1 1974, Articles divers (1974-1977). Recherche pour un modèle de société européenne (février 1974)
1 Recherche pour un modèle de société européenne (février 1974)f Précisons tout d’abord les termes de mon titre. J’
2 pas du tout moral. Chercher à composer un modèle européen ne signifie pas pour moi donner l’Europe en exemple au reste du monde
3 modèle européen ne signifie pas pour moi donner l’ Europe en exemple au reste du monde, mais simplement chercher des structures
4 olitiques, adaptées aux réalités et aux finalités européennes . En second lieu, la recherche d’un modèle, signifie bien évidemment q
5 Et en troisième lieu, si l’on recherche un modèle européen , c’est que l’on ne pense pas pouvoir s’accommoder de modèles étranger
6 s. Cela ne signifie pas un instant qu’on tienne l’ Europe pour supérieure — ou inférieure — à telle autre partie du monde ; mai
7 pliqua que deux avenirs possibles s’ouvraient aux Européens  : — ou bien l’Europe prend sa retraite et tente de vivre sur son pass
8 possibles s’ouvraient aux Européens : — ou bien l’ Europe prend sa retraite et tente de vivre sur son passé culturel ; — ou bie
9 nte de vivre sur son passé culturel ; — ou bien l’ Europe s’efforce de s’assurer une position morale dominante, en se transform
10 qui serait en somme : la réponse particulière des Européens au défi de la crise de civilisation désormais déclarée à l’échelle mo
11 ens politiques, économiques ou culturels d’unir l’ Europe  ; et non plus seulement des moyens de développer le tiers-monde ; et
12 re Guerre mondiale. Destruction d’une partie de l’ Europe . Les États-Unis deviennent la première puissance mondiale. Baisse du
13 remière puissance mondiale. Baisse du moral de l’ Europe (et de la démocratie et de son prestige). Montée du communisme et de
14 nts de notre siècle, les deux fléaux majeurs de l’ Europe , je veux dire l’auto et Hitler. L’aventure totalement imprévisible de
15 re sans pétrole, et que le pétrole consommé par l’ Europe est détenu à 80 % par les pays arabes, voilà la politique mondiale et
16 lemagne, et dont il annonce le sinistre avènement européen . Sur la trace de ces maîtres, entre les deux guerres mondiales, des g
17 l’État-nation tel que nous l’avons fait, nous les Européens — mauvais Européens ! — et répandu sur toute la terre. Et avec cela,
18 e nous l’avons fait, nous les Européens — mauvais Européens  ! — et répandu sur toute la terre. Et avec cela, le principal est sin
19 ant ce qu’il s’agit de changer dans notre société européenne  : c’est le modèle stato-national. Et nous voyons dans quelle directio
20 gnement de Moscou. La souveraineté de nos nations européennes ne reste réelle qu’en tant que prétexte à refuser les mesures d’union
21 e à refuser les mesures d’union proposées au plan européen , qu’il s’agisse du rejet de la CED, ou du veto opposé par certains pa
22 région. Ceci se trouve correspondre aux réalités européennes les plus traditionnelles, les plus vivantes et les plus créatrices. C
23 Comparée à d’autres civilisations ou cultures, l’ Europe est caractérisée par une extrême diversité, due aux sources multiples
24 s à l’Est. Impossible donc de concevoir une union européenne sur un modèle stato-national, unifié et centralisé, ni en tant que li
25 raticable étant donné les réalités spécifiquement européennes , serait une fédération fondée sur des régions, plus petites que nos É
26 vel équilibre : le contenu régional de la société européenne de demain. Mais attention : les régions que je conçois et cherche à r
27 clés du modèle recherché, l’un des mots-clés de l’ Europe aussi. L’anti-Europe, c’est celle des « terribles simplificateurs » d
28 lle des dictatures totalitaires du xxe siècle. L’ Europe créatrice a toujours cultivé la complexité, qui rend justice aux cara
29 ération, et non seulement la dernière chance de l’ Europe , mais l’une des plus belles chances de l’homme en général. 13. À l’
30 canton. f. « Recherche pour un modèle de société européenne  », Documents pour l’enseignement, Genève, Bruxelles, Centre d’éducati
31 seignement, Genève, Bruxelles, Centre d’éducation européenne , n° 9-10, février 1974, p. 1-6. Précédé de la note suivante : « Confé
2 1974, Articles divers (1974-1977). L’Europe des régions (juin-juillet 1974)
32 L’ Europe des régions (juin-juillet 1974)e Le mal stato-national Il sem
33 notion de régionalisation et la construction de l’ Europe . La simultanéité de cette remise en cause est-elle purement fortuite 
34 t, les régions « remontent ». On ne fera jamais l’ Europe avec les États-nations. Donc, on la fera avec les régions. Comment vo
35 ur. Presque toutes les régions intéressantes de l’ Europe sont transfrontalières ; elles ne sont pas ethniques. Elles le sont d
36 se. Comment êtes-vous parvenu à associer l’idée d’ Europe à l’idée de région ? C’est à partir de l’idée d’Europe que je suis pa
37 e à l’idée de région ? C’est à partir de l’idée d’ Europe que je suis parvenu à l’idée de région. J’ai pensé, avec beaucoup de
38 main de la guerre, qu’il était vital de « faire l’ Europe  » comme on disait, d’arriver à une union fédérale, ou d’un autre type
39 ée, qui s’opposerait toujours à la création d’une Europe unie. D’autre part, dans la faible mesure où l’on est arrivé à abaiss
40 us faut éviter à tout prix. Je pense que faire en Europe 300 mini États-nations, au lieu de 25 États-nations serait aggraver l
41 téressantes qui sont en train de prendre forme en Europe sont transnationales, donc par-dessus les frontières. Il y a là toute
42 jourd’hui, si l’on parle tellement des régions en Europe , c’est à cause du formidable remue-ménage provoqué par la nécessité d
43 e part celle des régions, d’autre part celle de l’ Europe . C’est absolument lié. Est-il possible de construire l’Europe par une
44 t absolument lié. Est-il possible de construire l’ Europe par une association des différents États ? L’Europe des États-nations
45 rope par une association des différents États ? L’ Europe des États-nations, c’est un cercle carré, c’est une impossibilité, c’
46 s de nos États-nations prétendent vouloir faire l’ Europe . Dans ces conditions nous sommes devant un dilemme parfaitement clair
47 un dilemme parfaitement clair : ou bien on fait l’ Europe et il faut abandonner la formule des États-nations à souveraineté ill
48 Ou bien il faut avouer qu’on ne veut pas faire l’ Europe  ; et il faut savoir aussi ce que ça signifierait : la colonisation de
49 ssi ce que ça signifierait : la colonisation de l’ Europe , économiquement par l’Ouest, et politiquement par l’Est. C’est déjà e
50 t déjà en bonne partie réalisé pour le quart de l’ Europe , à l’est, qui est satellisé par les Russes, et c’est réalisé en bonne
51 s les pays colonisés. Donc les raisons de faire l’ Europe sont plus grandes que jamais. Mais les obstacles à l’union sont plus
52 verser les États-nations, ni qu’on puisse faire l’ Europe d’une manière violente ou révolutionnaire. Je pense qu’on peut renver
53 lors, que faut-il faire ? Il faut créer une autre Europe , parallèle, une Europe des réalités. À mon sens l’Europe des États-na
54  ? Il faut créer une autre Europe, parallèle, une Europe des réalités. À mon sens l’Europe des États-nations est une Europe de
55 parallèle, une Europe des réalités. À mon sens l’ Europe des États-nations est une Europe des mythes, puisqu’elle repose sur l
56 és. À mon sens l’Europe des États-nations est une Europe des mythes, puisqu’elle repose sur le mythe de la souveraineté nation
57 . Moi je demande simplement que nous fassions une Europe sur la base des réalités, et pas des mythes. Que nous ne perdions pas
58 passé révolu et que nous commencions à édifier l’ Europe sur les régions que nous devons faire, en même temps que nous chercho
59 ance à faire des régions assez vastes de « taille européenne  » ? De taille européenne ? C’est une expression sans aucune significa
60 assez vastes de « taille européenne » ? De taille européenne  ? C’est une expression sans aucune signification. On dit « tiens, c’e
61 intéressant ; maintenant tout le monde parle de l’ Europe , on va donc faire des régions de taille européenne ». Qu’est-ce que ç
62 l’Europe, on va donc faire des régions de taille européenne  ». Qu’est-ce que ça veut dire ? Quand je pousse un peu les gens qui d
63 communauté autonome, ni une pierre d’attente de l’ Europe fédérale. Quand diront-ils ce qu’elle doit être ? Ce qu’il y a de plu
64 s mais aussi beaucoup de sociétés multinationales européennes qui jouent ce rôle-là, par exemple : les pétroliers, et ça embarrasse
65 situer l’homme au centre de la société. e. « L’ Europe des régions », Sud-Est industriel et commercial, n° 350, juin-juillet
66 roduits par le chapeau suivant : « À l’heure où l’ Europe est en crise comme elle ne l’a jamais été — crise de croissance ou cr
67 Deuxième Guerre mondiale, a contribué “à mettre l’ Europe sur ses rails” en organisant notamment la conférence de La Haye en 19
68 La Haye en 1948, d’où devait sortir le Parlement européen , le Conseil de l’Europe et le Marché commun. Européen d’origine suiss
69 péen, le Conseil de l’Europe et le Marché commun. Européen d’origine suisse et plus précisément neuchâteloise, Denis de Rougemon
70 édéralisme, du régionalisme et de la construction européenne . Écrivain, Denis de Rougemont est un excellent observateur de l’Europ
71 is de Rougemont est un excellent observateur de l’ Europe et de l’Occident. L’Europe, il doit à Hitler d’en avoir saisi le géni
72 llent observateur de l’Europe et de l’Occident. L’ Europe , il doit à Hitler d’en avoir saisi le génie lorsque, contraint de qui
3 1974, Articles divers (1974-1977). Surréalisme : un jeu qui dure depuis 50 ans (7-8 septembre 1974)
73 autres artistes et écrivains surréalistes venus d’ Europe par divers chemins : Max Ernst, Matta, André Breton, le peintre suiss
74 , mais les plus étonnants datent de mon retour en Europe , lorsque je repris ce jeu dans ma maison de Ferney. Un soir, la perso
4 1974, Articles divers (1974-1977). La personne comme fondement des valeurs européennes (19 septembre 1974)
75 La personne comme fondement des valeurs européennes (19 septembre 1974)h La première table ronde, tenue à Rome, s’étai
76 nde, tenue à Rome, s’était demandé : d’où vient l’ Europe , et sur quelles bases d’unité culturelle édifier son union politique 
77 que nous inaugurons, se demande plutôt : où va l’ Europe  ? et plus exactement : où voulons-nous qu’elle aille ? Car il s’agit
78 gements survenus dans notre approche du phénomène européen , reconnaissons qu’il y a eu, aussi, la carence totale de réalisations
79 e. La crise mondiale, et la carence politique des Européens s’originent l’une et l’autre dans nos attitudes devant la nature et l
80 cace en profondeur, de quelques « lieux communs » européens qui ont sans doute orienté l’action d’hommes politiques tels que De G
81 en admettre que cela n’a pas suffi pour « faire l’ Europe  ». De cette deuxième rencontre, que devons-nous attendre ? Face à la
82 ace à la crise mondiale née de nos œuvres, à nous Européens inventeurs des machines, du DDT et de la bombe atomique, nous avons à
83 cessé de le dénoncer depuis que je m’occupe de l’ Europe . Nous voici, nous les douze invités à la table — et vous tous qui ent
84 société rénovée voulons-nous, nous autres « bons Européens  » — comme disait Nietzsche — au nom de quelles valeurs, et en vue de
85 s, dans cette affaire, que de fonder la politique européenne , et de la fonder, comme il se doit, beaucoup moins sur les expérience
86 quelles fins faut-il créer l’union des gens de l’ Europe , tels qu’ils sont, ou tels qu’ils peuvent devenir, dans une société r
87 ajorités silencieuses. Il est normal que le jeune Européen d’aujourd’hui se demande à quoi tout cela rime, et descende le crier
88 tifico-technique, quantitative. Elle est née de l’ Europe , de ses valeurs et de leurs conflits ; et des guerres aussi, dans les
89 st le vrai référentiel de l’œuvre. Pour l’homme d’ Europe , qu’il le sache ou non, le référentiel absolu, c’est la personne. Or
90 s il a posé le modèle de la pensée spécifiquement européenne , la grande idée de l’antagonisme créateur, déjà conçue par Héraclite,
91 n tension qui est vraiment l’idée formatrice de l’ Europe parce qu’elle engendre l’homme européen, à partir de l’extraordinaire
92 atrice de l’Europe parce qu’elle engendre l’homme européen , à partir de l’extraordinaire création qu’a été le concept de personn
93 braïque et chrétienne qui a formé vingt siècles d’ Europe nous dit qu’il faut aimer son prochain comme soi-même, et cela fonde
94 s aussi la condition de toute union possible de l’ Europe . J’ai dit souvent mon scepticisme à l’égard de l’Europe des États, qu
95 . J’ai dit souvent mon scepticisme à l’égard de l’ Europe des États, que j’ai nommée une « amicale des misanthropes » — quelque
96 elque chose qu’on peut dire mais non pas faire. L’ Europe que tout appelle ne pourra s’édifier que sur ce qui déborde, non seul
97 e je suis venu une fois de plus, ici, parler de l’ Europe , de son union, et de la création des régions qui rendra seule possibl
98 ue, social, culturel, économique, écologique de l’ Europe — et de l’Occident tout entier — se ramène en dernière analyse à cela
99 s. h. « La personne comme fondement des valeurs européennes  », Actes de la deuxième table ronde du Conseil de l’Europe sur « La p
5 1974, Articles divers (1974-1977). Alexandre Marc et l’invention du personnalisme (1974)
100 sont de direction communiste », à savoir commune, Europe , et la NRF …5 Voilà qui eût amusé Paulhan. (Mais après tout, si la
101 es années septante, le programme des fédéralistes européens  : La révolution [sous-entendu : personnaliste et communautaire, ou e
102 mbre 1932.) ⁂ Tout, dans ces textes, annonce « l’ Europe  », j’entends la lutte pour la fédération de l’Europe, où nous nous re
103 ope », j’entends la lutte pour la fédération de l’ Europe , où nous nous retrouverons, Marc et moi, côte à côte, dès le congrès
104 cture, c’est aussi le fait que Marc soit venu à l’ Europe par les voies du personnalisme en premier lieu, et par le fédéralisme
105 res à tout ». On peut concevoir la nécessité de l’ Europe unie en partant de la situation du monde, du rôle historique central
106 ations : et c’est en route vers l’universel que l’ Europe apparaît inévitablement, non point comme une fin en soi, mais comme u
107 ’il y a un avenir, et qu’il demeure ou redevienne européen , la pensée d’Alexandre Marc est promise à beaucoup d’avenir. 1. Cf.
108 et Alexandre Marc, Lausanne, Centre de recherches européennes , 1974, p. 51-69.
6 1974, Articles divers (1974-1977). Quelques-unes des choses curieuses qui me sont arrivées (1974)
109 hautes études internationales et celui des études européennes . Je décrivais la crise du monde occidental, en progression rapide et
7 1974, Articles divers (1974-1977). Un modèle pour l’Europe ? (1974)
110 Un modèle pour l’ Europe  ? (1974)b Les Gaulois n’avaient peur de rien sauf du tonnerre. Les
111 uisse dans le monde, ou du moins à l’échelle de l’ Europe , je me suis fait répondre en haut lieu comme dans nos journaux : « Re
112 droit de l’attitude fédéraliste, non seulement en Europe et dans le monde, mais en Suisse même. C’est ce que je voudrais marqu
113 ) excédaient les capacités de chacun de nos États européens et demandaient la mise en commun de leurs ressources. Cet exemple mér
114 et non sur des États —, ne pourra devenir modèle européen que s’il accepte de ne pas arrêter son processus aux frontières natio
115 e récrie : « Proposer notre fédéralisme à toute l’ Europe , en attendant le monde, ce serait de l’orgueil, de la jactance, pire
116 oints, nous n’aurions à offrir à nos compatriotes européens d’autres leçons que celles de nos erreurs. La seule chance de durée d
117 otre fédéralisme est dans son extension à toute l’ Europe — de proche en proche. (Et l’on peut espérer que le reste du monde fi
118 offrir et proposer à l’ensemble des peuples de l’ Europe , non pas comme on le croit généralement le modèle 1848 d’une Confédér
119 uaniers. Comment, dès lors, concevoir un exécutif européen qui ne s’appuie pas sur le relai stato-national, mais qui soit capabl
120 ment réalisable paraît préfigurée par ces agences européennes d’un type nouveau que sont dans le domaine économique la CEE, et dans
121 la monnaie, de la défense, et des relations de l’ Europe avec les autres continents. Ces agences s’occuperont des problèmes ré
122 , mais devant un parlement élu par tout le peuple européen . Enfin, pour assurer la cohérence d’une politique européenne, l’établ
123 Enfin, pour assurer la cohérence d’une politique européenne , l’établissement des priorités qui l’expriment et la juste répartitio
124 ressources communes, les responsables des agences européennes se réuniront régulièrement en un conseil exécutif européen. Cette idé
125 se réuniront régulièrement en un conseil exécutif européen . Cette idée d’un gouvernement européen n’est pas seulement, je le rép
126 l exécutif européen. Cette idée d’un gouvernement européen n’est pas seulement, je le répète, la plus rationnelle que l’on puiss
127 Or, on aura reconnu dans mon esquisse d’exécutif européen tous les traits caractéristiques de notre Conseil fédéral : indépenda
128 ncu que l’expérience suisse ne saurait offrir à l’ Europe rien de plus valable ni de mieux éprouvé que cet exemple unique au mo
129 compris, mais non l’URSS. b. « Un modèle pour l’ Europe  ? », Liberté pour détruire ?, Nouvelle Société helvétique, Annuaire 1
8 1974, Articles divers (1974-1977). Philosophie du prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco (1974)
130 e chanter la gloire du petit État dans la culture européenne , qui est née de lui. Le petit État présente sur le grand à peu près t
131 Bayreuth, Salzbourg… Toute la grande culture de l’ Europe est née de foyers locaux ou régionaux, et ne doit rien aux dimensions
132 s quelque vingt-huit États-nations qui divisent l’ Europe ont en moyenne, quant à leur tracé actuel, un peu moins de cent ans d
9 1974, Articles divers (1974-1977). À propos de Théodore Strawinsky [préface] (1974)
133 ai vécu l’un des plus hauts moments de la culture européenne . Après la création mondiale, dans le chœur de la basilique, du Cantiq
10 1975, Articles divers (1974-1977). « L’État-nation, voilà l’ennemi » (1er juillet 1975)
134 t à Berlin : « Votre point de vue est typiquement européen , mais que vaut-il pour tous ces pays neufs qui ont adopté le modèle d
135 ration ? » Deux réponses à cette objection : 1) L’ Europe a inventé l’État-nation que tous imitent. C’est à celle-là de donner
136 faire autant et plus de mal au tiers-monde qu’aux Européens . Ce n’est pas peu dire ! Il est grand temps de le dépouiller de son p
137 structure de petites régions fonctionnelles. Si l’ Europe réussit à mettre au point cette formule, à la rendre opérationnelle e
11 1975, Articles divers (1974-1977). Notre complexe de culpabilité (1975)
138 s différends. Par notre modestie, nous payons à l’ Europe blessée le tribut qu’il convient de payer à la douleur : le respect.
139 unifié dans les Ligues, puis élément d’équilibre européen , puis moyen d’empêcher l’éclatement de la Suisse en 1914, enfin doctr
140 e conscience. « Quels problèmes ? », me demande l’ Européen qui venait admirer notre libre Helvétie et qui est un peu déconcerté…
141 sme, seul régime possible d’un avenir humain de l’ Europe  ! Il est menacé, nous dit-on ? Rien de tel pour tirer un homme de ses
142 concret, venant de l’extérieur. Et de même que l’ Europe a mieux à faire que d’offrir au tiers-monde le masochisme de certains
143 onscience de l’avenir qu’elle représente pour une Europe qui n’en sait rien encore ! Je ne conçois pas d’autre remède à ses né
12 1975, Articles divers (1974-1977). Au-delà de la société industrielle (1975)
144 qui a caractérisé la société industrielle née en Europe au xixe siècle, et qui s’est épanouie au xxe jusqu’à Los Angeles et
13 1975, Articles divers (1974-1977). Suisse 1975 (1975)
145 la Suède des deux grandes guerres du xxe siècle européen , la Suisse entre dans l’après-guerre avec des sentiments mêlés de sou
146 mpense cette gêne que l’on éprouve au chevet de l’ Europe malade. Mais cette « neutralité active », comme on l’appelle aussi, n
147 Chine de Mao — démarche que la plupart des États européens n’ont pas osé faire jusqu’alors. Cependant, beaucoup de bons esprits
148 e modèle (au sens technique du terme) de l’avenir européen . Lors des premières Rencontres internationales de Genève, au début de
149 ce ce point de vue : « … dans l’avenir, ou bien l’ Europe deviendra le champ de bataille des grandes forces voisines (la Russie
150 à propos de nos voisins, s’est dissipée. Face à l’ Europe et face au monde, la situation de la Suisse s’est clarifiée : si elle
151 alité et de la coopération. La Suisse face à l’ Europe Il paraît évident que le fédéralisme de formule suisse est la solu
152 tion qui s’impose si l’on veut vraiment « faire l’ Europe  », c’est-à-dire non pas l’unifier en la forçant à l’uniformité — chos
153 s’en réclament — que par les autres peuples de l’ Europe — qui ne voient pas bien ce qu’ils pourraient en faire. Dans la parti
154 mêmes de la tâche appellent normalement. Ainsi l’ Europe prend ses racines dans le terreau de l’authentique fédéralisme suisse
155 atrices, quant aux relations entre la Suisse et l’ Europe d’abord, la Suisse et le monde ensuite. L’idée, le principe et presqu
156 té de Vienne comme étant « dans les intérêts de l’ Europe entière », veut en effet que la Suisse refuse de prendre parti entre
157 les « puissances » dont les rivalités divisent l’ Europe , mais ne veut pas du tout qu’elle se déclare neutre par rapport à l’u
158 elle se déclare neutre par rapport à l’union de l’ Europe en train de se faire. Car la Suisse ne saurait tenir balance égale en
159 aurait tenir balance égale entre les ennemis de l’ Europe et l’Europe même, dont elle fait partie. Ce serait vouloir rester neu
160 balance égale entre les ennemis de l’Europe et l’ Europe même, dont elle fait partie. Ce serait vouloir rester neutre entre le
161 malade. Toute la politique étrangère — et d’abord européenne — de la Suisse, de 1945 à 1975, s’explique par une oscillation perpét
162 en revanche notre adhésion à l’OECE (Organisation européenne de coopération économique) dès 1946, puis à la plupart des agences sp
163 crets se tissent chaque jour entre la Suisse et l’ Europe . Le simple fait de l’agrandissement des tâches économiques, sociales,
164 lle se doit donc de devenir, de proche en proche, européenne , puis mondiale. La Suisse face au monde Les tâches nouvelles qu
165 t attentive de plusieurs dizaines d’organisations européennes et internationales. Mais cela ne saurait la dispenser de choisir sa p
166 vanche, et pratiquement, l’union des peuples de l’ Europe  ; parce que cette union politique serait seule capable de faire face
167 efus du recours à la guerre ? Face aux défis de l’ Europe et du monde, c’est sur sa propre raison d’être que la Suisse d’aujour
14 1975, Articles divers (1974-1977). Le Morgarten du xxe siècle (1975)
168 l’exemple et le moteur d’une fédéralisation de l’ Europe , ai-je écrit, il y a plus de dix ans, dans La Suisse ou l’histoire d
169 nseil fédéral le modèle d’un gouvernement fédéral européen . La principale qualité du gouvernement suisse, dont les Suisses eux-m
170 us avons partiellement subi le courant régnant en Europe , qui était celui de la centralisation et de la création des grands Ét
171 e-courant de ce qui se passait dans le reste de l’ Europe . Elle est née de l’esprit des communes, au moment où ce grand mouveme
172 duire le fédéralisme dans les relations entre les Européens , et la Suisse se trouve être le seul pays qui ait traversé à peu près
173 e autonomie des communes qui devient, à l’échelle européenne , l’autonomie des régions, dans les partis de gauche autant que dans l
174 de n’importe quel savant sérieux et indépendant d’ Europe ou d’Amérique, c’est insoutenable. Le projet n’est soutenu, d’ailleur
15 1975, Articles divers (1974-1977). L’amour (1975)
175 a dominé tout le développement de la civilisation européenne , malgré quelques résistances isolées, et qu’elle constitue l’apport p
176 que de malingres témoignages de son existence en Europe , parmi lesquels on peut citer les Carmina de l’évêque Fortunat (fin d
177 ristan et Iseut de Béroul, commence à circuler en Europe . Tous les éléments de la révolution psychique composés en système dan
178 e dans le temps et l’espace, au xiie siècle de l’ Europe christianisée, le mythe révélera-t-il par ses structures mêmes le sec
179 omique dans Don Quichotte, et l’histoire du roman européen , qui semble celle d’une longue dégradation du mythe, peut être aussi
180 ires ». Dès le xive siècle, toute la littérature européenne s’est convertie au style des troubadours. De ce temps jusqu’au xxe s
181 traduit aussitôt dans la plupart des langues de l’ Europe . La cortezia y devient simple courtoisie au sens moderne. La mystique
182 entir l’amour » qui paraît désormais naturelle en Europe . L’empire du mythe tristanien sur Racine est manifeste : il explique
183 tariale. C’est en 1830 et 1848 qu’apparaissent en Europe des expressions telles qu’érotisme, sexualité, problème sexuel, dans
184 d’une période d’érotisation générale de la psyché européenne , qui ne caractérise pas seulement la Vienne de Freud, mais le Paris d
16 1976, Articles divers (1974-1977). Message de M. Denis de Rougemont (1976)
185 l’union fédérale en s’y avançant le premier ! L’ Europe des esprits et des cœurs, c’est elle qui motiva au premier chef Rober
186 lture à Genève, puis, née du Centre, la Fondation européenne présidée par S. A. R. le prince Bernhard des Pays-Bas. Dans quel espr
187 A ? Relisant le précieux recueil de textes Pour l’ Europe , réunis par lui à la fin de sa vie, je trouve ces mots qu’on ne saura
188 qui servent de titre à son deuxième chapitre : L’ Europe , avant d’être une alliance militaire ou une entité politique, doit êt
189 hapitre, je souligne cette phrase : L’unité de l’ Europe ne se fera ni uniquement ni principalement par des institutions : leu
190 je le crains. Parce qu’il n’y aurait plus même d’ Européens . t. « Message de M. Denis de Rougemont », L’Europe plus que jamais
191 ens. t. « Message de M. Denis de Rougemont », L’ Europe plus que jamais est nécessaire à la prospérité et à la sécurité : tém
192 ecueillis par l’Association Robert Schuman pour l’ Europe à l’occasion de la célébration de l’Europe du 9 mai 1950, Montigny-lè
193 pour l’Europe à l’occasion de la célébration de l’ Europe du 9 mai 1950, Montigny-lès-Metz, Association Robert Schuman pour l’E
194 tigny-lès-Metz, Association Robert Schuman pour l’ Europe , 1976, p. 20-21.
17 1976, Articles divers (1974-1977). L’Europe, l’été [préface] (1976)
195 L’ Europe , l’été [préface] (1976)u L’Europe, l’été, devient un parc immense
196 L’Europe, l’été [préface] (1976)u L’ Europe , l’été, devient un parc immense aux bosquets enchantés de musique. Du
197 rgen à Bordeaux et d’Athènes à Stockholm, toute l’ Europe en été vibre et chante, danse ou déploie les fastes de ses opéras dan
198 ques. Entre ces points extrêmes de nos diversités européennes que relient quelques heures d’avion, au cœur du continent profondémen
199 ctrice dans la grande rumeur musicale de nos étés européens  ? Si je n’en ai nommé qu’une trentaine, c’est parce qu’il s’agissait
200 c’est parce qu’il s’agissait des « grands » de l’ Europe , des mieux enracinés dans une tradition régionale mais aussi des prem
201 ce au grand ensemble culturel qu’est en réalité l’ Europe , et l’aient prouvé en s’associant sous le signe de l’union continenta
202 t bardées de frontières sourcilleuses, dans notre Europe jadis ouverte à tous vents de l’esprit et tous échanges humains. Lors
203 mondiales, au xxe siècle, ont montré ce que « l’ Europe des nations » savait faire. Au lendemain de la Seconde Guerre mondial
204 ccorder et faire entendre enfin le vrai « concert européen  » ? En fait, chacun tentait de vivre pour son compte. Quelques-uns ch
205 de coopération aux forces culturelles de toute l’ Europe à la recherche de l’union. Notre entente fut immédiate, et les plans
206 tomne de 1951. Deux mois plus tard, l’Association européenne des festivals de musique était fondée et se mettait à l’œuvre. ⁂ La m
207 ondée et se mettait à l’œuvre. ⁂ La musique est d’ Europe , en ce sens qu’elle est liée à l’Europe non seulement historiquement,
208 que est d’Europe, en ce sens qu’elle est liée à l’ Europe non seulement historiquement, dans sa genèse, mais encore essentielle
209 du complexe physico-spirituel qui a formé l’homme européen et qui le définit le mieux, quand on le compare à l’homme d’autres cu
210 té d’essence et d’existence entre la musique et l’ Europe , il résulte, d’une part, que s’occuper de l’Europe et spécialement de
211 urope, il résulte, d’une part, que s’occuper de l’ Europe et spécialement de sa culture, suppose que l’on s’occupe de la musiqu
212 plus profonde et spécifique du génie propre de l’ Europe . La musique n’aidera pas à résoudre les problèmes de l’union politiqu
213 ement, un geste de l’esprit, caractéristique de l’ Europe . Voilà pourquoi dans les domaines les plus variés de notre existence,
214 portance symbolique : l’Association des festivals européens a précédé de plusieurs années l’ouverture du Marché commun. Elle a de
215 Communauté, puisqu’elle englobe déjà seize pays d’ Europe et que ses plus grands axes joignent Athènes à Édimbourg, Grenade à H
216 inki. À partir de 1957, des festivals qui, hors d’ Europe , assurent le rayonnement de la musique et de la culture européennes o
217 ent le rayonnement de la musique et de la culture européennes ont été reçus en qualité de membres associés. Israël et Osaka ont bri
218 a majestueuse pyramide du Mont-Blanc, sommet de l’ Europe . Dans le salon du rez-de-chaussée, une trentaine de personnes sont as
219 cles qui, durant la saison prochaine, animeront l’ Europe pour la joie de centaines de milliers d’auditeurs. Nous sommes ici au
220 l’assemblée annuelle des directeurs de festivals européens . ⁂ Si l’association n’avait rien fait d’autre que d’offrir aux direct
221 é artistique tout à fait spécifique de la culture européenne . Ni dans l’Antiquité, ni dans les civilisations sacrées de l’Égypte,
222 le rôle des festivals dans la vie culturelle de l’ Europe , publiée en 1957, l’association proposait la définition suivante :
223 d’hui, bien commun et œuvre commune de la culture européenne . « L’art est l’état d’esprit d’un jour de fête », disait Flaubert. Et
224 ce livre tant d’apparitions mémorables. u. « L’ Europe , l’été [préface] », Festivals de musique européens, Lausanne, 24 Heur
225 L’Europe, l’été [préface] », Festivals de musique européens , Lausanne, 24 Heures, 1976, p. 7-12.
18 1976, Articles divers (1974-1977). Histoire et prospective de l’identité européenne (1976)
226 Histoire et prospective de l’identité européenne (1976)s Dans le champ des études européennes, quelle est votre dis
227 té européenne (1976)s Dans le champ des études européennes , quelle est votre discipline ? Quand on sent qu’on ne peut pas répond
228 n préalable, et plus sérieuse, de l’identité de l’ Europe et de ce qui motive son étude aujourd’hui. Tout le reste en dépendra,
229 d’abord mes réponses. Qu’est-ce donc pour vous, l’ Europe  ? Ce n‘est pas une réalité faite et achevée, ou bien en train de se d
230 os grandes industries. Mais vous qui traitez de l’ Europe , à quoi préparez-vous au juste ? Un institut d’études européennes pré
231 uoi préparez-vous au juste ? Un institut d’études européennes prépare des étudiants de toute provenance géographique et de toutes d
232 savoir et mieux comprendre en général ce qu’est l’ Europe comme fonction dans le Monde ; et en particulier, c’est là ma branche
233 à mieux comprendre ce que cela signifie d’être un Européen . Ce n’est pas un métier ni même une profession. C’est une manière d’ê
234 la vie. C’est une manière aussi de faire vivre l’ Europe en vivant sa culture, qui est, à mes yeux, sa profonde identité. Cett
235 otre ère. Cette culture peut périr demain, si les Européens ne la vivent plus, perdent le sens de ses valeurs créatrices. Nos gra
236 s Schaden Freude, titrent ces derniers mois : « L’ Europe agonise », « L’Europe, c’est fini ! » Comme si ceux qui écrivent ces
237 ent ces derniers mois : « L’Europe agonise », « L’ Europe , c’est fini ! » Comme si ceux qui écrivent ces slogans n’en étaient p
238 i écrivent ces slogans n’en étaient pas, de cette Europe qu’ils jugent finie ! L’agonie qu’ils annoncent, complaisants, c’est
239 , un cours sur Les Mythes formateurs de la psyché européenne . J’ai parlé des mythes grecs, puis des mythes de la Genèse, et enfin
240 ne les mène à rien », sauf à la connaissance de l’ Europe en soi et pour eux-mêmes dans le meilleur des cas. lls choisissent vi
241 eviendront plus. S’ils se cherchent et se veulent européens , ou non, ils reviennent et parfois en demandent davantage, hors progr
242 lle pas tout simplement une histoire des idées en Europe , sur l’Europe et pour l’Europe ? Oui, mais cela ne dit pas tout, il s
243 implement une histoire des idées en Europe, sur l’ Europe et pour l’Europe ? Oui, mais cela ne dit pas tout, il s’en faut ! Car
244 toire des idées en Europe, sur l’Europe et pour l’ Europe  ? Oui, mais cela ne dit pas tout, il s’en faut ! Car notre enseigneme
245 ’esprit de l’étudiant le sens de la problématique européenne , puis à formuler les problèmes du présent, enfin à leur imaginer des
246 thropologie philosophique, sur les problèmes de l’ Europe , est-ce que cela ne vous condamne pas à l’européocentrisme ? Vous en
247 ui orientent leurs recherches sur les virtualités européennes méritent l’épithète si mal vue  20 que vous citez, c’est-à-dire ramèn
248 20 que vous citez, c’est-à-dire ramènent tout à l’ Europe et à ses intérêts, dont ils font le centre de leur monde. Or à mon se
249 lieues de soupçonner le caractère spécifiquement européen de sa discipline. Or s’il est naïvement européen, il est fatal qu’il
250 européen de sa discipline. Or s’il est naïvement européen , il est fatal qu’il se comporte, objectivement, d’une manière tout eu
251 s d’amour, etc. Or ces croyances sont typiquement européennes , bien qu’erronées, comme le démontrent nos études sur l’Europe. C’est
252 qu’erronées, comme le démontrent nos études sur l’ Europe . C’est même l’une des fonctions irremplaçables de ces études que cell
253 Et je parle de mettre en garde non seulement les Européens mais les étudiants du tiers-monde qui suivent nos cours : c’est sans
254 les raisons d’être et les moyens de survivre de l’ Europe est simplement vital pour toute notre culture. Croyez-vous que l’Univ
255 f à la survie de cette culture ? 20. Mal vue en Europe surtout et par ces masochistes invétérés que sont trop souvent les in
256 invétérés que sont trop souvent les intellectuels européens . s. « Histoire et prospective de l’identité européenne », Institut u
257 éens. s. « Histoire et prospective de l’identité européenne  », Institut universitaire d’études européennes. But – Activités – Ens
258 ité européenne », Institut universitaire d’études européennes . But – Activités – Enseignements – Recherches, Genève, IUEE, 1976, p.
19 1977, Articles divers (1974-1977). La puissance et les choix (mai 1977)
259 nes de milliers de foyers dans chacun de nos pays européens , de se rendre indépendants, de se faire « Suisses », de recréer des c
260 cident , La Part du diable , Lettre ouverte aux Européens , Les Dirigeants et les finalités de la société occidentale . Il vie
261 st directeur de l’Institut universitaire d’études européennes , à Genève. »
20 1977, Articles divers (1974-1977). Du passé à l’avenir d’une région (27 juin 1977)
262 trine politique qu’illustreront au cœur même de l’ Europe , successivement, Jean-Jacques Rousseau, Germaine de Staël et Benjamin
263 dauphinois, parisiens, exilés dans maints pays d’ Europe par la révocation de l’édit de Nantes, mais gardant des relations épi
264 u’elles ne l’ont jamais été dans toute l’histoire européenne . Et que devient pendant ce temps « l’esprit romand » ? Sa dominante p
265 de Bade au nord ; 80 % de la production horlogère européenne viennent de là ! — Le triangle Belfort-Saint-Étienne-Aoste, aux début
266 densité que je crois inégalée dans le reste de l’ Europe . Frappé par ce fait, j’avais entrepris il y a quelques années une étu
21 1977, Articles divers (1974-1977). « Il faut changer de cap » (27 septembre 1977)
267 tres qui sont en train de se faire reconnaître en Europe et, à mon sens, c’est là la voie d’une union européenne possible. Mai
268 rope et, à mon sens, c’est là la voie d’une union européenne possible. Mais comment pourrions-nous aboutir à ces solutions ? Je ne
22 1977, Articles divers (1974-1977). Denis de Rougemont : le retour d’un hérétique (3 octobre 1977)
269 lué par cinq pays. Vous voyez donc comment l’idée européenne , le régionalisme et l’écologie sont, pour moi, des thèmes très étroit
270 e façon de prévenir celle-ci consiste à bâtir une Europe supranationale au sommet et régionaliste à la base… En effet, depuis
271 jacobins — déclarèrent la guerre « aux rois de l’ Europe  » parce que la guerre était devenue pour eux le seul moyen de tenir l
272 re part, au profit de pouvoirs locaux. Tant que l’ Europe n’existera pas politiquement, il n’y aura pas de régionalisme possibl
273 lisme possible. Comment expliquez-vous que l’idée européenne soit malgré tout cela si peu populaire ? Rien n’est moins sûr. Il y a
274 eag écrit un livre intitulé Vingt-huit siècles d’ Europe dans lequel je m’étais amusé à collectionner tous les textes où s’ex
275 tous les textes où s’exprimait une nostalgie de l’ Europe , depuis Hésiode jusqu’à Jean Monnet… À relire tous ces textes, on a l
276 rement à ce que vous semblez croire, l’idée d’une Europe unie n’a jamais cessé de hanter l’imagerieah populaire. Et, de nos jo
277 , qu’on le veuille ou non, c’est parce que l’idée européenne est tacitement acceptée que plus personne n’imagine qu’une guerre soi
278 ’imagine qu’une guerre soit possible entre pays d’ Europe . À la Libération, l’idée européenne — qui avait été un grand espoir d
279 ible entre pays d’Europe. À la Libération, l’idée européenne — qui avait été un grand espoir de la Résistance — aurait dû s’impose
280 vous, vous étiez résolument anticapitaliste. Or l’ Europe qui se fait aujourd’hui est une Europe taillée à la convenance des mu
281 iste. Or l’Europe qui se fait aujourd’hui est une Europe taillée à la convenance des multinationales. Si cette Europe-là se ré
282 lée à la convenance des multinationales. Si cette Europe -là se réalise, ce sera pour le plus grand profit d’un mode de product
283 ? De ce point de vue, il n’y a rien à craindre. L’ Europe des marchands ne se fera pas car son principe repose sur une idée emp
284 se, quand de Gaulle a bloqué la construction de l’ Europe , ce fut pour des raisons strictement politiques ou culturelles. On a
285 es qui nous gouvernent voulaient vraiment faire l’ Europe , ils invoqueraient, d’abord, des raisons politiques et culturelles. À
286 e ou de la betterave ? L’enthousiasme pour l’idée européenne est plutôt rare de nos jours. Même pour les « grands intellectuels »,
287 aise n’avait pas d’avenir en dehors de la culture européenne et que celle-ci ne pourrait voir le jour que si l’Europe politique de
288 et que celle-ci ne pourrait voir le jour que si l’ Europe politique devenait une réalité. J’étais ravi. Or, peu de temps après,
289 cains auraient raison de « tirer à vue » sur tout Européen qui se présenterait à eux. C’était pour le moins curieux car, d’une p
290 moins curieux car, d’une part, il affirmait que l’ Européen , en tant que tel, n’existe pas, mais dès qu’il s’adressait au tiers-m
291 tiers-monde, il accréditait l’idée d’une « nature européenne  » (comme on dit « nature humaine ») que les colonisés auraient raison
292 tre l’élection au suffrage universel du parlement européen qui affirment que l’Europe ne sera jamais qu’une modalité de l’impéri
293 iversel du parlement européen qui affirment que l’ Europe ne sera jamais qu’une modalité de l’impérialisme germano-américain, c
294 us franchement dans le processus d’une fédération européenne . Le dénoncer, comme ça, en se crispant sur son État-nation, ce n’est
295 de le conjurer, au contraire… C’est en refusant l’ Europe qu’on renforcera l’axe germano-américain. De même, c’est en refusant
296 e germano-américain. De même, c’est en refusant l’ Europe que notre vieux continent s’achemine vers les totalitarismes locaux e
297 e Esprit , — c’était sur le drame d’une jeunesse européenne qui avait été abusée par les grandes doctrines du moment. Cette jeune
298 bbentrop à l’occasion d’un congrès de la jeunesse européenne qui s’était tenu à Francfort, et auquel participèrent des gens aussi
299 nt, d’autogestion et de la nécessité de créer une Europe de la culture. Depuis quarante ans, il répète que l’État-nation porte
23 1977, Articles divers (1974-1977). Pierre Desgraupes fait le point avec Denis de Rougemont (10 octobre 1977)
300 s régions organisées dans un ensemble plus vaste. Européen d’abord, peut-être mondial plus tard. Le règne de l’État-nation dans
301 rd. Le règne de l’État-nation dans ses dimensions européennes actuelles me paraît terminé ; ce n’est pas une idée que j’ai aujourd’
302 ansfrontalière qui est le cas le plus fréquent en Europe — me paraît être le cadre le mieux adapté aux problèmes que nous avon
303 nser avec les mains et de la Lettre ouverte aux Européens y rajeunit, en les réactualisant, quelques-uns des thèmes personnali
24 1977, Articles divers (1974-1977). L’Avenir est votre affaire (11 octobre 1977)
304 humanité, l’ardent défenseur de la personne, de l’ Europe , d’une société libre et responsable, garde confiance. Du point de vue
305 u’une immense révolution se prépare dans les pays européens , chez les jeunes surtout. Des milliers de gens sont mobilisés par les
306 au sein du mouvement personnaliste. On dit que l’ Europe n’avance pas. Ce n’est pas entièrement vrai, il y a des points positi
307 ne guerre est désormais impensable entre des pays européens , ce qui représente un immense progrès par rapport au passé ! Je relèv
308 rai ensuite que trois dictatures ont disparu de l’ Europe ces dernières années, et cela sans bain de sang. Ce n’est pas rien !
25 1977, Articles divers (1974-1977). « Je suis un pessimiste actif » (17 octobre 1977)
309 tre action aujourd’hui, vos livres engagés pour l’ Europe des régions, pour l’environnement, contre le nucléaire, quelle est la
26 1977, Articles divers (1974-1977). « L’avenir, c’est notre affaire ! » (18 octobre 1977)
310 enser avec les mains (1936), Lettre ouverte aux Européens (1970), L’Avenir est entre nos mains [sic] (1977) : il y a un fil
27 1977, Articles divers (1974-1977). Au tableau d’honneur de Parents : L’Avenir est notre affaire (octobre 1977)
311 de Rougemont, écrivain suisse, pionnier de l’idée européenne , s’adresse à nous dans son dernier livre qui vient de paraître. L’Av
312 un homme à renoncer. Son acharnement à défendre l’ Europe , et à travers elle l’homme, le prouve. Déjà en 1932, lorsqu’il fonde
313 la revue Esprit, avec E. Mounier, il pense à une Europe qui naîtrait de la fédération des régions. Après la guerre, il en dev
314 plus actifs, participe à tous les grands congrès européens , devient rapporteur général au congrès de La Haye. En 1950, il fonde
315 ore il continue d’enseigner à l’Institut d’études européennes . L’Europe fut et reste sa passion parce qu’elle lui apparaît comme l’
316 d’enseigner à l’Institut d’études européennes. L’ Europe fut et reste sa passion parce qu’elle lui apparaît comme l’aboutissem
317 , dit-il. Terrible constat. Il l’explique. Dans l’ Europe du xxe siècle, le sens de la communauté est en train de disparaître,
318 n dépend d’un ensemble plus vaste, s’étendant à l’ Europe puis à l’humanité. Les gouvernements seront bien obligés de s’incl
319 ture à l’intention d’enseignants venus de toute l’ Europe , pour les rendre conscients des problèmes de l’école, de tous les men
28 1977, Articles divers (1974-1977). Demain le soleil (20 décembre 1977)
320 que rien n’est encore perdu. Fondateur du Centre européen de culture à Genève, il a écrit une trentaine d’ouvrages : Penser av
321  : Penser avec les mains , Vingt-huit siècles d’ Europe , Journal d’une époque , et le livre qui lui a apporté la célébrité
322 que je suis l’initiateur du mouvement fédéraliste européen . Que j’espère être démenti dans mes prédictions les plus désastreuses
323 Tous les mouvements de résistance dans les pays d’ Europe se sont nourris de nos idées, même en Allemagne nazie, puisque nous a
324 entre les mains de quoi détruire toute l’économie européenne et il n’est pas dit que nous ne le ferons pas. » Comment Hitler appar
29 1977, Articles divers (1974-1977). Écologie, régionalisme, fédéralisme : l’avenir selon Denis de Rougemont (30 décembre 1977)
325 dirige à Genève l’Institut universitaire d’études européennes . ⁂ L’analyse de Rougemont part de la crise que traverse aujourd’hui l
326 corollaire, la croissance urbaine ont ralenti en Europe , après tout de même que le boom industriel sans vision, ait détruit l
327 e Esprit), de la commune et vont de la région à l’ Europe . Tout le système de Rougemont est fondé sur l’autogestion politique à
328 orté l’inflation, née de la guerre du Vietnam, en Europe  : seule une union européenne pourrait tenter de résister, pas un pays
329 la guerre du Vietnam, en Europe : seule une union européenne pourrait tenter de résister, pas un pays tout seul. Alice au pays
330 te et fédéraliste, ne l’emporte pas rapidement, l’ Europe sera sans doute complètement colonisée par les États-Unis et l’URSS e
30 1977, Articles divers (1974-1977). La fonction et la structure de la ville future (décembre 1977)
331 ion, se discutaient les lois. En toutes provinces européennes , de Grenade à Riga, d’Édimbourg à Athènes, et de Palerme à Stockholm,
332 es tensions entre ces entités qui font la société européenne se concrétisent sur la place. Aujourd’hui les autos et leurs parkings
31 1977, Articles divers (1974-1977). Souvenir de 1938 (1977)
333 , les cloches de la délivrance : c’est cela que l’ Europe vient de vivre ! Nuit blanche. Trois actes se composent. Au matin j’a
334 la Tchécoslovaquie à l’Allemagne nazie laissa à l’ Europe une année de répit avant l’invasion de la Pologne en 1939. z. « Souv
32 1977, Articles divers (1974-1977). Les débuts de la construction européenne (1977)
335 Les débuts de la construction européenne (1977)x Tel qu’il se manifeste pour la première fois devant l’opin
336 nion internationale, à l’occasion du Congrès de l’ Europe réuni à La Haye en mai 1948, le projet d’union de l’Europe résulte de
337 uni à La Haye en mai 1948, le projet d’union de l’ Europe résulte de la conjonction d’au moins trois facteurs principaux, fonci
338 nd de 1932 ; Un mouvement multiforme de militants européens , issu de la Résistance, et dont l’élément le plus dynamique est l’Uni
339 , et dont l’élément le plus dynamique est l’Union européenne des fédéralistes ; Un ensemble de projets politiques plus ou moins pr
340 t à la vraie nature du phénomène, la Construction européenne . Il n’est que juste et décent d’ajouter que sans le plan Marshall, pr
341 d’ajouter que sans le plan Marshall, proposé aux Européens en 1947, rejeté par l’Est sur l’ordre de Moscou, accepté par l’Ouest,
342 s les dernières années 1940, l’Amérique a sauvé l’ Europe , généralement ingrate et souvent ricanante. Généalogie des grands d
343 rais débuts datent du premier projet d’union de l’ Europe  : Pour récupérer la Terre sainte, rédigé en 1306. Pierre Dubois, son
344 ente comme un réflexe de défense de la communauté européenne qui s’éprouve obscurément menacée, ainsi que Dante va l’écrire dans l
345 tel appellent à la « reconstruction générale de l’ Europe  ». Au xviie siècle, le moine Émeric Crucé, le duc de Sully, l’évêque
346 de Saint-Pierre publient leurs « grands desseins européens  ». Suivent dans la foulée Voltaire, Rousseau, Gibbon, Kant, Hegel, Au
347 nt-ils été « utopiques » que sur un seul sujet, l’ Europe  ? Mais les États ne font qu’accroître leur prétention à la souveraine
348 tes entre les États-nations qui se multiplient en Europe — ces parties qui se veulent chacune plus grande que le tout continen
349 uerre mondiale. L’holocauste de vingt millions d’ Européens qui s’ensuit pose des questions fondamentales à quelques bons esprits
350 re à Genève, en 1929, qu’« entre les peuples de l’ Europe doit exister une sorte de lien fédéral ». Briand charge son plus proc
351 m sur l’organisation d’un régime d’union fédérale européenne . Le texte est présenté en 1930 à la Société des Nations. On peut y li
352 vant laquelle se trouvent désormais les nations d’ Europe . Mais tout est compromis — comme le seront la CECA et plus encore la
353 t ce vocabulaire qui sera repris dans les traités européens de l’après-guerre. Mais ce qui exige alors d’être expliqué, c’est le
354 Au début de septembre 1947, à Montreux, l’Union européenne des fédéralistes convoque son premier grand congrès. Cette associatio
355 er grand congrès. Cette association des militants européens groupe un peu plus de cent-mille membres cotisants. Des délégués de m
356 ment aux débats. Tous sont issus de la Résistance européenne à l’hitlérisme, qu’ils soient français ou italiens, allemands ou holl
357 En quatre jours de congrès, le cadre de l’action européenne est posé, le but ultime bien indiqué : « L’Europe une dans un monde u
358 péenne est posé, le but ultime bien indiqué : « L’ Europe une dans un monde uni. » L’union sera faite sur le modèle du fédérali
359 chelonnés sur dix ou quinze ans. Un « plan Monnet européen est nécessaire »25 non seulement pour l’équilibre des productions fra
360 atomique, le règlement du problème agricole de l’ Europe […], sans cesse confronté avec le devenir de l’économie mondiale ». C
361 gers les uns aux autres : origine du Congrès de l’ Europe à La Haye, sur lequel nous allons revenir. Mais on imagine bien que l
362 marquent une étape décisive dans l’évolution de l’ Europe , n’ont pas été conçues ex nihilo, ni formulées pour la première fois
363 une action, encore très proche, à l’échelle de l’ Europe occupée par Hitler : la Résistance. À Genève, dès 1944, dans une Euro
364 ler : la Résistance. À Genève, dès 1944, dans une Europe en guerre encore, les délégués de mouvements de résistance actifs dan
365 iègent à Montreux parmi les dirigeants de l’Union européenne des fédéralistes. Et derrière la Résistance, il y a toute une prépar
366 ces principales et les animateurs du militantisme européen au lendemain de la guerre. Il convient d’ajouter que ces militants ig
367 orent, en général, les anciens plans d’union de l’ Europe cités plus haut, récusent le projet Briand comme trop respectueux des
368 rée, aux discours en faveur d’une « sorte d’union européenne  » que multiplient les grands ténors de la diplomatie occidentale ; ra
369 ral de Gaulle à un « vaste référendum de tous les Européens libres », pour donner le départ à l’unification du continent. Cependa
370 mères, sans vision, ne pourront rien faire pour l’ Europe . Si pourtant quelque chose se fait, cela sera dû à la complicité qui
371 tendent parler au nom de la Paix. Le Congrès de l’ Europe à La Haye restera la meilleure illustration de ces coopérations tempo
372 ons mutuellement paralysantes. Le Congrès de l’ Europe à La Haye, 1948 Quelques mois après le congrès de Montreux, au ter
373 européen de Coudenhove, un premier « Congrès de l’ Europe  » fut convoqué pour le début de mai à La Haye. Il réunit quelque huit
374 exigeant au contraire la création d’institutions européennes « aux pouvoirs limités mais réels », auxquels tous nos États consenti
375 ffrage universel, dans les six mois, un parlement européen . On ne retint que l’idée d’une assemblée dont les membres seraient él
376 de faire passer les différentes parties du projet européen devant les parlements. Les six mouvements qui avaient organisé et me
377 se fédérèrent tôt après pour former le Mouvement européen , dont le président fut Duncan Sandys, jeune ancien ministre et gendre
378 . Sous leur conduite, une délégation du Mouvement européen entreprit de convaincre les ministres des Affaires étrangères de Fran
379 s, le 5 mai, un an après La Haye. La construction européenne connaissait son premier succès spectaculaire, et le plus vivement enl
380 contacts stimulants entre dirigeants du Mouvement européen , ou de ses organisations membres, hommes politiques et intellectuels,
381 uts fonctionnaires et députés de seize parlements européens . Lacune fort importante dans ce complexe : l’économie. Le plan Marsha
382 dès 1946, avait donné naissance à l’Organisation européenne de coopération économique (OECE). Celle-ci, fortement soutenue par le
383 ue, plus tard écologique. Cependant, le Mouvement européen poursuivait une campagne vigoureuse sur tous les plans. Il réunissait
384 ence économique qui relança l’idée d’une autorité européenne à laquelle les États remettraient une part de leur souveraineté, et i
385 ès de La Haye, et lançait l’idée d’un Laboratoire européen de recherches nucléaires28. Le Centre européen de la culture devait e
386 rammer les étapes de sa réalisation par les États européens , via l’Unesco. Le CERN fut inauguré le 1er août 1954 à Meyrin, près G
387 e, que de la presse ce jour-là, puis de l’opinion européenne et finalement des parlements, que le « plan Schuman » a si vite réuss
388 et honnêtement pratiqués, l’union politique de l’ Europe . Le choc produit sur l’opinion par les images de trains et de convois
389 fut tel que, vingt-cinq ans plus tard, la presse européenne célébrant l’anniversaire de la Déclaration Schuman n’hésite pas à tit
390 n’hésite pas à titrer : « Neuf mai, le jour où l’ Europe est née ! » Comme si l’Europe se limitait aux Six, comme si les Six n
391 f mai, le jour où l’Europe est née ! » Comme si l’ Europe se limitait aux Six, comme si les Six n’étaient rien de plus que des
392 intention de la Société des Nations. Plutôt que l’ Europe elle-même, ce qui naissait avec la CECA, c’était une méthode pour fai
393 it avec la CECA, c’était une méthode pour faire l’ Europe . Nous avons vu que les idées directrices d’un pool charbon-acier avai
394 s des peuples. L’idée d’une Communauté de défense européenne , écartée de la discussion des congrès, s’était imposée pendant la pré
395 artisans, marquera le point de reflux de la marée européenne . Mais bientôt vient la relance. Le 1er juin 1933, les Six de la CECA,
396 ne nouvelle étape dans la voie de la Construction européenne  ». Renouvelant expressément la tactique et la stratégie de la CECA, «
397 onnaissent que la constitution d’un Marché commun européen est l’objectif de leur action dans le domaine de la politique économi
398 des fédéralistes : on ne peut fonder l’union des Européens sur cet obstacle majeur à toute union sérieuse qu’est l’État-nation,
399 nt. Ils parlent chaque année d’une « relance de l’ Europe  ». Et les ministres sont d’accord — depuis un peu plus de vingt-cinq
400 sité inchangée — voire accrue — de construire une Europe autonome, l’adhésion de la majorité, surtout des jeunes, à ce projet,
401 ient des plus clairs : irons-nous avec eux vers l’ Europe satellite, ou sans eux vers l’Europe des régions fédérées ? 24. En
402 c eux vers l’Europe satellite, ou sans eux vers l’ Europe des régions fédérées ? 24. En poésie, Saint-John Perse, prix Nobel
403 relever l’économie française. 26. Publié dans L’ Europe de demain, Éditions de la Baconnière, 1946, où l’on peut lire aussi l
404 e, 1946, où l’on peut lire aussi les déclarations européennes du journal Combat et le Manifeste de Ventotene, rédigé dans un confin
405 pinelli, dès 1942. 27. Pierre Uri, « L’aube de l’ Europe  », Le Monde, 9 mai 1975. 28. Cf. « Deux Initiatives du CEC : le CER
406 Deux Initiatives du CEC : le CERN et la Fondation européenne de la culture » , Bulletin du CEC, n° 4, Genève, 1975. 29. Pierre Ur
407 it. du Monde. x. « Les débuts de la construction européenne  », Les Hommes d’État célèbres. De 1920 à nos jours, Paris, Mazenod, 1
33 1977, Articles divers (1974-1977). Robert Schuman (1886-1963) : l’homme de la frontière (1977)
408 listes et communistes, toujours d’accord contre l’ Europe . En vérité, Robert Schuman n’est de naissance et de tradition ni fran
409 ie soit choisie librement — c’est un homme de « l’ Europe médiane », de cette ancienne Lotharingie devenue Bourgogne, et qui fo
410 ui la grande avenue centrale, l’axe vertical de l’ Europe des régions transfrontalières, remontant de la mer du Nord jusqu’à Bâ
411 de la mer du Nord jusqu’à Bâle. Toute sa carrière européenne paraît préfigurée dans ces données historiques et géopolitiques. Mais
412 engageant sur lui le sort de sa propre politique européenne , Robert Schuman a transformé un texte en acte et une épure en fait d’
413 ntre Sully et Henri IV, à propos du Grand Dessein européen  ; entre Benjamin Constant et Napoléon lors de la rédaction de l’Acte
414 m sur l’organisation d’un régime d’union fédérale européenne  » présenté à la Société des Nations en 1930. Robert Schuman fut réell
415 ue par sa vision lucide de l’avenir des pays de l’ Europe . Il avait beaucoup réfléchi à la manière de réconcilier la France et
416 de réconcilier la France et l’Allemagne… dans une Europe unie. Quand le moyen de commencer se présenta, il sut arrêter sa médi
417 la paternité politique de ce qui allait devenir l’ Europe des Six, puis des Neuf, en attendant la vraie Europe — celle des peup
418 ope des Six, puis des Neuf, en attendant la vraie Europe — celle des peuples et non des États.   L’Europe des peuples, des cœu
419 Europe — celle des peuples et non des États.   L’ Europe des peuples, des cœurs et des esprits : c’est elle qui motiva au prem
420 ture, à Genève, puis, née du Centre, la Fondation européenne de la culture, aujourd’hui transférée à Amsterdam. Dans quel esprit l
421 A ? Relisant le précieux recueil de textes Pour l’ Europe , réunis par lui à la fin de sa vie, je trouve ces mots qu’on ne saura
422 qui servent de titre à son deuxième chapitre : L’ Europe , avant d’être une alliance militaire ou une entité politique, doit êt
423 hapitre, je souligne cette phrase : L’unité de l’ Europe ne se fera ni uniquement ni principalement par des institutions : leu