1 1982, Articles divers (1982-1985). De la personne à l’Europe des régions (25 mars 1982)
1 De la personne à l’ Europe des régions (25 mars 1982)b Toute votre œuvre est sous-tendue par
2 égion à la fédération de régions, à la fédération européenne , et même pour certains objets trop vastes comme la protection des océ
3 USA mais qu’il est facile de transposer en termes européens  : Ne confiez jamais à une plus grande unité ce qui peut être fait pa
4 gauches des tyrannies… b. « De la personne à l’ Europe des régions », La Suisse, Genève, 25 mars 1982, p. 13. Propos recueil
5 gadements et toutes les modes, de la personne à l’ Europe des régions, cet esprit farouchement libre poursuit son chemin. » Voi
2 1982, Articles divers (1982-1985). « Des manifestations pacifistes encore plus grandes ! » (2 juillet 1982)
6 nucléaires au champ de bataille — par exemple à l’ Europe , comme l’a si aimablement dit le président Reagan. Eh bien, c’est de
7 ’y a qu’un moyen d’éviter la tempête nucléaire en Europe , à mon sens et à celui de mes amis : l’élimination de toutes les arme
8 les Soviétiques étaient jamais tentés d’occuper l’ Europe , ils n’auraient pas intérêt à se faire précéder par leurs bombes atom
9 nt-ils à obtenir le retrait des armes atomiques d’ Europe  ? Ils l’obtiendront sûrement, s’ils prennent conscience de l’ampleur
10 ire : ce serait l’anéantissement de la population européenne , ne serait-ce que parce qu’une des propriétés des radiations est de d
3 1982, Articles divers (1982-1985). Des régions à la paix pour l’union de l’Europe (juillet-août 1982)
11 Des régions à la paix pour l’union de l’ Europe (juillet-août 1982)j 1. La formule de l’État-nation intégralement
12 hui l’obstacle majeur à toute espèce d’union de l’ Europe , c’est-à-dire à la condition préalable de l’établissement d’une paix
13 n de l’environnement. Vouloir fonder l’union de l’ Europe sur les États-nations souverains, c’est vouloir un cercle carré. Ce s
14 imer et promouvoir les régions constitutives de l’ Europe des réalités, les fédérer progressivement — bien souvent à travers le
15 — les amener à constituer un sénat des régions d’ Europe , telles sont les étapes obligées de l’avènement d’une fédération cont
16 continentale : c’est autant dire, de la paix de l’ Europe , condition de la paix du monde. Œuvre de longue haleine, direz-vous ?
17 e. j. « Des régions à la paix pour l’union de l’ Europe  », L’Humaniste, Genève, n° 4, juillet-août 1982, p. 1 et 3. k. Cité
18 s de Rougemont / Groupe Cadmos, Rapport au peuple européen sur l’état de l’union de l’Europe 1979, Paris, Stock, 1979, p. 128.
19 ort au peuple européen sur l’état de l’union de l’ Europe 1979, Paris, Stock, 1979, p. 128.
4 1982, Articles divers (1982-1985). Un écrivain au service de la cité (24 octobre 1982)
20 nt envoûté par cette atmosphère passionnelle de l’ Europe centrale, dont on retrouve le climat dans Le Paysan du Danube . En m
21 et du stalinisme, par l’exigence d’une fédération européenne dépassant les prérogatives de l’État-nation. Mais ce n’est qu’après l
22 époque , devrait bientôt paraître le Journal d’un Européen , portant sur ces trente dernières années. Enfin, je travaille toujour
23 toire d’un peuple heureux et Lettre ouverte aux Européens — autant que par son action d’initiateur du fédéralisme européen, De
24 nt que par son action d’initiateur du fédéralisme européen , Denis de Rougemont apparaît comme l’un de nos contemporains capitaux
5 1982, Articles divers (1982-1985). La peur d’être libre… (printemps-été 1982)
25 males de l’être humain ! C’est impossible… Pour l’ Europe , je vois donc une fédération de régions, une fédération continentale
26 édération de régions, une fédération continentale européenne qui, à son tour, peut se fédérer avec d’autres fédérations. Dans vot
27 dé un plus grand sentiment de la communauté qu’en Europe . Un autre exemple nous est offert par l’Afrique de l’Ouest, notamment
28 En réalité, c’est même le cœur géographique de l’ Europe . Ils veulent se mettre ensemble car ils ont l’impression d’une centra
29 à la fois vite et lentement pour constituer cette Europe des régions. Je ne vois l’Europe possible que sur la base des régions
30 constituer cette Europe des régions. Je ne vois l’ Europe possible que sur la base des régions. C’est ce que j’avais proposé à
31 court pour une durée moyenne de vie de 75 ans en Europe . Mais suffisamment pour que cela commence à devenir un réflexe. C’est
32 un essai de déchiffrement de la personnalité de l’ Europe , que Denis de Rougemont a poursuivi tout au long de son œuvre. Dans
33 herchait les causes dans les profondeurs de l’âme européenne . Président de l’association écologique européenne Ecoropa, Denis de R
34 européenne. Président de l’association écologique européenne Ecoropa, Denis de Rougemont a toujours milité pour que l’Europe trouv
35 , Denis de Rougemont a toujours milité pour que l’ Europe trouve son identité à travers les petites communautés et les régions.
6 1982, Articles divers (1982-1985). L’Europe une et diverse : la contribution des cultures nationales [commentaires] (1982)
36 L’ Europe une et diverse : la contribution des cultures nationales [commentaire
37 tributions elles peuvent apporter de la sorte à l’ Europe une et diverse. Ma première intervention relevait quelque peu de la p
38 us nos États nationaux, d’une culture commune des Européens , aux sources exceptionnellement diverses et caractérisée par cette di
39 ées que j’écris et que je parle sur des questions européennes . Pourquoi est-ce qu’il nous faut à tout prix un dialogue ? C’est parc
40 gue ? C’est parce que la condition de survie de l’ Europe est dans son union, dans sa fédération, sur la base même de ses diffé
41 nation d’aujourd’hui. Vouloir fonder l’union de l’ Europe sur ses États-nations, c’est vouloir faire un cercle carré ou c’est v
42 dans l’existence d’une culture commune à tous les Européens , culture extraordinairement variée par ses sources, d’où les difficul
43 J’ajoute que, pour moi, faire une fédération de l’ Europe , une union réelle sur la base de la seule unité existante, qui est l’
44 qua non de quelque chose de plus important que l’ Europe , je veux dire de la Paix. Les divers travaux que j’ai pu entendre ici
45 général de l’expression de culture nationale : l’ Europe a existé et elle a été cultivée bien avant l’existence de nos premier
46 os premiers États. Il ne faut pas voir la culture européenne comme l’addition de vingt-quatre cultures nationales. Il y a une cult
47 ationales. Il y a une culture qui s’est formée en Europe jusque vers l’an 1300 de notre ère et qui, ensuite, s’est beaucoup en
48 ors que les plus anciens États que l’on trouve en Europe remontent à l’an 1000, au plus tôt : la Pologne et la Hongrie. L’inst
49 trois mots. Ces sources de la culture commune des Européens , jusqu’aux premiers siècles de notre ère, tout le monde les connaît.
50 ènes, de Rome et de Jérusalem est authentiquement européen . À ces trois sources primitives — et dans Jérusalem, il y a la source
51 il faut ajouter les populations préexistantes en Europe , c’est-à-dire les Celtes sur presque tout l’ensemble du continent, et
52 nissent par recouvrir aussi une bonne partie de l’ Europe . Voilà nos premières origines. À cela viendront s’ajouter, au Moyen Â
53 a Hongrie, l’un des tout premiers États formés en Europe . Nous l’avons vu lors des exposés de MM. Boldizsar et Molnar, il y a
54 rois, qui est venu comme un corps étranger dans l’ Europe . Donc, pour lui, sa culture était sa raison d’être. Mais vous avez à
55 Ensuite, il y a la France qui, contrairement à l’ Europe , comme nous l’a expliqué M. Diez del Corral, a toujours eu une royaut
56 veloppement culturel merveilleux et vraiment très européen , qui est le développement de la Vienne des trente premières années du
57 is, le centre de la civilisation et de la culture européennes de ce moment-là. Il suffit de mentionner l’école des logiciens de Wit
58 nt l’impression tout de suite, quand on pense à l’ Europe comme culture, d’une culture symphonique, ou si vous voulez, d’un orc
59 e langage commun, la musique, l’héritage culturel européen , mais ce langage commun étant symphonique, ne peut s’exprimer que par
60 parlait ce que j’oserai appeler le premier slogan européen , cette pensée d’Héraclite qui veut que « ce qui s’oppose coopère » et
61 s procède la plus belle harmonie ». Le génie de l’ Europe va procéder de cette phrase d’Héraclite qui est aussi la devise du fé
62 vu, depuis trente ans, qu’on ne peut pas faire l’ Europe sur la base de l’économie, comme Jean Monnet le proposait. On n’y est
63 , si l’on maîtrisait les relations économiques en Europe , la politique et le reste suivraient, mais le général de Gaulle lui a
64 comme seule base commune, des trente-cinq peuples européens . — Poursuivre le thème de la lutte contre les nationalismes fauteurs
65 oi pas un colloque sur chacune d’elles ? a. « L’ Europe une et diverse : la contribution des cultures nationales [commentaire
66 ution des cultures nationales [commentaires] », L’ Europe une et diverse, Genève, Centre d’études pratique de la négociation in
7 1983, Articles divers (1982-1985). Hitler, l’anti-prophète de notre siècle (10 février 1983)
67 s vivions « les derniers jours du bon vieux temps européen  ». Ce fut la guerre, cinq mois plus tard. Le 17 juin 1940, j’écrivais
68 ent charlatanesque. Diagnostic hitlérien : dans l’ Europe du xxe siècle, le sens de la communauté est en train de disparaître,
69 t élucider. Replaçons-nous dans la situation de l’ Europe à la veille de sa grande catastrophe. La question qui se posait alors
8 1983, Articles divers (1982-1985). La Suisse et quelle Europe ? (1983)
70 La Suisse et quelle Europe  ? (1983)m Mon intervention dans ce colloque résulte d’un malentend
71 u problème global de la Suisse et de l’union de l’ Europe . J’avais dit oui, bien sûr et bravo. Puis j’ai lu l’énoncé exact : La
72 est autre chose — elle est beaucoup moins — que l’ Europe unie. Les deux titres qui me sembleraient corrects et défendables ser
73 la CEE élargie ou bien La Suisse et l’union de l’ Europe Sur le premier titre, j’aurais tout de suite à observer ceci : que l
74 ns variées qu’on peut donner de la Suisse et de l’ Europe unie, et leur sont — ou devraient leur être — subordonnées. Le thème
75 elui-ci : 1. Quelle Suisse et quelle union de l’ Europe  ? Il ne s’agit nullement dans tout cela de « simples questions de
76 consiste à prendre pour « la Suisse » et pour « l’ Europe  » deux groupes de phénomènes industriels, commerciaux et monétaires q
77 territoire de la Suisse, l’autre sur le continent européen . Or, je le répète, la Suisse n’est pas réductible à son économie, et
78 tout) mais une grave confusion des valeurs. Et l’ Europe est bien autre chose que ce qu’on nomme ainsi à Bruxelles — où la CEE
79 elle explique que l’on puisse nommer « Parlement européen  » l’assemblée élue pour la première fois en juin 1979, dont les compé
80 au sens fort du terme, c’est la Suisse et l’union européenne . Car je suis (depuis trente-cinq ans) profondément convaincu de ces
81 vérités : 1. La Suisse ne peut pas subsister si l’ Europe ne s’unit pas. 2. L’Europe ne peut s’unir que selon la formule d’une
82 eut pas subsister si l’Europe ne s’unit pas. 2. L’ Europe ne peut s’unir que selon la formule d’une fédération (à cause de ses
83 concrète est donc celle de savoir — à quel type d’ Europe unie la Suisse pourrait-elle se joindre ? — et cela non seulement san
84 e leur « souveraineté ». Parmi les divers types d’ Europe unie que l’on peut envisager, deux existent au moins formellement : l
85 iles à imaginer, sinon à réaliser : un super-État européen , sur le modèle de l’État-nation français ; un État fédéral européen,
86 odèle de l’État-nation français ; un État fédéral européen , sur le modèle de la Suisse ; ou une simple Ligue défensive des natio
87 gissement des accords économiques à d’autres pays européens dans les cadres strictement délimités par le traité de Rome, il ne me
88 erai sans m’y arrêter sur le modèle de super-État européen , dont personne ne veut (il ne sert que de punching-ball pour Michel D
89 sibilités théoriques : 1° celle d’un État fédéral européen sur le modèle suisse. 2° celle d’une création sui generis, d’une inno
90 on politique, pour laquelle j’ai proposé le nom d’ Europe des régions. 4. État fédéral européen ou Europe des régionsp D
91 é le nom d’Europe des régions. 4. État fédéral européen ou Europe des régionsp Devant ces deux hypothèses, tout change. A
92 urope des régions. 4. État fédéral européen ou Europe des régionsp Devant ces deux hypothèses, tout change. Au lieu de
93 eu de se demander si le fait d’adhérer, de « join Europe  » comme disent les Anglais, d’entrer dans le modèle de Bruxelles ou d
94 dentité suisse à toute participation active à une Europe unie. Ou encore : au lieu de justifier nos refus ou nos retards, atti
95 de participation active de la Suisse à une union européenne sont faciles à formuler. Ce sont les trois suivantes : 1° la neutrali
96 is, mais qu’il est facile de transposer en termes européens  : Ne confiez jamais à une plus grande unité ce qui peut être fait pa
97 rd’hui la plupart des sociologues et politologues européens , et nombre d’hommes politiques responsables aux USA ; la décentralisa
98 e locale, sur tout le territoire de la fédération européenne . Sans vouloir entrer dans la discussion très complexe des risques et
99 es, les Russes gagneraient nécessairement sur les Européens du seul fait que ceux-ci sont 127 au km2 mais les Soviétiques seuleme
100 les Russes sont cent fois mieux dotés que toute l’ Europe en missiles stratégiques et bombes tactiques. c) Les « forces de frap
101 ces de frappe » nationales de deux ou trois États européens ne feraient qu’égratigner la Russie, mais elles dévasteraient les vil
102 s deux obstacles principaux à l’union des peuples européens étant la souveraineté nationale absolue d’une part, la division de l’
103 té nationale absolue d’une part, la division de l’ Europe par le rideau de fer d’autre part, les solutions doivent être cherché
104 s négociations officielles tous les gouvernements européens (à l’exception des trois États baltes). Pour ce qui est du dépassemen
105 ns au suffrage universel d’un Sénat des régions d’ Europe — et cela dans les termes mêmes que j’avais proposés dès 1972 dans me
106 face au problème proprement politique de l’union européenne , pourquoi s’interdire de supputer les effets d’une fusion éventuelle
107 le. On pourrait aboutir de la sorte à un exécutif européen doté de pouvoirs strictement limités mais très réels, sur le mode du
108 le, à contre-courant des évolutions d’ensemble en Europe . On l’a écrit (notamment l’historien E. Gagliardi) : elle est demeuré
109 nalismes belliqueux se constituaient dans toute l’ Europe (seconde moitié du xixe siècle). Seule à cultiver ses minorités ling
110 nir, la Suisse est plus que jamais nécessaire à l’ Europe à condition qu’elle reste suisse, qu’elle garde son identité de fédér
111 ation et la promesse. m. « La Suisse et quelle Europe  ? », La Suisse et la Communauté européenne élargie, Genève, IUED, 198
9 1984, Articles divers (1982-1985). Club-Énergie de l’Est vaudois : avec Denis de Rougemont (19 juin 1984)
112 nes de milliers de foyers dans chacun de nos pays européens , de se rendre indépendants, de se faire « Suisses », de recréer des c
10 1984, Articles divers (1982-1985). L’agora, condition première de la démocratie réelle (décembre 1984-janvier 1985)
113 donc le fondement historique de la démocratie à l’ européenne , en tant que lieu où n’importe quel homme libre peut prendre ses resp
114 comme l’origine de la plupart des maux publics en Europe « l’étendue des États », « le nombre de leur population ». La liberté
11 1984, Articles divers (1982-1985). Autour de l’Avenir est notre affaire : conclusions (1984)
115 entive, dans un lieu admirable, symbolique pour l’ Europe  : au bout de l’allée, quand vous allez en direction du lac, vous arri
116 à-bas un petit livre sur la Suisse, The Heart of Europe , j’ai travaillé à l’Office of War Information, section « La voix de
117 be atomique . Je suis rentré une première fois en Europe , au printemps de 1946, invité par les Rencontres internationales de G
118 e Genève, qui avaient pris comme sujet « L’Esprit européen  ». C’était au lendemain de la guerre. Il y avait là outre l’Allemand
119 e l’heure, c’était comment faire revivre l’esprit européen et le traduire en union politique de nos peuples. Je suis retourné po
120 nt jeté bon gré mal gré dans l’action fédéraliste européenne , en m’offrant de tenir le discours inaugural du premier congrès des f
121 urs inaugural du premier congrès des fédéralistes européens , qui allait se dérouler à Montreux. Je me suis trouvé vraiment catapu
122 suis prêt à donner deux ans de ma vie à la cause européenne , et tant pis pour mon œuvre littéraire… » Et me voilà : j’y suis enco
123 randes manifestations, telles que le Congrès de l’ Europe à La Haye en 1948 et la Conférence européenne de la culture à Lausann
124 ès de l’Europe à La Haye en 1948 et la Conférence européenne de la culture à Lausanne en 1949, il a fallu mettre sur pied un certa
125 uropéen de la culture a donné naissance au Centre européen de recherches nucléaires, qui s’appelle aujourd’hui le CERN et qui dé
126 urd’hui le CERN et qui dépend de 12 gouvernements européens  ; puis à la Fondation européenne de la culture, qui est aujourd’hui à
127 12 gouvernements européens ; puis à la Fondation européenne de la culture, qui est aujourd’hui à Amsterdam ; puis à une dizaine d
128 i à Amsterdam ; puis à une dizaine d’associations européennes . Celle, par exemple, qui réunit actuellement 40 festivals de musique,
129 que, ou celle qui rassemble 32 instituts d’études européennes dans les universités d’Europe. Une association de journalistes, une a
130 ituts d’études européennes dans les universités d’ Europe . Une association de journalistes, une association d’historiens, une C
131 ivre, finalement une Campagne d’éducation civique européenne , qui a été reprise récemment par Bruxelles. Nous avons donc fait du m
132 me abusif que l’on parle aujourd’hui du Parlement européen pour désigner l’assemblée qui a été élue ce printemps et qui vient de
133 unir à Strasbourg. Elle n’est ni un parlement, ni européenne au sens plein du terme : c’est une assemblée qui contrôle 13 % seulem
134 parle, il est plus simple de dire : le Parlement européen . Mais c’est une usurpation de terme, et qui peut être dangereuse, par
135 s seraient chargés du développement culturel de l’ Europe . Cela n’est pas leur affaire. Le Conseil de l’Europe, à Strasbourg, s
136 un meilleur candidat à la fonction de noyau de l’ Europe future, puisqu’il compte 22 pays de l’Europe de l’Ouest. (Seule la Fi
137 n’a pu y entrer.) S’il y avait un vrai Parlement européen à élire au suffrage universel, ce serait évidemment à celui du Consei
138 organisés par notre Campagne d’éducation civique européenne a pris pour thème l’enseignement de l’écologie à l’école. J’ai senti
139 vait là un deuxième souffle pour les fédéralistes européens . Durant cette même décennie s’est développée l’idée de région, sur la
140 sumé de mon livre, c’est : « Écologie – régions – Europe fédérée : même avenir ! » J’insiste sur même avenir, et non pas même
141 e ni l’écologie, ni les régions, ni la fédération européenne n’ont d’avenir séparable de celui des deux autres : ces trois avenirs
142 te synthèse d’économie, d’éthique et de politique européenne , à résultante culturelle, devenue après quelques années de polémiques
143 ques autour du nucléaire : « Écologie – régions – Europe  », — et qui m’a fait écrire mon livre. Je l’ai commencé en 1973 ; j’e
144 ricts, et qui n’arrivera jamais ni au niveau de l’ Europe , ni au niveau des sols ; et puis ce qui vient d’en bas, du sol, de l’
145 s les communes, les communautés, les régions et l’ Europe comme dernier palier, avant une fédération mondiale, requise à beauco
146 planète entière, l’humanité entière. L’union de l’ Europe serait donc, à mon sens et dans cette perspective, qui n’est pas cell
147 ter contre les menaces de guerre qui pèsent sur l’ Europe , surtout, je crois, pendant les dix années qui viennent. Je pense qu’
148 qu’ensuite il y aura une évolution, tant du côté européen que du côté russe, qui fera que le danger s’éloignera probablement. M
149 ut travailler vite, il nous faut créer vite cette Europe en tant que facteur de paix qui empêchera peut-être l’URSS de régler
150 rs, la tranquillité qu’il n’a plus au-dedans ». L’ Europe , unie — j’insiste — est impossible à concevoir à partir des États-nat
151 i appelé, il y a longtemps, la volonté de faire l’ Europe à partir des États-nations, la volonté de créer une amicale des misan
152 s différents, les unes en Amérique, les autres en Europe , en France, en Suisse, certaines purement locales, d’autres nationale
153 mais elle est très facile à transposer en termes européens , voire suisses. La voici : Ne confiez jamais à une plus grande unité
154 aller plus loin, naturellement, que la fédération européenne . Un certain nombre de tâches sont trop grandes pour être réglées par
155 trop grandes pour être réglées par la fédération européenne , et pour celles-là, il faut des agences mondiales. Je rappellerai not
156 e, mais il va très loin ! Je vais conclure sur l’ Europe . Il me paraît significatif que dans ce colloque, il se soit trouvé qu
157 ulturelles. C’est tout à fait juste. La base de l’ Europe , son unité, sans laquelle on ne pourrait pas créer d’union — il y a u
158 c, sur laquelle nous pouvons bâtir une fédération européenne , c’est l’unité de culture. Nous avons une culture commune, nous les E
159 culture. Nous avons une culture commune, nous les Européens . Je vous rappelle ce que Paul Valéry a écrit là-dessus (et qui devrai
160 là-dessus (et qui devrait être complété) : « Est Européen tout homme qui a subi profondément les influences de Rome, d’Athènes
161 Peut-être peut-on dire que ce qui rend la culture européenne tellement créatrice, c’est qu’elle est tissée d’antinomies. La foi qu
162 ce sont ces antinomies qui ont donné à la culture européenne et à l’Europe dans le monde, son dynamisme extraordinaire. Toutes les
163 mies qui ont donné à la culture européenne et à l’ Europe dans le monde, son dynamisme extraordinaire. Toutes les autres cultur
164 prendre l’économie comme base de la construction européenne . Je voudrais que l’on continue à faire une propagande quotidienne con
165 e propagande quotidienne contre l’idée de bâtir l’ Europe sur l’économie d’abord. Je me suis amusé à faire des petites études s
166 e l’on évoque dans la construction politique de l’ Europe . Il y a les questions ethniques — de langues — il y a les questions p
167 ions économiques. Donc, il serait faux de baser l’ Europe , cette immense construction, sur ce qu’il y a de plus fragile, de plu
168 qui peut être très importante : celle d’une union européenne des maires. Certes, il y a un Conseil des communes d’Europe qui exist
169 maires. Certes, il y a un Conseil des communes d’ Europe qui existe depuis une trentaine d’années, et qui avait au départ pour
12 1984, Articles divers (1982-1985). Autour de l’Avenir est notre affaire : réponse à Raimondo Strassoldo (1984)
170 national qu’il faudrait réformer en même temps. L’ Europe est trop petite pour que l’on s’arrête à elle seule. Bien entendu, il
171 stes des années 1930, et ensuite les fédéralistes européens , puis les régionalistes aujourd’hui. Nous en avons assez de ces grand
13 1984, Articles divers (1982-1985). Les Rougemont de Saint-Aubin [préface] (1984)
172 e ou deux-centaines de millions d’habitants, et l’ Europe , moins de quinze millions. Or, il est sûr que nos ancêtres furent tou
173 . Or, il est sûr que nos ancêtres furent tous des Européens , non des nègres ni des ni des Hindous, encore moins des Peaux-Rouges
174 Rouges d’une Amérique pas encore découverte par l’ Europe . Comment quinze millions d’Européens eussent-ils pu nous fournir plus
175 écouverte par l’Europe. Comment quinze millions d’ Européens eussent-ils pu nous fournir plus de 2 milliards d’ancêtres ? La seule
176 pace. Voilà qui me renforce dans ma doctrine de l’ Europe des régions, et dans ma conviction que les habitants de l’Europe, ava
177 ons, et dans ma conviction que les habitants de l’ Europe , avant d’être sujets d’un de nos États-nations du xxe siècle, sont d
178 os petits pays surtout, sont de la grande famille européenne . (On eût fait rire un Flamand d’avant Napoléon en lui disant qu’il se
179 avers le couple Henri-Mathilde, afflux de toute l’ Europe dans leur descendance. Mais j’y reviens : apprendre que je descends,
180 Prusse-Orientale, à Vienne et à Turin. … Toute l’ Europe était là, et c’était la famille… Denis de Rougemont « La Chevance »
14 1984, Articles divers (1982-1985). L’Europe et les intellectuels (1984)
181 L’ Europe et les intellectuels (1984)z Denis de Rougemont, de tous les intel
182 terrogés jusqu’ici sur l’idée qu’ils se font de l’ Europe , vous êtes celui qui s’affirme le plus comme « Européen », et cela de
183 pe, vous êtes celui qui s’affirme le plus comme «  Européen  », et cela depuis vos premiers écrits. Comment et pourquoi êtes-vous
184 et pourquoi êtes-vous devenu et restez-vous un «  Européen militant » ? Il me semble que tout m’y a conduit, à commencer par ma
185 re, de Philippe le peintre de la Cour de Suède… L’ Europe , elle allait de soi comme la famille, et ce n’était pas un cas except
186 l ? Si je me sens presque partout chez moi dans l’ Europe franco-germanique, c’est que d’abord je l’ai trouvée dans ma famille,
187 , de Heidegger. Tout cela, comme vous voyez, très européen , mais dans un sens du terme assez différent de celui que lui donnait
188 que lui donnait Valéry, quand il affirmait qu’est européen tout ce qui a été marqué par Athènes, Rome et Jérusalem. On cite touj
189 trois premières sources de la culture commune des Européens — dont je retiens surtout la grecque et l’évangélique — mais il faut
190 ont été et restent capitales pour la littérature européenne . C’est en somme surtout à ces trois dernières sources que je dois d’e
191 tre venu à découvrir, dans les années 1930, que l’ Europe était la vraie patrie de l’amour, en tout cas de cette forme de l’amo
192 n peu analogue à celui du Roman de Tristan pour l’ Europe . Cette découverte éblouie m’a fait écrire en trois mois L’Amour et l
193 doute aussi à mon action pour l’Occident, pour l’ Europe d’abord. Ce livre, très vite traduit et publié en Angleterre, grâce à
194 s que c’est en Amérique que vous avez découvert l’ Europe . Comment cela s’est-il passé ? De deux manières. D’une part, j’ai re
195 mme une sensation de la différence, de l’identité européenne , et une nostalgie lancinante, révélatrice de ce que nous avions perdu
196 ntait tous : si jamais nous pouvions retourner en Europe , le premier devoir serait de fédérer nos peuples. Et ce retour s’est
197 les : une invitation à venir parler de « l’Esprit européen  » lors des premières Rencontres internationales de Genève. Chronologi
198 ais votre prise de conscience et votre engagement européen ne remontent-ils pas, avant les États-Unis, aux années 1930, au mouve
199 fédérations continentales… Et nous arrivions à l’ Europe , « terre des hommes » et « patrie de la personne ». Il y avait là tou
200 e ce qui allait donner sa doctrine au fédéralisme européen dans les divers mouvements de Résistance, puis au lendemain de la gue
201 guerre, dans les premiers congrès de fédéralistes européens . Certains de mes interlocuteurs, comme Edgar Morin et Jean-Marie Dome
202 insisté sur le caractère récent de leur sympathie européenne , et sur la méfiance qu’ils ont ressentie après la guerre à l’égard d’
203 ils ont ressentie après la guerre à l’égard d’une Europe qui leur semblait être un simple pion des Américains dans le jeu de l
204 es choses de cette manière. Pour moi, rentrant en Europe après des années de ce que je considérais comme un exil, je n’avais q
205 je n’avais qu’une idée, qui était de fédérer les Européens pour leur propre salut et pour celui de la paix. Tout se passait entr
206 t et pour celui de la paix. Tout se passait entre Européens , issus de la Résistance française, belge, hollandaise, mais aussi all
207 ncontres internationales de Genève sur « l’Esprit européen  ». En plein accord, je crois, avec les autres conférenciers, tels que
208 pectueuse des autonomies — entre les peuples de l’ Europe , dont j’opposais les idéaux réels à ceux des Soviétiques d’un côté, d
209 r un discours le premier congrès des fédéralistes européens , qui allait se tenir à Montreux au début de septembre 1947. J’ai retr
210 le de porte-parole de l’entreprise du fédéralisme européen . Pas question une seconde que je me dérobe, étant l’auteur du concept
211 après trente-cinq ans d’activités au service de l’ Europe fédérée. Il y a eu d’abord le Congrès de l’Europe, à La Haye, en mai
212 Europe fédérée. Il y a eu d’abord le Congrès de l’ Europe , à La Haye, en mai 1948, présidé par Winston Churchill, et dont j’ai
213 turel, mais bien plus que cela : « Le Message aux Européens  », qui devait clôturer le congrès, et dont j’avais exigé et obtenu qu
214 utenu, durant ces années de création du Mouvement européen , par des intellectuels responsables ? Au congrès de La Haye, qui rass
215 registrés ? Après la lecture de mon « Message aux Européens  », le congrès s’est terminé dans l’enthousiasme et l’espoir. Le princ
216 tibles de contribuer à la formation d’une opinion européenne . Avec l’appui du Mouvement européen, né du congrès de La Haye, j’ai o
217 une opinion européenne. Avec l’appui du Mouvement européen , né du congrès de La Haye, j’ai ouvert à Genève un « Bureau d’études
218 vec Raymond Silva, l’un des fondateurs de l’Union européenne des fédéralistes, qui m’avait déjà secondé à La Haye. Ensemble, nous
219 Haye. Ensemble, nous avons préparé une Conférence européenne de la culture qui devait définir les objectifs et les méthodes de l’a
220 les objectifs et les méthodes de l’action pour l’ Europe dans le domaine culturel, au sens le plus large du terme, qui engloba
221 , choisis par les conseils nationaux du Mouvement européen . Le même team qu’à La Haye, c’est-à-dire Madariaga président, Rougemo
222 re 1950, à Genève, sous les auspices du Mouvement européen , et salué par un message très chaleureux de Churchill. Vous voilà dev
223 Raoul Dautry, puis Pierre Auger, a été le Centre européen de recherches nucléaires, ou CERN, foyer de recherches sur la constit
224 a été celle d’une fondation, l’actuelle Fondation européenne de la culture, d’Amsterdam, longtemps présidée par le prince Bernhard
225 associations comme celle des festivals de musique européens (AEFM) qui groupe aujourd’hui les 42 principaux festivals du continen
226 ois unique ; l’Association des instituts d’études européennes , de niveau universitaire ; la Communauté européenne des guildes et cl
227 clubs du livre ; la Campagne d’éducation civique européenne , qui organise des stages pour enseignants du degré secondaire sur la
228 sur la manière de faire voir et valoir la réalité européenne dans les leçons d’histoire et de géographie, mais aussi d’économie, d
229 et de langues ; un Dialogue des cultures, entre l’ Europe et le monde arabe, l’Afrique noire, l’Inde, la Chine, le Japon, l’Amé
230 s parfois aussi des pays de l’Est, souvent plus «  européens  » que nous-mêmes. Mais vous, Denis de Rougemont, comme écrivain, pend
231 actuelle. Durant les années de mon « engagement » européen — préparation, direction effective, présidence du Centre, puis de l’I
232 Centre, puis de l’Institut universitaire d’études européennes qui en est né, et où j’enseigne encore à titre de professeur honorair
233 été amené à publier une dizaine d’ouvrages sur l’ Europe et ses problèmes spécifiques, tels que L’Europe en jeu , Vingt-huit
234 ’Europe et ses problèmes spécifiques, tels que L’ Europe en jeu , Vingt-huit siècles d’Europe , Lettre ouverte aux Européens
235 tels que L’Europe en jeu , Vingt-huit siècles d’ Europe , Lettre ouverte aux Européens ou Rapport au peuple européen sur l
236 Vingt-huit siècles d’Europe , Lettre ouverte aux Européens ou Rapport au peuple européen sur l’état de l’union européenne . Et
237 ttre ouverte aux Européens ou Rapport au peuple européen sur l’état de l’union européenne . Et des centaines d’articles, d’ess
238 Rapport au peuple européen sur l’état de l’union européenne . Et des centaines d’articles, d’essais, de brochures, de préfaces, d
239 , que j’espère pouvoir achever avec Journal d’un Européen l’année prochaine. Vous voyez ici, dans le vif, l’interaction féconde
240 osophique et des énergies mobilisées par l’action européenne sous toutes ses formes. L’une nourrit l’autre. Les intellectuels d’au
241 issent beaucoup moins passionnés par le sort de l’ Europe que ceux de votre génération et de celle des grands aînés que vous av
242 cientifiques — se sont généralement détachés de l’ Europe et de sa cause, c’est-à-dire, à mon sens, détachés des réalités cultu
243 notre temps. Cette évolution de l’intelligentsia européenne se résume d’une manière exemplaire dans les prises de position succes
244 ure française ne serait sauvée qu’avec la culture européenne et par elle, mais que la culture européenne ne serait sauvée, à son t
245 lture européenne et par elle, mais que la culture européenne ne serait sauvée, à son tour, que par l’union politique et économique
246 our, que par l’union politique et économique de l’ Europe . Bien, très bien même. Quelques années plus tard, dans une préface au
247 éserve la proposition de « tirer à vue » sur tout Européen qui se présenterait encore dans le tiers-monde, car « l’Européen n’a
248 présenterait encore dans le tiers-monde, car « l’ Européen n’a pu se faire homme qu’en fabriquant des esclaves et des monstres »
249 ves et des monstres ». Il va jusqu’à dire que les Européens n’ont édifié leurs cathédrales (sic) que grâce à l’exploitation colon
250 cas dans l’immédiat après-guerre ? Comme écrivain européen , je me sens en effet un peu seul ! Mais d’autres vont venir, et ce ne
251 t cas. Vous m’interrogiez sur l’intellectuel et l’ Europe . Je vous ai donné un exemple concret, le mien. Les mouvements europée
252 donné un exemple concret, le mien. Les mouvements européens avec lesquels j’ai travaillé dans les années 1950 et 1960 font du sur
253 ’ordre que je lui ai proposé : Écologie, régions, Europe fédérée : même avenir. L’Europe ne pourra faire son union, qui est un
254 cologie, régions, Europe fédérée : même avenir. L’ Europe ne pourra faire son union, qui est un acte volontaire, que sur la bas
255 onnée depuis des millénaires. Fonder l’union de l’ Europe sur l’unité culturelle des Européens — Athènes, Rome, Jérusalem, bien
256 er l’union de l’Europe sur l’unité culturelle des Européens — Athènes, Rome, Jérusalem, bien sûr, mais aussi les Germains et les
257 ion, je réponds depuis que j’agis, et au nom de l’ Europe fédérale fondée sur sa culture commune : nous ne sommes pas là pour d
258 spéro, 1971, p. 23. z. « Denis de Rougemont », L’ Europe et les intellectuels : enquête internationale, Paris, Gallimard, 1984
259 La Part du diable (1942), Vingt-huit siècles d’ Europe (1961), Journal d’une époque (1968), et L’Avenir est notre affair
15 1984, Articles divers (1982-1985). Informatique, société, sagesse (1984)
260 ’au moment où se déroule l’action de son roman, l’ Europe entière a été absorbée par la Russie soviétique et la Grande-Bretagne
261 e où, sans le moindre commentaire, il abandonne l’ Europe tout entière à Staline, en mai 1948 se tient à La Haye, sous la prési
262 présidence de Churchill, le premier Congrès de l’ Europe et ce congrès se termine par la proclamation d’un Message aux Europé
263 se termine par la proclamation d’un Message aux Européens dans lequel les 800 délégués — parmi eux 16 anciens Premiers ministr
264 e tous leurs efforts la création d’une fédération européenne ainsi que « les hommes et les gouvernements qui travaillent à cette œ
265 e année 1984 précisément, dans quelques mois, les Européens vont élire un Parlement qui sera chargé, n’en doutons pas, de rédiger
266 Constitution fédérale du continent. Voilà donc l’ Europe sacrifiée sans combat par Orwell. Et qu’en est-il du christianisme, d
267 tenir — c’est déjà fait dans la plupart des États européens — est d’établir le droit de chacun à consulter les fiches qui le conc
268 nités de base de toute fédération imaginable de l’ Europe . Et nous déplorions la difficulté — surhumaine aux yeux des fonctionn
269 ateurs peuvent apporter à la cause du fédéralisme européen , considéré comme l’union spontanée et limitée à des fonctions jalouse
270 ronat et des syndicats, aux USA plus encore qu’en Europe . L’article de Business Week auquel je viens d’emprunter tant de chiff
271 tion étroite avec plusieurs fondations suisses et européennes . ⁂ Il me reste à vous présenter, avant de conclure, quelques remarque
272 dans chacun de nos pays, mais surtout à l’échelle européenne , des conseils de réflexion sur la recherche, réunissant des scientifi
16 1984, Articles divers (1982-1985). Trois manières de considérer le nucléaire (1984)
273 r des millions de foyers, dans chacun de nos pays européens , de se rendre autonomes, de recréer des cadres de participation civiq
17 1984, Articles divers (1982-1985). Le Patrimoine européen [conclusion] (1984)
274 Le Patrimoine européen [conclusion] (1984)x En ouvrant ce colloque, le professeur Jacques
275 ous, celle du concept même de patrimoine culturel européen , selon la dialectique de ses ambiguïtés, pour ne pas dire de ses cont
276 venons-en à notre objet spécifique. Le patrimoine européen s’est constitué du même mouvement à travers le temps et qui va des or
277 me actuel, des rivages où se situe l’enlèvement d’ Europe , fille du roi de Tyr par Zeus, le père des dieux grecs, jusqu’aux riv
278 p célèbre définition donnée par Paul Valéry d’une Europe purement méditerranéenne, qui serait née de la triple influence d’Ath
279 geant sur ce que l’on peut appeler les classiques européens  ; et dans le domaine spirituel, en rappelant l’action du pape pour l’
280 , en rappelant l’action du pape pour l’union de l’ Europe . Tout au long de ces trois journées, il me semble que nous avons four
281 interne de tout débat sur le patrimoine culturel européen . Nous avons constaté que le patrimoine, au sens de passé dont nous hé
282 evenir) comme condition de toute fédération d’une Europe ouverte sur le monde. J’ai eu ici la très heureuse surprise de consta
283 es intellectuels à la grande tâche de fédérer les Européens . Je cite : Grâce aux divisions morbides que la folie des nationalité
284 ités a mises et met encore entre les peuples de l’ Europe , grâce aux politiciens à la vue courte et aux mains promptes qui règn
285 ui prouvent de la manière la plus manifeste que l’ Europe veut devenir une. Le second passage prolonge ces phrases, je cite :
286 ces phrases, je cite : Ce qui m’importe, c’est l’ Europe une, et je la vois se préparer lentement d’une manière hésitante. Che
287 upputer et à anticiper cette nouvelle synthèse, l’ Européen de l’avenir. Ce ne fut qu’une fois devenus vieux, aux heures de faibl
288 dont je pense qu’il devra se modeler sur l’avenir européen . Cet avenir se fait aujourd’hui dans la crise, c’est le mot dominant,
289 dans la crise, c’est le mot dominant, crise que l’ Europe a fomentée en répandant imprudemment sa civilisation industrielle et
290 fait beaucoup pour nous connaître mieux, nous les Européens fauteurs de crises mondiales ou de mondialisation de nos propres cris
291 riétés géographiques et historiques du patrimoine européen . Mais on ne se connaît bien qu’en se comparant à ce qui n’est pas soi
292 contribuant ainsi à l’exercice du génie même de l’ Europe et de sa vocation mondialisante ? Je souhaite que notre ami Jacques F
293 Freymond et Andrew Williams (éd.), Le Patrimoine européen  : unité et singularité, Actes du colloque organisé au Centre d’études
18 1985, Articles divers (1982-1985). Vocation culturelle de la Suisse en Europe (septembre 1985)
294 Vocation culturelle de la Suisse en Europe (septembre 1985)ah À deux titres au moins, la Suisse tient en Euro
295 )ah À deux titres au moins, la Suisse tient en Europe un rôle d’exception radicale, par là même peut-être exemplaire : I. E
296 ions actuelles. II. Elle est aussi le seul pays d’ Europe qui n’a pas de culture nationale — et cela tient à sa structure fédér
297 seule réponse demeure possible : c’est la culture européenne — seule « unité intelligible » non seulement de recherche historique,
298 rmules d’évolution de la création culturelle de l’ Europe  : du Moyen Âge à nos jours, elle n’a cessé d’illustrer la structure s
299 n’a cessé d’illustrer la structure spécifiquement européenne de la formation de foyers locaux d’où vont sortir les grands courants
300 ntaux et au-delà. Tout comme on peut le dire de l’ Europe considérée dans son ensemble, la Suisse est un espace de culture dont
301 nctes, dont l’addition constituerait la « culture européenne  ». Observons que nos États-nations n’ont en moyenne qu’environ deux-c
302 s ou lointains — comme il advint à l’échelle de l’ Europe . Dès le haut Moyen Âge et jusqu’au xxe siècle, des cités de la Tosca
303 venir au xxe siècle les deux foyers de l’ellipse Europe pour les arts et les sciences humaines. On imagine un joli jeu électr
304 Bèze, devient en peu d’années l’un des pôles de l’ Europe , rayonnant sur la France, l’Angleterre et l’Écosse, les Pays-Bas, la
305 ie siècle, il semble que de grands coups de vent européens raniment simultanément tous les foyers anciens et en allument de nouv
306 ument de nouveaux. Berne s’illustre aux yeux de l’ Europe par le génie d’un de ses patriciens, Albert de Haller : cet anatomist
307 ttingen et membre de vingt autres corps savants d’ Europe , n’accepte d’ailleurs dans sa cité qu’une charge mineure de scrutateu
308 uveau par une vive fulguration au tableau de bord européen  : héritiers sans doute imprévus des traditions humanistes et piétiste
309 ue vont passer d’est en ouest les grands courants européens du romantisme et du libéralisme économique et politique, et ceci par
310 ’évolution prochaine, inéluctable selon lui, de l’ Europe des États-nations : il annonce la montée au pouvoir des « terribles s
311 ’à la Sorbonne et dans la plupart des universités européennes . Dans le même temps, l’Institut Rousseau fonde la pédagogie moderne,
312 grands noms de l’aventure intellectuelle qu’est l’ Europe — noms de Suisses par naissance ou par choix. Mais on l’aura peut-êtr
313 s un autre domaine, Karl Barth. Son canton — ou l’ Europe . Et il est vrai que nos meilleurs esprits, hors du compartiment nata
314 Synthèse des sciences médicales et d’une écologie européenne avant la lettre : Paracelse. Théorie générale des sociétés humaines,
315 pale, réformée ou romaine, germanique ou latine — européenne . Paracelse quitta très tôt son canton natal de Schwyz, Euler vécut da
316 est revenue, comme importée. « Son canton — ou l’ Europe  », c’est la formule parfaite. Ainsi, pour l’homme de culture en tant
317 , le stade national est sauté. Cas unique, dans l’ Europe moderne. J’ose y voir le plus grand privilège des Suisses : quelle qu
318 taux ; parfois pour les déterminer. Condamnés à l’ Europe en quelque sorte ? Non, bien plutôt libres pour elle… 13. Selon le
319 1953. ah. « Vocation culturelle de la Suisse en Europe  », Passages, Zurich, n° 1, septembre 1985, p. 3-4. Présenté par cette
320 ivres et ses interventions diverses, l’union de l’ Europe par le fédéralisme et la culture. »
19 1985, Articles divers (1982-1985). Le personnalisme d’Emmanuel Mounier [témoignage I] (1985)
321 lière de l’affrontement de l’Est et de l’Ouest en Europe , affrontement si mal compris aujourd’hui. À l’Est, trois dictatures d
322 rs fédérations jusqu’à l’échelle d’une fédération européenne — ou encore l’idée d’un service civil libérant de son esclavage le pr
20 1985, Articles divers (1982-1985). Le personnalisme d’Emmanuel Mounier [témoignage II] (1985)
323 st trop pour le PCF. Le 15 janvier 1933, la revue Europe , dirigée par Jean Guéhenno (dont j’ai cité tout à l’heure la lettre à
324 à Romain Rolland qui nous qualifie de fascistes), Europe donc publie un article de Paul Nizan, qui m’attaque avec une extrême
21 1985, Articles divers (1982-1985). Quelques-uns de mes écrivains : anecdotes (1985)
325 mander ? Je vous en prie. On vous la donne, votre Europe . Tout de même, j’imagine vaguement que vous êtes déçu. Et moi, je ser
22 1985, Articles divers (1982-1985). Éloge de Jean Starobinski (1985)
326 ski (1985)ad Quand mes collègues jurés du Prix européen de l’essai m’ont demandé de prononcer l’éloge du lauréat que nous ven
327 ettez, « Staro », comme on l’appelle dans toute l’ Europe , est conservateur par sagesse, au plus beau sens de l’expression, et
328 i, c’est du même lieu de Suisse que nous voyons l’ Europe , que nous sentons le Monde et ressentons l’époque. Mais il y a plus.
329 ise, nous avons l’un et l’autre été nourris par l’ Europe germanique et le monde anglo-saxon avec ses prolongements américains.
330 ns intimes avec ce lieu genevois et cette formule européenne  : le sens de ce qui est dû à la cité. En dépit de sa méfiance justifi
331 in, au choix du lieu de Suisse le plus ouvert à l’ Europe et au Monde, à l’exercice d’une culture non seulement plurinationale
332 te, celle que notre jury couronne ce soir du Prix européen de l’essai. C’est en effet le thème central de la recherche de Starob
333 (avec, à l’horizon, la création des grands États européens ) ; les questions religieuses, qui mettent en cause le principe même d
23 1986, Articles divers (1982-1985). Interview avec Denis de Rougemont (1986)
334 son socialisme fédéraliste ainsi que de ses vues européennes (sa condamnation parfaitement lucide de Mazzini, qui passe encore pou
335 rs textes énergiquement favorables à l’union de l’ Europe au-delà des nationalismes. On ignore trop souvent que l’idée de march
336 mal, où il est dit que tout va vers l’union de l’ Europe , que les meilleurs esprits du temps l’ont déjà compris. Tout indique,
337 s, pour aller vers un marché commun de l’économie européenne et, bien plus que ça, vers une république européenne, qui a toujours
338 opéenne et, bien plus que ça, vers une république européenne , qui a toujours été le rêve et l’idéal des grands esprits : c’est seu
339 mot clé pour toute une génération d’intellectuels européens qui n’étaient par ailleurs ni kierkegaardiens ni protestants. Enfin,
340 je travaille en ce moment, intitulé Journal d’un Européen , qui est la conclusion de mon « journal non intime », comme je l’ai a
341 s les faits, pour ce qui est, tout au moins, de l’ Europe . Le 5 août 1984 16. Lors de sa parution, en 1939, L’Amour et l’Occ
342 est intégralement cité dans Vingt-huit siècles d’ Europe (Paris : Payot, 1961), p. 302-303. À propos des grands esprits du siè
343 , Schopenhauer ». Cité dans Vingt-huit siècles d’ Europe , p. 302. Traduction anglaise : The Idea of Europe (New York : Macmill
344 Europe, p. 302. Traduction anglaise : The Idea of Europe (New York : Macmillan, 1966, Meridian Books, 1968). 23. Voir par exe
24 1986, Articles divers (1982-1985). L’Europe des consciences (1986)
345 L’ Europe des consciences (1986)ai Depuis le xixe siècle romantique, le gra
346 d’outre-tombe, le Victor Hugo des discours sur l’ Europe et pour la paix, le Rimbaud d’Une saison en enfer, et tout près de no
347 ans, à l’action. Qu’est-ce à dire ? Action pour l’ Europe fédérée dès 1946, fondation et direction effective pendant trente ans
348 e, à Paris ; de l’Institut universitaire d’études européennes , à Genève encore ; sans parler de l’Association européenne des festiv
349 s, à Genève encore ; sans parler de l’Association européenne des festivals de musique, de l’Association des instituts d’études eur
350 musique, de l’Association des instituts d’études européennes , de la Campagne d’éducation civique et d’une dizaine d’autres actions
351 ien d’autres ont dit ou écrit que mes engagements européens étaient « au détriment de mon œuvre littéraire ». Je serais perdu pou
352 ent à mon sujet : — Pourquoi s’occupe-t-il tant d’ Europe unie, de régions, d’écologie, ou même, horribile dictu, de pacifisme 
353 poignante nostalgie, en Amérique j’ai découvert l’ Europe , et la nécessité vitale de son union, si les Alliés gagnaient, la dél
354 jusqu’au niveau continental d’une fédération de l’ Europe . L’idée générale n’étant pas de créer une puissance nouvelle — un « t
355 ouvelle — un « troisième Grand » dans le cas de l’ Europe — mais seulement le minimum de pouvoir capable d’assurer l’autonomie
356 littérature » ? J’ose dire que non. De mon action européenne , j’ai tiré huit volumes, c’est près d’un quart de ce que j’ai publié
357 uvrages, le parallèle entre l’histoire vécue de l’ Europe et l’évolution de mes idées, je ne suis en droit de les déduire qu’ap
358 et que je lus en conclusion du grand Congrès de l’ Europe réuni à La Haye en 1948 sous la présidence de Churchill, ce texte de
359 ature, et parlons un moment, pour finir, de cette Europe qui me tient au cœur, au corps et à l’âme. Un mot domine sa situation
360 petit mot méchant comme une morsure : la crise. L’ Europe , ce foyer millénaire de l’histoire universelle, pour le meilleur et p
361 alismes collectifs et de passion de la liberté, l’ Europe est aujourd’hui menacée dans ses raisons d’être et dans ses possibili
362 tion politique mondiale est en train de faire des Européens , jadis maîtres des trois-quarts des terres habitées de la Planète, le
363 a crise mondiale actuelle est née des œuvres de l’ Europe , qui a répandu sur toute la Terre ce qu’elle nomme le Progrès, c’est-
364 e au moins — la seule peut-être — qui dépend de l’ Europe et de son union réalisée à temps : la fédération de nos peuples. À ce
365 ement clair qu’on ne peut pas fonder l’union de l’ Europe sur la base des États qui s’y opposent par nature, tout en affirmant
366 osent par nature, tout en affirmant la vouloir. L’ Europe des nationalismes a été responsable de deux guerres mondialisées. Ell
367 ncompatible avec le génie propre des cultures non européennes . Il appartient donc à l’Europe de proposer le modèle d’une société re
368 cultures non européennes. Il appartient donc à l’ Europe de proposer le modèle d’une société respectueuse des valeurs culturel
369 de fédéralistes, de régionalistes, d’écologistes européens , marque chaque année des progrès. La guerre est devenue impensable en
370 re est devenue impensable entre deux peuples de l’ Europe  : fait capital, dont nous avons trop peu conscience. Déjà le problème
371 uvé. Denis de Rougemont 26 octobre 1982 ai. « L’ Europe des consciences », Entailles, n° 23, 1986, p. 77-83. Présenté par cet
25 1994, Articles divers (1982-1985). Agora (1994)
372 donc le fondement historique de la démocratie à l’ européenne , en tant que lieu où n’importe quel homme libre peut prendre ses resp
26 1996, Articles divers (1982-1985). « Plaise aux dieux que je sois un faux prophète » (automne 1996)
373 avez que c’est le plus vieil idéal politique de l’ Europe . Aristote voulait que la ville ne soit pas plus grande que la portée
374 nsfrontalier. Le sauvetage du Rhin, poubelle de l’ Europe , pollué par au moins cinq pays, est un problème européen, continental
375 e, pollué par au moins cinq pays, est un problème européen , continental. Et le sauvetage des océans pollués par le pétrole qui t
376 èmes principaux de mon livre : Écologie, régions, Europe  : même avenir. C’est la devise que j’ai proposée aux mouvements écolo
377 jeunesse et de l’intelligentsia d’avant-garde en Europe … Dans L’Amour et l’Occident en 1939, vous avanciez des thèses pour
378 e l’amour-passion est l’invention du xiie siècle européen , que la passion se nourrit d’obstacles et les suscite au besoin et qu
379 aux dieux que je sois un faux prophète” », Temps européens , Genève, n° 1, automne 1996, p. 34-41. Propos recueillis par Jacqueli