1
un peuple ? Je n’en jugerais qu’après un essai en
Europe
. Il est clair que l’opinion publique est égarée par sa foi dans la sc
2
vous rappelez-vous ? Dans toutes les capitales d’
Europe
, on voyait en 1939 les civils se promener avec leur boîte à masque en
3
vois qu’un mais il est immense et à sa portée : l’
Europe
. C’est seulement par l’Europe que nous pourrons agir sur les USA ou l
4
et à sa portée : l’Europe. C’est seulement par l’
Europe
que nous pourrons agir sur les USA ou l’URSS. Il est temps que nous e
5
e nous existons. « Pessimisme actif » Cette
Europe
unie, sous l’impulsion d’une nation, n’est-ce pas le rêve de Napoléon
6
endu. Aussi n’est-il pas question « d’unifier » l’
Europe
mais de « l’unir ». Seul, le fédéralisme est capable de réaliser cett
7
es moyens. Ce n’est pas une « francisation » de l’
Europe
qu’il s’agit de réaliser, mais que la France devienne et soit la cons
8
ue la France devienne et soit la conscience d’une
Europe
à naître. Voyez ce qui se passe en Suisse : nous autres romands, nous
9
uantité, mais de la qualité. Et croyez-vous cette
Europe
possible ? Parfaitement. Les Américains ne demandent pas mieux : pour
10
ce soit pour nous décider à agir. Je crois que l’
Europe
se fera, envers et contre tout et tous. Vous voyez que ma réponse est
12
Message aux Européens (14 mai 1948)i L’
Europe
est menacée, l’Europe est divisée, et la plus grave menace vient de s
13
ropéens (14 mai 1948)i L’Europe est menacée, l’
Europe
est divisée, et la plus grave menace vient de ses divisions. Appauvri
14
er, mais qui ne sauraient plus la protéger, notre
Europe
désunie marche à sa fin. Aucun de nos pays ne peut prétendre, seul, à
15
péril et cette grande espérance la vocation de l’
Europe
se définit clairement. Elle est d’unir ses peuples selon leur vrai gé
16
e humaine, dont, malgré toutes ses infidélités, l’
Europe
demeure aux yeux du monde le grand témoin. La conquête suprême de l’E
17
u monde le grand témoin. La conquête suprême de l’
Europe
s’appelle la dignité de l’homme, et sa vraie force est dans la libert
18
ons l’union de notre continent. Sur cette union l’
Europe
joue son destin et celui de la paix du monde. Soit donc notoire à tou
19
paix du monde. Soit donc notoire à tous que nous,
Européens
, rassemblés pour donner une voix à tous les peuples de ce continent,
20
adoptées par notre Congrès : 1° Nous voulons une
Europe
unie, rendue dans toute son étendue à la libre circulation des hommes
21
spectée la Charte. 4°) Nous voulons une Assemblée
européenne
, où soient représentées les forces vives de toutes nos nations. 5° Et
22
ion et celles qui la suivront. i. « Message aux
Européens
», Combat, Paris, n° 199, 14 mai 1948, p. 1. Précédé du chapeau suiva
23
Suisse (3 octobre 1950)j Messieurs les députés
européens
, Vous êtes ici pour faire l’Europe, et nous pour faire semblant de la
24
les députés européens, Vous êtes ici pour faire l’
Europe
, et nous pour faire semblant de la faire. Faire l’Europe signifie la
25
et nous pour faire semblant de la faire. Faire l’
Europe
signifie la fédérer, ou bien ne signifie pas grand-chose. Comment féd
26
t pour trait, un état comparable à celui de notre
Europe
, sauf pour le péril extérieur, qui n’était rien au regard de celui qu
27
péril ? Vous me direz… Vous me direz que l’
Europe
est plus grande que la Suisse ; qu’il fallut une bonne guerre pour br
28
ons contemporaines. Mais il n’est pas exact que l’
Europe
d’aujourd’hui soit plus grande que la Suisse d’alors : vous êtes venu
29
sorts ne sont pas moins liés, si vous regardez l’
Europe
dans l’ensemble du monde. Vos cordons de douanes ne sont pas plus nom
30
e tous les arguments qu’on oppose aujourd’hui à l’
Europe
. Son exemple vivant tend à nous démontrer que la solution fédéraliste
31
nis à Strasbourg. La session d’été de l’Assemblée
européenne
est terminée. Mais ces lettres d’avertissement demeurent. Et il y a u
32
ur ! (4 octobre 1950)k Ceux qui disent que « l’
Europe
sera socialiste ou ne sera pas » savent très bien qu’à ce prix elle n
33
vaut pour tous ceux qui pourraient déclarer que l’
Europe
sera toute catholique, ou protestante, ou française, ou allemande, ou
34
. Quant à ceux qui n’ont point cette passion de l’
Europe
, ceux dont le regard s’attarde aux obstacles à l’union, perdant de vu
35
eur parti pris de scepticisme. Les deux tiers des
Européens
se déclarent pour l’union, lorsqu’on les interroge. Il n’en fallut pa
36
nes. L’opinion d’aujourd’hui, je la sens, c’est l’
Europe
. Mais elle ne bougera pas, si vous ne faites presque rien. Elle laiss
37
personne. Mais cela en fait aux principes. Or une
Europe
qui se moque des principes vaut beaucoup moins qu’une Amérique qui le
38
fois plus vains que les paroles. Lancer un timbre
européen
, ce serait un acte enfin, quelque chose de concret. Et je me garde de
39
simple appuie cette suggestion. On ne fera pas l’
Europe
sans informer ses peuples, et du danger qu’ils courent, et de la para
40
de nommer leurs députés au premier Parlement de l’
Europe
. Les partis présenteront les candidats. Et les mouvements fédéraliste
41
e campagne d’agitation, d’émulation, de polémique
européenne
, que nulle autre méthode ne saurait provoquer. Si vous me dites…
42
projet bien précis de Constitution fédérale de l’
Europe
. Si vous acceptez cela, vous aurez avec vous l’opinion vraie dans sa
43
pinion vraie dans sa majorité, les militants de l’
Europe
, la logique de l’Histoire, le réveil de notre espérance. Si vous n’ac
44
e vous proposerai de l’obtenir de Staline. Car en
Europe
il y en a peu. Si vous me dites enfin que c’est plus difficile que je
45
ntien du statu quo, que la vie, la durée de notre
Europe
divisée, devant toutes les menaces que vous savez : un régime social
46
e l’espoir, à ne point risquer la dernière chance
européenne
. Voilà le pari. Vous êtes acculés à l’audace. Donnez-nous la Constitu
47
nt agir et je les supplie maintenant, au nom de l’
Europe
, de rester au contraire, de ne point se séparer avant d’avoir dressé,
48
des peuples libres, ni des peuples muets de l’Est
européen
. Mais vous pouvez le devenir et sonner le ralliement. Tout tient à ce
49
à cela, tout tient à votre sage audace. Car si l’
Europe
unie n’est pas un grand espoir renaissant dans le cœur des masses, au
50
eraine au-dessus des États. Messieurs les députés
européens
, je vous salue d’un vœu qui voudrait résumer celui de tous nos peuple
51
méritez votre nom, faites-vous élire et fédérez l’
Europe
pendant qu’il en est temps. Ferney, 30 juillet-6 août 1950. k. «
52
le deuxième extrait des cinq Lettres aux députés
européens
que Denis de Rougemont écrivit à l’occasion de la session de Strasbo