1
se encore le régime des échanges de tout ordre en
Europe
, le nationalisme fut une création d’écrivains, de poètes, hélas ! et
2
ur (21 septembre 1960)c La civilisation née en
Europe
a dominé le monde pendant des siècles. Elle est encore, à notre époqu
3
se à tout. Nous, au contraire, en Occident, et en
Europe
bien plus qu’en Amérique, nous souffrons d’une espèce d’inquiétude es
4
n puisse l’éliminer ou l’oublier. Admettons que l’
Europe
, en la formant, ait « infecté » le monde entier : le monde ne s’en gu
5
ment disposées à refuser les dons ambigus. Mais l’
Europe
, responsable de l’idée du Progrès, est responsable aussi de sa rectif
6
« hérésies du Progrès » sont bel et bien nées en
Europe
, encore qu’elles n’aient vraiment déployé leurs effets que dans les g
7
s posées en partie par des excès contraires. Si l’
Europe
d’aujourd’hui s’effraye de constater ce que l’Amérique a fait de cert
8
e faire du nationalisme — j’y vois le signe que l’
Europe
détient encore le sens d’un équilibre intime : si ce sens n’était pas
9
s cette erreur ne peut être la nôtre. Qu’a fait l’
Europe
du xve siècle jusqu’à nos jours ? Elle a non seulement rayonné sur l
10
r un principe transcendant, dont un C. G. Jung en
Europe
, ou un Aurobindo en Inde, a tenté d’entrevoir la nature. Au stade pré
11
cet ensemble infiniment varié de phénomènes que l’
Europe
seule a désigné par le seul et même terme d’amour, considérons les ra
12
it développer toutes ses complexités que dans une
Europe
travaillée par la doctrine et la morale chrétiennes, séculairement au
13
esse mieux codifiées par les casuistes), dans une
Europe
formée par l’Église ou contre elle, et longtemps confondue avec « la
14
yrisme, l’érotisme et la mystique déchaînés sur l’
Europe
entière, et parlant une même langue nouvelle, rénovant d’un seul coup
15
on et ceux qui en subissent les effets. Prenez un
Européen
cultivé — homme ou femme — formé par la morale bourgeoise, d’ailleurs
16
uritaines ont su nous imposer dès les débuts de l’
Europe
, il n’y aurait rien de plus dans notre civilisation que dans celles d
18
mois aux États-Unis. On n’y parle que du miracle
européen
. Journaux, hebdos, revues, gros livres, milieux universitaires et mil
19
lieux dirigeants de Washington ; ils découvrent l’
Europe
unie. À les entendre, on croirait qu’elle est faite. La candidature a
20
t Jean Monnet qui a vu juste. Donc il faut voir l’
Europe
comme il l’a vue d’avance : première étape d’une organisation mondial
21
’animation et l’organe d’équilibre. Je reviens en
Europe
, « notre patrie » — comme disait Æneas Sivius au xve siècle. Qu’est-
22
, dans toutes nos langues, sur l’intégration de l’
Europe
et sur les relations nouvelles à établir entre une Europe unie et le
23
t sur les relations nouvelles à établir entre une
Europe
unie et le tiers-monde. Pleins d’idées et de chiffres, d’un optimisme
24
edit brutalement tout le reste. Il proclame que l’
Europe
est « foutue », qu’elle est « en grand danger de crever », qu’elle «
25
tous ses états. Il le préface et il exhorte « les
Européens
» à le lire, au nom du raisonnement suivant : tous les Européens sont
26
e lire, au nom du raisonnement suivant : tous les
Européens
sont complices du colonialisme criminel ; donc cette lecture leur fer
27
lais et autres Balubas qui « massacrent à vue les
Européens
». Car, ce faisant, « ils font l’histoire de l’homme », et nous seron
28
humanitaire qui nous offre « un moyen de guérir l’
Europe
» en nous faisant tous passer dans le camp de ses ennemis. Ceux-ci n’
29
qu’au nom d’une prétendue aventure spirituelle l’
Europe
étouffe la quasi-totalité de l’humanité. » Cette phrase résume la thè
30
tante étant tout simplement un état de fait que l’
Europe
n’avait pas créé, et qui, loin de résulter de la colonisation, comme
31
lité ou de continuelle décadence. Qu’est-ce que l’
Europe
a « étouffé » dans le tiers-monde colonisé ? (Qui est fort loin de re
32
la période considérée.) La culture de l’Inde ? L’
Europe
l’a sauvée. L’industrie africaine ? Elle l’a fondée. La démocratie de
33
nations récemment libérées de « l’exploitation »
européenne
: le Dahomey. Les premiers contacts du Dahomey avec la civilisation e
34
premiers contacts du Dahomey avec la civilisation
européenne
remontent à 1729, lorsque le roi Agadja et son régiment de femmes, ay
35
ides puis par les sultans marocains, mais par les
Européens
, lesquels n’ont occupé, plusieurs siècles plus tard et pendant soixan
36
ion veut la mort du pécheur, qui est uniquement l’
Européen
, comme chacun sait. La vérité, selon les faits et dans la perspective
37
leurs États. Quant aux nations colonialistes de l’
Europe
— sept sur vingt-six à la fin de la guerre — presque ruinées à deux r
38
près l’autre, « décroché ». Qu’est-il advenu de l’
Europe
considérée dans son ensemble ? « L’Europe est littéralement la créati
39
nu de l’Europe considérée dans son ensemble ? « L’
Europe
est littéralement la création du tiers-monde », écrit Fanon. Ses rich
40
ient ?). Sartre renchérit : c’est avec cela que l’
Europe
a fait non seulement ses capitales industrielles, mais ses cathédrale
41
(lisez-le pour y croire : p. 23). D’ailleurs, « l’
Européen
n’a pu se faire homme qu’en fabriquant des esclaves » (eh quoi ! n’ét
42
le xvie siècle ?) En quittant le tiers-monde, l’
Europe
aurait donc signé son arrêt de mort économique et de rapide déshumani
43
sme auraient donc été les avocats du suicide de l’
Europe
? Mais au nom de quelles valeurs plus chères que leur vie même ? De l
44
plus chères que leur vie même ? De leurs valeurs
européennes
« pourries » ou de quelles autres ? Laissons là ces divagations. Reve
45
ux faits. Les faits nous montrent que les nations
européennes
, à peine libérées de la charge écrasante de leurs colonies, ont comme
46
nte de leurs colonies, ont commencé à découvrir l’
Europe
et la nécessité de son union. Et que, de leur union naissante — le Ma
47
té presque aussitôt une prospérité stupéfiante. L’
Europe
n’est pas « finie », n’en déplaise à nos furieux, mais elle commence
48
r Fanon et son marxisme — d’ailleurs emprunté à l’
Europe
. Mais qu’en est-il de Sartre en cette lugubre affaire ? Il nous faut
49
dans un village intellectuel et projette sur l’«
Europe
» des hargnes provinciales. Quand il écrit Europe, il ne pense que Fr
50
Europe » des hargnes provinciales. Quand il écrit
Europe
, il ne pense que France, et quand il pense France, il ne voit que le
51
’état naissant, et qui le firent non pas contre l’
Europe
, mais au nom des valeurs européennes : Voltaire, Rousseau, Herder, Fi
52
non pas contre l’Europe, mais au nom des valeurs
européennes
: Voltaire, Rousseau, Herder, Fichte, Bentham. À l’encontre de Hegel,
53
hte, Bentham. À l’encontre de Hegel, qui tenait l’
Europe
pour « la vraie fin de l’Histoire », et d’Auguste Comte qui voyait en
54
équences pratiques, pour le tiers-monde et pour l’
Europe
qui doit l’aider. Nous n’avons pas le droit de frustrer la jeunesse s
55
e l’histoire, ce seront ceux qui auront dit que l’
Europe
est finie, quand il s’agissait de la faire. f. « Sartre contre l’Eu
56
il s’agissait de la faire. f. « Sartre contre l’
Europe
», Arts, Paris, n° 852, 17 janvier 1962, p. 1 et 4.
58
le monde civilisé (6 juin 1962)g L’avenir de l’
Europe
est une aventure décisive pour l’humanité tout entière. L’Europe est
59
aventure décisive pour l’humanité tout entière. L’
Europe
est cette partie-là du monde qui a fait « le Monde », ayant été le fo
60
tié du xxe siècle, en sorte que les chances de l’
Europe
dans l’avenir se confondent pratiquement, désormais, avec celles de l
61
ablir cette thèse centrale, cette définition de l’
Europe
par sa fonction mondialisante. Car cela revient en somme à définir le
62
Car cela revient en somme à définir le phénomène
européen
par ses effets, alors qu’on s’est toujours efforcé jusqu’ici de l’exp
63
ou démographiques. Ce que j’appelle le phénomène
européen
se signale, dans l’histoire du monde, par quelques traits absolument
64
dont je donne tout de suite trois exemples : 1. L’
Europe
a découvert la terre entière, et personne n’est jamais venu la découv
65
et personne n’est jamais venu la découvrir. 2. L’
Europe
a dominé sur tous les continents successivement, et n’a jamais été do
66
squ’ici par une seule puissance d’outre-mer. 3. L’
Europe
a produit une civilisation que le monde entier est en train d’imiter,
67
sent les avoir négligées jusqu’ici — ce phénomène
européen
sans précédent et sans parallèle dans l’histoire, nous n’arriverons j
68
e siècle avant J.-C. explique la supériorité des
Européens
sur les Asiatiques par le fait que les Asiatiques vivaient dans un cl
69
s vivaient dans un climat trop égal, tandis qu’en
Europe
, dit-il, « les passages rapides d’un extrême à l’autre stimulent les
70
attribue au contraire cette même supériorité des
Européens
au climat tempéré qui — je le cite — « semble avoir tout fait pour hâ
71
et Brun, publiée à Paris en 1816, reconnaît que l’
Europe
historique n’est pas née de sa géographie. Je me plais à citer sa des
72
ographie. Je me plais à citer sa description de l’
Europe
, dont Valéry me paraît bien s’être inspiré dans le passage fameux où
73
e inspiré dans le passage fameux où il parle de l’
Europe
comme « d’une sorte de cap du vieux continent, d’un appendice occiden
74
faudrait aller demander le secret de l’expansion
européenne
? Un coup d’œil sur la carte des densités de peuplement de la terre n
75
privilégiées à cet égard : la Chine, l’Inde et l’
Europe
, lesquelles comptent chacune, au xxe siècle, entre 500 et 600 millio
76
une décadence millénaire, dans le temps même où l’
Europe
faisait le tour du monde et dominait sur la plupart des nations de l’
77
urelles ne pouvant rendre compte des destins de l’
Europe
, faudra-t-il leur chercher des causes spirituelles ? L’Europe serait-
78
ra-t-il leur chercher des causes spirituelles ? L’
Europe
serait-elle, par exemple, une création du christianisme, comme le sou
79
odote, Platon et Aristote nous parlent déjà d’une
Europe
et la contrastent même avec l’Asie, mais cette Europe ne connaît pas
80
pe et la contrastent même avec l’Asie, mais cette
Europe
ne connaît pas encore le christianisme. L’expansion missionnaire des
81
st une expansion chrétienne et non spécifiquement
européenne
. En revanche l’expansion colonialiste, du xviiie au xxe siècle, a é
82
e au xxe siècle, a été, de toute évidence, plus
européenne
que chrétienne. Assimiler l’Europe au christianisme, comme voulut le
83
ence, plus européenne que chrétienne. Assimiler l’
Europe
au christianisme, comme voulut le faire Novalis dans son célèbre essa
84
son célèbre essai intitulé Die Christenheit oder
Europa
, c’est faire tort à la prétention universelle du christianisme, et ce
85
selle du christianisme, et ce n’est pas définir l’
Europe
, puisque ce serait la définir par une vérité éternelle, qu’elle n’a p
86
anisme a très puissamment contribué à la synthèse
européenne
. Notre idée de la science en dérive, comme l’a montré Jaspers, commen
87
doute été décisifs dans l’aventure mondiale de l’
Europe
. Retenons donc, de cette rapide enquête sur la genèse du phénomène Eu
88
e cette rapide enquête sur la genèse du phénomène
Europe
, le christianisme. Mais non sans nous poser cette question difficile
89
e que je vais laisser sans réponse : — Pourquoi l’
Europe
a-t-elle été la seule ou la première partie du monde qui ait adopté c
90
non d’elle-même ? Existait-il une prédisposition
européenne
au christianisme ? Ceci nous laisse en plein mystère. Et les autres e
91
mystère. Et les autres explications du phénomène
européen
par des données physiques et matérielles nous laissent en pleine ambi
92
us oblige à constater : la fonction mondiale de l’
Europe
. Décrivons donc maintenant ce phénomène tel qu’il apparaît dans les f
93
e, dans son mythe. Or, ce mouvement créateur de l’
Europe
, je le trouve d’abord et déjà dans la légende originelle de l’Enlèvem
94
déjà dans la légende originelle de l’Enlèvement d’
Europe
par Zeus. C’est dans un bond vers l’ouest, la mer et l’aventure que l
95
un bond vers l’ouest, la mer et l’aventure que l’
Europe
légendaire prend son départ. Le mythe de l’enlèvement d’une princesse
96
transformé en taureau, traduit l’Histoire : notre
Europe
est effectivement venue du Proche-Orient. Après la disparition presqu
97
s peintures rupestres de Lascaux et d’Altamira, l’
Europe
a été lentement repeuplée par des colons venus d’une part de l’Asie M
98
icie et de là transférés en Crète d’abord — où la
princesse Europe
engendra une dynastie, les Minoens — puis, par la mer Égée en Grèce,
99
s nomment Ereb, très probable étymologie du nom d’
Europe
. Plus tard, sa religion dominante lui viendra du pays le plus proche
100
apt créateur, la suite du mythe de l’enlèvement d’
Europe
, à laquelle j’attache, pour ma part, la plus grande importance symbol
101
ur ma part, la plus grande importance symbolique.
Europe
était la fille d’Agénor, roi de Tyr. Celui-ci donna l’ordre à ses cin
102
, il alla demander à l’oracle de Delphes : Où est
Europe
? « Tu ne la trouveras pas, répondit la Pythie. Suis plutôt une vache
103
irer : c’est en poursuivant l’image mythique de l’
Europe
que les navigateurs phéniciens découvrirent sa réalité géographique.
104
abuleux, il semble difficile de savoir « où est l’
Europe
», si l’on entend seulement la ramener un beau jour toute faite et do
105
’est sa quête elle-même qui la crée. Rechercher l’
Europe
, c’est la faire ! Elle existe dans sa recherche à l’infini, et c’est
106
à Sem, l’Asie et la vie spirituelle ; à Japhet, l’
Europe
et les armes, et la promesse d’une expansion indéfinie : dilatatio, l
107
ents de la science, tout est venu de l’Est vers l’
Europe
, tout s’est lentement concentré dans cette sorte d’impasse au-delà de
108
du haut Moyen Âge, sous Charlemagne, la péninsule
européenne
est donc devenue le lieu de rencontre de sept ou huit traditions diff
109
forces en conflit latent ou en guerre ouverte. L’
Europe
et sa culture résulteront de cette fusion jamais achevée, toujours in
110
sé à l’Est, barrant les routes vers l’Orient. Les
Européens
se voient coupés de toutes communications régulières avec les civilis
111
e l’Océan. C’est ici que l’aventure mondiale de l’
Europe
prend son départ, au matin de Palos de Moguer, sur les petites carave
112
découvertes fut une sorte d’explosion du composé
Europe
, macéré depuis près de mille ans dans les limites du cap occidental,
113
semble illustrer les traits fondamentaux de notre
Europe
, légendaire, historique, physique, païenne et chrétienne à la fois :
114
tour, toutes les autres. L’aventure mondiale de l’
Europe
se déroule, à partir de Colomb, sur un rythme assez comparable à celu
115
apes de la conquête de l’espace terrestre par les
Européens
, c’est d’abord le premier tour du monde, accompli par Magellan, puis
116
l’ouverture de l’Extrême-Orient à la civilisation
européenne
au milieu du xixe siècle, enfin la colonisation de l’Afrique noire à
117
Au début de notre xxe siècle, on peut dire que l’
Europe
a placé sur orbite sa civilisation. Mais les étages de la fusée porte
118
siècle, les continents découverts et régis par l’
Europe
se sont libérés de sa tutelle. L’Amérique du Nord la première, dès la
119
ndiale, puis presque toute l’Afrique vers 1960. L’
Europe
avait commencé par mettre en relation toutes les parties de la terre
120
humain — genus humanum — sont des créations de l’
Europe
gréco-romaine, puis de l’Europe chrétienne, puis de l’Europe technici
121
es créations de l’Europe gréco-romaine, puis de l’
Europe
chrétienne, puis de l’Europe technicienne. Dans ce sens, on peut dire
122
o-romaine, puis de l’Europe chrétienne, puis de l’
Europe
technicienne. Dans ce sens, on peut dire que l’Europe « a fait le mon
123
pe technicienne. Dans ce sens, on peut dire que l’
Europe
« a fait le monde ». Mais une fois le monde fait par elle, elle l’a p
124
Troyens préfigure les expéditions militaires des
Européens
sur les quatre autres continents. Cela, c’est l’Iliade, « poème de la
125
de l’Orient métaphysique. g. « L’aventure de l’
Europe
commence : le miracle européen a créé le monde civilisé », Arts, Pari
126
g. « L’aventure de l’Europe commence : le miracle
européen
a créé le monde civilisé », Arts, Paris, n° 872, 6 juin 1962, p. 1-2.
128
pe : c’est que le pôle de cet hémisphère tombe en
Europe
, exactement au sud de Nantes. Ainsi, d’un point choisi au zénith de N
129
dépend ni de notre orgueil ni de notre humilité d’
Européens
, un fait aisément vérifiable et dont les données objectives se lisent
130
tographiées par quelque satellite artificiel : L’
Europe
est bel et bien le centre du monde humain, le lieu géométrique, le ca
131
nt, comme en graphique, la fonction mondiale de l’
Europe
. Et voilà qui est déterminant, pour qui suppute les chances futures d
132
les chances futures de l’Occident et de l’esprit
européen
, constater que l’Europe actuelle, amputée des plaines russes, tiendra
133
Occident et de l’esprit européen, constater que l’
Europe
actuelle, amputée des plaines russes, tiendrait près de neuf fois dan
134
En proportion de sa surface, n’oublions pas que l’
Europe
a les plus longues côtes (7 000 km de plus que l’Afrique), les ports
135
t aussi concentrées. Anciens villages et villes d’
Europe
, vous n’en trouverez pas deux dont les plans soient superposables. S’
136
de l’unité paradoxale qui permettra de définir l’
Europe
. Une unité non point faite d’uniformité, mais au contraire de variété
137
ou s’égrènent le long de la berge d’un fleuve. L’
Europe
seule présente un réseau de communautés bien ancrées, bien nettement
138
œil. Car autour de la place d’un simple village d’
Europe
vous trouvez l’église et la mairie, souvent l’école et les cafés, et
139
es secrets (pour nous trop évidents) du dynamisme
européen
. C’est-à-dire : la communauté spirituelle, le règne de la loi, le res
140
iples, entrecroisées. Esquissons ce portrait de l’
Europe
telle que chacun de nous peut la voir, ce portrait composé non point
141
guère été mises en pratique et qu’il s’agit d’une
Europe
idéale, qu’on refuse de reconnaître, qui est celle des autres, de l’a
142
bles et tangibles, qui sont le cadre de nos vies.
Europe
présentée non point par sa philosophie mais bien par sa morphologie.
143
utres continents. Essayons donc de reconstruire l’
Europe
en partant de la place communale. Nos villes et nos villages ne sont
144
ensif — qui a marqué et manifesté l’accession des
Européens
à la réalité communautaire, fondement de notre civilisation. On sent
145
s médiévales. Il n’est pas de démocratie, au sens
européen
du terme, qui ne repose sur la libre discussion, sur le libre jeu des
146
anifestent par la Presse, dans l’ère moderne de l’
Europe
; et la presse, dès le début, fut étroitement liée à cet autre élémen
147
les fameuses gazettes françaises diffusées dans l’
Europe
entière, en dépit des censures de l’absolutisme, et qui préparent le
148
llement polyphonique et dialectique qui définit l’
Europe
, sa grandeur et son drame. Il serait tentant, partant de là, de recon
149
ourni la désinence symbolique de toute l’économie
européenne
jusqu’à nos jours. (Même après que le port eut pris plus d’importance
150
puis entre la région et la nation, la nation et l’
Europe
, l’Europe et le monde ; tout se ramenant, en somme, à la tension entr
151
la région et la nation, la nation et l’Europe, l’
Europe
et le monde ; tout se ramenant, en somme, à la tension entre le parti
152
indiscutés. Voici donc définie par ses formes une
Europe
pluraliste et non pas unitaire dans son principe comme le furent les
153
ent les créations les plus typiques de la culture
européenne
, non seulement dans les arts, mais dans la société. On les dirait for
154
ique irrésistible. Tel est le secret du dynamisme
européen
et des périodes de diastole planétaire de notre civilisation. Sommes-
155
e période ? Ou au contraire, l’état de santé de l’
Europe
est-il aussi mauvais que le proclament une bonne partie de nos intell
156
eur d’une doctrine et d’une vie spirituelle que l’
Europe
a mieux su maintenir face à l’État et face aux modes du jour. Les Amé
157
erme, pour ne pas dire autoritaire, si bien que l’
Europe
redevient le modèle d’un meilleur équilibre, si relatif soit-il, entr
158
oche, dans cette mesure du moins, de nos formules
européennes
. Passons à la mairie, symbole de la commune, qui est le cadre concret
159
se prononce chaque année plus nettement. Au plan
européen
, le Conseil des communes d’Europe, l’Union des villes et des pouvoirs
160
ment. Au plan européen, le Conseil des communes d’
Europe
, l’Union des villes et des pouvoirs locaux, apparus depuis la dernièr
161
inégaux d’importance mais très typiques de notre
Europe
, restent des signes peu trompeurs de la vitalité d’une culture modern
162
t de l’homme à la nature, résume les secrets de l’
Europe
. L’Europe sans sa culture n’est qu’un cap de l’Asie, assez pauvre en
163
me à la nature, résume les secrets de l’Europe. L’
Europe
sans sa culture n’est qu’un cap de l’Asie, assez pauvre en richesses
164
puissance économique sans précédent, c’est cela l’
Europe
, c’est cela qui a fait le monde. L’Europe, c’est très peu de choses p
165
cela l’Europe, c’est cela qui a fait le monde. L’
Europe
, c’est très peu de choses plus une culture. Cette définition simple m
166
nspose terme à terme en désignant naturellement l’
Europe
par E, sa petite masse physique par m, et sa culture par c. E = mc2 s
167
culture par c. E = mc2 se lit alors comme suit :
Europe
égal cap de l’Asie multiplié par culture intensive (c au carré). (Je
168
ours ouverte entre tradition et innovation, que l’
Europe
s’est montrée capable d’intégrer un peu mieux que d’autres la techniq
169
ésistances sérieuses, et comme sur table rase. En
Europe
, elle est née dans un contexte serré de principes vénérés et de droit
170
et de l’usine transparente entourée de verdure, l’
Europe
n’a pas seulement rapproché la technique de sa vraie fin, qui est de
171
re. Si l’on ausculte les organes du patient nommé
Europe
l’un après l’autre, et si l’on détermine son métabolisme, il y a tout
172
rnières guerres ? 7. Voir Arts n° 872. h. « L’
Europe
détient les secrets de l’avenir, mais a-t-elle la volonté de vivre ?
173
Le monde entier irrite l’
Europe
et la méprise autant qu’il la jalouse ! (20 juin 1962)i L’appel du
174
ppel du monde, provoqué par nos œuvres, atteint l’
Europe
dans une situation qui me paraît définie par trois grands faits dont
175
squelles nos États ont perdu leurs empires, que l’
Europe
s’est mise à s’unir. Les dates de la décolonisation successive du Pr
176
l’expansion coloniale comme un péché mortel de l’
Europe
, en ce sens qu’il devait aggraver la dissolution du corps européen en
177
ens qu’il devait aggraver la dissolution du corps
européen
en nations rivales. Et de fait, la nécessité alléguée par les États c
178
e part, ces mêmes guerres ont fait comprendre aux
Européens
qu’il était temps de juguler leurs sanglants chauvinismes, et cela de
179
pas sans intérêt de souligner que les défaitistes
européens
, nationalistes ou marxistes, qui soutenaient depuis cinquante ans que
180
istes, qui soutenaient depuis cinquante ans que l’
Europe
n’était riche que de l’exploitation des colonies, disaient les uns, d
181
s. Ce premier fait, définissant les rapports de l’
Europe
avec le monde actuel, je me l’explique, en résumé, comme suit : L’exp
182
és par nous. Quant aux nations colonialistes de l’
Europe
, presque ruinées à deux reprises par le délire nationaliste, obligées
183
eur union. Elles ont perdu le monde et retrouvé l’
Europe
. Mais voici le deuxième grand fait, non moins paradoxal, qui domine n
184
omine notre situation : le retrait politique de l’
Europe
coïncide avec l’adoption accélérée de notre civilisation par le tiers
185
érée de notre civilisation par le tiers-monde. L’
Europe
a fait le monde, et cela non seulement parce qu’elle a découvert la T
186
ales, politiques, ou simplement aventurières, les
Européens
, en désordre, et sans le moindre plan d’ensemble, du xvie au xixe s
187
ruites ou dénaturées. Mais alors, le retrait de l’
Europe
qu’on nomme décolonisation, ne va-t-il pas entraîner l’effacement pro
188
ire, récemment libérée, la culture et les langues
européennes
font des progrès spectaculaires. Je cite le directeur des affaires cu
189
ministrateurs ne sont partis qu’en vertu d’idéaux
européens
adoptés par l’élite indigène. Ces idéaux, on les retourne contre nous
190
r la décolonisation, bien au contraire ! Jamais l’
Europe
, jamais l’Occident tout entier n’ont autant progressé dans l’âme et d
191
es qui risquent d’être aussi fâcheuses pour nous,
Européens
, que pour les peuples du tiers-monde. Fâcheuses pour nous d’abord. Ca
192
auvaise conscience qui étaient le fait des élites
européennes
pendant les derniers temps de la colonisation et le respect des cultu
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nseignant à Oxford, lors d’un tout récent congrès
européen
, entendait se faire l’écho des ressentiments du tiers-monde à l’égard
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ce qu’a fait l’Occident, ce professeur rendait l’
Europe
responsable de tous les maux qui en résultent, et de la reviviscence,
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onceptions partielles ou discréditées de l’esprit
européen
». Il en donnait l’impressionnante liste que voici : L’évangile du p
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ésentants, les plus conscients des vraies valeurs
européennes
, que nous envoyons outre-mer, mais des agents de nos États et de nos
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ieu où ils vont agir, et moins encore de ce que l’
Europe
peut signifier dans son ensemble et vue de loin, des agitateurs polit
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ur la nôtre. Telle est la situation concrète de l’
Europe
dans le monde actuel. Je la résume : la décolonisation, loin de nous
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question qui se pose est dès lors la suivante : l’
Europe
va-t-elle être évincée par ses produits les plus vendables, par ses s
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riels et moraux ? i. « Le monde entier irrite l’
Europe
et la méprise autant qu’il la jalouse ! », Arts, Paris, n° 874, 20 ju
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vant, très probablement écrit par Rougemont : « L’
Europe
est en train de s’unir, pour des raisons à la fois séculaires et mode
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(encore) (27 juin 1962)j Un certain défaitisme
européen
, de Spengler à Toynbee et de Sorel à Sartre, semble avoir persuadé no
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avoir persuadé nos élites comme nos masses que l’
Europe
est une pauvre chose écrasée entre deux colosses. Cette conviction, o
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’est barbare encore, mais c’est grand… La vieille
Europe
aura à compter avec cette jeunesse. L’autre jeunesse, c’est l’Amériqu
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fin de la dernière guerre, et au plan mondial. L’
Europe
se sentait écrasée entre deux colosses à venir. Ils sont là. Mesurons
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gnifie ce rectangle du milieu ? Réponse : C’est l’
Europe
entre les « deux grands ». Chaque carré représente un million d’habit
208
Chaque carré représente un million d’habitants. L’
Europe
à l’ouest du rideau de fer en compte 335 millions ; les sept États eu
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au de fer en compte 335 millions ; les sept États
européens
actuellement soumis à l’URSS, 95 millions ; total 430 millions. Tandi
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quantité démographique les qualités humaines de l’
Européen
, qui est encore le meilleur ouvrier, le meilleur philosophe et le mei
211
— vous avouerez qu’il est au moins curieux que l’
Europe
se sente écrasée entre deux colosses plus petits qu’elle, qui n’attei
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. Mais vous me direz que la puissance réelle de l’
Europe
n’est pas en proportion de sa population. C’est exact en ce sens que,
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a production américaine dépasse encore celle de l’
Europe
. Mais le rythme d’accroissement est beaucoup plus rapide en Europe qu
214
ythme d’accroissement est beaucoup plus rapide en
Europe
qu’aux États-Unis. Et quant aux chiffres absolus, l’Europe occupe le
215
’aux États-Unis. Et quant aux chiffres absolus, l’
Europe
occupe le premier rang pour la production de l’acier, de la fonte, de
216
millions d’habitants (en comptant les satellites
européens
de l’URSS), mais seulement le citoyen d’un petit État de 10 ou de 50
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st plus à l’échelle du monde nouveau. C’est que l’
Europe
unie n’est pas faite et qu’il nous faut donc absolument la faire, pou
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s les statistiques, mais dans notre conscience. L’
Europe
a tout ce qu’il faut pour être encore la première puissance de la Ter
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vocation à l’Occident, tel que le représentent l’
Europe
en train de s’unir et les États-Unis. Il est courant d’entendre que l
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éologiques et politiques qui définissent l’esprit
européen
au xixe siècle. Ce sont donc des valeurs qui nous sont propres que l
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aire, que les peuples nouveaux se tournent vers l’
Europe
, même quand ils l’injurient en la copiant. Pour le dire en une phrase
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que — laquelle est, après tout, une création de l’
Europe
! Le cycle se referme, nous ramenant à l’Europe. Où trouver, dans tou
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l’Europe ! Le cycle se referme, nous ramenant à l’
Europe
. Où trouver, dans tout cela, nos successeurs ? Je ne vois que des imi
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facile que l’action. Les vertus et les vices de l’
Europe
, son passé et son expérience, la rendent doublement responsable — au
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araissent posséder les moyens de se charger, si l’
Europe
s’y dérobe. Cette vocation, ou cette fonction mondiale, si l’on préfè
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nges de biens matériels cela va de soi, puisque l’
Europe
les a créés, ces échanges, les a institués au lendemain des grandes d
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a su inventer sont en mesure de les entretenir. L’
Europe
reste le cœur de tout système d’échanges mondiaux et cela, non seulem
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x fois celui de l’URSS. La vocation mondiale de l’
Europe
est inscrite dans des faits de ce genre : Nos exportations représente
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leur produit national. Le monde est vital pour l’
Europe
, il ne l’est guère pour les États-Unis, bien moins encore pour la Rus
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anges culturels, voire spirituels, tout désigne l’
Europe
pour les mettre en mouvement et pour les orienter vers un dialogue fé
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ntes des nôtres : ce n’est point par hasard que l’
Europe
a créé l’ethnographie et l’archéologie, et la science des religions c
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puissante, mais les initiatives sont venues de l’
Europe
, et c’est vers elle, naturellement, que je vois se tourner les élites
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ner les élites du tiers-monde : c’est à travers l’
Europe
qu’elles conçoivent la nécessité et les moyens de dialoguer, non seul
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humaines est le second aspect de la vocation de l’
Europe
. Équilibrer technique et tradition, par exemple. C’est en Allemagne,
235
ard du tiers-monde comme de lui-même. Car c’est l’
Europe
qui a répandu dans le monde entier le virus du nationalisme, dont ell
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opient puérilement ses tares les plus visibles. L’
Europe
se doit donc de produire, d’attester et de diffuser les anticorps de
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lui seul, dans le monde actuel. La vocation de l’
Europe
, aujourd’hui pour demain, c’est donc offrir au monde nouveau l’exempl
238
s pourrons voir cela, dans cette génération, si l’
Europe
, d’où le mal est venu, réussit à s’unir librement, achevant ainsi son
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idéal que réclame la jeunesse, il est là, dans l’
Europe
fédérée, modèle mondial. Le temps n’est plus de douter sans vergogne
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r, qu’il s’agit de ne pas frustrer. L’avenir de l’
Europe
est gagé sur de grands faits géoéconomiques d’une portée désormais mo
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de moitié du xxe siècle. Les vraies chances de l’
Europe
ne dépendent pas d’une juste prévision de ce que d’autres feront. Ell
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ns de la Baconnière et chez Albin Michel. j. « L’
Europe
est un colosse qui s’ignore (encore) », Arts, Paris, n° 875, 27 juin
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s morales seront une bizarrerie du passé culturel
européen
, de même que la faim et la peur ne sont plus, dans nos pays riches, d
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ident comment le mythe de l’amour s’est formé en
Europe
au Moyen Âge et a distingué dans Comme toi-même tout ce qui sépare