1
ture, à Genève, puis, née du Centre, la Fondation
européenne
, aujourd’hui présidée par S. A. R. le prince Bernhard des Pays-Bas. D
2
s ? Relisant le précieux recueil de textes Pour l’
Europe
, réunis à la fin de sa vie, je trouve ces mots qu’on ne saurait souha
3
et qui servent de titre au deuxième chapitre : L’
Europe
, avant d’être une alliance militaire ou une entité politique, doit êt
4
chapitre, je souligne cette phrase : L’unité de l’
Europe
ne se fera ni uniquement ni principalement par des institutions europ
5
uniquement ni principalement par des institutions
européennes
; leur création suivra le cheminement des esprits. Les liens nécessa
6
« cheminement des esprits » vers des institutions
européennes
qui favorisent la liberté plutôt que la puissance, et les personnes p
7
ueil mais dans deux ou trois autres traitant de l’
Europe
. Ces retours (ou repères) sont utiles, au surplus, pour situer une dé
8
de l’esprit ? ⁂ Il y a vingt ans, quand le mot «
Europe
» apparaissait dans un éditorial, les fédéralistes pavoisaient. Aujou
9
és du CEC, dont la « Campagne d’éducation civique
européenne
» fournit sans doute le meilleur exemple. Il s’agit d’investir les ob
10
activités propres du Centre, mais le service de l’
Europe
, qui est sa fin générale. D. de R.
11
c’est qu’il est ému : il va vous aider. Quand un
Européen
vous dit : l’Europe unie, oui, c’est une belle idée, une idée généreu
12
il va vous aider. Quand un Européen vous dit : l’
Europe
unie, oui, c’est une belle idée, une idée généreuse…, c’est qu’il n’a
13
nces principales, d’une part, l’affaissement de l’
Europe
et, d’autre part, le surgissement au plan mondial de la Russie et de
14
cer au compromis, je veux dire à la paix, c’est l’
Europe
. Mais l’Europe n’est plus une puissance, parce qu’elle est divisée en
15
s, je veux dire à la paix, c’est l’Europe. Mais l’
Europe
n’est plus une puissance, parce qu’elle est divisée en vingt nations
16
é par les deux grands empires. Et non seulement l’
Europe
n’est plus une puissance qui pourrait exiger la paix, mais chacune de
17
qu’énonçait au congrès de La Haye le Message aux
Européens
: « Aucun de nos pays ne peut prétendre, seul, à une défense sérieus
18
nt comme elles vont : 1° les différents pays de l’
Europe
seront annexés ou colonisés l’un après l’autre ; 2° la question allem
19
faire la paix, il nous faut commencer par faire l’
Europe
, c’est-à-dire cette troisième puissance capable d’imposer un compromi
20
r les deux autres. Que si l’on me dit alors que l’
Europe
même unie serait encore trop faible pour tenir en respect les deux Gr
21
épondrai par un seul chiffre : la population de l’
Europe
occidentale, à l’ouest du rideau de fer, est d’environ 320 millions d
22
es staliniens, ou pas comme cela) : « Je veux une
Europe
désunie… » En revanche, beaucoup pensent : « Tout cela est bel et bon
23
e pourra-t-on faire en temps utile ? » La paix, l’
Europe
unie, d’accord, c’est un beau rêve. En attendant, voici le cauchemar.
24
jà, et ce qu’on peut faire à temps pour fédérer l’
Europe
. Origines du mouvement fédéraliste Il y eut Sully, qu’aime à ci
25
du xixe siècle, quand la réalité politique de l’
Europe
était l’essor des grands nationalismes. Il y eut enfin, après la Prem
26
es assises morales et doctrinales à la fédération
européenne
. C’est alors qu’apparurent en France les premiers groupes personnalis
27
t la Seconde Guerre mondiale et l’occupation de l’
Europe
. On put croire un moment que tout notre travail allait être effacé po
28
censures. Et l’idée d’un avenir fédéraliste de l’
Europe
devenait, pour beaucoup, le symbole de l’espoir à l’horizon de la Lib
29
uoi, dès l’année 1945, on vit surgir dans toute l’
Europe
un pullulement de petits groupes fédéralistes. On y retrouvait toutes
30
tionales et religieuses qui font la richesse de l’
Europe
, et qui la rendent si difficile à gouverner. La première tâche qui s’
31
dispersés. Dès 1946, ce fut chose faite : l’Union
européenne
des fédéralistes se constituait et pouvait convoquer pour le mois d’a
32
ais qui pouvait paraître surhumaine, de fédérer l’
Europe
, c’est-à-dire de mettre sur pied, contre vents et marées, des institu
33
s sommes partis — nous sommes partis pour faire l’
Europe
, tout simplement. On s’étonnera de la part que je viens de faire à la
34
ents qui jalonnent les étapes du mouvement vers l’
Europe
unie, à partir du congrès de Montreux jusqu’à ceux de La Haye, de Rom
35
emps de l’année suivante, des états généraux de l’
Europe
. Sur-le-champ, des accords furent esquissés avec les représentants d’
36
lement l’intention de convoquer un « Congrès de l’
Europe
». Il ne s’agissait pas, dans son esprit, d’une entreprise « fédérali
37
de coordination des mouvements pour l’union de l’
Europe
dressait les plans de travail pour La Haye. Il groupait les quatre or
38
oupait les quatre organisations suivantes : Union
européenne
des fédéralistes (présidents H. Brugmans et Ignazio Silone) ; United
39
mique (Paul van Zeeland) ; Comité français pour l’
Europe
unie (E. Herriot et R. Dautry). Les Nouvelles équipes internationales
40
tionales (Robert Bichet) et l’Union parlementaire
européenne
(Coudenhove-Kalergi) adhérèrent quelques mois plus tard, suivies, apr
41
Parlement néerlandais, s’ouvrait le Congrès de l’
Europe
. Nous étions cette fois-ci plus de huit-cents délégués, parmi lesquel
42
près de deux-cents députés aux divers parlements
européens
, des syndicalistes et des grands patrons, des socialistes et des cons
43
e prochaine étape, la convocation d’une Assemblée
européenne
, dont les membres seraient élus « dans leur sein ou au-dehors » par l
44
lles. Le 18 août notre Memorandum sur l’Assemblée
européenne
se voyait accepté sans réserve par le gouvernement français, bientôt
45
tion d’un Parlement et d’un Conseil des ministres
européens
. Le 28 janvier 1949, la conférence aboutissait à un premier accord, e
46
x économiques. Au début de novembre 1948, l’Union
européenne
des fédéralistes réunissait à Rome son deuxième congrès annuel. À Mon
47
x faisceaux de licteur les grandes lettres du mot
Europe
. Le Congrès fut inauguré en présence de tous les ministres par un dis
48
nation des groupements militant pour l’union de l’
Europe
avait pris le nom de Mouvement européen, ses quatre présidents d’honn
49
’union de l’Europe avait pris le nom de Mouvement
européen
, ses quatre présidents d’honneur étant Léon Blum, Winston Churchill,
50
Qu’a-t-on fait jusqu’ici pour la fédération de l’
Europe
? » cet historique succinct permet donc de répondre : nous avons lanc
51
ener sur les rouages des principaux gouvernements
européens
. Ce qui n’était qu’un rêve il y a un siècle, qu’une théorie il y a qu
52
. Objectifs immédiats L’effort du Mouvement
européen
, appuyé par la propagande ou les travaux spécialisés des six mouvemen
53
cats, religions, universités, etc.), le Mouvement
européen
défendit ce point de vue dans son mémorandum du 18 août 1948. C’est c
54
té par les Cinq : à l’Assemblée constituante de l’
Europe
, qui pourra seule contraindre les États à s’incliner devant un pouvoi
55
tins. Ils pensent donc, tout naturellement, que l’
Europe
sera faite par des ministres. Et cela ne va pas à une fédération, mai
56
st pourquoi le Conseil international du Mouvement
européen
, dans sa réunion de Bruxelles, a recommandé que soit créée, par conve
57
par convention entre les États membres de l’union
européenne
, une Cour des droits de l’homme et une Commission d’enquête indépenda
58
tion chez le voisin. Une conférence d’économistes
européens
, convoquée pour le mois d’avril à Westminster, essaiera de dépasser l
59
arrières douanières, l’instauration d’une monnaie
européenne
, la création d’une régie fédérale des houillères (solution du problèm
60
’on songe qu’elle a pu réunir, sous le signe de l’
Europe
, des hommes aussi divers que le dirigiste André Philip, le libéral Gi
61
et politiques que pourrait proposer le Mouvement
européen
resteraient lettre morte, s’il n’existait, en deçà et au-delà des div
62
s divisions qu’il nous faut surmonter, une entité
européenne
bien vivante, un sentiment commun auquel il soit possible de faire ap
63
comme après tout, la vocation de notre Mouvement
européen
. S’il ne mettait la culture à sa place, qui est à la fois primordiale
64
capable de « donner une voix à la conscience de l’
Europe
et des peuples qui lui sont associés ». Il ne s’agit nullement de fom
65
ullement de fomenter on ne sait quel nationalisme
européen
, mais au contraire de restaurer le rayonnement des valeurs que l’Euro
66
ire de restaurer le rayonnement des valeurs que l’
Europe
, malgré tout, illustre encore aux yeux du monde entier : une certaine
67
pays, des instituts qui veulent travailler pour l’
Europe
. Coordonner toutes ces initiatives dans le cadre d’un grand mouvement
68
édification d’un ordre libre ; former une opinion
européenne
; offrir un lieu de rencontres à nos meilleurs esprits, ce sont là qu
69
épart par une vision libératrice et fascinante. L’
Europe
se fera, en dépit des experts (qui savent toujours que c’est Dewey qu
70
croire ? Se peut-il que ce soit tout simplement l’
Europe
, redécouverte à la faveur de son union ? Une Europe rajeunie qui devi
71
rope, redécouverte à la faveur de son union ? Une
Europe
rajeunie qui deviendrait soudain, pour nos yeux étonnés, la Terre pro
72
1949. 2. Voir le recueil de documents intitulé L’
Europe
de demain (à la Baconnière) qui groupe les déclarations fédéralistes
73
Rapport général présenté à la Conférence
européenne
de la culture, Lausanne, du 8 au 12 décembre 1949 Il est vrai que l
74
nne, du 8 au 12 décembre 1949 Il est vrai que l’
Europe
est en train de se défaire : elle n’a jamais été plus menacée, plus d
75
s, dans toute sa longue histoire, consciemment, l’
Europe
est en train de se faire. Telle est la situation contradictoire dans
76
squissent à Strasbourg les cadres politiques de l’
Europe
unie, il est grand temps de définir la visée humaine qui doit préside
77
r à cette action, la vocation de notre communauté
européenne
. Tel est le but général de la conférence de Lausanne, le sens profond
78
ces culturelles peuvent contribuer à l’union de l’
Europe
, et qu’en retour, l’Europe unie sera seule capable de sauver nos cult
79
tribuer à l’union de l’Europe, et qu’en retour, l’
Europe
unie sera seule capable de sauver nos cultures dans leur précieuse di
80
peuvent le résumer : « La Culture au service de l’
Europe
» souligne les responsabilités de l’esprit. « L’Europe unie au servic
81
e » souligne les responsabilités de l’esprit. « L’
Europe
unie au service de nos cultures » indique le moyen de protéger la lib
82
reconnaître d’abord l’état réel de la culture en
Europe
, les misères dont elle souffre, les dangers qui la guettent. C’est po
83
atérielles et morales de la vie et de l’esprit en
Europe
, et d’autre part l’étude des institutions et réformes souhaitables po
84
et réformes souhaitables pour développer l’esprit
européen
. Première section Les conditions matérielles et morales de la vie d
85
s matérielles et morales de la vie de l’esprit en
Europe
Destruction. — Les destructions directes causées par la guerre so
86
la plupart se voient contraints d’émigrer hors d’
Europe
, et souvent d’accepter un travail de manœuvre ou d’ouvrier agricole.
87
agricole. Ils sont ainsi perdus à la fois pour l’
Europe
et pour la Culture. Ils forment dans les camps de DP le « résidu » qu
88
cinéma. Seul un élargissement du marché à toute l’
Europe
débarrassée de ses barrières, doublé d’une coopération organisée à l’
89
s, doublé d’une coopération organisée à l’échelle
européenne
pourraient sauver d’une ruine imminente plusieurs de nos plus grandes
90
ne étrange méconnaissance des forces réelles de l’
Europe
. Ils risquent de tarir les sources vives de sa puissance et de son ra
91
caces pour paralyser la vie culturelle. L’édition
européenne
souffre gravement du régime des contingents, fixés par les États pour
92
andais désirant publier un magazine de propagande
européenne
en trois éditions — anglaise, française, allemande — a dû renoncer à
93
blication nécessaires dans certains grands pays d’
Europe
, alors que les magazines d’outre-mer publient des éditions spéciales
94
ans difficulté dans tous nos pays. On le voit : l’
Europe
est ouverte aux influences extracontinentales (ce qui est tout nature
95
fermée à la diffusion de produits spécifiquement
européens
. Nationalisation de la Culture. — Le nationalisme qui s’est développ
96
pays… On demande à l’Histoire de démontrer que l’
Europe
est morte tandis que la Russie vit toujours. » L’impartialité n’exist
97
ou l’État partisan. Le régime des universités, en
Europe
occidentale, est très loin d’être uniforme, comme on sait. Dans presq
98
it totalitaire. Relevons que dans presque toute l’
Europe
(la Grande-Bretagne fait exception), un professeur d’université doit
99
sses, de la puissance et du prestige mondial de l’
Europe
, on pourrait croire qu’elle n’est plus, aujourd’hui, qu’un appendice
100
es et entraves dont souffre la vie de l’esprit en
Europe
se ramènent en dernière analyse à une seule et même cause : le cloiso
101
troits et vermoulus (dont d’autres partisans de l’
Europe
unie, à La Haye, à Westminster et à Strasbourg, ont cherché les moyen
102
tières étaient ouvertes, et l’union fédérale de l’
Europe
réalisée. Nos cultures, prisonnières des cadres nationaux, ne doivent
103
instruments de travail dans toute l’étendue de l’
Europe
. Toutes nos cultures sont nées d’un fonds commun, qu’elles ont progr
104
a mesure où elles vivent. L’unité culturelle de l’
Europe
n’a plus à être faite : elle existait aux origines, et elle n’a cessé
105
d’évoluer selon ses lois et sa liberté propres. L’
Europe
ouverte, et rien de plus, mais rien de moins, voilà la solution, voil
106
. Deuxième section Institutions spécifiquement
européennes
À la suppression des obstacles matériels et des entraves morales a
107
condition libérale qui était celle de l’esprit en
Europe
avant la guerre de 1914, puisqu’elle n’a pas suffi à réduire les nati
108
nos cultures dans leur diversité. Il faut doter l’
Europe
unie d’instruments de travail à l’échelle continentale.il faut aussi
109
préfigure ainsi son avenir. Sur les institutions
européennes
à fonder, ce rapport sera bref : les documents et rapports spéciaux m
110
u’il n’en existe pas un seul qui ait pour objet l’
Europe
comme unité. Les uns veulent embrasser le monde entier, tandis que le
111
te aucune institution capable de renseigner sur l’
Europe
en général, sa situation présente, l’état de ses forces, ses possibil
112
Dès le congrès de La Haye (mai 1948) le Mouvement
européen
avait reconnu la nécessité d’instituer un Centre européen de la cultu
113
du Congrès. Au mois de février 1949, le Mouvement
européen
ouvrait à Genève un Bureau d’études, chargé de préparer l’œuvre du Ce
114
adéquats : — inventaire des forces culturelles en
Europe
, — coordination des efforts actuellement dispersés, — initiatives ten
115
, — initiatives tendant à développer le sentiment
européen
, à l’exprimer, à l’illustrer. b) Pour mener à bien ces activités, la
116
, un personnel nombreux et spécialisé (université
européenne
, centres de recherches scientifiques, etc.), elles seraient exercées
117
s sections ou dépendances dispersées dans toute l’
Europe
, on pourrait distinguer deux départements principaux, et peut-être tr
118
iatives dans les domaines suivants : Enseignement
européen
dans les écoles primaires et secondaires — Formation des instituteurs
119
ituteurs dans un esprit supranational — Instituts
européens
existants ou à créer — Équivalence des diplômes et des cours d’études
120
Révision des manuels — II. Culture. Bibliothèque
européenne
— Documentation et archives — Offices européens de l’édition, du ciné
121
européenne — Documentation et archives — Offices
européens
de l’édition, du cinéma, de la radio, des festivals — Centres de rech
122
iques et par sa participation aux divers conseils
européens
pourrait contribuer à rendre à la culture sa fonction centrale dans l
123
lée des institutions à créer, telles le Collège d’
Europe
à Bruges, et les instituts d’études européennes ; mais aussi une Univ
124
lège d’Europe à Bruges, et les instituts d’études
européennes
; mais aussi une Université européenne, des Lycées européens, un Fond
125
d’études européennes ; mais aussi une Université
européenne
, des Lycées européens, un Fonds européen de Recherches scientifiques,
126
mais aussi une Université européenne, des Lycées
européens
, un Fonds européen de Recherches scientifiques, un Centre européen de
127
ersité européenne, des Lycées européens, un Fonds
européen
de Recherches scientifiques, un Centre européen de recherches nucléai
128
s européen de Recherches scientifiques, un Centre
européen
de recherches nucléaires — le futur CERN.) Financement des instituti
129
s — le futur CERN.) Financement des institutions
européennes
. — Toutes ces activités demanderont des fonds, qui aujourd’hui n’exis
130
Ils pourraient être créés par le blocage au titre
européen
, d’une partie du budget de l’Éducation nationale dans chaque pays. Le
131
stin spirituel commun, et l’énergie créatrice des
Européens
ne sont pas réveillés, les États et l’économie privée courent à leur
132
le budget global d’une renaissance de la culture
européenne
. Construire des engins de mort qui coûtent des milliards, quand on re
133
et cette éducation d’une conscience commune de l’
Europe
? La question doit être posée. Elle est d’ailleurs spécifiquement « e
134
être posée. Elle est d’ailleurs spécifiquement «
européenne
». Qu’il soit bien clair que nous n’entendons pas substituer aux nat
135
ux nationalismes locaux une sorte de nationalisme
européen
. L’Europe s’est, de tout temps, ouverte au monde entier. À tort ou à
136
smes locaux une sorte de nationalisme européen. L’
Europe
s’est, de tout temps, ouverte au monde entier. À tort ou à raison, pa
137
ne s’agit donc pas pour nous d’opposer une nation
européenne
aux grandes nations de l’Est et de l’Ouest ; ni de vouloir une « cult
138
l’Est et de l’Ouest ; ni de vouloir une « culture
européenne
» synthétique, valable pour nous seuls et fermée sur elle-même : ce s
139
ée sur elle-même : ce serait trahir le génie de l’
Europe
, le couper de ses sources chrétiennes et humanistes. Notre ambition e
140
uples séparés, c’est de leur offrir l’image d’une
Europe
rénovée par l’union dans la liberté, d’une Europe qui prend au sérieu
141
Europe rénovée par l’union dans la liberté, d’une
Europe
qui prend au sérieux sa vocation particulière dans le monde. Une Euro
142
rieux sa vocation particulière dans le monde. Une
Europe
affaiblie et divisée par vingt nationalismes et autant de barrières d
143
es ne saurait plus être un pôle d’attraction. Une
Europe
proclamant des principes sans les appliquer fermement n’aurait bientô
144
e droit de parler. Prendre au sérieux la vocation
européenne
, c’est une mission de vigilance dont les intellectuels des pays libre
145
uraient être négligés dans la pratique sans que l’
Europe
perde ses droits à l’existence et à l’autonomie. Europe doit signifie
146
perde ses droits à l’existence et à l’autonomie.
Europe
doit signifier d’abord union dans la diversité, et respect des divers
147
fait l’apprentissage de la liberté. Bien plus, l’
Europe
est si diverse que chaque majorité locale ou nationale — politique, r
148
e est minoritaire dans l’ensemble du continent. L’
Europe
est donc nécessairement une école de la tolérance. Elle ne doit conda
149
cès sont secrets et se tiennent à portes fermées.
Europe
doit signifier encore cité ouverte, où les hommes, les idées et les b
150
terme logique s’appelle le camp de concentration.
Europe
doit signifier enfin dialogue. L’union que nous voulons est celle qui
151
linée, où nul ne reconnaît plus sa propre voix. L’
Europe
doit être et devenir de plus en plus le lieu du monde où la personne
152
onférence qu’elle fut le congrès de la conscience
européenne
. Une conscience malheureuse, il est vrai, tourmentée, peut-être coupa
153
onscience, en dernière analyse. C’est notre lot d’
Européens
, et c’est notre passion profonde, que de préférer la conscience au bo
154
onheur assuré. Il est frappant que le bonheur, en
Europe
n’ait trouvé ses plus hautes expressions que dans quelques tableaux c
155
foi, sans renier nos raisons de vivre. Sauvons l’
Europe
tragique, pour que nos descendants puissent encore habiter en esprit,
156
s-d’œuvre futurs, au ciel de la musique, dans une
Europe
heureuse. Conclusion du discours de présentation du Rapport général,
157
ines exigences d’une situation qui est celle de l’
Europe
d’aujourd’hui, c’est-à-dire d’une Europe mise en question dans son ex
158
lle de l’Europe d’aujourd’hui, c’est-à-dire d’une
Europe
mise en question dans son existence même, matérielle et morale, d’une
159
s son existence même, matérielle et morale, d’une
Europe
qui ne peut se sauver qu’en regroupant ses forces et qu’en les refond
160
globale : appelons « culture » ce qui a fait de l’
Europe
autre chose que ce qu’elle est physiquement, autre chose qu’un petit
161
indépendance. Si maintenant nous voulons fonder l’
Europe
unie sur une base ferme et réaliste, fondons-la sur sa force principa
162
lités. Il s’en faut cependant de beaucoup que les
Européens
les prennent pratiquement au sérieux. Ce qui est sérieux, croient-ils
163
elles, mais c’est peut-être aussi de réveiller en
Europe
l’esprit de résistance et l’esprit d’invention sans lesquels tous les
164
propagande, pour vacciner contre elle les masses
européennes
et les élites, qui ne sont pas moins contaminées… Si notre première t
165
ière tâche est de réveiller chez nos compatriotes
européens
la conscience de leurs forces et de leur vraie richesse, notre second
166
j’entends que le principal, c’est qu’il y ait en
Europe
un lieu de plus où des hommes en équipes consacrent leurs efforts, sa
167
crent leurs efforts, sans relâche, à l’union de l’
Europe
, c’est-à-dire au service d’une cause qui se confond aujourd’hui avec
168
grand projet — celui d’une fondation à l’échelle
européenne
— des hommes qui s’étaient signalés dans leur sphère d’influence par
169
s sont à l’œuvre sous nos yeux. Situation de l’
Europe
Foyer de la civilisation occidentale, l’Europe a pour mission supr
170
Europe Foyer de la civilisation occidentale, l’
Europe
a pour mission suprême et impérieuse de susciter la résistance à cett
171
e dont l’Histoire n’a pas vu le précédent. Mais l’
Europe
est elle-même en grand péril. Les peuples qu’elle a civilisés retourn
172
stige. Les progrès de l’hygiène, répandus par les
Européens
, ont pour effet de bouleverser totalement les rapports démographiques
173
er totalement les rapports démographiques entre l’
Europe
et d’autres groupes de nations. Le nationalisme qui nous divise devie
174
res de notre civilisation ont conquis le monde, l’
Europe
en perd naturellement le monopole, cependant qu’elle voit ses valeurs
175
itions économiques compromises. Mais surtout, les
Européens
se sentent impuissants devant cette montée des périls. Nous sentons e
176
s même de nos vies. Le dilemme En vérité, l’
Europe
perdra tout cela, si elle persiste dans sa division, cause principale
177
es obstacles à l’union Les obstacles à l’union
européenne
sont actuellement d’ordre moral, bien plus que matériel. Voici les pr
178
Voici les principaux : — manque de confiance des
Européens
en eux-mêmes, et défaitisme devant « le mouvement fatal de l’Histoire
179
des périls menaçant de tous côtés l’ensemble de l’
Europe
; — enfin et surtout, préjugés nationaux à l’égard des voisins, hérit
180
on, dans tous nos pays, qu’une large majorité des
Européens
veut l’union. Mais cela n’empêche pas des fractions importantes de ce
181
. Le temps que l’on perd ainsi pour le salut de l’
Europe
, d’autres le gagnent pour sa ruine. Nécessité de réveiller un sent
182
Nécessité de réveiller un sentiment commun des
Européens
Il est donc évident que le nœud du problème est dans l’attitude mo
183
e nœud du problème est dans l’attitude morale des
Européens
eux-mêmes. À défaut d’une prise de conscience assez rapide et général
184
s pays, mais aussi des ressources immenses dont l’
Europe
disposerait encore à la seule condition de s’unir — tous les traités
185
timent de leur destin commun se réveille chez les
Européens
, la plupart des obstacles existant aujourd’hui paraîtront plus facile
186
té fondé pour contribuer à ce réveil du sentiment
européen
. Il a commencé par agir dans les domaines de la vie culturelle où il
187
tenant sur un plan supranational, comme si déjà l’
Europe
était unie. Fort de ces premières réalisations, qui lui assurent une
188
’initiatives pour tous ceux qui ont compris que l’
Europe
doit s’unir, mais que le développement de l’esprit européen reste la
189
oit s’unir, mais que le développement de l’esprit
européen
reste la condition primordiale et vitale de l’union institutionnelle.
190
es les plus urgentes, la création d’une Fondation
européenne
de la culture serait de nature à modifier, par sa seule existence, le
191
e existence, le climat intellectuel et moral de l’
Europe
, en restaurant le sens de notre indépendance et de notre vocation par
192
the future are the empires of the mind. L’Empire
européen
, notre Union fédérale, se fera dans les esprits d’abord. Mais l’espri
193
os engagements et de nos sacrifices personnels. L’
Europe
ne se fera pas toute seule. Elle ne sera pas créée par des discours e
194
réuni par le CEC décida de prendre le nom de Club
européen
, et se donna pour première tâche concrète la réalisation d’une Fondat
195
ère tâche concrète la réalisation d’une Fondation
européenne
de la culture. Celle-ci fut créée le 16 décembre 1954 au siège du CEC
196
es : — qu’entendez-vous par culture ? — de quelle
Europe
s’agit-il ? — pourquoi faut-il un Centre en pareil domaine ? Répondre
197
crets de la politique, est un concept typiquement
européen
. Et cela seul peut expliquer ce grand paradoxe de l’Histoire : que l’
198
expliquer ce grand paradoxe de l’Histoire : que l’
Europe
, qui représente à peine 4 % des terres du globe, assez pauvre en mati
199
rement physique ; c’est précisément la culture. L’
Europe
, c’est très peu de chose plus une culture. Et voilà qui suffit, prati
200
nc des sciences ; or les sciences ne sont nées en
Europe
et ne progressent dans l’univers qu’en vertu du complexe philosophiqu
201
ons la culture, et de son dynamisme aventureux.
Europe
, qui fut d’abord un mythe sémite et grec, puis une définition géogra
202
Japhet, l’Asie étant à Sem, l’Afrique à Cham — l’
Europe
est à nos yeux une unité de culture. Sur la base de cette unité intég
203
e ses principes et par sa force de rayonnement. L’
Europe
que nous voulons doit être à la mesure de cette force de rayonnement.
204
ssement. Nous travaillons ici pour la plus grande
Europe
, pour elle seule, à son seul service, conscients de servir du même co
205
n saisissant toute occasion de réveiller chez les
Européens
les plus actifs la conscience de leur unité, de leur communauté de de
206
eur faute et par leur mérite. Voilà définie notre
Europe
: c’est un champ de forces culturelles, sans frontières à l’extérieur
207
idée de culture en général, et d’unité de culture
européenne
en particulier, les chauvinismes et totalitarismes de toute couleur o
208
fictive « souveraineté » par rapport aux voisins
européens
. Certes, ce sont des Européens surtout qui viennent de fabriquer la p
209
apport aux voisins européens. Certes, ce sont des
Européens
surtout qui viennent de fabriquer la première Bombe, parce qu’ils éta
210
de poèmes — mais pour qu’il y ait quelque part en
Europe
un lieu où l’on se préoccupe de poser les problèmes communs et de gro
211
nstituts de recherches nucléaires, d’enseignement
européen
dans les universités, d’éducation scolaire et populaire ; festivals,
212
de financement ; et les déclarations d’intention
européenne
et fédéraliste tendent à devenir une rhétorique superficielle. Un tra
213
iothèque d’ouvrages spécialisés sur les problèmes
européens
. L’action du CEC, en tout cela, a parfois été décisive, encore qu’ell
214
l’enseignement, la notion subversive d’une entité
européenne
qui ne fût pas simple addition des nations. Le CEC commence donc par
215
lecteurs. Et en même temps, il crée l’Association
européenne
des festivals de musique, qui groupe aujourd’hui trente-trois des plu
216
les domaines non plus l’État-nation isolé, mais l’
Europe
entière comme seule « unité intelligible de recherches historiques »,
217
) ou se sont détachées de lui (comme la Fondation
européenne
) conformément au plan initial. D’autres ont pris fin parce qu’elles a
218
963, le capital d’expériences et de connaissances
européennes
créé au CEC a été investi dans deux domaines principaux : l’enseignem
219
upérieur et la formation des futurs citoyens de l’
Europe
. Certes, l’Institut universitaire d’études européennes ne dépend pas
220
Europe. Certes, l’Institut universitaire d’études
européennes
ne dépend pas du CEC, mais il n’eût pas vu le jour sans lui, et il ne
221
quis. Et certes, la Campagne d’éducation civique
européenne
ne dépend pas seulement du CEC, mais toutes les recherches qui se son
222
communauté à la fois d’inspiration et de finalité
européenne
. C’est cela que chacune perdrait en s’isolant. Un peu de son âme, peu
223
fonder sur du neuf les modèles et structures de l’
Europe
fédérale. Ou faudrait-il créer un nouvel Institut par thème nouveau ?
224
L’
Europe
contestée par elle-même L’esprit peut-il nous tirer de l’état où i
225
esprit européen10 Comparée à celle de 1900, l’
Europe
de 1950, au premier coup d’œil, paraît malade : un tiers de son terri
226
le un changement plus frappant encore. En 1900, l’
Europe
régnait sur la planète, comme elle l’avait fait depuis la Renaissance
227
rance — Allemagne, Grande-Bretagne — Continent) l’
Europe
n’offre plus à l’expansion naturelle des deux empires américain et ru
228
sont claires. Deux guerres totales déclenchées en
Europe
et ravageant ses plus grands peuples, suffisent à expliquer l’ampleur
229
, dans l’ensemble de la civilisation moderne de l’
Europe
. (Je prends ici le mot dissociation au sens que suggère son étymologi
230
permanente. Depuis cinquante ans, la littérature
européenne
est essentiellement subversive, soit qu’elle attaque avec acharnement
231
a commune mesure. Presque tout ce qui se fait, en
Europe
, contredit en quelque manière ce qui est encore pensé comme juste et
232
ncipe d’intégration11. L’insécurité de l’homme
européen
Pour illustrer ce diagnostic, voyons comment l’Européen moyen peut
233
Pour illustrer ce diagnostic, voyons comment l’
Européen
moyen peut réagir, et réagit en fait, à cette situation qu’il subit d
234
méchanceté ou par perversité que tant d’hommes en
Europe
sont devenus fascistes et deviennent aujourd’hui communistes. C’est p
235
eulement qu’elle pourrait redevenir, pour l’homme
européen
, une raison de vivre, d’espérer, et par suite, de résister. On n’acce
236
serait naïf de supposer que les hommes politiques
européens
tiennent en réserve des remèdes à cette situation. À vrai dire, elle
237
cours de phrases sur les glorieuses libertés de l’
Europe
et la défense des valeurs spirituelles. Mais leur métier n’est pas de
238
uctible de ce complexe d’antinomies qu’on nomme l’
Europe
. Quant aux doctrines économiques classiques ou révolutionnaires, il n
239
ise, dans une telle situation, soit de rendre à l’
Europe
des mesures, une sagesse théorique et pratique, une juste conception
240
mes les plus frappants de la crise que traverse l’
Europe
— et avec elle tout l’Occident — c’est l’impuissance des intellectuel
241
t laissé se créer. Je diviserai les intellectuels
européens
en trois classes. Les premiers se désintéressent de toute action sur
242
indre chance de convertir une solide majorité des
Européens
, et de recréer cette commune mesure, faute de laquelle une civilisati
243
sur les traditions qui ont fait la puissance de l’
Europe
, mais permettre en même temps une rénovation de la prospérité et de l
244
té du Vieux Monde. Seul, l’idéal de la fédération
européenne
semble répondre à ces trois conditions. Depuis quelques années, nous
245
nfin, il cherche à rétablir l’ancienne communauté
européenne
, détruite par les nationalismes étatisés, mais en même temps il offre
246
urgentes et les plus sages proposées pour unir l’
Europe
, bien qu’acceptées par la majorité, s’enrayent mystérieusement au seu
247
mystérieusement au seuil des réalisations (armée
européenne
, autorité politique supranationale, abaissement des douanes intérieur
248
ationale, abaissement des douanes intérieures à l’
Europe
, équivalence des degrés universitaires dans les différents pays, etc.
249
du danger immédiat et commun, c’est que l’esprit
européen
n’est pas encore assez vivace ou exigeant, c’est que la conscience co
250
ou exigeant, c’est que la conscience commune des
Européens
n’est pas encore réveillée, malgré tous les éclats de voix d’un Vychi
251
plan Marshall, dont le but déclaré est d’aider l’
Europe
comme un tout. Aucun des sacrifices nécessaires ne sera consenti, ri
252
e pourra donc se faire pratiquement, tant que les
Européens
n’auront pas compris par le cœur et par l’esprit, qu’ils forment en r
253
malade de ses divisions ? Unité de la culture
européenne
Depuis cent ans, nos divers peuples ont prétendu posséder des cult
254
e romantique. En fait, aux origines de la culture
européenne
, il y a trois éléments communs, Athènes, Rome, et Jérusalem, qui ont
255
hnique au xxe siècle. L’unité de la civilisation
européenne
au-delà et en deçà des diversités linguistiques et raciales devient é
256
ts fondamentaux, qu’on peut dire spécifiques de l’
Europe
: la révolte méthodique et critique contre toutes les lois du sacré t
257
opulation dense mais minoritaire dans le monde, l’
Europe
soit devenue le foyer le plus virulent du progrès humain pendant sept
258
irulent du progrès humain pendant sept siècles. L’
Europe
actuelle, quels que soient ses vices et les éléments de décadence qu’
259
. Un des caractères les plus frappants de l’unité
européenne
, je le trouve précisément dans le goût et la passion de différer, com
260
aspect du monde depuis cinquante ans, la part des
Européens
est largement prépondérante. Et je dis bien : des Européens, non de t
261
est largement prépondérante. Et je dis bien : des
Européens
, non de tel de leurs pays. Car chacune de leurs découvertes est née d
262
hacune est prise dans le contexte d’une réflexion
européenne
(contexte qui tend d’ailleurs de plus en plus à s’étendre aux États-U
263
presque tous leurs grands noms sont des noms de l’
Europe
, et les très rares qui n’en sont pas ont appris leur métier de nos ma
264
rne en tant que tel peut être appelé une création
européenne
. Pour le bien comme pour le mal, il imite à la fois nos mœurs et nos
265
s. Les Hindous, les Chinois, les Noirs, copient d’
Europe
pour toutes ces choses, mais nous, nous copions tout au plus quelques
266
moderne précisément — des créations de la culture
européenne
, il n’en reste pas moins que l’avenir paraît bien être à elles et non
267
l’avenir paraît bien être à elles et non plus à l’
Europe
, parce qu’elles apportent une fraîcheur plus robuste dans l’exploitat
268
lles produisent des séries. D’où résultent pour l’
Europe
deux conséquences également importantes : une tentation d’orgueil qui
269
onquérante ou décadente, ou les deux à la fois, l’
Europe
n’en est pas moins demeurée le foyer de la civilisation contemporaine
270
ent pas à maintenir la créativité spécifique de l’
Europe
, le sens inné de ses diversités, ses traditions transmises de personn
271
qu’un musée. L’unité supranationale de la culture
européenne
est quelque chose qu’il s’agit aujourd’hui bien moins de définir que
272
ux masses, que les vraies sources de la puissance
européenne
sont spirituelles, morales, intellectuelles, et que la culture sur ce
273
esprits. Dans la lutte pour l’union fédérale de l’
Europe
, cette défense prend l’aspect positif d’un rassemblement créateur. On
274
ce qui précède vous concerne aussi bien que nous
Européens
, pour l’essentiel. Car si l’on a pu dire que l’Amérique est un « miro
275
e que l’Amérique est un « miroir grossissant de l’
Europe
» (Léo Ferrero), il est vrai aussi que l’Europe est l’étymologie des
276
l’Europe » (Léo Ferrero), il est vrai aussi que l’
Europe
est l’étymologie des maux américains. Nos maladies sont, ou seront un
277
jetés par le jeu des contradictions internes de l’
Europe
, religieuses d’abord, puis nationales et sociales, enfin économiques
278
es et parfois politiques. Le mal fondamental de l’
Europe
du xxe siècle, c’est la dissolution de la commune mesure. Qui pourra
279
sions nationales, partisanes, individualistes. En
Europe
, la dissolution profonde du lien spirituel entre la société et la cul
280
culture avec Kafka. Mais plusieurs des symptômes
européens
du mal commun se retrouvent en Amérique : l’isolement croissant de l’
281
, votre hérédité. Ce que vous devez attendre de l’
Europe
, c’est qu’elle découvre rapidement les antitoxines des virus qu’elle
282
masse. Nous vous prions de ne pas désespérer de l’
Europe
malade. Ce serait désespérer de votre propre civilisation, de son ess
283
r de votre propre civilisation, de son essence. L’
Europe
dispose encore des plus grandes réserves créatrices de l’humanité : l
284
numéro spécial intitulé « America and the Mind of
Europe
», paru à New York en janvier 1951. 11. Tels que furent la Loi pour
285
et débats publics par les plus grands écrivains d’
Europe
et des Amériques se succédèrent chaque soir du 30 avril au 2 juin. L’
286
ute d’une dictature encore, à notre grand concert
européen
. C’est une phrase de Miguel de Unamuno dans son Commentaire à Don Qui
287
pas de meilleur motto pour cette table ronde de l’
Europe
, dont je viens d’avoir l’honneur de diriger les débats pendant quatre
288
urnées mémorables. Où en sommes-nous, nous autres
Européens
de 1953 ? Une phrase prononcée l’an dernier par le président de l’Ass
289
anière dramatique à cette question. « Nous autres
Européens
, nous vivons, depuis la dernière guerre, dans la peur des Russes et d
290
us ne nous sentons pas en réalité, 330 millions d’
Européens
, mais seulement 42 millions de Français, 8 millions de Belges, 3 mill
291
pouvons tout sauver par une union qui ferait de l’
Europe
, dans la réalité vivante et dans les cœurs, ce qu’elle n’est aujourd’
292
’hui que dans l’arithmétique. Que manque-t-il à l’
Europe
pour se sauver, pour rejoindre un salut tout proche et comme à portée
293
ma, voici quelques mois, l’idée d’une table ronde
européenne
. La construction de l’Europe avançait mais lentement : économique, po
294
’une table ronde européenne. La construction de l’
Europe
avançait mais lentement : économique, politique, militaire. Mais les
295
lait donc d’une part approfondir l’idée même de l’
Europe
unie, par une sérieuse méditation ; d’autre part nourrir l’opinion pa
296
si variés que le sont les vingt-deux peuples de l’
Europe
et les familles intellectuelles qui les composent. Cet homme, de plus
297
che des origines communes à tous les peuples de l’
Europe
, nous l’avons faite sous la conduite magistrale et souriante d’un des
298
dans la mémoire commune de notre vieille famille
européenne
, si profondément unie en deçà et au-dessous de nos récentes divisions
299
lairement nos responsabilités immédiates devant l’
Europe
et devant le monde, et nous avons formulé les buts communs qui peuven
300
ons formulé les buts communs qui peuvent unir les
Européens
. Car ce sont beaucoup moins leurs origines que les buts qu’ils regard
301
s à esquisser les principes d’une morale civique,
européenne
, commune aux deux familles d’esprit. Devant la contradiction apparent
302
uver les diversités qui ont fait la richesse de l’
Europe
, nous avons posé la nécessité de structures politiques nouvelles, d’i
303
is nous avons pensé que le devoir et le salut des
Européens
consistait aujourd’hui à édifier des modèles nouveaux de société — va
304
les premiers pas d’une renaissance générale de l’
Europe
. Je voudrais là-dessus, en terminant, vous rappeler un grand et grave
305
and et grave exemple. On compare volontiers notre
Europe
à Byzance. Cet empire qui sombra pour toujours il y a cinq siècles ex
306
d’efforts comme le vôtre, il dépend de nous tous
Européens
, d’écrire une autre histoire pour une Europe nouvelle.
307
s Européens, d’écrire une autre histoire pour une
Europe
nouvelle.
308
n’y a pas de culture ouvrière. Il y a une culture
européenne
. Je suis tout à fait d’accord avec Toynbee qui dit que la plus petite
309
ittérature, par exemple, sont communes à tous les
Européens
. La division de la culture est apparue avec l’école obligatoire et la
310
mais fausse. Aujourd’hui, la civilisation née en
Europe
recouvre la terre entière ; elle n’est pas à la merci de forces extér
311
lles convergent et s’appuient dans l’optique de l’
Europe
que nous voulons unir ; cette Europe qu’il s’agit de faire vivre tout
312
optique de l’Europe que nous voulons unir ; cette
Europe
qu’il s’agit de faire vivre tout d’abord dans l’esprit et le sentimen
313
la doctrine de Proudhon, ancêtre des fédéralistes
européens
: participation. Le civisme, c’est la participation active de l’indi
314
et de la nation, et enfin de la grande communauté
européenne
. Celle-ci existe déjà au niveau de la culture ; il faut maintenant la
315
ter au niveau des réalités politiques, afin que l’
Europe
puisse tenir sa juste place dans la communauté globale du genre humai
316
la communauté globale du genre humain. Le civisme
européen
, c’est donc la participation à la communauté européenne traditionnell
317
péen, c’est donc la participation à la communauté
européenne
traditionnelle, mais c’est aussi la participation à la communauté eur
318
mais c’est aussi la participation à la communauté
européenne
en formation. Car le verbe participer a deux sens différents et compl
319
nsabilité est le trait caractéristique du civisme
européen
. Elle représente la santé de la démocratie, dont les deux maladies ty
320
ent des conséquences importantes pour l’éducation
européenne
. Alors que l’éducation dans les civilisations sacrées et les totalita
321
entissage des règles et des réponses, l’éducation
européenne
comporte aussi un apprentissage de la mise en question non seulement
322
e l’esprit critique. Ainsi le rôle de l’éducateur
européen
est double : d’une part inculquer à l’élève les lois et conventions d
323
non-conformisme — dialectique qui définit l’homme
européen
, dynamique et progressif, par contraste avec l’homme des civilisation
324
s du parti au pouvoir. Éduquer un enfant, au sens
européen
, ce n’est pas seulement conditionner son esprit mais l’alerter ; ce n
325
sa définition formelle ressemble étrangement, en
Europe
, à celle que je viens de donner du civisme. En effet, la culture pour
326
e donner du civisme. En effet, la culture pour un
Européen
, c’est sa participation au trésor commun des œuvres créées depuis des
327
œuvres créées depuis des siècles par l’esprit des
Européens
. Mais là encore, le mot participation a un double sens, réceptif, pui
328
l’ensemble des œuvres qui représentent la culture
européenne
— qu’il s’agisse de livres ou de monuments, de tableaux ou de symphon
329
un peintre officiel sous Staline. L’imitation, en
Europe
, n’est qu’un moyen de maîtriser une technique de telle sorte que la p
330
ors la manifestation d’une originalité. Seule, l’
Europe
a osé cultiver (et même jusqu’à l’excès, dans l’époque moderne) la va
331
s le xiiie siècle, selon certains historiens), l’
Europe
a admis un développement profane des arts, hors de l’enceinte des égl
332
ns du sacré. Dès la Renaissance donc, le créateur
européen
est celui pour qui l’art n’est plus seulement l’illustration des véri
333
iberté-responsabilité, qui définit le bon citoyen
européen
, correspond très exactement le couple originalité-communication, qui
334
inalité-communication, qui définit le bon artiste
européen
. L’éducation européenne, qu’il s’agisse de civisme ou de culture trou
335
qui définit le bon artiste européen. L’éducation
européenne
, qu’il s’agisse de civisme ou de culture trouve ainsi sa formule cara
336
ier thèmeTradition et Innovation dans les arts en
Europe
Je partirai de deux citations d’écrivains anglais contemporains :
337
ure vivante, et plus spécifiquement d’une culture
européenne
», écrit Arthur Koestler. Et Stephen Spender de son côté, pense que «
338
Spender de son côté, pense que « seule la culture
européenne
a su allier la plus grande force révolutionnaire au sens hautement dé
339
nt par de nombreux exemples le fait que l’artiste
européen
, formé à l’école des grands prédécesseurs, affirme sa personnalité en
340
t ressuscité autant de modes et d’œuvres du passé
européen
et même mondial. Ceci donc est typique de l’Europe : la présence et l
341
opéen et même mondial. Ceci donc est typique de l’
Europe
: la présence et l’action simultanées de la tradition et de la révolu
342
» propres. Deuxième thèmeL’unité de la culture
européenne
, antérieure et supérieure aux « cultures nationales » Ce qui s’opp
343
es nationales » Ce qui s’oppose à l’union de l’
Europe
et à la formation d’une conscience commune — condition préalable de t
344
nce commune — condition préalable de tout civisme
européen
— c’est le nationalisme ; et chacun sait que le nationalisme a été pr
345
ie, mais histoire de l’art aussi — présentaient l’
Europe
comme un puzzle de nations et sa culture comme l’addition d’une vingt
346
l exemple : celui de l’évolution de la musique en
Europe
. Elle naît avec le chant grégorien au vie siècle en Italie, s’enrich
347
xixe siècle, le centre de gravité de la musique
européenne
se déplace vers les régions germaniques, Hanovre, la Saxe, Vienne, pu
348
te de mille échanges, tissant l’œuvre commune des
Européens
, pas une seule que l’on puisse étudier sérieusement dans le champ lim
349
éations et d’influences mutuelles qui s’appelle l’
Europe
dans l’histoire de l’esprit humain. Montrer cela sans relâche et en t
350
ationaliste des perspectives, c’est aussi faire l’
Europe
dans les jeunes esprits, et c’est montrer son unité fondamentale, bas
351
t en tant qu’homme responsable — selon la formule
européenne
. Voilà pourquoi notre Campagne pour l’éducation civique des jeunes Eu
352
otre Campagne pour l’éducation civique des jeunes
Européens
doit comporter une campagne pour l’éducation artistique des futurs ci
353
à deux stages de la Campagne d’éducation civique
européenne
, Bruxelles, 1963, et Vienne, 1964.
354
l’écologie est liée au civisme, est-elle liée à l’
Europe
? Oui, et pour deux raisons majeures : — l’idée d’équilibre dynamique
355
dynamique, l’idée de mesure, est essentiellement
européenne
, grecque d’abord. Elle le demeure face à la démesure naturelle aux pe
356
suisses, françaises, allemandes, belges. — Hors d’
Europe
, le barrage d’Assouan. On a tout dit sur ses mérites : énergie électr
357
n sur l’Aménagement de l’Environnement naturel en
Europe
, adoptée par la Conférence d’experts du Conseil de l’Europe, le 12 fé
358
écessité de sauvegarder l’environnement au niveau
européen
et au niveau régional : Les législations et réglementations adoptées
359
e harmonisées dans la mesure nécessaire au niveau
européen
. La Conférence affirme le rôle prépondérant des autorités régionales
360
une politique d’aménagement de l’environnement en
Europe
. Je relève que le niveau national n’est pas mentionné. La Conférence
361
de l’Europe élabore un protocole à la Convention
européenne
des droits de l’homme garantissant à chacun le droit de jouir d’un en
362
ologie dans son programme d’éducation — civique —
européenne
, mais que c’est peut-être le meilleur moyen dont disposent aujourd’hu
363
nes et les sensibiliser aux problèmes civiques et
européens
. En leur montrant la situation réelle de notre société, les menaces q
364
montrant que ces problèmes exigent des solutions
européennes
(au-delà des frontières de leur nation) et régionales (en deçà de ces
365
de ces frontières), vous les amènerez à choisir l’
Europe
qu’ils souhaitent. Ce sera vraiment là « faire l’Europe », c’est-à-di
366
qu’ils souhaitent. Ce sera vraiment là « faire l’
Europe
», c’est-à-dire faire de l’Europe, tâche passionnante, au lieu d’assi
367
nt là « faire l’Europe », c’est-à-dire faire de l’
Europe
, tâche passionnante, au lieu d’assister simplement à la conclusion d’
368
ion à un stage de la Campagne d’éducation civique
européenne
sur « L’environnement », Sion (Valais), le 29 juin 1970. 18. Cf. L’E
369
les et films — que le mouvement pour l’union de l’
Europe
est né le 1er septembre 1946 d’un discours de Churchill, à Zurich. En
370
toute l’action ultérieure pour la fédération de l’
Europe
. Rien, ou presque rien dans la presse. Ainsi, Montreux ne devint pas
371
ai 1948 s’ouvre à La Haye le premier Congrès de l’
Europe
. Seize Premiers ministres, deux-cents ministres et parlementaires, hu
372
on de l’appareil de Genève résulte d’une action «
européenne
» initiée par des militants fédéralistes, puis financée par douze gou
373
: elle fait peur, elle fait vendre. Montrer que l’
Europe
— la France au premier rang — a fait deux fois mieux que la Russie, c
374
ent. 19. Allocution au congrès des journalistes
européens
, Évian, 1958.
375
Université et universalité dans l’
Europe
d’aujourd’hui20 Le mythe de la tour de Babel est resté l’un des pl
376
origines helléniques et bibliques de la culture d’
Europe
. Sa meilleure interprétation me paraît être celle que Dante en a donn
377
le pour le monde moderne tout entier, mais pour l’
Europe
plus particulièrement ; et à l’intérieur de l’Europe, elle fait songe
378
ope plus particulièrement ; et à l’intérieur de l’
Europe
, elle fait songer irrésistiblement à cette institution dont le nom mê
379
e vastes ensembles, par continents, et d’abord en
Europe
. Les races, qui s’ignoraient jadis au point qu’un homme de couleur di
380
êle, pour le meilleur et pour le pire. Or c’est l’
Europe
, elle seule, qui a déclenché cette évolution planétaire. L’Europe a d
381
le, qui a déclenché cette évolution planétaire. L’
Europe
a découvert la Terre entière, et personne n’est jamais venu la découv
382
re, et personne n’est jamais venu la découvrir. L’
Europe
gréco-romaine et judéo-chrétienne a conçu la notion de genre humain,
383
ns valable pour toute race, est une création de l’
Europe
, durant l’époque colonialiste et tout d’abord en réaction à ses outra
384
ie, d’Arabie et d’Afrique, à part Gandhi. Enfin l’
Europe
, par sa technique, a mis en relations toutes les parties du monde, de
385
té théorique et système de relations pratiques. L’
Europe
, et l’Europe seule a fait tout cela, par sa religion, par ses grands
386
et système de relations pratiques. L’Europe, et l’
Europe
seule a fait tout cela, par sa religion, par ses grands philosophes e
387
eulement des esprits créateurs, et de la jeunesse
européenne
, mais aussi des hommes d’outre-mer qui viennent chez nous en pèlerina
388
re, il semblerait que la très grande majorité des
Européens
trouve que cela peut fort bien continuer ainsi, sans nul danger série
389
t comme une permanente insécurité. L’intellectuel
européen
d’aujourd’hui se sent tributaire de disciplines forcément partielles,
390
é, et qu’elles affectent l’ensemble de la culture
européenne
. Mais c’est par l’Université que les hommes d’outre-mer viennent au c
391
mes d’outre-mer viennent au contact de la culture
européenne
, et c’est là qu’ils se posent à eux-mêmes ces questions, et nous les
392
ivilisation, me paraît absolument spécifique de l’
Europe
. Seule en effet parmi toutes les grandes cultures qui ont fait l’hist
393
cultures qui ont fait l’histoire de l’humanité, l’
Europe
a osé l’aventure d’un développement autonome de la science et des art
394
stement qui a vu naître les premières universités
européennes
, en Italie puis à Paris. Or rien de tel ne s’est produit, autant que
395
nisme (ou au moins, le Parti qui l’interprète). L’
Europe
seule se voit obligée de rechercher sans cesse, en d’infinis débats,
396
es questions naïves et pénétrantes : — Pourquoi l’
Europe
a-t-elle fait les machines ? Pourquoi travaillez-vous autant ? Pourqu
397
de le meilleur de son temps de méditation. Si les
Européens
voulaient vraiment répondre aux Asiatiques, aux Africains, ou aux Ara
398
èmes qui se ramènent en fin de compte au paradoxe
européen
par excellence, celui de l’Un et du Divers également réels et valable
399
l’on garde à l’esprit la règle d’or de la culture
européenne
, qui n’est rien d’autre que la mesure humaine, le module des relation
400
tés. L’adjectif petit me paraît intimement lié en
Europe
, non seulement à l’optimum de l’efficacité pédagogique — qui exige la
401
s, de 1901 à 1960, ce sont les plus petits pays d’
Europe
qui occupent les cinq premiers rangs, soit dans l’ordre la Suisse, le
402
ation d’instituts de synthèse établis à l’échelle
européenne
, précisons : supranationale. J’en imagine le prototype, qui serait un
403
ialité : c’est une sorte de district fédéral de l’
Europe
intellectuelle. Là vivent ces « hommes de synthèse » dont je parlais
404
les des grandes cultures, notamment de la culture
européenne
, et la logique ou les contradictions de leur développement dans la vi
405
ciplines dans l’histoire ancienne et récente de l’
Europe
. Dans quelle mesure et sous quelles conditions les inventions ou déco
406
indo-américaines, etc. Il n’existe pas, ni hors d’
Europe
ni en Europe, de chaires d’européologie. Certes, l’on étudie un peu p
407
nes, etc. Il n’existe pas, ni hors d’Europe ni en
Europe
, de chaires d’européologie. Certes, l’on étudie un peu partout le Mar
408
le Marché commun, le mécanisme des organisations
européennes
, leur histoire récente, leur jurisprudence, l’unification de leurs me
409
noms illustres, d’hommes qui ont rêvé l’Académie
européenne
comme Tommaso Campanella et Comenius, ou d’hommes qui méditaient sur
410
e du traité instituant l’Euratom : une Université
européenne
? Vraie université, puisqu’elle traiterait spécifiquement du général,
411
u de former une image cohérente du Tout. Vraiment
européenne
, puisqu’elle aurait pour fin de recréer l’union dans la diversité, qu
412
sé et de notre avenir fédéré, le seul possible. L’
Europe
, c’est très peu de chose plus une culture. Quatre pour cent des terre
413
nce permanente des recteurs et vice-chanceliers d’
Europe
, le 1er septembre 1964. 21. Je n’ignore pas les tentatives qui se de
414
echerche dans notre monde et plus spécialement eu
Europe
. N’étant ni technicien, ni savant, je me verrai contraint de vous dir
415
rquoi le besoin de chercher est-il vital pour les
Européens
? À la première question, portant sur la recherche en soi, il paraît
416
erche occidentale. La civilisation qui est née en
Europe
a dominé le monde pendant des siècles. Elle est encore, à notre époqu
417
massives.) Nous, au contraire, en Occident, et en
Europe
bien plus qu’en Amérique, nous souffrons d’une espèce d’inquiétude gé
418
tre civilisation, voilà ce qui définit le mieux l’
Europe
. Et c’est par là que l’Europe se distingue des civilisations antiques
419
définit le mieux l’Europe. Et c’est par là que l’
Europe
se distingue des civilisations antiques et asiatiques, comme des essa
420
décrétés par le roi-prêtre ou par le dictateur, l’
Europe
oppose l’idée et la pratique d’une remise en question permanente de t
421
e-t-il. Et pourtant, c’est tout cela qui a fait l’
Europe
. Et cette Europe a dominé le monde, non point malgré tout cela, mais
422
nt, c’est tout cela qui a fait l’Europe. Et cette
Europe
a dominé le monde, non point malgré tout cela, mais à cause de tout c
423
ur les convertir et les dominer. (Alors que nous.
Européens
, n’avons jamais été découverts par personne, notez-le bien !) C’est u
424
e le génie de la recherche est le génie même de l’
Europe
. J’ajouterai une dernière remarque : le génie de la recherche pure es
425
est la condition nécessaire de la survie de notre
Europe
. C’est en effet la technique et son progrès constant qui a permis à n
426
Culture et technique en
Europe
et dans le monde De deux conférences, l’une au Séminaire de Copenh
427
culture et l’économie, organisée par la Fondation
européenne
de la culture en 1962, l’autre à l’École polytechnique universitaire
428
ale, et c’est la civilisation technique. Née de l’
Europe
, développée par l’Amérique, adoptée par l’URSS et de là, transplantée
429
dizaines d’années, les plus grands penseurs de l’
Europe
et des États-Unis, suivis par les chroniqueurs des journaux et par l’
430
depuis le xviie siècle, ait été la création de l’
Europe
seule, et par la suite, de ses filiales américaine et russe — alors q
431
quelles sont ses racines profondes dans la psyché
européenne
? J’ai tenté de répondre à ces questions dans un livre intitulé L’Av
432
omme très simple : la religion prépondérante de l’
Europe
se fonde sur le dogme de l’Incarnation. Or qu’est-ce que l’Incarnatio
433
enfin réunies de l’apparition de la technique en
Europe
: effort plus ascétique que magique, et plus rigoureux qu’hédoniste,
434
cisément ces théories. À l’origine des inventions
européennes
du xvie au xixe siècle, qui ont décidé du sort de la technique mode
435
te seconde partie de mon propos : la culture de l’
Europe
a produit la technique ; on a pu craindre alors que cette technique n
436
hnique que nous devons le blocage de la guerre en
Europe
et au sein du plus grand Occident. Elle a créé des réseaux si serrés
437
seraient guère utilisables de nation à nation, en
Europe
: nous sommes trop près les uns des autres, et celui qui en lancerait
438
t admettre que la technique a réussi à pacifier l’
Europe
, et si l’on constate d’autre part que la menace atomique tient en mut
439
e tableau change à vue. C’est la technique née en
Europe
qui a mis en relations les divers continents et qui a révélé à leurs
440
rale, réduite aux cours de marxisme-léninisme. En
Europe
comme en Afrique, on réclame à grands cris l’intensification de la fo
441
s livres de poche aux États-Unis d’abord, puis en
Europe
. Ce succès a été rendu possible par les perfectionnements techniques
442
favorise le progrès technique. Mais l’expérience
européenne
dément cette conception simpliste. Je demandais un jour à l’un des tr
443
rand miracle ? 25. La conférence de Bâle sur L’
Europe
et le Monde, convoquée par le CEC, a traité ces problèmes en 1964. Cf
444
par le CEC, a traité ces problèmes en 1964. Cf. L’
Europe
et le Monde, Bulletin du CEC, n° 1-2, 1965. 26. Les armes atomiques,
445
Le Musée et le laboratoire On ne fera pas l’
Europe
sans l’aide de sa culture : ce serait vouloir la faire sans ce qui la
446
décisive de ce qu’il faut bien appeler le miracle
européen
, et qui n’est pas lisible sur les cartes, mais seulement dans l’histo
447
conçoivent et inventent. Car s’il est vrai que l’
Europe
a découvert la Terre, puis toute l’histoire de l’Homme et de ses créa
448
u devenir effectivement mondiale. Le symbole de l’
Europe
et de sa culture n’est donc pas seulement le Musée : c’est d’abord le
449
ages en termes tout pratiques : l’avenir de notre
Europe
étant lié à l’avenir de sa culture, c’est aux activités de recherche
450
oit aller d’abord le soutien financier du mécénat
européen
. Problème général du mécénat au xxe siècle Mais que signifie,
451
ains) de son appui. Qu’avons-nous de ce genre, en
Europe
? Quantité d’instituts nationaux — ministères, conseils de la recherc
452
ndations spécialisées — mais presque rien au plan
européen
. Le Marché commun de la culture, qui existe en fait depuis des siècle
453
culture, qui existe en fait depuis des siècles en
Europe
(et qu’un nationalisme littéralement « borné » n’a jamais pu totaleme
454
sa mesure. Problèmes particuliers d’un mécénat
européen
L’Europe unie, dont le Marché commun et le Conseil de l’Europe ten
455
Problèmes particuliers d’un mécénat européen L’
Europe
unie, dont le Marché commun et le Conseil de l’Europe tentent de cons
456
mé la mission de servir à la fois la culture et l’
Europe
en sont encore réduites à des budgets de misère. Signe hélas trop cer
457
tain que les pouvoirs publics ; les organisations
européennes
et les sources privées de financement n’ont pas encore compris la nou
458
ôt en même temps. La dispersion des entreprises «
européennes
» dans le domaine de la culture est encore plus choquante, si possibl
459
ficace de chaque initiative. Idée d’un Conseil
européen
de la recherche Comment guérir cette maladie infantile de l’europé
460
tient en trois points : 1. Création d’un Conseil
européen
de la Recherche et de l’aide à la culture. 2. Mise à la disposition d
461
é (firmes et fondations) et par les organisations
européennes
interétatiques. 3. Désignation, création, ou renforcement de quelques
462
tions avec d’autres régions du monde.) Le Conseil
européen
de la Recherche devrait grouper essentiellement des représentants qua
463
is… ou que d’autres vous ont devancés. Le Conseil
européen
de la Recherche se justifierait avant tout par sa volonté de mainteni
464
maintenir un certain équilibre, conforme au génie
européen
, entre les diverses branches de la recherche : sciences physiques, ma
465
rsistance à cultiver surtout les valeurs du Musée
européen
. Un second avantage du Conseil serait d’éliminer l’amateurisme qui me
466
e notre monde occidental. Il faut donc établir en
Europe
une politique de la culture et des recherches, dominée par des vues d
467
r une première idée — à repenser dans le contexte
européen
. Mais pour qu’une politique de ce genre porte effet, il faut absolume
468
ol des cerveaux qui fera marcher les autres, et l’
Europe
gagnera la maîtrise de la paix si elle se décide enfin à soutenir pui
469
oduction à un questionnaire au sujet d’un Conseil
européen
de la recherche, suggéré par l’auteur, en décembre 1958.
470
ne » Introduction aux travaux de la Conférence
européenne
de compositeurs et musicologues, organisée à Rome, en avril 1954, par
471
-il, un bel encouragement pour ceux des festivals
européens
qui tentent de donner du « nouveau », c’est-à-dire de rejoindre le si
472
L’
Europe
, l’été…29 L’Europe, l’été, devient un parc immense aux bosquets en
473
L’Europe, l’été…29 L’
Europe
, l’été, devient un parc immense aux bosquets enchantés de musique. Du
474
rgen à Bordeaux et d’Athènes à Stockholm, toute l’
Europe
en été vibre et chante, danse ou déploie les fastes de ses opéras dan
475
ques. Entre ces points extrêmes de nos diversités
européennes
que relient une ou deux heures d’avion, au cœur du continent profondé
476
ctrice dans la grande rumeur musicale de nos étés
européens
? Si je n’en ai nommé qu’une trentaine, c’est parce qu’il s’agissait
477
c’est parce qu’il s’agissait des « grands » de l’
Europe
, des mieux enracinés dans une tradition régionale mais aussi des prem
478
ce au grand ensemble culturel qu’est en réalité l’
Europe
, et l’aient prouvé en s’associant sous le signe de l’union continenta
479
t bardées de frontières sourcilleuses, dans notre
Europe
jadis ouverte à tous vents de l’esprit et tous échanges humains. Lors
480
mondiales, au xxe siècle, ont montré ce que « l’
Europe
des nations » savait faire. Au lendemain de la Seconde Guerre mondial
481
ccorder et faire entendre enfin le vrai « concert
européen
» ? En fait, chacun tentait de vivre pour son compte. Quelques-uns c
482
de coopération aux forces culturelles de toute l’
Europe
à la recherche de l’union. Notre entente fut immédiate, et les plans
483
ontact à Genève. Un mois plus tard, l’Association
européenne
des festivals de musique était fondée et se mettait à l’œuvre. ⁂ La
484
ndée et se mettait à l’œuvre. ⁂ La musique est d’
Europe
, en ce sens qu’elle est liée à l’Europe non seulement historiquement,
485
que est d’Europe, en ce sens qu’elle est liée à l’
Europe
non seulement historiquement, dans sa genèse, mais encore essentielle
486
du complexe physico-spirituel qui a formé l’homme
européen
et qui le définit le mieux, quand on le compare à l’homme d’autres cu
487
té d’essence et d’existence entre la musique et l’
Europe
, il résulte, d’une part, que s’occuper de l’Europe et spécialement de
488
urope, il résulte, d’une part, que s’occuper de l’
Europe
et spécialement de sa culture, suppose que l’on s’occupe de la musiqu
489
plus profonde et spécifique du génie propre de l’
Europe
. La musique n’aidera pas à résoudre les problèmes de l’union politiqu
490
ement, un geste de l’esprit, caractéristique de l’
Europe
. Voilà pourquoi dans les domaines les plus variés de notre existence,
491
portance symbolique : l’Association des festivals
européens
a précédé de plusieurs années l’ouverture du Marché commun. Elle a de
492
a majestueuse pyramide du Mont-Blanc, sommet de l’
Europe
. Dans le salon du rez-de-chaussée, une trentaine de personnes sont as
493
cles qui, durant la saison prochaine, animeront l’
Europe
pour la joie de centaines de milliers d’auditeurs. Nous sommes ici au
494
l’assemblée annuelle des directeurs de festivals
européens
. ⁂ Si l’association n’avait rien fait d’autre que d’offrir aux direct
495
d’offrir aux directeurs des plus grands festivals
européens
l’occasion de se rencontrer, de se connaître, et d’échanger une ou de
496
é artistique tout à fait spécifique de la culture
européenne
. Ni dans l’Antiquité, ni dans les civilisations sacrées de l’Égypte,
497
le rôle des festivals dans la vie culturelle de l’
Europe
», publié en 1957, l’association proposait la définition suivante :
498
d’hui, bien commun et œuvre commune de la culture
européenne
. « L’art est l’état d’esprit d’un jour de fête », disait Flaubert. Et
499
troduction à un volume illustré sur l’Association
européenne
des festivals de musique, à paraître pour son XXe anniversaire.
500
pays montagneux au carrefour des grands axes de l’
Europe
, et dont la culture propre est un dialogue entretenu depuis des siècl
501
— et mon action — au service du mouvement d’union
européenne
, qui absorbe en effet le plus clair de mes jours, pour ne rien dire d
502
-être « suisse », en tout cas « dialogique » de l’
Europe
à construire — Europe ouverte au monde et non pas refermée sur un nat
503
out cas « dialogique » de l’Europe à construire —
Europe
ouverte au monde et non pas refermée sur un nationalisme pour nous pé
504
saliste, conforme non seulement aux intérêts de l’
Europe
et à sa vocation telle que je la conçois, mais aux bases mêmes de ma
505
usqu’au jour où les nationalismes, sécrétés par l’
Europe
, vinrent poser des barrières aux échanges de l’esprit ; et ces nation
506
mettre un terme à l’existence même de la culture
européenne
. Jusque-là, le Dialogue existait, il allait de soi, mais il se produi
507
er civilisatrice jusque dans les pays du Sud de l’
Europe
: le catharisme ; et enfin la proximité géographique du Languedoc et
508
pour la jeunesse de l’Amérique du Nord puis de l’
Europe
, est né de l’interférence non moins invraisemblable, quoique vraie, d
509
claves noirs importés aux États-Unis ; la musique
européenne
; et le piétisme des mineurs du pays de Galles, dont les cantiques de
510
z et de l’art nègre sur la musique et la peinture
européennes
, d’Apollinaire à Picasso, en passant par l’école musicale dite groupe
511
t de Magellan qui fit le premier tour du monde. L’
Europe
a découvert la Terre entière, et personne n’est jamais venu la découv
512
sens, on a le droit de le dire, littéralement, l’
Europe
est fille du Liban ! Or la mise en contact historique des diverses pa
513
ue des diverses parties du monde par l’action des
Européens
se trouve être d’une part irréversible — les peuples de ces continent
514
africaines, asiatiques ou arabes, et même parfois
européennes
— car nous avons aussi des traditions que la technique menace, bien q
515
a dit ceci, qui m’a frappé : « Vous autres gens d’
Europe
, vous nous envoyez des machines-outils. Nous trouvons ces objets curi
516
mais eu devant eux ces révoltes qui ont marqué en
Europe
, il y a cent ou cent-cinquante ans, lors de l’apparition du machinism
517
atives, que les besoins spécifiques de la culture
européenne
. J’en nommerai cinq. 1. L’Europe a besoin du dialogue avec les autres
518
e la culture européenne. J’en nommerai cinq. 1. L’
Europe
a besoin du dialogue avec les autres cultures pour une raison fondame
519
e directrice et d’harmonie dans l’évolution. 2. L’
Europe
d’aujourd’hui cherche à réunir en un seul corps ses quelque vingt pay
520
on entre les principes fondamentaux de la culture
européenne
et les principes fondamentaux d’autres cultures régionales (africaine
521
ù j’ai vécu pendant six ans, que j’ai découvert l’
Europe
comme entité distincte. 3. L’Europe a été le foyer de la civilisation
522
i découvert l’Europe comme entité distincte. 3. L’
Europe
a été le foyer de la civilisation technicienne. La technique n’y est
523
monde entier, mais sans son contexte culturel. L’
Europe
éprouve donc le besoin d’expliquer aux autres — et de s’expliquer d’a
524
traditionnelles. Dans le Dialogue des cultures, l’
Europe
se doit et doit au monde d’apporter son expérience de l’intégration d
525
rxisme est né d’un moment particulier de ce drame
européen
. Le marxisme n’est pas une invention russe, une valeur nouvelle que l
526
lus riche et plus compréhensive, les valeurs de l’
Europe
, qu’on prétend dépassées. Non, le marxisme fut en réalité la création
527
Non, le marxisme fut en réalité la création d’un
Européen
typique, engagé au départ de son œuvre dans des controverses théologi
528
overses proprement inimaginables hors du contexte
européen
— je veux parler de l’auteur du Capital. Karl Marx était un juif rhén
529
x publiées à Moscou par les soins du régime. 4. L’
Europe
étudie depuis longtemps les autres cultures, mais n’est guère étudiée
530
nt au moins cent-mille fois plus nombreux que les
Européens
sachant le chinois.) 5. Au moment d’entreprendre et de développer ce
531
développer ce dialogue qui lui est nécessaire, l’
Europe
se heurte à deux difficultés majeures : La première est la difficulté
532
remière est la difficulté de présenter la culture
européenne
(en tant qu’ensemble plus ou moins cohérent) non seulement aux autres
533
ent aux autres régions, mais aussi et d’abord aux
Européens
. Les « aides techniques » que l’Europe envoie en nombre croissant dan
534
ord aux Européens. Les « aides techniques » que l’
Europe
envoie en nombre croissant dans le monde ne sont pas préparées pour r
535
le monde ne sont pas préparées pour représenter l’
Europe
dans son ensemble : ils n’ont qu’une formation purement nationale, et
536
ont grand-peine à se faire une idée de la culture
européenne
dans son ensemble : ils n’étudient qu’une branche isolée, en vue de l
537
emble. Il n’existe pas de « Relations culturelles
européennes
», mais seulement des Relations culturelles nationales, si pas nation
538
t où trouver le livre qui expliquerait la culture
européenne
aux étudiants venus d’autres régions, on ne sait où trouver le livre
539
région où il va travailler. Voilà pour les motifs
européens
de dialoguer. ⁂ Il faudrait maintenant que chacune des autres régions
540
st plus homogène, mieux harmonisée que celle de l’
Europe
, donc moins « dialogique » par sa nature même. Mais son problème maje
541
nd héritage spirituel, appelle le dialogue avec l’
Europe
, et le partage des expériences déjà faites ou en cours avec d’autres
542
t de son unité : le dialogue non seulement avec l’
Europe
, que les élites noires connaissent bien, mais avec l’Inde, avec le Br
543
une me frappe : les relations culturelles entre l’
Europe
et les autres régions ont déjà fait l’objet d’innombrables études, et
544
a Chine nouvelle et toutes les autres régions non
européennes
, qui posent des problèmes non moins urgents et importants, quoique be
545
t recouvre en fait quatre ensembles distincts : l’
Europe
, l’Amérique du Nord, l’Amérique latine et la Russie. Éléments communs
546
les traditions chrétiennes, l’origine culturelle
européenne
. Mais il est clair que dans leur dialogue avec l’Afrique noire, ou av
547
matérialistes et plus idéalistes-moralistes que l’
Europe
et que l’Amérique latine. Cette dernière ne connaît pas de problèmes
548
ucatif, d’inégalité sociale, et contrairement à l’
Europe
, elle regorge de richesses potentielles en matières premières et en e
549
elles en matières premières et en espace. Enfin l’
Europe
, ancêtre culturel des trois autres, n’a pas encore pu surmonter ses d
550
Orient, que recouvre-t-il ? L’Asie est un concept
européen
, ne l’oublions pas : ce sont les Grecs qui lui ont donné son nom, en
551
és partout sur un modèle emprunté au xixe siècle
européen
. Pratiquement, nous pouvons distinguer une douzaine de régions cultur
552
aise) ; Amérique du Nord (États-Unis et Canada) ;
Europe
; Iran-Pakistan-Afghanistan ; Inde ; Sud-Est de l’Asie (bouddhiste) ;
553
entrer en dialogue avec le concept de la culture
européenne
, car tout dialogue suppose des interlocuteurs bien concrets et vivant
554
L’
Europe
des régions31 Les États-nations en crise Je suis parvenu à l
555
s les nations ne seront jamais prêtes à s’unir !
Europa
: Il fut un temps où la fédération de l’Europe semblait à portée de l
556
! Europa : Il fut un temps où la fédération de l’
Europe
semblait à portée de la main. Les fédéralistes ont dû cependant décha
557
ffective devant conduire à l’union politique de l’
Europe
n’a été prise de la fin de la guerre à nos jours. Le projet de consti
558
que six pays sur les vingt-cinq qui constituent l’
Europe
à mon sens. Les propositions des fédéralistes ? En réalité, les États
559
l’incapacité où se sont trouvés les gouvernements
européens
d’intervenir pour créer des conditions de paix au Vietnam. Cette souv
560
a donc essayé, tout naturellement, d’instituer l’
Europe
à partir des États, de même qu’on a fait la Suisse, en 1848, à partir
561
que dépassé et qui ne peut plus jouer à l’échelle
européenne
. Il a pu convenir à la petite échelle helvétique, mais jusqu’à un cer
562
ormule de l’État, qui bloque la construction de l’
Europe
, est elle-même en crise. Les exemples ne manquent pas. La Belgique, f
563
nnaît le plus fort mouvement de sens contraire en
Europe
. La régionalisation s’inscrit dans les programmes de deux de ses part
564
n mondiale, l’État est trop petit. Aucun des pays
européens
ne peut assumer sa défense à lui seul, ni intervenir à l’échelle de l
565
pensable. La région Si donc on veut unir l’
Europe
, il faut partir d’autre chose que de ses facteurs de division, il fau
566
à influencer de plus en plus la constitution de l’
Europe
? R. — Ces facteurs sont au nombre de deux. Le premier, déjà mentionn
567
s expériences sont en cours dans nombre de pays d’
Europe
. L’accent est porté sur les régions appelées encore périphériques, de
568
Aix-la-Chapelle, et la Regio Basiliensis. De l’
Europe
des régions à l’Europe fédérale Presque tout ce qui coopère, se f
569
Regio Basiliensis. De l’Europe des régions à l’
Europe
fédérale Presque tout ce qui coopère, se fédère ou s’unit, en Eur
570
sque tout ce qui coopère, se fédère ou s’unit, en
Europe
, qu’il s’agisse de savants, de festivals de musique, d’Églises, de fi
571
r on ne pourrait concevoir que la région soit à l’
Europe
ce qu’a été en fait le fédéralisme à la Suisse : un maintien des cant
572
a pendant longtemps encore trois niveaux d’action
européenne
: régions, nations, Europe. Ce sera une longue étape de transition au
573
s niveaux d’action européenne : régions, nations,
Europe
. Ce sera une longue étape de transition au cours de laquelle les État
574
e la fédéralisation et de la régionalisation de l’
Europe
, il sera bien sûr établi des institutions fédérales garantissant cert
575
ble de la culture, de l’économie et de la défense
européennes
. C’est le processus normal de toute fédération. Auparavant, si une E
576
s normal de toute fédération. Auparavant, si une
Europe
fondée sur les réalités vivantes des régions se forme, il sera beauco
577
nts d’échanges, les travaux en commun à travers l’
Europe
, en négligeant les frontières et sans devoir recourir à l’autorisatio
578
de l’État-nation à la région, et de celle-ci à l’
Europe
? Si les régions doivent s’institutionnaliser pour légaliser en quelq
579
nt pas pour préparer la géographie de la nouvelle
Europe
. L’État-nation disparaîtra donc, de lui-même, au terme du processus d
580
rmation des régions, qui seront les éléments de l’
Europe
à venir, mais déjà nous touchons au crépuscule des États-nations. —
581
titution déjà fédérale, qu’on donne en modèle à l’
Europe
, n’a pas à se transformer, ou qu’alors il courra un risque d’éclateme
582
pas fondée. La position de notre pays face à une
Europe
renouvelée dans le sens indiqué jusqu’ici serait même rendue plus ais
583
nts d’échanges avec leurs voisins et avec toute l’
Europe
. La cohésion de la Suisse est maintenue à l’heure actuelle de l’extér
584
n du mythe national. Le facteur temps — Les
Européens
sont pressés de faire l’Europe. Leur impatience est légitime. Une cer
585
temps — Les Européens sont pressés de faire l’
Europe
. Leur impatience est légitime. Une certaine unité s’est déjà créée av
586
déjà créée avec l’aide des États. Alors : quelle
Europe
se fera le plus vite, celle des États ou celle des régions ? R. — Nou
587
is qu’en définitive on ne construira même pas une
Europe
supranationale — difficilement réalisable — mais une Europe non natio
588
ranationale — difficilement réalisable — mais une
Europe
non nationale, mieux encore : métanationale, celle des régions précis
589
Propos recueillis par Bernard Gygi pour la revue
Europa
, n° 5, 1968. Les citations sont extraites d’un article de D. de Rouge
590
La région, unité opérationnelle du fédéralisme
européen
, sera sans doute le thème politique le plus important des prochaines
591
ètes d’un grand nombre d’activités culturelles en
Europe
. En effet, les maladies et dysfonctions de la culture européenne au x
592
effet, les maladies et dysfonctions de la culture
européenne
au xxe siècle ont presque toutes pour origine les impératifs du stat
593
autonomies particulières. L’étude des régions en
Europe
et de leurs formules variées et non superposables — ethniques, social
594
Blanc, Pyrénées basques, Oural). Histoire. — Une
Europe
merveilleusement nouvelle naîtra de l’étude honnête du passé des régi
595
a France de Robert Lafont.) Toute l’histoire de l’
Europe
étant à refaire de fond en comble, après un siècle et demi de falsifi
596
ue des régions dans l’ensemble socioculturel de l’
Europe
tel qu’il s’est composé pendant trois millénaires. Instruction civiq
597
cette double donnée de base : — les grands styles
européens
, puis mondiaux, du roman et du gothique au Bauhaus et à « l’architect
598
s Abeilles d’Aristée puis dans Arte et lettere in
Europa
. (Je ne leur connais, par malheur, point d’égaux pour la musique, la