1
enève) le groupe Cadmos comprend une trentaine
de
membres ressortissants de neuf pays de l’Europe de l’Ouest, économist
2
comprend une trentaine de membres ressortissants
de
neuf pays de l’Europe de l’Ouest, économistes, écologistes, éducateur
3
trentaine de membres ressortissants de neuf pays
de
l’Europe de l’Ouest, économistes, écologistes, éducateurs, politologu
4
sociologues. Il s’est donné pour objectif général
de
poursuivre une réflexion pluridisciplinaire sur les problèmes et les
5
es problèmes et les responsabilités des Européens
d’
aujourd’hui face à leur union nécessaire, aux valeurs qui la favorisen
6
he commune proposée au Groupe a été l’élaboration
d’
un Rapport au peuple européen sur l’état de l’union de l’Europe (e
7
tion d’un Rapport au peuple européen sur l’état
de
l’union de l’Europe (en l’absence de tout haut magistrat désigné po
8
Rapport au peuple européen sur l’état de l’union
de
l’Europe (en l’absence de tout haut magistrat désigné pour ce faire
9
sur l’état de l’union de l’Europe (en l’absence
de
tout haut magistrat désigné pour ce faire par une Constitution). Au
10
roupe a discuté les textes proposés par plusieurs
de
ses membres sur les thèmes retenus pour cette année. C’est la synthès
11
hèmes retenus pour cette année. C’est la synthèse
de
ces discussions qui est aujourd’hui soumise au public européen. Ont c
12
au public européen. Ont contribué à l’élaboration
de
l’Introduction et des sept chapitres de ce premier Rapport, par des t
13
aboration de l’Introduction et des sept chapitres
de
ce premier Rapport, par des textes, informations, arguments et critiq
14
Zurich. Emilio Fontela, Professeur à l’Université
de
Genève. Jacques Freymond, Professeur à l’Institut universitaire des h
15
ri Schwamm, Professeur à l’Institut universitaire
d’
études européennes, Genève. Manfred Siebker, Physicien et sociologue,
16
lture, Genève porte seul l’entière responsabilité
de
l’ordonnance des contributions si généreusement mises à sa dispositio
17
mises à sa disposition par les membres du Groupe,
de
leur synthèse et des conclusions qu’il en a tirées. Le Centre europée
18
en de la culture remercie la Fondation européenne
de
la culture (Amsterdam) qui a rendu possible les réunions du groupe Ca
19
e les réunions du groupe Cadmos et la préparation
de
ce premier Rapport.
20
Introduction
De
quelle Europe s’agit-il ? L’Europe en formation ne semble pas du t
21
le est peu vue. L’élimination des derniers droits
de
douane entre les neuf pays du Marché commun s’est effectuée le 1er ju
22
t pourtant le premier achèvement du grand dessein
de
Jean Monnet, inspirateur de l’Europe économique, son premier objectif
23
ment du grand dessein de Jean Monnet, inspirateur
de
l’Europe économique, son premier objectif pleinement atteint. Faut-il
24
t depuis plusieurs années la plupart des journaux
de
nos pays, tout en lui consacrant de plus en plus de place dans leurs
25
nos pays, tout en lui consacrant de plus en plus
de
place dans leurs colonnes ? Ou plutôt que l’Europe qui intéresse au s
26
l’Europe qui intéresse au sens fort les Européens
d’
aujourd’hui n’est pas d’abord celle de l’économie et du libre-échange
27
s Européens d’aujourd’hui n’est pas d’abord celle
de
l’économie et du libre-échange commercial, mais bien celle des chance
28
e-échange commercial, mais bien celle des chances
de
la vie, c’est-à-dire des chances de la paix et du maintien des libert
29
e des chances de la vie, c’est-à-dire des chances
de
la paix et du maintien des libertés, donc du progrès des responsabili
30
sse. Ou du moins le disait-elle jusqu’à l’annonce
de
l’élection du Parlement européen. Voici quelques échantillons de titr
31
u Parlement européen. Voici quelques échantillons
de
titres sur plusieurs colonnes parus dans les principaux journaux de F
32
ieurs colonnes parus dans les principaux journaux
de
France, de Suisse, de Belgique, d’Italie, d’Allemagne et de Grande-Br
33
nes parus dans les principaux journaux de France,
de
Suisse, de Belgique, d’Italie, d’Allemagne et de Grande-Bretagne, de
34
ans les principaux journaux de France, de Suisse,
de
Belgique, d’Italie, d’Allemagne et de Grande-Bretagne, de 1974 à 1976
35
ipaux journaux de France, de Suisse, de Belgique,
d’
Italie, d’Allemagne et de Grande-Bretagne, de 1974 à 1976 : Sur l’Euro
36
naux de France, de Suisse, de Belgique, d’Italie,
d’
Allemagne et de Grande-Bretagne, de 1974 à 1976 : Sur l’Europe en géné
37
de Suisse, de Belgique, d’Italie, d’Allemagne et
de
Grande-Bretagne, de 1974 à 1976 : Sur l’Europe en général : « L’Europ
38
que, d’Italie, d’Allemagne et de Grande-Bretagne,
de
1974 à 1976 : Sur l’Europe en général : « L’Europe agonise » — « L’Eu
39
t » — « Les Neuf ont étalé divergences et absence
de
volonté politique » — « Fallito del vertico europeo » — « L’anarchie
40
— « Fallito del vertico europeo » — « L’anarchie
de
la CEE » — « Europa auf der Flucht » — « Europe passes a milestone in
41
ilestone in lagging drive for unity ». La lecture
de
ces titres pose une question : de quelle Europe parlent-ils ? Quelle
42
y ». La lecture de ces titres pose une question :
de
quelle Europe parlent-ils ? Quelle est l’Europe qui selon eux « agoni
43
ropéenne, ou Marché commun. Et qu’on essaie alors
de
montrer sérieusement soit les raisons de son échec relatif, soit en q
44
ie alors de montrer sérieusement soit les raisons
de
son échec relatif, soit en quoi et pourquoi l’institution aurait fait
45
Bruxelles, c’est fini ! » équivaudrait à la mort
de
l’Europe, ce qui est très loin d’être évident. S’il s’agit de l’Europ
46
drait à la mort de l’Europe, ce qui est très loin
d’
être évident. S’il s’agit de l’Europe des États plus ou moins « unis »
47
ce qui est très loin d’être évident. S’il s’agit
de
l’Europe des États plus ou moins « unis » ou « confédérés », dont les
48
le jour aussi longtemps que les États refuseront
de
rien céder de leur souveraineté nationale. S’agirait-il enfin de l’Eu
49
longtemps que les États refuseront de rien céder
de
leur souveraineté nationale. S’agirait-il enfin de l’Europe réelle, c
50
e leur souveraineté nationale. S’agirait-il enfin
de
l’Europe réelle, celle des Européens vivants, de leurs cultures et de
51
de l’Europe réelle, celle des Européens vivants,
de
leurs cultures et de leurs espoirs ? Mais alors comment pourrait-on a
52
celle des Européens vivants, de leurs cultures et
de
leurs espoirs ? Mais alors comment pourrait-on avec un tel sang-froid
53
s la voix et parfois même avec un je-ne-sais-quoi
de
complaisant dans la résignation, voire de sournoisement jubilant, ann
54
is-quoi de complaisant dans la résignation, voire
de
sournoisement jubilant, annoncer et accepter que tout cela soit perdu
55
n, personnellement. Ils en parlent comme on parle
de
malheurs étrangers, de la mort qui n’arrive qu’aux autres. Mais sont-
56
en parlent comme on parle de malheurs étrangers,
de
la mort qui n’arrive qu’aux autres. Mais sont-ils bien conscients du
57
fait inéluctable qu’ils subiront le sort concret
de
l’Europe, peu importe qu’ils soient pour ou contre, de gauche ou de d
58
Europe, peu importe qu’ils soient pour ou contre,
de
gauche ou de droite, européistes ou nationalistes ? Leurs formules dr
59
mporte qu’ils soient pour ou contre, de gauche ou
de
droite, européistes ou nationalistes ? Leurs formules dramatiques ref
60
dramatiques reflètent bien moins la réalité vécue
de
notre continent qu’une confusion générale des esprits quant à la vrai
61
sion générale des esprits quant à la vraie nature
de
l’Europe dont ils parlent. Cette « Europe » ne serait-elle qu’un marc
62
? qu’une communauté économique ? qu’une alliance
d’
États souverains ? Ne doit-elle pas être au contraire l’ensemble des E
63
e pas être au contraire l’ensemble des Européens,
de
leurs pays, de leurs problèmes, de leurs souvenirs et de leurs espoir
64
ontraire l’ensemble des Européens, de leurs pays,
de
leurs problèmes, de leurs souvenirs et de leurs espoirs, tels que dou
65
des Européens, de leurs pays, de leurs problèmes,
de
leurs souvenirs et de leurs espoirs, tels que douze siècles d’histoir
66
s pays, de leurs problèmes, de leurs souvenirs et
de
leurs espoirs, tels que douze siècles d’histoire commune et trois mil
67
enirs et de leurs espoirs, tels que douze siècles
d’
histoire commune et trois millénaires de cultures mêlées les ont formé
68
e siècles d’histoire commune et trois millénaires
de
cultures mêlées les ont formés, de l’Ibérie aux pays baltes, de l’Éco
69
is millénaires de cultures mêlées les ont formés,
de
l’Ibérie aux pays baltes, de l’Écosse aux Balkans, et de la Grèce à l
70
lées les ont formés, de l’Ibérie aux pays baltes,
de
l’Écosse aux Balkans, et de la Grèce à la Scandinavie ? Objectifs
71
érie aux pays baltes, de l’Écosse aux Balkans, et
de
la Grèce à la Scandinavie ? Objectifs de ce Rapport Qu’il soit
72
s, et de la Grèce à la Scandinavie ? Objectifs
de
ce Rapport Qu’il soit bien entendu que ce Rapport parlera de l’Eur
73
Qu’il soit bien entendu que ce Rapport parlera
de
l’Europe vécue, celle des Européens non des États, celle des citoyens
74
on des fonctionnaires, celle des problèmes vitaux
de
tous les habitants de notre « cap de l’Asie », non pas seulement de c
75
celle des problèmes vitaux de tous les habitants
de
notre « cap de l’Asie », non pas seulement de ceux des neuf pays dont
76
nts de notre « cap de l’Asie », non pas seulement
de
ceux des neuf pays dont les gouvernements se sont associés à Bruxelle
77
gouvernements se sont associés à Bruxelles en vue
d’
harmoniser leurs politiques industrielles et commerciales. On situera
78
lles et commerciales. On situera d’abord l’Europe
d’
aujourd’hui dans les réalités mondiales, puis dans les réalités occide
79
ns les réalités occidentales. On essaiera ensuite
de
formuler en priorité les problèmes du siècle qui, par leur nature ou
80
s nationales, et qui appellent donc des solutions
d’
union continentales ou régionales, au-delà et en deçà de nos États-nat
81
’aucun État ne peut résoudre seul La situation
de
l’Europe dans le Monde d’aujourd’hui est caractérisée par un contrast
82
re seul La situation de l’Europe dans le Monde
d’
aujourd’hui est caractérisée par un contraste violent : le tiers-monde
83
un contraste violent : le tiers-monde est en état
d’
explosion démographique, particulièrement dans le Sud-Est asiatique et
84
ns le Sud-Est asiatique et dans certaines parties
de
l’Amérique latine, tandis que dans les pays industrialisés de l’Europ
85
e latine, tandis que dans les pays industrialisés
de
l’Europe, le taux de croissance est en baisse, approchant parfois de
86
dans les pays industrialisés de l’Europe, le taux
de
croissance est en baisse, approchant parfois de la croissance zéro. (
87
x de croissance est en baisse, approchant parfois
de
la croissance zéro. (Le phénomène se reproduit au sein de l’Union sov
88
u sein de l’Union soviétique : tandis que le taux
de
naissance dans la partie russe demeure bas, celui des républiques asi
89
quelques décennies, l’URSS comptera une majorité
de
musulmans et d’Asiatiques.) Voilà qui est propre à modifier d’une man
90
ies, l’URSS comptera une majorité de musulmans et
d’
Asiatiques.) Voilà qui est propre à modifier d’une manière dramatique
91
et d’Asiatiques.) Voilà qui est propre à modifier
d’
une manière dramatique les équilibres dits « traditionnels » entre l’E
92
besoins alimentaires du tiers-monde vont croître
d’
une manière inévitablement catastrophique dans plusieurs cas. Un exemp
93
émographes du Bangladesh prévoient un taux annuel
de
morts par famine de plus de 20 millions par an dans les années 1980,
94
voient un taux annuel de morts par famine de plus
de
20 millions par an dans les années 1980, jusqu’à ce que l’excès de po
95
r an dans les années 1980, jusqu’à ce que l’excès
de
population soit corrigé « par la Nature » — à moins que des quantités
96
r la Nature » — à moins que des quantités énormes
de
nourriture ne puissent être procurées de l’extérieur. Une partie de c
97
énormes de nourriture ne puissent être procurées
de
l’extérieur. Une partie de cette alimentation pourrait être fournie p
98
uissent être procurées de l’extérieur. Une partie
de
cette alimentation pourrait être fournie par les États-Unis, et par e
99
ar les États-Unis, et par eux seuls, mais au prix
d’
une expansion rapide de leur production agricole, qui se trouve être p
100
ar eux seuls, mais au prix d’une expansion rapide
de
leur production agricole, qui se trouve être particulièrement vorace
101
nt au pétrole. Il ne sera pas facile pour les USA
de
ne jamais abuser de cet avantage à des fins politiques, d’autant que
102
sera pas facile pour les USA de ne jamais abuser
de
cet avantage à des fins politiques, d’autant que l’URSS restera peut-
103
s important pour le blé américain dans les années
de
mauvaises récoltes. Or, ces années vont être de plus en plus fréquent
104
iculture. Nous devons nous attendre à une période
d’
alternances, pendant un siècle au moins, de chaleurs et de froids exce
105
ériode d’alternances, pendant un siècle au moins,
de
chaleurs et de froids excessifs, de sécheresses et d’inondations. Il
106
ances, pendant un siècle au moins, de chaleurs et
de
froids excessifs, de sécheresses et d’inondations. Il ne s’agit encor
107
cle au moins, de chaleurs et de froids excessifs,
de
sécheresses et d’inondations. Il ne s’agit encore que d’hypothèses, m
108
haleurs et de froids excessifs, de sécheresses et
d’
inondations. Il ne s’agit encore que d’hypothèses, mais ce qui paraît
109
eresses et d’inondations. Il ne s’agit encore que
d’
hypothèses, mais ce qui paraît sûr, c’est que le développement technol
110
t à la population du tiers-monde, et leur moyenne
d’
âge sera plus élevée. L’accroissement de la population mondiale et de
111
r moyenne d’âge sera plus élevée. L’accroissement
de
la population mondiale et de ses « besoins » par tête en énergie et e
112
vée. L’accroissement de la population mondiale et
de
ses « besoins » par tête en énergie et en matières premières — dans u
113
res — dans une économie agressive et gaspilleuse,
de
type occidental — ne saurait manquer d’entraîner des répercussions tr
114
pilleuse, de type occidental — ne saurait manquer
d’
entraîner des répercussions très dures pour l’ensemble des peuples de
115
ercussions très dures pour l’ensemble des peuples
de
l’Europe. En effet, ayant été les premiers à lancer la révolution ind
116
tomatique à la plupart de nos sources extérieures
d’
approvisionnement. La crise du pétrole en 1973 a montré combien notre
117
iques lointains sur lesquels nous n’exerçons plus
de
contrôle, et qui nous trouvent d’autant plus désarmés que nous n’avon
118
n’exerçons plus de contrôle, et qui nous trouvent
d’
autant plus désarmés que nous n’avons aucun plan de premiers secours m
119
’autant plus désarmés que nous n’avons aucun plan
de
premiers secours mutuels, aucune politique commune à moyen et à long
120
illes circonstances, l’union serait vitale. Faute
de
quoi, nos États courent le risque immédiat d’être infiltrés, puis env
121
ute de quoi, nos États courent le risque immédiat
d’
être infiltrés, puis envahis, colonisés matériellement et moralement l
122
les uns des autres ! Toutes ces tensions, lourdes
de
conflits latents, menacent l’ensemble des Européens dans leurs condit
123
nt l’ensemble des Européens dans leurs conditions
d’
existence économique d’abord, puis d’indépendance politique, et finale
124
s conditions d’existence économique d’abord, puis
d’
indépendance politique, et finalement de survie pure et simple. Car il
125
ord, puis d’indépendance politique, et finalement
de
survie pure et simple. Car il est clair qu’aucun de nos pays ne saura
126
survie pure et simple. Car il est clair qu’aucun
de
nos pays ne saurait faire face isolément à ces périls. Les solutions
127
continentales dépassent à l’évidence la capacité
de
chacun de nos États, tant pour leur élaboration que pour leur exécuti
128
ales dépassent à l’évidence la capacité de chacun
de
nos États, tant pour leur élaboration que pour leur exécution. Seule
129
’union des Européens aurait des chances sérieuses
de
parvenir à des résultats appréciables à l’échelle mondiale. Déséquil
130
opoles étrangers conduisant à des formes diverses
d’
asservissement économique, puis politique ; crise de civilisation lais
131
asservissement économique, puis politique ; crise
de
civilisation laissant prévoir des désastres désormais calculables si
132
dans le même sens et au même rythme — l’addition
de
ces données physiques, matérielles, alimentaires, climatiques ou écon
133
itales qu’elles soient, est loin de rendre compte
de
toute la réalité que doivent affronter aujourd’hui les habitants de l
134
é que doivent affronter aujourd’hui les habitants
de
la péninsule Europe. Tous les observateurs lucides de l’époque l’ont
135
a péninsule Europe. Tous les observateurs lucides
de
l’époque l’ont senti. Tous nous répètent qu’il s’agit désormais d’ori
136
senti. Tous nous répètent qu’il s’agit désormais
d’
orienter autrement le « développement » de notre société, et de revoir
137
sormais d’orienter autrement le « développement »
de
notre société, et de revoir la définition de ce que nous, Européens,
138
trement le « développement » de notre société, et
de
revoir la définition de ce que nous, Européens, avons été les premier
139
nt » de notre société, et de revoir la définition
de
ce que nous, Européens, avons été les premiers et pendant longtemps l
140
uls à nommer le « Progrès ». Le bonheur, le salut
de
l’humanité, et tout simplement : son bien-être matériel, sont-ils vra
141
sont-ils vraiment liés à la croissance du PNB et
de
la consommation d’énergie, comme l’ont cru, depuis le siècle dernier,
142
liés à la croissance du PNB et de la consommation
d’
énergie, comme l’ont cru, depuis le siècle dernier, capitalistes et co
143
listes et libéraux ? Mais si cela doit nous mener
de
crise en crise et de pénuries en famines au désastre final de la guer
144
Mais si cela doit nous mener de crise en crise et
de
pénuries en famines au désastre final de la guerre nucléaire, ne sera
145
crise et de pénuries en famines au désastre final
de
la guerre nucléaire, ne serait-il pas temps de changer de cap ? De ré
146
al de la guerre nucléaire, ne serait-il pas temps
de
changer de cap ? De réviser les dogmes du progrès matériel, de la cro
147
erre nucléaire, ne serait-il pas temps de changer
de
cap ? De réviser les dogmes du progrès matériel, de la croissance ill
148
éaire, ne serait-il pas temps de changer de cap ?
De
réviser les dogmes du progrès matériel, de la croissance illimitée de
149
cap ? De réviser les dogmes du progrès matériel,
de
la croissance illimitée de tout et de n’importe quoi, du salut par la
150
s du progrès matériel, de la croissance illimitée
de
tout et de n’importe quoi, du salut par la quantité au mépris de la q
151
s matériel, de la croissance illimitée de tout et
de
n’importe quoi, du salut par la quantité au mépris de la qualité qui
152
’importe quoi, du salut par la quantité au mépris
de
la qualité qui ne peut pas être comptabilisée ? Demandons-nous alors
153
peut imaginer, vouloir et réaliser ce changement
de
cap. Il y a peu de chance que ce soit le tiers-monde : sa passion dom
154
sa passion dominante — ou en tout cas, la passion
de
ses classes dominantes — paraît être aujourd’hui de reproduire chez l
155
ses classes dominantes — paraît être aujourd’hui
de
reproduire chez lui les causes mêmes de notre crise ; il nous accuse
156
jourd’hui de reproduire chez lui les causes mêmes
de
notre crise ; il nous accuse de vouloir l’en frustrer dès que nous te
157
les causes mêmes de notre crise ; il nous accuse
de
vouloir l’en frustrer dès que nous tentons de l’avertir. (Il ne veut
158
use de vouloir l’en frustrer dès que nous tentons
de
l’avertir. (Il ne veut pas seulement nos autos, mais nos embouteillag
159
os, mais nos embouteillages, et même nos pénuries
de
pétrole qui semblent exiger des centrales nucléaires, etc.) Il y a pe
160
veut « rattraper l’Amérique », laquelle continue
de
croire, dans sa majorité, que plus c’est grand et mieux cela vaut. Re
161
le Progrès, puis la première à prendre conscience
de
ses erreurs d’orientation. Il semblerait donc naturel qu’elle soit au
162
s la première à prendre conscience de ses erreurs
d’
orientation. Il semblerait donc naturel qu’elle soit aussi la première
163
nc naturel qu’elle soit aussi la première capable
de
changer de cap et de rectifier la conception du « Progrès » qu’elle a
164
qu’elle soit aussi la première capable de changer
de
cap et de rectifier la conception du « Progrès » qu’elle a lancée dan
165
it aussi la première capable de changer de cap et
de
rectifier la conception du « Progrès » qu’elle a lancée dans le monde
166
n mondiale ? Le peut-elle sans trahir ses raisons
d’
être et abdiquer, avec ses responsabilités, ses libertés ? Les deux
167
la naissance, dans la Grèce des cités autonomes,
d’
une Europe du dialogue, de la solidarité civique, de la raison et de l
168
ce des cités autonomes, d’une Europe du dialogue,
de
la solidarité civique, de la raison et de la mesure, de l’esprit crit
169
une Europe du dialogue, de la solidarité civique,
de
la raison et de la mesure, de l’esprit critique et de la tolérance so
170
alogue, de la solidarité civique, de la raison et
de
la mesure, de l’esprit critique et de la tolérance socratique. Mais l
171
solidarité civique, de la raison et de la mesure,
de
l’esprit critique et de la tolérance socratique. Mais l’histoire nous
172
a raison et de la mesure, de l’esprit critique et
de
la tolérance socratique. Mais l’histoire nous montre aussi la naissan
173
montre aussi la naissance dans la Rome impériale
de
ce qui deviendra l’Europe des dictatures, des règlements collectivist
174
res, des règlements collectivistes uniformisants,
de
la « raison d’État » généralement contraire à la raison, et de la « j
175
ents collectivistes uniformisants, de la « raison
d’
État » généralement contraire à la raison, et de la « juste place » ré
176
n d’État » généralement contraire à la raison, et
de
la « juste place » réservée selon Lénine à l’opposition politique, à
177
on. La première Europe a créé et nourri les idées
de
liberté et de responsabilité dans la communauté de foi jurée et de pa
178
e Europe a créé et nourri les idées de liberté et
de
responsabilité dans la communauté de foi jurée et de pacte fédéral, p
179
e liberté et de responsabilité dans la communauté
de
foi jurée et de pacte fédéral, puis d’internationale, d’international
180
responsabilité dans la communauté de foi jurée et
de
pacte fédéral, puis d’internationale, d’internationalisme et d’arbitr
181
communauté de foi jurée et de pacte fédéral, puis
d’
internationale, d’internationalisme et d’arbitrage, enfin de fédératio
182
jurée et de pacte fédéral, puis d’internationale,
d’
internationalisme et d’arbitrage, enfin de fédération européenne. C’es
183
al, puis d’internationale, d’internationalisme et
d’
arbitrage, enfin de fédération européenne. C’est une Europe des citoye
184
ionale, d’internationalisme et d’arbitrage, enfin
de
fédération européenne. C’est une Europe des citoyens actifs. La deuxi
185
État) « c’est le sort le plus beau, le plus digne
d’
envie ». Cette Europe est celle des nationalismes étatisés, de leurs g
186
ette Europe est celle des nationalismes étatisés,
de
leurs guerres « glorieuses », de leurs révolutions, des fascismes de
187
lismes étatisés, de leurs guerres « glorieuses »,
de
leurs révolutions, des fascismes de gauche puis de droite, et des « i
188
glorieuses », de leurs révolutions, des fascismes
de
gauche puis de droite, et des « impératifs technologiques » au servic
189
e leurs révolutions, des fascismes de gauche puis
de
droite, et des « impératifs technologiques » au service des « souvera
190
a deuxième Europe qui s’oppose à l’union fédérale
de
nos peuples, seul espoir qui nous soit proposé. Par malheur, c’est ce
191
ai, mais dans ce « tout » il y a peut-être autant
de
mal que de bien. La civilisation née en Europe — rationnelle, critiqu
192
ns ce « tout » il y a peut-être autant de mal que
de
bien. La civilisation née en Europe — rationnelle, critique, libérale
193
t, et pratiquement par tous les États neufs issus
de
la décolonisation au cours des années 46 à 76 de ce siècle. Mais comm
194
de la décolonisation au cours des années 46 à 76
de
ce siècle. Mais comment qualifier de « décolonisation » un processus
195
nées 46 à 76 de ce siècle. Mais comment qualifier
de
« décolonisation » un processus qui perpétue à la fois les frontières
196
frontières tracées sur une carte dans les bureaux
de
nos capitales de pays colonisateurs, et nos superstitions les plus ty
197
s sur une carte dans les bureaux de nos capitales
de
pays colonisateurs, et nos superstitions les plus typiques, parmi les
198
itions les plus typiques, parmi lesquelles l’idée
de
Progrès matériel, l’idéal de l’État-nation centralisé et de sa « souv
199
mi lesquelles l’idée de Progrès matériel, l’idéal
de
l’État-nation centralisé et de sa « souveraineté absolue », et enfin
200
matériel, l’idéal de l’État-nation centralisé et
de
sa « souveraineté absolue », et enfin et surtout l’équation : « Bonhe
201
lue », et enfin et surtout l’équation : « Bonheur
de
l’homme égale accroissement des dépenses publiques et privées (ou PNB
202
épenses publiques et privées (ou PNB), gaspillage
d’
énergie, terrorisme, suicides, névroses, drogue, cancer1 et finalement
203
e atomique » ? Le fait est qu’il est plus facile
de
copier les caricatures que les modèles, les vices que les vertus, les
204
les modèles, les vices que les vertus, les armes
de
guerre que les procédures de paix. Il est plus facile de s’approprier
205
es vertus, les armes de guerre que les procédures
de
paix. Il est plus facile de s’approprier les recettes du nationalisme
206
re que les procédures de paix. Il est plus facile
de
s’approprier les recettes du nationalisme arrogant que celles du fédé
207
que celles du fédéralisme solidaire. Plus facile
de
décréter le parti unique que d’obtenir le consensus moral des citoyen
208
aire. Plus facile de décréter le parti unique que
d’
obtenir le consensus moral des citoyens. Plus facile d’exercer la dict
209
enir le consensus moral des citoyens. Plus facile
d’
exercer la dictature que de promouvoir et d’éduquer les libertés autor
210
citoyens. Plus facile d’exercer la dictature que
de
promouvoir et d’éduquer les libertés autoréglées par le sens des resp
211
acile d’exercer la dictature que de promouvoir et
d’
éduquer les libertés autoréglées par le sens des responsabilités civiq
212
eaux se sont proclamés indépendants depuis la fin
de
la Seconde Guerre mondiale. Et tous ont adopté le modèle européen de
213
e mondiale. Et tous ont adopté le modèle européen
de
l’État centralisé à souveraineté illimitée. Du fait que tous veulent
214
ue tous veulent à tout prix copier les structures
de
l’État napoléonien et les armements de l’impérialisme nucléaire, cett
215
structures de l’État napoléonien et les armements
de
l’impérialisme nucléaire, cette division du monde en États souverains
216
ernière, parce qu’elle détruirait les bases mêmes
de
toute guerre : les sociétés humaines et leurs civilisations. Les c
217
s humaines et leurs civilisations. Les chances
de
l’Europe Que reste-t-il à l’Europe dans cette conjoncture ? Les US
218
e ? Les USA possèdent les recettes technologiques
de
la puissance matérielle surtout destructrice, combinées avec les prin
219
urtout destructrice, combinées avec les principes
d’
un idéalisme qui se veut chrétien. L’URSS possède les recettes du giga
220
ue reste-t-il en propre à l’Europe ? Le sens grec
de
la mesure, le sens romain du droit, le sens germanique de la communau
221
sure, le sens romain du droit, le sens germanique
de
la communauté des hommes libres, le sens celtique de l’aventure spiri
222
la communauté des hommes libres, le sens celtique
de
l’aventure spirituelle — pour ne rien dire de quelque vague nostalgie
223
que de l’aventure spirituelle — pour ne rien dire
de
quelque vague nostalgie ou remords chrétien, à cause de l’amour bafou
224
elations publiques et privées, mais qui s’exprime
de
préférence en termes de revendications de Justice ou d’Égalité. Ces
225
exprime de préférence en termes de revendications
de
Justice ou d’Égalité. Ces atouts sont très forts, mais nous ne les j
226
férence en termes de revendications de Justice ou
d’
Égalité. Ces atouts sont très forts, mais nous ne les jouons jamais.
227
nos gouvernements et la plupart des grands partis
de
droite et de gauche (semblables en cela au tiers-monde) obéissent pri
228
ents et la plupart des grands partis de droite et
de
gauche (semblables en cela au tiers-monde) obéissent principalement —
229
rs mais dans les faits — aux principes et valeurs
de
la deuxième Europe, celle des souverainetés nationales et de la puiss
230
ème Europe, celle des souverainetés nationales et
de
la puissance matérielle, opposée à la première Europe, celle de la so
231
e matérielle, opposée à la première Europe, celle
de
la solidarité internationale et de la liberté responsable des citoyen
232
Europe, celle de la solidarité internationale et
de
la liberté responsable des citoyens. La division du continent europée
233
écessairement rivaux fait échec à toute tentative
de
libre coopération par-dessus les frontières nationales, ces « cicatri
234
essus les frontières nationales, ces « cicatrices
de
l’histoire », tracées en dépit du réel au hasard des guerres et des t
235
tionales absolues » explique seule que les motifs
d’
union définis plus haut, et qu’aucun de nos gouvernements ne peut plus
236
les motifs d’union définis plus haut, et qu’aucun
de
nos gouvernements ne peut plus ignorer, soient demeurés jusqu’ici pre
237
endues « souverainetés nationales », c’est-à-dire
de
la rhétorique. Le choix est simple : ou nous périrons un à un, ou nou
238
’Europe et l’Occident Telle étant la situation
de
l’Europe dans la conjoncture mondiale, qu’en est-il de sa situation à
239
Europe dans la conjoncture mondiale, qu’en est-il
de
sa situation à l’intérieur de l’Occident ? La plupart des Européens o
240
part des Européens ont l’impression décourageante
d’
être « écrasés » entre les Super-Grands de l’Est et de l’Ouest. Ce sen
241
ageante d’être « écrasés » entre les Super-Grands
de
l’Est et de l’Ouest. Ce sentiment, que les chiffres et les faits ne j
242
re « écrasés » entre les Super-Grands de l’Est et
de
l’Ouest. Ce sentiment, que les chiffres et les faits ne justifient pa
243
s ne justifient pas, traduit cependant la réalité
de
l’état de division du continent. Si nous nous sentions européens, mem
244
fient pas, traduit cependant la réalité de l’état
de
division du continent. Si nous nous sentions européens, membres d’une
245
ntinent. Si nous nous sentions européens, membres
d’
une communauté fédérale d’environ 383 millions d’habitants à l’Ouest (
246
ions européens, membres d’une communauté fédérale
d’
environ 383 millions d’habitants à l’Ouest (en attendant que les quelq
247
d’une communauté fédérale d’environ 383 millions
d’
habitants à l’Ouest (en attendant que les quelque 128 millions des sat
248
ndant que les quelque 128 millions des satellites
de
l’Est puissent nous rejoindre, s’ils le souhaitent, et pour ne rien d
249
egarder sans craintes excessives les 216 millions
d’
Américains et les 256 millions d’habitants de l’URSS. Ces Super-Grands
250
les 216 millions d’Américains et les 256 millions
d’
habitants de l’URSS. Ces Super-Grands additionnés n’atteindraient même
251
ions d’Américains et les 256 millions d’habitants
de
l’URSS. Ces Super-Grands additionnés n’atteindraient même pas notre t
252
s nous sentons d’abord, et souvent exclusivement,
d’
un pays qui, même s’il se baptise encore « puissance », ne fait pas le
253
ts ne dit pas tout sur la puissance ou le bonheur
d’
un peuple, mais s’il est vrai que nous sommes par trop enclins à juger
254
faitisme actuel n’est justifié que par notre état
de
division, par le refus de nous fédérer. Derrière nos représentations
255
ifié que par notre état de division, par le refus
de
nous fédérer. Derrière nos représentations exagérément pessimistes, e
256
ations exagérément pessimistes, et dans l’attente
d’
une réunion des peuples européanisés depuis mille ans, quelles sont le
257
présentes ? Entre les USA et l’URSS, la situation
de
l’Europe apparaît très malsaine et grevée d’injustices intolérables.
258
tion de l’Europe apparaît très malsaine et grevée
d’
injustices intolérables. Il n’est pas sain que notre économie et nos m
259
tre économie et nos monnaies demeurent à la merci
d’
une manipulation de la valeur d’échange du dollar, ou de l’inflation e
260
monnaies demeurent à la merci d’une manipulation
de
la valeur d’échange du dollar, ou de l’inflation exportée notamment p
261
eurent à la merci d’une manipulation de la valeur
d’
échange du dollar, ou de l’inflation exportée notamment par l’économie
262
manipulation de la valeur d’échange du dollar, ou
de
l’inflation exportée notamment par l’économie américaine, à la suite
263
l n’est pas sain que ce qu’on appelle la sécurité
de
l’Europe paraisse être assurée par la présence de quelques divisions
264
de l’Europe paraisse être assurée par la présence
de
quelques divisions américaines en RFA, non par l’union des forces et
265
le « parapluie » nucléaire américain pour éviter
de
faire face à leurs responsabilités, pour éviter surtout de reconnaîtr
266
face à leurs responsabilités, pour éviter surtout
de
reconnaître qu’elles ne peuvent être prises qu’en commun. Il n’est pa
267
rvie abusive (en Europe comme en Amérique latine)
de
régimes dictatoriaux, militaires ou cléricaux, expressément antidémoc
268
, expressément antidémocratiques, ait pu dépendre
de
l’« aide américaine ». Mais, d’autre part, il n’est pas juste que hui
269
la Bulgarie et l’Albanie, soient privés du droit
de
choisir leur éventuelle fédération avec l’Ouest du continent. Il n’es
270
usses. Il n’est pas juste qu’à Yalta, les peuples
de
l’Europe du Sud-Est aient été « répartis » et « partagés » entre les
271
es à souveraineté limitée, etc., comme les tribus
de
l’Afrique noire l’avaient été par la conférence de Berlin en 1885. Ce
272
e l’Afrique noire l’avaient été par la conférence
de
Berlin en 1885. Ce qui est juste, humain et urgent, c’est de promouvo
273
n 1885. Ce qui est juste, humain et urgent, c’est
de
promouvoir et de vouloir la fédération de l’Europe, seul moyen de rés
274
t juste, humain et urgent, c’est de promouvoir et
de
vouloir la fédération de l’Europe, seul moyen de résister à l’emprise
275
, c’est de promouvoir et de vouloir la fédération
de
l’Europe, seul moyen de résister à l’emprise économique ou politique
276
de vouloir la fédération de l’Europe, seul moyen
de
résister à l’emprise économique ou politique des Super-Grands. C.É
277
tique des Super-Grands. C.Évolution des motifs
d’
union Dépasser les souverainetés nationales En 1944, les délégués d
278
ationales En 1944, les délégués des mouvements
de
résistance de neuf pays (y compris l’Allemagne et l’Italie) se réunis
279
n 1944, les délégués des mouvements de résistance
de
neuf pays (y compris l’Allemagne et l’Italie) se réunissent clandesti
280
un manifeste commun réclamant une union fédérale
de
l’Europe dès la fin des hostilités. Il est temps, disent-ils, de « dé
281
la fin des hostilités. Il est temps, disent-ils,
de
« dépasser le dogme de la souveraineté nationale absolue ». Seule une
282
Il est temps, disent-ils, de « dépasser le dogme
de
la souveraineté nationale absolue ». Seule une fédération des démocra
283
erre franco-allemande, comme celles qui ont servi
de
détonateur à deux guerres mondiales dans l’espace d’une génération. E
284
détonateur à deux guerres mondiales dans l’espace
d’
une génération. Et tel sera le thème dominant des premiers congrès de
285
t tel sera le thème dominant des premiers congrès
de
fédéralistes européens une fois les hostilités terminées, de 1945 à 1
286
stes européens une fois les hostilités terminées,
de
1945 à 1947. Dès 1946, les ligues de notables ou de jeunes militants
287
s terminées, de 1945 à 1947. Dès 1946, les ligues
de
notables ou de jeunes militants de toutes classes — hommes et femmes
288
1945 à 1947. Dès 1946, les ligues de notables ou
de
jeunes militants de toutes classes — hommes et femmes politiques, éco
289
46, les ligues de notables ou de jeunes militants
de
toutes classes — hommes et femmes politiques, économistes, syndicalis
290
calistes et industriels — préconisent des mesures
d’
« union plus étroite » de nos pays, en vue de la reconstruction économ
291
préconisent des mesures d’« union plus étroite »
de
nos pays, en vue de la reconstruction économique du continent. Le pla
292
ontinent. Le plan Marshall, en 1947, leur apporte
de
puissants moyens de réalisation. Les uns, pour la plupart issus de la
293
rshall, en 1947, leur apporte de puissants moyens
de
réalisation. Les uns, pour la plupart issus de la Résistance, se dise
294
ns de réalisation. Les uns, pour la plupart issus
de
la Résistance, se disent expressément fédéralistes. Les autres, dans
295
». Les deux tendances se rencontrent au Congrès
de
l’Europe, à La Haye (mai 1948), sous la présidence d’honneur de Churc
296
’Europe, à La Haye (mai 1948), sous la présidence
d’
honneur de Churchill, qui est présent et actif. Elles proposent la cré
297
La Haye (mai 1948), sous la présidence d’honneur
de
Churchill, qui est présent et actif. Elles proposent la création d’un
298
est présent et actif. Elles proposent la création
d’
un Conseil de l’Europe doté d’une « Assemblée où soient représentées l
299
oposent la création d’un Conseil de l’Europe doté
d’
une « Assemblée où soient représentées les forces vives de toutes nos
300
Assemblée où soient représentées les forces vives
de
toutes nos nations ». Cette action conduira à la création, au début d
301
». Cette action conduira à la création, au début
de
mars 1949, du Conseil de l’Europe à Strasbourg. En neuf mois, l’Europ
302
on Assemblée sera purement consultative et formée
de
députés désignés par les divers parlements nationaux, non pas élus pa
303
La tendance économiste, elle, aboutira au traité
de
Rome, 1957, portant l’institution progressive d’un Marché commun, qui
304
de Rome, 1957, portant l’institution progressive
d’
un Marché commun, qui se nomme aujourd’hui la Communauté européenne, m
305
ui en fait ne groupe encore que les gouvernements
de
neuf pays européens sur trente (huit pays de l’Est compris) et s’effo
306
ents de neuf pays européens sur trente (huit pays
de
l’Est compris) et s’efforce de faire accepter des règles « communauta
307
trente (huit pays de l’Est compris) et s’efforce
de
faire accepter des règles « communautaires » dans le secteur économiq
308
teur économique. Ses buts ? Appuyer la croissance
de
l’économie en général, et l’expansion des grandes entreprises. Quant
309
expansion des grandes entreprises. Quant au motif
de
la défense du continent (qui n’apparaît pour ainsi dire jamais pendan
310
atrice et militante des grands congrès européens,
de
1947 à 19502), il anime le projet d’une Communauté européenne de défe
311
s européens, de 1947 à 19502), il anime le projet
d’
une Communauté européenne de défense (CED) présenté par la France aux
312
(CED) présenté par la France aux cinq autres pays
de
la CECA et aussitôt accepté par eux, mais finalement refusé par les p
313
ais, nationalistes et communistes réunis. L’échec
de
la CED a marqué la première défaite de l’idée européenne comme politi
314
s. L’échec de la CED a marqué la première défaite
de
l’idée européenne comme politique de civilisation, au-delà des stéréo
315
ière défaite de l’idée européenne comme politique
de
civilisation, au-delà des stéréotypes idéologiques et partisans hérit
316
partisans hérités du xixe siècle matérialiste et
de
ses superstitions spécifiques, telles que la Science, le Progrès, les
317
rès, les nationalismes et la Croissance illimitée
de
tout. Cet échec politique a provoqué une vive réaction de « relance d
318
Cet échec politique a provoqué une vive réaction
de
« relance de la constitution européenne », mais dans le seul domaine
319
litique a provoqué une vive réaction de « relance
de
la constitution européenne », mais dans le seul domaine économique. D
320
ropéenne », mais dans le seul domaine économique.
D’
où le retombement des enthousiasmes, la déception et la désaffection d
321
s, la déception et la désaffection dans les rangs
de
la jeunesse fédéraliste. D’une part, les jeunes d’aujourd’hui ne sent
322
e la jeunesse fédéraliste. D’une part, les jeunes
d’
aujourd’hui ne sentent plus ce que signifiait l’antagonisme France-All
323
nifiait l’antagonisme France-Allemagne : le motif
d’
empêcher son retour a donc perdu beaucoup de sa force. D’autre part, o
324
on observe parmi les aînés un regain très marqué
de
chauvinisme et de méfiances mutuelles, et cela dans les mêmes milieux
325
les aînés un regain très marqué de chauvinisme et
de
méfiances mutuelles, et cela dans les mêmes milieux politiciens qui,
326
chais dénoncent aujourd’hui le « danger politique
de
l’axe Paris-Bonn », ou celui, pire encore, de l’« Europe germano-amér
327
que de l’axe Paris-Bonn », ou celui, pire encore,
de
l’« Europe germano-américaine ». Ces fantasmes pourraient faire oubli
328
ue la sécurité en Europe n’est garantie par aucun
de
nos pays, ni pour lui-même ni pour ses voisins, et encore moins par l
329
es voisins, et encore moins par les seuls calculs
d’
une « administration » américaine que les ordinateurs du Pentagone pou
330
ser nous débrouiller. Lors de l’annonce du projet
d’
élection au suffrage universel du Parlement européen, la presse n’a pa
331
l du Parlement européen, la presse n’a pas manqué
de
parler une fois de plus d’une relance. L’expression paraît peu crédib
332
presse n’a pas manqué de parler une fois de plus
d’
une relance. L’expression paraît peu crédible, pour deux raisons : 1°
333
, pour deux raisons : 1° L’annonce trop fréquente
d’
une relance évoque l’essoufflement plutôt qu’un élan neuf. 2° L’électi
334
el, pour tardive qu’elle soit, n’est qu’une suite
de
la politique européenne des années 1950, soucieuse de ne porter aucun
335
a politique européenne des années 1950, soucieuse
de
ne porter aucune atteinte aux sacro-saintes souverainetés nationales,
336
nales, tout en favorisant, bien sûr, la formation
d’
une opinion européenne. Cette politique est actuellement bloquée tant
337
des parlements nationaux. Il serait déraisonnable
d’
espérer que les mouvements fédéralistes, si dynamiques aux lendemains
338
ements fédéralistes, si dynamiques aux lendemains
de
la guerre, réussissent à mobiliser, pour soutenir Bruxelles et Strasb
339
Bruxelles et Strasbourg, plus que des nostalgies
de
militants. D.Ce que nos États désunis ne peuvent plus faire Mai
340
oient propulsées en quelques mois au premier plan
de
l’actualité. Les deux seules causes capables de mobiliser plusieurs f
341
n de l’actualité. Les deux seules causes capables
de
mobiliser plusieurs fois en un seul été — celui de 1977 — des dizaine
342
e mobiliser plusieurs fois en un seul été — celui
de
1977 — des dizaines, des centaines de milliers de militants sont la c
343
été — celui de 1977 — des dizaines, des centaines
de
milliers de militants sont la cause de l’écologie et celle des région
344
de 1977 — des dizaines, des centaines de milliers
de
militants sont la cause de l’écologie et celle des régions. Or toutes
345
centaines de milliers de militants sont la cause
de
l’écologie et celle des régions. Or toutes les deux sont liées dès l’
346
utes les deux sont liées dès l’origine à la cause
de
l’Union fédérale de nos peuples. Front vert, autonomies locales et ré
347
iées dès l’origine à la cause de l’Union fédérale
de
nos peuples. Front vert, autonomies locales et régionales, communauté
348
rt, autonomies locales et régionales, communautés
de
toutes vocations, tels sont les noms et les symboles de ce qui rassem
349
tes vocations, tels sont les noms et les symboles
de
ce qui rassemble aujourd’hui et dynamise à travers nos pays le civism
350
conjoncture élargie à tout l’ensemble occidental,
de
San Francisco à Vladivostok ; bien plus : dans une conjoncture mondia
351
nt les grands avertissements qui nous conseillent
de
nous unir, c’est-à-dire de survivre ensemble ou de périr séparément.
352
s qui nous conseillent de nous unir, c’est-à-dire
de
survivre ensemble ou de périr séparément. Dans l’état actuel de divis
353
e nous unir, c’est-à-dire de survivre ensemble ou
de
périr séparément. Dans l’état actuel de division de l’Europe en 30 Ét
354
semble ou de périr séparément. Dans l’état actuel
de
division de l’Europe en 30 États souverains qui, pour mieux affirmer
355
périr séparément. Dans l’état actuel de division
de
l’Europe en 30 États souverains qui, pour mieux affirmer leur souvera
356
, pour mieux affirmer leur souveraineté, refusent
de
se fédérer à l’Ouest, ou qui, n’ayant qu’une souveraineté surveillée,
357
eillée, ne peuvent y renoncer, à l’Est, force est
de
constater que les Européens, s’ils s’en tiennent aux seules forces na
358
nt aux seules forces nationales, ne sont capables
d’
assurer, en fait, aucune des tâches que le gouvernement d’une nation e
359
r, en fait, aucune des tâches que le gouvernement
d’
une nation est censé normalement assurer et qui représentent sa raison
360
normalement assurer et qui représentent sa raison
d’
être. Dans leur état actuel de division, nos « souverainetés » ne peu
361
ésentent sa raison d’être. Dans leur état actuel
de
division, nos « souverainetés » ne peuvent en effet : — ni résister à
362
augmenter l’inflation ; — ni maintenir la valeur
de
leur monnaie ; — ni faire face à leurs besoins allégués en énergie sa
363
onde dans sa lutte contre la famine et sa passion
de
copier et de s’approprier les causes mêmes de notre crise ; — ni assu
364
lutte contre la famine et sa passion de copier et
de
s’approprier les causes mêmes de notre crise ; — ni assurer l’approvi
365
ion de copier et de s’approprier les causes mêmes
de
notre crise ; — ni assurer l’approvisionnement nécessaire en matières
366
matières premières et en combustibles producteurs
d’
énergie ; — ni, finalement, tirer parti des ressources propres au cont
367
nts, technologie, compétence et créativité. Faute
de
concertation à l’échelle continentale, et faute d’institutions commun
368
e concertation à l’échelle continentale, et faute
d’
institutions communes de type fédéral, nos États-nations, retranchés d
369
le continentale, et faute d’institutions communes
de
type fédéral, nos États-nations, retranchés dans leurs souverainetés
370
Le Conseil de l’Europe Tels étant les motifs
de
s’unir, quelles ont été les mesures prises pour y répondre au niveau
371
isme européen, créé sur la proposition du Congrès
de
l’Europe, réuni à La Haye en mai 1948, devait comporter une « Assembl
372
opéenne où seraient représentées les forces vives
de
toutes nos nations ». En fait, le Conseil de l’Europe, inauguré en 19
373
l de l’Europe, inauguré en 1949, n’a été doté que
d’
une Assemblée consultative, formée de députés non pas élus mais nommés
374
été doté que d’une Assemblée consultative, formée
de
députés non pas élus mais nommés par les parlements des États membres
375
Il s’est assez vite résigné à n’être qu’un forum
d’
échanges d’idées politiques ou sociales, rôle qu’il n’a cessé de tenir
376
ssez vite résigné à n’être qu’un forum d’échanges
d’
idées politiques ou sociales, rôle qu’il n’a cessé de tenir avec disti
377
dées politiques ou sociales, rôle qu’il n’a cessé
de
tenir avec distinction mais sans le moindre écho populaire. Il import
378
n mais sans le moindre écho populaire. Il importe
de
ne pas confondre cette Assemblée consultative avec le Parlement de la
379
re cette Assemblée consultative avec le Parlement
de
la CEE, créé par le traité de Rome, qui se réunit lui aussi à Strasbo
380
e avec le Parlement de la CEE, créé par le traité
de
Rome, qui se réunit lui aussi à Strasbourg, et que les États ont déci
381
i aussi à Strasbourg, et que les États ont décidé
de
faire élire, en juin 1979, au suffrage universel, dans les neuf pays
382
n 1979, au suffrage universel, dans les neuf pays
de
la Communauté actuelle, conformément au traité de Rome signé en 1957.
383
de la Communauté actuelle, conformément au traité
de
Rome signé en 1957. Une fois le Parlement élu, l’Assemblée consultati
384
tative du Conseil de l’Europe gardera pour raison
d’
être principale — et peut-être unique — de constituer le lien indispen
385
raison d’être principale — et peut-être unique —
de
constituer le lien indispensable entre les États membres de la Commun
386
uer le lien indispensable entre les États membres
de
la Communauté économique et les autres démocraties de l’Ouest du cont
387
a Communauté économique et les autres démocraties
de
l’Ouest du continent — de la péninsule Ibérique à l’Autriche en passa
388
les autres démocraties de l’Ouest du continent —
de
la péninsule Ibérique à l’Autriche en passant par la Suisse, et de la
389
bérique à l’Autriche en passant par la Suisse, et
de
la Scandinavie à la Grèce, à Malte, à Chypre… Plus originales et d’un
390
à la Grèce, à Malte, à Chypre… Plus originales et
d’
une efficacité mieux mesurable sont deux autres activités du Conseil d
391
e prévue dès l’origine : la Commission européenne
de
sauvegarde des droits de l’homme et sa Cour ; l’autre qui s’est dével
392
dt, parlant devant le Conseil de l’Europe au mois
de
mai 1978 : En instituant la Commission et la Cour, des États se sont
393
ibrement conclus, soumis à un véritable mécanisme
de
contrôle. Le droit pour chaque citoyen de nos États de saisir ces org
394
canisme de contrôle. Le droit pour chaque citoyen
de
nos États de saisir ces organes de contrôle des abus de son propre go
395
ntrôle. Le droit pour chaque citoyen de nos États
de
saisir ces organes de contrôle des abus de son propre gouvernement ou
396
chaque citoyen de nos États de saisir ces organes
de
contrôle des abus de son propre gouvernement ou de sa propre bureaucr
397
États de saisir ces organes de contrôle des abus
de
son propre gouvernement ou de sa propre bureaucratie confère à l’acti
398
e contrôle des abus de son propre gouvernement ou
de
sa propre bureaucratie confère à l’activité du Conseil de l’Europe le
399
à l’activité du Conseil de l’Europe le caractère
d’
un modèle fondamental. Il s’agit réellement là d’un tournant décisif d
400
d’un modèle fondamental. Il s’agit réellement là
d’
un tournant décisif dans la mise en œuvre et la protection des droits
401
et la protection des droits de l’homme. Dans plus
de
huit-mille requêtes individuelles, des citoyens ont demandé réparatio
402
la part de la Commission des droits de l’homme et
de
la Cour, d’un examen objectif de leur cause et de jugements mûrement
403
a Commission des droits de l’homme et de la Cour,
d’
un examen objectif de leur cause et de jugements mûrement posés. Nulle
404
ts de l’homme et de la Cour, d’un examen objectif
de
leur cause et de jugements mûrement posés. Nulle part au monde il n’e
405
de la Cour, d’un examen objectif de leur cause et
de
jugements mûrement posés. Nulle part au monde il n’existe un contrôle
406
n’existe un contrôle international aussi effectif
de
la pratique interne des États en ce qui concerne le respect de ces dr
407
e interne des États en ce qui concerne le respect
de
ces droits de l’homme. Il est également unique en ce sens que les dro
408
s de l’homme sont, dans la conception européenne,
de
véritables droits de l’individu. Nous, les États européens, nous cons
409
ns la conception européenne, de véritables droits
de
l’individu. Nous, les États européens, nous considérons ces droits de
410
les États européens, nous considérons ces droits
de
l’individu comme un patrimoine juridique commun engageant notre puiss
411
ue, et nous soumettons par conséquent au contrôle
de
la juridiction chargée de les faire appliquer. Plus récente — créée
412
conséquent au contrôle de la juridiction chargée
de
les faire appliquer. Plus récente — créée en 1958, elle n’a pris son
413
purement consultatif. Mais elle a réussi le tour
de
force d’accueillir dans ses assises, à côté des représentants des gou
414
consultatif. Mais elle a réussi le tour de force
d’
accueillir dans ses assises, à côté des représentants des gouvernement
415
oyés par les entités régionales les plus diverses
de
tous nos pays, régions italiennes, cantons suisses, Länder de la RFA,
416
talières en formation, chevauchant les frontières
de
deux États, parfois même de trois. Au cours de ses conventions annuel
417
uchant les frontières de deux États, parfois même
de
trois. Au cours de ses conventions annuelles, dès 1973, la Conférence
418
rence a mis en lumière les notions très nouvelles
de
pouvoirs locaux et régionaux réels, c’est-à-dire dotés de moyens fina
419
irs locaux et régionaux réels, c’est-à-dire dotés
de
moyens financiers propres, de conseils législatifs et d’organes exécu
420
c’est-à-dire dotés de moyens financiers propres,
de
conseils législatifs et d’organes exécutifs agissant à travers les fr
421
ns financiers propres, de conseils législatifs et
d’
organes exécutifs agissant à travers les frontières stato-nationales a
422
s d’ailleurs entraîner du premier coup l’adhésion
d’
une majorité franche et massive — l’idée d’un Sénat européen des régio
423
hésion d’une majorité franche et massive — l’idée
d’
un Sénat européen des régions, qui paraît assez évidente pour qu’elle
424
gions, qui paraît assez évidente pour qu’elle ait
de
grandes chances de s’imposer, la seule question restant de savoir dan
425
ssez évidente pour qu’elle ait de grandes chances
de
s’imposer, la seule question restant de savoir dans quels délais.
426
s chances de s’imposer, la seule question restant
de
savoir dans quels délais. Les Communautés économiques européennes
427
Du côté du Conseil de l’Europe, on l’a vu, nombre
d’
idées fécondes, beaucoup de pays membres — tous ceux de l’Ouest europé
428
es fécondes, beaucoup de pays membres — tous ceux
de
l’Ouest européen, c’est-à-dire 22 démocraties parlementaires sur les
429
i existent aujourd’hui dans le monde — mais point
de
pouvoirs. C’est l’inverse que l’on va constater du côté des Communaut
430
r du côté des Communautés économiques européennes
de
Bruxelles ou CEE : peu d’idées neuves depuis celles, fondatrices, de
431
économiques européennes de Bruxelles ou CEE : peu
d’
idées neuves depuis celles, fondatrices, de Jean Monnet et de son équi
432
: peu d’idées neuves depuis celles, fondatrices,
de
Jean Monnet et de son équipe ; peu de pays membres (moins de la moiti
433
ves depuis celles, fondatrices, de Jean Monnet et
de
son équipe ; peu de pays membres (moins de la moitié des démocraties
434
net et de son équipe ; peu de pays membres (moins
de
la moitié des démocraties de l’Europe), mais des pouvoirs certains su
435
pays membres (moins de la moitié des démocraties
de
l’Europe), mais des pouvoirs certains sur les réalités que la majorit
436
ns d’abord ce que la CEE a produit, concrètement,
de
1951, date de la signature du traité instituant la Communauté europée
437
que la CEE a produit, concrètement, de 1951, date
de
la signature du traité instituant la Communauté européenne du charbon
438
ape, abattre les frontières qui séparent les pays
de
la Communauté, pour que les hommes et les marchandises puissent circu
439
les et Milan ; permettre à un travailleur italien
de
travailler sans discrimination en Belgique ou en Irlande, à un consom
440
nde, à un consommateur néerlandais ou britannique
d’
acheter des produits danois ou italiens ; obliger, enfin, le fabricant
441
a réalisée dès 1968 pour les six pays fondateurs
de
la Communauté, et qui est effective depuis 1977 pour l’ensemble des N
442
t s’approvisionner librement près de 260 millions
de
consommateurs européens. Si l’on rencontre encore des douaniers aux f
443
ncore des douaniers aux frontières entre les pays
de
la Communauté, ce n’est pas pour qu’ils encaissent des droits de doua
444
é, ce n’est pas pour qu’ils encaissent des droits
de
douane qui n’existent plus : c’est parce que les taxes payées sur la
445
douaniers ne seront plus là que pour des raisons
de
police et pour procéder à des relevés statistiques. Déjà, ces relevés
446
s font apparaître que les échanges entre les pays
de
la Communauté ont été multipliés par six en vingt ans. La possibilité
447
é multipliés par six en vingt ans. La possibilité
de
vendre sur un marché élargi a donné à l’économie des Neuf un essor ex
448
advenu si la CEE n’avait pas existé.) La création
d’
une véritable communauté exige cependant davantage que l’institution d
449
nauté exige cependant davantage que l’institution
d’
un marché commun. Elle nécessite la mise en œuvre de politiques commun
450
un marché commun. Elle nécessite la mise en œuvre
de
politiques communes aux neuf pays membres, et ce n’est pas là tâche a
451
ses débuts, la Communauté européenne s’est dotée
d’
une politique agricole commune. Elle est certes controversée, et sans
452
devra connaître des aménagements. On lui reproche
d’
avoir détruit les structures des petites et moyennes entreprises sous
453
nnes entreprises sous prétexte de modernisation ;
de
détruire des produits pour maintenir les prix dans tel ou tel pays. M
454
c’est peut-être grâce à elle que les populations
d’
Europe ont bénéficié depuis une vingtaine d’années d’un approvisionnem
455
tions d’Europe ont bénéficié depuis une vingtaine
d’
années d’un approvisionnement agricole sans défaillance, à des prix qu
456
urope ont bénéficié depuis une vingtaine d’années
d’
un approvisionnement agricole sans défaillance, à des prix qui ont per
457
même, l’industrie européenne, disposant désormais
d’
un « marché commun intérieur » de 260 millions de consommateurs, a pu
458
posant désormais d’un « marché commun intérieur »
de
260 millions de consommateurs, a pu rationaliser ses productions. La
459
d’un « marché commun intérieur » de 260 millions
de
consommateurs, a pu rationaliser ses productions. La Communauté pours
460
oductions. La Communauté poursuit un long travail
d’
harmonisation des spécifications techniques des produits, qui étaient
461
niques des produits, qui étaient fort différentes
d’
un pays à l’autre, et freinaient de ce fait la circulation des marchan
462
rt différentes d’un pays à l’autre, et freinaient
de
ce fait la circulation des marchandises au travers des frontières. Po
463
ntières. Pour éviter que l’expansion industrielle
de
la Communauté ne se fasse au détriment du consommateur, la Commission
464
ès strictement respectées les règles du libre jeu
de
la concurrence : en interdisant les ententes entre industriels et en
465
ententes entre industriels et en imposant parfois
de
lourdes amendes, elle mène une vigoureuse politique « antitrusts » de
466
elle mène une vigoureuse politique « antitrusts »
de
défense des consommateurs. Cependant, des difficultés sérieuses sont
467
ultés sérieuses sont apparues lorsqu’il s’est agi
de
bâtir une vraie politique industrielle, notamment dans les secteurs d
468
litique industrielle, notamment dans les secteurs
de
pointe : en dépit de tous les efforts, il n’existe pas encore aujourd
469
s les efforts, il n’existe pas encore aujourd’hui
de
politique européenne de l’information, de l’aéronautique ou des téléc
470
te pas encore aujourd’hui de politique européenne
de
l’information, de l’aéronautique ou des télécommunications. Des diffi
471
urd’hui de politique européenne de l’information,
de
l’aéronautique ou des télécommunications. Des difficultés similaires
472
erche scientifique et technique. Des laboratoires
de
recherche ont certes été installés par la Communauté dès 1960, et ils
473
ux-mille chercheurs et techniciens. Mais l’effort
de
recherche scientifique continue à se faire pour l’essentiel au niveau
474
tiel au niveau national : le budget communautaire
de
recherche n’absorbe encore aujourd’hui que 1,4 % environ du total des
475
que 1,4 % environ du total des budgets nationaux
de
recherche des neuf pays. La Communauté ainsi constituée a pu développ
476
ys qui n’en font pas partie. Elle parle désormais
d’
une seule voix dans les négociations commerciales internationales. En
477
ier ensemble commercial du monde. Cela lui permet
de
discuter, dans ce secteur, d’égal à égal avec les plus grands — États
478
de. Cela lui permet de discuter, dans ce secteur,
d’
égal à égal avec les plus grands — États-Unis, Japon, Canada, etc. — p
479
-ci une préférence généralisée pour l’importation
de
leurs produits sur le marché communautaire, ainsi que des aides finan
480
re, ainsi que des aides financières et techniques
de
toutes sortes. Surtout, avec 46 pays en voie de développement, la Com
481
s de toutes sortes. Surtout, avec 46 pays en voie
de
développement, la Communauté a signé en 1974 une convention qui const
482
gné en 1974 une convention qui constitue la forme
d’
aide la plus généreuse jusqu’ici consentie par un groupe de pays indus
483
plus généreuse jusqu’ici consentie par un groupe
de
pays industrialisés à un groupe de pays en voie de développement : no
484
par un groupe de pays industrialisés à un groupe
de
pays en voie de développement : non seulement la Communauté européenn
485
e pays industrialisés à un groupe de pays en voie
de
développement : non seulement la Communauté européenne ouvre libremen
486
ces pays, mais encore elle leur assure une sorte
de
« revenu minimal annuel garanti » pour la vente de leurs produits de
487
e « revenu minimal annuel garanti » pour la vente
de
leurs produits de base. Il est clair que le poids commercial de la Co
488
annuel garanti » pour la vente de leurs produits
de
base. Il est clair que le poids commercial de la Communauté sur la sc
489
its de base. Il est clair que le poids commercial
de
la Communauté sur la scène mondiale se double d’un certain poids poli
490
de la Communauté sur la scène mondiale se double
d’
un certain poids politique. Force est cependant de constater que les N
491
d’un certain poids politique. Force est cependant
de
constater que les Neuf, qui parlent d’une seule voix en matière comme
492
cependant de constater que les Neuf, qui parlent
d’
une seule voix en matière commerciale, n’ont pas la même unanimité lor
493
ale, n’ont pas la même unanimité lorsqu’il s’agit
d’
affaires politiques. Et cela s’explique à partir de la doctrine même s
494
EE ont été fondées : l’idée que les « solidarités
de
fait » et les « institutions communes » dans le domaine économique en
495
moyen, je dirais presque un truc, pour fabriquer
de
l’unité à partir de la technique », disait récemment un ancien commis
496
chnique », disait récemment un ancien commissaire
de
la CEE3. Mais les interventions du général de Gaulle boycottant la CE
497
ns du général de Gaulle boycottant la CEE pendant
de
longs mois ont suffi à réfuter la doctrine économiste : on a vu que l
498
ue les mécanismes économiques prévus par l’équipe
de
Jean Monnet, et qui devaient conduire comme par nécessité à l’union d
499
ue politique bien précise, celle du développement
d’
une Europe fédérale, dit encore Jean-François Deniau. D’où la Commissi
500
Europe fédérale, dit encore Jean-François Deniau.
D’
où la Commission responsable devant l’Assemblée, elle-même élue au suf
501
l’Assemblée, elle-même élue au suffrage européen,
d’
où le vote à la majorité qualifiée au Conseil. Sur le modèle américain
502
mmunautés, n’était nullement prévu dans le traité
de
Rome instituant le Marché commun ; il n’est pas du tout fédéral, et n
503
es vrais européistes, des fédéralistes, partisans
d’
une authentique délégation de pouvoirs aux divers niveaux d’exécution,
504
éralistes, partisans d’une authentique délégation
de
pouvoirs aux divers niveaux d’exécution, selon la dimension des tâche
505
entique délégation de pouvoirs aux divers niveaux
d’
exécution, selon la dimension des tâches considérées. Sur un tout aut
506
considérées. Sur un tout autre plan, il convient
de
dénoncer l’habitude déplorable qui fait que l’on parle couramment des
507
dinaves, ni la Suisse, ni l’Autriche, ni les pays
de
l’Ibérie, ni ceux de l’Europe de l’Est n’en font partie. Cela ne va p
508
, ni l’Autriche, ni les pays de l’Ibérie, ni ceux
de
l’Europe de l’Est n’en font partie. Cela ne va pas sans poser un très
509
a CEE peut-elle prétendre à constituer le « noyau
de
l’Europe unie », alors que nul ne sait quelle serait la formule d’une
510
», alors que nul ne sait quelle serait la formule
d’
une telle union : unitaire ou fédéraliste ? Périodiquement, certains p
511
fédéraliste ? Périodiquement, certains proposent
de
confier à la CEE des « compétences élargies », politiques, sociales,
512
ée, voire contrainte, en vertu de sa nature même,
d’
appliquer des critères de rentabilité, de productivité ou de profit à
513
vertu de sa nature même, d’appliquer des critères
de
rentabilité, de productivité ou de profit à des activités humaines qu
514
re même, d’appliquer des critères de rentabilité,
de
productivité ou de profit à des activités humaines qui relèvent en fa
515
r des critères de rentabilité, de productivité ou
de
profit à des activités humaines qui relèvent en fait de finalités bie
516
fit à des activités humaines qui relèvent en fait
de
finalités bien différentes, qualitatives et non pas quantifiables, af
517
es en Europe, dans la mesure où elles intéressent
de
près ou de loin l’idée de l’union, c’est le Centre européen de la cul
518
e, dans la mesure où elles intéressent de près ou
de
loin l’idée de l’union, c’est le Centre européen de la culture propos
519
re où elles intéressent de près ou de loin l’idée
de
l’union, c’est le Centre européen de la culture proposé par le congrè
520
tre européen de la culture proposé par le congrès
de
La Haye (1948) qui en a été chargé expressément par la Conférence eur
521
chargé expressément par la Conférence européenne
de
la culture, tenue à Lausanne en 1949. Patronné au départ par le Mouve
522
le Mouvement européen, le CEC a été l’initiateur
d’
un certain nombre d’institutions d’importances très diverses — telles
523
en, le CEC a été l’initiateur d’un certain nombre
d’
institutions d’importances très diverses — telles que le Centre europé
524
é l’initiateur d’un certain nombre d’institutions
d’
importances très diverses — telles que le Centre européen de recherche
525
ces très diverses — telles que le Centre européen
de
recherches nucléaires (CERN) à Genève ; la Fondation européenne de la
526
léaires (CERN) à Genève ; la Fondation européenne
de
la culture (FEC) à Amsterdam ; l’Association européenne des festivals
527
msterdam ; l’Association européenne des festivals
de
musique (AEFM) qui groupe aujourd’hui 38 festivals en 18 pays ; l’Ass
528
estivals en 18 pays ; l’Association des instituts
d’
études européennes (de 34 universités dans 10 de nos pays) ; la Commun
529
l’Association des instituts d’études européennes (
de
34 universités dans 10 de nos pays) ; la Communauté européenne des gu
530
s d’études européennes (de 34 universités dans 10
de
nos pays) ; la Communauté européenne des guildes du livre, et la Camp
531
é européenne des guildes du livre, et la Campagne
d’
éducation civique européenne, etc. Mais les fonds officiels qui sont a
532
ais les fonds officiels qui sont alloués au CEC —
de
l’ordre de 0,005 % du prix de la construction d’une centrale nucléair
533
ds officiels qui sont alloués au CEC — de l’ordre
de
0,005 % du prix de la construction d’une centrale nucléaire de 1000 M
534
nt alloués au CEC — de l’ordre de 0,005 % du prix
de
la construction d’une centrale nucléaire de 1000 MW — lui ont assez r
535
de l’ordre de 0,005 % du prix de la construction
d’
une centrale nucléaire de 1000 MW — lui ont assez rarement permis, dan
536
prix de la construction d’une centrale nucléaire
de
1000 MW — lui ont assez rarement permis, dans les débats européens, d
537
assez rarement permis, dans les débats européens,
de
mobiliser les volontés et d’exercer des pressions suffisantes sur les
538
es débats européens, de mobiliser les volontés et
d’
exercer des pressions suffisantes sur les gouvernements nationaux. Tou
539
un autre plan que l’on peut évaluer l’efficacité
d’
organismes tels que le CEC, les instituts universitaires d’études euro
540
mes tels que le CEC, les instituts universitaires
d’
études européennes et les quelque cinquante publications périodiques q
541
iodiques qui en sont sorties ; à quoi il convient
d’
ajouter les activités d’une douzaine de Maisons de l’Europe, du Forum
542
ties ; à quoi il convient d’ajouter les activités
d’
une douzaine de Maisons de l’Europe, du Forum européen d’Alpbach, qui
543
l convient d’ajouter les activités d’une douzaine
de
Maisons de l’Europe, du Forum européen d’Alpbach, qui groupe chaque é
544
d’ajouter les activités d’une douzaine de Maisons
de
l’Europe, du Forum européen d’Alpbach, qui groupe chaque été cinq à s
545
ouzaine de Maisons de l’Europe, du Forum européen
d’
Alpbach, qui groupe chaque été cinq à six-cents professeurs et étudian
546
ne haute vallée du Tyrol, du Centre international
de
formation européenne et de l’Association européenne des enseignants q
547
u Centre international de formation européenne et
de
l’Association européenne des enseignants qui organisent chaque année
548
eignants qui organisent chaque année des dizaines
de
colloques dans tous nos pays. Enfin, les activités de recherche de l’
549
olloques dans tous nos pays. Enfin, les activités
de
recherche de l’Université européenne qui a son siège à Florence. M
550
tous nos pays. Enfin, les activités de recherche
de
l’Université européenne qui a son siège à Florence. Mesure présent
551
u consensus européen On dit souvent que l’idée
d’
union européenne n’a pas su mobiliser les masses populaires, comme les
552
ans européens. Il n’en reste pas moins que l’idée
de
l’union nécessaire et possible s’est installée progressivement dans l
553
sondages répétés chez les Neuf) des longs efforts
d’
information et de formation européennes menés depuis 1946 par les inst
554
chez les Neuf) des longs efforts d’information et
de
formation européennes menés depuis 1946 par les instituts culturels e
555
i ont étudié, enseigné et vulgarisé les principes
de
l’unité millénaire des Européens. Un consensus, ou en tout cas une op
556
t dans les débats publics mais dans l’inconscient
de
la grande majorité des Européens. On peut le caractériser par les con
557
ns. On peut le caractériser par les constatations
de
fait qui suivent et dont il serait difficile de surestimer l’importan
558
s de fait qui suivent et dont il serait difficile
de
surestimer l’importance : 1 La guerre entre nations de la nouvelle Eu
559
restimer l’importance : 1 La guerre entre nations
de
la nouvelle Europe n’est plus pensable. Cela ne résulte pas seulement
560
ble. Cela ne résulte pas seulement des traités ni
de
l’équilibre des forces armées, mais d’un sentiment profond des peuple
561
traités ni de l’équilibre des forces armées, mais
d’
un sentiment profond des peuples et de leurs élites intellectuelles et
562
rmées, mais d’un sentiment profond des peuples et
de
leurs élites intellectuelles et politiques. Une guerre franco-alleman
563
antons suisses ou deux États américains. Le temps
de
la ligne Maginot opposée à la ligne Siegfried est passé. Il y a là un
564
passé. Il y a là un élément radicalement nouveau
de
la pensée politique en Europe. Le vieil idéal d’une Paix perpétuelle
565
de la pensée politique en Europe. Le vieil idéal
d’
une Paix perpétuelle entre nos nations, régulièrement traité d’utopie
566
rpétuelle entre nos nations, régulièrement traité
d’
utopie ridicule quand il était revendiqué par un abbé de Saint-Pierre
567
. 2. Non moins fondamental que le rejet définitif
de
la guerre entre nos peuples, est sans nul doute le caractère nécessai
568
ul doute le caractère nécessairement démocratique
de
la nouvelle Europe. Aux yeux de l’Européen moyen, comme aux yeux de n
569
a quelques années encore) ne saurait faire partie
de
l’Europe unie ou fédérée. Pas plus qu’une nation dominée par un parti
570
une nation dominée par un parti totalitaire (pays
de
l’Est, aussi longtemps qu’ils seront satellites de l’URSS). En revanc
571
e l’Est, aussi longtemps qu’ils seront satellites
de
l’URSS). En revanche, aussitôt renversées les dictatures grecque, esp
572
union des Européens doit passer par l’intégration
de
nos économies nationales. Cette conviction est aujourd’hui si général
573
u Marché commun, d’une part, et l’union politique
de
toute l’Europe, qui reste à faire, d’autre part, sont très couramment
574
a pas été fait jusqu’ici Tels étant les motifs
de
s’unir, leur évidence et leur urgence, on s’étonne que rien de plus g
575
fait par nos gouvernements pour répondre au défi
de
ces réalités. Ni Parlement européen élu et pleinement législatif ; ni
576
ur faire face aux crises énergétiques comme celle
de
1973 ; ni politique commune contre l’inflation sans augmenter le chôm
577
on sans augmenter le chômage, et vice versa. Rien
d’
assez grand, efficace et hardi pour rendre crédible aux yeux du citoye
578
et hardi pour rendre crédible aux yeux du citoyen
de
nos pays l’Europe de la CEE. G.Ce qui vient Depuis quelques ann
579
nèse par une même réaction contre un monde brutal
d’
oppressions uniformisantes et d’alignements au cordeau, qui ne respect
580
e un monde brutal d’oppressions uniformisantes et
d’
alignements au cordeau, qui ne respecte plus aucune différence ni aucu
581
es langues et coutumes des régions, ni les droits
de
la personne humaine, fondements de toute communauté réelle. Mouvement
582
ni les droits de la personne humaine, fondements
de
toute communauté réelle. Mouvement de base, spontané, pacifique, et q
583
fondements de toute communauté réelle. Mouvement
de
base, spontané, pacifique, et qui permet pour la première fois, depui
584
re fois, depuis des siècles qu’est apparue l’idée
de
l’Europe, d’envisager son avènement puissant mais sans violence, de c
585
is des siècles qu’est apparue l’idée de l’Europe,
d’
envisager son avènement puissant mais sans violence, de croire en notr
586
isager son avènement puissant mais sans violence,
de
croire en notre avenir commun. Cette Europe fédérée des communes, des
587
militaires. Ce sont ceux que l’on se propose ici
de
formuler dans leur réalité. Nous n’aurons certes pas toujours de solu
588
s leur réalité. Nous n’aurons certes pas toujours
de
solutions à proposer, mais nous tenterons au moins de situer les prob
589
olutions à proposer, mais nous tenterons au moins
de
situer les problèmes à leur véritable niveau. Étant bien convaincus
590
e du monde moderne — que ce monde soit d’ailleurs
d’
étiquette capitaliste ou socialiste, la différence tendant à devenir d
591
te ou socialiste, la différence tendant à devenir
de
moins en moins évidente dès qu’il s’agit des grandes options du siècl
592
le, telles que productivité matérielle ou qualité
de
la vie, énergie nucléaire ou énergie solaire, équilibre vivant ou équ
593
ou énergie solaire, équilibre vivant ou équilibre
de
la Terreur. L’état de l’union européenne, décevant sur le plan des ré
594
uilibre vivant ou équilibre de la Terreur. L’état
de
l’union européenne, décevant sur le plan des réalisations matérielles
595
ment déterminés. Les pages qui suivent dégageront
de
la sorte les grandes lignes d’un Programme pour l’Europe, dédié pour
596
suivent dégageront de la sorte les grandes lignes
d’
un Programme pour l’Europe, dédié pour cette première année aux candid
597
ndidats à l’élection du siècle. 1. Probabilité
de
cancer en Europe : en 1900 3 % ; en 1978 33 %. Ces chiffres correspon
598
%. Ces chiffres correspondent grosso modo à ceux
de
l’accroissement (hors inflation) du PNB. 2. Congrès fédéraliste de M
599
(hors inflation) du PNB. 2. Congrès fédéraliste
de
Montreux, 1947. Congrès de l’Europe à La Haye, 1948. Congrès économiq
600
2. Congrès fédéraliste de Montreux, 1947. Congrès
de
l’Europe à La Haye, 1948. Congrès économique de Westminster, 1948. Co
601
s de l’Europe à La Haye, 1948. Congrès économique
de
Westminster, 1948. Congrès politique de Bruxelles, 1949. Conférence e
602
conomique de Westminster, 1948. Congrès politique
de
Bruxelles, 1949. Conférence européenne de la culture, Lausanne, déc.
603
litique de Bruxelles, 1949. Conférence européenne
de
la culture, Lausanne, déc. 1949. 3. Jean-François Deniau, dans une i
604
les sondages publiés au printemps et à l’automne
de
chaque année par la Commission de la CEE sous le titre d’Eurobaromètr
605
et à l’automne de chaque année par la Commission
de
la CEE sous le titre d’Eurobaromètre.
606
e année par la Commission de la CEE sous le titre
d’
Eurobaromètre.
607
I.L’économie
De
quelle économie va-t-on parler ici ? Le grand public croit trop so
608
lois du Progrès économique » apportent aux hommes
d’
aujourd’hui autant de stress que de mieux-être, voire un peu plus et m
609
mique » apportent aux hommes d’aujourd’hui autant
de
stress que de mieux-être, voire un peu plus et même beaucoup plus en
610
ent aux hommes d’aujourd’hui autant de stress que
de
mieux-être, voire un peu plus et même beaucoup plus en temps de crise
611
voire un peu plus et même beaucoup plus en temps
de
crise. Or la crise est devenue le régime habituel (si pas normal) de
612
se est devenue le régime habituel (si pas normal)
de
toute l’économie occidentale et l’horizon toujours plus sombre du « p
613
mondiales du xxe siècle. Dans ce domaine, point
de
lois ni de mystères autres que ceux de l’homme qui a fait l’Économie
614
u xxe siècle. Dans ce domaine, point de lois ni
de
mystères autres que ceux de l’homme qui a fait l’Économie et par qui
615
ine, point de lois ni de mystères autres que ceux
de
l’homme qui a fait l’Économie et par qui seul elle est en crise. Dans
616
Dans le monde qui nous entoure, où tout est fait
de
main d’homme, même les paysages et les déserts (surtout ceux-là), l’É
617
monde qui nous entoure, où tout est fait de main
d’
homme, même les paysages et les déserts (surtout ceux-là), l’Économie
618
rnière analyse, ne peut étudier que la projection
de
nos besoins, ou plutôt de nos désirs, vrais ou faux, provoqués par la
619
udier que la projection de nos besoins, ou plutôt
de
nos désirs, vrais ou faux, provoqués par la publicité, la mode et l’i
620
voisin. Tout se ramène aux options et aux désirs
de
l’homme. D’où il suit que changer nos désirs — changer nos cœurs comm
621
t se ramène aux options et aux désirs de l’homme.
D’
où il suit que changer nos désirs — changer nos cœurs comme on disait
622
ables en lisant ce qui suit. 1.État économique
de
l’Europe Croissance mais insatisfaction Les Communautés de Br
623
Croissance mais insatisfaction Les Communautés
de
Bruxelles semblent avoir atteint en vingt-cinq ans la plupart de leur
624
s échanges, achevée en 1977, a permis la création
de
marchés de grandes dimensions et des productions de masse. Par le jeu
625
achevée en 1977, a permis la création de marchés
de
grandes dimensions et des productions de masse. Par le jeu de l’expan
626
marchés de grandes dimensions et des productions
de
masse. Par le jeu de l’expansion et des concentrations, l’industrie d
627
imensions et des productions de masse. Par le jeu
de
l’expansion et des concentrations, l’industrie des Six puis des Neuf
628
Six puis des Neuf a pu se rapprocher des niveaux
de
la grande industrie américaine. Pour les Communautés donc, l’« Europe
629
ope » est déjà une réalité. Quant aux populations
de
nos pays, les rapports gouvernementaux ou privés, décrivant l’état de
630
ports gouvernementaux ou privés, décrivant l’état
de
la société occidentale, ne cessent de vanter l’« extraordinaire améli
631
vant l’état de la société occidentale, ne cessent
de
vanter l’« extraordinaire amélioration du bien-être matériel des Euro
632
péens » et en donnent pour exemple l’amélioration
de
leur alimentation, de leur habitat, de leurs conditions de travail, d
633
pour exemple l’amélioration de leur alimentation,
de
leur habitat, de leurs conditions de travail, des possibilités d’éduc
634
élioration de leur alimentation, de leur habitat,
de
leurs conditions de travail, des possibilités d’éducation et d’hygièn
635
limentation, de leur habitat, de leurs conditions
de
travail, des possibilités d’éducation et d’hygiène qui leur sont offe
636
de leurs conditions de travail, des possibilités
d’
éducation et d’hygiène qui leur sont offertes, ainsi que rallongement
637
tions de travail, des possibilités d’éducation et
d’
hygiène qui leur sont offertes, ainsi que rallongement du temps des lo
638
du temps des loisirs et, finalement, rallongement
de
l’espérance de vie. Mais en fait, la plupart des Européens le senten
639
isirs et, finalement, rallongement de l’espérance
de
vie. Mais en fait, la plupart des Européens le sentent bien — et d’i
640
it, la plupart des Européens le sentent bien — et
d’
innombrables études scientifiques le démontrent — c’est trop souvent l
641
ondante, est de plus en plus dénaturée : produits
de
conservation, colorants et raffinages (souvent cancérigènes), engrais
642
cial ou antisocial, plus anonyme, plus dévorateur
d’
énergie, plus bruyant, et beaucoup moins sûr ; — les conditions de tra
643
bruyant, et beaucoup moins sûr ; — les conditions
de
travail ont empiré dans un grand nombre d’industries : accidents, con
644
itions de travail ont empiré dans un grand nombre
d’
industries : accidents, contaminations, cadences accélérées, travail p
645
; — l’allongement des trajets entre logis et lieu
de
travail diminue le temps des loisirs (l’expression française « métro-
646
lot-dodo » le dit très bien) ; — les possibilités
d’
éducation, théoriquement élargies, sont limitées en fait par les exige
647
tées en fait par les exigences sans cesse accrues
de
la spécialisation, et par l’emprise uniformisante des chaînes de TV p
648
ation, et par l’emprise uniformisante des chaînes
de
TV pratiquement étatisées, « chaînes » vraiment pour les esprits quan
649
pens de l’esprit critique ; — enfin l’allongement
de
l’espérance de vie s’appelle aussi vieillissement de la population, e
650
t critique ; — enfin l’allongement de l’espérance
de
vie s’appelle aussi vieillissement de la population, et pose à ce tit
651
l’espérance de vie s’appelle aussi vieillissement
de
la population, et pose à ce titre un des problèmes les plus alarmants
652
plus alarmants et les plus difficiles à maîtriser
de
notre société industrielle. La majorité de nos contemporains paraisse
653
triser de notre société industrielle. La majorité
de
nos contemporains paraissent inconscients de ces faits, masqués par l
654
rité de nos contemporains paraissent inconscients
de
ces faits, masqués par la publicité et par une politique délibérée de
655
s par la publicité et par une politique délibérée
de
« relance de la croissance », que pas un seul de nos gouvernements n’
656
icité et par une politique délibérée de « relance
de
la croissance », que pas un seul de nos gouvernements n’ose encore re
657
de « relance de la croissance », que pas un seul
de
nos gouvernements n’ose encore remettre en question, tout en sachant
658
uestion, tout en sachant qu’il n’est possible que
de
retarder les échéances… jusqu’au retour au pouvoir de l’opposition. L
659
etarder les échéances… jusqu’au retour au pouvoir
de
l’opposition. L’insatisfaction n’est pas le résultat de la croissance
660
pposition. L’insatisfaction n’est pas le résultat
de
la croissance matérielle en soi, mais bien du fait qu’on a proposé au
661
r apporter un « bien-être » proportionnel au taux
d’
augmentation du PNB. L’inverse est en passe de devenir vrai. Quand on
662
aux d’augmentation du PNB. L’inverse est en passe
de
devenir vrai. Quand on apprend un beau matin par la radio de l’État q
663
vrai. Quand on apprend un beau matin par la radio
de
l’État que le tabac fait plus de morts que l’auto dans tel pays de la
664
tin par la radio de l’État que le tabac fait plus
de
morts que l’auto dans tel pays de la CEE, et que si les taxes sur le
665
tabac fait plus de morts que l’auto dans tel pays
de
la CEE, et que si les taxes sur le tabac apportent à l’État tant de m
666
ques s’élèvent à un peu plus du double, on oublie
d’
en conclure que plus cela va mal dans ce secteur (pour la santé et pou
667
lus le PNB augmente et permet au Premier ministre
de
parler de « la santé sans cesse améliorée de l’économie de notre pays
668
augmente et permet au Premier ministre de parler
de
« la santé sans cesse améliorée de l’économie de notre pays ». En d’a
669
stre de parler de « la santé sans cesse améliorée
de
l’économie de notre pays ». En d’autres termes : la santé de l’économ
670
de « la santé sans cesse améliorée de l’économie
de
notre pays ». En d’autres termes : la santé de l’économie est parfois
671
ie de notre pays ». En d’autres termes : la santé
de
l’économie est parfois en raison inverse de celle des citoyens. À quo
672
santé de l’économie est parfois en raison inverse
de
celle des citoyens. À quoi s’ajoute le fait que l’introduction des sy
673
s’ajoute le fait que l’introduction des systèmes
d’
industrialisation dans les structures sociales du tiers-monde non prép
674
u’en Europe des biens et des valeurs inestimables
d’
utilisation quotidienne. Avec le résultat que l’industrialisation a pr
675
que l’industrialisation a produit autant ou plus
de
misère pour un grand nombre que de richesse pour un petit nombre. Ell
676
autant ou plus de misère pour un grand nombre que
de
richesse pour un petit nombre. Elle a fortement accru les inégalités
677
rente dernières années, pour développer le modèle
de
société le plus favorable à la maximisation de la production et du ni
678
le de société le plus favorable à la maximisation
de
la production et du niveau de vie, c’est-à-dire de la consommation. M
679
e la production et du niveau de vie, c’est-à-dire
de
la consommation. Mais du fait même de ces « progrès », ou plutôt de c
680
’est-à-dire de la consommation. Mais du fait même
de
ces « progrès », ou plutôt de cette progression et de sa rapidité, ce
681
. Mais du fait même de ces « progrès », ou plutôt
de
cette progression et de sa rapidité, certains problèmes nouveaux se s
682
es « progrès », ou plutôt de cette progression et
de
sa rapidité, certains problèmes nouveaux se sont posés : a) Les insti
683
éflexe pour résoudre les difficultés angoissantes
d’
un monde en changement trop rapide ; la malhonnêteté s’accroît, en pro
684
s’affaiblissent et perdent peu à peu leur pouvoir
de
surmonter les problèmes matériels, multipliés plutôt que résolus par
685
minations sociales s’accentuent, et les réactions
de
rejet à l’égard des groupes marginaux ou minoritaires, tels que trava
686
dans la population. e) La vulnérabilité aberrante
de
l’ensemble économique occidental devient évidente dès l’automne 1973
687
evient évidente dès l’automne 1973 : il suffirait
d’
un embargo (par l’URSS peut-être) sur le pétrole des émirats du Golfe
688
e des émirats du Golfe pour que tout s’arrête… f)
De
là chez les Européens un sentiment croissant d’insécurité. L’individu
689
) De là chez les Européens un sentiment croissant
d’
insécurité. L’individu ne se sent plus participant d’une structure soc
690
nsécurité. L’individu ne se sent plus participant
d’
une structure sociale protectrice, comme l’était la famille, mais se v
691
ons collectives du monde moderne. Hors des heures
de
travail (le plus souvent ennuyeux) et des heures de déplacement (le p
692
travail (le plus souvent ennuyeux) et des heures
de
déplacement (le plus souvent irritantes), son temps de loisir se trou
693
placement (le plus souvent irritantes), son temps
de
loisir se trouve envahi par d’autres pressions sociales (TV, publicit
694
TV, publicité) qui le poussent vers toujours plus
de
consommation, de dépenses, de besoin de gagner plus, et donc de frust
695
i le poussent vers toujours plus de consommation,
de
dépenses, de besoin de gagner plus, et donc de frustration et d’inséc
696
vers toujours plus de consommation, de dépenses,
de
besoin de gagner plus, et donc de frustration et d’insécurité. g) Née
697
ours plus de consommation, de dépenses, de besoin
de
gagner plus, et donc de frustration et d’insécurité. g) Née d’un sent
698
n, de dépenses, de besoin de gagner plus, et donc
de
frustration et d’insécurité. g) Née d’un sentiment d’impuissance, ou
699
besoin de gagner plus, et donc de frustration et
d’
insécurité. g) Née d’un sentiment d’impuissance, ou d’incapacité de co
700
s, et donc de frustration et d’insécurité. g) Née
d’
un sentiment d’impuissance, ou d’incapacité de comprendre ce qui se pa
701
rustration et d’insécurité. g) Née d’un sentiment
d’
impuissance, ou d’incapacité de comprendre ce qui se passe, cette insé
702
sécurité. g) Née d’un sentiment d’impuissance, ou
d’
incapacité de comprendre ce qui se passe, cette insécurité est générat
703
Née d’un sentiment d’impuissance, ou d’incapacité
de
comprendre ce qui se passe, cette insécurité est génératrice d’une ne
704
ce qui se passe, cette insécurité est génératrice
d’
une nervosité anxieuse dans laquelle on peut chercher une des causes d
705
motive en effet les syndicats dans leurs demandes
d’
augmentation de salaires. Elle explique que les consommateurs, livrés
706
les syndicats dans leurs demandes d’augmentation
de
salaires. Elle explique que les consommateurs, livrés à des pressions
707
s ignorent la nature, acceptent les augmentations
de
prix les plus arbitraires. Elle explique enfin que les gouvernements
708
ue enfin que les gouvernements croient nécessaire
d’
augmenter encore l’expansion pour obtenir dans un proche avenir ce qu’
709
ans le présent. La question qui se pose est alors
de
savoir si la crise actuelle n’est qu’un accident de parcours dans le
710
savoir si la crise actuelle n’est qu’un accident
de
parcours dans le développement général du monde vers une productivité
711
ion accrues à l’infini ; ou si elle est le signal
d’
alarme indiquant l’urgente nécessité d’un développement très différent
712
le signal d’alarme indiquant l’urgente nécessité
d’
un développement très différent, d’un véritable changement de cap.
713
ente nécessité d’un développement très différent,
d’
un véritable changement de cap. 2.La crise Les questions sans
714
ppement très différent, d’un véritable changement
de
cap. 2.La crise Les questions sans réponse se multiplient
715
ale, l’Europe n’a pas été seulement l’initiatrice
de
l’aventure industrielle mais son premier champ d’expérience. Pauvre
716
de l’aventure industrielle mais son premier champ
d’
expérience. Pauvre en matières premières, elle était condamnée aux te
717
es premières, elle était condamnée aux techniques
de
transformation. Sa chance était de devenir le foyer le plus intense d
718
aux techniques de transformation. Sa chance était
de
devenir le foyer le plus intense de productivité et de rayonnement mo
719
chance était de devenir le foyer le plus intense
de
productivité et de rayonnement mondial : ce fut l’histoire du xixe s
720
venir le foyer le plus intense de productivité et
de
rayonnement mondial : ce fut l’histoire du xixe siècle et de la colo
721
nt mondial : ce fut l’histoire du xixe siècle et
de
la colonisation. Celle-ci connut son plus grand essor à partir des an
722
se terminer pratiquement en 1934 avec l’invasion
de
l’Éthiopie. La décolonisation qui suivit la Seconde Guerre mondiale f
723
n’était jamais venu la découvrir, l’Europe avide
de
nouveauté, curieuse de tout, missionnaire non seulement de sa religio
724
découvrir, l’Europe avide de nouveauté, curieuse
de
tout, missionnaire non seulement de sa religion dominante qui se donn
725
uté, curieuse de tout, missionnaire non seulement
de
sa religion dominante qui se donnait pour universelle (« catholique »
726
e socialisme, les droits de l’homme) ou par rejet
de
ses croyances fondamentales, spiritualistes et universelles (d’où le
727
es fondamentales, spiritualistes et universelles (
d’
où le matérialisme capitaliste ou marxiste et les nationalismes de plu
728
devait naturellement accéder la première au stade
de
la mise en question des idées directrices du « progrès industriel »,
729
rectrices du « progrès industriel », c’est-à-dire
de
la croyance dans le Progrès humain acquis par la multiplication des o
730
ant, mais il est clair que ce sont les événements
de
1973-1975 qui ont déclaré la crise, et qui ont ébranlé la confiance g
731
a croissance illimitée, rapide et sans problèmes,
de
nos économies. La crise actuelle, qui déborde le champ de l’économie,
732
conomies. La crise actuelle, qui déborde le champ
de
l’économie, résulte à la fois d’une récession conjoncturelle, de vice
733
déborde le champ de l’économie, résulte à la fois
d’
une récession conjoncturelle, de vices structurels dans le modèle de c
734
résulte à la fois d’une récession conjoncturelle,
de
vices structurels dans le modèle de croissance partout admis, et de l
735
njoncturelle, de vices structurels dans le modèle
de
croissance partout admis, et de la conscience émergente d’un changeme
736
ls dans le modèle de croissance partout admis, et
de
la conscience émergente d’un changement nécessaire dans le choix des
737
ance partout admis, et de la conscience émergente
d’
un changement nécessaire dans le choix des finalités de notre existenc
738
changement nécessaire dans le choix des finalités
de
notre existence sur la terre, et des priorités qui en découlent. Avon
739
s priorités qui en découlent. Avons-nous le droit
de
brûler tout le pétrole de la Terre, ne laissant à nos descendants que
740
nt. Avons-nous le droit de brûler tout le pétrole
de
la Terre, ne laissant à nos descendants que la gestion d’énormes dépô
741
rre, ne laissant à nos descendants que la gestion
d’
énormes dépôts radioactifs à refroidir pendant 100 000 ans, ou bien to
742
, ou une fuite en avant vers le suicide collectif
de
l’espèce ? Une question transparaît en filigrane derrière ces doutes
743
ion, la montée des prix du pétrole 5, les menaces
de
pénuries d’énergie et d’épuisement des ressources non renouvelables,
744
ée des prix du pétrole 5, les menaces de pénuries
d’
énergie et d’épuisement des ressources non renouvelables, l’accroissem
745
u pétrole 5, les menaces de pénuries d’énergie et
d’
épuisement des ressources non renouvelables, l’accroissement alarmant
746
urces non renouvelables, l’accroissement alarmant
de
la pollution par les activités industrielles, l’application sans scru
747
vités industrielles, l’application sans scrupules
de
toutes les inventions techniques susceptibles d’accroître la compétit
748
de toutes les inventions techniques susceptibles
d’
accroître la compétitivité d’une entreprise ou d’un État fût-ce au mép
749
hniques susceptibles d’accroître la compétitivité
d’
une entreprise ou d’un État fût-ce au mépris de toute autre « raison »
750
d’accroître la compétitivité d’une entreprise ou
d’
un État fût-ce au mépris de toute autre « raison » et des conséquences
751
té d’une entreprise ou d’un État fût-ce au mépris
de
toute autre « raison » et des conséquences possiblement maléfiques po
752
térise l’économie occidentale résulterait d’abord
de
la guerre du Vietnam, dont les conséquences auraient été exportées ve
753
te — dans la croissance matérielle comme synonyme
de
mieux-vivre et comme acceptation passive de la mise en œuvre « sauvag
754
onyme de mieux-vivre et comme acceptation passive
de
la mise en œuvre « sauvage » des techniques nouvelles, à la seule con
755
soient présentées comme rentables à court terme.
De
l’utopie de la croissance matérielle permanente et infinie — évidemme
756
entées comme rentables à court terme. De l’utopie
de
la croissance matérielle permanente et infinie — évidemment impossibl
757
e — évidemment impossible dans un monde fini — et
de
la dictature des « impératifs technologiques », devaient résulter l’i
758
complémentaires ou complices. On connaît l’ordre
de
grandeur des taux de croissance de l’inflation dans les pays de la CE
759
omplices. On connaît l’ordre de grandeur des taux
de
croissance de l’inflation dans les pays de la CEE : de 7 à 8 % par an
760
onnaît l’ordre de grandeur des taux de croissance
de
l’inflation dans les pays de la CEE : de 7 à 8 % par an, en moyenne,
761
s taux de croissance de l’inflation dans les pays
de
la CEE : de 7 à 8 % par an, en moyenne, avec des pointes pour certain
762
oissance de l’inflation dans les pays de la CEE :
de
7 à 8 % par an, en moyenne, avec des pointes pour certains de 13,7 %,
763
ar an, en moyenne, avec des pointes pour certains
de
13,7 %, voire de 15,9 %, et des minima de 3,1 %, voire de 2,1 % pour
764
, avec des pointes pour certains de 13,7 %, voire
de
15,9 %, et des minima de 3,1 %, voire de 2,1 % pour d’autres. Quant a
765
ertains de 13,7 %, voire de 15,9 %, et des minima
de
3,1 %, voire de 2,1 % pour d’autres. Quant au chômage, deux chiffres
766
%, voire de 15,9 %, et des minima de 3,1 %, voire
de
2,1 % pour d’autres. Quant au chômage, deux chiffres suffiront ici :
767
ômage, deux chiffres suffiront ici : 6,1 millions
de
demandes d’emploi non satisfaites dans les Neuf à la fin de 1978, con
768
chiffres suffiront ici : 6,1 millions de demandes
d’
emploi non satisfaites dans les Neuf à la fin de 1978, contre 2,65 mil
769
s d’emploi non satisfaites dans les Neuf à la fin
de
1978, contre 2,65 millions en 19746. Il est certain que le chômage ac
770
tie aux énormes investissements dans les secteurs
de
l’Énergie où le capital compte plus que le travail ; en partie au tra
771
en partie au transfert (par les multinationales)
de
nos technologies aux pays du tiers-monde ; enfin à une certaine lassi
772
s du tiers-monde ; enfin à une certaine lassitude
de
la société de consommation. Le chômage n’est donc pas un accident co
773
de ; enfin à une certaine lassitude de la société
de
consommation. Le chômage n’est donc pas un accident conjoncturel dan
774
été. Il résulte au contraire des structures mêmes
de
cette société et de ses principes sacro-saints de profit prioritaire
775
ontraire des structures mêmes de cette société et
de
ses principes sacro-saints de profit prioritaire et de production san
776
de cette société et de ses principes sacro-saints
de
profit prioritaire et de production sans cesse accrue par les technol
777
s principes sacro-saints de profit prioritaire et
de
production sans cesse accrue par les technologies de pointe. Exemples
778
production sans cesse accrue par les technologies
de
pointe. Exemples : — les nouvelles techniques en sidérurgie, appliqué
779
iquées par le Japon, vont permettre une réduction
de
70 % de l’emploi dans cette branche (et déjà, la sidérurgie européenn
780
ar le Japon, vont permettre une réduction de 70 %
de
l’emploi dans cette branche (et déjà, la sidérurgie européenne est en
781
a sidérurgie européenne est en crise grave !) ; —
de
1952 à 1973, le nombre des techniciens employés dans l’industrie pétr
782
s l’industrie pétrochimique en France s’est accru
de
150 %, mais celui des ouvriers a diminué de 28 % à 6 % ; — les nouvel
783
accru de 150 %, mais celui des ouvriers a diminué
de
28 % à 6 % ; — les nouvelles machines utilisées pour la coupe rase ou
784
ou la plantation mécanique des forêts permettront
de
supprimer en dix ans les deux tiers des emplois d’ouvriers forestiers
785
e supprimer en dix ans les deux tiers des emplois
d’
ouvriers forestiers ; — en France seule, dans les Postes, 150 000 empl
786
vention technique nommée télécoupleur, qui permet
d’
envoyer des lettres par TV d’un domicile à l’autre en trente secondes
787
coupleur, qui permet d’envoyer des lettres par TV
d’
un domicile à l’autre en trente secondes ; — chaque nouvelle centrale
788
0 MW rendrait possible la suppression, pour cause
d’
automation, d’un minimum de 4000 emplois ; — la compétition dans l’ind
789
possible la suppression, pour cause d’automation,
d’
un minimum de 4000 emplois ; — la compétition dans l’industrie automob
790
uppression, pour cause d’automation, d’un minimum
de
4000 emplois ; — la compétition dans l’industrie automobile amènera l
791
strie automobile amènera les Européens à diminuer
de
moitié le nombre des travailleurs occupés dans cette branche. Les eff
792
rs occupés dans cette branche. Les effets cumulés
de
l’inflation et du chômage provoquent nécessairement la détérioration
793
os pays — surtout les grands — à une polarisation
de
l’opinion publique créatrice de haines inexpiables entre une droite e
794
une polarisation de l’opinion publique créatrice
de
haines inexpiables entre une droite et une gauche plus symboliques et
795
s relâche à la condamnation globale et sans appel
d’
une moitié du pays par l’autre et réciproquement, au nom de principes
796
l’autre et réciproquement, au nom de principes et
de
finalités qu’il devient de plus en plus difficile de distinguer et, a
797
finalités qu’il devient de plus en plus difficile
de
distinguer et, a fortiori, d’opposer sur les grands thèmes de la croi
798
s en plus difficile de distinguer et, a fortiori,
d’
opposer sur les grands thèmes de la croissance à tout prix, des armeme
799
r et, a fortiori, d’opposer sur les grands thèmes
de
la croissance à tout prix, des armements et de l’énergie nucléaires,
800
es de la croissance à tout prix, des armements et
de
l’énergie nucléaires, ou encore de l’exploitation du tiers-monde à l’
801
s armements et de l’énergie nucléaires, ou encore
de
l’exploitation du tiers-monde à l’enseigne de la Coopération : commun
802
ore de l’exploitation du tiers-monde à l’enseigne
de
la Coopération : communistes et conservateurs de l’espèce dure votent
803
de la Coopération : communistes et conservateurs
de
l’espèce dure votent ensemble sur tous ces choix — qui sont les choix
804
si se répand la conviction que le type occidental
d’
économie n’est plus maîtrisable, ni par la droite qui l’a créé, ni par
805
a créé, ni par la gauche qui a plus peur qu’envie
d’
en hériter. « Au bout de la politique économique actuelle, il n’y a ri
806
ue actuelle, il n’y a rien, sinon une aggravation
de
l’un ou de l’autre des aspects de la crise : au bout des périodes de
807
, il n’y a rien, sinon une aggravation de l’un ou
de
l’autre des aspects de la crise : au bout des périodes de contrôle il
808
une aggravation de l’un ou de l’autre des aspects
de
la crise : au bout des périodes de contrôle il y a plus de chômage, a
809
re des aspects de la crise : au bout des périodes
de
contrôle il y a plus de chômage, au bout des périodes de relance, il
810
se : au bout des périodes de contrôle il y a plus
de
chômage, au bout des périodes de relance, il y a plus d’inflation. »7
811
rôle il y a plus de chômage, au bout des périodes
de
relance, il y a plus d’inflation. »7 Après une période exceptionnel
812
age, au bout des périodes de relance, il y a plus
d’
inflation. »7 Après une période exceptionnellement « favorable » de
813
près une période exceptionnellement « favorable »
de
l’exploitation de la technologie fondée sur la science, on s’est aper
814
xceptionnellement « favorable » de l’exploitation
de
la technologie fondée sur la science, on s’est aperçu que cette même
815
que cette même technologie n’était plus en mesure
de
se développer à la vitesse et dans les conditions nécessaires pour qu
816
On a découvert la loi des rendements décroissants
de
la technologie, qui paraît dominer désormais la relation entre le pro
817
nus en faveur du travail et a renforcé la demande
d’
équipements collectifs. De ces pressions accrues sur le système économ
818
t a renforcé la demande d’équipements collectifs.
De
ces pressions accrues sur le système économique ont résulté une forme
819
système économique ont résulté une forme nouvelle
d’
inflation généralisée, et une réduction des investissements mettant fi
820
t fin, pratiquement, au dynamisme « exponentiel »
de
la croissance. Inflation, chômage, récession, instabilité croissante
821
taire international, constituent donc les aspects
d’
une seule et même crise structurelle. Et l’on ne voit pas que nos État
822
t l’on ne voit pas que nos États soient en mesure
de
la maîtriser chacun pour son compte à l’échelle nationale. Pas plus d
823
. Pas plus d’ailleurs que les partis ne font voir
d’
une manière tant soit peu convaincante comment sortir des cercles vici
824
: le pire danger qui menace l’Europe — et à cause
d’
elle d’abord, mais avec elle demain, le tiers-monde — ce n’est pas la
825
ans une politique économique qui cherche à sortir
de
ses impasses en exportant vers le tiers-monde les causes mêmes de not
826
en exportant vers le tiers-monde les causes mêmes
de
notre crise et les moyens — notamment nucléaires — d’y mettre fin soi
827
otre crise et les moyens — notamment nucléaires —
d’
y mettre fin soit par l’asservissement de ses fauteurs, soit par la de
828
éaires — d’y mettre fin soit par l’asservissement
de
ses fauteurs, soit par la destruction de ses victimes, qui se trouven
829
issement de ses fauteurs, soit par la destruction
de
ses victimes, qui se trouvent être les mêmes, à savoir nous. C’est no
830
être les mêmes, à savoir nous. C’est notre modèle
de
croissance qu’il va falloir changer, notre idéologie de la croissance
831
issance qu’il va falloir changer, notre idéologie
de
la croissance, et tout de suite les cadres nationaux dans lesquels no
832
r économique doit s’établir non sur des prémisses
de
volonté de puissance et de recherche de profit, mais sur celles de la
833
e doit s’établir non sur des prémisses de volonté
de
puissance et de recherche de profit, mais sur celles de la bonne orga
834
non sur des prémisses de volonté de puissance et
de
recherche de profit, mais sur celles de la bonne organisation de vie
835
prémisses de volonté de puissance et de recherche
de
profit, mais sur celles de la bonne organisation de vie des groupes h
836
ssance et de recherche de profit, mais sur celles
de
la bonne organisation de vie des groupes humains, selon l’étymologie
837
profit, mais sur celles de la bonne organisation
de
vie des groupes humains, selon l’étymologie même du terme. Albert Tév
838
ent des désirs, non du bonheur. Indira Gandhi.
De
ce qui précède résulte à l’évidence qu’à la crise économique actuelle
839
u’à la crise économique actuelle, il n’existe pas
de
solutions purement économiques. Les déclarations gouvernementales ann
840
à nous faire « sortir du tunnel », qu’il s’agisse
de
l’inflation ou du chômage. Pourtant, ni les États capitalistes, ni le
841
s, ni les États communistes ne peuvent se targuer
d’
avoir trouvé les meilleures solutions dans le traitement de ces problè
842
rouvé les meilleures solutions dans le traitement
de
ces problèmes : ils les ont abordés en effet au nom des mêmes princip
843
s ont abordés en effet au nom des mêmes principes
de
croissance illimitée, et dans le même cadre national où ces problèmes
844
ites aux États-Unis et en Europe sur la « qualité
de
la vie » sont d’accord pour estimer qu’il s’agit là d’une notion qui
845
vie » sont d’accord pour estimer qu’il s’agit là
d’
une notion qui n’a pas de contenu « national » : la qualité de la vie
846
estimer qu’il s’agit là d’une notion qui n’a pas
de
contenu « national » : la qualité de la vie est fonction de la percep
847
qui n’a pas de contenu « national » : la qualité
de
la vie est fonction de la perception par l’individu de l’état du syst
848
« national » : la qualité de la vie est fonction
de
la perception par l’individu de l’état du système économique, social
849
vie est fonction de la perception par l’individu
de
l’état du système économique, social et politique dans lequel il vit.
850
son existence se déroule : son habitat, son lieu
de
travail, les moyens de transport et les services collectifs qu’il uti
851
le : son habitat, son lieu de travail, les moyens
de
transport et les services collectifs qu’il utilise, les institutions
852
ales auxquelles il peut participer. Une politique
de
« qualité de la vie » est en fait une politique qui décentralise au m
853
es il peut participer. Une politique de « qualité
de
la vie » est en fait une politique qui décentralise au maximum les po
854
décisionnels les plus immédiats, les plus proches
de
la vie de la commune. De l’ère industrielle, nous devons passer à l
855
ls les plus immédiats, les plus proches de la vie
de
la commune. De l’ère industrielle, nous devons passer à l’ère des r
856
iats, les plus proches de la vie de la commune.
De
l’ère industrielle, nous devons passer à l’ère des ressources humaine
857
rielle, parce qu’elle recherchait la maximisation
de
la production, quel qu’en fût le prix social, appelait la concentrati
858
ive locale, l’autonomie, une refonte des méthodes
de
production de masse, et une planification régionale. Des processus d
859
autonomie, une refonte des méthodes de production
de
masse, et une planification régionale. Des processus de solidarité.
860
e, et une planification régionale. Des processus
de
solidarité. — Cependant, toute l’activité économique ne peut pas être
861
onal voire mondial ou continental ; des processus
de
solidarité restent à établir ou à maintenir, car les inégalités de di
862
tent à établir ou à maintenir, car les inégalités
de
distribution de la richesse entre régions, accentuées aujourd’hui par
863
u à maintenir, car les inégalités de distribution
de
la richesse entre régions, accentuées aujourd’hui par le processus mê
864
ons, accentuées aujourd’hui par le processus même
de
la croissance industrielle, doivent être atténuées, sinon totalement
865
nt corrigées. Alors l’Europe — mais au sens large
de
l’union de tous ses pays — retrouve un sens dans l’élan organisé des
866
s. Alors l’Europe — mais au sens large de l’union
de
tous ses pays — retrouve un sens dans l’élan organisé des solidarités
867
anisé des solidarités transnationales. Nécessité
d’
un nouveau modèle européen. — L’Europe a besoin, aujourd’hui, d’un vér
868
odèle européen. — L’Europe a besoin, aujourd’hui,
d’
un véritable projet régional qui transcende les barrières politiques e
869
et douanières, et donne au monde un grand exemple
de
la capacité de nos peuples à résoudre un problème crucial pour l’aven
870
et donne au monde un grand exemple de la capacité
de
nos peuples à résoudre un problème crucial pour l’avenir de toute l’h
871
ples à résoudre un problème crucial pour l’avenir
de
toute l’humanité : celui de la réalisation de nos espérances en terme
872
crucial pour l’avenir de toute l’humanité : celui
de
la réalisation de nos espérances en termes à la fois de niveau et de
873
nir de toute l’humanité : celui de la réalisation
de
nos espérances en termes à la fois de niveau et de qualité de vie, et
874
réalisation de nos espérances en termes à la fois
de
niveau et de qualité de vie, et en pleine solidarité avec les habitan
875
e nos espérances en termes à la fois de niveau et
de
qualité de vie, et en pleine solidarité avec les habitants des autres
876
ances en termes à la fois de niveau et de qualité
de
vie, et en pleine solidarité avec les habitants des autres continents
877
ants des autres continents. L’absence, jusqu’ici,
d’
un projet de ce type, explique la crise du Mouvement européen. Aux yeu
878
res continents. L’absence, jusqu’ici, d’un projet
de
ce type, explique la crise du Mouvement européen. Aux yeux d’un obser
879
explique la crise du Mouvement européen. Aux yeux
d’
un observateur extérieur, ce qui manque le plus à l’Europe actuelle, c
880
e qui manque le plus à l’Europe actuelle, ce sont
de
vrais projets porteurs d’avenir, capables de redonner une motivation
881
urope actuelle, ce sont de vrais projets porteurs
d’
avenir, capables de redonner une motivation européenne à notre opinion
882
sont de vrais projets porteurs d’avenir, capables
de
redonner une motivation européenne à notre opinion publique. Projets
883
on peut dire, en simplifiant, que les tentatives
de
projets européens se sont soldées par des échecs. Ce ne sont pas les
884
ou leurs retombées industrielles (dans le domaine
de
l’espace, de l’aéronautique) et encore moins le « marché commun agric
885
mbées industrielles (dans le domaine de l’espace,
de
l’aéronautique) et encore moins le « marché commun agricole » qui peu
886
ent véritablement motiver la formation ultérieure
de
l’Europe. Pourtant, ce ne sont pas les possibilités qui ont manqué :
887
manqué : c’est le dessein global, c’est le projet
d’
une société qui dépasse l’ère industrielle en ceci qu’elle entend subo
888
e. La crise énergétique actuelle offre l’occasion
de
créer un projet européen qui non seulement éviterait à terme de passe
889
ojet européen qui non seulement éviterait à terme
de
passer de l’actuelle dépendance des Arabes à une dépendance des Améri
890
éen qui non seulement éviterait à terme de passer
de
l’actuelle dépendance des Arabes à une dépendance des Américains, des
891
ictateurs africains, mais qui surtout permettrait
d’
accéder à un système d’approvisionnement en énergie qui serait intégré
892
is qui surtout permettrait d’accéder à un système
d’
approvisionnement en énergie qui serait intégré aux autres activités é
893
es activités économiques, sociales et culturelles
de
nos régions. Et ce projet, étendu sur le plan de la recherche fondame
894
de nos régions. Et ce projet, étendu sur le plan
de
la recherche fondamentale à toutes les sources d’énergie (en particul
895
de la recherche fondamentale à toutes les sources
d’
énergie (en particulier à l’énergie solaire), pourrait redonner à l’Eu
896
laire), pourrait redonner à l’Europe une fonction
de
pionnier dans un domaine aujourd’hui décisif pour la survie à terme d
897
omaine aujourd’hui décisif pour la survie à terme
de
l’humanité. Un projet européen dans le domaine des transports pourrai
898
ine des transports pourrait reposer sur le besoin
de
liaisons ferroviaires rapides entre les grands centres décisionnels u
899
entre les grands centres décisionnels urbains, et
de
substitution généralisée des services publics aux autos privées parto
900
jet alimentaire devrait s’appuyer sur l’existence
d’
une industrie décentralisée dans ce secteur, appuyée sur une politique
901
rrait éviter que la vente aux pays du tiers-monde
d’
usines clés en main n’aboutisse à la fois au chômage et à l’accroissem
902
outisse à la fois au chômage et à l’accroissement
de
nos importations. D’où l’on tire deux conséquences immédiates : 1° Pa
903
chômage et à l’accroissement de nos importations.
D’
où l’on tire deux conséquences immédiates : 1° Pas d’économie européen
904
ù l’on tire deux conséquences immédiates : 1° Pas
d’
économie européenne sans politique européenne. Alors que nous assiston
905
des menaces sérieuses mettent en danger l’avenir
de
l’humanité, le monde a besoin d’une Europe forte et unie, capable d’a
906
danger l’avenir de l’humanité, le monde a besoin
d’
une Europe forte et unie, capable d’accomplir une tâche importante au
907
onde a besoin d’une Europe forte et unie, capable
d’
accomplir une tâche importante au niveau de la solidarité des peuples
908
importante au niveau de la solidarité des peuples
de
la Terre. 2° Pas de vraie « Communauté européenne » sans participatio
909
de la solidarité des peuples de la Terre. 2° Pas
de
vraie « Communauté européenne » sans participation à tous les niveaux
910
uropéenne » sans participation à tous les niveaux
de
décision. Dans la société industrielle ordonnée à la production et à
911
on quantitatives, selon les calculs inexplicables
de
centres lointains et anonymes, l’individu ne se sent plus sécurisé pa
912
politiques économiques et monétaires qui décident
de
son destin concret, il est livré sans défense aux pressions extérieur
913
é sans défense aux pressions extérieures massives
de
l’État, du marché, des employeurs, ou d’un climat publicitaire qui l’
914
massives de l’État, du marché, des employeurs, ou
d’
un climat publicitaire qui l’entretient dans l’obsédante poursuite de
915
taire qui l’entretient dans l’obsédante poursuite
de
« satisfactions » matérielles presque jamais atteintes, ou rarement s
916
rement suffisantes une fois atteintes par chance.
D’
où les sentiments d’insécurité et de frustration qui caractérisent not
917
ne fois atteintes par chance. D’où les sentiments
d’
insécurité et de frustration qui caractérisent notre climat social, et
918
s par chance. D’où les sentiments d’insécurité et
de
frustration qui caractérisent notre climat social, et qui révèlent la
919
affectent son présent et son avenir : il n’a plus
de
pouvoir sur eux. En termes politiques, le remède consistera donc dans
920
itiques, le remède consistera donc dans le regain
d’
intérêt pour les communautés locales et régionales : là seulement l’ho
921
e économique consistent dans une nouvelle méthode
d’
analyse des besoins humains, partant des besoins organiquement et mora
922
s besoins organiquement et moralement vitaux, non
de
la seule volonté de profit des grandes entreprises. D’où la création
923
ent et moralement vitaux, non de la seule volonté
de
profit des grandes entreprises. D’où la création de petites unités de
924
seule volonté de profit des grandes entreprises.
D’
où la création de petites unités de production, ménageant une plus rée
925
profit des grandes entreprises. D’où la création
de
petites unités de production, ménageant une plus réelle participation
926
s entreprises. D’où la création de petites unités
de
production, ménageant une plus réelle participation aux décisions ; e
927
chômage On a calculé que l’ensemble des tâches
d’
un État industriel, inclus les agences pour le chômage et les autres s
928
x, pourraient être accomplies par 15 % des forces
de
travail aujourd’hui disponibles. Cette transformation difficile n’est
929
tains pays, mais elle pourrait conduire à un type
de
société qui maintiendrait un haut niveau matériel et créerait en même
930
tériel et créerait en même temps des possibilités
d’
éducation et de culture encore inconcevables aujourd’hui. Le nombre d
931
ait en même temps des possibilités d’éducation et
de
culture encore inconcevables aujourd’hui. Le nombre des chômeurs dan
932
. Le nombre des chômeurs dans le monde s’accroît
de
100 par minute 8. Dans cette situation, il ne saurait plus être quest
933
, il ne saurait plus être question, sérieusement,
de
« stimuler la demande » (artificiellement), ni de rechercher la dilut
934
de « stimuler la demande » (artificiellement), ni
de
rechercher la dilution des forces de travail par l’introduction de po
935
llement), ni de rechercher la dilution des forces
de
travail par l’introduction de postes non nécessaires et de productivi
936
dilution des forces de travail par l’introduction
de
postes non nécessaires et de productivité inférieure. Un consensus es
937
l par l’introduction de postes non nécessaires et
de
productivité inférieure. Un consensus est en train de se former et co
938
outiniers) du tiers-monde comme des États-Unis et
de
l’Europe, ainsi que dans les milieux syndicaux non communistes. Les s
939
blème crucial du chômage comme produit structurel
de
la société industrielle doivent être cherchées sans délai dans les di
940
les directions suivantes : — raccourcir le temps
de
travail ; — allonger (réellement, c’est-à-dire déduction faite du tem
941
réellement, c’est-à-dire déduction faite du temps
de
déplacement) le temps des loisirs, ou le temps libre pour d’autres ac
942
écifiques — écologiques et sociales — des régions
de
l’Europe ; plus diversifiée ; moins importatrice d’énergie ; plus sou
943
l’Europe ; plus diversifiée ; moins importatrice
d’
énergie ; plus soucieuse de résultats qualitatifs que de profits rapid
944
e ; moins importatrice d’énergie ; plus soucieuse
de
résultats qualitatifs que de profits rapides obtenus aux dépens des s
945
gie ; plus soucieuse de résultats qualitatifs que
de
profits rapides obtenus aux dépens des systèmes et des régimes de rel
946
es obtenus aux dépens des systèmes et des régimes
de
relations sociales, psychologiques et culturelles d’une population do
947
relations sociales, psychologiques et culturelles
d’
une population donnée, en Europe comme dans le tiers-monde ; — dévelop
948
taire, familial, individuel, et toutes les formes
d’
arts manuels ; multiplier les seconds métiers (non concernés par la li
949
les seconds métiers (non concernés par la limite
d’
âge) ; — réduire la bureaucratie par une décentralisation effective, p
950
ussée jusqu’à la région, et permettant à celle-ci
de
reprendre l’initiative (dans le cadre général et moyennant les arbitr
951
dre général et moyennant les arbitrages éventuels
d’
agences de concertations nationales ou fédérales) ; — régionaliser les
952
l et moyennant les arbitrages éventuels d’agences
de
concertations nationales ou fédérales) ; — régionaliser les ajustemen
953
es ou fédérales) ; — régionaliser les ajustements
de
l’offre et de la demande d’emplois, moduler l’orientation vers des em
954
s) ; — régionaliser les ajustements de l’offre et
de
la demande d’emplois, moduler l’orientation vers des emplois diversif
955
liser les ajustements de l’offre et de la demande
d’
emplois, moduler l’orientation vers des emplois diversifiés, selon les
956
diversifiés, selon les coutumes et les relations
de
voisinage, en prenant avantage des chances, localement mieux visibles
957
hances, localement mieux visibles et multipliées,
de
combiner des activités de secteurs différents ; — obtenir une concert
958
isibles et multipliées, de combiner des activités
de
secteurs différents ; — obtenir une concertation internationale sur l
959
ne concertation internationale sur les transferts
de
technologies, afin d’éviter qu’ils ne détruisent les écosystèmes dans
960
puis qu’ils n’augmentent le chômage dans le pays
d’
origine — celui-ci devenant importateur des produits de ses propres te
961
gine — celui-ci devenant importateur des produits
de
ses propres techniques, au détriment de ses propres entreprises qui t
962
ces flèches indicatrices traduisent un même souci
d’
ordonner l’économie — le travail des hommes et les moyens de subsistan
963
l’économie — le travail des hommes et les moyens
de
subsistance qu’ils en tirent — au bien-être réel du plus grand nombre
964
— au bien-être réel du plus grand nombre possible
de
personnes réelles, plutôt qu’au profit en monnaie d’un -nombre toujou
965
personnes réelles, plutôt qu’au profit en monnaie
d’
un -nombre toujours plus restreint de sociétés toujours plus anonymes
966
t en monnaie d’un -nombre toujours plus restreint
de
sociétés toujours plus anonymes et toujours plus irresponsables. D
967
plus anonymes et toujours plus irresponsables.
D’
urgence Il est temps de mettre l’économie au service des finalités
968
plus irresponsables. D’urgence Il est temps
de
mettre l’économie au service des finalités reconnues de notre société
969
tre l’économie au service des finalités reconnues
de
notre société, et non plus de prétendus « impératifs » qui nous empêc
970
finalités reconnues de notre société, et non plus
de
prétendus « impératifs » qui nous empêcheraient de le faire « pour le
971
e prétendus « impératifs » qui nous empêcheraient
de
le faire « pour le moment ». Il est temps de chercher les moyens immé
972
ient de le faire « pour le moment ». Il est temps
de
chercher les moyens immédiats d’obéir au seul impératif indiscutable
973
». Il est temps de chercher les moyens immédiats
d’
obéir au seul impératif indiscutable : celui du désarmement nucléaire,
974
table : celui du désarmement nucléaire, condition
de
la survie de l’espèce humaine en tant que civilisation. Il est temps
975
du désarmement nucléaire, condition de la survie
de
l’espèce humaine en tant que civilisation. Il est temps de libérer l’
976
ce humaine en tant que civilisation. Il est temps
de
libérer l’économie mondiale de sa servitude la plus angoissante : la
977
tion. Il est temps de libérer l’économie mondiale
de
sa servitude la plus angoissante : la production, pour 350 milliards
978
s angoissante : la production, pour 350 milliards
de
dollars par an, d’armements qui ne servent qu’à se neutraliser potent
979
production, pour 350 milliards de dollars par an,
d’
armements qui ne servent qu’à se neutraliser potentiellement, et sont,
980
e neutraliser potentiellement, et sont, au mieux,
d’
utilisation nulle. Et cette économie libérée de l’obsession de la guer
981
x, d’utilisation nulle. Et cette économie libérée
de
l’obsession de la guerre, c’est-à-dire du suicide de l’espèce, il est
982
n nulle. Et cette économie libérée de l’obsession
de
la guerre, c’est-à-dire du suicide de l’espèce, il est temps de l’ord
983
l’obsession de la guerre, c’est-à-dire du suicide
de
l’espèce, il est temps de l’ordonner aux buts humains, mais aussi aux
984
c’est-à-dire du suicide de l’espèce, il est temps
de
l’ordonner aux buts humains, mais aussi aux limites que lui posent le
985
et naturelles qu’elle avait cru pouvoir éliminer
de
ses comptes. Il est grand temps que « R & D » (la Recherche et le
986
structurés et dimensionnés par les « impératifs »
de
la préparation à la guerre, donc de la centralisation. Parlant de la
987
impératifs » de la préparation à la guerre, donc
de
la centralisation. Parlant de la mise en place de structures fédérale
988
n à la guerre, donc de la centralisation. Parlant
de
la mise en place de structures fédérales en Europe, Louis Armand avai
989
de la centralisation. Parlant de la mise en place
de
structures fédérales en Europe, Louis Armand avait formulé une règle
990
s en Europe, Louis Armand avait formulé une règle
d’
or qui trouve ici ses applications : « Développons en commun ce qui es
991
« Développons en commun ce qui est neuf. Laissons
de
côté les héritages du passé dont l’unification prendrait trop de temp
992
itages du passé dont l’unification prendrait trop
de
temps, demanderait trop d’énergie et soulèverait trop d’opposition. »
993
ication prendrait trop de temps, demanderait trop
d’
énergie et soulèverait trop d’opposition. » Si l’on veut vraiment unir
994
s, demanderait trop d’énergie et soulèverait trop
d’
opposition. » Si l’on veut vraiment unir l’Europe, il faut partir d’au
995
l’on veut vraiment unir l’Europe, il faut partir
d’
autre chose que de ses facteurs de division, il faut bâtir sur autre c
996
t unir l’Europe, il faut partir d’autre chose que
de
ses facteurs de division, il faut bâtir sur autre chose que sur les o
997
il faut partir d’autre chose que de ses facteurs
de
division, il faut bâtir sur autre chose que sur les obstacles à l’uni
998
, nous les trouverons aujourd’hui dans le domaine
de
l’Énergie, dans les problèmes de l’Écologie, et dans la montée des ré
999
dans le domaine de l’Énergie, dans les problèmes
de
l’Écologie, et dans la montée des régions. 5. Le prix du pétrole
1000
s régions. 5. Le prix du pétrole a quintuplé
de
1972 à 1979. Cela peut gêner, déjà, les usagers de la route, mais non
1001
e 1972 à 1979. Cela peut gêner, déjà, les usagers
de
la route, mais non pas les gouvernements, qui prélèvent de 55 à 66 %
1002
te, mais non pas les gouvernements, qui prélèvent
de
55 à 66 % de taxes « fiscales » du prix de vente de l’essence, et qui
1003
pas les gouvernements, qui prélèvent de 55 à 66 %
de
taxes « fiscales » du prix de vente de l’essence, et qui ont donc un
1004
lèvent de 55 à 66 % de taxes « fiscales » du prix
de
vente de l’essence, et qui ont donc un intérêt certain à l’augmentati
1005
55 à 66 % de taxes « fiscales » du prix de vente
de
l’essence, et qui ont donc un intérêt certain à l’augmentation des pr
1006
donc un intérêt certain à l’augmentation des prix
de
base, qu’ils paient en dollars dévalués. L’opinion publique européenn
1007
hercher à comprendre, en ces matières, risquerait
de
mener trop loin… 6. Sur l’état présent de l’inflation et du chômage
1008
uerait de mener trop loin… 6. Sur l’état présent
de
l’inflation et du chômage en Europe des Neuf, voir Annexe 2. 7. J.
1009
II.L’énergie 1.État
de
la question Quelques chiffres et quelques dates suffiront à situer
1010
lques dates suffiront à situer le problème global
de
l’énergie. Consommation mondiale d’énergie : en 1900 500 mill
1011
blème global de l’énergie. Consommation mondiale
d’
énergie : en 1900 500 millions de TEP* en 1950 1 700 en 19
1012
mondiale d’énergie : en 1900 500 millions
de
TEP* en 1950 1 700 en 1974 5 800 en 2000 (prévision) 15 à 1
1013
5 800 en 2000 (prévision) 15 à 18 milliards
de
TEP9 * Tonnes équivalent pétrole. Pour l’Europe des Neuf, le bil
1014
Consommation 1005 1800 La consommation globale
d’
énergie, selon la plupart des prévisions présentées à la Conférence mo
1015
es prévisions présentées à la Conférence mondiale
de
l’énergie tenue à Istanbul en octobre 1977, devrait augmenter sans re
1016
lâche jusqu’en 2020, où elle atteindrait un total
de
44 milliards de TEP10. Mais selon ces mêmes experts officiels, la pro
1017
020, où elle atteindrait un total de 44 milliards
de
TEP10. Mais selon ces mêmes experts officiels, la production mondiale
1018
s mêmes experts officiels, la production mondiale
d’
énergie en 2020 ne pourrait en aucun cas dépasser 25 milliards de TEP.
1019
20 ne pourrait en aucun cas dépasser 25 milliards
de
TEP. Il faudrait donc prévoir un manque de 19 milliards de TEP. C’est
1020
liards de TEP. Il faudrait donc prévoir un manque
de
19 milliards de TEP. C’est dans cette perspective globale qu’il faut
1021
l faudrait donc prévoir un manque de 19 milliards
de
TEP. C’est dans cette perspective globale qu’il faut lire les chiffre
1022
ant les Neuf. Ceux-ci, pris séparément, disposent
de
ressources très inégales. La Grande-Bretagne a du charbon, du pétrole
1023
tagne a du charbon, du pétrole, du gaz naturel et
de
l’énergie nucléaire ; l’Italie de l’hydroélectricité et du gaz nature
1024
gaz naturel et de l’énergie nucléaire ; l’Italie
de
l’hydroélectricité et du gaz naturel ; la Hollande a beaucoup de gaz
1025
; la Hollande a beaucoup de gaz naturel mais pas
de
charbon, pas d’énergie hydraulique ni d’énergie nucléaire ; la France
1026
beaucoup de gaz naturel mais pas de charbon, pas
d’
énergie hydraulique ni d’énergie nucléaire ; la France n’a plus beauco
1027
mais pas de charbon, pas d’énergie hydraulique ni
d’
énergie nucléaire ; la France n’a plus beaucoup de charbon ni de gaz,
1028
éaire ; la France n’a plus beaucoup de charbon ni
de
gaz, mais une forte capacité hydraulique, et un programme nucléaire d
1029
qui, en revanche, possède beaucoup de lignite et
de
charbon. D’où l’on déduit qu’une politique commune s’impose dans le s
1030
anche, possède beaucoup de lignite et de charbon.
D’
où l’on déduit qu’une politique commune s’impose dans le secteur de l’
1031
qu’une politique commune s’impose dans le secteur
de
l’énergie plus encore que dans n’importe quel autre. Chacun de nos pa
1032
plus encore que dans n’importe quel autre. Chacun
de
nos pays se voit contraint de faire face au même problème de politiqu
1033
quel autre. Chacun de nos pays se voit contraint
de
faire face au même problème de politique générale immédiate : celui d
1034
se voit contraint de faire face au même problème
de
politique générale immédiate : celui de la dépendance des pays de l’O
1035
problème de politique générale immédiate : celui
de
la dépendance des pays de l’OPEP pour le pétrole, et/ou des USA, du C
1036
érale immédiate : celui de la dépendance des pays
de
l’OPEP pour le pétrole, et/ou des USA, du Canada, de l’Afrique noire,
1037
l’OPEP pour le pétrole, et/ou des USA, du Canada,
de
l’Afrique noire, plus tard de l’Afrique du Sud pour l’uranium, et de
1038
des USA, du Canada, de l’Afrique noire, plus tard
de
l’Afrique du Sud pour l’uranium, et de l’URSS pour l’uranium enrichi.
1039
plus tard de l’Afrique du Sud pour l’uranium, et
de
l’URSS pour l’uranium enrichi. Cette dépendance ne pourrait qu’augmen
1040
nce ne pourrait qu’augmenter avec l’accroissement
de
la consommation d’énergie, jusqu’au jour — dans vingt ans, dans trent
1041
augmenter avec l’accroissement de la consommation
d’
énergie, jusqu’au jour — dans vingt ans, dans trente ans — où la relat
1042
ngt ans, dans trente ans — où la relative pénurie
d’
énergie primaire (pétrole, puis uranium) à l’échelle mondiale deviendr
1043
nnées mêmes du problème Mais cet accroissement
de
consommation est-il fatal ? Le postulat sur lequel reposent toutes le
1044
e s’adapte à l’offre en décroissance ? Les études
de
prospective conduites aux USA, au Canada, en Grande-Bretagne et en Fr
1045
nde-Bretagne et en France font prévoir qu’un état
de
pénurie — c’est-à-dire d’épuisement des réserves exploitables dans de
1046
font prévoir qu’un état de pénurie — c’est-à-dire
d’
épuisement des réserves exploitables dans des délais et à des coûts su
1047
les scénarios élaborés par les différents groupes
de
recherches) ; — pour le gaz naturel dès 1985 ; — pour l’uranium dès 1
1048
pétons-le, une croissance continue (même freinée)
de
la consommation d’énergie. Mais le problème est-il bien posé ? Quelle
1049
ssance continue (même freinée) de la consommation
d’
énergie. Mais le problème est-il bien posé ? Quelles pourraient être,
1050
? Quelles pourraient être, en effet, les raisons
d’
augmenter notre consommation d’énergie, dès lors que : — la croissance
1051
effet, les raisons d’augmenter notre consommation
d’
énergie, dès lors que : — la croissance démographique des Européens te
1052
quelques-uns, dont la RFA ; — le chômage ne cesse
de
sévir (voir plus haut ses motifs structurels) ; — la production est p
1053
ralentie (l’OCDE prévoyait en 1974 une croissance
de
5,1 %, mais elle a réduit ces taux à 4 % en 1976, à 3,5 % en 1978, qu
1054
hoc. À l’examen, les raisons prétendues évidentes
d’
accroître sans relâche notre consommation d’énergie se révèlent de mau
1055
entes d’accroître sans relâche notre consommation
d’
énergie se révèlent de mauvaises raisons, non seulement contestables,
1056
relâche notre consommation d’énergie se révèlent
de
mauvaises raisons, non seulement contestables, mais réversibles. Il y
1057
norme propagande pour le gaspillage : producteurs
d’
électricité, fabricants d’autos, constructeurs d’autoroutes, de gratte
1058
aspillage : producteurs d’électricité, fabricants
d’
autos, constructeurs d’autoroutes, de gratte-ciel, de centrales nucléa
1059
d’électricité, fabricants d’autos, constructeurs
d’
autoroutes, de gratte-ciel, de centrales nucléaires, ne parlent que de
1060
, fabricants d’autos, constructeurs d’autoroutes,
de
gratte-ciel, de centrales nucléaires, ne parlent que de la « nécessit
1061
utos, constructeurs d’autoroutes, de gratte-ciel,
de
centrales nucléaires, ne parlent que de la « nécessité croissante » d
1062
tte-ciel, de centrales nucléaires, ne parlent que
de
la « nécessité croissante » de ce qu’ils produisent. Mais il est clai
1063
es, ne parlent que de la « nécessité croissante »
de
ce qu’ils produisent. Mais il est clair — une fois de plus — qu’ils e
1064
il est clair — une fois de plus — qu’ils essaient
de
nous faire prendre leurs désirs pour nos fatalités ! Il y a ensuite l
1065
abitudes prises par les usagers privés ou publics
de
l’électricité ou de l’essence ; la construction de « tours » énergivo
1066
les usagers privés ou publics de l’électricité ou
de
l’essence ; la construction de « tours » énergivores au maximum ; la
1067
e l’électricité ou de l’essence ; la construction
de
« tours » énergivores au maximum ; la mauvaise isolation thermique de
1068
bâtiments ; les chauffages et le conditionnement
de
l’air trop poussés, ces deux excès s’additionnant, loin de se neutral
1069
forfaits, favorisant les plus gros consommateurs
de
kilowatts… En fait, il n’est nullement établi que la demande en énerg
1070
e. Il est certain, en revanche, que les économies
d’
énergie réalisables à bref délai sur le gaspillage actuel constituent
1071
dès maintenant pour l’Europe sa principale source
d’
énergie autonome. Plusieurs scientifiques ont évalué à 20 %, voire à 3
1072
r la consommation actuelle, sans nulle diminution
de
la production, ni du confort, alors que le nucléaire ne pourrait four
1073
rait fournir dans la meilleure hypothèse que 17 %
de
la consommation totale en 1985, et beaucoup plus probablement 9 % (pr
1074
985, et beaucoup plus probablement 9 % (prévision
de
la CEE). 2.Les solutions alternatives Les gouvernements des Ne
1075
a) Au moment où le pétrole manquera13, la pénurie
d’
uranium s’annoncera. L’alternative aux centrales actuelles sera donc c
1076
la peur viscérale du nucléaire, le « traumatisme
d’
Hiroshima », qui est un fait important, quoi qu’en pensent les technoc
1077
gnent rien à les en croire ; — les votes négatifs
de
plusieurs conseils généraux et régionaux en France, de cantons et de
1078
usieurs conseils généraux et régionaux en France,
de
cantons et de communes en Suisse, de Länder en RFA, de l’Autriche ent
1079
ls généraux et régionaux en France, de cantons et
de
communes en Suisse, de Länder en RFA, de l’Autriche entière fin 1978
1080
x en France, de cantons et de communes en Suisse,
de
Länder en RFA, de l’Autriche entière fin 1978 ; — l’opposition déterm
1081
ntons et de communes en Suisse, de Länder en RFA,
de
l’Autriche entière fin 1978 ; — l’opposition déterminée et documentée
1082
in 1978 ; — l’opposition déterminée et documentée
de
milliers de scientifiques dans tous nos pays14 ; — l’opposition de l’
1083
l’opposition déterminée et documentée de milliers
de
scientifiques dans tous nos pays14 ; — l’opposition de l’ensemble des
1084
ientifiques dans tous nos pays14 ; — l’opposition
de
l’ensemble des associations écologistes et de leurs centaines de mill
1085
ion de l’ensemble des associations écologistes et
de
leurs centaines de milliers de militants ; — les graves incertitudes
1086
es associations écologistes et de leurs centaines
de
milliers de militants ; — les graves incertitudes techniques quant à
1087
ons écologistes et de leurs centaines de milliers
de
militants ; — les graves incertitudes techniques quant à la fiabilité
1088
les mêmes délais que le pétrole ; — la dépendance
de
l’étranger (techniques, licences, approvisionnement d’uranium, retrai
1089
étranger (techniques, licences, approvisionnement
d’
uranium, retraitement, stations de stockage des déchets, financement)
1090
provisionnement d’uranium, retraitement, stations
de
stockage des déchets, financement) ; — les coûts astronomiques et san
1091
nt laquelle elles sont censées être utilisées, et
de
la période de 24000 à 120000 ans pendant laquelle elles imposeront de
1092
les sont censées être utilisées, et de la période
de
24000 à 120000 ans pendant laquelle elles imposeront des charges quot
1093
rait assurée par le nucléaire15 ; — le prix réel
de
l’énergie nucléaire, bien plus élevé que les prix annoncés, à cause d
1094
démantèlement des centrales après trente ans, et
de
la gestion des déchets radioactifs et explosifs pendant 120000 ans ;
1095
e est accru par les centrales nucléaires. Chacune
d’
elles, permettant d’améliorer l’automatisation de la prospection indus
1096
centrales nucléaires. Chacune d’elles, permettant
d’
améliorer l’automatisation de la prospection industrielle, permettrait
1097
d’elles, permettant d’améliorer l’automatisation
de
la prospection industrielle, permettrait du même coup de supprimer 40
1098
rospection industrielle, permettrait du même coup
de
supprimer 4000 emplois16. b) Il existe en fait de nombreuses autres
1099
e supprimer 4000 emplois16. b) Il existe en fait
de
nombreuses autres possibilités de remédier à la pénurie du pétrole et
1100
existe en fait de nombreuses autres possibilités
de
remédier à la pénurie du pétrole et de l’uranium, d’autres sources co
1101
ssibilités de remédier à la pénurie du pétrole et
de
l’uranium, d’autres sources connues d’énergie : solaire avant tout, p
1102
pétrole et de l’uranium, d’autres sources connues
d’
énergie : solaire avant tout, puis géothermique, éolienne, biologique,
1103
e, dont le budget pour 1978 prévoyait 66 millions
d’
unités de compte pour le nucléaire contre 6 millions pour toutes les «
1104
e budget pour 1978 prévoyait 66 millions d’unités
de
compte pour le nucléaire contre 6 millions pour toutes les « autres f
1105
ntre 6 millions pour toutes les « autres formes »
d’
énergie. À quoi s’ajoutent le cycle des oxydes de carbone pour l’indus
1106
d’énergie. À quoi s’ajoutent le cycle des oxydes
de
carbone pour l’industrie des plastiques et des carburants, et enfin l
1107
abondant en Europe. c) La CEE a lancé un projet
de
recherche de très grande envergure consacré à la fusion nucléaire, pr
1108
urope. c) La CEE a lancé un projet de recherche
de
très grande envergure consacré à la fusion nucléaire, procédé réputé
1109
propre » et ne créant d’autres déchets que H2O =
de
l’eau. Si jamais cette forme d’énergie devient industrielle, ce qui n
1110
déchets que H2O = de l’eau. Si jamais cette forme
d’
énergie devient industrielle, ce qui n’est pas certain, elle n’en prés
1111
aves : — elle semblera dispenser les responsables
de
se poser la question primordiale de la quantité d’énergie nécessaire
1112
responsables de se poser la question primordiale
de
la quantité d’énergie nécessaire au bonheur des hommes, c’est-à-dire
1113
e se poser la question primordiale de la quantité
d’
énergie nécessaire au bonheur des hommes, c’est-à-dire à leur équilibr
1114
rative des ressources énergétiques qui les rendra
d’
autant plus vulnérables aux attaques aériennes ou par commandos terres
1115
lieu de s’hypnotiser sur la croissance indéfinie
de
la consommation d’énergie, qui ne peut conduire qu’à des impasses dra
1116
er sur la croissance indéfinie de la consommation
d’
énergie, qui ne peut conduire qu’à des impasses dramatiques ; au lieu
1117
ouveau démenti et moins croyable, il serait temps
d’
envisager un changement de cap, et de revoir toute la politique europé
1118
oyable, il serait temps d’envisager un changement
de
cap, et de revoir toute la politique européenne de l’énergie — ou pou
1119
serait temps d’envisager un changement de cap, et
de
revoir toute la politique européenne de l’énergie — ou pour mieux dir
1120
e cap, et de revoir toute la politique européenne
de
l’énergie — ou pour mieux dire : d’en créer une enfin digne du nom, e
1121
ue européenne de l’énergie — ou pour mieux dire :
d’
en créer une enfin digne du nom, en fonction de finalités de civilisat
1122
une enfin digne du nom, en fonction de finalités
de
civilisation qui ne soient pas uniquement le profit en monnaie, la pu
1123
la Nature, du bien-être, des libertés, et du sens
de
la vie. 3.Solutions à l’échelle du continent 1. En cas de nouve
1124
3.Solutions à l’échelle du continent 1. En cas
de
nouvelle crise du pétrole (guerre au Moyen-Orient), prévoir des mesur
1125
ole (guerre au Moyen-Orient), prévoir des mesures
de
solidarité européenne excluant la pénible situation de 1973, où l’on
1126
lidarité européenne excluant la pénible situation
de
1973, où l’on a vu l’un des Six discriminé, d’autres faisant la cour
1127
aux pays producteurs, etc. 2. Prendre conscience
de
ce que l’énergie nucléaire (pratiquement les surgénérateurs dès 1990)
1128
990) ne pourra s’installer que sous la protection
de
la police, voire de l’armée17, et d’une nouvelle Inquisition idéologi
1129
taller que sous la protection de la police, voire
de
l’armée17, et d’une nouvelle Inquisition idéologique, donc aux dépens
1130
a protection de la police, voire de l’armée17, et
d’
une nouvelle Inquisition idéologique, donc aux dépens des droits de l’
1131
nomies locales, c’est-à-dire les conditions mêmes
de
la paix. 3. Pousser la recherche des formes non nucléaires d’énergie,
1132
3. Pousser la recherche des formes non nucléaires
d’
énergie, jusqu’ici marginalisées par nos États, tous centralisateurs e
1133
, tous centralisateurs et donc obsédés par l’idée
de
« grandes centrales ». À cette fin, mettre en pool cerveaux et invest
1134
fait pour le CERN, et plus récemment pour l’étude
de
la biologie nucléaire, puis de la fusion thermonucléaire ; et cela, a
1135
mment pour l’étude de la biologie nucléaire, puis
de
la fusion thermonucléaire ; et cela, au-delà des Neuf, c’est-à-dire p
1136
ncernées à l’échelle locale et régionale le droit
de
se prononcer sur les implantations d’ouvrages producteurs d’énergie.
1137
le le droit de se prononcer sur les implantations
d’
ouvrages producteurs d’énergie. 5. Élaborer une politique de transport
1138
ncer sur les implantations d’ouvrages producteurs
d’
énergie. 5. Élaborer une politique de transports en commun dans les vi
1139
producteurs d’énergie. 5. Élaborer une politique
de
transports en commun dans les villes et dans les campagnes. 6. Mettre
1140
villes et dans les campagnes. 6. Mettre à l’étude
de
toute urgence — en pool européen — le problème de la société post-pét
1141
de toute urgence — en pool européen — le problème
de
la société post-pétrolière : que faire, quelle société prévoir une fo
1142
e société prévoir une fois que nous serons privés
de
pétrole ? Comment préparer dès maintenant la transition à une telle s
1143
. Diminuer (par décisions communautaires) le taux
de
croissance de la consommation d’énergie (le plan Carter prévoit de pa
1144
r décisions communautaires) le taux de croissance
de
la consommation d’énergie (le plan Carter prévoit de passer de 5 % à
1145
utaires) le taux de croissance de la consommation
d’
énergie (le plan Carter prévoit de passer de 5 % à 2 %), la consommati
1146
la consommation d’énergie (le plan Carter prévoit
de
passer de 5 % à 2 %), la consommation d’essence pour les autos (plan
1147
ation d’énergie (le plan Carter prévoit de passer
de
5 % à 2 %), la consommation d’essence pour les autos (plan Carter : m
1148
prévoit de passer de 5 % à 2 %), la consommation
d’
essence pour les autos (plan Carter : moins 10 %), la température maxi
1149
immeubles chauffés au mazout. 8. Il a été proposé
de
diminuer de 15 %, par choix volontaire des citoyens, la consommation
1150
auffés au mazout. 8. Il a été proposé de diminuer
de
15 %, par choix volontaire des citoyens, la consommation privée d’éle
1151
x volontaire des citoyens, la consommation privée
d’
électricité, en instituant une journée et une nuit par semaine au feu
1152
ituant une journée et une nuit par semaine au feu
de
bois et aux bougies. C’est raisonnable et plein de charme, mais insuf
1153
e bois et aux bougies. C’est raisonnable et plein
de
charme, mais insuffisant. Il serait préférable, par exemple, d’étudie
1154
s insuffisant. Il serait préférable, par exemple,
d’
étudier les moyens d’éliminer, par un accord européen, le chauffage él
1155
ait préférable, par exemple, d’étudier les moyens
d’
éliminer, par un accord européen, le chauffage électrique et d’une man
1156
ar un accord européen, le chauffage électrique et
d’
une manière générale les procédés à rendement notoirement insuffisant.
1157
ent insuffisant. 9. Si nos États tiennent à faire
de
la propagande, que ce soit pour l’utilisation toujours plus fréquente
1158
utilisation toujours plus fréquente et ingénieuse
de
l’énergie humaine — celle que l’auto et cent formes de gaspillage nou
1159
énergie humaine — celle que l’auto et cent formes
de
gaspillage nous incitaient à négliger, à ignorer, à condamner ! Ces m
1160
supposent toutes soit un consensus des ministres
de
la Communauté de Bruxelles, aussitôt offert à la co-signature des Éta
1161
soit un consensus des ministres de la Communauté
de
Bruxelles, aussitôt offert à la co-signature des États européens non
1162
États européens non membres ; soit l’institution
d’
un Conseil européen de l’énergie formé de délégués des vingt-deux État
1163
embres ; soit l’institution d’un Conseil européen
de
l’énergie formé de délégués des vingt-deux États de l’Ouest en attend
1164
titution d’un Conseil européen de l’énergie formé
de
délégués des vingt-deux États de l’Ouest en attendant que ceux de l’E
1165
vingt-deux États de l’Ouest en attendant que ceux
de
l’Est puissent s’y joindre, s’ils le désirent. Il n’y a qu’une soluti
1166
pects 1985-2000. New York, 1977. 10. Déclaration
de
John Hill, président de l’Autorité de l’énergie atomique britannique,
1167
k, 1977. 10. Déclaration de John Hill, président
de
l’Autorité de l’énergie atomique britannique, à Istanbul. 11. Le cha
1168
Déclaration de John Hill, président de l’Autorité
de
l’énergie atomique britannique, à Istanbul. 11. Le chauffage à l’éle
1169
. Le chauffage à l’électricité avec son rendement
de
6 %, qui est le plus mauvais du monde, a été qualifié avec raison de
1170
plus mauvais du monde, a été qualifié avec raison
de
« crime énergétique ». 12. Cf. l’interview du directeur général d’Él
1171
ique ». 12. Cf. l’interview du directeur général
d’
Électricité de France (EDF) publiée par Le Monde du 24 janvier 1975.
1172
f. l’interview du directeur général d’Électricité
de
France (EDF) publiée par Le Monde du 24 janvier 1975. 13. Ce sera pe
1173
semblerait en effet que le Mexique soit en mesure
de
produire autant de millions de barils de pétrole que toutes les autre
1174
que le Mexique soit en mesure de produire autant
de
millions de barils de pétrole que toutes les autres parties du monde
1175
que soit en mesure de produire autant de millions
de
barils de pétrole que toutes les autres parties du monde réunies. Not
1176
n mesure de produire autant de millions de barils
de
pétrole que toutes les autres parties du monde réunies. Notons que ce
1177
les manifestes publiés par des savants du Collège
de
France à Paris, du CERN à Genève, de l’ensemble de la France : 400, 1
1178
s du Collège de France à Paris, du CERN à Genève,
de
l’ensemble de la France : 400, 1200, 4000 signatures. 15. Voir le Ra
1179
e France à Paris, du CERN à Genève, de l’ensemble
de
la France : 400, 1200, 4000 signatures. 15. Voir le Rapport de la co
1180
400, 1200, 4000 signatures. 15. Voir le Rapport
de
la commission des Finances du Parlement français, n° 3131, septembre
1181
nt français, n° 3131, septembre 1977, qui élimine
d’
une manière décisive cet argument pourtant on ne peut plus officiel.
1182
ntrales nucléaires. L’un des principaux arguments
de
la campagne fut que les centrales nucléaires permettraient de supprim
1183
ne fut que les centrales nucléaires permettraient
de
supprimer des dizaines de milliers d’emplois, en accroissant l’automa
1184
ucléaires permettraient de supprimer des dizaines
de
milliers d’emplois, en accroissant l’automation. (On manquait alors d
1185
rmettraient de supprimer des dizaines de milliers
d’
emplois, en accroissant l’automation. (On manquait alors de main-d’œuv
1186
, en accroissant l’automation. (On manquait alors
de
main-d’œuvre.) Dix ans plus tard on plaide l’inverse, cyniquement : c
1187
us tard on plaide l’inverse, cyniquement : cesser
de
construire les centrales serait créer du chômage, nous dit-on… « Qui
1188
cléaires à construire soient peu nombreuses, donc
de
grande taille, implantées sur des sites ad hoc et exploitées de façon
1189
le, implantées sur des sites ad hoc et exploitées
de
façon quasi militaire. » Déclaration de M. Jean-Claude Leny, directeu
1190
xploitées de façon quasi militaire. » Déclaration
de
M. Jean-Claude Leny, directeur général de « Framatome », société qui
1191
aration de M. Jean-Claude Leny, directeur général
de
« Framatome », société qui assure en France la construction des centr
1192
écologie que l’on considère ici est une politique
de
la vie et des équilibres dynamiques du vivant en tant qu’ils sont men
1193
ivant en tant qu’ils sont menacés par l’agression
de
la civilisation industrielle. L’écologie nous rappelle que le progrès
1194
ême ne peuvent rien contre les lois fondamentales
de
la Nature, et qu’à vouloir les ignorer, c’est la survie de l’humanité
1195
ure, et qu’à vouloir les ignorer, c’est la survie
de
l’humanité que l’on menace. L’écologie est donc une véritable politiq
1196
rivalités partisanes, mais à celui des stratégies
d’
une civilisation. En tant que prévision des conditions de santé et d’a
1197
ivilisation. En tant que prévision des conditions
de
santé et d’activité créatrice de notre société occidentale, elle est
1198
En tant que prévision des conditions de santé et
d’
activité créatrice de notre société occidentale, elle est même la poli
1199
n des conditions de santé et d’activité créatrice
de
notre société occidentale, elle est même la politique par excellence,
1200
prévoir ». Le souci écologique, souvent qualifié
de
« mode » par des chroniqueurs irréfléchis, répond en réalité à la « m
1201
réalité à la « mode » du bétonnage des campagnes,
de
la pollution de l’air, des sols, des eaux et des océans par la produc
1202
ode » du bétonnage des campagnes, de la pollution
de
l’air, des sols, des eaux et des océans par la production, le transpo
1203
maires. Le souci écologique répond à l’extinction
de
centaines d’espèces animales (baleines, éléphants, phoques, papillons
1204
uci écologique répond à l’extinction de centaines
d’
espèces animales (baleines, éléphants, phoques, papillons…), à l’accum
1205
éléphants, phoques, papillons…), à l’accumulation
de
déchets radioactifs dont nul ne sait comment se débarrasser « et qui
1206
rrasser « et qui doivent être complètement isolés
de
la biosphère pendant 200 000 à 240 000 ans, période bien plus longue
1207
à 240 000 ans, période bien plus longue que celle
de
l’histoire de l’homme »18. Le souci écologique résulte aussi des pénu
1208
période bien plus longue que celle de l’histoire
de
l’homme »18. Le souci écologique résulte aussi des pénuries qui s’ann
1209
te aussi des pénuries qui s’annoncent pour la fin
de
ce siècle : du pétrole, de l’uranium, de l’eau potable, et possibleme
1210
’annoncent pour la fin de ce siècle : du pétrole,
de
l’uranium, de l’eau potable, et possiblement de l’oxygène si l’on con
1211
r la fin de ce siècle : du pétrole, de l’uranium,
de
l’eau potable, et possiblement de l’oxygène si l’on continue à détrui
1212
, de l’uranium, de l’eau potable, et possiblement
de
l’oxygène si l’on continue à détruire les principales sources de sa p
1213
l’on continue à détruire les principales sources
de
sa production : le plancton des océans et les forêts déjà détruites à
1214
ts entre l’écologie et les agressions multiformes
de
la technostructure industrielle contre la Nature, contre les communau
1215
re, contre les communautés, contre la physiologie
de
l’espèce et de l’individu sont analogues aux rapports entre la médeci
1216
communautés, contre la physiologie de l’espèce et
de
l’individu sont analogues aux rapports entre la médecine et les « mal
1217
aux rapports entre la médecine et les « maladies
de
civilisation » comme le cancer et l’infarctus. C’est surtout par la c
1218
C’est surtout par la crainte des effets possibles
de
l’énergie nucléaire — bombes ou centrales — sur l’environnement natur
1219
unesse et chez les intellectuels et scientifiques
de
nos pays, en tant qu’ils se sentent et se veulent responsables envers
1220
rs la société. La résistance au nucléaire résulte
de
questions de bon sens telles que : « Pourquoi avons-nous besoin de ta
1221
. La résistance au nucléaire résulte de questions
de
bon sens telles que : « Pourquoi avons-nous besoin de tant et de touj
1222
on sens telles que : « Pourquoi avons-nous besoin
de
tant et de toujours plus d’énergie ? N’y aurait-il pas moyen d’attein
1223
les que : « Pourquoi avons-nous besoin de tant et
de
toujours plus d’énergie ? N’y aurait-il pas moyen d’atteindre nos but
1224
uoi avons-nous besoin de tant et de toujours plus
d’
énergie ? N’y aurait-il pas moyen d’atteindre nos buts à moindres frai
1225
toujours plus d’énergie ? N’y aurait-il pas moyen
d’
atteindre nos buts à moindres frais ? Ou d’utiliser de manière plus ef
1226
moyen d’atteindre nos buts à moindres frais ? Ou
d’
utiliser de manière plus efficace ce que nous avons ? »19 À quoi l’on
1227
teindre nos buts à moindres frais ? Ou d’utiliser
de
manière plus efficace ce que nous avons ? »19 À quoi l’on peut ajoute
1228
ter : « À quel prix avons-nous obtenu ce surcroît
d’
énergie ? » Et d’une manière plus générale : « À quel prix le Progrès
1229
ix avons-nous obtenu ce surcroît d’énergie ? » Et
d’
une manière plus générale : « À quel prix le Progrès matériel ? » Ce p
1230
rogrès matériel ? » Ce prix étant peut-être celui
de
notre milieu vital — de notre survie. Dangers signalés par l’écolo
1231
rix étant peut-être celui de notre milieu vital —
de
notre survie. Dangers signalés par l’écologie Les rapports annu
1232
Les rapports annuels des Nations unies sur l’État
de
l’environnement, de 1974 à 1978, dénoncent au nombre des dangers maje
1233
des Nations unies sur l’État de l’environnement,
de
1974 à 1978, dénoncent au nombre des dangers majeurs que la civilisat
1234
ure et par là même à l’humanité : 1. L’altération
de
la couche d’ozone. Les aérosols, les engrais azotés, les explosions n
1235
même à l’humanité : 1. L’altération de la couche
d’
ozone. Les aérosols, les engrais azotés, les explosions nucléaires et
1236
tituent une menace peut-être grave pour la couche
d’
ozone stratosphérique (15 à 50 km au-dessus de la surface terrestre en
1237
che d’ozone stratosphérique (15 à 50 km au-dessus
de
la surface terrestre en moyenne) qui protège contre les rayons ultrav
1238
qui protège contre les rayons ultraviolets la vie
de
l’homme, des animaux, des récoltes, des océans et du plancton. On est
1239
es océans et du plancton. On estime que la couche
d’
ozone a déjà été réduite par l’effet des aérosols d’au moins 1 %, et l
1240
ozone a déjà été réduite par l’effet des aérosols
d’
au moins 1 %, et le sera de 10 % en 2050 si l’on continue… Une guerre
1241
r l’effet des aérosols d’au moins 1 %, et le sera
de
10 % en 2050 si l’on continue… Une guerre nucléaire mondiale aurait d
1242
désastreuses à cet égard : elle pourrait détruire
de
20 % à 70 % l’écran vital que forme la couche d’ozone. L’explosion (d
1243
de 20 % à 70 % l’écran vital que forme la couche
d’
ozone. L’explosion (dite « excursion ») d’un surgénérateur contenant 4
1244
couche d’ozone. L’explosion (dite « excursion »)
d’
un surgénérateur contenant 4 à 5 tonnes de plutonium transformées en a
1245
sion ») d’un surgénérateur contenant 4 à 5 tonnes
de
plutonium transformées en aérosols dispersés tout autour de la planèt
1246
rvivants encore disposés à en organiser d’autres.
De
diverses études, conduites indépendamment les unes des autres, sur le
1247
ent les unes des autres, sur les effets probables
d’
une déflagration nucléaire, il résulte en effet : 1° Que les dommages
1248
ersibilité dans la plupart des cas, coûts irréels
de
la restauration des villes et des cultures irradiées — que l’humanité
1249
e. (Blés des USA contaminés, qui nourrissent 45 %
de
l’humanité ; villes de l’Europe de l’Ouest balayées par les nuages de
1250
inés, qui nourrissent 45 % de l’humanité ; villes
de
l’Europe de l’Ouest balayées par les nuages de plutonium en aérosol,
1251
es de l’Europe de l’Ouest balayées par les nuages
de
plutonium en aérosol, raz de marée détruisant des millions d’hectares
1252
ayées par les nuages de plutonium en aérosol, raz
de
marée détruisant des millions d’hectares de culture, d’où famines, ép
1253
en aérosol, raz de marée détruisant des millions
d’
hectares de culture, d’où famines, épidémies, révoltes vaines et meurt
1254
, raz de marée détruisant des millions d’hectares
de
culture, d’où famines, épidémies, révoltes vaines et meurtrières, etc
1255
ée détruisant des millions d’hectares de culture,
d’
où famines, épidémies, révoltes vaines et meurtrières, etc.) 2° Que pa
1256
les scientifiques ont dès maintenant pour devoir
de
préconiser une politique de destruction des armes nucléaires dans tou
1257
aintenant pour devoir de préconiser une politique
de
destruction des armes nucléaires dans tous les pays qui en possèdent,
1258
tionnels » ou surgénérateurs) qui permettraient à
de
nouveaux pays d’en fabriquer et de les utiliser à la manière des terr
1259
générateurs) qui permettraient à de nouveaux pays
d’
en fabriquer et de les utiliser à la manière des terroristes. Ce qui f
1260
ermettraient à de nouveaux pays d’en fabriquer et
de
les utiliser à la manière des terroristes. Ce qui fera crier à l’utop
1261
er à l’utopie, bien sûr, mais est-il « réaliste »
de
laisser les choses suivre leur cours actuel vers la catastrophe final
1262
le ? Ajoutons encore que les dommages à la couche
d’
ozone persisteront de 50 à 200 ans après que l’homme aura cessé de les
1263
que les dommages à la couche d’ozone persisteront
de
50 à 200 ans après que l’homme aura cessé de les causer. 2. Le cancer
1264
ront de 50 à 200 ans après que l’homme aura cessé
de
les causer. 2. Le cancer par l’environnement. Le cancer est aujourd’h
1265
aujourd’hui reconnu comme résultant à 60 % à 90 %
de
notre environnement industriel, pénétré par « un demi-million de subs
1266
nnement industriel, pénétré par « un demi-million
de
substances chimiques » et dix mille de plus chaque année. « La plupar
1267
nes, surtout en combinaisons qu’il est impossible
d’
expérimenter toutes. »20 3. La perte des sols. La surface de terrain
1268
er toutes. »20 3. La perte des sols. La surface
de
terrain cultivée par habitant de notre globe aura diminué de moitié à
1269
sols. La surface de terrain cultivée par habitant
de
notre globe aura diminué de moitié à la fin du siècle. Six-cents-mill
1270
cultivée par habitant de notre globe aura diminué
de
moitié à la fin du siècle. Six-cents-millions d’hectares de terre cul
1271
de moitié à la fin du siècle. Six-cents-millions
d’
hectares de terre cultivable auront été détériorés par l’érosion des s
1272
à la fin du siècle. Six-cents-millions d’hectares
de
terre cultivable auront été détériorés par l’érosion des sols, la sal
1273
la population mondiale aura doublé. La révélation
de
cette stérilisation de la terre, qui constitue peut-être la nouvelle
1274
aura doublé. La révélation de cette stérilisation
de
la terre, qui constitue peut-être la nouvelle la plus sensationnelle
1275
ur elle, pourtant, devrait se fonder la politique
de
notre génération. 4. L’abattage des arbres et le maintien des terres
1276
ns entières. C’est là la forme que prend la crise
de
l’énergie pour tous les pauvres de la terre. Le total des arbres coup
1277
prend la crise de l’énergie pour tous les pauvres
de
la terre. Le total des arbres coupés est très supérieur à celui des a
1278
. Le recul mondial des forêts oblige des millions
d’
hommes et de femmes à parcourir des distances toujours plus grandes po
1279
ondial des forêts oblige des millions d’hommes et
de
femmes à parcourir des distances toujours plus grandes pour se chauff
1280
se chauffer, cependant qu’il permet aux habitants
de
nos villes de lire distraitement leur journal, fait d’arbres sacrifié
1281
ependant qu’il permet aux habitants de nos villes
de
lire distraitement leur journal, fait d’arbres sacrifiés. Les quatre
1282
s villes de lire distraitement leur journal, fait
d’
arbres sacrifiés. Les quatre phénomènes décrits par le rapport des Na
1283
tions unies pour 1977 paraissent reliés entre eux
de
tant de manières que la Commission les juge en fait « indissociables
1284
uge en fait « indissociables ». Il n’y a donc pas
d’
autre moyen de lutte que dans une étroite coopération interrégionale o
1285
indissociables ». Il n’y a donc pas d’autre moyen
de
lutte que dans une étroite coopération interrégionale ou intercontine
1286
le ou intercontinentale selon les cas. Le premier
de
ces phénomènes (couche d’ozone atteinte) intéresse la totalité de la
1287
lon les cas. Le premier de ces phénomènes (couche
d’
ozone atteinte) intéresse la totalité de la vie sur notre planète. Le
1288
s (couche d’ozone atteinte) intéresse la totalité
de
la vie sur notre planète. Le deuxième (cancer) intéresse surtout le m
1289
t Japon). Quant aux troisième et quatrième (perte
de
sols, forêts détruites), ils affectent surtout le tiers-monde, mais l
1290
ncerne plus spécialement l’Europe : 5. La pénurie
d’
eau potable. Selon une étude de la Commission économique pour l’Europe
1291
pe : 5. La pénurie d’eau potable. Selon une étude
de
la Commission économique pour l’Europe (Nations unies), l’eau des riv
1292
uterraines est déjà insuffisante pour les besoins
de
plusieurs de nos pays. L’Allemagne et la Belgique sont déjà importatr
1293
t déjà insuffisante pour les besoins de plusieurs
de
nos pays. L’Allemagne et la Belgique sont déjà importatrices d’eau. A
1294
’Allemagne et la Belgique sont déjà importatrices
d’
eau. Alors que les réserves diminuent, la demande croît : il faudra re
1295
au salée pour refroidir les centrales nucléaires,
d’
où accroissement des activités économiques sur les zones côtières, d’o
1296
des activités économiques sur les zones côtières,
d’
où nouveau risque de déséquilibre écologique sur un littoral déjà frag
1297
iques sur les zones côtières, d’où nouveau risque
de
déséquilibre écologique sur un littoral déjà fragile à cet égard. D’a
1298
r la pollution industrielle : le Rhin, « poubelle
de
l’Europe », déverse dans la mer du Nord 60 000 tonnes de déchets par
1299
rope », déverse dans la mer du Nord 60 000 tonnes
de
déchets par jour. 6. Les produits nocifs dans l’alimentation, qui la
1300
r lieu les chapitres du cancer, du rachitisme, et
de
la mortalité infantile. 7. L’extinction d’espèces animales et végétal
1301
me, et de la mortalité infantile. 7. L’extinction
d’
espèces animales et végétales. Pour l’Europe du Nord : harengs, balein
1302
s Balkans possèdent encore la flore la plus riche
d’
Europe, mais dans ces deux régions, deux-cents à trois-cents espèces s
1303
s, deux-cents à trois-cents espèces sont menacées
d’
extinction. 8. Les mégalopoles invivables de 2 à 13 millions d’habitan
1304
acées d’extinction. 8. Les mégalopoles invivables
de
2 à 13 millions d’habitants, livrées à la délinquance produite par le
1305
8. Les mégalopoles invivables de 2 à 13 millions
d’
habitants, livrées à la délinquance produite par les grands ensembles,
1306
ollués et polluants (air et eaux), et dévorateurs
d’
énergie (tours, embouteillages, publicités lumineuses, etc.). 2.Na
1307
requises Dans la très grande majorité des cas
de
pollution ou de gaspillage, les remèdes ou les moyens de prévention s
1308
s la très grande majorité des cas de pollution ou
de
gaspillage, les remèdes ou les moyens de prévention sont connus. Mais
1309
ution ou de gaspillage, les remèdes ou les moyens
de
prévention sont connus. Mais une série de résistances organiques, dan
1310
moyens de prévention sont connus. Mais une série
de
résistances organiques, dans nos sociétés de type européen, freine le
1311
érie de résistances organiques, dans nos sociétés
de
type européen, freine leur application ou la rendent inopérante. Rés
1312
n des pollutions augmente les coûts et les délais
de
production. La politique des grandes firmes consiste donc : a) à nier
1313
onc : a) à nier les dégâts (« Ce sont des bobards
de
gauchistes ») ; b) à les minimiser (« On exagère », « On fait le jeu
1314
xistante — quitte à créer du chômage dans le pays
d’
origine, et des nuisances du type Seveso dans le pays d’accueil. Rési
1315
ine, et des nuisances du type Seveso dans le pays
d’
accueil. Résistance des États. — Le jeu est le même, à ceci près qu’a
1316
à sa charge les indemnisations, puis les mesures
de
prévention, puis le contrôle des règles « strictes » édictées par son
1317
des règles « strictes » édictées par son ministre
de
l’Environnement après dix ou quinze ans d’abus devenus insupportables
1318
nistre de l’Environnement après dix ou quinze ans
d’
abus devenus insupportables. Ce qui revient à faire supporter les frai
1319
ables. Ce qui revient à faire supporter les frais
de
la pollution par ses victimes réelles ou potentielles, c’est-à-dire l
1320
qu’il ne faut pas indisposer. Au reste, les frais
de
récupération de lacs, de fleuves, de littoraux déjà fortement comprom
1321
s indisposer. Au reste, les frais de récupération
de
lacs, de fleuves, de littoraux déjà fortement compromis sont tels que
1322
ser. Au reste, les frais de récupération de lacs,
de
fleuves, de littoraux déjà fortement compromis sont tels que l’on com
1323
e, les frais de récupération de lacs, de fleuves,
de
littoraux déjà fortement compromis sont tels que l’on comprend que l’
1324
e l’État hésite. Pour nettoyer le bassin du Rhin,
de
Strasbourg à Rotterdam par exemple, il faudrait un milliard de francs
1325
à Rotterdam par exemple, il faudrait un milliard
de
francs français par an. Comment trouver cette somme dans un budget dé
1326
rplus, nos États opposent aux mesures écologiques
de
tous ordres que préconisent les organisations privées ou mixtes, euro
1327
vées ou mixtes, européennes ou mondiales, une fin
de
non-recevoir anticipée dès l’instant où une solution communautaire (t
1328
ntalière, continentale ou planétaire) aux menaces
de
pollution les plus courantes22 ou les plus dramatiques23 risquerait d
1329
courantes22 ou les plus dramatiques23 risquerait
de
porter une atteinte quelconque à la « souveraineté nationale ». Nos É
1330
ne dent ou qu’on lui impose une quarantaine avant
d’
aller porter sa contagion chez le voisin. Les motifs de la non-applica
1331
er porter sa contagion chez le voisin. Les motifs
de
la non-application des mesures écologiques prises par les gouvernemen
1332
tives contre les effets chroniques des pollutions
de
tous ordres, ou du refus officiel de coopérer sur le plan internation
1333
s pollutions de tous ordres, ou du refus officiel
de
coopérer sur le plan international, relèvent donc tous d’une priorité
1334
rer sur le plan international, relèvent donc tous
d’
une priorité accordée aux profits économiques d’une part, aux « nécess
1335
profits économiques d’une part, aux « nécessités
de
la défense nationale » d’autre part. Ce qui nous conduit à la conclus
1336
surmontés les dogmes du profit financier privé et
de
la souveraineté absolue des États, en tant qu’ils sont considérés com
1337
qu’ils sont considérés comme les critères ultimes
de
toute action politique, sociale ou militaire. Si les Européens n’arri
1338
Ces liens sont tels qu’il ne serait pas sérieux
de
vouloir poursuivre simultanément l’intégration économique dans le cad
1339
mmission des Communautés a demandé à ses services
d’
établir un plan européen de l’eau qui permettrait d’intervenir dans ce
1340
demandé à ses services d’établir un plan européen
de
l’eau qui permettrait d’intervenir dans certains projets de gestion d
1341
établir un plan européen de l’eau qui permettrait
d’
intervenir dans certains projets de gestion des eaux, d’intérêt commun
1342
ui permettrait d’intervenir dans certains projets
de
gestion des eaux, d’intérêt commun pour plusieurs États. L’une des pr
1343
rvenir dans certains projets de gestion des eaux,
d’
intérêt commun pour plusieurs États. L’une des premières tâches europé
1344
sformés en aéroports et en docks pour pétroliers,
d’
où destruction de la faune marine, etc.) 2. La lutte contre l’accroiss
1345
rts et en docks pour pétroliers, d’où destruction
de
la faune marine, etc.) 2. La lutte contre l’accroissement de la conce
1346
marine, etc.) 2. La lutte contre l’accroissement
de
la concentration de CO2 dans l’atmosphère, qui pourrait entraîner la
1347
lutte contre l’accroissement de la concentration
de
CO2 dans l’atmosphère, qui pourrait entraîner la fonte des calottes
1348
ourrait entraîner la fonte des calottes polaires,
d’
où une élévation du niveau des mers suffisante pour noyer toutes les v
1349
er toutes les villes portuaires. 3. La protection
de
la couche d’ozone, par interdiction des aérosols, limitation des vols
1350
villes portuaires. 3. La protection de la couche
d’
ozone, par interdiction des aérosols, limitation des vols supersonique
1351
’abandon des surgénérateurs au profit des sources
d’
énergie solaire, éolienne, géothermique, biologique. L’option en faveu
1352
rsible : les surgénérateurs créeraient des tonnes
de
déchets radioactifs à traiter et à surveiller sans relâche jusqu’à l’
1353
et à surveiller sans relâche jusqu’à l’extinction
de
leur activité, que rien au monde ne peut accélérer d’une seconde. Il
1354
eur activité, que rien au monde ne peut accélérer
d’
une seconde. Il est trop clair qu’aucun gouvernement existant ne saura
1355
ans : aucune civilisation jusqu’ici n’a duré plus
de
4000 ans. 6. L’arrêt immédiat de la production de substances chimique
1356
ci n’a duré plus de 4000 ans. 6. L’arrêt immédiat
de
la production de substances chimiques nouvelles dont on ne saurait pa
1357
de 4000 ans. 6. L’arrêt immédiat de la production
de
substances chimiques nouvelles dont on ne saurait pas démontrer expér
1358
ntrer expérimentalement qu’on maîtrise les moyens
de
les éliminer sans dommages pour l’environnement ou pour les humains.
1359
éléphants, tigres, ocelots, etc., etc., menacées
d’
extinction à tout jamais irréparable. 8. L’arrêt du bétonnage des camp
1360
plus qu’aujourd’hui ? La mise à l’étude immédiate
de
formules de substitution à l’auto (et par suite peut-être aux autorou
1361
urd’hui ? La mise à l’étude immédiate de formules
de
substitution à l’auto (et par suite peut-être aux autoroutes) devrait
1362
oroutes) devrait être une des tâches prioritaires
d’
une autorité fédérale européenne. 9. L’adoption par tous nos pays de c
1363
érale européenne. 9. L’adoption par tous nos pays
de
critères d’urbanisme propres à prévenir le développement d’allure can
1364
enne. 9. L’adoption par tous nos pays de critères
d’
urbanisme propres à prévenir le développement d’allure cancéreuse des
1365
s d’urbanisme propres à prévenir le développement
d’
allure cancéreuse des mégalopoles. (Villes nouvelles de 50000 habitant
1366
ure cancéreuse des mégalopoles. (Villes nouvelles
de
50000 habitants préconisées par C. Doxiadis et par nombre d’urbaniste
1367
bitants préconisées par C. Doxiadis et par nombre
d’
urbanistes d’avant-garde ; limitation du nombre d’étages ; rues et pla
1368
nisées par C. Doxiadis et par nombre d’urbanistes
d’
avant-garde ; limitation du nombre d’étages ; rues et places fermées à
1369
d’urbanistes d’avant-garde ; limitation du nombre
d’
étages ; rues et places fermées à la circulation automobile ; transpor
1370
cs gratuits.) 10. L’étude des climats, des agents
de
modifications climatiques, et des conséquences à en tirer pour nos in
1371
es à en tirer pour nos industries et nos procédés
de
production d’énergie. Au niveau européen, ces mesures impliquent des
1372
pour nos industries et nos procédés de production
d’
énergie. Au niveau européen, ces mesures impliquent des accords fédéra
1373
ccords fédéraux, supranationaux, permettant seuls
d’
entreprendre la lutte contre les pollutions « justifiées » par des cal
1374
tre les pollutions « justifiées » par des calculs
de
profit local ou « autorisées » par la carence de lois nationales régl
1375
de profit local ou « autorisées » par la carence
de
lois nationales réglant la protection de l’environnement. Une fois de
1376
carence de lois nationales réglant la protection
de
l’environnement. Une fois de plus, dans ce domaine, il apparaît à l’é
1377
ront possibles qu’au prix de l’union continentale
de
nos pays. La première mesure générale indispensable étant de normalis
1378
. La première mesure générale indispensable étant
de
normaliser les prescriptions anti-pollution, afin de prévenir les éva
1379
ons anti-pollution, afin de prévenir les évasions
d’
industries polluantes vers les pays les moins exigeants à cet égard (p
1380
ultinationales). La seconde mesure générale étant
de
confier à des agences continentales la distribution des tâches écolog
1381
s, tantôt à la fédération, tantôt aux régions.
De
l’énergie aux régions par l’écologie Ces remèdes, pour agir, appel
1382
t deux conditions fondamentales : a) La formation
d’
institutions régionales, plus petites que la plupart de nos États nati
1383
é précisément est l’un des caractères distinctifs
de
l’Europe. C’est au niveau régional, et là seulement, que peuvent être
1384
phréatiques, lacs, rivières), pour la production
d’
énergie solaire, éolienne, géothermique ou biologique, pour la protect
1385
s paysages et des monuments, etc. b) La formation
d’
agences fédérales de compétence continentale, seules capables de plani
1386
numents, etc. b) La formation d’agences fédérales
de
compétence continentale, seules capables de planifier des mesures de
1387
rales de compétence continentale, seules capables
de
planifier des mesures de très grandes dimensions : protection de la c
1388
nentale, seules capables de planifier des mesures
de
très grandes dimensions : protection de la couche d’ozone, protection
1389
s mesures de très grandes dimensions : protection
de
la couche d’ozone, protection des mers et des fleuves internationaux
1390
très grandes dimensions : protection de la couche
d’
ozone, protection des mers et des fleuves internationaux ; contrôle de
1391
s mixtes seraient amenées à traiter, par exemple,
de
problèmes d’urbanisme, de sols, de mers, ou de sauvetage des espèces.
1392
ient amenées à traiter, par exemple, de problèmes
d’
urbanisme, de sols, de mers, ou de sauvetage des espèces. Ces conditio
1393
à traiter, par exemple, de problèmes d’urbanisme,
de
sols, de mers, ou de sauvetage des espèces. Ces conditions de réalisa
1394
, par exemple, de problèmes d’urbanisme, de sols,
de
mers, ou de sauvetage des espèces. Ces conditions de réalisation de m
1395
e, de problèmes d’urbanisme, de sols, de mers, ou
de
sauvetage des espèces. Ces conditions de réalisation de mesures conse
1396
mers, ou de sauvetage des espèces. Ces conditions
de
réalisation de mesures conservatoires de l’homme, de la Nature, des v
1397
vetage des espèces. Ces conditions de réalisation
de
mesures conservatoires de l’homme, de la Nature, des villes, et de le
1398
nditions de réalisation de mesures conservatoires
de
l’homme, de la Nature, des villes, et de leurs interrelations équilib
1399
réalisation de mesures conservatoires de l’homme,
de
la Nature, des villes, et de leurs interrelations équilibrées, exclue
1400
vatoires de l’homme, de la Nature, des villes, et
de
leurs interrelations équilibrées, excluent absolument le recours auto
1401
té nationale absolue » et au principe sacro-saint
de
la « non-ingérence », principes que l’on oublie d’ailleurs d’applique
1402
ingérence », principes que l’on oublie d’ailleurs
d’
appliquer quand on crée des menaces de pollution contre un pays voisin
1403
d’ailleurs d’appliquer quand on crée des menaces
de
pollution contre un pays voisin. La morale (et l’utilité pour le plus
1404
naux, mal compris la plupart du temps. L’humanité
d’
aujourd’hui et de demain ne peut accepter que les États invoquent leur
1405
la plupart du temps. L’humanité d’aujourd’hui et
de
demain ne peut accepter que les États invoquent leur « souveraineté »
1406
ales, transfrontalières ou régionales. Changer
de
cap Certes, il n’est pas question que tous les citoyens et citoyen
1407
pas question que tous les citoyens et citoyennes
de
nos pays se transforment en savants écologistes. Ce qui est requis pa
1408
mpérieusement, c’est que les femmes et les hommes
d’
Europe, les plus conscients de leur devoir civique, s’habituent à subo
1409
emmes et les hommes d’Europe, les plus conscients
de
leur devoir civique, s’habituent à subordonner le « progrès » matérie
1410
» matériel au bien-être moral, le profit immédiat
de
quelques-uns aux chances de bonheur de chacun, la « défense nationale
1411
l, le profit immédiat de quelques-uns aux chances
de
bonheur de chacun, la « défense nationale » à la paix, l’énergie aux
1412
t immédiat de quelques-uns aux chances de bonheur
de
chacun, la « défense nationale » à la paix, l’énergie aux buts du tra
1413
peuples possèdent désormais des moyens efficaces
de
donner forme au seul avenir possible pour l’Europe. 18. État de
1414
seul avenir possible pour l’Europe. 18. État
de
l’environnement 1975, Programme des Nations unies pour l’environnemen
1415
. p. 12). 19. Robert Allen, « Vers une stratégie
de
l’écologie pour l’Europe », in La Promesse du XXe siècle, table ronde
1416
e ronde du Conseil de l’Europe, 1974. 20. États
de
l’environnement, 1977, ONU. 21. Les combustibles fossiles (charbon,
1417
ossiles (charbon, pétrole, gaz) représentent 90 %
de
l’énergie utilisée dans le monde entier, le bois 6 % seulement. Mais
1418
xcursions » dans les centrales nucléaires proches
d’
une frontière : 16 centrales autour du coude du Rhin à Bâle, et surgén
1419
autour du coude du Rhin à Bâle, et surgénérateur
de
Creys-Malville, à 70 km de Genève (sous le vent) et à 30 km de Lyon.
1420
Bâle, et surgénérateur de Creys-Malville, à 70 km
de
Genève (sous le vent) et à 30 km de Lyon.
1421
ille, à 70 km de Genève (sous le vent) et à 30 km
de
Lyon.
1422
problème Naissance simultanée des régions et
de
la fédération européenne Le phénomène région est probablement la n
1423
Première Guerre mondiale, des États totalitaires
de
Staline, Mussolini et Hitler, imités après la Seconde Guerre mondiale
1424
imités après la Seconde Guerre mondiale par près
d’
une cinquantaine de dictatures à parti unique, en Europe d’abord, puis
1425
conde Guerre mondiale par près d’une cinquantaine
de
dictatures à parti unique, en Europe d’abord, puis au lendemain de la
1426
arti unique, en Europe d’abord, puis au lendemain
de
la décolonisation, en Afrique, en Amérique latine et en Asie. À vrai
1427
t les États totalitaires et représentent le stade
de
blocage final dans l’évolution de l’État-nation né de la Révolution f
1428
entent le stade de blocage final dans l’évolution
de
l’État-nation né de la Révolution française et du Premier Empire. De
1429
locage final dans l’évolution de l’État-nation né
de
la Révolution française et du Premier Empire. De 1792 aux années 196
1430
de la Révolution française et du Premier Empire.
De
1792 aux années 1960, on assiste à la réduction progressive, et génér
1431
ales et régionales, à la subordination croissante
de
l’homme, de ses valeurs et de ses désirs aux ambitions, baptisées néc
1432
onales, à la subordination croissante de l’homme,
de
ses valeurs et de ses désirs aux ambitions, baptisées nécessités ou «
1433
dination croissante de l’homme, de ses valeurs et
de
ses désirs aux ambitions, baptisées nécessités ou « raisons d’État »,
1434
aux ambitions, baptisées nécessités ou « raisons
d’
État », de l’appareil politique, administratif ou militaire qui a réus
1435
ions, baptisées nécessités ou « raisons d’État »,
de
l’appareil politique, administratif ou militaire qui a réussi à faire
1436
les tuent, peut-être pour longtemps, toute espèce
de
vitalité, de spontanéité civique. C’est alors au sein des États-natio
1437
ut-être pour longtemps, toute espèce de vitalité,
de
spontanéité civique. C’est alors au sein des États-nations les moins
1438
mières réactions des ethnies et des « minorités »
de
toute nature qui sentent qu’elles doivent protester et se faire enten
1439
es premières affirmations régionalistes ont suivi
de
peu la mise en œuvre des premières organisations d’union européenne :
1440
peu la mise en œuvre des premières organisations
d’
union européenne : notamment la création du Marché commun puis la réun
1441
s économiques (CECA, Euratom et MC) sous le sigle
de
la CEE siégeant à Bruxelles (début de 1958). Le lien entre ces deux p
1442
us le sigle de la CEE siégeant à Bruxelles (début
de
1958). Le lien entre ces deux phénomènes est évident : il suffit que
1443
il suffit que se lève à l’horizon la possibilité
d’
une autorité supérieure à celle des États et coiffant leurs « souverai
1444
s indivisibles » pour que renaisse la possibilité
de
prise au sérieux de réalités locales et régionales. L’un de ces deux
1445
r que renaisse la possibilité de prise au sérieux
de
réalités locales et régionales. L’un de ces deux mouvements ne va pas
1446
u sérieux de réalités locales et régionales. L’un
de
ces deux mouvements ne va pas sans l’autre ; en réalité, ils sont les
1447
res mais pratiquement inséparables du dépassement
de
la structure État-nation par le bas et le haut à la fois, c’est-à-dir
1448
fois, c’est-à-dire par les régions comme éléments
de
base de la fédération continentale. En même temps que l’on crée à Bru
1449
est-à-dire par les régions comme éléments de base
de
la fédération continentale. En même temps que l’on crée à Bruxelles u
1450
que l’on crée à Bruxelles une Direction générale
de
la politique régionale, se manifestent les premières revendications r
1451
t les premières revendications régionalistes dans
de
nombreux pays d’Europe de l’Ouest. (On ne sait rien ou presque de l’a
1452
evendications régionalistes dans de nombreux pays
d’
Europe de l’Ouest. (On ne sait rien ou presque de l’activité clandesti
1453
d’Europe de l’Ouest. (On ne sait rien ou presque
de
l’activité clandestine des régionalistes en Europe de l’Est.) En Fran
1454
s ; en Italie, agitation pour l’entrée en vigueur
de
la Constitution votée après la chute du fascisme et qui prévoit la cr
1455
isme et qui prévoit la création dans la Péninsule
d’
une vingtaine de régions dotées de pouvoirs réels. En Espagne, série n
1456
oit la création dans la Péninsule d’une vingtaine
de
régions dotées de pouvoirs réels. En Espagne, série noire d’attentats
1457
ns la Péninsule d’une vingtaine de régions dotées
de
pouvoirs réels. En Espagne, série noire d’attentats dans le Pays basq
1458
dotées de pouvoirs réels. En Espagne, série noire
d’
attentats dans le Pays basque, pression croissante du mouvement catala
1459
u mouvement catalan réclamant le retour au statut
d’
autonomie d’avant Franco ; en Suisse, agitation et plasticages dans le
1460
catalan réclamant le retour au statut d’autonomie
d’
avant Franco ; en Suisse, agitation et plasticages dans le Jura franco
1461
et catholique « attribué » depuis 1814 au canton
de
Berne alémanique et protestant… Tout le monde, dans tous ces pays, se
1462
n très importante doit être faite entre les actes
de
violence contre des relais de TV, des cars de police (vides), voire u
1463
ite entre les actes de violence contre des relais
de
TV, des cars de police (vides), voire une salle de musée d’histoire e
1464
tes de violence contre des relais de TV, des cars
de
police (vides), voire une salle de musée d’histoire exaltant les vict
1465
e TV, des cars de police (vides), voire une salle
de
musée d’histoire exaltant les victoires d’un tyran, d’une part, — et
1466
cars de police (vides), voire une salle de musée
d’
histoire exaltant les victoires d’un tyran, d’une part, — et les atten
1467
salle de musée d’histoire exaltant les victoires
d’
un tyran, d’une part, — et les attentats contre des personnes comme ce
1468
adi, d’autre part. Dans le premier cas, il s’agit
de
gestes symboliques, commis par des autonomistes qui se plaignent de n
1469
ues, commis par des autonomistes qui se plaignent
de
n’avoir pas d’autres moyens de se faire entendre de l’opinion publiqu
1470
s qui se plaignent de n’avoir pas d’autres moyens
de
se faire entendre de l’opinion publique et de forcer l’attention des
1471
n’avoir pas d’autres moyens de se faire entendre
de
l’opinion publique et de forcer l’attention des Pouvoirs. Dans le sec
1472
ens de se faire entendre de l’opinion publique et
de
forcer l’attention des Pouvoirs. Dans le second cas, il s’agit de cri
1473
ntion des Pouvoirs. Dans le second cas, il s’agit
de
crimes, non seulement contre l’ordre établi, souvent jugé oppressif,
1474
contre l’Europe, contre la Liberté dans le monde
de
demain. Revendications et motivations Reste à savoir quelles so
1475
onscientes — qui animent leur lutte. Trois ordres
de
revendications correspondent à trois types de régions. a) Le réveil d
1476
res de revendications correspondent à trois types
de
régions. a) Le réveil des ethnies, groupes historiques et minorités l
1477
kadi, Catalogne, Occitanie, Corse, Sud Tyrol, Val
d’
Aoste, Alsace, Flandres, Jura. Leurs doléances et revendications sont
1478
t à leur langue historique dans tous les domaines
de
la vie publique (écoles, conseils, tribunaux, médias, publications),
1479
s, publications), suppression des discriminations
de
tout ordre (économiques autant que culturelles et sociales) dont ils
1480
ialectes » des peuples conquis, mais ses systèmes
de
valeurs24. b) D’autres régions, telles que le Mezzogiorno, la Sardaig
1481
es que le Mezzogiorno, la Sardaigne, le Sud-Ouest
de
la France, ou la Calotte du Nord (cercle polaire), sont définies en t
1482
miques — ceux dont s’occupe la Direction générale
de
la politique régionale des Communautés. Les revendications ethniques
1483
ethniques n’y jouent pratiquement aucun rôle. c)
De
nombreux groupements transfrontaliers représentent une troisième caté
1484
ntent une troisième catégorie : parfois dépourvus
d’
unité historique, mais parlant même langue ou dialectes semblables, pa
1485
ur population une conscience régionale et le sens
d’
une communauté de destin. C’est ainsi que la Regio basiliensis vise à
1486
conscience régionale et le sens d’une communauté
de
destin. C’est ainsi que la Regio basiliensis vise à grouper des Alsac
1487
germaniques très semblables, aux fins immédiates
de
réduire la pollution de l’atmosphère et du fleuve, d’améliorer les tr
1488
bles, aux fins immédiates de réduire la pollution
de
l’atmosphère et du fleuve, d’améliorer les transports publics et le r
1489
éduire la pollution de l’atmosphère et du fleuve,
d’
améliorer les transports publics et le régime des travailleurs frontal
1490
ublics et le régime des travailleurs frontaliers,
de
créer un aéroport international commun, et de résister à l’implantati
1491
rs, de créer un aéroport international commun, et
de
résister à l’implantation autour du coude du Rhin de seize centrales
1492
résister à l’implantation autour du coude du Rhin
de
seize centrales nucléaires (six tranches françaises, cinq suisses, ci
1493
t qu’elles sont superflues pour les besoins réels
de
la région… Une quinzaine d’autres régions suscitées par des problèmes
1494
s par des problèmes analogues et des possibilités
de
solution du même ordre sont en voie de formation, de la Calotte nordi
1495
ssibilités de solution du même ordre sont en voie
de
formation, de la Calotte nordique (Norvège, Suède, Finlande) à la Fri
1496
solution du même ordre sont en voie de formation,
de
la Calotte nordique (Norvège, Suède, Finlande) à la Frise et jusqu’à
1497
frontières communes avec l’Allemagne du Danemark,
de
la Hollande, de la Belgique, du Luxembourg, de la France et de la Sui
1498
nes avec l’Allemagne du Danemark, de la Hollande,
de
la Belgique, du Luxembourg, de la France et de la Suisse. Elles englo
1499
k, de la Hollande, de la Belgique, du Luxembourg,
de
la France et de la Suisse. Elles englobent parfois des districts rele
1500
e, de la Belgique, du Luxembourg, de la France et
de
la Suisse. Elles englobent parfois des districts relevant de trois pa
1501
e. Elles englobent parfois des districts relevant
de
trois pays différents, ainsi les régions d’Aix-la-Chapelle-Liège-Maas
1502
evant de trois pays différents, ainsi les régions
d’
Aix-la-Chapelle-Liège-Maastricht et de Sarre-Lorraine-Luxembourg ; la
1503
les régions d’Aix-la-Chapelle-Liège-Maastricht et
de
Sarre-Lorraine-Luxembourg ; la région dite lémano-alpine qui se const
1504
tine Frioul-Carinthie-Slovénie, à l’extrémité est
de
l’arc alpin. Certaines de ces revendications (surtout celles des ethn
1505
énie, à l’extrémité est de l’arc alpin. Certaines
de
ces revendications (surtout celles des ethnies) avaient été exprimées
1506
c Mistral (qui reçut l’un des premiers prix Nobel
de
littérature), fut encouragé par Paris. Mais au lendemain de la Second
1507
ture), fut encouragé par Paris. Mais au lendemain
de
la Seconde Guerre mondiale, lorsque se découvrit l’horizon européen,
1508
passé et les symboles collectifs qu’il s’agissait
de
préserver, mais l’avenir, les libertés civiques et les responsabilité
1509
dre ses tenants traditionnels, devenait une cause
d’
avant-garde, mobilisant la gauche et la jeunesse de gauche autant que
1510
’avant-garde, mobilisant la gauche et la jeunesse
de
gauche autant que de droite. d) Derrière toutes les revendications qu
1511
ant la gauche et la jeunesse de gauche autant que
de
droite. d) Derrière toutes les revendications qu’on vient de rappeler
1512
revendications qu’on vient de rappeler, le besoin
de
participation civique est sans doute la motivation la plus fondamenta
1513
us fondamentale qui soit commune à tous les types
de
régions. Ce besoin peut suffire à lui seul, en l’absence de « problèm
1514
. Ce besoin peut suffire à lui seul, en l’absence
de
« problèmes » ethniques et de « défis » économiques, à susciter des p
1515
seul, en l’absence de « problèmes » ethniques et
de
« défis » économiques, à susciter des projets régionaux sans précéden
1516
é à former : — quant à la création ou au maintien
d’
emplois rétribués ou d’activités artisanales ; — quant à la production
1517
la création ou au maintien d’emplois rétribués ou
d’
activités artisanales ; — quant à la production locale et à la distrib
1518
quant à la production locale et à la distribution
d’
énergie solaire, hydraulique, éolienne, géothermique, biologique ; — q
1519
e, biologique ; — quant à la protection des sols,
de
l’humus, des forêts, des eaux et de l’air ; — quant aux transports pu
1520
ion des sols, de l’humus, des forêts, des eaux et
de
l’air ; — quant aux transports publics ; —quant à la mise en commun d
1521
lics ; —quant à la mise en commun des instruments
de
culture des terres, des corps et des esprits, lorsqu’ils dépassent le
1522
es esprits, lorsqu’ils dépassent les possibilités
de
l’individu, de la famille, ou de la commune. De telles régions, défin
1523
squ’ils dépassent les possibilités de l’individu,
de
la famille, ou de la commune. De telles régions, définies comme espac
1524
les possibilités de l’individu, de la famille, ou
de
la commune. De telles régions, définies comme espaces de participatio
1525
s de l’individu, de la famille, ou de la commune.
De
telles régions, définies comme espaces de participation civique, sont
1526
ommune. De telles régions, définies comme espaces
de
participation civique, sont en train de se dessiner là même où nul pr
1527
ne suffiraient à les caractériser. On a vu le cas
de
la Regio basiliensis : tous y parlent la même langue réelle, sinon of
1528
, et ne subsistent réellement que les motivations
d’
action commune sur le plan civique sur un territoire donné. Il en va d
1529
ies par la Constitution espagnole : à l’exception
de
la Catalogne et de l’Euskadi, elles ne correspondent pas à des partic
1530
tion espagnole : à l’exception de la Catalogne et
de
l’Euskadi, elles ne correspondent pas à des particularismes linguisti
1531
seulement aux besoins que leur nom même indique,
de
communauté et d’autonomie. Elles relèvent donc de la définition la pl
1532
soins que leur nom même indique, de communauté et
d’
autonomie. Elles relèvent donc de la définition la plus générale de la
1533
de communauté et d’autonomie. Elles relèvent donc
de
la définition la plus générale de la région comme espace de participa
1534
s relèvent donc de la définition la plus générale
de
la région comme espace de participation civique. D’autres régions tou
1535
nition la plus générale de la région comme espace
de
participation civique. D’autres régions tout anglaises se dessinent d
1536
essentielles dans une réaction contre les progrès
de
la centralisation stato-nationale, réaction plus profonde que toutes
1537
ême quadrilingue, sans qu’y soient jamais apparus
de
problèmes politiques ou économiques sérieux résultant de cette plural
1538
lèmes politiques ou économiques sérieux résultant
de
cette pluralité : c’est que les communautés linguistiques allemandes,
1539
nes ou romanches, qui cohabitent dans les cantons
de
Fribourg, du Valais et des Grisons, ont toujours eu la possibilité de
1540
is et des Grisons, ont toujours eu la possibilité
de
participer réellement, sur pied d’égalité incontestée, aux décisions
1541
la possibilité de participer réellement, sur pied
d’
égalité incontestée, aux décisions publiques dans leur État. Et c’est
1542
uverain » selon la Constitution suisse) a résulté
d’
une libre décision communautaire. Le contraire s’est produit dans le c
1543
ibué » par les Puissances à l’État de Berne, pays
de
langue et de confession différentes. D’où le mouvement séparatiste (e
1544
s Puissances à l’État de Berne, pays de langue et
de
confession différentes. D’où le mouvement séparatiste (et pas seuleme
1545
rne, pays de langue et de confession différentes.
D’
où le mouvement séparatiste (et pas seulement autonomiste) qui s’est r
1546
s’est réveillé dans les années 1950 et qui vient
d’
aboutir à la création d’un État cantonal nouveau : si les revendicatio
1547
années 1950 et qui vient d’aboutir à la création
d’
un État cantonal nouveau : si les revendications ethniques et économiq
1548
ccurrence, c’est précisément parce qu’à l’inverse
de
ce qui s’était passé dans les autres cantons bilingues, les Jurassien
1549
ribués » à Berne ne se sentaient pas responsables
de
leur destin. Ce qui a été fait jusqu’ici En Europe, tout commen
1550
locaux répondent dans plusieurs pays à ce signal
d’
ouverture du débat, tandis qu’à la Direction générale de la politique
1551
rture du débat, tandis qu’à la Direction générale
de
la politique régionale créée par les Communautés de Bruxelles répondr
1552
la politique régionale créée par les Communautés
de
Bruxelles répondra dès 1970 la « Conférence européenne des pouvoirs l
1553
essemble le plus à toutes les autres. Ils sortent
de
leur longue lutte en retraite, parfois désespérée, pour entrer dans u
1554
, pour entrer dans un grand mouvement continental
de
renouveau. À ces congrès patronnés par les organisations intergouvern
1555
istes européens, par les instituts universitaires
d’
études européennes (il en existe une quarantaine), et récemment par le
1556
récemment par les mouvements écologistes soucieux
de
marquer leur convergence décisive avec les mouvements fédéralistes et
1557
entes « pour l’Europe », foisonnent des centaines
d’
études, de volumes, de numéros spéciaux de revues, qui à leur tour von
1558
ur l’Europe », foisonnent des centaines d’études,
de
volumes, de numéros spéciaux de revues, qui à leur tour vont alimente
1559
», foisonnent des centaines d’études, de volumes,
de
numéros spéciaux de revues, qui à leur tour vont alimenter hebdomadai
1560
ntaines d’études, de volumes, de numéros spéciaux
de
revues, qui à leur tour vont alimenter hebdomadaires et journaux régi
1561
urnaux régionaux, manifestes, tracts et bulletins
de
liaison, tout cela traduisant la réalité montante d’un phénomène que
1562
liaison, tout cela traduisant la réalité montante
d’
un phénomène que seuls les appareils des partis politiques font encore
1563
areils des partis politiques font encore semblant
de
mettre en doute, et qui n’est autre que la nécessité urgente de décen
1564
oute, et qui n’est autre que la nécessité urgente
de
décentraliser au maximum, de régionaliser et de localiser les pouvoir
1565
la nécessité urgente de décentraliser au maximum,
de
régionaliser et de localiser les pouvoirs politiques et économiques,
1566
e de décentraliser au maximum, de régionaliser et
de
localiser les pouvoirs politiques et économiques, si l’on veut sauver
1567
l’Europe du désastre des sociétés industrielles,
de
leur gigantisme, de leur méconnaissance foncière des besoins véritabl
1568
e des sociétés industrielles, de leur gigantisme,
de
leur méconnaissance foncière des besoins véritables de l’homme autant
1569
ur méconnaissance foncière des besoins véritables
de
l’homme autant que des rythmes et des équilibres naturels. 2.Cris
1570
s rythmes et des équilibres naturels. 2.Crise
de
l’État centraliste Mais au niveau des États-nations et de leurs go
1571
entraliste Mais au niveau des États-nations et
de
leurs gouvernements, il faut reconnaître que la résistance des admini
1572
politiciennes à toute redistribution des pouvoirs
de
l’État central domine encore la conjoncture. L’ampleur du phénomène r
1573
régionaliste est encore mal perçue par l’opinion
de
nos pays, qu’elle ne réveille qu’au bruit des détonations de charges
1574
, qu’elle ne réveille qu’au bruit des détonations
de
charges de plastic détruisant périodiquement les symboles de l’État c
1575
e réveille qu’au bruit des détonations de charges
de
plastic détruisant périodiquement les symboles de l’État centralisé :
1576
de plastic détruisant périodiquement les symboles
de
l’État centralisé : cars de police ou tours de retransmission du disc
1577
iquement les symboles de l’État centralisé : cars
de
police ou tours de retransmission du discours de la capitale. Les app
1578
es de l’État centralisé : cars de police ou tours
de
retransmission du discours de la capitale. Les appareils des grands p
1579
de police ou tours de retransmission du discours
de
la capitale. Les appareils des grands partis — à deux ou trois except
1580
bin qui voit dans toute « différence » une menace
de
dissidence, et dans toute particularité reconnue un « privilège » pot
1581
toute décentralisation réelle au nom d’un système
d’
« efficacité capitaliste qui a fait ses preuves », nous dit-on. (Serai
1582
st la centralisation actuelle qui crée les crises
de
tous ordres, économiques, sociales, scolaires, politiques, et les vio
1583
eur des problèmes non résolus ou brutalement niés
de
régions, du Schleswig-Holstein en 1866 aux Sudètes en 1939, en passan
1584
à dire qu’elles ont été causées par le refus buté
de
toute espèce de solution fédéraliste, de toute reconnaissance réelle
1585
ont été causées par le refus buté de toute espèce
de
solution fédéraliste, de toute reconnaissance réelle du droit des peu
1586
fus buté de toute espèce de solution fédéraliste,
de
toute reconnaissance réelle du droit des peuples à se déterminer libr
1587
par l’affirmation partout réitérée des avantages
de
la décentralisation. Nous n’en voyons pas moins nos principaux États
1588
ipaux États réaffirmer à tout propos leur volonté
de
ne rien sacrifier de leur « souveraineté nationale absolue et indivis
1589
r à tout propos leur volonté de ne rien sacrifier
de
leur « souveraineté nationale absolue et indivisible », tout en réité
1590
et indivisible », tout en réitérant leur volonté
d’
« accroître l’union entre les nations européennes ». Or, ces deux volo
1591
États les plus susceptibles quant à la sauvegarde
de
leur indépendance nationale sont aussi ceux qui n’ont cessé depuis pl
1592
ssi ceux qui n’ont cessé depuis plusieurs siècles
de
refuser tous droits d’« indépendance », voire de simple autonomie, au
1593
é depuis plusieurs siècles de refuser tous droits
d’
« indépendance », voire de simple autonomie, aux ethnies conquises et
1594
de refuser tous droits d’« indépendance », voire
de
simple autonomie, aux ethnies conquises et annexées par leurs ancêtre
1595
ille, l’Irlande du Nord. 2° Il est contradictoire
de
prétendre fonder l’union de l’Europe sur des États à ce point jaloux
1596
Il est contradictoire de prétendre fonder l’union
de
l’Europe sur des États à ce point jaloux de la moindre parcelle de le
1597
union de l’Europe sur des États à ce point jaloux
de
la moindre parcelle de leur indépendance, et qui en revanche, à l’int
1598
es États à ce point jaloux de la moindre parcelle
de
leur indépendance, et qui en revanche, à l’intérieur, ne conçoivent l
1599
ntérieur, ne conçoivent l’union que sous la forme
d’
une assimilation forcée du plus faible par le plus fort. D’où, sans nu
1600
imilation forcée du plus faible par le plus fort.
D’
où, sans nul doute, la crainte perpétuelle manifestée par ces mêmes Ét
1601
ifestée par ces mêmes États, devant les « risques
d’
hégémonie », au sein d’une union européenne, de tel ou tel État-nation
1602
es d’hégémonie », au sein d’une union européenne,
de
tel ou tel État-nation autre que le leur. Ils ne sauraient imaginer q
1603
e conjoncture ne saurait annoncer qu’une escalade
de
violence, si des solutions novatrices n’interviennent pas à bref déla
1604
nt leurs régions et pour résoudre leurs problèmes
de
chômage, d’écologie, d’enseignement. Pourquoi cela ? Parce que nos Ét
1605
ions et pour résoudre leurs problèmes de chômage,
d’
écologie, d’enseignement. Pourquoi cela ? Parce que nos États-nations
1606
résoudre leurs problèmes de chômage, d’écologie,
d’
enseignement. Pourquoi cela ? Parce que nos États-nations étant nés de
1607
quoi cela ? Parce que nos États-nations étant nés
de
la guerre continuent à trouver dans la préparation à la guerre, bapti
1608
justification en dernier recours, l’ultima ratio
de
leurs décisions les moins défendables à tout autre point de vue — qu’
1609
— qu’il soit économique, écologique, culturel ou
de
simple justice : centrales nucléaires (ruineuses), ventes d’armes et
1610
ustice : centrales nucléaires (ruineuses), ventes
d’
armes et recherches sur la guerre bactériologique (criminelles), prior
1611
péenne ne se feront pas l’une sans l’autre. Point
de
fédération européenne sans régions comme unités de base ; point de ré
1612
e fédération européenne sans régions comme unités
de
base ; point de régions viables sans ouverture sur la fédération euro
1613
opéenne sans régions comme unités de base ; point
de
régions viables sans ouverture sur la fédération européenne et par là
1614
ultime. 3.Solutions européennes Repartir
d’
en bas Il ne saurait y avoir de liberté réelle du citoyen tant que
1615
Repartir d’en bas Il ne saurait y avoir
de
liberté réelle du citoyen tant que les collectivités dont il fait par
1616
s pleinement responsables.26 Nous allons essayer
d’
humaniser la vie professionnelle et de renforcer la participation de c
1617
ons essayer d’humaniser la vie professionnelle et
de
renforcer la participation de chacun au sein des communautés locales
1618
professionnelle et de renforcer la participation
de
chacun au sein des communautés locales et provinciales. Notre program
1619
27 L’État national n’est plus le critère ultime
de
la politique, dans notre pays.28 Ces trois déclarations définissent
1620
ations définissent très clairement les conditions
de
toute restauration ou création de communautés efficaces et pacifiques
1621
les conditions de toute restauration ou création
de
communautés efficaces et pacifiques, là où le centralisme napoléonien
1622
ser la tendance : au lieu de tout dicter à partir
d’
un centre administratif sourd aux directives politiques quelles qu’ell
1623
directives politiques quelles qu’elles soient et
de
si haut qu’elles viennent29, il nous faut repartir d’en bas, des grou
1624
i haut qu’elles viennent29, il nous faut repartir
d’
en bas, des groupes et des communautés locales. Avec la force immense
1625
et des communautés locales. Avec la force immense
de
la germination ! Partir d’en bas, c’est-à-dire des plus petites unité
1626
Avec la force immense de la germination ! Partir
d’
en bas, c’est-à-dire des plus petites unités, signifie très exactement
1627
re à propos des États-Unis, mais qu’il est facile
de
transposer en termes européens : Ne confiez jamais à une plus grande
1628
sociologues et politologues européens, et nombre
d’
hommes politiques responsables aux USA : la décentralisation du gouver
1629
es aux USA : la décentralisation du gouvernement,
de
l’économie et des activités culturelles, leur paraît la condition mêm
1630
ivités culturelles, leur paraît la condition même
d’
une renaissance civique, économique et culturelle de leur pays. Pro
1631
une renaissance civique, économique et culturelle
de
leur pays. Progrès, parfois spectaculaires À part les guerres d
1632
rès, parfois spectaculaires À part les guerres
d’
agression et les centrales nucléaires, qui exigent les unes et les aut
1633
elle, dans les autonomies locales. « Coopératives
d’
habitation, énergie solaire, petites entreprises, compost, alimentatio
1634
es (neighborhoods) commencent à retrouver le sens
de
leur autonomie, à reprendre en main leur destin. »30 Il est faux que
1635
ficace. E. M. Schumacher a démontré le contraire,
d’
une manière décisive, dans son célèbre ouvrage Small is beautiful. Ici
1636
autrement qu’en paroles par des hommes politiques
d’
influence comparable à celle des gouverneurs d’État et maires de mégal
1637
es d’influence comparable à celle des gouverneurs
d’
État et maires de mégalopoles qui militent aux USA pour les autonomies
1638
mparable à celle des gouverneurs d’État et maires
de
mégalopoles qui militent aux USA pour les autonomies locales et les r
1639
comme le préalable à toute formation continentale
d’
une véritable Europe des régions. Car il n’est guère possible de fédér
1640
e Europe des régions. Car il n’est guère possible
de
fédérer que des entités elles-mêmes fédératives, les centralistes s’y
1641
e leur formule même. Quant aux acteurs principaux
de
la fédération des régions, on peut les répartir en quatre classes : l
1642
es répartir en quatre classes : les États en voie
de
décentralisation fédéraliste (voir Annexe 3) ; les organisations euro
1643
transfrontalières déjà opérationnelles ou en voie
de
le devenir ; les mouvements fédéralistes et les mouvements écologiste
1644
et les mouvements écologistes. Les États en voie
de
fédéralisation interne préparent le dépassement des souverainetés nat
1645
ales au profit des communautés régionales, unités
de
base de toute fédération. Les Communautés économiques rendent conceva
1646
profit des communautés régionales, unités de base
de
toute fédération. Les Communautés économiques rendent concevables les
1647
autés économiques rendent concevables les notions
d’
entraide substituée à celle de concurrence, et de péréquation substitu
1648
evables les notions d’entraide substituée à celle
de
concurrence, et de péréquation substituée à celle d’exploitation des
1649
d’entraide substituée à celle de concurrence, et
de
péréquation substituée à celle d’exploitation des plus pauvres par le
1650
concurrence, et de péréquation substituée à celle
d’
exploitation des plus pauvres par les plus riches entre régions inégal
1651
des pouvoirs locaux et régionaux, a lancé l’idée
d’
un Sénat européen des régions : c’est à ce jour l’initiative la plus h
1652
les régions frontalières sont désormais le front
de
la lutte pour l’Europe, le lieu du combat décisif entre fédéralisme e
1653
s médias et des politiciens : nous voulons parler
de
la Commission consultative franco-suisse, nommée en 1975 par les gouv
1654
anco-suisse, nommée en 1975 par les gouvernements
de
Berne et de Paris, pour connaître d’un nombre chaque année croissant
1655
nommée en 1975 par les gouvernements de Berne et
de
Paris, pour connaître d’un nombre chaque année croissant de problèmes
1656
ouvernements de Berne et de Paris, pour connaître
d’
un nombre chaque année croissant de problèmes intéressant les populati
1657
pour connaître d’un nombre chaque année croissant
de
problèmes intéressant les populations du canton de Genève, de la Haut
1658
e problèmes intéressant les populations du canton
de
Genève, de la Haute-Savoie et du pays de Gex. Cette innovation, qui p
1659
intéressant les populations du canton de Genève,
de
la Haute-Savoie et du pays de Gex. Cette innovation, qui peut faire j
1660
u canton de Genève, de la Haute-Savoie et du pays
de
Gex. Cette innovation, qui peut faire jurisprudence, annonce un dével
1661
ionales absolues et indivisibles est la voie même
de
la fédération, on veut dire de la seule formule d’union qui puisse êt
1662
s est la voie même de la fédération, on veut dire
de
la seule formule d’union qui puisse être acceptée sans réaction de re
1663
e la fédération, on veut dire de la seule formule
d’
union qui puisse être acceptée sans réaction de rejet par nos 30 pays
1664
le d’union qui puisse être acceptée sans réaction
de
rejet par nos 30 pays européens, et plus encore : par l’immense diver
1665
ropéens, et plus encore : par l’immense diversité
de
leurs régions. Conditions requises Pour que cette voie mène à d
1666
ace, avec les moyens du bord, par des initiatives
de
groupes privés au départ. Quand ces moyens d’action auront fait leurs
1667
ves de groupes privés au départ. Quand ces moyens
d’
action auront fait leurs preuves, il sera temps de les faire reconnaît
1668
d’action auront fait leurs preuves, il sera temps
de
les faire reconnaître par des conventions avec d’autres régions voisi
1669
opéennes. 2. Que les responsables gouvernementaux
de
la politique régionale se forment une vision globale, et non pas sect
1670
tout le monde reconnaît, sans toujours l’avouer —
de
dépasser le dogme de la souveraineté nationale absolue : toutes les r
1671
ît, sans toujours l’avouer — de dépasser le dogme
de
la souveraineté nationale absolue : toutes les réalités technologique
1672
dio, la TV et l’École ne perdent pas une occasion
de
souligner tout ce qui, chaque jour, vient illustrer non pas la supéri
1673
aque jour, vient illustrer non pas la supériorité
de
« notre » pays, mais nos interdépendances désormais évidentes et nos
1674
haîne des réalités qu’appelle l’union des peuples
de
l’Europe : Écologie — régions — fédération : même avenir. 24. Le
1675
raire. Plus tard, l’ethnie conquérante qualifiera
de
« dialectes » les langues souvent plus anciennes et plus riches des «
1676
s participants aux rencontres qui ont suivi celle
de
1972 : Innsbruck 1974, Galway 1976, Bordeaux 1978. 26. Guy Héraud, L
1677
V.La défense de l’Europe 1.État
de
la question 1. La défense de l’Europe est un sujet que l’on évite
1678
est un sujet que l’on évite dans le débat public
de
ces dernières années, et sur lequel personne ne semble prêt à se pron
1679
us nos populations, si l’on en croit les sondages
d’
opinion. D’où vient cette contradiction entre le souci réel des peupl
1680
ations, si l’on en croit les sondages d’opinion.
D’
où vient cette contradiction entre le souci réel des peuples et le dis
1681
ins ambigu des politiciens ? 2. L’échec du projet
de
« Communauté européenne de défense » a fait un tort incalculable à la
1682
défense » a fait un tort incalculable à la cause
de
l’union des Européens. Proposée par des hommes d’État français, la CE
1683
tes et communistes, au nom de la crainte alléguée
d’
un contingent allemand intégré dans les forces européennes, et de la n
1684
allemand intégré dans les forces européennes, et
de
la nécessité de sauvegarder « la souveraineté et l’indépendance natio
1685
é dans les forces européennes, et de la nécessité
de
sauvegarder « la souveraineté et l’indépendance nationale » face à l’
1686
intéressée des Américains ». Le résultat du rejet
de
la CED fut double : — renaissance immédiate d’une armée allemande ind
1687
et de la CED fut double : — renaissance immédiate
d’
une armée allemande indépendante (c’est-à-dire non intégrée) ; — dépen
1688
l’Eurogroup ont tous été rejetés par les Conseils
de
ministres européens, au nom des États-nations membres de la CEE. Cela
1689
stres européens, au nom des États-nations membres
de
la CEE. Cela n’eût pas été possible sans la croyance inébranlable de
1690
ût pas été possible sans la croyance inébranlable
de
l’immense majorité des Européens (gaullistes et eurocommunistes compr
1691
président ne fera pas attention à leurs discours
de
matamores, ou qu’il saura comprendre qu’il ne s’agit en réalité que d
1692
l saura comprendre qu’il ne s’agit en réalité que
de
se faire applaudir aux congrès du parti. Si ces leaders, et surtout s
1693
surtout si leurs troupes réalisaient la précarité
de
nos forces nationales non intégrées, la supériorité rapidement croiss
1694
croissante des forces russes, et tout l’aléatoire
d’
une intervention nucléaire américaine, ils ne se contenteraient plus d
1695
cléaire américaine, ils ne se contenteraient plus
de
l’alibi du « parapluie », ils verraient à l’évidence la nécessité de
1696
apluie », ils verraient à l’évidence la nécessité
de
s’unir au moins assez pour organiser une défense commune dans toute l
1697
sorte qu’il y en ait une. 4. Restent les raisons
de
la dépendance par rapport aux USA d’une Europe des États manifestemen
1698
les raisons de la dépendance par rapport aux USA
d’
une Europe des États manifestement incapable d’envisager sa propre déf
1699
SA d’une Europe des États manifestement incapable
d’
envisager sa propre défense par ses propres moyens. Ces raisons sont e
1700
n gros les suivantes. a) La supériorité écrasante
de
l’URSS sur l’ensemble non intégré de nos pays quant aux seules forces
1701
té écrasante de l’URSS sur l’ensemble non intégré
de
nos pays quant aux seules forces nucléaires engagées dans la région E
1702
agées dans la région Europe : les potentiels sont
de
1 (France et Grande-Bretagne) à 15 (URSS). b) La supériorité écrasant
1703
à 15 (URSS). b) La supériorité écrasante du pacte
de
Varsovie (imposé par Moscou à ses satellites) sur l’Europe des Neuf e
1704
ricains) 943 000 h. Chars 7 000 21 000 Pièces
d’
artillerie 2 700 10 000 Avions 2 375 4 055 Et cela, en dépit du fa
1705
fait que les populations sont sensiblement égales
de
part et d’autre du rideau de fer32. c) La désunion flagrante des Eur
1706
s populations sont sensiblement égales de part et
d’
autre du rideau de fer32. c) La désunion flagrante des Européens face
1707
sensiblement égales de part et d’autre du rideau
de
fer32. c) La désunion flagrante des Européens face aux problèmes non
1708
te des Européens face aux problèmes non seulement
de
leur défense, mais de ce qu’il y aurait lieu de défendre par priorité
1709
aux problèmes non seulement de leur défense, mais
de
ce qu’il y aurait lieu de défendre par priorité : souveraineté nation
1710
t de leur défense, mais de ce qu’il y aurait lieu
de
défendre par priorité : souveraineté nationale ? système capitaliste
1711
italiste ? ou libertés civiques, telles que droit
d’
opposition, droit de grève, mobilité professionnelle, libre circulatio
1712
és civiques, telles que droit d’opposition, droit
de
grève, mobilité professionnelle, libre circulation internationale, pr
1713
le, propriété individuelle, etc. ? 5. La question
de
la défense de l’Europe ne doit pas rester plus longtemps affaire de c
1714
’Europe ne doit pas rester plus longtemps affaire
de
chiffres : nombre de fusées sol-sol ou sol-air, de bombes de divers t
1715
ester plus longtemps affaire de chiffres : nombre
de
fusées sol-sol ou sol-air, de bombes de divers types, de vecteurs. Le
1716
e chiffres : nombre de fusées sol-sol ou sol-air,
de
bombes de divers types, de vecteurs. Les peuples n’y comprennent rien
1717
: nombre de fusées sol-sol ou sol-air, de bombes
de
divers types, de vecteurs. Les peuples n’y comprennent rien et s’en d
1718
es sol-sol ou sol-air, de bombes de divers types,
de
vecteurs. Les peuples n’y comprennent rien et s’en désintéressent d’a
1719
nt les armes par elles-mêmes si manque la volonté
de
s’en servir ? Pourquoi (se demandent-ils vaguement) dépense-t-on dans
1720
on dans le monde pour les armements 375 milliards
de
dollars par an ? Les uns ont déjà de quoi tuer les autres 33 000 fois
1721
75 milliards de dollars par an ? Les uns ont déjà
de
quoi tuer les autres 33 000 fois ; les autres les uns, 30 000 fois se
1722
les uns, 30 000 fois seulement. Quel est le sens
de
cette compétition ? D’où la faiblesse frappante des motivations que l
1723
eulement. Quel est le sens de cette compétition ?
D’
où la faiblesse frappante des motivations que l’on observe dans nos po
1724
opulations quant à une éventuelle défense commune
d’
on ne sait trop quelle Europe ; cependant que la défense isolée d’un d
1725
p quelle Europe ; cependant que la défense isolée
d’
un de nos pays par lui tout seul apparaît comme une prétention dérisoi
1726
lle Europe ; cependant que la défense isolée d’un
de
nos pays par lui tout seul apparaît comme une prétention dérisoire, q
1727
ît comme une prétention dérisoire, qu’il s’agisse
de
la RFA, du Luxembourg, voire de la France ou de la Grande-Bretagne.
1728
e, qu’il s’agisse de la RFA, du Luxembourg, voire
de
la France ou de la Grande-Bretagne. 2.La crise Les auteurs mili
1729
e de la RFA, du Luxembourg, voire de la France ou
de
la Grande-Bretagne. 2.La crise Les auteurs militaires d’une com
1730
Bretagne. 2.La crise Les auteurs militaires
d’
une compétence et d’une indépendance d’esprit généralement reconnues q
1731
ise Les auteurs militaires d’une compétence et
d’
une indépendance d’esprit généralement reconnues qui ont traité le pro
1732
militaires d’une compétence et d’une indépendance
d’
esprit généralement reconnues qui ont traité le problème de la défense
1733
généralement reconnues qui ont traité le problème
de
la défense globale de l’Europe contre une attaque massive venant de l
1734
qui ont traité le problème de la défense globale
de
l’Europe contre une attaque massive venant de l’Est (seul cas sérieus
1735
ale de l’Europe contre une attaque massive venant
de
l’Est (seul cas sérieusement imaginable aujourd’hui, toute agression
1736
ieusement imaginable aujourd’hui, toute agression
d’
un de nos pays contre l’URSS étant exclue pour raisons de taille, de m
1737
ment imaginable aujourd’hui, toute agression d’un
de
nos pays contre l’URSS étant exclue pour raisons de taille, de même q
1738
nos pays contre l’URSS étant exclue pour raisons
de
taille, de même que serait exclue pour raisons politiques toute agres
1739
it exclue pour raisons politiques toute agression
d’
une Europe fédérée) ont déposé des conclusions radicalement pessimiste
1740
des conclusions radicalement pessimistes, en cas
de
non-union persistante des Européens. Parmi les nombreux scénarios ima
1741
nombreux scénarios imaginés, citons d’abord ceux
de
deux généraux, qui ont revêtu tous les deux d’importantes fonctions d
1742
ux de deux généraux, qui ont revêtu tous les deux
d’
importantes fonctions dans l’OTAN. Celui du général Robert Close, comm
1743
l’OTAN. Celui du général Robert Close, commandant
d’
une division blindée belge, et qui fut directeur des études au Collège
1744
belge, et qui fut directeur des études au Collège
de
la défense de l’OTAN. Et celui du général allemand Johannes Steinhoff
1745
Steinhoff, qui fut président du comité militaire
de
l’Alliance atlantique à Bruxelles. a) Le premier, dans L’Europe sans
1746
effectuent d’abord en quelques heures la jonction
de
leurs troupes héliportées et de leurs colonnes blindées en RFA À part
1747
eures la jonction de leurs troupes héliportées et
de
leurs colonnes blindées en RFA À partir de quoi, échanges de messages
1748
lonnes blindées en RFA À partir de quoi, échanges
de
messages et de menaces entre Pentagone et Kremlin, ce dernier prêt à
1749
en RFA À partir de quoi, échanges de messages et
de
menaces entre Pentagone et Kremlin, ce dernier prêt à tout arrêter si
1750
le président des USA décide s’il y a lieu ou non
de
recourir à l’arme nucléaire. Les Russes détiennent le principal des f
1751
re. Les Russes détiennent le principal des forces
de
production de l’Europe : la partie n’est-elle pas déjà jouée ? Ce qu
1752
détiennent le principal des forces de production
de
l’Europe : la partie n’est-elle pas déjà jouée ? Ce qui est certain,
1753
’est qu’à ce moment, « la destruction ou le salut
de
l’Europe repose entièrement entre les mains d’un chef d’État qui, pou
1754
ut de l’Europe repose entièrement entre les mains
d’
un chef d’État qui, pour favorable qu’il puisse être aux vues occident
1755
ns voleraient au secours des Européens incapables
de
s’unir : “Pourquoi irions-nous mourir pour Francfort ou Düsseldorf, a
1756
si ces derniers manifestent leur volonté commune
de
se défendre. « Démographie, héritage culturel commun, puissance indus
1757
On a proposé comme parade les « forces atomiques
de
dissuasion » britannique et française. Réponse de la majorité des aut
1758
de dissuasion » britannique et française. Réponse
de
la majorité des auteurs et critiques militaires : l’arme atomique d’u
1759
auteurs et critiques militaires : l’arme atomique
d’
une nation européenne serait inutilisable : — contre un autre pays du
1760
qui la fait tomber chez son voisin est à la merci
d’
une saute de vent ; — contre une invasion par surprise venant de l’Est
1761
tomber chez son voisin est à la merci d’une saute
de
vent ; — contre une invasion par surprise venant de l’Est, car « la r
1762
vent ; — contre une invasion par surprise venant
de
l’Est, car « la rapidité de l’action, la pénétration en profondeur de
1763
n par surprise venant de l’Est, car « la rapidité
de
l’action, la pénétration en profondeur des forces adverses — intimeme
1764
e des moyens nucléaires qui occasionneraient plus
de
pertes aux populations civiles qu’à l’agresseur » (général Close) ; —
1765
, l’Europe serait perdante, car l’extrême densité
de
sa population, de ses villes, de ses usines, de ses trésors et monume
1766
perdante, car l’extrême densité de sa population,
de
ses villes, de ses usines, de ses trésors et monuments, de ses réseau
1767
’extrême densité de sa population, de ses villes,
de
ses usines, de ses trésors et monuments, de ses réseaux de communicat
1768
é de sa population, de ses villes, de ses usines,
de
ses trésors et monuments, de ses réseaux de communications, etc., la
1769
lles, de ses usines, de ses trésors et monuments,
de
ses réseaux de communications, etc., la rendent infiniment plus vulné
1770
ines, de ses trésors et monuments, de ses réseaux
de
communications, etc., la rendent infiniment plus vulnérable que l’URS
1771
bombes russes sur la capitale et sur les centres
de
production d’énergie suffiraient à paralyser un de nos pays européens
1772
sur la capitale et sur les centres de production
d’
énergie suffiraient à paralyser un de nos pays européens, alors que to
1773
e production d’énergie suffiraient à paralyser un
de
nos pays européens, alors que toutes les bombes produites par ce pays
1774
n’est même pas sûr que si l’Europe unie disposait
de
l’immense force nucléaire russe, elle pourrait faire autant de mal à
1775
force nucléaire russe, elle pourrait faire autant
de
mal à l’URSS que celle-ci ne lui en ferait avec la petite force nuclé
1776
rançaise et anglaise. Il semble bien qu’une force
de
frappe nationale ne puisse mener qu’à l’écrasement inutile et définit
1777
isse mener qu’à l’écrasement inutile et définitif
d’
un pays à forte densité de civilisation industrielle, après avoir serv
1778
nt inutile et définitif d’un pays à forte densité
de
civilisation industrielle, après avoir servi de mauvais prétexte aux
1779
é de civilisation industrielle, après avoir servi
de
mauvais prétexte aux nationalistes de ce pays pour refuser la communa
1780
avoir servi de mauvais prétexte aux nationalistes
de
ce pays pour refuser la communauté européenne de défense, seule à la
1781
de ce pays pour refuser la communauté européenne
de
défense, seule à la taille du danger. Si donc nous refusons que « la
1782
nc nous refusons que « la destruction ou le salut
de
l’Europe repose entre les mains d’un chef d’État américain », nous vo
1783
on ou le salut de l’Europe repose entre les mains
d’
un chef d’État américain », nous voilà condamnés à inventer un avenir
1784
s à inventer un avenir différent, dans le domaine
de
la défense plus encore qu’en tout autre. Et là encore, nous ne trouve
1785
lution que dans l’union, à condition qu’elle soit
de
nature fédérale. 3.La défense de l’Europe sera l’œuvre des Europée
1786
uerre chez l’Autre — l’attaque fût-elle qualifiée
de
préventive. Les armes nucléaires sont par nature inaptes à défendre n
1787
ire si les Européens ne prouvent pas leur volonté
de
se défendre par leur volonté de s’unir. Une réelle défense de l’Europ
1788
pas leur volonté de se défendre par leur volonté
de
s’unir. Une réelle défense de l’Europe consisterait à sauvegarder nos
1789
nos cultures. Il faudrait les aimer d’abord. Pas
de
défense efficace et valable sans une conscience de ce que l’Europe si
1790
e défense efficace et valable sans une conscience
de
ce que l’Europe signifie pour nos vies quotidiennes. Mais défendre un
1791
éfendre un pays sans détruire les raisons qu’on a
de
l’aimer, c’est défendre d’abord son lieu natal — non des frontières i
1792
ne connaît que par ses contraintes. C’est affaire
de
régions, non d’État. Or, la tactique qui correspond à la défense des
1793
ar ses contraintes. C’est affaire de régions, non
d’
État. Or, la tactique qui correspond à la défense des réalités humaine
1794
. Chacun défend ses libertés et avec combien plus
de
conviction que ceux qui les attaquent parce qu’on les y a forcés. C’e
1795
ent parce qu’on les y a forcés. C’est cette forme
de
défense que le général Close nomme avec justesse « dissuasion populai
1796
, que l’on a vue sous d’autres cieux venir à bout
de
la plus puissante armée du monde. Elle accule l’adversaire à l’altern
1797
monde. Elle accule l’adversaire à l’alternative «
d’
une conquête coûteuse ou d’une destruction vaine » (Raymond Aron). Con
1798
aire à l’alternative « d’une conquête coûteuse ou
d’
une destruction vaine » (Raymond Aron). Conquérir un pays village par
1799
très cher et rapporte peu. Mais défendre un pays
de
la même manière, voilà ce qu’on peut imaginer non seulement de plus r
1800
eu, mais surtout de plus énergisant pour le moral
d’
une population. Seule adaptée à la topographie, à la démographie, à la
1801
la démographie, à la sociologie et aux diversités
de
notre continent, cette tactique suppose et favorise une volonté de dé
1802
t, cette tactique suppose et favorise une volonté
de
défense authentique et spontanée, que rien au monde ne saurait rempla
1803
e rien au monde ne saurait remplacer. La capacité
de
défense de l’Europe dépend avant tout de la volonté des Européens de
1804
capacité de défense de l’Europe dépend avant tout
de
la volonté des Européens de défendre leurs libertés, leurs droits et
1805
ope dépend avant tout de la volonté des Européens
de
défendre leurs libertés, leurs droits et leurs devoirs civiques. Elle
1806
es dont les dimensions permettent l’exercice réel
de
ces libertés, de ces droits et de ces devoirs. La vitalité des région
1807
sions permettent l’exercice réel de ces libertés,
de
ces droits et de ces devoirs. La vitalité des régions, à son tour, dé
1808
l’exercice réel de ces libertés, de ces droits et
de
ces devoirs. La vitalité des régions, à son tour, dépend du respect j
1809
des régions, à son tour, dépend du respect jaloux
de
leurs diversités. Respect qui ne peut mener — logiquement et pratique
1810
et pratiquement — qu’à la neutralité comme refus
de
recourir à la violence pour résoudre un différend. La fédération euro
1811
possibilité — due à ses trop grandes diversités —
de
décider une politique d’agression contre quelque voisin que ce soit,
1812
rop grandes diversités — de décider une politique
d’
agression contre quelque voisin que ce soit, russe ou maghrébin, arabe
1813
les, une Europe neutre, aurait pour intérêt vital
de
préconiser et d’initier le désarmement mondial37. Le problème de la d
1814
eutre, aurait pour intérêt vital de préconiser et
d’
initier le désarmement mondial37. Le problème de la défense est insépa
1815
t d’initier le désarmement mondial37. Le problème
de
la défense est inséparable de celui du désarmement, comme celui de l’
1816
dial37. Le problème de la défense est inséparable
de
celui du désarmement, comme celui de l’Énergie est inséparable de cel
1817
inséparable de celui du désarmement, comme celui
de
l’Énergie est inséparable de celui de la réduction du gaspillage. Il
1818
rmement, comme celui de l’Énergie est inséparable
de
celui de la réduction du gaspillage. Il y a aujourd’hui gaspillage de
1819
comme celui de l’Énergie est inséparable de celui
de
la réduction du gaspillage. Il y a aujourd’hui gaspillage des armemen
1820
aujourd’hui gaspillage des armements (à quoi sert
de
pouvoir tuer 3000 fois ou 33 000 fois tous les êtres humains ?) et su
1821
age énergétique sera bientôt la principale source
d’
énergie disponible (selon le directeur de l’Agence internationale de l
1822
e source d’énergie disponible (selon le directeur
de
l’Agence internationale de l’énergie, ONU, à Vienne), de même le désa
1823
le (selon le directeur de l’Agence internationale
de
l’énergie, ONU, à Vienne), de même le désarmement sera le principal r
1824
présente unie, et que son union la montre capable
de
donner au monde autre chose que des conseils intéressés, à savoir : u
1825
s conseils intéressés, à savoir : un exemple vécu
de
désarmement atomique (à quoi d’ailleurs toutes les raisons du monde l
1826
alade des armements, sans laquelle il n’y a guère
d’
avenir pour notre Histoire. 31. La droite nationaliste ne veut pas
1827
31. La droite nationaliste ne veut pas accepter
de
« dépendre des Américains », tout en comptant sur leur aide ; la gauc
1828
tout en comptant sur leur aide ; la gauche a peur
d’
irriter les maîtres de l’URSS, tout en sachant que d’eux viendrait le
1829
rriter les maîtres de l’URSS, tout en sachant que
d’
eux viendrait le seul danger. 32. Europe de l’Ouest : 395 millions. —
1830
nstruire, du 29 juin 1977, Lausanne. 35. Densité
de
la population au kilomètre carré : en URSS 11, en Europe de l’Ouest 1
1831
11, en Europe de l’Ouest 127. 36. À l’exception
de
la bombe à neutrons tactique, utilisée contre les chars. 37. Dans un
1832
tions au moins), la formule la plus simple serait
de
rendre les armements inversement proportionnels au quotient populatio
1833
proportionnels au quotient population-superficie
d’
un État. Ainsi l’URSS serait, par rapport à sa superficie et à sa dens
1834
rait, par rapport à sa superficie et à sa densité
de
peuplement, moins armée que la Hollande. Mais cela n’est qu’une vue d
1835
armée que la Hollande. Mais cela n’est qu’une vue
de
l’esprit, possiblement éclairante.
1836
t en Afrique y a produit au xxe siècle une série
de
phénomènes indicateurs d’une évolution beaucoup trop rapide pour n’êt
1837
u xxe siècle une série de phénomènes indicateurs
d’
une évolution beaucoup trop rapide pour n’être pas inquiétante, en dép
1838
quiétante, en dépit de tout ce qu’elle représente
de
« progressiste » en termes occidentaux : — une croissance démographiq
1839
rmes occidentaux : — une croissance démographique
d’
allure explosive, dont les principaux facteurs actuellement connus son
1840
x facteurs actuellement connus sont la diminution
de
la mortalité infantile, l’élimination des grandes épidémies et la réd
1841
e et à la pharmacopée occidentales ; — au contact
de
la civilisation européenne à travers les écoles et les administration
1842
niques, les voyages et la TV, un désir généralisé
d’
imiter les modes de vie occidentaux sans distinguer mieux que nous ent
1843
et leurs nuisances ; — en même temps, une volonté
de
copier les modèles politiques et les objectifs économiques des États
1844
nomiques des États colonisateurs, tout en croyant
de
la sorte se libérer et affirmer son indépendance. C’est ainsi qu’ont
1845
pendance. C’est ainsi qu’ont été créés dès la fin
de
la Seconde Guerre mondiale quelque 80 États-nations de toutes tailles
1846
Seconde Guerre mondiale quelque 80 États-nations
de
toutes tailles, succédant aux anciennes colonies européennes en Asie
1847
a règle, les démocraties l’exception. L’« idéal »
de
développement industriel a été adopté par ces États neufs avec encore
1848
été adopté par ces États neufs avec encore moins
de
précautions et de sens critique — si possible — que les Occidentaux n
1849
s États neufs avec encore moins de précautions et
de
sens critique — si possible — que les Occidentaux n’en avaient jamais
1850
cidentaux n’en avaient jamais montré à son égard.
D’
où la convergence remarquable entre le désir de développement industri
1851
d. D’où la convergence remarquable entre le désir
de
développement industriel affirmé comme besoin fondamental et priorita
1852
l affirmé comme besoin fondamental et prioritaire
de
leur peuple par les dirigeants des nouveaux États ; et le désir procl
1853
; et le désir proclamé par les États occidentaux
d’
aider ce développement par tous les moyens qu’indique la charité bien
1854
richesse fabuleuse des Arabes et le liquide vital
de
l’industrie occidentale. Des transmutations analogues ont produit de
1855
dentale. Des transmutations analogues ont produit
de
l’or à partir du cuivre ou de l’uranium, du bois, des peaux de phoque
1856
alogues ont produit de l’or à partir du cuivre ou
de
l’uranium, du bois, des peaux de phoque, ou même de la main-d’œuvre à
1857
tir du cuivre ou de l’uranium, du bois, des peaux
de
phoque, ou même de la main-d’œuvre à bon marché, qui permet aux multi
1858
l’uranium, du bois, des peaux de phoque, ou même
de
la main-d’œuvre à bon marché, qui permet aux multinationales européen
1859
et aux multinationales européennes, exportatrices
de
technologies, de faire des bénéfices très supérieurs à ce que coûte a
1860
nales européennes, exportatrices de technologies,
de
faire des bénéfices très supérieurs à ce que coûte aux contribuables
1861
ée À partir de la « crise du pétrole » suivant
de
peu la guerre du Kippour à l’automne 1973, certains des conflits late
1862
situation qu’on vient de décrire se sont déclarés
d’
une manière dramatique. II est apparu tout d’abord que l’exploitation
1863
ient en effet qu’il devait renoncer à tout espoir
de
rejoindre jamais le niveau de vie actuel des pays occidentaux : il n’
1864
s occidentaux : il n’y avait simplement pas assez
de
pétrole, d’acier, d’aluminium et de cuivre sur toute la Terre pour fa
1865
x : il n’y avait simplement pas assez de pétrole,
d’
acier, d’aluminium et de cuivre sur toute la Terre pour fabriquer la q
1866
y avait simplement pas assez de pétrole, d’acier,
d’
aluminium et de cuivre sur toute la Terre pour fabriquer la quantité d
1867
ent pas assez de pétrole, d’acier, d’aluminium et
de
cuivre sur toute la Terre pour fabriquer la quantité d’autos, d’avion
1868
vre sur toute la Terre pour fabriquer la quantité
d’
autos, d’avions, de téléphones et de matières plastiques nécessaires p
1869
oute la Terre pour fabriquer la quantité d’autos,
d’
avions, de téléphones et de matières plastiques nécessaires pour un te
1870
rre pour fabriquer la quantité d’autos, d’avions,
de
téléphones et de matières plastiques nécessaires pour un tel « dévelo
1871
r la quantité d’autos, d’avions, de téléphones et
de
matières plastiques nécessaires pour un tel « développement ». Il est
1872
aient en réalité dans le tiers-monde des cascades
de
nuisances, voire de désastres. Ainsi du DDT employé contre la malaria
1873
s le tiers-monde des cascades de nuisances, voire
de
désastres. Ainsi du DDT employé contre la malaria. « À Ceylan, dans l
1874
ia. « À Ceylan, dans les années 1950, la campagne
d’
assainissement est massive ; la mouche propagatrice meurt, les autres
1875
agatrice meurt, les autres insectes aussi ; faute
d’
insectes, les geckos dépérissent, faute de geckos les chats émigrent,
1876
de chats les rats pullulent, ne mourant plus que
de
faim et d’entassement ; dès lors les parasites du rat, vecteurs de pe
1877
es rats pullulent, ne mourant plus que de faim et
d’
entassement ; dès lors les parasites du rat, vecteurs de peste, sauten
1878
ssement ; dès lors les parasites du rat, vecteurs
de
peste, sautent sur les hommes, lesquels recourent à la mort-aux-rats,
1879
parachuter sur l’île, en toute hâte, des milliers
de
chats qui rétablissent l’équilibre. »38 L’histoire du barrage d’Asso
1880
ablissent l’équilibre. »38 L’histoire du barrage
d’
Assouan n’est pas moins exemplaire : URSS et USA rivalisent pour « aid
1881
USA rivalisent pour « aider » l’Égypte à se doter
d’
une source d’énergie industrielle dont ce pays agricole n’avait pas ju
1882
t pour « aider » l’Égypte à se doter d’une source
d’
énergie industrielle dont ce pays agricole n’avait pas jusqu’alors épr
1883
e barrage est construit. Il interrompt les cycles
d’
inondation de la vallée du Nil, qui étaient la source quadrimillénaire
1884
construit. Il interrompt les cycles d’inondation
de
la vallée du Nil, qui étaient la source quadrimillénaire de ses riche
1885
ée du Nil, qui étaient la source quadrimillénaire
de
ses richesses. Il donne beaucoup moins d’énergie que prévu, à cause d
1886
lénaire de ses richesses. Il donne beaucoup moins
d’
énergie que prévu, à cause de l’évaporation des eaux retenues en amont
1887
pêcheurs. Enfin, il détruit la faune du delta et
de
toute la Méditerranée orientale dont il ruine les pêcheries. Une cata
1888
phe nationale. Les monocultures imposées à nombre
d’
États du tiers-monde par leurs anciens colonisateurs les rendent exces
1889
entale ont tout de même permis, ou vont permettre
de
surmonter les antiques fatalités de la misère des masses et des famin
1890
ont permettre de surmonter les antiques fatalités
de
la misère des masses et des famines périodiques dont chacun sait qu’e
1891
ent depuis des siècles les populations des Indes,
de
la Chine, de l’Afrique… Soyons sérieux : c’est le contraire qui est e
1892
s siècles les populations des Indes, de la Chine,
de
l’Afrique… Soyons sérieux : c’est le contraire qui est en train de de
1893
qui est en train de devenir vrai. La conjonction
de
l’explosion démographique, de la rupture des équilibres habitués, de
1894
rai. La conjonction de l’explosion démographique,
de
la rupture des équilibres habitués, de la destruction des forêts, du
1895
graphique, de la rupture des équilibres habitués,
de
la destruction des forêts, du labourage trop profond, des monoculture
1896
s, du labourage trop profond, des monocultures et
de
la mécanisation est en train de produire et va produire dans, le Sahe
1897
leurs successeurs au pouvoir dans le tiers-monde.
D’
une manière générale, il devient patent que l’influence et l’action de
1898
relève des États colonisés, agissent dans le sens
d’
une destruction des équilibres religieux, coutumiers et culturels qui
1899
inflige au tiers-monde le Progrès : depuis la fin
de
la dernière guerre, le CICR (Comité international de la Croix-Rouge)
1900
la dernière guerre, le CICR (Comité international
de
la Croix-Rouge) a réussi à visiter dans le tiers-monde 300 000 prison
1901
opposés par les Pouvoirs à ces visites, un total
de
tortures quotidiennes qui n’est pas loin de l’ordre de grandeur du Go
1902
rtures quotidiennes qui n’est pas loin de l’ordre
de
grandeur du Goulag. Si l’on maintient qu’en dépit de ces « bavures »,
1903
va « donner ». Tout cela charge l’Europe d’abord,
d’
où tout est né, d’une responsabilité à l’égard du tiers-monde non seul
1904
t cela charge l’Europe d’abord, d’où tout est né,
d’
une responsabilité à l’égard du tiers-monde non seulement matérielle,
1905
à : la crise comme sa possible solution. 3.Pas
d’
entente féconde avec le tiers-monde sans une union préalable entre les
1906
tuel comme dans le monde politico-affairiste, que
d’
un Nouvel ordre économique international. Cinq ou six modèles déjà nou
1907
fédéralistes européens rejettent tous les notions
de
productivité sans freins sociaux ni culturels ; de rentabilité qui st
1908
e productivité sans freins sociaux ni culturels ;
de
rentabilité qui stupidement ignore les coûts humains, sociaux et natu
1909
t ignore les coûts humains, sociaux et naturels ;
de
potentiel de défense qui ne veut compter qu’en mégatonnes d’explosifs
1910
coûts humains, sociaux et naturels ; de potentiel
de
défense qui ne veut compter qu’en mégatonnes d’explosifs, non pas en
1911
l de défense qui ne veut compter qu’en mégatonnes
d’
explosifs, non pas en volonté d’autonomie des groupes, des communautés
1912
qu’en mégatonnes d’explosifs, non pas en volonté
d’
autonomie des groupes, des communautés, des régions, des nations. Ils
1913
gions, des nations. Ils rejettent les présupposés
de
tout modèle occidental dix-neuvièmiste, impliquant la substitution de
1914
ental dix-neuvièmiste, impliquant la substitution
de
l’État à l’exercice des responsabilités civiques, seuls gages des lib
1915
u gaspillage obligé (projection des années folles
d’
avant 73) et de la consommation d’énergie doublant tous les dix ans. I
1916
ligé (projection des années folles d’avant 73) et
de
la consommation d’énergie doublant tous les dix ans. Ils ne veulent p
1917
s années folles d’avant 73) et de la consommation
d’
énergie doublant tous les dix ans. Ils ne veulent pas d’un modèle occi
1918
gie doublant tous les dix ans. Ils ne veulent pas
d’
un modèle occidental s’imposant au monde par la logique inexorable de
1919
tal s’imposant au monde par la logique inexorable
de
la croissance industrielle illimitée (c’est utopique au mauvais sens
1920
les collectivités gigantesques. Ils veulent donc
de
petites unités sociales, économiques, civiques. Ils veulent des régio
1921
ions, non des Nations. Des communautés où la voix
d’
un homme puisse porter de telle manière que l’on puisse lui répondre,
1922
s communautés où la voix d’un homme puisse porter
de
telle manière que l’on puisse lui répondre, dialoguer ; ce que l’on n
1923
sables au sens étymologique du mot : « incapables
de
réponse ». Ceux qui ont entrepris de créer l’Europe unie pensent que
1924
« incapables de réponse ». Ceux qui ont entrepris
de
créer l’Europe unie pensent que le modèle occidental qui règne aujour
1925
odèle qui vise à la Liberté. Seule la réalisation
de
cet autre modèle de l’Europe sera capable de libérer nos contemporain
1926
Liberté. Seule la réalisation de cet autre modèle
de
l’Europe sera capable de libérer nos contemporains de la fascination
1927
tion de cet autre modèle de l’Europe sera capable
de
libérer nos contemporains de la fascination qu’exerce sur eux le modè
1928
’Europe sera capable de libérer nos contemporains
de
la fascination qu’exerce sur eux le modèle de la Puissance. Rien ne s
1929
ins de la fascination qu’exerce sur eux le modèle
de
la Puissance. Rien ne servirait de proposer (ou pire : de chercher à
1930
eux le modèle de la Puissance. Rien ne servirait
de
proposer (ou pire : de chercher à imposer) un quelconque NOI (Nouvel
1931
issance. Rien ne servirait de proposer (ou pire :
de
chercher à imposer) un quelconque NOI (Nouvel ordre international), v
1932
tiers-monde (grande idée !), s’il n’existait pas
d’
exemple d’un ordre social solidaire, coopératif et libertaire réalisé
1933
de (grande idée !), s’il n’existait pas d’exemple
d’
un ordre social solidaire, coopératif et libertaire réalisé quelque pa
1934
et libertaire réalisé quelque part sur la terre,
de
nos jours, et de préférence en Europe. Albert Schweitzer disait : L’
1935
alisé quelque part sur la terre, de nos jours, et
de
préférence en Europe. Albert Schweitzer disait : L’exemple n’est pas
1936
r disait : L’exemple n’est pas le meilleur moyen
d’
agir sur autrui. C’est le seul. L’avenir d’un ordre solidaire global,
1937
moyen d’agir sur autrui. C’est le seul. L’avenir
d’
un ordre solidaire global, qui est la seule solution au désastre écono
1938
t à la guerre nucléaire, se trouve lié à l’avenir
d’
une fédération réussie de l’Europe occidentale. 38. Jérôme Deshusse
1939
se trouve lié à l’avenir d’une fédération réussie
de
l’Europe occidentale. 38. Jérôme Deshusses, Délivrez Prométhée, Pa
1940
L’Europe n’est pas un parti Nous parlions
d’
un Programme. Mais ce n’est pas celui d’un parti qui se dirait europée
1941
parlions d’un Programme. Mais ce n’est pas celui
d’
un parti qui se dirait européen, écologiste, régionaliste, fédéraliste
1942
te, régionaliste, fédéraliste… C’est le programme
de
ceux qui, dans tous les partis, voient venir les mêmes dangers et son
1943
ue, régionaliste, fédéraliste, devienne l’affaire
d’
un seul parti, forçant du même coup tous les autres à se dire contre,
1944
n bloc. Il est certain qu’au nombre des adhérents
de
toutes les formations traditionnelles, beaucoup, peut-être la majorit
1945
ou non rituellement condamnées par l’« appareil »
de
leur parti — celui pour lequel finalement ils vont cependant voter, p
1946
tent dans leur être tant qu’ils auront une raison
d’
être : ils représentent des attitudes et des mentalités qui constituen
1947
udes et des mentalités qui constituent des sortes
de
langages dans lesquels ils interprètent les différentes manières usue
1948
ls interprètent les différentes manières usuelles
d’
approcher les problèmes qu’on a tenté de définir ici. Ce qui nous impo
1949
usuelles d’approcher les problèmes qu’on a tenté
de
définir ici. Ce qui nous importe dans ce Rapport, c’est cela sur quoi
1950
rd’hui en connaissance de cause et en convergence
de
buts. Personne n’ose se dire contre l’union Le fait est que per
1951
s’il le pense, qu’il est indifférent aux risques
d’
« excursions » dans un Superphénix ; ou encore qu’il se moque totaleme
1952
Superphénix ; ou encore qu’il se moque totalement
de
laisser aux générations futures, pendant 24 000 ans au minimum, 120 0
1953
voire 5 millions possibles, la tâche quotidienne
de
refroidir et d’isoler des milliers de tonnes de déchets radioactifs,
1954
s possibles, la tâche quotidienne de refroidir et
d’
isoler des milliers de tonnes de déchets radioactifs, menaçant en perm
1955
quotidienne de refroidir et d’isoler des milliers
de
tonnes de déchets radioactifs, menaçant en permanence et à la moindre
1956
e de refroidir et d’isoler des milliers de tonnes
de
déchets radioactifs, menaçant en permanence et à la moindre négligenc
1957
menaçant en permanence et à la moindre négligence
d’
exploser dans les entrailles de la Terre et de répandre des nuées mort
1958
moindre négligence d’exploser dans les entrailles
de
la Terre et de répandre des nuées mortelles sur la surface entière de
1959
nce d’exploser dans les entrailles de la Terre et
de
répandre des nuées mortelles sur la surface entière de la planète. Pe
1960
pandre des nuées mortelles sur la surface entière
de
la planète. Personne ne veut cela. Nous ne voulons pas cela. Mais tou
1961
monde peut voir que si nous, citoyens des 30 pays
de
l’Europe, laissons faire nos États désunis, puérilement rivaux et l’u
1962
ire nos États désunis, puérilement rivaux et l’un
de
l’autre craintifs, le pire devient le plus probable : crise économiqu
1963
nucléaires intercontinentaux nettoyant la Nature
de
sa vermine humaine. Le seul problème sérieux que nous affrontons tous
1964
e sérieux que nous affrontons tous est donc celui
de
savoir comment se mettre d’accord, en temps utile, pour éviter ce qu’
1965
voulons pas. On ne présente pas ici le manifeste
d’
un parti qui aurait plus que tout autre le droit de se proclamer europ
1966
’un parti qui aurait plus que tout autre le droit
de
se proclamer européen. On offre des propositions concrètes, un plan d
1967
éen. On offre des propositions concrètes, un plan
de
survie de l’Europe et de l’humanité. Qu’avons-nous proposé dans ce
1968
fre des propositions concrètes, un plan de survie
de
l’Europe et de l’humanité. Qu’avons-nous proposé dans ces pages ?
1969
tions concrètes, un plan de survie de l’Europe et
de
l’humanité. Qu’avons-nous proposé dans ces pages ? Rappelons le
1970
ui serait financièrement rentable, mais cesserait
de
l’être si l’on prenait en compte ses coûts et contrecoups sociaux, mé
1971
ementaux, polluants, désertifiants et gaspilleurs
de
ressources naturelles. Créer des réseaux continentaux et régionaux de
1972
lles. Créer des réseaux continentaux et régionaux
de
communication au service de la participation des citoyens aux décisio
1973
inentaux et régionaux de communication au service
de
la participation des citoyens aux décisions publiques. D’où : petites
1974
rticipation des citoyens aux décisions publiques.
D’
où : petites unités de production et d’emploi stabilisé. Raccourcir le
1975
ns aux décisions publiques. D’où : petites unités
de
production et d’emploi stabilisé. Raccourcir le temps de travail. Pro
1976
publiques. D’où : petites unités de production et
d’
emploi stabilisé. Raccourcir le temps de travail. Produire mieux avec
1977
uction et d’emploi stabilisé. Raccourcir le temps
de
travail. Produire mieux avec moins de gaspillage et une répartition p
1978
ir le temps de travail. Produire mieux avec moins
de
gaspillage et une répartition plus fluide des efforts. Développer une
1979
les loisirs créateurs, valorisant les ressources
de
la Terre. Concerter à l’échelle mondiale les transferts de technologi
1980
re. Concerter à l’échelle mondiale les transferts
de
technologie. Tout cela suppose des pouvoirs fédéraux européens. 2. Do
1981
s. 2. Donner aux communes et aux régions le droit
de
se prononcer sur les sources, la nature et le volume de l’Énergie cor
1982
prononcer sur les sources, la nature et le volume
de
l’Énergie correspondant à leurs besoins, évalués par elles-mêmes, non
1983
ns, évalués par elles-mêmes, non par les vendeurs
d’
énergie. Diminuer puis inverser les taux de croissance du gaspillage é
1984
ndeurs d’énergie. Diminuer puis inverser les taux
de
croissance du gaspillage énergétique. Tout cela suppose des pouvoirs
1985
se des pouvoirs fédéraux européens. 3. Au service
de
l’environnement, c’est-à-dire du souci d’assurer l’équilibre entre l’
1986
service de l’environnement, c’est-à-dire du souci
d’
assurer l’équilibre entre l’homme et la Nature : Établir un plan europ
1987
e l’homme et la Nature : Établir un plan européen
de
l’Eau. Un plan de sauvetage de la Méditerranée. Protéger la couche d’
1988
ture : Établir un plan européen de l’Eau. Un plan
de
sauvetage de la Méditerranée. Protéger la couche d’ozone qui entoure
1989
r un plan européen de l’Eau. Un plan de sauvetage
de
la Méditerranée. Protéger la couche d’ozone qui entoure le globe. Con
1990
sauvetage de la Méditerranée. Protéger la couche
d’
ozone qui entoure le globe. Contrôler les produits chimiques nouveaux,
1991
s nouveaux, les engrais, les agents conservateurs
d’
aliments et le bétonnage universel. Créer à cet effet des agences fédé
1992
non les « prendre » (ils n’existent pas). Cesser
de
les spolier du gros de leurs ressources fiscales. Dépasser le dogme d
1993
ls n’existent pas). Cesser de les spolier du gros
de
leurs ressources fiscales. Dépasser le dogme de la souveraineté natio
1994
s de leurs ressources fiscales. Dépasser le dogme
de
la souveraineté nationale absolue : reconnaître et favoriser les soli
1995
ituer un Sénat des régions, comme pièce maîtresse
de
la fédération européenne. 5. Cesser de se reposer pour la défense de
1996
maîtresse de la fédération européenne. 5. Cesser
de
se reposer pour la défense de l’Europe sur les armes nucléaires (par
1997
agone. Éduquer au contraire et motiver la volonté
de
défense sur place, locale et régionale, dans toute l’Europe. Ce qui e
1998
. Donner au tiers-monde l’exemple, seul efficace,
d’
une société d’un type nouveau, fondée sur les principes écologiques, r
1999
ers-monde l’exemple, seul efficace, d’une société
d’
un type nouveau, fondée sur les principes écologiques, régionalistes e
2000
la Liberté. Seule l’Europe fédérée sera capable
de
cet exemple, dont dépend la paix du monde et la continuation de l’his
2001
, dont dépend la paix du monde et la continuation
de
l’histoire humaine. Que feront de ces propositions les députés que
2002
continuation de l’histoire humaine. Que feront
de
ces propositions les députés que vous aurez élus ? La coutume et l
2003
e cadre des compétences que lui confère le traité
de
Rome, dont celle de voter le budget. Il s’agit là, dès l’origine des
2004
ces que lui confère le traité de Rome, dont celle
de
voter le budget. Il s’agit là, dès l’origine des parlements occidenta
2005
git là, dès l’origine des parlements occidentaux,
de
leur compétence principale. Le budget dit la vérité (que trahissent l
2006
la plupart des discours) sur la volonté politique
de
la communauté qui l’élabore dans ses bureaux39 puis le discute, le mo
2007
es compétences du Parlement deviendrait une perte
de
temps.) Il serait donc simplement ridicule d’exiger à l’avance du fut
2008
rte de temps.) Il serait donc simplement ridicule
d’
exiger à l’avance du futur Parlement européen qu’il n’outrepasse point
2009
serait exiger en fait qu’il s’engage, avant même
d’
être élu, à se conformer aux intérêts minoritaires des factieux de la
2010
conformer aux intérêts minoritaires des factieux
de
la Communauté plutôt qu’à la volonté des électeurs, seule souveraine
2011
e dans la Communauté, l’étant d’abord dans chacun
de
ses pays. Si les Européens des neuf pays qui vont élire leurs députés
2012
eront : ils éliront un Parlement qui aura mission
d’
en procurer les moyens. S’ils veulent cette Europe fédérale — unie dan
2013
lent cette Europe fédérale — unie dans le respect
de
ses diversités — elle le sera. La seule question sérieuse est de savo
2014
és — elle le sera. La seule question sérieuse est
de
savoir s’ils la veulent, s’ils ont compris qu’elle est la seule répon
2015
la seule réponse encore possible à des problèmes
de
survie, qui ne sont pas seulement économiques mais moraux et même spi
2016
orrespondent en fait qu’à des différences du taux
de
sincérité dans la décision de s’unir. Ceux qui préconisent la confédé
2017
différences du taux de sincérité dans la décision
de
s’unir. Ceux qui préconisent la confédération optent pour la formule
2018
éfiante, égoïste, et qui prévoit l’échec à terme,
de
la simple liaison : je ne m’engage à rien au-delà de ce qui me convie
2019
la simple liaison : je ne m’engage à rien au-delà
de
ce qui me convient, tant pis pour l’autre. Et ceux qui préconisent la
2020
e que la mort nous sépare », donc sans limitation
d’
intérêt ni de temps. Enfin quelque chose de grand et qui serait en mêm
2021
nous sépare », donc sans limitation d’intérêt ni
de
temps. Enfin quelque chose de grand et qui serait en même temps raiso
2022
tation d’intérêt ni de temps. Enfin quelque chose
de
grand et qui serait en même temps raisonnable ! Vous déciderez
2023
rez L’attitude des nationalistes antieuropéens
de
droite et de gauche nous paraît non seulement immorale mais politique
2024
tude des nationalistes antieuropéens de droite et
de
gauche nous paraît non seulement immorale mais politiquement comparab
2025
t immorale mais politiquement comparable à celles
de
Matamore et de Gribouille. Elle ne peut aboutir, au mieux, qu’à confi
2026
politiquement comparable à celles de Matamore et
de
Gribouille. Elle ne peut aboutir, au mieux, qu’à confirmer la satelli
2027
mieux, qu’à confirmer la satellisation politique
de
8 États de l’Est européen par l’URSS, d’une part, la mise en sous-tra
2028
d’une part, la mise en sous-traitance économique
de
vingt-deux États de l’Ouest européen par les USA, d’autre part. Nous
2029
érales, les seules qui correspondent aux réalités
de
l’Europe, c’est-à-dire à l’union non seulement dans la diversité mais
2030
les protéger contre les ambitions annexionnistes
d’
un État extérieur, mais aussi contre les ambitions uniformisantes de l
2031
r, mais aussi contre les ambitions uniformisantes
de
leur capitale nationale. Nous ne sommes pas des fanatiques de l’Europ
2032
tale nationale. Nous ne sommes pas des fanatiques
de
l’Europe unie. Nous constatons seulement que l’union fédérale est la
2033
olution possible à la crise qui sévit dans chacun
de
nos pays. Nous avons essayé d’en montrer les raisons à nos compatriot
2034
sévit dans chacun de nos pays. Nous avons essayé
d’
en montrer les raisons à nos compatriotes européens. Notre seul but e
2035
à nos compatriotes européens. Notre seul but est
d’
informer sur les problèmes majeurs de l’Europe les électeurs de juin,
2036
seul but est d’informer sur les problèmes majeurs
de
l’Europe les électeurs de juin, les candidats, les militants écologis
2037
r les problèmes majeurs de l’Europe les électeurs
de
juin, les candidats, les militants écologistes, régionalistes, fédéra
2038
es plus efficaces à court terme. Il ne s’agit pas
de
propagande. Si les faits présentés dans ces pages ne parlent pas un l
2039
Goulag.) Voici l’Europe, et les données actuelles
de
sa crise. Celle-ci peut aboutir à la mise en servage ou satellisation
2040
eut aboutir à la mise en servage ou satellisation
de
nos États l’un après l’autre ; ou à leur renaissance mais tous ensemb
2041
ou à leur renaissance mais tous ensemble. À vous
de
choisir les hommes et les moyens qui nous mèneront à l’une ou à l’aut
2042
t à l’une ou à l’autre de ces fins : au désespoir
de
vivre en exil de soi-même, ou à l’espoir d’une liberté chaque jour ga
2043
autre de ces fins : au désespoir de vivre en exil
de
soi-même, ou à l’espoir d’une liberté chaque jour gagnée, dans l’enga
2044
spoir de vivre en exil de soi-même, ou à l’espoir
d’
une liberté chaque jour gagnée, dans l’engagement personnel à tous ris
2045
es gouvernements tentent quelque chose, mais rien
de
ce qu’ils tâchent de faire ne réussira contre votre décision, contre
2046
ent quelque chose, mais rien de ce qu’ils tâchent
de
faire ne réussira contre votre décision, contre votre liberté, contre
2047
ple : Les gouvernements des Neuf et la Commission
de
la CEE peuvent tenir tous les discours qu’ils jugent opportuns sur l’
2048
à leurs yeux, des énergies nouvelles et notamment
de
l’énergie solaire : quand on apprend que le budget 1978 accorde 66 mi
2049
on apprend que le budget 1978 accorde 66 millions
d’
unités de compte aux recherches nucléaires, contre 6 millions d’unités
2050
d que le budget 1978 accorde 66 millions d’unités
de
compte aux recherches nucléaires, contre 6 millions d’unités de compt
2051
mpte aux recherches nucléaires, contre 6 millions
d’
unités de compte aux recherches sur l’énergie solaire, chacun voit aus
2052
recherches nucléaires, contre 6 millions d’unités
de
compte aux recherches sur l’énergie solaire, chacun voit aussitôt ce
2053
rlement qui ne l’a pas modifié sur ce point. 40.
De
Guernesey, le 20 août 1878. Adresse à un meeting tenu à Paris par une
2054
Parlement européen41 Intérêt pour la CEE
De
1973 à 1978, la proportion des personnes qui disent s’intéresser beau
2055
es qui disent s’intéresser beaucoup aux problèmes
de
la CEE tombe de 24 à 19 %. La proportion de celles qui s’y intéressen
2056
intéresser beaucoup aux problèmes de la CEE tombe
de
24 à 19 %. La proportion de celles qui s’y intéressent un peu croît a
2057
lèmes de la CEE tombe de 24 à 19 %. La proportion
de
celles qui s’y intéressent un peu croît au contraire de 45 à 51 %. Et
2058
croît au contraire de 45 à 51 %. Et la proportion
de
ceux qui ne s’y intéressent pas du tout reste la même : 26 %. (Sans r
2059
Intérêt pour l’élection du Parlement européen
De
1973 à 1978 : — pour l’élection, on passe de 54 à 70 % ; — contre l’é
2060
n De 1973 à 1978 : — pour l’élection, on passe
de
54 à 70 % ; — contre l’élection, on passe de 23 à 11 % ; — sans répon
2061
asse de 54 à 70 % ; — contre l’élection, on passe
de
23 à 11 % ; — sans réponse, on passe de 23 à 19 %. Identité :reste
2062
on passe de 23 à 11 % ; — sans réponse, on passe
de
23 à 19 %. Identité :rester soi-même Dans la CEE, votre pays ri
2063
r soi-même Dans la CEE, votre pays risque-t-il
de
perdre sa culture et son originalité ? B DK D F IRL I L
2064
es pour l’élection du Parlement européen au début
de
juin, plus augmentera l’intérêt pour l’élection en soi, mais non pas
2065
Inflation Prix à la consommation — Indices
de
prix (1975 = 100) EUR 9 D F I NL 1976 110,9 104,6 109,6 1
2066
hômage Fin 1974, il y avait dans les neuf pays
de
la CEE un total de 2,65 millions de chômeurs. Fin 1976 : 5,2 millions
2067
il y avait dans les neuf pays de la CEE un total
de
2,65 millions de chômeurs. Fin 1976 : 5,2 millions (doublement en deu
2068
les neuf pays de la CEE un total de 2,65 millions
de
chômeurs. Fin 1976 : 5,2 millions (doublement en deux ans). Fin décem
2069
ment en deux ans). Fin décembre 1978, les bureaux
de
placement de la Communauté enregistraient 6,1 millions de chômeurs, s
2070
ans). Fin décembre 1978, les bureaux de placement
de
la Communauté enregistraient 6,1 millions de chômeurs, soit 5,7 % de
2071
ment de la Communauté enregistraient 6,1 millions
de
chômeurs, soit 5,7 % de la population active civile. (Suède : 1,8 %,
2072
registraient 6,1 millions de chômeurs, soit 5,7 %
de
la population active civile. (Suède : 1,8 %, Suisse : 0,3 %.), La moy
2073
Suisse : 0,3 %.), La moyenne provisoire du nombre
de
chômeurs enregistrés dans la Communauté a été de 5958000 en 1978. Cel
2074
de chômeurs enregistrés dans la Communauté a été
de
5958000 en 1978. Cela correspond à un accroissement de 3,9 % par rapp
2075
58000 en 1978. Cela correspond à un accroissement
de
3,9 % par rapport à 1977, où l’accroissement sur 1976 avait été de 9,
2076
ort à 1977, où l’accroissement sur 1976 avait été
de
9,4 %. En 1978, quatre États membres ont enregistré une réduction tem
2077
s membres ont enregistré une réduction temporaire
de
leur chômage, mais cinq ont subi un accroissement par rapport à 1977
2078
L’Allemagne fédérale a été divisée par les Alliés
de
1945 en onze Länder dans l’intention avouée de l’affaiblir. En fait,
2079
és de 1945 en onze Länder dans l’intention avouée
de
l’affaiblir. En fait, ce régime fédéraliste et régionaliste explique
2080
ionaliste explique en bonne partie le « miracle »
de
la restauration économique, sociale et politique de la RFA. L’Italie
2081
la restauration économique, sociale et politique
de
la RFA. L’Italie s’est dotée, en 1948, après la chute du fascisme, d’
2082
s’est dotée, en 1948, après la chute du fascisme,
d’
une loi constitutionnelle qui prévoyait la formation de cinq régions a
2083
loi constitutionnelle qui prévoyait la formation
de
cinq régions autonomes, aussitôt réalisée : Val d’Aoste, Sardaigne, S
2084
e cinq régions autonomes, aussitôt réalisée : Val
d’
Aoste, Sardaigne, Sicile, Trentin-Haut-Adige, Frioul-Vénétie Julienne,
2085
, Trentin-Haut-Adige, Frioul-Vénétie Julienne, et
de
régions « à statut ordinaire » qui ne sont devenues réalités qu’à la
2086
ne sont devenues réalités qu’à la suite de la loi
d’
application du 16 mai 1970. Le régime régional a permis l’accession au
2087
i communiste dans plusieurs provinces importantes
de
la péninsule, et donné de la sorte les premières suggestions de ce qu
2088
s provinces importantes de la péninsule, et donné
de
la sorte les premières suggestions de ce que pourrait être un pouvoir
2089
e, et donné de la sorte les premières suggestions
de
ce que pourrait être un pouvoir « communiste » non totalitaire. La Su
2090
re depuis près de sept siècles l’image exemplaire
d’
une fédération de régions historiques, qui trouvent dans leur union —
2091
sept siècles l’image exemplaire d’une fédération
de
régions historiques, qui trouvent dans leur union — strictement limit
2092
tée à certaines fonctions publiques — la garantie
de
leur autonomie. Plus frappante encore est l’évolution récente des tro
2093
des trois pays qui ont forgé les premiers modèles
de
l’État-nation, c’est-à-dire de la mainmise d’un État central et centr
2094
s premiers modèles de l’État-nation, c’est-à-dire
de
la mainmise d’un État central et centralisateur sur les nations voisi
2095
les de l’État-nation, c’est-à-dire de la mainmise
d’
un État central et centralisateur sur les nations voisines, annexées e
2096
Gaulle a été le premier à déclarer que la formule
de
développement de son pays n’était plus la centralisation mais la régi
2097
remier à déclarer que la formule de développement
de
son pays n’était plus la centralisation mais la région. L’organisatio
2098
la centralisation mais la région. L’organisation
de
vingt-deux « régions de développement » s’en est suivie, chacune grou
2099
la région. L’organisation de vingt-deux « régions
de
développement » s’en est suivie, chacune groupant de deux à sept dépa
2100
développement » s’en est suivie, chacune groupant
de
deux à sept départements. Plusieurs de ces régions se posent la quest
2101
e groupant de deux à sept départements. Plusieurs
de
ces régions se posent la question de leur taille : elles la voudraien
2102
s. Plusieurs de ces régions se posent la question
de
leur taille : elles la voudraient « européenne », c’est-à-dire compét
2103
opéenne », c’est-à-dire compétitive avec tel Land
de
la RFA, telle région italienne, voire tel canton suisse. C’est un déb
2104
e-Bretagne, l’Écosse élit un nombre déjà imposant
de
députés autonomistes à la Chambre des communes, cependant que le pays
2105
un représentant accrédité auprès du gouvernement
de
Londres. Le problème de la dévolution, c’est-à-dire de la restitution
2106
té auprès du gouvernement de Londres. Le problème
de
la dévolution, c’est-à-dire de la restitution à des nations primaires
2107
ndres. Le problème de la dévolution, c’est-à-dire
de
la restitution à des nations primaires, autrefois ou naguère annexées
2108
nations primaires, autrefois ou naguère annexées,
de
leurs libertés primitives, est devenu l’un des problèmes majeurs du R
2109
ups importants comme l’ont montré les référendums
de
mars 1979 en Écosse et au pays de Galles — dans le sens d’une autonom
2110
979 en Écosse et au pays de Galles — dans le sens
d’
une autonomie croissante des régions ethniques, certains leaders extré
2111
es allant jusqu’à demander le rattachement direct
de
leur région à l’Europe unie, sans passer par le relais londonien. Mai
2112
n. Mais, disent les Anglais, « il serait ridicule
d’
avoir des assemblées pour les Écossais et pour les Gallois, et non pou
2113
e qui situe le problème à son niveau réel : celui
de
la communauté civique plus qu’ethnique. L’évolution de l’Espagne vers
2114
communauté civique plus qu’ethnique. L’évolution
de
l’Espagne vers la régionalisation, au lendemain de la restauration de
2115
e l’Espagne vers la régionalisation, au lendemain
de
la restauration de la monarchie libérale, est sans doute exemplaire,
2116
régionalisation, au lendemain de la restauration
de
la monarchie libérale, est sans doute exemplaire, et la meilleure ann
2117
attente des sceptiques et des réalistes du reste
de
l’Europe, l’Espagne a restitué en fait et en droit l’autonomie au gou
2118
é en fait et en droit l’autonomie au gouvernement
de
la Catalogne, la Generalitat. Elle a approuvé en 1978 la « pré-autono
2119
78 la « pré-autonomie » du Pays basque (Euskadi),
de
la Galice, de l’Aragon, de la province de Valence, et des Canaries. S
2120
tonomie » du Pays basque (Euskadi), de la Galice,
de
l’Aragon, de la province de Valence, et des Canaries. Surtout, la Con
2121
Pays basque (Euskadi), de la Galice, de l’Aragon,
de
la province de Valence, et des Canaries. Surtout, la Constitution ado
2122
skadi), de la Galice, de l’Aragon, de la province
de
Valence, et des Canaries. Surtout, la Constitution adoptée en 1978 re
2123
s déclare à l’article 137 que « l’État se compose
de
communes, de provinces et des Communautés autonomes qui seront consti
2124
’article 137 que « l’État se compose de communes,
de
provinces et des Communautés autonomes qui seront constituées. Toutes
2125
seront constituées. Toutes ces entités jouissent
d’
une autonomie pour la gestion de leurs intérêts respectifs ». Enfin, l
2126
entités jouissent d’une autonomie pour la gestion
de
leurs intérêts respectifs ». Enfin, les articles 143 à 158 définissen
2127
équivalent des régions préconisées au chapitre IV
de
ce Rapport. En Belgique, un projet de constitution révisée est en voi
2128
chapitre IV de ce Rapport. En Belgique, un projet
de
constitution révisée est en voie d’élaboration depuis plusieurs année
2129
ue, un projet de constitution révisée est en voie
d’
élaboration depuis plusieurs années. Il prévoit une répartition des po
2130
flamande, allemande, bruxelloise —, mais au-delà
de
cette division que le xixe siècle eût imaginée sans peine, il prévoi
2131
u pouvoir étatique à des « sous-régions » formées
de
communes associées, et que l’on a proposé d’appeler des « fédérations
2132
mées de communes associées, et que l’on a proposé
d’
appeler des « fédérations de pays », de communes, de mini-régions. Jam
2133
et que l’on a proposé d’appeler des « fédérations
de
pays », de communes, de mini-régions. Jamais constitution d’un pays d
2134
a proposé d’appeler des « fédérations de pays »,
de
communes, de mini-régions. Jamais constitution d’un pays d’Europe n’a
2135
appeler des « fédérations de pays », de communes,
de
mini-régions. Jamais constitution d’un pays d’Europe n’aura proposé u
2136
de communes, de mini-régions. Jamais constitution
d’
un pays d’Europe n’aura proposé une meilleure approximation du modèle
2137
s, de mini-régions. Jamais constitution d’un pays
d’
Europe n’aura proposé une meilleure approximation du modèle fédéralist
2138
us les auspices du Conseil de l’Europe ont permis
de
dresser une carte provisoire des régions en voie de formation ou d’or
2139
dresser une carte provisoire des régions en voie
de
formation ou d’ores et déjà opérationnelles dans certains secteurs. O
2140
s secteurs. On trouvera parmi elles une quinzaine
de
régions transrhénanes, dont cinq ou six déjà fonctionnent, notamment
2141
mano-alpine, étudiée par l’Institut universitaire
d’
études européennes de Genève, engloberait la Suisse romande, la Franch
2142
par l’Institut universitaire d’études européennes
de
Genève, engloberait la Suisse romande, la Franche-Comté, la Savoie, l
2143
isse romande, la Franche-Comté, la Savoie, le Val
d’
Aoste, des parties de l’Ain et de l’Isère, seize institutions universi
2144
che-Comté, la Savoie, le Val d’Aoste, des parties
de
l’Ain et de l’Isère, seize institutions universitaires, deux aéroport
2145
a Savoie, le Val d’Aoste, des parties de l’Ain et
de
l’Isère, seize institutions universitaires, deux aéroports interconti
2146
itaires, deux aéroports intercontinentaux et 80 %
de
la production horlogère du continent. Une partie seulement de cette r
2147
tion horlogère du continent. Une partie seulement
de
cette région, le bassin entre Alpes et Jura occupé par le canton de G
2148
e bassin entre Alpes et Jura occupé par le canton
de
Genève, la Haute-Savoie et l’Ain, est dotée d’une Commission franco-s
2149
on de Genève, la Haute-Savoie et l’Ain, est dotée
d’
une Commission franco-suisse nommée par les gouvernements. Des institu
2150
gion triestine présente la caractéristique unique
d’
unir au niveau régional des ressortissants d’un pays de l’Est et de de
2151
ique d’unir au niveau régional des ressortissants
d’
un pays de l’Est et de deux pays de l’Ouest. Déclaration de Copenhagu
2152
r au niveau régional des ressortissants d’un pays
de
l’Est et de deux pays de l’Ouest. Déclaration de Copenhague (Adopt
2153
régional des ressortissants d’un pays de l’Est et
de
deux pays de l’Ouest. Déclaration de Copenhague (Adoptée à l’unani
2154
ressortissants d’un pays de l’Est et de deux pays
de
l’Ouest. Déclaration de Copenhague (Adoptée à l’unanimité le 21 se
2155
de l’Est et de deux pays de l’Ouest. Déclaration
de
Copenhague (Adoptée à l’unanimité le 21 septembre 1978, par la troi
2156
r l’Institut danois.) 1. L’organisation politique
de
l’Europe en régions est la condition d’un développement harmonieux et
2157
politique de l’Europe en régions est la condition
d’
un développement harmonieux et pacifique des peuples européens. 2. Sel
2158
des peuples européens. 2. Selon les termes mêmes
de
la déclaration faite à Bordeaux, par la Convention du Conseil de l’Eu
2159
nvention du Conseil de l’Europe sur les problèmes
de
la régionalisation, termes que nous faisons nôtres, la région en Euro
2160
n en Europe doit être définie comme le territoire
d’
une communauté humaine : « Cette communauté se caractérise par une hom
2161
tte communauté se caractérise par une homogénéité
d’
ordre historique ou culturel, géographique ou économique, ou tout à la
2162
re à la population une cohésion dans la poursuite
d’
objectifs et d’intérêts communs. C’est cette cohésion, autour d’un cer
2163
ion une cohésion dans la poursuite d’objectifs et
d’
intérêts communs. C’est cette cohésion, autour d’un certain nombre de
2164
d’intérêts communs. C’est cette cohésion, autour
d’
un certain nombre de critères variables, mais jugés essentiels par la
2165
C’est cette cohésion, autour d’un certain nombre
de
critères variables, mais jugés essentiels par la communauté elle-même
2166
qui donne à celle-ci sa personnalité et le désir
d’
exister et d’être considérée comme une unité. » En aucun cas, le décou
2167
celle-ci sa personnalité et le désir d’exister et
d’
être considérée comme une unité. » En aucun cas, le découpage régional
2168
aucun cas, le découpage régional ne devra établir
de
frontière au travers d’une telle communauté. 3. La région doit bénéfi
2169
régional ne devra établir de frontière au travers
d’
une telle communauté. 3. La région doit bénéficier d’un régime démocra
2170
ne telle communauté. 3. La région doit bénéficier
d’
un régime démocratique, qui implique l’élection au suffrage universel
2171
ue, qui implique l’élection au suffrage universel
d’
une assemblée régionale délibérante et l’existence d’un exécutif régio
2172
ne assemblée régionale délibérante et l’existence
d’
un exécutif régional responsable devant elle. 4. Le principe de l’auto
2173
régional responsable devant elle. 4. Le principe
de
l’autonomie régionale s’applique à tous les domaines essentiels à la
2174
domaines essentiels à la vie et au développement
de
la communauté. 5. Les accords et les conflits entre les régions, entr
2175
tats, entre les régions et l’Europe, font l’objet
de
procédures de concertation et de conciliation, incluant, en cas de né
2176
s régions et l’Europe, font l’objet de procédures
de
concertation et de conciliation, incluant, en cas de nécessité, le re
2177
pe, font l’objet de procédures de concertation et
de
conciliation, incluant, en cas de nécessité, le recours à une Cour d’
2178
concertation et de conciliation, incluant, en cas
de
nécessité, le recours à une Cour d’arbitrage à l’échelon européen. 6.
2179
luant, en cas de nécessité, le recours à une Cour
d’
arbitrage à l’échelon européen. 6. Une deuxième chambre européenne, à
2180
résentation régionale, donne aux régions le moyen
d’
intervenir dans la politique de construction et de gestion de l’Europe
2181
x régions le moyen d’intervenir dans la politique
de
construction et de gestion de l’Europe. 41. Source : Eurobaromètr
2182
d’intervenir dans la politique de construction et
de
gestion de l’Europe. 41. Source : Eurobaromètre (édit. par la Com
2183
r dans la politique de construction et de gestion
de
l’Europe. 41. Source : Eurobaromètre (édit. par la Commission de
2184
tion de l’Europe. 41. Source : Eurobaromètre (
édit
. par la Commission de la CEE, Bruxelles), n° 10, janvier 1979.
2185
. Source : Eurobaromètre (édit. par la Commission
de
la CEE, Bruxelles), n° 10, janvier 1979.