1
maient un peuple et lui donnaient ses valeurs. De
nos
jours, Rilke ne forme que des sensibilités individuelles dans une « é
2
lation soit parlée, soit écrite, se perpétue dans
nos
littératures sous des formes aisément identifiables, pour peu qu’on s
3
is quel savoir nouveau gagnera ce sens plus pur ?
Nos
littératures, quelque profanes qu’elles soient devenues, n’en conserv
4
: depuis les impressionnistes, note Oscar Wilde,
nous
voyons bleues les ombres portées sur la neige.
5
us. Comme dans le bouddhisme. Dans leur ensemble,
nos
littératures se sont progressivement dessaisies de leur mission créat
6
. Sartre, la contestation. Critique dévastante de
notre
civilisation, mais qui n’a pas encore trouvé son Swift, ni même son C
7
ques exemples d’engagements, du Moyen Âge jusqu’à
nous
Pour tenter d’éclaircir le problème concret d’une possible et souha
8
ements d’écrivains célèbres, du Moyen Âge jusqu’à
nous
: ils nous feront au moins entrevoir les complexités du problème. Le
9
rivains célèbres, du Moyen Âge jusqu’à nous : ils
nous
feront au moins entrevoir les complexités du problème. Le plus grand
10
t que tel. (Ce sera le cas des grands Russes dans
notre
siècle.) Magister verbi divini, responsable de la Parole, Calvin fon
11
tres au rôle de simple catéchisme, comme ont fait
nos
régimes totalitaires. Mais voici d’Aubigné, Du Bartas et Marot en poé
12
au service » des citoyens. Il est remarquable que
notre
xxe siècle n’ait retenu du xixe que les génies antisociaux, les hér
13
tés contre le monde moderne, et que ceux-là seuls
nous
paraissent vraiment grands : Kierkegaard, Nietzsche, Rimbaud, Dostoïe
14
révolte générale de la culture contre le monde où
nous
vivons reste sans efficacité, dans l’immédiat. Elle n’agit que sur de
15
tredit brutalement ce qui est tenu pour juste par
nos
orthodoxies de droite ou de gauche, et par la morale courante. Au mil
16
e gauche, et par la morale courante. Au milieu de
notre
siècle, enfin, le surréalisme fournit l’exemple le plus excitant et c
17
trouve page 298 de l’ouvrage cité : « En un mot,
nous
devons dans nos écrits militer en faveur de la liberté de la personne
18
ve page 298 de l’ouvrage cité : « En un mot, nous
devons
dans nos écrits militer en faveur de la liberté de la personne et de
19
de l’ouvrage cité : « En un mot, nous devons dans
nos
écrits militer en faveur de la liberté de la personne et de la révolu
20
étendu qu’elles n’étaient pas conciliables, c’est
notre
affaire de montrer inlassablement qu’elles s’impliquent l’une l’autre
21
’est la chance de l’Europe. Il faut la jouer ; si
nous
la perdons, nous autres écrivains, tant pis pour nous. » Faut-il donc
22
l’Europe. Il faut la jouer ; si nous la perdons,
nous
autres écrivains, tant pis pour nous. » Faut-il donc dire tant pis po
23
la perdons, nous autres écrivains, tant pis pour
nous
. » Faut-il donc dire tant pis pour Sartre l’écrivain ? De fait, il n’
24
t à l’essentiel de cette doctrine, comme la suite
devait
le démontrer. Parlant de l’Europe, il disait vrai, objectivement, mai
25
ariétés de l’engagement politique de l’écrivain »
nous
permettra maintenant de distinguer trois types d’auteurs, selon le mo
26
discours idéologique, dont l’efficacité immédiate
doit
suffire. Mais la contestation la plus féconde et la plus efficace en
27
a situation, au lieu de rappeler des sources. Que
nos
écrits figurent les microcosmes de cet ordre nouveau qu’ils revendiqu
28
’espèce d’homme qui se hâte”, écrivait Nietzsche.
Nous
dirions : Ne rien écrire d’autre que ce qui pourrait désespérer l’esp
29
ai jamais prétendu que tout écrivain digne du nom
doive
s’engager. Je viens de montrer au contraire que certains ne le peuven
30
« Quand l’écrivain s’engage dans la politique, il
devrait
le faire en tant que citoyen, ou en tant qu’homme, jamais en tant qu’
31
et d’abord des communautés. Et cela comporte pour
nous
tous : donner réponse, dire la réalité du monde nouveau que nos révol
32
ner réponse, dire la réalité du monde nouveau que
nos
révoltes obscurément postulent, mais si elles pouvaient le concevoir
33
prophète voit déjà comme passé. Ce que l’écrivain
doit
au monde en cette fin du xxe siècle, c’est de susciter le modèle d’u
34
a puissance horrible des États-nations. Et ce que
nous
attendons du meilleur écrivain, c’est qu’il fasse converger dans son
35
e de la littérature des « engagés et enragés » de
notre
temps.