1 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Les Appels de l’Orient (septembre 1925)
1  l’Avenir de l’Europe. » (Cf. les deux réponses d’ André Gide en particulier). Car la plupart des enquêtés se font de l’Orient une
2 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)
2 , un cynique secrètement tourmenté qui enchantera M. Gide . n. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Hugh Walpole, La Cité sec
3 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Adieu, beau désordre… (mars 1926)
3 fondeur : c’est une unité d’inquiétude. Barrès et Gide  : ils ont construit des édifices très différents de style, et dont le
4 raît chez les émules de Barrès comme chez ceux de Gide , qu’il faut préciser. L’éthique et l’esthétique convergent dans la li
5 d’une évolution qui a son origine dans l’œuvre de Gide . Entre les Nourritures terrestres, les Caves du Vatican et Dada, il y
6 plupart des romans de jeunes qui se situent entre Gide et Aragon nous montrent le même personnage : un être sans foi, à qui
7 ui restera caractéristique de notre époque. Mais Gide est responsable d’une autre méthode de culture de soi, « d’intensific
4 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ramon Fernandez, Messages (juillet 1926)
8 r que M. Fernandez aborde par ce biais l’œuvre de Gide , qui plus qu’aucune autre me paraît liée à cette confusion. Mais s’il
5 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)
9 onsentement immédiat à toute impulsion spontanée ( Gide ), ou « perpétuel effort pour créer son âme telle qu’elle est » (Riviè
10 s sincères sont aussi les moins calculés », écrit Gide . D’où l’on peut tirer par une sorte de passage à la limite que les fa
11 en premier lieu à la spontanéité. C’est pourquoi Gide écrit ailleurs : « En chaque être, le pire instinct me paraissait le
12 mpose plus laid que nature. Faut-il conclure avec Gide  : « L’analyse psychologique a perdu pour moi tout intérêt du jour où
6 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Barbey, La Maladère (février 1927)
13 1927)ac « Quel admirable sujet de roman, écrit Gide , au bout de quinze ans, de vingt ans de vie conjugale, la décristalli
7 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
14 cette indispensable « part de Dieu » — comme dit Gide — qui serait aussi la part de l’humain, l’imperfection secrète qui fa
8 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Daniel-Rops, Notre inquiétude (avril 1927)
15 ns de prudence mais aussi de lucidité. Séduit par Gide  ; admirant Maurras sans l’aimer ; saluant en Valéry une réussite uniq
16 ns d’aujourd’hui. Il constate que l’une (celle de Gide ) ne fait que différer notre inquiétude, tandis que l’autre « ne ruine
9 1927, Articles divers (1924–1930). Jeunes artistes neuchâtelois (avril 1927)
17 ns qui ressemblent beaucoup aux petites huiles de Charles , moins intensément réalistes, plus fins, mais tout aussi habiles dans
10 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les soirées du Brambilla-club (mai 1930)
18 e en vérité moins généreuse que ne veut le croire M. Gide , — si pareil entre les griffes de son égoïsme à la souris qu’un chat
11 1930, Articles divers (1924–1930). Au sujet « d’un certain esprit français » (1er mai 1930)
19 ique. Trois ou quatre grands écrivains — Claudel, Gide , Valéry… — suffisent à nous rassurer sur la valeur littéraire de l’ép
12 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Pierre-Quint, Le Comte de Lautréamont et Dieu (septembre 1930)
20 du « comte ». D’autres que lui s’y sont trompés. M. Gide déclarait naguère qu’il fallait voir en Lautréamont « le maître des é
13 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Gide ou le style exquis (à propos de Divers) (octobre 1931)
21 André Gide ou le style exquis (à propos de Divers) (octobre 1931)n o La mani
22 u moins le mérite de la spontanéité, qualité dont Gide aime à douer les héros de ses récits, mais dont lui-même se révèle dé
23 valéryenne d’exquis. On sait quels « jugements » Gide s’attira naguère, dont la « saine rudesse » m’a toujours paru plus ru
24 aîner sur le terrain purement moral ou immoral où Gide provoque ses lecteurs à le juger, sûr d’avance que l’intelligence ser
25 s » et de lettres, est en somme un plaidoyer pour André Gide . J’avoue qu’il sait dans un grand nombre de cas me convaincre ; et qu
26 ain levée, sans examen des preuves. Non seulement Gide a presque toujours raison de ses juges, mais il sait avoir raison com
27 t avec un talent disproportionné à son objet. Que Gide ne soit pas si « mauvais » qu’on l’a dit, — ou qu’il a bien voulu s’e
28 ci sont moins intelligents, moins conséquents que M. Gide , ou qu’ils reculent devant l’audace de conclusions en toute logique i
29 ent inextricable. Les Lettres au cours desquelles Gide répond à ses critiques sont tout à fait significatives à cet égard. L
30 protestant veut dire témoin (protestari), jamais Gide n’est plus loin du protestantisme que dans cette attitude sereinement
31 veauté. Luther disait : « Je ne puis autrement. » Gide , lui, se préoccupe sans cesse de faire entendre qu’il « pourrait autr
32 tie. Et, par là même, d’une étrange indiscrétion. Gide saura-t-il rester un maître pour cette jeunesse qui aimait sa ferveur
33 la liberté, mais dans l’acceptation d’un devoir. Gide aurait-il pressenti que l’ère n’est plus de certaines complaisances ?
34 nt que j’écris ces mots : Kierkegaard, — et c’est Gide qui, l’un des premiers, l’a prononcé en France. Kierkegaard, un homme
35 rdre… » n. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] André Gide ou le style exquis », Foi et Vie, Paris, octobre 1931, p. 725-729. o
14 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le protestantisme jugé (octobre 1931)
36 es d’un ouvrage de M. Édouard Martinet, intitulé André Gide , l’amour et la divinité, M. Albert Thibaudet exprime son regret de ce
37 réponde pas à son attente. Selon lui, c’est un «  André Gide vu de Genève » qu’il nous faudrait. M. Martinet a pris pour épigraphe
38 au moins suffirait à la critique pour maintenir à Gide une place instructive, qu’il est, depuis l’édit de Nantes, notre seul
39 al intime — que Loti est un journal intime, comme Gide — que le journal intime, la littérature intime sont un produit autoch
40 des œuvres récentes comme les Faux-monnayeurs de Gide , ou Contrepoint d’Aldous Huxley. Combien actuelles aussi ces remarque
41 ts) d’une perspicacité prophétique. 26. Dire de Gide qu’il est un écrivain protestant est une façon de parler que beaucoup
42 st une façon de parler que beaucoup contesteront, Gide sans doute le premier. 27. Paul Bourget, Les Aveux : Désespoir en Di
15 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Romanciers protestants (janvier 1932)
43 firment cette vue théorique : Loti, Schlumberger, Gide , le désenchanté, le stoïcien, le révolté, — trois noms parfaitement r
16 1932, Le Paysan du Danube. Deuxième partie. La lenteur des choses — Appendice. Les Soirées du Brambilla-Club, (1930)
44 e en vérité moins généreuse que ne veut le croire M. Gide , —  si pareil entre les griffes de son égoïsme à la souris qu’un chat
17 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — VI
45 heures, en face du lac ? Et certes, j’ai pensé à Gide , le plus fidèle de tous nos hôtes, en écrivant ces phrases sur le ban
46 — Qu’est-ce que le style ? Catherine, la fille de Gide , lut sa dernière réponse : — L’originalité de mon père. Gide s’éclair
47 a dernière réponse : — L’originalité de mon père. Gide s’éclaircit la voix pour observer que le jeu devenait bien personnel,
18 1933, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Histoires du monde, s’il vous plaît ! » (janvier 1933)
48 icultés à suivre les développements lumineux d’un André Gide , par exemple, mais simplement parce que ces écrits faisaient penser.
19 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). La Légion étrangère soviétique (juin 1933)
49 r, par exemple, la dernière liste des promotions, André Gide passant colonel honoraire, Vaillant tambour-major et Nizan sergent re
20 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Au sujet d’un roman : Sara Alelia (3 novembre 1934)
50 le roman d’analyse français, de Rousseau jusqu’à Gide , en passant par Constant. Quand on parle du roman, vous ne voyez que
21 1934, Politique de la personne (1946). Appendices — 4. Qu’est-ce que la politique ?
51 it pas de soi ! (Exemple : les Pages de journal d’ André Gide .) Cette fausse honte ou cette mauvaise conscience, cette crainte de «
22 1935, Esprit, articles (1932–1962). André Rouveyre, Singulier (janvier 1935)
52 nt dépouillés et des essais à coup de griffes sur Gide et Balthazar Gracian. La jeune femme qu’il aime et qu’il entreprend d
23 1935, Présence, articles (1932–1946). Contre Nietzsche (avril-mai 1935)
53 , — sens absolument différent de celui qu’a prôné André Gide . Le lien concret entre deux êtres, ou bien entre une pensée et les co
24 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Qu’est-ce que la politique ? (juin 1936)
54 it pas de soi ! (Exemple : les Pages de journal d’ André Gide .) Cette fausse honte ou cette mauvaise conscience, cette crainte de «
25 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — I. Le problème de la culture
55 : un Spengler, un Huxley, un Joyce, un Proust, un Gide et d’une manière générale, tous nos romanciers à la mode, bourgeois c
26 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — VIII. Décadence des lieux communs
56 e avait un millier d’auditeurs ; Valéry, Claudel, Gide , Péguy n’ont guère eu davantage de lecteurs durant la période de leur
27 1936, Penser avec les mains. Deuxième partie. Penser avec les mains — I. La pensée prolétarisée
57 que l’on en prend61. » Une seule chose intéresse André Gide lorsqu’il écrit son premier roman62 : les moyens du romancier et la c
28 1936, Penser avec les mains. Deuxième partie. Penser avec les mains — II. Éléments d’une morale de la pensée
58 ’ils sont évidemment moins meurtriers. Comment un Gide ne voit-il pas que les méandres surveillés du « style exquis » entraî
29 1936, Articles divers (1936-1938). Décadence des lieux communs (décembre 1936)
59 e avait un millier d’auditeurs ; Valéry, Claudel, Gide , Péguy n’ont guère eu davantage de lecteurs durant la période de leur
30 1936, Esprit, articles (1932–1962). André Gide, Retour de l’URSS (décembre 1936)
60 André Gide , Retour de l’URSS (décembre 1936)aa Quel que soit le domaine qu’il
61 merveilleuse précision de son vocabulaire sauvera Gide du journalisme. Car ce n’est pas l’actualité toute passagère de son o
62 essage unique et par là même généralement humain. Gide retrouve la manière classique d’humaniser l’anecdote, l’aperçu. C’est
63 tion et une astuce inexprimables…63 » Mais voici Gide de son côté, observant les acheteurs et l’étalage du bazar de Moscou 
64 ndise. » (Il est plaisant de rapprocher Goethe et Gide  ; mais comparez aussi, Venise et Moscou — 1786 et 1936 —, et ces deux
65 storique.) ⁂ Pour qui lirait, sans bien connaître Gide , l’avant-propos de son petit livre et cette espèce de happy end que f
66 xte en deux petites phrases : l’une prononcée par Gide au début de son voyage, l’autre écrite au retour en France. Point de
67 en URSS, d’une mentalité petite-bourgeoise. Mais Gide  : « Je crains que ne se reforme bientôt une nouvelle sorte de bourgeo
68 ilà assez, la cause est jugée, dira-t-on. Voire ! Gide reproche à la fameuse autocritique soviétique de ne consister « qu’à
69 erait à pousser plus loin ! » Je demande alors si Gide pratique cette espèce-là d’autocritique, — ou s’il entend pousser plu
70 critique, — ou s’il entend pousser plus loin ? Si Gide reste marxiste en devenant antistalinien, il se met dans une situatio
71 site ou bien l’échec de ses prévisions pratiques. Gide le sent-il ? « D’autres plus compétents que moi diront si ce changeme
72 . Les staliniens auront beau jeu : ils traiteront Gide de bourgeois libéral, de monsieur susceptible et réactionnaire. Si l’
73 par l’intervention de Staline-Métaneire. Pourquoi Gide continue-t-il à croire qu’en d’autres circonstances, l’expérience mar
74 l’Homme nouveau — appelle la bête, le dictateur. Gide voudrait ne pas croire au péché. Mais moi, je ne crois pas aux dieux.
75 faut dire aussi la joie que nous éprouvons à voir Gide , en dépit de tout, et avec tant de courage malgré tant de prudences,
76 auteur que nous l’appliquerons : c’est lui, c’est Gide « qui n’a pas fini de nous instruire et de nous étonner ». 63. Jour
77  ! — et si les nazis savaient cela ! 65. Certes, Gide ne se prive pas d’admirer bien des choses en URSS (les « parcs d’enfa
78 etc.). aa. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] André Gide , Retour de l’URSS  », Esprit, Paris, décembre 1936, p. 465-469.
31 1936, Penser avec les mains (1972). Première partie. La commune mesure — I. Le problème de la culture
79 : un Spengler, un Huxley, un Joyce, un Proust, un Gide et d’une manière générale, tous nos romanciers à la mode, bourgeois c
32 1936, Penser avec les mains (1972). Première partie. La commune mesure — VIII. Décadence des lieux communs
80 e avait un millier d’auditeurs ; Valéry, Claudel, Gide , Péguy n’ont guère eu davantage de lecteurs durant la période de leur
33 1936, Penser avec les mains (1972). Deuxième partie. Penser avec les mains — I. La pensée prolétarisée
81 que l’on en prend63. » Une seule chose intéresse André Gide lorsqu’il écrit son premier roman64 : les moyens du romancier et la c
34 1936, Penser avec les mains (1972). Deuxième partie. Penser avec les mains — II. Éléments d’une morale de la pensée
82 ’ils sont évidemment moins meurtriers. Comment un Gide ne voit-il pas que les méandres surveillés du « style exquis » entraî
35 1937, Articles divers (1936-1938). Changer la vie ou changer l’homme ? (1937)
83 aux bourgeois, aux scrupuleux, libre au camarade Gide lui-même de s’indigner : il faut ce qu’il faut. L’étatisme dictatoria
84 de nos croisés, je répète, après Berdiaev, après Gide  : la « vérité » du communisme résulte de la trahison du christianisme
36 1937, Esprit, articles (1932–1962). Paul Vaillant-Couturier, Au service de l’Esprit (février 1937)
85 plus de mal au parti stalinien que les livres de Gide et de Céline.   P.-S. — On a corrigé par un erratum manuscrit la faut
86 st pacifiste). Mais on a laissé figurer le nom de Gide parmi « les plus grands écrivains de ce temps » embrigadés par les vr
37 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (I) (15 février 1937)
87 tes « adhésions » d’écrivains, dont certains tels Gide et Jules Romains, comptent parmi les célébrités les moins contestées
38 1937, Esprit, articles (1932–1962). Albert Thibaudet, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours (mars 1937)
88 s Sorel ? Et même de celle de Nietzsche, sans qui Gide et tant d’autres nous demeurent inexplicables ? Ceci dit, l’on pourr
39 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (III) : Mission civique de la culture (1er mars 1937)
89 nt veut-on qu’il en soit autrement, quand Proust, Gide ou Valéry ne paraissent rechercher l’audience que de très petits cerc
40 1937, Articles divers (1936-1938). Chamisso et le Mythe de l’Ombre perdue (mai-juin 1937)
90 fait opaque, par cela même que je le convoite… », A. Gide  : Les Nouvelles Nourritures. 37. Freud : Trois essais sur la théorie
41 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Première partie. N’habitez pas les villes !
91 ts. « Vas-y ! — Non ! moi ? penses-tu ! » « Vas-y Charles , comme l’autre fois ! » Poussés par leurs voisins, trois hommes se lè
42 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Troisième partie. L’été parisien
92 le bonheur, certes, toute la nature l’enseigne » ( Gide ).
43 1937, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Paysans de l’Ouest (15 juin 1937)
93 nts. — Vas-y ! — Non ! Moi ? penses-tu ! — Vas-y, Charles , comme l’autre fois ! Poussés par leurs voisins, trois hommes se lève
44 1938, Journal d’Allemagne. I. Journal (1935-1936)
94 ère génération d’avant le régime. Ils connaissent Gide , Claudel, Giraudoux, mieux que moi. L’un d’eux me présente un travail
95 sente un travail sur les Nouvelles Nourritures de Gide , que je viens de recevoir et lui ai prêtées. Il s’étonne sincèrement
45 1939, L’Amour et l’Occident. Livre IV. Le mythe dans la littérature
96 intime et subjective. (Religieuse dans le cas de Gide , quasi physiologique dans celui de Proust.) Parallèlement, il convien
46 1939, L’Amour et l’Occident. Appendices
97 ereur ses deux filles : l’aînée, Berthe, épousera Charles , la cadette, Elissent, sera la femme de Girard. Lorsque Charles voit
98 dette, Elissent, sera la femme de Girard. Lorsque Charles voit les deux princesses, il s’éprend d’Elissent, déjà fiancée à Gira
99 se que bon vouloir et entente cachée. Et pourtant Charles en conçut une telle jalousie que, pour un autre grief dont il chargea
47 1939, Articles divers (1938-1940). Il y a toujours des directeurs de conscience en Occident (juin 1939)
100 ment et par principe aux lettres de lecteurs : un Gide , un Claudel… Ils sont rares. Restent les médecins de famille : ce n’e
48 1939, Articles divers (1938-1940). Du mythe de Tristan et Iseut à l’hitlérisme (14 juillet 1939)
101 à un entretien parfait. Tout, jusqu’au Journal d’ André Gide , un fort volume de treize cents pages qui vient de paraître dans la c
49 1939, Nicolas de Flue. ACTE III.
102 u’il partait en guerre, provoqué par ces paysans, Charles faisait crier devant l’armée : « Le lion ne se couchera plus qu’il n’
50 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Livre IV. Le mythe dans la littérature
103 intime et subjective. (Religieuse dans le cas de Gide , quasi physique dans celui de Proust.) Parallèlement, il convient de
51 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Livre IV. Le mythe dans la littérature
104 intime et subjective. (Religieuse dans le cas de Gide , quasi physique dans celui de Proust.) Parallèlement, il convient de
52 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Appendices
105 ereur ses deux filles : l’aînée, Berthe, épousera Charles , la cadette, Elissent, sera la femme de Girard. Lorsque Charles voit
106 dette, Elissent, sera la femme de Girard. Lorsque Charles voit les deux princesses, il s’éprend d’Elissent, déjà fiancée à Gira
107 se que bon vouloir et entente cachée. Et pourtant Charles en conçut une telle jalousie que, pour un autre grief dont il charger
53 1940, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Au sujet du Journal d’André Gide (janvier 1940)
108 Au sujet du Journal d’ André Gide (janvier 1940)ar Il ne serait guère honnête, et moins encore adroi
109 incertitude où pareil livre entraîne le jugement. Gide a tant répété : Ne jugez pas ! qu’il a fini par se rendre lui-même li
110 pèce d’intérêt que l’on prend à lire le Journal d’ André Gide . Il est probable que, du seul point de vue de l’art, cet intérêt deme
111 ne existence. Malgré les pages plus élaborées que Gide a groupées ça et là sous des titres particuliers (Feuillets, Numquid
112 ici se pose le problème de la vérité du portrait, Gide note lui-même dès 1924 : « Si plus tard on publie mon journal, je cra
113 ne idée fausse », c’est bien ce que devait éviter Gide , plus jalousement qu’aucun autre. Est-ce vraiment pour le diminuer qu
114 pour une pose raffinée. J’imaginerais plutôt que Gide est fasciné par l’obstacle qu’il veut éviter. Son horreur du malenten
115 Et par exemple, les choses tues dans ce recueil — Gide a marqué qu’une grave lacune mutile l’image qu’il nous y livre de lui
116  ? Ainsi l’on se peint plus « rosse » que nature. Gide lui-même, à ce jeu, ne s’est pas épargné : « Je ne suis qu’un petit g
117 i, crée ce qu’il cherche… » Or, en écrivant cela, Gide n’a-t-il point cédé à la tentation qu’il décrit ? Cercle vicieux de l
118 es, oubliant ce qui va de soi : l’autoportrait de Gide est aussi ressemblant. On l’y retrouve aussi au naturel, avec toutes
119 cien comme Goethe encore se voulait peintre (mais Gide est, je crois, plus doué). On l’y découvre enfin, et cela me paraît n
120 qué jusqu’à quel point l’« antichristianisme » de Gide est chrétien dans ses déterminations ? Je crois qu’on s’est trop lais
121 nécessairement, à la sollicitude des catholiques. Gide fut élevé dans un milieu où la religion paraissait se réduire à ces d
122 ues : libre examen et moralisme. Du libre examen, Gide conserve son exigence de vérité et de véracité « advienne que pourra 
123 te réaction gauchit parfois certains jugements de Gide sur la Réforme. (Il la confond souvent, me semble-t-il, avec l’image
124 savons ! ») Ceci explique que le souci central de Gide ait été de débarrasser son christianisme de toutes les adjonctions « 
125 nce d’honnêteté qui rappelle si fort Kierkegaard. Gide répugne à paraître plus qu’il n’est, à affirmer plus qu’il ne croit.
126 imait pas digne, et qu’il confessait par là même. Gide paraît surtout attentif à sa nature complexe et réticente. Or toute n
127 re s’y ordonner. « Orthodoxie protestante — écrit Gide —, ces mots n’ont pour moi aucun sens. Je ne reconnais point d’autori
128 libératrice. ⁂ Si, malgré son génie du scrupule, Gide s’expose parfois au reproche de prendre position non sans légèreté su
129 moins. À cet égard, il m’apparaît que la leçon de Gide , pour ceux de mon âge, est moins urgente dans l’ordre de l’éthique, q
130 probe adversaire des orthodoxies orgueilleuses, «  André Gide à n’en plus finir » ! 53. Cf. p. 1331, note du 26 janvier 1930. 54
131 Denis de, « [Compte rendu] Au sujet du Journal d’ André Gide  », La Nouvelle Revue française, Paris, janvier 1940, p. 24-32.
54 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La bataille de la culture (janvier-février 1940)
132 ent-ils dans notre monde démesuré ? Un Valéry, un Gide ou un Claudel ont quelques milliers de lecteurs, tandis que la presse
55 1940, Mission ou démission de la Suisse. La bataille de la culture
133 ent-ils dans notre monde démesuré ? Un Valéry, un Gide ou un Claudel ont quelques milliers de lecteurs, tandis que la presse
56 1942, La Part du diable. Quatrième partie. Le diable dans nos dieux et dans nos maladies
134 int d’œuvre sans la collaboration du démon », dit André Gide , l’un des rares hommes que j’aie connus qui croient au diable et qui
135 ’on fait de la mauvaise littérature », dit encore Gide . Et William Blake estimait que Milton « peint très mal le parti céles
136 ssions mêmes et de la vraie vie. J’emprunte ici à André Gide une pénétrante et minutieuse description de ce glissement du vrai ver
57 1942, La Part du diable (1944). Quatrième partie. Le diable dans nos dieux et dans nos maladies
137 int d’œuvre sans la collaboration du démon », dit André Gide , l’un des rares hommes que j’aie connus qui croient au diable et qui
138 ’on fait de la mauvaise littérature », dit encore Gide . Et William Blake estimait que Milton « peint très mal le parti céles
139 ssions mêmes et de la vraie vie. J’emprunte ici à André Gide une pénétrante et minutieuse description de ce glissement du vrai ver
58 1942, La Part du diable (1982). Quatrième partie. Le diable dans nos Dieux et dans nos maladies
140 int d’œuvre sans la collaboration du démon », dit André Gide , l’un des rares hommes que j’aie connus qui croient au diable et qui
141 ’on fait de la mauvaise littérature », dit encore Gide . Et William Blake estimait que Milton « peint très mal le parti céles
142 ssions mêmes et de la vraie vie. J’emprunte ici à André Gide une pénétrante et minutieuse description de ce glissement du vrai ver
59 1943, Articles divers (1941-1946). Rhétorique américaine (juin-juillet 1943)
143 ’ai pu emporter de Paris, il y avait le Journal d’ André Gide . Chaque fois que j’en relis quelques pages, je suis frappé par le sou
144 es pages, je suis frappé par le souci qu’y montre Gide d’une écriture durable et d’une œuvre d’avenir. Il n’accepte de rompr
145 adition de la langue, à son génie le plus vivace. Gide craint d’inclure l’actualité dans un ouvrage, parce que c’est elle qu
146 qui le lendemain n’existe pas, remarquait encore André Gide . Dans ce sens élargi du mot, mais en retirant à l’épithète toute qual
60 1944, Les Personnes du drame. I. Sagesse et folie de la personne — 2. Goethe médiateur
147 suivi sa pente, il se trouve que, selon le mot de Gide , c’est en la remontant. Du fait que Goethe a résisté à l’élément germ
61 1944, Les Personnes du drame. III. Sincérité et authenticité — 6. Le Journal d’André Gide
148 6.Le Journal d’ André Gide I Il ne serait guère honnête, et moins encore adroit de ne point av
149 incertitude où pareil livre entraîne le jugement. Gide a tant répété : Ne jugez pas ! qu’il a fini par se rendre lui-même « 
150 ide la cause des plus étranges contradictions que Gide subit ou entretient. (Jusqu’à masquer parfois de vraies fenêtres par
151 pèce d’intérêt que l’on prend à lire le Journal d’ André Gide . Il est probable que, du seul point de vue de l’art, cet intérêt deme
152 ne existence. Malgré les pages plus élaborées que Gide a groupées çà et là sous des titres particuliers (Feuillets, Numquid
153 ici se pose le problème de la vérité du portrait. Gide note lui-même dès 1924 : « Si plus tard on publie mon journal, je cra
154 ne idée fausse », c’est bien ce que devait éviter Gide , plus jalousement qu’aucun autre. Est-ce vraiment pour le diminuer qu
155 pour une pose raffinée. J’imaginerais plutôt que Gide est fasciné par l’obstacle qu’il veut éviter. Son horreur du malenten
156 Et par exemple, les choses tues dans ce recueil —  Gide a marqué qu’une grave lacune mutile l’image qu’il nous y livre de lui
157 aime ? Ainsi l’on se peint plus rosse que nature. Gide lui-même, à ce jeu, ne s’est pas épargné : « Je ne suis qu’un petit g
158 i, crée ce qu’il cherche… » Or, en écrivant cela, Gide n’a-t-il point cédé à la tentation qu’il décrit ? Cercle vicieux de l
159 es, oubliant ce qui va de soi : l’autoportrait de Gide est aussi ressemblant. On l’y retrouve aussi au naturel, avec toutes
160 qué jusqu’à quel point « l’antichristianisme » de Gide est chrétien dans ses déterminations ? Je crois qu’on s’est trop lais
161 nécessairement, à la sollicitude des catholiques. Gide fut élevé dans un milieu calviniste où la religion paraissait se rédu
162 ues : libre examen et moralisme. Du libre examen, Gide a conservé son exigence de vérité et de véracité « advienne que pourr
163 soi, cette réaction gauchit certains jugements de Gide sur la Réforme : il la confond souvent, je crois, avec l’image couran
164 manichéen. L’évangélisme anticonfessionnel, que Gide retient de cette première éducation chrétienne, l’a mis en garde cont
165 savons ! ») Ceci explique que le souci central de Gide ait été de débarrasser son christianisme de toutes les adjonctions « 
166 sée, c’est l’Évangile. » Mais n’y a-t-il pas chez Gide à l’origine de ce refus de la visibilité de toute église (tant réform
167 nce d’honnêteté qui rappelle parfois Kierkegaard. Gide répugne à paraître plus qu’il n’est, à affirmer plus qu’il ne croit.
168 imait pas digne, et qu’il confessait par là même. Gide paraît surtout attentif à sa nature complexe et réticente. Or toute n
169 re s’y ordonner. « Orthodoxie protestante — écrit Gide  — ces mots n’ont pour moi aucun sens. Je ne reconnais point d’autorit
170 onfrontons ces trois remarques : 1. Le Journal de Gide se présente comme une illustration de sa sincérité. Mais il nous donn
171 éformée, faute de retouches « artificielles. » 2. Gide nous dit qu’il a supprimé de ses carnets les pages qu’il jugeait trop
172 turelles. Or il est très curieux de remarquer que Gide adopte dans sa vie — telle que la révèle son Journal — la première co
173 est dominée par la seconde. Toute l’esthétique de Gide — son style écrit — s’ordonne au choix le plus classique : concision,
174 and message est qu’il faut se libérer des règles. Gide , à l’interviewer fictif qui lui demandait ce qu’est l’éthique, répond
175 a jusqu’à la casuistique : l’intérêt passionné de Gide pour les détails les plus subtils de l’écriture est attesté par cent
176 . Et si le puritain est un styliste de la morale, Gide reste un puritain du style. Peut-être tenons-nous ici le principe de
177 re. Toutefois, j’ai dit la méfiance d’artiste que Gide nourrit à l’endroit des « idées ». C’est par là que je sens le mieux
178 moins. À cet égard, il m’apparaît que la leçon de Gide , pour ceux de mon âge, est moins urgente dans l’ordre de l’éthique qu
179 obe adversaire des orthodoxies orgueilleuses, que Gide , n’en doutons pas, restera jusqu’au bout. 68. Cf. Journal (Pléiade)
62 1946, Carrefour, articles (1945–1947). Deux presses, deux méthodes : l’Américain expose, le Français explique (4 avril 1946)
180 uniste, je le savais bien, parbleu ! comme dirait Gide . Et je savais que quel que fût le problème posé, ils resteraient atta
63 1946, Articles divers (1941-1946). Réponse à l’enquête « Les travaux des écrivains » (24 août 1946)
181 es essais sur Goethe, Kierkegaard, Kafka, Luther, Gide , Ramuz, Claudel et les romantiques allemands. Enfin, Doctrine fabule
64 1946, Journal des deux mondes. L’Amérique en guerre
182 s qu’on trouvait à chaque ligne chez Valéry, chez Gide et leurs disciples de la NRF, et qui en anglais retombent à plat, à l
183 d’un Tolstoï ou d’un Goethe ; d’un Valéry et d’un Gide , parmi nous. La gloire est devenue le droit d’énoncer des banalités m
65 1946, Articles divers (1946-1948). Genève, rose des vents de l’esprit (19 décembre 1946)
184 qui est un pays de dialogue, comme aime à répéter André Gide . Quand cesse le dialogue, c’est le totalitarisme qui sévit. Denis de
66 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Sur l’automne 1932, ou la naissance du personnalisme
185 aurait aimé en être avec son groupe prolétarien. Gide  : « troublé ». Léon-Paul Fargue : « La Révolution, je l’emmerde ! » D
67 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Première partie. N’habitez pas les villes !
186 nts. « Vas-y ! — Non ! moi ? penses-tu ! — Vas-y, Charles , comme l’autre fois ! » Poussés par leurs voisins, trois hommes se lè
68 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Troisième partie. L’été parisien
187 r le bonheur, certes, toute la nature l’enseigne ( Gide ).
69 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — I. Journal (1935-1936)
188 ère génération d’avant le régime. Ils connaissent Gide , Claudel, Giraudoux, mieux que moi. L’un d’eux me présente un travail
189 sente un travail sur Les Nouvelles Nourritures de Gide , que je viens de recevoir et lui ai prêtées. Il s’étonne sincèrement
70 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’attente
190 V. O. pour notre installation dans ce studio que Gide nous prête. Plantée au milieu de la pièce, dans un gros pot de grès,
71 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — « Puisque je suis un militaire… »
191 ) Son cas est grave. Personne ne bronche — Alain, Gide , Pontigny, Romains — qui devraient cependant faire respecter la litté
72 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — L’Amérique en guerre
192 rs qu’on trouvait à chaque page chez Valéry, chez Gide et leurs disciples et qui en anglais retombent à plat, à la radio fon
193 d’un Tolstoï ou d’un Goethe ; d’un Valéry et d’un Gide , parmi nous. La gloire est devenue le droit d’énoncer des banalités m
73 1947, Articles divers (1946-1948). Journal d’un intellectuel en exil (mars 1947)
194 s qu’on trouvait à chaque ligne chez Valéry, chez Gide et leurs disciples de la NRF , et qui en anglais retombent à plat, à
195 d’un Tolstoï ou d’un Goethe ; d’un Valéry et d’un Gide , parmi nous. La gloire est devenue le droit d’énoncer des banalités m
74 1947, Vivre en Amérique. II. Vie culturelle et religieuse
196 uniste, je le savais bien, parbleu ! comme dirait Gide , et je savais que quel que fût le problème posé, ils resteraient atta
197 sereinement, dans le grand public, je le répète, Gide , Claudel, Valéry (jamais traduit), Mauriac, Bernanos, Ramuz, Breton,
75 1948, Articles divers (1946-1948). Rencontre avec Denis de Rougemont (janvier 1948)
198 e Goethe, de Kafka, de Kierkegaard, de Luther, de Gide , de Claudel et de Ramuz. Ensuite, il publiera son Journal des deux m
76 1948, Articles divers (1946-1948). Ce sont les Français qui ont commencé (La querelle des « condensés… ») (14 février 1948)
199 rault le met en scène dans la version dialoguée d’ André Gide , tirée d’une traduction de Vialatte, faite sur un roman non terminé,
77 1948, Suite neuchâteloise. VI
200 heures, en face du lac ? Et certes, j’ai pensé à Gide , le plus fidèle de tous nos hôtes, en écrivant ces phrases sur le ban
201 — Qu’est-ce que le style ? Catherine, la fille de Gide , lut sa dernière réponse : — L’originalité de mon père. Gide s’éclair
202 a dernière réponse : — L’originalité de mon père. Gide s’éclaircit la voix pour observer que le jeu devenait bien personnel,
78 1949, Le Semeur, articles (1933–1949). « Les protestants et l’esthétisme » (février-mars 1949)
203 rid Undset, que peuvent opposer les protestants ? Gide , Chardonne, Paulhan, Thomas Mann, Aldous Huxley, Hamsun, Ramuz, Faulk
204 ernier, chez les protestants, de déclarer — comme Gide le fait encore — qu’orthodoxie et protestantisme s’excluent mutuellem
79 1951, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Un complot de protestants (novembre 1951)
205 ée qui donne sur la bibliothèque où il travaille, Gide apparaît en robe de chambre grise, le corps un peu tassé et de large
206 s les offre. Au milieu du studio pend un trapèze. Gide s’y appuie des deux mains, se balance en regardant nos valises. « Tou
207 inquisiteur. Je me garde de répondre. Finalement, Gide en riant : « On va dire que c’est un complot de protestants ! » Le mo
208 u 20 juin. J’avais eu l’impression ce jour-là que Gide passait la prudence dans l’aveu, qu’il me disait ce qu’il ne pouvait
209  » (C’est ainsi qu’on l’appelait dans ce groupe.) Gide s’éclaircit la voix pour observer que le jeu devenait bien personnel,
210 ésolu, croient-ils. Je ne dis pas qu’il torturait Gide , hors quelques crises dont nous avons les témoignages, mais il restai
211 témoignages, mais il restait, pour lui, problème. Gide avait peu d’instinct religieux, et moins encore de goût pour la métap
212 lème aux stades les plus variés de l’évolution de Gide . Ce qui l’a vraiment torturé, c’est l’éthique, non le religieux ; la
213 ques ? Ce débat nous éloignerait de la réalité de Gide . Une intense affectivité le liait, le reliait, au monde du christiani
214 qu’un concept bâtard, engendré par le romantisme. Gide recherchait plutôt la rectitude, qu’il tenait pour la vérité. Il lui
215 r des symboles, où Valéry se fût poliment récusé, Gide objectait, déduisait, s’émouvait… Peu d’écrivains, même chrétiens, no
216 ne dis pas qu’elle soit chrétienne pour autant.) Gide était individualiste. Savons-nous encore mesurer le sens et la portée
217 r la place du Juge, ou mêler vanités et salut. Si Gide a refusé totalement quelque chose, c’est justement le totalitarisme,
218 lumière sans ombre. Et je n’entends pas dire que Gide fut un croyant, mais il reste un douteur exemplaire. at. Rougemont
80 1951, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Inde 1951 (décembre 1951)
219 vulgarité » de l’Occident, dont parlait récemment André Gide , toute la noblesse des gestes, des allures, toute la solennité des re
81 1952, Articles divers (1951-1956). Prototype T.E.L. (janvier 1952)
220 participation choisie (Rilke à travers l’Europe ; Gide en Afrique ; D. H. Lawrence en Italie et chez les Indiens du Mexique 
82 1952, Preuves, articles (1951–1968). « L’Œuvre du xxe siècle » : une réponse, ou une question ? (mai 1952)
221 le de Paris, groupe des Six, surréalisme, Proust, Gide et Valéry, et leurs commentateurs, et leurs adversaires de tout bord,
83 1956, Articles divers (1951-1956). Réponse à l’enquête « Pour une bibliothèque idéale » (1956)
222 ur et l’Occident . 82. Paul Valéry : Variété. 83. Gide  : Journal. 84. Burckhardt : Considérations sur l’histoire du monde. 8
84 1956, Articles divers (1951-1956). « Je vivais en ce temps-là… » (janvier 1956)
223 l’on risquait de se trouver tout d’un coup devant Gide , Claudel, ou James Joyce conversant comme de simples humains avec la
85 1959, Les Origines de l’Europe : d’Hésiode à Charlemagne ou du mythe à l’histoire. VIII. « Europa vel regnum Caroli »
224 eurs et les panégyristes du temps, presque malgré Charles , semble-t-il : car il reste attaché à l’idée à la fois romaine et chr
225 imperium mundi. Voici le prêtre Cathwulf qui loue Charles , en 775, d’avoir été choisi par Dieu pour être élevé au rang de « glo
226 r, Angilbert, gendre de l’empereur, qui décerne à Charles , en 799, les titres de « tête du monde…, cime (ou tiare) de l’Europe…
227 Rex, pater Europae… Cette « Europe ou règne de Charles  » Europa vel regnum Caroli comme la nomment les Annales de Fulda (fin
228 ens du nom n’est plus que rhétorique (souvenir de Charles ) ou simplement géographique ; tout cela, le plus souvent, dans un lat
86 1959, Preuves, articles (1951–1968). Rudolf Kassner et la grandeur (juin 1959)
229 s meilleurs, certes, mais presque seuls : Valéry, Gide , Eliot, Auden, Paulhan, Saint-John Perse, Keyserling, C. J. Burckhard
87 1961, Arts, articles (1952-1965). L’Amour en cause (1er février 1961)
230 ns la vie et l’œuvre de Kierkegaard, Nietzsche et Gide et dans la création des personnages imaginaires des plus grands roman
88 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Dialectique des mythes II. Les deux âmes d’André Gide
231 Dialectique des mythes II Les deux âmes d’ André Gide … à présent que j’y vois un peu plus clair… Et nunc manet in te.
232 Et nunc manet in te. Au lendemain de la mort d’ André Gide , j’avais écrit pour un Hommage collectif quelques pages dont le ton p
233 ée qui donne sur la bibliothèque où il travaille, Gide apparaît en robe de chambre grise, le corps un peu tassé et de large
234 s les offre. Au milieu du studio pend un trapèze. Gide s’y appuie des deux mains, se balance en regardant nos valises. « Tou
235 inquisiteur. Je me garde de répondre. Finalement, Gide , en riant : « On va dire que c’est un complot de protestants ! » Le m
236 u 20 juin. J’avais eu l’impression ce jour-là que Gide passait la prudence dans l’aveu, qu’il me disait ce qu’il ne pouvait
237  » (C’est ainsi qu’on l’appelait dans ce groupe.) Gide s’éclaircit la voix pour observer que le jeu devenait bien personnel,
238 ésolu, croient-ils. Je ne dis pas qu’il torturait Gide , hors quelques crises dont nous avons les témoignages, mais il restai
239 oignages, mais il restait, pour lui, un problème. Gide avait peu d’instinct religieux, et moins encore de goût pour la métap
240 lème aux stades les plus variés de l’évolution de Gide . Ce qui l’a vraiment torturé, c’est l’éthique, non le religieux ; la
241 ques ? Ce débat nous éloignerait de la réalité de Gide . Une intense affectivité le liait, le reliait, au monde du christiani
242 qu’un concept bâtard, engendré par le romantisme. Gide recherchait plutôt la rectitude, qu’il tenait pour la vérité. Il lui
243 r des symboles, où Valéry se fût poliment récusé, Gide objectait, déduisait, s’émouvait… Peu d’écrivains, même chrétiens, no
244 ne dis pas qu’elle soit chrétienne pour autant.) Gide était individualiste. Savons-nous encore mesurer le sens et la portée
245 r la place du Juge, ou mêler vanités et salut. Si Gide a refusé totalement quelque chose, c’est justement le totalitarisme,
246 lumière sans ombre. Et je n’entends pas dire que Gide fut un croyant, mais il reste un douteur exemplaire. Un cas-limite
247 j’avais cru pouvoir tirer de mes entretiens avec Gide , touchant sa vie intime, ses jugements sur lui-même, ou son attitude
248 e été que le prétexte — ou la motivation réelle ? Gide avait-il seulement cédé à ce curieux besoin (dont il se plaint souven
249 ssionnant ouvrage de Jean Delay sur La Jeunesse d’ André Gide m’a permis de lever une partie de ces doutes. Au cours d’une conversa
250 (une bonne dizaine d’années après nos entretiens) Gide , écrit le Dr Delay « me dit attacher une importance toute particulièr
251 ers d’André Walter et des premiers « traités » de Gide , mais dont la persistance à travers toute une vie est attestée par la
252 le, le cas-limite que figure à mes yeux la vie de Gide  : un exemple à peu près parfait de dissociation de la personne, perme
253 Walter, ou l’angélisme Dès le premier livre de Gide , toutes les « notes » de Tristan sont manifestes. L’amour est lié à l
254 ccident dans le sens du mythe. Comme Kierkegaard, Gide s’est plaint très souvent d’une « écharde dans la chair » qui, pensai
255 dant qu’il vit l’échec atroce de son mariage, que Gide écrit Les Nourritures terrestres, bréviaire du nomadisme dionysiaque.
256 que sa doctrine est justifiée par la religion de Gide  : « L’Évangile y mène, dit Euclide ; on appellera ta doctrine Nomadis
257 ’assumer l’autre, caractéristiques de Don Juan. «  Gide ne tient pas en place — note Jean Paulhan. Il préfère la chasse à la
258 e impatience des « redites », car c’est ainsi que Gide qualifie toute liaison qui impliquerait quelque durée. (Il n’a d’aill
259 remords.69 » C’est de cette « joie immense » que Gide voulait parler, lorsqu’il me dit, dans l’entretien que j’ai rapporté,
260 celle qu’on ne désire pas : ce drame de la vie d’ André Gide est celui d’une dissociation presque totale de la personne, et qui l’
261 nage romanesque. Dans quelle mesure peut-on tenir Gide pour responsable de cette « inhabileté foncière à mêler l’esprit et l
262 commis par forfanterie d’immoraliste. Or le jeune Gide , en pressent l’épouvante, s’il vient à désirer une femme qu’il aime.
263 e. Tout à la fin de sa vie, parlant de ses rêves, Gide remarque : « … mais dans le rêve seulement, la figure de ma femme se
264 e Madeleine, qu’il épousera malgré tout — comment Gide eût-il pu surmonter l’interdit jeté de la sorte sur la femme ? Incapa
265 orien ; au surplus, sanctionnée par la Mère. Donc Gide « prend son parti de dissocier le plaisir de l’amour ». Et même il fa
266 plus « normal », dirais-je, eût peut-être donné à Gide l’agressivité nécessaire pour briser ces structures puritaines, comme
267 ril », dirait-on, que la mère, du moins telle que Gide l’a décrite — le petit André allait avoir 11 ans. Sa mère le prit sur
268 moi dissociés — j’allais dire qu’au sens littéral Gide l’a payée de sa personne. L’expression, pour être toute faite, est po
269 toute faite, est pourtant fausse. C’est l’âme de Gide qui a fait les frais de sa ruse vitale. Il faut s’entendre, évidemmen
270 âme. Je le prends ici au sens de Nietzsche, et de Gide lui-même dans sa maturité. Selon la conception traditionnelle des gno
271 coordonnatrice des instincts et passions ». Pour Gide , « un faisceau d’émotions, de tendances, de susceptibilités, dont le
272 t de l’un à l’autre reste toujours possible77 »). Gide ne distingue pas davantage. « Animus, Animum, Anima… ces discriminati
273 ) Cet aveu pathétique est l’un de ces moments où Gide existe, « irremplaçable », où il rejoint sa vraie personne, parce qu’
274 ses deux âmes ne l’aimaient plus. Je parle ici du Gide achevé, équilibré dans son dialogue intime, et tel qu’il se décrit dè
275 mais simultanément actualisés, ils avaient privé Gide de cette Ombre qui est le refoulement d’une part virtuelle de l’âme,
276 uire à la longue dans l’évolution de sa personne. Gide fut-il la victime d’une fin d’époque cruelle et déjà tout absurde à n
277 l ouvrage au monde qui se termine par ou bien ? —  Gide ici l’a rejoint, mais par sa vie. 59. — « Vous allez croire que je
278 s’y mêlât. » (Note de 1960.) 61. La Jeunesse d’ André Gide , tome I, p. 505, 1956. 62. Noter que Gide n’a jamais parlé que des m
279 ’André Gide, tome I, p. 505, 1956. 62. Noter que Gide n’a jamais parlé que des mythes grecs (Prométhée, Thésée, Eurydice).
280 L’action de nos deux mythes, dans l’existence de Gide , n’est donc ni « littéraire », ni musicale, comme chez Kierkegaard et
281 t en revue.) L’un des premiers titres choisis par Gide pour La Porte étroite était Essai de bien mourir. Les Nourritures ter
282 elles que celle-ci (tirée du journal manuscrit de Gide , 1er janvier 1886) : « Que de fois Madeleine étant dans la chambre vo
283 plique ou motive… » : ils marquent la méfiance de Gide à l’égard des relations de causalité à sens unique posées par Freud —
89 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — Rudolf Kassner et la grandeur humaine
284 s meilleurs, certes, mais presque seuls : Valéry, Gide , Eliot, Auden, Paulhan, Saint-John Perse, Keyserling, C. J. Burckhard
90 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Annexe III. Post-scriptum
285 IUne querelle de famille Dans sa Jeunesse d’ André Gide , Jean Delay cite une lettre inédite qu’adressait le fameux économiste
286 en couchant avec la jolie Mériem, fille de joie, Gide avait justement essayé de normaliser ses goûts sexuels. Et l’on sait
287 aume de Dieu, l’oncle le rejetait à l’incroyance. André Gide jugea la lettre de son oncle « admirable ». Elle le condamnait certes
288 minine ne pouvait pas déplaire à l’homosexuel que Gide venait de découvrir en lui-même. Il ne trouva rien à répondre. Pourta
289 réter d’ordonner les moyens à la fin spirituelle. André Gide , connaissant les Écritures, eût aussi pu répondre à l’Oncle Charles q
91 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Esquisse d’une biographie : J. H. Retinger (1960-1961)
290 Vuillard, Bonnard et Laprade, parmi les peintres, André Gide , Arnold Bennett, Larbaud, Paul Valéry et Léon-Paul Fargue parmi les é
291 entsia parisienne de cette époque. Il a rencontré Gide dans un train entre Prague et Paris, et il note que c’est aussi dans
292 afford Cripps. (C’est d’ailleurs par Retinger que Gide et Larbaud ont connu Joseph Conrad.) En 1908, à 20 ans, il passe en S
293 aire polonaise, dans laquelle la Porte étroite de Gide est traduite en polonais avant même de paraître en volume à Paris. Ma
294 s serez jamais un écrivain ! », lui a dit un jour André Gide en riant, après avoir passé des heures à corriger le manuscrit d’un d
295 ut son aventure — comme en témoigne le Journal de Gide des 26 et 28 août 1914 — et se fait recevoir par plusieurs ministres
296 à la conclusion qu’en dépit de ce que souhaitent Charles , l’Impératrice Zita et leur entourage, la pénétration allemande dans
297 ouvrages, surtout aux débuts de sa carrière, mais Gide avait raison, il n’était pas un écrivain. Je ne connais pas d’article
92 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Première partie. Les Origines d’Hésiode à Charlemagne, (du ixe siècle av. J.-C. au xie siècle de notre ère)
298 eurs et les panégyristes du temps, presque malgré Charles , semble-t-il : car il reste attaché à l’idée à la fois romaine et chr
299 imperium mundi. Voici le prêtre Cathwulf qui loue Charles , en 775, d’avoir été choisi par Dieu pour être élevé au rang de « glo
300 r, Angilbert, gendre de l’empereur, qui décerne à Charles , en 799, les titres de « tête du monde…, cime (ou tiare) de l’Europe,
301 : Rex, pater Europæ… Cette « Europe ou règne de Charles  », Europa vel regnum Caroli comme la nomment les Annales de Fulda (fi
302 ens du nom n’est plus que rhétorique (souvenir de Charles ) ou simplement géographique ; tout cela, le plus souvent, dans un lat
93 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Sixième Partie. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — 2. Crépuscule ou nouvelle aurore ?
303 , Taine, Renan, Liszt, Nietzsche, Romain Rolland, André Gide . Ai-je besoin de dire si ce mouvement a été violemment enrayé par le
94 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Septième Partie. L’Ère des fédérations. De l’Unité de culture à l’union politique
304 , Sémiramis, Faust, Don Juan. La dernière œuvre d’ André Gide , et la plus mûre, fut un Thésée 319. C’est également de son expérien
95 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 5. Un langage commun
305 zsche, les Four Quartets d’Eliot et les romans de Gide . Il y aurait un gros livre à écrire sur cette question : dans quelle
96 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 10. Le défi du marxisme
306 aux bourgeois, aux scrupuleux, libre au camarade Gide lui-même de s’indigner : il faut ce qu’il faut. L’étatisme dictatoria
307 de nos croisés, je répète, après Berdiaev, après Gide  : la « vérité » du communisme résulte de la trahison du christianisme
97 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Troisième partie. La morale quotidienne et le climat de culture ou comment on vit dans une fédération
308 and poète français ? « Hugo, hélas ! », répondait André Gide . Le plus grand peintre suisse, c’est Ferdinand Hodler 90. Les critiqu
98 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Jean Paulhan (19-20 octobre 1968)
309 eçu ! L’on m’invita à la table des dieux. Valéry, Gide , Claudel et Saint-John Perse ! Étourdi de bonheur je répondis : Je n’
310 ophie : il veut connaître ce que peut l’homme. Et Gide , ce qu’il est. Il suffirait à Claudel de reformer sur les débris d’un
99 1969, Articles divers (1963-1969). « La lecture des Nourritures terrestres… » [réponse à un questionnaire sur l’influence d’André Gide] (printemps 1969)
311 … » [réponse à un questionnaire sur l’influence d’ André Gide ] (printemps 1969)ac ad La lecture des Nourritures terrestres à 16
312 é à la maison pour le dîner. Si j’avais rencontré Gide , en ce temps-là, je me serais sans doute évanoui d’émotion. Dix ans p
313 son « actualité » reste intéressante en ceci que Gide se persuadait que l’avenir seul lui ferait « gagner son procès en app
314 nts, mieux célébrés — et mieux oubliés tôt après… Gide n’a contesté sérieusement, des fondements de notre société, que son o
315 éponse au questionnaire suivant sur l’influence d’ André Gide  : « 1. a) Dans quelle mesure l’œuvre et la pensée de Gide vous ont-el
316  1. a) Dans quelle mesure l’œuvre et la pensée de Gide vous ont-elles influencé, b) et quels sont les aspects de sa pensée q
317 pensée qui vous paraissent les plus actuels ? 2. Gide fut de son temps un grand contestateur ; vous semble-t-il garder aujo
100 1970, Lettre ouverte aux Européens. Lettre ouverte, suite et fin
318 murmurer avec les loups, comme je le reprochais à André Gide , du temps qu’il se laissait produire dans les meetings par la « cliqu