1 1941, Articles divers (1941-1946). Trois paraboles (1er octobre 1941)
1 marché de l’aube, Le coup de pistolet », Lettres françaises , Buenos Aires, n° 2, 1er octobre 1941, p. 9-12.
2 1942, Articles divers (1941-1946). La leçon de l’armée suisse (4 mars 1942)
2 rter chez eux leurs armes et leurs munitions ! En France , après l’Armistice, on offrit cent-mille francs aux soldats, en échan
3 1943, Articles divers (1941-1946). Rhétorique américaine (juin-juillet 1943)
3 Secrets de style et de composition. La rhétorique française veut qu’un discours, un essai ou un simple article, soient introduits
4 ne de plus immédiate efficacité. Là où l’écrivain français cherche à vous convaincre par la rigueur ou l’élégance de ses déducti
5 amatisation (Dramatizing) de sa matière. Le style français triomphe dans la litote et le raccourci, le style américain dans l’ef
6 onstruction statique, l’autre au rythme. L’esprit français tend à dégager l’essentiel, l’esprit américain à l’engager dans le co
7 e n’en sais rien. Mais je suis sûr que l’écrivain français et l’écrivain américain ont beaucoup à apprendre l’un de l’autre. Ils
4 1943, Articles divers (1941-1946). Mémoire de l’Europe : Fragments d’un Journal des Mauvais Temps (septembre 1943)
8 hanceler, je sais qu’elle peut mourir. J’ai vu la France , comme un homme qui vient de tomber sur la tête, qui se relève, se tâ
9 tre délai de grâce ! VI. — Souvenir de la paix française En Amérique, novembre 1940 Périgny… C’était bien ce nom-là ? Un lo
10 ard, que ce jour-là, j’avais fait mes adieux à la France . VII. — Mémoire de l’Europe 1943 Je ne savais pas que tout étai
11 g. « Mémoire de l’Europe », Revue de la Pensée française , New York, septembre 1943, p. 22-29.
5 1944, Articles divers (1941-1946). Un peuple se révèle dans le malheur (février 1944)
12 emande, les étrangers qui n’avaient pas voyagé en France , ou ceux qui n’avaient vu que les lieux de plaisir de la capitale, co
13 sir de la capitale, connaissaient et jugeaient la France par ses vedettes. À leurs yeux, tout Français devait ressembler aux t
14 nt la France par ses vedettes. À leurs yeux, tout Français devait ressembler aux types d’humanité que représentaient dans le mon
15 efs cuisiniers des palaces internationaux. Le mot Français évoquait aussitôt l’image d’une moustache à la Menjou et d’une bouton
16 le maître d’hôtel. Tout cela c’était le cliché «  France  ». C’était charmant, c’était piquant, indéfinissablement féminin comm
17 ù était dans tout cela le vrai peuple de la vraie France  ? Ce peuple naguère invisible, c’est le malheur le plus affreux de so
18 ntérieur du pays occupé nous parlent du peuple de France  ; les récits et les témoignages qui ont été publiés secrètement par l
19 rviennent sous nos yeux nous parlent du peuple de France  ; et les films composés à Hollywood ou à Londres sur l’organisation d
20 rovince, ne nous montrent encore que le peuple de France , pour la première fois. Le peuple anonyme, le peuple unanime, le peup
21 enfin devenu la vraie vedette, malgré lui, de la France et de sa résistance. J’ai vu à New York la plupart de ces films qui e
22 s ai vus avec des amis, tantôt américains, tantôt français . Les Français critiquaient beaucoup. Le décor était inexact, les situ
23 des amis, tantôt américains, tantôt français. Les Français critiquaient beaucoup. Le décor était inexact, les situations pas tou
24 iquant, ils essuyaient une larme, et rien de plus français que cette pudeur. Quant aux Américains, ils exultaient de confiance,
25 part qu’ils nous présentent enfin le petit peuple français comme le grand héros de la France. Soudain, l’étranger s’aperçoit d’u
26 petit peuple français comme le grand héros de la France . Soudain, l’étranger s’aperçoit d’une vérité aussi vieille que l’Euro
27 ar la faute des élites parisiennes : le peuple de France est grave, ou plus exactement il est sérieux. Il n’est pas avant tout
28 citais, et dans les témoignages directs venus de France sur la lutte contre les nazis, c’est l’absence de grands gestes théât
29 eur avait jamais parlé du vrai peuple de la vraie France . Ils ont continué à le piller et à le fusiller avec une rage panique 
6 1944, Articles divers (1941-1946). L’attitude personnaliste (octobre 1944)
30 k La lecture des journaux clandestins parus en France montre que les idées personnalistes avaient fait leur chemin dans l’é
31 ique de tant d’incohérences au sein desquelles le Français moyen pensait pouvoir vivre impunément, jusqu’à ce que Hitler vînt en
32 nsabilité intellectuelle et civique vers 1930, en France , se trouvaient confrontés avec les dilemmes suivants : droite ou gauc
33 ns de la notion d’homme, les jeunes intellectuels français opposèrent la notion de personne. Quelles que fussent les prémisses r
34 ais la caractéristique du mouvement personnaliste français fut, dès le début, de considérer sa doctrine comme le fondement imméd
35 s qu’il assurait être le seul officier de réserve français qui se fût jamais blessé avec son propre sabre ! Les pionniers du ser
36 ent où cette institution n’existait pas encore en France . L’expérience, dans l’ensemble, réussit brillamment. Je me suis étend
37 énoncé l’organisation hypercentralisée de l’armée française , copiée sur la centralisation politique de la nation. La France avait
38 sur la centralisation politique de la nation. La France avait des frontières rigides et un centre unique, Paris. Entre les de
39 ersonnalistes critiquaient également la presse en France . Vénale, pauvre en informations, ou mensongère, elle ne reflétait plu
40 s. Les nazis avaient délégué leur représentant en France , Abetz, au soin d’observer de très près ce développement inquiétant.
41 ord d’une qualité et d’un défaut bien typiquement français  : le sérieux et l’excès d’idées neuves. Hors d’eux-mêmes s’opposaient
7 1944, Articles divers (1941-1946). Ars prophetica, ou D’un langage qui ne veut pas être clair (hiver 1944)
42 int la dupe de vos phrases. Écrire, et surtout en français , ce n’est pas jouer du violon. Tout d’un coup vous le prenez à double
8 1944, Articles divers (1941-1946). Les règles du jeu dans l’art romanesque (1944-1945)
43 e sujet du grand livre de Jean Paulhan, publié en France sous l’occupation : Les Fleurs de Tarbes. 2. Ce cauchemar est fort b
9 1945, Articles divers (1941-1946). Présentation du tarot (printemps 1945)
44 3. Cette année-là, Jacquemin Gringonneur, peintre français , dessina et enlumina des cartes pour Charles VI, le roi fou, liant ai
45 ts les plus violemment poétiques de l’histoire de France . Ces cartes à fond doré, à bord d’argent, ne portent ni inscriptions
46 r W. A. Chatto, anglais, en 1848, et par Boiteau, français , en 1854. Ce dernier attribue au tarot une origine hindoue ; et ce so
47 par les Piques et les Deniers par les Trèfles. En France nous trouvons difficilement le tarot de Marseille. La Maison Grimaud
48 rt en Allemagne ; ils n’ont pas droit d’entrée en France . Quant à celui d’Etteilla, on le trouve partout. (E. Alta, op. cit.,
10 1946, Articles divers (1941-1946). Dialogues sur la bombe atomique : La pensée planétaire (30 mars 1946)
49 ffets moins directs, mais pourtant notables : les Français eussent mieux mangé, en 1944 et 1945, si les cargos alliés n’avaient
50 e Persans pour se demander : Comment peut-on être Français  ?) Je parlais d’une conscience planétaire. C’est sa nécessité qu’il f
51 s pour la première fois senti, sous le drapé d’un français riche et pur, battre le pouls mesuré de l’Asie, le cœur violent des A
11 1946, Articles divers (1941-1946). Faut-il rentrer ? (4 mai 1946)
52 ac a écrit : Faut-il partir ? (pensant aux jeunes Français , répondant non). Que Bernanos s’est écrié : Mais partez donc ! la Ter
53 s comprendre la réalité européenne en général, et française en particulier. Je pourrais me contenter de répondre : c’est plutôt v
54 mondiale. Après tout, il y a quarante millions de Français , sur deux-mille-millions d’habitants de la Planète, non moins réels,
55 bon sens, et j’ai quelques raisons de prendre la France plus au sérieux, plus au tragique, que les chiffres stupides n’y invi
12 1946, Articles divers (1941-1946). « Selon Denis de Rougemont, le centre de gravité du monde s’est déplacé d’Europe en Amérique » (16 mai 1946)
56 de soi ; chez nous, elles paraissent bizarres. En France , par exemple, il était bien vu de tricher avec le fisc ; on s’en vant
57 tite minorité qui affectionne particulièrement la France et la Suisse. L’Américain moyen, qui connaît notre continent par les
13 1946, Articles divers (1941-1946). La pensée planétaire (30 mai 1946)
58 ffets moins directs, mais pourtant notables : les Français eussent mieux mangé, en 1944 et 1945, si les cargos alliés n’avaient
59 e Persans pour se demander : Comment peut-on être Français  ?) Je parlais d’une conscience planétaire. C’est sa nécessité qu’il f
60 ie. Est-ce un hasard si, parmi tous les écrivains français , ceux que je vois manifester le sentiment le plus direct et le plus c
61 s pour la première fois senti, sous le drapé d’un français riche et pur, battre le pouls mesuré de l’Asie, le cœur violent des A
14 1946, Articles divers (1941-1946). Deux lettres sur le gouvernement mondial (4 juin 1946)
62 in ou par choix. Croyez-vous sérieusement que les Français cesseront de parler français, de créer leur culture, et d’habiter pai
63 sérieusement que les Français cesseront de parler français , de créer leur culture, et d’habiter paisiblement leur terre, si la F
64 ture, et d’habiter paisiblement leur terre, si la France renonce un beau jour, en même temps que toutes les autres nations, à
65 es ? Et ne pensez-vous pas que si le gouvernement français n’a plus rien d’autre à faire qu’administrer le pays, il sera un meil
66 rmées purement décoratives ? Vous me direz que la France , par exemple, est entrée dans la voie de l’étatisme parce qu’elle veu
15 1946, Articles divers (1941-1946). L’Américain croit à la vie, le Français aux raisons de vivre (19 juillet 1946)
67 L’Américain croit à la vie, le Français aux raisons de vivre (19 juillet 1946)z Pendant que vous avez enco
68 ndant que vous avez encore quelques Américains en France , et que l’Amérique encore me tient par tout ce que je viens d’y vivre
69 us invite pour un week-end. Pendant vingt ans, le Français vous dira Monsieur, fera l’impossible pour vous cacher sa richesse s’
70 néral, et ne vous rencontrera qu’au café. Mais en France des amitiés se nouent — terme intraduisible en anglais — des amitiés
71 s, et mieux écrit sur l’amitié que les moralistes français , de Montaigne à Paul Valéry. Tandis qu’en Amérique, il vous arrive so
72 Comment ils s’unissent et se divisentaa En France , il y a les catholiques et les laïques, c’est simple ; mais il y a d’
73 eur domicile ou leur cercle d’amis, tandis que le Français donne l’impression qu’il ne changerait pas plus de parti que de passé
74 e passé. Comment ils inventent Un ingénieur français , débarquant à New York, déclare que son pays vient de construire l’av
75 uire l’avion le plus rapide du monde. L’industrie française a tenu le coup, elle se remonte même si rapidement qu’elle bat déjà l
76 des lignes du monde. Curieuse impatience du génie français  : il invente sans relâche, et cent fois plus que le génie américain ;
77 leur sujet. Comment ils prennent la vie Le Français est profondément sérieux, c’est même à mon avis l’espèce d’homme la p
78 que certains Américains pressentent enfin que la France est le pays du sérieux sobre, de l’intransigeance réaliste, des provi
79 ité et d’élégance, que les maisons bourgeoises en France . Quant aux gratte-ciel, l’ère en est bien passée. Sauf à New York, il
80 e pas, c’est le mensonge, et là précisément où le Français le considère comme allant de soi, j’entends vis-à-vis de l’État. Quan
81 nce. Prenons l’exemple de la mort à la guerre. Le Français , élevé dans l’idée que dulce et decorum est pro patria mori, accepte
82 ons religieuses de l’Occident. C’est pourquoi les Français avancent sous le feu de l’ennemi, tandis que les Américains s’assuren
83 souhaite. z. « L’Américain croit à la vie, le Français aux raisons de vivre », Temps présent, n° 100, 19 juillet 1946, p. 1-
16 1946, Articles divers (1941-1946). En 1940, j’ai vu chanceler une civilisation : ce que l’on entendait sur le paquebot entre Lisbonne et New York (21 septembre 1946)
84 nève aux Pyrénées, pendant deux jours, j’ai vu la France toute pareille à un homme qui vient de tomber sur la tête : il se rel
85 it pas quand il est battu. » J’ai pensé aux chefs français trop cartésiens qui ont admis la défaite sur sa définition, — avant q