1 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Première partie. La Voie et l’Aventure — Où les voies se séparent
1 es Parlant de l’Absolu, que certains appellent Dieu , d’autres le Soi, ou le Total, ou l’Être, Ramakrishna disait : « Il n
2 aspects variés. Christ et le Bouddha. Le Fils de Dieu , incréé, transcendant, entre dans l’immanence et dans l’Histoire, se
3 l’action du pardon, de l’amour et de la grâce de Dieu . Le fils d’un roi de ce monde quitte son palais princier pour aller d
4 é dans le premier cas d’une descente créatrice de Dieu dans l’homme ; dans le second, d’un essai de montée de l’homme vers c
5 l’Occidental au contraire, il s’agit de connaître Dieu non pas en écartant le monde manifesté, ou bien en se contentant à so
6 ses particulières, d’autant plus nous connaissons Dieu . » (Spinoza.) Ainsi se croisent les doutes, et parfois les méfiances.
7 e ramène enfin à cette opposition : panthéisme ou Dieu personnel. Car il n’est pas de personne sans un Dieu qui interpelle.
8 u personnel. Car il n’est pas de personne sans un Dieu qui interpelle. Et l’Orient ne connaît rien de tel. Soit qu’on pense
9 rien de tel. Soit qu’on pense qu’il n’y a pas de Dieu — selon le système Sankya et le bouddhisme — soit qu’on pense, selon
10 uddhisme — soit qu’on pense, selon l’Advaïta, que Dieu n’« existe » pas mais qu’il est Tout, et que le Tout ou le Réel n’est
11 stinct dans le bouddhisme. Qu’il n’y ait point de Dieu , ou que Je soit le Tout, dans les deux cas l’Autre s’évanouit ; il n’
12 la réalité du Moi, l’action de la Grâce, voire un Dieu personnel. L’idée de la « voie » ou « loi individuelle » (Svadharma)
13 e relève celui qui a dit : « Il faut que tu aimes Dieu comme non-Dieu, non-Esprit, non-Personne, non-image… un Un pur et abs
14 t pas la foule de Lourdes, même si l’on pense que Dieu reconnaîtra les siens, qu’ils se baignent vêtus ou nus. La croyance à
15 oliques et des protestants européens, qui conçoit Dieu comme le Toi de l’homme ; et l’Asie par ceux des systèmes philosophiq
2 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Première partie. La Voie et l’Aventure — Où le drame se noue
16 encement était la Parole, et la Parole était avec Dieu , et la Parole était Dieu… Et la Parole a été faite chair, et elle a h
17 et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu … Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine
18 ù commence l’Histoire, et l’Orient du Silence, où Dieu parle. Or l’Incarnation c’est le Verbe entré par la chair dans l’Hist
19 icalement dégénéré. La Bhagavad-Gita enseigne que Dieu s’incarne chaque fois que le mal surpasse le bien et commence à prédo
20 — devenue par le même geste de l’Esprit Parole de Dieu et forme humaine, indissolublement, dans la Personne du Fils. Ici pre
21 Au terme de la voie sera la Grâce, donnée par un Dieu personnel « qui nous a aimés le premier ». Et la Grâce est tout à la
22 il est constitutif et radical : le salut vient de Dieu à l’homme, il est initié par Dieu seul, et donné par une grâce pure ;
23 salut vient de Dieu à l’homme, il est initié par Dieu seul, et donné par une grâce pure ; et pourtant l’homme qui l’a reçu
24 icile : « Travaillez à votre salut… puisque c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir17. 
25 rs ». Semblablement, saint Augustin dira : « Aime Dieu et fais ce que tu voudras. » Or ces phrases invalident, du point de v
26 rochain comme de soi-même, répondant à l’amour de Dieu , remplaçant le sacré, et fondant la personne. Ces termes ne définisse
27 ret de l’homme et celui du cosmos. La foi dans un Dieu personnel dont le commandement unique est celui de l’amour : « Tu aim
28 t celui de l’amour : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton prochain comme toi-même », cette foi libère l’individu des lie
29 à la fois libre et responsable. L’Incarnation de Dieu dans l’espace et le temps, dans le corps d’un homme à telle date, att
30 èche et sur l’éternelle prescience et décision de Dieu quant au salut de chacun. 18. Hébreux, 1, 1 et 8. 19. I Cor. 10, 29
3 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — La spire et l’axe
31 nes, et particulièrement de celle du Christ, vrai Dieu et vrai homme à la fois. Le problème était le suivant : comment nomme
32 er les relations intradivines et les relations de Dieu à l’homme révélées par la venue du Christ, Dieu qui est le Père en ta
33 e Dieu à l’homme révélées par la venue du Christ, Dieu qui est le Père en tant que Créateur, le Fils en tant que Rédempteur,
34 er le transfert d’un terme dogmatique, concernant Dieu lui-même, à un niveau de réalité où ce même mot désignera le rôle soc
35 foi doit agir dans ce monde, elle reste un don de Dieu et l’homme n’en dispose pas. ⁂ Posons maintenant que le But de toute
36 essence divine et la diversité des « aspects » du Dieu révélé (Père, Fils, et Saint-Esprit) ? Ensuite, comment concilier en
37 Jésus-Christ, les deux termes, vrai homme et vrai Dieu  ? Le résultat de ce débat fondamental fut la notion de Personne divin
38 e à l’individu naturel qui reçoit une vocation de Dieu  ; puis à tout être humain considéré dans sa dignité. La dialectique p
4 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Le Château aventureux
39 de l’ordalie par le fer rouge, en arrive à duper Dieu lui-même. De fait, le xiie siècle, où la passion « naquit » avec la
40 être a pris la place de tous, et du monde, et de Dieu lui-même. Tout ici rappelle la personne, imite sa forme et reproduit
41 transcendante et par le recours direct de l’âme à Dieu . Mais qui peut en appeler des arrêts d’un Parti qui incarne la Révolu
42 is absolus qui n’avaient de comptes à rendre qu’à Dieu seul — mais il n’y a plus de Dieu au-dessus des nations. Le droit div
43 s à rendre qu’à Dieu seul — mais il n’y a plus de Dieu au-dessus des nations. Le droit divin se traduit donc par le droit de
44 limites, par exemple, qui est un des attributs de Dieu  ; ou celui de l’éternité, au mépris de toute vraisemblance. La « Fran
45 à sa débilité et qu’ainsi le salut soit donné par Dieu seul, il se jette vers des buts plus prochains et sensibles. Mouvemen
46 e de l’idole nationale. Révolte contre l’Amour de Dieu et du prochain, qui était le commandement remplaçant toute la Loi, et
47 vie sans cet appel intime. Il pense alors : c’est Dieu qui doit être trop faible pour me contraindre à l’obéissance et à l’a
48 s enfants qu’il n’a pas contraints à la vertu. Le Dieu du christianisme a laissé l’homme libre de pécher ou de croire au par
5 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’expérience du temps historique
49 n peu plus tard : « Depuis la fin des ouvrages de Dieu , c’est-à-dire depuis la création de l’homme, il ne s’est écoulé que s
50 raël. Le dialogue de Personne à personne entre le Dieu qui appelle et l’âme qui répond, libère celle-ci des décrets uniforme
51 n dans ces termes que saint Paul la présente. Que Dieu se soit manifesté comme une Personne ; par un geste sans précédent ;
52 omme à l’imprévisible, c’est-à-dire à la grâce de Dieu , mais aussi à la liberté ; il devient responsable de son temps sur la
53 ps, n’est effectif que pour celui qui croit « que Dieu peut tout à tout instant », ainsi que l’écrit Kierkegaard. Or la foi
54 un dualisme à peine voilé : il y a l’Histoire de Dieu et celle des hommes, et si la première intervient dans la seconde par
55 rer auxquelles je tiens contre le monde et contre Dieu — la négation de moi-même et du sens de ma vie. Anticiper l’avenir, c
56 à une philosophie de la liberté qui n’exclut pas Dieu … Le christianisme est la « religion » de l’homme moderne et de l’homm
57 est même intéressant de noter que l’existence de Dieu s’imposait avec une bien plus grande urgence à l’homme moderne, pour
58 ” de la foi au sens judéo-chrétien du mot (= pour Dieu tout est possible), l’homme détaché de l’horizon des archétypes et de
59 e défendre contre cette terreur que par l’idée de Dieu . En effet, c’est seulement en présupposant l’existence de Dieu qu’il
60 t, c’est seulement en présupposant l’existence de Dieu qu’il conquiert d’une part la liberté (qui lui accorde l’autonomie da
6 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’expérience de l’espace
61 it : Oh, sot, homme lent à croire et à servir ton Dieu , le Dieu de tous ! Qu’a-t-il fait de plus pour Moïse et pour David So
62 sot, homme lent à croire et à servir ton Dieu, le Dieu de tous ! Qu’a-t-il fait de plus pour Moïse et pour David Son Servite
63 ne : réponds, qui t’a affligé tant et si souvent, Dieu ou le monde ? Les privilèges et les promesses que Dieu accorde, Il ne
64 ou le monde ? Les privilèges et les promesses que Dieu accorde, Il ne les rompt pas, et Il ne dit pas non plus, après qu’Il
7 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’exploration de la matière
65 ellectuelles. Si Jésus-Christ est à la foi « vrai Dieu  » et « vrai homme » en une seule et même Personne, et si cette Person
66 la réalité de la matière et de notre chair, quand Dieu lui-même a choisi de se manifester en elles ? Il est bien vrai que le
67 ai que le but dernier de l’homme est de connaître Dieu , mais Dieu lui-même s’est rendu connaissable dans la chair. Et il est
68 ut dernier de l’homme est de connaître Dieu, mais Dieu lui-même s’est rendu connaissable dans la chair. Et il est vrai aussi
69 « dans un ardent désir la révélation des fils de Dieu … avec l’espérance qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la
70 r part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu . » Voici donc l’homme chargé d’une mission cosmique, armé par elle po
71 fronter un monde dont la réalité est attestée par Dieu , et qui attend son salut de l’homme sauvé. Il est très important que
72 important que Kepler ait écrit : « Les œuvres de Dieu sont dignes d’être contemplées. » Ne voir là qu’une phrase édifiante
73 ir la totalité du réel que dans un monde créé par Dieu . Là, toute chose, belle ou laide à notre idée, implique une intention
74 , trahit un sens, est intéressante et valable : «  Dieu est aussi présent dans l’intestin d’un pou », déclare Luther — inaugu
75 qu’elle suppose ? De la foi, qui est confiance en Dieu . Car « Si Dieu est le créateur du monde, il est désormais responsable
76  ? De la foi, qui est confiance en Dieu. Car « Si Dieu est le créateur du monde, il est désormais responsable de ce qu’est l
77 problème de la théodicée, de la justification de Dieu … provoque alors un effort passionné pour atteindre la vraie réalité d
78 en pleine connaissance de la réalité du monde. Ce Dieu qui exige la vérité absolue ne veut pas qu’on le saisisse à l’aide d’
79 t de cette tension, de cette lutte avec l’idée de Dieu jusque dans la connaissance du réel, qui pourtant vient de Dieu. […]
80 ns la connaissance du réel, qui pourtant vient de Dieu . […] Dieu n’est pas l’objet d’une foi véritable s’il ne peut pas supp
81 aissance du réel, qui pourtant vient de Dieu. […] Dieu n’est pas l’objet d’une foi véritable s’il ne peut pas supporter d’êt
82 mis en question par les faits ; et toute quête de Dieu se rend en même temps la tâche plus ardue en refusant les approches i
83 la vérité, pour la foi, ne peut être que celle de Dieu , même quand elle semble nuire au groupe, à la tribu, à leurs lois et
84 lte que ce cosmos revêt certains des attributs de Dieu . Le divin prend alors les noms les plus bizarres : il est tantôt la f
85 quoi d’autre, c’est qu’alors il est fou de penser Dieu , mais aussi de penser Liberté. Le refus qu’on oppose à ma question de
86 à l’Inconnaissable. C’est le nom de l’absence de Dieu pour l’homme. L’infini et l’omniprésence, l’ordre et son principe imm
87 es grandes religions avaient conçus comme ceux du Dieu suprême, la physique et la mathématique peuvent les transférer au Cos
88 matique peuvent les transférer au Cosmos. Mais le Dieu que prient les chrétiens est celui qui s’est fait connaître par cela
89 comme illusoire. Et c’est la seule définition de Dieu donnée par sa révélation en Jésus-Christ : « Dieu est Amour. » (Dans
90 Dieu donnée par sa révélation en Jésus-Christ : «  Dieu est Amour. » (Dans le contexte ardu que l’on vient d’explorer, le mot
91 la seule sexualité ! 58. « Je ne puis croire que Dieu joue aux dés avec le monde », disait Einstein peu de temps avant sa m
8 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’aventure technique
92 les plus spirituels d’entre les hommes concevront Dieu comme semblable à leur Bien : il sera bon, juste, parfait et immortel
93 elle priverait l’homme de sa liberté, voulue par Dieu . Le vrai problème La grande plainte du xxe siècle contre la te
94 conduit aux dictatures totalitaires. (On remplace Dieu par la Société, et l’État seul représentant la Société, il n’est plus
95 nt une Autorité suprême qui juge : si l’on refuse Dieu , ce sera la Société. C’est accepter la conception totalitaire dans so
9 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Les ambivalences du progrès
96 mme, l’Incarnation, le concept de personne. Aimer Dieu et le prochain — comme soi-même. Être au monde — comme n’en étant pas
10 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Troisième partie. Où allons-nous ? — Où l’Aventure et la Voie se rejoignent
97 rmes d’adoration que peut imaginer l’homme devant Dieu . Tous les chemins mènent à Dieu, dit en somme la Bhagavad-Gita96. Tou
98 er l’homme devant Dieu. Tous les chemins mènent à Dieu , dit en somme la Bhagavad-Gita96. Tous les chemins doivent mener à Ro
11 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Troisième partie. Où allons-nous ? — La quête sans fin
99 uis pas cette guerre civile ! Crains d’irriter le Dieu qui voit très loin ! Ainsi parle Minerve, fille de Zeus foudroyant. L