1 Introduction Que la connaissance du vrai danger nous guérit des fausses peurs Au desse

2 Au dessert nous étions d’accord : ce qui manque le plus aux démocraties en général, et à l’Amérique en particulier, c’es

3 i manque le plus aux démocraties en général, et à l’ Amérique en particulier, c’est de croire au diable. On sortit de table

4 en général, et à l’Amérique en particulier, c’est de croire au diable. On sortit de table. C’était au club. Tandis que nou

5 particulier, c’est de croire au diable. On sortit de table. C’était au club. Tandis que nous attendions l’ascenseur, je di

6 able. C’était au club. Tandis que nous attendions l’ ascenseur, je dis au Philosophe1 : — Fort bien, mais si je parlais du

7 pour un personnage diabolique, ou qui sait, pour le diable lui-même ! — Peut-être devriez-vous accepter le risque ? répon

8 able lui-même ! — Peut-être devriez-vous accepter le risque ? répondit-il avec sa grande douceur. La porte de l’ascenseur

9 r le risque ? répondit-il avec sa grande douceur. La porte de l’ascenseur s’ouvrait, nous entrâmes. — Ce serait enfin une

10 ue ? répondit-il avec sa grande douceur. La porte de l’ascenseur s’ouvrait, nous entrâmes. — Ce serait enfin une situation

11 ? répondit-il avec sa grande douceur. La porte de l’ ascenseur s’ouvrait, nous entrâmes. — Ce serait enfin une situation tr

12 ’il existe ! — Je sais une belle histoire, reprit le Philosophe. Elle se passe dans votre pays natal. L’un des premiers ap

13 des premiers apôtres irlandais qui évangélisèrent la Suisse expliquait à son auditoire de paysans que les martyrs sont nos

14 angélisèrent la Suisse expliquait à son auditoire de paysans que les martyrs sont nos meilleurs intercesseurs auprès de Di

15 Suisse expliquait à son auditoire de paysans que les martyrs sont nos meilleurs intercesseurs auprès de Dieu. Les pâtres d

16 sont nos meilleurs intercesseurs auprès de Dieu. Les pâtres de la Suisse alpestre sont des gens simples et réalistes. Ils

17 eilleurs intercesseurs auprès de Dieu. Les pâtres de la Suisse alpestre sont des gens simples et réalistes. Ils crurent l’

18 leurs intercesseurs auprès de Dieu. Les pâtres de la Suisse alpestre sont des gens simples et réalistes. Ils crurent l’apô

19 e sont des gens simples et réalistes. Ils crurent l’ apôtre. Ils le crurent si bien qu’ils le tuèrent ! Et le plus beau, c’

20 s simples et réalistes. Ils crurent l’apôtre. Ils le crurent si bien qu’ils le tuèrent ! Et le plus beau, c’est que cela r

21 s crurent l’apôtre. Ils le crurent si bien qu’ils le tuèrent ! Et le plus beau, c’est que cela réussit : ils devinrent chr

22 re. Ils le crurent si bien qu’ils le tuèrent ! Et le plus beau, c’est que cela réussit : ils devinrent chrétiens. Nous sui

23 réussit : ils devinrent chrétiens. Nous suivions le groupe qui se dirigeait vers les salons. Et je pensais : il nous faut

24 ns. Nous suivions le groupe qui se dirigeait vers les salons. Et je pensais : il nous faut de ces paraboles pour nous rappe

25 ait vers les salons. Et je pensais : il nous faut de ces paraboles pour nous rappeler combien il est dangereux de dire la

26 boles pour nous rappeler combien il est dangereux de dire la vérité en général, et la vérité chrétienne en particulier. Da

27 ur nous rappeler combien il est dangereux de dire la vérité en général, et la vérité chrétienne en particulier. Dangereux

28 il est dangereux de dire la vérité en général, et la vérité chrétienne en particulier. Dangereux pour celui qui la dit ! S

29 rétienne en particulier. Dangereux pour celui qui la dit ! Si nous voulons être chrétiens, soit, mais sachons de quel prix

30 i nous voulons être chrétiens, soit, mais sachons de quel prix cela se paye. Il y a dix-neuf siècles que ce Prix a été fix

31 se remit à parler des nouvelles du jour comme si le diable n’existait pas. Pourtant le Philosophe me prit encore à part :

32 jour comme si le diable n’existait pas. Pourtant le Philosophe me prit encore à part : — Pourquoi n’écririez-vous pas un

33 art : — Pourquoi n’écririez-vous pas un livre sur le diable ? J’y songeais depuis quelques instants. ⁂ Ce n’est pas sans q

34 e que j’ai senti ce livre se proposer à moi : car de l’auteur ou du sujet, sait-on jamais lequel a choisi l’autre ? Parler

35 ue j’ai senti ce livre se proposer à moi : car de l’ auteur ou du sujet, sait-on jamais lequel a choisi l’autre ? Parler du

36 re sur lui, n’était-ce pas une manière imprudente de le provoquer publiquement ? Je songeais à cette phrase de Kafka : « L

37 sur lui, n’était-ce pas une manière imprudente de le provoquer publiquement ? Je songeais à cette phrase de Kafka : « L’un

38 ovoquer publiquement ? Je songeais à cette phrase de Kafka : « L’un des artifices de séduction les plus efficaces du diabl

39 is à cette phrase de Kafka : « L’un des artifices de séduction les plus efficaces du diable, c’est de nous provoquer au co

40 rase de Kafka : « L’un des artifices de séduction les plus efficaces du diable, c’est de nous provoquer au combat. C’est co

41 de séduction les plus efficaces du diable, c’est de nous provoquer au combat. C’est comme la lutte avec une femme, qui fi

42 e, c’est de nous provoquer au combat. C’est comme la lutte avec une femme, qui finit au lit. » Mais on n’écrit jamais impu

43 Mais on n’écrit jamais impunément, quel que soit le sujet en cause. Il est vrai que pour certains auteurs, l’acte d’écrir

44 en cause. Il est vrai que pour certains auteurs, l’ acte d’écrire résulte simplement d’une démangeaison de l’esprit que l’

45 se. Il est vrai que pour certains auteurs, l’acte d’ écrire résulte simplement d’une démangeaison de l’esprit que l’on calm

46 tains auteurs, l’acte d’écrire résulte simplement d’ une démangeaison de l’esprit que l’on calme en grattant du papier, san

47 te d’écrire résulte simplement d’une démangeaison de l’esprit que l’on calme en grattant du papier, sans nul souci des con

48 d’écrire résulte simplement d’une démangeaison de l’ esprit que l’on calme en grattant du papier, sans nul souci des conséq

49 lte simplement d’une démangeaison de l’esprit que l’ on calme en grattant du papier, sans nul souci des conséquences. Mais

50 dans ce sens que chaque vérité comporte une part d’ accusation pour notre vie, et tend à déranger cet équilibre de pieux m

51 pour notre vie, et tend à déranger cet équilibre de pieux mensonges tacitement admis, sans lesquels « l’existence deviend

52 pieux mensonges tacitement admis, sans lesquels «  l’ existence deviendrait impossible »… L’eau, remarquait un humoriste, es

53 lesquels « l’existence deviendrait impossible »… L’ eau, remarquait un humoriste, est ce liquide si impur qu’une seule gou

54 t pour troubler une absinthe. Ainsi chaque goutte de vérité trouble la vie. Mais c’est de quoi l’on peut faire son ivresse

55 e absinthe. Ainsi chaque goutte de vérité trouble la vie. Mais c’est de quoi l’on peut faire son ivresse. Je n’aime écrire

56 haque goutte de vérité trouble la vie. Mais c’est de quoi l’on peut faire son ivresse. Je n’aime écrire que des livres dan

57 utte de vérité trouble la vie. Mais c’est de quoi l’ on peut faire son ivresse. Je n’aime écrire que des livres dangereux.

58 eux. ⁂ Cependant, publier pose un autre problème. L’ époque n’est-elle pas assez consternante et consternée, les esprits pa

59 n’est-elle pas assez consternante et consternée, les esprits pas assez égarés ? Faut-il encore jeter le diable dans la bag

60 s esprits pas assez égarés ? Faut-il encore jeter le diable dans la bagarre à l’heure où nous aurions besoin, dit-on, d’un

61 ssez égarés ? Faut-il encore jeter le diable dans la bagarre à l’heure où nous aurions besoin, dit-on, d’un « message posi

62 Faut-il encore jeter le diable dans la bagarre à l’ heure où nous aurions besoin, dit-on, d’un « message positif » et rass

63 bagarre à l’heure où nous aurions besoin, dit-on, d’ un « message positif » et rassurant ? Eh bien, surtout que l’on ne se

64 age positif » et rassurant ? Eh bien, surtout que l’ on ne se rassure pas ! L’une des raisons pour lesquelles le trouble em

65 e rassure pas ! L’une des raisons pour lesquelles le trouble empire, dans le monde, c’est qu’on a peur de regarder en face

66 s raisons pour lesquelles le trouble empire, dans le monde, c’est qu’on a peur de regarder en face ses vraies causes. Nous

67 trouble empire, dans le monde, c’est qu’on a peur de regarder en face ses vraies causes. Nous croyons à trente-six-mille m

68 ns trente-six-mille périls, mais nous avons cessé de croire au Mal et de redouter le vrai Péril. Montrer la réalité du dia

69 périls, mais nous avons cessé de croire au Mal et de redouter le vrai Péril. Montrer la réalité du diable dans ce monde, c

70 nous avons cessé de croire au Mal et de redouter le vrai Péril. Montrer la réalité du diable dans ce monde, ce n’est pas

71 oire au Mal et de redouter le vrai Péril. Montrer la réalité du diable dans ce monde, ce n’est pas augmenter la peur, c’es

72 é du diable dans ce monde, ce n’est pas augmenter la peur, c’est lui donner son véritable Objet. C’est faire peur de la bo

73 lui donner son véritable Objet. C’est faire peur de la bonne manière. Et c’est peut-être le moyen de nous guérir des faus

74 i donner son véritable Objet. C’est faire peur de la bonne manière. Et c’est peut-être le moyen de nous guérir des fausses

75 aire peur de la bonne manière. Et c’est peut-être le moyen de nous guérir des fausses angoisses qui nous paralysaient, ou

76 de la bonne manière. Et c’est peut-être le moyen de nous guérir des fausses angoisses qui nous paralysaient, ou de l’ango

77 r des fausses angoisses qui nous paralysaient, ou de l’angoisse de faux périls. On n’est jamais plus en danger que dans le

78 es fausses angoisses qui nous paralysaient, ou de l’ angoisse de faux périls. On n’est jamais plus en danger que dans les m

79 angoisses qui nous paralysaient, ou de l’angoisse de faux périls. On n’est jamais plus en danger que dans les moments où l

80 x périls. On n’est jamais plus en danger que dans les moments où l’on se trompe sur la vraie direction de la menace, et où

81 est jamais plus en danger que dans les moments où l’ on se trompe sur la vraie direction de la menace, et où l’on tend ses

82 danger que dans les moments où l’on se trompe sur la vraie direction de la menace, et où l’on tend ses énergies dans une d

83 moments où l’on se trompe sur la vraie direction de la menace, et où l’on tend ses énergies dans une défense orientée ver

84 ments où l’on se trompe sur la vraie direction de la menace, et où l’on tend ses énergies dans une défense orientée vers l

85 trompe sur la vraie direction de la menace, et où l’ on tend ses énergies dans une défense orientée vers le vide, cependant

86 tend ses énergies dans une défense orientée vers le vide, cependant que l’Ennemi s’approche par-derrière. Identifier l’En

87 une défense orientée vers le vide, cependant que l’ Ennemi s’approche par-derrière. Identifier l’Ennemi, mesurer sa puissa

88 que l’Ennemi s’approche par-derrière. Identifier l’ Ennemi, mesurer sa puissance, tel est le sujet de ce petit ouvrage. To

89 dentifier l’Ennemi, mesurer sa puissance, tel est le sujet de ce petit ouvrage. Toutefois, qu’on ne s’attende pas à un por

90 l’Ennemi, mesurer sa puissance, tel est le sujet de ce petit ouvrage. Toutefois, qu’on ne s’attende pas à un portrait du

91 le : il faut tenir tous ses portraits pour autant de victoires qu’il remporte sur notre complaisance ou nos crédulités. Le

92 emporte sur notre complaisance ou nos crédulités. Le diable est l’anti-modèle absolu, son essence étant précisément le dég

93 tre complaisance ou nos crédulités. Le diable est l’ anti-modèle absolu, son essence étant précisément le déguisement, l’us

94 anti-modèle absolu, son essence étant précisément le déguisement, l’usurpation des apparences, le bluff éhonté ou subtil,

95 lu, son essence étant précisément le déguisement, l’ usurpation des apparences, le bluff éhonté ou subtil, bref, l’art de f

96 ment le déguisement, l’usurpation des apparences, le bluff éhonté ou subtil, bref, l’art de faire mentir les formes. À déf

97 des apparences, le bluff éhonté ou subtil, bref, l’ art de faire mentir les formes. À défaut donc d’une peinture impossibl

98 pparences, le bluff éhonté ou subtil, bref, l’art de faire mentir les formes. À défaut donc d’une peinture impossible, ou

99 uff éhonté ou subtil, bref, l’art de faire mentir les formes. À défaut donc d’une peinture impossible, ou trop aisément pit

100 , l’art de faire mentir les formes. À défaut donc d’ une peinture impossible, ou trop aisément pittoresque, on tentera de d

101 ossible, ou trop aisément pittoresque, on tentera de décrire l’œuvre du diable au temps présent, en face de nous et parmi

102 trop aisément pittoresque, on tentera de décrire l’ œuvre du diable au temps présent, en face de nous et parmi nous : le g

103 au temps présent, en face de nous et parmi nous : le grand Truquage. La plupart des auteurs qui se sont occupés du diable,

104 t : comme tous ceux qui ne croient pas au bien, à la délicatesse, à la grandeur, à l’âme, le Malin est un homme à trucs. C

105 x qui ne croient pas au bien, à la délicatesse, à la grandeur, à l’âme, le Malin est un homme à trucs. C’est l’agent doubl

106 t pas au bien, à la délicatesse, à la grandeur, à l’ âme, le Malin est un homme à trucs. C’est l’agent double, triple, cent

107 u bien, à la délicatesse, à la grandeur, à l’âme, le Malin est un homme à trucs. C’est l’agent double, triple, centuple, l

108 ur, à l’âme, le Malin est un homme à trucs. C’est l’ agent double, triple, centuple, l’agent multiple à l’infini. Bornons-n

109 à trucs. C’est l’agent double, triple, centuple, l’ agent multiple à l’infini. Bornons-nous à ses tours les plus simples,

110 gent double, triple, centuple, l’agent multiple à l’ infini. Bornons-nous à ses tours les plus simples, ceux qui prennent à

111 ent multiple à l’infini. Bornons-nous à ses tours les plus simples, ceux qui prennent à coup sûr le plus grand nombre d’hom

112 rs les plus simples, ceux qui prennent à coup sûr le plus grand nombre d’hommes dans les basses époques spirituelles. ⁂ En

113 ceux qui prennent à coup sûr le plus grand nombre d’ hommes dans les basses époques spirituelles. ⁂ Encore un mot. On se tr

114 ent à coup sûr le plus grand nombre d’hommes dans les basses époques spirituelles. ⁂ Encore un mot. On se tromperait sur l’

115 irituelles. ⁂ Encore un mot. On se tromperait sur l’ intention de ce petit traité, si l’on y voyait un effort pour « démont

116 ⁂ Encore un mot. On se tromperait sur l’intention de ce petit traité, si l’on y voyait un effort pour « démontrer » l’exis

117 tromperait sur l’intention de ce petit traité, si l’ on y voyait un effort pour « démontrer » l’existence du diable. Il ne

118 té, si l’on y voyait un effort pour « démontrer » l’ existence du diable. Il ne s’agit ici que d’un essai d’interpréter cer

119 rer » l’existence du diable. Il ne s’agit ici que d’ un essai d’interpréter certains déboires de notre temps, en les rappor

120 stence du diable. Il ne s’agit ici que d’un essai d’ interpréter certains déboires de notre temps, en les rapportant à l’ac

121 ci que d’un essai d’interpréter certains déboires de notre temps, en les rapportant à l’action du seul être qui s’en réjou

122 ’interpréter certains déboires de notre temps, en les rapportant à l’action du seul être qui s’en réjouisse. New York, jan

123 ains déboires de notre temps, en les rapportant à l’ action du seul être qui s’en réjouisse. New York, janvier 1942. 1.

124 éjouisse. New York, janvier 1942. 1. Il s’agit de Jacques Maritain. Le dialogue eut lieu en décembre 1941, à New York.

125 janvier 1942. 1. Il s’agit de Jacques Maritain. Le dialogue eut lieu en décembre 1941, à New York.

126 Première partieL’Incognito et la révélation 1. Le premier tour C’est dans les Petits Poèmes en

127 a révélation 1. Le premier tour C’est dans les Petits Poèmes en prose de Baudelaire que l’on peut lire la phrase la

128 ier tour C’est dans les Petits Poèmes en prose de Baudelaire que l’on peut lire la phrase la plus profonde écrite par u

129 dans les Petits Poèmes en prose de Baudelaire que l’ on peut lire la phrase la plus profonde écrite par un moderne sur Sata

130 Poèmes en prose de Baudelaire que l’on peut lire la phrase la plus profonde écrite par un moderne sur Satan : La plus bel

131 prose de Baudelaire que l’on peut lire la phrase la plus profonde écrite par un moderne sur Satan : La plus belle ruse du

132 a plus profonde écrite par un moderne sur Satan : La plus belle ruse du diable est de nous persuader qu’il n’existe pas.

133 erne sur Satan : La plus belle ruse du diable est de nous persuader qu’il n’existe pas. 2. L’incognito Reconnaissons

134 e est de nous persuader qu’il n’existe pas. 2. L’ incognito Reconnaissons que ce tour n’a jamais mieux réussi que dan

135 sons que ce tour n’a jamais mieux réussi que dans l’ époque contemporaine. Même, quand nous croyons « encore » en Dieu, nou

136 core » en Dieu, nous croyons si peu au diable que l’ on m’accusera certainement d’obscurantisme, ou simplement de manque de

137 si peu au diable que l’on m’accusera certainement d’ obscurantisme, ou simplement de manque de sérieux, si je persiste en m

138 usera certainement d’obscurantisme, ou simplement de manque de sérieux, si je persiste en mon projet de lui consacrer tout

139 ainement d’obscurantisme, ou simplement de manque de sérieux, si je persiste en mon projet de lui consacrer tout un livre.

140 e manque de sérieux, si je persiste en mon projet de lui consacrer tout un livre. Le premier tour du diable est son incogn

141 ito. Dieu dit : « Je suis celui qui suis. » Mais le diable toujours jaloux d’imiter Dieu, fût-ce à rebours puisqu’il voit

142 celui qui suis. » Mais le diable toujours jaloux d’ imiter Dieu, fût-ce à rebours puisqu’il voit tout d’en bas, nous dit c

143 imiter Dieu, fût-ce à rebours puisqu’il voit tout d’ en bas, nous dit comme Ulysse au Cyclope : « Je me nomme Personne, il

144 lope : « Je me nomme Personne, il n’y a personne. De qui aurais-tu peur ? Vas-tu trembler devant l’inexistant ? » En Angle

145 e. De qui aurais-tu peur ? Vas-tu trembler devant l’ inexistant ? » En Angleterre, au xviie siècle encore, circulait une g

146 re, circulait une gravure inspirée des diableries de Breughel et de Bosch. Elle représentait un personnage doté d’une tête

147 ne gravure inspirée des diableries de Breughel et de Bosch. Elle représentait un personnage doté d’une tête cornue et de d

148 et de Bosch. Elle représentait un personnage doté d’ une tête cornue et de deux pieds fourchus, mais dont le corps restait

149 résentait un personnage doté d’une tête cornue et de deux pieds fourchus, mais dont le corps restait invisible. Et le titr

150 tête cornue et de deux pieds fourchus, mais dont le corps restait invisible. Et le titre était : Nobody. Comme le chat d

151 ourchus, mais dont le corps restait invisible. Et le titre était : Nobody. Comme le chat de Cheshire dans Alice, le diabl

152 ait invisible. Et le titre était : Nobody. Comme le chat de Cheshire dans Alice, le diable a, de nos jours, achevé de dis

153 sible. Et le titre était : Nobody. Comme le chat de Cheshire dans Alice, le diable a, de nos jours, achevé de disparaître

154  : Nobody. Comme le chat de Cheshire dans Alice, le diable a, de nos jours, achevé de disparaître, ne laissant plus flott

155 omme le chat de Cheshire dans Alice, le diable a, de nos jours, achevé de disparaître, ne laissant plus flotter dans l’air

156 ire dans Alice, le diable a, de nos jours, achevé de disparaître, ne laissant plus flotter dans l’air qu’un rire impercept

157 evé de disparaître, ne laissant plus flotter dans l’ air qu’un rire imperceptible aux gens pressés. Cependant, la Bible dén

158 n rire imperceptible aux gens pressés. Cependant, la Bible dénonce l’existence du diable à chaque page, de la première où

159 ble aux gens pressés. Cependant, la Bible dénonce l’ existence du diable à chaque page, de la première où il apparaît sous

160 ible dénonce l’existence du diable à chaque page, de la première où il apparaît sous la forme du serpent, jusqu’à l’avant-

161 à chaque page, de la première où il apparaît sous la forme du serpent, jusqu’à l’avant-dernière où nous voyons Satan lié p

162 où il apparaît sous la forme du serpent, jusqu’à l’ avant-dernière où nous voyons Satan lié pour mille ans, puis délié et

163 an lié pour mille ans, puis délié et déchaîné sur les quatre parties du monde pour les tromper et pour les faire se battre

164 et déchaîné sur les quatre parties du monde pour les tromper et pour les faire se battre sans raison alléguée, finalement

165 quatre parties du monde pour les tromper et pour les faire se battre sans raison alléguée, finalement flamboyé par le feu

166 tre sans raison alléguée, finalement flamboyé par le feu de ciel et précipité dans un étang de flammes et de soufre avec s

167 s raison alléguée, finalement flamboyé par le feu de ciel et précipité dans un étang de flammes et de soufre avec ses faux

168 oyé par le feu de ciel et précipité dans un étang de flammes et de soufre avec ses faux prophètes, pour y être tourmenté n

169 de ciel et précipité dans un étang de flammes et de soufre avec ses faux prophètes, pour y être tourmenté nuit et jour au

170 e tourmenté nuit et jour aux siècles des siècles. La Bible — c’est un fait trop peu connu — parle beaucoup moins du mal en

171 éral que du Malin personnifié (tout au moins dans les textes originaux). Si l’on croit à la vérité de la Bible, il est impo

172 fié (tout au moins dans les textes originaux). Si l’ on croit à la vérité de la Bible, il est impossible de douter un seul

173 moins dans les textes originaux). Si l’on croit à la vérité de la Bible, il est impossible de douter un seul instant de la

174 les textes originaux). Si l’on croit à la vérité de la Bible, il est impossible de douter un seul instant de la réalité d

175 s textes originaux). Si l’on croit à la vérité de la Bible, il est impossible de douter un seul instant de la réalité du d

176 croit à la vérité de la Bible, il est impossible de douter un seul instant de la réalité du diable. Mais qui croit encore

177 ible, il est impossible de douter un seul instant de la réalité du diable. Mais qui croit encore à la Bible, sérieusement,

178 e, il est impossible de douter un seul instant de la réalité du diable. Mais qui croit encore à la Bible, sérieusement, da

179 de la réalité du diable. Mais qui croit encore à la Bible, sérieusement, dans un monde où l’on croit aux journaux ? C’est

180 encore à la Bible, sérieusement, dans un monde où l’ on croit aux journaux ? C’est un fait : l’homme moderne éprouve moins

181 onde où l’on croit aux journaux ? C’est un fait : l’ homme moderne éprouve moins de peine à prêter foi aux mensonges du jou

182 x ? C’est un fait : l’homme moderne éprouve moins de peine à prêter foi aux mensonges du jour qu’aux éternelles vérités tr

183 du jour qu’aux éternelles vérités transmises par les livres sacrés. L’homme moderne — en moi-même d’abord et par la voix q

184 rnelles vérités transmises par les livres sacrés. L’ homme moderne — en moi-même d’abord et par la voix que vont lui donner

185 rés. L’homme moderne — en moi-même d’abord et par la voix que vont lui donner mes lecteurs — m’arrête, au seuil de cette é

186 vont lui donner mes lecteurs — m’arrête, au seuil de cette étude, et me dit avec un sourire d’indulgente incrédulité : — «

187 u seuil de cette étude, et me dit avec un sourire d’ indulgente incrédulité : — « Vous croyez donc au diable ? Auquel ? Cel

188 e. Elles traduisent fort exactement nos attitudes de pensée les plus courantes. Négliger d’y répondre serait se condamner

189 raduisent fort exactement nos attitudes de pensée les plus courantes. Négliger d’y répondre serait se condamner à baser tou

190 attitudes de pensée les plus courantes. Négliger d’ y répondre serait se condamner à baser tout un livre sur un quiproquo.

191 un quiproquo. 3. Pour ceux qui n’en voient que la queue Abordons la difficulté par son aspect simple et banal, selon

192 our ceux qui n’en voient que la queue Abordons la difficulté par son aspect simple et banal, selon qu’elle se présente

193 un grand vieillard à barbe blanche, Père éternel de Michel-Ange tonnant au ciel violent de la Sixtine. On nous dit « diab

194 re éternel de Michel-Ange tonnant au ciel violent de la Sixtine. On nous dit « diable », et nous voyons un démon ricanant

195 éternel de Michel-Ange tonnant au ciel violent de la Sixtine. On nous dit « diable », et nous voyons un démon ricanant et

196 yons un démon ricanant et cornu, qui circule dans l’ ombre animé des plus mauvaises intentions. Ces réflexes d’optique inté

197 animé des plus mauvaises intentions. Ces réflexes d’ optique intérieure ne prouvent rien sur Dieu, ni sur son existence. Ma

198 médiévaux. Supposons un instant qu’il s’agisse là d’ un camouflage prémédité du diable. À première vue, il paraîtra rudimen

199 se dissimule derrière sa propre image. Il choisit de revêtir une apparence grotesque qui a pour effet certain de le rendre

200 une apparence grotesque qui a pour effet certain de le rendre inoffensif aux yeux des personnes instruites. Car si le dia

201 e apparence grotesque qui a pour effet certain de le rendre inoffensif aux yeux des personnes instruites. Car si le diable

202 ffensif aux yeux des personnes instruites. Car si le diable est simplement le démon rouge armé d’un grand trident, ou le f

203 onnes instruites. Car si le diable est simplement le démon rouge armé d’un grand trident, ou le faune à barbiche de chèvre

204 r si le diable est simplement le démon rouge armé d’ un grand trident, ou le faune à barbiche de chèvre et à longue queue d

205 lement le démon rouge armé d’un grand trident, ou le faune à barbiche de chèvre et à longue queue des légendes populaires,

206 e armé d’un grand trident, ou le faune à barbiche de chèvre et à longue queue des légendes populaires, qui se donnerait en

207 des légendes populaires, qui se donnerait encore la peine d’y croire, ou même de déclarer qu’il n’y croit pas ? Ainsi, pa

208 ndes populaires, qui se donnerait encore la peine d’ y croire, ou même de déclarer qu’il n’y croit pas ? Ainsi, par un tour

209 se donnerait encore la peine d’y croire, ou même de déclarer qu’il n’y croit pas ? Ainsi, par un tour astucieux, l’image

210 ’il n’y croit pas ? Ainsi, par un tour astucieux, l’ image automatique et médiévale qu’éveille en nous le nom du diable est

211 image automatique et médiévale qu’éveille en nous le nom du diable est devenue la Tarnkappe, le manteau qui rend invisible

212 e qu’éveille en nous le nom du diable est devenue la Tarnkappe, le manteau qui rend invisible et que Satan lui-même agite

213 n nous le nom du diable est devenue la Tarnkappe, le manteau qui rend invisible et que Satan lui-même agite devant nos yeu

214 que et bouffonne n’a pas médiocrement contribué à la réussite du premier tour que dénonce Baudelaire. Beaucoup s’y arrêten

215 ment peut-on perdre son temps avec ces balivernes d’ un autre âge ? » Or il me semble que ce sont eux qui s’y laissent pren

216 sont eux qui s’y laissent prendre ! Fascinés par l’ image traditionnelle et trop évidemment puérile, ils ne se doutent pas

217 rop évidemment puérile, ils ne se doutent pas que le diable agit ailleurs, sans queue ni barbe, par leurs mains peut-être.

218 t-être. Ce qui me paraît incroyable, ce n’est pas le diable, et ce ne sont pas les anges, mais bien la candeur et la crédu

219 oyable, ce n’est pas le diable, et ce ne sont pas les anges, mais bien la candeur et la crédulité des sceptiques, et l’impa

220 le diable, et ce ne sont pas les anges, mais bien la candeur et la crédulité des sceptiques, et l’impardonnable sophisme d

221 ce ne sont pas les anges, mais bien la candeur et la crédulité des sceptiques, et l’impardonnable sophisme dont ils se mon

222 ien la candeur et la crédulité des sceptiques, et l’ impardonnable sophisme dont ils se montrent les victimes : « Le diable

223 et l’impardonnable sophisme dont ils se montrent les victimes : « Le diable est un bonhomme à cornes rouges et à longue qu

224 le sophisme dont ils se montrent les victimes : «  Le diable est un bonhomme à cornes rouges et à longue queue ; or je ne p

225 u’il demandait. Et ceux qui en restent aux contes de bonnes femmes, ce sont ceux qui refusent de croire au diable à cause

226 ontes de bonnes femmes, ce sont ceux qui refusent de croire au diable à cause de l’image qu’ils s’en font, et qui est tiré

227 ceux qui refusent de croire au diable à cause de l’ image qu’ils s’en font, et qui est tirée des contes de bonnes femmes.

228 age qu’ils s’en font, et qui est tirée des contes de bonnes femmes. 4. Réalité du mythe Mais si nous écartons ce voi

229 uverons-nous ? Un mythe ou une réalité ? Derrière l’ image d’un pittoresque inefficace et désuet — y a-t-il quelqu’un ? Cet

230 nous ? Un mythe ou une réalité ? Derrière l’image d’ un pittoresque inefficace et désuet — y a-t-il quelqu’un ? Cette fois-

231 e et désuet — y a-t-il quelqu’un ? Cette fois-ci, la question paraît grave pour nos esprits rationalo-matérialistes. Je la

232 rave pour nos esprits rationalo-matérialistes. Je la crois mal posée mais, dans le fait, c’est ainsi qu’elle se pose à nou

233 o-matérialistes. Je la crois mal posée mais, dans le fait, c’est ainsi qu’elle se pose à nous. (Ou que le diable nous la p

234 fait, c’est ainsi qu’elle se pose à nous. (Ou que le diable nous la pose.) — Le diable n’est qu’un mythe, nous dira l’hist

235 si qu’elle se pose à nous. (Ou que le diable nous la pose.) — Le diable n’est qu’un mythe, nous dira l’historien. Preuve e

236 e pose à nous. (Ou que le diable nous la pose.) — Le diable n’est qu’un mythe, nous dira l’historien. Preuve en soit que j

237 a pose.) — Le diable n’est qu’un mythe, nous dira l’ historien. Preuve en soit que je puis vous tracer son histoire, de sa

238 uve en soit que je puis vous tracer son histoire, de sa naissance antique jusqu’à sa mort dans l’esprit de nos contemporai

239 ire, de sa naissance antique jusqu’à sa mort dans l’ esprit de nos contemporains. Les hommes ont créé ce fantôme. Et tout d

240 a naissance antique jusqu’à sa mort dans l’esprit de nos contemporains. Les hommes ont créé ce fantôme. Et tout d’abord, l

241 squ’à sa mort dans l’esprit de nos contemporains. Les hommes ont créé ce fantôme. Et tout d’abord, le diable est une invent

242 Les hommes ont créé ce fantôme. Et tout d’abord, le diable est une invention juive. C’est-à-dire que le diable est juif c

243 diable est une invention juive. C’est-à-dire que le diable est juif comme l’automobile est américaine, ou comme la Panzer

244 juive. C’est-à-dire que le diable est juif comme l’ automobile est américaine, ou comme la Panzerdivision est allemande. E

245 juif comme l’automobile est américaine, ou comme la Panzerdivision est allemande. En fait, l’idée première du diable fut

246 u comme la Panzerdivision est allemande. En fait, l’ idée première du diable fut donnée aux Juifs par l’Orient et ses mystè

247 ’idée première du diable fut donnée aux Juifs par l’ Orient et ses mystères dualistes, lorsqu’Israël était captif à Babylon

248 rsqu’Israël était captif à Babylone. Mais ce sont les rabbins qui ont su tirer parti de la légende d’Ormuzd et d’Ahrimane,

249 . Mais ce sont les rabbins qui ont su tirer parti de la légende d’Ormuzd et d’Ahrimane, et de ces anges ou démons ailés do

250 ais ce sont les rabbins qui ont su tirer parti de la légende d’Ormuzd et d’Ahrimane, et de ces anges ou démons ailés dont

251 les rabbins qui ont su tirer parti de la légende d’ Ormuzd et d’Ahrimane, et de ces anges ou démons ailés dont ils trouvai

252 qui ont su tirer parti de la légende d’Ormuzd et d’ Ahrimane, et de ces anges ou démons ailés dont ils trouvaient le modèl

253 er parti de la légende d’Ormuzd et d’Ahrimane, et de ces anges ou démons ailés dont ils trouvaient le modèle en Assyrie. C

254 de ces anges ou démons ailés dont ils trouvaient le modèle en Assyrie. Ce sont les rabbins qui ont écrit le livre d’Énoch

255 dont ils trouvaient le modèle en Assyrie. Ce sont les rabbins qui ont écrit le livre d’Énoch, où l’on voit des anges mauvai

256 èle en Assyrie. Ce sont les rabbins qui ont écrit le livre d’Énoch, où l’on voit des anges mauvais descendre sur la terre

257 syrie. Ce sont les rabbins qui ont écrit le livre d’ Énoch, où l’on voit des anges mauvais descendre sur la terre — et c’es

258 nt les rabbins qui ont écrit le livre d’Énoch, où l’ on voit des anges mauvais descendre sur la terre — et c’est la premièr

259 och, où l’on voit des anges mauvais descendre sur la terre — et c’est la première chute — pour s’y unir aux filles des hom

260 mmes et engendrer des géants malfaisants. Ce sont les rabbins encore qui ont popularisé les traditions relatives aux esprit

261 ts. Ce sont les rabbins encore qui ont popularisé les traditions relatives aux esprits malfaisants, Samaël, Lucifer, Python

262 e entité collective : Satan, ou diabolos en grec, l’ Accusateur, l’ennemi du genre humain, qu’on assimile aussi au serpent

263 ctive : Satan, ou diabolos en grec, l’Accusateur, l’ ennemi du genre humain, qu’on assimile aussi au serpent de la Genèse.

264 du genre humain, qu’on assimile aussi au serpent de la Genèse. Dès lors, Satan prend son essor comme personnalité bien dé

265 genre humain, qu’on assimile aussi au serpent de la Genèse. Dès lors, Satan prend son essor comme personnalité bien défin

266 lité bien définie, et de plus en plus formidable. Le christianisme lui donne un rôle dans les récits de la vie de Jésus. E

267 rmidable. Le christianisme lui donne un rôle dans les récits de la vie de Jésus. Et dans l’Apocalypse il est autorisé à rég

268 e christianisme lui donne un rôle dans les récits de la vie de Jésus. Et dans l’Apocalypse il est autorisé à régner sur le

269 hristianisme lui donne un rôle dans les récits de la vie de Jésus. Et dans l’Apocalypse il est autorisé à régner sur le mo

270 nisme lui donne un rôle dans les récits de la vie de Jésus. Et dans l’Apocalypse il est autorisé à régner sur le monde ent

271 rôle dans les récits de la vie de Jésus. Et dans l’ Apocalypse il est autorisé à régner sur le monde entier, avant sa chut

272 Et dans l’Apocalypse il est autorisé à régner sur le monde entier, avant sa chute grandiose dans un Enfer dont encore il r

273 hute grandiose dans un Enfer dont encore il reste le Roi. En l’an 547, le concile de Constantinople le déclare éternel. Pe

274 ose dans un Enfer dont encore il reste le Roi. En l’ an 547, le concile de Constantinople le déclare éternel. Pendant tout

275 n Enfer dont encore il reste le Roi. En l’an 547, le concile de Constantinople le déclare éternel. Pendant tout le Moyen Â

276 t encore il reste le Roi. En l’an 547, le concile de Constantinople le déclare éternel. Pendant tout le Moyen Âge, il terr

277 le Roi. En l’an 547, le concile de Constantinople le déclare éternel. Pendant tout le Moyen Âge, il terrorise les populati

278 e Constantinople le déclare éternel. Pendant tout le Moyen Âge, il terrorise les populations de l’Europe christianisée. Le

279 éternel. Pendant tout le Moyen Âge, il terrorise les populations de l’Europe christianisée. Les moines font autant pour sa

280 t tout le Moyen Âge, il terrorise les populations de l’Europe christianisée. Les moines font autant pour sa gloire que les

281 out le Moyen Âge, il terrorise les populations de l’ Europe christianisée. Les moines font autant pour sa gloire que les ra

282 rorise les populations de l’Europe christianisée. Les moines font autant pour sa gloire que les rabbins en avaient fait pou

283 anisée. Les moines font autant pour sa gloire que les rabbins en avaient fait pour sa naissance. On lui attribue des cohort

284 ssance. On lui attribue des cohortes innombrables de démons et de diablotins2. On lui invente une église et des messes noi

285 i attribue des cohortes innombrables de démons et de diablotins2. On lui invente une église et des messes noires. On lui o

286 unaux, une Chambre ardente, qui lui envoient dans la panique et le délire des milliers de victimes convaincues de sorcelle

287 mbre ardente, qui lui envoient dans la panique et le délire des milliers de victimes convaincues de sorcellerie, et souven

288 nvoient dans la panique et le délire des milliers de victimes convaincues de sorcellerie, et souvent prêtes à s’accuser el

289 et le délire des milliers de victimes convaincues de sorcellerie, et souvent prêtes à s’accuser elles-mêmes dans les terme

290 e, et souvent prêtes à s’accuser elles-mêmes dans les termes que leur suggère l’obsession des Inquisiteurs ou des magistrat

291 user elles-mêmes dans les termes que leur suggère l’ obsession des Inquisiteurs ou des magistrats puritains. Comment finit

292 Comment finit cette névrose collective ? Non par la guérison de ses victimes, mais par la suppression de ceux qui prétend

293 it cette névrose collective ? Non par la guérison de ses victimes, mais par la suppression de ceux qui prétendaient les gu

294 e ? Non par la guérison de ses victimes, mais par la suppression de ceux qui prétendaient les guérir par le feu. Au siècle

295 guérison de ses victimes, mais par la suppression de ceux qui prétendaient les guérir par le feu. Au siècle des Lumières,

296 mais par la suppression de ceux qui prétendaient les guérir par le feu. Au siècle des Lumières, l’Inquisition s’apaise et

297 ppression de ceux qui prétendaient les guérir par le feu. Au siècle des Lumières, l’Inquisition s’apaise et le puritanisme

298 nt les guérir par le feu. Au siècle des Lumières, l’ Inquisition s’apaise et le puritanisme s’humanise : aussitôt les sorci

299 Au siècle des Lumières, l’Inquisition s’apaise et le puritanisme s’humanise : aussitôt les sorciers disparaissent. Et bien

300 s’apaise et le puritanisme s’humanise : aussitôt les sorciers disparaissent. Et bientôt à leur suite, le diable quitte la

301 sorciers disparaissent. Et bientôt à leur suite, le diable quitte la scène, comme l’évêque à la fin d’une procession. Rie

302 issent. Et bientôt à leur suite, le diable quitte la scène, comme l’évêque à la fin d’une procession. Rien de plus clair q

303 ôt à leur suite, le diable quitte la scène, comme l’ évêque à la fin d’une procession. Rien de plus clair que cette histoir

304 uite, le diable quitte la scène, comme l’évêque à la fin d’une procession. Rien de plus clair que cette histoire : les hom

305 e diable quitte la scène, comme l’évêque à la fin d’ une procession. Rien de plus clair que cette histoire : les hommes ont

306 ocession. Rien de plus clair que cette histoire : les hommes ont inventé le diable, ce fantôme les a tourmentés pendant des

307 clair que cette histoire : les hommes ont inventé le diable, ce fantôme les a tourmentés pendant des siècles d’ignorance,

308 re : les hommes ont inventé le diable, ce fantôme les a tourmentés pendant des siècles d’ignorance, et finalement la raison

309 , ce fantôme les a tourmentés pendant des siècles d’ ignorance, et finalement la raison triomphante a dissipé notre illusio

310 és pendant des siècles d’ignorance, et finalement la raison triomphante a dissipé notre illusion morbide. Tel est le point

311 mphante a dissipé notre illusion morbide. Tel est le point de vue de l’historien. Il est exact tant qu’il n’explique rien,

312 é notre illusion morbide. Tel est le point de vue de l’historien. Il est exact tant qu’il n’explique rien, et qu’il se bor

313 otre illusion morbide. Tel est le point de vue de l’ historien. Il est exact tant qu’il n’explique rien, et qu’il se borne

314 rien, et qu’il se borne à réciter des faits tirés de documents écrits. Mais il est faux et dénué d’intérêt s’il prétend pr

315 és de documents écrits. Mais il est faux et dénué d’ intérêt s’il prétend prouver quelque chose quant à la réalité du diabl

316 ntérêt s’il prétend prouver quelque chose quant à la réalité du diable. Car tout cela revient à dire que le diable est un

317 alité du diable. Car tout cela revient à dire que le diable est un être mythique, une réalité de l’esprit. Dès lors, si l’

318 e que le diable est un être mythique, une réalité de l’esprit. Dès lors, si l’on me dit : « Le diable n’est qu’un mythe do

319 ue le diable est un être mythique, une réalité de l’ esprit. Dès lors, si l’on me dit : « Le diable n’est qu’un mythe donc

320 e mythique, une réalité de l’esprit. Dès lors, si l’ on me dit : « Le diable n’est qu’un mythe donc il n’existe pas » — for

321 réalité de l’esprit. Dès lors, si l’on me dit : «  Le diable n’est qu’un mythe donc il n’existe pas » — formule rationalist

322 ste pas » — formule rationaliste — je réponds : «  Le diable est un mythe, donc il existe et ne cesse pas d’agir. » C’est i

323 able est un mythe, donc il existe et ne cesse pas d’ agir. » C’est ici le foyer du débat. Un mythe est une histoire qui déc

324 onc il existe et ne cesse pas d’agir. » C’est ici le foyer du débat. Un mythe est une histoire qui décrit et illustre, sou

325 certaines structures profondes du réel. Je parle de structures littéralement fondamentales, car elles sont antérieures à

326 elles sont antérieures à notre distinction entre la matière et l’esprit. Elles informent notre univers dans tous les plan

327 térieures à notre distinction entre la matière et l’ esprit. Elles informent notre univers dans tous les plans de sa réalit

328 l’esprit. Elles informent notre univers dans tous les plans de sa réalité. Et c’est seulement quand nous avons saisi par in

329 Elles informent notre univers dans tous les plans de sa réalité. Et c’est seulement quand nous avons saisi par intuition l

330 st seulement quand nous avons saisi par intuition le principe et la loi d’une structure que nous pouvons, dans la nature o

331 and nous avons saisi par intuition le principe et la loi d’une structure que nous pouvons, dans la nature ou dans la vie d

332 s avons saisi par intuition le principe et la loi d’ une structure que nous pouvons, dans la nature ou dans la vie de l’âme

333 et la loi d’une structure que nous pouvons, dans la nature ou dans la vie de l’âme, reconnaître des formes, comprendre le

334 tructure que nous pouvons, dans la nature ou dans la vie de l’âme, reconnaître des formes, comprendre leur langage, et par

335 e que nous pouvons, dans la nature ou dans la vie de l’âme, reconnaître des formes, comprendre leur langage, et parfois mê

336 ue nous pouvons, dans la nature ou dans la vie de l’ âme, reconnaître des formes, comprendre leur langage, et parfois même

337 gage, et parfois même prévoir leur développement. Les mythes sont les formules symboliques qui nous rappellent ou nous livr

338 même prévoir leur développement. Les mythes sont les formules symboliques qui nous rappellent ou nous livrent le sens de c

339 s symboliques qui nous rappellent ou nous livrent le sens de ces structures formatrices — Idées de Platon, Catégories de K

340 iques qui nous rappellent ou nous livrent le sens de ces structures formatrices — Idées de Platon, Catégories de Kant, Mèr

341 ent le sens de ces structures formatrices — Idées de Platon, Catégories de Kant, Mères de Goethe, Archétypes de Jung. Dans

342 uctures formatrices — Idées de Platon, Catégories de Kant, Mères de Goethe, Archétypes de Jung. Dans le mythe, une réalité

343 ices — Idées de Platon, Catégories de Kant, Mères de Goethe, Archétypes de Jung. Dans le mythe, une réalité équivaut par d

344 , Catégories de Kant, Mères de Goethe, Archétypes de Jung. Dans le mythe, une réalité équivaut par définition à un sens — 

345 e Kant, Mères de Goethe, Archétypes de Jung. Dans le mythe, une réalité équivaut par définition à un sens — et réciproquem

346 réciproquement. Hors du mythe, je veux dire sans le secours des moyens d’intuition structurelle qu’il nous offre, il n’y

347 du mythe, je veux dire sans le secours des moyens d’ intuition structurelle qu’il nous offre, il n’y a que des faits dits o

348 que des faits dits objectifs, mais il n’y a plus de significations valables dans tous les plans simultanés de notre exist

349 l n’y a plus de significations valables dans tous les plans simultanés de notre existence. La raison s’imagine à tort qu’el

350 fications valables dans tous les plans simultanés de notre existence. La raison s’imagine à tort qu’elle perçoit des objet

351 ans tous les plans simultanés de notre existence. La raison s’imagine à tort qu’elle perçoit des objets isolés et qu’elle

352 t des objets isolés et qu’elle parvient ensuite à les relier en énonçant des lois prétendues générales. Ces lois sont en ré

353 s. Ces lois sont en réalité locales par rapport à l’ ensemble de notre réalité. Par exemple, les lois mathématiques énoncée

354 sont en réalité locales par rapport à l’ensemble de notre réalité. Par exemple, les lois mathématiques énoncées par notre

355 pport à l’ensemble de notre réalité. Par exemple, les lois mathématiques énoncées par notre raison cessent aussitôt d’être

356 tiques énoncées par notre raison cessent aussitôt d’ être valables si l’on passe au plan affectif, au plan moral, ou au pla

357 notre raison cessent aussitôt d’être valables si l’ on passe au plan affectif, au plan moral, ou au plan spirituel. De mêm

358 tif, au plan moral, ou au plan spirituel. De même les lois économiques sont souvent en contradiction avec les lois biologiq

359 is économiques sont souvent en contradiction avec les lois biologiques, etc. Or loin de s’effrayer et de se scandaliser de

360 s lois biologiques, etc. Or loin de s’effrayer et de se scandaliser de carences aussi flagrantes, notre raison moderne s’e

361 , etc. Or loin de s’effrayer et de se scandaliser de carences aussi flagrantes, notre raison moderne s’excuse en précisant

362 ison moderne s’excuse en précisant « qu’il s’agit de domaines différents ». Phrase typiquement provinciale, à ce stade. Ma

363 e typiquement provinciale, à ce stade. Mais quand la raison va plus loin, quand elle prétend nier l’existence ou l’urgence

364 d la raison va plus loin, quand elle prétend nier l’ existence ou l’urgence de la commune mesure qu’elle ne peut concevoir,

365 plus loin, quand elle prétend nier l’existence ou l’ urgence de la commune mesure qu’elle ne peut concevoir, la raison nous

366 quand elle prétend nier l’existence ou l’urgence de la commune mesure qu’elle ne peut concevoir, la raison nous conduit à

367 and elle prétend nier l’existence ou l’urgence de la commune mesure qu’elle ne peut concevoir, la raison nous conduit à la

368 e de la commune mesure qu’elle ne peut concevoir, la raison nous conduit à la folie par la porte de l’incohérence. Le chao

369 ’elle ne peut concevoir, la raison nous conduit à la folie par la porte de l’incohérence. Le chaos où nous sommes en témoi

370 concevoir, la raison nous conduit à la folie par la porte de l’incohérence. Le chaos où nous sommes en témoigne. Et la gr

371 r, la raison nous conduit à la folie par la porte de l’incohérence. Le chaos où nous sommes en témoigne. Et la grande expl

372 la raison nous conduit à la folie par la porte de l’ incohérence. Le chaos où nous sommes en témoigne. Et la grande explosi

373 conduit à la folie par la porte de l’incohérence. Le chaos où nous sommes en témoigne. Et la grande explosion de l’irratio

374 ohérence. Le chaos où nous sommes en témoigne. Et la grande explosion de l’irrationalisme dans la première moitié du xxe

375 ù nous sommes en témoigne. Et la grande explosion de l’irrationalisme dans la première moitié du xxe siècle témoigne de l

376 ous sommes en témoigne. Et la grande explosion de l’ irrationalisme dans la première moitié du xxe siècle témoigne de l’ét

377 e dans la première moitié du xxe siècle témoigne de l’état pré-démentiel où le rationalisme avait amené le monde, en détr

378 ans la première moitié du xxe siècle témoigne de l’ état pré-démentiel où le rationalisme avait amené le monde, en détruis

379 u xxe siècle témoigne de l’état pré-démentiel où le rationalisme avait amené le monde, en détruisant les religions et les

380 état pré-démentiel où le rationalisme avait amené le monde, en détruisant les religions et les mythes détenteurs du sens g

381 rationalisme avait amené le monde, en détruisant les religions et les mythes détenteurs du sens général. Le temps est ven

382 it amené le monde, en détruisant les religions et les mythes détenteurs du sens général. Le temps est venu de dépasser le

383 igions et les mythes détenteurs du sens général. Le temps est venu de dépasser le faux dilemme rationalisme ou irrational

384 s du sens général. Le temps est venu de dépasser le faux dilemme rationalisme ou irrationalisme. Cette discussion a mal t

385 ussion a mal tourné, décidément. Elle a fait trop de bruit dans le siècle. Il est temps de réconcilier la raison et les fo

386 ourné, décidément. Elle a fait trop de bruit dans le siècle. Il est temps de réconcilier la raison et les forces qui lui é

387 a fait trop de bruit dans le siècle. Il est temps de réconcilier la raison et les forces qui lui échappent, dans la synthè

388 bruit dans le siècle. Il est temps de réconcilier la raison et les forces qui lui échappent, dans la synthèse d’une sagess

389 siècle. Il est temps de réconcilier la raison et les forces qui lui échappent, dans la synthèse d’une sagesse nouvelle. Je

390 r la raison et les forces qui lui échappent, dans la synthèse d’une sagesse nouvelle. Je crois que l’époque est mûre pour

391 et les forces qui lui échappent, dans la synthèse d’ une sagesse nouvelle. Je crois que l’époque est mûre pour l’entreprise

392 la synthèse d’une sagesse nouvelle. Je crois que l’ époque est mûre pour l’entreprise et que, dans les deux camps, on l’a

393 sse nouvelle. Je crois que l’époque est mûre pour l’ entreprise et que, dans les deux camps, on l’a senti. L’esprit rationa

394 l’époque est mûre pour l’entreprise et que, dans les deux camps, on l’a senti. L’esprit rationaliste lui-même, involontair

395 pour l’entreprise et que, dans les deux camps, on l’ a senti. L’esprit rationaliste lui-même, involontairement, rend justic

396 eprise et que, dans les deux camps, on l’a senti. L’ esprit rationaliste lui-même, involontairement, rend justice à la fonc

397 aliste lui-même, involontairement, rend justice à la fonction vitale du mythe. Car lorsqu’il déclare par exemple : « Le di

398 e du mythe. Car lorsqu’il déclare par exemple : «  Le diable est un mythe, donc il n’existe pas », il entend dire plus exac

399 nt : « Je ne perçois que des maux ou des systèmes de maux indépendants les uns des autres. Mais je suis incapable de m’ass

400 que des maux ou des systèmes de maux indépendants les uns des autres. Mais je suis incapable de m’assurer qu’une intention

401 ndants les uns des autres. Mais je suis incapable de m’assurer qu’une intention quelconque, un plan ou une conscience, rel

402 ou une conscience, relient tous ces maux isolés. Le mythe seul, en personnifiant ou anthropomorphisant le Mal, est capabl

403 ythe seul, en personnifiant ou anthropomorphisant le Mal, est capable de lui découvrir une signification générale. Quant à

404 nifiant ou anthropomorphisant le Mal, est capable de lui découvrir une signification générale. Quant à moi, je me récuse m

405 nt. » Ce qui revient à dire, prenons-y garde, que le mal ne serait pas une réalité spirituelle, mais une multiplicité de f

406 as une réalité spirituelle, mais une multiplicité de fautes, d’erreurs, d’accidents matériels, de hasards considérés comme

407 ité spirituelle, mais une multiplicité de fautes, d’ erreurs, d’accidents matériels, de hasards considérés comme malheureux

408 elle, mais une multiplicité de fautes, d’erreurs, d’ accidents matériels, de hasards considérés comme malheureux, de malaju

409 cité de fautes, d’erreurs, d’accidents matériels, de hasards considérés comme malheureux, de malajustements et d’absurdité

410 atériels, de hasards considérés comme malheureux, de malajustements et d’absurdités. Une collection de grands et de petits

411 considérés comme malheureux, de malajustements et d’ absurdités. Une collection de grands et de petits scandales parfois lo

412 de malajustements et d’absurdités. Une collection de grands et de petits scandales parfois localement explicables, ou qu’o

413 ents et d’absurdités. Une collection de grands et de petits scandales parfois localement explicables, ou qu’on se borne à

414 s s’ils résistent à notre analyse. C’est pourquoi la raison se trouve désarmée devant les éruptions brutales d’un mal orga

415 ’est pourquoi la raison se trouve désarmée devant les éruptions brutales d’un mal organisé par des forces obscures, selon l

416 se trouve désarmée devant les éruptions brutales d’ un mal organisé par des forces obscures, selon la logique mystérieuse

417 d’un mal organisé par des forces obscures, selon la logique mystérieuse et l’efficacité irrésistible de l’inconscient. En

418 forces obscures, selon la logique mystérieuse et l’ efficacité irrésistible de l’inconscient. Enregistrons cette carence r

419 logique mystérieuse et l’efficacité irrésistible de l’inconscient. Enregistrons cette carence rationaliste et plaçons-nou

420 gique mystérieuse et l’efficacité irrésistible de l’ inconscient. Enregistrons cette carence rationaliste et plaçons-nous m

421 ence rationaliste et plaçons-nous maintenant dans la vision essentiellement synthétique du mythe. Tout, ici, est « anthrop

422 . Tout, ici, est « anthropomorphe », et tout doit l’ être, en fin de compte, par cette raison fondamentale : c’est que nous

423 son fondamentale : c’est que nous sommes ici dans le monde de l’esprit, du sens, et des essences créatrices, dans le monde

424 mentale : c’est que nous sommes ici dans le monde de l’esprit, du sens, et des essences créatrices, dans le monde d’où pro

425 tale : c’est que nous sommes ici dans le monde de l’ esprit, du sens, et des essences créatrices, dans le monde d’où provie

426 esprit, du sens, et des essences créatrices, dans le monde d’où provient toute forme, y compris la forme de l’homme. Volta

427 u sens, et des essences créatrices, dans le monde d’ où provient toute forme, y compris la forme de l’homme. Voltaire disai

428 ans le monde d’où provient toute forme, y compris la forme de l’homme. Voltaire disait : « Dieu créa l’homme à son image,

429 nde d’où provient toute forme, y compris la forme de l’homme. Voltaire disait : « Dieu créa l’homme à son image, mais l’ho

430 d’où provient toute forme, y compris la forme de l’ homme. Voltaire disait : « Dieu créa l’homme à son image, mais l’homme

431 a forme de l’homme. Voltaire disait : « Dieu créa l’ homme à son image, mais l’homme le lui a bien rendu. » Cette boutade s

432 re disait : « Dieu créa l’homme à son image, mais l’ homme le lui a bien rendu. » Cette boutade signifie, pour un rationali

433 t : « Dieu créa l’homme à son image, mais l’homme le lui a bien rendu. » Cette boutade signifie, pour un rationaliste, que

434 Cette boutade signifie, pour un rationaliste, que l’ homme a inventé un Dieu inexistant. Mais si l’on prend au sérieux le p

435 que l’homme a inventé un Dieu inexistant. Mais si l’ on prend au sérieux le premier terme « Dieu créa l’homme à son image »

436 ’on prend au sérieux le premier terme « Dieu créa l’ homme à son image », le second terme devient normal. Si l’homme ne « r

437 à son image », le second terme devient normal. Si l’ homme ne « rendait » pas à Dieu cette forme dont l’idée lui vient de D

438 ’homme ne « rendait » pas à Dieu cette forme dont l’ idée lui vient de Dieu, cette idée dont il est formé, c’est par défini

439 il est formé, c’est par définition qu’il irait à l’ erreur. (Il se trompe dans le fait, en créant de faux dieux. Mais alor

440 nition qu’il irait à l’erreur. (Il se trompe dans le fait, en créant de faux dieux. Mais alors, c’est dans la mesure où il

441 à l’erreur. (Il se trompe dans le fait, en créant de faux dieux. Mais alors, c’est dans la mesure où il néglige les aides

442 , en créant de faux dieux. Mais alors, c’est dans la mesure où il néglige les aides de la Révélation corrigeant ses erreur

443 x. Mais alors, c’est dans la mesure où il néglige les aides de la Révélation corrigeant ses erreurs égoïstes. Celles-ci ne

444 ors, c’est dans la mesure où il néglige les aides de la Révélation corrigeant ses erreurs égoïstes. Celles-ci ne sont pas

445 , c’est dans la mesure où il néglige les aides de la Révélation corrigeant ses erreurs égoïstes. Celles-ci ne sont pas « t

446 Celles-ci ne sont pas « trop » humaines — rien ne l’ est trop — mais pas assez.) À vrai dire, l’homme moderne doit faire u

447 en ne l’est trop — mais pas assez.) À vrai dire, l’ homme moderne doit faire un grand effort pour s’anthropomorphiser lui-

448 itualiser, s’il veut devenir humain au plein sens de ce terme. Car dans le monde de l’esprit, tout est forme, intention, m

449 evenir humain au plein sens de ce terme. Car dans le monde de l’esprit, tout est forme, intention, mouvement et finalité.

450 main au plein sens de ce terme. Car dans le monde de l’esprit, tout est forme, intention, mouvement et finalité. Tout pren

451 n au plein sens de ce terme. Car dans le monde de l’ esprit, tout est forme, intention, mouvement et finalité. Tout prend f

452 er du diable ne sera pas ici quelque moyen facile d’ illustrer des idées. Le réel n’est pas fait d’idées et de matière. Je

453 s ici quelque moyen facile d’illustrer des idées. Le réel n’est pas fait d’idées et de matière. Je le conçois gouverné par

454 ile d’illustrer des idées. Le réel n’est pas fait d’ idées et de matière. Je le conçois gouverné par des structures de forc

455 trer des idées. Le réel n’est pas fait d’idées et de matière. Je le conçois gouverné par des structures de forces ou des e

456 Le réel n’est pas fait d’idées et de matière. Je le conçois gouverné par des structures de forces ou des ensembles dynami

457 atière. Je le conçois gouverné par des structures de forces ou des ensembles dynamiques, antérieurs à toute forme matériel

458 rielle, à toute idée que nous pourrions élucider. Le dynamisme très particulier que je voudrais décrire dans ce livre port

459 ulier que je voudrais décrire dans ce livre porte le nom traditionnel de diable. Ce diable-là n’est pas sorti d’une série

460 s décrire dans ce livre porte le nom traditionnel de diable. Ce diable-là n’est pas sorti d’une série de textes plus ou mo

461 ditionnel de diable. Ce diable-là n’est pas sorti d’ une série de textes plus ou moins authentiques ou anciens. Car il est

462 diable. Ce diable-là n’est pas sorti d’une série de textes plus ou moins authentiques ou anciens. Car il est un agent per

463 ntiques ou anciens. Car il est un agent permanent de la réalité humaine, telle que nous la vivons quand nous vivons vraime

464 ques ou anciens. Car il est un agent permanent de la réalité humaine, telle que nous la vivons quand nous vivons vraiment,

465 t permanent de la réalité humaine, telle que nous la vivons quand nous vivons vraiment, dans notre état de créatures libre

466 ivons quand nous vivons vraiment, dans notre état de créatures libres, c’est-à-dire constamment placées devant des choix,

467 à-dire constamment placées devant des choix, dans la contradiction et la perplexité, le paradoxe, la tragédie. Tout cela s

468 lacées devant des choix, dans la contradiction et la perplexité, le paradoxe, la tragédie. Tout cela suppose et pose l’exi

469 es choix, dans la contradiction et la perplexité, le paradoxe, la tragédie. Tout cela suppose et pose l’existence d’un bie

470 s la contradiction et la perplexité, le paradoxe, la tragédie. Tout cela suppose et pose l’existence d’un bien et de quelq

471 paradoxe, la tragédie. Tout cela suppose et pose l’ existence d’un bien et de quelque chose d’autre que le bien. Sinon, où

472 a tragédie. Tout cela suppose et pose l’existence d’ un bien et de quelque chose d’autre que le bien. Sinon, où seraient le

473 out cela suppose et pose l’existence d’un bien et de quelque chose d’autre que le bien. Sinon, où seraient le choix, la tr

474 et pose l’existence d’un bien et de quelque chose d’ autre que le bien. Sinon, où seraient le choix, la tragédie, la libert

475 istence d’un bien et de quelque chose d’autre que le bien. Sinon, où seraient le choix, la tragédie, la liberté ? Quand ce

476 que chose d’autre que le bien. Sinon, où seraient le choix, la tragédie, la liberté ? Quand ce non-bien, quand ce mal pren

477 d’autre que le bien. Sinon, où seraient le choix, la tragédie, la liberté ? Quand ce non-bien, quand ce mal prend un sens,

478 e bien. Sinon, où seraient le choix, la tragédie, la liberté ? Quand ce non-bien, quand ce mal prend un sens, nous les dén

479 and ce non-bien, quand ce mal prend un sens, nous les dénommons diable, et j’accepte ce nom. Dans les pages qui suivent, je

480 s les dénommons diable, et j’accepte ce nom. Dans les pages qui suivent, je voudrais exposer la conception biblique du diab

481 . Dans les pages qui suivent, je voudrais exposer la conception biblique du diable, non pas dans ses aspects théologiques

482 mais en tant qu’elle nous aide à mieux comprendre la vraie nature de l’homme, et nos vies dans ce siècle. Je pense que les

483 elle nous aide à mieux comprendre la vraie nature de l’homme, et nos vies dans ce siècle. Je pense que les figures du myth

484 e nous aide à mieux comprendre la vraie nature de l’ homme, et nos vies dans ce siècle. Je pense que les figures du mythe n

485 l’homme, et nos vies dans ce siècle. Je pense que les figures du mythe nous guident plus sûrement que l’évidence moderne et

486 s figures du mythe nous guident plus sûrement que l’ évidence moderne et que les analyses de la raison. Car elles transmett

487 ident plus sûrement que l’évidence moderne et que les analyses de la raison. Car elles transmettent une expérience millénai

488 rement que l’évidence moderne et que les analyses de la raison. Car elles transmettent une expérience millénaire, au regar

489 ent que l’évidence moderne et que les analyses de la raison. Car elles transmettent une expérience millénaire, au regard d

490 ovisoires, fragmentaires et superficielles. 5. L’ Ange déchu Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. Luc 10,

491 an tomber du ciel comme un éclair. Luc 10, 18. La Bible nous apprend que Lucifer est un ange tombé du ciel. Les anges s

492 us apprend que Lucifer est un ange tombé du ciel. Les anges sont des créatures spirituelles vivant et agissant sur les fron

493 des créatures spirituelles vivant et agissant sur les frontières de l’Éternel et de la Création, de l’éternité et du temps.

494 pirituelles vivant et agissant sur les frontières de l’Éternel et de la Création, de l’éternité et du temps. Ce sont des i

495 ituelles vivant et agissant sur les frontières de l’ Éternel et de la Création, de l’éternité et du temps. Ce sont des inte

496 nt et agissant sur les frontières de l’Éternel et de la Création, de l’éternité et du temps. Ce sont des intentions divine

497 et agissant sur les frontières de l’Éternel et de la Création, de l’éternité et du temps. Ce sont des intentions divines,

498 ur les frontières de l’Éternel et de la Création, de l’éternité et du temps. Ce sont des intentions divines, des messagers

499 les frontières de l’Éternel et de la Création, de l’ éternité et du temps. Ce sont des intentions divines, des messagers, —

500 nt des intentions divines, des messagers, — comme le dit leur nom grec, agellos ; des serviteurs à la fulgurante volée, do

501 le dit leur nom grec, agellos ; des serviteurs à la fulgurante volée, dont la vitesse est celle de la pensée, et c’est po

502 llos ; des serviteurs à la fulgurante volée, dont la vitesse est celle de la pensée, et c’est pourquoi ils nous sont invis

503 à la fulgurante volée, dont la vitesse est celle de la pensée, et c’est pourquoi ils nous sont invisibles ; des intellige

504 la fulgurante volée, dont la vitesse est celle de la pensée, et c’est pourquoi ils nous sont invisibles ; des intelligence

505 es ; des intelligences sans fraude, participant à l’ omniscience du Créateur, et c’est pourquoi nous les comprenons mal. « 

506 l’omniscience du Créateur, et c’est pourquoi nous les comprenons mal. « Tout ange est terrible ! » dit Rilke. Mais tout ang

507 . Mais tout ange est bon, servant Dieu. Au sommet de leur hiérarchie sont les archanges. Un seul archange a trahi sa missi

508 , servant Dieu. Au sommet de leur hiérarchie sont les archanges. Un seul archange a trahi sa mission, son message et son êt

509 ion, son message et son être même, c’est Lucifer, le Porteur de Lumière3. Satan s’est révolté, il a refusé de servir, il a

510 ssage et son être même, c’est Lucifer, le Porteur de Lumière3. Satan s’est révolté, il a refusé de servir, il a refusé de

511 eur de Lumière3. Satan s’est révolté, il a refusé de servir, il a refusé de transmettre son message divin, il a voulu se f

512 s’est révolté, il a refusé de servir, il a refusé de transmettre son message divin, il a voulu se faire original, auteur d

513 ssage divin, il a voulu se faire original, auteur de son destin, porteur de ses lumières à lui. Et aussitôt, par les lois

514 se faire original, auteur de son destin, porteur de ses lumières à lui. Et aussitôt, par les lois mêmes de l’être, il est

515 , porteur de ses lumières à lui. Et aussitôt, par les lois mêmes de l’être, il est « tombé » du Ciel, qui est le Royaume où

516 s lumières à lui. Et aussitôt, par les lois mêmes de l’être, il est « tombé » du Ciel, qui est le Royaume où l’intention d

517 umières à lui. Et aussitôt, par les lois mêmes de l’ être, il est « tombé » du Ciel, qui est le Royaume où l’intention de D

518 êmes de l’être, il est « tombé » du Ciel, qui est le Royaume où l’intention de Dieu règne absolue. (Coupez la communicatio

519 , il est « tombé » du Ciel, qui est le Royaume où l’ intention de Dieu règne absolue. (Coupez la communication, le courant

520 ombé » du Ciel, qui est le Royaume où l’intention de Dieu règne absolue. (Coupez la communication, le courant « tombe ».)

521 ume où l’intention de Dieu règne absolue. (Coupez la communication, le courant « tombe ».) Il est devenu le messager de so

522 de Dieu règne absolue. (Coupez la communication, le courant « tombe ».) Il est devenu le messager de soi, et comme il n’e

523 mmunication, le courant « tombe ».) Il est devenu le messager de soi, et comme il n’est qu’un esprit pur, une fois coupé d

524 le courant « tombe ».) Il est devenu le messager de soi, et comme il n’est qu’un esprit pur, une fois coupé de la source

525 t comme il n’est qu’un esprit pur, une fois coupé de la source de l’Esprit, il est devenu le messager du Néant et de ses m

526 omme il n’est qu’un esprit pur, une fois coupé de la source de l’Esprit, il est devenu le messager du Néant et de ses myst

527 est qu’un esprit pur, une fois coupé de la source de l’Esprit, il est devenu le messager du Néant et de ses mystères. Mais

528 qu’un esprit pur, une fois coupé de la source de l’ Esprit, il est devenu le messager du Néant et de ses mystères. Mais qu

529 ois coupé de la source de l’Esprit, il est devenu le messager du Néant et de ses mystères. Mais quoique déchu, il a gardé

530 e l’Esprit, il est devenu le messager du Néant et de ses mystères. Mais quoique déchu, il a gardé sa science d’esprit pur.

531 stères. Mais quoique déchu, il a gardé sa science d’ esprit pur. Comme un artiste qui a perdu son génie et ne croit plus à

532 artiste qui a perdu son génie et ne croit plus à la peinture, mais qui a conservé son « métier » et l’envie d’être à l’av

533 a peinture, mais qui a conservé son « métier » et l’ envie d’être à l’avant-garde, Satan connaît encore l’Esprit et les esp

534 re, mais qui a conservé son « métier » et l’envie d’ être à l’avant-garde, Satan connaît encore l’Esprit et les esprits, ma

535 qui a conservé son « métier » et l’envie d’être à l’ avant-garde, Satan connaît encore l’Esprit et les esprits, mais non pl

536 nvie d’être à l’avant-garde, Satan connaît encore l’ Esprit et les esprits, mais non plus la fin et la gloire à laquelle il

537 à l’avant-garde, Satan connaît encore l’Esprit et les esprits, mais non plus la fin et la gloire à laquelle ils sont destin

538 aît encore l’Esprit et les esprits, mais non plus la fin et la gloire à laquelle ils sont destinés. Ayant refusé de servir

539 l’Esprit et les esprits, mais non plus la fin et la gloire à laquelle ils sont destinés. Ayant refusé de servir Dieu, de

540 gloire à laquelle ils sont destinés. Ayant refusé de servir Dieu, de servir à Dieu, il est devenu celui qui sert le Rien,

541 e ils sont destinés. Ayant refusé de servir Dieu, de servir à Dieu, il est devenu celui qui sert le Rien, ne sert à Rien.

542 u, de servir à Dieu, il est devenu celui qui sert le Rien, ne sert à Rien. Et tout ce qui ne sert à Rien, au sens spiritue

543 t ce qui ne sert à Rien, au sens spirituel, porte la marque diabolique. Mais Nobody lui-même reste Quelqu’un. Il en sait p

544 ême reste Quelqu’un. Il en sait plus que nous sur les mystères du monde et le secret des âmes qu’il abuse… 6. Le Prince

545 n sait plus que nous sur les mystères du monde et le secret des âmes qu’il abuse… 6. Le Prince de ce monde L’acte d’

546 du monde et le secret des âmes qu’il abuse… 6. Le Prince de ce monde L’acte d’orgueil éblouissant et consumant, qui

547 t le secret des âmes qu’il abuse… 6. Le Prince de ce monde L’acte d’orgueil éblouissant et consumant, qui transforma

548 âmes qu’il abuse… 6. Le Prince de ce monde L’ acte d’orgueil éblouissant et consumant, qui transforma l’Ange de lumi

549 u’il abuse… 6. Le Prince de ce monde L’acte d’ orgueil éblouissant et consumant, qui transforma l’Ange de lumière en

550 ’orgueil éblouissant et consumant, qui transforma l’ Ange de lumière en Ange et Prince des ténèbres, l’a condamné à un impé

551 l éblouissant et consumant, qui transforma l’Ange de lumière en Ange et Prince des ténèbres, l’a condamné à un impérialism

552 l’Ange de lumière en Ange et Prince des ténèbres, l’ a condamné à un impérialisme sans limites, donc par définition désespé

553 isme sans limites, donc par définition désespéré. La perte de l’Unique Nécessaire fait naître une soif essentiellement ine

554 limites, donc par définition désespéré. La perte de l’Unique Nécessaire fait naître une soif essentiellement inextinguibl

555 mites, donc par définition désespéré. La perte de l’ Unique Nécessaire fait naître une soif essentiellement inextinguible.

556 it naître une soif essentiellement inextinguible. Le monde entier ne saurait combler le vide que forme au cœur d’une créat

557 inextinguible. Le monde entier ne saurait combler le vide que forme au cœur d’une créature la conscience d’avoir quitté sa

558 tier ne saurait combler le vide que forme au cœur d’ une créature la conscience d’avoir quitté sa juste place dans le monde

559 combler le vide que forme au cœur d’une créature la conscience d’avoir quitté sa juste place dans le monde. Tombé de l’ét

560 de que forme au cœur d’une créature la conscience d’ avoir quitté sa juste place dans le monde. Tombé de l’éternel, Satan v

561 la conscience d’avoir quitté sa juste place dans le monde. Tombé de l’éternel, Satan veut l’infini. Tombé de l’Être, il v

562 ’avoir quitté sa juste place dans le monde. Tombé de l’éternel, Satan veut l’infini. Tombé de l’Être, il veut l’Avoir. Mai

563 oir quitté sa juste place dans le monde. Tombé de l’ éternel, Satan veut l’infini. Tombé de l’Être, il veut l’Avoir. Mais l

564 ace dans le monde. Tombé de l’éternel, Satan veut l’ infini. Tombé de l’Être, il veut l’Avoir. Mais le problème est insolub

565 e. Tombé de l’éternel, Satan veut l’infini. Tombé de l’Être, il veut l’Avoir. Mais le problème est insoluble à tout jamais

566 Tombé de l’éternel, Satan veut l’infini. Tombé de l’ Être, il veut l’Avoir. Mais le problème est insoluble à tout jamais. C

567 el, Satan veut l’infini. Tombé de l’Être, il veut l’ Avoir. Mais le problème est insoluble à tout jamais. Car pour avoir et

568 l’infini. Tombé de l’Être, il veut l’Avoir. Mais le problème est insoluble à tout jamais. Car pour avoir et posséder, il

569 tre, et il n’est plus. Tout ce qu’il s’annexe, il le détruit. (Le Néant néantit, dit Heidegger.) Et certes, il pourra tout

570 est plus. Tout ce qu’il s’annexe, il le détruit. ( Le Néant néantit, dit Heidegger.) Et certes, il pourra tout avoir, puisq

571 il pourra tout avoir, puisqu’il est appelé Prince de ce monde dans l’Évangile — mais il n’aura jamais que ce monde-ci. Il

572 oir, puisqu’il est appelé Prince de ce monde dans l’ Évangile — mais il n’aura jamais que ce monde-ci. Il ne reconquerra ja

573 jamais que ce monde-ci. Il ne reconquerra jamais le Ciel, qui est proprement l’âme de ce monde et le mystère du transcend

574 ne reconquerra jamais le Ciel, qui est proprement l’ âme de ce monde et le mystère du transcendant dans l’immanence. Il n’a

575 onquerra jamais le Ciel, qui est proprement l’âme de ce monde et le mystère du transcendant dans l’immanence. Il n’aura de

576 le Ciel, qui est proprement l’âme de ce monde et le mystère du transcendant dans l’immanence. Il n’aura de notre univers

577 me de ce monde et le mystère du transcendant dans l’ immanence. Il n’aura de notre univers que la carcasse matérielle. Et c

578 stère du transcendant dans l’immanence. Il n’aura de notre univers que la carcasse matérielle. Et c’est probablement de ce

579 dans l’immanence. Il n’aura de notre univers que la carcasse matérielle. Et c’est probablement de ces débris de la Maison

580 que la carcasse matérielle. Et c’est probablement de ces débris de la Maison désaffectée qu’il fera le bois de chauffage d

581 e matérielle. Et c’est probablement de ces débris de la Maison désaffectée qu’il fera le bois de chauffage de son Enfer. I

582 atérielle. Et c’est probablement de ces débris de la Maison désaffectée qu’il fera le bois de chauffage de son Enfer. Il l

583 de ces débris de la Maison désaffectée qu’il fera le bois de chauffage de son Enfer. Il le sait bien. C’est pourquoi son d

584 ébris de la Maison désaffectée qu’il fera le bois de chauffage de son Enfer. Il le sait bien. C’est pourquoi son désir et

585 aison désaffectée qu’il fera le bois de chauffage de son Enfer. Il le sait bien. C’est pourquoi son désir et sa jalousie f

586 qu’il fera le bois de chauffage de son Enfer. Il le sait bien. C’est pourquoi son désir et sa jalousie forcenée se porten

587 e autour de nous comme un lion rugissant en quête de sa proie, dit la Bible. Il rôde autour de nous comme un gangster obsé

588 comme un lion rugissant en quête de sa proie, dit la Bible. Il rôde autour de nous comme un gangster obsédé par le kidnapp

589 rôde autour de nous comme un gangster obsédé par le kidnapping. Ses victoires, il est vrai, seront toujours stériles. Car

590 vient pas père en volant un enfant. On peut voler l’ enfant, non la paternité. On peut voler le pouvoir, mais non l’autorit

591 en volant un enfant. On peut voler l’enfant, non la paternité. On peut voler le pouvoir, mais non l’autorité. Satan peut

592 t voler l’enfant, non la paternité. On peut voler le pouvoir, mais non l’autorité. Satan peut voler ce monde, non sa divin

593 la paternité. On peut voler le pouvoir, mais non l’ autorité. Satan peut voler ce monde, non sa divinité. Et cependant, no

594 ler ce monde, non sa divinité. Et cependant, nous les humains, nous pouvons perdre toutes ces choses, qui sont notre hérita

595 perdre toutes ces choses, qui sont notre héritage d’ « enfants de Dieu ». C’est la seule chance du diable. Il ne la manquer

596 s ces choses, qui sont notre héritage d’« enfants de Dieu ». C’est la seule chance du diable. Il ne la manquera pas… 7.

597 sont notre héritage d’« enfants de Dieu ». C’est la seule chance du diable. Il ne la manquera pas… 7. Le Tentateur

598 de Dieu ». C’est la seule chance du diable. Il ne la manquera pas… 7. Le Tentateur Le serpent était le plus rusé de

599 le chance du diable. Il ne la manquera pas… 7. Le Tentateur Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des c

600 le. Il ne la manquera pas… 7. Le Tentateur Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que l’Étern

601 uera pas… 7. Le Tentateur Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que l’Éternel Dieu avait fai

602 7. Le Tentateur Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à

603 ntateur Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme 

604 t le plus rusé de tous les animaux des champs que l’ Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : — Dieu a-t-il réellement

605 s champs que l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : — Dieu a-t-il réellement dit : vous ne mangerez pas de tous l

606 Dieu a-t-il réellement dit : vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent : nous mange

607 -il réellement dit : vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent : nous mangeons du fr

608 us ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent : nous mangeons du fruit des arbres du jard

609 u fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : vous n’en mangerez

610 ruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’ arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : vous n’en mangerez poi

611 n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous n’en mouriez. Alors le serpent dit à la femme : Vous ne

612 herez point, de peur que vous n’en mouriez. Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point. Mais Dieu sait que le

613 eur que vous n’en mouriez. Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point. Mais Dieu sait que le jour où vous en

614 femme : Vous ne mourrez point. Mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comm

615 t, et que vous serez comme des Dieux, connaissant le bien et le mal.4 Voyez : avant la tentation proprement dite, il y a

616 ous serez comme des Dieux, connaissant le bien et le mal.4 Voyez : avant la tentation proprement dite, il y a le doute !

617 x, connaissant le bien et le mal.4 Voyez : avant la tentation proprement dite, il y a le doute ! Le premier procédé du dé

618 oyez : avant la tentation proprement dite, il y a le doute ! Le premier procédé du démon, c’est de jeter un doute sur la r

619 y a le doute ! Le premier procédé du démon, c’est de jeter un doute sur la réalité de la voix divine, et donc sur la réali

620 ier procédé du démon, c’est de jeter un doute sur la réalité de la voix divine, et donc sur la réalité elle-même et ses st

621 du démon, c’est de jeter un doute sur la réalité de la voix divine, et donc sur la réalité elle-même et ses structures.

622 démon, c’est de jeter un doute sur la réalité de la voix divine, et donc sur la réalité elle-même et ses structures. « D

623 ute sur la réalité de la voix divine, et donc sur la réalité elle-même et ses structures. « Dieu a-t-il réellement dit ?…

624 cette incertitude s’est insinuée dans un esprit, la possibilité d’une tentation s’entrouvre. Car il n’y a pas de tentatio

625 ude s’est insinuée dans un esprit, la possibilité d’ une tentation s’entrouvre. Car il n’y a pas de tentation là où n’exist

626 ité d’une tentation s’entrouvre. Car il n’y a pas de tentation là où n’existe aucune possibilité d’imaginer quelque autre

627 as de tentation là où n’existe aucune possibilité d’ imaginer quelque autre chose que l’état de fait. On dit bien : l’occas

628 ne possibilité d’imaginer quelque autre chose que l’ état de fait. On dit bien : l’occasion fait le larron. Vous n’êtes pas

629 ibilité d’imaginer quelque autre chose que l’état de fait. On dit bien : l’occasion fait le larron. Vous n’êtes pas tenté

630 que autre chose que l’état de fait. On dit bien : l’ occasion fait le larron. Vous n’êtes pas tenté d’aller dans la Lune pa

631 que l’état de fait. On dit bien : l’occasion fait le larron. Vous n’êtes pas tenté d’aller dans la Lune parce que vous sav

632 l’occasion fait le larron. Vous n’êtes pas tenté d’ aller dans la Lune parce que vous savez que c’est actuellement impossi

633 ait le larron. Vous n’êtes pas tenté d’aller dans la Lune parce que vous savez que c’est actuellement impossible. Mais vou

634 t impossible. Mais vous seriez probablement tenté d’ y aller, si l’on vous suggérait quelque moyen de le faire. Ève ne pens

635 Mais vous seriez probablement tenté d’y aller, si l’ on vous suggérait quelque moyen de le faire. Ève ne pensait même pas à

636 é d’y aller, si l’on vous suggérait quelque moyen de le faire. Ève ne pensait même pas à manger cette pomme avant que le s

637 ’y aller, si l’on vous suggérait quelque moyen de le faire. Ève ne pensait même pas à manger cette pomme avant que le serp

638 e pensait même pas à manger cette pomme avant que le serpent n’ait mis en doute la réalité de l’ordonnance de Dieu. À l’or

639 tte pomme avant que le serpent n’ait mis en doute la réalité de l’ordonnance de Dieu. À l’origine de toute tentation, il y

640 vant que le serpent n’ait mis en doute la réalité de l’ordonnance de Dieu. À l’origine de toute tentation, il y a l’occasi

641 t que le serpent n’ait mis en doute la réalité de l’ ordonnance de Dieu. À l’origine de toute tentation, il y a l’occasion

642 ent n’ait mis en doute la réalité de l’ordonnance de Dieu. À l’origine de toute tentation, il y a l’occasion entrevue d’al

643 is en doute la réalité de l’ordonnance de Dieu. À l’ origine de toute tentation, il y a l’occasion entrevue d’aller à la di

644 e la réalité de l’ordonnance de Dieu. À l’origine de toute tentation, il y a l’occasion entrevue d’aller à la divinité par

645 e de Dieu. À l’origine de toute tentation, il y a l’ occasion entrevue d’aller à la divinité par un plus court chemin que c

646 ne de toute tentation, il y a l’occasion entrevue d’ aller à la divinité par un plus court chemin que celui du réel ; par u

647 e tentation, il y a l’occasion entrevue d’aller à la divinité par un plus court chemin que celui du réel ; par un chemin q

648 ourt chemin que celui du réel ; par un chemin que l’ on inventerait soi-même, en dépit des interdictions que posent les loi

649 t soi-même, en dépit des interdictions que posent les lois de la Création, l’ordre divin et la nature de l’homme5. Et voici

650 e, en dépit des interdictions que posent les lois de la Création, l’ordre divin et la nature de l’homme5. Et voici le deux

651 en dépit des interdictions que posent les lois de la Création, l’ordre divin et la nature de l’homme5. Et voici le deuxièm

652 interdictions que posent les lois de la Création, l’ ordre divin et la nature de l’homme5. Et voici le deuxième temps de la

653 posent les lois de la Création, l’ordre divin et la nature de l’homme5. Et voici le deuxième temps de la tentation : La f

654 s lois de la Création, l’ordre divin et la nature de l’homme5. Et voici le deuxième temps de la tentation : La femme vit q

655 ois de la Création, l’ordre divin et la nature de l’ homme5. Et voici le deuxième temps de la tentation : La femme vit que

656 la nature de l’homme5. Et voici le deuxième temps de la tentation : La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréabl

657 nature de l’homme5. Et voici le deuxième temps de la tentation : La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à

658 me5. Et voici le deuxième temps de la tentation : La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’

659 deuxième temps de la tentation : La femme vit que l’ arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux

660 vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence : elle prit d

661 ble à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’ intelligence : elle prit de son fruit et en mangea.6 Voyez : ce n’est

662 t précieux pour ouvrir l’intelligence : elle prit de son fruit et en mangea.6 Voyez : ce n’est pas le mal en soi qui tent

663 de son fruit et en mangea.6 Voyez : ce n’est pas le mal en soi qui tente, mais c’est toujours un bien qu’on imagine, et m

664 illeur bien que celui que Dieu offre, un bien que l’ on se figure « mieux fait pour soi ». Ève ne fut pas tentée par une ch

665 ais par une fort belle et bonne pomme, agréable à la vue et précieuse pour l’esprit. Elle ne fut pas tentée par le désir d

666 bonne pomme, agréable à la vue et précieuse pour l’ esprit. Elle ne fut pas tentée par le désir de nuire, mais par l’idée

667 écieuse pour l’esprit. Elle ne fut pas tentée par le désir de nuire, mais par l’idée de se diviniser, ce qui paraît en som

668 our l’esprit. Elle ne fut pas tentée par le désir de nuire, mais par l’idée de se diviniser, ce qui paraît en somme une ex

669 ne fut pas tentée par le désir de nuire, mais par l’ idée de se diviniser, ce qui paraît en somme une excellente idée. Par

670 pas tentée par le désir de nuire, mais par l’idée de se diviniser, ce qui paraît en somme une excellente idée. Par malheur

671 fondamentale, Dieu n’aimait pas cette idée-là et l’ excluait de sa réalité. Manger cette pomme et se diviniser de cette ma

672 le, Dieu n’aimait pas cette idée-là et l’excluait de sa réalité. Manger cette pomme et se diviniser de cette manière convo

673 de sa réalité. Manger cette pomme et se diviniser de cette manière convoiteuse, il se trouvait qu’aux yeux de Dieu c’était

674 teuse, il se trouvait qu’aux yeux de Dieu c’était le mal, c’était contrevenir au plan d’ensemble et aux ordonnances du Jar

675 Dieu c’était le mal, c’était contrevenir au plan d’ ensemble et aux ordonnances du Jardin ; en d’autres termes, c’était tr

676 Jardin ; en d’autres termes, c’était tricher avec les lois de la Création, ou les utiliser à contre-fin. La suite du récit

677 en d’autres termes, c’était tricher avec les lois de la Création, ou les utiliser à contre-fin. La suite du récit montre b

678 d’autres termes, c’était tricher avec les lois de la Création, ou les utiliser à contre-fin. La suite du récit montre bien

679 c’était tricher avec les lois de la Création, ou les utiliser à contre-fin. La suite du récit montre bien que ce calcul lu

680 ois de la Création, ou les utiliser à contre-fin. La suite du récit montre bien que ce calcul lui-même allait à contre-fin

681 e-fin. Pour avoir voulu prendre un raccourci vers la divinité, Adam et Ève débouchent hors du Jardin, dans le désert au so

682 nité, Adam et Ève débouchent hors du Jardin, dans le désert au sol maudit. Pour avoir voulu dépasser l’état d’image divine

683 e désert au sol maudit. Pour avoir voulu dépasser l’ état d’image divine et se faire vraiment dieux, ils se trouvent déchus

684 t au sol maudit. Pour avoir voulu dépasser l’état d’ image divine et se faire vraiment dieux, ils se trouvent déchus de leu

685 t se faire vraiment dieux, ils se trouvent déchus de leur humanité parfaite. « Qui veut faire l’ange fait la bête », dira

686 échus de leur humanité parfaite. « Qui veut faire l’ ange fait la bête », dira Pascal à leur propos. Ainsi la tentation est

687 r humanité parfaite. « Qui veut faire l’ange fait la bête », dira Pascal à leur propos. Ainsi la tentation est toujours ut

688 fait la bête », dira Pascal à leur propos. Ainsi la tentation est toujours utopie, — si l’utopie est l’imagination, puis

689 pos. Ainsi la tentation est toujours utopie, — si l’ utopie est l’imagination, puis le désir, d’un bien que le réel condamn

690 tentation est toujours utopie, — si l’utopie est l’ imagination, puis le désir, d’un bien que le réel condamne et que le p

691 urs utopie, — si l’utopie est l’imagination, puis le désir, d’un bien que le réel condamne et que le plan divin ne prévoit

692 , — si l’utopie est l’imagination, puis le désir, d’ un bien que le réel condamne et que le plan divin ne prévoit pas. Sata

693 e est l’imagination, puis le désir, d’un bien que le réel condamne et que le plan divin ne prévoit pas. Satan, lorsqu’il t

694 s le désir, d’un bien que le réel condamne et que le plan divin ne prévoit pas. Satan, lorsqu’il tente le Christ, lui prop

695 plan divin ne prévoit pas. Satan, lorsqu’il tente le Christ, lui propose trois utopies, trois moyens de gagner le monde pa

696 e Christ, lui propose trois utopies, trois moyens de gagner le monde par un plus court chemin que le sentier du Golgotha.

697 lui propose trois utopies, trois moyens de gagner le monde par un plus court chemin que le sentier du Golgotha. À l’origin

698 s de gagner le monde par un plus court chemin que le sentier du Golgotha. À l’origine donc, le « méchant » n’est pas celui

699 n plus court chemin que le sentier du Golgotha. À l’ origine donc, le « méchant » n’est pas celui qui agit par méchanceté (

700 min que le sentier du Golgotha. À l’origine donc, le « méchant » n’est pas celui qui agit par méchanceté (à ses propres ye

701 t au moins). Mais c’est celui qui se persuade que le bien qu’il a conçu vaut mieux que le vrai bien. « Le méchant fait une

702 persuade que le bien qu’il a conçu vaut mieux que le vrai bien. « Le méchant fait une œuvre qui le trompe. » Or c’est parc

703 bien qu’il a conçu vaut mieux que le vrai bien. «  Le méchant fait une œuvre qui le trompe. » Or c’est parce qu’il se tromp

704 que le vrai bien. « Le méchant fait une œuvre qui le trompe. » Or c’est parce qu’il se trompe d’abord que son œuvre va le

705 st parce qu’il se trompe d’abord que son œuvre va le tromper. La réalité méprisée se vengera automatiquement. Le péché est

706 il se trompe d’abord que son œuvre va le tromper. La réalité méprisée se vengera automatiquement. Le péché est une faute,

707 . La réalité méprisée se vengera automatiquement. Le péché est une faute, mais faute signifie tout à la fois erreur et chu

708 ut à la fois erreur et chute. 8. « Connaissant le Bien et le Mal » C’est le privilège d’un Dieu, selon le récit de l

709 s erreur et chute. 8. « Connaissant le Bien et le Mal » C’est le privilège d’un Dieu, selon le récit de la Genèse, q

710 8. « Connaissant le Bien et le Mal » C’est le privilège d’un Dieu, selon le récit de la Genèse, que de connaître le

711 aissant le Bien et le Mal » C’est le privilège d’ un Dieu, selon le récit de la Genèse, que de connaître le Bien et le M

712 t le Mal » C’est le privilège d’un Dieu, selon le récit de la Genèse, que de connaître le Bien et le Mal. Les psycholog

713 » C’est le privilège d’un Dieu, selon le récit de la Genèse, que de connaître le Bien et le Mal. Les psychologues et mo

714 C’est le privilège d’un Dieu, selon le récit de la Genèse, que de connaître le Bien et le Mal. Les psychologues et moral

715 ilège d’un Dieu, selon le récit de la Genèse, que de connaître le Bien et le Mal. Les psychologues et moralistes modernes,

716 eu, selon le récit de la Genèse, que de connaître le Bien et le Mal. Les psychologues et moralistes modernes, en nous mont

717 e récit de la Genèse, que de connaître le Bien et le Mal. Les psychologues et moralistes modernes, en nous montrant que no

718 de la Genèse, que de connaître le Bien et le Mal. Les psychologues et moralistes modernes, en nous montrant que notre bien

719 ace de Dieu, et qu’ils étaient par suite capables de bon sens. Le bien et le mal, tels que l’homme les conçoit, sont des c

720 et qu’ils étaient par suite capables de bon sens. Le bien et le mal, tels que l’homme les conçoit, sont des coutumes relat

721 taient par suite capables de bon sens. Le bien et le mal, tels que l’homme les conçoit, sont des coutumes relatives au tem

722 capables de bon sens. Le bien et le mal, tels que l’ homme les conçoit, sont des coutumes relatives au temps, aux civilisat

723 de bon sens. Le bien et le mal, tels que l’homme les conçoit, sont des coutumes relatives au temps, aux civilisations, et

724 sations, et souvent même aux conditions physiques d’ un pays. Le Bien et le Mal en soi ne sont réellement distincts qu’aux

725 souvent même aux conditions physiques d’un pays. Le Bien et le Mal en soi ne sont réellement distincts qu’aux yeux de Die

726 me aux conditions physiques d’un pays. Le Bien et le Mal en soi ne sont réellement distincts qu’aux yeux de Dieu — pas mêm

727 x de Dieu — pas même aux yeux du diable, toujours la dupe d’un acte de charité qu’il tiendra pour sottise. C’est que Dieu

728 u — pas même aux yeux du diable, toujours la dupe d’ un acte de charité qu’il tiendra pour sottise. C’est que Dieu seul con

729 me aux yeux du diable, toujours la dupe d’un acte de charité qu’il tiendra pour sottise. C’est que Dieu seul connaît le pl

730 tiendra pour sottise. C’est que Dieu seul connaît le plan d’ensemble et l’intention dernière de toute sa Création. Et c’es

731 pour sottise. C’est que Dieu seul connaît le plan d’ ensemble et l’intention dernière de toute sa Création. Et c’est seulem

732 C’est que Dieu seul connaît le plan d’ensemble et l’ intention dernière de toute sa Création. Et c’est seulement par rappor

733 onnaît le plan d’ensemble et l’intention dernière de toute sa Création. Et c’est seulement par rapport à ce plan et à cett

734 an et à cette intention — en partie révélés — que les actes des créatures pourraient être jugés sans erreur. « Ne jugez pas

735 ent être jugés sans erreur. « Ne jugez pas », dit l’ Évangile. Cette perspective biblique, rapportant tout à Dieu et à sa v

736 ut à Dieu et à sa volonté souveraine, nous permet de prendre une vue du Mal moins locale et plus pénétrante que celle de n

737 du Mal moins locale et plus pénétrante que celle de nos morales humaines. Une illusion commune et presque inévitable nous

738 es humains sont malfaisants en soi et constituent le mal. Celui-ci prend alors une valeur objective : il devient une réali

739 nt une réalité autonome et concrète, qu’il s’agit de détruire ou de combattre comme un ennemi extérieur à notre être. Pour

740 autonome et concrète, qu’il s’agit de détruire ou de combattre comme un ennemi extérieur à notre être. Pour dissiper cette

741 r cette illusion magique, reportons-nous à ce que la Bible vient de nous apprendre au sujet de Satan. Lucifer est tombé du

742 Ciel pour avoir voulu singer Dieu. Il est devenu le messager qui n’a plus de message réel, l’agent du Néant parmi nous. D

743 nger Dieu. Il est devenu le messager qui n’a plus de message réel, l’agent du Néant parmi nous. Dès lors, il ne peut plus

744 devenu le messager qui n’a plus de message réel, l’ agent du Néant parmi nous. Dès lors, il ne peut plus créer que le Rien

745 t parmi nous. Dès lors, il ne peut plus créer que le Rien, qui n’a pas d’existence. Créer le mal est impossible. Ce qui re

746 s, il ne peut plus créer que le Rien, qui n’a pas d’ existence. Créer le mal est impossible. Ce qui revient à dire que le m

747 créer que le Rien, qui n’a pas d’existence. Créer le mal est impossible. Ce qui revient à dire que le mal n’existe pas. Po

748 le mal est impossible. Ce qui revient à dire que le mal n’existe pas. Pour agir, le diable est forcé d’utiliser ce qui ex

749 evient à dire que le mal n’existe pas. Pour agir, le diable est forcé d’utiliser ce qui existe, et qui est bon par définit

750 mal n’existe pas. Pour agir, le diable est forcé d’ utiliser ce qui existe, et qui est bon par définition, ayant été créé

751 faire, mais il lui reste une possibilité : c’est de nous inciter à faire abus de notre liberté et des biens de la terre.

752 possibilité : c’est de nous inciter à faire abus de notre liberté et des biens de la terre. Ni le diable ni l’homme péche

753 nciter à faire abus de notre liberté et des biens de la terre. Ni le diable ni l’homme pécheur ne peuvent réellement faire

754 ter à faire abus de notre liberté et des biens de la terre. Ni le diable ni l’homme pécheur ne peuvent réellement faire le

755 bus de notre liberté et des biens de la terre. Ni le diable ni l’homme pécheur ne peuvent réellement faire le mal, comme n

756 liberté et des biens de la terre. Ni le diable ni l’ homme pécheur ne peuvent réellement faire le mal, comme nous porte à l

757 le ni l’homme pécheur ne peuvent réellement faire le mal, comme nous porte à le croire une formule trompeuse. Mais l’homme

758 uvent réellement faire le mal, comme nous porte à le croire une formule trompeuse. Mais l’homme peut mal faire ce qu’il fa

759 ous porte à le croire une formule trompeuse. Mais l’ homme peut mal faire ce qu’il fait avec les dons du Créateur. Il ne pe

760 e. Mais l’homme peut mal faire ce qu’il fait avec les dons du Créateur. Il ne peut pas créer un fruit qui soit « du mal »,

761 soit « du mal », mais il peut manger un bon fruit d’ une manière malfaisante, contre l’Ordre donné. Le mal en soi n’existe

762 er un bon fruit d’une manière malfaisante, contre l’ Ordre donné. Le mal en soi n’existe pas au titre où le Bien existe en

763 d’une manière malfaisante, contre l’Ordre donné. Le mal en soi n’existe pas au titre où le Bien existe en soi. Le mal n’e

764 dre donné. Le mal en soi n’existe pas au titre où le Bien existe en soi. Le mal n’est qu’un mauvais usage du bien, entendo

765 i n’existe pas au titre où le Bien existe en soi. Le mal n’est qu’un mauvais usage du bien, entendons de ce qui existe. Te

766 mal n’est qu’un mauvais usage du bien, entendons de ce qui existe. Telle est la situation fondamentale et primitive. Cepe

767 ge du bien, entendons de ce qui existe. Telle est la situation fondamentale et primitive. Cependant, le diable étant jalou

768 a situation fondamentale et primitive. Cependant, le diable étant jaloux de Dieu, il entend nous faire croire qu’il peut a

769 e et primitive. Cependant, le diable étant jaloux de Dieu, il entend nous faire croire qu’il peut aussi créer. Et c’est po

770 si créer. Et c’est pourquoi il entretient en nous l’ illusion d’un mal objectif dont il serait évidemment l’auteur. Ce mal

771 t c’est pourquoi il entretient en nous l’illusion d’ un mal objectif dont il serait évidemment l’auteur. Ce mal en soi n’es

772 usion d’un mal objectif dont il serait évidemment l’ auteur. Ce mal en soi n’est pas décrit ni mentionné par la Genèse. Il

773 . Ce mal en soi n’est pas décrit ni mentionné par la Genèse. Il n’est qu’un mirage du démon, une projection de nos erreurs

774 e. Il n’est qu’un mirage du démon, une projection de nos erreurs hors de nous-mêmes, obnubilant aux yeux de notre orgueil

775 nous-mêmes, obnubilant aux yeux de notre orgueil la Création parfaite et la figure du diable. C’est plus tard, c’est aprè

776 aux yeux de notre orgueil la Création parfaite et la figure du diable. C’est plus tard, c’est après plusieurs générations

777 ’est plus tard, c’est après plusieurs générations de pécheurs dans l’histoire, ou de péchés dans une vie, que le mal finir

778 ’est après plusieurs générations de pécheurs dans l’ histoire, ou de péchés dans une vie, que le mal finira par révéler une

779 ieurs générations de pécheurs dans l’histoire, ou de péchés dans une vie, que le mal finira par révéler une espèce de cons

780 s dans l’histoire, ou de péchés dans une vie, que le mal finira par révéler une espèce de consistance propre, — apparence

781 une vie, que le mal finira par révéler une espèce de consistance propre, — apparence encore, mais active, contre nature ma

782 est à ce moment-là que Baudelaire peut écrire : «  L’ homme et la femme savent de naissance que dans le mal se trouve la vol

783 ment-là que Baudelaire peut écrire : « L’homme et la femme savent de naissance que dans le mal se trouve la volupté… La vo

784 elaire peut écrire : « L’homme et la femme savent de naissance que dans le mal se trouve la volupté… La volupté unique et

785  L’homme et la femme savent de naissance que dans le mal se trouve la volupté… La volupté unique et suprême gît dans la ce

786 mme savent de naissance que dans le mal se trouve la volupté… La volupté unique et suprême gît dans la certitude de faire

787 e naissance que dans le mal se trouve la volupté… La volupté unique et suprême gît dans la certitude de faire le mal. » Je

788 la volupté… La volupté unique et suprême gît dans la certitude de faire le mal. » Je crois plutôt, comme le dit William Bl

789 a volupté unique et suprême gît dans la certitude de faire le mal. » Je crois plutôt, comme le dit William Blake, que « la

790 unique et suprême gît dans la certitude de faire le mal. » Je crois plutôt, comme le dit William Blake, que « la Chute n’

791 rtitude de faire le mal. » Je crois plutôt, comme le dit William Blake, que « la Chute n’a fait naître aucun plaisir », et

792 e crois plutôt, comme le dit William Blake, que «  la Chute n’a fait naître aucun plaisir », et que la volupté dont parle B

793  la Chute n’a fait naître aucun plaisir », et que la volupté dont parle Baudelaire devrait être plutôt nommée : douleur ai

794 plutôt nommée : douleur aimée, désir inconscient de la mort. Car ici se sont déclenchés les mécanismes compliqués de la p

795 utôt nommée : douleur aimée, désir inconscient de la mort. Car ici se sont déclenchés les mécanismes compliqués de la perv

796 nconscient de la mort. Car ici se sont déclenchés les mécanismes compliqués de la perversion, de l’autopunition d’une consc

797 ici se sont déclenchés les mécanismes compliqués de la perversion, de l’autopunition d’une conscience déchirée, et du dés

798 i se sont déclenchés les mécanismes compliqués de la perversion, de l’autopunition d’une conscience déchirée, et du désir

799 nchés les mécanismes compliqués de la perversion, de l’autopunition d’une conscience déchirée, et du désir enfin de se dét

800 és les mécanismes compliqués de la perversion, de l’ autopunition d’une conscience déchirée, et du désir enfin de se détrui

801 es compliqués de la perversion, de l’autopunition d’ une conscience déchirée, et du désir enfin de se détruire. Se détruire

802 tion d’une conscience déchirée, et du désir enfin de se détruire. Se détruire pour s’innocenter ! Pour échapper à sa maniè

803 r à sa manière encore aux conséquences du mal que l’ on a fait ; pour se châtier soi-même sans réparer. C’est le mystère du

804 it ; pour se châtier soi-même sans réparer. C’est le mystère du suicide et la logique de Judas, la dernière tentation, la

805 même sans réparer. C’est le mystère du suicide et la logique de Judas, la dernière tentation, la suprême utopie. 9. Le

806 éparer. C’est le mystère du suicide et la logique de Judas, la dernière tentation, la suprême utopie. 9. Le menteur

807 de et la logique de Judas, la dernière tentation, la suprême utopie. 9. Le menteur Examinons maintenant d’un peu plu

808 , la dernière tentation, la suprême utopie. 9. Le menteur Examinons maintenant d’un peu plus près par le détail de n

809 utopie. 9. Le menteur Examinons maintenant d’ un peu plus près par le détail de notre vie présente, comment le diabl

810 ur Examinons maintenant d’un peu plus près par le détail de notre vie présente, comment le diable arrive à s’insérer da

811 inons maintenant d’un peu plus près par le détail de notre vie présente, comment le diable arrive à s’insérer dans les str

812 près par le détail de notre vie présente, comment le diable arrive à s’insérer dans les structures de l’être, donc du bien

813 ésente, comment le diable arrive à s’insérer dans les structures de l’être, donc du bien. J’ai dit qu’il doit passer par l’

814 le diable arrive à s’insérer dans les structures de l’être, donc du bien. J’ai dit qu’il doit passer par l’homme pour agi

815 diable arrive à s’insérer dans les structures de l’ être, donc du bien. J’ai dit qu’il doit passer par l’homme pour agir s

816 tre, donc du bien. J’ai dit qu’il doit passer par l’ homme pour agir sur la réalité. Mais dans l’humain, par où va-t-il ent

817 i dit qu’il doit passer par l’homme pour agir sur la réalité. Mais dans l’humain, par où va-t-il entrer ? L’homme seul, da

818 r par l’homme pour agir sur la réalité. Mais dans l’ humain, par où va-t-il entrer ? L’homme seul, dans toute la Création,

819 lité. Mais dans l’humain, par où va-t-il entrer ? L’ homme seul, dans toute la Création, peut dire ce qui n’est pas, et men

820 par où va-t-il entrer ? L’homme seul, dans toute la Création, peut dire ce qui n’est pas, et mentir par un acte de sa vol

821 peut dire ce qui n’est pas, et mentir par un acte de sa volonté réfléchie. Le minéral repose où il fut composé, la plante

822 s, et mentir par un acte de sa volonté réfléchie. Le minéral repose où il fut composé, la plante pousse où se fixa la grai

823 é réfléchie. Le minéral repose où il fut composé, la plante pousse où se fixa la graine, les animaux muets sont prisonnier

824 se où il fut composé, la plante pousse où se fixa la graine, les animaux muets sont prisonniers de l’ordre intarissablemen

825 t composé, la plante pousse où se fixa la graine, les animaux muets sont prisonniers de l’ordre intarissablement prodigue d

826 ixa la graine, les animaux muets sont prisonniers de l’ordre intarissablement prodigue de l’instinct. Mais l’homme a reçu

827 la graine, les animaux muets sont prisonniers de l’ ordre intarissablement prodigue de l’instinct. Mais l’homme a reçu le

828 prisonniers de l’ordre intarissablement prodigue de l’instinct. Mais l’homme a reçu le pouvoir de parler, de créer, et de

829 isonniers de l’ordre intarissablement prodigue de l’ instinct. Mais l’homme a reçu le pouvoir de parler, de créer, et de dé

830 dre intarissablement prodigue de l’instinct. Mais l’ homme a reçu le pouvoir de parler, de créer, et de dénaturer. Par la g

831 ement prodigue de l’instinct. Mais l’homme a reçu le pouvoir de parler, de créer, et de dénaturer. Par la grâce du langage

832 gue de l’instinct. Mais l’homme a reçu le pouvoir de parler, de créer, et de dénaturer. Par la grâce du langage, il peut d

833 stinct. Mais l’homme a reçu le pouvoir de parler, de créer, et de dénaturer. Par la grâce du langage, il peut dire le vrai

834 l’homme a reçu le pouvoir de parler, de créer, et de dénaturer. Par la grâce du langage, il peut dire le vrai ; par la fau

835 pouvoir de parler, de créer, et de dénaturer. Par la grâce du langage, il peut dire le vrai ; par la faute du langage, il

836 dénaturer. Par la grâce du langage, il peut dire le vrai ; par la faute du langage, il peut y contredire. Il peut créer s

837 r la grâce du langage, il peut dire le vrai ; par la faute du langage, il peut y contredire. Il peut créer selon les persp

838 angage, il peut y contredire. Il peut créer selon les perspectives de la Création, il peut aussi créer à tort et à travers.

839 contredire. Il peut créer selon les perspectives de la Création, il peut aussi créer à tort et à travers. Il peut être un

840 ntredire. Il peut créer selon les perspectives de la Création, il peut aussi créer à tort et à travers. Il peut être un ag

841 t et à travers. Il peut être un agent responsable de la nature naturante, mais il peut aussi faire la grève, se révolter,

842 t à travers. Il peut être un agent responsable de la nature naturante, mais il peut aussi faire la grève, se révolter, et

843 de la nature naturante, mais il peut aussi faire la grève, se révolter, et fabriquer l’anti-nature ou dénature. Cette du

844 t aussi faire la grève, se révolter, et fabriquer l’ anti-nature ou dénature. Cette duplicité de nos pouvoirs constitue no

845 iquer l’anti-nature ou dénature. Cette duplicité de nos pouvoirs constitue notre liberté. Elle en est à la fois le signe

846 rs constitue notre liberté. Elle en est à la fois le signe et la condition nécessaire. Elle est notre gloire équivoque. C’

847 notre liberté. Elle en est à la fois le signe et la condition nécessaire. Elle est notre gloire équivoque. C’est par la l

848 saire. Elle est notre gloire équivoque. C’est par la liberté, à cause d’elle, et dans elle, que nous avons le pouvoir de p

849 e gloire équivoque. C’est par la liberté, à cause d’ elle, et dans elle, que nous avons le pouvoir de pécher. Car pécher c’

850 rté, à cause d’elle, et dans elle, que nous avons le pouvoir de pécher. Car pécher c’est tricher avec l’ordre, opposer à l

851 e d’elle, et dans elle, que nous avons le pouvoir de pécher. Car pécher c’est tricher avec l’ordre, opposer à la loi divin

852 pouvoir de pécher. Car pécher c’est tricher avec l’ ordre, opposer à la loi divine nos dérogations égoïstes, fautes de cal

853 Car pécher c’est tricher avec l’ordre, opposer à la loi divine nos dérogations égoïstes, fautes de calcul et courtes vues

854 à la loi divine nos dérogations égoïstes, fautes de calcul et courtes vues intéressées. Pécher, c’est fausser quelque cho

855 ressées. Pécher, c’est fausser quelque chose dans l’ ordonnance du cosmos. C’est toujours en quelque manière dire un menson

856 t toujours en quelque manière dire un mensonge ou l’ opérer. Par le langage, l’homme prouve qu’il est libre. Par le langage

857 quelque manière dire un mensonge ou l’opérer. Par le langage, l’homme prouve qu’il est libre. Par le langage, il peut ment

858 ère dire un mensonge ou l’opérer. Par le langage, l’ homme prouve qu’il est libre. Par le langage, il peut mentir. Par sa l

859 r le langage, l’homme prouve qu’il est libre. Par le langage, il peut mentir. Par sa liberté seule il peut pécher. Et le p

860 t mentir. Par sa liberté seule il peut pécher. Et le péché n’est qu’un mensonge. Mais le mensonge proféré nous lie. La lib

861 ut pécher. Et le péché n’est qu’un mensonge. Mais le mensonge proféré nous lie. La liberté jouée selon la Loi s’accroît ;

862 u’un mensonge. Mais le mensonge proféré nous lie. La liberté jouée selon la Loi s’accroît ; jouée contre la Loi se perd. P

863 mensonge proféré nous lie. La liberté jouée selon la Loi s’accroît ; jouée contre la Loi se perd. Plus elle s’accroît, plu

864 berté jouée selon la Loi s’accroît ; jouée contre la Loi se perd. Plus elle s’accroît, plus grand paraît l’enjeu, et plus

865 i se perd. Plus elle s’accroît, plus grand paraît l’ enjeu, et plus grande la tentation de gagner dans l’instant ce qu’on v

866 ccroît, plus grand paraît l’enjeu, et plus grande la tentation de gagner dans l’instant ce qu’on voit, quitte à se fermer

867 grand paraît l’enjeu, et plus grande la tentation de gagner dans l’instant ce qu’on voit, quitte à se fermer l’invisible e

868 enjeu, et plus grande la tentation de gagner dans l’ instant ce qu’on voit, quitte à se fermer l’invisible et l’infini du p

869 dans l’instant ce qu’on voit, quitte à se fermer l’ invisible et l’infini du possible divin. Saisissant la proie, l’on per

870 ce qu’on voit, quitte à se fermer l’invisible et l’ infini du possible divin. Saisissant la proie, l’on perd l’ombre, mais

871 visible et l’infini du possible divin. Saisissant la proie, l’on perd l’ombre, mais l’ombre était la créativité, le foison

872 l’infini du possible divin. Saisissant la proie, l’ on perd l’ombre, mais l’ombre était la créativité, le foisonnement ent

873 du possible divin. Saisissant la proie, l’on perd l’ ombre, mais l’ombre était la créativité, le foisonnement enthousiasman

874 vin. Saisissant la proie, l’on perd l’ombre, mais l’ ombre était la créativité, le foisonnement enthousiasmant, c’est-à-dir

875 t la proie, l’on perd l’ombre, mais l’ombre était la créativité, le foisonnement enthousiasmant, c’est-à-dire « endieusant

876 n perd l’ombre, mais l’ombre était la créativité, le foisonnement enthousiasmant, c’est-à-dire « endieusant » du désir… Co

877  endieusant » du désir… Comprenons maintenant que le diable ne pourrait rien sans notre liberté. Car c’est par nous seulem

878 rté. Car c’est par nous seulement qu’il agit dans le monde, et c’est en provoquant l’abus de nos libertés qu’il agit en no

879 qu’il agit dans le monde, et c’est en provoquant l’ abus de nos libertés qu’il agit en nous et nous lie. Si Ève n’avait pa

880 agit dans le monde, et c’est en provoquant l’abus de nos libertés qu’il agit en nous et nous lie. Si Ève n’avait pas été l

881 en nous et nous lie. Si Ève n’avait pas été libre de manger cette pomme interdite, Ève n’aurait pu pécher, ni Adam après e

882 Ève n’aurait pu pécher, ni Adam après elle. Ainsi la gloire de l’homme étant sa liberté, il est clair que c’est en ce poin

883 it pu pécher, ni Adam après elle. Ainsi la gloire de l’homme étant sa liberté, il est clair que c’est en ce point que le M

884 pu pécher, ni Adam après elle. Ainsi la gloire de l’ homme étant sa liberté, il est clair que c’est en ce point que le Mali

885 a liberté, il est clair que c’est en ce point que le Malin devait atteindre notre orgueil et s’insérer dans nos défenses l

886 ndre notre orgueil et s’insérer dans nos défenses les plus secrètes. La parole nous étant donnée pour répondre à la vérité,

887 et s’insérer dans nos défenses les plus secrètes. La parole nous étant donnée pour répondre à la vérité, et pour l’étendre

888 ètes. La parole nous étant donnée pour répondre à la vérité, et pour l’étendre et confirmer par la vertu du témoignage, il

889 s étant donnée pour répondre à la vérité, et pour l’ étendre et confirmer par la vertu du témoignage, il est clair que la g

890 e à la vérité, et pour l’étendre et confirmer par la vertu du témoignage, il est clair que la grande ambition satanique de

891 rmer par la vertu du témoignage, il est clair que la grande ambition satanique devait être de s’emparer de la parole dans

892 lair que la grande ambition satanique devait être de s’emparer de la parole dans notre bouche, pour altérer le témoignage

893 rande ambition satanique devait être de s’emparer de la parole dans notre bouche, pour altérer le témoignage dans sa sourc

894 de ambition satanique devait être de s’emparer de la parole dans notre bouche, pour altérer le témoignage dans sa source.

895 arer de la parole dans notre bouche, pour altérer le témoignage dans sa source. Et c’est pourquoi la Bible dit, énergiquem

896 r le témoignage dans sa source. Et c’est pourquoi la Bible dit, énergiquement, que lorsque nous mentons, c’est le diable l

897 t, énergiquement, que lorsque nous mentons, c’est le diable lui-même qui « tire sa langue dans notre langue ». Mais il est

898 ue dans notre langue ». Mais il est deux manières de mentir, comme il est deux manières de tromper un client. Si la balanc

899 ux manières de mentir, comme il est deux manières de tromper un client. Si la balance indique 980 grammes, vous pouvez dir

900 mme il est deux manières de tromper un client. Si la balance indique 980 grammes, vous pouvez dire : c’est 1 kilo. Votre m

901 stera relatif à une mesure invariable du vrai. Si le client contrôle, il peut voir qu’on le vole, et vous savez de combien

902 u vrai. Si le client contrôle, il peut voir qu’on le vole, et vous savez de combien vous le volez : une vérité reste juge

903 ntrôle, il peut voir qu’on le vole, et vous savez de combien vous le volez : une vérité reste juge entre vous. Mais si le

904 voir qu’on le vole, et vous savez de combien vous le volez : une vérité reste juge entre vous. Mais si le démon vous indui

905 volez : une vérité reste juge entre vous. Mais si le démon vous induit à fausser la balance elle-même, c’est le critère du

906 ntre vous. Mais si le démon vous induit à fausser la balance elle-même, c’est le critère du vrai qui est dénaturé, il n’y

907 vous induit à fausser la balance elle-même, c’est le critère du vrai qui est dénaturé, il n’y a plus de contrôle possible.

908 e critère du vrai qui est dénaturé, il n’y a plus de contrôle possible. Et peu à peu vous oublierez que vous trichez. Pari

909 ses, peut-être à rajouter quelques pincées « pour le bon poids », le sourire de l’acheteur et la satisfaction de votre ver

910 rajouter quelques pincées « pour le bon poids », le sourire de l’acheteur et la satisfaction de votre vertu. C’est là le

911 uelques pincées « pour le bon poids », le sourire de l’acheteur et la satisfaction de votre vertu. C’est là le mensonge pu

912 ques pincées « pour le bon poids », le sourire de l’ acheteur et la satisfaction de votre vertu. C’est là le mensonge pur,

913  pour le bon poids », le sourire de l’acheteur et la satisfaction de votre vertu. C’est là le mensonge pur, l’œuvre propre

914 ds », le sourire de l’acheteur et la satisfaction de votre vertu. C’est là le mensonge pur, l’œuvre propre du diable. À pa

915 eteur et la satisfaction de votre vertu. C’est là le mensonge pur, l’œuvre propre du diable. À partir de l’instant où vous

916 faction de votre vertu. C’est là le mensonge pur, l’ œuvre propre du diable. À partir de l’instant où vous faussez la mesur

917 nsonge pur, l’œuvre propre du diable. À partir de l’ instant où vous faussez la mesure même de la vérité, toutes vos « vert

918 du diable. À partir de l’instant où vous faussez la mesure même de la vérité, toutes vos « vertus » sont au service du ma

919 artir de l’instant où vous faussez la mesure même de la vérité, toutes vos « vertus » sont au service du mal et sont compl

920 ir de l’instant où vous faussez la mesure même de la vérité, toutes vos « vertus » sont au service du mal et sont complice

921 vertus » sont au service du mal et sont complices de l’œuvre du Malin. « Le diable est menteur et le Père du mensonge », d

922 tus » sont au service du mal et sont complices de l’ œuvre du Malin. « Le diable est menteur et le Père du mensonge », dit

923 e du mal et sont complices de l’œuvre du Malin. «  Le diable est menteur et le Père du mensonge », dit l’Évangile tel qu’on

924 s de l’œuvre du Malin. « Le diable est menteur et le Père du mensonge », dit l’Évangile tel qu’on le cite d’ordinaire. Cec

925 diable est menteur et le Père du mensonge », dit l’ Évangile tel qu’on le cite d’ordinaire. Ceci concerne le premier menso

926 t le Père du mensonge », dit l’Évangile tel qu’on le cite d’ordinaire. Ceci concerne le premier mensonge, celui qui se bor

927 e du mensonge », dit l’Évangile tel qu’on le cite d’ ordinaire. Ceci concerne le premier mensonge, celui qui se borne à tai

928 e le premier mensonge, celui qui se borne à taire la vérité (tout en ne cessant de la connaître) ou à la nier (tout en sac

929 ui se borne à taire la vérité (tout en ne cessant de la connaître) ou à la nier (tout en sachant que pour si peu, elle ne

930 se borne à taire la vérité (tout en ne cessant de la connaître) ou à la nier (tout en sachant que pour si peu, elle ne ces

931 vérité (tout en ne cessant de la connaître) ou à la nier (tout en sachant que pour si peu, elle ne cesse pas d’exister).

932 out en sachant que pour si peu, elle ne cesse pas d’ exister). Mais le texte original de ce passage est infiniment plus étr

933 e pour si peu, elle ne cesse pas d’exister). Mais le texte original de ce passage est infiniment plus étrange. « Le diable

934 e ne cesse pas d’exister). Mais le texte original de ce passage est infiniment plus étrange. « Le diable est menteur, nous

935 inal de ce passage est infiniment plus étrange. «  Le diable est menteur, nous dit-on, et il est le père de son propre mens

936 . « Le diable est menteur, nous dit-on, et il est le père de son propre mensonge. » Par ici nous entrons au mystère du mal

937 iable est menteur, nous dit-on, et il est le père de son propre mensonge. » Par ici nous entrons au mystère du mal. Le pèr

938 nsonge. » Par ici nous entrons au mystère du mal. Le père de son mensonge est celui qui l’engendre, le conçoit par ses pro

939 » Par ici nous entrons au mystère du mal. Le père de son mensonge est celui qui l’engendre, le conçoit par ses propres œuv

940 ère du mal. Le père de son mensonge est celui qui l’ engendre, le conçoit par ses propres œuvres, en abusant d’une vérité q

941 Le père de son mensonge est celui qui l’engendre, le conçoit par ses propres œuvres, en abusant d’une vérité qu’il rejette

942 re, le conçoit par ses propres œuvres, en abusant d’ une vérité qu’il rejette aussitôt qu’avilie, et qui mourra du monstre

943 s au monde. Monstrueuse création du mensonge, car le mensonge, par essence, n’est pas ! C’est une espèce de décréation. C’

944 nsonge, par essence, n’est pas ! C’est une espèce de décréation. C’est le trompe-l’œil et le sonne-creux de l’invention bâ

945 n’est pas ! C’est une espèce de décréation. C’est le trompe-l’œil et le sonne-creux de l’invention bâtarde et de l’art ina

946 ne espèce de décréation. C’est le trompe-l’œil et le sonne-creux de l’invention bâtarde et de l’art inauthentique. Le diab

947 création. C’est le trompe-l’œil et le sonne-creux de l’invention bâtarde et de l’art inauthentique. Le diable est le père

948 ation. C’est le trompe-l’œil et le sonne-creux de l’ invention bâtarde et de l’art inauthentique. Le diable est le père du

949 l’œil et le sonne-creux de l’invention bâtarde et de l’art inauthentique. Le diable est le père du faux art, de toutes ces

950 il et le sonne-creux de l’invention bâtarde et de l’ art inauthentique. Le diable est le père du faux art, de toutes ces œu

951 de l’invention bâtarde et de l’art inauthentique. Le diable est le père du faux art, de toutes ces œuvres qui ne sont « ni

952 bâtarde et de l’art inauthentique. Le diable est le père du faux art, de toutes ces œuvres qui ne sont « ni bien ni mal »

953 inauthentique. Le diable est le père du faux art, de toutes ces œuvres qui ne sont « ni bien ni mal », parce que l’acte do

954 œuvres qui ne sont « ni bien ni mal », parce que l’ acte dont elles naquirent supprime les mesures mêmes du beau. Il n’y a

955 », parce que l’acte dont elles naquirent supprime les mesures mêmes du beau. Il n’y a plus de fautes de goût possibles là o

956 supprime les mesures mêmes du beau. Il n’y a plus de fautes de goût possibles là où n’existe plus de goût, comme il n’y a

957 es mesures mêmes du beau. Il n’y a plus de fautes de goût possibles là où n’existe plus de goût, comme il n’y a pas de cri

958 s de fautes de goût possibles là où n’existe plus de goût, comme il n’y a pas de crime possible là où il n’existe pas de L

959 s là où n’existe plus de goût, comme il n’y a pas de crime possible là où il n’existe pas de Loi. Peut-être ici découvrons

960 n’y a pas de crime possible là où il n’existe pas de Loi. Peut-être ici découvrons-nous la raison dernière du mensonge : c

961 ’existe pas de Loi. Peut-être ici découvrons-nous la raison dernière du mensonge : c’est toujours le désir d’innocence uto

962 s la raison dernière du mensonge : c’est toujours le désir d’innocence utopique. Le mensonge ordinaire n’était que l’omiss

963 on dernière du mensonge : c’est toujours le désir d’ innocence utopique. Le mensonge ordinaire n’était que l’omission ou bi

964 e : c’est toujours le désir d’innocence utopique. Le mensonge ordinaire n’était que l’omission ou bien la négation d’une v

965 cence utopique. Le mensonge ordinaire n’était que l’ omission ou bien la négation d’une vérité qui subsistait ailleurs et n

966 mensonge ordinaire n’était que l’omission ou bien la négation d’une vérité qui subsistait ailleurs et nous jugeait encore.

967 inaire n’était que l’omission ou bien la négation d’ une vérité qui subsistait ailleurs et nous jugeait encore. Mais le men

968 subsistait ailleurs et nous jugeait encore. Mais le mensonge diabolique nie le juge. Il ne part que de soi, et prolifère

969 s jugeait encore. Mais le mensonge diabolique nie le juge. Il ne part que de soi, et prolifère en autarcie, comme une cell

970 e mensonge diabolique nie le juge. Il ne part que de soi, et prolifère en autarcie, comme une cellule cancéreuse, introdui

971 , comme une cellule cancéreuse, introduisant dans l’ univers ce sophisme de pure angoisse : le mensonge de nulle vérité.

972 ncéreuse, introduisant dans l’univers ce sophisme de pure angoisse : le mensonge de nulle vérité. 10. L’accusateur P

973 ant dans l’univers ce sophisme de pure angoisse : le mensonge de nulle vérité. 10. L’accusateur Par le doute qu’il i

974 nivers ce sophisme de pure angoisse : le mensonge de nulle vérité. 10. L’accusateur Par le doute qu’il instille en n

975 re angoisse : le mensonge de nulle vérité. 10. L’ accusateur Par le doute qu’il instille en notre cœur au sujet de l’

976 songe de nulle vérité. 10. L’accusateur Par le doute qu’il instille en notre cœur au sujet de l’ordre divin, Satan n

977 le doute qu’il instille en notre cœur au sujet de l’ ordre divin, Satan nous porte à désirer un meilleur bien, qu’il nous d

978 t encore un bien, pensons-nous. Mais ce mouvement de l’âme créatrice, dès qu’il est détourné des fins prévues par Dieu, no

979 ncore un bien, pensons-nous. Mais ce mouvement de l’ âme créatrice, dès qu’il est détourné des fins prévues par Dieu, nous

980 fins prévues par Dieu, nous jette au mal, qui est la torsion du bien et du réel vers le néant. Ce mal fait, Satan se dévoi

981 u mal, qui est la torsion du bien et du réel vers le néant. Ce mal fait, Satan se dévoile comme un ennemi mortel de l’homm

982 mal fait, Satan se dévoile comme un ennemi mortel de l’homme, qu’il avait abusé jusqu’ici en feignant de sympathiser avec

983 fait, Satan se dévoile comme un ennemi mortel de l’ homme, qu’il avait abusé jusqu’ici en feignant de sympathiser avec l’i

984 l’homme, qu’il avait abusé jusqu’ici en feignant de sympathiser avec l’idéalisme de sa révolte. Voici qu’il nous entraîne

985 t abusé jusqu’ici en feignant de sympathiser avec l’ idéalisme de sa révolte. Voici qu’il nous entraîne dans un nouveau tou

986 u’ici en feignant de sympathiser avec l’idéalisme de sa révolte. Voici qu’il nous entraîne dans un nouveau tour de la spir

987 e. Voici qu’il nous entraîne dans un nouveau tour de la spirale qui pointe vers l’Enfer : il nous accuse avec une angéliqu

988 Voici qu’il nous entraîne dans un nouveau tour de la spirale qui pointe vers l’Enfer : il nous accuse avec une angélique p

989 ans un nouveau tour de la spirale qui pointe vers l’ Enfer : il nous accuse avec une angélique précision, sans laisser plac

990 vec une angélique précision, sans laisser place à la pensée d’une possible réparation. Il est au monde une seule chose pir

991 gélique précision, sans laisser place à la pensée d’ une possible réparation. Il est au monde une seule chose pire que de d

992 aration. Il est au monde une seule chose pire que de douter du bien et du réel, et c’est de douter du pardon, une fois qu’

993 e pire que de douter du bien et du réel, et c’est de douter du pardon, une fois qu’on a trahi le bien et le réel. Car dout

994 c’est de douter du pardon, une fois qu’on a trahi le bien et le réel. Car douter du pardon nous replonge dans le mal, avec

995 uter du pardon, une fois qu’on a trahi le bien et le réel. Car douter du pardon nous replonge dans le mal, avec la sombre

996 le réel. Car douter du pardon nous replonge dans le mal, avec la sombre jouissance masochiste des « après moi le déluge »

997 douter du pardon nous replonge dans le mal, avec la sombre jouissance masochiste des « après moi le déluge » et des « tan

998 c la sombre jouissance masochiste des « après moi le déluge » et des « tant pis pour moi ». Il faut croire au pardon pour

999 i ». Il faut croire au pardon pour oser confesser le mal qu’on a commis ; pour oser qualifier de faute sa propre faute ; e

1000 esser le mal qu’on a commis ; pour oser qualifier de faute sa propre faute ; et pour que puisse renaître la confiance qui

1001 ute sa propre faute ; et pour que puisse renaître la confiance qui donnera seule le courage de rebâtir. Celui qui doute du

1002 ue puisse renaître la confiance qui donnera seule le courage de rebâtir. Celui qui doute du pardon ne peut pas confesser s

1003 enaître la confiance qui donnera seule le courage de rebâtir. Celui qui doute du pardon ne peut pas confesser son crime, e

1004 ne peut pas confesser son crime, et celui qui ne le confesse pas n’en connaîtra jamais toute l’étendue. Le diable est cet

1005 ui ne le confesse pas n’en connaîtra jamais toute l’ étendue. Le diable est cet Accusateur qui veut nous faire douter de no

1006 nfesse pas n’en connaîtra jamais toute l’étendue. Le diable est cet Accusateur qui veut nous faire douter de notre pardon

1007 ble est cet Accusateur qui veut nous faire douter de notre pardon pour nous forcer à fuir dans les remèdes du pire. L’Apoc

1008 uter de notre pardon pour nous forcer à fuir dans les remèdes du pire. L’Apocalypse le désigne comme « l’Accusateur de nos

1009 pour nous forcer à fuir dans les remèdes du pire. L’ Apocalypse le désigne comme « l’Accusateur de nos frères, celui qui le

1010 cer à fuir dans les remèdes du pire. L’Apocalypse le désigne comme « l’Accusateur de nos frères, celui qui les accuse deva

1011 remèdes du pire. L’Apocalypse le désigne comme «  l’ Accusateur de nos frères, celui qui les accuse devant Dieu jour et nui

1012 ire. L’Apocalypse le désigne comme « l’Accusateur de nos frères, celui qui les accuse devant Dieu jour et nuit ». C’est lu

1013 gne comme « l’Accusateur de nos frères, celui qui les accuse devant Dieu jour et nuit ». C’est lui qui demandait la tête de

1014 vant Dieu jour et nuit ». C’est lui qui demandait la tête de Job devant le tribunal céleste. Non content de nous prendre à

1015 u jour et nuit ». C’est lui qui demandait la tête de Job devant le tribunal céleste. Non content de nous prendre à ses piè

1016  ». C’est lui qui demandait la tête de Job devant le tribunal céleste. Non content de nous prendre à ses pièges, sitôt qu’

1017 ris il est le premier à nous dénoncer devant Dieu de la manière la plus impitoyable. Non par amour de la justice, mais par

1018 il est le premier à nous dénoncer devant Dieu de la manière la plus impitoyable. Non par amour de la justice, mais par am

1019 premier à nous dénoncer devant Dieu de la manière la plus impitoyable. Non par amour de la justice, mais par amour de notr

1020 de la manière la plus impitoyable. Non par amour de la justice, mais par amour de notre châtiment, par haine froide. Pour

1021 la manière la plus impitoyable. Non par amour de la justice, mais par amour de notre châtiment, par haine froide. Pour le

1022 able. Non par amour de la justice, mais par amour de notre châtiment, par haine froide. Pour le stérile plaisir d’avoir ra

1023 amour de notre châtiment, par haine froide. Pour le stérile plaisir d’avoir raison. C’est qu’il s’en tient à la légalité,

1024 timent, par haine froide. Pour le stérile plaisir d’ avoir raison. C’est qu’il s’en tient à la légalité, au bien qu’il conn

1025 plaisir d’avoir raison. C’est qu’il s’en tient à la légalité, au bien qu’il connaissait à l’origine ; un bien tout fait,

1026 tient à la légalité, au bien qu’il connaissait à l’ origine ; un bien tout fait, arrêté pour toujours. Depuis sa chute, il

1027 arrêté pour toujours. Depuis sa chute, il a perdu le sens de la Création continue, du dynamisme immanent au réel. Par-dess

1028 our toujours. Depuis sa chute, il a perdu le sens de la Création continue, du dynamisme immanent au réel. Par-dessus tout,

1029 toujours. Depuis sa chute, il a perdu le sens de la Création continue, du dynamisme immanent au réel. Par-dessus tout, il

1030 isme immanent au réel. Par-dessus tout, il ignore le sens du drame de la Rédemption. Il ne sait pas et ne veut pas savoir

1031 réel. Par-dessus tout, il ignore le sens du drame de la Rédemption. Il ne sait pas et ne veut pas savoir que Dieu maintien

1032 l. Par-dessus tout, il ignore le sens du drame de la Rédemption. Il ne sait pas et ne veut pas savoir que Dieu maintient l

1033 sait pas et ne veut pas savoir que Dieu maintient le monde en dépit de nos fautes, par la vertu recréatrice d’une mort qui

1034 eu maintient le monde en dépit de nos fautes, par la vertu recréatrice d’une mort qui est le centre de l’Histoire, et de c

1035 en dépit de nos fautes, par la vertu recréatrice d’ une mort qui est le centre de l’Histoire, et de chacune de nos histoir

1036 utes, par la vertu recréatrice d’une mort qui est le centre de l’Histoire, et de chacune de nos histoires individuelles… A

1037 la vertu recréatrice d’une mort qui est le centre de l’Histoire, et de chacune de nos histoires individuelles… Aussi, part

1038 vertu recréatrice d’une mort qui est le centre de l’ Histoire, et de chacune de nos histoires individuelles… Aussi, partout

1039 ce d’une mort qui est le centre de l’Histoire, et de chacune de nos histoires individuelles… Aussi, partout où l’on condam

1040 rt qui est le centre de l’Histoire, et de chacune de nos histoires individuelles… Aussi, partout où l’on condamne sans pit

1041 de nos histoires individuelles… Aussi, partout où l’ on condamne sans pitié son prochain ou soi-même, soyons sûrs que c’est

1042 é son prochain ou soi-même, soyons sûrs que c’est le diable qui parle, l’Accusateur qui tient le pardon pour une simple fa

1043 -même, soyons sûrs que c’est le diable qui parle, l’ Accusateur qui tient le pardon pour une simple faute de logique, la gr

1044 c’est le diable qui parle, l’Accusateur qui tient le pardon pour une simple faute de logique, la grâce pour une erreur de

1045 tient le pardon pour une simple faute de logique, la grâce pour une erreur de calcul statistique. La duplicité infernale,

1046 simple faute de logique, la grâce pour une erreur de calcul statistique. La duplicité infernale, c’est de nous faire croir

1047 , la grâce pour une erreur de calcul statistique. La duplicité infernale, c’est de nous faire croire qu’il n’y a pas de ju

1048 calcul statistique. La duplicité infernale, c’est de nous faire croire qu’il n’y a pas de juge, ni d’ordre divin du réel,

1049 rnale, c’est de nous faire croire qu’il n’y a pas de juge, ni d’ordre divin du réel, et aussitôt que nous l’avons cru, de

1050 de nous faire croire qu’il n’y a pas de juge, ni d’ ordre divin du réel, et aussitôt que nous l’avons cru, de nous accuser

1051 e, ni d’ordre divin du réel, et aussitôt que nous l’ avons cru, de nous accuser de contravention devant le Juge. Ainsi la m

1052 divin du réel, et aussitôt que nous l’avons cru, de nous accuser de contravention devant le Juge. Ainsi la morale laïque,

1053 et aussitôt que nous l’avons cru, de nous accuser de contravention devant le Juge. Ainsi la morale laïque, morale du devoi

1054 vons cru, de nous accuser de contravention devant le Juge. Ainsi la morale laïque, morale du devoir kantien et des routine

1055 us accuser de contravention devant le Juge. Ainsi la morale laïque, morale du devoir kantien et des routines bourgeoises e

1056 voir kantien et des routines bourgeoises excluant le Dieu personnel, nous accuse et nous prive en même temps de tout recou

1057 ersonnel, nous accuse et nous prive en même temps de tout recours à Celui qui pardonne. Elle ne laisse aux meilleures de s

1058 Celui qui pardonne. Elle ne laisse aux meilleures de ses victimes que l’héroïsme autosadique de la révolte. 11. Légion

1059 Elle ne laisse aux meilleures de ses victimes que l’ héroïsme autosadique de la révolte. 11. Légion Enfin, la Bible a

1060 leures de ses victimes que l’héroïsme autosadique de la révolte. 11. Légion Enfin, la Bible appelle le diable : Légi

1061 res de ses victimes que l’héroïsme autosadique de la révolte. 11. Légion Enfin, la Bible appelle le diable : Légion.

1062 utosadique de la révolte. 11. Légion Enfin, la Bible appelle le diable : Légion. Ici nous n’en finirions pas de comm

1063 révolte. 11. Légion Enfin, la Bible appelle le diable : Légion. Ici nous n’en finirions pas de commenter, conforméme

1064 e le diable : Légion. Ici nous n’en finirions pas de commenter, conformément à la nature du sujet. Bornons-nous à marquer

1065 s n’en finirions pas de commenter, conformément à la nature du sujet. Bornons-nous à marquer trois directions de pensée :

1066 du sujet. Bornons-nous à marquer trois directions de pensée : nous les suivrons tout au travers du livre. Si le diable est

1067 -nous à marquer trois directions de pensée : nous les suivrons tout au travers du livre. Si le diable est Légion, cela sign

1068  : nous les suivrons tout au travers du livre. Si le diable est Légion, cela signifie d’abord que tout en étant un, il peu

1069 bord que tout en étant un, il peut revêtir autant d’ aspects divers qu’il y a d’individus de par le monde. Mais cela peut s

1070 il peut revêtir autant d’aspects divers qu’il y a d’ individus de par le monde. Mais cela peut signifier aussi que le diabl

1071 ant d’aspects divers qu’il y a d’individus de par le monde. Mais cela peut signifier aussi que le diable est la masse anon

1072 par le monde. Mais cela peut signifier aussi que le diable est la masse anonyme. Et finalement, qu’étant tout le monde, o

1073 Mais cela peut signifier aussi que le diable est la masse anonyme. Et finalement, qu’étant tout le monde, ou n’importe qu

1074 ne en particulier. Et ceci nous ramène au premier de ses tours, qui était de nous faire douter de son existence même. Le n

1075 ci nous ramène au premier de ses tours, qui était de nous faire douter de son existence même. Le nom de Légion évoque par

1076 mier de ses tours, qui était de nous faire douter de son existence même. Le nom de Légion évoque par ailleurs le mythe hel

1077 était de nous faire douter de son existence même. Le nom de Légion évoque par ailleurs le mythe hellénique de Protée. Nous

1078 e nous faire douter de son existence même. Le nom de Légion évoque par ailleurs le mythe hellénique de Protée. Nous venons

1079 stence même. Le nom de Légion évoque par ailleurs le mythe hellénique de Protée. Nous venons d’énumérer les rôles principa

1080 de Légion évoque par ailleurs le mythe hellénique de Protée. Nous venons d’énumérer les rôles principaux que le diable rev

1081 lleurs le mythe hellénique de Protée. Nous venons d’ énumérer les rôles principaux que le diable revêt dans la Bible : ils

1082 ythe hellénique de Protée. Nous venons d’énumérer les rôles principaux que le diable revêt dans la Bible : ils sont tous, e

1083 . Nous venons d’énumérer les rôles principaux que le diable revêt dans la Bible : ils sont tous, en quelque manière, des d

1084 rer les rôles principaux que le diable revêt dans la Bible : ils sont tous, en quelque manière, des déguisements de son ma

1085 s sont tous, en quelque manière, des déguisements de son malheur originel. Satan craint de se montrer tel qu’il est, c’est

1086 éguisements de son malheur originel. Satan craint de se montrer tel qu’il est, c’est évident, puisqu’il craint même d’exis

1087 l qu’il est, c’est évident, puisqu’il craint même d’ exister à nos yeux. Il ne présentera donc aux hommes que des masques t

1088 rassurants ou flatteurs. « Déguisement, tu es, je le vois, une vilaine ruse par où notre Ennemi, fertile en artifices, éte

1089 e cette ruse. Pourquoi sommes-nous parfois tentés de vivre par délégation, et sous un masque ? Parce que cela permet à not

1090 un masque ? Parce que cela permet à notre vanité de se satisfaire malgré nous, malgré nos exigences réelles et bien au-de

1091 ous, malgré nos exigences réelles et bien au-delà de nos possibilités. Chose étrange, nous sommes ainsi faits que nous nou

1092 es ainsi faits que nous nous prévalons intimement d’ un succès remporté « sous le masque », tandis que nous attribuerons au

1093 prévalons intimement d’un succès remporté « sous le masque », tandis que nous attribuerons au masque nos méfaits. Nous so

1094 nos méfaits. Nous sommes prêts à nous approprier les mérites d’un bien dont nous n’avons été que les acteurs, alors que no

1095 . Nous sommes prêts à nous approprier les mérites d’ un bien dont nous n’avons été que les acteurs, alors que nous nous emp

1096 r les mérites d’un bien dont nous n’avons été que les acteurs, alors que nous nous empressons de projeter sur les Choses, l

1097 é que les acteurs, alors que nous nous empressons de projeter sur les Choses, le Destin, ou les Autres, un mal dont les ra

1098 s, alors que nous nous empressons de projeter sur les Choses, le Destin, ou les Autres, un mal dont les racines sont réelle

1099 nous nous empressons de projeter sur les Choses, le Destin, ou les Autres, un mal dont les racines sont réellement en nou

1100 ressons de projeter sur les Choses, le Destin, ou les Autres, un mal dont les racines sont réellement en nous. Ainsi chacun

1101 les Choses, le Destin, ou les Autres, un mal dont les racines sont réellement en nous. Ainsi chacun de nous, en tant que pa

1102 les racines sont réellement en nous. Ainsi chacun de nous, en tant que patriote, se sent flatté par une victoire nationale

1103 par une victoire nationale, alors qu’il attribue la défaite aux seuls chefs. Ici le diable joue avec notre terreur de nou

1104 rs qu’il attribue la défaite aux seuls chefs. Ici le diable joue avec notre terreur de nous reconnaître responsables de no

1105 euls chefs. Ici le diable joue avec notre terreur de nous reconnaître responsables de nos vies. Autrefois il avait recours

1106 ec notre terreur de nous reconnaître responsables de nos vies. Autrefois il avait recours au déguisement vestimentaire. Au

1107 ecours au déguisement vestimentaire. Aujourd’hui, le costume ne signifie plus rien. Le phénomène du déguisement s’est inté

1108 e. Aujourd’hui, le costume ne signifie plus rien. Le phénomène du déguisement s’est intériorisé en évasion morale. C’est d

1109 ’abord, et comme en rêve, qu’on joue un rôle dans l’ impunité. Le monde actuel est plein d’individus qui portent à l’intéri

1110 omme en rêve, qu’on joue un rôle dans l’impunité. Le monde actuel est plein d’individus qui portent à l’intérieur un costu

1111 n rôle dans l’impunité. Le monde actuel est plein d’ individus qui portent à l’intérieur un costume de louage. Ils se cache

1112 monde actuel est plein d’individus qui portent à l’ intérieur un costume de louage. Ils se cachent à leurs propres yeux. C

1113 d’individus qui portent à l’intérieur un costume de louage. Ils se cachent à leurs propres yeux. Comment connaîtraient-il

1114 ur être véritable, celui qui prend ses décisions, le seul auquel pourrait se révéler le Tentateur ? 12. Le sophisme

1115 ses décisions, le seul auquel pourrait se révéler le Tentateur ? 12. Le sophisme L’Ange déchu nous dit : je suis ton

1116 auquel pourrait se révéler le Tentateur ? 12. Le sophisme L’Ange déchu nous dit : je suis ton ciel, il n’y a pas d’

1117 t se révéler le Tentateur ? 12. Le sophisme L’ Ange déchu nous dit : je suis ton ciel, il n’y a pas d’autre espérance

1118 e déchu nous dit : je suis ton ciel, il n’y a pas d’ autre espérance. Le Prince de ce monde nous dit : il n’y a pas d’autre

1119 je suis ton ciel, il n’y a pas d’autre espérance. Le Prince de ce monde nous dit : il n’y a pas d’autre monde. Le Tentateu

1120 n ciel, il n’y a pas d’autre espérance. Le Prince de ce monde nous dit : il n’y a pas d’autre monde. Le Tentateur nous dit

1121 ce. Le Prince de ce monde nous dit : il n’y a pas d’ autre monde. Le Tentateur nous dit : il n’y a point de juge. L’Accusat

1122 e ce monde nous dit : il n’y a pas d’autre monde. Le Tentateur nous dit : il n’y a point de juge. L’Accusateur nous dit :

1123 tre monde. Le Tentateur nous dit : il n’y a point de juge. L’Accusateur nous dit : il n’y a point de pardon. Le Menteur ré

1124 . Le Tentateur nous dit : il n’y a point de juge. L’ Accusateur nous dit : il n’y a point de pardon. Le Menteur résume tout

1125 t de juge. L’Accusateur nous dit : il n’y a point de pardon. Le Menteur résume tout en nous offrant un monde sans obligati

1126 L’Accusateur nous dit : il n’y a point de pardon. Le Menteur résume tout en nous offrant un monde sans obligations ni sanc

1127 sanctions, fermé sur soi mais recréé sans cesse à l’ image de nos complaisances : il n’y a pas de réalité. Enfin Légion dit

1128 s, fermé sur soi mais recréé sans cesse à l’image de nos complaisances : il n’y a pas de réalité. Enfin Légion dit le dern

1129 sse à l’image de nos complaisances : il n’y a pas de réalité. Enfin Légion dit le dernier blasphème : il n’y a Personne.

1130 on dit le dernier blasphème : il n’y a Personne. Le monde moderne (et chacun de nous en lui) dans la mesure où il cultive

1131 : il n’y a Personne. Le monde moderne (et chacun de nous en lui) dans la mesure où il cultive un rêve de déification de l

1132 Le monde moderne (et chacun de nous en lui) dans la mesure où il cultive un rêve de déification de l’homme par sa science

1133 nous en lui) dans la mesure où il cultive un rêve de déification de l’homme par sa science ; où il nie toute transcendance

1134 ns la mesure où il cultive un rêve de déification de l’homme par sa science ; où il nie toute transcendance ; où il s’enfe

1135 la mesure où il cultive un rêve de déification de l’ homme par sa science ; où il nie toute transcendance ; où il s’enferme

1136 il nie toute transcendance ; où il s’enferme dans les autarcies de la puissance et de la passion ; où il noie finalement la

1137 ranscendance ; où il s’enferme dans les autarcies de la puissance et de la passion ; où il noie finalement la vocation de

1138 scendance ; où il s’enferme dans les autarcies de la puissance et de la passion ; où il noie finalement la vocation de la

1139 l s’enferme dans les autarcies de la puissance et de la passion ; où il noie finalement la vocation de la personne dans l’

1140 ’enferme dans les autarcies de la puissance et de la passion ; où il noie finalement la vocation de la personne dans l’ano

1141 uissance et de la passion ; où il noie finalement la vocation de la personne dans l’anonyme irresponsable, — le monde mode

1142 de la passion ; où il noie finalement la vocation de la personne dans l’anonyme irresponsable, — le monde moderne (et chac

1143 la passion ; où il noie finalement la vocation de la personne dans l’anonyme irresponsable, — le monde moderne (et chacun

1144 l noie finalement la vocation de la personne dans l’ anonyme irresponsable, — le monde moderne (et chacun de nous en lui) s

1145 on de la personne dans l’anonyme irresponsable, —  le monde moderne (et chacun de nous en lui) se rend à la loi de Satan. M

1146 nyme irresponsable, — le monde moderne (et chacun de nous en lui) se rend à la loi de Satan. Mais, du même coup, il devien

1147 onde moderne (et chacun de nous en lui) se rend à la loi de Satan. Mais, du même coup, il devient incapable de connaître c

1148 derne (et chacun de nous en lui) se rend à la loi de Satan. Mais, du même coup, il devient incapable de connaître celui qu

1149 e Satan. Mais, du même coup, il devient incapable de connaître celui qu’il sert ! Satan veut nous faire croire qu’il n’y a

1150 rt ! Satan veut nous faire croire qu’il n’y a pas d’ autre monde. Si nous le croyons, il se trouve qu’aussitôt nous ne pouv

1151 ire croire qu’il n’y a pas d’autre monde. Si nous le croyons, il se trouve qu’aussitôt nous ne pouvons plus croire à Dieu

1152 ns plus croire à Dieu ni à Satan ! S’il n’y a pas de ciel, comme nous le dit Satan, il n’y a pas non plus d’enfer, ni de M

1153 u ni à Satan ! S’il n’y a pas de ciel, comme nous le dit Satan, il n’y a pas non plus d’enfer, ni de Maître de l’enfer. S’

1154 l, comme nous le dit Satan, il n’y a pas non plus d’ enfer, ni de Maître de l’enfer. S’il n’y a pas de juge, il n’y a pas n

1155 s le dit Satan, il n’y a pas non plus d’enfer, ni de Maître de l’enfer. S’il n’y a pas de juge, il n’y a pas non plus de f

1156 atan, il n’y a pas non plus d’enfer, ni de Maître de l’enfer. S’il n’y a pas de juge, il n’y a pas non plus de faute ni d’

1157 n, il n’y a pas non plus d’enfer, ni de Maître de l’ enfer. S’il n’y a pas de juge, il n’y a pas non plus de faute ni d’Aut

1158 d’enfer, ni de Maître de l’enfer. S’il n’y a pas de juge, il n’y a pas non plus de faute ni d’Auteur du mal. S’il n’y a p

1159 er. S’il n’y a pas de juge, il n’y a pas non plus de faute ni d’Auteur du mal. S’il n’y a pas de vérité, il n’y a pas non

1160 a pas de juge, il n’y a pas non plus de faute ni d’ Auteur du mal. S’il n’y a pas de vérité, il n’y a pas non plus de mens

1161 plus de faute ni d’Auteur du mal. S’il n’y a pas de vérité, il n’y a pas non plus de mensonge ni de Menteur. S’il n’y a p

1162 . S’il n’y a pas de vérité, il n’y a pas non plus de mensonge ni de Menteur. S’il n’y a personne, enfin, il n’y a pas non

1163 s de vérité, il n’y a pas non plus de mensonge ni de Menteur. S’il n’y a personne, enfin, il n’y a pas non plus lui ! Ains

1164 plus il sévit dans notre vie, moins nous pouvons le reconnaître. Plus il est effectif, moins il paraît dangereux. Sa prop

1165 ctif, moins il paraît dangereux. Sa propre action le dissimule aux yeux de celui qu’elle domine. Il s’évanouit dans son su

1166 ns son succès, et son triomphe est son incognito. La preuve que le diable existe, agit et réussit, c’est justement que nou

1167 et son triomphe est son incognito. La preuve que le diable existe, agit et réussit, c’est justement que nous n’y croyons

1168 c’est justement que nous n’y croyons plus. Mais à l’ inverse, il n’est pas douteux que ce Dissimulé ne perde sa puissance à

1169 ce Dissimulé ne perde sa puissance à mesure qu’on le « révèle » comme disent les photographes, et qu’on le prive ainsi du

1170 issance à mesure qu’on le « révèle » comme disent les photographes, et qu’on le prive ainsi du bénéfice de l’attaque par su

1171  révèle » comme disent les photographes, et qu’on le prive ainsi du bénéfice de l’attaque par surprise, sa tactique favori

1172 photographes, et qu’on le prive ainsi du bénéfice de l’attaque par surprise, sa tactique favorite. Nous avons donc soumis

1173 tographes, et qu’on le prive ainsi du bénéfice de l’ attaque par surprise, sa tactique favorite. Nous avons donc soumis l’i

1174 ise, sa tactique favorite. Nous avons donc soumis l’ incognito de Satan au réactif de la Révélation, qui le rend visible à

1175 ique favorite. Nous avons donc soumis l’incognito de Satan au réactif de la Révélation, qui le rend visible à l’œil spirit

1176 avons donc soumis l’incognito de Satan au réactif de la Révélation, qui le rend visible à l’œil spirituel. Comment va-t-il

1177 ns donc soumis l’incognito de Satan au réactif de la Révélation, qui le rend visible à l’œil spirituel. Comment va-t-il s’

1178 cognito de Satan au réactif de la Révélation, qui le rend visible à l’œil spirituel. Comment va-t-il s’y prendre, désormai

1179 u réactif de la Révélation, qui le rend visible à l’ œil spirituel. Comment va-t-il s’y prendre, désormais, pour tromper ce

1180 ti, pour abuser ce sens du mal qu’éveille en nous la connaissance du Bien, comme le soleil fait renaître les ombres ? 1

1181 qu’éveille en nous la connaissance du Bien, comme le soleil fait renaître les ombres ? 13. diable et péché Imaginez

1182 nnaissance du Bien, comme le soleil fait renaître les ombres ? 13. diable et péché Imaginez que le diable aille se ca

1183 s ombres ? 13. diable et péché Imaginez que le diable aille se cacher dans le péché même, dans le péché en général,

1184 hé Imaginez que le diable aille se cacher dans le péché même, dans le péché en général, tel que le conçoivent les prédi

1185 e diable aille se cacher dans le péché même, dans le péché en général, tel que le conçoivent les prédicateurs et les moral

1186 le péché même, dans le péché en général, tel que le conçoivent les prédicateurs et les moralistes d’aujourd’hui. Ce serai

1187 , dans le péché en général, tel que le conçoivent les prédicateurs et les moralistes d’aujourd’hui. Ce serait un excellent

1188 énéral, tel que le conçoivent les prédicateurs et les moralistes d’aujourd’hui. Ce serait un excellent calcul, pour les deu

1189 le conçoivent les prédicateurs et les moralistes d’ aujourd’hui. Ce serait un excellent calcul, pour les deux raisons que

1190 ’aujourd’hui. Ce serait un excellent calcul, pour les deux raisons que voici : tout d’abord, nous serions induits à croire

1191 : tout d’abord, nous serions induits à croire que le diable n’est « rien d’autre » qu’une figuration naïve du péché ; en s

1192 rions induits à croire que le diable n’est « rien d’ autre » qu’une figuration naïve du péché ; en second lieu, nous n’auri

1193 ve du péché ; en second lieu, nous n’aurions plus l’ idée d’aller chercher le diable dans nos vertus. En vérité, le diable

1194 éché ; en second lieu, nous n’aurions plus l’idée d’ aller chercher le diable dans nos vertus. En vérité, le diable n’est p

1195 lieu, nous n’aurions plus l’idée d’aller chercher le diable dans nos vertus. En vérité, le diable n’est pas dangereux là o

1196 er chercher le diable dans nos vertus. En vérité, le diable n’est pas dangereux là où il se montre et nous fait peur, mais

1197 ait peur, mais là seulement où nous ne savons pas le voir. Il nous terroriserait s’il se montrait, et nous fuirions sans l

1198 oriserait s’il se montrait, et nous fuirions sans l’ écouter, tandis que le péché nous fait moins peur qu’envie. Si nous sa

1199 rait, et nous fuirions sans l’écouter, tandis que le péché nous fait moins peur qu’envie. Si nous savions voir le diable d

1200 us fait moins peur qu’envie. Si nous savions voir le diable dans le péché, nous serions beaucoup plus prudents. Son astuce

1201 eur qu’envie. Si nous savions voir le diable dans le péché, nous serions beaucoup plus prudents. Son astuce sera donc de s

1202 ions beaucoup plus prudents. Son astuce sera donc de se rendre invisible au sein même de nos vraies tentations. C’est là q

1203 uce sera donc de se rendre invisible au sein même de nos vraies tentations. C’est là qu’il va montrer patte blanche, comme

1204 s. C’est là qu’il va montrer patte blanche, comme le grand méchant loup dans le conte du Chaperon rouge, alors qu’il fera

1205 r patte blanche, comme le grand méchant loup dans le conte du Chaperon rouge, alors qu’il fera voir ses cornes et sa grima

1206 dans des fantaisies ridicules, bien loin du lieu de son action réelle. N’avez-vous pas connu de ces dames charmantes qui

1207 lieu de son action réelle. N’avez-vous pas connu de ces dames charmantes qui se récrient dès qu’on parle du diable : — C’

1208 pas dormir ! —, mais qui d’ailleurs mentent sans le moindre scrupule, sont égoïstes avec passion, et n’ont en général auc

1209 s avec passion, et n’ont en général aucune espèce de trouble de conscience. Elles ne conçoivent pas le diable comme l’inst

1210 ion, et n’ont en général aucune espèce de trouble de conscience. Elles ne conçoivent pas le diable comme l’instigateur de

1211 de trouble de conscience. Elles ne conçoivent pas le diable comme l’instigateur de leurs péchés, mais comme une sorte d’ap

1212 nscience. Elles ne conçoivent pas le diable comme l’ instigateur de leurs péchés, mais comme une sorte d’apparition de cauc

1213 s ne conçoivent pas le diable comme l’instigateur de leurs péchés, mais comme une sorte d’apparition de cauchemar, qui por

1214 instigateur de leurs péchés, mais comme une sorte d’ apparition de cauchemar, qui porte malheur et qui leur veut du mal. El

1215 e leurs péchés, mais comme une sorte d’apparition de cauchemar, qui porte malheur et qui leur veut du mal. Elles ne se dou

1216 qui leur veut du mal. Elles ne se doutent pas que le diable est sans aucun pouvoir sur nous ailleurs que dans notre péché,

1217 s ailleurs que dans notre péché, et par lui seul. Le diable-apparition, sans liens avec nous-mêmes et tout extérieur à nos

1218 ieur à nos fautes, celui-là n’est vraiment « rien d’ autre » qu’une projection, hors de nous-mêmes, du péché dont nous somm

1219 on, hors de nous-mêmes, du péché dont nous sommes les auteurs et que nous refusons d’assumer. Ce subterfuge de l’inconscien

1220 dont nous sommes les auteurs et que nous refusons d’ assumer. Ce subterfuge de l’inconscient n’a d’autre but que de nous ex

1221 urs et que nous refusons d’assumer. Ce subterfuge de l’inconscient n’a d’autre but que de nous exonérer d’une part honteus

1222 et que nous refusons d’assumer. Ce subterfuge de l’ inconscient n’a d’autre but que de nous exonérer d’une part honteuse d

1223 ons d’assumer. Ce subterfuge de l’inconscient n’a d’ autre but que de nous exonérer d’une part honteuse de nous-mêmes. Si l

1224 e subterfuge de l’inconscient n’a d’autre but que de nous exonérer d’une part honteuse de nous-mêmes. Si le résultat nous

1225 utre but que de nous exonérer d’une part honteuse de nous-mêmes. Si le résultat nous apparaît étrange et fantastique, c’es

1226 us exonérer d’une part honteuse de nous-mêmes. Si le résultat nous apparaît étrange et fantastique, c’est parce que l’idée

1227 apparaît étrange et fantastique, c’est parce que l’ idée même que nous pourrions être coupables nous apparaît étrange et f

1228 es spirituels mieux réveillés : « Pourquoi parler d’ un diable personnel ? Nous voyons bien le péché, mais pas le diable. N

1229 i parler d’un diable personnel ? Nous voyons bien le péché, mais pas le diable. Ne peut-on pas en faire l’économie ? Si l’

1230 e personnel ? Nous voyons bien le péché, mais pas le diable. Ne peut-on pas en faire l’économie ? Si l’on dissipait le péc

1231 éché, mais pas le diable. Ne peut-on pas en faire l’ économie ? Si l’on dissipait le péché, l’on constaterait qu’il n’y a p

1232 e diable. Ne peut-on pas en faire l’économie ? Si l’ on dissipait le péché, l’on constaterait qu’il n’y a personne derrière

1233 ut-on pas en faire l’économie ? Si l’on dissipait le péché, l’on constaterait qu’il n’y a personne derrière l’écran. » Ici

1234 en faire l’économie ? Si l’on dissipait le péché, l’ on constaterait qu’il n’y a personne derrière l’écran. » Ici, le diabl

1235 , l’on constaterait qu’il n’y a personne derrière l’ écran. » Ici, le diable au lieu de se distinguer abusivement de notre

1236 ait qu’il n’y a personne derrière l’écran. » Ici, le diable au lieu de se distinguer abusivement de notre péché, a choisi

1237 i, le diable au lieu de se distinguer abusivement de notre péché, a choisi de se confondre avec lui au point qu’on croie c

1238 e distinguer abusivement de notre péché, a choisi de se confondre avec lui au point qu’on croie cette abstraction plus vra

1239 oint qu’on croie cette abstraction plus vraie que la figure mythique. Le tour est subtil et requiert un peu d’astuce spiri

1240 te abstraction plus vraie que la figure mythique. Le tour est subtil et requiert un peu d’astuce spirituelle, de notre par

1241 e mythique. Le tour est subtil et requiert un peu d’ astuce spirituelle, de notre part, pour le déjouer. Certes, le péché é

1242 t subtil et requiert un peu d’astuce spirituelle, de notre part, pour le déjouer. Certes, le péché étant devenu notre seco

1243 un peu d’astuce spirituelle, de notre part, pour le déjouer. Certes, le péché étant devenu notre seconde nature, il peut

1244 rituelle, de notre part, pour le déjouer. Certes, le péché étant devenu notre seconde nature, il peut sembler qu’il agit d

1245 notre seconde nature, il peut sembler qu’il agit de soi-même et sans Auteur, en vertu d’une espèce d’inertie ou de force

1246 de soi-même et sans Auteur, en vertu d’une espèce d’ inertie ou de force de l’habitude. Une coutume du mal nous habite, que

1247 t sans Auteur, en vertu d’une espèce d’inertie ou de force de l’habitude. Une coutume du mal nous habite, que l’on pourrai

1248 teur, en vertu d’une espèce d’inertie ou de force de l’habitude. Une coutume du mal nous habite, que l’on pourrait nommer

1249 r, en vertu d’une espèce d’inertie ou de force de l’ habitude. Une coutume du mal nous habite, que l’on pourrait nommer le

1250 e l’habitude. Une coutume du mal nous habite, que l’ on pourrait nommer le péché habituel, ou presque le péché normal. C’es

1251 tume du mal nous habite, que l’on pourrait nommer le péché habituel, ou presque le péché normal. C’est notre propension to

1252 ’on pourrait nommer le péché habituel, ou presque le péché normal. C’est notre propension toute mécanique à violer les dix

1253 . C’est notre propension toute mécanique à violer les dix commandements, c’est-à-dire à commettre des péchés, qui n’ont rie

1254 est-à-dire à commettre des péchés, qui n’ont rien de très mystérieux et sont exactement catalogués : lâchetés et mensonges

1255 ctement catalogués : lâchetés et mensonges, actes d’ orgueil ou d’égoïsme, vols, trahisons et méchancetés de toute espèce.

1256 ogués : lâchetés et mensonges, actes d’orgueil ou d’ égoïsme, vols, trahisons et méchancetés de toute espèce. Il est possib

1257 ueil ou d’égoïsme, vols, trahisons et méchancetés de toute espèce. Il est possible que le diable en personne ne se dérange

1258 méchancetés de toute espèce. Il est possible que le diable en personne ne se dérange pas pour si peu. Comme un directeur

1259 ne se dérange pas pour si peu. Comme un directeur de journal qui ne fait pas les chiens écrasés, se réservant pour les gra

1260 eu. Comme un directeur de journal qui ne fait pas les chiens écrasés, se réservant pour les grandes catastrophes de la poli

1261 ne fait pas les chiens écrasés, se réservant pour les grandes catastrophes de la politique mondiale. Voici cependant où l’o

1262 rasés, se réservant pour les grandes catastrophes de la politique mondiale. Voici cependant où l’on verra percer le bout d

1263 és, se réservant pour les grandes catastrophes de la politique mondiale. Voici cependant où l’on verra percer le bout de s

1264 phes de la politique mondiale. Voici cependant où l’ on verra percer le bout de son oreille pointue : c’est au moment préci

1265 ue mondiale. Voici cependant où l’on verra percer le bout de son oreille pointue : c’est au moment précis où le péché n’es

1266 ale. Voici cependant où l’on verra percer le bout de son oreille pointue : c’est au moment précis où le péché n’est plus r

1267 e son oreille pointue : c’est au moment précis où le péché n’est plus reconnu pour tel et veut se justifier. Dans les méca

1268 plus reconnu pour tel et veut se justifier. Dans les mécanismes hérités de nos petits péchés quotidiens, nous sentons quel

1269 et veut se justifier. Dans les mécanismes hérités de nos petits péchés quotidiens, nous sentons quelquefois intervenir com

1270 us sentons quelquefois intervenir comme un moment d’ accélération panique : c’est lui ! Tout d’un coup, les choses s’aggrav

1271 moment d’accélération panique : c’est lui ! Tout d’ un coup, les choses s’aggravent et s’embrouillent, vous ne savez pourq

1272 ccélération panique : c’est lui ! Tout d’un coup, les choses s’aggravent et s’embrouillent, vous ne savez pourquoi ; elles

1273 deviennent inextricables, vous ne distinguez plus le bien du mal, le faux du vrai, la charité de la cruauté : c’est lui qu

1274 ricables, vous ne distinguez plus le bien du mal, le faux du vrai, la charité de la cruauté : c’est lui qui a pris le jeu

1275 distinguez plus le bien du mal, le faux du vrai, la charité de la cruauté : c’est lui qui a pris le jeu en main ! C’est l

1276 plus le bien du mal, le faux du vrai, la charité de la cruauté : c’est lui qui a pris le jeu en main ! C’est lui qui inve

1277 us le bien du mal, le faux du vrai, la charité de la cruauté : c’est lui qui a pris le jeu en main ! C’est lui qui invente

1278 , la charité de la cruauté : c’est lui qui a pris le jeu en main ! C’est lui qui invente nos sophismes moraux, efface nos

1279 abituel en une « vertu » délirante, en un vertige de fausse innocence, en une exaltation de puissance destructive. C’est l

1280 un vertige de fausse innocence, en une exaltation de puissance destructive. C’est lui qui crée les situations extrêmes, sa

1281 tion de puissance destructive. C’est lui qui crée les situations extrêmes, sans issue. Les cas de ce genre seront les seuls

1282 lui qui crée les situations extrêmes, sans issue. Les cas de ce genre seront les seuls où j’essaierai de décrire l’action d

1283 crée les situations extrêmes, sans issue. Les cas de ce genre seront les seuls où j’essaierai de décrire l’action du diabl

1284 extrêmes, sans issue. Les cas de ce genre seront les seuls où j’essaierai de décrire l’action du diable dans nos péchés ca

1285 s cas de ce genre seront les seuls où j’essaierai de décrire l’action du diable dans nos péchés catalogués8. Pour les autr

1286 genre seront les seuls où j’essaierai de décrire l’ action du diable dans nos péchés catalogués8. Pour les autres, je les

1287 ction du diable dans nos péchés catalogués8. Pour les autres, je les laisse aux moralistes, prédicateurs, législateurs ou d

1288 dans nos péchés catalogués8. Pour les autres, je les laisse aux moralistes, prédicateurs, législateurs ou dictateurs charg

1289 prédicateurs, législateurs ou dictateurs chargés de nous rappeler les règlements. Je compte me livrer désormais à un spor

1290 gislateurs ou dictateurs chargés de nous rappeler les règlements. Je compte me livrer désormais à un sport beaucoup plus ex

1291 rer désormais à un sport beaucoup plus excitant : la chasse au diable dans nos idéaux et dans l’insignifiance de nos actes

1292 ant : la chasse au diable dans nos idéaux et dans l’ insignifiance de nos actes. Et ce n’est point par amour du paradoxe, m

1293 au diable dans nos idéaux et dans l’insignifiance de nos actes. Et ce n’est point par amour du paradoxe, mais au contraire

1294 i précède tendait à dégager. En dernière analyse, le diable ne peut agir que dans le bien, par le moyen de nos vertus. Car

1295 dernière analyse, le diable ne peut agir que dans le bien, par le moyen de nos vertus. Car nous savons qu’il ne peut rien

1296 yse, le diable ne peut agir que dans le bien, par le moyen de nos vertus. Car nous savons qu’il ne peut rien créer, pas mê

1297 iable ne peut agir que dans le bien, par le moyen de nos vertus. Car nous savons qu’il ne peut rien créer, pas même le cha

1298 ar nous savons qu’il ne peut rien créer, pas même le champ de son action. Il ne peut donc que tordre et déformer ce qui ex

1299 avons qu’il ne peut rien créer, pas même le champ de son action. Il ne peut donc que tordre et déformer ce qui existe et f

1300 t bien fait par Dieu. Nos vices mêmes ne sont pas de véritables créations du diable, mais seulement des vertus mal orienté

1301 diable, mais seulement des vertus mal orientées. Le sens originel de leur élan, gauchi ou inverti par notre orgueil et pa

1302 lement des vertus mal orientées. Le sens originel de leur élan, gauchi ou inverti par notre orgueil et par l’inertie de no

1303 élan, gauchi ou inverti par notre orgueil et par l’ inertie de nos âmes, devient presque invisible à la conscience humaine

1304 chi ou inverti par notre orgueil et par l’inertie de nos âmes, devient presque invisible à la conscience humaine. Un vice,

1305 ’inertie de nos âmes, devient presque invisible à la conscience humaine. Un vice, c’est une vertu désorbitée ou réduite à

1306 Un vice, c’est une vertu désorbitée ou réduite à l’ insignifiance. C’était le bien, mais le diable s’y est mis, à l’instan

1307 désorbitée ou réduite à l’insignifiance. C’était le bien, mais le diable s’y est mis, à l’instant même où nous avions le

1308 réduite à l’insignifiance. C’était le bien, mais le diable s’y est mis, à l’instant même où nous avions le choix entre l’

1309 able s’y est mis, à l’instant même où nous avions le choix entre l’usage légal et l’abus de ce bien. Si donc j’évite d’all

1310 s, à l’instant même où nous avions le choix entre l’ usage légal et l’abus de ce bien. Si donc j’évite d’aller chercher le

1311 me où nous avions le choix entre l’usage légal et l’ abus de ce bien. Si donc j’évite d’aller chercher le diable là où chac

1312 ous avions le choix entre l’usage légal et l’abus de ce bien. Si donc j’évite d’aller chercher le diable là où chacun s’at

1313 usage légal et l’abus de ce bien. Si donc j’évite d’ aller chercher le diable là où chacun s’attend à le trouver, dans les

1314 abus de ce bien. Si donc j’évite d’aller chercher le diable là où chacun s’attend à le trouver, dans les mauvais lieux des

1315 ’aller chercher le diable là où chacun s’attend à le trouver, dans les mauvais lieux des faubourgs ou dans les bouges de n

1316 e diable là où chacun s’attend à le trouver, dans les mauvais lieux des faubourgs ou dans les bouges de notre vie privée, q

1317 ver, dans les mauvais lieux des faubourgs ou dans les bouges de notre vie privée, qu’on n’y voie de ma part nul désir de su

1318 es mauvais lieux des faubourgs ou dans les bouges de notre vie privée, qu’on n’y voie de ma part nul désir de surprendre.

1319 ns les bouges de notre vie privée, qu’on n’y voie de ma part nul désir de surprendre. Tout simplement, le diable habite ai

1320 e vie privée, qu’on n’y voie de ma part nul désir de surprendre. Tout simplement, le diable habite ailleurs en temps norma

1321 ma part nul désir de surprendre. Tout simplement, le diable habite ailleurs en temps normal. Poussé par la logique impérat

1322 iable habite ailleurs en temps normal. Poussé par la logique impérative du camouflage, obéissant au principe fatal de son

1323 rative du camouflage, obéissant au principe fatal de son existence empruntée et parasitaire, il a choisi pour domicile per

1324 arasitaire, il a choisi pour domicile permanent «  les sépulcres blanchis » que maudissait le Christ. Je lui donne rendez-vo

1325 rmanent « les sépulcres blanchis » que maudissait le Christ. Je lui donne rendez-vous dans nos vertus. 14. Le psychanal

1326 Je lui donne rendez-vous dans nos vertus. 14. Le psychanalyste confondu Un dernier mot sur la réalité mythique de S

1327 . Le psychanalyste confondu Un dernier mot sur la réalité mythique de Satan : Je voudrais corriger par la vertu d’un do

1328 onfondu Un dernier mot sur la réalité mythique de Satan : Je voudrais corriger par la vertu d’un doute les conclusions

1329 lité mythique de Satan : Je voudrais corriger par la vertu d’un doute les conclusions trop rationnelles encore qu’un lecte

1330 ique de Satan : Je voudrais corriger par la vertu d’ un doute les conclusions trop rationnelles encore qu’un lecteur peut t

1331 an : Je voudrais corriger par la vertu d’un doute les conclusions trop rationnelles encore qu’un lecteur peut tirer, malgré

1332 lles encore qu’un lecteur peut tirer, malgré moi, de ces pages. Dès que vous croyez apercevoir le diable, parce qu’il en a

1333 moi, de ces pages. Dès que vous croyez apercevoir le diable, parce qu’il en a fait un peu trop, dès que vous tentez de le

1334 qu’il en a fait un peu trop, dès que vous tentez de le démasquer dans le péché, il vous égare en vous faisant dire par le

1335 ’il en a fait un peu trop, dès que vous tentez de le démasquer dans le péché, il vous égare en vous faisant dire par les s

1336 eu trop, dès que vous tentez de le démasquer dans le péché, il vous égare en vous faisant dire par les savants que le péch

1337 le péché, il vous égare en vous faisant dire par les savants que le péché lui-même n’existe pas : trouble des glandes endo

1338 us égare en vous faisant dire par les savants que le péché lui-même n’existe pas : trouble des glandes endocrines ou fanta

1339 t social insuffisant. Nous ne sommes responsables de rien. Nous ne sommes pas méchants, mais malades… La psychanalyse, con

1340 rien. Nous ne sommes pas méchants, mais malades… La psychanalyse, considérée dans son ensemble et dans sa tendance généra

1341 onsciente — peut être définie comme une tentative de ramener le péché et le Mal à des mécanismes subjectifs, dont le médec

1342 peut être définie comme une tentative de ramener le péché et le Mal à des mécanismes subjectifs, dont le médecin pourra s

1343 éfinie comme une tentative de ramener le péché et le Mal à des mécanismes subjectifs, dont le médecin pourra se rendre le

1344 péché et le Mal à des mécanismes subjectifs, dont le médecin pourra se rendre le maître. Chaque époque a son utopie. Le Mo

1345 smes subjectifs, dont le médecin pourra se rendre le maître. Chaque époque a son utopie. Le Moyen Âge cherchait la pierre

1346 se rendre le maître. Chaque époque a son utopie. Le Moyen Âge cherchait la pierre philosophale dans les cornues des alchi

1347 haque époque a son utopie. Le Moyen Âge cherchait la pierre philosophale dans les cornues des alchimistes. Nous essayons d

1348 e Moyen Âge cherchait la pierre philosophale dans les cornues des alchimistes. Nous essayons de dissoudre le diable dans le

1349 e dans les cornues des alchimistes. Nous essayons de dissoudre le diable dans les eaux troubles du subconscient. Ce n’est

1350 rnues des alchimistes. Nous essayons de dissoudre le diable dans les eaux troubles du subconscient. Ce n’est encore qu’une

1351 mistes. Nous essayons de dissoudre le diable dans les eaux troubles du subconscient. Ce n’est encore qu’une variante scient

1352 t encore qu’une variante scientifique du sophisme de l’incognito. Point de diable aux yeux des freudiens, mais seulement u

1353 ncore qu’une variante scientifique du sophisme de l’ incognito. Point de diable aux yeux des freudiens, mais seulement une

1354 te scientifique du sophisme de l’incognito. Point de diable aux yeux des freudiens, mais seulement une croyance au diable,

1355 mais seulement une croyance au diable, résultant de la « projection » d’un sentiment de culpabilité. Guérissez ce sentime

1356 is seulement une croyance au diable, résultant de la « projection » d’un sentiment de culpabilité. Guérissez ce sentiment-

1357 royance au diable, résultant de la « projection » d’ un sentiment de culpabilité. Guérissez ce sentiment-là, vous n’aurez p

1358 le, résultant de la « projection » d’un sentiment de culpabilité. Guérissez ce sentiment-là, vous n’aurez plus de croyance

1359 ité. Guérissez ce sentiment-là, vous n’aurez plus de croyance au diable, ni donc de diable. Le démon ne serait qu’une imag

1360 vous n’aurez plus de croyance au diable, ni donc de diable. Le démon ne serait qu’une image de névrose, quelque chose qui

1361 ez plus de croyance au diable, ni donc de diable. Le démon ne serait qu’une image de névrose, quelque chose qui se soigne,

1362 i donc de diable. Le démon ne serait qu’une image de névrose, quelque chose qui se soigne, se guérit, et s’évanouit au ter

1363 me du traitement. On ne demanderait pas mieux que d’ y croire. Mais les psychanalystes et les Christian Scientists eux-même

1364 On ne demanderait pas mieux que d’y croire. Mais les psychanalystes et les Christian Scientists eux-mêmes savent bien qu’i

1365 mieux que d’y croire. Mais les psychanalystes et les Christian Scientists eux-mêmes savent bien qu’il y a des accidents ir

1366 vent bien qu’il y a des accidents irréductibles à la psychologie, qu’il y a des faits, disons des tuiles qui tombent des t

1367 i tombent des toits, et qui tombent également sur l’ homme normal et sur l’homme torturé par ses complexes. Or la chute de

1368 t qui tombent également sur l’homme normal et sur l’ homme torturé par ses complexes. Or la chute de l’ange Lucifer est jus

1369 rmal et sur l’homme torturé par ses complexes. Or la chute de l’ange Lucifer est justement l’Accident absolu qui survint d

1370 ur l’homme torturé par ses complexes. Or la chute de l’ange Lucifer est justement l’Accident absolu qui survint dans l’his

1371 l’homme torturé par ses complexes. Or la chute de l’ ange Lucifer est justement l’Accident absolu qui survint dans l’histoi

1372 exes. Or la chute de l’ange Lucifer est justement l’ Accident absolu qui survint dans l’histoire du monde. J’aime opposer d

1373 est justement l’Accident absolu qui survint dans l’ histoire du monde. J’aime opposer d’ailleurs à la psychanalyse une par

1374 l’histoire du monde. J’aime opposer d’ailleurs à la psychanalyse une parabole qu’on m’a donnée pour histoire vraie, et qu

1375 C. G. Jung s’il croyait aux phénomènes occultes, le grand psychanalyste se contenta de répondre par l’anecdote suivante.

1376 ènes occultes, le grand psychanalyste se contenta de répondre par l’anecdote suivante. Un jour une dame vient le trouver à

1377 e grand psychanalyste se contenta de répondre par l’ anecdote suivante. Un jour une dame vient le trouver à Zurich, et lui

1378 e par l’anecdote suivante. Un jour une dame vient le trouver à Zurich, et lui expose son tourment : elle ne pouvait se pro

1379 e son tourment : elle ne pouvait se promener dans la rue sans se voir aussitôt attaquée par les oiseaux. Depuis des mois e

1380 er dans la rue sans se voir aussitôt attaquée par les oiseaux. Depuis des mois elle en était réduite à ne sortir qu’en voit

1381 oiture fermée. Jugeant elle-même qu’il s’agissait d’ une hallucination, elle demandait à Jung de la traiter. Chacun sait ce

1382 issait d’une hallucination, elle demandait à Jung de la traiter. Chacun sait ce qu’un oiseau veut dire9. Le cas paraissait

1383 ait d’une hallucination, elle demandait à Jung de la traiter. Chacun sait ce qu’un oiseau veut dire9. Le cas paraissait cl

1384 traiter. Chacun sait ce qu’un oiseau veut dire9. Le cas paraissait clair et la cure facile. Les séances commencèrent auss

1385 ’un oiseau veut dire9. Le cas paraissait clair et la cure facile. Les séances commencèrent aussitôt. Après deux ou trois m

1386 dire9. Le cas paraissait clair et la cure facile. Les séances commencèrent aussitôt. Après deux ou trois mois, l’état génér

1387 commencèrent aussitôt. Après deux ou trois mois, l’ état général de cette dame s’était notablement amélioré. Elle dormait

1388 ussitôt. Après deux ou trois mois, l’état général de cette dame s’était notablement amélioré. Elle dormait mieux, l’appéti

1389 s’était notablement amélioré. Elle dormait mieux, l’ appétit revenait, les migraines duraient moins longtemps. Mais nul cha

1390 amélioré. Elle dormait mieux, l’appétit revenait, les migraines duraient moins longtemps. Mais nul changement ne se marquai

1391 temps. Mais nul changement ne se marquait quant à la phobie des oiseaux… On continua. Tous les complexes habituels affleur

1392 quant à la phobie des oiseaux… On continua. Tous les complexes habituels affleuraient l’un après l’autre, s’avouaient, s’é

1393 ssaient et finalement se résolvaient selon toutes les règles de l’art. Mais toujours rien ne se manifestait, qui parût se r

1394 finalement se résolvaient selon toutes les règles de l’art. Mais toujours rien ne se manifestait, qui parût se rapporter d

1395 alement se résolvaient selon toutes les règles de l’ art. Mais toujours rien ne se manifestait, qui parût se rapporter de p

1396 rs rien ne se manifestait, qui parût se rapporter de près ou de loin au mystère des oiseaux agresseurs. Un an s’écoula, sa

1397 se manifestait, qui parût se rapporter de près ou de loin au mystère des oiseaux agresseurs. Un an s’écoula, sans progrès.

1398 oiseaux agresseurs. Un an s’écoula, sans progrès. Le médecin commençait à désespérer, il envisageait même d’abandonner la

1399 ecin commençait à désespérer, il envisageait même d’ abandonner la cure. (Et vous savez pourtant si rien n’égale la patienc

1400 it à désespérer, il envisageait même d’abandonner la cure. (Et vous savez pourtant si rien n’égale la patience d’un psycha

1401 la cure. (Et vous savez pourtant si rien n’égale la patience d’un psychanalyste !) Enfin, par un beau jour d’été, la mala

1402 t vous savez pourtant si rien n’égale la patience d’ un psychanalyste !) Enfin, par un beau jour d’été, la malade vint pour

1403 nce d’un psychanalyste !) Enfin, par un beau jour d’ été, la malade vint pour une dernière tentative. Il faisait une chaleu

1404 n psychanalyste !) Enfin, par un beau jour d’été, la malade vint pour une dernière tentative. Il faisait une chaleur torri

1405 t une chaleur torride. Jung possède une villa sur les rives du lac de Zurich. Il proposa que la séance eût lieu dans un pet

1406 ride. Jung possède une villa sur les rives du lac de Zurich. Il proposa que la séance eût lieu dans un petit pavillon au b

1407 la sur les rives du lac de Zurich. Il proposa que la séance eût lieu dans un petit pavillon au bord de l’eau. On sort, la

1408 séance eût lieu dans un petit pavillon au bord de l’ eau. On sort, la dame la première ; et sitôt dans le jardin, conclut J

1409 dans un petit pavillon au bord de l’eau. On sort, la dame la première ; et sitôt dans le jardin, conclut Jung, « eh bien…

1410 eau. On sort, la dame la première ; et sitôt dans le jardin, conclut Jung, « eh bien… les oiseaux l’attaquaient ! » 2.

1411 et sitôt dans le jardin, conclut Jung, « eh bien… les oiseaux l’attaquaient ! » 2. Dans son livre De Praestigiis Daemoni

1412 s le jardin, conclut Jung, « eh bien… les oiseaux l’ attaquaient ! » 2. Dans son livre De Praestigiis Daemonium publié e

1413 es oiseaux l’attaquaient ! » 2. Dans son livre De Praestigiis Daemonium publié en 1568, Jean Wier arrive à la conclusio

1414 giis Daemonium publié en 1568, Jean Wier arrive à la conclusion, non démentie depuis, que le règne du diable comprend 72 p

1415 arrive à la conclusion, non démentie depuis, que le règne du diable comprend 72 princes et 7 405 926 diables, divisés en

1416 ces et 7 405 926 diables, divisés en 1111 légions de 6666 suppôts chacune, « sauf erreur de calcul », ajoute-t-il. 3. Le

1417 11 légions de 6666 suppôts chacune, « sauf erreur de calcul », ajoute-t-il. 3. Le Lucifer qui apparaît pour la première f

1418 cune, « sauf erreur de calcul », ajoute-t-il. 3. Le Lucifer qui apparaît pour la première fois dans Isaïe XIV, 12 sqq, dé

1419 XIV, 12 sqq, désignait probablement à cet endroit le roi de Babylone, dont il annonçait la chute. Plus tard, l’Étoile du m

1420 cet endroit le roi de Babylone, dont il annonçait la chute. Plus tard, l’Étoile du matin désigna plutôt le Christ, par un

1421 Babylone, dont il annonçait la chute. Plus tard, l’ Étoile du matin désigna plutôt le Christ, par un étrange renversement

1422 hute. Plus tard, l’Étoile du matin désigna plutôt le Christ, par un étrange renversement du symbole. 4. Genèse 3, 1-5. 5

1423 versement du symbole. 4. Genèse 3, 1-5. 5. Dans le Livre d’Énoch, antérieur à la Genèse, il est dit que les mauvais ange

1424 du symbole. 4. Genèse 3, 1-5. 5. Dans le Livre d’ Énoch, antérieur à la Genèse, il est dit que les mauvais anges qui des

1425 se 3, 1-5. 5. Dans le Livre d’Énoch, antérieur à la Genèse, il est dit que les mauvais anges qui descendirent se mêler au

1426 re d’Énoch, antérieur à la Genèse, il est dit que les mauvais anges qui descendirent se mêler aux humains enseignèrent à ce

1427 aux humains enseignèrent à ceux-ci des artifices de magie et d’artisanat, les propriétés des racines, mais aussi l’art de

1428 enseignèrent à ceux-ci des artifices de magie et d’ artisanat, les propriétés des racines, mais aussi l’art de se farder e

1429 à ceux-ci des artifices de magie et d’artisanat, les propriétés des racines, mais aussi l’art de se farder et l’art des ar

1430 artisanat, les propriétés des racines, mais aussi l’ art de se farder et l’art des armes. C’était apprendre aux hommes à se

1431 nat, les propriétés des racines, mais aussi l’art de se farder et l’art des armes. C’était apprendre aux hommes à se faire

1432 tés des racines, mais aussi l’art de se farder et l’ art des armes. C’était apprendre aux hommes à se faire plus beaux et p

1433 aux et plus puissants que nature. Alors, poursuit le récit, « l’impiété s’accrut ; et les créatures transgressèrent et cor

1434 puissants que nature. Alors, poursuit le récit, «  l’ impiété s’accrut ; et les créatures transgressèrent et corrompirent to

1435 ors, poursuit le récit, « l’impiété s’accrut ; et les créatures transgressèrent et corrompirent toutes leurs voies » (Énoch

1436 (Énoch VIII 2). Leurs yeux s’étaient ouverts sur les pouvoirs que leur offrait la faculté de créer, c’est-à-dire de choisi

1437 étaient ouverts sur les pouvoirs que leur offrait la faculté de créer, c’est-à-dire de choisir librement et d’orienter leu

1438 erts sur les pouvoirs que leur offrait la faculté de créer, c’est-à-dire de choisir librement et d’orienter leur choix ver

1439 ue leur offrait la faculté de créer, c’est-à-dire de choisir librement et d’orienter leur choix vers l’obéissance confiant

1440 té de créer, c’est-à-dire de choisir librement et d’ orienter leur choix vers l’obéissance confiante — suivant la voie trac

1441 e choisir librement et d’orienter leur choix vers l’ obéissance confiante — suivant la voie tracée par Dieu — ou vers une s

1442 leur choix vers l’obéissance confiante — suivant la voie tracée par Dieu — ou vers une sorte de défi anxieux — suivant la

1443 ivant la voie tracée par Dieu — ou vers une sorte de défi anxieux — suivant la voie de la divinisation suggérée par l’Aspi

1444 ieu — ou vers une sorte de défi anxieux — suivant la voie de la divinisation suggérée par l’Aspic de l’orgueil. 6. Genèse

1445 vers une sorte de défi anxieux — suivant la voie de la divinisation suggérée par l’Aspic de l’orgueil. 6. Genèse 3, 6.

1446 rs une sorte de défi anxieux — suivant la voie de la divinisation suggérée par l’Aspic de l’orgueil. 6. Genèse 3, 6. 7.

1447 — suivant la voie de la divinisation suggérée par l’ Aspic de l’orgueil. 6. Genèse 3, 6. 7. Shakespeare, Twelfth Night I

1448 t la voie de la divinisation suggérée par l’Aspic de l’orgueil. 6. Genèse 3, 6. 7. Shakespeare, Twelfth Night II. 2. 8

1449 a voie de la divinisation suggérée par l’Aspic de l’ orgueil. 6. Genèse 3, 6. 7. Shakespeare, Twelfth Night II. 2. 8.

1450 kespeare, Twelfth Night II. 2. 8. Voir plus bas les chapitres sur Hitler, puis sur l’amour et la passion. 9. Symbole du

1451 Voir plus bas les chapitres sur Hitler, puis sur l’ amour et la passion. 9. Symbole du sexe masculin selon Freud. Symbole

1452 bas les chapitres sur Hitler, puis sur l’amour et la passion. 9. Symbole du sexe masculin selon Freud. Symbole de l’espri

1453 9. Symbole du sexe masculin selon Freud. Symbole de l’esprit dans un grand nombre de mythologies. L’instinct ou l’esprit

1454 Symbole du sexe masculin selon Freud. Symbole de l’ esprit dans un grand nombre de mythologies. L’instinct ou l’esprit nég

1455 n Freud. Symbole de l’esprit dans un grand nombre de mythologies. L’instinct ou l’esprit négligés, refoulés, viennent se v

1456 de l’esprit dans un grand nombre de mythologies. L’ instinct ou l’esprit négligés, refoulés, viennent se venger par le dét

1457 ans un grand nombre de mythologies. L’instinct ou l’ esprit négligés, refoulés, viennent se venger par le détour d’une agre

1458 esprit négligés, refoulés, viennent se venger par le détour d’une agression symbolique : dans nos cauchemars par exemple.

1459 ligés, refoulés, viennent se venger par le détour d’ une agression symbolique : dans nos cauchemars par exemple.

1460 Deuxième partieHitler ou l’ alibi 15. Où paraît la nécessité d’un alibi Il est étrange de c

1461 euxième partieHitler ou l’alibi 15. Où paraît la nécessité d’un alibi Il est étrange de constater que depuis la fin

1462 eHitler ou l’alibi 15. Où paraît la nécessité d’ un alibi Il est étrange de constater que depuis la fin du Moyen Âge

1463 paraît la nécessité d’un alibi Il est étrange de constater que depuis la fin du Moyen Âge, depuis que Luther lui jeta

1464 n alibi Il est étrange de constater que depuis la fin du Moyen Âge, depuis que Luther lui jeta son encrier en pleine fi

1465 e Luther lui jeta son encrier en pleine figure, à la Wartburg, nous n’avons pas su composer une vision moderne du diable.

1466 er une vision moderne du diable. Seul Kierkegaard l’ avait peut-être reconnu précisément sous les espèces de l’encre d’impr

1467 egaard l’avait peut-être reconnu précisément sous les espèces de l’encre d’imprimerie, lorsqu’il notait qu’on ne peut plus

1468 it peut-être reconnu précisément sous les espèces de l’encre d’imprimerie, lorsqu’il notait qu’on ne peut plus prêcher uti

1469 peut-être reconnu précisément sous les espèces de l’ encre d’imprimerie, lorsqu’il notait qu’on ne peut plus prêcher utilem

1470 e reconnu précisément sous les espèces de l’encre d’ imprimerie, lorsqu’il notait qu’on ne peut plus prêcher utilement le c

1471 qu’il notait qu’on ne peut plus prêcher utilement le christianisme dans un monde dominé par la presse quotidienne. Toutefo

1472 ilement le christianisme dans un monde dominé par la presse quotidienne. Toutefois, l’incognito du Prince de ce monde devi

1473 onde dominé par la presse quotidienne. Toutefois, l’ incognito du Prince de ce monde devint difficile à maintenir au cours

1474 sse quotidienne. Toutefois, l’incognito du Prince de ce monde devint difficile à maintenir au cours du premier tiers de no

1475 t difficile à maintenir au cours du premier tiers de notre siècle, tandis que des catastrophes trop voyantes ébranlaient l

1476 is que des catastrophes trop voyantes ébranlaient les bases de notre optimisme et de notre foi naïve dans l’élimination pro

1477 catastrophes trop voyantes ébranlaient les bases de notre optimisme et de notre foi naïve dans l’élimination progressive

1478 antes ébranlaient les bases de notre optimisme et de notre foi naïve dans l’élimination progressive du mal par la Science

1479 ses de notre optimisme et de notre foi naïve dans l’ élimination progressive du mal par la Science et la Prospérité. Sur no

1480 i naïve dans l’élimination progressive du mal par la Science et la Prospérité. Sur nos têtes, au ciel de nos villes, de gr

1481 ’élimination progressive du mal par la Science et la Prospérité. Sur nos têtes, au ciel de nos villes, de grands oiseaux t

1482 Science et la Prospérité. Sur nos têtes, au ciel de nos villes, de grands oiseaux tournaient avec un bourdonnement sinist

1483 Prospérité. Sur nos têtes, au ciel de nos villes, de grands oiseaux tournaient avec un bourdonnement sinistre, et ces oise

1484 ement sinistre, et ces oiseaux nous attaquaient ! Les hommes discutaient à coup de bombes, qui ne prouvaient rien de ce qui

1485 cutaient à coup de bombes, qui ne prouvaient rien de ce qui était en cause. Ils somnolaient dans des églises presque aussi

1486 somnolaient dans des églises presque aussi vides de fidèles que de foi. Ils épargnaient de l’argent pendant une vie pour

1487 ns des églises presque aussi vides de fidèles que de foi. Ils épargnaient de l’argent pendant une vie pour le perdre en un

1488 ussi vides de fidèles que de foi. Ils épargnaient de l’argent pendant une vie pour le perdre en une heure dans une Bourse

1489 i vides de fidèles que de foi. Ils épargnaient de l’ argent pendant une vie pour le perdre en une heure dans une Bourse aff

1490 Ils épargnaient de l’argent pendant une vie pour le perdre en une heure dans une Bourse affolée par des agents prétendus

1491 des agents prétendus mystérieux. Ils écoutaient à la radio, soir après soir, des bruits sans suite, cacophonie abrutissant

1492 r, des bruits sans suite, cacophonie abrutissante de musiques de tous les siècles, interrompue par des discours emphatique

1493 s sans suite, cacophonie abrutissante de musiques de tous les siècles, interrompue par des discours emphatiques et harcela

1494 uite, cacophonie abrutissante de musiques de tous les siècles, interrompue par des discours emphatiques et harcelants en fa

1495 ques et sentant mauvais. Partout, on payait moins les créateurs que ceux qui les utilisaient : on avait renversé par systèm

1496 rtout, on payait moins les créateurs que ceux qui les utilisaient : on avait renversé par système toutes les échelles de va

1497 tilisaient : on avait renversé par système toutes les échelles de valeurs. Tout le monde était contre la guerre et tout le

1498 on avait renversé par système toutes les échelles de valeurs. Tout le monde était contre la guerre et tout le monde accept

1499 s échelles de valeurs. Tout le monde était contre la guerre et tout le monde acceptait de la faire sur le slogan de « libe

1500 était contre la guerre et tout le monde acceptait de la faire sur le slogan de « liberté », tandis que la police et l’État

1501 it contre la guerre et tout le monde acceptait de la faire sur le slogan de « liberté », tandis que la police et l’État ch

1502 guerre et tout le monde acceptait de la faire sur le slogan de « liberté », tandis que la police et l’État chaque jour éte

1503 tout le monde acceptait de la faire sur le slogan de « liberté », tandis que la police et l’État chaque jour étendaient le

1504 la faire sur le slogan de « liberté », tandis que la police et l’État chaque jour étendaient leurs pouvoirs. Des massacres

1505 le slogan de « liberté », tandis que la police et l’ État chaque jour étendaient leurs pouvoirs. Des massacres massifs se p

1506 cres massifs se préparaient méticuleusement, dans la sérénité des laboratoires. Tous les chefs d’État répétaient les mêmes

1507 eusement, dans la sérénité des laboratoires. Tous les chefs d’État répétaient les mêmes phrases, plates, séniles, et que l’

1508 es laboratoires. Tous les chefs d’État répétaient les mêmes phrases, plates, séniles, et que l’on savait mensongères. La po

1509 taient les mêmes phrases, plates, séniles, et que l’ on savait mensongères. La politique était devenue gâteuse, l’économie

1510 plates, séniles, et que l’on savait mensongères. La politique était devenue gâteuse, l’économie incontrôlable et délirant

1511 mensongères. La politique était devenue gâteuse, l’ économie incontrôlable et délirante, la morale en pleine déroute, et l

1512 e gâteuse, l’économie incontrôlable et délirante, la morale en pleine déroute, et le peuple vivait de cinéma comme il avai

1513 ble et délirante, la morale en pleine déroute, et le peuple vivait de cinéma comme il avait vécu de religion. — Si cela co

1514 la morale en pleine déroute, et le peuple vivait de cinéma comme il avait vécu de religion. — Si cela continue, se dit le

1515 et le peuple vivait de cinéma comme il avait vécu de religion. — Si cela continue, se dit le diable, les hommes s’apercevr

1516 vait vécu de religion. — Si cela continue, se dit le diable, les hommes s’apercevront que j’existe toujours. Or il faut qu

1517 e religion. — Si cela continue, se dit le diable, les hommes s’apercevront que j’existe toujours. Or il faut que cela conti

1518 que cela continue, mais je ne tiens pas à ce que l’ on me reconnaisse. Délaissons donc cet insoutenable incognito pour que

1519 nsoutenable incognito pour quelque prudent alibi… La fausse piste la plus tentante, l’image la plus trompeuse du mal qu’il

1520 gnito pour quelque prudent alibi… La fausse piste la plus tentante, l’image la plus trompeuse du mal qu’ils chérissent au

1521 prudent alibi… La fausse piste la plus tentante, l’ image la plus trompeuse du mal qu’ils chérissent au secret de leur cœu

1522 alibi… La fausse piste la plus tentante, l’image la plus trompeuse du mal qu’ils chérissent au secret de leur cœur, et qu

1523 plus trompeuse du mal qu’ils chérissent au secret de leur cœur, et qu’il faut leur faire croire qu’ils détestent. 16. L

1524 xième tour Et c’est ainsi qu’à partir de 1933, le diable nous fit croire qu’il était simplement M. Adolf Hitler, et per

1525 ’il était simplement M. Adolf Hitler, et personne d’ autre. Ce fut son second tour. 17. Hitler est-il l’Antéchrist ?

1526 tre. Ce fut son second tour. 17. Hitler est-il l’ Antéchrist ? Je tiens l’action d’Hitler pour plus réellement diabol

1527 . 17. Hitler est-il l’Antéchrist ? Je tiens l’ action d’Hitler pour plus réellement diabolique que ne l’imaginaient c

1528 Hitler est-il l’Antéchrist ? Je tiens l’action d’ Hitler pour plus réellement diabolique que ne l’imaginaient ceux qui o

1529 n d’Hitler pour plus réellement diabolique que ne l’ imaginaient ceux qui ont cru voir en lui le diable en personne. Si le

1530 que ne l’imaginaient ceux qui ont cru voir en lui le diable en personne. Si le Führer était le diable ou l’Antéchrist, ce

1531 qui ont cru voir en lui le diable en personne. Si le Führer était le diable ou l’Antéchrist, ce serait peut-être un peu tr

1532 en lui le diable en personne. Si le Führer était le diable ou l’Antéchrist, ce serait peut-être un peu trop simple. Il su

1533 able en personne. Si le Führer était le diable ou l’ Antéchrist, ce serait peut-être un peu trop simple. Il suffirait de le

1534 serait peut-être un peu trop simple. Il suffirait de le supprimer pour supprimer tout le mal qui est dans ce monde. Et, qu

1535 ait peut-être un peu trop simple. Il suffirait de le supprimer pour supprimer tout le mal qui est dans ce monde. Et, qu’on

1536 Il suffirait de le supprimer pour supprimer tout le mal qui est dans ce monde. Et, qu’on me pardonne, si le diable était

1537 qui est dans ce monde. Et, qu’on me pardonne, si le diable était le Führer, il ne serait qu’un assez pauvre diable. Quand

1538 monde. Et, qu’on me pardonne, si le diable était le Führer, il ne serait qu’un assez pauvre diable. Quand nous nous figur

1539 re diable. Quand nous nous figurons qu’Hitler est le diable, nous faisons évidemment trop d’honneur à l’ex-caporal autrich

1540 itler est le diable, nous faisons évidemment trop d’ honneur à l’ex-caporal autrichien ; mais surtout nous nous faisons ill

1541 diable, nous faisons évidemment trop d’honneur à l’ ex-caporal autrichien ; mais surtout nous nous faisons illusion sur la

1542 ien ; mais surtout nous nous faisons illusion sur la réelle stature de Satan. N’oublions pas que Satan est Légion ! Suppri

1543 nous nous faisons illusion sur la réelle stature de Satan. N’oublions pas que Satan est Légion ! Supprimer un dictateur n

1544 à débarrasser notre époque des maux profonds qui la travaillent. Il me souvient d’avoir entendu en Suisse, au début de l

1545 maux profonds qui la travaillent. Il me souvient d’ avoir entendu en Suisse, au début de la guerre, le grand théologien Ka

1546 l me souvient d’avoir entendu en Suisse, au début de la guerre, le grand théologien Karl Barth répondre à la fameuse quest

1547 e souvient d’avoir entendu en Suisse, au début de la guerre, le grand théologien Karl Barth répondre à la fameuse question

1548 d’avoir entendu en Suisse, au début de la guerre, le grand théologien Karl Barth répondre à la fameuse question : Hitler e

1549 guerre, le grand théologien Karl Barth répondre à la fameuse question : Hitler est-il l’Antéchrist ? Voici ce qu’il disait

1550 th répondre à la fameuse question : Hitler est-il l’ Antéchrist ? Voici ce qu’il disait en substance, et pour autant que ma

1551 it en substance, et pour autant que ma mémoire ne le trahit pas : — « Cet homme qu’il est inutile de nommer, et dont la ce

1552 e le trahit pas : — « Cet homme qu’il est inutile de nommer, et dont la censure d’ailleurs m’a fait oublier le nom, ce n’e

1553  « Cet homme qu’il est inutile de nommer, et dont la censure d’ailleurs m’a fait oublier le nom, ce n’est certainement pas

1554 r, et dont la censure d’ailleurs m’a fait oublier le nom, ce n’est certainement pas l’Antéchrist. Car il n’a pas de pouvoi

1555 ’a fait oublier le nom, ce n’est certainement pas l’ Antéchrist. Car il n’a pas de pouvoir sur notre salut éternel. Le véri

1556 est certainement pas l’Antéchrist. Car il n’a pas de pouvoir sur notre salut éternel. Le véritable Antéchrist ne se révéle

1557 ar il n’a pas de pouvoir sur notre salut éternel. Le véritable Antéchrist ne se révélera qu’à la fin des temps, comme notr

1558 rnel. Le véritable Antéchrist ne se révélera qu’à la fin des temps, comme notre accusateur impitoyable. Et alors nous n’au

1559 cusateur impitoyable. Et alors nous n’aurons plus d’ autre intercesseur auprès de Dieu que Christ lui-même. Mais l’homme au

1560 rcesseur auprès de Dieu que Christ lui-même. Mais l’ homme auquel vous pensez n’est encore qu’un petit monsieur, un premier

1561 re qu’un petit monsieur, un premier avant-coureur de l’Antéchrist. Et la lutte qu’il mène contre les Églises et le monde c

1562 qu’un petit monsieur, un premier avant-coureur de l’ Antéchrist. Et la lutte qu’il mène contre les Églises et le monde chré

1563 eur, un premier avant-coureur de l’Antéchrist. Et la lutte qu’il mène contre les Églises et le monde chrétien n’est qu’un

1564 ur de l’Antéchrist. Et la lutte qu’il mène contre les Églises et le monde chrétien n’est qu’un premier avertissement à nous

1565 ist. Et la lutte qu’il mène contre les Églises et le monde chrétien n’est qu’un premier avertissement à nous armer pour le

1566 est qu’un premier avertissement à nous armer pour le Combat final, pour le Jugement dernier. » Réponse dont je ne sais s’i

1567 tissement à nous armer pour le Combat final, pour le Jugement dernier. » Réponse dont je ne sais s’il faut admirer davanta

1568 ponse dont je ne sais s’il faut admirer davantage la sévérité ou la dévastante modération. Mais ce « petit monsieur » et c

1569 e sais s’il faut admirer davantage la sévérité ou la dévastante modération. Mais ce « petit monsieur » et cet avertissemen

1570 ur » et cet avertissement, nous fûmes bien forcés de les prendre au sérieux ! Pour n’être pas le diable en personne, on pe

1571 » et cet avertissement, nous fûmes bien forcés de les prendre au sérieux ! Pour n’être pas le diable en personne, on peut ê

1572 orcés de les prendre au sérieux ! Pour n’être pas le diable en personne, on peut être tout de même passablement diabolique

1573 t de même passablement diabolique. Et je vois peu d’ aspects de l’action du Führer qui ne portent en évidence l’insigne sat

1574 passablement diabolique. Et je vois peu d’aspects de l’action du Führer qui ne portent en évidence l’insigne satanique.

1575 sablement diabolique. Et je vois peu d’aspects de l’ action du Führer qui ne portent en évidence l’insigne satanique. 18

1576 de l’action du Führer qui ne portent en évidence l’ insigne satanique. 18. Le diable en chemise brune Certes Hitler

1577 e portent en évidence l’insigne satanique. 18. Le diable en chemise brune Certes Hitler ne fut pas le grand ange déc

1578 able en chemise brune Certes Hitler ne fut pas le grand ange déchu. Mais certains pensent pour l’avoir éprouvé en sa pr

1579 s le grand ange déchu. Mais certains pensent pour l’ avoir éprouvé en sa présence par une espèce de frisson d’horreur sacré

1580 our l’avoir éprouvé en sa présence par une espèce de frisson d’horreur sacrée, qu’il était le siège d’une « domination »,

1581 éprouvé en sa présence par une espèce de frisson d’ horreur sacrée, qu’il était le siège d’une « domination », d’un « trôn

1582 e espèce de frisson d’horreur sacrée, qu’il était le siège d’une « domination », d’un « trône » ou d’une « puissance », ai

1583 de frisson d’horreur sacrée, qu’il était le siège d’ une « domination », d’un « trône » ou d’une « puissance », ainsi que s

1584 acrée, qu’il était le siège d’une « domination », d’ un « trône » ou d’une « puissance », ainsi que saint Paul désigne les

1585 le siège d’une « domination », d’un « trône » ou d’ une « puissance », ainsi que saint Paul désigne les esprits de second

1586 d’une « puissance », ainsi que saint Paul désigne les esprits de second rang, qui peuvent aussi déchoir dans un corps d’hom

1587 sance », ainsi que saint Paul désigne les esprits de second rang, qui peuvent aussi déchoir dans un corps d’homme quelconq

1588 ond rang, qui peuvent aussi déchoir dans un corps d’ homme quelconque et l’occuper comme une garnison. Je l’ai entendu pron

1589 aussi déchoir dans un corps d’homme quelconque et l’ occuper comme une garnison. Je l’ai entendu prononcer l’un de ses gran

1590 me quelconque et l’occuper comme une garnison. Je l’ ai entendu prononcer l’un de ses grands discours, et je l’ai vu à la s

1591 omme une garnison. Je l’ai entendu prononcer l’un de ses grands discours, et je l’ai vu à la sortie de son culte, debout d

1592 endu prononcer l’un de ses grands discours, et je l’ ai vu à la sortie de son culte, debout dans sa voiture qui longeait tr

1593 t une rue étroite, mal éclairée. Une seule chaîne de SS le séparait de la foule. J’étais au premier rang, à deux mètres de

1594 rue étroite, mal éclairée. Une seule chaîne de SS le séparait de la foule. J’étais au premier rang, à deux mètres de lui.

1595 mal éclairée. Une seule chaîne de SS le séparait de la foule. J’étais au premier rang, à deux mètres de lui. Un bon tireu

1596 l éclairée. Une seule chaîne de SS le séparait de la foule. J’étais au premier rang, à deux mètres de lui. Un bon tireur l

1597 la foule. J’étais au premier rang, à deux mètres de lui. Un bon tireur l’eût descendu très facilement. Mais ce bon tireur

1598 premier rang, à deux mètres de lui. Un bon tireur l’ eût descendu très facilement. Mais ce bon tireur ne s’est jamais trouv