1 1978, Cadmos, articles (1978–1986). Contribution à une recherche éventuelle sur les sources de la notion d’engagement de l’écrivain (printemps 1978)
1 emières lignes de force d’une nouvelle révolution française . Leur anticapitalisme n’est pas celui de la Troisième Internationale.
2 c’est une tâche révolutionnaire qui s’impose à la France actuelle : non pas seulement pour le salut de l’Occident, ou comme di
3 enser. On serait parfois tenté de souhaiter qu’en France l’activité de l’esprit redevienne passible de prison : cela rendrait
4 t été vertement dénoncé par des « intellectuels » français . Mais si le monde ne s’en porte pas mieux, l’intelligence n’y gagne g
2 1978, Cadmos, articles (1978–1986). L’Intellectuel contre l’Europe (été 1978)
5 tique, qui comprend à la fois, outre les domaines français , allemand et anglo-saxon, celui de l’Europe de l’Est, et qui a nourri
6 u personnage. Ses insultes contre la Patrie et la France ne sont certes pas plus antieuropéennes que ne le seront quelques ann
7 uelques années plus tard les poèmes de « La Diane française  », renouvelés de Déroulède, ou les poèmes à la gloire de Staline « to
8 modèles, plutôt que « du pouvoir centralisé de la France absolutiste », de « l’expérience anarchiste des Hurons », voire de l’
9 e Engels qualifie la conquête de l’Algérie par la France de « fait important et heureux pour le progrès de la civilisation ».
10 contre l’Europe, Paris, Presses universitaires de France , 1976. 6. « Nous portons partout la guerre, la discorde, nos lingots
3 1978, Cadmos, articles (1978–1986). Conditions d’un renouveau (automne 1978)
11 cées dans les années 1960 par les structuralistes français , notamment Lévi-Strauss, Foucault et Lacan. Quoique ces théories puis
12 ercices de mandarins en Sorbonne et au Collège de France , nous avons vu dans le succès qu’elles eurent un temps, le symptôme c
13 spécifiquement européenne, voire plus précisément française du xviiie siècle. C’est ce comportement, en tant qu’indicateur de te
4 1978, Cadmos, articles (1978–1986). La chronique européenne de Denis de Rougemont (hiver 1978)
14 rs colonnes parus dans les principaux journaux de France , de Suisse, de Belgique, d’Italie, d’Allemagne et de Grande-Bretagne,
15 ssé d’être « le mot le plus ennuyeux de la langue française  » comme l’écrivait l’autre jour Jean Daniel ? Oui, tout change, a cha
16 as mentionnée par la presse. Un fait demeure : en France du moins — car on dirait que l’Allemagne reste indifférente, et l’on
17 orme d’union de l’Europe qui ne soit pas l’Europe française . Pour Michel Debré, les choses sont simples, insupportablement simple
18 tôt trahit sa vraie nature de « complot contre la France  ». M. Debré est fermement persuadé que les fédéralistes européens ne
19 alistes européens ne pensent qu’à ça : dépecer la France . « Les soi-disant régionalistes, déclame-t-il, ne sont en fait que de
20 sic) à tous les peuples qu’écrase le colonialisme français  : basques, provençaux, bretons, lorrains, alsaciens, corses ». (Je n’
21 édéralistes, laquelle ne vise qu’à « démembrer la France  » pour « faire l’Europe à la germanique ou à l’anglo-saxonne, en défa
22 germanique ou à l’anglo-saxonne, en défaisant la France … En effet, si la France n’existait plus, comme tout serait simple ! »
23 -saxonne, en défaisant la France… En effet, si la France n’existait plus, comme tout serait simple ! » On notera que M. Debré
24 slogan pendant la dernière campagne électorale en France  : des dizaines de milliers d’affiches bleu foncé assuraient que « L’A
25 t la religion de Michel Debré ? C’est celle de la France déifiée, de la Puissance divine, donc sans limites, et de la mission
26 t pour souligner aussitôt que seul l’avenir de la France de l’an 2000 importe véritablement : car celui du Monde en dépend18.
27 à l’unité et à l’indivisibilité de la République française , idéalement fermée et sans dépendance de quiconque. Si elle s’ouvre,
28 ation comme attentat délibéré à l’intégrité de la France . Ils n’admettent guère qu’une confédération avec veto et possibilité
29 autant dire, sans fédéralisme. V. « Défaire la France  » ? En ce point, l’on se demande pourquoi la France seule deviendr
30 e » ? En ce point, l’on se demande pourquoi la France seule deviendrait la victime d’une Europe fédérée, si l’on en croit M
31 ichel Debré. La réponse est gênante. Pour lui. La France des jacobins et de Napoléon est en effet le seul pays d’Europe qui ai
32 éclaré de leurs identités. Les héritiers de cette France jacobine ne conçoivent pas que l’Europe fédérée (ils ne savent pas ce
33 e que signifie ce terme) puisse faire à la nation française , dans son ensemble synthétique actuel, autre chose que ce qu’elle fit
34 ans leur sein les diversités régio-nationales… La France ayant « défait » (en tant qu’États indépendants) la Bretagne, l’Occit
35 1532 entre le Duché de Bretagne et la Couronne de France n’a nullement « défait » la Bretagne, — du moins tant que la France a
36 nt « défait » la Bretagne, — du moins tant que la France a respecté ses engagements sacrés. Or c’est à ce traité d’union que c
37 hison (portée aux nues par les manuels d’histoire français du xixe siècle) n’a pas la moindre chance de se reproduire à l’échel
5 1979, Cadmos, articles (1978–1986). La chronique européenne de Denis de Rougemont (printemps 1979)
38 s de Rougemont (printemps 1979)k Oui, c’est la France , parmi les Neuf, qui nous donne à la fois par certains de ses politic
39 rande-Bretagne mise à part, les partenaires de la France dans l’Europe des Neuf sont de jeunes nations. L’on comprend que cell
40 66 33 70 42 59 36 57 % On voit qu’en fait la France , très ancienne nation, n’a pas peur ; que la Grande-Bretagne, très an
41 scription proprement déchirante de l’avenir de la France dans une Europe unie : Nous risquons de voir sous nos yeux s’accompl
42 plir l’irrémédiable, c’est-à-dire la fusion de la France dans une masse informe, modelée au gré des circonstances par les fauc
43 blèmes linguistiques posés par notre union22. Le français a rapidement pris une position dominante dans les Six et il l’a conse
44 », deviendra alors inévitable. Que l’anglais, le français et l’allemand s’imposeront alors, qui pourrait le nier ? Il serait sa
45  complot de l’Étranger » destiné à « défaire » la France . Mais s’agissait-il bien de la doctrine du Général ? Celle-ci est exp
46 aurait-il pas choisi de se faire renvoyer par les Français à la rédaction de ses mémoires sur la France, cette « Princesse de lé
47 es Français à la rédaction de ses mémoires sur la France , cette « Princesse de légendes », cette Iseut que, tel Tristan, il n’
48 Europe des nations et d’une « certaine idée de la France  » devenait aux yeux de l’Histoire le précurseur de l’ère nouvelle, ce
49 re, cette fois-ci à la RTF, devant tout le peuple français  : Votre réponse va engager le destin de la France, parce que, si je
50 nçais : Votre réponse va engager le destin de la France , parce que, si je suis désavoué… sur ce sujet capital… je cesserai au
51 sur la participation essentielle à l’avenir de la France . » (p. 53) Nos lecteurs savent assez à quel point, pour les fédérali
52 ait le dernier service que je pouvais rendre à la France . (p. 54) Dans mes mémoires, j’expliquerai pourquoi il fallait faire c
53 — « Je ne le regrette pas pour moi, mais pour la France qui ne connaîtra pas, avant longtemps, de vraies régions et qui va se
54 du fait qu’en 1969, la plupart des régionalistes français s’opposèrent au projet gaullien, jugé par eux insuffisant. Mais ce qu
55 tés culturelles, coutumières et linguistiques. En France , le général de Gaulle a été le premier à déclarer que la formule de d
56 ficie de l’appui de tous les élus départementaux ( français ) et provinciaux (italiens). La région triestine présente la caractéri
6 1979, Cadmos, articles (1978–1986). Écologie, régions, Europe fédérée : même avenir (printemps 1979)
57 hets par jour. Ces déchets viennent de Suisse, de France , de RFA, de Hollande, chaque pays pollue souverainement, et s’assure
58 -Ems et Gueldre), à la Regio Basiliensis (Suisse, France , RFA), et sur l’arc alpin, aux régions Alpes-Adriatique (Italie, Autr
7 1979, Cadmos, articles (1978–1986). L’Europe comme invention de la culture (automne 1979)
59 llemands de Spengler, Thomas Mann et Keyserling ; français de Sorel, Valéry, Gide, Jules Romains et Romain Rolland ; anglais d’H
60 930 », celle des jeunes mouvements personnalistes français , anglais, belges, hollandais, allemands et suisses, est animée par de
61 ment. Les deux revues principales du mouvement en France , Esprit et L’Ordre nouveau , consacrent chacune plusieurs numéros
62 vu depuis treize ans : non seulement Allemands et Français , Italiens et Anglais dialoguent, mais aussi démocrates et communistes
63 n Grande-Bretagne « les beaux-arts », ni comme en France , la lecture des romans à la mode, ni comme en Allemagne la philosophi
64 résente effectivement la liste des seize délégués français à la conférence : Raoul Dautry, ancien ministre, haut-commissaire à l
65 caliste, secrétaire général du Mouvement européen français , Jean Bayet, professeur à la Sorbonne, membre de l’Institut, Marc Boe
66 dent de la Fédération des églises protestantes de France , Paul Bret, directeur de l’Agence France-Presse, André George, assist
67 es de Paris, président de la Commission nationale française pour l’éducation, la science et la culture, Wladimir Porché, directeu
68 ir Porché, directeur général de la Radiodiffusion française , Maurice Rolland, avocat général, Gérard Rosenthal, avocat, homme de
69 es », Jacques Enock, secrétaire de l’organisation française du Mouvement européen. Résumons : le culturel englobe ici scientifiqu
70 rsités culturelles : Peut-on défendre la culture française en tant que telle ? À cela, je réponds simplement : non… Avons-nous d
71 d’hui il ne peut plus être question d’une culture française , pas plus que d’une culture hollandaise ou suisse ou allemande. Si no
72 isse ou allemande. Si nous voulons que la culture française reste, il faut qu’elle soit intégrée aux cadres d’une grande culture
73 culture européenne que nous sauverons la culture française  ; mais cette unité de culture n’aura aucun sens et ne sera faite que
74 ion (Londres) de T. S. Eliot ; La Nouvelle Revue française (Paris) de J. Rivière et Gide puis Jean Paulhan ; Die Neue Rundschau
75 Revue de Genève de Robert de Traz, qui publie en français Freud, Joyce, Croce, Rilke, Unamuno, Pirandello, D. H. Lawrence, Remi
76 gers de l’européisme, on ne trouve aujourd’hui en France que deux ou trois mensuels de modeste présentation, organes des fédér
77 de modeste présentation, organes des fédéralistes français , européens, ou mondiaux. Rien n’est moins à la mode que l’Europe, sin
78 on union fédérale, dans les milieux intellectuels français en cette fin des années 1970. 32. L’Europe n’était guère représent
79 « Par-dessus les frontières », « L’Europe sans la France  », « Notre Europe ». À quoi s’ajoutent chroniques et articles dans la
80 1945. Textes des manifestes européens de Combat ( France ), des résistances européennes de 9 pays, du Movimiento federalista eu
8 1979, Cadmos, articles (1978–1986). L’Université par l’Europe et vice versa (hiver 1979)
81 sard, que pas un seul durant ce demi-siècle n’est français . L’université, c’est l’Europe. Les maîtres groupent autour d’eux des
82 ême d’Université au sens classique disparaîtra en France durant la plus grande partie du xixe siècle et sera remplacé par cel
83 44. Op. cit., p. 72-73. Plusieurs « recteurs » français m’ont fait remarquer qu’ils avaient dans l’État et donc sur la tribun
9 1980, Cadmos, articles (1978–1986). Madame de Staël et « l’esprit européen » (été 1980)
84 mpéraments et de nos styles de création, anglais, français , italien et allemand, conduisent Mme de Staël par un mouvement qu’on
10 1980, Cadmos, articles (1978–1986). Utopie, technique, État-nation (printemps 1980)
85 e Sieyès proposant de diviser le territoire de la France en carrés de dix-huit lieues de côté, à partir d’un carré de base cen
86 it vers la fin du siècle passé le grand géographe français Vidal de la Blache. Il définissait là le contraire de l’utopie. Il n’
11 1981, Cadmos, articles (1978–1986). L’apport culturel de l’Europe de l’Est (printemps 1981)
87 naissance d’un inventeur, un astucieux industriel français qui exploite des mines de charbon en Autriche voisine, et ce Marini l
88 s ouvrage écrit en latin, mais qui porte ce titre français  : Traité d’alliance et confédération entre le Roy Louis XI, Georges r
89 ation que lui adresse Richelieu à venir fonder en France un Collège pansophique (« Pansophie » est un terme parfois utilisé au
90 teur en latin, a été traduite depuis un siècle en français , en anglais, en espagnol, en italien deux fois et en allemand cinq fo
91 demeure paysanne, devenu professeur au Collège de France et mort en Grèce, Mickiewicz a lutté toute sa vie pour la libération
92 Livre des Pèlerins, qui s’adresse en partie à la France . Je cite : Lorsque la Liberté siégera dans la capitale du monde, el
12 1981, Cadmos, articles (1978–1986). Un falsificateur vu de près (été 1981)
93 méthode que préconise B.-H. Lévy dans L’Idéologie française . Il s’est si bien gardé de l’appliquer qu’il m’oblige à le faire aux
94 e Job58. Douze citations Dans son Idéologie française M. Bernard-Henri Lévy me prend à partie nommément à une douzaine de r
95 trer ce qu’il appelle la naissance du fascisme en France dans « une génération de faillis, de maudits, de réprouvés […], celle
96 antidémocratiques d’autres pionniers du fascisme français tels que Thorez, Drieu, Romain Rolland, Aron et Dandieu, Mounier, Jea
97 ux pages de réponse à une enquête sur la jeunesse française et la guerre. Voici le passage incriminé — et disloqué, comme on va l
98 settes, de gros ventres et de chapeaux melons. La France n’est plus contemporaine des nations qui l’entourent et qui la menace
99 s un peu plus loin que le problème de la jeunesse française se posait en termes historiques bien définis : c’était celui de « la
100 rtant du national-socialisme, ouvrage supprimé en France pendant la guerre non seulement par l’occupant nazi (liste Otto), mai
101 e Otto), mais aussi par le Syndicat des libraires français aux ordres de Vichy. Sans parler des articles, essais, pamphlets, chr
102 1948. Je suis bien sûr qu’aucun auteur de langue française n’a publié autant de pages sur et contre Hitler. Vraiment, Lévy chois
103 nalogies avec le jacobinisme, premier modèle bien français du fascisme, ou comme il dit : « d’un fascisme aux couleurs de la Fra
104 comme il dit : « d’un fascisme aux couleurs de la France  ». Mais celui-là précisément, il l’a raté62. L’idéologie personnal
105 place « le monde entier » par « la douce terre de France  », qui modifie radicalement la coloration du texte. (Bien entendu E.
106 Mounier parmi les « idéologues » du fascisme à la française a, semble-t-il, particulièrement choqué… Et pourtant, les arguments d
107 onqués, mais trop limités que propose L’Idéologie française . La « tentation » devient ici « fascination ». Elle ne menace plus l
108 « monde entier » (déjà devenu « la douce terre de France  » chez Lévy), mais Mounier lui-même, lequel n’est plus antinazi, mais
109 communiste, une révolution de la liberté dont la France serait responsable pour le monde entier. Voici ces textes qui complét
110 les trouvera dans la « Lettre ouverte d’un jeune français à l’Allemagne »64 publiée dans le n° 5 d’ Esprit . « Mon témoignage s
111 émoignage sera, si tu veux bien, celui d’un jeune français qui a éprouvé sur place la force actuellement inévitable des national
112 ble des nationalismes ». À cette « nécessité » la France doit opposer sa mission spécifique, qui est d’offrir au monde un modè
113 uer à mettre de l’ordre chez soi, — parce qu’à la France revient l’initiative. » Si la France se décide à être elle-même, alor
114 arce qu’à la France revient l’initiative. » Si la France se décide à être elle-même, alors tout peut changer, « le dynamisme,
115 dente de l’Allemagne ne troubleront plus tant les Français le jour où ils auront eux aussi conscience de leur volonté de vivre »
116 y dirait dans la complicité) : « Quant aux jeunes français et allemands, s’ils dépouillent les idées reçues, s’ils consentent à
117 t que Raymond Aron ait jamais été « fasciste à la française  ». Je m’étonne seulement des motifs du silence observé par Lévy sur d
118 ron, la « Lettre ouverte d’un jeune Allemand à la France  ». Elle est signée Harro Schulze-Boysen, qui était alors l’animateur
119 ner et de combattre la tentative d’union entre la France et l’Allemagne d’aujourd’hui… Le problème de l’union franco-allemande
120 défilés farouches — tout cela signifie guerre en français  ». 61. J.-F. Revel semble croire, en effet, que la doctrine de la pe
13 1984, Cadmos, articles (1978–1986). Chronique européenne : La préparation des élections européennes (printemps 1984)
121  : un débat national d’abord 1. Le cas de la France Prenons ce pays de la clarté pour illustrer de manière exemplaire
122 pour l’Europe était d’abord une bataille pour la France  », car « avant de faire l’Europe il faut refaire la France » (Claude
123 car « avant de faire l’Europe il faut refaire la France  » (Claude Labbé pour le RPR), tandis que Le Monde précisait le 15 mai
124 e la campagne électorale opposait à la télévision française Simone Veil pour la droite et Lionel Jospin pour la gauche. Il en est
125 frontations et rencontres sur d’autres thèmes. En France , en Allemagne, en Angleterre et en Italie, qui sont les quatre pays l
126 ent à l’idéal européen.) En Italie, tout comme en France (comme l’expose la Neue Zürcher Zeitung du 17 mai), l’enjeu réel du 1
127 égionalistes, ou écologistes, ou fédéralistes, en France surtout, pourront réunir à temps les fonds nécessaires pour présenter
128 striels, rarement « de gauche »…). Pour les verts français , qui regroupent la Confédération et le Parti écologiste, quatre prior
129 Parti écologiste (belge francophone), les Verts ( France ), l’Ecology Party (Grande-Bretagne), la Green Alliance (Irlande), De
130 e garantie remboursable de 4,6 millions de francs français est exigé pour chaque liste.) Signalons parmi ces groupes l’Action fé
131 intérêts nationaux ». Elle se déclare « pour une France fédérale dans une Europe fédérée ». Elle affirme donc, elle aussi, qu
132 interviewée pour Antenne 2 par deux journalistes français , le 6 avril 1984, a confirmé et justifié sa déclaration récente : « L
133 e une superpuissance, sauf la volonté. » L’un des Français lui dit : — C’est dur ! Elle, souriant : — Non, c’est vrai. Le prési
14 1984, Cadmos, articles (1978–1986). L’État-nation contre l’Europe : Notes pour une histoire des concepts (printemps 1984)
134 d’un titre particulier : « l’honorable nation de France  », « la fidèle nation de Picardie », « la vénérable nation de Normand
135 des, nouvellement « réunies » (comme on dit) à la France . Mais il ne s’agit plus que d’ornements. En effet, dès la seconde moi
136 toscan et padouan, napolitain, sicilien, etc. En France , en Italie, en Allemagne, à un degré moindre dans les pays ibériques,
137 pire, que par les premiers royaumes nationaux, le français , l’anglais, plus tard le castillan, entre la fin du xiie et les débu
138 Tour a fait la caractéristique essentielle de la France moderne » (P. Mesnard, op. cit., p. 490). Tout cela culmine dans la d
139 865) : « La grande nation, nom donné d’abord à la France républicaine, et dont l’empereur Napoléon Ier se servit pour désigner
140 ervit pour désigner après ses victoires la nation française . » Nous rejoignons le sens donné au mot nation par la Révolution fran
141 et des cinq républiques qui ont tenu son rôle en France jusqu’à nos jours), cet État pourrait dire, non sans injustice d’aill
142 nnaires : le Vive la Nation clamé par les troupes françaises lors de la canonnade de Valmy n’avait pas plus de contenu objectif qu
143 aparte faisait peu de cas du concret de la nation française , c’est-à-dire des habitants de l’Hexagone. « Ces Français n’ont aucun
144 , c’est-à-dire des habitants de l’Hexagone. « Ces Français n’ont aucun sens de la nationalité ! », écrit-il, de l’École de Brien
145 ). « Ce qui sert maintenant le gouvernement de la France est forgé à chaud… L’État est tout… Il est militaire dans son princip
146 lectrique de la Raison, si prompt d’un bout de la France à l’autre », ainsi que le dit Anarcharsis Cloots, ce baron hollandais
147 u seul Moniteur officiel. Ce système, imposé à la France d’abord, a mis près de soixante-dix ans à se faire accepter par l’Eur
148 ire, en Éthiopie, au Maroc et au Proche-Orient où Français , Britanniques et Allemands s’affrontent avec des peuples mal armés, m
149 Souveraineté nationale : principe du droit public français selon lequel la souveraineté, jadis exercée par le roi, l’est aujourd
150 Le même Debré écrit encore : « Ou bien la nation française existe une et souveraine, ou bien elle n’est plus » (Lettre ouverte a
151 ne, ou bien elle n’est plus » (Lettre ouverte aux Français pour la conquête de la France, 1980). Il ne reste en fait que l’État
152 ettre ouverte aux Français pour la conquête de la France , 1980). Il ne reste en fait que l’État qui puisse revendiquer la souv
153 arrière-garde de l’armée de Paoli, battue par les Français , avant de se rallier aux vainqueurs. 74. L’essentiel de ce chapitre
154 933 à la guerre, avait été créé par le socialiste français Victor Considérant, en 1848. Il fut aussi le titre de la revue de A.
155 vateur, mars 1984. 80. Je cite ici la traduction française de cet ouvrage, daté de 1946, traduction parue en 1951 sous le titre 
15 1985, Cadmos, articles (1978–1986). Trente-cinq ans d’attentes déçues, mais d’espoir invaincu : le Conseil de l’Europe (été 1985)
156 trice, qu’il y avait pris part parmi les délégués français , et que bien des décisions qui ont fait l’histoire du xxe siècle fur
157 u’étudiant à Vienne je corrigeais les traductions françaises de sa revue Paneuropa. J’ai rencontré peu d’hommes aussi directs que
158 ent rédigé par Gérard Jacquet, délégué socialiste français , qui me demande de le récrire à mon idée. Le mercredi soir, Georges R
159 omet de faire le nécessaire pour que la Banque de France nous subventionne. À 23 h, Villey et sa femme au Café de France jusqu
160 bventionne. À 23 h, Villey et sa femme au Café de France jusqu’à 1 h a.m. Vendredi 25 août : « À 10 h, à l’Assemblée, Jacquet
161 ard, des mesures décrétées en juin dernier par la France et l’Allemagne fédérale, qui ont eu l’audace de « simplifier les form
162 ques ». Tout cela, bel et bon (quoique mal dit en français ). Les intentions de MM. les ministres sont irréprochables. Mais : 1°
163 lgique, en Grande-Bretagne, en Espagne et même en France , comme un des développements majeurs, politique, social, économique,
164 l’année. 90. CNPF : Centre national du patronat français . 91. Union européenne des fédéralistes, dont Henri Brugmans, Alexand
16 1986, Cadmos, articles (1978–1986). Denis de Rougemont tel qu’en lui-même… [Entretien] (printemps 1986)
165 ue j’avais lu par hasard un ouvrage d’un chimiste français un tout petit peu farfelu qui avait fait des croissances imitant des
166 maintenant dans plusieurs livres qui ont paru en France « les années 1930 ». On découvrait la pensée existentielle quinze ans
167 é un certain rôle dans le développement politique français , à cette époque. Puis nous avons développé des théories politiques co
168 ’un fédéralisme, je dis curieusement parce que la France est le pays même de la centralisation. Il est vrai qu’il y avait parm
169 rédacteur de la « Voix de l’Amérique », en langue française . Il fréquente alors le groupe des surréalistes exilés, se lie d’amiti
170 s remarquables qui étaient, entre autres, pour la France , Georges Bernanos et Julien Benda, pour l’Allemagne le philosophe Kar
171 viens de recevoir un manuscrit d’un jeune colonel français . Il s’agit d’un livre qui s’appelle La France et son armée. » L’auteu
172 l français. Il s’agit d’un livre qui s’appelle La France et son armée. » L’auteur s’appelait le colonel de Gaulle. Alors j’ai
173 e un peu humoristique, disant : « Mon patriotisme français , bien que je sois Suisse, me commande de vous céder mon tour, je vais
174 eurs communes à tous les Européens, qu’ils soient Français , Danois, Roumains, Bulgares ou Suisses. Ils ont beaucoup de choses en
175 d’abord faire des Européens, et non pas de petits Français , de petits Suisses, de petits Allemands, de petits nationalistes, mai
176 n de Denis de Rougemont à Saint-Genis-Pouilly, en France , à quelques kilomètres de Genève, que l’interview s’est déroulé. Ce d