1
ds — qui se placent en tête du classement, ce qui
devrait
faire réfléchir nos intellocrates mégalomanes. Quoi qu’il en soit, De
2
ête du classement, ce qui devrait faire réfléchir
nos
intellocrates mégalomanes. Quoi qu’il en soit, Denis de Rougemont se
3
ts, et dans ses cours, et dans ses entretiens. Il
nous
appartient d’ajouter à la liste, ainsi esquissée, le sien. Qui est ap
4
orcé d’apaiser les angoisses et les obsessions de
notre
temps, sans en méconnaître les grandes potentialités, ni jouer au péd
5
tale de l’homme . Écologiste avant la lettre — ne
devions
-nous pas rédiger ensemble, au cours des années 1930, un texte intitul
6
l’homme . Écologiste avant la lettre — ne devions-
nous
pas rédiger ensemble, au cours des années 1930, un texte intitulé N’h
7
prouver certains excès. Formule qui, du reste, ne
doit
pas induire en erreur : Denis de Rougemont n’a jamais été un modéré ;
8
et que la vieille maxime : de deux choses l’une,
doit
abdiquer parfois au bénéfice d’une plus sage folie : de deux choses l
9
ore confuse, de la gravité de la crise à laquelle
nous
serions inexorablement confrontés. Ignorer ce point de départ, c’est
10
que les arbres cachent parfois la forêt, de même
nos
contemporains dispersent leur attention entre des difficultés que l’o
11
e moteur de l’histoire humaine. Mais la Crise qui
nous
menace aujourd’hui est d’une autre nature. Elle met tout en question
12
met tout en question ; elle atteint simultanément
notre
être et nos raisons d’être ; elle vise tous les secteurs et toutes le
13
estion ; elle atteint simultanément notre être et
nos
raisons d’être ; elle vise tous les secteurs et toutes les dimensions
14
une révision critique de l’histoire, notamment de
notre
passé. Depuis la fin du xve siècle, l’Occident est entré dans une zo
15
gagea, dès sa jeunesse, un combat sans merci, qui
devait
se prolonger jusqu’à sa mort. Ayant discerné très tôt les dangers, ma
16
me qu’il a grandement contribué à illustrer. Dans
notre
génération, je crois avoir été le premier à utiliser ce terme en fran
17
squ’à la fin. Peu de temps avant sa mort, lors de
nos
ultimes entretiens téléphoniques, il devait revenir, à plusieurs repr
18
lors de nos ultimes entretiens téléphoniques, il
devait
revenir, à plusieurs reprises, sur un projet qui lui était cher : rep
19
», disait-il d’une voix déjà légèrement voilée, «
nos
idées, anticipations et propositions, loin de se démoder, n’ont fait
20
fait que se bonifier. Tel qu’il est aujourd’hui,
notre
monde sans phare ni boussole leur confère une actualité irrécusable.
21
Wojtyla, publié par les Archives de philosophie,
nous
apprend que « … tout ce qu’on peut […] concéder à Karol Wojtyla, c’es
22
, avec une ironique modestie, de l’exploration de
notre
planète : ce n’est vraiment pas notre faute si c’est l’Europe qui a d
23
loration de notre planète : ce n’est vraiment pas
notre
faute si c’est l’Europe qui a découvert le reste du monde, et non le
24
vît aussi de conclusion à un choix de textes dont
nous
sommes redevables à deux de ses anciens étudiants — grâce leur en soi
25
mais son essence est plus profonde… Ce n’est pas
notre
faute si la France est, aujourd’hui comme hier, la dernière écluse… C
26
’hui comme hier, la dernière écluse… Ce n’est pas
notre
faute si, pour sauver l’Occident et l’Europe, nous devons […] nous ap
27
tre faute si, pour sauver l’Occident et l’Europe,
nous
devons […] nous appuyer sur la France. Il ne s’agit pas de défendre u
28
aute si, pour sauver l’Occident et l’Europe, nous
devons
[…] nous appuyer sur la France. Il ne s’agit pas de défendre une cité
29
ur sauver l’Occident et l’Europe, nous devons […]
nous
appuyer sur la France. Il ne s’agit pas de défendre une cité. Il ne s
30
choix, d’affirmation, de création, de Révolution.
Nous
sommes sur la terre décisive. L’heure est venue. Allons-y. Arnaud Da
31
ive. L’heure est venue. Allons-y. Arnaud Dandieu
nous
a quittés, il y a plus d’un demi-siècle. Robert Aron n’est plus. Aprè
32
enjeux les plus cruciaux qui se poseront encore à
nous
demain. C’est dire combien cette œuvre, déjà si actuelle, a l’avenir
33
u vivant de Denis de Rougemont et avec son appui.
Notre
matériel a consisté en quelque deux-mille pages dactylographiées ou m
34
ce des cours qu’il a professés durant quinze ans.
Nous
avons écarté deux années consacrées exclusivement aux mythes3 pour ne
35
l leur portait, il ne pouvait s’en tenir là. Tout
notre
problème a été en fait de repérer les instants, parfois très brefs, o
36
s des personnes conscientes des contradictions de
notre
culture et de notre vie, sachant les assumer sans jamais les détruire
37
cientes des contradictions de notre culture et de
notre
vie, sachant les assumer sans jamais les détruire. On connaît Denis d
38
e à la culture qu’il voulait faire connaître. Tel
devrait
être, à notre sens, une des fonctions de cet ouvrage, que d’en garder
39
u’il voulait faire connaître. Tel devrait être, à
notre
sens, une des fonctions de cet ouvrage, que d’en garder la trace et d
40
soins de clarté, recèle une part d’arbitraire que
nous
assumons, dans la mesure où la pensée de Denis de Rougemont forme un
41
itable, ne pourra être qu’une lecture croisée. Il
nous
semble, par exemple, impossible de ne pas lier le fédéralisme à l’Eur
42
refuse la synthèse et lui préfère la « tension ».
Notre
travail a débuté en décembre 1983. Il fut achevé en août 1985, et Den
43
sance en octobre, deux mois avant sa mort. Il put
nous
faire part de sa satisfaction, mais il n’eut pas le temps de revoir l
44
pas le temps de revoir le style des fragments que
nous
avions sélectionnés. Établis à partir de notes abrégées ou de bandes
45
— mais non le fond — lui eût semblé imparfaite),
nous
décidâmes de nous en tenir à des corrections minimales, nous contenta
46
d — lui eût semblé imparfaite), nous décidâmes de
nous
en tenir à des corrections minimales, nous contentant d’éliminer les
47
mes de nous en tenir à des corrections minimales,
nous
contentant d’éliminer les redites et les tournures les plus marquées
48
e de Denis de Rougemont, parlant à ses étudiants.
Nous
savons très bien que la langue française, pour sa fortune ou pour son
49
le langage écrit du langage parlé. C’est pourquoi
nous
assumons toute la responsabilité d’une transcription que Denis de Rou
50
e Denis de Rougemont eût effectuée bien mieux que
nous
. Toutefois, nous espérons que le style ici consigné aura su saisir l’
51
ont eût effectuée bien mieux que nous. Toutefois,
nous
espérons que le style ici consigné aura su saisir l’instant d’une pen
52
me , Vingt-huit siècles d’Europe , L’Avenir est
notre
affaire , tous épuisés. 3. Cette facette de la pensée de Denis de Ro
53
e, étant réalisé au moment où les libertés et les
devoirs
s’appuient l’un l’autre, où l’homme est libre parce qu’il est respons
54
emble que, si les universités étaient ce qu’elles
doivent
être, ce que leur nom indique, ce serait une de leurs tâches privilég
55
omme qui pense de comprendre le monde dans lequel
nous
vivons aujourd’hui — le cosmos, la matière au sein de laquelle nous v
56
d’hui — le cosmos, la matière au sein de laquelle
nous
vivons — correspondent les difficultés pour le citoyen de participer
57
indiquer. La volonté générale, chez Rousseau, ne
devait
s’appliquer qu’à de petites communautés, de petites cités — petites c
58
ulement un citoyen engagé dans la vie civique, il
doit
aussi être libre, et pouvoir manifester cette liberté. Il le fera dan
59
ent. 26 novembre 1976 Il y a près de cent ans que
nous
nous figurons, en Occident, qu’on peut multiplier n’importe quoi par
60
26 novembre 1976 Il y a près de cent ans que nous
nous
figurons, en Occident, qu’on peut multiplier n’importe quoi par n’imp
61
ue citoyen d’exercer pleinement ses droits et ses
devoirs
civiques. 26 novembre 1976 Dans le passage de la cité-État à l’empire
62
es catégories de la vie politique qui sont encore
les nôtres
. Autour de l’agora se dressent tous les bâtiments importants qui symb
63
ions qui permettent de reconstruire au fond toute
notre
civilisation. Prenez, par exemple, l’église et la mairie, qui sont tr
64
out en Grèce, l’agora a en plus donné naissance à
nos
parlements modernes. Elle est vraiment la cellule mère de notre civil
65
ts modernes. Elle est vraiment la cellule mère de
notre
civilisation occidentale, et nous pouvons y repérer tous les éléments
66
ellule mère de notre civilisation occidentale, et
nous
pouvons y repérer tous les éléments de la chaîne chromosomique qui dé
67
haîne chromosomique qui déterminera les formes de
notre
existence politique. 19 février 1976 Quand une ville devient trop gra
68
r à ce modèle du village ou de la petite cité que
nous
avons hérité du Moyen Âge, où cela remplissait parfaitement sa foncti
69
e c’est au contraire la grande tâche politique de
notre
temps. a. Avec l’introduction suivante des éditeurs : « Les commun
70
mes de l’Éthique de Spinoza dit : « d’autant plus
nous
connaissons les choses particulières, d’autant plus nous connaissons
71
nnaissons les choses particulières, d’autant plus
nous
connaissons Dieu », ce qui voulait dire pour Spinoza : d’autant plus
72
ce qui voulait dire pour Spinoza : d’autant plus
nous
connaissons le tout, la généralité de l’univers. 4 février 1972 Aux x
73
philosophes. Mais c’est son apport polémique : il
doit
crier fort pour se faire entendre. Il est l’un des premiers à dénonce
74
C’est donc une espèce d’univers en expansion que
nous
avons dans le savoir et dans l’université. D’où résultent deux conséq
75
ir, cela veut dire aussi que la commune mesure de
notre
civilisation est en train de se perdre. J’entends par commune mesure,
76
e, une conception commune de l’homme, de ce qu’il
devrait
être dans la société, de l’homme universel, idéal capable d’inspirer
77
hèse qu’exige l’état présent, l’état babélique de
notre
culture et de nos universités, devrait être confiée à des groupes de
78
présent, l’état babélique de notre culture et de
nos
universités, devrait être confiée à des groupes de chercheurs, qui re
79
babélique de notre culture et de nos universités,
devrait
être confiée à des groupes de chercheurs, qui représenteraient des di
80
établir entre différentes disciplines. Ces hommes
devraient
être d’abord des spécialistes qui auraient démontré leur excellence d
81
de européenne et de la culture européenne. Ce qui
nous
manque, c’est une étude ethnographique de l’homme européen. 3. Ini
82
s régimes totalitaires, qui, s’ils veulent durer,
doivent
former des petits totalitaires, de petits soldats politiques. 18 nove
83
tureuse. Le vrai sens de l’action d’éduquer, dans
notre
ère moderne, devient conforme au sens étymologique du mot tiré du lat
84
ymologique du mot tiré du latin. Dans beaucoup de
nos
langues, on retrouve e-ducere : conduire au-dehors — éducation, educa
85
ation européenne, ces deux tendances antinomiques
doivent
être combinées. On ne peut pas exclure l’une au profit de l’autre. Il
86
’intentions ; bien entendu, dans chaque éducation
doivent
être présentes initiation et initiative à doses différentes. 4. Al
87
us en plus le détail de l’existence. À la limite,
nous
avons l’idéal du régime totalitaire qui règle absolument tout : pensé
88
le provient de ceci que la « réalité » à laquelle
nous
croyons chaque matin n’est faite que par la presse et la radio, et n’
89
t faite que pour elles. Les agences seraient donc
nos
vrais maîtres ? C’est trop dire, car elles sont irresponsables. Je ne
90
sonnes. 17 janvier 1969 Pour Napoléon, l’école ne
devait
plus former des personnes, mais des soldats pour la nation. Hegel pen
91
n d’un peuple à l’empire est celle-ci : ce peuple
doit
rendre hommage au dieu universel qui régit l’histoire et qui est le p
92
e vital de l’empire. Il en allait ainsi en Akkad,
nous
le savons par beaucoup d’inscriptions, en Égypte, chez les Incas ; ma
93
pendant tout le Moyen Âge, et sans doute jusqu’à
nos
jours. 27 février 1970 Le dernier groupe de valeurs de base de la civ
94
lave.) Si l’on veut résumer en un mot ce que l’on
doit
à ces différentes sources, la Grèce a donné la polis, le citoyen et l
95
24 avril 1970 Je pense qu’il est possible d’unir
nos
pays pour cette raison littéralement fondamentale qu’une unité de bas
96
cultivés » ou non, conscients ou non de ce qu’ils
doivent
, en fait, à la culture. Unité non pas homogène et qui ne résulte pas
97
n au xxe siècle ? Tout cela dure, agit et vit en
nous
de mille manières. Tout cela se combine en figures et en structures v
98
este et les rénove. Tout cela préforme, dès avant
notre
naissance, nos sensibilités et nos jugements moraux, nos réflexes soc
99
e. Tout cela préforme, dès avant notre naissance,
nos
sensibilités et nos jugements moraux, nos réflexes sociaux et nos bes
100
e, dès avant notre naissance, nos sensibilités et
nos
jugements moraux, nos réflexes sociaux et nos besoins économiques. To
101
ssance, nos sensibilités et nos jugements moraux,
nos
réflexes sociaux et nos besoins économiques. Tout cela nous incite au
102
et nos jugements moraux, nos réflexes sociaux et
nos
besoins économiques. Tout cela nous incite aussi à remettre en questi
103
xes sociaux et nos besoins économiques. Tout cela
nous
incite aussi à remettre en question ces déterminations, et nous en fo
104
ssi à remettre en question ces déterminations, et
nous
en fournit les moyens. Enfin, tout cela dénote l’Europe comme patrie
105
’ici : la base nationale. Aucune entité qui forme
notre
culture, ni la musique, ni la peinture, ni la littérature, n’a jamais
106
rétiennes naturellement, qui sont communes à tous
nos
peuples. Donc, à la fois grande diversité et parenté fondamentale. 8
107
e. 19 novembre 1976 Le fondement culturel, dirons-
nous
, au sens très large que ce mot implique aujourd’hui, me paraît tout à
108
d’autre réponse imaginable au défi que l’histoire
nous
pose dans les termes les plus précis et sans échappatoire possible dé
109
appatoire possible désormais : s’unir, au-delà de
nos
fausses souverainetés, pour préserver nos vraies diversités — créer u
110
delà de nos fausses souverainetés, pour préserver
nos
vraies diversités — créer un pouvoir fédéral pour la sauvegarde de no
111
— créer un pouvoir fédéral pour la sauvegarde de
nos
autonomies. Car ces autonomies seront perdues une à une, si nous refu
112
. Car ces autonomies seront perdues une à une, si
nous
refusons l’union qui ferait leur force ; mais en retour, cette union
113
fait toute ma thèse : étant donné que la base de
notre
unité est une culture pluraliste, on ne peut fonder sur elle qu’une u
114
st aussi plurale. Alors que l’unité de la culture
nous
est donnée, l’union est de l’ordre du faire, de la tâche à accomplir.
115
hes des agences nationales de presse. L’éducation
doit
plutôt, selon Denis de Rougemont, tendre vers le meilleur équilibre d
116
ividu, comme une personne, qui a sa vocation, qui
doit
l’accomplir, et, quand il l’aura accomplie, qui n’a plus qu’à dispara
117
tat, le reste, c’est une mystique. 2 février 1968
Nous
avons vu à propos de la langue et de la religion, que ce ne sont pas
118
nts, ce que l’on est beaucoup tenté de faire dans
notre
siècle. Bien entendu, les deux choses sont vraies, elles ne sont pas
119
er irrésistiblement qu’elles sont les origines de
nos
nations modernes. Voici une liste des traits caractéristiques des tri
120
es de plus près, car elles correspondent toutes à
nos
nations et à nos nationalismes actuels. 25 octobre 1968 On trouve bie
121
car elles correspondent toutes à nos nations et à
nos
nationalismes actuels. 25 octobre 1968 On trouve bien des réalités qu
122
pées vont se multiplier de la Renaissance jusqu’à
nos
jours. 25 octobre 1968 Littéralement, chaque tribu est religieusement
123
on chez tous les chauvinistes et nationalistes de
nos
nations modernes : ma nation est le centre du monde, c’est par là que
124
mencé », est la phrase importante. Il s’agit pour
nous
de savoir quand et comment elles ont commencé, et comment elles se so
125
et de la nation, les lois de leur évolution, peut
nous
permettre de mieux évaluer la réalité présente, et de prévoir parfois
126
it (avec les nationalistes) qui s’oppose ou croit
devoir
s’opposer à toute formule d’union, et surtout de fédération, je pense
127
onfondre nation et tradition. Les traditions que
devrait
défendre un traditionaliste digne de ce nom sont beaucoup plus ancien
128
siste pas à des constatations. Si à chaque langue
devait
correspondre une nation, on ne s’expliquerait pas le découpage actuel
129
’État moderne, c’est le début du xive siècle, où
nous
voyons se former quelque chose de tout à fait nouveau dans la France
130
stratif et qu’elle a voulu intervenir dans ce qui
devrait
rester libre par nature, comme la culture ou la religion, ou certaine
131
tat-nation a été une des créations de l’Europe et
doit
nécessairement, par sa logique interne, devenir totalitaire. Cet État
132
duire la France à l’état de simple province ». Si
nous
commentons la phrase de Debré, ceci revient à dire que des nationalis
133
a souveraineté est un concept devenu inopérant de
nos
jours. Il y a un exemple célèbre tout près de nous : la guerre de Sue
134
nos jours. Il y a un exemple célèbre tout près de
nous
: la guerre de Suez. La première définition de la souveraineté nation
135
s puissances, la Russie et les États-Unis, et ont
dû
arrêter la guerre qu’elles étaient en train de gagner militairement,
136
gative, c’est-à-dire que c’est en l’invoquant que
nos
pays peuvent encore refuser de s’unir. 5. État-nation et guerre
137
agisse d’une guerre « froide » comme on dira dans
notre
siècle ou d’une guerre déclarée, justifient le sacrifice, qu’on dit t
138
s’opposer à l’union des pays européens. Aucun de
nos
États-nations européens n’est assez grand pour jouer un rôle à l’éche
139
’échelle internationale. En même temps, chacun de
nos
États-nations se révèle trop grand pour animer vraiment l’économie, l
140
r vice de cet État-nation centralisé napoléonien,
nous
l’avons déjà décelé en parlant des jacobins et de leur fausse interpr
141
tout ce qu’il souhaite, espère faire et créer, ça
doit
se passer dans le même domaine, c’est féodal, c’est l’esprit de la fé
142
emand (d’après Herder, Fichte et Hegel) : un pays
doit
correspondre à une langue, à une race. On continue la création assez
143
ne servent absolument à rien pour arrêter ce qui
devrait
l’être : les tempêtes et les épidémies, la pollution de l’air et des
144
a construction européenne à l’heure actuelle). De
nos
jours, la souveraineté nationale n’est plus qu’une fiction, car dans
145
et d’impuissance dans laquelle se débat chacun de
nos
États. Il faut dire que la vision stato-nationale empêche de penser l
146
he des situations. J’ai montré que les sources de
notre
culture commune sont nombreuses, souvent contradictoires entre elles,
147
lle qu’elle est donnée par une longue histoire de
nos
pays. Nous avons dit que cette diversité n’est pas seulement un obsta
148
e est donnée par une longue histoire de nos pays.
Nous
avons dit que cette diversité n’est pas seulement un obstacle à l’uni
149
et précieuse. Autant on peut dire que l’union de
nos
pays est nécessaire pour le salut de chacun d’eux et le salut de l’en
150
chacun d’eux et le salut de l’ensemble, autant il
nous
faut dire du même souffle que la diversité est la caractéristique pro
151
incapable de répondre aux exigences concrètes de
notre
temps, puisqu’il est à la fois trop petit pour agir à l’échelle mondi
152
projet rationnel. Or, voici l’ironie tragique de
notre
histoire : c’est sur la base de cet obstacle radical à toute union qu
153
on n’a pas avancé d’un centimètre en direction de
notre
union politique. Entre l’union de l’Europe et les États-nations sacra
154
aut choisir. 13 novembre 1970 Toute l’histoire de
nos
créations artistiques et intellectuelles me paraît devoir être refait
155
réations artistiques et intellectuelles me paraît
devoir
être refaite de fond en comble, sur cette double donnée : l’Europe n’
156
s régions. Ils sont toujours plus petits que tous
nos
États-nations actuels. Les grands courants traversent toutes les fron
157
ands courants traversent toutes les frontières de
nos
États-nations. 10 juin 1966 Le refus de la formule fédéraliste, qui v
158
fausses entités absolues. 26 novembre 1976 Ce que
nous
avons de plus commun en Europe, c’est notre goût de différer du voisi
159
Ce que nous avons de plus commun en Europe, c’est
notre
goût de différer du voisin, et ceci nous différencie complètement des
160
, c’est notre goût de différer du voisin, et ceci
nous
différencie complètement des Russes ou des Américains, qui ont, au co
161
tion préparatoire vers la forme de fédération que
nous
souhaitons pour l’Europe. 1er novembre 1968 En Europe, il y avait tro
162
oyaumes et l’empire préfigurent les distances que
nous
observons aujourd’hui entre les nations et l’Europe unie. Les plus ch
163
ent à la réduire à ce qu’elle est en Suisse entre
nos
cantons : une simple limite administrative, qui ne fait plus obstacle
164
’est pas sur la base de ses États-nations qu’elle
devra
établir ses structures nouvelles, mais sur la base de ses régions ; p
165
lords, tombée plus ou moins en désuétude ; alors,
nous
aurons exactement la reproduction du Sénat américain, avec représenta
166
eur souveraineté ; c’était d’un irréalisme total.
Nous
aurions dû demander la création d’un pouvoir européen, capable de gar
167
eté ; c’était d’un irréalisme total. Nous aurions
dû
demander la création d’un pouvoir européen, capable de garantir les s
168
uropéen, capable de garantir les souverainetés de
nos
États, qui, actuellement, sont sans défense contre l’extérieur, et n’
169
e c’est au contraire la grande tâche politique de
notre
temps, car à ce prix seulement nous ferons l’Europe, et nous la feron
170
politique de notre temps, car à ce prix seulement
nous
ferons l’Europe, et nous la ferons pour toute l’humanité : nous lui d
171
car à ce prix seulement nous ferons l’Europe, et
nous
la ferons pour toute l’humanité : nous lui devons cela. Une Europe qu
172
Europe, et nous la ferons pour toute l’humanité :
nous
lui devons cela. Une Europe qui ne sera pas nécessairement la plus pu
173
t nous la ferons pour toute l’humanité : nous lui
devons
cela. Une Europe qui ne sera pas nécessairement la plus puissante ou
174
communiste à la mise en question du sens même de
nos
vies et des vrais buts de nos activités communautaires et personnelle
175
ion du sens même de nos vies et des vrais buts de
nos
activités communautaires et personnelles. Si sérieux que soient les p
176
e plein développement économique de l’ensemble de
nos
pays, leur indépendance, soit individuelle, soit globale ; que l’abse
177
lle, soit globale ; que l’absence d’union empêche
nos
pays de jouer un rôle au plan mondial ; et qu’enfin elle condamne le
178
ppeler de satellisation par les deux Grands, dont
nous
risquons de devenir assez rapidement les sous-développés blancs, car
179
qualificatif de fédéraliste, un régime politique
doit
respecter, prévoir, et articuler ces trois éléments au moins : l’unit
180
vec les trois termes d’unité, diversité et pacte,
nous
avons les trois éléments de base qui sont indispensables à tout systè
181
ent plusieurs et qu’un empire, pour être valable,
doit
être unique, les nations voulant aussi avoir les caractères d’une Égl
182
En outre, il peut naître au xxe siècle parce que
nous
disposons, aujourd’hui, des moyens techniques qui nous permettent d’e
183
disposons, aujourd’hui, des moyens techniques qui
nous
permettent d’envisager des solutions fédéralistes dans toutes sortes
184
ines, ou même entités économiques. 20 mai 1966 Si
nous
considérons, dans leur ensemble, deux exemples d’évolution de type fé
185
ces-Unies de la fin du xvie siècle jusqu’à 1795,
nous
voyons dans les deux cas réunies les principales conditions nécessair
186
se d’unité et comme verticale, les diversités, et
nous
aurions à peu près ceci : dans le cas des Provinces-Unies de Hollande
187
sens du mot « fédéralisme », cette ambiguïté que
nous
retrouvons toujours avec le fédéralisme, les uns le voyant comme quel
188
vril 1970 D’une façon plus précise, en Europe, il
nous
faut décider si notre union aura pour but la puissance collective ou
189
plus précise, en Europe, il nous faut décider si
notre
union aura pour but la puissance collective ou la liberté des personn
190
ssance collective ou la liberté des personnes. Si
nous
attribuons pour finalité à la Cité européenne de demain la puissance,
191
gressif, comme la France de Napoléon, et faire de
nos
États autant de départements. Il faut tout unifier par des lois infle
192
e tour de Babel du xxe siècle ! Au contraire, si
nous
donnons pour finalité à la Cité européenne la liberté, c’est-à-dire l
193
e indique à quel niveau de compétence cette tâche
doit
être attribuée : soit à la petite unité de base, soit au groupement d
194
pour assurer la sécurité de chacun. 17 juin 1966
Nous
disposons aujourd’hui de moyens assez subtils, assez complexes, pour
195
sens, le fédéralisme ne fait que commencer, sous
nos
yeux, et a finalement beaucoup moins de passé que d’avenir. 29 octobr
196
passé que d’avenir. 29 octobre 1965 Qu’est-ce que
nous
voyons dans ce monde moderne ? Qu’il est toujours plus complexe, mais
197
misanthropes. Je crois à la nécessité de défaire
nos
États-nations. Ou plutôt, de les dépasser, de démystifier leur sacré,
198
eculés, une évolution préparant l’unification qui
devait
se faire un jour. C’est la méthode appelée l’essentialisme : sorte d’
199
d’idée platonicienne des nations, telles qu’elles
devaient
devenir pour que la France achève l’Hexagone, pour que l’Italie s’uni
200
en Âge — toute une série de réalités sociales que
nous
connaissons bien aujourd’hui ; les unes étaient les communes, les com
201
la “nation” se réaliser peu à peu, telle qu’elle
doit
être, suivant la définition qu’on en a, sans possibilité qu’il en ait
202
e la nation, ou de l’État : ce risque, ce danger,
doit
être admis d’avance ; donc des hommes créateurs de conflits virtuels
203
e de conflits. En effet, pour être libre, l’homme
doit
être responsable. S’il ne l’est pas, sa liberté est parfaitement illu
204
si l’on n’est pas libre. 26 novembre 1971 Jusqu’à
notre
âge, le xxe siècle, on peut dire que la plupart des choses les plus
205
’étatisation du pouvoir, l’individu moderne, dans
nos
sociétés occidentales, se voit livré à l’indétermination, c’est-à-dir
206
ines importants de la vie. 9 février 1968 C’est à
nous
, c’est-à-dire que c’est à tous et à chacun d’assumer notre rôle libre
207
est-à-dire que c’est à tous et à chacun d’assumer
notre
rôle libre et responsable et de choisir concrètement entre les finali
208
concrètement entre les finalités antinomiques que
nous
poursuivons en fait, ou que nous alléguons en théorie. C’est ce que j
209
antinomiques que nous poursuivons en fait, ou que
nous
alléguons en théorie. C’est ce que j’appelle le grand dilemme d’aujou
210
ises et des libertés. 18 novembre 1966 En Europe,
nous
devrions tenir compte à la fois de la liberté et de l’autorité. Nous
211
et des libertés. 18 novembre 1966 En Europe, nous
devrions
tenir compte à la fois de la liberté et de l’autorité. Nous sommes tr
212
compte à la fois de la liberté et de l’autorité.
Nous
sommes très souvent, en réalité, un mauvais mélange d’éléments autori
213
ires et libertaires, jusqu’à en être anarchiques.
Nos
démocraties de l’Ouest peuvent être décrites comme un mélange d’anarc
214
et de tyrannie dans d’autres. La voie idéale que
devrait
poursuivre l’Europe serait une mise en tension productive de l’autori
215
un pur désir utopique, mais bien une nécessité à
notre
époque où — à l’inverse des sociétés d’hier dans lesquelles le compor
216
eau collectif, un problème de finalités à travers
nos
actes les plus quotidiens. Ce que nous faisons doit être en accord av
217
s à travers nos actes les plus quotidiens. Ce que
nous
faisons doit être en accord avec des buts clairement définis et assum
218
os actes les plus quotidiens. Ce que nous faisons
doit
être en accord avec des buts clairement définis et assumés. L’avenir
219
ement définis et assumés. L’avenir est désormais “
notre
affaire”. Voulons-nous la puissance (c’est-à-dire l’organisation mili
220
. L’avenir est désormais “notre affaire”. Voulons-
nous
la puissance (c’est-à-dire l’organisation militaire de l’État-nation,
221
mie est profondément souhaitable, mais qu’elle ne
doit
pas être absolutisée, qu’elle doit aller de pair avec une participati
222
ais qu’elle ne doit pas être absolutisée, qu’elle
doit
aller de pair avec une participation du citoyen dans la cité, et des
223
in). Cette opposition ne peut être éliminée. Elle
doit
être préservée, contre toute tendance d’en éliminer un des deux terme
224
r son destin 7 novembre 1969 La crise actuelle
nous
amène à poser pour la première fois dans l’histoire de l’humanité les
225
érisent le paradoxe fondamental de l’évolution de
notre
temps : pour la première fois dans toute l’histoire — depuis que l’hu
226
er 1972 Les écocatastrophes désormais calculables
nous
contraignent à choisir librement notre avenir, nos finalités — alors
227
calculables nous contraignent à choisir librement
notre
avenir, nos finalités — alors que jusqu’ici, chacun fonçait droit dev
228
us contraignent à choisir librement notre avenir,
nos
finalités — alors que jusqu’ici, chacun fonçait droit devant soi en p
229
ce ou équilibre ? PNB ou qualité de vie ? etc. Et
nous
voyons bien que les premiers termes sont collectifs et quantitatifs.
230
he que celle de y, n’a pas les mêmes objectifs ou
doit
tenir compte d’autres problèmes jugés plus importants. On essaie de f
231
des écologistes, quelque chose qui est déjà parmi
nous
, bel et bien là, qui est la question du siècle, une question pure, bé
232
tés de tout l’Occident et dans les rues de toutes
nos
grandes villes au mois de mai 1968 : Que faisons-nous là ? Quel est l
233
grandes villes au mois de mai 1968 : Que faisons-
nous
là ? Quel est le sens de cette société, quel est le sens de ma vie da
234
calculé en termes purement matériels ? Vers quoi
nous
conduit-elle ? Il faut reconnaître qu’elle ne le sait pas elle-même.
235
Une nouvelle manière d’assumer ses droits et ses
devoirs
civiques et culturels, et de passer du rôle d’expert non concerné, vo
236
ment (qui est, en fin de compte, la rentabilité),
nous
pouvons et nous devons opposer aujourd’hui un type d’homme de techniq
237
n fin de compte, la rentabilité), nous pouvons et
nous
devons opposer aujourd’hui un type d’homme de technique et de science
238
de compte, la rentabilité), nous pouvons et nous
devons
opposer aujourd’hui un type d’homme de technique et de science réinté
239
it. Je pense que le vice fondamental et mortel de
notre
société occidentale, c’est que tout est réglé en fonction du profit,
240
tout cas. Est-ce que cela veut dire que le profit
doit
être complètement éliminé ? qu’il faut y renoncer ? au profit de théo
241
u profit est la cause des maux les plus graves de
nos
sociétés n’équivaut pas du tout à dire qu’il faut supprimer le profit
242
supprimer le profit, mais à dire que le profit ne
doit
pas avoir la priorité dans les choix politiques qui s’imposent désorm
243
s les choix politiques qui s’imposent désormais à
nos
sociétés occidentales. 29 octobre 1971 Si l’on veut agir, il faut cho
244
de la technique au xxe siècle. Je crois qu’elles
nous
offrent l’exemple le plus visible, tangible, plastique, de l’absence
245
e finalités communautaires, si caractéristique de
notre
société. Leur chaos architectural de géométries bêtes ou folles, leur
246
que. Or, des choix de cet ordre, de plus en plus,
nous
devrons les faire dans l’industrie. Les mesures anti-pollution (absor
247
Or, des choix de cet ordre, de plus en plus, nous
devrons
les faire dans l’industrie. Les mesures anti-pollution (absorption de
248
aucune possibilité matérielle de rejoindre jamais
notre
niveau de vie. Pour y arriver, en effet, on a calculé qu’il faudrait
249
comme tous les hommes l’ont cru naïvement jusqu’à
nous
: le charbon et le pétrole s’épuisent d’une manière calculable. Selon
250
consommation, tout le pétrole de la terre semble
devoir
être brûlé d’ici trente ans. On trouvera autre chose, pensez-vous ? V
251
s individuels, alors que le nationalisme voudrait
nous
faire croire qu’elle est la somme de tous ces égoïsmes additionnés en
252
t-à-dire qu’elles sont conçues à partir de ce que
nous
connaissons et voyons aujourd’hui, qu’elles sont trop étroitement lié
253
jourd’hui, qu’elles sont trop étroitement liées à
nos
propres connaissances présentes limitées, à nos préjugés, qu’elles pr
254
à nos propres connaissances présentes limitées, à
nos
préjugés, qu’elles prolongent simplement quelques traits de notre vie
255
qu’elles prolongent simplement quelques traits de
notre
vie actuelle. Or, les changements qui se produiront d’ici vingt ans o
256
rises, en innovations totalement imprévisibles de
nos
jours, aussi imprévisibles par exemple que la bombe atomique l’était
257
ix de son avenir, au travers de finalités qu’elle
doit
se découvrir. Cela pose une nouvelle et lancinante question : celle d
258
x choix qui y sont faits. La notion de communauté
doit
être réhabilitée comme moyen pour la personne de se réaliser, c’est-à
259
cités d’Ionie où prit naissance la dialectique de
notre
histoire, Héraclite écrivait cette phrase décisive, qu’il faut tenir
260
de la plus belle harmonie. » De ce temps jusqu’au
nôtre
, tout concourt à nourrir ce paradoxe qui paraît bien être la loi cons
261
adoxe qui paraît bien être la loi constitutive de
notre
histoire et le ressort de notre pensée : l’antinomie de l’Un et du Di
262
i constitutive de notre histoire et le ressort de
notre
pensée : l’antinomie de l’Un et du Divers, l’unité dans la diversité,
263
puis en même temps leur fonction collective. Donc
nous
avons exactement le même type de paradoxe, d’union de deux choses que
264
à qui distingue complètement, dès les origines de
notre
culture, l’Occident de l’Orient. L’esprit oriental est, avant tout, u
265
nécessité de la cité. L’homme qui a fui sa tribu
doit
se regrouper avec d’autres, pour qu’il ait le courage de continuer à
266
s de pensée différentes, caractéristiques, et que
nous
allons retrouver désormais tout au long de l’histoire sociale et poli
267
a tribu et du clan, qui, pour continuer de vivre,
doit
s’unir à d’autres hommes dans la même situation par des liens d’engag
268
bien, depuis le viiie , viie , vie siècle avant
notre
ère. Dans ces cités, où ils se réunissent peu à peu, ils vont se donn
269
du conseil responsable qui siège près de l’agora
doivent
se faire élire ou tiennent à un semblant d’élection ; ils veulent en
270
ntiment que beaucoup connaissent aujourd’hui dans
nos
cités et nos États beaucoup trop grands. C’est l’Empire de Rome qui e
271
eaucoup connaissent aujourd’hui dans nos cités et
nos
États beaucoup trop grands. C’est l’Empire de Rome qui est venu remet
272
es hommes au niveau de la cité, puis de l’empire.
Nous
voyons maintenant la révolution que l’on pourrait appeler judéo-chrét
273
ns et connaissance spécialisée qui soit efficace.
Nous
allons y ajouter maintenant, au niveau de la cité, une série de coupl
274
— contre les autres. 28 janvier 1966 Le chrétien
doit
agir dans le monde, au nom de quelque chose qui vient d’ailleurs, qui
275
n au-delà qualitatif, qui peut aussi bien être en
nous
que très loin. 23 janvier 1970 La doctrine de la personne implique un
276
c’est-à-dire conscients à la fois de ce qu’ils se
doivent
en tant qu’individus à la recherche de leur vocation, et de ce qu’ils
277
à la recherche de leur vocation, et de ce qu’ils
doivent
à la communauté dans laquelle ils se trouvent engagés. C’est donc ce
278
de toute solution de type fédéraliste. Cet homme
doit
être en fait continuellement en garde contre une double déviation tou
279
n parti unique ou une dictature. 18 novembre 1966
Nous
trouvons dans la personne ou dans le fédéralisme, parce que ce sont d
280
onsable, librement engagé dans une communauté qui
doit
servir à l’épanouissement des personnes, non pas à la puissance de l’
281
a société occidentale — et posés par son action —
nous
ramènent, de tous côtés, à des choix politiques au sens propre et ori
282
el du terme : à la nécessité de décider librement
notre
avenir commun dans la cité, de le prévoir en fonction de finalités dé
283
tère d’universalité. 11 novembre 1966 L’homme que
nous
connaissons en réalité en Occident est ordinairement un mélange impur
284
’autres, ce qui est une assez bonne définition de
nos
démocraties de l’Europe de l’Ouest, un mélange tolérable et variable
285
plus en plus l’ère des idéologies politiques, et
nous
verrons que ces idéologies sont bien souvent des théologies laïcisées
286
iques, mais dans d’autres termes. Au xxe siècle,
nous
retrouverons des transpositions imprévues de ces catégories théologiq
287
is et le Canada, l’URSS, le Japon), non seulement
nous
nous voyons assurés des moyens de résister aux menaces nationales, de
288
le Canada, l’URSS, le Japon), non seulement nous
nous
voyons assurés des moyens de résister aux menaces nationales, de domi
289
menaces nationales, de dominer les pénuries et de
nous
libérer des contraintes extérieures, mais nous nous voyons dotés de m
290
de nous libérer des contraintes extérieures, mais
nous
nous voyons dotés de moyens de produire cent et mille fois plus que n
291
us libérer des contraintes extérieures, mais nous
nous
voyons dotés de moyens de produire cent et mille fois plus que nos pè
292
de moyens de produire cent et mille fois plus que
nos
pères, et en même temps de détruire les équilibres entre les processu
293
double pouvoir, pour le meilleur et pour le pire,
nous
nous découvrons soudain obligés de choisir, c’est-à-dire nous nous vo
294
e pouvoir, pour le meilleur et pour le pire, nous
nous
découvrons soudain obligés de choisir, c’est-à-dire nous nous voyons
295
couvrons soudain obligés de choisir, c’est-à-dire
nous
nous voyons acculés à la nécessité d’une politique. Nous nous sommes
296
ons soudain obligés de choisir, c’est-à-dire nous
nous
voyons acculés à la nécessité d’une politique. Nous nous sommes libér
297
us voyons acculés à la nécessité d’une politique.
Nous
nous sommes libérés de la nature, mais nous sommes condamnés désormai
298
yons acculés à la nécessité d’une politique. Nous
nous
sommes libérés de la nature, mais nous sommes condamnés désormais à a
299
ique. Nous nous sommes libérés de la nature, mais
nous
sommes condamnés désormais à assumer, en toute conscience, nos respon
300
ndamnés désormais à assumer, en toute conscience,
nos
responsabilités. 11 novembre 1966 Si on apporte un peu plus d’exigenc
301
l n’a pas changé subrepticement. 18 novembre 1966
Nous
dirons qu’il y a une double descendance de la Révolution française :
302
t d’idéologies qui n’existaient pas. Plus près de
nous
, si nous prenons un grand potentat comme Louis XIV, ce n’est certaine
303
ogies qui n’existaient pas. Plus près de nous, si
nous
prenons un grand potentat comme Louis XIV, ce n’est certainement pas
304
militaire par l’Est, qui sera la rançon fatale de
nos
attachements maniaques aux fictions de l’indépendance nationale absol
305
’est décider, en toute liberté et responsabilité,
notre
avenir dans la cité en fonction de finalités déclarées et assumées. P
306
ue) définie par un cadre et des frontières (comme
nos
États-nations). La région est la vraie unité socioéconomique de l’Eur
307
rtout sous l’angle économique, mais on peut et on
doit
aller beaucoup plus loin. La région n’est pas seulement une réalité é
308
lois, se gouverner par soi-même). Mais elles ont
dû
se liguer en fédérations pour sauver partiellement cette autonomie. A
309
cloisonnement arbitraire qui a fait tant de mal à
nos
échanges culturels. Toute culture est faite d’échanges, et tout obsta
310
parées. Dans le groupe l’Ordre nouveau, dès 1932,
nous
avions mis au point la théorie suivante : une révolution est sanglant
311
). Mal préparées, les révolutions européennes ont
dû
se laisser aller à des violences qui ne pouvaient aboutir qu’au triom
312
la collectivité ; tandis que l’individualiste de
nos
démocraties de l’Ouest était, lui, trop libre, engagé dans rien du to
313
e de vie qualitatif, on décide que le mode de vie
doit
triompher et le niveau de vie être un peu sacrifié, il y aurait une r