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celui de M. Bédier, ni d’avoir entendu l’opéra de
Wagner
, pour subir dans la vie quotidienne l’empire nostalgique d’un tel myt
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oissant et vampirique crescendo du second acte de
Wagner
, tel est le premier objet de cet ouvrage ; et le succès qu’il ambitio
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u seuil de la mort. Le troisième acte du drame de
Wagner
décrit bien davantage qu’une catastrophe romanesque : il décrit l’ess
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ès de leur passion une espèce de haine de l’aimé.
Wagner
l’a vue, bien avant Freud et les modernes psychologues. « Élu par moi
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lle et grave mélodie » orchestrée par le drame de
Wagner
: Elle m’a interrogé un jour, et voici qu’elle me parle encore. Pour
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s, de furtives rencontres. 10. Dans le drame de
Wagner
, quand le roi surprend les amants, Tristan répond à ses questions dou
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signol allègrement vient de lancer le trille dont
Wagner
, au deuxième acte de Tristan, fera le cri sublime de Brengaine : « Ha
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ne vie ou dans une œuvre. 13.Du roman breton à
Wagner
, en passant par Gottfried La première recréation du mythe, par un
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préfigure l’espèce de trahison géniale opérée par
Wagner
six siècles et demi plus tard. Même si l’on ignorait que la source de
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plus tard. Même si l’on ignorait que la source de
Wagner
fut le poème de Gottfried, la seule comparaison des textes l’établira
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losophique et religieux du poème de Gottfried que
Wagner
va ressusciter par l’opération musicale. Le monde créé appartient au
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ant de souffrir l’amour : la Joie suprême. Ce que
Wagner
a repris à Gottfried, c’est tout ce que les Bretons n’avaient pas vou
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— et le Mal triomphant dans le monde créé. Ce que
Wagner
, en somme, a repris de Gottfried, c’est son dualisme foncier. Et c’es
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, ir und ich… niwan ein Tristan und ein Isot » et
Wagner
, II, 2, toute la fin de la scène : « nicht mehr Tristan !… nicht mehr
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ar une plus insidieuse tyrannie. Jusqu’au jour où
Wagner
, d’un seul coup, dressera le mythe dans sa pleine stature et dans sa
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t se rassemblent les éléments épars du mythe, que
Wagner
seul osera nommer, mais alors pour le recréer dans une synthèse défin
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ns qui tendent à sa perte.) En composant Tristan,
Wagner
a violé le tabou : il a tout dit, tout avoué par les paroles de son l
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ent mortel : ces trois moments mystiques auxquels
Wagner
, par une géniale simplification, a su réduire les trois actes du dram
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s et pittoresques. ⁂ Cependant la forme d’art que
Wagner
a choisie n’est pas sans recréer des possibilités de « méprise ». Il
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chevée que dans la forme de l’opéra. Si Mozart et
Wagner
nous ont donné les chefs-d’œuvre du drame musical, c’est en vertu de
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’est le rappel de l’influence de Schopenhauer sur
Wagner
. Quoi qu’en aient pu penser Nietzsche, et Wagner lui-même, il me para
22
Wagner. Quoi qu’en aient pu penser Nietzsche, et
Wagner
lui-même, il me paraît que cette influence est fortement surestimée.
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fortement surestimée. Un créateur de la taille de
Wagner
ne met pas des « idées » en musique. Qu’il ait trouvé chez Schopenhau
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e que l’on s’empresse de qualifier de bouddhiste,
Wagner
n’avait pas à l’apprendre. C’est parce qu’il la portait vivante en lu
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, la coupe de Gwyon165, divinité celtique ! ⁂ Que
Wagner
ait restitué le sens perdu de la légende, dans sa virulence intégrale
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désigne leur mort. Ainsi le mythe « achevé » par
Wagner
a vécu. Vixit Tristan ! Et s’ouvre l’ère de ses fantômes. 19.Vulga
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la Mort de d’Annunzio — commentaire admirable de
Wagner
— Anna Karénine, et presque tous les grands romans de l’ère victorien
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et dévorante de la passion le divinise, et comme
Wagner
l’a vu, l’égale au monde. « Mon regard ravi s’aveugle… Seul je suis —
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du transfert qui s’opère du privé au public. Quel
Wagner
surhumain sera donc en mesure d’orchestrer la grandiose catastrophe d
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our-passion, disons entre Bernard de Ventadour et
Wagner
, et il conclut que « faire des troubadours les chantres de l’amour ré
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cts entre le Nord et le Sud qui ne doivent rien à
Wagner
? 228. Je donne de ces quatre vers la traduction de Davenson, op. ci