1 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Livre II. Les origines religieuses du mythe
1 e dessine comme en filigrane à l’arrière-plan des hérésies du Moyen Âge. Si nous embrassons le domaine géographique et historiqu
2 lle revêtit des formes ésotériques, se déguisa en hérésies secrètes d’apparences plus ou moins orthodoxes. Ces hérésies se propa
3 crètes d’apparences plus ou moins orthodoxes. Ces hérésies se propagèrent très rapidement dès le début du xiie siècle. Elles s’
4 doc, Poitou, Rhénanie, Catalogne, Lombardie — une hérésie puissante se répandait. L’on a pu dire de la religion cathare qu’elle
5 me ? L’on peut attribuer pour origine précise à l’ hérésie les sectes néo-manichéennes d’Asie Mineure et les églises bogomiles d
6 s les livres de culte et traités de doctrine de l’ Hérésie , et que les seuls témoignages subsistants étaient les interrogatoires
7 glise d’Amour », nom que l’on a donné parfois à l’ hérésie aussi dite « albigeoise »32. L’origine permanente et toujours tragiqu
8 s que l’apparence d’un homme. C’est ici la grande hérésie docétiste (du grec dokesis, apparence) qui, de Marcion jusqu’à nos jo
9 de l’Église cathare, et comme des chantres de son hérésie  ? Cette thèse, que je qualifierai de maxima par contraste avec celle
10 blème sont, en gros, les suivantes. D’une part, l’ hérésie cathare et l’amour courtois se développent simultanément, dans le tem
11 ar l’autre et par un même mouvement de l’esprit l’ hérésie et l’amour courtois, n’équivaut-il pas au refus de les comprendre iso
12 use et suzerain du Languedoc, écrit en 1177 : « L’ hérésie a pénétré partout. Elle a jeté la discorde dans toutes les familles,
13 parus dans le Poitou et le Limousin, tandis que l’ hérésie avait son centre plus au sud, dans le comté de Toulouse. C’est oublie
14 d, dans le comté de Toulouse. C’est oublier que l’ hérésie est descendue du nord au sud, par Reims, Orléans, puis Limoges et le
15 qu’Esclarmonde de Foix, la plus grande Dame de l’ hérésie , recevra le consolamentum ! La seconde strophe ne parle que des « dam
16 que tous ces châteaux sont des foyers connus de l’ hérésie , ou même des « maisons d’hérétiques » (sortes de couvents) ; que ces
17 dours, dira-t-on, ne furent pas dans le camp de l’ hérésie . Plusieurs finirent leurs jours dans des couvents. Certes, et même un
18 us, mais leur Église ? Mais certains abjurèrent l’ hérésie sans abandonner le « trobar » ? Eh oui ! tout comme tel converti dans
19 croire Aroux et Péladan), ni la Maria-Sophia des hérésies gnostiques (le Principe féminin de la divinité), ne serait-elle pas l
20 stations possibles les origines manichéennes de l’ hérésie . Or, si l’on se reporte à ce qui fut dit plus haut (II, 2) sur la nat
21 t dénoncé les troubadours comme propagateurs de l’ hérésie  ? La réponse me paraît aisée. Il est clair que les troubadours n’étai
22 ntaient, pour un public en majorité favorable à l’ hérésie , une forme d’amour qui se trouvait correspondre (et répondre) à la si
23 evaient même payer de leur vie cette accusation d’ hérésie .58 Il est bien émouvant de constater que tous les termes d’une parei
24 re. Et c’est ainsi qu’au dernier confluent des «  hérésies  » de l’âme et de celles du désir, venues du même Orient par les deux
25 1. La Révolution psychique du xiie siècle. — Une hérésie néo-manichéenne, venue du Proche-Orient par l’Arménie et la Bulgarie
26 , et les individus eux-mêmes : celle qui oppose l’ hérésie partout présente et l’orthodoxie romaine battue en brèche. Du côté ca
27 t entre la chair et l’esprit, mais encore entre l’ hérésie et l’orthodoxie, et au sein même de l’hérésie, entre l’exigence des P
28 e l’hérésie et l’orthodoxie, et au sein même de l’ hérésie , entre l’exigence des Parfaits et la vie réelle des Croyants… Citons
29 le tantrisme ou le manichéisme bouddhiste et les hérésies du Midi doit apparaître « hautement fantaisiste et improbable ». 7. E
30 es : sa relation littéralement congénitale avec l’ hérésie des cathares, et son opposition sournoise ou déclarée au concept chré
31 divin. Et c’est dans le fonds celtibérique que l’ hérésie chrétienne des « purs » a puisé certains traits de sa mythologie. Que
32 e ? Ou encore une tendance hérétique au sein de l’ hérésie même, un essai plus ou moins sincère de retour vers l’orthodoxie80 ?
33 êts se trouvaient ligués contre la diffusion de l’ hérésie , sans parler de sa volonté de demeurer ésotérique. Quoi qu’il en soit
34 antiques, certaines mystiques du Proche-Orient, l’ hérésie qui les fit revivre en Languedoc, le contrecoup de cette hérésie dans
35 fit revivre en Languedoc, le contrecoup de cette hérésie dans la conscience occidentale et dans les coutumes féodales, tout ce
36 s toute la force de ce terme, et spécialement une hérésie chrétienne historiquement déterminée . D’où l’on pourra déduire : 1°
37 flux et l’invasion anarchique dans nos vies d’une hérésie spiritualiste dont nous avons perdu la clef ; 2° qu’à l’origine de no
38 ure comme sur l’évolution et les complexités de l’ hérésie . 33. Cf. Prière cathare, citée par Döllinger. Notons que la liberté
39 èmes des troubadours comme sources d’études sur l’ hérésie . Elle cite, à l’appui, des vers de Peire Cardenal qui reproduisent le
2 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Livre III. Passion et mystique
40 roman d’adultère : l’infidélité d’Iseut, c’est l’ hérésie , c’est la vertu mystique des « purs », c’est une vertu, selon les aut
41 repentir chrétien. Et bien que l’orthodoxie et l’ hérésie semblent parfois étrangement confondues dans le Roman, il est toujour
42 re fois). Iseut va revenir à l’époux légitime — l’ hérésie rentrer au giron. Mais tandis que le roi s’approche avec son cortège
43 rsécutée, puis oubliée. À tel point oubliée comme hérésie , et passée dans les mœurs comme poésie, que les mystiques chrétiens u
44 double péril de l’humanisme et de l’idéalisme. L’ hérésie des cathares consistait à idéaliser tout l’Évangile, et à regarder l’
45 elqu’un ! C’est ainsi que Maître Eckhart figura l’ hérésie que j’appelle « orientale » aux yeux de Ruysbroek l’Admirable. ⁂ Ruys
46 age passionnel, c’est-à-dire dans le langage de l’ hérésie cathare « profanisé » par la littérature et adopté par les passions h
47 e la rhétorique d’une ascèse étroitement liée à l’ hérésie méridionale du xiie siècle ; 2° des génies comme saint Jean de la Cr
48 rieur. » Extraordinaire retour et assomption de l’ hérésie , par le détour d’une rhétorique qu’elle a créée contre l’Église, et q
49 es saints ! Résumons les étapes de l’aventure : l’ hérésie des « parfaits » descend de l’Éros à Vénus, elle va jusqu’à confondre
50 tent trop bien les désirs naturels ; peu à peu, l’ hérésie disparaît aux yeux des mondains abusés par le charme trompeur de l’ar
51 ture courtoise née dans l’ambiance d’une certaine hérésie  ; mais cette hérésie, à son tour, ne se ramène-t-elle pas à des dispo
52 ns l’ambiance d’une certaine hérésie ; mais cette hérésie , à son tour, ne se ramène-t-elle pas à des dispositions physiologique
53 omplètement humanisée, c’est-à-dire détachée de l’ hérésie . Car l’hérésie posait l’union possible de Dieu et de l’âme, ce qui en
54 anisée, c’est-à-dire détachée de l’hérésie. Car l’ hérésie posait l’union possible de Dieu et de l’âme, ce qui entraînait le bon
55 ulte que le langage de la passion humaine selon l’ hérésie correspond au langage de la passion divine selon l’orthodoxie. On se
3 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Livre IV. Le mythe dans la littérature
56 fluence des troubadours se confond avec celle des hérésies . Un peu plus tard, le mouvement franciscain naîtra d’une conjonction
57 ’un seul poète provençal, et Frédéric persécute l’ hérésie . De même, on peut se demander dans quelle mesure les Siciliens « sava
58 igieuses du siècle, qui refoulaient les anciennes hérésies dans une obscurité plus profonde que jamais, la tragédie des Amants d
59 n à la Réforme : n’est-ce point la même et unique hérésie que nous trouvons partout et en tous temps à l’origine du grand lyris
60 thème religieux le plus profond de cette nouvelle hérésie albigeoise que fut le romantisme allemand. La mort est le but idéal d
61 dans la conscience occidentale, c’est, éternelle hérésie passionnelle, la transgression rêvée de toutes limites, et le suprême
62 métaphysique. C’est la dialectique abyssale de l’ hérésie manichéenne, le renversement perpétuel du jour en Nuit et de la nuit
63 de le nier. L’ambiguïté du langage mystique de l’ hérésie devait faire naître, dès le xiiie siècle, une rhétorique profane de
64 de l’humanité souffrante. C’était sans doute une hérésie , mais pacifique, et par certains de ses aspects, très favorable à l’é
65 a le fer et le feu dans les provinces gagnées à l’ hérésie . En détruisant matériellement cette religion, l’Église romaine la con
66 dangereuse. Traquée, refoulée et désorganisée, l’ hérésie ne devait pas tarder à se dénaturer de mille manières. Les confusions
4 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Livre V. Amour et guerre
67 t de passion inconnu avant elle », répond Foch. L’ hérésie de l’ancienne école, précise-t-il, c’était d’avoir voulu « faire de l
5 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Livre VI. Le mythe contre le mariage
68  » que celui qui se marie, même chrétiennement. L’ hérésie liée dès l’origine à la cortezia du Midi s’opposait au mariage cathol
69 le du mariage au conflit de l’orthodoxie et d’une hérésie médiévale. Car cette dernière, comme telle, n’existe plus ; et si l’o
70 sur une foi vivante, et dont l’autre dérive d’une hérésie dont l’expression, « essentiellement lyrique » aux origines, nous par
6 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Livre VII. L’amour action, ou de la fidélité
71 d’amour : celle au moins de l’orthodoxie contre l’ hérésie primitive, mais encore plus agressive, sans doute, puisqu’il n’est pl
72 isme qui a fait naître la passion, mais c’est une hérésie d’origine orientale. Cette hérésie s’est répandue d’abord dans les co
73 mais c’est une hérésie d’origine orientale. Cette hérésie s’est répandue d’abord dans les contrées les moins christianisées, pr
74 c nos plus vieilles croyances, et du conflit de l’ hérésie qui en résulta avec l’orthodoxie chrétienne. Première correction d’im
75 xiiie siècles, et par l’impulsion décisive de l’ hérésie méridionale, il apparaît que c’est du Proche-Orient et de l’Iran, sou
76 roche-Orient et de l’Iran, sources certaines de l’ hérésie , que nous sont venues nos « mortelles » croyances. Mais dira-t-on, ce
7 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Appendices
77 paulinien de ces termes, mais surtout celle de l’ hérésie et de l’orthodoxie. Cependant certains arguments invoqués par M. Gils
78 mpliers, mais encore cet ordre aurait été lié à l’ hérésie cathare — en dépit de certaines apparences — comme le bras séculier à
79 alacios et Luigi Valli reprenant la question de l’ hérésie chez Dante, etc.) 9.« Coup de foudre » et conversion Le premier
80 se pose la question d’une influence possible de l’ hérésie courtoise sur la mystique franciscaine. Il commence par nier toute co
81 à l’autre. (L’argument avancé me convainc peu : l’ hérésie était de nature dogmatique, et saint François ne s’occupait pas de do
82 ient ? Il y a de plus sérieuses raisons de nier l’ hérésie du saint.) Cependant, il décrit fort bien l’ambiance cathare de l’Ita
83 tint sans faire couler le sang la résorption de l’ hérésie en Italie, alors que la brutalité des cléricaux dans le Midi n’y parv
84 e deux courants généraux » : le catharisme et les hérésies voisines d’une part, le franciscanisme et la mystique du cœur de sain
8 1972, L’Amour et l’Occident (1972). Post-scriptum
85 la poésie des troubadours et du vaste complexe d’ hérésies que symbolise le nom de catharisme. Tout commence avec la publication
86 a rhétorique courtoise fut le langage secret de l’ hérésie . Voilà qui est insoutenable en faculté, mais qui éveille dans l’espri
87 s et troubadours — ou mieux entre le complexe des hérésies gnostiques et l’hérésie de l’amour courtois — est devenue dans le mil
88 ux entre le complexe des hérésies gnostiques et l’ hérésie de l’amour courtois — est devenue dans le milieu des érudits quelque
89 ar clus ait joué le rôle d’un langage secret de l’ hérésie . Voilà qui était aussi facile à citer dans un écho de journal qu’à ré
90 écarte avec dédain l’idée que la courtoisie et l’ hérésie aient jamais eu rien de commun, même pas les lieux géographiques. No
91 et la poésie courtoise comme autant d’échos de l’ hérésie cathare. Hypothèse certainement ingénieuse, mais qui a l’inconvénient
92 illeurs sur une radicale méconnaissance tant de l’ hérésie cathare elle-même, hérésie de bourgeois et de marchands essentielleme
93 connaissance tant de l’hérésie cathare elle-même, hérésie de bourgeois et de marchands essentiellement, que des données de la p
94 et qui ruinerait ma théorie, la propagation de l’ hérésie chez les marchands du Midi vers 1165, c’est méconnaître les données é
95 , c’est méconnaître les données élémentaires de l’ hérésie et de la poésie courtoise, j’entends leurs dates et leurs aires de di
96 ant géographique que sociale. C’est un fait que l’ hérésie s’est répandue chez les marchands des villes méridionales cinquante a
97 leurs épouses, étaient généralement du côté de l’ hérésie , non de l’Église. Et l’hérésie était bien plus ancienne que Mme Perno
98 ement du côté de l’hérésie, non de l’Église. Et l’ hérésie était bien plus ancienne que Mme Pernoud ne veut le croire à seule fi
99 e Toulousain et l’Albigeois des missions contre l’ hérésie et jette un cri d’alarme angoissé — mais par quoi ? Le malheureux ign
100 l de Cîteaux, pour lui demander son aide contre l’ hérésie qui « a pénétré partout » : « Les personnages les plus importants de
101 peut me pardonner d’avoir assimilé la Maria de l’ hérésie à la Sophia gnostique, et cette Maria-Sophia à l’Église cathare217. J
102 on ordre ; et que rien ne permet de le relier à l’ hérésie , sinon précisément son refus déclaré des thèses extrêmes des Béghards
103 ont sans liens spécifiques ni congénialité avec l’ hérésie . Je distingue là, cependant, une pétition de principe quant à l’ortho
104 nt croire les jugements globaux d’orthodoxie et d’ hérésie  ; étiquettes bien vaines d’ailleurs quand il s’agit de comprendre un
105 mystiques arabes, et sans nul doute à plus d’une hérésie dualiste ou manichéisante du Moyen Âge ? Prenez ma vie en hommage Be
106 gnifier (au moins pour l’auteur du roman) « que l’ hérésie consiste à adorer Dieu à travers la femme ».226 S’il en est bien ain
107 l’Église trouvait encore devant elle cette autre hérésie , « l’Amour » qu’elle savait bien qui avait toujours fait cause commun
108 e se trompait en faisant un « amalgame » des deux hérésies (je le pense aussi) et que mes « évidences » ne constituent pas encor
109 reprend les derniers cathares qui « par erreur d’ hérésie ont coutume de blâmer l’ordre matrimonial et d’en médire ». Or c’est
110 ur courtois et le catharisme, tout en restant des hérésies distinctes — et j’admets entièrement sur ce chapitre les conclusions
111 dateur d’une vingtaine de couvents. Au surplus, l’ hérésie cathare n’est pas absente du Poitou dès les débuts de son expansion e
112 le. En 1028, Guillaume V, inquiet du progrès de l’ hérésie dans ses domaines, réunit un concile à Charroux pour étudier les moye
113 re sentir combien les prises de position devant l’ hérésie — hostiles, complices, ou positives — comptent moins, au total, en vé
114 s et de jugements contradictoires sur l’Église, l’ hérésie , la courtoisie, leurs luttes ouvertes et leurs liaisons secrètes. Les
115 du même complexe d’aspirations et d’interdits, d’ hérésie libératrice des âmes et d’orthodoxie conservatrice de la cité. L’hist
116 era condamner au supplice le mystique convaincu d’ hérésie … Les deux n’en sont pas moins liés par cela même, par leur problémati
117 on dans le Midi contre le catharisme (1145) cette hérésie qui est descendue du Nord français (Arras, Reims, Orléans), par le Po
118 on les coïncidences spatiales et temporelles de l’ hérésie et de la courtoisie, dans les mêmes consciences et les mêmes situatio
119 liques m’ont approuvé à cause de la critique de l’ hérésie que semblaient impliquer mes mises en garde contre la passion ; mais
120 in, ce moine italien réformé qui alla prêcher son hérésie particulière aux Polonais, pour un docteur de l’Église luthérienne, e
121 des troubadours, p. 229. 233. Spiritualité de l’ hérésie  : le catharisme (ouvrage collectif), 1953 ; Écritures cathares, 1959