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Parole de
Dieu
et parole humaine, par Karl Barth (30 décembre 1933)a La théologie
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erre Maury et A. Lavanchy sous le titre Parole de
Dieu
et Parole humaine donneraient une idée sinon de la pensée barthienne
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ligion, piété, expérience religieuse, problème de
Dieu
. Il n’en faut pas plus pour que se lèvent de toutes parts de troublan
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très pieux prétextes, les ordres de la Parole de
Dieu
? « Alors que toujours, et aujourd’hui encore, la polémique de la “re
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eligion” est dirigée contre le monde qui vit sans
Dieu
, la polémique de la Bible au contraire, vise le monde religieux, qu’i
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e devient plus aigu. Le théologien doit parler de
Dieu
, son nom l’indique. De quel Dieu ? De celui que la Bible nomme l’Éter
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n doit parler de Dieu, son nom l’indique. De quel
Dieu
? De celui que la Bible nomme l’Éternel, alors que nous sommes tout e
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. Si donc la tâche du théologien est de parler de
Dieu
, il s’avère qu’en tant qu’homme il ne le peut : « Car parler de Dieu
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’en tant qu’homme il ne le peut : « Car parler de
Dieu
voudrait dire, pour toute conscience sérieuse… parler de la Parole de
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toute conscience sérieuse… parler de la Parole de
Dieu
, la parole où dieu devient homme. Nous pouvons répéter ces quatre mot
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n les répétant, nous n’avons pas dit la parole de
Dieu
, dans laquelle cette idée devient une réalité, une vérité. » À la for
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mme pécheur n’est pas « capable » de la Parole de
Dieu
. Ainsi Barth rejoint Calvin, Luther, et au-delà, jusqu’à saint Paul,
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de sa « vie religieuse », mais le don gratuit que
Dieu
fait à tout homme qui n’a plus d’autre attente. Qu’on n’aille pas cro
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tion radicale et intime de notre existence devant
Dieu
. À la suite de Kierkegaard il nous fait voir que le christianisme, c’
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de vue barthien ? Une prise au sérieux du fait de
Dieu
. Dieu n’est pas un problème, n’est pas l’objet de nos recherches, mai
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barthien ? Une prise au sérieux du fait de Dieu.
Dieu
n’est pas un problème, n’est pas l’objet de nos recherches, mais le S
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it son existence véritable que dans la parole que
Dieu
lui adresse et qui le meut. On a coutume de nommer la pensée de Barth
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et avant tout cela une théologie de la parole de
Dieu
. Insuffisance radicale de l’humanisme, du piétisme, du moralisme, du
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i est œuvre de l’homme, pour atteindre l’œuvre du
Dieu
« tout autre ». Distinction radicale entre toutes les paroles humaine
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on radicale entre toutes les paroles humaines sur
Dieu
, et la Parole qui vient de Dieu à l’homme. Universalité du rapport ét
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oles humaines sur Dieu, et la Parole qui vient de
Dieu
à l’homme. Universalité du rapport établi entre Dieu et l’homme, que
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u à l’homme. Universalité du rapport établi entre
Dieu
et l’homme, que l’homme le sache ou non, l’accepte ou non ; et par là
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d’Allemagne du 15 septembre 1933. a. « Parole de
Dieu
et parole humaine, par Karl Barth. Traduit de l’allemand par Pierre M
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t incapables par nous-mêmes — mais sur l’amour de
Dieu
pour nous. C’est Dieu qui vient à nous, impies, non point nous qui le
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mêmes — mais sur l’amour de Dieu pour nous. C’est
Dieu
qui vient à nous, impies, non point nous qui le rencontrons au terme
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révolte de l’homme contre sa condition telle que
Dieu
l’a voulue, une négation du paradoxe de l’Amour. L’universalité du dé
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duisent à des impasses tragiques ; mais voici que
Dieu
intervient, avec la réponse terrible faite à Job. Et ce sont alors d’
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agnifiques lettres sur la détresse humaine devant
Dieu
, que le héros adresse à « son muet confident », l’auteur. Peut-être a
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ed à un homme ? Parle, élève la voix, parle fort,
Dieu
peut bien parler plus fort, lui qui dispose du tonnerre. Mais le tonn
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digne de foi, de première source, une réponse de
Dieu
, qui, même si elle foudroie, est plus magnifique que les commérages e
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eur vient de pouvoir être utiles à tel endroit où
Dieu
leur dit d’aller. La chronique des rencontres miraculeuses qu’ils ont
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leur vision concrète de l’homme et de l’action de
Dieu
sur l’homme. Dans l’incroyable verbalisme de notre temps, dans cet em
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ce au crime. Elle est devenue folle par sa faute,
Dieu
seul peut la guérir. » Les marxistes n’aiment pas ce radicalisme, qui
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e témoignage, sans cesse rapportée à la foi, dont
Dieu
seul juge. John Viénot — qui vient de mourir presque en même temps qu
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un coin. C’est bien d’ailleurs. Notre part est en
Dieu
. Nous sommes citoyens des cieux. Louange à Dieu aux siècles des siècl
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n Dieu. Nous sommes citoyens des cieux. Louange à
Dieu
aux siècles des siècles. Le livre de John Viénot nous donne toute un
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e foi, êtes-vous vraiment chrétiens ? Servez-vous
Dieu
, ou bien vous servez-vous de Dieu ? Question terriblement gênante, in
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s ? Servez-vous Dieu, ou bien vous servez-vous de
Dieu
? Question terriblement gênante, insupportable. La vocation singulièr
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es croyants », c’est l’homme qui a osé l’absurde.
Dieu
lui a donné un fils, à l’âge de 70 ans. Il n’a pas ri — comme Sarah,
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me Sarah, sa femme — de ce miracle. Et maintenant
Dieu
lui commande d’offrir Isaac en sacrifice ! Abraham ne se révolte pas.
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acrifice ! Abraham ne se révolte pas. Il croit en
Dieu
, non point en sa raison humaine. Il selle son âne et s’en va vers les
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e l’offrir en exemple. Car enfin il n’a pas tué :
Dieu
l’arrête au dernier moment et lui montre un bélier prêt pour le sacri
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r prêt pour le sacrifice… On célèbre la grâce de
Dieu
qui a donné Isaac pour la seconde fois ; on ne voit, dans toute l’his
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telle quelle « en sacrifice saint et agréable » à
Dieu
. Point n’est nécessaire qu’il vous pousse des ailes ni que vous soye
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vit dans les mêmes servitudes, mais il s’attend à
Dieu
, non à lui-même ni au monde. Ainsi, chez Barth et Kierkegaard, nous t
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considérer l’homme à la fois tel qu’il est devant
Dieu
, hic et nunc, et tel qu’il est revendiqué par Dieu à la limite de ses
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ieu, hic et nunc, et tel qu’il est revendiqué par
Dieu
à la limite de ses possibilités, là où paraît la grâce, in extremis.
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a question de l’origine de sa vie, la question de
Dieu
. Tous les héros de Dostoïevski apparaissent malades, comme blessés d’
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euses « baveries », et ceux « qui se ruent contre
Dieu
d’une impétuosité enragée à la façon des frénétiques, et tombent en d
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ain d’obéissance en même temps qu’elle est don de
Dieu
; elle s’oppose donc à toute mystique qui ne serait qu’une fuite hors
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. D’autre part, l’orthodoxie chrétienne, avec son
Dieu
créateur omnipotent, omniprésent, mais silencieux, se brise contre le
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agères quelles qu’elles soient. Pour Barth, c’est
Dieu
qui met l’homme en question. M. Monod part au contraire d’une mise en
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nod part au contraire d’une mise en question de «
Dieu
» par la conscience morale de l’homme. L’opposition apparaît absolue.
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c’est Dieu le Père, révélé par le Fils, et non ce
Dieu
omnipotent du dogme. En effet, Dieu n’est pas dans la Nature, il n’en
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ls, et non ce Dieu omnipotent du dogme. En effet,
Dieu
n’est pas dans la Nature, il n’en est ni le maître ni l’auteur : voil
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accident, la terre tremble : est-ce là l’œuvre du
Dieu
d’amour dont parle l’Évangile ? « La fourmi périssant de mort violent
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t mauvais, d’un démiourgos que le Christ, fils de
Dieu
, est venu pour combattre et pour vaincre ? M. Monod le pense. Jésus,
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able du Tout-Puissant ; il a enseigné que le vrai
Dieu
s’incarnait dans un crucifié vaincu ». Par une espèce de paradoxe — p
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travail » une réaffirmation du dogme trinitaire :
Dieu
est un X qui ne se révèle à l’homme comme le Père que par son incarna
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tous les croyants : « Emmanuel ! » qui signifie :
Dieu
avec nous ! Est-il vraiment indispensable, est-il même permis au chré
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ation par la foi, qui est don gratuit et œuvre de
Dieu
seul en nous ; opposition de la justice donnée par Dieu à la justice
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eul en nous ; opposition de la justice donnée par
Dieu
à la justice acquise par nos mérites ; opposition de la Parole vivant
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moyen terme entre les règnes en guerre ouverte du
Dieu
de la foi et du Prince de ce monde ; nécessité du témoignage, et du t
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la véritable action de l’homme entre les mains de
Dieu
. À cet égard, il n’est nullement exagéré de voir dans le Traité du se
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est pas dans l’homme, mais dans l’acte par lequel
Dieu
le choisit, substituant à un destin fatal une vocation d’un tout autr
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t au contraire la Providence, la personne même de
Dieu
, éternellement active, et qui nous aime. Il faut choisir. Mais le cho
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d’un engagement humain librement consenti devant
Dieu
; un anneau nuptial retrouvé. Le premier tome — L’Anneau des Löwenskö
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il lui a crié qu’il n’épouserait qu’une femme que
Dieu
lui aurait désignée. La première qu’il croisera en allant au village,
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pas, car il est entendu que la femme désignée par
Dieu
doit venir à sa rencontre. Un peu plus loin, il entend chanter : c’es
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contré un ours ! » C’est Anna Svärd, la femme que
Dieu
lui envoie, qu’il épousera envers et contre tous. Elle ne sait ni lir
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n de l’homme que je place le point d’insertion de
Dieu
. Je suis tout à fait opposé aux doctrines providentialistes qui font
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pposé aux doctrines providentialistes qui font de
Dieu
un Jéhovah jugeant et agissant de l’extérieur. Dieu est en l’homme. E
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eu un Jéhovah jugeant et agissant de l’extérieur.
Dieu
est en l’homme. En 1935, il est nommé lecteur à l’Université de Franc
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hrétienne en la valeur égale de tout homme devant
Dieu
, quelle que soit sa nation, sa couleur ou sa race. L’Égypte ancienne
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, ni hommes ni femmes, car vous êtes tous fils de
Dieu
, vous êtes tous un en Jésus-Christ. »), cette conception devait seule
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rès cela on ne peut rien lui demander de plus. Et
Dieu
? Je publierai peut-être un livre qui aura comme titre « Dieu », entr
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blierai peut-être un livre qui aura comme titre «
Dieu
», entre guillemets, ces guillemets voulant dire que je ne donne pas
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, ces guillemets voulant dire que je ne donne pas
Dieu
comme quelque chose dont chacun sait de quoi il s’agit, mais que j’in
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des centaines de pages de notes sur ce que ce mot
Dieu
peut évoquer pour l’esprit d’un homme du xxe siècle, moi, par exempl
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r de faire croire aux gens que pour moi croire en
Dieu
est bien, ne pas y croire est mal, et vice versa. Pour être complètem
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’éprouve autant de difficultés à ne pas croire en
Dieu
qu’à y croire, et ce n’est pas peu dire. Cela veut peut-être dire que
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j’en reviens toujours finalement, c’est à ceci :
Dieu
, c’est le sens. S’il n’y a pas de Dieu, il n’y a pas de sens. Certain
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t à ceci : Dieu, c’est le sens. S’il n’y a pas de
Dieu
, il n’y a pas de sens. Certains savants aujourd’hui disent qu’ils ne
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total. Si, au contraire, j’entre dans le monde où
Dieu
existe, alors il y a un sens, il y a quelque chose qui va d’un arrièr
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arrière à un avant. Si vous voulez, je pense que
Dieu
n’est pas une cause au début de tout mais qu’il est une cause finale
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à discuter sur l’existence ou la non-existence de
Dieu
étant donné que nous savons la place infime que nous tenons dans l’un