1 1977, L’Avenir est notre affaire. Introduction. Crise de l’avenir
1 ni solitude féconde ni vraie communauté, et l’on nous dit pourtant qu’avant la fin du siècle quatre cinquièmes des hommes s
2 cinquièmes des hommes s’y seront entassés ; quand nos richesses s’accroissent aux dépens de la Terre, de ses sols, de ses e
3 ente quand il ne veut plus assumer sa liberté. Si nous ne choisissons pas librement notre avenir, il n’y aura plus d’avenir
4 sa liberté. Si nous ne choisissons pas librement notre avenir, il n’y aura plus d’avenir humain au-delà du cataclysme inévit
5 du récit des civilisations, fin de l’Histoire. Si nous choisissons bien, au nom de finalités qui ne seront plus uniquement m
6 lui ménageait, ont finalement permis à l’homme de notre siècle une première prise de conscience et une première formulation d
7 our quoi ces efforts, et vers quoi ? C’est ce que nous ne savons pas encore, et refusons encore de chercher à savoir, en dép
8 rkegaard, Nietzsche et Dostoïevski. Mais pourrons- nous longtemps encore ignorer la question en la réputant vaine, et refuser
9 r la question en la réputant vaine, et refuser de nous avouer d’abord nos buts réels, puis de les déclarer et, enfin, de les
10 réputant vaine, et refuser de nous avouer d’abord nos buts réels, puis de les déclarer et, enfin, de les mettre à l’enquête
11 te, elle est vitale. Car si, jusqu’à bien près de nous , il s’agissait principalement de survivre aux menaces naturelles cont
12 , désormais il s’agit de survivre aux menaces que notre industrie fait peser sur toute la nature : car la nature y survivra s
13 réation d’éléments que la nature ignorait jusqu’à nous , tels que le plutonium, dont le nom même — choisi par hasard, semble-
14 le-t-il — annonce la nature infernale. Choisir notre avenir Nous arrivons au terme de l’ère néolithique, qui a vu la fi
15 e la nature infernale. Choisir notre avenir Nous arrivons au terme de l’ère néolithique, qui a vu la fixation des noma
16 ages locaux — action et réflexion cumulatives. Et nous voici au seuil de l’ère électronique : celle des relations humaines d
17 s même de l’effort civilisateur de l’Occident qui nous force à choisir notre avenir, et par-là nous met en demeure de formul
18 vilisateur de l’Occident qui nous force à choisir notre avenir, et par-là nous met en demeure de formuler et de vouloir une p
19 qui nous force à choisir notre avenir, et par-là nous met en demeure de formuler et de vouloir une politique de l’homme et
20 une politique de l’homme et de l’humanité. C’est notre folle croissance qui affame le tiers-monde et cause les pénuries qui
21 les pénuries qui viennent. C’est l’excès même de nos triomphes matériels, non leur insuffisance, qui nous a jetés dans la
22 s triomphes matériels, non leur insuffisance, qui nous a jetés dans la crise. L’état de crise est déclaré toutes les fois q
23 nsupportables, ou sont ressenties comme telles et nous obligent à choisir : soit sacrifier l’un des deux termes (mais c’est
2 1977, L’Avenir est notre affaire. Première partie. Système de la crise — 1. La religion de la croissance
24 goissantes n’ont pas peu contribué à sensibiliser notre conscience écologique, mais aussi parce qu’elle sert d’argument princ
25 s de toute l’histoire connue, en trente-cinq ans. Nous serons quelque six milliards en fin de siècle, cela paraît inévitable
26 la plupart des démographes tandis que j’écris. Si nous devions continuer à croître au taux actuel — supposant donc stabilisé
27 upart des démographes tandis que j’écris. Si nous devions continuer à croître au taux actuel — supposant donc stabilisée la pér
28 ent, qui pourtant n’a cessé de raccourcir jusqu’à nous , passant de mille-cinq-cents ans vers huit-mille avant notre ère, à d
29 ant de mille-cinq-cents ans vers huit-mille avant notre ère, à deux-cents ans dès 1650, quatre-vingts ans dès 1850, quarante-
30 justifie ces petits exercices : De tels calculs devraient , semble-t-il, convaincre même les esprits les plus obtus qu’il faudra
31 e), de déchets radioactifs et de béton. Mais cela doit nous alerter quant à d’autres choses qui, elles, sont en train d’arri
32 e déchets radioactifs et de béton. Mais cela doit nous alerter quant à d’autres choses qui, elles, sont en train d’arriver p
33 ns catastrophiques et d’autant plus sérieuses, et nous ne pouvons plus les arrêter. La proportion des moins de 15 ans dans l
34 s neufs du tiers-monde, par exemple. Ils sont là, nous ne pouvons plus rien y faire. Ils forment près de 45 % de la populati
35 iècle n’ont pas fait plus de morts en dix ans que notre paix ne fait de vivants en quelques mois. Quoi qu’il puisse advenir p
36 and on ignore les causes d’un phénomène ? Je vois nos démographes attribuer la bombe P tantôt à « l’insécurité générale »,
37 es athées qui l’acquéraient. » Les deux réactions nous sont intrinsèquement compréhensibles… « Si de telles atrocités sont p
38 sait-il ? Quelle force cosmique, indépendante de nos volontés capricieuses, obligerait-elle les Français à s’entasser dans
39 aucun sens. Mais en a-t-il encore beaucoup, dans nos mégalopoles ? Nos villes ne sont-elles pas l’exemple dramatique de ce
40 en a-t-il encore beaucoup, dans nos mégalopoles ? Nos villes ne sont-elles pas l’exemple dramatique de ce que peut faire l’
41 faire l’absence de toute politique dans la vie de nos sociétés techniciennes donc artificielles ? Ce ne sont plus des cités
42 gardes en rang prenaient la place du peuple. Mais notre époque a fait bien pire pour vider la cité de ses fonctions : elle a
43 ternante absence de politique, de bons esprits de notre temps imaginent d’opposer l’utopie d’une mondialisation de nos expéri
44 ginent d’opposer l’utopie d’une mondialisation de nos expériences, nonobstant leurs aberrations. Le cauchemar d’Œcumenop
45 nts particulièrement développé sur les rivages de nos cinq continents8. Selon Toynbee, l’ancienne carte du monde, où l’on v
46 im. Les problèmes financiers et administratifs de nos grandes villes sont déjà pratiquement insolubles, et faisaient dire a
47 rien de pareil, ou quasi rien, n’existe plus dans nos anti-villes, une comparaison globale des plus simples le fera voir sa
48 . Au-delà de 300 000 habitants, une ville d’un de nos « grands » pays, pour un budget à tout le moins vingtuplé, et que d’a
49 laires et de leur fonction libératrice. Avec cela notre troisième question à Toynbee, à savoir si la ville mondiale serait so
50 é rongés par le béton. Parlons de ce qui est, que nous vivons déjà. Lors d’un colloque de sociologues et d’urbanistes qui n’
51 stes qui n’arrivaient pas à s’entendre sur ce que devrait être une ville moderne, je proposai cette définition de ce qu’elle es
52 e », peut-être — mais comme on est « sportif » de nos jours quand on suit les grands matches à la TV — et plus généralement
53 lle des généraux successeurs d’Alexandre, et dans notre ère, d’un Bonaparte, aujourd’hui, des aventuriers de la finance, des
54 fumantes, dans la cité démesurée que la technique nous permet d’agrandir littéralement sans fins, au-delà de tout désir des
55 peuvent plus rien sur son évolution, donc ne lui doivent plus rien, lui donnent le moins possible (les impôts) mais en attende
56 ant que de la destruction des forêts dont on fait nos journaux — et ce livre… Plus de cent ans avant la crise déclarée sous
57 re… Plus de cent ans avant la crise déclarée sous nos yeux, alors que les villes, au sens actuel de la Chose, n’étaient enc
58 même forme chez le psychiatre H. Ellenberger, qui nous dit avoir observé que la manière dont l’homme traite les animaux, ann
59 e et de leurs suites : tout en dépend, et d’abord notre avenir. Si nous ne retrouvons pas le secret perdu du respect de la vi
60 tes : tout en dépend, et d’abord notre avenir. Si nous ne retrouvons pas le secret perdu du respect de la vie sous toutes se
61 erdu du respect de la vie sous toutes ses formes, nous ne trouverons pas non plus de solutions à la crise mondiale qui sévit
62 t provoquer dans l’ère atomique la destruction de notre espèce. Ceux qui luttent contre la tuerie des bébés phoques savent qu
63 moins long terme l’épuisement de ce qui alimente nos industries : combustibles de toute nature, fer, métaux non ferreux, m
64 , fer, métaux non ferreux, métaux précieux. Qu’il nous reste du fer pour 64 ans, ou 173, ou 380 ; de l’or pour 9 ou 30 ans,
65 industrielles se voilent la face. En voici un qui nous déclare (mais sans publier son dossier) que les réserves existantes d
66 d’années ». Cette rêverie, si elle se réalisait, nous plongerait dans le cauchemar sans fin d’une consommation forcenée et
67 l’espoir, qui est « méfiance réflexe à l’égard de nos prévisions ». Mais en voici un autre qui suppute simplement les quant
68 tte opération magique lui permet d’affirmer qu’il nous reste du cuivre et du zinc non pas pour deux et six dizaines d’années
69 , mais bien pour deux et six millions d’années19. Nous ne serons plus là, ni lui, pour vérifier. Paul Valéry disait encore à
70 ser à tout moment, qu’on ne l’oublie pas ! Ce que nous constatons, c’est qu’elle ne l’a pas fait, de mémoire de futurologue.
71 , de mémoire de futurologue. Mais Fontenelle déjà nous avait avertis : « De mémoire de rose, on n’a jamais vu mourir un jard
72 ar ceux qui se sont arrogé le droit de les gérer. Nous avons laissé l’eau, qui est à tout le monde et « la meilleure des cho
73 » selon Pindare, à la garde, si l’on ose dire, de nos États, c’est-à-dire de leurs fonctionnaires. Les États n’y ont vu, co
74 terre vont à la mer, et lui apportent fidèlement nos déchets, dont 100 000 tonnes de DDT par an. La mer peut en mourir ass
75 mosphère respirable. Le pétrole tue ces algues et nous asphyxiera, si cela dure. De plus, la très mince couche de mazout rép
76 ent sur la calotte glaciaire du Groenland et dans nos conserves de poissons, comme ils le firent naguère à Minamata. Déjà l
77 est-à-dire celle que l’on peut boire et celle qui nous permet de respirer, manquera partout dans moins de quatre-vingts ans.
78 calottes polaires ne représente pas davantage sur notre globe qu’une seule goutte sur une orange… Il n’y a d’« impératifs 
79 aite par les mains de l’homme tout collabore dans notre société, où toute chose même excellente devient polluante, quelles qu
80 nes de DDT déversées annuellement dans les océans nous reviennent dans la chair des poissons, qui nourrit en partie le bétai
81 es poissons, qui nourrit en partie le bétail, que nous mangeons. Ainsi, le DDT s’installe dans l’organisme humain, dont il a
82 dre puisqu’elle résulte de plusieurs facteurs que nous ne savons plus contrôler isolément et encore moins en synergie. La po
83 ue toutes les plus grandes villes du globe. Voilà notre homme de l’An 2000 : sans eau potable, sans pain, sans vin, et privé
84 1950. « La Technologie arrangera cela » On nous assure maintenant que la Technologie arrangera cela, puisqu’elle y pe
85 ent le plus pessimiste qu’on ait jamais porté sur notre société, car ainsi que Gabor le précise aussitôt, « le (soi-disant) p
86 elle-même. La technique n’est pas neutre dans notre société — Croyez-vous donc la technique mauvaise en soi ? — Non, m
87  ? — Non, mais quand je prétends que l’avenir est notre affaire, cela veut dire en particulier que nous devons adapter la tec
88 notre affaire, cela veut dire en particulier que nous devons adapter la technique à nos fins, et non l’inverse, qui serait
89 e affaire, cela veut dire en particulier que nous devons adapter la technique à nos fins, et non l’inverse, qui serait d’adapt
90 articulier que nous devons adapter la technique à nos fins, et non l’inverse, qui serait d’adapter nos besoins aux prévisio
91 nos fins, et non l’inverse, qui serait d’adapter nos besoins aux prévisions (d’ailleurs contradictoires) des techniciens e
92 mpératifs techniques » en soi, ce n’est pas vrai. Nous pourrions nous passer de bombes atomiques et même de centrales nucléa
93 iques » en soi, ce n’est pas vrai. Nous pourrions nous passer de bombes atomiques et même de centrales nucléaires sans domma
94 lâche, attaque le foie de Prométhée22. — Pourtant nos techniciens, technologues, technocrates aux cheveux courts, au parler
95 ut penser, imaginer, sentir. Elle se prête à tous nos désirs, d’une manière à peu près parfaite, presque insensible. Elle a
96 rès parfaite, presque insensible. Elle a renforcé nos pulsions par dix avec l’outil, par mille avec la forge, par cent-mill
97 le et l’agent. La technique n’est pas neutre dans notre société, ou pour mieux dire : notre technique n’est pas neutre. Chacu
98 s neutre dans notre société, ou pour mieux dire : notre technique n’est pas neutre. Chacun voit qu’elle sert mieux ce qui dét
99 cœur nationaliste et de la tripe républicaine qui doit couronner le processus et transformer enfin le citoyen rétif en un pa
100 le. C’est le même complexe de Caligula qui incite nos technologues — sans doute inconsciemment — à s’intéresser de plus en
101 besoins » (ou conditionnements) au plus intime de notre esprit, par exemple au moyen des mass médias, mais aussi par l’école
102 sse mettre à jour. L’« homme d’affaires » jusqu’à nous avait « du flair », mais nos grands managers ont un ordinateur. Le fl
103 ’affaires » jusqu’à nous avait « du flair », mais nos grands managers ont un ordinateur. Le flair était de l’homme en l’hom
104 est pas neutre, il s’en faut, dans le contexte de notre société occidentale. Je viens de rappeler qu’elle sert au mieux ce qu
105 onc s’étonner que ses « percées » coïncident avec nos guerres — je veux dire avec celles des États-nations au xxe siècle.
106 ine l’autre. Les régimes qui se sont succédé dans notre histoire correspondaient aux armes disponibles en leur temps : flèche
107 e au moins continentale, ruine les prétentions de nos « souverainetés » (et les efforts pathétiques que la France s’impose
108 . La technique reste humaine tant qu’elle traduit nos rêves constants. Objectivée, « impérative », elle n’est plus que l’al
109 e, « impérative », elle n’est plus que l’alibi de nos lâchetés, et cache bien mal un nihilisme foncier, celui de tout pouvo
110 de tels travaux, consacrés à la mort en masse. On nous prépare, dans ces laboratoires, une société fondée sur deux castes se
111 eule, et n’est pas un démon plus qu’un ange parmi nous . C’est un ensemble non délimité de procédés qui reflètent certaines a
112 s de la technique, par l’examen de ses effets qui doivent bien en porter les traces. À le considérer d’un œil naïf, dans notre
113 r les traces. À le considérer d’un œil naïf, dans notre proche environnement — vêtements, maisons et paysages — le progrès te
114 désir inconscient de substituer, dans le cadre de notre vie pour commencer, des matières pratiquement immortelles au végétal
115 t la mort. Ainsi, par peur de mourir, choisissons- nous l’inanimé, contre la vie toujours mortelle. Il en résulte (mais c’éta
116 Il en résulte (mais c’était dans leur donnée) que nos techniques actuelles sont comme des dés pipés, dont tous les coups co
117 mbinaisons précises mais invisibles de l’énergie. Notre technologie est ainsi la figure la plus ressemblante de l’Occident, q
118 on âme, par tout ce qu’impliquent et transportent nos machines25. « Miracles de la technique occidentale » ? Non, car elle
119 coûts humains et naturels, et trop mal adaptée à nos pouvoirs comme à nos véritables besoins. On doute qu’elle soit rentab
120 urels, et trop mal adaptée à nos pouvoirs comme à nos véritables besoins. On doute qu’elle soit rentable tous comptes faits
121 qu’on le voit quand les pays encore épargnés par notre développement industriel, en réclament à leur tour les « bienfaits ».
122 emain les cinq sixièmes, ne profiteront jamais de notre développement, parce qu’il n’y a pas assez de pétrole sur la terre, s
123 us d’autos, de camions, de tracteurs et d’avions. Nos techniques de transport sont donc mauvaises. Nous n’avons pas voulu c
124 Nos techniques de transport sont donc mauvaises. Nous n’avons pas voulu calculer la dépense. Nous avons naïvement dilapidé,
125 ises. Nous n’avons pas voulu calculer la dépense. Nous avons naïvement dilapidé, dans l’euphorie du progrès matériel, un cap
126 ne nouveauté. Réciproquement, toutes les fois que notre technique gagne sur l’inertie de nos sociétés, elle perd par rapport
127 s fois que notre technique gagne sur l’inertie de nos sociétés, elle perd par rapport à ses propres desseins, à ses motivat
128 is, à partir d’un certain degré de développement, nos équipements techniques créent, par leur construction et par leur fonc
129 ue et mentale, et sur la politique des États, que nous nous retrouvons chargés, par leur existence même, de responsabilités
130 mentale, et sur la politique des États, que nous nous retrouvons chargés, par leur existence même, de responsabilités et de
131 t tomber ses missiles sur ma tête. À trop vouloir nous décharger sur la technique de nos choix et de nos responsabilités, no
132 À trop vouloir nous décharger sur la technique de nos choix et de nos responsabilités, nous avons perdu l’insouciance des e
133 ous décharger sur la technique de nos choix et de nos responsabilités, nous avons perdu l’insouciance des enfants de Dieu,
134 technique de nos choix et de nos responsabilités, nous avons perdu l’insouciance des enfants de Dieu, et nous nous sommes ch
135 avons perdu l’insouciance des enfants de Dieu, et nous nous sommes chargés de l’écrasant devoir de choisir notre avenir à to
136 perdu l’insouciance des enfants de Dieu, et nous nous sommes chargés de l’écrasant devoir de choisir notre avenir à tout ri
137 e Dieu, et nous nous sommes chargés de l’écrasant devoir de choisir notre avenir à tout risque, ou d’accepter qu’il soit, à to
138 us sommes chargés de l’écrasant devoir de choisir notre avenir à tout risque, ou d’accepter qu’il soit, à tout calcul, catast
139 mythe de Prométhée domine l’aventure assumée par notre culture occidentale. J’y trouve la clé de l’anxiété qui sous-tend nos
140 ale. J’y trouve la clé de l’anxiété qui sous-tend nos essais de prospective. Prométhée, comme son nom l’indique en grec, es
141 seulement le feu utilitaire, celui qui permettra notre technologie. Or, Zeus « qui voit très loin » (Zeus euruopé ou Zeus eu
142 i que l’action de Prométhée est celle d’un héros. Nous avons perdu le sens de ce qu’il pouvait y avoir de criminel dans le v
143 riminel dans le vol du feu. Essayons cependant de nous replacer dans la situation prétechnique. Les dieux estiment que ce n’
144 arctus et l’ulcère d’estomac se développent parmi nous au rythme même des développements de la technologie, et selon les exi
145 u seul domaine technologique, le seul espoir pour notre espèce est dans la « technologie douce ». Mais elle suppose le rejet
146 systématique des conditions mentales dont relève notre technique dure. Le seul espoir, c’est que la technologie se mette à r
147 leurs lois et à mimer leurs procédés, si loin que nous soyons encore de les comprendre. Robin Clarke a dressé la liste des p
148 exigées par les scientifiques indépendants. Tout doit céder devant les « impératifs » de la croissance »… Le concept de cro
149 christianisé ou plus généralement despiritualisé, nous l’avons dans les réactions d’une rare violence, d’une étrange in-inte
150 profonde influence sur la société occidentale de notre siècle : il a démythifié le dogme de la croissance et c’était tout ce
151 ît sans grande importance au regard du fait qu’il nous a réveillés au bord du gouffre. Mais comment expliquer la virulence d
152 elables, posera la seule limite infranchissable à notre type de croissance industrielle. Mais une croissance qui ne peut s’ar
153 sens des limites Dans chacun des domaines que nous venons de survoler, nous avons retrouvé la même cause de crise, la pe
154 chacun des domaines que nous venons de survoler, nous avons retrouvé la même cause de crise, la perte du sens des limites,
155 tat-nation contre les petites patries réelles, se devaient aussi de remplacer la notion de limite intrinsèque à tel domaine de l
156 aucoup mieux que la « consommation », l’esprit de notre société occidentale, qu’elle soit d’ailleurs capitaliste ou socialist
157 ens gratuits à savoir les nuisances qui harassent nos vies et la haine d’un labeur privé de sens. Du seul fait qu’il ne com
158 i coûte cher, mais à négliger le précieux, ce qui nous est cher. Ou encore, dans le conflit qui les oppose, à tricher systém
159 ode de calcul du PNB ne reste pas sans effets sur notre société, ses valeurs et son mode de vie, qu’il était censé refléter.
160 il était censé refléter. Les économistes ont beau nous déclarer que l’économie n’a rien à voir avec le bonheur des hommes. E
161 mais à socialiser les déficits. Il en va de même, nous l’avons vu, du principe absolu de la croissance sans limites, puis de
162 s d’à peu près tout ce qui donne sens et saveur à notre vie. Tout a été dit sur la provocante stupidité qui régit ce mode de
163 ilité. On a remarqué que le PNB. s’accroissait de nos malheurs autant que des efforts pour y remédier, si toutefois ils son
164 ission des comptes de la nation en 1966 : « Selon notre manière de compter, nous nous enrichirions en faisant des Tuileries u
165 ation en 1966 : « Selon notre manière de compter, nous nous enrichirions en faisant des Tuileries un parking payant et de No
166 en 1966 : « Selon notre manière de compter, nous nous enrichirions en faisant des Tuileries un parking payant et de Notre-D
167 s, elle ne compte pour rien la nature, à laquelle nous ne devons rien en fait de paiements financiers, mais à laquelle nous
168 ne compte pour rien la nature, à laquelle nous ne devons rien en fait de paiements financiers, mais à laquelle nous devons tou
169 en fait de paiements financiers, mais à laquelle nous devons tout en fait de moyens d’existence37. » Ainsi le « progrès » m
170 ait de paiements financiers, mais à laquelle nous devons tout en fait de moyens d’existence37. » Ainsi le « progrès » mesuré s
171 rtes imparfait et qu’il s’agit d’améliorer » dont nous parlent de bons apôtres, mais une duperie monumentale, dont on ne peu
172 e croissance qui ne saurait sévir désormais, dans nos pays occidentaux, qu’aux dépens des contribuables et de l’environneme
173 les armées de 175 États-nations pour qu’aucun de nos pays puisse encore entretenir l’illusion d’une percée de croissance r
174 enne un beau jour positive dans tous les États de notre Monde, c’est-à-dire que la somme des exportations excède la somme des
175 somme des importations. Quand l’un ou l’autre de nos États-nations, au nom de la sacro-sainte souveraineté nationale, déci
176 politique de croissance matérielle que pratiquent nos gouvernements a pour effet inévitable d’occulter ce qui ne saurait êt
177 ’attention du public, mais aussi de la plupart de nos économistes s’est laissé détourner des réalités humaines non national
178 ssance. Et voilà le principe même des crises dont nous souffrons et dont le système constitue la grande crise que je vais ac
179 ond de l’Anatolie ou du Caucase) et il reste pour nous l’organe qui réagit à la colère, à la rancune, et au souci — tout ce
180 s limites. 36. Selon Barbara Ward et René Dubos, Nous n’avons qu’une seule Terre, Paris, Denoël, 1972, p. 105. 37. B. de J
3 1977, L’Avenir est notre affaire. Première partie. Système de la crise — 2. Le grand litige
181 plique tous les éléments du cercle de la crise où nous nous enfermons. Et c’est à travers lui que se manifeste, dans l’incon
182 e tous les éléments du cercle de la crise où nous nous enfermons. Et c’est à travers lui que se manifeste, dans l’inconscien
183 ires, finalement stato-nationales. Reprenons donc notre trajet à partir de la démographie. La bombe P n’est pas seulement l’e
184 rie, des transports et de l’urbanisme, bien qu’on nous dise qu’il en dépend, mais je n’en crois rien. Car les problèmes que
185 d, mais je n’en crois rien. Car les problèmes que nous pose l’énergie ne dépendent pas des grands « impératifs techniques »,
186 ptions de l’homme et de son rôle sur la Terre qui nous animent en vérité. Non pas que nos idées de l’homme et de ses fins so
187 la Terre qui nous animent en vérité. Non pas que nos idées de l’homme et de ses fins soient toujours bien conscientes chez
188 la plupart. Mais ce sont elles, fût-ce à travers nos rêves, qui, en dernier ressort, dictent nos décisions. Nos options tr
189 avers nos rêves, qui, en dernier ressort, dictent nos décisions. Nos options traduisent et trahissent avec une totale impud
190 , qui, en dernier ressort, dictent nos décisions. Nos options traduisent et trahissent avec une totale impudeur nos vraies
191 traduisent et trahissent avec une totale impudeur nos vraies hiérarchies de valeurs, celles qu’il nous faut apprendre à lir
192 r nos vraies hiérarchies de valeurs, celles qu’il nous faut apprendre à lire précisément dans notre crise. Apprendre à disti
193 qu’il nous faut apprendre à lire précisément dans notre crise. Apprendre à distinguer dans nos actions les fins qu’elles serv
194 ent dans notre crise. Apprendre à distinguer dans nos actions les fins qu’elles servent en réalité, quand nous pensions en
195 tions les fins qu’elles servent en réalité, quand nous pensions en servir d’autres plus avouables et même philanthropiques ;
196 r, ou que l’on se cache à soi-même, les alibis de notre lâcheté, j’entends de notre peur d’être libres : telle est bien l’amb
197 i-même, les alibis de notre lâcheté, j’entends de notre peur d’être libres : telle est bien l’ambition de cet ouvrage, au moi
198 sés, que par les choix qui commandent l’avenir de notre civilisation occidentale, et même de toute l’humanité, si elle accept
199 e toute l’humanité, si elle accepte sans méfiance notre héritage technologique. Tout a commencé dans l’innocence générale
200 e la « démographie galopante ». C’est alors qu’on nous offre les centrales nucléaires. C’est propre, nous dit-on, pas une fu
201 ous offre les centrales nucléaires. C’est propre, nous dit-on, pas une fumée n’en sort, ni même de gaz ou de vapeurs incolor
202 par Hiroshima, et certains ennemis bien connus de nos « régimes de liberté ». On leur répond qu’une centrale nucléaire prod
203 moins de rayonnement que les cadrans lumineux de nos montres, dix fois moins que la TV, cinquante fois moins que la radiol
204 s en cours d’expérimentation des appareils », ils nous ont justement appris les moyens d’éviter leur retour ! — Mais des sav
205 ont arrêtés. — Mais « l’étude d’un bon procédé » nous met-elle à l’abri des radiations du strontium et du plutonium des déc
206 nsieur, me dit-on avec une soudaine sévérité, que nous n’avons simplement pas le choix et que nous ne pouvons plus attendre.
207 , que nous n’avons simplement pas le choix et que nous ne pouvons plus attendre. La demande d’électricité double tous les se
208 ouble tous les sept ans, c’est un fait établi, et nous sommes tenus d’y faire face. Au reste l’homme n’a jamais rien entrepr
209 ure. Mais la dernière réponse citée, à savoir : «  Nous n’avons pas le choix ! » qu’un producteur d’énergie donnait au terme
210 ntôt celle de l’agent d’un grand dessein qu’il se doit de tenir caché, mais jamais celle d’un scientifique cherchant le vrai
211 utre bord, ceux qui avaient l’air d’avoir accepté nos questions et de partager au moins nos doutes. Ceux qui n’étaient pas
212 oir accepté nos questions et de partager au moins nos doutes. Ceux qui n’étaient pas aveuglés, ni payés pour nous aveugler.
213 s. Ceux qui n’étaient pas aveuglés, ni payés pour nous aveugler. Et voici ce qu’ils avaient à dire sur les points les plus c
214 plus41. Et surtout, Barbara Ward et René Dubos42 nous rappelaient avec force que tout calcul basé sur les avantages matéri
215 cun pays, quel que soit son système politique, ne doit permettre que les règles de sécurité qui concernent le domaine nucléa
216 r tout seuls ; ils exploseraient43. Pierre Samuel nous informait tôt après de ce que la loi du 30 octobre 1968 en France, « 
217 es d’acier au carbone, où le liquide bouillonnant doit constamment être refroidi et agité. Il y a plus de 300 millions de li
218 poles atomiques !45 Qui croire ? Arrêtons- nous ici : 1973. En ce point du débat nucléaire, toute médiation paraît ex
219 éril » — dans le domaine, au moins, de l’énergie. Nous ne pouvons plus dépendre des émirs, et le pétrole va s’épuiser ! Nous
220 dépendre des émirs, et le pétrole va s’épuiser ! Nous n’avons plus le choix ! (On ne l’avait déjà plus.) Depuis que le prix
221 t hier déjà, qui trompe-t-on ?) Mais on oublie de nous dire que pendant ce temps, le prix de l’uranium aussi a quadruplé, de
222 tel, devient visible dans toutes ses parties, et doit être décrit sans plus de ménagements. Douze mensonges en service c
223 lisation d’une bougie. Pas un bouton ne manque à nos centrales. Tout a été mille fois vérifié, assuré. Pas un neutron ne p
224 late à tous les yeux, en décembre 1976. La presse nous apprend que le gouvernement suédois, du fait qu’il impose aux central
225 bles pour le moment : les sociétés d’exploitation devront en effet fournir la preuve irréfutable d’une sécurité absolue ». Ces
226 ai 1973, environ 850 anomalies de fonctionnement, dues au malfonctionnement ou à la déficience des systèmes de sécurité. Bea
227 avec les dizaines de milliers de centrales qu’on nous affirme nécessaires, et leurs rejets de plutonium, ce corps baptisé p
228 es grandes villes industrielles, voire au cœur de nos capitales, comme Paris, Londres, Vienne ? Les transports d’énergie so
229 promoteurs, on verra bien s’ils croient ce qu’ils nous disent, ou s’ils mentent.   4. « La sécheresse de 1976 a plaidé pour
230 s usines au fil de l’eau (hydroélectriques) ayant ralentir leur production, « les membres de l’Union souhaitent donc qu
231 roidissement. En cas de sécheresse, c’est eux qui devront s’arrêter les premiers, ou bien ils menaceraient de faire bouillir no
232 miers, ou bien ils menaceraient de faire bouillir nos fleuves !   5. « Le problème des déchets est réglé. » — Le mensonge
233 directeur désigné de la centrale de Verbois (qui doit être construite à dix kilomètres de la ville) fait une conférence sur
234 1972 était fausse, totalement et délibérément. On nous annonce ensuite, par étapes, en 1975, que l’étude du procédé dit de v
235 es : Selon les experts de Jülich, les déchets ne devront avoir aucun contact avec la biosphère pendant un million d’années env
236 nord de l’Atlantique par un cargo britannique. ( Nous les retrouverons, d’ici quelques années, à l’autre bout de la chaîne
237 uve dans une sobre déclaration de Ralph Nader : «  Nous n’aurons besoin d’énergie de fission que pendant trente-cinq à quaran
238 sion que pendant trente-cinq à quarante ans, mais nous demandons non sans arrogance aux générations qui nous suivront de sur
239 demandons non sans arrogance aux générations qui nous suivront de surveiller ses déchets mortels pendant cent-mille ans. »
240 osion démographique et la croissance industrielle nous imposent le choix nucléaire. » Le mensonge, ici, se dédouble. A — Il
241 quement impensable que les centrales prévues dans nos pays alimentent la Zambie, le Zaïre, l’empire de Bokassa Ier, le Camb
242 cret » des masses de demain. À tous les stades de notre analyse, quand nous buterons sur cette absurdité parfaitement hypocri
243 demain. À tous les stades de notre analyse, quand nous buterons sur cette absurdité parfaitement hypocrite mais reçue sans b
244 oncher par toute la presse occidentale, attendons- nous à retrouver, en arrière-plan et couvrant tout, l’idée de croissance a
245 l’Europe doublent tous les sept ou dix ans. Qui nous dit qu’ils le font ? Dans chacun de nos pays, ce sont les dirigeants
246 ns. Qui nous dit qu’ils le font ? Dans chacun de nos pays, ce sont les dirigeants des sociétés productrices d’électricité,
247 par les ministres et leurs experts. Mais pourquoi nous le disent-ils avec tant d’insistance ? Serait-ce pour inciter le publ
248 té poussent à la consommation. On peut y lire que nous voici sortis de l’ère où il convenait d’ordonner aux enfants d’éteind
249 dépenses d’énergie. Pour rejoindre les USA, « ils doivent  » tripler ou quintupler leur consommation, déclare leur propre agence
250 s savants de service, les producteurs essaient de nous faire prendre leurs désirs pour nos fatalités. Les responsables de l
251 essaient de nous faire prendre leurs désirs pour nos fatalités. Les responsables de la production et de la distribution d
252 la production et de la distribution d’électricité nous répètent que « leur seule ambition — conformément à leur mission de s
253 suivre la demande, mais de la susciter. » (1970) Notre affaire immédiate, c’est de pousser parallèlement l’équipement nucléa
254 ent nouveau qui opte pour le chauffage électrique nous amène à augmenter d’autant notre programme nucléaire. (1973) Enfin,
255 uffage électrique nous amène à augmenter d’autant notre programme nucléaire. (1973) Enfin, l’aveu complet tombe de la bouche
256 e de la bouche même du directeur général d’EDF : Nous avons reçu mission (de l’État) — dès cette époque (fin 1970, on le pr
257 s les moyens d’y remédier. J’en déduis qu’on veut nous faire prendre dès maintenant des risques proprement incalculables, au
258 s centrales nucléaires. Quelque chose d’important doit se cacher là derrière.   8. « Les réacteurs permettront de brûler mo
259 lle consomme plus d’énergie qu’elle n’en produit… Nous ne pouvons pas créer assez de potentiel nucléaire pour compenser la d
260 e ans52. Curieusement, les États et leurs experts nous répètent que les réacteurs sont un mal nécessaire pour couvrir notre
261 les réacteurs sont un mal nécessaire pour couvrir notre déficit énergétique durant les dix années qui viennent. Par malheur,
262 el acharnement et quel déploiement policier — par nos États-nations européens. (Les USA déclarent déjà forfait : « C’est la
263 24 000 réacteurs produisant chacun 5000 MW. S’ils durent trente ans, il faudra en construire deux par jour à seule fin de remp
264 s industrielles. Mais il faudrait les financer et nos États sabotent plus ou moins sournoisement toutes les décisions de pr
265 ersonne ! Vous n’avez aucun droit sur sa lumière. Nous l’aimons pour son rayonnement qui est à tous, qui est partout, à jama
266 moyen d’intercaler un compteur entre le soleil et nous , on nous répondra que ces technologies douces ne sont toujours pas au
267 ntercaler un compteur entre le soleil et nous, on nous répondra que ces technologies douces ne sont toujours pas au point, e
268 s tous les pays où se construisent des réacteurs, nous constatons que les multinationales sont seules capables d’assurer nos
269 es multinationales sont seules capables d’assurer nos indépendances nationales. Aussi longtemps du moins qu’il leur plaira,
270 arge des contribuables. Quant à l’uranium dont on nous disait « qu’il y en a partout », il vient actuellement des USA, qui e
271 lui-même, « à gérer pendant cent-mille ans » par nos éventuels descendants. La sottise majeure est d’invoquer « l’indépend
272 et que se passerait-il en cas de guerre ? Toutes nos centrales dépendent d’autres pays, voire d’autres continents, pour le
273 aitements de leurs déchets. Ce qui rend chacun de nos États inexcusablement vulnérable en cas de guerre. La fermeture de se
274 is inverse de la dispersion. Que répondent à cela nos gouvernements ? Rien, pas un seul député ne les ayant jamais interpel
275  font fi des conquêtes de la science et entendent nous ramener au Moyen Âge, à la lampe à huile, voire à l’âge des cavernes 
276 ons sur l’évacuation des déchets. Non, Messieurs, nous n’irons plus au bois chercher les grottes salines, les puits sans fon
277 . Vous n’avez jamais essayé de faire voir comment notre refus de multiplier la consommation d’énergie par 16 384 en quatre-vi
278 nt posé la question à propos du Vietnam : pouvons- nous arrêter la guerre, alors que l’industrie des armements occupe des cen
279 phistiqués : ces « retombées » se feront donc sur nos têtes. 5. — Indépendamment de ces arguments, je suis contre « Concor
280 ls et de rêves, de principes et d’ambitions qu’il nous faut dépasser si nous voulons survivre, qui détruisent à la fois la n
281 ncipes et d’ambitions qu’il nous faut dépasser si nous voulons survivre, qui détruisent à la fois la nature et la communauté
282 t. Mais la logique du système stato-national dans notre société industrielle, qu’elle soit capitaliste ou socialiste, nulle d
283 e souffrent pas la centralisation, c’est pourquoi nos États les décrient). Et vous irez plus loin. Vous en viendrez bientôt
284 e la révolution, la seule réelle et radicale dans notre société industrielle, la seule aussi qui puisse renverser les fatalit
285 peut entraîner des changements innombrables dans notre mode de vie comme dans toutes nos structures politiques et sociales.
286 mbrables dans notre mode de vie comme dans toutes nos structures politiques et sociales. Le noyau du pouvoir On peut
287 te oublié (mais les déchets de plutonium ?) quand nous aurons maîtrisé la fusion, dans les supercentrales à enceintes électr
288 même sa royauté58. La majorité des politiciens de nos pays, nostalgiques sans jamais se l’avouer de la monarchie absolue, s
289 ard, Paris 1972. 42. Barbara Ward et René Dubos, Nous n’avons qu’une seule Terre, op. cit. 43. Gordon Rattray Taylor, Le
290 mme en France et aux USA, que l’énergie nucléaire devait procurer dès 1985 les 20 % qui manqueraient dramatiquement à la conso
4 1977, L’Avenir est notre affaire. Première partie. Système de la crise — 3. La clé du système ou l’État-nation
291 Son moteur n’est pas le profit comme on voudrait nous le faire croire, par un leurre qui arrange bien la gauche traditionne
292 estion de la Terre depuis plus de cent ans, quand nous lui demandons aujourd’hui : « Qu’as-tu fait de ton territoire, de ses
293 les, de ses forêts et de ses eaux ? », il ne peut nous répondre piteusement : « Suis-je le gardien de la Terre ? » sans qu’o
294 ui résulte de cette mauvaise gestion de la Terre, nous tenons donc un responsable incontesté, l’État-nation tel que nous l’a
295 un responsable incontesté, l’État-nation tel que nous l’avons fait, nous les mauvais Européens, puis répandu sur toute la T
296 ontesté, l’État-nation tel que nous l’avons fait, nous les mauvais Européens, puis répandu sur toute la Terre. Voilà qui n’e
297 re. Déclaration type d’un gérant contemporain : «  Nous voulons faire un grand pays industriel compétitif — personne, sauf le
298 entifiques (physiciens plus que biologistes) dans nos pays de l’Ouest (donc librement) semblent passés aux ordres de l’État
299 62. Je n’oublie pas qu’il y a dans la plupart de nos capitales des ministères de l’Environnement, et je sais plusieurs de
300 tuations qu’on leur signale. Je dis seulement que nos États-nations s’opposent par leurs structures et par leurs ambitions
301 favoriser les confusions les plus menaçantes pour notre avenir prochain, entre, d’une part, le progrès authentique qui est sp
302 ènes. Pour fonder une politique, une stratégie de notre avenir, et par suite pour élaborer un modèle européen de société, nou
303 uite pour élaborer un modèle européen de société, nous avons besoin de bilans, et qui balancent : — non des recettes et des
304 évaluer ses moyens en fonction de ses fins. Ils nous conduiraient à poser la question de Don Helder Camara : Quel est le p
305 e ces profits ? Changer de buts Mais jamais nos États n’accepteront ces vues, et moins encore ces mesures, qui suppos
306 équent, de transformer la plupart des dangers qui nous assiègent en fatalités calculables, fatalités au double sens du terme
307 leurs de tendance qui ne puisse être inversée par notre action ou par l’arrêt de notre action. Partout, si nous changeons de
308 être inversée par notre action ou par l’arrêt de notre action. Partout, si nous changeons de buts, les enchaînements qui s’a
309 ction ou par l’arrêt de notre action. Partout, si nous changeons de buts, les enchaînements qui s’annonçaient catastrophique
310 s nationaux. Le jeu se rouvre, l’avenir redevient notre affaire… Mais l’obstacle n’est-il pas de nature à déprimer tous les c
311 re — ce que peut un homme avec d’autres… Ce qu’il nous faut revoir maintenant, c’est la véritable nature du Léviathan, les c
312 son apparition et de ses succès, ses pouvoirs qui nous semblent écrasants, mais aussi ses insuffisances et ses contradiction
313 aux trois degrés, et non seulement de ce qu’elle nous a appris, mais plus encore, de ce qu’elle a voulu nous interdire de s
314 a appris, mais plus encore, de ce qu’elle a voulu nous interdire de savoir. C’est elle qui nous a persuadés que la formule d
315 a voulu nous interdire de savoir. C’est elle qui nous a persuadés que la formule de l’État moderne — une capitale régissant
316 coûter aux voisins. Ainsi la force principale de nos États repose sur l’interdiction tacitement prononcée par l’école, de
317 dans les masses — est en train de s’achever parmi nous . Préhistoire de l’État-nation Ils ont moins de deux siècles d’â
318 vancés de l’Europe. « Il opte pour l’essentiel », nous dit un historien contemporain63, à savoir « le contrôle des hommes, l
319 police, et son réseau de fonctionnaires. Quand de nos jours l’État pensera mais ne dira jamais : « le roi, c’est moi ! », i
320 ers de l’effort centralisateur des rois. Napoléon devait achever cette œuvre à la faveur de ses guerres, et pour elles. Comme
321 ce du despotisme, et que l’esprit révolutionnaire doit trouver les moyens de tempérer… cette espèce d’aristocratie du langag
322 t la Convention déclare que « la langue française doit être le ciment de la nouvelle unité nationale… Elle doit être une, co
323 re le ciment de la nouvelle unité nationale… Elle doit être une, comme la République ». Quant aux treize millions qui selon
324 s esprits sont d’accord, de la Révolution jusqu’à nous . Hegel énonce le premier ce qu’il faut tenir pour la loi constitutive
325 la conscription est à ses yeux « le palladium de notre indépendance, parce que, mettant la nation dans l’armée et l’armée da
326 r lesquels elle avait étendu sa domination ». (On doit inclure au nombre de ces « ressources » les provinces colonisées, aux
327 te direction, c’est (le chef du gouvernement) qui doit l’assumer… Habituons-nous à voir en lui ce qu’il est ou ce qu’il devr
328 ef du gouvernement) qui doit l’assumer… Habituons- nous à voir en lui ce qu’il est ou ce qu’il devrait être : un monarque. Il
329 tuons-nous à voir en lui ce qu’il est ou ce qu’il devrait être : un monarque. Il doit être évidemment entendu que l’autorité in
330 il est ou ce qu’il devrait être : un monarque. Il doit être évidemment entendu que l’autorité individuelle de l’État est con
331 acteurs donne la formule la plus compréhensive de notre société occidentale. Entre l’État-nation, la guerre et l’industrie (s
332 l’être — et le cycle infernal se referme. j) Où nous mène cette évolution ? Rappelons le parallélisme des régimes et des a
333 crire : « Avant le départ de l’armée, les hérauts doivent parcourir les rangs et inviter à s’en aller tous ceux qui ont peur ou
334 coltes, par exemple (et en plusieurs autres cas), notre siècle a fait un crime majeur du libre choix de l’individu : on le fu
335 it « mal », c’est-à-dire se réfère aux idéaux que nos armées sont censées défendre. Mais il n’aura bientôt plus à choisir.
336 sélectivement, massacrera tout ce qui n’est pas «  nous  » selon la définition codée par l’État. k) Le dernier stade verra l
337 taines de millions d’hommes seraient victimes, et notre civilisation. m) L’interaction toujours plus extensive et intensive
338 e processus paraît inévitable, irréversible. Mais nous voyons que l’État-nation, qui en reste la condition autant que la rés
339 du système, en supputant à propos de chacun d’eux nos chances d’intervention civique. L’élément initial est la guerre. Ce c
340 avec beaucoup, parce que l’État aura vite fait de nous neutraliser si nous n’avons pas d’armes, et si nous en avons, nous de
341 que l’État aura vite fait de nous neutraliser si nous n’avons pas d’armes, et si nous en avons, nous devrons faire la guerr
342 us neutraliser si nous n’avons pas d’armes, et si nous en avons, nous devrons faire la guerre, c’est elle encore qui gagnera
343 si nous n’avons pas d’armes, et si nous en avons, nous devrons faire la guerre, c’est elle encore qui gagnera. Je ne puis ri
344 us n’avons pas d’armes, et si nous en avons, nous devrons faire la guerre, c’est elle encore qui gagnera. Je ne puis rien contr
345 cite un groupe ou lui apporte mon concours actif. Nous disposons, nous autres citoyens qui voulons redevenir responsables, d
346 u lui apporte mon concours actif. Nous disposons, nous autres citoyens qui voulons redevenir responsables, d’un pouvoir que
347 spontanée et non conditionnée, et non prévue par nos régimes électoraux. La lutte des petites communautés naissantes pour
348 iens vivants ; d’élaborer tout en l’anticipant en nous d’abord, un modèle neuf de société fondé sur de nouvelles unités de b
349 d’une alternative déclarée. Il ne peut plus et ne doit plus durer longtemps, parce qu’il est foncièrement inadéquat non seul
350 e fédéraliste de l’État-nation. On le retrouve de nos jours dans les écrits de J. Buchmann, de Robert Lafont, d’Hervé Laven
351 é Lavenir, de Lewis Mumford, etc. (Alexandre Marc nous a tous précédés d’une trentaine d’années sur ce point.) Dans ma Lett
352 concret, non plus dans leurs seules prétentions. Nous verrons aussitôt que tous, sans exception, sont à la fois trop petits
353 ent au niveau des empires véritables qui dominent notre monde, et surtout pour résister à la satellisation politique ou écono
354 Parce qu’ils sont trop petits, les États-nations devraient se fédérer à l’échelle continentale ; et parce qu’ils sont trop grand
355 tinentale ; et parce qu’ils sont trop grands, ils devraient se fédéraliser à l’intérieur. À ces insuffisances ou inadéquations c
356 théoriques et pratiques, l’État-nation ajoute de nos jours les preuves multipliées de son incompétence, ou plus précisémen
357 ple de la crise du pétrole à l’automne 1973. Tous nos gouvernements occidentaux savaient que l’économie industrielle dépend
358 usive de quelques potentats et dictateurs arabes, nos hommes d’État répondaient nerveusement : « Ne nous laissons pas égare
359 nos hommes d’État répondaient nerveusement : « Ne nous laissons pas égarer par les prophètes pessimistes d’un prétendu désas
360 a crise de l’automne 1973 a non seulement surpris nos gouvernants, mais les a livrés sans défense au chantage des émirs qui
361 er la politique à suivre à l’égard d’Israël… Tous nos États-nations pour « souverains » qu’ils se proclament, sont trop pet
362 le luxe de bafouer. Tel est le tableau qu’offrent nos grands pouvoirs. Ils essaient de récupérer quelque prestige en édifia
363 l’indépendance. L’État-nation ne peut plus et ne doit plus durer longtemps parce qu’il se révèle chaque année avec une évid
364 ter ne fût-ce qu’un seul des problèmes majeurs de notre société. J’ai évoqué le cas de l’énergie, mais que dire de ceux de la
365 Comédie des chefs d’État Tel étant le bilan de nos États-nations de dimension moyenne, européenne, qu’en est-il des deux
366 du Vietnam, par exemple — en train de chercher à nous convaincre qu’eux seuls sont en mesure de résoudre les graves problèm
367 ont accepté ce pouvoir. Que l’État n’est plus notre affaire L’État-nation ne peut plus et ne doit plus durer longtemps
368 notre affaire L’État-nation ne peut plus et ne doit plus durer longtemps, parce que l’État est devenu l’adversaire à la f
369 à la fois de la nation, du peuple et de chacun de nous en tant que citoyen. Un même matin d’avril 1970, j’avais relevé dans
370 d’adjudications juteuses. Dieu ou tyran, hors de nous , contre nous : il n’est plus du tout notre affaire. Un pouvoir fai
371 ons juteuses. Dieu ou tyran, hors de nous, contre nous  : il n’est plus du tout notre affaire. Un pouvoir fait de nos démi
372 hors de nous, contre nous : il n’est plus du tout notre affaire. Un pouvoir fait de nos démissions Pourtant, l’État-nat
373 plus du tout notre affaire. Un pouvoir fait de nos démissions Pourtant, l’État-nation n’est pas tombé du ciel sur nos
374 urtant, l’État-nation n’est pas tombé du ciel sur nos existences innocentes. C’est une réalité purement humaine — on était
375 qu’aux domaines les plus privés de l’individu, si nous le ressentons comme un mal, à qui la faute ? Sinon à nous qui nous so
376 ressentons comme un mal, à qui la faute ? Sinon à nous qui nous sommes laissé faire — et probablement un peu plus. Une phras
377 s comme un mal, à qui la faute ? Sinon à nous qui nous sommes laissé faire — et probablement un peu plus. Une phrase de Simo
378 e, mais un sentiment tout humain dont nul d’entre nous ne peut jurer qu’il ne l’a jamais éprouvé, fût-ce en suivant les Jeux
379 utant que des manuels scolaires, la projection de nos narcissismes dans un fantasme collectif et la dilatation de nos petit
380 es dans un fantasme collectif et la dilatation de nos petits moi dans un Nous triomphant ? De même, l’État centralisé, bure
381 lectif et la dilatation de nos petits moi dans un Nous triomphant ? De même, l’État centralisé, bureaucratique, technocratiq
382 sultante mécanique et l’indicateur infaillible de nos déficiences civiques. La centralisation n’a jamais réussi que dans la
383 gligent leurs droits civiques non moins que leurs devoirs . L’État se voit alors contraint par sa nature d’étendre ses prérogati
384 émocraties capitalistes ou socialistes, est né de notre individualisme et de nos désertions civiques — qu’il paraît maintenan
385 socialistes, est né de notre individualisme et de nos désertions civiques — qu’il paraît maintenant excuser ! Jamais l’homm
386 t là les causes mêmes du mal général. Inventer notre avenir Nous voici donc au point de crise où la raison de durer que
387 mêmes du mal général. Inventer notre avenir Nous voici donc au point de crise où la raison de durer que l’on accorde a
388 tire sa force de l’inertie civique dans laquelle nous voyons s’enfoncer les majorités silencieuses. Elle demeure donc à la
389 écroulait, ce serait tant mieux pour la nature et nos descendants s’il en reste, tant pis pour nous campant dans les décomb
390 e et nos descendants s’il en reste, tant pis pour nous campant dans les décombres. S’il se maintient, faute de candidature à
391 role, que pourrait-il faire ? Du plutonium hélas, nous le voyons déjà. Il faut absolument changer de cap, inventer ! Toute m
392 qu’au futur : sa gravité majeure est en avant de nous , dans tel avenir plus ou moins proche qu’il dépend de nous seuls — si
393 s tel avenir plus ou moins proche qu’il dépend de nous seuls — sinon de qui ? — d’éviter, en nous tournant ailleurs par conv
394 end de nous seuls — sinon de qui ? — d’éviter, en nous tournant ailleurs par conversion, par retour à nous-mêmes, à nos vrai
395 lleurs par conversion, par retour à nous-mêmes, à nos vraies fins. Le royaume à venir est « au-dedans de nous ». L’État tot
396 raies fins. Le royaume à venir est « au-dedans de nous  ». L’État totalitaire aussi. L’État-nation, bouc émissaire, ne doit p
397 alitaire aussi. L’État-nation, bouc émissaire, ne doit pas devenir notre alibi, le « ils » que l’on accuse de tous les maux,
398 ’État-nation, bouc émissaire, ne doit pas devenir notre alibi, le « ils » que l’on accuse de tous les maux, le fatum des Anci
399 e de tous les maux, le fatum des Anciens, et pour nous , l’impératif unique et monotone déterminé par trop de refus d’obéir à
400 et monotone déterminé par trop de refus d’obéir à nos vocations singulières dans la cité. Nous ne pourrons le dépasser qu’e
401 d’obéir à nos vocations singulières dans la cité. Nous ne pourrons le dépasser qu’en surmontant ses causes en nous d’abord.
402 urrons le dépasser qu’en surmontant ses causes en nous d’abord. Que voulons-nous vraiment ? Que sommes-nous prêts à refuser
403 urmontant ses causes en nous d’abord. Que voulons- nous vraiment ? Que sommes-nous prêts à refuser radicalement ? Au nom de q
404 s d’abord. Que voulons-nous vraiment ? Que sommes- nous prêts à refuser radicalement ? Au nom de quelles finalités pour la pe
405 n, prennent ici leur importance véritable : selon nos décisions quant au but de nos vies, ou notre absence de décision, nou
406 e véritable : selon nos décisions quant au but de nos vies, ou notre absence de décision, nous irons au désastre collectif
407 selon nos décisions quant au but de nos vies, ou notre absence de décision, nous irons au désastre collectif ou bien à de no
408 au but de nos vies, ou notre absence de décision, nous irons au désastre collectif ou bien à de nouveaux défis, amusants, dr
409 usants, dramatiques, passionnants. Tout dépend de nous . C’est notre affaire. Formuler, décider, assumer une politique de civ
410 atiques, passionnants. Tout dépend de nous. C’est notre affaire. Formuler, décider, assumer une politique de civilisation, se
411 onse adéquate à la crise. Ce serait aussi choisir notre avenir. Comment en décider sans le connaître ? nous dit la science du
412 re avenir. Comment en décider sans le connaître ? nous dit la science du siècle dernier. Comment le connaître si nous refuso
413 cience du siècle dernier. Comment le connaître si nous refusons d’en décider ? nous dit la science de cette fin du xxe sièc
414 ment le connaître si nous refusons d’en décider ? nous dit la science de cette fin du xxe siècle. Nous demanderons aux futu
415 nous dit la science de cette fin du xxe siècle. Nous demanderons aux futurologues ce qu’ils estiment possible pour demain,
5 1977, L’Avenir est notre affaire. Deuxième partie. De la prévision — 4. Un « Essai sur l’avenir » en 1948
416 ussisse et qui progresse. Vous semblez croire que nous sommes libres, après Heisenberg et la Bombe, de penser n’importe quoi
417 amais une fée n’a fait tourner le moindre moteur. Nous vous laissons à vos enfantillages. » [124] « Bien, dis-je, la preuve
418 uve que la science n’est pas folle, c’est qu’elle nous permet aujourd’hui d’aller beaucoup plus vite qu’il y a cent ans. Voi
419 nventent mille tours sentimentaux insoupçonnés de notre barbarie, créent l’immobilité dont le sous-produit nommé lenteur est
420 ais un moteur atomique n’a évoqué la moindre fée. Nous vous laissons à vos enfantillages. » Utopies et Prévisions La f
421 er.) Mimer enfin, par anticipation sur l’issue de nos efforts présents, les conduites qui pourront résulter du succès même
422 ce qu’oublient ou refusent d’imaginer beaucoup de nos meneurs politiques : ils voient les conditions de leur victoire, mais
423 ir d’augmenter le confort matériel, la vitesse de nos déplacements, et la durée moyenne de la vie. L’effort métaphysique et
424 vite est un bien en soi. La vitesse accrue est à nos yeux la preuve que la science « joue », donc qu’elle est « vraie ». E
425 « joue », donc qu’elle est « vraie ». En retour, nous refusons de croire ce que « l’état présent de la science » nie ou con
426 ’état présent de la science » nie ou condamne, et nous accordons à cette science l’autorité que nous retirons à la religion
427 et nous accordons à cette science l’autorité que nous retirons à la religion et aux morales qui en dérivent. La conception
428 i, précisément, dans lequel la grande majorité de nos contemporains traduisent les résultats de la science d’hier, qu’ils t
429 utre part, la vitesse poussée à l’extrême ne peut nous rapprocher que de l’« à quoi bon ? », c’est-à-dire des questions méta
430 ? », c’est-à-dire des questions métaphysiques que notre hâte même voulait et croyait fuir. Nous ne pensons encore qu’à gagner
431 ques que notre hâte même voulait et croyait fuir. Nous ne pensons encore qu’à gagner du temps. Mais quand nous aurons tout l
432 e pensons encore qu’à gagner du temps. Mais quand nous aurons tout le temps, qu’en ferons-nous ? Ainsi la science et la vite
433 ais quand nous aurons tout le temps, qu’en ferons- nous  ? Ainsi la science et la vitesse tendent par leur succès même à dépas
434 t.   La domination complète du milieu naturel par nos techniques est déjà mieux qu’imaginable. Sa réalisation pratique et g
435 , est cependant freinée par diverses passions que notre effort technique a laissées se développer, ou même a provoquées. Par
436 ts, etc.) La passion politique draine et enflamme nos facultés irrationnelles, superstitions et préjugés locaux. Ces deux p
437 penser que l’unilatéralité, la spécialisation de notre effort scientifique, provoque ainsi les forces les mieux faites pour
438 re conséquence indirecte de l’effort scientifique doit être indiquée ici. La vulgarisation de la notion de loi (au sens déte
439 es responsabilités personnelles. Les « lois » que nous multiplions avec une hâte suspecte dans des domaines encore mal étudi
440 ls que l’économie, la psychologie, la sociologie, nous servent en fait d’alibis. Nous sommes tentés de justifier en leur nom
441 ie, la sociologie, nous servent en fait d’alibis. Nous sommes tentés de justifier en leur nom des attitudes qu’en d’autres t
442 blesse de caractère, défaitisme ou lâcheté. Ainsi nous acceptons de perdre en liberté ce que nous gagnons en confort (qui es
443 Ainsi nous acceptons de perdre en liberté ce que nous gagnons en confort (qui est de l’ordre de la nécessité). Nous oublion
444 en confort (qui est de l’ordre de la nécessité). Nous oublions que la liberté se réalise dans l’acte du choix ; nous allons
445 que la liberté se réalise dans l’acte du choix ; nous allons même jusqu’à nous figurer qu’elle consiste à « avoir » la disp
446 e dans l’acte du choix ; nous allons même jusqu’à nous figurer qu’elle consiste à « avoir » la disposition d’un choix d’obje
447 e suscite un nouveau défi83, quels développements devons -nous prévoir à partir du complexe de tensions que l’on vient de carac
448 te un nouveau défi83, quels développements devons- nous prévoir à partir du complexe de tensions que l’on vient de caractéris
449 on vient de caractériser ? Au défi de la nature, nous n’avons pas encore répondu par une victoire totale, il s’en faut, mai
450 les moyens de cette victoire sont désormais entre nos mains. La principale résistance au progrès technique déjà n’est plus
451 éjà n’est plus dans la matière mais dans l’homme. Notre existence sur la planète n’est plus menacée par les éléments, mais pa
452 ète n’est plus menacée par les éléments, mais par nos machines, c’est-à-dire par nos passions. Deux issues me paraissent dè
453 éléments, mais par nos machines, c’est-à-dire par nos passions. Deux issues me paraissent dès lors imaginables. 1. Nous po
454 ux issues me paraissent dès lors imaginables. 1. Nous poursuivons notre effort technique (maîtrise de l’énergie atomique) e
455 issent dès lors imaginables. 1. Nous poursuivons notre effort technique (maîtrise de l’énergie atomique) en laissant en fric
456 uvelle, mère d’une civilisation imprévisible. 2. Nous répondons au défi des passions nationalistes et politiques par une or
457 égales la guerre et la paix ; soit que le défi de nos passions se révèle trop puissant et que notre civilisation y succombe
458 fi de nos passions se révèle trop puissant et que notre civilisation y succombe, soit que nous y répondions victorieusement p
459 nt et que notre civilisation y succombe, soit que nous y répondions victorieusement par l’établissement d’un gouvernement mo
460 l’humanité, et qui résulterait du succès même de notre effort le plus constant ? Ce serait à coup sûr l’Ennui. Ce sentiment
461 me plus redoutable que tous ceux que la nature ou nos passions nous imposaient, l’humanité ne pourra répondre que par une p
462 table que tous ceux que la nature ou nos passions nous imposaient, l’humanité ne pourra répondre que par une prise de positi
463 et pourchassés avec une rigueur sans exemple dans notre passé : ils seront les criminels sociaux par excellence. Ils formeron
464 ar une élite en tous points comparable à celle de nos savants actuels, dotée des mêmes prestiges populaires, exerçant une a
465 autre ordre, totalement ignorées ou négligées de nos jours, aussi peu imaginables pour nous que pouvait l’être pour les sa
466 égligées de nos jours, aussi peu imaginables pour nous que pouvait l’être pour les savants du xviiie siècle la destruction
467 nt ces réalités indescriptibles, et sans nom dans notre langage, que je désignais en débutant par le terme symbolique de fées
6 1977, L’Avenir est notre affaire. Deuxième partie. De la prévision — 5. Naissance de la prospective
468 e Lieux et dates Un peu avant le milieu de notre siècle, quelques experts lucides et donc inquiets s’avisent que l’ave
469 ture mais de la nature, dépend de plus en plus de nos options de fait, délibérées ou non, conscientes ou non. Nous sommes s
470 s de fait, délibérées ou non, conscientes ou non. Nous sommes seuls responsables de l’avenir humain : mieux vaut le savoir e
471 avenir humain : mieux vaut le savoir et cesser de nous cacher derrière toutes sortes de prétendues fatalités (collectives, s
472 acrées, ou techniques), transparents paravents de nos inerties intellectuelles, quand ce n’est pas de nos lâchetés morales.
473 s inerties intellectuelles, quand ce n’est pas de nos lâchetés morales. Futurologie, prospective, futuribles et prévisions,
474 ernements découvrent l’importance du futur. Hier, nous pouvions encore partir du passé et de la connaissance des « leçons du
475 é » pour juger le présent et même l’avenir, comme nos ancêtres l’avaient toujours fait. Aujourd’hui, nous devons partir de
476 os ancêtres l’avaient toujours fait. Aujourd’hui, nous devons partir de l’avenir. Les journaux disent qu’il s’agit là d’une
477 cêtres l’avaient toujours fait. Aujourd’hui, nous devons partir de l’avenir. Les journaux disent qu’il s’agit là d’une mode. M
478 ères et de grandes ombres séculaires qui dirigent nos recherches à notre insu, les orientent et parfois les déterminent dan
479 s ombres séculaires qui dirigent nos recherches à notre insu, les orientent et parfois les déterminent dans le jeu des faisce
480 . Prospective et futurologie ne pouvaient — et ne devaient  — se développer qu’au sein d’une civilisation que la religion chrétie
481 et l’omega du temps, les Écritures déroulent sous nos yeux toute « l’économie du salut », les étapes et les coups de théâtr
482 aux écologiques, subitement accélérée, tout comme nous la vivons au xxe siècle : le désert qui s’étend au tiers de la Terre
483 du salut » s’y retrouve, à peine transposée dans notre temps et notre espace. Cette « fin de l’Histoire », par exemple, que
484 retrouve, à peine transposée dans notre temps et notre espace. Cette « fin de l’Histoire », par exemple, que Marx prophétise
485 dans l’extase. Sécurité sociale à tout jamais. Nous avons voulu cela La prospective qui se manifeste au lendemain de l
486 et non le spirituel, commandent tout, déterminent notre vie sociale et par-là, finalement, la vie de l’individu, sa culture,
487 technique qui a pris le pouvoir et qui dispose de notre avenir. Or, chacun peut voir aujourd’hui que l’invention technique n’
488 mais traduit autre chose que les vrais désirs qui nous hantent, fût-ce à notre insu. Et il est clair que ces désirs immémori
489 e que les vrais désirs qui nous hantent, fût-ce à notre insu. Et il est clair que ces désirs immémoriaux sont sans rapport av
490 que la technique soit née du rêve, lequel exprime nos désirs, ne veut pas dire qu’elle les satisfait ! Bien au contraire, e
491 contraire, elle les trahit le plus souvent, comme nous le verrons plus loin par le cas de l’auto, et comme le font bien voir
492 re sans doute, mais se ment à lui-même. C’est que nos volontés ne sont en réalité que les expressions durcies, fixées et co
493 ons durcies, fixées et comme bloquées, de ceux de nos désirs que nous tenons pour avouables devant la société, nous-mêmes,
494 xées et comme bloquées, de ceux de nos désirs que nous tenons pour avouables devant la société, nous-mêmes, ou Dieu. Mais il
495 reux, qui se trahissent dans et par la logique de nos actions mieux encore que par nos lapsus, même quand nous sommes certa
496 ar la logique de nos actions mieux encore que par nos lapsus, même quand nous sommes certains de les tenir secrets, même et
497 tions mieux encore que par nos lapsus, même quand nous sommes certains de les tenir secrets, même et surtout peut-être, quan
498 onc désiré de toutes ses forces profondes, ce qui devait aboutir à cela en passant dans la réalité. Ainsi de nos actions dans
499 outir à cela en passant dans la réalité. Ainsi de nos actions dans tous les ordres, et non seulement de nos amours, de nos
500 actions dans tous les ordres, et non seulement de nos amours, de nos écrits et de nos décisions politiques, mais tout autan
501 us les ordres, et non seulement de nos amours, de nos écrits et de nos décisions politiques, mais tout autant des mesures é
502 non seulement de nos amours, de nos écrits et de nos décisions politiques, mais tout autant des mesures économiques et tec
503 ntiendi, sciendi ou dominandi, selon Bacon. Quand nous aurons compris que la crise dont nous souffrons résulte en vérité de
504 acon. Quand nous aurons compris que la crise dont nous souffrons résulte en vérité de nos désirs et non de je ne sais quelle
505 la crise dont nous souffrons résulte en vérité de nos désirs et non de je ne sais quelles fatalités lâchement invoquées, et
506 fatalités lâchement invoquées, et qu’en ce sens, nous avons bel et bien voulu cela — nous serons mieux en mesure de compren
507 u’en ce sens, nous avons bel et bien voulu cela —  nous serons mieux en mesure de comprendre à quel point l’avenir, lui aussi
508 int l’avenir, lui aussi, désormais va dépendre de nous , de nos désirs, de leur éducation, de leur maîtrise, et des vraies fi
509 nir, lui aussi, désormais va dépendre de nous, de nos désirs, de leur éducation, de leur maîtrise, et des vraies fins vers
510 maîtrise, et des vraies fins vers lesquelles ils nous portent. Si l’avenir n’était pas notre affaire ? Dès les années
511 lles ils nous portent. Si l’avenir n’était pas notre affaire ? Dès les années 1950 de ce siècle, l’humanité est devenue
512 enue capable de tuer la nature et de se suicider. Nous voilà condamnés au choix d’une politique, qui est en fait un choix mé
513 e pouvoir sur les autres. Sommés de savoir ce que nous voulons de la vie, et de sélectionner en conséquence les moyens exist
514 société actuelle n’en a pas les moyens » ou « que nos contemporains ne sont pas prêts pour cela ». (Argument fréquemment in
515 ts qu’on affiche, mais qu’on ne désire pas et que notre société récuse, parce qu’au secret d’elle-même elle leur en préfère d
516 sens précis que l’avenir seul peut changer selon nos désirs. L’histoire serait en revanche la science de « l’impossible »,
517 ou domaine du possible, se définit dès lors comme notre liberté et notre puissance à la fois. « Il est domaine de liberté par
518 sible, se définit dès lors comme notre liberté et notre puissance à la fois. « Il est domaine de liberté parce que je suis li
519 est domaine de puissance, et même le seul, « car nous ne pouvons agir que sur l’avenir89 ». Qu’est-ce alors que le présent 
520 qui fut fait, qui est là et veut durer, et ce que nous désirons qui soit. Ce dernier élément est capital. Sans lui, sans not
521 t. Ce dernier élément est capital. Sans lui, sans notre vrai désir, il n’y aurait plus ni présent ni avenir ; nous vivrions d
522 désir, il n’y aurait plus ni présent ni avenir ; nous vivrions dans le passé, littéralement. Et c’est pourquoi l’avenir n’e
523 et en prenant appui sur ces obstacles pour mieux nous élancer vers l’objet de nos désirs. (Ajoutons que ce sont nos désirs
524 obstacles pour mieux nous élancer vers l’objet de nos désirs. (Ajoutons que ce sont nos désirs qui déterminent nos besoins.
525 vers l’objet de nos désirs. (Ajoutons que ce sont nos désirs qui déterminent nos besoins. En fait, désirs, rêves et besoins
526 (Ajoutons que ce sont nos désirs qui déterminent nos besoins. En fait, désirs, rêves et besoins : chacun des trois vit des
527 la question décisive : — Si l’avenir n’était pas notre affaire, de qui serait-il l’affaire, en somme ? Le renoncement à nos
528 serait-il l’affaire, en somme ? Le renoncement à nos désirs devant le « fait » tuerait tout avenir réel, vivant, changeant
529 ’autres termes : à l’utopie réactionnaire. Ce qui nous trompe, quant à la nature même de l’avenir, et nous fait croire qu’il
530 us trompe, quant à la nature même de l’avenir, et nous fait croire qu’il existe déjà en avant de nous et sans liens avec nou
531 et nous fait croire qu’il existe déjà en avant de nous et sans liens avec nous — si bien qu’il suffirait de le rejoindre et
532 l existe déjà en avant de nous et sans liens avec nous — si bien qu’il suffirait de le rejoindre et de le découvrir tel qu’i
533 mplement l’ignorance où vivent la plupart d’entre nous quant à leurs véritables désirs, rêves ou besoins : au temps venu de
534 infinie ». La constatation de la crise actuelle, due à la technologie « qui peut être mortelle », à l’explosion démographi
535 sur l’histoire et l’autre sur la science. Jusqu’à nous , l’historien s’était vu seul chargé de la fonction prévisionnelle. L’
536 Ce qui a changé ce jeu, depuis les années 1960 de notre siècle, c’est le progrès lui-même, ou plus exactement l’emballement d
537 s’est développée soudain beaucoup trop vite pour nos capacités d’adaptation psychologiques et biologiques. Ainsi l’auto :
538 et biologiques. Ainsi l’auto : le fait patent que nous ne sommes pas maîtres de ses effets se traduit par les hécatombes du
539 écatombes du week-end et par l’obscurcissement de nos ciels urbains, à quoi vient s’ajouter inévitablement l’humiliation de
540 i vient s’ajouter inévitablement l’humiliation de nos États-nations laïques et « démocratiques » par des émirs de droit div
541 anglo-américains, tel Paul Ehrlich. Et tout cela nous conduit aux schémas dramatiques de Forrester, repris par l’équipe des
542 ne. Prospective et futurologie sont nécessaires à notre société, puisque nous sommes contraints de choisir notre avenir, mais
543 rologie sont nécessaires à notre société, puisque nous sommes contraints de choisir notre avenir, mais cela n’entraîne pas q
544 ociété, puisque nous sommes contraints de choisir notre avenir, mais cela n’entraîne pas que leurs méthodes actuelles soient
545 dénonçait en ces termes Louis Lumière : « Il veut nous faire croire que son “cinématographe” pourrait divertir, à la rigueur
546 e être la démonstration d’un fait ». Plus près de nous , en 1925, un journal de médecine juge « criminelle » la poursuite des
547 s’enthousiasme. Et même les catastrophes prévues nous ont « déçus » : elles n’étaient pas au rendez-vous assigné par les fu
548 ssure : elles viendront à leur heure, en dépit de nos fautes de calcul !) Mais tout cela ne prouve rien contre la prospecti
549 pective : ses vraies difficultés ne sont pas dans nos erreurs, mais dans la nature même de l’avenir. 84. Futurologie :
7 1977, L’Avenir est notre affaire. Deuxième partie. De la prévision — 6. L’avenir sensible au cœur
550 ouvenel observe une chose très simple : c’est que nous ne pouvons connaître avec quelque certitude que le passé, mais sans p
551 e passé, mais sans pouvoir le changer ; alors que nous avons liberté et puissance de changer l’avenir, mais sans le connaîtr
552 tement l’antinomie démontrée par Heisenberg entre notre pouvoir de mesurer la vitesse d’un électron et celui de déterminer sa
553 ussi radicaux. Il serait absurde de prétendre que nous ne savons rien de l’avenir, car nous en savons l’essentiel : nous mou
554 rétendre que nous ne savons rien de l’avenir, car nous en savons l’essentiel : nous mourrons tous. Nous savons que la mort p
555 ien de l’avenir, car nous en savons l’essentiel : nous mourrons tous. Nous savons que la mort physique (selon le second prin
556 nous en savons l’essentiel : nous mourrons tous. Nous savons que la mort physique (selon le second principe de la thermodyn
557 ur la vie, mais non pas sur l’esprit créateur. Et nous savons que la Terre ayant des dimensions finies, ses ressources seron
558 is calculables, mais qui varieront en fonction de nos appétits ou de notre sagesse. Voilà donc quelques certitudes quant à
559 s qui varieront en fonction de nos appétits ou de notre sagesse. Voilà donc quelques certitudes quant à l’avenir et à ses ca
560 son déroulement, son histoire et ses dates, « car nous ne savons ni le jour ni l’heure ». À l’inverse, les historiens ne fon
561 ère de ce que l’histoire n’est pratiquement, pour nous , qu’une composition de faits passés, opérée à partir des problèmes du
562 modifiable. Les dates seules y sont certaines… Si nous ne savions pas cela, il serait superflu d’avoir une politique et d’en
563 on sa date. Mort de la Terre et mort de chacun de nous . Une seule chose est imprévisible, par définition, et c’est la créati
564 ion de l’esprit. Entre ces pôles se passe la vie, notre aventure collective et personnelle, éphémère et pourtant décisive, qu
565 e qu’il serait fou de méconnaître. Et ils peuvent nous convaincre encore que la fabrication par les centrales surgénératrice
566 lui de rouler moins vite et de régler à 20 degrés nos thermostats, voire de payer dix fois plus qu’aujourd’hui une électric
567 évisionnels deviennent nocifs quand ils tendent à nous faire accroire qu’une seule croissance est à la fois possible et néce
568 ielle. Au type de prévision fausse et néfaste qui nous annonce comme un fait scientifique que désormais « la consommation d’
569 les sept ans », j’oppose le type de prévision qui nous fait voir que la consommation d’électricité doit cesser de doubler to
570 nous fait voir que la consommation d’électricité doit cesser de doubler tous les sept ans en Occident, car il serait au moi
571 e. Mais le meilleur exemple d’une prévision utile nous est donné par les fameux graphiques de Forrester et de Meadows. Ils n
572 cinquante ans d’un point de départ déterminé, si nous laissons les choses aller selon les lois de l’inertie de leur mouveme
573 elon les lois de l’inertie de leur mouvement. Ils nous réveillent et nous incitent, avec une calme cruauté de thérapeutes, m
574 inertie de leur mouvement. Ils nous réveillent et nous incitent, avec une calme cruauté de thérapeutes, mais ils ne nous imp
575 vec une calme cruauté de thérapeutes, mais ils ne nous imposent rien. En présence de cette agression libératrice, il n’y a q
576 st donc pas contre la prospective qu’il s’agit de nous mettre en garde, mais contre l’illusion fataliste et fatale qu’il rev
577 ’il revient à l’ordinateur, désormais, d’orienter notre politique. La prospective doit nous montrer la nécessité de choisir,
578 rmais, d’orienter notre politique. La prospective doit nous montrer la nécessité de choisir, mais non pas faire le choix pou
579 , d’orienter notre politique. La prospective doit nous montrer la nécessité de choisir, mais non pas faire le choix pour nou
580 sité de choisir, mais non pas faire le choix pour nous . Elle devrait tendre à éduquer notre sens de la responsabilité civiqu
581 isir, mais non pas faire le choix pour nous. Elle devrait tendre à éduquer notre sens de la responsabilité civique, en nous fai
582 le choix pour nous. Elle devrait tendre à éduquer notre sens de la responsabilité civique, en nous faisant découvrir le systè
583 uquer notre sens de la responsabilité civique, en nous faisant découvrir le système des répercussions politiques et sociales
584 tiques et sociales de tous ordres d’un projet qui nous paraissait « purement privé ». Mais je vois au contraire les promoteu
585 phénomènes qui auraient lieu de toute façon sans nous , sans notre action, hors de nos prises, « parce que c’est nécessaire,
586 qui auraient lieu de toute façon sans nous, sans notre action, hors de nos prises, « parce que c’est nécessaire, si ce n’est
587 toute façon sans nous, sans notre action, hors de nos prises, « parce que c’est nécessaire, si ce n’est pas raisonnable » a
588 discours pousse au crime de désertion civique, et devrait à ce titre être puni beaucoup plus sévèrement que l’objection de cons
589 , qui elle au contraire, fait témoignage civique. Nous retrouvons ici l’attitude de pensée essentiellement irresponsable que
590 able que ce livre entend dénoncer : elle voudrait nous faire croire que la société, la civilisation, leur crise et le systèm
591 inateur a parlé, la cause est jugée. On oublie de nous dire qu’il n’est que le ventriloque de ses programmateurs et de leurs
592 préjugés. Tel est le succès de la projection de nos désirs sur une Nécessité impersonnelle, qu’on peut se demander si les
593 l’économie de guerre, qui est le modèle de toutes nos prévisions et leur idéal inconscient, est l’utopie au sens originel,
594 at de guerre en permanence, et toute technocratie nous y conduit aussi sûrement que le racisme, le marxisme-léninisme et les
595 devient exponentielle. Le long terme, au surplus, devrait compter avec tant de facteurs non chiffrables et leurs interactions m
596 r une prospective intuitive L’avenir dépend de nos passions, pas de nos calculs. C’est pourquoi, paradoxalement, ne sont
597 uitive L’avenir dépend de nos passions, pas de nos calculs. C’est pourquoi, paradoxalement, ne sont prévisibles en fin d
598 le calendrier, n’est pas d’un grand secours pour notre politique, car les effets de ces techniques, nous le voyons bien aujo
599 otre politique, car les effets de ces techniques, nous le voyons bien aujourd’hui, sont trop nombreux, trop ramifiés et inte
600 entifique qu’artistique, de la saisie du réel par notre esprit. Mais dans la crise présente de notre civilisation, comment su
601 par notre esprit. Mais dans la crise présente de notre civilisation, comment suffira-t-elle à nous guider dans le système ul
602 e de notre civilisation, comment suffira-t-elle à nous guider dans le système ultracomplexe des interactions dont dépend not
603 ystème ultracomplexe des interactions dont dépend notre avenir ? Il est trop clair qu’on ne peut conduire un Boeing 747 en fa
604 ètres éventuellement décisifs pour l’évolution de notre société, tels que la peur de l’avenir en général, ou du chômage en pa
605 ace de guerre. Elle est de nature à modifier tous nos paramètres : c’est en son nom que tel ministre de la Guerre favorise
606 ême où il participait de la finalité guerrière de nos États-nations de modèle napoléonien94. En 1974, je lis dans le Rappo
607 ssance, publié par le club de Rome : « En vérité, nous sommes comme un enfant bien doué qui se retrouverait tout à coup dému
608 ivant, psychique ou sympathique. L’intuition peut nous informer sur le vivant par recours au savoir inconscient accumulé dan
609 cumulé dans les cellules et le cerveau. Elle peut nous informer aussi sur le social, par sympathie, réaction consonante ou d
610 e (dont le stalinisme allait donner le modèle) et notre société de consommation — selon que l’on serait au début ou à la fin
611 se déclarait, il y a peu, incapable de dire « si nous verrons jamais le jour où il sera possible d’isoler les variables clé
612 mbreux développements collectifs du passé peuvent nous éclairer sur l’avenir. La Rome des jeux, avec ses deux-cents jours fé
613 singulière de l’empire, la charte d’indépendance devait être accordée sans contrepartie96. Nous retrouvons le parallèle avec
614 ndance devait être accordée sans contrepartie96. Nous retrouvons le parallèle avec notre ère totalitaire : la dépersonnalis
615 ontrepartie96. Nous retrouvons le parallèle avec notre ère totalitaire : la dépersonnalisation détruit les engagements civiq
616 même prévoir l’allure de sa courbe historique, et nous allons voir qu’on l’a fait. Tout ce qui peut s’observer dans le noyau
617 oissement du PNB, ni même la défense militaire de nos frontières. La plupart des critères de ce type qu’utilisent courammen
618 ques et comme il semble bien que l’avaient oublié nos plus savants économistes. Les moyens technologiques, accordés par leu
619 d’un caprice, comme la plupart des gadgets qu’on nous offre ; ou encore « n’importe où », comme l’auto ; ou vers quelque ch
620 week-end. Enfin, le modèle d’avenir qu’on élabore doit rester flou. Sinon, ce sera la tyrannie sur la communauté qui le réal
621 ommunauté qui le réalisera, et dès maintenant sur notre faculté d’imaginer et d’inventer. Car l’objet de la prospective n’est
622 ve d’un avenir qui serait déjà déterminé, hors de nos prises, et que nous n’aurions qu’à subir. C’est l’art d’aménager des
623 serait déjà déterminé, hors de nos prises, et que nous n’aurions qu’à subir. C’est l’art d’aménager des chemins vers nos fin
624 ’à subir. C’est l’art d’aménager des chemins vers nos fins, et non pas de soumettre nos fins à ce qui fut « possible » jusq
625 es chemins vers nos fins, et non pas de soumettre nos fins à ce qui fut « possible » jusqu’ici. Soit que nous agissions ou
626 ins à ce qui fut « possible » jusqu’ici. Soit que nous agissions ou que nous laissions courir, que nous le voulions ou non,
627 sible » jusqu’ici. Soit que nous agissions ou que nous laissions courir, que nous le voulions ou non, l’avenir est notre aff
628 nous agissions ou que nous laissions courir, que nous le voulions ou non, l’avenir est notre affaire. Et non pas celle des
629 courir, que nous le voulions ou non, l’avenir est notre affaire. Et non pas celle des lois mythiques derrière lesquelles nous
630 pas celle des lois mythiques derrière lesquelles nous essayons de nous cacher, et qui ne sont que les alibis de nos vrais d
631 is mythiques derrière lesquelles nous essayons de nous cacher, et qui ne sont que les alibis de nos vrais désirs. Les deu
632 de nous cacher, et qui ne sont que les alibis de nos vrais désirs. Les deux plus grands fléaux du siècle J’en étais
633 e, dont l’histoire (au sens médical) est celle de notre civilisation industrielle, matérialiste et finalement nationaliste. M
634 r Hitler. En revanche, il peut sembler qu’elle se devait de prévoir l’évolution du phénomène technologique par excellence que
8 1977, L’Avenir est notre affaire. Deuxième partie. De la prévision — 7. Première histoire de fous : l’auto
635 iel de tous et le dernier venu dans l’histoire de nos rêves. Voyons l’intrigue. Ford observe d’abord que le public ne s’int
636 es farfelues, des vantardises énormes : « Envoyez- nous vos vieilles boîtes de conserve, vous recevrez un camion ! » Et le qu
637 ours plus tard cette dépêche : « Camion prêt. Que devons -nous faire de la seconde boîte ? » En 1910, il introduit le modèle T,
638 us tard cette dépêche : « Camion prêt. Que devons- nous faire de la seconde boîte ? » En 1910, il introduit le modèle T, disg
639 le symbole même de la contrainte. Or, l’auto qui devait servir à l’évasion mène d’abord au bureau, à l’usine. Elle devait « r
640 l’évasion mène d’abord au bureau, à l’usine. Elle devait « rafraîchir les poumons », elle les pollue et cancérise. Elle devait
641 les poumons », elle les pollue et cancérise. Elle devait permettre d’aller vite, et elle ne fait que 4 km à l’heure — qui est
642 allure d’un piéton peu pressé — dans le centre de nos grandes villes, qu’elle asphyxie. Elle devait libérer, elle asservit.
643 tre de nos grandes villes, qu’elle asphyxie. Elle devait libérer, elle asservit. Ivan Illich a calculé que l’Américain moyen q
644 par l’auto, mais un grand nombre de cancers sont dus aux pollutions qui ont l’auto pour cause. Et, surtout, la voiture dev
645 ins pratiques, utilitaires, comme on le voit dans nos villes embouteillées. Si je veux aller vite à coup sûr, ou si je veux
646 oujours. Au lieu de la libération rêvée par Ford, nous avons accepté en fait l’asservissement au rythme des machines, et la
647 les traits psychologiques les plus antisociaux de notre nature, et les plus névrotiques de notre société. Aller plus vite que
648 ciaux de notre nature, et les plus névrotiques de notre société. Aller plus vite que les autres, aller plus vite en soi, donn
649 t artificiel, a investi en moins d’un demi-siècle notre vie quotidienne et le budget de l’État. Inversion des moyens et des f
650 t les campagnes électorales et présidentielles », nous apprend Ralph Nader, qu’on n’a pas réfuté. À la corruption intérieure
651 ée 2000, au rythme actuel du gaspillage motorisé. Nos gouvernements n’y croient pas ou du moins le disent publiquement : il
652 voulaient : et voilà une boucle bouclée. Résumons- nous  : en 1899, personne n’a besoin de l’auto. Mais Henry Ford réussit à l
653 au monde en quelques dizaines d’années, et voici nos villes invivables, le bétonnage universel, la nature défigurée, la mo
654 étrolifères). Surtout comment prévoir tout ce que nous savons bien qui est arrivé : les interactions de ces facteurs, leurs
655 fiscaux et ne pas indisposer l’électorat, dont on nous assure qu’il exige de passer ses dimanches sur les routes ? Les pr
656 a crise de l’automne 1973 a bien sûr résulté sous nos yeux du conflit entre le monde arabe, détenteur d’un produit valorisé
657 u’il s’agit maintenant de faire durer le pétrole, dût -on investir à cette fin dans les centrales nucléaires de l’Occident,
658 ue. Et voilà la raison majeure de l’incapacité où nous étions de prévoir la crise du pétrole : nul ne peut prévoir aujourd’h
659 es de rétroaction de la prévision sur l’événement nous sont donnés par la régression du taux des naissances tant en Europe q
660 le, était lisible dans les rêves qui trahissaient nos frustrations communautaires — et, de fait, a été prévu. (Comme on va
661 s. « Le péril Ford104 » « On a trop dit que notre époque est chaotique. Je crois bien, au contraire, que l’histoire n’a
662 ement. » Il suffit pourtant de regarder autour de nous et d’en croire nos yeux. » Je prends Henry Ford comme un symbole du m
663 ourtant de regarder autour de nous et d’en croire nos yeux. » Je prends Henry Ford comme un symbole du monde moderne, et le
664 ité. » Au sujet de ces finalités : « Si l’esprit nous abandonne, c’est que nous avons voulu tenter sans lui une aventure qu
665 nalités : « Si l’esprit nous abandonne, c’est que nous avons voulu tenter sans lui une aventure que nous pensions gratuite :
666 nous avons voulu tenter sans lui une aventure que nous pensions gratuite : nous avons cherché le bonheur dans le développeme
667 ans lui une aventure que nous pensions gratuite : nous avons cherché le bonheur dans le développement matériel, avec l’arriè
668 en soi. Mais par l’importance qu’il a prise dans notre vie, il détourne la civilisation de son but véritable ; aller à l’Esp
669 e donc la place, mais c’est pourtant lui seul qui nous permettrait de jouir de notre liberté. La victoire mécanicienne est u
670 ourtant lui seul qui nous permettrait de jouir de notre liberté. La victoire mécanicienne est une victoire à la Pyrrhus. Elle
671 mécanicienne est une victoire à la Pyrrhus. Elle nous donne une liberté, dont nous ne sommes plus dignes. Nous perdons, en
672 e à la Pyrrhus. Elle nous donne une liberté, dont nous ne sommes plus dignes. Nous perdons, en l’acquérant, par l’effort de
673 nne une liberté, dont nous ne sommes plus dignes. Nous perdons, en l’acquérant, par l’effort de l’acquérir, les forces mêmes
674 par l’effort de l’acquérir, les forces mêmes qui nous la firent désirer. » 2. — Accepter l’esprit, et ses conditions. Je d
675 un luxe, n’est pas une faculté destinée à amuser nos moments de loisir. Il a des exigences effectives ; et ces exigences s
676 ? un peu de cette connaissance active de Dieu que nos savants nomment mysticisme et considèrent comme un “cas” très spécial
677 us. Pas de compromis possible de ce côté. Mais du nôtre  ? » “Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon”, dit l’Écriture. » Je ne p
678 le soit autre chose qu’une échappatoire utopique. Nous avons mieux à faire, il n’est plus temps de se désintéresser simpleme
679 ls — d’une civilisation sous le poids de laquelle nous risquons de périr. Il se prépare déjà des révoltes terribles107, cell
680 débuts, et que la suite a montré que l’on aurait faire. Les futurologues supposés de 1900 eussent été hors d’état de p
681 le plus clair de leurs préjugés quant aux fins de notre existence. Comment prévoir les effets d’une machine sur l’humanité qu
682 ue sa méthode n’aurait pu les prévoir. Désormais, nous savons que le pire danger d’une innovation technique peut provenir de
683 er de Détroit. Ainsi se renforcèrent par la suite nos États, maîtres de grands, toujours plus grands travaux qu’ils sont se
684 é, et dévaster les champs d’intervention civique. Notre troisième critère sera le complément du second, comme la responsabili
685 citoyens à leur gestion. 4. Le quatrième critère nous est devenu familier depuis quelques années seulement. Il nous command
686 enu familier depuis quelques années seulement. Il nous commande d’éviter tout ce qui pollue notre milieu social ou naturel,
687 ent. Il nous commande d’éviter tout ce qui pollue notre milieu social ou naturel, et de même tout ce qui menace d’épuiser à c
688 ourner en dérision les hommes les plus sensibles, nous les utilisions comme des “indicateurs” enregistrant l’apparition des
689 de ces fléaux sociaux pousserait à les éviter. » Notre cinquième critère consistera simplement à faire confiance au plus sen
690 n’est pas la technique qui fait l’histoire, mais nos désirs, dont la technique n’est que l’outil. La futurologie devrait p
691 nt la technique n’est que l’outil. La futurologie devrait prévoir ce qui met en danger notre avenir. C’est ce qu’a fait d’une m
692 futurologie devrait prévoir ce qui met en danger notre avenir. C’est ce qu’a fait d’une manière exemplaire le club de Rome.
693 e moyens de pouvoir nécessairement centralisé. Il nous faut une prospective au service de l’homme, non de l’État. Quant aux
694 mêmes quelque profond malaise du corps social, on doit être certain qu’il en résultera tôt ou tard de grands événements. Ain
695 is sur le mieux-vivre, op. cit., p. 19 et 20. a. Nous avons rajouté le terme « ministre », manifestement un oubli.
9 1977, L’Avenir est notre affaire. Deuxième partie. De la prévision — 8. Deuxième histoire de fous : Hitler
696 c sa mission. » Ainsi d’Hitler, l’antiprophète de notre temps, le prophète d’un pouvoir vide, d’un Passé mort, d’une Catastro
697 hronique du Figaro sur l’occupation de Prague que nous vivions « dans ce Paris de mars 1939, les derniers jours du bon vieux
698 ’homme qui fit trembler tout l’univers, voici que nous nous écrions avec une stupéfaction mêlée de honte : — Comme il était
699 e qui fit trembler tout l’univers, voici que nous nous écrions avec une stupéfaction mêlée de honte : — Comme il était petit
700 grand comme Satan lui-même, que de la grandeur de nos misères secrètes111. » Petit, aliéné, prolétaire : ces mots reviennen
701 tache comprises — et cette anticipation grotesque nous paraît aujourd’hui bien plus ressemblante que le film polémique compo
702 ’est que le support d’une puissance qui échappe à nos psychologies… On demande s’il est intelligent. Ne voit-on pas qu’un h
703 rire… »   Le national-socialisme s’est présenté à nous comme une catastrophe cosmique, comme un malheur plus étendu et plus
704 le, car le mouvement qu’Hitler sut enflammer dans notre siècle existait en puissance dans l’âme humaine depuis la formation d
705 omme si Hitler, ayant posé un diagnostic exact de notre société occidentale, avait aussitôt abusé de l’élan de confiance décl
706 té. Voilà le point qu’il faut élucider. Replaçons- nous dans la situation de l’Europe à la veille de sa grande catastrophe. L
707 ible, mais une réponse, à la question centrale de notre temps. Tel fut son vrai pouvoir et j’écrivais alors : « Seul un proph
708 s alors : « Seul un prophète peut lui répondre. » Nous l’attendons encore. Saurons-nous le reconnaître ? La personne impr
709 lui répondre. » Nous l’attendons encore. Saurons- nous le reconnaître ? La personne imprévisible : exemple du général de
710 sans le savoir, ce qu’elle risque, ou ce qu’elle devrait oser vouloir. Certes, chacun suscite ou crée les occasions de sa voca
711 alculée, scientifique, demeure indispensable pour nous rappeler les contraintes matérielles existantes, les conditions de ré
712 lles existantes, les conditions de réalisation de nos projets, les données scientifiques sur lesquelles s’appuyer, et pour
713 s scientifiques sur lesquelles s’appuyer, et pour nous avertir de dangers mesurables, d’impossibilités matérielles : tout ce
714 ela certes calculable, mais n’éclairant nullement notre destin. Car celui-ci ne saurait être déduit de la nature des choses,
715 chnologique, dont nul ne peut mesurer les effets. Notre destin dépend de nos désirs, de nos finalités, de ce qui est à venir,
716 e peut mesurer les effets. Notre destin dépend de nos désirs, de nos finalités, de ce qui est à venir, de ce qui vient à no
717 les effets. Notre destin dépend de nos désirs, de nos finalités, de ce qui est à venir, de ce qui vient à nous, vient de no
718 nalités, de ce qui est à venir, de ce qui vient à nous , vient de nos buts. Avant toutes choses, il faut considérer la fin.
719 qui est à venir, de ce qui vient à nous, vient de nos buts. Avant toutes choses, il faut considérer la fin. Avant de prédi
720 s — domaine du prévisible — mais selon l’appel de nos finalités — domaine de la prophétie. Nos destins sont formés par nos
721 appel de nos finalités — domaine de la prophétie. Nos destins sont formés par nos désirs ; par nos besoins réels, demeurent
722 aine de la prophétie. Nos destins sont formés par nos désirs ; par nos besoins réels, demeurent-ils inconscients, ou appara
723 tie. Nos destins sont formés par nos désirs ; par nos besoins réels, demeurent-ils inconscients, ou apparaissent-ils imagin
724 ommunistes) ; pour les prévoir, il faut connaître notre cœur, nos nostalgies et nos névroses, et pas seulement nos rêves mais
725 ; pour les prévoir, il faut connaître notre cœur, nos nostalgies et nos névroses, et pas seulement nos rêves mais notre foi
726 , il faut connaître notre cœur, nos nostalgies et nos névroses, et pas seulement nos rêves mais notre foi. Remplacer prévis
727 nos nostalgies et nos névroses, et pas seulement nos rêves mais notre foi. Remplacer prévision par prophétie, signifie qu’
728 et nos névroses, et pas seulement nos rêves mais notre foi. Remplacer prévision par prophétie, signifie qu’il s’agit bien mo
729 magie. Je ne puis rien prédire, mais je puis dire nos fins, et ce qui va se passer nécessairement si on les oublie. Car les
730 iles ou destructeurs. Je ne puis rien prédire. Je dois prophétiser, qui est dire activement l’avenir en fonction de fins qu’
731 , au nom des fins que j’appelais et désirais pour notre société, les prévisionnistes du temps n’eussent pas pu le faire, et n
732 t partir de la Fin, de la cité enfin réelle parmi nous , c’est partir en esprit du But désiré, pour le rejoindre en réalité p
733 gnes de sa propre destinée. (C’est C. G. Jung qui nous donne à entrevoir ce processus, et non pas Freud.) Le prophète peut s
734 t d’ordonner ses actions. Les temps sont proches, nous dit le rapport du club de Rome, mais nous dit mieux encore, à l’intim
735 roches, nous dit le rapport du club de Rome, mais nous dit mieux encore, à l’intime de nous-mêmes, le sentiment de la crise
736 e nous-mêmes, le sentiment de la crise globale où nous entrons. Et dans le même temps, l’Esprit revient investir le discours
737 oc. 3. 20.) Le discours et la vision Ce que nous savons le plus certainement de l’avenir et que nous pouvons en calcul
738 us savons le plus certainement de l’avenir et que nous pouvons en calculer, c’est ce qu’il nous interdit sous peine de désas
739 r et que nous pouvons en calculer, c’est ce qu’il nous interdit sous peine de désastres. Ici, la prospective bien calculée r
740 donnent les mesures114. Ils ouvrent le domaine de notre liberté, de notre créativité. Dès ici, l’avenir est notre affaire d’h
741 s114. Ils ouvrent le domaine de notre liberté, de notre créativité. Dès ici, l’avenir est notre affaire d’hommes libres, de c
742 berté, de notre créativité. Dès ici, l’avenir est notre affaire d’hommes libres, de créateurs libres et responsables. À nous
743 es libres, de créateurs libres et responsables. À nous tous de prophétiser, qui est dire l’avenir que nous voulons, à nous d
744 us tous de prophétiser, qui est dire l’avenir que nous voulons, à nous de proférer, de projeter et de produire le modèle à v
745 étiser, qui est dire l’avenir que nous voulons, à nous de proférer, de projeter et de produire le modèle à venir d’une socié
746 ociété fondée sur ses finalités, sur les buts que nous choisirons en tant que personnes libres et responsables, et non plus
747 de la race, de la classe, liens d’un passé qu’il nous faudrait sans cesse revoir à l’image de l’avenir où sont nos buts. La
748 t sans cesse revoir à l’image de l’avenir où sont nos buts. La prospective, même intuitive, ne peut pas entraîner l’action
749 peut pas entraîner l’action si elle n’ébranle pas notre imagination. Elle l’a certes ébranlée par le Rapport des limites, mai
750 rtes ébranlée par le Rapport des limites, mais en nous faisant peur, et il faut plus : quelque chose qui attire en avant, qu
751 (en-avanture) autant et plus qu’une sécurité. Il nous faut une image de l’avenir désirable. Pas trop complète et détaillée
752 s, d’une expression. Pour que l’avenir redevienne notre affaire, il faut que chacun y trouve l’occasion d’inventer, et tout d
753 en “régimes d’ordre”115 » Depuis lors, en effet, nous avons eu la Grèce et le Chili des généraux, Watergate découvert et pu
754 e prendre au sérieux, de se faire reconnaître par nous . Ce mal foncier, on le nommera délinquance nationalisée ou gangstéris
10 1977, L’Avenir est notre affaire. Troisième partie. Repartir de l’homme — 9. Devenir soi-même
755 9Devenir soi-même Notre affaire Trois grandes affaires apparaissent symboliques de l’ère o
756 des affaires apparaissent symboliques de l’ère où nous sommes entrés au troisième tiers du xxe siècle : dans l’ordre matéri
757 vie ou environnement ; — enfin, du sens d’habiter notre Terre, maison commune de l’humanité. Notre maison — qu’il s’agisse d
758 biter notre Terre, maison commune de l’humanité. Notre maison — qu’il s’agisse de famille, de milieu de vie, d’humanité — le
759 le langage ne saurait mieux dire qu’il s’agit de nos propres affaires, de celles, par conséquent, dont il n’est nul besoin
760 s, par conséquent, dont il n’est nul besoin qu’on nous exhorte à nous sentir responsables. « Notre affaire », dans ce sens i
761 nt, dont il n’est nul besoin qu’on nous exhorte à nous sentir responsables. « Notre affaire », dans ce sens immédiat, c’est
762 qu’on nous exhorte à nous sentir responsables. «  Notre affaire », dans ce sens immédiat, c’est notre enjeu et notre jeu le p
763 . « Notre affaire », dans ce sens immédiat, c’est notre enjeu et notre jeu le plus sérieusement fascinant. Ce n’est pas néces
764 re », dans ce sens immédiat, c’est notre enjeu et notre jeu le plus sérieusement fascinant. Ce n’est pas nécessairement notre
765 rieusement fascinant. Ce n’est pas nécessairement notre souci, ou quelque revendication farouche et collective, ni ces charge
766 défie Dieu ou le destin. Que l’avenir humain soit notre affaire n’implique pas que nous soyons libres de faire à notre guise
767 enir humain soit notre affaire n’implique pas que nous soyons libres de faire à notre guise n’importe quoi, car en fait l’av
768 n’implique pas que nous soyons libres de faire à notre guise n’importe quoi, car en fait l’avenir est peuplé de contraintes
769 ontraintes et ces atteintes, sans exception, sont notre fait. Elles résultent toutes de nos choix, de nos décisions ou de nos
770 ption, sont notre fait. Elles résultent toutes de nos choix, de nos décisions ou de nos passivités devant la décision d’aut
771 tre fait. Elles résultent toutes de nos choix, de nos décisions ou de nos passivités devant la décision d’autrui. Et non pa
772 ltent toutes de nos choix, de nos décisions ou de nos passivités devant la décision d’autrui. Et non pas de besoins fondame
773 . Et non pas de besoins fondamentaux, inhérents à notre nature. De nos désirs réels dépend qu’elles s’étendent ou non ; que l
774 esoins fondamentaux, inhérents à notre nature. De nos désirs réels dépend qu’elles s’étendent ou non ; que les désastres éc
775 qui n’est pas contraint dès aujourd’hui relève de nos seules décisions. Et celles-ci relèvent à leur tour de nos finalités
776 s décisions. Et celles-ci relèvent à leur tour de nos finalités réelles — même et surtout, peut-être, inavouées. Et les rév
777 ouées. Et les révèlent. Non, l’avenir n’est pas à nous , quelle chance ! Il y a beau temps que nous l’aurions abîmé. De plus
778 pas à nous, quelle chance ! Il y a beau temps que nous l’aurions abîmé. De plus en plus, il échappe à nos prises, comme la s
779 us l’aurions abîmé. De plus en plus, il échappe à nos prises, comme la société même qui le prépare et que nous laissons « s
780 ises, comme la société même qui le prépare et que nous laissons « se développer » en prétextant que personne n’y peut rien,
781 rétextant que personne n’y peut rien, surtout pas nous . L’avenir n’est plus à nous, compromis par nos villes qui sont là, di
782 eut rien, surtout pas nous. L’avenir n’est plus à nous , compromis par nos villes qui sont là, difficiles à détruire mais imp
783 s nous. L’avenir n’est plus à nous, compromis par nos villes qui sont là, difficiles à détruire mais impossibles à gouverne
784 truire mais impossibles à gouverner ; infecté par nos créations, plutonium et virus résistants ; surpeuplé de revendication
785 ; surpeuplé de revendications irrecevables. Il ne nous reste à décider, à déterminer librement que l’essentiel : pourquoi vo
786 iner librement que l’essentiel : pourquoi voulons- nous vivre désormais ? C’est dans ce sens, le plus gênant pour nous, qu’ir
787 sormais ? C’est dans ce sens, le plus gênant pour nous , qu’irrévocablement l’avenir est notre affaire — et non plus celle de
788 gênant pour nous, qu’irrévocablement l’avenir est notre affaire — et non plus celle de puissances anonymes déguisées en fatal
789 ra donc mon affaire que s’il est en même temps la nôtre , quelle que soit la nature du groupe que je dise mien et qui, en reto
790 dise mien et qui, en retour, me tienne pour sien. Notre affaire, c’est notre désir quand nous l’assumons sans réserve. L’aven
791 retour, me tienne pour sien. Notre affaire, c’est notre désir quand nous l’assumons sans réserve. L’avenir est notre affaire,
792 pour sien. Notre affaire, c’est notre désir quand nous l’assumons sans réserve. L’avenir est notre affaire, puisque dans tou
793 quand nous l’assumons sans réserve. L’avenir est notre affaire, puisque dans toute la mesure où justement il n’est pas déjà
794 t », n’est donc pas déjà du passé, il sera ce que nous désirons en réalité. Vous dites : « Le capitalisme nous impose un mod
795 ésirons en réalité. Vous dites : « Le capitalisme nous impose un mode de vie et de consommation qu’il nomme progrès, et qui
796 sinon dans votre cœur naturel ? Que l’avenir soit notre affaire signifie donc tout simplement que l’avenir ne se fait pas tou
797 t que l’avenir ne se fait pas tout seul, mais par nos œuvres et par nos mains, c’est-à-dire à l’image de nos dieux et de no
798 se fait pas tout seul, mais par nos œuvres et par nos mains, c’est-à-dire à l’image de nos dieux et de nos démons. D’où sui
799 uvres et par nos mains, c’est-à-dire à l’image de nos dieux et de nos démons. D’où suit qu’il faut se garder de ces tournur
800 mains, c’est-à-dire à l’image de nos dieux et de nos démons. D’où suit qu’il faut se garder de ces tournures courantes qui
801 s économiques et les nécessités technologiques ne nous laissent pas d’autre choix que… » Tout traduit, dans ce langage, le d
802 e des fatalités, des agents anonymes du destin de notre siècle. Mais ce n’est pas « la route qui tue » — ce sont des automobi
803 liberté de l’homme. Si l’on me demande : — Serons- nous assez nombreux à croire cela ? (ou à me croire ?) Le message sera-t-i
804 d’évaluer les chances de succès dans un jeu dont nous serions les spectateurs. En fait, nous jouons notre destin, et le seu
805 n jeu dont nous serions les spectateurs. En fait, nous jouons notre destin, et le seul joueur sûr de perdre, c’est celui qui
806 ous serions les spectateurs. En fait, nous jouons notre destin, et le seul joueur sûr de perdre, c’est celui qui, plutôt que
807 ander quelles sont ses chances… Le grand tort que nous font les sondages d’opinion, c’est de nous porter à l’attitude du par
808 rt que nous font les sondages d’opinion, c’est de nous porter à l’attitude du parieur, non du protagoniste. « Je ne m’occupe
809 init une politique. La politique est donc ce qui doit remplacer, dans la société concertée des humains, l’autorégulation de
810 éaire. Je ne puis rien prédire, mais je puis dire nos fins, et ce qu’il nous en coûtera de les perdre de vue, de les trahir
811 prédire, mais je puis dire nos fins, et ce qu’il nous en coûtera de les perdre de vue, de les trahir : et c’est cela, dans
812 d’énergies, d’autoroutes, d’armements ABC. Ce qui doit révolter, c’est moins la menace contre la vie physiologique que le me
813 au profit de l’entreprise à laquelle l’expert qui nous parle, émarge. (Si vous croyez que c’est moins simple que cela, vous
814 eurs pour la plupart publiées.) Ce qui révulse en nous quelque chose d’essentiel, c’est bien moins les impôts à payer que le
815 us profondément, d’appartenance à une communauté. Nous n’avons plus de « prochain », comme disait Keyserling, mais seulement
816 isins inévitables », d’autant plus malveillants à nos yeux qu’ils projettent sur nous leurs frustrations, et que nous le le
817 lus malveillants à nos yeux qu’ils projettent sur nous leurs frustrations, et que nous le leur rendons bien. Jolies banlieue
818 ls projettent sur nous leurs frustrations, et que nous le leur rendons bien. Jolies banlieues ! et beaux quartiers ! On va m
819 t du « ras-le-bol » ambiant : « Ce qui est tué en nous , ça ne se voit pas 118. » L’homme des villes d’aujourd’hui ne parvien
820 idée de l’homme », aimait à rappeler Valéry. Mais nous voyons dans notre société plusieurs politiques en conflit. Les idées
821 , aimait à rappeler Valéry. Mais nous voyons dans notre société plusieurs politiques en conflit. Les idées de l’homme qui ont
822 part d’une réalité sans précédent : lui-même. Il doit donc inventer son chemin vers ce But qui est aussi celui de tous les
823 mpait sans doute : l’homme n’est rien que nature, nous dit-on. Il faudra donc en venir à identifier et spécifier l’homme : —
824 endre organiser. Or, c’est exactement ce que font nos États, et qu’ils feront toujours plus grossièrement, tant que la soci
825 communistes gagneraient toutes les élections dans nos pays industrialisés. En fait, ils n’ont jamais gagné que des majorité
11 1977, L’Avenir est notre affaire. Troisième partie. Repartir de l’homme — 10. Passage de la personne à la cité
826 le penser un enquêteur intelligent débarqué parmi nous du fond de l’espace. D’où la fonction d’orientation — et non pas de r
827 out comme l’école primaire, ne remonte guère dans nos pays européens qu’aux années 1875 à 1885. Après trois décennies de gu
828 à l’éventualité d’une Troisième Guerre mondiale, dût en souffrir la théorie classique du pouvoir. Le budget de l’État dimi
829 groupes, au profit de l’abstrait national122. Or, nous le voyons bien aujourd’hui : on ne peut pas décréter un sentiment, un
830 plus, comme la famille, naturelle et subie, mais doit son existence à la libre adhésion de tous ses membres. « La communaut
831 ucun dommage des cabales privées ni des inimitiés dues à l’action, à l’omission ou à la démission du magistrat suprême. » (P
832 gistrat suprême ; et ses censeurs… » On a reconnu nos députés et sénateurs, nos conseillers chargés de faire respecter la c
833 enseurs… » On a reconnu nos députés et sénateurs, nos conseillers chargés de faire respecter la constitution, mais aussi l’
834 ais rien de plus moderne, de mieux en progrès sur nos crises, ni de plus d’avenir, s’il en est un. Triomphe de Jean Bodi
835 onde, si ce n’est la « volonté de Dieu », dont on nous déclare aussitôt que le souverain seul est l’interprète autorisé. En
836 est inconnu. Car Althusius n’est que l’avenir de nos cités, mais Jean Bodin, toute la gloire du passé. C’est Louis XIV, le
837 ui a gagné contre lui, c’était précisément ce qui nous tue, l’État-nation, l’État d’un seul mythe collectif — Classe, Race,
838 ens continentaux, et les juristes du xxe siècle, nous est aujourd’hui présenté, comme « le résultat d’une conquête de l’esp
839 négation. Or, il n’y a pas de mystère de l’État. Nos gouvernants, incapables de renoncer au dogme de la croissance indéfin
840 rer par l’inflation, qu’ils prétendent contrôler. Nos philosophes les imitent en ceci qu’incapables de faire face à la néce
841 pouvoir », « ou quelque chose d’autre 128 » ? Ils nous laissent béants devant cette dernière et menaçante possibilité. C’est
842 ictoires) un Parti national unique et comme il se doit , socialiste. Enfin, il confie à la police le soin de « convaincre » o
843 dans sa réalité plate et vulgaire, la seule dont nous ayons à nous préoccuper dans la mesure où, par les enchaînements décr
844 ité plate et vulgaire, la seule dont nous ayons à nous préoccuper dans la mesure où, par les enchaînements décrits plus haut
845 é de communautés autonomes, menace dès maintenant nos vies individuelles et finalement toute vie demain sur toute la Terre.
846 e signifiait au concret : dix ans de confort pour nous et vingt-quatre-mille ans de menaces mortelles pour nos descendants ?
847 vingt-quatre-mille ans de menaces mortelles pour nos descendants ? Qu’on lui fasse voir maintenant l’aboutissement logique
848 e de paix. L’anti-Bodin, ou que « l’État c’est nous  ! » L’alternative au système de Bodin, nous la trouvons dans l’œuv
849 st nous ! » L’alternative au système de Bodin, nous la trouvons dans l’œuvre d’Althusius. Althusius est devenu pour moi l
850 de toute communauté humaine. Toi et moi, c’est le nous primitif. Premier degré d’une société qui peut dire nous : notre mais
851 imitif. Premier degré d’une société qui peut dire nous  : notre maison, notre ménage, notre administration des choses, mais a
852 Premier degré d’une société qui peut dire nous : notre maison, notre ménage, notre administration des choses, mais aussi not
853 d’une société qui peut dire nous : notre maison, notre ménage, notre administration des choses, mais aussi notre idée de la
854 qui peut dire nous : notre maison, notre ménage, notre administration des choses, mais aussi notre idée de la vie et de son
855 nage, notre administration des choses, mais aussi notre idée de la vie et de son sens. Dès lors l’État, défini comme fonction
856 certes subordonnée mais nécessaire, l’État c’est nous , parce que c’est la gestion des affaires dont nous sommes responsable
857 ous, parce que c’est la gestion des affaires dont nous sommes responsables : notre habitat, nos habitudes — environnement, é
858 tion des affaires dont nous sommes responsables : notre habitat, nos habitudes — environnement, économie, us et coutumes — qu
859 es dont nous sommes responsables : notre habitat, nos habitudes — environnement, économie, us et coutumes — que déterminent
860 coutumes — que déterminent dans une large mesure nos habitus moraux et culturels, mais d’abord nos choix spirituels, dans
861 ure nos habitus moraux et culturels, mais d’abord nos choix spirituels, dans l’unité fondamentale de leurs formulations div
862 le destin qui a voulu ceci ou cela, ce n’est pas nous . Nous ne pouvons rien vouloir, nous subissons, ils savent — « ces sal
863 stin qui a voulu ceci ou cela, ce n’est pas nous. Nous ne pouvons rien vouloir, nous subissons, ils savent — « ces salauds-l
864 ce n’est pas nous. Nous ne pouvons rien vouloir, nous subissons, ils savent — « ces salauds-là ». Bien sûr, « on n’arrête p
865 autres sophismes pitoyables exonérant tour à tour notre moi, notre profession, notre classe, au nom « d’impératifs » si oppor
866 ismes pitoyables exonérant tour à tour notre moi, notre profession, notre classe, au nom « d’impératifs » si opportuns qu’on
867 xonérant tour à tour notre moi, notre profession, notre classe, au nom « d’impératifs » si opportuns qu’on les croirait faits
868 les croirait faits sur mesure… Si l’État c’était nous , tout changerait aussitôt. Les impôts ne seraient plus qu’une partie
869 tôt. Les impôts ne seraient plus qu’une partie de nos dépenses normales pour nos retraites, nos assurances, nos routes, not
870 plus qu’une partie de nos dépenses normales pour nos retraites, nos assurances, nos routes, notre éclairage, nos hôpitaux
871 rtie de nos dépenses normales pour nos retraites, nos assurances, nos routes, notre éclairage, nos hôpitaux et les écoles d
872 nses normales pour nos retraites, nos assurances, nos routes, notre éclairage, nos hôpitaux et les écoles de nos enfants, n
873 s pour nos retraites, nos assurances, nos routes, notre éclairage, nos hôpitaux et les écoles de nos enfants, notre sécurité
874 tes, nos assurances, nos routes, notre éclairage, nos hôpitaux et les écoles de nos enfants, notre sécurité et la justice.
875 s, notre éclairage, nos hôpitaux et les écoles de nos enfants, notre sécurité et la justice. Et non pas leur Prestige natio
876 irage, nos hôpitaux et les écoles de nos enfants, notre sécurité et la justice. Et non pas leur Prestige national, leurs cent
877 t leurs « contrats du siècle ». Si l’État c’était nous , ici, et vous dans le pays voisin on ne se ferait pas la guerre, on s
878 as la guerre, on s’arrangerait. Si l’État c’était nous , non pas eux, au lieu de revendiquer dans un vide anonyme nous aurion
879 eux, au lieu de revendiquer dans un vide anonyme nous aurions compris depuis longtemps qu’en fait c’est nous qui payons tou
880 aurions compris depuis longtemps qu’en fait c’est nous qui payons tout ! Et nous exigerions très normalement que nos service
881 gtemps qu’en fait c’est nous qui payons tout ! Et nous exigerions très normalement que nos services d’État nous rendent leur
882 ns tout ! Et nous exigerions très normalement que nos services d’État nous rendent leurs comptes — ce qu’ils refusent avec
883 igerions très normalement que nos services d’État nous rendent leurs comptes — ce qu’ils refusent avec hargne et hauteur : l
884 re » à tout hasard. Et surtout, si l’État c’était nous , chacun de nous comprendrait enfin la fonction nécessaire qu’on nomme
885 rd. Et surtout, si l’État c’était nous, chacun de nous comprendrait enfin la fonction nécessaire qu’on nomme État à tous les
886 nier ou de vilipender que de révérer, puisqu’elle doit être celle d’un instrument au service de nos libertés quotidiennes et
887 lle doit être celle d’un instrument au service de nos libertés quotidiennes et de la justice. Que l’État soit vu comme l’en
888 ean Bodin puis déclaré et pratiqué par Louis XIV, devait se substituer dans le même mouvement l’État-nation ; lequel serait, c
889 ue de la tradition jacobine — ou du moins, ce qui doit paraître rhétorique à celui qui ne sait pas qu’il s’agit de religion.
890 lois, fait la guerre, lève les impôts et prépare notre avenir, qui sera nucléaire ou ne sera pas129. L’Intendance nous donne
891 ui sera nucléaire ou ne sera pas129. L’Intendance nous donne à choisir — en résumé — entre la guerre et la misère certaine.
892 n résumé — entre la guerre et la misère certaine. Nous suivons l’Intendance par une erreur qui tend à devenir universelle. A
893 Le bon État suppose deux conditions majeures : il doit être à la fois limité et réparti. Il existe partout (mais là seuleme
894 e niveau local, régional, ou continental, dont il devait rester le serviteur. Le pire État est celui qui prétend concentrer da
895 serve. Loin d’être le garant de ses finalités, il doit demeurer soumis au contrôle en tout temps de la fidélité de son servi
896 es du progrès humain — celles que pourrait avouer notre culture occidentale christianisée, et qu’il est grand temps qu’elle d
897 re. Mais la crise de la société industrielle, que nous vivons en cette fin du xxe siècle, parce qu’elle est la crise d’une
898 formule de centralisation à l’échelle nationale, nous oblige à imaginer les buts d’une société nouvelle ; il en faudra dédu
899 nt pas encore vu à quoi mènent les États-nations. Nous n’avons plus qu’un choix : inventer ou périr. Mais innover, au sein d
900 uisqu’il n’a de comptes à rendre à personne et ne doit répondre de rien. Althusius, c’est aussi la société fondée dans l’hom
901 s n’est pas dans un organisme de contrainte, mais doit être en chacun des citoyens conscients, fussent-ils, et c’est le cas,
902 ser avec les mains  : J’ai cherché la formule de nos désordres en décrivant notre élite libérale. J’ai fait un pas de plus
903 cherché la formule de nos désordres en décrivant notre élite libérale. J’ai fait un pas de plus dans le concret en situant d
904 e aboutisse ou qu’elle échoue — et l’effort qu’il nous faut entreprendre — qu’il aboutisse ou qu’il échoue — pour situer en
905 é de comportement « anarchique ». Car de même que nous n’accédons à l’universel qu’à travers le particulier, c’est par la pe
906 s le particulier, c’est par la personne seule que nous pouvons entrer en communauté. Il n’est de communion qu’entre personne
907 ne vraie personne, tel est le problème central de notre temps. Dès le début des années 1930 de ce siècle, une jeunesse alerté
908 rt en 1935 : L’Europe des religions totalitaires nous met au défi de résoudre sur tous les plans le grand dilemme que voici
909 les plans le grand dilemme que voici : — ou bien nous perdrons notre temps et notre chance dans l’histoire à critiquer ce q
910 grand dilemme que voici : — ou bien nous perdrons notre temps et notre chance dans l’histoire à critiquer ce que d’autres ont
911 ue voici : — ou bien nous perdrons notre temps et notre chance dans l’histoire à critiquer ce que d’autres ont dû faire ; et
912 e dans l’histoire à critiquer ce que d’autres ont faire ; et alors, d’ici vingt ou cent ans, nous serons réduits à l’ét
913 ont dû faire ; et alors, d’ici vingt ou cent ans, nous serons réduits à l’état de colonies économiques et culturelles par l’
914 omiques et culturelles par l’expansion normale de nos voisins ; — ou bien nous recréerons notre commune mesure originale, à
915 ar l’expansion normale de nos voisins ; — ou bien nous recréerons notre commune mesure originale, à la faveur d’une révoluti
916 ormale de nos voisins ; — ou bien nous recréerons notre commune mesure originale, à la faveur d’une révolution qui nous appor
917 esure originale, à la faveur d’une révolution qui nous apporte au moins l’équivalent des dynamismes nationaux… Ils ont fondé
918 su se créer des symboles grandioses. Ces symboles nous paraissent « barbares », et cela est juste. Nous pouvons éprouver la
919 nous paraissent « barbares », et cela est juste. Nous pouvons éprouver la puissance de ces nouvelles religions, nous pouvon
920 éprouver la puissance de ces nouvelles religions, nous pouvons nous mêler à leurs cérémonies, vibrer à l’unisson de leur pan
921 uissance de ces nouvelles religions, nous pouvons nous mêler à leurs cérémonies, vibrer à l’unisson de leur panique sacrée :
922 nisson de leur panique sacrée : c’est l’animal en nous qui frémira. Mais la protestation totale de notre esprit nous avertir
923 nous qui frémira. Mais la protestation totale de notre esprit nous avertira d’un danger : ici commence un monde étrange, ici
924 mira. Mais la protestation totale de notre esprit nous avertira d’un danger : ici commence un monde étrange, ici règne une n
925 mence un monde étrange, ici règne une nation dont nous ne sommes pas, et qui nous est hostile, non point par volonté méchant
926 règne une nation dont nous ne sommes pas, et qui nous est hostile, non point par volonté méchante, ni par avidité ou jalous
927 et la Réaction tuèrent — marchent en esprit dans nos rangs. » J’ai compris. Cela ne peut se comprendre que par une sorte p
928 de. Ce que j’éprouve maintenant, c’est cela qu’on doit appeler l’horreur sacrée. Je me croyais à un meeting de masses, à que
929 unes, puis de la nation étatisée, est entrée avec nous dans sa crise décisive. Voici un siècle encore, quatre cinquièmes de
930 ion de l’Église et des grands mythes transmis par nos littératures. Le phénomène décisif en ce domaine reste celui de la dé
931 de la vie sexuelle, de plus en plus « libérée », nous dit-on, des disciplines rigoureuses du clan et des rituels d’intégrat
932 ut dire, cet accroissement de l’entropie civique, nous obligent à diagnostiquer l’approche du seuil inférieur de toute vie u
933 , au-delà des entassements de solitaires urbains, nous pourrons reformer des espaces civiques, des groupes, et un climat qui
934 groupes, et un climat qui permette l’exercice de nos responsabilités, donc de nos libertés personnelles. Un milieu favorab
935 rmette l’exercice de nos responsabilités, donc de nos libertés personnelles. Un milieu favorable au développement normal de
936 même quand Éros mène le jeu. 125. Tout ce latin doit démontrer que le vocabulaire fédéraliste est plus ancien que celui de
937 évident que l’inverse est vrai, mais on essaie de nous faire croire qu’un avenir qui ne dépendrait plus des agences de l’Éta
12 1977, L’Avenir est notre affaire. Troisième partie. Repartir de l’homme — 11. Les variétés de l’expérience communautaire
938 ature, et cela dans toutes les civilisations dont nous croyons pouvoir nous former quelque idée : ashrams de l’Inde, couvent
939 outes les civilisations dont nous croyons pouvoir nous former quelque idée : ashrams de l’Inde, couvents du Tibet, sanghas b
940 n, confréries manichéennes et mandéennes, et dans notre ère européenne, ordres celtes, bénédictins, franciscains, jésuites… Q
941 pirituels hétérodoxes apparus en Occident pendant notre ère, des Frères du Libre-Esprit jusqu’aux hippies ; et toutes ces ten
942 amais inspiré à ses lecteurs. Peu d’exemples pour notre temps, me paraissent plus chargés de sens nombreux. Quant au parallèl
943 où elles sont de répondre au problème global que nous posions, celui de la dégradation des liens humains dans les sociétés
944 es ordres et ces communautés de toute nature dont nous venons d’évoquer la double tradition, qu’ont-ils valu et que peuvent-
945 projection réalisante de leur personne. Mais pour nous aujourd’hui — sauf cas toujours possible de convergence profonde, et
946 s lois et les coutumes de telle d’entre elles, où nous serions tentés d’élire notre patrie spirituelle — pour la plupart des
947 lle d’entre elles, où nous serions tentés d’élire notre patrie spirituelle — pour la plupart des hommes de ce temps et pour l
948 érimentale, semble s’éteindre chez la majorité de nos contemporains, même sociologues professionnels, dès qu’ils se trouven
949 ans l’œuf cette menace potentielle.) À ce régime, nous n’aurions pas une seule des machines, des techniques ou des médicatio
950 ommunauté œcuménique de Taizé. Longo Maï «  Notre problème, c’est que personne ne sait où nous classer. À Longo Maï, no
951 « Notre problème, c’est que personne ne sait où nous classer. À Longo Maï, nous ne sommes ni des gauchistes ni des écologi
952 ue personne ne sait où nous classer. À Longo Maï, nous ne sommes ni des gauchistes ni des écologistes. Notre mouvement repré
953 s ne sommes ni des gauchistes ni des écologistes. Notre mouvement représente simplement le seul projet global et cohérent d’u
954 limats que prévoient certains experts américains, nous fait imaginer que Longo Maï, fédération de communautés primaires, don
955 et ouverte à la fois : ce modèle de communauté va nous permettre d’affronter maintenant le dilemme où semblait nous coincer
956 tre d’affronter maintenant le dilemme où semblait nous coincer l’examen des formules existantes, et dont j’hésitais à rejete
957 l’arrêt de toute transmission de la coutume dans notre société occidentale me paraissent illustrés par la forme d’existence
958 que sont les mille et trois associations dont il nous est loisible, faute de mieux, de dire et même de croire parfois, que
959 de mieux, de dire et même de croire parfois, que nous en sommes. Faute de pouvoir confirmer avec ce voisin qu’il fait un vr
960 cet autre que le projet d’autoroute près de chez nous est inutile et détruirait ces beaux domaines, forêts ou champs, coupé
961 . Une mobilité multipliée par cent vient décupler nos possibilités d’appartenance et de présence — fût-elle partielle, par
962 té qui s’achève et s’intègre dans l’action. Elles nous laissent béants devant ce que j’ai nommé le vide social — qui ne sera
963 oute la question de la communauté en général, qui nous manque, au-delà des communautés proprement dites, dont il y a peut-êt
964 dites, dont il y a peut-être assez et qui peuvent nous fournir les modèles d’une existence conviviale, mais non pas nous abr
965 modèles d’une existence conviviale, mais non pas nous abriter tous. Idées pour une morale communautaire Il s’agit d’e
966 xplorer maintenant une autre voie, celle qui peut nous mener non pas nécessairement à des formes de vie réglées et intégrées
967 fois de cette finalité globale ou englobante que nous pourrons déduire les moyens nécessaires et les méthodes de notre prog
968 déduire les moyens nécessaires et les méthodes de notre progression. Nous sommes partis de la constatation qu’au principe de
969 nécessaires et les méthodes de notre progression. Nous sommes partis de la constatation qu’au principe de la crise communaut
970 ins des actions intellectuelles et spirituelles — nous avons à redécouvrir la communauté générale, son esprit, ses valeurs e
971 son esprit, ses valeurs et ses mesures pratiques. Nous avons à la réinventer sur le fondement universel de la personne, c’es
972 st le principe de différenciation par excellence. Nous avons donc à la fonder d’abord sur l’appel de l’avenir, une espérance
973 communauté générale que les clichés régnant dans nos esprits, quant aux conditions d’existence de toute communauté digne d
974 nce de toute communauté digne du nom, clichés qui nous viennent du fond des « ténèbres du Moyen Âge » — autre cliché — et qu
975 arrêtées, en inversant ces clichés un par un, que nous pourrons peut-être nous former moins des modèles à reproduire qu’une
976 es clichés un par un, que nous pourrons peut-être nous former moins des modèles à reproduire qu’une vision juste de notre av
977 s des modèles à reproduire qu’une vision juste de notre avenir communautaire, et les conditions générales à respecter pour qu
978 ur vivre en homme, et c’est devenir une personne. Notre temps est celui des ensembles complexes organisés dans la mobilité de
979 cette cité dominée par la règle d’un Ordre, — et nous , les voyageurs, toujours en Quête, nous y serons accueillis pour un s
980 dre, — et nous, les voyageurs, toujours en Quête, nous y serons accueillis pour un soir avec notre question — « Aurais-je ic
981 Quête, nous y serons accueillis pour un soir avec notre question — « Aurais-je ici mon lieu ? Pour quelle part de moi-même ? 
982 oi-même ? » — dont ils seront peut-être fécondés. Nous autres très mauvais Européens de la seconde moitié du xxe siècle, av
983 ons et opinions mythiques, d’où la difficulté que nous éprouvons à penser dans leur réalité des communautés libres et heureu
984 leur réalité des communautés libres et heureuses. Notre penchant (ou notre éducation ?) nous porte à les imaginer contraintes
985 mmunautés libres et heureuses. Notre penchant (ou notre éducation ?) nous porte à les imaginer contraintes et contraignantes,
986 heureuses. Notre penchant (ou notre éducation ?) nous porte à les imaginer contraintes et contraignantes, trop serrées, for
987 rop serrées, forcées, répressives. Alors qu’elles doivent résulter de l’exercice même de nos vocations, c’est-à-dire de nos lib
988 s qu’elles doivent résulter de l’exercice même de nos vocations, c’est-à-dire de nos libertés ! Pour l’Occidental d’aujourd
989 l’exercice même de nos vocations, c’est-à-dire de nos libertés ! Pour l’Occidental d’aujourd’hui, le sens communautaire est
990 ndique ici des objectifs et non pas ce que chacun devrait faire dans chaque cas. À vous de jouer ! Si je jouais à votre place,
991 ites dimensions des unités qui la composent. Ici, nous pressentons une manière de synthèse entre communautés plus ou moins c
992 uté plus vaste — région, nation, fédération — qui devra donc les prendre en charge. Mais à l’inverse, certains ensembles, com
993 a liberté diminue », tandis que « le gouvernement doit être plus fort à mesure que le peuple est plus nombreux » et qu’en re
994 nfin : « Si […] le nombre des magistrats suprêmes doit être en raison inverse de celui des citoyens, il s’ensuit qu’en génér
995 n État est populeux et étendu, et plus le pouvoir doit être concentré. (À la limite, il faudra donc un dictateur.) De là le
996 le désir d’indépendance n’exprime, selon l’un de nos illustres commentateurs politiques, « qu’émotivité adolescente, naïve
997 de petits groupes compréhensibles. C’est pourquoi nous devons apprendre à penser en termes de structures articulées capables
998 tits groupes compréhensibles. C’est pourquoi nous devons apprendre à penser en termes de structures articulées capables d’opér
999 as non plus s’emparer du pouvoir pour l’exercer à notre idée, dans le « bon sens », car c’est la structure même de ce pouvoir
1000 ructure même de ce pouvoir qui est le mal dont il nous faut guérir. Repartir à neuf, c’est construire une société nouvelle,
1001 dans le programme du parti qui vient de renverser nos trop faibles « tyrans » pour nous apprendre enfin comment on obéit qu
1002 ent de renverser nos trop faibles « tyrans » pour nous apprendre enfin comment on obéit quand on est commandé par de « vrais
1003 s » démocrates ; une société dont les formules ne nous soient pas dictées d’en haut, ne descendent pas sur nous d’une capita
1004 ient pas dictées d’en haut, ne descendent pas sur nous d’une capitale, mais au contraire s’improvisent et s’inventent au niv
1005 liers d’associations qui existent dans chacune de nos régions et de nos villes, associations de militants de toutes croyanc
1006 ns qui existent dans chacune de nos régions et de nos villes, associations de militants de toutes croyances, chrétiens ou s
1007 , que tout se joue, et que va se jouer le sort de notre société occidentale ; là, non pas dans les capitales où se calculent
1008 e reste valable : « Sous l’Ancien Régime comme de nos jours, il n’y avait ville, bourg, village, ni si petit hameau en Fran
1009 repenser, à recréer, non point sur les modèles de notre histoire mais à partir d’une vision de l’avenir et des libertés de la
1010 gence. Face à la catastrophe mégalopolitaine, qui nous paraît irrémédiable — l’homme ne pourra jamais récupérer l’humus perd
1011 où se trouvent acculés déjà près de la moitié de nos contemporains, quelles solutions nous a-t-on proposées ? À défaut de
1012 la moitié de nos contemporains, quelles solutions nous a-t-on proposées ? À défaut de solutions, quelle politique ? Si je m’
1013 fois de plus les enchaînements irréversibles qui nous ont conduits où nous sommes… Il paraît peu probable, au moment où j’é
1014 haînements irréversibles qui nous ont conduits où nous sommes… Il paraît peu probable, au moment où j’écris, que les prévisi
1015 et elle n’affecte pas seulement la natalité dans nos pays européens, mais déjà la population des plus grandes villes. Peut
1016 ’environ cinquante mille habitants préconisés par nos meilleurs urbanistes ? Ce serait probablement le salut pour des centa
1017 ais elle coûterait encore davantage à l’État s’il devait supporter les effets de sa faillite. Ou encore, on répond aux savants
1018 attendant les accidents majeurs seuls capables de nous faire accepter quelques solutions de bon sens, il s’agit de survivre
1019 s villes telles qu’elles sont. Dans la plupart de nos pays occidentaux (Europe et Amérique du Nord) des groupes d’action ci
1020 ce communautaire. Elle se sera produite, comme on devait l’attendre, là où des hommes et des femmes ont pris conscience qu’ils
1021 investi, mais sur une rentabilité sociale. Et que doit -elle mesurer ? « Tout ce qui fait avantage ou gêne, gain ou perte, am
1022 es sont les conditions que l’architecture urbaine doit respecter, si l’on veut une cité démocratique, propre à la participat
1023 ciale, civique et politique digne du nom. Jusqu’à nos jours, en toutes provinces européennes, de Grenade à Riga, d’Édimbour
1024 au besoin, les plus astucieusement « trahis ») de nos municipalités bourgeoises. Il manque encore, à vrai dire, la possibil
1025 problèmes font intrusion dans la plus écartée de nos communes rurales, posés, qu’on le veuille ou non, par des projets d’a
1026 plantation d’une industrie nouvelle157, tout cela nous apportant des chances d’emploi, donc plus tard de chômage, car tout n
1027 d’autres « manques » dans les secteurs vitaux de notre société. Et c’est au lieu de convergence de ces appels que va se form
1028 tel ou telle. En règle générale, les jeunes gens devaient être initiés par une femme ayant fait sa ménopause, les jeunes filles
1029 oblématique, et son évolution reste indépassée de nos jours, pour dire le moins. Voir aussi Robert Allerton Parker, A Yanke
1030 vienne brutalement reposer le problème de fond de notre civilisation.
13 1977, L’Avenir est notre affaire. Troisième partie. Repartir de l’homme — 12. Que tout appelle les régions
1031 iberté que Tocqueville voyait en elle, la commune doit se rendre autonome. Mais les moyens de cette autonomie — savoir, tech
1032 les donnant d’une main, il reprendrait de l’autre notre autonomie. Qu’il s’agisse d’avoir notre école, de mener notre lutte l
1033 e l’autre notre autonomie. Qu’il s’agisse d’avoir notre école, de mener notre lutte locale contre spéculateurs et pollueurs,
1034 mie. Qu’il s’agisse d’avoir notre école, de mener notre lutte locale contre spéculateurs et pollueurs, d’épurer nos rivières
1035 locale contre spéculateurs et pollueurs, d’épurer nos rivières ou d’améliorer les voies de communication sans détruire nos
1036 méliorer les voies de communication sans détruire nos cultures et nos rues, le problème est le même pour les communes voisi
1037 es de communication sans détruire nos cultures et nos rues, le problème est le même pour les communes voisines, et la solut
1038 trouve son lieu et sa formule dans la région : il nous permet de définir celle-ci, en première approximation, comme une grap
1039 mune. Ce sont alors les besoins de la commune qui nous amènent à voir dans la région l’aire des communes fédérées en vue d’u
1040 ’une seule. La région devient ainsi le mot-clé de notre avenir, si nous le voulons démocratique, en tant que lieu de la coopé
1041 gion devient ainsi le mot-clé de notre avenir, si nous le voulons démocratique, en tant que lieu de la coopération grâce à l
1042 s qui leur manquent pour traiter effectivement de nos affaires. En d’autres termes, si les communes assurent la possibilité
1043 ’instauration d’entreprises et d’usines nouvelles doive être soumise, dans un proche avenir, à l’approbation des communautés
1044 nce » de l’État qui est à redouter, là où elle ne devrait pas exister (cas de la censure, par exemple), mais c’est bien plus en
1045 L’auto est devenue l’instrument légal du meurtre. Nos autorités ont capitulé depuis longtemps devant ce chaos. » Et plus lo
1046 tent au niveau cantonal, communal et régional. » ( Nous sommes en Suisse.) Ailleurs, dans les pays maritimes, la lutte contre
1047 u mauvaise, feraient pareil ou pire ; et ce qu’on devrait leur reprocher serait seulement d’être là où, si bon que l’on soit, o
1048 uropéenne. Plus évidente encore est la carence de nos pouvoirs nationaux devant les phénomènes de pollution qui sévissent d
1049 de pollution qui sévissent de part et d’autre de nos frontières « nationales ». Je pense au Rhin, au lac Léman, à la régio
1050 in. La pollution ne connaît pas de frontières, et nos enfants le voient très bien. Mais nous voyons aussi que nos ministres
1051 ntières, et nos enfants le voient très bien. Mais nous voyons aussi que nos ministres l’ignorent, parce qu’ils estiment les
1052 s le voient très bien. Mais nous voyons aussi que nos ministres l’ignorent, parce qu’ils estiment les intérêts de l’État pl
1053 … Cette situation, lourde des pires dangers pour nos libertés et la paix, appelle des mesures conservatoires de l’humain e
1054 ques — c’est promis — et au surplus rentables, de notre espèce. Le principe des mesures conservatoires à proposer se déduit a
1055 mesure où il les montre nécessaires. Au surplus, nous voyons les régions se former dans la lutte contre les centrales, par
1056 communes à ce jour : la frontière bloque tout. On nous disait : Votre région n’est qu’une vue de l’esprit (merveilleuse expr
1057 es au mépris des droits populaires, au mépris des devoirs d’un État responsable, au mépris des paysages, qui sont la chose de t
1058 ance, le peuple peut la rapporter demain. Mais il doit , aujourd’hui, en appeler contre elle à l’instinct de conservation du
1059 cédent fera peut-être réfléchir les agresseurs de notre terre, de nos régions. Peut-être aussi, le Conseil fédéral. Je voudra
1060 -être réfléchir les agresseurs de notre terre, de nos régions. Peut-être aussi, le Conseil fédéral. Je voudrais ici rendre
1061 able, un « pacte de Faust ». Il ajoutait que s’il devait choisir entre sécurité, d’une part, pénurie d’énergie et chômage part
1062 elle est votre affaire, vous faites bien plus que nous défendre tous contre un danger incalculable. Vous recréez une communa
1063 que vous livrez ici est exemplaire et fondatrice. Nos manuels d’histoire suisse nous ont appris à célébrer les combattants
1064 aire et fondatrice. Nos manuels d’histoire suisse nous ont appris à célébrer les combattants de Morgarten et de Sempach, ceu
1065 ts de Morgarten et de Sempach, ceux qui ont gagné nos premières libertés contre les lois féodales de leur temps. Aujourd’hu
1066 —, son antithèse régionale porte désormais toutes nos chances, celles d’une fédération de nos peuples, non d’une coalition
1067 is toutes nos chances, celles d’une fédération de nos peuples, non d’une coalition de leurs tyrans. Le Monde appelle les
1068 a guerre. Or, « il y a toujours eu des guerres », nous apprennent-ils. Il n’y a pas toujours eu la bombe H. Elle existe pour
1069 e atomique, il faut défaire et dépasser d’urgence nos États-nations criminels. Ils viennent de se désigner pour la peine ca
1070 our faire leur bombe. Tout le monde le sait, même nos « chefs de l’État ». Mais tout le monde ment à qui mieux mieux : il s
1071 rmée dans le ciel des idées mais potentielle dans nos besoins et nos désirs. De même que la personne qui se fait tous les j
1072 el des idées mais potentielle dans nos besoins et nos désirs. De même que la personne qui se fait tous les jours par ses ac
14 1977, L’Avenir est notre affaire. Troisième partie. Repartir de l’homme — 13. Les variétés de l’expérience régionale
1073 du tout de définir d’abord son territoire, comme nous y incitent ces technocrates agressifs dont la première question, à pr
1074 tc.164   Facteurs ethniques. L’histoire récente nous l’a fait voir : selon les temps et les espaces régionaux, certains fa
1075 re bernois. De la notion très composite d’ethnie, nous pouvons écarter sans dommage la composante raciale, contestée par bea
1076 . Cela ne signifie pas du tout qu’à chaque langue doive correspondre un État, mais que l’État ne possède aucun droit sur la l
1077 ait arbitraire. » (L’Enracinement.) Plus près de nous , Herman Kahn (qui n’avait pas même mentionné le terme de région dans
1078 ité et d’un bon sens impitoyables : « Aujourd’hui nous tenons pour acquise la légitimité des États-nations existant en Europ
1079 usieurs siècles. L’existence de ces États-nations nous paraît tellement normale qu’il nous arrive d’oublier que leurs fronti
1080 États-nations nous paraît tellement normale qu’il nous arrive d’oublier que leurs frontières actuelles… sont fondées sur une
1081 on (ou un Sicilien, ou un Écossais ou un Flamand) devrait -il continuer à tolérer de faire partie d’un État plus grand qui lève
1082 sité de défendre la République une et indivisible doivent se sentir étrangement à côté des réalités humaines contemporaines. Ce
1083 el tableau célèbre, une radioscopie historique de nos régions révélerait des « états antérieurs » linguistiques, culturels,
1084 anie ou les Pouilles ? Le fait patent, bien qu’il doive apparaître scandaleux aux yeux de l’aménageur du territoire, c’est qu
1085 compétents désinvoltes qui ne connaissent rien de nos travaux. Voici les technocrates qui tiennent le souci de l’environnem
1086 et de gauche, aux promoteurs et aux ministres qui nous font le coup du chômage, je réponds que la lutte contre la pollution
1087 es. Car l’écologie, c’est d’abord, pour chacun de nous , un problème très concret à résoudre en vue de certaines fins. C’est
1088 sagesse aussi, peut-être un art. Mais surtout, ce doit être une politique et dans ce sens, vraiment, l’affaire de chacun de
1089 et dans ce sens, vraiment, l’affaire de chacun de nous . Une sage politique écologique visera donc à nous affranchir — et la
1090 nous. Une sage politique écologique visera donc à nous affranchir — et la nature à travers nous — de notre actuel asservisse
1091 a donc à nous affranchir — et la nature à travers nous  — de notre actuel asservissement aux prétendus « impératifs technolog
1092 ous affranchir — et la nature à travers nous — de notre actuel asservissement aux prétendus « impératifs technologiques ». El
1093 aux prétendus « impératifs technologiques ». Elle nous aidera à nous délier de « ce rapport au monde défini par la technique
1094 « impératifs technologiques ». Elle nous aidera à nous délier de « ce rapport au monde défini par la technique » dont Heideg
1095 les contagions, ni le déversement du mercure dans nos lacs et du pétrole dans nos eaux territoriales, ni les ondes des Radi
1096 ement du mercure dans nos lacs et du pétrole dans nos eaux territoriales, ni les ondes des Radios et TV, ni les insinuation
1097 en informer, et décider en connaissance de cause. Nous l’avons vu : c’est au carrefour de l’énergie et de l’économie que l’é
1098 e simplement mais pleinement ceci : que chacun de nous puisse enfin, ou de nouveau, se sentir libre et responsable dans la c
1099 tés closes. L’enjeu qui est la survie de l’espèce nous enjoint de faire ici l’économie des chicaneries habituelles sur les a
1100 is sous l’égide d’un État fédéral, il écrivait. «  Notre fédération à nous, c’est celle des communes socialistes organisées fé
1101 n État fédéral, il écrivait. « Notre fédération à nous , c’est celle des communes socialistes organisées fédérativement dans
1102 ielles, agricoles, commerciales et scientifiques. Nos cantons et nos provinces à nous, ce ne seront pas tant des provinces
1103 es, commerciales et scientifiques. Nos cantons et nos provinces à nous, ce ne seront pas tant des provinces territoriales [
1104 et scientifiques. Nos cantons et nos provinces à nous , ce ne seront pas tant des provinces territoriales [c’est moi qui sou
15 1977, L’Avenir est notre affaire. Troisième partie. Repartir de l’homme — 14. L’autogestion politique
1105 téressés seuls, et pas à moi, de dire comment ils doivent agir à leur manière ; et que l’autogestion justement consiste à s’inv
1106 iellement, à savoir l’autarcie, et par ce qu’elle devra remplacer dans le monde de demain, à savoir les nationalisations ou l
1107 si l’on ne veut pas étatiser toute l’existence de nos nations. Et tout d’abord, l’autogestion doit être vue comme l’antithè
1108 ce de nos nations. Et tout d’abord, l’autogestion doit être vue comme l’antithèse de ce qu’on appelle « nationalisation » — 
1109 s dans les pays où « tout ce qui est national est nôtre  » comme l’affirmait la devise de l’Action française, reprise aujourd’
1110 « étatisation », mais c’est précisément celui que nos gouvernements redoutent par-dessus tout de prononcer : il n’en faudra
1111 La plupart des difficultés qu’éprouve un homme de notre temps essayant de concevoir une Europe des régions proviennent d’un m
1112 propositions axiomatiques de ce genre :: — l’État doit être unique et indivisible ; — de son siège, qui est la capitale, l’
1113 de l’enseignement, de la fiscalité et de l’armée) doit dépendre d’un seul et même organisme, l’État, dans les limites d’un s
1114 droit de brûler ses hérétiques, mais l’État a le devoir de sévir contre ceux qui contestent ses dogmes, séparatistes en temps
1115 omade fixé au sol à partir du Xe millénaire avant notre ère. Au cours des siècles de l’histoire moderne, ce sont les guerres
1116 qui ont notamment accrédité l’idée que l’économie doit être mise par priorité au service des desseins politiques d’un État e
1117 Balkaniser le continent est justement le fait de nos États-nations européens, qui étaient dix-neuf en 1914 et sont vingt-n
1118 u des Sept Erreurs lancé par un journal français. Nous trouverons une première erreur sur l’accusation de retour en arrière,
1119 e tout le problème des régions à créer est devant nous  ; une erreur sur la féodalité, système juridique fondé sur les liens
1120 tional jamais assez uniforme. Or, il s’avère dans nos laboratoires que la complexité et la diversité sont les meilleurs gar
1121 à la mesure de l’uniformité de ses décrets, comme nous le voyons tous les jours. Mais il y a pire. Toute prétention à unifor
1122 Jacob Burckhardt, règne qui vient d’arriver parmi nous avec les dictatures par l’uniforme et l’accroissement délibéré de l’e
1123 s sûrement et simplement un choix vital : ou bien nous laissons les États-nations persister dans leur souveraineté négative,
1124 ersister dans leur souveraineté négative, ou bien nous régionalisons — universalisons nos sociétés. La seconde branche de l’
1125 tive, ou bien nous régionalisons — universalisons nos sociétés. La seconde branche de l’alternative peut seule permettre la
1126 ropéenne. » C’est au Technocrate inconnu que l’on doit cette expression. Beaucoup l’emploient, l’air entendu, mais nul ne sa
1127 ais nul ne sait ce qu’elle signifie. Les régions, nous dit-on, doivent être de « taille européenne ». Quelle est cette taill
1128 it ce qu’elle signifie. Les régions, nous dit-on, doivent être de « taille européenne ». Quelle est cette taille ? Qui en décid
1129 is, finissons-en avec ces questions de taille. Il nous faut des régions de toutes grandeurs, selon les dimensions de leurs p
1130 A-t-on jamais exigé une « taille européenne » de nos États-nations ? Du Luxembourg ou de la France, lequel des deux États
1131 ela n’est pas contradictoire avec la tendance qui nous porte à la fédération du Continent. Car seules les petites unités acc
1132 rivera. Ce serait rayer d’un trait de plume toute notre histoire. On n’a jamais rien vu de pareil, et il n’y a pas la moindre
1133 oisins. Votre idéal est sans doute généreux, mais nous mènerait à l’anarchie et au chaos. La critique systématique de l’auto
1134 é et la délinquance juvéniles en progression dans nos démocraties ? » — Erreur totale. Erreur tragique ! N’auriez-vous donc
1135 d on le veut ». Ce lien congénital avec la guerre nous permet de mesurer la décadence et le caractère toujours plus illusoir
1136 s souveraines aux yeux de Bodin, puisqu’elles ont stopper leur guerre de Suez sur un froncement de sourcils d’Eisenhowe
1137 ù se trouve aujourd’hui l’intendance militaire de nos pays, personne n’ose y songer sérieusement. « Rien ne se fera plus qu
1138 Vous risquez, me dit-on, de créer un vide, et de nous pousser vers le chaos, en déconsidérant ce qui existe vaille que vail
1139 le modification de la structure administrative de notre société occidentale va résoudre la crise (universelle) que vous avez
1140 auses les plus profondes de la dis-sociation dont nous souffrons, en même temps que sur ses effets.   8. — « Utopie ! » On
1141 ie qui flotte dans les airs prête à s’abattre sur nos terres comme nuée de sauterelles robotisées. L’État-nation, modèle co
1142 des régions Cependant, les dangers fictifs ne doivent pas nous cacher les obstacles réels ; ni tant de craintes sans fondem
1143 Cependant, les dangers fictifs ne doivent pas nous cacher les obstacles réels ; ni tant de craintes sans fondement, cert
1144 i paraît émaner de telles questions, repartons de nos bases, du fondement des régions : nous verrons bien si cela conduit à
1145 epartons de nos bases, du fondement des régions : nous verrons bien si cela conduit à souhaiter ou non un pouvoir régional.
1146 tèrent les nazis et comme le pensent encore parmi nous les fanatiques de l’État-nation, tant communistes que nationalistes.
1147 us grande des ressources financières de la région devrait lui être allouée. Qui va trancher ? Le problème est vraiment politiqu
1148 ux maux qu’elles ont créés, mais elles voudraient nous interdire d’y remédier. 178. Une déclaration entre vingt : « Le prob
1149 résolu par l’administration mais la mobilisation devra être régionale. […] C’est au niveau local qu’on peut faire correspond
16 1977, L’Avenir est notre affaire. Troisième partie. Repartir de l’homme — 15. Stratégie
1150 es communautés de base, voilà qui est démontré de nos jours encore par la manière dont on devient citoyen suisse. Tout cand
1151 n poème fameux : Amérique, à toi le meilleur Sur notre continent, l’ancien. Tu n’as pas de châteaux en ruine Pas de basalte.
1152 e puis faire qu’une réponse normande et réaliste. Nous devons fédérer l’Europe lentement, « à la suisse », et très vite, « à
1153 s faire qu’une réponse normande et réaliste. Nous devons fédérer l’Europe lentement, « à la suisse », et très vite, « à l’amér
1154  à la suisse », et très vite, « à l’américaine ». Nous devons nous hâter lentement — mais sans délai. Voici pourquoi. L’Euro
1155 suisse », et très vite, « à l’américaine ». Nous devons nous hâter lentement — mais sans délai. Voici pourquoi. L’Europe est
1156  », et très vite, « à l’américaine ». Nous devons nous hâter lentement — mais sans délai. Voici pourquoi. L’Europe est à bie
1157 e de demain. Le sort de l’an 2000 se joue dans nos écoles Les trois urgences Lorsque se réunit le congrès de La
1158 deux guerres mondiales déclenchées par le choc de nos nationalismes étatisés. À cette urgence définie en termes de contre-p
1159 tions » expliquent la montée soudaine, à laquelle nous assistons, d’une urgence tout à fait différente, définie cette fois-c
1160 nière largement irréversible, par les mesures que nous prendrons dès aujourd’hui et dans les dix ou quinze années qui vienne
1161 nent. Il est clair, en effet, que les maisons que nous bâtissons, les plans d’urbanisme que nous décidons ou négligeons de d
1162 ons que nous bâtissons, les plans d’urbanisme que nous décidons ou négligeons de décider, les centaines de milliers d’hectar
1163 décider, les centaines de milliers d’hectares que nous bétonnons (villes et autour des villes usines, supermarchés, parkings
1164 ieurs décennies, plus d’un siècle souvent. Ce que nous faisons aujourd’hui engage ou compromet irrévocablement — mais aussi
1165 décisifs de l’an 2000, et cela non seulement dans notre environnement physique, mais dans le monde moral, dont cet environnem
1166 ’hui de dix à vingt ans et qui sont les élèves de nos écoles, soit par une commission américaine, selon la prévision de Val
1167 L’école devenue obligatoire dans la plupart de nos pays, vers les années 1880, prépare des nationalistes. Elle présente
1168 de société humaine. Et, du même coup, elle tend à nous faire croire que cet État-nation a toujours existé, tel une idée plat
1169 nt, une véritable mutation de l’enseignement. Car nos États-nations sont gouvernés par les manuels qui ont formé nos chefs
1170 ions sont gouvernés par les manuels qui ont formé nos chefs d’État. L’un de ces derniers aimait à répéter dans ses discours
1171 aphie des années 1900 à 1914 — pendant lesquelles notre chef d’État faisait ses classes — définissaient précisément l’Europe
1172 n 2000 se joue dès aujourd’hui dans les leçons de nos écoles secondaires. Si l’école a été l’agent le plus efficace de la p
1173 sse alignait les curiosités, c’est de l’école que doit venir le remède. Pour faire l’Europe, former dès aujourd’hui les E
1174 les citoyens qui la vivront, conscients de leurs devoirs envers ce grand ensemble générateur de libertés que constitue leur ci
1175 lle a fait des citoyens pour la nation seulement. Nous avons payé cela par les deux guerres mondiales. Pourquoi ne ferait-el
1176 e plus efficace à l’intoxication nationaliste. On nous dit que les esprits ne sont pas mûrs pour l’union des Européens, mais
1177 frontières (où même les fleuves s’arrêtaient sur nos « croquis » scolaires) ? Il ne dépend souvent que de l’enseignant (su
1178 qués dans la capitale par les derniers en date de nos conquérants. L’élève qui aborde la géographie par la région voit bien
1179 r comprendre que toutes les guerres conduites sur notre continent furent perdues par des Européens. (Non pas gagnées ! Jamais
1180 nde pourra mouvoir l’école d’État ? Le salut peut nous venir du danger, lorsqu’il menace à bout portant la vie globale. Les
1181 mais l’éducation qui prévient. Et cette éducation nous sera donnée par l’observation passionnée des lois de la vie sous tout
1182 oilà qui peut se révéler beaucoup trop court pour nos capacités d’adaptation : — à un système de valeurs référant tout à la
1183 devant la seule religion vraiment universelle de notre temps : le culte de l’État-nation. Quand, en décembre 1970, le pape d
1184 réelle, ne sont imaginables. Tant qu’on laissera nos États-nations affirmer, en dépit de tout, leur souveraineté absolue e
1185 les unités de base. Je l’avais écrit dès 1940 et devais le réitérer au congrès fédéraliste de Montreux en 1947 : « Il n’y a,
1186 e et par l’auto est-elle un produit spécifique de notre société de consommation et du capitalisme de profit ? La destruction
1187 l’État-nation, et c’est même tout ce qu’elle peut nous apprendre à son sujet. En effet, qu’en est-il aujourd’hui de la lutte
1188 apparatchiks et membres de ce qu’on appelle chez nous les professions libérales. En France, la condition d’un ouvrier d’usi
1189 aud Dandieu écrivaient dans L’Ordre nouveau  : «  Nous avons les moyens techniques d’abolir la condition prolétarienne, et n
1190 anarchique et inhumain des débuts du xixe siècle doit être abolie par une technique enfin soumise aux possibilités libératr
1191 s, socialistes ou fascistes. Mais ce n’est pas là notre définition de la politique. Quand on parle d’« élargir la CEE pour en
1192 premier et très bref mémo de J. W. Forrester qui devait aboutir au célèbre Rapport dit du club de Rome193. Dès lors que les h
1193 ernement européen que sur la base des régions, et nous voici ramenés au concept clé de toute révolution digne aujourd’hui de
1194 vois d’ailleurs plus grand-chose à détruire dans notre société atomisée, déstructurée, châtrée de tout principe de communion
1195 a se ramène sans doute à la sagesse simpliste qui nous conseille de surmonter le mal par le bien — plutôt que par un mal plu
1196 emparer du pouvoir là où il est pour l’utiliser à nos fins, si nous voulons faire l’Europe des régions plutôt que la guerre
1197 uvoir là où il est pour l’utiliser à nos fins, si nous voulons faire l’Europe des régions plutôt que la guerre des nations.
1198 , comparait à Bismarck, et qui pensait que l’État doit être fort pour servir fortement le Prolétariat, lequel ne manquera pa
1199 e votre auto. (Ces machines ne savent réagir qu’à nos humeurs.) Depuis Napoléon, l’État-nation s’est toujours révélé beauco
1200 sation du prolétariat. Il marquait l’achèvement —  nous l’avons vu — du projet cinq fois séculaire des rois de France. Quel p
1201 « socialiste » ou « libéral » qui sévit sur tous nos pays. Vous ne vous emparerez pas de l’État en occupant ses palais et
1202 me d’autochâtiment et s’exerce en fin de compte à nos dépens. Certes la non-violence est exclusive de toute espèce de bruta
1203 ements spirituels dont la soudaineté « violente » notre nature — mais il faudrait passer ici dans un autre ordre de subtilité
1204 urs, pouvoir jeune, pouvoir régional. Or, un seul nous importe au bout du compte : le pouvoir que l’on prend sur soi-même ca
1205 ilosophiques et éthiques, cela signifie : voulons- nous à tout prix un certain niveau de vie quantifiable, que d’autres ont c
1206 e vie quantifiable, que d’autres ont calculé pour nous (à quel profit, ce n’est pas clair), avec les disciplines uniformes,
1207 stes pour chacun que cela exige ? Ou bien voulons- nous accéder à notre mode de vie propre et particulier, avec ses exigences
1208 n que cela exige ? Ou bien voulons-nous accéder à notre mode de vie propre et particulier, avec ses exigences constamment ren
1209 s et les fédérer, avec tout ce que cela implique, nous l’avons vu, d’autogestion à différents degrés, de responsabilités env
1210 communauté restituée. Voilà le but. L’atteindrons- nous  ? J’ai toujours estimé que nous ne sommes pas au monde pour essayer d
1211 ut. L’atteindrons-nous ? J’ai toujours estimé que nous ne sommes pas au monde pour essayer de deviner l’avenir. C’est à le f
1212 essayer de deviner l’avenir. C’est à le faire que nous sommes appelés. Mais pour bien faire, il faut prévoir, si peu que ce
1213 de compte, tout dépendra de la seule vitalité de notre espèce. L’hypothèse qui me paraît la plus sûre aujourd’hui, c’est que
1214 de la plupart des politologues et philosophes de notre société. Le chef de l’État français déclare d’entrée de jeu : « L’exp
1215 t rendra pratiquement impossible la fédération de nos peuples. D’où satellisation par les deux Grands et fin de l’Europe in
1216 urope indépendante. (On dirait certains jours que nous n’en sommes pas loin.)   2. La répression renforce les mouvements au
1217 lution), en Espagne, en France même (c’est à quoi nous en sommes en 1977), peut-être en URSS. L’Écosse, la Catalogne, la Bre
1218 vrai qu’en dernière analyse, l’avenir sera ce que nous sommes, décider que le scénario 1 ou le 2 va se réaliser supposerait
1219 upposerait une connaissance complète de l’état de nos énergies, de nos élans, de notre tonus vital, et de nos vrais désirs
1220 nnaissance complète de l’état de nos énergies, de nos élans, de notre tonus vital, et de nos vrais désirs actuels. Nous ne
1221 plète de l’état de nos énergies, de nos élans, de notre tonus vital, et de nos vrais désirs actuels. Nous ne disposons pas de
1222 ergies, de nos élans, de notre tonus vital, et de nos vrais désirs actuels. Nous ne disposons pas de cette connaissance, ma
1223 otre tonus vital, et de nos vrais désirs actuels. Nous ne disposons pas de cette connaissance, mais le seul fait de la cherc
1224 e la force que peut exercer une interprétation de notre présent et plus encore une image de l’avenir, je produirai maintenant
1225 emière de son succès étant qu’il soit posé devant nous pour tenter notre espoir et nous tirer à lui. Je ferai voir ce qui ré
1226 cès étant qu’il soit posé devant nous pour tenter notre espoir et nous tirer à lui. Je ferai voir ce qui résulterait de son é
1227 soit posé devant nous pour tenter notre espoir et nous tirer à lui. Je ferai voir ce qui résulterait de son échec. J’évaluer
1228 t. Rien n’empêchera, selon les lois en vigueur de nos États démocratiques, ces régions et associations de désigner des délé
1229 Rien n’empêchera que ces agences, dispersées dans nos divers pays — c’est-à-dire dans des villes distantes en moyenne d’une
1230 ’homme, la cité, et la nature, dans l’ensemble de nos pays. Dans le cadre de cette politique générale, rien n’empêchera, bi
1231 t-être les besoins de l’État, mais assurément pas les nôtres . Rien n’empêchera, enfin, que ces assemblées générales ne fonctionnen
1232 s lendemain, une fois obtenus de haute lutte ! Si nous voulons l’Europe — et nous pourrons l’avoir —, c’est à portée de nos
1233 us de haute lutte ! Si nous voulons l’Europe — et nous pourrons l’avoir —, c’est à portée de nos mains, dans nos bourgs et v
1234 e — et nous pourrons l’avoir —, c’est à portée de nos mains, dans nos bourgs et villages et dans les communes de quartier q
1235 rons l’avoir —, c’est à portée de nos mains, dans nos bourgs et villages et dans les communes de quartier qu’il nous faut i
1236 t villages et dans les communes de quartier qu’il nous faut instituer les moyens de la construire, et ils sont simples : le
1237 our des raisons bien évidentes : elle serait pour notre société une catastrophe sans précédent. Mais rien de pareil, bien au
1238 édent. Mais rien de pareil, bien au contraire, ne nous menacerait dans le cas qui me fascine… Si le rêve des régions se réal
1239  : tout ce qui était raisonnable y conduisait… Nous sommes tous colonisés Mais rien n’est moins certain que le raisonn
1240 e de l’Europe fédérée, et par là même, forfaire à nos responsabilités mondiales. La crise actuelle dans les relations entre
1241 e, les idéologies et la pharmacopée occidentales. Nous sommes tous colonisés, Européens et peuples du tiers-monde, par un ce
1242 siècles. Quant au tiers-monde, à peine libéré de notre présence bouleversante mais si brève aux yeux de l’histoire200, il s’
1243 istoire200, il s’est mis à revendiquer le pire de notre héritage (à mes yeux) et le moins assimilable par ses traditions : le
1244 ais dominante. Un ministre africain me disait : —  Nos frontières actuelles tracées à la règle sur une carte, dans un bureau
1245 s ou de Paris, ne riment à rien, mais beaucoup de nos jeunes gens se feraient tuer pour elles ; elles sont devenues symbole
1246 tuer pour elles ; elles sont devenues symboles de notre indépendance ! Se feraient-ils vraiment tuer pour ça, pour une dialec
1247 ux, rien qu’en se serrant la ceinture ? Pourrions- nous au contraire pousser la production jusqu’à combler toutes les pénurie
1248 centaines de milliards dépensés chaque année pour nos armements ? Mais nous savons par expérience que la majeure partie de
1249 s dépensés chaque année pour nos armements ? Mais nous savons par expérience que la majeure partie de ces sommes refluerait
1250 des banques suisses. Tout ne fut pas toujours de notre faute. Ils souffraient de famine quand nous n’étions pas nés. Ils meu
1251 s de notre faute. Ils souffraient de famine quand nous n’étions pas nés. Ils meurent encore de faim, mais en bien plus grand
1252 sultat du progrès — cependant que l’on meurt chez nous de manger trop. Cette fois-ci, notre faute est immense, mais ailleurs
1253 on meurt chez nous de manger trop. Cette fois-ci, notre faute est immense, mais ailleurs : elle est d’avoir offert, ou plutôt
1254 retrouvée. Le seul moyen de les inciter à éviter nos maux au lieu de les revendiquer, sera l’exemple vécu et réussi d’un d
1255 sera l’exemple vécu et réussi d’un dépassement de nos stato-nationalismes par la fédération continentale ; d’un dépassement
1256 mographique, d’où famine, mais d’où soif aussi de nos industries, il est non moins vrai que l’Europe seule peut produire le
1257 é, et tirera de sa libération les conclusions que nous aurions dû tirer, pour notre part, de l’échec du colonialisme, je sui
1258 de sa libération les conclusions que nous aurions tirer, pour notre part, de l’échec du colonialisme, je suis sceptique
1259 n les conclusions que nous aurions dû tirer, pour notre part, de l’échec du colonialisme, je suis sceptique. Il se peut que l
1260 aît lisiblement inscrite dans la problématique de notre temps. Et voilà bien pourquoi plusieurs hommes politiques, dont quatr
1261 sités vitales et ça ne vote pas. Qu’ont fait tous nos gouvernements, avertis par le club de Rome ? Et qu’ont fait les parti
1262 ut faire se lever d’autres forces. Rien de ce qui nous semble aujourd’hui définitivement installé dans une évidence granitiq
1263 vilisation quelconque ne se trouve remplie par la nôtre  : ni le consensus des meilleurs, ni celui du grand nombre ; ni l’amou
1264 rituel d’une aristocratie qui sait ce qu’elle se doit . Plus grave encore, cette civilisation ne peut produire nulle garanti
1265 itectes comme Doxiadis qui écrit : « L’expérience nous apprend que seules des unités de dimensions restreintes peuvent être
1266 gues comme Hermann Kahn, cité plus haut, qui voit nos États-nations, ayant perdu leurs raisons d’être, bientôt remplacés pa
1267 régions ? — Sans aucun doute, si les vues justes nous conduisaient. Mais depuis dix mille ans qu’il y a des hommes à histoi
1268 nnables dans les dix ou quinze ans prochains — et nous n’avons guère plus de temps pour décider de la survie de notre espèce
1269 guère plus de temps pour décider de la survie de notre espèce. Pédagogie des catastrophes — Seriez-vous radicalement p
1270 ns venir une série de catastrophes organisées par nos soins diligents quoique inconscients. Si elles sont assez grandes pou
1271 dirai pédagogiques, seules capables de surmonter notre inertie et l’invincible propension des chroniqueurs à taxer de « psyc
1272 divin, un roi madré et un dictateur fou pouvaient nous jeter d’un jour à l’autre, si cela leur chantait ou pour que nous cha
1273 jour à l’autre, si cela leur chantait ou pour que nous chantions. Quelques semaines plus tard, la guerre du Kippour fourniss
1274 e vent de l’histoire et de la guerre : formule de nos efforts actuels et prochains. Et peu m’importe de prévoir si la gauch
1275 ce qu’il faut instaurer, non le rappel de ce qui doit être sauvegardé. 181. Guillaume Tell de Friedrich von Schiller. 18
1276 ce petit exercice logique est trop compliqué. Il devrait à tout le moins combler d’aise les « locuteurs » du « discours » soci
1277 r lieu, puis les sous-sols et l’espace aérien, et nous assistons aujourd’hui à l’extension décuplée des eaux territoriales e
1278 ements régionaux étaient désignés d’en haut. Mais notre programme tient en un mot : décentralisation. » 204. Constantin Doxi
17 1977, L’Avenir est notre affaire. Conclusion. « Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? »
1279 omme, tout à l’heure, serait au moins prématurée. Nous voyons aujourd’hui certaines causes du péril où l’humain risque de s’
1280 ses du péril où l’humain risque de s’anéantir, et nous disons : ce serait trop bête ! Nous venons d’entrevoir la guérison po
1281 ’anéantir, et nous disons : ce serait trop bête ! Nous venons d’entrevoir la guérison possible. Nous avons les moyens de sau
1282 e ! Nous venons d’entrevoir la guérison possible. Nous avons les moyens de sauver « l’environnement » — la nature et nos hab
1283 yens de sauver « l’environnement » — la nature et nos habitats — in extremis. Mais que serait la beauté du Monde sans l’œil
1284 r le paysage et les décors n’aura plus de sens si nous ne sommes plus là, ou ce qui revient au même, si nous sommes encore l
1285 ne sommes plus là, ou ce qui revient au même, si nous sommes encore là mais aliénés, devenus incapables même de nostalgie p
1286 apables même de nostalgie pour ce qui fut un jour notre vie menacée. Mais il n’est pas de prévision d’avenir meilleur qui ne
1287 se par un homme meilleur. Car il arrivera… ce que nous sommes. Et quoi d’autre peut-il arriver ? Et venant d’où ? (À part le
1288 ant d’où ? (À part les tremblements de terre.) Il nous faut donc vouloir que le meilleur gagne — en nous. Et il nous faut d’
1289 nous faut donc vouloir que le meilleur gagne — en nous . Et il nous faut d’abord nous le représenter, nous le rendre présent,
1290 nc vouloir que le meilleur gagne — en nous. Et il nous faut d’abord nous le représenter, nous le rendre présent, l’anticiper
1291 meilleur gagne — en nous. Et il nous faut d’abord nous le représenter, nous le rendre présent, l’anticiper. On peut anticip
1292 ous. Et il nous faut d’abord nous le représenter, nous le rendre présent, l’anticiper. On peut anticiper l’avenir et le pré
1293 e pensée créatrice est du wishful thinking, prend nos désirs pour des réalités, jusqu’à ce que ces désirs créent ces réalit
1294 sirs créent ces réalités et leur donnent vie dans notre vie, les réalisent. Désirer le meilleur en nous et par la force du dé
1295 notre vie, les réalisent. Désirer le meilleur en nous et par la force du désir le devenir, c’est anticiper notre avenir, mi
1296 par la force du désir le devenir, c’est anticiper notre avenir, mieux : c’est le faire.   La décadence d’une société commence
1297 ible et c’est : Toi-même ! Car il arrivera ce que nous sommes : du mal au pire si nous restons aussi mauvais, et quelque bie
1298 l arrivera ce que nous sommes : du mal au pire si nous restons aussi mauvais, et quelque bien si nous devenons meilleurs, ob
1299 si nous restons aussi mauvais, et quelque bien si nous devenons meilleurs, obéissant mieux à notre vocation dans la cité. Ho
1300 ien si nous devenons meilleurs, obéissant mieux à notre vocation dans la cité. Hors de là point de communauté, ni donc de rég
1301 ues humaines. J’ai voulu lire l’avenir inscrit en nous — non certes dans nos chromosomes : n’allons-nous pas nous cacher une
1302 u lire l’avenir inscrit en nous — non certes dans nos chromosomes : n’allons-nous pas nous cacher une fois de plus derrière
1303 nous — non certes dans nos chromosomes : n’allons- nous pas nous cacher une fois de plus derrière les arbres, aux forêts du p
1304 n certes dans nos chromosomes : n’allons-nous pas nous cacher une fois de plus derrière les arbres, aux forêts du passé prof
1305 arbres, aux forêts du passé profond ! — mais dans nos attitudes présentes. Si vous voulez prévenir tel désastre probable ou
1306 umaine dit seulement : Convertissez-vous ! Le mot doit être ici reçu dans toute sa force et dans la plénitude de son sens. (
1307 monde, qui est la vitalité d’une société. Mais il nous faut pousser l’analyse sur nous-mêmes : que choisissons-nous réelleme
1308 ousser l’analyse sur nous-mêmes : que choisissons- nous réellement ? Au niveau des États-nations tout est joué, tout est perd
1309 , une tendance suicidaire assez puissante. Alors, nous — chacun de nous — changeons de cap, changeons de buts, ordonnons nos
1310 icidaire assez puissante. Alors, nous — chacun de nous  — changeons de cap, changeons de buts, ordonnons nos moyens à ces but
1311  — changeons de cap, changeons de buts, ordonnons nos moyens à ces buts — recréons la communauté ! Ce ne sera pas encore la
1312 enir, sinon d’abord qu’il dure, et cela dépend de nous . C’est pourquoi cette génération ne recevra pas d’autre oracle que ce
1313 le que celui d’Isaïe à Séir, c’est de lui qu’elle devra tirer son espoir et sa résolution. Et ce n’est pas la promesse d’une
1314 enture d’être homme, si elle prend naissance dans notre cœur.   Écoutons maintenant le cri sublime : De Séir, une voix crie