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plus ou moins réussies dans l’empire communiste d’
Europe
, dans le monde arabe, en Afrique et en Amérique latine, cependant qu’
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e : la France, bientôt imitée par presque toute l’
Europe
— et au xxe siècle, par une centaine de Nations nouvelles. Centralis
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namismes contraires du xxe siècle, l’État-nation
européen
nous apparaît, tel que les accidents de l’Histoire nous l’ont laissé,
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t sa souveraineté absolue : car nul pays de notre
Europe
n’est plus en mesure de jouer un rôle mondial, d’assurer seul sa défe
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Mais en même temps, multiplication des jumelages
européens
entre communes de ces mêmes régions, créations d’organismes de coopér
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isser entraîner par des mouvements de convergence
européenne
et mondiale, même s’ils disent s’inspirer du propre exemple de la féd
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semble-t-il, à clarifier un terme que le problème
européen
et nos situations nationales nous amènent à utiliser quotidiennement.
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ées, je suggérai au comité directeur d’un congrès
européen
qu’une journée fût réservée à des travaux sur le fédéralisme. Le repr
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ainsi qu’un illustre homme d’État belge, et grand
Européen
, écrivait récemment : « Ce n’est pas dans le fédéralisme, ce n’est pa
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alistes ! » Si pareils malentendus sont le fait d’
Européens
professionnels ou de gardiens jaloux des traditions helvètes, que ser
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ire congénital. Or s’il est vrai que l’Union de l’
Europe
est l’entreprise capitale de ce siècle, et s’il est vraisemblable que
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toujours menacé, qui dénote la santé de la pensée
européenne
, sa justesse, sa mesure conquise sur le chaos de la masse indistincte
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sée fédéraliste ainsi posé à la clé de l’histoire
européenne
, il reste à repérer les principaux domaines de la réalité moderne où
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lusions de mon discours de Göttingen aux recteurs
européens
en 1964.3 L’université fut une commune libre au Moyen Âge. Toute vie
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que sont en train de se former sous nos yeux, en
Europe
, plus d’une centaine de régions à métropole destinées à devenir — à p
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II. La Cité européenne5 L’
Europe
, avant d’être une alliance militaire ou une entité économique, doit ê
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doit être une communauté culturelle. L’unité de l’
Europe
ne se fera ni uniquement ni principalement par des institutions europ
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uniquement ni principalement par des institutions
européennes
; leur création suivra le cheminement des esprits. Robert Schuman, Po
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e cheminement des esprits. Robert Schuman, Pour l’
Europe
. Je pense, avec Robert Schuman, qu’il est possible d’unir nos pays
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é d’une culture, de laquelle participent tous les
Européens
, qu’ils soient d’ailleurs « cultivés » ou non, conscients ou non de c
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répressible dynamisme qui a porté la civilisation
européenne
sur tous les continents découverts tour à tour, conquis par nos avent
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r pour la formule même d’une unité spécifiquement
européenne
: Ce qui s’oppose coopère, et de la lutte des contraires procède la p
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s en fournit les moyens. Enfin tout cela dénote l’
Europe
comme patrie de la diversité. L’Européen moyen déclare parfois et pen
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a dénote l’Europe comme patrie de la diversité. L’
Européen
moyen déclare parfois et pense toujours : « Quelle est ma raison d’êt
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de différer, si peu que ce soit, est si cher aux
Européens
qu’il les porte à exagérer d’une manière tout à fait extravagante l’i
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du tapis vert l’essai de définition suivant : L’
Européen
ne serait‑il pas cet homme étrange qui se manifeste comme Européen da
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t‑il pas cet homme étrange qui se manifeste comme
Européen
dans la mesure précise où il doute qu’il le soit, et prétend au contr
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el, soit avec l’homme d’une seule nation de cette
Europe
dont il révèle ainsi qu’il fait partie, par le seul fait qu’il le con
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e ? On ne changera pas cela, ce ne serait plus l’
Europe
. Le goût furieux de différer, par lequel nous nous ressemblons tous,
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notre union, si l’on veut qu’elle mérite le nom d’
Europe
. ⁂ Si l’on me demande maintenant comment on peut traduire en termes
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stérieux : l’obstacle à toute union possible de l’
Europe
(donc à toute union fédérale) n’est autre que l’État‑nation, tel que
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guerre. C’est ce modèle que tous les peuples de l’
Europe
, grands et petits, ont imité l’un après l’autre tout au long du xixe
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que l’on s’efforce depuis vingt-cinq ans d’unir l’
Europe
! Voilà qui explique suffisamment, je crois, pourquoi l’on n’a pas av
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tion de notre union politique. Entre l’union de l’
Europe
et les États-nations sacralisés, entre une nécessité humaine des plus
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ens même de la vie… D’une façon plus précise, en
Europe
, il nous faut décider si notre union aura pour but la Puissance colle
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sent : Si nous attribuons pour finalité à la Cité
européenne
de demain la Puissance, c’est‑à‑dire la puissance industrielle et mil
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ette tour de Babel du xxe siècle ! Une politique
européenne
de ce type, simple transposition de la formule d’État-nation à l’éche
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ntale, serait capable sans nul doute de créer une
Europe
très forte, mais qui serait très peu européenne. Sans compter qu’un S
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r une Europe très forte, mais qui serait très peu
européenne
. Sans compter qu’un Super État-nation ne pourrait être imposé à tous
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ontraire, si nous donnons pour finalité à la Cité
européenne
la liberté, c’est-à-dire les plus grandes possibilités d’épanouisseme
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’hui radicalement incompatible avec les fins de l’
Europe
et de la liberté. Il faut adopter sans délai les méthodes les plus pr
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tio démagogique. Mais je vois aussi que seuls des
Européens
, rares mais exemplaires, ont osé proclamer, d’Aristote à Rousseau et
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nomes valent mieux que la puissance collective. L’
Europe
unie sera seule capable de réaliser leur vision. On me dira peut‑être
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s après coup dans l’ensemble vivant de la culture
européenne
. Et les diversités que nous devons respecter ne sont pas celles de ce
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! Vous savez bien que vous ne pourrez pas unir l’
Europe
en proclamant votre attachement aux causes mêmes de sa division ! Pou
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ion et aux groupements de régions jusqu’au niveau
européen
; là, des Agences fédérales, du type de la Communauté de Bruxelles, s
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ous faut bannir du vocabulaire politique dans une
Europe
fédérée, au seuil de l’ère du monde uni. Voilà donc le modèle fédéral
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uni. Voilà donc le modèle fédéraliste de la Cité
européenne
: la complexité des régions rendra justice à ses fécondes diversités,
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tionnaire ? Il l’est, bien sûr : on ne fera pas l’
Europe
sans casser des œufs, nous le voyons depuis vingt-cinq ans. Mais il l
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finalités politiques. Donner comme but à la Cité
européenne
la Liberté non la Puissance, un mode de vie qualitatif, non pas un «
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u lait, du blé ou même du vin, il est clair que l’
Europe
des marchandages entre économies étatiques ne peut pas entraîner d’ad
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recréation de communautés véritables. Et la Cité
européenne
— Res publica europaea — fondée sur les communes et les régions libre
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i viennent. Car à ce prix seulement nous ferons l’
Europe
, et nous la ferons pour toute l’humanité, nous lui devons cela. Une E
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pour toute l’humanité, nous lui devons cela. Une
Europe
qui ne sera pas nécessairement la plus puissante ou la plus riche, ma