1 1988, Inédits (extraits de cours). « L’heure est venue. Allons-y » [préface d’Alexandre Marc]
1 ds — qui se placent en tête du classement, ce qui devrait faire réfléchir nos intellocrates mégalomanes. Quoi qu’il en soit, De
2 ête du classement, ce qui devrait faire réfléchir nos intellocrates mégalomanes. Quoi qu’il en soit, Denis de Rougemont se
3 ts, et dans ses cours, et dans ses entretiens. Il nous appartient d’ajouter à la liste, ainsi esquissée, le sien. Qui est ap
4 orcé d’apaiser les angoisses et les obsessions de notre temps, sans en méconnaître les grandes potentialités, ni jouer au péd
5 tale de l’homme . Écologiste avant la lettre — ne devions -nous pas rédiger ensemble, au cours des années 1930, un texte intitul
6 l’homme . Écologiste avant la lettre — ne devions- nous pas rédiger ensemble, au cours des années 1930, un texte intitulé N’h
7 prouver certains excès. Formule qui, du reste, ne doit pas induire en erreur : Denis de Rougemont n’a jamais été un modéré ;
8 et que la vieille maxime : de deux choses l’une, doit abdiquer parfois au bénéfice d’une plus sage folie : de deux choses l
9 ore confuse, de la gravité de la crise à laquelle nous serions inexorablement confrontés. Ignorer ce point de départ, c’est
10 que les arbres cachent parfois la forêt, de même nos contemporains dispersent leur attention entre des difficultés que l’o
11 e moteur de l’histoire humaine. Mais la Crise qui nous menace aujourd’hui est d’une autre nature. Elle met tout en question 
12 met tout en question ; elle atteint simultanément notre être et nos raisons d’être ; elle vise tous les secteurs et toutes le
13 estion ; elle atteint simultanément notre être et nos raisons d’être ; elle vise tous les secteurs et toutes les dimensions
14 une révision critique de l’histoire, notamment de notre passé. Depuis la fin du xve siècle, l’Occident est entré dans une zo
15 gagea, dès sa jeunesse, un combat sans merci, qui devait se prolonger jusqu’à sa mort. Ayant discerné très tôt les dangers, ma
16 me qu’il a grandement contribué à illustrer. Dans notre génération, je crois avoir été le premier à utiliser ce terme en fran
17 squ’à la fin. Peu de temps avant sa mort, lors de nos ultimes entretiens téléphoniques, il devait revenir, à plusieurs repr
18 lors de nos ultimes entretiens téléphoniques, il devait revenir, à plusieurs reprises, sur un projet qui lui était cher : rep
19 », disait-il d’une voix déjà légèrement voilée, «  nos idées, anticipations et propositions, loin de se démoder, n’ont fait
20 fait que se bonifier. Tel qu’il est aujourd’hui, notre monde sans phare ni boussole leur confère une actualité irrécusable.
21 Wojtyla, publié par les Archives de philosophie, nous apprend que « … tout ce qu’on peut […] concéder à Karol Wojtyla, c’es
22 , avec une ironique modestie, de l’exploration de notre planète : ce n’est vraiment pas notre faute si c’est l’Europe qui a d
23 loration de notre planète : ce n’est vraiment pas notre faute si c’est l’Europe qui a découvert le reste du monde, et non le
24 vît aussi de conclusion à un choix de textes dont nous sommes redevables à deux de ses anciens étudiants — grâce leur en soi
25 mais son essence est plus profonde… Ce n’est pas notre faute si la France est, aujourd’hui comme hier, la dernière écluse… C
26 ’hui comme hier, la dernière écluse… Ce n’est pas notre faute si, pour sauver l’Occident et l’Europe, nous devons […] nous ap
27 tre faute si, pour sauver l’Occident et l’Europe, nous devons […] nous appuyer sur la France. Il ne s’agit pas de défendre u
28 aute si, pour sauver l’Occident et l’Europe, nous devons […] nous appuyer sur la France. Il ne s’agit pas de défendre une cité
29 ur sauver l’Occident et l’Europe, nous devons […] nous appuyer sur la France. Il ne s’agit pas de défendre une cité. Il ne s
30 choix, d’affirmation, de création, de Révolution. Nous sommes sur la terre décisive. L’heure est venue. Allons-y. Arnaud Da
31 ive. L’heure est venue. Allons-y. Arnaud Dandieu nous a quittés, il y a plus d’un demi-siècle. Robert Aron n’est plus. Aprè
2 1988, Inédits (extraits de cours). Introduction [par François Saint-Ouen et Jean Mantzouranis]
32 enjeux les plus cruciaux qui se poseront encore à nous demain. C’est dire combien cette œuvre, déjà si actuelle, a l’avenir
33 u vivant de Denis de Rougemont et avec son appui. Notre matériel a consisté en quelque deux-mille pages dactylographiées ou m
34 ce des cours qu’il a professés durant quinze ans. Nous avons écarté deux années consacrées exclusivement aux mythes3 pour ne
35 l leur portait, il ne pouvait s’en tenir là. Tout notre problème a été en fait de repérer les instants, parfois très brefs, o
36 s des personnes conscientes des contradictions de notre culture et de notre vie, sachant les assumer sans jamais les détruire
37 cientes des contradictions de notre culture et de notre vie, sachant les assumer sans jamais les détruire. On connaît Denis d
38 e à la culture qu’il voulait faire connaître. Tel devrait être, à notre sens, une des fonctions de cet ouvrage, que d’en garder
39 u’il voulait faire connaître. Tel devrait être, à notre sens, une des fonctions de cet ouvrage, que d’en garder la trace et d
40 soins de clarté, recèle une part d’arbitraire que nous assumons, dans la mesure où la pensée de Denis de Rougemont forme un
41 itable, ne pourra être qu’une lecture croisée. Il nous semble, par exemple, impossible de ne pas lier le fédéralisme à l’Eur
42 refuse la synthèse et lui préfère la « tension ». Notre travail a débuté en décembre 1983. Il fut achevé en août 1985, et Den
43 sance en octobre, deux mois avant sa mort. Il put nous faire part de sa satisfaction, mais il n’eut pas le temps de revoir l
44 pas le temps de revoir le style des fragments que nous avions sélectionnés. Établis à partir de notes abrégées ou de bandes
45 — mais non le fond — lui eût semblé imparfaite), nous décidâmes de nous en tenir à des corrections minimales, nous contenta
46 d — lui eût semblé imparfaite), nous décidâmes de nous en tenir à des corrections minimales, nous contentant d’éliminer les
47 mes de nous en tenir à des corrections minimales, nous contentant d’éliminer les redites et les tournures les plus marquées
48 e de Denis de Rougemont, parlant à ses étudiants. Nous savons très bien que la langue française, pour sa fortune ou pour son
49 le langage écrit du langage parlé. C’est pourquoi nous assumons toute la responsabilité d’une transcription que Denis de Rou
50 e Denis de Rougemont eût effectuée bien mieux que nous . Toutefois, nous espérons que le style ici consigné aura su saisir l’
51 ont eût effectuée bien mieux que nous. Toutefois, nous espérons que le style ici consigné aura su saisir l’instant d’une pen
52 me , Vingt-huit siècles d’Europe , L’Avenir est notre affaire , tous épuisés. 3. Cette facette de la pensée de Denis de Ro
3 1988, Inédits (extraits de cours). Communautés, communes
53 e, étant réalisé au moment où les libertés et les devoirs s’appuient l’un l’autre, où l’homme est libre parce qu’il est respons
54 emble que, si les universités étaient ce qu’elles doivent être, ce que leur nom indique, ce serait une de leurs tâches privilég
55 omme qui pense de comprendre le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui — le cosmos, la matière au sein de laquelle nous v
56 d’hui — le cosmos, la matière au sein de laquelle nous vivons — correspondent les difficultés pour le citoyen de participer
57 indiquer. La volonté générale, chez Rousseau, ne devait s’appliquer qu’à de petites communautés, de petites cités — petites c
58 ulement un citoyen engagé dans la vie civique, il doit aussi être libre, et pouvoir manifester cette liberté. Il le fera dan
59 ent. 26 novembre 1976 Il y a près de cent ans que nous nous figurons, en Occident, qu’on peut multiplier n’importe quoi par
60 26 novembre 1976 Il y a près de cent ans que nous nous figurons, en Occident, qu’on peut multiplier n’importe quoi par n’imp
61 ue citoyen d’exercer pleinement ses droits et ses devoirs civiques. 26 novembre 1976 Dans le passage de la cité-État à l’empire
62 es catégories de la vie politique qui sont encore les nôtres . Autour de l’agora se dressent tous les bâtiments importants qui symb
63 ions qui permettent de reconstruire au fond toute notre civilisation. Prenez, par exemple, l’église et la mairie, qui sont tr
64 out en Grèce, l’agora a en plus donné naissance à nos parlements modernes. Elle est vraiment la cellule mère de notre civil
65 ts modernes. Elle est vraiment la cellule mère de notre civilisation occidentale, et nous pouvons y repérer tous les éléments
66 ellule mère de notre civilisation occidentale, et nous pouvons y repérer tous les éléments de la chaîne chromosomique qui dé
67 haîne chromosomique qui déterminera les formes de notre existence politique. 19 février 1976 Quand une ville devient trop gra
68 r à ce modèle du village ou de la petite cité que nous avons hérité du Moyen Âge, où cela remplissait parfaitement sa foncti
69 e c’est au contraire la grande tâche politique de notre temps. a. Avec l’introduction suivante des éditeurs : « Les commun
4 1988, Inédits (extraits de cours). Culture
70 mes de l’Éthique de Spinoza dit : « d’autant plus nous connaissons les choses particulières, d’autant plus nous connaissons
71 nnaissons les choses particulières, d’autant plus nous connaissons Dieu », ce qui voulait dire pour Spinoza : d’autant plus
72 ce qui voulait dire pour Spinoza : d’autant plus nous connaissons le tout, la généralité de l’univers. 4 février 1972 Aux x
73 philosophes. Mais c’est son apport polémique : il doit crier fort pour se faire entendre. Il est l’un des premiers à dénonce
74 C’est donc une espèce d’univers en expansion que nous avons dans le savoir et dans l’université. D’où résultent deux conséq
75 ir, cela veut dire aussi que la commune mesure de notre civilisation est en train de se perdre. J’entends par commune mesure,
76 e, une conception commune de l’homme, de ce qu’il devrait être dans la société, de l’homme universel, idéal capable d’inspirer
77 hèse qu’exige l’état présent, l’état babélique de notre culture et de nos universités, devrait être confiée à des groupes de
78 présent, l’état babélique de notre culture et de nos universités, devrait être confiée à des groupes de chercheurs, qui re
79 babélique de notre culture et de nos universités, devrait être confiée à des groupes de chercheurs, qui représenteraient des di
80 établir entre différentes disciplines. Ces hommes devraient être d’abord des spécialistes qui auraient démontré leur excellence d
81 de européenne et de la culture européenne. Ce qui nous manque, c’est une étude ethnographique de l’homme européen. 3. Ini
82 s régimes totalitaires, qui, s’ils veulent durer, doivent former des petits totalitaires, de petits soldats politiques. 18 nove
83 tureuse. Le vrai sens de l’action d’éduquer, dans notre ère moderne, devient conforme au sens étymologique du mot tiré du lat
84 ymologique du mot tiré du latin. Dans beaucoup de nos langues, on retrouve e-ducere : conduire au-dehors — éducation, educa
85 ation européenne, ces deux tendances antinomiques doivent être combinées. On ne peut pas exclure l’une au profit de l’autre. Il
86 ’intentions ; bien entendu, dans chaque éducation doivent être présentes initiation et initiative à doses différentes. 4. Al
87 us en plus le détail de l’existence. À la limite, nous avons l’idéal du régime totalitaire qui règle absolument tout : pensé
88 le provient de ceci que la « réalité » à laquelle nous croyons chaque matin n’est faite que par la presse et la radio, et n’
89 t faite que pour elles. Les agences seraient donc nos vrais maîtres ? C’est trop dire, car elles sont irresponsables. Je ne
90 sonnes. 17 janvier 1969 Pour Napoléon, l’école ne devait plus former des personnes, mais des soldats pour la nation. Hegel pen
91 n d’un peuple à l’empire est celle-ci : ce peuple doit rendre hommage au dieu universel qui régit l’histoire et qui est le p
92 e vital de l’empire. Il en allait ainsi en Akkad, nous le savons par beaucoup d’inscriptions, en Égypte, chez les Incas ; ma
93 pendant tout le Moyen Âge, et sans doute jusqu’à nos jours. 27 février 1970 Le dernier groupe de valeurs de base de la civ
94 lave.) Si l’on veut résumer en un mot ce que l’on doit à ces différentes sources, la Grèce a donné la polis, le citoyen et l
95 24 avril 1970 Je pense qu’il est possible d’unir nos pays pour cette raison littéralement fondamentale qu’une unité de bas
96 cultivés » ou non, conscients ou non de ce qu’ils doivent , en fait, à la culture. Unité non pas homogène et qui ne résulte pas
97 n au xxe siècle ? Tout cela dure, agit et vit en nous de mille manières. Tout cela se combine en figures et en structures v
98 este et les rénove. Tout cela préforme, dès avant notre naissance, nos sensibilités et nos jugements moraux, nos réflexes soc
99 e. Tout cela préforme, dès avant notre naissance, nos sensibilités et nos jugements moraux, nos réflexes sociaux et nos bes
100 e, dès avant notre naissance, nos sensibilités et nos jugements moraux, nos réflexes sociaux et nos besoins économiques. To
101 ssance, nos sensibilités et nos jugements moraux, nos réflexes sociaux et nos besoins économiques. Tout cela nous incite au
102 et nos jugements moraux, nos réflexes sociaux et nos besoins économiques. Tout cela nous incite aussi à remettre en questi
103 xes sociaux et nos besoins économiques. Tout cela nous incite aussi à remettre en question ces déterminations, et nous en fo
104 ssi à remettre en question ces déterminations, et nous en fournit les moyens. Enfin, tout cela dénote l’Europe comme patrie
105 ’ici : la base nationale. Aucune entité qui forme notre culture, ni la musique, ni la peinture, ni la littérature, n’a jamais
106 rétiennes naturellement, qui sont communes à tous nos peuples. Donc, à la fois grande diversité et parenté fondamentale. 8
107 e. 19 novembre 1976 Le fondement culturel, dirons- nous , au sens très large que ce mot implique aujourd’hui, me paraît tout à
108 d’autre réponse imaginable au défi que l’histoire nous pose dans les termes les plus précis et sans échappatoire possible dé
109 appatoire possible désormais : s’unir, au-delà de nos fausses souverainetés, pour préserver nos vraies diversités — créer u
110 delà de nos fausses souverainetés, pour préserver nos vraies diversités — créer un pouvoir fédéral pour la sauvegarde de no
111 — créer un pouvoir fédéral pour la sauvegarde de nos autonomies. Car ces autonomies seront perdues une à une, si nous refu
112 . Car ces autonomies seront perdues une à une, si nous refusons l’union qui ferait leur force ; mais en retour, cette union
113 fait toute ma thèse : étant donné que la base de notre unité est une culture pluraliste, on ne peut fonder sur elle qu’une u
114 st aussi plurale. Alors que l’unité de la culture nous est donnée, l’union est de l’ordre du faire, de la tâche à accomplir.
115 hes des agences nationales de presse. L’éducation doit plutôt, selon Denis de Rougemont, tendre vers le meilleur équilibre d
5 1988, Inédits (extraits de cours). État-nation
116 ividu, comme une personne, qui a sa vocation, qui doit l’accomplir, et, quand il l’aura accomplie, qui n’a plus qu’à dispara
117 tat, le reste, c’est une mystique. 2 février 1968 Nous avons vu à propos de la langue et de la religion, que ce ne sont pas
118 nts, ce que l’on est beaucoup tenté de faire dans notre siècle. Bien entendu, les deux choses sont vraies, elles ne sont pas
119 er irrésistiblement qu’elles sont les origines de nos nations modernes. Voici une liste des traits caractéristiques des tri
120 es de plus près, car elles correspondent toutes à nos nations et à nos nationalismes actuels. 25 octobre 1968 On trouve bie
121 car elles correspondent toutes à nos nations et à nos nationalismes actuels. 25 octobre 1968 On trouve bien des réalités qu
122 pées vont se multiplier de la Renaissance jusqu’à nos jours. 25 octobre 1968 Littéralement, chaque tribu est religieusement
123 on chez tous les chauvinistes et nationalistes de nos nations modernes : ma nation est le centre du monde, c’est par là que
124 mencé », est la phrase importante. Il s’agit pour nous de savoir quand et comment elles ont commencé, et comment elles se so
125 et de la nation, les lois de leur évolution, peut nous permettre de mieux évaluer la réalité présente, et de prévoir parfois
126 it (avec les nationalistes) qui s’oppose ou croit devoir s’opposer à toute formule d’union, et surtout de fédération, je pense
127 onfondre nation et tradition. Les traditions que devrait défendre un traditionaliste digne de ce nom sont beaucoup plus ancien
128 siste pas à des constatations. Si à chaque langue devait correspondre une nation, on ne s’expliquerait pas le découpage actuel
129 ’État moderne, c’est le début du xive siècle, où nous voyons se former quelque chose de tout à fait nouveau dans la France
130 stratif et qu’elle a voulu intervenir dans ce qui devrait rester libre par nature, comme la culture ou la religion, ou certaine
131 tat-nation a été une des créations de l’Europe et doit nécessairement, par sa logique interne, devenir totalitaire. Cet État
132 duire la France à l’état de simple province ». Si nous commentons la phrase de Debré, ceci revient à dire que des nationalis
133 a souveraineté est un concept devenu inopérant de nos jours. Il y a un exemple célèbre tout près de nous : la guerre de Sue
134 nos jours. Il y a un exemple célèbre tout près de nous  : la guerre de Suez. La première définition de la souveraineté nation
135 s puissances, la Russie et les États-Unis, et ont arrêter la guerre qu’elles étaient en train de gagner militairement,
136 gative, c’est-à-dire que c’est en l’invoquant que nos pays peuvent encore refuser de s’unir. 5. État-nation et guerre
137 agisse d’une guerre « froide » comme on dira dans notre siècle ou d’une guerre déclarée, justifient le sacrifice, qu’on dit t
138 s’opposer à l’union des pays européens. Aucun de nos États-nations européens n’est assez grand pour jouer un rôle à l’éche
139 ’échelle internationale. En même temps, chacun de nos États-nations se révèle trop grand pour animer vraiment l’économie, l
140 r vice de cet État-nation centralisé napoléonien, nous l’avons déjà décelé en parlant des jacobins et de leur fausse interpr
141 tout ce qu’il souhaite, espère faire et créer, ça doit se passer dans le même domaine, c’est féodal, c’est l’esprit de la fé
142 emand (d’après Herder, Fichte et Hegel) : un pays doit correspondre à une langue, à une race. On continue la création assez
143 ne servent absolument à rien pour arrêter ce qui devrait l’être : les tempêtes et les épidémies, la pollution de l’air et des
144 a construction européenne à l’heure actuelle). De nos jours, la souveraineté nationale n’est plus qu’une fiction, car dans
145 et d’impuissance dans laquelle se débat chacun de nos États. Il faut dire que la vision stato-nationale empêche de penser l
6 1988, Inédits (extraits de cours). Europe
146 he des situations. J’ai montré que les sources de notre culture commune sont nombreuses, souvent contradictoires entre elles,
147 lle qu’elle est donnée par une longue histoire de nos pays. Nous avons dit que cette diversité n’est pas seulement un obsta
148 e est donnée par une longue histoire de nos pays. Nous avons dit que cette diversité n’est pas seulement un obstacle à l’uni
149 et précieuse. Autant on peut dire que l’union de nos pays est nécessaire pour le salut de chacun d’eux et le salut de l’en
150 chacun d’eux et le salut de l’ensemble, autant il nous faut dire du même souffle que la diversité est la caractéristique pro
151 incapable de répondre aux exigences concrètes de notre temps, puisqu’il est à la fois trop petit pour agir à l’échelle mondi
152 projet rationnel. Or, voici l’ironie tragique de notre histoire : c’est sur la base de cet obstacle radical à toute union qu
153 on n’a pas avancé d’un centimètre en direction de notre union politique. Entre l’union de l’Europe et les États-nations sacra
154 aut choisir. 13 novembre 1970 Toute l’histoire de nos créations artistiques et intellectuelles me paraît devoir être refait
155 réations artistiques et intellectuelles me paraît devoir être refaite de fond en comble, sur cette double donnée : l’Europe n’
156 s régions. Ils sont toujours plus petits que tous nos États-nations actuels. Les grands courants traversent toutes les fron
157 ands courants traversent toutes les frontières de nos États-nations. 10 juin 1966 Le refus de la formule fédéraliste, qui v
158 fausses entités absolues. 26 novembre 1976 Ce que nous avons de plus commun en Europe, c’est notre goût de différer du voisi
159 Ce que nous avons de plus commun en Europe, c’est notre goût de différer du voisin, et ceci nous différencie complètement des
160 , c’est notre goût de différer du voisin, et ceci nous différencie complètement des Russes ou des Américains, qui ont, au co
161 tion préparatoire vers la forme de fédération que nous souhaitons pour l’Europe. 1er novembre 1968 En Europe, il y avait tro
162 oyaumes et l’empire préfigurent les distances que nous observons aujourd’hui entre les nations et l’Europe unie. Les plus ch
163 ent à la réduire à ce qu’elle est en Suisse entre nos cantons : une simple limite administrative, qui ne fait plus obstacle
164 ’est pas sur la base de ses États-nations qu’elle devra établir ses structures nouvelles, mais sur la base de ses régions ; p
165 lords, tombée plus ou moins en désuétude ; alors, nous aurons exactement la reproduction du Sénat américain, avec représenta
166 eur souveraineté ; c’était d’un irréalisme total. Nous aurions dû demander la création d’un pouvoir européen, capable de gar
167 eté ; c’était d’un irréalisme total. Nous aurions demander la création d’un pouvoir européen, capable de garantir les s
168 uropéen, capable de garantir les souverainetés de nos États, qui, actuellement, sont sans défense contre l’extérieur, et n’
169 e c’est au contraire la grande tâche politique de notre temps, car à ce prix seulement nous ferons l’Europe, et nous la feron
170 politique de notre temps, car à ce prix seulement nous ferons l’Europe, et nous la ferons pour toute l’humanité : nous lui d
171 car à ce prix seulement nous ferons l’Europe, et nous la ferons pour toute l’humanité : nous lui devons cela. Une Europe qu
172 Europe, et nous la ferons pour toute l’humanité : nous lui devons cela. Une Europe qui ne sera pas nécessairement la plus pu
173 t nous la ferons pour toute l’humanité : nous lui devons cela. Une Europe qui ne sera pas nécessairement la plus puissante ou
174 communiste à la mise en question du sens même de nos vies et des vrais buts de nos activités communautaires et personnelle
175 ion du sens même de nos vies et des vrais buts de nos activités communautaires et personnelles. Si sérieux que soient les p
176 e plein développement économique de l’ensemble de nos pays, leur indépendance, soit individuelle, soit globale ; que l’abse
177 lle, soit globale ; que l’absence d’union empêche nos pays de jouer un rôle au plan mondial ; et qu’enfin elle condamne le
178 ppeler de satellisation par les deux Grands, dont nous risquons de devenir assez rapidement les sous-développés blancs, car
7 1988, Inédits (extraits de cours). Fédéralisme
179 qualificatif de fédéraliste, un régime politique doit respecter, prévoir, et articuler ces trois éléments au moins : l’unit
180 vec les trois termes d’unité, diversité et pacte, nous avons les trois éléments de base qui sont indispensables à tout systè
181 ent plusieurs et qu’un empire, pour être valable, doit être unique, les nations voulant aussi avoir les caractères d’une Égl
182 En outre, il peut naître au xxe siècle parce que nous disposons, aujourd’hui, des moyens techniques qui nous permettent d’e
183 disposons, aujourd’hui, des moyens techniques qui nous permettent d’envisager des solutions fédéralistes dans toutes sortes
184 ines, ou même entités économiques. 20 mai 1966 Si nous considérons, dans leur ensemble, deux exemples d’évolution de type fé
185 ces-Unies de la fin du xvie siècle jusqu’à 1795, nous voyons dans les deux cas réunies les principales conditions nécessair
186 se d’unité et comme verticale, les diversités, et nous aurions à peu près ceci : dans le cas des Provinces-Unies de Hollande
187 sens du mot « fédéralisme », cette ambiguïté que nous retrouvons toujours avec le fédéralisme, les uns le voyant comme quel
188 vril 1970 D’une façon plus précise, en Europe, il nous faut décider si notre union aura pour but la puissance collective ou
189 plus précise, en Europe, il nous faut décider si notre union aura pour but la puissance collective ou la liberté des personn
190 ssance collective ou la liberté des personnes. Si nous attribuons pour finalité à la Cité européenne de demain la puissance,
191 gressif, comme la France de Napoléon, et faire de nos États autant de départements. Il faut tout unifier par des lois infle
192 e tour de Babel du xxe siècle ! Au contraire, si nous donnons pour finalité à la Cité européenne la liberté, c’est-à-dire l
193 e indique à quel niveau de compétence cette tâche doit être attribuée : soit à la petite unité de base, soit au groupement d
194 pour assurer la sécurité de chacun. 17 juin 1966 Nous disposons aujourd’hui de moyens assez subtils, assez complexes, pour
195 sens, le fédéralisme ne fait que commencer, sous nos yeux, et a finalement beaucoup moins de passé que d’avenir. 29 octobr
196 passé que d’avenir. 29 octobre 1965 Qu’est-ce que nous voyons dans ce monde moderne ? Qu’il est toujours plus complexe, mais
197 misanthropes. Je crois à la nécessité de défaire nos États-nations. Ou plutôt, de les dépasser, de démystifier leur sacré,
8 1988, Inédits (extraits de cours). Histoire
198 eculés, une évolution préparant l’unification qui devait se faire un jour. C’est la méthode appelée l’essentialisme : sorte d’
199 d’idée platonicienne des nations, telles qu’elles devaient devenir pour que la France achève l’Hexagone, pour que l’Italie s’uni
200 en Âge — toute une série de réalités sociales que nous connaissons bien aujourd’hui ; les unes étaient les communes, les com
201 la “nation” se réaliser peu à peu, telle qu’elle doit être, suivant la définition qu’on en a, sans possibilité qu’il en ait
9 1988, Inédits (extraits de cours). Liberté
202 e la nation, ou de l’État : ce risque, ce danger, doit être admis d’avance ; donc des hommes créateurs de conflits virtuels
203 e de conflits. En effet, pour être libre, l’homme doit être responsable. S’il ne l’est pas, sa liberté est parfaitement illu
204 si l’on n’est pas libre. 26 novembre 1971 Jusqu’à notre âge, le xxe siècle, on peut dire que la plupart des choses les plus
205 ’étatisation du pouvoir, l’individu moderne, dans nos sociétés occidentales, se voit livré à l’indétermination, c’est-à-dir
206 ines importants de la vie. 9 février 1968 C’est à nous , c’est-à-dire que c’est à tous et à chacun d’assumer notre rôle libre
207 est-à-dire que c’est à tous et à chacun d’assumer notre rôle libre et responsable et de choisir concrètement entre les finali
208 concrètement entre les finalités antinomiques que nous poursuivons en fait, ou que nous alléguons en théorie. C’est ce que j
209 antinomiques que nous poursuivons en fait, ou que nous alléguons en théorie. C’est ce que j’appelle le grand dilemme d’aujou
210 ises et des libertés. 18 novembre 1966 En Europe, nous devrions tenir compte à la fois de la liberté et de l’autorité. Nous
211 et des libertés. 18 novembre 1966 En Europe, nous devrions tenir compte à la fois de la liberté et de l’autorité. Nous sommes tr
212 compte à la fois de la liberté et de l’autorité. Nous sommes très souvent, en réalité, un mauvais mélange d’éléments autori
213 ires et libertaires, jusqu’à en être anarchiques. Nos démocraties de l’Ouest peuvent être décrites comme un mélange d’anarc
214 et de tyrannie dans d’autres. La voie idéale que devrait poursuivre l’Europe serait une mise en tension productive de l’autori
215 un pur désir utopique, mais bien une nécessité à notre époque où — à l’inverse des sociétés d’hier dans lesquelles le compor
216 eau collectif, un problème de finalités à travers nos actes les plus quotidiens. Ce que nous faisons doit être en accord av
217 s à travers nos actes les plus quotidiens. Ce que nous faisons doit être en accord avec des buts clairement définis et assum
218 os actes les plus quotidiens. Ce que nous faisons doit être en accord avec des buts clairement définis et assumés. L’avenir
219 ement définis et assumés. L’avenir est désormais “ notre affaire”. Voulons-nous la puissance (c’est-à-dire l’organisation mili
220 . L’avenir est désormais “notre affaire”. Voulons- nous la puissance (c’est-à-dire l’organisation militaire de l’État-nation,
221 mie est profondément souhaitable, mais qu’elle ne doit pas être absolutisée, qu’elle doit aller de pair avec une participati
222 ais qu’elle ne doit pas être absolutisée, qu’elle doit aller de pair avec une participation du citoyen dans la cité, et des
223 in). Cette opposition ne peut être éliminée. Elle doit être préservée, contre toute tendance d’en éliminer un des deux terme
10 1988, Inédits (extraits de cours). Moyens et fins
224 r son destin 7 novembre 1969 La crise actuelle nous amène à poser pour la première fois dans l’histoire de l’humanité les
225 érisent le paradoxe fondamental de l’évolution de notre temps : pour la première fois dans toute l’histoire — depuis que l’hu
226 er 1972 Les écocatastrophes désormais calculables nous contraignent à choisir librement notre avenir, nos finalités — alors
227 calculables nous contraignent à choisir librement notre avenir, nos finalités — alors que jusqu’ici, chacun fonçait droit dev
228 us contraignent à choisir librement notre avenir, nos finalités — alors que jusqu’ici, chacun fonçait droit devant soi en p
229 ce ou équilibre ? PNB ou qualité de vie ? etc. Et nous voyons bien que les premiers termes sont collectifs et quantitatifs.
230 he que celle de y, n’a pas les mêmes objectifs ou doit tenir compte d’autres problèmes jugés plus importants. On essaie de f
231 des écologistes, quelque chose qui est déjà parmi nous , bel et bien là, qui est la question du siècle, une question pure, bé
232 tés de tout l’Occident et dans les rues de toutes nos grandes villes au mois de mai 1968 : Que faisons-nous là ? Quel est l
233 grandes villes au mois de mai 1968 : Que faisons- nous là ? Quel est le sens de cette société, quel est le sens de ma vie da
234 calculé en termes purement matériels ? Vers quoi nous conduit-elle ? Il faut reconnaître qu’elle ne le sait pas elle-même.
235 Une nouvelle manière d’assumer ses droits et ses devoirs civiques et culturels, et de passer du rôle d’expert non concerné, vo
236 ment (qui est, en fin de compte, la rentabilité), nous pouvons et nous devons opposer aujourd’hui un type d’homme de techniq
237 n fin de compte, la rentabilité), nous pouvons et nous devons opposer aujourd’hui un type d’homme de technique et de science
238 de compte, la rentabilité), nous pouvons et nous devons opposer aujourd’hui un type d’homme de technique et de science réinté
239 it. Je pense que le vice fondamental et mortel de notre société occidentale, c’est que tout est réglé en fonction du profit,
240 tout cas. Est-ce que cela veut dire que le profit doit être complètement éliminé ? qu’il faut y renoncer ? au profit de théo
241 u profit est la cause des maux les plus graves de nos sociétés n’équivaut pas du tout à dire qu’il faut supprimer le profit
242 supprimer le profit, mais à dire que le profit ne doit pas avoir la priorité dans les choix politiques qui s’imposent désorm
243 s les choix politiques qui s’imposent désormais à nos sociétés occidentales. 29 octobre 1971 Si l’on veut agir, il faut cho
244 de la technique au xxe siècle. Je crois qu’elles nous offrent l’exemple le plus visible, tangible, plastique, de l’absence
245 e finalités communautaires, si caractéristique de notre société. Leur chaos architectural de géométries bêtes ou folles, leur
246 que. Or, des choix de cet ordre, de plus en plus, nous devrons les faire dans l’industrie. Les mesures anti-pollution (absor
247 Or, des choix de cet ordre, de plus en plus, nous devrons les faire dans l’industrie. Les mesures anti-pollution (absorption de
248 aucune possibilité matérielle de rejoindre jamais notre niveau de vie. Pour y arriver, en effet, on a calculé qu’il faudrait
249 comme tous les hommes l’ont cru naïvement jusqu’à nous  : le charbon et le pétrole s’épuisent d’une manière calculable. Selon
250 consommation, tout le pétrole de la terre semble devoir être brûlé d’ici trente ans. On trouvera autre chose, pensez-vous ? V
251 s individuels, alors que le nationalisme voudrait nous faire croire qu’elle est la somme de tous ces égoïsmes additionnés en
252 t-à-dire qu’elles sont conçues à partir de ce que nous connaissons et voyons aujourd’hui, qu’elles sont trop étroitement lié
253 jourd’hui, qu’elles sont trop étroitement liées à nos propres connaissances présentes limitées, à nos préjugés, qu’elles pr
254 à nos propres connaissances présentes limitées, à nos préjugés, qu’elles prolongent simplement quelques traits de notre vie
255 qu’elles prolongent simplement quelques traits de notre vie actuelle. Or, les changements qui se produiront d’ici vingt ans o
256 rises, en innovations totalement imprévisibles de nos jours, aussi imprévisibles par exemple que la bombe atomique l’était
257 ix de son avenir, au travers de finalités qu’elle doit se découvrir. Cela pose une nouvelle et lancinante question : celle d
258 x choix qui y sont faits. La notion de communauté doit être réhabilitée comme moyen pour la personne de se réaliser, c’est-à
11 1988, Inédits (extraits de cours). Occident
259 cités d’Ionie où prit naissance la dialectique de notre histoire, Héraclite écrivait cette phrase décisive, qu’il faut tenir
260 de la plus belle harmonie. » De ce temps jusqu’au nôtre , tout concourt à nourrir ce paradoxe qui paraît bien être la loi cons
261 adoxe qui paraît bien être la loi constitutive de notre histoire et le ressort de notre pensée : l’antinomie de l’Un et du Di
262 i constitutive de notre histoire et le ressort de notre pensée : l’antinomie de l’Un et du Divers, l’unité dans la diversité,
263 puis en même temps leur fonction collective. Donc nous avons exactement le même type de paradoxe, d’union de deux choses que
264 à qui distingue complètement, dès les origines de notre culture, l’Occident de l’Orient. L’esprit oriental est, avant tout, u
265 nécessité de la cité. L’homme qui a fui sa tribu doit se regrouper avec d’autres, pour qu’il ait le courage de continuer à
266 s de pensée différentes, caractéristiques, et que nous allons retrouver désormais tout au long de l’histoire sociale et poli
267 a tribu et du clan, qui, pour continuer de vivre, doit s’unir à d’autres hommes dans la même situation par des liens d’engag
12 1988, Inédits (extraits de cours). La personne
268 bien, depuis le viiie , viie , vie siècle avant notre ère. Dans ces cités, où ils se réunissent peu à peu, ils vont se donn
269 du conseil responsable qui siège près de l’agora doivent se faire élire ou tiennent à un semblant d’élection ; ils veulent en
270 ntiment que beaucoup connaissent aujourd’hui dans nos cités et nos États beaucoup trop grands. C’est l’Empire de Rome qui e
271 eaucoup connaissent aujourd’hui dans nos cités et nos États beaucoup trop grands. C’est l’Empire de Rome qui est venu remet
272 es hommes au niveau de la cité, puis de l’empire. Nous voyons maintenant la révolution que l’on pourrait appeler judéo-chrét
273 ns et connaissance spécialisée qui soit efficace. Nous allons y ajouter maintenant, au niveau de la cité, une série de coupl
274 — contre les autres. 28 janvier 1966 Le chrétien doit agir dans le monde, au nom de quelque chose qui vient d’ailleurs, qui
275 n au-delà qualitatif, qui peut aussi bien être en nous que très loin. 23 janvier 1970 La doctrine de la personne implique un
276 c’est-à-dire conscients à la fois de ce qu’ils se doivent en tant qu’individus à la recherche de leur vocation, et de ce qu’ils
277 à la recherche de leur vocation, et de ce qu’ils doivent à la communauté dans laquelle ils se trouvent engagés. C’est donc ce
278 de toute solution de type fédéraliste. Cet homme doit être en fait continuellement en garde contre une double déviation tou
279 n parti unique ou une dictature. 18 novembre 1966 Nous trouvons dans la personne ou dans le fédéralisme, parce que ce sont d
13 1988, Inédits (extraits de cours). Politique
280 onsable, librement engagé dans une communauté qui doit servir à l’épanouissement des personnes, non pas à la puissance de l’
281 a société occidentale — et posés par son action — nous ramènent, de tous côtés, à des choix politiques au sens propre et ori
282 el du terme : à la nécessité de décider librement notre avenir commun dans la cité, de le prévoir en fonction de finalités dé
283 tère d’universalité. 11 novembre 1966 L’homme que nous connaissons en réalité en Occident est ordinairement un mélange impur
284 ’autres, ce qui est une assez bonne définition de nos démocraties de l’Europe de l’Ouest, un mélange tolérable et variable
285 plus en plus l’ère des idéologies politiques, et nous verrons que ces idéologies sont bien souvent des théologies laïcisées
286 iques, mais dans d’autres termes. Au xxe siècle, nous retrouverons des transpositions imprévues de ces catégories théologiq
287 is et le Canada, l’URSS, le Japon), non seulement nous nous voyons assurés des moyens de résister aux menaces nationales, de
288 le Canada, l’URSS, le Japon), non seulement nous nous voyons assurés des moyens de résister aux menaces nationales, de domi
289 menaces nationales, de dominer les pénuries et de nous libérer des contraintes extérieures, mais nous nous voyons dotés de m
290 de nous libérer des contraintes extérieures, mais nous nous voyons dotés de moyens de produire cent et mille fois plus que n
291 us libérer des contraintes extérieures, mais nous nous voyons dotés de moyens de produire cent et mille fois plus que nos pè
292 de moyens de produire cent et mille fois plus que nos pères, et en même temps de détruire les équilibres entre les processu
293 double pouvoir, pour le meilleur et pour le pire, nous nous découvrons soudain obligés de choisir, c’est-à-dire nous nous vo
294 e pouvoir, pour le meilleur et pour le pire, nous nous découvrons soudain obligés de choisir, c’est-à-dire nous nous voyons
295 couvrons soudain obligés de choisir, c’est-à-dire nous nous voyons acculés à la nécessité d’une politique. Nous nous sommes
296 ons soudain obligés de choisir, c’est-à-dire nous nous voyons acculés à la nécessité d’une politique. Nous nous sommes libér
297 us voyons acculés à la nécessité d’une politique. Nous nous sommes libérés de la nature, mais nous sommes condamnés désormai
298 yons acculés à la nécessité d’une politique. Nous nous sommes libérés de la nature, mais nous sommes condamnés désormais à a
299 ique. Nous nous sommes libérés de la nature, mais nous sommes condamnés désormais à assumer, en toute conscience, nos respon
300 ndamnés désormais à assumer, en toute conscience, nos responsabilités. 11 novembre 1966 Si on apporte un peu plus d’exigenc
301 l n’a pas changé subrepticement. 18 novembre 1966 Nous dirons qu’il y a une double descendance de la Révolution française :
302 t d’idéologies qui n’existaient pas. Plus près de nous , si nous prenons un grand potentat comme Louis XIV, ce n’est certaine
303 ogies qui n’existaient pas. Plus près de nous, si nous prenons un grand potentat comme Louis XIV, ce n’est certainement pas
304 militaire par l’Est, qui sera la rançon fatale de nos attachements maniaques aux fictions de l’indépendance nationale absol
305 ’est décider, en toute liberté et responsabilité, notre avenir dans la cité en fonction de finalités déclarées et assumées. P
14 1988, Inédits (extraits de cours). Région
306 ue) définie par un cadre et des frontières (comme nos États-nations). La région est la vraie unité socioéconomique de l’Eur
307 rtout sous l’angle économique, mais on peut et on doit aller beaucoup plus loin. La région n’est pas seulement une réalité é
308 lois, se gouverner par soi-même). Mais elles ont se liguer en fédérations pour sauver partiellement cette autonomie. A
309 cloisonnement arbitraire qui a fait tant de mal à nos échanges culturels. Toute culture est faite d’échanges, et tout obsta
15 1988, Inédits (extraits de cours). Révolution
310 parées. Dans le groupe l’Ordre nouveau, dès 1932, nous avions mis au point la théorie suivante : une révolution est sanglant
311 ). Mal préparées, les révolutions européennes ont se laisser aller à des violences qui ne pouvaient aboutir qu’au triom
312 la collectivité ; tandis que l’individualiste de nos démocraties de l’Ouest était, lui, trop libre, engagé dans rien du to
313 e de vie qualitatif, on décide que le mode de vie doit triompher et le niveau de vie être un peu sacrifié, il y aurait une r