni l
20999 on ne pourrait survivre à la disparition du tabou de l’inceste ; la courtoisie pas davantage, ni la passion, ajouterons-no
21000 ne pourrait survivre à la disparition du tabou de l’ inceste ; la courtoisie pas davantage, ni la passion, ajouterons-nous.
21001 survivre à la disparition du tabou de l’inceste ; la courtoisie pas davantage, ni la passion, ajouterons-nous. Mais si l’o
21002 ou de l’inceste ; la courtoisie pas davantage, ni la passion, ajouterons-nous. Mais si l’on a de bonnes raisons de croire
21003 avantage, ni la passion, ajouterons-nous. Mais si l’ on a de bonnes raisons de croire que la prohibition de l’inceste est l
21004 e, ni la passion, ajouterons-nous. Mais si l’on a de bonnes raisons de croire que la prohibition de l’inceste est la loi m
21005 ajouterons-nous. Mais si l’on a de bonnes raisons de croire que la prohibition de l’inceste est la loi minimale pour qu’un
21006 s. Mais si l’on a de bonnes raisons de croire que la prohibition de l’inceste est la loi minimale pour qu’une culture se d
21007 a de bonnes raisons de croire que la prohibition de l’inceste est la loi minimale pour qu’une culture se différencie de l
21008 de bonnes raisons de croire que la prohibition de l’ inceste est la loi minimale pour qu’une culture se différencie de la n
21009 ons de croire que la prohibition de l’inceste est la loi minimale pour qu’une culture se différencie de la nature248, alor
21010 a loi minimale pour qu’une culture se différencie de la nature248, alors nous voyons que Tristan, poème du Triangle essent
21011 oi minimale pour qu’une culture se différencie de la nature248, alors nous voyons que Tristan, poème du Triangle essentiel
21012 ème du Triangle essentiel (Père, Mère et Fils) et de la primordiale situation créatrice, est bien autre chose, et bien plu
21013 du Triangle essentiel (Père, Mère et Fils) et de la primordiale situation créatrice, est bien autre chose, et bien plus q
21014 st bien autre chose, et bien plus qu’une « épopée de l’adultère » ; c’est le poème de la culture occidentale. Passion e
21015 bien autre chose, et bien plus qu’une « épopée de l’ adultère » ; c’est le poème de la culture occidentale. Passion et a
21016 bien plus qu’une « épopée de l’adultère » ; c’est le poème de la culture occidentale. Passion et allergie Ce qui se
21017 qu’une « épopée de l’adultère » ; c’est le poème de la culture occidentale. Passion et allergie Ce qui se déclenche
21018 ’une « épopée de l’adultère » ; c’est le poème de la culture occidentale. Passion et allergie Ce qui se déclenche ch
21019 Passion et allergie Ce qui se déclenche chez les victimes angoissées, mais émerveillées d’un coup de foudre, est carac
21020 e chez les victimes angoissées, mais émerveillées d’ un coup de foudre, est caractérisé par les réactions hyperboliques de
21021 veillées d’un coup de foudre, est caractérisé par les réactions hyperboliques de tout l’être à une incitation des plus bana
21022 , est caractérisé par les réactions hyperboliques de tout l’être à une incitation des plus banales, qui serait chez tout a
21023 ractérisé par les réactions hyperboliques de tout l’ être à une incitation des plus banales, qui serait chez tout autre nor
21024 utrement dit facile à compenser, neutraliser, par la réponse que chacun sait. Mais voici tout d’un coup qu’à cette incitat
21025 , par la réponse que chacun sait. Mais voici tout d’ un coup qu’à cette incitation tout l’être des amants se met à réagir,
21026 s voici tout d’un coup qu’à cette incitation tout l’ être des amants se met à réagir, dans un branle-bas général, par une f
21027 arythmies du cœur, ou au contraire par une espèce de catalepsie hiératique, les yeux rivés dans une mutuelle hypnose. Or i
21028 ontraire par une espèce de catalepsie hiératique, les yeux rivés dans une mutuelle hypnose. Or ils disent tous qu’ils aimen
21029 e telle fièvre, par ce bouleversement des sens et de l’âme. La passion est ce trouble effrayant mais délicieux que provoqu
21030 elle fièvre, par ce bouleversement des sens et de l’ âme. La passion est ce trouble effrayant mais délicieux que provoque l
21031 èvre, par ce bouleversement des sens et de l’âme. La passion est ce trouble effrayant mais délicieux que provoque la prése
21032 ce trouble effrayant mais délicieux que provoque la présence de certains êtres, pour des raisons qu’eux-mêmes, comme ceux
21033 effrayant mais délicieux que provoque la présence de certains êtres, pour des raisons qu’eux-mêmes, comme ceux qui réagiss
21034 à leur présence, disent ignorer absolument. Et je les crois. (Plus tard, ils essaieront de rationaliser, poétiser, moralise
21035 ment. Et je les crois. (Plus tard, ils essaieront de rationaliser, poétiser, moraliser, et là, je cesserai de les croire.)
21036 onaliser, poétiser, moraliser, et là, je cesserai de les croire.) Cherchant des analogues de ce phénomène à un niveau phys
21037 liser, poétiser, moraliser, et là, je cesserai de les croire.) Cherchant des analogues de ce phénomène à un niveau physiolo
21038 cesserai de les croire.) Cherchant des analogues de ce phénomène à un niveau physiologique, je ne trouve guère que le méc
21039 à un niveau physiologique, je ne trouve guère que le mécanisme de l’allergie : réaction excessive à un agent externe qui e
21040 hysiologique, je ne trouve guère que le mécanisme de l’allergie : réaction excessive à un agent externe qui est d’ordinair
21041 iologique, je ne trouve guère que le mécanisme de l’ allergie : réaction excessive à un agent externe qui est d’ordinaire i
21042 e : réaction excessive à un agent externe qui est d’ ordinaire inoffensif, mais qui soudain, pour des raisons que nul ne co
21043 violente, par exemple une surabondante production d’ antihistaminiques suite à une simple piqûre de moustique. Ce premier c
21044 ion d’antihistaminiques suite à une simple piqûre de moustique. Ce premier contact, c’est, dans la légende, la première re
21045 ûre de moustique. Ce premier contact, c’est, dans la légende, la première rencontre en Irlande, la scène du bain. Mais c’e
21046 ans la légende, la première rencontre en Irlande, la scène du bain. Mais c’est la poésie courtoise et le roman breton qui,
21047 encontre en Irlande, la scène du bain. Mais c’est la poésie courtoise et le roman breton qui, désormais, vont sensibiliser
21048 scène du bain. Mais c’est la poésie courtoise et le roman breton qui, désormais, vont sensibiliser hommes et femmes et pr
21049 mes et provoquer chez eux cette « réponse altérée de l’organisme à des substances normalement tolérées » qui caractérise l
21050 et provoquer chez eux cette « réponse altérée de l’ organisme à des substances normalement tolérées » qui caractérise l’al
21051 substances normalement tolérées » qui caractérise l’ allergie. Les deux phénomènes, passion et allergie, évoquent aussi la
21052 ormalement tolérées » qui caractérise l’allergie. Les deux phénomènes, passion et allergie, évoquent aussi la mobilisation
21053 x phénomènes, passion et allergie, évoquent aussi la mobilisation de toute la nation pour un incident de frontière non vér
21054 ssion et allergie, évoquent aussi la mobilisation de toute la nation pour un incident de frontière non vérifié, ou une gue
21055 allergie, évoquent aussi la mobilisation de toute la nation pour un incident de frontière non vérifié, ou une guerre qui t
21056 mobilisation de toute la nation pour un incident de frontière non vérifié, ou une guerre qui tuera des millions d’hommes
21057 non vérifié, ou une guerre qui tuera des millions d’ hommes pour venger un assassinat, qui d’ailleurs arrangeait tout le mo
21058 sinat, qui d’ailleurs arrangeait tout le monde. À l’ incitation du désir, la réaction passionnelle, tout d’un coup, déborde
21059 rrangeait tout le monde. À l’incitation du désir, la réaction passionnelle, tout d’un coup, déborde immensément. Et que le
21060 citation du désir, la réaction passionnelle, tout d’ un coup, déborde immensément. Et que le désir soit ou non satisfait n’
21061 elle, tout d’un coup, déborde immensément. Et que le désir soit ou non satisfait n’y change rien dans les cas graves (au s
21062 désir soit ou non satisfait n’y change rien dans les cas graves (au surplus compliqués de drogue) comme celui de Tristan e
21063 e rien dans les cas graves (au surplus compliqués de drogue) comme celui de Tristan et d’Iseut. La passion une fois déclar
21064 ves (au surplus compliqués de drogue) comme celui de Tristan et d’Iseut. La passion une fois déclarée exige beaucoup plus
21065 s compliqués de drogue) comme celui de Tristan et d’ Iseut. La passion une fois déclarée exige beaucoup plus que cette sati
21066 ués de drogue) comme celui de Tristan et d’Iseut. La passion une fois déclarée exige beaucoup plus que cette satisfaction,
21067 ue cette satisfaction, elle veut tout, et surtout l’ impossible : l’infini dans un être fini. La réponse « normale » au dés
21068 action, elle veut tout, et surtout l’impossible : l’ infini dans un être fini. La réponse « normale » au désir étant de fai
21069 urtout l’impossible : l’infini dans un être fini. La réponse « normale » au désir étant de faire l’amour, ou de s’éloigner
21070 être fini. La réponse « normale » au désir étant de faire l’amour, ou de s’éloigner, la réponse passionnelle (allergique)
21071 i. La réponse « normale » au désir étant de faire l’ amour, ou de s’éloigner, la réponse passionnelle (allergique) est de s
21072 e « normale » au désir étant de faire l’amour, ou de s’éloigner, la réponse passionnelle (allergique) est de se rendre la
21073 u désir étant de faire l’amour, ou de s’éloigner, la réponse passionnelle (allergique) est de se rendre la proie d’une fiè
21074 loigner, la réponse passionnelle (allergique) est de se rendre la proie d’une fièvre quasi mortelle dans certains cas, d’u
21075 éponse passionnelle (allergique) est de se rendre la proie d’une fièvre quasi mortelle dans certains cas, d’un délire qui
21076 ssionnelle (allergique) est de se rendre la proie d’ une fièvre quasi mortelle dans certains cas, d’un délire qui tour à to
21077 ie d’une fièvre quasi mortelle dans certains cas, d’ un délire qui tour à tour fait crier de douleur ou jette dans des exta
21078 tains cas, d’un délire qui tour à tour fait crier de douleur ou jette dans des extases, pousse au crime ou accule au suici
21079 pousse au crime ou accule au suicide, transfigure le monde ou le dévaste aux yeux du malade qui gémit, mais qui redoute de
21080 ime ou accule au suicide, transfigure le monde ou le dévaste aux yeux du malade qui gémit, mais qui redoute de guérir et r
21081 te aux yeux du malade qui gémit, mais qui redoute de guérir et refuse qu’on le soigne. La cure consisterait dans une confr
21082 gémit, mais qui redoute de guérir et refuse qu’on le soigne. La cure consisterait dans une confrontation du fiévreux à la
21083 qui redoute de guérir et refuse qu’on le soigne. La cure consisterait dans une confrontation du fiévreux à la réalité. L’
21084 consisterait dans une confrontation du fiévreux à la réalité. L’équivalent des antihistaminiques prescrits dans les cas d’
21085 dans une confrontation du fiévreux à la réalité. L’ équivalent des antihistaminiques prescrits dans les cas d’allergie ser
21086 L’équivalent des antihistaminiques prescrits dans les cas d’allergie serait d’amener le passionné à regarder et à voir l’au
21087 lent des antihistaminiques prescrits dans les cas d’ allergie serait d’amener le passionné à regarder et à voir l’autre tel
21088 miniques prescrits dans les cas d’allergie serait d’ amener le passionné à regarder et à voir l’autre tel qu’il est. Or c’e
21089 prescrits dans les cas d’allergie serait d’amener le passionné à regarder et à voir l’autre tel qu’il est. Or c’est à quoi
21090 et à voir l’autre tel qu’il est. Or c’est à quoi le passionné se refuse, et de toute sa passion, précisément. Il préfère
21091 l est. Or c’est à quoi le passionné se refuse, et de toute sa passion, précisément. Il préfère s’éloigner de celle qu’il r
21092 te sa passion, précisément. Il préfère s’éloigner de celle qu’il risquerait de trop bien voir dans la sobre lumière des jo
21093 . Il préfère s’éloigner de celle qu’il risquerait de trop bien voir dans la sobre lumière des jours partagés. Ce n’est pa
21094 de celle qu’il risquerait de trop bien voir dans la sobre lumière des jours partagés. Ce n’est pas amour, qui tourne à r
21095 u désir, non du plaisir ; mais on peut en étendre le sens jusqu’à voir qu’elle motive et invente la plupart des obstacles
21096 , psychologiques — qui tous écartent une occasion de mieux voir la réalité, écartent la proximité. Et quand les passionnés
21097 es — qui tous écartent une occasion de mieux voir la réalité, écartent la proximité. Et quand les passionnés sont contrain
21098 t une occasion de mieux voir la réalité, écartent la proximité. Et quand les passionnés sont contraints de vivre ensemble,
21099 voir la réalité, écartent la proximité. Et quand les passionnés sont contraints de vivre ensemble, le philtre cesse bientô
21100 roximité. Et quand les passionnés sont contraints de vivre ensemble, le philtre cesse bientôt d’agir ! À l’extrême, il s’a
21101 les passionnés sont contraints de vivre ensemble, le philtre cesse bientôt d’agir ! À l’extrême, il s’agit d’écarter la ré
21102 aints de vivre ensemble, le philtre cesse bientôt d’ agir ! À l’extrême, il s’agit d’écarter la réalité physique de l’être
21103 vre ensemble, le philtre cesse bientôt d’agir ! À l’ extrême, il s’agit d’écarter la réalité physique de l’être aimé — surt
21104 tre cesse bientôt d’agir ! À l’extrême, il s’agit d’ écarter la réalité physique de l’être aimé — surtout celle de la femme
21105 bientôt d’agir ! À l’extrême, il s’agit d’écarter la réalité physique de l’être aimé — surtout celle de la femme pour l’ho
21106 ’extrême, il s’agit d’écarter la réalité physique de l’être aimé — surtout celle de la femme pour l’homme, car il n’y a pa
21107 trême, il s’agit d’écarter la réalité physique de l’ être aimé — surtout celle de la femme pour l’homme, car il n’y a pas i
21108 a réalité physique de l’être aimé — surtout celle de la femme pour l’homme, car il n’y a pas ici de symétrie, et je n’ai p
21109 éalité physique de l’être aimé — surtout celle de la femme pour l’homme, car il n’y a pas ici de symétrie, et je n’ai pas
21110 e de l’être aimé — surtout celle de la femme pour l’ homme, car il n’y a pas ici de symétrie, et je n’ai pas encore trouvé
21111 le de la femme pour l’homme, car il n’y a pas ici de symétrie, et je n’ai pas encore trouvé une seule femme qui ait chanté
21112 pas encore trouvé une seule femme qui ait chanté l’ amour de loin 249. L’amour-passion serait-il une allergie que l’on aim
21113 ore trouvé une seule femme qui ait chanté l’amour de loin 249. L’amour-passion serait-il une allergie que l’on aime, aller
21114 e seule femme qui ait chanté l’amour de loin 249. L’ amour-passion serait-il une allergie que l’on aime, allergie positive,
21115 n 249. L’amour-passion serait-il une allergie que l’ on aime, allergie positive, allergie délicieuse — et pas mieux expliqu
21116 allergie délicieuse — et pas mieux expliquée que les autres, jusqu’ici ? Passion et drogue La cause la plus fréquent
21117 e les autres, jusqu’ici ? Passion et drogue La cause la plus fréquente de l’allergie est le contact avec certaines s
21118 res, jusqu’ici ? Passion et drogue La cause la plus fréquente de l’allergie est le contact avec certaines substances
21119 Passion et drogue La cause la plus fréquente de l’allergie est le contact avec certaines substances, ou leur ingestio
21120 assion et drogue La cause la plus fréquente de l’ allergie est le contact avec certaines substances, ou leur ingestion.
21121 e La cause la plus fréquente de l’allergie est le contact avec certaines substances, ou leur ingestion. La passion naît
21122 act avec certaines substances, ou leur ingestion. La passion naît en général de la seule mise en présence de deux êtres. D
21123 es, ou leur ingestion. La passion naît en général de la seule mise en présence de deux êtres. Dans le cas de Tristan et d’
21124 ou leur ingestion. La passion naît en général de la seule mise en présence de deux êtres. Dans le cas de Tristan et d’Ise
21125 de la seule mise en présence de deux êtres. Dans le cas de Tristan et d’Iseut, il en va bien ainsi, selon Thomas ; mais s
21126 seule mise en présence de deux êtres. Dans le cas de Tristan et d’Iseut, il en va bien ainsi, selon Thomas ; mais selon Bé
21127 présence de deux êtres. Dans le cas de Tristan et d’ Iseut, il en va bien ainsi, selon Thomas ; mais selon Béroul, c’est le
21128 en ainsi, selon Thomas ; mais selon Béroul, c’est le philtre bu qui déclenche tout, après plusieurs rencontres demeurées s
21129 s plusieurs rencontres demeurées sans effet (même la scène du bain, si chargée d’érotisme : voir plus haut page 29). Et no
21130 ées sans effet (même la scène du bain, si chargée d’ érotisme : voir plus haut page 29). Et non seulement le philtre interv
21131 tisme : voir plus haut page 29). Et non seulement le philtre intervient de l’extérieur et par accident, mais encore Béroul
21132 page 29). Et non seulement le philtre intervient de l’extérieur et par accident, mais encore Béroul en limite les effets
21133 ge 29). Et non seulement le philtre intervient de l’ extérieur et par accident, mais encore Béroul en limite les effets dan
21134 eur et par accident, mais encore Béroul en limite les effets dans le temps « à trois ans d’amistié ». Béroul suit de très p
21135 ent, mais encore Béroul en limite les effets dans le temps « à trois ans d’amistié ». Béroul suit de très près « l’histoir
21136 en limite les effets dans le temps « à trois ans d’ amistié ». Béroul suit de très près « l’histoire » (comme disent les m
21137 s le temps « à trois ans d’amistié ». Béroul suit de très près « l’histoire » (comme disent les médecins) de cette intoxic
21138 trois ans d’amistié ». Béroul suit de très près «  l’ histoire » (comme disent les médecins) de cette intoxication caractéri
21139 ul suit de très près « l’histoire » (comme disent les médecins) de cette intoxication caractérisée250 à laquelle il rapport
21140 s près « l’histoire » (comme disent les médecins) de cette intoxication caractérisée250 à laquelle il rapporte expressémen
21141 ractérisée250 à laquelle il rapporte expressément la faute des amants. Rappelons ici la double confession qu’il met dans l
21142 e expressément la faute des amants. Rappelons ici la double confession qu’il met dans leur bouche (p. 40) : Tristan : Qu’
21143 uche (p. 40) : Tristan : Qu’el m’aime, c’est par la poison Ge ne me pus de lié partir N’ele de moi… Et Iseut : Il ne m’
21144 : Qu’el m’aime, c’est par la poison Ge ne me pus de lié partir N’ele de moi… Et Iseut : Il ne m’aime pas, ne je lui. Fo
21145 st par la poison Ge ne me pus de lié partir N’ele de moi… Et Iseut : Il ne m’aime pas, ne je lui. Fors par un herbe dont
21146 herbe dont je bui Et il en but : ce fu péchiez. Le procédé de Béroul, qui revient en somme à isoler la passion légendair
21147 je bui Et il en but : ce fu péchiez. Le procédé de Béroul, qui revient en somme à isoler la passion légendaire, permet d
21148 procédé de Béroul, qui revient en somme à isoler la passion légendaire, permet d’en suivre mieux la dialectique propre. O
21149 t en somme à isoler la passion légendaire, permet d’ en suivre mieux la dialectique propre. On y retrouve le rythme du dict
21150 r la passion légendaire, permet d’en suivre mieux la dialectique propre. On y retrouve le rythme du dicton « un peu, beauc
21151 suivre mieux la dialectique propre. On y retrouve le rythme du dicton « un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout », qu
21152 p, passionnément, pas du tout », qui rappelle que la passion anéantit son objet. Sa brûlure, au début délicieuse, qu’on ap
21153 t. Sa brûlure, au début délicieuse, qu’on appelle l’ état amoureux, n’est que sa forme encore voilée — « un peu, beaucoup »
21154 p » — qui se lie au désir, s’en fait complice, et le plus souvent s’évanouit une fois son ardeur satisfaite. Mais la passi
21155 t s’évanouit une fois son ardeur satisfaite. Mais la passion déclarée, triomphante, brûle tant que le philtre agit, pour s
21156 la passion déclarée, triomphante, brûle tant que le philtre agit, pour subitement tomber au « pas du tout » de la comptin
21157 e agit, pour subitement tomber au « pas du tout » de la comptine. Comme si son ardeur consumait l’image d’un être aimé dan
21158 git, pour subitement tomber au « pas du tout » de la comptine. Comme si son ardeur consumait l’image d’un être aimé dans l
21159 t » de la comptine. Comme si son ardeur consumait l’ image d’un être aimé dans le rêve de la drogue (« S’il m’aime, c’est p
21160 a comptine. Comme si son ardeur consumait l’image d’ un être aimé dans le rêve de la drogue (« S’il m’aime, c’est par la po
21161 son ardeur consumait l’image d’un être aimé dans le rêve de la drogue (« S’il m’aime, c’est par la poison »…), et quand l
21162 eur consumait l’image d’un être aimé dans le rêve de la drogue (« S’il m’aime, c’est par la poison »…), et quand l’amant s
21163 consumait l’image d’un être aimé dans le rêve de la drogue (« S’il m’aime, c’est par la poison »…), et quand l’amant se r
21164 ns le rêve de la drogue (« S’il m’aime, c’est par la poison »…), et quand l’amant se retrouve devant l’Iseut réelle, il s’
21165 (« S’il m’aime, c’est par la poison »…), et quand l’ amant se retrouve devant l’Iseut réelle, il s’aperçoit que ce n’est pa
21166 a poison »…), et quand l’amant se retrouve devant l’ Iseut réelle, il s’aperçoit que ce n’est pas elle qu’il a aimée. On sa
21167 çoit que ce n’est pas elle qu’il a aimée. On sait le rôle du voyage sur mer dans les légendes celtiques. Il y en a quatre
21168 l a aimée. On sait le rôle du voyage sur mer dans les légendes celtiques. Il y en a quatre dans le roman de Béroul, et chac
21169 ans les légendes celtiques. Il y en a quatre dans le roman de Béroul, et chacun d’eux se trouve lié à une histoire de « ve
21170 égendes celtiques. Il y en a quatre dans le roman de Béroul, et chacun d’eux se trouve lié à une histoire de « venin » com
21171 y en a quatre dans le roman de Béroul, et chacun d’ eux se trouve lié à une histoire de « venin » comme dit le Roman en pr
21172 oul, et chacun d’eux se trouve lié à une histoire de « venin » comme dit le Roman en prose. Blessé par l’épée empoisonnée
21173 trouve lié à une histoire de « venin » comme dit le Roman en prose. Blessé par l’épée empoisonnée du géant Morholt, qu’il
21174 « venin » comme dit le Roman en prose. Blessé par l’ épée empoisonnée du géant Morholt, qu’il a tué, et sans espoir de surv
21175 née du géant Morholt, qu’il a tué, et sans espoir de survivre à son mal, Tristan s’embarque à l’aventure dans une nacelle
21176 spoir de survivre à son mal, Tristan s’embarque à l’ aventure dans une nacelle sans voile ni rames, emportant son épée et s
21177 épée et sa harpe. Cela finit en Irlande, où Iseut le guérit. Le deuxième voyage, en quête de la fiancée de Marc, répète à
21178 où Iseut le guérit. Le deuxième voyage, en quête de la fiancée de Marc, répète à peu près le premier. Le troisième ressem
21179 Iseut le guérit. Le deuxième voyage, en quête de la fiancée de Marc, répète à peu près le premier. Le troisième ressemble
21180 uérit. Le deuxième voyage, en quête de la fiancée de Marc, répète à peu près le premier. Le troisième ressemble le plus à
21181 ète à peu près le premier. Le troisième ressemble le plus à ce que les jeunes Américains baptisent « voyage » : c’est le r
21182 premier. Le troisième ressemble le plus à ce que les jeunes Américains baptisent « voyage » : c’est le retour avec Iseut,
21183 es jeunes Américains baptisent « voyage » : c’est le retour avec Iseut, la scène du philtre, « la poison » bue. Le dernier
21184 aptisent « voyage » : c’est le retour avec Iseut, la scène du philtre, « la poison » bue. Le dernier est celui d’Iseut vog
21185 ’est le retour avec Iseut, la scène du philtre, «  la poison » bue. Le dernier est celui d’Iseut voguant vers son amant pou
21186 philtre, « la poison » bue. Le dernier est celui d’ Iseut voguant vers son amant pour tenter de le guérir d’une nouvelle b
21187 celui d’Iseut voguant vers son amant pour tenter de le guérir d’une nouvelle blessure empoisonnée, mais cette fois-ci ell
21188 lui d’Iseut voguant vers son amant pour tenter de le guérir d’une nouvelle blessure empoisonnée, mais cette fois-ci elle n
21189 t voguant vers son amant pour tenter de le guérir d’ une nouvelle blessure empoisonnée, mais cette fois-ci elle ne le rejoi
21190 blessure empoisonnée, mais cette fois-ci elle ne le rejoindra que dans la mort. Une difficulté très curieuse se manifeste
21191 mais cette fois-ci elle ne le rejoindra que dans la mort. Une difficulté très curieuse se manifeste à l’examen de ces voy
21192 mort. Une difficulté très curieuse se manifeste à l’ examen de ces voyages. Lors des trois blessures liées à des navigation
21193 difficulté très curieuse se manifeste à l’examen de ces voyages. Lors des trois blessures liées à des navigations solitai
21194 nouveau séparés. Mais quand ils boivent ensemble le même philtre, font-ils le même « voyage », ou est-ce une illusion ? C
21195 nd ils boivent ensemble le même philtre, font-ils le même « voyage », ou est-ce une illusion ? C’en est une certainement a
21196 vent ne peuvent communiquer, et qu’il n’y a point de passage du rêve de l’un au rêve de l’autre. Mais si les deux amants p
21197 muniquer, et qu’il n’y a point de passage du rêve de l’un au rêve de l’autre. Mais si les deux amants partagent cette illu
21198 il n’y a point de passage du rêve de l’un au rêve de l’autre. Mais si les deux amants partagent cette illusion, ne devient
21199 ssage du rêve de l’un au rêve de l’autre. Mais si les deux amants partagent cette illusion, ne devient-elle pas la vérité d
21200 nts partagent cette illusion, ne devient-elle pas la vérité de leur passion ? Vous dénoncerez à juste titre leur illusion
21201 ent cette illusion, ne devient-elle pas la vérité de leur passion ? Vous dénoncerez à juste titre leur illusion de réalité
21202 ion ? Vous dénoncerez à juste titre leur illusion de réalité, sans les toucher le moins du monde : tant que le philtre agi
21203 erez à juste titre leur illusion de réalité, sans les toucher le moins du monde : tant que le philtre agit et maintient l’a
21204 titre leur illusion de réalité, sans les toucher le moins du monde : tant que le philtre agit et maintient l’amistié, ils
21205 té, sans les toucher le moins du monde : tant que le philtre agit et maintient l’amistié, ils vivent la réalité de leur do
21206 du monde : tant que le philtre agit et maintient l’ amistié, ils vivent la réalité de leur double illusion. Mais ce que l’
21207 e philtre agit et maintient l’amistié, ils vivent la réalité de leur double illusion. Mais ce que l’analogie de la drogue
21208 git et maintient l’amistié, ils vivent la réalité de leur double illusion. Mais ce que l’analogie de la drogue fait bien s
21209 t la réalité de leur double illusion. Mais ce que l’ analogie de la drogue fait bien sentir, c’est le caractère invinciblem
21210 é de leur double illusion. Mais ce que l’analogie de la drogue fait bien sentir, c’est le caractère invinciblement solipsi
21211 e leur double illusion. Mais ce que l’analogie de la drogue fait bien sentir, c’est le caractère invinciblement solipsiste
21212 e l’analogie de la drogue fait bien sentir, c’est le caractère invinciblement solipsiste, narcissique et ségrégatif de la
21213 inciblement solipsiste, narcissique et ségrégatif de la passion. Ceux qui « voyagent » sont toujours seuls. Leur passion n
21214 iblement solipsiste, narcissique et ségrégatif de la passion. Ceux qui « voyagent » sont toujours seuls. Leur passion n’at
21215 » sont toujours seuls. Leur passion n’atteint pas la réalité de l’autre, et n’aime en fait que son image. Et c’est pourquo
21216 ours seuls. Leur passion n’atteint pas la réalité de l’autre, et n’aime en fait que son image. Et c’est pourquoi le mariag
21217 t n’aime en fait que son image. Et c’est pourquoi le mariage ne peut se fonder sur elle. Passion et mariage Un des p
21218 et mariage Un des plus grands malentendus nés de mon livre consiste à répéter qu’il condamne la passion — ce qui est f
21219 és de mon livre consiste à répéter qu’il condamne la passion — ce qui est faux — parce qu’elle est l’ennemie intime de l’i
21220 la passion — ce qui est faux — parce qu’elle est l’ ennemie intime de l’institution matrimoniale et de son éthique — ce qu
21221 qui est faux — parce qu’elle est l’ennemie intime de l’institution matrimoniale et de son éthique — ce qui est exact ; d’o
21222 est faux — parce qu’elle est l’ennemie intime de l’ institution matrimoniale et de son éthique — ce qui est exact ; d’où l
21223 l’ennemie intime de l’institution matrimoniale et de son éthique — ce qui est exact ; d’où l’on déduit que « l’amour » ser
21224 trimoniale et de son éthique — ce qui est exact ; d’ où l’on déduit que « l’amour » serait incompatible avec le mariage — c
21225 niale et de son éthique — ce qui est exact ; d’où l’ on déduit que « l’amour » serait incompatible avec le mariage — ce qui
21226 hique — ce qui est exact ; d’où l’on déduit que «  l’ amour » serait incompatible avec le mariage — ce qui est ridicule. Il
21227 n déduit que « l’amour » serait incompatible avec le mariage — ce qui est ridicule. Il s’agit là d’une de ces vues plus qu
21228 ec le mariage — ce qui est ridicule. Il s’agit là d’ une de ces vues plus que sommaires qu’exigent les légendes sous les ph
21229 mariage — ce qui est ridicule. Il s’agit là d’une de ces vues plus que sommaires qu’exigent les légendes sous les photos d
21230 à d’une de ces vues plus que sommaires qu’exigent les légendes sous les photos de magazines, et il est superflu de redire i
21231 s plus que sommaires qu’exigent les légendes sous les photos de magazines, et il est superflu de redire ici que je la désav
21232 sommaires qu’exigent les légendes sous les photos de magazines, et il est superflu de redire ici que je la désavoue radica
21233 sous les photos de magazines, et il est superflu de redire ici que je la désavoue radicalement. Que dès sa genèse au xiie
21234 agazines, et il est superflu de redire ici que je la désavoue radicalement. Que dès sa genèse au xiie siècle l’amour-pass
21235 e radicalement. Que dès sa genèse au xiie siècle l’ amour-passion se constitue en hostilité au mariage ; que les finalités
21236 assion se constitue en hostilité au mariage ; que les finalités d’Éros et d’Agapè soient en relation d’antinomie systématiq
21237 titue en hostilité au mariage ; que les finalités d’ Éros et d’Agapè soient en relation d’antinomie systématique, c’est ce
21238 ostilité au mariage ; que les finalités d’Éros et d’ Agapè soient en relation d’antinomie systématique, c’est ce que j’ai t
21239 es finalités d’Éros et d’Agapè soient en relation d’ antinomie systématique, c’est ce que j’ai tenté d’établir. J’ai voulu
21240 d’antinomie systématique, c’est ce que j’ai tenté d’ établir. J’ai voulu souligner des contrastes, indiquer des incompatibl
21241 es, en préalable aux choix que tout homme se doit de faire et s’imagine, à tort ou à raison, faire librement. J’ai tenté d
21242 , à tort ou à raison, faire librement. J’ai tenté d’ isoler la passion comme on le fait d’un corps chimique pour mieux conn
21243 ou à raison, faire librement. J’ai tenté d’isoler la passion comme on le fait d’un corps chimique pour mieux connaître ses
21244 ibrement. J’ai tenté d’isoler la passion comme on le fait d’un corps chimique pour mieux connaître ses propriétés. Et j’ai
21245 . J’ai tenté d’isoler la passion comme on le fait d’ un corps chimique pour mieux connaître ses propriétés. Et j’ai montré
21246 onnaître ses propriétés. Et j’ai montré qu’isolée de son contraire (l’amour actif ou Agapè), à l’état pur, passif ou extat
21247 iétés. Et j’ai montré qu’isolée de son contraire ( l’ amour actif ou Agapè), à l’état pur, passif ou extatique, elle est mor
21248 olée de son contraire (l’amour actif ou Agapè), à l’ état pur, passif ou extatique, elle est mortelle, comme chez Tristan e
21249 roduire quand elle entre en composition — si elle le tolère. Le chlore pur est mortel, mais le chlorure de sodium est le s
21250 nd elle entre en composition — si elle le tolère. Le chlore pur est mortel, mais le chlorure de sodium est le sel de nos r
21251 si elle le tolère. Le chlore pur est mortel, mais le chlorure de sodium est le sel de nos repas — de nos agapes. Ni répres
21252 olère. Le chlore pur est mortel, mais le chlorure de sodium est le sel de nos repas — de nos agapes. Ni répressif ni marcu
21253 re pur est mortel, mais le chlorure de sodium est le sel de nos repas — de nos agapes. Ni répressif ni marcusien, je n’ent
21254 est mortel, mais le chlorure de sodium est le sel de nos repas — de nos agapes. Ni répressif ni marcusien, je n’entends ri
21255 s le chlorure de sodium est le sel de nos repas —  de nos agapes. Ni répressif ni marcusien, je n’entends rien interdire ni
21256 voilà ce que vous ferez en réalité, à quels types de comportement vous obéirez, dans quelles structures du mythe vous sere
21257 he vous serez engagé. Je n’écris pas pour feindre de légiférer, ni même pour conseiller, mais bien pour alerter. Et pour a
21258 our aider à prendre des vues justes. Si je mérite le nom de moraliste, c’est dans la mesure où j’ai cherché à rendre mon l
21259 er à prendre des vues justes. Si je mérite le nom de moraliste, c’est dans la mesure où j’ai cherché à rendre mon lecteur
21260 tes. Si je mérite le nom de moraliste, c’est dans la mesure où j’ai cherché à rendre mon lecteur plus responsable, plus li
21261 à rendre mon lecteur plus responsable, plus libre de choisir en connaissance de cause, bien mieux : en connaissance de fin
21262 nnaissance de cause, bien mieux : en connaissance de fins. Il n’est peut-être pas de domaine où ce travail paraisse plus n
21263 : en connaissance de fins. Il n’est peut-être pas de domaine où ce travail paraisse plus nécessaire, et où l’humanité cont
21264 ine où ce travail paraisse plus nécessaire, et où l’ humanité contemporaine se révèle plus nécessiteuse, que celui de l’aff
21265 temporaine se révèle plus nécessiteuse, que celui de l’affectivité, laissée en friche quand elle n’est pas vilipendée par
21266 poraine se révèle plus nécessiteuse, que celui de l’ affectivité, laissée en friche quand elle n’est pas vilipendée par not
21267 t réduite à chercher son salut dans des conduites d’ évasion ou de régression infantile ou tribale — drogue, communautés hi
21268 hercher son salut dans des conduites d’évasion ou de régression infantile ou tribale — drogue, communautés hippies, commun
21269 rnière observation, on comprendra peut-être mieux l’ opiniâtreté de mon enquête sur les origines de l’amour : elle peut don
21270 tion, on comprendra peut-être mieux l’opiniâtreté de mon enquête sur les origines de l’amour : elle peut donner la clé de
21271 peut-être mieux l’opiniâtreté de mon enquête sur les origines de l’amour : elle peut donner la clé de plus d’une tradition
21272 eux l’opiniâtreté de mon enquête sur les origines de l’amour : elle peut donner la clé de plus d’une tradition érotique ou
21273 l’opiniâtreté de mon enquête sur les origines de l’ amour : elle peut donner la clé de plus d’une tradition érotique ou se
21274 te sur les origines de l’amour : elle peut donner la clé de plus d’une tradition érotique ou sentimentale devenue réflexe
21275 ines de l’amour : elle peut donner la clé de plus d’ une tradition érotique ou sentimentale devenue réflexe ou nostalgie ch
21276 ou sentimentale devenue réflexe ou nostalgie chez l’ homme moderne, et dès lors d’autant plus envoûtante et contraignante q
21277 xe ou nostalgie chez l’homme moderne, et dès lors d’ autant plus envoûtante et contraignante qu’il n’en connaît plus le sen
21278 voûtante et contraignante qu’il n’en connaît plus le sens, jadis libérateur, et ne sait plus en lire les symboles. J’ai te
21279 e sens, jadis libérateur, et ne sait plus en lire les symboles. J’ai tenté de réinventer la genèse de la passion d’amour. J
21280 et ne sait plus en lire les symboles. J’ai tenté de réinventer la genèse de la passion d’amour. J’ai prouvé qu’elle dépen
21281 us en lire les symboles. J’ai tenté de réinventer la genèse de la passion d’amour. J’ai prouvé qu’elle dépend du mariage c
21282 les symboles. J’ai tenté de réinventer la genèse de la passion d’amour. J’ai prouvé qu’elle dépend du mariage comme la my
21283 s symboles. J’ai tenté de réinventer la genèse de la passion d’amour. J’ai prouvé qu’elle dépend du mariage comme la mysti
21284 J’ai tenté de réinventer la genèse de la passion d’ amour. J’ai prouvé qu’elle dépend du mariage comme la mystique dépend
21285 mour. J’ai prouvé qu’elle dépend du mariage comme la mystique dépend du dogme et de l’institution ecclésiastique, et demeu
21286 d du mariage comme la mystique dépend du dogme et de l’institution ecclésiastique, et demeure orientée précisément par le
21287 u mariage comme la mystique dépend du dogme et de l’ institution ecclésiastique, et demeure orientée précisément par le pro
21288 clésiastique, et demeure orientée précisément par le projet de les nier ou dépasser251. J’ai dit l’erreur du romantisme em
21289 ue, et demeure orientée précisément par le projet de les nier ou dépasser251. J’ai dit l’erreur du romantisme embourgeoisé
21290 et demeure orientée précisément par le projet de les nier ou dépasser251. J’ai dit l’erreur du romantisme embourgeoisé qui
21291 ar le projet de les nier ou dépasser251. J’ai dit l’ erreur du romantisme embourgeoisé qui domine encore nos coutumes : vou
21292 é qui domine encore nos coutumes : vouloir fonder le mariage sur l’amour passionnel, c’est-à-dire sur ce qui le nie dès l’
21293 core nos coutumes : vouloir fonder le mariage sur l’ amour passionnel, c’est-à-dire sur ce qui le nie dès l’origine. Une er
21294 e sur l’amour passionnel, c’est-à-dire sur ce qui le nie dès l’origine. Une erreur à peine moins fatale serait de vouloir
21295 ur passionnel, c’est-à-dire sur ce qui le nie dès l’ origine. Une erreur à peine moins fatale serait de vouloir exclure la
21296 l’origine. Une erreur à peine moins fatale serait de vouloir exclure la passion du mariage. Je l’avais dit assez clairemen
21297 ur à peine moins fatale serait de vouloir exclure la passion du mariage. Je l’avais dit assez clairement, dès ma première
21298 rait de vouloir exclure la passion du mariage. Je l’ avais dit assez clairement, dès ma première version. Je n’ai pas varié
21299 Je n’ai pas varié depuis, mais un peu avancé sur les voies que j’avais jalonnées. Dans Comme toi-même 252, je suggérais
21300 nées. Dans Comme toi-même 252, je suggérais que l’ obstacle dont se nourrit toute passion peut renaître au sein du mariag
21301 renaître au sein du mariage : « S’il est vrai que la passion cherche l’inaccessible, et s’il est vrai que l’Autre en tant
21302 mariage : « S’il est vrai que la passion cherche l’ inaccessible, et s’il est vrai que l’Autre en tant que tel reste aux y
21303 t vrai que l’Autre en tant que tel reste aux yeux d’ un amour exigeant le mystère le mieux défendu, — Éros et Agapè ne pour
21304 n tant que tel reste aux yeux d’un amour exigeant le mystère le mieux défendu, — Éros et Agapè ne pourraient-ils nouer une
21305 tel reste aux yeux d’un amour exigeant le mystère le mieux défendu, — Éros et Agapè ne pourraient-ils nouer une alliance p
21306 même du mariage accepté ? Tout Autre n’est-il pas l’ inaccessible, et toute femme aimée une Iseut, même si nul interdit mor
21307 rdit moral ou nul tabou ne vient symboliser, pour les besoins de la fable et la commodité du romancier, l’essence même de l
21308 u nul tabou ne vient symboliser, pour les besoins de la fable et la commodité du romancier, l’essence même de l’obstacle e
21309 ul tabou ne vient symboliser, pour les besoins de la fable et la commodité du romancier, l’essence même de l’obstacle exci
21310 vient symboliser, pour les besoins de la fable et la commodité du romancier, l’essence même de l’obstacle excitant, celui
21311 besoins de la fable et la commodité du romancier, l’ essence même de l’obstacle excitant, celui qui ne dépendra jamais que
21312 able et la commodité du romancier, l’essence même de l’obstacle excitant, celui qui ne dépendra jamais que de l’être même 
21313 e et la commodité du romancier, l’essence même de l’ obstacle excitant, celui qui ne dépendra jamais que de l’être même : l
21314 stacle excitant, celui qui ne dépendra jamais que de l’être même : l’autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascina
21315 cle excitant, celui qui ne dépendra jamais que de l’ être même : l’autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascinante
21316 celui qui ne dépendra jamais que de l’être même : l’ autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascinante ? » Cette rec
21317 dépendra jamais que de l’être même : l’autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascinante ? » Cette recherche de l’
21318 pendra jamais que de l’être même : l’autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascinante ? » Cette recherche de l’Ang
21319 mée, son étrangeté fascinante ? » Cette recherche de l’Ange, qui est le mystère de l’autre, excitant à la fois l’Éros et l
21320 , son étrangeté fascinante ? » Cette recherche de l’ Ange, qui est le mystère de l’autre, excitant à la fois l’Éros et l’Ag
21321 fascinante ? » Cette recherche de l’Ange, qui est le mystère de l’autre, excitant à la fois l’Éros et l’Agapè, ne serait-c
21322 ? » Cette recherche de l’Ange, qui est le mystère de l’autre, excitant à la fois l’Éros et l’Agapè, ne serait-ce pas une t
21323 qui est le mystère de l’autre, excitant à la fois l’ Éros et l’Agapè, ne serait-ce pas une troisième forme de l’amour, homo
21324 mystère de l’autre, excitant à la fois l’Éros et l’ Agapè, ne serait-ce pas une troisième forme de l’amour, homologue des
21325 et l’Agapè, ne serait-ce pas une troisième forme de l’amour, homologue des mystiques du mariage spirituel, aussi dites ép
21326 l’Agapè, ne serait-ce pas une troisième forme de l’ amour, homologue des mystiques du mariage spirituel, aussi dites épith
21327 u mariage spirituel, aussi dites épithalamiques ? La fidélité que j’ai prônée, et que beaucoup confondent avec un règlemen
21328 née, et que beaucoup confondent avec un règlement de police des mœurs, je ne sais quelle mesure répressive, ou au mieux un
21329 elle mesure répressive, ou au mieux une vertu que l’ on s’impose, est simplement la condition sine qua non de toute œuvre d
21330 mieux une vertu que l’on s’impose, est simplement la condition sine qua non de toute œuvre d’art ou de vie dont l’élaborat
21331 ’impose, est simplement la condition sine qua non de toute œuvre d’art ou de vie dont l’élaboration exige du temps et une
21332 la condition sine qua non de toute œuvre d’art ou de vie dont l’élaboration exige du temps et une concentration de toutes
21333 sine qua non de toute œuvre d’art ou de vie dont l’ élaboration exige du temps et une concentration de toutes les facultés
21334 l’élaboration exige du temps et une concentration de toutes les facultés. (Rien là que le dogme révèle, ou qui ne se puiss
21335 ion exige du temps et une concentration de toutes les facultés. (Rien là que le dogme révèle, ou qui ne se puisse fonder à
21336 oncentration de toutes les facultés. (Rien là que le dogme révèle, ou qui ne se puisse fonder à l’évidence dans la réalité
21337 que le dogme révèle, ou qui ne se puisse fonder à l’ évidence dans la réalité psychologique.) Je n’ai pas varié davantage e
21338 èle, ou qui ne se puisse fonder à l’évidence dans la réalité psychologique.) Je n’ai pas varié davantage en admettant non
21339 dmettant non sans ferveur, dans Comme toi-même , la nostalgie de la gnose et sa passion, qu’on pensait que j’avais condam
21340 sans ferveur, dans Comme toi-même , la nostalgie de la gnose et sa passion, qu’on pensait que j’avais condamnées. De fait
21341 s ferveur, dans Comme toi-même , la nostalgie de la gnose et sa passion, qu’on pensait que j’avais condamnées. De fait, j
21342 sa passion, qu’on pensait que j’avais condamnées. De fait, je n’ai jamais « condamné la passion » et me suis expliqué sur
21343 is condamnées. De fait, je n’ai jamais « condamné la passion » et me suis expliqué sur ce point dans le chapitre conclusif
21344 a passion » et me suis expliqué sur ce point dans le chapitre conclusif de ma première version, où l’on peut lire : « Je l
21345 expliqué sur ce point dans le chapitre conclusif de ma première version, où l’on peut lire : « Je l’ai dit et j’y insiste
21346 le chapitre conclusif de ma première version, où l’ on peut lire : « Je l’ai dit et j’y insiste encore : condamner la pass
21347 de ma première version, où l’on peut lire : « Je l’ ai dit et j’y insiste encore : condamner la passion en principe, ce se
21348 : « Je l’ai dit et j’y insiste encore : condamner la passion en principe, ce serait vouloir supprimer l’un des pôles de no
21349 ncipe, ce serait vouloir supprimer l’un des pôles de notre tension créatrice. De fait cela n’est pas possible. » En vérité
21350 primer l’un des pôles de notre tension créatrice. De fait cela n’est pas possible. » En vérité, je ne veux rien condamner
21351 ner et je ne propose aucune automutilation : trop de névrose déjà s’en chargent. J’ai tenté de faire voir et sentir les co
21352  : trop de névrose déjà s’en chargent. J’ai tenté de faire voir et sentir les contrastes vitaux, conflits, antinomies, qui
21353 s’en chargent. J’ai tenté de faire voir et sentir les contrastes vitaux, conflits, antinomies, qui sous-tendent notre réali
21354 , antinomies, qui sous-tendent notre réalité ; et d’ en mieux définir les termes. Il s’agit maintenant d’assumer leurs tens
21355 ous-tendent notre réalité ; et d’en mieux définir les termes. Il s’agit maintenant d’assumer leurs tensions et de les équil
21356 en mieux définir les termes. Il s’agit maintenant d’ assumer leurs tensions et de les équilibrer en création, loin de voulo
21357 Il s’agit maintenant d’assumer leurs tensions et de les équilibrer en création, loin de vouloir follement exclure l’un de
21358 s’agit maintenant d’assumer leurs tensions et de les équilibrer en création, loin de vouloir follement exclure l’un de leu
21359 création, loin de vouloir follement exclure l’un de leurs termes : nous n’avons pas ce pouvoir et le diable lui-même ne p
21360 de leurs termes : nous n’avons pas ce pouvoir et le diable lui-même ne peut éliminer ni le bien ni le mal, et pas même sa
21361 pouvoir et le diable lui-même ne peut éliminer ni le bien ni le mal, et pas même sa personne du jeu. Croire qu’il résulte
21362 le diable lui-même ne peut éliminer ni le bien ni le mal, et pas même sa personne du jeu. Croire qu’il résulte de mon livr
21363 pas même sa personne du jeu. Croire qu’il résulte de mon livre que la passion doive ou puisse être oblitérée afin que règn
21364 nne du jeu. Croire qu’il résulte de mon livre que la passion doive ou puisse être oblitérée afin que règne Agapè triomphan
21365 e règne Agapè triomphante, j’oserai dire au terme de ce Post-scriptum que ce serait méconnaître foncièrement la cohérence
21366 t-scriptum que ce serait méconnaître foncièrement la cohérence de ma pensée. Toute ma morale, et toute mon érotique, et to
21367 e ce serait méconnaître foncièrement la cohérence de ma pensée. Toute ma morale, et toute mon érotique, et toute ma politi
21368 que, et toute ma politique tiennent en effet dans le principe de la composition des opposés et de la mise en tension des p
21369 e ma politique tiennent en effet dans le principe de la composition des opposés et de la mise en tension des pôles contrai
21370 a politique tiennent en effet dans le principe de la composition des opposés et de la mise en tension des pôles contraires
21371 dans le principe de la composition des opposés et de la mise en tension des pôles contraires. La personne, source et fin d
21372 s le principe de la composition des opposés et de la mise en tension des pôles contraires. La personne, source et fin de t
21373 és et de la mise en tension des pôles contraires. La personne, source et fin de toute valeur morale, c’est l’homme libre e
21374 des pôles contraires. La personne, source et fin de toute valeur morale, c’est l’homme libre et relié à la communauté par
21375 onne, source et fin de toute valeur morale, c’est l’ homme libre et relié à la communauté par une vocation singulière, qui
21376 ute valeur morale, c’est l’homme libre et relié à la communauté par une vocation singulière, qui à la fois le distingue de
21377 unauté par une vocation singulière, qui à la fois le distingue de la masse et le relie à la communauté, dans laquelle il e
21378 e vocation singulière, qui à la fois le distingue de la masse et le relie à la communauté, dans laquelle il est seul respo
21379 ocation singulière, qui à la fois le distingue de la masse et le relie à la communauté, dans laquelle il est seul responsa
21380 ulière, qui à la fois le distingue de la masse et le relie à la communauté, dans laquelle il est seul responsable de sa ma
21381 à la fois le distingue de la masse et le relie à la communauté, dans laquelle il est seul responsable de sa manière uniqu
21382 communauté, dans laquelle il est seul responsable de sa manière unique d’être avec tous. Le couple est la cellule sociale
21383 elle il est seul responsable de sa manière unique d’ être avec tous. Le couple est la cellule sociale originelle, dont les
21384 esponsable de sa manière unique d’être avec tous. Le couple est la cellule sociale originelle, dont les forces constitutiv
21385 sa manière unique d’être avec tous. Le couple est la cellule sociale originelle, dont les forces constitutives sont deux ê
21386 Le couple est la cellule sociale originelle, dont les forces constitutives sont deux êtres de lois singulières, différentes
21387 le, dont les forces constitutives sont deux êtres de lois singulières, différentes, mais qui choisissent de composer une «
21388 is singulières, différentes, mais qui choisissent de composer une « union sans fusion, sans séparation, et sans subordinat
21389 aration, et sans subordination » comme il est dit de l’union des deux natures en Jésus-Christ253 ; cependant que le confli
21390 tion, et sans subordination » comme il est dit de l’ union des deux natures en Jésus-Christ253 ; cependant que le conflit d
21391 s deux natures en Jésus-Christ253 ; cependant que le conflit d’Éros et d’Agapè anime leurs journées et leurs rêves. Enfin
21392 res en Jésus-Christ253 ; cependant que le conflit d’ Éros et d’Agapè anime leurs journées et leurs rêves. Enfin la politiqu
21393 us-Christ253 ; cependant que le conflit d’Éros et d’ Agapè anime leurs journées et leurs rêves. Enfin la politique, qui est
21394 ’Agapè anime leurs journées et leurs rêves. Enfin la politique, qui est l’art d’aménager les relations humaines dans la ci
21395 rnées et leurs rêves. Enfin la politique, qui est l’ art d’aménager les relations humaines dans la cité (polis), se réduit
21396 et leurs rêves. Enfin la politique, qui est l’art d’ aménager les relations humaines dans la cité (polis), se réduit au féd
21397 ves. Enfin la politique, qui est l’art d’aménager les relations humaines dans la cité (polis), se réduit au fédéralisme, qu
21398 est l’art d’aménager les relations humaines dans la cité (polis), se réduit au fédéralisme, qui est l’art d’unir des comm
21399 a cité (polis), se réduit au fédéralisme, qui est l’ art d’unir des communautés là seulement où leur union seule peut sauve
21400 (polis), se réduit au fédéralisme, qui est l’art d’ unir des communautés là seulement où leur union seule peut sauver leur
21401 seule peut sauver leur autonomie. Toute tentative d’ éliminer l’un des deux pôles de ces tensions, de le confondre avec son
21402 e. Toute tentative d’éliminer l’un des deux pôles de ces tensions, de le confondre avec son opposé, de le réduire à la loi
21403 e d’éliminer l’un des deux pôles de ces tensions, de le confondre avec son opposé, de le réduire à la loi de l’autre (qu’i
21404 ’éliminer l’un des deux pôles de ces tensions, de le confondre avec son opposé, de le réduire à la loi de l’autre (qu’il s
21405 de ces tensions, de le confondre avec son opposé, de le réduire à la loi de l’autre (qu’il soit le plus fort ou le plus fi
21406 ces tensions, de le confondre avec son opposé, de le réduire à la loi de l’autre (qu’il soit le plus fort ou le plus fin)
21407 de le confondre avec son opposé, de le réduire à la loi de l’autre (qu’il soit le plus fort ou le plus fin) par annexion
21408 confondre avec son opposé, de le réduire à la loi de l’autre (qu’il soit le plus fort ou le plus fin) par annexion ou colo
21409 sé, de le réduire à la loi de l’autre (qu’il soit le plus fort ou le plus fin) par annexion ou colonisation, ou d’établir
21410 e à la loi de l’autre (qu’il soit le plus fort ou le plus fin) par annexion ou colonisation, ou d’établir une subordinatio
21411 ou le plus fin) par annexion ou colonisation, ou d’ établir une subordination quelconque de l’un à l’autre, fonde et appel
21412 sation, ou d’établir une subordination quelconque de l’un à l’autre, fonde et appelle l’État totalitaire et détruit à mes
21413 on quelconque de l’un à l’autre, fonde et appelle l’ État totalitaire et détruit à mes yeux l’intérêt de la vie, pour parle
21414 appelle l’État totalitaire et détruit à mes yeux l’ intérêt de la vie, pour parler d’une manière très générale ; quant au
21415 ’État totalitaire et détruit à mes yeux l’intérêt de la vie, pour parler d’une manière très générale ; quant au sujet qui
21416 at totalitaire et détruit à mes yeux l’intérêt de la vie, pour parler d’une manière très générale ; quant au sujet qui nou
21417 truit à mes yeux l’intérêt de la vie, pour parler d’ une manière très générale ; quant au sujet qui nous occupe : c’est dét
21418 ; quant au sujet qui nous occupe : c’est détruire l’ existence de l’Amour essentiel. 211. Urgent ? C’était déjà trop tar
21419 ujet qui nous occupe : c’est détruire l’existence de l’Amour essentiel. 211. Urgent ? C’était déjà trop tard. Le livre
21420 t qui nous occupe : c’est détruire l’existence de l’ Amour essentiel. 211. Urgent ? C’était déjà trop tard. Le livre de
21421 sentiel. 211. Urgent ? C’était déjà trop tard. Le livre de Charles de Gaulle parut quelques mois plus tard, en juin 193
21422 211. Urgent ? C’était déjà trop tard. Le livre de Charles de Gaulle parut quelques mois plus tard, en juin 1938 : il n’
21423 s plus tard, en juin 1938 : il n’était plus temps de construire l’armée blindée qu’il demandait. 212. Prenez garde ! Pr
21424 n juin 1938 : il n’était plus temps de construire l’ armée blindée qu’il demandait. 212. Prenez garde ! Prenez garde ! V
21425 . 212. Prenez garde ! Prenez garde ! Voici que la Nuit cède au Jour ! On connaît le thème de l’aube chez les troubadou
21426 de ! Voici que la Nuit cède au Jour ! On connaît le thème de l’aube chez les troubadours : Gardez-vous, cher guetteur de
21427 i que la Nuit cède au Jour ! On connaît le thème de l’aube chez les troubadours : Gardez-vous, cher guetteur de la tour
21428 ue la Nuit cède au Jour ! On connaît le thème de l’ aube chez les troubadours : Gardez-vous, cher guetteur de la tour Du
21429 ède au Jour ! On connaît le thème de l’aube chez les troubadours : Gardez-vous, cher guetteur de la tour Du jaloux, votre
21430 hez les troubadours : Gardez-vous, cher guetteur de la tour Du jaloux, votre méchant seigneur Ennuyeux plus que l’aube No
21431 les troubadours : Gardez-vous, cher guetteur de la tour Du jaloux, votre méchant seigneur Ennuyeux plus que l’aube Nous,
21432 jaloux, votre méchant seigneur Ennuyeux plus que l’ aube Nous, en bas, nous parlons d’amour Grande peur Nous fait l’aube,
21433 nuyeux plus que l’aube Nous, en bas, nous parlons d’ amour Grande peur Nous fait l’aube, l’aube, oui l’aube. (Raimbaut de V
21434 n bas, nous parlons d’amour Grande peur Nous fait l’ aube, l’aube, oui l’aube. (Raimbaut de Vacqueyras, Alba.) 213. Elle
21435 ous parlons d’amour Grande peur Nous fait l’aube, l’ aube, oui l’aube. (Raimbaut de Vacqueyras, Alba.) 213. Elle paraîtr
21436 d’amour Grande peur Nous fait l’aube, l’aube, oui l’ aube. (Raimbaut de Vacqueyras, Alba.) 213. Elle paraîtra dans le nu
21437 de Vacqueyras, Alba.) 213. Elle paraîtra dans le numéro de juin 1939 des Cahiers du Sud. « Ce n’est pas d’étayer sa co
21438 yras, Alba.) 213. Elle paraîtra dans le numéro de juin 1939 des Cahiers du Sud. « Ce n’est pas d’étayer sa conjecture q
21439 o de juin 1939 des Cahiers du Sud. « Ce n’est pas d’ étayer sa conjecture que D. de R. a souci mais de la rendre plus forte
21440 Sud. « Ce n’est pas d’étayer sa conjecture que D. de R. a souci mais de la rendre plus forte que le jugement. Il est moins
21441 d’étayer sa conjecture que D. de R. a souci mais de la rendre plus forte que le jugement. Il est moins préoccupé de situe
21442 étayer sa conjecture que D. de R. a souci mais de la rendre plus forte que le jugement. Il est moins préoccupé de situer l
21443 D. de R. a souci mais de la rendre plus forte que le jugement. Il est moins préoccupé de situer le mythe que d’en évaluer
21444 lus forte que le jugement. Il est moins préoccupé de situer le mythe que d’en évaluer la fatalité spirituelle par une très
21445 que le jugement. Il est moins préoccupé de situer le mythe que d’en évaluer la fatalité spirituelle par une très stricte a
21446 nt. Il est moins préoccupé de situer le mythe que d’ en évaluer la fatalité spirituelle par une très stricte analyse de l’â
21447 ins préoccupé de situer le mythe que d’en évaluer la fatalité spirituelle par une très stricte analyse de l’âme. » 214. T
21448 fatalité spirituelle par une très stricte analyse de l’âme. » 214. Tome III, p. 25 et 26. 215. Cf. Jean Audiac, Les poés
21449 alité spirituelle par une très stricte analyse de l’ âme. » 214. Tome III, p. 25 et 26. 215. Cf. Jean Audiac, Les poésies
21450 14. Tome III, p. 25 et 26. 215. Cf. Jean Audiac, Les poésies des quatre troubadours d’Ussel, Paris, 1922. 216. Il tient S
21451 . Jean Audiac, Les poésies des quatre troubadours d’ Ussel, Paris, 1922. 216. Il tient Socin, ce moine italien réformé qui
21452 docteur de l’Église luthérienne, et il croit que les arguments des protestants « supposent une raison infaillible ». (« La
21453 testants « supposent une raison infaillible ». («  La raison, cette putain ! », disait Luther.) 217. Sur l’assimilation de
21454 ison, cette putain ! », disait Luther.) 217. Sur l’ assimilation de la Sophia et de Marie, pour les cathares, cf. Déodat R
21455 ain ! », disait Luther.) 217. Sur l’assimilation de la Sophia et de Marie, pour les cathares, cf. Déodat Roché, Études ma
21456  ! », disait Luther.) 217. Sur l’assimilation de la Sophia et de Marie, pour les cathares, cf. Déodat Roché, Études manic
21457 Luther.) 217. Sur l’assimilation de la Sophia et de Marie, pour les cathares, cf. Déodat Roché, Études manichéennes et ca
21458 Sur l’assimilation de la Sophia et de Marie, pour les cathares, cf. Déodat Roché, Études manichéennes et cathares, p. 162 à
21459  162 à 164 ; et sur leur distinction (homologue à la distinction entre le Christ et Jésus), p. 146. 218. Par exemple, un
21460 eur distinction (homologue à la distinction entre le Christ et Jésus), p. 146. 218. Par exemple, un cathare déclare aux i
21461 ours, Toulouse, 1963, p. 222-223. Voir aussi dans l’ anthologie du même auteur, Les Troubadours, II, Paris, 1966, le grand
21462 223. Voir aussi dans l’anthologie du même auteur, Les Troubadours, II, Paris, 1966, le grand canso cathare (selon moi) de P
21463 du même auteur, Les Troubadours, II, Paris, 1966, le grand canso cathare (selon moi) de Peire Cardenal, Vera vergena Maria
21464 , Paris, 1966, le grand canso cathare (selon moi) de Peire Cardenal, Vera vergena Maria : Marie est la vraie Vierge, née «
21465 de Peire Cardenal, Vera vergena Maria : Marie est la vraie Vierge, née « en Syrie », mais devenue la Reine assise à la dro
21466 t la vraie Vierge, née « en Syrie », mais devenue la Reine assise à la droite de Dieu, lequel « s’incline à ses prières » 
21467 née « en Syrie », mais devenue la Reine assise à la droite de Dieu, lequel « s’incline à ses prières » : c’est donc bien
21468 Syrie », mais devenue la Reine assise à la droite de Dieu, lequel « s’incline à ses prières » : c’est donc bien le rôle de
21469 uel « s’incline à ses prières » : c’est donc bien le rôle de la Sophia aeterna qu’elle tient alors. 219. Cf. Antwort auf
21470 incline à ses prières » : c’est donc bien le rôle de la Sophia aeterna qu’elle tient alors. 219. Cf. Antwort auf Hiob de
21471 line à ses prières » : c’est donc bien le rôle de la Sophia aeterna qu’elle tient alors. 219. Cf. Antwort auf Hiob de C. 
21472 f Hiob de C. G. Jung. 220. J. A. Bizet, Suso et le Minnesang, Paris, 1944. Voir aussi du même auteur : Henri Suso et le
21473 , 1944. Voir aussi du même auteur : Henri Suso et le déclin de la scolastique, Paris, 1946. 221. Journal de Genève, 26
21474 ir aussi du même auteur : Henri Suso et le déclin de la scolastique, Paris, 1946. 221. Journal de Genève, 26 mai 1939.
21475 aussi du même auteur : Henri Suso et le déclin de la scolastique, Paris, 1946. 221. Journal de Genève, 26 mai 1939. 22
21476 n de la scolastique, Paris, 1946. 221. Journal de Genève, 26 mai 1939. 222. Empédocle, mai 1949. 223. Henry Corbin,
21477 is, 1971, tome II, chapitre IV intitulé « Lumière de gloire et Saint-Graal », p. 141 à 210. 224. Henry et Renée Kahane, T
21478 anian and Indian Analogous, Bombay, 1939. 226. «  Le Génie d’Oc », Cahiers du Sud, Marseille, 1943, article de René Nelli
21479 Indian Analogous, Bombay, 1939. 226. « Le Génie d’ Oc », Cahiers du Sud, Marseille, 1943, article de René Nelli sur « L’A
21480 d’Oc », Cahiers du Sud, Marseille, 1943, article de René Nelli sur « L’Amour Provençal », p. 66. 227. Bleheri, barde bre
21481 Sud, Marseille, 1943, article de René Nelli sur «  L’ Amour Provençal », p. 66. 227. Bleheri, barde breton, vit et chante à
21482  66. 227. Bleheri, barde breton, vit et chante à la cour de Guillaume IX de Poitiers : quelle preuve exigera-t-on, plus v
21483 7. Bleheri, barde breton, vit et chante à la cour de Guillaume IX de Poitiers : quelle preuve exigera-t-on, plus vivante e
21484 lle preuve exigera-t-on, plus vivante et créante, de contacts entre le Nord et le Sud qui ne doivent rien à Wagner ? 228.
21485 -t-on, plus vivante et créante, de contacts entre le Nord et le Sud qui ne doivent rien à Wagner ? 228. Je donne de ces q
21486 vivante et créante, de contacts entre le Nord et le Sud qui ne doivent rien à Wagner ? 228. Je donne de ces quatre vers
21487 Sud qui ne doivent rien à Wagner ? 228. Je donne de ces quatre vers la traduction de Davenson, op. cit., p. 92, dans son
21488 rien à Wagner ? 228. Je donne de ces quatre vers la traduction de Davenson, op. cit., p. 92, dans son excellent chapitre
21489 ? 228. Je donne de ces quatre vers la traduction de Davenson, op. cit., p. 92, dans son excellent chapitre sur la Musique
21490 op. cit., p. 92, dans son excellent chapitre sur la Musique des troubadours. La mélodie est notée sur la même page. Pour
21491 xcellent chapitre sur la Musique des troubadours. La mélodie est notée sur la même page. Pour la suite du poème, j’ai repr
21492 Musique des troubadours. La mélodie est notée sur la même page. Pour la suite du poème, j’ai repris et un peu modifié la t
21493 ours. La mélodie est notée sur la même page. Pour la suite du poème, j’ai repris et un peu modifié la traduction d’Alfred
21494 la suite du poème, j’ai repris et un peu modifié la traduction d’Alfred Jeanroy. 229. « Mort m’a et per mort li respon. 
21495 oème, j’ai repris et un peu modifié la traduction d’ Alfred Jeanroy. 229. « Mort m’a et per mort li respon. » 230. Ce sen
21496 nnage inconnu »… 231. René Nelli et René Lavaud, Les Troubadours, Tome II, p. 261. 232. Érotique des troubadours, p. 229
21497 ique des troubadours, p. 229. 233. Spiritualité de l’hérésie : le catharisme (ouvrage collectif), 1953 ; Écritures catha
21498 e des troubadours, p. 229. 233. Spiritualité de l’ hérésie : le catharisme (ouvrage collectif), 1953 ; Écritures cathares
21499 dours, p. 229. 233. Spiritualité de l’hérésie : le catharisme (ouvrage collectif), 1953 ; Écritures cathares, 1959 ; Le
21500 age collectif), 1953 ; Écritures cathares, 1959 ; Le Phénomène cathare, 1969 ; Vie quotidienne des cathares du Languedoc a
21501 xiie siècle, 1969. 234. Nombreux articles dans les Cahiers du Sud ; un bel essai sur la cortezia : L’Amour et les Mythes
21502 ticles dans les Cahiers du Sud ; un bel essai sur la cortezia : L’Amour et les Mythes du Cœur, 1952 ; puis la thèse d’une
21503 s Cahiers du Sud ; un bel essai sur la cortezia : L’ Amour et les Mythes du Cœur, 1952 ; puis la thèse d’une extrême densit
21504 u Sud ; un bel essai sur la cortezia : L’Amour et les Mythes du Cœur, 1952 ; puis la thèse d’une extrême densité d’informat
21505 ezia : L’Amour et les Mythes du Cœur, 1952 ; puis la thèse d’une extrême densité d’information intitulée L’Érotique des tr
21506 Amour et les Mythes du Cœur, 1952 ; puis la thèse d’ une extrême densité d’information intitulée L’Érotique des troubadours
21507 Cœur, 1952 ; puis la thèse d’une extrême densité d’ information intitulée L’Érotique des troubadours, 1963 ; enfin, en col
21508 èse d’une extrême densité d’information intitulée L’ Érotique des troubadours, 1963 ; enfin, en collaboration avec René Lav
21509 né Lavaud, une abondante anthologie en 2 volumes, Les Troubadours, 1965 et 1966, textes originaux et traductions, précieux
21510 dours : — X n’est pas cathare, car il ne dit rien d’ autre que Y, qui ne l’est pas. — Comment savez-vous qu’Y ne l’est pas 
21511 cathare, car il ne dit rien d’autre que Y, qui ne l’ est pas. — Comment savez-vous qu’Y ne l’est pas ? — Parce qu’il s’expr
21512 Y, qui ne l’est pas. — Comment savez-vous qu’Y ne l’ est pas ? — Parce qu’il s’exprime comme X, dont je viens d’établir qu’
21513  ? — Parce qu’il s’exprime comme X, dont je viens d’ établir qu’il ne fut pas cathare. 236. Par exemple dans les châteaux
21514 qu’il ne fut pas cathare. 236. Par exemple dans les châteaux du Cabardès, du Minervois et du Lauragais, où vivaient des s
21515 du Lauragais, où vivaient des seigneurs cathares, les Cabaret, Pennautier, Miraval, Laurac, Saissac, Montréal, Aragon, Durf
21516 urfort, Mirepoix, etc., séjournèrent aussi, comme le prouvent leurs chansons — les voilà donc vos « sources et vos « docum
21517 rnèrent aussi, comme le prouvent leurs chansons —  les voilà donc vos « sources et vos « documents » ! — deux des grands tro
21518 idal et Raymond de Miraval. Cf. Michel Roquebert, L’ Épopée cathare, notamment les p. 313 à 318. 237. Theophil Spoerri, Wi
21519 Cf. Michel Roquebert, L’Épopée cathare, notamment les p. 313 à 318. 237. Theophil Spoerri, Wilhelm von Poitiers und die An
21520 38. Pour ne rien dire des petits poèmes latins, à la louange de nobles dames et de religieuses, de Marbode et de Baudry de
21521 rien dire des petits poèmes latins, à la louange de nobles dames et de religieuses, de Marbode et de Baudry de Bourgueil,
21522 ts poèmes latins, à la louange de nobles dames et de religieuses, de Marbode et de Baudry de Bourgueil, dont Régine Pernou
21523 , à la louange de nobles dames et de religieuses, de Marbode et de Baudry de Bourgueil, dont Régine Pernoud après Albert-M
21524 de nobles dames et de religieuses, de Marbode et de Baudry de Bourgueil, dont Régine Pernoud après Albert-Marie Schmidt f
21525 Schmidt fait grand cas, encore qu’on ne voie pas de rapport entre le génie novateur de Guillaume et leurs platitudes rimé
21526 nd cas, encore qu’on ne voie pas de rapport entre le génie novateur de Guillaume et leurs platitudes rimées. Guillaume ne
21527 on ne voie pas de rapport entre le génie novateur de Guillaume et leurs platitudes rimées. Guillaume ne devait avoir que d
21528 s sans talent. 239. R. Bezzola, Guillaume IX et les Origines de l’amour courtois, p. 166. 240. Historia regum Anglorum,
21529 . 239. R. Bezzola, Guillaume IX et les Origines de l’amour courtois, p. 166. 240. Historia regum Anglorum, de Guillaum
21530 239. R. Bezzola, Guillaume IX et les Origines de l’ amour courtois, p. 166. 240. Historia regum Anglorum, de Guillaume d
21531 courtois, p. 166. 240. Historia regum Anglorum, de Guillaume de Malmesbury. 241. Dans une lettre qu’il m’adressait le
21532 mesbury. 241. Dans une lettre qu’il m’adressait le 3 août 1955, Roland-Manuel me donnait un précieux exemple de ces imit
21533 955, Roland-Manuel me donnait un précieux exemple de ces imitations : « Il est clair que les troubadours, musiciens avant
21534 ux exemple de ces imitations : « Il est clair que les troubadours, musiciens avant d’être poètes, modèlent leurs vers sur l
21535 Il est clair que les troubadours, musiciens avant d’ être poètes, modèlent leurs vers sur la mélodie. La forme strophique e
21536 iens avant d’être poètes, modèlent leurs vers sur la mélodie. La forme strophique est d’essence musicale… Le seul texte mu
21537 ’être poètes, modèlent leurs vers sur la mélodie. La forme strophique est d’essence musicale… Le seul texte musical que no
21538 eurs vers sur la mélodie. La forme strophique est d’ essence musicale… Le seul texte musical que nous possédions de Guillau
21539 odie. La forme strophique est d’essence musicale… Le seul texte musical que nous possédions de Guillaume de Poitiers use d
21540 sicale… Le seul texte musical que nous possédions de Guillaume de Poitiers use des mêmes formules mélodiques que nous trou
21541 ques que nous trouvons dans un versus du tropaire de Saint-Martial : 242. Cf. René Nelli, L’Érotique des troubadours,
21542 aire de Saint-Martial : 242. Cf. René Nelli, L’ Érotique des troubadours, p. 50, qui cite plusieurs autres exemples de
21543 adours, p. 50, qui cite plusieurs autres exemples de l’influence directe des Arabes en pays d’Oc. 243. Cahiers d’études
21544 urs, p. 50, qui cite plusieurs autres exemples de l’ influence directe des Arabes en pays d’Oc. 243. Cahiers d’études cat
21545 xemples de l’influence directe des Arabes en pays d’ Oc. 243. Cahiers d’études cathares, n° 9, 1952. 244. Voir supra, p.
21546 e directe des Arabes en pays d’Oc. 243. Cahiers d’ études cathares, n° 9, 1952. 244. Voir supra, p. 111 à 118. — Partout
21547 4. Voir supra, p. 111 à 118. — Partout, dans tous les temps, les grandes antinomies ont eu partie liée. Ainsi diva en syria
21548 ra, p. 111 à 118. — Partout, dans tous les temps, les grandes antinomies ont eu partie liée. Ainsi diva en syriaque, daeva
21549 , daeva en iranien, dew en arménien = démon. Mais le même mot dewa donne Zews, Zeus, Theos, Deus, en hindou, en grec et en
21550 indou, en grec et en latin. 245. Cette chronique de revue sera reprise dans Situations I. 246. On notera le flottement d
21551 e sera reprise dans Situations I. 246. On notera le flottement dans les exclusives qui caractérise Sartre à cette date, f
21552 Situations I. 246. On notera le flottement dans les exclusives qui caractérise Sartre à cette date, flottement entre stru
21553 entielles » et « existentielles ». De même, entre la dialectique interne et les agents externes. Si la « dialectique propr
21554 elles ». De même, entre la dialectique interne et les agents externes. Si la « dialectique propre du désir » suffisait à cr
21555 la dialectique interne et les agents externes. Si la « dialectique propre du désir » suffisait à créer la passion, celle-c
21556 « dialectique propre du désir » suffisait à créer la passion, celle-ci serait universelle, ce qu’elle n’a pas été et n’est
21557 lle n’a pas été et n’est pas. Et il est clair que la courtoisie, facteur socioculturel externe, n’a pu agir que sur des st
21558 ue sur des structures internes latentes, mais qui le seraient restées — comme ailleurs — sans son intervention. (Il est re
21559 st remarquable que des flottements analogues, sur les mêmes objets, s’observent aussi dans le Freud tardif du Malaise dans
21560 ues, sur les mêmes objets, s’observent aussi dans le Freud tardif du Malaise dans la civilisation.) Mais où Sartre s’égare
21561 ervent aussi dans le Freud tardif du Malaise dans la civilisation.) Mais où Sartre s’égare décidément, c’est lorsqu’il don
21562 e décidément, c’est lorsqu’il donne comme exemple de ce qu’il appelle transcendance « le désir sexuel lui-même ». Le désir
21563 comme exemple de ce qu’il appelle transcendance «  le désir sexuel lui-même ». Le désir sexuel du chien ne ferait-il pas pa
21564 pelle transcendance « le désir sexuel lui-même ». Le désir sexuel du chien ne ferait-il pas partie de sa « structure exist
21565 Le désir sexuel du chien ne ferait-il pas partie de sa « structure existentielle » ? Ne serait-il pas alors la transcenda
21566 tructure existentielle » ? Ne serait-il pas alors la transcendance canine ? Rien ne distinguerait plus l’homme du chien, d
21567 transcendance canine ? Rien ne distinguerait plus l’ homme du chien, dans le domaine de la passion. Allons ! il est trop cl
21568 Rien ne distinguerait plus l’homme du chien, dans le domaine de la passion. Allons ! il est trop clair que Sartre abuse de
21569 tinguerait plus l’homme du chien, dans le domaine de la passion. Allons ! il est trop clair que Sartre abuse des mots, et
21570 guerait plus l’homme du chien, dans le domaine de la passion. Allons ! il est trop clair que Sartre abuse des mots, et qu’
21571 nommer transcendance pour embêter — pense-t-il — les théologiens, ce n’est guère que de l’exorbitance, c’est-à-dire un mou
21572  pense-t-il — les théologiens, ce n’est guère que de l’exorbitance, c’est-à-dire un mouvement de l’homme pour se forcer co
21573 nse-t-il — les théologiens, ce n’est guère que de l’ exorbitance, c’est-à-dire un mouvement de l’homme pour se forcer coura
21574 e que de l’exorbitance, c’est-à-dire un mouvement de l’homme pour se forcer courageusement (faute d’être attiré amoureusem
21575 ue de l’exorbitance, c’est-à-dire un mouvement de l’ homme pour se forcer courageusement (faute d’être attiré amoureusement
21576 t de l’homme pour se forcer courageusement (faute d’ être attiré amoureusement !) hors de lui-même ; pour passer à tous ris
21577 pour passer à tous risques ses limites. Comme on le voit par cette phrase révélatrice du même article : « Désirer, c’est
21578 du même article : « Désirer, c’est se jeter dans le monde, en danger auprès de la chair d’une femme, en danger dans la ch
21579 c’est se jeter dans le monde, en danger auprès de la chair d’une femme, en danger dans la chair même de cette femme. » Cer
21580 jeter dans le monde, en danger auprès de la chair d’ une femme, en danger dans la chair même de cette femme. » Certes, on n
21581 er auprès de la chair d’une femme, en danger dans la chair même de cette femme. » Certes, on ne réfute pas une névrose, ma
21582 a chair d’une femme, en danger dans la chair même de cette femme. » Certes, on ne réfute pas une névrose, mais on a le dro
21583 » Certes, on ne réfute pas une névrose, mais on a le droit de tenir pour suspect tout argument de portée générale qui en e
21584 on ne réfute pas une névrose, mais on a le droit de tenir pour suspect tout argument de portée générale qui en est tiré.
21585 on a le droit de tenir pour suspect tout argument de portée générale qui en est tiré. (Le reproche vaudrait aussi dans le
21586 out argument de portée générale qui en est tiré. ( Le reproche vaudrait aussi dans le cas de Kierkegaard, qui cependant s’e
21587 qui en est tiré. (Le reproche vaudrait aussi dans le cas de Kierkegaard, qui cependant s’en est expliqué avec un humour co
21588 est tiré. (Le reproche vaudrait aussi dans le cas de Kierkegaard, qui cependant s’en est expliqué avec un humour convainca
21589 mour convaincant.) C’est malheureusement ce genre d’ observations toutes personnelles qui va nourrir le chapitre central co
21590 d’observations toutes personnelles qui va nourrir le chapitre central consacré à l’amour dans L’Être et le Néant (1943). P
21591 les qui va nourrir le chapitre central consacré à l’ amour dans L’Être et le Néant (1943). Presque aussi long à lui seul qu
21592 urrir le chapitre central consacré à l’amour dans L’ Être et le Néant (1943). Presque aussi long à lui seul que mon livre,
21593 hapitre central consacré à l’amour dans L’Être et le Néant (1943). Presque aussi long à lui seul que mon livre, il n’en es
21594  Suggéré » ? Oui, par tout mon livre ! Si un pavé de près de 400 pages assez serrées est enregistré par Sartre comme une s
21595 le suggestion, on comprend mieux qu’il ait besoin de 5000 pages pour traiter vraiment un sujet, fût-il aussi considérable
21596 des Temps modernes ». 248. Cf. Cl. Lévi-Strauss, Les Structures élémentaires de la parenté, 1949. 249. Voir là-dessus dan
21597 Cf. Cl. Lévi-Strauss, Les Structures élémentaires de la parenté, 1949. 249. Voir là-dessus dans mon Amour III (en prépara
21598 Cl. Lévi-Strauss, Les Structures élémentaires de la parenté, 1949. 249. Voir là-dessus dans mon Amour III (en préparatio
21599 oir là-dessus dans mon Amour III (en préparation) le chapitre sur « la Femme rêvée ». 250. Que pouvait être la drogue au
21600 mon Amour III (en préparation) le chapitre sur «  la Femme rêvée ». 250. Que pouvait être la drogue au xiie siècle ? Pro
21601 re sur « la Femme rêvée ». 250. Que pouvait être la drogue au xiie siècle ? Probablement l’ergot de seigle, dont les eff
21602 ait être la drogue au xiie siècle ? Probablement l’ ergot de seigle, dont les effets ressemblent à ceux du LSD, mais sûrem
21603 la drogue au xiie siècle ? Probablement l’ergot de seigle, dont les effets ressemblent à ceux du LSD, mais sûrement plus
21604 ie siècle ? Probablement l’ergot de seigle, dont les effets ressemblent à ceux du LSD, mais sûrement plus aphrodisiaques.
21605 aphrodisiaques. 251. Cf. Karl Barth, Dogmatique de l’Église, Tome I, 2** (4e volume de la trad. franç., p. 108 n.). 252
21606 hrodisiaques. 251. Cf. Karl Barth, Dogmatique de l’ Église, Tome I, 2** (4e volume de la trad. franç., p. 108 n.). 252. P
21607 h, Dogmatique de l’Église, Tome I, 2** (4e volume de la trad. franç., p. 108 n.). 252. Première édition chez Albin Michel
21608 Dogmatique de l’Église, Tome I, 2** (4e volume de la trad. franç., p. 108 n.). 252. Première édition chez Albin Michel, 1
21609 ition chez Albin Michel, 1961. Réédition en livre de poche, intitulée selon l’ancien sous-titre : Les Mythes de l’amour, P
21610 961. Réédition en livre de poche, intitulée selon l’ ancien sous-titre : Les Mythes de l’amour, Paris, Gallimard, Idées, 19
21611 e de poche, intitulée selon l’ancien sous-titre : Les Mythes de l’amour, Paris, Gallimard, Idées, 1967. 253. Canons du con
21612 intitulée selon l’ancien sous-titre : Les Mythes de l’amour, Paris, Gallimard, Idées, 1967. 253. Canons du concile de Ch
21613 titulée selon l’ancien sous-titre : Les Mythes de l’ amour, Paris, Gallimard, Idées, 1967. 253. Canons du concile de Chalc
21614 , Gallimard, Idées, 1967. 253. Canons du concile de Chalcédoine en 456.