1
artyrs sont nos meilleurs intercesseurs auprès de
Dieu
. Les pâtres de la Suisse alpestre sont des gens simples et réalistes.
2
songeais depuis quelques instants. ⁂ Ce n’est pas
sans
quelque inquiétude que j’ai senti ce livre se proposer à moi : car de
3
de l’esprit que l’on calme en grattant du papier,
sans
nul souci des conséquences. Mais ceux qui écrivent pour mieux savoir
4
et équilibre de pieux mensonges tacitement admis,
sans
lesquels « l’existence deviendrait impossible »… L’eau, remarquait un
5
emporaine. Même, quand nous croyons « encore » en
Dieu
, nous croyons si peu au diable que l’on m’accusera certainement d’obs
6
re. Le premier tour du diable est son incognito.
Dieu
dit : « Je suis celui qui suis. » Mais le diable toujours jaloux d’im
7
i suis. » Mais le diable toujours jaloux d’imiter
Dieu
, fût-ce à rebours puisqu’il voit tout d’en bas, nous dit comme Ulysse
8
onde pour les tromper et pour les faire se battre
sans
raison alléguée, finalement flamboyé par le feu de ciel et précipité
9
à nous dans ses apparences naïves. On nous dit «
Dieu
» et nous voyons un grand vieillard à barbe blanche, Père éternel de
10
éflexes d’optique intérieure ne prouvent rien sur
Dieu
, ni sur son existence. Mais, chose curieuse, ils nous paraissent prou
11
ls ne se doutent pas que le diable agit ailleurs,
sans
queue ni barbe, par leurs mains peut-être. Ce qui me paraît incroyabl
12
— et réciproquement. Hors du mythe, je veux dire
sans
le secours des moyens d’intuition structurelle qu’il nous offre, il n
13
compris la forme de l’homme. Voltaire disait : «
Dieu
créa l’homme à son image, mais l’homme le lui a bien rendu. » Cette b
14
e, pour un rationaliste, que l’homme a inventé un
Dieu
inexistant. Mais si l’on prend au sérieux le premier terme « Dieu cré
15
Mais si l’on prend au sérieux le premier terme «
Dieu
créa l’homme à son image », le second terme devient normal. Si l’homm
16
e devient normal. Si l’homme ne « rendait » pas à
Dieu
cette forme dont l’idée lui vient de Dieu, cette idée dont il est for
17
» pas à Dieu cette forme dont l’idée lui vient de
Dieu
, cette idée dont il est formé, c’est par définition qu’il irait à l’e
18
quoi ils nous sont invisibles ; des intelligences
sans
fraude, participant à l’omniscience du Créateur, et c’est pourquoi no
19
le ! » dit Rilke. Mais tout ange est bon, servant
Dieu
. Au sommet de leur hiérarchie sont les archanges. Un seul archange a
20
é » du Ciel, qui est le Royaume où l’intention de
Dieu
règne absolue. (Coupez la communication, le courant « tombe ».) Il es
21
aquelle ils sont destinés. Ayant refusé de servir
Dieu
, de servir à Dieu, il est devenu celui qui sert le Rien, ne sert à Ri
22
estinés. Ayant refusé de servir Dieu, de servir à
Dieu
, il est devenu celui qui sert le Rien, ne sert à Rien. Et tout ce qui
23
ince des ténèbres, l’a condamné à un impérialisme
sans
limites, donc par définition désespéré. La perte de l’Unique Nécessai
24
es choses, qui sont notre héritage d’« enfants de
Dieu
». C’est la seule chance du diable. Il ne la manquera pas… 7. Le T
25
rusé de tous les animaux des champs que l’Éternel
Dieu
avait faits. Il dit à la femme : — Dieu a-t-il réellement dit : vous
26
l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : —
Dieu
a-t-il réellement dit : vous ne mangerez pas de tous les arbres du ja
27
au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin,
Dieu
a dit : vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur
28
pent dit à la femme : Vous ne mourrez point. Mais
Dieu
sait que le jour où vous en mangerez vos yeux s’ouvriront, et que vou
29
nc sur la réalité elle-même et ses structures. «
Dieu
a-t-il réellement dit ?… » Sitôt que cette incertitude s’est insinuée
30
n’ait mis en doute la réalité de l’ordonnance de
Dieu
. À l’origine de toute tentation, il y a l’occasion entrevue d’aller à
31
n imagine, et même un meilleur bien que celui que
Dieu
offre, un bien que l’on se figure « mieux fait pour soi ». Ève ne fut
32
, pour quelque raison littéralement fondamentale,
Dieu
n’aimait pas cette idée-là et l’excluait de sa réalité. Manger cette
33
anière convoiteuse, il se trouvait qu’aux yeux de
Dieu
c’était le mal, c’était contrevenir au plan d’ensemble et aux ordonna
34
nt le Bien et le Mal » C’est le privilège d’un
Dieu
, selon le récit de la Genèse, que de connaître le Bien et le Mal. Les
35
ils ne prétendaient point se mettre à la place de
Dieu
, et qu’ils étaient par suite capables de bon sens. Le bien et le mal,
36
n soi ne sont réellement distincts qu’aux yeux de
Dieu
— pas même aux yeux du diable, toujours la dupe d’un acte de charité
37
de charité qu’il tiendra pour sottise. C’est que
Dieu
seul connaît le plan d’ensemble et l’intention dernière de toute sa C
38
que les actes des créatures pourraient être jugés
sans
erreur. « Ne jugez pas », dit l’Évangile. Cette perspective biblique,
39
le. Cette perspective biblique, rapportant tout à
Dieu
et à sa volonté souveraine, nous permet de prendre une vue du Mal moi
40
Lucifer est tombé du Ciel pour avoir voulu singer
Dieu
. Il est devenu le messager qui n’a plus de message réel, l’agent du N
41
et qui est bon par définition, ayant été créé par
Dieu
. Par lui-même, Satan ne peut rien faire, mais il lui reste une possib
42
t primitive. Cependant, le diable étant jaloux de
Dieu
, il entend nous faire croire qu’il peut aussi créer. Et c’est pourquo
43
du mal que l’on a fait ; pour se châtier soi-même
sans
réparer. C’est le mystère du suicide et la logique de Judas, la derni
44
prenons maintenant que le diable ne pourrait rien
sans
notre liberté. Car c’est par nous seulement qu’il agit dans le monde,
45
rice, dès qu’il est détourné des fins prévues par
Dieu
, nous jette au mal, qui est la torsion du bien et du réel vers le néa
46
er : il nous accuse avec une angélique précision,
sans
laisser place à la pensée d’une possible réparation. Il est au monde
47
sateur de nos frères, celui qui les accuse devant
Dieu
jour et nuit ». C’est lui qui demandait la tête de Job devant le trib
48
s a pris il est le premier à nous dénoncer devant
Dieu
de la manière la plus impitoyable. Non par amour de la justice, mais
49
emption. Il ne sait pas et ne veut pas savoir que
Dieu
maintient le monde en dépit de nos fautes, par la vertu recréatrice d
50
es individuelles… Aussi, partout où l’on condamne
sans
pitié son prochain ou soi-même, soyons sûrs que c’est le diable qui p
51
r kantien et des routines bourgeoises excluant le
Dieu
personnel, nous accuse et nous prive en même temps de tout recours à
52
. Le Menteur résume tout en nous offrant un monde
sans
obligations ni sanctions, fermé sur soi mais recréé sans cesse à l’im
53
ligations ni sanctions, fermé sur soi mais recréé
sans
cesse à l’image de nos complaisances : il n’y a pas de réalité. Enfin
54
trouve qu’aussitôt nous ne pouvons plus croire à
Dieu
ni à Satan ! S’il n’y a pas de ciel, comme nous le dit Satan, il n’y
55
terroriserait s’il se montrait, et nous fuirions
sans
l’écouter, tandis que le péché nous fait moins peur qu’envie. Si nous
56
urrai pas dormir ! —, mais qui d’ailleurs mentent
sans
le moindre scrupule, sont égoïstes avec passion, et n’ont en général
57
du mal. Elles ne se doutent pas que le diable est
sans
aucun pouvoir sur nous ailleurs que dans notre péché, et par lui seul
58
tre péché, et par lui seul. Le diable-apparition,
sans
liens avec nous-mêmes et tout extérieur à nos fautes, celui-là n’est
59
nature, il peut sembler qu’il agit de soi-même et
sans
Auteur, en vertu d’une espèce d’inertie ou de force de l’habitude. Un
60
tive. C’est lui qui crée les situations extrêmes,
sans
issue. Les cas de ce genre seront les seuls où j’essaierai de décrire
61
re et déformer ce qui existe et fut bien fait par
Dieu
. Nos vices mêmes ne sont pas de véritables créations du diable, mais
62
ourment : elle ne pouvait se promener dans la rue
sans
se voir aussitôt attaquée par les oiseaux. Depuis des mois elle en ét
63
u mystère des oiseaux agresseurs. Un an s’écoula,
sans
progrès. Le médecin commençait à désespérer, il envisageait même d’ab
64
obéissance confiante — suivant la voie tracée par
Dieu
— ou vers une sorte de défi anxieux — suivant la voie de la divinisat
65
coutaient à la radio, soir après soir, des bruits
sans
suite, cacophonie abrutissante de musiques de tous les siècles, inter
66
nous n’aurons plus d’autre intercesseur auprès de
Dieu
que Christ lui-même. Mais l’homme auquel vous pensez n’est encore qu’
67
nce comme il l’affirme, ou qu’il soit un fléau de
Dieu
(c’est une nuance !) son destin ne dépend plus des hommes, pas même d
68
nt vous ; et après cela, vous pouvez le supprimer
sans
rien détruire de ce qui s’est fait par lui. Qu’il y ait eu dans ces t
69
formation de la première société ; et il existera
sans
aucun doute jusqu’à la fin de l’histoire de notre race. Hitler n’a fa
70
r l’idée d’au-delà, de transcendance ; d’intégrer
Dieu
lui-même dans la Nation. Comprenons bien ce que signifie, dans cette
71
e : elle s’est éteinte. Désert des hautes pierres
sans
âme, cimetière… L’envahisseur avait prophétisé : le 15 juin, j’entrer
72
ils ne savent ce qu’ils font. 21. Le Fléau de
Dieu
S’ils ne savent pas ce qu’ils font, pitié pour eux, sans doute ? (
73
l’œuvre du Führer, que le caractère de châtiment
sans
pitié des faiblesses du monde moderne, qu’a revêtu la violence hitlér
74
ut où une faiblesse s’est révélée, il l’a châtiée
sans
scrupules ni pardon. Il a été le châtiment automatique, l’Attila de n
75
e, l’Attila de notre civilisation, — son Fléau de
Dieu
. Mais cette absence de pitié, justement, nous rappelle l’un des noms
76
i importe ? Il sait qu’il a le temps pour lui, si
Dieu
garde l’éternité. Quel sera le nouveau plan stratégique du Malin ? Co
77
des coutumes nouvelles (en ceci protestant, mais
sans
la foi). Or les coutumes religieuses quelles qu’elles soient, sacrifi
78
de l’irresponsabilité universelle. Nous l’aimions
sans
le savoir, pour une raison précise : elle était l’état d’exception pr
79
s, avec honneur) ; suspension du droit ; dépenses
sans
limites ; sacrifices humains ; déguisements ; cortèges ; déchaînement
80
ntés de causer quelque turbulence. C’est calculer
sans
l’homme, sans son humanité, sans son délire — sans la nécessité vital
81
quelque turbulence. C’est calculer sans l’homme,
sans
son humanité, sans son délire — sans la nécessité vitale et créatrice
82
. C’est calculer sans l’homme, sans son humanité,
sans
son délire — sans la nécessité vitale et créatrice des grands délires
83
ans l’homme, sans son humanité, sans son délire —
sans
la nécessité vitale et créatrice des grands délires qui rythment notr
84
eur, à son orgueil de créature faite à l’image de
Dieu
et qui veut s’emparer du Ciel. Le diable a tiré bon parti des égareme
85
omme toutes les autres, un écran entre l’homme et
Dieu
, une fantasmagorie psychologique où l’homme n’adore que son propre re
86
iècles de nous faire comprendre que le Royaume de
Dieu
est en nous, que le Mal aussi est en nous, et que le champ de leur ba
87
t dressé contre nous. Et mort, il va nous occuper
sans
coup férir si nous n’admettons pas qu’il est une part de nous, la par
88
e mal ; ni de nous fourrer tous dans le même sac,
sans
distinctions, comme semblait le faire en 1939 un manifeste de l’Oxfor
89
pouvaient éveiller nos soupçons. Le xixe siècle,
sans
s’en douter, a remplacé la Providence par le progrès automatique. Dev
90
x croyants comme aux incroyants, de se manifester
sans
être massacrés15. Oui, mais encore faut-il qu’il y ait des croyants !
91
été vraiment vrai, il eût fallu agir d’urgence et
sans
réserve ; et si nous nous étions mis à agir sans réserve, nous aurion
92
sans réserve ; et si nous nous étions mis à agir
sans
réserve, nous aurions vu très vite que ce mal avait des racines dans
93
antifascistes qui ne veulent être que des antis —
sans
méfiance pour leur propre cas ! —, je ne puis m’empêcher de penser qu
94
s les hommes sont égaux, elle ne peut fonctionner
sans
humour, non plus qu’une machine sans huile et sans jeu entre ses part
95
fonctionner sans humour, non plus qu’une machine
sans
huile et sans jeu entre ses parties. C’est le sens de l’humour qui sa
96
ans humour, non plus qu’une machine sans huile et
sans
jeu entre ses parties. C’est le sens de l’humour qui sauve les hommes
97
ant intimement persuadé que la démocratie dépérit
sans
critique, dénonce d’avance comme totalitaires ceux qui verront dans l
98
ilité des mœurs.) Or ce système ne fonctionne pas
sans
illusions, compensées par autant de déceptions automatiques. La liber
99
olise la déesse du port de New York, en éclairant
sans
condition tous les humains. Regardez-la : cette déesse est abstraite,
100
venaient de perdre en Europe pour en avoir abusé
sans
plaisir. On s’en voudrait de commenter une situation où l’émotion la
101
t dans une double possibilité : faire le bien que
Dieu
veut, et qui l’affranchira ; ou faire le bien qu’il veut selon sa con
102
ve aussitôt enchaîné. Soyez libres « pour rien »,
sans
condition ni but, soyez libres de faire ce qu’il vous plaît, et vous
103
ibres de rejoindre et d’accomplir la vocation que
Dieu
vous donne, alors vous échapperez au cycle mécanique où vous ont jeté
104
res. Le simple fait qu’ils se sont mis à l’exiger
sans
condition ni but grand et définissant, prouve qu’ils s’en sont rendus
105
leur vie les vraies raisons de vivre. La liberté
sans
condition est un fantôme, annonciateur des pires tyrannies. J’en nomm
106
que le nom du chef, à toutes fins utiles, demeure
sans
importance pratique, ou inconnu. Quand il serait le diable en personn
107
Juge et connaître sa loi. On le condamne à mort,
sans
recours, malgré l’appui d’un avocat marron, sorte de prêtre, qui prét
108
sommes en train de pousser à fond une expérience
sans
précédent d’asepsie généralisée et d’extinction des risques avant ter
109
llement hilares. Vous ne mourrez plus. Ou si peu.
Sans
rien perdre… 32. Le démon de l’insignifiance … neither having t
110
is le diable les mène, car ils voudraient la paix
sans
lutte et la vertu sans tentations, et l’ordre par l’anesthésie, et la
111
car ils voudraient la paix sans lutte et la vertu
sans
tentations, et l’ordre par l’anesthésie, et la santé par la désinfect
112
dans nos prudences et contamine une paix acquise
sans
combat. Tout l’avantage, désormais, revient au diable. On sait l’hist
113
l’appartement. » « Je vous dis qu’ils savent tout
sans
rien entendre. Ce qu’ils entendent le mieux, c’est tout ce que vous n
114
ur qui se déchaînent dans vos silences conjugaux,
sans
même que vous le sachiez, sauf quand une lampe s’éteint ? » 34. Le
115
» mais « Paix sur la terre, et bonne volonté (de
Dieu
) envers les hommes ». Ce qui est complètement différent. 14. Je ne p
116
gnito divin, et c’est l’Incarnation, c’est-à-dire
Dieu
caché autant que révélé dans l’homme Jésus. Et quelques-uns seulement
117
oi révélée. Le diable nous empêche de reconnaître
Dieu
dans Jésus-Christ, mais à l’inverse, il nous empêche aussi de nous re
118
ation. Dès lors ils en étaient réduits à inventer
Dieu
. Mais on n’invente que ce que l’on est sans le savoir. Ils ont donc i
119
enter Dieu. Mais on n’invente que ce que l’on est
sans
le savoir. Ils ont donc inventé un « Dieu » qui était le moi conscien
120
’on est sans le savoir. Ils ont donc inventé un «
Dieu
» qui était le moi conscient ou inconscient de ses croyants. Une imag
121
le Dieu du Succès pour les robustes puritains, le
Dieu
philanthrope pour les avares et les timides, etc. Tout ceci pour la b
122
Les suivants, nos contemporains, n’ont pas dit «
Dieu
», moins hypocrites. Mais ils ont dit Nation, ou Race, ou Classe. Dan
123
Classe ou du dieu Race. Les dieux des hommes sont
sans
pardon. Ce sont des diables. Toutefois, le diable est sans doute moin
124
mon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils de
Dieu
vivant. Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, f
125
dale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de
Dieu
mais celles des hommes. » Qu’est-il donc arrivé ? Comment cette « pie
126
e l’Évangile et de la vie spirituelle, s’explique
sans
la moindre équivoque : Jésus après avoir fondé l’Église, a fait conna
127
tion. Alors Pierre s’est mis à le reprendre : « À
Dieu
ne plaise, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas ! » À peine fondée, l’Ég
128
Nom qu’elle renie pourtant du même souffle : « À
Dieu
ne plaise ! », dit Pierre. Or il plaisait à Dieu… En quelques lignes,
129
Dieu ne plaise ! », dit Pierre. Or il plaisait à
Dieu
… En quelques lignes, l’auteur de l’Évangile a décrit toute l’histoire
130
non la mort dont elle naîtrait. Le résultat, mais
sans
la condition… Car notre rôle est de durer, et nos responsabilités son
131
er comme un illuminé avec le trésor spirituel que
Dieu
nous a chargé d’administrer, nous son indigne serviteur… C’est Satan
132
dix ces maîtres de la pensée moderne vous avouent
sans
la moindre rougeur, légèrement étonnés de la question, qu’ils n’ont p
133
re occidentale. C’est donc se condamner à refaire
sans
le savoir les découvertes spirituelles mises en forme depuis plus de
134
ir s’en passer, mais ne se prive point d’en faire
sans
le savoir, et de la pire, quand il « adore Dieu dans la forêt mieux q
135
e sans le savoir, et de la pire, quand il « adore
Dieu
dans la forêt mieux qu’à l’Église », quand il prétend se « confier da
136
ette, dans un anglais de réfugié. Le Philanthrope
sans
hésiter lui remit un dollar, et poursuivit son chemin. Il marchait da
137
ens unique : la transmutation du temps en argent,
sans
retour. Certains prennent beaucoup de temps pour faire un peu d’argen
138
Temps, comme Dieu le Roi de l’Éternité. Le temps
sans
fin, voilà l’Enfer. La présence parfaite, voilà l’Éternité. 44. Le
139
rnité. 44. Le diable auteur « Point d’œuvre
sans
la collaboration du démon », dit André Gide, l’un des rares hommes qu
140
r avec la tentation luciférienne : se faire comme
Dieu
, se faire auteur, s’autoriser dans un monde autonome. Il est fatal qu
141
t qu’il était un vrai poète et du parti du diable
sans
le savoir ». Cette opinion s’est curieusement vulgarisée, dans notre
142
ieux écho de la rédemption dans son abîme d’ennui
sans
fin ? Un retour nostalgique du bien qu’il aurait provoqué malgré lui
143
nt la volupté dans le plus beau de ses Cantiques.
Dieu
lui-même ne cesse d’envoyer des songes prophétiques à ceux qui l’aime
144
r le moyen d’oracles prononcés au nom d’un destin
sans
appel. L’angoisse de l’homme moderne devant sa liberté peut se mesure
145
tions du Moyen Âge et des époques qui discutaient
sans
fin les cas de possession, c’est-à-dire d’individus particuliers se l
146
que d’ailleurs, une fois le coup réussi, on sera
Dieu
soi-même, donc maître de fixer le Bien et le Mal à sa guise. Alors i
147
uise. Alors ils entendirent la voix de l’Éternel
Dieu
, qui parcourait le jardin vers le soir, et l’homme et sa femme se cac
148
a femme se cachèrent loin de la face de l’Éternel
Dieu
, au milieu des arbres du jardin. Mais l’Éternel Dieu appela l’homme e
149
u, au milieu des arbres du jardin. Mais l’Éternel
Dieu
appela l’homme et lui dit : Où es-tu ? Il répondit : J’ai entendu ta
150
que je suis nu, et je me suis caché. Et l’Éternel
Dieu
dit : Qui t’a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l’arbre
151
donné de l’arbre, et j’en ai mangé. Et l’Éternel
Dieu
dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? La femme répondit : Le se
152
sibles, au sens précis de concentration d’hommes,
sans
la radio, les haut-parleurs, la presse et les transports rapides. Mai
153
trop vastes et trop complexes qui nous entourent
sans
nous encadrer et nous oppriment plus qu’elles ne nous soutiennent, il
154
e romantique qu’il leur suggère : faire mieux que
Dieu
, « se faire un nom » à eux, monter au ciel par leurs propres moyens p
155
raît que nous en sommes à peu près là. L’anarchie
sans
précédent de notre vocabulaire, en politique surtout, suffirait à tra
156
nnui plutôt que d’accepter le défi d’une vocation
sans
précédent, — elles le sont toutes. Allez demander aux jeunes gens d’
157
vent quelque emploi, c’est « un job » simplement,
sans
qualification ni préférence intime. Le goût de l’argent — ou son beso
158
se cacher dans les arbres avec le sot espoir que
Dieu
nous y oublie, soit que l’on monte dans les nues ou qu’à l’inverse on
159
à mon désir plutôt que de le brider encore… Il va
sans
dire que je ne compris que beaucoup plus tard ce qu’il y avait, dans
160
s sa force immobile, derrière le regard de l’être
sans
amour. Et partout où l’amour est contrefait, vous le reconnaîtrez à s
161
étros. Vous ne faites pas deux pas dans une ville
sans
y trouver quelque allusion. Elle règne sur l’énorme industrie des fil
162
il faudrait pour en faire quelque chose, l’appui
sans
restriction d’une morale dure, d’une coutume intransigeante, ou d’une
163
dividuel. En vous mariant devant la loi ou devant
Dieu
, vous prenez l’engagement d’être fidèle « dans les bons et les mauvai
164
est temps de décourager les innombrables amateurs
sans
vocation qui l’apprennent par correspondance dans les romans et dans
165
aît de l’exaltation, il donne enfin ce qu’il est,
sans
réserve. Mais à ce point, il donne aussi le pire. Le pire en lui, il
166
a vérité, dans toutes les occasions où il le peut
sans
compromettre son trésor secret : comme s’il cherchait à compenser par
167
t être un saint pour traverser une grande passion
sans
réjouir le diable ou susciter les plus subtils de ses démons. Il faud
168
sse à Ève en premier lieu. Il ne fait jamais rien
sans
calcul. Mais voilà ce romantique d’Adam qui s’y laisse prendre. Il s’
169
le mari est le chef de la femme, et que la femme
sans
l’homme ne peut être sauvée. C’est une constatation bien plus qu’une
170
sion pure, indépendante de tout objet, méprisant,
sans
toujours se l’avouer, celui qui s’offre à la fixer, — et d’autant plu
171
mêmes finiront par s’y tromper, et le gâchis sera
sans
remède. Qu’elles rusent, bien, mais cela doit vous amuser. Si vous le
172
S’il l’avait battue le premier… 56. Situations
sans
issue L’histoire que l’on vient de lire peut être celle d’un coupl
173
internationaux, se révèlent comme des situations
sans
issue, reconnaissons l’œuvre du diable. Il intervient, pour les porte
174
nse. Je pensais que le mieux serait de m’en aller
sans
bruit. Mais vous connaissez ces couloirs. Et je ne voulais pas être m
175
ent, j’aurais dû pousser la première porte venue,
sans
y penser, et je serais sorti comme j’étais entré. Mais le fait est qu
176
royez pas, je vais tirer ! 58. Ce livre est-il
sans
issue ? Le monde va finir. La seule raison pour laquelle il pourra
177
en meurt de plus en plus. C’est un cauchemar mais
sans
réveil possible. C’est le cauchemar de la réalité. La guerre existe a
178
tendue de la catastrophe, et qu’elle est vraiment
sans
limites ? Et qu’il n’y a qu’une humanité ? Et que c’est elle qui se t
179
et se bombarde ? Et que tout est inextricable et
sans
issue ? Que tout est faux, impossible, et réel. On me dit : « Il y a
180
c’est peut-être sa cruauté. Mais si l’époque est
sans
issue, si le cauchemar est vrai cette fois, s’il n’est plus de réveil
181
et soutenue, quand tout semblait perdu, gâché et
sans
remède, un chant profond qui ne cesse jamais, inaltérable et dominant
182
diable, béni et enregistré par les pasteurs. Mais
sans
entrer dans une discussion du puritanisme, je voudrais indiquer ceci
183
e sommes pas des dieux, et que nous ne sommes pas
Dieu
. Car alors, tout ne dépend pas de nous ! Le principe et la fin de l’O
184
la sommation, le sens final, sont dans la main de
Dieu
, qui est le Bien. Si au contraire, tout était dans nos mains, comme l
185
s dieux serait avéré, leur faillibilité démontrée
sans
recours. C’est pourquoi l’aide de l’archange Michel, chef suprême des
186
qui veut dire : Quis sicut Deus ? « Qui est comme
Dieu
? » Et ce cri terrasse le diable, cette lance transperce le serpent q
187
rnel. Ton cœur s’est élevé et tu as dit : Je suis
Dieu
, Je suis assis sur le siège de Dieu au sein des mers ! Toi tu es homm
188
dit : Je suis Dieu, Je suis assis sur le siège de
Dieu
au sein des mers ! Toi tu es homme, et non Dieu. Par ta sagesse et pa
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e Dieu au sein des mers ! Toi tu es homme, et non
Dieu
. Par ta sagesse et par ton intelligence Tu t’es acquis des richesses
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Parce que tu prends ta volonté pour la volonté de
Dieu
, Voici, je ferai venir contre toi des étrangers, Les plus violents d’
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ers. En face de ton meurtrier, diras-tu : Je suis
Dieu
? Tu seras homme, et non Dieu Sous la main de celui qui te tuera. Fa
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ans la confusion de nos mœurs. À nous l’effort, à
Dieu
l’issue et le jugement. Si nous perdons toutes nos batailles, le dest
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aturellement, comme des brutes… Ce sont des nuées
sans
eau, poussées par les vents ; des arbres d’automne sans fruits, deux
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au, poussées par les vents ; des arbres d’automne
sans
fruits, deux fois morts, déracinés ; des vagues furieuses de la mer,
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morale pure et désintéressée, serait un miracle.
Dieu
, qui ne doit de miracle à personne et qui n’en fait point d’inutiles,
196
teté n’est pas dans la certitude illusoire d’être
sans
péché. Il nous est au contraire révélé par le Christ lorsqu’il accept
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à, pour les Tyrans aussi ; une défaite absolue et
sans
recours, un élément premier de l’ordre impérissable. Or cet élément p
198
utes les choses créées, et de notre dépendance de
Dieu
. Alors nous sommes entrés dans le monde de l’arbitraire, où l’Arbitre
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tholicité fondamentale, déterminée et révélée par
Dieu
comme étant l’ordre de sa Création. Et nous avons à redécouvrir l’abs
200
u d’un bien et d’un mal déterminés et révélés par
Dieu
comme étant l’ordre de sa Volonté. Toute ma confiance repose dans la
201
e éternelle d’un accord qui sera le nom secret de
Dieu
. Ah ! nous pouvons mentir, tuer, et nous exclure, nous pouvons faire
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rticulière, ce ne sera qu’au prix de ma perte, et
sans
le savoir, que je contribuerai au plan providentiel. Mais si je répon
203
cu, qui est la relation de prochain à prochain30.
Sans
voisinage réel, vous n’êtes plus responsable de rien ni de personne.
204
tes plus responsable de rien ni de personne. Mais
sans
le sentiment de la responsabilité de chacun envers autrui, il n’est p
205
ociété dont la maxime est le « chacun pour soi et
Dieu
pour tous » de ceux qui ne croient pas en Dieu. C’est ce que nous voy
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et Dieu pour tous » de ceux qui ne croient pas en
Dieu
. C’est ce que nous voyons se produire dans les États atteints de giga
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ment et ne peuvent subsister bien longtemps l’une
sans
l’autre. Et l’ordre naît de leur alliance. Ceux qui n’ont pas encore
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mais seulement assumée par chacun comme un risque
sans
précédent ; qu’elle est « incompatible avec la faiblesse », comme le
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serait insuffisant de démasquer l’hypocrisie, et
Dieu
sait si les mots démocratie et liberté en sont une, pitoyable ou scan
210
’élucidation, qui dit le vrai en baissant le ton,
sans
nul effort de persuader. Je me tiens l’argument suivant : le gigantis
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ore si le mot avait un sens que l’on pût déclarer
sans
hésiter. Si chacun de vous savait ce qu’il défend. (Car se faire tuer
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des de ce genre : mais je sais trop qu’ils seront
sans
vertu dans le monde informe et gigantique où nous vivons. Et puis enf
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arie débile et bébête de nos foules, la démission
sans
élégance de nos élites, est-ce que c’est cela qu’il faut sauver au pr
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choses plus simplement encore, plus doucement et
sans
rien condamner : l’heure n’est-elle pas trop grande pour nos cris ? J
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rêve d’une anthologie de ces maximes d’une fierté
sans
jactance… J’imagine que l’humilité passe à travers les murs de la cel
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te. À deux heures aujourd’hui, je me suis enfermé
sans
plus bouger, entre mon fauteuil et ma table — les deux bras du fauteu
217
’autre restaurant dans ce quartier. Je suis monté
sans
dîner chez mes amis. Je n’en ai pas de plus charmants dans toute la v
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cidé à tout recommencer. Je ne puis entendre Bach
sans
avoir honte d’écrire. Comment frapper les mots d’une touche aussi all
219
e de dire vrai ? Et comment les séduire au rythme
sans
défaut, sans relâche et sans repentir, d’une pensée qui soit digne en
220
i ? Et comment les séduire au rythme sans défaut,
sans
relâche et sans repentir, d’une pensée qui soit digne encore d’être p
221
es séduire au rythme sans défaut, sans relâche et
sans
repentir, d’une pensée qui soit digne encore d’être pensée, d’être re
222
ince enveloppe grise pliée en V derrière la porte
sans
jour de la boîte métallique. J’ai passé ma robe de chambre et suis de
223
Ma faculté de petite voyance (voyance de détails
sans
intérêt) ne m’a jamais servi à rien, sinon à vérifier précisément, ch
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atelier au mois et n’ai donc plus qu’à déguerpir
sans
insister. 25 mars Écrit finis à six heures du matin. Église Saint-Mar
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uvoir donner à cette question directe une réponse
sans
détour, et cela tient à la nature même du sujet, ambiguë jusqu’à la c
226
l m’a eu, c’est qu’il agit ; or rien ne peut agir
sans
exister, sinon peut-être le Néant qui, par non-être, néantit42. Mon s
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er de lui d’une manière innocente ou détachée, ni
sans
une sorte d’indirect acte de foi ou d’athéisme. J’essaierai cependant
228
à dire ? Sinon que le mal que je vois agit en moi
sans
être moi. C’est un personnage étranger qui parasite mon individu. Je
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stallé dans tout cœur humain »44. Ni le diable ni
Dieu
n’existeraient pour nous si nous n’avions aucun moyen de les faire ex
230
on de l’existence du diable (ou de l’existence de
Dieu
) n’est donc pas une question détachée, détachable d’une expérience, f
231
é la question qui se pose ensuite : à savoir si «
Dieu
» ou « le diable », produits en nous et projetés par nous, coïncident
232
its en nous et projetés par nous, coïncident avec
Dieu
ou le diable tels qu’ils agissent hors de nous. Autocritique Je
233
adicalement impossible de connaître le diable que
Dieu
. Comme si j’étais donc dans l’idée que nous avons tous une expérience
234
e « péché » pour me faire concevoir et même dire,
sans
trop de crainte d’en être atteint, ce qui pèche ? Or je sais que l’ho
235
nt pas. Je parlais d’un ordre du monde, voulu par
Dieu
, auquel le diable nous incite à contrevenir. Mais aujourd’hui je ne s
236
es partis au pouvoir, lesquels n’existeraient pas
sans
eux ou perdraient vite leur prestige. Si les intellectuels n’ont jama
237
es reculs apparents du christianisme en Occident,
sans
parler de sa quasi-interdiction en URSS, de sa suppression en Chine,
238
e livre, on parlait déjà beaucoup de la « mort de
Dieu
», on en parlait depuis un peu plus d’un demi-siècle. Malraux avait r
239
is radicalement contre le diable et le condamnais
sans
rémission, mais surtout que je le haïssais comme un bourgeois hait l’
240
qui nous ordonne d’aimer nos ennemis, dont il est
sans
conteste le premier — Satan signifiant en hébreu l’Adversaire par exc
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dignation ou la fatigue, sa vigilance est presque
sans
défaut, et nous ne pourrons que la rendre plus parfaite encore en la
242
uetter pour le haïr serait de condamner ce diable
sans
lequel nous n’irions pas loin. Car en fait nous ne pouvons le tuer ni
243
it nous ne pouvons le tuer ni l’accepter, réussir
sans
sa connivence ni flancher et nous effondrer sans son agrément dédaign
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sans sa connivence ni flancher et nous effondrer
sans
son agrément dédaigneux. Tant que le monde est ce qu’il est — et n’es
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enri Matisse à qui l’on demandait s’il croyait en
Dieu
répondit : — Oui, quand je travaille. Je répondrai maintenant d’une m
246
re et que j’en souffre dans mon œuvre même. (Mais
sans
lui, l’eussè-je entreprise ?) De quoi je donnerai deux exemples, déve
247
e fit reproche d’avoir jeté ce mot « décréation »
sans
commentaires ni développement : j’avais touché quelque chose d’import
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vais touché quelque chose d’important, disait-il,
sans
faire le moindre effort pour étayer et exploiter ma découverte. À mes
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ntissant, le devenir du Rien, pôle d’anti-Esprit.
Dieu
sujet pur personnalise, le diable dépersonnalise, agent de la dissolu
250
inel : il abandonne cette dépouille qui va mourir
sans
lui sur la chaise électrique. Ce qui est proprement diabolique, c’est
251
Terre, sinon celui qui pourrait croire encore au
Dieu
barbu de la Sixtine, flottant dans l’espace intersidéral. Mais j’ai r
252
mystique mise en pratique, par l’humilité devant
Dieu
et la fierté de la personne devant l’espèce et l’uniforme. Mais le di
253
mense fortune dilapidée, tout en « réservant pour
Dieu
son âme et sa vie ». Pareille « niaiserie » existe même chez Faust :
254
l qui m’échoit, si je la garde pour moi et « pour
Dieu
», que me sont alors cette puissance, et ces amours et ces richesses
255
ites —, comment me garder pur de toute aliénation
sans
perdre du même coup mes moyens de vivre ? On voit ici que le pacte av
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c’est la part de « l’esprit qui toujours nie » et
sans
lequel nous serions comme les singes — mais aussi dans la décréation,
257
tournant de nos raisons de vivre et de leur quête
sans
fin, par l’offre de mieux vivre selon le monde : dans la série, l’imi
258
es grandes religions avaient conçus comme ceux du
Dieu
suprême, la physique et la mathématique peuvent les transférer au Cos
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l’évanouissement final de tout attrait. Mais le
Dieu
que l’on prie en vérité est celui qui s’est fait connaître par cela j
260
égrer ni réfuter. Et c’est la seule définition de
Dieu
donnée par sa révélation en Jésus-Christ : « Dieu est Amour. » 39
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Dieu donnée par sa révélation en Jésus-Christ : «
Dieu
est Amour. » 39. Il s’agit de La Part du diable , qui devait par