1
harger de délicates missions diplomatiques, et un
Européen
de vision large, qui fut un membre très actif de la Coopération intel
2
le signe avant-coureur d’un avenir possible de l’
Europe
? Tout au long de l’ouvrage exemplaire qu’il publiait en 1948, La Sui
3
périr ou à faire école. En d’autres termes : si l’
Europe
continuait d’être folle à l’unanimité de ses nations, la fédération s
4
ation suisse serait perdue sans nul doute. Mais l’
Europe
aussi serait perdue. Or je vois qu’elle peut être sauvée d’une balkan
5
nt susceptibles d’être appliqués à l’échelle de l’
Europe
, mutatis mutandis bien entendu : c’est précisément la méthode du fédé
6
lef du passé suisse, mais celle aussi de l’avenir
européen
, car les deux sont inséparables : essayer de penser l’un, c’est inter
7
égime, loin d’être menacé par une fédération de l’
Europe
entière, y trouverait sa meilleure garantie ? Et quant aux militants
8
eure garantie ? Et quant aux militants de l’union
européenne
, ils ne sauraient étudier d’assez près cette expérience de laboratoir
9
ire poursuivie depuis un siècle au cœur même de l’
Europe
avec un succès indéniable, mais au prix de certains sacrifices et non
10
onc d’abord aux « étrangers », à mes compatriotes
européens
, puis aux Suisses pour leur dire : Voici peut-être comment nous pourr
11
es montagnes inextricablement noué au milieu de l’
Europe
, qui a ébréché la cognée de l’Autriche et rompu la formidable épée de
12
n’eût rêvé ? — et les quatre géants de l’histoire
européenne
venaient comme d’eux-mêmes devant l’œil de ma pensée se poser debout
13
ager de notre expérience fédérale, au moment où l’
Europe
cherche une formule d’union. Plutôt que de conter une fois de plus, e
14
nous proposent, et qu’elles peuvent suggérer à l’
Europe
.
15
isse actuelle, il y a eu déjà plusieurs siècles d’
Europe
et la grande floraison du Moyen Âge. Il y a eu l’essor des monastères
16
les Suisses d’aujourd’hui l’ont en commun avec l’
Europe
entière, et leurs ancêtres y ont participé avec une ardeur créatrice
17
ppe le Bel le premier plan connu d’une union de l’
Europe
en vue de renouveler les croisades, il propose de fédérer un très gra
18
seront ses descendants, c’est aux dimensions de l’
Europe
et bientôt de deux Amériques que les Habsbourg, dans le même temps, é
19
leur vraie perspective historique deux phénomènes
européens
promis à une durée exceptionnelle et tirant tous les deux leurs origi
20
t naissance des fleuves les plus prestigieux de l’
Europe
. Or, tous les seuils détiennent un caractère sacré et toutes les sour
21
avec simplicité ce sentiment d’être au cœur de l’
Europe
qui ne manque pas de m’émouvoir chaque fois que je m’arrête au Gothar
22
n poète français fait dire à son héros quittant l’
Europe
et qui s’en remémore les saisons et les sites : Et je me souviendrai
23
rs, Où, dans le pur silence. Au-dessus de toute l’
Europe
se rencontrent La Germanie et Rome.4 ⁂ En ce lieu se sont noués les
24
te à l’Empire » ne dépend plus que de la couronne
européenne
. En 1240, la commune de Schwyz, menacée par l’extension des Habsbourg
25
dée fédéraliste ne survivra que dans ce coin de l’
Europe
, partout ailleurs en proie aux triomphes pesants du principe national
26
celle de la seule fédération réussie jusqu’ici en
Europe
, réfute absolument ces thèses, ou ces clichés. Aucun homme ni aucun É
27
dans la dédicace que son livre éclaire « toute l’
Europe
» sur la réalité confédérale. Il est aussitôt traduit en allemand, en
28
ont fait d’eux la première puissance militaire d’
Europe
: Svizzeri armatissimi e liberissimi ! peut alors écrire Machiavel, q
29
tir qu’il assistait au crépuscule de la puissance
européenne
des Suisses. Et d’autres chefs l’ont pressenti. « Au nom du Père, et
30
rès grandes occasions, comme Marignan, la Coupe d’
Europe
. Les contingents de nos cantons faisaient la guerre en partie pour se
31
supérieurs que la Suisse procura aux armées de l’
Europe
ne revinrent pas tous les mains vides. Beaucoup rapportaient de leurs
32
têtes chaudes par régiments entiers dans toute l’
Europe
, ils se sont mis à exporter des idées pacifiantes et humanitaires, de
33
oltes —, mais il était Français, chef d’Église en
Europe
, et Genève en ce temps n’était pas encore suisse. Ainsi tout au long
34
ne Suisse soutenaient ouvertement l’un des partis
européens
aux prises hors de nos frontières, — le français, l’autrichien, le sa
35
e se privèrent pas d’intervenir dans les conflits
européens
— guerres de Bourgogne, de Souabe et d’Italie — tant qu’ils y trouvèr
36
grisonnes se laissèrent entraîner dans le conflit
européen
.) Cette neutralité forcée était encore très loin d’être une doctrine.
37
sont dans les vrais intérêts de la politique de l’
Europe
entière. On a beaucoup discuté sur la portée des mots « dans les int
38
é sur la portée des mots « dans les intérêts de l’
Europe
entière ». Pictet de Rochemont lui-même les expliquait ainsi : la pai
39
mont lui-même les expliquait ainsi : la paix de l’
Europe
, désormais dominée par la Sainte-Alliance, tient au fait que la Suiss
40
riche comme à celles de la France38. Cette clause
européenne
limitait quelque peu l’absolue souveraineté de l’État dont elle garan
41
désireuse de la retrancher du jeu de la politique
européenne
et de la mettre sous tutelle. (Metternich n’avait accepté qu’à contre
42
ris et de Vienne l’avaient défini par rapport à l’
Europe
. Mais la création de la Société des Nations, puis celle des Nations u
43
été conçue d’une part comme pièce de l’équilibre
européen
, d’autre part comme garantie de la cohésion des cantons. Ces deux mot
44
gageant sa neutralité de toutes les circonstances
européennes
et intérieures qui l’avaient justifiée jusqu’alors, elle en a fait un
45
comportement psychologique avec les réalités de l’
Europe
contemporaine, qui la mettent à la plus rude épreuve. 34. Paul Schw
46
ses vingt-cinq nations. On déclare que la grande
Europe
ne saurait se fédérer en quelques lustres, puisqu’il a fallu plus de
47
du xviie siècle, pour que Sully inclue dans son
Europe
unie une « République helvétique » augmentée de la Franche-Comté, de
48
son Essay towards the Present and Future Peace of
Europe
, composé en 1694, suppose une Diète générale où « les treize cantons
49
e, la Suisse d’alors est assez comparable à notre
Europe
du xxe siècle. Elle joue le rôle d’une entité dont on peut mettre en
50
isse moderne parce qu’il fut bon observateur de l’
Europe
pendant l’entre-deux-guerres : Les cantons, incapables de s’entendre
51
La Suisse ressemblait, sous le pacte de 1815, à l’
Europe
d’aujourd’hui. Les cantons étaient souverains, maîtres incontestés de
52
urs que nous avons vu commettre, de nos jours, en
Europe
, ont eu leurs précédents sous la Restauration, au sein de la Confédér
53
urtent de nos jours tous les projets d’union de l’
Europe
, et notamment la CEE.) Repoussé par le peuple de quelques cantons, ac
54
lations, celle qui s’est développée au sujet de l’
Europe
dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Les arguments des de
55
l’ont acceptée, pourraient donner à réfléchir aux
Européens
d’aujourd’hui. En effet, tout le processus d’une union politique du c
56
oir, qu’en réalité les souverainetés de nos États
européens
ont cessé depuis longtemps d’être absolues, et ne sont plus garanties
57
ni par une autorité supérieure (que l’union de l’
Europe
pourrait seule créer) ni par les forces propres de chaque pays, qui s
58
on pays. En revanche, l’indépendance globale de l’
Europe
, garantissant effectivement le statut autonome des nations membres, p
59
ion des juridictions ecclésiastiques. Les guerres
européennes
— 1870, 1914, 1939 — obligent la Suisse à couvrir ses frontières et à
60
vrage intitulé Organisation d’une Société d’États
européens
, propose à toute l’Europe un régime fédéral inspiré de l’exemple suis
61
’une Société d’États européens, propose à toute l’
Europe
un régime fédéral inspiré de l’exemple suisse ; ce qui l’amène à fair
62
ose le principe fédéraliste à toute idée d’« État
européen
unique », qu’il tient d’ailleurs pour irréalisable. Le mot et le conc
63
e, Adolf Gasser, préconise la reconstruction de l’
Europe
sur la base des autonomies communales. Avec un poète de l’histoire, q
64
p. 72. Le parallèle entre la Suisse de Rossi et l’
Europe
actuelle n’a pas besoin d’être souligné : il s’impose avec une impres
65
oup d’esprits quant au vocabulaire politique de l’
Europe
. 55. Ce n’est pas le cas dans la constitution des États-Unis d’Améri
66
le véritable apport de la Suisse comme telle à l’
Europe
. Encore, les Suisses la comprennent-ils différemment : pour les Aléma
67
suffit à faire de lui l’un des plus anciens de l’
Europe
— après les monarchies anglaise, néerlandaise, danoise et suédoise —
68
adoxal d’une fédération réussie au cœur même de l’
Europe
des nations unitaires. Nous avons vu comment cette fédération s’est a
69
ici devant une expérience d’intérêt majeur pour l’
Europe
. Car l’Europe qui tente de s’unir sera fédérale ou ne sera pas. Non q
70
expérience d’intérêt majeur pour l’Europe. Car l’
Europe
qui tente de s’unir sera fédérale ou ne sera pas. Non que je tienne l
71
rons de prévoir ses possibilités d’adaptation à l’
Europe
qui évolue vers son union, et aux formes nouvelles de civilisation qu
72
paraît bien être leur devise. Les partisans de l’
Europe
unie ont coutume de préconiser des mesures qui permettraient aux dive
73
union est impossible, parce que les peuples de l’
Europe
, affirment-ils, sont trop différents les uns des autres pour pouvoir
74
s somme toute très rassurantes, si l’on songe à l’
Europe
sans frontières de demain. Les accents et les tours de langage, si ty
75
omité chargé d’élaborer un projet de Constitution
européenne
. Je lui demande comment vont les travaux. « Nous butons, me dit-il, s
76
raient bien de borner à cela leur apport à la vie
européenne
. D’où je déduis qu’il pourrait être utile : 1° de décrire les deux ro
77
qui caractérisent la vie politique d’autres États
européens
. Elle ne connaît pas non plus, comme les États-Unis, le veto présiden
78
ion des États, et la désigne en effet sur le plan
européen
, depuis une vingtaine d’années. Au reste, ces deux partis sont très i
79
e suisse est l’un des moins révolutionnaires de l’
Europe
. Il ne croit pas aux constructions ex nihilo, sur table rase. Son tem
80
es origines dans notre histoire, l’évolution de l’
Europe
vers son intégration, et le rôle que la Suisse pourrait y jouer68. On
81
3). Il en résulte qu’à un degré jamais atteint en
Europe
, cette armée est la chose du peuple, et qu’elle est populaire aux deu
82
coup celui qui peut réunir le plus rapidement, en
Europe
occidentale, les effectifs combattants les plus nombreux et les mieux
83
perpétuel. Si la Suisse a donné à l’histoire de l’
Europe
quelque chose d’unique, une création sans exemple et durable, c’est b
84
: L’Autonomie communale et la Reconstruction de l’
Europe
, trad. française, 1946. 59. Fritz Fleiner, Beamtenstaat und Volkstaa
85
on sur le Rhin), Conseil de l’Europe, intégration
européenne
, politique fiscale et prolongation du régime financier de la Confédér
86
es chapitres finaux sur le thème « La Suisse et l’
Europe
». 69. Une Semaine dans le Monde, n° 119, 1948.
87
t d’alimentation) et les progrès de l’intégration
européenne
ne révèlent, contrairement aux craintes présentes, que le fédéralisme
88
matières premières que possèdent d’autres pays d’
Europe
, charbon, fer et autres minerais, métaux précieux, pétrole, font tota
89
anlée depuis un siècle70,réussite sans exemple en
Europe
; et pas de problèmes plus graves dans l’immédiat que ceux qui, juste
90
s nettement et visiblement que dans le reste de l’
Europe
, il est dû à la seule action fabricatrice d’hommes acharnés à faire f
91
oudains et fabuleux que la nature — aidée par les
Européens
— a fait à d’autres régions de la terre : l’or, les diamants, le caou
92
iplier les mesures protectionnistes, notamment en
Europe
et aux États-Unis. La nécessité d’exporter s’est accrue en même temps
93
ait à l’égard du monde extérieur et de l’ensemble
européen
. Ils symbolisent ainsi, en termes humains, la situation générale du p
94
ce précédent pourrait valoir pour l’ensemble de l’
Europe
. Quant à la vitalité persistante du principe — et l’on pourrait dire
95
s de Suisse, des centres de langues et de culture
européenne
dans six ou sept pays, des clubs de disques, de livres et de films, e
96
logique, en tout cas le sont moins qu’ailleurs en
Europe
. Les « grands principes » — Ordre ou Révolution — laissent le Suisse
97
(parfois utilement) les courants qui parcourent l’
Europe
, elle les filtre et divise par tout un jeu d’écluses. Et il apparaît,
98
sement » liée, nous l’avons dit, à la conjoncture
européenne
. Quoi d’étonnant si, dans ces conditions, le Suisse moyen et même le
99
ndépendance de toute influence étrangère », cette
Europe
a vécu et à sa place naît l’Europe du Marché commun. Et dans le domai
100
ésente un facteur de nivellement à l’échelle de l’
Europe
et du monde, il faut reconnaître que les perspectives du régime propr
101
fois suscité dans ce domaine un maximum d’accords
européens
et internationaux. Sur quoi certains milieux privés et les journalist
102
sein de l’interdépendance des nations composant l’
Europe
. 78. Marcel Bridel, Précis de droit constitutionnel et public suiss
103
itions locales les plus touchantes et des express
européens
, petits trajets portés sur les axes du monde. Quel ennui, ces seconde
104
le des pauvres. Comme dans les autres trains de l’
Europe
? me dira-t-on. Mais ici, cela traduit la réalité sociale. Non seulem
105
tut Gallup pendant l’été de 1963, dans six pays d’
Europe
et aux États-Unis, montre qu’ils sont « en tête des gens heureux », c
106
tions des bains de Bade, « jardin de volupté de l’
Europe
», les récits de Casanova, les lettres de Rousseau, et plus tard les
107
et l’école ont changé tout cela. Comme partout en
Europe
, pendant le xixe siècle, la notion de péché s’est vue assimilée avan
108
stent quelque peu mystérieuses, même aux yeux des
Européens
dotés d’une bonne culture générale. Le statut du « grand homme » en S
109
rs de grandes affaires publiques à l’échelle de l’
Europe
et du monde, théologiens ou pédagogues, savants du premier rang mais
110
s un autre domaine, Karl Barth. Son canton — ou l’
Europe
. Et il est vrai que nos meilleurs esprits, hors de l’étroit comparti
111
Synthèse des sciences médicales et d’une écologie
européenne
avant la lettre : Paracelse. Théorie générale des sociétés humaines,
112
ale, réformée ou romaine, germanique ou latine, —
européenne
. Paracelse quitta très tôt son canton natal de Schwyz, Euler vécut da
113
est revenue, comme importée. « Son canton — ou l’
Europe
», c’est la formule parfaite. Ainsi, pour l’homme de culture en tant
114
, le stade national est sauté. Cas unique, dans l’
Europe
moderne. J’ose y voir le plus grand privilège des Suisses : quelle qu
115
taux ; parfois pour les déterminer. Condamnés à l’
Europe
en quelque sorte ; non, bien plutôt libres pour elle… Mais ceci nous
116
nourritures élémentaires ? Ce ne peut être que l’
Europe
entière. L’Europe est la seule unité de culture, organique et complèt
117
ntaires ? Ce ne peut être que l’Europe entière. L’
Europe
est la seule unité de culture, organique et complète, à laquelle nous
118
sant « culture nationale », intermédiaire entre l’
Europe
et nos cités. Je bute ici sur un concept aussi néfaste qu’invétéré, e
119
rs penseurs romantiques. L’idée qu’il y aurait en
Europe
un certain nombre de cultures nationales, bien distinctes et autonome
120
tonomes, dont l’addition constituerait la culture
européenne
, est une simple illusion d’optique scolaire. Elle se dissipe comme br
121
au soleil à la lumière de l’Histoire. La culture
européenne
n’est pas et n’a jamais été une addition de cultures nationales. Elle
122
cultures nationales. Elle est l’œuvre de tous les
Européens
qui ont pensé et créé depuis trois-mille ans, indépendamment des État
123
ment des États-nations qui divisent aujourd’hui l’
Europe
, et dont la plupart (non des moindres) ont au plus cent ans d’existen
124
d’un seul exemple : l’évolution de la musique en
Europe
. Elle naît avec le chant grégorien au vie siècle en Italie, s’enrich
125
xixe siècle, le centre de gravité de la musique
européenne
se déplace vers les régions germaniques, Hanovre, la Saxe, Vienne, Ba
126
que tu n’aies reçu ? » peut donc dire la culture
européenne
à chacun des vingt-cinq États-nations qui ont découpé et longtemps dé
127
mais se rattache directement au complexe culturel
européen
; de même que les villes libres du Moyen Âge et les trois cantons pri
128
; par sa culture enfin, aux sources variées de l’
Europe
antique, médiévale et moderne. Autant de réalités ou d’entités qui n’
129
’architecte ou le musicien) ont été nos meilleurs
Européens
; de Rousseau à Gonzague de Reynold, en passant par le groupe de Copp
130
un Robert de Traz, ou un Charles-Albert Cingria,
Européens
de conviction sans doute et souhaitant l’union du continent, mais plu
131
la raison suffisante du phénomène de rayonnement
européen
que je constatais tout à l’heure. Marquons maintenant les principales
132
Bèze, devient en peu d’années l’un des pôles de l’
Europe
. À ces trois métropoles protestantes répondent dès le xviie siècle l
133
e siècle, il semble que de grands coups de vents
européens
raniment simultanément tous les foyers anciens, et même Berne, qui po
134
ttingen et membre de vingt autres corps savants d’
Europe
, n’obtint d’ailleurs de sa cité qu’une charge de scrutateur du Sénat.
135
elations entre elles qu’avec les grands ensembles
européens
. Comment sentir ce qui peut être suisse dans le rayonnement d’énergie
136
aux, comme à Lascaux : ce plus vieux symbole de l’
Europe
. La sculpture : Alberto Giacometti Les Grisons ont eu trois bon
137
s d’un millénaire est presque sans exemple dans l’
Europe
du centre, délimitée par les écoles italiennes et flamandes, français
138
ldeln, et c’est un des plus hauts spectacles de l’
Europe
. Mais cette conjonction n’a pas eu lieu. Notre théâtre est devenu ce
139
emand, ni Kierkegaard : toutes les grandes œuvres
européennes
d’aujourd’hui relèvent peu ou prou de ces influences-là. Max Frisch e
140
n Suisse : or je la tiens pour la plus forte de l’
Europe
. Le nombre des bons écrivains me paraît correspondre dans l’ensemble
141
La Suisse alémanique fait mieux : elle donne à l’
Europe
préromantique « Les Alpes » d’Albert de Haller et les « Idylles » de
142
s été un poète suisse, ni un poète allemand, mais
européen
, international et de tous les temps », écrivait-il à son excellent tr
143
is en Suisse deux de ses sources avant de devenir
européenne
, comme le Rhône et le Rhin ne deviennent de grands fleuves qu’une foi
144
mière affirmation, fondamentale, de la Résistance
européenne
. On lui fait un procès à Bonn. Il n’attaque pas le régime en soi, mai
145
le des Églises protestantes, en Amérique comme en
Europe
, et que les docteurs de Rome respectent et commentent. Carl Gustav J
146
st à partir de Bâle, de Zurich et de Genève que l’
Europe
moderne va découvrir toute la virtù de la Renaissance italienne, grâc
147
’il tienne de lui ce don de prévision de l’avenir
européen
dont tous deux ont fait preuve dans leur correspondance108, mais qu’i
148
arythmies annonciatrices d’accidents du cœur de l’
Europe
. Peu de carrières ont connu tant d’alternances de périodes d’action e
149
qui expliquent et légitiment les diversités de l’
Europe
, mais aussi le principe général qui permette de les appréhender dans
150
’il est à lui seul un moment capital de la pensée
européenne
.109 Dans un autre domaine des sciences de l’homme, la psychologie
151
aîna dans toutes les villes et les campagnes de l’
Europe
; dans les universités comme dans les mines, et jusque chez les chama
152
e fédération pluraliste, microcosme de la culture
européenne
. Mais cette situation privilégiée pourra-t-elle se maintenir longtemp
153
nce d’un premier modèle en réduction d’université
européenne
. Il faut croire que le besoin ne s’en est pas fait sentir assez forte
154
rra le sauver qu’en le repensant à l’échelle de l’
Europe
et des techniques nouvelles. Mais ce n’est pas au seul niveau des hau
155
rançais, qu’elle adopte, va rayonner dans toute l’
Europe
, et plus tard en Amérique, bien plus qu’elle ne le fera jamais en Sui
156
uisse est plus naturellement porté qu’aucun autre
Européen
à traiter de « singerie » toute expression tant soit peu spontanée de
157
ttes séculaires ont déchiré tant d’autres nations
européennes
. Toutefois, en dépit de la quasi-unanimité des penseurs chrétiens du
158
s différends. Par notre modestie, nous payons à l’
Europe
blessée le tribut qu’il convient de payer à la douleur : le respect.
159
ié dans les Ligues, puis élément de « l’équilibre
européen
», puis moyen d’empêcher l’éclatement de la Suisse en 1914, enfin doc
160
e conscience. « Quels problèmes ? », me demande l’
Européen
qui venait admirer notre libre Helvétie et qui est un peu déconcerté…
161
sme, seul régime possible d’un avenir humain de l’
Europe
! Il est menacé, nous dit-on ? Rien de tel pour tirer un homme de ses
162
concret, venant de l’extérieur. Et de même que l’
Europe
a mieux à faire que d’offrir au tiers-monde le masochisme de certains
163
onscience de l’avenir qu’elle représente pour une
Europe
qui n’en sait rien encore ! Je ne conçois pas d’autre remède à ses né
164
sur la censure en Suisse. 84. « Le canton — ou l’
Europe
», comme disait Lucien Febvre. À la sixième génération des ancêtres d
165
ent de Neuchâtel, je trouve 30 Neuchâtelois et 34
Européens
surtout Français, mais pas un seul Suisse d’un autre canton. 85. Geo
166
us modestes, en proportion de celui d’autres pays
européens
. 117. Un des plus fins moralistes du xixe siècle en Suisse, Félix B
167
ure monastique en Suisse et son importance pour l’
Europe
», Formes et Couleurs, 1946). Voir aussi le remarquable ouvrage de Lé
168
Quatrième partieLa Suisse, dans l’avenir
européen
Le régime que l’on vient de décrire est, dans l’Histoire, l’un des
169
ief rude situés vers le milieu de cette péninsule
européenne
de l’Asie qui occupe à peine 4 % des terres du globe : c’est à quoi j
170
icable dans le monde de demain, et d’abord dans l’
Europe
unie ? Tel est le point de perspective de tout mon livre. Je suis rem
171
à cette renaissance des régions dans l’allégeance
européenne
, qui peut marquer la fin du siècle. Et ce faisant j’ai passé par-dess
172
dépositaire d’une formule décisive pour l’avenir
européen
, la Suisse va-t-elle garder son secret pour elle seule ? L’Europe,
173
a-t-elle garder son secret pour elle seule ? L’
Europe
, demain Prenons les grandes dimensions de notre planète en mutatio
174
dimensions de notre planète en mutation. C’est l’
Europe
qui a tout déclenché, et son rôle reste décisif. C’est elle qui a cré
175
re l’Occident d’ailleurs, c’est parler un langage
européen
. Or l’Europe doit s’unir pour durer, j’entends pour continuer à exerc
176
’ailleurs, c’est parler un langage européen. Or l’
Europe
doit s’unir pour durer, j’entends pour continuer à exercer demain sa
177
ramène alors à savoir quelles formes d’union les
Européens
vont choisir. Trois formules leur sont proposées, et sont en principe
178
proposées, et sont en principe concevables. a) L’
Europe
des États (faussement dite des patries, expression d’ailleurs corrigé
179
ne le sont plus qu’au niveau des discours, cette
Europe
minima ne saurait être qu’une forme de transition tactique vers une u
180
oi s’y arrêter ? Car l’Histoire n’en fera rien. L’
Europe
a sécrété le nationalisme qui infecte aujourd’hui la terre entière. O
181
alable dans l’intention avouée des partisans de l’
Europe
des États ou des patries, j’entends la volonté de sauvegarder les div
182
nds la volonté de sauvegarder les diversités de l’
Europe
, voilà qui ne saurait être réalisé que par l’union de type fédéralist
183
se des cantons apparaît décisif à cet égard. b) L’
Europe
unifiée à l’image de l’État français, c’est-à-dire culturellement uni
184
n des deux « Grands » la souhaite. Et personne en
Europe
ne la propose : il est trop clair que cette formule totalitaire mais
185
croissement de l’entropie qui feraient perdre à l’
Europe
ses vrais atouts. Le monde entier en pâtirait et se sentirait appauvr
186
ue nos cantons ont abandonnés depuis longtemps. L’
Europe
de formule unitaire me paraît donc une utopie non seulement dangereus
187
e non seulement dangereuse mais sans avenir. c) L’
Europe
fédérée reste ainsi la seule solution praticable. Unir 19 États à l’o
188
et encore plus près de Bruxelles. Pratiquement, l’
Europe
d’aujourd’hui est plus petite que n’était la Suisse à l’époque où ell
189
l’échelle des glorieuses et vieilles nations de l’
Europe
. J’attends qu’on me démontre pourquoi, et je souhaite qu’on le fasse
190
s.) Mais laissons cela, pour le moment. Même si l’
Europe
refuse de s’inspirer de la Suisse, il reste que la Suisse dépend de l
191
de la Suisse, il reste que la Suisse dépend de l’
Europe
, et que la forme que prendra l’inévitable union européenne rendra pos
192
e, et que la forme que prendra l’inévitable union
européenne
rendra possible ou non l’avenir de ce pays. Une Europe des États conv
193
e rendra possible ou non l’avenir de ce pays. Une
Europe
des États conviendrait à ravir à la majorité de nos dirigeants politi
194
nous sommes, dans l’espace d’une génération. Une
Europe
unitaire, c’est finis Helvetia, sans commentaires. Mais une Europe fé
195
c’est finis Helvetia, sans commentaires. Mais une
Europe
fédérale, seule possible pour nous comme pour l’Europe — qui la propo
196
e fédérale, seule possible pour nous comme pour l’
Europe
— qui la propose ? Les Suisses devant le projet d’union de l’Europ
197
se ? Les Suisses devant le projet d’union de l’
Europe
La Suisse est née de l’Europe et en détient le secret. Formée du x
198
jet d’union de l’Europe La Suisse est née de l’
Europe
et en détient le secret. Formée du xive au xvie siècle dans le Sain
199
e siècle. Les voix suisses qui s’élèvent au plan
européen
ne cessent de dénoncer ces démences collectives. C’est comme « citoye
200
raux de Hollande, et de la Ligue helvétique132. L’
Europe
unie qu’il appelle de ses vœux ne serait nullement unifiée par un des
201
pote ou par une idéologie : elle devrait être une
Europe
des cités, formée de très petits États « où tous les citoyens se conn
202
ordination au corps de la république ». C’est une
Europe
intégralement fédéraliste qu’il préconise, et son module, en dernière
203
sse dans la mesure où elle ouvre des perspectives
européennes
, soit par son action personnelle à Coppet, où les meilleurs esprits d
204
Alliance des rois donne une finalité expressément
européenne
à la neutralité de la Suisse indépendante. Et tandis que se forment d
205
ante. Et tandis que se forment dans le reste de l’
Europe
des nations unitaires sur le modèle français, promises aux guerres na
206
t son Projet d’Organisation d’une société d’États
européens
(1879). Auteur du Code civil de son canton natal, Bluntschli connaît
207
à les proposer en modèle pour l’édification de l’
Europe
. Selon lui, la « nationalité suisse possède au plus haut degré un car
208
ion pluraliste qui peut seul assurer la paix de l’
Europe
. « Si cet idéal de l’avenir se réalise un jour, écrit-il en 1875, la
209
e devra s’incorporer à la communauté de la Grande
Europe
. De cette façon, elle n’aura pas vécu en vain ni sans gloire »134. Pr
210
iquement ignoré de nos jours par les fédéralistes
européens
, le projet très précis du juriste zurichois reste une des hypothèses
211
vail les plus fécondes dont les constituants de l’
Europe
à venir puissent tenir compte. Au xxe siècle, c’est encore en Suisse
212
ue le premier mouvement de militants fédéralistes
européens
voit le jour : l’Europa-Union. Et c’est sur sa convocation qu’au lend
213
on qui va servir de base à la création de l’Union
européenne
des fédéralistes. Celle-ci groupe rapidement une vingtaine de mouveme
214
er comme le point de départ de l’action politique
européenne
. En effet, c’est au cours du congrès de Montreux que germe l’idée de
215
ue germe l’idée de réunir des états généraux de l’
Europe
. Cette idée aussitôt adoptée conduit à la convocation du Congrès de l
216
adoptée conduit à la convocation du Congrès de l’
Europe
, à La Haye, au mois de mai 1948. De La Haye naît le Mouvement europée
217
au mois de mai 1948. De La Haye naît le Mouvement
européen
, qui propose et obtient en neuf mois la création du Conseil de l’Euro
218
réplique des Sept de l’AELE, essor de l’économie
européenne
, discussion généralisée sur les formes que va devoir prendre l’union
219
rmes que va devoir prendre l’union politique de l’
Europe
. Impossible d’omettre, dans ce bref historique, les aspects culturels
220
u CEC vont naître successivement : le Laboratoire
européen
de recherches nucléaires (CERN) à Genève, la Fondation européenne de
221
cherches nucléaires (CERN) à Genève, la Fondation
européenne
de la culture, à Genève également (aujourd’hui à Amsterdam), et une s
222
des cultures d’outre-mer, etc. La première chaire
européenne
est créée en 1957 par l’Université de Lausanne. Une nouvelle conféren
223
l’Université de Lausanne. Une nouvelle conférence
européenne
de la culture, sur le thème « L’Europe et le Monde » se tient à Bâle
224
érence européenne de la culture, sur le thème « L’
Europe
et le Monde » se tient à Bâle en 1964, sous le haut patronage du Cons
225
e haut patronage du Conseil fédéral. Ainsi l’idée
européenne
semble avoir trouvé son climat autant que son modèle en Suisse. Rouss
226
e et Gonzague de Reynold auteur de Formation de l’
Europe
méritent une place de choix dans toute anthologie de l’idée européenn
227
en 1836 le manifeste et les journaux de la Jeune
Europe
. C’est en Suisse que le fondateur du Mouvement paneuropéen, le comte
228
st en Suisse que Churchill choisit de parler de l’
Europe
, et que la même année, 1946, les premières Rencontres internationales
229
tionales de Genève prennent pour thème « L’Esprit
européen
». Et j’ai marqué la filiation — trop mal connue — qui va de Hertenst
230
ble complexe, en plein mouvement, du grand projet
européen
. Mais tout cela, c’est la Suisse idéale, réputée « microcosme de l’Eu
231
c’est la Suisse idéale, réputée « microcosme de l’
Europe
», et ce sont quelques Suisses entreprenants qui l’ont permis. Qu’a f
232
’est sans doute plus encore, s’agissant du projet
européen
. Le scepticisme dominait, et comme on tient pour réaliste, en politiq
233
majorité et ses routines, le projet d’union de l’
Europe
passait généralement pour chimérique. « Fumeux idéalisme ! Subversion
234
de ceux qui faisaient notre opinion. L’union de l’
Europe
s’avérait bel et bien réalisable, puisqu’elle devenait réalité, mais
235
erts, quoique trop tardive aux yeux du reste de l’
Europe
. Notre entrée à l’OECE fut accueillie avec méfiance par la presse moy
236
ngère de la Confédération »136. Adhérer à l’union
européenne
serait contraire à cette neutralité. La Suisse recevrait des ordres d
237
sse prenne la moindre initiative visant à l’union
européenne
au plan politique. Elle ne pourrait qu’y perdre son prestige internat
238
té suisse a été garantie « dans les intérêts de l’
Europe
entière ». Or c’est l’union qui est aujourd’hui dans l’intérêt de tou
239
jourd’hui dans l’intérêt de tous les peuples de l’
Europe
. Si la neutralité fait obstacle à l’union, il faut en réviser les ter
240
posant leur statut particulier à ses considérants
européens
, c’est-à-dire le moyen à sa fin. Comme l’auraient fait les Waldstätte
241
réserve et de plein droit » à l’édification de l’
Europe
unie. Sinon, l’Europe qui se fera sans elle, risque bien de se faire
242
roit » à l’édification de l’Europe unie. Sinon, l’
Europe
qui se fera sans elle, risque bien de se faire contre elle, — c’est-à
243
interventions de la Croix-Rouge lors des conflits
européens
et celles de la diplomatie suisse lors de la guerre d’Algérie, l’exis
244
se lors de la guerre d’Algérie, l’existence d’une
Europe
unie serait peut-être capable de prévenir ces crises, et à coup sûr d
245
de rester neutre, même en cas de conflit entre l’
Europe
d’une part, et l’URSS de l’autre (ou bien la Chine), c’est opérer un
246
et c’est absurde : car la Suisse fait partie de l’
Europe
, qu’elle le veuille ou non ; et rester neutre entre l’Europe et ses e
247
elle le veuille ou non ; et rester neutre entre l’
Europe
et ses ennemis, ce serait vouloir rester neutre entre nos ennemis et
248
, devraient être uniformisés selon des directives
européennes
. Ce serait contraire à la Constitution, et ce serait même la fin de n
249
ière magistrale que l’adhésion de la Suisse à une
Europe
unie, et d’abord au Marché commun, n’entraînerait aucune violation de
250
onner son économie à celle d’un groupe de nations
européennes
. Elle tient à garder libres ses échanges avec le monde au-delà de l’E
251
er libres ses échanges avec le monde au-delà de l’
Europe
. En s’associant au Marché commun, par exemple, elle perdrait de nombr
252
e du monde. De nos exportations, 2/3 allaient à l’
Europe
. Il est vrai que durant ce mois-là notre balance commerciale restait
253
re balance commerciale restait déficitaire avec l’
Europe
(de 447 millions) tandis qu’elle était bénéficitaire (de 51 millions)
254
à l’AELE. La Suisse est si peu indépendante de l’
Europe
que l’immigration de main-d’œuvre européenne nécessaire à l’expansion
255
nte de l’Europe que l’immigration de main-d’œuvre
européenne
nécessaire à l’expansion de notre économie a dû passer de 90 000 pers
256
tion farouche, que nous pourrons faire face à une
Europe
unie — j’entends unie sans nous et malgré nous. Arguments traditiona
257
la culture, croient distinguer dans les projets d’
Europe
unie une « politique d’unification qui vise à mêler les peuples d’Eur
258
ique d’unification qui vise à mêler les peuples d’
Europe
pour éliminer peu à peu les caractéristiques nationales et les rempla
259
ques nationales et les remplacer par un sentiment
européen
», ainsi que le déclarait le 3 mai 1962 M. Homberger, directeur de l’
260
rce (dite Vorort). Réponse : Il est clair qu’une
Europe
« une et indivisible » serait une catastrophe pour la Suisse. Mais pe
261
onise en réalité. Il est clair en revanche qu’une
Europe
fédérée, respectueuse de ses diversités comme nous des nôtres, s’acco
262
de faire valoir dans les conseils qui élaborent l’
Europe
future les avantages de la formule fédéraliste. Prétendre en conserve
263
. Il n’est pas vrai, d’ailleurs, que l’union de l’
Europe
menace d’effacer nos caractéristiques nationales. L’union de la Suiss
264
d’unification » de vouloir « mêler les peuples d’
Europe
». Je rappelais tout à l’heure l’afflux des travailleurs étrangers en
265
quelle n’a pas été créée par le mouvement d’union
européenne
. De nos jours encore, à l’étranger, le nom de la Suisse évoque des va
266
siècle. Refuser de coopérer à l’édification de l’
Europe
unie, sous prétexte de sauvegarder des caractéristiques déjà perdues,
267
isme Tels étant les termes du débat que l’idée
européenne
suscite en Suisse, il faut bien reconnaître que, des deux côtés, une
268
iels « sérieux ». Et quant aux enthousiastes de l’
Europe
, ils savent qu’ils n’ont aucune espèce de chances d’être écoutés s’il
269
accord, pour ma part, ni avec ceux qui refusent l’
Europe
en prétextant notre neutralité, ni avec ceux (beaucoup plus rares d’a
270
ie — est que la Suisse adhère un jour à une union
européenne
de type expressément fédéraliste, qui renoncerait à la guerre comme m
271
rait à la guerre comme moyen politique. Une telle
Europe
reprendrait à son compte ce qui demeure valable et même indispensable
272
que nous le proposions… Tout le débat sur l’idée
européenne
paraît tourner dans notre presse autour de la défense des intérêts pa
273
e domaine de la majorité. Certes, je crois qu’une
Europe
fédérée sauverait seule à long terme nos diversités et nos intérêts b
274
er durablement notre salut de celui de l’ensemble
européen
. Mais quand j’aurais tort sur ce point, resterait l’autre aspect du p
275
aspect du problème : celui de nos responsabilités
européennes
en tant que Suisses, et comme État qui entend garder une raison d’êtr
276
donner, et non pas seulement à sauver ; ce que l’
Europe
est en droit d’attendre d’une Suisse qui fait partie de sa communauté
277
. Au cœur géographique et historique du continent
européen
, nous avons réussi beaucoup mieux que cette fameuse neutralité, — néc
278
ux qui créent des positions nouvelles. Ce que les
Européens
peuvent attendre de nous, ce n’est pas l’exposé lassant des raisons d
279
régime fédéraliste en le faisant accepter au plan
européen
. Voici l’impasse digne des éléates, le problème insoluble en bonne lo
280
’a pas de valeur pour nous seulement, mais pour l’
Europe
entière. Au moment où le principe des nationalités domine toute la sc
281
e principe des nationalités domine toute la scène
européenne
comme une puissance satanique, au moment où les civilisations opposée
282
: pays pilote, parc national ou district fédéral
européen
? 1. Toutes ces raisons — et quelques autres dont on ne peut pas t
283
de la Suisse une sorte de pays pilote de l’avenir
européen
. Dépositaire de la formule qui paraît la mieux adaptée aux conditions
284
s termes d’un projet de fédération politique de l’
Europe
entière. Ce projet, compatible par définition avec les raisons d’être
285
age du fédéralisme, mais « dans les intérêts de l’
Europe
entière ». Même s’il n’était pas accepté en fin de compte, il aurait
286
r clairement le problème du régime politique de l’
Europe
de demain, jamais encore abordé de front par les États, ni même par l
287
gation d’intervenir en faveur du bien commun de l’
Europe
. Telle serait à mes yeux la mission positive de la Suisse. Mais j’ai
288
isse s’opérer en temps utile — avant que les jeux
européens
soient faits —, elle choisira de se réserver. 2. Ce dernier terme évo
289
ne sorte de réserve gardée, de parc national de l’
Europe
. Refusant de se faire les missionnaires de leur propre fédéralisme, l
290
eux de l’immense majorité des masses modernes, en
Europe
et ailleurs : confort technique dans une belle nature, paix assurée,
291
ur comme un tranquillisant ? Il est certain que l’
Europe
« se fera » un jour ou l’autre. Il est probable qu’elle sera faite d’
292
, mais indéniable,—ou c’est qu’il n’y aura plus d’
Europe
. À mi-chemin entre le temps où j’écrivais le Message final du premier
293
écrivais le Message final du premier Congrès de l’
Europe
à La Haye, et le temps où l’Europe unie sera sans doute un fait accom
294
r Congrès de l’Europe à La Haye, et le temps où l’
Europe
unie sera sans doute un fait accompli, je propose mon dessein raisonn
295
ale, mais bien un District fédéral. La fédération
européenne
n’étant pas une création sur table rase, mais l’aboutissement d’un tr
296
il n’y en a d’ailleurs plus d’assez vaste dans l’
Europe
de 1980. Le District fédéral doit être situé au centre du continent.
297
s valeurs et des réalités d’intérêt commun pour l’
Europe
. De même qu’au xiii e siècle les premiers cantons avaient reçu l’immé
298
éfendre le col du Gothard au nom de la communauté
européenne
du Saint-Empire, de même la Confédération se voit dotée d’un statut s
299
e d’immédiateté fédérale, en devenant le District
européen
. Les Autorités de la fédération européenne ont leur siège dans ses vi
300
District européen. Les Autorités de la fédération
européenne
ont leur siège dans ses villes principales, Zurich, Genève et Bâle, à
301
ciens, comme étant « dans les vrais intérêts de l’
Europe
entière ». Premières réactions prévisibles : un État-capitale ferai
302
s nationales. Ce serait vouloir soumettre toute l’
Europe
à la Suisse. Allez donc en parler à Berne, vous serez bien reçu ! etc
303
mmes pas faits pour le rôle, et que le reste de l’
Europe
va peut-être sourire… Le sourire est inévitable. Et puis viendra la r
304
signés à devenir les citoyens d’une capitale de l’
Europe
. « Il était temps que ces petits Suisses nous offrent autre chose que
305
hôteliers n’y perdraient rien. Les fonctionnaires
européens
s’ennuieraient vite dans la patrie du Ranz des Vaches… Mais après tou
306
d’une certaine manière le bien commun de toute l’
Europe
, que perdrions-nous ? Les seuls droits dont nous refusions obstinémen
307
on, c’est que la Suisse n’est plus à l’écart de l’
Europe
et participe sans arrière-pensées à ses destins, mais qu’elle reste e
308
ur être apaisant. Dans une Suisse devenue terre d’
Europe
, comme elle fut jadis terre d’Empire, je ne vois pas de motifs de cra
309
, des accents, révélations qui vous naturalisent,
Européens
de tous pays, d’un seul coup, pour un rien mais qui fait tout sentir
310
, d’assez près et pour l’avoir intimement aimé. L’
Europe
centrale, les États-Unis, la France surtout. J’ai dit un jour de la F
311
qu’il communique sa grâce très secrète à l’avenir
européen
. Car la Suisse détient un mystère, ou plutôt elle est ce mystère. Il
312
e cri, qu’on attend d’elle ? Ici bat le cœur de l’
Europe
. C’est ici que l’Europe devrait se déclarer, jurer son Pacte et se co
313
le ? Ici bat le cœur de l’Europe. C’est ici que l’
Europe
devrait se déclarer, jurer son Pacte et se constituer. La Suisse fond
314
je leur ai donnée dans mes Vingt-huit siècles d’
Europe
(Paris, 1961) : Reynold est largement cité dans le premier chapitre,
315
et neutralité », conférence au congrès de l’Union
européenne
des fédéralistes de Suisse, 1962. M. Miéville précise : « Quant à la
316
ours de février 1961. 139. Résolution de l’Union
européenne
suisse, Baden, 25 novembre 1962. 140. P. Guggenheim, Organisations
317
en est une que je voudrais au moins mentionner. L’
Europe
dépendait depuis des siècles de l’Afrique, de l’Arabie, de l’Orient a
318
, et de quelques roches, suffira au vêtement de l’
Européen
et bientôt à sa subsistance. Ici encore, la région du continent la pl
319
uve à l’avant-garde de l’évolution spécifiquement
européenne
qui va se prononcer dans le dernier tiers du siècle. 144. Seuls acce
320
arations politiques des grands chefs de partis en
Europe
, de la Révolution française à Mazzini, les décisions de Bonaparte — «
321
on des chroniques de Tschudi ait imposé à toute l’
Europe
cette interprétation mythique des origines de la Confédération, plusi
322
sse et presque par elle seule sur notre continent
européen
, avec continuité et depuis plus d’un siècle. J’appelle heureux ce peu
323
scolaires nous le faisaient croire. Le continent
européen
, c’est aux États-Unis que je l’ai découvert. À force d’être vu comme
324
que je l’ai découvert. À force d’être vu comme un
Européen
par des gens qui ne se souciaient pas de ma nation plus que de mon ca
325
ton natal, dans les yeux des Américains j’ai vu l’
Europe
comme unité réelle, et je me suis dit que sur cette unité, on pouvait
326
nséquences — prenait valeur de « modèle »1 pour l’
Europe
, il devenait de mode en Suisse de dénigrer notre prétendue bonne cons
327
s d’être d’une fédération au centre alpestre de l’
Europe
, un ordinateur eût probablement répondu, vers 1300, par un nom : le G
328
sociaux et culturels entre le nord et le sud de l’
Europe
, il n’a plus de valeur décisive. Il demeure le profond symbole des or
329
édérations vont devenir les mots-clés de l’avenir
européen
. 2. Voir la terre de la lune, c’est voir nos frontières nulles, c’est
330
tional sont comptés, la Suisse est le seul pays d’
Europe
qui ait lieu de s’en féliciter, et sans la moindre arrière-pensée. Ca
331
eut trouver dans la composition progressive d’une
Europe
des régions l’épanouissement de ses principes originels. Plus qu’un p
332
t véritable qu’un certain mode d’aménagement de l’
Europe
? Il n’y aurait pas, alors, de Suisse plus heureux que moi (ni d’aute
333
enfin, cette proposition de District fédéral de l’
Europe
. Elle a fait quelque bruit, mais rien d’autre. Dans un hebdomadaire r
334
ls ont plaidé le retour à une politique active, l’
Europe
fédérale avec ses capitales en Suisse plutôt que l’Europe balkanisée
335
édérale avec ses capitales en Suisse plutôt que l’
Europe
balkanisée et la Suisse anachronique. Berne n’a rien dit et ne dira r