1 1950, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Pour un standard unique de la télévision (18 novembre 1950)
1 est déjà aux États-Unis, et deviendra bientôt en Europe , le plus formidable (au sens propre) instrument d’action affective et
2 adopter un standard unique, tout au moins pour l’ Europe . Tout investissement de capitaux devrait être suspendu, et une réunio
2 1954, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Visite à M. Denis de Rougemont, directeur du Centre européen de la culture (septembre 1954)
3 es et vous parlez de nécessité… En voulant rester européen , notre Centre ne fera pas double emploi avec l’Unesco, qui est une or
4 ation mondiale et n’a pas spécialement de mission européenne . L’Unesco n’a pour but ni de favoriser l’union de l’Europe, ni de sus
5 ’Unesco n’a pour but ni de favoriser l’union de l’ Europe , ni de susciter l’éveil d’un sentiment européen. Avez-vous également
6 e l’Europe, ni de susciter l’éveil d’un sentiment européen . Avez-vous également une activité politique ou économique ? Quand on
7 activité politique ou économique ? Quand on dit «  Europe  »… Nous cherchons naturellement à créer une conscience commune de l’E
8 naturellement à créer une conscience commune de l’ Europe et de sa situation actuelle dans le monde. On peut appeler cela polit
9 de relever : l’Association des instituts d’études européennes , qui a tenu son assemblée générale à Turin, le Bureau européen d’éduc
10 a tenu son assemblée générale à Turin, le Bureau européen d’éducation populaire, le Centre européen de recherches nucléaires, l
11 Bureau européen d’éducation populaire, le Centre européen de recherches nucléaires, l’Association européenne des festivals de m
12 européen de recherches nucléaires, l’Association européenne des festivals de musique, la Communauté européenne des guildes du liv
13 té européenne des guildes du livre, l’Association européenne du disque, les Agences de presse européennes associées, etc. Pour évi
14 ation européenne du disque, les Agences de presse européennes associées, etc. Pour éviter une nouvelle énumération, citons seulemen
15 musique du xxe siècle, et un Prix de littérature européenne . b. « Visite à M. Denis de Rougemont, directeur du Centre européen
3 1971, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). La poussée régionaliste en Europe occidentale (avril 1971)
16 La poussée régionaliste en Europe occidentale (avril 1971)d On peut se demander si nos sociétés qui
17 s en apparence, qui ont amené la plupart des pays européens à poser le problème régional. Que ces motifs, selon les cas ou les pa
18 tteste le « Projet de déclaration des résistances européennes  ». Issu de plusieurs rencontres des délégués de neuf pays en guerre,
19 on ne peut opposer sérieusement que la fédération européenne , et que celle-ci implique de « dépasser le dogme de la souveraineté a
20 ’on peut lire dans le précieux recueil intitulé L’ Europe de demain, La Baconnière, 1945) prolonge la doctrine proudhonienne du
21 et se consolide dans les mouvements fédéralistes européens de l’après-guerre. À l’Europe unifiée de Hitler, extension continenta
22 nts fédéralistes européens de l’après-guerre. À l’ Europe unifiée de Hitler, extension continentale du modèle stato-nationalist
23 aliste jacobin puis napoléonien, les fédéralistes européens opposent l’Europe librement unie des « forces vives » de tous nos peu
24 apoléonien, les fédéralistes européens opposent l’ Europe librement unie des « forces vives » de tous nos peuples. Ils sont una
25 atastrophes écologiques. La constitution de pools européens de recherche (comme le CERN, à Genève) et une action concertée dans l
26 ne serait-il pas la création d’agences fédérales européennes , qui seraient compétentes partout où les tâches et leur concertation
27 ne répondait en réalité à une prise de conscience européenne et d’horizon mondial. La conscience de la nécessité de fédérer l’Euro
28 ndial. La conscience de la nécessité de fédérer l’ Europe , puis la reconnaissance de l’obstacle majeur à cette union, que const
29 uer, amènent à constater que si l’on veut faire l’ Europe il faut ouvrir le cadre stato-national et dépasser ce modèle périmé.
30 ires actuellement étouffés dans les pays de l’Est européen . Presque partout, ces ethnies brimées déclarent souffrir d’un sous-dé
31 leur séparation et leur rattachement immédiat à l’ Europe fédérée de demain. II. — Les plans d’aménagement du territoire qui se
32 ouveaux problèmes. 1. Créer des agences fédérales européennes non seulement pour l’économie (comme la CEE élargie), mais pour l’éco
33 tre régions, former les régions et créer un tissu européen qui finira par se révéler plus solide que les liens administratifs su
34 op longs, face à l’urgence des périls que court l’ Europe — colonisation par une hégémonie politique à l’Est, une hégémonie éco
35 ue à l’Ouest ? d. « La poussée régionaliste en Europe occidentale. Les causes : une prise de conscience d’horizon mondial »
4 1971, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). L’absence d’une « culture nationale », facteur du développement intellectuel (26-27 septembre 1971)
36 dès le milieu du xixe siècle — selon laquelle l’ Europe serait une addition de « cultures nationales » coïncidant comme par m
37 ation pluraliste intégrant les apports de toute l’ Europe . Parmi les douze prix Nobel suisses de sciences, quatre sont d’origin
38 utre secret. Ni d’ailleurs la vie culturelle de l’ Europe tout entière dans l’espace et dans le temps, mais en Suisse, cela se
39 ye de Saint-Gall, source principale de la musique européenne (séquences et tropes de Notker le Bègue, dès le viiie siècle), ni de
40 ources de trois grands courants d’idées neuves en Europe , dans les lettres, les sciences, les doctrines politiques. De Zurich,
41 totalitaires, qu’a pu donner la petite Suisse à l’ Europe et au monde ? Il faudrait parler de Dada, qui explose à Zurich au mom
42 r Mme de Staël, « les états généraux de l’opinion européenne  », et c’est bien là le rôle que rêvaient de reprendre, dès 1946, les
5 1971, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Paul Valéry et l’Europe (29 octobre 1971)
43 Paul Valéry et l’ Europe (29 octobre 1971)f Ce qu’il y a de plus étonnant dans la phrase fa
44 s étonnant dans la phrase fameuse de Valéry sur l’ Europe , « petit cap de l’Asie », c’est bien qu’elle nous ait étonnés. Car ce
45 es qui disent, en termes très semblables, que « l’ Europe , cette étroite presqu’île qui ne figure sur le globe que comme un app
46 pide et sceptique de Valéry pour s’abstraire de l’ Europe physique et politique et la réinventer comme à partir du monde et de
47 is jamais songé qu’il existât véritablement une «  Europe  »… Nous ne pensons que par hasard aux circonstances permanentes de ce
48 variations d’intensité d’une telle ampleur que l’ Europe en demeurait étonnée, comme quelqu’un qui se relève dans les tôles to
49 nous parlait sans ménagements. Certes, réduire l’ Europe à sa surface physique était bien fait pour angoisser, dans un monde o
50 les aux masses ». Mais qu’était donc encore notre Europe « en puissance », déduction faite de nos illusions, soit vaniteuses o
51 chistes ? Valéry constatait : « Tout est venu à l’ Europe , et tout en est venu, ou presque. » Et ce n’était nullement faire pre
52 isme. C’était simplement une manière de définir l’ Europe en tant que « fonction » transformatrice universelle, ou mieux : univ
53 mieux : universalisante. D’où tirions-nous alors, Européens , les qualités indispensables à l’exercice de cette fonction, et que V
54 Tentant de développer cette « idée infuse de l’ Europe  » — déjà très bien cristallisée, on vient de le voir, — Valéry en arr
55 esprit, à la discipline des Grecs, est absolument européenne . Définition célèbre, lacunaire et féconde. La tendance bien connue d
56 actères, point d’objection : peu de contrées de l’ Europe n’y seraient pas incluses. Mais on y a vu communément une définition
57 te ou germain, arabe ou slave, ne serait donc pas européen , ou de seconde zone ? Mais cela fait toute la poésie, toute la musiqu
58 être son pessimisme quant à l’issue de l’aventure européenne . Chacun se rappelle sans doute les pages toujours citées sur la morta
59 es périmées que nous prolongeons. Les misérables Européens ont mieux aimé jouer aux Armagnacs et aux Bourguignons que de prendre
60 plus sot dans toute l’histoire que la concurrence européenne en matière politique et économique… Pendant que les efforts des meill
61 Pendant que les efforts des meilleures têtes de l’ Europe constituaient un capital immense de savoir utilisable, la tradition n
62 les l’abjecte démission générale et rentable : L’ Europe aspire visiblement à être gouvernée par une commission américaine. To
63 n souveraine. (Communistes et gaullistes contre l’ Europe intégrée.) Mais il a été le premier, et le seul écrivain français de
64 au xxe siècle, à réfléchir sur les destins de l’ Europe , sur certaines « circonstances permanentes de nos vies » dont il rest
65 car il serait trop tard. f. « Paul Valéry et l’ Europe  », Le Monde, Paris, n° 8333, 29 octobre 1971, p. 15 et 18.
6 1972, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). « Le respect du réel, c’est le revers du paradoxe » (14 décembre 1972)
66 uisse, vous évoquez le Gothard comme le cœur de l’ Europe , puisque Rhin, Rhône, Danube, Pô y prennent leur source et que de ce
67 x de 1926 à 1946, et leur suite — le Journal d’un Européen — qui ne saurait tarder, ont pour objet non pas un terme, mais une re
68 crutez les signes avant-coureurs de l’avenir de l’ Europe et du monde ! C’est qu’il faut partir de l’avenir si l’on veut compre
69 on. Denis de Rougemont a consacré à la cause de l’ Europe , dont il connaît les visages différents, dont il a vécu les terribles
70 irection, anime les campagnes d’éducation civique européenne , l’Association européenne des festivals de musique, l’Association des
71 nes d’éducation civique européenne, l’Association européenne des festivals de musique, l’Association des instituts… »
7 1974, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). La révolte des régions : l’État-nation contre l’Europe (mars 1974)
72 La révolte des régions : l’État-nation contre l’ Europe (mars 1974)j L’interdiction récente de quatre mouvements régionali
73 « grande réforme de notre siècle », mais contre l’ Europe des régions — sans laquelle l’Europe ne sera pas, ni les régions. « L
74 ais contre l’Europe des régions — sans laquelle l’ Europe ne sera pas, ni les régions. « L’expression ‟Europe des régions” non
75 rope ne sera pas, ni les régions. « L’expression ‟ Europe des régions” non seulement me hérisse mais constitue un étrange retou
76 stes » ou encore « les tenants d’un certain mythe européen , celui de l’Europe des régions, qui est une absurdité », déclare enfi
77 s tenants d’un certain mythe européen, celui de l’ Europe des régions, qui est une absurdité », déclare enfin M. Sanguinetti. C
78 laçons le concept de région dans le contexte de l’ Europe d’aujourd’hui — et non pas du xixe siècle — hors duquel il ne serait
79 diéval ». Il existe une raison majeure d’unir les Européens du xxe siècle : éviter leur colonisation politique par l’Est et leur
80 eux raisons majeures de promouvoir les régions en Europe  : On ne peut « faire l’Europe » que fédérale — non unitaire —, et les
81 voir les régions en Europe : On ne peut « faire l’ Europe  » que fédérale — non unitaire —, et les régions en fourniront le seul
82 té, et les régions en fourniront le seul moyen. L’ Europe dite des patries, des nations ou des États, bref, l’Europe des États-
83 te des patries, des nations ou des États, bref, l’ Europe des États-nations, on ne la fera jamais : c’est un cercle carré. La r
84 de plus, à mes yeux parfaitement superflue. Cette Europe des États-nations, je l’ai baptisée depuis longtemps l’amicale des mi
85 urs, et ses protagonistes moins que personne. Une Europe fédérale, au-dessus du niveau des États-nations, suppose, appelle et
86 er sur « l’affaire des régions ». Le paladin de l’ Europe des nations devenait ainsi le précurseur de l’ère nouvelle et gagnait
87 s successeurs ne sont que des hommes de l’État. L’ Europe est inconcevable sans les régions. Tous les hommes politiques au pouv
88 ges, régulièrement, donnent 65,5 % en faveur de l’ Europe unie. Et ce ne sont pas les difficultés économiques : elles seules on
89 petit, comme la Bretagne, ou plus grand, comme l’ Europe , est regardé comme un traître. Pourquoi cela ? C’est tout à fait arbi
90 endues que cela ne manquera pas d’entraîner. Si l’ Europe devait consister en une centaine d’États-nations en réduction, je ser
91 t servi de détonateur au mouvement des régions en Europe — les États-Unis et l’empire russe suivront demain et après-demain —
92 e globe. Le réveil régionaliste et fédéraliste en Europe est un mouvement puissant, profond et prometteur, dont il semble bien
93 « La révolte des régions : l’État-nation contre l’ Europe  », Le Monde diplomatique, Paris, n° 240, mars 1974, p. 30.
8 1979, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Avez-vous lu Jérôme Deshusses ? (16 mars 1979)
94 nifiante, donc la plus terrifiante à ce jour. L’ Europe des virus L’activité humaine a déjà détruit le quart des terres cu
95 fleuves comme le Rhin, pollué par cinq pays. (« L’ Europe des nations piétine, mais celle des virus est faite. ») Le plancton d
9 1979, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Le fédéralisme helvétique dans l’Europe d’aujourd’hui (24-25 juin 1979)
96 Le fédéralisme helvétique dans l’ Europe d’aujourd’hui (24-25 juin 1979)l Depuis plusieurs générations, l’é
97 rester libres Garder libre le col pour toute l’ Europe , telle est la mission initiale et fondatrice des vallées, qui reçoive
98 re de religion, et devant la montée, dans toute l’ Europe , du mouvement de masses visant à constituer de grandes unités nationa
99 Situation en tous points comparable à celle de l’ Europe du xxe siècle, qui appelle impérieusement le même type de solutions.
100 nduirait au séparatisme, tandis que la fédération européenne conduirait au contraire à la fusion de toutes les diversités dans « u
101 ent. Il n’y a en vérité aucune raison pour qu’une Europe fédérale fasse aux États-nations ce que ceux-ci ont fait à leurs prov
102 us pays à craindre que les nations étatisées de l’ Europe actuelle ne soient traitées comme le furent les « nations » primitive
103 u fédératives ont dominé dans les deux tiers de l’ Europe au temps du Saint-Empire romain germanique, du xe au xviie siècle.
104 SA, Mexique, Brésil, Nigéria, Inde, URSS, RFA. En Europe même, l’évolution vers la formule des régions fédérées vient de marqu
105 SA, mais qu’il est facile de transposer en termes européens  : « Ne confiez jamais à une plus grande unité ce qui peut être fait p
106 ays ». Ou bien la formule suisse va s’étendre à l’ Europe , ou bien la Suisse va se voir réduite au statut d’un État-nation en r
107 ral ou confédéral, le modèle suisse figure dans l’ Europe d’aujourd’hui à la fois le dernier témoin de l’antique unité de nos p
108 ossible. l. « Le fédéralisme helvétique dans l’ Europe d’aujourd’hui », Le Monde, Paris, 24-25 juin 1979, p. 5 et 9.
10 1982, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). L’amour, les régions et l’Occident (20 août 1982)
109 de personne et d’amour-passion n’existaient qu’en Europe , et c’est peut-être le point de départ de cette longue interrogation
110 part de cette longue interrogation sur l’identité européenne que j’ai menée dans beaucoup d’ouvrages, et qui m’a conduit après la
111 président, puis l’Institut universitaire d’études européennes , où je donne encore des cours. Une étude approfondie de la culture eu
112 re des cours. Une étude approfondie de la culture européenne et de ses sources m’a porté à des conclusions d’ordre politique. Pour
113 es conclusions d’ordre politique. Pour défendre l’ Europe , la vraie, celle de la culture gréco-latine, judéo-chrétienne, et d’a
114 à la Résistance son idéologie d’union des peuples européens , en Allemagne autant qu’en France, en Italie autant qu’en Hollande et
115 olitiques dès 1948, année du premier congrès de l’ Europe à La Haye, et jusqu’à nos jours. Et ce sont eux qui ont suscité un pe
116 confond désormais avec l’avenir de la fédération européenne , ce qui signifie probablement avec l’avenir de la paix. Mai 68 m’a fa
117 eule garantie de paix, dans les États d’abord, en Europe ensuite, et à l’échelle mondiale finalement. L’écrivain, fauteur d
118 meurtrières. En militant pour une fédération de l’ Europe des régions — ces régions tellement d’actualité aujourd’hui —, je sui
119 cien de l’amour-passion, tantôt le militant d’une Europe des régions fédérées, le philosophe personnaliste ou le critique impi