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de préciser, fût-ce à l’aide d’un seul exemple. L’
Allemand
, dit-on, est brutal ; le Français malin. Deux traits de caractère don
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ordre arbitraire au prix d’un désordre. Mais à l’
Allemand
, cette sorte-là de mensonge n’est guère sensible : la vérité pour lui
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fusion liée au mouvement le plus profond de l’âme
allemande
, qui la porte à la création volontaire, titanique, du réel. Son menso
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on. Je pense, comme vous, qu’il existe quantité d’
Allemands
et de Français pour lesquels la distinction que l’on vient d’établir
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s économiques et politiques, l’on peut nommer ici
Allemagne
, et là, France. Il reste qu’un Empédocle, qu’un Zarathoustra, génies
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dère en effet le devenir dialectique de la pensée
allemande
depuis Goethe : c’est à l’Orient, d’instinct, que cette pensée va dem
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ore comme le disait Curtius, le premier classique
allemand
. Bien plus que Nietzsche, type du déchiré, qui glorifie l’instinct pe
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ment. L’Italien fait l’amour et n’épilogue pas. L’
Allemand
ne fait pas l’amour et en tire une métaphysique4. Le plaisir est pour
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l’Histoire, c’est l’équation d’existence de l’âme
allemande
. Mais il a voulu que ses moments fussent successifs : c’était un moye
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ition systématique et statistique des professeurs
allemands
. Autre exemple : tous les romantiques allemands sont nourris des théo
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s allemands. Autre exemple : tous les romantiques
allemands
sont nourris des théorèmes de Spinoza. 4. Je n’entends point par là
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4. Je n’entends point par là que la métaphysique
allemande
est fille de la timidité sexuelle : il est clair que, s’il y avait un