1
nt clandestinement à Genève, pour rédiger un plan
européen
. Au lendemain de la catastrophe hitléro-fasciste, le personnalisme a
2
vont déclencher l’aventure de la fédération de l’
Europe
, entreprise capitale de ce temps. Ici s’ouvre une « époque » nouvelle
3
à l’insu de ses acteurs les plus voyants. Époque
européenne
qui dure encore et que je compte raconter, vue et vécue de l’intérieu
4
ILe sentiment de l’
Europe
centrale Un accord sans résolution Il arrive qu’au sortir de P
5
utres fois j’ai vibré au passage des rapides de l’
Europe
centrale ; non pas de cette jubilation nostalgique, mais d’une fièvre
6
turm und Drang » à cent kilomètres à l’heure. ⁂ L’
Europe
centrale est une de ces réalités qu’on reconnaît d’abord par leur fri
7
aradoxe », tels sont peut-être les mots-clés de l’
Europe
sentimentale. Pourquoi faut-il que notre langue les traduise, en vert
8
lée : conflits d’actes, de faits ou de droits ; l’
Europe
centrale, de ces choses déchirantes et sans nom qui font dans l’âme u
9
n’est pas un mot français. En ceci, le monde de l’
Europe
centrale est plus chrétien que le monde latin — si l’on considère ses
10
t pour tout dire, plus chrétien que le monde de l’
Europe
centrale. L’intelligence sentimentale Le sentiment : un retard,
11
telligence véritable est toujours sentimentale. ⁂
Europe
du sentiment, patrie de la lenteur, — encore un paradis perdu ! C’éta
12
Contribution à l’archéologie des états d’âme. L’
Europe
du sentiment, c’est notre Europe des adieux. Elle ne vit plus qu’en n
13
états d’âme. L’Europe du sentiment, c’est notre
Europe
des adieux. Elle ne vit plus qu’en nous déjà, nous la portons encore
14
1. Hegel serait le philosophe par excellence de l’
Europe
centrale. Ce qu’il a tenté d’étaler dans l’Histoire, c’est l’équation
15
n constructeur parmi les demeures seigneuriales d’
Europe
, aux fins de réunir les éléments les plus comfortable des diverses ar
16
n, non de la considération. Et tout le reste de l’
Europe
mondaine fait nouveau riche, en regard de cette seule classe qui ne d
17
smarck, coupées de tous liens politiques avec une
Europe
bourgeoise, résignées à « laisser ce monde aux Juifs », puisque tout
18
e de colonisateurs, dominant sur ces marches de l’
Europe
depuis des siècles, mais séculairement menacés par l’Asie : ils lui r
19
ndement dans cet Ordre du Sacrifice auquel rêve l’
Europe
germanique, qu’elle redoute encore, mais qui forge sa loi au secret d
20
vérité terriblement intéressant ! Le xxe siècle
européen
offre ici de lui-même l’image la plus flattée : l’un de ses plus gran
21
é un grand pont vibrant et nous sommes rentrés en
Europe
. Mais dès le lendemain, m’échappant du programme, il a bien fallu que
22
articles favorables à la Hongrie, au moment où l’
Europe
semblait abandonner à son malheur ce peuple turbulent et déchu, suffi
23
ondément magyars de sensibilité, bien que souvent
européens
de goûts et de curiosités, et dont Michel Babits est aujourd’hui le c
24
ces sœurs des Tziganes ! Les Tziganes vinrent en
Europe
conduits par le noir Duc d’Égypte ; aussi les nomma-t-on gipsys. Pour
25
y sentir au bout d’un monde, au bord extrême de l’
Europe
. Le hasard a voulu que j’y entende, un soir, une présentation de musi
26
cfort où nous avons tenu un congrès des jeunesses
européennes
. J’y suis allé avec des camarades de petits groupes politiques en for
27
sent suffisamment la cause commune de la jeunesse
européenne
. Le congrès de Francfort, organisé par Plans, a révélé cette unité fo
28
la diatribe exaspérée de Paul Nizan dans la revue
Europe
. Quand j’avais demandé un texte à l’auteur des Chiens de garde, il ét
29
phlet intitulé : « Sur un certain Front unique » (
Europe
du 15 janvier 1933), il nous traite de « sergents recruteurs » et de
30
’années le compère et le complice, jetant toute l’
Europe
au désastre. On lit dans ce Cahier les principes assurés et contraign
31
contraignants d’une prochaine Résistance qui sera
européenne
. Si la lutte pour l’union de l’Europe n’est pas encore déclarée, elle
32
ui sera européenne. Si la lutte pour l’union de l’
Europe
n’est pas encore déclarée, elle est inscrite dans les termes du progr
33
si l’on retrouve dans les mouvements fédéralistes
européens
à partir de 1946, ceux des auteurs du Cahier qui sont restés politiqu
34
es qui vont dominer l’aile marchante du Mouvement
européen
. Avec le recul du temps et connaissant la suite, on voit bien aujourd
35
paré la Résistance, qui engendrera le fédéralisme
européen
. En somme, ceux qui ont le moins « fait » pendant ce temps-là, ce son
36
esque identiques, dans les rapports et manifestes
européens
de la Résistance (1944), du congrès fédéraliste de Montreux (1947) et
37
fédéraliste de Montreux (1947) et du Congrès de l’
Europe
à La Haye (1948). Voici les articles 9 à 13 : « ix. — À l’étatisme to
38
ir posé sur l’horizon, un peu au-delà des limites
européennes
, dans une espèce de terrain vague de la civilisation d’Occident, pays
39
nnable » qu’on donne en exemple aux barbares de l’
Europe
centrale. Le peuple qui sait calculer, faire son budget, bourrer le b
40
n guerre. C’est tout le problème de la révolution
européenne
. 15 octobre 1934 Pendant tout ce qui précède, on a terminé les
41
ne et qu’elle appelle. Toutes les nostalgies de l’
Europe
, tous les faux apaisements qu’elle leur donne et dont elle se plaint
42
airs et chaotiques de la Ceinture qu’on rejoint l’
Europe
d’aujourd’hui. 10 juillet 1935 Toutes les radios du bloc par le
43
té. Le chrétien est impie en Asie, le musulman en
Europe
, le papiste à Londres, le calviniste à Paris, le janséniste au haut d
44
ste est l’ennemi public en URSS, le communiste en
Europe
, le fasciste à Londres, le libéral à Nuremberg, le “national” place d
45
cause, j’entends la cause commune de la jeunesse
européenne
, comme vous l’écriviez il y a quelques années, c’est pour vous un dev
46
berté. Mon premier livre dit assez mon amour de l’
Europe
centrale ; et mon deuxième, l’idée que je me fais des régimes totalit
47
u au régime de Weimar. Il n’y a sans doute pas en
Europe
de classe plus indifférente à la vie politique, plus passive vis-à-vi
48
iens de parler se confond à peu près avec le type
européen
du libéral. Il en est d’autres (on le prétend), qui sont devenus marx
49
les clauses du Diktat, l’état démographique de l’
Europe
centrale, le rôle des camps de travail dans la création d’une éthique
50
guerre. Et quand je vous dis que c’est un danger
européen
, vous le niez, avec une sincérité que je ne puis mettre en doute, mai
51
e temps, celle qui s’impose déjà à la moitié de l’
Europe
, et qui demain la dominera ? Si le régime totalitaire est le châtimen
52
régime totalitaire est le châtiment qu’a mérité l’
Europe
, si plus rien ne peut s’opposer à son triomphe tôt ou tard, il nous f
53
et socialisme) d’une maladie aussi vieille que, l’
Europe
, et qui est sa P. G. politique. Ainsi l’État devient l’expression uni
54
ses avant 1933, les circonstances politiques de l’
Europe
, le traité de Versailles, la décomposition des gauches, le double jeu
55
en 1938. « 1. Caractérisez l’état politique de l’
Europe
en 1938. — Les démocraties de l’Ouest avaient fondé leur paix sur deu
56
ns hitlériennes ? — Les dictateurs du centre de l’
Europe
furent les premiers à s’apercevoir de ce paradoxe politique. Ils eure
57
(guerre limitée). 5. Quelle fut la réaction de l’
Europe
? — L’opinion démocratique apparut désorientée par cette exigence pur
58
scurément, ruineuse pour l’avenir confédéral de l’
Europe
. Hitler comprit que son heure n’était pas encore venue. Il se vit con
59
ces querelles de ménage que se font les nations d’
Europe
, il s’agit moins d’humeurs que de lexiques incompatibles. Ainsi du di
60
t pas de connivence avec tels pouvoirs établis en
Europe
? Ou faut-il exiger, espérer davantage, attendre tout d’un nouveau ch
61
l’hitlérisme dressé contre elle et contre toute l’
Europe
. Ce troisième récit qui se passe surtout en Suisse et en Amérique pen
62
Hradschin. » Après Vienne, avec Prague, c’est une
Europe
qui vient de mourir. Europe du sentiment, patrie de nostalgie de tous
63
vec Prague, c’est une Europe qui vient de mourir.
Europe
du sentiment, patrie de nostalgie de tous ceux qu’a touchés le romant
64
mars 1939, les derniers jours du bon vieux temps
européen
. Jours de sursis d’une liberté dont nous avions à peine conscience, p
65
ments récents (état de siège proclamé par toute l’
Europe
), je suis tenté de prendre le contre-pied de mon Journal d’un intell
66
ue aux yeux des masses. Déjà, dans la moitié de l’
Europe
, elle est des Catacombes et non pas du Forum. On m’a loué de « pense
67
ux du moins qui osaient la vivre avec lucidité. L’
Europe
a connu des paniques et des nuits plus terribles que les nôtres, au l
68
. Par Gisèle Freund. 72. Suppression : « Ainsi l’
Europe
, en d’autres temps, avait haï les sans-culottes avec passion, quand i
69
s commencent à se situer. Les grandes masses de l’
Europe
, les grandes lignes de la guerre, et çà et là, dans nos frontières, d
70
s avons à défendre : le seul avenir possible de l’
Europe
. Le seul lieu où cet avenir soit, d’ores et déjà, un présent. Il ne s
71
sommes responsables, depuis des siècles, devant l’
Europe
. D’autres se sont chargés d’arrêter les brigands qui voulaient profit
72
; j’ai connu cela, dans une grande gare de cette
Europe
qui ne sait plus répondre aux menaces que par l’extinction des lumièr
73
conceptions de « l’ordre » qui se partagent notre
Europe
: harmonie intérieure ou uniformité géométrique et militaire. Fédéral
74
plificateurs. Les petits peuples protestants de l’
Europe
ont réalisé ce miracle de l’équilibre entre l’Un et le Divers. Ils on
75
ice. Ce haut lieu de la Suisse, ce vrai cœur de l’
Europe
, je ne m’en suis jamais approché sans ressentir une émotion que j’ess
76
un poème. Pour la première fois, j’avais senti l’
Europe
. Hier, j’étais dans ce train. Il neigeait, on ne voyait guère que que
77
isées, n’est pas seulement une position clef de l’
Europe
, mais aussi, et pour cette raison même, l’origine très précise de nos
78
ls rétablissent une armée pour tyranniser toute l’
Europe
. (Le congrès de Nuremberg célébrant le réarmement du Reich s’intitula
79
e cela au regard de la menace énorme qui domine l’
Europe
d’aujourd’hui ? Eh bien, cette menace, à son tour, n’est qu’un tout p
80
ées, je pense au Saint-Gothard comme au cœur de l’
Europe
, à son bastion sacré. C’est pour le garder libre que nos premiers can
81
Paris est détruit, j’en perdrai le goût d’être un
Européen
. La Ville Lumière n’est pas détruite : elle s’est éteinte. Désert de
82
Gothard. Bastion naturel de la Suisse, cœur de l’
Europe
et limite des races, le Gothard est le grand symbole autour duquel to
83
al, il se dressait vraiment comme le bastion de l’
Europe
dont nous avions rêvé, sans oser croire que quelques mois plus tard i
84
galement intolérable, tant qu’Hitler sévissait en
Europe
. Enfin, je pressentais que dans la lutte en cours, perdue sur notre c
85
les paquebots ne partent plus que d’un seul port
européen
. Et pour l’atteindre, il n’est plus qu’une seule voie : celle qui sor
86
’une négligence ironique des dieux policiers de l’
Europe
. Comme il serait facile de pincer, n’importe où, cette mince artère p
87
urnaux lit-on ici ? Désir secret des peuples de l’
Europe
: se rassurer à la pensée que la catastrophe est générale, qu’il n’y
88
seul pays par lequel ils peuvent encore quitter l’
Europe
se trouve précisément celui dont ils ont le moins de raisons d’attend
89
dans ces villes à demi mortes ? Que penseront les
Européens
, d’ici quelques années, lorsqu’ils se retrouveront dans la même situa
90
ation, sans plus de raisons de se réconcilier ? L’
Europe
de demain, la voici : c’est cette Espagne amère, ce mutisme du peuple
91
u destin le plus cruel qu’ait jamais mérité notre
Europe
. Vers trois heures du matin, si tout va bien, nous atteindrons Lisbon
92
ville aux sept collines renie la guerre, oublie l’
Europe
. Demain nous embarquons pour l’Amérique. Mais ici je fais le serment
93
idérable dans une reconstruction fédéraliste de l’
Europe
, après la guerre, si quelque chose comme une Ligue du Gothard (celle
94
s derniers bateaux de la dernière ligne reliant l’
Europe
à l’Amérique ont tous des noms en « Ex » : Exeter, Excalibur, Excambi
95
s, des coupables sans doute. Nous sommes tous des
Européens
, des gens qui viennent du pays de la guerre… Interrogatoires en angla
96
, dans leur ignorance, que c’est une ville « trop
européenne
»… Mais moi je m’y sens contemporain de la préhistoire de quelque ave
97
tobre 1940 Depuis le temps qu’on nous vante en
Europe
les autostrades fascistes et hitlériennes, qui semblent justifier (av
98
ère victoire sur Hitler. Pourvu qu’on le sache en
Europe
! 10 novembre 1940 Religion. — Nous sommes en quête d’une mais
99
ler et retour.) 14 novembre 1940 Réaction d’
Européen
: je déteste qu’on m’offre, dans un magasin de tabac, une pipe neuve
100
petits-bourgeois comme on n’en trouve plus qu’en
Europe
, il fallait remplacer la porte. J’ai insisté pour le petit coup de ra
101
aissent encore moins intégrés que leurs confrères
européens
à la vie de leur propre nation. Cela tient sans doute à mille raisons
102
e américaine, disciples réticents de nos écoles d’
Europe
, cherchant une méthode de pensée plutôt que des fondements spirituels
103
s. Une jeune romancière me disait : « Vous autres
Européens
, vous écrivez comme si vous étiez déjà morts. Oh ! ce n’est pas un re
104
e n’est pas votre affaire, invention des méchants
Européens
qui font la guerre. OK ! mais je vous le répéterai : ce n’est pas le
105
, et il gèle ferme. Insomnies aggravées. Tous les
Européens
passent par là, m’assure-t-on, pendant les premiers mois d’un séjour
106
les plus heureux du monde. ⁂ Cambridge retient l’
Européen
, parce qu’à la différence des autres bourgs de ce pays, l’on y trouve
107
s, sont prêts à le payer. 87. Cf. The Heart of
Europe
by Denis de Rougemont and Charlotte Muret, New York, 1941. Cet ouvrag
108
s je distingue Ortega, et ce grand écrivain que l’
Europe
doit connaître, J.-L. Borgès, et tant d’autres du groupe de Sur, l’ho
109
ts de mimosas en fleurs, hauts comme des chênes d’
Europe
, dômes de parfums, et des forêts où quand je claque des mains des vol
110
t elles vivaient à Paris et dans tous les palaces
européens
. C’est pourquoi l’événement mondain de la saison est l’Exposition agr
111
encore dans l’aristocratie des Allemagnes et de l’
Europe
centrale. Rien de plus citadin, de plus cosmopolite, que les femmes d
112
e limite au nord à un brassage des nationalités d’
Europe
, devient au sud un véritable croisement entre les Blancs et les Noirs
113
vain d’essayer de le qualifier d’avance en termes
européens
de droite et de gauche. Il prendra l’argent du Jockey pour armer les
114
centaines en s’inspirant de ce que l’on sait de l’
Europe
occupée par Hitler, mais aucun fait qu’on puisse énumérer ni leur ens
115
ens tellement plus vieux que vous, étant un jeune
Européen
. Le « premier jour de guerre » pour nous, c’est déjà presque une rout
116
ole libre. Remarque de Claude Lévi-Strauss : « En
Europe
, on cherchait de l’argent pour réaliser des idées, ici on cherche des
117
Et ça sent de plus en plus le cadavre. » (Ainsi l’
Europe
se juge-t-elle. Du moins par des intellectuels d’une certaine sorte,
118
ertaine sorte, dont on ne peut dire qu’ils sont l’
Europe
, mais qu’on ne trouve que là.) Mercredi des Cendres, 18 février 19
119
lture française, dès le xviiie , fut une synthèse
européenne
. Incertain sur le sort prochain de mon diable. Plus encore sur le sen
120
lever encore parmi nous : pour la France, pour l’
Europe
et pour l’humanité. » Grande prose musicale, et qui n’est pas indigne
121
on sur une démocratie fédérative à l’échelle de l’
Europe
d’après-guerre : suite de mon cours à l’École libre, et notamment de
122
La guerre va mal, il faut le dire, et persuader l’
Europe
qu’elle ira bien demain. La campagne sous-marine bat son plein, Tobro
123
land, et parlé du personnalisme, de la fédération
européenne
, enfin de l’art nouveau de la propagande. On me demande s’il y a des
124
gnifie pratiquement un peu plus de bateaux vers l’
Europe
. Leur dire que la production de guerre américaine peut leur sembler u
125
ler, de me retrouver, pour rentrer tout entier en
Europe
après ces deux années de violente dérive. New York, 8 novembre 194
126
r en France, — dans quelle France, et dans quelle
Europe
? Nous étions soumis à l’érosion de l’exil, moins brutale, certes, ma
127
ent les troupes d’Hitler ont mis le feu à toute l’
Europe
. Elles vont s’éteindre. Mais la torche brandie par le bras gigantesqu
128
le comparer au nôtre : car il n’y a guère moins d’
Européens
que d’Américains dans nos bureaux. La correction soigneuse de l’expos
129
ses résidences de luxe, ses universités, quand l’
Europe
, patrie du gothique, construit des églises en verre et ciment armé, d
130
atican (voir ce qui se passe en Algérie), quand l’
Europe
en est à Hitler, à Staline, à de Gaulle, à ceux qui se préparent à le
131
in, le traditionalisme et même le modernisme de l’
Europe
. Elle imite dans ses livres les succès d’hier. Et grâce à l’influence
132
raindre un nervous break down national… Je vois l’
Européen
, au contraire, qui résiste. Vingt-cinq siècles d’histoire l’accoutumè
133
ement que je me vois contraint de transmettre à l’
Europe
occupée et torturée les plates déclarations de tel ministre allié, de
134
ble une allure, une atmosphère si différente de l’
Europe
? Cela tient à des riens ; mais de ces riens multipliés dans la vie q
135
jugé, moins jaugé, pour tout dire moins vu qu’en
Europe
. Mobilisable. — Je reçois ma nouvelle fiche de classification mili
136
hances de faire la guerre dans le Pacifique ou en
Europe
me semblent minces. Je devrais passer un an dans un camp d’entraîneme
137
de ces lieux où l’exilé s’écrie : « Mais c’est l’
Europe
! » parce qu’il y trouve un charme, simplement. Mais quand je la vois
138
comme je me le rappellerai, une fois de retour en
Europe
. J’en connais par avance la nostalgie. Le soir vient dans un luxe amé
139
t New York d’adieux, filant pavois au vent vers l’
Europe
et la guerre… Été 1943 Intermède politique. — Situation du mon
140
odieux de leur reprocher leur allergie aux balles
européennes
: ils ne sont pas du tout responsables de nos démences nationalistes.
141
dynamisme profond. Existe-t-il une seule femme en
Europe
qui dispose de moyens pareils au service d’une si ferme vision ? Nous
142
et lisant quelques-uns de leurs écrits. Quant à l’
Europe
, si elle se tait, ce n’est peut-être pas seulement à cause du contrôl
143
anger s’aperçoit d’une vérité aussi vieille que l’
Europe
, mais constamment méconnue ou niée, et souvent par la faute des élite
144
Intermède : mémoire de l’
Europe
Je ne savais pas que tout était si près, là-bas. J’étais baigné. J’
145
rouvais… « Je t’aime. J’aime ! » J’ai tout dit. L’
Europe
était patrie d’amour. Le silence attendait, l’absence était profonde,
146
udeurs de l’amour… Quand je me souviens — c’est l’
Europe
. Parce que l’Europe est la mémoire du monde, parce qu’elle a su garde
147
uand je me souviens — c’est l’Europe. Parce que l’
Europe
est la mémoire du monde, parce qu’elle a su garder en vie tant de pas
148
re, et à plus long terme. Mais les facilités de l’
Europe
ont vécu, et celles de l’Amérique n’ont qu’un délai de grâce. L’engag
149
nt qui me concerne et qui se passe loin d’ici, en
Europe
? Possible aussi qu’il s’agisse là d’un de ces sentiments « bizarres
150
ée hier. Peu d’émoi. Mai 1945 Armistice en
Europe
. — La nouvelle est venue par petites secousses pendant trois jours. P
151
ose au café des problèmes de roman détective. Les
Européens
vus d’ici, au travers des questions qu’on m’adresse, apparaissent inq
152
vie, les gens d’ici ne sont pas potiniers au sens
européen
du mot, mais fort discrets, soit par prudence ou indulgence naturelle
153
mmode et plus confortable à leur sens. (Seuls les
Européens
de mon espèce aiment les maisons trop grandes, en Amérique.) L’un des
154
ts services que vous rendent ici les voisins ! En
Europe
, le voisin n’est que l’ennemi virtuel.) J’ai cru poli de m’arrêter un
155
t d’autres égards.) Le paysage pourrait bien être
européen
: collines douces, bois et prairies, une rivière lente et les longs b
156
ieur qui n’a pas laissé de nom, c’est sûrement un
Européen
. Une jeune femme, à plusieurs reprises, jusqu’à trois heures du matin
157
pas très facile à comprendre (c’est un anglais d’
Europe
centrale et orientale) mais comme ils sont gentils dans ce quartier s
158
esoin de la bombe, et des grèves, et de la famine
européenne
, et de la guerre endémique dans tout l’Orient, et de la méfiance et d
159
e l’antisoviétisme, et de l’antiaméricanisme de l’
Europe
, pour que nous comprenions que les hommes ont fort peu de bonne volon
160
es. Les reportages sur l’Amérique que publient en
Europe
nos journalistes me paraissent arbitraires et contestables, même s’il
161
i-je écrit dans ces pages dont un Américain ou un
Européen
qui aurait vécu longtemps ici ne puisse me dire avec quelque raison :
162
si bien démontrer le contraire ? Quand des amis d’
Europe
débarquent à New York — et il en vient beaucoup depuis quelques mois
163
ique ? » On leur demande : « Que pensez-vous de l’
Europe
? » Et ces questions sont déprimantes, parce qu’elles sont sans objet
164
ans objet réel. Tout ce que l’on peut penser de l’
Europe
en général et de l’Amérique en général est réfuté par la vision à bou
165
ntrer, sous peine de ne pas comprendre la réalité
européenne
en général, et française en particulier. Je pourrais me contenter de
166
r quelques semaines encore, du côté où les jeunes
Européens
devraient aller s’il s’agissait pour eux de partir. Je vois les avant
167
la préparation des voyages. Passer d’Amérique en
Europe
ne demandait plus que quelques heures de vol ? On y ajouta plusieurs
168
trois jours. Déjà, par l’imagination, j’habite l’
Europe
. Je circule quand je veux dans les hauts corridors et dans le vestibu
169
t si bien ? Vous préférez y vivre ? Vous reniez l’
Europe
? » Mais je ne sais pas du tout si l’Amérique est bien ou mal, si ell
170
mérique est bien ou mal, si elle vaut mieux que l’
Europe
, si j’y reviendrai jamais ! Et l’homme est né pour circuler, non pour
171
i lumineux, si matinal dans une grande ville de l’
Europe
. Je dois me tromper. Je verrai cela demain… Ces deux types vont reste
172
es fourrures et se récrie : « Quel goût ! Voilà l’
Europe
enfin ! Et des fleurs vraies ! Ah mon cher, ici, tout est beau !… — M
173
rre… — Taisez-vous, me crie-t-elle, je retrouve l’
Europe
! Ce n’est pas le moment d’être objectif ! » Elle adore ces rideaux t
174
atement à ressembler à ce que l’on pense d’eux en
Europe
.) Il y a des chambres, et même des salles de bains. Mais comment dorm
175
dre de mon voyage, voici comment il m’apparaît. L’
Europe
ancienne s’est rétrécie à la mesure de nos frontières. En une semaine
176
r encore, peut-être pour longtemps, tyrannise les
Européens
, la police politique traque les hommes libres sans que personne ose d
177
s millions de femmes ont été violées dans toute l’
Europe
centrale et orientale, des millions séparées de leur mari pendant cin