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Ier ACTE Nicolas de Flue, 50 ans, paysan.
Dorothée
, sa femme. Jean Rudi Walther Heini Dorothée Marguerite V
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IIe ACTE Nicolas de Flue, 64 ans, ermite.
Dorothée
, sa femme. le Landamman. le contremaître. l’ambassadeur de France.
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avaux que Dieu protège Sonnez les merveilles ! (
Dorothée
apparaît sur le seuil, un bébé dans les bras.) Nicolas. — Jean, do
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Walther les vaches ; Heini à Stans avec le char.
Dorothée
et Marguerite aux pommes. Catherine et Véronique à la cuisine. Marche
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bé et rentrent dans la maison.) Scène ii.
Dorothée
. — Pour la première fois, Nicolas, tu restes à la maison au lieu d’a
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Nicolas. — On pourra bientôt faire sans moi.
Dorothée
. — Tu as bien mérité ton repos. Nicolas. — Cinquante ans d’âge,
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t’en aller… À quoi vas-tu servir, maintenant ?
Dorothée
. — Comment peux-tu parler ainsi ? Tu as toujours fait tout ton devoi
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out ce que j’aimais ? C’est le mystère de ma vie,
Dorothée
. Et voici mon passé devant moi, comme un livre d’images énorme ! Les
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! Regarde ! Écoute ! Scène v. (Plan 2.)
Dorothée
. — Et maintenant, te voici dans la paix, cher époux. Nous nous aimon
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plus ? Nicolas. — Votre avenir est assuré…
Dorothée
. — Nicolas, pourquoi es-tu triste ? Chasse donc ces mauvais souvenir
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— Ce ne sont pas mes souvenirs qui me troublent,
Dorothée
. Mais tu sais bien ce que je cherche jour et nuit. Dorothée. — Oh
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s tu sais bien ce que je cherche jour et nuit.
Dorothée
. — Oh ! Tes visions encore ? Depuis longtemps tu n’avais plus parlé
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Nicolas. — Aujourd’hui, je dois t’en parler.
Dorothée
. — Parle. Nicolas. — Ma vie semble heureuse et bénie. Mais au-de
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upeau. Et voici que les cercles se resserrent ! Ô
Dorothée
, c’est une étrange tentation ! Je ne sais pas ce que Dieu veut de moi
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itude, Au désert je t’ai trouvée. Nicolas. —
Dorothée
, je sais que tu m’aimes. Alors, je te demande aujourd’hui la plus gra
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isse donner. C’est presque surhumain, je sais…
Dorothée
. — Parle, mon Nicolas. Nicolas (avec difficulté). — Je crois qu
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r vivre seul… comme un ermite… avec Dieu seul…
Dorothée
(faiblement). — Mon Dieu ! Nicolas. — Longtemps, chère femme, j’
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Je partirai si tu l’acceptes. Chœur céleste.
Dorothée
, Dorothée, Ô femme prédestinée, Par toi seule sacrifiée Mille et mill
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i si tu l’acceptes. Chœur céleste. Dorothée,
Dorothée
, Ô femme prédestinée, Par toi seule sacrifiée Mille et mille seront s
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Ô récompense éternelle De ton bonheur immolé.
Dorothée
. — Mon Dieu ! Mon Dieu ! Oh ! je ne suis qu’une pauvre femme ! Comme
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antent jusqu’à ce qu’ils soient devant la maison.
Dorothée
est rentrée.) Jean. — Ils ont bien travaillé, les gars ! Nous avon
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es filles ? Toutes. — Moi je serai maman !
Dorothée
. — Et il y a encore le tout petit, Clausi, qui ne peut rien dire… C’
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as. — Adieu ! (Ils courent tous dans la maison.
Dorothée
les suit. On les entend chanter.) Scène vii. (La nuit vient. Ni
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s la faible lumière qui en sort, on voit paraître
Dorothée
. Elle reste sur le seuil, regarde Nicolas.) Le chœur. Ô Dieu, ton
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en. Voix (du plan 3). — Nicolas ! Nicolas ! (
Dorothée
s’avance de quelques pas vers Nicolas. Nicolas lève la tête vers les
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t. Nicolas reste agenouillé un moment, tandis que
Dorothée
s’est furtivement retirée vers la maison.) Scène viii. (Nicolas
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Nicolas (sourdement, comme un gémissement). —
Dorothée
. Au secours ! (La porte s’ouvre toute grande. Dorothée s’élance vers
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ée. Au secours ! (La porte s’ouvre toute grande.
Dorothée
s’élance vers Nicolas.) Nicolas. — Oh ! Tu veillais ? Dorothée.
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ers Nicolas.) Nicolas. — Oh ! Tu veillais ?
Dorothée
. — Oui, le petit avait besoin de moi… Nicolas… pardonne-moi… j’ai vu
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Nicolas. — Aide-moi, car mon heure approche.
Dorothée
. — Quelle est cette croix qu’ils t’ont laissée ? Nicolas. — Il t
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Nicolas. — Il te faut la porter avec moi.
Dorothée
. — Ainsi, tu as pris ta décision ? Nicolas. — Je dois partir, et
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dois partir, et vous quitter. Dès cette nuit.
Dorothée
. — Où iras-tu ? Nicolas. — Où Dieu voudra. Dorothée. — Ô Cla
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— Où iras-tu ? Nicolas. — Où Dieu voudra.
Dorothée
. — Ô Claus ! Ta famille, tes enfants ! Nicolas. — Quiconque aura
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dans ce siècle, et plus tard la vie éternelle.
Dorothée
. — Mais tu es mon mari, Nicolas ! Ce que Dieu lui-même a uni, l’homm
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a ! Dieu pourvoira ! Scène ix. (Nicolas et
Dorothée
reparaissent. Nicolas a revêtu la robe grise du pèlerin, il tient un
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t’a fait cette grâce, ô femme, tu l’acceptes !
Dorothée
. — Je ne suis rien. Je t’aime. Oh ! que je ne sois plus un obstacle
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ieu. (Il l’embrasse et s’en va par la droite.)
Dorothée
(tombant à genoux sur le seuil). — Le Seigneur me l’avait donné. Le
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es Répondez à nos chants ! (Le plan 2 s’éclaire.
Dorothée
et les enfants sont sortis devant la maison.) Chœur des enfants.
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t. — Ça lui donne toujours moins à faire qu’à la
Dorothée
avec ses dix gosses ! Misère de sort ! Dire qu’il les laisse se débro
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le salut ? — Kyrie eleison ! (Silence total.)
Dorothée
(dans une lueur, à gauche du plan 2, près des coulisses). — Monsieur
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x de femme (dans la coulisse). — Qui est là ?
Dorothée
. — Dorothée, femme Nicolas. Monsieur Haimo ! Réveillez-le ! Monsieur
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ans la coulisse). — Qui est là ? Dorothée. —
Dorothée
, femme Nicolas. Monsieur Haimo ! Réveillez-le ! Monsieur Haimo ! Appe
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n’est pas là, Monsieur le curé, il est sorti.
Dorothée
(criant). — Ô Dieu ! Mes fils ! Ô seul espoir, tout est perdu ! (Nu
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la est vrai, frère Claus. Mais songe aux mères, à
Dorothée
, à tes enfants ! Toi seul peux nous sauver par ton exhortation ! N
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au plan 3. Puis volée de cloches. Les enfants et
Dorothée
viennent se ranger sur les marches conduisant au plan 2. Nicolas est
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bles : la Tätigkeit, la Tüchtigkeit de Hermann et
Dorothée
, de Wilhelm Meister, ou le Streben de Faust. Guérir de son germanisme