1
ni solitude féconde ni vraie communauté, et l’on
nous
dit pourtant qu’avant la fin du siècle quatre cinquièmes des hommes s
2
cinquièmes des hommes s’y seront entassés ; quand
nos
richesses s’accroissent aux dépens de la Terre, de ses sols, de ses e
3
ente quand il ne veut plus assumer sa liberté. Si
nous
ne choisissons pas librement notre avenir, il n’y aura plus d’avenir
4
sa liberté. Si nous ne choisissons pas librement
notre
avenir, il n’y aura plus d’avenir humain au-delà du cataclysme inévit
5
du récit des civilisations, fin de l’Histoire. Si
nous
choisissons bien, au nom de finalités qui ne seront plus uniquement m
6
lui ménageait, ont finalement permis à l’homme de
notre
siècle une première prise de conscience et une première formulation d
7
our quoi ces efforts, et vers quoi ? C’est ce que
nous
ne savons pas encore, et refusons encore de chercher à savoir, en dép
8
rkegaard, Nietzsche et Dostoïevski. Mais pourrons-
nous
longtemps encore ignorer la question en la réputant vaine, et refuser
9
r la question en la réputant vaine, et refuser de
nous
avouer d’abord nos buts réels, puis de les déclarer et, enfin, de les
10
réputant vaine, et refuser de nous avouer d’abord
nos
buts réels, puis de les déclarer et, enfin, de les mettre à l’enquête
11
te, elle est vitale. Car si, jusqu’à bien près de
nous
, il s’agissait principalement de survivre aux menaces naturelles cont
12
, désormais il s’agit de survivre aux menaces que
notre
industrie fait peser sur toute la nature : car la nature y survivra s
13
réation d’éléments que la nature ignorait jusqu’à
nous
, tels que le plutonium, dont le nom même — choisi par hasard, semble-
14
le-t-il — annonce la nature infernale. Choisir
notre
avenir Nous arrivons au terme de l’ère néolithique, qui a vu la fi
15
e la nature infernale. Choisir notre avenir
Nous
arrivons au terme de l’ère néolithique, qui a vu la fixation des noma
16
ages locaux — action et réflexion cumulatives. Et
nous
voici au seuil de l’ère électronique : celle des relations humaines d
17
s même de l’effort civilisateur de l’Occident qui
nous
force à choisir notre avenir, et par-là nous met en demeure de formul
18
vilisateur de l’Occident qui nous force à choisir
notre
avenir, et par-là nous met en demeure de formuler et de vouloir une p
19
qui nous force à choisir notre avenir, et par-là
nous
met en demeure de formuler et de vouloir une politique de l’homme et
20
une politique de l’homme et de l’humanité. C’est
notre
folle croissance qui affame le tiers-monde et cause les pénuries qui
21
les pénuries qui viennent. C’est l’excès même de
nos
triomphes matériels, non leur insuffisance, qui nous a jetés dans la
22
s triomphes matériels, non leur insuffisance, qui
nous
a jetés dans la crise. L’état de crise est déclaré toutes les fois q
23
nsupportables, ou sont ressenties comme telles et
nous
obligent à choisir : soit sacrifier l’un des deux termes (mais c’est
24
goissantes n’ont pas peu contribué à sensibiliser
notre
conscience écologique, mais aussi parce qu’elle sert d’argument princ
25
s de toute l’histoire connue, en trente-cinq ans.
Nous
serons quelque six milliards en fin de siècle, cela paraît inévitable
26
la plupart des démographes tandis que j’écris. Si
nous
devions continuer à croître au taux actuel — supposant donc stabilisé
27
upart des démographes tandis que j’écris. Si nous
devions
continuer à croître au taux actuel — supposant donc stabilisée la pér
28
ent, qui pourtant n’a cessé de raccourcir jusqu’à
nous
, passant de mille-cinq-cents ans vers huit-mille avant notre ère, à d
29
ant de mille-cinq-cents ans vers huit-mille avant
notre
ère, à deux-cents ans dès 1650, quatre-vingts ans dès 1850, quarante-
30
justifie ces petits exercices : De tels calculs
devraient
, semble-t-il, convaincre même les esprits les plus obtus qu’il faudra
31
e), de déchets radioactifs et de béton. Mais cela
doit
nous alerter quant à d’autres choses qui, elles, sont en train d’arri
32
e déchets radioactifs et de béton. Mais cela doit
nous
alerter quant à d’autres choses qui, elles, sont en train d’arriver p
33
ns catastrophiques et d’autant plus sérieuses, et
nous
ne pouvons plus les arrêter. La proportion des moins de 15 ans dans l
34
s neufs du tiers-monde, par exemple. Ils sont là,
nous
ne pouvons plus rien y faire. Ils forment près de 45 % de la populati
35
iècle n’ont pas fait plus de morts en dix ans que
notre
paix ne fait de vivants en quelques mois. Quoi qu’il puisse advenir p
36
and on ignore les causes d’un phénomène ? Je vois
nos
démographes attribuer la bombe P tantôt à « l’insécurité générale »,
37
es athées qui l’acquéraient. » Les deux réactions
nous
sont intrinsèquement compréhensibles… « Si de telles atrocités sont p
38
sait-il ? Quelle force cosmique, indépendante de
nos
volontés capricieuses, obligerait-elle les Français à s’entasser dans
39
aucun sens. Mais en a-t-il encore beaucoup, dans
nos
mégalopoles ? Nos villes ne sont-elles pas l’exemple dramatique de ce
40
en a-t-il encore beaucoup, dans nos mégalopoles ?
Nos
villes ne sont-elles pas l’exemple dramatique de ce que peut faire l’
41
faire l’absence de toute politique dans la vie de
nos
sociétés techniciennes donc artificielles ? Ce ne sont plus des cités
42
gardes en rang prenaient la place du peuple. Mais
notre
époque a fait bien pire pour vider la cité de ses fonctions : elle a
43
ternante absence de politique, de bons esprits de
notre
temps imaginent d’opposer l’utopie d’une mondialisation de nos expéri
44
ginent d’opposer l’utopie d’une mondialisation de
nos
expériences, nonobstant leurs aberrations. Le cauchemar d’Œcumenop
45
nts particulièrement développé sur les rivages de
nos
cinq continents8. Selon Toynbee, l’ancienne carte du monde, où l’on v
46
im. Les problèmes financiers et administratifs de
nos
grandes villes sont déjà pratiquement insolubles, et faisaient dire a
47
rien de pareil, ou quasi rien, n’existe plus dans
nos
anti-villes, une comparaison globale des plus simples le fera voir sa
48
. Au-delà de 300 000 habitants, une ville d’un de
nos
« grands » pays, pour un budget à tout le moins vingtuplé, et que d’a
49
laires et de leur fonction libératrice. Avec cela
notre
troisième question à Toynbee, à savoir si la ville mondiale serait so
50
é rongés par le béton. Parlons de ce qui est, que
nous
vivons déjà. Lors d’un colloque de sociologues et d’urbanistes qui n’
51
stes qui n’arrivaient pas à s’entendre sur ce que
devrait
être une ville moderne, je proposai cette définition de ce qu’elle es
52
e », peut-être — mais comme on est « sportif » de
nos
jours quand on suit les grands matches à la TV — et plus généralement
53
lle des généraux successeurs d’Alexandre, et dans
notre
ère, d’un Bonaparte, aujourd’hui, des aventuriers de la finance, des
54
fumantes, dans la cité démesurée que la technique
nous
permet d’agrandir littéralement sans fins, au-delà de tout désir des
55
peuvent plus rien sur son évolution, donc ne lui
doivent
plus rien, lui donnent le moins possible (les impôts) mais en attende
56
ant que de la destruction des forêts dont on fait
nos
journaux — et ce livre… Plus de cent ans avant la crise déclarée sous
57
re… Plus de cent ans avant la crise déclarée sous
nos
yeux, alors que les villes, au sens actuel de la Chose, n’étaient enc
58
même forme chez le psychiatre H. Ellenberger, qui
nous
dit avoir observé que la manière dont l’homme traite les animaux, ann
59
e et de leurs suites : tout en dépend, et d’abord
notre
avenir. Si nous ne retrouvons pas le secret perdu du respect de la vi
60
tes : tout en dépend, et d’abord notre avenir. Si
nous
ne retrouvons pas le secret perdu du respect de la vie sous toutes se
61
erdu du respect de la vie sous toutes ses formes,
nous
ne trouverons pas non plus de solutions à la crise mondiale qui sévit
62
t provoquer dans l’ère atomique la destruction de
notre
espèce. Ceux qui luttent contre la tuerie des bébés phoques savent qu
63
moins long terme l’épuisement de ce qui alimente
nos
industries : combustibles de toute nature, fer, métaux non ferreux, m
64
, fer, métaux non ferreux, métaux précieux. Qu’il
nous
reste du fer pour 64 ans, ou 173, ou 380 ; de l’or pour 9 ou 30 ans,
65
industrielles se voilent la face. En voici un qui
nous
déclare (mais sans publier son dossier) que les réserves existantes d
66
d’années ». Cette rêverie, si elle se réalisait,
nous
plongerait dans le cauchemar sans fin d’une consommation forcenée et
67
l’espoir, qui est « méfiance réflexe à l’égard de
nos
prévisions ». Mais en voici un autre qui suppute simplement les quant
68
tte opération magique lui permet d’affirmer qu’il
nous
reste du cuivre et du zinc non pas pour deux et six dizaines d’années
69
, mais bien pour deux et six millions d’années19.
Nous
ne serons plus là, ni lui, pour vérifier. Paul Valéry disait encore à
70
ser à tout moment, qu’on ne l’oublie pas ! Ce que
nous
constatons, c’est qu’elle ne l’a pas fait, de mémoire de futurologue.
71
, de mémoire de futurologue. Mais Fontenelle déjà
nous
avait avertis : « De mémoire de rose, on n’a jamais vu mourir un jard
72
ar ceux qui se sont arrogé le droit de les gérer.
Nous
avons laissé l’eau, qui est à tout le monde et « la meilleure des cho
73
» selon Pindare, à la garde, si l’on ose dire, de
nos
États, c’est-à-dire de leurs fonctionnaires. Les États n’y ont vu, co
74
terre vont à la mer, et lui apportent fidèlement
nos
déchets, dont 100 000 tonnes de DDT par an. La mer peut en mourir ass
75
mosphère respirable. Le pétrole tue ces algues et
nous
asphyxiera, si cela dure. De plus, la très mince couche de mazout rép
76
ent sur la calotte glaciaire du Groenland et dans
nos
conserves de poissons, comme ils le firent naguère à Minamata. Déjà l
77
est-à-dire celle que l’on peut boire et celle qui
nous
permet de respirer, manquera partout dans moins de quatre-vingts ans.
78
calottes polaires ne représente pas davantage sur
notre
globe qu’une seule goutte sur une orange… Il n’y a d’« impératifs
79
aite par les mains de l’homme tout collabore dans
notre
société, où toute chose même excellente devient polluante, quelles qu
80
nes de DDT déversées annuellement dans les océans
nous
reviennent dans la chair des poissons, qui nourrit en partie le bétai
81
es poissons, qui nourrit en partie le bétail, que
nous
mangeons. Ainsi, le DDT s’installe dans l’organisme humain, dont il a
82
dre puisqu’elle résulte de plusieurs facteurs que
nous
ne savons plus contrôler isolément et encore moins en synergie. La po
83
ue toutes les plus grandes villes du globe. Voilà
notre
homme de l’An 2000 : sans eau potable, sans pain, sans vin, et privé
84
1950. « La Technologie arrangera cela » On
nous
assure maintenant que la Technologie arrangera cela, puisqu’elle y pe
85
ent le plus pessimiste qu’on ait jamais porté sur
notre
société, car ainsi que Gabor le précise aussitôt, « le (soi-disant) p
86
elle-même. La technique n’est pas neutre dans
notre
société — Croyez-vous donc la technique mauvaise en soi ? — Non, m
87
? — Non, mais quand je prétends que l’avenir est
notre
affaire, cela veut dire en particulier que nous devons adapter la tec
88
notre affaire, cela veut dire en particulier que
nous
devons adapter la technique à nos fins, et non l’inverse, qui serait
89
e affaire, cela veut dire en particulier que nous
devons
adapter la technique à nos fins, et non l’inverse, qui serait d’adapt
90
articulier que nous devons adapter la technique à
nos
fins, et non l’inverse, qui serait d’adapter nos besoins aux prévisio
91
nos fins, et non l’inverse, qui serait d’adapter
nos
besoins aux prévisions (d’ailleurs contradictoires) des techniciens e
92
mpératifs techniques » en soi, ce n’est pas vrai.
Nous
pourrions nous passer de bombes atomiques et même de centrales nucléa
93
iques » en soi, ce n’est pas vrai. Nous pourrions
nous
passer de bombes atomiques et même de centrales nucléaires sans domma
94
lâche, attaque le foie de Prométhée22. — Pourtant
nos
techniciens, technologues, technocrates aux cheveux courts, au parler
95
ut penser, imaginer, sentir. Elle se prête à tous
nos
désirs, d’une manière à peu près parfaite, presque insensible. Elle a
96
rès parfaite, presque insensible. Elle a renforcé
nos
pulsions par dix avec l’outil, par mille avec la forge, par cent-mill
97
le et l’agent. La technique n’est pas neutre dans
notre
société, ou pour mieux dire : notre technique n’est pas neutre. Chacu
98
s neutre dans notre société, ou pour mieux dire :
notre
technique n’est pas neutre. Chacun voit qu’elle sert mieux ce qui dét
99
cœur nationaliste et de la tripe républicaine qui
doit
couronner le processus et transformer enfin le citoyen rétif en un pa
100
le. C’est le même complexe de Caligula qui incite
nos
technologues — sans doute inconsciemment — à s’intéresser de plus en
101
besoins » (ou conditionnements) au plus intime de
notre
esprit, par exemple au moyen des mass médias, mais aussi par l’école
102
sse mettre à jour. L’« homme d’affaires » jusqu’à
nous
avait « du flair », mais nos grands managers ont un ordinateur. Le fl
103
’affaires » jusqu’à nous avait « du flair », mais
nos
grands managers ont un ordinateur. Le flair était de l’homme en l’hom
104
est pas neutre, il s’en faut, dans le contexte de
notre
société occidentale. Je viens de rappeler qu’elle sert au mieux ce qu
105
onc s’étonner que ses « percées » coïncident avec
nos
guerres — je veux dire avec celles des États-nations au xxe siècle.
106
ine l’autre. Les régimes qui se sont succédé dans
notre
histoire correspondaient aux armes disponibles en leur temps : flèche
107
e au moins continentale, ruine les prétentions de
nos
« souverainetés » (et les efforts pathétiques que la France s’impose
108
. La technique reste humaine tant qu’elle traduit
nos
rêves constants. Objectivée, « impérative », elle n’est plus que l’al
109
e, « impérative », elle n’est plus que l’alibi de
nos
lâchetés, et cache bien mal un nihilisme foncier, celui de tout pouvo
110
de tels travaux, consacrés à la mort en masse. On
nous
prépare, dans ces laboratoires, une société fondée sur deux castes se
111
eule, et n’est pas un démon plus qu’un ange parmi
nous
. C’est un ensemble non délimité de procédés qui reflètent certaines a
112
s de la technique, par l’examen de ses effets qui
doivent
bien en porter les traces. À le considérer d’un œil naïf, dans notre
113
r les traces. À le considérer d’un œil naïf, dans
notre
proche environnement — vêtements, maisons et paysages — le progrès te
114
désir inconscient de substituer, dans le cadre de
notre
vie pour commencer, des matières pratiquement immortelles au végétal
115
t la mort. Ainsi, par peur de mourir, choisissons-
nous
l’inanimé, contre la vie toujours mortelle. Il en résulte (mais c’éta
116
Il en résulte (mais c’était dans leur donnée) que
nos
techniques actuelles sont comme des dés pipés, dont tous les coups co
117
mbinaisons précises mais invisibles de l’énergie.
Notre
technologie est ainsi la figure la plus ressemblante de l’Occident, q
118
on âme, par tout ce qu’impliquent et transportent
nos
machines25. « Miracles de la technique occidentale » ? Non, car elle
119
coûts humains et naturels, et trop mal adaptée à
nos
pouvoirs comme à nos véritables besoins. On doute qu’elle soit rentab
120
urels, et trop mal adaptée à nos pouvoirs comme à
nos
véritables besoins. On doute qu’elle soit rentable tous comptes faits
121
qu’on le voit quand les pays encore épargnés par
notre
développement industriel, en réclament à leur tour les « bienfaits ».
122
emain les cinq sixièmes, ne profiteront jamais de
notre
développement, parce qu’il n’y a pas assez de pétrole sur la terre, s
123
us d’autos, de camions, de tracteurs et d’avions.
Nos
techniques de transport sont donc mauvaises. Nous n’avons pas voulu c
124
Nos techniques de transport sont donc mauvaises.
Nous
n’avons pas voulu calculer la dépense. Nous avons naïvement dilapidé,
125
ises. Nous n’avons pas voulu calculer la dépense.
Nous
avons naïvement dilapidé, dans l’euphorie du progrès matériel, un cap
126
ne nouveauté. Réciproquement, toutes les fois que
notre
technique gagne sur l’inertie de nos sociétés, elle perd par rapport
127
s fois que notre technique gagne sur l’inertie de
nos
sociétés, elle perd par rapport à ses propres desseins, à ses motivat
128
is, à partir d’un certain degré de développement,
nos
équipements techniques créent, par leur construction et par leur fonc
129
ue et mentale, et sur la politique des États, que
nous
nous retrouvons chargés, par leur existence même, de responsabilités
130
mentale, et sur la politique des États, que nous
nous
retrouvons chargés, par leur existence même, de responsabilités et de
131
t tomber ses missiles sur ma tête. À trop vouloir
nous
décharger sur la technique de nos choix et de nos responsabilités, no
132
À trop vouloir nous décharger sur la technique de
nos
choix et de nos responsabilités, nous avons perdu l’insouciance des e
133
ous décharger sur la technique de nos choix et de
nos
responsabilités, nous avons perdu l’insouciance des enfants de Dieu,
134
technique de nos choix et de nos responsabilités,
nous
avons perdu l’insouciance des enfants de Dieu, et nous nous sommes ch
135
avons perdu l’insouciance des enfants de Dieu, et
nous
nous sommes chargés de l’écrasant devoir de choisir notre avenir à to
136
perdu l’insouciance des enfants de Dieu, et nous
nous
sommes chargés de l’écrasant devoir de choisir notre avenir à tout ri
137
e Dieu, et nous nous sommes chargés de l’écrasant
devoir
de choisir notre avenir à tout risque, ou d’accepter qu’il soit, à to
138
us sommes chargés de l’écrasant devoir de choisir
notre
avenir à tout risque, ou d’accepter qu’il soit, à tout calcul, catast
139
mythe de Prométhée domine l’aventure assumée par
notre
culture occidentale. J’y trouve la clé de l’anxiété qui sous-tend nos
140
ale. J’y trouve la clé de l’anxiété qui sous-tend
nos
essais de prospective. Prométhée, comme son nom l’indique en grec, es
141
seulement le feu utilitaire, celui qui permettra
notre
technologie. Or, Zeus « qui voit très loin » (Zeus euruopé ou Zeus eu
142
i que l’action de Prométhée est celle d’un héros.
Nous
avons perdu le sens de ce qu’il pouvait y avoir de criminel dans le v
143
riminel dans le vol du feu. Essayons cependant de
nous
replacer dans la situation prétechnique. Les dieux estiment que ce n’
144
arctus et l’ulcère d’estomac se développent parmi
nous
au rythme même des développements de la technologie, et selon les exi
145
u seul domaine technologique, le seul espoir pour
notre
espèce est dans la « technologie douce ». Mais elle suppose le rejet
146
systématique des conditions mentales dont relève
notre
technique dure. Le seul espoir, c’est que la technologie se mette à r
147
leurs lois et à mimer leurs procédés, si loin que
nous
soyons encore de les comprendre. Robin Clarke a dressé la liste des p
148
exigées par les scientifiques indépendants. Tout
doit
céder devant les « impératifs » de la croissance »… Le concept de cro
149
christianisé ou plus généralement despiritualisé,
nous
l’avons dans les réactions d’une rare violence, d’une étrange in-inte
150
profonde influence sur la société occidentale de
notre
siècle : il a démythifié le dogme de la croissance et c’était tout ce
151
ît sans grande importance au regard du fait qu’il
nous
a réveillés au bord du gouffre. Mais comment expliquer la virulence d
152
elables, posera la seule limite infranchissable à
notre
type de croissance industrielle. Mais une croissance qui ne peut s’ar
153
sens des limites Dans chacun des domaines que
nous
venons de survoler, nous avons retrouvé la même cause de crise, la pe
154
chacun des domaines que nous venons de survoler,
nous
avons retrouvé la même cause de crise, la perte du sens des limites,
155
tat-nation contre les petites patries réelles, se
devaient
aussi de remplacer la notion de limite intrinsèque à tel domaine de l
156
aucoup mieux que la « consommation », l’esprit de
notre
société occidentale, qu’elle soit d’ailleurs capitaliste ou socialist
157
ens gratuits à savoir les nuisances qui harassent
nos
vies et la haine d’un labeur privé de sens. Du seul fait qu’il ne com
158
i coûte cher, mais à négliger le précieux, ce qui
nous
est cher. Ou encore, dans le conflit qui les oppose, à tricher systém
159
ode de calcul du PNB ne reste pas sans effets sur
notre
société, ses valeurs et son mode de vie, qu’il était censé refléter.
160
il était censé refléter. Les économistes ont beau
nous
déclarer que l’économie n’a rien à voir avec le bonheur des hommes. E
161
mais à socialiser les déficits. Il en va de même,
nous
l’avons vu, du principe absolu de la croissance sans limites, puis de
162
s d’à peu près tout ce qui donne sens et saveur à
notre
vie. Tout a été dit sur la provocante stupidité qui régit ce mode de
163
ilité. On a remarqué que le PNB. s’accroissait de
nos
malheurs autant que des efforts pour y remédier, si toutefois ils son
164
ission des comptes de la nation en 1966 : « Selon
notre
manière de compter, nous nous enrichirions en faisant des Tuileries u
165
ation en 1966 : « Selon notre manière de compter,
nous
nous enrichirions en faisant des Tuileries un parking payant et de No
166
en 1966 : « Selon notre manière de compter, nous
nous
enrichirions en faisant des Tuileries un parking payant et de Notre-D
167
s, elle ne compte pour rien la nature, à laquelle
nous
ne devons rien en fait de paiements financiers, mais à laquelle nous
168
ne compte pour rien la nature, à laquelle nous ne
devons
rien en fait de paiements financiers, mais à laquelle nous devons tou
169
en fait de paiements financiers, mais à laquelle
nous
devons tout en fait de moyens d’existence37. » Ainsi le « progrès » m
170
ait de paiements financiers, mais à laquelle nous
devons
tout en fait de moyens d’existence37. » Ainsi le « progrès » mesuré s
171
rtes imparfait et qu’il s’agit d’améliorer » dont
nous
parlent de bons apôtres, mais une duperie monumentale, dont on ne peu
172
e croissance qui ne saurait sévir désormais, dans
nos
pays occidentaux, qu’aux dépens des contribuables et de l’environneme
173
les armées de 175 États-nations pour qu’aucun de
nos
pays puisse encore entretenir l’illusion d’une percée de croissance r
174
enne un beau jour positive dans tous les États de
notre
Monde, c’est-à-dire que la somme des exportations excède la somme des
175
somme des importations. Quand l’un ou l’autre de
nos
États-nations, au nom de la sacro-sainte souveraineté nationale, déci
176
politique de croissance matérielle que pratiquent
nos
gouvernements a pour effet inévitable d’occulter ce qui ne saurait êt
177
’attention du public, mais aussi de la plupart de
nos
économistes s’est laissé détourner des réalités humaines non national
178
ssance. Et voilà le principe même des crises dont
nous
souffrons et dont le système constitue la grande crise que je vais ac
179
ond de l’Anatolie ou du Caucase) et il reste pour
nous
l’organe qui réagit à la colère, à la rancune, et au souci — tout ce
180
s limites. 36. Selon Barbara Ward et René Dubos,
Nous
n’avons qu’une seule Terre, Paris, Denoël, 1972, p. 105. 37. B. de J
181
plique tous les éléments du cercle de la crise où
nous
nous enfermons. Et c’est à travers lui que se manifeste, dans l’incon
182
e tous les éléments du cercle de la crise où nous
nous
enfermons. Et c’est à travers lui que se manifeste, dans l’inconscien
183
ires, finalement stato-nationales. Reprenons donc
notre
trajet à partir de la démographie. La bombe P n’est pas seulement l’e
184
rie, des transports et de l’urbanisme, bien qu’on
nous
dise qu’il en dépend, mais je n’en crois rien. Car les problèmes que
185
d, mais je n’en crois rien. Car les problèmes que
nous
pose l’énergie ne dépendent pas des grands « impératifs techniques »,
186
ptions de l’homme et de son rôle sur la Terre qui
nous
animent en vérité. Non pas que nos idées de l’homme et de ses fins so
187
la Terre qui nous animent en vérité. Non pas que
nos
idées de l’homme et de ses fins soient toujours bien conscientes chez
188
la plupart. Mais ce sont elles, fût-ce à travers
nos
rêves, qui, en dernier ressort, dictent nos décisions. Nos options tr
189
avers nos rêves, qui, en dernier ressort, dictent
nos
décisions. Nos options traduisent et trahissent avec une totale impud
190
, qui, en dernier ressort, dictent nos décisions.
Nos
options traduisent et trahissent avec une totale impudeur nos vraies
191
traduisent et trahissent avec une totale impudeur
nos
vraies hiérarchies de valeurs, celles qu’il nous faut apprendre à lir
192
r nos vraies hiérarchies de valeurs, celles qu’il
nous
faut apprendre à lire précisément dans notre crise. Apprendre à disti
193
qu’il nous faut apprendre à lire précisément dans
notre
crise. Apprendre à distinguer dans nos actions les fins qu’elles serv
194
ent dans notre crise. Apprendre à distinguer dans
nos
actions les fins qu’elles servent en réalité, quand nous pensions en
195
tions les fins qu’elles servent en réalité, quand
nous
pensions en servir d’autres plus avouables et même philanthropiques ;
196
r, ou que l’on se cache à soi-même, les alibis de
notre
lâcheté, j’entends de notre peur d’être libres : telle est bien l’amb
197
i-même, les alibis de notre lâcheté, j’entends de
notre
peur d’être libres : telle est bien l’ambition de cet ouvrage, au moi
198
sés, que par les choix qui commandent l’avenir de
notre
civilisation occidentale, et même de toute l’humanité, si elle accept
199
e toute l’humanité, si elle accepte sans méfiance
notre
héritage technologique. Tout a commencé dans l’innocence générale
200
e la « démographie galopante ». C’est alors qu’on
nous
offre les centrales nucléaires. C’est propre, nous dit-on, pas une fu
201
ous offre les centrales nucléaires. C’est propre,
nous
dit-on, pas une fumée n’en sort, ni même de gaz ou de vapeurs incolor
202
par Hiroshima, et certains ennemis bien connus de
nos
« régimes de liberté ». On leur répond qu’une centrale nucléaire prod
203
moins de rayonnement que les cadrans lumineux de
nos
montres, dix fois moins que la TV, cinquante fois moins que la radiol
204
s en cours d’expérimentation des appareils », ils
nous
ont justement appris les moyens d’éviter leur retour ! — Mais des sav
205
ont arrêtés. — Mais « l’étude d’un bon procédé »
nous
met-elle à l’abri des radiations du strontium et du plutonium des déc
206
nsieur, me dit-on avec une soudaine sévérité, que
nous
n’avons simplement pas le choix et que nous ne pouvons plus attendre.
207
, que nous n’avons simplement pas le choix et que
nous
ne pouvons plus attendre. La demande d’électricité double tous les se
208
ouble tous les sept ans, c’est un fait établi, et
nous
sommes tenus d’y faire face. Au reste l’homme n’a jamais rien entrepr
209
ure. Mais la dernière réponse citée, à savoir : «
Nous
n’avons pas le choix ! » qu’un producteur d’énergie donnait au terme
210
ntôt celle de l’agent d’un grand dessein qu’il se
doit
de tenir caché, mais jamais celle d’un scientifique cherchant le vrai
211
utre bord, ceux qui avaient l’air d’avoir accepté
nos
questions et de partager au moins nos doutes. Ceux qui n’étaient pas
212
oir accepté nos questions et de partager au moins
nos
doutes. Ceux qui n’étaient pas aveuglés, ni payés pour nous aveugler.
213
s. Ceux qui n’étaient pas aveuglés, ni payés pour
nous
aveugler. Et voici ce qu’ils avaient à dire sur les points les plus c
214
plus41. Et surtout, Barbara Ward et René Dubos42
nous
rappelaient avec force que tout calcul basé sur les avantages matéri
215
cun pays, quel que soit son système politique, ne
doit
permettre que les règles de sécurité qui concernent le domaine nucléa
216
r tout seuls ; ils exploseraient43. Pierre Samuel
nous
informait tôt après de ce que la loi du 30 octobre 1968 en France, «
217
es d’acier au carbone, où le liquide bouillonnant
doit
constamment être refroidi et agité. Il y a plus de 300 millions de li
218
poles atomiques !45 Qui croire ? Arrêtons-
nous
ici : 1973. En ce point du débat nucléaire, toute médiation paraît ex
219
éril » — dans le domaine, au moins, de l’énergie.
Nous
ne pouvons plus dépendre des émirs, et le pétrole va s’épuiser ! Nous
220
dépendre des émirs, et le pétrole va s’épuiser !
Nous
n’avons plus le choix ! (On ne l’avait déjà plus.) Depuis que le prix
221
t hier déjà, qui trompe-t-on ?) Mais on oublie de
nous
dire que pendant ce temps, le prix de l’uranium aussi a quadruplé, de
222
tel, devient visible dans toutes ses parties, et
doit
être décrit sans plus de ménagements. Douze mensonges en service c
223
lisation d’une bougie. Pas un bouton ne manque à
nos
centrales. Tout a été mille fois vérifié, assuré. Pas un neutron ne p
224
late à tous les yeux, en décembre 1976. La presse
nous
apprend que le gouvernement suédois, du fait qu’il impose aux central
225
bles pour le moment : les sociétés d’exploitation
devront
en effet fournir la preuve irréfutable d’une sécurité absolue ». Ces
226
ai 1973, environ 850 anomalies de fonctionnement,
dues
au malfonctionnement ou à la déficience des systèmes de sécurité. Bea
227
avec les dizaines de milliers de centrales qu’on
nous
affirme nécessaires, et leurs rejets de plutonium, ce corps baptisé p
228
es grandes villes industrielles, voire au cœur de
nos
capitales, comme Paris, Londres, Vienne ? Les transports d’énergie so
229
promoteurs, on verra bien s’ils croient ce qu’ils
nous
disent, ou s’ils mentent. 4. « La sécheresse de 1976 a plaidé pour
230
s usines au fil de l’eau (hydroélectriques) ayant
dû
ralentir leur production, « les membres de l’Union souhaitent donc qu
231
roidissement. En cas de sécheresse, c’est eux qui
devront
s’arrêter les premiers, ou bien ils menaceraient de faire bouillir no
232
miers, ou bien ils menaceraient de faire bouillir
nos
fleuves ! 5. « Le problème des déchets est réglé. » — Le mensonge
233
directeur désigné de la centrale de Verbois (qui
doit
être construite à dix kilomètres de la ville) fait une conférence sur
234
1972 était fausse, totalement et délibérément. On
nous
annonce ensuite, par étapes, en 1975, que l’étude du procédé dit de v
235
es : Selon les experts de Jülich, les déchets ne
devront
avoir aucun contact avec la biosphère pendant un million d’années env
236
nord de l’Atlantique par un cargo britannique. (
Nous
les retrouverons, d’ici quelques années, à l’autre bout de la chaîne
237
uve dans une sobre déclaration de Ralph Nader : «
Nous
n’aurons besoin d’énergie de fission que pendant trente-cinq à quaran
238
sion que pendant trente-cinq à quarante ans, mais
nous
demandons non sans arrogance aux générations qui nous suivront de sur
239
demandons non sans arrogance aux générations qui
nous
suivront de surveiller ses déchets mortels pendant cent-mille ans. »
240
osion démographique et la croissance industrielle
nous
imposent le choix nucléaire. » Le mensonge, ici, se dédouble. A — Il
241
quement impensable que les centrales prévues dans
nos
pays alimentent la Zambie, le Zaïre, l’empire de Bokassa Ier, le Camb
242
cret » des masses de demain. À tous les stades de
notre
analyse, quand nous buterons sur cette absurdité parfaitement hypocri
243
demain. À tous les stades de notre analyse, quand
nous
buterons sur cette absurdité parfaitement hypocrite mais reçue sans b
244
oncher par toute la presse occidentale, attendons-
nous
à retrouver, en arrière-plan et couvrant tout, l’idée de croissance a
245
l’Europe doublent tous les sept ou dix ans. Qui
nous
dit qu’ils le font ? Dans chacun de nos pays, ce sont les dirigeants
246
ns. Qui nous dit qu’ils le font ? Dans chacun de
nos
pays, ce sont les dirigeants des sociétés productrices d’électricité,
247
par les ministres et leurs experts. Mais pourquoi
nous
le disent-ils avec tant d’insistance ? Serait-ce pour inciter le publ
248
té poussent à la consommation. On peut y lire que
nous
voici sortis de l’ère où il convenait d’ordonner aux enfants d’éteind
249
dépenses d’énergie. Pour rejoindre les USA, « ils
doivent
» tripler ou quintupler leur consommation, déclare leur propre agence
250
s savants de service, les producteurs essaient de
nous
faire prendre leurs désirs pour nos fatalités. Les responsables de l
251
essaient de nous faire prendre leurs désirs pour
nos
fatalités. Les responsables de la production et de la distribution d
252
la production et de la distribution d’électricité
nous
répètent que « leur seule ambition — conformément à leur mission de s
253
suivre la demande, mais de la susciter. » (1970)
Notre
affaire immédiate, c’est de pousser parallèlement l’équipement nucléa
254
ent nouveau qui opte pour le chauffage électrique
nous
amène à augmenter d’autant notre programme nucléaire. (1973) Enfin,
255
uffage électrique nous amène à augmenter d’autant
notre
programme nucléaire. (1973) Enfin, l’aveu complet tombe de la bouche
256
e de la bouche même du directeur général d’EDF :
Nous
avons reçu mission (de l’État) — dès cette époque (fin 1970, on le pr
257
s les moyens d’y remédier. J’en déduis qu’on veut
nous
faire prendre dès maintenant des risques proprement incalculables, au
258
s centrales nucléaires. Quelque chose d’important
doit
se cacher là derrière. 8. « Les réacteurs permettront de brûler mo
259
lle consomme plus d’énergie qu’elle n’en produit…
Nous
ne pouvons pas créer assez de potentiel nucléaire pour compenser la d
260
e ans52. Curieusement, les États et leurs experts
nous
répètent que les réacteurs sont un mal nécessaire pour couvrir notre
261
les réacteurs sont un mal nécessaire pour couvrir
notre
déficit énergétique durant les dix années qui viennent. Par malheur,
262
el acharnement et quel déploiement policier — par
nos
États-nations européens. (Les USA déclarent déjà forfait : « C’est la
263
24 000 réacteurs produisant chacun 5000 MW. S’ils
durent
trente ans, il faudra en construire deux par jour à seule fin de remp
264
s industrielles. Mais il faudrait les financer et
nos
États sabotent plus ou moins sournoisement toutes les décisions de pr
265
ersonne ! Vous n’avez aucun droit sur sa lumière.
Nous
l’aimons pour son rayonnement qui est à tous, qui est partout, à jama
266
moyen d’intercaler un compteur entre le soleil et
nous
, on nous répondra que ces technologies douces ne sont toujours pas au
267
ntercaler un compteur entre le soleil et nous, on
nous
répondra que ces technologies douces ne sont toujours pas au point, e
268
s tous les pays où se construisent des réacteurs,
nous
constatons que les multinationales sont seules capables d’assurer nos
269
es multinationales sont seules capables d’assurer
nos
indépendances nationales. Aussi longtemps du moins qu’il leur plaira,
270
arge des contribuables. Quant à l’uranium dont on
nous
disait « qu’il y en a partout », il vient actuellement des USA, qui e
271
lui-même, « à gérer pendant cent-mille ans » par
nos
éventuels descendants. La sottise majeure est d’invoquer « l’indépend
272
et que se passerait-il en cas de guerre ? Toutes
nos
centrales dépendent d’autres pays, voire d’autres continents, pour le
273
aitements de leurs déchets. Ce qui rend chacun de
nos
États inexcusablement vulnérable en cas de guerre. La fermeture de se
274
is inverse de la dispersion. Que répondent à cela
nos
gouvernements ? Rien, pas un seul député ne les ayant jamais interpel
275
font fi des conquêtes de la science et entendent
nous
ramener au Moyen Âge, à la lampe à huile, voire à l’âge des cavernes
276
ons sur l’évacuation des déchets. Non, Messieurs,
nous
n’irons plus au bois chercher les grottes salines, les puits sans fon
277
. Vous n’avez jamais essayé de faire voir comment
notre
refus de multiplier la consommation d’énergie par 16 384 en quatre-vi
278
nt posé la question à propos du Vietnam : pouvons-
nous
arrêter la guerre, alors que l’industrie des armements occupe des cen
279
phistiqués : ces « retombées » se feront donc sur
nos
têtes. 5. — Indépendamment de ces arguments, je suis contre « Concor
280
ls et de rêves, de principes et d’ambitions qu’il
nous
faut dépasser si nous voulons survivre, qui détruisent à la fois la n
281
ncipes et d’ambitions qu’il nous faut dépasser si
nous
voulons survivre, qui détruisent à la fois la nature et la communauté
282
t. Mais la logique du système stato-national dans
notre
société industrielle, qu’elle soit capitaliste ou socialiste, nulle d
283
e souffrent pas la centralisation, c’est pourquoi
nos
États les décrient). Et vous irez plus loin. Vous en viendrez bientôt
284
e la révolution, la seule réelle et radicale dans
notre
société industrielle, la seule aussi qui puisse renverser les fatalit
285
peut entraîner des changements innombrables dans
notre
mode de vie comme dans toutes nos structures politiques et sociales.
286
mbrables dans notre mode de vie comme dans toutes
nos
structures politiques et sociales. Le noyau du pouvoir On peut
287
te oublié (mais les déchets de plutonium ?) quand
nous
aurons maîtrisé la fusion, dans les supercentrales à enceintes électr
288
même sa royauté58. La majorité des politiciens de
nos
pays, nostalgiques sans jamais se l’avouer de la monarchie absolue, s
289
ard, Paris 1972. 42. Barbara Ward et René Dubos,
Nous
n’avons qu’une seule Terre, op. cit. 43. Gordon Rattray Taylor, Le
290
mme en France et aux USA, que l’énergie nucléaire
devait
procurer dès 1985 les 20 % qui manqueraient dramatiquement à la conso
291
Son moteur n’est pas le profit comme on voudrait
nous
le faire croire, par un leurre qui arrange bien la gauche traditionne
292
estion de la Terre depuis plus de cent ans, quand
nous
lui demandons aujourd’hui : « Qu’as-tu fait de ton territoire, de ses
293
les, de ses forêts et de ses eaux ? », il ne peut
nous
répondre piteusement : « Suis-je le gardien de la Terre ? » sans qu’o
294
ui résulte de cette mauvaise gestion de la Terre,
nous
tenons donc un responsable incontesté, l’État-nation tel que nous l’a
295
un responsable incontesté, l’État-nation tel que
nous
l’avons fait, nous les mauvais Européens, puis répandu sur toute la T
296
ontesté, l’État-nation tel que nous l’avons fait,
nous
les mauvais Européens, puis répandu sur toute la Terre. Voilà qui n’e
297
re. Déclaration type d’un gérant contemporain : «
Nous
voulons faire un grand pays industriel compétitif — personne, sauf le
298
entifiques (physiciens plus que biologistes) dans
nos
pays de l’Ouest (donc librement) semblent passés aux ordres de l’État
299
62. Je n’oublie pas qu’il y a dans la plupart de
nos
capitales des ministères de l’Environnement, et je sais plusieurs de
300
tuations qu’on leur signale. Je dis seulement que
nos
États-nations s’opposent par leurs structures et par leurs ambitions
301
favoriser les confusions les plus menaçantes pour
notre
avenir prochain, entre, d’une part, le progrès authentique qui est sp
302
ènes. Pour fonder une politique, une stratégie de
notre
avenir, et par suite pour élaborer un modèle européen de société, nou
303
uite pour élaborer un modèle européen de société,
nous
avons besoin de bilans, et qui balancent : — non des recettes et des
304
évaluer ses moyens en fonction de ses fins. Ils
nous
conduiraient à poser la question de Don Helder Camara : Quel est le p
305
e ces profits ? Changer de buts Mais jamais
nos
États n’accepteront ces vues, et moins encore ces mesures, qui suppos
306
équent, de transformer la plupart des dangers qui
nous
assiègent en fatalités calculables, fatalités au double sens du terme
307
leurs de tendance qui ne puisse être inversée par
notre
action ou par l’arrêt de notre action. Partout, si nous changeons de
308
être inversée par notre action ou par l’arrêt de
notre
action. Partout, si nous changeons de buts, les enchaînements qui s’a
309
ction ou par l’arrêt de notre action. Partout, si
nous
changeons de buts, les enchaînements qui s’annonçaient catastrophique
310
s nationaux. Le jeu se rouvre, l’avenir redevient
notre
affaire… Mais l’obstacle n’est-il pas de nature à déprimer tous les c
311
re — ce que peut un homme avec d’autres… Ce qu’il
nous
faut revoir maintenant, c’est la véritable nature du Léviathan, les c
312
son apparition et de ses succès, ses pouvoirs qui
nous
semblent écrasants, mais aussi ses insuffisances et ses contradiction
313
aux trois degrés, et non seulement de ce qu’elle
nous
a appris, mais plus encore, de ce qu’elle a voulu nous interdire de s
314
a appris, mais plus encore, de ce qu’elle a voulu
nous
interdire de savoir. C’est elle qui nous a persuadés que la formule d
315
a voulu nous interdire de savoir. C’est elle qui
nous
a persuadés que la formule de l’État moderne — une capitale régissant
316
coûter aux voisins. Ainsi la force principale de
nos
États repose sur l’interdiction tacitement prononcée par l’école, de
317
dans les masses — est en train de s’achever parmi
nous
. Préhistoire de l’État-nation Ils ont moins de deux siècles d’â
318
vancés de l’Europe. « Il opte pour l’essentiel »,
nous
dit un historien contemporain63, à savoir « le contrôle des hommes, l
319
police, et son réseau de fonctionnaires. Quand de
nos
jours l’État pensera mais ne dira jamais : « le roi, c’est moi ! », i
320
ers de l’effort centralisateur des rois. Napoléon
devait
achever cette œuvre à la faveur de ses guerres, et pour elles. Comme
321
ce du despotisme, et que l’esprit révolutionnaire
doit
trouver les moyens de tempérer… cette espèce d’aristocratie du langag
322
t la Convention déclare que « la langue française
doit
être le ciment de la nouvelle unité nationale… Elle doit être une, co
323
re le ciment de la nouvelle unité nationale… Elle
doit
être une, comme la République ». Quant aux treize millions qui selon
324
s esprits sont d’accord, de la Révolution jusqu’à
nous
. Hegel énonce le premier ce qu’il faut tenir pour la loi constitutive
325
la conscription est à ses yeux « le palladium de
notre
indépendance, parce que, mettant la nation dans l’armée et l’armée da
326
r lesquels elle avait étendu sa domination ». (On
doit
inclure au nombre de ces « ressources » les provinces colonisées, aux
327
te direction, c’est (le chef du gouvernement) qui
doit
l’assumer… Habituons-nous à voir en lui ce qu’il est ou ce qu’il devr
328
ef du gouvernement) qui doit l’assumer… Habituons-
nous
à voir en lui ce qu’il est ou ce qu’il devrait être : un monarque. Il
329
tuons-nous à voir en lui ce qu’il est ou ce qu’il
devrait
être : un monarque. Il doit être évidemment entendu que l’autorité in
330
il est ou ce qu’il devrait être : un monarque. Il
doit
être évidemment entendu que l’autorité individuelle de l’État est con
331
acteurs donne la formule la plus compréhensive de
notre
société occidentale. Entre l’État-nation, la guerre et l’industrie (s
332
l’être — et le cycle infernal se referme. j) Où
nous
mène cette évolution ? Rappelons le parallélisme des régimes et des a
333
crire : « Avant le départ de l’armée, les hérauts
doivent
parcourir les rangs et inviter à s’en aller tous ceux qui ont peur ou
334
coltes, par exemple (et en plusieurs autres cas),
notre
siècle a fait un crime majeur du libre choix de l’individu : on le fu
335
it « mal », c’est-à-dire se réfère aux idéaux que
nos
armées sont censées défendre. Mais il n’aura bientôt plus à choisir.
336
sélectivement, massacrera tout ce qui n’est pas «
nous
» selon la définition codée par l’État. k) Le dernier stade verra l
337
taines de millions d’hommes seraient victimes, et
notre
civilisation. m) L’interaction toujours plus extensive et intensive
338
e processus paraît inévitable, irréversible. Mais
nous
voyons que l’État-nation, qui en reste la condition autant que la rés
339
du système, en supputant à propos de chacun d’eux
nos
chances d’intervention civique. L’élément initial est la guerre. Ce c
340
avec beaucoup, parce que l’État aura vite fait de
nous
neutraliser si nous n’avons pas d’armes, et si nous en avons, nous de
341
que l’État aura vite fait de nous neutraliser si
nous
n’avons pas d’armes, et si nous en avons, nous devrons faire la guerr
342
us neutraliser si nous n’avons pas d’armes, et si
nous
en avons, nous devrons faire la guerre, c’est elle encore qui gagnera
343
si nous n’avons pas d’armes, et si nous en avons,
nous
devrons faire la guerre, c’est elle encore qui gagnera. Je ne puis ri
344
us n’avons pas d’armes, et si nous en avons, nous
devrons
faire la guerre, c’est elle encore qui gagnera. Je ne puis rien contr
345
cite un groupe ou lui apporte mon concours actif.
Nous
disposons, nous autres citoyens qui voulons redevenir responsables, d
346
u lui apporte mon concours actif. Nous disposons,
nous
autres citoyens qui voulons redevenir responsables, d’un pouvoir que
347
spontanée et non conditionnée, et non prévue par
nos
régimes électoraux. La lutte des petites communautés naissantes pour
348
iens vivants ; d’élaborer tout en l’anticipant en
nous
d’abord, un modèle neuf de société fondé sur de nouvelles unités de b
349
d’une alternative déclarée. Il ne peut plus et ne
doit
plus durer longtemps, parce qu’il est foncièrement inadéquat non seul
350
e fédéraliste de l’État-nation. On le retrouve de
nos
jours dans les écrits de J. Buchmann, de Robert Lafont, d’Hervé Laven
351
é Lavenir, de Lewis Mumford, etc. (Alexandre Marc
nous
a tous précédés d’une trentaine d’années sur ce point.) Dans ma Lett
352
concret, non plus dans leurs seules prétentions.
Nous
verrons aussitôt que tous, sans exception, sont à la fois trop petits
353
ent au niveau des empires véritables qui dominent
notre
monde, et surtout pour résister à la satellisation politique ou écono
354
Parce qu’ils sont trop petits, les États-nations
devraient
se fédérer à l’échelle continentale ; et parce qu’ils sont trop grand
355
tinentale ; et parce qu’ils sont trop grands, ils
devraient
se fédéraliser à l’intérieur. À ces insuffisances ou inadéquations c
356
théoriques et pratiques, l’État-nation ajoute de
nos
jours les preuves multipliées de son incompétence, ou plus précisémen
357
ple de la crise du pétrole à l’automne 1973. Tous
nos
gouvernements occidentaux savaient que l’économie industrielle dépend
358
usive de quelques potentats et dictateurs arabes,
nos
hommes d’État répondaient nerveusement : « Ne nous laissons pas égare
359
nos hommes d’État répondaient nerveusement : « Ne
nous
laissons pas égarer par les prophètes pessimistes d’un prétendu désas
360
a crise de l’automne 1973 a non seulement surpris
nos
gouvernants, mais les a livrés sans défense au chantage des émirs qui
361
er la politique à suivre à l’égard d’Israël… Tous
nos
États-nations pour « souverains » qu’ils se proclament, sont trop pet
362
le luxe de bafouer. Tel est le tableau qu’offrent
nos
grands pouvoirs. Ils essaient de récupérer quelque prestige en édifia
363
l’indépendance. L’État-nation ne peut plus et ne
doit
plus durer longtemps parce qu’il se révèle chaque année avec une évid
364
ter ne fût-ce qu’un seul des problèmes majeurs de
notre
société. J’ai évoqué le cas de l’énergie, mais que dire de ceux de la
365
Comédie des chefs d’État Tel étant le bilan de
nos
États-nations de dimension moyenne, européenne, qu’en est-il des deux
366
du Vietnam, par exemple — en train de chercher à
nous
convaincre qu’eux seuls sont en mesure de résoudre les graves problèm
367
ont accepté ce pouvoir. Que l’État n’est plus
notre
affaire L’État-nation ne peut plus et ne doit plus durer longtemps
368
notre affaire L’État-nation ne peut plus et ne
doit
plus durer longtemps, parce que l’État est devenu l’adversaire à la f
369
à la fois de la nation, du peuple et de chacun de
nous
en tant que citoyen. Un même matin d’avril 1970, j’avais relevé dans
370
d’adjudications juteuses. Dieu ou tyran, hors de
nous
, contre nous : il n’est plus du tout notre affaire. Un pouvoir fai
371
ons juteuses. Dieu ou tyran, hors de nous, contre
nous
: il n’est plus du tout notre affaire. Un pouvoir fait de nos démi
372
hors de nous, contre nous : il n’est plus du tout
notre
affaire. Un pouvoir fait de nos démissions Pourtant, l’État-nat
373
plus du tout notre affaire. Un pouvoir fait de
nos
démissions Pourtant, l’État-nation n’est pas tombé du ciel sur nos
374
urtant, l’État-nation n’est pas tombé du ciel sur
nos
existences innocentes. C’est une réalité purement humaine — on était
375
qu’aux domaines les plus privés de l’individu, si
nous
le ressentons comme un mal, à qui la faute ? Sinon à nous qui nous so
376
ressentons comme un mal, à qui la faute ? Sinon à
nous
qui nous sommes laissé faire — et probablement un peu plus. Une phras
377
s comme un mal, à qui la faute ? Sinon à nous qui
nous
sommes laissé faire — et probablement un peu plus. Une phrase de Simo
378
e, mais un sentiment tout humain dont nul d’entre
nous
ne peut jurer qu’il ne l’a jamais éprouvé, fût-ce en suivant les Jeux
379
utant que des manuels scolaires, la projection de
nos
narcissismes dans un fantasme collectif et la dilatation de nos petit
380
es dans un fantasme collectif et la dilatation de
nos
petits moi dans un Nous triomphant ? De même, l’État centralisé, bure
381
lectif et la dilatation de nos petits moi dans un
Nous
triomphant ? De même, l’État centralisé, bureaucratique, technocratiq
382
sultante mécanique et l’indicateur infaillible de
nos
déficiences civiques. La centralisation n’a jamais réussi que dans la
383
gligent leurs droits civiques non moins que leurs
devoirs
. L’État se voit alors contraint par sa nature d’étendre ses prérogati
384
émocraties capitalistes ou socialistes, est né de
notre
individualisme et de nos désertions civiques — qu’il paraît maintenan
385
socialistes, est né de notre individualisme et de
nos
désertions civiques — qu’il paraît maintenant excuser ! Jamais l’homm
386
t là les causes mêmes du mal général. Inventer
notre
avenir Nous voici donc au point de crise où la raison de durer que
387
mêmes du mal général. Inventer notre avenir
Nous
voici donc au point de crise où la raison de durer que l’on accorde a
388
tire sa force de l’inertie civique dans laquelle
nous
voyons s’enfoncer les majorités silencieuses. Elle demeure donc à la
389
écroulait, ce serait tant mieux pour la nature et
nos
descendants s’il en reste, tant pis pour nous campant dans les décomb
390
e et nos descendants s’il en reste, tant pis pour
nous
campant dans les décombres. S’il se maintient, faute de candidature à
391
role, que pourrait-il faire ? Du plutonium hélas,
nous
le voyons déjà. Il faut absolument changer de cap, inventer ! Toute m
392
qu’au futur : sa gravité majeure est en avant de
nous
, dans tel avenir plus ou moins proche qu’il dépend de nous seuls — si
393
s tel avenir plus ou moins proche qu’il dépend de
nous
seuls — sinon de qui ? — d’éviter, en nous tournant ailleurs par conv
394
end de nous seuls — sinon de qui ? — d’éviter, en
nous
tournant ailleurs par conversion, par retour à nous-mêmes, à nos vrai
395
lleurs par conversion, par retour à nous-mêmes, à
nos
vraies fins. Le royaume à venir est « au-dedans de nous ». L’État tot
396
raies fins. Le royaume à venir est « au-dedans de
nous
». L’État totalitaire aussi. L’État-nation, bouc émissaire, ne doit p
397
alitaire aussi. L’État-nation, bouc émissaire, ne
doit
pas devenir notre alibi, le « ils » que l’on accuse de tous les maux,
398
’État-nation, bouc émissaire, ne doit pas devenir
notre
alibi, le « ils » que l’on accuse de tous les maux, le fatum des Anci
399
e de tous les maux, le fatum des Anciens, et pour
nous
, l’impératif unique et monotone déterminé par trop de refus d’obéir à
400
et monotone déterminé par trop de refus d’obéir à
nos
vocations singulières dans la cité. Nous ne pourrons le dépasser qu’e
401
d’obéir à nos vocations singulières dans la cité.
Nous
ne pourrons le dépasser qu’en surmontant ses causes en nous d’abord.
402
urrons le dépasser qu’en surmontant ses causes en
nous
d’abord. Que voulons-nous vraiment ? Que sommes-nous prêts à refuser
403
urmontant ses causes en nous d’abord. Que voulons-
nous
vraiment ? Que sommes-nous prêts à refuser radicalement ? Au nom de q
404
s d’abord. Que voulons-nous vraiment ? Que sommes-
nous
prêts à refuser radicalement ? Au nom de quelles finalités pour la pe
405
n, prennent ici leur importance véritable : selon
nos
décisions quant au but de nos vies, ou notre absence de décision, nou
406
e véritable : selon nos décisions quant au but de
nos
vies, ou notre absence de décision, nous irons au désastre collectif
407
selon nos décisions quant au but de nos vies, ou
notre
absence de décision, nous irons au désastre collectif ou bien à de no
408
au but de nos vies, ou notre absence de décision,
nous
irons au désastre collectif ou bien à de nouveaux défis, amusants, dr
409
usants, dramatiques, passionnants. Tout dépend de
nous
. C’est notre affaire. Formuler, décider, assumer une politique de civ
410
atiques, passionnants. Tout dépend de nous. C’est
notre
affaire. Formuler, décider, assumer une politique de civilisation, se
411
onse adéquate à la crise. Ce serait aussi choisir
notre
avenir. Comment en décider sans le connaître ? nous dit la science du
412
re avenir. Comment en décider sans le connaître ?
nous
dit la science du siècle dernier. Comment le connaître si nous refuso
413
cience du siècle dernier. Comment le connaître si
nous
refusons d’en décider ? nous dit la science de cette fin du xxe sièc
414
ment le connaître si nous refusons d’en décider ?
nous
dit la science de cette fin du xxe siècle. Nous demanderons aux futu
415
nous dit la science de cette fin du xxe siècle.
Nous
demanderons aux futurologues ce qu’ils estiment possible pour demain,
416
ussisse et qui progresse. Vous semblez croire que
nous
sommes libres, après Heisenberg et la Bombe, de penser n’importe quoi
417
amais une fée n’a fait tourner le moindre moteur.
Nous
vous laissons à vos enfantillages. » [124] « Bien, dis-je, la preuve
418
uve que la science n’est pas folle, c’est qu’elle
nous
permet aujourd’hui d’aller beaucoup plus vite qu’il y a cent ans. Voi
419
nventent mille tours sentimentaux insoupçonnés de
notre
barbarie, créent l’immobilité dont le sous-produit nommé lenteur est
420
ais un moteur atomique n’a évoqué la moindre fée.
Nous
vous laissons à vos enfantillages. » Utopies et Prévisions La f
421
er.) Mimer enfin, par anticipation sur l’issue de
nos
efforts présents, les conduites qui pourront résulter du succès même
422
ce qu’oublient ou refusent d’imaginer beaucoup de
nos
meneurs politiques : ils voient les conditions de leur victoire, mais
423
ir d’augmenter le confort matériel, la vitesse de
nos
déplacements, et la durée moyenne de la vie. L’effort métaphysique et
424
vite est un bien en soi. La vitesse accrue est à
nos
yeux la preuve que la science « joue », donc qu’elle est « vraie ». E
425
« joue », donc qu’elle est « vraie ». En retour,
nous
refusons de croire ce que « l’état présent de la science » nie ou con
426
’état présent de la science » nie ou condamne, et
nous
accordons à cette science l’autorité que nous retirons à la religion
427
et nous accordons à cette science l’autorité que
nous
retirons à la religion et aux morales qui en dérivent. La conception
428
i, précisément, dans lequel la grande majorité de
nos
contemporains traduisent les résultats de la science d’hier, qu’ils t
429
utre part, la vitesse poussée à l’extrême ne peut
nous
rapprocher que de l’« à quoi bon ? », c’est-à-dire des questions méta
430
? », c’est-à-dire des questions métaphysiques que
notre
hâte même voulait et croyait fuir. Nous ne pensons encore qu’à gagner
431
ques que notre hâte même voulait et croyait fuir.
Nous
ne pensons encore qu’à gagner du temps. Mais quand nous aurons tout l
432
e pensons encore qu’à gagner du temps. Mais quand
nous
aurons tout le temps, qu’en ferons-nous ? Ainsi la science et la vite
433
ais quand nous aurons tout le temps, qu’en ferons-
nous
? Ainsi la science et la vitesse tendent par leur succès même à dépas
434
t. La domination complète du milieu naturel par
nos
techniques est déjà mieux qu’imaginable. Sa réalisation pratique et g
435
, est cependant freinée par diverses passions que
notre
effort technique a laissées se développer, ou même a provoquées. Par
436
ts, etc.) La passion politique draine et enflamme
nos
facultés irrationnelles, superstitions et préjugés locaux. Ces deux p
437
penser que l’unilatéralité, la spécialisation de
notre
effort scientifique, provoque ainsi les forces les mieux faites pour
438
re conséquence indirecte de l’effort scientifique
doit
être indiquée ici. La vulgarisation de la notion de loi (au sens déte
439
es responsabilités personnelles. Les « lois » que
nous
multiplions avec une hâte suspecte dans des domaines encore mal étudi
440
ls que l’économie, la psychologie, la sociologie,
nous
servent en fait d’alibis. Nous sommes tentés de justifier en leur nom
441
ie, la sociologie, nous servent en fait d’alibis.
Nous
sommes tentés de justifier en leur nom des attitudes qu’en d’autres t
442
blesse de caractère, défaitisme ou lâcheté. Ainsi
nous
acceptons de perdre en liberté ce que nous gagnons en confort (qui es
443
Ainsi nous acceptons de perdre en liberté ce que
nous
gagnons en confort (qui est de l’ordre de la nécessité). Nous oublion
444
en confort (qui est de l’ordre de la nécessité).
Nous
oublions que la liberté se réalise dans l’acte du choix ; nous allons
445
que la liberté se réalise dans l’acte du choix ;
nous
allons même jusqu’à nous figurer qu’elle consiste à « avoir » la disp
446
e dans l’acte du choix ; nous allons même jusqu’à
nous
figurer qu’elle consiste à « avoir » la disposition d’un choix d’obje
447
e suscite un nouveau défi83, quels développements
devons
-nous prévoir à partir du complexe de tensions que l’on vient de carac
448
te un nouveau défi83, quels développements devons-
nous
prévoir à partir du complexe de tensions que l’on vient de caractéris
449
on vient de caractériser ? Au défi de la nature,
nous
n’avons pas encore répondu par une victoire totale, il s’en faut, mai
450
les moyens de cette victoire sont désormais entre
nos
mains. La principale résistance au progrès technique déjà n’est plus
451
éjà n’est plus dans la matière mais dans l’homme.
Notre
existence sur la planète n’est plus menacée par les éléments, mais pa
452
ète n’est plus menacée par les éléments, mais par
nos
machines, c’est-à-dire par nos passions. Deux issues me paraissent dè
453
éléments, mais par nos machines, c’est-à-dire par
nos
passions. Deux issues me paraissent dès lors imaginables. 1. Nous po
454
ux issues me paraissent dès lors imaginables. 1.
Nous
poursuivons notre effort technique (maîtrise de l’énergie atomique) e
455
issent dès lors imaginables. 1. Nous poursuivons
notre
effort technique (maîtrise de l’énergie atomique) en laissant en fric
456
uvelle, mère d’une civilisation imprévisible. 2.
Nous
répondons au défi des passions nationalistes et politiques par une or
457
égales la guerre et la paix ; soit que le défi de
nos
passions se révèle trop puissant et que notre civilisation y succombe
458
fi de nos passions se révèle trop puissant et que
notre
civilisation y succombe, soit que nous y répondions victorieusement p
459
nt et que notre civilisation y succombe, soit que
nous
y répondions victorieusement par l’établissement d’un gouvernement mo
460
l’humanité, et qui résulterait du succès même de
notre
effort le plus constant ? Ce serait à coup sûr l’Ennui. Ce sentiment
461
me plus redoutable que tous ceux que la nature ou
nos
passions nous imposaient, l’humanité ne pourra répondre que par une p
462
table que tous ceux que la nature ou nos passions
nous
imposaient, l’humanité ne pourra répondre que par une prise de positi
463
et pourchassés avec une rigueur sans exemple dans
notre
passé : ils seront les criminels sociaux par excellence. Ils formeron
464
ar une élite en tous points comparable à celle de
nos
savants actuels, dotée des mêmes prestiges populaires, exerçant une a
465
autre ordre, totalement ignorées ou négligées de
nos
jours, aussi peu imaginables pour nous que pouvait l’être pour les sa
466
égligées de nos jours, aussi peu imaginables pour
nous
que pouvait l’être pour les savants du xviiie siècle la destruction
467
nt ces réalités indescriptibles, et sans nom dans
notre
langage, que je désignais en débutant par le terme symbolique de fées
468
e Lieux et dates Un peu avant le milieu de
notre
siècle, quelques experts lucides et donc inquiets s’avisent que l’ave
469
ture mais de la nature, dépend de plus en plus de
nos
options de fait, délibérées ou non, conscientes ou non. Nous sommes s
470
s de fait, délibérées ou non, conscientes ou non.
Nous
sommes seuls responsables de l’avenir humain : mieux vaut le savoir e
471
avenir humain : mieux vaut le savoir et cesser de
nous
cacher derrière toutes sortes de prétendues fatalités (collectives, s
472
acrées, ou techniques), transparents paravents de
nos
inerties intellectuelles, quand ce n’est pas de nos lâchetés morales.
473
s inerties intellectuelles, quand ce n’est pas de
nos
lâchetés morales. Futurologie, prospective, futuribles et prévisions,
474
ernements découvrent l’importance du futur. Hier,
nous
pouvions encore partir du passé et de la connaissance des « leçons du
475
é » pour juger le présent et même l’avenir, comme
nos
ancêtres l’avaient toujours fait. Aujourd’hui, nous devons partir de
476
os ancêtres l’avaient toujours fait. Aujourd’hui,
nous
devons partir de l’avenir. Les journaux disent qu’il s’agit là d’une
477
cêtres l’avaient toujours fait. Aujourd’hui, nous
devons
partir de l’avenir. Les journaux disent qu’il s’agit là d’une mode. M
478
ères et de grandes ombres séculaires qui dirigent
nos
recherches à notre insu, les orientent et parfois les déterminent dan
479
s ombres séculaires qui dirigent nos recherches à
notre
insu, les orientent et parfois les déterminent dans le jeu des faisce
480
. Prospective et futurologie ne pouvaient — et ne
devaient
— se développer qu’au sein d’une civilisation que la religion chrétie
481
et l’omega du temps, les Écritures déroulent sous
nos
yeux toute « l’économie du salut », les étapes et les coups de théâtr
482
aux écologiques, subitement accélérée, tout comme
nous
la vivons au xxe siècle : le désert qui s’étend au tiers de la Terre
483
du salut » s’y retrouve, à peine transposée dans
notre
temps et notre espace. Cette « fin de l’Histoire », par exemple, que
484
retrouve, à peine transposée dans notre temps et
notre
espace. Cette « fin de l’Histoire », par exemple, que Marx prophétise
485
dans l’extase. Sécurité sociale à tout jamais.
Nous
avons voulu cela La prospective qui se manifeste au lendemain de l
486
et non le spirituel, commandent tout, déterminent
notre
vie sociale et par-là, finalement, la vie de l’individu, sa culture,
487
technique qui a pris le pouvoir et qui dispose de
notre
avenir. Or, chacun peut voir aujourd’hui que l’invention technique n’
488
mais traduit autre chose que les vrais désirs qui
nous
hantent, fût-ce à notre insu. Et il est clair que ces désirs immémori
489
e que les vrais désirs qui nous hantent, fût-ce à
notre
insu. Et il est clair que ces désirs immémoriaux sont sans rapport av
490
que la technique soit née du rêve, lequel exprime
nos
désirs, ne veut pas dire qu’elle les satisfait ! Bien au contraire, e
491
contraire, elle les trahit le plus souvent, comme
nous
le verrons plus loin par le cas de l’auto, et comme le font bien voir
492
re sans doute, mais se ment à lui-même. C’est que
nos
volontés ne sont en réalité que les expressions durcies, fixées et co
493
ons durcies, fixées et comme bloquées, de ceux de
nos
désirs que nous tenons pour avouables devant la société, nous-mêmes,
494
xées et comme bloquées, de ceux de nos désirs que
nous
tenons pour avouables devant la société, nous-mêmes, ou Dieu. Mais il
495
reux, qui se trahissent dans et par la logique de
nos
actions mieux encore que par nos lapsus, même quand nous sommes certa
496
ar la logique de nos actions mieux encore que par
nos
lapsus, même quand nous sommes certains de les tenir secrets, même et
497
tions mieux encore que par nos lapsus, même quand
nous
sommes certains de les tenir secrets, même et surtout peut-être, quan
498
onc désiré de toutes ses forces profondes, ce qui
devait
aboutir à cela en passant dans la réalité. Ainsi de nos actions dans
499
outir à cela en passant dans la réalité. Ainsi de
nos
actions dans tous les ordres, et non seulement de nos amours, de nos
500
actions dans tous les ordres, et non seulement de
nos
amours, de nos écrits et de nos décisions politiques, mais tout autan
501
us les ordres, et non seulement de nos amours, de
nos
écrits et de nos décisions politiques, mais tout autant des mesures é
502
non seulement de nos amours, de nos écrits et de
nos
décisions politiques, mais tout autant des mesures économiques et tec
503
ntiendi, sciendi ou dominandi, selon Bacon. Quand
nous
aurons compris que la crise dont nous souffrons résulte en vérité de
504
acon. Quand nous aurons compris que la crise dont
nous
souffrons résulte en vérité de nos désirs et non de je ne sais quelle
505
la crise dont nous souffrons résulte en vérité de
nos
désirs et non de je ne sais quelles fatalités lâchement invoquées, et
506
fatalités lâchement invoquées, et qu’en ce sens,
nous
avons bel et bien voulu cela — nous serons mieux en mesure de compren
507
u’en ce sens, nous avons bel et bien voulu cela —
nous
serons mieux en mesure de comprendre à quel point l’avenir, lui aussi
508
int l’avenir, lui aussi, désormais va dépendre de
nous
, de nos désirs, de leur éducation, de leur maîtrise, et des vraies fi
509
nir, lui aussi, désormais va dépendre de nous, de
nos
désirs, de leur éducation, de leur maîtrise, et des vraies fins vers
510
maîtrise, et des vraies fins vers lesquelles ils
nous
portent. Si l’avenir n’était pas notre affaire ? Dès les années
511
lles ils nous portent. Si l’avenir n’était pas
notre
affaire ? Dès les années 1950 de ce siècle, l’humanité est devenue
512
enue capable de tuer la nature et de se suicider.
Nous
voilà condamnés au choix d’une politique, qui est en fait un choix mé
513
e pouvoir sur les autres. Sommés de savoir ce que
nous
voulons de la vie, et de sélectionner en conséquence les moyens exist
514
société actuelle n’en a pas les moyens » ou « que
nos
contemporains ne sont pas prêts pour cela ». (Argument fréquemment in
515
ts qu’on affiche, mais qu’on ne désire pas et que
notre
société récuse, parce qu’au secret d’elle-même elle leur en préfère d
516
sens précis que l’avenir seul peut changer selon
nos
désirs. L’histoire serait en revanche la science de « l’impossible »,
517
ou domaine du possible, se définit dès lors comme
notre
liberté et notre puissance à la fois. « Il est domaine de liberté par
518
sible, se définit dès lors comme notre liberté et
notre
puissance à la fois. « Il est domaine de liberté parce que je suis li
519
est domaine de puissance, et même le seul, « car
nous
ne pouvons agir que sur l’avenir89 ». Qu’est-ce alors que le présent
520
qui fut fait, qui est là et veut durer, et ce que
nous
désirons qui soit. Ce dernier élément est capital. Sans lui, sans not
521
t. Ce dernier élément est capital. Sans lui, sans
notre
vrai désir, il n’y aurait plus ni présent ni avenir ; nous vivrions d
522
désir, il n’y aurait plus ni présent ni avenir ;
nous
vivrions dans le passé, littéralement. Et c’est pourquoi l’avenir n’e
523
et en prenant appui sur ces obstacles pour mieux
nous
élancer vers l’objet de nos désirs. (Ajoutons que ce sont nos désirs
524
obstacles pour mieux nous élancer vers l’objet de
nos
désirs. (Ajoutons que ce sont nos désirs qui déterminent nos besoins.
525
vers l’objet de nos désirs. (Ajoutons que ce sont
nos
désirs qui déterminent nos besoins. En fait, désirs, rêves et besoins
526
(Ajoutons que ce sont nos désirs qui déterminent
nos
besoins. En fait, désirs, rêves et besoins : chacun des trois vit des
527
la question décisive : — Si l’avenir n’était pas
notre
affaire, de qui serait-il l’affaire, en somme ? Le renoncement à nos
528
serait-il l’affaire, en somme ? Le renoncement à
nos
désirs devant le « fait » tuerait tout avenir réel, vivant, changeant
529
’autres termes : à l’utopie réactionnaire. Ce qui
nous
trompe, quant à la nature même de l’avenir, et nous fait croire qu’il
530
us trompe, quant à la nature même de l’avenir, et
nous
fait croire qu’il existe déjà en avant de nous et sans liens avec nou
531
et nous fait croire qu’il existe déjà en avant de
nous
et sans liens avec nous — si bien qu’il suffirait de le rejoindre et
532
l existe déjà en avant de nous et sans liens avec
nous
— si bien qu’il suffirait de le rejoindre et de le découvrir tel qu’i
533
mplement l’ignorance où vivent la plupart d’entre
nous
quant à leurs véritables désirs, rêves ou besoins : au temps venu de
534
infinie ». La constatation de la crise actuelle,
due
à la technologie « qui peut être mortelle », à l’explosion démographi
535
sur l’histoire et l’autre sur la science. Jusqu’à
nous
, l’historien s’était vu seul chargé de la fonction prévisionnelle. L’
536
Ce qui a changé ce jeu, depuis les années 1960 de
notre
siècle, c’est le progrès lui-même, ou plus exactement l’emballement d
537
s’est développée soudain beaucoup trop vite pour
nos
capacités d’adaptation psychologiques et biologiques. Ainsi l’auto :
538
et biologiques. Ainsi l’auto : le fait patent que
nous
ne sommes pas maîtres de ses effets se traduit par les hécatombes du
539
écatombes du week-end et par l’obscurcissement de
nos
ciels urbains, à quoi vient s’ajouter inévitablement l’humiliation de
540
i vient s’ajouter inévitablement l’humiliation de
nos
États-nations laïques et « démocratiques » par des émirs de droit div
541
anglo-américains, tel Paul Ehrlich. Et tout cela
nous
conduit aux schémas dramatiques de Forrester, repris par l’équipe des
542
ne. Prospective et futurologie sont nécessaires à
notre
société, puisque nous sommes contraints de choisir notre avenir, mais
543
rologie sont nécessaires à notre société, puisque
nous
sommes contraints de choisir notre avenir, mais cela n’entraîne pas q
544
ociété, puisque nous sommes contraints de choisir
notre
avenir, mais cela n’entraîne pas que leurs méthodes actuelles soient
545
dénonçait en ces termes Louis Lumière : « Il veut
nous
faire croire que son “cinématographe” pourrait divertir, à la rigueur
546
e être la démonstration d’un fait ». Plus près de
nous
, en 1925, un journal de médecine juge « criminelle » la poursuite des
547
s’enthousiasme. Et même les catastrophes prévues
nous
ont « déçus » : elles n’étaient pas au rendez-vous assigné par les fu
548
ssure : elles viendront à leur heure, en dépit de
nos
fautes de calcul !) Mais tout cela ne prouve rien contre la prospecti
549
pective : ses vraies difficultés ne sont pas dans
nos
erreurs, mais dans la nature même de l’avenir. 84. Futurologie :
550
ouvenel observe une chose très simple : c’est que
nous
ne pouvons connaître avec quelque certitude que le passé, mais sans p
551
e passé, mais sans pouvoir le changer ; alors que
nous
avons liberté et puissance de changer l’avenir, mais sans le connaîtr
552
tement l’antinomie démontrée par Heisenberg entre
notre
pouvoir de mesurer la vitesse d’un électron et celui de déterminer sa
553
ussi radicaux. Il serait absurde de prétendre que
nous
ne savons rien de l’avenir, car nous en savons l’essentiel : nous mou
554
rétendre que nous ne savons rien de l’avenir, car
nous
en savons l’essentiel : nous mourrons tous. Nous savons que la mort p
555
ien de l’avenir, car nous en savons l’essentiel :
nous
mourrons tous. Nous savons que la mort physique (selon le second prin
556
nous en savons l’essentiel : nous mourrons tous.
Nous
savons que la mort physique (selon le second principe de la thermodyn
557
ur la vie, mais non pas sur l’esprit créateur. Et
nous
savons que la Terre ayant des dimensions finies, ses ressources seron
558
is calculables, mais qui varieront en fonction de
nos
appétits ou de notre sagesse. Voilà donc quelques certitudes quant à
559
s qui varieront en fonction de nos appétits ou de
notre
sagesse. Voilà donc quelques certitudes quant à l’avenir et à ses ca
560
son déroulement, son histoire et ses dates, « car
nous
ne savons ni le jour ni l’heure ». À l’inverse, les historiens ne fon
561
ère de ce que l’histoire n’est pratiquement, pour
nous
, qu’une composition de faits passés, opérée à partir des problèmes du
562
modifiable. Les dates seules y sont certaines… Si
nous
ne savions pas cela, il serait superflu d’avoir une politique et d’en
563
on sa date. Mort de la Terre et mort de chacun de
nous
. Une seule chose est imprévisible, par définition, et c’est la créati
564
ion de l’esprit. Entre ces pôles se passe la vie,
notre
aventure collective et personnelle, éphémère et pourtant décisive, qu
565
e qu’il serait fou de méconnaître. Et ils peuvent
nous
convaincre encore que la fabrication par les centrales surgénératrice
566
lui de rouler moins vite et de régler à 20 degrés
nos
thermostats, voire de payer dix fois plus qu’aujourd’hui une électric
567
évisionnels deviennent nocifs quand ils tendent à
nous
faire accroire qu’une seule croissance est à la fois possible et néce
568
ielle. Au type de prévision fausse et néfaste qui
nous
annonce comme un fait scientifique que désormais « la consommation d’
569
les sept ans », j’oppose le type de prévision qui
nous
fait voir que la consommation d’électricité doit cesser de doubler to
570
nous fait voir que la consommation d’électricité
doit
cesser de doubler tous les sept ans en Occident, car il serait au moi
571
e. Mais le meilleur exemple d’une prévision utile
nous
est donné par les fameux graphiques de Forrester et de Meadows. Ils n
572
cinquante ans d’un point de départ déterminé, si
nous
laissons les choses aller selon les lois de l’inertie de leur mouveme
573
elon les lois de l’inertie de leur mouvement. Ils
nous
réveillent et nous incitent, avec une calme cruauté de thérapeutes, m
574
inertie de leur mouvement. Ils nous réveillent et
nous
incitent, avec une calme cruauté de thérapeutes, mais ils ne nous imp
575
vec une calme cruauté de thérapeutes, mais ils ne
nous
imposent rien. En présence de cette agression libératrice, il n’y a q
576
st donc pas contre la prospective qu’il s’agit de
nous
mettre en garde, mais contre l’illusion fataliste et fatale qu’il rev
577
’il revient à l’ordinateur, désormais, d’orienter
notre
politique. La prospective doit nous montrer la nécessité de choisir,
578
rmais, d’orienter notre politique. La prospective
doit
nous montrer la nécessité de choisir, mais non pas faire le choix pou
579
, d’orienter notre politique. La prospective doit
nous
montrer la nécessité de choisir, mais non pas faire le choix pour nou
580
sité de choisir, mais non pas faire le choix pour
nous
. Elle devrait tendre à éduquer notre sens de la responsabilité civiqu
581
isir, mais non pas faire le choix pour nous. Elle
devrait
tendre à éduquer notre sens de la responsabilité civique, en nous fai
582
le choix pour nous. Elle devrait tendre à éduquer
notre
sens de la responsabilité civique, en nous faisant découvrir le systè
583
uquer notre sens de la responsabilité civique, en
nous
faisant découvrir le système des répercussions politiques et sociales
584
tiques et sociales de tous ordres d’un projet qui
nous
paraissait « purement privé ». Mais je vois au contraire les promoteu
585
phénomènes qui auraient lieu de toute façon sans
nous
, sans notre action, hors de nos prises, « parce que c’est nécessaire,
586
qui auraient lieu de toute façon sans nous, sans
notre
action, hors de nos prises, « parce que c’est nécessaire, si ce n’est
587
toute façon sans nous, sans notre action, hors de
nos
prises, « parce que c’est nécessaire, si ce n’est pas raisonnable » a
588
discours pousse au crime de désertion civique, et
devrait
à ce titre être puni beaucoup plus sévèrement que l’objection de cons
589
, qui elle au contraire, fait témoignage civique.
Nous
retrouvons ici l’attitude de pensée essentiellement irresponsable que
590
able que ce livre entend dénoncer : elle voudrait
nous
faire croire que la société, la civilisation, leur crise et le systèm
591
inateur a parlé, la cause est jugée. On oublie de
nous
dire qu’il n’est que le ventriloque de ses programmateurs et de leurs
592
préjugés. Tel est le succès de la projection de
nos
désirs sur une Nécessité impersonnelle, qu’on peut se demander si les
593
l’économie de guerre, qui est le modèle de toutes
nos
prévisions et leur idéal inconscient, est l’utopie au sens originel,
594
at de guerre en permanence, et toute technocratie
nous
y conduit aussi sûrement que le racisme, le marxisme-léninisme et les
595
devient exponentielle. Le long terme, au surplus,
devrait
compter avec tant de facteurs non chiffrables et leurs interactions m
596
r une prospective intuitive L’avenir dépend de
nos
passions, pas de nos calculs. C’est pourquoi, paradoxalement, ne sont
597
uitive L’avenir dépend de nos passions, pas de
nos
calculs. C’est pourquoi, paradoxalement, ne sont prévisibles en fin d
598
le calendrier, n’est pas d’un grand secours pour
notre
politique, car les effets de ces techniques, nous le voyons bien aujo
599
otre politique, car les effets de ces techniques,
nous
le voyons bien aujourd’hui, sont trop nombreux, trop ramifiés et inte
600
entifique qu’artistique, de la saisie du réel par
notre
esprit. Mais dans la crise présente de notre civilisation, comment su
601
par notre esprit. Mais dans la crise présente de
notre
civilisation, comment suffira-t-elle à nous guider dans le système ul
602
e de notre civilisation, comment suffira-t-elle à
nous
guider dans le système ultracomplexe des interactions dont dépend not
603
ystème ultracomplexe des interactions dont dépend
notre
avenir ? Il est trop clair qu’on ne peut conduire un Boeing 747 en fa
604
ètres éventuellement décisifs pour l’évolution de
notre
société, tels que la peur de l’avenir en général, ou du chômage en pa
605
ace de guerre. Elle est de nature à modifier tous
nos
paramètres : c’est en son nom que tel ministre de la Guerre favorise
606
ême où il participait de la finalité guerrière de
nos
États-nations de modèle napoléonien94. En 1974, je lis dans le Rappo
607
ssance, publié par le club de Rome : « En vérité,
nous
sommes comme un enfant bien doué qui se retrouverait tout à coup dému
608
ivant, psychique ou sympathique. L’intuition peut
nous
informer sur le vivant par recours au savoir inconscient accumulé dan
609
cumulé dans les cellules et le cerveau. Elle peut
nous
informer aussi sur le social, par sympathie, réaction consonante ou d
610
e (dont le stalinisme allait donner le modèle) et
notre
société de consommation — selon que l’on serait au début ou à la fin
611
se déclarait, il y a peu, incapable de dire « si
nous
verrons jamais le jour où il sera possible d’isoler les variables clé
612
mbreux développements collectifs du passé peuvent
nous
éclairer sur l’avenir. La Rome des jeux, avec ses deux-cents jours fé
613
singulière de l’empire, la charte d’indépendance
devait
être accordée sans contrepartie96. Nous retrouvons le parallèle avec
614
ndance devait être accordée sans contrepartie96.
Nous
retrouvons le parallèle avec notre ère totalitaire : la dépersonnalis
615
ontrepartie96. Nous retrouvons le parallèle avec
notre
ère totalitaire : la dépersonnalisation détruit les engagements civiq
616
même prévoir l’allure de sa courbe historique, et
nous
allons voir qu’on l’a fait. Tout ce qui peut s’observer dans le noyau
617
oissement du PNB, ni même la défense militaire de
nos
frontières. La plupart des critères de ce type qu’utilisent courammen
618
ques et comme il semble bien que l’avaient oublié
nos
plus savants économistes. Les moyens technologiques, accordés par leu
619
d’un caprice, comme la plupart des gadgets qu’on
nous
offre ; ou encore « n’importe où », comme l’auto ; ou vers quelque ch
620
week-end. Enfin, le modèle d’avenir qu’on élabore
doit
rester flou. Sinon, ce sera la tyrannie sur la communauté qui le réal
621
ommunauté qui le réalisera, et dès maintenant sur
notre
faculté d’imaginer et d’inventer. Car l’objet de la prospective n’est
622
ve d’un avenir qui serait déjà déterminé, hors de
nos
prises, et que nous n’aurions qu’à subir. C’est l’art d’aménager des
623
serait déjà déterminé, hors de nos prises, et que
nous
n’aurions qu’à subir. C’est l’art d’aménager des chemins vers nos fin
624
’à subir. C’est l’art d’aménager des chemins vers
nos
fins, et non pas de soumettre nos fins à ce qui fut « possible » jusq
625
es chemins vers nos fins, et non pas de soumettre
nos
fins à ce qui fut « possible » jusqu’ici. Soit que nous agissions ou
626
ins à ce qui fut « possible » jusqu’ici. Soit que
nous
agissions ou que nous laissions courir, que nous le voulions ou non,
627
sible » jusqu’ici. Soit que nous agissions ou que
nous
laissions courir, que nous le voulions ou non, l’avenir est notre aff
628
nous agissions ou que nous laissions courir, que
nous
le voulions ou non, l’avenir est notre affaire. Et non pas celle des
629
courir, que nous le voulions ou non, l’avenir est
notre
affaire. Et non pas celle des lois mythiques derrière lesquelles nous
630
pas celle des lois mythiques derrière lesquelles
nous
essayons de nous cacher, et qui ne sont que les alibis de nos vrais d
631
is mythiques derrière lesquelles nous essayons de
nous
cacher, et qui ne sont que les alibis de nos vrais désirs. Les deu
632
de nous cacher, et qui ne sont que les alibis de
nos
vrais désirs. Les deux plus grands fléaux du siècle J’en étais
633
e, dont l’histoire (au sens médical) est celle de
notre
civilisation industrielle, matérialiste et finalement nationaliste. M
634
r Hitler. En revanche, il peut sembler qu’elle se
devait
de prévoir l’évolution du phénomène technologique par excellence que
635
iel de tous et le dernier venu dans l’histoire de
nos
rêves. Voyons l’intrigue. Ford observe d’abord que le public ne s’int
636
es farfelues, des vantardises énormes : « Envoyez-
nous
vos vieilles boîtes de conserve, vous recevrez un camion ! » Et le qu
637
ours plus tard cette dépêche : « Camion prêt. Que
devons
-nous faire de la seconde boîte ? » En 1910, il introduit le modèle T,
638
us tard cette dépêche : « Camion prêt. Que devons-
nous
faire de la seconde boîte ? » En 1910, il introduit le modèle T, disg
639
le symbole même de la contrainte. Or, l’auto qui
devait
servir à l’évasion mène d’abord au bureau, à l’usine. Elle devait « r
640
l’évasion mène d’abord au bureau, à l’usine. Elle
devait
« rafraîchir les poumons », elle les pollue et cancérise. Elle devait
641
les poumons », elle les pollue et cancérise. Elle
devait
permettre d’aller vite, et elle ne fait que 4 km à l’heure — qui est
642
allure d’un piéton peu pressé — dans le centre de
nos
grandes villes, qu’elle asphyxie. Elle devait libérer, elle asservit.
643
tre de nos grandes villes, qu’elle asphyxie. Elle
devait
libérer, elle asservit. Ivan Illich a calculé que l’Américain moyen q
644
par l’auto, mais un grand nombre de cancers sont
dus
aux pollutions qui ont l’auto pour cause. Et, surtout, la voiture dev
645
ins pratiques, utilitaires, comme on le voit dans
nos
villes embouteillées. Si je veux aller vite à coup sûr, ou si je veux
646
oujours. Au lieu de la libération rêvée par Ford,
nous
avons accepté en fait l’asservissement au rythme des machines, et la
647
les traits psychologiques les plus antisociaux de
notre
nature, et les plus névrotiques de notre société. Aller plus vite que
648
ciaux de notre nature, et les plus névrotiques de
notre
société. Aller plus vite que les autres, aller plus vite en soi, donn
649
t artificiel, a investi en moins d’un demi-siècle
notre
vie quotidienne et le budget de l’État. Inversion des moyens et des f
650
t les campagnes électorales et présidentielles »,
nous
apprend Ralph Nader, qu’on n’a pas réfuté. À la corruption intérieure
651
ée 2000, au rythme actuel du gaspillage motorisé.
Nos
gouvernements n’y croient pas ou du moins le disent publiquement : il
652
voulaient : et voilà une boucle bouclée. Résumons-
nous
: en 1899, personne n’a besoin de l’auto. Mais Henry Ford réussit à l
653
au monde en quelques dizaines d’années, et voici
nos
villes invivables, le bétonnage universel, la nature défigurée, la mo
654
étrolifères). Surtout comment prévoir tout ce que
nous
savons bien qui est arrivé : les interactions de ces facteurs, leurs
655
fiscaux et ne pas indisposer l’électorat, dont on
nous
assure qu’il exige de passer ses dimanches sur les routes ? Les pr
656
a crise de l’automne 1973 a bien sûr résulté sous
nos
yeux du conflit entre le monde arabe, détenteur d’un produit valorisé
657
u’il s’agit maintenant de faire durer le pétrole,
dût
-on investir à cette fin dans les centrales nucléaires de l’Occident,
658
ue. Et voilà la raison majeure de l’incapacité où
nous
étions de prévoir la crise du pétrole : nul ne peut prévoir aujourd’h
659
es de rétroaction de la prévision sur l’événement
nous
sont donnés par la régression du taux des naissances tant en Europe q
660
le, était lisible dans les rêves qui trahissaient
nos
frustrations communautaires — et, de fait, a été prévu. (Comme on va
661
s. « Le péril Ford104 » « On a trop dit que
notre
époque est chaotique. Je crois bien, au contraire, que l’histoire n’a
662
ement. » Il suffit pourtant de regarder autour de
nous
et d’en croire nos yeux. » Je prends Henry Ford comme un symbole du m
663
ourtant de regarder autour de nous et d’en croire
nos
yeux. » Je prends Henry Ford comme un symbole du monde moderne, et le
664
ité. » Au sujet de ces finalités : « Si l’esprit
nous
abandonne, c’est que nous avons voulu tenter sans lui une aventure qu
665
nalités : « Si l’esprit nous abandonne, c’est que
nous
avons voulu tenter sans lui une aventure que nous pensions gratuite :
666
nous avons voulu tenter sans lui une aventure que
nous
pensions gratuite : nous avons cherché le bonheur dans le développeme
667
ans lui une aventure que nous pensions gratuite :
nous
avons cherché le bonheur dans le développement matériel, avec l’arriè
668
en soi. Mais par l’importance qu’il a prise dans
notre
vie, il détourne la civilisation de son but véritable ; aller à l’Esp
669
e donc la place, mais c’est pourtant lui seul qui
nous
permettrait de jouir de notre liberté. La victoire mécanicienne est u
670
ourtant lui seul qui nous permettrait de jouir de
notre
liberté. La victoire mécanicienne est une victoire à la Pyrrhus. Elle
671
mécanicienne est une victoire à la Pyrrhus. Elle
nous
donne une liberté, dont nous ne sommes plus dignes. Nous perdons, en
672
e à la Pyrrhus. Elle nous donne une liberté, dont
nous
ne sommes plus dignes. Nous perdons, en l’acquérant, par l’effort de
673
nne une liberté, dont nous ne sommes plus dignes.
Nous
perdons, en l’acquérant, par l’effort de l’acquérir, les forces mêmes
674
par l’effort de l’acquérir, les forces mêmes qui
nous
la firent désirer. » 2. — Accepter l’esprit, et ses conditions. Je d
675
un luxe, n’est pas une faculté destinée à amuser
nos
moments de loisir. Il a des exigences effectives ; et ces exigences s
676
? un peu de cette connaissance active de Dieu que
nos
savants nomment mysticisme et considèrent comme un “cas” très spécial
677
us. Pas de compromis possible de ce côté. Mais du
nôtre
? » “Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon”, dit l’Écriture. » Je ne p
678
le soit autre chose qu’une échappatoire utopique.
Nous
avons mieux à faire, il n’est plus temps de se désintéresser simpleme
679
ls — d’une civilisation sous le poids de laquelle
nous
risquons de périr. Il se prépare déjà des révoltes terribles107, cell
680
débuts, et que la suite a montré que l’on aurait
dû
faire. Les futurologues supposés de 1900 eussent été hors d’état de p
681
le plus clair de leurs préjugés quant aux fins de
notre
existence. Comment prévoir les effets d’une machine sur l’humanité qu
682
ue sa méthode n’aurait pu les prévoir. Désormais,
nous
savons que le pire danger d’une innovation technique peut provenir de
683
er de Détroit. Ainsi se renforcèrent par la suite
nos
États, maîtres de grands, toujours plus grands travaux qu’ils sont se
684
é, et dévaster les champs d’intervention civique.
Notre
troisième critère sera le complément du second, comme la responsabili
685
citoyens à leur gestion. 4. Le quatrième critère
nous
est devenu familier depuis quelques années seulement. Il nous command
686
enu familier depuis quelques années seulement. Il
nous
commande d’éviter tout ce qui pollue notre milieu social ou naturel,
687
ent. Il nous commande d’éviter tout ce qui pollue
notre
milieu social ou naturel, et de même tout ce qui menace d’épuiser à c
688
ourner en dérision les hommes les plus sensibles,
nous
les utilisions comme des “indicateurs” enregistrant l’apparition des
689
de ces fléaux sociaux pousserait à les éviter. »
Notre
cinquième critère consistera simplement à faire confiance au plus sen
690
n’est pas la technique qui fait l’histoire, mais
nos
désirs, dont la technique n’est que l’outil. La futurologie devrait p
691
nt la technique n’est que l’outil. La futurologie
devrait
prévoir ce qui met en danger notre avenir. C’est ce qu’a fait d’une m
692
futurologie devrait prévoir ce qui met en danger
notre
avenir. C’est ce qu’a fait d’une manière exemplaire le club de Rome.
693
e moyens de pouvoir nécessairement centralisé. Il
nous
faut une prospective au service de l’homme, non de l’État. Quant aux
694
mêmes quelque profond malaise du corps social, on
doit
être certain qu’il en résultera tôt ou tard de grands événements. Ain
695
is sur le mieux-vivre, op. cit., p. 19 et 20. a.
Nous
avons rajouté le terme « ministre », manifestement un oubli.
696
c sa mission. » Ainsi d’Hitler, l’antiprophète de
notre
temps, le prophète d’un pouvoir vide, d’un Passé mort, d’une Catastro
697
hronique du Figaro sur l’occupation de Prague que
nous
vivions « dans ce Paris de mars 1939, les derniers jours du bon vieux
698
’homme qui fit trembler tout l’univers, voici que
nous
nous écrions avec une stupéfaction mêlée de honte : — Comme il était
699
e qui fit trembler tout l’univers, voici que nous
nous
écrions avec une stupéfaction mêlée de honte : — Comme il était petit
700
grand comme Satan lui-même, que de la grandeur de
nos
misères secrètes111. » Petit, aliéné, prolétaire : ces mots reviennen
701
tache comprises — et cette anticipation grotesque
nous
paraît aujourd’hui bien plus ressemblante que le film polémique compo
702
’est que le support d’une puissance qui échappe à
nos
psychologies… On demande s’il est intelligent. Ne voit-on pas qu’un h
703
rire… » Le national-socialisme s’est présenté à
nous
comme une catastrophe cosmique, comme un malheur plus étendu et plus
704
le, car le mouvement qu’Hitler sut enflammer dans
notre
siècle existait en puissance dans l’âme humaine depuis la formation d
705
omme si Hitler, ayant posé un diagnostic exact de
notre
société occidentale, avait aussitôt abusé de l’élan de confiance décl
706
té. Voilà le point qu’il faut élucider. Replaçons-
nous
dans la situation de l’Europe à la veille de sa grande catastrophe. L
707
ible, mais une réponse, à la question centrale de
notre
temps. Tel fut son vrai pouvoir et j’écrivais alors : « Seul un proph
708
s alors : « Seul un prophète peut lui répondre. »
Nous
l’attendons encore. Saurons-nous le reconnaître ? La personne impr
709
lui répondre. » Nous l’attendons encore. Saurons-
nous
le reconnaître ? La personne imprévisible : exemple du général de
710
sans le savoir, ce qu’elle risque, ou ce qu’elle
devrait
oser vouloir. Certes, chacun suscite ou crée les occasions de sa voca
711
alculée, scientifique, demeure indispensable pour
nous
rappeler les contraintes matérielles existantes, les conditions de ré
712
lles existantes, les conditions de réalisation de
nos
projets, les données scientifiques sur lesquelles s’appuyer, et pour
713
s scientifiques sur lesquelles s’appuyer, et pour
nous
avertir de dangers mesurables, d’impossibilités matérielles : tout ce
714
ela certes calculable, mais n’éclairant nullement
notre
destin. Car celui-ci ne saurait être déduit de la nature des choses,
715
chnologique, dont nul ne peut mesurer les effets.
Notre
destin dépend de nos désirs, de nos finalités, de ce qui est à venir,
716
e peut mesurer les effets. Notre destin dépend de
nos
désirs, de nos finalités, de ce qui est à venir, de ce qui vient à no
717
les effets. Notre destin dépend de nos désirs, de
nos
finalités, de ce qui est à venir, de ce qui vient à nous, vient de no
718
nalités, de ce qui est à venir, de ce qui vient à
nous
, vient de nos buts. Avant toutes choses, il faut considérer la fin.
719
qui est à venir, de ce qui vient à nous, vient de
nos
buts. Avant toutes choses, il faut considérer la fin. Avant de prédi
720
s — domaine du prévisible — mais selon l’appel de
nos
finalités — domaine de la prophétie. Nos destins sont formés par nos
721
appel de nos finalités — domaine de la prophétie.
Nos
destins sont formés par nos désirs ; par nos besoins réels, demeurent
722
aine de la prophétie. Nos destins sont formés par
nos
désirs ; par nos besoins réels, demeurent-ils inconscients, ou appara
723
tie. Nos destins sont formés par nos désirs ; par
nos
besoins réels, demeurent-ils inconscients, ou apparaissent-ils imagin
724
ommunistes) ; pour les prévoir, il faut connaître
notre
cœur, nos nostalgies et nos névroses, et pas seulement nos rêves mais
725
; pour les prévoir, il faut connaître notre cœur,
nos
nostalgies et nos névroses, et pas seulement nos rêves mais notre foi
726
, il faut connaître notre cœur, nos nostalgies et
nos
névroses, et pas seulement nos rêves mais notre foi. Remplacer prévis
727
nos nostalgies et nos névroses, et pas seulement
nos
rêves mais notre foi. Remplacer prévision par prophétie, signifie qu’
728
et nos névroses, et pas seulement nos rêves mais
notre
foi. Remplacer prévision par prophétie, signifie qu’il s’agit bien mo
729
magie. Je ne puis rien prédire, mais je puis dire
nos
fins, et ce qui va se passer nécessairement si on les oublie. Car les
730
iles ou destructeurs. Je ne puis rien prédire. Je
dois
prophétiser, qui est dire activement l’avenir en fonction de fins qu’
731
, au nom des fins que j’appelais et désirais pour
notre
société, les prévisionnistes du temps n’eussent pas pu le faire, et n
732
t partir de la Fin, de la cité enfin réelle parmi
nous
, c’est partir en esprit du But désiré, pour le rejoindre en réalité p
733
gnes de sa propre destinée. (C’est C. G. Jung qui
nous
donne à entrevoir ce processus, et non pas Freud.) Le prophète peut s
734
t d’ordonner ses actions. Les temps sont proches,
nous
dit le rapport du club de Rome, mais nous dit mieux encore, à l’intim
735
roches, nous dit le rapport du club de Rome, mais
nous
dit mieux encore, à l’intime de nous-mêmes, le sentiment de la crise
736
e nous-mêmes, le sentiment de la crise globale où
nous
entrons. Et dans le même temps, l’Esprit revient investir le discours
737
oc. 3. 20.) Le discours et la vision Ce que
nous
savons le plus certainement de l’avenir et que nous pouvons en calcul
738
us savons le plus certainement de l’avenir et que
nous
pouvons en calculer, c’est ce qu’il nous interdit sous peine de désas
739
r et que nous pouvons en calculer, c’est ce qu’il
nous
interdit sous peine de désastres. Ici, la prospective bien calculée r
740
donnent les mesures114. Ils ouvrent le domaine de
notre
liberté, de notre créativité. Dès ici, l’avenir est notre affaire d’h
741
s114. Ils ouvrent le domaine de notre liberté, de
notre
créativité. Dès ici, l’avenir est notre affaire d’hommes libres, de c
742
berté, de notre créativité. Dès ici, l’avenir est
notre
affaire d’hommes libres, de créateurs libres et responsables. À nous
743
es libres, de créateurs libres et responsables. À
nous
tous de prophétiser, qui est dire l’avenir que nous voulons, à nous d
744
us tous de prophétiser, qui est dire l’avenir que
nous
voulons, à nous de proférer, de projeter et de produire le modèle à v
745
étiser, qui est dire l’avenir que nous voulons, à
nous
de proférer, de projeter et de produire le modèle à venir d’une socié
746
ociété fondée sur ses finalités, sur les buts que
nous
choisirons en tant que personnes libres et responsables, et non plus
747
de la race, de la classe, liens d’un passé qu’il
nous
faudrait sans cesse revoir à l’image de l’avenir où sont nos buts. La
748
t sans cesse revoir à l’image de l’avenir où sont
nos
buts. La prospective, même intuitive, ne peut pas entraîner l’action
749
peut pas entraîner l’action si elle n’ébranle pas
notre
imagination. Elle l’a certes ébranlée par le Rapport des limites, mai
750
rtes ébranlée par le Rapport des limites, mais en
nous
faisant peur, et il faut plus : quelque chose qui attire en avant, qu
751
(en-avanture) autant et plus qu’une sécurité. Il
nous
faut une image de l’avenir désirable. Pas trop complète et détaillée
752
s, d’une expression. Pour que l’avenir redevienne
notre
affaire, il faut que chacun y trouve l’occasion d’inventer, et tout d
753
en “régimes d’ordre”115 » Depuis lors, en effet,
nous
avons eu la Grèce et le Chili des généraux, Watergate découvert et pu
754
e prendre au sérieux, de se faire reconnaître par
nous
. Ce mal foncier, on le nommera délinquance nationalisée ou gangstéris
755
9Devenir soi-même
Notre
affaire Trois grandes affaires apparaissent symboliques de l’ère o
756
des affaires apparaissent symboliques de l’ère où
nous
sommes entrés au troisième tiers du xxe siècle : dans l’ordre matéri
757
vie ou environnement ; — enfin, du sens d’habiter
notre
Terre, maison commune de l’humanité. Notre maison — qu’il s’agisse d
758
biter notre Terre, maison commune de l’humanité.
Notre
maison — qu’il s’agisse de famille, de milieu de vie, d’humanité — le
759
le langage ne saurait mieux dire qu’il s’agit de
nos
propres affaires, de celles, par conséquent, dont il n’est nul besoin
760
s, par conséquent, dont il n’est nul besoin qu’on
nous
exhorte à nous sentir responsables. « Notre affaire », dans ce sens i
761
nt, dont il n’est nul besoin qu’on nous exhorte à
nous
sentir responsables. « Notre affaire », dans ce sens immédiat, c’est
762
qu’on nous exhorte à nous sentir responsables. «
Notre
affaire », dans ce sens immédiat, c’est notre enjeu et notre jeu le p
763
. « Notre affaire », dans ce sens immédiat, c’est
notre
enjeu et notre jeu le plus sérieusement fascinant. Ce n’est pas néces
764
re », dans ce sens immédiat, c’est notre enjeu et
notre
jeu le plus sérieusement fascinant. Ce n’est pas nécessairement notre
765
rieusement fascinant. Ce n’est pas nécessairement
notre
souci, ou quelque revendication farouche et collective, ni ces charge
766
défie Dieu ou le destin. Que l’avenir humain soit
notre
affaire n’implique pas que nous soyons libres de faire à notre guise
767
enir humain soit notre affaire n’implique pas que
nous
soyons libres de faire à notre guise n’importe quoi, car en fait l’av
768
n’implique pas que nous soyons libres de faire à
notre
guise n’importe quoi, car en fait l’avenir est peuplé de contraintes
769
ontraintes et ces atteintes, sans exception, sont
notre
fait. Elles résultent toutes de nos choix, de nos décisions ou de nos
770
ption, sont notre fait. Elles résultent toutes de
nos
choix, de nos décisions ou de nos passivités devant la décision d’aut
771
tre fait. Elles résultent toutes de nos choix, de
nos
décisions ou de nos passivités devant la décision d’autrui. Et non pa
772
ltent toutes de nos choix, de nos décisions ou de
nos
passivités devant la décision d’autrui. Et non pas de besoins fondame
773
. Et non pas de besoins fondamentaux, inhérents à
notre
nature. De nos désirs réels dépend qu’elles s’étendent ou non ; que l
774
esoins fondamentaux, inhérents à notre nature. De
nos
désirs réels dépend qu’elles s’étendent ou non ; que les désastres éc
775
qui n’est pas contraint dès aujourd’hui relève de
nos
seules décisions. Et celles-ci relèvent à leur tour de nos finalités
776
s décisions. Et celles-ci relèvent à leur tour de
nos
finalités réelles — même et surtout, peut-être, inavouées. Et les rév
777
ouées. Et les révèlent. Non, l’avenir n’est pas à
nous
, quelle chance ! Il y a beau temps que nous l’aurions abîmé. De plus
778
pas à nous, quelle chance ! Il y a beau temps que
nous
l’aurions abîmé. De plus en plus, il échappe à nos prises, comme la s
779
us l’aurions abîmé. De plus en plus, il échappe à
nos
prises, comme la société même qui le prépare et que nous laissons « s
780
ises, comme la société même qui le prépare et que
nous
laissons « se développer » en prétextant que personne n’y peut rien,
781
rétextant que personne n’y peut rien, surtout pas
nous
. L’avenir n’est plus à nous, compromis par nos villes qui sont là, di
782
eut rien, surtout pas nous. L’avenir n’est plus à
nous
, compromis par nos villes qui sont là, difficiles à détruire mais imp
783
s nous. L’avenir n’est plus à nous, compromis par
nos
villes qui sont là, difficiles à détruire mais impossibles à gouverne
784
truire mais impossibles à gouverner ; infecté par
nos
créations, plutonium et virus résistants ; surpeuplé de revendication
785
; surpeuplé de revendications irrecevables. Il ne
nous
reste à décider, à déterminer librement que l’essentiel : pourquoi vo
786
iner librement que l’essentiel : pourquoi voulons-
nous
vivre désormais ? C’est dans ce sens, le plus gênant pour nous, qu’ir
787
sormais ? C’est dans ce sens, le plus gênant pour
nous
, qu’irrévocablement l’avenir est notre affaire — et non plus celle de
788
gênant pour nous, qu’irrévocablement l’avenir est
notre
affaire — et non plus celle de puissances anonymes déguisées en fatal
789
ra donc mon affaire que s’il est en même temps la
nôtre
, quelle que soit la nature du groupe que je dise mien et qui, en reto
790
dise mien et qui, en retour, me tienne pour sien.
Notre
affaire, c’est notre désir quand nous l’assumons sans réserve. L’aven
791
retour, me tienne pour sien. Notre affaire, c’est
notre
désir quand nous l’assumons sans réserve. L’avenir est notre affaire,
792
pour sien. Notre affaire, c’est notre désir quand
nous
l’assumons sans réserve. L’avenir est notre affaire, puisque dans tou
793
quand nous l’assumons sans réserve. L’avenir est
notre
affaire, puisque dans toute la mesure où justement il n’est pas déjà
794
t », n’est donc pas déjà du passé, il sera ce que
nous
désirons en réalité. Vous dites : « Le capitalisme nous impose un mod
795
ésirons en réalité. Vous dites : « Le capitalisme
nous
impose un mode de vie et de consommation qu’il nomme progrès, et qui
796
sinon dans votre cœur naturel ? Que l’avenir soit
notre
affaire signifie donc tout simplement que l’avenir ne se fait pas tou
797
t que l’avenir ne se fait pas tout seul, mais par
nos
œuvres et par nos mains, c’est-à-dire à l’image de nos dieux et de no
798
se fait pas tout seul, mais par nos œuvres et par
nos
mains, c’est-à-dire à l’image de nos dieux et de nos démons. D’où sui
799
uvres et par nos mains, c’est-à-dire à l’image de
nos
dieux et de nos démons. D’où suit qu’il faut se garder de ces tournur
800
mains, c’est-à-dire à l’image de nos dieux et de
nos
démons. D’où suit qu’il faut se garder de ces tournures courantes qui
801
s économiques et les nécessités technologiques ne
nous
laissent pas d’autre choix que… » Tout traduit, dans ce langage, le d
802
e des fatalités, des agents anonymes du destin de
notre
siècle. Mais ce n’est pas « la route qui tue » — ce sont des automobi
803
liberté de l’homme. Si l’on me demande : — Serons-
nous
assez nombreux à croire cela ? (ou à me croire ?) Le message sera-t-i
804
d’évaluer les chances de succès dans un jeu dont
nous
serions les spectateurs. En fait, nous jouons notre destin, et le seu
805
n jeu dont nous serions les spectateurs. En fait,
nous
jouons notre destin, et le seul joueur sûr de perdre, c’est celui qui
806
ous serions les spectateurs. En fait, nous jouons
notre
destin, et le seul joueur sûr de perdre, c’est celui qui, plutôt que
807
ander quelles sont ses chances… Le grand tort que
nous
font les sondages d’opinion, c’est de nous porter à l’attitude du par
808
rt que nous font les sondages d’opinion, c’est de
nous
porter à l’attitude du parieur, non du protagoniste. « Je ne m’occupe
809
init une politique. La politique est donc ce qui
doit
remplacer, dans la société concertée des humains, l’autorégulation de
810
éaire. Je ne puis rien prédire, mais je puis dire
nos
fins, et ce qu’il nous en coûtera de les perdre de vue, de les trahir
811
prédire, mais je puis dire nos fins, et ce qu’il
nous
en coûtera de les perdre de vue, de les trahir : et c’est cela, dans
812
d’énergies, d’autoroutes, d’armements ABC. Ce qui
doit
révolter, c’est moins la menace contre la vie physiologique que le me
813
au profit de l’entreprise à laquelle l’expert qui
nous
parle, émarge. (Si vous croyez que c’est moins simple que cela, vous
814
eurs pour la plupart publiées.) Ce qui révulse en
nous
quelque chose d’essentiel, c’est bien moins les impôts à payer que le
815
us profondément, d’appartenance à une communauté.
Nous
n’avons plus de « prochain », comme disait Keyserling, mais seulement
816
isins inévitables », d’autant plus malveillants à
nos
yeux qu’ils projettent sur nous leurs frustrations, et que nous le le
817
lus malveillants à nos yeux qu’ils projettent sur
nous
leurs frustrations, et que nous le leur rendons bien. Jolies banlieue
818
ls projettent sur nous leurs frustrations, et que
nous
le leur rendons bien. Jolies banlieues ! et beaux quartiers ! On va m
819
t du « ras-le-bol » ambiant : « Ce qui est tué en
nous
, ça ne se voit pas 118. » L’homme des villes d’aujourd’hui ne parvien
820
idée de l’homme », aimait à rappeler Valéry. Mais
nous
voyons dans notre société plusieurs politiques en conflit. Les idées
821
, aimait à rappeler Valéry. Mais nous voyons dans
notre
société plusieurs politiques en conflit. Les idées de l’homme qui ont
822
part d’une réalité sans précédent : lui-même. Il
doit
donc inventer son chemin vers ce But qui est aussi celui de tous les
823
mpait sans doute : l’homme n’est rien que nature,
nous
dit-on. Il faudra donc en venir à identifier et spécifier l’homme : —
824
endre organiser. Or, c’est exactement ce que font
nos
États, et qu’ils feront toujours plus grossièrement, tant que la soci
825
communistes gagneraient toutes les élections dans
nos
pays industrialisés. En fait, ils n’ont jamais gagné que des majorité
826
le penser un enquêteur intelligent débarqué parmi
nous
du fond de l’espace. D’où la fonction d’orientation — et non pas de r
827
out comme l’école primaire, ne remonte guère dans
nos
pays européens qu’aux années 1875 à 1885. Après trois décennies de gu
828
à l’éventualité d’une Troisième Guerre mondiale,
dût
en souffrir la théorie classique du pouvoir. Le budget de l’État dimi
829
groupes, au profit de l’abstrait national122. Or,
nous
le voyons bien aujourd’hui : on ne peut pas décréter un sentiment, un
830
plus, comme la famille, naturelle et subie, mais
doit
son existence à la libre adhésion de tous ses membres. « La communaut
831
ucun dommage des cabales privées ni des inimitiés
dues
à l’action, à l’omission ou à la démission du magistrat suprême. » (P
832
gistrat suprême ; et ses censeurs… » On a reconnu
nos
députés et sénateurs, nos conseillers chargés de faire respecter la c
833
enseurs… » On a reconnu nos députés et sénateurs,
nos
conseillers chargés de faire respecter la constitution, mais aussi l’
834
ais rien de plus moderne, de mieux en progrès sur
nos
crises, ni de plus d’avenir, s’il en est un. Triomphe de Jean Bodi
835
onde, si ce n’est la « volonté de Dieu », dont on
nous
déclare aussitôt que le souverain seul est l’interprète autorisé. En
836
est inconnu. Car Althusius n’est que l’avenir de
nos
cités, mais Jean Bodin, toute la gloire du passé. C’est Louis XIV, le
837
ui a gagné contre lui, c’était précisément ce qui
nous
tue, l’État-nation, l’État d’un seul mythe collectif — Classe, Race,
838
ens continentaux, et les juristes du xxe siècle,
nous
est aujourd’hui présenté, comme « le résultat d’une conquête de l’esp
839
négation. Or, il n’y a pas de mystère de l’État.
Nos
gouvernants, incapables de renoncer au dogme de la croissance indéfin
840
rer par l’inflation, qu’ils prétendent contrôler.
Nos
philosophes les imitent en ceci qu’incapables de faire face à la néce
841
pouvoir », « ou quelque chose d’autre 128 » ? Ils
nous
laissent béants devant cette dernière et menaçante possibilité. C’est
842
ictoires) un Parti national unique et comme il se
doit
, socialiste. Enfin, il confie à la police le soin de « convaincre » o
843
dans sa réalité plate et vulgaire, la seule dont
nous
ayons à nous préoccuper dans la mesure où, par les enchaînements décr
844
ité plate et vulgaire, la seule dont nous ayons à
nous
préoccuper dans la mesure où, par les enchaînements décrits plus haut
845
é de communautés autonomes, menace dès maintenant
nos
vies individuelles et finalement toute vie demain sur toute la Terre.
846
e signifiait au concret : dix ans de confort pour
nous
et vingt-quatre-mille ans de menaces mortelles pour nos descendants ?
847
vingt-quatre-mille ans de menaces mortelles pour
nos
descendants ? Qu’on lui fasse voir maintenant l’aboutissement logique
848
e de paix. L’anti-Bodin, ou que « l’État c’est
nous
! » L’alternative au système de Bodin, nous la trouvons dans l’œuv
849
st nous ! » L’alternative au système de Bodin,
nous
la trouvons dans l’œuvre d’Althusius. Althusius est devenu pour moi l
850
de toute communauté humaine. Toi et moi, c’est le
nous
primitif. Premier degré d’une société qui peut dire nous : notre mais
851
imitif. Premier degré d’une société qui peut dire
nous
: notre maison, notre ménage, notre administration des choses, mais a
852
Premier degré d’une société qui peut dire nous :
notre
maison, notre ménage, notre administration des choses, mais aussi not
853
d’une société qui peut dire nous : notre maison,
notre
ménage, notre administration des choses, mais aussi notre idée de la
854
qui peut dire nous : notre maison, notre ménage,
notre
administration des choses, mais aussi notre idée de la vie et de son
855
nage, notre administration des choses, mais aussi
notre
idée de la vie et de son sens. Dès lors l’État, défini comme fonction
856
certes subordonnée mais nécessaire, l’État c’est
nous
, parce que c’est la gestion des affaires dont nous sommes responsable
857
ous, parce que c’est la gestion des affaires dont
nous
sommes responsables : notre habitat, nos habitudes — environnement, é
858
tion des affaires dont nous sommes responsables :
notre
habitat, nos habitudes — environnement, économie, us et coutumes — qu
859
es dont nous sommes responsables : notre habitat,
nos
habitudes — environnement, économie, us et coutumes — que déterminent
860
coutumes — que déterminent dans une large mesure
nos
habitus moraux et culturels, mais d’abord nos choix spirituels, dans
861
ure nos habitus moraux et culturels, mais d’abord
nos
choix spirituels, dans l’unité fondamentale de leurs formulations div
862
le destin qui a voulu ceci ou cela, ce n’est pas
nous
. Nous ne pouvons rien vouloir, nous subissons, ils savent — « ces sal
863
stin qui a voulu ceci ou cela, ce n’est pas nous.
Nous
ne pouvons rien vouloir, nous subissons, ils savent — « ces salauds-l
864
ce n’est pas nous. Nous ne pouvons rien vouloir,
nous
subissons, ils savent — « ces salauds-là ». Bien sûr, « on n’arrête p
865
autres sophismes pitoyables exonérant tour à tour
notre
moi, notre profession, notre classe, au nom « d’impératifs » si oppor
866
ismes pitoyables exonérant tour à tour notre moi,
notre
profession, notre classe, au nom « d’impératifs » si opportuns qu’on
867
xonérant tour à tour notre moi, notre profession,
notre
classe, au nom « d’impératifs » si opportuns qu’on les croirait faits
868
les croirait faits sur mesure… Si l’État c’était
nous
, tout changerait aussitôt. Les impôts ne seraient plus qu’une partie
869
tôt. Les impôts ne seraient plus qu’une partie de
nos
dépenses normales pour nos retraites, nos assurances, nos routes, not
870
plus qu’une partie de nos dépenses normales pour
nos
retraites, nos assurances, nos routes, notre éclairage, nos hôpitaux
871
rtie de nos dépenses normales pour nos retraites,
nos
assurances, nos routes, notre éclairage, nos hôpitaux et les écoles d
872
nses normales pour nos retraites, nos assurances,
nos
routes, notre éclairage, nos hôpitaux et les écoles de nos enfants, n
873
s pour nos retraites, nos assurances, nos routes,
notre
éclairage, nos hôpitaux et les écoles de nos enfants, notre sécurité
874
tes, nos assurances, nos routes, notre éclairage,
nos
hôpitaux et les écoles de nos enfants, notre sécurité et la justice.
875
s, notre éclairage, nos hôpitaux et les écoles de
nos
enfants, notre sécurité et la justice. Et non pas leur Prestige natio
876
irage, nos hôpitaux et les écoles de nos enfants,
notre
sécurité et la justice. Et non pas leur Prestige national, leurs cent
877
t leurs « contrats du siècle ». Si l’État c’était
nous
, ici, et vous dans le pays voisin on ne se ferait pas la guerre, on s
878
as la guerre, on s’arrangerait. Si l’État c’était
nous
, non pas eux, au lieu de revendiquer dans un vide anonyme nous aurion
879
eux, au lieu de revendiquer dans un vide anonyme
nous
aurions compris depuis longtemps qu’en fait c’est nous qui payons tou
880
aurions compris depuis longtemps qu’en fait c’est
nous
qui payons tout ! Et nous exigerions très normalement que nos service
881
gtemps qu’en fait c’est nous qui payons tout ! Et
nous
exigerions très normalement que nos services d’État nous rendent leur
882
ns tout ! Et nous exigerions très normalement que
nos
services d’État nous rendent leurs comptes — ce qu’ils refusent avec
883
igerions très normalement que nos services d’État
nous
rendent leurs comptes — ce qu’ils refusent avec hargne et hauteur : l
884
re » à tout hasard. Et surtout, si l’État c’était
nous
, chacun de nous comprendrait enfin la fonction nécessaire qu’on nomme
885
rd. Et surtout, si l’État c’était nous, chacun de
nous
comprendrait enfin la fonction nécessaire qu’on nomme État à tous les
886
nier ou de vilipender que de révérer, puisqu’elle
doit
être celle d’un instrument au service de nos libertés quotidiennes et
887
lle doit être celle d’un instrument au service de
nos
libertés quotidiennes et de la justice. Que l’État soit vu comme l’en
888
ean Bodin puis déclaré et pratiqué par Louis XIV,
devait
se substituer dans le même mouvement l’État-nation ; lequel serait, c
889
ue de la tradition jacobine — ou du moins, ce qui
doit
paraître rhétorique à celui qui ne sait pas qu’il s’agit de religion.
890
lois, fait la guerre, lève les impôts et prépare
notre
avenir, qui sera nucléaire ou ne sera pas129. L’Intendance nous donne
891
ui sera nucléaire ou ne sera pas129. L’Intendance
nous
donne à choisir — en résumé — entre la guerre et la misère certaine.
892
n résumé — entre la guerre et la misère certaine.
Nous
suivons l’Intendance par une erreur qui tend à devenir universelle. A
893
Le bon État suppose deux conditions majeures : il
doit
être à la fois limité et réparti. Il existe partout (mais là seuleme
894
e niveau local, régional, ou continental, dont il
devait
rester le serviteur. Le pire État est celui qui prétend concentrer da
895
serve. Loin d’être le garant de ses finalités, il
doit
demeurer soumis au contrôle en tout temps de la fidélité de son servi
896
es du progrès humain — celles que pourrait avouer
notre
culture occidentale christianisée, et qu’il est grand temps qu’elle d
897
re. Mais la crise de la société industrielle, que
nous
vivons en cette fin du xxe siècle, parce qu’elle est la crise d’une
898
formule de centralisation à l’échelle nationale,
nous
oblige à imaginer les buts d’une société nouvelle ; il en faudra dédu
899
nt pas encore vu à quoi mènent les États-nations.
Nous
n’avons plus qu’un choix : inventer ou périr. Mais innover, au sein d
900
uisqu’il n’a de comptes à rendre à personne et ne
doit
répondre de rien. Althusius, c’est aussi la société fondée dans l’hom
901
s n’est pas dans un organisme de contrainte, mais
doit
être en chacun des citoyens conscients, fussent-ils, et c’est le cas,
902
ser avec les mains : J’ai cherché la formule de
nos
désordres en décrivant notre élite libérale. J’ai fait un pas de plus
903
cherché la formule de nos désordres en décrivant
notre
élite libérale. J’ai fait un pas de plus dans le concret en situant d
904
e aboutisse ou qu’elle échoue — et l’effort qu’il
nous
faut entreprendre — qu’il aboutisse ou qu’il échoue — pour situer en
905
é de comportement « anarchique ». Car de même que
nous
n’accédons à l’universel qu’à travers le particulier, c’est par la pe
906
s le particulier, c’est par la personne seule que
nous
pouvons entrer en communauté. Il n’est de communion qu’entre personne
907
ne vraie personne, tel est le problème central de
notre
temps. Dès le début des années 1930 de ce siècle, une jeunesse alerté
908
rt en 1935 : L’Europe des religions totalitaires
nous
met au défi de résoudre sur tous les plans le grand dilemme que voici
909
les plans le grand dilemme que voici : — ou bien
nous
perdrons notre temps et notre chance dans l’histoire à critiquer ce q
910
grand dilemme que voici : — ou bien nous perdrons
notre
temps et notre chance dans l’histoire à critiquer ce que d’autres ont
911
ue voici : — ou bien nous perdrons notre temps et
notre
chance dans l’histoire à critiquer ce que d’autres ont dû faire ; et
912
e dans l’histoire à critiquer ce que d’autres ont
dû
faire ; et alors, d’ici vingt ou cent ans, nous serons réduits à l’ét
913
ont dû faire ; et alors, d’ici vingt ou cent ans,
nous
serons réduits à l’état de colonies économiques et culturelles par l’
914
omiques et culturelles par l’expansion normale de
nos
voisins ; — ou bien nous recréerons notre commune mesure originale, à
915
ar l’expansion normale de nos voisins ; — ou bien
nous
recréerons notre commune mesure originale, à la faveur d’une révoluti
916
ormale de nos voisins ; — ou bien nous recréerons
notre
commune mesure originale, à la faveur d’une révolution qui nous appor
917
esure originale, à la faveur d’une révolution qui
nous
apporte au moins l’équivalent des dynamismes nationaux… Ils ont fondé
918
su se créer des symboles grandioses. Ces symboles
nous
paraissent « barbares », et cela est juste. Nous pouvons éprouver la
919
nous paraissent « barbares », et cela est juste.
Nous
pouvons éprouver la puissance de ces nouvelles religions, nous pouvon
920
éprouver la puissance de ces nouvelles religions,
nous
pouvons nous mêler à leurs cérémonies, vibrer à l’unisson de leur pan
921
uissance de ces nouvelles religions, nous pouvons
nous
mêler à leurs cérémonies, vibrer à l’unisson de leur panique sacrée :
922
nisson de leur panique sacrée : c’est l’animal en
nous
qui frémira. Mais la protestation totale de notre esprit nous avertir
923
nous qui frémira. Mais la protestation totale de
notre
esprit nous avertira d’un danger : ici commence un monde étrange, ici
924
mira. Mais la protestation totale de notre esprit
nous
avertira d’un danger : ici commence un monde étrange, ici règne une n
925
mence un monde étrange, ici règne une nation dont
nous
ne sommes pas, et qui nous est hostile, non point par volonté méchant
926
règne une nation dont nous ne sommes pas, et qui
nous
est hostile, non point par volonté méchante, ni par avidité ou jalous
927
et la Réaction tuèrent — marchent en esprit dans
nos
rangs. » J’ai compris. Cela ne peut se comprendre que par une sorte p
928
de. Ce que j’éprouve maintenant, c’est cela qu’on
doit
appeler l’horreur sacrée. Je me croyais à un meeting de masses, à que
929
unes, puis de la nation étatisée, est entrée avec
nous
dans sa crise décisive. Voici un siècle encore, quatre cinquièmes de
930
ion de l’Église et des grands mythes transmis par
nos
littératures. Le phénomène décisif en ce domaine reste celui de la dé
931
de la vie sexuelle, de plus en plus « libérée »,
nous
dit-on, des disciplines rigoureuses du clan et des rituels d’intégrat
932
ut dire, cet accroissement de l’entropie civique,
nous
obligent à diagnostiquer l’approche du seuil inférieur de toute vie u
933
, au-delà des entassements de solitaires urbains,
nous
pourrons reformer des espaces civiques, des groupes, et un climat qui
934
groupes, et un climat qui permette l’exercice de
nos
responsabilités, donc de nos libertés personnelles. Un milieu favorab
935
rmette l’exercice de nos responsabilités, donc de
nos
libertés personnelles. Un milieu favorable au développement normal de
936
même quand Éros mène le jeu. 125. Tout ce latin
doit
démontrer que le vocabulaire fédéraliste est plus ancien que celui de
937
évident que l’inverse est vrai, mais on essaie de
nous
faire croire qu’un avenir qui ne dépendrait plus des agences de l’Éta
938
ature, et cela dans toutes les civilisations dont
nous
croyons pouvoir nous former quelque idée : ashrams de l’Inde, couvent
939
outes les civilisations dont nous croyons pouvoir
nous
former quelque idée : ashrams de l’Inde, couvents du Tibet, sanghas b
940
n, confréries manichéennes et mandéennes, et dans
notre
ère européenne, ordres celtes, bénédictins, franciscains, jésuites… Q
941
pirituels hétérodoxes apparus en Occident pendant
notre
ère, des Frères du Libre-Esprit jusqu’aux hippies ; et toutes ces ten
942
amais inspiré à ses lecteurs. Peu d’exemples pour
notre
temps, me paraissent plus chargés de sens nombreux. Quant au parallèl
943
où elles sont de répondre au problème global que
nous
posions, celui de la dégradation des liens humains dans les sociétés
944
es ordres et ces communautés de toute nature dont
nous
venons d’évoquer la double tradition, qu’ont-ils valu et que peuvent-
945
projection réalisante de leur personne. Mais pour
nous
aujourd’hui — sauf cas toujours possible de convergence profonde, et
946
s lois et les coutumes de telle d’entre elles, où
nous
serions tentés d’élire notre patrie spirituelle — pour la plupart des
947
lle d’entre elles, où nous serions tentés d’élire
notre
patrie spirituelle — pour la plupart des hommes de ce temps et pour l
948
érimentale, semble s’éteindre chez la majorité de
nos
contemporains, même sociologues professionnels, dès qu’ils se trouven
949
ans l’œuf cette menace potentielle.) À ce régime,
nous
n’aurions pas une seule des machines, des techniques ou des médicatio
950
ommunauté œcuménique de Taizé. Longo Maï «
Notre
problème, c’est que personne ne sait où nous classer. À Longo Maï, no
951
« Notre problème, c’est que personne ne sait où
nous
classer. À Longo Maï, nous ne sommes ni des gauchistes ni des écologi
952
ue personne ne sait où nous classer. À Longo Maï,
nous
ne sommes ni des gauchistes ni des écologistes. Notre mouvement repré
953
s ne sommes ni des gauchistes ni des écologistes.
Notre
mouvement représente simplement le seul projet global et cohérent d’u
954
limats que prévoient certains experts américains,
nous
fait imaginer que Longo Maï, fédération de communautés primaires, don
955
et ouverte à la fois : ce modèle de communauté va
nous
permettre d’affronter maintenant le dilemme où semblait nous coincer
956
tre d’affronter maintenant le dilemme où semblait
nous
coincer l’examen des formules existantes, et dont j’hésitais à rejete
957
l’arrêt de toute transmission de la coutume dans
notre
société occidentale me paraissent illustrés par la forme d’existence
958
que sont les mille et trois associations dont il
nous
est loisible, faute de mieux, de dire et même de croire parfois, que
959
de mieux, de dire et même de croire parfois, que
nous
en sommes. Faute de pouvoir confirmer avec ce voisin qu’il fait un vr
960
cet autre que le projet d’autoroute près de chez
nous
est inutile et détruirait ces beaux domaines, forêts ou champs, coupé
961
. Une mobilité multipliée par cent vient décupler
nos
possibilités d’appartenance et de présence — fût-elle partielle, par
962
té qui s’achève et s’intègre dans l’action. Elles
nous
laissent béants devant ce que j’ai nommé le vide social — qui ne sera
963
oute la question de la communauté en général, qui
nous
manque, au-delà des communautés proprement dites, dont il y a peut-êt
964
dites, dont il y a peut-être assez et qui peuvent
nous
fournir les modèles d’une existence conviviale, mais non pas nous abr
965
modèles d’une existence conviviale, mais non pas
nous
abriter tous. Idées pour une morale communautaire Il s’agit d’e
966
xplorer maintenant une autre voie, celle qui peut
nous
mener non pas nécessairement à des formes de vie réglées et intégrées
967
fois de cette finalité globale ou englobante que
nous
pourrons déduire les moyens nécessaires et les méthodes de notre prog
968
déduire les moyens nécessaires et les méthodes de
notre
progression. Nous sommes partis de la constatation qu’au principe de
969
nécessaires et les méthodes de notre progression.
Nous
sommes partis de la constatation qu’au principe de la crise communaut
970
ins des actions intellectuelles et spirituelles —
nous
avons à redécouvrir la communauté générale, son esprit, ses valeurs e
971
son esprit, ses valeurs et ses mesures pratiques.
Nous
avons à la réinventer sur le fondement universel de la personne, c’es
972
st le principe de différenciation par excellence.
Nous
avons donc à la fonder d’abord sur l’appel de l’avenir, une espérance
973
communauté générale que les clichés régnant dans
nos
esprits, quant aux conditions d’existence de toute communauté digne d
974
nce de toute communauté digne du nom, clichés qui
nous
viennent du fond des « ténèbres du Moyen Âge » — autre cliché — et qu
975
arrêtées, en inversant ces clichés un par un, que
nous
pourrons peut-être nous former moins des modèles à reproduire qu’une
976
es clichés un par un, que nous pourrons peut-être
nous
former moins des modèles à reproduire qu’une vision juste de notre av
977
s des modèles à reproduire qu’une vision juste de
notre
avenir communautaire, et les conditions générales à respecter pour qu
978
ur vivre en homme, et c’est devenir une personne.
Notre
temps est celui des ensembles complexes organisés dans la mobilité de
979
cette cité dominée par la règle d’un Ordre, — et
nous
, les voyageurs, toujours en Quête, nous y serons accueillis pour un s
980
dre, — et nous, les voyageurs, toujours en Quête,
nous
y serons accueillis pour un soir avec notre question — « Aurais-je ic
981
Quête, nous y serons accueillis pour un soir avec
notre
question — « Aurais-je ici mon lieu ? Pour quelle part de moi-même ?
982
oi-même ? » — dont ils seront peut-être fécondés.
Nous
autres très mauvais Européens de la seconde moitié du xxe siècle, av
983
ons et opinions mythiques, d’où la difficulté que
nous
éprouvons à penser dans leur réalité des communautés libres et heureu
984
leur réalité des communautés libres et heureuses.
Notre
penchant (ou notre éducation ?) nous porte à les imaginer contraintes
985
mmunautés libres et heureuses. Notre penchant (ou
notre
éducation ?) nous porte à les imaginer contraintes et contraignantes,
986
heureuses. Notre penchant (ou notre éducation ?)
nous
porte à les imaginer contraintes et contraignantes, trop serrées, for
987
rop serrées, forcées, répressives. Alors qu’elles
doivent
résulter de l’exercice même de nos vocations, c’est-à-dire de nos lib
988
s qu’elles doivent résulter de l’exercice même de
nos
vocations, c’est-à-dire de nos libertés ! Pour l’Occidental d’aujourd
989
l’exercice même de nos vocations, c’est-à-dire de
nos
libertés ! Pour l’Occidental d’aujourd’hui, le sens communautaire est
990
ndique ici des objectifs et non pas ce que chacun
devrait
faire dans chaque cas. À vous de jouer ! Si je jouais à votre place,
991
ites dimensions des unités qui la composent. Ici,
nous
pressentons une manière de synthèse entre communautés plus ou moins c
992
uté plus vaste — région, nation, fédération — qui
devra
donc les prendre en charge. Mais à l’inverse, certains ensembles, com
993
a liberté diminue », tandis que « le gouvernement
doit
être plus fort à mesure que le peuple est plus nombreux » et qu’en re
994
nfin : « Si […] le nombre des magistrats suprêmes
doit
être en raison inverse de celui des citoyens, il s’ensuit qu’en génér
995
n État est populeux et étendu, et plus le pouvoir
doit
être concentré. (À la limite, il faudra donc un dictateur.) De là le
996
le désir d’indépendance n’exprime, selon l’un de
nos
illustres commentateurs politiques, « qu’émotivité adolescente, naïve
997
de petits groupes compréhensibles. C’est pourquoi
nous
devons apprendre à penser en termes de structures articulées capables
998
tits groupes compréhensibles. C’est pourquoi nous
devons
apprendre à penser en termes de structures articulées capables d’opér
999
as non plus s’emparer du pouvoir pour l’exercer à
notre
idée, dans le « bon sens », car c’est la structure même de ce pouvoir
1000
ructure même de ce pouvoir qui est le mal dont il
nous
faut guérir. Repartir à neuf, c’est construire une société nouvelle,
1001
dans le programme du parti qui vient de renverser
nos
trop faibles « tyrans » pour nous apprendre enfin comment on obéit qu
1002
ent de renverser nos trop faibles « tyrans » pour
nous
apprendre enfin comment on obéit quand on est commandé par de « vrais
1003
s » démocrates ; une société dont les formules ne
nous
soient pas dictées d’en haut, ne descendent pas sur nous d’une capita
1004
ient pas dictées d’en haut, ne descendent pas sur
nous
d’une capitale, mais au contraire s’improvisent et s’inventent au niv
1005
liers d’associations qui existent dans chacune de
nos
régions et de nos villes, associations de militants de toutes croyanc
1006
ns qui existent dans chacune de nos régions et de
nos
villes, associations de militants de toutes croyances, chrétiens ou s
1007
, que tout se joue, et que va se jouer le sort de
notre
société occidentale ; là, non pas dans les capitales où se calculent
1008
e reste valable : « Sous l’Ancien Régime comme de
nos
jours, il n’y avait ville, bourg, village, ni si petit hameau en Fran
1009
repenser, à recréer, non point sur les modèles de
notre
histoire mais à partir d’une vision de l’avenir et des libertés de la
1010
gence. Face à la catastrophe mégalopolitaine, qui
nous
paraît irrémédiable — l’homme ne pourra jamais récupérer l’humus perd
1011
où se trouvent acculés déjà près de la moitié de
nos
contemporains, quelles solutions nous a-t-on proposées ? À défaut de
1012
la moitié de nos contemporains, quelles solutions
nous
a-t-on proposées ? À défaut de solutions, quelle politique ? Si je m’
1013
fois de plus les enchaînements irréversibles qui
nous
ont conduits où nous sommes… Il paraît peu probable, au moment où j’é
1014
haînements irréversibles qui nous ont conduits où
nous
sommes… Il paraît peu probable, au moment où j’écris, que les prévisi
1015
et elle n’affecte pas seulement la natalité dans
nos
pays européens, mais déjà la population des plus grandes villes. Peut
1016
’environ cinquante mille habitants préconisés par
nos
meilleurs urbanistes ? Ce serait probablement le salut pour des centa
1017
ais elle coûterait encore davantage à l’État s’il
devait
supporter les effets de sa faillite. Ou encore, on répond aux savants
1018
attendant les accidents majeurs seuls capables de
nous
faire accepter quelques solutions de bon sens, il s’agit de survivre
1019
s villes telles qu’elles sont. Dans la plupart de
nos
pays occidentaux (Europe et Amérique du Nord) des groupes d’action ci
1020
ce communautaire. Elle se sera produite, comme on
devait
l’attendre, là où des hommes et des femmes ont pris conscience qu’ils
1021
investi, mais sur une rentabilité sociale. Et que
doit
-elle mesurer ? « Tout ce qui fait avantage ou gêne, gain ou perte, am
1022
es sont les conditions que l’architecture urbaine
doit
respecter, si l’on veut une cité démocratique, propre à la participat
1023
ciale, civique et politique digne du nom. Jusqu’à
nos
jours, en toutes provinces européennes, de Grenade à Riga, d’Édimbour
1024
au besoin, les plus astucieusement « trahis ») de
nos
municipalités bourgeoises. Il manque encore, à vrai dire, la possibil
1025
problèmes font intrusion dans la plus écartée de
nos
communes rurales, posés, qu’on le veuille ou non, par des projets d’a
1026
plantation d’une industrie nouvelle157, tout cela
nous
apportant des chances d’emploi, donc plus tard de chômage, car tout n
1027
d’autres « manques » dans les secteurs vitaux de
notre
société. Et c’est au lieu de convergence de ces appels que va se form
1028
tel ou telle. En règle générale, les jeunes gens
devaient
être initiés par une femme ayant fait sa ménopause, les jeunes filles
1029
oblématique, et son évolution reste indépassée de
nos
jours, pour dire le moins. Voir aussi Robert Allerton Parker, A Yanke
1030
vienne brutalement reposer le problème de fond de
notre
civilisation.
1031
iberté que Tocqueville voyait en elle, la commune
doit
se rendre autonome. Mais les moyens de cette autonomie — savoir, tech
1032
les donnant d’une main, il reprendrait de l’autre
notre
autonomie. Qu’il s’agisse d’avoir notre école, de mener notre lutte l
1033
e l’autre notre autonomie. Qu’il s’agisse d’avoir
notre
école, de mener notre lutte locale contre spéculateurs et pollueurs,
1034
mie. Qu’il s’agisse d’avoir notre école, de mener
notre
lutte locale contre spéculateurs et pollueurs, d’épurer nos rivières
1035
locale contre spéculateurs et pollueurs, d’épurer
nos
rivières ou d’améliorer les voies de communication sans détruire nos
1036
méliorer les voies de communication sans détruire
nos
cultures et nos rues, le problème est le même pour les communes voisi
1037
es de communication sans détruire nos cultures et
nos
rues, le problème est le même pour les communes voisines, et la solut
1038
trouve son lieu et sa formule dans la région : il
nous
permet de définir celle-ci, en première approximation, comme une grap
1039
mune. Ce sont alors les besoins de la commune qui
nous
amènent à voir dans la région l’aire des communes fédérées en vue d’u
1040
’une seule. La région devient ainsi le mot-clé de
notre
avenir, si nous le voulons démocratique, en tant que lieu de la coopé
1041
gion devient ainsi le mot-clé de notre avenir, si
nous
le voulons démocratique, en tant que lieu de la coopération grâce à l
1042
s qui leur manquent pour traiter effectivement de
nos
affaires. En d’autres termes, si les communes assurent la possibilité
1043
’instauration d’entreprises et d’usines nouvelles
doive
être soumise, dans un proche avenir, à l’approbation des communautés
1044
nce » de l’État qui est à redouter, là où elle ne
devrait
pas exister (cas de la censure, par exemple), mais c’est bien plus en
1045
L’auto est devenue l’instrument légal du meurtre.
Nos
autorités ont capitulé depuis longtemps devant ce chaos. » Et plus lo
1046
tent au niveau cantonal, communal et régional. » (
Nous
sommes en Suisse.) Ailleurs, dans les pays maritimes, la lutte contre
1047
u mauvaise, feraient pareil ou pire ; et ce qu’on
devrait
leur reprocher serait seulement d’être là où, si bon que l’on soit, o
1048
uropéenne. Plus évidente encore est la carence de
nos
pouvoirs nationaux devant les phénomènes de pollution qui sévissent d
1049
de pollution qui sévissent de part et d’autre de
nos
frontières « nationales ». Je pense au Rhin, au lac Léman, à la régio
1050
in. La pollution ne connaît pas de frontières, et
nos
enfants le voient très bien. Mais nous voyons aussi que nos ministres
1051
ntières, et nos enfants le voient très bien. Mais
nous
voyons aussi que nos ministres l’ignorent, parce qu’ils estiment les
1052
s le voient très bien. Mais nous voyons aussi que
nos
ministres l’ignorent, parce qu’ils estiment les intérêts de l’État pl
1053
… Cette situation, lourde des pires dangers pour
nos
libertés et la paix, appelle des mesures conservatoires de l’humain e
1054
ques — c’est promis — et au surplus rentables, de
notre
espèce. Le principe des mesures conservatoires à proposer se déduit a
1055
mesure où il les montre nécessaires. Au surplus,
nous
voyons les régions se former dans la lutte contre les centrales, par
1056
communes à ce jour : la frontière bloque tout. On
nous
disait : Votre région n’est qu’une vue de l’esprit (merveilleuse expr
1057
es au mépris des droits populaires, au mépris des
devoirs
d’un État responsable, au mépris des paysages, qui sont la chose de t
1058
ance, le peuple peut la rapporter demain. Mais il
doit
, aujourd’hui, en appeler contre elle à l’instinct de conservation du
1059
cédent fera peut-être réfléchir les agresseurs de
notre
terre, de nos régions. Peut-être aussi, le Conseil fédéral. Je voudra
1060
-être réfléchir les agresseurs de notre terre, de
nos
régions. Peut-être aussi, le Conseil fédéral. Je voudrais ici rendre
1061
able, un « pacte de Faust ». Il ajoutait que s’il
devait
choisir entre sécurité, d’une part, pénurie d’énergie et chômage part
1062
elle est votre affaire, vous faites bien plus que
nous
défendre tous contre un danger incalculable. Vous recréez une communa
1063
que vous livrez ici est exemplaire et fondatrice.
Nos
manuels d’histoire suisse nous ont appris à célébrer les combattants
1064
aire et fondatrice. Nos manuels d’histoire suisse
nous
ont appris à célébrer les combattants de Morgarten et de Sempach, ceu
1065
ts de Morgarten et de Sempach, ceux qui ont gagné
nos
premières libertés contre les lois féodales de leur temps. Aujourd’hu
1066
—, son antithèse régionale porte désormais toutes
nos
chances, celles d’une fédération de nos peuples, non d’une coalition
1067
is toutes nos chances, celles d’une fédération de
nos
peuples, non d’une coalition de leurs tyrans. Le Monde appelle les
1068
a guerre. Or, « il y a toujours eu des guerres »,
nous
apprennent-ils. Il n’y a pas toujours eu la bombe H. Elle existe pour
1069
e atomique, il faut défaire et dépasser d’urgence
nos
États-nations criminels. Ils viennent de se désigner pour la peine ca
1070
our faire leur bombe. Tout le monde le sait, même
nos
« chefs de l’État ». Mais tout le monde ment à qui mieux mieux : il s
1071
rmée dans le ciel des idées mais potentielle dans
nos
besoins et nos désirs. De même que la personne qui se fait tous les j
1072
el des idées mais potentielle dans nos besoins et
nos
désirs. De même que la personne qui se fait tous les jours par ses ac
1073
du tout de définir d’abord son territoire, comme
nous
y incitent ces technocrates agressifs dont la première question, à pr
1074
tc.164 Facteurs ethniques. L’histoire récente
nous
l’a fait voir : selon les temps et les espaces régionaux, certains fa
1075
re bernois. De la notion très composite d’ethnie,
nous
pouvons écarter sans dommage la composante raciale, contestée par bea
1076
. Cela ne signifie pas du tout qu’à chaque langue
doive
correspondre un État, mais que l’État ne possède aucun droit sur la l
1077
ait arbitraire. » (L’Enracinement.) Plus près de
nous
, Herman Kahn (qui n’avait pas même mentionné le terme de région dans
1078
ité et d’un bon sens impitoyables : « Aujourd’hui
nous
tenons pour acquise la légitimité des États-nations existant en Europ
1079
usieurs siècles. L’existence de ces États-nations
nous
paraît tellement normale qu’il nous arrive d’oublier que leurs fronti
1080
États-nations nous paraît tellement normale qu’il
nous
arrive d’oublier que leurs frontières actuelles… sont fondées sur une
1081
on (ou un Sicilien, ou un Écossais ou un Flamand)
devrait
-il continuer à tolérer de faire partie d’un État plus grand qui lève
1082
sité de défendre la République une et indivisible
doivent
se sentir étrangement à côté des réalités humaines contemporaines. Ce
1083
el tableau célèbre, une radioscopie historique de
nos
régions révélerait des « états antérieurs » linguistiques, culturels,
1084
anie ou les Pouilles ? Le fait patent, bien qu’il
doive
apparaître scandaleux aux yeux de l’aménageur du territoire, c’est qu
1085
compétents désinvoltes qui ne connaissent rien de
nos
travaux. Voici les technocrates qui tiennent le souci de l’environnem
1086
et de gauche, aux promoteurs et aux ministres qui
nous
font le coup du chômage, je réponds que la lutte contre la pollution
1087
es. Car l’écologie, c’est d’abord, pour chacun de
nous
, un problème très concret à résoudre en vue de certaines fins. C’est
1088
sagesse aussi, peut-être un art. Mais surtout, ce
doit
être une politique et dans ce sens, vraiment, l’affaire de chacun de
1089
et dans ce sens, vraiment, l’affaire de chacun de
nous
. Une sage politique écologique visera donc à nous affranchir — et la
1090
nous. Une sage politique écologique visera donc à
nous
affranchir — et la nature à travers nous — de notre actuel asservisse
1091
a donc à nous affranchir — et la nature à travers
nous
— de notre actuel asservissement aux prétendus « impératifs technolog
1092
ous affranchir — et la nature à travers nous — de
notre
actuel asservissement aux prétendus « impératifs technologiques ». El
1093
aux prétendus « impératifs technologiques ». Elle
nous
aidera à nous délier de « ce rapport au monde défini par la technique
1094
« impératifs technologiques ». Elle nous aidera à
nous
délier de « ce rapport au monde défini par la technique » dont Heideg
1095
les contagions, ni le déversement du mercure dans
nos
lacs et du pétrole dans nos eaux territoriales, ni les ondes des Radi
1096
ement du mercure dans nos lacs et du pétrole dans
nos
eaux territoriales, ni les ondes des Radios et TV, ni les insinuation
1097
en informer, et décider en connaissance de cause.
Nous
l’avons vu : c’est au carrefour de l’énergie et de l’économie que l’é
1098
e simplement mais pleinement ceci : que chacun de
nous
puisse enfin, ou de nouveau, se sentir libre et responsable dans la c
1099
tés closes. L’enjeu qui est la survie de l’espèce
nous
enjoint de faire ici l’économie des chicaneries habituelles sur les a
1100
is sous l’égide d’un État fédéral, il écrivait. «
Notre
fédération à nous, c’est celle des communes socialistes organisées fé
1101
n État fédéral, il écrivait. « Notre fédération à
nous
, c’est celle des communes socialistes organisées fédérativement dans
1102
ielles, agricoles, commerciales et scientifiques.
Nos
cantons et nos provinces à nous, ce ne seront pas tant des provinces
1103
es, commerciales et scientifiques. Nos cantons et
nos
provinces à nous, ce ne seront pas tant des provinces territoriales [
1104
et scientifiques. Nos cantons et nos provinces à
nous
, ce ne seront pas tant des provinces territoriales [c’est moi qui sou
1105
téressés seuls, et pas à moi, de dire comment ils
doivent
agir à leur manière ; et que l’autogestion justement consiste à s’inv
1106
iellement, à savoir l’autarcie, et par ce qu’elle
devra
remplacer dans le monde de demain, à savoir les nationalisations ou l
1107
si l’on ne veut pas étatiser toute l’existence de
nos
nations. Et tout d’abord, l’autogestion doit être vue comme l’antithè
1108
ce de nos nations. Et tout d’abord, l’autogestion
doit
être vue comme l’antithèse de ce qu’on appelle « nationalisation » —
1109
s dans les pays où « tout ce qui est national est
nôtre
» comme l’affirmait la devise de l’Action française, reprise aujourd’
1110
« étatisation », mais c’est précisément celui que
nos
gouvernements redoutent par-dessus tout de prononcer : il n’en faudra
1111
La plupart des difficultés qu’éprouve un homme de
notre
temps essayant de concevoir une Europe des régions proviennent d’un m
1112
propositions axiomatiques de ce genre :: — l’État
doit
être unique et indivisible ; — de son siège, qui est la capitale, l’
1113
de l’enseignement, de la fiscalité et de l’armée)
doit
dépendre d’un seul et même organisme, l’État, dans les limites d’un s
1114
droit de brûler ses hérétiques, mais l’État a le
devoir
de sévir contre ceux qui contestent ses dogmes, séparatistes en temps
1115
omade fixé au sol à partir du Xe millénaire avant
notre
ère. Au cours des siècles de l’histoire moderne, ce sont les guerres
1116
qui ont notamment accrédité l’idée que l’économie
doit
être mise par priorité au service des desseins politiques d’un État e
1117
Balkaniser le continent est justement le fait de
nos
États-nations européens, qui étaient dix-neuf en 1914 et sont vingt-n
1118
u des Sept Erreurs lancé par un journal français.
Nous
trouverons une première erreur sur l’accusation de retour en arrière,
1119
e tout le problème des régions à créer est devant
nous
; une erreur sur la féodalité, système juridique fondé sur les liens
1120
tional jamais assez uniforme. Or, il s’avère dans
nos
laboratoires que la complexité et la diversité sont les meilleurs gar
1121
à la mesure de l’uniformité de ses décrets, comme
nous
le voyons tous les jours. Mais il y a pire. Toute prétention à unifor
1122
Jacob Burckhardt, règne qui vient d’arriver parmi
nous
avec les dictatures par l’uniforme et l’accroissement délibéré de l’e
1123
s sûrement et simplement un choix vital : ou bien
nous
laissons les États-nations persister dans leur souveraineté négative,
1124
ersister dans leur souveraineté négative, ou bien
nous
régionalisons — universalisons nos sociétés. La seconde branche de l’
1125
tive, ou bien nous régionalisons — universalisons
nos
sociétés. La seconde branche de l’alternative peut seule permettre la
1126
ropéenne. » C’est au Technocrate inconnu que l’on
doit
cette expression. Beaucoup l’emploient, l’air entendu, mais nul ne sa
1127
ais nul ne sait ce qu’elle signifie. Les régions,
nous
dit-on, doivent être de « taille européenne ». Quelle est cette taill
1128
it ce qu’elle signifie. Les régions, nous dit-on,
doivent
être de « taille européenne ». Quelle est cette taille ? Qui en décid
1129
is, finissons-en avec ces questions de taille. Il
nous
faut des régions de toutes grandeurs, selon les dimensions de leurs p
1130
A-t-on jamais exigé une « taille européenne » de
nos
États-nations ? Du Luxembourg ou de la France, lequel des deux États
1131
ela n’est pas contradictoire avec la tendance qui
nous
porte à la fédération du Continent. Car seules les petites unités acc
1132
rivera. Ce serait rayer d’un trait de plume toute
notre
histoire. On n’a jamais rien vu de pareil, et il n’y a pas la moindre
1133
oisins. Votre idéal est sans doute généreux, mais
nous
mènerait à l’anarchie et au chaos. La critique systématique de l’auto
1134
é et la délinquance juvéniles en progression dans
nos
démocraties ? » — Erreur totale. Erreur tragique ! N’auriez-vous donc
1135
d on le veut ». Ce lien congénital avec la guerre
nous
permet de mesurer la décadence et le caractère toujours plus illusoir
1136
s souveraines aux yeux de Bodin, puisqu’elles ont
dû
stopper leur guerre de Suez sur un froncement de sourcils d’Eisenhowe
1137
ù se trouve aujourd’hui l’intendance militaire de
nos
pays, personne n’ose y songer sérieusement. « Rien ne se fera plus qu
1138
Vous risquez, me dit-on, de créer un vide, et de
nous
pousser vers le chaos, en déconsidérant ce qui existe vaille que vail
1139
le modification de la structure administrative de
notre
société occidentale va résoudre la crise (universelle) que vous avez
1140
auses les plus profondes de la dis-sociation dont
nous
souffrons, en même temps que sur ses effets. 8. — « Utopie ! » On
1141
ie qui flotte dans les airs prête à s’abattre sur
nos
terres comme nuée de sauterelles robotisées. L’État-nation, modèle co
1142
des régions Cependant, les dangers fictifs ne
doivent
pas nous cacher les obstacles réels ; ni tant de craintes sans fondem
1143
Cependant, les dangers fictifs ne doivent pas
nous
cacher les obstacles réels ; ni tant de craintes sans fondement, cert
1144
i paraît émaner de telles questions, repartons de
nos
bases, du fondement des régions : nous verrons bien si cela conduit à
1145
epartons de nos bases, du fondement des régions :
nous
verrons bien si cela conduit à souhaiter ou non un pouvoir régional.
1146
tèrent les nazis et comme le pensent encore parmi
nous
les fanatiques de l’État-nation, tant communistes que nationalistes.
1147
us grande des ressources financières de la région
devrait
lui être allouée. Qui va trancher ? Le problème est vraiment politiqu
1148
ux maux qu’elles ont créés, mais elles voudraient
nous
interdire d’y remédier. 178. Une déclaration entre vingt : « Le prob
1149
résolu par l’administration mais la mobilisation
devra
être régionale. […] C’est au niveau local qu’on peut faire correspond
1150
es communautés de base, voilà qui est démontré de
nos
jours encore par la manière dont on devient citoyen suisse. Tout cand
1151
n poème fameux : Amérique, à toi le meilleur Sur
notre
continent, l’ancien. Tu n’as pas de châteaux en ruine Pas de basalte.
1152
e puis faire qu’une réponse normande et réaliste.
Nous
devons fédérer l’Europe lentement, « à la suisse », et très vite, « à
1153
s faire qu’une réponse normande et réaliste. Nous
devons
fédérer l’Europe lentement, « à la suisse », et très vite, « à l’amér
1154
à la suisse », et très vite, « à l’américaine ».
Nous
devons nous hâter lentement — mais sans délai. Voici pourquoi. L’Euro
1155
suisse », et très vite, « à l’américaine ». Nous
devons
nous hâter lentement — mais sans délai. Voici pourquoi. L’Europe est
1156
», et très vite, « à l’américaine ». Nous devons
nous
hâter lentement — mais sans délai. Voici pourquoi. L’Europe est à bie
1157
e de demain. Le sort de l’an 2000 se joue dans
nos
écoles Les trois urgences Lorsque se réunit le congrès de La
1158
deux guerres mondiales déclenchées par le choc de
nos
nationalismes étatisés. À cette urgence définie en termes de contre-p
1159
tions » expliquent la montée soudaine, à laquelle
nous
assistons, d’une urgence tout à fait différente, définie cette fois-c
1160
nière largement irréversible, par les mesures que
nous
prendrons dès aujourd’hui et dans les dix ou quinze années qui vienne
1161
nent. Il est clair, en effet, que les maisons que
nous
bâtissons, les plans d’urbanisme que nous décidons ou négligeons de d
1162
ons que nous bâtissons, les plans d’urbanisme que
nous
décidons ou négligeons de décider, les centaines de milliers d’hectar
1163
décider, les centaines de milliers d’hectares que
nous
bétonnons (villes et autour des villes usines, supermarchés, parkings
1164
ieurs décennies, plus d’un siècle souvent. Ce que
nous
faisons aujourd’hui engage ou compromet irrévocablement — mais aussi
1165
décisifs de l’an 2000, et cela non seulement dans
notre
environnement physique, mais dans le monde moral, dont cet environnem
1166
’hui de dix à vingt ans et qui sont les élèves de
nos
écoles, soit par une commission américaine, selon la prévision de Val
1167
L’école devenue obligatoire dans la plupart de
nos
pays, vers les années 1880, prépare des nationalistes. Elle présente
1168
de société humaine. Et, du même coup, elle tend à
nous
faire croire que cet État-nation a toujours existé, tel une idée plat
1169
nt, une véritable mutation de l’enseignement. Car
nos
États-nations sont gouvernés par les manuels qui ont formé nos chefs
1170
ions sont gouvernés par les manuels qui ont formé
nos
chefs d’État. L’un de ces derniers aimait à répéter dans ses discours
1171
aphie des années 1900 à 1914 — pendant lesquelles
notre
chef d’État faisait ses classes — définissaient précisément l’Europe
1172
n 2000 se joue dès aujourd’hui dans les leçons de
nos
écoles secondaires. Si l’école a été l’agent le plus efficace de la p
1173
sse alignait les curiosités, c’est de l’école que
doit
venir le remède. Pour faire l’Europe, former dès aujourd’hui les E
1174
les citoyens qui la vivront, conscients de leurs
devoirs
envers ce grand ensemble générateur de libertés que constitue leur ci
1175
lle a fait des citoyens pour la nation seulement.
Nous
avons payé cela par les deux guerres mondiales. Pourquoi ne ferait-el
1176
e plus efficace à l’intoxication nationaliste. On
nous
dit que les esprits ne sont pas mûrs pour l’union des Européens, mais
1177
frontières (où même les fleuves s’arrêtaient sur
nos
« croquis » scolaires) ? Il ne dépend souvent que de l’enseignant (su
1178
qués dans la capitale par les derniers en date de
nos
conquérants. L’élève qui aborde la géographie par la région voit bien
1179
r comprendre que toutes les guerres conduites sur
notre
continent furent perdues par des Européens. (Non pas gagnées ! Jamais
1180
nde pourra mouvoir l’école d’État ? Le salut peut
nous
venir du danger, lorsqu’il menace à bout portant la vie globale. Les
1181
mais l’éducation qui prévient. Et cette éducation
nous
sera donnée par l’observation passionnée des lois de la vie sous tout
1182
oilà qui peut se révéler beaucoup trop court pour
nos
capacités d’adaptation : — à un système de valeurs référant tout à la
1183
devant la seule religion vraiment universelle de
notre
temps : le culte de l’État-nation. Quand, en décembre 1970, le pape d
1184
réelle, ne sont imaginables. Tant qu’on laissera
nos
États-nations affirmer, en dépit de tout, leur souveraineté absolue e
1185
les unités de base. Je l’avais écrit dès 1940 et
devais
le réitérer au congrès fédéraliste de Montreux en 1947 : « Il n’y a,
1186
e et par l’auto est-elle un produit spécifique de
notre
société de consommation et du capitalisme de profit ? La destruction
1187
l’État-nation, et c’est même tout ce qu’elle peut
nous
apprendre à son sujet. En effet, qu’en est-il aujourd’hui de la lutte
1188
apparatchiks et membres de ce qu’on appelle chez
nous
les professions libérales. En France, la condition d’un ouvrier d’usi
1189
aud Dandieu écrivaient dans L’Ordre nouveau : «
Nous
avons les moyens techniques d’abolir la condition prolétarienne, et n
1190
anarchique et inhumain des débuts du xixe siècle
doit
être abolie par une technique enfin soumise aux possibilités libératr
1191
s, socialistes ou fascistes. Mais ce n’est pas là
notre
définition de la politique. Quand on parle d’« élargir la CEE pour en
1192
premier et très bref mémo de J. W. Forrester qui
devait
aboutir au célèbre Rapport dit du club de Rome193. Dès lors que les h
1193
ernement européen que sur la base des régions, et
nous
voici ramenés au concept clé de toute révolution digne aujourd’hui de
1194
vois d’ailleurs plus grand-chose à détruire dans
notre
société atomisée, déstructurée, châtrée de tout principe de communion
1195
a se ramène sans doute à la sagesse simpliste qui
nous
conseille de surmonter le mal par le bien — plutôt que par un mal plu
1196
emparer du pouvoir là où il est pour l’utiliser à
nos
fins, si nous voulons faire l’Europe des régions plutôt que la guerre
1197
uvoir là où il est pour l’utiliser à nos fins, si
nous
voulons faire l’Europe des régions plutôt que la guerre des nations.
1198
, comparait à Bismarck, et qui pensait que l’État
doit
être fort pour servir fortement le Prolétariat, lequel ne manquera pa
1199
e votre auto. (Ces machines ne savent réagir qu’à
nos
humeurs.) Depuis Napoléon, l’État-nation s’est toujours révélé beauco
1200
sation du prolétariat. Il marquait l’achèvement —
nous
l’avons vu — du projet cinq fois séculaire des rois de France. Quel p
1201
« socialiste » ou « libéral » qui sévit sur tous
nos
pays. Vous ne vous emparerez pas de l’État en occupant ses palais et
1202
me d’autochâtiment et s’exerce en fin de compte à
nos
dépens. Certes la non-violence est exclusive de toute espèce de bruta
1203
ements spirituels dont la soudaineté « violente »
notre
nature — mais il faudrait passer ici dans un autre ordre de subtilité
1204
urs, pouvoir jeune, pouvoir régional. Or, un seul
nous
importe au bout du compte : le pouvoir que l’on prend sur soi-même ca
1205
ilosophiques et éthiques, cela signifie : voulons-
nous
à tout prix un certain niveau de vie quantifiable, que d’autres ont c
1206
e vie quantifiable, que d’autres ont calculé pour
nous
(à quel profit, ce n’est pas clair), avec les disciplines uniformes,
1207
stes pour chacun que cela exige ? Ou bien voulons-
nous
accéder à notre mode de vie propre et particulier, avec ses exigences
1208
n que cela exige ? Ou bien voulons-nous accéder à
notre
mode de vie propre et particulier, avec ses exigences constamment ren
1209
s et les fédérer, avec tout ce que cela implique,
nous
l’avons vu, d’autogestion à différents degrés, de responsabilités env
1210
communauté restituée. Voilà le but. L’atteindrons-
nous
? J’ai toujours estimé que nous ne sommes pas au monde pour essayer d
1211
ut. L’atteindrons-nous ? J’ai toujours estimé que
nous
ne sommes pas au monde pour essayer de deviner l’avenir. C’est à le f
1212
essayer de deviner l’avenir. C’est à le faire que
nous
sommes appelés. Mais pour bien faire, il faut prévoir, si peu que ce
1213
de compte, tout dépendra de la seule vitalité de
notre
espèce. L’hypothèse qui me paraît la plus sûre aujourd’hui, c’est que
1214
de la plupart des politologues et philosophes de
notre
société. Le chef de l’État français déclare d’entrée de jeu : « L’exp
1215
t rendra pratiquement impossible la fédération de
nos
peuples. D’où satellisation par les deux Grands et fin de l’Europe in
1216
urope indépendante. (On dirait certains jours que
nous
n’en sommes pas loin.) 2. La répression renforce les mouvements au
1217
lution), en Espagne, en France même (c’est à quoi
nous
en sommes en 1977), peut-être en URSS. L’Écosse, la Catalogne, la Bre
1218
vrai qu’en dernière analyse, l’avenir sera ce que
nous
sommes, décider que le scénario 1 ou le 2 va se réaliser supposerait
1219
upposerait une connaissance complète de l’état de
nos
énergies, de nos élans, de notre tonus vital, et de nos vrais désirs
1220
nnaissance complète de l’état de nos énergies, de
nos
élans, de notre tonus vital, et de nos vrais désirs actuels. Nous ne
1221
plète de l’état de nos énergies, de nos élans, de
notre
tonus vital, et de nos vrais désirs actuels. Nous ne disposons pas de
1222
ergies, de nos élans, de notre tonus vital, et de
nos
vrais désirs actuels. Nous ne disposons pas de cette connaissance, ma
1223
otre tonus vital, et de nos vrais désirs actuels.
Nous
ne disposons pas de cette connaissance, mais le seul fait de la cherc
1224
e la force que peut exercer une interprétation de
notre
présent et plus encore une image de l’avenir, je produirai maintenant
1225
emière de son succès étant qu’il soit posé devant
nous
pour tenter notre espoir et nous tirer à lui. Je ferai voir ce qui ré
1226
cès étant qu’il soit posé devant nous pour tenter
notre
espoir et nous tirer à lui. Je ferai voir ce qui résulterait de son é
1227
soit posé devant nous pour tenter notre espoir et
nous
tirer à lui. Je ferai voir ce qui résulterait de son échec. J’évaluer
1228
t. Rien n’empêchera, selon les lois en vigueur de
nos
États démocratiques, ces régions et associations de désigner des délé
1229
Rien n’empêchera que ces agences, dispersées dans
nos
divers pays — c’est-à-dire dans des villes distantes en moyenne d’une
1230
’homme, la cité, et la nature, dans l’ensemble de
nos
pays. Dans le cadre de cette politique générale, rien n’empêchera, bi
1231
t-être les besoins de l’État, mais assurément pas
les nôtres
. Rien n’empêchera, enfin, que ces assemblées générales ne fonctionnen
1232
s lendemain, une fois obtenus de haute lutte ! Si
nous
voulons l’Europe — et nous pourrons l’avoir —, c’est à portée de nos
1233
us de haute lutte ! Si nous voulons l’Europe — et
nous
pourrons l’avoir —, c’est à portée de nos mains, dans nos bourgs et v
1234
e — et nous pourrons l’avoir —, c’est à portée de
nos
mains, dans nos bourgs et villages et dans les communes de quartier q
1235
rons l’avoir —, c’est à portée de nos mains, dans
nos
bourgs et villages et dans les communes de quartier qu’il nous faut i
1236
t villages et dans les communes de quartier qu’il
nous
faut instituer les moyens de la construire, et ils sont simples : le
1237
our des raisons bien évidentes : elle serait pour
notre
société une catastrophe sans précédent. Mais rien de pareil, bien au
1238
édent. Mais rien de pareil, bien au contraire, ne
nous
menacerait dans le cas qui me fascine… Si le rêve des régions se réal
1239
: tout ce qui était raisonnable y conduisait…
Nous
sommes tous colonisés Mais rien n’est moins certain que le raisonn
1240
e de l’Europe fédérée, et par là même, forfaire à
nos
responsabilités mondiales. La crise actuelle dans les relations entre
1241
e, les idéologies et la pharmacopée occidentales.
Nous
sommes tous colonisés, Européens et peuples du tiers-monde, par un ce
1242
siècles. Quant au tiers-monde, à peine libéré de
notre
présence bouleversante mais si brève aux yeux de l’histoire200, il s’
1243
istoire200, il s’est mis à revendiquer le pire de
notre
héritage (à mes yeux) et le moins assimilable par ses traditions : le
1244
ais dominante. Un ministre africain me disait : —
Nos
frontières actuelles tracées à la règle sur une carte, dans un bureau
1245
s ou de Paris, ne riment à rien, mais beaucoup de
nos
jeunes gens se feraient tuer pour elles ; elles sont devenues symbole
1246
tuer pour elles ; elles sont devenues symboles de
notre
indépendance ! Se feraient-ils vraiment tuer pour ça, pour une dialec
1247
ux, rien qu’en se serrant la ceinture ? Pourrions-
nous
au contraire pousser la production jusqu’à combler toutes les pénurie
1248
centaines de milliards dépensés chaque année pour
nos
armements ? Mais nous savons par expérience que la majeure partie de
1249
s dépensés chaque année pour nos armements ? Mais
nous
savons par expérience que la majeure partie de ces sommes refluerait
1250
des banques suisses. Tout ne fut pas toujours de
notre
faute. Ils souffraient de famine quand nous n’étions pas nés. Ils meu
1251
s de notre faute. Ils souffraient de famine quand
nous
n’étions pas nés. Ils meurent encore de faim, mais en bien plus grand
1252
sultat du progrès — cependant que l’on meurt chez
nous
de manger trop. Cette fois-ci, notre faute est immense, mais ailleurs
1253
on meurt chez nous de manger trop. Cette fois-ci,
notre
faute est immense, mais ailleurs : elle est d’avoir offert, ou plutôt
1254
retrouvée. Le seul moyen de les inciter à éviter
nos
maux au lieu de les revendiquer, sera l’exemple vécu et réussi d’un d
1255
sera l’exemple vécu et réussi d’un dépassement de
nos
stato-nationalismes par la fédération continentale ; d’un dépassement
1256
mographique, d’où famine, mais d’où soif aussi de
nos
industries, il est non moins vrai que l’Europe seule peut produire le
1257
é, et tirera de sa libération les conclusions que
nous
aurions dû tirer, pour notre part, de l’échec du colonialisme, je sui
1258
de sa libération les conclusions que nous aurions
dû
tirer, pour notre part, de l’échec du colonialisme, je suis sceptique
1259
n les conclusions que nous aurions dû tirer, pour
notre
part, de l’échec du colonialisme, je suis sceptique. Il se peut que l
1260
aît lisiblement inscrite dans la problématique de
notre
temps. Et voilà bien pourquoi plusieurs hommes politiques, dont quatr
1261
sités vitales et ça ne vote pas. Qu’ont fait tous
nos
gouvernements, avertis par le club de Rome ? Et qu’ont fait les parti
1262
ut faire se lever d’autres forces. Rien de ce qui
nous
semble aujourd’hui définitivement installé dans une évidence granitiq
1263
vilisation quelconque ne se trouve remplie par la
nôtre
: ni le consensus des meilleurs, ni celui du grand nombre ; ni l’amou
1264
rituel d’une aristocratie qui sait ce qu’elle se
doit
. Plus grave encore, cette civilisation ne peut produire nulle garanti
1265
itectes comme Doxiadis qui écrit : « L’expérience
nous
apprend que seules des unités de dimensions restreintes peuvent être
1266
gues comme Hermann Kahn, cité plus haut, qui voit
nos
États-nations, ayant perdu leurs raisons d’être, bientôt remplacés pa
1267
régions ? — Sans aucun doute, si les vues justes
nous
conduisaient. Mais depuis dix mille ans qu’il y a des hommes à histoi
1268
nnables dans les dix ou quinze ans prochains — et
nous
n’avons guère plus de temps pour décider de la survie de notre espèce
1269
guère plus de temps pour décider de la survie de
notre
espèce. Pédagogie des catastrophes — Seriez-vous radicalement p
1270
ns venir une série de catastrophes organisées par
nos
soins diligents quoique inconscients. Si elles sont assez grandes pou
1271
dirai pédagogiques, seules capables de surmonter
notre
inertie et l’invincible propension des chroniqueurs à taxer de « psyc
1272
divin, un roi madré et un dictateur fou pouvaient
nous
jeter d’un jour à l’autre, si cela leur chantait ou pour que nous cha
1273
jour à l’autre, si cela leur chantait ou pour que
nous
chantions. Quelques semaines plus tard, la guerre du Kippour fourniss
1274
e vent de l’histoire et de la guerre : formule de
nos
efforts actuels et prochains. Et peu m’importe de prévoir si la gauch
1275
ce qu’il faut instaurer, non le rappel de ce qui
doit
être sauvegardé. 181. Guillaume Tell de Friedrich von Schiller. 18
1276
ce petit exercice logique est trop compliqué. Il
devrait
à tout le moins combler d’aise les « locuteurs » du « discours » soci
1277
r lieu, puis les sous-sols et l’espace aérien, et
nous
assistons aujourd’hui à l’extension décuplée des eaux territoriales e
1278
ements régionaux étaient désignés d’en haut. Mais
notre
programme tient en un mot : décentralisation. » 204. Constantin Doxi
1279
omme, tout à l’heure, serait au moins prématurée.
Nous
voyons aujourd’hui certaines causes du péril où l’humain risque de s’
1280
ses du péril où l’humain risque de s’anéantir, et
nous
disons : ce serait trop bête ! Nous venons d’entrevoir la guérison po
1281
’anéantir, et nous disons : ce serait trop bête !
Nous
venons d’entrevoir la guérison possible. Nous avons les moyens de sau
1282
e ! Nous venons d’entrevoir la guérison possible.
Nous
avons les moyens de sauver « l’environnement » — la nature et nos hab
1283
yens de sauver « l’environnement » — la nature et
nos
habitats — in extremis. Mais que serait la beauté du Monde sans l’œil
1284
r le paysage et les décors n’aura plus de sens si
nous
ne sommes plus là, ou ce qui revient au même, si nous sommes encore l
1285
ne sommes plus là, ou ce qui revient au même, si
nous
sommes encore là mais aliénés, devenus incapables même de nostalgie p
1286
apables même de nostalgie pour ce qui fut un jour
notre
vie menacée. Mais il n’est pas de prévision d’avenir meilleur qui ne
1287
se par un homme meilleur. Car il arrivera… ce que
nous
sommes. Et quoi d’autre peut-il arriver ? Et venant d’où ? (À part le
1288
ant d’où ? (À part les tremblements de terre.) Il
nous
faut donc vouloir que le meilleur gagne — en nous. Et il nous faut d’
1289
nous faut donc vouloir que le meilleur gagne — en
nous
. Et il nous faut d’abord nous le représenter, nous le rendre présent,
1290
nc vouloir que le meilleur gagne — en nous. Et il
nous
faut d’abord nous le représenter, nous le rendre présent, l’anticiper
1291
meilleur gagne — en nous. Et il nous faut d’abord
nous
le représenter, nous le rendre présent, l’anticiper. On peut anticip
1292
ous. Et il nous faut d’abord nous le représenter,
nous
le rendre présent, l’anticiper. On peut anticiper l’avenir et le pré
1293
e pensée créatrice est du wishful thinking, prend
nos
désirs pour des réalités, jusqu’à ce que ces désirs créent ces réalit
1294
sirs créent ces réalités et leur donnent vie dans
notre
vie, les réalisent. Désirer le meilleur en nous et par la force du dé
1295
notre vie, les réalisent. Désirer le meilleur en
nous
et par la force du désir le devenir, c’est anticiper notre avenir, mi
1296
par la force du désir le devenir, c’est anticiper
notre
avenir, mieux : c’est le faire. La décadence d’une société commence
1297
ible et c’est : Toi-même ! Car il arrivera ce que
nous
sommes : du mal au pire si nous restons aussi mauvais, et quelque bie
1298
l arrivera ce que nous sommes : du mal au pire si
nous
restons aussi mauvais, et quelque bien si nous devenons meilleurs, ob
1299
si nous restons aussi mauvais, et quelque bien si
nous
devenons meilleurs, obéissant mieux à notre vocation dans la cité. Ho
1300
ien si nous devenons meilleurs, obéissant mieux à
notre
vocation dans la cité. Hors de là point de communauté, ni donc de rég
1301
ues humaines. J’ai voulu lire l’avenir inscrit en
nous
— non certes dans nos chromosomes : n’allons-nous pas nous cacher une
1302
u lire l’avenir inscrit en nous — non certes dans
nos
chromosomes : n’allons-nous pas nous cacher une fois de plus derrière
1303
nous — non certes dans nos chromosomes : n’allons-
nous
pas nous cacher une fois de plus derrière les arbres, aux forêts du p
1304
n certes dans nos chromosomes : n’allons-nous pas
nous
cacher une fois de plus derrière les arbres, aux forêts du passé prof
1305
arbres, aux forêts du passé profond ! — mais dans
nos
attitudes présentes. Si vous voulez prévenir tel désastre probable ou
1306
umaine dit seulement : Convertissez-vous ! Le mot
doit
être ici reçu dans toute sa force et dans la plénitude de son sens. (
1307
monde, qui est la vitalité d’une société. Mais il
nous
faut pousser l’analyse sur nous-mêmes : que choisissons-nous réelleme
1308
ousser l’analyse sur nous-mêmes : que choisissons-
nous
réellement ? Au niveau des États-nations tout est joué, tout est perd
1309
, une tendance suicidaire assez puissante. Alors,
nous
— chacun de nous — changeons de cap, changeons de buts, ordonnons nos
1310
icidaire assez puissante. Alors, nous — chacun de
nous
— changeons de cap, changeons de buts, ordonnons nos moyens à ces but
1311
— changeons de cap, changeons de buts, ordonnons
nos
moyens à ces buts — recréons la communauté ! Ce ne sera pas encore la
1312
enir, sinon d’abord qu’il dure, et cela dépend de
nous
. C’est pourquoi cette génération ne recevra pas d’autre oracle que ce
1313
le que celui d’Isaïe à Séir, c’est de lui qu’elle
devra
tirer son espoir et sa résolution. Et ce n’est pas la promesse d’une
1314
enture d’être homme, si elle prend naissance dans
notre
cœur. Écoutons maintenant le cri sublime : De Séir, une voix crie