1 1952, Preuves, articles (1951–1968). Le sens de nos vies, ou l’Europe (juin 1952)
1 ppelait Léonard Euler, et il vivait à Bâle, entre France et Allemagne, dans une atmosphère très savante mais pénétrée de spiri
2 1953, Preuves, articles (1951–1968). « Nous ne sommes pas des esclaves ! » (juillet 1953)
2 e-six ans, domina la conscience prolétarienne (de France et d’Italie surtout) et l’inconscient de millions de bourgeois. Fin d
3 1953, Preuves, articles (1951–1968). Les raisons d’être du Congrès (septembre 1953)
3 Nous avons créé des secrétariats en Allemagne, en France , en Italie, en Grande-Bretagne, dans les deux Amériques, aux Indes et
4 ztèques, pendant la Renaissance, au xviie siècle français , on a vu la peinture, la poésie, la musique et la danse prospérer sou
4 1954, Preuves, articles (1951–1968). La table ronde de l’Europe (janvier 1954)
5 llions d’Européens, mais seulement 42 millions de Français , 8 millions de Belges, 3 millions de Norvégiens… Nous pensons et sent
6 unité nationale ». Rien d’étonnant si beaucoup de Français croyaient naguère encore que le fédéralisme était une méthode pour af
7 human, ancien ministre des Affaires étrangères de France  ; le professeur Arnold Toynbee, directeur des études au « Royal Insti
8 M. Hommel (Belgique), Ross (Danemark), de Carmoy ( France ), Friedländer (République fédérale d’Allemagne), Cotsaridas (Grèce),
5 1954, Preuves, articles (1951–1968). Tragédie de l’Europe à Genève (juin 1954)
9 nos neutralistes et leurs alliés nationalistes en France , qui dénoncent à grands cris la disproportion de forces entre quarant
10 ortion de forces entre quarante-trois-millions de Français et quarante-huit-millions d’Allemands seraient rassurés à l’idée d’un
11 se trouvait être le plus vulnérable : c’était la France , dont le sang coulait en Indochine, et qui allait décider du sort de
12 ratifiant ou non la CED. Il fallait donc fixer la France d’abord, puis ses alliés sur l’imbroglio des guerres locales d’Extrêm
13 au soir même de la chute de Diên Biên Phu : « La France vient de perdre en Indochine ses dernières divisions actives. Elle ne
14 ir de slogan à la campagne neutraliste. Un revers français en Asie deviendra le nouveau prétexte à la démission de l’Europe. Le
15 hinoise. Mais assurer la paix définitive entre la France et l’Allemagne par le moyen de leur fédération, ce serait agir en « b
16 e ne pourra s’unir en temps utile si le parlement français repousse la CED, et avec elle ses suites et ses implications, la Comm
17 le droit de parler au nom d’une seule ? C’est aux Français , d’abord, qu’on voudrait s’adresser, à ceux qui sentiront l’amitié d’
6 1954, Preuves, articles (1951–1968). De Gasperi l’Européen (octobre 1954)
18 non seulement le sentiment ombrageux de certains Français mais aussi toute la politique de la majorité en Italie, tous les effo
7 1954, Preuves, articles (1951–1968). Politique de la peur proclamée (novembre 1954)
19 Premier Allemand qui joue sur une entente avec la France , un écrivain français a dit ceci : « L’Allemagne qu’il incarne ne nou
20 joue sur une entente avec la France, un écrivain français a dit ceci : « L’Allemagne qu’il incarne ne nous apparaît pas moins r
21 territoire, au surplus gouvernée par un ami de la France , n’est « pas moins redoutable » que l’Allemagne arrogante, surarmée e
22 u’à prévenir ou contenir le danger communiste. En France , on est plus nuancé. Car il est évident pour tout cartésien progressi
23 menacé par l’égalité proposée des armements de la France et de l’Allemagne. Encore une fois, seule la Peur, affectée du signe
24 Allemands. Un Anglais prouve le premier point, un Français le second. La collaboration européenne n’est pas un vain mot. Elle jo
8 1955, Preuves, articles (1951–1968). De gauche à droite (mars 1955)
25 enant des États-Unis […] la majorité de l’opinion française […] a préféré aux facilités de la capitulation son raisonnement et so
26 t « pour l’histoire ? » Ce n’est qu’Esprit, revue française , autrefois « internationale ». Esprit ayant écarté le danger de la CE
27 la tête. « Tout ce qu’avaient raconté à l’opinion française les gens du MRP et de la droite était donc faux : leur menace d’un re
9 1955, Preuves, articles (1951–1968). Le Château aventureux : passion, révolution, nation (mai 1955)
28 ! », clamé sur tout le front des troupes, que les Français durent la victoire. Remarquons que ce cri, à ce moment-là, ne signifi
29 cri, à ce moment-là, ne signifie point : Vive la France  ! — pas davantage que « les Soviets partout ! » ne signifiera sous Lé
30 me résultante fatale l’impérialisme : et voici la France napoléonienne. L’idéologie de la nation est par essence conquérante :
31 idéal primitif de la nation, confisqué par l’État français , a conduit à des guerres d’agression. Celles-ci ont fait surgir d’aut
32 rne « le plus haut concept de l’Esprit ». Pour la France , ce seront les « immortels principes ». Pour la Prusse, l’idée de l’É
33 ’éternité, au mépris de toute vraisemblance. La «  France éternelle », « l’Allemagne immortelle » sont des expressions courante
34 t. 16. Bulletin de la Société d’horticulture de France , janvier 1955. q. « Le Château aventureux : Passion, Révolution, Nat
10 1955, Preuves, articles (1951–1968). L’aventure technique (octobre 1955)
35 as d’ailleurs que des douzaines d’inventeurs — en France surtout — avaient construit des autos bien avant Ford. Son invention,
36 antireligieuses ou a-religieuses. Le surréalisme français fut le signal d’une première révolte contre la conception « rationali
11 1956, Preuves, articles (1951–1968). Les joyeux butors du Kremlin (août 1956)
37 stoire, pour les rendre acceptables aux mandarins français  ? Idée chrétienne, diront mes réalistes avec mépris. Mais idée russe
38 anachronique pour l’Occident ? Pourtant, le PC de France se disait stalinien, et Sartre l’approuvait en général (« Ses positio
39 e, ont été justes »). Il approuvait donc, pour la France , et sous le même nom de stalinisme, autre chose que ce qu’il dit que
40 es classes ont été abolies en URSS. Lorsque le PC français réclame imprudemment « une analyse marxiste approfondie » de ces fait
41 51. François Fejtö, article cité. 52. Lettres françaises , 13 octobre 1949. 53. L’Humanité, 19 septembre 1949. 54. « Les enn
12 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur Suez et ses environs historiques (octobre 1956)
42 les mœurs.) L’idée du canal sera reprise par les Français  : projets de Girardin en 1685, de Savary en 1696, de Volney en 1789,
43 aparte. Les saint-simoniens, premiers socialistes français , envoient des volontaires pour travailler au canal. « Suez est le cen
44 des sources d’énergie nouvelles. Si le Parlement français le comprenait enfin, il voterait l’Euratom sans un jour de délai.
13 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur l’Europe à faire (novembre 1956)
45 uche ou de droite ? Dominée par l’Allemagne ou la France  ? Le Vatican ou le Musée de l’Homme ? B. Je voudrais d’abord qu’elle
46 vous les Anglais en sabotant Strasbourg, vous les Français en tuant la CED. Vous l’appelez quand elle peut vous servir, et la me
47 n plan de marché commun, Guy Mollet au pouvoir en France , Jean Monnet et son Euratom ralliant enfin l’opposition allemande, et
48 ue vivent comme esclaves dans les pays arabes. La France et l’Angleterre ont proposé un contrôle des bateaux qui emmènent ces
49 s, et un pasteur-député ont parlé de l’affaire en France . Il est vrai qu’Émile Roche les a suivis dans Le Monde , mais cela n
50 té nationale est un principe progressiste ; et la France a tort, quoi qu’elle fasse. Voilà bien des raisons. La première suffi
51 agisme ne fera pas perdre une voix à son parti en France . En effet, l’URSS « représente historiquement » la volonté d’émanci­p
52 re ! » Ainsi parle Joliot-Curie, au congrès du PC français . Cela prouve qu’il n’est pas africain, et qu’il n’habite pas en Égypt
14 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur Voltaire (février 1957)
53 de Genève, sur un sol longtemps disputé entre la France et les Confédérés, finalement demeuré français. « L’un des plus beaux
54 e la France et les Confédérés, finalement demeuré français . « L’un des plus beaux aspects de l’Europe », écrit Voltaire, qui y a
15 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (mars 1957)
55 rvée à la Suisse. Et voici qu’on en parle même en France . Que se passe-t-il donc ? Dans la confusion générale, qui est celle o
56 sant des voisins immédiats comme les Suisses sont français , allemands ou italiens par leur langue, leur culture et leurs affinit
57 en 1914, par exemple, les Romands tenant pour la France , les Alémaniques pour l’Allemagne ; mais non pas en 1939 : tous d’acc
16 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (II) (avril 1957)
58 des autres. Faire de la Grande-Bretagne et de la France isolées des pions sur l’échiquier américain, livrer les pays de l’Est
59 t !) voilà le plan du héros de la nouvelle gauche française et de l’arrière-garde antieuropéenne. Qui défendra l’Europe, réduite
60 Imagine-t-on les USA venant « mettre au pas » une France , une Italie passant au communisme ? Le jeu n’est pas égal et les dés
17 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur deux écrivains politiques (juin 1957)
61 avoue responsable. On m’accuse dans Aspects de la France de parler indifféremment du nationalisme et de son idéologie : « Il d
62 le marché un Suisse : le prestige militaire de la France ne l’éblouit pas. » De son côté, Aspects de la France croit savoir qu
63 ce ne l’éblouit pas. » De son côté, Aspects de la France croit savoir que je suis Suisse, trouve que j’ai bien de la chance, m
64 s que cela m’ôte le droit de « faire la leçon aux Français  ». Au second, je rappelle que l’ouvrage qu’il attaque, d’ailleurs écr
65 ontiers : « le Suisse Voltaire ». De la part d’un Français , c’était un manifeste. Signer : le Suisse Rougemont ne serait qu’un p
66 s dans tous les pays où il détient le pouvoir. En France , il n’est encore que le parti privilégié, le seul auquel on laisse le
18 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur le pouvoir des intellectuels (juillet 1957)
67 dédain ou de ressentiment, des plus fréquentes en France dans la presse et les revues. L’homme de la rue ne l’emploie jamais,
68 t déterminée par des entités collectives comme la France , les Américains, les trusts, les communistes, la gauche, le patronat,
19 1957, Preuves, articles (1951–1968). Pourquoi je suis Européen (octobre 1957)
69 dans les données de leur dessein personnel. Deux Français parleront aujourd’hui ; des Espagnols et des Italiens, des Allemands
20 1957, Preuves, articles (1951–1968). L’échéance de septembre (septembre 1957)
70 u’on lit sur tous les murs de ce pays — « Algérie française  » ou « Paix en Algérie », c’est autant dire la Lune pour tous et pour
71 ires. Rien ne serait plus injuste que de dire aux Français qu’ils ont mis beaucoup de temps à comprendre la gravité de la situat
72 ve. Il déblaye un terrain d’entente pour tous les Français de bonne foi. Réfutant à la fois, et sans le chercher du tout, les po
73 ouvrage met tout au point — au point tragique. La France , dit-on, est un procès perpétuel intenté par tous à chacun et par cha
74 ndiale. Voici le deuxième acte annoncé : c’est la France comme un tout qui va voir son procès intenté par les Nations unies. B
75 ’accord sur un seul point : la condamnation de la France . Il est temps que les Français se regroupent, face à la convergence d
76 a condamnation de la France. Il est temps que les Français se regroupent, face à la convergence de ces attaques, et qu’ils cesse
77 attaques, et qu’ils cessent de fournir contre la France des arguments qu’Américains et Russes vont emprunter aux polémiques f
78 méricains et Russes vont emprunter aux polémiques françaises , mais qui ne touchent pas le vrai problème. Ni les colonialistes atta
79 dépasse leurs catégories. Il dépasse également la France . Ce n’est point parce que la France aurait été plus « colonialiste »
80 également la France. Ce n’est point parce que la France aurait été plus « colonialiste » que d’autres que le drame algérien s
81 modifier les données de ce drame. Ce n’est pas la France comme entité nationale et politique qui peut être ici mise en cause,
82 algérienne, par une décision qui condamnerait la France injustement et vainement. Mais il s’agit de reconnaître que l’affaire
83 Et tout peut être compromis. Il se trouve que la France , une fois de plus dans l’histoire, est aux prises avec un problème in
84 Et les autres pays de l’Europe verront-ils que la France n’est ici que leur avant-garde exposée ? L’échéance de septembre sera
85 e septembre sera celle de l’Europe, au-delà de la France déchirée. Et de l’Occident peut-être, au-delà de l’Europe. 65. L’A
21 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur un certain cynisme (septembre 1957)
86 septembre 1957)ah Un Américain. — Pourquoi la France est-elle tellement cynique ? Je viens de passer quelques mois à Paris
87 de, qu’on ne peut plus changer. Je suis ami de la France . Je me sens déprimé. R. — Vous ne l’avez pas volé, et cela vous appre
88 cultures, le commerce. Sachez que la politique en France est conçue comme une crise permanente entretenue par ses spécialistes
89 j’ai vu les pièces « noires » desquelles l’élite française fait ses délices. À les en croire, tout se décompose : la société, le
90 us lisiez. Je ne vois rien là de particulier à la France , ni même à Paris. Vos romanciers américains ne disent pas mieux, ni l
91 en parallèle son cynisme et celui de la politique française . Mais les deux choses sont sans rapports entre elles et sans rapports
92 ts non plus avec ce qui est actif dans la réalité française . Prenez le théâtre « expérimental », comme vous dites. L’avant-garde
93 utes les bourses. Nous la tenons pour typiquement française en Amérique… R. — J’en déduis que votre pays se franciserait plus fac
94 votre pays se franciserait plus facilement que la France ne s’américanise. Vous nous donnez des recettes de bonheur digéré qui
95 vous ravit. Mais ce n’est pas cela qui compte en France . A. Oui, je sais, c’est toujours autre chose, et chacun pense ainsi d
96 ous me disiez que « mon » avant-garde n’est guère française , mais les pièces d’Anouilh et d’Aymé, qui ne sont pas d’avant-garde e
97 ont Sartre essaya de faire un saint, n’est-ce pas français , n’est-ce pas cynique, et n’est-ce pas déprimant, pour les amis de la
98 e, et n’est-ce pas déprimant, pour les amis de la France  ? R. — Je vous les laisse, mais je vous conseille de laisser cela qui
99 ectures pour étrangers inquiets de la santé de la France  ». A. — Un nouveau livre ? R. — Non, c’est une petite liste qui compt
100 ien, et ce sont eux qui représentent le mieux une France de volonté, de rigueur, d’allure vive, d’esprit aventureux et de vues
101 J’ai choisi quelques noms qui vous décrivent une France tout dans la critique morale et l’invention lyrique, la chronique inc
102 assez fière aussi de l’homme de notre temps. Une France intellectuelle partout présente et vive au plus brûlant du débat de l
103 créateurs. R. — Toute l’histoire littéraire de la France , des Serments de Strasbourg aux Fleurs de Tarbes, réfute cet abus de
104 ais le pouvoir de renouvellement de ces écrivains français qui vaut que l’on s’étonne. Voyez Paulhan, rien n’est plus jeune que
105 st lutter contre l’entropie : rôle européen de la France , rôle mondial de l’Europe et rôle cosmique de l’homme. A. — Faut-il j
106 ? R. — Non, mais changez un peu vos mesures de la France . 67. Saint-John Perse. ah. « Sur un certain cynisme (Le point de v
22 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur l’Europe à faire (novembre 1957)
107 ien d’exprimer. Théâtral et crispé, un communiste français annonce que le Marché commun vient d’avoir pour premier effet la déva
108 commun, sans parler de l’énergie atomique, si les Français et les Allemands décidaient de se battre demain, ils ne pourraient pl
109 sans trop voir ce qui est engagé. — Oui, mais la France a rejeté la CED, et depuis lors les résistances sont alertées. Commen
23 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur la fabrication des nouvelles et des faits (février 1958)
110 homme de la rue et le dernier speaker de la Radio française avant la grève qui a doublé, cette fois-ci, la trêve des confiseurs :
111 hurchill s’était borné à conseiller l’union de la France et de l’Allemagne, l’Angleterre n’étant pas nommée ni impliquée. Sens
112 tc. Or cette photo avait paru depuis longtemps en France , dans une revue spécialisée. Il est exclu d’accélérer des particules
113 (pourtant bourgeois, capitaliste et nationaliste français ), l’URSS fait prime, elle fait peur, elle fait vendre. Montrer que l’
114 peur, elle fait vendre. Montrer que l’Europe — la France au premier rang — a fait deux fois mieux que la Russie, ce serait ras
115 n’a aucune répercussion sur le déficit du budget français  ». Voilà cinq chiffres différents — à tout le moins cités différemmen
116 d’aujourd’hui : les scandales qui déchirent notre France et que nous sommes là pour dénoncer. On peut aussi considérer que la
24 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un patriotisme de la terre (mars 1958)
117 part sont Anglais, il faudrait voir pourquoi. Les Français inaugurent un genre nouveau avec Cyrano de Bergerac. Un genre plus po
25 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un centre qui doit être partout (mai 1958)
118 centre universel. Ainsi Paris, centre de tout, en France  : la mode en vit, mais les provinces en meurent70. Nous ne mangerons
119 foyers multiples triomphe partout ailleurs qu’en France . On prend alors l’analogie américaine : Washington n’est en somme qu’
120 didat : le pays de Gex, où est Ferney. Morceau de France détaché vers la Suisse au‑delà de la barrière du Jura, le pays de Gex
121 st pas enchanteur. 70. Voir Paris et le désert français , livre fameux de Jean-François Gravier. an. « Sur un centre qui doit
26 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le régime fédéraliste (I) (août 1958)
122 égime fédéraliste (I) (août 1958)ao Le drame français Le mot-clé du débat qui s’instaure sur la nouvelle Constitution es
123 des hommes de notre temps, et particulièrement en France  : fédéralisme. Quatre problèmes urgents devraient trouver dans la nou
124 terne : c’est celui de la fonction que l’ensemble français doit se mettre en mesure d’exercer dans une union européenne. Si diff
125 orziennes et de réflexes jacobins. Voilà le drame français . Et si l’on peut deviner que le chef du gouvernement n’est pas sans e
126 . Quelque chose qui montre assez bien pourquoi le Français cultivé se méfie du fédéralisme. Voici comment Littré présente ce mot
127 de rompre l’unité nationale et de transformer la France en une fédération de petits États. » Aux yeux du Français cultivé et
128 en une fédération de petits États. » Aux yeux du Français cultivé et qui tient à savoir ce que parler veut dire, le fédéralisme
129 spect de leurs différences, donc l’adhésion de la France à une formule fédéraliste d’union continentale. Ici, la contradiction
130 vouloir à la fois l’intégration de l’Algérie à la France et l’intégration de la France à l’Europe. Car cela supposerait qu’on
131 n de l’Algérie à la France et l’intégration de la France à l’Europe. Car cela supposerait qu’on est tantôt nationaliste, tantô
27 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le régime fédéraliste (II) (septembre 1958)
132 e. C’est en partant de l’État des jacobins que la France numérote ses républiques, et le « réflexe républicain » qu’on invoque
133 demment des partis d’opinion ou d’idéologie, à la française , non des partis anglais ou américains, dont l’origine, les buts et la
134 y a quatre ou cinq ans, j’interrogeais un député français dans les couloirs de l’assemblée, pendant que celle-ci tentait de réd
135 a politique que l’on se fait trop généralement en France . Et en effet : le grand moment de la vie politique française sous la
136 Et en effet : le grand moment de la vie politique française sous la Troisième et sous la Quatrième, c’était le moment de chute du
137 itial et fondateur de la première des Républiques françaises  : la mise à mort du roi, ce symbole du Pouvoir. Acte sacrificiel et b
138 ontre la seconde, quand il s’agit du régime de la France , mais renversent leur position quand il s’agit de l’avenir européen.
139 fédéralisme est désormais posée devant le peuple français  : que l’on soit pour ou contre importe beaucoup moins que le seul fai
28 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le vocabulaire politique des Français (novembre 1958)
140 Sur le vocabulaire politique des Français (novembre 1958)aq Quand les « masses » ne sont plus la masse. — L
141 l’appel au grand nombre. Mais aujourd’hui, quatre Français sur cinq ayant affirmé leur volonté de passer de la Quatrième à la Ci
142 chtchev peut déclarer sans rire que le référendum français n’est pas plus populaire qu’il est démocratique. On parle de plébisci
143 le plébiscite est généralement considéré par les Français comme antidémocratique. On appelle démocratie formelle (ou réactionna
144 ase suivante : « Il y a cent-cinquante ans que la France est adulte, qu’a-t-elle besoin d’un père ? » on se demande sérieuseme
145 dire. Croit-il, comme celui qu’il attaque, à une France idéale, personnifiée, différente des Français réels ? C’est peu proba
146 à une France idéale, personnifiée, différente des Français réels ? C’est peu probable. Croit-il que le corps électoral français
147 est peu probable. Croit-il que le corps électoral français a fait preuve d’une égale maturité depuis 150 ans, la sagesse des pèr
148 On peut l’imaginer, mais non pas le vérifier. La France réelle, depuis 150 ans : celle de Napoléon en 1808, de la Restauratio
149 aiment les chiens et les surhommes. » Si donc les Français veulent un roi, c’est qu’ils cèdent au mirage du « Grand Un », à l’at
150 t encore.   Problème particulier d’une monarchie française . — Personne ne peut douter que la Ve République soit une forme de mon
151 ces fureurs œdipiennes que réveille au cœur d’un Français le moindre rappel apparent de tant de Pères distants, orgueilleux et
152 de Gaulle n’est-il pas celui d’instaurer dans une France anticléricale et catholique un type de monarchie qui, jusqu’ici, n’a
153 demain ? aq. « Sur le vocabulaire politique des Français (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, n° 93, novembre 1958,
29 1959, Preuves, articles (1951–1968). Nouvelles métamorphoses de Tristan (février 1959)
154 omas Mann, en passant par le romantisme allemand, français et anglais, on sait assez la fortune littéraire de cette forme d’amou
155 si que Valéry définissait le génie. La traduction française , par Philippe Jaccottet (4 volumes, Éditions du Seuil), s’intitule :
30 1959, Preuves, articles (1951–1968). Sur une phrase du « Bloc-notes » (mars 1959)
156 lheureuse ? Erreur sur l’Allemagne, erreur sur la France , erreur sur leurs relations actuelles, erreur sur la jeunesse de l’un
157 d et sur le pacifisme actuel de certains colonels français , erreur sur l’Europe et sa situation dans le monde présent, erreur su
158 J’ai dû expliquer l’autre jour encore à une jeune Française de vingt ans (fiancée d’un officier retour d’Algérie, où il avait aus
159 aline — celui que vous remerciez d’avoir sauvé la France et réconforté le peuple allemand en le coupant en deux tronçons. J’e
160 959, quel bonheur de pouvoir vous rappeler que la France et l’Allemagne ayant mis en commun non seulement leur charbon et leur
161 lle avait pour premier objectif d’empêcher que la France et l’Allemagne reposent leur « problème éternel » dans les termes où
162 une ampleur telle qu’aucun de nos pays, fût-il la France plus l’Algérie plus un bon tiers de l’Afrique, ne saurait plus rêver
31 1959, Preuves, articles (1951–1968). Rudolf Kassner et la grandeur (juin 1959)
163 aint-John Perse, Keyserling, C. J. Burckhardt. La France l’ignore encore, malgré trois traductions78 qui suffiraient à résumer
164 l’œuvre Ces premiers textes de Kassner, lus en français dans une précieuse et simple traduction79, lorsque j’essaie de me rem
165 dans le premier article, je crois bien, publié en France sur Kassner80 — « l’acuité lente de la réflexion, l’alliage précieux
166 non du point de vue littéraire comme on le fit en France , mais du point de vue des valeurs vitales (problème que notre xviie
167 ue in the cheek — quelle serait donc l’expression française  ? — amusé de retrouver en moi cette persistance du premier choc reçu
168 t cette œuvre difficile et mal connue (surtout en France ) par l’un de ses aspects les plus particuliers, j’entends par sa rela
169 vert le zen qu’à partir de 1954 ! 90. Traduction française par Geneviève Bianquis dans Évocations et paraboles, Plon, Paris, 195
32 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (I) (avril 1961)
170 ragédie (1869-1872), p. 137, 207, 208, traduction française Mercure de France. 116. L’Origine de la tragédie, p. 190-191. 117.
33 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (II) (mai 1961)
171 année en Allemagne hitlérienne (comme lecteur de français ) j’avais coutume de dire à ceux qui me questionnaient sur les motifs
172 dans son nationalisme altier. Son Iseut, c’est la France — il est bien près de le dire en plus d’une page de ses Mémoires, et
173 seulement aux premières phrases où il compare la France à la « princesse des contes… vouée à une destinée éminente et excepti
174 es susciter s’ils semblent faire défaut. Entre la France et lui, quand il était le plus fort — Tristan plus fort que le roi Ma
34 1963, Preuves, articles (1951–1968). Le mur de Berlin vu par Esprit (février 1963)
175 ujours qui sont ceux que l’on lit dans les revues françaises , qui, très généralement, donnent les noms d’auteurs, et c’est tout. (
35 1963, Preuves, articles (1951–1968). Une journée des dupes et un nouveau départ (mars 1963)
176 t été enregistrées. Tous les Anglais ont honni la France parce qu’elle leur refusait quelque chose dont la majorité d’entre eu
177 pe des patries »134, pas plus que d’une « Algérie française  ». Et c’est lui qui invoque maintenant le traité de Rome, qu’il se bo
178 upranationale ou n’est rien. Le veto brutal de la France implique au contraire une relance de la construction politique, ou n’
179 de dire qu’il a bien disposé les esprits, hors de France , à se faire complices de ses desseins cachés. En vérité, c’est aux mo
180 arle ainsi, fait partie de l’Europe autant que la France , la Pologne, l’Espagne, ou la Suisse. Mais nous sommes tous aux prise
36 1964, Preuves, articles (1951–1968). Un district fédéral pour l’Europe (août 1964)
181 et égard. b) L’Europe unifiée à l’image de l’État français , c’est-à-dire culturellement uniformisée et administrativement centra
182 e de l’Europe des nations unitaires sur le modèle français , promises aux guerres nationalistes et coloniales, seule la Suisse ré
183 ionner d’une manière autonome, et l’on propose en France le chiffre de six millions : il coïncide, par hasard, et pour l’insta
184 brusquerie, d’accents qui ont fait rire toute la France (mais par Grock et Michel Simon), et souvent, chez un homme du peuple
185 ement aimé. L’Europe centrale, les États-Unis, la France surtout. J’ai dit un jour de la France : c’est le pays du monde dont
186 s-Unis, la France surtout. J’ai dit un jour de la France  : c’est le pays du monde dont je préfère me plaindre. La Suisse est l
37 1966, Preuves, articles (1951–1968). André Breton (novembre 1966)
187 sa rencontre. Je n’ai pas connu d’autre écrivain français qui ait eu, de loin, pareil sentiment de la nature. Pourtant, on l’im
188 xtes par jour : « La voix de l’Amérique parle aux Français  », et j’avais deux équipes d’« announcers » qui les lisaient en alter
189 r arbitre. Rendez-vous fut fixé dans un petit bar français pour le dîner du lendemain. J’y vais à l’heure, Marcel est déjà là, p
38 1968, Preuves, articles (1951–1968). Marcel Duchamp mine de rien (février 1968)
190 et publiées en 1946 dans des journaux américains, français , hollandais, norvégiens, italiens, argentins. be. « Marcel Duchamp m
39 1968, Preuves, articles (1951–1968). Vingt ans après, ou la campagne des congrès (1947-1949) (octobre 1968)
191 x USA, et je m’installais près de Genève, mais en France , à Ferney-Voltaire, quand je reçus la visite d’Alexandre Marc : il m’
192 ux jours plus tard, le soir, c’est un journaliste français qui se présente, Raymond Silva, secrétaire général de l’UEF, et il vi
193 », non seulement pour l’équilibre des productions française et allemande (charbonnières et métallurgiques), mais pour la producti
194 25) des représentants des groupes fédéralistes de France , d’Italie, de Belgique, de Hollande, de Danemark et de Grande-Bretagn
195 e retrouvaient à Montreux, Italiens et Allemands, Français , Bénéluxiens. Enfin, derrière la pensée de la plupart des résistants,
196 veillants témoins d’un mariage de raison entre la France et l’Allemagne. Churchill avait fondé tôt après l’United Europe Movem
197 l’United Europe Movement de Churchill, du Conseil français pour l’Europe unie (Dautry, Reynaud, Ramadier et André Siegfried), et
198 igé et obtenu que son comité anglais et le comité français aient chacun une voix, tout comme la Ligue économique et l’UEF, cette
199 face à quelques anciens ministres britanniques et français très inégalement assurés de leur droit de parler au nom de l’avenir…
200 des trois chefs de gouvernement démo-chrétiens de France , d’Allemagne et d’Italie, la naissance d’une Haute Autorité du charbo
201 ’ensemble des mesures visant à relever l’économie française . 154. On ignore trop souvent ce fait, décisif à mes yeux, que les dé
202 za, ministre des Affaires étrangères, prononça en français le discours inaugural, dans l’ancienne salle des Faisceaux, devant un
40 1970, Preuves, articles (1951–1968). Dépasser l’État-nation (1970)
203 s de Paris et de Madrid, forçant les uns à parler français , les autres à parler espagnol. On parle provençal sur les deux rives
204 es du Rhône, allemand sur les deux rives du Rhin, français sur les deux versants du Jura et italien (ou allemand de nouveau) sur