1 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Introduction
1 harger de délicates missions diplomatiques, et un Européen de vision large, qui fut un membre très actif de la Coopération intel
2 le signe avant-coureur d’un avenir possible de l’ Europe  ? Tout au long de l’ouvrage exemplaire qu’il publiait en 1948, La Sui
3 périr ou à faire école. En d’autres termes : si l’ Europe continuait d’être folle à l’unanimité de ses nations, la fédération s
4 ation suisse serait perdue sans nul doute. Mais l’ Europe aussi serait perdue. Or je vois qu’elle peut être sauvée d’une balkan
5 nt susceptibles d’être appliqués à l’échelle de l’ Europe , mutatis mutandis bien entendu : c’est précisément la méthode du fédé
6 lef du passé suisse, mais celle aussi de l’avenir européen , car les deux sont inséparables : essayer de penser l’un, c’est inter
7 égime, loin d’être menacé par une fédération de l’ Europe entière, y trouverait sa meilleure garantie ? Et quant aux militants
8 eure garantie ? Et quant aux militants de l’union européenne , ils ne sauraient étudier d’assez près cette expérience de laboratoir
9 ire poursuivie depuis un siècle au cœur même de l’ Europe avec un succès indéniable, mais au prix de certains sacrifices et non
10 onc d’abord aux « étrangers », à mes compatriotes européens , puis aux Suisses pour leur dire : Voici peut-être comment nous pourr
2 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — Puissance du mythe
11 es montagnes inextricablement noué au milieu de l’ Europe , qui a ébréché la cognée de l’Autriche et rompu la formidable épée de
12 n’eût rêvé ? — et les quatre géants de l’histoire européenne venaient comme d’eux-mêmes devant l’œil de ma pensée se poser debout
13 ager de notre expérience fédérale, au moment où l’ Europe cherche une formule d’union. Plutôt que de conter une fois de plus, e
14 nous proposent, et qu’elles peuvent suggérer à l’ Europe .
3 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « L’histoire suisse commence avec Guillaume Tell »
15 isse actuelle, il y a eu déjà plusieurs siècles d’ Europe et la grande floraison du Moyen Âge. Il y a eu l’essor des monastères
16 les Suisses d’aujourd’hui l’ont en commun avec l’ Europe entière, et leurs ancêtres y ont participé avec une ardeur créatrice
17 ppe le Bel le premier plan connu d’une union de l’ Europe en vue de renouveler les croisades, il propose de fédérer un très gra
18 seront ses descendants, c’est aux dimensions de l’ Europe et bientôt de deux Amériques que les Habsbourg, dans le même temps, é
19 leur vraie perspective historique deux phénomènes européens promis à une durée exceptionnelle et tirant tous les deux leurs origi
20 t naissance des fleuves les plus prestigieux de l’ Europe . Or, tous les seuils détiennent un caractère sacré et toutes les sour
21 avec simplicité ce sentiment d’être au cœur de l’ Europe qui ne manque pas de m’émouvoir chaque fois que je m’arrête au Gothar
22 n poète français fait dire à son héros quittant l’ Europe et qui s’en remémore les saisons et les sites : Et je me souviendrai
23 rs, Où, dans le pur silence. Au-dessus de toute l’ Europe se rencontrent La Germanie et Rome.4 ⁂ En ce lieu se sont noués les
24 te à l’Empire » ne dépend plus que de la couronne européenne . En 1240, la commune de Schwyz, menacée par l’extension des Habsbourg
4 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Le pacte de 1291 a fondé la Suisse »
25 dée fédéraliste ne survivra que dans ce coin de l’ Europe , partout ailleurs en proie aux triomphes pesants du principe national
26 celle de la seule fédération réussie jusqu’ici en Europe , réfute absolument ces thèses, ou ces clichés. Aucun homme ni aucun É
27 dans la dédicace que son livre éclaire « toute l’ Europe  » sur la réalité confédérale. Il est aussitôt traduit en allemand, en
5 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — Ce « petit peuple pacifique… »
28 ont fait d’eux la première puissance militaire d’ Europe  : Svizzeri armatissimi e liberissimi ! peut alors écrire Machiavel, q
29 tir qu’il assistait au crépuscule de la puissance européenne des Suisses. Et d’autres chefs l’ont pressenti. « Au nom du Père, et
30 rès grandes occasions, comme Marignan, la Coupe d’ Europe . Les contingents de nos cantons faisaient la guerre en partie pour se
31 supérieurs que la Suisse procura aux armées de l’ Europe ne revinrent pas tous les mains vides. Beaucoup rapportaient de leurs
32 têtes chaudes par régiments entiers dans toute l’ Europe , ils se sont mis à exporter des idées pacifiantes et humanitaires, de
6 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Ce petit peuple égalitaire… »
33 oltes —, mais il était Français, chef d’Église en Europe , et Genève en ce temps n’était pas encore suisse. Ainsi tout au long
34 ne Suisse soutenaient ouvertement l’un des partis européens aux prises hors de nos frontières, — le français, l’autrichien, le sa
7 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Un pays traditionnellement neutre »
35 e se privèrent pas d’intervenir dans les conflits européens — guerres de Bourgogne, de Souabe et d’Italie — tant qu’ils y trouvèr
36 grisonnes se laissèrent entraîner dans le conflit européen .) Cette neutralité forcée était encore très loin d’être une doctrine.
37 sont dans les vrais intérêts de la politique de l’ Europe entière. On a beaucoup discuté sur la portée des mots « dans les int
38 é sur la portée des mots « dans les intérêts de l’ Europe entière ». Pictet de Rochemont lui-même les expliquait ainsi : la pai
39 mont lui-même les expliquait ainsi : la paix de l’ Europe , désormais dominée par la Sainte-Alliance, tient au fait que la Suiss
40 riche comme à celles de la France38. Cette clause européenne limitait quelque peu l’absolue souveraineté de l’État dont elle garan
41 désireuse de la retrancher du jeu de la politique européenne et de la mettre sous tutelle. (Metternich n’avait accepté qu’à contre
42 ris et de Vienne l’avaient défini par rapport à l’ Europe . Mais la création de la Société des Nations, puis celle des Nations u
43 été conçue d’une part comme pièce de l’équilibre européen , d’autre part comme garantie de la cohésion des cantons. Ces deux mot
44 gageant sa neutralité de toutes les circonstances européennes et intérieures qui l’avaient justifiée jusqu’alors, elle en a fait un
45 comportement psychologique avec les réalités de l’ Europe contemporaine, qui la mettent à la plus rude épreuve. 34. Paul Schw
8 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Il a fallu plus de six siècles pour fédérer les cantons suisses »
46 ses vingt-cinq nations. On déclare que la grande Europe ne saurait se fédérer en quelques lustres, puisqu’il a fallu plus de
47 du xviie siècle, pour que Sully inclue dans son Europe unie une « République helvétique » augmentée de la Franche-Comté, de
48 son Essay towards the Present and Future Peace of Europe , composé en 1694, suppose une Diète générale où « les treize cantons
49 e, la Suisse d’alors est assez comparable à notre Europe du xxe siècle. Elle joue le rôle d’une entité dont on peut mettre en
50 isse moderne parce qu’il fut bon observateur de l’ Europe pendant l’entre-deux-guerres : Les cantons, incapables de s’entendre
51 La Suisse ressemblait, sous le pacte de 1815, à l’ Europe d’aujourd’hui. Les cantons étaient souverains, maîtres incontestés de
52 urs que nous avons vu commettre, de nos jours, en Europe , ont eu leurs précédents sous la Restauration, au sein de la Confédér
53 urtent de nos jours tous les projets d’union de l’ Europe , et notamment la CEE.) Repoussé par le peuple de quelques cantons, ac
54 lations, celle qui s’est développée au sujet de l’ Europe dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Les arguments des de
55 l’ont acceptée, pourraient donner à réfléchir aux Européens d’aujourd’hui. En effet, tout le processus d’une union politique du c
56 oir, qu’en réalité les souverainetés de nos États européens ont cessé depuis longtemps d’être absolues, et ne sont plus garanties
57 ni par une autorité supérieure (que l’union de l’ Europe pourrait seule créer) ni par les forces propres de chaque pays, qui s
58 on pays. En revanche, l’indépendance globale de l’ Europe , garantissant effectivement le statut autonome des nations membres, p
59 ion des juridictions ecclésiastiques. Les guerres européennes — 1870, 1914, 1939 — obligent la Suisse à couvrir ses frontières et à
60 vrage intitulé Organisation d’une Société d’États européens , propose à toute l’Europe un régime fédéral inspiré de l’exemple suis
61 ’une Société d’États européens, propose à toute l’ Europe un régime fédéral inspiré de l’exemple suisse ; ce qui l’amène à fair
62 ose le principe fédéraliste à toute idée d’« État européen unique », qu’il tient d’ailleurs pour irréalisable. Le mot et le conc
63 e, Adolf Gasser, préconise la reconstruction de l’ Europe sur la base des autonomies communales. Avec un poète de l’histoire, q
64 p. 72. Le parallèle entre la Suisse de Rossi et l’ Europe actuelle n’a pas besoin d’être souligné : il s’impose avec une impres
65 oup d’esprits quant au vocabulaire politique de l’ Europe . 55. Ce n’est pas le cas dans la constitution des États-Unis d’Améri
9 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les institutions et la vie politique
66 le véritable apport de la Suisse comme telle à l’ Europe . Encore, les Suisses la comprennent-ils différemment : pour les Aléma
67 suffit à faire de lui l’un des plus anciens de l’ Europe — après les monarchies anglaise, néerlandaise, danoise et suédoise —
68 adoxal d’une fédération réussie au cœur même de l’ Europe des nations unitaires. Nous avons vu comment cette fédération s’est a
69 ici devant une expérience d’intérêt majeur pour l’ Europe . Car l’Europe qui tente de s’unir sera fédérale ou ne sera pas. Non q
70 expérience d’intérêt majeur pour l’Europe. Car l’ Europe qui tente de s’unir sera fédérale ou ne sera pas. Non que je tienne l
71 rons de prévoir ses possibilités d’adaptation à l’ Europe qui évolue vers son union, et aux formes nouvelles de civilisation qu
72 paraît bien être leur devise. Les partisans de l’ Europe unie ont coutume de préconiser des mesures qui permettraient aux dive
73 union est impossible, parce que les peuples de l’ Europe , affirment-ils, sont trop différents les uns des autres pour pouvoir
74 s somme toute très rassurantes, si l’on songe à l’ Europe sans frontières de demain. Les accents et les tours de langage, si ty
75 omité chargé d’élaborer un projet de Constitution européenne . Je lui demande comment vont les travaux. « Nous butons, me dit-il, s
76 raient bien de borner à cela leur apport à la vie européenne . D’où je déduis qu’il pourrait être utile : 1° de décrire les deux ro
77 qui caractérisent la vie politique d’autres États européens . Elle ne connaît pas non plus, comme les États-Unis, le veto présiden
78 ion des États, et la désigne en effet sur le plan européen , depuis une vingtaine d’années. Au reste, ces deux partis sont très i
79 e suisse est l’un des moins révolutionnaires de l’ Europe . Il ne croit pas aux constructions ex nihilo, sur table rase. Son tem
80 es origines dans notre histoire, l’évolution de l’ Europe vers son intégration, et le rôle que la Suisse pourrait y jouer68. On
81 3). Il en résulte qu’à un degré jamais atteint en Europe , cette armée est la chose du peuple, et qu’elle est populaire aux deu
82 coup celui qui peut réunir le plus rapidement, en Europe occidentale, les effectifs combattants les plus nombreux et les mieux
83 perpétuel. Si la Suisse a donné à l’histoire de l’ Europe quelque chose d’unique, une création sans exemple et durable, c’est b
84 : L’Autonomie communale et la Reconstruction de l’ Europe , trad. française, 1946. 59. Fritz Fleiner, Beamtenstaat und Volkstaa
85 on sur le Rhin), Conseil de l’Europe, intégration européenne , politique fiscale et prolongation du régime financier de la Confédér
86 es chapitres finaux sur le thème « La Suisse et l’ Europe  ». 69. Une Semaine dans le Monde, n° 119, 1948.
10 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les paradoxes de la vie économique
87 t d’alimentation) et les progrès de l’intégration européenne ne révèlent, contrairement aux craintes présentes, que le fédéralisme
88 matières premières que possèdent d’autres pays d’ Europe , charbon, fer et autres minerais, métaux précieux, pétrole, font tota
89 anlée depuis un siècle70,réussite sans exemple en Europe  ; et pas de problèmes plus graves dans l’immédiat que ceux qui, juste
90 s nettement et visiblement que dans le reste de l’ Europe , il est dû à la seule action fabricatrice d’hommes acharnés à faire f
91 oudains et fabuleux que la nature — aidée par les Européens  — a fait à d’autres régions de la terre : l’or, les diamants, le caou
92 iplier les mesures protectionnistes, notamment en Europe et aux États-Unis. La nécessité d’exporter s’est accrue en même temps
93 ait à l’égard du monde extérieur et de l’ensemble européen . Ils symbolisent ainsi, en termes humains, la situation générale du p
94 ce précédent pourrait valoir pour l’ensemble de l’ Europe . Quant à la vitalité persistante du principe — et l’on pourrait dire 
95 s de Suisse, des centres de langues et de culture européenne dans six ou sept pays, des clubs de disques, de livres et de films, e
96 logique, en tout cas le sont moins qu’ailleurs en Europe . Les « grands principes » — Ordre ou Révolution — laissent le Suisse
97 (parfois utilement) les courants qui parcourent l’ Europe , elle les filtre et divise par tout un jeu d’écluses. Et il apparaît,
98 sement » liée, nous l’avons dit, à la conjoncture européenne . Quoi d’étonnant si, dans ces conditions, le Suisse moyen et même le
11 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Interaction de l’économique et du politique
99 ndépendance de toute influence étrangère », cette Europe a vécu et à sa place naît l’Europe du Marché commun. Et dans le domai
100 ésente un facteur de nivellement à l’échelle de l’ Europe et du monde, il faut reconnaître que les perspectives du régime propr
101 fois suscité dans ce domaine un maximum d’accords européens et internationaux. Sur quoi certains milieux privés et les journalist
102 sein de l’interdépendance des nations composant l’ Europe . 78. Marcel Bridel, Précis de droit constitutionnel et public suiss
12 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La morale quotidienne et le climat de culture ou comment on vit dans une fédération
103 itions locales les plus touchantes et des express européens , petits trajets portés sur les axes du monde. Quel ennui, ces seconde
104 le des pauvres. Comme dans les autres trains de l’ Europe  ? me dira-t-on. Mais ici, cela traduit la réalité sociale. Non seulem
105 tut Gallup pendant l’été de 1963, dans six pays d’ Europe et aux États-Unis, montre qu’ils sont « en tête des gens heureux », c
106 tions des bains de Bade, « jardin de volupté de l’ Europe  », les récits de Casanova, les lettres de Rousseau, et plus tard les
107 et l’école ont changé tout cela. Comme partout en Europe , pendant le xixe siècle, la notion de péché s’est vue assimilée avan
108 stent quelque peu mystérieuses, même aux yeux des Européens dotés d’une bonne culture générale. Le statut du « grand homme » en S
109 rs de grandes affaires publiques à l’échelle de l’ Europe et du monde, théologiens ou pédagogues, savants du premier rang mais
110 s un autre domaine, Karl Barth. Son canton — ou l’ Europe . Et il est vrai que nos meilleurs esprits, hors de l’étroit comparti
111 Synthèse des sciences médicales et d’une écologie européenne avant la lettre : Paracelse. Théorie générale des sociétés humaines,
112 ale, réformée ou romaine, germanique ou latine, —  européenne . Paracelse quitta très tôt son canton natal de Schwyz, Euler vécut da
113 est revenue, comme importée. « Son canton — ou l’ Europe  », c’est la formule parfaite. Ainsi, pour l’homme de culture en tant
114 , le stade national est sauté. Cas unique, dans l’ Europe moderne. J’ose y voir le plus grand privilège des Suisses : quelle qu
115 taux ; parfois pour les déterminer. Condamnés à l’ Europe en quelque sorte ; non, bien plutôt libres pour elle… Mais ceci nous
116 nourritures élémentaires ? Ce ne peut être que l’ Europe entière. L’Europe est la seule unité de culture, organique et complèt
117 ntaires ? Ce ne peut être que l’Europe entière. L’ Europe est la seule unité de culture, organique et complète, à laquelle nous
118 sant « culture nationale », intermédiaire entre l’ Europe et nos cités. Je bute ici sur un concept aussi néfaste qu’invétéré, e
119 rs penseurs romantiques. L’idée qu’il y aurait en Europe un certain nombre de cultures nationales, bien distinctes et autonome
120 tonomes, dont l’addition constituerait la culture européenne , est une simple illusion d’optique scolaire. Elle se dissipe comme br
121 au soleil à la lumière de l’Histoire. La culture européenne n’est pas et n’a jamais été une addition de cultures nationales. Elle
122 cultures nationales. Elle est l’œuvre de tous les Européens qui ont pensé et créé depuis trois-mille ans, indépendamment des État
123 ment des États-nations qui divisent aujourd’hui l’ Europe , et dont la plupart (non des moindres) ont au plus cent ans d’existen
124 d’un seul exemple : l’évolution de la musique en Europe . Elle naît avec le chant grégorien au vie siècle en Italie, s’enrich
125 xixe siècle, le centre de gravité de la musique européenne se déplace vers les régions germaniques, Hanovre, la Saxe, Vienne, Ba
126 que tu n’aies reçu ? » peut donc dire la culture européenne à chacun des vingt-cinq États-nations qui ont découpé et longtemps dé
127 mais se rattache directement au complexe culturel européen  ; de même que les villes libres du Moyen Âge et les trois cantons pri
128  ; par sa culture enfin, aux sources variées de l’ Europe antique, médiévale et moderne. Autant de réalités ou d’entités qui n’
129 ’architecte ou le musicien) ont été nos meilleurs Européens  ; de Rousseau à Gonzague de Reynold, en passant par le groupe de Copp
130 un Robert de Traz, ou un Charles-Albert Cingria, Européens de conviction sans doute et souhaitant l’union du continent, mais plu
131 la raison suffisante du phénomène de rayonnement européen que je constatais tout à l’heure. Marquons maintenant les principales
132 Bèze, devient en peu d’années l’un des pôles de l’ Europe . À ces trois métropoles protestantes répondent dès le xviie siècle l
133 e siècle, il semble que de grands coups de vents européens raniment simultanément tous les foyers anciens, et même Berne, qui po
134 ttingen et membre de vingt autres corps savants d’ Europe , n’obtint d’ailleurs de sa cité qu’une charge de scrutateur du Sénat.
135 elations entre elles qu’avec les grands ensembles européens . Comment sentir ce qui peut être suisse dans le rayonnement d’énergie
136 aux, comme à Lascaux : ce plus vieux symbole de l’ Europe . La sculpture : Alberto Giacometti Les Grisons ont eu trois bon
137 s d’un millénaire est presque sans exemple dans l’ Europe du centre, délimitée par les écoles italiennes et flamandes, français
138 ldeln, et c’est un des plus hauts spectacles de l’ Europe . Mais cette conjonction n’a pas eu lieu. Notre théâtre est devenu ce
139 emand, ni Kierkegaard : toutes les grandes œuvres européennes d’aujourd’hui relèvent peu ou prou de ces influences-là. Max Frisch e
140 n Suisse : or je la tiens pour la plus forte de l’ Europe . Le nombre des bons écrivains me paraît correspondre dans l’ensemble
141 La Suisse alémanique fait mieux : elle donne à l’ Europe préromantique « Les Alpes » d’Albert de Haller et les « Idylles » de
142 s été un poète suisse, ni un poète allemand, mais européen , international et de tous les temps », écrivait-il à son excellent tr
143 is en Suisse deux de ses sources avant de devenir européenne , comme le Rhône et le Rhin ne deviennent de grands fleuves qu’une foi
144 mière affirmation, fondamentale, de la Résistance européenne . On lui fait un procès à Bonn. Il n’attaque pas le régime en soi, mai
145 le des Églises protestantes, en Amérique comme en Europe , et que les docteurs de Rome respectent et commentent. Carl Gustav J
146 st à partir de Bâle, de Zurich et de Genève que l’ Europe moderne va découvrir toute la virtù de la Renaissance italienne, grâc
147 ’il tienne de lui ce don de prévision de l’avenir européen dont tous deux ont fait preuve dans leur correspondance108, mais qu’i
148 arythmies annonciatrices d’accidents du cœur de l’ Europe . Peu de carrières ont connu tant d’alternances de périodes d’action e
149 qui expliquent et légitiment les diversités de l’ Europe , mais aussi le principe général qui permette de les appréhender dans
150 ’il est à lui seul un moment capital de la pensée européenne .109 Dans un autre domaine des sciences de l’homme, la psychologie
151 aîna dans toutes les villes et les campagnes de l’ Europe  ; dans les universités comme dans les mines, et jusque chez les chama
152 e fédération pluraliste, microcosme de la culture européenne . Mais cette situation privilégiée pourra-t-elle se maintenir longtemp
153 nce d’un premier modèle en réduction d’université européenne . Il faut croire que le besoin ne s’en est pas fait sentir assez forte
154 rra le sauver qu’en le repensant à l’échelle de l’ Europe et des techniques nouvelles. Mais ce n’est pas au seul niveau des hau
155 rançais, qu’elle adopte, va rayonner dans toute l’ Europe , et plus tard en Amérique, bien plus qu’elle ne le fera jamais en Sui
156 uisse est plus naturellement porté qu’aucun autre Européen à traiter de « singerie » toute expression tant soit peu spontanée de
157 ttes séculaires ont déchiré tant d’autres nations européennes . Toutefois, en dépit de la quasi-unanimité des penseurs chrétiens du
158 s différends. Par notre modestie, nous payons à l’ Europe blessée le tribut qu’il convient de payer à la douleur : le respect.
159 ié dans les Ligues, puis élément de « l’équilibre européen  », puis moyen d’empêcher l’éclatement de la Suisse en 1914, enfin doc
160 e conscience. « Quels problèmes ? », me demande l’ Européen qui venait admirer notre libre Helvétie et qui est un peu déconcerté…
161 sme, seul régime possible d’un avenir humain de l’ Europe  ! Il est menacé, nous dit-on ? Rien de tel pour tirer un homme de ses
162 concret, venant de l’extérieur. Et de même que l’ Europe a mieux à faire que d’offrir au tiers-monde le masochisme de certains
163 onscience de l’avenir qu’elle représente pour une Europe qui n’en sait rien encore ! Je ne conçois pas d’autre remède à ses né
164 sur la censure en Suisse. 84. « Le canton — ou l’ Europe  », comme disait Lucien Febvre. À la sixième génération des ancêtres d
165 ent de Neuchâtel, je trouve 30 Neuchâtelois et 34 Européens surtout Français, mais pas un seul Suisse d’un autre canton. 85. Geo
166 us modestes, en proportion de celui d’autres pays européens . 117. Un des plus fins moralistes du xixe siècle en Suisse, Félix B
167 ure monastique en Suisse et son importance pour l’ Europe  », Formes et Couleurs, 1946). Voir aussi le remarquable ouvrage de Lé
13 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La Suisse, dans l’avenir européen
168 Quatrième partieLa Suisse, dans l’avenir européen Le régime que l’on vient de décrire est, dans l’Histoire, l’un des
169 ief rude situés vers le milieu de cette péninsule européenne de l’Asie qui occupe à peine 4 % des terres du globe : c’est à quoi j
170 icable dans le monde de demain, et d’abord dans l’ Europe unie ? Tel est le point de perspective de tout mon livre. Je suis rem
171 à cette renaissance des régions dans l’allégeance européenne , qui peut marquer la fin du siècle. Et ce faisant j’ai passé par-dess
172 dépositaire d’une formule décisive pour l’avenir européen , la Suisse va-t-elle garder son secret pour elle seule ? L’Europe,
173 a-t-elle garder son secret pour elle seule ? L’ Europe , demain Prenons les grandes dimensions de notre planète en mutatio
174 dimensions de notre planète en mutation. C’est l’ Europe qui a tout déclenché, et son rôle reste décisif. C’est elle qui a cré
175 re l’Occident d’ailleurs, c’est parler un langage européen . Or l’Europe doit s’unir pour durer, j’entends pour continuer à exerc
176 ’ailleurs, c’est parler un langage européen. Or l’ Europe doit s’unir pour durer, j’entends pour continuer à exercer demain sa
177 ramène alors à savoir quelles formes d’union les Européens vont choisir. Trois formules leur sont proposées, et sont en principe
178 proposées, et sont en principe concevables. a) L’ Europe des États (faussement dite des patries, expression d’ailleurs corrigé
179 ne le sont plus qu’au niveau des discours, cette Europe minima ne saurait être qu’une forme de transition tactique vers une u
180 oi s’y arrêter ? Car l’Histoire n’en fera rien. L’ Europe a sécrété le nationalisme qui infecte aujourd’hui la terre entière. O
181 alable dans l’intention avouée des partisans de l’ Europe des États ou des patries, j’entends la volonté de sauvegarder les div
182 nds la volonté de sauvegarder les diversités de l’ Europe , voilà qui ne saurait être réalisé que par l’union de type fédéralist
183 se des cantons apparaît décisif à cet égard. b) L’ Europe unifiée à l’image de l’État français, c’est-à-dire culturellement uni
184 n des deux « Grands » la souhaite. Et personne en Europe ne la propose : il est trop clair que cette formule totalitaire mais
185 croissement de l’entropie qui feraient perdre à l’ Europe ses vrais atouts. Le monde entier en pâtirait et se sentirait appauvr
186 ue nos cantons ont abandonnés depuis longtemps. L’ Europe de formule unitaire me paraît donc une utopie non seulement dangereus
187 e non seulement dangereuse mais sans avenir. c) L’ Europe fédérée reste ainsi la seule solution praticable. Unir 19 États à l’o
188 et encore plus près de Bruxelles. Pratiquement, l’ Europe d’aujourd’hui est plus petite que n’était la Suisse à l’époque où ell
189 l’échelle des glorieuses et vieilles nations de l’ Europe . J’attends qu’on me démontre pourquoi, et je souhaite qu’on le fasse
190 s.) Mais laissons cela, pour le moment. Même si l’ Europe refuse de s’inspirer de la Suisse, il reste que la Suisse dépend de l
191 de la Suisse, il reste que la Suisse dépend de l’ Europe , et que la forme que prendra l’inévitable union européenne rendra pos
192 e, et que la forme que prendra l’inévitable union européenne rendra possible ou non l’avenir de ce pays. Une Europe des États conv
193 e rendra possible ou non l’avenir de ce pays. Une Europe des États conviendrait à ravir à la majorité de nos dirigeants politi
194 nous sommes, dans l’espace d’une génération. Une Europe unitaire, c’est finis Helvetia, sans commentaires. Mais une Europe fé
195 c’est finis Helvetia, sans commentaires. Mais une Europe fédérale, seule possible pour nous comme pour l’Europe — qui la propo
196 e fédérale, seule possible pour nous comme pour l’ Europe — qui la propose ? Les Suisses devant le projet d’union de l’Europ
197 se ? Les Suisses devant le projet d’union de l’ Europe La Suisse est née de l’Europe et en détient le secret. Formée du x
198 jet d’union de l’Europe La Suisse est née de l’ Europe et en détient le secret. Formée du xive au xvie siècle dans le Sain
199 e siècle. Les voix suisses qui s’élèvent au plan européen ne cessent de dénoncer ces démences collectives. C’est comme « citoye
200 raux de Hollande, et de la Ligue helvétique132. L’ Europe unie qu’il appelle de ses vœux ne serait nullement unifiée par un des
201 pote ou par une idéologie : elle devrait être une Europe des cités, formée de très petits États « où tous les citoyens se conn
202 ordination au corps de la république ». C’est une Europe intégralement fédéraliste qu’il préconise, et son module, en dernière
203 sse dans la mesure où elle ouvre des perspectives européennes , soit par son action personnelle à Coppet, où les meilleurs esprits d
204 Alliance des rois donne une finalité expressément européenne à la neutralité de la Suisse indépendante. Et tandis que se forment d
205 ante. Et tandis que se forment dans le reste de l’ Europe des nations unitaires sur le modèle français, promises aux guerres na
206 t son Projet d’Organisation d’une société d’États européens (1879). Auteur du Code civil de son canton natal, Bluntschli connaît
207 à les proposer en modèle pour l’édification de l’ Europe . Selon lui, la « nationalité suisse possède au plus haut degré un car
208 ion pluraliste qui peut seul assurer la paix de l’ Europe . « Si cet idéal de l’avenir se réalise un jour, écrit-il en 1875, la
209 e devra s’incorporer à la communauté de la Grande Europe . De cette façon, elle n’aura pas vécu en vain ni sans gloire »134. Pr
210 iquement ignoré de nos jours par les fédéralistes européens , le projet très précis du juriste zurichois reste une des hypothèses
211 vail les plus fécondes dont les constituants de l’ Europe à venir puissent tenir compte. Au xxe siècle, c’est encore en Suisse
212 ue le premier mouvement de militants fédéralistes européens voit le jour : l’Europa-Union. Et c’est sur sa convocation qu’au lend
213 on qui va servir de base à la création de l’Union européenne des fédéralistes. Celle-ci groupe rapidement une vingtaine de mouveme
214 er comme le point de départ de l’action politique européenne . En effet, c’est au cours du congrès de Montreux que germe l’idée de
215 ue germe l’idée de réunir des états généraux de l’ Europe . Cette idée aussitôt adoptée conduit à la convocation du Congrès de l
216 adoptée conduit à la convocation du Congrès de l’ Europe , à La Haye, au mois de mai 1948. De La Haye naît le Mouvement europée
217 au mois de mai 1948. De La Haye naît le Mouvement européen , qui propose et obtient en neuf mois la création du Conseil de l’Euro
218 réplique des Sept de l’AELE, essor de l’économie européenne , discussion généralisée sur les formes que va devoir prendre l’union
219 rmes que va devoir prendre l’union politique de l’ Europe . Impossible d’omettre, dans ce bref historique, les aspects culturels
220 u CEC vont naître successivement : le Laboratoire européen de recherches nucléaires (CERN) à Genève, la Fondation européenne de
221 cherches nucléaires (CERN) à Genève, la Fondation européenne de la culture, à Genève également (aujourd’hui à Amsterdam), et une s
222 des cultures d’outre-mer, etc. La première chaire européenne est créée en 1957 par l’Université de Lausanne. Une nouvelle conféren
223 l’Université de Lausanne. Une nouvelle conférence européenne de la culture, sur le thème « L’Europe et le Monde » se tient à Bâle
224 érence européenne de la culture, sur le thème « L’ Europe et le Monde » se tient à Bâle en 1964, sous le haut patronage du Cons
225 e haut patronage du Conseil fédéral. Ainsi l’idée européenne semble avoir trouvé son climat autant que son modèle en Suisse. Rouss
226 e et Gonzague de Reynold auteur de Formation de l’ Europe méritent une place de choix dans toute anthologie de l’idée européenn
227 en 1836 le manifeste et les journaux de la Jeune Europe . C’est en Suisse que le fondateur du Mouvement paneuropéen, le comte
228 st en Suisse que Churchill choisit de parler de l’ Europe , et que la même année, 1946, les premières Rencontres internationales
229 tionales de Genève prennent pour thème « L’Esprit européen  ». Et j’ai marqué la filiation — trop mal connue — qui va de Hertenst
230 ble complexe, en plein mouvement, du grand projet européen . Mais tout cela, c’est la Suisse idéale, réputée « microcosme de l’Eu
231 c’est la Suisse idéale, réputée « microcosme de l’ Europe  », et ce sont quelques Suisses entreprenants qui l’ont permis. Qu’a f
232 ’est sans doute plus encore, s’agissant du projet européen . Le scepticisme dominait, et comme on tient pour réaliste, en politiq
233 majorité et ses routines, le projet d’union de l’ Europe passait généralement pour chimérique. « Fumeux idéalisme ! Subversion
234 de ceux qui faisaient notre opinion. L’union de l’ Europe s’avérait bel et bien réalisable, puisqu’elle devenait réalité, mais
235 erts, quoique trop tardive aux yeux du reste de l’ Europe . Notre entrée à l’OECE fut accueillie avec méfiance par la presse moy
236 ngère de la Confédération »136. Adhérer à l’union européenne serait contraire à cette neutralité. La Suisse recevrait des ordres d
237 sse prenne la moindre initiative visant à l’union européenne au plan politique. Elle ne pourrait qu’y perdre son prestige internat
238 té suisse a été garantie « dans les intérêts de l’ Europe entière ». Or c’est l’union qui est aujourd’hui dans l’intérêt de tou
239 jourd’hui dans l’intérêt de tous les peuples de l’ Europe . Si la neutralité fait obstacle à l’union, il faut en réviser les ter
240 posant leur statut particulier à ses considérants européens , c’est-à-dire le moyen à sa fin. Comme l’auraient fait les Waldstätte
241 réserve et de plein droit » à l’édification de l’ Europe unie. Sinon, l’Europe qui se fera sans elle, risque bien de se faire
242 roit » à l’édification de l’Europe unie. Sinon, l’ Europe qui se fera sans elle, risque bien de se faire contre elle, — c’est-à
243 interventions de la Croix-Rouge lors des conflits européens et celles de la diplomatie suisse lors de la guerre d’Algérie, l’exis
244 se lors de la guerre d’Algérie, l’existence d’une Europe unie serait peut-être capable de prévenir ces crises, et à coup sûr d
245 de rester neutre, même en cas de conflit entre l’ Europe d’une part, et l’URSS de l’autre (ou bien la Chine), c’est opérer un
246 et c’est absurde : car la Suisse fait partie de l’ Europe , qu’elle le veuille ou non ; et rester neutre entre l’Europe et ses e
247 elle le veuille ou non ; et rester neutre entre l’ Europe et ses ennemis, ce serait vouloir rester neutre entre nos ennemis et
248 , devraient être uniformisés selon des directives européennes . Ce serait contraire à la Constitution, et ce serait même la fin de n
249 ière magistrale que l’adhésion de la Suisse à une Europe unie, et d’abord au Marché commun, n’entraînerait aucune violation de
250 onner son économie à celle d’un groupe de nations européennes . Elle tient à garder libres ses échanges avec le monde au-delà de l’E
251 er libres ses échanges avec le monde au-delà de l’ Europe . En s’associant au Marché commun, par exemple, elle perdrait de nombr
252 e du monde. De nos exportations, 2/3 allaient à l’ Europe . Il est vrai que durant ce mois-là notre balance commerciale restait
253 re balance commerciale restait déficitaire avec l’ Europe (de 447 millions) tandis qu’elle était bénéficitaire (de 51 millions)
254 à l’AELE. La Suisse est si peu indépendante de l’ Europe que l’immigration de main-d’œuvre européenne nécessaire à l’expansion
255 nte de l’Europe que l’immigration de main-d’œuvre européenne nécessaire à l’expansion de notre économie a dû passer de 90 000 pers
256 tion farouche, que nous pourrons faire face à une Europe unie — j’entends unie sans nous et malgré nous. Arguments traditiona
257 la culture, croient distinguer dans les projets d’ Europe unie une « politique d’unification qui vise à mêler les peuples d’Eur
258 ique d’unification qui vise à mêler les peuples d’ Europe pour éliminer peu à peu les caractéristiques nationales et les rempla
259 ques nationales et les remplacer par un sentiment européen  », ainsi que le déclarait le 3 mai 1962 M. Homberger, directeur de l’
260 rce (dite Vorort). Réponse : Il est clair qu’une Europe « une et indivisible » serait une catastrophe pour la Suisse. Mais pe
261 onise en réalité. Il est clair en revanche qu’une Europe fédérée, respectueuse de ses diversités comme nous des nôtres, s’acco
262 de faire valoir dans les conseils qui élaborent l’ Europe future les avantages de la formule fédéraliste. Prétendre en conserve
263 . Il n’est pas vrai, d’ailleurs, que l’union de l’ Europe menace d’effacer nos caractéristiques nationales. L’union de la Suiss
264 d’unification » de vouloir « mêler les peuples d’ Europe  ». Je rappelais tout à l’heure l’afflux des travailleurs étrangers en
265 quelle n’a pas été créée par le mouvement d’union européenne . De nos jours encore, à l’étranger, le nom de la Suisse évoque des va
266 siècle. Refuser de coopérer à l’édification de l’ Europe unie, sous prétexte de sauvegarder des caractéristiques déjà perdues,
267 isme Tels étant les termes du débat que l’idée européenne suscite en Suisse, il faut bien reconnaître que, des deux côtés, une
268 iels « sérieux ». Et quant aux enthousiastes de l’ Europe , ils savent qu’ils n’ont aucune espèce de chances d’être écoutés s’il
269 accord, pour ma part, ni avec ceux qui refusent l’ Europe en prétextant notre neutralité, ni avec ceux (beaucoup plus rares d’a
270 ie — est que la Suisse adhère un jour à une union européenne de type expressément fédéraliste, qui renoncerait à la guerre comme m
271 rait à la guerre comme moyen politique. Une telle Europe reprendrait à son compte ce qui demeure valable et même indispensable
272 que nous le proposions… Tout le débat sur l’idée européenne paraît tourner dans notre presse autour de la défense des intérêts pa
273 e domaine de la majorité. Certes, je crois qu’une Europe fédérée sauverait seule à long terme nos diversités et nos intérêts b
274 er durablement notre salut de celui de l’ensemble européen . Mais quand j’aurais tort sur ce point, resterait l’autre aspect du p
275 aspect du problème : celui de nos responsabilités européennes en tant que Suisses, et comme État qui entend garder une raison d’êtr
276 donner, et non pas seulement à sauver ; ce que l’ Europe est en droit d’attendre d’une Suisse qui fait partie de sa communauté
277 . Au cœur géographique et historique du continent européen , nous avons réussi beaucoup mieux que cette fameuse neutralité, — néc
278 ux qui créent des positions nouvelles. Ce que les Européens peuvent attendre de nous, ce n’est pas l’exposé lassant des raisons d
279 régime fédéraliste en le faisant accepter au plan européen . Voici l’impasse digne des éléates, le problème insoluble en bonne lo
280 ’a pas de valeur pour nous seulement, mais pour l’ Europe entière. Au moment où le principe des nationalités domine toute la sc
281 e principe des nationalités domine toute la scène européenne comme une puissance satanique, au moment où les civilisations opposée
282  : pays pilote, parc national ou district fédéral européen  ? 1. Toutes ces raisons — et quelques autres dont on ne peut pas t
283 de la Suisse une sorte de pays pilote de l’avenir européen . Dépositaire de la formule qui paraît la mieux adaptée aux conditions
284 s termes d’un projet de fédération politique de l’ Europe entière. Ce projet, compatible par définition avec les raisons d’être
285 age du fédéralisme, mais « dans les intérêts de l’ Europe entière ». Même s’il n’était pas accepté en fin de compte, il aurait
286 r clairement le problème du régime politique de l’ Europe de demain, jamais encore abordé de front par les États, ni même par l
287 gation d’intervenir en faveur du bien commun de l’ Europe . Telle serait à mes yeux la mission positive de la Suisse. Mais j’ai
288 isse s’opérer en temps utile — avant que les jeux européens soient faits —, elle choisira de se réserver. 2. Ce dernier terme évo
289 ne sorte de réserve gardée, de parc national de l’ Europe . Refusant de se faire les missionnaires de leur propre fédéralisme, l
290 eux de l’immense majorité des masses modernes, en Europe et ailleurs : confort technique dans une belle nature, paix assurée,
291 ur comme un tranquillisant ? Il est certain que l’ Europe « se fera » un jour ou l’autre. Il est probable qu’elle sera faite d’
292 , mais indéniable,—ou c’est qu’il n’y aura plus d’ Europe . À mi-chemin entre le temps où j’écrivais le Message final du premier
293 écrivais le Message final du premier Congrès de l’ Europe à La Haye, et le temps où l’Europe unie sera sans doute un fait accom
294 r Congrès de l’Europe à La Haye, et le temps où l’ Europe unie sera sans doute un fait accompli, je propose mon dessein raisonn
295 ale, mais bien un District fédéral. La fédération européenne n’étant pas une création sur table rase, mais l’aboutissement d’un tr
296  il n’y en a d’ailleurs plus d’assez vaste dans l’ Europe de 1980. Le District fédéral doit être situé au centre du continent.
297 s valeurs et des réalités d’intérêt commun pour l’ Europe . De même qu’au xiii e siècle les premiers cantons avaient reçu l’immé
298 éfendre le col du Gothard au nom de la communauté européenne du Saint-Empire, de même la Confédération se voit dotée d’un statut s
299 e d’immédiateté fédérale, en devenant le District européen . Les Autorités de la fédération européenne ont leur siège dans ses vi
300 District européen. Les Autorités de la fédération européenne ont leur siège dans ses villes principales, Zurich, Genève et Bâle, à
301 ciens, comme étant « dans les vrais intérêts de l’ Europe entière ». Premières réactions prévisibles : un État-capitale ferai
302 s nationales. Ce serait vouloir soumettre toute l’ Europe à la Suisse. Allez donc en parler à Berne, vous serez bien reçu ! etc
303 mmes pas faits pour le rôle, et que le reste de l’ Europe va peut-être sourire… Le sourire est inévitable. Et puis viendra la r
304 signés à devenir les citoyens d’une capitale de l’ Europe . « Il était temps que ces petits Suisses nous offrent autre chose que
305 hôteliers n’y perdraient rien. Les fonctionnaires européens s’ennuieraient vite dans la patrie du Ranz des Vaches… Mais après tou
306 d’une certaine manière le bien commun de toute l’ Europe , que perdrions-nous ? Les seuls droits dont nous refusions obstinémen
307 on, c’est que la Suisse n’est plus à l’écart de l’ Europe et participe sans arrière-pensées à ses destins, mais qu’elle reste e
308 ur être apaisant. Dans une Suisse devenue terre d’ Europe , comme elle fut jadis terre d’Empire, je ne vois pas de motifs de cra
309 , des accents, révélations qui vous naturalisent, Européens de tous pays, d’un seul coup, pour un rien mais qui fait tout sentir 
310 , d’assez près et pour l’avoir intimement aimé. L’ Europe centrale, les États-Unis, la France surtout. J’ai dit un jour de la F
311 qu’il communique sa grâce très secrète à l’avenir européen . Car la Suisse détient un mystère, ou plutôt elle est ce mystère. Il
312 e cri, qu’on attend d’elle ? Ici bat le cœur de l’ Europe . C’est ici que l’Europe devrait se déclarer, jurer son Pacte et se co
313 le ? Ici bat le cœur de l’Europe. C’est ici que l’ Europe devrait se déclarer, jurer son Pacte et se constituer. La Suisse fond
314 je leur ai donnée dans mes Vingt-huit siècles d’ Europe (Paris, 1961) : Reynold est largement cité dans le premier chapitre,
315 et neutralité », conférence au congrès de l’Union européenne des fédéralistes de Suisse, 1962. M. Miéville précise : « Quant à la
316 ours de février 1961. 139. Résolution de l’Union européenne suisse, Baden, 25 novembre 1962. 140. P. Guggenheim, Organisations
317 en est une que je voudrais au moins mentionner. L’ Europe dépendait depuis des siècles de l’Afrique, de l’Arabie, de l’Orient a
318 , et de quelques roches, suffira au vêtement de l’ Européen et bientôt à sa subsistance. Ici encore, la région du continent la pl
319 uve à l’avant-garde de l’évolution spécifiquement européenne qui va se prononcer dans le dernier tiers du siècle. 144. Seuls acce
14 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Appendice. Bref historique de la légende de Tell
320 arations politiques des grands chefs de partis en Europe , de la Révolution française à Mazzini, les décisions de Bonaparte — «
321 on des chroniques de Tschudi ait imposé à toute l’ Europe cette interprétation mythique des origines de la Confédération, plusi
15 1970, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Préface 1970
322 sse et presque par elle seule sur notre continent européen , avec continuité et depuis plus d’un siècle. J’appelle heureux ce peu
323 scolaires nous le faisaient croire. Le continent européen , c’est aux États-Unis que je l’ai découvert. À force d’être vu comme
324 que je l’ai découvert. À force d’être vu comme un Européen par des gens qui ne se souciaient pas de ma nation plus que de mon ca
325 ton natal, dans les yeux des Américains j’ai vu l’ Europe comme unité réelle, et je me suis dit que sur cette unité, on pouvait
326 nséquences — prenait valeur de « modèle »1 pour l’ Europe , il devenait de mode en Suisse de dénigrer notre prétendue bonne cons
327 s d’être d’une fédération au centre alpestre de l’ Europe , un ordinateur eût probablement répondu, vers 1300, par un nom : le G
328 sociaux et culturels entre le nord et le sud de l’ Europe , il n’a plus de valeur décisive. Il demeure le profond symbole des or
329 édérations vont devenir les mots-clés de l’avenir européen . 2. Voir la terre de la lune, c’est voir nos frontières nulles, c’est
330 tional sont comptés, la Suisse est le seul pays d’ Europe qui ait lieu de s’en féliciter, et sans la moindre arrière-pensée. Ca
331 eut trouver dans la composition progressive d’une Europe des régions l’épanouissement de ses principes originels. Plus qu’un p
332 t véritable qu’un certain mode d’aménagement de l’ Europe  ? Il n’y aurait pas, alors, de Suisse plus heureux que moi (ni d’aute
333 enfin, cette proposition de District fédéral de l’ Europe . Elle a fait quelque bruit, mais rien d’autre. Dans un hebdomadaire r
334 ls ont plaidé le retour à une politique active, l’ Europe fédérale avec ses capitales en Suisse plutôt que l’Europe balkanisée
335 édérale avec ses capitales en Suisse plutôt que l’ Europe balkanisée et la Suisse anachronique. Berne n’a rien dit et ne dira r