1 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Préambule
1 t pourtant il suffit de bien peu pour partir : la France a des milliers de maisons vides. Dites autour de vous que vous en che
2 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
2 ie… Pour de tels hommes, certes il n’y a pas deux France  ! Ou plutôt elles se mêlent dans un combat indivisible et nécessaire
3 au cœur de chacun d’eux. Voilà l’espèce d’hommes français que je voudrais croire la plus authentique, et la plus digne d’incarn
4 ntique, et la plus digne d’incarner le concept de Français moyen. « Français-moyen » aux yeux des journalistes, c’est un petit-b
5 un petit-bourgeois terne et plat que j’appelle un Français aplati, un parfait lecteur de journaux, un minimum de Français, et no
6 ti, un parfait lecteur de journaux, un minimum de Français , et non pas du tout une moyenne. Que ne réserve-t-on l’expression pou
7 ches. Elles ont trahi l’Évangile. « Un philosophe français , M. Julien Benda, a dit que les clercs ont trahi. Les clercs, n’est-c
8 e pasteur, M. Benda. Il est généralement admis en France qu’un orateur dit un tas de choses qu’on ne comprend pas, et cite des
9 d même ? On ne persécute plus le christianisme en France  : c’est sans doute un signe de surdité spirituelle totale. Seule la p
10 t sensiblement plus laids que ceux du reste de la France . Peut-on aimer les hommes qu’on voit ? — Ou bien, au contraire, cette
11 he d’en tirer de quoi vivre. (Combien y a-t-il en France d’écrivains qui vivent de leurs écrits ? Peut-être deux sur cent — et
12 rique si l’on veut. Il est curieux de noter qu’en français communion contient et évoque union, alors qu’en allemand le même mot
13 de la communauté. Qui est-ce qui se préoccupe en France de donner au peuple une éducation solidariste ? On cherche à enrôler
14 t-être d’innombrables petits faits de ce genre en France . Il y aurait peut-être d’innombrables réformes aussi simples à opérer
15 quelques traces ici ou là, c’est que le peuple de France lit trop de journaux, ne lit que cela, et finit par se croire « le Pe
16 rapidement et plus profondément la coutume de la France rurale. Mais ce n’est pas encore assez dire : l’autocar modifie compl
17 out la même. Vous pouviez parcourir vingt fois la France de part en part sans remarquer que les gens qui l’habitent ne sont pa
18 reprendre une belle révolution, qui rajeunisse la France  : ils ont la bonne humeur, le dynamisme, le sens pratique et la rapid
19 ses, aux jeunes Allemands, comme un type de jeune Français . Je retiens de cette journée deux impressions (je n’ose pas en dire d
20 er que des traductions. La littérature moderne en France n’a guère à donner à ceux qui ont faim de nourriture solide, élémenta
21 prends très bien qu’un certain nombre d’écrivains français aient passé au communisme : il leur fallait cela sans doute pour oser
22 en plus. Telle est la pauvre chance des écrivains français  : il a fallu un nouveau conformisme pour les libérer de l’ancien ; et
23 t point de vue d’un artisan précieux de la langue française telle qu’on l’écrit à Paris de nos jours (car c’est faux sous tout au
3 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Pauvre province
24 on qui m’est venu en maintes autres régions de la France  : les provinciaux ignorent obstinément, peut-être même haïssent la co
25 (grâce à l’École et à l’appât des Assurances), la France est perdue. Elle sera colonisée. Mais si l’état d’esprit des seconds
26 e. Mais si l’état d’esprit des seconds domine, la France fera de nouveau des enfants, par suite du rationalisme, par suite la
27 prend. Comme nous ne voyons jamais personne… (En France , cela étonne.) 16 octobre 1934 Complexité des « classes ». — À
28 aires. Je vois en elles un type très classique de Françaises  : leur politesse mesurée, leur raison, leur énergie sérieuse, cette f
29 dit. (C’est seulement de la langue des écrivains français qu’il est exact de dire, avec tous les manuels, qu’elle est une langu
30 s la mesure où ils veulent être de bons écrivains français .) — Que de bonne volonté chez les hommes de ce Cercle ! Comme ils s’
31 ut plein d’objets ». Malchance affreuse du peuple français  : il n’échappe aux jésuites que pour tomber dans le fétichisme : le f
32 t cas il ne peut pas se poser de la même façon en France . Je conclus que la seule manière de prévenir utilement un fascisme, c
33 as de condamner les Italiens et leurs admirateurs français , position négative, paresseuse, et donc faible, mais d’essayer de rés
34 et donc faible, mais d’essayer de résoudre « à la française  » le problème de l’autorité, tel que le posent cinquante années de dé
35 ndre compte » en langage ordinaire, et surtout en français . On admet facilement que les Césars jettent les dés avant leurs grand
36 demande s’il est au monde un seul pays, hormis la France , où cette phrase soit possible. Où les partis qui se disent « avancés
37 À la prochaine enquête sur l’état politique de la France , je me promets de répondre par cette simple déclaration : « La France
38 s de répondre par cette simple déclaration : « La France est un pays comblé, qui a résolu tous les problèmes économiques urgen
39 935 « Communautés ». — On en parle beaucoup en France , depuis quelques années ; mais cela ne paraît guère entraîner à des a
40 aparte, n’est en somme que l’application du style français à la chose militaire. 14. À Montmartre, il y a deux ou trois ans, j’
4 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. L’été parisien
41 rveau délirant en plein midi du grand corps de la France étirée au soleil. Tous les problèmes vont se poser autrement. Tout es
42 e et trop connu — le rire conventionnel des films français , des petites actrices piquantes, de toutes les femmes qui les imitent