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le dogme de l’incarnation — c’est-à-dire du vrai
Dieu
et vrai homme à la fois — fondait toute la logique antinomique, dont
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» (juin-juillet 1953)p Le thème de la mort de
Dieu
a constitué depuis la fin de la guerre la hantise d’une partie assez
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hrétiens, qui devraient savoir que l’existence de
Dieu
n’est pas affectée par une polémique locale dans le temps et dans l’e
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es agnostiques. Déjà l’on parle de mystiques sans
Dieu
, des saints sans Dieu. Malraux se demande si la mort de Dieu n’entraî
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’on parle de mystiques sans Dieu, des saints sans
Dieu
. Malraux se demande si la mort de Dieu n’entraîne pas celle de l’homm
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aints sans Dieu. Malraux se demande si la mort de
Dieu
n’entraîne pas celle de l’homme, — pensée difficile à comprendre. De
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De jeunes romanciers s’autorisent de la « mort de
Dieu
» pour s’abandonner au plaisir masochiste de décrire un monde « absur
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Mais a-t-on jamais demandé à ceux qui disent que
Dieu
est mort, ce qu’ils entendent exactement par là ? De quel Dieu s’agit
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, ce qu’ils entendent exactement par là ? De quel
Dieu
s’agit-il, en somme ? De celui qu’ils imaginent ou de celui que beauc
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ode ou de la première Personne de la Trinité ? Du
Dieu
des philosophes ou du Dieu des Prophètes ? D’une attitude psychologiq
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nne de la Trinité ? Du Dieu des philosophes ou du
Dieu
des Prophètes ? D’une attitude psychologique ou d’une réalité ontolog
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oulu dire simplement : « Pour ce qui me concerne,
Dieu
n’existe plus », car il n’y aurait là rien de nouveau : on retomberai
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velle, la mauvaise nouvelle de la mort récente de
Dieu
, c’est-à-dire un anti-évangile (evangelos : la bonne nouvelle). Nous
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age en écrivant un jour ceci : « La réfutation de
Dieu
: ce n’est que le Dieu moral qui est réfuté. » (Œuvres posthumes.) To
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ceci : « La réfutation de Dieu : ce n’est que le
Dieu
moral qui est réfuté. » (Œuvres posthumes.) Tout autre est le cas de
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ophe ne porte pas, bien entendu, sur l’essence de
Dieu
et du diable, mais sur leur existence qui, selon lui, diminuerait ou
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e question d’existence réelle. Il ne faut pas que
Dieu
et le diable existent, car alors la responsabilité de l’homme en pâti
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t. La vérité n’est peut-être pas existentialiste.
Dieu
limite peut-être fortement la responsabilité — cependant réelle — de
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de l’homme. Il suffit pour que Sartre décrète que
Dieu
n’existe pas, et bien plus, qu’il est mort. D’où peut lui venir cette
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ble de répondre » (de ses actes et pensées devant
Dieu
ou devant autrui), mais au sens de « capable de décider » (de ce qu’o
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de position peu compliquées. Sartre annonçant que
Dieu
est mort nous dit seulement que l’homme doit refuser Dieu tel que Sar
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mort nous dit seulement que l’homme doit refuser
Dieu
tel que Sartre l’imagine : gênant pour l’homme. Il n’en résulte pas q
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ne : gênant pour l’homme. Il n’en résulte pas que
Dieu
ait cessé d’exister, d’aider l’homme ou de le juger. Et dans le fait,
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qu’aujourd’hui pour affirmer qu’ils croient leur
Dieu
vivant. (Cf. les statistiques du christianisme, de l’islam et de bien
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ricale, littéralement et logiquement, la phrase «
Dieu
est mort » est un non-sens. Car où bien « Dieu » ne signifie rien — e
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« Dieu est mort » est un non-sens. Car où bien «
Dieu
» ne signifie rien — et dans ce cas il ne peut pas mourir ; ou bien i
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Si l’on tient pour problématique la révélation du
Dieu
vivant par l’Évangile, que dire de la révélation inverse que nous app
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de la nouvelle est nulle. ⁂ Reste le fait que le
Dieu
du christianisme, du judaïsme et de l’islam, le Dieu qui s’intéresse
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u du christianisme, du judaïsme et de l’islam, le
Dieu
qui s’intéresse à chaque homme (et même à chaque passereau dit l’Évan
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ile), et cela dans le détail intime de sa vie, le
Dieu
que tant de milliards d’humains souffrants ou méditants, génies ou pa
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lement dans leurs grandes et petites épreuves, le
Dieu
personnel en un mot, omniscient et omniprésent apparaît à beaucoup de
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as surprenant. C’est même aisément explicable. Un
Dieu
personnel est incroyable et absurde, en effet, dans une vue statistiq
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ter les cheveux de sa tête ! Mais à l’inverse, le
Dieu
personnel redevient non seulement croyable mais indiscutable au sens
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ecret de son cœur, dans le noyau de son esprit. «
Dieu
sensible au cœur », disait Pascal. Et de même, l’énergie fondamentale
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imaginable. De même, il est absurde de « chercher
Dieu
dans la nature » ou dans l’Histoire, ou encore dans nos préoccupation
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en réelle et distincte. Il est donc normal que le
Dieu
personnel reste l’Absurde, en dehors d’une rencontre qui ne peut avoi
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Jaspers : Nietzsche et le christianisme. 9. Car
Dieu
, même si quelqu’un croit qu’il n’est pas, reste en tout cas une réali
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des hommes vivants. p. « Une fausse nouvelle : “
Dieu
est mort” », Liberté de l’esprit, Paris, n° 41, juin-juillet 1953, p.
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is absolus qui n’avaient de comptes à rendre qu’à
Dieu
seul — mais il n’y a plus de Dieu au-dessus des nations. Le droit div
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s à rendre qu’à Dieu seul — mais il n’y a plus de
Dieu
au-dessus des nations. Le droit divin se traduit donc par le droit de
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limites, par exemple, qui est un des attributs de
Dieu
; ou celui de l’éternité, au mépris de toute vraisemblance. « La Fran
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épris des personnes ses prétentions d’Église sans
Dieu
, et réclamant non seulement la mort en masse mais la totalité de la v
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ypte, soit enfin comme dans le manichéisme, en un
Dieu
bon qui est pur esprit et un démiurge qui domine la matière et la cha
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lors une participation à la puissance légitime du
Dieu
lumineux, un « endieusement », c’est-à-dire littéralement un enthousi
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’Église catholique d’avoir inverti le nom même du
Dieu
qui est Amour. 15. Ce qui n’empêchera pas l’Église de Rome, en la pe