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neux des vacances, traînée d’espoirs délivrés qui
nous
frôle, éveille chez ceux qui restent un sentiment confus d’exil et de
2
és de l’Europe sentimentale. Pourquoi faut-il que
notre
langue les traduise, en vertu d’une convention qu’il serait temps de
3
uerait la gloire de ce temps, et, accessoirement,
notre
salut. Parmi les traits tout quotidiens de la mentalité germanique, l
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guments sanglants. Et s’il est des domaines où de
nos
jours, l’on peut réclamer à bon droit l’économie de nuances vaines et
5
système philosophique. Ainsi se dessineraient, si
nous
étendions l’analyse, deux « natures » fondamentales divergentes, dont
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du sentiment Une rumeur lointaine et continue,
nous
l’entendons seulement lorsqu’elle cesse, ou bien lorsqu’elle grandit
7
orsqu’elle grandit soudain. Ainsi de la rumeur en
nous
du sang qui court ; ainsi de la respiration. Il n’y a conscience que
8
e du discontinu. Il n’y a sentiment que de ce qui
nous
quitte, ou nous surprend, ou bien encore au fond de l’être nous déchi
9
Il n’y a sentiment que de ce qui nous quitte, ou
nous
surprend, ou bien encore au fond de l’être nous déchire et nous ressu
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u nous surprend, ou bien encore au fond de l’être
nous
déchire et nous ressuscite. À la naissance du sentiment, nous trouvon
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ou bien encore au fond de l’être nous déchire et
nous
ressuscite. À la naissance du sentiment, nous trouvons invariablement
12
et nous ressuscite. À la naissance du sentiment,
nous
trouvons invariablement une contradiction interne, une séparation, qu
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st pas du tout le contraire du rationalisme (mais
nous
vivons sur des distinctions de manuels). Il est même étonnant de cons
14
quelle défense d’un Occident latin dont justement
nous
récusons l’idéal d’orgueilleuse et stérilisante perfection. L’intelli
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lenteur, — encore un paradis perdu ! C’était bien
notre
dernier luxe, notre dernière gravité. C’était encore vivre sa vie. Ma
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paradis perdu ! C’était bien notre dernier luxe,
notre
dernière gravité. C’était encore vivre sa vie. Mais ils s’achètent de
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ressentent absurde. Rien désormais ne pourra plus
nous
rendre le silence et la lenteur des choses. Derniers refuges, vastes
18
llance — un mot des campagnes… Et ces prairies où
notre
adolescence encore « marche, s’arrête et marche, avec le col penché »
19
gie des états d’âme. L’Europe du sentiment, c’est
notre
Europe des adieux. Elle ne vit plus qu’en nous déjà, nous la portons
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t notre Europe des adieux. Elle ne vit plus qu’en
nous
déjà, nous la portons encore comme le souvenir d’un soir d’adolescenc
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ope des adieux. Elle ne vit plus qu’en nous déjà,
nous
la portons encore comme le souvenir d’un soir d’adolescence sur la pr
22
it du souvenir, brève nuit d’août et souvenirs de
nos
enfances. Ce « soir des signes » où des renards sortirent à la lisièr
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souvenir. Et bientôt paraîtra l’aube dure. Alors
nous
entrerons dans cette joie sauvage du Grand Jour, où nous irons avec c
24
trerons dans cette joie sauvage du Grand Jour, où
nous
irons avec ce qu’il restera de bonté dans notre cœur, plus inutile qu
25
où nous irons avec ce qu’il restera de bonté dans
notre
cœur, plus inutile que jamais, dominatrice et bafouée. (Chevreuse, 19
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e figuration pour une satire à grand spectacle de
notre
civilisation finissante ! (Vous souriez ? Vous mourrez avec elle.) Ce
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ue tout soit exprimé en symboles gantés de blanc.
Nous
sommes fous, mais il y a la manière. Presque tous les truismes se son
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esse Adélaïde en soie d’aurore, voici l’heure que
nous
attendions. Les escaliers s’abaissent dans le silence nouveau, nous e
29
es escaliers s’abaissent dans le silence nouveau,
nous
entendons nos pas jusqu’aux jardins tendus en tapisserie entre les ar
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abaissent dans le silence nouveau, nous entendons
nos
pas jusqu’aux jardins tendus en tapisserie entre les arcades d’un pér
31
ans fin dans le frisson désespéré de l’aube, — et
nous
, au bord du péristyle arrêtés, au bord de la nuit qui nous possède en
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bord du péristyle arrêtés, au bord de la nuit qui
nous
possède encore, nous assistons au miracle hostile. Elle se tait. Alor
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êtés, au bord de la nuit qui nous possède encore,
nous
assistons au miracle hostile. Elle se tait. Alors je me tourne vers c
34
e encore vacillante, le vide absurde où s’en vont
nos
plaisirs et d’où remonte notre peine. Ah ! surprendre sur un visage d
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absurde où s’en vont nos plaisirs et d’où remonte
notre
peine. Ah ! surprendre sur un visage décontenancé, et jusque dans le
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que moi. Le jour qui déjà me saisit va-t-il ainsi
nous
séparer ? Ce corps de femme défend encore sa nuit, si nu pourtant dan
37
ds : par une certaine qualité de déception, qu’il
nous
propose. La joie du jour, hélas, la plus forte… Vienne, 1928. 5. C’
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et ses façades exubérantes de reflets, — et déjà
nous
passons sous de hauts ponts sonores, au long d’un quai tout fleuri de
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, au long d’un quai tout fleuri de terrasses ; on
nous
déverse dans cette foule et ces musiques, deux visages amis me sourie
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ètes essaient de décrire sans l’avoir vu, et dont
nous
savons seulement que tout y a son écho le plus pur. Le voyage trompe
41
qui, mais qu’êtes-vous venu chercher jusque chez
nous
? » (En Hongrie, à 20 heures d’express, on dit « jusque chez nous »,
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grie, à 20 heures d’express, on dit « jusque chez
nous
», ce qu’on ne dit pas en Amérique.) Grands dieux ! je le vois bien,
43
. Barnabooth, vous êtes, m’écrié-je, mes frères !
Nous
traînons tous notre sabot, qui, loin de s’user, ne tarde pas à deveni
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êtes, m’écrié-je, mes frères ! Nous traînons tous
notre
sabot, qui, loin de s’user, ne tarde pas à devenir notre raison de vi
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abot, qui, loin de s’user, ne tarde pas à devenir
notre
raison de vivre. Mais combien votre sort, ô grands empêtrés ! me para
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de troubles distingués. Peu de sens du réel. Mais
nous
vous montrerons notre Hongrie, ou tout au moins ce qu’il en reste. Su
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s. Peu de sens du réel. Mais nous vous montrerons
notre
Hongrie, ou tout au moins ce qu’il en reste. Sur quoi l’on m’entraîna
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es ruelles qui sentent encore le Turc. Tandis que
nous
y rôdions, un soir étouffant, vous m’avez montré en passant des murs
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hète Gül Baba. Puis, comme le soleil se couchait,
nous
avons repassé un grand pont vibrant et nous sommes rentrés en Europe.
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hait, nous avons repassé un grand pont vibrant et
nous
sommes rentrés en Europe. Mais le lendemain, m’échappant d’un program
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brûlant, je savais bien que j’obéissais à ce que
nos
psychologues appellent une conduite magique. Or il est délicieux de r
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rées — elle n’a rien d’étrange, si l’on songe que
nous
sommes en Hongrie. Et ce n’est pas que je trouve ce raisonnement fin,
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microscopique. (Il a tellement l’air de rien que
nous
sommes presque excusables de ne le point apercevoir.) Je vais cependa
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que les voûtes soient celles d’un ancien couvent.
Nous
pénétrons dans une grande salle vivement éclairée. Murs chaulés, et d
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ce cette fumée, les yeux à terre, dans l’attente.
Nous
sommes assis autour d’une table et nous voyons, au milieu de la salle
56
’attente. Nous sommes assis autour d’une table et
nous
voyons, au milieu de la salle, un arbre de Noël aux amples branches r
57
de ce café trop amer qui pince la gorge. Dehors,
nous
ne parlons pas : le froid paralyse la mâchoire. Les magnats en tax
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s, ô pathétique dissonance, tangible absurdité de
notre
époque, beaucoup ont dû louer des taxis démodés, au tarif inférieur.
59
tangible absurdité de notre époque, beaucoup ont
dû
louer des taxis démodés, au tarif inférieur. Des chauffeurs vautrés,
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réfute pas cette haine. Ici, la sympathie est un
devoir
de politesse. Comment la mesurer sans mauvaise grâce à qui vous a reç
61
s de la « Hongrie mutilée ». — « Savez-vous qu’on
nous
a volé les deux tiers de notre patrie ? » — Ah ! ce n’est pas vous, m
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« Savez-vous qu’on nous a volé les deux tiers de
notre
patrie ? » — Ah ! ce n’est pas vous, maintenant, qui allez demander r
63
Dans l’inextricable confusion d’injustices à quoi
devait
mener le wilsonisme schématique qui traça les frontières actuelles, d
64
re violacée à l’horizon — chez les Tchèques déjà.
Nous
allons aux bains, car c’est dans la piscine que nous devons rencontre
65
s allons aux bains, car c’est dans la piscine que
nous
devons rencontrer le poète. Cheveux noirs d’aigle collés sur son larg
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ons aux bains, car c’est dans la piscine que nous
devons
rencontrer le poète. Cheveux noirs d’aigle collés sur son large front
67
ur son large front, belle carrure ruisselante, il
nous
sourit, dans l’eau jusqu’à mi-corps, mythologique. Nous sortons ensem
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ourit, dans l’eau jusqu’à mi-corps, mythologique.
Nous
sortons ensemble de la petite ville aux rues de terre brûlante, aux m
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jaunes basses, ville sans ombre, sans arbres, et
nous
montons vers la maison du poète, sur un coteau de vignes. Trois chamb
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de la plaine, pas tout à fait dans le ciel, là où
doivent
vivre ceux qui « chantent ». L’après-midi est immense. Nous buvons de
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ceux qui « chantent ». L’après-midi est immense.
Nous
buvons des vins dorés et doux que nous verse Ilonka Babits (elle est
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t immense. Nous buvons des vins dorés et doux que
nous
verse Ilonka Babits (elle est aussi poète, et très belle), nous inscr
73
nka Babits (elle est aussi poète, et très belle),
nous
inscrivons nos noms au charbon sur le mur chaulé, Gachot prend des ph
74
est aussi poète, et très belle), nous inscrivons
nos
noms au charbon sur le mur chaulé, Gachot prend des photos, Gyergyai
75
que poursuivre est une sorte d’enivrant péché. —
Nous
aurions une maison dans ce désert aux formes tendres et déjà familièr
76
familières, et le passage des trains chaque soir
nous
redirait un adieu bref, — chaque soir plus infime, à cause de l’éloig
77
oici la nuit des faubourgs de Pest, au-dessous de
nous
. Un bal, ou de l’ivresse considérée comme un des beaux-arts Ils
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cène, qu’on sauvegarde sa qualité. Ailleurs, chez
nous
, on la laisse traîner dans la sciure ou dans le gâtisme. On trouve qu
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D’ailleurs ces Égyptiens venaient des Indes, qui
nous
apportèrent le tarot et la roulotte, dont descendent le bridge et la
80
oderne », dans un sens vaste et mystique, elle le
doit
au charme égyptien du peuple errant qui lui donna sa musique national
81
tionale9. Les signes parlent, et certains sages :
nous
entrons dans une ère égyptienne. Mais que dire des pouvoirs de la pla
82
n se plaignent de n’avoir pas ce faux confort que
nous
n’avons qu’au prix de tout ce qu’à Debrecen je viens admirer. On aime
83
sique seule s’en souvient. Trésor si pur qu’on ne
doit
même pas savoir qu’on le possède… Tout près d’ici, peut-être, mais in
84
res baissés, à l’abri de la lune. Le contrôleur a
dû
jouer un rôle dans mes cauchemars. L’aube m’éveille dans le faubourg
85
comme un pan de la nuit fuyante, un songe où j’ai
dû
voir l’objet pour la première fois — ou bien était-ce un être ? In
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somnie ! Cela tourne tout de suite à la débauche.
Notre
liberté de penser est absurde au regard des contraintes que subissent
87
t absurde au regard des contraintes que subissent
nos
gestes. Imaginer ce qui se produirait, si par quelque Décret l’on éle
88
pas encore »… Bon point de vue pour déconsidérer
nos
raisons de vivre. La maladie aussi. Rien ne ressemble au voyage comme
89
nes de voyage ? Cela va paraître improbable. On a
dû
voir sur moi que je le cherche, c’est pourquoi l’œil est implacable…
90
pari dont tu n’as vu l’enjeu qu’un seul instant —
nos
rêves sont instantanés — que tu es parti ; et maintenant tu joues ce
91
ilation des passions sont disciples d’Origène. Il
doit
y avoir d’autres solutions… [NdE] Cette note avait disparue de la ver
92
n sur l’eau Tu es appuyée debout contre moi, et
nous
regardons à nos pieds l’eau vivante. La brume est proche. Une haute m
93
es appuyée debout contre moi, et nous regardons à
nos
pieds l’eau vivante. La brume est proche. Une haute muraille derrière
94
La brume est proche. Une haute muraille derrière
nous
ferme le monde. Tu ne trembles plus, tu t’appuies. Nos reflets ondule
95
erme le monde. Tu ne trembles plus, tu t’appuies.
Nos
reflets ondulent très peu, gris sur le blanc doucement luisant de la
96
dresse, et se retient… Et l’air chargé d’attente.
Nos
têtes immobiles sont près de se toucher, nos regards s’en vont à la r
97
nte. Nos têtes immobiles sont près de se toucher,
nos
regards s’en vont à la rencontre de ce qui est voilé. Retiens ton sou
98
écoute encore plus purement… Solennité autour de
nous
: il y a une grande lenteur. C’est l’avenir ou l’éternité qui ouvre l
99
eçue quelque part en nous-mêmes, dans la brume où
nous
sommes perdus avec ce clapotis d’une eau étrangement vivante et qui r
100
eau étrangement vivante et qui rêve ; et rien que
nos
yeux qui brillent dans l’étendue où nos deux formes confondent leur o
101
rien que nos yeux qui brillent dans l’étendue où
nos
deux formes confondent leur ombre et leur songe… Odeur de l’eau, — po
102
é écumer sous la masse du soleil. Une lisière qui
nous
accompagnait vira largement, nous fit front, et il n’y eut plus qu’un
103
Une lisière qui nous accompagnait vira largement,
nous
fit front, et il n’y eut plus qu’une piste de terre entre les sapins
104
noirs, la rumeur du rivage et du soleil derrière
nous
décroissant, tumulte d’un matin d’été. Maintenant une odeur fine de b
105
sur la gauche, dans une façade de grès Louis XV.
Nous
la longeons, nous montons une rampe pavée qui s’engage sous un porche
106
ns une façade de grès Louis XV. Nous la longeons,
nous
montons une rampe pavée qui s’engage sous un porche couvert aux colon
107
rophes de Novalis, des mélodies de Bach. Après le
Notre
Père, chacun s’en va, sérieux, de son côté. Le reste de la matinée se
108
pourpres. Les chevaux ruisselants s’échappent de
nos
bras, et nous les poursuivons, le long des grèves, dans les blés. Mid
109
s chevaux ruisselants s’échappent de nos bras, et
nous
les poursuivons, le long des grèves, dans les blés. Midi. Au haut de
110
t consacré à l’inspection des terres. Chaque jour
nous
partons en break à deux chevaux, pour l’un des onze villages du burgr
111
et parfois hors des pistes, à travers la forêt —,
nous
gagnons la maison de l’inspecteur. On la distingue de loin, seule bât
112
érer un « Bock » mal encorné. Le fusil déposé sur
nos
genoux, par habitude, ce sera pour tirer un chat qui rôde autour de l
113
de forêts maigres et de pâturages à perte de vue.
Nous
sommes pour trois jours les hôtes d’une immense demeure en briques ro
114
de « ceux de W. qui ne boivent que du lait ». Et
nous
servent du thé bouillant où nagent des morceaux de glace. À ces détai
115
ement des bœufs ne s’apaise pas sous le soleil et
nous
entoure d’une rumeur animale tenace comme toutes ces odeurs de la ter
116
ouffle le vent marin ; et des cigognes filent sur
nos
têtes, tirant leurs pattes roses. À l’horizon toujours passent des vo
117
ue l’on exige des jeunes Prussiens, ferait hurler
nos
pédagogues. Mais elle s’unit à un régime de responsabilités concrètes
118
de de se trouver devant une bête en liberté qu’on
doit
saisir d’abord, puis seller et dompter. Ou bien ce sont des tâches pr
119
ommes, des animaux et des éléments naturels. Pour
nous
, nous développons un sens plutôt fictif de la responsabilité. Nous dé
120
des animaux et des éléments naturels. Pour nous,
nous
développons un sens plutôt fictif de la responsabilité. Nous développ
121
ppons un sens plutôt fictif de la responsabilité.
Nous
développons au vrai un hamlétisme. Notre préparation à l’autonomie de
122
sabilité. Nous développons au vrai un hamlétisme.
Notre
préparation à l’autonomie de l’individu demeure théorique, et son app
123
retardée, contrecarrée, découragée sournoisement.
Nous
créons par nos préceptes, et par toute notre ambiance éducatrice, un
124
carrée, découragée sournoisement. Nous créons par
nos
préceptes, et par toute notre ambiance éducatrice, un organe de l’aut
125
ment. Nous créons par nos préceptes, et par toute
notre
ambiance éducatrice, un organe de l’autonomie qui ne trouve nulle par
126
ercer : d’où les conflits purement « moraux » qui
nous
empêtrent, jusqu’au-delà de nos adolescences. Jeux des enfants prussi
127
t « moraux » qui nous empêtrent, jusqu’au-delà de
nos
adolescences. Jeux des enfants prussiens : s’asseoir à six ou sept su
128
ticulations, en sorte qu’il ne peut se coucher et
doit
dormir appuyé aux arbres. Pour le capturer, les indigènes scient à mo
129
donne aux plaisirs mondains l’aspect absurde que
nous
leur connaissons, cette superstition ne leur est nullement nécessaire
130
unkers… J’entends les gens de villes : « Ça ne
doit
pas être bien drôle à la longue ! » Avec cela que vos plaisirs vous a
131
donnent sa raison d’être au labeur des journées.
Nous
voici délivrés de la grande bourgeoisie, de ces gens qui croient devo
132
de la grande bourgeoisie, de ces gens qui croient
devoir
, ou se devoir. De ces gens grossièrement distingués qui ne vous ont p
133
ourgeoisie, de ces gens qui croient devoir, ou se
devoir
. De ces gens grossièrement distingués qui ne vous ont pas vu, qui dét
134
eau riche, en regard de cette seule classe qui ne
doit
rien à l’opinion. Non, je ne peux rien voir dans la « féodalité » de
135
té » de ces junkers, qui soit plus répugnant pour
notre
humanité que tant de systèmes prônés par les partisans du progrès, —
136
é franche est signe de santé, dirait Nietzsche ».
Nous
signalons l’écart, probablement une volonté de l’auteur pour la prése
137
ube indique quant à elle : « Hitler les flatte ».
Nous
signalons l’écart, probablement une volonté de l’auteur pour la prése
138
68 dans le Journal d’une époque indique « 1926 ».
Nous
signalons l’écart, probablement une volonté de l’auteur pour la prése
139
ccupant assez longuement d’un des poètes auxquels
notre
temps doit vouer l’attention la plus grave — car il vécut dans ces ma
140
z longuement d’un des poètes auxquels notre temps
doit
vouer l’attention la plus grave — car il vécut dans ces marches de l’
141
à l’Esprit et dont certains des plus purs d’entre
nous
ont voulu tenter le climat, — j’avais rêvé sur ce passage de l’émouva
142
de. L’amour s’éloigne le premier, quand Hölderlin
doit
quitter la maison de Mme Gontard14, déchirement à peine sensible dans
143
s, ils ne savent pas trop qui c’était… Alors vous
devez
connaître ces portraits ? — (et comme je considère un ravissant médai
144
d’eux… Cela s’oublie. Et l’amour, tout justement,
nous
fait comprendre, dans le temps même qu’il nous entr’ouvre le ciel, qu
145
t, nous fait comprendre, dans le temps même qu’il
nous
entr’ouvre le ciel, qu’il est bon qu’il y ait la terre… Mais que cett
146
C’est une jolie fille potelée, qui rit, — et qui
doit
savoir se défendre à l’occasion, mais comme elles font, pas trop tôt.
147
s, à cette heure qui serait celle de rentrer chez
nous
s’asseoir auprès d’un feu… — Mais non. 7 mai 1929 « J’ai mes br
148
ts, ces symétries minérales qu’on instruisit dans
nos
esprits et qui nous laissent comme perclus au milieu des métamorphose
149
inérales qu’on instruisit dans nos esprits et qui
nous
laissent comme perclus au milieu des métamorphoses. Il s’agit que l’e
150
que ce médecin parle avec mystère des objets que
nous
touchons, — ce mystique avec naturel de ce qui nous est invisible. To
151
us touchons, — ce mystique avec naturel de ce qui
nous
est invisible. Tous deux orientent la réflexion vers le sens et vers
152
concret. N’est-ce point ce genre de démarche que
notre
« culture » a le plus méprisé ? N’est-ce point à cause de ce mépris q
153
ecret de l’humain ? Car voici bien le monde qu’on
nous
a fait. Tout encombré d’idées sans corps, de corps stupides — de nihi
154
bstraites ont au contraire le pouvoir de rendre à
nos
sens leur efficacité et leur étonnement. Je regarde les feuilles de m
155
gnification. (L’état de l’âme et du corps où tout
nous
apparaît en relations concrètes.) 31 mai 1929 Personne n’a fabr
156
raduis cette page Sur la mort : « Mes funérailles
devront
se dérouler dans le cadre de Jésus-Sirach, 38, verset 16-24. Qu’on ma
157
ris soin de moi au moment de ma mort et tôt après
devront
être largement dédommagés. Nul ne sait si je ne flotterai pas encore
158
pas », dis-je, mentant. Une grosse averse d’orage
nous
a fait fuir sous la tonnelle du vestiaire. « N’est-ce pas, les França
159
ême temps. — « Ne regardez donc pas mes mains, je
dois
faire le ménage ces jours, la peau devient toute sèche et je n’ai mêm
160
t. Presque les mêmes mots !). Doux malentendu qui
nous
rapproche sous la forme, respectivement, d’une carte postale et d’une
161
raire. Ses deux sœurs sont venues la chercher, et
nous
sommes rentrés sous le même parapluie, jusqu’à leur petite maison cou
162
nitié », ne saurait laisser aucun doute, fussions-
nous
même privés de certains témoignages oraux ou de quelques textes irréf
163
re à cette « Germanie aimée16 » ? Ah ! les livres
nous
avaient bien trompés. Pas trace ici de « merveilleux ». Tout ce qui,
164
ainte. — Des Werthers aux yeux secs, voilà ce que
nous
sommes. 14 juin 1929 Je suis assis en face du magazine que lit
165
e soir. Je ne sais pas ce qu’il y a, sinon que je
dois
retenir violemment une espèce de joie qui attrape la fièvre dans mon
166
dit-il (et l’on sent qu’il pense : maintenant que
nous
avons clos cette journée par une récréation bien méritée), nous voulo
167
s cette journée par une récréation bien méritée),
nous
voulons aller dormir. Ainsi, dormez bien, faites de doux rêves, — il
168
doux, hein !… » Tout cela est très juste ; la vie
doit
être ainsi : parfaitement compréhensible et d’une vulgarité toute nat
169
s yeux clos. L’arbre, en sa nuit vivante, rêve de
nous
. Plus tard, nous nous sommes regardés sans fin. (Ah ! comment dire !
170
bre, en sa nuit vivante, rêve de nous. Plus tard,
nous
nous sommes regardés sans fin. (Ah ! comment dire ! Vraiment ce fut c
171
en sa nuit vivante, rêve de nous. Plus tard, nous
nous
sommes regardés sans fin. (Ah ! comment dire ! Vraiment ce fut cette
172
t une branche et la Lune éclairait à longs traits
nos
visages. Je reconnus la jeune fille tzigane, ma Rose noire de Tannenb
173
it doucement, au sein du silence et du regard. Et
nous
sommes demeurés des heures au-delà de ce que l’on ignore d’un être, d
174
aient sans mesure tout ce que l’anxiété de la vie
nous
dérobe : la nudité, la plénitude et la violence infiniment comblée. O
175
musical. Ainsi coula cette nuit sans partage, et
nos
mains ne s’étaient pas touchées, lorsque au point du jour je vis pâli
176
ndant une promenade d’après dîner avec mes hôtes,
nous
parlions de prémonitions, et je venais de raconter comment parfois j’
177
recevoir le lendemain. Le soir montait autour de
nous
, des fenêtres s’allumaient à nos pieds dans le bourg, et le père Rein
178
ntait autour de nous, des fenêtres s’allumaient à
nos
pieds dans le bourg, et le père Reinecke refusait de croire à mes his
179
i à leur manière, et très éloignés, qui composent
notre
imagerie quotidienne du vaste monde. J’étais seul et tranquille, à ma
180
e, résultat selon lui de l’excellente cuisine que
nous
sert la Gnädige. Je n’aurais plus l’air citadin. Allons bon, félicito
181
point de cela que l’homme des villes a besoin de
nos
jours ? On parle toujours de son appétit de plaisir. C’est un cliché
182
sang, amplifie le rythme des marées qui baignent
nos
membres. J’ai connu peu de joies plus hautes que celle-ci : se promen
183
s le mouvement. Et c’est par là qu’ils parlent à
notre
âme et la retiennent, la captivent. Fin juillet 1929 Vraiment l
184
encore jusqu’à Stuttgart, où je crois bien qu’on
doit
arriver vers huit heures. J’ai d’abord essayé de me confiner dans cet
185
des populations qu’il traverse. À chaque station
nous
débarquons un peu moins de paysans et de paniers ventrus, embarquons
186
encore en regardant devant moi. J’ai honte. Comme
nous
sommes incapables de nous libérer de barrières sociales ou de pudeurs
187
moi. J’ai honte. Comme nous sommes incapables de
nous
libérer de barrières sociales ou de pudeurs qu’en pensée nous tenions
188
de barrières sociales ou de pudeurs qu’en pensée
nous
tenions pour nulles. Si j’étais vraiment libre, j’aurais fait place a
189
faire des courses en ville, probablement ; elle a
dû
prendre le train des ouvriers, et c’est à elle que va ma sympathie ?…
190
re interrogation des visages devant l’atrocité de
notre
vie sociale ! Je baisse les yeux sur mon livre. « Et la foule menaçan
191
humain, c’est de donner sans mesure un amour dont
notre
vie, peut-être, n’a que faire. ⁂ Le reste de la vie, c’est toujours e
192
un passé dans le futur que j’anticipe » — et qui
devait
me conduire à une action : celle que je n’ai cessé de mener depuis, p
193
i cessé de mener depuis, pour l’avenir du sens de
nos
vies. Le bon vieux temps présent 19 mars 1939 « Le Führer a pass
194
un âge, un climat de musique, soudain se fixe en
nos
mémoires, s’idéalise. Un « bon vieux temps » de plus, tout près de no
195
ise. Un « bon vieux temps » de plus, tout près de
nous
… Le bon vieux temps, pour nos ancêtres, c’était très loin dans le pas
196
plus, tout près de nous… Le bon vieux temps, pour
nos
ancêtres, c’était très loin dans le passé, dans la légende, si loin q
197
, ne l’avait vu. Mais déjà, pour beaucoup d’entre
nous
, ce fut simplement l’avant-guerre, les souvenirs de notre enfance. Et
198
e fut simplement l’avant-guerre, les souvenirs de
notre
enfance. Et voici que ce Temps Perdu, tout d’un coup, est encore plus
199
est-ce — aujourd’hui ? Mais oui, peut-être vivons-
nous
, ici, dans ce Paris de mars 1939, les derniers jours du bon vieux tem
200
emps européen. Jours de sursis d’une liberté dont
nous
avions à peine conscience, parce qu’elle était notre manière toute na
201
us avions à peine conscience, parce qu’elle était
notre
manière toute naturelle de respirer et de penser, d’aller et venir, e
202
r et de penser, d’aller et venir, et d’entretenir
nos
soucis, nos plaisirs personnels. Combien de temps encore, combien de
203
er, d’aller et venir, et d’entretenir nos soucis,
nos
plaisirs personnels. Combien de temps encore, combien de semaines pou
204
ien de temps encore, combien de semaines pourrons-
nous
goûter ce répit, et sentir que nous prolongeons une existence que nos
205
ines pourrons-nous goûter ce répit, et sentir que
nous
prolongeons une existence que nos fils appelleront douceur de vivre ?
206
et sentir que nous prolongeons une existence que
nos
fils appelleront douceur de vivre ? Déjà nous éprouvons que le monde
207
que nos fils appelleront douceur de vivre ? Déjà
nous
éprouvons que le monde a glissé dans une ère étrange et brutale, où c
208
et brutale, où ces formes de vie qui sont encore
les nôtres
ne peuvent plus apprivoiser le destin. Soit que les tyrans nous accab
209
t plus apprivoiser le destin. Soit que les tyrans
nous
accablent, soit qu’un sursaut nous dresse à résister, il faudra chang
210
que les tyrans nous accablent, soit qu’un sursaut
nous
dresse à résister, il faudra changer le rythme et rectifier la tenue,
211
n. Et dès lors qu’il l’a mis en question et qu’il
nous
force au réalisme à sa manière, le charme est détruit dans nos vies.
212
réalisme à sa manière, le charme est détruit dans
nos
vies. Nous sommes pareils à celui qui s’éveille et goûte encore quelq
213
sa manière, le charme est détruit dans nos vies.
Nous
sommes pareils à celui qui s’éveille et goûte encore quelques instant
214
n temps sa loi, en préservant, s’il se peut, dans
nos
cœurs, ce droit d’aimer, cette bonté humaine, plus inutile que jamais
215
radio brusquement interrompit les conversations.
Nous
entendîmes la fin d’une phrase en italien, puis une fanfare joua l’hy
216
us un ciel d’angoisse et de haine ! — Malheur sur
nous
! Nuit lugubre, sans sommeil — rythmée d’armes martelées — meute fol
217
qualifier ; elle ne ressemble à aucune autre. Je
devais
avoir 13 ou 15 ans lorsque j’y vins pour la première fois, descendant
218
t encore par des lacets immenses, passait enfin à
notre
hauteur, puis courait s’engouffrer dans les rochers, à la base d’une
219
pour cette raison même, l’origine très précise de
nos
libertés suisses et de notre union fédérale. Quand je n’en saurais ri
220
rigine très précise de nos libertés suisses et de
notre
union fédérale. Quand je n’en saurais rien, j’ai lieu de supposer que
221
« Le petit nuage n’est pas passé. Il passera, et
nous
serons encore une fois assis au café des Deux Magots. La vie reprendr
222
econde me dit : « Le petit nuage passera, oui… et
nous
avec ! » Selon l’humeur du jour, je donne raison à l’une ou à l’autre
223
t, c’est la certitude « qu’il passera ». Que sont
nos
petits accès de découragement, ces brumes qu’un léger vent d’avant-pr
224
gard du Règlement des comptes universels que sera
notre
jugement au dernier jour de tous les temps. Karl Barth nous le disait
225
ent au dernier jour de tous les temps. Karl Barth
nous
le disait l’autre jour à Tavannes où nous avions donné deux conférenc
226
l Barth nous le disait l’autre jour à Tavannes où
nous
avions donné deux conférences successives devant un vaste rassembleme
227
rassemblement de jeunes gens : « Comme chrétiens,
nous
n’avons à redouter que le Prince de tous les démons, et non pas tel o
228
ous les démons, et non pas tel ou tel démon qu’il
nous
délègue de temps à autre. Le combat que nous devrons peut-être engage
229
u’il nous délègue de temps à autre. Le combat que
nous
devrons peut-être engager militairement contre l’un de ces petits per
230
nous délègue de temps à autre. Le combat que nous
devrons
peut-être engager militairement contre l’un de ces petits personnages
231
si « total » qu’il soit, ne saurait figurer pour
nous
qu’un exercice, une première escarmouche, un entraînement pour le « c
232
pour le « combat final » où le Christ seul pourra
nous
sauver, lorsque le Malin en personne nous accusera au Jugement dernie
233
pourra nous sauver, lorsque le Malin en personne
nous
accusera au Jugement dernier. » Voilà les dimensions réelles qu’il fa
234
er envisager. Elles ne sont pas démesurées. Elles
doivent
au contraire nous donner la vraie mesure de nos soucis, de nos miséra
235
e sont pas démesurées. Elles doivent au contraire
nous
donner la vraie mesure de nos soucis, de nos misérables cafards, de n
236
ivent au contraire nous donner la vraie mesure de
nos
soucis, de nos misérables cafards, de nos craintes dérisoires et mesq
237
ire nous donner la vraie mesure de nos soucis, de
nos
misérables cafards, de nos craintes dérisoires et mesquines. « C’est
238
sure de nos soucis, de nos misérables cafards, de
nos
craintes dérisoires et mesquines. « C’est un petit nuage, il passera.
239
t se tait, que son deuil soit le deuil du monde !
Nous
sentons bien que nous sommes tous atteints. Quelqu’un disait : Si Par
240
il soit le deuil du monde ! Nous sentons bien que
nous
sommes tous atteints. Quelqu’un disait : Si Paris est détruit, j’en p
241
visionen ». Quelque chose d’indéfinissable et que
nous
appelions Paris. C’est ici l’impuissance tragique de ce conquérant vi
242
ntermède New York, fin 1942 … mais sachez-le :
nous
n’étions pas absents de vous plus que de nous-mêmes. Vous étiez « occ
243
s plus que de nous-mêmes. Vous étiez « occupés »,
nous
étions en exil, et les uns comme les autres dans l’inaccepté, dans la
244
au pire moment, à l’heure de moindre résistance.
Notre
angoisse était de penser : parlerons-nous encore le même langage au j
245
tance. Notre angoisse était de penser : parlerons-
nous
encore le même langage au jour de ce retour en France, — dans quelle
246
e, — dans quelle France, et dans quelle Europe ?
Nous
étions soumis à l’érosion de l’exil, moins brutale, certes, mais plus
247
vous n’êtes plus l’invité mais un client, et qui
devrait
s’arranger pour payer. Et quand vous n’avez plus d’argent, c’est tout
248
s’occuper de chacun de vous. Et c’est bien vrai.
Nous
étions trop nombreux. En France, en Suisse aussi, avant la guerre, dé
249
ù que ce soit, il y en a toujours trop. Cependant
notre
sort vous paraissait enviable, à juste titre. Les pires tourments de
250
. Autant dire qu’on les tient pour moins sérieux.
Nous
étions mal placés pour discuter cela, donc en somme pour défendre l’e
251
ait pourtant tout ce qu’il restait à défendre par
nous
, dans l’exil… Beekman Place New York, août 1943 Beekman Place e
252
sont les réalités d’un monde tout artificiel que
nous
, les hommes avons bâti selon nos caprices, nos passions et nos raison
253
artificiel que nous, les hommes avons bâti selon
nos
caprices, nos passions et nos raisons folles. Si nous changions un jo
254
e nous, les hommes avons bâti selon nos caprices,
nos
passions et nos raisons folles. Si nous changions un jour de goûts et
255
es avons bâti selon nos caprices, nos passions et
nos
raisons folles. Si nous changions un jour de goûts et d’ambition, ce
256
caprices, nos passions et nos raisons folles. Si
nous
changions un jour de goûts et d’ambition, ce paysage se transformerai
257
parmi les signes. Sédiments séculaires, socles de
nos
patries ! Monuments que l’on ne voit plus, mais qui renvoient l’écho
258
voit plus, mais qui renvoient l’écho familier de
nos
pas. Et ces rues qui tournaient doucement vers une place plantée d’ar
259
stionnait, répondait. La force était au secret de
nos
vies, nouée parfois dans une rancune obscure, ou bien dans la contemp
260
’un vieil arbre — il était vieux déjà du temps de
notre
enfance, et notre possession la plus tenace, il nous réduisait au sil
261
il était vieux déjà du temps de notre enfance, et
notre
possession la plus tenace, il nous réduisait au silence. La force éta
262
e enfance, et notre possession la plus tenace, il
nous
réduisait au silence. La force était chanson fredonnée sur le seuil,
263
rridors et dans le vestibule qui sent le fruit de
notre
ancienne maison de campagne, et mon pied reconnaît cette brique, près
264
’était déjà presque l’été. Cinq heures plus tard,
nous
avons rejoint l’hiver, un ouragan de neige horizontale sur le désert
265
le désert des forêts canadiennes aux lacs gelés.
Nous
dûmes passer toute la nuit dans les lugubres baraquements de la base
266
ésert des forêts canadiennes aux lacs gelés. Nous
dûmes
passer toute la nuit dans les lugubres baraquements de la base de Gan
267
base de Gander, à Terre-Neuve. Une aurore boréale
nous
avait arrêtés, non point que sa beauté nous eût cloués sur place, mai
268
réale nous avait arrêtés, non point que sa beauté
nous
eût cloués sur place, mais parce qu’elle provoquait des tempêtes magn
269
ement dénouée dans les hauteurs du ciel arctique,
nous
montâmes en spirale à 5000 mètres, au-dessus d’une mer morte de glace
270
on s’élance pour franchir l’Océan d’un seul bond.
Nous
volons à tire-d’aile vers l’Irlande ». Mais ce cliché et ces jolies s
271
d de l’avion, attendre que la boule au-dessous de
nous
ait tourné jusqu’au point désiré, pour y descendre et s’y poser. Rien
272
t qui en est à la troisième journée du trajet que
nous
ferons à rebours en trois heures. Nous sommes partis tout au début de
273
trajet que nous ferons à rebours en trois heures.
Nous
sommes partis tout au début de la matinée. Voici déjà l’après-midi, v
274
matinée. Voici déjà l’après-midi, voici le soir,
nous
volons contre le soleil et le temps coule deux fois plus vite. La str
275
feu sur l’horizon follement lointain, tandis que
nous
survolons des profondeurs multipliées, cavernes d’ombre et gonflement
276
ux approches de l’Irlande vient la nuit. Derrière
nous
, tout est flamme et or. Mais un toit d’ombre épaisse descend obliquem
277
bliquement, rejoint la mer, ferme le monde devant
nous
. En deux minutes nous sommes passés de la gloire aux ténèbres denses.
278
mer, ferme le monde devant nous. En deux minutes
nous
sommes passés de la gloire aux ténèbres denses. Il n’y a plus, tout p
279
aux ténèbres denses. Il n’y a plus, tout près sur
nos
têtes, que les lampes en veilleuses, et le ronron des moteurs. Une pe
280
nent. 2 avril 1946 Les oiseaux de Paris. —
Nous
roulons dans un petit autobus, du terrain d’Orly vers Paris. Sept ans
281
epuis que je l’ai quitté… Par quelle porte allons-
nous
entrer ? Je ne puis pas distinguer les noms des rues sur ces maisons
282
quand je me croyais encore dans la banlieue… Déjà
nous
descendons une rue déserte et provinciale. C’était cela, le boulevard
283
vard Saint-Michel ? Mais sur les quais, où le car
nous
dépose, j’ai retrouvé les grandes mesures de Paris. Dans quel silence
284
uel silence, à quatre heures du matin. Trouverons-
nous
quelques chambres pour le reste de la nuit ? Deux jeunes Américains d
285
de se préparer pour la suite, pour l’heure où ils
devront
« donner ». Le premier devoir d’une réserve est de maintenir ses forc
286
our l’heure où ils devront « donner ». Le premier
devoir
d’une réserve est de maintenir ses forces intactes et alertées. Intac
287
aintenir ses forces intactes et alertées. Intacts
nous
le sommes, relativement. Alertés, je n’en suis pas sûr. L’ennui, avec
288
pparences, les subsistances de l’ordre masquent à
nos
vues immédiates toute l’ampleur de la catastrophe. Il y a des trains
289
es et des paroles tenues, la poste fonctionne, on
nous
promet un peu plus de charbon pour cet hiver ; des millions de femmes
290
fois… La couche est mince et partout déchirée qui
nous
sépare du désordre profond. Mais ce n’est pas en Suisse qu’on voit ce
291
fur et à mesure des textes que je lui apportais.
Nous
devions en tirer l’oratorio que l’on joue aujourd’hui.
292
et à mesure des textes que je lui apportais. Nous
devions
en tirer l’oratorio que l’on joue aujourd’hui.
293
mon adolescence.) Voilà donc ce qui atteint chez
nous
à la « classe internationale » comme on dit dans le monde des sports.
294
ait. Dès qu’on essaie de définir l’originalité de
notre
canton, tout devient si complexe et souvent si bizarre aux yeux de la
295
aussi mystérieuse que celle de l’invention, dans
notre
esprit. Peu s’en faut, si j’y pense, que je ne les distingue plus. To
296
surpris le mécanisme du souvenir conditionné. Il
nous
livre à l’accidentel, et ses accidents sont petits : une madeleine tr
297
s de la vie raniment de tout autres mystères. Ils
nous
font découvrir plus que nous-mêmes. Je l’ignorais encore quand on m’
298
tres destins croisés, soudain le rythme change en
nous
aussi, rompant la prévision, cette inertie.) Dix jours plus tard mour
299
moire. Ces mouvements les plus profonds de l’être
nous
semblent déclenchés par un destin absurde, et nous les subissons d’ab
300
ous semblent déclenchés par un destin absurde, et
nous
les subissons d’abord comme une force tout étrangère. Pourtant, ils n
301
ord comme une force tout étrangère. Pourtant, ils
nous
rapportent à quelque chose en nous qui n’est pas moins intime que la
302
Pourtant, ils nous rapportent à quelque chose en
nous
qui n’est pas moins intime que la conscience, mais qui lui est antéri
303
urel comme un reflet de la communion des saints :
notre
histoire, le passé qui passe en chacun de nous ; qui par nous, mainte
304
: notre histoire, le passé qui passe en chacun de
nous
; qui par nous, maintenant, se passe, lié à toute l’histoire des autr
305
e, le passé qui passe en chacun de nous ; qui par
nous
, maintenant, se passe, lié à toute l’histoire des autres hommes ; et
306
III C’est l’un des traits les moins connus de
notre
pays que la continuité de ses familles, ailleurs rompue par des révol
307
ou de fréquents changements de condition sociale.
Nos
archives sont intactes, minutieusement tenues par les communes les pl
308
endance jusqu’à des époques où n’atteignent, chez
nos
voisins, que les familles de la noblesse. La Suisse n’est pas démocra
309
igurent sur le rôle de 1580, ont subsisté jusqu’à
nos
jours. Beaucoup d’autres s’y sont ajoutés dans le cours du xixe sièc
310
is-cent-soixante familles nouvellement agrégées à
notre
bourgeoisie dans les douze ans précédant 1900, deux tiers portent des
311
900, deux tiers portent des noms allemands. Elles
nous
ont apporté un dynamisme neuf, et un accent qui défie la pudeur… Le g
312
de sollicitude et d’efficacité que par celles de
notre
inestimable constitution. » Qu’attendre de plus d’un Anglais ? N’oubl
313
caste et de famille qui régnait à Neuchâtel. Dieu
nous
préserve, écrivait-il, des parvenus par droit de naissance et de fort
314
la Principauté. Puis survient la révolution dont
nous
allons célébrer le centenaire, et le dessaisissement du patriciat ; d
315
culturelles et religieuses, qui s’exercèrent sur
notre
Suisse romande aux derniers siècles. Je note pourtant que l’un des tr
316
vie. Sur le fond d’une tradition qui la reliait à
notre
histoire et à l’ancienne communauté, j’ai mieux distingué, par contra
317
la mémoire individuelle, le passé qui se passe en
nous
, et sans lequel il n’y aurait jamais de plénitude du présent. Jours p
318
monique et qui fait vibrer tous les temps, créant
notre
avenir aussi, parce qu’il ouvre l’attente ardente de sa résolution —
319
rdente de sa résolution — de son pardon. Jours de
nos
vies, comptés de toute éternité, mais prolongés par l’acte de piété à
320
s siècles écoulés et futurs de ce « pays que Dieu
nous
donne ».
321
e qu’on touche — et ce qu’on imagine, le pays qui
nous
tient par les pieds, par le cœur, et le rassemblement des nations inv
322
r, et le rassemblement des nations invisibles, on
nous
dit que tout les oppose, qu’il faut choisir l’un contre l’autre, et q
323
en séparent-elles pas autant qu’elles m’y lient ?
Nous
ne savons presque rien de l’hérédité. Mais quand on m’aura démontré q
324
ance qui m’a toujours saisi dans ces provinces ne
doit
rien aux mystères du sang, une idée chimérique ne cessera de me plair
325
ne manquent pas. Mais les seuls qui aient franchi
nos
limites sont ceux de nos théologiens, Ostervald encore, puis Godet ;
326
seuls qui aient franchi nos limites sont ceux de
nos
théologiens, Ostervald encore, puis Godet ; et le Droit des gens de V
327
ore, puis Godet ; et le Droit des gens de Vattel.
Nous
avons eu d’excellents historiens : l’auteur de la Chronique des Chano
328
poème, l’essai, le jeu d’idées — est restée chez
nous
pauvre ou nulle. Nous n’avons rien tiré de grand ou d’émouvant d’une
329
u d’idées — est restée chez nous pauvre ou nulle.
Nous
n’avons rien tiré de grand ou d’émouvant d’une culture solide et vari
330
ure fut trop mêlée, cette nature trop vantée pour
nous
troubler ? Que ces contraintes furent ou bien trop pesantes, ou au co
331
fuient le discours, ignorent le style. Entendrons-
nous
un jour quelqu’un qui chante, ou crie, après des siècles où nul n’a p
332
, de plus près ? J’ai vu percer quelques poètes à
nos
vitrines de libraires… Les Vaudois ont produit ou toléré Constant, Al
333
vé, dans toute l’Europe, connaît au moins le nom.
Nous
n’avons rien de ce rang-là. Les visiteurs de Lausanne, de Coppet, des
334
histoire » littéraire se borne à mentionner chez
nous
des rendez-vous de voyageurs discrets, inaperçus et bientôt disparus.
335
les successeurs de l’Arménien ne sont venus chez
nous
qu’à pas feutrés. Certains d’ailleurs avaient de bonnes raisons de ne
336
certes, j’ai pensé à Gide, le plus fidèle de tous
nos
hôtes, en écrivant ces phrases sur le banc. Je viens de reprendre son
337
ur qu’on s’aperçût un beau jour qu’il était parmi
nous
, caché dans sa pèlerine. Une semaine plus tôt, chez les Heyd, nous av
338
sa pèlerine. Une semaine plus tôt, chez les Heyd,
nous
avions joué au jeu des questions et réponses. L’un écrit trois questi
339
loneux du village viennent donner la sérénade. Et
nous
montons à ce balcon sur l’eau, accroché aux très hautes murailles qui
340
one… Sur les lacs sinueux de la Prusse-Orientale,
nous
allions ramer vers minuit, heure où le crépuscule enfin se meurt dans
341
trouvais bien beau. Pourquoi l’ai-je quitté ? …Et
nous
n’irons jamais au lac d’Amatitlán, au pied du fabuleux volcan de Sant
342
spué. J’ai 16 ans. C’est horrible. Mon seul amour
doit
rester mon secret. Je la guette à midi, quand elle descend dans le co
343
es jeunes filles sortant de l’école des Terreaux.
Nous
, les garçons, tenons notre « colloque » sur la place de l’Hôtel-de-Vi
344
e l’école des Terreaux. Nous, les garçons, tenons
notre
« colloque » sur la place de l’Hôtel-de-Ville. Nous parlons entre nou
345
re « colloque » sur la place de l’Hôtel-de-Ville.
Nous
parlons entre nous d’un air grave, d’un air de ne pas regarder les fi
346
la place de l’Hôtel-de-Ville. Nous parlons entre
nous
d’un air grave, d’un air de ne pas regarder les filles qui passent, m
347
t contre un vent impétueux. L’orage est imminent.
Notre
héros, qui paraît âgé d’une vingtaine d’années, se dirige vers le lac
348
vient d’alterner ces agréments et ces vertus. Qui
nous
parlera des forêts ? Pour ma part, j’ai trop peu vécu sous les sapins
349
ont celles où l’on naît à l’amour. Un portrait de
notre
pays, peint de là-haut, ne ressemblerait guère à mes esquisses. Au li
350
quotidien, c’est le Nord du canton qui a gagné et
nous
a faits républicains, voilà cent ans. Il nous donne aujourd’hui nos m
351
et nous a faits républicains, voilà cent ans. Il
nous
donne aujourd’hui nos meilleurs socialistes. C’est un pays qui est «
352
icains, voilà cent ans. Il nous donne aujourd’hui
nos
meilleurs socialistes. C’est un pays qui est « avancé » par tradition
353
ne présida, me dit-on, les réunions secrètes d’où
devait
sortir la Première Internationale, aussitôt confisquée par Marx. De c
354
bas faits de grosses pierres entassées avec art.
Nous
passions les clédars (beau mot celtique, l’un des rares qui subsisten
355
mot celtique, l’un des rares qui subsistent chez
nous
) et les refermions avec soin, pour que les vaches n’aillent point cha
356
s vaches n’aillent point changer de propriétaire.
Nous
marchions à grandes enjambées, joyeux de sentir nos gros talons clout
357
s marchions à grandes enjambées, joyeux de sentir
nos
gros talons cloutés mordre dans le sol élastique. Soudain je suspendi
358
n petit lièvre frémissait, immobile et terrorisé.
Nous
nous sommes regardés un moment, de tout près. Un seul geste rapide eû
359
it lièvre frémissait, immobile et terrorisé. Nous
nous
sommes regardés un moment, de tout près. Un seul geste rapide eût suf
360
u langage. Et à ce propos… L’opinion publique, de
nos
jours, veut que si l’on parle de son pays et de son peuple on les lou
361
’ai pris le parti de laisser les étrangers vanter
nos
vertus bien connues et découvrir celles que nous ignorons. Je me born
362
r nos vertus bien connues et découvrir celles que
nous
ignorons. Je me borne à l’autocritique. Et par exemple, il est de mon
363
e à l’autocritique. Et par exemple, il est de mon
devoir
de citoyen conscient et responsable d’élever une solennelle protestat
364
ent de mes compatriotes, celui qu’ils ont pris de
nos
jours et que leurs pères n’ont pas connu, l’accent le plus navrant de
365
Bruxelles à Port-Bou. Je ne vais pas m’occuper de
nos
fautes de français, elles sont moins graves, et je ne crois pas que n
366
, elles sont moins graves, et je ne crois pas que
nous
en commettions beaucoup plus que les Parisiens : simplement à d’autre
367
ccasion des Auvergnats, mais grimace de douleur à
nous
entendre. Écoutez les jeunes gens dans la rue (« sur la rue » ou « en
368
ise de cette croisade, dont le succès embellirait
notre
existence mieux qu’une « plage » ou qu’un monument. Je me pardonnerai
369
ues un peu vives si elles attirent l’attention de
nos
éducateurs sur une disgrâce que l’habitude risque de rendre insensibl