1 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Les origines religieuses du mythe
1 cialistes l’accablent des plus aigres ironies, en France surtout. Sismondi faisait remonter aux Arabes le mysticisme du sentim
2 sie Mineure et les Balkans jusqu’à l’Italie et la France , apportant sa doctrine ésotérique de la Sophia-Maria et de l’amour po
3 posée à l’Église de Rome63, envahit rapidement la France , de Reims au Nord et des confins de l’Italie jusqu’à l’Espagne, pour
4 toute nouvelle de poésie naît dans le midi de la France , patrie cathare : elle célèbre la Dame des pensées, l’idée platonicie
5 ol, etc. Au xviie siècle, La Fontaine la lira en français , dans une nouvelle traduction du persan faite sur une ancienne versio
6 cutables de manichéisme. Selon l’école néocathare française , les hérétiques du xiie siècle auraient connu une version non amendé
7 siècle. Gottfried était un clerc, qui lisait le français (il cite souvent des vers de Thomas dans son texte), et qui se passio
8 tes « historiques ». On condamna ses doctrines en France dès le xie siècle, à Orléans, dans le Poitou, le Périgord et l’Aquit
9  ! 90. Le Tristan et Iseut de Thomas, traduction française par J. Herbomez et R. Beaurieux, 1935. 91. Il faudrait lire à ce suj
2 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Passion et mystique
10 sait que saint François d’Assise avait appris le français dans sa jeunesse et qu’il faisait ses délices de nos romans de cheval
11 dans la campagne, chantant à pleine voix des vers français … Le parfait dénuement avait fait de son corps l’humble serviteur de s
12 vers le Souverain Bien !… Se souvenant des romans français , François fit de la Pauvreté sa « Dame », et s’honora d’être son « ch
13  Otto sur le sacré a paru jusqu’ici en traduction française . 102. « Minne einiget nicht. Sie einiget wohl an einem Werke, nicht
14 Nuit par le Jour dans sa Philosophie. (Cf. trad. française par H. Corbin dans Hermès, I, 1938.)
3 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe dans la littérature
15 es. Rousseau fit boire du lait à toute la cour de France , et René désola plusieurs générations. C’est que pour admirer la natu
16 transmettra aux parties basses de la littérature française  : gauloiserie, gaillardise, rationalisme, polémique, misogynie curieu
17 cathares138 et par ailleurs ne font qu’adapter du français les récits de Chrétien de Troyes. On traduit le Roman de Tristan dans
18 s, dont les Amadis portugais puis espagnols, puis français , nous offrent le meilleur exemple au xve et au xvie siècle. Par un
19 histoire du mythe dans le Roman, au xviie siècle français , peut se réduire, hélas, en une formule : la mystique se dégrade en p
20 romans féeriques. Et la psychologie des écrivains français n’a pas cessé de se complaire dans l’élégance allégorique : voir Gira
21 ré Racine jusqu’à Phèdre, la fin du xviie siècle français souffre ou bénéficie, comme on voudra, d’une première éclipse du myth
22 ronie métaphysique, qui fait défaut au romantisme français . Ici, les données sont les mêmes mais le rythme est moins ample et l’
23 t exalté par son propre drame. ⁂ Le romantisme en France n’aura guère débordé le champ de la psychologie individuelle. Il y ga
24 use inconséquence… Ce qui appauvrit le romantique français , c’est qu’il demeure un sceptique éloquent, c’est qu’il redoute la na
25 divinisante. Rares sont toutefois les romantiques français qui atteignirent cette connaissance audacieuse, desséchée, exacte, et
26 et scientifique d’une sorte de folie très rare en France … » Stendhal baptise cette folie : l’amour-passion. ⁂ Tout le monde co
27 uin, La Porte étroite, Un Amour de Swann : étapes françaises de la dissociation psychologique, de la dégradation de « l’obstacle »
28 rage intitulé : Remarques sur les premiers poètes français et les troubadours, et de trois volumes (anonymes) de mémoires sur Pé
29 férés » et qu’« elle boit volontiers du vin ». Le Français hausse les épaules devant de tels enfantillages. 160. On lit dans le
30 acte. 165. Gwyon (d’où guyon : guide, en vieux français ) c’est le Führer qui détient les secrets d’initiation à la voie divin
4 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Amour et guerre
31 1415, Henri V d’Angleterre va à la rencontre des Français avant la bataille d’Azincourt. Par erreur, le soir, il dépasse le vil
32 alité morale, à l’inverse de ce qui se passait en France et dans les Allemagnes. Si par ailleurs, la guerre était devenue dipl
33 rès pacifique176 qu’allaient se jeter les troupes françaises de Charles VIII. Le tonnerre de leurs trente-six canons de bronze pro
34 Arioste contre les armes à feu. Au surplus, « les Français avaient une artillerie plus légère, et dont les pièces qu’ils appelai
35 e plus infernale qu’humaine était aussi utile aux Français dans les combats que dans les sièges… ». Autre sujet d’effroi pour l’
36 de gloire ni par aucun motif extérieur », l’armée française se présentait comme une armée nationale : « Les gens d’armes étaient
37 n début ! Burckhardt affirme que les dévastations françaises furent peu de chose en comparaison de celles commises un peu plus tar
38 rs à celui qui a le dernier écu. On entretient en France une armée qui coûte 100 millions par an ; c’est 2 milliards pour ving
39 un génie de duplicité tout inattendu du caractère français . Que de grands diplomates, que de grands politiques sans nom, plus ha
40 onquérir et garantir l’indépendance des peuples : Français de 1792-1793, Espagnols de 1804-1814, Russes de 1812, Allemands de 18
41 licitations de l’homme. J’écrivais en 1938 : « Le Français s’étonne des succès d’Hitler auprès de la masse germanique, mais il n
42 et du suivant sont des citations de la traduction française . (Paris, 1932.) 172. Je serais assez tenté de voir dans la fonction
43 urieux ouvrage d’André Monglond, Le Préromantisme français . 183. Je parle de cette chose abstraite et frappante, irréelle mais
5 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Appendices
44 st écrite dans un dialecte intermédiaire entre le français et le provençal. À tous égards, elle marque la transition de l’épopée
45 ous égards, elle marque la transition de l’épopée française au « roman » proprement dit. L’épisode d’amour nous intéresse d’autan
46 urait été latinisé en fercia, puis altéré par les Français en fierce, d’où selon certains : Vierge. En Russie au contraire, le m
47 ois avait été le disciple enthousiaste des poètes français (d’où son nom même). Il partageait l’engouement des Italiens pour les
48 es. (L’expression « avoir un béguin » signifie en français moderne « être coiffé de quelqu’un », être amoureux.) Les béguines, c
49 ers (milieu du xiiie siècle) ont été traduits en français , annotés et remarquablement introduits par le Frère J.-B. P…, en 1954
50 emier vers semble traduit d’un poème provençal ou français … À la lisière des Flandres se trouvaient alors en effet des centres i
6 1972, L’Amour et l’Occident (1972). Post-scriptum
51 un jeune lieutenant-colonel qui vient d’écrire la France et son armée, livre très urgent, semble-t-il211. Soulagé, je me mets
52 ud, bien avant d’être « mises en annexe » par les Français , il y a sans doute, dès l’origine de la cortezia du Midi et des légen
53 octrine, car cette distinction choque « un esprit français habitué à rechercher dans les ouvrages qu’il étudie la cohérence inti
54 -ce au nom de cette « cohérence », ou de l’esprit français , ou du dogme, que l’intrépide chanoine n’hésite pas à écrire : « Il n
55 t des troubadours et ce n’est pas la joie au sens français du mot. Je crains que le contraste absolu que l’on peut établir ici e
56 Ventadour, elle donnera au monde anglo-normand et français , puis champenois, son fils Richard Cœur de Lion, bon troubadour, ses
57 rince le plus puissant sur les terres qu’on nomme France aujourd’hui. Tous ses oncles sont ducs ou rois, ses cousines et ses t
58 me (1145) cette hérésie qui est descendue du Nord français (Arras, Reims, Orléans), par le Poitou, vers le comté de Toulouse, le