1 1975, Deux initiatives du CEC : Documents sur l’origine du CERN et de la Fondation européenne de la culture. Note liminaire
1 onsacrés au passé, à l’avenir et à l’état présent de la construction européenne, dans celles de ses parties du moins qui i
2 à l’avenir et à l’état présent de la construction européenne , dans celles de ses parties du moins qui intéressent vitalement notre
3 résent de la construction européenne, dans celles de ses parties du moins qui intéressent vitalement notre domaine. ⁂ Aujo
4 ui, le passé. Il y a vingt ans, deux institutions d’ un type nouveau prenaient le départ : le Laboratoire européen de reche
5 type nouveau prenaient le départ : le Laboratoire européen de recherches nucléaires ou CERN, et la Fondation européenne de la cu
6 eau prenaient le départ : le Laboratoire européen de recherches nucléaires ou CERN, et la Fondation européenne de la cultu
7 de recherches nucléaires ou CERN, et la Fondation européenne de la culture ou FEC. Toutes les deux avaient été conçues et définies
8 es nucléaires ou CERN, et la Fondation européenne de la culture ou FEC. Toutes les deux avaient été conçues et définies au
9 dans le cercle étroit des collaborateurs actuels de ces deux institutions. Le grand public, lui, doit s’en tenir à ce que
10 t ainsi qu’à l’occasion du vingtième anniversaire de la FEC, les journaux de divers pays ont « rappelé » que cette institu
11 du vingtième anniversaire de la FEC, les journaux de divers pays ont « rappelé » que cette institution était née à Genève
12 stitution était née à Genève — ce qui est exact — d’ une initiative de Robert Schuman, ce qui eût bien étonné notre ami, qu
13 ée à Genève — ce qui est exact — d’une initiative de Robert Schuman, ce qui eût bien étonné notre ami, qui fut pourtant le
14 ier président, « par accident » pourrait-on dire, de la Fondation… (Tout cela s’expliquera plus loin.) Quant au CERN, on l
15 N, on lui offre à choisir entre une demi-douzaine de pères putatifs. Une historienne des sciences, Mrs Margaret Gowing, pr
16 s, Mrs Margaret Gowing, professeur à l’Université d’ Oxford, ayant été chargée de rédiger un ouvrage autorisé sur les origi
17 esseur à l’Université d’Oxford, ayant été chargée de rédiger un ouvrage autorisé sur les origines et l’évolution du CERN,
18 ette occasion. Nous nous sommes donné comme règle de nous en tenir à des citations de discours publics ou d’articles, de c
19 onné comme règle de nous en tenir à des citations de discours publics ou d’articles, de comptes rendus de groupes de trava
20 s en tenir à des citations de discours publics ou d’ articles, de comptes rendus de groupes de travail ou d’assemblées géné
21 des citations de discours publics ou d’articles, de comptes rendus de groupes de travail ou d’assemblées générales, et de
22 discours publics ou d’articles, de comptes rendus de groupes de travail ou d’assemblées générales, et de quelques lettres,
23 blics ou d’articles, de comptes rendus de groupes de travail ou d’assemblées générales, et de quelques lettres, qui ont ma
24 icles, de comptes rendus de groupes de travail ou d’ assemblées générales, et de quelques lettres, qui ont marqué les étape
25 groupes de travail ou d’assemblées générales, et de quelques lettres, qui ont marqué les étapes de ces deux « inventions 
26 et de quelques lettres, qui ont marqué les étapes de ces deux « inventions », nos commentaires se trouvant réduits à quelq
27 taires se trouvant réduits à quelques paragraphes d’ introduction et de conclusion, aux sous-titres, et aux notes en bas de
28 réduits à quelques paragraphes d’introduction et de conclusion, aux sous-titres, et aux notes en bas de page. ⁂ La procha
29 conclusion, aux sous-titres, et aux notes en bas de page. ⁂ La prochaine fois, nous parlerons de l’avenir. Les travaux du
30 bas de page. ⁂ La prochaine fois, nous parlerons de l’avenir. Les travaux du colloque tenu fin janvier 1975 à Genève par
31 ier 1975 à Genève par l’Association des instituts d’ études européennes — dont le CEC assure le secrétariat depuis sa fonda
32 à Genève par l’Association des instituts d’études européennes — dont le CEC assure le secrétariat depuis sa fondation — sur les pro
33 problèmes des régions transfrontalières , unités de base de l’Europe fédérale de demain, formeront un fort volume qui par
34 es des régions transfrontalières , unités de base de l’Europe fédérale de demain, formeront un fort volume qui paraîtra au
35 s régions transfrontalières , unités de base de l’ Europe fédérale de demain, formeront un fort volume qui paraîtra au mois de
36 rontalières , unités de base de l’Europe fédérale de demain, formeront un fort volume qui paraîtra au mois de juin. Un nu
37 in, formeront un fort volume qui paraîtra au mois de juin. Un numéro de prospective européenne, qui est en préparation, s
38 t volume qui paraîtra au mois de juin. Un numéro de prospective européenne, qui est en préparation, suivra sans doute. ⁂
39 raîtra au mois de juin. Un numéro de prospective européenne , qui est en préparation, suivra sans doute. ⁂ Enfin, le présent europ
40 éparation, suivra sans doute. ⁂ Enfin, le présent européen . Il est clair qu’on ne peut savoir où l’on en est, que si l’on sait b
41 i l’on sait bien où l’on va. Le numéro sur l’État de l’union et de la désunion de l’Europe suivra donc celui sur les régi
42 en où l’on va. Le numéro sur l’État de l’union et de la désunion de l’Europe suivra donc celui sur les régions et sur la
43 Le numéro sur l’État de l’union et de la désunion de l’Europe suivra donc celui sur les régions et sur la prospective eur
44 méro sur l’État de l’union et de la désunion de l’ Europe suivra donc celui sur les régions et sur la prospective européenne.
45 donc celui sur les régions et sur la prospective européenne . D. R.
2 1975, Deux initiatives du CEC : Documents sur l’origine du CERN et de la Fondation européenne de la culture. I. Préhistoire du CERN
46 es du Centre européen de la culture figure, datée de juin 1953, une note « confidentielle », rédigée par Jean-Paul de Dade
47 é du dossier historique qui va suivre. Le projet de Laboratoire européen de recherches nucléaires est une initiative euro
48 storique qui va suivre. Le projet de Laboratoire européen de recherches nucléaires est une initiative européenne Les adversaire
49 qui va suivre. Le projet de Laboratoire européen de recherches nucléaires est une initiative européenne Les adversaires d
50 opéen de recherches nucléaires est une initiative européenne Les adversaires du Laboratoire européen de physique nucléaire invoque
51 tiative européenne Les adversaires du Laboratoire européen de physique nucléaire invoquent entre autres deux séries d’arguments.
52 uropéenne Les adversaires du Laboratoire européen de physique nucléaire invoquent entre autres deux séries d’arguments. Le
53 ique nucléaire invoquent entre autres deux séries d’ arguments. Les uns reposent sur la méconnaissance des objectifs poursu
54 sistent sur les dangers qu’évoque la seule pensée d’ une installation « atomique ». Les autres proviennent de la méconnaiss
55 installation « atomique ». Les autres proviennent de la méconnaissance des véritables origines du projet : ils présentent
56 nt ce dernier comme une des multiples expressions de l’ingérence américaine dans nos affaires. Voyons ce qu’il en est de c
57 ricaine dans nos affaires. Voyons ce qu’il en est de cette deuxième série d’arguments. La présentation officielle des fait
58 s. Voyons ce qu’il en est de cette deuxième série d’ arguments. La présentation officielle des faits Le mois dernier, le Co
59 officielle des faits Le mois dernier, le Conseil européen pour la recherche nucléaire (CERN) a publié son second rapport aux Ét
60 s (Rome, 5 mai 1953). Ce rapport, dont le but est de présenter, sous une forme concise, toutes les informations essentiell
61 rmuler une opinion, résume les origines du projet de la manière suivante : C’est, peut-on lire, au cours de la 5e session
62  : C’est, peut-on lire, au cours de la 5e session de la Conférence générale de l’Unesco, réunie à Florence en 1950, que fu
63 cours de la 5e session de la Conférence générale de l’Unesco, réunie à Florence en 1950, que fut adoptée, sur une proposi
64 nce en 1950, que fut adoptée, sur une proposition de la délégation des États-Unis, une résolution tendant à « faciliter et
65 liter et encourager la création et l’organisation de laboratoires et de centres de recherches régionaux ». Cette résolutio
66 la création et l’organisation de laboratoires et de centres de recherches régionaux ». Cette résolution faisait suite à d
67 n et l’organisation de laboratoires et de centres de recherches régionaux ». Cette résolution faisait suite à de nombreuse
68 hes régionaux ». Cette résolution faisait suite à de nombreuses discussions qui avaient lieu au sein de l’Unesco et du Con
69 in de l’Unesco et du Conseil économique et social de l’ONU. Le rapport du CERN ajoute un peu plus loin : « Bien que cette
70 te résolution ne mentionnât ni un domaine spécial de recherche, ni une région géographique particulière, il apparut bientô
71 iculière, il apparut bientôt que… l’établissement d’ une coopération internationale dans le cadre européen, en ce qui conce
72 nt d’une coopération internationale dans le cadre européen , en ce qui concerne les recherches fondamentales sur la structure de
73 rne les recherches fondamentales sur la structure de la matière, constituait un des objectifs les plus utiles et prometteu
74 nements le projet du « Laboratoire international ( européen ) de recherches nucléaires », qui doit être construit à Genève. Comme
75 projet du « Laboratoire international (européen) de recherches nucléaires », qui doit être construit à Genève. Comme l’Un
76 anisme convoqua, en décembre 1951, une conférence de représentants gouvernementaux ayant pour tâche d’assurer l’organisati
77 de représentants gouvernementaux ayant pour tâche d’ assurer l’organisation et le financement des études nécessaires. La Co
78 t à la création, le 15 février 1952, du « Conseil européen pour la recherche nucléaire », qui groupe 11 États européens. La véri
79 our la recherche nucléaire », qui groupe 11 États européens . La véritable origine Cette présentation des faits, à laquelle se réf
80 quelle se réfère la presque totalité des articles de presse, appelle deux remarques principales : 1. Dans son souci de con
81 le deux remarques principales : 1. Dans son souci de concision et dans son parti de ne mentionner que les débats intervenu
82 1. Dans son souci de concision et dans son parti de ne mentionner que les débats intervenus dans le cadre de réunions int
83 entionner que les débats intervenus dans le cadre de réunions intergouvernementales, elle passe sous silence la véritable
84 programme actuel. 2. En prenant ainsi comme point de départ la résolution de Florence, elle tend à accréditer l’idée de l’
85 prenant ainsi comme point de départ la résolution de Florence, elle tend à accréditer l’idée de l’origine américaine du pr
86 lution de Florence, elle tend à accréditer l’idée de l’origine américaine du projet, du moins dans ses contours les plus g
87 les USA, au sein des Nations unies, à la création d’ instituts internationaux de recherches, il importe d’établir la genèse
88 s unies, à la création d’instituts internationaux de recherches, il importe d’établir la genèse véritable et la progressio
89 nstituts internationaux de recherches, il importe d’ établir la genèse véritable et la progression de l’idée du laboratoire
90 e d’établir la genèse véritable et la progression de l’idée du laboratoire, ne fut-ce que pour parer aux attaques d’une pr
91 aboratoire, ne fut-ce que pour parer aux attaques d’ une propagande mensongère. Aussi bien n’y a-t-il jamais eu action en r
92 ssi bien n’y a-t-il jamais eu action en recherche de paternité qui fût moins incertaine. La réunion de Genève du 12 décemb
93 de paternité qui fût moins incertaine. La réunion de Genève du 12 décembre 1950 C’est au cours de la Conférence européenne
94 12 décembre 1950 C’est au cours de la Conférence européenne de la culture, réunie à Lausanne, du 8 au 12 décembre 1949, sous les
95 e 1950 C’est au cours de la Conférence européenne de la culture, réunie à Lausanne, du 8 au 12 décembre 1949, sous les aus
96 12 décembre 1949, sous les auspices du Mouvement européen , que fut, pour la première fois, posé sur le plan européen le problèm
97 que fut, pour la première fois, posé sur le plan européen le problème de la coopération en matière de recherche nucléaire. Dans
98 mière fois, posé sur le plan européen le problème de la coopération en matière de recherche nucléaire. Dans une résolution
99 olution adoptée à la quasi-unanimité des délégués de 22 pays, la Conférence recommandait : « … la création d’instituts eur
100 ays, la Conférence recommandait : « … la création d’ instituts européens spécialisés, en liaison étroite avec les organisme
101 érence recommandait : « … la création d’instituts européens spécialisés, en liaison étroite avec les organismes nationaux corresp
102 organismes nationaux correspondants et avec ceux de l’Unesco ». Comme application caractéristique des principes énoncés d
103 oncés dans la résolution, la Conférence proposait de « mettre à l’étude la création d’un Institut de science nucléaire ori
104 rence proposait de « mettre à l’étude la création d’ un Institut de science nucléaire orienté vers les applications à la vi
105 t de « mettre à l’étude la création d’un Institut de science nucléaire orienté vers les applications à la vie courante ».
106 ée au Centre européen de la culture, organisateur de la Conférence, comme l’une de ses premières tâches. La Commission de
107 lture, organisateur de la Conférence, comme l’une de ses premières tâches. La Commission de coopération scientifique du Ce
108 omme l’une de ses premières tâches. La Commission de coopération scientifique du Centre, présidée par Raoul Dautry, admini
109 Genève, qui groupait des physiciens et directeurs d’ instituts nucléaires de six pays européens, elle jeta les bases mêmes
110 s physiciens et directeurs d’instituts nucléaires de six pays européens, elle jeta les bases mêmes du plan actuellement en
111 et directeurs d’instituts nucléaires de six pays européens , elle jeta les bases mêmes du plan actuellement en cours d’exécution,
112 eta les bases mêmes du plan actuellement en cours d’ exécution, allant jusqu’à préciser les critères qui devaient guider le
113 on immédiate, à Paris, en relation avec l’Unesco, d’ un bureau d’études chargé de mettre au point le programme des travaux.
114 , à Paris, en relation avec l’Unesco, d’un bureau d’ études chargé de mettre au point le programme des travaux. Il était en
115 lation avec l’Unesco, d’un bureau d’études chargé de mettre au point le programme des travaux. Il était en outre convenu q
116 es conventions internationales à établir. Le rôle de l’Unesco a donc consisté, en résumé, à porter le projet du CEC (Lausa
117 gouvernementales. Ceci fait, le Laboratoire, doté d’ un Conseil de représentants des gouvernements, a cessé d’être lié, soi
118 les. Ceci fait, le Laboratoire, doté d’un Conseil de représentants des gouvernements, a cessé d’être lié, soit au CEC, soi
119 nseil de représentants des gouvernements, a cessé d’ être lié, soit au CEC, soit à l’Unesco. Ainsi se trouve très clairemen
120 Ainsi se trouve très clairement établie l’origine européenne d’un projet qui répond d’ailleurs à des besoins spécifiquement europé
121 ouve très clairement établie l’origine européenne d’ un projet qui répond d’ailleurs à des besoins spécifiquement européens
122 ui répond d’ailleurs à des besoins spécifiquement européens . On peut dire davantage : si le Laboratoire doit être édifié à Genève
123 établie à Genève. Par un juste retour, l’honneur de l’abriter revient à la Suisse — d’où l’idée est partie. Reprenons ma
124 our, l’honneur de l’abriter revient à la Suisse — d’ où l’idée est partie. Reprenons maintenant avec plus de détails l’iti
125 ’idée est partie. Reprenons maintenant avec plus de détails l’itinéraire que l’on vient de survoler, et qui est en fait c
126 l’on vient de survoler, et qui est en fait celui de la préhistoire du CERN. Car l’histoire scientifique de l’organisme s’
127 préhistoire du CERN. Car l’histoire scientifique de l’organisme s’est déroulée dès 1951 en toute indépendance du CEC, bie
128 toute indépendance du CEC, bien que sur la lancée de son initiative. Itinéraire d’une idée (I) : Premières lueurs dans l
129 que sur la lancée de son initiative. Itinéraire d’ une idée (I) : Premières lueurs dans l’œil d’un physicien, puis d’un i
130 aire d’une idée (I) : Premières lueurs dans l’œil d’ un physicien, puis d’un ingénieur Colloque du XXe anniversaire du
131 Premières lueurs dans l’œil d’un physicien, puis d’ un ingénieur Colloque du XXe anniversaire du CEC : extraits du Ra
132 nnées 1945 à 1949, il n’était vraiment nul besoin d’ être un physicien diplômé pour concevoir l’importance et la nouveauté
133 bitais encore en mars 1947, j’avais eu le bonheur de passer une longue soirée avec Einstein. Celui-ci, ayant lu les Lettr
134 cette conversation, où nous avions beaucoup parlé de la situation de l’Europe, j’avais compris qu’il fallait absolument li
135 on, où nous avions beaucoup parlé de la situation de l’Europe, j’avais compris qu’il fallait absolument lier les idées d’u
136 ù nous avions beaucoup parlé de la situation de l’ Europe , j’avais compris qu’il fallait absolument lier les idées d’union euro
137 s compris qu’il fallait absolument lier les idées d’ union européenne et de maîtrise de l’énergie nucléaire : deux choses à
138 s qu’il fallait absolument lier les idées d’union européenne et de maîtrise de l’énergie nucléaire : deux choses à ce moment-là au
139 t absolument lier les idées d’union européenne et de maîtrise de l’énergie nucléaire : deux choses à ce moment-là aussi fr
140 lier les idées d’union européenne et de maîtrise de l’énergie nucléaire : deux choses à ce moment-là aussi frappantes par
141 ar leur nouveauté que par leur mutuelle utilité. De là les entretiens que j’eus dès mon retour définitif en Europe avec l
142 entretiens que j’eus dès mon retour définitif en Europe avec l’ancien ministre Raoul Dautry, alors administrateur général du
143 l du Commissariat à l’énergie atomique. Je passai de longues heures dans son bureau de Paris. Un jour, comme je prenais co
144 ique. Je passai de longues heures dans son bureau de Paris. Un jour, comme je prenais congé, il me dit en riant : « Savez-
145 ns précédents ont été enregistrés ? Je me doutais de quelque chose. J’ai fait des heures supplémentaires pour des recherch
146 èce, et j’ai trouvé là, sous mon bureau, un micro d’ un modèle inédit, sensationnel. J’ai tout de suite su lequel de mes co
147 nédit, sensationnel. J’ai tout de suite su lequel de mes collègues était capable de l’avoir inventé. Et pour me venger, j’
148 de suite su lequel de mes collègues était capable de l’avoir inventé. Et pour me venger, j’ai pris le brevet ! » Raoul Dau
149 Raoul Dautry était probablement le seul homme en Europe si clairement désigné par ses dons d’humaniste, sa carrière d’ingénie
150 omme en Europe si clairement désigné par ses dons d’ humaniste, sa carrière d’ingénieur et son rôle politique, pour lancer
151 ent désigné par ses dons d’humaniste, sa carrière d’ ingénieur et son rôle politique, pour lancer un projet qui apparaissai
152 ncer un projet qui apparaissait alors plus voisin de la science-fiction que du réalisme, seul honoré par la fonction publi
153 èmes que je lui avais soumis en vue de la réunion d’ une Conférence européenne de la culture, que le Mouvement européen ava
154 vais soumis en vue de la réunion d’une Conférence européenne de la culture, que le Mouvement européen avait chargé son Bureau d’ét
155 en vue de la réunion d’une Conférence européenne de la culture, que le Mouvement européen avait chargé son Bureau d’étude
156 érence européenne de la culture, que le Mouvement européen avait chargé son Bureau d’études de Genève d’organiser, et qui devait
157 que le Mouvement européen avait chargé son Bureau d’ études de Genève d’organiser, et qui devait se tenir à Lausanne du 8 a
158 uvement européen avait chargé son Bureau d’études de Genève d’organiser, et qui devait se tenir à Lausanne du 8 au 12 déce
159 ropéen avait chargé son Bureau d’études de Genève d’ organiser, et qui devait se tenir à Lausanne du 8 au 12 décembre 1949.
160 ux une contribution décisive, à partir du message de Louis de Broglie, dont il donna lecture à la séance inaugurale du con
161 re à la séance inaugurale du congrès. Message de Louis de Broglie (extraits) […] Chaque pays s’efforce de son mieu
162 Broglie (extraits) […] Chaque pays s’efforce de son mieux à organiser son travail scientifique par l’extension et la
163 le développement des laboratoires et des centres de recherches. Mais, à l’heure actuelle, une telle organisation dans les
164 re. […] Un mouvement général créé par des raisons de convulsions internationales porte aujourd’hui certaines nations à se
165 scientifique. À l’heure où, justement, on parle de l’union des peuples de l’Europe, la question se pose donc de développ
166 re où, justement, on parle de l’union des peuples de l’Europe, la question se pose donc de développer cette nouvelle unité
167 , justement, on parle de l’union des peuples de l’ Europe , la question se pose donc de développer cette nouvelle unité internat
168 des peuples de l’Europe, la question se pose donc de développer cette nouvelle unité internationale, un laboratoire ou ins
169 laboratoire ou institution où il serait possible de travailler scientifiquement, en quelque sorte en dehors et au-dessus
170 e des différentes nations participantes. Résultat de la coopération d’un grand nombre d’États européens, cet organisme pou
171 nations participantes. Résultat de la coopération d’ un grand nombre d’États européens, cet organisme pourrait être doté de
172 tes. Résultat de la coopération d’un grand nombre d’ États européens, cet organisme pourrait être doté de ressources plus i
173 ultat de la coopération d’un grand nombre d’États européens , cet organisme pourrait être doté de ressources plus importantes que
174 États européens, cet organisme pourrait être doté de ressources plus importantes que celles dont disposent les laboratoire
175 méthodes, à adopter et à réaliser des programmes de travail, avec la collaboration des savants des diverses nations. […]
176 […] L’état actuel du monde ne permet pas encore de réaliser à l’échelle terrestre de tels centres de recherches, mais il
177 rmet pas encore de réaliser à l’échelle terrestre de tels centres de recherches, mais il serait certainement très utile de
178 de réaliser à l’échelle terrestre de tels centres de recherches, mais il serait certainement très utile de chercher à en é
179 echerches, mais il serait certainement très utile de chercher à en établir dans le cadre plus restreint d’une fédération e
180 hercher à en établir dans le cadre plus restreint d’ une fédération européenne. […] Resserrant les liens entre les hommes d
181 lir dans le cadre plus restreint d’une fédération européenne . […] Resserrant les liens entre les hommes de science des différents
182 péenne. […] Resserrant les liens entre les hommes de science des différents pays, centralisant les ressources, assurant la
183 s études, publications, informations, la création de ce centre de recherche symbolisera la mise en commun dans le domaine
184 lications, informations, la création de ce centre de recherche symbolisera la mise en commun dans le domaine intellectuel
185 ra la mise en commun dans le domaine intellectuel d’ une partie des énergies de l’Europe contemporaine. Cette convergence d
186 le domaine intellectuel d’une partie des énergies de l’Europe contemporaine. Cette convergence des efforts est plus facile
187 maine intellectuel d’une partie des énergies de l’ Europe contemporaine. Cette convergence des efforts est plus facile à réalis
188 aux y jouent un moindre rôle, et offre un exemple de ce qu’il faudrait, peu à peu, réaliser dans d’autres domaines. Le car
189 caractère universel et très souvent désintéressé de la recherche scientifique semble l’avoir prédestinée à travailler dan
190 e et fructueuse collaboration. Aussi, cette forme de coopération doit-elle être un des objectifs les plus immédiats de ceu
191 oit-elle être un des objectifs les plus immédiats de ceux qui endossent la tâche de rapprocher les peuples européens et de
192 les plus immédiats de ceux qui endossent la tâche de rapprocher les peuples européens et de faire collaborer les valeurs d
193 qui endossent la tâche de rapprocher les peuples européens et de faire collaborer les valeurs diverses au progrès de la civilisa
194 t la tâche de rapprocher les peuples européens et de faire collaborer les valeurs diverses au progrès de la civilisation.
195 faire collaborer les valeurs diverses au progrès de la civilisation. Les principes généraux formulés par le prince de Br
196 ar le prince de Broglie allaient recevoir du fait de Raoul Dautry des illustrations opérationnelles et qui se révélèrent d
197 se révélèrent décisives. Extraits du discours de Raoul Dautry Puisque M. de Broglie a fait appel à la collaboratio
198 que M. de Broglie a fait appel à la collaboration d’ éventuels ingénieurs, souffrez qu’un d’eux, comme tous professionnelle
199 laboration d’éventuels ingénieurs, souffrez qu’un d’ eux, comme tous professionnellement attiré vers l’action et la réalisa
200 la réalisation, réponde au désir que le créateur de la mécanique ondulatoire a exprimé dans le beau message que je viens
201 resser. « Soyez audacieux et clairs dans l’examen de vos objectifs », nous a-t-il dit. Soyez pratiques. Je m’efforcerai de
202 nous a-t-il dit. Soyez pratiques. Je m’efforcerai de le satisfaire en présentant demain à la Commission des institutions u
203 e à retenir l’attention du Conseil de l’Europe et de l’ensemble des Européens. Anticipant sur les travaux de cette Commiss
204 ntion du Conseil de l’Europe et de l’ensemble des Européens . Anticipant sur les travaux de cette Commission, mon intention est de
205 nsemble des Européens. Anticipant sur les travaux de cette Commission, mon intention est de dire ici, dans ce pays d’ingén
206 es travaux de cette Commission, mon intention est de dire ici, dans ce pays d’ingénieurs éminents, tous traditionnellement
207 sion, mon intention est de dire ici, dans ce pays d’ ingénieurs éminents, tous traditionnellement penchés vers le progrès m
208 aines techniques les plus divers, qu’il est temps de réaliser une institution européenne dans le domaine de l’énergétique.
209 vers, qu’il est temps de réaliser une institution européenne dans le domaine de l’énergétique. Je veux dire pour être plus précis
210 aliser une institution européenne dans le domaine de l’énergétique. Je veux dire pour être plus précis dans celui de l’inf
211 ue. Je veux dire pour être plus précis dans celui de l’infiniment grand, source de l’énergie cosmique, et dans celui de l’
212 s précis dans celui de l’infiniment grand, source de l’énergie cosmique, et dans celui de l’infiniment petit, source de l’
213 rand, source de l’énergie cosmique, et dans celui de l’infiniment petit, source de l’énergie atomique. […] Quant aux étude
214 ique, et dans celui de l’infiniment petit, source de l’énergie atomique. […] Quant aux études sur l’énergie atomique, sur
215 on emploi et ses applications, je n’ai pas besoin de rappeler ce que les écoles britannique, allemande, italienne, danoise
216 fait pendant quarante ans. Si maintenant l’éclat de leurs travaux paraît moindre qu’autrefois, à quoi est-ce dû ? Ce n’es
217 uoi est-ce dû ? Ce n’est évidemment pas au manque de grands savants, au manque de matières premières, au manque de moyens
218 emment pas au manque de grands savants, au manque de matières premières, au manque de moyens mécaniques ou autres, car l’E
219 vants, au manque de matières premières, au manque de moyens mécaniques ou autres, car l’Europe en est riche, c’est au manq
220 , au manque de moyens mécaniques ou autres, car l’ Europe en est riche, c’est au manque de moyens financiers. L’Europe, nous le
221 utres, car l’Europe en est riche, c’est au manque de moyens financiers. L’Europe, nous le savons que trop, est ruinée. […]
222 st riche, c’est au manque de moyens financiers. L’ Europe , nous le savons que trop, est ruinée. […] Ce que chaque nation europé
223 ns que trop, est ruinée. […] Ce que chaque nation européenne est incapable de faire, l’Europe unie peut le faire et je n’en doute
224 […] Ce que chaque nation européenne est incapable de faire, l’Europe unie peut le faire et je n’en doute pas, le ferait br
225 haque nation européenne est incapable de faire, l’ Europe unie peut le faire et je n’en doute pas, le ferait brillamment. Il fa
226 our, peut-être avant vingt ans, la vie matérielle de l’Europe ne sera plus assurée par des millions de tonnes de charbon m
227 peut-être avant vingt ans, la vie matérielle de l’ Europe ne sera plus assurée par des millions de tonnes de charbon mais par q
228 de l’Europe ne sera plus assurée par des millions de tonnes de charbon mais par quelques tonnes d’uranium. Ce jour-là la p
229 e ne sera plus assurée par des millions de tonnes de charbon mais par quelques tonnes d’uranium. Ce jour-là la physionomie
230 ons de tonnes de charbon mais par quelques tonnes d’ uranium. Ce jour-là la physionomie de l’économie mondiale sera changée
231 lques tonnes d’uranium. Ce jour-là la physionomie de l’économie mondiale sera changée et si les industries européennes se
232 onomie mondiale sera changée et si les industries européennes se trouvaient condamnées au seul emploi des sources énergétiques actu
233 s maintenant se préparer à faire face aux besoins de demain. Pour que ceux d’aujourd’hui et ceux de demain puissent être à
234 à faire face aux besoins de demain. Pour que ceux d’ aujourd’hui et ceux de demain puissent être à la hauteur de leurs tâch
235 ns de demain. Pour que ceux d’aujourd’hui et ceux de demain puissent être à la hauteur de leurs tâches, il faut que l’Euro
236 ’hui et ceux de demain puissent être à la hauteur de leurs tâches, il faut que l’Europe leur en donne dès aujourd’hui les
237 être à la hauteur de leurs tâches, il faut que l’ Europe leur en donne dès aujourd’hui les moyens. Est-ce possible ? Je le cro
238 e Rapport général présenté à la séance inaugurale de la Conférence par son auteur, D. de Rougemont, orientait les débats v
239 traits du Rapport général […] Nationalisation de la recherche scientifique. La situation des physiciens mérite une men
240 s nous bornerons à citer à ce sujet deux extraits d’ un article de M. Jean Thibaud, directeur de l’Institut français de phy
241 ons à citer à ce sujet deux extraits d’un article de M. Jean Thibaud, directeur de l’Institut français de physique atomiqu
242 traits d’un article de M. Jean Thibaud, directeur de l’Institut français de physique atomique. « Dans le domaine de la phy
243 M. Jean Thibaud, directeur de l’Institut français de physique atomique. « Dans le domaine de la physique, écrit-il, des ré
244 français de physique atomique. « Dans le domaine de la physique, écrit-il, des résultats d’une incroyable portée intellec
245 e domaine de la physique, écrit-il, des résultats d’ une incroyable portée intellectuelle sont actuellement maintenus secre
246 lieu, comme avant la guerre, à des communications de portée internationale. Il y a loin de la situation présente à celle d
247 ale. Il y a loin de la situation présente à celle d’ il y a dix ans, où certaines découvertes étaient annoncées par télégra
248 mondiale… » L’État fait peser sur les recherches de la physique nucléaire un lourd contrôle et « des suspicions quasi pol
249 État moderne, non anarchique, où existe une ligne de conduite officielle dans la conduite des affaires extérieures comme i
250 s affaires extérieures comme intérieures, l’homme de science comme l’artiste, comme le littérateur, représente, pour le go
251 avance technique sur ses rivaux. Seuls des hommes de science politiquement « engagés » — et engagés dans la ligne que souh
252 que souhaite le régime — pourraient être assurés de la confiance de ce dernier. » […] Résolutions à étudier. Nous recomm
253 régime — pourraient être assurés de la confiance de ce dernier. » […] Résolutions à étudier. Nous recommanderons donc en
254 onc en conclusion, la mise au point et l’adoption d’ un nombre limité de résolutions pratiques, tendant toutes à la suppres
255 la mise au point et l’adoption d’un nombre limité de résolutions pratiques, tendant toutes à la suppression pure et simple
256 dans tous les domaines du savoir : établissement de plans de coopération européens (et non pas seulement de relations sur
257 s les domaines du savoir : établissement de plans de coopération européens (et non pas seulement de relations surveillées
258 du savoir : établissement de plans de coopération européens (et non pas seulement de relations surveillées et réticentes entre or
259 ns de coopération européens (et non pas seulement de relations surveillées et réticentes entre organismes nationaux). Il y
260 tes entre organismes nationaux). Il y aurait lieu de fixer un ordre de priorité. C’est ainsi que les recherches dans le do
261 es nationaux). Il y aurait lieu de fixer un ordre de priorité. C’est ainsi que les recherches dans le domaine de la physiq
262 é. C’est ainsi que les recherches dans le domaine de la physique nucléaire semblent devoir être « européanisées » en premi
263 fs pour chaque nation prise isolément. […] Fonds européen pour les recherches scientifiques. Selon les indications données à la
264 ntifiques. Selon les indications données à la fin de la première section de ce rapport (« Résolutions à étudier », paragra
265 dications données à la fin de la première section de ce rapport (« Résolutions à étudier », paragraphe 4), il y a lieu de
266 solutions à étudier », paragraphe 4), il y a lieu de recommander d’urgence la création d’un Fonds européen de la recherche
267 dier », paragraphe 4), il y a lieu de recommander d’ urgence la création d’un Fonds européen de la recherche scientifique q
268 il y a lieu de recommander d’urgence la création d’ un Fonds européen de la recherche scientifique qui serait contrôlé dir
269 u de recommander d’urgence la création d’un Fonds européen de la recherche scientifique qui serait contrôlé directement par les
270 mmander d’urgence la création d’un Fonds européen de la recherche scientifique qui serait contrôlé directement par les org
271 anes compétents du Conseil de l’Europe. Un projet de Centre européen des recherches atomiques, éventuellement lié à ce Fon
272 tents du Conseil de l’Europe. Un projet de Centre européen des recherches atomiques, éventuellement lié à ce Fonds, et dont l’im
273 urait échapper à personne, sera soumis à l’examen de la Conférence. Ces deux messages, et la partie du Rapport général co
274 es, furent discutés à Lausanne par une commission d’ une quinzaine de membres, parmi lesquels figuraient notamment aux côté
275 tés à Lausanne par une commission d’une quinzaine de membres, parmi lesquels figuraient notamment aux côtés de Raoul Dautr
276 es, parmi lesquels figuraient notamment aux côtés de Raoul Dautry : Max von Laue, prix Nobel de physique, le mathématicien
277 côtés de Raoul Dautry : Max von Laue, prix Nobel de physique, le mathématicien Paul Montel, doyen de la Faculté des scien
278 de physique, le mathématicien Paul Montel, doyen de la Faculté des sciences de la Sorbonne, André George, principal assis
279 ien Paul Montel, doyen de la Faculté des sciences de la Sorbonne, André George, principal assistant de Louis de Broglie, l
280 de la Sorbonne, André George, principal assistant de Louis de Broglie, le grand biologiste anglais Cyril Darlington, Jean
281 ril Darlington, Jean Willems, président du Centre de recherches universitaires belge, le chimiste italien Mario Rollier, l
282 Gustavo Colonnetti, président du Conseil italien de la recherche scientifique. La veille de la première séance — et ceci
283 l italien de la recherche scientifique. La veille de la première séance — et ceci fera sentir l’atmosphère de l’époque — j
284 remière séance — et ceci fera sentir l’atmosphère de l’époque — j’avais soutenu une très vive discussion avec les dirigean
285 vive discussion avec les dirigeants du Mouvement européen , qui patronnait la Conférence. L’un d’eux, radicalement hostile à tou
286 ment européen, qui patronnait la Conférence. L’un d’ eux, radicalement hostile à toute discussion publique des problèmes nu
287 tous nos secrets atomiques aux Russes ? » Parler de recherches atomiques, en ce temps-là, évoquait immédiatement la possi
288 e temps-là, évoquait immédiatement la possibilité de faire sauter la Terre, ou au moins la préparation d’une Troisième Gue
289 faire sauter la Terre, ou au moins la préparation d’ une Troisième Guerre mondiale, les grandes manœuvres de l’espionnage e
290 Troisième Guerre mondiale, les grandes manœuvres de l’espionnage et des secrets d’État… Et de fait, des journalistes qui
291 grandes manœuvres de l’espionnage et des secrets d’ État… Et de fait, des journalistes qui avaient entendu la lecture du m
292 nœuvres de l’espionnage et des secrets d’État… Et de fait, des journalistes qui avaient entendu la lecture du message de L
293 alistes qui avaient entendu la lecture du message de Louis de Broglie et le discours de Dautry, harcelaient les membres de
294 ure du message de Louis de Broglie et le discours de Dautry, harcelaient les membres de la Commission scientifique et deve
295 et le discours de Dautry, harcelaient les membres de la Commission scientifique et devenaient une telle nuisance que je me
296 nuisance que je me vis obligé, le deuxième jour, d’ enfermer nos quinze savants dans une salle du Tribunal fédéral où se t
297 ce finale du 12 décembre 1949, lecture fut donnée d’ une résolution — que l’on va lire — qui est la première formulation dé
298 lire — qui est la première formulation délibérée de ce qu’allait devenir le CERN. Ici nous laisserons la parole à Raoul D
299 parole à Raoul Dautry. Un an après la conférence de Lausanne, le 7 décembre 1950, il communiquait au CEC l’article suivan
300 se avec les nuances les plus précises l’évolution de l’idée, de Lausanne 1949 à la réunion décisive du 12 décembre 1950 au
301 nuances les plus précises l’évolution de l’idée, de Lausanne 1949 à la réunion décisive du 12 décembre 1950 au siège du C
302 12 décembre 1950 au siège du CEC. Itinéraire d’ une idée (II) : les cheminements Vers un fonds européen de la rec
303 e idée (II) : les cheminements Vers un fonds européen de la recherche scientifique (article de Raoul Dautry, daté du 7 déce
304 I) : les cheminements Vers un fonds européen de la recherche scientifique (article de Raoul Dautry, daté du 7 décembr
305 ds européen de la recherche scientifique (article de Raoul Dautry, daté du 7 décembre 1950) : L’idée de créer des labo
306 oul Dautry, daté du 7 décembre 1950) : L’idée de créer des laboratoires scientifiques européens — et même intercontine
307 L’idée de créer des laboratoires scientifiques européens — et même intercontinentaux — a été soulevée à plusieurs reprises dan
308 s. Notamment, en août 1949, le secrétaire général de l’ONU réunissait un congrès des experts scientifiques qui étudièrent
309 experts scientifiques qui étudièrent la création d’ organismes dépendants des Nations unies et précisèrent les conditions
310 elles pouvait être créé un Institut international de recherches météorologiques en Suède. C’est à la Conférence européenne
311 s météorologiques en Suède. C’est à la Conférence européenne de la culture, tenue à Lausanne des 8 au 12 décembre 1949, sous les a
312 giques en Suède. C’est à la Conférence européenne de la culture, tenue à Lausanne des 8 au 12 décembre 1949, sous les ausp
313 12 décembre 1949, sous les auspices du Mouvement européen qu’il semble qu’ait été abordé pour la première fois le problème, dan
314 e, dans toute son étendue. Préparée par le Bureau d’ études pour un Centre européen de la culture (dirigé à Genève par l’éc
315 Genève par l’écrivain Denis de Rougemont assisté de Raymond Silva), présidée par M. Salvador de Madariaga, cette Conféren
316 nférence groupa 170 délégués représentant 22 pays européens . Un important message de M. le Prince de Broglie ouvrit la discussion
317 résentant 22 pays européens. Un important message de M. le Prince de Broglie ouvrit la discussion, après la lecture d’un R
318 de Broglie ouvrit la discussion, après la lecture d’ un Rapport général préparé par le Bureau d’études qui avait souligné,
319 ecture d’un Rapport général préparé par le Bureau d’ études qui avait souligné, dans son chapitre de la recherche scientifi
320 au d’études qui avait souligné, dans son chapitre de la recherche scientifique, le coût sans cesse plus élevé des installa
321 ébats conduisirent la Commission des institutions européennes à reconnaître qu’en deux domaines de recherches au moins, l’Europe ré
322 ons européennes à reconnaître qu’en deux domaines de recherches au moins, l’Europe réunirait toutes les chances de se retr
323 tre qu’en deux domaines de recherches au moins, l’ Europe réunirait toutes les chances de se retrouver un premier rang : 1° dan
324 s au moins, l’Europe réunirait toutes les chances de se retrouver un premier rang : 1° dans celui de l’astrophysique, si e
325 s de se retrouver un premier rang : 1° dans celui de l’astrophysique, si elle pouvait disposer d’un observatoire européen
326 elui de l’astrophysique, si elle pouvait disposer d’ un observatoire européen édifié en un lieu présentant d’aussi parfaite
327 sique, si elle pouvait disposer d’un observatoire européen édifié en un lieu présentant d’aussi parfaites conditions que le nouv
328 bservatoire européen édifié en un lieu présentant d’ aussi parfaites conditions que le nouvel observatoire français de Sain
329 es conditions que le nouvel observatoire français de Saint-Michel de Provence et muni de télescopes et d’un équipement d’u
330 oire français de Saint-Michel de Provence et muni de télescopes et d’un équipement d’une puissance égale à ceux détenus pa
331 Saint-Michel de Provence et muni de télescopes et d’ un équipement d’une puissance égale à ceux détenus par les États-Unis 
332 Provence et muni de télescopes et d’un équipement d’ une puissance égale à ceux détenus par les États-Unis ; 2° dans celui
333 à ceux détenus par les États-Unis ; 2° dans celui de la physique nucléaire, si elle pouvait rassembler les sources de mati
334 nucléaire, si elle pouvait rassembler les sources de matières premières de Belgique, de Norvège et d’autres pays, aux puis
335 vait rassembler les sources de matières premières de Belgique, de Norvège et d’autres pays, aux puissantes industries méca
336 er les sources de matières premières de Belgique, de Norvège et d’autres pays, aux puissantes industries mécaniques et éle
337 x puissantes industries mécaniques et électriques de Suisse, de Hollande et d’ailleurs et aux Écoles de physique de Grande
338 s industries mécaniques et électriques de Suisse, de Hollande et d’ailleurs et aux Écoles de physique de Grande-Bretagne,
339 e Suisse, de Hollande et d’ailleurs et aux Écoles de physique de Grande-Bretagne, de France, du Danemark, d’Italie qui dis
340 Hollande et d’ailleurs et aux Écoles de physique de Grande-Bretagne, de France, du Danemark, d’Italie qui disposent chacu
341 urs et aux Écoles de physique de Grande-Bretagne, de France, du Danemark, d’Italie qui disposent chacune de savants de qua
342 sique de Grande-Bretagne, de France, du Danemark, d’ Italie qui disposent chacune de savants de qualité mais en nombre rela
343 ance, du Danemark, d’Italie qui disposent chacune de savants de qualité mais en nombre relativement faible. En conclusion,
344 nemark, d’Italie qui disposent chacune de savants de qualité mais en nombre relativement faible. En conclusion, la résolut
345 tions prises par la Conférence : « La Conférence européenne de la culture considérant que la coopération des nations de l’Europe
346 s par la Conférence : « La Conférence européenne de la culture considérant que la coopération des nations de l’Europe pou
347 ulture considérant que la coopération des nations de l’Europe pour la recherche dans les sciences de la nature et les scie
348 e considérant que la coopération des nations de l’ Europe pour la recherche dans les sciences de la nature et les sciences huma
349 s de l’Europe pour la recherche dans les sciences de la nature et les sciences humaines exerce une profonde influence sur
350 uence sur l’union des esprits et le développement de la conscience européenne, recommande que les organismes nationaux pou
351 des esprits et le développement de la conscience européenne , recommande que les organismes nationaux pour la recherche existant a
352 t actuellement embrassent l’ensemble des sciences de la nature et des sciences humaines et que des organismes semblables s
353 assurer l’indépendance des savants et l’influence de leurs découvertes sur la culture, ces organismes soient dotés d’un bu
354 ertes sur la culture, ces organismes soient dotés d’ un budget suffisant et jouissent d’une gestion autonome ; que les dire
355 s soient dotés d’un budget suffisant et jouissent d’ une gestion autonome ; que les directeurs de ces institutions se réuni
356 ssent d’une gestion autonome ; que les directeurs de ces institutions se réunissent périodiquement en vue d’établir entre
357 institutions se réunissent périodiquement en vue d’ établir entre eux une collaboration constante ; considérant, d’autre p
358 aines recherches scientifiques exigent des moyens d’ action qui dépassent les possibilités nationales et exigent une collab
359 sibilités nationales et exigent une collaboration européenne , recommande la création d’instituts européens spécialisés en liaison
360 collaboration européenne, recommande la création d’ instituts européens spécialisés en liaison étroite avec les organismes
361 on européenne, recommande la création d’instituts européens spécialisés en liaison étroite avec les organismes nationaux correspo
362 organismes nationaux correspondants et avec ceux de l’Unesco. Comme application caractéristique des principes énoncés dan
363 ans la présente résolution, la Commission propose de mettre à l’étude la création d’un Institut de science nucléaire orien
364 ommission propose de mettre à l’étude la création d’ un Institut de science nucléaire orienté vers les applications à la vi
365 ose de mettre à l’étude la création d’un Institut de science nucléaire orienté vers les applications à la vie courante. »
366 vec l’Unesco (qui est toute désignée pour appuyer de son autorité et de ses moyens une résolution de cette importance), fu
367 st toute désignée pour appuyer de son autorité et de ses moyens une résolution de cette importance), furent établis grâce
368 r de son autorité et de ses moyens une résolution de cette importance), furent établis grâce à M. Pierre Auger, directeur
369 furent établis grâce à M. Pierre Auger, directeur de la section des sciences naturelles et exactes. Le résultat en fut, le
370 le 7 juin dernier à Florence, l’important projet de résolution, présenté par le professeur Rabi, prix Nobel de physique,
371 tion, présenté par le professeur Rabi, prix Nobel de physique, au nom de la délégation américaine, devant la Commission du
372 e, devant la Commission du programme et du budget de la Conférence générale de l’Unesco qui autorise son directeur général
373 programme et du budget de la Conférence générale de l’Unesco qui autorise son directeur général « à aider et à encourager
374 er et à encourager la formation et l’organisation de centres régionaux de recherches et de laboratoires, en vue d’accroîtr
375 formation et l’organisation de centres régionaux de recherches et de laboratoires, en vue d’accroître et de rendre plus e
376 rganisation de centres régionaux de recherches et de laboratoires, en vue d’accroître et de rendre plus efficace la collab
377 égionaux de recherches et de laboratoires, en vue d’ accroître et de rendre plus efficace la collaboration internationale d
378 herches et de laboratoires, en vue d’accroître et de rendre plus efficace la collaboration internationale des savants dans
379 tionale des savants dans des domaines où l’effort d’ une nation seule ne saurait suffire ». La Commission, en approuvant ce
380 résolution, précisa qu’il appartenait à l’Unesco d’ étudier le coût et l’emplacement de ces centres, d’apporter son aide d
381 ait à l’Unesco d’étudier le coût et l’emplacement de ces centres, d’apporter son aide dans l’établissement de leurs progra
382 ’étudier le coût et l’emplacement de ces centres, d’ apporter son aide dans l’établissement de leurs programmes et décida d
383 centres, d’apporter son aide dans l’établissement de leurs programmes et décida de fournir une somme supplémentaire de 25 
384 ans l’établissement de leurs programmes et décida de fournir une somme supplémentaire de 25 000 dollars aux centres déjà e
385 mes et décida de fournir une somme supplémentaire de 25 000 dollars aux centres déjà existants. Parmi les centres prévus,
386 s, l’Unesco a particulièrement souligné l’intérêt de la création, en Europe occidentale, d’un « Centre de recherche pour l
387 culièrement souligné l’intérêt de la création, en Europe occidentale, d’un « Centre de recherche pour l’accroissement des conn
388 l’intérêt de la création, en Europe occidentale, d’ un « Centre de recherche pour l’accroissement des connaissances nouvel
389 la création, en Europe occidentale, d’un « Centre de recherche pour l’accroissement des connaissances nouvelles en physiqu
390 ue et dans d’autres sciences » et a retenu le nom de M. Pierre Auger comme son organisateur éventuel. Ensuite, le 19 août
391 a consacré une longue discussion à l’institution de laboratoires de recherches scientifiques. Une résolution présentée pa
392 longue discussion à l’institution de laboratoires de recherches scientifiques. Une résolution présentée par la France et l
393 r la France et le Danemark a préconisé la réunion d’ une conférence de savants pour formuler des observations et notamment
394 Danemark a préconisé la réunion d’une conférence de savants pour formuler des observations et notamment établir un ordre
395 er des observations et notamment établir un ordre de priorité dans la création de ces laboratoires internationaux. Enfin,
396 ent établir un ordre de priorité dans la création de ces laboratoires internationaux. Enfin, M. Torrès-Bodet, directeur gé
397 ionaux. Enfin, M. Torrès-Bodet, directeur général de l’Unesco vient d’appuyer de son autorité personnelle ce projet de « c
398 Torrès-Bodet, directeur général de l’Unesco vient d’ appuyer de son autorité personnelle ce projet de « création d’institut
399 et, directeur général de l’Unesco vient d’appuyer de son autorité personnelle ce projet de « création d’instituts et de la
400 t d’appuyer de son autorité personnelle ce projet de « création d’instituts et de laboratoires fonctionnant à l’échelle mo
401 son autorité personnelle ce projet de « création d’ instituts et de laboratoires fonctionnant à l’échelle mondiale » en le
402 ersonnelle ce projet de « création d’instituts et de laboratoires fonctionnant à l’échelle mondiale » en le préconisant à
403 ’échelle mondiale » en le préconisant à la séance d’ ouverture, à Nice, le 5 décembre dernier, de la Conférence internation
404 éance d’ouverture, à Nice, le 5 décembre dernier, de la Conférence internationale des universités où se sont réunis les re
405 tés où se sont réunis les recteurs et professeurs de 53 nations. On le voit, l’idée avancée en décembre 1949 a gagné en pr
406 en décembre 1949 a gagné en profondeur, a touché de larges milieux, s’est précisée — mais il appartient à ses promoteurs
407 st précisée — mais il appartient à ses promoteurs de la promouvoir au rang d’une institution régulière et vivante. C’est p
408 artient à ses promoteurs de la promouvoir au rang d’ une institution régulière et vivante. C’est pourquoi, après une premiè
409 du 7 octobre dernier où il a affirmé la nécessité d’ agir et d’aller vite, le Conseil supérieur du Centre européen de la cu
410 re dernier où il a affirmé la nécessité d’agir et d’ aller vite, le Conseil supérieur du Centre européen de la culture qui
411 ue a cessé, dans certains domaines — en l’absence d’ équipements et d’outillages suffisants — d’être possible pour les nati
412 certains domaines — en l’absence d’équipements et d’ outillages suffisants — d’être possible pour les nations d’Europe pris
413 bsence d’équipements et d’outillages suffisants — d’ être possible pour les nations d’Europe prises isolément, il faut donc
414 ges suffisants — d’être possible pour les nations d’ Europe prises isolément, il faut donc nous hâter d’« européaniser » no
415 s suffisants — d’être possible pour les nations d’ Europe prises isolément, il faut donc nous hâter d’« européaniser » nos moye
416 ’Europe prises isolément, il faut donc nous hâter d’ « européaniser » nos moyens, nos outillages et nos plans, si nous ne v
417 fficacité et, peut-être, les conduire à quitter l’ Europe . R. DAUTRY Vice-président du conseil de direction du Centre européen
418 ter l’Europe. R. DAUTRY Vice-président du conseil de direction du Centre européen de la culture Itinéraire d’une idée
419 du Centre européen de la culture Itinéraire d’ une idée (III) : l’Acte créateur Les erreurs si fréquentes sur l’or
420 ntre européen de la culture. L’institution venait d’ être inaugurée au mois d’octobre, elle était encore inconnue du grand
421 re. L’institution venait d’être inaugurée au mois d’ octobre, elle était encore inconnue du grand public, riche de projets
422 elle était encore inconnue du grand public, riche de projets mais pauvrement dotée par le Mouvement européen et quatre ou
423 de projets mais pauvrement dotée par le Mouvement européen et quatre ou cinq seulement des quatorze États membres, en ce temps-l
424 du Conseil de l’Europe. Il apparaît donc opportun de reproduire ici in extenso les deux documents-témoins de la conception
425 roduire ici in extenso les deux documents-témoins de la conception du CERN. La réunion du 12 décembre 1950 au CEC : Réso
426 cembre 1950 au CEC : Résolution La Commission de coopération scientifique du Centre européen de la culture (patronné p
427 la culture (patronné par l’Assemblée consultative européenne ) réunie le 12 décembre, à Genève, au Centre européen de la culture, v
428 u Centre européen de la culture, vu la résolution de la Conférence européenne de la culture, à Lausanne, en décembre 1949,
429 de la culture, vu la résolution de la Conférence européenne de la culture, à Lausanne, en décembre 1949, sur la coordination des
430 ure, vu la résolution de la Conférence européenne de la culture, à Lausanne, en décembre 1949, sur la coordination des rec
431 echerches scientifiques, vu la résolution n° 2.21 de la Conférence générale de l’Unesco, à Florence, en juin 1950, vu la r
432 u la résolution n° 2.21 de la Conférence générale de l’Unesco, à Florence, en juin 1950, vu la résolution du Conseil écono
433 ecommande : a) la création, conformément aux vœux de l’Unesco et du Centre européen de la culture, et en relation avec leu
434 culture, et en relation avec leurs secrétariats, d’ un laboratoire européen de physique nucléaire, centré sur la construct
435 elation avec leurs secrétariats, d’un laboratoire européen de physique nucléaire, centré sur la construction d’un grand instrume
436 vec leurs secrétariats, d’un laboratoire européen de physique nucléaire, centré sur la construction d’un grand instrument
437 de physique nucléaire, centré sur la construction d’ un grand instrument d’accélération des particules élémentaires. La pu
438 centré sur la construction d’un grand instrument d’ accélération des particules élémentaires. La puissance de cet instrum
439 ration des particules élémentaires. La puissance de cet instrument devra être supérieure à celle prévue pour les appareil
440 actuellement en construction. b) la constitution d’ un fonds européen pour la construction et le fonctionnement de ce labo
441 nt en construction. b) la constitution d’un fonds européen pour la construction et le fonctionnement de ce laboratoire. Ce fonds
442 uropéen pour la construction et le fonctionnement de ce laboratoire. Ce fonds serait alimenté annuellement par les cotisat
443 ons nationales aux Nations unies, le total annuel de ces cotisations pouvant être évalué à 5 millions de dollars pendant l
444 ces cotisations pouvant être évalué à 5 millions de dollars pendant les cinq premières années. c) le choix d’un emplaceme
445 rs pendant les cinq premières années. c) le choix d’ un emplacement qui satisfasse divers critères tels que : 1. proximité
446 atisfasse divers critères tels que : 1. proximité d’ un Centre important de recherches et d’enseignement ; 2. ravitaillemen
447 res tels que : 1. proximité d’un Centre important de recherches et d’enseignement ; 2. ravitaillement facile en main-d’œuv
448 proximité d’un Centre important de recherches et d’ enseignement ; 2. ravitaillement facile en main-d’œuvre spécialisée et
449 t facile en main-d’œuvre spécialisée et proximité de sources d’énergie ; 3. commodité d’accès pour les pays fondateurs ; 4
450 main-d’œuvre spécialisée et proximité de sources d’ énergie ; 3. commodité d’accès pour les pays fondateurs ; 4. facilité
451 et proximité de sources d’énergie ; 3. commodité d’ accès pour les pays fondateurs ; 4. facilité d’accorder à cet emplacem
452 té d’accès pour les pays fondateurs ; 4. facilité d’ accorder à cet emplacement un statut d’exterritorialité. d) l’exécutio
453 . facilité d’accorder à cet emplacement un statut d’ exterritorialité. d) l’exécution de ce projet selon les étapes suivant
454 ment un statut d’exterritorialité. d) l’exécution de ce projet selon les étapes suivantes : — 1951. Études préparatoires p
455 ntes : — 1951. Études préparatoires par un Bureau d’ études ; — 1952-1955. Construction du grand appareil ; — 1953. Mise en
456 ruction du grand appareil ; — 1953. Mise en place de l’équipement auxiliaire. e) la création immédiate, à Paris, en relati
457 on immédiate, à Paris, en relation avec l’Unesco, d’ un Bureau d’études chargé de préparer les plans de construction, le fu
458 , à Paris, en relation avec l’Unesco, d’un Bureau d’ études chargé de préparer les plans de construction, le futur programm
459 lation avec l’Unesco, d’un Bureau d’études chargé de préparer les plans de construction, le futur programme de travail et
460 d’un Bureau d’études chargé de préparer les plans de construction, le futur programme de travail et l’organisation techniq
461 rer les plans de construction, le futur programme de travail et l’organisation technique et administrative du Laboratoire 
462 ive du Laboratoire ; f) la création dès à présent d’ un Centre de formation de physiciens théoriciens, destinés à constitue
463 atoire ; f) la création dès à présent d’un Centre de formation de physiciens théoriciens, destinés à constituer la section
464 a création dès à présent d’un Centre de formation de physiciens théoriciens, destinés à constituer la section théorique in
465 le 12 décembre 1950. Compte rendu analytique de la réunion du 12 décembre 1950 1. La résolution ci-jointe a été a
466 Centre européen de la culture, par la Commission de coopération scientifique du Centre, groupant les personnalités suivan
467 cteur du Centre européen de la culture, président de séance3 ; P. Auger (France), directeur du Département des sciences ex
468 du Département des sciences exactes et naturelles de l’Unesco ; Paul Capron (Belgique), vice-président de la Commission sc
469 l’Unesco ; Paul Capron (Belgique), vice-président de la Commission scientifique de l’Institut interuniversitaire de physiq
470 ue), vice-président de la Commission scientifique de l’Institut interuniversitaire de physique nucléaire ; Bruno Ferretti
471 ion scientifique de l’Institut interuniversitaire de physique nucléaire ; Bruno Ferretti (Italie), professeur à l’Universi
472 runo Ferretti (Italie), professeur à l’Université de Rome, membre du Centro di Studi per la Fisica nucleare ; H. A. Kramer
473 ca nucleare ; H. A. Kramers (Pays-Bas), président de l’Union internationale de physique ; P. Preiswerk (Suisse), professeu
474 s (Pays-Bas), président de l’Union internationale de physique ; P. Preiswerk (Suisse), professeur à l’École polytechnique
475 e analitica ; J. Verhaeghe (Belgique), président de la Commission scientifique de l’Institut interuniversitaire de physiq
476 elgique), président de la Commission scientifique de l’Institut interuniversitaire de physique nucléaire. S’étaient excusé
477 ion scientifique de l’Institut interuniversitaire de physique nucléaire. S’étaient excusés ou fait représenter : MM. E. A
478 ti) ; comte Alessandro Casati (Italie), président de la commission culturelle et scientifique de l’Assemblée consultative
479 ident de la commission culturelle et scientifique de l’Assemblée consultative européenne ; Gustavo Colonnetti (Italie), pr
480 relle et scientifique de l’Assemblée consultative européenne  ; Gustavo Colonnetti (Italie), président du Consiglio Nazionale delle
481 e atomique ; Max von Laue (Allemagne), prix Nobel de physique, professeur de physique théorique à l’Université de Goetting
482 e (Allemagne), prix Nobel de physique, professeur de physique théorique à l’Université de Goettingen ; C. Manneback (Belgi
483 , professeur de physique théorique à l’Université de Goettingen ; C. Manneback (Belgique), professeur de physique théoriqu
484 Goettingen ; C. Manneback (Belgique), professeur de physique théorique à l’Université de Louvain ; P. Scherrer (Suisse),
485 , professeur de physique théorique à l’Université de Louvain ; P. Scherrer (Suisse), professeur à l’Institut de physique d
486 n ; P. Scherrer (Suisse), professeur à l’Institut de physique de l’École polytechnique fédérale à Zurich ; Manne Siegbahn
487 rer (Suisse), professeur à l’Institut de physique de l’École polytechnique fédérale à Zurich ; Manne Siegbahn (Suède), de
488 nique fédérale à Zurich ; Manne Siegbahn (Suède), de l’Institut Nobel de physique à Stockholm ; Ivar Waller (Suède), profe
489 ich ; Manne Siegbahn (Suède), de l’Institut Nobel de physique à Stockholm ; Ivar Waller (Suède), professeur à l’Université
490  ; Ivar Waller (Suède), professeur à l’Université d’ Upsala ; Jean Willems (Belgique), directeur du Fonds national de la re
491 n Willems (Belgique), directeur du Fonds national de la recherche scientifique. 2. Les objections parfois formulées contre
492 jections parfois formulées contre la construction d’ un laboratoire européen de physique nucléaire (ainsi certains délégués
493 formulées contre la construction d’un laboratoire européen de physique nucléaire (ainsi certains délégués à la conférence de Lau
494 contre la construction d’un laboratoire européen de physique nucléaire (ainsi certains délégués à la conférence de Lausan
495 ucléaire (ainsi certains délégués à la conférence de Lausanne craignaient une opposition américaine entraînant les réticen
496 e opposition américaine entraînant les réticences de gouvernements européens) ont été explicitement annulées par la résolu
497 icaine entraînant les réticences de gouvernements européens ) ont été explicitement annulées par la résolution présentée par un dé
498 r un délégué américain, le prof. Rabi, prix Nobel de physique, à la Conférence générale de l’Unesco, à Florence, et votée
499 prix Nobel de physique, à la Conférence générale de l’Unesco, à Florence, et votée le 16 juin 1950, entraînant l’adhésion
500 , et votée le 16 juin 1950, entraînant l’adhésion de principe des gouvernements membres de l’Unesco. Cette résolution préc
501 l’adhésion de principe des gouvernements membres de l’Unesco. Cette résolution précise que : « le directeur général (de l
502 résolution précise que : « le directeur général ( de l’Unesco) est autorisé à : faciliter et encourager la création et l’o
503 liter et encourager la création et l’organisation de laboratoires et centres de recherche régionaux, afin qu’une collabora
504 tion et l’organisation de laboratoires et centres de recherche régionaux, afin qu’une collaboration plus étroite et plus f
505 e et plus fructueuse s’établisse entre les hommes de science de différents pays qui s’efforcent d’accroître la somme des c
506 ructueuse s’établisse entre les hommes de science de différents pays qui s’efforcent d’accroître la somme des connaissance
507 mes de science de différents pays qui s’efforcent d’ accroître la somme des connaissances humaines dans les domaines où les
508 déployés isolément par l’un quelconque des États de la région intéressée ne sauraient permettre d’y parvenir. L’Unesco de
509 ts de la région intéressée ne sauraient permettre d’ y parvenir. L’Unesco devra déterminer dans quelle mesure la création d
510 o devra déterminer dans quelle mesure la création de tels centres de recherches régionaux est possible et nécessaire, effe
511 er dans quelle mesure la création de tels centres de recherches régionaux est possible et nécessaire, effectuer des enquêt
512 installation et aider à élaborer leurs programmes de travail ; mais elle ne prélèvera pas de fonds sur son budget régulier
513 rogrammes de travail ; mais elle ne prélèvera pas de fonds sur son budget régulier pour participer aux frais de constructi
514 sur son budget régulier pour participer aux frais de construction ou d’entretien. » À cette conférence de Florence, le pro
515 lier pour participer aux frais de construction ou d’ entretien. » À cette conférence de Florence, le prof. Rabi avait préci
516 construction ou d’entretien. » À cette conférence de Florence, le prof. Rabi avait précisé oralement qu’il envisageait not
517 précisé oralement qu’il envisageait notamment en Europe occidentale, la création d’un Laboratoire de physique nucléaire pour
518 eait notamment en Europe occidentale, la création d’ un Laboratoire de physique nucléaire pour l’étude des particules de ha
519 Europe occidentale, la création d’un Laboratoire de physique nucléaire pour l’étude des particules de haute énergie. Néan
520 de physique nucléaire pour l’étude des particules de haute énergie. Néanmoins, si l’Unesco avait voulu exécuter seule cett
521 ays participants ; b) faire comprendre à certains de ses membres extraeuropéens qu’ils bénéficieraient indirectement des r
522 dget. M. Auger précise qu’il assiste à la réunion de la Commission comme représentant officiel du directeur général de l’U
523 comme représentant officiel du directeur général de l’Unesco M. Torrès-Bodet, qui l’a prié : 1. d’obtenir des conseils de
524 al de l’Unesco M. Torrès-Bodet, qui l’a prié : 1. d’ obtenir des conseils de la Commission ; 2. d’aboutir à un programme p
525 s-Bodet, qui l’a prié : 1. d’obtenir des conseils de la Commission ; 2. d’aboutir à un programme précis de coopération en
526 1. d’obtenir des conseils de la Commission ; 2. d’ aboutir à un programme précis de coopération entre l’Unesco et le Cent
527 Commission ; 2. d’aboutir à un programme précis de coopération entre l’Unesco et le Centre européen de la culture sur ce
528 la culture sur cette question. 3. (paragraphe a) de la résolution) Pour le programme du Laboratoire, M. Auger signale qu
529 atoire, M. Auger signale qu’à une récente réunion de physiciens à Oxford, deux tendances se sont manifestées : 1. ne pas t
530 els Bohr, commencer par créer un grand instrument d’ accélération de particules (d’un milliard de volts) et se grouper auto
531 ncer par créer un grand instrument d’accélération de particules (d’un milliard de volts) et se grouper autour. Selon la co
532 un grand instrument d’accélération de particules ( d’ un milliard de volts) et se grouper autour. Selon la commission, un bé
533 ument d’accélération de particules (d’un milliard de volts) et se grouper autour. Selon la commission, un bévatron qui ser
534 a commission, un bévatron qui serait construit en Europe avec une puissance inférieure à celle de l’appareil américain n’aurai
535 t en Europe avec une puissance inférieure à celle de l’appareil américain n’aurait pas d’intérêt scientifique. Un des sava
536 eure à celle de l’appareil américain n’aurait pas d’ intérêt scientifique. Un des savants participants précise, non sans hu
537 ur, que l’on devrait envisager la construction en Europe d’un cosmotron « de puissance légèrement supérieure » à celle de l’in
538 l’on devrait envisager la construction en Europe d’ un cosmotron « de puissance légèrement supérieure » à celle de l’instr
539 isager la construction en Europe d’un cosmotron «  de puissance légèrement supérieure » à celle de l’instrument américain a
540 on « de puissance légèrement supérieure » à celle de l’instrument américain actuellement prévu. La durée de construction d
541 instrument américain actuellement prévu. La durée de construction de l’appareil est évaluée à trois ans. Ce travail devrai
542 cain actuellement prévu. La durée de construction de l’appareil est évaluée à trois ans. Ce travail devrait donc être entr
543 rapidement possible (dès 1951). 4. (paragraphe b) de la résolution) M. Ferretti signale que le projet américain de Brookh
544 ion) M. Ferretti signale que le projet américain de Brookhaven prévoit, pour la construction d’un cosmotron, de ses instr
545 icain de Brookhaven prévoit, pour la construction d’ un cosmotron, de ses instruments auxiliaires (trois machines ordinaire
546 ven prévoit, pour la construction d’un cosmotron, de ses instruments auxiliaires (trois machines ordinaires) et de son out
547 uments auxiliaires (trois machines ordinaires) et de son outillage d’utilisation, une dépense de 10 millions de dollars pa
548 s (trois machines ordinaires) et de son outillage d’ utilisation, une dépense de 10 millions de dollars par an pendant cinq
549 s) et de son outillage d’utilisation, une dépense de 10 millions de dollars par an pendant cinq ans. M. Randers estime que
550 tillage d’utilisation, une dépense de 10 millions de dollars par an pendant cinq ans. M. Randers estime que les frais de c
551 pendant cinq ans. M. Randers estime que les frais de construction en Europe pourront ne pas dépasser un quart des frais pr
552 . Randers estime que les frais de construction en Europe pourront ne pas dépasser un quart des frais prévus aux États-Unis. Le
553 un coefficient calculé en multipliant le chiffre de population par le revenu national moyen par habitant) entraîneraient
554 des charges annuelles très supportables. À titre d’ exemple, et sans engager le gouvernement français, M. Auger précise qu
555 rançais, M. Auger précise qu’une dépense annuelle de 2 millions de dollars (soit 20 pour cent des besoins pour les cinq pr
556 ger précise qu’une dépense annuelle de 2 millions de dollars (soit 20 pour cent des besoins pour les cinq premières années
557 oivent leur puissance commerciale à leurs bureaux d’ études, fait observer qu’il serait dès à présent possible de s’adresse
558 fait observer qu’il serait dès à présent possible de s’adresser à de grandes compagnies privées belges, suisses, etc., pou
559 ’il serait dès à présent possible de s’adresser à de grandes compagnies privées belges, suisses, etc., pour obtenir pour l
560 our obtenir pour le Laboratoire une première mise de fonds, sans attendre les contributions gouvernementales pour amorcer
561 vail. En fin de compte, la somme globale annuelle de 5 millions de dollars a été établie en tenant compte des dernières es
562 e compte, la somme globale annuelle de 5 millions de dollars a été établie en tenant compte des dernières estimations disp
563 nières estimations disponibles. 5. (paragraphe c) de la résolution) En discutant le choix d’un emplacement, la Commission
564 raphe c) de la résolution) En discutant le choix d’ un emplacement, la Commission a été d’accord pour insister particulièr
565 t sur : a) la présence dans la région avoisinante d’ une main-d’œuvre de haute qualité technique, en précisant qu’il s’agis
566 nce dans la région avoisinante d’une main-d’œuvre de haute qualité technique, en précisant qu’il s’agissait d’ouvriers de
567 qualité technique, en précisant qu’il s’agissait d’ ouvriers de travail fin et non pas d’un large ravitaillement en main-d
568 chnique, en précisant qu’il s’agissait d’ouvriers de travail fin et non pas d’un large ravitaillement en main-d’œuvre lour
569 l s’agissait d’ouvriers de travail fin et non pas d’ un large ravitaillement en main-d’œuvre lourde ; b) la proximité d’une
570 illement en main-d’œuvre lourde ; b) la proximité d’ une ville importante exerçant une certaine attraction, par ses agrémen
571 s agréments propres, sa situation géographique en Europe , ou son climat. M. Auger rappelle à ce propos les difficultés qu’ont
572 qu’ont eues les Canadiens à attirer du personnel de qualité dans leur station de physique nucléaire de Chalk River, très
573 attirer du personnel de qualité dans leur station de physique nucléaire de Chalk River, très bien équipée, mais très éloig
574 e qualité dans leur station de physique nucléaire de Chalk River, très bien équipée, mais très éloignée de toute aggloméra
575 halk River, très bien équipée, mais très éloignée de toute agglomération importante. Par contre, la Commission a estimé qu
576 nts politiques que pouvait comporter le voisinage d’ une grande capitale nationale, un emplacement à proximité de Paris n’é
577 de capitale nationale, un emplacement à proximité de Paris n’était pas à inclure dans ses suggestions. c) la proximité d’u
578 s à inclure dans ses suggestions. c) la proximité d’ une frontière. Un tel emplacement faciliterait l’octroi, par les gouve
579 oi, par les gouvernements du Conseil de l’Europe, d’ un statut d’exterritorialité. Il a été précisé qu’un emplacement en bo
580 gouvernements du Conseil de l’Europe, d’un statut d’ exterritorialité. Il a été précisé qu’un emplacement en bordure de la
581 té. Il a été précisé qu’un emplacement en bordure de la mer comporterait les mêmes avantages, puisque pouvant bénéficier d
582 t les mêmes avantages, puisque pouvant bénéficier d’ un statut analogue à celui d’un port franc ; d) le problème de la lang
583 e pouvant bénéficier d’un statut analogue à celui d’ un port franc ; d) le problème de la langue : puisque dans un tel Labo
584 analogue à celui d’un port franc ; d) le problème de la langue : puisque dans un tel Laboratoire, en moyenne, pour un trav
585 a deux techniciens, et que ces techniciens seront de diverses origines nationales, il est souhaitable que les ouvriers par
586 t souhaitable que les ouvriers parlent une langue européenne de grande diffusion et non pas un patois ; e) la nécessité de trouver
587 le que les ouvriers parlent une langue européenne de grande diffusion et non pas un patois ; e) la nécessité de trouver un
588 diffusion et non pas un patois ; e) la nécessité de trouver un terrain permettant ultérieurement d’accroître la superfici
589 é de trouver un terrain permettant ultérieurement d’ accroître la superficie du Laboratoire.4 6. (paragraphe d) de la réso
590 la superficie du Laboratoire.4 6. (paragraphe d) de la résolution) Il est estimé que le Laboratoire permettra de premièr
591 tion) Il est estimé que le Laboratoire permettra de premières recherches environ deux ans après que l’on aura commencé la
592 être disposée à céder au Laboratoire le cyclotron de Liverpool ou celui de Birmingham, instruments qu’elle n’arrive pas ac
593 au Laboratoire le cyclotron de Liverpool ou celui de Birmingham, instruments qu’elle n’arrive pas actuellement à employer
594 actuellement à employer à plein rendement, faute d’ un personnel suffisant de direction des expériences. 7. Concernant le
595 à plein rendement, faute d’un personnel suffisant de direction des expériences. 7. Concernant le développement parallèle d
596 riences. 7. Concernant le développement parallèle de la connaissance et des techniques appliquées, les problèmes qu’impliq
597 appliquées, les problèmes qu’implique la décision de centrer sur cet instrument le Laboratoire envisagé ont été évoqués pa
598 mmission. M. Kramers a exprimé la crainte que : — de petits pays se trouvent privés de leur meilleur personnel scientifiqu
599 crainte que : — de petits pays se trouvent privés de leur meilleur personnel scientifique pour la création du Laboratoire 
600 re soit moins utile pour la jeunesse scientifique européenne que ne le serait un centre européen d’enseignement. M. Rollier par c
601 cientifique européenne que ne le serait un centre européen d’enseignement. M. Rollier par contre estime que, en envoyant certai
602 ue européenne que ne le serait un centre européen d’ enseignement. M. Rollier par contre estime que, en envoyant certains
603 llier par contre estime que, en envoyant certains de leurs chercheurs au Laboratoire envisagé, non seulement les pays part
604 alors qu’en les gardant chez eux ils risqueraient de laisser leurs talents inemployés. En résumé, la Commission constate q
605 nstate que : Il est patent qu’en ce moment, faute d’ un outillage scientifique adapté à la recherche moderne, les universit
606 ue adapté à la recherche moderne, les universités européennes produisent moins de physiciens (surtout théoriciens) qu’elles ne pour
607 rne, les universités européennes produisent moins de physiciens (surtout théoriciens) qu’elles ne pourraient en produire.
608 urraient certaines années produire dix physiciens de talent sont obligées de n’encourager que quelques sujets et de laisse
609 s produire dix physiciens de talent sont obligées de n’encourager que quelques sujets et de laisser d’autres partir vers l
610 t obligées de n’encourager que quelques sujets et de laisser d’autres partir vers les industries faute de pouvoir leur off
611 rir un outillage et des débouchés. Ce même manque de moyens oblige ces universités, ou des instituts de la valeur du Polyt
612 e moyens oblige ces universités, ou des instituts de la valeur du Polytechnicum de Zurich, à se rabattre en physique expér
613 ue, qui actuellement peuvent seuls leur permettre de poursuivre leurs recherches avec les moyens les plus récents. Après u
614 avec les moyens les plus récents. Après un séjour de quelques années aux États-Unis, il est fréquent qu’ils décident de s’
615 s aux États-Unis, il est fréquent qu’ils décident de s’y fixer ; ils sont donc perdus pour le développement de la connaiss
616 ixer ; ils sont donc perdus pour le développement de la connaissance en Europe, et du même coup dans leur propre pays. Le
617 erdus pour le développement de la connaissance en Europe , et du même coup dans leur propre pays. Le problème suivant se trouve
618 . Le problème suivant se trouve ainsi posé : Si l’ Europe renonçait à se doter d’un outillage scientifique suffisant (dont le p
619 uve ainsi posé : Si l’Europe renonçait à se doter d’ un outillage scientifique suffisant (dont le prix est désormais prohib
620 te à l’égard des États-Unis dans le domaine vital de son équipement énergétique — mais encore à voir décliner parallèlemen
621 s encore à voir décliner parallèlement la qualité de ses recherches de science pure, puisqu’il est impossible de former de
622 cliner parallèlement la qualité de ses recherches de science pure, puisqu’il est impossible de former des théoriciens qui
623 herches de science pure, puisqu’il est impossible de former des théoriciens qui travailleraient dans une sorte de « vide »
624 es théoriciens qui travailleraient dans une sorte de « vide » intellectuel, et sans être constamment (comme les théoricien
625 , et sans être constamment (comme les théoriciens de Princeton) alimentés en problèmes imprévus par les stations d’expérim
626 alimentés en problèmes imprévus par les stations d’ expérimentation et de développement technique. En d’autres termes, un
627 es imprévus par les stations d’expérimentation et de développement technique. En d’autres termes, un renoncement de l’Eur
628 nt technique. En d’autres termes, un renoncement de l’Europe à se doter de cet outillage scientifique la condamnerait, no
629 chnique. En d’autres termes, un renoncement de l’ Europe à se doter de cet outillage scientifique la condamnerait, non seuleme
630 res termes, un renoncement de l’Europe à se doter de cet outillage scientifique la condamnerait, non seulement à un déclin
631 e encore accéléré, mais du même coup, à un déclin de toute sa pensée (qui dans tous les domaines subit constamment des cor
632 viennent des sciences exactes). 8. (paragraphe e) de la résolution) La Commission a donné mandat à M. Auger de créer sans
633 olution) La Commission a donné mandat à M. Auger de créer sans attendre, en liaison avec M. Dautry, un Bureau d’études qu
634 ns attendre, en liaison avec M. Dautry, un Bureau d’ études qui étudiera les plans de construction du Laboratoire et prépar
635 Dautry, un Bureau d’études qui étudiera les plans de construction du Laboratoire et préparera son programme de travail. Il
636 ruction du Laboratoire et préparera son programme de travail. Il est entendu que ce Bureau (trois ou quatre personnes, plu
637 eau (trois ou quatre personnes, plus le personnel de secrétariat) aura un recrutement international. Il est également conv
638 nt international. Il est également convenu qu’une de ses premières tâches sera d’envoyer un de ses membres en mission à Br
639 ement convenu qu’une de ses premières tâches sera d’ envoyer un de ses membres en mission à Brookhaven, pour y étudier le p
640 qu’une de ses premières tâches sera d’envoyer un de ses membres en mission à Brookhaven, pour y étudier le projet quinque
641 n, pour y étudier le projet quinquennal américain de cosmotron (notamment pour les prévisions de prix). 9. M. Auger précis
642 icain de cosmotron (notamment pour les prévisions de prix). 9. M. Auger précise qu’il préparera pour la signature du direc
643 préparera pour la signature du directeur général de l’Unesco une lettre demandant aux gouvernements dont la participation
644 on, après examen des plans préparés par le Bureau d’ études, adopterait un projet de construction et de financement du Labo
645 arés par le Bureau d’études, adopterait un projet de construction et de financement du Laboratoire. La Commission, après a
646 d’études, adopterait un projet de construction et de financement du Laboratoire. La Commission, après avoir entendu M. Aug
647 endu M. Auger préciser que la Yougoslavie, membre de l’Unesco, serait certainement heureuse de pouvoir faire participer se
648 membre de l’Unesco, serait certainement heureuse de pouvoir faire participer ses chercheurs aux travaux envisagés, estime
649 Suède — Suisse — Yougoslavie. 10. (paragraphe f) de la résolution) Étant donné la pénurie actuelle en physiciens théoric
650 nurie actuelle en physiciens théoriciens capables de diriger les recherches du Laboratoire, et les délais qu’exige leur fo
651 llait dès à présent commencer à préparer l’équipe de physiciens théoriciens qui équiperont le Laboratoire lorsqu’il sera p
652 aticienne française, Mlle Morette, ancienne élève d’ Oppenheimer à Princeton, qui est en train d’organiser, en France, un c
653 qui est en train d’organiser, en France, un cours d’ été de deux mois où une vingtaine de jeunes physiciens choisis parmi l
654 t en train d’organiser, en France, un cours d’été de deux mois où une vingtaine de jeunes physiciens choisis parmi les plu
655 nce, un cours d’été de deux mois où une vingtaine de jeunes physiciens choisis parmi les plus brillants viendraient se met
656 se mettre au courant des derniers développements de la physique nucléaire sous la direction des maîtres les plus éminents
657 visitants). Ces cours orientés dans la direction de recherche qu’ouvre l’emploi du cosmotron, porteront notamment sur la
658 que quantique, la théorie quantique des champs et de l’action à distance, ainsi que sur les problèmes de haute énergie étu
659 l’action à distance, ainsi que sur les problèmes de haute énergie étudiés dans la station américaine de Berkeley (Califor
660 haute énergie étudiés dans la station américaine de Berkeley (Californie). Il est entendu que MM. Dautry et Auger s’emplo
661 tenir les crédits nécessaires pour l’organisation de ce cours dès 1951. 12. La Commission se réunira à nouveau, environ la
662 e réunira à nouveau, environ la troisième semaine de mars 1951, pour examiner les premiers plans élaborés par le Bureau d’
663 xaminer les premiers plans élaborés par le Bureau d’ études et entendre le directeur de ce Bureau. Genève, le 18 décembre 1
664 s par le Bureau d’études et entendre le directeur de ce Bureau. Genève, le 18 décembre 1950. Le chef du département des co
665 mbre 1950. Le chef du département des commissions d’ études, Jean-Paul de Dadelsen Itinéraire d’une idée (IV) : Étape
666 d’études, Jean-Paul de Dadelsen Itinéraire d’ une idée (IV) : Étapes Dès l’été 1951, le projet est pris en charge
667 ar l’Unesco, qui le négocie avec 14 gouvernements européens . Une série de colloques scientifico-diplomatiques étudient le problèm
668 égocie avec 14 gouvernements européens. Une série de colloques scientifico-diplomatiques étudient le problème du site. Tro
669 sont longuement mises en balance : Genève (région de Meyrin), Bâle-Mulhouse, et le Danemark. Le site de Meyrin près Genève
670 e Meyrin), Bâle-Mulhouse, et le Danemark. Le site de Meyrin près Genève est finalement adopté : c’est celui que souhaitait
671 xclu par a peut-être, mais assurément par c et d. De fait, au cours de la réunion du 12 décembre 1950, des cartes au l/20 
672 nion du 12 décembre 1950, des cartes au l/20 000e de la région de Meyrin (Genève) furent déroulées sur la table de la Comm
673 cembre 1950, des cartes au l/20 000e de la région de Meyrin (Genève) furent déroulées sur la table de la Commission : deux
674 de Meyrin (Genève) furent déroulées sur la table de la Commission : deux longs rectangles y étaient dessinés en rouge, l’
675 és en rouge, l’un en Suisse et l’autre en France, de part et d’autre de la route Genève-Saint-Genis. C’est le site qui fut
676 , l’un en Suisse et l’autre en France, de part et d’ autre de la route Genève-Saint-Genis. C’est le site qui fut retenu apr
677 n Suisse et l’autre en France, de part et d’autre de la route Genève-Saint-Genis. C’est le site qui fut retenu après beauc
678 é récemment étendu — côté français — à l’occasion de la construction du « Super-CERN ». Seule, l’exterritorialité n’est pa
679 1954, à la Chambre française, sur la ratification de la convention pour l’établissement du CERN, la question de la paterni
680 vention pour l’établissement du CERN, la question de la paternité de l’idée est débattue, et le rôle initial de la confére
681 tablissement du CERN, la question de la paternité de l’idée est débattue, et le rôle initial de la conférence de Lausanne
682 ernité de l’idée est débattue, et le rôle initial de la conférence de Lausanne en 1949 établi en toute clarté. (Voir l’App
683 est débattue, et le rôle initial de la conférence de Lausanne en 1949 établi en toute clarté. (Voir l’Appendice, p. 40). L
684 CERN est posée par M. Max Petitpierre, président de la Confédération suisse — qui rappellera dans son discours le rôle jo
685 dans son discours le rôle joué par la conférence de Lausanne et par le CEC. Le 16 août 1957, le directeur général du CERN
686 célérateurs en construction au CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire) à l’usage des savants d’Europe, fonction
687 our la recherche nucléaire) à l’usage des savants d’ Europe, fonctionne maintenant au maximum de son énergie ». Fin 1959, u
688 r la recherche nucléaire) à l’usage des savants d’ Europe , fonctionne maintenant au maximum de son énergie ». Fin 1959, un comm
689 avants d’Europe, fonctionne maintenant au maximum de son énergie ». Fin 1959, un communiqué de presse du CERN annonce que
690 maximum de son énergie ». Fin 1959, un communiqué de presse du CERN annonce que le synchrotron à protons « le plus puissan
691 ’automne, la « taupe » se met à creuser un tunnel de 7 km, destiné aux « anneaux de stockage à intersections » (ISR) et vu
692 creuser un tunnel de 7 km, destiné aux « anneaux de stockage à intersections » (ISR) et vulgairement désigné sous le nom
693 tions » (ISR) et vulgairement désigné sous le nom de Super-CERN. En 1975, les ISR doivent entrer en fonction. Itinérair
694 les ISR doivent entrer en fonction. Itinéraire d’ une idée (V) : un regard en arrière… Lors du Colloque marquant le X
695 consacrée à la coopération scientifique au niveau européen donna l’occasion à M. Pierre Auger — dont on a vu le rôle décisif dan
696 n a vu le rôle décisif dans la création du CERN — de prononcer un discours sur les origines du CERN. Il ne sera pas sans i
697 ERN. Il ne sera pas sans intérêt pour l’historien de rapprocher les souvenirs de P. Auger des documents cités plus haut.
698 érêt pour l’historien de rapprocher les souvenirs de P. Auger des documents cités plus haut. Discours de M. Pierre Auger
699 . Auger des documents cités plus haut. Discours de M. Pierre Auger L’entrée dans le monde où nous vivons d’un organi
700 e Auger L’entrée dans le monde où nous vivons d’ un organisme nouveau, qu’il s’agisse d’un être vivant ou d’une institu
701 ous vivons d’un organisme nouveau, qu’il s’agisse d’ un être vivant ou d’une institution, passe par une série de phases qui
702 nisme nouveau, qu’il s’agisse d’un être vivant ou d’ une institution, passe par une série de phases qui se commandent les u
703 vivant ou d’une institution, passe par une série de phases qui se commandent les unes les autres. L’idée, la conception,
704 i s’est passé dans le cas du CERN, l’Organisation européenne de recherches nucléaires, et c’est au cours d’une réunion du Centre e
705 sé dans le cas du CERN, l’Organisation européenne de recherches nucléaires, et c’est au cours d’une réunion du Centre euro
706 éenne de recherches nucléaires, et c’est au cours d’ une réunion du Centre européen de la culture, ici à Genève le 12 décem
707 que s’est produit l’un des événements essentiels de cette chaîne, la conception. L’étape précédente, celle de l’idée, est
708 chaîne, la conception. L’étape précédente, celle de l’idée, est plus difficile à préciser : on peut citer la conférence d
709 ifficile à préciser : on peut citer la conférence de Lausanne du 9 décembre 1949, au cours de laquelle un message de Louis
710 9 décembre 1949, au cours de laquelle un message de Louis de Broglie fut présenté par le ministre Raoul Dautry, message q
711 e ministre Raoul Dautry, message qui recommandait d’ étudier la création possible d’un laboratoire ou d’un institut où il s
712 e qui recommandait d’étudier la création possible d’ un laboratoire ou d’un institut où il serait possible d’œuvrer pour la
713 ’étudier la création possible d’un laboratoire ou d’ un institut où il serait possible d’œuvrer pour la science en dehors e
714 aboratoire ou d’un institut où il serait possible d’ œuvrer pour la science en dehors et au-dessus du cadre des nations par
715 même pas la physique nucléaire — ni le caractère européen n’étaient cités.5 Plus anciennement encore, dès l’automne 1946, le po
716 ement encore, dès l’automne 1946, le porte-parole de la délégation française auprès du Conseil économique et social des Na
717 s unies, Henri Laugier, avait proposé la création de laboratoires placés sous la protection de l’ONU et financés autant qu
718 réation de laboratoires placés sous la protection de l’ONU et financés autant que possible sur le budget de celle-ci. Il j
719 ONU et financés autant que possible sur le budget de celle-ci. Il justifiait sa proposition par ces mots : « Le travail cr
720  : « Le travail créateur en commun des chercheurs de nations différentes contribuera grandement à faire naître un esprit i
721 naître un esprit international. » Une commission d’ experts convoquée pour étudier la question demanda aux savants du mond
722 Finalement, on réunit ainsi un nombre appréciable de projets constructifs, imposants « châteaux en Espagne », des courants
723 âteaux en Espagne », des courants les plus divers de la recherche. Il est vrai qu’à l’époque, les maîtres d’œuvre qui aura
724 recherche. Il est vrai qu’à l’époque, les maîtres d’ œuvre qui auraient voulu les réaliser restaient introuvables. Une réso
725 nt introuvables. Une résolution des Nations unies de 1946 décida de lancer une enquête sur la possibilité de créer des lab
726 . Une résolution des Nations unies de 1946 décida de lancer une enquête sur la possibilité de créer des laboratoires inter
727 6 décida de lancer une enquête sur la possibilité de créer des laboratoires internationaux, enquête qui a donné lieu à la
728 ionaux, enquête qui a donné lieu à la publication d’ un très intéressant volume, mais n’aboutit à aucune réalisation concrè
729 très impressionné par l’émigration des physiciens européens vers les États-Unis et pensait à un laboratoire européen pour les ret
730 s vers les États-Unis et pensait à un laboratoire européen pour les retenir de ce côté de l’Atlantique. Mais de tels entretiens,
731 ensait à un laboratoire européen pour les retenir de ce côté de l’Atlantique. Mais de tels entretiens, si utiles qu’ils ai
732 laboratoire européen pour les retenir de ce côté de l’Atlantique. Mais de tels entretiens, si utiles qu’ils aient été, ne
733 pour les retenir de ce côté de l’Atlantique. Mais de tels entretiens, si utiles qu’ils aient été, ne pouvaient conduire à
734 i un cadre plus officiel était trouvé, permettant d’ espérer un accès aux pouvoirs publics des pays que l’on pouvait intére
735 ster et encourager la formation et l’organisation de centres et de laboratoires régionaux de recherche, afin de rendre plu
736 ager la formation et l’organisation de centres et de laboratoires régionaux de recherche, afin de rendre plus efficace la
737 anisation de centres et de laboratoires régionaux de recherche, afin de rendre plus efficace la collaboration des hommes d
738 rendre plus efficace la collaboration des hommes de science dans leur recherche, dans des domaines où l’effort d’un pays
739 ans leur recherche, dans des domaines où l’effort d’ un pays isolé serait insuffisant. Dans ce but, le directeur général es
740 utorisé à étudier les besoins et les possibilités de tels centres régionaux, de procéder à des estimations de leur coût et
741 ns et les possibilités de tels centres régionaux, de procéder à des estimations de leur coût et d’examiner leurs sites pos
742 centres régionaux, de procéder à des estimations de leur coût et d’examiner leurs sites possibles, d’aider dans la formul
743 ux, de procéder à des estimations de leur coût et d’ examiner leurs sites possibles, d’aider dans la formulation de leurs p
744 de leur coût et d’examiner leurs sites possibles, d’ aider dans la formulation de leurs programmes, mais sans prélever de f
745 eurs sites possibles, d’aider dans la formulation de leurs programmes, mais sans prélever de fonds sur son budget régulier
746 rmulation de leurs programmes, mais sans prélever de fonds sur son budget régulier pour participer aux frais de constructi
747 sur son budget régulier pour participer aux frais de construction et d’entretien. En réalité, Rabi avait eu beaucoup de pe
748 lier pour participer aux frais de construction et d’ entretien. En réalité, Rabi avait eu beaucoup de peine à obtenir de la
749 éalité, Rabi avait eu beaucoup de peine à obtenir de la délégation américaine le dépôt de cette résolution ; il avait bata
750 ne à obtenir de la délégation américaine le dépôt de cette résolution ; il avait bataillé toute la nuit, m’a-t-il dit. Et
751 t utilisé des termes très généraux, ne parlant ni de l’Europe ni de physique nucléaire.6 Mais telle quelle, cette résoluti
752 lisé des termes très généraux, ne parlant ni de l’ Europe ni de physique nucléaire.6 Mais telle quelle, cette résolution suffis
753 ermes très généraux, ne parlant ni de l’Europe ni de physique nucléaire.6 Mais telle quelle, cette résolution suffisait po
754 cteur du Département des sciences, j’étais chargé de la mettre en œuvre. Sans argent, ce n’était pas très facile. Ce que j
755 faire, les premiers mois, c’était essentiellement de me faire une opinion personnelle sur le sujet d’un tel laboratoire, s
756 de me faire une opinion personnelle sur le sujet d’ un tel laboratoire, sur la région à choisir — et là l’Europe s’imposai
757 el laboratoire, sur la région à choisir — et là l’ Europe s’imposait — et sur les personnes compétentes à contacter pour vendre
758 icains — et pour préparer les conseils et groupes de travail qui seraient nécessaires. C’est à ce stade que l’intervention
759 e la culture vint apporter une occasion inespérée de porter la discussion devant un groupe de savants de premier ordre afi
760 nespérée de porter la discussion devant un groupe de savants de premier ordre afin de préciser le domaine dans lequel deva
761 porter la discussion devant un groupe de savants de premier ordre afin de préciser le domaine dans lequel devait raisonna
762 uement scientifique et international. Le souvenir de ces sessions de décembre 1950, il y a vingt ans, est resté très vif d
763 que et international. Le souvenir de ces sessions de décembre 1950, il y a vingt ans, est resté très vif dans ma mémoire.
764 e, Rollier, constituaient avec moi une commission de coopération scientifique du Centre, et les échanges de vues sur les c
765 opération scientifique du Centre, et les échanges de vues sur les chances de réussite et sur le programme d’équipement du
766 u Centre, et les échanges de vues sur les chances de réussite et sur le programme d’équipement du laboratoire projeté étai
767 s sur les chances de réussite et sur le programme d’ équipement du laboratoire projeté étaient à la fois enthousiastes et r
768 fois enthousiastes et réalistes. Avec une pointe d’ émerveillement de pouvoir faire ainsi des plans grandioses avec une ch
769 es et réalistes. Avec une pointe d’émerveillement de pouvoir faire ainsi des plans grandioses avec une chance sérieuse de
770 nsi des plans grandioses avec une chance sérieuse de réussite, ce qui était absolument nouveau. Et il s’agissait en effet
771 ait absolument nouveau. Et il s’agissait en effet de plans grandioses pour l’époque : construire le plus puissant accéléra
772 époque : construire le plus puissant accélérateur de particules du monde ! Le coût de cet instrument projeté ne pouvait êt
773 ant accélérateur de particules du monde ! Le coût de cet instrument projeté ne pouvait être fixé exactement, mais on parla
774 ouvait être fixé exactement, mais on parlait déjà de dizaines de millions de dollars. La comparaison de ces chiffres avec
775 fixé exactement, mais on parlait déjà de dizaines de millions de dollars. La comparaison de ces chiffres avec le budget de
776 ent, mais on parlait déjà de dizaines de millions de dollars. La comparaison de ces chiffres avec le budget de l’Unesco de
777 e dizaines de millions de dollars. La comparaison de ces chiffres avec le budget de l’Unesco devait produire sur les dirig
778 rs. La comparaison de ces chiffres avec le budget de l’Unesco devait produire sur les dirigeants de cette dernière organis
779 et de l’Unesco devait produire sur les dirigeants de cette dernière organisation un effet extraordinaire : ils avaient l’i
780 : ils avaient l’impression que la souris essayait d’ accoucher d’une montagne. Dans les documents, brefs mais précis, qui o
781 t l’impression que la souris essayait d’accoucher d’ une montagne. Dans les documents, brefs mais précis, qui ont résulté d
782 les documents, brefs mais précis, qui ont résulté de la réunion du 12 décembre 1950, on voit, comme me l’écrivait Denis de
783 gurer déjà nettement. Par rapport à la résolution de l’Unesco, plusieurs pas importants étaient faits : le programme, la c
784 nts étaient faits : le programme, la construction d’ un accélérateur de puissance élevée (on parlait de 10 mégavolts) et la
785 : le programme, la construction d’un accélérateur de puissance élevée (on parlait de 10 mégavolts) et la région choisie :
786 d’un accélérateur de puissance élevée (on parlait de 10 mégavolts) et la région choisie : l’Europe. On avait même fixé les
787 parlait de 10 mégavolts) et la région choisie : l’ Europe . On avait même fixé les critères qui devaient présider au choix du si
788 mais finalement respecta les critères : proximité d’ une ville importante possédant une université mais non d’une grande ca
789 ille importante possédant une université mais non d’ une grande capitale politique, proximité d’une frontière, usage d’une
790 is non d’une grande capitale politique, proximité d’ une frontière, usage d’une langue de grande diffusion, situation centr
791 itale politique, proximité d’une frontière, usage d’ une langue de grande diffusion, situation centrale et, enfin, climat e
792 ue, proximité d’une frontière, usage d’une langue de grande diffusion, situation centrale et, enfin, climat et environneme
793 progrès que l’on pouvait réaliser par la méthode de la focalisation alternée. C’est elle qui a permis, quelques mois plus
794 C’est elle qui a permis, quelques mois plus tard, de fixer aux environs de 30 mégavolts la performance espérée. Mais l’amb
795 s, quelques mois plus tard, de fixer aux environs de 30 mégavolts la performance espérée. Mais l’ambition avouée de doter
796 ts la performance espérée. Mais l’ambition avouée de doter l’Europe d’un instrument exceptionnel, permettant d’offrir aux
797 rmance espérée. Mais l’ambition avouée de doter l’ Europe d’un instrument exceptionnel, permettant d’offrir aux jeunes physicie
798 espérée. Mais l’ambition avouée de doter l’Europe d’ un instrument exceptionnel, permettant d’offrir aux jeunes physiciens
799 l’Europe d’un instrument exceptionnel, permettant d’ offrir aux jeunes physiciens l’occasion de se placer sur le front d’on
800 mettant d’offrir aux jeunes physiciens l’occasion de se placer sur le front d’onde du progrès scientifique dans le domaine
801 s physiciens l’occasion de se placer sur le front d’ onde du progrès scientifique dans le domaine des particules fondamenta
802 amentales, a été certainement le moteur essentiel de toute l’entreprise et permet, seule, je crois d’expliquer le dévoueme
803 de toute l’entreprise et permet, seule, je crois d’ expliquer le dévouement et l’enthousiasme avec lequel tant d’hommes de
804 le dévouement et l’enthousiasme avec lequel tant d’ hommes de science ont donné leur temps et leurs efforts. La réunion du
805 ement et l’enthousiasme avec lequel tant d’hommes de science ont donné leur temps et leurs efforts. La réunion du 12 décem
806 as encore CERN à cette époque) mais elle a permis de franchir un des obstacles initiaux de toute entreprise de ce genre, u
807 le a permis de franchir un des obstacles initiaux de toute entreprise de ce genre, un obstacle absurde en valeur absolue,
808 hir un des obstacles initiaux de toute entreprise de ce genre, un obstacle absurde en valeur absolue, mais hélas, détermin
809 absolue, mais hélas, déterminant. Je ne disposais d’ aucune ressource budgétaire après la Conférence générale de Florence.
810 ressource budgétaire après la Conférence générale de Florence. Après la réunion de Genève, je reçus 3 millions de francs d
811 Conférence générale de Florence. Après la réunion de Genève, je reçus 3 millions de francs de la France et 50 000 francs b
812 . Après la réunion de Genève, je reçus 3 millions de francs de la France et 50 000 francs belges. C’était assez pour faire
813 réunion de Genève, je reçus 3 millions de francs de la France et 50 000 francs belges. C’était assez pour faire fonctionn
814 C’était assez pour faire fonctionner les groupes de travail nécessaires jusqu’à la conférence constitutive. L’argent fut
815 tion directe. Je pus alors constituer les équipes de volontaires et le travail de préparation scientifique, technique, et
816 nstituer les équipes de volontaires et le travail de préparation scientifique, technique, et il le fallait, juridique, put
817 ue, put commencer ; je dois dire que j’avais reçu de l’Unesco une contribution essentielle : la collaboration de Jean Muss
818 o une contribution essentielle : la collaboration de Jean Mussard, alors dans mon Département des sciences exactes et natu
819 stitution du CERN se sont produites dans le cadre de l’Unesco — en particulier la séance de Paris puis de Genève où le CER
820 s le cadre de l’Unesco — en particulier la séance de Paris puis de Genève où le CERN I, organisation préparatoire, fut con
821 l’Unesco — en particulier la séance de Paris puis de Genève où le CERN I, organisation préparatoire, fut constitué. Ce sig
822 Ce signe CERN, je le rappelle, signifiait Centre européen de recherches nucléaires. Puis le CERN I, organisme indépendant, proc
823 CERN, je le rappelle, signifiait Centre européen de recherches nucléaires. Puis le CERN I, organisme indépendant, procéda
824 comme un modèle pour la coopération scientifique européenne . Je ne rappellerai pas les aventures diverses du CERN en formation, d
825 u CERN en formation, du PS en construction. Choix de site, après de longues discussions, des visites en Hollande, à Genève
826 tion, du PS en construction. Choix de site, après de longues discussions, des visites en Hollande, à Genève, au Danemark.
827 ve fut choisie et le site même déterminé au cours d’ une randonnée en autocar où je fis arrêter la voiture sur la route de
828 autocar où je fis arrêter la voiture sur la route de Meyrin, près de la frontière, et avisant un champ écarté de toute hab
829 près de la frontière, et avisant un champ écarté de toute habitation, jouxtant la frontière, je dis au conseiller d’État
830 tion, jouxtant la frontière, je dis au conseiller d’ État Picot : Pourquoi pas là ? Cela s’appelait : À Franchevaux, à cett
831 sur le cadastre. Mais l’histoire du CERN émaillée de détails parfois pittoresques, nous conduirait trop loin de ce qui nou
832 qu’il a pu jouer justement à cause de la liberté d’ action que lui permet son statut et du haut niveau des personnalités q
833 personnalités qu’il peut réunir sur une question européenne intéressant le progrès des sciences ou de la culture. Permettez-moi m
834 européenne intéressant le progrès des sciences ou de la culture. Permettez-moi maintenant de vous communiquer quelques réf
835 iences ou de la culture. Permettez-moi maintenant de vous communiquer quelques réflexions relatives à la question des labo
836 flexions relatives à la question des laboratoires européens et de façon plus générale aux organisations scientifiques européennes
837 tives à la question des laboratoires européens et de façon plus générale aux organisations scientifiques européennes. Il e
838 çon plus générale aux organisations scientifiques européennes . Il en existe plusieurs catégories et même en réalité chacune d’entre
839 nisations intergouvernementales, car les sociétés européennes , comme la société européenne de physique, n’ont pas de programme opér
840 s, car les sociétés européennes, comme la société européenne de physique, n’ont pas de programme opérationnel. Le premier critère
841 sociétés européennes, comme la société européenne de physique, n’ont pas de programme opérationnel. Le premier critère est
842 omme la société européenne de physique, n’ont pas de programme opérationnel. Le premier critère est celui du domaine géogr
843 lui du domaine géographique couvert, c’est-à-dire de la liste des membres, car ce groupe peut être constitué par les « six
844 être constitué par les « six » comme dans le cas de l’Euratom, ou les « dix » de l’Esro, ou les « treize » du CERN, du gr
845  » comme dans le cas de l’Euratom, ou les « dix » de l’Esro, ou les « treize » du CERN, du groupe de l’Est de Dubna, etc.
846 » de l’Esro, ou les « treize » du CERN, du groupe de l’Est de Dubna, etc. Le second critère serait un critère de domaine s
847 ro, ou les « treize » du CERN, du groupe de l’Est de Dubna, etc. Le second critère serait un critère de domaine scientifiq
848 e Dubna, etc. Le second critère serait un critère de domaine scientifique, qui peut être pur ou appliqué, ou les deux : CE
849 aut pouvoir créer dans la communauté scientifique européenne un mouvement d’intérêt assez puissant. Là aussi le sujet est essentie
850 a communauté scientifique européenne un mouvement d’ intérêt assez puissant. Là aussi le sujet est essentiel, car la raison
851 pale qui peut déterminer l’assentiment des hommes de science réside dans les avantages de la coopération au point de vue g
852 t des hommes de science réside dans les avantages de la coopération au point de vue gros équipement et au point de vue de
853 u point de vue gros équipement et au point de vue de la constitution d’équipes multidisciplinaires. Le dernier point de vu
854 équipement et au point de vue de la constitution d’ équipes multidisciplinaires. Le dernier point de vue est, par exemple,
855 our la biologie moléculaire, qui ne nécessite pas d’ équipement du calibre des accélérateurs. Pour l’espace, au contraire,
856 rs. Pour l’espace, au contraire, la mise en route d’ un centre technique comme celui de l’Estec en Hollande représente un e
857 a mise en route d’un centre technique comme celui de l’Estec en Hollande représente un effort qui serait excessif pour bea
858 effort qui serait excessif pour beaucoup de pays européens . Ces considérations paraissent raisonnables et elles ont paru telles
859 es autres. Mais j’ai pourtant dû dépenser pas mal de temps et d’énergie à l’époque (c’est-à-dire entre 1950 et 1952) pour
860 ais j’ai pourtant dû dépenser pas mal de temps et d’ énergie à l’époque (c’est-à-dire entre 1950 et 1952) pour vaincre les
861 les réticences — et même l’opposition déclarée — de nombreux physiciens nucléaires, dans tous les pays qui sont ensuite d
862 s chercheurs. » « Tout le budget passera en frais d’ administration internationale », etc. L’état d’esprit a bien changé de
863 RN qui l’a déterminé. Il se pourrait que l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun — et par voie de conséquence
864 ande-Bretagne dans le Marché commun — et par voie de conséquence dans l’Euratom — relance les activités européennes dans l
865 onséquence dans l’Euratom — relance les activités européennes dans le domaine des sciences. Peut-être pas sous la forme de laborato
866 domaine des sciences. Peut-être pas sous la forme de laboratoires coopératifs nouveaux, mais comme suite à la conférence d
867 ais comme suite à la conférence dite « Minespol » de l’Unesco où les ministres responsables de la politique scientifique d
868 espol » de l’Unesco où les ministres responsables de la politique scientifique des pays d’Europe — de la Grande Europe — s
869 esponsables de la politique scientifique des pays d’ Europe — de la Grande Europe — se sont réunis. Un bureau européen va p
870 ponsables de la politique scientifique des pays d’ Europe — de la Grande Europe — se sont réunis. Un bureau européen va peut-êt
871 de la politique scientifique des pays d’Europe — de la Grande Europe — se sont réunis. Un bureau européen va peut-être fo
872 que scientifique des pays d’Europe — de la Grande Europe — se sont réunis. Un bureau européen va peut-être fonctionner à l’Une
873 — de la Grande Europe — se sont réunis. Un bureau européen va peut-être fonctionner à l’Unesco et on pourrait en attendre des se
874 attendre des services importants. Nucléaire et européen M. Auger a raison de rappeler que le message de M. de Broglie ne préc
875 rtants. Nucléaire et européen M. Auger a raison de rappeler que le message de M. de Broglie ne précisait en fait ni la s
876 péen M. Auger a raison de rappeler que le message de M. de Broglie ne précisait en fait ni la spécialisation scientifique
877 ni la spécialisation scientifique ni la fonction européenne de l’institut proposé. Toutefois, ce qu’il ne faut pas oublier c’est
878 ialisation scientifique ni la fonction européenne de l’institut proposé. Toutefois, ce qu’il ne faut pas oublier c’est que
879 e — jugée nécessaire par Raoul Dautry — du projet de laboratoire européen. C’est au discours de Dautry, recommandant expre
880 saire par Raoul Dautry — du projet de laboratoire européen . C’est au discours de Dautry, recommandant expressément « la création
881 projet de laboratoire européen. C’est au discours de Dautry, recommandant expressément « la création d’un Institut europée
882 e Dautry, recommandant expressément « la création d’ un Institut européen spécialisé de sciences nucléaires », puis à la Ré
883 mmandant expressément « la création d’un Institut européen spécialisé de sciences nucléaires », puis à la Résolution finale de l
884 t « la création d’un Institut européen spécialisé de sciences nucléaires », puis à la Résolution finale de la Conférence q
885 ciences nucléaires », puis à la Résolution finale de la Conférence qu’il faut faire remonter l’origine précise du projet.
886 nte », cette expression s’explique par la volonté d’ exclure d’entrée de jeu toute idée d’utilisation militaire, mais elle
887 te expression s’explique par la volonté d’exclure d’ entrée de jeu toute idée d’utilisation militaire, mais elle ne signifi
888 sion s’explique par la volonté d’exclure d’entrée de jeu toute idée d’utilisation militaire, mais elle ne signifie nulleme
889 r la volonté d’exclure d’entrée de jeu toute idée d’ utilisation militaire, mais elle ne signifie nullement que l’on entend
890 …et un regard en avant Après l’intervention de M. Pierre Auger, la parole fut donnée à M. John Adams, directeur du «
891 ecteur du « Super CERN » et principal responsable de la construction du premier CERN. Professor John Adams’ speech I
892 icult to start anything else of a similar kind in Europe . Now this is just an aside, so to speak, because Pierre Auger mention
893 e research it does, and the importance of this in Europe . At this moment, we are discussing the setting up of what has been ca
894 discussion here : the situation of the moment in Europe , in science, is very different from what it was twenty years ago — di
895 uger and others ; now this idea is established in Europe , CERN exists, everybody can look at it, and it is no longer original,
896 ook at the development of the education system in Europe in the next 20 or 30 years — because these are the planning periods o
897 t to provide facilities for universities all over Europe for the education system — one has to try to relate them to the Europ
898 re, 1970, le professeur Louis Dick, collaborateur de la première heure du CERN, il s’agit là du succès d’une entreprise su
899 la première heure du CERN, il s’agit là du succès d’ une entreprise supranationale qui a eu le courage — et le bon sens élé
900 ui a eu le courage — et le bon sens élémentaire — de passer outre aux tabous nationaux et au conservatisme des universitai
901 ète et rapide, serait-elle encore possible dans l’ Europe d’aujourd’hui, en proie aux derniers sursauts des nationalismes ? Le
902 rapide, serait-elle encore possible dans l’Europe d’ aujourd’hui, en proie aux derniers sursauts des nationalismes ? Le rôl
903 r général paraît exemplaire. Mais cette condition d’ indépendance et d’efficacité de l’organisme ne fut obtenue qu’à la fav
904 xemplaire. Mais cette condition d’indépendance et d’ efficacité de l’organisme ne fut obtenue qu’à la faveur du peu de brui
905 is cette condition d’indépendance et d’efficacité de l’organisme ne fut obtenue qu’à la faveur du peu de bruit fait dans l
906 ! » D’autre part, dans certains domaines, l’excès de discrétion peut se révéler néfaste. La question est des plus actuelle
907 La question est des plus actuelles. Elle se pose d’ une manière dramatique à propos des centrales nucléaires. C’est un pro
908 ropos des centrales nucléaires. C’est un problème d’ information à la fois des citoyens et des gouvernants. P. Auger rappel
909 P. Auger rappelait que le CERN avait fait l’objet d’ un référendum à Genève, beaucoup craignant que ce laboratoire « atomiq
910 effets nocifs par radiation (souvenir inévitable d’ Hiroshima et manque d’information sur la nature exacte d’un synchrocyc
911 iation (souvenir inévitable d’Hiroshima et manque d’ information sur la nature exacte d’un synchrocyclotron). À cette occas
912 hima et manque d’information sur la nature exacte d’ un synchrocyclotron). À cette occasion, Pierre Auger avait composé, da
913 aujourd’hui, ne pourrait guère séduire la volonté de puissance des États : on sait bien qu’ils accordent peu d’importance
914 nce des États : on sait bien qu’ils accordent peu d’ importance à ce qui n’a pas d’intérêt militaire. En revanche, il ne fe
915 u’ils accordent peu d’importance à ce qui n’a pas d’ intérêt militaire. En revanche, il ne ferait plus peur au citoyen moye
916 toyen moyen, lequel penserait, au pire, que c’est de l’argent perdu. Mais il n’en va pas de même des centrales nucléaires
917 centrales nucléaires. Là, c’est l’État qui essaie de faire passer « à petit bruit » des projets qu’on prévoit désastreux à
918 ng terme… (Mais, à long terme, les fonctionnaires d’ aujourd’hui seront depuis longtemps à la retraite : il n’y a donc pas
919 epuis longtemps à la retraite : il n’y a donc pas de problème « sérieux ».) Devant le tir de barrage des mensonges officie
920 donc pas de problème « sérieux ».) Devant le tir de barrage des mensonges officiels à l’appui des centrales nucléaires, d
921 ls à l’appui des centrales nucléaires, des ventes d’ armes, des manipulations monétaires, devant les oui de principe, mais
922 mes, des manipulations monétaires, devant les oui de principe, mais en fait non, que réitèrent les États-nations lorsqu’il
923 que réitèrent les États-nations lorsqu’il s’agit de construire des instruments communs de science, d’éducation, de paix,
924 u’il s’agit de construire des instruments communs de science, d’éducation, de paix, on est tenté de penser que « l’heure d
925 de construire des instruments communs de science, d’ éducation, de paix, on est tenté de penser que « l’heure de l’Europe u
926 des instruments communs de science, d’éducation, de paix, on est tenté de penser que « l’heure de l’Europe unie a passé »
927 ns de science, d’éducation, de paix, on est tenté de penser que « l’heure de l’Europe unie a passé ». Certes, dans les cir
928 on, de paix, on est tenté de penser que « l’heure de l’Europe unie a passé ». Certes, dans les circonstances actuelles, ni
929 e paix, on est tenté de penser que « l’heure de l’ Europe unie a passé ». Certes, dans les circonstances actuelles, ni la CECA
930 ar un Conseil des ministres français que l’exposé de Robert Schuman avait comme à dessein endormi) ; ni la CEE ; ni même l
931 raison, les institutions privées comme le Collège d’ Europe et le Centre européen de la culture — ne seraient possibles ou
932 ison, les institutions privées comme le Collège d’ Europe et le Centre européen de la culture — ne seraient possibles ou même p
933 ossibles ou même proprement concevables. La cause européenne a progressé dans les esprits (65 % pour un gouvernement européen, dan
934 ressé dans les esprits (65 % pour un gouvernement européen , dans tous les sondages d’opinion). Mais les États sont plus négatifs
935 un gouvernement européen, dans tous les sondages d’ opinion). Mais les États sont plus négatifs que jamais. La Crise ne fa
936 orcer les égoïsmes nationaux et les souverainetés d’ autant plus ombrageuses qu’elles n’ont plus d’autre vrai pouvoir que c
937 tés d’autant plus ombrageuses qu’elles n’ont plus d’ autre vrai pouvoir que celui de dire non à toute espèce de projet de s
938 u’elles n’ont plus d’autre vrai pouvoir que celui de dire non à toute espèce de projet de solidarité. Ce qui est passé, c’
939 vrai pouvoir que celui de dire non à toute espèce de projet de solidarité. Ce qui est passé, c’est l’heure d’une Europe il
940 ir que celui de dire non à toute espèce de projet de solidarité. Ce qui est passé, c’est l’heure d’une Europe illusoire, c
941 et de solidarité. Ce qui est passé, c’est l’heure d’ une Europe illusoire, celle qu’on croyait pouvoir fonder sur les États
942 solidarité. Ce qui est passé, c’est l’heure d’une Europe illusoire, celle qu’on croyait pouvoir fonder sur les États. Ce qui v
943 États. Ce qui vient, ce qui est là, c’est l’heure d’ inventer de nouvelles formes de communauté, et avant tout : les région
944 ui vient, ce qui est là, c’est l’heure d’inventer de nouvelles formes de communauté, et avant tout : les régions fédérées.
945 là, c’est l’heure d’inventer de nouvelles formes de communauté, et avant tout : les régions fédérées. Appendice : Un d
946 çaise en 19547 Extraits du Journal officiel de la République française, Assemblée nationale, Séance du mardi 6 juill
947 ce du mardi 6 juillet 1954. Discussion du projet de ratification de la convention pour l’établissement du CERN. M. Charl
948 illet 1954. Discussion du projet de ratification de la convention pour l’établissement du CERN. M. Charles Viatte, rappo
949 vous est présenté sera bienfaisant pour l’avenir de la science française. » (p. 3227) Au nom du parti communiste, M. Geor
950 rges Cogniot présente un contre-projet, le crédit de 700 millions demandé pour le CERN serait affecté à un institut pureme
951  La science française est exsangue, elle a besoin d’ une transfusion, et le Centre européen se présente comme une saignée.
952 ue, elle a besoin d’une transfusion, et le Centre européen se présente comme une saignée. […] Pour cacher l’absence totale de pr
953 mme une saignée. […] Pour cacher l’absence totale de protection des intérêts français dans la nouvelle entreprise cosmopol
954 commission. On nous a dit et répété qu’il s’agit d’ une initiative française… La vérité historique est que l’idée du Centr
955 dée du Centre a été conçue en 1949 par les hommes de ce qu’on appelle le Mouvement européen, lors de la conférence de Laus
956 9 par les hommes de ce qu’on appelle le Mouvement européen , lors de la conférence de Lausanne de cette organisation. »8 (p. 3229
957 elle le Mouvement européen, lors de la conférence de Lausanne de cette organisation. »8 (p. 3229, col. l) M. Jules Moch r
958 ement européen, lors de la conférence de Lausanne de cette organisation. »8 (p. 3229, col. l) M. Jules Moch répond : « Je
959 drais insister sur le fait qu’il ne s’agit ici ni d’ un mouvement pour l’Europe, ni d’un mouvement politique, ni de la Comm
960 fait qu’il ne s’agit ici ni d’un mouvement pour l’ Europe , ni d’un mouvement politique, ni de la Communauté européenne du charb
961 ne s’agit ici ni d’un mouvement pour l’Europe, ni d’ un mouvement politique, ni de la Communauté européenne du charbon et d
962 nt pour l’Europe, ni d’un mouvement politique, ni de la Communauté européenne du charbon et de l’acier, moins encore de pr
963 européenne du charbon et de l’acier, moins encore de production de bombes atomiques, mais simplement de la construction d’
964 charbon et de l’acier, moins encore de production de bombes atomiques, mais simplement de la construction d’un laboratoire
965 e production de bombes atomiques, mais simplement de la construction d’un laboratoire important et que nous aurions du mal
966 bes atomiques, mais simplement de la construction d’ un laboratoire important et que nous aurions du mal à réaliser par nos
967 . » (p. 3229, col. 2) M. Daniel Mayer, président de la commission rappelle que dans son rapport, M. Viatte a précisé que
968 rapport, M. Viatte a précisé que « dès la session de 1949 de la Conférence européenne de la culture, tenue à Lausanne, M.
969 M. Viatte a précisé que « dès la session de 1949 de la Conférence européenne de la culture, tenue à Lausanne, M. Dautry d
970 isé que « dès la session de 1949 de la Conférence européenne de la culture, tenue à Lausanne, M. Dautry donnait lecture d’un messa
971 ès la session de 1949 de la Conférence européenne de la culture, tenue à Lausanne, M. Dautry donnait lecture d’un message
972 ture, tenue à Lausanne, M. Dautry donnait lecture d’ un message du prince Louis de Broglie insistant pour que l’Europe pren
973 e du prince Louis de Broglie insistant pour que l’ Europe prenne sa place parmi les puissances se livrant à des recherches nucl
974 ucléaires. C’est ce message qui a été à l’origine de la convention présentement soumise à la ratification de l’Assemblée. 
975 convention présentement soumise à la ratification de l’Assemblée. » (p. 3232, col. 2) Enfin, cette dernière déclaration d
976  3232, col. 2) Enfin, cette dernière déclaration de l’opposition : « M. Georges Cogniot. Monsieur le rapporteur nous a di
977 r nous a dit : toutes vos références au Mouvement européen n’ont rien à voir avec le projet en discussion. Je regrette beaucoup,
978 ires qui contient un article sur « l’organisation européenne pour la recherche nucléaire » et à la troisième ligne duquel je lis :
979 ème ligne duquel je lis : « C’est à la Conférence européenne de la culture tenue à Lausanne en décembre 1949, sous les auspices du
980 uquel je lis : « C’est à la Conférence européenne de la culture tenue à Lausanne en décembre 1949, sous les auspices du Mo
981 en décembre 1949, sous les auspices du Mouvement européen … » Ce n’est pas moi qui ai établi la liaison entre le Centre européen
982 pas moi qui ai établi la liaison entre le Centre européen de recherches nucléaires et le Mouvement européen, mais un document é
983 qui ai établi la liaison entre le Centre européen de recherches nucléaires et le Mouvement européen, mais un document éman
984 européen de recherches nucléaires et le Mouvement européen , mais un document émanant de la présidence du conseil. 1. The L
985 t le Mouvement européen, mais un document émanant de la présidence du conseil. 1. The Last Trump , Doubleday, New Yo
986 ma fenêtre, un homme en sweater bleu et pantalon de flanelle passait les cheveux au vent — deux belles touffes blanches e
987 s blanches en désordre “génial” — et c’était l’un de mes voisins, Albert Einstein, le patriarche du nouvel âge, le Moïse d
988 met en fuite ma petite fille. À quoi pense-t-il ? De ce cerveau est sortie l’équation qui est en train de bouleverser le m
989 e vois : E = mc2 . L’énergie est égale au produit de la masse par le carré de la vitesse lumineuse. On n’a jamais tant dit
990 gie est égale au produit de la masse par le carré de la vitesse lumineuse. On n’a jamais tant dit en si peu de signes… »
991 sur la bombe atomique, chap. VI. 3. Le président de la Commission, M. Raoul Dautry, grippé, avait la veille au soir prié
992 ppé, avait la veille au soir prié D. de Rougemont de présider à sa place. 4. Voir au sujet de ces cinq critères l’encadré
993 . ce qui était tout à l’heure reproché au message de M. Louis de Broglie. (Note de la rédaction.) 7. Documents aimablemen
994 reproché au message de M. Louis de Broglie. (Note de la rédaction.) 7. Documents aimablement communiqués par le Service d
995 Documents aimablement communiqués par le Service d’ information du CERN. 8. Souligné par nous. a. Abréviation de Synchro
996 n du CERN. 8. Souligné par nous. a. Abréviation de Synchrotron à protons.
3 1975, Deux initiatives du CEC : Documents sur l’origine du CERN et de la Fondation européenne de la culture. II. Les débuts de la Fondation européenne de la culture
997 II. Les débuts de la Fondation européenne de la culture L’idée Cela commence par
998 II. Les débuts de la Fondation européenne de la culture L’idée Cela commence par deux grands rideaux jau
999 II. Les débuts de la Fondation européenne de la culture L’idée Cela commence par deux grands rideaux jaunes
1000 r deux grands rideaux jaunes fermés dans un geste d’ humeur sur la porte-fenêtre de ma salle de travail, à Ferney. Raymond
1001 ermés dans un geste d’humeur sur la porte-fenêtre de ma salle de travail, à Ferney. Raymond Silva, secrétaire général du C
1002 n geste d’humeur sur la porte-fenêtre de ma salle de travail, à Ferney. Raymond Silva, secrétaire général du Centre europé
1003 ient de m’annoncer que le Comité américain pour l’ Europe unie refuse son aide à notre Centre, jugé « inclassable », et décide
1004 e à notre Centre, jugé « inclassable », et décide de donner un million de dollars à un organisme européen de propagande, d
1005 é « inclassable », et décide de donner un million de dollars à un organisme européen de propagande, déjà richement doté, m
1006 de de donner un million de dollars à un organisme européen de propagande, déjà richement doté, mais dont l’efficacité ne nous pa
1007 ner un million de dollars à un organisme européen de propagande, déjà richement doté, mais dont l’efficacité ne nous paraî
1008 e mot ! Quand on pensera que nous sommes capables de donner, on nous donnera ! De ce dialogue, et d’une juste colère, est
1009 nous sommes capables de donner, on nous donnera ! De ce dialogue, et d’une juste colère, est née l’idée de la Fondation, e
1010 s de donner, on nous donnera ! De ce dialogue, et d’ une juste colère, est née l’idée de la Fondation, en décembre 1952. No
1011 e dialogue, et d’une juste colère, est née l’idée de la Fondation, en décembre 1952. Nous vivions alors une période de viv
1012 en décembre 1952. Nous vivions alors une période de vive fermentation européenne. La CECA s’installait à Luxembourg et Je
1013 us vivions alors une période de vive fermentation européenne . La CECA s’installait à Luxembourg et Jean Monnet saluait en elle une
1014 ité supranationale, « souveraine dans les limites de sa compétence » (Discours du 11 septembre 1952). Le Marché commun n’é
1015 e Marché commun n’était encore que le rêve secret de quelques économistes comme Pierre Uri, ou d’hommes d’État comme P.-H.
1016 cret de quelques économistes comme Pierre Uri, ou d’ hommes d’État comme P.-H. Spaak. Mais le traité instituant la Communau
1017 H. Spaak. Mais le traité instituant la Communauté de défense européenne s’élaborait. À Strasbourg, une Assemblée ad hoc av
1018 ais le traité instituant la Communauté de défense européenne s’élaborait. À Strasbourg, une Assemblée ad hoc avait chargé Fernand
1019 ne Assemblée ad hoc avait chargé Fernand Dehousse de préparer un projet de Constitution européenne. Et le CERN ouvrait ses
1020 ait chargé Fernand Dehousse de préparer un projet de Constitution européenne. Et le CERN ouvrait ses chantiers près de Gen
1021 nd Dehousse de préparer un projet de Constitution européenne . Et le CERN ouvrait ses chantiers près de Genève. Plus que jamais, da
1022 près de Genève. Plus que jamais, dans ce concours d’ innovations économiques, militaires, juridiques et techniques, « l’Eur
1023 miques, militaires, juridiques et techniques, « l’ Europe des esprits et des cœurs » devait affirmer sa présence, et rappeler q
1024 t et du Courrier fédéral (pour l’examen du projet de Constitution européenne, que prépare l’Assemblée ad hoc de la CECA).
1025 fédéral (pour l’examen du projet de Constitution européenne , que prépare l’Assemblée ad hoc de la CECA). 2. Créer une association
1026 tution européenne, que prépare l’Assemblée ad hoc de la CECA). 2. Créer une association des « Amis du Centre européen de l
1027 faire du Centre européen de la culture une sorte de pivot entre l’idée européenne et ses réalisations politiques. Ce prog
1028 éen de la culture une sorte de pivot entre l’idée européenne et ses réalisations politiques. Ce programme impliquait et appelait l
1029 ues. Ce programme impliquait et appelait l’action d’ un groupe intermédiaire capable à la fois de financer, de conseiller e
1030 ction d’un groupe intermédiaire capable à la fois de financer, de conseiller et de contrôler une action pour l’Europe insp
1031 oupe intermédiaire capable à la fois de financer, de conseiller et de contrôler une action pour l’Europe inspirée par le C
1032 e capable à la fois de financer, de conseiller et de contrôler une action pour l’Europe inspirée par le Centre, et qui se
1033 , de conseiller et de contrôler une action pour l’ Europe inspirée par le Centre, et qui se fût située dès le départ au niveau
1034 e dès le départ au niveau des idées et des prises de conscience. Car « les obstacles à notre union ne sont pas dans les fa
1035 avais-je écrit à maintes reprises. La stratégie de l’opération me semblait simple : il s’agissait de réunir, au service
1036 de l’opération me semblait simple : il s’agissait de réunir, au service de l’idée fédéraliste, des moyens financiers et po
1037 lait simple : il s’agissait de réunir, au service de l’idée fédéraliste, des moyens financiers et politiques suffisants po
1038 es suffisants pour faire passer le seuil critique d’ efficacité aux organismes projetés. Devant cette tâche bien définie, m
1039 urces, une fois de plus j’ai recours aux conseils de Joseph Retinger, le fondateur, l’Éminence grise du congrès de La Haye
1040 tinger, le fondateur, l’Éminence grise du congrès de La Haye puis du Mouvement européen. Du fond de sa tanière londonienne
1041 nce grise du congrès de La Haye puis du Mouvement européen . Du fond de sa tanière londonienne où il fait des patiences de cartes
1042 ès de La Haye puis du Mouvement européen. Du fond de sa tanière londonienne où il fait des patiences de cartes entre deux
1043 e sa tanière londonienne où il fait des patiences de cartes entre deux appels téléphoniques, le vieux renard m’a promis d’
1044 appels téléphoniques, le vieux renard m’a promis d’ amener à coopérer avec les philosophes, savants et sociologues que je
1045 aucoup de lettres. Retinger déjeune avec beaucoup d’ hommes influents. Les 14 et 15 novembre 1953, une quinzaine d’entre eu
1046 est né Louis XIV. Sont présents : des dirigeants de conseils nationaux du patronat et de syndicats, des présidents et sec
1047 s dirigeants de conseils nationaux du patronat et de syndicats, des présidents et secrétaires généraux d’organisations phi
1048 syndicats, des présidents et secrétaires généraux d’ organisations philanthropiques comme la Ligue des Sociétés de la Croix
1049 ions philanthropiques comme la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge, ou ecclésiastiques comme le Kirchentag, des directeur
1050 clésiastiques comme le Kirchentag, des directeurs de banques nationales et internationales, des PDG de grandes sociétés co
1051 de banques nationales et internationales, des PDG de grandes sociétés comme Unilever et Snia Viscosa, enfin des animateurs
1052 t Snia Viscosa, enfin des animateurs du Mouvement européen et du Conseil des communes d’Europe. Le rassemblement de personnalité
1053 du Mouvement européen et du Conseil des communes d’ Europe. Le rassemblement de personnalités aussi diverses s’explique pa
1054 u Mouvement européen et du Conseil des communes d’ Europe . Le rassemblement de personnalités aussi diverses s’explique par l’in
1055 u Conseil des communes d’Europe. Le rassemblement de personnalités aussi diverses s’explique par l’intention des organisat
1056 ention des organisateurs : créer un cercle élargi d’ Amis du Centre européen de la culture, et rassembler, autour d’un gran
1057 tre européen de la culture, et rassembler, autour d’ un grand projet, des hommes qui contrôlent des moyens importants et se
1058 s importants et se sont signalés dans leur sphère d’ influence par l’intérêt actif qu’ils portent à l’union des Européens.
1059 par l’intérêt actif qu’ils portent à l’union des Européens . Lecture leur est donnée du texte suivant, écrit par le directeur du
1060 opéen de la culture : HABEAS ANIMAM Situation de l’homme au xxe siècle Le totalitarisme règne aujourd’hui sur un tie
1061 Le totalitarisme règne aujourd’hui sur un tiers de l’humanité. Il agit dans les deux autres tiers non seulement par sa p
1062 pagande et sa diplomatie, mais par la fascination de ses mythes et par la terreur même qu’il exerce. Dans les pays demeuré
1063 . Dans les pays demeurés libres, le développement de l’étatisme aux dépens du sens civique, d’une part, l’absence d’un idé
1064 aux dépens du sens civique, d’une part, l’absence d’ un idéal commun, d’autre part, minent la résistance spirituelle et pol
1065 irituelle et politique, préparant ainsi les voies de la tyrannie collectiviste. Celle-ci s’attaque aux fondements comme au
1066 e-ci s’attaque aux fondements comme aux conquêtes de notre civilisation occidentale, parce qu’elle s’attaque à la notion d
1067 occidentale, parce qu’elle s’attaque à la notion de l’homme qui fut l’origine décisive de cette civilisation, et qui en r
1068 à la notion de l’homme qui fut l’origine décisive de cette civilisation, et qui en restera le plus haut achèvement. Ce n’e
1069 ut achèvement. Ce n’est plus seulement la liberté de la personne — l’habeas corpus — qui est contestée au xxe siècle, mai
1070 au xxe siècle, mais déjà son identité, le droit de chaque homme à son âme, l’habeas animam, comme l’a dit Ignazio Silone
1071 ilone. La tyrannie possède aujourd’hui les moyens de modifier la pensée, les sentiments, et jusqu’au sens de la vérité che
1072 ifier la pensée, les sentiments, et jusqu’au sens de la vérité chez un homme. La mise en esclavage mental d’une grande par
1073 vérité chez un homme. La mise en esclavage mental d’ une grande partie de l’humanité n’est plus une utopie : ses moyens sci
1074 . La mise en esclavage mental d’une grande partie de l’humanité n’est plus une utopie : ses moyens scientifiques existent,
1075 ent, ils sont à l’œuvre sous nos yeux. Situation de l’Europe Foyer de la civilisation occidentale, l’Europe a pour missi
1076 ils sont à l’œuvre sous nos yeux. Situation de l’ Europe Foyer de la civilisation occidentale, l’Europe a pour mission suprêm
1077 uvre sous nos yeux. Situation de l’Europe Foyer de la civilisation occidentale, l’Europe a pour mission suprême et impér
1078 l’Europe Foyer de la civilisation occidentale, l’ Europe a pour mission suprême et impérieuse de susciter la résistance à cett
1079 le, l’Europe a pour mission suprême et impérieuse de susciter la résistance à cette immense offensive anonyme contre l’hum
1080 e dont l’Histoire n’a pas vu le précédent. Mais l’ Europe est elle-même en grand péril. Les peuples qu’elle a civilisés retourn
1081 tés et opprimés retournent contre elle les idéaux de liberté et d’égalité qui avaient assuré son prestige. Les progrès de
1082 s retournent contre elle les idéaux de liberté et d’ égalité qui avaient assuré son prestige. Les progrès de l’hygiène, rép
1083 lité qui avaient assuré son prestige. Les progrès de l’hygiène, répandus par les Européens, ont pour effet de bouleverser
1084 stige. Les progrès de l’hygiène, répandus par les Européens , ont pour effet de bouleverser totalement les rapports démographiques
1085 giène, répandus par les Européens, ont pour effet de bouleverser totalement les rapports démographiques entre l’Europe et
1086 er totalement les rapports démographiques entre l’ Europe et d’autres groupes de nations. Le nationalisme qui nous divise devie
1087 démographiques entre l’Europe et d’autres groupes de nations. Le nationalisme qui nous divise devient, ailleurs, principe
1088 lisme qui nous divise devient, ailleurs, principe d’ union à nos dépens. Les sources extérieures de nos richesses tarissent
1089 ipe d’union à nos dépens. Les sources extérieures de nos richesses tarissent. De grands marchés se ferment à nos produits.
1090 s sources extérieures de nos richesses tarissent. De grands marchés se ferment à nos produits. Des empires concurrents se
1091 sent. Ainsi, au moment où les valeurs secondaires de notre civilisation ont conquis le monde, l’Europe en perd naturelleme
1092 res de notre civilisation ont conquis le monde, l’ Europe en perd naturellement le monopole, cependant qu’elle voit ses valeurs
1093 ositions économiques compromises. Mais surtout, l’ Europe se sent impuissante, devant cette montée des périls. Les 325 millions
1094 devant cette montée des périls. Les 325 millions d’ hommes qui l’habitent, à l’ouest du rideau de fer, vivent dans la peur
1095 ions d’hommes qui l’habitent, à l’ouest du rideau de fer, vivent dans la peur de 200 millions de Russes, et dans la dépend
1096 , à l’ouest du rideau de fer, vivent dans la peur de 200 millions de Russes, et dans la dépendance économique de 160 milli
1097 ideau de fer, vivent dans la peur de 200 millions de Russes, et dans la dépendance économique de 160 millions d’Américains
1098 lions de Russes, et dans la dépendance économique de 160 millions d’Américains. La raison de cet apparent paradoxe est sim
1099 et dans la dépendance économique de 160 millions d’ Américains. La raison de cet apparent paradoxe est simple : nous ne no
1100 conomique de 160 millions d’Américains. La raison de cet apparent paradoxe est simple : nous ne nous sentons pas 325 milli
1101 st simple : nous ne nous sentons pas 325 millions d’ Européens, mais seulement 42 millions de Français, 8 millions de Belge
1102 simple : nous ne nous sentons pas 325 millions d’ Européens , mais seulement 42 millions de Français, 8 millions de Belges, 3 mill
1103 millions d’Européens, mais seulement 42 millions de Français, 8 millions de Belges, 3 millions de Norvégiens… Nous penson
1104 ais seulement 42 millions de Français, 8 millions de Belges, 3 millions de Norvégiens… Nous pensons encore nationalement,
1105 ons de Français, 8 millions de Belges, 3 millions de Norvégiens… Nous pensons encore nationalement, dans l’ère des grands
1106 l’ère des grands empires, des grands marchés, et de la stratégie mondiale. Nous nous sentons en conséquence trop petits p
1107 t par suite morale. Tout ce qui fait le sens même de nos vies. Le dilemme En vérité, l’Europe perdra tout cela, si elle
1108 sens même de nos vies. Le dilemme En vérité, l’ Europe perdra tout cela, si elle persiste dans sa division en une vingtaine
1109 i elle persiste dans sa division en une vingtaine de petits États, cause principale de son présent abaissement. Elle ne po
1110 n une vingtaine de petits États, cause principale de son présent abaissement. Elle ne pourra survivre, et sauver la civili
1111 des obstacles à l’union Les obstacles à l’union européenne sont actuellement d’ordre moral, bien plus que matériel. Voici les pr
1112 obstacles à l’union européenne sont actuellement d’ ordre moral, bien plus que matériel. Voici les principaux : — manque d
1113 lus que matériel. Voici les principaux : — manque de confiance des Européens en eux-mêmes, et défaitisme devant « le mouve
1114 Voici les principaux : — manque de confiance des Européens en eux-mêmes, et défaitisme devant « le mouvement fatal de l’Histoire
1115 -mêmes, et défaitisme devant « le mouvement fatal de l’Histoire » ; — attachement fétichiste à des « souverainetés nationa
1116 iècle et sont devenues en partie fictives : aucun de nos pays ne peut se défendre seul plus de quelques heures ; — sectar
1117 : aucun de nos pays ne peut se défendre seul plus de quelques heures ; — sectarisme politique, égoïsme à courte vue, qui
1118 empêchent les gouvernants autant que les peuples de réaliser la nature des périls menaçant de tous côtés l’ensemble de l’
1119 peuples de réaliser la nature des périls menaçant de tous côtés l’ensemble de l’Europe ; — enfin et surtout, préjugés nati
1120 ture des périls menaçant de tous côtés l’ensemble de l’Europe ; — enfin et surtout, préjugés nationaux à l’égard des voisi
1121 des périls menaçant de tous côtés l’ensemble de l’ Europe  ; — enfin et surtout, préjugés nationaux à l’égard des voisins, hérit
1122 préjugés nationaux à l’égard des voisins, hérités de plusieurs guerres, ou inculqués par l’enseignement à tous les degrés,
1123 à tous les degrés, depuis un siècle. Les efforts d’ union entrepris depuis 1946 se voient aujourd’hui freinés par tous ces
1124 aidissent, et se démasquent. Certes, les sondages de l’opinion réelle indiquent sans exception, dans tous nos pays, qu’une
1125 on, dans tous nos pays, qu’une large majorité des Européens veut l’union. Mais cela n’empêche pas des fractions importantes de ce
1126 Mais cela n’empêche pas des fractions importantes de ceux qui prétendent parler pour l’opinion, et qui disposent des moyen
1127 écessaires dans les parlements et dans la presse, de se conformer avec ensemble aux mots d’ordre lancés par les centrales,
1128 nce nationale », « danger allemand », « offensive de paix russe », « impérialisme américain ». Le temps que l’on perd ains
1129 ain ». Le temps que l’on perd ainsi pour le salut de l’Europe, d’autres le gagnent pour sa ruine. Nécessité de réveiller
1130 . Le temps que l’on perd ainsi pour le salut de l’ Europe , d’autres le gagnent pour sa ruine. Nécessité de réveiller un sentim
1131 pe, d’autres le gagnent pour sa ruine. Nécessité de réveiller un sentiment commun des Européens Il est donc évident que
1132 . Nécessité de réveiller un sentiment commun des Européens Il est donc évident que le nœud du problème est dans l’attitude mora
1133 e nœud du problème est dans l’attitude morale des Européens eux-mêmes. À défaut d’une prise de conscience assez rapide et général
1134 attitude morale des Européens eux-mêmes. À défaut d’ une prise de conscience assez rapide et générale du danger que courent
1135 s pays, mais aussi des ressources immenses dont l’ Europe disposerait encore à la seule condition de s’unir — tous les traités
1136 l’Europe disposerait encore à la seule condition de s’unir — tous les traités et pactes que l’on pourra conclure seront i
1137 teront lettre morte. Si au contraire le sentiment de leur destin commun se réveille chez les Européens, la plupart des obs
1138 timent de leur destin commun se réveille chez les Européens , la plupart des obstacles existant aujourd’hui paraîtront plus facile
1139 sans, méfiances non fondées, et surtout ignorance de la vraie situation. Le Centre européen de la culture a été fondé pou
1140 té fondé pour contribuer à ce réveil du sentiment européen Il a commencé par agir dans les domaines de la vie culturelle où il
1141 uropéen Il a commencé par agir dans les domaines de la vie culturelle où il semblait possible d’obtenir rapidement des ré
1142 ines de la vie culturelle où il semblait possible d’ obtenir rapidement des résultats concrets. Il a créé une série d’assoc
1143 ement des résultats concrets. Il a créé une série d’ associations et communautés de travail qui fonctionnent dès maintenant
1144 Il a créé une série d’associations et communautés de travail qui fonctionnent dès maintenant sur un plan supranational, co
1145 tenant sur un plan supranational, comme si déjà l’ Europe était unie. Fort de ces premières réalisations, qui lui assurent une
1146 national, comme si déjà l’Europe était unie. Fort de ces premières réalisations, qui lui assurent une base d’utilité techn
1147 premières réalisations, qui lui assurent une base d’ utilité technique, le Centre peut aborder maintenant d’une manière plu
1148 lité technique, le Centre peut aborder maintenant d’ une manière plus large sa vraie mission : devenir un lieu de ralliemen
1149 ère plus large sa vraie mission : devenir un lieu de ralliement et un foyer d’initiatives pour tous ceux qui ont compris q
1150 ssion : devenir un lieu de ralliement et un foyer d’ initiatives pour tous ceux qui ont compris que l’Europe doit s’unir, m
1151 ’initiatives pour tous ceux qui ont compris que l’ Europe doit s’unir, mais que le développement de l’esprit européen reste la
1152 e l’Europe doit s’unir, mais que le développement de l’esprit européen reste la condition primordiale et vitale de l’union
1153 oit s’unir, mais que le développement de l’esprit européen reste la condition primordiale et vitale de l’union institutionnelle.
1154 européen reste la condition primordiale et vitale de l’union institutionnelle. Les Amis du Centre Comment élargir l’acti
1155 on du Centre ? Comment intensifier le rayonnement de l’idée européenne non seulement dans nos différents pays, mais dans l
1156 re ? Comment intensifier le rayonnement de l’idée européenne non seulement dans nos différents pays, mais dans les différents mili
1157 ys, mais dans les différents milieux responsables de chaque pays ? Comment offrir à des hommes influents l’occasion de réu
1158 Comment offrir à des hommes influents l’occasion de réunir leurs forces pour le salut public du continent ? L’idée de for
1159 forces pour le salut public du continent ? L’idée de former un groupe d’Amis du Centre est née de semblables questions. Le
1160 public du continent ? L’idée de former un groupe d’ Amis du Centre est née de semblables questions. Les Amis du Centre ne
1161 idée de former un groupe d’Amis du Centre est née de semblables questions. Les Amis du Centre ne seront pas une organisati
1162 lus. Mais d’abord, et tout simplement, une amitié européenne . Un réseau d’influences très diverses mises au service de l’idéal d’u
1163 tout simplement, une amitié européenne. Un réseau d’ influences très diverses mises au service de l’idéal d’union. Une occa
1164 éseau d’influences très diverses mises au service de l’idéal d’union. Une occasion pour quelques personnalités soucieuses
1165 luences très diverses mises au service de l’idéal d’ union. Une occasion pour quelques personnalités soucieuses des destins
1166 our quelques personnalités soucieuses des destins de l’Europe, et conscientes de leurs responsabilités, de se rencontrer,
1167 uelques personnalités soucieuses des destins de l’ Europe , et conscientes de leurs responsabilités, de se rencontrer, de s’info
1168 oucieuses des destins de l’Europe, et conscientes de leurs responsabilités, de se rencontrer, de s’informer mutuellement,
1169 ’Europe, et conscientes de leurs responsabilités, de se rencontrer, de s’informer mutuellement, d’échanger leurs vues cons
1170 entes de leurs responsabilités, de se rencontrer, de s’informer mutuellement, d’échanger leurs vues constructives, de disc
1171 és, de se rencontrer, de s’informer mutuellement, d’ échanger leurs vues constructives, de discuter des plans d’action. Le
1172 utuellement, d’échanger leurs vues constructives, de discuter des plans d’action. Le Centre bénéficiera des suggestions et
1173 r leurs vues constructives, de discuter des plans d’ action. Le Centre bénéficiera des suggestions et de l’appui collectif
1174 ’action. Le Centre bénéficiera des suggestions et de l’appui collectif ou individuel des Amis. En retour, ceux-ci pourront
1175 considérer le Centre comme l’éventuel instrument d’ exécution des projets qu’ils pourraient élaborer en commun. L’influe
1176 évisibles, selon ce que chacun se verra en mesure d’ apporter, selon ce que chacun décidera d’engager dans l’action commune
1177 n mesure d’apporter, selon ce que chacun décidera d’ engager dans l’action commune, enfin selon le degré de cohésion qui se
1178 gager dans l’action commune, enfin selon le degré de cohésion qui se manifestera dans le groupe. L’action individuelle des
1179 individuelle des Amis sera la première condition de l’efficacité du groupe. Celui-ci doit se composer de personnalités tr
1180 l’efficacité du groupe. Celui-ci doit se composer de personnalités très diverses, mais ayant en commun ces deux traits d’ê
1181 ès diverses, mais ayant en commun ces deux traits d’ être acquises à l’idée européenne, et d’exercer une influence incontes
1182 n commun ces deux traits d’être acquises à l’idée européenne , et d’exercer une influence incontestée dans des milieux aussi variés
1183 ux traits d’être acquises à l’idée européenne, et d’ exercer une influence incontestée dans des milieux aussi variés que po
1184 naux ou internationaux. Chacun devrait se charger d’ une mission précise dans son milieu, en faveur de l’union européenne,
1185 ion précise dans son milieu, en faveur de l’union européenne , et en prenant le Centre comme point d’appui, relai de coordination,
1186 n européenne, et en prenant le Centre comme point d’ appui, relai de coordination, instrument de diffusion ou d’exécution.
1187 t en prenant le Centre comme point d’appui, relai de coordination, instrument de diffusion ou d’exécution. Mais s’il est v
1188 point d’appui, relai de coordination, instrument de diffusion ou d’exécution. Mais s’il est vrai que les chevaliers de la
1189 relai de coordination, instrument de diffusion ou d’ exécution. Mais s’il est vrai que les chevaliers de la Table ronde agi
1190 ’exécution. Mais s’il est vrai que les chevaliers de la Table ronde agissaient d’ordinaire isolément, ou deux par deux, il
1191 i que les chevaliers de la Table ronde agissaient d’ ordinaire isolément, ou deux par deux, ils se sentaient à chaque insta
1192 t qu’à la mission générale du Centre, par l’idéal européen qui les anime, et par les tâches communes dont ils assumeront la resp
1193 la responsabilité. Parmi ces tâches, la création d’ une Fondation européenne de la culture serait de nature à modifier, pa
1194 té. Parmi ces tâches, la création d’une Fondation européenne de la culture serait de nature à modifier, par sa seule existence, le
1195 es tâches, la création d’une Fondation européenne de la culture serait de nature à modifier, par sa seule existence, le cl
1196 n d’une Fondation européenne de la culture serait de nature à modifier, par sa seule existence, le climat intellectuel et
1197 seule existence, le climat intellectuel et moral de l’Europe, en restaurant le sens de notre indépendance et de notre voc
1198 e existence, le climat intellectuel et moral de l’ Europe , en restaurant le sens de notre indépendance et de notre vocation par
1199 ctuel et moral de l’Europe, en restaurant le sens de notre indépendance et de notre vocation particulière. Un groupe restr
1200 e, en restaurant le sens de notre indépendance et de notre vocation particulière. Un groupe restreint, discret, sans statu
1201 vent être les Amis du Centre. Ils ne rêveront pas de dominer par la force. Ils ne souhaiteront pas s’emparer des esprits.
1202 les réveiller, les animer et les orienter, en vue d’ une grande tâche historique, qui est celle de cette génération. La for
1203 vue d’une grande tâche historique, qui est celle de cette génération. La force dont ils auront besoin est certes d’ordre
1204 ation. La force dont ils auront besoin est certes d’ ordre spirituel d’abord, mais toutes les autres en découlent, quand el
1205 st là, et qu’elle est vraie. Il ne s’agit pas ici d’ idéalisme facile, mais bien du véritable et du seul réalisme, dans une
1206 he future are the empires of the mind. » L’Empire européen , notre union fédérale, se fera dans les esprits d’abord. Mais l’espri
1207 d. Mais l’esprit agit par nos mains, par le moyen de nos engagements et de nos sacrifices personnels. L’Europe ne se fera
1208 par nos mains, par le moyen de nos engagements et de nos sacrifices personnels. L’Europe ne se fera pas toute seule. Elle
1209 os engagements et de nos sacrifices personnels. L’ Europe ne se fera pas toute seule. Elle ne sera pas créée par des discours e
1210 ations passionnés, ni par un soulèvement spontané de la masse, ni par des textes juridiques. Elle se fera par les hommes q
1211 les hommes qui comprennent que son destin dépend de leur action d’abord. Il faut que quelques-uns au moins relèvent ce dé
1212 l faut que quelques-uns au moins relèvent ce défi de l’Histoire. Sans orgueil, mais aussi sans lâche humilité. Quelques-un
1213 ils agissent à temps. Des Amis du CEC au Club européen Ce texte dûment approuvé par toutes les personnes présentes, après
1214 ussion au cours de laquelle Louis Camu, président de la Banque de Bruxelles, souligna le sérieux de l’engagement sollicité
1215 rs de laquelle Louis Camu, président de la Banque de Bruxelles, souligna le sérieux de l’engagement sollicité, le groupe d
1216 nt de la Banque de Bruxelles, souligna le sérieux de l’engagement sollicité, le groupe décida de prendre le nom de Club eu
1217 rieux de l’engagement sollicité, le groupe décida de prendre le nom de Club européen, et de s’assigner pour première tâche
1218 ent sollicité, le groupe décida de prendre le nom de Club européen, et de s’assigner pour première tâche concrète la réali
1219 icité, le groupe décida de prendre le nom de Club européen , et de s’assigner pour première tâche concrète la réalisation rapide
1220 upe décida de prendre le nom de Club européen, et de s’assigner pour première tâche concrète la réalisation rapide d’une F
1221 our première tâche concrète la réalisation rapide d’ une Fondation européenne de la culture, titre rappelant celui du Centr
1222 he concrète la réalisation rapide d’une Fondation européenne de la culture, titre rappelant celui du Centre européen de la culture
1223 la réalisation rapide d’une Fondation européenne de la culture, titre rappelant celui du Centre européen de la culture d’
1224 ropéen de la culture d’une part, et celui du CERN de l’autre. Dès ce moment, les choses iront très vite. Quatre réunions d
1225 uveau, on discute les grandes lignes du programme de la Fondation. Un comité d’experts est constitué autour de M. Georges
1226 es lignes du programme de la Fondation. Un comité d’ experts est constitué autour de M. Georges Villiers, président du Cons
1227 ciers et fiscaux du projet. — Le 4 mai, le comité d’ experts se réunit à Bâle, au siège de la Banque des règlements interna
1228 i, le comité d’experts se réunit à Bâle, au siège de la Banque des règlements internationaux, dont l’un de nos membres, M.
1229 a Banque des règlements internationaux, dont l’un de nos membres, M. Marcel van Zeeland, est premier directeur général. So
1230 juridique et administrative, enfin le financement de la Fondation. Une série de rapports informatifs ont été préparés par
1231 , enfin le financement de la Fondation. Une série de rapports informatifs ont été préparés par les soins notamment de l’av
1232 ormatifs ont été préparés par les soins notamment de l’avocat George Nebolsine, qui nous apporte l’expérience des fondatio
1233 t 4 juillet, à Bruxelles d’abord, puis au château de la Houssière, Robert Schuman — qui vient d’entrer au Comité de direct
1234 âteau de la Houssière, Robert Schuman — qui vient d’ entrer au Comité de direction du CEC, et d’adhérer au Club — préside d
1235 re, Robert Schuman — qui vient d’entrer au Comité de direction du CEC, et d’adhérer au Club — préside d’abord à un large e
1236 vient d’entrer au Comité de direction du CEC, et d’ adhérer au Club — préside d’abord à un large examen de la situation po
1237 hérer au Club — préside d’abord à un large examen de la situation politique en Europe, à la veille du débat décisif sur la
1238 rd à un large examen de la situation politique en Europe , à la veille du débat décisif sur la CED. Le Club adopte ensuite les
1239 r la CED. Le Club adopte ensuite les propositions de la Commission d’experts, discute le projet de statuts, ainsi qu’un pl
1240 adopte ensuite les propositions de la Commission d’ experts, discute le projet de statuts, ainsi qu’un plan d’activités cu
1241 ons de la Commission d’experts, discute le projet de statuts, ainsi qu’un plan d’activités culturelles. Le siège social de
1242 s, discute le projet de statuts, ainsi qu’un plan d’ activités culturelles. Le siège social de la Fondation est fixé à Genè
1243 ’un plan d’activités culturelles. Le siège social de la Fondation est fixé à Genève. — Les 5 et 6 octobre, pour la troisiè
1244 oine Pinay, le Club poursuit l’étude du programme d’ aide aux activités culturelles, puis procède à l’adoption des statuts,
1245 emiers membres (choisis dans son sein) du Conseil de la Fondation. Celui-ci prendra le nom de « Conseil des gouverneurs ».
1246 Conseil de la Fondation. Celui-ci prendra le nom de « Conseil des gouverneurs ». Dès lors, au terme d’une préparation ron
1247 e « Conseil des gouverneurs ». Dès lors, au terme d’ une préparation rondement menée, comme on l’a vu — dans l’espace de tr
1248 rondement menée, comme on l’a vu — dans l’espace de treize mois seulement à partir de la rencontre initiale du Club — tou
1249 ’ouvre à Genève La première réunion du Conseil de la Fondation se tint au siège du Centre européen de la culture le 16
1250 présents : MM. Henri Brugmans, recteur du Collège d’ Europe, Bruges ; Franco Marinotti, président de la Snia Viscosa, Milan
1251 ésents : MM. Henri Brugmans, recteur du Collège d’ Europe , Bruges ; Franco Marinotti, président de la Snia Viscosa, Milan ; Jos
1252 ge d’Europe, Bruges ; Franco Marinotti, président de la Snia Viscosa, Milan ; Joseph Retinger, délégué général du Mouvemen
1253 n ; Joseph Retinger, délégué général du Mouvement européen , Londres ; Denis de Rougemont, directeur du CEC, Genève ; Robert Schu
1254 aris ; et le baron van Zeeland, premier directeur de la BRI, Bâle. Excusés : MM. Louis Camu, Hermann Reusch, G. Stein, Pau
1255 sch, G. Stein, Paul Rykens. Quand vint le moment de signer l’acte instituant la Fondation et dans lequel figurait le text
1256 , pas prévu telle urgence. Après quelques minutes de pourparlers amicaux, sur les instances du directeur du Centre europée
1257 re européen de la culture, Robert Schuman accepta de signer comme président — à titre provisoire, tint-il à souligner — ce
1258 cérémonie achevée, le Conseil entendit un rapport de MM. de Rougemont et Silva sur l’organisation de la Fondation. En voic
1259 t de MM. de Rougemont et Silva sur l’organisation de la Fondation. En voici quelques extraits : Depuis juin 1953, le CEC
1260 s’est chargé, en accord avec les membres du Club européen , du travail préparatoire de la Fondation : réunions du Club, élaborat
1261 membres du Club européen, du travail préparatoire de la Fondation : réunions du Club, élaboration des statuts, enquêtes fi
1262 experts, etc. Cependant, le fonctionnement normal de la Fondation requiert, au minimum et dès le départ, des responsables
1263 fiés, des locaux, un secrétariat, etc. Conscients de cette situation de fait, nous sommes disposés, avec le concours d’un
1264 n secrétariat, etc. Conscients de cette situation de fait, nous sommes disposés, avec le concours d’un directeur administr
1265 n de fait, nous sommes disposés, avec le concours d’ un directeur administratif, à poursuivre pendant un an ou deux la tâch
1266 avons accomplie. Cette solution aurait l’avantage de raccourcir la période de rodage de la Fondation et pratiquement de pe
1267 lution aurait l’avantage de raccourcir la période de rodage de la Fondation et pratiquement de permettre à celle-ci de fon
1268 ait l’avantage de raccourcir la période de rodage de la Fondation et pratiquement de permettre à celle-ci de fonctionner d
1269 période de rodage de la Fondation et pratiquement de permettre à celle-ci de fonctionner dès le début de l’année prochaine
1270 Fondation et pratiquement de permettre à celle-ci de fonctionner dès le début de l’année prochaine. Elle permettrait, en o
1271 permettre à celle-ci de fonctionner dès le début de l’année prochaine. Elle permettrait, en outre, de réduire les frais g
1272 de l’année prochaine. Elle permettrait, en outre, de réduire les frais généraux du CEC tout en ramenant au minimum les fra
1273 raux du CEC tout en ramenant au minimum les frais d’ administration de la Fondation. Au surplus : Le Conseil des gouverne
1274 en ramenant au minimum les frais d’administration de la Fondation. Au surplus : Le Conseil des gouverneurs devra aussitô
1275 ouverneurs devra aussitôt envisager la nomination d’ un directeur administratif, chargé plus particulièrement des relations
1276 22 novembre 1954 par le Dr Paul Rykens, président de Unilever, Rotterdam, à M. Raymond Silva, secrétaire général du CEC, l
1277 aire général du CEC, lettre qu’il est intéressant de citer ici, ne fût-ce que parce qu’elle atteste l’intérêt porté dès ce
1278 who might prove to be suitable. Le compte rendu de la réunion inaugurale porte que le Conseil se rallie au projet soumis
1279 soumis par les rapporteurs, et décide au surplus d’ engager à bref délai un directeur chargé de la collecte des fonds et d
1280 urplus d’engager à bref délai un directeur chargé de la collecte des fonds et de la coordination des groupements nationaux
1281 i un directeur chargé de la collecte des fonds et de la coordination des groupements nationaux : il portera le titre de dé
1282 n des groupements nationaux : il portera le titre de délégué général du Conseil des gouverneurs. MM. de Rougemont, Silva e
1283 vement directeur, secrétaire général et trésorier de la Fondation européenne de la culture. Le 23 février 1955, les statut
1284 , secrétaire général et trésorier de la Fondation européenne de la culture. Le 23 février 1955, les statuts sont inscrits au regis
1285 e général et trésorier de la Fondation européenne de la culture. Le 23 février 1955, les statuts sont inscrits au registre
1286 ournal officiel le 5 mars. Le 26 mars, le Conseil d’ État de Genève accorde à la Fondation européenne de la culture une exo
1287 e Conseil d’État de Genève accorde à la Fondation européenne de la culture une exonération totale d’impôts sur le revenu et la for
1288 ’État de Genève accorde à la Fondation européenne de la culture une exonération totale d’impôts sur le revenu et la fortun
1289 n européenne de la culture une exonération totale d’ impôts sur le revenu et la fortune, pour cinq ans. Enfin, le 1er avril
1290 , le 1er avril, le Conseil fédéral suisse accepte d’ être l’autorité de surveillance de la Fondation. Les débuts de la F
1291 Conseil fédéral suisse accepte d’être l’autorité de surveillance de la Fondation. Les débuts de la Fondation européenn
1292 suisse accepte d’être l’autorité de surveillance de la Fondation. Les débuts de la Fondation européenne de la culture,
1293 té de surveillance de la Fondation. Les débuts de la Fondation européenne de la culture, de 1955 à 1957 Les activi
1294 ce de la Fondation. Les débuts de la Fondation européenne de la culture, de 1955 à 1957 Les activités : deux directions pr
1295 ndation. Les débuts de la Fondation européenne de la culture, de 1955 à 1957 Les activités : deux directions princ
1296 débuts de la Fondation européenne de la culture, de 1955 à 1957 Les activités : deux directions principales Si l’
1297 prend les rapports du directeur sur les activités de la Fondation, du 11 mai 1955 au 16 mars 1957, c’est-à-dire de la deux
1298 ion, du 11 mai 1955 au 16 mars 1957, c’est-à-dire de la deuxième à la huitième et dernière réunion du Conseil des gouverne
1299 e, on constate que les efforts dans cette période de rodage, ont porté dans deux directions principales : expériences-pilo
1300 deux directions principales : expériences-pilotes d’ éducation d’une part ; « concert européen », concours musical et bours
1301 iences-pilotes d’éducation d’une part ; « concert européen  », concours musical et bourses pour de jeunes compositeurs d’autre pa
1302 cert européen », concours musical et bourses pour de jeunes compositeurs d’autre part. Un domaine « populaire » et un doma
1303 les distribuées pour la plupart à des entreprises d’ éducation comme la Journée européenne des écoles et l’Association des
1304 rt à des entreprises d’éducation comme la Journée européenne des écoles et l’Association des universitaires d’Europe ; à des étudi
1305 ne des écoles et l’Association des universitaires d’ Europe ; à des étudiants et enseignants hongrois réfugiés ; à deux rev
1306 des écoles et l’Association des universitaires d’ Europe  ; à des étudiants et enseignants hongrois réfugiés ; à deux revues eu
1307 et enseignants hongrois réfugiés ; à deux revues européennes  ; au Collège d’Europe pour un Atlas économique et culturel de l’Europ
1308 réfugiés ; à deux revues européennes ; au Collège d’ Europe pour un Atlas économique et culturel de l’Europe ; enfin au Cen
1309 fugiés ; à deux revues européennes ; au Collège d’ Europe pour un Atlas économique et culturel de l’Europe ; enfin au Centre eu
1310 ège d’Europe pour un Atlas économique et culturel de l’Europe ; enfin au Centre européen de la culture, pour les services
1311 ’Europe pour un Atlas économique et culturel de l’ Europe  ; enfin au Centre européen de la culture, pour les services de tous o
1312 Centre européen de la culture, pour les services de tous ordres : intellectuels et administratifs, mis à la disposition d
1313 llectuels et administratifs, mis à la disposition de la Fondation. Si l’on consulte les rapports des exercices financiers
1314 on consulte les rapports des exercices financiers de cette même période de rodage, on constate que les décisions du Consei
1315 ts des exercices financiers de cette même période de rodage, on constate que les décisions du Conseil des gouverneurs se s
1316 % Solde 3 % 100 % Les expériences-pilotes d’ éducation en milieu populaire et scolaire entreprises par le Centre eu
1317 le Centre européen de la culture grâce à l’appui de la Fondation européenne de la culture de 1956 à 1957, puis poursuivie
1318 éen de la culture grâce à l’appui de la Fondation européenne de la culture de 1956 à 1957, puis poursuivies jusqu’à la fin de 1959
1319 ulture grâce à l’appui de la Fondation européenne de la culture de 1956 à 1957, puis poursuivies jusqu’à la fin de 1959 gr
1320 l’appui de la Fondation européenne de la culture de 1956 à 1957, puis poursuivies jusqu’à la fin de 1959 grâce à des subv
1321 e de 1956 à 1957, puis poursuivies jusqu’à la fin de 1959 grâce à des subventions additionnelles de la Ford Foundation, on
1322 in de 1959 grâce à des subventions additionnelles de la Ford Foundation, ont été réalisées en Italie (Terracina et Sardaig
1323 , Gand) et à Fribourg en Suisse, avec le concours d’ un très grand nombre d’éducateurs, de professeurs et étudiants, de soc
1324 n Suisse, avec le concours d’un très grand nombre d’ éducateurs, de professeurs et étudiants, de sociologues et d’animateur
1325 le concours d’un très grand nombre d’éducateurs, de professeurs et étudiants, de sociologues et d’animateurs sociaux, de
1326 nombre d’éducateurs, de professeurs et étudiants, de sociologues et d’animateurs sociaux, de groupements d’artisans, de fo
1327 s, de professeurs et étudiants, de sociologues et d’ animateurs sociaux, de groupements d’artisans, de fonctionnaires régio
1328 tudiants, de sociologues et d’animateurs sociaux, de groupements d’artisans, de fonctionnaires régionaux et municipaux, et
1329 ciologues et d’animateurs sociaux, de groupements d’ artisans, de fonctionnaires régionaux et municipaux, etc. Outre une sé
1330 d’animateurs sociaux, de groupements d’artisans, de fonctionnaires régionaux et municipaux, etc. Outre une série de monog
1331 res régionaux et municipaux, etc. Outre une série de monographies détaillées, elles ont fait l’objet d’un rapport d’ensemb
1332 e monographies détaillées, elles ont fait l’objet d’ un rapport d’ensemble publié par le Bulletin du Centre européen de la
1333 s détaillées, elles ont fait l’objet d’un rapport d’ ensemble publié par le Bulletin du Centre européen de la culture  :
1334 entre européen de la culture  : Neuf expériences d’ éducation européenne (déc. 1959). Sans elles, et sans les contacts trè
1335 en de la culture  : Neuf expériences d’éducation européenne (déc. 1959). Sans elles, et sans les contacts très nombreux et fructu
1336 ès nombreux et fructueux établis dans les milieux d’ enseignants aux trois degrés de la plupart des pays d’Europe, la Campa
1337 s dans les milieux d’enseignants aux trois degrés de la plupart des pays d’Europe, la Campagne d’éducation civique europée
1338 seignants aux trois degrés de la plupart des pays d’ Europe, la Campagne d’éducation civique européenne, lancée par le Cent
1339 ignants aux trois degrés de la plupart des pays d’ Europe , la Campagne d’éducation civique européenne, lancée par le Centre eur
1340 grés de la plupart des pays d’Europe, la Campagne d’ éducation civique européenne, lancée par le Centre européen de la cult
1341 es pays d’Europe, la Campagne d’éducation civique européenne , lancée par le Centre européen de la culture quelques années plus tar
1342 n’eût été ni concevable ni réalisable. Le travail de pionnier accompli dans ce domaine par les expériences-pilotes, consid
1343 e recul des années, apparaît comme un beau succès de la Fondation européenne de la culture. Dans le domaine des arts, un j
1344 es, apparaît comme un beau succès de la Fondation européenne de la culture. Dans le domaine des arts, un jury présidé par Nicolas
1345 t comme un beau succès de la Fondation européenne de la culture. Dans le domaine des arts, un jury présidé par Nicolas Nab
1346 rts, un jury présidé par Nicolas Nabokov et formé de musicologues et de compositeurs de renom international (Boris Blacher
1347 é par Nicolas Nabokov et formé de musicologues et de compositeurs de renom international (Boris Blacher, Paul Collaer, Wil
1348 bokov et formé de musicologues et de compositeurs de renom international (Boris Blacher, Paul Collaer, William Glock, Fred
1349 ed Goldbeck et Roman Vlad) a organisé un concours de compositions originales. Les prix, consistant en bourses de 12000 fr.
1350 tions originales. Les prix, consistant en bourses de 12000 fr. s. chacune, ont été décernés à six jeunes musiciens dont ce
1351 s Xenakis. Là encore, cette première expérience «  d’ aide stimulante » à la culture créatrice fut un succès très remarqué.
1352 très remarqué. Mais pour servir vraiment la cause de la culture, il eût fallu que ce succès ponctuel fût l’initiale d’une
1353 l eût fallu que ce succès ponctuel fût l’initiale d’ une continuité, ou créât ce qu’on nomme aujourd’hui une image de marqu
1354 té, ou créât ce qu’on nomme aujourd’hui une image de marque — comme ce devait, un peu plus tard, devenir le cas de l’Assoc
1355 comme ce devait, un peu plus tard, devenir le cas de l’Association européenne des festivals de musique, puis de la Campagn
1356 un peu plus tard, devenir le cas de l’Association européenne des festivals de musique, puis de la Campagne d’éducation civique eur
1357 le cas de l’Association européenne des festivals de musique, puis de la Campagne d’éducation civique européenne. Ambi
1358 ciation européenne des festivals de musique, puis de la Campagne d’éducation civique européenne. Ambiguïté En eux-m
1359 nne des festivals de musique, puis de la Campagne d’ éducation civique européenne. Ambiguïté En eux-mêmes, et dans l
1360 musique, puis de la Campagne d’éducation civique européenne . Ambiguïté En eux-mêmes, et dans la mesure où ils n’auraient p
1361 ux-mêmes, et dans la mesure où ils n’auraient pas de suite, les premiers résultats positifs obtenus par la Fondation europ
1362 miers résultats positifs obtenus par la Fondation européenne de la culture dans sa période de rodage restaient d’un ordre de grand
1363 tats positifs obtenus par la Fondation européenne de la culture dans sa période de rodage restaient d’un ordre de grandeur
1364 ondation européenne de la culture dans sa période de rodage restaient d’un ordre de grandeur décevant par rapport aux néce
1365 de la culture dans sa période de rodage restaient d’ un ordre de grandeur décevant par rapport aux nécessités européennes.
1366 re dans sa période de rodage restaient d’un ordre de grandeur décevant par rapport aux nécessités européennes. Pouvait-on
1367 e de grandeur décevant par rapport aux nécessités européennes . Pouvait-on espérer beaucoup plus ? On en demeure convaincu, mais il
1368 s ? On en demeure convaincu, mais il s’agit alors de bien voir les raisons de cet insuccès relatif. 1° Le financement de l
1369 cu, mais il s’agit alors de bien voir les raisons de cet insuccès relatif. 1° Le financement de la Fondation européenne de
1370 aisons de cet insuccès relatif. 1° Le financement de la Fondation européenne de la culture reposait sur des promesses : ce
1371 succès relatif. 1° Le financement de la Fondation européenne de la culture reposait sur des promesses : celles qui, au nom des pat
1372 tif. 1° Le financement de la Fondation européenne de la culture reposait sur des promesses : celles qui, au nom des patron
1373 des promesses : celles qui, au nom des patronats européens , avaient été faites et réitérées lors des deux premiers conseils. Or,
1374 pensait pouvoir réunir dès 1955 à titre de fonds de démarrage, la moitié seulement a été versée en deux ans. La Fondation
1375 seulement a été versée en deux ans. La Fondation européenne de la culture a donc vécu sur le quart des fonds estimés nécessaires
1376 a été versée en deux ans. La Fondation européenne de la culture a donc vécu sur le quart des fonds estimés nécessaires à s
1377 cessaires à sa bonne marche. 2° Le rassemblement de gouverneurs représentant quelques-unes des plus grosses sociétés du m
1378 pas suffi pour assurer la constitution du capital de départ prévu et promis. Il s’est produit là quelque chose de pathétiq
1379 révu et promis. Il s’est produit là quelque chose de pathétique au sens anglais du terme : « les hommes qui contrôlent des
1380 onçait la venue, venaient à nous en effet, pleins de bonne volonté, pour nous apporter… leurs idées ! Il était admirable,
1381 ter… leurs idées ! Il était admirable, en vérité, de voir quelques-uns des plus grands PDG du continent accepter par simpl
1382 ntinent accepter par simple dévouement à la cause de l’Europe, de consacrer en trois ans douze fois deux journées de leur
1383 nt accepter par simple dévouement à la cause de l’ Europe , de consacrer en trois ans douze fois deux journées de leur temps aux
1384 ter par simple dévouement à la cause de l’Europe, de consacrer en trois ans douze fois deux journées de leur temps aux aff
1385 e consacrer en trois ans douze fois deux journées de leur temps aux affaires d’une modeste fondation naissante. Mais il ét
1386 uze fois deux journées de leur temps aux affaires d’ une modeste fondation naissante. Mais il était frustrant, pour les ani
1387 déjà créées par le Centre européen de la culture, de recevoir des conseils d’amateurs éclairés au lieu des subventions sou
1388 européen de la culture, de recevoir des conseils d’ amateurs éclairés au lieu des subventions souhaitées, parfois si déses
1389 tient à rappeler que dans l’esprit des fondateurs de la FEC, le CEC devait être chargé d’exécuter certains travaux financé
1390 s fondateurs de la FEC, le CEC devait être chargé d’ exécuter certains travaux financés par la Fondation. Une collaboration
1391 qu’à son avis, pour tirer la Fondation du marasme de ces derniers mois et lui permettre non seulement de survivre mais de
1392 ces derniers mois et lui permettre non seulement de survivre mais de renaître à sa vocation, il suffirait qu’elle reprît
1393 s et lui permettre non seulement de survivre mais de renaître à sa vocation, il suffirait qu’elle reprît la conception qu
1394 qu’elle reprît la conception qui avait été celle de ses fondateurs au départ, à Saint-Germain-en-Laye, savoir : 1° La Fon
1395 n-Laye, savoir : 1° La Fondation est un organisme de financement ; le Centre est un organisme d’exécution ; 2° La Fondatio
1396 nisme de financement ; le Centre est un organisme d’ exécution ; 2° La Fondation devait « partir » avec un capital initial
1397 nt versé. […] Dès ce moment, l’irritante question de la répartition entre ces frais d’administration et le financement d’a
1398 itante question de la répartition entre ces frais d’ administration et le financement d’activités aurait été élucidée une f
1399 ntre ces frais d’administration et le financement d’ activités aurait été élucidée une fois pour toutes… 4° La tendance à
1400 culturelles à la Fondation elle-même, plutôt que de limiter son rôle à l’aide aux projets d’intérêt européen, rend de plu
1401 utôt que de limiter son rôle à l’aide aux projets d’ intérêt européen, rend de plus en plus malaisée la collaboration de la
1402 e limiter son rôle à l’aide aux projets d’intérêt européen , rend de plus en plus malaisée la collaboration de la Fondation europ
1403 n, rend de plus en plus malaisée la collaboration de la Fondation européenne de la culture et du Centre européen de la cul
1404 en plus malaisée la collaboration de la Fondation européenne de la culture et du Centre européen de la culture. La Fondation eu
1405 aisée la collaboration de la Fondation européenne de la culture et du Centre européen de la culture. La Fondation europ
1406 du Centre européen de la culture. La Fondation européenne de la culture quitte Genève Lors de la réunion du 16 mars 1957, le
1407 uropéen de la culture. La Fondation européenne de la culture quitte Genève Lors de la réunion du 16 mars 1957, le di
1408 al et le trésorier, tous trois membres fondateurs de la Fondation européenne de la culture, présentent leur démission, pou
1409 er, tous trois membres fondateurs de la Fondation européenne de la culture, présentent leur démission, pour les raisons qu’on vien
1410 ois membres fondateurs de la Fondation européenne de la culture, présentent leur démission, pour les raisons qu’on vient d
1411 même proposé que soit limitée à deux ans la durée de son mandat ? D’autre part, il n’avait pas été le dernier à proposer q
1412 ur ses pieds, la Fondation s’éloigne physiquement de la maison où elle était née. Nous pensions à Zurich comme nouveau siè
1413 eu, dans certains pays, à des critiques. Un moyen d’ y mettre fin et de marquer le caractère indépendant de la Fondation ne
1414 pays, à des critiques. Un moyen d’y mettre fin et de marquer le caractère indépendant de la Fondation ne consisterait-il p
1415 mettre fin et de marquer le caractère indépendant de la Fondation ne consisterait-il pas à en transférer le siège ? Une di
1416 fert du siège résoudrait les problèmes financiers de la Fondation. Sir Terence Airey11 signale qu’on lui pose des question
1417 ation. Le fait que la Fondation, dont le rôle est de distribuer des fonds, soit placée sous la même direction qu’une de se
1418 fonds, soit placée sous la même direction qu’une de ses principales organisations bénéficiaires, est administrativement p
1419 vement parlant malsain. Ce n’est pas une question de personnes, mais de gestion administrative. M. Reusch se déclare en fa
1420 ain. Ce n’est pas une question de personnes, mais de gestion administrative. M. Reusch se déclare en faveur d’un transfert
1421 éclare en faveur d’un transfert immédiat du siège de la Fondation, parce qu’à son avis il faut créer un choc psychologique
1422 faut créer un choc psychologique et repartir sur de nouvelles bases. À la question posée par le président de savoir si le
1423 elles bases. À la question posée par le président de savoir si le transfert effectif constitue à ses yeux une condition de
1424 sfert effectif constitue à ses yeux une condition de la participation ultérieure du Kulturkreis à l’œuvre de la Fondation,
1425 participation ultérieure du Kulturkreis à l’œuvre de la Fondation, M. Reusch répond par l’affirmative. Il est décidé en fi
1426 ch répond par l’affirmative. Il est décidé en fin de réunion que si les fonds auxquels S. A. R. le prince des Pays-Bas fer
1427 R. le prince des Pays-Bas fera allusion au début de la séance de l’après-midi sont disponibles, la Fondation transférera
1428 des Pays-Bas fera allusion au début de la séance de l’après-midi sont disponibles, la Fondation transférera son siège. […
1429 la Fondation transférera son siège. […] Au début de la séance de l’après-midi, S. A. R. le prince des Pays-Bas informe le
1430 transférera son siège. […] Au début de la séance de l’après-midi, S. A. R. le prince des Pays-Bas informe le Conseil qu’u
1431 ince des Pays-Bas informe le Conseil qu’un groupe d’ industriels résidant en Hollande lui a fait l’offre d’une somme import
1432 dustriels résidant en Hollande lui a fait l’offre d’ une somme importante devant servir à doter des prix décernés à des per
1433 politiques dont l’œuvre a fait progresser l’idée européenne . Il est possible que le capital puisse être placé à la disposition de
1434 que le capital puisse être placé à la disposition de la Fondation. Un entretien téléphonique de S. A. R. le prince des Pay
1435 sition de la Fondation. Un entretien téléphonique de S. A. R. le prince des Pays-Bas avec une des personnes intéressées in
1436 ques semaines au sujet de cette offre. Vers l’ Europe de l’an 2000 Nous n’avons pas à retracer l’histoire ultérieure de
1437 maines au sujet de cette offre. Vers l’Europe de l’an 2000 Nous n’avons pas à retracer l’histoire ultérieure de la
1438 Nous n’avons pas à retracer l’histoire ultérieure de la Fondation européenne de la culture. On sait que sous la haute dire
1439 à retracer l’histoire ultérieure de la Fondation européenne de la culture. On sait que sous la haute direction de S. A. R. le pri
1440 l’histoire ultérieure de la Fondation européenne de la culture. On sait que sous la haute direction de S. A. R. le prince
1441 e la culture. On sait que sous la haute direction de S. A. R. le prince Bernhard des Pays-Bas, après une période d’adaptat
1442 e prince Bernhard des Pays-Bas, après une période d’ adaptation aux circonstances nouvelles créées par l’arrachement à la m
1443 ntation dans le complexe hollandais, la Fondation européenne de la culture a pris son régime de croisière à partir du moment où so
1444 s le complexe hollandais, la Fondation européenne de la culture a pris son régime de croisière à partir du moment où son d
1445 dation européenne de la culture a pris son régime de croisière à partir du moment où son directeur, Georges Sluizer, a réu
1446 i paraît bien être le plus fascinant pour l’homme d’ aujourd’hui : demain. À partir du projet sur l’Europe de l’an 2000, la
1447 d’aujourd’hui : demain. À partir du projet sur l’ Europe de l’an 2000, la Fondation européenne de la culture a vraiment démarr
1448 urd’hui : demain. À partir du projet sur l’Europe de l’an 2000, la Fondation européenne de la culture a vraiment démarré.
1449 du projet sur l’Europe de l’an 2000, la Fondation européenne de la culture a vraiment démarré. Mais laissons ici la parole à G. Sl
1450 ur l’Europe de l’an 2000, la Fondation européenne de la culture a vraiment démarré. Mais laissons ici la parole à G. Sluiz
1451 s ici la parole à G. Sluizer lui-même : il s’agit de la transcription d’un discours prononcé à Genève le 23 octobre 1970,
1452 Sluizer lui-même : il s’agit de la transcription d’ un discours prononcé à Genève le 23 octobre 1970, lors du Colloque qui
1453 e du Centre européen de la culture. Le projet «  Europe an 2000 » par Georges Sluizer Vous venez de l’entendre : sans l’initi
1454 izer Vous venez de l’entendre : sans l’initiative de Denis de Rougemont, la Fondation européenne de la culture n’aurait pa
1455 l’initiative de Denis de Rougemont, la Fondation européenne de la culture n’aurait pas existé, elle n’aurait pas été ici aujourd’
1456 ve de Denis de Rougemont, la Fondation européenne de la culture n’aurait pas existé, elle n’aurait pas été ici aujourd’hui
1457 e porte pas trop mal, l’en remercie. J’espère que de son côté, il est satisfait de la carrière de son enfant. Ce n’était p
1458 ercie. J’espère que de son côté, il est satisfait de la carrière de son enfant. Ce n’était pas uniquement une affaire d’am
1459 que de son côté, il est satisfait de la carrière de son enfant. Ce n’était pas uniquement une affaire d’amour, c’était un
1460 son enfant. Ce n’était pas uniquement une affaire d’ amour, c’était un père intéressé. Il savait que dans cette Europe les
1461 était un père intéressé. Il savait que dans cette Europe les paroles restent trop souvent vaines si elles ne sont pas suivies
1462 e actes par études, recherches, campagnes. Or pas d’ études, recherches ou campagnes sans fonds. Créons donc une fondation
1463 dation a en effet recueilli des fonds, uniquement de source privée, et a pu appuyer au cours des années divers projets, do
1464 Rougemont avait pris l’initiative : la « Campagne d’ éducation civique », où nous sommes heureux de collaborer avec le Cent
1465 gne d’éducation civique », où nous sommes heureux de collaborer avec le Centre, aux côtés du Conseil de l’Europe, des Comm
1466 ions parmi lesquelles je veux citer l’Association européenne des enseignants. On m’a demandé de raconter ici — brièvement — la vie
1467 iation européenne des enseignants. On m’a demandé de raconter ici — brièvement — la vie qu’a menée cette Fondation europée
1468 — brièvement — la vie qu’a menée cette Fondation européenne de la culture qui groupe dans le domaine non gouvernemental 18 pays e
1469 nt — la vie qu’a menée cette Fondation européenne de la culture qui groupe dans le domaine non gouvernemental 18 pays et a
1470 ’une des créations du Centre vienne témoigner ici de la puissance d’une inspiration qui l’a conduite à occuper dans la vie
1471 ns du Centre vienne témoigner ici de la puissance d’ une inspiration qui l’a conduite à occuper dans la vie spirituelle de
1472 ui l’a conduite à occuper dans la vie spirituelle de l’Europe une place dont nous croyons pouvoir être légitimement fiers.
1473 a conduite à occuper dans la vie spirituelle de l’ Europe une place dont nous croyons pouvoir être légitimement fiers. Nous n’a
1474 être légitimement fiers. Nous n’avons nulle honte d’ avouer qu’il nous a fallu un certain temps avant de trouver l’orientat
1475 titution qui porte dans son titre même les mots «  européenne  » et « culture ». Depuis notre création en 1955 jusqu’à, disons 1962-
1476 nt mais utilement je crois, soutenu toutes sortes d’ activités dans le domaine culturel : séminaires, congrès, publications
1477 stations artistiques et autres. Cet éparpillement de nos ressources, bien qu’utile dans ses divers éléments, n’offrait pou
1478 ivers éléments, n’offrait pourtant pas un tableau d’ ensemble cohérent. Effet pour l’Europe : intéressant, mais maigre. Apr
1479 pas un tableau d’ensemble cohérent. Effet pour l’ Europe  : intéressant, mais maigre. Après quelques années et en même temps qu
1480 ’effet utile. En 1963, la Fondation s’est décidée de centrer ses activités sur l’avenir. Je l’ai déjà dit ailleurs : le pa
1481 ent nous paraissaient — et nous paraissent encore d’ une importance capitale, mais nous n’avions tout simplement pas assez
1482 ale, mais nous n’avions tout simplement pas assez d’ argent pour nous occuper de tout. Le choix était donc : l’avenir. Par
1483 t simplement pas assez d’argent pour nous occuper de tout. Le choix était donc : l’avenir. Par conséquent, les jeunes géné
1484 quent, les jeunes générations passaient au centre de nos préoccupations et cela bien avant les explosions universitaires e
1485 t autres qu’en France on appelle « les événements de mai 1968 » et qui ailleurs constituent des événements d’au moins égal
1486 1968 » et qui ailleurs constituent des événements d’ au moins égale importance, sinon toujours d’égale violence. À ce momen
1487 ments d’au moins égale importance, sinon toujours d’ égale violence. À ce moment-là presque rien n’était fait en Europe pou
1488 ence. À ce moment-là presque rien n’était fait en Europe pour attaquer d’une façon intensive, scientifique, pragmatique et org
1489 presque rien n’était fait en Europe pour attaquer d’ une façon intensive, scientifique, pragmatique et organisée, les énorm
1490 rganisée, les énormes problèmes devant lesquels l’ Europe allait se trouver dans les décennies à venir. Voilà donc un domaine o
1491 es à venir. Voilà donc un domaine où la Fondation européenne de la culture pouvait — à côté de ses activités habituelles — réellem
1492 Voilà donc un domaine où la Fondation européenne de la culture pouvait — à côté de ses activités habituelles — réellement
1493 s habituelles — réellement se rendre utile pour l’ Europe , où un plan d’ensemble était urgent si on ne voulait pas être dominé
1494 llement se rendre utile pour l’Europe, où un plan d’ ensemble était urgent si on ne voulait pas être dominé par toutes sort
1495 i on ne voulait pas être dominé par toutes sortes de tragédies bien avant l’année 2000. Mais encore une fois : nous devion
1496 fois. Notre choix était : l’homme. Un choix très européen je crois : non pas la machine, non pas l’économie, l’homme. L’homme d
1497 s avec un grand effort pour changer la domination de la technique, de l’économie, de ce qu’on appelle le progrès, par une
1498 ffort pour changer la domination de la technique, de l’économie, de ce qu’on appelle le progrès, par une chose très simple
1499 ger la domination de la technique, de l’économie, de ce qu’on appelle le progrès, par une chose très simple : le bonheur d
1500 e progrès, par une chose très simple : le bonheur de l’homme, le simple bonheur dans sa vie de tous les jours. Un idéal qu
1501 bonheur de l’homme, le simple bonheur dans sa vie de tous les jours. Un idéal qui vaut la peine d’un effort immense, un id
1502 vie de tous les jours. Un idéal qui vaut la peine d’ un effort immense, un idéal qui devait réunir les meilleurs cerveaux d
1503 un idéal qui devait réunir les meilleurs cerveaux d’ Europe autour d’un plan réaliste, pratique et réalisable. Idéalistes,
1504 idéal qui devait réunir les meilleurs cerveaux d’ Europe autour d’un plan réaliste, pratique et réalisable. Idéalistes, nous a
1505 ait réunir les meilleurs cerveaux d’Europe autour d’ un plan réaliste, pratique et réalisable. Idéalistes, nous aurions vou
1506 nous avons calculé si ce choix avait des chances d’ être financé. Bref, des discussions à travers l’Europe avec des savan
1507 ’être financé. Bref, des discussions à travers l’ Europe avec des savants, intéressés dès le début par nos efforts, ont condui
1508 nos efforts, ont conduit à la conception du Plan Europe 2000, où quatre grands problèmes étaient posés : l’éducation, la régi
1509 ent industriel. Mais toujours : l’homme au centre de ces problèmes. Si d’autres étudiaient le foudroyant développement tec
1510 diaient le foudroyant développement technologique de notre société, notre souci se concentrait avant tout sur la situation
1511 souci se concentrait avant tout sur la situation de l’homme dans cet environnement créé par lui, mais dont il risquait de
1512 environnement créé par lui, mais dont il risquait de devenir la victime. « Sociological forecasting » à côté de et parfois
1513 ting ». Je ne veux pas ici donner l’argumentation de ce plan et de ses composantes, ni pourquoi nous attachons une grande
1514 veux pas ici donner l’argumentation de ce plan et de ses composantes, ni pourquoi nous attachons une grande importance à s
1515 e, conception interdisciplinaire des problèmes et de leurs solutions, stratégies volontaristes dans le cadre d’une concept
1516 solutions, stratégies volontaristes dans le cadre d’ une conception de vie démocratique et libre. Je voudrais pourtant insi
1517 gies volontaristes dans le cadre d’une conception de vie démocratique et libre. Je voudrais pourtant insister sur un éléme
1518 ister sur un élément qui, je crois, est à la base de tout changement dans notre société, à savoir un changement de mentali
1519 gement dans notre société, à savoir un changement de mentalité, un changement d’attitude quant à la valeur de la vie de l’
1520 savoir un changement de mentalité, un changement d’ attitude quant à la valeur de la vie de l’homme et de sa destinée. Pou
1521 alité, un changement d’attitude quant à la valeur de la vie de l’homme et de sa destinée. Pourquoi tant de jeunes se révol
1522 changement d’attitude quant à la valeur de la vie de l’homme et de sa destinée. Pourquoi tant de jeunes se révoltent-ils,
1523 ttitude quant à la valeur de la vie de l’homme et de sa destinée. Pourquoi tant de jeunes se révoltent-ils, à travers le m
1524 tier, contre une société qui danse autour du veau d’ or, un veau d’or « streamlined », techniquement parfait, séduisant, bé
1525 ne société qui danse autour du veau d’or, un veau d’ or « streamlined », techniquement parfait, séduisant, bénéfique et sup
1526 épandant en même temps autour de lui la pollution de l’air, la pollution de l’eau, la pollution des esprits, la consécrati
1527 autour de lui la pollution de l’air, la pollution de l’eau, la pollution des esprits, la consécration de vieilles synthèse
1528 l’eau, la pollution des esprits, la consécration de vieilles synthèses que ces jeunes n’acceptent plus ? Dans son esprit
1529 plus ? Dans son esprit et dans ses buts, le Plan Europe 2000 s’attaque à tout cela. Non pour détruire, mais pour construire.
1530 entalité différente, qui mettra l’homme en mesure de reconnaître sa destinée, qu’on ne peut pas symboliser par l’image d’u
1531 estinée, qu’on ne peut pas symboliser par l’image d’ une voiture, d’un frigidaire ou d’un ordinateur, mais au besoin par un
1532 ne peut pas symboliser par l’image d’une voiture, d’ un frigidaire ou d’un ordinateur, mais au besoin par un cœur, une flèc
1533 ser par l’image d’une voiture, d’un frigidaire ou d’ un ordinateur, mais au besoin par un cœur, une flèche et des initiales
1534 s dans un arbre. Tout ceci pour dire qu’à la base de tout changement dans notre société, de tout changement de mentalité c
1535 ’à la base de tout changement dans notre société, de tout changement de mentalité capable de mener à une existence plus pa
1536 changement dans notre société, de tout changement de mentalité capable de mener à une existence plus paisible et plus heur
1537 société, de tout changement de mentalité capable de mener à une existence plus paisible et plus heureuse, se trouve la fo
1538 paisible et plus heureuse, se trouve la formation de l’homme, en d’autres mots : son éducation à travers sa jeunesse et à
1539 e. Ce n’est pas pur hasard si le projet « Réforme de l’éducation », « Repenser l’éducation de l’homme du xxie siècle » es
1540  Réforme de l’éducation », « Repenser l’éducation de l’homme du xxie siècle » est notre projet numéro un, un projet dont
1541 lusieurs études entrent directement dans le champ d’ intérêt du Centre européen de la culture. Tout ce que nous imaginons p
1542 out ce que nous imaginons pour améliorer le cadre de vie de l’homme par les moyens techniques que nous avons et que nous a
1543 que nous imaginons pour améliorer le cadre de vie de l’homme par les moyens techniques que nous avons et que nous aurons à
1544 otre disposition, tous ces efforts n’auraient pas de sens si, dans un environnement différent, éliminant pollutions et nui
1545 epte que son bonheur n’est pas fait exclusivement de ces progrès technologiques dont il est devenu l’apprenti sorcier. Voi
1546 l’apprenti sorcier. Voilà quand même un fragment de l’idéologie qui nous a incités à lancer à travers l’Europe — et au-de
1547 idéologie qui nous a incités à lancer à travers l’ Europe — et au-delà — ce Plan « Europe 2000 » et qui nous a fourni l’énergie
1548 ancer à travers l’Europe — et au-delà — ce Plan «  Europe 2000 » et qui nous a fourni l’énergie et l’enthousiasme pour essayer
1549 a fourni l’énergie et l’enthousiasme pour essayer de recruter les cerveaux et les fonds, tous deux indispensables à notre
1550 tre entreprise. Les cerveaux, parmi les meilleurs d’ Europe, déjà réputés ou encore jeunes, se sont déclarés prêts à collab
1551 e entreprise. Les cerveaux, parmi les meilleurs d’ Europe , déjà réputés ou encore jeunes, se sont déclarés prêts à collaborer.
1552 cessaires pour financer des études dont le budget d’ ensemble s’élève à 4 millions de dollars environ — une somme que la Fo
1553 es dont le budget d’ensemble s’élève à 4 millions de dollars environ — une somme que la Fondation européenne de la culture
1554 s de dollars environ — une somme que la Fondation européenne de la culture est loin de pouvoir fournir toute seule — nous pouvons
1555 s environ — une somme que la Fondation européenne de la culture est loin de pouvoir fournir toute seule — nous pouvons nou
1556 fournir toute seule — nous pouvons nous féliciter d’ avoir obtenu la coopération très efficace de plusieurs grandes fondati
1557 citer d’avoir obtenu la coopération très efficace de plusieurs grandes fondations européennes, notamment du Portugal, de S
1558 ion très efficace de plusieurs grandes fondations européennes , notamment du Portugal, de Suède, d’Italie et d’Espagne, de quelques
1559 es fondations européennes, notamment du Portugal, de Suède, d’Italie et d’Espagne, de quelques grandes entreprises parmi l
1560 ons européennes, notamment du Portugal, de Suède, d’ Italie et d’Espagne, de quelques grandes entreprises parmi lesquelles
1561 nes, notamment du Portugal, de Suède, d’Italie et d’ Espagne, de quelques grandes entreprises parmi lesquelles je cite deux
1562 ent du Portugal, de Suède, d’Italie et d’Espagne, de quelques grandes entreprises parmi lesquelles je cite deux grandes an
1563 Shell et Unilever, et le support, moral surtout, d’ organisations intergouvernementales telles que le Conseil de l’Europe,
1564 mmixtion des financiers dans les travaux. Le Plan Europe 2000 maintient jalousement une liberté académique totale. Un mot sur
1565 l’état actuel des travaux. Pour fournir une base de départ aux quatre projets, et « bâtir sur du neuf », nous avons lancé
1566 « bâtir sur du neuf », nous avons lancé une série de seize études prospectives générales. Seize auteurs éminents d’Europe
1567 es prospectives générales. Seize auteurs éminents d’ Europe et d’Amérique ont donné leur vision du développement des princi
1568 prospectives générales. Seize auteurs éminents d’ Europe et d’Amérique ont donné leur vision du développement des principaux s
1569 ves générales. Seize auteurs éminents d’Europe et d’ Amérique ont donné leur vision du développement des principaux secteur
1570 r vision du développement des principaux secteurs de notre société jusqu’à l’an 2000. Denis de Rougemont a traité du probl
1571 s quelques mois en plusieurs langues. Un bulletin d’ information sur ces études est à votre disposition ici. Le projet « L’
1572 à votre disposition ici. Le projet « L’éducation de l’homme du xxie siècle » est à mi-parcours. Chacun des quatre projet
1573 ernational et multidisciplinaire, et un directeur de projet, dont le rôle est très important. Le comité scientifique du pr
1574 n 1971. Le projet « Urbanisation — créer un cadre de vie pour l’Européen » — est présidé par le professeur Haegerstrand de
1575 jet « Urbanisation — créer un cadre de vie pour l’ Européen  » — est présidé par le professeur Haegerstrand de l’Université de Lun
1576 lancées cette année. L’élaboration du « programme d’ études » exige pour chaque projet plusieurs années, pendant lesquelles
1577 urs années, pendant lesquelles on consulte nombre d’ experts et d’instituts dont certains se verront confier les recherches
1578 endant lesquelles on consulte nombre d’experts et d’ instituts dont certains se verront confier les recherches. Il en est d
1579 n l’an 2000 », présidé par le professeur Koetter, de Bonn. Seul le projet « L’avenir de l’homme dans l’industrie » n’a pas
1580 sseur Koetter, de Bonn. Seul le projet « L’avenir de l’homme dans l’industrie » n’a pas encore atteint le stade opérationn
1581 us avançons, plus nous voyons que la coordination de ces grands projets est une condition essentielle à la réussite de l’e
1582 ojets est une condition essentielle à la réussite de l’ensemble. Une dernière question que vous pourriez vous poser : quel
1583 oser : quel résultat concret espérez-vous obtenir de tout cela ? Eh bien, il n’existe pas une seule organisation privée au
1584 aginer pouvoir réaliser elle-même des changements de structure et d’infrastructure dans notre société actuelle. Cela, c’es
1585 éaliser elle-même des changements de structure et d’ infrastructure dans notre société actuelle. Cela, c’est la tâche des g
1586 uvernements. Mais nous espérons que les résultats de nos études, les rapports qui seront produits, les stratégies ou les a
1587 natives qui seront indiquées ou suggérées, seront de telle valeur que les politiciens et dirigeants appelés à prendre les
1588 devront en tenir compte. Au cours des cinq années d’ étude des projets, nous communiquerons les résultats aux experts, aux
1589 un intérêt général pour ces dramatiques problèmes d’ avenir, un intérêt qui malheureusement fait encore souvent défaut. Si
1590 lutions que les experts proposeront dans le cadre de leurs études fondamentales aura fait un grand pas en avant. Vous, Mes
1591 t. Vous, Mesdames et Messieurs, vous avez accepté de participer à ce colloque du Centre européen de la culture dont le nom
1592 tre, vous oblige à élargir votre intérêt, au-delà de vos frontières nationales, aux problèmes de l’Europe tout entière. Je
1593 -delà de vos frontières nationales, aux problèmes de l’Europe tout entière. Je souhaite vivement qu’en suscitant autour de
1594 de vos frontières nationales, aux problèmes de l’ Europe tout entière. Je souhaite vivement qu’en suscitant autour de vous une
1595 nscience des problèmes cruciaux devant lesquels l’ Europe se trouve placée, vous aidiez toutes les organisations qui sont impli
1596 pour n’en nommer que quelques-unes : la Fondation européenne de la culture, le Conseil de l’Europe et, last but not least, le Cent
1597 ommer que quelques-unes : la Fondation européenne de la culture, le Conseil de l’Europe et, last but not least, le Centre
1598 nnées. La Fondation, votre enfant, a été heureuse d’ être associée étroitement à quelques-unes de ces initiatives. Tous deu
1599 reuse d’être associée étroitement à quelques-unes de ces initiatives. Tous deux, nous dépendons pour vivre et pour travail
1600 eux, nous dépendons pour vivre et pour travailler de l’intérêt du public. Je pense que, profondément convaincus de la néce
1601 du public. Je pense que, profondément convaincus de la nécessité d’aider l’Europe à bâtir un avenir plus harmonieux, nous
1602 ense que, profondément convaincus de la nécessité d’ aider l’Europe à bâtir un avenir plus harmonieux, nous réussirons à cr
1603 profondément convaincus de la nécessité d’aider l’ Europe à bâtir un avenir plus harmonieux, nous réussirons à créer cette atmo
1604 nous réussirons à créer cette atmosphère générale de confiance, d’attention et d’intérêt qui est notre véritable appui.
1605 s à créer cette atmosphère générale de confiance, d’ attention et d’intérêt qui est notre véritable appui. 9. Ces cinq
1606 atmosphère générale de confiance, d’attention et d’ intérêt qui est notre véritable appui. 9. Ces cinq objectifs furen
1607 t atteints en 1953. 10. Extraits du compte rendu de la 8e réunion du Conseil des Gouverneurs de la FEC, le 16 mars 1957,
1608 rendu de la 8e réunion du Conseil des Gouverneurs de la FEC, le 16 mars 1957, doc. FO/4/57/39. 11. Sir Terence Airey étai