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marché de l’aube, Le coup de pistolet », Lettres
françaises
, Buenos Aires, n° 2, 1er octobre 1941, p. 9-12.
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rter chez eux leurs armes et leurs munitions ! En
France
, après l’Armistice, on offrit cent-mille francs aux soldats, en échan
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Secrets de style et de composition. La rhétorique
française
veut qu’un discours, un essai ou un simple article, soient introduits
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ne de plus immédiate efficacité. Là où l’écrivain
français
cherche à vous convaincre par la rigueur ou l’élégance de ses déducti
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amatisation (Dramatizing) de sa matière. Le style
français
triomphe dans la litote et le raccourci, le style américain dans l’ef
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onstruction statique, l’autre au rythme. L’esprit
français
tend à dégager l’essentiel, l’esprit américain à l’engager dans le co
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e n’en sais rien. Mais je suis sûr que l’écrivain
français
et l’écrivain américain ont beaucoup à apprendre l’un de l’autre. Ils
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hanceler, je sais qu’elle peut mourir. J’ai vu la
France
, comme un homme qui vient de tomber sur la tête, qui se relève, se tâ
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tre délai de grâce ! VI. — Souvenir de la paix
française
En Amérique, novembre 1940 Périgny… C’était bien ce nom-là ? Un lo
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ard, que ce jour-là, j’avais fait mes adieux à la
France
. VII. — Mémoire de l’Europe 1943 Je ne savais pas que tout étai
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emande, les étrangers qui n’avaient pas voyagé en
France
, ou ceux qui n’avaient vu que les lieux de plaisir de la capitale, co
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sir de la capitale, connaissaient et jugeaient la
France
par ses vedettes. À leurs yeux, tout Français devait ressembler aux t
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nt la France par ses vedettes. À leurs yeux, tout
Français
devait ressembler aux types d’humanité que représentaient dans le mon
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efs cuisiniers des palaces internationaux. Le mot
Français
évoquait aussitôt l’image d’une moustache à la Menjou et d’une bouton
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le maître d’hôtel. Tout cela c’était le cliché «
France
». C’était charmant, c’était piquant, indéfinissablement féminin comm
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ù était dans tout cela le vrai peuple de la vraie
France
? Ce peuple naguère invisible, c’est le malheur le plus affreux de so
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ntérieur du pays occupé nous parlent du peuple de
France
; les récits et les témoignages qui ont été publiés secrètement par l
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rviennent sous nos yeux nous parlent du peuple de
France
; et les films composés à Hollywood ou à Londres sur l’organisation d
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rovince, ne nous montrent encore que le peuple de
France
, pour la première fois. Le peuple anonyme, le peuple unanime, le peup
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enfin devenu la vraie vedette, malgré lui, de la
France
et de sa résistance. J’ai vu à New York la plupart de ces films qui e
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s ai vus avec des amis, tantôt américains, tantôt
français
. Les Français critiquaient beaucoup. Le décor était inexact, les situ
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des amis, tantôt américains, tantôt français. Les
Français
critiquaient beaucoup. Le décor était inexact, les situations pas tou
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iquant, ils essuyaient une larme, et rien de plus
français
que cette pudeur. Quant aux Américains, ils exultaient de confiance,
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part qu’ils nous présentent enfin le petit peuple
français
comme le grand héros de la France. Soudain, l’étranger s’aperçoit d’u
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petit peuple français comme le grand héros de la
France
. Soudain, l’étranger s’aperçoit d’une vérité aussi vieille que l’Euro
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ar la faute des élites parisiennes : le peuple de
France
est grave, ou plus exactement il est sérieux. Il n’est pas avant tout
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citais, et dans les témoignages directs venus de
France
sur la lutte contre les nazis, c’est l’absence de grands gestes théât
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eur avait jamais parlé du vrai peuple de la vraie
France
. Ils ont continué à le piller et à le fusiller avec une rage panique
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k La lecture des journaux clandestins parus en
France
montre que les idées personnalistes avaient fait leur chemin dans l’é
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ique de tant d’incohérences au sein desquelles le
Français
moyen pensait pouvoir vivre impunément, jusqu’à ce que Hitler vînt en
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nsabilité intellectuelle et civique vers 1930, en
France
, se trouvaient confrontés avec les dilemmes suivants : droite ou gauc
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ns de la notion d’homme, les jeunes intellectuels
français
opposèrent la notion de personne. Quelles que fussent les prémisses r
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ais la caractéristique du mouvement personnaliste
français
fut, dès le début, de considérer sa doctrine comme le fondement imméd
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s qu’il assurait être le seul officier de réserve
français
qui se fût jamais blessé avec son propre sabre ! Les pionniers du ser
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ent où cette institution n’existait pas encore en
France
. L’expérience, dans l’ensemble, réussit brillamment. Je me suis étend
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énoncé l’organisation hypercentralisée de l’armée
française
, copiée sur la centralisation politique de la nation. La France avait
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sur la centralisation politique de la nation. La
France
avait des frontières rigides et un centre unique, Paris. Entre les de
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ersonnalistes critiquaient également la presse en
France
. Vénale, pauvre en informations, ou mensongère, elle ne reflétait plu
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s. Les nazis avaient délégué leur représentant en
France
, Abetz, au soin d’observer de très près ce développement inquiétant.
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ord d’une qualité et d’un défaut bien typiquement
français
: le sérieux et l’excès d’idées neuves. Hors d’eux-mêmes s’opposaient
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int la dupe de vos phrases. Écrire, et surtout en
français
, ce n’est pas jouer du violon. Tout d’un coup vous le prenez à double
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e sujet du grand livre de Jean Paulhan, publié en
France
sous l’occupation : Les Fleurs de Tarbes. 2. Ce cauchemar est fort b
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3. Cette année-là, Jacquemin Gringonneur, peintre
français
, dessina et enlumina des cartes pour Charles VI, le roi fou, liant ai
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ts les plus violemment poétiques de l’histoire de
France
. Ces cartes à fond doré, à bord d’argent, ne portent ni inscriptions
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r W. A. Chatto, anglais, en 1848, et par Boiteau,
français
, en 1854. Ce dernier attribue au tarot une origine hindoue ; et ce so
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par les Piques et les Deniers par les Trèfles. En
France
nous trouvons difficilement le tarot de Marseille. La Maison Grimaud
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rt en Allemagne ; ils n’ont pas droit d’entrée en
France
. Quant à celui d’Etteilla, on le trouve partout. (E. Alta, op. cit.,
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ffets moins directs, mais pourtant notables : les
Français
eussent mieux mangé, en 1944 et 1945, si les cargos alliés n’avaient
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e Persans pour se demander : Comment peut-on être
Français
?) Je parlais d’une conscience planétaire. C’est sa nécessité qu’il f
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s pour la première fois senti, sous le drapé d’un
français
riche et pur, battre le pouls mesuré de l’Asie, le cœur violent des A
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ac a écrit : Faut-il partir ? (pensant aux jeunes
Français
, répondant non). Que Bernanos s’est écrié : Mais partez donc ! la Ter
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s comprendre la réalité européenne en général, et
française
en particulier. Je pourrais me contenter de répondre : c’est plutôt v
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mondiale. Après tout, il y a quarante millions de
Français
, sur deux-mille-millions d’habitants de la Planète, non moins réels,
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bon sens, et j’ai quelques raisons de prendre la
France
plus au sérieux, plus au tragique, que les chiffres stupides n’y invi
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de soi ; chez nous, elles paraissent bizarres. En
France
, par exemple, il était bien vu de tricher avec le fisc ; on s’en vant
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tite minorité qui affectionne particulièrement la
France
et la Suisse. L’Américain moyen, qui connaît notre continent par les
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ffets moins directs, mais pourtant notables : les
Français
eussent mieux mangé, en 1944 et 1945, si les cargos alliés n’avaient
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e Persans pour se demander : Comment peut-on être
Français
?) Je parlais d’une conscience planétaire. C’est sa nécessité qu’il f
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ie. Est-ce un hasard si, parmi tous les écrivains
français
, ceux que je vois manifester le sentiment le plus direct et le plus c
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s pour la première fois senti, sous le drapé d’un
français
riche et pur, battre le pouls mesuré de l’Asie, le cœur violent des A
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in ou par choix. Croyez-vous sérieusement que les
Français
cesseront de parler français, de créer leur culture, et d’habiter pai
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sérieusement que les Français cesseront de parler
français
, de créer leur culture, et d’habiter paisiblement leur terre, si la F
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ture, et d’habiter paisiblement leur terre, si la
France
renonce un beau jour, en même temps que toutes les autres nations, à
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es ? Et ne pensez-vous pas que si le gouvernement
français
n’a plus rien d’autre à faire qu’administrer le pays, il sera un meil
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rmées purement décoratives ? Vous me direz que la
France
, par exemple, est entrée dans la voie de l’étatisme parce qu’elle veu
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L’Américain croit à la vie, le
Français
aux raisons de vivre (19 juillet 1946)z Pendant que vous avez enco
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ndant que vous avez encore quelques Américains en
France
, et que l’Amérique encore me tient par tout ce que je viens d’y vivre
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us invite pour un week-end. Pendant vingt ans, le
Français
vous dira Monsieur, fera l’impossible pour vous cacher sa richesse s’
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néral, et ne vous rencontrera qu’au café. Mais en
France
des amitiés se nouent — terme intraduisible en anglais — des amitiés
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s, et mieux écrit sur l’amitié que les moralistes
français
, de Montaigne à Paul Valéry. Tandis qu’en Amérique, il vous arrive so
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Comment ils s’unissent et se divisentaa En
France
, il y a les catholiques et les laïques, c’est simple ; mais il y a d’
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eur domicile ou leur cercle d’amis, tandis que le
Français
donne l’impression qu’il ne changerait pas plus de parti que de passé
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e passé. Comment ils inventent Un ingénieur
français
, débarquant à New York, déclare que son pays vient de construire l’av
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uire l’avion le plus rapide du monde. L’industrie
française
a tenu le coup, elle se remonte même si rapidement qu’elle bat déjà l
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des lignes du monde. Curieuse impatience du génie
français
: il invente sans relâche, et cent fois plus que le génie américain ;
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leur sujet. Comment ils prennent la vie Le
Français
est profondément sérieux, c’est même à mon avis l’espèce d’homme la p
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que certains Américains pressentent enfin que la
France
est le pays du sérieux sobre, de l’intransigeance réaliste, des provi
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ité et d’élégance, que les maisons bourgeoises en
France
. Quant aux gratte-ciel, l’ère en est bien passée. Sauf à New York, il
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e pas, c’est le mensonge, et là précisément où le
Français
le considère comme allant de soi, j’entends vis-à-vis de l’État. Quan
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nce. Prenons l’exemple de la mort à la guerre. Le
Français
, élevé dans l’idée que dulce et decorum est pro patria mori, accepte
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ons religieuses de l’Occident. C’est pourquoi les
Français
avancent sous le feu de l’ennemi, tandis que les Américains s’assuren
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souhaite. z. « L’Américain croit à la vie, le
Français
aux raisons de vivre », Temps présent, n° 100, 19 juillet 1946, p. 1-
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nève aux Pyrénées, pendant deux jours, j’ai vu la
France
toute pareille à un homme qui vient de tomber sur la tête : il se rel
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it pas quand il est battu. » J’ai pensé aux chefs
français
trop cartésiens qui ont admis la défaite sur sa définition, — avant q