1 1933, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Parole de Dieu et parole humaine, par Karl Barth (30 décembre 1933)
1 Parole de Dieu et parole humaine, par Karl Barth (30 décembre 1933)a La théologie
2 erre Maury et A. Lavanchy sous le titre Parole de Dieu et Parole humaine donneraient une idée sinon de la pensée barthienne
3 ligion, piété, expérience religieuse, problème de Dieu . Il n’en faut pas plus pour que se lèvent de toutes parts de troublan
4 très pieux prétextes, les ordres de la Parole de Dieu  ? « Alors que toujours, et aujourd’hui encore, la polémique de la “re
5 eligion” est dirigée contre le monde qui vit sans Dieu , la polémique de la Bible au contraire, vise le monde religieux, qu’i
6 e devient plus aigu. Le théologien doit parler de Dieu , son nom l’indique. De quel Dieu ? De celui que la Bible nomme l’Éter
7 n doit parler de Dieu, son nom l’indique. De quel Dieu  ? De celui que la Bible nomme l’Éternel, alors que nous sommes tout e
8 . Si donc la tâche du théologien est de parler de Dieu , il s’avère qu’en tant qu’homme il ne le peut : « Car parler de Dieu
9 ’en tant qu’homme il ne le peut : « Car parler de Dieu voudrait dire, pour toute conscience sérieuse… parler de la Parole de
10 toute conscience sérieuse… parler de la Parole de Dieu , la parole où dieu devient homme. Nous pouvons répéter ces quatre mot
11 n les répétant, nous n’avons pas dit la parole de Dieu , dans laquelle cette idée devient une réalité, une vérité. » À la for
12 mme pécheur n’est pas « capable » de la Parole de Dieu . Ainsi Barth rejoint Calvin, Luther, et au-delà, jusqu’à saint Paul,
13 de sa « vie religieuse », mais le don gratuit que Dieu fait à tout homme qui n’a plus d’autre attente. Qu’on n’aille pas cro
14 tion radicale et intime de notre existence devant Dieu . À la suite de Kierkegaard il nous fait voir que le christianisme, c’
15 de vue barthien ? Une prise au sérieux du fait de Dieu . Dieu n’est pas un problème, n’est pas l’objet de nos recherches, mai
16 barthien ? Une prise au sérieux du fait de Dieu. Dieu n’est pas un problème, n’est pas l’objet de nos recherches, mais le S
17 it son existence véritable que dans la parole que Dieu lui adresse et qui le meut. On a coutume de nommer la pensée de Barth
18 et avant tout cela une théologie de la parole de Dieu . Insuffisance radicale de l’humanisme, du piétisme, du moralisme, du
19 i est œuvre de l’homme, pour atteindre l’œuvre du Dieu « tout autre ». Distinction radicale entre toutes les paroles humaine
20 on radicale entre toutes les paroles humaines sur Dieu , et la Parole qui vient de Dieu à l’homme. Universalité du rapport ét
21 oles humaines sur Dieu, et la Parole qui vient de Dieu à l’homme. Universalité du rapport établi entre Dieu et l’homme, que
22 u à l’homme. Universalité du rapport établi entre Dieu et l’homme, que l’homme le sache ou non, l’accepte ou non ; et par là
23 d’Allemagne du 15 septembre 1933. a. « Parole de Dieu et parole humaine, par Karl Barth. Traduit de l’allemand par Pierre M
2 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). L’Humanité de Jésus d’après Calvin, par Max Dominicé (24 mars 1934)
24 t incapables par nous-mêmes — mais sur l’amour de Dieu pour nous. C’est Dieu qui vient à nous, impies, non point nous qui le
25 mêmes — mais sur l’amour de Dieu pour nous. C’est Dieu qui vient à nous, impies, non point nous qui le rencontrons au terme
3 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Quelques œuvres et une biographie de Kierkegaard (26 mai 1934)
26 révolte de l’homme contre sa condition telle que Dieu l’a voulue, une négation du paradoxe de l’Amour. L’universalité du dé
27 duisent à des impasses tragiques ; mais voici que Dieu intervient, avec la réponse terrible faite à Job. Et ce sont alors d’
28 agnifiques lettres sur la détresse humaine devant Dieu , que le héros adresse à « son muet confident », l’auteur. Peut-être a
29 ed à un homme ? Parle, élève la voix, parle fort, Dieu peut bien parler plus fort, lui qui dispose du tonnerre. Mais le tonn
30 digne de foi, de première source, une réponse de Dieu , qui, même si elle foudroie, est plus magnifique que les commérages e
4 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Le mouvement des groupes — Kagawa (4 août 1934)
31 eur vient de pouvoir être utiles à tel endroit où Dieu leur dit d’aller. La chronique des rencontres miraculeuses qu’ils ont
32 leur vision concrète de l’homme et de l’action de Dieu sur l’homme. Dans l’incroyable verbalisme de notre temps, dans cet em
33 ce au crime. Elle est devenue folle par sa faute, Dieu seul peut la guérir. » Les marxistes n’aiment pas ce radicalisme, qui
5 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Une histoire de la Réforme en France (15 décembre 1934)
34 e témoignage, sans cesse rapportée à la foi, dont Dieu seul juge. John Viénot — qui vient de mourir presque en même temps qu
35 un coin. C’est bien d’ailleurs. Notre part est en Dieu . Nous sommes citoyens des cieux. Louange à Dieu aux siècles des siècl
36 n Dieu. Nous sommes citoyens des cieux. Louange à Dieu aux siècles des siècles. Le livre de John Viénot nous donne toute un
6 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Kierkegaard, Dostoïevski, Barth (23 février 1935)
37 e foi, êtes-vous vraiment chrétiens ? Servez-vous Dieu , ou bien vous servez-vous de Dieu ? Question terriblement gênante, in
38 s ? Servez-vous Dieu, ou bien vous servez-vous de Dieu  ? Question terriblement gênante, insupportable. La vocation singulièr
39 es croyants », c’est l’homme qui a osé l’absurde. Dieu lui a donné un fils, à l’âge de 70 ans. Il n’a pas ri — comme Sarah,
40 me Sarah, sa femme — de ce miracle. Et maintenant Dieu lui commande d’offrir Isaac en sacrifice ! Abraham ne se révolte pas.
41 acrifice ! Abraham ne se révolte pas. Il croit en Dieu , non point en sa raison humaine. Il selle son âne et s’en va vers les
42 e l’offrir en exemple. Car enfin il n’a pas tué : Dieu l’arrête au dernier moment et lui montre un bélier prêt pour le sacri
43 r prêt pour le sacrifice… On célèbre la grâce de Dieu qui a donné Isaac pour la seconde fois ; on ne voit, dans toute l’his
44 telle quelle « en sacrifice saint et agréable » à Dieu . Point n’est nécessaire qu’il vous pousse des ailes ni que vous soye
45 vit dans les mêmes servitudes, mais il s’attend à Dieu , non à lui-même ni au monde. Ainsi, chez Barth et Kierkegaard, nous t
46 considérer l’homme à la fois tel qu’il est devant Dieu , hic et nunc, et tel qu’il est revendiqué par Dieu à la limite de ses
47 ieu, hic et nunc, et tel qu’il est revendiqué par Dieu à la limite de ses possibilités, là où paraît la grâce, in extremis.
48 a question de l’origine de sa vie, la question de Dieu . Tous les héros de Dostoïevski apparaissent malades, comme blessés d’
7 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Trois traités de Jean Calvin (20 juillet 1935)
49 euses « baveries », et ceux « qui se ruent contre Dieu d’une impétuosité enragée à la façon des frénétiques, et tombent en d
8 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Les mystiques allemands du xiiie au xixe siècle, par Jean Chuzeville (2 novembre 1935)
50 ain d’obéissance en même temps qu’elle est don de Dieu  ; elle s’oppose donc à toute mystique qui ne serait qu’une fuite hors
9 1936, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Le Problème du bien (12 septembre 1936)
51 . D’autre part, l’orthodoxie chrétienne, avec son Dieu créateur omnipotent, omniprésent, mais silencieux, se brise contre le
52 agères quelles qu’elles soient. Pour Barth, c’est Dieu qui met l’homme en question. M. Monod part au contraire d’une mise en
53 nod part au contraire d’une mise en question de «  Dieu  » par la conscience morale de l’homme. L’opposition apparaît absolue.
54 c’est Dieu le Père, révélé par le Fils, et non ce Dieu omnipotent du dogme. En effet, Dieu n’est pas dans la Nature, il n’en
55 ls, et non ce Dieu omnipotent du dogme. En effet, Dieu n’est pas dans la Nature, il n’en est ni le maître ni l’auteur : voil
56 accident, la terre tremble : est-ce là l’œuvre du Dieu d’amour dont parle l’Évangile ? « La fourmi périssant de mort violent
57 t mauvais, d’un démiourgos que le Christ, fils de Dieu , est venu pour combattre et pour vaincre ? M. Monod le pense. Jésus,
58 able du Tout-Puissant ; il a enseigné que le vrai Dieu s’incarnait dans un crucifié vaincu ». Par une espèce de paradoxe — p
59 travail » une réaffirmation du dogme trinitaire : Dieu est un X qui ne se révèle à l’homme comme le Père que par son incarna
60 tous les croyants : « Emmanuel ! » qui signifie : Dieu avec nous ! Est-il vraiment indispensable, est-il même permis au chré
10 1937, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Luther contre Érasme (19 juin 1937)
61 ation par la foi, qui est don gratuit et œuvre de Dieu seul en nous ; opposition de la justice donnée par Dieu à la justice
62 eul en nous ; opposition de la justice donnée par Dieu à la justice acquise par nos mérites ; opposition de la Parole vivant
63 moyen terme entre les règnes en guerre ouverte du Dieu de la foi et du Prince de ce monde ; nécessité du témoignage, et du t
64 la véritable action de l’homme entre les mains de Dieu . À cet égard, il n’est nullement exagéré de voir dans le Traité du se
65 est pas dans l’homme, mais dans l’acte par lequel Dieu le choisit, substituant à un destin fatal une vocation d’un tout autr
66 t au contraire la Providence, la personne même de Dieu , éternellement active, et qui nous aime. Il faut choisir. Mais le cho
11 1937, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Selma Lagerlöf, conteur de légende (3 juillet 1937)
67 d’un engagement humain librement consenti devant Dieu  ; un anneau nuptial retrouvé. Le premier tome — L’Anneau des Löwenskö
68 il lui a crié qu’il n’épouserait qu’une femme que Dieu lui aurait désignée. La première qu’il croisera en allant au village,
69 pas, car il est entendu que la femme désignée par Dieu doit venir à sa rencontre. Un peu plus loin, il entend chanter : c’es
70 contré un ours ! » C’est Anna Svärd, la femme que Dieu lui envoie, qu’il épousera envers et contre tous. Elle ne sait ni lir
12 1963, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Mais qui est donc Denis de Rougemont (7 novembre 1963)
71 n de l’homme que je place le point d’insertion de Dieu . Je suis tout à fait opposé aux doctrines providentialistes qui font
72 pposé aux doctrines providentialistes qui font de Dieu un Jéhovah jugeant et agissant de l’extérieur. Dieu est en l’homme. E
73 eu un Jéhovah jugeant et agissant de l’extérieur. Dieu est en l’homme. En 1935, il est nommé lecteur à l’Université de Franc
13 1970, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Les prophètes de la décadence (24 septembre 1970)
74 hrétienne en la valeur égale de tout homme devant Dieu , quelle que soit sa nation, sa couleur ou sa race. L’Égypte ancienne
75 , ni hommes ni femmes, car vous êtes tous fils de Dieu , vous êtes tous un en Jésus-Christ. »), cette conception devait seule
14 1970, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Denis de Rougemont : l’amour et l’Europe en expert (24 décembre 1970)
76 rès cela on ne peut rien lui demander de plus. Et Dieu  ? Je publierai peut-être un livre qui aura comme titre « Dieu », entr
77 blierai peut-être un livre qui aura comme titre «  Dieu  », entre guillemets, ces guillemets voulant dire que je ne donne pas
78 , ces guillemets voulant dire que je ne donne pas Dieu comme quelque chose dont chacun sait de quoi il s’agit, mais que j’in
79 des centaines de pages de notes sur ce que ce mot Dieu peut évoquer pour l’esprit d’un homme du xxe siècle, moi, par exempl
80 r de faire croire aux gens que pour moi croire en Dieu est bien, ne pas y croire est mal, et vice versa. Pour être complètem
81 ’éprouve autant de difficultés à ne pas croire en Dieu qu’à y croire, et ce n’est pas peu dire. Cela veut peut-être dire que
82 j’en reviens toujours finalement, c’est à ceci : Dieu , c’est le sens. S’il n’y a pas de Dieu, il n’y a pas de sens. Certain
83 t à ceci : Dieu, c’est le sens. S’il n’y a pas de Dieu , il n’y a pas de sens. Certains savants aujourd’hui disent qu’ils ne
84 total. Si, au contraire, j’entre dans le monde où Dieu existe, alors il y a un sens, il y a quelque chose qui va d’un arrièr
85 arrière à un avant. Si vous voulez, je pense que Dieu n’est pas une cause au début de tout mais qu’il est une cause finale
86 à discuter sur l’existence ou la non-existence de Dieu étant donné que nous savons la place infime que nous tenons dans l’un