1 1939, Nicolas de Flue. PROLOGUE
1 PROLOGUE Le chœur. Au nom du Dieu saint, juste et fort Qui règne seul sur nos terres et nos âmes Éterne
2 homme s’est dressé Prêtez l’oreille ! Témoin de Dieu dans le fracas de la colère. Là-bas, tous crient : Ensemble ! Ense
2 1939, Nicolas de Flue. ACTE PREMIER.
3 z, dansez, sonnez sonnailles — De nos travaux que Dieu protège Sonnez les merveilles ! (Dorothée apparaît sur le seuil, un
4 cer à main armée un lieu consacré par l’Église. À Dieu ne plaise que je trahisse jamais le Pacte. 1er officier. —  Et si
5 est dans le Pacte que nous avons conclu au nom de Dieu . 3e officier. —  Tu es fou, Nicolas, avec ton Pacte ! À la guerre
6 ns et nos enfants grandissent dans le bonheur que Dieu nous donne. Qu’aurions-nous donc à désirer de plus ? Nicolas. —  V
7 est une étrange tentation ! Je ne sais pas ce que Dieu veut de moi. J’ai prié et jeûné longtemps. Rien n’y fait. Je suis dan
8 s. Nicolas (avec difficulté).  —  Je crois que Dieu veut que je quitte maintenant… cette maison — et nos enfants, — et to
9 toi… Pour aller vivre seul… comme un ermite… avec Dieu seul… Dorothée (faiblement). —  Mon Dieu ! Nicolas. —  Longtemp
10 chère femme, j’ai lutté contre moi-même et contre Dieu . Je redoutais cette heure où il faut te parler ! Elle m’angoissait pl
11 te sur le seuil, regarde Nicolas.) Le chœur. Ô Dieu , ton serviteur élève la voix dans les ténèbres. Écoute-le ! Détourne
12 èbres. Écoute-le ! Détourne le Malin qui rôde ! Ô Dieu … (Pendant la prière qui suit, — « Gebetlein » — le chœur continue de
13 lards. —  Puisque tu t’es donné tout entier à ton Dieu , je te promets que dans vingt ans tu seras délivré des peines de ce m
14 t. Dorothée. —  Où iras-tu ? Nicolas. —  Où Dieu voudra. Dorothée. —  Ô Claus ! Ta famille, tes enfants ! Nicola
15 ! Nicolas. —  Quiconque aura quitté à cause de Dieu sa maison, ou sa femme, ou ses enfants, il recevra bien davantage dan
16 orothée. —  Mais tu es mon mari, Nicolas ! Ce que Dieu lui-même a uni, l’homme ne peut pas le séparer ! Nicolas. —  Ce qu
17 me ne peut pas le séparer ! Nicolas. —  Ce que Dieu a uni, Dieu peut le séparer. Un jour, plus tard, nous comprendrons.
18 as le séparer ! Nicolas. —  Ce que Dieu a uni, Dieu peut le séparer. Un jour, plus tard, nous comprendrons. (Ils dispara
19 rifice, noire la nuit, et la voie solitaire. Mais Dieu pourvoit au soin de ceux qui l’aiment. Ô femme ! entends la voix des
20 acrifice, mille et mille garderont ce bonheur que Dieu t’arrache ! Voici, tu cèdes à la grâce sévère. Alleluia ! Dieu pourvo
21 e ! Voici, tu cèdes à la grâce sévère. Alleluia ! Dieu pourvoira ! Scène ix. (Nicolas et Dorothée reparaissent. Nicol
22 tient un bâton. Ils s’embrassent.) Nicolas. —  Dieu t’a fait cette grâce, ô femme, tu l’acceptes ! Dorothée. —  Je ne
23 ennemis ont reculé quand j’ai crié ! Je sais que Dieu me défendra ! Car il a délivré mon âme de la mort. Il garantit mon pi
24 es enfants ! Chante, ô peuple des bergers ! Louez Dieu sur la face des glaciers Louez Dieu dans les gorges noires Louez Dieu
25 rgers ! Louez Dieu sur la face des glaciers Louez Dieu dans les gorges noires Louez Dieu dans le cirque des rochers Louez Di
26 glaciers Louez Dieu dans les gorges noires Louez Dieu dans le cirque des rochers Louez Dieu dans le bruit des torrents ! Te
27 oires Louez Dieu dans le cirque des rochers Louez Dieu dans le bruit des torrents ! Terre et cieux, peuple, d’un seul cœur L
3 1939, Nicolas de Flue. ACTE II.
28 Un des pèlerins. —  On nous appelle les Amis de Dieu , ou les Sauvages. Nous sommes venus d’Alsace, pour voir le frère Clau
29 imez ! Le jour est commencé, la nuit évanouie Que Dieu en soit loué et par nous célébré. Quelques voix. La nuit s’en v
30 Le vieil homme (d’une voix forte). —  Je viens de Dieu . Nicolas. —  Et que veux-tu ? Le vieil homme. —  Tout ce que to
31 ps. Un jour nous en aurons besoin. Nicolas. —  Dieu le veuille ! Chœur céleste. Dieu l’a voulu, le temps vient Nicol
32 Nicolas. —  Dieu le veuille ! Chœur céleste. Dieu l’a voulu, le temps vient Nicolas que rien ne tient ! Celui-là peut c
33 tout donné. Vois : le pauvre t’a quitté Mais ton Dieu t’a visité. Que la paix soit avec vous Par Jésus au nom très doux.
34 . —  Un signe heureux et un avertissement ! Quand Dieu nous envoie tel message, cela veut dire que la journée s’annonce dure
35 que jamais… L’ermite a fui le monde pour trouver Dieu . Et voici que le monde à présent vient à lui ! Scène iii. Un
36 elever et qui s’approche). —  Bénis soyez-vous de Dieu , chers pères et frères. Pourquoi êtes-vous venus dans cette solitude 
37 Nicolas. —  Vous avez perdu l’un et l’autre ! Dieu me pardonne si je me suis jamais vanté de ne prendre aucun aliment !
38 elle merveille est-elle possible ? Nicolas. —  Dieu le sait, et les humbles le croient. Notre Seigneur n’a-t-il pas dit :
39 Nicolas (aux pèlerins). —  Bénis soyez-vous de Dieu , chers frères et sœurs. D’où venez-vous ? Le 1er pèlerin. —  Nous
40 lors vous serez invincibles. Quand le pauvre loue Dieu et vit de sa parole, la victoire sur le monde est à lui ! Le pèler
41 icolas. —  Je reste ici. Ici, je vous aiderai. Si Dieu le veut, j’écarterai la guerre de nos cantons où vous avez trouvé ref
42 Et souvenez-vous qu’un plus pauvre que vous loue Dieu et lui rend grâce de ses dons ! (Les pèlerins descendent par la droi
43 arlez, seigneurs, et je vous répondrai, au nom de Dieu qui nous entend, et de mon peuple qui m’écoute. Hornek. —  L’emper
44 c’est la chose, c’est la réalité miraculeuse que Dieu seul fait régner parmi nous ! (Un temps.) Dieu seul et non pas nos ca
45 ue Dieu seul fait régner parmi nous ! (Un temps.) Dieu seul et non pas nos calculs. (Un temps.) Deux alliances, pour nous ch
46 ûre : l’alliance des cantons entre eux, au nom de Dieu . Si nous gardons le Pacte, nulle puissance, et pas même le duc Téméra
47 —  Ce ne serait pas moi qui le dirais, ce mot, ni Dieu par moi, mais le Tentateur exécrable ! (Il crie.) Confédérés ! Conféd
48 .) Heure maudite et cruelle misère ! Nicolas ! Dieu nous abandonne ! Chœur des français. Répondez ! Répondez !
49 d’orage, oh ! oh ! oh !… Ne cesse pas d’implorer Dieu pour nous ! (Brusque fanfare, finissant sur quelques notes perçantes
4 1939, Nicolas de Flue. ACTE III.
50 nce est faite pour notre seule défense, au nom de Dieu , et non pas pour vos folles conquêtes au nom du diable qui s’appelle
51 le curé, il est sorti. Dorothée (criant). —  Ô Dieu  ! Mes fils ! Ô seul espoir, tout est perdu ! (Nuit. À droite du plan
52 te-nous, reviens à nous ! Ne cesse pas d’implorer Dieu pour nous ! Scène vii. (Haimo atteint le plan 3.) Haimo. — 
53 œu de solitude ! Mon salut ! Haimo. —  Ô ! que Dieu même te délie ! (Il s’agenouille. Silence.) Récitatif. (Chœur à b
54 use ! Chœur céleste. Solitaire ! Solitaire ! Dieu te parle par nos voix. De ta vie le grand mystère Au matin s’éclairci
55 rie, Sacrifie ton salut ! En Jésus livrant sa vie Dieu lui-même est descendu ! Nicolas. —  Ô dure nuit du dernier sacrif
56  ! Haimo. —  Qu’a dit la voix ? Nicolas. —  Dieu lui-même est descendu ! Mon Seigneur s’est abaissé ! Ô Haimo ! j’ai t
57 ’est comme un effrayant blasphème… C’est comme si Dieu lui-même m’avait dit : Nicolas, sacrifie ton salut ! — J’obéirai, je
58 pas d’espérer ! Qu’il implore, qu’il supplie Le Dieu de paix jusqu’au jour ! Tant qu’il parle, tant qu’il prie Ô destin !
59 Nicolas. —  Ce sont là de faibles paroles, si Dieu lui-même ne les signe dans leurs cœurs ! Va, bon frère, et hâte-toi !
60 côté… (Haimo descend rapidement.) Nicolas. —  Dieu  ! Pardonne à ton serviteur ! Qu’ai-je fait ? Qui suis-je, moi, pour m
61   Députés des huit cantons, je vous adjure de par Dieu  ! vous assembler une dernière fois ! Les compagnons. —  Hou ! Hou 
62 s. —  Hou ! Hou ! Hou ! Les députés. —  De par Dieu  ! nous t’entendrons ! (Ils sortent avec Haimo. Les deux groupes armé
63 mée.) Écoute-moi, mon peuple, et je t’avertirai ! Dieu te parlait, mais toi tu suivis ton conseil. Aux penchants de ton cœur
64 ce, aux funestes paroles, Pour un instant de foi, Dieu le délivrerait, En un instant de joie renaîtrait votre paix ! (La lu
65 te la Confédération. De quoi nous rendons grâce à Dieu et à toute la Cour céleste, ainsi qu’à toi dont l’amour de la paix a
66 r, levez-vous et chantez ! Dans la paix que notre Dieu nous envoie Oui tous, encor, jubilez et riez ! Battez des mains, pe