1 1977, L’Avenir est notre affaire. Système de la crise — La religion de la croissance
1 non les plus favorables) qu’ils puissent rêver. L’ Europe aurait à peine progressé de 10 %, le reste du monde occidental plus l
2 rbe suit de près celle des progrès de l’industrie européenne , de la technique et de la croissance démographique. Je note qu’elle e
3 nomie. Déjà l’esprit géométrique de l’absolutisme européen avait transformé le forum en aire de parade, vide et froide, où les g
4 l’aire des Grands Lacs, de Chicago à Buffalo. En Europe , on parlait hier encore d’une conurbation Paris-Bruxelles-Hambourg… T
5 e, se précipite dans ses villes nouvelles comme l’ Europe aux débuts du siècle dernier. En fait, il s’occidentalise avec des re
6 suiveurs excités qui se croient l’avant-garde en Europe , en Afrique, en Asie et en URSS (mais pas en Chine). On sait moins qu
7 Ainsi s’explique que la technologie tourne mal en Europe , où elle a partie liée avec la guerre, et menace le tiers-monde non s
8 0, p. 49. 4. Les taux de fécondité dans les pays européens ne cessent de diminuer depuis la fin des années 1960. La baisse a com
9 t justement ce qui ne va pas se passer. Comment l’ Europe peuplerait-elle une ville allant de Cadix à Kiev et d’Édimbourg à Ist
10 tiers-monde. 26. Voir mes Vingt-huit siècles d’ Europe , chap. V, « Les étymologies », p. 31 et 32. 27. Sur la Sophia aeter
2 1977, L’Avenir est notre affaire. Système de la crise — Le grand litige
11 ristianisme ou des plus vieux stato-nationalismes européens  : le français, l’ibérique et le britannique. Elle exerce un pouvoir d
12 nnocence générale Situation des années 1950 en Europe  : le bruit se répand que le genre humain, désormais, va doubler tous
13 ge, ici, se dédouble. A — Il n’est pas vrai que l’ Europe participe à l’explosion démographique. Il y a de fortes chances qu’av
14 onien. B — Il n’est pas vrai que les besoins de l’ Europe doublent tous les sept ou dix ans. Qui nous dit qu’ils le font ? Dan
15 quel déploiement policier — par nos États-nations européens . (Les USA déclarent déjà forfait : « C’est la débâcle ! » n’hésite pa
16 que votre téléphone. Dans des pays plus nuageux d’ Europe et d’Amérique du Nord, des centaines de « maisons solaires » ont perm
17 recherches nucléaires ; en 1976, c’est 15 % ; en Europe aujourd’hui : un demi-pour cent. J’ai entendu le président d’EDF décl
18 centrales avec l’aide d’un groupement de banques européennes (françaises, anglaises, belges, autrichiennes) ; elle les nourrit ave
3 1977, L’Avenir est notre affaire. Système de la crise — La clé du système ou l’État-nation
19 mondiales provoquées par le jeu des nationalismes européens , guerres qui avaient fabuleusement accru les pouvoirs de l’État-natio
20 ation tel que nous l’avons fait, nous les mauvais Européens , puis répandu sur toute la Terre. Voilà qui n’est plus à prouver, mai
21 il alors le remplacer par un PRB régional, un PEB européen et finalement un PMB mondial, qui colleraient mieux aux réalités nais
22 ant qu’il y aura l’État-nation, il n’y aura pas d’ Europe ni de régions assez organisées et assez autonomes pour être en mesure
23 otre avenir, et par suite pour élaborer un modèle européen de société, nous avons besoin de bilans, et qui balancent : — non des
24 sés qui vont se former sur ce modèle dans toute l’ Europe , comme plus tard les nations étatisées, ne seront en fait que des emp
25 se rapidement dans les pays les plus avancés de l’ Europe . « Il opte pour l’essentiel », nous dit un historien contemporain63,
26 du Saint-Empire, dernier symbole d’une communauté européenne en désuétude. Sur la foncière parenté de l’État-nation et de la guerr
27 ins commencent lorsqu’ils déclarent la guerre à l’ Europe des rois pour remédier aux troubles intérieurs, les jacobins le pours
28 près de soixante-dix ans à se faire accepter de l’ Europe entière. f) Alignement des intelligences par l’instruction publique,
29 années sur ce point.) Dans ma Lettre ouverte aux Européens (1970), je retrouvais et développais ce thème : Regardons maintenan
30 elle dépend essentiellement de l’énergie, qui, en Europe , dépend à 80 % (USA 30 %) du monde arabe. Tous affirmaient cependant
31 ut s’il s’agissait de repousser un projet d’union européenne  — leur volonté d’indépendance politique, leur refus de toute ingérenc
32 oclament, sont trop petits pour agir au-delà de l’ Europe , et de plus, il n’en est pas un qui ait osé faire passer ses convicti
33 visions les plus sérieuses, refus de l’union de l’ Europe au nom d’une souveraineté que l’union pourrait seule garantir et qu’a
34 bilan de nos États-nations de dimension moyenne, européenne , qu’en est-il des deux Super-Grands ? Quand leurs deux chefs d’État o
35 k, 1971. 63. Pierre Chaunu, La Civilisation de l’ Europe classique, Arthaud, Paris, 1966, p. 44 et 47. 64. Karl Marx, Le 18 B
36 rolières, les émirs arabes, les USA, et les États européens . 75. Cité par Gaston Bouthoul, La Guerre, PUF, Paris, 1953, p. 19.
37 ixon, 1971. On a fait aussi bien et même mieux en Europe .
4 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Un « Essai sur l’avenir » en 1948
38 pratiquement la vitesse des transports. (Passer d’ Europe en Amérique ne prenait guère moins de temps en 1946 qu’à l’époque de
5 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Naissance de la prospective
39 de la Terre et ce canton du temps qu’on appelle l’ Europe , de grandes lumières et de grandes ombres séculaires qui dirigent nos
40 une réduction de l’Apocalypse aux dimensions de l’ Europe du xixe siècle, industrielle, embourgeoisée, rationaliste, nationali
41 mondiale, celle qui entraînera la décadence de l’ Europe  ; et deux courants se dessinent aussitôt, pessimiste avec Oswald Spen
6 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — L’avenir sensible au cœur
42 oir pour la croissance démographique dans toute l’ Europe  — le long terme en subira des effets importants, mais changés de sign
43 ute l’histoire de l’auto, qui suspend l’industrie européenne à la fourniture d’un produit détenu par d’autres continents. Observon
44 de la société occidentale , Centre de recherches européennes , Lausanne, 1972, p. 27 et 28. 95. Bernard Cazes, in Survivre au futu
7 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Première histoire de fous : l’auto
45 bile ? Dans l’Est des États-Unis, mais surtout en Europe , les inventeurs paraissaient être en nombre égal ou à peine inférieur
46 e pour la Paix, qu’il entreprendra en 1915 vers l’ Europe . Sur le paquebot qu’il a frété, il emmène un plein chargement de fana
47 journal Le Monde qu’il peut « détruire l’économie européenne  ». Les émirats détenaient en 1973 une vingtaine de milliards de dolla
48 titude « réaliste » de la plupart des gouvernants européens cédant au chantage pétrolier (émirs et sociétés complices) pour assur
49 par la régression du taux des naissances tant en Europe qu’au Japon. Je relevais, dès 1970, que « les prévisions si souvent p
50 ut rien s’il ne trouve pas d’acheteur. » 103. L’ Europe de l’an 2000, onze études publiées chez Fayard, Paris, par la Fondati
51 des publiées chez Fayard, Paris, par la Fondation européenne de la culture, 1972. 104. Extraits d’un article paru dans Foi et Vie
8 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Deuxième histoire de fous : Hitler
52 ion d’un truquage.) La catastrophe du xxe siècle européen atteste seule sa réalité. Le plus grand théologien contemporain, Karl
53 mars 1939, les derniers jours du bon vieux temps européen  ». Le 17 juin 1940, j’écrivais dans un journal suisse : « L’envahisse
54 us évidemment charlatanesque. Diagnostic : dans l’ Europe du xxe siècle, le sens de la communauté est en train de disparaître,
55 t élucider. Replaçons-nous dans la situation de l’ Europe à la veille de sa grande catastrophe. La question qui se posait alors
56 nce des nationalismes contre l’idée de fédération européenne , mais finalement, la montée de l’idée régionaliste et le slogan de la
57 Ézéchiel ch. 40 à 48. 115. Lettre ouverte aux Européens , Albin Michel, Paris, 1970, p. 206.
9 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Passage de la personne à la cité
58 n homme d’État des plus classiques du xxe siècle européen , il ne s’agit, dans la conduite de la cité, que de « contraindre » le
59 l’école primaire, ne remonte guère dans nos pays européens qu’aux années 1875 à 1885. Après trois décennies de guerres coloniale
60 comme les autres, j’entends copiés sur le modèle européen , ce n’est pas une « substance » qu’ils créent, ni une « simulation de
61 e et calviniste française. Elle a formé le modèle européen des libertés civiques et politiques. Du bon usage de l’État Il
62 u’en un recours aux valeurs créatrices de l’homme européen . Situer au centre de l’homme le centre de la société Althusius
63  : La révolution que j’appelle, qui fera seule l’ Europe , et qui ne peut être faite que par l’Europe en train de se faire, con
64 ule l’Europe, et qui ne peut être faite que par l’ Europe en train de se faire, consiste, en remarquable analogie avec la Renai
65 stème politique non seulement de la nation vers l’ Europe , mais encore vers l’humanité dans son ensemble et en même temps vers
66 sans avenir. J’écrivais pour ma part en 1935 : L’ Europe des religions totalitaires nous met au défi de résoudre sur tous les
67 p. 616. 127. Pierre Chaunu, La Civilisation de l’ Europe classique, Paris, Fayard, 1966, p. 57. 128. Cf. H. Lefebvre, L’État
68 la peine d’être vécu. 130. Lettre ouverte aux Européens , p. 203. 131. Voir là-dessus Les Enfants du rêve, par Bruno Bettelh
10 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Les variétés de l’expérience communautaire
69 ies manichéennes et mandéennes, et dans notre ère européenne , ordres celtes, bénédictins, franciscains, jésuites… Quant aux hippie
70 Amis de Dieu disciples de Suso : ils traversent l’ Europe en cortèges de pèlerins chantant des « chansons d’aubes » spirituelle
71 ontrastent avec la longue durée des grands ordres européens , dont certains ont plus de mille ans, tous plusieurs siècles. Faut-il
72 été fondées pendant le xixe siècle aux USA et en Europe , une seule a pu durer près d’un demi-siècle, et leur moyenne de vie p
73 sorte-là d’aventure, je citerai la « Coopérative européenne  » de Longo Maï et la communauté œcuménique de Taizé. Longo Maï
74 implement le seul projet global et cohérent d’une Europe communautaire agricole et artisanale. » Ainsi parle Marie-Thérèse, 29
75 ais reliées par un même esprit de rénovation de l’ Europe à partir des régions. Longo Maï, expression provençale, signifie « Q
76 es artisans et les agriculteurs dont va manquer l’ Europe urbanisée. Ainsi s’élabore la formule d’une communauté ouverte, cepen
77 sa fonction. D’implantation régionale et de visée européenne , la Coopérative de Longo Maï préfigure cette « Europe verte » dont on
78 ne, la Coopérative de Longo Maï préfigure cette «  Europe verte » dont on pouvait redouter que les Neuf de Bruxelles l’aient di
79 ar réflexe, à fermer leurs frontières !), c’est l’ Europe des régions fédérées qui émerge sans bruit dans l’histoire. Il y a pl
80 n dépit de leurs fins différentes, la Coopérative européenne et la communauté œcuménique présentent des caractères curieusement an
81 mpire. Ou comme le seront demain les régions et l’ Europe . Au-delà de l’État-nation et de l’ensemble des valeurs qu’il impliqu
82 ront peut-être fécondés. Nous autres très mauvais Européens de la seconde moitié du xxe siècle, avons été élevés pour établir de
83 4 à 15 millions d’humains, qui déjà déshonorent l’ Europe , l’Inde, l’Extrême-Orient et les deux Amériques. Contre-épreuve : tro
84 ork), ont le plus haut revenu par tête de toute l’ Europe , et la plus large proportion non seulement de téléphones et d’autos,
85 e contrôle de l’État par le peuple, le petit État européen fonctionne mieux que le grand à tous égards sauf un : il ne peut pas
86 u artisans, éducateurs ou méditants, fédéralistes européens ou mondiaux… Cet immense potentiel d’activités ne trouve pas à se réa
87 Là vont se décider de grands objets, l’union de l’ Europe et la survie de la démocratie, ou la désertion du forum, appel au règ
88 ique active. Si dans quelques pays du centre de l’ Europe , de l’Italie du Nord aux villes hanséatiques, en passant par les cant
89 n’affecte pas seulement la natalité dans nos pays européens , mais déjà la population des plus grandes villes. Peut-on accélérer c
90 es sont. Dans la plupart de nos pays occidentaux ( Europe et Amérique du Nord) des groupes d’action civique se sont constitués,
91 ne du nom. Jusqu’à nos jours, en toutes provinces européennes , de Grenade à Riga, d’Édimbourg à Bucarest et d’Athènes à Stockholm,
11 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Que tout appelle les régions
92 ce système, qui se répand sans bruit dans toute l’ Europe , trouve son lieu et sa formule dans la région : il nous permet de déf
93 at central s’avère sans pouvoir, créer l’Autorité européenne . Plus évidente encore est la carence de nos pouvoirs nationaux devant
94 ise du pétrole en 1973-1974 a beaucoup appris aux Européens . Et notamment ceci : que l’État prélève jusqu’à 70 % du prix de l’ess
95 on des armes nucléaires par trois ou quatre États européens , la mise en place, très calme et rigoureuse, assortie de garanties ta
96 ntre trois nations, est en réalité au centre de l’ Europe , mais pour chacune des capitales, elle est faite de cantons périphéri
97 al Willy Ritschard, seul homme d’État, de toute l’ Europe , qui ait osé dire, et répéter à trois reprises l’année dernière, que
98 r votre région, mais pour toutes les régions de l’ Europe , le Morgarten du xxe siècle ! Du côté de la région genevoise, des m
99 ur l’autel du prestige national. La fédération européenne appelle les régions : elles se feront en la faisant De même que la
100 ale. Je crois bien n’avoir plus à démontrer que l’ Europe des États n’est qu’un cercle carré160, une contradiction dans les ter
101 Monde appelle les régions comme antidote du virus européen En tant que puissance colonisatrice, l’Europe a répandu dans le mo
102 uropéen En tant que puissance colonisatrice, l’ Europe a répandu dans le monde entier la formule de l’État-nation (imitée au
103 de maturité industrielle). Il appartient donc à l’ Europe , en cette fin du xxe siècle, de montrer par l’exemple vécu des régio
104 ême qu’ils ont vendu pour le prestige. Mais si l’ Europe des régions fédérées désarme seule, allez-vous me dire, cela va-t-il
105 en Schriftdeutsch. 160. Cf. Lettre ouverte aux Européens , 1970 ; L’Un et le Divers , 1970 ; Le Cheminement des esprits , 19
106 Cheminement des esprits , 1970, Les Chances de l’ Europe , 1962. 161. Réagissant au salutaire avertissement de Kissinger cont
12 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Les variétés de l’expérience régionale
107 sociale qu’il s’agit de reconstituer dans toute l’ Europe  ; et les variétés du tissu préfigurant les organes en formation. S’il
108 ens de citer, et pour vingt autres ou plus dans l’ Europe intégrale, j’entends celle qui comprend les sept pays de l’Est, les p
109 rsité des ethnies ; 2. qu’elle est nécessaire à l’ Europe  ; 3. que l’Europe sera fédérée ou asservie ; 4. mais qu’il n’y aura p
110 ; 2. qu’elle est nécessaire à l’Europe ; 3. que l’ Europe sera fédérée ou asservie ; 4. mais qu’il n’y aura point d’Europe fédé
111 érée ou asservie ; 4. mais qu’il n’y aura point d’ Europe fédérée sans régions — le jugement se met à fonctionner en clignotant
112 petit, comme la Bretagne, ou plus grand, comme l’ Europe , est regardé comme un traître. Pourquoi cela ? C’est tout à fait arbi
113 quise la légitimité des États-nations existant en Europe occidentale… Certains d’entre eux remontent à plusieurs siècles. L’ex
114 t peut-être temps que les nations submergées de l’ Europe renaissent… De sérieux troubles pourraient être provoqués par les lut
115 dance totale… Le processus pourrait s’étendre à l’ Europe tout entière. Le rôle essentiel d’un État-nation — la défense — s’est
116 ons essentielles de l’existence des États-nations européens sont en train de disparaître ; il se peut qu’elles soient historiquem
117 assées ; elles peuvent alors être remplacées… Une Europe constituée d’États-nations éclatés pourrait former une communauté pol
118 tat-nation à l’ethnie révoltée qui en appelle à l’ Europe , comme jadis les communes d’Italie, ou des Alpes, du Rhin ou des Flan
119 aussi celle où l’on produit 85 % de l’horlogerie européenne , et celle de la clientèle principale de l’aéroport de Genève. Elle fu
120 tique mais une immense pauvreté. Si la communauté européenne et le gouvernement italien donnaient une solution à ce problème — dit
121 us d’États-nations, et une monnaie commune pour l’ Europe , les multinationales deviendraient des sociétés de production comme l
13 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — L’autogestion politique
122 les partis communistes mis au pouvoir dans l’Est européen par l’armée russe. Les régions autonomes, autogérées et fédérées sont
123 ormule régionale 1. — « La balkanisation de l’ Europe . » Ce qui fait peur, c’est l’idée fausse que se font de la région la
124 un homme de notre temps essayant de concevoir une Europe des régions proviennent d’un modèle que l’école publique a été seule
125 x qui craignent que les régions « balkanisent » l’ Europe ou la « ramènent au Moyen Âge ». Balkaniser le continent est justemen
126 tinent est justement le fait de nos États-nations européens , qui étaient dix-neuf en 1914 et sont vingt-neuf en 1976. Quant au Mo
127 fuite les partisans de la région. « L’expression Europe des régions non seulement me hérisse, mais me fait dire que ceux qui
128 nt un étrange retour en arrière. Il y a déjà eu l’ Europe des régions. C’était le Moyen Âge et la féodalité170. » Jouons là-des
129 fief ; une erreur sur l’empire qui n’était pas l’ Europe puisque les États royaux naissants de France et d’Angleterre refusaie
130 s » ; enfin, une double erreur, de nouveau, sur l’ Europe  : d’une part elle n’existait au Moyen Âge que sous la forme de christ
131 de christianitas, sans nulle conscience d’être l’ Europe  ; d’autre part, elle n’est pas quelque chose qu’il s’agit de ressusci
132 is, puis reprises par la plupart des fédéralistes européens , et concluant à la nécessité des petites unités de base, à géométrie
133 la survie du genre humain174.   3. — La « taille européenne . » C’est au Technocrate inconnu que l’on doit cette expression. Beauc
134 es régions, nous dit-on, doivent être de « taille européenne  ». Quelle est cette taille ? Qui en décide ? Au nom de quoi ? Que veu
135 et bétonnées pour être « compétitives à l’échelle européenne  ». Mais « compétitives » avec quoi ? — Avec les Länder allemands, me
136 e distinguait, derrière l’argument de la « taille européenne  », le modèle obsédant de l’État-nation napoléonien défini par ses seu
137 e les créations les plus mémorables de la culture européenne sont toutes nées de foyers locaux ? Padoue, moins de trois-mille habi
138 oimbra, Oxford, Göttingen, sont-elles « de taille européenne  » ? Je ne sais. Elles ont fait l’Europe, celle de la culture, la plus
139 aille européenne » ? Je ne sais. Elles ont fait l’ Europe , celle de la culture, la plus vraie. Au plan de la politique générale
140 itique générale, existerait-il une juste « taille européenne  » ? Je la verrais plutôt petite, si cela signifie quelque chose, comm
141 leurs habitants. A-t-on jamais exigé une « taille européenne  » de nos États-nations ? Du Luxembourg ou de la France, lequel des de
142 e de la fédération, par les délégations du peuple européen .   6. — Dépasser ce qui est… vers quoi ? On pourrait se demander s’i
143 e permet, implique et promeut une fédération de l’ Europe , sur la base des communautés de toute nature, complémentaires plus qu
144 sa vision à ses seuls intérêts et tant pis pour l’ Europe et le Monde, et tant pis pour ses propres régions ; en bloquant le pl
145 nalise l’emploi. 179. Cf. ma Lettre ouverte aux Européens , 1970, notamment p. 173-174.
14 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Stratégie
146 15Stratégie Des régions à la fédération européenne Point de régions sans fédération. Mais si les vraies régions sont
147 communes, il faudra qu’une vraie fédération de l’ Europe soit une grappe de régions et non d’États : c’est ce qu’on oublie gén
148 de leur genèse. Sur lequel de ces deux modèles l’ Europe demain peut-elle se fédérer ? (Car il n’est pas question pour elle d’
149 ponse normande et réaliste. Nous devons fédérer l’ Europe lentement, « à la suisse », et très vite, « à l’américaine ». Nous de
150 er lentement — mais sans délai. Voici pourquoi. L’ Europe est à bien des égards l’homologue centuplé du modèle suisse : deux do
151 us qu’à leur propre avenir. Mais en même temps, l’ Europe se voit jetée comme les treize États fondateurs des USA, en situation
152 e temps, il faut aller vite si l’on veut demeurer Européens , et ne pas tomber d’ici peu en dépendance américaine. Mais aller lent
153 lentement, est-ce possible ? Aller vite, est-ce «  européen  » ? Il faut aller comme on le pourra et sans délai, vers les objectif
154 nomie sauront vouloir et constituer la fédération européenne , contre l’affirmation désespérée et de plus en plus brutale des impos
155  », disait Calvin. Et c’est encore plus vrai de l’ Europe de demain. Le sort de l’an 2000 se joue dans nos écoles Les t
156 ill, en mai 1948, il paraissait urgent de faire l’ Europe pour empêcher le retour des folies d’hier : deux guerres mondiales dé
157 -ci en termes d’avenir : savoir si l’an 2000 de l’ Europe ouvrira une apocalypse du genre humain ou sera capable de présenter a
158 es valeurs. Et voilà qui dépend de l’éducation. L’ Europe de l’an 2000 sera gérée soit par les Européens, ceux qui ont aujourd’
159 on. L’Europe de l’an 2000 sera gérée soit par les Européens , ceux qui ont aujourd’hui de dix à vingt ans et qui sont les élèves d
160 u par quelque combinaison des deux derniers. Si l’ Europe est gérée par les Européens, c’est qu’elle aura réussi son union ; ca
161 des deux derniers. Si l’Europe est gérée par les Européens , c’est qu’elle aura réussi son union ; car autrement elle ne pourra r
162 de son extrême diversité, il faut que les jeunes Européens soient élevés dès maintenant dans un climat mental, psychologique et
163 ondition sine qua non Si donc l’on veut que l’ Europe de l’an 2000 soit gérée par les Européens, donc fédérée, il faut que
164 veut que l’Europe de l’an 2000 soit gérée par les Européens , donc fédérée, il faut que l’école cesse d’enseigner que les seules r
165 mais la région et ses réalités tangibles, puis l’ Europe et ses réalités culturelles, enfin l’Humanité, unité biologique et sp
166 nité biologique et spirituelle. Il n’y aura pas d’ Europe unie en l’an 2000 si l’on ne commence pas aujourd’hui et si l’on n’ac
167 s ministres et les députés de son parti — que « l’ Europe va de Gibraltar à l’Oural ». Et sa politique étrangère se fondait en
168 faisait ses classes — définissaient précisément l’ Europe comme allant « de Gibraltar à l’Oural ». Le sort de l’an 2000 se joue
169 l’école que doit venir le remède. Pour faire l’ Europe , former dès aujourd’hui les Européens de demain L’Europe qui a co
170 Pour faire l’Europe, former dès aujourd’hui les Européens de demain L’Europe qui a commencé par les bureaux, ne deviendra v
171 mer dès aujourd’hui les Européens de demain L’ Europe qui a commencé par les bureaux, ne deviendra vivante que par les cito
172 ue commune ni d’organes gouvernementaux ? Point d’ Europe sans citoyens européens. Mais point de citoyens européens sans une Eu
173 es gouvernementaux ? Point d’Europe sans citoyens européens . Mais point de citoyens européens sans une Europe politiquement const
174 e sans citoyens européens. Mais point de citoyens européens sans une Europe politiquement constituée… Le moyen pratique pour sort
175 opéens. Mais point de citoyens européens sans une Europe politiquement constituée… Le moyen pratique pour sortir de ce cercle
176 oue un rôle important dans la formation de chaque Européen  : l’école ? Or, l’école fait des citoyens pour ce qu’on veut, et trop
177 erait-elle pas, dorénavant, des citoyens pour une Europe unie, équilibrée, et pour une nouvelle société, condition de la paix
178 diale ? Commencer l’action en faveur d’un civisme européen par l’école, et avec l’aide des enseignants, non pas en ajoutant à de
179 des programmes déjà trop chargés des heures sur l’ Europe , mais en introduisant dans les leçons d’histoire, de géographie, d’éc
180 ’art et d’instruction civique, un angle de vision européen  : telle a été dès l’origine l’idée directrice de la Campagne d’éducat
181 dée directrice de la Campagne d’éducation civique européenne que je lançais de Genève en 1963 et qui se poursuit depuis 1974 à par
182 stitue la meilleure approche possible du problème européen , l’antidote le plus efficace à l’intoxication nationaliste. On nous d
183 que les esprits ne sont pas mûrs pour l’union des Européens , mais quand le seront-ils jamais, tant que l’école aura pour rôle pri
184 r des citoyens non pour l’État-nation mais pour l’ Europe et le Monde, et donc d’abord pour la région, l’ai-je assez dit. Comme
185 duites sur notre continent furent perdues par des Européens . (Non pas gagnées ! Jamais une guerre civile n’est « gagnée ».) Quell
186 possiblement les dernières chances à la fois de l’ Europe et de la paix du monde, je ne sais rien de plus urgent que de leur fa
187 elle qui refuse tous ces droits), ni l’union de l’ Europe ni la participation civique, par suite aucune révolution réelle, ne s
188 , prison pour les objecteurs politiques, etc.), l’ Europe unie ne sera qu’une malingre chimère. On l’aura suffisamment empoison
189 e alternative du siècle. En 1949, à la Conférence européenne de la culture, à Lausanne, j’entre à 2 heures du matin dans un salon
190 Schmid sans hésiter prononce : « Il faut faire l’ Europe , ou il faut faire la guerre ! » Aujourd’hui, il faut faire une révolu
191 faut faire une révolution si l’on veut « faire l’ Europe  » — et pas la guerre. Il faut défaire et dépasser l’État-nation, faut
192 auteur de guerre, et seul obstacle à l’union de l’ Europe comme à la participation des citoyens à toutes les affaires qui les r
193 se dit aujourd’hui (est-ce leur écho ?) :  a) L’ Europe , connais pas. b) Seul compte le combat de la gauche. c) Et que fait
194 ement mêlés, et co-responsables de tout.) a) « L’ Europe , connais pas ! » Dommage pour vous, mais le remède est simple : un sé
195 ite de ce que les Angolais « massacrent à vue les Européens  », vous l’applaudissez sans remarquer qu’il vient de crever votre ali
196 r votre alibi : eux savent très bien ce qu’est un Européen  ! (N.B. — « Les jeunes pensent… disent… refusent… exigent… » Si l’on
197 en tient aux nombres, les mouvements fédéralistes européens touchent beaucoup plus de jeunes que les sectes gauchistes. Et c’est
198 la qui comptera lors d’élections à l’échelle de l’ Europe . Les sondages montrent, en effet, que 65 % des personnes interrogées
199 de la CEE se déclarent favorables à l’union de l’ Europe , et que les jeunes de 18 à 35 ans constituent 75 % de cette majorité.
200 se rendre « crédibles ». Il est donc clair qu’une Europe fédérée serait, selon le sens courant du terme « politique », radical
201 conservatoires de l’humain. Seul un gouvernement européen , c’est-à-dire un Conseil fédéral formé des chefs des agences fédérale
202 telles décisions. Or, il n’y aura de gouvernement européen que sur la base des régions, et nous voici ramenés au concept clé de
203 finition se trouve exclure deux conduites que les Européens (et tous les autres peuples à leur suite en ce siècle) tiennent depui
204 ur l’utiliser à nos fins, si nous voulons faire l’ Europe des régions plutôt que la guerre des nations. En êtes-vous sûrs ? Les
205 ir que l’on prend sur soi-même La vision d’une Europe des régions instaurée en dix à vingt ans par révolution non violente,
206 les révolutions violentes n’ont jamais abouti en Europe à autre chose qu’une tyrannie accrue — la Terreur jacobine à Napoléon
207 sse pas violence. Tout le problème politique de l’ Europe — social et culturel, économique, écologique, énergétique surtout — s
208 sera celle de l’ascension des régions fédérées en Europe puis dans le Monde, et de la décadence de l’État-nation. Envisageons
209 quelques-uns des plus grands États-nations. 3. L’ Europe des régions se constitue en dépit des États-nations, à travers leurs
210 français déclare d’entrée de jeu : « L’expression Europe des régions non seulement me hérisse mais me fait dire que ceux qui l
211 nt un étrange retour en arrière. Il y a déjà eu l’ Europe des régions. C’était le Moyen Âge et la féodalité ! » « Briser les na
212 autonomistes et « les tenants d’un certain mythe européen , celui de l’Europe des régions, qui est une absurdité ». Et de conclu
213 s tenants d’un certain mythe européen, celui de l’ Europe des régions, qui est une absurdité ». Et de conclure : « Le bien le p
214 ’où satellisation par les deux Grands et fin de l’ Europe indépendante. (On dirait certains jours que nous n’en sommes pas loin
215 ays de Galles demandent à devenir « immédiats à l’ Europe  ». Contrecoups en Yougoslavie, en Ukraine, dans les pays baltes et au
216 ’il m’a compris.   — Qu’attendez-vous de l’avenir européen  ? — Cela se résume en trois vœux : des régions pour l’Europe fédérée,
217 Cela se résume en trois vœux : des régions pour l’ Europe fédérée, une Europe fédérée pour le Monde, le tout au bénéfice de la
218 ois vœux : des régions pour l’Europe fédérée, une Europe fédérée pour le Monde, le tout au bénéfice de la personne.   — Commen
219 nt périodiquement en assemblées générales au plan européen , débattront de leurs problèmes communs, et arrêteront d’un commun acc
220 e constituer dans leur domaine propre des agences européennes s’occupant des transports, de l’énergie, de l’économie, de l’écologie
221 s ne constituent ensemble, sous le nom de Conseil européen , un exécutif collégial au service des régions et selon leurs besoins.
222 leurs besoins. Un beau jour, on s’apercevra que l’ Europe est virtuellement faite198. Le jour où les ordinateurs consultés rép
223 sa capitale nationale — ce jour-là, la Révolution européenne sera virtuellement accomplie. Il n’y aura pas besoin de fortes secous
224 a sans doute alors d’élire un véritable Parlement européen et de se battre pour ses compétences : qu’elles soient très fortes qu
225 and il s’agira de régler des tâches de dimensions européennes — mais là seulement — les régions et leurs fédérations restant autono
226 e fois obtenus de haute lutte ! Si nous voulons l’ Europe — et nous pourrons l’avoir —, c’est à portée de nos mains, dans nos b
227 moins certain que le raisonnable. Si le rêve de l’ Europe des régions ne tourne pas à réalité, le pire est sûr, aisément descri
228 ire les régions signifierait trahir la cause de l’ Europe fédérée, et par là même, forfaire à nos responsabilités mondiales. La
229 les. La crise actuelle dans les relations entre l’ Europe et le tiers-monde a été provoquée au xxe siècle par les séquelles du
230 pposaient naguère colonisateurs et colonisés. Les Européens qui étaient encore il y a cent ans aux quatre cinquièmes agriculteurs
231 macopée occidentales. Nous sommes tous colonisés, Européens et peuples du tiers-monde, par un certain modèle mental qui a permis
232 ule différence importante : le système inventé en Europe , a été essayé d’abord sur des peuples européens, et avec quel succès,
233 é en Europe, a été essayé d’abord sur des peuples européens , et avec quel succès, pendant des siècles. Quant au tiers-monde, à pe
234 iste ne fait aucune différence. Ils se trompent d’ Europe , quand ils veulent l’imiter, surtout pour mieux s’en libérer. Ils cho
235 aussi celle qui les a perdus ! Je leur propose l’ Europe des régions, comme offrant la formule la moins incompatible avec leur
236 mbes calculés en « équivalents TNT ». Condamner l’ Europe et ne rien faire pour sa fédération, c’est priver le tiers-monde des
237 tirer sans catastrophes. Car s’il est vrai que l’ Europe est responsable de la plupart des maux qui accablent le tiers-monde,
238 si de nos industries, il est non moins vrai que l’ Europe seule peut produire les anticorps des toxines qu’elle a répandues, et
239 s régions et de se « faire » du même mouvement, l’ Europe perdrait ses dernières chances de paix, d’autonomie, et de survie de
240 tionaux » avant tout ; donc pas plus régionaux qu’ européens . Leur but est d’accéder au pouvoir existant, d’occuper ses bureaux, d
241 en même temps que le job). On ne s’occupe ni de l’ Europe ni de régions, encore moins de révolution. — Refus du « système », ce
242 révolutionnaire ». On ne s’occupe pas encore de l’ Europe , ni de régions, ni de la création d’un pouvoir neuf, mais très souven
243 onnalistes des années 1930, puis aux fédéralistes européens ou mondialistes de l’après-guerre. Je vois des signes. L’évolution de
244 es politologues comme C. N. Parkinson, pour qui l’ Europe de demain ne sera viable que si elle se recompose sur la base de quel
245 emplacés par une « communauté plus effective », l’ Europe des régions.   — L’avenir serait donc à l’Europe des régions ? — Sans
246 ’Europe des régions.   — L’avenir serait donc à l’ Europe des régions ? — Sans aucun doute, si les vues justes nous conduisaien
247 s d’un siècle pour en imposer le modèle à toute l’ Europe , et soixante ans pour le propager au monde entier. Mais depuis qu’il
248 80. Les colons qui ont fait l’Amérique fuyaient l’ Europe et ses intolérances sociales autant que religieuses. Et la célèbre in
249 evenues elles-mêmes pleinement responsables. » (L’ Europe en formation, n° de novembre 1975.) 184. Qu’on ne m’oppose pas (surt
250 s simple tic de langage mass-médiatisé. 185. « L’ Europe aspire visiblement à être gouvernée par une commission américaine. »
251 talières sont de très loin des plus fréquentes en Europe , et que bien des régions de l’intérieur ont été frontalières en d’aut
252 e française. 189. « L’attitude fédéraliste », L’ Europe en jeu, Neuchâtel, Éditions de la Baconnière, 1948, p. 80-81. 190. N
15 1977, L’Avenir est notre affaire. Conclusion. « Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? »
253 là point de communauté, ni donc de régions, ni d’ Europe , ni de paix, ni de futur à vues humaines. J’ai voulu lire l’avenir in