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ains poètes, beaucoup plus tard, ont osé cet aveu
suprême
. Mais la foule dit : ce sont des fous. Et la passion que le romancier
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s, de nos souffrances. Il s’élance vers l’instant
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où la totale jouissance est de sombrer. ⁂ Les mots du Jour ne peuvent
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r possible, au sein de l’obstacle absolu et d’une
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exaltation qui se détruit par son accomplissement. 12.Une vieille
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ue d’un amour de l’obstacle en soi. Et l’obstacle
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, c’est la mort, qui se révèle au terme de l’aventure comme la vraie f
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: « délire divin », transport de l’âme, folie et
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raison. Et l’amant est auprès de l’être aimé « comme dans le ciel »,
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el, dans sa souffrante multiplicité. Ainsi l’élan
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du désir aboutit à ce qui est non-désir. La dialectique d’Éros introd
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par la multiplicité immédiate. Éros, notre Désir
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, n’exalte nos désirs que pour les sacrifier. L’accomplissement de l’A
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n radicale de toute espèce de religion. Il est le
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scandale, non seulement pour notre raison qui n’admet point cette imp
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des corps, tandis que l’« Amor », qui est l’Éros
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, est l’élancement de l’âme vers l’union lumineuse, au-delà de tout am
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. Wechssler s’est vu traiter de « doctrinaire » —
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injure — et plusieurs ont insinué que la qualité d’Allemand de ce pro
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rt par amour de Dieu, consommation du détachement
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de toute loi matérielle.) Le consolamentum était administré par les é
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nt la minesola (ou malisola, ou encore manisola),
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initiation des « purs ». La fréquence même de cette question débattue
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iraz et Sohrawardi d’Alep, troubadours de l’Amour
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, chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé mais en même temps sy
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ne allégorie ». De toute manière, le but est le «
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grand bonheur… la joie de l’anéantissement du moi ». Et cette « béati
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à la sensualité purement physique, voilà le péché
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, originel, dans une vision cathare du monde. Aimer de passion pure, m
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pée entre les corps et les séparations), voilà la
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vertu, et la vraie voie divinisante. Entre ces deux extrêmes illustré
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eux « moi » cessant de souffrir l’amour : la Joie
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. Ce que Wagner a repris à Gottfried, c’est tout ce que les Bretons n’
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plainte de l’âme sur « l’abandon divin, tourment
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». Sur « ce vide profond… cruelle disette des trois sortes de biens q
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vant d’un état de sentiment, mènerait à une union
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, au sommet d’un élan d’amour : L’amour n’unit point, écrit-il. Il uni
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d’amour. L’amour considéré comme « connaissance »
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(canoscenza en provençal). Sur quoi le psychologue matérialiste (cel
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nte poésie, ne cherchera plus dans la mort que la
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sensation. Et de même, l’amour de la Dame, dès qu’il cessera d’être u
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e suspecter un « calvinisme » qui parle de l’Être
suprême
et paraît ignorer le Christ…) Tout cela ne m’empêchera point de confe
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sur la passion. Sans doute, la passion de l’amour
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ne trouve jamais son accomplissement ici-bas ! Comprends bien mon sen
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ccomplissement » possible d’une « passion d’amour
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» à laquelle se refusait son corps. Mais les poètes ne sont plus les
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, la transgression rêvée de toutes limites, et le
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désir qui nie le monde. Ainsi revivent de tous côtés et se rassemblen
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nysiaque. Il en jaillit perpétuellement, au point
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de son élévation, des fantaisies extravagantes. Il y a une gaieté rom
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ède enfin, ô toi seule qui remplis toute mon âme,
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volupté d’amour ! » L’homme qui a écrit cela (dans Tristan et Isold
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ccidentelle, privée de sens mystique. Or la Minne
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inspire à Brangaine l’erreur qui doit sauver l’Amour. Au philtre de m
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e par où la vie s’écoule, elle fait le gage de la
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guérison, celle que chantera Isolde agonisante sur le cadavre de Tris
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our », telle est, selon J. Huizinga, l’aspiration
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de la société médiévale dans l’ordre éthique. « C’est une nécessité s
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ganiser les corps ennemis. Parfois — c’était leur
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réussite — ils parvenaient à battre l’adversaire d’une manière vraime
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n véritable héros de l’Astrée qu’il fut. Et cette
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politesse devant la mort, à Fontenoy. ⁂ Mais voici la totale « profan
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ndu est à peu près : que la passion est l’épreuve
suprême
, que tout homme doit un jour la connaître, et que la vie ne saurait ê
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lui qui d’abord exalte la passion, comme étant la
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valeur du « stade esthétique » de la vie ; puis la surmonte en exalta
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la vie ; puis la surmonte en exaltant le mariage,
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valeur du « stade éthique » (c’est la « plénitude du temps ») ; puis
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ude du temps ») ; puis condamne enfin ce mariage,
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obstacle du « stade religieux », puisqu’il nous lie au temps, précisé
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uver et d’accéder à une vie supérieure, la « joie
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» d’Isolde agonisante. Fidélité qui consume la vie, mais qui consume
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tait l’angoisse d’être deux\ et son aboutissement
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, c’était la chute dans l’illimité, au sein de la Nuit où s’effacent l
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t meurt Tristan et où Isolde le rejoint en « joie
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». H. Davenson lui-même indique (p. 41 et suivantes) à quel point « l
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le mieux l’amour-en-soi. Dès lors l’éblouissement
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ne peut plus être que mortel : c’est la mort des Banou Odrah, la trib