1 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — L’amour et la personne dans le monde christianisé
1 nisme est la religion de l’Amour. — Religion d’un Dieu que l’Ancien Testament définissait comme l’Être originel, le Créateur
2 ommes, et d’une manière radicalement nouvelle : «  Dieu est Amour », répète saint Jean. Religion créée par un acte de l’amour
3 t Jean. Religion créée par un acte de l’amour : «  Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… » Religion dont t
4 nique commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu , et ton prochain comme toi-même.3 » Religion qui met au premier rang
5 relations qu’il définit entre l’homme et « son » Dieu sont personnelles. Dieu est personnel. La Trinité est composée de tro
6 entre l’homme et « son » Dieu sont personnelles. Dieu est personnel. La Trinité est composée de trois Personnes. Le modèle
7 ine est donné par l’Incarnation du Christ fils de Dieu , en Jésus fils de Marie — Jésus-Christ étant à la fois « vrai Dieu et
8 ls de Marie — Jésus-Christ étant à la fois « vrai Dieu et vrai homme » selon le Credo. D’où suit immédiatement que tout homm
9 udrait être uni. Et pour que l’homme puisse aimer Dieu et tout d’abord en être aimé, il faut que Dieu soit personnel et qu’i
10 er Dieu et tout d’abord en être aimé, il faut que Dieu soit personnel et qu’il soit « tout autre » que l’homme. Et enfin pou
11 tie mystérieuse, étant « cachée avec le Christ en Dieu  », mais elle se manifeste par des actes, dans l’amour du prochain com
12 ble… 3. Cette religion de l’Amour total (amour de Dieu , de Soi et du Prochain) n’a pas de livres sacrés sur l’Amour. — Dans
13 » Lévitique, XIX, 18. « Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu , de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » Deutérono
14 Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu , de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le p
2 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Nouvelles métamorphoses de Tristan
15 pitres non terminés, ajoute : L’homme qui tend à Dieu , selon Adler, est celui qui est privé de sens communautaire — selon S
16 se Agathe) parce que je ne puis aimer les autres. Dieu et l’antisocial. Dès le début, son amour pour Ulrich a mobilisé son h
17 de l’ancienne ébauche fût devenu le « Voyage vers Dieu  » auquel font allusion plusieurs notes pour le livre. Au terme d’un p
3 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Deux princes danois. Kierkegaard et Hamlet
18 . De même qu’on ne saurait prouver l’existence de Dieu , on ne peut démontrer la nature transcendante d’une vocation. Devant
19 ’autre confessera : « C’est le Christ, le Fils de Dieu , la Deuxième Personne de la Trinité. » L’incertitude objective, telle
20 foi et sa nécessité. On ne peut que « croire » en Dieu , et l’on ne peut que « croire » une vocation, celle d’un autre, mais
21 . Car je me rendrais coupable de déloyauté envers Dieu si je prétendais avoir eu dès le début une vue d’ensemble de toute la
22 nement essaierais-je de raconter les occasions où Dieu m’a fait sentir son secours. Une chose m’est bien souvent arrivée que
23 la vraisemblance n’entre jamais en relation avec Dieu . » Si Abraham n’avait pas accepté l’invraisemblable, il ne serait jam
4 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Don Juan
24 les ont vite cédé ! Il faudra donc s’en prendre à Dieu et à son Fils. Déjà « le Dieu moral est réfuté ». Que va dire l’Autre
25 donc s’en prendre à Dieu et à son Fils. Déjà « le Dieu moral est réfuté ». Que va dire l’Autre ? C’est dans la vie du Don Ju
26 rités, l’heure de l’invitation au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pas le défi. Nietzsche attend dans la nuit dése
27 st encore l’aube de la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée, de chaque croyance, de chaque valeur, Niet
28 La Vérité est morte ! Revivra-t-elle ? Car si ce Dieu est mort, à tout jamais, il n’y a plus d’amour possible. Il faut inve
29 oire sur le temps… Mais dans le temps, disait-il, Dieu est mort. Si Dieu est mort, c’est donc qu’il a vécu ? Dieu revivra ét
30 Mais dans le temps, disait-il, Dieu est mort. Si Dieu est mort, c’est donc qu’il a vécu ? Dieu revivra éternellement ! Ains
31 mort. Si Dieu est mort, c’est donc qu’il a vécu ? Dieu revivra éternellement ! Ainsi Nietzsche devient le Tristan d’un Desti
5 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Dialectique des mythes I. Méditation au carrefour fabuleux
32 sse sur « la différence qualitative infinie entre Dieu et l’homme », qui fait des relations entre l’homme et Dieu un amour e
33 ’homme », qui fait des relations entre l’homme et Dieu un amour essentiellement malheureux. Cet amour serait même impossible
34 passion, un saut. Toute communication directe de Dieu à l’homme tuerait l’homme, c’est-à-dire tuerait en lui son pouvoir d’
35 térogènes : — sa croyance en l’altérité totale de Dieu et en l’unicité de l’amour humain ; — la « mélancolie » qui l’accable
36 « charnelle », mais dans l’égalité de tous devant Dieu . On s’étonne : cet amour général, impersonnel, et qu’on pourrait conf
37 n’est pas impie, n’est pas démon, ne provoque ni Dieu ni les hommes. Il n’est pas révolutionnaire, et n’est pas non plus gr
38 e l’amour, 1847. 31. Riens philosophiques, « Le Dieu comme maître et sauveur ». 32. Étapes, « Problèmes du mariage ». 3
6 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Dialectique des mythes II. Les deux âmes d’André Gide
39 e dans les années où il doutait de l’existence de Dieu . Mais il croyait à l’homme individuel, et cette croyance est née de l
7 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — Rudolf Kassner et la grandeur humaine
40 n tant que le péché crée une tension entre lui et Dieu . Mais le péché ne devient réalité que pour le converti ; c’est donc l
41 de l’Imagination. Et il poursuit : Le zen nie le Dieu personnel, il ne le nie pas au nom du rationalisme, oh ! pas du tout,
42 utons, penser dans toutes les directions, jusqu’à Dieu  ; il fallait donc considérer comme un grand bonheur pour lui qu’il eû
43 ait appeler Kierkegaard une géniale conception de Dieu … ou bien devrait-on le nommer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Ham
8 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — La personne, l’ange et l’absolu ou Le dialogue Occident-Orient
44 e vrai moi est l’homme nouveau, « appelé » par un Dieu personnel, donc créé par une vocation, et il ne tombe pas sous le sen
45 r son amour (Agapè) et « cachée avec le Christ en Dieu  ». (Colossiens, III, 3.) Dès les Pères grecs et le latin Boèce, à tra
46 le Christ », bien que « cachée avec le Christ en Dieu  » jusqu’à l’avènement de l’Amour ? C’est l’Ange, répond l’Iran des sp
47 Forme sous laquelle chacun des spirituels connaît Dieu est aussi la forme sous laquelle Dieu le connaît, parce qu’elle est l
48 els connaît Dieu est aussi la forme sous laquelle Dieu le connaît, parce qu’elle est la forme sous laquelle Dieu se révèle à
49 connaît, parce qu’elle est la forme sous laquelle Dieu se révèle à soi-même en lui… C’est la « part allotie » à chaque Spiri
50 itiante de l’être renouvelé qui demeure cachée en Dieu selon le christianisme, mais encore, et d’une manière plus précise da
51 au monde de Lumière a sa Fravarti » — Ohrmazd, le Dieu lumineux a lui-même la sienne97. La Terre physique et tous les êtres
52 de disserter sur des notions abstruses telles que Dieu , la Vérité ; ce que zen demande au disciple, c’est de voir sa propre
53 rai moi est toujours suscité par l’amour même : «  Dieu nous a aimés le premier ». Pour le chrétien, c’est parce que Dieu, qu
54 s le premier ». Pour le chrétien, c’est parce que Dieu , qui est Amour, est un Dieu personnel dans sa tri-unité, que l’amour
55 tien, c’est parce que Dieu, qui est Amour, est un Dieu personnel dans sa tri-unité, que l’amour spirituel crée dans l’homme
56 qui lui est propre. » Toute personne s’origine en Dieu , qui l’a créée afin d’être connu par elle et de devenir en elle l’obj
57 l’objet de Sa propre connaissance. C’est donc en Dieu que tout amour peut reconnaître la personne de l’autre et l’aimer « c
58 — comme étant née du même amour qui m’a créé. « ( Dieu ) est celui qui dans chaque être aimé se manifeste au regard de chaque
59 us parfaits amants mystiques sont ceux qui aiment Dieu simultanément pour lui-même et pour eux-mêmes, parce que cette capaci
60 sible terrestre, la structure des relations entre Dieu , le vrai moi et le prochain reste exactement comparable, comme le son
61 problèmes de l’amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain : faute de protagonistes bien réels, ces problèmes ne
62 ue ne connaît pas l’amour, — j’entends l’amour de Dieu , de soi et du prochain, l’amour-passion, et même l’amour matrimonial.
63 iatribes d’un saint Paul annonçant la « colère de Dieu , révélée du Ciel » contre les « impudiques » et les « infâmes », cont
64 m’avertira que le Soi de l’Inde n’est pas le vrai Dieu des chrétiens, qui est personnel. On connaît les définitions. Mais je
65 r. Et tu sais bien que tu ne dois aimer que ton «  Dieu  » dans ses créatures, puisqu’il est dit de Lui qu’il est amour. — Mai
66 puisqu’il est dit de Lui qu’il est amour. — Mais Dieu pour nous est une Personne, et nous crée comme personnes bien distinc
67 À la consommation des temps, répond saint Paul, «  Dieu sera tout en tous. » Depuis six millénaires, les sages de l’Asie n’on
68 ite phrase de saint Paul au début de notre ère, «  Dieu tout en tous », d’un seul trait fulgurant décrit cette fin. Dès lors,
69 ères, dit Spinoza, d’autant plus nous connaissons Dieu . » La création tout entière, « soumise à la vanité » mais travaillée
70 un ardent désir, attend la révélation des fils de Dieu  » (Romains, 8). Et saint Justin, l’œcuménique du iie siècle, ose par
9 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — L’amour même
71 it pas conçu, ni l’être. L’amour divin, venant de Dieu , retourne à Dieu, posant en son point de réflexion et de résonance da
72 l’être. L’amour divin, venant de Dieu, retourne à Dieu , posant en son point de réflexion et de résonance dans la créature, u
73 t en chacun de ceux qui le reçoivent « le Fils de Dieu  », la part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « notre effigie »
74 être, et du devenir, et de toutes nos idées sur «  Dieu  », je n’ai jamais douté de l’amour même. J’ai pu douter jusqu’au vert
10 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — L’amour selon les évangiles
75 nent en peu de pages. Les voici. Amour divin Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique… (Luc, III, 16). L
76 mons-nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu , et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime p
77 l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu es
78 Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu . Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. … Et c
79 connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu , car Dieu est amour. … Et cet amour consiste non point en ce que nou
80 ieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. … Et cet amour consiste non point en ce que nous avons ai
81 mour consiste non point en ce que nous avons aimé Dieu , mais en ce qu’il nous a aimés le premier… Si Dieu nous a ainsi aimés
82 ieu, mais en ce qu’il nous a aimés le premier… Si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres.
83 aimer les uns les autres. Personne n’a jamais vu Dieu  ; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous. L’amo
84 vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous. L’amour parfait bannit la crainte. Si quelqu’un dit 
85 fait bannit la crainte. Si quelqu’un dit : J’aime Dieu , et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime p
86 e pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? Amour du prochain Je vous donne ce commande
87 ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu , de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le
88 eule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint (Matt., XIX, 3-6). Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne c
89 nt semblables aux anges, et qu’ils seront fils de Dieu , étant fils de la Résurrection (Luc, XX, 34-36). Ses disciples lui di
90 elle que Jésus dit alors cette phrase capitale : Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et
91 à ceux qui aiment, « car quiconque aime est né de Dieu . » 3. Le passage sur les « eunuques… à cause du Royaume » ne cesserai
11 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Misère et grandeur de saint Paul
92 ir la tête, puisqu’il est l’image de la gloire de Dieu , tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme n’a
12 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Post-scriptum
93 s impudiques n’entreront point dans le Royaume de Dieu  ». Voilà qui est simple et clair. J’entends bien que ton explication
94 impudique » au nom de l’Évangile et du Royaume de Dieu , l’oncle le rejetait à l’incroyance. André Gide jugea la lettre de so
95 rs » : — « Heureux les pauvres, car le Royaume de Dieu est à eux » et : « Il est plus facile à un chameau de passer par le t
96 iguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu . » Charles Gide était économiste. L’économie s’occupe de nos richesse
97 ux, ni les ravisseurs, n’hériteront le Royaume de Dieu . » Les impudiques sont cités en premier, les voleurs viennent ensuite