1 1977, L’Avenir est notre affaire. Introduction. Crise de l’avenir
1 uté, et l’on nous dit pourtant qu’avant la fin du siècle quatre cinquièmes des hommes s’y seront entassés ; quand nos richesse
2 origines, durant quelques dizaines de milliers de siècles , n’avait fait que répondre aux défis de la nature dont il vivait. Il
3 nageait, ont finalement permis à l’homme de notre siècle une première prise de conscience et une première formulation du mouve
2 1977, L’Avenir est notre affaire. Première partie. Système de la crise — 1. La religion de la croissance
4 ans. Nous serons quelque six milliards en fin de siècle , cela paraît inévitable à la plupart des démographes tandis que j’écr
5 s’accroît de 70 millions par an ; avant la fin du siècle , ce sera davantage. Qu’on ne compte pas sur la guerre pour « arranger
6 pulation mondiale pourrait se stabiliser d’ici un siècle à 16 milliards environ, soit quatre fois le chiffre actuel. Il s’agit
7 e la misère. Car une population doublée en fin de siècle suppose une production au moins doublée d’aliments, d’énergie, de mac
8 mes. Au reste, il n’est pas sûr qu’à la fin de ce siècle , il y ait autant de Français dans toute la France. Mais cela ne résou
9 Œcumenopolis — laquelle, vers la fin du prochain siècle , engloberait toute l’humanité et toute la Terre, inclus ses restes de
10 ses villes nouvelles comme l’Europe aux débuts du siècle dernier. En fait, il s’occidentalise avec des retards divers, tandis
11 exemple « Il est fort possible qu’à la fin du siècle , le problème de l’eau pure et abondante dépasse en importance tous le
12 ges — le progrès techno-scientifique, depuis deux siècles , semble avoir consisté : — dans le remplacement systématique de subst
13 croissance »… Le concept de croissance, depuis un siècle et demi, en tant que référentiel unique de l’industrie (la rentabilit
14 nde influence sur la société occidentale de notre siècle  : il a démythifié le dogme de la croissance et c’était tout ce que le
15 es dans le tiers-monde. 26. Voir mes Vingt-huit siècles d’Europe, chap. V, « Les étymologies », p. 31 et 32. 27. Sur la Sop
3 1977, L’Avenir est notre affaire. Première partie. Système de la crise — 2. Le grand litige
16 randis de part et d’autre dans le grand litige du siècle . Et je ne crains nullement que cette approche lie mon ouvrage à de l’
17 plus, ce n’est guère pensable, et dans moins d’un siècle (quatre-vingt-dix-huit ans exactement) seize mille-trois-cent-quatre-
18 ique. Il y a de fortes chances qu’avant la fin du siècle , son taux de croissance s’établisse à zéro. La pression qu’on invoque
19 nution des ressources pétrolières d’ici la fin du siècle . Ces deux phrases résument une étude du New Scientist (19 décembre 1
20 trice, ne seront pas compétitives avant la fin du siècle . » — Cette prévision est mensongère, car elle ne pourrait se vérifier
21 les traits principaux qui ont fait, au cours des siècles , la force des monarchies de droit divin. À savoir : le secret, qu’on
4 1977, L’Avenir est notre affaire. Première partie. Système de la crise — 3. La clé du système ou l’État-nation
22 d’un coup la crise est là. Cela commence avec le siècle qui voit la formation de l’industrie et des nations étatisées ; se po
23 eux, qui est leur modèle, a un peu moins de deux siècles d’âge, et l’on voit bien que leur « période » de demi-vie — qui est l
24 istoire de l’État-nation Ils ont moins de deux siècles d’âge, si l’on remonte à leur entrée dans le monde, c’est-à-dire à le
25 cadre, faute d’un principe d’union. Pendant trois siècles , l’État royal se cherche. Au xvie , les empires dominent encore : le
26 moderne n’est autre chose que le roi des derniers siècles , qui continue triomphalement son labeur acharné, étouffant toutes les
27 l’État-nation a conquis le monde en moins de deux siècles . Ailleurs, on a d’autres faiblesses typiques : le culte de l’Obrigkei
28 de la nation74. Quels qu’aient pu être, depuis un siècle et demi, les épisodes de cette partie à trois et le détail du jeu des
29 is systémiques. Voici leur enchaînement depuis un siècle et demi : a) L’État-nation est lié à la guerre dans sa genèse et en
30 , par exemple (et en plusieurs autres cas), notre siècle a fait un crime majeur du libre choix de l’individu : on le fusille s
31 écider sans le connaître ? nous dit la science du siècle dernier. Comment le connaître si nous refusons d’en décider ? nous di
32 llet, Le Roi et ses ministres durant les derniers siècles de la monarchie, 1912. 67. Cf. Pierre Maugué, « Les notions de natio
5 1977, L’Avenir est notre affaire. Deuxième partie. De la prévision — 4. Un « Essai sur l’avenir » en 1948
33 es fées, et qu’ils y arrivent après deux ou trois siècles d’application des bons esprits. Voilà le sérieux nouveau, Futilité ur
34 iniste et mécaniste que lui donnait la science du siècle passé) favorise l’abdication des responsabilités personnelles. Les « 
6 1977, L’Avenir est notre affaire. Deuxième partie. De la prévision — 5. Naissance de la prospective
35 Lieux et dates Un peu avant le milieu de notre siècle , quelques experts lucides et donc inquiets s’avisent que l’avenir, no
36 truite « en une seule heure… et sa fumée monte au siècle des siècles » (chap. 19) en un énorme champignon. Puis Satan lié pour
37 une seule heure… et sa fumée monte au siècle des siècles  » (chap. 19) en un énorme champignon. Puis Satan lié pour mille ans —
38 de mieux être. Tout l’Occident, depuis plus d’un siècle , se persuade avec les marxistes et la bourgeoisie patronale que les r
39 és » de l’économie industrielle des xixe et xxe siècles , invoquées par marxistes et capitalistes. Mais attention : que la tec
40 pas notre affaire ? Dès les années 1950 de ce siècle , l’humanité est devenue capable de tuer la nature et de se suicider.
41 a changé ce jeu, depuis les années 1960 de notre siècle , c’est le progrès lui-même, ou plus exactement l’emballement de son m
42 issent au bout de quelques mois ? » Aux débuts du siècle , la plupart des scientifiques excluent la possibilité de vol d’un app
43 non réalisées. Dans les années 1950 à 1960 de ce siècle , on atteignit probablement les sommets de l’utopie technologique. L’a
7 1977, L’Avenir est notre affaire. Deuxième partie. De la prévision — 6. L’avenir sensible au cœur
44 q ans, et 16 384 fois plus dans un peu moins d’un siècle . Mais le meilleur exemple d’une prévision utile nous est donné par le
45 r. Or, ces cinq événements résument l’histoire du siècle . Imprévisible par la méthode des « projections sans surprises », ou d
46 s vrais désirs. Les deux plus grands fléaux du siècle J’en étais là de mes réflexions sur les approches de l’avenir lors
8 1977, L’Avenir est notre affaire. Deuxième partie. De la prévision — 7. Première histoire de fous : l’auto
47 re car, à cette époque-là (qui est le tournant du siècle ) « il n’y avait pas de demande pour les automobiles ». Phrase inouïe,
48 es ». Phrase inouïe, constat vertigineux, aveu du siècle  ! En quelques décennies, Ford va changer tout cela : c’est dire qu’il
49 uturologues, chargée de prévoir, aux débuts de ce siècle , l’histoire que l’on vient de résumer. Je dis que leur tâche est impo
50 isions si souvent publiées depuis le milieu de ce siècle quant aux effets de “l’explosion démographique” (2 500 000 hommes au
51 que sa civilisation poursuit depuis près de deux siècles , l’Occidental est saisi d’un étrange malaise. Il soupçonne, par éclai
9 1977, L’Avenir est notre affaire. Deuxième partie. De la prévision — 8. Deuxième histoire de fous : Hitler
52 ystère. Les effets fracassants déclenchés dans le siècle par son apparition sont bien connus : on n’y retrouve pas à l’analyse
53 r le mouvement qu’Hitler sut enflammer dans notre siècle existait en puissance dans l’âme humaine depuis la formation de la pr
54 les maoïstes, a répondu à la question centrale du siècle (qui est religieuse au sens élémentaire, sociologique) en offrant une
55 l sens auquel l’immense majorité des hommes de ce siècle croit vraiment. Les temps sont proches quand les finalités d’une soci
56 e temps, l’Esprit revient investir le discours du siècle . Soudain dans le sursaut de la frayeur sacrée, plusieurs entendent et
10 1977, L’Avenir est notre affaire. Troisième partie. Repartir de l’homme — 9. Devenir soi-même
57 e bétonnage universel détruisant l’humus pour des siècles  ; la production de plastique indestructible et de plutonium à longue
58 fatalités, des agents anonymes du destin de notre siècle . Mais ce n’est pas « la route qui tue » — ce sont des automobilistes
59 rsonnalistes et communautaires, qui sera celle du siècle à venir, sauf cataclysme écologique ou nucléaire. Je ne puis rien pré
60 surtout de la Personne de Jésus-Christ, dont les siècles suivants vont déduire la notion de personne humaine — à la fois trans
11 1977, L’Avenir est notre affaire. Troisième partie. Repartir de l’homme — 10. Passage de la personne à la cité
61 lthusius a échoué de son vivant et pour les trois siècles suivants, c’est entendu. Mais ce qui a gagné contre lui, c’était préc
62 tion sociologique et juridique de l’Université du siècle dernier, fondée sur la croyance mystique que l’État est « quelque cho
63 eurs centrales nucléaires, et leurs « contrats du siècle  ». Si l’État c’était nous, ici, et vous dans le pays voisin on ne se
64 e notre temps. Dès le début des années 1930 de ce siècle , une jeunesse alertée, mais sans « moyens » posait les bases du mouve
65 2. La société occidentale ayant passé en quelques siècles de l’organisation tribale aux entassements mégalopolitains, par les é
66 entrée avec nous dans sa crise décisive. Voici un siècle encore, quatre cinquièmes de l’humanité vivaient dans des communautés
67 on calcule qu’elles enfermeront vers la fin de ce siècle quatre cinquièmes de l’humanité, les relations se dégradent avec une
12 1977, L’Avenir est notre affaire. Troisième partie. Repartir de l’homme — 11. Les variétés de l’expérience communautaire
68 nt certains ont plus de mille ans, tous plusieurs siècles . Faut-il en inférer que la durée d’une communauté fermée serait propo
69 presque toutes les communautés des xixe et xxe siècles , des phalanstères fouriéristes aux communes hippies. Il se peut que L
70 ut répondre, avec une efficacité éprouvée par les siècles , que la discipline rigoureuse du couvent. La Règle restitue la distan
71 Et, pourtant, beaucoup pensent qu’à la fin de ce siècle , ces grandes villes auront aspiré et encagé la quasi-totalité du genr
72 les bourgs et villages qui n’ont fait depuis des siècles que doubler ou tripler, voire décupler, sans changer pour autant de n
13 1977, L’Avenir est notre affaire. Troisième partie. Repartir de l’homme — 12. Que tout appelle les régions
73 es régions Selon l’un des grands géographes du siècle dernier, Vidal de la Blache, « une région n’est pas quelque chose qu’
74 oujours plus puissantes (10 000 MW vers la fin du siècle ) décrétées d’intérêt national, et permettant d’accroître indéfiniment
14 1977, L’Avenir est notre affaire. Troisième partie. Repartir de l’homme — 13. Les variétés de l’expérience régionale
75 ura-t-il raison, à toutes fins politiques dans ce siècle . Rien n’est plus propre à la personne que l’usage qu’elle fait de la
76 ntale… Certains d’entre eux remontent à plusieurs siècles . L’existence de ces États-nations nous paraît tellement normale qu’il
77 la Capitale, n’a pas mal réussi en moins de deux siècles . On peut s’en assurer si l’on se reporte à cette déclaration de l’abb
78 hangé, certes, selon toutes apparences… Mais deux siècles , c’est peu pour l’âme d’un peuple, pour ces réalités irréductibles à
79 arrêtent par là même à l’idée que s’en faisait le siècle dernier. Je réponds aux savants que ma réaction de « laïc » aux agres
15 1977, L’Avenir est notre affaire. Troisième partie. Repartir de l’homme — 14. L’autogestion politique
80 tralisation administrative poursuivie pendant des siècles par les rois mais longtemps retardée par les « privilèges », c’est-à-
81 ublique a été seule en mesure d’imposer depuis un siècle , et selon lequel l’homme d’aujourd’hui croit sans la moindre discussi
82 ir du Xe millénaire avant notre ère. Au cours des siècles de l’histoire moderne, ce sont les guerres qui ont servi de prétexte
83 d’espoirs, ruine de ces monuments édifiés par les siècles , témoins des gloires et des drames d’un peuple… Mais vous rêvez, mons
84 ’entendez, mais comme l’a dit un grand penseur du siècle dernier : « la tyrannie est le souverain désordre176 ». Les plus gran
16 1977, L’Avenir est notre affaire. Troisième partie. Repartir de l’homme — 15. Stratégie
85 s n’a pas pris neuf mois pour se faire, mais cinq siècles . La Suisse est le produit d’un passé, auquel se réfèrent sans défaut
86 es vides ou des pans de désert rongés pendant des siècles (il serait beaucoup trop cher de les raser, presque impossible d’effa
87 béton, il faudrait plusieurs décennies, plus d’un siècle souvent. Ce que nous faisons aujourd’hui engage ou compromet irrévoca
88 cette union.   3. — La véritable alternative du siècle . En 1949, à la Conférence européenne de la culture, à Lausanne, j’ent
89 a paix, comme la vie. » Cette antithèse domine le siècle . Elle est son véritable drame. Toutes les autres pâlissent devant ell
90 es, et de la grande poésie pour deux ou trois par siècle . Certains me disent que la Jeunesse dit aujourd’hui (est-ce leur écho
91 voyons comment cela se traduit dans la réalité du siècle . Soit le problème majeur de l’environnement. C’est décidément la droi
92 bien ne faites-vous que répéter un mot d’ordre du siècle passé ? Entretenir la haine qui pousse à la révolte (tendance gauchis
93 ns (et tous les autres peuples à leur suite en ce siècle ) tiennent depuis 1792 pour révolutionnaires, et même pour l’essentiel
94 tités morales qu’elles sont devenues au cours des siècles , ces réserves profondes d’expérience historique et politique, ces com
95 e, écossaise, irlandaise et galloise, pendant des siècles , avant d’appliquer les mêmes procédés aux peuples des trois Amériques
96 uples européens, et avec quel succès, pendant des siècles . Quant au tiers-monde, à peine libéré de notre présence bouleversante
97 r trop tôt » : tout va trop vite. Il a fallu cinq siècles exactement (1300-1800) pour préparer l’État-nation, moins d’un siècle
98 300-1800) pour préparer l’État-nation, moins d’un siècle pour en imposer le modèle à toute l’Europe, et soixante ans pour le p
99 rs C, je la trouve déjà formulée par Héraclite au siècle d’or de Delphes, de la Pythie, et de la naissance des cités grecques