1
’elle rencontre encore la résistance tenace, chez
nos
contemporains, du vieux système de certitudes et d’évidences que l’Éc
2
chacun le sait jusqu’au fond de la Polynésie. Or
nous
n’avons plus tellement de temps pour l’arrêter avant le bang final ve
3
emps pour l’arrêter avant le bang final vers quoi
nous
emmène tous son accélération imperturbable. Le sentiment croissant de
4
nsables politiques ou intellectuels. Ma situation
devait
être bien différente dans les congrès de septembre et d’octobre 1974,
5
iants et une cinquantaine de professeurs étudient
notre
Europe en trois ou quatre langues et une douzaine de disciplines. L’a
6
e européenne par le Collège autrichien, et de mes
devoirs
à son égard, je passe une partie de la nuit à me préparer. Le thème q
7
efforts pour l’Europe déployés depuis 30 ans par
nos
instituts universitaires ou privés, et l’évolution généralement antie
8
appellent quelques-unes des plus belles heures de
notre
lutte commune pour l’Europe fédérée. Je ne vous ferai pas le discours
9
i à peine commencé à me battre ! » De quoi sommes-
nous
partis au lendemain de la guerre ? Qu’avons-nous réussi ou raté ; et
10
-nous partis au lendemain de la guerre ? Qu’avons-
nous
réussi ou raté ; et que devons-nous faire aujourd’hui pour demain ? L
11
la guerre ? Qu’avons-nous réussi ou raté ; et que
devons
-nous faire aujourd’hui pour demain ? Lors des grands congrès européen
12
re ? Qu’avons-nous réussi ou raté ; et que devons-
nous
faire aujourd’hui pour demain ? Lors des grands congrès européens — M
13
un consensus général s’est dégagé : l’Europe que
nous
voulons unir n’est pas d’abord une expression géographique, ou économ
14
pects d’un seul et même processus historique dont
nous
sommes les agents responsables. À partir de cette plate-forme commune
15
ponsables. À partir de cette plate-forme commune,
nous
avons travaillé pour l’union de l’Europe, avec des résultats plus qu’
16
érence européenne de la culture (Lausanne, 1949),
nous
nous voyons en situation de misère : manque de papier partout, Bach i
17
e européenne de la culture (Lausanne, 1949), nous
nous
voyons en situation de misère : manque de papier partout, Bach introu
18
s du CERN, qui occupe aujourd’hui 4500 personnes.
Nos
physiciens pourront rester Européens, mais l’Europe, pour autant, n’e
19
ntretenant les nationalismes, ont rendu possibles
nos
guerres, surtout celle de 1914. Il faut les réformer. Plusieurs collo
20
es mensonges officiels entretenant la haine entre
nos
peuples ont été effacés. C’est beaucoup pour la paix — mais l’Europe
21
pe qui pourtant n’est pas faite. Convaincus comme
nous
l’étions tous que l’Europe devait se faire d’abord dans les esprits e
22
Convaincus comme nous l’étions tous que l’Europe
devait
se faire d’abord dans les esprits et constatant que les esprits étaie
23
les maîtres du primaire et du secondaire surtout,
nous
avons pensé que c’était sur ces maîtres qu’il fallait agir. D’où la C
24
ions d’enseignants militant pour la fédération de
nos
peuples, et qui a pour objectifs non pas d’enseigner l’Europe comme u
25
r partout sur le motif de la Liberté personnelle.
Nos
efforts pour l’Europe sur le plan culturel ont sauvé pratiquement la
26
, que les États font tout, que l’avenir n’est pas
notre
affaire, mais celle des ordinateurs. Où sont les grands écrivains, le
27
de l’énergie, qui s’est déclarée dès 1973, et qui
nous
ramène avec la force de la nécessité à l’idée de limite (qui a fait l
28
éenne. La double crie écologique-énergétique dont
nous
prenons conscience tardive, comme toujours, nous ramène à l’idée d’un
29
nous prenons conscience tardive, comme toujours,
nous
ramène à l’idée d’une société à la fois locale et universelle, sur le
30
en, de la paroisse et de l’Église « catholique ».
Nous
devons vouloir une société qui traduise cette formule génétique de la
31
e la paroisse et de l’Église « catholique ». Nous
devons
vouloir une société qui traduise cette formule génétique de la cultur
32
pose la restauration de communautés réelles parmi
nous
. Elles seront d’abord spirituelles (l’immense rassemblement de jeunes
33
rairies d’Eton. Le sort de l’an 2000 se joue dans
nos
écoles. J’ai parlé de la Campagne d’éducation civique européenne, lan
34
éation de l’instruction publique obligatoire dans
nos
pays) est basé sur l’État-nation : histoire, géographie, économie son
35
État où l’on est né. Le nationalisme antieuropéen
nous
est donc inculqué dès l’école primaire. Je propose ici une réforme pr
36
voudrais qu’il soit bien compris que l’Europe que
nous
voulons n’est pas une superpuissance ni un super État-nation, et n’a
37
s’accomplir. Le but de l’Europe, c’est chacun de
nous
. C’est chacun de nos groupes, c’est chacune de nos communautés. Je ré
38
e l’Europe, c’est chacun de nous. C’est chacun de
nos
groupes, c’est chacune de nos communautés. Je répéterai donc ici la d
39
us. C’est chacun de nos groupes, c’est chacune de
nos
communautés. Je répéterai donc ici la devise fédéraliste de mon pays
40
pour tous, tous pour un — et pour l’occasion qui
nous
réunit ce matin, je la traduirai ainsi : Alpbach für Europa, Europa
41
teur de l’Université de Lund. Une seconde session
devait
se tenir à Strasbourg deux ans plus tard, pour approfondir les résult
42
européens. Dès l’ouverture, le secrétaire général
devait
situer en quelques mots les objectifs de la table ronde et en expliqu
43
tives du XXVe anniversaire du Conseil de l’Europe
nous
avons pensé qu’il fallait non seulement évoquer les souvenirs du pass
44
usciter des espoirs pour l’avenir ; non seulement
nous
donner — comme nous l’avons fait le 5 mai — un air de fête, assombri
45
pour l’avenir ; non seulement nous donner — comme
nous
l’avons fait le 5 mai — un air de fête, assombri il est vrai par le g
46
es montagnards à chaque palier de leur ascension.
Nous
l’avions fait il y a vingt ans en réunissant six Européens parmi les
47
r la culture européenne à la fois une et diverse.
Nous
le faisons à nouveau pour réfléchir aux problèmes de civilisation qui
48
e qu’aujourd’hui où, dans le grand ébranlement de
nos
valeurs et de nos traditions, nous pressentons l’apparition d’un mond
49
ù, dans le grand ébranlement de nos valeurs et de
nos
traditions, nous pressentons l’apparition d’un monde nouveau. Parce q
50
ébranlement de nos valeurs et de nos traditions,
nous
pressentons l’apparition d’un monde nouveau. Parce que nous croyons q
51
entons l’apparition d’un monde nouveau. Parce que
nous
croyons qu’il faut faire confiance à l’homme et que le bonheur ne vie
52
l’appellent pas de toutes leurs forces. Parce que
nous
croyons qu’une civilisation comme la nôtre ne se renie pas mais qu’el
53
rce que nous croyons qu’une civilisation comme la
nôtre
ne se renie pas mais qu’elle se dépasse, parce que nous voulons que l
54
e se renie pas mais qu’elle se dépasse, parce que
nous
voulons que l’homme fasse usage des machines et des inventions que nu
55
machines et des inventions que nul ne peut et ne
doit
empêcher de suivre leur cours, nous avons proposé d’appeler cette ren
56
ne peut et ne doit empêcher de suivre leur cours,
nous
avons proposé d’appeler cette rencontre La Promesse du xxe siècle.
57
on union politique ? La deuxième table ronde, que
nous
inaugurons, se demande plutôt : où va l’Europe ? et plus exactement :
58
morale et culturelle les efforts pour l’union que
nos
gouvernements se disposaient à faire porter principalement sur une co
59
construction économique, dont on croyait qu’elle
devait
entraîner des effets politiques, mais c’est l’inverse qui s’est produ
60
tations d’une crise mondiale que tous les augures
nous
annoncent, et voici le paradoxe de notre situation : si nous refusons
61
s augures nous annoncent, et voici le paradoxe de
notre
situation : si nous refusons de les croire, donc d’agir à l’encontre
62
ent, et voici le paradoxe de notre situation : si
nous
refusons de les croire, donc d’agir à l’encontre des destins qu’ils o
63
n symbole la nature des changements survenus dans
notre
approche du phénomène européen, reconnaissons qu’il y a eu, aussi, la
64
a eu, aussi, la carence totale de réalisations de
notre
union politique. Or, la cause de cette carence est en interaction pré
65
e des Européens s’originent l’une et l’autre dans
nos
attitudes devant la Nature et l’État, dans l’échelle des valeurs régl
66
ure et l’État, dans l’échelle des valeurs réglant
nos
choix concrets, dans les finalités dont ces valeurs sont en définitiv
67
les moyens. De la première table ronde sont nés,
nous
dit un document récent émanant du Conseil de l’Europe, « la Conventio
68
s-nous attendre ? Face à la crise mondiale née de
nos
œuvres, à nous Européens inventeurs des machines, du DDT et de la bom
69
e ? Face à la crise mondiale née de nos œuvres, à
nous
Européens inventeurs des machines, du DDT et de la bombe atomique, no
70
urs des machines, du DDT et de la bombe atomique,
nous
avons à trouver comment réorienter toute l’aventure occidentale de l’
71
ance » ou mieux : de l’obsession de Puissance que
nous
décrit Lewis Mumford et que je n’ai cessé de dénoncer depuis que je m
72
é de dénoncer depuis que je m’occupe de l’Europe.
Nous
voici, nous les Douze invités à la Table — et vous tous qui entrerez,
73
r depuis que je m’occupe de l’Europe. Nous voici,
nous
les Douze invités à la Table — et vous tous qui entrerez, je l’espère
74
dans son énoncé : Quelle société rénovée voulons-
nous
, nous autres « bons Européens » — comme disait Nietzsche — au nom de
75
son énoncé : Quelle société rénovée voulons-nous,
nous
autres « bons Européens » — comme disait Nietzsche — au nom de quelle
76
les valeurs, et en vue de quelles finalités ? En
nous
posant cette énorme question, en nous demandant d’y réfléchir en quel
77
lités ? En nous posant cette énorme question, en
nous
demandant d’y réfléchir en quelque sorte publiquement, et puis de dép
78
en quelque sorte publiquement, et puis de déposer
nos
conclusions sur son bureau, le Conseil de l’Europe a fait un acte qui
79
en tant qu’invités, et qu’il en soit félicité par
nous
tous en tant que citoyens. Car le Conseil ne tente rien de moins, dan
80
olitique européenne, et de la fonder, comme il se
doit
, beaucoup moins sur les expériences du passé, toujours ambiguës comme
81
instants, peut saisir et peut seule activer dans
notre
histoire. Où irons-nous ? Au nom de quoi ? Et en vue de quelles fins
82
peut seule activer dans notre histoire. Où irons-
nous
? Au nom de quoi ? Et en vue de quelles fins faut-il créer l’union de
83
généralement obéi par la communauté dans laquelle
nous
sommes nés ? Devant ces problèmes de destin, notre approche ne sera p
84
nous sommes nés ? Devant ces problèmes de destin,
notre
approche ne sera pas théorique. Nous ne partons pas à la recherche de
85
de destin, notre approche ne sera pas théorique.
Nous
ne partons pas à la recherche de définitions satisfaisantes ou simple
86
nitions satisfaisantes ou simplement provocantes.
Nous
sommes confrontés à une crise, à des scandales, que tous ressentent,
87
que tous ressentent, à des désastres calculables.
Nous
pensons à partir de là. Et l’on ne peut pas faire autrement. Car la p
88
ts. Adam ne pensait pas avant la Chute. Tous ici,
nous
pensons à partir de la Crise, c’est-à-dire à partir de ce qui nous ap
89
rtir de la Crise, c’est-à-dire à partir de ce qui
nous
apparaît menaçant pour nos libertés, pour notre économie, pour la Nat
90
re à partir de ce qui nous apparaît menaçant pour
nos
libertés, pour notre économie, pour la Nature, et finalement pour la
91
ui nous apparaît menaçant pour nos libertés, pour
notre
économie, pour la Nature, et finalement pour la survie de l’espèce hu
92
unautaires. On y décrirait le désert surpeuplé de
nos
villes hantées par l’immense foule des solitaires ; l’alignement des
93
’une sorte d’anorexie civique, d’un fatalisme qui
devrait
inquiéter bien plus encore que les prévisions des Meadows, car c’est
94
par lui tous les peuples de la Terre qui copient
notre
civilisation industrielle, scientifico-technique, quantitative. Elle
95
conflits ; et des guerres aussi, dans lesquelles
nous
avons entraîné toute la planète. Or à leur tour, ces guerres sont née
96
planète. Or à leur tour, ces guerres sont nées de
nos
nationalismes. Et voici qu’apparaît clairement le sujet de notre tabl
97
smes. Et voici qu’apparaît clairement le sujet de
notre
table ronde : pour sortir de la Crise mondiale, de ses contradictions
98
ce. Qu’est-ce qu’une valeur, dans le contexte de
notre
crise ? Ce n’est pas une entité philosophique. C’est ce qui nous perm
99
n’est pas une entité philosophique. C’est ce qui
nous
permet de choisir, ordonne nos choix, et définit leur sens. Face à la
100
que. C’est ce qui nous permet de choisir, ordonne
nos
choix, et définit leur sens. Face à la crise mondiale, nous avons l’i
101
, et définit leur sens. Face à la crise mondiale,
nous
avons l’impression que quelque chose a été faussé dans l’échelle des
102
y a donc des valeurs ! Et qui décident ou plutôt
nous
permettent de décider. Nous ne prenons conscience des valeurs que lés
103
ui décident ou plutôt nous permettent de décider.
Nous
ne prenons conscience des valeurs que lésées. Mais alors nous n’en do
104
ons conscience des valeurs que lésées. Mais alors
nous
n’en doutons plus. Voulons-nous vraiment consommer deux fois plus d’é
105
ésées. Mais alors nous n’en doutons plus. Voulons-
nous
vraiment consommer deux fois plus d’électricité tous les sept ans, co
106
fois plus d’électricité tous les sept ans, comme
nous
le répètent les producteurs (ce qui suppose une production multipliée
107
du siècle, et produisant assez de plutonium pour
nous
tuer tous plusieurs millions de fois ? Ou bien préférons-nous la surv
108
us plusieurs millions de fois ? Ou bien préférons-
nous
la survie de l’espèce ? Voulons-nous en priorité le profit, ou l’équi
109
en préférons-nous la survie de l’espèce ? Voulons-
nous
en priorité le profit, ou l’équilibre moral ? Le progrès matériel, qu
110
qui ont leur date et leurs coordonnées spatiales.
Notre
notion de la personne s’est constituée au cours des grands conciles œ
111
l naisse jamais deux individus pareils. Chacun de
nous
est donc le point de départ d’un chemin particulier vers le But qui l
112
st le même pour tous, mais chacun pour le joindre
doit
créer sa propre voie, et frayer son propre sentier. Partant de moi, i
113
s le discours, que le langage ne fait qu’utiliser
notre
gosier, notre langue et nos lèvres et que « ça » parle à travers nous
114
que le langage ne fait qu’utiliser notre gosier,
notre
langue et nos lèvres et que « ça » parle à travers nous, — comment pe
115
ne fait qu’utiliser notre gosier, notre langue et
nos
lèvres et que « ça » parle à travers nous, — comment peuvent-ils sign
116
angue et nos lèvres et que « ça » parle à travers
nous
, — comment peuvent-ils signer des manifestes contre l’aliénation… de
117
tion centralisé, déstructuré ; donc à la perte de
nos
libertés. En revanche, le pouvoir sur soi-même, la maîtrise de soi, a
118
e. Mais cette vocation personnelle, je le répète,
nous
est le plus souvent inconnue. La découvrir comme si on l’inventait es
119
l’inventait est la tâche singulière de chacune de
nos
vies. La tyrannie se définit alors par rapport à la seule personne, c
120
dit socialiste et à l’Ouest capitaliste, mais de
nous
tous, habitants d’une cité en ruines morales. La richesse, à ce banc
121
l’ont condamnée : « Heureux les pauvres », disent
nos
Béatitudes, et les sermons le répètent tous les dimanches aux banquie
122
es sociétés, soit encore, en dernière analyse, de
notre
propre choix matérialiste. Lequel trahit peut-être, en fin de compte,
123
tout inconscient, de substituer dans le cadre de
notre
vie le minéral, pratiquement immortel (métal, verre, plastique et bét
124
t la mort. Ainsi, par peur de mourir, choisissons-
nous
l’inertie minérale, l’inanimé contre la vie toujours mortelle. Le Pro
125
t chrétienne, qui a formé vingt siècles d’Europe,
nous
dit qu’il faut aimer son prochain comme soi-même, et cela fonde la co
126
mer le prochain comme soi-même, dès lors que cela
nous
est commandé, ne saurait donc être qu’un acte : le prochain est celui
127
n reconnaître que la cité moderne tend à faire de
nous
tous des irresponsables, et que les dimensions mêmes de nos États-nat
128
es irresponsables, et que les dimensions mêmes de
nos
États-nations et de nos villes les font échapper à nos prises, et ren
129
e les dimensions mêmes de nos États-nations et de
nos
villes les font échapper à nos prises, et rendent vaine notre idée de
130
tats-nations et de nos villes les font échapper à
nos
prises, et rendent vaine notre idée de participation à leur gestion,
131
les font échapper à nos prises, et rendent vaine
notre
idée de participation à leur gestion, donc de civisme. Participation
132
ions, par en haut, la fédération continentale. Et
nous
venons de voir que ces deux pôles de la société à construire correspo
133
on de personne considérée comme le référentiel de
nos
valeurs, comme ce qui nous permet de les éprouver et au besoin de les
134
comme le référentiel de nos valeurs, comme ce qui
nous
permet de les éprouver et au besoin de les transvaluer, nous avons vu
135
de les éprouver et au besoin de les transvaluer,
nous
avons vu se dégager une morale de la vocation, et nous voyons mainten
136
avons vu se dégager une morale de la vocation, et
nous
voyons maintenant se constituer les éléments d’une politique communau
137
iquer la seule méthode capable, selon moi, d’unir
nos
peuples et de sauver nos libertés. C’est à cause de cela, finalement,
138
pable, selon moi, d’unir nos peuples et de sauver
nos
libertés. C’est à cause de cela, finalement, que je suis venu une foi
139
la table ronde de Rome, quand la plupart d’entre
nous
voulaient croire que la naissance prochaine du Marché commun ne manqu
140
t que l’avenir à fomenter. Mais je crois bien que
notre
groupe a résisté à la tentation du refus. Sans se laisser intimider p
141
ation de l’État-nation comme principal fauteur de
notre
crise, appel à la formation de régions en tant qu’unités de base de l
142
oduise jamais dans les faits, les institutions et
nos
comportements sociaux : solidarité, tolérance, sens des diversités, g
143
t s’illustrant — négativement — par la carence de
nos
États devant le problème de l’énergie et de sa nécessaire diversifica
144
dres rayons de soleil détiennent les solutions de
notre
avenir autonome. Georg Picht n’a pas hésité à qualifier de « crime ab
145
ucléaires exigées par les agences énergétiques de
nos
États ; à déclarer que « tant que les obscurs complexes de préjugés m
146
ervie aux buts de puissance des États, peut seule
nous
aider à sauver la biosphère ; dès lors, « la liberté de pensée et d’e
147
e et d’expression est une condition biologique de
notre
survie ». James Fawcett s’interroge : la société occidentale est-elle
148
uvoirs locaux et régionaux, problème numéro un de
notre
temps. Giuseppe Petrilli estime qu’il est grand temps de priver l’Éta
149
iser n’est encore que le fait du Centre, et qu’il
nous
faut repartir d’en bas, des racines, c’est-à-dire des communes, si l’
150
reste aujourd’hui un espoir, c’est bien là qu’on
doit
le placer. ⁂ Du 22 septembre au 5 octobre De retour dans ma maison-ch
151
, p. 145 : « La futilité d’un nationalisme étroit
doit
être reconnue et prise pour axiome dans tout processus de décision. T
152
u point de vue de l’âme au sens jungien du terme.
Nous
décidons de partir le 5 octobre déjà, dans l’espoir fou de quelques j
153
n Cini, j’ai introduit la séance par ces mots :
Nous
sommes ici à Venise… …il serait sacrilège de l’oublier, et de parl
154
ait sacrilège de l’oublier, et de parler comme si
nous
étions n’importe où. En me promenant hier soir j’ai repensé à la ques
155
Hier, dans ce beau décor de la Fondation Cini, on
nous
a parlé d’un fédéralisme plus problématique, plus empêtré dans les in
156
donc plus difficilement conforme à son modèle. On
nous
l’a présenté sous des formes optimistes et pessimistes, gradualistes
157
ction, il y a une crise profonde de civilisation,
due
au culte de la croissance. (Mais on ne peut parler de tout à la fois,
158
esseurs ne sont que des hommes de l’État. » Quand
nous
avons commencé à parler de régions, nous les fédéralistes de la premi
159
» Quand nous avons commencé à parler de régions,
nous
les fédéralistes de la première heure, dans les années 1950, on a fai
160
960, les porteurs de l’idée européenne officielle
nous
ont dit : « Malheureux que vous êtes ! Comme si ce n’était pas assez
161
uis 25 ans que chefs d’État et Premiers ministres
nous
répètent que l’union de l’Europe est urgente, ils ne l’ont pas faite.
162
n des peuples de l’Europe. Il faut opter. Voulons-
nous
l’Europe unie pour la Puissance ? ou pour la Liberté ? J’entends par
163
pour la Liberté ? J’entends par Puissance ce que
notre
ami Lewis Mumford a baptisé « Le Pentagone de la Puissance » : Profit
164
du xxe siècle se ramène alors à ceci : — Voulons-
nous
par priorité, et en fin finale, la Puissance ou la Liberté ? La devis
165
ond membre de la devise : tous pour un. Le but de
notre
union européenne n’est pas de constituer une puissance mondiale écras
166
ser. ⁂ J’eus ensuite à passer la parole à l’un de
nos
camarades fédéralistes de la première heure, Altiero Spinelli, aujour
167
sommé de dire aux militants de la salle ce qu’ils
devaient
et pouvaient faire, il revint à la tribune, se tut quelques instants,
168
: « Annoncez à tout le monde, autour de vous, que
nous
allons vers la misère. » Le second orateur de cette séance fut Paul D
169
gique, à la paralysie générale des « égarés » que
nous
serons tous. Le 13 octobre 1974 Retour à Pouilly vers 17 h. Le 14 oct
170
rit humain, il y a de cela tout juste 180 ans, et
nous
sommes encore loin du but. On a pu le voir lors des dernières campagn
171
e quatre émirs de droit divin pour son pétrole et
doit
voter en conséquence à l’ONU ? D’un autre qui se rationne pour financ
172
SA disposent déjà de quoi tuer chaque habitant de
notre
planète 32 000 fois), du gaspillage comme principe du commerce, des e
173
apidement multipliés pendant le deuxième tiers de
notre
siècle, et qui se partagent aujourd’hui la totalité des territoires d
174
butendi, et toute forme de gestion globale, comme
devraient
l’être celles de la pêche, de l’exploitation des nodules métalliques
175
doute, si certaines lois, certaines nécessités ne
nous
imposaient des limites, des conditions de possibilité. Ce qui paraît
176
doute de l’École, et non seulement de ce qu’elle
nous
a appris, mais de ce qu’elle a voulu nous interdire de voir. C’est el
177
qu’elle nous a appris, mais de ce qu’elle a voulu
nous
interdire de voir. C’est elle qui nous a persuadés que la formule de
178
le a voulu nous interdire de voir. C’est elle qui
nous
a persuadés que la formule de l’État moderne — une capitale régissant
179
coûter aux voisins. Ainsi la force principale de
nos
États repose sur l’interdiction tacitement prononcée par l’École, de
180
s esprits actifs, est en train de s’achever parmi
nous
. Devant la crise universelle provoquée par sa déplorable gestion de l
181
t-nation souverain ne peut plus se dérober. Quand
nous
lui demandons aujourd’hui : « Qu’as-tu fait de ton territoire, de ses
182
ses forêts et de ses eaux » et qu’il ne peut que
nous
répondre piteusement : « Suis-je le gardien de la Terre ? », nous en
183
teusement : « Suis-je le gardien de la Terre ? »,
nous
en tirons la conclusion qu’il a forfait à sa mission. Mais quand nous
184
nclusion qu’il a forfait à sa mission. Mais quand
nous
lui demandons : « Qu’as-tu fait de la communauté humaine ? » et qu’il
185
ire : une Armée, ou le Parti de la Révolution, il
nous
reste à enregistrer sa démission. Bien loin d’être la seule réalité p
186
che avec l’appoint d’André Malraux, l’État-nation
nous
apparaît comme la forme de société la moins adaptable aux nécessités
187
e de société la moins adaptable aux nécessités de
notre
temps. Le thème central de l’analyse critique du modèle de l’État-nat
188
le exception des trois Super-Puissances, aucun de
nos
États-nations n’a les dimensions nécessaires (économiques et militair
189
il le réitère en 1961, « l’état, sans majuscule,
doit
rester le serviteur de la société, et non point s’ériger en son maîtr
190
trop petit par rapport aux problèmes dont dépend
notre
survie, qui se posent à l’échelle européenne et mondiale6 ». Cette an
191
enne et mondiale6 ». Cette analyse prophétique de
notre
crise universelle nous ramène donc à un dilemme d’une crudité presque
192
te analyse prophétique de notre crise universelle
nous
ramène donc à un dilemme d’une crudité presque gênante : — ou bien l’
193
s nationaux. Le jeu se rouvre, l’avenir redevient
notre
affaire. En d’autres termes, nous devons comprendre que nos choix et
194
enir redevient notre affaire. En d’autres termes,
nous
devons comprendre que nos choix et nos décisions, ou notre absence de
195
redevient notre affaire. En d’autres termes, nous
devons
comprendre que nos choix et nos décisions, ou notre absence de décisi
196
e. En d’autres termes, nous devons comprendre que
nos
choix et nos décisions, ou notre absence de décision, impliquent dès
197
s termes, nous devons comprendre que nos choix et
nos
décisions, ou notre absence de décision, impliquent dès maintenant no
198
ons comprendre que nos choix et nos décisions, ou
notre
absence de décision, impliquent dès maintenant notre responsabilité p
199
re absence de décision, impliquent dès maintenant
notre
responsabilité pour l’un ou l’autre des deux avenirs possibles : – o
200
citoyen, devant la mécanique inhumaine de l’État
nous
conduit rapidement, dans une atmosphère de panique sourde et de délin
201
te, non de puissance et de prestige collectif. Il
nous
faut donc réfléchir sérieusement, en toute urgence, à ces formules de
202
à ces formules de remplacement de l’État-nation.
Nous
avons vu que les dangers majeurs qu’entretient cette institution sont
203
sante, et la simplification antivitale. Voilà qui
nous
incite à nous tourner vers les dimensions modérées, accordées aux pou
204
implification antivitale. Voilà qui nous incite à
nous
tourner vers les dimensions modérées, accordées aux pouvoirs de l’hom
205
être renversé — ce que sa nature même exclut — il
nous
entraînerait tous dans sa chute, puisqu’il règne sur toutes les terre
206
ois rien à renverser, tout à construire, et force
nous
sera de le faire dans les cadres existants de l’État-nation : ils son
207
existants de l’État-nation : ils sont mauvais et
nous
gêneront beaucoup, mais hors d’eux, il n’est plus d’espace libre. Il
208
des « aménageurs du territoire », les régions ne
doivent
pas être conçues uniquement ou en premier lieu comme des problèmes ou
209
s entités économiques. D’ailleurs, la solution de
nos
problèmes économiques est à chercher sur un tout autre plan que celui
210
tion primordiale de la région. 4. Si la région ne
doit
pas être « économique d’abord », elle ne saurait être non plus « ethn
211
ar l’autonomie régionale. Mais les difficultés ne
doivent
pas être tues. La principale réside dans la complexité de l’administr
212
stato-nationalisme est plutôt le cadeau piégé que
nous
avons fait au tiers-monde. Le recteur de l’Université de New Delhi ir
213
l’homme, tandis que les États-nations sont nés de
nos
œuvres… Par ailleurs je reçois l’adhésion chaleureuse d’un grand biol
214
’un des jeunes États africains : « Savez-vous que
nous
en sommes à nous battre pour des frontières que les puissances coloni
215
ats africains : « Savez-vous que nous en sommes à
nous
battre pour des frontières que les puissances coloniales ont tracées
216
à la règle sur la carte, et qui coupent à travers
nos
tribus et leurs fédérations traditionnelles ? » 5. La moyenne d’âg
217
cy Fund, le romancier hollandais A. den Doolaard,
nous
expose la tragique situation de plusieurs douzaines d’écrivains empri
218
ochain, ce sera sans doute Athènes. Ou Helsinki ?
Nous
sommes très loin, dans nos débats, des affrontements politiques offic
219
thènes. Ou Helsinki ? Nous sommes très loin, dans
nos
débats, des affrontements politiques officiels. Plutôt soucieux d’opp
220
isse à l’Espagne, et de Bayreuth à la Croatie, où
nous
nous retrouvons aujourd’hui ; dans l’antique Raguse et l’actuelle Dub
221
à l’Espagne, et de Bayreuth à la Croatie, où nous
nous
retrouvons aujourd’hui ; dans l’antique Raguse et l’actuelle Dubrovni
222
et l’actuelle Dubrovnik. Pendant que se déroulent
nos
séances dans un bel hôtel sur la mer, hors des remparts de la vieille
223
isir renouvelé par ce genius loci qui chaque fois
nous
surprend — je ne puis m’empêcher de penser, par-dessus le déroulement
224
is langues, au hasard qui a voulu que cette année
nous
amène dans ce pays-ci : celui qui se trouve illustrer, de la manière
225
res fois, il y a dix ans, il y a cinq ou six ans,
nous
marchions à pieds nus, par les beaux soirs d’été. Sur toutes les plac
226
spectre d’Hamlet. Tous les dilemmes tragiques de
notre
Europe trouvent ici leur illustration. La devise de la cité est Liber
227
s, qui résumaient tout mon automne européen, tout
notre
espoir.