1 1942, La Part du diable (1982). Introduction. Que la connaissance du vrai danger nous guérit des fausses peurs
1 achons de quel prix cela se paye. Il y a dix-neuf siècles que ce Prix a été fixé… On était arrivé au fumoir. Et tout le monde s
2 teurs qui se sont occupés du diable, au cours des siècles , me paraissent d’accord sur ce point : comme tous ceux qui ne croient
2 1942, La Part du diable (1982). Première partie. L’Incognito et la révélation
3 prophètes, pour y être tourmenté nuit et jour aux siècles des siècles. La Bible — c’est un fait trop peu connu — parle beaucoup
4 our y être tourmenté nuit et jour aux siècles des siècles . La Bible — c’est un fait trop peu connu — parle beaucoup moins du ma
5 nous faire croire qu’il n’est plus là depuis des siècles . Cette mascarade anachronique et bouffonne n’a pas médiocrement contr
6 e ceux qui prétendaient les guérir par le feu. Au siècle des Lumières, l’Inquisition s’apaise et le puritanisme s’humanise : a
7 e diable, ce fantôme les a tourmentés pendant des siècles d’ignorance, et finalement la raison triomphante a dissipé notre illu
8 né, décidément. Elle a fait trop de bruit dans le siècle . Il est temps de réconcilier la raison et les forces qui lui échappen
9 e la vraie nature de l’homme, et nos vies dans ce siècle . Je pense que les figures du mythe nous guident plus sûrement que l’é
3 1942, La Part du diable (1982). Deuxième partie. Hitler ou l’alibi
10 le à maintenir au cours du premier tiers de notre siècle , tandis que des catastrophes trop voyantes ébranlaient les bases de n
11 , cacophonie abrutissante de musiques de tous les siècles , interrompue par des discours emphatiques et harcelants en faveur d’u
12 ’était pas une réalité qui provoque la stupeur du siècle . On demande s’il est intelligent. Ne voit-on pas qu’un homme intellig
13 nt de la foule de l’Arc aux Chevaux de Marly, les siècles de grandeur, de misère, de sagesse, dont le visage de cette capitale
14 pouvons désormais prévoir le déroulement fatal du siècle — et le miracle continu de la charité sera seul cause d’une création
15 stable que le rationalisme11 a déprimé depuis des siècles le sens religieux des Occidentaux. Car non content de combattre et d’
16 n ? de tromper cet instinct rendu furieux par des siècles de privations ? Elle dénoncera vainement des délires collectifs dont
17 Viendra la paix. Et peut-être vient-elle pour des siècles . (Il y aura trop d’avions du même côté.) Mais comment l’homme compens
18 ’assurances. Quelle fête immense faudra-t-il à ce siècle pour lui faire oublier son goût de la guerre ? Quels drames nouveaux
19 alistes de l’Occident, maître du monde depuis des siècles . Il n’a rien perdu à cette crise de compensation délirante que fut la
20 la morale sexuelle et la conception du mariage au siècle dernier ; ou lorsqu’il s’agissait d’apprécier le rôle du sacré, l’âme
4 1942, La Part du diable (1982). Troisième partie. Le diable démocrate
21 ns la figure qui symbolise toutes les terreurs du siècle , la plupart des aspects classiques du démon : l’esprit tombé, le prin
22 ictimes des plus célèbres études sociologiques du siècle , ont coutume de personnifier les forces mauvaises qui les menacent, l
23 nverse, le christianisme s’est efforcé depuis des siècles de nous faire comprendre que le Royaume de Dieu est en nous, que le M
24 xemple — nous supprimerons les causes des maux du siècle . Si nous sommes des capitalistes, nous croyons qu’en déplaçant vers n
25 igé ! Hitler fut l’âme de la cinquième colonne du siècle , mais Satan reste l’essence même de la Cinquième Colonne au siècle de
26 n reste l’essence même de la Cinquième Colonne au siècle des siècles. Enfin — et ceci doit me rendre prudent, personnellement 
27 ssence même de la Cinquième Colonne au siècle des siècles . Enfin — et ceci doit me rendre prudent, personnellement —, le diable
5 1942, La Part du diable (1982). Quatrième partie. Le diable dans nos Dieux et dans nos maladies
28 timides, etc. Tout ceci pour la bourgeoisie et le siècle individualiste. Les suivants, nos contemporains, n’ont pas dit « Dieu
29 toire de l’Église. À chaque instant dans tous les siècles , le même drame va se répéter, individuel ou collectif : c’est le dram
30 onnais peu d’occupations plus décriées dans notre siècle , peu de mots qui gardent moins d’appel pour nos contemporains, et je
31 laire sont nés des grands débats théologiques aux siècles de la primitive Église. Notre musique, notre sculpture, notre peintur
32 rands hérétiques. La naïveté théologique de notre siècle est l’un des avantages les plus considérables de la nouvelle barbarie
33 ables, ces hérésies dûment cataloguées depuis des siècles triomphent dans l’époque présente, qui les prend pour autant d’innova
34 opinion s’est curieusement vulgarisée, dans notre siècle . Et l’on apporte à son appui l’exemple un peu facile d’innombrables o
35 cès, qui fut la vraie morale américaine depuis un siècle , m’a toujours paru diabolique20. Ses signes extérieurs sont propres à
36 . Nous touchons ici au secret du véritable Mal du siècle . 47. Le mal du siècle : la dépersonnalisation Le philanthrope o
37 cret du véritable Mal du siècle. 47. Le mal du siècle  : la dépersonnalisation Le philanthrope ou le mondain, l’artiste,
38 se déployer la Grande Stratégie du diable dans ce siècle . La meilleure interprétation des phénomènes collectifs d’aujourd’hui
39 — les nôtres, à nous, nations démocratiques —, un siècle avant qu’Hitler ne vînt nous réveiller en portant aux excès les plus
40 ands. Mais pourquoi les avoir agrandis, depuis un siècle , au-delà de toute mesure ? Pourquoi veut-on du grand, du plus grand à
41 ahir l’absence de toute commune mesure dans notre siècle . Nous avons vu trop grand pour nos pouvoirs, nous avons perdu en chem
42 sure ? Le phénomène le plus notable des débuts du siècle dernier fut, en effet, le brusque agrandissement, ou pour mieux dire
43 moderne La somme du bien et du mal dans chaque siècle est vraisemblablement la même : notre temps n’est pas pire qu’un autr
44 amour tel qu’on le cultive en Occident. Depuis un siècle , tous les romans illustrent, avec d’autant moins d’art qu’ils y renco
45 inquiétant : la décadence de la virtù dans notre siècle , sous l’effet de la publicité faite à l’amour vulgarisé. En toute épo
46 re du diable. Ce qui distingue l’amour dans notre siècle , ce qui devrait disqualifier le très grand nombre de ceux qui s’en pr
47 aître tyrannique. Et toute l’évolution sociale du siècle contraint la femme à une autonomie que ne prévoyait pas sa nature. In
48 i même du désespoir, et c’est l’autosadisme de ce siècle . Tout est faux mais tout est réel. Puisqu’on en meurt de plus en plus
49 (Grand développement de l’information dans notre siècle  !) Qu’on nous informe donc, une fois pour toutes, que nous sommes tou
50 ura été le plus grand diseur de bonne aventure du siècle . 22. Kierkegaard. 23. Genèse 3, 8-13. 24. Stendhal. 25. Selon cet
6 1942, La Part du diable (1982). Cinquième partie. Le Bleu du Ciel
51 fle de l’Esprit, passant sur le visage torturé du siècle , que nous devons attendre un vrai réveil des hommes… Mais cette atten
52 rtie est gagnée. Mais ce qui nous importe dans ce siècle , c’est de nous rendre immédiatement participants de cette victoire. U
53 me rationnel, nous a fait perdre, depuis quelques siècles , le sens cosmique, c’est-à-dire la conscience immédiate de nos liens
54 ts. Mais toutes ces choses ont disparu dans notre siècle . Alors les mots qui courent partout ne mènent nulle part. Notre langa
55 Temps où les mots s’usaient plus vite qu’en aucun siècle de l’Histoire, temps de la grande prostitution de cette parole qui de
7 1982, La Part du diable (1982). Postface après quarante ans
56 ourd’hui par rapport à ce texte âgé d’un quart de siècle , la première question que je me pose est celle de son sujet et de sa
57 écrivais en 1942 que l’avenir politique, pour des siècles , aurait toutes chances d’être déterminé par le camp qui avait le plus
58 sychologique qui seule importe à l’homme de notre siècle . Et peut-être, un peu plus sérieusement, sa position spirituelle. Qui
59 néguentropie, c’est l’amour Après un tiers de siècle , une relecture sévère, et ces gloses, repentirs et contre-attaques où