1
seul exemple. L’Allemand, dit-on, est brutal ; le
Français
malin. Deux traits de caractère dont les manifestations quotidiennes,
2
elle, masque et renie ses mensonges. Mais pour le
Français
, cela ne saurait présenter que des inconvénients tout pratiques, stri
3
, ne change rien. En d’autres termes, le mensonge
français
n’est pas mythique. Il ne crée ni ne fausse rien d’essentiel à la réa
4
mme vous, qu’il existe quantité d’Allemands et de
Français
pour lesquels la distinction que l’on vient d’établir ne vaut rien :
5
olitiques, l’on peut nommer ici Allemagne, et là,
France
. Il reste qu’un Empédocle, qu’un Zarathoustra, génies titaniques, son
6
mythes germains par excellence, — et que c’est un
Français
qui, le premier, conçut, pour s’en vanter, l’idée qu’il était né mali
7
», — qui dans ce sens, vraiment, n’est pas un mot
français
. En ceci, le monde de l’Europe centrale est plus chrétien que le mond
8
cuir, la chasse, j’ai trouvé tous les classiques
français
, et l’Encyclopédie. Même, un petit Voltaire dépareillé, « ex-libris d
9
poches d’un uniforme au retour de la campagne de
France
.) Les mémoires, en français, d’un des burgraves zu Dohna qui fut gouv
10
etour de la campagne de France.) Les mémoires, en
français
, d’un des burgraves zu Dohna qui fut gouverneur d’Orange, et eut pour
11
re que de s’abandonner d’une certaine manière. En
France
, chacun parle pour son compte, paraphe son épigramme, jette son petit
12
lon qu’ils sont techniciens ou intellectuels. Les
Français
aiment par goût d’en bien parler. Les Suisses aiment avec une bonne o
13
ieurs milliers d’exemplaires, tels que : banlieue
française
, village suisse, gare allemande grouillante de questions sociales. La
14
ouffre par le fait des menées impérialistes de la
France
, il cherche une revanche sournoise et désintéressée dans l’activité d
15
esprit « caustique » — il aime à me le répéter en
français
—, et je le verrai bien, assure-t-il, le jour où il me confiera quelq
16
ous la tonnelle du vestiaire. « N’est-ce pas, les
Français
sont terribles avec les filles ? » (Je pense : comme elles sont tout
17
rer. 11 juin 1929 Au rebours des classiques
français
, livrés à l’Enseignement, Goethe est profondément « populaire ». Non
18
en huit semestres, lettres latines, allemandes et
françaises
, fortement étoffées de philosophie, de psychologie et d’histoire — j’
19
n néophyte de la théologie dialectique, connue en
France
par de rares initiés. (De l’un d’eux, Pierre Maury, m’était venu l’ap
20
angée de faces-à-main avec les plus beaux noms de
France
—, j’avais plongé dans mon nouveau métier en m’installant dans ce deu
21
ns qu’un acte de foi. Un tel mysticisme a-t-il en
France
la moindre chance de succès ? Où est sa tradition vivante en ce pays
22
vivante en ce pays ? La violence des communistes
français
reste le plus souvent verbale, électorale ; elle n’est pas dans leur
23
ligne des forces révolutionnaires profondes de la
France
. Cette révolte de la personne, c’est la révolte de 89 dans ce qu’elle
24
rumination ira se perdre demain dans le fascisme
français
» (Nizan), il est clair que dès ce moment ils sont totalement engagés
25
s auteurs qu’elle avait traduits et introduits en
France
: Luther, Kierkegaard, Berdiaev, Karl Barth et ses premiers disciples
26
t pourtant il suffit de bien peu pour partir : la
France
a des milliers de maisons vides. Dites autour de vous que vous en che
27
ie… Pour de tels hommes, certes il n’y a pas deux
France
! Ou plutôt elles se mêlent dans un combat indivisible et nécessaire
28
au cœur de chacun d’eux. Voilà l’espèce d’hommes
français
que je voudrais croire la plus authentique, et la plus digne d’incarn
29
ntique, et la plus digne d’incarner le concept de
Français
moyen. « Français moyen » aux yeux des journalistes, c’est un petit-b
30
digne d’incarner le concept de Français moyen. «
Français
moyen » aux yeux des journalistes, c’est un petit-bourgeois terne et
31
un petit-bourgeois terne et plat que j’appelle un
Français
aplati, un parfait lecteur de journaux, un minimum de Français, et no
32
ti, un parfait lecteur de journaux, un minimum de
Français
, et non pas du tout une moyenne. Que ne réserve-t-on l’expression pou
33
iches. Elles ont trahi l’Évangile. “Un philosophe
français
, M. Julien Benda, a dit que les clercs ont trahi. Les clercs, n’est-c
34
e pasteur, M. Benda. Il est généralement admis en
France
qu’un orateur dit un tas de choses qu’on ne comprend pas, et cite des
35
d même ? On ne persécute plus le christianisme en
France
: c’est sans doute un signe de surdité spirituelle totale. Seule la p
36
t sensiblement plus laids que ceux du reste de la
France
. Peut-on aimer les hommes qu’on voit ? — Ou bien, au contraire, cette
37
he d’en tirer de quoi vivre. (Combien y a-t-il en
France
d’écrivains qui vivent de leurs écrits ? Peut-être deux sur cent — et
38
rique si l’on veut. Il est curieux de noter qu’en
français
communion contient et évoque union, alors qu’en allemand le même mot,
39
de la communauté. Qui est-ce qui se préoccupe en
France
de donner au peuple une éducation solidariste ? On cherche à enrôler
40
t-être d’innombrables petits faits de ce genre en
France
. Il y aurait peut-être d’innombrables réformes aussi simples à opérer
41
quelques traces ici ou là, c’est que le peuple de
France
lit trop de journaux, ne lit que cela, et finit par se croire « le Pe
42
rapidement et plus profondément la coutume de la
France
rurale. Mais ce n’est pas encore assez dire : l’autocar modifie compl
43
out la même. Vous pouviez parcourir vingt fois la
France
de part en part sans remarquer que les gens qui l’habitent ne sont pa
44
reprendre une belle révolution, qui rajeunisse la
France
: ils ont la bonne humeur, le dynamisme, le sens pratique et la rapid
45
ses, aux jeunes Allemands, comme un type de jeune
Français
. Je retiens de cette journée deux impressions (je n’ose pas en dire d
46
er que des traductions. La littérature moderne en
France
n’a guère à donner à ceux qui ont faim de nourriture solide, élémenta
47
prends très bien qu’un certain nombre d’écrivains
français
aient passé au communisme : il leur fallait cela sans doute pour oser
48
en plus. Telle est la pauvre chance des écrivains
français
: il a fallu un nouveau conformisme pour les libérer de l’ancien ; et
49
t point de vue d’un artisan précieux de la langue
française
telle qu’on l’écrit à Paris de nos jours (car c’est faux sous tout au
50
upçon qui m’est venu en mainte autre région de la
France
: les provinciaux ignorent obstinément, peut-être même haïssent la co
51
(grâce à l’École et à l’appât des Assurances), la
France
est perdue. Elle sera colonisée. Mais si l’état d’esprit des seconds
52
e. Mais si l’état d’esprit des seconds domine, la
France
fera de nouveau des enfants, par suite du nationalisme, par suite la
53
aires. Je vois en elles un type très classique de
Françaises
: leur politesse mesurée, leur raison, leur énergie sérieuse, cette f
54
dit. (C’est seulement de la langue des écrivains
français
qu’il est exact de dire, avec tous les manuels, qu’elle est une langu
55
s la mesure où ils veulent être de bons écrivains
français
.) — Que de bonne volonté chez les hommes de ce Cercle ! Comme ils s’a
56
ut plein d’objets ». Malchance affreuse du peuple
français
: il n’échappe aux jésuites que pour tomber dans le fétichisme : le f
57
t cas il ne peut pas se poser de la même façon en
France
. Je conclus que la seule manière de prévenir utilement un fascisme, c
58
as de condamner les Italiens et leurs admirateurs
français
, position négative, paresseuse, et donc faible, mais d’essayer de rés
59
et donc faible, mais d’essayer de résoudre « à la
française
» le problème de l’autorité, tel que le posent cinquante années de dé
60
ndre compte » en langage ordinaire, et surtout en
français
. On admet facilement que les Césars jettent les dés avant leurs grand
61
À la prochaine enquête sur l’état politique de la
France
, je me promets de répondre ceci : « La France est un pays comblé, qui
62
la France, je me promets de répondre ceci : « La
France
est un pays comblé, qui a résolu tous les problèmes économiques urgen
63
35 « Communautés. » — On en parle beaucoup en
France
, depuis quelques années ; mais cela ne paraît guère entraîner à des a
64
aparte, n’est en somme que l’application du style
français
à la chose militaire. 41. À Montmartre, il y a deux ou trois ans, j’
65
rveau délirant en plein midi du grand corps de la
France
étirée au soleil. Tous les problèmes vont se poser autrement. Tout es
66
e et trop connu — le rire conventionnel des films
français
, des petites actrices piquantes, de toutes les femmes qui les imitent
67
P avec les milieux politiques et intellectuels en
France
. — Vous avez écrit des choses très dures sur notre régime, commence-t
68
ersité de Francfort. Le professeur de littérature
française
a sûrement d’autres candidats auxquels il tient, mais je suis en mesu
69
ous ne connaissons pas ce genre de littérature en
France
. — Traduisez-moi le titre ! — « Petit manuel des mères ». Rageur, il
70
ryen. C’est une vieille dame aimable qui parle un
français
fort passable. Elle n’habite plus qu’une pièce au dernier étage de so
71
ve brusquement pour me saluer. Il lisait un livre
français
: La Révolution nécessaire, d’Aron et Dandieu. — Je dois faire, me di
72
nsez-vous de ce livre ? — C’est très bien pour la
France
, me semble-t-il, mais c’est injuste pour nous. Vous avez vos problème
73
e est beaucoup plus à gauche qu’on ne le croit en
France
, et un peu moins qu’on ne le croit chez les bourgeois allemands. Mais
74
’ajoute la grande difficulté d’obtenir des livres
français
, à cause du régime des devises. Notre culture perd du terrain dans de
75
s Jeunesses hitlériennes diffuse des causeries en
français
et que cela prouve qu’il est « utile » de connaître cette langue du v
76
gane universitaire du Parti, le Bewegung. Rien en
France
ne donnerait une idée de la violence démagogique de ces articles. Car
77
doktor phil., et il voudrait se perfectionner en
français
, dans l’attente d’une situation. Il craint d’ailleurs de n’en point t
78
s comme ça, les ouvriers allemands. « Vous autres
Français
, me dit-il, vous ne rêvez que révolutions et émeutes. Vous ne savez p
79
s stupide de dire des choses pareilles devant des
Français
! » Mais il n’a pas l’air de comprendre. Où est la gaffe ? Parents
80
ganes diminue, contrairement à ce qui se passe en
France
. C’est un résultat magnifique. (Il y a longtemps que Kierkegaard a vu
81
s sur l’état du monde que les « libres » journaux
français
. L’Allemand sait ce qui se passe au Japon, en Amérique du Sud, et mêm
82
se passe au Japon, en Amérique du Sud, et même en
France
. Le Français l’ignore sereinement, mais par contre, il est au courant
83
Japon, en Amérique du Sud, et même en France. Le
Français
l’ignore sereinement, mais par contre, il est au courant des faits et
84
d’assurer des relations équilibrées (?) entre la
France
et l’Allemagne, et cela en instituant un contrôle des marchés. Il me
85
ard. « Mais ils font tous des armements ! — Si la
France
n’en faisait plus, me répond S…, combien aurait-elle de chômeurs ? »
86
combien aurait-elle de chômeurs ? » Les journaux
français
sont pleins d’allusions ironiques au mot de Goering sur le beurre rem
87
hent moins à enivrer les foules d’éloquence (à la
française
), qu’à enseigner des faits et une morale civique présentée comme réal
88
réaliste et « scientifique ». On n’imagine pas en
France
le sérieux et l’application qu’apportent les partisans du national-so
89
mehr Krieg ! ». Nous avons transigé. Morale : Un
Français
né juriste et malin aurait essayé de me rouler en interprétant adroit
90
disais l’autre jour : Comment voulez-vous que les
Français
ne vous accusent pas d’ardeur belliqueuse, quand ils voient vos jeune
91
défilés farouches — tout cela signifie guerre en
français
. Il n’y a rien à faire contre ce jugement. Je vous le disais : quand
92
contre ce jugement. Je vous le disais : quand des
Français
voient des jeunes gens marcher au pas par rangs bien alignés, et surt
93
quand Briand voulait soulever l’enthousiasme des
Français
, il « déclarait la Paix » au monde entier. Lui. — Mais il n’y avait
94
e entier. Lui. — Mais il n’y avait aussi que des
Français
pour le croire. Et cela ne gênait pas beaucoup le Comité des forges.
95
sses d’ailleurs. Je voudrais bien que la jeunesse
française
ou suisse, ou belge, se montre un peu plus héroïque, moins exclusivem
96
rdre nouveau ? Vous n’êtes pas trop réalistes, en
France
. Moi. — Vous savez que je ne suis pas « pacifiste ». Je reconnais la
97
ces, tous les contrastes, à l’extrême, s’affirmer
Français
en face des Allemands, par exemple, cela peut conduire à une lutte ou
98
’avons aucune raison de vouloir la guerre avec la
France
. Qu’aurions-nous à y gagner, je vous le demande ? Moi. — En effet. M
99
i en auront envie pourront… comment dites-vous en
français
sich austoben ? Moi. — S’en donner à cœur joie ! Ou à mort, plutôt…
100
me questionnait sur la politique extérieure de la
France
. Le pacte avec les Soviets l’irrite vivement. « Si la France, comme v
101
pacte avec les Soviets l’irrite vivement. « Si la
France
, comme vous l’affirmez, préfère en général les principes à ses intérê
102
té. » Chaque fois que l’on m’envoie un livre de
France
, je dois aller le retirer au bureau de douane. Ce matin, il s’agissai
103
us mettez quelques soldats à vos frontières ? Les
Français
ne sont pas si fous ! » Il a paru complètement déconcerté. 9 mars
104
mplètement déconcerté. 9 mars 1936 Journaux
français
. « Nous opposerons la force du droit au droit de la force ! » Signifi
105
la fenêtre pour voir s’il n’y avait pas d’avions
français
dans le ciel ! » Extraordinaire affectivité qui s’attache dans ce pay
106
J’ai envoyé un récit du discours à des amis de
France
: copie des notes de ce journal. Je n’ai ajouté que ceci, en conclusi
107
tte clé, mais à présent, comment faire sentir aux
Français
ce que j’ai senti, ce que j’ai miterlebt ? (Le mot n’est même pas tra
108
ue. Or ceux qui parlent pour ou contre Hitler, en
France
, parlent en réalité pour ou contre Blum, en toute ignorance d’Hitler.
109
civique. Il s’agit de faire de tout le peuple de
France
un bloc monolithique réagissant d’une manière uniforme aux impulsions
110
trique de la raison est si prompt d’un bout de la
France
à l’autre ». Et maintenant, confrontons ces deux déclarations : « C’e
111
ligion nationale-socialiste. Je dis ceci pour les
Français
qui croient connaître « leur » Révolution, ou qui regrettent qu’elle
112
t. Paix veut dire Anschluss sans opposition de la
France
. Honneur veut dire mépris des traités. Et ce qu’on souhaite au peuple
113
nie, mais sans rancune, exactement comme un jeune
Français
vous parle de son temps de caserne. J’espérais provoquer quelques jug
114
e. Des tyroliennes, et des chansons de la vieille
France
, dont ils étaient les seuls à savoir toutes les strophes… — Quelle im
115
un jeune Allemand, vous sentirez, mes jeunes amis
français
, la vanité d’avoir seulement raison. Hélas, on n’a jamais raison cont
116
Ils ont des canons, mais pas de beurre, dit-on en
France
d’un air malin. On oublie que le mot est de Goering lui-même. « Du be
117
s le numéro de novembre 1938 de la Nouvelle revue
française
. Désireux de me dégager de l’atmosphère trop émotive de ces journées,
118
imposant un régime centraliste inspiré du modèle
français
. 2. Sur quoi se basaient les revendications hitlériennes ? — Les dict
119
nt l’Empire. Cette « liberté » qu’apportaient les
Français
à la pointe de leurs baïonnettes ne correspondait pas à des notions b
120
omparaisons abstraites. C’est en quoi les notions
française
et allemande de justice s’opposeront pendant plusieurs décades encore
121
donner mon correspondant signifie pour un esprit
français
: droit du plus fort, donc injustice. Ici encore, il suffit de change
122
ait de lui donner un livre « urgent » intitulé La
France
et son armée. (Le nom, Charles de Gaulle, me rappela quelque chose :
123
Rops que je consentirais ce sacrifice à la nation
française
, et me mis aussitôt à travailler de dix à quatorze heures par jour su
124
lie ne la suivra pas, mais plutôt se joindra à la
France
. Je me penche vers lui et lui fais remarquer un officier barbu, assis
125
à non plus. Et quant à la jeunesse intellectuelle
française
, la parisienne tout au moins, elle s’intéressait davantage aux finali
126
t été vertement dénoncé par des « intellectuels »
français
. Mais si le monde ne s’en porte pas mieux, l’intelligence n’y gagne g
127
t bien forcé par le spectacle de l’intelligentsia
française
. Précisons donc encore : la première tâche des intellectuels qui ont
128
dès qu’une menace se précise contre les libertés
françaises
! Le réflexe du libéral devant le péril, c’est de faire un fascisme.
129
ournal d’un intellectuel en chômage décrivait la
France
de l’entre-deux-guerres. Le Journal d’Allemagne montrait l’hitléris
130
uveaux Cahiers sur la politique commerciale de la
France
. Tandis que des experts échangent leurs vues, je constate un curieux
131
r pour elles ses meilleurs amis. (On entend : les
Français
qui l’ont accueilli comme émigré.) Mais lui, l’émigré, l’excité, le b
132
re : l’homme dépourvu de tact, que disait-il ? La
France
aime tant la paix qu’elle n’a pas hésité à sacrifier sur son autel un
133
trer les fameuses photos en couleur71 d’écrivains
français
et étrangers) et José Ortega y Gasset. Ortega spirituel et sérieux, p
134
debourg, sous Wallenstein, le paysan et l’artisan
français
jouissaient d’une quiétude parfaite. Ainsi la vie paisible fut toujou
135
nfare joua l’hymne national. Le speaker répéta en
français
: convocation des Chambres fédérales pour désigner le général en chef
136
us firent adopter ce prénom. C’est un souvenir de
France
et de la paix française qui nous émeut comme un adieu à la douceur de
137
prénom. C’est un souvenir de France et de la paix
française
qui nous émeut comme un adieu à la douceur de vivre, à la confiance.
138
amenait ce matin à Berne, je lui ai dit : « Si la
France
est battue, le moral de la Suisse va peut-être flancher. Beaucoup ser
139
ir calculé la dépense. 12 juin 1940 Débâcle
française
sur la Seine. Notre projet me travaille. Spoerri insiste, agit, et de
140
e a arrêté des automobilistes munis de passeports
français
, mais aucun n’était français. La population, sortie pour voir, avait
141
munis de passeports français, mais aucun n’était
français
. La population, sortie pour voir, avait l’air en fête. Raisons de cro
142
t politique fédéral. À propos du cessez-le-feu en
France
, il a parlé de notre « soulagement » ! Cela peut s’entendre de divers
143
lus normal. En dépit du choc causé par la défaite
française
, l’opinion suisse n’a pas encore compris toute l’ampleur du péril, et
144
e de votre poche une cigarette. Douanes suisse et
française
sans histoire : on s’en tire avec trois heures d’attente. Et voici la
145
’en tire avec trois heures d’attente. Et voici la
France
dite libre. Si l’on traverse en autocar la partie non encore occupée
146
rouge… Le pain et le vin, symboles de la terre de
France
, marques sacrées d’une civilisation. Pour un Français, leur absence r
147
ance, marques sacrées d’une civilisation. Pour un
Français
, leur absence représente bien autre chose qu’une « restriction » : un
148
implement, ne plus réimprimer de livres en langue
française
: ceux qu’on faisait à Paris sur du mauvais papier ne se conserveront
149
désabusés et sans avenir que j’ai déjà surpris en
France
… Nous devions repartir ce soir en train, mais en prenant l’avion de M
150
hanceler, j’ai vu qu’elle peut mourir. J’ai vu la
France
toute pareille à un homme qui vient de tomber sur la tête. Il se relè
151
hard (celle du premier élan) s’y impose alors. 2.
France
. — Éliminée comme puissance pour plusieurs années ou décennies. Peut
152
it pas quand il est battu. » J’ai pensé aux chefs
français
trop cartésiens qui ont admis la défaite sur sa définition, — avant q
153
ido) qui désigne aux États-Unis le vêtement qu’en
français
l’on appelle un smoking, et en anglais dinner jacket. Ce parc immense
154
es amis qui étaient venus parlaient du Noël de la
France
et nous mangions nos chocolats comme si nous les avions volés… Déb
155
ntelligents, à ne pas lire. Quelle chance que les
Français
n’aient pas encore trouvé son équivalent dans leur langue. 20 janv
156
s romancier ! Car les catégories d’un « moraliste
français
» sont les moins traduisibles dans leur langue, à moins qu’on ne les
157
icien Paul Bowies, sa femme qui écrit un roman en
français
, un jeune compositeur anglais, Benjamin Britten (qui est venu après l
158
ment : « Gagner peu. » Et cela pouvait suffire en
France
. Ici, la recette ne vaut rien. Le minimum requis est impérieux, et di
159
, New York, 1941. Cet ouvrage est resté inédit en
français
.
160
ntrent une nouvelle robe, — à cette même heure en
France
, et en Russie… Nous le savons tous. Que sert de comparer ? Quel sens
161
à Paris, par les Allemands, mais par le syndicat
français
de la librairie ou de l’édition (je ne sais plus) dans la zone dont d
162
u anglais entouré de terrasses et de jardins à la
française
, statues, pièces d’eau et boulingrins. Le ciel est sombre et bas à l’
163
e pas moins bon nombre de noms italiens, anglais,
français
ou germaniques. Trente à quarante familles tiennent le haut du pavé e
164
s mœurs de ce pays comme elle le fut longtemps en
France
, et le reste encore dans l’aristocratie des Allemagnes et de l’Europe
165
J’aurai deux chevaux, deux autos, une cuisinière
française
envoyée tout exprès, et l’ample solitude de la pampa. Estancia de
166
perdus en Espagne, en Italie, en Allemagne, et en
France
. 2 novembre 1941, en rade de Buenos Aires J’ai retrouvé l’Argen
167
a jamais cessé au temps de Vichy d’être publié en
France
et qui a un passeport suisse… », affirmera au cours d’une conférence
168
e manuscrits. Tiens, tiens, tiens ! Des textes en
français
et en anglais, des livres en espagnol et en allemand… Curieux. Suspec
169
s parties dans des mondes bien tranchés. Chez des
Français
d’abord, récemment émigrés, et qui avaient encore à découvrir la joie
170
d’un mois, mais cela fait vivre un peu de culture
française
— encore que les ouvrages qui m’ont le mieux servi ne soient pas trad
171
ui m’ont le mieux servi ne soient pas traduits en
français
: Philosophie und Religion de C. G. Jung, Homo Ludens de J. Huizinga
172
of Physical Science d’Eddington. Mais la culture
française
, dès le xviiie , fut une synthèse européenne. Incertain sur le sort p
173
d l’heure de se lever encore parmi nous : pour la
France
, pour l’Europe et pour l’humanité. » Grande prose musicale, et qui n’
174
our. Et je doute si personne aujourd’hui parle un
français
plus sûr de ses nuances, plus naturellement mémorable. Quand il vient
175
es politiques, diffusés par ondes courtes vers la
France
et retransmis de Londres par la BBC. 28 mai 1942 Bohuslav Marti
176
ar Information. — Voici donc la section de langue
française
d’un organisme américain qui tient le rang et joue le rôle de ministè
177
adaire. L’ancien secrétaire de la Nouvelle Revue
française
et l’ancien rédacteur en chef du Matin lui fournissent de la copie.
178
ission. Dans cinq minutes, au fond d’une campagne
française
— ce sera déjà la nuit là-bas — des oreilles clandestines entendront
179
es entendront : « La Voix de l’Amérique parle aux
Français
. » Il est temps que je recueille et dépouille les directives de Washi
180
e d’échecs et l’écouter parler des malheurs de sa
France
… Juin 1942 La guerre va mal, il faut le dire, et persuader l’Eu
181
esse du général Marshall : « Nous débarquerons en
France
. » 26 juin 1942 Déjeuné chez des amis belges avec Paul Van Zeel
182
tonne — qu’il possède un climat tempéré. C’est la
France
. Ses habitants croient que la nature dont ils jouissent est le climat
183
’atome d’hydrogène, la géométrie d’Euclide, ou le
Français
moyen, se révèle à l’analyse du xxe siècle comme autant de cas d’exc
184
produisent si l’on parcourt les statistiques. La
France
au climat tempéré, avec son type d’humains normalement adaptés à une
185
, des normes idéales de l’homme, le luxe même. La
France
, disposant des énergies que libère une nature amie de l’homme, se tro
186
e par les plus coûteux artifices, ce climat qu’un
Français
moyen reçoit à son berceau, cadeau des fées, comme point de départ d’
187
doute qu’à eux deux ils assuraient la durée de la
France
physique et de la France idéale. Samedi dernier, partant pour un week
188
ssuraient la durée de la France physique et de la
France
idéale. Samedi dernier, partant pour un week-end à Long Island, je re
189
ique que le Maréchal sauve la « substance » de la
France
, en acceptant de composer avec l’occupant, car s’il se révoltait ouve
190
a guerre contre les nazis, mais contre le liftier
français
ou le chef du Ritz qui a refusé d’être de leur faction, et qu’ils tie
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s’intensifie, et les échos nous en reviennent de
France
. Leur dire là-bas, dire à la Résistance, que la situation se redresse
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quels sont les plans d’Hitler pour dépouiller la
France
de sa main-d’œuvre qualifiée — opération que Laval diaboliquement bap
193
n d’être le premier à rédiger la nouvelle pour la
France
, à l’instant même où le GQG américain nous fait savoir qu’on peut y a
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us encore le même langage au jour de ce retour en
France
, — dans quelle France, et dans quelle Europe ? Nous étions soumis à l
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age au jour de ce retour en France, — dans quelle
France
, et dans quelle Europe ? Nous étions soumis à l’érosion de l’exil, mo
196
Et c’est bien vrai. Nous étions trop nombreux. En
France
, en Suisse aussi, avant la guerre, nous trouvions qu’il y avait trop
197
cain dans les séances du comité de direction. Les
Français
ont plus de mordant, mais en fin de compte moins d’efficacité quand i
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le travail concret, c’est autre chose. La section
française
produit des idées et des textes à haute pression, son chef y entreten
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’est fournie par les dactylos et secrétaires. Nos
Françaises
, avec naturel, font des prodiges de vitesse précise, et trouvent enco
200
ser. Elle imite les arts de Paris, les vins de la
France
et du Rhin, le traditionalisme et même le modernisme de l’Europe. Ell
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plade dispersée ? Or une partie de la littérature
française
moderne, la meilleure justement, s’était mise dans ce cas. ⁂ On ne sa
202
. ⁂ Défaut commun à presque tous nos bons auteurs
français
contemporains : n’importe qui dira qu’ils « écrivent bien », parce qu
203
e m’inquiète davantage. Expliquer chaque jour aux
Français
une attitude dont il arrive souvent qu’on désapprouve les motifs ou l
204
s, comme à Londres et même à Berlin. Or la langue
française
nous apprend que celui qui ne peut rien, fût-il un grand esprit, s’ap
205
lemande, les étrangers qui n’avaient pas connu la
France
, ou qui n’en avaient vu que les lieux de plaisir, la jugeaient sur la
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aient sur la foi des vedettes. À leurs yeux, tout
Français
devait ressembler aux types d’humanité que représentaient dans le mon
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iers, ou les chefs cuisiniers des palaces. Le mot
Français
évoquait aussitôt l’image d’une moustache et d’une boutonnière fleuri
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le maître d’hôtel. Tout cela, c’était le cliché «
France
». C’était charmant, c’était « piquant », indéfinissablement féminin
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était dans tout cela, le vrai peuple de la vraie
France
? Ce peuple naguère invisible, c’est le malheur le plus affreux de so
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velles de la Résistance nous parlent du peuple de
France
; les récits et les témoignages clandestins qui nous parviennent de p
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e plus en plus nombreux nous parlent du peuple de
France
; et des films tournés à Hollywood ou à Londres sur l’épopée secrète
212
sistance ne nous montrent encore que le peuple de
France
, pour la première fois à l’étranger. Le peuple anonyme, sans vedettes
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en a d’autres. Je les ai vus avec des amis tantôt
français
, tantôt américains. Les Français critiquaient beaucoup. Le décor étai
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des amis tantôt français, tantôt américains. Les
Français
critiquaient beaucoup. Le décor était inexact, les situations pas tou
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r ma part qu’ils présentent enfin le petit peuple
français
comme le héros de la France. Soudain, l’étranger s’aperçoit d’une vér
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fin le petit peuple français comme le héros de la
France
. Soudain, l’étranger s’aperçoit d’une vérité aussi vieille que l’Euro
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la faute des élites parisiennes : le peuple de la
France
est grave. Ou plus exactement il est sérieux. Il n’est pas avant tout
218
e citais et dans les témoignages directs venus de
France
sur la lutte contre les nazis, c’est l’absence de grands gestes théât
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eur avait jamais parlé du vrai peuple de la vraie
France
. Ils ont continué à le piller et à le fusiller avec une rage panique
220
ident du gouvernement provisoire de la République
française
vous prie de lui faire l’honneur d’assister à la réception qu’il donn
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a du peuple ce soir. Ce serait-il pour ce général
français
? — Oui. Je vais le voir. — Alors dites-lui qu’on l’aime bien par ici
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uy). 29 avril 1945 La paix va commencer, en
France
, dans toute la confusion d’une Fronde qui n’aurait pas son Mazarin.
223
onne pour les vêpres. Ce lac clair, qu’un jésuite
français
, au début du xviie siècle, baptisa lac du Saint-Sacrement pour la pu
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olique, la méthodiste. Un curé canadien prêche en
français
: nous sommes ici un peu plus près de Montréal que de New York. L’hôt
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es s’ornent de monuments souvent couverts de noms
français
: morts de Montcalm et morts des guerres d’Indépendance. La liberté e
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maris se nomme Robert, son père était un Canadien
français
et sa vieille mère est une Allemande du Sud. La famille de l’autre ma
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d’origine. L’autre moitié se compose de Canadiens
français
, d’Allemands, d’Italiens, et d’une minorité d’Anglo-Saxons, laquelle
228
et publiées en 1946 dans des journaux américains,
français
, hollandais, norvégiens, italiens, argentins. 100. Il s’agit du prés
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écrit : « Faut-il partir ? » (pensant aux jeunes
Français
, répondant non). Que Bernanos s’est écrié : « Mais partez donc ! la T
230
s comprendre la réalité européenne en général, et
française
en particulier. Je pourrais me contenter de répondre : c’est plutôt v
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alité mondiale. Après tout, il y a 40 millions de
Français
, sur trois milliards d’habitants de la planète, non moins réels, guèr
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bon sens, et j’ai quelques raisons de prendre la
France
plus au sérieux, plus au tragique, que les chiffres stupides n’y invi
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n’avoir pas souffert comme les autres, comme les
Français
, les Hollandais, les Grecs, les Russes. Mais les Allemands aussi, fin